Le premier congrès de l’Internationale Communiste et la mise en place du Comité Exécutif

Symboliquement, des participants de la conférence de Zimmerwald publièrent dans la foulée de la fondation de l’Internationale Communiste un document annonçant la dissolution du bureau en étant issue et annonçant que ses documents devaient être remis à l’Internationale Communiste.

La conférence devenue congrès se prononça ensuite contre la renaissance des sociaux-démocrates, considérés comme désormais seulement des sociaux-chauvins ou des centristes, puis l’accord fut fait sur un manifeste.

Un Comité Exécutif de l’Internationale Communiste fut mis en place avec un représentant chacun des partis de Russie, d’Allemagne, de l’Autriche allemande, de Hongrie, de la fédération balkanique, de Suisse, de Scandinavie.

Il se réunit pas mal 56 fois entre le premier et le second congrès, cherchant d’un côté à organiser, de l’autre à promouvoir les conceptions communistes.

L’Internationale Communiste, revue publiée notamment en allemand, en anglais,
en français et en russe.

Le Comité Exécutif de l’Internationale Communiste intervint ainsi notamment pour les événements ou célébrations les plus notables, comme la tentative de coup d’État militaire en Allemagne au début de l’année 1920, l’anniversaire du martyr de Rosa Luxembourg et de Karl Liebknecht, à l’occasion du 8 mars, etc.

A cela s’ajoutent différentes déclarations et appels, comme un Appel à la jeunesse, une déclaration au prolétariat de la zone danubo-balkanique et aux Partis Communistes de Bulgarie, de Roumanie, de Serbie et de Turquie, une déclaration au congrès du Parti socialiste de Norvège et à celui du Parti Communiste de Finlande, à celui des communistes et des socialistes de gauche de Scandinavie, etc.

Sur le plan de l’organisation, un événement marquant fut l’annonce en juin 1920 de la tenue du second congrès en juillet, à Moscou, fut l’annonce de la tenue d’un congrès des peuples de l’Orient, à Bakou. Il y eut également une lettre envoyée aux États-Unis, où existaient deux structures se revendiquant de l’Internationale Communiste, ce qui était incohérent et exigeait par conséquent une fusion.

A la fin de l’année 1919, un bureau de l’Internationale Communiste fut également mis en place à Amsterdam, mais en raison de nombreux positionnements gauchistes, il dut au bout de quelques mois s’effacer devant le secrétariat occidental de l’Internationale Communiste, à Berlin, fondé pareillement dans la foulée du congrès.

Le symbole employé par l’Internationale Communiste pour sa revue : un ouvrier brisant des chaînes enserrant la planète

Le Comité Exécutif de l’Internationale Communiste prit bien entendu position contre les sociaux-démocrates s’enferrant dans le refus de la révolution. En avril 1920, la conférence internationale syndicale fut la cible de grandes attaques. Le congrès de Lucerne de la seconde internationale fut vigoureusement dénoncé le 15 juillet 1919 ; ce congrès parvint cependant à organiser un comité qui réalisa un congrès international à Genève en juillet 1920, unifiant les sociaux-démocrates allemands, anglais, belge, danois, hollandais, suédois.

L’intervention impérialiste contre la Russie soviétique fut bien sûr la cible récurrente des interventions de l’Internationale Communiste, avec des appels à des expressions de solidarité comme le 18 juin 1919, ou de multiples avertissements quant aux menées militaires anti-soviétiques polonaises (comme le 17 février 1920, le 18 mai 1920), d’ailleurs soutenues par la France avec de nombreux stocks d’armes et même 600 officiers.

Toutefois, le Comité Exécutif de l’Internationale Communiste s’évertua surtout à chercher à mobiliser ses partisans dans deux zones politiques bien délimitées : les milieux syndicalistes-révolutionnaires et anarchistes d’un côté, la gauche de la social-démocratie de l’autre. Cela était imposé par les défaites immédiates marquant l’histoire de l’Europe centrale.

Car l’Internationale Communiste accorda bien entendu une place importante à la formation de républiques soviétiques en Hongrie et en Bavière, avec un appel au soutien, à la mobilisation… Mais en en juillet 1919, l’Internationale Communiste devait dresser un constat terrible :

« A tous ! A tous !

Un monstrueux crime est en train d’être commis, duquel en comparaison tous les méfaits des classes possédantes pendant la guerre semblent bien pâles.

Les impérialistes anglais et français encerclent la République soviétique hongroise de tous les côtés, afin de noyer dans le sang les ouvriers hongrois, la révolution hongroise.

Les féodaux roumains incitent leurs troupes, trompés par la noblesse, contre la Hongrie.

Depuis deux autres directions, les gouvernements tchécoslovaques et yougoslaves s’activent contre la Hongrie, sous l’impulsion des impérialistes français. »

La chute de la république soviétique hongroise fut également présentée dans un communiqué du 5 août 1919, qui dénonce vigoureusement les sociaux-démocrates ayant, dans les pays occidentaux, saboté la grève de soutien prévu pour le 21 juillet 1919.

Cela ne changeait rien au problème, aggravé par la défaite de la république soviétique bavaroise. Tout un élan était en partie brisé.

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