La première étape de la révolution populaire a eu deux caractéristiques principales à partir de la révolte étudiante, le développement d’un puissant mouvement gréviste de masse; autour de le classe ouvrière, l’unité du peuple dans la solidarité avec les grévistes, dans le combat contre le régime du grand capital et des assassins,
Cette immense vague de fond a balayé tous les capitulards, tous les défaitistes, tous les révolutionnaires en chambre ou en paroles.
Les multiples sabotages et trahisons du PCF, s’appuyant sur la direction confédérale de la CGT, les manoeuvres des dirigeants sociaux-démocrates, le chantage et le répression du régime gaulliste, n’ont pas entamé la volonté populaire de lutte: un million de grévistes organise la résistance prolétarienne et ceux qui, trahis, ont repris, se préparent à nouveau pour la lutte; la population cas villes et des campagnes, est toute unie autour des ouvriers.
Nul ne pourra plus arrêter la marche de la révolution populaire, quels qu’en soient les détours.
Mais le pouvoir du capital et ses complices du PCF tentant de briser le flot populaire.
Leurs armes : la matraque et le fusil d’un côté, la duperie électorale et les manoeuvres de l’autre. Ils cherchent pour cela à s’appuyer sur les fractions du peuple qui ne sont pas encore entrées dans la lutte, sur les masses encore hésitantes.
La paysannerie pauvre et moyenne ne s’est pas encore soulevée; certaines fractions du prolétariat, non mobilisées en raison de la trahison des directions syndicales bureaucratiques, n’ont pas participé activement à la grève; une partie de la petite bourgeoisie des villes est restée dans l’expectative.
Qui gagnera à sa cause les masses non encore engagées? La bourgeoisie ou le prolétariat ? à coup sûr, ce sera le prolétariat car l’immense mouvement qui a dressé la peuple a montré que les 90 % de la population peuvent et doivent être unis, et que les réactionnaires ne sont qu’une poignée.
La jeunesse a pour cela un grand rôle à jouer. Les étudiants ont dans leur grande masse montré leur désir de se lier au peuple, de SERVIR le PEUPLE.
Ils ont par leur action, contribué à unir le peuple autour de la classe ouvrière.
Las tâches de la jeunesse sont claires :
1° – SOUTENIR LES BASTIONS de la RESISTANCE PROLETARIENNE, comme RENAULT, CITROEN, PEUGEOT;
2° – Aider le peuple à s’organiser dans les quartiers et les villages.
La masse des jeunes est prête à accomplir ces tâches. Beaucoup se sont déjà mis au travail.
Mais la jeunesse progressiste reste encore apparemment divisée en plusieurs mouvements et organisations, divisée par des disputes de chapelle.
La jeunesse progressiste a besoin d’être unie pour participer au combat du peuple.
Or tous les éléments de cette unité sont là.
Au cours de la lutte de ces dernières semaines, les principales idées justes issues de l’expérience d’un siècle de lutte du prolétariat et des peuples opprimés ont pénétré massivement dans la jeunesse, et sont devenues une puissante force matérielle.
Les diviseurs ont été balayés; l’arrogance de l’intellectuel bourgeois a été fortement ébranlée.
SERVIR le PEUPLE, s’unir au peuple, sont aujourd’hui des idées maîtresses du mouvement de la jeunesse qu’il fait siennes à travers l’expérience de plusieurs semaines de luttes.
Quel est ce bien commun de le jeunesse progressiste, qui permet et exige son unité ?
1. La jeunesse a joué et peut jouer encore, le rôle de pionnier donnent le signal de l’ébranlement de l’ordre ancien
2. Les étudiants ne se sont pas battus pour améliorer une université de privilégiés, pour quelques réformes de structures.
Ils ont attaqué le système universitaire qui forme les continuateurs de la cause bourgeoise et les cadres de l’exploitation capitaliste.
3. La jeunesse intellectuelle a compris qu’elle n’était qu’une petite partie de l’armée de le révolution, et qu’il lui fallait fusionner avec les forces principales.
