La fin de l’année 1971 fut marquée par une purge dans l’armée, mais la situation était ardue alors que le social-impérialisme soviétique devenait la principale superpuissance et exerçait une pression gigantesque. Pour cette raison, Mao Zedong reçut le président américain Richard Nixon en février 1972.
Ce fut l’apogée de Zhou Enlai. Premier ministre de 1949 à sa mort en 1976, il fut aussi ministre des affaires étrangères de 1949 à 1958, participant à la conférence de Bandung en 1955. Il était d’ailleurs très connu internationalement, disposant d’une aura de diplomate particulièrement fin et posé.
Seulement, Zhou Enlai était avant tout un centriste, cherchant à neutraliser toutes les oppositions au sein du Parti. Il exprimait un appel d’air produit par la situation, avec une tendance à vouloir « geler » la situation.
Zhou Enlai fut ainsi, après la mort de Lin Piao, la grande figure d’une neutralisation générale des événements. Cela le conduisit notamment à considérer qu’il fallait prolonger le rapport avec la superpuissance américaine en allant plus loin qu’un simple rapport tactique par rapport à la superpuissance soviétique alors la plus agressive dans le monde.
Ce positionnement centriste, ainsi que la mort de Lin Piao qui affaiblit en apparence la gauche du Parti, aboutit à une réaffirmation de la droite, qui rejetait la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne mais était hostile à un retrait de l’affirmation chinoise.
Zhou Enlai s’effondra alors sous les coups de la gauche appuyés par la droite. Le dixième congrès national du Parti, en 1973, marqua ainsi la victoire de la gauche sur le centre si renforcé dans l’après-1971, mais indiqua en même temps le retour de l’affrontement gauche – droite.
Tant le rapport politique que la révision de la constitution furent réalisés dans la perspective de la gauche, cependant le Comité Central voyait un retour en son sein de figures de la droite.
Le 10 mars 1973, Deng Xiaoping était d’ailleurs réhabilité et il allait toujours plus renforcer ses positions. En avril 1974, c’est lui qui représente la Chine à l’assemblée générale des Nations-Unies ; en janvier 1975, il était secrétaire du Bureau Politique, vice-premier ministre et chef d’état-major de l’armée.
Reflet de l’équilibre, le second vice-premier ministre et chef du département politique de l’armée était Zhang Chunqiao, un des dirigeants de la gauche du Parti issu du Comité révolutionnaire de Shanghaï.
La situation était explosive et lorsqu’en 1975 Deng Xiaoping proposa sa « rectification globale », devant ni plus ni moins que liquider tous les acquis de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, l’affrontement était posé.
Lorsque Zhou Enlai meurt en janvier 1976, le deuil est interdit quinze jours après sa mort, mais me 5 avril, alors que traditionnellement on « balaie » les tombes et on paie hommage aux morts, un rassemblement de masse pour l’honorer se transforma en protestation contre la gauche du Parti.
Deng Xiaoping est alors refoulé du Parti et dénoncé comme« le plus grand représentant sans repentance des tenants de la voie capitaliste dans le Parti », le Bureau Politique le condamnant ouvertement le 7 avril 1976.
Cependant, la gauche du Parti n’était pas encore prêt à gérer seule l’ensemble du Parti, sa base n’était pas assez solide. Sa dernière campagne de masse visait Confucius, afin de briser idéologiquement a posteriori la démarche de Lin Piao et la nouvelle situation exigeait trop d’elle.
Lorsque Mao Zedong décéda en septembre 1976, le coup d’État en faveur de Deng Xiaoping fut inexorable et la gauche ne parvint même pas à lancer le soulèvement armé organisé à Shanghai, avec des milices préparées et munies de 74 000 armes, 300 canons et d’importants stocks de munitions.
La droite écrasa totalement la gauche et mit fin à la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, transformant la Chine en régime fasciste restaurant le capitalisme.
=>Revenir au dossier sur la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne