Communiqué du Comité central du Parti Communiste Révolutionnaire marxiste-léniniste
Dans une lettre publique de son Comité central (29 juillet), puis dans un article de son organe central (3 septembre), le Parti du travail d’Albanie en est venu à se livrer à de grossières attaques, dénaturant l’oeuvre et la pensée de Mao Tsé-toung.
Il réduit avec mépris à <<une lutte chaotique effrénée de fractions>> plus d’un demi-siècle de luttes où s’est construit le Parti Communiste Chinois ainsi que la Révolution culturelle.
Il accuse Mao Tsé-toung, ainsi que Chou En-laï, et le Parti Communiste Chinois, d’avoir eu une <<attitude hésitante>> vis-à-vis de Krouchtchev, d’avoir, dés 1964, manifesté un <<esprit de chauvinisme de grand État et de nationalisme bourgeois>>, instigant <<à la guerre en Europe>>.
Il qualifie à présent la République populaire de Chine d'<<impérialisme>> menant une <<politique de superpuissance, une politique belliciste et de domination du monde>>. Il l’accuse de <<pousser à une troisème guerre mondiale>>, ne faisant que répéter ce que répète, de Krouchtchev à Brejnev, la propagande du Kremlin.
Par ce déchaînement d’attaques insensées et de contre-vérités historiques, les dirigeants albanais se sont placés d’eux-mêmes en dehors et à l’opposé du point de vue et des positions marxistes-léninistes.
Dans la situation internationale actuelle, de telles prises de positions servent à couvrir les visées hégémoniques du social-impérialisme soviétique, dont le PTA reprend aujourd’hui les attaques les plus virulentes contre le Parti communiste chinois et la République populaire de Chine.
Le Comité central du PCRml condamne énergiquement la polémique engagée par le Parti du travail d’Albanie contre la politique présente et passée du Parti communiste chinois et contre les partis marxistes-léninistes dans le monde.
17 septembre 1978
***
Les attaques de la direction du Parti du Travail d’Albanie contre le Parti Communiste Chinois et le Marxisme-Léninisme
Une Question examinée au 3e Congrès du PCR ml
Décembre 1978
Ces deux dernières années ont été marquées par une dégradation importante des relations entre la Chine et l’Albanie. Au fil des mois, les attaques publiques du Parti du Travail d’Albanie contre le Parti communiste chinois et la République populaire de Chine se sont multipliées, se faisant chaque jour plus violentes.
Récemment, le 7 juillet 1978, le gouvernement chinois a été contraint de mettre fin à son aide économique et militaire à l’Albanie. Falsifiant la réalité, le PTA tente de faire croire que cet arrêt de l’aide chinoise s’identifie à la rupture unilatérale de l’assistance soviétique à l’Albanie en 1961.
Cette tentative grossière est particulièrement malhonnête puisqu’elle tente d’assimiler deux situations historiques totalement différentes :
L’arrêt de l’aide soviétique à l’Albanie était un diktat visant à faire pression sur la politique du PTA pour qu’il accepte les positions révisionnistes de Khrouchtchev. L’arrêt de l’aide chinoise résulte de la détérioration des rapports de coopération du fait des obstacles et ultimatums de la partie albanaise.
La rupture de la coopération entre la Chine et l’Albanie résulte d’une volonté politique délibérée de la partie albanaise et de son refus de régler les problèmes par la voie de la consultation.
Si l’aide entre deux pays est possible, même s’il existe entre eux des divergences politiques, ou même entre pays à systèmes sociaux différents, elle implique néanmoins des rapports d’amitié et une volonté de coopération de part et d’autre. Or, du fait de l’Albanie, une telle situation n’existe plus entre les deux pays. Notre Parti dénonce fermement les attaques sans fondement des dirigeants albanais contre la politique chinoise, d’aide et de coopération.
Récemment, le PTA en est venu à designer la Chine comme une superpuissance menaçant gravement la paix mondiale.
Il affirme qu’elle cherche à provoquer dans les Balkans et vise à l’hégémonie en Europe. Qualifiant la politique chinoise de » politique typiquement impérialiste et de superpuissance « , il accuse la Chine de vouloir s’allier aux USA contre le social-impérialisme soviétique pour provoquer la destruction de ce dernier en vue de prendre sa place pour dominer le monde.
La virulence et l’énormité de ces accusations ont pu surprendre et étonner. En fait, elles ne constituent nullement un coup de tonnerre dans un ciel serein, mais s’inscrivent dans la droite ligne de la politique du PTA, notamment depuis deux ans.
En novembre 1976, s’est tenu le VIIe Congrès du Parti du Travail d’Albanie. De nombreux thèmes erronés y furent énoncés concernant l’analyse de la situation internationale.
La négation de l’existence du Tiers Monde et donc sa constitution en force politique et de son rôle grandissant sur la scène mondiale, la surestimation de l’état de développement de la lutte des classes dans les pays impérialistes, le refus de reconnaître que l’URSS constitue la plus dangereuse des deux superpuissances et le principal foyer d’une nouvelle guerre mondiale, brossaient déjà un tableau de la situation du monde contemporain fort éloigné de la réalité.
Certaines affirmations suivant lesquelles la révolution serait un problème concret et à résoudre dans l’immédiat dans les pays capitalistes, où cependant, les syndicats seraient devenus des instruments d’encadrement de la classe ouvrière aux mains de la bourgeoisie, témoignaient d’une ignorance profonde de la réalité concrète et entraient en contradiction avec les positions et les pratiques de notre Parti.
Analysant le rapport adopté par le VIIe Congrès du PTA, notre Parti constata ainsi que sur de nombreuses questions importantes, il développait une analyse gravement erroné de la réalité et contradictoire sur de nombreux points avec notre programme adopté quelques mois plus tôt.
