Le matérialisme dialectique considère que l’Univers est uniquement matériel et qu’il se développe qualitativement. Il n’y a pas de retour en arrière possible de manière générale dans ce processus de synthèse, de complexification.
Pour cette raison, il semble que les communistes d’Union Soviétique et de Chine populaire ont fait une erreur en considérant que l’énergie nucléaire issue de la fission pouvait, dans un cadre civil et non militaire, servir positivement le développement de l’Humanité.
En effet, dans le mouvement de la matière, il existe un processus de complexification appelé la fusion nucléaire, qui se déroule au moyen des étoiles. La nucléosynthèse stellaire donne naissance à la plupart des éléments chimiques, ceux plus légers que le fer l’étant dans un processus aboutissant à l’explosion des étoiles massives, explosion qui donne elle-même naissance à ceux plus lourds que le fer.
Il s’agit d’un processus de combinaison des éléments, pour en former de plus complexes. Voici le tableau indiquant la formation des éléments ; on notera que certains se voient attribués une origine liée au Big Bang, ce dernier concept étant une aberration du point de vue du matérialisme dialectique, qui considère que l’Univers est éternel.
Le principe de l’énergie nucléaire actuelle se fonde sur la fission des atomes et non sur leur fusion, leur synthèse. Il s’agit ici d’un processus de destruction de ce qui a été rendu plus complexe dans un processus naturel.
La nature meurtrière, instable, incontrôlable de l’énergie nucléaire issue de la fission tient justement à cette dimension anti-naturelle. L’exemple de la catastrophe de Tchernobyl, qui a commencé il y a précisément trente années, est un exemple frappant et terrible.
Le principe de la fission nucléaire obéit au principe de retourner en arrière dans le mouvement dialectique de la matière.
Il est significatif que les révisionnistes, partisans du pragmatisme dans la production, aient, une fois parvenus à la tête de pays devenus les social-impérialisme russe et social-fascisme chinois, systématiquement considéré comme incontournable cette énergie nucléaire.
Les révisionnistes ont également contribué à la prolifération de l’utilisation militaire du nucléaire, à l’opposé complet du point de vue communiste prônant son bannissement.
Lors d’une interview en octobre 1951, Staline résuma ainsi le point de vue communiste :
« Il a été procédé récemment chez nous à l’essai d’un des types de la bombe atomique. L’expérimentation de bombes atomiques de différents calibres se poursuivra également à l’avenir d’après le plan de défense de notre pays contre une attaque de la part du bloc agressif anglo-américain (…).
Les personnalités des États-Unis d’Amérique ne peuvent ignorer que l’Union soviétique est non seulement contre l’emploi de l’arme atomique, mais encore pour son interdiction, pour la cessation de sa fabrication.
Comme on le sait, l’Union soviétique a exigé à plusieurs reprises l’interdiction de l’arme atomique mais elle s’est heurtée, chaque fois, à un refus de la part des puissances du bloc Atlantique.
Cela signifie qu’en cas d’agression des États-Unis contre notre pays les milieux gouvernants des États-Unis d’Amérique feront usage de la bombe atomique.
C’est précisément cette circonstance qui a contraint l’Union soviétique à avoir l’arme atomique afin de recevoir les agresseurs dans la plénitude de ses moyens.
Naturellement, les agresseurs voudraient que l’Union soviétique se trouve désarmée en cas d’agression de leur part contre elle.
Mais l’Union soviétique n’est pas de cet avis et pense que c’est dans la plénitude de ses moyens qu’elle doit recevoir l’agresseur (…).
Les personnalités des États-Unis d’Amérique sont mécontentes de ce que le secret de l’arme atomique soit détenu non seulement par les États-Unis d’Amérique mais par d’autres pays également et, en premier lieu, par l’Union soviétique.
Elles voudraient que les États-Unis d’Amérique aient le monopole de la fabrication de la bombe atomique, que les États-Unis d’Amérique aient la possibilité illimitée d’intimider les autres pays et d’user de chantage à leur égard.
Mais quelle raison ont-elles, en somme, de penser ainsi, et quel droit ? L’intérêt du maintien de la paix exige-t-il un tel monopole ?
Ne serait-il pas plus exact de dire que le contraire est vrai, que c’est précisément l’intérêt du maintien de la paix qui exige en premier lieu la liquidation de ce monopole et, ensuite, l’interdiction de l’arme atomique que dans le cas où ils verront qu’ils n’en détiennent plus le monopole (…).
L’Union soviétique est pour l’interdiction de l’arme atomique et pour la cessation de sa fabrication.
L’Union soviétique est pour l’établissement d’un contrôle international afin que la décision sur l’interdiction de l’arme atomique, sur la cessation de la fabrication de cette arme et sur l’emploi exclusivement à des fins civiles des bombes atomiques déjà fabriquées soit observée de la façon la plus stricte et la plus consciencieuse.
L’Union soviétique est précisément pour un tel contrôle international.
Les personnalités américaines parlent également de « contrôle », mais leur « contrôle » entend non la cessation de la fabrication de l’arme atomique mais la continuation de cette fabrication, et cela en des quantités correspondant à la quantité de matières premières dont disposent tels ou tels pays.
Par conséquent, le «contrôle» américain entend non l’interdiction de l’arme atomique mais sa légalisation et sa légitimation. »
A la suite de la prise du pouvoir par la clique révisionniste en 1953, l’URSS est devenu un social-impérialisme ayant systématisé le nucléaire civil et militaire. L’armement atomique fut généralisé, jusqu’à former à un arsenal terrifiant, avec à son apogée pas moins de 45 000 têtes nucléaires.
Cette multiplication d’armes de destruction massive montre bien la contradiction fondamentale du social-impérialisme soviétique avec la ligne de Staline ne fournissant que deux situations possibles pour l’emploi de l’arme atomique : en cas d’attaque nucléaire contre l’URSS, ainsi qu’en cas de menace de destruction du pays lui-même au moyen d’armes conventionnelles, c’est-à-dire une invasion.
La Chine populaire de Mao Zedong assuma exactement la même ligne que l’URSS à ce sujet.
Cette position est indéniablement juste, dans la mesure où elle est strictement défensive et va dans le sens de la bataille pour le bannissement des armes nucléaires.
Cependant, de par sa nature, le nucléaire civil issu de la fission est une erreur du point de vue du matérialisme dialectique. Le principe de la fission divise ce qui doit être encore plus synthétisé et en ce sens, il est anti-historique, opposé à la tendance générale de la matière.
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