UJC (ml) : A propos de la dissolution (1968)

[13 juin 1968.]

A la Sorbonne hier, c’était la grande dissolution. Pour certains, c’était de toute évidence la dissolution… finale.

Ceux-là, en pliant bagages fiévreusement, ils avaient l’air tout à fait dissous; on voyait bien qu’ils se sentaient disparaître comme un morceau de sucre sous le jet d’eau du ministre de l’intérieur. Adieu, donc, les dissous…

Mais pour d’autres dissous, le décret magique ne semblait pas faire beaucoup d’effet, sinon de les rendre plus confiants et plus optimistes que jamais :

«- Qui êtes-vous?

– Nous, on est les ex-Union des Jeunesses marxistes-léninistes

– Mais vous êtes dissous aussi, et c’est tout ce que ça vous fait?

– Eh oui!

– …?

– C’est pas compliqué : est-ce que le décret peut dissoudre la pensée de Mao Zedong? les masses laborieuses? Le mouvement de révolte des ouvriers, des paysans et de la jeunesse? Est-ce que le décret peut dissoudre la ligne prolétarienne de lutte de la jeunesse avec les luttes révolutionnaires du peuple français? Il peut faire ça le décret?

– Ben… non, évidemment!

– Juste. C’est ce qu’on pense aussi.

Le décret dissout une organisation. Mai sune organisation, c’est simplement un outil au service de la ligne politique.

C’est la ligne politique qui pénètre chaque jour les masses laborieuses de notre pays, c’est la pensée du camarade Mao Zedong à l’oeuvre qui arme chaque jour plus d’ouvriers pour le combat commun; alors des organisations, le peuple peut s’en fabriquer des quantités, tous les jours; et il s’en fabrique tous les jours.

Alors pourquoi s’affoler? Ce qui compte, c’est que chaque jour, le Parti Communiste Révolutionnaire Prolétarien s’édifie dans la lutte, et ça, le décret, il n’y peut rien. »     

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