En juillet 1977, en faisant paraître un article attaquant la théorie des trois mondes, le PTA commençait ses attaques publiques contre le Parti communiste chinois et la République populaire de Chine
La polémique déclenchée alors par le PTA révéla clairement son analyse erronée de la situation internationale.
Erronée parce que faisant abstraction de la situation réelle du monde contemporain et du degré de développement des quatre contradictions fondamentales.
Erronée parce que plaquant sur la réalité concrète de la situation internationale les analyses de l’Internationale Communiste dans les années 20, utilisant le marxisme-léninisme comme un dogme et non comme un guide de l’action, prétendant que la situation n’a pas changé, que la restauration du capitalisme dans un grand nombre de pays socialistes et la dégénérescence révisionniste de la plupart des partis communistes n’a pas d’effet significatif.
Erroné parce que ne menant pas le débat sur le fond, remplaçant la démonstration par des formules, isolant les faits de leur contexte.
Erronée enfin, par le ton, un ton inadmissible, qui tend à fermer la voie à une persuasion réciproque, faits à l’appui, et qui prend au contraire vis-à-vis du parti communiste avec lequel il existe des divergences à résoudre, la démarche réservée à l’ennemi.
Examinant les critiques portées par le PTA contre la théorie des trois mondes, notre Parti les réfuta, réaffirmant son accord avec cette théorie. Cette attaque du PTA contre la théorie des trois mondes ne constituait en fait qu’un élément d’une série d’attaques qui allaient se développer de plus en plus violemment et de plus en plus directement contre le Parti communiste chinois et sa politique.
Le PTA affirme même aujourd’hui que le PCC n’a jamais appliqué correctement » les grandes idées de la Grande Révolution Socialiste d’Octobre et l’idéologie marxiste-léniniste » aux conditions concrètes de la Chine, s’en prenant plus particulièrement aux camarades Mao Tsé-toung et Chou En-laï.
Ainsi le PTA affirme que le PCC, alors dirigé par Mao Tsé-toung ne mena pas une lutte ferme et résolue contre le révisionnisme khrouchtchévien au début des années 60 mais qu’il fit preuve d’opportunisme à son égard.
En fait, chacun sait que lorsqu’en 1956 le Parti communiste de l’Union soviétique, lors de son 20ème Congrès, énonça une série de thèses anti-marxistes et contre-révolutionnaires, le PCC et Mao Tsé-toung engageaient une lutte contre elles, d’abord dans le cadre de la polémique entre partis communistes puis publiquement à partir de 1963.
Face aux affirmations de Khrouchtchev suivant lesquelles la coexistence pacifique devait régir tous les rapports fondamentaux dans le monde et devait s’appliquer aussi bien aux relations entre les pays capitalistes et les pays socialistes, entre les mouvements de libération nationale et l’impérialisme, entre la bourgeoisie et le prolétariat dans les pays capitalistes, le PCC réaffirma que la coexistence pacifique ne peut être qu’un aspect de la politique étrangère d’un pays socialiste, l’aspect principal étant l’internationalisme prolétarien.
Le PCC rappela que l’impérialisme n’avait pas changé de nature et que seule la guerre populaire dans les pays opprimés et la révolution socialiste dans les métropoles impérialistes pouvaient le détruire, rejetant ainsi les théories révisionnistes de Khrouchtchev sur la guerre et la paix et prônant le « passage pacifique » au socialisme.
Lorsque Khrouchtchev rejeta la dictature du prolétariat au nom de » l’Etat du peuple tout entier « , Mao Tsé-toung montra sa nécessité en rappelant que la lutte de classe se poursuit sous le socialisme, et cela dès 1957. Dans cette lutte contre le révisionnisme soviétique, le PCC et Mao Tsé-toung luttent pour l’unité du Mouvement communiste international.
Par exemple, aux deux conférences des Partis communistes à Moscou en 1957 et 1960, Mao Tsé-toung combattit pied à pied les thèses révisionnistes tout en tentant de maintenir l’unité du camp socialiste. Ainsi, malgré les attaques portées par le PCUS contre la Chine et le PCC dès 1960, le Parti communiste chinois ne critiqua pas publiquement et nommément le PCUS avant 1963.
Ainsi loin de s’apparenter à une attitude hésitante ou à un manque de fermeté dans la lutte contre le révisionnisme soviétique comme l’affirme la direction du PTA, la politique menée par le PCC en direction du PCUS visait à mener jusqu’au bout le débat au sein du Mouvement communiste international en s’appuyant sur toutes les possibilités qui pouvaient se faire jour.
Calomniant la grande révolution culturelle prolétarienne, le PTA affirme : » La révolution culturelle, dans la plupart des cas, dans son esprit comme dans son action, se développa comme une lutte non conforme aux principes, qui n’était pas conduite par un véritable parti de la classe ouvrière qui combattait pour l’instauration de la dictature du prolétariat.
Ces affrontements entre groupes fractionnistes se terminèrent ainsi en Chine par l’instauration d’un pouvoir aux mains d’éléments bourgeois et révisionnistes. «
Le PTA nie ainsi les acquis considérables de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne : déclenchée et dirigée par le camarade Mao Tsé-toung en personne, elle a permis par la mobilisation des larges masses populaires de triompher des tentatives de restauration du capitalisme, elle a renforcé l’édification du socialisme et enrichi la théorie marxiste-léniniste sur la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat. Elle constitue un apport considérable à l’expérience révolutionnaire du prolétariat international.
Mais le PTA ne nie pas seulement les acquis de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne.
Il nie l’existence de la lutte entre deux lignes aux sein du Parti. Pour le PTA, ce qui caractérise le Parti communiste, c’est son » unité monolithique et le fait qu’il n’a toujours qu’une seule ligne, toujours plus juste et marxiste-léniniste « .
Le PTA nie ainsi les apports décisifs de la pensée maotsétoung concernant les liens d’unification du Parti et lui substitue une vision métaphysique et figée de cette édification.
