MPP: Vive le Xe anniversaire du discours magistral du Président Gonzalo (2002)

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

VIVE LE Xe ANNIVERSAIRE DU DISCOURS MAGISTRAL DU PRESIDENT GONZALO !

Nous sommes ici en tant que des fils du peuple ; et nous combattons dans ces tranchées qui elles aussi sont des tranchées de combat ; et nous le faisons parce que nous sommes communistes! Parce que nous défendons ici les intérêts du peuple, les principes du Parti, la Guerre Populaire. Voilà ce que nous faisons, nous sommes en train de le faire et nous continuerons à le faire!

Nous sommes ici dans ces circonstances ; certains pensent qu’il s’agit d’une grande défaite, ils rêvent ! Nous leur disons : continuez de rêver. Ce n’est qu’un détour, rien de plus. Un détour sur le chemin! Le chemin est long, et par celui-ci nous arriverons, et : nous triompherons! Vous le verrez! Vous le verrez!

Président Gonzalo (Lima, 24 septembre 1992)

Dix ans ont passé depuis que le Président Gonzalo a donné son Discours magistral, qui resplendit victorieux et puissant aux yeux du monde comme une arme de combat ; avec son Discours, il a conquis un grand triomphe politique, moral et militaire pour le Parti et la révolution, écrasant les plans du régime fasciste, génocidaire et bradeur de Fujimori et de son maître impérialiste yankee.

Aujourd’hui, nous voyons que le développement du monde pendant ces dix années s’est produit de la façon et comme le Président Gonzalo le signalait avec une grande prévision scientifique révolutionnaire ; à la fois, nous constatons comment le Parti Communiste du Pérou, avec fermeté et détermination communiste, d’une manière magnifique et percutante, concrétise et accomplit toutes et chacune des directives données par notre Grand Direction et ainsi s’approche l’instauration de la République Populaire du Pérou.

La guerre populaire brûle victorieuse et puissante, en démolissant le vieil Etat et en écrasant l’intervention accrue de l’impérialisme yankee !

L’intervention accrue de l’impérialisme yankee, utilisant le prétexte de « la guerre contre la drogue » ou le mensonge du « narco-terrorisme », est une preuve politique percutante du développement victorieux et puissant de notre invincible guerre populaire.

Le gouvernement de Toledo est le plus pro-impérialiste jusqu’à aujourd’hui, imposé directement par l’impérialisme yankee.

Il poursuit les privatisations et concessions, avec la vente aux enchères à un prix cadeau, de tout le peu qui reste des entreprises étatiques, de tout le peu que le gouvernement fasciste, génocidaire et bradeur de patrie de Fujimori ne pouvait pas vendre, offrant les terres agricoles, les terrains en friche, la forêt vierge et les cours d’eau au capital impérialiste et à celui de la grande bourgeoisie ;

tout cela pour obtenir de l’investissement étranger direct, pour pouvoir payer le versement croissant de la dette externe et les parts sur les bénéfices au capital impérialiste.

Appliquant les diktats de la Réserve Fédérale de l’impérialisme yankee nord-américain, à travers le FMI, ils augmentent l’impôt direct sur la consommation des masses, ils imposent des impôts sur la rente des retraités, ils maintiennent élevés les tarifs sur l’électricité, le téléphone… et ils en augmentent d’autres, comme le péage.

Ils déclenchent un harcèlement plus fort, en employant une armée d’encaisseurs coercitifs des impôts (17.500 nouveaux agents jusqu’à décembre 2002), contre les personnes exerçant un métier indépendant, la petite et moyenne bourgeoisie. Ce même gouvernement, dont les plus hauts fonctionnaires ont un salaire de plus de 15.000 dollars par mois, a déclaré qu’à cause du déficit fiscal, il n’y aura aucune augmentation de salaires pour les travailleurs.

Ce gouvernement a décrété une mesure d’imposition de 3,500 millions de dollars en plus pour les villages à l’intérieur du pays, à travers la suppression des exonérations fiscales ; les élections municipales et régionales serviront à cela. Tout ceci, afin de continuer, par le fer et le sang, d’appliquer le plan du « néolibéralisme » au service de l’impérialisme yankee et la grande bourgeoisie, un plan qui a échoué.

Aujourd’hui, ils le font dans des circonstances beaucoup plus graves. Quatre années consécutives de récession ont déjà passées et la dite réactivation, on ne la voit nulle part, au contraire le chômage augmente, chaque jour qui passe l’utilisation de la capacité existante des entreprises se réduit davantage et leur caractère obsolète augmente, pendant qu’augmentent aussi le déficit de la balance commerciale, celui de la balance de paiements et le déficit fiscal.

Ceci c’est la vielle société péruvienne, son processus économique, le capitalisme bureaucratique qui marche vers son effondrement final. La lutte de classe s’aiguise, se développe principalement la guerre populaire et celle-ci conflue avec la marée hurlante de la lutte populaire.

Ni ce gouvernement, ni aucun autre, ne peut ni ne pourra accomplir la première tâche réactionnaire, celle de donner un nouvel élan au capitalisme bureaucratique.

Aujourd’hui, le gouvernement de Toledo, cet avorton de l’impérialisme, avec l’appui de tous les partis de la réaction et du révisionnisme, sont en train de violer toutes leurs promesses électorales ainsi que leur propre ordre constitutionnel.

Du matin au soir, ils mènent à bien « la reforme de la Constitution » du gouvernement fasciste, génocidaire et bradeur de patrie, comme partie de leur restructuration étatique.

Ceci afin de l’aménager encore davantage pour combattre la guerre populaire et donner un caractère constitutionnel au plan économique de l’impérialisme et de la grande bourgeoisie, comme ils l’ont dit eux-mêmes : « afin d’incorporer les réussites indéniables de ces dix années à la Constitution », c’est-à-dire, pour donner l’accolade « constitutionnelle », donc la validité légale à tous les actes du gouvernement de Fujimori, Montesinos et Hermoza Ríos, suivi par celui de Paniagua et par le gouvernement actuel.

Ceci, afin de pouvoir maintenir incarcérés tous les milliers de prisonniers politiques et prisonniers de guerre, incarcérés durant plus d’une décennie sans aucune condamnation valable ; afin de pouvoir maintenir le Président Gonzalo et le Camarade Feliciano en isolement absolu ; afin de préserver leurs lois fascistes et bénir les auteurs des génocides sans nom contre notre peuple, commis par leurs autorités politiques, militaires et policières ; afin que Montesinos puisse continuer de travailler « pour la sécurité » hors de son bureau actuel dans les installations de la base navale du Callao, comme Toledo lui-même vient de déclarer à Washington.

Ce parlement — pour la deuxième année consécutive sous la présidence de ce fasciste viscéral qu’est Ferrero Costa — a, il y a peu de jours, autorisé l’entrée de 600 marines, aceheminés à bord du navire nord-américain, l’US Portland, au territoire nationale, afin d’effectuer des manœuvres de guerre avec des vaisseaux et soldats des Forces Armées sur la côte centrale (100 kilomètres au nord-est de Lima) et sur le fleuve Amazone, proche de la base navale Nanay y et la ville d’Iquitos, sous la couverture des manœuvres UNITAS, qui sont des manœuvres conjointes pour la préparation dans le cadre des plans yankees d’intervention dans la région andine, ainsi que pour l’introduction massive d’armement et d’équipement militaire yankee pour leur « guerre de basse intensité » contre notre guerre populaire.

En novembre recommenceront les « vols anti-drogues », comme partie d’un plan majeur qui inclut une « coopération nord-américaine » plus vaste que l’interdiction aérienne.

Une partie de ce plan est le jeu de mots à propos de la différence entre « troupes » et « troupe », que la loi approuvée par ce même parlement contient, afin de donner un caractère formel « constitutionnel » à l’intervention accrue de l’impérialisme yankee, afin de cacher cette intervention accrue sous l’étiquette d’ « aide ou assistance sociale », ayant comme but que pas même le Parlement du vieil Etat ne sera informé de cela.

De cette manière, ils foulent encore davantage au pieds leur déjà piétinée Constitution. Pour que le vieil Etat pourri puisse combattre la guerre populaire, ils affectent à cette « aide », par exemple, un « crédit de 200 millions de dollars US, qui sera approuvé par la Banque Interaméricaine de Développement (BID) ».

En plus, il y a « une série d’opérations qui pourront être concrétisées pendant les mois prochains, presque toutes liées à des emprunts pour des projets globaux », comme l’ont précise de sources à Washington. D’un autre côté, on disait que le crédit de 50 millions de dollars US, souscrit avec la Banque Mondial le mercredi, donne sa caution à la discipline fiscale appliquée dans le pays.

Leurs élections municipales et régionales sont un échec déjà avant de commencer. Ceci montre la putréfaction de leurs quasi-partis et les appétits de leurs petits chefs pour obtenir de petits postes. Face au rejet des masses et face au boycott que le Parti applique, il est prévu, par les propres analystes de la réaction et de l’impérialisme, que ces élections seront leur plus grand échec jusqu’aujourd’hui.

Beaucoup de représentants du gouvernement craignent le pire. Maintenant, le Président du Tribunal National des Elections a annoncé que, en accord avec l’ONPE [l’Office National des Processus Electoraux], on va fusionner deux ou trois bureaux de vote pour réduire les bureaux de 94.000 à 50.000 bureaux ; ainsi, devant la poussée de la guerre populaire, ils se voient obligés de concentrer leurs centres de vote dans des endroits où ils pourront mieux les protéger contre l’action de l’APL [Armée Populaire de Libération].

La situation de leurs Forces Armées génocidaires et bradeuses de patrie ne pourrait pas être pire. Elles sortent, prenant la fuite, pour échapper aux affrontements avec l’APL. Les masses leur rejettent. En dépit de toute l’ « aide yankee », on dit qu’elles ne peuvent pas nous combattre avec toutes leurs forces, « car il n’y a pas suffisant d’argent » (voir les déclarations de Loret de Mola, ministre de la Défense, et de Gino Costa, ministre de l’Intérieur, dans la plupart des journaux de ce mois-ci).

Ceci montre leur échec total dans leur tâche de restructuration du vieil Etat, c’est une impossibilité historique et politique de plus. Quelle que soit l’ampleur de l’intervention et de l’ « aide » yankee, le vieil Etat est en train d’être balayé, pièce après pièce, par notre invincible guerre populaire.

En plus — et ceci est le principal — l’ennemi, aujourd’hui avec le gouvernement de Toledo, le Yankee au bonnet indien, justement comme ses prédécesseurs, ne récolte que des échecs quant à l’accomplissement de leur tâche réactionnaire principale, qui est d’anéantir la guerre populaire.

Aujourd’hui Toledo crie depuis Washington pour le retour de Fujimori en l’an 2006, afin qu’il continue sa « tâche réussie contre le terrorisme ». Mais rien ni personne ne pourra vaincre l’invincible guerre populaire, car elle avance en écrasant et combattant tous les plans de l’impérialisme, de la réaction et du révisionnisme.

Les Plans du Parti s’appliquent de manière magistrale !

Le Discours du Président Gonzalo est une synthèse magistrale du glorieux, transcendantale et historique IIIème Plenum du Comité Central du Parti. Le Discours signalait : « Nous devons poursuivre les tâches établies par le IIIème Plénum du Comité Central.

Un glorieux Plénum ! Sachez que ces décisions sont déjà en cours d’application et ceci va se poursuivre ; nous continuerons d’appliquer le IVème Plan de Développement Stratégique de la Guerre Populaire pour Conquérir le Pouvoir, nous continuerons à développer le VIème Plan Militaire pour Construire la Conquête du Pouvoir, cela se poursuivra. C’est la tâche à accomplir !

C’est ce que nous ferons, à cause de ce que nous sommes ! Et à cause de l’obligation que nous avons envers le prolétariat et le peuple ! ».

Et le Parti Communiste du Pérou, guidé par la lumière du marxisme-léninisme-maoïsme, pensée gonzalo, principalement la pensée gonzalo, en se soumettant fermement à la Grande Direction du Président Gonzalo et sous la direction du Comité Central, poursuit l’application magistrale des tâches qui ont été établies, avançant dans la construction du Parti, de l’Armée Populaire de Libération et du nouveau Pouvoir, ce qui se concrétise par l’augmentation quantitative et qualitative du nombre de communistes, combattants et des masses.

Le PCP est ainsi en train de sortir de l’inflexion et surmonter le détour. Il défend et élargisse les Bases d’appui, récupérant celles qui ont été perdues et ouvrant encore d’autres, nouvelles.

Des drapeaux rouges, avec des faucilles et des marteaux, ont été hissés dans toute l’enceinte du Comité Régional Principal, ainsi qu’en beaucoup d’autres endroits du pays, appelant le peuple à développer encore plus la guerre populaire, comme le meilleur hommage prolétarien et populaire à l’occasion du Xème anniversaire du Discours.

Le Comité Régional Principal accomplit son rôle, son action pose des jalons pour l’action de tous les autres Comités du Parti.

Le nouveau Pouvoir est soutenu sur les fusils de l’Armée Populaire de Libération, la réaction elle-même, à travers ses médias, en dépit du fait évident qu’elle minimise cela, rend compte de l’existence de Bases d’appui et de zones de guérilla à Piura, Cajamarca, San Martín, Huánuco (Haut Huallaga), Haute Amazonie, la vallée du fleuve Apurímac-Ene (Junín et Ayacucho) et à Cajatambo, une province de Lima.

Le régime de Toledo applique, en poursuivant ce qui a été imposé par le régime fasciste de Fujimori, comme partie de la guerre de basse intensité.

Cette politique consiste à passer sous silence mettre toute l’information à propos de l’avance irrépressible de la guerre populaire, mais on ne peut pas cacher les flammes puissantes de la guerre populaire, et les journaux réactionnaires eux-mêmes disent : « A Llaymucha on pense que SL [le Sentier Lumineux] était derrière l’attaque, ceci à cause d’une raison très simple : sa présence politique et militaire est constante y préoccupante depuis plusieurs mois ».

Ils disent que le Parti « avait planifié des incursions armées et politiques à Cabana — lieu de naissance du président de la République — ainsi qu’en d’autres zones rurales d’Ancash », ce qui plus tard a été confirmée par Rospigliosi lui-même, d’après informations du même journal, en admettant comment on est sur le point de surmonter l’inflexion : « La chute d’Abimael Guzmán Reinoso en 1992 faisait que les membres du SL du Comité Régional Nord (CRN) étaient passés à une étape d’hibernation. Aujourd’hui, cette « trêve » a disparu, ce qui a transformé Ancash en principale zone rouge du pays. Ceci est précisément ce que quelques secteurs liés au Pouvoir Exécutif souhaiteraient cacher. SL est présent dans les organisations sociles, dans les centres universitaires, dans les syndicats et parmi les paysans qui cultivent la coca dans les zones rurales ».

Les actions de l’APL — dirigée de manière absolue par le Parti — ont augmenté remarquablement durant l’application du plan actuel, « Unir le peuple contre la dictature fasciste, génocidaire et bradeuse de patrie, en développant plus la guerre populaire », depuis février 1998, surtout durant le gouvernement actuel.

Il y a une élévation du niveau des actions dans le Régional principal, dans le Fondamental et dans le Comité Régional Métropolitain ; sur toute l’étendue de notre pays, à la campagne et en ville, par exemple à Cangallo-Fajardo, Puno, Tacna, Piura, Chiclayo, Tarapoto, Arequipa, à Lima, dans les quartiers et bidonvilles, universités, institutions étatiques, usines, marchés, etc.

En assumant la tâche demandée par notre Grande Direction dans son Discours, que pour forger « le Front Populaire de Libération, il faut, à partir de l’Armée Populaire de Guérilla, former et développer une Armée Populaire de Libération ! ». Le Parti a accompli cela en appliquant magistralement les plans établis et doté notre révolution de notre APL.

Il en est donc ainsi, comme le Président l’ clairement dit : « le chemin démocratique aujourd’hui a commencé à se développer comme un chemin de libération, comme un chemin populaire de libération ! ».

Ce qui ce concrétise, comme nous le savons, en le déplacement du centre et en l’insurrection. Ceci se concrétise donc en le couronnement de la révolution démocratique, quand’on prend les villes depuis la campagne, en suivant le chemin d’encercler les villes depuis la campagne.

Ceci est la confirmation de ce qui a été signalé par notre Grande Direction, que : « C’est l’Equilibre Stratégique ! Ce qui se concrétise dans une situation capitale ; à quoi ont servi ces douze années ?

A montrer de façon éclatante au monde et principalement au peuple péruvien que l’Etat péruvien est un tigre en papier, qu’il est pourri jusqu’à la moelle. C’est ce que nous avons démontré ! »

Après l’arrestation du Président Gonzalo, le Comité Central assumait avec fermeté, sagacité et décision de continuer d’appliquer les plans établis, en résumant ainsi la situation historique et la tâche à accomplir : « Deux chemins s’affrontent dans notre patrie, l’un, lugubre, le chemin bureaucratique qui s’effondre dans la pire crise de son histoire et qui sera totalement démoli au milieu du génocide avec laquelle elle se défend telle une bête mortellement blessée ; et l’autre, le chemin démocratique, le chemin de la lumière et de l’espoir qui a commencé à se développer comme un chemin populaire de libération.

Les treize ans de la guerre populaire marxiste-léniniste-maoïste, pensée gonzalo, qui depuis 1991 est entrée à l’équilibre stratégique, montrent de manière évidente au monde et principalement au peuple péruvien l’essence d’être un tigre en papier de l’Etat péruvien et que le peuple toujours davantage assume dans ses mains la tâche de préparer l’offensive stratégique, à travers de construire la conquête du Pouvoir ». Aujourd’hui, dix ans plus tard, le bilan est : « application magistrale des plans ».

Le Maoïsme s’impose dans le monde par la guerre populaire !

Le Président Gonzalo a déterminé, dans le Discours magistral, quelle était la situation internationale, il signalait clairement son développement et la tâche qui revient à nous d’accomplir : « … »nouvelle étape de paix » ; à quoi a-t-il abouti ? En Yougoslavie, c’est quoi ? Et ailleurs, c’est quoi ? Tout s’est politisé ; c’est un mensonge.

Aujourd’hui il n’y a qu’une réalité, ce sont les mêmes rivaux de la première et de la deuxième Guerre Mondiale, ils sont en train d’engendrer, de préparer la troisième et nouvelle guerre mondiale.

Il faut que nous le sachions et nous, les fils d’un pays opprimé, nous faisons partie du butin. Nous ne pouvons laisser faire cela ! Assez d’exploitation impérialiste ! Nous devons en finir avec eux tous !

Nous appartenons au tiers monde et le tiers monde est la base de la révolution prolétarienne mondiale, à une condition, que les Partis Communistes arborent et dirigent.

Voilà ce qu’il faut faire ! ». C’est-à-dire, comme le Président Gonzalo le disait dans ce même Discours : « De quoi avons-nous besoin ? Nous avons besoin que le maoïsme soit incarné et il est en train de l’être, et que, en générant des Partis Communistes, il prenne la barre, dirige cette nouvelle grande vague de la révolution prolétarienne mondiale ».

Les événements pendant cette décennie qui se termine aujourd’hui et la perspective proche nous montre précisément cela, comment toutes les contradictions fondamentales convergent et s’aiguisent.

La collusion et la rivalité entre les impérialistes aparaissent dans leur prétendue guerre contre le terrorisme, dans leur agression contre l’Afghanistan, l’Iraq, la Palestine, etc., ceci fait partie de l’offensive contre-révolutionnaire générale, avec laquelle ils cherchent à conjurer la révolution en tant que tendance principale, historique et politique ; une offensive dont laquelle l’impérialisme yankee prend la tête en sa condition d’être seule hégémoniste et grand gendarme, il est un géant aux pieds d’argile en putrefaction.

De notre côté, le maoïsme s’incarne et les Partis Communistes dirigent des guerres populaires au Népal et en Turquie, des luttes armées en Inde et d’autres pays.

Le Parti Communiste du Pérou assume toujours davantage son rôle, en dirigeant de manière magistrale la révolution au Pérou. Ainsi, il répercute sur la lutte internationale et de cette manière, le PCP sert la Révolution Prolétarienne Mondiale.

A cause de cela, la lutte idéologique et politique au sein du mouvement communiste international devient plus forte avec chaque jour qui passe. L’impérialisme yankee, avec l’appui du révisionnisme, dans le cadre de son plan hégémonique, cherche à scinder le mouvement communiste international.

Comme le révisionnisme est le fer de lance de l’impérialisme, l’impérialisme et le révisionnisme se serrent la main afin d’imputer au Président Gonzalo d’être un capitulard, un traître ; pour dire que le Parti a trois centres, qu’il n’est présent qu’en Huallaga, Ene et Apurímac.

L’impérialisme vise à une nouvelle troisième guerre mondiale afin de se repartager le monde et il cherche à noyer la révolution en germe, car la révolution va lui opposer la guerre populaire. A cause de ce que nous sommes, nous avons l’obligation de faire échouer ces dessins noirs. Nous sommes certains que, avec la politique au poste de commandement, nous les vaincrons.

Poursuivons la lutte implacable contre la ligne opportuniste de droite, révisionniste et capitulationniste (LOD) !

Il nous faut poursuivre la lutte implacable pour balayer la ligne opportuniste de droite, révisionniste et capitulationniste (LOD), sans jamais perdre de vue qu’en ce qui concerne les erreurs et les injustices, il y a une solution, ils peuvent être corrigés, mais pour la trahison, il n’y a pas de pardon.

Comme le Parti indique : « La trahison est sanctionnée par la peine de mort. Ils rêvent, s’ils pensent qu’ils seront heureux, là où ils se trouvent, en étant conscients du crime qu’ils ont commis.

Parfois la justice révolutionnaire met longtemps, mais elle vient et le jour va venir pour ces traîtres et ils rendront des comptes pour leurs crimes. Ils savent d’ailleurs très bien, que : Rien ne justifie la trahison ! »

Les rats misérables de la LOD se présentent comme étant les avocats du Président Gonzalo, pendant qu’ils servent les plans criminels de l’impérialisme et de la réaction, en le diffamant et le présentant comme un traître, comme un capitulard.

Ces rats maudits de la LOD font, avec l’aide de leurs maîtres, tout pour saboter la défense légale du Président Gonzalo et du Camarade Feliciano, profitant des circonstances d’isolement absolu auxquelles ils sont soumis à partir du moment qu’ils ont été arrêtés.

Le gouvernement du Yankee au bonnet indien a dicté des nouvelles normes « légales » pour ancrer encore davantage l’isolement absolu auquel le Président Gonzalo est soumis. Il répand toute une série de mensonges immondes à propos de sa situation d’emprisonnement et il a fait en sorte que le Tribunal Constitutionnel, qu’il contrôle d’une manière absolue, émette une résolution qui cherche à « valider » toute l’ignominie qu’ils commettent contre la vie, la santé et les droits du Président Gonzalo et du Camarade Feliciano.

Nous appelons le prolétariat international, les Partis Communistes et les Organisations révolutionnaires et très en particulier le Mouvement Révolutionnaire Internationaliste à célébrer le Xème anniversaire du Discours du Président Gonzalo avec des actions qui secouent ce vieux ordre impérialiste pourri.

Vive le Président Gonzalo et sa pensée toute-puissante!

Défendons la vie du Président Gonzalo!

Vive le marxisme-léninisme-maoïsme, pensée Gonzalo!

Vive le Maoïsme ! A bas le révisionnisme!

Vive le Parti Communiste du Pérou!

Vive le Xe anniversaire du Discours magistral du Président Gonzalo!

Yankee, go home!

La guerre populaire vaincra inéluctablement!

Mouvement Populaire Pérou

Septembre 2002

>Sommaire du dossier

MPP: Vive le XXe anniversaire du magistral discours du Président Gonzalo

Prolétaires de tous les pays, unissez vous !

Vive le XXe anniversaire du magistral discours du Président Gonzalo, qui resplendit victorieusement et s’exprime vigoureusement devant le monde comme arme de combat !

« Nous sommes ici les fils du peuple et nous combattons dans ces tranchées de combat, nous le faisons parce que nous sommes communistes! Parce que nous défendons les intérêts du peuple, les principes du Parti, la guerre populaire, voilà ce que nous faisons, ce que nous sommes en train de faire et ce que nous continuerons à faire!

Nous sommes ici dans ces circonstances, certains pensent qu’il s’agit d’une défaite.
Ils se leurrent!
Qu’ils continuent de rêver.
C’est tout simplement un détour, rien de plus, un détour sur notre route!
La route est longue, nous la parcourrons et puis nous triompherons! Vous le verrez, vous le verrez! »

Discours du Président Gonzalo, PCP – Base Lima, Septembre 1992

Le Mouvement Populaire Pérou, organisme généré du Parti communiste du Pérou, célèbre le vingtième anniversaire du magistral discours président Gonzalo, conjointement avec tout le Parti, son Comité central, tout son système de direction partidaire et toutes les masses héroïques qui poursuivent en combattant dans notre victorieuse guerre populaire, écrasant les lignes contraires : les opportunistes et révisionnistes de la LOD [ligne opportuniste de droite] et la LOG [ligne opportuniste de gauche].

Nous nous en tenons fermement et sans réserve à notre Chef le Président Gonzalo, chef du Parti et de la révolution, centre d’unification partidaire et garantie du triomphe jusqu’au communisme, et à notre Comité central qui toujours applique la pensée Gonzalo pour résoudre les nouveaux problèmes qui se présentent posent dans la voie de la révolution – luttant de manière inséparable avec les masses dans la guerre populaire.

Nous célébrons l’importance du Discours Magistral de notre Direction, comme l’importance des 20 années qui ont suivi. Il y a 20 ans que nous ont été donnés de grandes leçons et que nous nous forgeons davantage comme communistes, marxistes-léninistes-maoïstes, pensée Gonzalo, principalement pensée Gonzalo.

Dans cette période, nous avons vu comment les contributions du Président Gonzalo se repércutent sur le monde, comment des Partis et organisations dans différents pays ont assumé la tâche urgente et décisive établie par le Président de reconstituer les Partis Communistes comme Paris marxistes-léninistes-maoïstes et de déclencher les guerres populaires – mais, d’autre part, nous avons vu comment l’opportunisme et le révisionnisme, étant le principal danger pour la révolution mondiale, ont utilisé l’arrestation de notre Direction comme une occasion pour relever la tête et servir les plans de l’impérialisme et de la réaction.

C’est une loi: la ligne prolétarienne et correcte, produit de toute l’expérience des luttes héroïques de la classe et du peuple, se concrétisent toujours dans des personnes, c’est-à-dire « un groupe de dirigeants et en particulier celui qui représente et dirige, une chef de l’autorité reconnue et ascendante », et conscient de cela, l’ennemi de classe a comme un de ses objectifs primordiaux contre-révolutionnaires d’anéantir physiquement cette direction et l’idéologie et la pensée derrière elle.

Ce n’est rien de nouveau, les exemples les plus connus sont les attaques contre le camarade Staline et le Président Mao Zedong ; en l’absence de la Direction, l’impérialisme et la réaction lancent des campagnes de calomnies, et comptent principalement sur ses agents au sein des rangs du prolétariat – c’est-à-dire les révisionnistes et les opportunistes qui, pour certains sciemment et pour d’autres non, exercent leur sale boulot pour dévier la révolution mondiale de ses principes, de sa ligne juste et correcte.

Ils visent à désarmer idéologiquement le prolétariat et les peuples du monde. C’est l’essence de la thèse révisionniste du « culte de la personnalité » et des attaques contre le principe marxiste de chefs et de Direction.

Dans le cas du Président Gonzalo, c’est lui qui 1) a établi le maoïsme comme troisième étape nouvelle et supérieure du marxisme, 2) a assumé la défense de « la validité universelle de la guerre et son application conséquente, en tenant compte des différents types de révolution et les conditions spécifiques de chaque révolution », et 3) a insisté sur le fait que le maoïsme comme idéologie universelle du prolétariat international doit être spécifiée et appliquée aux conditions de chaque pays à travers l’expérience pratique de faire la révolution, de générer une pensée guide, qui se réalise dans une Direction soutenant la dite pensée pensée.

Sans cette expérience pratique et l’application pratique, le maoïsme se transforme en un dogme mort, en théorie inopérante.

Ainsi, ceux qui se sont opposés à accepter le maoïsme comme troisième étape, nouvelle et supérieure, et ceux qui ne veulent pas faire la révolution dans leur propre pays, mais pratiquer la politique révisionniste de « l’accumulation des forces », furent les premiers à prendre la détention du Président Gonzalo et le canular des « accords de paix » comme une occasion pour diffuser leurs positions révisionnistes dans le monde entier.

C’est l’essence même de la « nouvelle synthèse » d’Avakian, et il est clair que son révisionnisme continue à résonner dans les Partis et les organisations à travers le monde, même parmi ceux qui disent « critiquer » cela.

Aujourd’hui, le Parti Communiste du Pérou, sous la direction de son Comité Central, toujours arbore, défend et applique les principes du marxisme-léninisme-maoïsme, pensée Gonzalo, principalement pensée Gonzalo, et continue de développer la guerre populaire dans des conditions complexes.

C’est le Parti qui insiste sur la défense maoïsme comme troisième étape, nouvelle et supérieure du marxisme, c’est le Parti qui continue d’insister pour que le maoïsme doit s’appliquer aux conditions de chaque révolution, initiant et développant la guerre populaire.

Pour construire le Nouveau Pouvoir jusqu’à la conquête du pouvoir dans tout le pays, pour la réalisation des révolutions démocratiques dans un pays semi-féodal et semi-féodaux, puis, sans interruption aucune, continuer avec la révolution socialiste sous la dictature du prolétariat et avec révolutions culturelles successives jusqu’à notre but ultime le communisme toujours doré, le tout avec la guerre populaire.

En outre, c’est le Parti communiste du Pérou qui insiste sur le fait que « aujourd’hui ici et dans le monde entier, il n’y a ni capitulation, ni accords de paix, ni aucune trêve ! » face aux plans impérialistes des « accords de paix », et en tenant compte de toute l’expérience des 20 dernières années, du Pérou, du Népal et d’autres pays, qui confirment leur existence.

Ce plan est ce que l’ennemi tente d’appliquer en Inde et dans d’autres pays: l’appel de la droite dans les Partis Communistes à capituler, à vendre la révolution et à aller aux élections, pour susciter de faux espoirs dans les masses et se peindre de « démocrates bourgeois » (voir la LOD et les nouvelles à ce sujet sur l’Inde), puis avec les dirigeants révisionnistes bien logés dans le vieil Etat, anéantir les communistes et les masses révolutionnaires.

