Ouvrir le chemin de la lutte révolutionnaire de masses dans la perspective de déclencher et de développer la guerre populaire
Une fois encore, la machinerie électorale et contre-révolutionnaire a été mise en branle. Qui tient la barre? Comme toujours, elle est dans les griffes sanglantes des ennemis du peuple chilien : les impérialistes (principalement nord-américains), la grande bourgeoisie et les grands propriétaires terriens.
Cette gigantesque machinerie fonctionne en étant alimentée par des tonnes de mensonges et de promesses fantastiques que ne seront jamais tenues. Par ce biais, tous les réactionnaires s’efforcent de semer des illusions démocratiques dans l’esprit des masses, en faisant valoir leurs arguments trompeurs.
De telles illusions d’optique tentent de démontrer qu’existe la possibilité « réelle » que le peuple obtienne le pouvoir et tous les changements sociaux dont il a besoin d’urgence, par l’intermédiaire du vote, de façon pacifique, sans grands sacrifices, sans recourir à la violence et encore moins à la violence révolutionnaire!
Toute cette ordure idéologique a comme destin d’être retirée des cerveaux des secteurs populaires les moins avancés sur les questions idéologiques et politiques (tout comme les préjugés qui par exemple font croire que la pauvreté a comme origine « la mollesse » ou « la race »).
Tous les mass médias, tout le système d’instruction (mal nommé d’éducation), tout l’appareil culturel du système de domination fonctionne dans ce but.
D’autre part, cette oeuvre contre-révolutionnaire ne serait pas complète sans la collaboration enthousiaste d’une poignée de dirigeants opportunistes appartenant aux partis politiques et aux organisations de masses.
Ce sont eux qui, fondamentalement, partagent, promeuvent et bénéficient de cette espèce de « démocratie », concept créé, offert et vendu par les oppresseurs, les grands exploiteurs de la classe ouvrière et du peuple chilien.
Ce sont eux qui se vendent pour recevoir en échange tous types de récompenses, reconnaissances et privilèges de la part des oppresseurs. Cette catégorie de dirigeants prétend toujours représenter les intérêts populaires.
Lorsqu’ils soutiennent ou soulèvent des revendications économiques des travailleurs, y compris lorsqu’ils encouragent des mobilisations populaires petites ou grandes, ils finissent souvent par les trahir.
La chose se produit quand la lutte des masses atteint le point où elle devient une menace leurs buts égoïstes, ou quand elle va au- delà des limites qu’ils on fixées comme « convenables », afin de ne pas être considérés comme « dangereux » aux yeux de l’Etat bourgeois-propriétaire terrien.
Sur le plan politique, leurs intérêts mesquins sont antagonistes avec les intérêts objectifs du peuple (guerre révolutionnaire des masses, expulsion de l’impérialisme, destruction du vieil Etat Démocratique Populaire, avancée vers le communisme). S’opposant à ceux-ci, ils soutiennent des projets de réforme politiques qui se concilient avec les classes dominantes.
Ils mettent ainsi en valeurs divers modes de coexistence entre exploités et exploiteurs, entre opprimés et oppresseurs. Ils promeuvent la collaboration du peuple avec ses ennemis. Ils sont des propagandistes invétérés de la conciliation de classes.
Dans le but de rendre encore plus complète leur tromperie, une partie de cette catégorie de dirigeants adopte un discours soi-disant marxiste ou marxiste-léniniste. En réalité, ce type de marxisme est une contrefaçon de l’authentique. Le « marxisme » qu’ils mettent en avant a été entièrement vidé de sa substance, de tout son profond contenu révolutionnaire.
En procédant ainsi, ils le transforment en quelque chose d’inoffensif, d’acceptable et de « légal » face au regard inquisiteur des ennemis du peuple. Ces escrocs politiques s’efforcent de vendre aux masses leur verroterie opportuniste, ou plutôt leur révisionnisme « type marxisme » ou « type marxisme-léninisme ».
Une guimauve éclectique, inacceptable pour tout véritable révolutionnaire communiste.
Cette altération contre-révolutionnaire du marxisme (et de son développement léniniste et maoïste) reçoit le nom de REVISIONNISME et ces dirigeants qui se disent communistes, mais mettent en pratique cette altération s’appellent des REVISIONNISTES.
Ce sont eux qui historiquement ont fait obstacle historiquement, de mille et une manières, au surgissement, au développement et au triomphe de la guerre révolutionnaire de masses, au Chili comme dans tout autre pays du monde.
Sans arrêt, ces dirigeants opportunistes et révisionnistes crient sur tous les toits leur appartenance à la « gauche politique », à la « gauche progressiste », ou à la « nouvelle gauche ». Ils se prétendent les promoteurs des « grandes réformes sociales » (à l’intérieur de l’Etat bourgeois-propriétaire terrien).
Ce qu’ils ne clarifient jamais, et ils restent toujours ambigus à se sujet, c’est quels intérêts de classe ils représentent. Ce qu’ils cachent, c’est qu’ils cherchent à représenter la bourgeoisie bureaucratique, dont ils partagent fondamentalement la culture, les lois, les symboles, les institutions, les lois, la démocratie (pour une minorité évidemment), etc.
Ces dirigeants opportunistes ont déguisé cette culture bourgeoise. Ils lui ont mis du rouge sur les joues avec quelques touches de « marxisme », ils lui ont poudré le nez avec des nuances de « culture populaire » et l’ont recouverte de la soie des meilleures « traditions d’organisation et de lutte ouvrière » (de caractère plus économiste que révolutionnaire).
A ce méli-mélo idéologico-politique matérialisé en organisations, programmes et actions (qui n’ont jamais conduit à une révolution), les opportunistes et révisionnistes donnent le nom de « gauche ».
Toutes ces forces, réactionnaires, opportunistes et révisionnistes, convergent pour faire fonctionner la machine électorale contre-révolutionnaire. De façon régulière et cadencée, au bout d’une certaine quantité d’années, les désirs de liberté, de bien-être et de prospérité de la classe ouvrière et du peuple chilien, sont triturés à l’intérieur de leurs engrenages rouillés.
Avec les élections, encore et encore, les oppresseurs et leurs complices renouvellent parmi les masses qui sont dépourvues de conscience révolutionnaire les promesses et espérances qu’ils n’ont jamais satisfaites et qu’ils ne satisferont jamais.
Les autres fonctions contre-révolutionnaires de la machinerie électorale
Dans le cadre de la stratégie de contre-insurrection que promeut l’impérialisme nord-américain pour maintenir sa précaire domination mondiale, les machineries électorales et les processus électoraux ont acquis avec le temps de plus en plus de valeur en tant qu’instruments de domination.
Ils ont été utilisés pour neutraliser le potentiel révolutionnaire qui est contenu dans les explosions sociales de plus en plus fréquentes dans les divers pays semi-coloniaux et semi-féodaux. Les cas les plus proches de nous ont été ceux d’Argentine, d’Equateur et de Bolivie, lors desquels le débordement de la lutte des masses a provoqué la chute de gouvernements successifs (trop enchaînés aux recettes économiques de l’impérialisme).
Les élections régulières mises en place par les autorités qui administrent les Etats de ces semi-colonies sont considérées par les impérialistes comme un symptôme de bon augure. Cela leur indique qu’il existe là bas une « démocratie », autrement dit que les masses populaires se trouvent relativement sous contrôle, ce qui procure de la « stabilité » à chaque pays, et pour cette raison de la « sécurité » à ses investissements.
Les élections des autorités semi-coloniales ont aussi une autre fonction : elles sont un moyen de trancher, plus ou moins pacifiquement, les disputes acharnées qui se produisent entre les diverses fractions bourgeoises pour le contrôle sur l’Etat bourgeois propriétaire-terrien.
Liées à tel ou tel impérialisme, les différentes factions de la grande bourgeoisie et des grands propriétaires terriens ont besoin de promouvoir leurs intérêts réactionnaires de classe. Pour cela, elles doivent obtenir directement ou indirectement (au moyen de pistons) le maximum de postes exécutifs étatiques (rémunérés par millions et avec des privilèges de tous ordres).
Leurs querelles, ils les expriment à l’intérieur des partis politiques qui les représentent et où militent certains membres de ces classes. Dans ces partis, ces gens luttent pour le contrôle des hautes charges de direction.
Pour y réussir, ils montent de puissantes machineries électorales et passent par leurs bases partidaires pour que celles-ci agissent en tant qu’arbtitres, au moyen de votes. Une fois installés aux postes dirigeants, ils peuvent se présenter comme candidats aux mairies, au parlement ou au gouvernement.
Les partis bourgeois sont des trampolines pour sauter dans la vie politique du pays et se plonger dans les postes de pouvoir (et aussi sous les arches fiscales pleines d’argent).
Dans les processus électoraux organisés par l’Etat bourgeois- propriétaire terrien, ce sont les masses inscrites sur les registres qui jouent le rôle d’arbitre. Ce sont ces masses, sans conscience révolutionnaire, qui éliront ceux qui devront les opprimer et les exploiter étatiquement pour une durée déterminée.
Les élus tentent d’assurer leur poste en vue de leur ré-élection à venir, c’est pour cela qu’ils cherchent à monopoliser les postes dirigeants les plus importants (présidence, secrétariat, etc.) dans leurs propres partis.
Il n’est donc pas étonnant que ceux qui occupent les hautes charges dans leurs partis occupent aussi les hautes charges dans l’Etat bourgeois-propriétaire terrien.
Ils superposent les charges de l’Etat et les charges du parti, puisqu’ils redoutent de perdre leur position de haut fonctionnaire s’ils en laissent d’autres contrôler l’organisation politique. Les dirigeants révisionnistes emploient la même logique bourgeoise.
