Il y a lieu de préciser, pour conclure, les caractéristiques générales du national-socialisme.
1. Le national-socialisme n’est pas une rencontre du nationalisme et du socialisme, mais une perspective idéaliste de réponse « nationale » aux questions sociales. Pour cette raison, l’anticapitalisme romantique est nécessaire, afin de « compenser » la non-remise en question du capitalisme.
2. La réponse « nationale » à la question sociale présuppose le fait que la nation ne connaîtrait pas de contradictions internes ; la base est ainsi la négation de la lutte des classes et du principe de dialectique en général.
3. Le « socialisme national » ne consiste pas en la nationalisation de secteurs économiques, le national-socialisme n’a jamais remis en cause la notion de propriété privée. Le seules différences idéologiques internes reposent sur le degré de corporatisme « nécessaire » à la société.
4. Les courants « national-révolutionnaire » et « national-bolchevik » etc. ne représentent donc nullement une « gauche » du national-socialisme, mais ses tendances davantage orientés vers le corporatisme. Les tendances « racialistes » représentant les tendances expansionnistes et les plus militaristes.
5. Les secteurs des masses qui passent dans le camp du national-socialisme ont comme moteur idéologique le nationalisme, pas le « socialisme ». Le socialisme exigé par ces masses est happé par le nationalisme comme réponse à la crise – face au « parasite » anti-national – puis seulement par le national-socialisme.
6. La paralysie totale des masses une fois le national-socialisme instauré est précisément le fruit de ce mouvement en trois étapes : l’énergie révolutionnaire des masses est détourné vers le nationalisme prétendant unifier la communauté. L’élan idéologique donné alors est tourné en mobilisation national-socialiste.
7. Les courants de la « révolution conservatrice » sont le pendant intellectuel et grand-bourgeois du nationalisme venant de la « base ». Dans le cas où un régime politique offensif est nécessaire, le courant national-socialiste prime nécessairement sur le courant de la « révolution conservatrice », et inversement pour les phases de réorganisation étatique et de réimpulsion du capitalisme.
8. Le national-socialisme exprime de manière combinée les besoins de la bourgeoisie la plus réactionnaire et de la recherche des masses d’une « sécurité » où la forme nationale se voit privilégiée. Cette combinaison est un processus long, difficile et contradictoire sur les plans idéologique, intellectuel, social et culturel.
9. Le national-socialisme est une tendance « naturelle » de la société capitaliste où s’installe un « froid social » dû à la crise générale du capitalisme. Les courants idéalistes d’ultra-gauche participent à la formation de cette tendance ; la social-démocratie lui donne les moyens matériels d’exister de par ses errements multiples.
10. La seule réponse au national-socialisme est la combinaison de l’exigence de la démocratie populaire avec l’affirmation de la dimension réelle de la bataille pour le communisme, en tant que résolutions de la contradiction entre travail manuel et travail intellectuel, et de celle entre les villes et les campagnes.