Le camarade Mao Zedong sur «l’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier» (1958)

Rédaction du Renmin Ribao – 27 octobre 1958

Comment arriver à bien connaître les forces de la révolution et les forces de la réaction est encore un grand problème en Chine comme partout dans le monde.

Bien des gens n’arrivent toujours pas à le résoudre.

L’impérialisme et ses laquais, dans tous les pays, sont semblables au soleil qui se couche à l’occident, alors que le socialisme et les mouvements de révolution nationale soutenus par le camp socialiste sont semblables au soleil se levant à l’orient.

Ceci est la caractéristique de notre époque.

Le temps où les impérialistes pouvaient imposer à leur guise leur domination féroce est à jamais révolu et ils en sont maintenant à la dernière extrémité.

Ce sont les réactionnaires qui devraient craindre les forces révolutionnaires et non le contraire.

A présent, il existe encore nombre de personnes qui ne se rendent pas compte de ce fait, qui ont des idées superstitieuses, qui nourrissent encore des illusions et qui redoutent encore les impérialistes en général et les impérialistes américains en particulier.

Devant ce problème, ils restent encore passifs.

Tous les progressistes et tous les marxistes et révolutionnaires doivent user de persuasion envers eux, afin que les larges masses aient une confiance et une résolution révolutionnaires, une clairvoyance et une fermeté révolutionnaires.

C’est là une condition morale indispensable pour hâter l’avance triomphale de la cause de la révolution.

Le camarade Mao Tsé-toung nous a souvent dit qu’en considérant un problème, il faut en saisir l’essence et non pas se laisser égarer par une simple apparence.

Au cours des trente et quelques années passées, à chaque moment décisif dans la lutte des classes dans notre pays, le camarade Mao Tsé-toung a toujours fait une analyse pénétrante de l’état de la lutte en se fondant sur la science marxiste-léniniste, et montré que tous les réactionnaires sont condamnés à périr et que la cause de la révolution est destinée à triompher.

Il a employé l’expression « tigre en papier » pour montrer que l’impérialisme et toutes les forces réactionnaires semblent puissantes mais sont faibles en réalité, il a utilisé le vieux dicton « Une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine » pour montrer que les forces naissantes grandissent de jour en jour au cours de la révolution, et c’est en se basant sur cette appréciation qu’il a établi ses plans stratégiques.

La conception du camarade Mao Tsé-toung selon laquelle les forces de la révolution sont invincibles et les forces réactionnaires, provisoirement puissantes, sont vouées à l’échec a armé les communistes chinois, a éduqué et encouragé le peuple chinois et nous a conduits à nos grandes victoires.

Ce jugement clairvoyant du camarade Mao Tsé-toung nous montrant que « l’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier » a déjà été confirmé par la victoire de la révolution chinoise et ne cessera d’être confirmé par le développement victorieux de la cause de la révolution en Chine et dans le monde entier.

La Rédaction de la revue Shijie Zhishi (Connaissance du monde) a récemment rassemblé et publié des passages des articles, discours et entretiens du camarade Mao Tsé-toung où il n’a cessé de démontrer que « l’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier ».

C’est là un travail d’une grande signification politique, et très utile pour les peuples en lutte contre l’agression et l’oppression des impérialistes, en particulier des impérialistes américains.

Nous publions ici les textes qui ont été réunis dans cette revue en y ajoutant quelques documents importants s’y rapportant et en introduisant quelques changements dans la forme et dans la disposition des paragraphes.

L’ensemble du recueil reste divisé en trois parties.

- La première partie traite du fait que l’impérialisme et tous les réactionnaires représentant les forces décadentes n’ont aucun avenir, et que leur violence momentanée montre simplement qu’ils sont entrés dans les convulsions de l’agonie.

- La seconde partie montre que l’impérialisme et tous les réactionnaires sont forts en apparence mais faibles au fond, et que les révolutionnaires ont toutes les raisons de les mépriser, mais qu’ils méritent notre attention au cours de toutes les luttes concrètes.

- La troisième partie décrit les traits essentiels de la situation internationale actuelle dans laquelle le vent d’est l’emporte sur le vent d’ouest, et où les forces du socialisme ont dépassé les forces de l’impérialisme.

Bien que la plupart de ces articles, discours et entretiens aient déjà été publiés et qu’une petite partie seulement n’ait pas encore été publiée, bien qu’ils s’étalent sur une période de vingt ans et soient présentés sous forme de recueil, ils se lisent encore comme une thèse politique fraîche constituant un tout.

Et cela parce que la contradiction fondamentale entre l’impérialisme et ses laquais d’une part, et les peuples de tous les pays de l’autre, n’a pas encore été résolue ; parce qu’il y a, en outre, l’impérialisme américain qui montre particulièrement griffes et dents et menace la paix du monde d’une guerre atomique, si bien que les peuples opprimés et menacés ont l’esprit tourmenté par cette situation tendue et qu’ils réclament instamment la solution de cette contradiction.

Les lecteurs seront donc naturellement intéressés par l’opinion avancée par le camarade Mao Tsé-toung sur la question de savoir s’il s’agit ou non de tigres en papier, première et principale question à résoudre parmi les multiples problèmes relatifs à la solution de cette contradiction.

Partie I

Dans La Démocratie nouvelle, une œuvre d’importance historique publiée en janvier 1940, le camarade Mao Tsé-toung souligne que le capitalisme a atteint la phase de la décomposition et de la mort, tandis que le communisme « se répand dans le monde entier avec l’impétuosité de l’avalanche et la force de la foudre » :

Le communisme est le système idéologique complet du prolétariat en même temps qu’un nouveau régime social.

Ce système idéologique et ce régime social diffèrent de tout autre système idéologique et de tout autre régime social et sont les plus parfaits, les plus progressistes, les plus révolutionnaires et les plus rationnels de toute l’histoire de l’humanité.

Le système idéologique et le régime social du féodalisme sont entrés au musée de l’histoire.

Ceux du capitalisme sont, eux aussi, entrés au musée dans une partie du monde (en U.R.S.S.) ; partout ailleurs, ils ressemblent à « un moribond qui décline rapidement, comme le soleil derrière les collines de l’Ouest » ; ils seront bientôt bons pour le musée.

Seuls le système idéologique et le régime social du communisme se répandent dans le monde entier avec l’impétuosité de l’avalanche et la force de la foudre ; ils feront fleurir leur merveilleux printemps.

Dans La Démocratie nouvelle, le camarade Mao Tsé-toung souligne encore que le déchaînement furieux de tous les réactionnaires, qui représentent les forces décadentes, montre qu’ils sont entrés dans les convulsions de l’agonie :

Le déchaînement furieux des forces ténébreuses de l’intérieur et de l’extérieur a plongé la nation dans le malheur ; mais ce déchaînement même, s’il montre la puissance que possèdent encore les forces ténébreuses, prouve d’autre part que ce sont leurs dernières convulsions et que les masses populaires se rapprochent de plus en plus de la victoire. Il en est ainsi en Chine comme dans tout l’Orient et le monde entier.

Le 17 juin 1945, dans une allocution prononcée au cours d’une cérémonie pour commémorer les martyrs de la révolution chinoise, le camarade Mao Tsé-toung indique que plus les réactionnaires s’obstinent dans leur voie, plus ils approchent de leur fin :

Tous les réactionnaires cherchent à étouffer la révolution par le massacre, et ils pensent que plus ils tueront de gens, plus ils affaibliront la révolution.

Mais, contrairement à l’espoir que nourrit la réaction, le fait est que plus les réactionnaires massacrent de gens, plus grandissent les forces de la révolution et plus les réactionnaires approchent de leur fin. C’est là une loi inexorable.

Le 6 novembre 1957, le camarade Mao Tsé-toung déclare à la réunion du Soviet suprême de l’U.R.S.S., lors de la célébration du 40e anniversaire de la Révolution d’Octobre :

Le système socialiste remplacera finalement le système capitaliste.

C’est là une loi objective, indépendante de la volonté humaine.

Quels que soient les efforts des réactionnaires pour empêcher la roue de !’Histoire d’avancer, la révolution éclatera tôt ou tard et finira certainement par triompher.

Un proverbe chinois qualifie l’action de certains sots en disant qu’« ils soulèvent une pierre pour se la laisser retomber sur les pieds ».

Les réactionnaires de tous les pays sont justement de ces sots.

Les répressions de toutes sortes qu’ils exercent contre le peuple révolutionnaire ne peuvent finalement que le pousser à étendre et à intensifier la révolution.

Les diverses répressions auxquelles se sont livrés le tsar et Tchiang Kaï-chek n’ont-elles pas justement joué ce rôle de stimulant dans les grandes révolutions russe et chinoise ?

Dans le discours Pour un régime constitutionnel de démocratie nouvelle, qu’il prononça à Yenan, le 20 février 1940, devant l’Association pour hâter l’avènement d’un régime constitutionnel, le camarade Mao Tsé-toung dénonce la propagande mensongère de Tchiang Kaï-chek sur le soi-disant établissement d’un régime constitutionnel et montre que les réactionnaires « avaient toujours abouti à un résultat contraire à celui qu’ils escomptaient » :

Bien que tous les irréductibles du monde restent tels aujourd’hui et le resteront demain et après-demain, ils ne pourront le rester éternellement ; en fin de compte, ils devront changer.

Wang Tsing-wei [1], par exemple, est resté longtemps un irréductible, mais quand il s’aperçut qu’il lui était impossible de le rester plus longtemps dans le camp des partisans de la résistance au Japon, force lui fut de se jeter directement dans les bras des Japonais.

Prenons un autre exemple, celui de Tchang Kouo-tao [2] ; lui aussi est resté longtemps un irréductible, mais quand nous avons organisé plusieurs réunions pour le combattre et quand nous l’avons bien tancé, il a également filé.

Au fond, les irréductibles sont des gens obstinés, mais sans solidité. Ils s’obstinent longtemps, mais finissent par changer : ils deviennent des canailles, odieuses à toute l’humanité.

Il arrive aussi parfois que des irréductibles changent en mieux. Cela aussi résulte de la lutte, de la longue lutte menée contre eux : ils reconnaissent alors leurs torts et changent en mieux.

En un mot, les irréductibles sont sujets à des changements.

Ils ont toujours à leur disposition une série de plans, dans le genre de ceux-ci : réaliser un gain aux dépens d’autrui, jouer un double jeu, etc.

Toutefois, tous les irréductibles, quels qu’ils soient, ont toujours abouti à un résultat contraire à celui qu’ils escomptaient : ils commencent toujours par porter préjudice à autrui, mais finissent par se nuire à eux-mêmes.

Nous avons dit à l’époque que Chamberlain, « ayant soulevé la pierre, se la laisserait tomber sur les pieds ».

C’est bien ce qui est arrivé. Chamberlain rêvait d’utiliser Hitler comme une pierre qu’il pourrait lancer dans les jambes du peuple soviétique.

Cependant, en ce jour de septembre de Tan dernier où éclata la guerre entre l’Allemagne d’une part, et l’Angleterre et la France d’autre part, cette pierre tomba des mains de Chamberlain et lui écrasa les pieds.

Et elle continue jusqu’à présent de punir Chamberlain. Il y a aussi beaucoup d’exemples analogues en Chine. Yuan Che-kai [3] voulait frapper le peuple, mais il se frappa lui-même : il mourut après quelques mois de règne.

Touan Ki-jouei, Siu Che-tchang, Tsao Kouen, Wou Pei-fou et d’autres voulaient écraser le peuple, mais ils furent finalement renversés par lui.

Quiconque recherche un profit aux dépens d’autrui se prépare à coup sûr une triste fin !

Le 24 avril 1945, le camarade Mao Tsé-toung présenta son célèbre rapport politique : Du gouvernement de coalition au VIIe Congrès du Parti communiste chinois.

Dans la partie intitulée « Notre programme concret », le camarade Mao Tsé-toung donne un avertissement aux réactionnaires du Kouo-Min-Tang qui tentent de mener en sous-main des activités contre le peuple sous prétexte de convoquer une « assemblée nationale », et il prédit qu’en appliquant cette politique réactionnaire, « ils se passent eux-mêmes la corde au cou » et vont à leur propre perte. Le camarade Mao Tsé-toung dit :

Les mesures que nos héros, ennemis du peuple, sont en train d’adopter suivant leur politique de division risqueraient de les conduire dans une impasse.

Ils sont en train de se passer une corde au cou dont le nœud coulant ne se desserrera pas ; cette corde, c’est l’« assemblée nationale » .

Ils voudraient se servir de cette « assemblée nationale » comme d’une arme magique, tout d’abord pour contrecarrer la proposition d’un gouvernement de coalition, en second lieu pour maintenir leur régime dictatorial, et en troisième lieu pour trouver quelque justification à une guerre civile.

L’Histoire, cependant, par sa propre logique, prendra une voie contraire à leurs vœux, et « ils soulèvent une pierre pour se la laisser tomber sur les pieds ».

Dans le commentaire « Du danger de la politique de Hurley » qu’il écrivit pour l’Agence Hsinhua, le 12 juillet 1945, le camarade Mao Tsé-toung indique que la politique des Etats-Unis à l’égard de la Chine a engendré le danger d’une guerre civile en Chine ; et il lance l’avertissement selon lequel la politique des Etats-Unis, hostile au peuple chinois, plongerait le gouvernement et le peuple des Etats-Unis dans « des épreuves et des malheurs sans fin » :

Sur les lèvres du même Hurley, le gouvernement du Kuomintang représenté par Tchiang Kaï-chek soudain devient la Belle, tandis que le Parti communiste chinois devient la Bête ; il va jusqu’à déclarer sans ambages que les Etats-Unis coopéreraient seulement avec Tchiang Kaï-chek et non avec le Parti communiste chinois.

Naturellement, il ne s’agit pas là d’une vue personnelle de Hurley, mais d’une vue d’un groupe du gouvernement des Etats-Unis ; c’est une vue erronée et dangereuse.

… Si l’on continue à appliquer cette politique de Hurley, le gouvernement des Etats-Unis s’enfoncera sans recours dans les profondeurs du cloaque de la réaction chinoise ; il se placera en opposition aux centaines de millions de Chinois conscients ou en train de prendre conscience, et il deviendra un obstacle pour la Guerre de Résistance contre le Japon, à présent, et pour la paix du monde, dans l’avenir ….

On peut affirmer avec certitude que si la politique de Hurley, qui approuve et soutient les forces antipopulaires en Chine et qui est hostile à de si larges masses du peuple chinois, elle ne change pas, elle pèsera lourdement sur le gouvernement et le peuple des Etats-Unis et les plongera dans des épreuves et des malheurs sans fin ; c’est un point qu’il faut porter clairement à la connaissance du peuple des Etats-Unis.

Dans son discours de clôture prononcé le 11 juin 1945 au VIIe Congrès du Parti communiste chinois : Comment le Vieux Fou déplaça les montagnes, le camarade Mao Tsé-toung dit :

La politique de soutien à Tchiang Kaï-chek et d’opposition au Parti communiste, adoptée par le gouvernement des Etats-Unis, montre la frénésie des réactionnaires américains.

Mais tous les plans des réactionnaires, de l’intérieur ou du dehors, pour empêcher le peuple chinois de remporter sa victoire sont voués à l’échec.

Actuellement, dans le monde, la démocratie est le courant principal, et la réaction contre la démocratie n’est qu’un contre-courant.

Le contre-courant de la réaction tente de l’emporter sur le courant principal : le mouvement pour l’indépendance nationale et la démocratie populaire, mais jamais il ne deviendra le courant principal.