Telles des hyènes affamées se disputant un os, les classes oppresseuses et leurs représentants s’affrontent entre eux. Il s’agit pour elles de prendre le contrôle du pouvoir et de la richesse, de perpétuer la domination impérialiste sur le Chili et la sur-exploitation de son peuple.
Ce ne sont pas les problèmes des masses qui sont résolus lors des élections. Ce sont les problèmes internes aux exploiteurs, ce sont leurs luttes pour le pouvoir qui sont tranchées pour un temps, au moyen des élections.
Les secteurs populaires qui sont trompés par le boniment électoral ne sont utilisées que comme arbitre pour résoudre des problèmes qui ne sont pas les leurs. La tromperie consiste à faire croire que la solution des problèmes populaires est au bout des élections et n’est pas au bout de la lutte décidée, et surtout pas au bout de la lutte révolutionnaire.
Une troisième fonction des élections bourgeoises est de renforcer le pouvoir réactionnaire par le biais de la division de la classe ouvrière et du peuple. Avec les élections, les masses se trouvent divisées en partisanes de tel ou tel candidat, de tel ou tel parti.
Ainsi, on cherche à détruire l’unité et la solidarité de classe, fondées sur les intérêts objectifs (et non créés) des classes populaires. Ainsi, les réactionnaires cherchent à faire confronter les masses contre les masses, comme dans le cas des supporters violents.
Avec la lutte électorale en faveur des différents candidats, qu’ils soient opportunistes ou révisionnistes, on cherche à détourner et éloigner le peuple de la lutte pour ses véritables intérêts.
Enfin, il faut signaler que les élections bourgeoises jouent le rôle d’une sorte de thermomètre. Elles permettent, par elles-mêmes et indépendamment d’une volonté particulière, de mesurer ou constater l’état d’esprit des masses, ses inclinations, les tendances qui se dominent parmi elles.
En observant les résultats, on peut constater les quantités et les pourcentages des non-votants, des votes nuls, des votes blancs, les votes pour les candidats de « droite », les votes pour les candidats de « gauche ». Tout cela est à faire en prenant comme point de départ les millions de personnes non-inscrites sur les registres électoraux.
Les élections permettent d’avoir une vision nationale des tendances prédominantes dans les diverses régions et zones en lesquelles le pays est subdivisé. Toutes ces données serviront pour planifier les futures actions des forces contre-révolutionnaires pour conserver le pouvoir, de même que pour planifier les actions des forces révolutionnaires pour détruire le pouvoir réactionnaire.
De tout ce qui précède nous pouvons conclure que :
1. La machinerie électorale bourgeoise et les processus électoraux qui en sont dérivés, dans un pays semi-colonial comme le Chili, ont un caractère éminemment contre-révolutionnaire. C’est une partie de la stratégie contre-insurrectionnelle de domination mondiale menée par l’impérialisme yankee et ses alliés.
2. Les élections sont un instrument pour résoudre de manière pacifique les contradictions et les conflits internes aux classes dominantes. Elles leur permettent de renforcer et consolider la domination semi-coloniale sur le Chili.
3. Les élections sont une tactique pour affaiblir la classe ouvrière et le mouvement populaire par le biais de la division. En créant des contradictions artificielles et de les manipuler au bénéfice des ennemis du peuple.
4. Les élections sont un moyen de connaître et de mesurer le niveau de conscience des masses face à la capacité de tromperie et de manipulation des contre-révolutionnaires.
Les élections actuelles, appelées par les ennemis du peuple, ont pour objet de rénover le personnel des postes d’autorité au niveau le plus bas de la hiérarchie qui administre l’Etat bourgeois- propriétaire terrien au Chili, semi-colonie yankee.
Les élections des maires et des conseils municipaux n’apporteront pas les solutions que le peuple attend.
La corruption, l’abus de pouvoir et l’indifférence permanente face aux problèmes des masses se perpétueront avec le vote.
Les problèmes de la subsistance, de la santé, de l’éducation, du travail, de la pauvreté, des dettes, du manque de services, et beaucoup d’autres, ne pourront jamais recevoir de solutions sous ce système de domination de la part de l’impérialisme et de ceux qui lui ouvrent les portes du Chili : la grande bourgeoisie et les grands propriétaires terriens.
Pour toutes ces raisons, il est totalement nécessaire de développer une campagne anti-électorale, qui démasque entièrement les objectifs cachés de ces processus électoraux.
Une campagne anti-électorale qui fasse apparaître la nécessité de la lutte révolutionnaire de masses pour la prise du pouvoir démocratique populaire.
Une campagne anti-électorale qui ait aussi pour objet de saboter les diverses formes d’activités pro-électorales.
Pour mener à bien ces tâches, est nécessaire la formation de Comités Anti-Electoraux qui regroupent tous ceux qui partagent ce point de vue, qui développent le débat, qui planifient leurs activités et qui agissent de façon conséquente.
Union des Révolutionnaire Communistes (marxistes-léninistes-maoïstes)
Septembre 2008
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au Chili (1960-1980)