Auteur/autrice : IoULeeM0n

  • La connaissance authentique ne provient que de la pratique sociale

    Critique du sophisme confucéen de la « connaissance innée » et de la théorie réactionnaire du « génie inné » de Lin Piao

    par Chao Pu-yù [ouvrier-paysan-soldat de l’École de Médecine de Kirin]

    1974

    La connaissance se forme-t-elle a priori ou a posteriori ? Qui fait l’histoire, les héros ou les esclaves ?

    La réponse du prolétariat à ces questions est diamétralement opposée à celle de la bourgeoisie. Le président Mao nous enseigne que « les idées justes ne peuvent venir que de la pratique sociale, de trois sortes de pratique sociale : la lutte pour la production, la lutte de classes et l’expérimentation scientifique. »

    Mais Liou Chao-chi, Lin Piao et autres escrocs claironnèrent frénétiquement l’apriorisme idéaliste, radotant que la connaissance était un don de la nature et que la science ou l’ignorance de l’homme était déterminée par sa « qualité intrinsèque ».

    Cette bêtise, loin d’être neuve, n’était rien d’autre que le fatras défraîchi de Confucius, leur maître en apriorisme idéaliste.

    Il y a déjà plus de deux mille ans, Confucius avait répandu de toutes ses forces l’apriorisme idéaliste réactionnaire, s’attachant au sophisme selon lequel connaissance et capacités étaient un bien de naissance, les esclavagistes et les aristocrates étaient « nés savants » et étaient naturellement « intelligents », tandis que les esclaves ne pouvaient être que sots, et que cette « science » ou cette « ignorance » étaient à jamais immuables.

    Il prétendait que « seuls les nobles, qui sont intelligents, et les humbles, qui sont sots, ne peuvent changer. »

    Mais en réalité, ces sophismes réactionnaires se sont depuis longtemps révélés de pures bêtises.J’ai été élevé à la campagne, et je suis allé à l’école irrégulièrement pendant seulement quatre ans.

    J’ai travaillé la terre jusqu’à mon engagement en 1966 dans l’Armée populaire de libération, où je suis devenu simple soldat dans un régiment d’éclaireurs.

    J’ai ensuite été transféré au dispensaire d’un hôpital militaire comme infirmier en physiothérapie.

    La connaissance que nous avons acquise par la pratique dans l’exploration de la « zone interdite » des sourds-muets constitue la critique la plus accablante de la théorie confucéenne de la « connaissance innée » et de l’apriorisme idéaliste de Liou Chao-chi, Lin Piao et autres escrocs.

    Au début du traitement des écoliers sourds-muets par l’acupuncture, nous n’appliquions les aiguilles qu’aux points indiqués par les manuels d’acupuncture, mais nous obtenions peu de résultats.

    Alors nous avons mis en pratique l’enseignement du président Mao selon lequel « si l’on veut connaître le goût d’une poire, il faut la transformer : en la goûtant » et nous avons décidé de nous appliquer les aiguilles à nous-mêmes, afin de trouver une meilleure solution et de localiser les points adéquats pour la guérison des sourds-muets.

    Au péril de notre vie, nous prîmes le risque d’introduire l’aiguille au point ya men, dans l’intention d’ouvrir des pistes partout où nos prédécesseurs voyaient des « zones interdites ».

    D’après le manuel d’acupuncture, il ne faut pas enfoncer l’aiguille au point ya men de plus de trois à cinq fen [Le mot fen sert à mesurer la profondeur à laquelle on enfonce l’aiguille d’acupuncture. Sa longueur varie en fonction de la taille du patient.

    Quand le patient forme un cercle en joignant son médium et son pouce, la distance interne entre la deuxième et la troisième phalange du médium représente dix fen, ou un tsun], sinon la vie du patient serait en danger.

    Cependant lorsque nous avons appliqué les aiguilles de cette façon, nous n’avons obtenu aucun résultat.

    Après avoir consulté mes camarades, je décidai de courir le risque d’introduire l’aiguille encore plus loin au point ya men de mon propre corps.

    Mon esprit était hanté à ce moment-là par le désir de rendre l’ouïe et la parole à mes frères de classe sourds-muets ; même si je devais perdre la vie, ça valait la peine de mourir. Je commençai donc l’expérience avec une aiguille en argent.

    A cinq fen, aucune sensation ne se produisit ; à dix fen, une sensation se manifesta ; et lorsque j’enfonçai l’aiguille encore plus loin, il en résulta une très forte sensation. Je glissai alors l’aiguille encore plus loin.

    Quand elle fut à vingt-cinq fen sous la peau, j’éprouvai soudain dans tout mon corps comme une décharge électrique ; la sensation était si forte que j’en fus presque engourdi des pieds à la tête, ma gorge elle-même s’échauffa.

    Je racontai alors mon expérience à mes camarades qui essayèrent de la même façon sur eux-mêmes et obtinrent la même sensation que moi.

    Le lendemain je pratiquai l’acupuncture de cette façon sur une écolière sourde-muette du nom de Wang Ya-chin.

    Au bout de trois jours de ce traitement, Wang Ya-chin put enfin crier : « Vive le président Mao ! » pour la première fois de sa vie.

    Grâce à la sollicitude rencontrée aux échelons élevés du comité du Parti ainsi qu’au soutien chaleureux des larges masses, nous avons, pendant les cinq dernières années, traité plus de dix mille sourds-muets, avec un taux de guérison d’environ 30 % et un taux d’amélioration de 80 %.

    Sur la base de la pratique, nous avons en outre récapitulé les résultats de notre expérience : « traiter la surdité avant le mutisme, guérir les deux en même temps et associer le traitement à l’entraînement. » Nous avons également écrit des livres pour propager cette expérience.

    Que des « rustres » comme nous aient acquis par la pratique une véritable connaissance dans la guérison des sourds-muets, démontre avec éloquence qu’aucune connaissance n’est donnée avant la naissance, pas plus qu’elle n’est octroyée par Dieu. Elle est acquise a posteriori, par la pratique. Sans la pratique, personne ne peut acquérir de connaissance.

    La prétention à la « connaissance innée » n’est que pure bêtise ! Grâce à la pratique du traitement des sourds-muets, j’ai fini par comprendre que, puisqu’il y a des milliers de symptômes différents et que la cause de la maladie peut être confuse ou complexe, il doit être impossible de guérir une maladie sans la connaître vraiment par la pratique et l’étude.

    A la fin de 1972, un ancien combattant de l’Armée Rouge, âgé de plus de soixante-deux ans, qui était devenu sourd à la suite d’une blessure reçue plus de dix ans auparavant, vint me trouver depuis Chengtu.

    Je l’examinai complètement et le traitai par l’acupuncture de la même façon que les autres sourds. Au bout d’une semaine de stimulation échelonnée, il n’y avait aucun résultat. Pour quelle raison ? Je remâchai la question et m’aperçus que le patient, bien que dur d’oreille, n’était pas muet ; l’introduction de l’aiguille aux points ting hui etyifen non seulement ne réussissait pas à lui rendre l’ouïe, mais au contraire augmentait le tintement dans ses oreilles.

    Quand j’appliquai l’aiguille au point yi ming, le tintement cessa mais l’ouïe ne lui était toujours pas rendue.

    Je fis alors un essai sur mon propre corps et découvris que lorsqu’on massait le point chiao suns une sensation se développait autour de la zone de l’oreille et tendait à s’étendre au-delà.

    Néanmoins il n’était pas possible d’obtenir un bon résultat avant d’avoir localisé exactement le point d’acupuncture. Je n’ai donc pas repris le traitement de ce patient avant d’avoir localisé le point précis ni trouvé l’angle et la profondeur d’insertion adéquate de l’aiguille, à la suite d’une série d’essais. Quand l’aiguille lui fut de nouveau introduite, le patient entendit quelque chose bourdonner dans son oreille et ressentit une pointe de fraîcheur.

    Cette nuit-là il fut réveillé par les ronflements de ses voisins de chambre. Il nous le raconta le lendemain avec délices.

    Nous rendant compte que les effets du traitement se faisaient sentir, nous continuâmes de le soigner pendant un mois et nous lui rendîmes enfin l’ouïe.

    Je me suis rendu compte par la pratique que la connaissance semble être un flot infini et qu’on ne peut jamais s’imaginer tenir la panacée de toutes les maladies.

    Il faut consacrer son temps et ses efforts à l’étude des problèmes difficiles chaque fois qu’ils se présentent ; aucune solution toute faite n’est disponible.

    Et ce n’est pas par la vertu d’un cerveau d’une « intelligence extraordinaire », comme le propageait le traître Lin Piao, ni en se torturant l’esprit en vase clos, mais c’est par la pratique qu’on trouve la solution à tous les problèmes difficiles.

    Durant ces années de traitement des sourds-muets, passant de l’ignorance à la connaissance et d’une connaissance insuffisante à une meilleure, je me suis appuyé principalement sur les enseignements du marxisme-léninisme et de la pensée Mao Zedong, ainsi que sur le soutien des masses.

    Sans eux, le succès aurait été impossible à obtenir dans l’exploration des « zones interdites » des sourds-muets. Toutes les classes réactionnaires de l’histoire ont invariablement prôné la conception idéaliste de l’histoire selon laquelle « les héros font l’histoire » tout en répandant l’apriorisme idéaliste de la « connaissance innée ». Confucius s’était vanté que « sa vertu venait du ciel » et Lin Piao se considérait lui aussi comme un « génie », et disait que l’histoire humaine était la création de quelques « génies », telle que sa clique.

    C’est un fieffé sophisme réactionnaire de la classe exploiteuse. Selon eux, des rustres comme nous, qui ont été opprimés et exploités dans l’ancienne société, devraient toujours se soumettre à l’esclavage de ces «génies» et ne devraient pas être capables d’acquérir des connaissances, et encore moins d’inventer et de créer.

    Lorsque nous avons organisé notre petite équipe pour le traitement des sourds-muets, nous n’avions d’abord que quelques jeunes recrues d’à peu près vingt ans. Aucun de nous n’avait reçu une formation professionnelle.

    Et ce sont justement ces jeunes soldats, s’appuyant sur le marxisme-léninisme et la pensée Mao Zedong, développant la conviction révolutionnaire d’aider le peuple complètement et de tout cœur et osant agir, qui ont exploré en peu de temps la « zone interdite » des sourds-muets, tournant ainsi une nouvelle page de l’histoire de la médecine.

    Au cours de cette lutte, de l’infirmier inexpérimenté que j’étais, on a fait de moi un officier de médecine du peuple. Ignorant tout de l’acupuncture au début, je sais maintenant l’appliquer aux sourds-muets ainsi qu’à ceux qui souffrent d’autres maladies compliquées.

    Tout ceci n’aurait pu être accompli sans le défrichage et l’éducation du Parti ni sans le soutien des masses. D’innombrables exemples témoignent que seules les masses font l’histoire.

    De Confucius à Liou Chao-chi, Lin Piao et leur clique, on ne s’est pas privé de fanfaronner à propos des sophismes réactionnaires de la « connaissance innée » et de « l’histoire faite par les héros ».

    Pour quelle raison ?

    Pour le dire carrément, ils ont tous essayé de préserver les intérêts de la classe réactionnaire, d’exploiter et d’opprimer les travailleurs et de faire obstacle à la roue de l’histoire. Confucius se fit en son temps le propagandiste de ce mensonge afin de ressusciter les états esclavagistes éteints et restituer les rênes du pouvoir aux aristocrates esclavagistes.

    Quant à Liou Chao-chi et Lin Piao, ils propagèrent ce mensonge afin de rendre leur « paradis » perdu à la classe des propriétaires fonciers et des capitalistes, de revenir au capitalisme et de réaliser leur désir avide d’usurper le pouvoir suprême dans le Parti et l’État.

    Ceux qui ont essayé de faire obstacle au progrès de l’histoire comme si une araignée voulait stopper de sa patte un attelage ont été écrasés par la roue de l’histoire, mais leur idéologie réactionnaire empeste encore.

    Nous critiquerons à fond leur conception du monde réactionnaire et conduirons jusqu’au bout la révolution socialiste dans le domaine de la superstructure !

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  • ‘‘La bienveillance, la justice et la vertu’’ de Confucius et la ligne révisionniste de Lin Piao

    par Yen Feng

    1974

    « La bienveillance, la justice et la vertu » de Confucius constituent une partie importante du contenu de la ligne révisionniste contre-révolutionnaire de Lin Piao qui visait à «se modérer et en revenir aux rites».

    Critiquer à fond les sophismes de Lin Piao dans ce domaine et examiner comment il mettait les idées réactionnaires et décadentes de Confucius au service de ses intrigues pour usurper la direction du Parti et le pouvoir d’État, tout cela nous permet de mieux saisir l’essence d’extrême-droite de sa ligne révisionniste.

    Déjà durant la période de la révolution de démocratie nouvelle le président Mao nous a indiqué : « Nous ne sommes pas comme le duc Siang de Song, nous n’avons nul besoin de son éthique stupide. » (De la guerre prolongée)

    [Le duc Siang régnait sur l’État de Song à l’époque de Tchouentsieou au VIIe siècle avant notre ère. En 638 av. J.-C., l’État de Song faisait la guerre au puissant État de Tchou. Les troupes de Song étaient déjà disposées en ordre de bataille, alors que l’armée de Tchou en était encore à traverser le fleuve qui séparait les deux ennemis.

    Un des dignitaires de Song, sachant que les troupes de Tchou étaient de beaucoup supérieures en nombre, proposa de profiter du moment propice et de les attaquer avant qu’elles aient terminé leur traversée. Mais le duc Siang répondit : « Non, un homme bien né n’attaque pas un adversaire en difficulté. »

    Lorsque les troupes de Tchou eurent traversé la rivière, et alors qu’elles ne s’étaient pas encore disposées en ordre de bataille, le dignitaire de Song lui proposa à nouveau d’attaquer l’armée de Tchou. Le duc Siang répondit : « Non, un homme bien né n’attaque pas une armée avant qu’elle ne soit en ordre de bataille. »

    C’est seulement lorsque les troupes de Tchou furent parfaitement préparées au combat que le duc donna l’ordre d’attaquer. Le résultat fut une lourde défaite pour l’État de Song et le duc Siang lui-même fut blessé.]

    Sous la dictature du prolétariat, lorsque les ennemis de classe veulent utiliser les concepts confucéens de «bienveillance», «justice» et «vertu» comme armes idéologiques pour restaurer le capitalisme, ils s’emploient à camoufler leur nature de classe réactionnaire sous une étiquette marxiste. C’est exactement ce que faisait Lin Piao.

    Ce grand despote dans le Parti, grand seigneur de guerre, qui ne lisait ni livres, ni journaux, sans connaissance aucune, a noté dans ses sinistres cahiers que « la vertu, la bienveillance et la justice, la fidélité et l’indulgence » de Confucius étaient des « critères réglant les rapports entre les hommes », que c’était là du « matérialisme historique ».

    Il a prétendu que « la bienveillance, la bravoure et l’intelligence » signifiaient « l’unité », « la lutte » et « le matérialisme », et qu’il fallait « nous servir de ces concepts ». Voilà bien une absurdité antimarxiste à cent pour cent !

    Dans toutes les sociétés de classes, toute morale est toujours une morale de classe

    Le marxisme considère que la morale ou la vertu est une expression de l’idéologie sociale qui règle la conduite des gens. Elle est déterminée par la base économique et, à son tour, la renforce.

    Dans la société de classes, étant donné les différences de leur position sociale et économique, des personnes de milieux différents comprennent différemment les concepts de bonté et de méchanceté ; bref, chaque classe a sa propre morale. La prétendue morale éternelle, au-dessus des classes, n’existera jamais.

    C’est ce qu’Engels a dit : «… toute théorie morale du passé est, en dernière analyse, le produit de la situation économique de la société de son temps.

    Et de même que la société a évolué jusqu’ici dans des oppositions de classes, la morale a été constamment une morale de classe ; ou bien elle justifiait la domination et les intérêts de la classe dominante, ou bien elle représentait, dès que la classe opprimée devenait assez puissante, la révolte contre cette domination et les intérêts d’avenir des opprimés. » (Anti-Dühring)

    Et Lénine a aussi indiqué : « Toute morale de ce genre empruntée à des conceptions étrangères à l’humanité, étrangères aux classes, nous la nions. Nous disons que c’est là tromper} duper les ouvriers et les paysans, et leur bourrer le crâne pour le profit des grands propriétaires fonciers et des capitalistes. » (Les tâches des Fédérations de la Jeunesse)

    Lin Piao considérait que « la bienveillance, la justice et la vertu » de Confucius étaient conformes au « matérialisme historique » et à la « dialectique », et il voulait perpétuer ces valeurs. Mais à la morale de quelle classe appartiennent-elles en réalité ?

    D’après Confucius, la « bienveillance » est le noyau de la morale.

    Elle est mentionnée dans plus d’une centaine de passages du Louen Tu (Entretiens de Confucius – œuvre où sont consignés les paroles et les actes de Confucius).

    Que signifie la « bienveillance » ?

    Confucius, cet escroc politique, répondit sans ambages : c’est « se modérer et en revenir aux rites ».

    « Si vous pouviez vous modérer et en revenir aux rites, tout le monde alors s’inclinerait devant votre bienveillance. » A ses yeux, l’unique critère de la bienveillance et de la morale, c’était d’«en revenir aux rites», à savoir défendre et restaurer le régime esclavagiste.

    Quant à « la fidélité, la piété filiale, la chasteté, la justice », elles ne sont que des applications concrètes de la « bienveillance » dans divers rapports.

    Ayant un contenu de classe concret, la « fidélité » de Confucius exigeait que le peuple fût fidèle au pouvoir esclavagiste, et aux chefs des différents États, ainsi qu’au Fils du Ciel de la dynastie des Tcheou – chef de file de la classe des propriétaires d’esclaves.

    Par sa « piété filiale », Confucius voulait que le peuple obéisse absolument à la domination du système patriarcal. Dans la famille, on devait se conduire en esclaves du patriarche autocratique, et dans le pays, en sujets dociles du Fils du Ciel, le souverain.

    Par sa «justice », il demandait que toutes les actions fussent soumises aux ordres du règne de l’esclavage et s’opposait à tout ce qui « offensait les supérieurs et provoquait des troubles », toutes choses qui portaient atteinte aux intérêts des aristocrates propriétaires d’esclaves.

    Quant à l’« intelligence, la bienveillance et la bravoure », selon Confucius, elles servaient toutes son but politique : « en revenir aux rites ».

    Tout comme il le dit lui-même, ces dernières avaient pour but de « se perfectionner », « gouverner le peuple » et « gouverner les États sous le ciel », et de perpétuer le système esclavagiste. On peut voir par là que ces préceptes de la morale confucéenne, avec la « bienveillance » comme noyau, étaient bien l’idéologie de la classe exploiteuse en déclin et de l’idéalisme historique à cent pour cent.

    Par la suite, la classe décadente des propriétaires fonciers en a hérité et les a modifiés pour en faire des armes idéologiques au service du maintien de sa dictature réactionnaire, et pour intoxiquer et tromper le peuple travailleur.

    L’impérialisme et ses laquais exaltent eux aussi ces absurdités. Que Lin Piao les ait lui aussi prêchées montre qu’il se tenait obstinément sur la position des réactionnaires, pour «… tromper, duper les ouvriers et les paysans, et leur bourrer le crâne pour le profit des grands propriétaires fonciers et des capitalistes ».

    L’objectif sinistre qu’avait Lin Piao en prêchant la morale confucéenne

    Reconnaître ou non la dictature du prolétariat, l’existence des classes et de la lutte de classes dans la période socialiste, c’est là la démarcation fondamentale entre le marxisme et le révisionnisme.

    En prônant « la bienveillance, la justice, et la morale », ces préceptes confucéens pourris jusqu’à la moelle, Lin Piao posait « toutes ses revendications politiques… du point de vue d’un absolu moral éternel », dans la vaine tentative d’effacer et de nier l’existence de classes et de la lutte de classes durant la période du socialisme, de s’opposer à la ligne fondamentale du Parti et à la dictature du prolétariat.

    N’est-il pas vrai que Lin Piao exaltait avec zèle « la vertu, la bienveillance et la justice, la fidélité et l’indulgence » comme étant « des critères réglant les rapports entre les hommes » ?

    N’est-il pas vrai qu’il parlait à profusion et hypocritement qu’il fallait, « à l’égard de tous, se comporter en hommes de qualité et à la façon de nos vénérables anciens » et traiter tout le monde avec « bienveillance et amour », « fidélité et indulgence»?

    Dans ce jargon réactionnaire, la distinction de classes entre les hommes, la lutte de classes, aiguë et complexe, et la sérieuse menace de la restauration capitaliste dans la période socialiste sont complètement dissoutes.

    Tout comme Engels disait à propos des humanistes bourgeois occidentaux du XIXe siècle : « il ne reste plus que le vieux refrain : Aimez-vous les uns les autres ! Embrassez-vous sam distinction de sexe et de condition ! Rêve de réconciliation universelle ! » (Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande)

    Si Lin Piao, cet arriviste qui voulait « renverser » la dictature du prolétariat, faisait tout son possible pour propager cet ancien jargon, c’est qu’il tentait d’opposer la théorie de la conciliation de classe, réactionnaire et hypocrite, à la théorie prolétarienne de la lutte de classes et de préparer ainsi l’opinion publique pour la restauration du capitalisme.

    D’après leur Projet des Travaux 577, nous pouvons constater clairement qu’en prêchant la doctrine de Confucius et de Mencius, et en couvrant d’injures l’empereur Ghehouangti des Ts’in et l’école légaliste, la clique antiparti de Lin Piao avait pour but de tramer un complot de coup d’État armé contre-révolutionnaire : pour renverser la dictature du prolétariat, restaurer la dictature fasciste des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie compradore et « libérer sur le plan politique » tous les renégats, agents secrets, propriétaires fonciers, paysans riches, contre-révolutionnaires, mauvais éléments et droitiers déjà renversés.

    La morale, en tant qu’expression directe de la volonté d’une classe donnée, est toujours subordonnée à la ligne politique de cette dernière.

    L’expérience historique nous a appris que les classes exploiteuses cherchent toujours à utiliser les anciens principes éthiques pour camoufler leur sinistre visage hideux ainsi que la ligne politique réactionnaire qu’elles appliquent.

    Nous rejetons tous les sermons moralisateurs confucéens, car ils reflètent les intérêts des classes exploiteuses, car c’est une morale qui a été forgée pour la sauvegarde et la restauration de l’esclavagisme, et de tous les systèmes d’exploitation, réactionnaires et décadents, déjà renversés ou en ruine.

    Les menées de Lin Piao et de ses semblables étant impopulaires, ils avaient besoin de recourir à la tromperie et au camouflage et d’utiliser la morale de Confucius au service de leur ligne politique contre-révolutionnaire : « se modérer et en revenir aux rites ».

    Comme le président Mao a indiqué, les impérialistes et les réactionnaires, « tout en se livrant quotidiennement à des activités contre-révolutionnaires, n’avaient à la bouche ou n’offraient dans les documents officiels que des protestations d’humanité, de justice et de vertu, ou d’autres déclarations plus ou moins analogues, et ils ne disaient jamais la vérité». Cependant, la camelote confucéenne prônée par Lin Piao ne nous est pas inconnue.

    Elle a été déjà colportée par Wang Ming, Liou Chao-chi et d’autres chefs de file des lignes opportunistes au sein du Parti.

    Déjà durant la période de la Guerre de résistance contre le Japon, Tchen Po-ta, affidé de Lin Piao et élément anticommuniste du Kuomintang, a altéré le marxisme en coordination active avec le Kuomintang en déclarant que les anciens principes éthiques de la Chine, tels que « fidélité, piété filiale, chasteté et justice », « politesse, justice, honnêteté, pudeur », « bienveillance, amour et paix », « peuvent à notre époque devenir des vertus nouvelles ».

    Et de plus, il prétendait à cor et à cri qu’il suffirait de modifier la maxime : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît à toi-même », et de dire à la place : « Ne fais pas aux autres ce qu’ils ne voudraient pas qu’on leur fît », pour faire de cette « vertu de la société féodale la suprême vertu de l’humanité.

    Et sur le plan philosophique, ce serait précisément la transformation de l’idéalisme en matérialisme. »

    C’était là pure sottise encourageant le capitulationnisme de classe et national.

    Dans la société de classes, entre classes antagonistes, la seule règle est de « faire à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît à toi-même » ou de « faire aux autres ce qu’ils ne voudraient pas qu’on leur fît ».

    Les impérialistes japonais qui cherchaient à conquérir la Chine « ne voulaient pas » en être chassés, mais nous leur avons fait ce qu’ils « ne voulaient pas que nous leur fassions ».

    Les réactionnaires du Kuomintang qui tentaient d’anéantir le Parti communiste « ne voulaient pas » voir la consolidation et l’expansion des régions libérées et l’accroissement des forces de l’armée populaire ; mais nous leur avons fait ce qu’ils « ne voulaient pas que nous leur fassions ».

    Si nous n’avions pas agi ainsi, d’où seraient sortis la révolution de démocratie nouvelle dirigée par le prolétariat et le triomphe de la Guerre de résistance contre le Japon ?

    Et dans l’autre camp, il en est de même : les réactionnaires de l’intérieur ou de l’extérieur cherchent toujours, et par tous les moyens, à nous faire ce que nous « ne voulons pas qu’ils nous fassent». Ignorer cela, c’est ignorer toute l’expérience historique de la lutte de classes.

    En bref, les deux maximes en question, confucéenne ou confucéenne révisée, ont la même essence ; elles sont toutes des mensonges utilisés par les classes exploiteuses pour tromper le peuple.

    En fait, les classes dominantes réactionnaires elles-mêmes ne les pratiquaient et ne les pratiquent pas réellement, ni n’avaient et n’ont l’intention de le faire.

    Recourant aux subterfuges propres aux opportunistes, et en l’affublant d’un déguisement d’apparence marxiste, Lin Piao « transforma » la morale des esclavagistes et des propriétaires fonciers féodaux de l’antiquité en morale répondant aux besoins de la bourgeoisie, de l’impérialisme, du révisionnisme et de la réaction de nos jours.

    C’est précisément ainsi que et consorts se sont révélés des pseudo-marxistes et d’authentiques escrocs politiques.

    Colportant les préceptes moraux réactionnaires de Confucius, il avait pour but non seulement de duper le peuple révolutionnaire et de le paralyser idéologiquement, mais aussi de menacer la poignée de ses conjurés et de les forcer à réaliser son complot visant à renverser la dictature du prolétariat et à restaurer le capitalisme.

    Dans sa bouche, le mot « fidélité » signifiait que ses conjurés devaient trahir le Parti et la patrie, mettre en danger le président Mao, le Comité central du Parti, commettre d’autres méfaits, et rester fidèles à sa famille « toute leur vie et de génération en génération ».

    Par « piété filiale », il entendait que sa confrérie fasciste se soumette entièrement à sa volonté contre-révolutionnaire et lui obéisse au doigt et à l’œil, dans l’esprit dit « on doit respecter ses parents et non leur désobéir » et « c’est piété filiale que d’obéir à ses parents ».

    « Bienveillance » et «justice » signifiaient que cette clique devait placer ses intérêts contre-révolutionnaires au-dessus de tout et agir en collaboration étroite, et dans l’esprit de « la victoire ou la mort pour sauver l’honneur » si elle échouait ; et ainsi de suite.

    En bref, Lin Piao cherchait à faire adopter comme discipline les préceptes confucéens afin d’unifier les pensées et les actions de ses conjurés, de les placer sous le commandement du quartier général bourgeois dirigé par lui et de leur faire servir corps et âme son complot de restauration du capitalisme.

    Toutefois, l’histoire ne se déroule jamais selon les rêves d’une poignée de réactionnaires.

    Sous la direction clairvoyante de notre grand dirigeant, le président Mao, et à la lumière de sa ligne révolutionnaire prolétarienne, la dictature du prolétariat de notre pays est aussi solide qu’un roc.

    Tout au long de la préparation de leur complot, Lin Piao et Cle, pris de panique, étaient assis sur des charbons ardents. Leurs phrases sur la « bienveillance », la « justice » et la « vertu » ne pouvaient camoufler leur faiblesse et leur peur.

    N’a-t-il pas exigé de ses conjurés qu’ils agissent dans l’esprit « la victoire ou la mort »?

    Mais quand son plan de coup d’État militaire contre-révolutionnaire fut déjoué, bien peu d’entre eux firent le sacrifice de leur vie pour « sauver l’honneur ».

    Lin Piao lui-même n’y tenait pas. Pour sauver sa peau, il vola en catastrophe se réfugier dans les bras du révisionnisme soviétique, mais il se fracassa au sol à Undur Khan, en Mongolie.

    Faillite totale de la «bienveillance», de la «justice» et de la « vertu » !

    Le président Mao a dit : « Mourir pour les intérêts du peuple a plus de poids que le mont Taichan, mais se dépenser au service des fascistes et mourir pour les exploiteurs et les oppresseurs a moins de poids qu’une plume. » (Servir le peuple)

    De nombreux martyrs, fidèles au Parti, au peuple et à la cause du communisme, ont donné leur vie pour la révolution. Leur mort a plus de poids que le mont Taichan.

    Mais celle de Lin Piao ne vaut pas un clou, car il donna sa vie pour son complot contre-révolutionnaire.

    Marx avait dit des bourreaux de la Commune de Paris que « l’histoire les a déjà cloués à un pilori éternel, et toutes les prières de leurs prêtres n’arriveront pas à les racheter ». (La Guerre civile en France)

    Et il en est de même pour Lin Piao, ce renégat et ce traître à la nation, qui avait tenté d’assassiner notre grand dirigeant le président Mao, de massacrer les communistes et le peuple chinois révolutionnaire et de capituler devant le révisionnisme soviétique.

    La clique renégate révisionniste soviétique fait écho Alors que la clique antiparti de Lin Piao parlait à cor et à cri de la vertu confucéenne, la clique renégate révisionniste soviétique, en coordination étroite, lui fit écho.

    Celle-ci interpréta Confucius du point de vue révisionniste, et porta aux nues cette canaille et son idéologie réactionnaire.

    Elle prétendit que ses principes moraux avaient pour but de former des « hommes de qualité » qui, indifférents « à la bonne chère, aux biens de ce monde, à la richesse, au confort et autres avantages matériels », étaient des « hommes parfaits », des « incarnations de toutes les belles valeurs morales », « consacrant toute leur vie à de nobles idées, au service du peuple et à la quête de la vérité ».

    Aux yeux de cette clique qui se prétend marxiste, ces « hommes de qualité », réactionnaires, que Confucius considérait il y a 2 000 ans comme l’idéal à atteindre pour restaurer le régime esclavagiste, sont devenus aujourd’hui des « sages en vogue » intouchables.

    Cependant, cet artifice auquel elle a eu recours ne saurait tromper les marxistes ni les larges masses populaires. On sait parfaitement qu’en vantant la morale confucéenne et les « hommes de qualité », elle vise d’abord à s’opposer à la Chine.

    En même temps, elle veut faire de ceux-ci des modèles révisionnistes, et faire hypocritement passer sa couche privilégiée pour des « hommes de qualité » en vue de mystifier les gens et de maintenir sa domination fasciste.

    En fait, dans la bouche de Confucius, les « hommes de qualité » étaient synonymes de dominateurs réactionnaires, à l’opposé du « menu peuple », c’est-à-dire des esclaves. S’évertuant à les louer et à couvrir d’injures le « menu peuple », la clique révisionniste soviétique a révélé son visage de traître opposé au peuple et acharné dans la voie du révisionnisme.

    Cela prouve qu’elle est, comme le renégat Kautsky stigmatisé par Lénine, une « hypocrite de premier ordre… dans l’art de prostituer le marxisme ». (La faillite de la IIe Internationale)

    Démasquer la « nature humaine » au-dessus des classes

    A travers la morale dogmatique de Confucius court un fil sinistre : la théorie de la nature humaine de la classe décadente des propriétaires d’esclaves.

    Pour duper le peuple travailleur, le paralyser idéologiquement et camoufler le caractère de classe de leur morale, les classes

    exploiteuses, en la propageant, la présentent comme étant celle « du peuple tout entier », découlant d’une « nature humaine » au-dessus des classes.