C’est précisément pourquoi il est nécessaire pour l’impérialisme et la réaction de continuer à attaquer le PCP, et d’avoir l’aide du nouveau révisionnisme et de toutes sortes d’opportunistes au niveau mondial, de la LOD et de la LOG au Pérou.

Ainsi ils continuent de monter de nouveaux coups pour essayer d’anéantir la direction prolétarienne de la révolution au Pérou, et l’influence du PCP au niveau mondial, en disant: « le PCP n’existe pas », qu’il existe désormais « seulement quelques fractions sans direction centrale », et en contrôlant (directement ou indirectement) par des individus et des cliques de capitulards et de traîtres au Pérou et à l’étranger pour répandre ces mensonges.

D’autres parlent seulement du bout des lèvres de défendre la position du PCP et de rejeter les positions révisionnistes, mais insistent pour ne pas prendre position sur le Comité central du PCP, ne serrent pas les rangs, ni ne disent, par exemple, qui a sanctionné l’existence de la LOD et de la LOG et sont venus les combattre. Semblable à un double d’Avakian devant la structuration de la LOD dans les prisons, ils se font l’écho de la réaction ou des personnes qui peintulurent de « gauchistes et d’incendiaires. » Ainsi ils expriment leur convergence avec le plan de l’impérialisme.

Par conséquent, ce qui revient aux communistes de tous les pays est de rejeter ces mensonges, de réaffirmer leur position sur la lutte que le Comité central du Parti communiste du Pérou a mené contre la LOD, la LOG et tous ceux qui trafiquent avec le nom du Parti.

Une chose est de débattre des désaccords qui existent au sein du MCI – et le PCP a appelé toutes les organisations et partis à débattre – mais une autre chose est de servir les plans de l’impérialisme et de la réaction, par l’application de la politique opportuniste d’Avakian, de rester « silencieux », de dire « il faut voir », de rester « en attente » ou « d’enquêter » ou tomber dans toutes sortes d’ambiguïtés pour éviter de prendre une position.

Pour cela, nous appelons donc les communistes et les révolutionnaires de tous les pays à démasquer ces plans de l’impérialisme, de la réaction et du révisionnisme.

A rejeter et à combattre sans relâche le nouveau révisionnisme, de manière implacable, car c’est uniquement en utilisant la méthode maoïste de la critique et l’auto-critique, de la lutte à mort contre le révisionnisme, que les partis peuvent aller de l’avant et initier et développer la guerre populaire dans tous les pays, seule façon de faire face la guerre impérialiste et de conquérir le Pouvoir pour le prolétariat et le peuple.

A rejeter la thèse révisionniste selon laquelle « deux se réunissent en un » – parce que cela signife s’unir aux principes bourgeois et vendre la révolution pour un plat de lentilles. L’unité du Mouvement Communiste International nous ne la réaliserons seulement dans la lutte fondée sur nos principes et la riche expérience pratique de la classe et son avant-garde dans leur mise en œuvre.

« Pour finir, maintenant, écoutons ceci: comme on peut le voir dans le monde, le maoïsme dans sa marche inéxorable commande la nouvelle vague de la révolution prolétarienne mondiale.

Saisissez-le et comprenez-le bien! Que ceux qui ont des oreilles, s’en servent, que ceux qui ont du bon sens et nous en avons tous, l’utilisent!

Trêve de niaiseries! Assez de ténèbres! Comprenons-le! Quel est l’enjeu de ce monde? De quoi avons-nous besoin?

Nous avons besoin de voir le maoïsme incarné, ce qu’il est, qu’il commence à engendrer des Partis Communistes, à maîtriser, à diriger cette nouvelle vague de la révolution prolétarienne mondiale qui nous arrive.

Tout ce qu’ils ont dit, de simples discours creux et stupides à propos de la fameuse « nouvelle ère de paix »; où en sommes-nous? Qu’adviennent-il de la Yougoslavie? Des autres?

Tout est politisé; un mensonge. Aujourd’hui il n’y a qu’une réalité, ce sont les mêmes rivaux de la première et de la deuxième guerre mondiale qui génèrent et préparent la troisième et nouvelle guerre mondiale.

Il faut le savoir et nous, fils d’un pays opprimé, nous faisons partie du butin. Nous ne pouvons pas l’accepter! Assez d’exploitation impérialiste! Il faut en finir avec eux!

Nous sommes le troisième monde et la base de la révolution prolétarienne mondiale, à une condition, que les Partis Communistes arborent et dirigent. Voilà ce qu’il faut faire! »

Discours du Président Gonzalo, PCP – Base Lima, Septembre 1992

Vive le XXème anniversaire du magistral discours du Président Gonzalo, qui resplendit victorieusement et s’exprime vigoureusement devant le monde comme arme de combat !

Défendre la vie du Président Gonzalo !

Nous exigeons la présentation publique en live et en direct du Président Gonzalo afin qu’il puisse se prononcer !

Vive le glorieux Parti Communiste du Pérou, son Comité Central et tout son système de direction !
Vive la victorieuse Guerre Populaire au Pérou !

Guerre Populaire jusqu’au communisme!

Vive le maoïsme, à bas le révisionnisme !

Movimiento Popular Perú

24 septembre 2012

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Gonzalo, le Front uni et l’Internationale Communiste

Dans le document du Parti Communiste du Pérou « La ligne internationale », datant de 1988, il est expliqué la chose suivante :

« A l’intérieur de l’IC (Internationale Communiste) se présentent, vers les années 20, deux problèmes qui auront de grandes répercussions : le problème de l’Allemagne, c’est-à-dire de la révolution dans un pays avancé et le problème de la Chine, c’est-à-dire de la révolution dans un pays arriéré.

Postérieurement, la situation s’aggrave avec l’apparition et le triomphe du fascisme et de la manière dont on doit concevoir le Front.

Togliatti et Thorez avec des critères révisionnistes essayent de soutenir l’ordre établi et de ne pas le détruire, se centrant uniquement sur la lutte contre le fascisme.

Pour les communistes et pour notre Parti, faire le bilan de l’Internationale Communiste, spécialement celui de son VIIe Congrès avant la seconde guerre mondiale et au rôle du camarade Staline, représente une tâche impérative. »

Dans ces lignes, écrites par Gonzalo, nous trouvons les idées suivantes :

a) le « front uni » est une nécessité, valable à la fois pour un pays avancé et pour un pays arriéré, c’est-à-dire pour un pays impérialiste et un pays semi-colonial semi-féodal ;

b) les révisionnistes ont limité le front à l’antifascisme seulement, et ont de cette manière « oublié » la tâche de la révolution socialiste ;

c) les communistes ont comme tâche de comprendre ce processus entier, en particulier le VIIe et dernier congrès de l’Internationale Communiste et le rôle que Staline a joué ici.

Il y a quatre séries de documents que nous avons produit qui analysent ces questions :

a) la série sur le 6 février 1934, c’est-à-dire la tentative de coup d’Etat fasciste en France et la réponse populaire antifasciste qui a suivi, produisant le Front populaire ;

b) la série quant à Maurice Thorez et sa conception du Front populaire à travers les années 1930 ;

c) la série sur les démocraties populaires en Europe de l’Est après 1945, en particulier de 1945 à 1956 ;

d) la série sur l’histoire de l’Internationale Communiste.

Nous pouvons conclure les choses suivantes de ces séries:

1. Le Front uni contre le fascisme a été un échec dans la mesure où il s’est arrêté à moitié ; il n’y a pas eu de lutte culturelle et idéologique. La ligne opportuniste a considéré que face à la menace fasciste, face au pouvoir des monopoles, il y aurait un mouvement mécanique des masses et des « classes moyennes » pour s’unir.

Cette tendance serait organisée dans le cadre de la république bourgeoise, afin de ne pas effrayer la bourgeoisie libérale. L’Etat tendrait à s’effondrer sous la pression des monopoles, mais les démocrates lui permettraient de se maintenir, dans une forme « démocratique ».

Une telle ligne avait une cohérence en Espagne, où le Parti Communiste était faible et où il y avait déjà une lutte armée contre le coup d’État fasciste conduit par Franco. Ce n’était certainement pas le cas dans un pays comme la France, où l’État était bourgeois et ainsi devait être détruit.

La ligne opportuniste, de Maurice Thorez à Prachanda, nie la nécessité de la destruction du vieil Etat – sur tous les plans : militairement, culturellement, idéologiquement. Cela reflète la non-compréhension de l’aspect guidant de l’idéologie dans un pays, la non-compréhension de la nécessité de la pensée, comme reflet guidant les tâches de la matière en développement.

2. Il est très important de voir que Thorez a trahi le principe de la révolution ininterrompue. Il a reconnu qu’il y avait des étapes, mais il a considéré que l’étape où l’Etat bourgeois est détruit pourrait être évité.

Cela a permis au trotskysme d’être très fort dans notre pays, avec une critique opportuniste de la révolution ininterrompue, au nom de la « révolution permanente », qui nie les étapes et ainsi la nécessité d’un Front uni antifasciste.

Au nom de la « révolution permanente », le trotskysme agissait comme la cinquième colonne du fascisme, usant de la démagogie gauchiste pour apparaître radical, avec comme but en réalité de briser le front uni, de stopper l’intégration des antifascistes sincères qui pouvaient être religieux, bourgeois libéraux, réformistes, etc.

Un tel rôle a été joué par le POUM en Espagne, par exemple, durant la guerre civile.

3. Le Front uni contre le fascisme est une nécessité absolue face au fascisme. Comme Mao Zedong l’a rappelé dans le document « Sur le gouvernement de coalition » :

« C’est une loi du marxisme comme quoi le socialisme ne peut être atteint que par l’étape de la démocratie. »

Avant la révolution socialiste, il y aura une démocratie populaire contre la menace fasciste ou le fascisme lui-même – mais cela signifie la destruction du vieil Etat, cela ne peut pas se produire dans le cadre de l’Etat bourgeois.

La voie pratique pour cela doit encore être élaborée ; c’est la tâche du PCMLM [France]. Dans l’Est européen, les démocraties populaires ont pu exister en raison du succès de l’armée rouge contre l’Allemagne nazie et ainsi du fait que soit brisée toute réaction armée par la suite. Comment ce processus de démocratie populaire existera-t-il dans un pays où le vieil État doit être écrasé par la guerre populaire ?

4. Le VIIe congrès de l’Internationale Communiste ne peut pas être compris sans le VIe congrès. En fait, le problème a été le manque de compréhension matérialiste dialectique de la social-démocratie.

Il a été correct de comprendre la social-démocratie comme un jumeau du fascisme – dans l’esprit du VIe congrès. Mais il était également correct de voir la social-démocratie comme un allié nécessaire contre le fascisme – dans l’esprit du VIIe congrès.

La social-démocratie a deux aspects : les communistes doivent comprendre l’importance de chacun des deux congrès de 1928 et 1935 de l’Internationale Communiste. Les changements dans la social-démocratie, suivant l’aspect principal dans une société donnée, doivent être compris d’une manière politique correcte, ou la construction du Front sera impossible –  soit en raison de l’opportunisme de gauche et le sectarisme tendant au trotskysme, soit en raison de l’opportunisme de droite et de la trahison de la révolution socialiste.

5. Sur le rôle du Camarade Staline : Staline n’a pas joué un grand rôle dans la question présente. Il n’a pas été présent durant le VIIe congrès de l’Internationale Communiste où Georgi Dimitrov a formulé la ligne du « front populaire » comme valable contre le fascisme dans les pays impérialistes.

Il n’a pas vu la lutte de deux lignes qui était en train d’apparaître entre la ligne rouge et la ligne noire sur cette question, permettant à Maurice Thorez d’appliquer une ligne très opportuniste, suivi ensuite par Palmiro Togliatti et tous les révisionnistes après 1945 en Europe de l’Est.

Il a correctement vu la déviation du titisme, qu’il a combattu d’une manière correcte. La lutte a ici été mené correctement en Europe de l’Est contre la déviation nationaliste bourgeoise.

Mais il n’y a pas eu de lutte pratique contre la ligne révisionniste qui considérait la démocratie populaire comme une nouvelle forme rendant « caduque » la dictature du prolétariat. La ligne révisionniste en Europe de l’Est a été une grande aide pour les khrouchtchéviens.

Il faut également noter que Staline n’a pas procédé à la critique de l’opportunisme de Maurice Thorez d’une manière pragmatique parce que l’URSS tentait de gagner la France comme alliée militaire. C’était à une perspective à courte-vue, une déviation pragmatique-machiavélique du camarade Staline, même s’il faut dire qu’en France le Parti Communiste n’était en réalité qu’une social-démocratie authentique, équivalente à celle en Allemagne à la fin du 19e siècle.

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Gonzalo : avec la lumière et la joie

Il y a une citation de Gonzalo qui est plutôt connue dans le mouvement de soutien à la guerre populaire au Pérou, et qui souligne la dimension de la lutte comprise par lui:

« Nous, humains, sommes de simples fragments du temps et des battements de cœur, mais nos actes resteront pour des siècles, marquant de leur empreinte génération après génération. Nous peuplerons la Terre avec la lumière et la joie. »

Ces phrases portent un très haut niveau idéologique, comme toujours. Essayons de comprendre cela d’une manière correcte. Pour cela, regardons tous les points qui sont à comprendre:

1. chaque humain n’est qu’un fragment du temps et des battements de coeur ;

2.  les actes des humains ne disparaissent pas, mais sont portés dans et par les générations suivantes ;

3. la Terre sera habitée par « la lumière et la joie ».

Le dernier point est, bien entendu, le plus compliqué à comprendre. Au contraire, le premier point est le plus facile.

Gonzalo pointe quant à la définition matérialiste du temps. La question du temps a soulevé d nombreux débats parmi les matérialistes, les idéalistes, et chaque religion accorde une grande importance à cette question.

Suivant le matérialisme, le temps est une manière de mesurer le mouvement dans l’espace. Il n’y a pas de temps en soi. C’est pourquoi Gonzalo considère le temps par l’aspect des « battements de cœur »: pour chaque humain, c’est comme un compteur. Et ce compteur est pour ainsi dire « personnel », comme le « temps » n’existe pas en soi et ce compteur n’est qu’un « fragment du temps », qui est en fait le mouvement général de l’univers.

Il y a un double aspect: d’un côté, chaque humain suit son propre rythme (« battements de coeur »), de l’autre côté ce « temps » humain individuel n’est qu’une composante du système en entier.

Nous retrouvons ici les deux aspects classiques de la psychologie, tels qu’expliqués par le grand révolutionnaire d’Afghanistan, Akram Yari.

Ainsi, comme Akram Yari a déjà exposé cette question, voyons le second point. Ici, il est facile de comprendre où est-ce que Gonzalo a trouvé cette question des actes « marquant de leur empreinte génération après génération ».

Gonzalo, à l’université, a réalisé son travail sur la question de l’espace dans la conception de Kant. Et de fait, Kant explique que dans le monde tout ce qui existe a une utilité (ce qui est le point de vue matérialiste classique, formulé par Aristote). C’est pourquoi le travail des humains a un sens pour la nature.

La transmission de génération en génération, les actes marquant de leur empreinte génération après génération, avec pour ainsi dire chaque génération travaillant pour la prochaine, est selon Kant la preuve du rôle des humains sur la Terre.

Maintenant, nous pouvons comprendre le but du travail humain, expliqué par Gonzalo de la manière suivante : « Nous peuplerons la Terre avec la lumière et la joie. »

La question est bien sûr ici : qu’a voulu dire Gonzalo avec la lumière et la joie? Pour la joie, nous pouvons le comprendre : la matière vivante veut vivre bien, c’est quelque chose expliqué parfaitement par Épicure et Spinoza, par exemple.

Néanmoins, il y a alors la question de la « lumière ». Ici il est en fait facile de comprendre ce que dit Gonzalo. Gonzalo a souvent pris des concepts dans la religion chrétienne, afin de les utiliser dans un sens matérialiste, de manière à mobiliser, d’appeler à la lutte.

Ainsi, Gonzalo a déjà utilisé les fameux mots bibliques sur le peuple comme « lumière du monde ». Quand Gonzalo dit que « nous peuplerons la Terre avec la lumière et la joie », il veut dire que ceux qui « peupleront » la Terre sont en fait le peuple lui-même, devenant une lumière.

Bien entendu, nous pouvons voir ici que Gonzalo ne traite que de la question du peuple dans sa relation à l’univers comme matière éternel en mouvement; il n’a pas soulevé la question de la biosphère. Il est facile de voir pourquoi : même si soulevée par Vernadsky en Union Soviétique durant les années 1920 et 1930, ce n’est que récemment que cet aspect a pu être formulé en tant que tel.

Mais malgré cela, ce qui n’est pas une limite mais une question de progression de la matière en mouvement – un fragment du temps -, Gonzalo a exprimé de manière magistrale le rapport dialectique de « l’individu » à la société non seulement au temps de l’individu, mais aussi pour les générations suivantes.

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Gonzalo et Shakespeare

Le vrai nom de Gonzalo est Manuel Rubén Abimael Guzmán Reynoso. C’est bien sûr une question secondaire, mais d’intérêt : pourquoi a-t-il choisi le nom de Gonzalo?

Nous pouvons peut-être penser qu’il nous a donné un indice. Dans la fameuse interview qu’il a donné en 1988, il a expliqué la chose suivante :

« Souvent je n’ai pas le temps de lire ce dont j’ai envie. Ce que j’aime lire ? Je lis beaucoup de biographies ; la littérature me semble une grande expression de l’art.

J’aime lire par exemple Shakespeare, l’étudier aussi ; je pense qu’en l’étudiant, on rencontre des problèmes politiques, des leçons bien claires, dans « Jules César » ou dans « Macbeth » par exemple.

La littérature me plaît mais la politique l’emporte toujours et m’amène à rechercher le sens politique, le problème de fond, car, en fin de compte, derrière chaque grand artiste, il y a un homme politique, il y a un homme de son temps qui combat dans la lutte de classes. »

Ici, Gonzalo montre sa compréhension magistrale de la « pensée » comme simple reflet de la réalité. Sa position, ici, est celle du réalisme socialiste ; il savait que l’art est simplement une forme d’expression du mouvement global de la réalité, de la lutte des classes.

Et ici nous constatons qu’il parlait de Shakespeare. Jetons un coup d’œil à l’œuvre de Shakespeare. Trouvons-nous un « Gonzalo » ? Oui, nous en avons un, et nous en avons un célèbre, dans la pièce « La tempête ».

Mais bien sûr, nous devons jeter un regard approfondi, pour comprendre s’il a éventuellement pris son nom de cette pièce. Et qu’avons-nous ? Un Gonzalo faisant un célèbre discours politique – ce qui est conforme à l’esprit de ce dont Gonzalo a parlé.

Dans la pièce, Gonzalo est un conseiller du roi de Naples Alonso, plein d’honnêteté. A un moment, il prononce un discours dans l’esprit de Thomas More et Montaigne. En fait, le Gonzalo de la pièce de Shakespeare paraphrase même directement la vue de Montaigne quant aux habitants de l’Amérique, dans le passage « Des cannibales », extrêmement célèbre en France.

Citons la pièce de Shakespeare:

GONZALO.

Seigneur Sébastien, les vérités que vous dites manquent de bienveillance et d’opportunité. Vous irritez la blessure lorsqu’il faudrait y verser du baume.

SÉBASTIEN.

Bien dit.

ANTONIO.

Et on ne peut plus chirurgicalement.

GONZALO., au Roi.

Seigneur, le temps est sombre pour nous quand votre front se couvre de nuages.

SÉBASTIEN.

Le temps est sombre ?

ANTONIO.

Très sombre.

GONZALO.

Si j’étais chargé de coloniser cette île, seigneur…

ANTONIO.

Il y sèmerait des orties.

SÉBASTIEN.

Ou des ronces, ou de l’ivraie.

GONZALO.

Et si j’en étais le roi, savez-vous ce que je ferais ?

SÉBASTIEN.

Il s’abstiendrait de s’enivrer faute de vin.

GONZALO.

Dans ma république, tout serait l’opposé de ce qui existe ; je n’y admettrais aucun commerce, aucune dignité ni magistrature ; les lettres y seraient ignorées ; point de serviteurs, ni pauvreté ni richesse ; point de contrats, point de successions ; point de limites entre les cultures, ni argent, ni blé, ni vin, ni huile ; plus de travail ; tous les hommes resteraient à rien faire, et les femmes aussi ; mais elles seraient chastes et pures ; point de souveraineté…

SÉBASTIEN.

Et cependant il en serait le roi.

ANTONIO.

La fin de sa république en oublie le commencement.

GONZALO.

Tous les biens de la terre seraient en commun, et produits sans travail ni sueur ; point de trahison, de félonie, d’épée, de lance, de poignard, de mousquet, ni d’arme d’aucune sorte ; mais la nature fournirait spontanément et en abondance de quoi nourrir mon peuple innocent.

SÉBASTIEN.

Point de mariages parmi ses sujets ?

ANTONIO.

Non, certes ; ce serait une république de fainéants, un peuple de courtisanes et de vauriens.

GONZALO.

Je gouvernerais mon état, seigneur, dans une perfection qui éclipserait l’âge d’or.

SÉBASTIEN.

Dieu conserve sa majesté !

ANTONIO.

Vive Gonzalo !

Si Abimael Guzman a choisi Gonzalo à cause de la pièce, alors il avait un grand sens de l’humour, un sens de la distance qui est grand. Gonzalo est un nom comme un symbole, le symbole d’une « utopie » – et dans la pièce l’utopie concerne l’Amérique du Sud, car les paroles sont tirées des mots de Montaigne sur les habitants des régions colonisées.

Le Pérou est en Amérique du Sud, on peut penser que le nom de Gonzalo est une allusion à la Tempête de Shakespeare. Et même si ce n’est pas le cas, cela semble au moins comme un écho révolutionnaire de la figure révolutionnaire d’Abimael Guzman, Gonzalo, leader historique de la Guerre Populaire dirigée par le Parti Communiste du Pérou.

La culture appelle la culture.

La révolution appelle la révolution.

Et ainsi, nous disons comme dans la Tempête de Shakespeare : Vive Gonzalo!

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MPP : L’interne est décisif

Exrait de l’article « L’interne est décisif – le président Gonzalo est inséparable de la pensée Gonzalo », publié en 2000 (Red Sun numéro 19) par le Mouvement Populaire Pérou (organisme pour le travail à l’étranger du Parti communiste du Pérou).

« « Il n’y a rien qui ne contienne de contradiction. » Ensuite, il faut voir où est la contradiction dans le président Gonzalo: est-ce entre une trahison envers la révolution et continuer la route de la révolution? Ou une autre ?

Lui-même avait souligné dans l’Interview :

« Malgré cela, nous avons toujours une contradiction entre la ligne rouge qui domine dans notre tête et la ligne contraire. Les deux se manifestent car il n’y a pas de communiste à cent pour cent, et dans notre esprit se livre la lutte de deux lignes. Cette lutte est capitale aussi pour forger les militants; notre objectif étant que la ligne rouge s’impose toujours à nous. C’est ce que nous cherchons. »

Il est évident que le Président Gonzalo ne peut pas, non plus, être considéré comme un être monolithique, sans contradictions, comprendre cela est fondamental. Mais on doit, de même, voir la contradiction particulière qu’il a – celui d’être un Grand Dirigeant – et comprendre que c’est là que c’est là que réside la contradiction, constater que nous ne traitons pas avec un poste formel, mais une condition qui a été soulevée et a été prouvé dans la pratique révolutionnaire au cours de plusieurs décennies et qui est venu à se développer à un niveau supérieur.

Par conséquent, au sein du Président Gonzalo, la contradiction n’est plus entre la trahison contre la révolution ou la poursuite de la voie de la révolution, ce n’est pas entre l’application du marxisme ou la révision du marxisme, mais la contradiction est entre faire une application tout à fait correcte ou faire des erreurs dues au fait d’affronter de nouveaux problèmes.

Ce n’est pas étrange, ce n’est pas parce président Gonzalo est un surhomme ou quelque chose comme ça, c’est le résultat du développement de la lutte de classe, un résultat objectif du développement de la matière.

Le communisme va inévitablement s’imposer dans le monde, il s’agit d’une position fondamentale que tout marxiste-léniniste-maoïste assume nécessairement, c’est une condition sine qua non pour être marxiste ; cela en raison, en dernière analyse, de la tendance de la matière à avancer; l’histoire ne se développe pas dans des cercles fermés et éternels, l’histoire va de l’avant et il est impossible de faire aller son cours en arrière.

Le communisme ne peut pas se développer en une société de classes, car dans le communisme, les classes ont cessé d’exister avec toutes les conditions préalables à leur existence, il est impossible pour un être humain de prédire comment seront dans le communisme les rapports économiques, politiques, culturelles et sociaux entre les gens, mais, il est possible d’affirmer avec une certitude absolue, qu’il n’y aura plus, jamais plus, de classes sociales dans l’histoire humaine lorsque le communisme toujours doré sera né.

Cela ne signifie pas qu’il n’y aura pas des contradictions dans le communisme, évidemment il y en aura, mais les contradictions qui amènent vers l’avant le développement de la société humaine ne seront plus entre les classes, mais d’un autre type.

Ensuite, si les marxistes le comprennent ainsi, comme nous l’avons vu dans l’exemple de la façon dont nous comprenons le communisme, le développement de la société: pourquoi est-ce que certains ne sont pas capables de comprendre que les grands dirigeants du prolétariat, des titans comme Marx, Lénine et le Président Mao, en tant que produits du développement de la lutte des classes, ont atteint un niveau de développement dans lequel il est impossible qu’ils puissent devenir des révisionnistes?

Ou bien est-ce que les messieurs qui « argumentent » comme quoi « il est possible que le Président Gonzalo soit l’auteur des « lettres de paix » parce parce que tout se divise en deux » pensent aussi que le fondateur du marxisme, de l’ensemble du Mouvement Communiste International, Karl Marx, serait devenu un partisan de Bakounine, s’il avait eu été en captivité isolé pendant un an et aurait reçu de fausses informations des bouchers réactionnaires allemands ?

Est-ce que que ces messieurs croient que le grand Lénine serait devenu l’un des rats [sic] perfides de la seconde Internationale s’il avait eu été en captivité isolé pendant un an et aurait reçu de fausses informations des gendarmes du Tsar ?

Les intellectualloïdes pensent-ils que Mao se serait transformé en capitulard s’il avait eu été en captivité isolé pendant un an et aurait reçu de fausses informations des forces génocidaires de l’impérialisme japonais ?

Il est évident que personne ne connaissant le travail de ces trois pics ne se flétrissant pas ne peut considérer la spéculation sur leur fermeté et leur dévouement absolu à la Révolution Prolétarienne Mondiale à rien d’autre que quelque chose de grossier et stupide, car Marx, Lénine et le Président Mao sont de Grands Dirigeants, et même si nous si nous ne disons pas que le Président Gonzalo est peut-être la quatrième épée du marxisme, lui aussi est un Grand Dirigeant.

Mais, comme un ivrogne saisit quelque chose afin de ne pas tomber, nos « théoriciens maoïstes » viennent aussi avec leur « argument » sur la torture et le « lavage de cerveau », afin de donner des fondations à leur position grossière, ce qui est trop!

Il est impossible qu’un camarade qui a compris une pincée du Marxisme-Léninisme-Maoïsme pourrait penser que l’être humain, à travers le « lavage de cerveau », peut changer sa façon de penser et élaborer une nouvelle ligne politique et idéologique en ligne sans avoir les antécédents préalables.

Ce qu’ils peuvent faire avec la torture et le « lavage de cerveau » est de tuer le cerveau d’une personne, de produire en lui un état « végétal », mais il n’est pas possible d’arriver à ce que la personne commence, de son propre chef, à mettre en place une nouvelle ligne idéologique-politique.

Si le fondement de la position grossière comme quoi « le Président peut être derrière les lettres » est que l’impérialisme et la réaction, avec le soutien des rats de la LOD, ont « lavé le cerveau » du Président Gonzalo, cela signifie, en d’autres termes, qu’ils l’ont assassiné; tout cela, alors, ce sont des spéculations qui ne servent que les plans de l’ennemi et il est nécessaire que les maoïstes du monde les démasquent et écrasent, parce qu’ils sont basés sur « le principe de la cause externe » et non pas sur « la cause fondamentale du développement des choses et des phénomènes n’est pas externe, mais interne; elle se trouve dans les contradictions internes des choses » [Mao, De la contradiction] et en conséquence ils ne comprennent pas l’interrelation correcte entre les causes internes et externes qui est que: « les causes externes constituent la condition des changements, que les causes internes en sont la base, et que les causes externes opèrent par l’intermédiaire des causes internes » [Mao, De la contradiction].

Par conséquent, le fondement philosophique de la position qu’il « est possible que le Président Gonzalo soit » est un énoncé d’une conception métaphysique qui donne de la place au subjectivisme, à l’unilatéralité et à la superficialité. »

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Le sens de la prose poétique de Gonzalo

En utilisant la prose poétique, Gonzalo a voulu montrer que ce qu’il dit, son esprit, est un produit du mouvement de la matière, pas un produit de son esprit seul.

Commençons par le premier point. Quand on lit ou on entend Gonzalo, il est impossible de ne pas remarquer qu’il y a une forte emphase sur le style. Gonzalo utilise ouvertement une prose poétique.

Le document « ILA 80 » – Initiation de la lutte armée – 1980 est très connue pour cela et nous allons citer ici un autre document, « Commençons à démolir les murs et à déployer l’aurore », qui explique sa conception.

En effet, Gonzalo souligne l’importance de l’enthousiasme. Mais cet enthousiasme ne doit pas être apporté de l’extérieur, il doit exister comme une expression du mouvement de la matière. Voir cela comme une approche subjectiviste était une erreur commune.

Voici ce que Gonzalo dit:

« Engels nous a appris qu’il y a deux pouvoirs sur la terre, la force armée de la réaction et la masse inorganisée. Si nous organisons ce pouvoir, ce qui est en puissance devient en acte, le potentiel devient réel, ce qui est loi et nécessité devient un fait frappant, qui balaie tout ce qui se croyait ferme.

Sans être soutenu par la masse rien n’est solide, tout n’est que château de cartes, et quand elle parle, tout frémit, l’ordre commence à trembler, les plus hautes cimes s’abaissent, les étoiles prennent une autre direction, parce que les masses font et peuvent tout (…) .

Nous sommes communistes, grandis dans un temple à part, faits d’une roche à part; nous sommes des communistes prêts à tout et nous savons ce que nous avons à affronter. Nous l’avons déjà affronté, nous l’affronterons encore demain.

Le futur, fils du présent, sera plus dur, mais le passé nous a déjà trempé et au présent nous nous forgeons.

Trempons nos âmes dans la révolution, ce sont les seules flammes capables de nous forger. Nous avons besoin d’un optimisme élevé, qui a une raison d’être : nous sommes ceux qui conduisent ceux qui façonnent l’avenir, nous sommes des guides, l’état major du triomphe invincible de la classe, pour cette raison nous sommes optimistes.

Nous possédons l’enthousiasme, parce que nous nourrit l’idéologie de la classe : la marxisme-léninisme-pensée Mao Zedong. Nous vivons la vie de la classe, nous participons de sa geste héroïque, le sang de notre peuple nous remplit d’ardeur et bout dans nos coeurs. Nous sommes ce sang puissant et palpitant, prenons ce fer et cet acier inflexible qu’est la classe et fusionnons-le avec la lumière immarscessible du marxisme-léninisme-pensée Mao Zedong.

L’enthousiasme, c’est participer de la force des dieux, c’est pour cela que nous débordons d’enthousiasme, parce que nous participons des divinités du monde actuel : la masse, la classe, le marxisme, la révolution.

Pour cette raison, notre enthousiasme est inépuisable, pour cette raison, nous sommes forts, optimistes, notre âme est vigoureuse et nous débordons d’enthousiasme.

Et qu’avons-nous vu ici? Des dirigeants, des militants orphelins d’optimisme, ayant perdu l’ébullition enthousiaste, des âmes éteintes, des volontés déchues, des passions en fuite.

Inacceptable. Nous en connaissons l’origine : ce qui les soutient, ce n’est pas le marxisme, la classe ni la masse, c’est l’individualisme corrosif; c’est la pourriture réactionnaire qui les fait s’effrayer, c’est d’avoir été moulé dans les cloaques du vieil ordre, c’est l’expression d’un monde qui se meurt, ce sont les gaz mortels qui s’échappent des barrages de la réaction; à cause de cela, leurs énergies s’affaiblissent, leur coeur tremble, la pensée les abandonne, leurs nerfs se détruisent, leur action se trouble.

Cela, il faut l’éradiquer; cela ne peut plus habiter parmi nous. Inacceptable, inadmissible; à brûler, à faire exploser. Cela peut encore moins exister dans le Parti et moins encore chercher à dominer. Qu’avons-nous vu tout à l’heure? Des dirigeants avec ces positions et attitudes. Monstrueux.

Cela ne doit plus jamais arriver. Et en plus aujourd’hui, aujourd’hui où justement nous devons arborer l’optimisme et déborder d’enthousiasme? Si cela est en soi inacceptable, c’est aujourd’hui de la corrosion, de la pure gangrène, aujourd’hui c’est encore plus inacceptable.

Si les camarades n’éradiquent pas ces maux, quel type de cadres vont-ils former? Quel type de militants vont-ils former? Appliquons ceci : la compagnie ressemble à son commandant. A commandant sans optimisme, compagnie sans optimisme; à commandant pusillanime, compagnie pusillanime, vaincue et ruinée avant même de livrer bataille.

Nous devons arborer l’optimisme et déborder d’enthousiasme. Que notre idéologie puissante, notre ligne acérée et notre volonté de communiste s’expriment surtout chez les dirigeants.

Mot d’ordre : Arborer l’optimisme et déborder d’enthousiasme! Qu’on transmette cela aux autres, aux cadres, aux bases. Que l’enthousiasme à l’idée d’entrer en action nous donne plus d’impulsion, nous retire les croûtes qui nous empêchent d’avancer et que cela serve à ceux qui doivent éradiquer leur maux.

Que brille l’optimisme et que vive en nous un puissant enthousiasme. C’est faisable, c’est nécessaire. C’est faisable et nécessaire, pour cette raison nous le ferons.

Il n’échappe à personne qu’il s’agit d’une guerre de positions; cela, nous l’avons enregistré et le résumé doit être l’expression de ce que nous avons vu. Mais qu’est-ce qui a primé, qui prime et qui primera? Le principal, le positif, la gauche.

Qui pleure lentement sa défaite? La droite; qu’elle comprenne que cette lamentation est inutile, qu’il ne reste plus qu’à brûler les vieilles idoles, brûler ce qui est caduc et tremper nos âmes. Celle qui a l’âme bien trempée c’est la gauche, c’est elle qui est au diapason de ce que la patrie, le peuple et la révolution exigent; nous ne pouvons pas faillir.

Si notre sang et notre vie sont exigés, ayons une seule attitude : portons-les dans notre main pour les donner, mettons-les au service de ce qui est la cause la plus juste et la plus grande.

Notre mort pour la bonne cause sera le sceau de notre action révolutionnaire. Que l’action constante et ferme pour notre cause marque ineffaçablement notre bonne vie de combattants communistes. C’est cela que nous avons compris le mieux, pour cette raison le positif pèse immensément plus dans la balance.

Nous avons avancé, mais certains croient que leurs maux sont derrière eux. C’est de la perte de vigilance, des « raisons » on peut en trouver des milliers, qui ne seront toujours que de l’eau d’égout. Élevez votre vigilance, balayez définitivement l’erreur, détruisez ce qui est mauvais et caduc à travers les actions armées, qui seront le sceau véritable et effectif.

Peut-être certains pensent que nous n’aurions dû parler que du positif; ce qui existe c’est la lumière et l’ombre, la contradiction. Nous devons résumer, tirer une leçon; cette réunion est une très grande leçon, ne l’oublions pas.

Nous avons un besoin de préserver la gauche pour que le Parti mène à bien son rôle. Avec les actions que nous sommes en train de mener et avec cette bonne réunion, nous commençons à démolir les murs et à déployer l’aurore. »

Nous avons déjà vu comment Mariategui compris la question de romantisme et de la culture (voir Apprendre des leçons de Mariategui sur le romantisme du fascisme français!).

Maintenant nous comprenons pourquoi Gonzalo a découvert Mariategui après avoir compris le maoïsme. Il a vu un aspect que Mariategui ne pouvait développer scientifiquement à ce moment-là – et il l’a converti pratiquement – politiquement en prose poétique.

L’enthousiasme est logique parce que le mouvement de la matière va au communisme ; de sorte que les vrais communistes doivent exprimer ce mouvement sur ​le plan culturel. L’enthousiasme reflète le mouvement de la matière.

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L’allusion de Gonzalo à Engels dans la question de la nécessité et du hasard historique, et la position de Marx

Dans l’article Gonzalo et la question de la pensée guide, la pensée en développement, la Guerre Populaire, nous avons vu que Gonzalo a parlé de la nécessité et du hasard historique en traitant de la question de savoir pourquoi un individu, et pas un autre, porte la pensée.

Voici ce qu’il a dit, précisément:

« Le fait que celui qui parle, soit devenu le chef du Parti et de la révolution, d’après les accords du Parti, est lié à la nécessité et à la contingence historique et bien évidemment, à la pensée Gonzalo.

Nul ne sait ce que la révolution et le Parti peuvent faire de chacun de nous et quand une telle chose se précise, ce qu’il faut uniquement, c’est assumer la responsabilité. »

Il est important de noter qu’ici, Gonzalo fait allusion à ce que disait Engels. Il est important de comprendre cela, parce qu’Engels parlait de la pensée en général, et en particulier des « grands hommes » et de leur rôle politique dans l’histoire.

En effet, si nous suivons Gonzalo, la « pensée » n’est pas passive, elle est toujours directement politique, révolutionnaire.

« Les hommes font eux-mêmes leur histoire, mais jusqu’ici pas avec une volonté générale suivant un plan d’ensemble, même lorsqu’il s’agit d’une société donnée et tout à fait isolée. Leurs efforts s’entrecroisent et, justement à cause de cela, dans toutes ces sociétés domine la nécessité dont le hasard est le complément et la manifestation.

La nécessité qui se fait jour à travers tous les hasards, c’est de nouveau finalement la nécessité économique. Ici il nous faut parler des soi-disant grands hommes.

Que tel grand homme et précisément celui-ci apparaît à tel moment, dans tel pays, cela n’est évidemment que pur hasard.

Mais supprimons-le, il y a demande pour son remplacement et ce remplacement se fait tant bien que mal, mais il se fait à la longue.

Que le Corse Napoléon ait été précisément le dictateur militaire dont la République française épuisée par ses guerres avait besoin, ce fut un hasard ; mais qu’en cas de manque d’un Napoléon un autre eût pris la place, cela est prouvé par ce fait que chaque fois l’homme s’est trouvé, dès qu’il était nécessaire: César, Auguste, Cromwell, etc.

Si c’est Marx qui a découvert la conception matérialiste de l’histoire, Thierry, Mignet, Guizot, tous les historiens anglais jusqu’en 1850, prouvent qu’il y avait tendance à ce qu’elle se fasse, et la découverte de cette même conception par Morgan prouve que le temps était mûr pour elle, et qu’elle devait être découverte.

Il en est de même pour tous les autres hasards ou prétendus tels de l’histoire. Plus le domaine que nous considérons s’éloigne du domaine économique et se rapproche du domaine idéologique purement abstrait, plus nous trouvons qu’il y a de hasards dans son développement, plus sa courbe présente de zigzags.

Mais si vous tracez l’axe moyen de la courbe, vous trouverez que plus large est la période considérée et plus vaste le domaine étudié, d’autant plus cet axe tend à devenir presque parallèle à l’axe du développement économique. »

Il est important de noter cette allusion de Gonzalo. Néanmoins, politiquement et aussi parce que c’est utile, nous devons citer Karl Marx. Une thèse révisionniste qui revient souvent est qu’Engels aurait ajouté quelques conceptions personnelles au marxisme.

Cette affirmation est fausse, et citons ici Karl Marx lui-même, expliquant le même concept même de pensée.

Dans une lettre de Septembre 1843, écrit à Kreuzenach, destinée à Arnold Ruge, notre grand maître explique:

« La réforme de la conscience consiste uniquement à rendre le monde conscient de lui-même, à le réveiller du sommeil où il rêve de lui-même, à lui expliquer ses propres actions.

Tout notre but ne peut consister qu’à faire en sorte que les questions religieuses et politiques soient formulées de manière humaine et consciente, comme c’est d’ailleurs le cas dans la critique de la religion chez Feuerbach.

Notre devise sera donc : réforme de la conscience, non par des dogmes, mais par l’analyse de la conscience mystique, obscure à elle-même, qu’elle se manifeste dans la religion ou dans la politique. On verra alors que, depuis longtemps, le monde possède le rêve d’une chose dont il lui suffirait de prendre conscience pour la posséder réellement. »

Quelle est la conscience du monde? Bien sûr, c’est la pensée.

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Gonzalo, fidèle défenseur de la thèse comme quoi rien n’est indivisible

Une question est importante pour la compréhension du maoïsme : dans quel mesure Gonzalo a-t-il des positions conformes aux enseignements de Mao Zedong comme quoi « rien n’est indivisible » ? Doit-on considérer Gonzalo comme celui qui a porté le drapeau du maoïsme, après la contre-révolution en Chine populaire en 1976 ?

Regardons ici les différents points. Déjà, il faut voir que Gonzalo, dans le fameux entretien, considère son voyage en Chine comme le point de départ de sa compréhension de l’idéologie.

« Oui, je suis allé en Chine ; et là, j’ai eu la possibilité –que je souhaite à beaucoup- d’être dans une École où on enseignait d’abord la politique, des questions internationales jusqu’à la philosophie marxiste ; c’étaient des cours magistraux, donnés par des révolutionnaires confirmés et hautement compétents, de grands éducateurs.

Parmi eux, je veux citer l’éducateur qui nous enseigna le travail ouvert et clandestin, un homme qui avait voué toute sa vie au Parti, totalement. Pendant plusieurs années, il fut un exemple vivant, un éducateur extraordinaire.

Il nous apprit beaucoup de choses ; il voulut nous en enseigner davantage, mais certains s’y opposèrent car, dans la vie, il y a de tout.

Ensuite, on nous enseigne des questions militaires, mais on commençait toujours par la politique, par la guerre populaire ; puis, on traitait de la construction des forces armées, de la stratégie et de la tactique ; et ils nous enseignaient aussi la partie pratique, sur les embuscades, les assauts, les déplacements, la façon de préparer des explosifs de démolition.

Quand nous manipulions des éléments chimiques très dangereux, ils nous recommandaient d’avoir toujours à l’esprit l’idéologie, qu’elle nous rendrait capables de tout faire et de le faire bien ; nous avons appris à faire nos premières charges de démolition.

Pour moi, le fait d’avoir été éduqué dans la plus grande École du marxisme qu’ait porté la Terre est un exemple, un souvenir ineffaçable, une grande leçon et un grand pas dans ma formation.

Bon, si vous voulez une anecdote, en voici une : quand nous avons terminé le cours sur les explosifs, ils nous ont dit qu’on pouvait tout faire exploser ; alors, dans la partie finale, nous prenions un style et il explosait ; nous nous asseyions et cela explosait aussi ; c’était une espèce de feu d’artifice ; c’étaient des choses parfaitement calculées pour nous montrer qu’on pouvait tout faire sauter, à condition de s’ingénier à le faire.

Nous nous demandions constamment : comment allons-nous faire ceci ? cela ?

Ils nous disaient : ne vous inquiétez pas, vous avez déjà appris suffisamment, pensez que les masses sont capables de tout et qu’elles ont un savoir-faire inépuisable ; ce que nous vous avons enseigné, les masses vont le faire et elles vont, à nouveau, vous l’enseigner ; c’est ainsi qu’ils nous parlaient. Cette École a été très utile pour ma formation et pour commencer à apprécier la valeur du Président Mao Zedong.

Puis, j’ai étudié un peu plus, j’ai cherché à appliquer et je crois que j’ai encore beaucoup à apprendre du Président Mao Zedong, du maoïsme, de sa propre action. Non pas qu’on cherche à se comparer, simplement on fixe les grands sommets pour nous orienter vers nos objectifs.

Mon séjour en Chine a été une expérience inoubliable.

J’y suis allé aussi lors d’une autre occasion, quand la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne commençait, nous demandâmes qu’on nous explique la Pensée Mao Zedong, comme on l’appelait alors ; ils nous l’enseignèrent à nouveau ; cela m’aida à comprendre davantage ou, plutôt, un peu plus. »

Il y a ici trois éléments qui pourraient passer inaperçu, mais qui sont d’une importance capitale :

– « ils nous ont dit qu’on pouvait tout faire exploser » : allusion au fait que tout est divisible ;

– Gonzalo parle de «  la plus grande École du marxisme qu’ait porté la Terre » ;

– il est souligné que la GRCP permet un approfondissement de la connaissance des enseignements de Mao Zedong : « quand la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne commençait… ils nous l’enseignèrent à nouveau ; cela m’aida à comprendre davantage ou, plutôt, un peu plus. »

Le « un peu plus » est d’une grande signification, car ce un peu plus est justement permis par la GRCP !

On retrouve plus loin cette question de la non-indivisibilité : « Je crois que c’est une contradiction, avoir peur et ne pas avoir peur. » C’est là très clairement une allusion comme quoi tout se divise.

Il y a une autre allusion, extrêmement subtile ; où Gonzalo commence avec l’histoire humaine et finit par le mouvement universel de la matière, en passant par une métaphore qui n’en est pas une :

« La pire crainte, en fin de compte, c’est de n’avoir pas confiance dans les masses, de se croire indispensable, le nombril du monde, je crois que c’est cela ; et si on est formé par le Parti, avec l’idéologie du prolétariat, le maoïsme principalement, alors on comprend que ce sont les masses qui font l’histoire, que c’est le Parti qui fait la révolution, que la marche de l’histoire est définie, que la révolution est la tendance principale.

