Écrit par la rédaction du Hongqi, 16 aout 1965
La pensée de Mao Tsé-toung, c’est, à l’époque où l’impérialisme approche de sa ruine totale et où le socialisme marche vers la victoire mondiale, l’héritage du marxisme-léninisme recueilli et développé avec génie, d’une façon créatrice et dans tous les domaines ; c’est le sommet du marxisme-léninisme de notre époque ; c’est la plus haute et la plus vivante expression du marxisme-léninisme.
Le camarade Mao Tsé-toung est le plus grand marxiste-léniniste de notre temps.
La pensée de Mao Tsé-toung s’est développée dans la pratique de la révolution démocratique populaire, de la révolution socialiste et de l’édification socialiste de notre pays ; elle s’est développée dans la lutte de notre Parti et des marxistes-léninistes des divers pays contre l’impérialisme et le révisionnisme moderne ; elle s’est développée en faisant le bilan des nouvelles expériences acquises dans la lutte des peuples et des nations opprimés contre l’impérialisme et les réactionnaires de tous les pays ; elle s’est développée en faisant le bilan des nouvelles expériences acquises dans la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat sur le plan mondial depuis la Grande Révolution socialiste d’Octobre ; elle s’est développée en tirant la grave et cruelle leçon de l’usurpation de la direction du Parti, de l’armée et du gouvernement par la clique khrouchtchévienne de l’Union soviétique, qui a conduit ce pays du système socialiste à la voie de la restauration du capitalisme.
La pensée de Mao Tsé-toung a été et demeure le seul guide correct dans les diverses étapes de la révolution chinoise ; elle est la puissante arme idéologique de la révolution des peuples et nations opprimés contre l’impérialisme, le révisionnisme moderne et tous les réactionnaires.
La pensée de Mao Tsé-toung est l’instruction suprême pour chaque domaine de travail du Parti communiste chinois et de l’Armée populaire de Libération de Chine. Depuis ses débuts, l’A.P.L. a mené une lutte prolongée et héroïque sous la direction du Parti communiste chinois et du camarade Mao Tsé-toung pour vaincre les ennemis intérieurs et étrangers et libérer la Chine.
La révolution chinoise prit la lutte armée comme principale forme de lutte ; en anéantissant l’une après l’autre les forces armées contre-révolutionnaires et en écrasant l’appareil d’Etat réactionnaire dans une région après l’autre, elle s’empara finalement du pouvoir d’Etat dans tout le pays et mit fin à la domination réactionnaire de l’impérialisme, du féodalisme et du capitalisme bureaucratique.
L’expérience historique de la révolution chinoise, qui a remporté cette grande victoire, a donné une preuve convaincante de la sagesse, de la grandeur et de la justesse de la pensée de Mao Tsé-toung. Le drapeau de la pensée de Mao Tsé-toung est le drapeau de la victoire.
Au moment de sa création, l’armée révolutionnaire du peuple chinois était inférieure tarit en nombre qu’en équipement aux forces armées réactionnaires du Kuomintang, soutenues par les impérialistes. Pendant une très longue période, elle fut assiégée et constamment attaquée par un puissant ennemi.
Par conséquent, oser combattre et remporter la victoire en se battant un contre dix sur le plan stratégique et être à même de combattre et de remporter la victoire en se battant dix contre un sur le plan tactique devint une question capitale.
Ce fut le camarade Mao Tsé-toung qui, intégrant la vérité universelle du marxisme-léninisme à la pratique concrète de la révolution chinoise, formula la ligne politique et militaire juste pour la révolution chinoise.
Partant des principes fondamentaux d’une guerre populaire et d’une armée populaire, il élabora la ligne directrice et les principes pour l’édification d’une telle armée populaire, résolut une série de problèmes stratégiques et tactiques concernant la manière dont une armée populaire peut vaincre un ennemi plus puissant qu’elle et mena la lutte révolutionnaire armée du peuple chinois de victoire en victoire.
La pensée fondamentale du camarade Mao Tsé-toung sur la stratégie et la tactique d’une guerre populaire est de concentrer une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une ; et c’est aussi la méthode traditionnelle de combat de notre armée.
Cette méthode a évolué et s’est développée au cours de la pratique des guerres révolutionnaires chinoises et dans les luttes contre les lignes militaires erronées de l’opportunisme « de gauche » et de droite.
Elle a grandement contribué à l’anéantissement des ennemis intérieurs et étrangers du peuple chinois et à la victoire à l’échelle nationale.
Ainsi que l’a souligné le camarade Mao Tsé-toung : « Si l’Armée rouge chinoise, apparaissant dans l’arène de la guerre civile comme une armée peu nombreuse et faible, a pu à maintes reprises infliger des défaites à un ennemi puissant et étonner le monde par ses victoires, cela est dû largement à l’emploi qu’elle a fait de la concentration des forces ». (« Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine », Ecrits militaires de Mao Tsé-toung)
Il dit par ailleurs : « Pratiquer cette méthode, c’est aller à la victoire ; ne pas la pratiquer, c’est aller à la défaite. » (« Concentrer une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une », Ecrits militaires de Mao Tsé-toung)
Pour acquérir une profonde connaissance de la pensée militaire du camarade Mao Tsé-toung et faire une étude générale de la riche expérience de combat accumulée par notre armée au cours de plusieurs décennies, il est extrêmement important d’étudier sérieusement la méthode qui consiste à combattre en concentrant une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une.
I. La méthode de combat par « concentration d’une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une » est l’expression concrète de la pensée stratégique et tactique : « Mépriser l’ennemi du point de vue stratégique mais en tenir pleinement compte du point de vue tactique » dans les luttes militaires
Pour assurer la victoire à la révolution, il est de toute première importance d’évaluer correctement la situation en ce qui concerne l’ennemi et nous-mêmes et d’avoir une idée générale correcte sur le plan stratégique et tactique.
En se fondant sur l’expérience acquise dans la lutte prolongée contre l’ennemi intérieur et étranger et sur les points de vue du matérialisme dialectique et du matérialisme historique, et après avoir analysé l’histoire de Chine et du monde et la situation internationale contemporaine, le camarade Mao Tsé-toung a avancé la célèbre thèse selon laquelle « l’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier » ; il a formulé le grand concept stratégique et tactique marxiste-léniniste consistant à mépriser l’ennemi du point de vue stratégique et à en tenir pleinement compte du point de vue tactique.
Le camarade Mao Tsé-toung a souligné maintes et maintes fois que bien que l’impérialisme et tous les réactionnaires paraissent puissants, ils représentent les classes réactionnaires et décadentes.
La loi du développement historique détermine leur inévitable destin.
Par conséquent, le peuple révolutionnaire doit les considérer, de par leur nature et à longue échéance, ni plus ni moins comme des tigres en papier ; il doit les mépriser du point de vue stratégique, oser lutter contre eux et oser arracher la victoire et baser là-dessus sa pensée stratégique.
En même temps, le camarade Mao Tsé-toung a aussi indiqué à maintes reprises que tout comme il n’existe pas au monde une chose qui n’ait une nature double, de même l’impérialisme et tous les réactionnaires ont une double nature.
Avant d’être finalement vaincus, ils peuvent être puissants pendant un certain temps, jouir encore d’un avantage militaire temporaire et décimer le peuple. De ce point de vue, ils sont des tigres vivants, réels et de fer.
Par conséquent, du point de vue tactique, en ce qui concerne chaque lutte spécifique, le peuple révolutionnaire doit tenir pleinement compte de l’ennemi, être prudent, faire preuve d’art dans la lutte et baser ses conceptions tactiques sur ces données.
C’est seulement en combinant un esprit révolutionnaire intrépide avec un art militaire inventif et souple qu’il lui sera possible de remporter la victoire dans chaque rencontre spécifique et, finalement, d’atteindre le but qui est de vaincre l’ennemi.
Résumant l’expérience de la Deuxième guerre civile révolutionnaire (1927-1937), le camarade Mao Tsé-toung a dit :
« Notre stratégie, c’est de nous battre ’à un contre dix’, mais notre tactique, c’est de nous battre ’à dix contre un’. Voilà Tune des lois fondamentales qui garantissent notre victoire sur l’ennemi. » (« Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine », Ecrits militaires de Mao Tsé-toung)
Il a poursuivi : « Nous vainquons des effectifs supérieurs avec des effectifs inférieurs – voilà ce que nous déclarons à l’ensemble des forces dominantes de la Chine.
Mais en même temps, nous vainquons des effectifs inférieurs avec des effectifs supérieurs – voilà ce que nous déclarons à cette partie des forces ennemies avec laquelle nous nous mesurons sur le champ de bataille. » (« Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine », Écrits militaires de Mao Tsé-toung)
Mépriser l’ennemi du point de vue stratégique et en tenir pleinement compte du point de vue tactique peut être considéré comme une généralisation sur un plan plus élevé du point de vue suivant : « se battre à un contre dix » et « vaincre des effectifs supérieurs avec des effectifs inférieurs » sur le plan de la stratégie et « se battre à dix contre un » et « vaincre des effectifs inférieurs avec des effectifs supérieurs » sur le plan de la tactique.
La méthode de combat par concentration d’une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une est une expression condensée dans la lutte militaire de l’idée de tenir pleinement compte de l’ennemi du point de vue tactique ; c’est une expression concrète du concept de « se battre à dix contre un » et de « vaincre des effectifs inférieurs avec des effectifs supérieurs » dans le domaine de la tactique.
