Auteur/autrice : IoULeeM0n

  • Interview d’ETA au journal GARA (2008)

    Quelle est votre lecture de la situation politique depuis la fin du processus des négociations ?

    Le même mur et la violence permanente de l’État espagnol se dressent toujours contre l’Euskal Herria. Comme lors du dernier processus de paix, le mur qui nous bloque est celui de la Constitution espagnole et de la négation du peuple basque.

    L´État espagnol n’a pas mené une véritable transition démocratique, et Zapatero a emprunté le même chemin que González et Aznar avant lui. Il a laissé échapper une excellente occasion de réforme de l’État fasciste qu’il gouverne. L’occasion de laisser l’Euskal Herria suivre la voie qui est la sienne.

    C’est en tout cas ce que nous avons pu vérifier lors du processus de négociations. De la part du Gouvernement, il a été abordé avec des objectifs malveillants et le processus n’a pas prospéré. Depuis, comme ils l’ont répété à de nombreuses reprises, ils ont maintenu leur pari en faveur d’une politique basée sur la répression.

    Au lieu de progresser dans le respect des droits légitimes de l’Euskal Herria, au lieu de désactiver les mécanismes hérités de tant d’années de dictature pour avancer vers une véritable démocratisation de l’État espagnol, ils s’en tiennent aux recettes du passé.

    Mais il faut qu’ils sachent que l’État espagnol ne sera véritablement démocratique, et ne jouira de stabilité et de paix, que si les droits nationaux de l’Euskal Herria sont reconnus.

    Zapatero a fait le mauvais choix, car cela annonce de longues années de conflit de la part de l’État espagnol.

    Par ailleurs, le PNV, qui représente la bourgeoisie basque, a de nouveau trahi son peuple. Au cours du processus de paix, ce parti a dit clairement qu’il optait pour rester aux côtés du PSOE. Aujourd’hui, nous pouvons dire qu’il en est ainsi. Son objectif est de gagner les élections de 2009, dans la Communauté Autonome du Pays Basque, et de garder le pouvoir.

    Quelle est l’analyse de l’ETA sur l’évolution de la revendication de l’autonomie pour l’Ipar Euskal Herria (Nord du Pays Basque) ?

    À nos yeux, cette revendication est nécessairement positive. Nous voyons cette alternative rénovée présentée par la gauche basque à l’Euskal Herria comme un nouveau pas en avant issu de la maturité de la situation politique et du développement de la lutte de libération.

    Une large majorité de la société basque revendique une reconnaissance politique et institutionnelle, capable de redonner à l’Euskal Herria des compétences et des niveaux de pouvoir. Il est indispensable de nous réapproprier ces domaines de pouvoir face à la colonisation et à la répression venant de Paris, car c’est la survie du peuple basque qui est en jeu.

    Un exemple clair est constitué par le fait que les secteurs économiques locaux, entre autres, revendiquent la nécessité de cette structuration institutionnelle fondamentale en tant qu’instrument efficace pour assurer un avenir économique pour l’Euskal Herria.

    Les mesures adoptées depuis Pau et Paris, contre la volonté populaire, reflètent également la nécessité des Basques de disposer d’un statut d’autonomie spécifique. C’est le cas, par exemple, de l’autoroute A-63 récemment approuvée, et des destructions entraînées par sa construction. On a besoin d’un statut d’autonomie qui prenne en compte les revendications des Basques : l’euskara (langue basque) doit être officielle, l’aménagement du territoire, l’économie, etc.

    Le statut d’autonomie pour les trois territoires proposé par la gauche basque pose une première pierre de la construction de l’État d’Euskal Herria. C’est ce sur quoi nous misons.

    Par contre, certains secteurs du PNV et d’AB naviguent à la dérive depuis un certain temps, et ils continuent à situer leur perspective politique, et par conséquent l’avenir de l’Euskal Herria, dans la logique de l’État français. Ce chemin vers nulle part nous condamne à être « basque français » ou, comme certains le disent, « Basques en France » ou « Français en Pays Basque ». Et là, l’Euskal Herria n’a aucun avenir.

    En revanche, nous voyons très positivement la jonction en cours, pour la défense de la création de l’État d’Euskal Herria, entre des secteurs abertzales qui travaillaient depuis des perspectives politiques très différentes. Les blessures du passé se sont fermées, et cela permet de poser les fondations nécessaires pour que le processus de lutte entamé soit irréversible.

    Vous revendiquez la nécessité d’un État pour l’Euskal Herria. Dans la situation politique actuelle, quel est le sens à donner à cette revendication ?

    Ce n’est pas une simple revendication. La création de l’État d’Euskal Herria a été, et constitue toujours, l’objectif de la résistance révolutionnaire née en Euskal Herria au cours de ces longues années. C’est une option qui permettra de réaliser l’idéal d’indépendance. De nombreuses compagnes et compagnons de lutte ont donné leur vie pour la défense du peuple basque, et pour voir un jour cet objectif réalisé.

    En effet, quelle autre option pour l’Euskal Herria ? Voir les Basques à la dérive, au sein de l’Espagne ou de la France, en fonction des politiques appliquées au gré des gouvernements, par Zapatero, Rajoy ou Sarkozy, pour la gestion de leur État respectif ? Voir des partis comme le PNV faire des affaires et augmenter leur pouvoir, en profitant de la situation ?

    Le peuple basque a droit à un développement spécifique. D’autres exemples existent en Europe : l’Écosse, le Kosovo… Nous ne sommes donc pas dans l’utopie. Afin d’assurer sa survie, un peuple doit pouvoir se structurer et, c’est dans ce contexte que nous situons le nôtre : un peuple souverain doté d’un État.

    Nous sommes conscients qu’il s’agit d’un processus graduel. Il s’agit d’un projet en plusieurs phases, car nous vivons des réalités différentes à cause de la persécution politique des États de France et d’Espagne. D’abord, nous devrons passer par la reconnaissance de l’Euskal Herria, par l’acceptation du droit à l’autodétermination et par la conquête d’un statut démocratique. Puis, nous pourrons entamer la construction de l’État d’Euskal Herria, qui ouvrira la porte à l’indépendance du Pays Basque.

    Et nous sommes convaincus qu’une large majorité de la société basque est partie prenante du projet d’État de l’Euskal Herria. Pourquoi ? Parce nous sommes euskalduns (bascophones), citoyens basques et c’est pour cela que nous avons le désir et la nécessité d’être maîtres de notre destin.

    Il est incompréhensible pour nous qu’un autre peuple nous gouverne. Nous revendiquons donc l’État d’Euskal Herria sans honte, dans la dignité et dans la fierté. Nous sommes convaincus que nous avons tous une place au sein du projet d’État d’Euskal Herria.

    Mais il ne semble pas que l’État français ait changé d’attitude vis-à-vis de l’Euskal Herria.

    L’État français est conscient de la force que la proposition d’autonomie politique de la gauche basque, et que cette convergence entre abertzales, ont apporté à la lutte de libération. La réponse du Gouvernement de Sarkozy consiste à augmenter la répression, comme les détentions de ces derniers mois l’ont démontré.

    Par exemple, nous considérons que les rafles comme celle de Garazi avaient pour mission de briser cette lutte, et de menacer la gauche basque. Les mandataires de France commettent la même erreur que le Gouvernement espagnol.

    Aviez-vous prévu que l’offensive du Gouvernement espagnol irait si loin ?

    Comme nous l’avons dit plus haut, il est clair que le Gouvernement espagnol a lancé un processus de paix dans lequel il n’était prêt à faire aucune « concession politique ». C’est ainsi que l’on a entendu des déclarations selon lesquelles « nous n’irons pas plus loin. », ou « la Constitution ne va pas être modifiée »…

    Ils pensaient que l’Organisation était affaiblie, et ils s’en sont tenus à une ligne qui recherchait la fin de l’ETA sans entrer dans de véritables négociations de paix. Ce que nous vivons actuellement, répression, répression et encore répression, constitue l’étape suivante des calculs de ces messieurs-dames.

    Au moyen d’une répression policière et judiciaire sauvage contre l’ETA et contre la gauche basque, ils croient tracer la voie de « négociations techniques » pour l’avenir. Comme s’ils souhaitaient répondre au besoin et au désir de création de l’État d’Euskal Herria par ces recettes inconsistantes.

    Il ne faut donc pas s’étonner si, aujourd’hui, avec une expérience de longues années de lutte derrière nous, la voie à emprunter pour apporter une solution et la manière de résoudre le conflit basque ne sont toujours pas claires.

    Ces derniers mois, de nombreuses arrestations ont eu lieu, à propos desquelles le Gouvernement espagnol parle de la défaite policière de l’ETA. Qu’opposez-vous à ces affirmations ?

    C’est la conséquence d’une logique policière de lecture du conflit. Mais l’ETA n’a jamais appréhendé les paramètres du conflit en termes militaires ; il n’y a pas de défaite militaire possible car les racines du conflit sont d’ordre politique. Il n’y a pas de victoire policière possible contre la volonté des citoyens basques.

    Rien ni personne ne pourra paralyser la volonté du peuple basque de créer un État d’Euskal Herria. Et, à chaque tentative de rabattre la dignité d’Euskal Herria, notre détermination à lutter en sort renforcée.

    Dans ce sens, nous voulons lancer un appel au peuple basque pour qu’il se lève contre l’oppression et contre la suffisance des États d’Espagne et de France, pour qu’il multiplie les chantiers de reconstruction, et pour que la lutte s’organise. Le processus de libération nationale est irréversible.

    À l’occasion du communiqué en date du 15 décembre dernier, l’ETA a annoncé qu’elle répondrait aux « essais de terrorisme de l’État contre les militants basques ». Que vouliez-vous dire exactement ?

    Comme nous l’avons expliqué dans le communiqué du 15 décembre, nous avons constaté, au cours de l’année dernière, des mouvements des forces armées espagnoles.

    Pendant les négociations entre l’organisation et le Gouvernement espagnol, nous avons averti que nous répondrions au terrorisme d’État, et que ces manoeuvres devaient cesser immédiatement. Nous n’oublions pas que l’État espagnol, sur toute sa trajectoire, a fait usage et fait encore usage du terrorisme d’État. L’époque du GAL n’est pas si loin, sous les mandats de Pérez Rubalcaba et de Felipe González, et aujourd’hui nous avons les mêmes aux affaires, ou leurs héritiers.

    L’effort qui a été fait pour escamoter cette dénonciation de l’ETA est d’ailleurs significatif. Toutefois, le ministre de l’Intérieur, Alfredo Pérez Rubalcaba a laissé entendre, par ses paroles, le sceau des GAL lorsqu’il a déclaré, telle une menace directe adressée aux combattants basques, que la hache avait coupé la tête du serpent.

    La pensée et la stratégie des dirigeants espagnols étaient ainsi mises à nu : ils sont disposés à utiliser tous les moyens pour faire avorter le processus menant à l’indépendance de l’Euskal Herria.

    L’ETA ne va pas tolérer les manoeuvres de guerre sale d’un État terroriste, ni la pression des forces de police. Nous agirons contre les appareils répressifs lancés à la chasse des combattants et des citoyens basques.

    Tentative d’attentat contre le local du PSOE, à Balmaseda.

    Nous appelons les militants du PSOE à demander au ministre Rubalcaba, au président Zapatero, ou à des fascistes comme Ares (PSOE), jusqu’où ils sont disposés à aller dans la pratique répressive.

    Des Basques sont sauvagement torturés dans les casernes de la Garde Civile ; ils sont soumis à l’étouffement, à la baignoire, ils sont violés… Des Basques sont condamnés à mourir sur la route en conséquence de la politique de dispersion. Des militants indépendantistes sont condamnés à des centaines d’années de prison. Les militants du PSOE devraient réfléchir aux conséquences de toutes ces situations.

    L’ensemble des forces politiques est sous l’influence des élections au Parlement espagnol. Comment situez-vous ce rendez-vous électoral dans le contexte actuel ?

    En premier lieu, dans notre perspective, il faut dire que ces élections se situent dans la crise structurelle qui affecte l’État espagnol. Le quid de la question se trouve au coeur de la bataille entre PSOE et PP. Comment faire face aux racines de cette crise : la lutte de l’Euskal Herria.

    Le PSOE tente de démontrer qu’il est capable de frapper la gauche basque et l’ETA plus fort que le PP. Mais la répression du PSOE va plus loin. Le PSOE ne saurait accepter la détermination et la capacité d’initiative démontrées par la gauche basque, car il est conscient que le projet de la gauche basque ne peut être vaincu. Il sait que les violents coups de boutoir assenés à la gauche basque représentent des bénéfices à court terme, mais il sait également qu’il ne pourra pas étouffer définitivement la soif d’indépendance.

    C’est là que nous situons l’initiative adoptée par la gauche basque vis-à-vis de ces élections étrangères. Les Basques veulent montrer qu’il existe un peuple appelé Euskal Herria et revendiquer l’État d’Euskal Herria. C’est pour cette raison que l’ANV est menacée d’interdiction pour les élections.

    Ce qui est curieux, c’est que l’État espagnol, qui tente quotidiennement de nous forcer à être espagnols, veuille écarter la gauche basque du cadre de sa propre législation. Ils ont tenté pendant des années d’étouffer la soif de vivre des Basques, par des pseudo-lois, par les structures espagnoles, et voilà qu’ils versent dans la résignation.

    Il est évident que l’Euskal Herria n’a pas sa place dans le cadre de la législation d’oppression espagnole.

    Mais une chose est en cours de socialisation : par-delà toutes les attitudes démocratiques, ni le PSOE ni le PP ne pourront faire fléchir la volonté de la gauche basque.

    Mais vous n’observez pas un changement d’attitude de la part de la gauche basque ?

    Nous ne le considérons pas ainsi. Nous sommes à un moment où il convient d’intensifier la lutte pour l’indépendance. La gauche basque a toujours su quelle était la meilleure option pour accumuler des forces face à chaque échéance électorale.

    C’est à la gauche basque de mener cette réflexion, et nous sommes sûrs qu’elle saura le faire avec bonheur. L’ETA appelle tous les citoyens à s’impliquer dans la construction de l’État d’Euskal Herria, en franchissant les étapes et en réagissant comme il se doit en fonction des circonstances.

    Une victoire du Parti Populaire ne signifierait pas un non définitif aux possibilités de négociations ?

    Comme nous l’avons dit, le conflit basque est un conflit politique opposant l’Euskal Herria et l’État espagnol, sur ce mur levé par celui-ci contre les droits de celui-là. Nous nous trouvons face à un problème d’État, et c’est dans cette perspective qu’il faut le voir.

    C’est pourquoi le problème principal n’est pas de savoir si le gouvernement est aux mains de tel ou tel parti, mais d’obtenir la reconnaissance des droits d’Euskal Herria de la part de l’État espagnol. Au cours des trente dernières années, l’ETA a négocié avec des gouvernements de couleur politique différente, avec la volonté de trouver une solution négociée et démocratique au conflit basque.

    En revanche, tous les présidents de l’Espagne ont mis à profit ces tentatives de négociations pour tenter d’imposer de fausses sorties au conflit, avec l’objectif mesquin d’affaiblir à la fois l’ETA et la gauche basque.

    Nous sommes tous conscients que le conflit qui oppose l’Euskal Herria à l’Espagne et à la France ne pourra être résolu que par la voie de la négociation. Tôt ou tard, il faudra reprendre cette voie, la voie de la reconnaissance des droits démocratiques légitimes d’Euskal Herria.

    Comment voyez-vous le soutien apporté par le PSN à l’UPN pour que ce dernier reste au Gouvernement (de Navarre) ?

    Comme nous l’avons dit plus haut, il est clair qu’il existe un pacte d’État vis-à-vis de la question basque. Il s’agit de décisions prises à Madrid. Et c’est la raison d’État qui s’impose ici. C’est notre lecture des événements de Navarre. Le PSOE situe la gouvernabilité de la Navarre dans la ligne des prochaines élections législatives en Espagne. Il ne veut pas dévoiler sa position, et il ne le fera pas avant les élections.

    Mais il est clair qu’ensuite, en fonction des résultats, le PSOE préparera une réforme.

    En Navarre, il est en effet question de sceller la Loi d’Autonomie (Amejoramiento) imposée au peuple navarrais, cette fois avec l’approbation et la légitimation des citoyens. L’objectif n’étant pas de donner la parole au peuple et d’ouvrir les portes à la création d’un État d’Euskal Herria, mais de situer la loi en question dans le cadre de la réforme de l’État espagnol.

    Juan José Ibarretxe a élaboré un projet politique concret. Quelle est la position de l’ETA sur ce point ?

    En 79, nous avons vu les dirigeants du PNV et d’EE soumis devant Suárez. Sans s’en cacher à l’époque, ils ont négocié en tenant le peuple et les bases militantes à l’écart. Ils ont fait le voyage à Madrid, participé à l’accolade de la Moncloa, et signé le Statut de Gernika.

    Près de trente ans plus tard, et pour le malheur du peuple basque, ils semblent avoir aujourd’hui les mêmes intentions.

    On ne peut pas évaluer le Plan Ibarretxe en marge des tensions internes vécues par le PNB. Avec Imaz à la tête du parti, le PNV a vu comment son hégémonie et sa position de force dans la Communauté Autonome Basque était en danger. Les manoeuvres de séduction s’adressant à différents secteurs de l’État espagnol ont paru excessifs aux bases du PNV, voire inacceptables pour certains.

    Cela a provoqué un tourbillon interne au sein du PNV. Mais nous affirmons que le PNV a choisi en faveur d’une perspective de politique et de stabilité de l’État espagnol, et que sa stratégie va dans ce sens, en compagnie des pouvoirs espagnols et du PSOE au gouvernement. Le projet du Train à Grande Vitesse est un bon exemple, ainsi que le soutien proposé par le PNB au budget de l’État espagnol.

    Ainsi, et compte tenu de la situation politique actuelle, Ibarretxe et le PNV, ont commencé à préparer les élections prévues en 2009 dans la Communauté Autonome du Pays Basque. Et le Plan Ibarretxe est en fait un outil inestimable pour mettre en scène une fausse confrontation avec l’État. Une feuille de route menant directement à l’échéance 2009, avec un tapis rouge pour la nouvelle réforme de l’Espagne. Une nouvelle spoliation.

    Mais Ibarretxe accuse précisément l’ETA de vouloir ramener l’Euskal Herria dans le passé.

    C’est un autre des mensonges d’Ibarretxe. Ce qui nous ramène au passé sont les politiques et les propositions qui nous condamnent à vivre enchaînés à l’Espagne. Et nous voulons dire à Ibarretxe que nous n’avons jamais accepté, et que nous n’accepterons jamais, le statut d’autonomie espagnole.

    Quoi qu’il en soit, des affirmations de ce genre représentent des messages intéressés par rapport à la violence, et dénature le discours sur la violence avec une hypocrisie, une démagogie et un cynisme sans limites. Comme si la violence appliquée par la police autonome basco-espagnole contre les citoyens n’existait pas. Il parle de violence sans rougir, alors que la précarité a causé plus de cent morts de travailleurs basques par accident du travail.

    Une nouvelle fois, vous évoquez les accidents du travail.

    Oui, parce que ces accidents portent un nom : « terrorisme patronal ». À notre avis, la situation est intenable. L’hypocrisie des patrons n’a pas de limite. L’année dernière, on a dénombré plus de cent décès des suites d’un accident du travail, mais le plus grave est qu’aucun indice ne permet d’affirmer que l’on veuille changer la situation.

    Les syndicats et les travailleurs ont proposé et exigé, à de maintes reprises, la mise en place de mesures pour en finir avec cette situation. Une infinité de mobilisations ont eu lieu, mais pas de réaction du patronat.

    La réponse et la priorité des pouvoirs publics consiste à se passer la balle et à diminuer les impôts des entreprises. L’attitude des gouvernements de Navarre et de la Communauté Autonome Basque dans le domaine de la santé est on ne peut plus claire, lorsqu’ils refusent de négocier avec les syndicats et les travailleurs et qu’ils imposent les conditions de travail et leur modèle par la voie du décret.

    L’objectif des patrons est d’exploiter la classe travailleuse et, au lieu d’améliorer les conditions de travail et de vie, d’accentuer la misère des familles. Il s’agit par-dessus tout d’accumuler des bénéfices, en passant outre les conditions de travail.