Alors, la peur s’estompe et il ne reste que la satisfaction d’être une pierre parmi les autres pierres, qui servira à instaurer les bases pour qu’un jour le communisme brille et illumine toute la Terre. »

Quand Gonzalo dit : « il ne reste que la satisfaction d’être une pierre parmi les autres pierres » – en espagnol « de ser argamasa y, junto a otras argamasas, servir a poner cimiento », soit « d’être du mortier et, avec d’autres mortiers, à servir à poser la fondation », ce n’est pas du volontarisme, mais une allusion à la transformation général et inévitable de la matière.

Pareillement, Gonzalo explique subtilement que « le communisme brille et illumine toute la Terre. »

Or, qu’est-ce qui « brille et illumine » ? Le soleil, bien sûr ! Gonzalo fait ici allusion au soleil, qui apporte l’énergie et permet à la Terre de resplendir !

C’est le fameux soleil illuminant la planète terre frappée du marteau et de la faucille que l’on retrouve dans tous les blasons soviétiques, c’est le « soleil rouge » mis en avant par les communiste de Chine !

Continuons même encore plus loin dans l’interprétation de ce que dit Gonzalo. Il dit, de manière apparemment anodine, que « Souvent je n’ai pas le temps de lire ce dont j’ai envie. »

En apparence, c’est une simple remarque – or, le matérialisme dialectique suinte de cette phrase par tous les pores. Gonzalo parle de lire, quelque chose qui se déroule dans l’espace, et il lui oppose le temps !

Gonzalo, avec cette simple phrase, fait référence à la contradiction entre l’espace et le temps ; rappelons qu’il a fait son mémoire de doctorat sur la notion d’espace chez Kant, d’ailleurs Gonzalo y fait allusion un peu plus loin lorsqu’il dit: « ce goût pour les sciences, on peut le trouver dans la thèse que j’ai faite pour ma maîtrise en philosophie ; c’est une analyse du temps et de l’espace selon Kant du point de vue du marxisme, et je me suis servi des mathématiques et de la physique. »

Tout cela montre clairement que Gonzalo s’explique et explique toujours en parlant du principe, notre principe, selon lequel rien n’est indivisible.

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Gonzalo et la question de la pensée guide, la pensée en développement, la Guerre Populaire

Dire que la pensée est nécessaire, dans chaque pays, comme synthèse de la réalité sociale, pour faire la révolution, est certainement indispensable. Néanmoins, il est utile de faire quelques précisions à propos de la formation de la pensée.

Comme les camarades afghans l’ont fait remarquer, une pensée comme la pensée Gonzalo est une pensée très fortement développée, c’est une pensée qui a réussi à se développer jusqu’à l’aspect universel de la Guerre Populaire.

Mais quelques pensées peuvent exister sans être autant développées. Une pensée peut également être effectuée en différentes étapes. Cela a à voir avec le fait que la pensée est le reflet de l’évolution sociale de la réalité.

Si nous jetons un coup d’oeil à l’interview de Gonzalo donné en 1988, on peut trouver deux explications nous aidant dans cette question des niveaux de la pensée.

Gonzalo dit:

« C’est l’application du marxisme-léninisme-maoïsme à la révolution péruvienne qui a engendré la pensée Gonzalo, dans la lutte de classes de notre peuple, principalement du prolétariat, les luttes incessantes de la paysannerie et dans le contexte bouleversant de la révolution mondiale.

C’est au milieu de tout fracas, en appliquant le plus fidèlement possible la vérité universelle aux conditions concrètes de notre pays, que s’est matérialisée la pensée Gonzalo. 

Auparavant on l’appelait la pensée guide.

Et si aujourd’hui le Parti a sanctionné lors du Congrès la pensée Gonzalo, c’est parce qu’il s’est produit un bond dans cette pensée guide, précisément au cours du développement de la Guerre Populaire.

En synthèse la pensée Gonzalo n’est que l’application du marxisme-léninisme-maoïsme à notre réalité concrète ; ceci nous amène à voir qu’elle est spécifiquement capitale pour notre Parti, pour la Guerre Populaire et pour la révolution dans notre pays, j’insiste, spécifiquement capitale. 

Mais pour nous, si nous considérons l’idéologie au plan universel, le principal est le maoïsme, je le répète une fois de plus. »

Nous trouvons également dans l’interview:

« Dans la vue d’Engels, c’est la nécessité qui engendre les dirigeants et un grand dirigeant, mais c’est la contingence, c’est-à-dire l’ensemble des conditions spécifiques concrétisées en un lieu et à un moment déterminés, qui définit la condition de chef. 

Il en fut donc de même, pour nous, on a engendré un grand dirigeant. D’abord il fut reconnu au niveau du Parti, dans la Conférence Nationale Élargie de 1979.

Mais ce problème renferme une question capitale inéluctable, qui mérite d’être soulignée: il n’y a pas de grand dirigeant qui ne s’appuie sur une pensée, quel que soit son degré de développement

Le fait que celui qui parle, soit devenu le chef du Parti et de la révolution, d’après les accords du Parti, est lié à la nécessité et à la contingence historique et bien évidemment, à la pensée Gonzalo.

Nul ne sait ce que la révolution et le Parti peuvent faire de chacun de nous et quand une telle chose se précise, ce qu’il faut uniquement, c’est assumer la responsabilité.  »

Ici, Gonzalo explique deux choses nous intéressant pour la question du niveau:

– d’abord, il y avait une pensée guide, qui a connu un bond (avec la guerre populaire);

– puis, il y a cette très importante phrase: «  il n’y a pas de grand dirigeant qui ne s’appuie sur une pensée, quel que soit son degré de développement. »

Donc, nous pouvons faire une hiérarchie de l’évolution de la pensée:

1. Appliquer le plus fidèlement possible les vérités universelles aux conditions concrètes d’un pays donne naissance à la pensée guide.

2. Cette pensée guide connaît différentes étapes.

3. A son stade le plus élevé, elle connaît un saut final avec la guerre populaire, s’élevant à la question de l’universel.

Ici, nous devons insister sur l’importance du fait que Gonzalo explique que, pour construire une direction – et sans direction, il n’y a rien dans la pratique, tous les efforts sont vains – il y a la nécessité absolue d’une « pensée ».

Et il nous dit aussi que cette pensée ne doit pas être très ou complètement développée pour déjà exister. Elle peut exister à un faible niveau de développement.

Il y a ici deux aspects. Tout d’abord, tout cela est un rappel des leçons correctes de Kautsky et Lénine sur la nécessité absolue d’une théorie, d’une direction, sur la base de l’idéologie correcte.

C’est le point de vue correct opposé à toutes les tendances liquidatrices (le « communisme de conseil », le syndicalisme révolutionnaire, le spontanéisme même déguisé en « maoïsme », etc.).

Le deuxième aspect, c’est que cela donne une indication sur les premières tâches que les communistes doivent mener. Dans un pays donné, pour faire la révolution, les communistes ont besoin de la Guerre Populaire, et pour avoir la Guerre Populaire ils ont besoin de la pensée développée.

Pour avoir cette pensée développée, ils ont besoin d’une pensée guide, et pour avoir cette pensée guide, ils ont besoin de la forger.

Sans cela, ils n’ont rien. C’est le point central: forger la pensée, l’idéologie correcte dans un pays donné, c’est la principale bataille – sans cela, il ne peut y avoir de développement du communisme.

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Les enseignements de Gonzalo : de la pensée à la guerre populaire

1. Gonzalo et l’optimisme révolutionnaire

Quand une classe va dans le sens de la prise du pouvoir, il faut construire de solides compétences dans tous les domaines, et bien sûr c’est plus vrai que jamais dans le cas de la classe ouvrière, qui doit avoir un système culturel et idéologique tout-puissant , permettant de comprendre tous les aspects de la société et de le révolutionner.

Gonzalo a joué un rôle historique en permettant de comprendre cela. Il a souligné que les révolutionnaires doivent porter un optimisme absolu; dans le document ILA-80 qui explique le déclenchement de la lutte armée au Pérou en 1980, il a expliqué:

« Nous avons besoin d’un optimisme élevé, qui a une raison d’être : nous sommes ceux qui conduisent ceux qui façonnent l’avenir, nous sommes des guides, l’état major du triomphe invincible de la classe, pour cette raison nous sommes optimistes.

Nous possédons l’enthousiasme, parce que nous nourrit l’idéologie de la classe : la marxisme-léninisme-pensée Mao Zedong.

Nous vivons la vie de la classe, nous participons de sa geste héroïque, le sang de notre peuple nous remplit d’ardeur et bout dans nos coeurs. Nous sommes ce sang puissant et palpitant, prenons ce fer et cet acier inflexible qu’est la classe et fusionnons-le avec la lumière immarcescible du marxisme-léninisme-pensée Mao Zedong. »

2. Chaque classe révolutionnaire appelle à la lutte épique

Lorsque la révolution bourgeoise française s’est lancée à la fin du 18ème siècle, il y avait la nécessité historique d’une mobilisation épique des masses. La bourgeoisie a plongé dans le passé, à la recherche de quelque chose qui pourrait apparaître aussi proche que possible de ses propres besoins et a pris ce qui pourrait être un modèle pour galvaniser la lutte: la république romaine.

Napoléon, en passant de la figure d’un général romain à un César impérial, a été le jouet d’un processus historique où il a dirigé des changements internationaux nécessaires à la bourgeoisie française pour pleinement se développer dans la conquête du pouvoir.

Karl Marx et Friedrich Engels ont expliqué cette question idéologique, en supprimant les brumes et les prétentions idéologiques bourgeoises à faire la révolution qui soit la dernière, et la révolution totale. Mais ils n’ont pas intégré cette question idéologique et culturelle dans le socialisme scientifique, car à leur époque il n’y avait pas de révolution de nouvelle démocratie / de révolution socialiste dans le monde.

3. Les pensées comme expression
du mouvement de la matière

Avec la révolution socialiste en Russie en Octobre 1917 et la nouvelle révolution démocratique en Chine remportée en 1949, le matérialisme dialectique a formulé scientifiquement la question d’avant-garde, du parti révolutionnaire.

L’idéologie révolutionnaire dirige le processus révolutionnaire ; dans le parti révolutionnaire lui-même, des luttes de deux lignes surgissent dans le processus: la vie du Parti communiste obéit également aux règles du développement dialectique.

Et ainsi font les pensées, car elles sont le reflet du monde, de la matière en mouvement dialectique, à la dimension de l’univers lui-même.

Dans un document promiu par le PCF (mlm), il est expliqué :

« La pensée consiste en des mouvements moléculaires et chimiques dans le cerveau, mouvements qui sont de la matière et qui sont la conséquence du mouvement de la matière en dehors du corps – le mouvement extérieur est perçu.

Dans ce mouvement de la perception, la matière grise se développe – elle en arrive à la compréhension synthétique du mouvement dialectique de la matière. Alors, elle devient ouvertement une expression de la matière en mouvement. »

4. Les individus ne pensent pas

Au 13ème siècle, la réaction française avait dû lutter contre les thèses matérialistes à l’Université de Paris. Ces thèses étaient les conclusions logiques de la pensée d’Averroès (1126-1198), le grand penseur de la Falsafa, la philosophie arabo-persane.

L’Eglise avait interdit 13 thèses en 1270, et parmi celles-ci : « La proposition : l’homme pense est fausse ou impropre », « Le libre arbitre est une puissance passive, non active, qui est mue par la nécessité du désir », « La volonté humaine veut et choisit par nécessité », « Il n’y a jamais eu de premier homme », « Le monde est éternel », « Il n’y a qu’un seul intellect numériquement identique pour tous les hommes. »

Ces thèses sont correctes et une expression du matérialisme.

Lorsque l’on parle au sujet de la pensée, il n’est pas parlé de la pensée d’un individu, même si c’est un individu qu’il l’exprime. Les individus ne pensent pas. L’humanité est matière en mouvement, la pensée est simplement un reflet du mouvement. Il ne peut pas y avoir de pensée individuelle, ce que les individus pensent est l’expression du désir et de la nécessité.

5. La pensée comme arme culturelle-idéologique
pour la révolution dans chaque pays

Gonzalo n’a pas seulement appelé à l’optimisme révolutionnaire, parce qu’il y avait la nécessité de luttes épiques. Ce serait subjectiviste et non conforme à l’idéologie communiste, qui tend vers l’avenir et non vers le passé.

Ainsi, en plus de l’appel à l’enthousiasme, il a formulé l’idée que dans chaque pays se lève une pensée révolutionnaire, synthétisant la société et affirmant la manière correcte de résoudre les contradictions sociales.

L’histoire en mouvement engendre l’enthousiasme et la compréhension correcte de la réalité dans les pensées des masses, de l’avant-garde, de la direction révolutionnaire.

Dans le document Sur la pensée Gonzalo du Parti communiste du Pérou, il est expliqué:

« Mais, de plus, et ceci représente le fondement de toute direction, les révolutions engendrent une pensée qui les guide et qui est le résultat de l’application de la vérité universelle de l’idéologie du prolétariat international aux conditions concrètes de chaque révolution.

Cette pensée-guide est indispensable pour obtenir la victoire et conquérir le Pouvoir et, plus encore, pour poursuivre la révolution et maintenir toujours le cap sur l’unique et grandiose but: le Communisme. »

6. La pensée comme synthèse d’une société

Chaque société nationale connaît des contradictions, que la pensée communiste analyse, produisant la synthèse révolutionnaire qui consiste dans le programme révolutionnaire et les méthodes pour le réaliser.

En Russie et en Chine, Lénine et Mao Zedong connaissaient non seulement la situation politique, mais aussi avec précision la situation économique et les aspects culturels-idéologiques. Ils ont souvent cité des œuvres littéraires et fait référence à leur propre culture, la situation culturelle- idéologique des masses (par exemple le rapport d’autorité dans la campagne, l’émergence ou non du capitalisme dans les campagnes, etc.).

Dans de nombreuses autres situations, des dirigeants révolutionnaires ont produit une pensée, une synthèse de leur propre réalité.

Au Pérou, José Carlos Mariátegui a écrit en 1928 une analyse complète de l’histoire de son pays: « Sept essais d’interprétation de la réalité péruvienne », qui explique l’histoire de la colonisation, de la situation des campagnes et des Indiens Quechua, etc.

En Italie, Antonio Gramsci, l’un des fondateurs du Parti Communiste en 1926, a étudié de la même manière la culture et l’histoire de son pays, comprenant la nature de l’État italien et la contradiction historique entre le nord et le sud (Mezzogiorno) du pays.

Alfred Klahr a été le premier théoricien à expliquer que son pays l’Autriche était une nation («Sur la question nationale en Autriche », 1937) et comment le nazisme allemand n’était pas seulement sous le contrôle du capital impérialiste, mais aussi des Junkers.

Ibrahim Kaypakkaya, né en 1949 et tué par l’Etat turc en 1973, a réalisé une étude exhaustive de la « révolution » faite par Mustafa Kemal et de l’idéologie kémaliste, ouvrant la voie à une compréhension correcte de la nature économique, politique et culturelle-idéologique de la Turquie.

