L’ère des masses, le fait que l’art soit reconnu comme relevant de leur culture, tout cela implique un classicisme réaffirmé. Le réalisme socialiste a toujours souligné qu’il assumait de prendre la position d’une systématisation nouvelle, harmonieuse de la réalité. Cette représentation allégorique du XVIe congrès du PCUS(b) reflète parfaitement l’idée de masses organisées assumant la culture, son exigence de classicisme, face aux barbares capitalistes.
Voici le théâtre académique central de l’Armée rouge. On y retrouve la même démarche dite néo-classique, au sens où le réalisme socialiste, en architecture, cherche à combiner le principe décoratif pour les éléments, caractérisant la dimension culturelle populaire, avec un caractère harmonieux et imposant, pour marquer le caractère général du socialisme.
L’approche ne consiste donc pas directement en une direction « monumentale », qui inversement caractérise strictement l’art fasciste (qui de ce fait préfère l’architecture, la sculpture), cette sinistre caricature du socialisme. On le voit très bien avec le fameux métro de Moscou, qui se construit à l’époque de Staline et combine néo-classicisme et art déco, formant une œuvre magistrale.
Ici, le bâtiment résidentiel des travailleurs du MGB (le ministère des affaires intérieures), à sa construction à Moscou en 1949.
Voici également des panneaux de mosaïque octogonaux qui ornent la voûte du hall central de la station de métro Novokuznetskaya à Moscou, réalisé par Alexandre Deïneka.
Il faut bien entendu mentionner les bâtiments moscovites souvent surnommés les « sept sœurs », qu’il faut rapprocher du Palais de la culture et des sciences offert par l’URSS à la Pologne.
Cette perspective architecturale du réalisme socialiste sera officiellement remis en cause par le révisionnisme au moyen du décret n ° 1871 du 4 novembre 1955 du Comité central du PCUS et du Conseil des ministres de l’URSS, intitulé À propos de l’élimination des excès de conception et de construction.