Elle a compris qu’il lui fallait pour cela se lier aux masses laborieuses, qu’il lui lui fallait SOUTENIR les LUTTES du PEUPLE. Et elle l’a mise en pratique, même au prix de son sang, comme à FLINS.
4. La jeunesse a su reconnaître ses amis et ses ennemis. La clique dinguante du PCF et de le CGT a tout fait pour s’opposer à la fusion des étudiants et des travailleurs, elle a employé les calomnies les plus ignobles et a armé le bras des assassins.
Aujourd’hui, la jeunesse comprend que le meilleur allié du capital, ce sont les politiciens bourgeois infiltrés dans la classe ouvrière.
5. La jeunesse a u déjouer les manoeuvres de ceux qui voulaient utiliser sa révolte au profit d’une solution de rechange du grand capital. L’opération de « Combat » et le meeting de Charlety, les sourires de le CFDT pour mettre à l’avant-scène un MENDES FRANCE, ont fait long feu.
6. La jeunesse a balayé tous les donneurs de leçons à la classe ouvrière, tous eux qui voulaient faire du prolétariat une simple force d’appoint.
Elles s’est placée sous la direction de la masse des travailleurs, elle a su faire la distinction entre les directions syndicales de trahison et les militants syndicaux à la pointe du combat, avec à leur tête les syndicalistes prolétariens de la CGT.
7. La jeunesse a rejeté massivement la farce électorale; le mot d’ordre « Elections = trahison » a été repris massivement.
Elle sait qu’un gouvernement populaire doit naître de la masse des travailleurs, et non d’élections truquées et d’accords parlementaires entre partis bourgeois.
Sur tous ces points, le jeunesse est unie.
Cette unité doit aujourd’hui se concrétiser. Les bases, on l’a vu, sont claires et saines. Sur elles, un de mouvement de masse uni, puissant, doit s’édifier le plus vite possible mettant de côté les querelles. A cette condition, la jeunesse pourra faire sien ce mot d’ordre :
« S’UNIR AU PEUPLE »
« UNIR LE PEUPLE ».
Déjà les étudiants se sont lié aux travailleurs. Déjà ils ont, par leur action, aidé toutes les couches de la population à resserrer les rangs contre le capital. La longue marche de le jeunesse a déjà commencé.
Elle doit se poursuivre et s’intensifier. Vers les usines, les quartiers, les campagnes.
Vers les usines pour soutenir les bastions de la résistance prolétarienne. Vers les quartiers pour faire de chaque meeting électoral un meeting populaire de dénonciation du régime et des élections.
Vers les campagnes, pour expliquer massivement aux paysans pauvres et moyens la lutte des ouvriers et des étudiants, pour se mettre eu service de la paysannerie laborieuse et l’aider à entrer massivement dans le grand combat populaire.
La révolution populaire sera une lutte prolongée, celle-là même qui unira progressivement dans la lutte 90 % de la population contre la poignée d’exploiteurs, L’expérience de la revolution chinoise balaie les théories du « Grand soir », de la « minorité agissante prenant le pouvoir par surprise ».
Notre révolution ne sera pas le fruit d’un hasard heureux.
Mais d’une lutte âpre, sans merci et prolongée.
Elle ne sera pas l’oeuvre soudaine d’une minorité, mais le ralliement progressif, par étapes, des larges masses de notre pays. On ne fait pas le révolution pour le compte des masses, ce sont elles qui la font.
La tâche de la jeunesse : LA LONGUE MARCHE VERS LE PEUPLE, VERS CES 90 % de la POPULATION QUI ONT COMMENCE, AUTOUR DU PROLETARIAT, LA REVOLUTION POPULAIRE.
Nous balaierons aisément les courants négatifs qui freinent ou dévoient le mouvement étudiant : la routine de la violence stérile des barricades, le style de travail petit bourgeois et décadent, les manoeuvres de groupuscules.
Pour cela, l’unité de la jeunesse intellectuelle et de la jeunesse ouvrière est indispensable.
Les jeunes travailleurs qui sont une partie active et enthousiaste du prolétariat, aideront les étudiants à s’unir au peuple et à unir le Peuple.
EN AVANT POUR LA LONGUE MARCHE DE LA JEUNESSE.