Ulrike Meinhof a étudié la nature de dépendance de l’Allemagne de l’Ouest, qui était sous le contrôle des États-Unis; voyant le processus de reprise économique après 1945, elle a proposé une stratégie à long terme de guerre populaire sur la base des couches les plus pauvres de la jeunesse et de la lutte contre la présence impérialiste des États-Unis. Elle a été assassinée en prison en 1976.

Un autre grand révolutionnaire à produire une pensée était Siraj Sikder, dans le Bengale oriental. Né en 1944, il comprenait à la fois le Pakistan et l’expansionnisme indien, en proposant la voie de la révolution agraire pour obtenir l’indépendance nationale. Il a été assassiné en détention en 1975.

7. La guerre populaire comme produit de la pensée

Suivant la leçon matérialiste dialectique de Gonzalo, les communistes ont dans chaque pays la tâche de produire une synthèse de leur propre situation nationale, comme les contradictions révolutionnaires doivent être réglés dans ce cadre.

La guerre populaire n’est pas une « méthode » ou un style de travail, c’est la production matérielle de la pensée, c’est-à-dire la confrontation révolutionnaire avec le vieil Etat et les classes dominantes réactionnaires, selon une stratégie basée sur la pensée, sur la synthèse révolutionnaire fait dans l’étude pratique d’un pays.

Quand la pensée révolutionnaire authentique est produite, elle cherche la confrontation avec l’ancienne société, à tous les niveaux. La guerre populaire ne signifie pas seulement la lutte armée, mais aussi la négation culturelle-idéologique des valeurs de l’ancienne société.

Si les révolutionnaires n’ont pas le niveau pour mener la lutte dans tous les domaines, ils ne seront pas en mesure de faire triompher la révolution et de lutter contre les tentatives de restauration de l’ancienne société.

Cette compréhension est la conséquence directe des enseignements de Mao Zedong sur la culture et l’idéologie et de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne.

8. « Principalement appliquer »

Gonzalo a considéré que notre idéologie n’est pas seulement le marxisme-léninisme-maoïsme, mais le le marxisme-léninisme-maoïsme principalement maoïsme. Il voulait montrer que notre idéologie est une synthèse et non pas un assemblage d’enseignements.

De la même manière, il estime que, dans chaque pays, l’idéologie était le marxisme-léninisme-maoïsme et la pensée, principalement la pensée (par exemple au Pérou: le marxisme-léninisme-maoïsme pensée Gonzalo principalement pensée Gonzalo).

La raison en était que la pensée, c’est la synthèse dans une situation concrète, avec son application. De la même manière, un principe est de « arborer, défendre et appliquer, principalement appliquer. »

La « pensée » est authentique et correcte seulement si elle signifie une confrontation réelle sur tous les aspects de l’ancienne société, l’aspect pratique étant à la pointe.

9. La pensée et la guerre populaire
ne sont pas des concepts indépendants

Durant les années 1990-2000, le Mouvement Populaire Pérou (MPP), organisme généré par le Parti Communiste du Pérou pour le travail à l’étranger, a mené un important travail pour promouvoir le marxisme-leninisme-maoïsme.

Malheureusement, lors de l’approche des aspects pratiques nationaux, le MPP a seulement appelé à suivre l’exemple du Pérou et n’a jamais été en mesure d’aider les communistes à produire une synthèse de leur propre situation.

Le MPP n’a jamais appelé à étudier les réalités nationales, et au lieu de cela a fait la promotion d’un cosmopolitisme consistant à reproduire un style de travail de manière stéréotypée. Au lieu d’accompagner de véritables forces révolutionnaires au marxisme-léninisme-maoïsme, le MPP en est arrivé au point d’appuyer des centristes, comme ils reconnaissaient verbalement le maoïsme.

Ceci est un exemple d’une mauvaise compréhension de l’aspect principal. Ce qui compte, ce n’est pas d’assumer la guerre populaire d’une manière abstraite, mais la Guerre Populaire basée sur la Pensée. Le révisionnisme au Népal est un bon exemple: en dépit du fait d’assumer la « guerre populaire », ce qui a été appelé « chemin de Prachanda » [Prachanda’s path] n’a jamais eu une grande importance culturelle-idéologique de haut niveau, alors il contenait déjà de nombreuses erreurs concernant les principes fondamentaux du matérialisme dialectique.

10. Notre horizon: produire des pensées et rejeter le fascisme

Notre horizon est le suivant: dans chaque pays, une pensée communiste doit être produite, la synthèse de la société, montrant la voie pour résoudre les contradictions. Les communistes ne peuvent pas faire une révolution dans leur propre pays, sans avoir un niveau élevé dans les champs culturels-idéologiques.

Les masses vivent dans une culture pleine de musique, de films, de littérature ; les enseignements de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne nous rappellent l’importance de la lutte dans ce domaine. Les communistes dans le monde doivent échanger leurs expériences et leurs connaissances ; en de nombreux domaines, ils ont les mêmes luttes à mener.

Si les communistes ne sont pas en mesure de faire cela, les classes dominantes réactionnaires produiront une idéologie plongée dans le passé pour « régénérer » la société, un faux « socialisme », qui est le fascisme.

Chaque pensée est ainsi d’importance historique, c’est la base de la Guerre Populaire. Chaque pensée permet de lancer la guerre populaire, qui détruit le vieil Etat, et alors que ce processus se généralise, il devient une guerre populaire mondiale. La pensée devient alors la synthèse de la société mondiale qui émerge sur les décombres de l’impérialisme, ouvrant la voie à la construction d’une société communiste mondiale.

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Proudhon et le «socialisme français» contre le matérialisme dialectique et la social-démocratie

Le « Cercle Proudhon » fut une source d’inspiration pour le fascisme tentant de cimenter après 1918 en France, mais il n’a pas fourni de cadre idéologique bien déterminé. Tel était le prix à payer pour le proudhonisme.

Cependant, l’antisémitisme comme anticapitalisme romantique était tout à fait conceptualisé. Le premier article des « Cahiers », qui suit la « Déclaration », commence immédiatement par un antisémitisme très net. On lit ainsi :

« Au lendemain du jour où l’Italie fête le centenaire de Cavour, nous verrons une chose horrible : le monument Proudhon, à Besançon, sera inauguré par [le président de la république] M. Fallières. Le fonctionnaire qui représente l’Étranger de l’intérieur, la créature des Reinach, Dreyfus et Rothschild officiera devant l’image du puissant écrivain révolutionnaire, mais français, à qui nous devons ce cri de douleur, qu’il jette à propos de Rousseau : « Notre patrie qui ne souffrit jamais que de l’influence des étrangers… »

Rotschild désigne la famille de banquiers juifs d’origine allemande, Dreyfus désigne l’officiel juif alsacien principal protagoniste de l’affaire ayant son nom, quant à Reinach, cela désigne Joseph Reinach, fils de banquier allemand, député et journaliste engagé au premier rang en faveur d’Alfred Dreyfus.

Cette ligne est sans conteste national-révolutionnaire. Elle assimile le régime à une entité fantoche dans la main des « Juifs ». Et ce qui est très important ici, c’est que c’est Charles Maurras, le dirigeant historique de l’Action française, qui a écrit l’article en question. Il s’agit ainsi d’une « reconnaissance » tacite de la tentative de formation d’une idéologie anticapitaliste romantique.

Charles Maurras précise dans l’article qu’il est en désaccord avec Pierre-Joseph Proudhon, que ce dernier a affirmé beaucoup de choses erronées à ses yeux, mais que :

« De cœur, de chair, de sang, de goût, Proudhon est débordant de naturel français, et la qualité nationale de son être entier s’est parfaitement exprimée dans ce sentiment, qu’il a eu si fort, de notre intérêt national. Patriote, au sens où l’entendirent les hommes de 1840, 1850, 1860, je ne sais si Proudhon le fut. Mais il était nationaliste comme un Français de 1910. »

Le second texte du premier « Cahier » s’intitule « Proudhon » et consiste en une conférence du « Cercle » : c’est donc son point de vue en tant que tel. Pierre-Joseph Proudhon est présenté comme « notre grand philosophe socialiste français ».

C’est là la thèse essentielle, c’est là le but ultime du fascisme en France : formuler l’idéologie d’un « socialisme français ». L’ennemi est également immédiatement présenté, il s’agit pour le « Cercle » de « l’Église marxiste orthodoxe ».

Il est ainsi dit que :

« Sedan n’a pas été seulement le Sedan de notre puissance militaire, économique et politique, il a été le Sedan de la culture française, et cela jusque sur le terrain du socialisme, livré désormais à l’hégémonie de la social-démocratie allemande et à l’influence exclusive de Marx. »

Dans un article contre les socialistes français, intitulé « Satellites de la ploutocratie », on lit pareillement :

« La Social-démocratie allemande a, depuis 1870, étouffé le socialisme international sous son hégémonie ; Marx (et quel Marx : un Marx lasallisé, prussianisé, engelsifié) l’a emporté sur Proudhon. »

Est-ce vrai ? Absolument pas. Le marxisme n’a jamais réellement pénétré en France à ce moment-là et les socialistes français sont à mille lieux idéologiquement et culturellement de la social-démocratie allemande. Leur grand chef de file, Jean Jaurès, est lui-même dans l’esprit du proudhonisme, de la défense de la petite propriété privée généralisée, et il assume tout à fait, en tout état de cause, son « Socialisme français » contre le marxisme.

De toutes manières, on peut d’ailleurs lire dans les « Cahiers » que les socialistes ne sont pas marxistes. Mais justement, cette contradiction dans l’explication faite par les « Cahiers » s’explique par la nécessité démagogique de la propagande. L’objectif est d’empêcher l’avènement du marxisme. C’est pour cela que le fascisme n’a en France, pas eu le niveau de la variante allemande du national-socialisme, qui faisait face à un solide Parti Communiste d’Allemagne.

En France, le « socialisme » n’a jamais dépassé réellement en pratique le proudhonisme, c’est-à-dire un débat au sujet de réformes d’ampleur au sein même du capitalisme. Même le Parti Communiste français, dans les années 1920, était profondément marqué dans son approche, dans son style, par le proudhonisme, avant la bolchevisation.

A cela, l’Action française ajoute une ligne idéologique nationaliste, farouchement anti-allemande. Le marxisme et le triomphe prussien de la guerre de 1870-1871 sont ainsi « assimilés », Pierre-Joseph Proudhon faisant office de levier idéologique, comme référence à la France d’avant le marxisme et d’avant la défaite de Napoléon III à Sedan.

Or, la France ayant été victorieuse durant la guerre de 1914-1918, tout cet échafaudage idéologique ne pouvait se prolonger, surtout que le « Cercle Proudhon » avait expliqué que la « Finance » ne voulait pas de la guerre, que l’Etat n’assumerait jamais le patriotisme et la guerre, etc.

Qualifier Pierre-Joseph Proudhon de « frondeur, amant de la liberté, ennemi né de l’autorité, fédéraliste », n’était plus d’aucune utilité alors qu’il ne s’agissait plus de se « rebeller » contre l’Allemagne présentée comme dominante, socialiste, prussienne, etc.

Reste l’anticapitalisme romantique, puisque les articles dénoncent « l’Etat judéo-républicain », « l’Or juif », les « quatre États confédérés » (Juifs, Métèques, Maçons et Protestants), « cet État qui est surtout, actuellement, Juif », les « dangers que la Haute finance et l’Internationale juive figurent pour la Civilisation », la « ploutocratie internationale », la « féodalité financière », le « régime de l’or », etc.

Le « Cercle Proudhon » est pour le capitalisme, tout en étant contre, affirmant tout et son contraire. On est là dans le « style » Proudhon, ce dernier étant connu pour ses propos confus, contradictoires, décousus, boursouflés, etc.

Ainsi, le « Cercle Proudhon » reste en définitive surtout une critique « conservatrice révolutionnaire » ; comme il est dit dans l’article « Notre première année » :

« Oui, nous sommes résolument opposés au capitalisme politique.

Par syndicalisme, par nationalisme, par catholicisme, nous sommes opposés à la domination de l’or, à la ploutocratie, qu’elle soit nationale ou internationale, qu’elle règne sous son nom propre ou sous le couvert de la république ou de la monarchie ».

Le « Cercle Proudhon » n’a pas pu dépasser cette limite historique, de par l’histoire de France, en raison du succès même du proudhonisme dans une société française sous hégémonie idéologique du petit propriétaire tant à l’extrême-gauche qu’à l’extrême-droite.

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La déclaration du «Cercle Proudhon»

Les « Cahiers » du « Cercle Proudhon » ne sont pas parvenus à une synthèse fasciste à laquelle sont parvenus en Italie le fascisme et en Allemagne le national-socialisme. Ces synthèses fascistes possédaient par ailleurs un tiraillement profond entre des tendances conservatrices et plébéiennes.

C’est précisément cet aspect qui a posé problème au fascisme français. Ce dernier a été incapable de dépasser la dynamique antidémocratique pour arriver à proposer un projet de société. Le nationalisme a été proposé comme seul horizon, sans que soit proposé l’idéologie conséquente d’une société organique.

Même Charle Maurras, le grand théoricien de l’Action française, n’a jamais dépassé le cap de la simple critique de la démocratie et de la république. Nombre de contre-valeurs sont proposées, comme la décentralisation, la monarchie, etc. mais il n’y a jamais de véritable direction proposée sur le long terme.

L’anticapitalisme romantique ne dépasse pas les remarques critiques, le simple soutien à l’esprit et aux valeurs du petit propriétaire. Le parcours de Georges Valois, une figure importante du « Cercle Proudhon », est ici représentatif. Il quitte l’Action française qu’il avait rejoint en 1906 et lui arrache même sa maison d’édition, la « Nouvelle librairie nationale », ayant fondé en 1925 « Le faisceau des combattants et des producteurs », soutenant le fascisme italien et lui-même appuyé par deux milliardaires, le parfumeur Francois Coty et l’industriel du cognac Jean Hennessy.

Aux yeux de Georges Valois :

« Fascisme et bolchevisme sont une même réaction contre l’esprit bourgeois et ploutocratique. Au financier, au pétrolier, à l’éleveur de porcs qui se croient les maîtres du monde et veulent l’organiser selon la loi de l’argent, selon les besoins de l’automobile, selon la philosophie des cochons, et plier les peuples à la politique du dividende, le bolcheviste et le fasciste répondent en levant l’épée. L’un et l’autre proclament la loi du combattant ». (La Révolution nationale)

La nouvelle organisation ne tiendra qu’une année, marquée notamment par une attaque des locaux de l’Action française, dont les membres répliquèrent à coups de pistolet, par les « chemises bleues » du « faisceau ».

Georges Valois passe alors dans le camp du mutellisme proudhonien réformiste, fondant le « Parti Républicain Syndicaliste » et les Cahiers bleus pour la république syndicale, écrivant « Technique pour une révolution syndicale », tentant de rejoindre le parti socialiste SFIO avec l’appui du trotskyste Marceau Pivert, pour finir déporté par les nazis.

De son côté, Edouard Berth rejoint le Parti Communiste français à sa fondation, pour remettre en avant le syndicalisme révolutionnaire dans les années 1930.

Si toutes les conceptions du fascisme étaient présentes, il n’y a jamais eu de synthèse française, en raison justement de la tradition du proudhonisme, qui a bloqué l’idée même de synthèse, de théorie. Sur ce plan, l’idéologie de Georges Sorel est tout à fait conforme au proudhonisme, avec son refus de la politique, son « mythe mobilisateur » de la grève générale, etc.

