[Publié dans dans le bulletin du Cercle d’étude et de documentation du Comité de Marseille de l’Association des Amitiés Franco-Chinoises, mars 1964.]
Notre but primordial, il y a quelques mois, fut de participer à la DEFENSE DE L’INTERNATIONALISME PROLETARIEN parmi les militants qu’une campagne démoralisante et scissionniste tentait de dresser contre le P. C. chinois et la République populaire de Chine.
Quand le Comité central du Parti Communiste français osait prétendre que :
» les dirigeants chinois condamnent en pratique les négociations entre représentants d’états à systèmes sociaux différents… » ( Résolution du 6 octobre 1963) , il commettait une faute grave: par la » relance » de ce slogan et d’autres mensonges » antichinois » (en fait : anticommunistes) empruntés aux impérialistes américains, en cautionnant la propagande de ces derniers, le C. C. semait des doutes parmi les communistes et sympathisants, quant à la valeur de l’internationalisme prolétarien.
Cela mettait en cause la solidarité de classe avec le camp socialiste mondial composé de treize pays : l’ALBANIE, la RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE ALLEMANDE, la BULGARIE, la CHINE, la RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE COREE, CUBA, la HONGRIE, la MONGOLIE, la POLOGNE, la ROUMANIE, la TCHÉCOSLOVAQUIE, l’U.R.S.S. et la RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU VIETNAM.
Nous avons refusé de confondre les frères de classe et les ennemis de classe. C’est pourquoi, face à cette » relance » des pires mensonges anticommunistes, notre Bulletin d’Information a été centré sur les problèmes internationaux, contre la politique agressive des Etats-Unis, pour la politique léniniste de coexistence pacifique des camarades chinois.
La vie elle-même a montré que nos efforts allaient dans la bonne direction, que notre Bulletin répondait à un besoin et que nous devions poursuivre en améliorant, en abordant d’autres problèmes, ceux du mouvement de libération nationale et, dès aujourd’hui, les problèmes de la lutte dans notre propre pays.
Actuellement, en France, l’unité de la classe ouvrière préoccupe particulièrement les militants.
Ils constatent d’une part, en rapport avec la politique de » stabilisation » des capitalistes et de leur Etat, des possibilités grandissantes d’unité ; des perspectives semblables existent pour le rassemblement le plus large des masses populaires contre la dictature des monopoles et le pouvoir gaulliste qui cache de moins en moins bien cette dictature. Mais en même temps, le courant unitaire est menacé d’un » détournement » au profit des politiciens bourgeois à étiquette social-démocrate. LE PROBLÈME D’UNE ATTITUDE JUSTE ENVERS LES TRAVAILLEURS SOCIALISTES ET ENVERS LEUR PARTI PREND DONC LA PREMIÈRE PLACE.
Aussi n’est-il pas surprenant que, dans les organisations du P. C. F., la préparation du XVIIe Congrès soit caractérisée par de vives discussions sur ce problème auquel le » Projet de Résolution » consacre de longs développements.
Et voici ce que le militant découvre dans ce projet adopté par le Comité central au début de janvier: la DISPARITION COMPLÈTE DE TOUTE LIGNE DE DÉMARCATION ENTRE LA SOCIAL-DÉMOCRATIE ET LE PARTI COMMUNISTE, y compris sur la question fondamentale de la révolution prolétarienne. Comme si le Parti socialiste avait réellement pour objectif l’instauration du socialisme !…
Le danger immédiat d’un tel abandon des principes marxistes-léninistes et des positions de classe réside dans le fait que, loin de faciliter le front unique à la base, cette attitude envers la social-démocratie renforce l’influence des chefs socialistes et les aide à manœuvrer au service de la bourgeoisie.
Ceci éclairant cela, un lien très logique apparaît entre les positions prises par les dirigeants du P. C. F., D’UN COTE à l’égard des camarades chinois, DE L’AUTRE COTE envers les politiciens de la social-démocratie.
D’ailleurs, au lendemain même de la session du C.C. d’octobre 1963 qui renia si violemment l’internationalisme prolétarien, les journaux » Le POPULAIRE » (Fuzier) et » L’HUMANITÉ » (Fajon) se congratulèrent ouvertement: » la condamnation réaffirmée des thèses aberrantes des dirigeants chinois -disaient-ils -rendra plus facile » la collaboration entre la S.F.I.O. et le P. C. français… » (voir » La Marseillaise » du 12 octobre 1963 -Chronique » Les idées et les faits « ).
Aberrantes, les thèses marxistes-léninistes ? …Les militants de la classe ouvrière pourront en juger d’après les documents de nos pages 2 et 3, notamment cette thèse du P. C. chinois: » Lénine a indiqué, il y a longtemps, que LE PARTI SOCIAL-DÉMOCRATE EST UN DÉTACHEMENT POLITIQUE DE LA BOURGEOISIE, qu’il est l’agent de cette classe dans le mouvement ouvrier et son principal pilier social. »
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