    C’est précisément pour cela que cette théorie de Confucius, incarnant les intérêts des propriétaires d’esclaves, a toujours été utilisée par les deux autres classes exploiteuses – la classe des propriétaires fonciers et la bourgeoisie en déclin -, et ce même jusqu’à nos jours.

    Lorsqu’ils critiquèrent les idéologues bourgeois allemands d’alors, Marx et Engels ont indiqué que dans la philosophie morale, « les différents héros rompent des lances pour la morale vraie.

    Feuerbach aime l’homme pour l’amour de l’homme, saint Bruno l’aime parce qu’il le « mérite »… et saint Sancho aime « tout un chacun ». » (L’Idéologie allemande)

    Afin de faire avancer leur ligne révisionniste, Lin Piao et la clique renégate révisionniste soviétique n’ont pas pu faire autrement que de colporter ce bric-à-brac.

    Ils cherchaient à créer le mythe selon lequel entre classes antagonistes existent des rapports de bienveillance et de justice caractérisés par les préceptes « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît à toi-même », « les sentiments communs de l’humanité », ainsi que « la fidélité et l’indulgence » et « l’amour de l’humanité », grâce auxquels ces classes font écho les unes aux autres.

    Pour prouver que la « bienveillance », la «justice », la « vertu » de Confucius correspondent à leur slogan de l’« humanisme » qu’elle prêche depuis longtemps, la clique révisionniste soviétique a déclaré à plusieurs reprises que « l’essence de la bienveillance » confucéenne consiste à « éprouver de la sympathie authentique pour les autres » et à « traiter tout le monde en êtres humains ».

    Mais en réalité, ne traitant jamais en « êtres humains » les peuples de son pays et du reste du monde, elle exerce son impitoyable dictature fasciste dans le pays et se livre à l’agression, à l’expansion et à la subversion à l’étranger.

    Présentant Confucius sous un jour favorable, elle a précisément pour but de camoufler son visage social-impérialiste sous le couvert de P« humanisme ».

    Le président Mao a indiqué : « Quant au prétendu « amour de l’humanité », jamais depuis que celle-ci s’est divisée en classes, il n’a existé d’amour aussi général.

    Toutes les classes dominantes du passé se sont complu à prêcher un tel amour et nombre de « sages » en ont fait autant, mais personne encore ne l’a réellement mis en pratique, car c’est chose impossible dans la société de classes. » (Interventions aux causeries sur la littérature et l’art à Yenan)

    La critique de Lin Piao et de Confucius est une sérieuse lutte politique et idéologique dans le domaine de la superstructure, et la lutte que nous menons contre la clique antiparti de Lin Piao est une lutte acharnée contre la restauration du capitalisme.

    Les rapports entre nous et eux ne sont absolument pas basés sur l’égalité, la bienveillance, la justice et la vertu, mais sont une lutte où une classe exerce son oppression sur une autre, à savoir que le prolétariat exerce sa dictature sur la bourgeoisie.

    Au cours de cette lutte, nous devons consolider mieux encore la dictature du prolétariat et nous efforcer de rompre « de la façon la plus radicale avec les idées traditionnelles », comme l’ont dit Marx et Engels, de balayer ce tas d’ordures qu’est la morale de toutes les classes exploiteuses afin que la morale communiste brille de tout son éclat.

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  • Franchir le ‘‘seuil du mutisme’’

    1973

    [Note :

    La surdi-mutité est une infirmité que l’on rencontre couramment parmi les larges masses des travailleurs ; elle avait été considérée en Chine comme  «incurable » par les prétendues  «célébrités » et  «sommités » bourgeoises.

    En mars 1968, en vue de matérialiser les directives du président Mao sur le travail médical et sanitaire, le service sanitaire d’une unité de l’Armée populaire de Libération envoya une équipe médicale à l’Ecole des Sourds-Muets de la municipalité de Liaoyuan, dans la province du Kirin.

    Cette équipe médicale était composée de trois médecins militaires et de cinq infirmiers dont un seul avait achevé les études secondaires du premier cycle, les autres, y compris le camarade Tchao Pou-yu, n’avaient fréquenté que l’école primaire ; aucun d’entre eux n’avait mis les pieds dans une école de médecine.

    Mais, mus par le sentiment profond de leur responsabilité à l’égard de la révolution, ils ont fait des enquêtes minutieuses sur les sourds-muets, étudié consciencieusement l’acupuncture traditionnelle chinoise, et enfin, après des essais répétés, ils ont réussi à franchir le seuil de la surdi-mutité, et apporté une contribution importante à la médecine.

    Cette brochure réunit trois articles qui exposent, faits à l’appui, les véritables miracles accomplis par le camarade Tchao Pou-yu au moyen de l’acupuncture dans le franchissement du  «seuil du mutisme ».

    C’est dans sa volonté d’étudier les œuvres philosophiques du président Mao pour transformer le monde objectif et le monde subjectif, et dans son profond sentiment prolétarien envers les sourds-muets que le camarade Tchao Pou-yu a puisé le courage dese consacrer à la pratique pour arriver à cette fin. Il a également obtenu des résultats remarquables dans les traitements d’autres maladies, toujours par l’acupuncture.

    Cette brochure présente en outre les exploits émouvants du camarade Tchao Pou-yu, auteur de ces réalisations qui, loin de se laisser griser par le succès, tient à prendre la dialectique matérialiste pour guide de son action afin de poursuivre ses enquêtes et ses progrès.]

    La connaissance authentique de la pratique

    « L’arbre de fer se recouvre de fleurs » et « les sourds-muets retrouvent la parole » sont des proverbes chinois pour décrire l’impossible. En réalité, personne n’avait jamais entendu les sourds-muets parler ou chanter.

    Et pourtant, au cours de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, l’impossible est devenu possible. Tchao Pou-yu, travailleur sanitaire d’une unité de l’Armée populaire de Libération (A.P.L.) et ses compagnons d’armes ont franchi le  «seuil du mutisme » et ont réussi à faire parler les sourds-muets.

    Ce succès a eu un énorme retentissement, il fut salué partout et largement commenté. Les ouvriers, paysans et soldats considèrent que Tchao Pou-yu et ses camarades ont pu franchir le  «seuil du mutisme » parce que, guidés par la pensée Mao Zedong, ils étaient hardis dans la pratique pour la révolution.

    D’autres, cependant, ont prétendu que le jeune Tchao Pou-yu était un génie, doué d’une intelligence supérieure.

    Lequel des deux arguments est juste ? Laissons parler les faits.

    Tchao Pou-yu s’est engagé dans l’A.P.L. au printemps 1966, alors qu’il venait d’avoir dix-huit ans et n’avait fait que quatre ans d’études intermittentes.

    Sans aucune formation professionnelle préalable, il fut affecté dans un dispensaire d’un hôpital militaire peu de temps après son enrôlement. Son travail, consistant à distribuer les médicaments aux malades d’après les ordonnances, était bien simple, mais il eut du mal au début malgré son zèle.

    Il trouvait difficile à retenir les noms des médicaments au nombre de quelques centaines. Parfois, il se trompait, ce qui le tourmentait beaucoup. Il se disait : « S’il y avait seulement une panacée qui guérirait toutes les maladies, ce serait merveilleux ! »

    Une nuit Tchao fit un rêve : Ayant trouvé un chaudron, il y versa toutes les drogues des rayons. Il fit une potion.

    A chaque patient qui venait à lui il en donnait une cuillerée et tous se trouvaient guéris. Le lendemain quand il raconta son rêve à ses camarades, ils se mirent à rire. « Comment un type aussi intelligent que toi peut-il avoir une idée si saugrenue ! » dit l’un d’eux.

    A dire vrai, Tchao Pou-yu était un garçon brillant, mais ce rêve naïf s’expliquait par son manque d’expérience dans la pratique.

    Qu’un simple infirmier comme lui soit parvenu à une telle réalisation dans l’histoire de la médecine est un phénomène qui s’explique fort bien si l’on suit le chemin plein de vicissitudes parcouru par Tchao, pour passer de son rêve de la fameuse « panacée » au succès remporté en franchissant le « seuil du mutisme ».

    En 1967, lorsque la tempête de la Grande Révolution culturelle prolétarienne balaya la ligne révisionniste contre-révolutionnaire de Liou Chao-chi dans le domaine de l’hygiène et de la santé publique, la grande directive du président Mao :  «Axer le travail médical et sanitaire sur les régions rurales » fut publiée, créant un élan d’enthousiasme sur ce front.

    Pour mettre résolument en pratique cette directive, Tchao Pou-yu et ses camarades formèrent une équipe médicale et, avec leurs trousses et les œuvres du président Mao, allèrent établir un dispensaire

    dans un quartier d’ouvriers et d’employés de la ville de Liao-yuan. En contact direct avec les masses, Tchao Pou-yu constata avec indignation les effets néfastes de la ligne révisionniste contre- révolutionnaire de Liou Chao-chi sous le règne de laquelle beaucoup de travailleurs n’avaient pu être soignés convenablement.

    « Je suis un travailleur sanitaire du prolétariat, se dit-il. Il est de mon devoir de soulager les souffrances de mes frères de classe. Mais que puis-je faire sans connaissances médicales ? Eh bien, j’en acquerrai en travaillant. Le savoir n’est pas inné. »

    Il commença par apprendre l’acupuncture [L’acupuncture est une méthode de guérison traditionnelle consistant à insérer des aiguilles en des points cutanés déterminés sur le corps. La manipulation des aiguilles excite les nerfs et amène la guérison des malades.] auprès de ses collègues.

    Chaque fois qu’on lui avait appris à localiser un point, il le notait dans un cahier, le cherchait sur son propre corps et se piquait pour éprouver les effets. Au bout d’un certain temps, il parvint à connaître plusieurs dizaines de points d’acupuncture.

    Fort de ces notions élémentaires, il réussit à guérir un vieil ouvrier nommé Wang Kouei, qui avait souffert de l’arthrite des jambes pendant une dizaine d’années.

    Ce premier résultat encouragea beaucoup Tchao Pou-yu. La connaissance vient de la pratique, se dit-il. Nous ne possédons pas la technique, nous l’apprendrons.

    Il en sera de même pour traiter les maladies. Par la suite, nombreux furent ceux qui venaient trouver Tchao Pou-yu pour se faire soigner par l’acupuncture.

    Souvent, il ne rentrait à la caserne que tard dans la nuit. Quelquefois ses doigts tremblaient de fatigue au point qu’ils ne

    pouvaient pas tenir les baguettes aux repas ; ils étaient tout en sang à force de manipuler les aiguilles ; il y collait un bout de sparadrap et n’en continuait pas moins à soigner les malades. De toute cette période, il n’arrêta pas d’étudier les manuels de médecine, si bien qu’il fut rapidement à même de pouvoir guérir un grand nombre de maladies courantes et certaines maladies plus compliquées par l’acupuncture.

    La pratique de Tchao Pou-yu et ses camarades au dispensaire durant tout ce laps de temps peut être considérée comme les préparatifs, sur le plan idéologique et technique, de la bataille pour franchir le  «seuil du mutisme ».

    En mars 1968, Tchao et ses camarades de l’équipe médicale se rendirent à l’Ecole des Sourds-Muets de la municipalité de Liaoyuan.

    Dès leur arrivée, les membres de l’équipe furent entourés par des enfants qui s’exprimaient en gesticulant.

    Une élève nommée Wang Ya-kin saisit Tchao Pou-yu d’une main et, de l’autre, désigna d’abord un portrait du président Mao dans le petit livre rouge : Citations du président Mao Zedong, puis sa propre bouche, et ne put que proférer des « A. . . A. . . » montrant combien elle aurait voulu pouvoir crier « Vive le président Mao ! »

    Ensuite, après avoir pointé de son index l’insigne à l’effigie du président Mao que le jeune Tchao portait à la poitrine, elle se toucha l’oreille pour signifier qu’elle voulait entendre la voix du président Mao.

    Son infirmité l’ayant privée de tout moyen de s’exprimer, les larmes lui vinrent aux yeux. Tchao, très ému, en pleura lui aussi. Un sentiment de classe propre à un combattant prolétarien brûlait dans sa poitrine.

    Dans l’ancienne société pire que l’enfer, se dit-il, les travailleurs étaient refoulés au bas de l’échelle sociale, ils avaient une bouche, mais il leur était interdit de parler et d’ailleurs à qui parler ; dans la société nouvelle, les travailleurs sont devenus maîtres, ils peuvent parler et chanter à leur guise.

    Cependant les sourds-muets n’ont pas le bonheur de jouir de ces droits.

    Y a-t-il douleur plus vive que d’avoir une bouche, et de ne pouvoir crier « Vive le président Mao », d’avoir des oreilles, et de ne pouvoir entendre la voix du président Mao ?

    Tchao Pou-yu et ses camarades firent alors la promesse solennelle au président Mao de tout essayer pour franchir le  «seuil du mutisme », apporter la sollicitude du président Mao aux sourds-muets, sa voix à leurs oreilles et leur permettre d’exprimer leurs sentiments.

    La nouvelle que les hommes de l’Armée populaire de Libération allaient traiter le mutisme se transmit de bouche en bouche et se répandit vite dans toute la ville de Liaoyuan.

    L’on se mit à espérer qu’un jour les sourds-muets retrouveraient la parole et que l’arbre de fer se recouvrirait de fleurs.

    Cependant certaines « célébrités » et « sommités » bourgeoises de la médecine se montraient sceptiques quant au succès de l’entreprise : « J’ai étudié la médecine pendant des dizaines d’années, je n’ai jamais entendu dire qu’avec une simple aiguille on puisse guérir les sourds-muets. »

    « Si c’est si simple que cela, alors le soleil peut bien se lever à l’ouest. » « Dans les livres étrangers il n’y a pas un chapitre sur le traitement des sourds-muets. » . . .

    Tchao Pou-yu et ses camarades ne se laissaient pas intimider par ces « célébrités » et « sommités » qui déclaraient la mutité « incurable ».

    Ils commencèrent par faire des enquêtes minutieuses. Un jour, Tchao rendit visite à la famille de Wang Ya-kin. Le père de cette dernière, Wang Yu-hai, lui raconta l’histoire de sa famille. Mineur de métier, il avait été entraîné, il y a plus de trente ans, par un capitaliste à quitter son pays natal, la province du Chantong,pour travailler comme coolie dans la Mine de Liaoyuan contrôlée par l’impérialisme japonais.

    Son dos se voûta, il se blessa aux jambes, et faillit être jeté dans le « four crématoire ». C’est le président Mao qui l’avait sauvé de cet enfer et lui avait donné une vie heureuse.

    Il se maria à 40 ans passés, et Wang Ya-kin était sa fille unique. Malheureusement, à l’âge de trois ans, après une grave maladie, elle devint sourde-muette.

    Wang Yu-hai l’emmena dans un grand hôpital pour consulter un  «médecin connu », mais ce médecin lui dit froidement : « Autant vouloir faire revivre un arbre desséché, la surdi-mutité est incurable même à l’étranger ; rien à faire. »

    Sur ce, ils furent éconduits. Par la suite, Wang Yu-hai fit le tour des hôpitaux avec sa fille, mais partout la réponse avait été la même.

    Tchao Pou-yu rendit aussi visite à un autre élève nommé Tsiuan Teh-hsi et apprit qu’il avait connu à peu près le même sort. Refusé par les hôpitaux, il entendit finalement prononcer contre lui la sentence de « maladie incurable ».

    Les enquêtes qu’il fit pendant plusieurs jours dans les différentes familles prouvèrent que ces enfants sourds-muets n’avaient reçu au fond aucun traitement sérieux et, dans les dossiers des hôpitaux, il ne put relever aucun cas de traitement de la surdi-mutité. Quelle conclusion tirer de tout cela ?

    Tchao Pou-yu commença par étudier l’enseignement du président Mao : « Si l’on veut acquérir des connaissances, il faut prendre part à la pratique qui transforme la réalité.

    Si l’on veut connaître le goût d’une poire, il faut la transformer : en la goûtant. » (De la pratique)

    Comment pouvez-vous savoir si une poire est sucrée sans la goûter ?

    De même, comment peut-on qualifier la surdi-mutité d’« incurable » sans même avoir essayé de la traiter.

    Il s’agissait donc d’une  «maladie qu’on a refusé de guérir » plutôt que d’une  «maladie inguérissable ». Tchao fit part de ses idées à ses camarades, ce qui redoubla leur confiance dans la réussite de leur entreprise.

    Ces « petits hommes » qui respectent la pratique lancèrent un défi aux « grands hommes » idéalistes.

    Tchao et ses camarades tout en consultant un traité d’acupuncture essayèrent d’abord sur eux-mêmes les points indiqués pour la surdi-mutité préféraient tenter mille fois les effets des piqûres sur leur propre corps plutôt que d’aller se tromper une fois sur un malade. Sous l’effet des essais répétés leur cou était enflé et leurs oreilles bourdonnaient, leur mâchoire leur faisait mal quand ils mangeaient.

    La joue gauche enflait-elle, ils piquaient la droite. . . « Pour calmer les souffrances de nos frères et sœurs de classe, nous sommes prêts à endurer toutes les peines et à courir tous les risques », répondaient-ils à ceux qui, peines pour eux, essayaient de leur faire prendre un peu de repos.

    Le camarade Tchao Pou-yu, après s’être piqué des centaines de fois, acquit une certaine maîtrise de la technique du traitement de la surdi-mutité par l’acupuncture ; il essaya alors la méthode sur les enfants sourds-muets.

    Un jour, après avoir procédé à une séance d’acupuncture sur Wang Ya-kin, il passa derrière son dos et claqua des mains. Immédiatement la jeune fille se retourna, fit un signe de tête et montra du doigt une de ses oreilles pour signifier qu’elle avait entendu.

    Tchao Pou-yu recula de quelques pas et claqua encore trois fois des mains, l’enfant tourna encore une fois la tête et étendit trois doigts pour montrer qu’elle avait encore entendu. Quelle joie pour Tchao Pou-yu et ses camarades, le dur apprentissage aboutissait à un premier succès.

    En appliquant ce même traitement, au bout d’un certain temps, les camarades de l’équipe médicale avaient fait recouvrer l’usage de l’ouïe à la plupart des élèves de l’École des Sourds-Muets.

    Un proverbe dit : « Qui n’entend pas, ne s’énerve pas. » Ces enfants qui maintenant pouvaient entendre tous les bruits du monde environnant ne pouvaient cependant parler. Ils étaient bouleversés.

    Un matin, Tchao Pou-yu vit Wang Ya-kin pleurer en cachette derrière une porte ; elle était triste parce qu’elle avait vu les soldats de l’Armée populaire de Libération chanter L’Orient rouge au lever du soleil et réciter les citations du président Mao et qu’elle ne pouvait faire comme eux.

    Cela rappela à Tchao Pou-yu qu’après les résultats obtenus dans la guérison de la surdité, des efforts devaient être encore faits pour vaincre le mutisme.

    Pourquoi avait-on obtenu des résultats pour guérir les sourds et pas les muets jusqu’ici ? Se demanda-t-il.

    En récapitulant le travail accompli, il conclut que si l’on était allé assez loin en piquant les points situés sur l’oreille pour provoquer de vives réactions, l’on n’avait pas introduit l’aiguille suffisamment en profondeur au point yamen [Le point yamen : le « seuil du mutisme » situé sur la nuque.], le « seuil du mutisme », lequel est peut-être la  «porte » menant à la guérison de la mutité !

    La médiocrité des effets était probablement due au fait qu’on n’avait pas osé franchir ce seuil. Il décida de faire l’expérience sur lui-même.

    Dans le but de trouver des fondements théoriques à son idée, Tchao se mit à feuilleter la littérature médicale.

    Il était stipulé dans le Traité universel d’acupuncture [Le Traité universel d’acupuncture : ouvrage important traitant de la théorie de l’acupuncture dans la médecine traditionnelle], le plus ancien ouvrage du genre, comme dans les publications les plus récentes, jusqu’en 1966, que la profondeur limite à ne pas dépasser pour le point yamen était de 3 à 5 fen.

    [Dans l’acupuncture, la profondeur de l’introduction des aiguilles varie suivant la taille des patients, on utilise les termes tsouen et fen dans la mesure de cette profondeur. Quand un patient forme un anneau en joignant le majeur et le pouce, la distance intérieure entre la jointure du majeur et celle du pouce représente un tsouen, ou dix fen]

    Certains auteurs allaient jusqu’à dire que le yamen était un  «point interdit », un  «point vital », et que l’introduction de l’aiguille à 10 fen de profondeur entraînerait la mutité. A 15 fen de profondeur, c’était la mort.

    Est-ce que ces conclusions étaient justes ? Mille ans durant, cette limite de 3 à 5 fen n’avait point été changée.

    Tchao Pou-yu se rappela l’enseignement du président Mao et écrivit à côté de ces chiffres cette parole du président Mao : « Dans les domaines de la lutte pour la production et de l’expérimentation scientifique, l’humanité ne cessera jamais de progresser et la nature de se développer, jamais elles ne s’arrêteront à un certain niveau.

    Aussi l’homme doit-il constamment faire le bilan de son expérience, découvrir, inventer, créer et progresser. Les points de vue inspirés par l’immobilisme, le pessimisme, le sentiment d’impuissance, l’orgueil et la présomption sont erronés. »

    Quelles énergiques critique et réfutation de l’idéalisme et de la métaphysique ! Tchao Pou-yu réfléchissait longuement sur cette question de la profondeur maxima.

    A une réunion de discussion de l’équipe médicale il exposa ainsi ses idées : « Les livres d’acupuncture tant anciens que modernes disent que l’aiguille ne doit pas dépasser 5 fen au point yamen. Cela veut dire que la limite a été dépassée par nos prédécesseurs dans leur pratique, mais que des accidents se sont produits.

    Du fait des restrictions imposées par l’idéologie de classe et le stade de développement des sciences de leur époque, ils ne pouvaient pas tirer une conclusion scientifique de leurs expériences ni trouver la cause réelle de leurs échecs afin de continuer leur expérimentation, ils ont battu en retraite jusqu’à cette limite de 5 fen qui ne présente aucun danger.

    Du point de vue physiologique, 5 fen n’est pas assez profond pour provoquer une réaction sensible.

    Nous, les combattants prolétariens, nous voulons délivrer nos frères de classe de leurs souffrances. Nous devons aller de l’avant et ne pas nous laisser arrêter par cette profondeur limite. »

    C’est à cette réunion que Tchao Pou-yu proposa au chef de l’équipe Fang Ying-teng de tenter l’expérience sur lui-même. Fang, en docteur expérimenté, fut beaucoup impressionné par l’argumentation de Tchao Pou-yu, mais en tant que chef d’équipe, il devait y réfléchir doublement.

    Il soutint donc la proposition de Tchao Pou-yu tout en soulignant la nécessité de discuter des mesures de sécurité concrètes. La nuit était très avancée quand la discussion se termina. Tchao Pou-yu rentra sans se presser de l’École des Sourds-Muets au dispensaire de l’armée.

    Assis dans la salle de physiothérapie, il fut assailli par mille images : la porte de l’hôpital fermée aux ouvriers et paysans malades, des visages d’enfants sourds-muets tourmentés qui n’arrivaient pas à crier  «Vive le président Mao ! » Il sentit sa responsabilité peser lourdement sur ses épaules. Il se rendit compte de la signification d’une insertion profonde au point yamen et de la nécessité de dépasser cette fameuse  «zone interdite ». Il décida de ne plus attendre, ne serait-ce qu’un jour, qu’une minute.

    Résolument il prit l’aiguille d’acier et se piqua au point yamen. A 5 fen de profondeur, réaction médiocre ; à 10 fen, sensations plus fortes ; à 15 fen, effets tellement violents que ses deux mains, comme parcourues par un courant électrique, n’arrivaient plus à manier l’aiguille.

    Abandonner ou continuer ? Tchao savait bien qu’en allant plus loin, il susciterait de meilleurs effets mais aussi qu’il exposait sa vie.

    Si je perds la parole et risque ma vie, c’est pour appliquer la ligne du président Mao en matière d’hygiène et de santé publique, pensa Tchao, seulement, s’il m’arrive malheur, comment faire pour que les camarades puissent bénéficier de mon sacrifice ?

    Là-dessus il ouvrit son carnet, nota la localisation du point d’acupuncture, son angle, sa profondeur et les sensations qu’il avait éprouvées à toutes les profondeurs de l’insertion. Puis il écrivit la parole suivante : Camarades, je suis en train de piquer le point yamen en profondeur.

    L’aiguille atteint 15 fen et je commence à avoir des réactions violentes.

    Je vais continuer. Si je viens à mourir, il faut que vous tiriez la leçon de mon échec et continuiez les recherches.

    Nous devons absolument pénétrer dans la « zone interdite » afin que les sourds-muets puissent entendre la voix du président Mao et crier « Vive le président Mao ! »

    En se récitant  « s’armer de résolution, ne reculer devant aucun sacrifice et surmonter toutes les difficultés pour remporter la victoire », il reprit l’aiguille qu’il poussa en profondeur.

    Tout à coup il sentit un gonflement au niveau du cou, une brûlure dans la gorge et un engourdissement dans tous les membres. Son corps fut comme traversé par un courant électrique. Réaction idéale enfin trouvée !

    Il sortit l’aiguille, constata qu’elle avait atteint 25 fen de profondeur, et sauta de joie.

    Ensuite il répéta l’expérience et éprouva à chaque fois les mêmes effets. Les  «petits hommes » avaient vaincu les  «grands hommes », le matérialisme avait triomphé de l’idéalisme et la dialectique de la métaphysique.

    Grâce à son esprit révolutionnaire de se sacrifier pour le peuple et au terme d’une expérimentation répétée, Tchao Pou-yu avait réussi à dépasser les limites établies par ses prédécesseurs et à acquérir de véritables connaissances sur l’insertion en profondeur au point yamen.

    Le lendemain de grand matin, Tchao rendit compte de son expérience à ses supérieurs, qui le félicitèrent et lui accordèrent un ferme soutien.

    A son exemple, les autres membres de l’équipe médicale firent la même expérience sur leur propre corps pour maîtriser cette nouvelle méthode.

    Tchao l’appliqua tout d’abord à Wang Ya-kin qui, après trois séances jour pour jour, arriva à crier pour la première fois de sa vie à 17 ans : « Vive le président Mao ! »

    Grâce aux efforts déployés par tous les membres de l’équipe médicale, 157 sur les 168 élèves de l’École des Sourds-Muets de Liaoyuan ont recouvré l’usage de l’ouïe, 149 ont réussi à parler. Ce « monde du silence » a commencé à s’animer. Les enfants guéris chantèrent :

    La vigne dépouillée étale un nouveau feuillage,

    L’arbre de fer se recouvre de fleurs ;

    Grâce au président Mao, notre grand dirigeant,

    Les sourds-muets retrouvent la parole.

    Ce chant composé par les sourds-muets guéris et le chemin parcouru pour franchir le  «seuil du mutisme » nous font voir clairement que ce succès n’est pas dû au  «génie » d’un certain  «héros », mais à la pratique entreprise par les combattants prolétariens sous la conduite de la pensée Mao Zedong, à l’esprit révolutionnaire de ne craindre ni les épreuves ni la mort.

    C’est dans la pratique pour franchir le « seuil du mutisme » que la sagesse et le talent de ces combattants sont nés et se sont développés.

    Quand les succès de Tchao Pou-yu et de ses camarades furent publiés dans la presse, une « sommité » bourgeoise qui faisait des recherches dans ce domaine depuis une dizaine d’années sans aucun résultat dit dédaigneux : « Il y a beau temps que j’ai étudié tous ces points d’acupuncture ! »

    « Oui, peut-être, répliqua quelqu’un, mais avez-vous essayé une seule piqûre sur vous-même ? »

    La sommité en eut le bec cloué.

    Il en est souvent ainsi, la vérité appartient toujours à ceux qui osent se lancer dans la pratique et y excellent, tandis que ceux qui rejettent la pratique par crainte de payer trop cher ne trouveront jamais la porte de la vérité.

    Né du peuple et grandi en son sein

    Au printemps 1969, Tchao Pou-yu vint à Canton avec l’équipe de propagande artistique de l’École des Sourds-Muets de Liaoyuan (Nord-Est de la Chine).

    Les jeunes sourds-muets guéris donnèrent une représentation devant les amis étrangers venus à l’occasion de la Foire des articles chinois d’exportation.

    Beaucoup parmi ceux-ci exaltèrent cette performance comme un miracle.

    Mais qui en était l’auteur ?

    Un jour, certains amis étrangers vinrent trouver Tchao Pou-yu et un journaliste d’Occident lui demanda : Quels sont parmi ces enfants ceux que vous avez guéris vous-même ?

    Par mes seuls soins, aucun ! Répondit-il en souriant mais avec sérieux ; la « zone interdite » de la surdi-mutité a été franchie en se guidant sur la pensée Mao Zedong et la sagesse des masses.

    Ce n’est pas la seule modestie qui poussa Tchao Pou-yu à parler de la sorte, c’est que, pour répondre correctement à la question de savoir qui a franchi la « zone interdite » de la surdi-mutité, il est parti du point de vue matérialiste de l’histoire.

    Tels sont les faits, aucune découverte technique et scientifique n’est à mettre au crédit du mérite personnel, c’est le résultat de la longue pratique d’un grand nombre de personnes.

    L’acupuncture est une méthode importante qui a été employée depuis des milliers d’années dans la lutte contre les maladies par le peuple travailleur dont elle résume les riches expériences pratiques.

    La nouvelle méthode du traitement par l’acupuncture a été créée par les travailleurs sanitaires chinois sur la base de l’ancienne pendant la Grande Révolution culturelle prolétarienne et au cours du traitement médical des ouvriers, paysans et soldats. S’ils n’étaient pas partis de cette base, comment Tchao Pou-yu et ses compagnons d’armes auraient-ils eu l’idée de guérir la surdi-mutité par l’acupuncture et surtout de piquer le point yamen en profondeur ?

    Ils ont travaillé en collectivité dans leurs recherches pour franchir la « zone interdite » du mutisme.

    « C’est cette collectivité, dit Tchao Pou-yu, qui m’a donné le courage et l’intelligence ; si j’avais été seul ; j’aurais peut-être reculé devant de si nombreuses difficultés. » Et derrière cette collectivité se tiennent des milliers et des milliers de personnes ainsi que notre grand Parti.

    Dans la lutte pour franchir le « seuil du mutisme », les habitants et le Comité révolutionnaire de la municipalité de Liaoyuan, les instituteurs de l’École des Sourds-Muets et les parents des élèves ont beaucoup contribué au succès ; les jeunes sourds-muets aussi ont apporté contribution, quoiqu’ils fussent objets du traitement ; on peut même dire qu’ils comptent parmi les créateurs du miracle.

    Tchao Pou-yu n’oubliera jamais qu’au commencement, lorsque l’équipe médicale arriva à l’école, les ennemis de classe affichaient une grande arrogance : ils tentèrent de tirer profit de l’infirmité des élèves sourds-muets pour duper certains d’entre eux dans l’intention de chasser l’équipe.

    A ce moment crucial, c’est Wang Ya-kin et Tcheng Ki-yun, deux élèves, qui se dressèrent pour dénoncer le complot des ennemis de classe.

    Une fois le traitement commencé, certains enfants, par crainte d’avoir mal, se cachaient sous la table pour échapper à la piqûre, c’est Wang Pao-tsai et quelques autres élèves qui prirent l’affaire en main et énoncèrent par signes l’enseignement du président Mao : « S’armer de résolution, ne reculer devant aucun sacrifice et surmonter toutes les difficultés pour remporter la victoire. »

    Puis Wang Pao-tsai demanda à Tchao Pou-yu de le piquer le premier pour que ses camarades se rendent compte qu’il n’y avait pas de quoi s’effrayer. Ceux-ci se rassurèrent et finirent presque par se bousculer pour recevoir plus vite la piqûre.

    Sans leur concours, comment aurait-on pu franchir le « seuil du mutisme » ?

    Ces faits frappèrent Tchao Pou-yu et le convainquirent que les activités d’un individu quel qu’il soit ne peuvent se séparer des activités de sa classe.

