Kominform : Résolutions (1949)

es représentants du Parti communiste de Bulgarie, du Parti ouvrier Roumain, du Parti des travailleurs hongrois, du Parti ouvrier unifié de Pologne, du Parti communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S., du Parti communiste français, du Parti communiste italien et du Parti communiste de Tchécoslovaquie, après avoir discuté de la défense de la paix et de la lutte contre les fauteurs de guerre, sont arrivés à un accord unanime sur les conclusions suivantes.

Les événements des deux dernières années ont pleinement confirmé la justesse de l’analyse de la situation internationale donnée par le Bureau d’Information des Partis communistes et ouvriers dans sa première conférence, en septembre 1947.

Au cours de cette période, deux lignes se sont dessinées plus nettement encore dans la politique mondiale : celle du camp démocratique, antiimpérialiste, ayant à sa tête l’U.R.S.S., du camp qui mène une lutte persévérante et conséquente pour la paix entre les peuples, pour la démocratie, et celle du camp impérialiste, antidémocratique, ayant à sa tête les cercles dirigeants des Etats­ Unis d’Amérique, du camp qui a pour but principal d’établir par la violence la domination anglo-américaine sur le monde, d’asservir les autres pays et les autres peuples, d’écraser la démocratie et de déclencher une nouvelle guerre.

En même temps, le camp impérialiste devient de plus en plus agressif. Les cercles dirigeants des États-Unis d’Amérique et de Grande-Bretagne mènent ouvertement une politique d’agression et de préparation d’une nouvelle guerre.

Dans la lutte contre le camp de l’impérialisme et de la guerre, les forces de paix, de démocratie et de socialisme ont grandi et se sont consolidées.

Le développement continu de la puissance de l’Union Soviétique, la consolidation politique et économique des pays de démocratie populaire et leur entrée dans la voie de l’édification socialiste, la victoire historique de la Révolution populaire chinoise sur les forces conjuguées de la réaction intérieure et de l’impérialisme américain, la création de la République démocratique allemande, la consolidation des Partis communistes et le développement du mouvement démocratique dans les pays capitalistes, l’ampleur immense du mouvement des partisans de la paix, tout cela marque un élargissement et un renforcement sérieux du camp antiimpérialiste et démocratique.

En même temps, le camp impérialiste et antidémocratique s’affaiblit.

Les succès des forces de démocratie et de socialisme, le fait que la crise économique mûrit, l’aggravation continue de la crise générale du système capitaliste, l’aggravation des contradictions intérieures et extérieures de ce système attestent l’affaiblissement croissant de l’impérialisme.

Les changements survenus dans le rapport des forces sur l’arène internationale en faveur du camp de la paix et de la démocratie provoquent la rage des fauteurs de guerre impérialistes. Les impérialistes anglo-américains comptent, par la guerre, changer le cours du développement historique, résoudre leurs contradictions et leurs difficultés intérieures et extérieures, consolider les positions du capital monopoliste et accéder à la domination mondiale.

Sentant que le temps travaille contre eux, les impérialistes forgent avec une hâte fébrile différents blocs et alliances des forces réactionnaires pour la réalisation de leurs plans d’agression. Toute la politique du bloc impérialiste anglo-américain sert à préparer une nouvelle guerre.

Elle s’exprime par la mise en échec du règlement pacifique des relations avec l’Allemagne et le Japon, par l’achèvement du démembrement de l’Allemagne, par la transformation des zones occidentales de l’Allemagne et du Japon occupé par les troupes américaines en pépinières du fascisme, de l’esprit revanchard, et en places d’armes pour la réalisation des plans d’agression de ce bloc.

C’est à cette politique que servent le plan Marshall d’asservissement et sa suite directe, l’Union occidentale et le bloc militaire de l’Atlantique-nord, dirigés contre tous les peuples épris de paix : c’est à cette politique que servent la course effrénée aux armements aux États-Unis d’Amérique et, dans les pays de l’Europe occidentale, le gonflement des budgets de guerre et l’extension du réseau des bases militaires américaines.

Cette politique s’exprime aussi dans le refus opposé par le bloc anglo-américain à l’interdiction de l’arme atomique, bien que la légende du monopole atomique américain se soit effondrée, et dans l’excitation extrême de l’hystérie belliciste.

Toute la ligne du bloc anglo-américain à l’Organisation des Nations Unies, ligne visant à saper l’O.N.U. Et à en faire l’instrument des monopoles américains, est déterminée par cette politique.