    Les entrepreneurs disent qu’ils créent des richesses, mais ils oublient de préciser où vont ces richesses. Ils remplissent leurs poches et s’enrichissent. Que signifie cette richesse pour le peuple basque ?

    Vous avez évoqué le projet du TGV. Quelle est la lecture de l’ETA à propos de l’évolution de ce conflit ?

    En Euskal Herria, de nombreux conflits sociaux importants ou mineurs sont actuellement ouverts, mais dans aucun cas on ne peut observer une intention ou une volonté particulière de les résoudre par la voie du dialogue ou de la raison. En fin de compte, on donne raison à l’ETA.

    Si nous n’étions pas intervenu dans le conflit de l’autoroute, les institutions auraient imposé, par la force des armes, leur projet oppresseur. Et la liste est longue : Lemoiz, Itoitz, le méga-port, l’aéroport, l’usine d’incinération, etc.

    Et nous suivons tous ces conflits avec un grand intérêt, mais également avec préoccupation, parce qu’on a l’impression que les pseudo-politiques et les technocrates bien vissés sur leur siège d’élu, n’ont rien appris de conflits comme ceux de (la centrale nucléaire de) Lemoiz ou de l’autoroute de Leitzaran. Une nouvelle fois, on mise sur un pourrissement du conflit, en faisant la sourde oreille aux critiques sensées adressées par les citoyens.

    Ils ont même osé dire qu’il s’agissait d’un projet écologiste, nécessaire voire indispensable. Les dernières bêtises en la matière ne seraient que des bêtises, si nous n’étions conscients que ce projet est susceptible d’hypothéquer l’avenir du peuple basque.

    Ils ont choisi le camp de la désinformation et de l’imposition. Si une réflexion et un débat démocratique étaient menés autour des besoins de structuration d’Euskal Herria en tant que peuple, et qu’une réponse était apportée en termes de développement, il apparaîtrait clairement que le TGV n’est pas nécessaire.

    Si l’Euskal Herria dans sa totalité était doté de la capacité de décision et de structuration, si il possédait les outils du pouvoir, on verrait quel serait le destin de tels projets.

    Pourquoi éviter et interdire les consultations populaires ? De quoi ont peur ceux qui brandissent le drapeau des démocrates d’Euskal Herria ? Nous n’accepterons pas leurs impositions. Que la parole soit donnée au peuple et que cette parole soit respectée.

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  • Communiqué d’ETA de mars 2008

    ETA, l’organisation basque socialiste révolutionnaire de libération nationale, revendique les attentats suivants :- Le 8 février, à Bergara, l’attentat à l’explosif réalisé au tribunal contre l’appareil de la justice de l’Espagne, avec des dégâts matériels.- Le 23 février, à Bilbao, l’attentat à l’explosif préparé contre les forces de police de l’Espagne dans un relais de Télévision sur la colline Arnotegi. L’explosion de la bombe avait provoqué des dégâts matériels.

    – Le 29 février, à Derio, l’attentat à l’explosif contre le siège du PSOE, avec des dégâts matériels.

    – Le 7 mars, à Mondragon, l’attentat mortel par balles contre Isaias Carrasco Miguel, membre du PSOE.

    – Le 21 mars, à Calahorra (Rioja), l’attentat à la voiture piégée contre la caserne de la Garde Civile, avec un garde civil blessé et de gros dégâts matériels.

    En 2004, lorsque Zapatero avait accédé à la présidence de l’Espagne, au terme de huit années de répression et d’oppression sauvage contre Euskal Herria avec le PP au pouvoir, on attendait de voir quelle suite allait donner le Gouvernement du PSOE à la possibilité d’un règlement, par la négociation, du conflit entre Euskal Herria et l’État espagnol.


    Par la suite, au cours du processus de négociation, le Gouvernement de l’Espagne a fait le mauvais choix. Faisant du mensonge et de la tromperie les caractéristiques principales de sa politique, Zapatero a eu pour but d’affaiblir la lutte menée par l’indépendantisme basque et de conduire ETA vers un processus de reddition, en trouvant une fausse issue qui allait laisser le conflit sans solution.

    L’État espagnol n’a pas voulu développer de processus de reconnaissance des droits d’Euskal Herria, et Zapatero a pris exactement la même voie que Gonzalez et Aznar. Le Gouvernement du PSOE, en adoptant des mesures d’exception, en menant à son terme la suppression des libertés démocratiques et en étendant à tous les domaines la répression, a accompli de nouveaux pas dans la stratégie qui vise à briser la lutte d’Euskal Herria.

    En suivant, au nom de l’unité de l’Espagne, la consigne selon laquelle « tout est bon contre l’indépendantisme », le ministre Rubalcaba a réactualisé la pratique du terrorisme d’État acquise sous le commandement de Gonzalez.

    Le PSOE, tenant d’une main la Constitution de l’Espagne, a fait faire de l’autre main un tour supplémentaire à la noria criminelle de la répression.

    Sans écarter aucune manœuvre pour défaire les promoteurs de l’indépendance et ceux qui militent pour elle. En brisant tous les droits et toutes les libertés démocratiques. Les militants du PSOE ne vont tout de même pas s’imaginer qu’ETA, en voyant que c’est en toute impunité que les militants basques sont torturés, détenus, condamnés à perpétuité, et qu’on illégalise les partis, va rester les bras croisés, n’est-ce pas ?

    Les socialistes du PSN et du PSE qui se disent progressistes et démocrates, s’ils le sont réellement, doivent s’éloigner de cette stratégie sauvage et faire en sorte que soit mis un terme à la politique néofasciste qui a pour but de prolonger la négation d’Euskal Herria et l’état d’exception qui y a cours.

    Et maintenant, en 2008, Zapatero, après avoir gagné les élections pour le Gouvernement de l’Espagne, se trouve nez à nez avec ce même conflit qu’ils n’ont pas voulu régler durant le processus de négociation et avec toutes les conséquences induites par ce conflit. Et il en sera de même en 2009, en 2010, en 2011…L’État espagnol n’aura en effet ni stabilité politique ni paix tant qu’il n’aura pas reconnu le droit à l’autodétermination et à la territorialité d’Euskal Herria.

    Lorsque Rubalcaba annonce la « violence » pour de nombreuses années, il le fait en disant qu’ils ont l’intention de continuer à nier les droits d’Euskal Herria et de continuer à imposer par la force le projet de « l’Espagne unie ». Les menaces et les prédictions de Rubalcaba nous montrent que l’État espagnol est en train de préparer une nouvelle période d’oppression de 30 ans pour l’avenir.

    Suivant la politique du mensonge et de la manipulation, à la base de ce message destiné à mettre sur le compte d’ETA la responsabilité de la prolongation de l’affrontement armé, il n’y a rien d’autre que la dissimulation de l’intention mesquine du gouvernement de l’Espagne de justifier par anticipation la suppression de tous les droits. Il n’y a là que le désir de blanchir les rafles, les incarcérations et les tortures infligées aux citoyens basques, ainsi que les agressions auxquelles se livre le terrorisme d’État.

    L’État espagnol a fait le choix de continuer à imposer les limites de la Constitution espagnole au détriment de la volonté des citoyens basques. Et le PNV est actuellement et sera à l’avenir son compagnon de route, comme Urkullu l’a clairement fait comprendre lors de l’Aberri Eguna.

    En 79 nous avons vu les dirigeants du PNV et d’EE [Euskadiko Ezkerra] soumis devant Suarez. Ils avaient alors donné l’accolade de la Moncloa, en signant le Statut de Gernika qui maintenait notre pays divisé, nié et privé de souveraineté.

    Trente ans plus tard, les dirigeants du PNV persévèrent dans le même esprit, recherchant cette fois-ci un nouveau pacte qui apportera le renouvellement du Statut de la Moncloa.

    D’une manière identique à celle que nous avions dénoncée alors, les dirigeants du PNV sont prêts à vendre les droits d’Euskal Herria « contre un plat de lentilles », et cela pour la sauvegarde de leurs intérêts. C’est là ce qu’ils essayent de faire. Sur les ondes d’EiTB, l’activité de la gauche abertzale est passée sous silence et boycottée, au point que la réalité de ce pays en arrive à être défigurée.

    Mais comment n’en serait-il pas ainsi, alors que celui qui était à la tête de la télévision jusqu’à présent avait prédit que ceux qui se battent pour l’indépendance allaient fondre comme le sucre dans l’eau ? En Euskal Herri passer d’un poste de direction d’ETB à un poste de direction du PNV n’est qu’une simple mutation : c’est l’affaire d’une journée.

    Le contexte politique que nous avions connu à la fin du franquisme nous revient à l’esprit, les simulacres de transition, les petitesses collaborationnistes et les trahisons. Face à tout ceci, par contre, se donne à entendre la voix d’un peuple qui veut trancher pour son avenir et être indépendant.

    Face à l’État français, c’est par milliers que des voix se sont élevées en criant que nous sommes un peuple, c’est par milliers que des citoyens en s’abstenant ont crié que ça suffit à Zapatero et consorts.

    D’Atarratze à Balmaseda, d’Irunberri à Bergantzu, d’Ondarroa à Lizartza, le choix fait par les citoyens indépendantistes a montré que la répression ne réduira jamais au silence la lutte qui a pour but l’édification de l’État d’Euskal Herria.

    Parce que contre toutes les politiques d’assimilation qu’on nous impose de Paris et de Madrid, le choix que nous, les citoyens basques, avons fait, c’est celui de faire naître notre propre système d’éducation basque, c’est de revendiquer et d’obtenir que la langue basque soit officielle, c’est de développer un cadre économique propre.

    La jeunesse basque n’a pas fait preuve de légèreté : elle n’a pas renoncé à la responsabilité qui lui revient cette fois encore. Comme au temps du franquisme, après s’être rebellé contre les obstacles, la répression, l’éducation imposée et les lois linguistiques, le jeune d’aujourd’hui, à partir de son choix de s’exprimer et de vivre en Euskara, sait qu’il est en train de bâtir un des piliers les plus importants de l’État d’Euskal Herria du futur, et il s’applique à cette tâche.

    Parce qu’il sait très bien qu’autrement, nous connaîtrons le malheur d’être assimilés par les États français et espagnol.

    Par ailleurs, les conditions de vie de la classe ouvrière et, en somme, des citoyens, par suite des féroces règles du jeu du système néo-libéral et des politiques des administrations qui gèrent et appliquent ces règles dans notre pays, sont sans cesse en train de se dégrader.

    D’autant plus quand on nous annonce un changement de cycle économique et une crise économique sévère. Euskal Herria a besoin des possibilités structurelles de solutions qui accompagneront l’édification de son propre État, c’est-à-dire pour bâtir un système économique et social fondé sur la justice sociale. Euskal Herria a besoin du cadre démocratique apte à offrir les moyens de structurer un espace socio-économique qui lui soit propre, afin d’édifier l’avenir en adéquation avec les droits des citoyens.

    A cause de tout ceci, ETA veut faire connaître ce qui suit :

    1.- Les pactes politiques qui recherchent la prolongation de la situation d’oppression et de négation d’Euskal Herria ne feront que porter tort à notre pays, et par conséquent le conflit perdurera.

    2.- Le fait d’imposer un autre cycle autonomique espagnol à Euskal Herria produira un approfondissement dans la destruction de notre peuple et dans le processus d’assimilation. Par conséquent, l’UPN, le PSOE et le PNV doivent savoir que nous n’avons jamais admis et que nous n’admettrons jamais le cadre autonomiste espagnol. Les pactes qui poursuivent cet objectif-là, nous qui voulons la liberté totale d’Euskal Herria, nous les combattrons comme nous l’avons fait ces trente dernières années.

    3.- Sarkozy et Alliot-Marie n’ont pas d’autre solution que l’abandon de la politique et des mécanismes d’assimilation qu’ils ont mis en place contre Euskal Herria, parce qu’ils ne peuvent pas tourner le dos au cycle favorable à l’indépendance qui a fleuri en Euskal Herri.

    4.- C’est seulement l’acceptation du droit à l’autodétermination d’Euskal Herria qui peut apporter le changement politique à notre peuple, en ouvrant la possibilité de concrétiser tous les projets politiques pour l’avenir.

    5.- Les temps sont venus de se battre pour la reconnaissance de tous les droits d’Euskal Herria et d’unir les forces sur la voie de la construction de l’État d’Euskal Herria. Nous avons la certitude de l’adhésion d’une large majorité des citoyens basques au projet de l’Etat d’Euskal Herria ; dans ce projet, nous, tous les citoyens basques, nous avons notre place, et nous adressons à tous les citoyens basques un appel à travailler et à lutter pour cela.

    Euskal Herria, mars 2008

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  • Communiqué d’ETA d’octobre 2008

    ETA, organisation basque socialiste révolutionnaire de libération nationale, revendique les attentats suivants :

    -Le 29 juillet, à Torremolinos (Espagne), l’attentat à l’explosif contre les intérêts économiques et touristiques de l’Espagne. La bombe n’avait pas explosé aux jour et heure prévus.

    -Le 17 août, à Benalmadena (Espagne), l’attentat à l’explosif contre les intérêts économiques et touristiques de l’Espagne. Le port de Benalmadena avait dû être évacué.

    -Le 17 août, à Guadalmar (Espagne), l’attentat à l’explosif contre les intérêts économiques et touristiques de l’Espagne. La plage de Guadalmar avait dû être évacuée.

    -Le 17 août, à Malaga (Espagne), l’attentat à l’explosif contre le tourisme en Espagne. Il en était résulté de gros embouteillages sur l’autoroute AP7 menant à l’aéroport.

    -Le 16 septembre, à Basauri, la tentative d’attentat à l’explosif contre la Police de l’Espagne qui opprime Euskal Herria.

    -Le 21 septembre, à Vitoria, l’attentat à la voiture piégée contre le siège de la Caja Vital, avec des dégâts matériels.

    -Le 21 septembre, à Ondarroa, l’attentat à la voiture piégée contre la Police Autonome de l’Espagne. L’attentat avait provoqué de gros dégâts matériels dans la caserne de la Police Autonome. A cause de l’explosion, quelques citoyens aussi avaient été blessés.

    -Le 22 septembre, à Santoña (Espagne), l’attentat à la voiture piégée contre l’Armée espagnole. Par suite de l’explosion, la caserne militaire avait subi des dégâts et le brigadier de l’Armée espagnole Luis Conde avait trouvé la mort.

    -Le 4 octobre, à Tolosa, l’attentat à la bombe contre l’appareil de la Justice de l’Espagne, avec des dégâts matériels.

    -Le 30 octobre, à Pampelune, l’attentat à la voiture piégée contre l’université de l’Opus Dei qui est un ennemi d’Euskal Herria ; l’attentat a provoqué des dégâts matériels. A cause de l’explosion, plusieurs citoyens avaient été légèrement blessés.

    Avec la revendication de ces attentats, et par la même occasion, nous appelons nos concitoyens à s’éloigner des demeures et des casernes des ennemis. Egalement de celles qu’a ouvertes la Police Autonome de l’Espagne.

    LES NOUVEAUX PAS DE L’ESPAGNE ET DE LA FRANCE DANS LE PARI DE LA REPRESSION :

    Les Etats espagnol et français, ne pouvant intégrer Euskal Herria, s’emploient à le broyer. En guise de soutien mensonger et de socle idéologique fasciste indispensable à l’exercice de l’oppression, ils ont le slogan : « Tous les indépendantistes sont d’ETA » et puisqu’ils sont d’ETA, il faut avec les lois anti-ETA les détenir, les torturer et les incarcérer.

    Afin d’éviter de manière certaine la prison, ils veulent laisser deux options dans ce pays : soit être oppresseur de ce pays, soit soutenir l’oppression que subit ce pays ou en détourner les yeux.

    L’appareil de la Justice de l’Espagne a mis hors-la-loi par rapport à la loi espagnole EHAK et ANV-EAE. Il a incarcéré les membres d’Amnistiaren Aldeko Mugimendua [Mouvement pro-Amnistie]. Il n’y a pas de liberté d’expression, de manifestation, d’organisation.

    En même temps sont venues les razzias que sont en train de mener à terme en Navarre contre les militants indépendantistes les forces d’occupation en torturant et en incarcérant les citoyens.

    En Labourd, Basse-Navarre et Soule, les dirigeants français, par le biais de leurs juges, ont mené à bien de sévères agressions policières en procédant à l’interpellation de onze compagnons. L’Etat français ne veut pas rester en retrait dans cette compétition répressive contre des citoyens basques engagés.

    « Liberté, Egalité, Fraternité » : cette devise française, pour nous les Basques, ne s’est traduite au cours du dernier siècle qu’en une autre devise : « Réprimer, assimiler ou emprisonner ». Maintenant, Sarkozy et consorts viennent aiguiser les couteaux avec de nouvelles agressions répressives. Ils veulent illégaliser Batasuna, annihiler la gauche abertzale, la faire disparaître. Ils ne veulent pas reconnaître Euskal Herria, ni que quiconque en revendique l’existence.

    Ils veulent un Euskal Herri valet de la France pour le remplir de touristes, de casinos, de golfs, de résidences secondaires et pour en faire une maison de campagne destinée au tourisme.

    Il n’y a de place ni pour l’industrie, ni pour la pêche, ni pour l’agriculture, ni même pour les citoyens basques qui veulent vivre et travailler au pays. Ils montrent des positions assimilatrices du basque et de l’éducation en basque dénuées de tout complexe, ils cherchent année après année à asphyxier l’éducation en basque. Ils veulent nous amener à nous sentir étrangers dans notre propre pays.

    A Madrid, pendant ce temps, le stratège de la répression Rubalcaba s’est attaché à approfondir les moyens de lutte contre le Mouvement de Libération Nationale basque.

    Il y est conduit par le combat pour Euskal Herria et l’impossibilité d’en finir avec ETA. Maintenant, toute personne qui prend en considération Euskal Herria fournit un critère de recours à la torture et à l’incarcération aux policiers et aux juges, quelle que soit la couleur de ces derniers.

    Alors qu’ils ne peuvent pas éradiquer ETA au moyen d’opérations policières, ils doivent offrir n’importe quelle « viande indépendantiste » à la « bête féroce » qu’ils ont fait naître dans l’opinion publique antiabertzale espagnole. Le pari et la stratégie de la répression ont des buts clairs :

    -Fermer à la Gauche Abertzale toutes les portes : pour l’exclure du combat politique, des médias, et de la rue.

    -Terroriser les militants de la Gauche Abertzale : les interpeller, les torturer et les incarcérer pour qu’ils s’écartent de l’action militante.

    -La répression continue des Prisonniers politiques basques et la pression permanente pour les pousser au repentir : pour que par suite de conditions de détention insupportables, les membres d’ETA détenus fassent pression sur leur Organisation.

    ETA, devant cette situation répressive, lance un appel à la réflexion tant aux citoyens basques qu’à ceux qui ont des postes à responsabilité. Comme l’avait dit un jour Telesforo Monzon : puisqu’ils nous oppriment en tant que peuple, nous devons répondre en tant que peuple.

    Devant l’agression terroriste généralisée que subit Euskal Herria, ETA ne va pas rester les bras croisés. Ils veulent ouvrir la voie à la répression terroriste avec leurs discours sanguinaires et subventionnés traitant du « victimisme ».

    La répression que souffre ce pays, ils veulent qu’elle soit estompée par le brouillard des larmes de crocodile d’une militante antiabertzale comme Marixabel Lasa qui est salariée du Département de l’Intérieur de Vitoria. Ils veulent ôter toute dimension politique au combat de ce pays, rabaisser les combattants qui ont tout donné à cause de ce pays, châtier les prisonniers politiques jusqu’à leur mort.

    Les bourreaux déguisés en victimes sont en train de promouvoir une chasse aux sorcières contre la Gauche Abertzale. ETA leur adresse un avertissement clair : le fait de souffler sur une stratégie répressive fasciste au nom de la souffrance, amène à prendre de fait des responsabilités dans cette stratégie.

    Au bout du compte, au moyen de cette stratégie répressive dessinée d’avance, ils veulent faire disparaître par la terreur le mouvement populaire qui pourrait mener Euskal Herria à l’indépendance. Mais, jamais on n’a vu naître de chef capable d’exercer son autorité sur Euskal Herria.

    De nombreux chefs ont dit « Domuit vascones », et nous voici encore au XXIème siècle en train de nous battre pour qu’ils ne ferment pas les lourdes portes qu’ils dressent au seuil de la liberté.

    Les porte-parole du PSOE ont fanfaronné, en disant que ce pays n’a pas saisi sa dernière chance, qu’il ne nous reste plus qu’à nous rendre. Précédemment Adolfo Suarez et Leopoldo Calvo Sotelo avaient déclaré qu’on pouvait en finir avec ETA par la voie policière, de même qu’après eux Felipe Gonzalez et Jose Maria Aznar.

    Maintenant c’est au tour de Jose Luis Rodriguez Zapatero. Mais tous s’en sont retournés par le chemin par lequel ils étaient venus et notre Pays, lui, est toujours là : Debout et vivant. A nouveau ils vont s’asseoir. A nouveau nous les ferons s’asseoir pour reconnaître une fois pour toutes les droits d’Euskal Herria.

    En attendant, tant que les droits d’Euskal Herria ne sont pas reconnus ni respectés, la résistance contre l’oppression va perdurer.

    LA VORACITE DES RICHES, C’EST NOUS LES TRAVAILLEURS QUI EN SUBIRONS LES CONSEQUENCES :

    La globalisation néolibérale, c’est la dictature globale. Personne n’a la faculté de la modifier, elle est antidémocratique, on ne demande à personne de voter pour la modifier.

    Les dirigeants du monde depuis des années et des années disent que c’est une erreur que l’Etat se mêle d’économie, ils prétendent que le marché s’équilibre et se gère de lui-même.

    Par contre maintenant ils disent qu’il y a la crise économique. Mais la crise en fait est celle du système capitaliste. Toutefois personne ne peut remettre en question le système. Ce qu’il engendre de famine, d’injustice, d’oppression, de misère et de mort, aucune importance. C’est le seul système possible, et voilà tout.

    L’élite économique qui s’est enrichie durant des années au prix de la sueur ainsi que des hypothèques de nous autres, les travailleurs, est en situation de crise. La richesse produite durant toutes ces années, ils ne l’ont pas répartie, les gains de toutes ces années, ils les ont empochés.

    Mais maintenant les pertes arrivent et avec elles l’effondrement du château de sable. Nous les citoyens qui devons être protégés de la crise, nous voyons comment ils vident nos minces porte-monnaie. Et pourquoi ? Pour servir les banques.

    Les responsables de la crise, par contre, n’auront pas même à mettre les pieds dans un tribunal ou dans une prison. La combine est claire : transférer la crise de la poche des riches à celle des travailleurs, en prenant les mesures nécessaires pour cela. Privatiser les profits, nationaliser les pertes.

    Voilà le pari que font les politiques qui sont les valets de l’élite économique du monde. Ils veulent semer la confusion dans nos esprits de citoyens. Ils sont prêts à changer n’importe quoi, pour que rien ne change, pour que le système se maintienne tel quel.

    Il en va de même pour nous. Sarkozy et Zapatero rivalisent pour que le trou creusé par les vols commis par les riches soit comblé par l’argent des citoyens. Sanz et consorts, après avoir laissé les multinationales prendre le contrôle de l’économie navarraise, craignent que le géant Volkswagen ne prenne la fuite.

    Avec Ibarretxe, ils ont renforcé pour leurs compagnons chefs d’entreprise les macroprojets d’infrastructures afin de laisser l’argent public entre les mains de ceux de toujours. Ibarretxe aussi a déclaré que dans la Communauté Autonome Basque les effets de la crise seront réduits, que « nous, les Basques », nous vivons bien, « que nous avons accompli par avance les travaux de la maison »…

    Sait-il que pour payer une hypothèque, il faut un salaire entier durant 40 ans ? Personne ne lui donne-t-il d’informations à propos des travailleurs qui meurent accidentellement à cause de la précarité ? N’est-il pas informé de l’augmentation des prix des matières premières ?

    Sanz et Ibarretxe ne connaissent pas nos problèmes et nos soucis, à nous, les travailleurs. Autant l’un que l’autre, tantôt un jour, tantôt un autre jour, ils se montrent à nous en compagnie d’entrepreneurs dans des inaugurations, dans des colloques, dans des petits déjeuners publics organisés en commun avec eux.

    Ces dernières années, personne ne les a vus parler avec un travailleur ou avec un syndicat. Ils sont à l’aise avec les entrepreneurs, desquels ils ne reçoivent que remerciements.

    Avec le prétexte de la crise, et en défense des intérêts d’à peu près les mêmes, le PSOE a reçu une aide inattendue au Congrès de l’Espagne de la part de l’UPN, comme il l’avait reçue du côté du PNV. Voilà où se rejoignent les deux partis régionalistes, à l’heure d’approuver le budget prévisionnel du PSOE.

    ILS VEULENT PERENNISER LE STATUT D’AUTONOMIE ESPAGNOLE DE LA NAVARRE :

    Les petits-fils de ceux qui furent victimes du franquisme en Navarre se heurtent à peu de difficultés pour ramasser le pouvoir et l’argent.

    L’UPN, pour ne pas perdre le pouvoir du Gouvernement navarrais et les hauts fonctionnaires qu’elle s’est choisis, est prête à rompre avec le PP. Que ne feront-ils pas pour défendre les postes de leur administration ? Et à quoi ne sont-ils pas prêts pour que la Navarre, sous leur conduite, soit « forale et espagnole » ?

    Afin de ne pas perdre le pouvoir, l’UPN s’est trouvé le même allié que le PNV, c’est-à-dire le PSOE. La disparition de la gauche abertzale en Navarre étant une nécessité stratégique, ils ont trouvé l’aide indispensable de Nafarroa Bai et l’ont obtenue à bon prix.

    Parce que c’est fondamental dans la stratégie d’illégalisation et dans l’optique d’une légitimation de la répression.

    Les dirigeants de Nafarroa Bai ont montré une habileté particulière à l’heure de marginaliser la gauche abertzale, de crier plus fort que tout le monde contre les attentats d’ETA et de faire l’éloge du rôle que la Garde Civile remplirait soi-disant pour la défense des citoyens basques.

    Pas un mot contre la répression féroce que subit la Navarre et contre l’oppression qui s’abat sur l’identité basque. NaBai voulait construire avec le PSOE « l’alternative » antérieure à celle de l’UPN. Mais ces derniers préféraient continuer à soutenir dans l’ombre le Gouvernement de l’UPN. Il ne viendra de là aucune alternative prenant en compte Euskal Herria.

    La seule alternative qui existe en Navarre continue à être illégalisée et écrasée. Ces dirigeants nous ont appelés barbares parce que nous avons, selon eux, blessé la colonne vertébrale de la Navarre.

    L’Opus Dei n’est pas autre chose qu’une machine à élever les nouveaux cadres de la Navarre franquiste et à s’assurer les nouvelles générations, la colonne vertébrale du projet fasciste de l’UPN. Voilà pourquoi ETA l’a frappée et continuera à la frapper.

    Elément de ce projet fasciste, la Police Forale de Navarre, qu’ils veulent apparemment transformer en une autre Police Autonome de l’Espagne. La haine que sont en train de montrer dans leur révolte la gauche abertzale ainsi que tous les citoyens qui se battent situe sur le même plan leur Police et la Police espagnole.

    ETA, tout en montrant sa préoccupation, appelle les membres de la Police Forale et leurs dirigeants à la réflexion et à l’abandon immédiat de la voie sur laquelle ils se sont engagés.

    LE PNV VEUT CONCLURE AVEC LE PSOE UNE ALLIANCE STRATEGIQUE :

    Où va le PNV d’Urkullu et d’Egibar ? Nulle part. Il veut s’assurer seulement la place qu’il occupe actuellement. Il a peur, peur de perdre le pouvoir de Vitoria.

    Dans le processus de négociation également, il refusait plus fermement que le PSOE l’option d’un regroupement au sein d’un véritable cadre démocratique des quatre territoires qui sont sous tutelle espagnole. Depuis lors, ils ont écarté Josu Jon Imaz parce qu’il montrait sans complexes la voie espagnoliste prise par le PNV, et que cela leur faisait perdre des voix. Mais le PNV d’Urkullu, Ibarretxe et Egibar est en train de suivre très exactement la même route que Josu Jon en revenant à l’esprit d’Arriaga.

    Ils voulaient faire une consultation ou un simulacre théâtral de consultation ? Qui peut comprendre qu’un jour le PNV dénonce en Zapatero le maître d’œuvre du refus de la consultation autonomique, et que quatre jours plus tard il apporte son soutien au budget prévisionnel de Zapatero ?

    Devant ces contradictions, le Président Urkullu, après avoir vendu pour la énième fois contre un « plat de lentilles » ce pays qui est le nôtre, a dû intervenir en toute hâte pour en louer les composantes. Mais il est difficile de faire avaler encore et toujours le même plat gâté et refroidi.

    Iñigo Urkullu et les dirigeants d’Euzkadi Buru Batzar battent à plate couture la mafia sicilienne. Il suffit de voir comment Txabarri, Ardanza, Ortuzar et Josu Jon Imaz lui-même également sont passés du siège d’EBB aux postes d’entreprises ou de charges publiques (ou inversement). Une fois enlevé à l’accord de Madrid son papier cadeau, voilà ici à nouveau l’apport d’EBB à la « construction » de ce pays.

    -Pour le « jeltzale » Ardantza et pour Euskaltel dont il est le Président, de nouveaux espaces de négoce.

    -Pour Txabarri et ses compagnons entrepreneurs, des millions d’euros d’acompte pour les travaux de destruction du mont Jaizkibel et du port de Pasajes.

    -En compensation des gros efforts demandés aux « ertzain » [ou Agents de la Police Autonome] dans la répression qu’ils exercent contre la gauche abertzale, l’alignement de l’âge de leur retraite sur celui des agents de la Police espagnole.

    -Enfin, des millions d’euros pour la Recherche et le Développement. Une répartition entre leurs compagnons entrepreneurs puis, par la voie légale à laquelle ils ont habituellement recours, une mention dans la section « dépenses sociales » du budget de Vitoria.

    Le PNV veut parachever une nouvelle trahison autonomique, la reloger dans un « régionalisme sain ». Pour y parvenir, il nous apparaît prêt à n’importe quoi, au point d’apporter son appui au budget de Zapatero.

    Au budget de Zapatero lui-même ; le promoteur de l’illégalisation, le responsable en chef de la rupture du processus de négociation, le budget de celui qui n’a même pas pu être prêt à accepter cette imposture qu’était la consultation d’Ibarretxe.

    Son appui au budget du Gouvernement espagnol : pour financer le budget de la Police tortionnaire et de l’Armée qui se livre à l’occupation de nos terres, pour financer les tribunaux fascistes… L’alliance PSOE-PNV a passé un accord pour le budget destiné à nier notre pays et à le détruire.

    Le PNV se dirige vers le pari d’un nouveau statut. Le soutien au budget, c’est un pas accompli dans cette voie. Quoique le Statut de La Moncloa qui avait apporté la division de ce pays soit mort, ils veulent le ressusciter. Le PNV vise une alliance stratégique avec le PSOE. Le PNV veut faire captif le PSOE, afin que celui-ci perde la tentation de lui ôter le Gouvernement de Lakua en s’unissant avec le PP.

    Il veut être et se montrer un compagnon de route loyal. Ils ont ensemble des objectifs stratégiques clairs. D’une part en finir avec l’indépendantisme et son alternative politique. D’autre part pour renforcer les quotas de pouvoir attachés à la division institutionnelle, mettre au point un nouveau Statut.

    Ils ne veulent pas admettre l’échec du cadre politique actuel. Ils ne veulent pas admettre que le Statut de La Moncloa pour ce pays n’est que chose terminée, qu’il est fait sur mesure pour l’Espagne. Le PNV veut vivre à l’aise en Espagne, avec l’espoir que les temps ne changeront jamais.

    Il ne veut pas dépasser et résoudre le conflit, car il sait que le revers de cette pièce c’est le dépassement du cadre actuel et l’instauration d’un véritable cadre démocratique. Il veut noyer l’autodétermination dans une consultation autonomiste, il agit avec la volonté de défigurer les aspirations du peuple en attribuant un label de souverainisme à la voie statutaire [et donc seulement autonomiste]. Comme l’UPN, le PNV veut conserver Lakua et le fauteuil des organismes qui découlent du cadre à l’origine du morcellement du pays.

    Pensant par la même occasion en finir avec le Mouvement de Libération Nationale Basque, ils sont rassurés avec le PSOE, rassurés avec les illégalisations. Voilà pourquoi ils ont apporté leur soutien au budget de l’illégalisation et de la répression. Pour remplir la légalité de l’Espagne et celle que nous imposent les juges fascistes, bref, pour faire le sale travail, ils ont placé en première ligne la Police Autonome de l’Espagne.

    Comme le disent nos paroles et comme le confirment nos actes, nous ferons face de toutes nos forces à ceux qui veulent écraser ce pays. Ce n’est pas la couleur de l’uniforme que nous remarquerons, mais bien les actes. Le PNV avait pris la décision d’opposer la Ertzaintza [la Police Autonome] à ce pays. Vingt ans plus tard, ils n’ont engendré que des dobermans fanatiquement pro-Espagnols.

    S’il n’y avait pas l’uniforme, il serait difficile de différencier un ertzain [agent de la Police Autonome] d’un garde civil. Les jeunes générations d’Alava, de Biscaye et de Guipuzcoa, c’est de l’Ertzaintza qu’elles ont reçu coups de pied, tirs de balles de caoutchouc, répression, humiliation des contrôles, tortures et viols, comme autrefois quelques-uns d’entre nous en avions reçu tout particulièrement de la Garde Civile. Voilà une chose que ce pays n’oubliera pas.

    Comme nous l’avons dit publiquement au cours des années précédentes, avec la Police Autonome de l’Espagne, l’attitude et la réponse d’ETA sera du niveau de la responsabilité et du comportement de ce corps de Police dans sa répression contre Euskal Herria.

    Au cours de la dernière décennie, il s’est transformé en l’un des principaux responsables de la répression contre les citoyens. ETA poursuivra sa campagne contre la Police Autonome de l’Espagne jusqu’à ce qu’elle change son attitude et sa façon d’être dans la répression. Il revient au PNV d’effectuer ce changement.

    LA COMPETITION POUR LA PRESIDENCE DE LAKUA A COMMENCE :

    En Alava, Guipuzcoa et Biscaye, aura lieu à nouveau en mars une nouvelle consultation électorale antidémocratique. L’impossibilité pour les indépendantistes de prendre part à ces élections a été déjà clairement annoncée. Malgré quatre mots de protestation devant cet état de fait, la classe politique est satisfaite de cette situation.

    Le PNV, en échange d’une victoire, nous est apparu prêt à faire n’importe quoi. Pour un 4ème mandat, que va offrir Ibarretxe ? Une nouvelle consultation comme précédemment déjà il en a annoncé une à trois reprises ? Il avait déclaré avec détermination : « Oui, bien sûr, la consultation se fera » ; cette déclaration ayant fondu tel un morceau de sucre dans le café, quelle crédibilité lui reste-t-il chez les citoyens ?

    Le PNV a déjà adressé un clin d’œil au PSOE. Aralar, IU et Eusko Alkartasuna, en applaudissant le simulacre théâtral de la consultation, veulent pêcher de nouvelles voix dans les eaux de la gauche abertzale.

    Le PSE aussi veut le poste de Lehendakari, et il évolue dans le projet d’une opération esthétique de « basquisation ». En vue de gagner des voix, ils nous apparaissent entourés de drapeaux basques dans tous les rassemblements politiques. A ce propos, ils ont fait récemment une déclaration qui est insultante pour nous, les Basques.

    Après des dizaines d’années, ceux qui avaient pensé qu’ils venaient faire des exercices pour l’acceptation de la marginalisation subie par la langue de notre pays se sont trompés. Maintenant, ils sont venus nier, passant outre toutes les recherches, que la langue basque ait une quelconque base identitaire.

    C’est-à-dire que c’est paraît-il par hasard qu’on parle basque à Tudela, à Mauléon, à Hendaye, à Saint Jean le Vieux, à Lecumberry, à Llodio, à Aretxabaleta ou à Lekeitio. On aurait pu de la même façon parler basque à Valladolid ou à Murcie, selon eux.

    Bien qu’ils ne connaissent pas Euskal Herria, ils nient ce qui est indéniable. Un mensonge en entraînant un autre, ils prétendent que l’asphyxie linguistique subie par notre pays a résulté de nos rapports à nous, les Basques, avec les non-Basques, et que dire le contraire serait une politisation de la langue.

    Autrement dit, ils nous ordonnent de renoncer à défendre et à utiliser notre langue jusqu’à ce que les ennemis de la langue basque se basquisent et soient favorables au basque. Quand ils nous disent, à nous Basques, « L’Euskara dans la liberté », ils veulent nous dire « L’Euskara dans l’obscurité », et ils se trompent : nous, les Basques, nous voulons vivre avec la langue basque en même temps qu’avec la liberté.

    Xème ANNIVERSAIRE DE LIZARRA-GARAZI : UN CADRE DEMOCRATIQUE POUR EUSKAL HERRIA

    10 ans après la signature de l’accord de Lizarra-Garazi, ETA proclame l’actualité de la définition des racines du conflit politique par des agents divers d’Euskal Herria et de la réflexion conduite en vue de la résolution de ce conflit.

    Par contre, quelle est aujourd’hui la position des acteurs de la vie sociale et des partis politiques qui avaient signé cet accord ? Les uns dans la mouvance politique abertzale, d’autres – comme ils l’ont montré dans le processus de négociation – sans vouloir prendre le moindre engagement ni la moindre responsabilité.

    Euskal Herria a le droit de décider de son avenir, Euskal Herria doit être un sujet politique s’il doit vivre. Les Constitutions imposées par les Etats et un cadre source d’éclatement asphyxient notre pays. Euskal Herria n’a pas besoin de nouveaux statuts fondés sur sa division territoriale. Tous ces éléments n’aboutissent qu’à pérenniser le conflit politique ainsi qu’à l’alimenter, ce qui l’aggrave encore.

    Euskal Herria a besoin de l’autodétermination. Nous, les Basques, avons besoin d’un cadre démocratique permettant la concrétisation de n’importe quel projet politique, y compris l’indépendance.

    Que les dirigeants et politiques professionnels ne s’égarent pas. Qu’ils renoncent à toute tentative de tromperie des citoyens : le problème n’est pas ETA. La résolution du conflit se trouve dans la reconnaissance de ce pays.

    A ceux qui rêvent de la disparition d’ETA par la voie policière, aux dirigeants et politiques qui recherchent la destruction et la disparition du Mouvement de Libération Nationale Basque, un appel, alors qu’Euskadi Ta Askatasuna est sur le point d’atteindre un demi-siècle : abandonnez votre stratégie d’oppression d’Euskal Herria, abandonnez une Constitution imposée, venez-en aux contenus de Lizarra-Garazi, afin que nous construisions un cadre démocratique fondé sur l’autodétermination.

    La parole au peuple, et que soit entendu l’appel de ce pays : assez, liberté !

    Vive Euskal Herria libre ! Vive Euskal Herria socialiste !
    Jo ta ke jusqu’à l’obtention de l’indépendance et du socialisme !

    En Euskal Herri, octobre 2008
    Euskadi Ta Askatasuna
    E T A

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  • Communiqué d’ETA de janvier 2009

    ETA, organisation basque socialiste révolutionnaire de libération nationale, veut en tout premier lieu dénoncer fermement la situation grave qu’endurent les citoyens de Gaza et le massacre que sont en train de mener à terme les sionistes pour en finir avec le peuple palestinien ainsi que la collaboration des dirigeants internationaux qui rend possible ce carnage.

    Au peuple palestinien vont nos encouragements et notre solidarité révolutionnaire. Vive la Palestine libre !

    De même, ETA souhaite revendiquer ses actions de ces derniers mois et faire entendre ce qui suit à Euskal Herria :

    • Le 20 novembre, à Bilbao, l’attentat à l’explosif réalisé contre le relais de télévision situé sur le mont Arnotegi, avec des dégâts matériels.
    • Le 3 décembre, à Azpeitia, l’exécution d’Ignacio Uria Mendizabal, qui était dirigeant des entreprises Altuna y Uria, Asfaltos Urretxu et Hormigones Ekarri. Pour sa responsabilité à travers son implication dans les travaux de la Ligne à Grande Vitesse (AHT) imposée à Euskal Herria et pour son refus de payer l’impôt révolutionnaire de l’ETA.
    • Le 31 décembre, à Bilbao, l’attentat à la voiture piégée contre les sièges qu’y ont les organes de presse et de télévision EiTB, Antena 3, « Expansion », « El Mundo » et Onda Cero ; il y a eu des dégâts matériels.

    Antena 3, « Expansion », « El Mundo » et Onda Cero sont des pseudo-médias qui travaillent au service du fascisme espagnol.

    Dans la mesure où ils sont des outils d’incitation à la situation de répression que vit Euskal Herria et de légitimation des agressions que vit notre pays, ils ont été les cibles de notre action et le seront encore dorénavant. Ils prennent la responsabilité d’accomplir comme il faut la tâche consistant à pousser à la répression contre l’indépendantisme en se mettant du côté du ministre de l’Intérieur de service.

    Mais prendre des responsabilités dans la stratégie de la répression, cela entraîne aussi la prise de responsabilités devant ce pays, et devant ETA.

    Les installations d’EiTB aussi étaient les cibles de l’action. Celle-ci a été la réponse par rapport à la responsabilité qu’EiTB, obéissant aux ordres de Sabin Etxea, a prise en défigurant le conflit que vit Euskal Herria.

    La radio-télévision publique payée avec l’argent des citoyens, ils en ont fait, à travers un directeur, un rédacteur en chef et des commissaires politiques mis en place par Sabin Etxea, un instrument pour camoufler l’oppression et pour déformer le conflit politique qu’endure Euskal Herria.

    En obéissant aux ordres de l’Espagne, ils rendent effectifs « de facto » l’illégalisation et l’apartheid politico-médiatique que souffre la gauche abertzale. Pour le mouvement populaire, pour l’indépendantisme et la dissidence, il n’y a pas de télévision publique, il n’y a pas de radio publique.

    A EiTB , pendant que chaque jour on appelle « terroriste » ETA et ses militants, on prend pour sources d’information dignes de foi les déclarations obtenues sous la contrainte de la part des militants basques au moyen de tortures redoutables dans les casernes de la Police et de la Garde Civile.

    Comme ils l’ont fait précédemment avec l’Ertzaintza, les technocrates de Sabin Etxea ont transformé EiTB en un instrument de passage à tabac de la gauche abertzale.

    L’influence dont le Ministère du gouvernement autonome dispose sur les rédactions d’EiTB est directe et puissante. C’est par ce moyen qu’il est en train d’approfondir sa tendance à mettre la presse au service de sa stratégie répressive. Nous ne disons à personne, nous, comment il doit faire son travail de journaliste.

    Mais nous voulons qu’il soit clair que si, en s’abritant derrière le métier de journaliste, quelqu’un prend des responsabilités dans la stratégie de la répression ou réalise dans la durée une œuvre d’agression, d’insultes et d’intoxication contre notre Organisation, contre les prisonniers ou contre les citoyens, nous ne lui reconnaîtrons pas de légitimité.

    Face à cela, ETA continuera à dénoncer les pratiques qui placent le journalisme à la remorque des tâches de la police. Nous lançons un appel clair aux dirigeants d’EiTB. Qu’ils agissent de manière responsable. Qu’ils arrêtent de transformer EiTB en une arme supplémentaire destinée à défigurer le conflit et à agresser l’indépendantisme.

    Les médias officiels et les politiciens professionnels ont interprété l’attentat du 31 décembre comme une atteinte à la liberté d’expression. Ceux-là mêmes qui restent muets quand on ferme des organes de communication, qu’on emprisonne des journalistes ou qu’on emmène pour les mettre en prison des citoyens à cause de ce qu’ils ont dit.

    Euskal Herria ne connaît pas de liberté d’expression. Une fraction de ce pays, à cause de ce qu’elle exprime chaque jour, quand elle n’est pas incarcérée, est censurée et marginalisée. C’est là dans notre pays la photographie quotidienne de la « liberté d’expression » : pour les uns à volonté, et pour d’autres une comparution devant le juge.

    C’est le nouveau Code pénal, les censures du pouvoir et les menaces d’incarcération qui délimitent la « liberté d’expression » de ce pays. Précisément cette même « liberté d’expression » qui, à la manière de celle qui existait du temps de Franco, fait qu’il est possible de fermer des radios et des journaux, en fonction de critères retenus par la Garde Civile et le Ministère de l’Intérieur.

    A propos de l’action contre Ignacio Uria Mendizabal :

    L’exécution d’Ignacio Uria prend place dans la campagne armée que poursuit ETA contre la Ligne à Grande Vitesse (AHT). Ignacio Uria Mendizabal, avec ses deux frères, était à la tête d’entreprises qui travaillent pour la LGV. Euskadi Ta Askatasuna a déclaré par avance que les dirigeants qui ont des responsabilités dans ce projet destructeur qui a été imposé constituent des cibles pour l’ETA.

    Prenant prétexte de cet attentat, et dans le but de créer de la confusion dans l’esprit des citoyens, les professionnels de la politique se sont employés une nouvelle fois à avancer qu’ETA veut imposer par les armes son projet politique. Ils savent pourtant parfaitement qu’ETA mène un combat en faveur des droits d’Euskal Herria en tant que nation, pour le respect de ces droits.

    Mais qu’est-ce qui est imposé à Euskal Herria ? Qui est-ce qui l’impose, et à qui ? Le TGV, la touristification, le champ de tir des Bardenas, le super-port de Pasajes, le barrage d’Itoitz, Boroa, la centrale de Petronor… tout cela a été réalisé ou est projeté aux dépens des intérêts des citoyens basques.

    L’aménagement des infrastructures et du territoire d’Euskal Herria se décide dans la mollesse de bureaux luxueux, entre quelques chefs d’entreprise et quelques politiciens qui agissent au service des premiers en qualité de subordonnés. L’avenir de ce pays est entre les mains d’entrepreneurs et de gestionnaires que nul n’a élus. Le PNV et l’UPN veulent édifier leur propre énorme Marbella depuis les assemblées parlementaires et gouvernements qu’ils ont sous leur coupe.

    Voilà bien la réalité de ce pays : l’avenir d’Euskal Herria est livré à la cupidité d’une élite politique et entrepreneuriale. Comme si l’oppression que subit ce pays de la part des Etats ne suffisait pas, c’est de son sein même que lui vient son asservissement.

    L’un des promoteurs de cet asservissement, c’était Ignacio Uria Mendizabal. Pendant qu’il acquittait les impôts de l’Espagne, pendant qu’il s’enrichissait avec les travaux de la LGV qui sont faits au profit de l’Espagne et qui sont imposés à Euskal Herria, il refusait d’apporter son aide au combat en faveur de la liberté d’Euskal Herria.

    Dans ce sens, nous tenons à faire parvenir un avertissement clair à tous et à chacun des ingénieurs, techniciens supérieurs, dirigeants et chefs d’entreprise qui interviennent à quelque niveau que ce soit dans la réalisation du projet de la LGV : qu’ils arrêtent les travaux en relation avec ce projet et que soit effectué le débat public que réclament actuellement les forces vives du pays.

    Désormais seront des cibles pour ETA les responsables en question, ainsi que leurs biens, qui viendront à poursuivre les travaux de la LGV, alors que démarre sans débat public et par voie de décrets ce projet gigantesque et particulièrement destructeur.

    Il faut arrêter la LGV. Ce projet, c’est un pas de plus dans la déstructuration. Un prétexte pour voler l’argent du Trésor public. Il faut lever la censure qui pèse sur le débat à propos de ce projet. Il faut ouvrir un débat public. Nulle part n’apparaît l’utilité de ce projet et c’est cela qu’on veut dissimuler : que ce projet a été conçu en petit comité et pour un petit nombre de bénéficiaires.

    On cache l’opposition du pays à la LGV, on fait taire les mobilisations populaires, on est en train de censurer les points de vue des citoyens et des experts. A quelques-uns de ceux qui mènent ce combat, on n’a levé le veto à leur intervention dans les médias que pour qu’ils condamnent l’action de l’ETA. C’est bien facilement que certains sont tombés dans ce piège.

    Nous lançons également un appel à la population d’Euskal Herria : qu’elle se dresse de toutes ses forces contre la LGV. Ce train destructeur qui veut balafrer Euskal Herria de part en part, seules les mobilisations et la pression populaires peuvent l’arrêter.

    Prenant les élections pour des chèques en blanc, ces gens qui s’imaginent qu’on peut gérer ce pays en fonction des intérêts d’une élite ont procédé à des calculs erronés : dans ce combat-ci il n’y a pas de billet aller-retour. Ils ne passeront pas !

    Pas de destruction pour la grande vitesse ! Pas de vol pour la grande vitesse ! Pas de mensonge pour la grande vitesse ! Pas de Train à Grande Vitesse !

    Vive Euskal Herria libre !

    Vive Euskal Herria socialiste !

    En avant jusqu’à l’obtention de l’indépendance et du socialisme !

    En Euskal Herria,

    En janvier 2009.

    Euskadi Ta Askatasuna

    ETA

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  • Communiqué d’ETA du 26 février 2009

    ETA, organisation basque socialiste révolutionnaire de libération nationale, souhaite, par ce communiqué, faire part à la société basque de ses réflexions sur la situation dans laquelle se trouve plongé le Pays basque à la veille des élections du premier mars pour le parlement autonome de Gasteiz.

    Les élections autonomiques antidémocratiques qui auront lieu le premier mars en Alava, Biscaye et Guipuzcoa seront une escroquerie et une énorme fumisterie politique. L’État espagnol a fait un pas de plus dans sa stratégie fasciste pour incarcérer l’indépendantisme et l’exclure des centres de pouvoir.

    A compter du deux mars, le parlement de Gasteiz sera à la fois antidémocratique et plus espagnol que jamais. Ce sera le parlement du fascisme, constitué avec la même légitimité démocratique que les municipalités franquistes d’autrefois, drapeau espagnol compris. C’est là le « changement » apporté par le PSOE.

    Dans la guerre contre le Pays basque, le PSOE se montre sans complexe pour doubler le PP à sa droite. N’ayant pu noyer le Pays basque en 30 ans d’autonomisme et de fractionnement territorial ainsi que d’exclusion de l’indépendantisme de toutes les institutions, le PSOE a décidé de s’obstiner dans cette voie.

    L’apartheid politique a pour objectif d’empêcher que se concrétise par la voie de l’indépendance la possibilité d’un changement de la situation que connaît notre pays. C’est la Gauche Indépendentiste qui détient les clés de cette option, et ce sont ces clés qu’on veut faire disparaître une fois pour toutes en mettant au rebut la Gauche Indépendantiste.

    Quoi qu’il ait pu dire au cours de la campagne électorale et dans les meetings, c’est le PNV qui a le plus intérêt à la mise hors-la-loi de la Gauche Indépendantiste. Pas seulement parce que cela va lui ouvrir la possibilité d’avoir quelques sièges de plus au parlement de Gasteiz, mais parce que la Gauche Indépendantiste est l’unique obstacle réel qui se dresse sur la route des intérêts occultes du PNV et de son pari politique.

    Pour le PNV, l’ennemi, c’est l’indépendantisme, qui a fait échouer la dilution de ce pays dans la mare de l’autonomisme et du régionalisme ; qui évente son affairisme, sa corruption et ses turpitudes ; qui se dresse point par point face à son projet de droite ; qui a dénoncé l’escroquerie de la « consultation » ; qui, au bout du compte, a constitué durant 30 ans un obstacle à son pari autonomiste.

    Le président du bureau politique du PNV Iñigo Urkullu, devant l’offensive du fascisme espagnol, devant l’illégalisation et les graves atteintes portées à nos droits civils et politiques à nous, les Basques, se montre à nous main dans la main avec l’État.

    Le prouve de la façon la plus éclatante l’appui apporté au budget prévisionnel du gouvernement fasciste de l’Espagne. Sans le collaborationnisme du PNV, l’État ne pourrait pas développer son pari de tailler en pièces la Gauche Indépendantiste.

    La mise hors-jeu de la Gauche Indépendantiste à l’occasion de ces élections, le PSOE l’a décidée en accord avec le PNV ; cela s’est fait grâce au cadeau fait par les dirigeants du PNV de tout ce qui relève de leur autorité – en témoignent les matraquages de la Police Autonome de l’Espagne ainsi que la censure et la marginalisation auxquelles se livre EiTB.

    Devant cette situation, les comportements que nous font voir, sous la houlette du PNV, les partis EA, IU et Aralar, en tant que partis abertzale, sont proprement honteux.

    Pendant qu’hypocritement ils dénoncent en termes mous la situation antidémocratique, privilégiant la chance que leur donne l’illégalisation de gonfler leurs forces et leurs opportunités électorales, ils en arrivent à donner à cette campagne un air de normalité. En annonçant ce qu’ils feraient s’ils arrivaient à la Présidence, comme si de rien n’était, et dans le but de pêcher les voix de la Gauche Indépendantiste.

    Le Pays basque se trouve depuis 10 ans au terme du cycle de l’autonomie. C’est depuis lors que l’avenir du Pays basque se trouve entravé. Notre pays a deux options, ou entamer le cheminement vers l’autodétermination ou réintégrer un nouveau cycle de l’autonomisme espagnol. Voilà les options et les risques.

    Les chances, elles résulteront de l’union des forces qui sont pour la souveraineté du Pays basque. La chance viendra de l’élargissement de la voie tracée par ceux d’entre nous qui voulons conduire ce pays, en dépassant le cycle autonomique, jusqu’à une autre scène nationale et démocratique. Les risques, ils se situent dans la tentative que veut effectuer le PNV, avec le PSOE, d’entrer dans un nouveau cycle autonomique.

    Nous qui sommes pour le Pays basque, nous qui sommes pour l’indépendance, nous avons une nouvelle chance, après 30 années, en refusant avec détermination un nouveau « statut » et un nouvel « amejoramiento », de faire faire quelques pas à ce pays dans la voie de son indépendance.

    Devant la tentative qu’est en train d’effectuer le PNV pour faire entrer une nouvelle fois notre pays dans un nouveau cycle autonomique, devant la décision de tourner le dos une fois de plus au cri du front des patriotes, nous, les abertzale, nous avons un défi historique : celui de vaincre de la façon la plus nette le PNV en tant que représentant de ce pays.

    En fait, l’histoire récente le montre, chaque fois que ce pays se trouve à l’heure de faire un saut vers l’indépendance dans sa situation structurelle, le PNV est un obstacle aussi grand que les États ennemis. Il en a été ainsi à l’époque de Chiberta, d’Alger et de Lizarra, et il en a été ainsi également lors du dernier processus de négociation.

    Pensant défendre les intérêts du patriotisme, le PNV veut placer dans une démarche autre le choix d’un véritable changement vécu par ce pays.

    Les explications d’Urkullu, et les orientations du PNV, montrent clairement dans quelle direction ils ne veulent pas amener ce pays : celle qui va vers l’indépendance.

    Par contre, tenant la main de l’État, ils creusent leur sillon dans la partition, dans les affaires, et dans l’annihilation de l’indépendantisme. Ils baptisent maintenant cela l’ « entente politique ». Mais son seul nom, c’est la « subordination politique ». Ils seraient plus honnêtes si, dans les meetings, au lieu de crier : « Vive Euskadi libre ! », ils criaient : « Vive Euskadi soumis ! »

    Le Statut de La Moncloa et le parlement de Gasteiz sont nés, voilà 30 ans, de la réforme espagnole avec deux finalités claires : constituer des obstacles sur la voie de l’indépendance du Pays basque, par une partition en deux entités, subordonnées à l’Espagne, du Pays basque ; et structurer le goût du PNV pour l’argent et pour le pouvoir. Durant ces 30 dernières années, ces finalités sont demeurées de plus en plus clairement liées l’une à l’autre. Pour le PNV, désormais, « Euzkadi », c’est l’Alava, la Biscaye et le Guipuzcoa.

    Aussi facilement qu’ont été oubliés le Labourd, la Basse-Navarre et la Soule, ils ont vendu la Navarre à l’occasion de la réforme de l’Espagne. Le pari en faveur du « vivre à l’aise en Espagne » a induit pour notre pays des conséquences désastreuses : la déstructuration et la partition. Le PNV, dans cette opération, s’est montré droit et loyal pendant les trois décennies.

    Lors du processus de 1998, nous avons été nombreux à comprendre que le PNV avait procédé à une remise à jour de sa réflexion. Mais sa trajectoire des dix dernières années, et ses pratiques au cours de ces derniers temps, nous font penser qu’il n’en est rien.

    Le PNV n’a pas changé. Ibarretxe a promis trois fois qu’il allait procéder à une consultation afin que les citoyens des trois provinces décident de leur avenir. Il a jeté aux quatre vents sa déclaration selon laquelle c’était là son engagement : et c’est le vent qui a emporté ces paroles. Ce qui a crevé les yeux, c’est que c’était une escroquerie, un mensonge.

    Le PNV est sur le déclin. C’est dans l’échec du pari politique fait il y a 30 ans que résident les fondements de ce déclin. Le Statut est mort, il est un obstacle à la marche de ce pays vers son indépendance. Pour les ambitions du PNV, il s’est également transformé en une source tarie.

    Mais devant cette lecture, les projets du PNV, eux, ne sont pas orientés vers la satisfaction de nos souhaits, à nous, les abertzale, ils ne sont pas tournés vers la souveraineté de ce pays… Le pari, c’est de rouvrir à nouveau le robinet autonomique selon les besoins du PNV.

    Que ce pays entre à nouveau dans le gouffre d’un nouveau Statut, ce serait une trahison historique grave. Ce peuple ne le pardonnerait pas, et il ne l’admettra pas. Le PNV veut nous mener du Statut de La Moncloa de 1977 au « Statut de Ferraz » de 2009. Les dirigeants de Sabin Etxea savent que la mise en place d’un nouveau statut serait la tombe du Pays basque, que cela aurait pour conséquence la pérennisation du conflit.

    Si le PNV venait à franchir ce pas, si le PNV, en franchissant cette ligne rouge, venait à permettre que ce pays s’aventure sur la voie d’un nouveau cycle autonomique, il serait la cause de la condamnation des opportunités de liberté pour ce pays.

    La responsabilité pleine et entière des conséquences que pourrait avoir une telle démarche de sa part en reviendrait au PNV. Nous lançons aux adhérents du PNV et à sa base un appel solennel à ce qu’ils ne laissent pas les dirigeants de leur parti commettre une nouvelle trahison.

    Le PNV et le PSOE ont passé un accord préalable. Déjà avant la fin de la législature autonomique, ils étaient en train de gouverner discrètement de concert, les gouvernements de Gasteiz et de Madrid s’appuyant mutuellement. C’est précisément pour cela qu’en ce qui concerne l’avenir du Pays basque, l’enjeu des élections de mars est nettement moindre que ne le disent Ibarretxe et Patxi Lopez.

    Les dirigeants de Ferraz et de Sabin Etxea, après les élections, resserviront le même plat froid qu’il y a 30 ans à ce pays pour ce qui est de l’Alava, de la Biscaye et du Guipuzcoa. Le premier mars, le seul vote « nul » pour ce qui est des votes en faveur de l’indépendance, de la souveraineté, ce sera le vote pour le PNV.

    Parce qu’après plus d’un siècle d’existence pour lui, et à la suite de l’exercice du pouvoir par lui pendant 30 ans, il demeure clair que le seul choix qui soit « nul », c’est celui du PNV.

    Le premier mars, nous qui voulons un scenario démocratique, nous qui croyons en un Pays basque libre, nous avons un rendez-vous dans le combat pour notre pays.

    Un rendez-vous pour dénoncer dans les urnes cette nouvelle agression antidémocratique, pour revendiquer l’autodétermination et pour dénoncer le pari en faveur d’un nouveau Statut. L’avenir appartiendra au Pays basque, notre patrie est en lutte !

    Vive le Pays basque libre ! Vive le Pays basque socialiste ! En avant jusqu’à l’obtention de l’indépendance et du socialisme !

    En Pays basque, février 2009

    Euskadi Ta Askatasuna

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  • Communiqué d’ETA à Euskal Herria (2012)

    A la suite de la conférence de Aiete et un an après l’annonce de l’arrêt de la pratique de la lutte armée ETA organisation socialiste révolutionnaire de libération nationale veut faire part à Euskal Herria de ses réflexions et de ces propositions.

    Tout d’abord, ETA veut dénoncer la régression qui a lieu depuis la décision d’arrêt de la lutte armée. Ceux qui avant cette déclaration étaient favorables au processus de paix à travers un dialogue et un accord sont en train de faire marche arrière.

