1. Gonzalo et l’optimisme révolutionnaire
Quand une classe va dans le sens de la prise du pouvoir, il faut construire de solides compétences dans tous les domaines, et bien sûr c’est plus vrai que jamais dans le cas de la classe ouvrière, qui doit avoir un système culturel et idéologique tout-puissant , permettant de comprendre tous les aspects de la société et de le révolutionner.
Gonzalo a joué un rôle historique en permettant de comprendre cela. Il a souligné que les révolutionnaires doivent porter un optimisme absolu; dans le document ILA-80 qui explique le déclenchement de la lutte armée au Pérou en 1980, il a expliqué:
« Nous avons besoin d’un optimisme élevé, qui a une raison d’être : nous sommes ceux qui conduisent ceux qui façonnent l’avenir, nous sommes des guides, l’état major du triomphe invincible de la classe, pour cette raison nous sommes optimistes.
Nous possédons l’enthousiasme, parce que nous nourrit l’idéologie de la classe : la marxisme-léninisme-pensée Mao Zedong.
Nous vivons la vie de la classe, nous participons de sa geste héroïque, le sang de notre peuple nous remplit d’ardeur et bout dans nos coeurs. Nous sommes ce sang puissant et palpitant, prenons ce fer et cet acier inflexible qu’est la classe et fusionnons-le avec la lumière immarcescible du marxisme-léninisme-pensée Mao Zedong. »
2. Chaque classe révolutionnaire appelle à la lutte épique
Lorsque la révolution bourgeoise française s’est
lancée à la fin du 18ème siècle, il y avait la nécessité
historique d’une mobilisation épique des masses. La bourgeoisie a
plongé dans le passé, à la recherche de quelque chose qui pourrait
apparaître aussi proche que possible de ses propres besoins et a
pris ce qui pourrait être un modèle pour galvaniser la lutte: la
république romaine.
Napoléon, en passant de la figure d’un
général romain à un César impérial, a été le jouet d’un
processus historique où il a dirigé des changements internationaux
nécessaires à la bourgeoisie française pour pleinement se
développer dans la conquête du pouvoir.
Karl Marx et Friedrich Engels ont expliqué cette question idéologique, en supprimant les brumes et les prétentions idéologiques bourgeoises à faire la révolution qui soit la dernière, et la révolution totale. Mais ils n’ont pas intégré cette question idéologique et culturelle dans le socialisme scientifique, car à leur époque il n’y avait pas de révolution de nouvelle démocratie / de révolution socialiste dans le monde.
3. Les pensées comme
expression
du mouvement de la matière
Avec la révolution socialiste en Russie en Octobre 1917 et la nouvelle révolution démocratique en Chine remportée en 1949, le matérialisme dialectique a formulé scientifiquement la question d’avant-garde, du parti révolutionnaire.
L’idéologie révolutionnaire dirige le processus révolutionnaire ; dans le parti révolutionnaire lui-même, des luttes de deux lignes surgissent dans le processus: la vie du Parti communiste obéit également aux règles du développement dialectique.
Et ainsi font les pensées, car elles sont le reflet du monde, de la matière en mouvement dialectique, à la dimension de l’univers lui-même.
Dans un document promiu par le PCF (mlm), il est expliqué :
« La pensée consiste en des mouvements moléculaires et chimiques dans le cerveau, mouvements qui sont de la matière et qui sont la conséquence du mouvement de la matière en dehors du corps – le mouvement extérieur est perçu.
Dans ce mouvement de la perception, la matière grise se développe – elle en arrive à la compréhension synthétique du mouvement dialectique de la matière. Alors, elle devient ouvertement une expression de la matière en mouvement. »
4. Les individus ne pensent pas
Au 13ème siècle, la réaction française avait dû lutter contre les thèses matérialistes à l’Université de Paris. Ces thèses étaient les conclusions logiques de la pensée d’Averroès (1126-1198), le grand penseur de la Falsafa, la philosophie arabo-persane.
L’Eglise avait interdit 13 thèses en 1270, et parmi celles-ci : « La proposition : l’homme pense est fausse ou impropre », « Le libre arbitre est une puissance passive, non active, qui est mue par la nécessité du désir », « La volonté humaine veut et choisit par nécessité », « Il n’y a jamais eu de premier homme », « Le monde est éternel », « Il n’y a qu’un seul intellect numériquement identique pour tous les hommes. »
Ces thèses sont correctes et une expression du matérialisme.
