[Rapport politique au IIIème Congrès du PCMLF, janvier 1978.]
Si nous désirons examiner la situation internationale, il convient tout d’abord de rappeler les caractéristiques de l’époque actuelle, qu’a définies Lénine de manière fondamentale voilà un peu plus de soixante années. Dans « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme », l’éminent dirigeant de la Révotion d’Octobre a qualifié l’époque qui s’ouvrait alors comme étant celle « de l’impérialisme et de la Révolution socialiste prolétarienne ».
Il a démontré que cette époque voyait le capitalisme parvenir à un stade de pourrissement et entrer dans la phase de son agonie. Il a indiqué que « l’impérialisme est la veille de la Révolution socialiste prolétarienne ». Il a encore expliqué que pour les impérialistes la politique consiste à se disputer l’hégémonie mondiale et, qu’à cause de ce phénomène, l’impérialisme était la source des guerres modernes. Lénine a clairement établi que la base économique du capitalisme monopoliste décide de l’inévitabilité de la guerre impérialiste.
D’autre part, confirmant les thèses de Lénine, Mao Tsetoung a longuement étudié la nature de classe des luttes des peuples et nations opprimés pour s’émanciper de la domination impérialiste. Dès 1940 dans son ouvrage « La démocratie nouvelle », l’éminent dirigeant de la Révolution chinoise a montré que les révolutions nationales anti-colonialistes et anti-impérialistes faisaient partie intégrante de la révolution prolétarienne, au même titre que les révolutions sociales dans les pays capitalistes. Voilà pourquoi nous disons que nous vivons à l’époque de la Révolution prolétarienne mondiale à laquelle contribuent toutes les luttes révolutionnaires des prolétariats et des peuples opprimés.
Au cours des dernières années, et particulièrement depuis la fin de la seconde guerre mondiale, sont intervenus sur le plan international d’immenses changements. Des bouleversements d’une ampleur inégalée se sont produits à l’avantage des prolétariats et des peuples opprimés. Aujourd’hui, du point de vue de la Révolution prolétarienne mondiale, la situation est excellente. Mao Tsetoung en a résumé le développement dans cette formule concise de portée universelle: « Les pays veulent leur indépendance, les nations veulent leur libération, les peuples veulent la Révolution ». C’est là en effet la meilleure caractérisation du courant irréversible qui manifeste sur le plan international le processus conduisant à la défaite de l’impérialisme et à la victoire de la révolution prolétarienne qui instaurera partout le socialisme et créera les conditions du passage ultérieur au communisme.
Constater que se produisent de grands bouleversements signifie que les facteurs de révolution ne cessent de grandir au plan mondial, mais aussi que les facteurs de guerre croissent simultanément.
Aussi longtemps qu’existera l’impérialisme, la guerre sera inévitable. Or, au cours des deux dernières décennies, est apparu un nouvel impérialisme qui a temporairement dissimulé sa vraie nature sous le prestige ancien du premier pays socialiste de l’histoire, l’URSS. Socialiste en paroles, mais impérialiste dans les faits, l’Etat qui ne mérite plus le titre de soviétique, a finalement démasqué sa véritable nature de social-impérialisme en perpétrant l’agression brutale et l’occupation militaire de la Tchécoslovaquie en 1968.
La situation internationale qui était caractérisée après la fin de la deuxième guerre mondiale, et tant que l’Union soviétique était encore un pays socialiste, par l’existence de deux camps antagoniques, le camp capitaliste et le camp socialiste, a connu une profonde modification. La transformation de l’Union soviétique en Etat social-fasciste à l’intérieur et social-impérialiste sur le plan mondial, a fait disparaître le camp socialiste. Dès lors, ennemi commun des peuples, des nations et des pays du monde entier, les deux super-puissances ont eu des relations caractérisées par la coopération et la rivalité. Mais c’est cette dernière qui prévaut et domine en définitive toutes leurs entreprises. De ce fait, l’impérialisme américain et le social-impérialisme soviétique préparent la guerre, dont chacun pense qu’elle lui permettra d’éliminer son rival dans la course à l’hégémonie mondiale. L’inéluctabilité de la guerre tient à la nature impérialiste de ces deux géants.
Toutefois, jusqu’à maintenant, ni les Etats-Unis ni l’Union soviétique ne sont parvenus au niveau de préparation achevée de leurs forces respectives pour envisager la possibilité absolue de vaincre l’autre. Ils ont entrepris une course aux armements qui dépasse en importance tout ce que le monde a déjà connu par le passé. Le social-impérialisme a soutenu des efforts gigantesques pour combler le retard qu’il accusait sur le plan militaire par rapport à l’impérialisme américain. Son potentiel militaire est désormais proche de celui des Etats-Unis, et même dans certains domaines, il lui est supérieur.
Ainsi, alors qu’en 1965 les américains disposaient de 1340 missiles intercontinentaux et les soviétiques seulement de 390, en 1976 la situation s’était renversée: les soviétiques avaient 2372 missiles intercontinentaux à tir terrestre ou sous-marins alors que les américains n’en avaient que 1720.
En 1976, les potentiels militaires des deux super-puissances se répartissaient ainsi :
forces navales
USA 3400000 tonnes URSS 3100000 tonnes
nombre de bâtiments
USA 479 URSS 2100
personnel militaire
USA 2400000 URSS 4950000
.armements conventionnels
( véhicules blindés) USA 11000 URSS 41500
chars et artillerie
aviation militaire
USA: quantité inférieure, mais qualité supérieure.
Le budget militaire de l’URSS a pratiquement triplé de 1965 à 1975.
De telles dépenses colossales en armements restent improductives en elles-mêmes. Elles n’ont en vérité aucune autre justification que la préparation effective de la guerre. Mais dire que la guerre inter-impérialiste est inéluctable ne consiste pas à présager la date de son déclenchement, qui peut intervenir dans deux, dix ou vingt ans, au terme du développement historique en cours.
La situation actuelle est caractérisée par le fait que l’impérialisme américain se trouve sur la défensive, tandis que le social-impérialisme soviétique est à l’offensive. Ce sont des raisons historiques concrètes qui expliquent cette situation. Impérialisme plus ancien, celui des Etats-Unis a subi de sévères épreuves dans le monde entier. Après la fin de la seconde guerre mondiale, il s’est livré à un expansionnisme politique, économique et militaire forcené. Il a livré des guerres d’agression en Asie, d’abord en Chine, puis en Corée, au Vietnam, au Laos et au Cambodge. Mais, partout, il a été tenu en échec et ses pertes ont été considérables. Si bien, qu’il s’est trouvé contraint à modérer ses ambitions et à réexaminer sa stratégie hégémonique mondiale. Il est sur la défensive dans le but de préserver ses positions anciennes.
Par contre, le social-impérialisme soviétique est un impérialisme récent. Sa soif de domination et d’expansion n’est apparue qu’après la mort de Staline, quand s’est accomplie la restauration du capitalisme et la destruction du socialisme. Après l’occupation de la Tchécoslovaquie, il a recouru à la théorie de la souveraineté limitée des Etats se proclamant socialistes, pour renforcer sa domination hégémonique sur toute une série de pays de l’Europe de l’est et sur Cuba.
Ensuite, le social-impérialisme s’est lancé dans de constantes activités de subversion visant des pays du tiers-monde dans tous les continents. Il a fomenté la séparation du Bengladesh du Pakistan, pour essayer d’établir sa suprématie politique et économique dans cette région du monde. Il a soutenu diverses tentatives de putsch comme ceux survenus au Soudan ou en Afghanistan.
Il a soumis totalement à sa baguette la Mongolie intérieure et y a installé des forces militaires considérables. Il est intervenu cyniquement dans les affaires intérieures de nombreux Etats d’Afrique. Il a tenté d’imposer ses diktats à l’Egypte en y envoyant 15000 techniciens, mais dans ce cas particulier, la bourgeoisie nationale égyptienne a découvert ses desseins et lui a imposé un échec. Il a organisé l’intervention armée de mercenaires recrutés à Cuba, pour porter au pouvoir en Angola des hommes dévoués à ses intérêts.
Il a tenté de rééditer cette opération réussie en envoyant d’autres mercenaires, les sinistres criminels formés par l’assassin Tchombé, appuyés par des cubains, contre le Zaïre, mais la résistance de ce pays appuyé à son tour par d’autres forces militaires, a tenu en échec cette nouvelle tentative. Il a vendu d’énormes quantités d’armes à différents pays de la corne de l’Afrique, notamment l’Ethopie et la Somalie pour essayer de s’assurer leur soumission respective à ses plans hégémoniques.
Mais il a été démasqué par la bourgeoisie nationale de Somalie. Il ne cesse d’intervenir partout où l’impérialisme américain se trouve en difficulté, notamment en Amérique latine où les formes de ses infiltrations sont pour le moment essentiellement économiques.
Mais en vérité, toutes ces attaques sont principalement orientées suivant un plan stratégique visant à encercler l’Europe. Car ce sont avant tout les richesses industrielles, le potentiel économique et les réalisations technologiques avancées de l’Europe occidentale que vise le social-impérialisme soviétique. De son côté, l’impérialisme américain qui depuis la fin de la seconde guerre mondiale a investi en Europe des capitaux énormes, n’entend pas abandonner ses intérêts dans cette région riche du monde. Si bien que l’Europe, même si des affrontements militaires ne s’y produisent pas encore, constitue le point-clé de la rivalité mondiale entre les deux super-puissances.
La force principale du potentiel militaire offensif du social-impérialisme est actuellement orientée en direction de l’Europe occidentale. D’ores et déjà, 700000 hommes appartenant aux armées soviétiques sont installés sur les territoires nationaux d’autres pays, en dehors des frontières même de leur pays d’origine. La supériorité des armements classiques, en chars, en artillerie, en moyens de combat divers dépasse le rapport de trois contre un pour ce qui concerne les moyens de résistance dont disposent les pays d’Europe occidentale, y compris les forces classiques américaines stationnées en Allemagne et dans d’autres pays, à l’exclusion de la France.
L’équilibre ne paraît pas aussi défavorable, pour l’instant à l’impérialisme américain dans le domaine des armements nucléaires, mais les efforts considérables soutenus par l’Union soviétique dans ce domaine, sont susceptibles de renverser la situation. Si cette éventualité se produisait, la menace de déclenchement d’une guerre ayant l’Europe pour enjeu, se ferait aussitôt beaucoup plus pressante. De tous ces éléments concrets d’appréciation découle que nous pouvons caractériser le social-impérialisme comme le foyer de guerre mondiale le plus dangereux.
Les Etats capitalistes de l’Europe occidentale sont parfaitement conscients de cette situation, mais ne lui font face qu’à leur manière et en fonction de leurs relations avec les Etats-Unis. Ils comptent certes sur une défense militaire commune qui les regroupe dans l’OTAN, à l’exception de la France; ils ont une tendance à l’union entre eux, mais n’en sont pas moins confrontés à des contradictions d’intérêts économiques; ils ont décidé l’élection d’un parlement européen n’ayant pas d’autorité supra-nationale. Mais ils recourent les uns et les autres à une politique remplie d’hésitations et de concessions face à la réalité de la menace expansionniste du social-impérialisme soviétique.
Lors des conférences organisées par les super-puissances et surtout par l’Union soviétique pour faire croire à la détente et préparer plus sournoisement la guerre, à Helsinki comme à Belgrade, les politiciens des Etats capitalistes ouest-européens, à des degrés divers, se sont montrés conciliants. Un vent d’esprit munichois souffle par moment et suivant les circonstances chez les chefs d’Etat et parmi les gouvernements bourgeois occidentaux vis-à-vis du social-impérialisme soviétique.
Comme avant 1939, ces politiciens font passer leurs intérêts immédiats ou du moins ce qu’ils supposent tels avant la perspective menaçante que constitue la politique expansionniste du social-impérialisme soviétique, accordent des crédits financiers à cet Etat et même envoient en URSS des ingénieurs, techniciens et ouvriers pour y participer à l’édification de certaines usines ou autres formes de production économique. De telles attitudes dictées avant tout par la recherche de profits reviennent à renforcer le potentiel agressif du plus dangereux ennemi des peuples d’Europe dans la période actuelle. Elles ne peuvent conduire qu’à des situations d’une extrême gravité, et n’empêchent nullement le déclenchement de la guerre entre les super-puissances, dont l’Europe sera l’enjeu principal.
Les Etats capitalistes européens, au-delà de l’OTAN et du Pacte atlantique qui les lient à l’impérialisme américain, ont une tendance à s’unir sur le plan économique et préparent même l’élection d’un parlement européen. Ces initiatives présentent deux caractères: elles sont positives quand elles conduisent à la résistance aux deux super-puissances.
C’est en ce sens que la République populaire de Chine a établi des relations diplomatiques et commerciales officielles avec la Communauté européenne. Devant le XIe Congrès du Parti communiste chinois, le Président Houa Kouo feng a déclaré: « Nous soutenons les pays du second monde. tels que les pays européens et le Japon, dans leur lutte contre la mainmise, la menace et les vexations des super-puissances, nous les soutenons dans leurs efforts pour s’unir au cours de cette lutte « .
Mais bien évidemment, cela ne signifie en aucune façon que nos camarades chinois soutiennent le Marché commun dans ses rêves d’édifier un bloc capitaliste monopoliste en vue de renforcer l’exploitation des ouvriers et des paysans des pays d’Europe occidentale. De même, cela ne signifie nullement qu’il s’agisse de soutenir les tentatives de la Communauté européenne d’exploiter les peuples et pays du tiers-monde. La seule chose qui intéresse nos camarades chinois, comme nous-mêmes, c’est l’opposition de cette Europe et des Etats capitalistes à l’expansion des deux super-puissances et surtout à la menace du social-impérialisme soviétique et au contrôle de l’impérialisme américain.
Pour ce qui nous concerne en tant que Parti communiste marxiste-léniniste de France, nous devons nous opposer fondamentalement à l’exploitation par le Marché commun et les autres organismes communs européens qui s’exerce à l’encontre des intérêts de classe des prolétariats et des peuples européens ainsi que des peuples et pays du tiers-monde.
Sur ce point, il importe de souligner qu’à de nombreuses reprises nos camarades chinois ont insisté devant nous sur le fait qu’ils n’imposent pas aux autres partis marxistes-léninistes de subordonner leur ligne à la politique du Parti communiste chinois. Ils nous ont déclaré que la conception communiste veut que la diplomatie obéisse à la révolution et non l’inverse. C’est là une juste attitude idéologique et politique que nous apprécions au plus haut point car elle est fondamentalement opposée aux pratiques des partis révisionnistes, et notamment le Parti révisionniste d’Union soviétique.
LA THÉORIE DES TROIS MONDES
L’analyse de la situation internationale que nous venons d’avancer était déjà globalement celle que notre Parti avait présentée devant le IIe Congrès, après être parvenu à en fixer les axes essentiels au cours de la lutte idéologique menée contre les conceptions révisionnistes du Collectif de travail parisien. Elle préserve les acquis de notre Parti en ce qui concerne les questions internationales.