Dans une lutte militaire, c’est parce que nous tenons pleinement compte de l’ennemi et ne sous-estimons pas sa force que nous soulignons la nécessité de bien se préparer pour chaque bataille et de ne pas engager le combat sans préparation ou sans être certains de son issue victorieuse ; nous nous opposons à la mentalité qui consiste à compter sur la chance, à la mentalité qui consiste à prendre l’ennemi à la légère et à agir de façon téméraire ; nous faisons en sorte d’être certains que chaque bataille engagée sera victorieuse, sinon nous l’évitons.
Le camarade Mao Tsé-toung a dit : « Plusieurs solides gaillards ont facilement raison d’un seul. C’est une vérité élémentaire. » (« De la guerre prolongée », Ecrits militaires de Mao Tsé-toung)
Ainsi, dans chaque bataille, nous concentrons une force deux, trois, quatre et parfois même cinq ou six fois supérieure à celle de l’ennemi.
Nous nous assurons ainsi la victoire.
En même temps, nous attachons une très grande importance à l’art de diriger les batailles ; nous veillons à profiter des faiblesses, des erreurs et des contradictions internes de l’ennemi et d’autres conditions favorables pour nous afin d’anéantir ses forces une a une.
Le camarade Mao Tsé-toung a dit : « Dans la guerre, les batailles ne peuvent être livrées qu’une par une et l’ennemi ne peut être écrasé que morceau par morceau.
Les usines ne peuvent être bâties qu’une par une, les paysans ne peuvent labourer la terre que parcelle par parcelle. ( … ) C’est ce qu’on appelle la solution un par un.
Et en langage militaire, cela s’appelle écraser l’ennemi un par un. » (Mao Tsé-toung sur l’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier)
La méthode de combat par concentration d’une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une traduit également l’idée de mépriser l’ennemi du point de vue stratégique.
Car ce n’est qu’en méprisant l’ennemi du point de vue stratégique, et en faisant preuve de l’esprit révolutionnaire et militant d’être prêt à « nous battre à un contre dix », que nous pouvons conserver notre sang-froid en face d’un ennemi puissant et ne pas nous laisser intimider par son attitude menaçante ou tromper par une situation complexe ; c’est seulement ainsi que nous oserons concentrer nos forces et porter des coups à l’ennemi.
D’autre part, les victoires remportées dans les campagnes et batailles en recourant à cette méthode de combat éduqueront davantage le peuple et son armée et leur permettront de voir clairement, de par leur propre expérience, que l’ennemi peut être vaincu et qu’il est absolument juste de le mépriser du point de vue stratégique.
Ce qui accroîtra inévitablement la confiance du peuple et de son armée dans la lutte contre l’ennemi et les encouragera à lutter et à remporter de plus grandes victoires encore.
Certains soutiennent que la tactique est subordonnée à la stratégie et qu’étant donné que nous devons, stratégiquement, « nous battre à un contre dix », nous ne pouvons « nous battre à dix contre un » tactiquement, sinon la tactique sera en conflit avec la stratégie.
Ceux-là envisagent les choses d’une façon métaphysique. Ils ne comprennent pas le rapport dialectique entre la stratégie et la tactique.
Lorsque nous parlons de la subordination de la tactique à la stratégie, nous voulons dire que toute la tactique doit assurer efficacement l’application du principe stratégique et la réalisation du but stratégique.
La stratégie et la tactique, tout en étant étroitement liées, se distinguent l’une de l’autre.
Leur interconnexion se traduit par le fait que la tactique est subordonnée à la stratégie et sert le but stratégique.
Mais l’objet de l’étude de la science de la stratégie, ce sont les lois qui régissent la direction d’une guerre dans son ensemble tandis que l’objet de l’étude de la science des tactiques, ce sont les lois qui régissent la direction de certaines parties d’une guerre ; là réside la différence.
Par exemple, notre principe stratégique dans la Guerre de résistance contre le Japon était « une guerre défensive prolongée sur les lignes intérieures » tandis que notre principe opérationnel fondamental au cours des campagnes et batailles était « une guerre offensive de décision rapide sur les lignes extérieures ».
Les deux semblent opposés, mais le premier ne pourrait être réalisé sans le second.
De même, « se battre à un contre dix » stratégiquement et « se battre à dix contre un » tactiquement semblent opposés, mais le dernier principe est le moyen nécessaire pour réaliser le premier.
Si nous ignorons la différence entre la stratégie et la tactique et soulignons la nécessité de nous « battre à un contre dix » dans des batailles spécifiques, nous commettrons certainement l’erreur de sous-estimer l’ennemi et d’agir de façon imprudente.
Il est évident que dans certaines circonstances où tous les avantages sont de notre côté en ce qui concerne le soutien des masses, le terrain, les conditions climatiques et l’adversaire particulier ou si une tâche de combat particulière doit être assumée, il peut y avoir de nombreuses occasions dans lesquelles des campagnes ou des batailles sont engagées avec des effectifs inférieurs contre des effectifs supérieurs.
Mais nous devons insister sur l’utilisation d’effectifs supérieurs pour vaincre des effectifs inférieurs et sur la concentration d’une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une, car c’est là notre concept directeur dans les opérations, notre principale méthode de combat.
On peut donc voir que la méthode de concentrer une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une montre à la fois notre esprit révolutionnaire d’oser lutter et remporter la victoire, notre attitude strictement scientifique et notre art de lutte souple et inventif.
Elle traduit concrètement dans la lutte militaire le grand concept marxiste-léniniste de stratégie et de tactique, l’idée de mépriser l’ennemi du point de vue stratégique et d’en tenir pleinement compte du point de vue tactique.
II. La concentration d’une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une est la méthode la plus efficace de combat pour changer une situation dans laquelle l’ennemi est puissant tandis que nous sommes faibles et pour hâter la victoire finale
Au début, et pendant une assez longue période, les forces armées révolutionnaires du peuple sont toujours relativement faibles, peu nombreuses et soumises à des attaques continuelles et à « l’encerclement et à l’anéantissement » par des ennemis puissants.
Telle est habituellement la situation objective en ce qui concerne le rapport des forces.
Aux yeux des marxistes-léninistes, cette situation peut être changée. Le camarade Mao Tsé-toung a souligné : « Nous pouvons sortir de notre infériorité et de notre passivité stratégiques relatives en nous assurant, dans un grand nombre de campagnes, la supériorité et l’initiative locales, de façon à arracher à l’ennemi la supériorité et l’initiative sur le plan local et à le condamner à l’infériorité et à la passivité.
L’ensemble de ces succès locaux nous permettra d’acquérir la supériorité et l’initiative stratégiques, et l’ennemi se trouvera réduit à l’infériorité et à la passivité stratégique.
La possibilité d’un tel tournant dépend d’une direction subjective juste. » (« De la guerre prolongée », Écrits militaires de Mao Tsé-toung)
Cette juste direction envisage, tout d’abord et avant tout, d’appliquer la méthode de combat caractérisée par la concentration d’une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une.
Cette méthode de combat a été largement utilisée dans toutes les périodes historiques de la guerre révolutionnaire en Chine.
Elle a joué un rôle très important en changeant la situation en ce qui concerne l’avance et la retraite, l’offensive et la défensive, et le combat sur les lignes intérieures ou extérieures, aussi bien qu’en permettant à notre armée de se transformer de faible en forte et de passer de l’infériorité à la supériorité.
Elle a été mise à l’épreuve tout au long de la pratique prolongée de la guerre révolutionnaire et s’est révélée juste.
Durant la période de la Deuxième guerre civile révolutionnaire, le camarade Mao Tsé-toung fit, à la lumière de la vérité universelle du marxisme-léninisme, une analyse approfondie de la situation dans laquelle l’ennemi était fort tandis que l’Armée rouge était faible.
Il a souligné que la guerre révolutionnaire en Chine se trouvait dans des conditions à la fois favorables et défavorables, c’est-à-dire que l’Armée rouge pouvait croître et vaincre l’ennemi, mais qu’elle n’y parviendrait pas à brève échéance. Telle était la loi fondamentale régissant la guerre révolutionnaire en Chine.
En vertu de cette loi, le camarade Mao Tsé-toung a formulé toute une série de principes et de méthodes d’opérations tels que « disperser les forces pour soulever les masses, concentrer les forces pour faire face à l’ennemi », « l’ennemi avance, nous reculons ; l’ennemi s’immobilise, nous le harcelons ; l’ennemi s’épuise, nous le frappons ; l’ennemi recule, nous le pourchassons » ; « créer des bases révolutionnaires stables, recourir à la tactique de la progression par vagues ; au cas où l’on est talonné par un ennemi puissant, adopter la tactique qui consiste à tourner en rond », « attirer l’adversaire loin dans l’intérieur de notre territoire » et « concentrer des forces supérieures, choisir les endroits faibles de l’ennemi ; par des actions assurées, anéantir, en manœuvrant, une partie, voire la plus grande partie de l’adversaire, battre les ennemis un par un » ; et c’est ainsi qu’il a résolu le problème le plus difficile : comment la faible et petite Armée rouge pourrait-elle vaincre un ennemi puissant ?
De 1930 à 1933, en recourant à la stratégie et à la tactique susmentionnées, l’Armée rouge des Ouvriers et des Paysans, sous la direction du camarade Mao Tsé-toung, a réussi à écraser les quatre campagnes contre-révolutionnaires d’ »encerclement et d’anéantissement » déclenchées par Tchiang Kaï-chek. De cette façon, l’Armée rouge augmenta ses forces et étendit les bases révolutionnaires.
Vers la fin de 1930, Tchiang Kaï-chek concentra 7 divisions, soit une force évaluée à 100.000 hommes environ, et tenta d’en finir une fois pour toutes avec l’Armée rouge en adoptant la tactique d’une attaque conjuguée en plusieurs colonnes dans sa campagne « d’encerclement et d’anéantissement » contre l’Armée rouge centrale qui se trouvait dans le Kiangsi.
Avec une force nettement inférieure de 40.000 hommes, nous adoptâmes le principe d’attirer l’ennemi loin à l’intérieur de notre territoire pour l’anéantir unité par unité en concentrant nos forces. Les 40.000 hommes attaquèrent par surprise la division ennemie commandée par Tchang Houei-tsan et l’anéantirent. Puis, poursuivant leur avance, ils détruisirent encore la moitié de la division de Tan Tao-yuan. Ainsi fut brisée la première campagne « d’encerclement et d’anéantissement ».
En mai 1931, l’ennemi déclencha sa seconde campagne avec 200.000 hommes, alors que les effectifs de l’Armée rouge des régions soviétiques centrales au Kiangsi ne s’élevaient qu’à une trentaine de milliers d’hommes, c’est-à-dire qu’ils étaient inférieurs même à ceux de la première campagne. Cette fois-là encore, nos troupes adoptèrent le même principe, et mirent en déroute 11 régiments de Wang Kin-yu et autres, en profitant des contradictions chez l’ennemi.
Puis, elles passèrent à l’attaque contre les autres fronts ennemis. Après avoir remporté successivement cinq victoires et capturé plus de 20.000 armes en parcourant 350 kilomètres en 15 jours, elles finirent par briser la seconde campagne de l’ennemi.
En juillet 1931, Tchiang Kaï-chek déclencha sa troisième campagne avec 300.000 hommes divisés en trois colonnes. Lui-même en assurait le commandement. Son but était de liquider l’Armée rouge en l’obligeant à accepter la bataille sur les rives du Kankiang.
Notre armée, qui dut livrer de rudes combats dans la campagne précédente, n’avait pas encore eu le temps de compléter ses rangs et de se refaire ; ses effectifs s’élevaient toujours à 30.000 hommes environ. Face à cette situation, elle chercha « à éviter le gros des forces ennemies et à attaquer leurs points faibles ».
Dans le grand encerclement de l’ennemi, elle parcourut des centaines de kilomètres, se faufila par les brèches laissées par l’ennemi, amena celui-ci à manœuvrer comme elle le désirait, l’épuisa, et enfin trouva l’occasion de passer à l’attaque dans la région de Hsingkouo-Ningtou.
Les trois batailles qu’elle y livra furent toutes victorieuses, et plus de 10.000 armes furent capturées. L’Armée rouge anéantit par la suite une division plus une brigade ennemie lors du retrait de celles-ci. Trois mois de combats acharnés permirent à l’Armée rouge de briser la troisième campagne de l’ennemi.
Lors de la quatrième campagne où l’ennemi attaqua en trois colonnes la région soviétique centrale, nous concentrâmes nos forces sur le front ouest où nous mîmes deux divisions ennemies hors de combat, puis anéantîmes une autre division sur le front central.
Ces deux opérations permirent à notre armée de s’enrichir de plus de 10.000 armes. La quatrième campagne de l’ennemi fut ainsi pratiquement brisée.
Mais l’Armée rouge ne parvint pas à briser la cinquième campagne d’ »encerclement et d’anéantissement » lancée par l’ennemi et subit de lourdes pertes, parce que les opportunistes « de gauche », faisant leur apparition pour la troisième fois, agirent diamétralement à rencontre de la ligne militaire du camarade Mao Tsé-toung.
Durant la période de la Guerre de résistance contre le Japon (1937-1945), le camarade Mao Tsé-toung, après avoir fait une juste analyse des caractéristiques de l’ennemi et de nous-mêmes et de la situation intérieure et internationale, expliqua que la Guerre de résistance contre le Japon allait inévitablement être une guerre prolongée.
Il réfuta la « théorie de l’asservissement inéluctable de la Chine » et la « théorie de la victoire rapide » et prédit de manière scientifique le développement de la guerre en trois étapes stratégiques. (« La première sera l’étape de l’offensive stratégique de l’ennemi et de notre défensive stratégique ; la deuxième, l’étape de la consolidation stratégique des positions de l’ennemi et de notre préparation à la contre-offensive ; la troisième, l’étape de notre contre-offensive stratégique et de la retraite stratégique de l’ennemi. » Dans : « De la guerre prolongée », Écrits militaires de Mao)
Ainsi fut défini le principe général d’une guerre prolongée et formulé le principe stratégique spécifique : « les opérations offensives dans une guerre défensive, les opérations de décision rapide dans une guerre de longue durée et les opérations à l’extérieur des lignes dans la guerre à l’intérieur des lignes ».
De cette manière, la méthode de concentrer une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une connut un nouveau développement et différents moyens d’application dans des circonstances et des conditions nouvelles.
Le camarade Mao Tsé-toung conféra à la guerre de partisans dans la Guerre de résistance contre le Japon un rôle d’importance stratégique et a résolu ainsi correctement une série de problèmes sur la façon de conduire la guerre de partisans sur les arrières de l’ennemi.
Premièrement, il a nettement formulé le principe suivant : « notre armée recourait principalement à la dispersion des forces pour mener la guerre de partisans, et avait comme méthode auxiliaire la concentration des forces pour mener la guerre de mouvement » (« Concentrer une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une », Ecrits militaires de Mao Tsé-toung), et il a critiqué et réfuté le concept erroné de la « guerre de partisans de mouvement » formulé par les opportunistes de droite.
Deuxièmement, il a souligné la nécessité d’établir des bases d’appui. Celles-ci étaient des bases stratégiques que nous utilisions pour mener la guerre de partisans, conserver et renforcer nos forces et pour anéantir et chasser l’ennemi. Sans ces bases, la guerre de partisans n’aurait pu continuer ni se développer.
Et « une base d’appui de la guerre de partisans ne peut être réellement établie qu’après la réalisation graduelle des trois conditions fondamentales : créer des forces armées antijaponaises, infliger des défaites à l’ennemi et mobiliser les masses populaires ». (« Problèmes stratégiques de la guerre de partisans contre le Japon », Écrits militaires de Mao Tsé-toung)
Troisièmement, en ce qui concerne l’utilisation des forces dans la guerre de partisans, « les principales formes sont la dispersion, la concentration et le déplacement ». (« Problèmes stratégiques de la guerre de partisans contre le Japon », Ecrits militaires de Mao Tsé-toung)
C’est-à-dire que nous devons à un moment intégrer les parties en un tout et à un autre diviser le tout en parties et nous montrer subitement ici et un moment après ailleurs, et nous déplacer et combattre simultanément.
En ce qui concerne les relations entre la dispersion, la concentration et le déplacement, le camarade Mao Tsé-toung a souligné : « La guerre de partisans, par sa nature même, se fait avec des forces dispersées, ce qui donne à ses opérations un caractère d’ubiquité.
En outre, une série d’autres tâches qui lui sont dévolues, celles de harceler l’ennemi, de l’immobiliser, de faire des sabotages et d’effectuer le travail de masse, exigent la dispersion des forces.
Cependant, les détachements et les corps de partisans doivent concentrer leurs forces principales lorsqu’ils se donnent pour tâche d’anéantir les forces de l’ennemi et surtout lorsqu’ils s’efforcent de briser l’offensive de l’ennemi.
‘Concentrer de grandes forces pour battre de petites unités de l’ennemi’ demeure l’un des principes des opérations militaires dans la guerre de partisans. » (« Problèmes stratégiques de la guerre de partisans contre le Japon », Ecrits militaires de Mao Tsé-toung)
Lorsque les circonstances et les tâches l’exigent, les unités et les corps de partisans doivent se déplacer secrètement et avec la rapidité de l’éclair.
Quatrièmement, lorsque la guerre de partisans aura commencé et atteint une certaine ampleur, l’offensive de l’ennemi contre les bases d’appui de la guerre de partisans deviendra inéluctable.
C’est pourquoi, sur les arrières de l’ennemi, « le principe des opérations de partisans consiste à briser cette attaque concentrique en passant à la contre-attaque ». (« Problèmes stratégiques de la guerre de partisans contre le Japon », Ecrits militaires de Mao Tsé-toung)
Mais comment écraser une attaque concentrique de ce genre ?
Le camarade Mao Tsé-toung a souligné : « La disposition de nos troupes doit être calculée de façon à en utiliser une petite partie pour fixer les forces de plusieurs colonnes de l’ennemi, et à lancer nos forces principales contre une seule de ces colonnes, en adoptant dans nos campagnes et nos combats la méthode des attaques par surprise (essentiellement des embuscades) et en frappant l’ennemi pendant qu’il est en marche. »
« Une fois l’ennemi défait dans une direction, il faut porter rapidement nos forces dans une autre direction, et défaire ainsi par fraction l’ennemi qui se livre à une attaque concentrique. »(« Problèmes stratégiques de la guerre de partisans contre le Japon », Écrits militaires de Mao Tsé-toung)
Au cours des huit années de la Guerre de résistance contre le Japon, notre armée a strictement observé ces principes stratégiques et tactiques du camarade Mao Tsé-toung. Elle a mené à une vaste échelle la guerre de partisans sur les arrières de l’ennemi et a établi des bases démocratiques antijaponaises. Elle a résisté à 64% des envahisseurs japonais et à plus de 95% des troupes fantoches et impitoyablement écrasé les opérations d’ »encerclement » et de « nettoyage », de « grignotage » et de « blocus ».
Pendant les moments les plus durs, l’ennemi a concentré la grande majorité de ses forces pour attaquer les bases démocratiques antijaponaises, employant plus de 800.000 hommes rien qu’en Chine du Nord.
Dans ces conditions, le gros de nos forces armées, les partisans locaux et la milice populaire s’unirent étroitement, coopérèrent l’un avec l’autre pour combattre avec souplesse à la fois sur les lignes intérieures et extérieures.
Ils inventèrent diverses tactiques ingénieuses : guerres des moineaux, des mines, des souterrains, dynamitage, opérations de partisans sur l’eau.
D’une part, une partie de nos forces principales était dispersée pour opérer en coordination avec les unités de la milice et des partisans afin d’investir et de harceler l’ennemi en utilisant mines, carabines et fusils de fortune, et grenades pour décimer l’ennemi.
D’autre part, le gros de nos forces principales se libéra de l’ »encerclement » ennemi et saisit les occasions pour attaquer l’ennemi, concentrer les forces afin d’anéantir les colonnes ou unités ennemies une à une et ainsi écraser les attaques de l’ennemi.
Au cours des huit années de la Guerre de résistance contre le Japon, notre armée a anéanti plus de 527.000 envahisseurs japonais et plus de 1.180.000 soldats fantoches, établi 19 bases d’appui démocratiques antijaponaises et libéré un vaste territoire avec une population de près de 100 millions d’habitants.
Notre armée passa ainsi de quelques dizaines de milliers d’hommes à plus de 900.000 hommes. Tout ceci a été un facteur pour la grande victoire finale dans la guerre de résistance.
Au cours de la période de la Troisième guerre civile révolutionnaire (1946-49), les troupes réactionnaires du Kuomintang totalisaient 4.300.000 hommes, dont 106 divisions étaient équipées par l’impérialisme américain ; elles avaient en outre repris l’équipement d’un million d’envahisseurs japonais à la fin de la Guerre de résistance.
Elles contrôlaient une région peuplée de plus de 300 millions d’habitants ainsi que toutes les grandes villes et la plupart des lignes de chemins de fer du pays.
Elles pouvaient être considérées comme puissantes. A cette époque, notre armée ne totalisait que 1.200.000 hommes, soit moins du tiers de celle du Kuomintang. De plus, elle était dispersée dans plus de dix bases d’appui, mal équipée et sans aide extérieure.
En juillet 1946, lorsque les réactionnaires du Kuomintang déclenchèrent une guerre civile d’une envergure sans précédent dans l’histoire, le camarade Mao Tsé-toung fit une analyse approfondie de la situation à cette époque.
Il indiqua que la force du gouvernement Tchiang Kaï-chek n’était que temporaire et superficielle, qu’en fait, c’était un gouvernement fort en apparence, mais faible au fond ; que ses offensives pouvaient être écrasées et que les masses se rebelleraient infailliblement contre lui, que ses partisans l’abandonneraient et que son armée serait complètement anéantie.
En vue de mettre en échec les attaques de la clique Tchiang Kaï-chek, le camarade Mao Tsé-toung formula le concept d’opérations : « la concentration de nos forces pour la guerre de mouvement doit être primordiale, et la dispersion de nos forces pour la guerre de partisans doit être complémentaire ».
En outre, en mettant en lumière les dix principes fondamentaux d’opération, il a de nouveau expliqué en termes concrets la méthode de combat par concentration d’une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une.
Durant les quatre années de guerre, en mettant constamment en pratique cette méthode fondamentale de vaincre l’ennemi, notre armée mit hors de combat plus de 8 millions d’ennemis et libéra le continent chinois.
Les dix principes fondamentaux d’opération :
1. Attaquer d’abord les forces ennemies dispersées et isolées, et ensuite les forces ennemies concentrées et puissantes.
2. S’emparer d’abord des villes petites et moyennes et des vastes régions rurales, et ensuite des grandes villes.
3. Se fixer pour objectif principal l’anéantissement des forces vives de l’ennemi, et non pas la défense ou la prise d’une ville ou d’un territoire. La possibilité de garder ou de prendre une ville ou un territoire résulte de l’anéantissement des forces vives de l’ennemi, et souvent une ville ou un territoire ne peut être tenu ou pris définitivement qu’après avoir changé de mains à plusieurs reprises.
4. A chaque bataille, concentrer des forces d’une supériorité absolue ( deux, trois, quatre et parfois même cinq ou six fois celles de l’ennemi), encercler complètement les forces ennemies, s’efforcer de les anéantir totalement, sans leur donner la possibilité de s’échapper du filet.
Dans des cas particuliers, infliger à l’ennemi des coups écrasants, c’est-à-dire concentrer toutes nos forces pour une attaque de front et une attaque sur l’un des flancs de l’ennemi ou sur les deux, afin d’anéantir une partie de ses troupes et mettre l’autre partie en déroute, de sorte que notre armée puisse déplacer rapidement ses forces pour écraser d’autres troupes ennemies.
S’efforcer d’éviter les batailles d’usure dans lesquelles les gains sont inférieurs aux pertes ou les compensent seulement. Ainsi, bien que dans l’ensemble nous soyons (numériquement parlant) en état d’infériorité, nous avons la supériorité absolue dans chaque secteur déterminé, dans chaque bataille, et ceci nous assure la victoire sur le plan opérationnel. Avec le temps, nous obtiendrons la supériorité dans l’ensemble et finalement nous anéantirons toutes les forces ennemies.
5. Ne pas engager de combat sans préparation, ou un combat dont l’issue victorieuse ne soit pas certaine. Faire les plus grands efforts pour se bien préparer à chaque engagement, faire les plus grands efforts pour s’assurer la victoire dans un rapport de conditions donné entre l’ennemi et nous.
6. Mettre pleinement en œuvre notre style de combat-bravoure, esprit de sacrifice, mépris de la fatigue et ténacité dans les combats continus (c’est-à-dire engagements successifs livrés en un court laps de temps et sans prendre de repos).
7. S’efforcer d’anéantir l’ennemi en recourant à la guerre de mouvement. En même temps, accorder une grande importance à la tactique d’attaque de positions dans le but de s’emparer des points fortifiés et des villes de l’ennemi.
8. En ce qui concerne l’attaque des villes, s’emparer résolument de tous les points fortifiés et de toutes les villes faiblement défendus par l’ennemi. S’emparer au moment propice de tous les points fortifiés et de toutes les villes modérément défendus par l’ennemi, à condition que les circonstances le permettent. Quant aux points fortifiés et villes de l’ennemi puissamment défendus, attendre que les conditions soient mûres, et alors les prendre.
9. Compléter nos forces à l’aide de toutes les armes et de la plus grande partie des effectifs pris à l’ennemi. Les sources principales d’hommes et de matériel pour notre armée sont au front.
10. Savoir mettre à profit l’intervalle entre deux campagnes pour reposer, instruire et consolider nos troupes. Les périodes de repos, d’instruction et de consolidation ne doivent pas, en général, être très longues, et, autant que possible, il ne faut pas laisser à l’ennemi le temps de reprendre haleine. (« La situation actuelle et nos tâches », Écrits militaires de Mao Tsé-toung.)
Au début de la guerre, les réactionnaires kuomintaniens mirent en ligne plus de 1.600.000 hommes pour lancer une offensive générale contre nous. Notre armée appliqua alors le principe de défense active, c’est-à-dire qu’elle fit de rapides retraites et avança sur de grandes distances, abandonna de sa propre initiative certaines villes et localités afin d’attirer l’ennemi loin dans l’intérieur, et ensuite concentra une force nettement supérieure et choisit des unités faibles et isolées de l’ennemi, pour les éliminer une à une pendant qu’elles étaient en déplacement.
C’est ainsi qu’en un an, 1.120.000 soldats ennemis furent anéantis, l’ennemi fut forcé de recourir à une défense générale tandis que notre armée passait de la défensive stratégique à l’offensive stratégique.
En juillet 1947, l’Armée de campagne du Chansi-Hopei-Chantong-Honan força le passage du fleuve Jaune et gagna la région des monts Tapie. Des offensives de grande envergure furent alors déclenchées par d’autres armées de campagne, constituant une offensive stratégique générale.
Dès lors, les principaux champs de bataille furent déplacés dans les régions contrôlées par le Kuomintang. En juin 1948, 2.640.000 soldats ennemis avaient été anéantis et d’énormes quantités d’armes et d’équipement capturées. Non seulement notre armée repoussa les attaques de Tchiang Kaï-chek, mais elle grossit également jusqu’à atteindre le chiffre de 2.800.000 soldats dans le cours de la guerre. De notables changements eurent ainsi lieu dans le rapport des forces militaires et la situation stratégique.
Les cinq corps stratégiques du Kuomintang furent respectivement enlisés dans les champs de bataille de la Chine du Nord-Est, de l’Est, du Nord, du Centre et du Nord-Ouest. Ils se trouvèrent réduits à la passivité en face des attaques et engagés dans une lutte désespérée.
A la lumière de ce développement de la situation militaire, le camarade Mao Tsé-toung vit que le moment était venu d’engager des batailles stratégiquement décisives.
Juste avant que Tchiang Kaï-chek tentât de retirer ses troupes et d’effectuer une retraite générale vers le sud, le camarade Mao Tsé-toung saisit promptement cette excellente occasion pour organiser et engager des campagnes d’une envergure sans précédent, celles de Liaoning-Chenyang, de Houai-Rai et de Peiping-Tientsin.
Ce furent trois grands engagements stratégiquement décisifs. Dans ces campagnes, la méthode de combat par concentration d’une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une fut perfectionnée et appliquée encore plus efficacement et plus judicieusement.
Tout en encerclant stratégiquement les troupes ennemies, notre armée adopta dans chaque campagne les tactiques consistant à couper, encercler et anéantir les unités ennemies, c’est-à-dire couper stratégiquement les corps stratégiques de l’ennemi, les diviser sur plusieurs champs de bataille et, sur chaque champ de bataille, les couper en plusieurs groupes isolés et concentrer alors une force supérieure pour anéantir ces groupes un à un.
En 141 jours, du 12 septembre 1948 au 31 janvier 1949, un total de 1.540.000 ennemis furent anéantis et l’ensemble de la Chine du Nord-Est et du Nord et d’autres vastes régions furent libérés.
Les forces principales de notre armée parvinrent jusqu’à la rive nord du Yangtsé, tandis que les troupes d’élite sur lesquelles comptait le Kuomintang pour mener sa guerre civile contre-révolutionnaire étaient pratiquement anéanties. Ce fait hâta considérablement la libération de l’ensemble du pays.
La pratique de la guerre révolutionnaire en Chine a prouvé que l’application de la méthode de combat par concentration d’une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une, non seulement a changé notre position d’infériorité en position de supériorité quand nous occupions la première et l’ennemi la seconde, mais a hâté la victoire finale de la guerre révolutionnaire après que ces positions respectives eurent été interverties.
III. La guerre d’anéantissement est l’application de l’idée fondamentale de la concentration d’une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une
La guerre d’anéantissement est l’idée fondamentale de la concentration d’une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une.
Le camarade Mao Tsé-toung a déclaré : « La guerre d’anéantissement suppose la concentration de forces supérieures et l’adoption de la tactique des encerclements et des mouvements tournants ; elle est impossible sans cela. » (« Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine », Ecrits militaires de Mao Tsé-toung)
La guerre d’anéantissement est le principe essentiel et la pensée fondamentale guidant toutes les opérations de notre armée ; c’est l’essence de la brillante pensée stratégique et tactique du camarade Mao Tsé-toung. Elle figure dans tous les principes directeurs d’opérations dans la guerre révolutionnaire de Chine.
Engager une guerre d’anéantissement signifie lutter pour anéantir l’ennemi jusqu’au dernier dans chaque bataille afin que chaque compagnie, bataillon, régiment ou division éliminé diminue d’autant les forces ennemies.
De la sorte, l’ennemi perd des effectifs et du matériel et son moral est ainsi durement atteint ; il est découragé et démoralisé. Et même si les rangs de l’ennemi se reforment, plus il combat, plus il s’affaiblit. Cette méthode de lutte est le moyen le plus efficace pour affaiblir l’ennemi.
Le camarade Mao Tsé-toung a dit : « Dans une guerre contre un adversaire puissant, les actions qui visent à le mettre en déroute ne peuvent déterminer d’une manière radicale l’issue de la guerre, alors que les combats d’anéantissement produisent immédiatement de profondes répercussions chez l’adversaire, quel qu’il soit.
Dans une bagarre, il vaut mieux arracher un doigt à l’adversaire que de lui en blesser dix ; il vaut mieux anéantir une division de l’adversaire que d’en mettre dix en déroute. »(« Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine », Écrits militaires de Mao Tsé-toung)
C’est là une explication pénétrante du concept de la guerre d’anéantissement.
La concentration d’une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une est un principe intégral et indivisible d’opérations dans une guerre d’anéantissement.
Le rapport entre la concentration de forces et la destruction des forces ennemies une à une est dialectique, chacune formant la condition de l’existence de l’autre.
Ce n’est que par la concentration d’une force supérieure que les forces ennemies peuvent être anéanties une à une, et, en même temps, ce n’est qu’en adoptant la méthode d’anéantir les forces ennemies une à une qu’une supériorité de forces peut être facilement développée et maintenue.
Une juste application du principe de concentrer une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une peut fournir simultanément la base matérielle et la méthode concrète pour mener une guerre d’anéantissement.
La concentration de forces est la base matérielle sur laquelle une guerre d’anéantissement est engagée. Marx a souligné : « La concentration est le secret de la stratégie »(K. Marx et F. Engels : « K. Marx, La révolte en Inde », La 1ère Guerre de l’indépendance indienne, 1857-59).
Le camarade Mao Tsé-toung a également indiqué : « L’initiative, ce n’est pas un concept abstrait, mais quelque chose de concret, de matériel. Ici, ce qui importe avant tout, c’est de conserver et de masser le maximum de forces actives. » (’ »Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine », Ecrits militaires de Mao Tsé-toung)
Qu’importé que le rapport des forces soit en notre faveur ou non, les opérations doivent toujours être menées par la concentration de nos forces.
Notamment lorsque l’ennemi est puissant et que nous sommes faibles, ce n’est qu’en concentrant une force supérieure qu’il nous est possible de rassembler une force suffisante pour engager une bataille d’anéantissement et obtenir une décision rapide.
De cette manière, lorsque des opérations d’offensive sont lancées, nous pouvons rapidement percer les lignes de défense de l’ennemi, écraser ses renforts et ses contre-attaques, masser suffisamment de troupes pour le déborder, l’encercler et diviser ses forces, livrer un engagement après l’autre et exploiter rapidement le succès.
Lors d’opérations défensives, nous pouvons affaiblir les attaquants et leur infliger de lourdes pertes, gagner du temps pour nous-mêmes et même passer de la défensive à l’offensive.
Si nous ne concentrons pas une force supérieure, nous ne pouvons ni atteindre le but, qui est d’anéantir l’ennemi, ni livrer de rapides engagements et obtenir une décision rapide.
De plus, le déroulement des campagnes et des batailles peut aboutir soit à un équilibre stérile de forces, soit à la simple déroute de l’ennemi, soit à une guerre d’usure où les gains compensent mal les pertes, voire au danger d’être grignotés par l’ennemi.
Détruire les forces ennemies une à une est un important principe d’opérations quand on livre une guerre d’anéantissement, un principe qui doit être constamment observé par notre armée, stratégiquement et tactiquement.
Une fois nos forces concentrées, devons-nous adopter la méthode d’anéantir les forces ennemies d’un coup ou celle de les écraser une à une ?
Il est évident que ce n’est qu’en adoptant la première méthode que nous pouvons les liquider avec succès. Il en est notamment ainsi lorsque l’ennemi est puissant et que nous sommes faibles.
En affrontant un ennemi supérieur en nombre, nous ne pouvons employer qu’une méthode : fractionner et encercler les unités ennemies, afin de créer une supériorité dans chaque secteur pour les anéantir une à une. Cette méthode doit aussi être employée même en combattant un ennemi absolument inférieur. C’est seulement ainsi que nous pouvons rapidement et complètement anéantir l’ennemi avec le moins de pertes.
En concentrant une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une, nous pouvons également envisager dialectiquement le rapport entre l’anéantissement des forces vives de l’ennemi et la défense ou la prise de villes.
C’est-à-dire que l’issue d’une guerre ne dépend pas de la prise ou de la perte d’une ville ou d’un territoire mais de la baisse ou de l’accroissement des forces vives des belligérants.
Le camarade Mao Tsé-toung a dit : « Le principe de concentration des forces pour anéantir celles de l’ennemi une à une a pour objectif principal l’anéantissement des forces vives de l’ennemi, et non pas la défense ou la prise d’un territoire. » (« Concentrer une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une », Écrits militaires de Mao Tsé-toung)
Face aux attaques d’un puissant ennemi, en vue de concentrer nos forces pour anéantir les forces ennemies, il est nécessaire de l’amener à pénétrer profondément dans notre territoire, c’est-à-dire d’abandonner, de notre propre chef et selon un plan bien établi, un certain nombre de villes et de régions et d’y attirer l’adversaire pour l’attaquer.
C’est seulement ainsi que le peuple peut participer de différentes manières aux opérations et faire jouer au maximum la puissance de la guerre populaire.
C’est seulement en laissant l’adversaire pénétrer chez nous que nous pouvons l’obliger à disperser ses forces, à ployer sous le fardeau, à commettre des erreurs, c’est-à-dire faire en sorte que l’adversaire se laisse aller à la joie et ait les dix doigts occupés et les jambes embourbées.
Nous pouvons alors concentrer une force supérieure pour anéantir l’adversaire unité par unité, morceau par morceau. Et nous ne pouvons garder ou prendre en définitive les villes et les régions qu’après l’anéantissement des forces vives de l’ennemi.
Disperser nos forces pour interdire tous les accès et défendre obstinément chaque position par peur d’abandonner du terrain et que l’ennemi ne vienne faire de la casse est une tactique qui ne permet ni d’éliminer l’ennemi ni de défendre les villes et les régions, et nous la rejetons catégoriquement.
C’est ainsi qu’au cours de la première année de la Troisième guerre civile révolutionnaire, en vue de concentrer ses forces, d’acquérir une grande mobilité d’action et d’attirer les forces ennemies à l’intérieur, afin de les anéantir « une à une pendant leurs déplacements, notre armée a abandonné de sa propre initiative 105 villes importantes telles que Yenan, Tchangkiakeou, Tchengteh, Chenyang et Antong (actuellement Tantong), dont la lourde charge retombant sur l’ennemi réduisait considérablement sa force de frappe.
Dans le même temps, notre armée évita la force offensive principale de l’ennemi, déplaça ses troupes sur ses flancs et sur ses arrières pour rechercher la bataille dans des conditions favorables, anéantissant les forces ennemies en grand nombre pendant qu’elles étaient en marche. C’est ainsi que non seulement les villes perdues furent reprises mais que de nouvelles furent libérées.
Bien entendu, ne pas considérer la défense de villes et de territoires des régions de base comme notre principal objectif ne signifie nullement leur abandon arbitraire ou la liberté laissée à l’ennemi de les occuper aisément et sans coup férir.
Le camarade Mao Tsé-toung a dit : « Nous devons tenir ou prendre un territoire chaque fois que le rapport des forces entre l’ennemi et nous le permet, ou que ce territoire revêt une importance opérationnelle ou tactique. » (« Concentrer une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une », Écrits militaires de Mao Tsé-toung)
Observant fidèlement cette directive du camarade Mao Tsé-toung, au stade de la défense stratégique, notre armée, tout en anéantissant les forces vives de l’ennemi, a défendu résolument les villes et territoires qui devaient être gardés comme positions pour lancer les contre-offensives et offensives stratégiques.
A l’étape de l’offensive stratégique, notre armée lia étroitement l’anéantissement des forces vives de l’ennemi et la prise des villes et territoires, atteignant ainsi simultanément le but d’écraser l’ennemi, et accomplissant la tâche de défendre des villes et des territoires ou de s’en emparer.
Le principe fondamental des opérations de notre armée est de mener une guerre d’anéantissement, mais cela n’implique pas la négation totale de la guerre d’usure.
Quand l’ennemi est puissant et que nous sommes faibles, nous conseillons stratégiquement une guerre d’usure mais des combats d’anéantissement dans les campagnes et les combats, et de réaliser l’usure stratégique par ces derniers.
Ainsi que l’a dit le camarade Mao Tsé-toung : « les campagnes d’anéantissement sont un moyen pour user l’ennemi sur le plan stratégique » (« De la guerre prolongée », Écrits militaires de Mao Tsé-toung).
Par conséquent, à chaque fois que les circonstances sont favorables, nous devons concentrer une force supérieure, recourir à des tactiques d’encerclement et de débordement et livrer des batailles d’anéantissement.
Dans des circonstances particulières, nous pouvons aussi adopter la méthode consistant à porter des coups d’anéantissement à l’ennemi afin d’écraser une partie de ses forces tout en mettant une autre partie en déroute.
Dans les campagnes et les engagements, la bataille d’anéantissement est la méthode principale.
Mais elle a un auxiliaire : la bataille d’usure qui ne signifie nullement un « combat à l’usure ».
Par exemple, quand la principale force de notre armée est employée à anéantir certaines forces ennemies, il est parfois nécessaire dans d’autres directions de mener une bataille d’usure aux fins d’interception ou de fixation des forces ennemies.
IV. Comment concentrer une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une
La méthode de combat qui consiste à concentrer une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une est d’une importance vitale dans une guerre d’anéantissement et de décision rapide pour remporter une victoire complète.
Aussi, comment cette méthode peut-elle être mise en pratique correctement et comment peut-on atteindre ce but : concentrer une force supérieure pour détruire les forces ennemies une à une ?
Le camarade Mao Tsé-toung a déclaré : « A première vue, la concentration des forces semble chose facile, mais dans la pratique, il n’en est pas ainsi. » (« Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine », Écrits militaires de Mao Tsé-toung)
Pour ce faire et sur le plan stratégique, les dirigeants militaires doivent garder la tête froide ; ils doivent être capables, sans se laisser abuser par des situations difficiles, d’analyser correctement la situation de l’ennemi et la nôtre ; ils doivent aussi être capables d’employer leurs troupes indépendamment et en toutes circonstances. Ils doivent pouvoir aborder correctement les problèmes importants suivants :
Premièrement, ils doivent correctement choisir la direction des opérations.
Décider de la direction principale et des directions secondaires des opérations est le premier problème qui doit être résolu quand on concentre les troupes et quand on forme un « poing » dans la disposition des troupes.
Il ne doit y avoir qu’une seule direction principale d’opération à la fois.
Le camarade Mao Tsé-toung a déclaré : « Si nous avons affaire à un ennemi puissant, nous devons utiliser, pour une période déterminée, nos forces, quelle que soit leur importance, dans une direction principale et non dans deux à la fois ». (« Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine », Écrits militaires de Mao Tsé-toung)
Pourquoi ne doit-il y avoir à la fois qu’une seule principale direction des opérations ?
Il en est ainsi parce qu’en dépit des réalités très complexes de la guerre et des nombreuses tâches opérationnelles à effectuer, il faut peser les avantages et les inconvénients, les gains et les pertes, déterminer la priorité et l’urgence de chaque action et tenir compte du potentiel des effectifs disponibles, afin de concentrer les troupes dans cette direction stratégique et tactique qui est à ce moment-là de la plus grande urgence et qui, sur le cours de la guerre, aura une grande portée.
De cette façon seulement, nous pouvons obtenir et conserver l’initiative, former et maintenir une force supérieure pour anéantir l’ennemi.
En insistant sur une direction principale des opérations, nous ne limitons pas les opérations à cette seule direction.
Une fois que cette direction principale est décidée, des opérations coordonnées dans des directions secondaires doivent être organisées. Ces opérations sont en rapport avec l’opération principale et en sont inséparables.
S’il n’y avait qu’une direction principale sans directions secondaires coordonnées, il serait impossible de diviser et d’immobiliser l’ennemi, de permettre à la direction principale de jouer son plein rôle et d’assurer la victoire de l’opération dans cette direction. Mais si aucune distinction n’est faite entre la direction principale et les directions secondaires, c’est de l’égalitarisme militaire.
Aussi, en déployant les forces, devons-nous donner la plus grande importance à la direction principale mais, du même coup, prendre en juste considération les directions secondaires et faire notre possible pour employer avec économie les troupes engagées dans ces directions afin d’assurer la supériorité dans la direction principale, unifiant ainsi toutes les opérations dans l’objectif commun d’anéantissement des forces ennemies.
Les forces utilisées dans la direction principale doivent être concentrées pour mener l’assaut principal. Mais celles qui sont employées dans les directions secondaires devront également concentrer leurs efforts dans leurs directions principales respectives, car c’est seulement ainsi qu’elles pourront immobiliser les forces ennemies.
Deuxièmement, jusqu’à quel point faut-il concentrer nos forces pour nous estimer supérieurs à l’ennemi ? Cela dépend des conditions spécifiques et il n’est pas possible d’établir une formule absolue ou une proportion définitive.
Le camarade Mao Tsé-toung a déclaré : « La concentration des forces que nous réclamons est fondée sur la nécessité de nous assurer la supériorité absolue ou relative sur le champ de bataille.
Contre un adversaire puissant ou dans un secteur-clé, nous devons livrer bataille en disposant de la supériorité absolue des forces…
Dans le cas d’opérations menées contre un adversaire faible ou dans un secteur peu important, il suffit d’avoir une supériorité relative. » (« Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine », Écrits militaires de Mao Tsé-toung)
Il remarquait un peu plus loin : II faut « à chaque bataille, concentrer des forces d’une supériorité absolue (deux, trois, quatre et parfois même cinq ou six fois celles de l’ennemi), encercler complètement les forces ennemies, s’efforcer de les anéantir totalement, sans leur donner la possibilité de s’échapper du filet ». (« La situation actuelle et nos tâches », Écrits militaires de Mao Tsé-toung)
En d’autres termes, les troupes doivent être concentrées jusqu’à ce que l’on soit sûr d’anéantir l’ennemi, c’est-à-dire que, dans chaque bataille, au lieu de concentrer des troupes d’une façon aveugle sans considération de limitations ou de conditions, une supériorité de forces doit être créée sur l’ennemi afin de disposer de troupes suffisantes pour le fractionner, l’encercler et le détruire, pour exploiter la victoire, poursuivre et détruire les ennemis en fuite, tout en disposant d’un certain nombre de soldats pour intercepter les renforts ennemis. Le degré de concentration diffère suivant les circonstances.
Cela dépend de l’importance, dans la situation globale, de la bataille qui va s’engager, s’il s’agit d’une offensive ou d’une opération défensive, d’une direction principale ou secondaire, d’une prise de position pour des engagements ou d’une campagne de percée, d’une première bataille ou d’une bataille en cours, d’un ennemi puissant ou faible, mobile ou cantonné dans des postes fixes etc…
Cette concentration dépend aussi des objectifs spécifiques, du moment, du lieu, des conditions locales.
Par exemple, dans la Guerre de Résistance contre le Japon, les troupes qui combattaient l’envahisseur japonais étaient plus puissamment concentrées que celles qui étaient alignées devant les troupes fantoches.
Au début de la Troisième guerre civile révolutionnaire, quand le moral des troupes du Kuomintang était relativement élevé et qu’elles lançaient une offensive générale, nos troupes étaient plus concentrées que lorsque celles du Kuomintang avaient été décimées et démoralisées dans des engagements successifs.
Pendant la campagne de Pei-ping-Tientsin, le nombre des effectifs déployés pour s’emparer de Tientsin qui était solidement fortifié, était 2,3 fois celui de l’ennemi, tandis que dans le secteur de la percée dans la principale direction d’assaut, le degré de concentration était encore plus important, atteignant sur l’ennemi une supériorité de 5 contre 1.
Il est extrêmement important de saisir le moment où il faut concentrer les troupes.
En y procédant trop tôt, on s’expose au danger de laisser deviner ses intentions, et en le faisant trop tard, on risque de manquer l’occasion propice de passer à l’attaque. L’un et l’autre sont nuisibles au déroulement des opérations et susceptibles de causer des pertes.
Dans les conditions actuelles des guerres notamment, la concentration rapide et déguisée, au bon moment, de même que la dispersion rapide et déguisée, une fois la mission accomplie, revêtent une importance particulière.
Une juste concentration des forces dépend d’une haute initiative consciente de la part du commandant. Dès le début de l’engagement, il se doit de réorganiser son dispositif selon le déroulement des opérations et les changements dans les tâches et chez l’ennemi, afin de s’assurer une supériorité constante.
Durant les batailles et combats, il doit encore savoir déceler ce qui est en train de se transformer en direction principale ou en direction secondaire pour pouvoir concentrer les forces dans la nouvelle direction principale, afin de s’assurer la victoire totale.
Troisièmement, une stratégie et des tactiques flexibles doivent également être adoptées et la méthode consistant à anéantir les forces ennemies une à une doit être employée correctement afin d’atteindre l’objectif : réduire l’ennemi à néant.
Comment peut-on créer les conditions propices à la destruction des forces ennemies une à une ? D’une part, nous devons profiter, au moment opportun, des faiblesses de l’ennemi et saisir chaque occasion pour lancer des attaques-surprises ; d’autre part, nous devons manœuvrer et fractionner l’ennemi par nos propres actions afin de créer les conditions favorables au combat. Par exemple, nous devons employer les méthodes consistant à attirer l’ennemi à l’intérieur, à « faire une feinte à l’est pour frapper à l’ouest » et à assiéger l’ennemi pour attaquer ses renforts.
Pour assurer l’anéantissement de l’ennemi, l’objectif de nos attaques doit être correctement choisi. Quand nous affrontons plusieurs colonnes ou groupes ennemis, nous devons, au lieu de les attaquer simultanément, concentrer une force supérieure pour attaquer d’abord une colonne ou un groupe d’ennemis, et puis, le succès obtenu, nous attaquer aux autres.
Nous devons attaquer d’abord les unités faibles et ensuite les unités plus puissantes ; attaquer d’abord les forces dispersées ou isolées et ensuite celles qui sont concentrées et plus fortes.
Par ailleurs, il est préférable d’attaquer les points faibles Se l’ennemi et ses centres névralgiques. Une fois dispersées et isolées, même des forces ennemies puissantes deviendront faibles.
En concentrant une force supérieure pour attaquer des forces ennemies dispersées et isolées, nous pouvons aisément créer une situation où le fort attaque le faible, où nous avons les meilleures chances de balayer l’ennemi et pouvons mieux atteindre notre objectif : la destruction des forces ennemies une à une.
Quatrièmement, l’application correcte des tactiques d’encerclement, de débordement et de fractionnement est un moyen important d’anéantissement des forces ennemies une à une. En employant ces tactiques, nous pouvons tronçonner une force ennemie massive en plusieurs morceaux, faire perdre aux fractions ainsi créées tout contact stratégique ou tactique, les obligeant à combattre isolées ; ainsi nous atteindrons le but d’anéantissement total de l’ennemi dans des combats de décision rapide.
Les tactiques d’encerclement, de débordement et de fractionnement doivent être utilisées avec souplesse en fonction des conditions diverses.
Quand nous avons affaire à une force ennemie isolée et immobile, nous devons d’abord l’encercler puis l’attaquer.
Quand il s’agit d’une force ennemie en déplacement, nous devons couper sa voie de retraite avant de l’attaquer, ou l’attaquer et l’encercler en même temps ; quand un ennemi tient une série de positions sans exposer ses flancs, nous devons d’abord faire une percée puis le fractionner et l’encercler.
Quand nous attaquons des forces ennemies que nous avons déjà encerclées, nous devons concentrer la plus grande part de nos forces d’attaque et la masse essentielle de notre puissance de feu pour constituer « une pointe de couteau » soutenue par des forces puissantes et mener l’assaut principal tout en utilisant le reste de nos troupes pour opérer un encerclement de deux, trois ou quatre côtés à la fois et lancer des attaques convergeant vers le centre en coordination étroite avec les principales forces d’assaut.
V. Concentrer une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une est un principe basé sur l’idée d’une guerre populaire, d’une armée populaire et du matérialisme dialectique. Dans ces conditions, les forces antipopulaires ne peuvent ni utiliser ni affronter notre stratégie et nos tactiques
Bien que les experts militaires de toutes les époques et de tous les pays se soient familiarisés avec ces idées d’ »emploi concentré de troupes » et d’écrasement des forces ennemies une à une » et qu’une grande quantité d’ouvrages militaires les aient souvent soulignées et discutées, personne cependant ne les avait considérées comme un tout ou ne les avait utilisées dialectiquement.
Seul, le camarade Mao Tsé-toung posa d’une façon globale le principe stratégique et tactique, de « concentration d’une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une » et, d’une manière dialectique, le mit en pratique avec plein succès dans la guerre révolutionnaire chinoise.
Cela est dû au fait que la guerre engagée était une guerre populaire, que notre armée était une armée populaire et que les opérations militaires étaient guidées par la pensée matérialiste dialectique.
Le camarade Mao Tsé-toung a souligné : « Les grandes forces de la guerre ont leurs sources profondes dans les masses populaires. »
Il ajouta également : « L’armée doit s’unir avec le peuple et ne faire qu’un avec lui, afin que le peuple ait en elle sa propre armée.
Une telle armée sera invincible. » (« De la guerre prolongée », Écrits militaires de Mao Tsé-toung) C’est la condition fondamentale de la victoire dans la guerre révolutionnaire populaire.
Le camarade Mao Tsé-toung a brillamment résumé cette stratégie et ces tactiques de la guerre populaire en une phrase :
« Vous combattez de votre manière et nous combattons de la nôtre, nous nous battons lorsque nous pouvons remporter la victoire, et nous nous retirons lorsque nous ne le pouvons pas. »
En d’autres termes, vous comptez sur les armes modernes et nous nous appuyons sur un peuple à haute conscience révolutionnaire ; vous mettez votre supériorité à contribution et nous faisons de même avec la nôtre ; vous avez votre manière d’attaquer et nous avons la nôtre ; lorsque vous voulez nous attaquer, nous ne vous laissons pas nous toucher et vous ne pouvez même pas fondre sur nous.
Mais lorsque nous voulons vous attaquer, nous sommes sûrs de vous atteindre, et nous frapperons juste et vous anéantirons.
Nous vous éliminons lorsque nous le pouvons ; lorsque nous ne pouvons pas vous éliminer, nous ne nous laissons pas non plus éliminer par vous. Ne pas se battre quand on peut gagner est de l’opportunisme.
Et s’obstiner à combattre lorsqu’on ne peut vaincre est de l’aventurisme. Tous nos principes stratégiques et tactiques reposent sur ce point fondamental − attaquer. La nécessité du repli est subordonnée aux nécessités de l’attaque.
Chaque repli vise à attaquer l’ennemi, à l’anéantir une fois pour toutes. L’application de cette stratégie et de ces tactiques n’est possible que dans une guerre populaire et par une armée populaire guidée par la pensée matérialiste dialectique.
La guerre que nous avons menée fut une guerre populaire dans laquelle on mit en pratique le principe consistant à combiner les forces principales et les forces locales, les unités de l’armée régulière d’une part, les troupes locales et les milices populaires de l’autre, enfin les masses armées et les masses sans armes.
Les unités armées locales, les milices et les masses populaires prirent part à la guerre sur une grande échelle.
Elles soutinrent activement le front, consolidèrent les arrières et, en coordination directe avec les opérations des forces principales, détruisirent les communications et les transports sur les arrières de l’ennemi, retinrent et dispersèrent ses troupes, harcelant et menaçant ses arrières.
Cela permit aux principales forces de notre armée de concentrer encore plus leurs troupes et de mener les opérations avec une grande souplesse.
Pendant ce temps, la participation des milices et des masses à des activités telles que missions de garde, de reconnaissance, de guide et de prévention contre la fuite de renseignements créa également pour notre armée les conditions favorables pour concentrer ses troupes à temps et en secret afin de surprendre, d’encercler et d’anéantir l’ennemi.
Prenons pour exemple la campagne de Pinghsingkouan qui eut lieu au début de la Guerre de Résistance contre le Japon.
Nos troupes furent massées pendant une semaine à une distance de 15 à 30 kilomètres de l’itinéraire de l’avance ennemie, mais l’ennemi ne les découvrit pas en raison de l’active coopération des masses qui faisaient le black-out total sur leur présence et empêchèrent les agents spéciaux de l’ennemi et les traîtres de faire leur travail.
Grâce à l’aide des masses, notre armée fut rapidement informée de l’état de l’ennemi et disposa correctement ses forces, prenant ainsi l’ennemi par surprise et le mettant hors de combat avec la vitesse de l’éclair.
Par contre, en raison de son caractère antipopulaire, la guerre menée par l’ennemi n’avait pas le soutien du peuple et ne bénéficiait pas de sa coopération ; par conséquent, il combattait isolément.
Partout où l’ennemi occupait l’une de nos places, il se heurtait à l’opposition du peuple et devait affecter des troupes à la défense.
Tout cela rendait inévitablement difficile la concentration de ses troupes.
Même s’il avait réussi à les concentrer sur une certaine zone, il restait toujours dans une position passive et éprouvait des difficultés à exécuter ses plans, car il ne réussissait pas à gagner le soutien populaire, ne pouvait connaître les conditions locales ou préciser les objectifs de ses attaques, tandis que le secret de ses actions était toujours éventé.
Fondée conformément à la pensée du camarade Mao Tsé-toung sur l’armée, notre armée, placée sous la direction absolue du Parti communiste chinois, est une armée d’un type nouveau, entièrement au service du peuple.
De par sa nature, elle peut mettre pleinement en œuvre la puissance de la méthode de combat consistant à concentrer une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une. Toute stratégie, toutes tactiques sont menées à bien par les hommes. Les qualités d’une armée jouent un rôle important dans l’application d’une stratégie et d’une tactique correctes avec le maximum d’efficacité.
Notre armée bénéficie de la ferme direction du Parti communiste et applique la ligne et la politique marxistes-léninistes du Parti avec une loyauté à toute épreuve.
Elle s’impose une discipline dont elle a une haute conscience, manifeste un héroïsme propre à la faire triompher de n’importe quel ennemi, à lui faire surmonter toutes les difficultés.
Dans ses rangs règne l’unité la plus complète entre cadres et combattants, entre personnel des échelons supérieurs et celui des échelons inférieurs, entre départements différents, entre unités sœurs.
Elle a établi un travail politique révolutionnaire solide, les larges masses de nos commandants et de nos combattants ont une haute conscience de classe et sont parfaitement conscients qu’ils luttent pour les intérêts du peuple.
Ainsi, dans l’application de la méthode consistant à concentrer des forces supérieures pour anéantir les forces ennemies une à une, ils manifestent une vigoureuse volonté de combat et un esprit de lutte intrépide.
En effectuant la concentration, ils se déplacent rapidement et ne craignent ni la fatigue, ni les difficultés. Pendant l’offensive, ils avancent courageusement et avec détermination, osant déborder l’ennemi, osant le fractionner et le combattre indépendamment.
Dans la défensive, ils peuvent résister aux attaques successives d’un ennemi puissant, tenir fermement leurs positions et lutter avec obstination. Les unités de l’armée sont capables de coopérer de leur propre initiative et de coordonner étroitement leurs actions.
Elles n’ont pas peur de se sacrifier pour l’intérêt de la collectivité. De plus, les commandants et les combattants peuvent mettre pleinement en jeu leur sagesse pour élaborer diverses méthodes permettant de vaincre l’ennemi.
Tout cela assure que cette méthode de combat peut être utilisée avec le maximum de profit et la plus grande efficacité pour amener la défaite de l’ennemi et obtenir la victoire.
L’armée ennemie est une armée antipopulaire. La grande majorité de ses soldats sont enrôlés par la force ou par la ruse. Leurs intérêts fondamentaux sont diamétralement opposés à ceux des classes dirigeante réactionnaires.
De profondes contradictions existent entre les officiers et les soldats ainsi qu’entre supérieurs et subordonnés.
Bien que les classes dirigeantes réactionnaires fassent tout leur possible dans le domaine d’une propagande trompeuse et de la diffusion d’idées réactionnaires chez les soldats, le moral de leurs troupes reste peu élevé et elles manquent de vigueur combattante.
De telles troupes ont peur des combats corps à corps, des combats de nuit, des encerclements et des pertes en hommes. De plus, la méfiance et les rivalités mutuelles existant entre les différents corps d’armées et les différentes factions rendent impossible la coordination de leurs activités de leur propre initiative.
En raison de ces faiblesses inhérentes aux forces ennemies, bien que, subjectivement, elles essaient de s’opposer à nous en employant la méthode de concentration de forces supérieures, dans la pratique, elles ne réussissent pas la plupart du temps à atteindre leur objectif, particulièrement quand les conditions sont difficiles et que le temps presse.
Nous étudions, analysons et dirigeons la guerre en utilisant les principes du matérialisme dialectique. Nous pouvons employer correctement la méthode consistant à concentrer une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une et obtenir les plus grands résultats dans ce domaine précisément parce que nous sommes capables de juger correctement des situations subjectives et objectives, d’analyser de façon globale le rapport des forces entre l’ennemi et nous, d’utiliser les contradictions existant dans les rangs ennemis et de partir de la réalité en toutes choses.
C’est aussi parce que nous pouvons maîtriser correctement les différentes relations qui existent au cours de l’utilisation de cette méthode de combat, telles celles existant entre le tout et les parties, la concentration et la dispersion, les directions principales et secondaires, l’anéantissement de l’ennemi et la défense de villes ou de places fortes, l’avance et la retraite, l’offensive et la défensive.
En conséquence, même lorsque nous luttons contre un ennemi puissant, nous sommes invincibles et pouvons atteindre notre objectif : balayer l’ennemi tout en préservant et en accroissant nos propres forces.Nos ennemis sont idéalistes et leurs méthodes de pensée sont métaphysiques.
Ils sont incapables d’analyser correctement et totalement la situation objective et de partir de la réalité. Ils surestiment toujours leurs propres forces et sous-estiment les forces révolutionnaires ; ils jugent la situation d’un point de vue subjectiviste, font peu de cas de leur adversaire et avancent témérairement.
Ils considèrent toujours les problèmes d’une façon unilatérale et ne peuvent saisir les différentes relations qui se présentent dans les activités militaires.
Durant la Troisième guerre civile révolutionnaire, par exemple, afin de contrecarrer notre méthode consistant à concentrer une force supérieure pour anéantir les unités ennemies une à une, les réactionnaires du Kuornintang utilisèrent pendant un moment la prétendue « tactique consistant à masser des troupes pour avancer de front » et selon laquelle « l’emploi des troupes doit être conventionnel et non original, le stationnement des troupes doit être concentré et non dispersé et leurs manœuvres doivent être lentes plutôt que rapides » − avec les troupes portant des armes lourdes.
A un autre moment, ils formulèrent la prétendue « tactique consistant à tirer parti des failles » au moyen de troupes portant armes légères et vivres et utilisant les sentiers de montagnes de préférence aux grandes routes.
Ils recouraient tantôt à cette tactique, tantôt à une autre, sans principe défini. En outre, en raison de la nature antipopulaire de la guerre qu’ils menaient, leurs objectifs stratégiques et leur action réelle étaient toujours en contradiction.
Au début de la Troisième guerre civile révolutionnaire, Tchiang Kaï-chek se fixa le principe de « concentration et d’utilisation souple des troupes ». Mais, d’un autre côté, il voulait occuper de trop nombreuses régions : la Chine centrale, le Nord-Kiangsou, Tchengteh, Chenyang et An-tong [aujourd’hui Tantong], etc.
Avec des objectifs aussi dispersés et des forces aussi limitées, quand il occupait une ville, il devait envoyer des troupes pour la défendre, se chargeant ainsi d’un fardeau supplémentaire.
Plus il occupait de régions, plus était lourd le fardeau et encore plus réduites les troupes qu’il pouvait employer d’une manière souple. C’est pourquoi le principe qu’il avait formulé demeurait lettre morte.
Même s’il avait réussi à concentrer momentanément une force relativement supérieure dans une région particulière et s’il avait obtenu certains avantages, des quantités de lacunes se manifestaient dans d’autres régions. Pour l’ennemi, de telles contradictions étaient insurmontables.
En bref, la méthode consistant à concentrer des forces supérieures pour anéantir les forces ennemies une à une est basée sur la poursuite d’une guerre populaire par une armée populaire, sur la pensée du matérialisme dialectique.
Elle ne peut être employée efficacement que par une armée populaire. Aucune armée antipopulaire ne peut l’utiliser avec fruit, ni ne peut la contrecarrer avec efficacité.
Comme le déclarait le camarade Mao Tsé-toung : « La bande de Tchiang Kaï-chek et le personnel militaire de l’impérialisme américain en Chine connaissent bien ces méthodes militaires qui nous sont propres.
Dans l’espoir de trouver des contre-mesures, Tchiang Kaï-chek a plusieurs fois réuni dans des cours d’instruction ses généraux et ses officiers supérieurs et leur a donné à étudier nos publications militaires et les documents saisis pendant la guerre.
Le personnel militaire des États-Unis a recommandé à Tchiang Kaï-chek un système après l’autre de stratégie et de tactique pour détruire l’Armée populaire de Libération ; il s’est chargé pour lui de l’instruction de ses troupes et lui a fourni le matériel de guerre. Mais ces efforts ne peuvent sauver la bande Tchiang Kaï-chek de la défaite. » (« La situation actuelle et nos tâches », Écrits militaires de Mao Tsé-toung)
Concentrer une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une est la concrétisation dans le domaine militaire des idées stratégiques et tactiques du camarade Mao Tsé-toung : stratégiquement « opposer un contre dix » et tactiquement « opposer dix contre un ».
C’est aussi une grande contribution apportée par le camarade Mao Tsé-toung à la science militaire marxiste-léniniste en appliquant le marxisme-léninisme − sa position, sa conception et ses méthodes − à la pratique concrète de la guerre révolutionnaire chinoise.
C’est la cristallisation des expériences acquises par le peuple chinois dans sa lutte armée de longue durée contre les ennemis intérieurs et extérieurs. Ce principe n’est pas seulement utilisable dans les opérations de campagne et les batailles, mais aussi comme guide pour la stratégie.
Il s’adapte à une guerre menée dans des conditions telles que l’ennemi est fort et que nous sommes faibles et vice versa. C’est un principe d’offensive, mais en tant que principe directeur dans les opérations, il est également valable pour la défense.
En dehors du rôle glorieux qu’il joua au cours des guerres révolutionnaires du peuple chinois dans le passé et de sa grande signification historique dans ces guerres, ce principe a une énorme valeur pratique dans le renforcement de notre défense nationale et pour nous préparer aujourd’hui à écraser l’agression impérialiste.
En tant que méthode pour guider la pensée et le travail, concentrer ses forces pour mener une guerre d’anéantissement ne s’applique pas seulement à des luttes militaires, mais aussi à des combats politiques et économiques. Ce principe est d’une grande portée pour guider toutes les activités de notre édification socialiste.
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contre l’hégémonie des superpuissances