    En plus de fermer la porte au dialogue les gouvernements français et espagnol suivent la route contraire au règlement du conflit, à l’intérieur d’un agenda de destruction de la paix. La manière d’agir avec les prisonniers et réfugiés politiques basques, les actions répressives des dernières semaines, les menaces et les déclarations des deux ministres de l’intérieur sont éclairantes.

    Certaines organisations politiques n’ont pas davantage adopté d’attitude constructive. Souvent les intérêts des partis politiques passent avant la volonté de la société. Ainsi pour des calculs électoraux ou pour maintenir une attitude d’imposition, les tentatives de ralentir et de défigurer le processus ont été nombreuses et prolongent les souffrances.

    ETA veut faire remarquer que par le passé ces mêmes attitudes ont éloigné le règlement du conflit. Et aujourd’hui le risque de laisser le processus sans issue est évidente. ETA veut souligner que la voie de la répression est stérile. Les états peuvent détruire les possibilités de paix, mais ainsi ils ne pourront jamais résoudre le conflit.

    Lorsque la seule proposition est la fermeture et une répression cruelle, lorsque se refusent les solutions démocratiques pour dépasser le conflit, on alimente la confrontation.

    C’est cela qui est en jeu: la possibilité d’obtenir un règlement solide et durable du conflit. La possibilité de construire un avenir en paix et en liberté pour Euskal Herria.

    Malgré tout, ETA pense que nous disposons de forces suffisantes pour faire face au blocus et amener le processus en avant. Mais nous devons donner des pas pour éviter l’installation du blocus et que la déception ne s’installe. Nous devons redoubler d’efforts. Pour ETA, la société basque, ses acteurs, tous les citoyens doivent être les protagonistes majeurs du processus. La communauté internationale ne devrait pas renoncer devant le blocus. Une partie du conflit a répondu favorablement à la proposition d’Aiete, elle a le soutien de la majorité de la société basque, c’est suffisant pour aller de l’avant. Après un long cycle d’élections ETA espère que les partis politiques agiront de manière responsable et constructive. Pour sa part ETA veut affirmer sa volonté de travailler à la résolution du conflit, pour casser le blocus, dans le but de trouver des issues efficaces dans le développement du processus.

    Il faut un agenda pour la paix.

    Devant les agressions des états, les obstacles et les attitudes négatives, sur la base de la feuille de route de Aiete, ETA pense qu’un agenda pour la paix est nécessaire. En partant de l’engagement de chacun nous devons avancer vers un renforcement des efforts communs en faveur du processus. Le but de cet agenda serait d’amener les états au règlement du conflit et à une structuration du processus de paix.

    Il faudrait construire l’agenda pour la paix sur trois colonnes

    • répondre a la situation d’exception: la répression, le non respect des droits civils et politiques et surtout de manière urgente répondre à la situation des prisonniers politiques basques.
    • faire entendre la revendication en faveur du règlement du conflit, depuis tous les coins d’Euskal Herria faire parvenir jusqu’à Paris et Madrid la volonté de paix
    • élargir les voies du dialogue, créer des espaces pour atteindre des accords.

    Proposition de ETA

    Durant cette année ETA s’est efforcé d’engager un dialogue avec les gouvernements français et espagnol. En effet, ces gouvernements sont au courant de l’engagement sincère de ETA pour l’ouverture d’un dialogue. De la même manière ETA veut présenter ses propositions persuadée qu’il existe des raisons suffisantes pour avancer. Cette proposition est basée sur la volonté de mettre fin de manière durable et ordonnée à la confrontation armée, pour déposer une base saine à la paix de façon complémentaire au processus démocratique qui doit s’instaurer en Euskal Herri.

    Pour ETA le processus pour dépasser le conflit devrait avoir deux objectifs

    Il faut résoudre le problème des prisonniers et de tous ceux qui ont du quitter leur famille en raison de la confrontation.

    Les forces qui ont participé à la confrontation armée doivent s’adapter à la nouvelle situation, amener la normalisation démocratique, pour que le processus démocratique en Pays Basque se développe sans menace, en toute liberté.

    Pour atteindre ces objectifs ETA propose un agenda pour le dialogue.

    • des délais et des formules pour que tous les prisonniers et réfugiés basques rentrent en Euskal Herria
    • des délais et des formules pour le désarmement, pour défaire la structure militaire et engager la démobilisation
    • des délais en adaptant la fin de la présence des forces de confrontation armée qui se trouvent en Pays basque.

    Il faudrait ajouter trois remarques sur l’agenda:

    Il est connu que dans la confrontation les états ont utilisé la force et provoqué des crimes ( torture, guerre sale, exécution de militants de ETA…) et pour cela il n’y a pas de prisonnier car les forces des états ont agit dans impunité totale. Ainsi ETA ne renonce pas à la nécessité de reconnaissance de la vérité et de la responsabilité des états.

    En ce qui concerne les personnes ayant décidé de partir d’Euskal Herria en raison de l’action armée, ETA pense qu’à la suite de sa décision ce problème est en voie de règlement.

    La confrontation a provoqué des victimes. C’est une conséquence du conflit que le processus de paix doit étudier. Il faut envisager cela de manière différente et aborder ces problèmes de point de vues différents, cela demande de nombreuses démarches, et dépasse donc cet agenda. De toute façon ETA est prête à intégrer cette problématique à l’agenda sur la voie de la vérité et la reconnaissance de chacun.

    Ceci étant la proposition de ETA nous affirmons que nous sommes prêts à écouter et étudier les propositions de la France et de l’Espagne.

    Si nous atteignons un accord sur les points abordés plus haut, une voie serait ouverte pour poursuivre dans ce sens. La poursuite de l’accord, le dépassement du conflit amènerait la fin définitive de la confrontation armée.

    Dans ce contexte, au-delà des pas donnés pour atteindre un accord, ETA prendra des décisions pour s’adapter à la nouvelle situation en fonction de nos objectifs politiques, du processus de paix et de ce que demande le moment politique lui-même.

    Pour tout cela, ETA en réaffirmant sa bonne foi, veut faire savoir qu’elle continuera à œuvrer en faveur de la possibilité du règlement du conflit de manière déterminée.

    En Euskal Herria
    le 15 novembre 2012

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  • Communiqué d’ETA [sur les dommages causés] (2018)

    ETA, organisation socialiste révolutionnaire basque de libération nationale, veut reconnaître à travers cette déclaration les dommages causés tout au long de son parcours armé, et manifester son engagement pour dépasser définitivement les conséquences du conflit, afin que cela ne se reproduise pas.

    Pendant ces décennies, notre pays a connu beaucoup de souffrances : des morts, des blessés, des personnes torturées, séquestrées ou contraintes à fuir à l’étranger.

    Une souffrance démesurée. ETA reconnaît la responsabilité directe qu’elle a eue dans cette douleur, et souhaite déclarer que rien de tout cela n’aurait jamais dû se produire ou que cela n’aurait pas dû se prolonger autant dans le temps, car ce conflit politique et historique aurait dû trouver une solution démocratique juste depuis longtemps.

    De fait, la souffrance régnait dans notre pays avant la naissance d’ETA, et elle existe encore après l’abandon de la lutte armée par ETA. Les générations qui ont suivi le bombardement de Gernika avions hérité de cette violence et de ce poids, et il nous revient de transmettre aux générations futures un tout autre avenir.

    Nous sommes conscients que pendant cette longue période de lutte armée nous avons provoqué beaucoup de douleurs, et beaucoup de dommages qui ne peuvent être réparés. Dans la mesure où les préjudices subis l’ont été en conséquence du conflit, nous voulons exprimer du respect envers les morts, les blessés et les victimes des actions d’ETA. Nous en sommes sincèrement navrés.

    À la suite d’erreurs ou de mauvaises décisions, ETA a également provoqué des victimes étrangères au conflit, tant au Pays Basque qu’ailleurs.

    Nous savons que, contraints par les besoins de toutes sortes liés à la lutte armée, notre action a engendré des préjudices à des citoyens et des citoyennes qui n’avaient aucune responsabilité. Nous avons également provoqué des dommages graves sans retour possible.

    A ces personnes et à leurs familles, nous leur demandons pardon. Ces mots ne résoudront pas ce qui est arrivé, et ne calmeront pas la douleur. Nous le disons avec respect, sans intention de provoquer davantage de peine.

    Nous comprenons que de nombreuses personnes considèrent et affirment que notre action a été inacceptable et injuste, et nous le respectons, car on ne peut forcer personne à dire ce qu’il ne pense ou ne sent pas.

    Pour beaucoup d’autres, même sous-couvert de la loi, les actions menées conjointement par les forces de l’Etat et celles de la Communauté autonome sont totalement injustes, et ces personnes non plus ne méritent pas d’être humiliées.

    Dans le cas contraire, cela reviendrait à dire qu’il y a eu des dommages justes que l’on pourrait applaudir. ETA, en revanche, a une autre position : si seulement rien de tout cela n’était arrivé, si seulement la liberté et la paix s’étaient installées au Pays Basque depuis longtemps.

    Personne ne peut changer le passé, mais le pire qui pourrait arriver serait d’essayer de le défigurer ou d’occulter certains épisodes. Reconnaissons tous notre responsabilité et le mal causé.

    Bien que nous ne partagions pas le même point de vue ni les mêmes sentiments, nous devrions tous reconnaître, avec respect, la souffrance vécue par l’autre. C’est cela qu’ETA souhaite exprimer.

    Précisément, au regard du futur, la réconciliation est une des tâches que nous devons mener au Pays Basque, et dans une certaine mesure, c’est déjà en train de se faire avec honnêteté entre les citoyens.

    C’est un exercice nécessaire pour faire émerger la vérité de façon constructive, guérir les blessures et construire des garanties pour que cette souffrance ne se reproduise plus.

    Une solution démocratique du conflit politique permettra de construire la paix et d’obtenir la liberté au Pays Basque.

    Pour éteindre définitivement les braises de Gernika.

    Pays Basque, le 8 avril 2018

    Euskadi Ta Askatasuna

    E.T.A

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  • Communiqué d’ETA [à l’occasion du Gudari Eguna 2009]

    COMMUNIQUE D’ETA A EUSKAL HERRIA

    ETA, organisation basque socialiste révolutionnaire de libération nationale, ayant terminé son processus de réflexion, veut à l’occasion du Jour du Combattant de 2009, faire connaître les réflexions qui suivent à la société basque.
    ETA est né il y a de cela 50 ans alors que les attaques fascistes du franquisme voulaient mener au génocide notre peuple.

    C’est grâce à l’apport des combattants basques que nous honorons aujourd’hui que la piste faite par 50 ans de combat déroule son tracé sans interruption jusqu’à ce jour. Autrement dit, sans le combat des filles et fils d’Euskal Herria qui ont tout donné jusqu’à finir en prison ou perdre la vie, Euskal Herria serait depuis longtemps un pays soumis.

    Décennie après décennie, la Gauche Abertzale s’est employée avec persévérance à redonner vie à la voie du combat pour l’indépendance de ce pays, et les coups de l’ennemi nous ont fait payer dans notre chair le fait que nous nous consacrions à cette tâche. 50 ans se sont écoulés, et Euskal Herria est encore là, debout et en vie.

    Il y a 30 ans, avec la réforme de La Moncloa, le PNV, en accord avec les gouvernants de l’Espagne, avait pris la décision de vendre Euskal Herria et de procéder à sa partition avec des institutions imposées. Tous les gouvernants d’alors invitaient le secteur le plus combatif de ce pays, la Gauche Abertzale, à prendre part à la gestion de ces institutions.

    30 ans plus tard, ils ont exclu la Gauche Abertzale de ces institutions, l’indépendantisme ne s’étant pas apaisé devant les résultats politiques qu’ils ont obtenus. Ce sont les victoires du Mouvement de Libération de la Nation basque qui impriment de façon déterminante leurs marques à la situation d’Euskal Herria.
    Le cadre de la partition est épuisé, ce cadre est mort, et il y a une large majorité pour reconnaître qu’Euskal Herria a le droit de décider de son avenir politique.

    C’est également une majorité de la société qui se positionne pour que l’on s’écarte de la répression et pour qu’à ce conflit politique, il soit donné une issue politique construite sur le dialogue.

    De l’Adour à l’Ebre, se trouve enraciné un large et vigoureux secteur favorable à l’indépendance. Et il est indomptable, comme la démonstration en a été faite dans le combat mené, malgré les obstacles, les agressions et les tentatives d’exclusion, en faveur de l’édification de ce pays et en faveur de la liberté.

    Par contre, nous, les indépendantistes, nous n’avons pas encore pu conduire Euskal Herria jusqu’au scénario de l’autodétermination. Les ennemis ont continué durant de longues décennies à imposer les programmes de la France et de l’Espagne.

    Alors qu’en Europe même, on ouvre à certains peuples, en s’appuyant sur le droit à l’autodétermination, les portes vers l’indépendance, l’Espagne et la France continuent à opposer leur refus à notre pays, et à lui faire subir le fascisme politique. En même temps que les Etats ont gelé la situation, c’est le PNV qui a été l’obstacle majeur sur la voie menant à ce jalon que constitue l’autodétermination.

    L’ennemi a échoué dans son objectif qui était d’imposer, en les menant à bien, les programmes de non-reconnaissance et de partition, mais il s’obstine dans la mise en œuvre de la même recette parce qu’il voit des possibilités de refaire la même chose en s’alliant avec le PNV. On est allé au bout de l’ancien cadre qui nous était imposé ; on n’arrive pas à franchir le pas pour entrer dans un nouveau cadre ; résultat : notre pays s’installe dans les profondeurs de la crise.

    Avant ces résultats politiques, le fascisme espagnol a rénové l’offensive politique répressive ces dernières années : après avoir exclu des institutions l’indépendantisme, il veut l’exclure aussi de la rue. Zapatero, Sanz et Lopez s’entêtent dans le pari de poursuivre jusqu’au bout en Euskal Herri la répression et la situation d’exception.

    Au point d’interdire à la Gauche Abertzale de participer aux élections et au point de truquer les résultats lors de leur comptabilisation.
    Depuis l’été, les portraits des prisonniers politiques basques constituent un délit.

    Y a-t-il quelque part un pays où montrer la photo d’un compatriote peut être constitutif d’un délit ? Sans revendiquer quelque action du GAL, ils ont pris en otage, nuitamment, des indépendantistes, et ils ont fait disparaître Jon Anza. Ce sont les pièges préparés par des membres de la Police autonome pour tabasser des proches de Prisonniers Politiques Basques qui ont donné lieu cet été à une photo mémorable.

    Ils appellent cela « nettoyer la rue », comme dans l’Allemagne nazie. Maintenant, c’est un délit aussi que de prendre part à des repas, à des passe-rues, à des parties populaires de foot ou de mus. Ils appellent « impératif de la loi » l’apartheid politique et les restrictions apportées aux droits, et donnent le titre de « fête de la démocratie » à l’illégalisation et au trucage électoral.

    Le PNV a accordé son approbation à cette offensive politique et à ce vent répressif. Il appelle cela « la stabilité budgétaire » et « travailler dur ». Le responsable politique Urkullu s’efforce de vider de son contenu la répression devant les attaques que la société basque et la base du PNV n’admettent pas. Les agressions consistant à exclure la gauche abertzale des élections et des institutions reçoivent l’appellation de « jeu des illégalisations ».

    Le fait que pour avoir montré les photos de prisonniers, les proches de ceux-ci ainsi que les citoyens soient tabassés par centaines, ce fait-là est appelé « la fête des affiches ». Il appelle « jeu » le châtiment, « fête » la répression ; à travers les années, des milliers de gens torturés, des milliers de voix refusées, des milliers de citoyens prisonniers, des milliers de millions d’amendes, des milliers de blessés dans les rues… tout cela, pour Urkullu, vu de l’atmosphère feutrée du bureau de Sabin Etxea, c’est un jeu et une fête.

    Le PNV toujours au centre : tournant le dos à Euskal Herria et les yeux tournés vers l’Etat, mais toujours contre l’indépendantisme. Urkullu n’a pas d’autre choix que de dénier leur gravité à toutes ces agressions, et de les désigner sous des vocables inoffensifs. Parce qu’il veut passer un nouvel accord politique contre l’indépendantisme avec les responsables de ces agressions, c’est-à-dire avec les fascistes.

    Et les sermons des meetings aux accents abertzale abâtardis ne sont que des mots creux destinés à apaiser l’atmosphère de confusion et d’irritation qui règne dans les sièges du PNV.

    Pour qu’Euskal Herria ne parvienne pas à un véritable changement politique, l’ennemi cherche à noyer la Gauche Abertzale dans la répression, avec l’aide du PNV. Voilà l’accord qu’ils veulent passer et perpétuer : rénover le cadre ancien et le ressusciter.

    Mais la Gauche Abertzale, outre sa riposte ferme à ces agressions, est engagée sur la voie du combat destiné à obtenir qu’Euskal Herria connaisse un authentique processus démocratique. Et l’engagement patriotique en faveur d’Euskal Herria n’est pas prêt à supporter un nouveau tour de piste « autonomique ».

    L’engagement d’ETA, sa volonté et son offre : tant que les ennemis d’Euskal Herria agissent en faveur de la négation et de la répression, nous renouvelons notre engagement à continuer fermement le combat les armes à la main. Mais de la même manière nous disons : la volonté d’ETA a toujours été de trouver une issue démocratique au conflit politique. ETA redit aussi qu’il veut poursuivre dans cette voie et qu’il est prêt pour cela.

    Face à l’obstruction à laquelle se livrent les Etats et face à l’offensive politique de l’espagnolisme, il faut développer en Euskal Herri un processus démocratique pour que soient admis et respectés les droits du peuple et sa volonté politique. Voilà l’alternative politique de ce pays : ouvrir le processus démocratique qui mènera Euskal Herria au scénario de l’autodétermination.

    Mais pour amener les Etats à respecter la parole d’Euskal Herria, nous les abertzale, les indépendantistes, nous avons l’obligation absolue de regrouper nos forces sur le plan national, en vue de conduire ce pays à se libérer. C’est là l’offre d’ETA, et c’est là la voie qu’ETA va appuyer et favoriser.

    Les questions d’ETA aux gouvernants :

    Les gouvernants de l’Espagne répètent à tout va qu’ils ne dialogueront pas avec ETA tant que celui-ci n’aura pas mis un terme à la lutte armée. Comme si c’était là le nœud principal du conflit ! Les gouvernants de l’Espagne savent que le problème, ce n’est pas ETA. Ils savent très bien que le problème, ils l’ont avec ce peuple, avec sa volonté politique. Le conflit politique se règlera en ouvrant les portes à ce problème.

    Voici les questions que nous posons aux gouvernants de l’Espagne et au Président Zapatero :

    -En l’absence d’activité armée d’ETA, les gouvernants de l’Espagne seraient-ils prêts à respecter un processus permettant aux territoires d’Euskal Herria de se déterminer par rapport à leur avenir politique ?

    -Si les armes d’ETA venaient à se taire, les gouvernants de l’Espagne seraient-ils prêts, dans l’hypothèse du choix de l’indépendance par une majorité des habitants du Pays Basque, à respecter cette décision et à accomplir les démarches qui s’imposent ?

    -Si la lutte armée d’ETA cessait, seraient-ils prêts à laisser de côté la répression et à respecter un processus démocratique propre à ouvrir la voie à une résolution du conflit ?

    Aux gouvernants Lopez et Sanz, nous posons les questions suivantes :

    -Etes-vous prêts à admettre l’existence d’Euskal Herria, à reconnaître ses droits en tant que nation ?

    -Etes-vous prêts à consulter de manière ouverte sur leur avenir politique les habitants des territoires qui sont sous votre responsabilité, et cela sans vous arrêter aux frontières ?

    Nous défions le Président de l’Espagne et les gouvernants de l’Espagne de répondre à ces questions, sans s’abriter derrière des prétextes. Mais malheureusement, une nouvelle fois, les silences ou les réponses négatives vont montrer qu’ETA n’est pas le problème, que le problème, c’est seulement l’absence de volonté politique et démocratique.

    Les réponses positives impliqueraient l’ouverture de la voie vers la résolution du conflit. Les réponses positives, et la levée de ces obstacles, apporteraient la fin des actions armées d’ETA. Ce serait l’ouverture d’une porte à la fois vers la résolution du conflit et vers la disparition de son expression armée.