Mais il se trouve que, depuis l’époque de notre IIe Congrès s’est engagé publiquement, sur la scène internationale, un grand débat portant sur la thèse des trois mondes. L’importance de ce débat n’est pas moindre que celle du débat qui, de 1956 à 1963 opposa de manière fondamentale et radicale le marxisme-léninisme et le révisionnisme moderne. Il s’agit en vérité d’une nouvelle et profonde crise du Mouvement communiste international qui se manifeste sur tous les plans, idéologique, politique et dans les relations entre partis se réclamant du marxisme-léninisme.
Rappelons d’abord dans quelles circonstances est apparue la théorie des trois mondes, quand elle fut exposée pour la première fois dans une instance internationale par le représentant de la République populaire de Chine, qui était aussi vice-président du. Parti communiste chinois. Cette instance avait été convoquée à la suite d’une initiative de l’Algérie approuvée par la France, avec à son ordre du jour les problèmes des matières premières et du développement. Elle avait été précédée par une réunion de coordination tenue à Mexico par les représentants de dix-neuf pays latino-américains et par une session du Bureau permanent de coordination des pays non-alignés réunie à Alger. Les Etats-Unis et l’Union soviétique ne manifestaient aucun enthousiasme pour ces initiatives où le rôle principal était détenu par des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.
Le représentant chinois Teng Siao ping, fit une intervention importante au cours de laquelle il déclara: « …A en juger par les changements survenus dans les relations internationales, notre globe comporte maintenant, en fait, trois parties. Les Etats-Unis et l’Union soviétique forment le premier monde; les pays en voie de développement d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et des autres régions, le tiers-monde; et les pays développés se trouvant entre les deux, le second monde… « .
Il est possible de retrouver le texte intégral de cette déclaration, en dehors des publications éditées par nos camarades chinois, dans la brochure « Démasquons le social-impérialisme soviétique ! » que publia le CILA (Centre d’Information sur les luttes anti-impérialistes) de la page 148 à la page 159. L’Humanité rouge N°226 du 18 avril 1974 présenta une information sur cette session extraordinaire de l’ONU, dans sa chronique « En bref… « , page 11, et le même périodique publia un large extrait de l’intervention prononcée le 10 avril par le représentant chinois dans son numéro 227 en date du 25 avril 1974, page 20.
L’essentiel du discours prononcé par Teng Siao ping concernait les pays en voie de développement ou pays du tiers-monde, et les incitait à s’unir contre les deux super-puissances pour s’opposer à leurs tentatives de domination hégémonique. Mais il évoquait aussi la position des pays du second monde :
« …Les deux super-puissances, les Etats-Unis et l’Union soviétique tentent, mais en vain, de s’assurer l’hégémonie mondiale, Elles cherchent, par divers moyens, à placer sous leur contrôle respectif les pays en voie de développement d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine; et en même temps, elles malmènent les pays développés dont le potentiel est inférieur au leur ».
Au sujet de ces derniers, étaient apportées les précisions suivantes :
« …Les pays développés situés entre les super-puissances et les pays en voie de développement présentent des cas complexes, Certains d’entre eux maintiennent jusqu’à ce jour des rapports colonialistes sous diverses formes avec des pays du tiers-monde ; le Portugal, par exemple, continue même d’exercer sa domination coloniale barbare, Cet état de chose doit être redressé, Dans le même temps, ces pays développés souffrent tous, à des degrés différents, de la mainmise, de la menace ou des vexations de l’une ou l’autre super-puissance; parmi eux, il y en a qui ont en fait été réduits par une super-puissance à l’état de dépendance, sous la couverture de la prétendue « grande communauté », Tous ces pays demandent, à tel ou tel degré, à s’affranchir de l’asservissement ou du contrôle des super-puissances et à préserver leur indépendance nationale et l’intégrité de leur souveraineté… »,
La ligne contenue dans cette analyse de la situation mondiale constitue une ligne stratégique révolutionnaire du prolétariat international et des peuples opprimés.
Depuis lors, s’alignant sur les imputations et les déformations critiques lancées par Enver Hoxha dans son rapport au VIIe Congrès du PTA, quelques partis se proclamant marxistes-léninistes, très peu nombreux il est vrai, ont essayé d’accréditer le mensonge que le seul auteur de la théorie des trois mondes serait Teng Siao ping et nullement le Président Mao Tsetoung. Cette assertion stupide est facile à démonter.
Comment donc, en avril 1974, un représentant chinois aurait-il pu exposer à l’ONU un point de vue personnel sans l’accord du Comité central du Parti communiste chinois et de son Président ? Cette falsification délibérée tente de s’appuyer sur le fait que Teng Siao ping a été l’objet de critiques pour d’autres questions à deux reprises, mais elle omet de préciser que le dirigeant chinois n’a jamais fait l’objet d’une décision d’exclusion, contrairement à d’autres qui furent sévèrement condamnés et expulsés du Parti communiste chinois. De plus, et c’est là ce qui reste de loin le plus probant, on connaît aujourd’hui les indications fournies par Mao Tsetoung en personne, deux mois avant la tenue de l’Assemblée extraordinaire de l’ONU où fut prononcée l’intervention en cause de Teng Siao ping. En effet, en février 1974, lors d’un entretien avec un dirigeant d’un pays du tiers-monde, le Président Mao déclara :
« A mon avis, les Etats-Unis et l’Union soviétique constituent le premier monde. Les forces intermédiaires, telles que le Japon, l’Europe et le Canada, forment le second monde. Quant à nous, nous sommes du tiers-monde… « , précisant au sujet de ce dernier: « Le tiers-monde a une population fort nombreuse. Toute l’Asie, à l’exception du Japon, fait partie du tiers-monde. L’ensemble de l’Afrique appartient au tiers-monde, l’Amérique latine aussi ».
Notre Parti considère cette théorie comme constituant la juste ligne révolutionnaire du prolétariat international et des peuples opprimés du monde entier, qui désirent marcher vers la révolution socialiste mondiale.
Notre Parti considère que cette théorie part d’une profonde et complète analyse des contradictions de classe qui existent à l’heure actuelle entre les prolétariats et les peuples opprimés d’une part et les deux super-puissances d’autre part.
Notre Parti considère que le tiers-monde constitue bien la force principale dans la lutte contre les pays du premier monde, les deux super-puissances, la force dirigeante restant, bien entendu, celle de l’idéologie
Est-ce là abandonner notre dénonciation des agissements impérialistes de l’autre super-puissance, les Etats-Unis ? En aucune façon, et c’est une singulière incompréhension de l’analyse élaborée par Mao Tsetoung qui amène certains dirigeants à lancer l’accusation perfide que la ligne politique en cause reviendrait à s’appuyer sur un impérialisme pour en combattre un autre.
(…)
Lénine a indiqué avec pertinence, quand il a mené une lutte théorique d’envergure contre les déviations gauchistes :
« On ne peut triompher d’un adversaire plus puissant qu’au prix d’une extrême tension des forces et à la condition expresse d’utiliser de la façon la plus minutieuse, la plus attentive, la plus circonspecte, la plus intelligente, la moindre fissure entre les ennemis, les moindres oppositions d’intérêts entre les bourgeoisies des différents pays, entre les différents groupes ou catégories de la bourgeoisie à l’intérieur de chaque pays, aussi bien que la moindre possibilité de s’assurer un allié numériquement fort, fût-il un allié temporaire, chancelant, conditionnel, peu solide et peu sûr. Qui n’a pas compris cette vérité n’a compris goutte au marxisme, ni en général au socialisme scientifique contemporain « .
Dans la théorie des trois mondes, les Etats-Unis sont présentés bel et bien comme l’une des deux super-puissances qui, ensemble, constituent l’ennemi principal des peuples du monde, On peut même considérer que cette théorie de Mao Tsetoung est loin d’aller pour l’instant aussi loin que Lénine lui-même le préconisait.
