Décembre 1965
Après une longue incarcération, les dirigeants du parti ont, après le congrès du parti, pour la première fois, eu une session du comité central au complet. La direction centrale du parti qui avait été formée par l’intermédiaire des luttes contre le révisionnisme, a adopté une résolution idéologique et a déclaré sans ménagement que toutes les critiques énoncées contre le gouvernement indien par le grand parti chinois étaient erronées.
En même temps, elle a affirmé dans la résolution que la critique des dirigeants révisionnistes soviétiques ne devait pas être rendue publique maintenant, car sinon la confiance du peuple dans le socialisme s’affaiblirait. C’est-à-dire que le masque de la tentative effectuée par la direction révisionniste soviétique en collaboration avec l’impérialisme américain pour mettre en place l’hégémonie mondiale ne doit pas être ôté.
Le dirigeant de la grande révolution chinoise, le Parti Communiste de Chine, et son leader le camarade Mao Zedong sont aujourd’hui à la tête du prolétariat et des luttes révolutionnaires du monde.
Après Lénine, le camarade Mao Zedong a aujourd’hui pris la position de Lénine. Donc, la lutte contre le révisionnisme ne peut pas être mise en œuvre en s’opposant au parti chinois et au camarade Mao Zedong. La pureté du marxisme-léninisme ne peut pas être conservée.
En s’opposant au Parti chinois, les dirigeants du Parti indien ont abandonné la voie révolutionnaire du marxisme-léninisme. Ils essayent de faire passer le révisionnisme en le glissant dans une nouvelle bouteille. Donc, il faut que les membres du parti comprennent clairement aujourd’hui que dans la lutte contre le révisionnisme, ces dirigeants du parti ne sont pas du tout nos compagnons d’armes, pas même des associés.
Les dirigeants révisionnistes soviétiques, en collaboration avec l’impérialisme américain, essayent aujourd’hui d’obtenir l’hégémonie mondiale. Ils agissent aujourd’hui comme des ennemis de tous les mouvements de libération nationale. Ils tentent d’instaurer le leadership révisionniste en divisant les partis révolutionnaires et jouent sans vergogne les agents de l’impérialisme américain.
Ils sont aujourd’hui les ennemis des luttes de libération populaires dans tous les pays, les ennemis des luttes révolutionnaires, les ennemis de la Chine révolutionnaire, même les ennemis du peuple soviétique.
Par conséquent, on ne peut mener aucune lutte contre l’impérialisme américain sans conduire une lutte ouverte contre cette direction révisionniste soviétique. Il est impossible de diriger la lutte anti-impérialiste si on ne se rend pas compte que les dirigeants révisionnistes soviétiques ne sont pas des partenaires dans la lutte anti-impérialiste.
La direction du parti, loin de suivre cette voie, essaye plutôt de convaincre la population par l’intermédiaire de divers écrits que les dirigeants soviétiques, malgré quelques erreurs, s’opposent fondamentalement à la politique du gouvernement indien et avancent toujours le long du chemin du socialisme.
C’est-à-dire qu’elle tente de dissimuler de manière rusée le fait que les dirigeants soviétiques soient en train de progressivement transformer l’état socialiste soviétique en un état capitaliste et que la collaboration américano-soviétique elle-même en est la raison.
Par conséquent, dans l’analyse politique et organisationnelle de l’Inde au cours des deux dernières années, il n’est fait aucune mention de l’ingérence impérialiste, notamment de l’ingérence impérialiste américaine, bien que de Johnson à Humphrey, tous les représentants de l’impérialisme américain ont à plusieurs reprises déclaré qu’ils se serviront de l’Inde comme base contre la Chine.
Une question si importante n’a pas du tout été portée à la connaissance du Comité central. Donc, dans la résolution politique et organisationnelle, aucun conseil de prudence n’a été prononcé pour les membres du parti vis à vis de la contre-offensive impérialiste.
Au contraire, après avoir lu la résolution toute entière, il apparait qu’il n’y a eu aucun changement particulier dans la situation ; que dans certains cas, les rigueurs se sont développées et qu’elles peuvent être combattues grâce à des mouvements ordinaires. La direction du parti reste absolument muette au sujet de la nouvelle particularité dans les luttes au cours de ces deux dernières années − la manifestation d’une violence révolutionnaire contre la violence contre-révolutionnaire − cette nouvelle tendance émergente des mouvements de masse.
Elle a posé les questions du mouvement de masse d’une telle manière que la simple conclusion qui en découle est que notre but principal au cours des prochaines élections sera de constituer un gouvernement démocratique non-congressiste. Dans aucune partie de leur résolution il n’était mentionné que ces élections étaient organisées pour cacher l’exploitation et la gestion indirecte de l’impérialisme.
Par l’intermédiaire de ces élections, le gouvernement réactionnaire de l’Inde souhaite propager l’illusion constitutionnelle et derrière cela, veut selon des consignes impérialistes, édifier notre pays en tant que base contre-révolutionnaire en Asie du Sud-est et veut endiguer la résistance de la population par de violentes attaques contre les sections révolutionnaires des masses.
L’expérience en Indonésie nous a appris combien l’impérialisme mourant peut devenir violent aujourd’hui. C’était à la direction du parti de préparer les membres du parti à faire face à cette situation et de soutenir clairement que la seule solution est la violence révolutionnaire et d’organiser le parti tout entier sur cette base.
Les dirigeants du parti indien n’ont non seulement pas fait ce travail, mais ils ont également rendu illégale toute discussion au sujet de la résistance révolutionnaire à l’intérieur du parti.
La direction du parti soulève la clameur du révisionnisme chaque fois qu’elle entend parler de « résistance révolutionnaire » ou de « lutte armée ».
Mais en même temps, elle utilise sans discernement les mots « dispersion des stocks », « gherao » [harcèlement qui consiste à encercler une personne ou un groupe afin de les contraindre à répondre aux revendications, ndlr], « grève continue », etc.
Mais quand il y a des discussions concernant la résistance à la répression qui résulte invariablement de ces tactiques de lutte, elle les considère comme de l’aventurisme.
Le slogan de « grève continue dans tout l’état » n’est rien d’autre qu’un slogan ultra-gauchiste de type petit-bourgeois. D’une part ce slogan ultra-gauchiste et d’autre part, pour ce qui concerne la question politique, un désir désespéré de forger un accord dans le domaine électoral, ce qui signifie servir d’appendice à la bourgeoisie.
Par conséquent, ces dirigeants de parti se refusent à assumer la responsabilité de la révolution démocratique de l’Inde et des suites de cela, ils ont recours à l’astucieuse tactique du révisionnisme moderne, c’est-à-dire la voie selon laquelle ils sont révolutionnaires dans les mots et un appendice de la bourgeoisie dans les faits.
Donc, le parti révolutionnaire ne peut naître que par la destruction du système du parti actuel et de sa structure « démocratique ». Donc rester fidèle à la prétendue « forme » ou « structure constitutionnelle » de ce parti signifie rendre les marxistes-léninistes inefficaces et collaborer avec les dirigeants révisionnistes.
Par conséquent, depuis les dirigeants du parti jusqu’aux travailleurs ordinaires, tous ceux qui croient au marxisme-léninisme doivent se présenter devant les membres du parti avec les opinions révolutionnaires du marxisme-léninisme.
Alors seulement, nous pourrons commencer à travailler à la construction du parti révolutionnaire. Le gouvernement indien a été contraint de battre en retraite face à l’explosion massive dans toute l’Inde. L’ampleur du mouvement démocratique a en conséquence augmenté dans la période précédant les élections. Au cours de cette période, le gouvernement organise les forces contre-révolutionnaires.
Les forces révolutionnaires devront également profiter pleinement de cette atmosphère en apparence démocratique.
Les tactiques de combat adoptées par les masses au cours des récents mouvements de masse n’étaient que des luttes « de partisans » d’un stade primaire. Donc les forces révolutionnaires doivent diriger ces luttes « de partisans » de manière organisée et avant que ne commence la massive offensive contre-révolutionnaire, les membres du parti doivent être bien formés à la tactique de ces luttes grâce aux théories et à l’application concrète.
Le sens des Groupes Militants du Parti est aujourd’hui qu’ils seront des « unités de combat ». Leur responsabilité principale sera de mener une campagne de propagande politique et de frapper les forces contre-révolutionnaires. Il faut que nous gardions toujours à l’esprit l’enseignement de Mao Zedong – « Les attaques ne se font pas simplement pour le plaisir d’attaquer, les attaques visent à liquider ».
Ceux qui devraient être attaqués sont principalement : (1) les représentants de l’appareil étatique comme les policiers, les officiers, les militaires ; (2) la bureaucratie détestée ; (3) les ennemis de classe. Le but de ces attaques doit également être la collecte d’armes. A l’heure actuelle, ces attaques peuvent être déclenchées partout, dans les villes et à la campagne. Il faut que nous prêtions une attention toute particulière aux régions paysannes.
Dans la période post-électorale, lorsque l’offensive contre-révolutionnaire prendra un caractère massif, notre base principale devra être établie dans les régions paysannes.
Nous devons donc clairement présenter immédiatement devant notre organisation ce point de vue selon lequel, grâce au développement du sens de la responsabilité de la classe ouvrière et des cadres petits-bourgeois révolutionnaires, ils devront directement aller dans les villages. Par conséquent, avec l’accroissement du sens de la responsabilité parmi la classe ouvrière et les cadres petits-bourgeois, ils devront être envoyés dans les villages.
Dans la période d’offensive contre-révolutionnaire, notre principale tactique de lutte sera celle de la grande Chine, la tactique d’encerclement des villes par les campagnes. La vitesse à laquelle nous pourrons réduire l’offensive contre-révolutionnaire au silence dépend de la rapidité avec laquelle nous pourrons développer les forces armées populaires.
Il est vrai qu’au début, nous pourrons obtenir certains résultats, mais devant l’offensive contre-révolutionnaire massive, nous devons user de représailles dans le seul intérêt de l’auto-préservation.
A travers cette interminable et difficile lutte, l’Armée Révolutionnaire du Peuple se développera − l’armée motivée par une conscience politique, et rendue robuste grâce aux mouvements de campagne politique et aux rencontres. Sans ce type d’armée, il n’est pas possible de faire de cette révolution un succès, il n’est pas possible de protéger les intérêts des masses.
Camarades, plutôt que de courir derrière les mouvements spontanés, des luttes de partisans devront aujourd’hui être développées de manière organisée. Il ne reste même pas six mois. Si nous ne pouvons pas déclencher cette lutte dans ce délai, nous devrons affronter la difficile tâche de nous organiser face aux attaques impérialistes.
Parti Communiste d’Inde − Centre Maoïste
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et le PC d’Inde (marxiste-léniniste)