Dans son discours en date du 8 novembre 1978, Enver Hoxha pousse encore plus loin ses attaques contre le marxisme-léninisme et le maoïsme en affirmant que » la Chine n’a pas été et n’est pas un pays socialiste (ATA du 9/11/78 p.21) » et en traitant le maoïsme de » prétendue pensée maotsétoung, qui ne peut être ni n’a jamais été marxiste-léniniste » (ATA du 9/11/78 p.23).
Il dévoile ainsi sans ambiguïté l’objet des attaques répétées du PTA contre la République populaire de Chine et le PCC : c’est l’œuvre et la pensée de Mao Tsé-toung, ses apports décisifs à l’enrichissement de la théorie marxiste-léniniste, ce sont les enseignements même de l’édification du PCC pendant plus de 50 ans qui sont niés, calomniés.
Ce sont des dizaines d’années de lutte du Parti communiste et du peuple chinois pour l’édification du socialisme qui sont traînés dans la boue.
Ainsi, la négation des apports de la pensée maotsétoung, le refus de la reconnaissance des insuffisances et erreurs de Staline, les divergences d’ordre théorique entre le PTA et les marxistes-léninistes notamment sur la question de l’édification du Parti, constituent des fondements essentiels de l’évolution négative et dangereuse des positions politiques du PTA.
En dénaturant l’œuvre et la pensée maotsétoung, en calomniant la politique menée de longue date par le Parti communiste chinois et en qualifiant aujourd’hui la République populaire de Chine » d’impérialisme » menant une » politique de superpuissance » qui conduit à une troisième guerre mondiale, les dirigeants albanais se sont placés d’eux mêmes en dehors et à l’opposé du point de vue et des positions marxistes-léninistes.
Dans la situation internationale actuelle, les prises de position anti-chinoises du PTA servent à couvrir les visées hégémoniques du social-impérialisme soviétique.
Lorsque le PTA affirme que l’Europe ne constitue en rien l’enjeu stratégique de la rivalité des deux superpuissances, que l’URSS frappera certainement ailleurs, ou lorsqu’il déclare que » l’impérialisme chinois veut précipiter l’Europe dans une conflagration « , au delà du caractère inadmissible et odieux d’une telle caractérisation de la République populaire de Chine, le PTA ne tente-t-il pas de désarmer les peuples d’Europe face aux préparatifs de guerre des deux superpuissances, ne favorise-t-il pas, en fait les plans d’agression du social-impérialisme soviétique ?
Lorsque le PTA affirme que la politique de la Chine dans les Balkans vise » à troubler la situation actuelle dans cette zone, à créer des inimitiés entre les peuples des Balkans et à pousser une troisième guerre mondiale « , dit-il autre chose que les révisionnistes soviétiques lorsqu’ils attaquent la Chine ?
Le soutien apporté au Viêt-nam le jour même ou il adhère au COMECON et la reprise mot pour mot des accusations soviétiques suivant lesquelles, c’est la Chine qui provoquerait le conflit entre le Viêt-nam et le Cambodge, ne témoigne-t-il pas d’une évolution inquiétante de la politique du PTA ?
Quand le PTA dénonce le traité d’amitié sino-japonais parce qu’il a » une couleur anti-social impérialiste « , ou lorsqu’il divise les pays du Tiers Monde en qualifiant certains de » progressistes « , qu’est ce qui distingue ces positions de celles de l’Union soviétique ?
Le PTA peut bien maintenir un discours en apparence anti-social impérialisme, quel poids a-t-il lorsqu’il concentre l’essentiel de ses coups contre la Chine, reprend les attaques les plus virulentes de l’URSS contre le Parti communiste chinois et la République populaire de Chine, manifestant ainsi une évidente convergence avec la position du social-impérialisme soviétique sur les problèmes essentiels de la situation internationale ?
Notre Parti condamne énergiquement la polémique engagée par le Parti du Travail d’Albanie contre le politique du Parti communiste chinois qui constitue en fait une attaque contre le marxisme-léninisme et tous les partis marxistes-léninistes dans le monde.
***
[Publié dans Front Rouge, premier trimestre 1980.]
Le Parti du Travail d’Albanie réécrit son histoire
A lire les documents officiels albanais d’aujourd’hui comme les écrits encenseurs français du PTA, le Parti du Travail d’Albanie serait le premier et le seul à avoir véritablement combattu le révisionnisme khrouchtchévien au cours de la bataille des années 60 au sein du Mouvement communiste international. Quiconque met en doute cette affirmation tombe sous le coup du qualificatif de » serpent venimeux » d’Enver Hoxha.
Encore faut-il la prouver ! Assurément, le Parti du Travail d’Albanie a joué un rôle dans la lutte contre le révisionnisme moderne à cette époque. Personne ne le nie. Mais pourquoi cet acharnement à prouver qu’il est le premier?
Nous sommes retournés aux sources, aux textes et avons étudié le texte intégral et original du Rapport d’Enver Hoxha au IIIe Congrès du PTA.
Ce Congrès se tient en mai 1956, trois mois après le XX » Congrès du Parti communiste d’Union soviétique. Ce fameux XXe Congrès fut le premier pas caractérisé de la direction soviétique dans la voie du révisionnisme. Khrouchtchev y répudia Staline sous couvert de » lutte contre le culte de la personnalité » et y avança une série de thèses révisionnistes : la thèse du passage pacifique au socialisme, la conception révisionniste de la coexistence pacifique et de la « compétition pacifique ». la thèse selon laquelle les guerres impérialistes ne sont plus à l’ordre du jour, etc.
