[Une unité parisienne du Groupe pour la fondation de l’U.C.F. (ml), tract du 15 mars 1972.]
QUI PARLE, qui raconte ce qui s’est passé à Renault ? Les bourgeois et leurs alliés.
Le jour même de l’enlèvement du cadre Nogrette, ils nous disaient : « La réprobation de la population est unanime. »
Est-ce dans les ateliers, dans les couloirs du métro qu’ils avaient été en discuter, ou bien dans les bureaux des patrons qui ont peur d’être séquestrés ?
Nous, on a bien plutôt eu l’impression que tout le monde était content de voir une crapule, qui passe sa vie à organiser des licenciements, gardée à l’ombre pendant 2 jours.
Mais en même temps, l’enlèvement sert à passer sous silence la question de l’organisation de tout le peuple contre la répression des patrons.
La mort de l’ouvrier révolutionnaire Pierre Overney était l’affaire de tout le monde. Le jour de son enterrement, 200 000 personnes – jeunes, ouvriers français et immigrés – sont descendues dans la rue pour crier leur haine des patrons, de leurs flics et de leurs complices.
De même, ce qui se passe aujourd’hui à Renault appartient à tous les ouvriers, à tous les gens du peuple.
C’est à eux de prendre la parole. C’est à eux de s’unir pour soutenir au maximum les ouvriers de Renault qui travaillent sous le regard des flics ; pour exiger la libération des camarades de Pierre Overney, licenciés et emprisonnés au lendemain du meurtre.
LIBÉRATION IMMÉDIATE DES 7 OUVRIERS DE RENAULT EMPRISONNES !
RÉINTÉGRATION DE TOUS LES OUVRIERS LICENCIÉS APRES LA MORT DE PIERRE.
DISSOLUTION DES MILICES PATRONALES !
C’est aux ouvriers, c’est aux gens du peuple de tirer les leçons de ce qui se passe à Renault, pour mieux lutter et mieux s’organiser dans chaque quartier.
Patrons et C.G.T. ont dit que les ouvriers de Renault n’ont pas bougé parce que « cette affaire » ne les intéressait pas. C’est archi-faux. Presque tous voulaient riposter.
S’ils n’ont pas pu riposter sur le champ, c’est parce qu’ils en ont été empêchés :
– par la répression féroce du patron. Depuis le meurtre de Pierre, l’usine est entourée de C.R.S., les cadres et la maîtrise se sont regroupés pour empêcher tout rassemblement, les chefs font monter les ouvriers un par un dans les bureaux pour les menacer de licenciement s’ils défendent leurs camarades ;
– par la répression du P.C.F. et de la C.G.T. Ceux-ci continuent à raconter que le meurtre de Pierre Overney était une affaire entre gauchistes provocateurs et patron. La C.G.T. laisse faire les licenciements, elle laisse faire les milices du patron ou même elle les applaudit. La violence du patron, elle fait semblant de ne pas la voir. La volonté de résistance des ouvriers, elle la condamne.
Voilà pourquoi nous avons crié à l’enterrement de Pierre : « Le patronat arme ses milices, le P.C.F. désarme les travailleurs ».
Or, face à cela, les ouvriers de Renault se sont trouvés révoltés, mais isolés et impuissants. Il y avait devant eux l’appareil de répression du patron, l’appareil du syndicat sur lequel on ne pouvait pas compter. Il n’y avait pas d’organisation des ouvriers pour briser l’intimidation des chefs et organiser la riposte.
A Renault, pour résister aux licenciements et à la répression du patron, il faut construire l’organisation des ouvriers.
Dans notre quartier, c’est la même chose. Pour résister aux licenciements ou à la fermeture des usines ; pour résister aux expulsions dans les vieux logements et dans les hôtels de travailleurs immigrés, les ouvriers, les jeunes et les habitants du quartier ne peuvent compter que sur eux-mêmes.
Il faut construire des organisations qui appartiennent aux ouvriers et au peuple, qui soient leur instrument pour prendre conscience de sa force et unir le maximum de gens autour de soi.
Face aux patrons, aux propriétaires, à tous ceux qui divisent et désarment, il faut former le camp du peuple.
DANS LES USINES ET LES QUARTIERS,
CONSTRUISONS LES ORGANISATIONS DU PEUPLE !
CONSTRUISONS LE NOUVEAU PARTI COMMUNISTE !
Des maoïstes du quartier.
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