Ainsi, les variantes du proudhonisme ont toujours oscillé entre syndicalisme révolutionnaire, fascisme, « révolution conservatrice », corporatisme, mutuellisme, etc., c’est-à-dire entre des variantes réformistes et socialisantes proches de la social-démocratie anti-marxiste et les mouvements d’extrême-droite qui, en France, sont restés dans un esprit conservateur.

Cela est très visible dans la « Déclaration » publié dans le premier « Cahier » du « Cercle Proudhon ». Le proudhonisme est utilisé comme moyen de remettre en avant des valeurs traditionnelles et conservatrices, de critiquer le capitalisme de manière antisémite au moyen de la référence du « sang », etc. On a clairement les mêmes valeurs que le fascisme. Mais il lui manque justement l’idéalisme du fascisme, son romantisme agressif et total.

« Les Français qui se sont réunis pour fonder le Cercle P.-J. Proudhon sont tous nationalistes. Le patron qu’ils ont choisi pour leur assemblée leur a fait rencontrer d’autres Français qui ne sont pas nationalistes, qui ne sont pas royalistes et qui se joignent à eux pour participer à la vie du Cercle et à la rédaction des Cahiers. Le groupe initial, ainsi étendu, comprend des hommes d’origines diverses, de conditions différentes, qui n’ont point d’aspirations politiques communes, et qui exposeront librement leurs vues dans les Cahiers.

Mais républicains fédéralistes, nationalistes intégraux et syndicalistes, ayant résolu le problème politique ou l’éloignant de leur pensée, tous sont également passionnés pour l’organisation de la cité française selon des principes empruntés à la tradition française qu’ils retrouvent dans l’œuvre proudhonienne et dans les mouvements syndicalistes contemporains, et tous sont parfaitement d’accord sur ces points :

I La démocratie libérale est la plus grande erreur du siècle passé. Si l’on veut vivre, si l’on veut travailler, si l’on veut posséder dans la vie sociale les plus hautes garanties humaines pour la Production et pour la Culture, si l’on veut conserver et accroître le capital moral, intellectuel et matériel de la civilisation, il est absolument nécessaire de détruire les institutions démocratiques.

II. La démocratie libérale idéale est la plus sotte des rêveries.

La démocratie historique, réalisée sous les couleurs que lui connaît le monde moderne, est une maladie mortelle pour les nations, pour les sociétés humaines, pour les familles, pour les individus. Ramenée parmi nous pour instaurer le règne de la vertu, elle tolère et encourage toutes les licences. Elle est théoriquement un régime de liberté ; pratiquement elle a horreur des libertés concrètes, réelles et elle nous a livrés à quelques grandes compagnies de pillards, politiciens associés à des financiers ou dominés par eux, qui vivent de l’exploitation des producteurs.

III. La démocratie libérale enfin a permis, dans l’économie et dans la politique, le rétablissement du régime capitaliste qui détruit dans la cité ce que les idées démocratiques dissolvent dans l’esprit, c’est-à-dire la nation, la famille, les mœurs, en substituant la loi de l’or aux lois du sang.

IV. La démocratie libérale vit de l’or (du règne de l’argent) et d’une perversion de l’intelligence. Elle mourra du relèvement de l’esprit et du rétablissement des institutions que les Français créent ou recréent pour la défense de leurs libertés et de leurs intérêts spirituels et matériels. C’est à favoriser cette double entreprise que l’on travaillera au Cercle Proudhon.

On luttera sans merci contre la fausse science qui a servi à justifier les idées démocratiques et contre les systèmes économiques qui sont destinés, par leurs inventeurs, à abrutir les classes ouvrières, et l’on soutiendra passionnément les mouvements qui restituent aux Français, dans les formes propres au monde moderne, leurs franchises et qui leur permettent de vivre en travaillant avec la même satisfaction du sentiment de l’honneur que lorsqu’ils meurent en combattant.

Les Fondateurs du cercle Proudhon et Rédacteurs des Cahiers : Jean Darville [Edouart Berth], Henri Lagrande, Gilbert Maire, René de Marans, André Pascalon, Marius Riquier, Georges Valois, Albert Vincent. »

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Le «Cercle Proudhon» (1912-1913)

A partir du moment où Pierre-Joseph Proudhon proposait un romantisme économique, il était inévitable qu’il serve les utopistes et la bourgeoisie au XIXe siècle, et le fascisme au début du XXe siècle. Sa conception d’un « retour en arrière » coïncide avec l’exigence de la bourgeoisie de prétendre faire partir en arrière la roue de l’histoire, face au communisme.

De la même manière, l’ultra-modernisation de la fraction la plus agressive de la bourgeoisie ne pouvait avoir l’accord des masses, ainsi même qu’une mobilisation de soutien, que s’il existait idéologiquement un projet de société protectrice, et pas seulement conquérante.

En Allemagne, l’antisémitisme « révolutionnaire » né dans le prolongement de Eugen Dühring et d’autres à la fin du XIXe siècle parviendra à se synthétiser dans le national-socialisme et diverses variantes « national-révolutionnaires », prétendant toutes protéger de manière « naturelle » la société en « rétablissant » la communauté à son état « normal », sans les « parasites ».

En France, le fascisme ne parviendra pas à réaliser une synthèse de ce type, malgré un nombre effarant de « laboratoires » d’extrême-droite oeuvrant en ce sens au début du XXe siècle.

L’historien Zeev Sternhell constate ainsi :

« Le fascisme français, héritier direct de Barrès et de Drumont, de Sorel et de Janvion, de Berth et de Biétry, se distingue aussi par la richesse de ses variantes et de ses courants. C’est en France, plus encore qu’en Italie, que le fascisme présente une diversité qui permet mieux qu’ailleurs d’en dégager un paradigme, un « type idéal. » (…) Plus qu’ailleurs, c’est en France que fleurissent toutes les chapelles du fascisme, tous les clans et groupuscules possibles et imaginables. Ce foisonnement de tendances et d’écoles est certes pour beaucoup dans l’impuissance politique du fascisme français.

Mais il atteste aussi de sa richesse idéologique et de son potentiel. L’imprégnation fasciste dans ce pays fut bien plus profonde et les milieux touchés bien plus nombreux qu’on ne l’imagine ou qu’on ne le reconnaît d’ordinaire »

Zeev Sternhell, Ni droite ni gauche: l’idéologie fasciste en France

De tous ces « laboratoires » du fascisme, le plus connu fut le « cercle Proudhon », qui publia quelques « cahiers » (quatre dont deux doubles).

Le « Cercle Proudhon » s’appuie notamment sur l’activisme de Henri Lagrange (1893-1915) au sein des monarchistes de l’Action française, qui joue tant sur le tableau paramilitaire (notamment à Paris dans le quartier latin avec les « camelots du roi » munis de cannes plombées) qu’intellectuel et culturel.

Henri Lagrange était vite devenu un activiste de premier plan, dès l’adolescence même, faisant par ailleurs six mois de prison pour avoir giflé le président de la république lors d’une commémoration. Il deviendra ensuite secrétaire général des étudiants de l’Action française, organisation qui l’exclura en 1913 pour ses velléités de coup d’État. Il aurait pu jouer un rôle capital après-guerre s’il n’était pas décédé lors de celle-ci.

Le concept du « Cercle Proudhon » est typiquement fasciste : il s’agit d’allier la critique romantique de la société faite par les monarchistes à une critique anti-capitaliste romantique, à savoir celle faite par Georges Sorel.

Sorel se place ici dans le prolongement de Pierre-Joseph Proudhon, à la recherche d’une troisième voie entre capitalisme et communisme. On retrouve, comme chez Pierre-Joseph Proudhon et d’ailleurs les anarchistes en général, le refus du concept marxiste de « plus-value » et de la théorie en général, le rejet de la politique, la négation de la théorie au profit d’une « mystique de l’action », etc.

Le sens même de la démarche historique de Pierre-Joseph Proudhon se révélait de toutes manières au grand jour, avec le « besoin » d’une idéologie fasciste ; ainsi pour le premier centenaire de sa naissance en 1909, la gerbe sur sa tombe déposée par « Comité d’action des syndicalistes royalistes » portait un ruban où l’on pouvait lire :

« A P.J. Proudhon, au patriote français qui combattit le principe des nationalités en Europe, au justicier socialiste qui dénonça les crimes sociaux de la Révolution et les mensonges économiques du collectivisme juif, à l’immortel auteur du Principe fédératif. »

On a donc avec le « Cercle Proudhon » une « synthèse » idéologique possible, sur la base du rejet de la « démocratie » et du « libéralisme », c’est-à-dire la mise en place d’une idéologie corporatiste dans l’esprit du fascisme.

Le symbole du « Cercle Proudhon ».

Lors de la première réunion du « Cercle Proudhon », on trouve ainsi à la fois des monarchistes, au nombre de cinq (plus un sympathisant), dont Georges Valois, et des « soréliens », au nombre de deux, dont Edouard Berth. L’intellectuel Georges Bernanos participera également au projet, restreint sur le plan militant et également sur le plan de la diffusion, les « Cahiers » tirant à 660 exemplaires, pour 200 abonnés.

Sorel, quant à lui, ne soutient pas le projet même s’il le suit, ce qui n’empêche pas Lagrange, lors du premier anniversaire du « Cercle Proudhon » en mai 1912, de déclarer :

« Sans Georges Sorel, le Cercle Proudhon ne pourrait exister ; il sera donc toujours honoré et admiré comme un maître. »

C’est une contradiction parmi beaucoup d’autres et le « Cercle Proudhon » ne résistera pas à la première guerre mondiale impérialiste, l’Action française redevenant ouvertement conservatrice. Mais cela a été une tentative importante ; pour preuve, voici ce qu’on lit dans l’étonnant article de Charles Maurras suite à l’assassinat de Jean Jaurès :

« Nous nous sommes inclinés hier devant la dépouille sanglante de M. Jean Jaurès, et nous avons immédiatement exprimé la réprobation que nous inspirait cet attentat deux fois criminel, puisqu’il est stupide.

L’incomparable honneur qui vient d’être accordé à M. Jean Jaurès de tomber en signe de sa foi et de sa doctrine affranchit sa personne des jugements d’ordre moral sur sa politique et son action. Seules ses idées restent exposées au débat qui ne peut mourir (…).

Depuis une vingtaine d’années, non seulement la France, mais le parti socialiste et démocratique français se trouvait au carrefour d’Hercule, entre le maximum et le minimum de l’effort national.

Ma jeunesse a connu des socialistes presque chauvins. Il en était même d’antisémites, dont quelques uns se retrouvèrent à l’affaire Dreyfus, contre Dreyfus ou bien sur un terrain de stricte neutralité.

L’hypothèse d’un socialisme nationaliste n’était pas plus improbable qu’une autre vers l’année 1894. Le nationalisme sous-entend une idée de protection du travail et des travailleurs (…).

Si l’Etat doit être solide pour faire face à l’Etranger, il doit l’être bien davantage pour résister à cet insaisissable étrangère, la Finance, à ce pouvoir cosmopolite, le Capital ! »

C’est une ligne conjuguant nationalisme et critique du capitalisme dans l’esprit de Pierre-Joseph Proudhon.

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Proudhon et son rejet du principe de mode de production

Pierre-Joseph Proudhon a finalement la même conception que Eugen Dühring : il pense que des gens se sont imposés politiquement et qu’ils ont façonné l’économie selon leurs désirs. Il n’a pas compris le principe du mode de production. En fait, aujourd’hui, on peut dire qu’à gauche, soit on comprend au moins au minimum le principe du mode de production, soit on bascule dans le « socialisme français » de type fasciste.

Voici comment Karl Marx critique Pierre Joseph Proudhon sur ce plan :

« Les catégories économiques ne sont que les expressions théoriques, les abstractions des rapports sociaux de la production.

M. Proudhon, en vrai philosophe, prenant les choses à l’envers, ne voit dans les rapports réels que les incarnations de ces principes, de ces catégories, qui sommeillaient, nous dit encore M. Proudhon le philosophe, au sein de la “raison impersonnelle de l’humanité”.

M. Proudhon l’économiste a très bien compris que les hommes font le drap, la toile, les étoffes de soie, dans des rapports déterminés de production. Mais ce qu’il n’a pas compris, c’est que ces rapports sociaux déterminés sont aussi bien produits par les hommes que la toile, le lin, etc.

Les rapports sociaux sont intimement liés aux forces productives. En acquérant de nouvelles forces productives, les hommes changent leur mode de production, et en changeant le mode de production, la manière de gagner leur vie, ils changent tous leurs rapports sociaux. Le moulin à bras vous donnera la société avec le suzerain; le moulin à vapeur, la société avec le capitalisme industriel.

Les mêmes hommes qui établissent les rapports sociaux conformément à leur productivité matérielle, produisent aussi les principes, les idées, les catégories, conformément à leurs rapports sociaux.

Ainsi ces idées, ces catégories sont aussi peu éternelles que les relations qu’elles expriment. Elles sont des. produits historiques et transitoires.

Il y a un mouvement continuel d’accroissement dans les forces productives, de destruction dans les rapports sociaux, de formation dans les idées (…).

La féodalité aussi avait son prolétariat – le servage, qui renfermait tous les germes de la bourgeoisie. La production féodale aussi avait deux éléments antagonistes, qu’on désigne également sous le nom de beau côté et de mauvais côté de la féodalité, sans considérer que c’est toujours le mauvais côté qui finit par l’emporter sur le côté beau.

C’est le mauvais côté qui produit le mouvement qui fait l’histoire en constituant la lutte.

Si, à l’époque du règne de la féodalité, les économistes, enthousiasmés des vertus chevaleresques, de la bonne harmonie entre les droits et les devoirs, de la vie patriarcale des villes, de l’état de prospérité de l’industrie domestique dans les campagnes, du développement de l’industrie organisée par corporations, jurandes, maîtrises, enfin de tout ce qui constitue le beau côté de la féodalité, s’étaient proposé le problème d’éliminer tout ce qui fait ombre à ce tableau – servage, privilèges, anarchie – qu’en serait-il arrivé?

On aurait anéanti tous les éléments qui constituaient la lutte, et étouffé dans son germe le développement de la bourgeoisie. On se serait posé l’absurde problème d’éliminer l’histoire.

Lorsque la bourgeoisie l’eut emporté, il ne fut plus question ni du bon, ni du mauvais côté de la féodalité. Les forces productives qui s’étaient développées par elle sous la féodalité, lui furent acquises.

Toutes les anciennes formes économiques, les relations civiles qui leur correspondaient, l’état politique qui était l’expression officielle de l’ancienne société civile, étaient brisés.

Ainsi, pour bien juger la production féodale, il faut la considérer comme un mode de production fondé sur l’antagonisme.

Il faut montrer comment la richesse se produisait au dedans de cet antagonisme, comment les forces productives se développaient en même temps que l’antagonisme des classes, comment l’une des classes, le mauvais côté, l’inconvénient de la société, allait toujours croissant, jusqu’à ce que les conditions matérielles de son émancipation fussent arrivées au point de maturité.

N’est-ce pas dire assez que le mode de production, les rapports dans lesquels les forces productives se développent, ne sont rien moins que des lois éternelles, mais qu’ils correspondent à un développement déterminé des hommes et de leurs forces productives, et qu’un changement survenu dans les forces productives des hommes amène nécessairement un changement dans leurs rapports de production ?

Comme il importe avant tout de ne pas être privé des fruits de la civilisation, des forces productives acquises, il faut briser les formes traditionnelles dans lesquelles elles ont été produites. Dès ce moment, la classe révolutionnaire devient conservatrice. »

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