La politique de déclenchement d’une nouvelle guerre par les impérialistes s’est également exprimée par le complot dévoilé au procès de Rajk et de Brankov à Budapest, complot organisé par les milieux anglo-américains contre les pays de démocratie populaire et l’Union Soviétique avec l’aide de la clique nationaliste et fasciste de Tito, devenue une officine de la réaction impérialiste internationale.

La politique de préparation d’une nouvelle guerre signifie pour les masses populaires des pays capitalistes un accroissement ininterrompu d’insupportables charges fiscales, l’aggravation de la misère des masses laborieuses parallèlement à l’augmentation fabuleuse des surprofits des monopoles s’enrichissent dans la course aux armements.

Le fait que la crise économique mûrit apporte aux travailleurs des pays capitalistes une misère accrue, le chômage et la faim, l’angoisse du lendemain.

En même temps, la politique de préparation à la guerre est liée aux atteintes incessantes portées par les cercles impérialistes gouvernants aux droits vitaux élémentaires et aux libertés démocratiques des masses populaires, à l’accentuation de la réaction dans tous les domaines de la vie sociale, politique et idéologique, à l’emploi des méthodes de répression fascistes à l’égard des forces progressistes et démocratiques des peuples. Par ces mesures, la bourgeoisie impérialiste essaie de préparer ses arrières pour une guerre de brigandage.

Ainsi, de même qu’hier, les agresseurs fascistes, le bloc anglo­ américain prépare une nouvelle guerre dans tous les domaines : mesures militaires et stratégiques, pression et chantage politiques, expansion économique et asservissement des peuples, abrutissement idéologique des masses et accentuation de la réaction.

Les potentats de l’impérialisme américain édifient leurs plans de déclenchement d’une nouvelle guerre mondiale et d’accession à la domination mondiale sans tenir compte du rapport réel des forces entre le camp de l’impérialisme et le camp du socialisme. Leurs plans de domination mondiale ont encore moins de fondement et sont encore plus aventureux que les plans des hitlériens et des impérialistes japonais.

Manifestement, les impérialistes américains surestiment leurs forces et sous-estiment la force et l’organisation grandissante du camp antiimpérialiste.

Actuellement, la situation historique diffère radicalement de celle dans laquelle a été préparée la deuxième guerre mondiale et, dans les conditions internationales présentes, les fauteurs de guerre auront incomparablement plus de mal à mettre leurs plans sanglants à exécution.

« Les horreurs de la guerre récente sont encore présentes à la mémoire des peuples et les forces sociales qui sont pour la paix sont trop grandes pour que les disciples de Churchill en matière d’agression puissent en triompher et les diriger dans le sens d’une guerre nouvelle. » (J. Staline.)

Les peuples ne veulent pas la guerre, ils haïssent la guerre. Ils ont de plus en plus conscience de l’abîme effrayant dans lequel les impérialistes essaient de les entraîner. La lutte inlassable de l’Union Soviétique, des pays de démocratie populaire et du mouvement ouvrier et démocratique international pour la paix, pour la liberté et l’indépendance des peuples, contre les fauteurs de guerre, reçoit chaque jour un soutien plus puissant des couches les plus larges de la population de tous les pays du monde.

D’où le développement d’un puissant mouvement des partisans de la paix.

Ce mouvement, qui rassemble dans ses rangs plus de 600 millions d’hommes, s’élargit et grandit, englobant tous les pays du monde et entraînant dans ses rangs des combattants toujours nouveaux contre la menace de guerre.

Le mouvement des partisans de la paix est l’indice évident que les masses populaires prennent en main la défense de la paix, en affirmant leur volonté inébranlable de sauvegarder la paix et de prévenir la guerre.

Cependant, il serait faux et nuisible à la cause de la paix de sous­ estimer le danger de la nouvelle guerre que préparent les puissances impérialistes, États-Unis d’Amérique et Grande­ Bretagne en tête.

Le développement immense des forces du camp de la démocratie et du socialisme ne doit susciter aucune quiétude dans les rangs des vrais combattants de la paix. Ce serait une erreur profonde et impardonnable de croire que la menace de guerre aurait diminué.

L’expérience de l’Histoire montre que plus la cause de la réaction impérialiste est désespérée, plus celle-ci devient furieuse et plus grandit le danger d’aventures militaires.

Seules, la plus grande vigilance des peuples, leur ferme résolution de lutter activement de toutes leurs forces et par tous les moyens pour la paix conduiront à la faillite des projets criminels des fauteurs d’une nouvelle guerre.

Dans cette situation où la menace d’une nouvelle guerre augmente de plus en plus, les Partis communistes et ouvriers ont une grande responsabilité devant l’Histoire.

La lutte pour une paix solide et durable, pour l’organisation et le rassemblement des forces de paix contre les forces de guerre doit être, à l’heure actuelle, au centre de toute l’activité des Partis communistes et des organisations démocratiques.

Pour remplir cette grande et noble mission : sauver l’humanité de la menace d’une nouvelle guerre, les représentants des Partis communistes et ouvriers considèrent comme primordiales les tâches suivantes :

1. Il faut travailler avec encore plus d’opiniâtreté à l’élargissement et à la consolidation organique du mouvement des partisans de la paix en y entraînant des couches toujours nouvelles, en en faisant un mouvement de l’ensemble du peuple. Il faut se préoccuper particulièrement d’entraîner dans le mouvement des partisans de la paix les syndicats, les organisations de femmes, de jeunes, les organisations coopératives, sportives, culturelles et éducatives, religieuses et autres, ainsi que les savants, les écrivains, les journalistes, les intellectuels, les parlementaires et autres personnalités politiques et sociales qui interviennent pour la défense de la paix, contre la guerre.

Aujourd’hui s’impose avec une force particulière la tâche de rassembler tous les partisans honnêtes de la paix, sans distinction de croyances religieuses, d’opinions politiques et d’appartenance de parti, sur la plus large plate-forme de lutte pour la paix, contre la menace d’une nouvelle guerre qui pèse sur l’humanité.

2. Pour continuer à développer le mouvement des partisans de la paix, il est d’une importance décisive que la classe ouvrière participe de plus en plus activement à ce mouvement, qu’elle resserre ses rangs et qu’elle s’unisse.

C’est pourquoi la première tâche des Partis communistes et ouvriers consiste à entraîner dans les rangs des combattants de la paix les couches les plus larges de la classe ouvrière, à créer une unité solide de la classe ouvrière, à organiser des actions communes des divers détachements du prolétariat sur une base commune de lutte pour la paix et l’indépendance nationale de leur pays.3. L’unité de la classe ouvrière ne peut s’obtenir que par une lutte résolue contre les socialistes de droite, diviseurs et désorganisateurs du mouvement ouvrier.

Les socialistes de droite à la Bevin, Attlee, Blum, Guy Mollet, Spaak, Schumacher, Renner, Saragat, et les chefs syndicaux réactionnaires dans le genre de Green, de Carrey, de Deakin, qui font une politique antipopulaire de division, sont les principaux ennemis de l’unité de la classe ouvrière, les complices des fauteurs de guerre et les serviteurs de l’impérialisme ; ils couvrent leur trahison d’une phraséologie cosmopolite pseudo-socialiste. Les Partis communistes et ouvriers doivent, en luttant sans trêve pour la paix, dénoncer quotidiennement les chefs socialistes de droite comme les pires ennemis de la paix.

Il faut développer et consolider par tous les moyens la collaboration et l’unité d’action avec les organisations et les adhérents de base des partis socialistes, soutenir tous les éléments réellement honnêtes dans les rangs de ces partis en leur expliquant combien la politique des dirigeants réactionnaires de droite est pernicieuse.

4. Les Partis communistes et ouvriers doivent opposer à la propagande haineuse des agresseurs, qui s’efforcent de transformer les pays d’Europe et d’Asie en champs de bataille sanglants, la plus large propagande en faveur d’une paix solide et durable entre les peuples, ils doivent dénoncer inlassablement les blocs et les alliances politiques et militaires de caractère agressif (en premier lieu l’Union occidentale et le bloc de l’Atlantique-nord) ; ils doivent expliquer largement qu’une nouvelle guerre apporterait aux peuples des détresses terribles entre toutes et des destructions colossales et que la lutte contre la guerre et la défense de la paix est l’affaire de tous les peuples du monde.

Il faut faire en sorte que la propagande belliciste, que la propagande de la haine raciale et de l’hostilité entre les peuples, faite par les agents de l’impérialisme anglo-américain, se heurte à une condamnation impitoyable de toute l’opinion publique démocratique dans chaque pays.

Il faut faire en sorte qu’aucune entreprise des propagandistes d’une nouvelle guerre ne reste sans riposte de la part des partisans honnêtes de la paix.

5. Recourir largement aux nouvelles formes, efficaces et éprouvées, de lutte de masse pour la paix, telles que les comités de défense de la paix à la ville et à la campagne, l’organisation de pétitions et de protestations, de consultations populaires, qui ont été appliquées dans une ample mesure en France et en Italie.

L’édition et la diffusion de littérature dénonçant les préparatifs de guerre, la collecte de fonds pour soutenir la lutte pour la paix, l’organisation du boycott des films, des journaux, des livres, des revues, des compagnies radiophoniques, des institutions et des personnalités qui font de la propagande en faveur d’une nouvelle guerre, tout cela constitue une tâche des plus importantes pour les Partis communistes et ouvriers.

6. Les Partis communistes et ouvriers des pays capitalistes considèrent de leur devoir de fusionner la lutte pour l’indépendance nationale et la lutte pour la paix ; de dénoncer inlassablement le caractère antinational, le caractère de trahison de la politique des gouvernements bourgeois devenus les commis avoués de l’impérialisme agressif d’Amérique ; d’unir et de rassembler toutes les forces démocratiques patriotiques du pays autour des mots d’ordre d’abolition de l’asservissement ignominieux aux monopoles américains et de retour, à l’extérieur et à l’intérieur, à une politique indépendante répondant aux intérêts nationaux des peuples.

Il faut rassembler les masses populaires les plus larges des pays capitalistes pour défendre les droits et les libertés démocratiques, en leur expliquant sans trêve que la défense de la paix est indissolublement liée à la défense des intérêts vitaux de la classe ouvrière et des masses laborieuses, à la défense de leurs droits économiques et politiques.

Des tâches importantes incombent aux Partis communistes de France, d’Italie, de Grande Bretagne, d’Allemagne occidentale et des autres pays dont les impérialistes américains veulent utiliser les peuples comme chair à canon pour réaliser leurs plans d’agression.

Leur devoir est de développer avec une force accrue la lutte pour la paix, la lutte pour faire échouer les projets criminels des fauteurs de guerre anglo-américains.

7. Les Partis communistes et ouvriers des pays de démocratie populaire et de l’Union Soviétique ont pour tâche, en même temps qu’ils dénoncent les fauteurs de guerre impérialistes et leurs complices, de continuer à consolider le camp de la paix et du socialisme, pour la défense de la paix et de la sécurité des peuples.

8. Les impérialistes anglo-américains réservent un rôle important à la clique nationaliste de Tito qui a pris du service dans les organismes d’espionnage des impérialistes, pour réaliser leurs plans d’agression, en particulier dans l’Europe du centre et du sud­ est.

La défense de la paix et la lutte contre les fauteurs de guerre exigent que l’on continue à dénoncer cette clique, passée dans le camp des pires ennemis de la paix, de la démocratie et du socialisme, dans le camp de l’impérialisme et du fascisme. Il s’est constitué, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, un front organisé de la paix, ayant à sa tête l’Union Soviétique, rempart et champion de la paix dans le monde entier.

L’appel courageux des Partis communistes proclament que jamais les peuples ne feront la guerre au premier pays socialiste du monde, l’Union Soviétique, gagne de plus en plus largement dans les masses populaires des pays capitalistes.

Pendant la guerre contre le fascisme, les Partis communistes ont été à l’avant-garde de la résistance des peuples aux envahisseurs : dans la période d’après guerre, les Partis communistes et ouvriers sont les champions d’avant-garde des intérêts vitaux de leurs peuples, contre une nouvelle guerre.

Rassemblés sous la direction de la classe ouvrière, tous les adversaires d’une nouvelle guerre, le monde du travail, de la science, de la culture, forment un front puissant de la paix, capable de faire échouer les projets criminels des impérialistes. De l’énergie et de l’initiative des Partis communistes dépend, pour beaucoup, l’issue de la lutte gigantesque et toujours plus ardente pour la paix.

Il est possible de faire échouer les plans des fauteurs de guerre. Il dépend avant tout des communistes, combattants d’avant-garde, de faire de cette possibilité une réalité.

Les forces de la démocratie, les forces des partisans de la paix dépassent de beaucoup les forces de la réaction.

Il s’agit maintenant de porter à un degré plus élevé encore la vigilance des peuples à l’égard des fauteurs de guerre, d’organiser et de rassembler les larges masses populaires dans une lutte active pour la défense de la paix, au nom de leur vie et de leur liberté.

[…]

Résolution du Bureau d’information

I

La préparation d’une nouvelle guerre par les impérialistes anglo­ américains, la campagne de la réaction bourgeoise contre les droits démocratiques et les intérêts économiques de la classe ouvrière et des masses populaires imposent l’accentuation de la lutte de la classe ouvrière pour le maintien et la consolidation de la paix, pour l’organisation d’une riposte décidée aux fauteurs de guerre et à la poussée de la réaction impérialiste.

Le gage du succès dans cette lutte, c’est l’unité des rangs de la classe ouvrière.

L’expérience d’après-guerre montre que la politique de division du mouvement ouvrier occupe une des premières places dans l’arsenal des moyens et des procédés tactiques employés par les impérialistes pour déclencher une nouvelle guerre, pour écraser les forces de la démocratie et du socialisme, pour réduire brutalement le niveau de vie des masses populaires.

Au cours de toute l’histoire du mouvement ouvrier international, jamais encore l’unité de la classe ouvrière, aussi bien dans chaque pays qu’à l’échelle mondiale, n’avait eu une importance aussi décisive qu’à l’heure actuelle.

L’unité des rangs de la classe ouvrière est indispensable pour défendre la paix, pour faire échouer les projets criminels des fauteurs de guerre et le complot des impérialistes contre la démocratie et le socialisme, pour empêcher la mise en œuvre de méthodes de domination fascistes, pour opposer une riposte décidée à la campagne du capital monopoliste contre les intérêts vitaux de la classe ouvrière et obtenir l’amélioration de la situation économique des masses laborieuses.

C’est avant tout par le rassemblement des larges masses de la classe ouvrière, indépendamment de l’appartenance politique, de l’affiliation syndicale et des croyances religieuses, qu’on peut réaliser ces tâches.

L’unité à la base, tel est le chemin le plus sûr pour rassembler tous les ouvriers en vue de la défense de la paix et de l’indépendance nationale de leurs pays, en vue de la défense des intérêts économiques et des droits démocratiques des travailleurs.

L’unité de la classe ouvrière peut parfaitement se réaliser en dépit de l’opposition des centres dirigeants des syndicats ou partis qui ont à leur tête des diviseurs et des ennemis de l’unité. La période d’après guerre a été marquée par de grands succès dans la liquidation de la division ouvrière et dans le rassemblement de toutes les forces démocratiques : ces succès se sont traduits par la création de la Fédération syndicale mondiale, de la Fédération démocratique internationale des femmes et de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique, ainsi que par la tenue du Congrès mondial des partisans de la paix.

Les succès de l’unité s’expriment par le renforcement de la C.G.T. en France, par la création d’une Confédération syndicale unique en Italie (C.G.T.I.), par les batailles que livre le prolétariat français et italien.

Dans les pays de démocratie populaire, des succès historiques ont été remportés dans le domaine de l’unité de la classe ouvrière : il s’est créé des partis uniques de la classe ouvrière, des syndicats uniques, des coopératives uniques, des organisations uniques de jeunes, de femmes et autres.

Cette unité de la classe ouvrière a contribué d’une façon décisive à assurer l’essor économique et culturel victorieux des pays de démocratie populaire, à garantir le rôle dirigeant de la classe ouvrière dans l’État et à améliorer radicalement la situation matérielle des masses travailleuses.

Tout cela montre la puissance du courant qui entraîne les masses ouvrières vers l’unité de leurs rangs et les possibilités réelles qui existent pour créer un front uni de la classe ouvrière contre les forces conjuguées de la réaction, depuis les impérialistes américains jusqu’aux socialistes de droite.

Les impérialistes américains et anglais et leurs satellites des pays européens cherchent à disloquer et à désorganiser les forces prolétariennes et populaires en comptant particulièrement sur les socialistes de droite et sur les dirigeants syndicaux réactionnaires. Sur l’ordre direct des impérialistes américains et anglais, les chefs socialistes de droite et les dirigeants réactionnaires des syndicats introduisent d’en haut la division dans les rangs du mouvement ouvrier, cherchent à détruire les organisations uniques de la classe ouvrière qui avaient été créées après la guerre.

Ils ont essayé de faire éclater de l’intérieur la Fédération syndicale mondiale ; ils ont organisé le groupement scissionniste Force ouvrière en France, la prétendue Fédération du travail en Italie ; ils préparent la création d’une centrale syndicale internationale scissionniste.

Dans différents pays, des dirigeants d’organisations catholiques ont fait des tentatives dans le même sens. Une confirmation pleine et entière a été fournie de l’appréciation donnée par la première conférence du Bureau d’information des partis communistes sur l’activité de trahison des chefs socialistes de droite, les pires ennemis de l’unité de la classe ouvrière et les auxiliaires de l’impérialisme.

A l’heure actuelle, les socialistes de droite agissent non seulement en qualité d’agents de la bourgeoisie de leur pays, mais aussi en qualité d’agents de l’impérialisme américain, en transformant les partis sociaux-démocrates des pays européens en partis américains, en instruments directs de l’agression impérialiste des États-Unis.

Dans les pays où les socialistes de droite font partie du gouvernement (Grande Bretagne, France, Autriche, pays scandinaves), ils se font les défenseurs acharnés du « plan Marshall », de l’« Union occidentale », du « Pacte atlantique » et de toutes les autres formes d’expansion américaine. Ces pseudo-socialistes jouent le rôle le plus infâme dans la persécution des organisations ouvrières et démocratiques qui défendent les intérêts des travailleurs.

Engagés de plus en plus dans la voie de la trahison des intérêts de la classe ouvrière, de la démocratie et du socialisme, ayant complètement renié la doctrine marxiste, les socialistes de droite se font maintenant les défenseurs et les propagandistes de l’idéologie de brigandage de l’impérialisme américain.

Leurs théories de « socialisme démocratique », de « troisième force », leurs divagations empreintes de cosmopolitisme sur la nécessité de renoncer à la souveraineté nationale ne sont rien d’autre qu’un camouflage idéologique de l’agression de l’impérialisme américain et anglais.

Le Comité des conférences socialistes internationales (COMISCO), lamentable sou-­produit de la IIe Internationale tombée vivante en putréfaction, est devenu le rendez-vous des pires scissionnistes et des pires désorganisateurs du mouvement ouvrier.

Ce Comité est devenu un centre d’espionnage relevant des services de renseignements anglais et américain.

C’est seulement en luttant énergiquement contre les scissionnistes et les désorganisateurs socialistes de droite du mouvement ouvrier qu’on pourra réaliser l’unité de la classe ouvrière.

II

Le Bureau d’information considère comme une tâche de premier plan, pour les partis communistes, de lutter sans trêve pour rassembler et organiser toutes les forces de la classe ouvrière, pour opposer une riposte puissante aux prétentions effrontées de l’impérialisme américain qui mise sur une nouvelle guerre mondiale, pour mettre ce plan en échec, pour défendre et consolider la paix et la sécurité internationale, pour briser l’offensive du capital monopoliste contre le niveau de vie des masses travailleuses.

Dans la situation internationale actuelle, le premier devoir des partis communistes est d’expliquer que, si la classe ouvrière n’assure pas l’unité de ses rangs, elle se privera de son arme principale pour combattre la menace croissante d’une nouvelle guerre mondiale et l’offensive de la réaction impérialiste contre le niveau de vie des travailleurs.

Tout en menant une lutte implacable et conséquente, en théorie et en pratique, contre les socialistes de droite et les dirigeants syndicaux réactionnaires, tout en les dénonçant sans pitié et en les isolant des masses, les communistes doivent expliquer avec patience et persévérance aux ouvriers sociaux-démocrates de la base toute l’importance de l’unité de la classe ouvrière, les entraîner dans la lutte active pour la paix, le pain et les libertés démocratiques, faire une politique d’actions communes, pour atteindre ces buts.

L’unité dans les actions des différents détachements de la classe ouvrière est une méthode éprouvée pour réaliser son unité.

Les actions communes dans les diverses entreprises, dans des branches entières de production, à l’échelle d’une ville, d’une région, d’un État et à l’échelle internationale mobilisent les larges masses dans la lutte pour leurs besoins les plus immédiats et les plus sensibles, et contribuent ainsi à la réalisation de l’unité permanente des rangs prolétariens.

La réalisation de l’unité d’action de la classe ouvrière à la base peut se traduire par la création de comités de défense de la paix dans les entreprises et dans les administrations, par l’organisation de manifestations de masse contre les fauteurs de guerre, par des actions communes des ouvriers en vue de défendre les droits démocratiques et d’améliorer leur situation économique.

Dans la lutte pour l’unité de la classe ouvrière, il faut accorder une attention particulière aux masses d’ouvriers et de travailleurs catholiques et à leurs organisations, en ne perdant pas de vue que les croyances religieuses ne sont pas un obstacle à l’unité des travailleurs, surtout quand cette unité est indispensable au salut de la paix.

Les actions communes concrètes dans le domaine des revendications économiques, la coordination de la lutte entre les syndicats de classe et les syndicats catholiques, etc. Peuvent être des moyens efficaces pour entraîner les ouvriers catholiques dans le front commun de la lutte pour la paix.La principale tâche des partis communistes de chaque pays capitaliste est de faire tout ce qui dépend d’eux pour assurer l’unité du mouvement syndical.

A l’heure actuelle, il devient de la plus grande importance d’entraîner les ouvriers non syndiqués dans les syndicats et dans la lutte active.

Dans les pays capitalistes, ces non-syndiqués constituent une partie importante du prolétariat.

Si les partis communistes développent comme il se doit leur travail auprès des ouvriers inorganisés, ils pourront remporter des succès sérieux dans la réalisation de l’unité de la classe ouvrière. Le Bureau d’information estime que, sur la base de l’unité ouvrière, il faut établir l’unité nationale de toutes les forces démocratiques, afin de mobiliser les larges masses populaires dans la lutte contre l’impérialisme anglo-américain et la réaction intérieure.

L’activité quotidienne dans les différentes organisations de masse des travailleurs : femmes, jeunes, paysans, groupements coopératifs et autres, prend une importance exceptionnelle.

L’unité du mouvement ouvrier et le rassemblement de toutes les forces démocratiques ne sont pas seulement nécessaires pour mener à bien les tâches quotidiennes et courantes de la classe ouvrière et des masses laborieuses, mais aussi pour résoudre les questions fondamentales posées au prolétariat en tant que classe qui dirige la lutte pour abolir le pouvoir du capital monopoliste et réorganiser la société sur une base socialiste.

En partant des succès obtenus dans le domaine de l’unité du mouvement ouvrier et du rassemblement de toutes les forces démocratiques, il deviendra possible de déployer la lutte dans les pays capitalistes pour la formation de gouvernements qui rassemblent toutes les forces patriotiques opposées à l’asservissement de leur pays par l’impérialisme américain, de gouvernements qui aient une plate-forme de paix solide entre les peuples, qui arrêtent la course aux armements et qui élèvent le niveau de vie des masses laborieuses.

Dans les pays de démocratie populaire, les partis communistes et ouvriers ont pour tâche de consolider encore l’unité de la classe ouvrière déjà réalisée et les syndicats, les coopératives, les organisations de femmes, de jeunes et autres organisations uniques déjà créées.

Le Bureau d’information considère que les succès ultérieurs de la lutte pour l’unité de la classe ouvrière et le rassemblement des forces démocratiques dépendent avant tout de l’amélioration du travail idéologique de chaque Parti communiste et ouvrier et de son travail d’organisation.

Pour les partis communistes et ouvriers, il est d’une extrême importance de dénoncer sur le plan idéologique et de combattre sans pitié les manifestations de tout genre d’opportunisme, de sectarisme et de nationalisme bourgeois, l’infiltration des agents de l’ennemi au sein du Parti.

Les leçons qui découlent de la dénonciation de la clique d’espions Tito-Rankovitch font aux partis communistes et ouvriers une obligation impérieuse d’élever au maximum la vigilance révolutionnaire.

Les agents de la clique Tito apparaissent maintenant comme les pires diviseurs des rangs du mouvement ouvrier et démocratique, accomplissant la volonté des impérialistes américains. C’est pourquoi il faut combattre énergiquement les intrigues de ces agents des impérialistes partout où ils tentent d’agir dans les organisations ouvrières et démocratiques.

La consolidation des partis communistes et ouvriers du point de vue idéologique, politique et sur l’organisation, sur la base des principes du marxisme-léninisme, est la condition essentielle du succès de la classe ouvrière dans sa lutte pour l’unité de ses rangs, pour la paix, pour l’indépendance nationale, pour la démocratie et le socialisme.

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