    Le rôle principal dans la pratique est tenu par les masses. Les masses, c’est la mer, tandis que l’individu n’est qu’une goutte d’eau dans la mer.

    Des milliers et des milliers de gouttes d’eau forment une mer houleuse. Un individu ne peut jouer un rôle que s’il s’allie à la masse.

    Après avoir réalisé que « les masses sont les véritables héros », Tchao Pou-yu accorda une plus grande attention à s’assimiler la sagesse des masses, au cours de la pratique médicale, et à apprendre auprès de tous ceux qui ont de l’expérience pratique afin d’enrichir ses propres connaissances et d’accroître son aptitude à servir le peuple.

    Il arrive souvent qu’un médecin réussisse à guérir un malade là où beaucoup d’autres ont échoué. Naturellement tout le monde admire ce médecin, mais quelle attitude lui-même doit-il prendre ?

    Quelle appréciation doit-il porter sur lui et sur les autres médecins qui n’ont pas guéri le patient ?

    Voyons comment Tchao Pou-yu s’est conduit dans une telle situation.

    Une femme souffrait d’une métrorragie fonctionnelle depuis près de dix ans et était de surcroît cardiaque.

    Elle reçut les soins de plusieurs vieux médecins pratiquant la médecine traditionnelle sans voir son cas s’améliorer. Finalement, cette femme vint trouver Tchao Pou-yu. C’était la première fois qu’il traitait une maladie aussi complexe, il manquait d’assurance et n’arrivait pas à discerner la source principale du mal, par conséquent, il ne savait par où commencer le traitement.

    Cependant il se dit : puisque plusieurs médecins expérimentés ont longtemps soigné la malade, il est clair qu’ils connaissent bien son cas. Il décida donc d’aller les voir.

    Un jour de grand vent, Tchao Pou-yu, le visage couvert de poussière, et trempé de sueur, se présenta devant l’un d’entre eux : « Docteur, je viens pour apprendre », dit-il, et il expliqua le motif de sa visite.

    Touché de la sincérité de Tchao Pou-yu, le vieux docteur exposa en détail tout ce qui se rapportait à la malade : « Elle a plusieurs maladies, mais il me semble que la métrorragie dont elle souffre depuis longtemps est la source de toutes les autres. Sa santé étant délicate, j’ai dû lui administrer des fortifiants en coordination avec l’acupuncture superficielle pour causer un effet de légère excitation. »

    Tchao Pou-yu trouva que l’analyse faite par ce vieux docteur était bien fondée, mais que sa méthode de traitement était trop passive. Fortifier au lieu d’arrêter l’hémorragie utérine ne pourrait changer fondamentalement la santé de la patiente.

    Tchao Pou-yu s’apprêta à effectuer une piqûre en profondeur dans le but de causer un effet d’excitation forte pour résoudre tout d’abord le problème de la métrorragie.

    Entre-temps, il entendit dire que la femme s’était trouvée mal une fois au cours d’un traitement donné par un autre praticien de la médecine traditionnelle.

    Il se rendit chez lui.

    « Est-ce qu’on peut pratiquer sur clic une piqûre en profondeur pour causer un effet d’excitation forte ? » lui demanda-t-il. L’autre répondit : « Absolument pas. Avec sa santé délicate, elle risque fort des complications sous l’effet de la piqûre. »

    Tchao Pou-yu trouva que les conseils du docteur étaient fort utiles, car ils l’aidèrent à mieux voir les contradictions existant dans les méthodes de traitement : Si l’excitation est faible, on ne peut pas guérir la malade ; le contraire fait craindre des complications.

    Comment provoquer une excitation forte sans inconvénient ? Tchao Pou-yu se rappela tout à coup un petit incident de sa vie d’infirmier débutant : Une fois, il avait sorti de l’eau froide une bouteille pour médicaments qu’il rinça à l’eau bouillante, la bouteille se brisa.

    Ses camarades plus expérimentés trempaient d’abord les bouteilles dans de l’eau tiède un instant avant de verser dessus de l’eau bouillante, et les bouteilles ne craquaient pas.

    Tchao Pou-yu en tira la conclusion qu’il fallait procéder graduellement.

    Il remania son plan de traitement, décidant d’administrer l’acupuncture de façon progressive en augmentant de jour en jour la profondeur de l’aiguille.

    Au terme de ce traitement, la patiente fut enfin guérie. Elle se montra très reconnaissante envers Tchao Pou-yu qui l’avait

    débarrassée d’une maladie dont elle souffrait depuis près de dix ans.

    Mais Tchao Pou-yu trouva qu’il lui fallait tout d’abord exprimer sa gratitude aux deux vieux médecins traditionnels.

    « C’est vous qui avez guéri la malade, et pas les autres, dirent certains ; c’est donc vous qu’on doit remercier. »

    « Ne parlez pas comme ça, intervint Tchao.

    Quand nous avons réussi à faire quelque chose ou acquis une connaissance, c’est toujours le fruit des efforts de beaucoup de personnes ; c’est comme à la course de relais, celui qui atteint le but n’a pas le droit de prétendre qu’il a parcouru tout le trajet.

    En ce qui concerne le traitement de cette maladie, je ne fais que recevoir le bâton témoin transmis par de vieux médecins pour continuer la course. Ce sont eux qui m’ont fait voir les contradictions principales dans la maladie et bénéficier de leurs conseils, c’est à travers leurs expériences positives et négatives que j’ai trouvé la méthode de traitement efficace. »

    Tel est le combattant prolétarien armé de la pensée Mao Zedong. Quand il a fait quelques contributions pour le peuple, il pense tout d’abord au rôle joué par les masses, alors qu’il considère son propre apport comme une toute petite partie d’un tout. Le camarade Tchao Pou-yu ne s’arrêta pas là dans sa compréhension du problème des relations entre l’individu et les masses.

    Au cours de la pratique médicale, Tchao Pou-yu soignait le peuple, et le peuple le traitait comme un des siens avec chaleur. Au commencement, Tchao Pou-yu en fut très ému, il comprenait bien ces sentiments.

    Mais de telles manifestations de sympathie qui se répétaient si souvent l’entraînèrent à de mûres réflexions : les masses me sont reconnaissantes parce que je les ai guéries ; c’est la preuve du profond sentiment de classe des masses populaires et c’est aussi un encouragement pour moi.

    Mais il s’agit d’adopter une juste attitude envers tout cela. Et la situation dans son village natal, il y a quelques années, lui revint en mémoire.

    A la suite de l’influence néfaste de la ligne révisionniste contre-révolutionnaire de Liou Chao-chi dans le domaine de l’hygiène et de la santé publique, le village manquait alors de médecins et de médicaments.

    Quand un paysan tombait malade, il lui était difficile de faire appeler le médecin. C’est ainsi que s’établit l’état de choses décrit dans cette poésie populaire :

    On supplie le médecin de venir en cas de maladie, Même en bonne santé, on respecte le médecin. Si le médecin passe devant votre porte, Vous le priez de venir en hôte.

    Et certains médecins acceptaient cette considération sans rougir. Ils pensaient : « Moi, je ne demande rien à personne, et tout le monde vient me prier. » Ils considéraient les soins donnés aux masses comme « une grâce » qu’ils leur accordaient. Ce point de vue est évidemment erroné.

    Un fait vint éclairer Tchao Pou-yu ; ce fut pour lui une sérieuse leçon qui le débarrassa de ses vieilles conceptions et lui fit acquérir une connaissance toute nouvelle.

    Début 1970, Tchao Pou-yu vint camper avec son unité dans une région montagneuse.

    Ils cantonnèrent au pied de la montagne Woulong où se trouve une brigade de production.

    Dans la journée Tchao se livrait à un entraînement intense ; d’autre part, très tôt, le matin et dans la soirée, portant sur lui sa trousse médicale et bravant le vent et la neige, il faisait sa tournée de consultation chez les paysans pauvres et moyens-pauvres. Un jour, apprenant qu’Oncle Li Siang-yu, un vieux paysan pauvre, qui nourrissait les bêtes, avait mal au bras, Tchao Pou-yu se rendit chez lui. Cependant par deux fois, il le manqua, les siens disaient qu’il était allé au travail.

    Alors, cela ne doit pas être bien grave, se dit Tchao Pou-yu, et il renonça à l’idée d’aller le trouver une troisième fois. Quelques jours après, Tchao Pou-yu rencontra enfin le vieil homme.

    Il fut tout surpris de voir que son bras, une fois dégagé de la manche, était tout rouge et brillant du fait de l’enflure ; c’était déjà assez grave.

    – Oncle, demanda Tchao Pou-yu impatienté, depuis quand êtes-vous dans cet état ? Pourquoi ne vous êtes-vous pas fait soigner plus tôt ?

    – Ça fait déjà pas mal de temps, dit le vieil homme souriant, c’était à l’époque où la truie allait mettre bas ; je ne m’en suis pas autrement alarmé.

    L’autre jour, la douleur devint insupportable, alors je me suis dirigé vers le dispensaire. Mais, comme je passais près de la porcherie, j’ai vu les porcelets qui attendaient que je leur donne à manger. Pouvais-je les abandonner ? Une fois à la besogne j’ai oublié le bras. Les paroles du vieillard émurent profondément Tchao Pou-yu. Tout en faisant les piqûres, il s’accablait de reproches : Oncle Li persévérait dans son travail malgré son mal, et moi, je me figurais qu’il n’avait rien de grave.

    C’est impardonnable !

    Rentré de sa tournée d’inspection, Tchao Pou-yu parla de cette affaire au propriétaire de la maison où il habitait, et apprit ainsi qu’Oncle Li s’était abîmé le bras en protégeant les biens de la collectivité.

    A soixante ans passés, le vieillard gardait quelques dizaines de cochons pour l’équipe de production.

    Une fois, il les faisait paître sur la colline lorsqu’une averse dispersa le troupeau pris de panique.

    Il eut beaucoup de peine à le faire rentrer dans la porcherie ; soudain il remarqua qu’il manquait un porcelet.

    Sans prendre de repas ni changer de vêtement, il repartit sous la pluie battante, chercha de colline en colline, tombant presque à chaque pas, et c’est ainsi qu’il se foula le bras droit. Quand il finit par retrouver le porcelet, le vieil homme, sous l’effet du froid, avait son bras tout engourdi.

    En entendant cette histoire, Tchao Pou-yu se sentit encore plus mal à l’aise et ne dormit pas de la nuit. Combien de héros comme celui-ci avons-nous dans notre grande patrie socialiste, pensait-il.

    Ils s’usent la santé en travaillant sans cesse, pour la révolution et pour le peuple. Ils sont dévoués de tout cœur à l’intérêt public et conduits par l’héroïsme révolutionnaire dans leur lutte contre les maladies.

    Si l’on n’apprécie pas ces nobles qualités du peuple révolutionnaire, si l’on ne se pénètre pas de ces pensées et sentiments des masses, il est impossible de bien servir le peuple. Les larges masses des ouvriers, paysans et soldats travaillent nuit et jour pour la patrie et la révolution. Ils font l’histoire et ils créent le monde. Sans leur labeur le monde n’aurait rien. Il est tout naturel que les travailleurs médicaux soient à leur service.

    Quand à savoir qui il faut remercier, c’est tout d’abord les masses que les médecins doivent remercier, parce que ce sont elles qui les ont élevés et éduqués.

    A partir de cet incident, Tchao Pou-yu eut conscience de ses insuffisances dans sa révolutionnarisation idéologique ; il décida d’apprendre plus systématiquement auprès des paysans pauvres et moyens-pauvres. Tout en les soignant, il s’informait des souffrances de leur famille dans le passé et de leurs exploits d’avant-garde. Et il puisait dans ces matériaux pris sur le vif pour son auto-éducation, afin de mieux servir le peuple.

    En un peu plus d’un mois Tchao alla chez tous les paysans pauvres et moyens-pauvres de la brigade de production. Partout il trouva l’endroit propice à ses études et chacun était son professeur. Des liens de chair et de sang s’établirent entre lui et les masses.

    Dans les premiers temps, tout le monde l’appelait « docteur ». Plus tard les vieillards l’appelèrent « fils », et les enfants « oncle ».

    Tchao apprécia hautement ce changement comme un témoignage de confiance et d’affection des masses à son égard. En tant que médecin du peuple, il ne faisait que son devoir, mais le peuple lui témoignait un sentiment de classe très vif, lui insufflait une noble idéologie et lui donnait une riche nourriture politique. Tout cela était précieux pour lui !

    Il écrivit dans son carnet de note personnel les mots suivants : « Le peuple est comme le sol, je suis comme un jeune plant. Le jeune plant dépérit dès qu’il se détache du sol.

    Moi, je ne pourrai pas mûrir si je me détache des masses. Je dois prendre racine parmi les masses et y puiser sans cesse la sève. »

    En août 1970, Tchao Pou-yu fut demande pour former des médecins aux pieds-nus pouvant pratiquer l’acupuncture. Les apprentis l’appelèrent « professeur Tchao » et apprirent auprès de lui avec assiduité.

    Ce jeune combattant qui avait toujours été un écolier et n’avait fait que quatre ans d’études devenait maintenant professeur et montait sur l’estrade socialiste.

    Voilà un changement radical.

    Quelle conduite lui fallait-il adopter ?

    Il n’y avait pas bien réfléchi au début, il était surtout plein d’enthousiasme et très fier.

    Ce n’est qu’à travers la pratique de l’enseignement que Tchao acquit une connaissance plus poussée de l’art d’être un bon professeur.

    Après que le stage d’étude eut commencé, les étudiants travaillèrent avec zèle jusqu’à en oublier le manger et le dormir ; ils s’entraînèrent au diagnostic tout en essayant de se piquer les uns les autres pour éprouver l’effet des aiguilles, impatients qu’ils étaient de posséder rapidement et à fond la technique de l’acupuncture. En voyant qu’ils se donnaient bien du mal pour se rappeler la localisation des points sur la tête, un vieux camarade se fit raser la tête et alla demander à Tchao Pou-yu d’y marquer à l’encre rouge les points afin de faciliter l’étude des jeunes.

    Tout cela toucha profondément Tchao Pou-yu. Il dressa le bilan des bonnes idées et expériences et s’empressa de les répandre de sorte que les cours se déroulèrent beaucoup plus rapidement que prévu.

    A voir le progrès des étudiants, Tchao se dit : L’histoire a confié aux ouvriers, paysans et soldats la mission de la rééducation des intellectuels, mais pour la mener à bonne fin, les ouvriers, paysans et soldats eux-mêmes doivent aussi persister dans l’étude y compris apprendre de ceux qui font leur rééducation auprès d’eux.

    Si l’on endossait le lourd fardeau d’être un éducateur sans apprendre auprès des masses, on rétrograderait et on se montrerait indigne d’être un éducateur.

    Désormais Tchao s’imposa une conduite plus stricte encore. Une fois, dans la classe, il prononça un mot d’une façon incorrecte. On chuchota. Tchao crut que les élèves n’avaient pas entendu, il répéta à haute voix. On rit.

    Après la classe, Tchao Pouyyu comprit enfin qu’il avait fait une erreur de prononciation. Il n’y avait là rien d’extraordinaire, surtout que Tchao Pou-yu n’avait fréquenté que quatre ans l’école. Les élèves oublièrent vite l’incident. Mais Tchao prit la chose au sérieux.

    Le lendemain en classe, il corrigea spécialement cette faute et fit son autocritique, ce qui impressionna tellement les étudiants qu’ils écrivirent sur le tableau noir leur résolution d’apprendre auprès de Tchao.

    Qu’est-ce qui les avait émus et impressionnés si profondément ? C’est le caractère exceptionnel et la pensée d’avant-garde d’un combattant prolétarien.

    Après l’incident, certains dirent que Tchao avait fait d’un rien une montagne, qu’il prenait les choses trop au sérieux. Tchao répliqua :  «Une faute de prononciation, ce n’est pas grave. Mais oser ou non corriger son erreur en public revient à prendre ou non les masses en considération.

    Nous, les combattants prolétariens, agissant conformément à la pensée Mao Zedong et aux règles scientifiques, ne pouvons tolérer aucune malhonnêteté ! »

    Vers la connaissance de la vérité

    II y a plus de trois ans que le « seuil du mutisme » a été franchi.Cette réalisation nouvelle dans l’histoire de la médecine s’est propagée dans tout le pays et a obtenu des résultats très appréciables.

    Elle a éveillé aussi dans le monde l’attention d’un nombre toujours croissant de personnes.

    Trois ans ont passé, quelles ont été les autres réalisations de ces combattants sanitaires ?

    Et surtout qu’est-il advenu de Tchao Pou-yu qui risqua sa vie par une insertion profonde sur lui-même au point yamen et qui apporta ainsi une contribution remarquable à la mise au point de ce traitement de la surdi-mutité ?

    En juin 1969, nous retrouvons Tchao Pou-yu dans une maison d’accueil d’un organisme de Pékin après son retour de Canton où il avait été présenter ses expériences aux amis étrangers venus participer à la Foire des articles chinois d’exportation. Tard dans la nuit, comme il était en train de soigner des camarades habitant la maison d’accueil, un employé de service vint le demander pour un cas urgent.

    Tchao Pou-yu s’empressa d’y aller. La chambre était remplie de monde.

    Le patient était étendu sur son lit ; sous l’effet de la douleur il avait la tête de sueur, sa respiration était oppressée et ses mains grattaient sa poitrine jusqu’à laisser des traces de sang. Tchao traita le patient pour des douleurs de poitrine et des difficultés respiratoires ; il inséra promptement une aiguille comme il avait souvent fait en pareil cas, mais cette fois pas de succès.

    L’inquiétude le prit quand il leva les yeux et vit la foule qui le regardait avec anxiété ; la sueur perla à ses tempes. Il se trouvait dans l’embarras lorsqu’il s’aperçut que le malade avait vomi et apprit qu’il avait rendu tous les médicaments qu’on lui avait fait prendre.

    Retrouvant son sang-froid, Tchao Pou-yu se dit : J’ai fait un faux diagnostic.

    C’est l’estomac qui est malade, non la poitrine.

    Après de minutieuses analyses, il conclut qu’il s’agissait d’un spasme gastrique aigu ; il inséra donc une aiguille dans l’abdomen pour la stimulation d’un mouvement violent de l’estomac qui mit rapidement fin à la douleur.

    Le spasme gastrique est une maladie commune peu difficile à traiter que Tchao Pou-yu avait eu maintes fois l’occasion de soigner.

    Pourquoi cette fois-ci avait-il eu tant de peine à établir son diagnostic ?

    Tchao Pou-yu ne dormit pas cette nuit-là, bien décidé à tirer leçon de son erreur. Après mûre réflexion, il arriva à la conclusion qu’il n’avait pas fait d’enquête assez minutieuse en tenant compte de tous les facteurs et s’était laissé tromper par l’apparence. Mais pourquoi ce manque d’enquête ?

    Tchao ne trouva la réponse que plus tard lorsqu’il prit part à une conférence nationale sur la santé publique en tant que délégué spécial des rangs des ouvriers, paysans et soldats.

    Là, il écouta les rapports faits par les dirigeants du Comité central et par beaucoup de délégués, et en fut très impressionné. Comparant les exploits d’avant-garde de ces délégués aux siens, il put mesurer ses propres insuffisances.

    Ce qu’il vit et entendit à la conférence élargit son horizon. Dans la médecine, se dit-il, les connaissances n’ont pas de borne, les problèmes sont nombreux.

    Le Parti et le peuple attendent beaucoup des travailleurs médicaux, et nombreux sont ceux qui ont déjà à leur actif de remarquables contributions dans ce domaine.

    Tout comme le président Mao nous l’enseigne : « Le mouvement de transformation, dans le monde de la réalité objective, n’a pas de fin, et l’homme n’a donc jamais fini de connaître la vérité dans le processus de la pratique. » Je m’étais jusque-là enfermé dans un cercle étroit où je plaçais mes succès, sans vouloir réfléchir aux choses inconnues de ce vaste monde.

    Voilà où réside le problème et la raison pour laquelle j’ai tant sué ce soir-là pour guérir un simple spasme gastrique.

    Une fois Tchao Pou-yu traita par l’acupuncture une femme qui, âgée d’une soixantaine d’années, était devenue sourde. Tchao avait guéri beaucoup de sourds et acquis une certaine expérience dans ce domaine, mais cette fois-ci le traitement ne donna aucun résultat. Quelqu’un lui dit en guise de consolation : « La surdité et la faiblesse de la vue sont courantes chez les personnes âgées, c’est sans remède. »

    La patiente, elle, l’encourageait : « Faites ce que vous pouvez, ne soyez pas en peine pour le résultat. »

    Mais Tchao Pou-yu se disait : « En tant que travailleur médical révolutionnaire, je ne dois nullement considérer ma responsabilité comme diminuée par ces paroles de consolation du patient. Une difficulté non résolue, c’est peut-être des milliers de personnes qui en souffriront.

    Est-ce que tous les cas de surdité chez les personnes âgées sont dû à la sénilité, donc incurables ? Je dois étudier ceci plus à fond. »

    Un jour, la patiente marchait dans la rue accompagnée de Tchao lorsqu’un coup de klaxon retentit derrière eux. La vieille femme tourna la tête comme si elle avait entendu quelque chose. Il y a de l’espoir, pensa Tchao Pou-yu, ses nerfs auditifs ne sont pas complètement morts.

    Il réfléchit alors au traitement qu’il avait donné : Il n’avait pas pénétré au fond du problème ni étudié les particularités de la contradiction présentées par ce cas.

    Il n’avait pratiqué que l’insertion douce en tenant compte seulement de l’âge et de la faiblesse physique de la vieille femme, et de sa mauvaise adaptation à l’acupuncture ; il avait oublié que l’âge fait perdre la sensibilité à l’acupuncture et demande justement une stimulation forte.

    Une insertion forte pour les jeunes pouvait être faible pour les gens âgés, et une insertion faible pour les jeunes, sans effet sur les gens âgés.

    Tchao Pou-yu opta donc pour l’insertion forte, quelquefois même plus forte que pour les jeunes gens.

    Le traitement s’avéra efficace à chaque séance. En moins d’une semaine, la vieille femme guérit d’une surdité datant de trois ans.

    Plus tard en parlant de ce cas, Tchao Pou-yu eut une pensée pénétrante :  «Le développement des techniques médicales ne peut se détacher de la pratique, quand j’avais un maigre bagage de connaissances, j’attachais beaucoup d’attention à la pratique, mais quand j’en eus acquis un peu, consciemment ou non, je négligeai la pratique aux dépens du peu de connaissances que j’avais. Les expériences accumulées dans la pratique sont précieuses, mais elles ne sont utiles qu’après avoir été vérifiées, révisées et perfectionnées dans une nouvelle pratique.

    La substitution des expériences d’hier à la pratique d’aujourd’hui, ce qui revient à la substitution de la connaissance d’hier à celle d’aujourd’hui sont des plus nuisibles dans le travail médical. »

    Tchao Pou-yu parle ici en tant que médecin, mais ses pensées sont en même temps une réfutation énergique de Liou Chao-chi et autres escrocs politiques du même genre qui préconisaient la théorie absurde de « la connaissance complète en une seule étape ».

    Les succès et défaites rencontrés au cours de la guérison d’une maladie peuvent devenir un obstacle pour de futurs progrès. Tchao Pou-yu, pour sa part, osa dépasser les expériences déjà acquises, et en outre surmonter les échecs et les revers dans son avance vers la connaissance de la vérité. En 1970, un vétéran révolutionnaire demanda à Tchao Pou-yu de traiter sa hernie discale lombaire.

    C’était la première fois que Tchao Pou-yu appliquait l’acupuncture à cette maladie, mais pour ce camarade il acquiesça sans hésitation à la demande du malade.

    Pendant plusieurs jours, le traitement s’avéra inefficace, alors on l’exhorta à y renoncer pour éviter tout déboire.

    Tchao Pou-yu ne se tint pas pour battu, comme auparavant, lorsqu’il rencontrait des difficultés, il puisa sa force et son courage dans les œuvres du président Mao et notamment dans cet enseignement : « La défaite est la mère du succès et … les leçons tirées des défaites sont à la base des victoires futures. »

    Tchao Pou-yu se dit : Dans le travail médical, comme dans tout autre travail révolutionnaire on se heurte toujours à des difficultés quand l’expérience n’est pas encore généralisée.

    Les succès ne sont possibles qu’après plusieurs échecs. Un combattant révolutionnaire ne craint pas les défaites mais sait y trouver des possibilités de succès et changer les échecs en succès. Tchao Pou-yu discuta donc sérieusement du cas avec ses camarades.

    On lui posa la question suivante : Le traitement par l’acupuncture consiste à exciter les nerfs par l’aiguille. Mais dans le cas de la hernie discale lombaire, le nerf sciatique est comprimé. Le traitement par l’acupuncture seul peut-il être suffisant ? Cette question fit voir clair à Tchao Pou-yu. Les choses dans le monde sont complexes, pensa-t-il, n’adoptons pas devant elles une attitude simpliste.

    Après une étude sérieuse, il modifia le plan du traitement en combinant l’acupuncture avec les massages.

    Et ce cadre révolutionnaire recouvra pour l’essentiel la santé. Mais peu de temps après, notre vétéran alla travailler dans une région montagneuse où il fit une rechute par excès de fatigue. Sa jambe droite se paralysa.

    Des médecins proposèrent une opération, mais le patient préféra l’acupuncture et eut de nouveau recours à Tchao Pou-yu. La situation avait changé, mais Tchao Pou-yu traita le patient par la même méthode qu’autrefois ; le résultat fut mauvais. Cette nouvelle défaite ne le découragea pas.

    Une analyse minutieuse lui fit comprendre qu’avec une seule insertion, la sensation ne pouvait être transmise dans la jambe paralysée du patient. Tchao eut l’idée de pratiquer l’acupuncture par  «relais », il appliqua d’abord une aiguille à la hanche, une autre sur la fesse et la dernière à la cuisse.

    La sensation fut immédiatement transmise jusqu’à la pointe des pieds.

    Très vite le malade recouvra la santé, la paralysie de la jambe disparut si bien qu’il marche normalement à présent. Plus tard, on demanda à Tchao Pou-yu :  «Vous avez réussi à guérir les gens de maladies incurables. Quel est votre secret ? »

    Tchao Pou-yu répondit : « Il n’y a pas de secret, je me contente de faire ce que le président Mao recommande à un combattant révolutionnaire consciencieux : réfléchir beaucoup devant les problèmes. »

    Réfléchir beaucoup est devenu une habitude de Tchao Pou-yu.

    Dans la pratique médicale, il analyse souvent les problèmes à la lumière de la pensée philosophique du président Mao. Quand il formule une idée, il la vérifie dans la pratique. S’il réussit, il fait le bilan de ses expériences ; s’il échoue, il en tire une leçon. Son esprit révolutionnaire le pousse sans discontinuer à explorer, à percer les mystères de la science médicale. Il accorde une importance spéciale à la réflexion.

    Il dit : « Quand un médecin apprend à penser selon la conception philosophique du président Mao, il peut transformer une maladie incurable en curable et alléger les souffrances de nos frères de classe.

    S’il ne réfléchit pas profondément, il agira en aveugle, et ne viendra même pas à bout des maladies guérissables, ainsi aggravera-t-il les souffrances de nos frères de classe. On ne peut attendre de tels médecins ni découvertes ni innovations. Réfléchir beaucoup ou ne pas réfléchir relève du sentiment de classe. »

    Une fois, Tchao Pou-yu était en tournée médicale. Une femme vint le trouver pour des névralgies qui la tourmentaient depuis vingt ans.

    Au cours des crises, la douleur la prenait en vingt endroits du corps, elle avait le vertige et sa vue se troublait.

    Elle avait fait le tour des hôpitaux et reçu de multiples soins sans obtenir aucune amélioration.

    Après une consultation minutieuse, Tchao Pou-yu découvrit que les points douloureux situés en une vingtaine d’endroits sur le corps étaient symétriques. Tchao Pou-yu diagnostiqua une ataxie du système nerveux central. Un hôpital avait donné précédemment le même diagnostic, mais n’avait pas soigné la maladie à sa racine même.

    Les docteurs avaient seulement voulu calmer les douleurs et prescrit des analgésiques, le traitement par l’acupuncture aux endroits douloureux et la stimulation prolongée en reliant les points avec les fils d’intestin de mouton, puis des injections de tissu embryonnaire, mais rien n’y fit.

    Une fois, au cours d’une crise, le docteur lui avait demandé où elle avait le plus mal, elle répondit que c’était à deux dents. Le docteur ordonna d’extraire ces deux dents. Mais les douleurs ne furent pas atténuées pour autant.

    Tchao Pou-yu réalisa que les remèdes palliatifs n’étaient d’aucun secours.

    Comme toutes les choses ont un lien interne, ce n’est qu’en s’attaquant à la cause fondamentale que la maladie peut être guérie. Il décida d’insérer une aiguille au point nerveux central. La patiente fut surprise et demanda :

    – Pourquoi me piquez-vous là où je n’ai pas mal, et non là où j’ai mal ?

    Tchao Pou-yu expliqua :

    – Le système nerveux de l’homme est comparable à un arbre. Le centre nerveux est la racine. Les feuilles se dessécheront si la racine est malade. Si l’on arrose les feuilles qui jaunissent au lieu de la racine, les feuilles se détacheront. Vos deux dents arrachées, c’est tout comme les feuilles emportées par l’eau. Votre maladie est due à un mauvais fonctionnement du centre nerveux, c’est donc là que l’aiguille doit être insérée.

    La patiente, contente de ces explications, se laissa soigner. Deux séances de piqûres lui apportèrent déjà un certain soulagement. Depuis plusieurs années, dans ses progrès sur la voie de la connaissance, Tchao Pou-yu a avancé à pas rapides et assurés. Quelle distance a-t-il parcourue ?

    Comment considère-t-il ses progrès ?

    Le 5 mars 1971, Tchao Pou-yu prit part à une réunion commémorative en l’honneur du camarade Lei Feng, organisée par une unité de l’Armée populaire de Libération.

    Il étudia à nouveau la brillante inscription du président Mao, lut le journal et les exploits de Lei Feng qui a servi le peuple entièrement et totalement, écouta les rapports des différentes unités sur les autres camarades d’avant-garde, tout cela l’émut beaucoup. A se comparer à Lei Feng, il trouva qu’il était encore loin de l’égaler au point de vue idéologique et de sa contribution au peuple.

    Un cadre dirigeant, suivi d’un jeune homme, s’avança alors vers lui et lui dit en souriant : « Camarade Tchao Pou-yu, ce camarade est malade. . . » Tchao Pou-yu regarda le jeune homme ; il était plein d’ardeur juvénile, mais présentait une main anormale, trois fois plus grande que l’autre. Tchao Pou-yu n’avait jamais vu un tel cas. Il prit cette main, la caressa doucement et la regarda en silence.

    Comme il aurait voulu être utile à ce frère de classe ! Mais il ne savait pas encore quelle pouvait bien être cette maladie. Le cadre dirigeant regarda longuement Tchao Pou-yu comme s’il avait un flot de paroles à lui adresser, mais il dit simplement : « Camarade, je ne te demande pas de guérir ce jeune homme, je viens te montrer son cas. »

    Et ils s’en allèrent.

    Tchao Pou-yu les suivit des yeux jusqu’à ce qu’il les perdit de vue. Cet incident le fit réfléchir.

    Il comprit l’intention du cadre dirigeant qui avait voulu qu’il sache que d’innombrables inconnues existent dans le monde. Le chemin conduisant à la vérité est interminable. Il n’y a lieu pour personne de s’enorgueillir.

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  • Former un contingent de théoriciens dans la lutte

    Éditorial du Renmin Ribao, 18 juin 1974

    Au cours du mouvement de critique de Lin Piao et de Confucius, une atmosphère révolutionnaire, plus dynamique que jamais, règne sur notre front théorique.

    Utilisant l’arme acérée du marxisme, un grand nombre de militants ouvriers, paysans et soldats critiquent les livres confucéens et étudient les ouvrages de l’école légaliste, dénonçant à fond la source idéologique de la ligne révisionniste et contre-révolutionnaire de Lin Piao.

    Ceux dont c’est le métier de s’adonner au travail théorique, fidèles au principe selon lequel ce dernier doit servir la politique prolétarienne, ont apporté une nouvelle contribution à !a critique révolutionnaire de masse.