En réalité, nous savons très bien que dans la stratégie internationale à laquelle nous adhérons, la seule incidence tactique qu’implique la caractérisation du social-impérialisme comme foyer principal de guerre mondiale consiste à en faire notre cible principale sur le plan mondial. Mais l’impérialisme américain reste une cible que nous n’avons nulle intention de délaisser, et c’est vraiment une interprétation contraire à la réalité que de prétendre implicitement que le Parti communiste chinois s’appuierait sur l’impérialisme américain pour combattre le social-impérialisme soviétique, imputation calomnieuse qui est également appliquée à notre propre Parti.
La contradiction ainsi soulevée porte en fait sur la définition et la conception d’un Front uni mondial contre les deux super-puissances. ( …)
LA QUESTION DU FRONT UNI MONDIAL CONTRE LES DEUX SUPER-PUISSANCES
Au cours des dix années écoulées, nous n’avons pas bien compris la question du Front uni et nous avons commis des erreurs à son sujet.
Aussi importe-t-il d’essayer de surmonter nos difficultés à son sujet. A notre connaissance, le front uni, dans l’histoire du Mouvement communiste international, est apparu pour la première fois en Chine avec la décision en 1923 du IIIe Congrès du Parti communiste chinois d’établir le front uni avec le Kuomintang. De l’échec de ce premier front uni dû à la ligne capitulationniste de droite, Mao Tsetoung a tiré de profondes leçons.
Le front uni a été ensuite une stratégie dans la lutte contre le fascisme, élaborée par l’Internationale communiste lors de son VIIe Congrès ouvert à Moscou, le 23 juillet 1935.
Le Parti communiste français fit l’expérience positive de la réalisation du front unique contre le fascisme à partir de 1934, puis fit l’expérience négative du Front populaire à partir de 1935, allant jusqu’à dissoudre le rôle dirigeant du Parti dans le mouvement de masse par le lancement début 1937 du mot d’ordre: « Tout pour le Front populaire! Tout par le Front populaire ! « .
A partir de 1936, le Parti communiste chinois, sous la direction et l’impulsion de Mao Tsetoung, commença à son tour l’expérience du Front uni national contre l’impérialisme japonais. En général, les textes auxquels se réfèrent nos camarades chinois quand ils traitent du front uni, se réfèrent à cette époque et aux années suivantes qui amenèrent la victoire sur l’agresseur fasciste japonais. C’est à propos de cette expérience que Mao Tsetoung indiqua que la ligne du « Tout par le Front uni » ne convenait pas à la situation en Chine, et qu’il élabora sa théorie de l’indépendance et de l’autonomie du Parti communiste chinois au sein du « Front uni national anti-japonais ».
Dressant un bilan des vingt-huit années d’existence du Parti communiste chinois, Mao Tsetoung indiqua en juin 1949 :
« Un parti discipliné, armé de la théorie marxiste-léniniste, pratiquant l’autocritique et lié aux masses populaires; une armée dirigée par un tel parti; un front uni de toutes les classes révolutionnaires et de tous les groupements révolutionnaires placés sous la direction d’un tel parti; voilà les trois armes principales avec lesquelles nous avons vaincu l’ennemi », faisant de la sorte apparaître le Front uni comme l’une des trois armes de la révolution.
Enfin, dans les Propositions concernant la ligne générale du Mouvement communiste international en date du 14 juin 1963, le Comité central du Parti communiste chinois indiquait au point 10 : « …En dirigeant la lutte révolutionnaire dans les pays impérialistes et capitalistes, les partis prolétariens doivent maintenir leur indépendance sur le plan idéologique, politique et de l’organisation. Ils doivent en même temps unir toutes les forces susceptibles d’être unies pour former un large Front uni contre le capital monopoliste et contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme ».
Interprétant mal toute l’expérience ainsi rappelée concernant la question du Front uni, notre Parti, au cours des dix premières années de son existence, n’a pas été capable d’en faire une juste application aux conditions spécifiques de la révolution prolétarienne en France. En 1969, le Front uni qu’il lança fut mal précisé et connut toutes sortes de contenus, il fut en vérité des plus éclectiques et, comme dans une auberge espagnole, chacun y apporta un peu ce qu’il voulait. Il fut alors question de front uni anti-fasciste, de front uni contre le capital monopoleur, et même de front uni exclusivement dirigé contre l’impérialisme américain.
Depuis cette époque, notre Parti s’est gardé de renouveler des erreurs que son édification encore insuffisante ne lui permettait pas de surmonter facilement. Il a cependant tenté de lancer en 1973 des comités d’unité prolétarienne et populaire, qui ne connurent aucun succès valable.
Or, aujourd’hui et depuis plusieurs années, se pose de manière aiguë la question de la réalisation du Front uni mondial, ou international, contre les deux super-puissances. Il s’agit d’entraîner à la lutte contre les deux plus puissants impérialismes, et particulièrement contre le plus dangereux d’entre eux, le social-impérialisme soviétique, les prolétariats, les peuples et les pays du second et tiers-monde. Il s’agit essentiellement d’agir contre l’hégémonisme.
Cette nécessité découle directement de la théorie des trois mondes. Mais il se trouve qu’à l’époque du IIe Congrès nous n’avons pas su la mettre en oeuvre de manière juste, en tenant compte en particulier du rôle dirigeant du prolétariat international et de l’indépendance et de l’autonomie du Parti du prolétariat dans ce Front uni mondial contre les deux super-puissances. Les graves erreurs du IIe Congrès ont aussi concerné directement cette question, que nous n’avons pas su maîtriser correctement.
Ce que nous avons alors omis, c’est le lien dialectique qui existe entre le Front uni mondial contre les deux super-puissances et la révolution prolétarienne. Dès lors, nous avons envisagé l’alliance avec la bourgeoisie, sans tenir compte de ce qui fait notre raison d’être et l’activité quotidienne de notre Parti : la lutte pour la révolution prolétarienne en France, contribution à la révolution mondiale.
Quelles sont les forces qui contribuent au Front uni mondial dans notre pays ? Ce sont toutes les forces qui, sur un point donné, comme de manière temporaire, opposent une résistance aux entreprises hégémoniques des deux super-puissances.
De ce point de vue, il arrive que le gouvernement et l’Etat français détenus par la bourgeoisie capitaliste monopoliste participent au Front uni mondial en entrant en contradiction avec l’impérialisme américain et le social-impérialisme soviétique. Mais en l’état actuel de nos propres forces, pouvons-nous envisager d’exercer quelque rôle dirigeant sur cette bourgeoisie ? Poser la question, c’est lui répondre. Il ne peut être question pour nous d’envisager concrètement la réalisation du Front uni mondial avec une bourgeoisie que, par ailleurs nous entendons détruire comme ennemi de classe. Cela n’empêche pas qu’objectivement certains actes de cette bourgeoisie s’opposent aux entreprises des deux super-puissances et contribuent à renforcer le Front uni mondial contre le premier monde.
Quelles peuvent bien être les formes du Front uni mondial en France ?
Sans nous en apercevoir, nous les réalisons souvent. Ainsi, dans le cadre de l’Association des amitiés franco-chinoises avons-nous une activité qui participe du Front uni mondial contre les deux super-puissances. D’ailleurs, nous retrouvons dans cette association des personnalités de la bourgeoisie qui se placent sur les positions de l’amitié avec la République populaire de Chine qui constitue la force dirigeante du Front uni mondial.
Cela dit, nous ne devons pas confondre ce dernier avec le Front uni contre le capital monopoliste à réaliser en France contre nos ennemis dans le cadre de la lutte de classes contre le système capitaliste. Il s’agit en l’occurrence de l’impulsion du mouvement des masses sous la direction de notre Parti réalisant l’alliance de la classe ouvrière avec la petite et moyenne paysannerie, avec la petite-bourgeoisie, avec toutes les classes et couches sociales qui ont intérêt à la révolution socialiste.
Existe-t-il un lien dialectique entre le Front uni mondial et le Front uni contre le capital monopoliste ? C’est absolument certain, car le Front uni mondial, en portant atteinte aux deux super-puissances qui sont les ennemis communs des peuples du monde, favorise le processus des luttes révolutionnaires des prolétariats et des peuples opprimés.
Voilà quelques mots seulement sur cette question, sans prétendre parvenir à lui apporter les explications suffisantes. Il urge pourtant que notre Parti dispose d’une ligne pratique efficace et juste en la matière.
LA LUTTE DE NOTRE PARTI CONTRE L’IMPÉRIALISME, LE COLONIALISME, ET LE NÉO-COLONIALISME
Nombre de gauchistes désappointés par la résistance de notre Parti à leurs attaques de style spontanéiste et subjectiviste se sont évertués au cours des dix dernières années à proclamer que nous n’attaquions ni l’impérialisme, ni le colonialisme, ni le néo-colonialisme français.
C’est là une contre-vérité que démentent une quantité d’activités concrètes de notre Parti, à commencer par les positions prises par nos principaux dirigeants quand ils étaient encore membres du Parti » communiste » français.
Certes, lors du IIe Congrès et dans les semaines qui le suivirent, les tenants de sa ligne bourgeoise, notamment ceux du MIL, exposèrent publiquement des positions rigoureusement contraires aux principes fondamentaux du marxisme-léninisme contre le colonialisme.
Ces gens disaient par exemple qu’il ne fallait pas soutenir les mouvements nationalistes de la Côte « française » des Somalis et qu’il fallait empêcher l’accès de Djibouti à l’indépendance pour que l’impérialisme français puisse conserver une base stratégique dans cette région du monde convoitée par le social-impérialisme soviétique. Notre Comité central réfuta aussitôt de telles âneries et s’opposa à leur publication, mais les responsables du MIL violèrent la discipline de notre Parti et publièrent de telles élucubrations bourgeoises dans leur journal.
En fait, la question de la lutte contre l’impérialisme, le colonialisme et le néo-colonialisme français s’est trouvée au centre de la troisième grande lutte entre deux lignes survenue dans les rangs de notre Parti, parce que la ligne bourgeoise a fourni de la théorie des trois mondes une interprétation fausse, unilatérale, non dialectique. La France est un pays capitaliste du second monde. Son impérialisme à l’apogée de sa puissance avant la seconde guerre mondiale, s’est rapidement désagrégé après 1945.
Mais il demeure un impérialisme et quand il le peut, s’efforce de conserver et perpétuer ses privilèges et profits monstrueux sur le dos des peuples opprimés. Quand il ne peut parvenir à de telles fins, il se trouve contraint de discuter d’égal à égal avec des pays du tiers-monde, et dans ce cas emploie différentes ruses. Il peut alors arriver que ses activités s’opposent aux entreprises hégémoniques des deux super-puissances.
Prenons un exemple. Le chef du gouvernement est actuellement en République populaire de Chine. Est-ce pour y malmener le peuple et l’Etat chinois qui sont un peuple et un Etat du tiers-monde ? Le voudrait-il qu’il ne le pourrait nullement.
Il s’y trouve donc pour passer des accords essentiellement économiques et commerciaux, voire, dans une moindre mesure, culturels. Pouvons-nous penser un seul instant que les accords que signeront nos camarades chinois aillent dans un sens opposé aux intérêts du tiers-monde et particulièrement de la République populaire de Chine ? En aucune manière. Qu’ils correspondent aussi au désir du gouvernement d’améliorer le bilan de la balance de son commerce extérieur, c’est bien évident. Mais, qu’est-ce qui est principal en cette affaire, sinon le renforcement de la République populaire de Chine et du tiers-monde ?
L’impérialisme français se rapproche de l’impérialisme américain et se montre prêt à se soumettre à ses exigences, ont proclamé les dirigeants révisionnistes après le récent voyage de Carter en France. Il n’est pas douteux que les menaces du social-impérialisme vis-à-vis de l’Europe occidentale inclinent les Etats de cette région à rechercher la protection du parapluie nucléaire américain. Mais, pour autant, peut-on affirmer que ne se développent plus les nombreuses contradictions qui opposent l’impérialisme des Etats-Unis, pays du premier monde, et l’impérialisme de la France, pays du second monde ? En aucune façon.
Au cours des dernières années, ces contradictions se sont manifestées plus que jamais. Autour du marché géant à passer pour la vente d’avions de chasse supersoniques aux pays du Benelux: Hollande, Belgique, Luxembourg. Les américains ont d’ailleurs enlevé le contrat au détriment des français.
Sur la perspective de la vente d’usines nucléaires au Pakistan : les américains ont opposé leur veto, les français ont maintenu leur projet. Mais, en définitive, le marché n’est pas encore conclu.
Au sujet de l’atterrissage du Concorde aux Etats-Unis : l’opposition américaine a duré plus de deux années et, finalement, la France a obtenu l’autorisation sans que l’on connaisse exactement les tractations et accords secrets qui ont été passés à cette occasion.
Combien d’autres événements ont manifesté ouvertement ou non la contradiction entre l’impérialisme américain et l’impérialisme français, que ce soit dans le domaine des manipulations monétaires internationales, ou sur des questions d’intérêts propres à l’Afrique, ainsi qu’en Asie et même en Amérique latine.
La Côte d’Ivoire, par exemple, est-elle plus liée aux intérêts impérialistes français ou à ceux des américains ?
Des deux caractères contradictoires de l’impérialisme du second monde, que représente l’impérialisme français, celui qui consiste à résister aux menées des impérialismes du premier monde ne doit jamais nous inciter à ne pas dénoncer et combattre celui qui vise à perpétuer l’exploitation et l’oppression impérialiste française vis-à-vis des pays et des peuples du tiers-monde.
La complexité de la situation peut faire exceptionnellement qu’une intervention française dictée par la défense des intérêts impérialistes français s’oppose aux agissements de l’impérialisme ou du social-impérialisme du premier monde, en courant au secours d’un Etat, d’un pays et d’un peuple du tiers-monde. Tel fut le cas dans l’affaire du Zaïre. A cette occasion, nous nous sommes réjouis du soutien logistique apporté par la France pour l’intervention des troupes zaïroises et marocaines contre l’agression fomentée par le social-impérialisme soviétique.
Mais nous n’avons pas dissimulé pour autant les fondements impérialistes de l’aide française. Dans ces circonstances, nos camarades marxistes-léninistes zaïrois ont fourni une analyse parfaite de la situation et se sont opposés en premier lieu au social-impérialisme soviétique, même s’ils ne portent pas dans leur coeur le chef de leur Etat, le général Mobutu.
Dans d’autres circonstances, notre Parti a combattu de toute son énergie la politique impérialiste française. Il a soutenu sans réserve le Frolinat et continuera à soutenir les peuples du Tchad contre toute domination impérialiste, notamment contre celle de la France. Il a soutenu et soutiendra les aspirations nationales du peuple saharaoui et dénoncera toutes les ingérences impérialistes de la France dans cette région de l’Afrique. Il a soutenu et soutiendra toutes les luttes nationales du peuple de Madagascar et dénoncera toutes les ingérences de l’impérialisme français dans ses affaires intérieures.
De plus, notre Parti dévoile et dévoilera toutes les activités de caractère néo-colonialiste que poursuit l’impérialisme français dans le monde entier, et plus particulièrement en Afrique, dans un grand nombre de pays qui sont actuellement dirigés par d’anciens parlementaires des différentes assemblées de la France.
De ce point de vue, la ligne de notre Parti est infiniment plus simple que l’on ne croit. Il soutient les Etats et pays du tiers-monde dans leurs luttes pour préserver leur indépendance par rapport aux deux super-puissances et à tout impérialisme, y compris, en premier, l’impérialisme français. Mais il soutient aussi, et prioritairement, les forces populaires et marxistes-léninistes qui se constituent lentement dans ces pays en vue d’engager ultérieurement leurs pays respectifs dans la voie de la démocratie nouvelle, préalable au passage au socialisme dans le cadre du renforcement de l’indépendance nationale indissociable de l’indépendance économique et politique.
Si Bourguiba, cette marionnette réactionnaire et opportuniste, adopte une attitude hostile aux deux super-puissances présentes dans la Méditerranée, nous soutenons son initiative. Mais en ce qui concerne la Tunisie, la force que nous soutenons en premier et par principe, par une juste application de la théorie des trois mondes, c’est la force constituée par nos camarades marxistes-léninistes tunisiens qui préparent non sans difficultés extrêmes, la transformation de leur organisation El Amel Tounsi, en Parti communiste marxiste-léniniste de Tunisie.
L’impérialisme français conserve encore un petit nombre de colonies qu’il baptise pour les besoins de sa mauvaise cause : Départements ou Territoires d’Outre-mer. Ce sont la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion, proclamés départements français.
Et la Nouvelle-Calédonie, les îles Wallis et Futuna, les terres australes et antarctiques d’Adélie, les îles Kerguelen, Crozet et Saint-Paul, l’île de Saint Pierre et Miquelon, qui sont proclamés territoires français d’Outre-mer. Au cours des dernières années, la France s’est trouvée contrainte d’accorder une indépendance nominale au Territoire des Afars et des Issas, c’est à dire à l’enclave de Djibouti, mais elle y a laissé des forces militaires stratégiques. Elle a dû aussi abandonner ses positions dans l’archipel des Comores, mais s’est maintenue par la force dans la plus grande île, celle de Mayotte.
Notre Parti soutient sans réserve les luttes des peuples de ces pays en faveur de leur indépendance nationale. Il soutient aussi sans réserve les forces marxistes-léninistes qui ont commencé à s’organiser en liaison avec ces luttes nationales, et qui mènent également d’ardentes luttes sociales, notamment par le déclenchement de grandes grèves des ouvriers agricoles et paysans sans terre au moment des récoltes de canne à sucre, ainsi que dans le bâtiment et dans d’autres corporations ouvrières. Notre Parti a pour devoir de tout faire pour apporter un soutien maximum aux camarades marxistes-léninistes et aux peuples opprimés des pays qui sont dominés par le colonialisme français.
LES POSITIONS DE NOTRE PARTI DANS QUELQUES QUESTIONS INTERNATIONALES ACTUELLES
Il n’est pas inutile de donner encore des précisions concernant quelques questions internationales d’une brûlante actualité, comme la situation dans le Proche-Orient, la situation dans le Sahara occidental, la situation des luttes révolutionnaires des peuples d’Asie, la situation des luttes révolutionnaires des peuples d’Afrique, la situation qui s’est produite récemment entre le Cambodge et le Vietnam.
LA SITUATION AU PROCHE-ORIENT
La position de notre Parti ne se trouve pas modifiée par les rencontres qui ont eu lieu entre le président égyptien Sadate et le représentant sioniste israélien Begin. Notre Parti soutient totalement, sans réserve, la juste cause nationale du peuple palestinien. Il considère que seule la guerre révolutionnaire de libération nationale est de nature à lui restituer l’intégralité de ses droits nationaux.
Il approuve les propositions de l’Organisation de libération de la Palestine visant à l’existence d’une Palestine unifiée, démocratique, laïque, dans laquelle pourront vivre côte à côte, sans distinction raciale, religieuse ou sociale, arabes et juifs. Il estime que la voie de la victoire du peuple palestinien passe aussi par le rejet de la double intervention des super-puissances dans cette région du monde.
Il dénonce le soutien militaire, financier et économique apporté par l’impérialisme américain au sionisme israélien, qui lui sert de place forte avancée au sein du monde arabe dans ses positions hégémoniques, ainsi que le soutien hypocrite apporté au même ennemi des palestiniens et des peuples arabes par le social-impérialisme soviétique. Ce dernier favorise l’émigration de plus de 3000 citoyens soviétiques par an en direction de l’Etat sioniste d’une part, d’autre part, il soutient la Résolution 242 de l’ONU que rejettent les patriotes palestiniens comme portant atteinte à leurs droits nationaux et, à ce titre, il accepterait de réunir la Conférence de Genève sans la participation effective des représentants de l’OLP.
En ce qui concerne l’ouverture de pourparlers entre l’Egypte et Israël, notre Parti considère que cette initiative est du ressort des affaires intérieures de l’Egypte, dont le peuple et l’Etat aspirent à recouvrer leur territoire occupé par les sionistes. Mais il condamnerait toute solution qui ne tiendrait pas compte des légitimes intérêts nationaux du peuple palestinien.
Enfin, en présence des luttes de tendance au sein de l’OLP, notre Parti s’en est toujours tenu à la ligne générale de soutien et ne s’est jamais laissé aller à soutenir quelque tendance contre une ou plusieurs autres en refusant de s’ingérer dans les affaires intérieures du peuple patriotique de Palestine.
En France, notre Parti soutient le plus activement possible l’association médicale franco-palestinienne, impulsée et dirigée par des amis sincères du peuple palestinien.
LA SITUATION DANS LE SAHARA OCCIDENTAL
Notre Parti a rencontré des représentants des patriotes saharaouis dès les premières années de leur combat. Il les a assurés de son soutien en ce qui concerne leur droit à l’autodétermination. Il les a assurés de sa condamnation sans réserve des agressions commises contre lui par le Maroc et la Mauritanie.
Mais il n’a pas reconnu la constitution d’un gouvernement et d’un Etat saharaouis en l’absence d’une connaissance plus approfondie de la situation dans le Sahara occidental.
Notre Parti considère en effet que la juste et légitime lutte des patriotes saharaouis peut se transformer en un conflit entre Etats, pays et peuples du tiers-monde que les deux super-puissances attiseraient à leur profit respectif. En particulier, notre Parti est inquiet des menées actives poursuivies en la circonstance par le social-impérialisme soviétique, notamment en direction de l’Algérie, et il dénonce par ailleurs les interventions impérialistes de la bourgeoisie française pour soutenir le Maroc et la Mauritanie à la fois contre le peuple saharaoui et contre l’Algérie.
En ce qui concerne la récente affaire des français retenus prisonniers par le Front Polisario, notre Parti considère que l’impérialisme français l’a montée en épingle pour développer une activité intense de caractère néo-colonialiste avec intervention militaire criminelle contre les patriotes saharaouis et menaces d’actions militaires contre l’Algérie indépendante. Le gouvernement Barre et le Président de la République Giscard d’Estaing ont clairement montré leur véritable nature réactionnaire et colonialiste à cette occasion.
LA SITUATION DES LUTTES REVOLUTIONNAIRES DES PEUPLES D’ASIE
De nombreux peuples poursuivent actuellement la lutte armée contre des gouvernements réactionnaires et semi-féodaux, soumis aux intérêts de l’impérialisme américain, dans plusieurs pays d’Asie.
Ces guerres révolutionnaires du peuple sont dirigées par des partis communistes frères en Birmanie, en Malaisie, en Thaïlande, aux Philippines. Des luttes révolutionnaires sont en cours de préparation en Indonésie, également sous la direction du Parti communiste d’Indonésie. Une guerre populaire a été opposée aux troupes lancées par le criminel Suharto contre le Timor oriental.
Notre Parti soutient les peuples révolutionnaires en lutte dans tous ces pays et accorde à leurs organisations clandestines ou ouvertes en France le maximum d’aide matérielle possible.
Par ailleurs, la République populaire de Corée lutte pour la réunification pacifique de la Corée du sud avec la Corée du nord. Notre Parti soutient sans réserve cette juste politique qui finira par vaincre l’ingérence et l’occupation américaine en Corée du sud et les fantoches qui les servent.
LA SITUATION DES LUTTES REVOLUTIONNAIRES DES PEUPLES D’AFRIQUE
En général, en Afrique, les luttes révolutionnaires restent dirigées par des mouvements nationalistes bourgeois ou paysans. Les partis communistes se réclamant du marxisme-léninisme ne sont pas encore vraiment développés. Toutefois, dans certains pays, des groupes sont constitués qui visent à la fondation d’authentiques partis communistes. Mais, en général, ils se heurtent encore à de grandes difficultés, comme c’est par exemple le cas pour nos camarades tunisiens. Des militants marocains qui se réclament également du marxisme-léninisme, sont victimes d’une répression terroriste. Des militants mauritaniens sont actifs.
Nous soutenons tous nos camarades communistes africains, nous soutenons tous nos frères patriotes africains, ceux de l’Afrique du sud, victimes du racisme, étant actuellement aux premiers rangs des luttes, nous soutenons tous les pays, nations et gouvernants africains dans leurs luttes contre l’impérialisme, le colonialisme et le néo-colonialisme.
Nous avons soutenu la résistance nationale du Zaïre à l’agression fomentée contre son indépendance par le social-impérialisme soviétique s’appuyant sur des mercenaires et nous soutenons doublement, en tant que patriotes et en tant que communistes, nos camarades marxistes-léninistes zaïrois.
Nous soutenons aussi les justes positions adoptées par des bourgeoisies nationales en Afrique pour rejeter l’hégémonisme soviétique, comme en ont donné l’exemple les gouvernements soudanais, égyptien, somalien. De la même façon, nous soutenons toute action menée par des africains contre l’impérialisme américain comme contre tout autre impérialisme, en particulier l’impérialisme français encore très actif dans ce continent.
LA SITUATION DES LUTTES REVOLUTIONNAIRES DES PEUPLES D’AMERIQUE LATINE
Dans ce continent agissent davantage de partis communistes marxistes-léninistes. D’autres formations, presque toujours clandestines, agissent aussi mais sont souvent gangrenées par les idéologies petites-bourgeoises du fidélisme, en forte régression, du guévarisme, du trotskisme.
Un petit nombre de partis communistes sont actuellement fortement influencés par les thèses albanaises.
Nous ne parlerons du Parti communiste révolutionnaire du Chili que pour expliquer qu’il n’a aucune implantation sérieuse au Chili. Seuls, à Paris, une poignée de militants se réclamant de ce parti, s’agitent frénétiquement pour attaquer notre Parti et le Parti communisme chinois, allant jusqu’à tenir une conférence de presse ouverte aux journalistes de tout poil. Il s’agit d’éléments qui proclament que nous n’avons jamais soutenu leur parti.
Leur principal dirigeant eut pourtant la vie sauve quand, ayant eu connaissance des dangers qui le menaçaient, nous avons alerté le Parti communiste chinois. Ce dernier, à l’initiative personnelle du Président Mao Tsetoung, organisa la sortie du Chili au Pérou de ce militant alors réfugié à l’ambassade du Honduras. Un diplomate chinois l’escorta de cette ambassade jusqu’à l’avion en partance pour le Pérou. Il se trouve que c’est cet homme qui nous attaque maintenant avec frénésie en nous présentant comme d’affreux révisionnistes. C’est lui qui a remis à la presse une plaquette éditée en France contre le Parti communiste chinois et contre la théorie des trois mondes.
Nous avons apporté pendant plusieurs années un soutien actif aux militants clandestins du Parti communiste du Brésil, sous de multiples formes. Mais depuis le VIIe Congrès du Parti du travail d’Albanie, ces militants prétendent à qui veut les entendre que notre Parti n’aurait jamais rien fait pour les aider. C’est là une grossière calomnie que notre Parti rejette avec mépris car il dispose de toutes les archives prouvant au contraire qu’il a accordé à ce Parti un soutien nullement négligeable.
Que peut faire notre Parti en faveur des luttes des partis latino-américains et des peuples latino-américains ? Il doit et peut les soutenir en popularisant leurs activités; il doit et peut faire un intense travail pour dénoncer les répressions fascistes qui touchent nos camarades et leurs peuples dans la plupart des pays de cette région. C’est d’ailleurs à quoi s’emploie notre Parti quand il a connaissance des situations particulières des uns et des autres. Tels sont les exemples pour l’Argentine, le Paraguay, la Bolivie et, dans une moindre mesure, d’autres pays.
LA SITUATION QUI OPPOSE LE CAMBODGE ET LE VIETNAM
Notre Parti a soutenu pendant des années, avec tous les moyens dont il pouvait disposer, les guerres révolutionnaires menées par les patriotes khmers et vietnamiens contre leurs agresseurs impérialistes américains et les fantoches à leur dévotion. Il en exprime d’autant plus son désappointement devant les événements qui se sont récemment produits entre les armées de ces deux peuples du tiers-monde.
Le Parti communiste du Kampuchea est un parti en plein accord avec les positions marxistes-léninistes. Le Parti des travailleurs du Vietnam a adopté depuis longtemps une attitude plus ambiguë, qui revient à conserver des relations de parti à parti avec les partis révisionnistes ainsi qu’avec les partis marxistes-léninistes.
C’est en ce sens que nous exprimons notre inquiétude quant à l’activité des camarades vietnamiens, qui ne dissimulent pas leur désir de réaliser une Fédération indochinoise qui rattacherait à leur pays le Laos et le Kampuchea. N’agissent-ils pas dans cette région du monde dans le sens voulu par le social-impérialisme soviétique ? Nous pensons que si des règlements de litiges frontaliers nés de la situation coloniale ancienne ne se règlent pas convenablement entre des partis communistes, c’est qu’au moins l’un des deux fait preuve d’une idéologie de tendance révisionniste et chauvine.
Voilà pourquoi notre Parti suit avec le maximum d’attention la situation entre le Vietnam et le Cambodge. N’ayant pas de relations avec le Parti des travailleurs du Vietnam, notre Parti n’est pas en mesure de lui communiquer son point de vue. Par contre, il est en relation avec le Parti communiste khmer et se trouve en mesure de lui exprimer le souhait que ces questions frontalières soient réglées autrement que par la guerre, par la voie de discussions et de négociations.
Mais notre Parti attend aussi des informations concrètes précises de la part du Parti frère khmer, qui lui permettront certainement d’avoir une connaissance plus complète et donc plus juste des événements récents dont la presse française a fait grand tapage dans un sens anti-communiste et anti- khmer.
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LES RELATIONS DE NOTRE PARTIAVEC LE PARTI COMMUNISTE CHINOIS
Nous pouvons proclamer, non sans enthousiasme, que depuis quatorze années, les relations de notre Parti communiste marxiste-léniniste de France avec le Parti communiste chinois ont été et sont restées fondées sur notre adhésion sans réserve à la pensée du Président Mao Tsetoung, en notre qualité de militants communistes fidèles aux principes du marxisme et du léninisme et à l’internationalisme prolétarien. Ces relations ont toujours été placées sous le signe de l’idéologie prolétarienne et d’une stricte égalité entre les deux partis.
Le message adressé par le Comité central du Parti communiste chinois à notre Comité central à l’occasion du Xe anniversaire de notre Parti communiste marxiste-léniniste de France témoigne avec éclat de la nature de ces relations. D’une part, il constitue pour nous un profond encouragement, d’autre part, il confond tous ceux qui prétendent que les bonnes relations entretenues par le gouvernement chinois avec certains gouvernements bourgeois des pays du second monde l’empêcheraient de soutenir résolument la classe ouvrière des pays capitalistes et leurs partis marxiste-léninistes dans leur lutte contre le capitalisme monopoleur.
Nous ne saurions mieux faire que dire à nos camarades d’étudier et de faire connaître ce message empreint d’esprit de solidarité internationaliste.
Souvent, quand nous disions à nos camarades chinois que notre Parti était encore inexpérimenté, jeune, petit et faible, qu’il était une force ne se situant pas au niveau beaucoup plus élevé du Parti communiste chinois, ils rejetaient notre point de vue, affirmaient que l’égalité entre les deux partis ne tenait pas à leurs dimensions respectives, ni même à l’ancienneté de leurs expériences respectives, mais seulement à leur ligne politique et idéologique conforme aux principes du marxisme-léninisme.
Il est arrivé que le Comité central du Parti communiste chinois présente des remarques concernant les initiatives et la ligne de notre Parti, mais cela s’est toujours effectué « à titre de référence » et sans nulle intention de nous imposer un point de vue qui ne rencontrerait pas notre plein accord. Les camarades chinois insistent toujours avec juste raison sur la nécessité de compter sur nos propres forces.
Ils considèrent toujours que nous connaissons mieux la situation dans notre propre pays qu’eux-mêmes et écoutent nos exposés et explications avec la plus grande attention, quelquefois pendant des journées entières. A cet égard, il peut être rapporté qu’un jour, le Président Mao Tsetoung s’adressant à des camarades japonais qui venaient d’effectuer en Chine une visite et avaient eu des entretiens politiques avec des représentants du Comité central du Parti communiste chinois, leur déclara en substance qu’il leur fallait désormais tout oublier de ce qu’ils avaient vu et entendu lors de leur séjour en Chine, pour s’appliquer à posséder une connaissance approfondie des conditions de la révolution dans leur propre pays.
Le Parti communiste chinois apporte un soutien considérable à notre Parti. L’aspect essentiel de ce soutien est de nature politique et idéologique.
Sur le plan idéologique, c’est la pensée maotsetoung, continuation éminente et enrichissante du léninisme, qui a permis les succès et progrès de notre Parti, et en particulier la pratique hautement efficace de l’autocritique ainsi que le recours à de meilleures méthodes pour résoudre les contradictions au sein du peuple.
Sur le plan politique, les activités de nos camarades chinois sur le plan international constituent en permanence une riche et abondante source d’éducation et de soutien internationalistes prolétariens. A cet égard, il convient de remarquer la portée délibérée des phrases et des mots utilisés par les camarades chinois quand ils traitent des relations internationales de leur Parti et de leur Etat. Ils parlent d’union avec les pays, les nations et les peuples que ne dirigent pas des partis marxistes-léninistes. Mais, avec les communistes marxistes-léninistes, il est toujours question d’unité.
Voici ce qu’a déclaré le Président Houa Kouo feng devant le XIe Congrès du Parti communiste chinois : « Nous renforcerons notre unité avec tou
s les partis et groupements marxistes-léninistes authentiques du monde et mènerons jusqu’au bout la lutte contre le révisionnisme moderne ayant pour centre la clique des renégats révisionnistes soviétiques ». Après les décès du Président Mao, du vice-président Chou En laï, et d’autres éminents dirigeants historiques de la révolution chinoise, comme les camarades Tong Pi wou, Chou Teh et Kang Cheng, une immense campagne anti-chinoise et anti-communiste a déferlé de par le monde, et en particulier dans notre pays.
L’assaut ainsi livré s’est temporairement appuyé sur les méfaits et crimes de la bande des quatre, qui ont porté de graves atteintes au socialisme, à la dictature du prolétariat, au prestige international et à l’économie de la République populaire de Chine.
Il ne nous appartient pas de régler cette question intérieure chinoise à la place du Parti communiste chinois et notre Parti s’est gardé de s’ingérer dans les problèmes intérieurs du Parti frère et du peuple frère. Toutefois, notre Parti a exprimé publiquement sa joie et sa satisfaction de l’élimination de la bande des quatre, après qu’il eût pris connaissance suffisamment sérieuse des faits.
En France, l’écrasement de la bande des quatre a été l’occasion, pour un certain nombre de faux amis de la Chine et du Parti communiste chinois, de démasquer leurs véritables visages.
Tel fut le cas de Charles Bettelheim, à qui avait été confiée la présidence de l’Association des amitiés franco-chinoises, sans d’ailleurs le soutien de notre Parti à l’époque de sa désignation. En raison de sa présence à la tête de cette association, notre Parti n’avait jamais exposé publiquement ce qu’il pensait des ouvrages de cet universitaire concernant les luttes de classes en URSS. Bettelheim avait le soutien de la bande des quatre car il exposait dans ses livres des points de vue bourgeois identiques aux leurs à propos des questions économiques du socialisme.
Critiquant la NEP, Bettelheim est d’avis qu’à son époque, l’URSS n’aurait pas dû libérer les forces productives et les développer. Pourtant, si Lénine n’avait pas fait un effort particulier pour la production et si Staline n’avait pas poursuivi cet effort, le socialisme ne se serait pas développé de façon aussi rapide. D’autre part, Bettelheim, traitant des différences de développement économique de la Chine et de l’URSS, a indiqué que la lenteur du développement en Chine était une bonne chose, ce qui revenait à soutenir le point de vue de la bande des quatre.
A ce sujet, d’ailleurs, Bettelheim, pourtant expert économiste international, n’a pas vu que le développement économique de la Chine est infiniment plus rapide que ceux de pays voisins soumis au capitalisme et à l’impérialisme, comme l’Inde et les Philippines par exemple.
Charles Bettelheim s’est donc bien démasqué en démissionnant spectaculairement de la Présidence des AFC et en lançant contre le Parti communiste chinois et la République populaire de Chine des attaques rejoignant celles de la bande des quatre. C’est un économiste bourgeois et nous aurons l’occasion de le dire publiquement et avec sérieux dans notre revue théorique et politique.
Notre Parti salue l’arrivée en France du Tome V des « Oeuvres choisies » du Président Mao Tsetoung. Le Comité central n’a pas eu le temps matériel nécessaire pour consacrer des efforts à l’étude des textes ainsi publiés en français, avant la tenue de notre IIIe Congrès. Mais il engage fermement tous les militants à lire et étudier le plus vite possible et de la manière la plus approfondie, l’ensemble des écrits et discours du Président Mao présentés dans ce Tome V de ses « Oeuvres choisies ». Mais les lire et les étudier pour nous seuls ne suffit évidemment pas. Nos militants doivent s’employer à assurer une très large diffusion de masse de ce volume dont le prix de vente consenti par les Editions en langues étrangères de Pékin est bon marché et de nature à faciliter la vente auprès des travailleurs.
Le Tome V des « Oeuvres choisies » de Mao Tsetoung constitue le plus récent soutien offert à notre Parti et à notre peuple par le Parti communiste chinois.
Le Président Mao Tsetoung est mort, mais sa pensée reste vivante et immortelle. Notre Parti continuera à soutenir le maximum d’efforts pour continuer à mériter la confiance du grand, du glorieux et du juste Parti communiste chinois.
Le Parti communiste marxiste-léniniste de France ne cessera pas de renforcer son unité avec le Parti communiste chinois, sur la base des principes révolutionnaires du marxisme, du léninisme et de la pensée maotsetoung. (…)
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Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe