Déclaration de la délégation du Parti communiste de Chine au XIIème Congrès du Parti communiste de Tchécoslovaquie
Note de la Rédaction: Le XIIème Congrès du Parti communiste de Tchécoslovaquie s’est tenu à Prague du 4 au 8 décembre 1962.
Antonin Novotny, premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Tchécoslovaquie, a fait, le 4 décembre, un rapport au Congrès résumant les activités du Comité central. Dans ce rapport, il a attaqué le Parti du Travail d’Albanie.
L.I. Brejnev, chef de la délégation du Parti communiste de l’Union soviétique et membre du présidium du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique, s’est adressé le même *jour au Congrès. Il a également attaqué le Parti du Travail d’Albanie et a critiqué ces gens « qui se prétendent marxistes-léninistes ».
Prenant la parole au Congrès, certains camarades du Parti communiste de Tchécoslovaquie et d’autres partis frères ont attaqué le Parti communiste chinois et le Parti du Travail d’Albanie. Certains ont encore critiqué le Parti du Travail de Corée qui désapprouvait les attaques dirigées contre le Parti communiste chinois.
Wou Sieou-kiuan, chef de la délégation du Parti communiste chinois, a pris la parole au Congrès le 5 décembre. Avant le discours de clôture de Novotny du 8 décembre, Wou Sieou kiuan a remis au présidium du Congrès la Déclaration de la délégation du Parti communiste chinois » laquelle a été lue par A. Novotny au Congrès.
Dans son discours de clôture, A. Novotny a renouvelé ses attaques contre le Parti communiste chinois. Voici le texte intégral de la Déclaration de la délégation du Parti communiste de Chine.
La délégation du Parti communiste chinois, dans le désir sincère de renforcer les liens d’amitié entre les partis frères et l’unité du mouvement communiste international, a, sur l’invitation du Parti communiste de Tchécoslovaquie, assisté à son Xlle Congrès et vous a adressé ses félicitations.
Mais, fort malheureusement, contrairement à notre attente, des camarades de votre Parti et de quelques autres partis frères se sont servis de la tribune de votre Congrès pour continuer à attaquer le Parti du Travail d’Albanie et pour lancer des attaques effrénées contre le Parti communiste chinois.
Cette façon d’agir ne correspond pas à l’esprit des deux Déclarations de Moscou, elle est préjudiciable à l’unité du camp socialiste et à celle du mouvement communiste international, à la lutte contre l’impérialisme, à la lutte pour la paix mondiale, et ne répond pas aux intérêts fondamentaux des peuples des pays socialistes.
Nous ne pouvons que regretter au plus haut point que se soient produits de tels actes qui vont à rencontre du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien.
Le Parti communiste chinois s’en est toujours tenu fermement au marxisme-léninisme et aux principes révolutionnaires des deux Déclarations de Moscou.
Nous nous opposons énergiquement à tous points de vue et actes qui vont à l’encontre du marxisme-léninisme et de l’esprit des Déclarations de Moscou.
En ce qui concerné le règlement des divergences entre les partis frères, la position que le Parti communiste chinois a invariablement adoptée part de l’intérêt de la sauvegarde de l’unité du mouvement communiste international, de la sauvegarde de l’unité du camp socialiste, de la lutte commune contre l’ennemi, et observe les principes régissant les rapports entre partis frères et pays frères définis dans les Déclarations de Moscou.
Il y a un peu plus d’un an, nous nous sommes déjà opposés résolument à ce que le congrès d’un parti soit utilisé pour attaquer un parti frère.
Cette façon d’agir erronée ne peut qu’aggraver les divergences et créer la scission; elle ne peut qu’affliger les nôtres et réjouir l’ennemi.
Cependant, il se trouve certains partis et certaines gens qui, loin d’envisager l’abandon de cette pratique erronée, persistent dans ce sens, allant encore et toujours plus loin dans la voie de la scission.
Il nous est impossible de ne pas souligner que ces pratiques erronées ont déjà entraîné de graves conséquences et que si elles se poursuivent, il en résultera de plus graves encore.
Certains n’ont cessé de répéter que le Parti du Travail d’Albanie a blâmé des camarades d’un parti frère, et imputent aux camarades albanais la responsabilité de la situation pénible qui existe aujourd’hui dans le mouvement communiste international. Ils ont même accusé à tort les camarades albanais d’être « antisoviétiques ».
Pourquoi ces gens-là ne se posent-ils pas un peu la question de savoir quels sont, en définitive, ceux qui doivent être tenus pour responsables de cette situation? Quels sont ceux qui ont déclenché l’attaque contre les camarades albanais?
Se peut-il qu’il soit juste et admissible qu’un parti, à son propre congrès, attaque à sa guise un parti frère, alors que le parti attaqué n’aurait même pas le droit de répliquer?
Se peut-il qu’attaquer un parti frère soit considéré comme marxiste-léniniste et conforme aux Déclarations de Moscou, tandis que la riposte du parti frère attaqué serait taxée de « sectarisme », de « scissionnisme », de « dogmatisme » et de violation des Déclarations de Moscou?
Si la riposte des camarades albanais est de l' »antisoviétisme », comment qualifier ceux qui ont déclenché l’attaque contre les camarades albanais et qui ont lancé sans retenue toute une suite d’accusations contre eux?
Devant des problèmes d’une telle importance, les marxistes-léninistes doivent savoir faire la distinction entre le vrai et le faux et se garder d’inverser les faits.
Nous estimons qu’on ne peut régler les divergences entre les partis frères qu’en agissant suivant les principes d’indépendance, d’égalité, d’unanimité de vues par voies de consultations, définis dans les Déclarations de Moscou, et que c’est au parti qui a déclenché l’attaque de prendre l’initiative pour régler les divergences. Une fois de plus, nous renouvelons sincèrement notre appel dans ce sens.
A ce Congrès, certains camarades ont attaqué le Parti communiste chinois qui a invariablement maintenu les principes fondamentaux du marxisme-léninisme, mais cela ne peut nous causer aucun préjudice. Depuis des dizaines d’années, c’est au milieu des insultes et des attaques des impérialistes, des réactionnaires, des révisionnistes et des opportunistes que le Parti communiste chinois a grandi et a remporté victoire après victoire.
Le fait est qu’au cours de cette période, des rangs des impérialistes, des réactionnaires et des révisionnistes s’élève un chur anti-chinois sur l’arène internationale, mais cela montre précisément que le Parti communiste chinois s’en tient fermement à la vérité, à une juste lutte, et que notre lutte est profitable à la cause des peuples du monde pour la paix, la libération nationale, la démocratie et le socialisme, et défavorable pour les impérialistes, les réactionnaires et les révisionnistes.
Le Parti communiste chinois maintiendra toujours les principes fondamentaux du marxisme-léninisme et les positions définies dans les Déclarations de Moscou, et ne consentira jamais à un marchandage sur les principes.
Nous estimons qu’utiliser le congrès d’un parti pour attaquer un ou plusieurs autres partis et que recourir même à des procédés inhabituels, tels que clameurs et huées, ne peut en aucune façon prouver qu’on a raison et ne peut non plus contribuer à la solution des problèmes.
En vue de régler les divergences qui existent dans le mouvement communiste international concernant des questions de principe d’importance majeure, le Parti communiste chinois et plusieurs autres partis frères ont proposé que soit convoquée une conférence des représentants des partis communistes et ouvriers du monde entier pour faire toute la lumière sur ce qui est juste et ce qui est faux et renforcer l’unité dans la lutte commune contre l’ennemi.
Nous considérons que c’est là la seule méthode correcte pour arriver à la solution de nos problèmes. Les communistes du monde entier ont un ennemi commun, une cause commune et des objectifs communs; nous n’avons aucune raison de ne pas rester unis.
Le Parti communiste chinois est prêt à conjuguer ses efforts, sur la base du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien, avec les autres partis frères pour renforcer l’unité et s’opposer à la scission, et pour remporter de nouvelles victoires dans la lutte des peuples du monde entier pour la cause de la paix, de la libération nationale, de la démocratie et du socialisme.
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