Comment le PTA réagit-il à ces reniements lors de son IIIe Congrès ? Voilà ce qu’en dit L’Histoire du Parti du travail d’Albanie éditée en 1971 (pages 427 à 443 de l’édition en français) :
» Dans tous les secteurs, le IIIe Congrès décida à l’unanimité et sans la moindre hésitation de poursuivre la ligne marxiste-léniniste suivie par le parti depuis sa fondation.
» Toutes les conclusions et les décisions du IIIe Congrès du Parti du travail d’Albanie étaient pénétrées d’un esprit révolutionnaire marxiste-léniniste qui était, en son essence , à l’opposé de l’esprit révisionniste dont étaient empreintes les conclusions et les décisions du XXe Congrès du PCUS.
» Néanmoins, le IIIe Congrès ne dénonça pas ouvertement les thèses antimarxistes du XXè Congrès.
» L’essentiel était que le Parti du travail d’Albanie, à la différence de ce qui se produit dans plusieurs autres partis communistes et ouvriers, ne fit aucune concession de principe face à la pression du groupe de Khrouchtchev et n’adoptât pas comme base de sa propre ligne la ligne révisionniste du XXe Congrès du PCUS. Il garda intacte sa ligne générale marxiste-léniniste « .
Ce texte laisse entendre que la dénonciation ouverte ne fut pas faite par opportunité car il n’aurait pas été encore temps de mener la bataille à visage découvert. Et ce point de vue tactique serait tout à fait acceptable.
La vérité oblige à dire néanmoins que cette présentation des faits de 1971 n’est pas conforme au texte original de 1956 et que les historiens de l’Institut des Etudes marxistes-léninistes de Tirana ont procédé à une manipulation malhonnête de la réalité historique.
C’est ce que nous voulons prouver ci-dessous par un examen attentif de l’original du IIIe Congrès de 1956 et par une étude comparée de ce texte avec une réédition de 1975 dans les Oeuvres choisies d’Enver Hoxha (Tome II, page 508).
Il existe en effet deux versions du Rapport d’Enver Hoxha au IIIe Congrès :
– le texte intégral publié après le Congrès, en 1956. dont nous possédons l’original, texte difficile à se procurer aujourd’hui ;
– une réédition en « extraits » de 1975 (Tome II).
L’étude comparée des deux textes est édifiante, les coupures et les modifications de la réédition de 1975 donnent une appréciation du XXe Congrès du PCUS contradictoire avec celle du texte de 1956. Qu’on en juge rapidement par la comparaison des deux conclusions différentes selon les deux versions :
1975
» Notre parti marxiste-léniniste n’a pas commis d’erreurs parce qu’il a été dirigé d’une manière juste par le CC, parce qu’il a toujours été compact, parce qu’en toute chose et à chaque pas, il s’est guidé sur les intérêts supérieurs de notre peuple et a construit sa ligne générale sur les fondements du marxisme-léninisme… «
(Tome II.)
1956 : le Parti n’avait pas commis d’erreurs car il a construit sa ligne générale sur :
» l’expérience du glorieux Parti communiste de l’Union soviétique, dont la politique léniniste a été et sera toujours juste, indépendamment des graves erreurs qui se sont vérifiées dans le travail de Joseph Vissarionovitch Staline « . (texte original)
Voilà un remaniement de textes qui en dit long… mais ce n’est pas le seul. De fait, les coupures, escamotages et remaniements concernent des points fondamentaux de la lutte contre le révisionnisme moderne :
la ligne générale du Mouvement communiste international, la question de la Yougoslavie, la question de Staline.
la ligne générale du mouvement communiste international
Dans les vingt premières pages de l’original, il est traité de l’Union soviétique et de son XXe Congrès. Ces pages n’ont pas été rééditées dans le Tome II. Surtout » en (leur) essence « , les thèses énoncées dans ces pages ne sont pas du tout » à l’opposé de l’esprit révisionniste « . En voici les preuves :
– A propos de la coexistence pacifique :
Sans aller jusqu’à dénoncer ouvertement la thèse de Khrouchtchev, était-il nécessaire de la louer avec tant d’enthousiasme ?
» Les questions de principe qui furent posées au XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique en ce qui concerne le développement de la situation internationale actuelle ont une grande importance historique pour l’humanité et constituent un trésor précieux qui vient s’ajouter au marxisme-léninisme dans les circonstances concrètes de la situation internationale actuelle.
Le principe léniniste de la coexistence pacifique des deux systèmes, du système socialiste et du système capitaliste, a toujours guidé la politique pacifique de l’Union soviétique. » (…)
» Les communistes affirment que le système socialiste triomphera du système capitaliste dans la compétition pacifique et le triomphe du communisme est inévitable en raison de la supériorité du système socialiste sur le système capitaliste. Cette grande vérité a été confirmée par la vie et elle gagne des centaines de millions d’hommes. » (texte original)
– Les guerres impérialistes sont-elles inévitables ?
Citons un passage de l’original non réédité :
» Une autre thèse d’une grande importance de principe, que le XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique vient d’ajouter au marxisme-léninisme, c’est la question de la possibilité de conjurer les guerres à l’époque actuelle . Cette question qui préoccupe continuellement l’humanité, a reçu une réponse juste et scientifique de la part du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique.
Les guerres à notre époque ne peuvent pas être fatales et inévitables; « dans la question de savoir si la guerre aura lieu ou non, une grande importance s’attache au rapport des forces de classe, des forces politiques, au niveau d’organisation et à la volonté consciente des hommes ».
Les thèses marxistes-léninistes selon lesquelles les guerres sont inévitables tant qu’existe l’impérialisme, ont été formulées à l’époque où l’impérialisme était un système mondial unique et où les forces sociales et politiques opposées à la guerre étaient encore assez faibles. Tandis que, à notre époque, les forces du socialisme et de la paix dans le monde sont très puissantes. Le camp du socialisme est une force colossale et le socialisme est aujourd’hui un système mondial.
La politique pacifique du camp du socialisme jouit de l’appui de centaines de millions d’hommes dans le monde et de beaucoup d’Etats pacifiques.
C’est ainsi que, actuellement, existent des forces ayant des moyens moraux et matériels puissants pouvant empêcher les aventuriers impérialistes de déclencher une troisième guerre mondiale. Cependant, la thèse léniniste selon laquelle, aussi longtemps qu’existe l’impérialisme, reste aussi la base économique pour le déclenchement des guerres, garde toute sa valeur; c’est pourquoi les forces du socialisme et de la paix doivent être toujours vigilantes.
Ces thèses importantes du Parti communiste de l’Union soviétique ont ouvert devant l’humanité des perspectives radieuses, ont suscité l’enthousiasme, éveillé les espoirs des peuples et renforcé leur lutte pour la défense de la paix. Les peuples du monde se rendent mieux compte à présent que la guerre ne plane pas sur leur tête comme l’épée de Damoclès et qu’ils sont en état de briser pour toujours cette épée qui a causé à l’humanité tant de catastrophes périodiques.
Le monde va connaître désormais un mouvement encore plus puissant et plus vaste des partisans de la paix ; de nombreux autre Etats dans le monde vont conquérir encore leur indépendance nationale et adopteront une attitude pacifique, loin de la guerre, loin des pactes agressifs tramés par les impérialistes américains « . (texte original)
II y a d’autres endroits dans le rapport du IIIe Congrès où le problème de la guerre est traité. Nous retrouverons ces passages sans coupures dans la réédition, en particulier: Oeuvres choisies, page 513.
Le Parti du travail d’Albanie a adopté cette thèse révisionniste de Khrouchtchev à son IIIe Congrès et l’a conservée jusqu’à ce jour, à la différence des autres thèses khrouchtchéviennes qu’il dénonça ultérieurement.
Le passage ci-dessus présente un intérêt particulier : il revendique clairement la paternité de cette thèse du XXe Congrès du PCUS. C’est sans nul doute la raison de son escamotage lors de la réédition de 1975.
– Sur le passage pacifique au socialisme :
Là, Enver Hoxha fait carrément le pas :
» La thèse sur les formes du passage des divers pays au socialisme, basée sur les célèbres thèses du grand Lénine, ouvre devant les peuples et la classe ouvrière de tous les pays des perspectives éclatantes pour le passage au socialisme par des voies diverses.
La question du passage au socialisme, par la guerre civile ou sans la guerre civile, est également une grande lumière et une aide très précieuse pour les partis de la classe ouvrière et pour les peuples travailleurs, pour prendre le pouvoir en main, pour réaliser les transformations sociales, pour transformer le parlement bourgeois, là où la bourgeoisie n’est pas en mesure de recourir à la violence et d’opposer la force, en un moyen de la véritable volonté populaire, pour assurer le passage des principaux moyens de production entre les mains du peuple « . (texte original)
Pour camoufler le soutien objectif du IIIe Congrès aux thèses du XXe Congrès du PCUS, la réédition est obligée de supprimer les deux paragraphes publiés ci-dessous :
» Pour passer au socialisme, le recours ou non à la violence et à la guerre civile ne dépend pas tant du prolétariat que de la bourgeoisie, Pour le passage au socialisme, les partis communistes et ouvriers auront toujours en vue les enseignements de Lénine, qui souligne que « pour toutes les formes de transition au socialisme, la direction politique de la classe ouvrière, avec en tête son avant-garde, est une condition indispensable, la condition majeure. Sinon, il est impossible de passer au socialisme « .
» Ces thèses qui enrichissent le marxisme-léninisme ouvrent devant la classe ouvrière et les masses travailleuses des pays capitalistes: coloniaux et semi-coloniaux, des perspectives éclatantes pour réaliser l’unité de la classe ouvrière, à laquelle incombe la tâche de rassembler sous sa direction la paysannerie travailleuse, les intellectuels et tous les homme honnêtes, pour opérer les transformations radicales dans la voie vers le socialisme, vers la conquête du pouvoir et l’effondrement des forces réactionnaires capitalistes qui dominent à l’heure actuelle les peuples de ces pays.
C’est précisément pour tout cela que le XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique a suscité un enthousiasme indescriptible dans le monde entier précisément pour cette raison que les documents du XXe Congrès sont étudiés avec le plus grand soin et sont devenus le phare éclairant tous les hommes d’action et de bonne volonté qui luttent pour la paix et pour une vie meilleure « . (texte original)
Et ce ne sont pas les seuls passages qui glorifient le XXe Congrès. Il y en a d’autres.
Mais ceux-ci ont une signification politique nullement ambiguë.
le parti du travail d’albanie et la yougoslavie
Dans la préface au Tome II, il est écrit :
» En un temps où sous l’influence du PCUS la plupart des partis communistes et ouvriers avaient cessé leur lutte contre le révisionnisme yougoslave, le PTA continuait sa lutte sans répit et avec la plus grande âpreté, non seulement parce que ce courant était l’ennemi du marxisme-léninisme et constituait un danger pour l’ensemble du Mouvement communiste et ouvrier international, mais aussi parce que son propre combat contre ce courant contribuait puissamment à la lutte contre toute forme de révisionnisme, surtout contre les thèses antimarxistes du XXe Congrès du PCUS « .
Or, là encore, il faut un escamotage malhonnête dans la réédition de 1975 pour pouvoir établir le caractère » sans répit » et la » plus grande âpreté » de la lutte antititiste du PTA. Qu’indique le Tome II quant aux relations albano-yougoslaves à cette période ?
» Nos relations amicales avec les peuples frères de Yougoslavie sont entrées dans la voie normale et elles se renforcent de jour en jour… Nous avons conclu et mis en oeuvre avec la RPFY plusieurs accords dans l’intérêts commun et établi avec elle des relations commerciales et culturelles. » (texte du Tome Il)
Autrement dit, l’édition de 1975 laisse entendre qu’il s’agit là uniquement de relations d’Etat à Etat, alors que la lutte antititiste se développe avec âpreté et sans répit. Telle n’est pas la vérité cependant. Les pages 35, 36 et 37 de l’édition originale de 1956, pudiquement remplacées en 1975 par des points de suspension, méritent d’être lues avec attention. Les voici :
» Le peuple albanais et le Parti du travail d’Albanie ont salué avec enthousiasme et ont pleinement approuvé la déclaration de Belgrade signée entre les dirigeants de l’Etat soviétique et de l’Etat yougoslave au mois de juin 1955 et se sont beaucoup réjouis de la normalisation des relations entre l’Union soviétique et la Yougoslavie. La même voie de normalisation et d’amélioration ont suivie aussi les relations de notre peuple et des peuples des autres pays de démocratie populaire avec les peuples de Yougoslavie.
C’était là un grand succès pour nos pays et un échec pour les plans de l’impérialisme et de son agent Béria qui avait monté la grande provocation diabolique, laquelle a causé le désaccord amer entre nos pays et la Yougoslavie.
(…)
Ces points de suspension correspondent à des passages publiés dans le Tome II des OEuvres choisies, page 523.» La déclaration de Belgrade a été également un tournant radical pour les relations de notre Etat avec la Yougoslavie. Les relations entre le Parti communiste albanais et le Parti communiste yougoslave, comme on sait, ont été cordiales dès avant la libération. Après la libération se sont établies entre nos Etats des relations plus larges.
Durant cette période dans ces relations se sont vérifiées des erreurs et des déformations de principe qui devaient être corrigée par la voie normale ; mais, malheureusement, elles n’ont pas été corrigées. Il faut souligner que, malgré tout cela, notre Parti, non seulement n’a pas mis en doute l’amitié avec la Yougoslavie, mais il a fait tous les efforts jusqu’au dernier moment pour que l’amitié et les relations établies ne fussent atteintes.
» Notre Parti s’est solidarisé avec les résolutions du Bureau d’information. Nous avons reconnu et nous reconnaissons que nous avons été trompés, comme ont été trompés les autres partis communistes et ouvriers, par la provocation ourdie contre la Yougoslavie par le vil agent de l’impérialisme, Béria.
Dans les circonstances difficiles ainsi créées, nous avons, de notre part, lié toutes les questions ensemble : les fautes et les différends qui existaient entre le Parti communiste albanais et le Parti communiste yougoslave, ainsi qu’entre nos deux Etats, les délits et les crimes de Kotchi Dzodzé commis contre le Parti et l’Etat, pour lesquels il a été condamné comme il le méritait, ainsi que la grande provocation montée par l’agent Béria.
» Dans ces circonstances-là, il était difficile pour nous de ne pas lier ensemble ces trois questions, au lieu de les apprécier, comme il fallait, séparément. C’est là une erreur de notre part.
Plus tard, la logique de la lutte qui nous opposait l’un contre l’autre nous a amenés à des erreurs consistant à nous servir d’accusations infondées, montées par l’agent Béria contre le Parti communiste yougoslave et l’Etat yougoslave, à accuser la Yougoslavie comme un pays ennemi et comme un instrument de l’impérialisme, le Parti communiste yougoslave comme un parti fasciste et les dirigeants yougoslaves comme des antimarxistes, etc. Ces accusations étaient injustes; nous avons de notre part eu tort dans ces questions.
Maintenant, tout est clair, notre Parti a reconnu les erreurs qui le concernent parce qu’il les a analysées objectivement et il est résolu à ce que le passé amer soit enterré et il n’existe plus aucun obstacle pour le renforcement de l’amitié sincère entre nos deux Etats et nos deux partis. Nous sommes sûrs qu’une telle amitié dans l’esprit du marxisme-léninisme et sur la base de la déclaration de Belgrade s’élargira et se renforcera continuellement.
Nous sommes unis par la lutte héroïque de libération que nous avons faite ensemble, nous sommes unis par les idées immortelles du marxisme-léninisme qui inspirent nos partis, nous sommes unis par la lutte commune contre les convoitises de l’impérialistes et des ennemis de nos peuples qui tentent de semer la discorde entre nous et de nous diviser.
Avec la République populaire fédérale de Yougoslavie, nous avons conclu et mis en oeuvre plusieurs accords dans l’intérêt commun (souligné par nous -NDLR). Nous avons établi des relations commerciales et nous ferons tout notre possible pour les élargir chaque année.
De concert avec les Yougoslaves, nous avons décidé d’étudier les possibilités de la construction de certaines oeuvres de grande importance économique pour nos deux pays. Dans notre pays sont venus des artistes yougoslaves. Nous enverrons en Yougoslavie les nôtres.
Nous attendons avec plaisir que les frères yougoslaves viennent visiter notre patrie, que des troupes de théâtre, des groupes de sportifs, des touristes viennent chez nous. Nous aussi, nous enverrons en Yougoslavie les nôtres.
Nous voudrions et demandons de projeter sur les écrans de notre pays des films yougoslaves, d’échanger de la littérature, etc. Tout sera fait de notre part, dans ce sens et nous sommes persuadés que la même volonté existe aussi chez les camarades yougoslaves pour renforcer notre amitié dans l’esprit nouveau de l’intérêt commun et de la non-ingérence dans les affaires intérieures « .
(texte original)
Ce long passage escamoté contredit l’affirmation de la préface de 1975 concernant la lutte » sans répit « , » avec la plus grande âpreté » : des relations de parti à parti fraternelles ont été établies quelques mois. En novembre de la même année, le PTA reprend l’attaque contre Tito en raison de son attitude à propos des événements de Hongrie et de Pologne.
Mais pourquoi cacher la vérité ? Pourquoi escamoter l’attitude réellement adoptée au IIIe Congrès ?
le pta et la question de staline
Dans le Tome II, la publication du Rapport du IIIe Congrès remanie à volonté tous les passages traitant de cette question. Dans l’original, cette question est traitée dans le Chapitre III, sous-chapitres 6 et 7. Dans la réédition, il n’y a plus que le sous-chapitre 6, habile compilation des 6-7 originaux. Nous ne publions ici que les passages omis concernant la question de Staline. Nos points de suspension signalent des passages cités dans le Tome II, pages 627 et suivantes.
Au début de l’année 1957, dans un texte intitulé Sur la situation internationale, Enver Hoxha refait ensuite volte-face sur la question de Staline, affirmant que:
» Sur les questions essentielles, dans la défense des intérêts de la classe ouvrière et dans le combat pour la théorie marxiste-léniniste, dans la bataille contre l’impérialisme et les autres ennemis du socialisme, il ne s’est jamais trompé. Il était et demeure un exemple « .
Ce n’est pas du tout le point de vue développé en mai 1956. Qu’on en juge:
– Le culte de la personnalité et ses conséquences nuisibles et autres questions.
» Le XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique a fait une profonde analyse marxiste-léniniste du rôle décisif joué dans l’édification du socialisme et du communisme par les masses populaires, dirigées par le Parti communiste, et du grand dommage causé par le culte de la personnalité, étranger au marxisme-léninisme. La Résolution du XXe Congrès , dit:
» Le Congrès estime que le Comité central a eu parfaitement raison de se lever contre le culte de la personnalité dont l’extension amoindrissait le rôle du Parti et des masses populaires, rabaissait le rôle de la direction collective dans le Parti et entraînait souvent de graves défauts dans le travail « .
(…)» Le culte de la personnalité signifie l’exaltation exagérée des individus, l’attribution de caractéristiques et de qualités surnaturelles à ceux-ci, leur transformation en êtres qui font des merveilles et, enfin, l’agenouillement devant eux. Ces conceptions non justes et non marxistes sur l’individu, étrangères et nuisibles à l’esprit du marxisme-léninisme, ont été développées et cultivées pendant une très longue période à l’égard du camarade Staline.
» Il n’y a pas de doute que le camarade Staline a de grands mérites devant le Parti communiste de l’Union soviétique, devant la classe ouvrière de l’Union soviétique et le mouvement ouvrier international. Il est évident qu’il a joué un rôle connu dans la préparation et le développement de la révolution socialiste. dans la Guerre civile et dans la lutte pour l’édification du socialisme.
En commun avec les autres membres du Comité central, il a lutté contre les déformateurs et les ennemis du léninisme. Dans les conditions où le peuple soviétique, guidé par le parti communiste, remportait avec succès de grandes victoires dans la lutte pour l’industrialisation socialiste du pays, pour la collectivisation de l’agriculture, pour l’accomplissement de la révolution culturelle, victoires qui ont été remportées dans une lutte sans relâche contre les ennemis du léninisme, les trotskystes, les boukharinistes, les opportunistes de droite, les nationalistes bourgeois, a été rendue possible la propagation, parmi les larges masses du peuple, du nom et de la valeur de J.V. Staline qui tenait l’important poste de secrétaire général du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique.
» Pendant ce temps, lorsque J.V. Staline a acquis de la popularité, de la sympathie et de l’appui dans le parti et chez le peuple, dans sa personne, dons la pratique de son travail se sont manifestées graduellement de telles caractéristiques et dispositions qui se sont développées d’une manière difforme, en devenant le culte de la personnalité.
» Les grands succès historiques de portée mondiale remportés par le peuple soviétique dans l’édification du socialisme, dans la victorieuse guerre patriotique, dans le raffermissement du système social et étatique soviétique et dans l’accroissement du prestige international de l’Union soviétique, toutes ces éclatantes victoires du peuple soviétique, sous la direction du parti communiste n’ont pas été soumis à une juste interprétation marxiste-léniniste mais ont été injustement attribués aux mérites d’une seule personne, à Staline, et ont été tous expliqués par ses mérites à lui.
La grande erreur de J.V. Staline réside en ce que, non seulement il a admis les louanges et les flatteries à son adresse, mais il a, de sa part, soutenu et encouragé ces points de vue antimarxistes.
» Le culte de la personnalité et la pratique de direction créés par J.V. Staline ont marqué la violation ouverte et difforme des principes léninistes de la direction collective dans le Parti, ont marqué la violation des normes léninistes du parti.
Le mépris de J.V. Staline pour les normes de la vie du parti, la solution des problèmes d’une manière individuelle de sa part, le mépris envers l’opinion du parti, en prenant même des mesures sévères contre ceux qui exprimaient des opinions contraires aux siennes, ne pouvaient pas manquer de causer et ont causé de grands préjudices, en donnant lieu à de graves altérations des règles léninistes dans la vie du parti et à la violation de la légalité révolutionnaire.
» Le culte de la personnalité et le mépris, à l’égard des critiques et des conseils, formulés à juste litre par les membres du Bureau politique du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique, ainsi qu’à l’égard des normes du parti, ont conduit le camarade Staline à des erreurs ; il n’a pas montré la vigilance nécessaire à la veille de la guerre patriotique contre le nazisme allemand ; il n’a pas consacré l’attention voulue au développement ultérieur de l’agriculture socialiste et au bien-être matériel des kolkhoziens; il a soutenu et incité dans une ligne erronée l’affaire yougoslave, etc. Dans de pareilles circonstances, le camarade Staline s’est montré unilatéral dans ses idées et s’est détaché des masses.
» Le culte de la personnalité et la violation des normes de la vie du parti ont servi comme le terrain le plus favorable dont ont tiré avantage les ennemis du parti et de l’Etat soviétique, tel que l’agent de l’impérialisme, Béria, qui pendant longtemps a agi, sous masque, au détriment du parti et de l’Etat socialiste.