Lorsque l’on parle au sujet de la pensée, il n’est pas parlé de la pensée d’un individu, même si c’est un individu qu’il l’exprime. Les individus ne pensent pas. L’humanité est matière en mouvement, la pensée est simplement un reflet du mouvement. Il ne peut pas y avoir de pensée individuelle, ce que les individus pensent est l’expression du désir et de la nécessité.
5. La pensée comme arme
culturelle-idéologique
pour la révolution dans chaque pays
Gonzalo n’a pas seulement appelé à l’optimisme révolutionnaire, parce qu’il y avait la nécessité de luttes épiques. Ce serait subjectiviste et non conforme à l’idéologie communiste, qui tend vers l’avenir et non vers le passé.
Ainsi, en plus de l’appel à l’enthousiasme, il a formulé l’idée que dans chaque pays se lève une pensée révolutionnaire, synthétisant la société et affirmant la manière correcte de résoudre les contradictions sociales.
L’histoire en mouvement engendre l’enthousiasme et la compréhension correcte de la réalité dans les pensées des masses, de l’avant-garde, de la direction révolutionnaire.
Dans le document Sur la pensée Gonzalo du Parti communiste du Pérou, il est expliqué:
« Mais, de plus, et ceci représente le fondement de toute direction, les révolutions engendrent une pensée qui les guide et qui est le résultat de l’application de la vérité universelle de l’idéologie du prolétariat international aux conditions concrètes de chaque révolution.
Cette pensée-guide est indispensable pour obtenir la victoire et conquérir le Pouvoir et, plus encore, pour poursuivre la révolution et maintenir toujours le cap sur l’unique et grandiose but: le Communisme. »
6. La pensée comme synthèse d’une société
Chaque société nationale connaît des
contradictions, que la pensée communiste analyse, produisant la
synthèse révolutionnaire qui consiste dans le programme
révolutionnaire et les méthodes pour le réaliser.
En Russie
et en Chine, Lénine et Mao Zedong connaissaient non seulement la
situation politique, mais aussi avec précision la situation
économique et les aspects culturels-idéologiques. Ils ont souvent
cité des œuvres littéraires et fait référence à leur propre
culture, la situation culturelle- idéologique des masses (par
exemple le rapport d’autorité dans la campagne, l’émergence ou non
du capitalisme dans les campagnes, etc.).
Dans de nombreuses autres situations, des dirigeants révolutionnaires ont produit une pensée, une synthèse de leur propre réalité.
Au Pérou, José Carlos Mariátegui a écrit en 1928 une analyse complète de l’histoire de son pays: « Sept essais d’interprétation de la réalité péruvienne », qui explique l’histoire de la colonisation, de la situation des campagnes et des Indiens Quechua, etc.
En Italie, Antonio Gramsci, l’un des fondateurs du Parti Communiste en 1926, a étudié de la même manière la culture et l’histoire de son pays, comprenant la nature de l’État italien et la contradiction historique entre le nord et le sud (Mezzogiorno) du pays.
Alfred Klahr a été le premier théoricien à expliquer que son pays l’Autriche était une nation («Sur la question nationale en Autriche », 1937) et comment le nazisme allemand n’était pas seulement sous le contrôle du capital impérialiste, mais aussi des Junkers.
Ibrahim Kaypakkaya, né en 1949 et tué par l’Etat turc en 1973, a réalisé une étude exhaustive de la « révolution » faite par Mustafa Kemal et de l’idéologie kémaliste, ouvrant la voie à une compréhension correcte de la nature économique, politique et culturelle-idéologique de la Turquie.
Ulrike Meinhof a étudié la nature de dépendance de l’Allemagne de l’Ouest, qui était sous le contrôle des États-Unis; voyant le processus de reprise économique après 1945, elle a proposé une stratégie à long terme de guerre populaire sur la base des couches les plus pauvres de la jeunesse et de la lutte contre la présence impérialiste des États-Unis. Elle a été assassinée en prison en 1976.
Un autre grand révolutionnaire à produire une pensée était Siraj Sikder, dans le Bengale oriental. Né en 1944, il comprenait à la fois le Pakistan et l’expansionnisme indien, en proposant la voie de la révolution agraire pour obtenir l’indépendance nationale. Il a été assassiné en détention en 1975.
7. La guerre populaire comme produit de la pensée
Suivant la leçon matérialiste dialectique de Gonzalo, les communistes ont dans chaque pays la tâche de produire une synthèse de leur propre situation nationale, comme les contradictions révolutionnaires doivent être réglés dans ce cadre.
La guerre populaire n’est pas une « méthode » ou un style de travail, c’est la production matérielle de la pensée, c’est-à-dire la confrontation révolutionnaire avec le vieil Etat et les classes dominantes réactionnaires, selon une stratégie basée sur la pensée, sur la synthèse révolutionnaire fait dans l’étude pratique d’un pays.
Quand la pensée révolutionnaire authentique est produite, elle cherche la confrontation avec l’ancienne société, à tous les niveaux. La guerre populaire ne signifie pas seulement la lutte armée, mais aussi la négation culturelle-idéologique des valeurs de l’ancienne société.
Si les révolutionnaires n’ont pas le niveau pour mener la lutte dans tous les domaines, ils ne seront pas en mesure de faire triompher la révolution et de lutter contre les tentatives de restauration de l’ancienne société.
Cette compréhension est la conséquence directe des enseignements de Mao Zedong sur la culture et l’idéologie et de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne.
8. « Principalement appliquer »
Gonzalo a considéré que notre idéologie n’est pas seulement le marxisme-léninisme-maoïsme, mais le le marxisme-léninisme-maoïsme principalement maoïsme. Il voulait montrer que notre idéologie est une synthèse et non pas un assemblage d’enseignements.
De la même manière, il estime que, dans chaque pays, l’idéologie était le marxisme-léninisme-maoïsme et la pensée, principalement la pensée (par exemple au Pérou: le marxisme-léninisme-maoïsme pensée Gonzalo principalement pensée Gonzalo).
La raison en était que la pensée, c’est la synthèse dans une situation concrète, avec son application. De la même manière, un principe est de « arborer, défendre et appliquer, principalement appliquer. »
La « pensée » est authentique et correcte seulement si elle signifie une confrontation réelle sur tous les aspects de l’ancienne société, l’aspect pratique étant à la pointe.
9. La pensée et la guerre
populaire
ne sont pas des concepts indépendants
Durant les années 1990-2000, le Mouvement Populaire Pérou (MPP), organisme généré par le Parti Communiste du Pérou pour le travail à l’étranger, a mené un important travail pour promouvoir le marxisme-leninisme-maoïsme.
Malheureusement, lors de l’approche des aspects pratiques nationaux, le MPP a seulement appelé à suivre l’exemple du Pérou et n’a jamais été en mesure d’aider les communistes à produire une synthèse de leur propre situation.
Le MPP n’a jamais appelé à étudier les réalités nationales, et au lieu de cela a fait la promotion d’un cosmopolitisme consistant à reproduire un style de travail de manière stéréotypée. Au lieu d’accompagner de véritables forces révolutionnaires au marxisme-léninisme-maoïsme, le MPP en est arrivé au point d’appuyer des centristes, comme ils reconnaissaient verbalement le maoïsme.
Ceci est un exemple d’une mauvaise compréhension de l’aspect principal. Ce qui compte, ce n’est pas d’assumer la guerre populaire d’une manière abstraite, mais la Guerre Populaire basée sur la Pensée. Le révisionnisme au Népal est un bon exemple: en dépit du fait d’assumer la « guerre populaire », ce qui a été appelé « chemin de Prachanda » [Prachanda’s path] n’a jamais eu une grande importance culturelle-idéologique de haut niveau, alors il contenait déjà de nombreuses erreurs concernant les principes fondamentaux du matérialisme dialectique.
10. Notre horizon: produire des pensées et rejeter le fascisme
Notre horizon est le suivant: dans chaque pays, une pensée communiste doit être produite, la synthèse de la société, montrant la voie pour résoudre les contradictions. Les communistes ne peuvent pas faire une révolution dans leur propre pays, sans avoir un niveau élevé dans les champs culturels-idéologiques.
Les masses vivent dans une culture pleine de musique, de films, de littérature ; les enseignements de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne nous rappellent l’importance de la lutte dans ce domaine. Les communistes dans le monde doivent échanger leurs expériences et leurs connaissances ; en de nombreux domaines, ils ont les mêmes luttes à mener.
Si les communistes ne sont pas en mesure de faire cela, les classes dominantes réactionnaires produiront une idéologie plongée dans le passé pour « régénérer » la société, un faux « socialisme », qui est le fascisme.
Chaque pensée est ainsi d’importance historique, c’est la base de la Guerre Populaire. Chaque pensée permet de lancer la guerre populaire, qui détruit le vieil Etat, et alors que ce processus se généralise, il devient une guerre populaire mondiale. La pensée devient alors la synthèse de la société mondiale qui émerge sur les décombres de l’impérialisme, ouvrant la voie à la construction d’une société communiste mondiale.