    Une nouvelle fois, ceux qui pensent qu’en incarcérant des membres d’ETA, qu’en dérobant des armes et des caches dans les montagnes, ou qu’en amenant à Hendaye la Police Autonome de l’Espagne, ils en finiront avec le conflit politique, ceux-là se trompent. Parce que même si l’ennemi dérobe à ETA toutes ses armes, il lui est impossible de dérober à ce pays sa passion pour la lutte et son courage.

    En dernier lieu, nous posons au PNV une seule question à laquelle il faut qu’il réponde pour se positionner par rapport au patriotisme, et à laquelle en tout cas il doit clairement répondre pour Euskal Herria. La question que Xabier Arzallus, jouant l’ignorant et le néophyte, a posée en s’adressant à l’Assemblée Nationale du PNV et à sa direction, c’est exactement celle qu’ETA pose à la direction nationale du PNV : Etes-vous indépendantistes ?

    Quel est le but du PNV ? La création d’un Etat basque, comme cela est indiqué dans la proclamation faite à ses débuts, ou bien l’approfondissement de ce gouvernement autonome qui a été, avec la partition d’Euskal Herria, un frein pour son développement ?

    En ce jour du Combattant basque (Gudari Eguna) de 2009, les derniers mots de ce communiqué sont adressés aux combattants basques qui, durant ces 50 ans, sont tombés en tout donnant. Que nos encouragements parviennent aussi aux combattants d’ETA qui restent fermes dans les prisons de nos ennemis.

    Pour la Gauche Abertzale, la liberté d’Euskal Herria, c’est une dette accumulée envers notre peuple et envers les combattants qui sont tombés… et nous gagnerons ! En faisant naître le oui à coups de non.

    Vive les combattants basques d’hier et d’aujourd’hui ! Vive le Pays Basque libre ! Vive le Pays Basque socialiste ! En avant jusqu’à l’obtention de l’indépendance et du socialisme !

    En Euskal Herria, en ce Jour du Combattant de 2009
    Euskadi Ta Askatasuna
    E. T. A.

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  • Communiqué d’ETA d’août 2009

    ETA, organisation basque socialiste révolutionnaire de libération nationale, confirme à travers ce communiqué qu’était l’un de ses membres le combattant originaire d’Elizondo Kepa Arizmendi, « Baztan », décédé à Bayonne début juin.

    De même, notre Organisation reconnaît qu’était l’un de ses membres Joxe Antonio Otxoantesana, « Okana », originaire d’Ondarroa, décédé au Mexique.

    L’un comme l’autre, des modèles d’une militance conséquente, des militants qui ont connu sur une durée de plus d’une décennie la fuite, la clandestinité et l’exil. En même temps que la peine que nous a causée la mort de ces deux compagnons, qu’il nous soit permis de transmettre à leurs proches et à leurs amis nos condoléances, en premier lieu.

    De la même façon, et alors qu’il va y avoir quatre mois que l’ennemi a fait disparaître Jon Anza, Euskadi Ta Askatasuna, au moyen du présent communiqué, renouvelle sa dénonciation.

    Bien que durant ces mois il n’y ait pas eu de nouvelles de la disparition de Jon, il est surprenant que les policiers de l’Etat français, menant l’enquête en interrogeant la compagne de Jon ainsi que des membres de la famille de ce dernier, se montrent enclins à privilégier l’hypothèse d’une intervention de la Police de l’Etat espagnol ou de la Garde Civile dans cette disparition.

    Nous ignorons si ces indications des policiers visent à blanchir la France de sa responsabilité ou à montrer du doigt l’implication unilatérale de l’Espagne. De toute façon, la France est entièrement responsable de la disparition de Jon, que celle-ci soit le fait de ses propres policiers ou des policiers de l’Etat espagnol qu’elle a fait entrer sur son territoire.

    Par ailleurs, ETA revendique les actions armées suivantes qui ont été accomplies au cours des derniers mois :

    -Le 19 juin, à Arrigorriaga, l’exécution menée à bien au moyen d’une bombe placée dans sa voiture du chef très connu de la police de l’Etat espagnol Eduardo Puelles Garcia.

    Puelles Garcia, sur l’ordre de l’Audience Nationale de l’Espagne, a été ces dix dernières années à la tête d’opérations de police effectuées en Alava, au Guipuzcoa et en Biscaye contre de nombreux militants de la gauche abertzale et contre de jeunes indépendantistes. Il a assuré également la coordination de diverses opérations menées contre ETA.

    Il était parfois le plus vil des experts en torture du commissariat ; d’autres fois, à l’issue d’une séance où il avait tenu le rôle du « bon policier », c’était lui qui dirigeait, dans la rue, les opérations de persécution de militants indépendantistes, en vue d’obtenir leur collaboration au moyen de la menace. Comme même un de ses proches parents l’a reconnu, Puelles Garcia n’a jamais été une victime : il était un chaînon de la Répression ainsi que de l’Oppression exercée par l’Espagne, un chef mercenaire de l’Espagne.

    -Le 10 juillet, à Durango, dans le cadre de la campagne contre les partis fascistes d’Espagne, l’attentat à l’explosif contre le siège qu’y possède le PSOE, qui a causé la destruction du siège en question.

    ETA, dans l’attentat contre le siège du PSOE à Durango, comme dans les attentats qui présentent ces caractéristiques, a procédé à deux appels pour prévenir de l’explosion. Le premier à la Mairie et le deuxième au numéro de téléphone des secours d’urgence. Lors de la tentative d’appel au numéro des secours d’urgence, les policiers qui étaient de permanence au 112 ont coupé l’appel du militant de l’ETA qui était en train d’appeler au nom de notre Organisation, afin que le militant rappelle et qu’ils aient le temps de l’interpeller.

    C’est un mensonge, une nouvelle fois, ce qu’ont dit le Ministère de l’Intérieur de l’Espagne, le conseiller de l’Intérieur de Lakua ainsi que les reporters d’EiTB sur ordre du policier-journaliste Alberto Surio. Si nos concitoyens ont pendant un moment été en danger, cela a été par suite de décisions prises par les dirigeants du PSOE, de Lakua et de Madrid. Nous appelons nos concitoyens à prendre exactement les mêmes mesures de protection et de sécurité avec ces sièges que celles qu’il convient de prendre avec n’importe quelle autre installation militaire, en s’en éloignant, et en raison des risques dus aux sièges du PSOE et du PP qui se trouvent au-dessous de leurs appartements, à faire pression pour en obtenir la fermeture.

    Nous adressons aux responsables et aux gérants de ces sièges un avertissement clair : qu’ils ferment ces sièges, ou qu’ils vident de leurs habitants les immeubles où ils sont implantés. Seuls éviteront d’être ou de devenir des objectifs d’ETA les dirigeants, ainsi que les sièges de leurs partis, qui se manifestent contre l’illégalisation, et, s’agissant du conflit que connaît le Pays Basque, en faveur d’une solution politique, fondée sur le dialogue, et démocratique.

    -Nous revendiquons également l’attentat réalisé au moyen d’un véhicule chargé d’explosif le 29 juillet à Burgos (Espagne), contre la caserne de la Garde Civile.

    Par suite de l’attentat, l’édifice qui abrite la caserne a subi des dommages considérables, et beaucoup de personnes y résidant ont été blessées.

    A propos de l’attentat réalisé contre la caserne de la Garde Civile de Burgos, Alfredo Perez Rubalcaba, le ministre de l’Intérieur de l’Espagne, s’est efforcé de développer un point de vue selon lequel il s’agissait d’une tentative d’attentat qui visait les familles de la Garde Civile et qui n’avait pas atteint son objectif : quand, alors que la caserne se trouve tout à fait démolie, Rubalcaba déclare que l’attentat « a échoué », il confond sa volonté avec celle de l’ETA.

    C’est lui qui guettait l’apparition de contradictions au sein d’ETA, et non pas ETA qui souhaiterait voir tués les proches et les enfants des gardes civils. C’est lui qui joue avec la vie des civils. C’est lui qui peut prendre des mesures pour que cela ne se produise pas et qui ne les prend pas.

    Rubalcaba s’est mué en ministre du mensonge, de la désinformation et de la propagande : les soi-disant attentats d’anniversaire d’ETA, les prétendus débat interne et informations d’ETA, les militants drogués et ivrognes d’ETA, l’effondrement et l’affaiblissement des supposés responsables…

    Tout est bon pour défigurer l’oppression et le conflit politique qu’Euskal Herria est en train de vivre tant avec la France qu’avec l’Espagne. Tout est bon pour agir contre ETA, même si ce n’est que pour masquer l’échec du pari de la répression et les craintes ressenties par l’appareil policier. Sur le parking de la plus grande caserne de la Garde Civile qu’il y ait à proximité d’Euskal Herria, ETA a laissé, garé durant une demi-journée, bourré d’explosifs, un véhicule signalé depuis trois mois par la presse et que toutes les polices ont recherché.

    C’est là un fait qui ne peut être dissimulé que par le rabâchage de la propagande, de la désinformation et des mensonges assénés avec assurance. Comme ces dernières années, ce qui, ces dernières semaines, nous apparaît comme ayant « échoué » et réellement stérile, c’est seulement la stratégie répressive et le recours au tout-policier.

    -En dernier lieu, nous revendiquons l’attentat réalisé le 30 juillet à Majorque (Pays catalans) contre la Garde Civile au moyen d’une bombe placée dans leur voiture, attentat au cours duquel ont trouvé la mort les gardes civils Carlos Saenz de Tejada et Diego Salva Lezaun.

    Ce que veut ETA avec détermination, c’est ouvrir la voie à une solution démocratique qui permette de dépasser l’oppression d’Euskal Herria ; pour cela, c’est avec les armes que nous nous opposons à l’assujettissement qu’avec les armes l’Espagne impose à notre pays.

    ETA n’a pas la volonté d’imposer quelque projet que ce soit, contrairement à ce qu’affirment les dirigeants espagnols. Ce qu’ETA poursuit comme objectif depuis de longues décennies, c’est une solution politique négociée rendant possible la concrétisation, de manière démocratique, de tous les projets politiques. L’autodétermination, la parole au peuple.

    Mais les gouvernants d’Espagne et de France continuent à promouvoir l’oppression, la répression et l’issue policière. Ils se sont trompés par le passé et font fausse route actuellement encore.

    Il y a peu, nous avons dit que venaient les errements répressifs, auxquels allaient succéder les réajustements politiques, et avec cela à nouveau la nécessité de trouver une issue politique et démocratique, fondée sur la justice, au conflit que vit Euskal Herria avec la France et l’Espagne.

    Mais les dirigeants de l’Espagne et de la France ne connaissent que l’oppression et la répression. Et nous, les citoyens basques, par suite de l’impossibilité de décider de notre avenir politique, nous avons à supporter dans notre chair les conséquences de leur pari pour la répression.

    La semaine dernière, la police autonome à la botte de l’Espagne a tué Remi Ayestaran à Villabona. Ertzaintza : mot composé paraît-il de « herri » et « zaintza » (ce qui signifie « protection du Pays Basque »). Le nom « Espainiazaintza » (« protection de l’Espagne ») serait plus juste pour désigner ces policiers basques gonflés d’orgueil qui tuent impunément.

    Le fascisme espagnol, ces derniers mois, tente de réaliser des avancées dans une offensive politique répressive contre les milliers et milliers de citoyens, parents ou non des prisonniers, qui agissent pour la défense des Prisonniers Politiques Basques.

    Les fascistes veulent en finir maintenant avec le soutien, l’affection et la solidarité que le peuple offre aux Prisonniers Politiques Basques. Ou, pour mieux dire, veulent donner le coup de grâce à ces diverses manifestations d’appui. Et voilà leur première victime.

    Remi, c’est l’Ertzaintza d’Ares qui l’a tué. Remi, c’est l’alliance fasciste PP-PSOE du Caudillo Lopez qui l’a tué. Remi, ce sont les stratèges de l’illégalisation et de la répression qui l’ont tué. Mais Remi, l’ont également tué, en réclamant davantage de mesures policières, de prison et de répression, ceux qui ne jouent pas d’autre rôle que celui d’agitateur idéologique de la stratégie répressive, comme Txema Urkijo, Iñigo Lamarca, Maite Pagazaurtundua et Marixabel Lasa.

    Ces bourreaux déguisés en victimes sont aussi les responsables du décès de Remi, eux qui incitent à la chasse aux sorcières contre la gauche abertzale. C’est précisément eux qui, s’activant à longueur de journée avec un salaire confortable et au nom de la paix et des victimes, portent cette responsabilité.

    Tout comme les responsables politiques et les gouvernants qui, ces derniers jours, ont appuyé et ranimé l’oppression, la répression et la viabilité de la voie policière. C’est vraiment honteux et lamentable qu’au Congrès espagnol, tant le PNV qu’Aralar et Eusko Alkartasuna, ceux-ci par l’intermédiaire de NaBai, aient pu écrire, en accord avec les gouvernants espagnols, le communiqué significatif suivant :

    «Nous voulons manifester à tous les membres de la Garde Civile notre reconnaissance pour leur travail et pour leur sacrifice permanent en défense de l’Etat de Droit, de notre liberté et de nos droits. De la même façon, notre appui et nos remerciements vont au travail que réalisent toutes les Forces et les Corps de Sécurité de l’Etat, qui obtiendront, comme tant d’autres fois, que les assassins soient remis à la justice et paient pour leur crime ».

    NaBai et le PNV en viennent maintenant à louer les meurtres, tortures et menaces effectués au cours des dernières décennies en Euskal Herri par la Garde Civile. La fermeture d’ « Egunkaria » et de quelques autres organes de communication, tout comme l’opération contre Gaztesarea, voilà en quelque sorte un travail en faveur de notre liberté à nous, les citoyens basques. Ils en viennent maintenant à souligner le sacrifice et le travail qu’ont représenté pour la Garde Civile les cas de torture d’Igor Portu comme de milliers de nos concitoyens.

    NaBai et le PNV, dans le communiqué signé conjointement avec le PP-PSOE, en viennent maintenant à dire que la Garde Civile, la Police espagnole et l’Ertzaintza sont les garants de la liberté et des droits de nous autres, citoyens basques. Qu’ils expliquent cela aux proches de Remi, aux militants basques qu’ils ont violentés durant toutes ces années dans les casernes, aux citoyens qui sont retournés chez eux tout tremblants à la nuit noire après un contrôle. Qu’ils expliquent cela aux proches de Jon Anza.

    Que NaBai dise cela à la veuve et aux fils d’Angel Berrueta, ou à Alain Berastegi que les policiers ont séquestré, torturé et menacé à Arbizu durant de longues heures. C’est la même issue politique qu’Oreja, Acebes et Rubalcaba qu’en viennent à offrir le PNV, NaBai, ERC, BNG et ces gens qui vivent sur le filon politicard entourés de fascistes dans les couloirs de Madrid : nous laisser, nous, membres de l’ETA, pourrir en prison jusqu’à la mort, c’est là, paraît-il, la recette pour régler le conflit politique.

    Qu’ils expliquent cela aux citoyens basques, qu’ils insèrent dans leurs programmes électoraux ces « Viva ! » à la Garde Civile et à l’Espagne.

    Toutefois, pour Remi Ayestaran, il n’y a pas au Congrès espagnol de rassemblement particulier, ni de déclaration institutionnelle. Pour Remi Ayestaran, il n’y a pas de minute de silence.

    Pour les proches de Remi Ayestaran, il n’y a pas d’indemnisation. Pour aller aux hommages à Remi Ayestaran, le PNV, NaBai et autres partis n’interrompent pas leurs vacances, ils ne prennent pas part à l’hommage : parce que Remi est un élu d’ANV qui devrait être en prison, un terroriste.

    Pour Remi, il n’y a pas d’hommage au Parlement de Vitoria, parce que c’est là un espace où l’on honore seulement les oppresseurs de notre pays, et qui leur est réservé.

    En cela consiste la tragédie de notre pays : devant l’oppression exercée par l’Etat, les politiques locaux font étalage de trahison. C’est honteux, lamentable. Nos condoléances les plus sincères aux proches et amis de Remi Ayestaran. Vive Remi !

    Vive Baztan ! Vive Okana ! Vive le Pays Basque libre ! Vive le Pays Basque socialiste ! En avant jusqu’à l’obtention de l’indépendance et du socialisme !

    En Euskal Herri, août 2009

    EUSKADI TA ASKATASUNA

    E. T. A.

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  • Communiqué d’ETA [de fin de trêve] (2007)

    Juin 2007

    ETA, l’organisation révolutionnaire socialiste basque de libération nationale, veut donner aux Basques les informations qui suivent :

    L’heure des éclaircissements est venue. Euskal Herria (le Pays Basque) veut dépasser les divisions institutionnelles actuelles et accomplir des avancées vers la construction d’un État indépendant.. Des milliers de votes en faveur d’un changement politique et social, des milliers de voix en faveur de l’avenir de ce pays.

    L’aboutissement de ce processus sera, c’est certain, un État indépendant du nom d’Euskal Herria, mais pour y parvenir, un cadre unique incluant Navarre, Alava, Biscaye et Guipuzcoa, et une autre entité regroupant Labourd, Basse-Navarre et Soule devront être obtenus. Au bout du compte, les sept (régions) faisant un (pays), construisons l’avenir de notre pays.

    Car il est clair que les voies détournées que nous avons empruntées jusqu’ici nous mènent nulle part. L’avenir est entre nos mains et nous réussirons

    Les masques sont tombés. La bonne volonté de Zapatero s’est muée en un fascisme qui laisse sans droits partis et citoyens. Mais ce ne sont pas là les seuls masques qui soient tombés. Toujours portés à l’insulte, les dirigeants du PNV à l’insatiable appétit d’argent se sont eux aussi dévoilés. La liberté des peuples, malheureusement, a souvent pour ennemie la trahison.

    Dans la défense d’Euskal Herria, dans la construction de l’avenir, à chaque fois que doivent être prises des décisions fermes, ils ont triché. Cettefois-ci, cependant, les citoyens ne leur ont pas donné de chèque en blanc pour continuer à alimenter la souffrance de ce pays sous l’aile protectrice de « l’espagnolisme ». Ils n’ont séduit que les responsables de l’oppression des droits des peuples ; ils n’ont pas séduit ceux d’entre nous, Basques, qui voulons vivre en démocratie et dans la liberté.

    Nous, les citoyens, nous souffrons de l’absence de démocratie. Les agressions contre Euskal Herria, loin de disparaître, sont en train de s’intensifier et de s’aggraver.

    La gauche abertzale riche de milliers de citoyens et principal agent du processus de paix, cette gauche abertzale, la Justice de l’État espagnol l’a laissée hors de ces élections, qui ont été antidémocratiques. L’état dans lequel nous vivons aujourd’hui en Euskal Herria, c’est un état d’exception. Les élections qui viennent de se dérouler sont dépourvues de légitimité.

    A l’offre par ETA d’un cessez-le-feu permanent, le gouvernement de l’Espagne a répondu par la répression sous forme d’arrestations, de tortures, et sous toutes sortes d’autres formes. Font défaut les conditions démocratiques minimales qu’il faut pour travailler à un processus de négociations.

    Toutefois, les clés politiques pour garantir le présent et l’avenir d’Euskal Herria crèvent les yeux : ce sont l’autodétermination et la territorialité, et les graines que des milliers et des milliers de citoyens viennent de semer apporteront à notre pays une récolte abondante.

    D’ici là, ce pays qu’on attaque avec des armes, c’est avec des armes que nous prenons à nouveau la décision de le défendre.

    Nous appelons tous les citoyens à affronter cette démocratie fausse et corrompue et à se plonger fermement dans l’œuvre d’édification d’un État libre du nom d’Euskal Herria. Chacun dans son domaine et selon ses possibilités. Dans une généreuse solidarité.

    Dernier point : ETA veut faire connaître qu’il abandonne le cessez-le-feu permanent et qu’à partir du 6 juin 2007 à 0h00 il a pris la décision d’agir sur tous les fronts pour la défense d’Euskal Herria.

    En Euskal Herria, en juin 2007

    Euskadi Ta Askatasuna

    E.T.A.

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  • Communiqué d’ETA à Euskal Herria (2009)

    Décembre 2009

    Dans le communiqué que nous avions rendu public lors du Gudari Eguna [jour du combattant en l’honneur de ceux tombés pour la cause] de 2009 nous posions quelques questions à ceux qui sont responsables de l’oppression d’Euskal Herria. Une réponse positive à ces questions pourrait mettre fin au déni de droits qu’aujourd’hui nous vivons et impliquerait d’en finir avec les conséquences du conflit.

    Au cours de l’histoire beaucoup de responsables ont répondus de façon irresponsable: la répression, la torture et les arrestations judiciaires et extra-judiciaires, de nouvelles mesures pénales contre les prisonniers et leurs familles …

    Lorsque nous, Basques nous ouvrons la main, ils répondent par la violence quand sont avancés des propositions qui rapprochent plus de la paix que de la guerre. Lorsqu’au cours des siècles, ils ont été incapables de dominer le peuple ils savent qu’ils ne pourront pas le maintenir prisonnier pendant longtemps et ils répondent avec tout ce qu’ils ont à la porté de la main afin que la balance penche de leur côté.

    L’état espagnol est l’État qui malgré l’aspect de force n’a pas réussi à se consolider, plein de contradictions partout. Elle est fausse l’image de force qui veut se donner, cette fausse unité entre eux, a créé quelques fondations de sable dans son bâtiment.

    Cela peut en surprendre beaucoup que, avec la terrible répression que subit Euskal Herria après avoir eu connaissance de ses attaques qu’ils montrent des chèques en blanc. Ils sont liés aux mensonges et l’arrogance qu’ils affichent.

    Ils savent que (le moment) est arrivé et ils se préparent à cela.

    Ce n’est pas notre objectif de couler l’État espagnol. Tout ce que nous demandons, c’est que le peuple puisse choisir son avenir librement. Et l’ennemi sait, que si cela arrive, si les peuples qu’il a écrasés retrouvent leur liberté il perdra son sens et son essence. Le compte à rebours a commencé, sa survie est dépassée depuis longtemps.

    En avant la Gauche Nationaliste Basque !

    La construction d’Euskal Herria ce n’est pas espérer un conte, attendre de voir quand l’ennemi en fera des miettes en regardant la télévision. Être des Basques cela nous pousse l’action. C’est pourquoi ils n’ont pas réussis à nous dominer jusqu’à présent, nous voulons construire notre avenir et nous ne nous arrêterons pas temps que cette possibilité ne sera pas ouverte.

    Le moteur de ce processus est la gauche nationaliste basque et ETA à fait siennes ses réflexions. Nous ne pouvons rester en regardant l’ennemi, il est temps d’avancer et de construire, aussi maintenant. 

    À ce moment, où l’ennemi lance son attaque la plus dure nous ne pouvons pas rester dans la simple résistance. En précisant que nous devons répondre à la répression, qu’il faut lever un mur populaire contre ses nouveaux mouvements, et en assumant l’importance de cela, nous devons répondre à l’initiative qu’ils essaient d’étouffer avec capacité.

    Il est vrai que, plutôt que de s’accrocher à la répression, nous avons notre plus grande force dans la lutte politique. Ce peuple veut vivre, et dans la discussion politique les arguments de l’ennemi restent petites devant la Gauche Nationaliste basque.

    C’est pourquoi pendant de nombreuses années nous avons fait des pas dans une lutte politique qui a eu différentes manifestations et outils. Pas encore, mais le temps viendra heremos unis contre l’ennemi dans d’autres domaines. Peut-être plus tôt que certains le pense et qui pensent voir les sélections de deux peuples souverains en compétition, et peut-être, seulement peut-être, nous accepterons plus tranquillement la victoire ou l’échec, devenu en sport, quand cela ne met pas en jeu l’existence de l’un ou l’autre.

    L’initiative est nôtre. La gauche indépendantiste basque est la seule qui  en plus de défendre un projet propose un cadre politique dans lequel peuvent être proposés librement et développer tous les projets. On ne peut pas affronter cela sur le terrain politique. Le projet répressif qui se trouve en face de cette proposition a échoué, il n’a pas réussi à maintenir cette imagination.

    Cela saute aux yeux que Euskal Herria n’a pas sa place dans le projet espagnol. La gauche nationaliste basque souvent à dit, isolée, que sous l’Espagne et la France, Euskal Herria se dirige vers l’extinction. Au fil du temps elle a assumé ce discours. L’échec de l’ennemi est double, si l’on y ajoute son incapacité d’arrêter la gauche nationaliste basque.

    Nous devons féliciter la gauche nationaliste basque pour la valeur et le courage qu’elle a montré au cours de ses années. Au-dessus tous les coups, ferme dans le combat, la tête haute, a fondu un poing fermé et la main tendue.

    Nous avons vu cela à Altsasu la même gauche nationaliste basque massive comme dans ses origines, générations, tendances, et identités, unie dans un travail commun. C’est l’un des secret da la gauche nationaliste basque, vive dans le débat et ferme dans les résolutions.

    Ceci est la volonté de travail que nous pouvons offrir a tous, la capacité de travailler autour d’un projet en faisant que chacun garde son identité et sa personnalité. L’ennemi a essayé de casser cela, d’une façon ou d’une autre, le mensonge, la propagation des fuites, créer et à favoriser des «dissidents» … en vain. Après toutes ces manœuvres la gauche nationaliste basque continue d’être la référence la plus importante du processus de libération basque.

    Récemment, nous déclarons une nouvelle analyse, que nous avons faite. La gauche nationaliste basque est aussi plongée dans le débat. En regardant en avant, cette transformation décisive, nous n’avons jamais eu peur de regarder d’une façon critique ce que nous avons fait.

    Nous n’avons pas peur d’accepter ce que nous avons manqué, pour enrichir le débat politique, pour illuminer de nouvelles vérités dans cette dialectique. L’autocritique et la lutte ont caractérisé le chemin de la gauche nationaliste basque et la lutte et l’autocritique caractériseront la gauche nationaliste basque dans le futur également.

    En avant le Processus Démocratique!

    Désormais la gauche nationaliste basque aura le processus démocratique.

    Le Processus Démocratique est un processus qui est développé pour démocratiser une situation connue d’oppression juridique.

    Il est démocratique, pour reprendre ses objectifs : la discussion, la négociation, l’accord politique et,

    finalement, parce qu’il est développé par un mécanisme participatif et démocratique. En d’autres termes, c’est un processus destiné à résoudre le conflit politique en termes démocratiques.

    Le Processus démocratique comme un axe d’accord sur la formulation du droit à l’autodétermination, des procédures pour les citoyens prennent la parole.

    Pour déterminer la façon dont les citoyens prennent la parole, convenir de la formulation du droit d’autodétermination  et respecter la volonté politique du peuple c’est le processus démocratique. C’est un processus pour que soient mis en vigueur les droits civils et politiques d’Euskal Herria comme nation.

    Il s’agit d’un processus visant à amener Euskal Herria  à l’étape d’autodétermination de façon graduelle, réglée et déterminée.

    Le processus démocratique est un processus pour ouvrir les portes. Ce peuple doit ensuite décider jusqu’ou il décider d’ouvrir les portes. La gauche nationaliste basque sait depuis longtemps que la continuité de ce peuple est liée à l’indépendance.

    Parvenu à ce point la gauche nationaliste basque peut rivaliser sur un pied d’égalité avec les autres forces politiques et nous n’avons aucun doute que si dans les conditions difficiles dans lesquelles nous sommes nous avons fait de grands progrès dans la discussion politique dans ces conditions nous gagnerons ce débat politique..

    En face du Processus Démocratique ils essaieront d’actualiser le cadre autonome – statutaire épuisé, sa réforme et sa mise à jour. Ceux-ci ont réussis à la ruiner et voilà qu’ils veulent laisser pleines de ronces autour de la possibilité de liberté pour notre peuple.

    Nous devons lutter contre cette possibilité aujourd’hui avec toute la force. Le processus politique est non seulement la meilleure possibilité pour ce Peuple, mais la seule, et nous devons le faire comprendre très vite.

    Nous devons comprendre que la meilleur garantie c’est notre peuple. Parce que seulement avec la force de notre peuple nous pouvons atteindre l’objectif, parce qu’il ne peut être conditionné seulement, seulement qu’à la force de notre peuple, seulement avec la participation de notre peuple, il peut s’ouvrir, se construire et être mener à terme.

    Le chemin parcouru démontre qu’en lançant une nouvelle étape et à travers les expériences nous devons en tirer deux leçons : S’il n’y a pas de soutien actif du Peuple, s’il reste dans les traces du domaine de la négociation, ce processus va s’arrêter.

    De même, le processus Démocratique avance sans la participation de l’État. Sa participation au moins devra mettre un terme à l’ingérence qu’il développe sur l’Euskal Herria. Aucune trêve ni cessez-le feu de l’ETA n’existera tant qu’il ne l’apportera pas au processus démocratique.

    Le processus démocratique doit être utilisé comme un outil démocratique et il doit se réaliser sans ingérence, et c’est ainsi que nous le voyons, ils doivent arrêter l’ingérence et la violence d’État. Étant donné que l’ennemi n’a jamais eu la volonté de lancer un processus démocratique, comment allons-nous le pousser  et ensuite le maintenir dans cette position ?

    L’activation de tout le peuple et la pression nous entraînera au processus démocratique et l’activation du peuple va faire en sorte que le processus soit mené à bien.

    En influençant l’agitation et l’activation du Peuple, l’ETA réaffirme les principes fondamentaux de Anoeta. Un Processus démocratique – Donner la parole au peuple,- le processus étant de faire appel à la population, l’activation du Peuple sera la plus grande garantie, le moteur et l’axe.

    Pour assouvir les aspirations populaires il faut dépasser les institutions actuelles pour passer à une situation démocratique et on aura besoin de créer des domaines de négociation. la citoyenneté basque devra ratifier les accords. Avec ceci, dans un autre secteur l’ETA et l’État devront aborder dans un autre domaine les conséquences du conflit.

    S’organiser et lutter!

    En étant dans une situation d’oppression avec les conséquences du Conflit en vue, nous étions à un moment du processus démocratique. Ce temps, et celui qui approche seront caractérisés par la lutte.

    Avec la lutte que nous créerons les conditions pour le processus démocratique et avec la lutte nous obtiendrons ces conditions qui fleuriront et donneront des fruits.

    Lors du 50e anniversaire de l’ETA, nous avons voulu rappeler quelques mots de Argala:

    « (…) On crie ETA herria zurekin et je ne pense pas que ce cri soit négatif dans la mesure où ce n’est pas à l’ETA de résoudre les problèmes de chacun, qui ne peut pas les résoudre (…)

    Ni ETA, ni le KAS ou HB ou une autre formation politique aussi puissante soit-elle ne peut résoudre les problèmes du Peuple Travailleur Basque. Seul le Peuple Travailleur Basque peut solutionner ses problèmes. (…)

    Mais quiconque qui crie ETA herria zurekin, quiconque qui partage les objectifs que défend aujourd’hui KAS, quiconque est d’accord avec la lutte de l’ETA, aucune de ceux-ci ne peut rester en marge de la lutte et ne peut pas rester en marge de l’organisation. Seul un peuple organisé peut atteindre les objectifs auxquels il aspire. Encourageons-le, à s’organiser et à lutter ! « .

    Ça ne sera pas ETA qui allumera la liberté de ce peuple. Ce ne sera pas non plus les autres partis politiques qui le rapprocheront de la liberté. Ca sera le peuple lui-même qui donnera la liberté à Euskal Herria. 

    Nous tenons à le souligner. La victoire se trouve dans la lutte et nous appelons notre peuple, chaque personne à s’organiser et à lutter, à devenir protagoniste de la liberté de notre peuple. Cela vaut la peine de s’impliquer dans cette lutte, aussi difficile que belle, ce peuple le mérite.

    Enfin, les derniers mots sont adressés à ceux qui ont tout donné, en particulier pour les camarades qui sont dans les prisons d’extermination qui donnent et qui ont tout donné, pour ceux en exil, pour ceux qui sont tombés sur le chemin.

    Ezaren gudaz baietza sortuz… lortuko dugu!

    Gora Euskal Herria Askatuta! Gora Euskal Herria Sozialista!

    Jo ta ke independentzia eta sozialismoa lortu arte!

    Euskal Herrian,

    2009ko abenduak 31

    Euskadi Ta Askatasuna


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  • Communiqué d’ETA (2010)

    Euskadi Ta Askatasuna, organisation révolutionnaire socialiste basque de libération nationale, souhaite à travers cette Déclaration porter à la connaissance du Peuple Basque sa décision et sa réflexion :

    Voilà déjà un long demi-siècle qu’ETA, face à la négation d’Euskal Herria et à la stratégie féroce de destruction de notre pays, après avoir mis en place une organisation de citoyens, a commencé le combat pour la liberté, les armes à la main.

    Depuis lors, ils se comptent par centaines, les hommes et les femmes qui ont placé dans cette organisation leurs espoirs, leur ferveur, le meilleur d’eux-mêmes. De simples citoyens de toutes origines qui, génération après génération, se sont unis et continuent à se rassembler autour du même idéal : le Pays Basque et la Liberté.

    Car c’est l’engagement en faveur de la liberté d’Euskal Herria qui a dirigé l’activité d’ETA et, par-dessus tous les obstacles, c’est cet engagement que nous maintenons, de façon responsable. Avec modestie mais avec détermination, avec l’ambition de gagner. Le Peuple Basque le mérite.

    Devant la réforme politique du franquisme qui rendait définitive la négation du Peuple Basque, et tandis que d’autres avaient pris la décision de s’impliquer dans le cadre autonomique, ETA s’est conduite avec responsabilité, d’abord en proposant une rupture démocratique, ensuite en s’opposant à toute tentative d’assimilation et à toute agression.

    C’est avec constance qu’ETA s’est battue, tout comme, de façon générale, la Gauche Abertzale. Et le prix à payer n’est pas ordinaire. C’est dans notre chair que nous sommes en train de le payer : par la torture, la prison, l’exil, et même par la mort. Mais cette lutte d’une grande dureté a eu pour résultat qu’Euskal Herria a survécu, et que reste ouverte l’option de la construction d’un avenir dans la liberté.

    Nous avons démontré que le cadre autonomique est une voie stérile en ce qui concerne la satisfaction des souhaits des citoyens basques, que ce n’est ni plus ni moins qu’un instrument de partition et de dissolution d’Euskal Herria. Et nous avons terrassé l’une après l’autre toutes les mesures mises en route en vue de la neutralisation de la lutte de libération.

    Une des tâches d’ETA a été d’ouvrir de nouveaux scenarii dans le combat pour la libération d’Euskal Herria. Aussi peut-on mettre sur le compte d’ETA de nombreuses propositions d’initiatives de collaboration et de multiples contributions en vue d’une résolution démocratique du conflit.

    De Txiberta à Lizarra-Garazi, en passant par Bergara. Depuis l’Alternative KAS jusqu’à l’Alternative Démocratique. Parce que nous comprenons que la construction d’Euskal Herria est une tâche collective qui se situe au-dessus des intérêts particuliers.

    Euskal Herria se trouve depuis pas mal de temps à un moment d’une importance capitale, à un carrefour. Des années et des années de combat ont semé de nouvelles conditions politiques.

    Le cadre autonomique ayant atteint ses limites, voici venue pour Euskal Herria l’heure de la concrétisation du changement politique, l’heure de l’édification d’un cadre démocratique pour le Peuple Basque, en s’appuyant sur la volonté de la majorité des citoyens basques.

    L’Etat espagnol sait parfaitement qu’Euskal Herria est à la croisée des chemins, qu’Euskal Herria pourrait encore opter pour l’indépendance. D’où un tel degré de fascisme dans son offensive.

    Ils cherchent à ce que pourrissent dans le désespoir du blocage les conditions du changement politique ; à faire dévier le débat politique afin d’esquiver la résolution démocratique du conflit ; à noyer la volonté populaire dans l’état d’exception.

    Nous, les agents basques, les citoyens basques, nous devons apporter à cette situation des réponses responsables et de manière urgente. C’est là la réflexion que veut diffuser ETA, l’appel qu’elle veut lancer. C’est le moment de prendre ses responsabilités et d’accomplir des pas fermes :

    – Dans l’articulation du projet stratégique de l’indépendance ;

    – Sur la voie de l’élaboration des conditions pour bâtir un processus démocratique ;

    – Pour répondre à la répression et en vue d’une défense claire des droits civils et politiques.

    Le changement politique est possible. Mais dans cet itinéraire il n’y a pas de raccourci. Le chemin de la liberté, il faut le parcourir pas à pas, au besoin de manière flexible. Mais nécessairement, c’est l’objectif qui détermine tant l’effort à fournir que le combat à mener.

    Sans confrontation, il n’est pas possible de dépasser la négation et le blocage. ETA a toujours tendu la main, et continue à la tendre, à tous ceux qui veulent prendre part à cet effort.

    ETA confirme son engagement en faveur d’une résolution démocratique du conflit, son engagement en faveur d’un processus démocratique par lequel nous, les citoyens basques, grâce au dialogue et à la négociation, nous puissions décider librement et démocratiquement de notre avenir.

    ETA est prête, aujourd’hui comme hier, à condition que le gouvernement de l’Espagne le veuille, à donner son accord à des bases démocratiques minimales nécessaires au démarrage d’un processus démocratique.

    Nous en informons également la communauté internationale. Nous l’appelons à apporter une réponse de responsabilité historique à la volonté et à l’engagement d’ETA, à prendre part à l’élaboration d’une solution solide, juste et démocratique à ce conflit politique séculaire.

    DECISION PRISE PAR ETA

    ETA fait savoir qu’elle avait pris depuis plusieurs mois la décision de ne pas mener d’actions armées offensives.

    ETA tient à renouveler clairement son appel à l’action responsable à destination des forces politiques, sociales et syndicales basques.

    A redire que pour pouvoir parvenir à la scène d’un processus démocratique, il est indispensable de faire des pas, avec fermeté, en tant que Peuple. Qu’il est nécessaire de déterminer la procédure selon laquelle la Parole sera donnée au Peuple. Car c’est lorsque les droits du Peuple Basque auront été reconnus et garantis que s’ouvrira pour nous la porte de la vraie résolution du conflit.

    Pour finir, c’est l’ensemble des citoyens basques que nous appelons à entrer dans la lutte et à la continuer. Chacun dans son domaine, faisant, pour sa part, l’offre de son niveau d’engagement, pour que grâce au torrent créé par l’addition des gouttes de nous tous, nous abattions le mur de la négation et que nous parvenions à accomplir des pas irréversibles sur la voie qui mène à la liberté.

    VIVE LE PAYS BASQUE LIBRE ! VIVE LE PAYS BASQUE SOCIALISTE !

    EN AVANT JUSQU’À L’OBTENTION DE L’INDÉPENDANCE ET DU SOCIALISME !

    En Euskal Herria, en septembre 2010

    Euskadi Ta Askatasuna

    E.T.A.

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  • Communiqué d’ETA [sur une trêve permanente et générale] (2011)

    Janvier 2011

    ETA, organisation socialiste révolutionnaire basque de libération nationale, souhaite, par le biais de cette déclaration, faire connaître sa décision :

    Ces derniers mois, de Bruxelles à Gernika, des personnalités de grande notoriété internationale et un grand nombre d’acteurs politiques et sociaux basques, ont défendu la nécessité d’offrir une solution juste et démocratique au conflit politique séculaire.

    ETA est pleinement en accord avec eux. La solution arrivera par le biais d’un processus démocratique, qui aura comme référence majeure la volonté du Peuple basque, et le dialogue et la négociation comme outils pour y parvenir. 

    Le processus démocratique doit surmonter les tentatives de déni et d’affaiblissement des droits. Il doit également résoudre les thèmes de la territorialité et du droit à l’autodétermination, qui sont au coeur du conflit.

    Il appartient aux acteurs politiques et sociaux basques d’arriver à des accords pour obtenir un consensus autour de la formulation de la reconnaissance du Pays Basque et son droit à décider en assurant la possibilité de développement de tous les projets politiques, y compris celui de l’indépendance.

    Toutes les parties doivent s’engager à respecter les accords adoptés et les décisions prises par les citoyen(ne) s basques, en offrant des garanties et des moyens pour sa mise en œuvre.

    En conséquence :

    ETA a pris la décision de faire une déclaration de cessez-le-feu permanent et général, vérifiable par la Communauté internationale. Ceci est l’engagement fort d’ETA en vue du processus de solution définitive et de la fin de la confrontation armée.

    C’est le moment d’agir avec une responsabilité historique. ETA lance un appel aux autorités de France et d’Espagne pour qu’elles mettent un terme définitif aux mesures répressives et à la négation du Pays Basque. ETA poursuivra son effort et sa lutte pour impulser et mener à terme le processus démocratique, jusqu’à obtenir une véritable situation démocratique en Pays Basque.

    GORA EUSKAL HERRIA ASKATUTA! GORA EUSKAL HERRIA SOZIALISTA!
    JO TA KE INDEPENDENTZIA ETA SOZIALISMOA LORTU ARTE!

    Pays Basque, le 8 janvier 2011

    Euskadi Ta Askatasuna
    E.T.A

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  • Communiqué d’ETA de janvier 2009

    ETA, organisation basque socialiste révolutionnaire de libération nationale, est née voilà 50 ans. Après avoir tracé sur un demi-siècle la voie de la lutte, nous nous adressons avec simplicité à notre pays, Euskal Herria.

    Introduction

    C’est à la fin de l’année 1958 que se sont réunis les premiers responsables de la constitution d’Euskadi Ta Askatasuna. Après la création d’EAE-ANV, et au sortir de la guerre, la naissance d’ETA a été alors un nouveau jalon pour la résurgence de la conscience nationale. La naissance d’Euskadi Ta Askatasuna a revivifié Euskal Herria qui était alors plongé dans le ressentiment et enseveli sous le poids du désespoir.

    La naissance d’ETA a donné le jour à la conscience nationale moderne, a restitué à notre pays sa dignité. C’est l’organisation ETA qui est arrivée à la conclusion que la question nationale et la conscience de classe étaient les deux faces d’une même pièce, ETA qui, pour ce pays et pour les citoyens de ce pays, a fait le choix d’un projet politique global : l’indépendance et le socialisme.

    Bien que née sous le franquisme, ETA n’avait pas pour objectif de vaincre le franquisme. L’objectif d’ETA était de mener Euskal Herria à la liberté, et encore maintenant, c’est à cet objectif que nous nous attachons. Notre organisation est issue du peuple, elle s’est reconstituée à partir du peuple décennie après décennie.

    C’est de là que lui vient son invincibilité. Aujourd’hui, tout comme il y a 50 ans, les gouvernants espagnols répètent qu’ils sont sur le point d’en finir avec ETA. Il y a des choses qui ne changent pas beaucoup en 50 ans.

    Le cheminement d’ETA a été caractérisé par l’engagement et la grande générosité de ses militants. ETA a gagné l’admiration et le respect de notre peuple parce qu’elle a toujours mis plus haut que tout les intérêts de ce peuple.

    Durant 50 ans, un pays en construction dans la lutte

    Nous avons rattrapé notre pays alors que, sous l’effet des agressions fascistes du franquisme, il était en train de descendre au fond du gouffre de l’humiliation. ETA est née lors de ces périodes redoutables du fascisme, alors que le nationalisme conservateur, sans offrir en réponse à cette situation la moindre perspective de combat, proclamait qu’Euskal Herria devait rester en attente de l’aide des États-Unis.

    Pendant que dans cette conjoncture certains faisaient dépendre des noms propres le fait d’être basque, des milliers et des milliers d’immigrants venus d’Espagne en Euskal Herri pour trouver un emploi rejoignaient le Mouvement de Libération Nationale et Euskadi Ta Askatasuna.

    50 ans plus tard, c’est par la voie de la lutte que ce pays continue à respirer, vivant et se battant pour rester en vie. Ont été surmontés la division étatique, le jacobinisme, le franquisme, une constitution qu’on lui a infligée, la non-reconnaissance administrative, la pseudo-solution du statut et toutes les toiles d’araignée juridico-politiques, tous les systèmes politiques imposés à ce pays.

    C’est en combattant pour l’indépendance de ce pays que nous avons accompli des avancées substantielles en direction de la liberté de ce pays. Le soutien à l’indépendance est plus enraciné aujourd’hui qu’il y a 50 ou 30 ans.

    De l’Adour à l’Ebre, l’édification et la défense de ce pays sont assurées par l’organisation d’amples réseaux sociaux qui enjambent les frontières imposées par les États et qui vont de l’avant en agissant en tant que peuple. A travers des décennies, les citoyens basques se sont appropriés dans des travaux d’équipe les fonctions que devraient remplir les institutions d’Euskal Herria.

    Pendant que depuis les institutions de la réforme, on condamnait à mort ce pays, nous, les militants indépendantistes, nous nous sommes consacrés à la construction des fondations de l’Euskal Herri de demain : en renforçant la conscience nationale, en basquisant les générations d’adultes et d’enfants, en renforçant l’unité territoriale, en favorisant l’organisation et la dynamique du pays.

    Même si ce n’est pas en tant que pays libre que l’Euskal Herria est arrivé au XXIème siècle, c’est en tout cas avec des portes encore ouvertes sur sa liberté qu’il y est arrivé.

    Sans l’engagement des citoyens humiliés et torturés dans les locaux et les casernes de la Police ; sans le travail de fourmi fait chaque jour avec ardeur par les femmes et les hommes agissant en faveur de notre langue, de notre culture, de la transformation sociale, des traditions et des associations populaires ; sans les travailleurs militants, les jeunes insoumis et engagés ; sans l’engagement des pères et mères éducateurs, des enseignants, des journalistes, des écrivains, des élus, des sportifs ou des acteurs culturels ; sans nos concitoyens impliqués dans des mouvements populaires… sans ceux qui, face à des dizaines et des dizaines d’années de prison, ont donné à ce pays lumière et élan avec une dignité de tous les jours, nous n’aurions été à l’heure qu’il est qu’une région folklorique diluée dans les États espagnol et français. Si tous ces gens-là ne s’étaient pas engagés pour la vie, il y a longtemps que c’en aurait été fait de l’Euskal Herria.

    Par contre, 50 ans plus tard, la situation en tant que pays légal que vit l’Euskal Herria est grave. Il continue à ne pas avoir prise sur son avenir. Ses bases nationales sont sans cesse sujettes aux attaques venant des structures de la France et de l’Espagne. Les deux États ennemis utilisent leur arsenal militaire, politique, économique, culturel et médiatique pour briser notre identité nationale et les ressources dont nous disposons pour être un pays libre.

    Pour nous les indépendantistes, le regard rétrospectif sur ces 50 années passées à ouvrir la route est nécessairement aigre-doux. Aigre, parce que bien qu’ayant tout sacrifié au combat pour l’indépendance, nous n’avons pas amené notre pays jusqu’à la liberté.

    Doux, parce que, bien que le combat soit parfois rude et porteur d’amertume, nous avons obtenu jusqu’à ce jour, grâce à l’apport de nos concitoyens qui ont combattu en faveur de ce pays, qu’Euskal Herria vive de façon sans cesse renouvelée.

    Aujourd’hui, à nouveau, Euskal Herria en crise

    Il y a 30 ans, on a fait deux paris dans ce pays. Les uns ont choisi de pactiser, optant pour le « statut » et la voie de la réforme espagnole. Les autres, c’est-à-dire nous, nous avons choisi d’utiliser tous les moyens que nous avions entre les mains pour nous opposer à ce qu’on nous imposait, et pour assurer la défense d’Euskal Herria.

    La première option a eu pour effet d’accentuer la division interne d’Euskal Herria au moment où celui-ci était en train de s’extraire de la dictature de Franco : alors que notre pays était partagé entre deux États, on l’a fractionné en trois sous-ensembles administratifs. 30 ans plus tard, ce choix s’est révélé de façon évidente comme un simple moyen de démembrer et faire se désagréger notre pays.

    Nous qui, il y a 50 ans, avons opté pour la lutte, nous qui, il y a 30 ans, avons entrepris l’ascension conduisant à l’indépendance, nous avions raison. Le combat mené par la gauche abertzale et par ETA a montré que l’Amejoramiento et le Statut concédés par La Moncloa étaient dès leur origine destinés à calmer les instincts de liberté de notre peuple et à noyer ses aspirations.

    Nous qui, pour assurer la survie de ce pays, avons œuvré à la construction nationale et à l’entretien de son instinct de liberté, nous avons payé notre engagement dans notre chair. Toutefois, quand on se tourne vers le passé, on a la confirmation du fait que le combat porte ses fruits.

    En ce début d’année 2009, pour notre pays, les options de liberté sont ouvertes. Les portes du changement politique, on les voit ouvertes à tous les vents ; c’était fatal.

    Depuis qu’il y a 10 ans nous avons discerné l’état de cadavre du cycle de l’autonomie, notre pays se trouve à un carrefour politique, paralysé. C’est parce que s’est soldé par un échec le pari fait à l’époque de la réforme de fractionner et de gérer ce pays au moyen de structures institutionnelles aboutissant à sa fragmentation, que voit le jour cette crise, c’est-à-dire cette nouvelle option.

    Il n’y a pas d’autre issue, les forces de ce pays sont à nouveau dans l’obligation de choisir : ou bien prendre le chemin qui mène à l’indépendance, ou bien répéter pendant 30 ans de plus les formules, vouées à l’échec, de la partition et de la non-reconnaissance, en plongeant l’avenir de ce pays dans un bourbier et en pérennisant le conflit politique.

    Madrid veut qu’il en soit à nouveau ainsi, et, semble-t-il, a à sa disposition des partenaires qui veulent la rejoindre pour exécuter cette danse avec elle.

    Et voilà le risque de reproduire les travaux inutiles et les erreurs du passé : quelques dirigeants, une nouvelle fois, voudraient réduire à une réforme des Statuts la résistance populaire et l’option qui résulte de la lutte. Pour ce pays, celui qui s’est livré durant 30 ans à des gaspillages, même si, c’est vrai, il a été un filon pour quelques-uns, reste un gaspilleur.

    Cela, ce pays ne le pardonnerait pas. Autrement dit, ce pays ne donnera pas la possibilité de reproduire une nouvelle fois la même trahison. Nous qui sommes en faveur des droits démocratiques revenant à ce pays et qui avons l’entière conviction qu’il faut mener ce pays vers un autre scénario démocratique, nous ne pouvons pas entrer pour 30 années de plus sur une voie de garage.

    C’est entre nos mains d’abertzale, à travers la pression que nous pouvons exercer contre les dirigeants qui sont prêts à s’engager dans cette voie sans issue, que se trouve la possibilité d’esquiver cette manœuvre et de faire entrer une fois pour toutes ce pays sur la voie d’accès à l’autodétermination.

    Lorsqu’Euskadi Ta Askatasuna est née, Cuba concrétisait sa marche victorieuse vers la révolution. Et depuis, ces 20 dernières années, ils ne sont pas rares, les pays qui, bien que tout petits, sont en train de faire route, sous les yeux du monde, vers l’obtention de la liberté, ou qui s’en approchent.

    En Europe aussi, c’est le cas pour l’Irlande, la Slovénie, la Croatie, la Lituanie… ainsi que l’Ecosse elle-même, qui pourrait sous peu conquérir son indépendance.

    Notre patrie est en lutte

    Il y a deux projets dans notre pays : celui des citoyens qui travaillent au quotidien avec, à l’esprit, un État basque, et celui qui se réalise dans le statu quo –selon nous imposé-, de la domination exercée sur nous par les deux États. C’est là que prend naissance la ligne de démarcation entre oppresseur et opprimé.

    Que les deux États, sans rien imposer, jouent le jeu d’une compétition obéissant aux règles de la démocratie. Notre pays, hors cadre imposé par les États, commencera sa marche vers l’indépendance par des voies pacifiques et démocratiques.

    En attendant, il nous faudra continuer fermement le combat de toutes nos forces et par tous les moyens, puisque les États ennemis ne montrent même pas le plus petit signe d’une volonté de respecter la parole de l’Euskal Herria.

    C’est le moment d’unir, sans se réfugier derrière des prétextes, les forces qui sont en faveur de ce pays, afin que nous entrions, nous les indépendantistes, dans l’ère de l’indépendance. Nous sommes à l’heure d’entreprendre le chemin conduisant Euskal Herria à prendre la parole et à occuper sa place dans le monde.

    Nous qui sommes pour un État basque, nous qui menons la lutte, nous devons nous attacher à l’urgence d’obtenir un cadre démocratique qui prendra en compte notre parole à nous, les citoyens basques.

    Ce pays, 30 ans après, doit aller plus avant dans la voie d’accès à une véritable transition politique. C’est là que fleuriront la liberté et la paix auxquelles aspire notre peuple.

    La paix, une paix en lettres majuscules : car elle sera une paix découlant du dialogue, de la négociation et d’un accord politique. En fait, la paix aura pour socle les droits de ce pays et la justice, ou alors il n’y aura pas de paix.

    L’avenir appartiendra à l’Euskal Herria


    Par le biais d’un communiqué, il est difficile de résumer le combat national de ces 50 ans, difficile de faire ressortir la piste tracée par un combat d’un demi-siècle. Il faudrait un livre volumineux rien que pour y loger tout ce qu’on aurait à dire à destination de ces camarades méritants qui sont tombés, paroles de douleur, paroles de louange.

    Toutefois, cette déclaration, nous ne pouvons pas la finir sans rendre hommage aux citoyens et combattants basques tombés au combat. Nos encouragements les plus chaleureux à tous les militants qui au cours de ces 50 dernières années se sont engagés en prenant part à Euskadi Ta Askatasuna.

    Notre souvenir le plus compatissant à ceux qui ont tout donné jusqu’à la mort, à ceux qui ont payé leur engagement par de longues années de prison ou d’exil, ainsi qu’aux dirigeants qui poursuivent fermement l’action. Aux membres des familles des dirigeants, également, à cause de la force qu’ils montrent face à la situation qui s’est présentée à eux alors qu’ils n’avaient pas pris d’engagement par avance, notre accolade la plus forte.

    Celui qui fait des randonnées en montagne sait que sur le chemin qui mène au sommet c’est la dernière côte qui est la plus dure. Mais ce n’est qu’en prenant de la hauteur pour embrasser le temps écoulé qu’il est possible de se rendre compte que c’est chaque pas qui nous a amenés au point où nous en sommes aujourd’hui.

    En terminant une rétrospective de 50 ans, nous les militants d’ETA, sommes remplis de fierté pour le trajet de lutte accompli par notre pays.

    L’histoire livrera des gravures en l’honneur du combat de ce pays, en louant la générosité des militants basques. Nous dirons, nous aurons à dire, que jouxtant la Cantabrique, il y a un pays libre. L’avenir appartiendra à Euskal Herria, notre patrie est en lutte. La lutte continue !

    Vive l’Euskal Herria libre ! Vive l’Euskal Herria socialiste ! En avant jusqu’à l’obtention de l’indépendance et du socialisme !

    En Euskal Herria, janvier 2009

    Euskadi Ta Askatasuna

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  • Communiqué d’ETA au peuple basque (2011)

    Avril 2011

    L’ETA, organisation socialiste révolutionnaire basque pour la libération nationale, souhaite soumettre ses réflexions au peuple basque, près de trois mois après l’initiative du 10 janvier. 

    Ces derniers temps, deux blocs se dessinent de plus en plus clairement sur la scène politique de l’Euskal Herria. Le bloc de ceux qui souhaitent s’engager dans un scénario de paix, d’une part, et celui de qui veut perpétuer l’imposition et le blocage, de l’autre.

    Car la période actuelle se caractérise par la confrontation et la lutte entre les partisans de la résolution définitive du conflit grâce à la mise en place d’un processus démocratique et les tenants du verrouillage de l’opportunité actuelle au moyen de la répression et de la négation.

    Les forces favorables à l’Euskal Herria s’organisent en rassemblant un nombre croissant de citoyens et de citoyennes plongés jusqu’ici dans le désespoir par la répression et par l’aveuglement des États ou par l’absence d’une alternative effective. Il s’ensuit que les forces misant sur le changement politique et social commencent à surpasser les intentions de ceux qui prétendaient les affaiblir et les disperser dans le but de perpétrer l’oppression. 

    Toutefois, il ne s’agit pas de se reposer sur nos lauriers. Nous avons avancé mais le défi reste énorme : le chemin de la liberté reste à parcourir, en dépassant tous les obstacles susceptibles de surgir.

    Pour cela, on assiste à la montée en puissance d’une conviction profonde selon laquelle il nous faut unir nos forces et nous organiser sans renoncer, dans le but de rassembler les forces suffisantes et d’abattre le mur édifié par l’Espagne et la France en vue de séquestrer la voix des citoyens et citoyennes basques. 

    En face, se dresse la position irresponsable des gouvernements d’Espagne et de France. Car ces derniers mois, la négation et la répression n’ont pas cédé de terrain. Les États s’emploient avec cruauté contre les nouvelles opportunités. Et nous disons irresponsable parce que, hors des frontières, une soi-disant volonté de solution est mise en avant, en toute discrétion, tandis qu’ici la stratégie répressive bat son plein.

    Irresponsable, parce qu’il s’agit de réduire à néant la volonté de solution et l’espoir créés au sein de la société basque. Ils préfèrent le statut quo et un pourrissement provoqué par leur imposition active. 

    Malgré tout, la situation a obligé tous les acteurs à réajuster leur position, essentiellement grâce à l’initiative de l’ETA. Pourtant, la volonté de la majorité de la société basque est si évidente et la position des États si injuste que, même parmi les partisans de la France et de l’Espagne, la position des gouvernements est mise en question. C’est une tendance encore timide et certainement motivée par des intérêts internes.

    Parce qu’il n’est pas aisé de rejeter l’imposition qui a permis d’engranger tant de bénéfices politiques ces dernières années. L’ETA demande à tous ces acteurs d’agir dans la responsabilité et avec le courage requis par le moment historique actuel, afin de rompre avec l’oppression, la violence et la répression et de rassembler leurs forces en faveur du dialogue et de la recherche d’une solution. 

    Dans cette situation, l’intervention de la communauté internationale est devenue sujet de débat, surtout lors de l’entrée en scène du Groupe International de Contact. Car ceux qui ont creusé leurs tranchées dans le néant ne voient pas la nécessité d’une telle intervention. Ils prétendent sans honte que la société basque est majeure tout en maintenant cette même société sous la tutelle des États et de leurs appareils répressifs et en lui refusant le droit de décider de son avenir. 

    Cependant, la vraie raison est autre. Habitués à l’obscurité des salles de torture dans les casernes de la Garde Civile, ils prétendent fermer les portes de ce qu’ils nomment le conflit basque à la communauté internationale, afin de pouvoir utiliser à l’envi la violence et les menaces, afin de pouvoir violer sans témoins la volonté des Basques. 

    Il est hautement significatif, à cet égard, que les gouvernements de l’Espagne et de la France n’aient pas accepté la possibilité que la communauté internationale vérifie le cessez-le-feu général et permanent de l’ETA.

    En effet, ce n’est pas ce qu’ils veulent. Parce que, au-delà de l’hypocrisie et des intoxications, cela mettrait en évidence devant la communauté internationale que, aujourd’hui, la seule violence existante est celle appliquée par les deux États, comme cela a été mis en lumière au cours des deux derniers mois. Cela montrerait que, en Euskal Herria, la violence rime avec négation et violation des droits, harcèlement, arrestations et tortures.   

    En conséquence : 

    – L’ETA ratifie la décision annoncée dans son communiqué rendu public le 10 janvier dernier. 

    – L’organisation regrette que les gouvernements espagnol et français n’aient pas accepté sa proposition. 

    – L’ETA est disposée à accepter un mécanisme de vérification informel, même en l’absence de reconnaissance officielle des gouvernements espagnol et français. 

    – L’ETA considère qu’un tel mécanisme est viable et qu’une commission de vérification internationale peut être créée. 

    L’ETA réaffirme sa position et la volonté qu’elle a manifesté jusqu’à aujourd’hui, c’est-à-dire son engagement d’alimenter et de conduire à son terme la solution démocratique sur la voie de la liberté et de la paix en Euskal Herria. 

    Dans ce sens, nous lançons un ample appel en direction des acteurs politiques, sociaux et syndicaux et, en général à la population basque, pour unir les forces, prendre des engagements et franchir de nouvelles étapes en faveur de la liberté de l’Euskal Herria et contre tous les types de répression. Ensemble, nous réussirons ! 

    Vive l’Euskal Herria libre ! Vive l’Euskal Herria socialiste ! Luttons jusqu’à l’obtention de l’indépendance et du socialisme ! 

    Le 24 mars 2011 

    Euskadi Ta Askatasuna 

    E.T.A.

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