» Le Parti communiste de l’Union soviétique et son Comité central léniniste ont pris des mesures décisives pour le rétablissement des normes léninistes dans le parti, pour le rétablissement du principe de la direction collective dans tous les maillons du parti, de haut en bas, pour le développement de l’autocritique et de la critique, pour la discussion et la solution collectives des questions les plus importantes.
Les mesures prises par le Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique et le XXe Congrès pour rétablir et développer davantage les principes démocratiques de la vie et de l’activité du parti, les mesures prises contre la gestion par les méthodes bureaucratiques, contre la dissimulation des défauts, le maquillage de la réalité, la satisfaction béate, l’indifférentisme, ainsi que les mesures prises pour développer la critique et l’autocritique concrètes, de principe, sont en train d’assurer une activité plus grande de la part des travailleurs et des communistes en développant l’immense énergie créatrice des hommes soviétiques.
» Les succès historiques du peuple soviétique sont une preuve éclatante et convaincante du caractère juste de la politique du Parti communiste de l’Union soviétique. Le fait que le Parti communiste de l’Union soviétique a mené une politique résolue contre les défauts dans le travail du parti et du gouvernement, dans l’édification économique, pour éliminer les conséquences du culte de la personnalité est une autre preuve de la grande puissance du parti et de sa grande fidélité à l’égard du léninisme. (Applaudissements).
C’est seulement sur le libre développement de ces survivances petites-bourgeoises au sein de nos partis communistes et ouvriers que les impérialistes peuvent trouver appui pour affaiblir les partis communistes et les Etats socialistes.
« Le Parti du travail d’Albanie et le peuple albanais tout entier ont pleinement approuvé les décisions historiques et justes du XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique et considèrent ces décisions non seulement comme une victoire éclatante du parti communiste et du peuple soviétique, mais aussi comme une grande victoire du Parti du travail et du peuple albanais. (Applaudissements).
» Notre parti et notre peuple approuvent la lutte hardie et de principe menée contre le culte de la personnalité. Le culte de la personnalité à l’égard du camarade Staline a eu aussi des manifestations très accentuées dans notre parti et notre pays.
Notre peuple et notre parti ont souligné et souligneront, à juste titre, que l’Union soviétique et le glorieux parti communiste, fondés par le grand Lénine, sont les facteurs décisifs de la libération, à jamais, de notre peuple, et c’est pour cette raison que l’amour de notre parti et de notre peuple à leur égard sera indestructible et éternel. (Applaudissements prolongés.Ovations. Les délégués se lèvent debout).
Mais maintenant nous comprenons bien le rôle et la place qui doivent revenir au camarade Staline dans l’édification du socialisme et du communisme en Union soviétique et dans l’aide et le rôle qu’il a joué pour la libération de notre pays.
La juste compréhension marxiste-léniniste de cet important problème de principe nous a été rendue claire par le XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique » (texte original)
Cette étude comparée des deux versions du rapport au IIe Congrès du PTA appelle plusieurs remarques :
– D’abord, elle permet d’établir les faits. Lors de son IIIe Congrès, en mai 1956, le PTA a épousé assez étroitement les thèses khrouchtchéviennes. Il ne s’agit pas d’une simple tactique destinée à mener la bataille dans de meilleures conditions ultérieurement. Il s’agit bien d’une adhésion politique claire, voire d’une glorification des thèses du XXe Congrès du PCUS.
Le Rapport du IIIe Congrès du PTA exprime une appréciation principalement négative de Staline ; il déclare que les guerres sont évitables, soutient les thèses du XXe Congrès quant au passage pacifique et à la coexistence pacifique : à cette époque, le PTA a interrompu sa polémique contre la Yougoslavie.
En conséquence, les thèses albanaises hautement claironnées selon lesquelles le PTA a mené le premier la bataille anti-khrouchtchévienne, leurs affirmations d’une lutte sans répit contre Tito, tombent d’elles-mêmes, à une simple lecture du texte original de 1956 !
– Dans son Histoire de 1971 et dans la réédition de 1975, le PTA a falsifié la vérité. Procédant par coupures, escamotages et remaniements, il s’efforce de donner au IIIe Congrès un visage contraire à la réalité des faits. Le PTA veut accréditer le mensonge selon lequel le IIIe congrès aurait participé à la bataille contre le révisionnisme moderne.
Cette pratique révèle une attitude idéologique contraire à la conception du monde des communistes qui recherchent la vérité dans les faits et pratiquent la critique et l’autocritique. Le mensonge et la falsification sont étrangers au marxisme-léninisme.
– Reconnaître que la lutte du PTA contre le khrouchtchévisme débuta après le IIIe Congrès du PTA n’est nullement une infamie.
La prise de conscience du révisionnisme moderne fut pour les partis et les militants communistes un processus long et complexe qui aboutit à une bataille difficile. Le PTA y a tenu une place, et cela est bien ainsi. Vouloir à toute force se construire une image de marque de » parti qui n’a jamais fait d’erreurs « , qui ne se trompe jamais, qui est le premier partout… est également étranger au marxisme. Le PTA pèche par orgueil et par suffisance.
Assurément, de telles pratiques idéologiques font perdre beaucoup de crédibilité au PTA aujourd’hui. Comment le croire sur n’importe quelle question s’il est prouvé qu’il recourt sans vergogne à la falsification et au mensonge pour étayer » ses thèses » ?
Ces manipulations malhonnêtes, ces prétentions à la grandeur et à l’infaillibilité jettent le discrédit sur la véracité de tous ses écrits et déclarations actuels. Qu’il ne s’en prenne qu’à lui-même d’un telle situation.
=>Retour au dossier PCMLF, PCR(ml), VLR, UCF-ML,
Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe