Tract du 11 mai 1968

TRAVAILLEURS ET ETUDIANTS
UNISSEZ-VOUS CONTRE LE POUVOIR DES MONOPOLES ET CONTRE LE FASCISME !

VIVE LA JUSTE LUTTE DES ETUDIANTS !

« Le monde est autant le vôtre que le nôtre, mais an fond, c’est à vous qu’il appartient. Vous les jeunes, vous êtes dynamiques, en plein épanouissement, comme le soleil à 8 ou 9 heures du matin; C’est en vous que réside l’espoir. » Mao Tsé-toung

La lutte héroïque des étudiants qui se développe avec impétuosité force l’admiration du peuple français.

Dans la nuit du 10 au 11 mai 1968 en particulier, les étudiants parisiens auxquels s’étaient joints de nombreux travailleurs, ont riposté avec courage et détermination à la violente répression des forces réactionnaires. Ils exigeaient la libération de leurs camarades emprisonnes.

En attendant la réponse à ce sujet des autorités universitaires et du gouvernement, ils avaient décidé d’occuper le quartier des facultés.

Mais pour faire face aux éventuels assauts de la police, ils avaient édifié plus de soixante barricades.

Après avoir joué la farce de la négociation, le gouvernement a brusquement donné l’ordre de l’attaque générale à ses forces de répression.

Celles-ci ont agi avec une rare violence, allant jusqu’à empêcher les ambulances d’évacuer les blessés, comme en ont témoigné de nombreux habitants du quartier, des professeurs et des médecins, elles ont utilisé des grenades offensives au chlore et à l’ammoniaque, ainsi que des engins fumigènes, elles se sont livrées à une chasse effrénée des manifestants, les matraquant même lorsqu’ils étaient déjà blessés, les arrachant des mains des secouristes et infirmières de la croix rouge, elles se sont également acharnées sur des passants et ont lancé des projectiles à l’intérieur d’appartement privés.

Devant de tels faits la population a soutenu résolument les manifestants, les aidant en leur apportant nourriture et soins, jetant de l’eau par les fenêtres pour atténuer les effets des gaz, ouvrant les portes des appartements, des escaliers, ainsi que les accès aux toits.

De la sorte des milliers de jeunes ont réussi à échapper à la sanglante répression décidée par le gouvernement au service des monopoles.

En insinuant que des groupes spécialisés dans la guerre de guérilla avaient encadré les manifestants la radio et la télévision ont suggéré l’idée qu’il ne pouvait s’agir que d’éléments ‘ » pro-chinois « .

De telles affirmations font partie de la campagne psychologique destinée à préparer l’opinion à la répression contre les seuls communistes authentiquement révolutionnaires, les marxistes-léninistes.

Mais en vérité la jeunesse apprend à se battre par sa propre expérience et c’est dans de telles luttes, qu’elle découvre des formes nouvelles d’organisation.

Lés Marxistes-léninistes regroupés dans le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France ont confiance dans la jeunesse et participent à toute ses actions révolutionnaires.

La lutte des étudiants est fondamentalement juste, elle met en cause la société décadente de la bourgeoisie, c’est une lutte anti-monopoliste et antifasciste.

L’ensemble des événements des jours derniers montrent avec éclat le caractère illusoire des théories sur la voie « pacifique » ou « parlementaire » prônées par les dirigeants révisionnistes du Parti  » Communiste  » Français.

Le responsable exclusif de la situation est le gouvernement.

Dix ans après le coup d’état du 13 mai 1958, travailleurs et étudiants vont manifester dans la rue leur volonté de lutte contre le pouvoir des monopoles, contre le fascisme. C’est la un symbole qui effraie le pouvoir des monopoles.

Si les masses laborieuses de notre pays, classe ouvrière en tête, ne se dressaient pas immédiatement contre cette politique, les mesures de fascisa-tion en cours pourraient déboucher sur un régime fasciste qui instaurerait un règne de violence terroriste permanente et ne s’embarasserait même plus de sa propre légalité bourgeoise.

La période actuelle est caractérisée par la crise montante du capitalisme sur les plans économique, politique, idéologique. Elle se caractérise par un grand bouillonnement des idées.

Le désir de la révolution socialiste pénètre profondément la jeunesse ouvrière, paysanne et étudiante.

Le pouvoir des monopoles est de plus en plus contesté.

Dans son ensemble, la jeunesse rejette la sclérose des vieux partis politiques traditionnels et dirigés par des politiciens corrompus.

Elle aspire également à réaliser le plus rapidement possible l’unité à la base, aussi le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France condamne-t-il tout sectarisme comme tout opportunisme qui tendrait à diviser les différents mouvements et groupes qui sont apparus dans l’action au travers de la crise actuelle.

En effet, la multiplicité des tendances et des groupes qui coexistent ou s’affrontent idéologiquement au sein de la jeunesse comme de la classe ouvrière, ne contitue qu un phénomène temporaire, une preuve de vitalité à une étape historique donnée.

Le marxisme-léninisme, science de la révolution, nous enseigne que rien de nouveau ne peut naître en dehors de la nécessaire bataille des idées. Il nous enseigne aussi que l’unité se réalisera et se consolidera a travers la lutte.

Dans le cas présent des étudiants, le facteur décisif est constitué par le mouvement révolutionnaire des masses.

C’est pourquoi, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France qui est au service du peuple soutient activement la jeunesse qui aspire à transformer notre société, rejetant le capitalisme pour instaurer le socialisme.

Sans doute la situation n’est-elle pas encore venue à maturité, en raison en particulier de la trahison révisionniste qui paralyse encore une partie de la classe ouvrière, classe révolutionnaire dirigeante jusqu’au bout.

Mais aujourd’hui la lutte des étudiants est une contribution éminente à l’ensemble de la lutte du peuple français pour la révolution, en ce sens qu’elle est de nature à impulser la conscience révolutionnaire de classe des travailleurs de notre pays.

Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France soutient résolument les.revendications des étudiants :

– Libération immédiate de tous les emprisonnés;

– Retrait de toutes les forces de répression qui occupent les locaux universitaires ;

– Réouverture immédiate de la Sorbonne.

Il appelle tous les étudiants à s’unir à la base et dans l’action, comme ils l’ont déjà réalisé positivement depuis une semaine de durs combats.

Il dénonce devant eux les tentatives qui sont déjà en cours et qui s’accentueront au cours des prochains jours pour dévier le contenu de leur lutte au profit des vieux partis aux mains des politiciens bourgeois ou de ceux qui les soutiennent.

Il les appelle en conséquence à la plus attentive vigilance.

La lutte héroïque des jeunes étudiants est digne des traditions révolutionnaires de notre peuple.
Elle annonce les grandes luttes révolutionnaires de notre classe ouvrière à la tête des plus larges masses laborieuses de notre pays.

Le peuple français saura à son tour balayer le régime capitaliste, même si son combat est difficile et prolongé.

Paris, le 11 mai 196S.

Le Comité Central du PCMLF

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