Il est sûr que les réactionnaires s’écroulent et que la révolution triomphe.

Dans son discours de clôture au VIIe Congrès du Parti communiste chinois, le camarade Mao Tsé-toung lance un appel au peuple lui demandant d’avoir confiance dans la victoire certaine de la révolution.

Il cite la fable antique « Comment le Vieux Fou déplaça les montagnes » pour montrer qu’aussi longtemps que le peuple révolutionnaire garde sa confiance, qu’il n’a pas peur des réactionnaires et est bien résolu à mener la lutte jusqu’au bout, le triomphe de la révolution est certain :

Faire connaître la ligne politique du Congrès, c’est donner à tout le Parti et à tout le peuple la confiance que la victoire de la révolution est certaine.

Tout d’abord, nous devons éveiller cette conscience chez les forces d’avant-garde de la révolution, afin que, fermes dans leur détermination et prêtes aux sacrifices, elles surmontent toutes les difficultés dans la lutte pour la victoire.

Ceci, cependant, ne suffit pas ; nous devons aussi éveiller la conscience des masses populaires de tout le pays, afin qu’elles veuillent bien se joindre à nous dans la lutte commune pour la victoire.

Nous devons leur donner la conviction que la Chine appartient au peuple chinois et non aux réactionnaires.

Dans la Chine antique existait une fable intitulée « Comment le Vieux Fou déplaça les montagnes » .

C’est l’histoire d’un vieillard de la Chine du Nord dans les temps anciens, communément appelé le Vieux Fou de la Montagne du Nord.

Sa maison faisait face au sud et le chemin menant à sa porte était bloqué par deux hautes montagnes, les montagnes Taihang et Wangwou.

Il prit la résolution de les enlever à la pioche, et emmena ses fils travailler avec lui.
Un autre vieillard appelé le Vieux Sage, en voyant leurs efforts, riait et disait : Etes-vous fous de vous lancer dans une telle entreprise !

Vous et vos fils, vous ne pourrez jamais arriver à enlever ces deux grosses montagnes ! Le Vieux Fou répliqua : Lorsque je mourrai, mes fils seront là pour continuer ; lorsqu’ils mourront à leur tour, il y aura leurs fils, et ainsi de suite à l’infini.

Quant à ces deux montagnes, si élevées soient-elles, elles ne pourront plus grandir, au contraire, à chaque pelletée enlevée, elles diminueront d’autant.

Pourquoi ne parviendrions-nous pas à les enlever ? C’est ainsi qu’il réfuta le point de vue erroné du Vieux Sage et continua à creuser imperturbablement jour après jour.

Sa persévérance finit par émouvoir le dieu du Ciel ; celui-ci envoya deux génies célestes qui transportèrent les montagnes sur leur dos.

Aujourd’hui, deux montagnes pèsent lourdement sur le peuple chinois : l’une, c’est l’impérialisme, l’autre le féodalisme. Depuis longtemps le Parti communiste chinois a décidé de s’en débarrasser.

Nous devons persévérer et travailler sans relâche, et nous aussi nous parviendrons à émouvoir le dieu du Ciel.

Ce dieu n’est autre que les masses populaires de toute la Chine. Et si celles-ci viennent creuser avec nous, pourquoi n’enlèverions-nous pas ces deux montagnes ?

Dans le commentaire « Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte » qu’il écrivit pour l’Agence Hsinhua le 14 août 1949, le camarade Mao Tsé-toung fait une analyse pénétrante des deux logiques entièrement différentes qui dominent le développement des forces réactionnaires et des forces populaires.

Il fait aussi remarquer que ceux qui sont avancés doivent organiser des forces pour lutter contre les réactionnaires et qu’ils doivent éduquer, unir et gagner à leur cause tous ceux qui sont encore oscillants et hésitants, afin d’isoler complètement les réactionnaires :

Combien la logique des impérialistes est différente de celle du peuple ! Provocation de troubles, échec, nouvelle provocation, nouvel échec, et cela jusqu’à leur ruine – telle est la logique des impérialistes et de tous les réactionnaires du monde à l’égard de la cause du peuple ; et jamais ils n’iront contre cette logique.

C’est là une loi marxiste.

Quand nous disons : « l’impérialisme est féroce », nous entendons que sa nature ne changera pas, et que les impérialistes ne voudront jamais poser leur couteau de boucher, ni ne deviendront jamais des bouddhas, et cela jusqu’à leur ruine.

Lutte, échec, nouvelle lutte, nouvel échec, nouvelle lutte encore, et cela jusqu’à la victoire – telle est la logique du peuple, et lui non plus, il n’ira jamais contre cette logique.

C’est encore une loi marxiste. La révolution du peuple russe a suivi cette loi, il en est de même de la révolution du peuple chinois.

Lutte de classes – certaines classes sont victorieuses, d’autres sont éliminées.

Cela, c’est l’histoire ; c’est l’histoire des civilisations depuis des millénaires. Interpréter l’histoire d’après ce point de vue, cela s’appelle le matérialisme historique ; se placer à l’opposé de ce point de vue, c’est de l’idéalisme historique.

La méthode de l’autocritique ne s’applique qu’au sein du peuple ; il est impossible d’espérer qu’on puisse persuader les impérialistes et les réactionnaires chinois de faire preuve de bon cœur et de revenir dans le droit chemin.

La seule voie à suivre, c’est d’organiser des forces pour lutter contre eux, comme ce fut le cas dans notre Guerre de Libération populaire et dans notre révolution agraire, c’est de démasquer les impérialistes, de « provoquer » les impérialistes et les réactionnaires, de les renverser, de les punir de leurs infractions à la loi, et de « ne leur permettre que de marcher droit, sans tolérer de leur part aucun propos ou acte contre le pouvoir établi ».

C’est alors seulement qu’on pourra espérer traiter avec les pays étrangers impérialistes sur la base de l’égalité et de l’avantage mutuel.

C’est alors qu’on pourra espérer donner aux éléments de la classe des propriétaires fonciers, aux éléments de la bourgeoisie bureaucratique et aux membres de la clique réactionnaire du Kuomintang ainsi qu’à leurs complices, quand ils ont déposé les armes et capitulé, une éducation propre à transformer les mauvais éléments en bons, et cela dans toute la mesure du possible.

Si de nombreux libéraux chinois – éléments démocrates de type ancien, tenants de « l’individualisme démocratique », sur lesquels Truman, Marshall, Acheson, Leighton Stuart et consorts fondent leurs espoirs et qu’ils cherchent constamment à gagner à eux – sont souvent réduits à une position passive et se trompent fréquemment dans leurs jugements sur les gouvernants américains, sur le Kuomintang, sur l’Union soviétique et aussi sur le Parti communiste chinois, c’est précisément parce qu’ils ne considèrent pas ou n’admettent pas qu’on puisse considérer les problèmes du point de vue du matérialisme historique.

C’est le devoir des progressistes – communistes, membres des partis démocratiques, ouvriers politiquement conscients, jeunesse estudiantine et intellectuels progressistes- de s’unir, au sein de la Chine populaire, avec les couches intermédiaires, les éléments du centre, les éléments retardataires des différentes couches et tous ceux qui sont encore oscillants et hésitants (ceux-ci continueront à osciller longtemps encore et, même après avoir pris un parti, ils recommenceront dès qu’ils se heurteront à une difficulté), de leur apporter une aide sincère, de critiquer leur attitude hésitante, de les éduquer, de les gagner à la cause des grandes masses populaires, d’empêcher que les impérialistes ne les attirent à eux, de leur demander de rejeter leurs illusions et de se préparer à la lutte.

Il ne faut pas s’imaginer qu’avec la victoire, il ne soit plus besoin de faire du travail auprès d’eux.

Il nous faut encore travailler, même travailler bien davantage et avec patience avant de pouvoir réellement gagner ces éléments.

Une fois que nous les aurons gagnés, l’impérialisme sera complètement isolé, et les ruses d’Ache-sen ne trouveront plus à s’exercer.

Partie II

Dans l’éditorial « Le Tournant de la Seconde guerre mondiale » qu’il écrivit le 12 octobre 1942 pour le quotidien de Yenan Jiefang Ribao, le camarade Mao Tsé-toung analyse la nature même des forces réactionnaires qui, puissantes en apparence, dissimulent une faiblesse intérieure, et il rappelle au peuple révolutionnaire de ne pas se laisser tromper par cette simple apparence.

Il dit :

Dans l’histoire de l’humanité, toutes les forces réactionnaires qui sont au seuil de leur perte se lancent invariablement dans un ultime sursaut contre les forces de la révolution et, souvent, des révolutionnaires sont un moment induits en erreur par cette force apparente qui dissimule la faiblesse intérieure, ils ne voient pas ce fait essentiel que l’ennemi approche de sa fin et qu’eux-mêmes sont près de la victoire.

Or, la montée de l’ensemble des forces fascistes et les guerres d’agression qu’elles mènent depuis quelques années constituent justement cet ultime sursaut des forces réactionnaires et, dans la guerre actuelle, l’attaque sur Stalingrad marque l’ultime sursaut des forces fascistes elles-mêmes.

Face à ce tournant de l’histoire, beaucoup de gens au sein du front antifasciste mondial se sont aussi laissé abuser par l’aspect féroce du fascisme et n’en ont pas discerné la réalité interne.

Les réactionnaires se vantent toujours de la puissance purement apparente de leurs forces armées.

Au sein du peuple, il est des gens qui, à des degrés divers, éprouvent une certaine crainte devant la force militaire des réactionnaires.

C’est le point de vue de ceux qui sont partisans de la théorie dite « les armes décident de tout ».

Dans son traité bien connu « De la guerre prolongée », écrit en mai 1938, le camarade Mao Tsé-toung donne une critique pénétrante de ce point de vue :

… la théorie dite « les armes décident de tout » … est une théorie mécaniste, appliquée à la question de la guerre, un point de vue subjectiviste et unilatéral sur celle-ci.

A la différence des partisans de cette théorie, nous considérons non seulement les armes, mais aussi les hommes.

Les armes sont un facteur important, mais non décisif, de la guerre. Le facteur décisif, c’est l’homme et non le matériel.

Le rapport des forces se détermine non seulement par le rapport des puissances militaire et économique, mais aussi par le rapport des ressources humaines et des forces morales.

C’est l’homme qui dirige l’économie et les forces militaires.

En août 1946, le camarade Mao Tsé-toung reçut à Yenan la journaliste américaine Anna Louise Strong et lui exposa sa thèse célèbre selon laquelle tous les réactionnaires sont des tigres en papier.

Nous donnons ci-dessous le texte intégral de l’entretien :

A. L. Strong : Pensez-vous qu’on puisse espérer un règlement politique, pacifique des problèmes de la Chine dans un proche avenir ?

Mao Tsé-toung : Cela dépend de l’attitude du gouvernement des Etats-Unis. Si le peuple américain retient le bras des réactionnaires américains qui aident Tchiang Kaï-chek à mener la guerre civile, on peut espérer la paix.

Question : A supposer que les Etats-Unis n’accordent plus d’aide à Tchiang Kaï-chek en dehors de ce qu’ils lui ont déjà donné, combien de temps Tchiang Kaï-chek pourra-t-il continuer la guerre ?

Réponse : Plus d’un an.

Question : Tchiang Kaï-chek peut-il, économiquement, tenir si longtemps ?

Réponse : Il le peut.

Question : Et si les Etats-Unis faisaient savoir clairement qu’ils n’accorderont plus d’aide à Tchiang Kaï-chek à partir de maintenant ?

Réponse : Pour le moment, rien ne laisse prévoir que le gouvernement américain et Tchiang Kaï-chek aient le moindre désir d’arrêter prochainement la guerre.

Question : Combien de temps le Parti communiste peut-il tenir ?

Réponse : Pour autant qu’il s’agisse de nos propres désirs, nous ne demandons pas à nous battre même un seul jour. Mais si les circonstances nous y obligent, nous pouvons nous battre jusqu’au bout.

Question : Si le peuple américain demande pourquoi le Parti communiste se bat, que dois-je répondre ?

Réponse : Parce que Tchiang Kaï-chek veut massacrer le peuple chinois et que, pour survivre, le peuple doit se défendre. Cela, le peuple américain peut le comprendre.

Question : Que pensez-vous de l’éventualité d’une guerre des Etats-Unis contre l’Union soviétique ?

Réponse : La propagande pour une guerre contre l’Union soviétique présente un double aspect.

D’une part, l’impérialisme américain prépare effectivement une guerre contre l’Union soviétique ; la propagande actuelle pour une guerre antisoviétique, comme toute autre propagande antisoviétique, constitue une préparation politique à une telle guerre.

D’autre part, cette propagande est l’écran de fumée tendu par les réactionnaires américains pour couvrir de nombreuses contradictions réelles auxquelles l’impérialisme américain se heurte directement aujourd’hui.

Ce sont les contradictions entre les réactionnaires américains et le peuple américain, et les contradictions qui opposent les Etats-Unis impérialistes à d’autres pays capitalistes et aux pays coloniaux et semi-coloniaux.

A l’heure actuelle, le slogan d’une guerre contre l’Union soviétique lancé par les Etats-Unis signifie en fait l’oppression du peuple américain et l’expansion des forces agressives des Etats-Unis dans le monde capitaliste.

Comme vous le savez, Hitler et ses partenaires, les militaristes japonais, ont longtemps utilisé des slogans antisoviétiques comme prétexte pour asservir le peuple de leur pays et pour se livrer à des agressions contre d’autres pays.

Aujourd’hui, les réactionnaires américains agissent exactement de la même manière.
Pour déclencher une guerre, les réactionnaires américains doivent d’abord s’attaquer au peuple américain.

Ils le font déjà : ils oppriment politiquement et économiquement les ouvriers et les milieux démocratiques des Etats-Unis et se préparent à instaurer le fascisme dans leur pays.

Le peuple des Etats-Unis doit se lever pour résister aux attaques des réactionnaires américains. Je suis persuadé qu’il le fera.

Une zone très vaste englobant de nombreux pays capitalistes, coloniaux et semi-coloniaux en Europe, en Asie et en Afrique sépare les Etats-Unis de l’Union soviétique.

Avant que les réactionnaires américains n’aient assujetti ces pays, une attaque contre l’Union soviétique est hors de question.

Dans le Pacifique, les Etats-Unis contrôlent maintenant des régions plus étendues que l’ensemble de toutes les anciennes sphères d’influence qu’y possédait la Grande-Bretagne ; ils contrôlent le Japon, la partie de la Chine soumise à la domination du Kuomintang, la moitié de la Corée et le Pacifique Sud.

Ils contrôlent depuis longtemps l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud. Ils cherchent en outre à contrôler tout l’Empire britannique et l’Europe occidentale.

Sous divers prétextes, les Etats-Unis prennent des dispositions militaires de grande envergure et établissent des bases militaires dans de nombreux pays.

Les réactionnaires américains disent que les bases militaires qu’ils ont établies et celles qu’ils se préparent à établir partout dans le monde sont toutes dirigées contre l’Union soviétique. Certes, elles visent l’Union soviétique.

Mais pour le moment, ce n’est pas l’Union soviétique mais bien les pays où ces bases militaires se trouvent établies qui ont à souffrir les premiers de l’agression des Etats-Unis.

Je crois que ces pays ne tarderont pas à comprendre qui, de l’Union soviétique ou des Etats-Unis, les opprime vraiment. Le jour viendra où les réactionnaires américains s’apercevront qu’ils ont contre eux les peuples du monde entier.

Bien entendu, je ne veux pas dire que les réactionnaires américains n’aient pas l’intention d’attaquer l’Union soviétique.

L’Union soviétique est le défenseur de la paix mondiale, elle est un puissant facteur qui fait obstacle à la conquête de l’hégémonie mondiale par les réactionnaires américains.

Du fait de l’existence de l’Union soviétique, il est absolument impossible aux réactionnaires des Etats-Unis et du monde entier de réaliser leurs ambitions.

C’est pourquoi les réactionnaires américains vouent une haine implacable à l’Union soviétique et rêvent effectivement de détruire cet Etat socialiste.

Mais les réactionnaires américains font aujourd’hui, peu après la fin de la Seconde guerre mondiale, un tel tapage à propos d’une guerre américano-soviétique – au point d’empoisonner l’atmosphère internationale – que nous sommes obligés d’examiner de plus près leurs véritables intentions.

Il apparaît alors que, sous le couvert de slogans antisoviétiques, ils se livrent à des attaques frénétiques contre les ouvriers et les milieux démocratiques de leur pays et transforment en dépendances américaines tous les pays visés par l’expansion des Etats-Unis.

A mon avis, le peuple américain et les peuples de tous les pays menacés par l’agression américaine doivent s’unir et lutter contre les attaques des réactionnaires américains et de leurs laquais dans ces pays.

Seule la victoire remportée dans cette lutte permettra d’éviter une troisième guerre mondiale ; sinon, celle-ci est inévitable.

Question : Tout cela est très clair.

Mais supposez que les Etats-Unis emploient la bombe atomique ? Supposez que les Etats-Unis bombardent l’Union soviétique en partant de leurs bases en Islande, à Okinawa et en Chine ?

Réponse : La bombe atomique est un tigre en papier dont les réactionnaires américains se servent pour effrayer les gens.

Elle a l’air terrible, mais en fait, elle ne l’est pas. Bien sûr, la bombe atomique est une arme qui peut faire d’immenses massacres, mais c’est le peuple qui décide de l’issue d’une guerre, et non une ou deux armes nouvelles.

Tous les réactionnaires sont des tigres en papier. En apparence, ils sont terribles, mais en réalité, ils ne sont pas si puissants.

A envisager les choses du point de vue de l’avenir, c’est le peuple qui est vraiment puissant, et non les réactionnaires.

En Russie, avant la Révolution de Février 1917, de quel côté était réellement la force ?

En apparence, le tsar était fort ; mais il fut balayé par le coup de vent de la Révolution de Février.

En dernière analyse, la force en Russie était du côté des Soviets d’ouvriers, de paysans et de soldats. Le tsar n’était qu’un tigre en papier.

Hitler n’a-t-il pas passé pour très fort ? Mais l’Histoire a prouvé qu’il était un tigre en papier. De même Mussolini, de même l’impérialisme japonais.

Par contre, l’Union soviétique et les peuples épris de démocratie et de liberté de tous les pays se sont révélés beaucoup plus puissants qu’on ne l’avait prévu.

Tchiang Kaï-chek et les réactionnaires américains qui le soutiennent sont aussi des tigres en papier.

En parlant de l’impérialisme américain, il y a des gens qui semblent le croire terriblement fort et les réactionnaires chinois se servent de cette « force » des Etats-Unis pour effrayer le peuple chinois.

Mais la preuve sera faite que les réactionnaires américains, comme tous les réactionnaires dans l’histoire, ne sont pas si forts que cela. Aux Etats-Unis, ce sont d’autres qui détiennent la force véritable : le peuple américain.

Prenez le cas de la Chine. Nous n’avons que millet et fusils pour toute ressource, mais l’Histoire prouvera en fin de compte que notre millet et nos fusils sont plus puissants que les avions et les tanks de Tchiang Kaï-chek.

Bien que le peuple chinois ait encore à faire face à beaucoup de difficultés et doive souffrir longtemps encore sous les coups des attaques conjuguées de l’impérialisme américain et des réactionnaires chinois, le jour viendra où ces réactionnaires seront battus et où nous serons victorieux.

La raison en est simple : les réactionnaires représentent la réaction, nous représentons le progrès.

Le 25 décembre 1947, le camarade Mao Tsé-toung fit un rapport sur « La Situation actuelle et nos tâches » à une réunion du Comité central du Parti communiste chinois.

Dans ce rapport, il déclare :

Ayant fait une appréciation lucide de la situation internationale et intérieure en se fondant sur la science du marxisme-léninisme, le Parti communiste chinois acquit la conviction que toutes les attaques des réactionnaires de l’intérieur et de l’extérieur non seulement devaient être, mais pouvaient être écrasées.

Lorsque des nuages ont assombri le ciel, nous avons fait remarquer que ces ténèbres n’étaient que temporaires, qu’elles se dissiperaient bientôt et que le soleil brillerait sous peu.

Quand Tchiang Kaï-chek et ses bandits déclenchèrent la guerre contre-révolutionnaire à l’échelle nationale, en juillet 1946, ils pensaient qu’il suffirait de trois à six mois pour battre l’Armée populaire de Libération.

Ils avaient estimé qu’avec une armée régulière de 2 millions d’hommes, plus d’un million d’irréguliers et un autre million d’hommes au moins dans les organismes militaires et les unités armées à l’arrière, ils possédaient, au total, une force militaire de plus de 4 millions d’hommes ; qu’ils avaient pris le temps de terminer leurs préparatifs d’offensive ; qu’ils contrôlaient à nouveau les grandes villes ; qu’ils avaient sous leur domination une population de plus de 300 millions d’habitants ; qu’ils avaient pris possession de tout l’équipement d’un million de soldats de l’armée d’invasion japonaise ; et qu’ils avaient obtenu une aide militaire et financière énorme du gouvernement des Etats-Unis.

De plus, ils jugeaient que l’Armée populaire de Libération était épuisée par les huit années de combats dans la Guerre de Résistance contre le Japon et qu’elle était de loin inférieure en effectifs et en équipement à l’armée du Kuomintang ; que la population des régions libérées dépassait à peine 100 millions d’habitants (Le recensement de la population était à l’époque inexact ; on évaluait généralement la population du pays à 450 millions d’habitants. Après la Libération, un recensement exact montra que la Chine avait une population de 600 millions d’habitants – Note de la Rédaction), que dans la plupart de ces régions les forces féodales réactionnaires n’étaient pas encore liquidées et la réforme agraire pas encore accomplie partout ni à fond, c’est-à-dire que les arrières de l’Armée populaire de Libération n’étaient pas encore solides.

Partant de ces évaluations, la bande de Tchiang Kaï-chek ne tint aucun compte du désir de paix du peuple chinois, déchira finalement l’Accord de trêve signé par le Kuomintang et le Parti communiste en janvier 1946, ainsi que les résolutions adoptées par la Conférence consultative politique de tous les partis, et déclencha une guerre aventureuse.

Nous avons dit à l’époque que la supériorité militaire de Tchiang Kaï-chek n’était que momentanée, qu’elle était un facteur qui ne pouvait jouer qu’un rôle temporaire, que l’aide de l’impérialisme américain était de même un facteur qui ne pouvait jouer qu’un rôle temporaire, alors que le caractère antipopulaire de la guerre de Tchiang Kaï-chek et les sentiments du peuple étaient des facteurs au rôle constant, et que, sous ce rapport, l’Armée populaire de Libération détenait la supériorité.

Patriotique, juste et révolutionnaire de par sa nature, la guerre menée par l’Armée populaire de Libération devait forcément gagner l’appui du peuple dans le pays tout entier.

C’était là la base politique de la victoire sur Tchiang Kaï-chek.

L’expérience de dix-huit mois de guerre a pleinement confirmé notre jugement.
Quand la clique réactionnaire de Tchiang Kaï-chek déclencha en 1946 la guerre civile à l’échelle nationale contre le peuple, elle osa prendre ce risque parce qu’elle comptait non seulement sur sa propre supériorité militaire, mais surtout sur l’impérialisme américain armé de ses bombes atomiques et qu’elle considérait comme « exceptionnellement puissant », « sans égal au monde ».

D’une part, elle croyait que l’impérialisme américain pourrait pourvoir à flots continus à ses besoins militaires et financiers ; d’autre part, elle se livrait à d’extravagantes spéculations sur le thème « la guerre entre les Etats-Unis et l’Union soviétique est inévitable », « une troisième guerre mondiale doit inévitablement éclater ».

Dépendre ainsi de l’impérialisme américain est le trait commun des forces réactionnaires des différents pays depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

Ceci reflète la gravité des coups subis par le capitalisme mondial au cours de cette guerre, la faiblesse des forces réactionnaires dans les différents pays, leur désarroi et leur perte de confiance, ainsi que la puissance des forces révolutionnaires mondiales – situation qui fait sentir aux réactionnaires des différents pays qu’ils n’ont plus d’autre issue que de compter sur l’aide de l’impérialisme américain.

Mais l’impérialisme américain d’après la Seconde guerre mondiale est-il réellement aussi puissant que Tchiang Kaï-chek et les réactionnaires des divers pays se l’imaginent ?

Peut-il réellement leur envoyer des approvisionnements à flots continus ? Non, ce n’est pas le cas.

La puissance économique de l’impérialisme américain, qui s’était accrue pendant la Seconde guerre mondiale, doit faire face à des marchés intérieurs et extérieurs instables et qui se rétrécissent de jour en jour.

Le rétrécissement plus accentué de ces marchés provoquera des crises économiques.

Le boom du temps de guerre aux Etats-Unis n’était que temporaire. Leur puissance n’est que superficielle et passagère. Des contradictions inconciliables, tant à l’intérieur que sur le plan international, menacent quotidiennement comme un volcan l’impérialisme américain.

L’impérialisme américain est assis sur ce volcan.

Cette situation a poussé les impérialistes américains à dresser un plan d’asservissement du monde, à se ruer en forcenés comme des bêtes sauvages en Europe, en Asie et dans d’autres parties du monde, à rassembler dans les différents pays les forces réactionnaires, les rebuts vomis par le peuple, en vue de former un camp impérialiste et antidémocratique contre toutes les forces démocratiques ayant l’Union soviétique à leur tête, et à préparer la guerre dans l’espoir de déclencher un jour, à l’avenir, une troisième guerre mondiale pour vaincre les forces démocratiques.

C’est un plan insensé. Les forces démocratiques du monde entier doivent déjouer ce plan et peuvent certainement le faire.

La puissance du camp anti-impérialiste mondial a dépassé celle du camp impérialiste.

C’est nous qui détenons la supériorité et non l’ennemi.

Dans l’article Que les forces révolutionnaires du monde entier s’unissent pour combattre l’agression impérialiste qu’il écrivit en novembre 1948 pour le périodique Pour une paix durable, pour une démocratie populaire ! le camarade Mao Tsé-toung fait remarquer que « ce serait une erreur des plus graves de surestimer la force de l’ennemi et de sous-estimer celle de la révolution » :

Après la victoire dans la Seconde guerre mondiale, l’impérialisme américain, qui a pris la place de l’Allemagne, de l’Italie et du Japon fascistes, avec ses laquais de divers pays, se prépare frénétiquement à une nouvelle guerre mondiale et menace le monde entier.

Ceci reflète l’extrême décadence du monde capitaliste et sa terreur devant la fin imminente.

Cet ennemi est encore fort, c’est pourquoi toutes les forces révolutionnaires dans chaque pays et les forces révolutionnaires de tous les pays doivent s’unir, elles doivent former un front anti-impérialiste uni ayant à sa tête l’Union soviétique et suivre une politique juste, sinon elles ne pourront remporter la victoire.

La base de cet ennemi est faible. Il se désagrège intérieurement, il est séparé du peuple et doit faire face à une crise économique inextricable.

Donc, il peut être vaincu.

Ce serait une erreur des plus graves de surestimer la force de l’ennemi et de sous-estimer celle de la révolution.

Le 18 janvier 1948, dans la directive Sur quelques questions importantes de la politique actuelle du Parti qu’il écrivit pour le Comité central du Parti communiste chinois en vue de sa communication au Parti, le camarade Mao Tsé-toung nous dit que dans l’ensemble et du point de vue stratégique, nous devons mépriser l’ennemi, tandis qu’en même temps nous devons nous attacher à l’art de la lutte et, en ce qui concerne, chaque partie prise en elle-même et dans chaque lutte concrète, nous devons tenir pleinement compte de l’ennemi :

Combattre la surestimation de la force de l’ennemi.

Par exemple : la peur de l’impérialisme américain, la peur d’aller se battre dans les régions du Kuomintang, la peur d’éliminer le système comprador-féodal, de procéder à la distribution des terres des propriétaires fonciers et de confisquer le capital bureaucratique, la peur d’une guerre de longue durée, etc. ; tout cela est erroné.

L’impérialisme dans le monde entier et le règne de la clique réactionnaire de Tchiang Kaï-chek en Chine sont pourris, ils n’ont pas d’avenir. Nous avons lieu de les mépriser, et nous sommes sûrs et certains de vaincre tous les ennemis, intérieurs et extérieurs, du peuple chinois.

Mais dans chaque situation particulière, dans chaque lutte concrète (qu’il s’agisse d’une lutte militaire, politique, économique ou idéologique), nous ne devons absolument pas mépriser l’ennemi, mais au contraire, en tenir sérieusement compte et concentrer toutes nos forces dans la lutte pour remporter la victoire.

Du point de vue de l’ensemble, de la stratégie, nous soulignons à juste titre que nous devons mépriser l’ennemi, mais dans aucune situation particulière, dans aucune question concrète, nous ne devons jamais le mépriser.

Si, du point de vue de l’ensemble, nous surestimons la force de l’ennemi et n’osons par conséquent le renverser ni le vaincre, nous commettrons une erreur d’opportunisme de droite.

Si, dans chaque situation particulière, dans chaque question concrète, nous n’agissons pas avec prudence, ne prenons pas soin d’étudier et de perfectionner l’art de la lutte, ne concentrons pas toutes nos forces dans le combat et ne nous attachons pas à gagner à notre cause tous les alliés qui devraient l’être (paysans moyens, artisans et commerçants indépendants, moyenne bourgeoisie, étudiants, instituteurs, professeurs et intellectuels en général, fonctionnaires en général, membres des professions libérales et hobereaux éclairés), nous commettrons une erreur d’opportunisme « de gauche ».

Le 18 novembre 1957, dans son intervention à la Conférence des Représentants des Partis communistes et ouvriers des Pays socialistes tenue à Moscou, le camarade Mao Tsé-toung déclare :

Lorsqu’en 1946, Tchiang Kaï-chek nous attaqua, beaucoup de nos camarades et le peuple tout entier étaient fort inquiets :

Pourrait-on gagner la guerre ?

J’étais moi-même aussi soucieux à ce sujet. Mais nous avions confiance.

A ce moment, une journaliste américaine, Anna Louise Strong, vint à Yenan.

Au cours de notre entretien, nous avons discuté de beaucoup de questions, y compris Tchiang Kaï-chek, Hitler, le Japon, les Etats-Unis, la bombe atomique, etc.

J’ai dit alors que tous les réactionnaires réputés puissants n’étaient en réalité que des tigres en papier. Pour la bonne raison qu’ils sont coupés du peuple.

Eh bien, Hitler n’était-il pas un tigre en papier ? Hitler n’a-t-il pas été jeté à bas ?

J’ai dit aussi que le tsar en était un, de même que l’empereur de Chine, ainsi que l’impérialisme japonais.

Vous voyez bien, tous ont été renversés. L’impérialisme américain ne s’est pas encore effondré et il a, de plus, la bombe atomique ; mais, à mon avis, il tombera lui aussi, il est également un tigre en papier.

Tchiang Kaï-chek était très puissant ; il avait plus de 4 millions de troupes régulières.
Nous étions alors à Yenan. Quelle était la population de Yenan ?

7.000 habitants. Combien de troupes avions-nous ? Nous avions 900.000 partisans, tous divisés par Tchiang Kaï-chek en plusieurs dizaines clé bases. Mais nous disions que Tchiang Kaï-chek n’était qu’un tigre en papier et que nous le vaincrions sans aucun doute.

Pour combattre l’ennemi, nous avons formé, au cours d’une longue période, ce concept, à savoir que, du point de vue stratégique, nous devons mépriser tous les ennemis, et, du point de vue tactique, en tenir pleinement compte.

En d’autres termes, nous devons mépriser l’ennemi dans son ensemble, mais en tenir sérieusement compte en ce qui concerne chaque question concrète, si nous ne méprisons pas l’ennemi dans son ensemble, nous tomberons dans l’opportunisme.

Marx et Engels n’étaient que deux, mais ils affirmaient déjà que le capitalisme serait renversé dans le monde entier.

Mais sur les questions concrètes et sur les questions se rapportant à chaque ennemi particulier, si nous ne tenons pas suffisamment compte de l’ennemi, nous tomberons dans l’aventurisme.

Dans la guerre, les batailles ne peuvent être livrées qu’une à une et les forces ennemies ne peuvent être anéanties qu’unité par unité.

Les usines ne peuvent être bâties qu’une par une. Un paysan ne peut labourer la terre que parcelle par parcelle. Il en est de même pour les repas.

Stratégiquement, prendre un repas ne nous fait pas peur : nous pourrons en venir à bout. Mais nous mangeons bouchée par bouchée. Il nous serait impossible d’avaler le repas entier d’un seul coup.

C’est ce qu’on appelle la solution un par un. Et en langage militaire, cela s’appelle écraser l’ennemi unité par unité.

Partie III

Le 18 novembre 1957, dans son intervention à la Conférence des Représentants des Partis communistes et ouvriers des Pays socialistes tenue à Moscou, le camarade Mao Tsé-toung fait une analyse de la situation internationale de l’époque et montre que les forces socialistes ont dépassé les forces impérialistes et que le vent d’est l’emporte sur le vent d’ouest.

Il déclare :

J’estime que la situation internationale est arrivée à un nouveau tournant. Il y a maintenant deux vents dans le monde : le vent d’est et le vent d’ouest.

Selon un dicton chinois, « ou bien le vent d’est l’emporte sur le vent d’ouest, ou c’est le vent d’ouest qui l’emporte sur le vent d’est ».

A mon avis, la caractéristique de la situation actuelle est que le vent d’est l’emporte sur le vent d’ouest, ce qui signifie que les forces socialistes ont acquis une supériorité écrasante sur les forces de l’impérialisme.

S’adressant aux étudiants chinois poursuivant leurs études en Union soviétique, la veille du jour où il fit son intervention susmentionnée, donc le 17 novembre, le camarade Mao Tsé-toung dit :

La direction du vent dans le monde a changé. Dans la lutte entre le camp socialiste et le camp capitaliste, ou bien le vent d’ouest l’emporte sur le vent d’est ou c’est le vent d’est qui l’emporte sur le vent d’ouest.

La population mondiale atteint maintenant le chiffre de 2.700 millions, les différents pays socialistes totalisent une population de près de 1 .000 millions d’habitants, celle des anciens pays coloniaux qui ont conquis leur indépendance dépasse 700 millions, et les pays qui luttent actuellement pour l’indépendance ou pour l’indépendance complète, ainsi que les pays capitalistes à tendance neutre comptent 600 millions d’habitants.

La population du camp impérialiste n’est donc que d’environ 400 millions d’hommes, lesquels, en outre, sont divisés intérieurement. Une « secousse sismique » peut se produire par là. A présent, ce n’est pas le vent d’ouest qui l’emporte sur le vent d’est, mais c’est le vent d’est qui l’emporte sur le vent d’ouest.

Le 6 novembre 1957, dans son intervention au Soviet suprême de !’U.R.S.S., à l’occasion de la célébration du 40e anniversaire de la Révolution d’Octobre, le camarade Mao Tsé-toung déclare :

Les impérialistes cherchent le salut dans les répressions à l’égard des peuples de leurs pays, des peuples des colonies et des semi-colonies ; ils fondent par surcroît leurs espoirs sur la guerre.

Mais que peuvent-ils en attendre ?

Au cours du dernier demi-siècle, nous avons connu deux guerres mondiales. Après la première, la Grande Révolution socialiste d’Octobre a éclaté en Russie.

Après la deuxième, des révolutions nombreuses ont éclaté en Europe orientale et en Orient.

Si ces messieurs les impérialistes se décident à déchaîner une troisième guerre mondiale, ils n’obtiendront rien d’autre que l’accélération de la débâcle complète du système capitaliste dans le monde entier.

Le 27 février 1957, le camarade Mao Tsé-toung prononça son discours De la juste solution des contradictions au sein du peuple à la onzième session (élargie) de la Conférence suprême d’Etat.

Dans la section 10 de son discours, sous le titre « Une chose mauvaise peut-elle se transformer en une bonne ?  » il dit :

Actuellement, dans tous les pays du monde, on discute de l’éventualité d’une troisième guerre mondiale.

Nous devons être préparés psychologiquement à cette éventualité et l’envisager d’une manière analytique.

Nous sommes résolument pour la paix et contre la guerre.

Mais si les impérialistes s’entêtent à déclencher une nouvelle guerre, nous ne devons pas en avoir peur.

Notre attitude devant cette question est la même que devant tous les désordres : primo, nous sommes contre, et secundo, nous n’en avons pas peur.

La Première guerre mondiale a été suivie par la naissance de l’Union soviétique avec une population de 200 millions d’habitants.

La Seconde guerre mondiale a été suivie de la formation du camp socialiste qui englobe une population de 900 millions d’âmes.

Il est certain que si les impérialistes s’obstinent à déclencher une troisième guerre mondiale, des centaines de millions d’hommes passeront du côté du socialisme et seul un territoire peu étendu demeurera aux mains des impérialistes ; il est même possible que le système impérialiste s’effondre complètement.

Dans des conditions déterminées, chacun des deux aspects opposés d’une contradiction se transforme immanquablement en son contraire par suite de la lutte entre eux.

Ici, les conditions sont importantes.

Sans des conditions déterminées, aucun des deux aspects en lutte ne peut se transformer en son contraire.

De toutes les classes dans le monde, c’est le prolétariat qui désire le plus changer de situation, et ensuite, c’est le semi-prolétariat ; car le premier ne possède absolument rien et le second ne possède que peu de choses.

La situation qui existe aujourd’hui, où les Etats-Unis détiennent la majorité à l’O.N.U. et contrôlent de nombreuses régions du monde, est seulement temporaire. Un jour viendra nécessairement où elle changera.

La situation de la Chine en tant que pays pauvre, auquel les droits sont déniés sur l’arène internationale, changera également : le pays pauvre deviendra un pays riche, l’absence de droits deviendra la plénitude des droits, c’est-à-dire qu’il se produira une conversion des choses en leur contraire.

Ici, les conditions qui jouent un rôle décisif sont le régime socialiste et les efforts conjugués d’un peuple uni.

Le 28 juin 1950, lorsque l’impérialisme américain entreprit ouvertement une guerre d’agression contre la Corée et envahit notre territoire de Taïwan, le camarade Mao Tsé-toung fit la déclaration suivante à la huitième réunion du Conseil du Gouvernement populaire central :

Le peuple chinois a proclamé de longue date que les affaires des différents pays du monde devraient être dirigées par les peuples de ces pays, et que les affaires d’Asie devraient être dirigées par les peuples d’Asie et non pas par les Etats-Unis.

L’agression des Etats-Unis en Asie ne fera que soulever une large et ferme résistance des peuples d’Asie. Le 5 janvier de cette année, Truman a déclaré que les Etats-Unis n’interviendraient pas à Taïwan.

Maintenant, il a prouvé que sa propre déclaration était mensongère, et il a mis en pièces tous les accords internationaux concernant la non-ingérence des Etats-Unis dans les affaires intérieures de la Chine.

Les Etats-Unis ont ainsi mis à nu leur visage d’impérialistes, ce qui est très profitable au peuple chinois et aux peuples d’Asie.

Il n’y a aucune raison pour que les Etats-Unis interviennent dans les affaires intérieures de la Corée, des Philippines, du Viêt-Nam et d’autres pays.

La sympathie de tout le peuple de Chine et des larges masses des peuples du monde entier ira aux victimes de l’agression, et sûrement pas à l’impérialisme américain.

Le peuple ne se laissera ni acheter ni intimider par l’impérialisme.

L’impérialisme est fort en apparence mais faible intérieurement, parce qu’il n’est pas soutenu par le peuple.

Peuples de Chine et du monde, unissez-vous et préparez-vous à fond pour faire échouer toute provocation de l’impérialisme américain !

Le 14 février 1955, à une réception donnée par l’Ambassade soviétique en Chine pour célébrer le Ve anniversaire de la signature du Traité sino-soviétique d’Amitié, d’Alliance et d’Assistance mutuelle, le camarade Mao Tsé-toung déclara :

Avec la coopération entre nos deux grands pays, l’Union soviétique et la Chine, je suis convaincu que les plans d’agression de l’impérialisme seront réduits à néant.

Nous pouvons tous nous rendre compte qu’avec la grande coopération entre la Chine et l’Union soviétique, il n’y a aucun des plans d’agression de l’impérialisme qui ne puisse être déjoué. Ils seront certainement tous complètement anéantis.

Que les impérialistes déclenchent une guerre d’agression, nous et les peuples du monde entier, nous les balaierons certainement de la surface du globe !

Le 8 septembre 1958, prenant la parole à la Conférence suprême d’Etat, le camarade Mao Tsé-toung dit :

La situation actuelle est favorable aux peuples du monde entier en lutte pour la paix.

La tendance générale est marquée par le fait que le vent d’est l’emporte sur le vent d’ouest.

L’impérialisme américain occupe notre territoire de Taïwan depuis neuf ans, et tout récemment encore, il a envoyé ses forces armées occuper le Liban.

Les Etats-Unis ont établi des centaines de bases militaires réparties dans de nombreux pays, à travers le monde entier.

Cependant, le territoire chinois de Taïwan, le Liban ainsi que toutes les bases militaires américaines à l’étranger sont autant de cordes de potence passées au cou de l’impérialisme américain.

Ce sont les Américains eux-mêmes, et personne d’autre, qui fabriquent ces cordes et se les mettent au cou, donnant l’autre bout de la corde au peuple chinois, aux peuples arabes et à tous les peuples du monde épris de paix et en lutte contre l’agression.

Plus les agresseurs américains s’attarderont en ces lieux, plus se resserreront les cordes qui leur étreignent la gorge.

L’impérialisme américain crée la tension partout dans le monde, en vue d’imposer aux peuples son agression et son joug asservissant.

Les impérialistes américains se figurent que la situation de tension leur est toujours avantageuse, mais en réalité, cette situation qu’ils ont créée est allée à rencontre de leur désir : elle a eu pour effet de mobiliser les peuples du monde entier contre les agresseurs américains.

Si les groupes de capitalistes monopoleurs américains persistent dans leur politique d’agression et de guerre, le jour viendra inévitablement où ils seront pendus par tous les peuples du monde. Le même sort attend les complices des Etats-Unis.

Le 29 septembre 1958, le camarade Mao Tsé-toung rentra à Pékin après une tournée d’inspection dans plusieurs provinces de la vallée du Yangtsé.

Dans une interview accordée à un correspondant de l’Agence Hsinhua, il déclare :

Les impérialistes n’en ont plus pour longtemps, car ils commettent tous les méfaits possibles.

Ils se font une spécialité de soutenir les réactionnaires hostiles au peuple dans les différents pays.

Ils occupent beaucoup de colonies, semi-colonies et bases militaires. Ils menacent la paix d’une guerre atomique.

Ce qui fait que plus de 90 pour cent de la population du monde se dressent ou vont se dresser en masse contre eux.

Les impérialistes sont encore vivants ; ils continuent à faire régner l’arbitraire en Asie, en Afrique et en Amérique latine.

En Occident, ils oppriment encore les masses populaires de leurs pays respectifs.

Cette situation doit changer.

Il appartient aux peuples du monde entier de mettre fin à l’agression et à l’oppression de l’impérialisme, et principalement de l’impérialisme américain.


[1] Chef du groupe pro-japonais au sein du Kuomintang et traître à la nation. Il passa ouvertement aux envahisseurs japonais en décembre 1938, alors qu’il était vice-président du Kuomintang et président du Conseil politique national.

En mars 1940, il devint président du gouvernement central fantoche à Nankin. Il mourut au Japon en novembre 1944.

[2] Renégat de la révolution chinoise. Dans sa jeunesse, spéculant sur la révolution, il adhéra au Parti communiste chinois.

Il commit dans le Parti un nombre considérable d’erreurs qui dégénérèrent en véritables crimes. Le plus connu fut celui de 1935, lorsque, s’opposant à la marche de l’Armée rouge vers le nord, il préconisa par esprit défaitiste et liquidationniste la retraite de l’Armée rouge vers les régions peuplées de minorités nationales, situées à la limite du Setchouan et du Sikang (province supprimée en 1955 et incorporée dans le Setchouan et la Région autonome du Tibet) ; en outre, il se livra ouvertement à une activité de trahison contre le Parti et son Comité central, forma un pseudo-Comité central et sapa l’unité du Parti et de l’Armée rouge, faisant subir de lourdes pertes au IVe Front.

Cependant, grâce au patient travail d’éducation accompli par le camarade Mao Tsé-toung et le Comité central du Parti, l’Armée rouge du IVe Front et ses nombreux cadres revinrent rapidement se mettre sous la juste direction du Comité central et jouèrent un rôle honorable dans les luttes ultérieures. Quant à Tchang Kouo-tao, il resta incorrigible : au printemps de 1938, il s’enfuit seul de la région frontière du Chensi-Kansou-Ninghsia et devint un agent des services secrets du Kuomintang.

[3] Chef de la clique des seigneurs de guerre du Peiyang dans les dernières années du règne de la dynastie des Tsing. Après que celle-ci eut été renversée en 1911, il s’appuya sur les forces armées de la contre-révolution, tabla sur le soutien de l’impérialisme et utilisa la tendance au compromis de la bourgeoisie – qui dirigeait alors la révolution – pour s’emparer de la présidence de la République et constituer le premier gouvernement des seigneurs de guerre du Peiyang, gouvernement représentant les intérêts des grands propriétaires fonciers et de la grande bourgeoisie compradore.

Comme il aspirait à devenir empereur, il accéda en 1915, afin de s’assurer le soutien de l’impérialisme japonais, aux vingt et une demandes par lesquelles le Japon visait à exercer un contrôle exclusif sur la Chine. En décembre 1915 éclata dans le Yunnan un soulèvement dirigé contre Yuan Che-kai qui s’était fait proclamer empereur. Ce soulèvement trouva de nombreux échos dans tout le pays. Yuan Che-kai mourut à Pékin en juin 1916.

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contre l’hégémonie des superpuissances