Discours de Chou En-Lai au rassemblement pour fonder et célébrer le Comité révolutionnaire de Pékin

Au rassemblement pour fonder et célébrer le Comité révolutionnaire de la municipalité de Pékin

20 avril 1967


Camarades ouvriers, anciens paysans pauvres et paysans moyens de la couche inférieure, enseignants et étudiants révolutionnaires des établissements d’enseignement supérieur et secondaire, cadres révolutionnaires des organisations gouvernementales de Pékin, camarades commandants et combattants de l’Armée populaire de Libération, jeunes combattants de la Garde rouge, camarades, compagnons d’armes.

Avec la sollicitude et sous la direction personnelles de notre grand guide, le président Mao, après trois mois de préparatifs intenses, le Comité révolutionnaire de la municipalité de Pékin a aujourd’hui proclamé officiellement sa fondation, et le Comité central du Parti communiste chinois l’a approuvée.

Au nom du président Mao et de son proche compagnon d’armes, le camarade Lin Piao, au nom du Comité central du Parti communiste chinois, du Conseil des Affaires d’État et de la Commission militaire du Comité central du Parti, je vous adresse mes chaleureuses félicitations et le salut combattant de la grande révolution culturelle prolétarienne !

Pékin est le lieu où réside le président Mao et où siège le Comité central du Parti; il est le centre directeur de cette grande révolution culturelle prolétarienne qui est sans précédent dans l’Histoire.

Après que le camarade Yao Wen-yuan eut publié son article « Commentaire sur la nouvelle pièce historique: La Destitution de Haï Jouei », les révolutionnaires prolétariens de Pékin ont immédiatement arraché le rideau noir derrière lequel se dissimulait la poignée de révisionnistes contre-révolutionnaires de l’ancien Comité municipal du Parti de Pékin, ont dénoncé ses complots et l’ont critiquée et répudiée.

[La Destitution de Haï Jouei fut une pièce de théâtre réactionnaire de Wou Han, révisionniste contre-révolutionnaire. Celui-ci emprunta l’histoire de la destitution d’un haut fonctionnaire féodal Hai Jouei des Ming (1368-1643) pour ironiser sur le régime actuel et en donner une image déformée en vue de crier à l’injustice devant la destitution, en 1959, par le peuple chinois des opportunistes de droite antiparti et antisocialistes, et de les encourager à revenir à la charge.

Le camarade Yao Wen-yuan a publié en novembre 1965, dans un journal de Shanghai, le Wenhui Bao, son article: « Commentaire sur la nouvelle pièce historique, La Destitution de Hai Jouei » qui a sonné le clairon de la grande révolution culturelle prolétarienne.]

C’était là le prélude triomphal de la grande révolution culturelle prolétarienne dans tout le pays. Nié Yuan-tse et six autres camarades de l’Université de Pékin écrivirent la première affiche marxiste-léniniste en gros caractères du pays.

Après que le président Mao eut décidé lui-même de la faire radiodiffuser, la grande révolution culturelle prolétarienne s’est développée impétueusement à travers le pays.

A Pékin, à la llème session plénière du Comité central du Parti qui se déroulait sous sa présidence, le président Mao écrivit une affiche en gros caractères pour bombarder le quartier général bourgeois et mit au point la Décision en 16 points concernant la grande révolution culturelle prolétarienne; et un communiqué de la session plénière fut publié, proclamant ainsi la défaite de la ligne réactionnaire bourgeoise.

Les écoles secondaires de Pékin sont le berceau du grand mouvement de la Garde rouge qui a ébranlé le monde. Avec le soutien chaleureux du président Mao, ce mouvement a rapidement déferlé sur tout le pays.

Particulièrement après qu’ils eurent été reçus par le président Mao, le 18 août 1966, les jeunes combattants de la Garde rouge quittèrent leurs écoles pour aller dans la société et, de Pékin, ils se rendirent dans toutes les parties du pays pour échanger des expériences révolutionnaires, pour détruire vigoureusement les quatre anciennetés [idées, culture, mœurs et coutumes anciennes– N.D.T.] des classes exploiteuses, pour encourager énergiquement les quatre nouveautés [idées, culture, mœurs et coutumes nouvelles — N.D.T.] du prolétariat, accomplissant d’immortels exploits dans la grande révolution culturelle prolétarienne.

Entre août et novembre 1966, le président Mao a reçu plus de 12 millions de jeunes combattants de la Garde rouge, d’enseignants et d’étudiants révolutionnaires venus de toute la Chine.

Militaires et civils, jeunes et vieux se sont unis et notre grande capitale est devenue le centre vers lequel convergent les aspirations de tout le pays et qui attire l’attention du monde entier.

Les révolutionnaires prolétariens de Pékin ont répondu avec enthousiasme à l’appel lancé par le camarade Lin Piao du haut de la tribune de Tien An Men à l’occasion de la fête nationale de l’an dernier et se sont engagés dans la lutte où s’affrontent les deux lignes.

Après plusieurs mois d’efforts, vous vous êtes tenus fermement du côté de la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao et vous avez repoussé les attaques répétées de la ligne réactionnaire bourgeoise.

Vous avez acquis la supériorité non seulement dans le domaine politique et idéologique, mais aussi sur le plan organisationnel.

La tempête de la Révolution de Janvier de Shanghai a porté la grande révolution culturelle prolétarienne à une nouvelle phase, celle de la lutte pour arracher le pouvoir à une poignée de responsables qui, bien que du Parti, s’étaient engagés dans la voie capitaliste.

Les révolutionnaires prolétariens de Pékin sont passés immédiatement à l’action et ont mené la lutte pour la prise du pouvoir de bas en haut, en s’opposant au courant adverse qui, cherchait à restaurer le capitalisme.

Ils ont remporté de grandes victoires successives.

Sur la base de toutes ces gigantesques luttes et victoires et en réponse à l’appel du président Mao, les révolutionnaires prolétariens et les jeunes combattants de la Garde rouge de Pékin ont établi l’organe provisoire du pouvoir, révolutionnaire, représentatif et investi d’une autorité révolutionnaire prolétarienne, de la municipalité de Pékin.

Cet organe provisoire du pouvoir a été formé à la suite de la convocation de conférences des représentants des ouvriers, des anciens paysans pauvres et paysans moyens de la couche inférieure et de congrès des gardes rouges des établissements d’enseignement supérieur et secondaire.

C’est là un grand triomphe de la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao et de la pensée de Mao Zedong.

Vous avez maintenant pris le pouvoir mais la lutte entre les deux voies et entre les deux lignes n’est pas terminée. Vous devez comprendre que saisir le pouvoir n’est pas facile, l’exercer n’est pas facile non plus, et consolider la dictature du prolétariat est encore plus difficile.

Après la libération de Peiping [ancien nom de Pékin — N.D.T.] en 1949, le pouvoir de la dictature du prolétariat a été établi.

Mais la poignée de révisionnistes contre-révolutionnaires de l’ancien Comité municipal du Parti de Pékin a tenté vainement de transformer Pékin en un royaume indépendant, placé sous son contrôle.
Elle a brandi le « drapeau rouge » pour s’opposer au drapeau rouge.

En apparence, elle a prétendu suivre la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao en restant à couvert sous son déguisement. Mais dans l’ombre, elle a poursuivi la ligne réactionnaire du plus haut des responsables qui, bien que du Parti, avait pris la voie capitaliste.

Cette petite poignée a usurpé la direction du prolétariat et a essayé de conduire la dictature du prolétariat sur la voie de la restauration du capitalisme.

Les camarades révolutionnaires prolétariens de Pékin doivent garder fermement à l’esprit cette leçon pour que, après la prise du pouvoir, ils fassent suffisamment attention au renforcement et à la consolidation du pouvoir.

Ils doivent effectivement bien le tenir en main et bien l’employer. Pour atteindre ce but, il faut tenir haut levé le grand drapeau rouge de la pensée de Mao Zedong et mener jusqu’au bout la grande révolution culturelle prolétarienne.

Maintenant, il faut étudier et appliquer de façon créatrice les œuvres du président Mao avec des problèmes spécifiques à l’esprit, dénoncer, critiquer et stigmatiser de façon plus complète, plus approfondie et plus étendue la poignée des plus hauts responsables qui, bien que du Parti, se sont engagés dans la voie capitaliste et la poignée de révisionnistes contre-révolutionnaires de la municipalité de Pékin ; il faut lier ce combat aux tâches de « lutte, critique et réforme » [lutte contre ceux qui détiennent des postes de direction, mais se sont engagés dans la voie capitaliste, critique des « sommités » académiques réactionnaires de la bourgeoisie et de l’idéologie de la bourgeoisie et de toutes les autres classes exploiteuses, réforme de l’éducation, de la littérature, de l’art et de toutes les autres branches de la superstructure qui ne correspondent pas à la base économique socialiste — N.D.T.] dans les unités de travail respectives. En même temps, dans ce mouvement révolutionnaire de critique sur une vaste échelle, il faut renforcer et développer davantage la grande alliance révolutionnaire et la triple union révolutionnaire.

C’est là l’orientation générale de la lutte et nous devons fermement nous y tenir.

Ce n’est qu’en agissant ainsi que nous éliminerons radicalement toutes les influences pernicieuses de la ligne réactionnaire bourgeoise afin d’appliquer rigoureusement dans tous les domaines la ligne révolutionnaire prolétarienne représentée par le président Mao.

Et ce n’est qu’en agissant ainsi que les larges masses pourront être armées de la pensée de Mao Zedong, que la révolutionnarisation de leur pensée peut se développer et que notre dictature prolétarienne pourra être consolidée à partir des racines.

Tout en faisant vigoureusement la révolution, nous devons stimuler énergiquement la production. La grande révolution culturelle prolétarienne doit être faite afin de donner d’éclatants résultats aussi bien dans les domaines politique et idéologique que dans les domaines de l’édification économique et de la recherche scientifique.

Cette année est la deuxième année du troisième plan quinquennal de notre pays.

Il faut qu’en 1967 nous obtenions une abondante récolte, que nous nous efforcions d’accroître encore la production industrielle et d’atteindre de nouveaux sommets dans la recherche scientifique.

Sous ce rapport, Pékin exerce une influence importante sur tout le pays.

Les camarades révolutionnaires prolétariens de Pékin doivent, avec comme condition préalable la révolutionnarisation idéologique, continuer à déployer tous leurs efforts, à aller toujours de l’avant, et à travailler suivant le principe de quantité, rapidité, qualité et économie afin d’accomplir et de dépasser les plans fixés pour cette année, de jeter les bases solides et toujours plus larges du troisième plan quinquennal et d’appliquer encore mieux le principe stratégique formulé par le président Mao, consistant à faire les préparatifs en prévision d’une guerre et des calamités naturelles et à tout faire pour le peuple.

A la veille de la victoire à l’échelle nationale, le président Mao nous a indiqué: « La conquête de la victoire dans tout le pays n’est que le premier pas d’une longue marche de dix mille lis …

La révolution chinoise est une grande révolution, mais après sa victoire la route à parcourir sera bien plus longue, notre tâche plus grandiose et plus ardue.

C’est un point qu’il faut élucider dès à présent dans le Parti pour que les camarades restent modestes, prudents, non présomptueux ni irréfléchis dans leur style de travail, pour qu’ils persévèrent dans leur style de vie simple et de lutte ardue. »

Camarades révolutionnaires prolétariens de Pékin et jeunes combattants de la Garde rouge, nous espérons de tout cœur que vous tiendrez encore plus haut levé le grand drapeau rouge de la pensée de Mao Zedong, que vous suivrez les enseignements du président Mao, que vous aurez à cœur les fruits de vos victoires, que vous renforcerez votre sens des responsabilités, que vous consoliderez et développerez sans cesse le pouvoir que vous avez déjà saisi et que vous ferez en sorte que notre capitale, où vit le président Mao, reste toujours aux mains des révolutionnaires prolétariens, soit toujours pleine de jeunesse et de vitalité et ne change jamais de nature.

Enfin, clamons à haute voix:

Vive la victoire de la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao!

Vivent les révolutionnaires prolétariens!

Vive l’Armée populaire de Libération de Chine!

Vivent les gardes rouges!

Vive la grande révolution culturelle prolétarienne !

Vive la dictature du prolétariat!

Vive le Parti communiste chinois!

Vive l’invincible pensée de Mao Zedong!

Vive notre grand guide le président Mao! Qu’il vive longtemps, très longtemps!

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