    L’enthousiasme pour l’application du marxisme à l’étude minutieuse de la situation actuelle et de l’histoire, cette pratique recommandée par le président Mao, commence à se développer.

    « Que la philosophie soit libérée de la salle de conférence et des livres des philosophes, et devienne une arme acérée aux mains des masses », cet appel du président Mao trouve toujours plus d’écho.

    Ces nouveaux changements intervenus sur le front théorique prouvent que la lutte de classes et la lutte entre les deux lignes qui se déroulent dans la pratique sont la meilleure salle de conférence pour l’étude du marxisme, et que c’est seulement dans cette lutte qu’on peut former un contingent de théoriciens marxistes.

    A l’heure actuelle, le développement du mouvement de critique de Lin Piao et de Confucius nous pose la tâche suivante : Comment approfondir, populariser, continuer et systématiser cette critique afin de faire progresser la lutte-critique-réforme sur tous les fronts et de permettre au marxisme d’occuper tous les domaines de la superstructure, y compris la philosophie, l’histoire, l’enseignement, la littérature l’art et le droit.

    Pour cette âpre lutte politique et idéologique, il est nécessaire de posséder un puissant contingent de théoriciens marxistes.

    Les comités du Parti à tous les échelons doivent considérer le renforcement de ce contingent comme une mesure importante dans l’approfondissement de la critique de Lin Piao et de Confucius, et mener sérieusement ce travail dont dépendent, et pour longtemps, la défense du marxisme et l’opposition au révisionnisme.

    Le président Mao nous a enseigné :

    « La philosophie marxiste — le matérialisme dialectique — a deux particularités évidentes.

    La première, c’est son caractère de classe : elle affirme ouvertement que le matérialisme dialectique sert le prolétariat ; la seconde, c’est son caractère pratique : elle met l’accent sur le fait que la théorie dépend de la pratique et, à son tour, sert la pratique. »

    Ces deux particularités font que les théoriciens doivent être des combattants se tenant à l’avant-garde de la lutte pour que le marxisme triomphe du révisionnisme, et le prolétariat, de la bourgeoisie, et non des pédants qui « n’attachent pas d’importance à ce qui se passe dans le monde, mais se plongent dans l’étude des classiques des anciens sages » ; elles exigent aussi que ce contingent soit forgé dans les tempêtes de la lutte des masses, et non dans les bibliothèques.

    Auparavant, certains, qui se piquaient de théorie, se sont coupés de la pratique et des masses, et n’ont porté aucune attention à la refonte de leur conception du monde ; ils ont fini par s’enliser dans le bourbier du révisionnisme.

    Que ces leçons de l’histoire nous soient profitables ! Nous devons comprendre qu’existe toujours une lutte aiguë entre les deux classes et entre les deux lignes sur la question de comment former des théoriciens.

    L’essence de la lutte est de savoir à l’image de quelle classe on veut les former, dans quelle voie les conduire. Une telle lutte continuera.

    Nous devons suivre l’enseignement du président Mao : Notre méthode principale, c’est d’apprendre à faire la guerre en la faisant, et former, au cours de la lutte qui se déroule pour approfondir la critique de Lin Piao et de Confucius, un contingent de théoriciens qui soient capables de se battre en utilisant la position, le point de vue et la méthode marxistes.

    Il faut former activement aussi des ouvriers, paysans et soldats qui, tout en travaillant, soient des théoriciens capables. Fruit nouveau de la Grande Révolution culturelle prolétarienne et du mouvement de critique de Lin Piao et de Confucius, leur apparition a détruit le préjugé bourgeois selon lequel « les rustres ne sont pas aptes au travail théorique ».

    Nous devons approfondir le mouvement de critique de Lin Piao et de Confucius pour exercer complètement la dictature du prolétariat sur la bourgeoisie dans le domaine de la superstructure.

    Nous devons renforcer et réformer le contingent des théoriciens existant en lui transfusant du sang neuf, critiquer à temps les idées erronées allant à rencontre du marxisme qui peuvent surgir dans le mouvement de masse, et renforcer l’unité des masses à la lumière de la ligne révolutionnaire du président Mao.

    Nous devons continuer à faire la révolution et à promouvoir la production, à améliorer notre travail, à nous préparer activement en prévision d’une guerre, et déployer tous nos efforts pour renforcer l’édification d’un contingent de masse de théoriciens ouvriers, paysans et soldats.

    Certaines régions et unités ont accumulé dans ce domaine une bonne expérience dont nous devons faire le bilan et qu’il faut populariser à temps.

    Il faut encourager les intellectuels dont c’est le métier de faire de la théorie à se mêler aux ouvriers, aux paysans et aux soldats ; ils sont en effet une force de choc dans le travail théorique.

    Ils doivent donc se lier étroitement aux théoriciens ouvriers, paysans et soldats engagés dans la production.

    Tout en les aidant et en les guidant, ils doivent s’instruire auprès d’eux, se nourrir, par leur intermédiaire, de la sève qui monte des masses, pour y puiser vigueur et enrichissement, afin que leur spécialité ne devienne pas un « château de nuages », éloigné des masses et de la réalité, dépourvu de contenu et de vie.

    Les enseignants et les étudiants de certains établissements d’enseignement supérieur et les travailleurs des académies et des maisons d’édition critiquent Lin Piao et Confucius avec les ouvriers, les paysans et les soldats tout en les guidant théoriquement.

    Ils ont écrit de bons articles et, en même temps, ont stimulé la refonte de leur conception du monde.

    Il nous faut unir tous les intellectuels qui veulent critiquer Lin Piao et Confucius, et donner à ces intellectuels le rôle qu’il leur revient.

    Il faut étudier et lire consciencieusement dans la lutte. Car « nous avons besoin du marxisme dans notre lutte ».

    Les camarades qui font du travail théorique doivent notamment étudier plus assidûment les œuvres de Marx, d’Engels, de Lénine, de Staline et du président Mao, et s’efforcer de répondre correctement, c’est-à-dire dans l’optique marxiste, aux questions qui surgissent au cours de la lutte actuelle, et triompher à la fois sur les plans politique et idéologique du révisionnisme, de la bourgeoisie et des idéologies de toutes les classes réactionnaires décadentes.

    Ils doivent en outre étudier l’histoire, et lire quelques œuvres de l’école légaliste conformément à la position, au point de vue et à fa méthode marxistes.

    Liou Chao-chi et Lin Piao pratiquaient le culte de Confucius et s’opposaient à l’école légaliste.

    Il en est de même pour les révisionnistes soviétiques. Les faits de la lutte de classes et de la lutte entre les deux lignes nous apprennent que la lutte deux fois millénaire entre les écoles confucianiste et légaliste se poursuit et qu’elle exerce et exercera toujours son influence.

    Nous devons donc dresser le bilan de l’expérience historique de cette lutte ; nous devons continuer dans la voie socialiste et nous opposer à la régression ; et nous devons poursuivre la révolution socialiste et combattre la restauration du capitalisme.

    Tout cela revêt une grande importance pour la consolidation de la dictature du prolétariat.

    Le renforcement des rangs des théoriciens marxistes est une importante affaire pour le Parti.

    Considérer que le travail théorique relève exclusivement du secteur de la propagande, et la formation des théoriciens des établissements d’enseignement supérieur, c’est là un point de vue unilatéral.

    Les comités du Parti à tous les échelons doivent mettre la formation des théoriciens à l’ordre du jour et à une place importante.

    Il est nécessaire de faire des plans et de prendre des mesures effectives pour édifier, pas à pas, un contingent de théoriciens marxistes, des organes dirigeants aux unités de base, y compris les usines, villages et compagnies de l’armée.

    Il est nécessaire de renforcer leur édification idéologique et de les éduquer pour qu’ils transforment leur monde subjectif tout en transformant le monde objectif.

    Les théoriciens ouvriers, paysans et soldats doivent eux aussi veiller à se transformer consciemment à l’aide de la conception prolétarienne du monde et à résister à la corrosion de l’idéologie bourgeoise.

    Tous les cadres du Parti, aux rangs supérieur et moyen, doivent prendre la tête dans l’étude pour connaître mieux et davantage le marxisme.

    Cela est extrêmement important pour entraîner les cadres et les masses populaires dans l’étude de la théorie, et permettre ainsi à tout le Parti et à toute l’armée de « maîtriser à la fois la plume et le fusil. »

    Avec le vigoureux développement d’un contingent de théoriciens marxistes, la combativité de notre Parti se renforcera davantage, et nous pourrons remporter des victoires encore plus grandes dans la lutte pour critiquer Lin Piao et Confucius.

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  • Faire confiance à la pensée de Mao Zedong pour guérir les maladies mentales

    Renmin Ribao du 10 août 1971

    L’équipe sanitaire de l’Armée populaire de libération de l’hôpital n°165 et le personnel sanitaire de l’hôpital psychiatrique de la région de Tchentchéou, dans le Hounan, prenant la pensée de Mao Zedong comme guide de leur pratique sanitaire, ont ouvert une voie nouvelle pour la guérison des maladies mentales.

    Depuis deux ans, le personnel sanitaire ne cesse d’éduquer les malades à l’aide de la pensée de Mao Zedong, tout en ayant recours aux soins médicaux, selon la méthode qui consiste à combiner la médecine chinoise traditionnelle avec la médecine occidentale ; cette manière de procéder a permis à de nombreux malades mentaux de recouvrer la santé et de retourner sur le front des trois grands mouvements révolutionnaires.

    Parmi ces malades, il y en a quelques uns qui passent déjà pour des gens très actifs dans l’étude et l’application créatrice de la pensée de Mao Zedong, et d’autres qui sont devenus ouvriers, employés, ou paysans aux « cinq perfections ».

    Comprendre d’une manière nouvelle les maladies mentales

    L’équipe sanitaire de l’hôpital 165 de l’A.P.L. est arrivée à l’hôpital psychiatrique de Tchentchéou en avril 1969, décidée à lutter pour défendre la ligne prolétarienne du président Mao dans le domaine sanitaire.

    Dans le passé, sous l’influence néfaste de la ligne révisionniste contre-révolutionnaire dans le domaine sanitaire du renégat, agent de l’ennemi et traître à la classe ouvrière Liou Chao-chi, pour soigner et contrôler les malades mentaux, on se contentait, dans cet hôpital psychiatrique, d’appliquer les théories empruntées aux « esprits » et « sommités » de la bourgeoisie ; pour soigner la maladie mentale, on utilisait depuis longtemps les « trois remèdes magiques », c’est-à-dire l’électrochoc, le choc insulinique et l’emploi massif des calmants qui causaient des troubles graves à nos frères de classe atteints de ces maladies.

    Les camarades de l’équipe sanitaire et le personnel sanitaire révolutionnaire de l’hôpital ont dénoncé et critiqué avec indignation les crimes de la ligne révisionniste contre-révolutionnaire mise en avant par Liou Chao-chi, et ont exprimé leur détermination de suivre une voie originale pour libérer de leurs souffrances leurs frères de classe atteints de maladies mentales.

    Pour guérir les maladies mentales, il est nécessaire avant tout d’en mettre en lumière la nature.

    S’en tenant à renseignement du président Mao : « La connaissance humaine ne peut en aucune manière être coupée de la pratique », ils ont effectué consciencieusement enquêtes et recherches sur la situation des malades, en prenant connaissance de nombreux renseignements de première main.

    Dans le cours de la pratique, de nombreux faits les ont tous conduits à réfléchir profondément.

    Quand l’équipe sanitaire est arrivée à l’hôpital, de nombreux malades, comprenant que leurs « frères » de l’Armée de libération venaient pour les soigner, se sont rassemblés en masse autour d’eux pour crier très fort : « Vive le président Mao ! Vive, vive le président Mao ! »

    Une malade agitée déchirait, dans ses moments de crise, les couvertures de l’hôpital, mais non ses propres vêtements. Que prouvaient ces manifestations ?

    L’équipe sanitaire et le personnel sanitaire révolutionnaire de l’hôpital cherchèrent la réponse à ce problème dans l’œuvre du président Mao.

    Selon son enseignement : « Dans la société de classes, chaque homme occupe une position de classe déterminée et il n’existe aucune pensée qui ne porte une empreinte de classe. » Tous ont compris que chaque malade est membre d’une classe, est membre de la formation sociale.

    En analysant les actions et les discours des malades mentaux du point de vue de classe et de la lutte des classes, on peut découvrir que, dans la très grande majorité des cas, les manifestations de la maladie correspondent chez les malades à leurs positions de classe et à leur vie sociale.

    Les malades qui avaient exprimé à l’Armée de libération leurs sentiments de grande affection pour le président Mao avaient dans leur grande majorité une bonne origine de classe et, en temps normal, un bon comportement.

    Au contraire, après une première enquête, il apparut que le malade qui détruisait les biens de la collectivité provenait d’une famille appartenant à la classe exploiteuse et que sa vision du monde n’avait pas du tout changé.

    Pourquoi ces personnes peuvent-elles être atteintes de maladies mentales ?

    L’équipe sanitaire et les dirigeants de l’hôpital ont mobilisé le personnel sanitaire révolutionnaire pour analyser les causes de ces maladies du point de vue de la lutte des classes, en se concentrant sur quelques cas typiques.

    Il y avait une malade qui, après quelques mois de soins, ne s’était pas rétablie.

    L’infirmière Siu Kuei-lan de l’équipe sanitaire a eu avec elle des entretiens intimes pour l’amener à parler de l’histoire de sa propre maladie et l’aider à en extirper les racines. Voici ce qui était arrivé : le fiancé de cette malade lui avait adressé une lettre, dans laquelle il lui disait qu’on lui avait attribué un travail de cuisinier.

    La malade avait ressenti cela comme quelque chose d’infamant pour elle, et dans sa pensée il s’était produit une lutte aiguë qui bouleversa ses fonctions cérébrales et fut la cause de sa maladie mentale.

    Gardant présente à son esprit cette situation, l’infirmière a étudié avec elle les brillants « trois articles les plus lus » du président Mao, a durement critiqué la thèse « étudier pour devenir fonctionnaire » et autres absurdités révisionnistes contre-révolutionnaires du renégat, agent de l’ennemi et traître à la classe ouvrière Liou Chao-chi, l’aidant à crever l’abcès idéologique.

    Après avoir été ainsi éduquée et aidée, la malade a pris l’initiative d’écrire une lettre à son fiancé lui demandant de se mettre à l’école du camarade Tchang Se-teh pour servir le peuple de tout son cœur.

    Une fois extirpée la racine du mal et après une période de soins, pratiqués à l’aide de la nouvelle méthode d’acupuncture, cette malade a recouvré la santé très rapidement et est sortie de l’hôpital.

    Les divers cas de ce type ont tous montré avec clarté que la cause de nombreuses maladies mentales réside dans le fait que, quand dans l’esprit il y a une lutte aiguë entre intérêt collectif et intérêt privé, si on tombe dans le cercle de l’intérêt privé et que sur le moment on ne réussit pas à en voir la raison, cela bouleverse partiellement les fonctions cérébrales, s’accompagne de la perte de la capacité normale du contrôle de la pensée et de la maîtrise des diverses parties de l’organisme.

    De nombreux malades, après leur guérison, ont dit avec conviction que si on se concentre sur l’intérêt collectif, plus on 6pense et plus on a les idées claires, tandis que si on se concentre sur l’intérêt privé, plus on pense et plus on se brouille les idées.

    A cause des effets néfastes de l’intérêt privé, quand on rencontre un problème, on n’arrive pas à le résoudre, et souvent des jours et des nuits durant, on n’arrive pas à manger et à dormir et l’esprit perd progressivement sa normalité.

    Les difficultés de l’esprit, c’est avec la force de l’esprit qu’il faut les vaincre

    L’équipe sanitaire de l’hôpital n° 165 et le personnel sanitaire de l’hôpital de Tchentchéou, après avoir compris de manière nouvelle les maladies mentales en se servant de la théorie de la connaissance du matérialisme dialectique, ont poursuivi l’examen du problème en se posant la question : sur quoi s’appuyer pour soigner les maladies mentales ?

    Ils ont étudié de manière répétée ce grand enseignement du président Mao : « Les causes externes constituent la condition des changements, les causes internes en sont la base ; et les causes externes opèrent par l’intermédiaire des causes internes », et arrivèrent ainsi à comprendre que les diverses sortes de faits qui occasionnent les maladies mentales sont les causes externes, tandis que ce qui est décisif pour perturber les fonctions cérébrales et faire naître la maladie mentale est la conception du monde d’une personne, qui est la cause interne.

    De là, il résulte que, pour guérir maladie mentale, le facteur principal est de bien développer le travail de transformation de la conception du monde du malade.

    Ils affirment : les difficultés de l’esprit, c’est avec la force de l’esprit qu’il faut les vaincre ; pour guérir les maladies mentales, il faut s’appuyer essentiellement sur la pensée de Mao Zedong.

    Ils insèrent le travail d’éducation du malade par la pensée de Mao Zedong dans le cours de la thérapeutique.

    Quand le malade entre à l’hôpital, ils font avant toute autre chose un travail d’enquête pour connaître clairement son origine familiale, son passé, les causes de l’apparition de la maladie et les idées encore vivantes chez le malade ; en outre, ils organisent les patients de manière à ce qu’ils prennent part à la « lecture quotidienne » (des œuvres de Mao Zedong) ; à des réunions où l’on parle des expériences d’application de la pensée de Mao Zedong, sur des thèmes expressément choisis par eux ; aux réunions où l’on évoque les souffrances endurées dans le passé ; aux réunions de critique ; promouvant une activité d’aide réciproque pour « devenir rouges en s’entraidant deux à deux », ils créent des cours d’études sous diverses formes et, en relation étroite avec leurs conditions réelles, donnent au malade une éducation sur les classes, la situation, la lutte entre les deux lignes, la conception de la vie, la lutte contre la maladie, etc.

    Outre cela, en se fondant sur les divers motifs qui ont provoqué la maladie, ils font une analyse concrète et mobilisent le personnel, les proches et les parents qui entourent le malade afin de développer un travail minutieux d’éducation idéologique pour conquérir les bastions irréductibles de l’intérêt individuel dans son esprit et soigner sa maladie à la racine.

    Il y avait le cas d’une fille de paysan pauvre qui était tombée malade à six reprises ; elle avait été soignée dans un grand hôpital et avait subi vingt séances d’électrochoc, mais son mal ne s’en était pas trouvé guéri pour autant.

    Certains disaient que, comme cette patiente, dans ses moments de maladie, se trouvait dans un état confusionnel, n’avait pas l’esprit lucide et avait les fonctions cérébrales bouleversées, lui inculquer la pensée de Mao Zedong ne pouvait donner aucun résultat.

    L’équipe sanitaire et le personnel révolutionnaire de l’hôpital, étudiant et appliquant de façon créatrice la brillante pensée philosophique du président Mao, ont considéré que la thèse de l’« absence de résultats » était une manière de voir métaphysique.

    Examinant le problème du point de vue de « un se divise en deux », ils estimèrent que les fonctions cérébrales de tout malade mental ont une partie bouleversée et une partie qui ne l’est pas.

    Quand la maladie se manifeste, les facultés mentales du malade présentent un aspect d’absence de lucidité, mais aussi un aspect de lucidité ou de relative lucidité.

    Il suffit de comprendre les caractéristiques de chaque malade et les lois du changement et du développement de son état, et concentrant l’action sur l’aspect de lucidité ou de relative lucidité, d’agir sur lui en usant de soins adaptés, pour qu’il soit possible de stimuler la conversion de l’aspect de non-lucidité en celui de lucidité et de guérir sa maladie mentale tant sur le plan idéologique que sur le plan physiologique.

    Alors, l’infirmière Tsao Ping-tong, de l’équipe sanitaire, prit l’initiative de former un « couple » d’aide réciproque avec la fille du paysan pauvre.

    Plus la malade était agitée et plus l’infirmière agissait avec patience ; moins la malade faisait attention à elle et plus elle lui était proche.

    Chaque jour, elle étudiait avec la malade les œuvres du président Mao ; elle eut avec elle de nombreuses conversations en toute confiance et, à la fin, elle réussit à entrer en contact avec elle et à mettre en mouvement sa pensée, et lors d’une réunion pour rappeler les souffrances du passé, la malade donna en pleurant les raisons qui avaient provoqué sa maladie.

    Tsao Ping-tong, profitant des brefs moments où la malade n’était pas agitée, étudia avec elle les citations du président Mao qui se référaient aux causes de sa maladie et, dans les réunions pour l’échange d’expériences, elle l’incita à lutter contre l’égoïsme et à critiquer le révisionnisme, à attaquer avec résolution son propre esprit et à transformer sa conception du monde.

    Après seulement trois mois de traitement, cette malade fut guérie. Une fois sortie de l’hôpital, non seulement elle n’a pas fait de rechute, mais encore elle a eu un très bon comportement en ce qui concerne ses idées et son travail, et à deux reprises consécutives elle a été jugée digne d’être appelée employée aux « cinq perfections ».

    A travers de nombreuses expériences thérapeutiques de ce genre, l’équipe sanitaire et le personnel sanitaire de l’hôpital ont renforcé davantage encore leur détermination à attaquer les maladies mentales à l’aide de la pensée de Mao Zedong et leur confiance dans l’entreprise.

    Ils savent qu’il est beaucoup plus difficile de faire ce travail idéologique avec des malades qu’avec des personnes normales et qu’il est absolument impossible d’obtenir des résultats dans un court laps de temps.

    Toutefois, si le personnel sanitaire ne cesse de mettre toute son énergie, sans désemparer, au service de l’éducation des malades mentaux par la pensée de Mao Zedong, il peut sans aucun doute parvenir au succès.

    Quelques membres du personnel ont eu des dizaines d’entretiens à cœur ouvert avec des malades atteints de diverses formes de dépression sans que ceux-ci manifestent aucune réaction ; ils n’en ont pas été complètement découragés, mais, conservant résolument leur confiance dans la force de la pensée de Mao Zedong, ils ont persévéré sans relâche dans le minutieux et patient effort d’éducation idéologique ; à la fin, le patient a recouvré la santé et est retourné de nouveau sur le front des trois grandes luttes révolutionnaires.

    La doctoresse Fan Tcheou-he, de l’hôpital psychiatrique, animée de profonds sentiments prolétariens, s’est installée à l’hôpital pour guérir une malade mentale atteinte d’une dépression et a partagé avec elle sa chambre et son lit ; après quarante jours d’un dur travail, elle a enfin réussi à déterminer les lois de l’activité psychique de la malade.

    Alors, elle a choisi quelques citations du président Mao adaptées au cas et les a lues à la malade ; en outre, complétant la thérapie par la nouvelle acupuncture et pharmacologie, elle a graduellement amélioré l’état de la patiente.

    Le chef de l’équipe sanitaire, Kou Tsia-yen, pour soigner un homme qui refusait toute nourriture depuis plusieurs jours, et qui paraissait sur le point de perdre conscience, a organisé le personnel sanitaire pour effectuer des recherches et enquêtes scrupuleuses ; celles-ci firent apparaître que le patient refusait la nourriture probablement parce qu’il soupçonnait qu’elle contenait du poison.

    Par la suite, quand on lui apportait sa nourriture, Kou Tsia-yen en mangeait lui-même sous les regards du malade qui se délivra ainsi de ses soupçons et put se remettre à manger de grand appétit.

    Aussitôt après, examinant le problème idéologique du malade, il étudia avec lui les « trois articles les plus lus », l’éduqua par l’évocation des souffrances du passé et la réflexion sur le bonheur présent, améliora progressivement son niveau de conscience et peu à peu le guérit de son mal.

    Quand les membres du personnel sanitaire le raccompagnèrent chez lui, ses parents et les paysans pauvres et moyens-pauvres 13du village, dans leur émotion, crièrent à plusieurs reprises : « Vive le président Mao ! Vive, vive le président Mao ! »

    Pour stimuler les capacités de participation subjective des patients dans la lutte contre les maladies, l’équipe sanitaire et les dirigeants de l’hôpital choisirent, parmi les malades dont l’état s’était amélioré, quelques éléments formant l’ossature sur laquelle se reposer pour prendre en main la « lecture quotidienne » et les « journées d’étude » des autres malades, organiser divers cours d’études de la pensée de Mao Zedong, donner vie à la grande critique révolutionnaire et organiser la participation des malades à des formes adéquates de travail productif et d’activités artistiques et sportives ; de cette façon, les malades vivent constamment dans un climat politique d’unité, de dynamisme, de sérieux, d’animation, et cela a renforcé leur détermination et leur confiance dans la victoire sur la maladie.

    Quelques malades dont l’état s’est amélioré ont fixé sur la porte de l’hôpital deux banderoles exprimant en ces termes leur résolution de vaincre la maladie :

    « Combattre l’égoïsme et critiquer le révisionnisme, transformer radicalement sa conception du monde ;

    « Anéantir la bourgeoisie et faire triompher le prolétariat, vaincre résolument les maladies mentales. »

    Utiliser la pensée de Mao Zedong pour créer une nouvelle médecine et une pharmacologie chinoises pour la guérison des maladies mentales

    A travers deux années de pratique thérapeutique, l’équipe sanitaire et le personnel de l’hôpital psychiatrique de la région de Tchentchéou se sont profondément rendu compte du fait que, pour soigner les maladies mentales, ce qui est fondamental c’est d’éduquer les malades et d’administrer l’hôpital en se servant de la pensée de Mao Zedong

    Toutefois, les maladies mentales sont, en fin de compte, différentes des « maladies idéologiques » ordinaires ; dans celles-là, le mouvement des contradictions dans l’esprit a déjà provoqué un bouleversement des fonctions cérébrales.

    C’est pourquoi, tandis qu’on continue à armer l’esprit des malades avec la pensée de Mao Zedong et à transformer leur vision du monde, il faut encore parfaire cela avec une thérapie à base de médicaments.

    Mais de quels médicaments est-il bon de se servir ?

    L’équipe sanitaire et le personnel sanitaire de l’hôpital psychiatrique de Tchentchéou, s’en tenant au mot d’ordre du président Mao : « Que le passé serve le présent et que l’étranger serve le national », « examiner le vieux pour promouvoir le neuf », sont décidés à créer une nouvelle médecine et une nouvelle pharmacologie pour soigner les maladies mentales, en combinant la médecine chinoise traditionnelle avec la médecine occidentale.

    Dans les confrontations des méthodes thérapeutiques de la médecine chinoise traditionnelle et de la médecine occidentale et de leurs pharmacologies respectives, ils adoptent l’attitude qui consiste à prendre le grain en écartant la balle de l’épi, et à créer ainsi une nouvelle médecine et une nouvelle pharmacie en conservant les côtés positifs des deux, sur la base d’un processus ininterrompu d’expériences et de bilans.

    Pour déterminer les « points » thérapeutiques de la nouvelle acupuncture en ce qui concerne les maladies mentales, l’équipe sanitaire et le personnel de l’hôpital ont préféré expérimenter mille fois sur leur propre corps plutôt que d’enfoncer une aiguille de façon erronée dans le corps des malades.

    Le cadre dirigeant de l’hôpital, Tang Ping-yu, âgé de plus de cinquante ans, continue encore à s’exercer avec les aiguilles sur son propre corps.

    Sur quelques dizaines de points, ils en ont retenu un peu plus 16de dix sur lesquels ils exercent l’acupuncture en tenant compte de la spécificité des cas, avec de très bons résultats. En même temps, ils procèdent à l’emploi expérimental des plantes médicinales de la médecine chinoise pour soigner les maladies mentales…

    Pour la sécurité des malades, ils ont auparavant essayé sur eux-mêmes chaque combinaison et ont enfin réussi à mettre au point quelques produits efficaces pour lutter contre les maladies mentales.

    Ils ont aussi employé de manière adéquate les médicaments de la médecine occidentale, en les soumettant à des vérifications expérimentales.

    Dans le passé, on utilisait de fortes doses de calmants qui provoquaient chez le malade un état de torpeur et de manque de lucidité pour la journée entière, des difficultés de déglutition et autres symptômes, et cela n’aidait pas le malade à recouvrer la santé.

    Mais les calmants ont un effet sédatif et, utilisés à petites doses, ils jouent un certain rôle dans le contrôle de l’apparition des symptômes et le rétablissement des fonctions cérébrales. Ainsi, selon les divers états de la maladie, l’usage de la nouvelle acupuncture et des plantes médicinales, combiné avec de petites doses de calmants, est parvenu à améliorer les résultats de la thérapie sans nuire à la santé des patients….

    Les résultats obtenus par l’équipe sanitaire de l’hôpital n° 165 et de l’hôpital psychiatrique de la région de Tchentchéou dans la guérison des maladies mentales à l’aide de la pensée de Mao Zedong ont été exaltés par la population.

    Le ministère de la santé a ouvert un cours d’études spéciales, dans cet hôpital, pour diffuser leurs expériences. A présent ils continuent à progresser, en suivant la ligne prolétarienne du Président Mao dans le domaine sanitaire.

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  • Étudier l’expérience historique de la lutte entre confucéens et légalistes

    Liang Hsiao

    Publié dans le Hongqi n°10, 1974

    Aujourd’hui en Chine, les ouvriers, les paysans et les soldats, comme les cadres et les intellectuels révolutionnaires, ont entrepris l’étude de l’histoire de la lutte entre confucéens et légalistes, et de la lutte de classes dans son ensemble.

    Entraîner un si grand nombre de gens dans l’étude et la synthèse des expériences de la lutte de classes dans l’histoire, et des leçons qu’il faut en tirer, revêt une grande signification pratique et une importance historique durable et profonde.

    Mettre l’ancien au service du présent

    Faisant allusion à la tâche historique du prolétariat, qui consiste à empêcher la restauration du capitalisme après sa prise du pouvoir, V.I. Lénine indiquait : « Nous ne savons pas s’il n’y aura pas encore des périodes de réaction et de victoire de la contre-révolution après notre victoire, — ce n’est pas exclu — et c’est pourquoi, après notre victoire, nous construirons une « triple ligne de tranchées » pour écarter cette possibilité. » (Pour une révision du programme du Parti)

    Dans l’accomplissement de la mission historique qui incombe à sa dictature et pour être certain de remporter la victoire dans la lutte de classes prolongée et complexe, le prolétariat doit savoir, non seulement, acquérir de l’expérience dans la lutte pratique, mais aussi étudier dans l’histoire la lutte de classes et la lutte entre les deux lignes, comme la lutte qui se déroulait aux époques de grandes transformations sociales entre la réaction qui voulait la restauration et la révolution qui s’opposait à une telle restauration.

    Il doit faire preuve d’esprit critique dans le bilan qu’il en établit, selon les méthodes marxistes, en tirer les leçons qui s’imposent et mettre l’ancien au service du présent

    L’évolution de l’histoire chinoise a ses particularité» propres. Dans une société semi-coloniale et semi-féodale, l’extrême faiblesse de la bourgeoisie en Chine sur les plans économique et politique fait que la direction de la révolution démocratique bourgeoise a incombé historiquement au prolétariat. Sous la direction du Parti communiste chinois, ayant à sa tête le président Mao, le peuple chinois a mené à son terme la révolution démocratique bourgeoise, faisant accéder la révolution à l’étape socialiste et établissant la dictature du prolétariat.

    Dans l’histoire chinoise, à l’exception de la révolution dirigée par le prolétariat, seule la substitution de la féodalité à l’esclavagisme a constitué réellement une transformation sociale, au plein sens du terme, en remplaçant la dictature d’une classe par celle d’une autre classe.

    Cette transformation sociale fut accompagnée par une lutte entre les lignes confucéenne et légaliste.

    Tout au long de la société féodale exista la lutte entre ceux qui, vénérant le confucianisme, combattaient l’école légaliste, et leurs opposants ; de nos jours, cette lutte produit encore son influence.

    Les ennemis de la dictature du prolétariat font invariablement de la doctrine de Confucius et de Mencius un moyen de restauration du capitalisme en Chine.

    Tous les chefs de file des lignes opportunistes au sein du Parti étaient partisans de l’école confucéenne.

    Le traître au Parti et à la nation Lin Piao alla jusqu’à faire passer Confucius et Mencius pour « les sages antérieurs » et à présenter Marx, Engels, Lénine et Staline comme « les sages postérieurs. »

    Selon cette logique, il s’évertua à prétendre que « les sages antérieurs et les sages postérieurs suivaient les mêmes principes. »

    Si nous voulons rester fidèles au marxisme et combattre le révisionnisme, nous devrons critiquer radicalement ce point de vue réactionnaire ainsi que la doctrine de Confucius et de Mencius.

    En tant que représentants politiques et idéologiques de la classe montante des propriétaires fonciers, les légalistes vont mener une lutte âpre et prolongée contre la classe esclavagiste décadente ainsi que contre ses représentants politiques et idéologiques — les confucéens—, au cours de la prise et de la consolidation du pouvoir par la classe montante, à l’époque du Tchouentsieou et des Royaumes combattants (770-221 av. J.-C.), époque marquée par le remplacement de l’esclavagisme par la féodalité.

    Plus de 130 ans allaient s’écouler après les réformes entreprises par Chang Yang ( ?-338 av. J.-C.) dans l’État de Ts’in jusqu’à l’unification de la Chine par Tain Che Houang en 221 ans avant notre ère.

    Si l’on remonte, plus loin, jusqu’à l’époque où commence la perception des impôts fonciers dans l’État de Lou, plus de 370 ans s’écoulent avant que la Chine soit unifiée.

    [Le système foncier nouveau consistait à percevoir des impôts fonciers en raison de la superficie des terres ; la mise en pratique de cet impôt marque la transition entre la propriété de type esclavagiste et la propriété féodale des terres.]

    Durant ces siècles successifs, la classe montante s’empare du pouvoir à plusieurs reprises pour le perdre ensuite. L’unification de la Chine par Ts’in Che Houang ne signifie nullement la fin de la lutte.

    Pendant les quelque 250 ans qui s’écoulent depuis la fondation de la dynastie des Ts’in Jusqu’à la ruine de la dynastie des Han de l’Ouest (206 av. J.-C.—8), l’affaiblissement progressif des forces restauratrices de l’esclavagisme s’accompagne toujours d’une lutte incessante entre la restauration et la contre-restauration.

    Les luttes, qui se déroulèrent durant toute cette période (qu’elles soient ouvertes ou cachées, avec ou sans effusion de sang, dans les domaines politique et économique ou sur les plans militaire et culturel), entre la révolution combattant la restauration de l’esclavagisme et la réaction voulant cette restauration, nous fournissent une expérience et des leçons particulièrement riches de la lutte de classes et de la lutte entre les deux lignes.

    Cette expérience et ces leçons sont profondément vivantes et édifiantes car elles sont tirées de la société chinoise et appartiennent à notre histoire.

    Les communistes et les travailleurs qui font la révolution sur le soi chinois doivent en faire la synthèse à partir des points de vue marxistes, dans le but de les faire servir la lutte pratique de la révolution et de l’édification socialistes.

    La ligne avant tout

    L’histoire de la lutte entre confucéens et légalistes nous apprend qu’une juste ligne n’apparaît pas spontanément, et qu’elle voit le jour et se développe dans le cours même de la lutte.

    Au cours des transformations sociales profondes, une classe avancée ne peut développer et perfectionner sa ligne révolutionnaire, en se préparant aux combats futurs, qu’en critiquant la ligne et l’idéologie réactionnaires et en faisant le 6point de l’expérience tant positive que négative de la lutte de classes.

    Avec l’offensive généralisée que la classe montante des propriétaires fonciers lança à l’époque des Royaumes combattants (475-221 av. J.-C.), la vague des refermes balaya toutes les principautés. Parmi ces réformes, colles de Chang Yang ébranlèrent ces États par leur conséquence,

    Nier ou affirmer ces transformations sociales, telle était la question autour de laquelle une lutte acharnée allait opposer la ligne confucéenne à la ligne légaliste.

    Se posant en « avocat des intérêts du peuple », ce représentant de l’école confucéenne que fut Mencius (390-305 av. J.-C.) avança toute une théorie de la « politique de bienveillance » dans le but de nier et de renverser le pouvoir de la classe montante des propriétaires fonciers et de restaurer la dictature esclavagiste.

    Hsiun Kouang (environ 313-238 av. J.-C.) et Han Fei (environ 280-233 av. J.-C.), représentants de l’école légaliste, réfutèrent sans merci le sophisme de Mencius en disant que l’argumentation sur les soi-disant « bienveillance et justice » n’était qu’une théorie « destinée à abêtir et à mystifier les gens », qu’elle s’opposait à la réforme et qu’elle servait le retour au passé.

    Ce faisant, ils défendaient avec chaleur les réformes entreprises dans les différents États.

    Cette polémique qui touchait de nombreux domaines, allant des questions sociales et politiques à celles de la conception du monde, poussa la ligne légaliste à se développer et à se compléter.

    Sans s’écarter jamais de la ligne légaliste, Ts’in Che Houang annexa six principautés à l’État de Ts’in et fonda le premier empire féodal unifié au pouvoir centralisé.

    Cette unification fut non seulement une victoire militaire, mais aussi le résultat direct de la critique du confucianisme faite par l’école légaliste au cours de celte polémique.

    Après la fondation de la dynastie des Ts’in, la lutte entre la restauration et la contre-restauration demeurait très aiguë. La classe montante des propriétaires fonciers pourrait-elle conserver son pouvoir ?

    Cela dépendait de sa capacité à assurer la poursuite de la ligne légaliste. En ce domaine, la dynastie des Ts’in avait à son actif des expériences réussies et aussi quelques défaites.

    Ne se résignant pas à se retirer de la scène, la classe esclavagiste renversée dénigrait le présent et faisait l’éloge du passé, en lançant perpétuellement des attaques contre la dynastie des Ts’in.

    Elle cherchait ainsi par tous les moyens à interrompre l’application de la ligne légaliste poursuivie par Ts’in Che Hounng, et de la sorte à renverser la dictature de la classe montante des propriétaires fonciers.

    Ts’in Che Houang prit alors sans hésiter la mesure révolutionnaire qui consistait à « brûler les livres et à enterrer vivants les lettrés confucéens », et repoussa l’attaque des forces restauratrices, celles des propriétaires d’esclaves.

    Il put ainsi maintenir la ligne légaliste comme le système centralisé avec des préfectures et des districts.

    Mais, comme le montre ce bilan important fait par le président Mao, « à l’exception de la révolution qui substitua l’esclavage à la communauté primitive, c’est-à-dire un système d’exploitation à un système de non-exploitation, toutes les révolutions eurent pour résultat de substituer un système d’exploitation à un autre, et il n’était pour elles ni nécessaire ni possible de procéder à une répression radicale de la contre-révolution » (Note aux « Documents à propos du groupe contre-révolutionnaire de Hou Feng »)

    Ts’in Che Houang ne fit pas exception.

    Quand il se laissa griser par le climat de paix qui régnait dans le pays, Tchao Kao ( ?-207 av. J.C.). représentant des forces restauratrices de l’esclavagisme, se fit passer pour légaliste et parvint ainsi a s’infiltrer au cœur de la cour des Ts’in, pour miner de l’intérieur le pouvoir des propriétaires fonciers.

    Peu de temps après la mort de Ts’in Che Houang, il déclencha un coup d’État contre-révolutionnaire, pour abolir la ligne légaliste qu’avait suivie le monarque défunt et la remplacer par une ligne confucéenne.

    Exerçant une répression impitoyable sur les représentants politiques de la classe des propriétaires fonciers, il entreprit de remettre en selle les forces restauratrices.

    Cet épisode montre qu’après la prise du pouvoir par la classe des propriétaires fonciers, les forces restauratrices de l’esclavagisme luttèrent de façon ouverte ou cachée dans l’ultime but d’en finir avec la ligne légaliste du pouvoir central. Une fois ce but atteint, le champ libre était donné à la restauration.

    C’est pourquoi la classe révolutionnaire nu pouvoir doit placer la question de la ligne au-dessus de tout, et ne jamais relâcher sa vigilance sur les machinations ourdies par les classes réactionnaires dans le but de saboter l’application de la ligne révolutionnaire.

    Il nous est utile de rappeler cette leçon de l’histoire afin de comprendre et d’appliquer fermement ces deux enseignements du président Mao : « La justesse de la ligne idéologique et politique est déterminante en tout », « pratiquer le marxisme et non le révisionnisme ; travailler à l’unité et non à la scission ; faire preuve de franchise et de droiture, et ne pas tramer complots et intrigues. »

    S’appuyer sur les masses populaires

    L’usurpation du pouvoir par Tchao Kao laissa les hommes politiques de la classe des propriétaires fonciers désemparés, jusqu’à ce qu’un soulèvement paysan s’étant déclenché, la situation prit immédiatement une nouvelle tournure.

    En donnant l’assaut à la domination de la classe des propriétaires fonciers, l’armée paysanne insurrectionnelle dirigée par Tchen Cheng et Wou Kouang mit fin. En moins de trois ans au pouvoir restaurateur de Tchao Kao.

    Cet épisode indique explicitement que la classe montante des propriétaires fonciers ne pouvait, en ne comptant que sur ses propres forces, mener jusqu’au bout la lutte contre la restauration et que dans ce combat, les larges masses populaires constituaient la force principale.

    Cette classe montante fut, à terme, une classe exploiteuse dont les membres ne constituaient qu’une minorité dans l’ensemble de la société.

    S’opposant aux larges masses paysannes, elle ne pouvait s’appuyer réellement sur les masses populaires pour combattre la restauration.

    Telle était la faiblesse inéluctable de la classe montante des propriétaires fonciers.

    En établissant le bilan de l’expérience historique de la révolution bourgeoise, F. Engels a souligné que même les plus brillantes réalisations de la bourgeoisie en Angleterre au XVIIe siècle et en France au XVIIIe siècle n’ont pas été accomplies par elle-même, mais par let gens du commun, c’est-à-dire les ouvriers et les paysans.

    Il en est de même pour les grandes transformations sociales marquant le passage de l’esclavagisme à la féodalité. Dans le combat contre la restauration de l’esclavagisme, la force principale était la paysannerie et les esclaves qui n’avaient pas encore accédé à la condition de paysans.

    Leur attitude était déterminée par leur position de classe, car une telle restauration signifiait, pour les larges masses paysannes, le retour à la misérable condition d’esclaves. Dans l’histoire, aucune révolution, aucune lutte contre la restauration, ne sauraient être développées et menées à terme sans bénéficier de la force des larges masses populaires. La dictature du prolétariat est une dictature exercée par une écrasante majorité sur une minorité d’exploiteurs.

    Le prolétariat peut et doit s’unir avec l’ensemble des masses laborieuses et s’appuyer sur elles, en s’alliant avec toutes les forces susceptibles d’être unies, afin d’écraser les complots de restauration dei ennemis de classe.

    Le président Mao a dit : « Un principe fondamental du Parti communiste, c’est de s’appuyer directement sur let larges masses populaires révolutionnaires » et « ligne et point de vue doivent être expliqué » constamment et de façon répétée. Si on en parle à une minorité seulement, cela n’ira pas ; il faut les faire connaître aux larges masses révolutionnaires. »

    Ces thèses montrent toute l’importance qu’il y a à prendre appui sur les masses populaires et à consolider constamment la dictature du prolétariat

    La lutte est prolongée et complexe

    Vers la fin de la dynastie des Ts’in, un soulèvement paysan balaya les forces restauratrices des propriétaires d’esclaves. Sur cette base, la classe montante des propriétaires fonciers fonda la dynastie des Han.

    Mais dans certains domaines, la classe esclavagiste l’emportait encore sur cette classe montante, et ses membres possédaient une expérience de lutte plus riche que celle des hommes politiques de la classe féodale, ce qui rendait inévitables des épreuves de force répétées entre les deux classes en présence.

    Au début de la dynastie des Han, mettant à profit des difficultés économiques, de gros propriétaires d’esclaves qui opéraient dans les secteurs de l’artisanat et du commerce firent monter les prix par la spéculation et arrachèrent terres et main d’œuvre à la classe des propriétaires fonciers, dans le but de saper la base économique de la féodalité.

    En accord avec la fraction conservatrice de la classe féodale (les forces locales disposant de forces armées qui préconisaient la division du pays), ils établirent des fiefs indépendants. Ils rassemblèrent un grand nombre de confucéens dans le but de préparer une opinion favorable à la restauration et, comptant sur leurs forces armées, fomentèrent des révoltes.

    Afin de renverser la dynastie des Han, pouvoir centralisé de la classe des propriétaires fonciers, en l’attaquant sur deux fronts, ils collaborèrent souvent avec l’aristocratie esclavagiste des Hsiongnou, une nationalité du Nord de la Chine.

    Tout cela décida que pendant cette période, la lutte contre la restauration fût âpre, complexe et prolongée.

    Au début et au milieu de cette dynastie, la lutte se déroula avec acharnement sur plusieurs fronts.

    La dictature de la classe des propriétaires fonciers, qui centralisait le pouvoir, ne devint stable qu’après que la rébellion des sept principautés eût été réprimée, sous le règne de l’empereur King des Han (alias Lieou Ki qui était au pouvoir de 156 à 141 av. J.-C.), et que l’empereur Wou des Han (alias Lieou Tcheh qui régnait de 140 à 87 av. J.-C.) eût lancé une contre-attaque généralisée contre les commerçants propriétaires d’esclaves et remporté la victoire dans la guerre de résistance aux Hsiongnou.

    Ce qui précède montre qu’au cours des transformations sociales qui accompagnaient le passade d’un système d’exploitation à un autre, la lutte entre la restauration et la contre-restauration était également complexe, prolongée et présente dans tous les domaines.

    Pour peu qu’elle possède encore un tant soit peu de force, la classe renversée tente toujours de revenir au pouvoir. Cette loi de la lutte de classes est immuable.

    En 1955, le président Mao a dit : « Si, à ce jour, on trouve encore des députés royalistes dans cette institution bourgeoise qu’est l’Assemblée nationale française, alors il est fort probable que longtemps après la disparition définitive de toutes les classes exploiteuses de la surface du globe il y aura encore des représentants de la dynastie de Tchiang Kaï-chek qui s’agiteront ça et là.

    Les plus récalcitrants d’entre eux n’admettront jamais leur défaite. » (Note à « La troisième série de documents à propos du groupe contre-révolutionnaire de Hou Feng »)

    Aujourd’hui l’étude de la lutte entre confucéens et légalistes nous permet de comprendre d’autant mieux ce bilan scientifique de l’expérience historique.

    En aucune circonstance, aucune classe et aucun militant révolutionnaires ne doivent jamais oublier l’existence d’ennemis dans le monde.

    Il faut avoir un groupe dirigeant qui applique sans hésitation une ligne juste

    Au début et ou milieu de la dynastie des Han de l’Ouest, la Ligne légaliste appliquée à l’époque avait assuré la victoire de la lutte contre la restauration.

    Cette ligne prit immédiatement fin avec la disparition de Ts’in Che Houang.

    Mais après la mort de l’empereur Kao Tsou des Han (alias Lieou Pang qui fut au pouvoir de 206 à 195 av. J.-C.), elle fut pour l’essentiel maintenue, et poursuivie sous le règne de six empereur» (140 ans).

    Pourquoi une telle différence alors que dans un cas comme dans l’autre, la classe montante des propriétaires fonciers est au pouvoir ?

    De toute évidence, cette situation était liée tant à la destruction des forces résiduelles de l’aristocratie esclavagiste par le soulèvement paysan déclenché à la fin de la dynastie des Ts’in, qu’au rapport de forces existant entre les classes au début de la dynastie des Han.

    De plus, on ne saurait nier qu’elle était aussi, dans une large mesure, la conséquence du fait qu’un groupe dirigeant légaliste ait longtemps occupé le pouvoir central.

    La ruine de la dynastie des Ts’in permit à Lieou Pang de comprendre l’extrême importance d’un noyau dirigeant au niveau central.

    Suivant une ligne légaliste dans la nomination de fonctionnaires, c’est dans la lutte qu’il sut distinguer les hommes de talent et leur confier des responsabilités. Après sa disparition, l’impératrice Liu, l’empereur Wen et leurs successeurs vont, pendant plusieurs générations, poursuivre la ligne légaliste appliquée par Lieou Pang et nommer des légalistes tels Tchao Tsouo (200-154 av. J.-C.), Tchang Tang (?- 115 nv. J.-C.) et Sang Hong-yang (152-80 av. J.-C.) à des postes importants de l’appareil d’Etal central.

    L’existence au pouvoir central d’un tel groupe dirigeant pendant une longue période fut la garantie de la poursuite de la ligne légaliste.

    Même si des révoltes armées éclataient, ce noyau dirigeant était en état de les réprimer.

    C’est pourquoi les forces restauratrices des propriétaires d’esclaves le considéraient comme le plus grand obstacle à leurs ambitions.

    Le prince de Wou nommé Licou Pi (215-154 av. J.-C., neveu de Lieou Pang et prince au début de la dynastie dos Han) avança la tactique contre-révolutionnaire qui consistait à « épurer l’entourage de l’empereur. »

    Affichant un soutien inconditionnel au pouvoir central, il visait à en éliminer les légalistes, à détruire le groupe dirigeant et à mettre ainsi fin à la ligne légaliste appliqué par les milieux dominants de la dynastie des Han de» l’Ouest.

    Tirant un bilan de l’importante expérience que constitue la lutte passée entre confucéens et légalistes. Le président Mao a fait remarquer : « Depuis que le prince de Wou, nommé Lieou Pi, de la dynastie des Han, a invente la fameuse tactique consistant à épurer l’entourage de l’empereur, en exigeant la mort de Tchao Tsouo (principal conseiller de l’empereur King des Han), nombre d’arrivistes en ont fait leur arme préférée et le groupe contre-révolutionnaire de Hou Feng a aussi repris cet héritage. »

    Sous la dictature du prolétariat, les représentants de la bourgeoisie. Infiltrés au sein du Parti, recourent très souvent à une telle tactique contre-révolutionnaire avec le projet de liquider la ligne fondamentale du Parti.

    L’arriviste et le comploteur contre-révolutionnaires Lin Piao n’a-t-il pas révélé, dans le « projet des Travaux 571 » son intention de brandir le drapeau « révolutionnaire » afin de mieux combattre les forces révolutionnaires fidèles à la ligne juste, celle du président Mao ?

    « Nous, membres d’un parti révolutionnaire, nous devons connaître leurs ruses et étudier leur tactique, afin de les vaincre. » (Note à « La troisième série de documents à propos du groupe contre-révolutionnaire de Hou Feng »)

    Il faut savoir démasquer les arrivistes, les comploteurs et les individus à double face de sorte que le pouvoir du Parti et de l’État demeure toujours aux mains des révolutionnaires fidèles au marxisme.

    Poursuivre fermement la révolution

    Avant le milieu de la dynastie des Han de l’Ouest, les dominateurs féodaux avaient suivi la ligne légaliste. Mais, dans sa lutte contre la restauration de l’esclavagisme, la classe des propriétaires fonciers se fixa comme but unique de sauvegarder sa propre domination ; elle ne pouvait donc plus s’assigner de nouvelle tâche révolutionnaire.

    Au début de In dynastie des Han, ayant succédé à Siao Ho (? – 193 av. J.-C.) au poste de premier ministre. Tsao Tsen (7-190 av. J.-C.) déclara à l’empereur Houei des Han : « L’empereur Kao Tsou [Lieou Pang] et Siao Ho ont fait régner l’ordre dans tout le pays, et les lois et décrets ont été déjà connus de tous. Aujourd’hui que Votre Majesté a pris les rênes du pouvoir, ne suffit-il pas que moi. Tsen, et d’autres remplissions consciencieusement nos fonctions pour que tout ce qui a été établi soit observé sans défaillance ? »

    Ces propos montrent avec clarté que bien que la classe des propriétaires fonciers ait encore poursuivi à l’époque la ligne légaliste, elle avait perdu le dynamisme révolutionnaire qu’avaient manifesté les légalistes à la période tempétueuse de la lutte de classes.

    La nature révolutionnaire de cette classe se dissipait progressivement.

    Après la dynastie des Han de l’Ouest, au fur et à mesure que s’éloignait graduellement le danger de restauration esclavagiste, les contradictions s’aiguisaient de plus en plus entre la classe des propriétaires fonciers et la paysannerie, ce qui fit que d’un « vrai tigre », cette classe exploiteuse devint peu à peu un « tigre en papier. »

    La pensée légaliste commença de répugner à cette classe tandis que la doctrine confucéenne, remodelée à son goût, répondait à ses besoins. Un tel changement est le sort historique que subit irréversiblement uns classe exploiteuse.

    Il en va tout autrement du prolétariat.

    Cette classe, dont l’esprit révolutionnaire est le plus conséquent, poursuit inébranlablement la révolution même sous sa dictature, car elle s’est fixé le but suprême d’abolir toutes les classes et de réaliser la communisme.

    Comme l’a indiqué V. I. Lénine, « notre meilleure « garantie contre une restauration », c’est de mener la révolution jusqu’au bout. » (« Rapport sur le congrès d’unification du P.O.S.D.R. »)

    De son côté, le président Mao a souligné : Le nouveau régime social « ne peut être consolidé que progressivement » dans le cours de la révolution socialiste.

    « Pour qu’il le soit de façon définitive, il faut réaliser l’industrialisation socialiste du pays, poursuivre avec persévérance la révolution socialiste sur le front économique et, de plus, déployer sur les fronts politique et idéologique de durs et constants efforts en vue de la révolution et de l’éducation socialistes. » (Intervention à la conférence nationale du Parti communiste chinois sur le travail de propagande)

    Ces enseignements nous apprennent qu’après sa prise du pouvoir, le prolétariat ne peut prévenir la restauration du capitalisme et accomplir la mission historique de sa dictature qu’en menant une révolution et une éducation socialistes fermes et prolongées dans les domaines politique, idéologique et économique.

    Au milieu et à la fin de la société féodale, la lutte entre confucéens et légalistes reposait sur une base de classe différente.

    La doctrine confucéenne devint l’idéologie dominante de la classe des propriétaires fonciers tandis que l’école légaliste perdit sa qualité de porte-parole de la classe montante des propriétaires fonciers pour ne former qu’une fraction réformatrice de cette classe.

    Les propositions de réforme que les légalistes avancèrent pour résoudre les graves crises sociales et nationales apparues à différentes périodes, telles que leur proposition d’empêcher la division du pays pour défendre son unité, ou celle de préconiser la résistance et s’opposer à la capitulation devant l’ennemi, ainsi que la critique et la dénonciation qu’ils entreprirent de la doctrine de Confucius et de Mencius, étaient aussi bien favorables au développement des forces productives sociales, de la culture et de la science, qu’à la sauvegarde de l’unité et de l’indépendance du pays.

    C’est pourquoi leurs propositions étaient progressistes.

    Mais les légalistes ne pouvaient pas résoudre la contradiction fondamentale qui, chaque jour plus grave, interdisait à la société féodale de trouver une issue à son système. Bien qu’ils eurent entrepris la critique du confucianisme à différents degrés, ils ne voulurent ou n’osèrent pas consommer leur rupture avec cette doctrine et n’eurent même pas l’audace de brandir l’étendard de l’école légaliste.

    Dans l’avenir des luttes qu’ils eurent à livrer, ils ne montrèrent point une confiance aussi ferme que les légalistes vivant antérieurement à la dynastie des Han de l’Ouest.

    La position dominante du confucianisme se confirmant dans la société féodale chinoise, l’école légaliste allait être de plus en plus étouffée, attaquée et persécutée par les confucéens. Cette situation devint encore plus manifeste après la dynastie des Song (980-1279).

    Toute réforme, si petite fût-elle, était considérée comme fléau et provoquait la panique des dominateurs féodaux, qui la jugulaient sans tarder.

    A leurs yeux, toute idée nouvelle constituait une hérésie qu’il fallait étouffer sans attendre.

    La lutte entre confucéens et légalistes, poursuivie tout au long de la société féodale, montre que le courant de pensée qui consistait à vouer un culte au confucianisme et à dénigrer la pensée légaliste, servait les intérêts des forces les plus réactionnaires et les plus obscurantistes en Chine, et qu’il entravait toujours la réforme sociale et les progrès de la société. Sans une critique aussi radicale que possible de ce courant idéologique réactionnaire, la révolution comme la société ne sauraient faire de progrès.

    Quel est le but de l’étude de la lutte entre confucéens et légalistes

    A diverses périodes et dans des circonstances différentes, les légalistes du passé ont joué un rôle plus ou moins progressiste, parce qu’ils ont suivi le sens du développement historique. Cependant, ils n’étalent en mesure ni d’assimiler consciemment la loi objective régissant l’évolution de l’histoire, ni de reconnaître le rôle éminent joué par le peuple en tant que créateur de l’histoire.

    Mais le prolétariat, guidé par la conception marxiste du monde, peut connaître et assimiler consciemment la loi objective du développement historique, et il est donc capable de mener une révolution conséquente.

    La ligne fondamentale de notre parti, définie par le président Mao, pour toute la période historique du socialisme, est le reflet scientifique de la loi objective qui régit la lutte de classes de la société socialiste.

    Bien que les taches de combat soient après et que la voie dans la lutte soit sinueuse, l’avenir est brillant.

    La dictature du prolétariat se substituera a la dictature de la bourgeoisie et le socialisme remplacera le capitalisme : c’est la loi irréversible du développement de l’histoire.

    Noua devons employer le marxisme pour étudier l’expérience historique de la lutte entre confucéens et légalistes et faire la synthèse des lois générales touchant la lutte de classes et la lutte entre les deux lignes dans l’histoire.

    Cela doit nous permettre d’approfondir notre compréhension des lois de la lutte de classes présente, de renforcer notre conscience de l’existence de la lutte de classes et d’appliquer plus consciemment la ligne fondamentale du Parti, afin de consolider la dictature du prolétariat, d’empêcher la restauration du capitalisme et d’accomplir la grande mission historique du prolétariat.

    Voilà le but essentiel de notre étude de l’expérience historique de la lutte entre confucéens et légalistes, et de la lutte de classes dans son ensemble.

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  • Engels soumet à la critique l’apriorisme de Dühring

    NOTES D’ÉTUDE D’ANTI-DÜHRING par Wang Tcheh, 1972

    Dühring, « génie » ou escroc ?

    Anti-Dühring, cette grande œuvre de F. Engels, vit le jour à la suite d’une lutte acharnée au sein du Parti.

    Dans les années 70 du XIXème siècle, E. Dühring, privat-docent de l’Université de Berlin, en faisant paraître une série d’œuvres, déclencha, dans les domaines de la philosophie, de l’économie politique et de la théorie du socialisme, une attaque générale contre le marxisme, attaque qui porta sérieusement atteinte à l’unification et à l’unité du Parti.

    En effet, les deux fractions (Eisenach et Lassalle) de l’organisation ouvrière allemande venaient de fusionner en 1875 pour former le Parti socialiste ouvrier de l’Allemagne.

    Bien que cette fusion laissât fort à désirer, elle permit de mettre fin dans une certaine mesure à la division et à la confusion au sein de la classe ouvrière allemande, et de renforcer d’autant le Parti. Mais, nombreux étaient les membres du Parti, qui n’avaient pas bien étudié les questions théoriques fondamentales, et qui avaient une fort mauvaise compréhension de la conception marxiste du monde.

    Profitant de cette faiblesse, Dühring se vanta tant et plus, cherchant à tromper l’opinion publique et à se faire un nom. Se donnant des airs de grande sommité théorique du Parti, il colporta sa camelote pseudo-socialiste et s’efforça de provoquer une scission au sein du Parti.

    Tout comme Engels l’indiqua, Dühring et sa petite clique « mettaient en œuvre tous les artifices de la réclame et de l’intrigue. »

    Dühring, qui était de toute évidence un charlatan, traitait les autres de charlatans.

    Lui qui plagiait autrui et proférait des propos absurdes, invectivait les autres à tout bout de champ, en les taxant d’« idiots », de « tours » et de « minauderies ».

    Il semblait que lui seul fût le plus grand génie de tous les temps. Il se vanta au point de s’attribuer des mérites mirobolants, tels qu’« un mode de penser nouveau », « des résultats et des vues foncièrement originaux », « des idées génératrices de système », « un travail de pensée qui pénètre les choses de tous les côtés »,« un grand style »…

    Bref, selon lui, les autres ne valaient rien, leurs théories étaient des absurdités, tandis que sa camelote était une « vérité définitive en dernière analyse ».

    Engels ironisa à son sujet en disant : s’il en est vraiment ainsi, « alors nous sommes en présence du plus grand génie de tous les temps, le premier surhomme, parce que le premier être humain infaillible », et nous, les communs des mortels, « nous nous confondons dans la plus profonde vénération pour le plus puissant génie de tous les temps ».

    Ces paroles d’Engels le touchèrent au point sensible. Car Dühring cherchait précisément à établir son autorité par cette propagande tenant de la réclame, s’employait à faire croire que lui, ce grand « génie » et « surhomme », était infaillible, et qu’il suffisait de le suivre aveuglément.

    Marx et Engels avaient le plus profond mépris et le plus grand dégoût pour ces procédés de Diihring. Engels ne qualifia-t-il pas celui-ci de « nain présomptueux », et ses théories, d’« un des types les plus représentatifs de cette pseudo-science tapageuse » et de « camelote extra ».

    Malheureusement, tout cela était fort en vogue en Allemagne à l’époque.

    Non seulement Bernstein devint un partisan zélé de Dühring, même Bebel, ce bon camarade se laissa tromper par ce dernier.

    Loin de s’adonner à des « études purement académiques », Dühring suivait une ligne politique et organisationnelle bien définie. En attaquant le marxisme sur le plan théorique, il préparait le terrain pour son pseudo-socialisme et travaillait à une scission au sein du Parti sur le plan organisationnel.

    Plein d’ambition, il créa un groupuscule sectaire avec l’intention de fonder un autre parti ayant celui­ci comme noyau.

    En un mot, ses activités étaient devenues menaçantes pour le Parti. Dans ces circonstances, il fallait élever le niveau théorique du Parti, sauvegarder son unité et permettre au Parti, qui venait d’être unifié, d’avancer suivant une ligne correcte.

    Aussi Engels, avec le soutien et la participation de Marx, prit-il la plume pour repousser les attaques frénétiques de Dühring.

    La méthode aprioriste est une méthode idéaliste

    Dühring en avait à revendre. Engels en fit le décompte en ces termes : Ce n’était rien moins qu’un Système philosophique complet de l’esprit, de la morale, de la nature et de l’histoire, un Système d’économie politique et de socialisme complet et enfin une Critique historique de l’économie politique — trois gros volumes in-octavo.

    Il y a en effet de quoi impressionner, mais une question se pose : D’où viennent ces œuvres brillantes et ces articles prolixes ? Telle une araignée tissant sa toile, Dühring avait bâti ces systèmes grâce à son cerveau « génial ».

    Il s’imaginait pouvoir déduire, sans tenir compte de l’expérience, tout un système philosophique à partir de prétendus « formes » ou « éléments » fondamentaux » les plus simples des choses et phénomènes, en recourant au raisonnement logique fondé sur quelques axiomes admis de la philosophie ; puis, il dédaignait, par un décret souverain, les octroyer à la nature et à l’histoire humaine. Engels fit remarquer :

    « Ce n’est là qu’un autre aspect de la vieille et chère méthode idéologique qu’on appelle ailleurs méthode a priori et qui consiste non pas à connaître les propriétés d’un objet en les tirant de l’objet lui-même, mais à les déduire démonstrativement du concept de l’objet. […] Ce n’est pas le concept qui doit se régler sur l’objet, mais l’objet sur le concept. […] La philosophie du réel se présente donc ici encore comme idéologie pure, déduction de la réalité non à partir d’elle même, mais à partir de la représentation. »

    L’apriorisme est la théorie idéaliste de la connaissance. Selon la théorie matérialiste de la réflexion, la pensée est le reflet de la réalité objective. Toute connaissance réelle découle de l’expérience. Il n’y a donc pas de connaissance qui précède l’expérience.

    L’apriorisme, quant à lui, estime que la raison humaine comporte certaines « conceptions innées », un « raisonnement qui se comprend en soi-même », des « principes innés » ou des catégories logiques, qui ne découlent pas de l’expérience, mais sont inhérents au cerveau de l’homme ; on peut parvenir à la connaissance réelle, en partant de ces principes ou de ces catégories et en employant la méthode du raisonnement logique.

    Ne reconnaissant pas que la connaissance rationnelle dépend de la connaissance sensible, les partisans de l’apriorisme soutiennent que celle-là est indépendante. S’opposant à ce qu’on parte de la pratique et de l’expérience, ils prétendent qu’on commence par la raison. Ils ne vont pas de la réalité au concept, mais du concept au fait. Le représentant le plus célèbre de l’apriorisme est le philosophe allemand du XVIIIème siècle, Kant.

    Selon lui, les données sensorielles ne constituent pas une connaissance, parce qu’elles sont désordonnées et n’ont aucune signification en elles-mêmes.

    Elles se transformeront en connaissance lorsque la raison de l’homme, utilisant les catégories logiques innées, classe ces données ; au cours de ce processus elles se voient dotées d’une loi par la raison. En conséquence, la loi n’existe pas objectivement mais est créée par l’homme.

    Hegel était également un partisan de l’apriorisme. Ses vues en sont cependant un peu différentes.

    Il maintient que la raison ou les catégories logiques existent bien avant l’histoire mondiale.

    Le développement des catégories logiques a créé la nature et l’histoire humaine.

    Ces dernières sont réglées par les lois logiques ou la raison divine universelle.

    Mettant à nu la doctrine de Dühring, Engels indiqua que celui-ci avait copié les authentiques « chimères délirantes » de l’apriorisme de Hegel tout en critiquant globalement sa philosophie, la taxant de « chimères délirantes ».

    Tout en critiquant l’apriorisme, Engels exposa de façon approfondie les principes de la théorie matérialiste de la réflexion.

    Il dit : « Les principes ne sont pas le point de départ de l’étude mais son résultat final. Ce n’est pas le monde objectif qui doit s’adapter aux principes ; les principes sont corrects dans la mesure où ils se conforment au monde objectif. »

    Quant à Dühring, il intervertissait complètement les choses. Engels expliqua avec des arguments convaincants que toutes les connaissances, y compris les mathématiques apparemment très abstraites, procédaient de l’expérience pratique.

    Le « socialisme » de Dühring est un produit de la méthode aprioriste. Selon lui, le socialisme n’est en aucun cas le reflet de la loi objective du développement de la société et la manifestation des intérêts de classe du prolétariat, mais est dérivé des prétendus « principes de l’équité universelle ».

    Pour dénoncer à fond les erreurs de Dühring en les faisant ressortir sur un vaste arrière-plan historique, Engels évoqua en détail la naissance et le développement de l’idéologie socialiste. Il esquissa les vues des socialistes utopiques : Saint-Simon, Fourier et Robert Owen. Leur pensée philosophique venait des matérialistes français du XVIIIe siècle.

    Néanmoins,le matérialisme existant avant Marx n’était pas conséquent et versait dans l’idéalisme, lorsqu’il touchait en particulier le domaine de la vie sociale ; ces socialistes utopiques ne firent pas exception.

    Ils partaient des prétendus principes de la raison et non des conditions de la vie matérielle pour observe l’histoire sociale et recouraient à la raison pour tout juger. Ils plaçaient le socialisme sur la base des principes de cette « raison » et de cette «justice ».

    Ils considéraient les principes abstraits de ces dernières comme choses premières et voulaient que la vie sociale fût adaptée à ces principes. Ils versèrent ainsi dans l’apriorisme.

    Cependant, la doctrine des socialistes utopiques joua un rôle positif dans les conditions historiques de l’époque, tandis que Dühring joua un rôle tout à fait rétrograde et réactionnaire en avançant son système après l’apparition du marxisme.

    En fait, il n’avait aucunement l’intention de pratiquer le socialisme. Lorsqu’il le dénonça, Engels dit : « Dühring ne critique pour ainsi dire pas le mode de production capitaliste. Il le considère comme très bon et souhaite seulement voir le capitalisme supprimer ses maux.

    De toute évidence, il ne s’agit là ni de socialisme scientifique ni de socialisme utopique mais de capitalisme utopique ! » De mime que Dühring, Wang Ming, Liou Chao-chi et d’autres escrocs semblables en Chine niaient la pratique, la nécessité des enquêtes et recherches.

    Ils voulaient qu’on se perfectionnât entre quatre murs. Considérant la vérité générale comme une formule purement abstraite tirée du néant, ils prêchèrent que la théorie était le produit d’un cerveau de génie.

    Déjà dans les années 30, ils présentèrent la « raison » comme le slogan central de la « philosophie de défense nationale ». Ils déclarèrent que la « raison » était la « base universelle et légitime de la vérité » et affirmèrent même que si l’on développait cette « raison » abstraite, on parviendrait nécessairement au socialisme.

    Plus tard, ils répandirent la « philosophie de l’intérêt public » placée au-dessus des classes et déformèrent le communisme en disant qu’il était la réalisation des principes abstraits de l’« intérêt public »; ce faisant ils tentaient de camoufler leur nature consistant à s’opposer à la dictature du prolétariat et à persister dans la voie capitaliste.

    Niant que le cerveau de l’homme ne faisait que refléter la loi objective, ils prétendirent que celle-ci dépendait de l’homme pour son développement.

    Étant donné que l’homme était capable de développer la loi objective, certes, il était aussi capable de la créer.

    Tout cela n’est-il pas la version de l’apriorisme que le marxisme a réfuté il y a bien longtemps déjà dans le domaine idéologique ?

    Nous pouvons ainsi clairement discerner la théorie idéaliste, réactionnaire de ces escrocs au cours de l’étude d’Anti-Dühring.

    Le développement de l’Histoire ne dépend pas des génies

    Les socialistes utopiques avaient la conviction qu’on pouvait transformer la société en s’appuyant seulement sur la force de la raison et considéraient la raison comme aprioriste, éternelle et immuable.

    Ils niaient que la connaissance dépend de la pratique sociale et que la vérité constitue un processus de développement. Il en est résulté immanquablement la conception idéaliste de l’histoire selon laquelle le génie crée l’Histoire.

    Engels dit : Pour tous ces socialistes, « le socialisme est l’expression de la vérité, de la raison et de Injustice absolues et il suffit qu’on le découvre pour qu’il conquière le monde parla vertu de sa propre force ; comme la vérité absolue est indépendante du temps, de l’espace et du développement de l’histoire humaine, la date et le lieu de sa découverte sont un pur hasard ».

    « Si, jusqu’ici, la raison et la justice effectives n’ont pas régné dans le monde, c’est qu’on ne les avait pas encore exactement reconnues. Il manquait précisément l’individu génial qui est venu maintenant et qui a reconnu la vérité ; qu’il soit venu maintenant, que la Vérité soit reconnue juste maintenant, ce fait ne résulte pas avec nécessité de l’enchaînement du développement historique comme un événement inéluctable, c’est une simple chance. L’individu de génie aurait tout aussi bien pu naître cinq cents ans plus tôt, et il aurait épargné à l’humanité cinq cents ans d’erreur, de luttes et de souffrances. »

    Dans la Chine antique, il y avait une légende selon laquelle « un dirigeant clairvoyant fera son apparition tous les cinq cents ans ». Dans son histoire, la nation juive avait de son côté la prédiction des prophètes sur le Messie.

    Tout cela traduisait l’espoir d’avoir après un temps donné un sage ou un sauveur qui délivre le peuple de ses souffrances. Malheureusement, 1’apparition d’un sage, d’un sauveur n’est pas chose facile ; puisqu’il n’y en avait qu’un ou deux tous les cinq cents ou mille ans, les esclaves n’avaient d’autre moyen que de les attendre avec patience.

    Les socialistes utopiques se considéraient consciemment ou non comme des sauveurs.

    A leurs yeux, ce ne sont pas les esclaves mais les héros, les génies et les grands hommes qui sont les créateurs de l’Histoire. L’histoire d’antan était ténébreuse et pleine d’ignorance et d’absurdité.

    Ce n’est qu’après l’apparition d’un ou de deux hommes de génie que le monde pourrait être éclairé par la lumière de la raison et que la création d’une société authentiquement rationnelle serait possible.

    Ils ramenaient la question du régime social à une question de connaissance et celle-ci à une question de génie.

    De la sorte, ils niaient tout naturellement la lutte des masses et la lutte des classes. Bien qu’il vouât aux gémonies les socialistes utopiques, Dühring continua et développa complètement cette erreur commise par eux.

    Engels utilisa la conception matérialiste de l’histoire pour réfuter à fond cette conception idéaliste de l’histoire.

    Il indiqua : Ce n’est pas dans la tête des hommes, dans la connaissance de la « vérité éternelle » ou de la « justice universelle », mais dans la base économique et la lutte des classes de la société qu’il faut chercher les causes dernières de toutes les modifications sociales et de tous les bouleversements politiques.

    La naissance du capitalisme n’est pas due à une erreur de la connaissance de l’homme ; elle est due à une nécessité de l’Histoire, parce que dans les conditions historiques dé l’époque, le régime capitaliste correspondait au développement des forces productives sociales.

    De même, s’il est immanquablement remplacé par le régime socialiste, ce n’est pas parce que l’homme se rend compte que le régime capitaliste est en contradiction avec les principes de la justice et de l’égalité ou espère seulement abolir les classes, mais parce que les rapports de production capitalistes sont une entrave au développement des forces productives et que seuls les rapports de production socialistes peuvent libérer les forces productives.

    On peut voir ici qu’il n’est pas question d’imaginer a priori un régime social parfait et de l’imposer à la société mais d’observer et de connaître objectivement la loi du développement de la société et de s’appuyer sur la lutte des masses pour transformer la théorie en forces matérielles capables de métamorphoser la société. Le marxisme a toujours reconnu l’action en retour du spirituel et le rôle que jouent les héros, les chefs et les hommes de génie dans l’Histoire.

    Mais si capables soient-ils, les génies ne peuvent modifier la loi de l’Histoire ni décider du cours de celle-ci.

    L’Histoire n’est pas l’œuvre de quelques hommes de génie mais des masses populaires.

    La pensée des héros, des chefs et des hommes de génie se convertit en une grande force matérielle capable de transformer le monde, lorsqu’elle représente les intérêts de la classe d’avant-garde, se conforme aux besoins de la réalité objective et est assimilée par les masses.

    Un génie n’est autre qu’un homme un peu plus intelligent et un peu plus capable que les autres. Mais d’où viennent l’intelligence et la capacité ?

    Liou Chao-chi considérait l’intelligence comme une « qualité naturelle », innée et indépendante de la pratique sociale, et la qualifia de don purement biologique. Ce n’est autre qu’une version de plus de l’apriorisme.

    La capacité appartient à la catégorie de la connaissance et n’est pas quelque chose d’inné.

    L’intelligence et la capacité de l’humanité sont certes liées au degré de perfection du cerveau de l’homme dont l’évolution est le résultat du long labeur et du développement du langage de l’humanité. Puisque le cerveau est en lui-même le produit du labeur, l’intelligence et la capacité peuvent-elles être dissociées de la pratique sociale ?

    De plus, la différence du don biologique entre les hommes ne montre en aucun cas que la capacité est innée, parce que le don biologique n’est que la base matérielle naturelle du développement de la capacité et la possibilité de son développement, et que la capacité ne devient effective qu’après une pratique et une étude subséquentes.

    Les hommes soi-disant nés « capables » et avec « tous les talents », ou dirigeants, appartiennent purement et simplement au domaine des propos absurdes !L’intelligence et la capacité ne peuvent que venir de la pratique sociale et des masses.

    Le président Mao a considérablement développé cette thèse. Il a indiqué : Le cerveau de tout héros ne peut jouer que le rôle d’une usine de transformation dont les matières premières et les produits semi-finis viennent des masses populaires.

    Les humbles qui participent eux-mêmes à la pratique sont les plus intelligents et la vérité est entre les mains des masses. Les dirigeants doivent être les élèves des masses avant d’être leurs maîtres. Selon ce point de vue, le génie, loin d’être un homme isolé, est le représentant d’une classe ; il est né parmi les masses et excelle à concentrer leur sagesse.

    Sans elles, il n’y aurait pas de génie. Les masses sont les véritables héros et le génie des héros et des chefs est la manifestation concentrée de la sagesse des masses, d’une classe et du Parti.

    C’est pourquoi le génie dont parle le marxisme est foncièrement différent de celui dont parlent les idéalistes.

    Liou Chao-chi et d’autres escrocs de même acabit croient pouvoir utiliser la théorie idéaliste de l’apriorisme sous l’enseigne du marxisme pour tromper les gens. Mais plus nous étudions assidûment les œuvres de Marx et de Lénine et celles du président Mao, plus nous serons capables de percer à jour leurs mensonges et leurs sophismes.

    C’est dans la pratique révolutionnaire que le socialisme scientifique est né et se développe

    Pourquoi des hommes tels que Saint-Simon n’ont-ils pu créer le socialisme scientifique ?

    Est-ce parce qu’ils manquaient de génie ? Non.

    Engels considérait que Saint-Simon avait du génie. Mais tous les génies ne sauraient outrepasser les limites de l’époque où ils vivent.

    C’est en raison des conditions historiques que des hommes tels que Saint-Simon ont versé dans le .socialisme utopique. Le capitalisme était alors à sa période ascendante, la lutte que le prolétariat menait contre la bourgeoisie ne connaissait pas encore le développement, n était donc impossible de prévoir la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat.

    Alors pourquoi Marx et Engels ont-ils été en mesure de créer le socialisme scientifique ? Était-ce seulement ou principalement en raison de leur génie ? Non.

    Engels ne mentionna qu’en de rares occasions le génie de Marx, et jamais il n’y insista outre mesure.

    En revanche, il fit surtout remarquer et de façon répétée, dans Anti-Dühring et ses autres ouvrages, les conditions historiques et pratiques qui avaient présidé à la naissance du marxisme. A l’époque de Marx et d’Engels, les sciences naturelles avaient connu de grands développements.

    Les trois grandes découvertes, à savoir : la cellule, la transformation de l’énergie et l’évolution des êtres vivants, apportèrent une vigoureuse preuve scientifique à là dialectique.

    D’autre part, apparurent des événements qualifiés par Engels de « faits historiques […] qui amenèrent un tournant décisif dans la conception de l’histoire », c’est-à-dire la première insurrection ouvrière à Lyon, en France, en 1831 ; le mouvement des chartistes, premier mouvement ouvrier anglais à l’échelle nationale, qui atteignit entre 1838 et 1842 son point culminant.

    Ces faits montrent qu’avec le développement de la grande industrie et de la domination politique nouvellement conquise par la bourgeoisie, la lutte de classe entre le prolétariat et la bourgeoisie était devenue la contradiction principale dans les pays les plus avancés de l’Europe.

    Marx et Engels purent élaborer leur théorie, parce qu’ils s’engagèrent personnellement dans la pratique révolutionnaire de l’époque, lurent un grand nombre de livres, étudièrent de grandes quantités de documents sur les sciences naturelles et l’histoire sociale, analysèrent la structure économique et les contradictions internes du capitalisme, et firent le bilan de l’expérience historique du mouvement ouvrier international.

    Tout comme le dit Engels, « le socialisme n’apparaissait plus maintenant comme une découverte fortuite de tel ou tel esprit de génie, mais comme le produit nécessaire de la lutte de deux classes produites par l’histoire, le prolétariat et la bourgeoisie ».

    Liou Chao-chi et les autres escrocs ont entouré le génie d’une auréole de mystères, prêchant la « connaissance préalable » propre aux personnalités de génie ; il est donc facile de voir que tout cela est de la pacotille aprioriste qui va totalement à rencontre du marxisme.

    Le président Mao a dit : « On ne pouvait connaître d’avance, alors gué la société était encore féodale, les lois de la société capitaliste, puisque le capitalisme n’était pas encore apparu et que la pratique correspondante faisait défaut.

    Le marxisme ne pouvait être que le produit de la société capitaliste. A l’époque du capitalisme libéral, Marx ne pouvait connaître d’avance, concrètement, certaines lois propres à l’époque de l’impérialisme, puisque l’impérialisme, stade suprême du capitalisme, n’était pas encore apparu et que la pratique correspondante faisait défaut ; seuls Lénine et Staline purent assumer cette tâche.

    Si Marx, Engels, Lénine et Staline ont pu élaborer leurs théories, ce fut surtout, abstraction faite de leur génie, parce qu’ils se sont engagés personnellement dans la pratique de la lutte de classe et de l’expérience scientifique de leur temps, sans cette condition, aucun génie n’aurait pu y réussir. »

    Le président Mao indique ici d’une façon explicite que la condition de génie n’est ni unique ni principale, que la principale, c’est celle de la pratique.

    Il n’existe pas de « connaissance préalable » qui puisse aller au-delà des conditions de l’histoire et de la pratique.

    De même, la pensée Mao Zedong ne peut être que le produit de l’époque où l’impérialisme marche vers son effondrement total tandis que le socialisme va vers son triomphe dans le monde entier.

    La raison principale pour laquelle le président Mao a pu développer le marxisme-léninisme en le portant à une étape supérieure, c’est que la Chine de l’époque contemporaine a été le foyer des différentes contradictions de l’Orient, et qu’il a lié la vérité universelle du marxisme-léninisme à la pratique concrète de la révolution de l’époque, tout en faisant le bilan des nouvelles expériences, incomparablement riches, acquises par le prolétariat et les masses révolutionnaires, au cours du demi-siècle où il a dirigé la Chine dans la révolution de démocratie nouvelle, dans la grande lutte de la révolution et de l’édification socialistes, et dans la grande lutte contre l’impérialisme, le révisionnisme moderne et les réactionnaires de tous les pays.

    La pratique de l’humanité est un processus ininterrompu. Elle ne connaît jamais de fin.

    Il en est de même pour la connaissance de l’humanité. A chaque étape du développement, la vérité que l’on connaît est relative, qui comprend des facteurs de vérité absolue. Mais ce n’est pas la vérité absolue.

    Qu’est-ce que la vérité absolue ? Le président Mao en a donné une définition précise : « De la somme d’innombrables vérités relatives se constitue la vérité absolue. »

    Étant « innombrables », elles sont impossibles à dénombrer, et on ne finira jamais de les connaître. C’est pourquoi, aucun individu n’est à même d’épuiser la vérité absolue, ni de jouir d’une autorité absolue dans le domaine scientifique.

    Dühring se fit passer pour une sommité absolue qui « connaît tout », vanta que sa théorie était une « vérité définitive en dernière analyse », et que sa pensée échappait à « toute velléité d’une représentation du monde subjectivement limité ».

    Engels stigmatisa cette absurdité, indiquant que la connaissance de tout être humain est limitée par des conditions subjectives et objectives, et ne peut avoir de signification inconditionnelle et suprême.

    Et il n’existe pas au monde d’ « homme de génie infaillible », de surhomme qui possède la vérité absolue. Mais grâce aux efforts des générations, l’humanité n’a cessé d’approcher de la vérité absolue.

    A cet égard, seul le processus même de la connaissance humaine qui se développe sans cesse jouit d’une autorité inconditionnelle et suprême.

    Liou Chao-chi et les autres escrocs ne cessent de changer de tactiques pour s’opposer au marxisme, au léninisme, à la pensée Mao Zedong.

    Au début, ils ont fait du marxisme-léninisme quelque chose d’absolu pour pouvoir nier que la pensée Mao Zedong était un développement du marxisme-léninisme. Ce stratagème ayant échoué, ils ont fait de la pensée Mao Zedong quelque chose d’absolu, afin de nier que son développement était continu.

    La grandeur du président Mao réside dans le fait qu’il se tient sur le front de l’Histoire, faisant progresser d’un même pas sa pensée avec la pratique.

    En faisant de la pensée Mao Zedong quelque chose d’absolu, en la sclérosant, c’est s’opposer à la pensée Mao Zedong. Le marxisme, le léninisme, la pensée Mao Zedong, loin d’épuiser la vérité, « sans cesse, dans la pratique, […] ouvre la voie à la connaissance de la vérité ».

    En apparence, Liou Chao-chi et les autres escrocs exaltent la pensée Mao Zedong, en réalité ils la rabaissent et la calomnient ; en apparence, ils établissent l’autorité absolue du président Mao, en réalité ils établissent la leur.

    Nous devons dénoncer résolument leur tentative perfide. Anti-Dühring a été écrit par Engels il y a environ un siècle. La réputation de Dühring fut pendant un temps brillante. Avec la sortie de Anti-Dühring, les ouvrages de Dühring tombèrent dans l’oubli en quelques années.

    Et Anti-Dühring d’Engels est devenu un des ouvrages marxistes les plus propagés, qui brille de tout son éclat jusqu’à ce jour. Maintenant, en tant que professeur par l’exemple négatif, Dühring n’a pas été complètement oublié.

    C’est en lisant Anti-Dühring que l’on sait qu’il a existé un certain Dühring. Le jugement de l’Histoire est impitoyable ! Cependant, les escrocs tels que Liou Chao-chi, ne sont pas capables de tirer les leçons historiques de ce fait.

    Ils opposent aujourd’hui encore l’apriorisme à la théorie de la réflexion, se faisant passer pour des génies qui créent l’histoire, des messies naturels, des surhommes infaillibles, afin de réaliser leur complot criminel d’usurper le pouvoir du Parti et de l’État, et de restaurer le capitalisme.

    Mais ils se démènent en vain.

    Loin de pouvoir faire tourner à l’envers la roue de l’Histoire, ils ne peuvent qu’être réduits en miettes par elle.

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  • Dialectique et art de conduire sans accident

    par Siué Hsiang-tong, chauffeur d’une compagnie de transport d’une unité de l’Armée populaire de Libération de Chine, 1972

    Entré dans l’armée en 1968, je commençai, après avoir suivi un court stage de formation, à conduire seul un camion pour assumer des tâches de transport.

    Avec des problèmes à résoudre en tête et tout en accomplissant mon travail, j’étudiais en liaison avec la pratique la grande théorie du président Mao sur la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat ; je m’inspirais de la pensée Mao Zedong pour manœuvrer le volant et ne cessais de faire le bilan de mon expérience en recourant à la méthode dite « un se divise en deux », je roulai ainsi plus de 35 200 kilomètres sans accident.

    Le président Mao, notre grand dirigeant, nous enseigne : « L’idéologie et la politique commandent ; elles sont l’âme de tout. Le moindre relâchement dans notre travail idéologique et politique entraînera dans la mauvaise voie notre travail économique et technique. »

    Plus d’une année de pratique m’a fait profondément comprendre que la lutte entre les deux idéologies — prolétarienne et bourgeoise — existe également dans la conduite automobile. C’est seulement en faisant en sorte que la technique soit commandée par la politique, la mécanisation par la révolutionnarisation, qu’il nous est possible de savoir comment faire face aux situations les plus complexes, surmonter les difficultés et accomplir notre tâche.

    Être préparé et ne pas être préparé

    Notre compagnie est stationnée dans une grande ville où les rues sont nombreuses et pleines de piétons. Au début, quand je conduisais seul, je rencontrais souvent des situations imprévues.

    On a dit : « L’utilisation d’une machine comporte naturellement des dangers et les accidents sont inévitables. » Moi-même, je trouvais ce propos juste, et vivais dans la hantise de l’accident.

    Après avoir étudié les œuvres du président Mao, je compris que ce point de vue n’était pas conforme aux instructions du président Mao qui nous enseigne : « Quelle que soit la chose qu’on fait, on ne peut connaître les lois qui la régissent, on ne sait comment l’entreprendre et on n’arrive à bien la faire que si l’on en comprend les conditions, le caractère et les rapports avec les autres choses. »

    Pour éviter l’accident, il est indispensable de connaître et de maîtriser les lois du travail. Lorsqu’on conduit en ville, on doit tenir compte à tout instant des piétons.

    Souvent, j’observais attentivement le comportement des piétons dans la rue, pour déterminer s’il s’agissait de paysans venant d’arriver en ville ou de citadins, suivant qu’ils hâtaient le pas, ou qu’ils étaient absorbés par des pensées tout en marchant. C’est ainsi que je pouvais décider où ralentir et où utiliser tel rapport de vitesse.

    Ayant ainsi à l’esprit un tableau des différents comportements des piétons et une carte  «vivante », je savais comment m’y prendre en fonction de la situation.

    Si je rencontre un piéton qui semble plongé dans ses réflexions, je klaxonne de loin pour l’avertir.

    Dans ce cas, si je klaxonnais seulement en approchant de lui, effrayé, il ne saurait de quel côté se jeter pour me livrer passage. En pareille circonstance, l’accident se produit alors qu’on cherche à s’éviter mutuellement. J’ai aussi observé les enfants quand ils traversent un carrefour, en suivant le passage réservé aux piétons.

    Lorsqu’un enfant traverse la rue, il suit, dans la plupart des cas, les adultes, mais s’il s’agit d’un groupe, c’est différent. Si l’un traverse la rue, tous les autres le suivent en file indienne. Si, par hasard, un agent de la circulation les presse, ils courent plus vite encore.

    Dans ce cas, je prête une attention particulière à celui qui est en tête. Un jour, alors que mon camion arrivait à l’entrée d’une ruelle, un cerceau de fer roula subitement dans la rue et je compris immédiatement qu’un enfant ne devait pas être loin. Je stoppai aussitôt et effectivement, je vis un petit garçon déboucher de la ruelle en courant.

    Connaissant mieux la situation, je maîtrisais mieux les lois régissant mon travail ; la part d’imprévu ayant diminué, je pouvais mieux dominer la situation.

    Cependant, on ne peut jamais tout prévoir. Un jour, un paysan roulait à bicyclette devant moi, en tenant sa droite. Lorsque je klaxonnai pour le dépasser, il tourna subitement à gauche et tomba au milieu de la chaussée.

    N’ayant plus le temps de freiner, je donnai un brusque coup devolant et le camion quitta la route. Depuis lors, je suis toujours prêt à faire face à des incidents de ce genre. D’une part, je garde une haute vigilance en toutes circonstances.

    Quand je suis au volant, je prête toujours la même attention, qu’il s’agisse d’une grande route ou d’une route étroite, d’une route bien entretenue ou d’une mauvaise route.

    Si les piétons sont rares, je conduis avec la même vigilance que s’ils étaient très nombreux et je fais de même sur une route déserte. Lorsque je conduis un camion vide, je prends les mêmes précautions que s’il était chargé.

    En conduisant dans les rues, je garde toujours une certaine distance entre mon camion et les piétons ou les autres véhicules, afin d’avoir une marge suffisante pour la manœuvre. D’autre part, je fais tous les préparatifs matériels. Je veille consciencieusement à la lubrification des pièces, au resserrement des boulons, à l’entretien du camion et à la vérification de son fonctionnement.

    J’examine mon camion avant le départ, en cours de route et au retour.

    Étant préparé en prévision d’une guerre, je le maintiens en bon état, de sorte que si besoin est, je puisse le faire démarrer et l’arrêter sans encombre.

    Être préparé ou ne pas être préparé, il y a là une grande différence. Si l’on est préparé, on est à même de faire face à toutes les éventualités et d’avoir la situation en main.

    Conditions favorables et défavorables

    D’habitude, les conducteurs aiment conduire sur de grandes routes, larges et unies ; ils redoutent les rues étroites et tortueuses, les chemins de montagnes accidentés.

    Ils préfèrent un véhicule neuf à un vieux. Ils croient que si les conditions sont bonnes, ils pourront mener à bien leur travail, tandis qu’autrement des accidents se produiront très probablement.

    Un jour, comme je me dirigeais vers une ville, je vis un véhicule renversé au milieu d’une route goudronnée. Cet accident, pensai-je, est dû probablement à la négligence du conducteur. Juste à ce moment, une voiture arrivait à toute allure, en sens inverse, cherchant à dépasser un triporteur.

    Celui-ci ne lui livrant pas passage, le conducteur de cette voiture s’obstina à le dépasser en franchissant la ligne médiane. Légèrement distrait, je m’en aperçus un peu trop tard. Au moment critique où nous allions nous heurter, je braquai énergiquement et mon camion quitta la route pour foncer sur l’accotement.

    Cet accident évité me fit comprendre  «que les causes externes constituent la condition des changements, que les causes internes en sont la base, et que les causes externes opèrent par l’intermédiaire des causes internes ».

    Les conditions objectives que constituent l’état des routes et celui des véhicules revêtent une certaine importance dans la prévention des accidents, mais le facteur décisif, c’est l’homme. Si un conducteur est déterminé à servir le peuple de tout cœur, qu’il garde toujours présent à l’esprit cet enseignement du président Mao : « Notre devoir, c’est d’être responsables envers le peuple.

    Chacune de nos paroles, chacun de nos actes et chacune de nos mesures politiques doivent répondre aux intérêts du peuple », et qu’il manifeste un profond sens des responsabilités lorsqu’il appuie sur l’accélérateur, manœuvre le volant et freine, les facteurs défavorables que sont les mauvaises routes et les vieilles voitures peuvent, dans des conditions déterminées, se transformer en leurs contraires, et une conduite sûre des véhicules peut être assurée. Si un conducteur n’a pas une telle attitude, ni les bonnes routes ni les véhicules neufs ne peuvent garantir qu’il ne causera pas d’accidents.

    C’est pourquoi, en conduisant sur une large route où les piétons sont rares, j’ai toujours maintenu une grande vigilance et roulé à une vitesse raisonnable.

    Parfois, j’avais à bord de mon camion des camarades qui aimaient rouler vite, mais je n’en gardais pas moins mon sang-froid et je manifestais un état d’esprit enthousiaste mais calme. Je conduisais avec toute mon attention et selon une règle bien établie et je n’ai jamais accéléré pour le plaisir de faire de la vitesse.

    Lorsque la route ou le temps était mauvais, je m’efforçais toujours de surmonter les obstacles pour faire de ma mission un succès, en agissant selon cet enseignement que le président Mao nous donne dans son article Du Gouvernement de coalition :  «Cette armée va toujours de l’avant, intrépide et décidée à triompher de n’importe quel ennemi. Jamais elle ne se laissera soumettre. »

    Un jour, avec un camarade, je transportais du bois d’un district à une école du « 7 Mai » située dans un autre district. Un vent violent soufflait et le chemin était cahoteux. Il faisait si sombre que même à la lumière des phares, je ne pouvais voir clairement le chemin.

    A la moindre négligence de ma part, mon camion risquait de finir dans le fossé. Nous nous arrêtions fréquemment, puis nous nous remettions en route.

    Après avoir passé plusieurs virages dangereux et franchi plusieurs cours d’eau, nous arrivâmes au pied d’un grand barrage récemment construit. Le chemin était raide et glissant, nous tentâmes vainement à deux reprises d’y faire grimper notre camion.

    Le rayon des phares étant alors dirigé vers le ciel, nous ne voyions pas le chemin. Nous descendîmes alors du camion pour l’explorer.

    Ce ne fut qu’après une lutte pénible que nous parvînmes à grimper la pente et arrivâmes victorieusement à destination. Une autre fois, par un temps neigeux, je me mis en route pour remplir une mission.

    La route était étroite et glissante, et les piétons nombreux. Je conduisais mon camion avec difficulté.

    Je traversais une rue quand je vis, à une vingtaine de mètres devant moi, un ouvrier en bicyclette qui tâchait de laisser le passage à un autobus qui le suivait. Me doutant qu’il allait tomber, je concentrai toute mon attention et conduisis avec une extrême prudence.

    Ainsi que je le prévoyais, il glissa et tomba au milieu de la chaussée, à quelque 6 mètres de mon camion. Du fait que j’avais prévu ce qui allait se passer et pris mes précautions, un grave accident avait été évité.

    Le président Mao nous enseigne : « Un chef militaire ne peut s’attendre à remporter la victoire au-delà des limites imposées par les conditions matérielles, mais il peut et il doit lutter pour la victoire dans les limites mêmes de ces conditions. La scène où se déroulent ses activités est bâtie sur les conditions matérielles objectives, mais il peut, sur cette scène, conduire des actions magnifiques, d’une grandeur épique. »

    Il en est de même dans la conduite automobile. Si nous donnons libre cours à l’initiative des conducteurs en faisant en sorte que la politique commande la technique, les conditions objectives même défavorables ne peuvent nous empêcher de rouler sans accident et d’accomplir victorieusement nos tâches.

    Être expérimenté et ne pas être expérimenté

    Quand je commençai à conduire seul, j’étais loin d’être audacieux car je pensais qu’étant donné ma courte formation, je manquais d’expérience pratique.

    Que faire ? Le président Mao nous enseigne : « Étudier dans les livres, c’est une façon d’apprendre ; appliquer ce qu’on a appris, c’en est une autre, plus importante encore.

    Notre méthode principale, c’est d’apprendre à faire la guerre en la faisant. » Conformément à cet enseignement du président Mao, je pris l’initiative d’assumer les tâches de transport. Dans l’accomplissement de ces tâches, je faisais constamment le bilan de l’expérience et me mettais modestement à l’école des autres camarades.

    J’observais attentivement leurs gestes et réflexes pour les comparer avec les miens, afin d’acquérir de l’expérience. Chaque fois que quelqu’un causait un accident, j’analysais consciencieusement le cas, en vue d’en découvrir la raison et de rechercher si j’avais commis aussi des imprudences susceptibles d’entraîner semblable accident.

    Tout cela dans le but d’en tirer la leçon.

    Sans prendre exemple sur l’expérience d’avant-garde d’autrui nous ne pouvons faire de progrès, car il faut toujours apprendre auprès des masses ; et sans savoir tirer la leçon des accidents causés par les autres, nous risquons d’occasionner des accidents semblables.

    Ayant étudié la brillante doctrine philosophique du président Mao, j’ai profondément compris que l’habileté et l’inexpérience étaient relatives, et que dans des conditions déterminées, l’inexpérience pouvait se transformer en habileté.

    L’essentiel est d’avoir un point de vue juste.

    Quand je me mis à conduire seul, je manquais de hardiesse parce que je n’avais ni bonne technique ni expérience ; de plus, je craignais de causer des accidents.

    Je cherchai tout d’abord à me débarrasser de toute idée de  «crainte » et à la remplacer par l’audace ; ainsi libérai-je ma pensée et montrai-je de l’esprit d’initiative.

    Un certain laps de temps s’étant écoulé sans que j’aie causé d’accident, un nouvel état d’esprit se fit jour en moi : orgueil et contentement de soi. Je pensais que la conduite d’un camion n’avait rien de spécial et je rêvais de conduire toujours plus vite pour montrer aux autres de quoi j’étais capable.

    De telles idées erronées devaient être éliminées immédiatement, sinon elles allaient entraîner des accidents. Pour me débarrasser de ce complexe d’orgueil, je dévoilai à fond mes idées erronées et les critiquai, en insistant sur le danger qu’elles impliquaient, et, avec l’aide de mes camarades, je pris des mesures concrètes pour les écarter.

    Avec le temps, ma technique s’améliora et j’accumulai une riche expérience ; j’étais capable d’affronter avec habileté maintes situations.

    A ce stade, j’aurais pu être enclin à me contenter de cet état de choses, à ne plus désirer faire de progrès sur le plan idéologique, et à ne plus me perfectionner sur le plan technique.

    J’étudiai alors cet enseignement du président Mao : « Beaucoup de choses peuvent devenir un fardeau, une charge, si nous nous y attachons aveuglément et inconsciemment. »

    Je m’efforçai d’acquérir un style de travail fait de modestie et de prudence, et guidai mon action avec l’idée de la révolution continue.

    Je considérai la cabine comme une salle de classe pour étudier la pensée Mao Zedong, et je me livrai à cette étude partout où je conduisais, faisant du processus de la conduite un processus d’une étude consciencieuse de la pensée Mao Zedong, un processus de la transformation de ma conception du monde, et élevant ma conscience de la nécessité d’appliquer la ligne révolutionnaire du président Mao au cours de la lutte réelle.

    Depuis plus d’un an, de par ma propre pratique et en m’inspirant de l’expérience d’autrui, je peux garder toujours à l’esprit ce qui suit : penser toujours aux enseignements de notre grand dirigeant, le président Mao, considérer l’accomplissement de ma tâche — bien conduire le camion — comme un témoignage de ma fidélité à la ligne révolutionnaire du président Mao, et comme une contribution à la révolution chinoise et à la révolution mondiale ; avoir toujours à l’esprit la lutte de classes et prendre le camion comme un instrument de la lutte de classes ; conduire dans l’intérêt de la consolidation de la dictature du prolétariat, rehausser à tout moment la vigilance et ne laisser aux ennemis de classe aucune occasion de provoquer des troubles ; garder toujours à la mémoire la défense de la patrie pour que ma pensée, mon style de travail, mon travail et ma façon de vivre soient marqués par un esprit militant, afin de répondre aux besoins des préparatifs en prévision d’une guerre ; ne jamais oublier que notre devoir est d’être responsables envers le peuple et que chacune de nos paroles, chacun de nos actes doit répondre aux intérêts du peuple et que ma seule volonté est de défendre le peuple, de l’aimer et de le servir de tout cœur.

    Si un accident inévitable se produit tandis que je conduis, je suis déterminé à sacrifier ma vie sans aucune hésitation pour défendre les intérêts du peuple.

    Le camion roule en ligne droite, toutefois la situation change constamment, et il y a une lutte continue entre les deux conceptions du monde quand on tient le volant.

    Ce n’est qu’en étudiant consciencieusement la pensée Mao Zedong et en subordonnant la technique à la politique qu’il est possible de progresser victorieusement, en toute circonstance, en suivant la ligne révolutionnaire du président Mao.

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  • ‘‘Deux fusionnent en un’’, philosophie réactionnaire de la restauration capitaliste

    par le Groupe rédactionnel de la vaste critique révolutionnaire de l’École du Parti relevant du Comité Central du Parti Communiste de Chine1971

    Notre grand dirigeant, le président Mao, a indiqué : « Toute chose se divise invariablement en deux ».

    « La loi de la contradiction inhérente aux choses, aux phénomènes, ou loi de l’unité des contraires, est la loi fondamentale de la dialectique matérialiste. » (De la contradiction)

    Cette thèse scientifique du président Mao est une expression profonde de la loi objective des choses et expose de façon pénétrante la quintessence de la dialectique matérialiste.

    Elle est une arme acérée dont le prolétariat et les révolutionnaires se servent pour mener les trois grands mouvements révolutionnaires que sont la lutte de classes, la lutte pour la production et l’expérimentation scientifique, ainsi que pour consolider la dictature du prolétariat et poursuivre la révolution sous la dictature du prolétariat.

    La large propagation du concept un se divise en deux parmi les masses populaires a suscité la haine et la peur extrême d’une poignée d’ennemis de classe.

    En 1964, Liu Shaoqi, ce renégat, agent de l’ennemi et traître à la classe ouvrière, incita le renégat Yang Xianzhen, son agent dans les milieux philosophiques, à provoquer un débat acharné sur la question : un se divise en deux ou « deux fusionnent en un » ?

    Le quartier général prolétarien ayant à sa tête le président Mao dirigea directement cette lutte de principe d’importance majeure sur le front philosophique en Chine.

    Armés de la pensée Mao Zedong, les ouvriers, paysans et soldats, cadres et intellectuels révolutionnaires critiquèrent le concept réactionnaire dit « deux fusionnent en un » et le démolirent grâce à la dialectique révolutionnaire un se divise en deux. Ce « deux fusionnent en un », base théorique de la ligne révisionniste contre-révolutionnaire de Liu Shaoqi, a été introduit dans les domaines politique, économique, idéologique, culturel, artistique et autres.

    Afin d’éliminer les vestiges de l’influence pernicieuse de cette ligne révisionniste contre-révolutionnaire dans toutes les sphères d’activités, nous devons critiquer plus énergiquement encore l’idéalisme bourgeois et la métaphysique bourgeoise de Liu Shaoqi, de Yang Xianzhen et d’autres escrocs politiques du même genre et stigmatiser le concept réactionnaire « deux fusionnent en un ».

    Une réaction contre la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat

    Sur l’ordre de Liu Shaoqi, le renégat Yang Xianzhen, qui s’était depuis longtemps déjà prosterné devant les réactionnaires kuomintaniens, entra en lice à tous les moments cruciaux de la révolution socialiste pour lancer des attaques contre le Parti dans le domaine de la philosophie.

    Il s’opposa furieusement à la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao et tenta d’utiliser la conception réactionnaire du monde, caractérisée par le concept « deux fusionnent en un », pour réformer notre Parti et notre pays.

    En 1952, Yang Xianzhen élabora sa théorie de triste notoriété, « La base économique intégrale », et prêcha l’intégration de l’économie socialiste à l’économie capitaliste, pour conférer un vernis théorique au sinistre programme de Liu Shaoqi destiné à développer le capitalisme — « coopération entre les cinq secteurs économiques et consolidation du système de démocratie nouvelle ».

    En 1958, Yang Xianzhen, mû par des motifs inavouables, prôna « l’utilisation de l’identité des contraires » et, par insinuations, calomnia notre Parti en prétendant que celui-ci « ne parlait que de la lutte entre les contraires, et pas de leur unité ».

    Son but était de fournir une base philosophique à « l’extinction de la lutte de classes » prêchée par Liu Shaoqi et de s’opposer à la grande œuvre du président Mao De la juste solution des contradictions au sein du peuple.

    De 1960 à 1962, la clique contre-révolutionnaire de Liu Shaoqi complota une restauration contre-révolutionnaire à partir du sommet, en étroite coordination avec le chœur anti-chinois déclenché par l’impérialisme, le révisionnisme et la réaction.

    A cette époque, Yang Xianzhen se démenait tant et plus pour propager sa philosophie réactionnaire, s’opposant plus furieusement que jamais à la brillante doctrine philosophique du président Mao. Clamant que l’unité des contraires était synonyme de « points communs », il prétendait que nous en avions avec l’impérialisme américain, et que nous et le révisionnisme moderne étions « les mêmes avec seulement certaines différences ».

    Il prônait ouvertement l’« intégration » du prolétariat à la bourgeoisie, du socialisme à l’impérialisme, du marxisme au révisionnisme. Le président Mao fut le premier à s’apercevoir du danger des complots contre-révolutionnaires de Liu Shaoqi et de sa clique et, maintes fois, mit en garde tout le Parti et tout le peuple contre le révisionnisme.

    A la dixième session plénière du Comité central issu du VIIIe Congrès du Parti communiste chinois, tenue en 1962, le président Mao formula plus complètement encore la ligne fondamentale pour notre Parti durant toute la période historique du socialisme et lança le grand appel : « Ne jamais oublier la lutte de classes ».

    Sous sa clairvoyante direction, notre Parti renforça la propagande au sujet de la dialectique révolutionnaire un se divise en deux ainsi que l’éducation sous ce rapport, déclencha un vaste mouvement d’éducation socialiste, engagea une polémique ouverte avec le révisionnisme moderne ayant comme centre la clique renégate révisionniste soviétique, et porta des coups cinglants aux ennemis de classe à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

    Néanmoins, tous ces avertissements et toutes ces luttes ne purent et ne pouvaient d’ailleurs changer la nature contre-révolutionnaire de Liu Shaoqi, Yang Xianzhen et consorts, impatients de restaurer le capitalisme. Yang Xianzhen fut le premier à colporter ouvertement le concept dit « deux fusionnent en un », dans la salle de conférence de l’ancienne École supérieure du Parti. Selon un plan bien établi, cette philosophie réactionnaire fut portée à la connaissance du public en 1964.

    Lénine a dit que la lutte dans le domaine de la philosophie « exprime, au fond, les tendances et l’idéologie des classes ennemies de la société contemporaine ». (Matérialisme et Empiriocriticisme) La machination qu’était le « deux fusionnent en un » visait, extérieurement, à répondre aux besoins de l’impérialisme et du social-impérialisme dans leur subversion de la grande Chine socialiste et, intérieurement, à satisfaire les besoins de la bourgeoisie en vue d’une restauration contre-révolutionnaire.

    Cette philosophie était un instrument au service de Liu Shaoqi dans ses efforts pour restaurer le capitalisme, une réaction contre la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat.

    Un idéalisme bourgeois et une métaphysique bourgeoise à cent pour cent.

    Pour s’opposer à la philosophie marxiste, tous les opportunistes et révisionnistes se sont toujours appliqués à oblitérer la ligne de démarcation entre le matérialisme et l’idéalisme ainsi qu’entre la dialectique et la métaphysique.

    Et c’est précisément à cette méprisable tactique contre-révolutionnaire que le renégat Yang Xianzhen eut recours pour placer sa camelote réactionnaire. Il la revêtit du manteau de la dialectique et prétendit que « deux fusionnent en un » et « un se divise en deux » avaient « la même signification ».

    Il tenta délibérément de nier l’antagonisme fondamental existant entre un se divise en deux et « deux fusionnent en un ». Lénine a indiqué : « Le dédoublement de l’un et la connaissance de ses parties contradictoires, voilà le fond… de la dialectique. » (A propos de la dialectique)

    « On peut brièvement définir la dialectique comme la théorie de l’unité des contraires. Par là on saisira le noyau de la dialectique, mais cela exige des explications et un développement. » (Résumé de la Science de la logique de Hegel)

    Le président Mao a développé cette grande idée de Lénine dans De la contradictionDe la juste solution des contradictions au sein du peuple et d’autres importants ouvrages philosophiques.

    Le président Mao dit : « La loi de l’unité des contraires est la loi fondamentale de l’univers.

    Cette loi agit universellement aussi bien dans la nature que dans la société humaine et dans la pensée des hommes. Entre les aspects opposés de la contradiction, il y a à la fois unité et lutte, c’est cela même qui pousse les choses et les phénomènes à se mouvoir et à changer. » (De la juste solution des contradictions au sein du peuple)

    Le concept un se divise en deux exprime de façon pénétrante et résume brièvement la loi de l’unité des contraires et saisit le fond de la dialectique matérialiste. Selon ce concept, toute chose renferme des contradictions. Les deux aspects de la contradiction dépendent l’un de l’autre et luttent entre eux, et c’est ce qui détermine la vie de toute chose.

    La nature, la société et la pensée sont remplies de contradictions et de luttes, et il n’existe aucune chose telle que « deux fusionnent en un ». Sans contradiction, il n’y aurait ni nature, ni société, ni pensée, et le monde n’existerait pas.

    Les contradictions sont présentes dans tous les processus et, du début à la fin, animent le développement des choses. Les contradictions apparaissent sans cesse et sont constamment résolues, telle est la loi universelle du développement des choses.

    En appliquant le concept un se divise en deux dans l’examen de la société socialiste, nous devons reconnaître que, tout au long de la période historique du socialisme, il y a les classes, les contradictions de classe et la lutte de classes, il y a la lutte entre la voie socialiste et la voie capitaliste, il y a le danger d’une restauration du capitalisme et la menace de subversion et d’agression de la part de l’impérialisme et du révisionnisme moderne.

    Pour résoudre ces contradictions, nous devons renforcer la dictature du prolétariat et, sous sa direction, nous en tenir à la continuation de la révolution. Même en société communiste, il y aura des contradictions et d’innombrables luttes entre ce qui est nouveau et ce qui est ancien, entre ce qui est avancé et ce qui est arriéré et entre ce qui est juste et ce qui est erroné.

    Seuls ceux qui s’en tiennent à ce concept et l’appliquent pour guider la pratique révolutionnaire sont des matérialistes dialectiques conséquents. Nier ce concept revient à nier l’universalité de la contradiction et trahir la dialectique matérialiste, ce qui mène immanquablement à la trahison politique de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat.

    L’essence du « deux fusionnent en un », c’est de fusionner les contradictions, liquider la lutte, combattre la révolution, afin d’« intégrer » le prolétariat à la bourgeoisie, le marxisme au révisionnisme, le socialisme à l’impérialisme et au social-impérialisme.

    Cette conception idéaliste et métaphysique du monde, conception du monde extrêmement réactionnaire propre à la bourgeoisie, est diamétralement à l’opposé de la conception du monde dite un se divise en deux.

    Réfuter la théorie des « besoins communs »

    Yang Xianzhen a dit maintes fois que l’identité des contraires consistait en « points communs » et en « choses communes ». Il a dénaturé la thèse qui s’y rapporte formulée par Lénine, en prétendant que « l’identité dans la sphère de la dialectique » était « la recherche des besoins communs ».

    Lisons ce que le grand Lénine a écrit à ce sujet.

    Lénine a indiqué : « La dialectique est la théorie qui montre comment les contraires peuvent être et sont habituellement (et deviennent) identiques — dans quelles conditions ils sont identiques en se convertissant l’un en l’autre — pourquoi l’entendement humain ne doit pas prendre ces contraires pour morts, pétrifiés, mais pour vivants, conditionnés, mobiles, se convertissant l’un en l’autre. » (Résumé de la Science de la logique de Hegel)

    Lénine parle ici de l’identité des contraires. Y a-t-il là la moindre trace de « points communs »  et de « besoins communs » ? Yang Xianzhen mentait effrontément et calomniait Lénine quand il prétendait que ce que Lénine entendait par identité des contraires, c’était les« besoins communs ».

    Dans De la contradiction, le président Mao explique de façon pénétrante l’idée de Lénine sur l’identité des contraires. Le président Mao indique clairement : « Tous les contraires sont liés entre eux; non seulement ils coexistent dans l’unité dans des conditions déterminées, mais ils se convertissent l’un en l’autre dans d’autres conditions déterminées, tel est le plein sens de l’identité des contraires. »

    L’enseignement du président Mao nous dit clairement : la première signification de l’identité des contraires est que les deux aspects contradictoires dépendent l’un de l’autre dans des conditions déterminées.

    Par exemple, durant la révolution de démocratie nouvelle en Chine, les masses populaires d’une part et l’impérialisme, le féodalisme et le capitalisme bureaucratique de l’autre, le prolétariat et la bourgeoisie n’existaient pas isolément, mais avaient leur contraire comme condition préalable de leur existence et coexistaient dans l’unité.

    Nous devons interpréter la première signification de l’identité des contraires de cette manière seulement et ne devons jamais permettre à Yang Xianzhen de la dénaturer en la qualifiant de « besoins communs ».

    Est-ce que l’interdépendance entre les masses populaires opprimées d’une part et l’impérialisme, le féodalisme et le capitalisme bureaucratique de l’autre est due au fait qu’ils ont des « besoins communs » quelconques ? Certainement pas.

    Même lorsque la bourgeoisie nationale s’était jointe pendant une certaine période au front uni de la révolution démocratique nationale et avait, avec le prolétariat, certains besoins communs tels que la lutte contre l’impérialisme et le féodalisme, il n’y avait absolument pas d’identité entre le prolétariat et la bourgeoisie qui constituent les deux aspects d’une contradiction.

    Quand nous parlons de ces besoins communs, nous prenons le prolétariat, la paysannerie, la petite bourgeoisie et la bourgeoisie nationale comme un aspect de la contradiction et l’impérialisme, le féodalisme et le capitalisme bureaucratique, comme l’autre. Dans la contradiction opposant le prolétariat à la bourgeoisie, le rapport entre eux est celui de l’exploiteur et de l’exploité et leurs aspirations sont fondamentalement différentes.

    Le président Mao a également indiqué que la question ne se limite pas au fait que les deux aspects de la contradiction se conditionnent mutuellement, ce qui est plus important encore, ils se transforment en leur opposé, dans des conditions déterminées, chacun prenant la position qui était à l’opposé.

    Tel est le second sens de l’identité des contraires.

    En dirigeant le peuple chinois durant plusieurs décennies de lutte héroïque, notre Parti a précisément pour objectif de réunir les conditions afin de promouvoir la transformation des choses et d’atteindre le but de la révolution. C’est ainsi qu’après la révolution de démocratie nouvelle, les masses populaires qui avaient été longtemps opprimées et exploitées se sont transformées en maîtres du pays, et l’impérialisme, le féodalisme et le capitalisme bureaucratique, qui les opprimaient et les exploitaient, ont été complètement renversés.

    Par la révolution socialiste dans la propriété des moyens de production, la propriété individuelle dans l’agriculture et l’artisanat a été transformée en propriété collective socialiste, et la propriété capitaliste dans l’industrie et le commerce a été transformée en propriété socialiste du peuple tout entier.

    Le renégat Yang Xianzhen a recouru à tous les moyens pour s’opposer à ces transformations révolutionnaires. Pour appeler les choses par leur nom, son concept réactionnaire des « besoins communs » n’est qu’une tentative pour soumettre à jamais le prolétariat et les autres travailleurs à une exploitation et à un asservissement impitoyables, et permettre à l’impérialisme, aux propriétaires fonciers et à la bourgeoisie de les fouler aux pieds.

    Réfuter le concept de l’« indivisibilité »

    Yang Xianzhen prônait inlassablement l’idée que les aspects opposés étaient des « liens qui ne peuvent être désunis ». Il proclamait que l’étude de la dialectique signifie « apprendre comment lier les deux idéologies opposées ». C’était là une tentative maladroite pour altérer la dialectique matérialiste.

    Celle-ci considère que ce qui constitue la nature d’une chose, c’est le caractère contradictoire inhérent à cette chose et sa divisibilité.

    Engels a indiqué : « Une fois que la dialectique, s’appuyant sur les résultats acquis aujourd’hui de notre expérience scientifique de la nature, a démontré que toutes les oppositions polaires en général sont déterminées par l’action réciproque des deux pôles opposés ; que la séparation et l’opposition de ces deux pôles ne peuvent exister que dans les limites de leur connexion réciproque et de leur union ; qu’inversement leur union ne réside que dans leur séparation et leur connexion réciproque que dans leur opposition. » (Dialectique de la Nature)

    C’est-à-dire que nous ne pouvons parler du lien entre les deux aspects opposés, sans parler de leur lutte et de leur divisibilité. Leur lutte mènera immanquablement à la rupture de leur lien, à la désintégration de l’unité et à un changement dans la nature de la chose.

    Par conséquent, le lien entre les aspects opposés est conditionnel et relatif tandis que leur divisibilité est inconditionnelle et absolue.

    Ainsi que l’a souligné le président Mao, « dans la société humaine comme dans la nature, un tout se divise toujours en parties, seulement le contenu et la forme varient selon les conditions concrètes. » (Intervention à la Conférence nationale du Parti communiste chinois sur le travail de propagande)

    Il n’y a rien au monde qui ne puisse être divisé. Le développement des choses objectives a maintes fois infirmé l’idée caduque des métaphysiciens selon laquelle une chose ne peut être divisée. Diverses factions révisionnistes anti-marxistes, anciennes et nouvelles, ne sont-elles pas apparues au cours du développement du mouvement communiste international ?

    C’est durant le développement de notre Parti que les lignes opportunistes « de gauche » et de droite représentées par les renégats Chen Duxiu et Wang Ming ainsi que la ligne révisionniste contre-révolutionnaire de Liu Shaoqi ont fait leur apparition.

    C’est dans la lutte contre ces lignes erronées que la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao a remporté de grandes victoires.

    La « division » dans le sens révolutionnaire est donc une bonne et non une mauvaise chose. Elle aide à élever la conscience idéologique de l’homme, renforce l’unité des révolutionnaires, favorise le développement de la cause révolutionnaire du prolétariat et fait progresser la société.

    Yang Xianzhen n’a pas soufflé mot de la lutte et de la transformation des contradictions et a complètement nié la divisibilité des choses, présentant la dépendance réciproque des aspects opposés nécessaire à leur existence comme des « liens qui ne peuvent être désunis ».

    En fait, il n’a jamais existé de ces liens figés, exempts de contradictions et de transformation. En prônant la théorie de l’« indivisibilité », Yang Xianzhen était mû par d’infâmes motifs politiques.

    Quand, en 1956, la transformation socialiste de la propriété des moyens de production battait son plein en Chine, tel un prédicateur, il prêcha que pour le prolétariat et la bourgeoisie, « il est avantageux de s’unir alors que la division ne peut que leur nuire ».

    C’est là le même genre de sophismes que ceux prônés par Liu Shaoqi, comme par exemple « l’exploitation [par la bourgeoisie] a ses mérites » et la bourgeoisie et le prolétariat ont une « position identique ».

    Cela montre clairement qu’ils sont une bande de fidèles laquais de la bourgeoisie. La contradiction entre le prolétariat et la bourgeoisie est, par essence, antagoniste et irréconciliable et ne peut être résolue que par la révolution socialiste.

    Ainsi que l’a souligné le président Mao en 1959, pendant la révolution socialiste, la lutte à mort entre les deux grandes classes opposées — le prolétariat et la bourgeoisie — « se poursuivra encore, pendant vingt ans au moins, peut-être même pendant un demi-siècle ; en somme, ces luttes ne prendront fin qu’avec la disparition complète des classes ».

    Dans un certain sens, continuer énergiquement la révolution sous la dictature du prolétariat signifie consommer la séparation radicale du prolétariat d’avec la bourgeoisie et toutes les autres classes exploiteuses.

    Dans la lutte implacable entre ces deux classes, comment pourrions-nous « fusionner deux en un » ?

    Si nous devions « fusionner » avec la bourgeoisie, si nous oubliions les classes, la lutte de classes et la dictature du prolétariat, « alors il se passerait peu de temps, peut-être quelques années ou une décennie tout au plus quelques décennies, avant qu’une restauration contre-révolutionnaire n’ait inévitablement lieu à l’échelle nationale, que le parti marxiste-léniniste ne devienne un parti révisionniste, un parti fasciste, et que toute la Chine ne change de couleur. Que les camarades veuillent bien réfléchir à tout le danger que représenterait une telle situation ! »

    Si Yang Xianzhen a prêché avec un tel acharnement que le prolétariat et la bourgeoisie devaient « s’intégrer » et non pas « se séparer », c’était précisément dans le but de faire aboutir le complot contre-révolutionnaire de restauration du capitalisme.

    Réfutation du concept « La synthèse signifie « deux fusionnent en un » »

    Yang Xianzhen et consorts ont aussi prétendu que l’analyse signifie « un se divise en deux » tandis que la synthèse signifie « deux fusionnent en un ». Il ne s’agit pas là uniquement d’une ignorance de la philosophie marxiste de leur part ; leur but réel était de détruire le rapport dialectique entre l’analyse et la synthèse et de remplacer la dialectique matérialiste par la métaphysique réactionnaire.

    La philosophie marxiste nous enseigne que l’analyse et la synthèse sont une loi objective des choses et des phénomènes et, en même temps, une méthode permettant à l’homme de connaître les choses.

    L’analyse montre comment une unité se divise en deux parties différentes et la lutte qui se déroule entre elles ; la synthèse montre comment, par la lutte entre les deux aspects opposés, l’un domine, triomphe de l’autre et l’élimine ; comment une ancienne contradiction est résolue comment une nouvelle apparaît, et comment une chose ancienne est éliminée et comment une chose nouvelle triomphe.

    La synthèse signifie que l’un « dévore » l’autre.

    Le cours du développement historique est : ce qui est révolutionnaire « dévore » toujours ce qui est réactionnaire, et ce qui est correct « dévore » toujours ce qui est erroné.

    Mais il faut pour traverser maintes luttes complexes et tortueuses. Comme le dit le président Mao, dans la « lutte de classes, certaines sont victorieuses, d’autres sont éliminées. Cela, c’est l’histoire des civilisations depuis des millénaires, interpréter l’histoire d’après ce point de vue, cela s’appelle le matérialisme historique ; se placer à l’opposé de ce point de vue, c’est de l’idéalisme historique. » (Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte)

    L’histoire de la civilisation de l’humanité est sous le signe de la lutte de classes, une histoire au cours de laquelle les classes révolutionnaires écrasent et « dévorent » les classes réactionnaires.

    L’impérialisme, dirigé par les États-Unis, le social-impérialisme et tous les autres systèmes d’exploitation seront en fin de compte « dévorés » par le socialisme et le communisme. C’est là une loi objective indépendante de la volonté de l’homme.

    Quand elles se reflètent dans l’esprit de l’homme, cette analyse et cette synthèse objectives exigent que nous procédions à une analyse concrète du mouvement des contradictions dans tout et, sur cette base, que nous procédions à une synthèse et mettions en lumière la nature de la question impliquée et trouvions la méthode pour la résoudre.

    Les contradictions qualitativement différentes sont résolues par des méthodes différentes.

    Il est tout à fait évident que des analyses et synthèses, objectives ou subjectives, ne peuvent être qu’un se divise en deux et non « deux fusionnent en un ».

    L’analyse et la synthèse sont étroitement liées. On trouve la synthèse dans l’analyse et l’analyse dans la synthèse. C’est ainsi que Engels a dit de la chimie : « La chimie dans laquelle l’analyse est la forme de recherche prédominante, n’est rien sans le pôle opposé de celle-ci : la synthèse ». (Dialectique de la Nature)

    Yang Xianzhen et compagnie ont nié le rapport entre elles et prétendu que « l’analyse signifie « un se divise en deux » tandis que la synthèse signifie « deux fusionnent en un ». C’est là la même baliverne que le dualisme bourgeois prôné par Trotsky : « La politique — marxiste ; l’art — bourgeois. »

    Dans De la contradiction, le président Mao souligne : « C’est seulement lorsque Marx et Engels, les grands protagonistes du mouvement prolétarien, eurent généralisé les résultats positifs obtenus par l’humanité au cours du développement de la connaissance et qu’ils eurent, en particulier, repris dans un esprit critique les éléments rationnels de la dialectique de Hegel et créé la grande théorie du matérialisme dialectique et historique qu’une révolution sans précédent se produisit dans l’histoire de la connaissance humaine. »

    Le président Mao a expliqué d’une manière extrêmement approfondie comment les fondateurs du marxisme ont analysé et synthétisé les réalisations dans l’histoire de la connaissance humaine.

    Marx et Engels n’ont ni accepté ni rejeté de façon absolue la dialectique hégélienne, ils ont, divisant un en deux, critiqué sa forme idéaliste et en ont retenu le fond, qui est rationnel. Cette analyse et cette synthèse démontrent pleinement l’esprit révolutionnaire prolétarien conséquent et l’attitude scientifique qu’ils n’ont cessé de préconiser.

    Ils ont créé pour nous un brillant exemple. Le processus au cours duquel nous résumons notre expérience est également un processus d’analyse et de synthèse.

    En s’engageant dans les luttes de la pratique sociale, les hommes ont accumulé une riche expérience, avec des succès et des échecs. En faisant le bilan de l’expérience, il est nécessaire de discerner ce qui est juste et ce qui est erroné, de retenu le premier et de rejeter le second.

    Cela signifie qu’il faut, à la lumière du marxisme, du léninisme, de la pensée Mao Zedong, soumettre les nombreuses données que nous procure la perception sensible au cours de la pratique à un processus de transformation et de reconstruction, « rejetant la balle pour conserver le grain, écartant ce qui est fallacieux pour ne garder que le vrai, procédant d’une chose à une autre, de l’externe à l’interne », élever la connaissance sensible jusqu’au niveau de la connaissance rationnelle et assimiler les lois internes inhérentes aux choses et aux phénomènes.

    Le mouvement des contraires – un se divise en deux – se retrouve tout au long de ce processus.

    Ayant ainsi résumé l’expérience, nous sommes capables de nous en tenir fermement à la vérité et de corriger nos erreurs, de « répandre les expériences profitables et de tirer des leçons des expériences de l’erreur. »

    Le courant réactionnaire du révisionnisme international

    La philosophie réactionnaire « deux fusionnent en un » a-t-elle été créée par les renégats Liu Shaoqi, Yang Xianzhen et consorts ? Non ! Ce n’est qu’une variante de la « conciliation des contradictions » des opportunistes et révisionnistes de la vieille ligne dans de nouvelles conditions historiques.

    Depuis la création du marxisme, les ennemis mortels du socialisme scientifique ont ouvertement prêché la théorie réactionnaire de la « conciliation des contradictions ».

    Proudhon déclarait qu’il voulait « rechercher le principe d’accommodement » afin de concilier les contradictions de la société capitaliste. Dühring a proféré des absurdités telles que le monde est « indivisible » et qu’« il n’y a pas de contradictions dans les choses ».

    Les chefs de file réactionnaires de la Deuxième Internationale avaient vainement tenté de remplacer la dialectique révolutionnaire par l’évolutionnisme vulgaire et de remplacer les théories marxistes de la lutte de classes et de la dictature du prolétariat par la « collaboration de classes ». Kautsky avait proclamé qu’« il n’y a pas deux classes dans une société qui n’aient des intérêts communs. Même entre les propriétaires d’esclaves et les esclaves il y a des intérêts communs. »

    « Il y a réellement des intérêts communs entre les capitalistes et les ouvriers. » Tous ces individus n’étaient que des hôtes passagers de l’histoire. Critiqués et dévoilés impitoyablement par Marx, Engels et Lénine, ils ont révélé leur véritable visage.

    Après la victoire de la Révolution d’Octobre en Russie, Déborine et consorts s’empressèrent de s’opposer rageusement à la théorie de l’unité des contraires formulée par Lénine. Ils prétendaient que les contradictions n’apparaissaient pas dès le début du processus, mais à un certain stade de son développement et que la solution des contradictions était la « conciliation des contraires ».

    Cette théorie de la « conciliation des contradictions » était un reflet en philosophie de la théorie de l’« extinction de la lutte de classes » de Boukharine qui affirme que « le capitalisme s’intégrera pacifiquement au socialisme ». Cette philosophie réactionnaire de la restauration capitaliste a été sévèrement critiquée par Staline.

    Mais après avoir usurpé le pouvoir du Parti et de l’État en Union soviétique, la clique renégate de Khrouchtchev ranima et développa impudemment la philosophie réactionnaire de Déborine afin de restaurer le capitalisme dans tous les domaines.

    Se posant en sauveur, Khrouchtchev clamait : « Le monde est un et indivisible face à la menace d’un désastre thermonucléaire. De ce point de vue, nous appartenons tous à la race humaine. »

    Les renégats khrouchtchéviens ont cyniquement présenté cette philosophie révisionniste renégate comme un « développement créateur du marxisme-léninisme ».

    Quand ces renégats suscitèrent un contre-courant révisionniste qui visait la philosophie marxiste, notre grand dirigeant, le président Mao, avec la grande force d’âme du prolétariat, souligna à maintes reprises l’immense signification que revêt la propagation de la dialectique matérialiste.

    Il a indiqué : « Nous voudrions que la dialectique se répande progressivement et que tout le monde sache peu à peu utiliser cette méthode scientifique. » (Intervention à la Conférence nationale du Parti communiste chinois sur le travail de propagande)

    Dans son discours à la Réunion des Partis communistes et ouvriers tenue à Moscou en 1957, il a de nouveau exposé de manière approfondie la dialectique révolutionnaire un se divise en deux et a porté un coup direct au contre-courant révisionniste.

    L’expérience historique du mouvement communiste international a plus d’une fois prouvé que si un parti marxiste-léniniste n’observe pas, n’analyse pas et ne règle pas les problèmes en partant du point de vue du matérialisme dialectique et du matérialisme historique, il commettra des erreurs et dégénérera politiquement.

    Étant donné que la clique renégate révisionniste soviétique a totalement trahi aussi bien le matérialisme dialectique et le matérialisme historique que la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat, elle a inévitablement glissé de plus en plus sur la voie du révisionnisme et dégénéré en social-impérialisme.

    La théorie réactionnaire de la « conciliation des contradictions » est devenue aujourd’hui un instrument employé par le social-impérialisme révisionniste soviétique pour renforcer sa dictature fasciste, appliquer sa politique d’agression et collaborer avec l’impérialisme américain tout en lui disputant l’hégémonie mondiale. Les révisionnistes soviétiques réclament à grands cris la création d’une « communauté socialiste » et la « priorité aux intérêts communs ».

    C’est là une vaine tentative de leur part d’effacer les différences entre l’agresseur et la victime, l’exploiteur et l’exploité, le dominateur et le dominé.

    Ils veulent que les travailleurs des pays de la « communauté » sacrifient leurs propres intérêts, renoncent à leur indépendance et à leur souveraineté et « fusionnent » complètement dans l’« entité » de la domination coloniale du social-impérialisme. Mais la théorie réactionnaire de la « conciliation des contradictions » ne peut nullement les sauver. Les lois propres à la dialectique sont indépendantes de la volonté des révisionnistes.

    A l’heure actuelle, la lutte menée dans l’unité par les peuples du monde entier et beaucoup de pays petits et moyens contre l’hégémonie des deux superpuissances — l’impérialisme américain et le social-impérialisme — pour tracer une nette ligne de démarcation avec elles, est devenue un courant irrésistible de l’histoire.

    La dialectique révolutionnaire : un se divise en deux, pénètre profondément le cœur des peuples et elle est assimilée par de plus en plus de partis marxistes-léninistes et de révolutionnaires. Elle est devenue leur arme acérée dans la lutte contre l’impérialisme, le révisionnisme moderne et la réaction de tous les pays.

    En unissant la vérité universelle du marxisme-léninisme avec la pratique concrète du mouvement révolutionnaire de leurs pays respectifs, les révolutionnaires de tous les pays renverseront le monde ancien et remporteront la victoire finale dans la révolution mondiale du prolétariat.

    NOTES

    (1) Pékin Information, n° 28, 17 juillet 1972.

    (2) Dépêche Hsinhua datée de Chekiachouang 10 août 1972.

    (3) Extraits d’un article paru dans le Hongqi, n°4, année 1971 sous le titre « Une arme acérée contre l’idéalisme » et publiés dans une dépêche Hsinhua datée de Pékin, 22 mai 1971.

    (4) « Transformer une chose en soi en chose pour nous », article de Renmin Ribao dont les extraits ont été publiés dans une dépêche d’Hsin-hua datée de Haugtcheou, le 3 septembre 1972.

    (5) « L’apriorisme est une philosophie réactionnaire pour duper le peuple travailleur » article de deux ouvriers du textile paru dans Hongqi n° 9 de l’année 1972 et dont les extraits ont été publiés dans une dépêche du Hsinhua datée de Pékin, le 5 septembre 1972.

    (6) Pékin Information, n° 10, 13 mars 1972.

    (7) Id., n° 30, 31 juillet 1972,

    (8) Id., n° 33, 21 août 1972.

    (9) Id., n° 5, 1er février 1971 (Brochure Béthune).

    (10) Id., n°21, 24 mai 1971 (idem).  

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  • De la base sociale de la clique antiparti de Lin Piao

    Yao Wen-yuan,
    Publié dans Hongqi, N° 3, 1975

    Notre pays pratique à l’heure actuelle le système marchand, et le système des salaires est inégal, il y a les salaires à huit échelons, etc.

    Tout cela, on ne peut que le restreindre sous la dictature du prolétariat.

    C’est pourquoi, si des gens comme Lin Piao accèdent au pouvoir, il leur est très facile d’instaurer le régime capitaliste. Nous devons donc lire davantage les œuvres marxistes-léninistes.

    Mao Zedong

    Parlant de la nécessité de bien comprendre le problème de la dictature du prolétariat sur la bourgeoisie, le président Mao a indiqué en termes explicites : «. . . si des gens comme Lin Piao accèdent au pouvoir, il leur est très facile d’instaurer le régime capitaliste. Nous devons donc lire davantage les œuvres marxistes-léninistes.»

    Une question d’une extrême importance se pose donc : à savoir, en quoi consiste la nature de classe des « gens comme Lin Paio », et à partir de quelle base sociale est née la clique antiparti de Lin Piao ?

    Il est certain qu’une bonne compréhension de cette question est absolument indispensable pour consolider la dictature du prolétariat et empêcher une restauration du capitalisme, pour appliquer avec fermeté la ligne fondamentale du Parti dans la période historique du socialisme et créer graduellement les conditions dans lesquelles la bourgeoisie ne pourra ni exister ni se reformer.

    Comme tous les révisionnistes et tous les courants d’idées révisionnistes, Lin Piao et sa ligne révisionniste ne constituent pas un phénomène fortuit.

    Lin Piao et ses partisans fanatiques étaient extrêmement isolés dans le Parti, l’armée et le peuple ; mais l’apparition de cette poignée d’individus extrêmement isolés, «coursiers célestes» «parcourant l’espace à leur gré», avait une profonde base sociale de classe.

    La clique antiparti de Lin Piao incarnait les intérêts des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie abattus, elle exprimait le désir de la réaction abattue de renverser la dictature du prolétariat et de restaurer la dictature de la bourgeoisie.

    Ce point est bien clair. Cette clique s’opposait à la Grande Révolution culturelle prolétarienne, vouait une haine viscérale au système socialiste de dictature du prolétariat dans notre pays, qu’elle taxait calomnieusement de «dictature féodale» et de règne du « Ts’in Che Houang de notre temps. »

    Elle voulait faire en sorte que les propriétaires fonciers, les paysans riches, les mauvais éléments et les droitiers soient « libérés authentiquement sur les plans politique et économique », autrement dit transformer dans les domaines politique et économique la dictature du prolétariat en dictature des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie compradore, transformer le régime socialiste en régime capitaliste.

    En tant qu’agent, au sein du Parti, de la bourgeoisie qui s’acharne à opérer la restauration, la clique antiparti de Lin Piao a porté ses attaques contre le Parti et la dictature du prolétariat à un rare degré d’hystérie, allant jusqu’à créer des organisations d’agents secrets et tramer un coup d’État contre-révolutionnaire armé. Une telle rage montre que les réactionnaires qui ont perdu le pouvoir et ont été dépossédés de leurs moyens de production recourront à tous les procédés possibles pour recouvrer leurs positions de classe exploiteuse.

    Nous avons vu comment, après sa débâcle sur les plans politique et idéologique, Lin Piao, comme un joueur exaspéré, a tenté de «dévorer» le prolétariat et risqué le tout pour le tout, allant jusqu’à trahir la patrie en passant à l’ennemi.

    Avec beaucoup de patience, le président Mao et le Comité central du Parti ont essayé de l’éduquer et d’attendre dans l’espoir de pouvoir le récupérer, mais rien n’a pu faire changer sa nature de contre-révolutionnaire.

    Tout cela reflète la lutte à mort qui se déroule sous la dictature du prolétariat entre les deux classes antagonistes, le prolétariat et la bourgeoisie, lutte qui va durer encore très longtemps. Tant que les classes réactionnaires renversées continueront d’exister, au sein du Parti (comme dans la société) pourront se manifester des représentants de la bourgeoisie qui tentent de traduire leurs espoirs de restauration dans les actes.

    Nous devons donc redoubler de vigilance, éventer et écraser tout complot tramé par la réaction de l’intérieur et de l’extérieur, et ne nous laisser en aucun cas aller à l’insouciance.Cependant, une telle compréhension des choses n’embrasse pas encore l’ensemble du problème.

    La clique antiparti de Lin Piao incarnait non seulement les espoirs de restauration des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie renversés, mais aussi les espoirs des nouveaux éléments bourgeois engendrés dans la société socialiste et qui cherchent à usurper le pouvoir.

    Les éléments de cette clique présentent des caractéristiques propres aux nouveaux éléments bourgeois, un certain nombre d’entre eux sont eux-mêmes de tels éléments, et certains de leurs slogans répondent aux besoins et traduisent les aspirations des éléments bourgeois et des individus désireux de s’engager dans la voie capitaliste, qui tous exigent de développer le capitalisme.

    C’est sur ce deuxième aspect que nous devons pousser notre analyse.

    Le président Mao a indiqué : « Lénine a dit que « la petite production engendre le capitalisme et la bourgeoisie constamment, chaque jour, à chaque heure, d’une manière spontanée et dans de vastes proportions. »

    De même, ils apparaissent chez une, partie de la classe ouvrière, une partie des communistes.

    Le style de vie bourgeois se manifeste au sein du prolétariat comme parmi le personnel des organismes d’État et autres. »

    Certains membres de la clique antiparti de Lin Piao sont justement de ces représentants de la bourgeoisie et du capitalisme nouvellement engendrés.

    Lin Li-kouo (fils de Lin Piao — N.d.T.) et sa petite « flotte » (nom de code d’une organisation d’agents secrets — N.d.T.), notamment, ne sont rien de moins que des éléments bourgeois et des éléments contre-révolutionnaires, antisocialistes, engendrés dans la société socialiste.

    L’influence de la bourgeoisie et celle de l’impérialisme et du révisionnisme internationaux sont la source politique et idéologique de nouveaux éléments bourgeois.

    Et le droit bourgeois constitue une base économique importante qui donne naissance à de tels éléments.

    Lénine a indiqué : « . . . dans la première phase de la société communiste (que l’on appelle ordinairement socialisme), le « droit bourgeois » est aboli non pas complètement., mais seulement en partie, seulement dans la mesure où la révolution économique a été faite, c’est-à-dire seulement en ce qui concerne les moyens de production. »

    « Il subsiste cependant dans son autre partie, en qualité de régulateur de la répartition des produits et de la répartition du travail entre les membres de la société. « Qui ne travaille pas ne doit pas manger » : ce principe socialiste est déjà réalisé ; « à quantité égale de travail, quantité égale de produits » : cet autre principe socialiste est déjà réalisé, lui aussi.

    Pourtant, ce n’est pas encore le communisme et cela n’élimine pas encore le « droit bourgeois » qui, à des hommes inégaux et pour une quantité inégale (inégale en fait) de travail, attribue une quantité égale de produits.»

    Le président Mao a dit : «. . . la Chine est un pays socialiste. Avant la Libération, c’était à peu près comme le capitalisme. Maintenant encore, on pratique le système des salaires à huit échelons, la répartition selon le travail, l’échange par l’intermédiaire de la monnaie, et tout cela ne diffère guère de l’ancienne société. La différence, c’est que le système de propriété a changé. »

    « Notre pays pratique à l’heure actuelle le système marchand, et le système des salaires est inégal, il y a les salaires à huit échelons, etc. Tout cela, on ne peut que le restreindre sous la dictature du prolétariat. »

    Dans la société socialiste existent encore deux formes de propriété socialiste : la propriété du peuple entier et la propriété collective. Et il résulte que notre pays pratique à l’heure actuelle le système marchand.

    Les analyses faites par Lénine et par le président Mao nous apprennent à propos du droit bourgeois – qui, en régime socialiste, existe encore inévitablement dans le domaine de la répartition et des échanges — qu’on doit le restreindre sous la dictature du prolétariat, afin de pouvoir, au cours du long processus de la révolution socialiste, réduire graduellement les trois différences (différence entre ouvriers et paysans, différence entre ville et campagne, différence entre travail intellectuel et travail manuel — N.d.T.), réduire les différences hiérarchiques, et créer progressivement les conditions matérielles et spirituelles qui permettront d’éliminer ces différences.

    Si, au contraire, au lieu d’agir de la sorte, on veut consolider, élargir et raffermir le droit bourgeois et la part d’inégalité qu’il entraîne, un phénomène de polarisation se produira inévitablement, c’est-à-dire que dans le domaine de la répartition, une minorité de gens s’empareront d’une quantité toujours croissante de marchandises et de monnaie par certaines voies légales et de nombreuses voies illégales.

    On assistera alors au déferlement des idées capitalistes de recherche de la richesse, du renom et du gain personnel, éveillées par ce «stimulant matériel»; l’accaparement du bien public, la spéculation, la concussion et la corruption, le vol et les pots-de-vin, entre autres abus, se multiplieront.

    Le principe capitaliste de l’échange des marchandises envahira la vie politique, sans même épargner la vie au sein du Parti, et désagrégera l’économie socialiste planifiée.

    L’exploitation capitaliste — conversion des marchandises et de la monnaie en capital, et transformation de la main-d’œuvre en marchandise — se reproduira, entraînant un changement de nature de la propriété dans certains secteurs et unités où est appliquée la ligne révisionniste, et le peuple travailleur sera de nouveau opprimé et exploité.

    Le résultat, c’est que parmi les membres du Parti, les ouvriers, les paysans aisés et le personnel des organismes d’État et autres émergera un petit nombre de nouveaux éléments bourgeois et de parvenus, qui auront trahi complètement le prolétariat et le peuple travailleur.

    Les camarades ouvriers ont raison de dire : « Le droit bourgeois, si on ne le limite pas, c’est lui qui limitera le développement du socialisme et poussera au développement du capitalisme.

    Or, quand la bourgeoisie voit ses forces économiques atteindre un certain degré de développement, ses agents cherchent alors à exercer leur domination sur le plan politique, à renverser ladictature du prolétariat et le régime socialiste, à transformer de fond en comble la propriété socialiste et ne se cachent même plus pour restaurer et développer le capitalisme.

    Dès qu’elle est au pouvoir, la nouvelle bourgeoisie commence par livrer le peuple à une répression sanglante tout en procédant à la restauration du capitalisme dans la superstructure, y compris dans les divers secteurs idéologico-culturels.

    Elle procède ensuite à une répartition en fonction du capital et des pouvoirs détenus, si bien que le principe « à chacun selon son travail» est vidé de sa substance.

    La poignée de nouveaux éléments bourgeois qui monopolisent les moyens de production détiennent en même temps sans partage le droit de répartir les_articles de consommation et autres produits.

    Tel est le processus de restauration qui s’est accompli aujourd’hui en Union soviétique.

    Beaucoup a déjà été dit dans le cadre des dénonciations et de la critique portant sur le cynisme avec lequel la clique antiparti de Lin Piao extorquait et accumulait des richesses, sur sa convoitise effrénée du mode de vie bourgeois, sur son recours au droit bourgeois pour se livrer à des opérations ignobles et sournoises servant ses propres fins. Mais le plus illustratif est encore le plan de coup d’Etat contre-révolutionnaire connu sous le nom : « Projet des ‘Travaux 571’. »

    Dans ce plan, ce qui sert à la clique antiparti de Lin Piao, pour encourager ou inciter certains individus de telle ou telle classe à s’opposer à la dictature du prolétariat, ce ne sont rien d’autre que les idées du droit bourgeois.

    Autrement dit, les intérêts de classe qu’incarne ce plan, en plus de ceux de l’ancienne bourgeoisie, se trouvent être ceux de la fraction des nouveaux éléments bourgeois, et d’un petit nombre d’individus qui voudraient mettre à profit le droit bourgeois pour développer le capitalisme.

    Et c’est pour cette raison que dans ce plan toutes les attaques sont concentrées sur la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao, et qu’il y est distillé une haine particulièrement vive pour certaines limitations apportées au droit bourgeois dans notre pays par la révolution socialiste sous la dictature du prolétariat.

    Les stages du personnel des organismes d’État dans les écoles du « 1 Mai » ont été calomnieusement taxés de « chômage déguisé » par la clique antiparti de Lin Piao, et elle s’est attaquée à la simplification des structures et au resserrement des liens avec les masses, alléguant que ce sont autant de coups portés contre lui.

    Selon elle, ce personnel devrait se comporter en seigneur trônant au-dessus du peuple, ses membres se trouveraient donc réduits au «chômage» du moment qu’ils participent au travail collectif de production.

    Elle incitait ainsi à s’opposer à la ligne du Parti et au régime socialiste ceux des membres du personnel des organismes qui, gravement corrodés par le style de vie bourgeois, désirent voir s’élargir le droit bourgeois et aspirent à de hauts postes pour faire les seigneurs.

    L’intégration des intellectuels aux ouvriers et paysans et l’installation dans les régions rurales ont été qualifiées calomnieusement de «forme déguisée de travaux forcés» par la clique antiparti de Lin Piao.

    Les jeunes ayant une conscience communiste sont toujours plus nombreux à se rendre avec dynamisme dans les régions rurales ; c’est là une entreprise grandiose d’une immense portée qui doit contribuer à réduire les trois différences et restreindre le droit bourgeois ; elle est acclamée par tous les révolutionnaires, mais combattue par ceux qui sont corrodés par les idées bourgeoises et surtout par ceux qui sont ligotés au concept du droit bourgeois.

    Persévérer ou non dans la voie de l’intégration des jeunes intellectuels aux ouvriers et aux paysans est en rapport direct avec la question suivante : la révolution dans l’enseignement supérieur peut-elle ou non se poursuivre dans la voie tracée par l’Usine de Machines-Outils de Shanghai, qui consiste à ce que les étudiants soient choisis parmi les ouvriers et les paysans, et retournent parmi eux à la fin de leurs études.

    La haine particulière que suscitait cette mesure chez la clique antiparti de Lin Piao non seulement trahissait son hostilité au peuple travailleur, mais encore révélait son recours au droit bourgeois pour attaquer le Parti en vue d’inciter les gens fortement influencés par le concept du droit bourgeois à s’opposer à la révolution socialiste.

    Le programme de cette clique antiparti consistait à élargir les différences entre ville et campagne, entre trayail intellectuel et travail manuel, afin que notre jeunesse intellectuelle devienne une nouvelle couche d’aristocrates ; elle cherchait par là à s’assurer, pour son coup d’État contre-révolutionnaire, le soutien des gens fortement influencés par le concept du droit bourgeois.

    A propos de l’esprit communiste dont fait preuve la classe ouvrière dans sa critique du procédé révisionniste du «stimulant matériel», la clique antiparti de Lin Piao a prétendu en termes calomnieux qu’il s’agissait d’une «autre forme d’exploitation. »Homme à prôner avec frénésie le «stimulant matériel», Lin Piao écrivit dans un de ses sinistres cahiers : «Le stimulant matériel est quand même nécessaire», «matérialisme stimulant matériel», «appât : hautes fonctions, fortune, faveurs» et autres inepties révisionnistes de ce genre.

    Un des principaux membres de la clique antiparti de Lin Piao écrivit par ailleurs dans son carnet noir : «A chacun selon son travail et le principe de l’intérêt matériel» sont la «force motrice décisive» du développement de la production.

    En apparence, ils préconisaient la «stimulation» des ouvriers au moyen de l’argent ; en réalité, ils voulaient élargir sans limite les différences hiérarchiques entre les ouvriers, former et soudoyer, au sein de la classe ouvrière, une couche privilégiée minoritaire qui aurait trahi la dictature du prolétariat,trahi les intérêts du prolétariat, ceci afin de rompre l’unité de la classe ouvrières.

    Ils cherchaient à corrompre les ouvriers en diffusant la conception bourgeoise du monde et à convertir le petit nombre de ceux qui, au sein de la classe ouvrière, sont plus particulièrement influencés par les idées du droit bourgeois, en une des forces qui les auraient soutenus contre la dictature du prolétariat.

    Lin Piao et consorts se servaient «tout spécialement» des «salaires» pour appâter les «jeunes ouvriers».

    C’était la machination qu’ils avaient ramenée à cette formule «appât : hautes fonctions, fortune, faveurs» ; cela nous apprend par la négative que les jeunes ouvriers, en particulier ceux qui sont devenus cadres, doivent de façon consciente rejeter les moyens de séduction matérielle utilisés par la bourgeoisie et repousser les flagorneries qui leur sont adressées par le biais des idées du droit bourgeois ; ils doivent conserver et faire rayonner l’esprit révolutionnaire, communiste, de lutte intrépide en vue de l’émancipation complète du prolétariat et de toute l’humanité ; ils doivent faire de grands efforts pour s’armer de la conception marxiste-léniniste du monde et ne jamais se laisser prendre à tout un monde de séduction, celui de la marchandise, de l’échange par l’intermédiaire de la monnaie, des courbettes et des flatteries serviles et du sectarisme, au point de se faire mystifier par les escrocs politiques du genre Lin Piao ou les éléments de la classe des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie qui existent dans notre société.

    Sous prétexte de «se soucier» des jeunes ouvriers, Lin Piao et consorts s’employaient en fait à les «stimuler» pour qu’ils s’engagent dans la voie capitaliste, et l’on peut dire qu’il s’agit d’un «délit d’incitation» sur le plan politique.

    Sur le devant de la scène les éléments bourgeois nouvellement engendrés et manquant d’expérience bafouent la discipline et violent les lois, tandis que les très rusés bourgeois de la vieille école tirent les ficelles dans la coulisse. C’est un phénomène fréquent dans la lutte de classes qui se déroule aujourd’hui dans notre société.

    Lorsque nous avons à examiner le cas des jeunes qui ont versé dans la délinquance après avoir été corrompus, nous veillons particulièrement à frapper les instigateurs qui agissent dans l’ombre.

    Ce principe, nous continuerons à l’observer. Dans la lutte actuelle ont surgi en grand nombre de jeunes ouvriers qui mènent un combat déclaré contre la corruption bourgeoise.

    Nous devons leur apporter notre soutien et faire le bilan de leurs expériences acquises en ce domaine.

    La clique antiparti de Lin Piao a aussi prétendu que les paysans avaient «des difficultés pour se nourrir et se vêtir», que pour les cadres des unités de l’Armée, «le niveau de vie baissait», et que l’on avait «exploité» l’esprit qui animait les Gardes rouges au cours de la grande révolution culturelle, quand on les voyait oser penser, oser parler, oser frayer la voie, oser agir et oser faire la révolution dans la critique de la bourgeoisie. . .

    Or, tout cela ne visait qu’à une négation radicale du système socialiste et de la ligne de masse du Parti, à la négation de la dictature du prolétariat sur la bourgeoisie, à l’élargissement du droit bourgeois et à la restauration du capitalisme.

    Les diffamations au sujet «des difficultés pour se nourrir et se vêtir» qu’auraient éprouvées les paysans avaient pour but, en les incitant «à tout distribuer et consommer sans rien laisser», de ruiner et liquider l’économie collective socialiste.

    A suivre une telle ligne, une minorité se constituerait en nouvelle bourgeoisie, tandis que la majorité écrasante serait soumise à une exploitation capitaliste.

    Situation qui comblerait les vœux des propriétaires fonciers, des paysans riches et de ceux des paysans moyens aisés engagés dans la voie capitaliste à la campagne.

    Maintenant, nous pouvons voir ce que «l’édification d’un véritable socialisme» signifiait dans la bouche de Lin Piao.

    C’est, sous le couvert du socialisme, l’extension du droit bourgeois qui aurait permis aux nouveaux éléments bourgeois, et à certains groupes et fractions voulant s’engager dans la voie capitaliste, de s’aboucher avec les propriétaires fonciers et la bourgeoisie renversés pour «tout commander et disposer de tout», renverser la dictature du prolétariat et restaurer le capitalisme.

    Lin Piao et les individus de son genre en sont les représentants sur le plan politique ! Ce programme formulé par la clique antiparti de Lin Piao dans le «Projet des ‘Travaux 571’» n’est ni tombé du ciel, ni inné dans leurs cerveaux qu’ils avaient eux-mêmes qualifiés de «super-géniaux», mais était un reflet de la réalité sociale.

    Pour être précis, partant de leur position réactionnaire bourgeoise, ils reflétaient les exigences des propriétaires fonciers, paysans riches, contre-révolutionnaires, mauvais éléments et droitiers, qui ne se sont pas rééduqués et ne représentent qu’un infime pourcentage de la population, ils reflétaient les exigences du petit nombre de nouveaux éléments bourgeois et de gens qui veulent, au moyen du droit bourgeois, se hisser au rang des nouveaux éléments bourgeois ; par contre, ils s’opposaient aux exigences des révolutionnaires qui représentent plus de 90 pour cent de la population et qui persévèrent dans la voie socialiste.

    Ils opposaient la théorie idéaliste de l’apriorisme à la théorie matérialiste du reflet ; or, la formation de leurs idées contre-révolutionnaires doit, elle-même, s’expliquer par la théorie matérialiste du reflet.

    Pourquoi serait-il très facile pour des gens comme Lin Piao de mettre en place un régime capitaliste s’ils accèdent au pouvoir ? Parce que dans une société socialiste comme la nôtre existent encore les classes et la lutte de classes, de même que le terrain et les conditions qui engendrent le capitalisme.

    Pour réduire graduellement ce terrain et ces conditions jusqu’à finalement les éliminer, il faut persévérer dans la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat.

    Cette tâche qui incombe au détachement d’avant-garde du prolétariat, guidé par la ligne révolutionnaire du président Mao, ne pourra être accomplie qu’au prix des efforts opiniâtres de plusieurs générations.

    Aussi faut-il suivre avec constance la ligne fondamentale du Parti, élever le niveau de conscience politique de la classe ouvrière, consolider l’alliance des ouvriers et des paysans, unir toutes les forces susceptibles d’être unies, unir et diriger les larges masses révolutionnaires dans la refonte consciente de leur conception du monde par la pratique de la lutte contre les ennemis de classe et des trois grands mouvements révolutionnaires (la lutte de classes, la lutte pour la production et l’expérimentation scientifique — N.d.T.).

    Aussi faut-il consolider et développer la propriété socialiste du peuple entier et la propriété collective socialiste des masses travailleuses, empêcher une restauration de ce qui a été supprimé du droit bourgeois dans le domaine du système de propriété, continuer à accomplir graduellement et durant une assez longue période la tâche qui est restée inachevée dans le domaine de la transformation de la propriété ; en ce qui concerne les deux autres aspects des rapports de production — les rapports entre les hommes et les rapports de répartition — il faut restreindre le droit bourgeois, critiquer les idées du droit bourgeois et affaiblir sans cesse la base qui enfante le capitalisme.

    Aussi faut-il poursuivre la révolution dans le domaine de la superstructure, approfondir la critique du révisionnisme et de la bourgeoisie, de sorte que le prolétariat puisse exercer sa dictature intégrale sur la bourgeoisie.

    Au cours de la tournée d’inspection qu’il a effectuée en août et en septembre 1971 dans différentes régions, le président Mao a dit : «Nous chantons L’Internationale depuis cinquante ans, et dans notre Parti il s’est trouvé dix fois des gens qui ont cherché à créer la scission.

    A mon avis, cela pourra se répéter encore dix fois, vingt fois, trente fois, ne le croyez-vous pas ?

    Vous pouvez ne pas le croire, moi, en tout cas, j’y crois. Les luttes auront disparu avec l’avènement du communisme ? Je suis persuadé que non. Il y en aura encore sous le communisme, seulement ce seront des luttes entre le nouveau et l’ancien, entre ce qui est juste et ce qui est erroné, voilà tout.Même dans des dizaines de milliers d’années, ce qui est erroné ne sera pas toléré et ne tiendra jamais debout.»

    Lénine avait dit : « Oui, en renversant les propriétaires fonciers et la bourgeoisie, nous avons déblayé la voie au socialisme, mais nous n’en avons pas bâti l’édifice.

    Et, sur le terrain où une génération a fait place nette, on voit constamment paraître dans l’histoire des générations nouvelles, pourvu que la terre enfante, et elle enfante des bourgeois à profusion.

    Et ceux qui considèrent la victoire sur les capitalistes du point de vue des petits propriétaires : « ils ont empoché, maintenant c’est notre tour ! » donnent naissance à une nouvelle génération de bourgeois.»

    Lénine parlait_du Caractère prolongé de la lutte de classes dans la société, le président Mao, lui, parle du caractère prolongé de la lutte entre les deux lignes, qui est le reflet au sein du Parti de cette lutte de classes.

    Nous devons, par cette lutte de classes et cette lutte entre les deux lignes, sans cesse déjouer les agissements auxquels recourent la bourgeoisie et ses représentants pour pratiquer le révisionnisme, travailler à la scission et tramer des complots.

    Ainsi seulement pourrons-nous créer graduellement les conditions dans lesquelles la bourgeoisie ne puisse ni exister ni se reformer, et finalement supprimer les classes.

    Et c’est l’œuvre grandiose que nous demande de réaliser toute l’époque historique de la dictature du prolétariat.

    Les nouveaux éléments bourgeois engendrés sous l’action corrosive des idées bourgeoises et par suite de l’existence du droit bourgeois ont en général les caractéristiques politiques des éléments à double face et des parvenus.

    Pour mener des activités capitalistes sous la dictature du prolétariat, ils doivent toujours, d’une façon ou d’une autre, arborer une enseigne socialiste.

    Et puisque, dans leurs activités de restauration, il ne s’agit pas pour eux de récupérer des moyens de production expropriés, mais de s’approprier des moyens de production qu’ils n’ont jamais possédés, les voilà d’une rapacité sans pareille, et ils voudraient ne faire qu’une bouchée des biens relevant de la propriété du peuple entier ou de la propriété collective pour en faire leur propriété privée.

    Toutes ces caractéristiques politiques, nous les retrouvons chez la clique antiparti de Lin Piao.

    «Pareil au loup de Tchongchan vous êtes, qui, ayant eu son content, devint encore plus impudent». Ce vers tiré du Rêve du Pavillon rouge, qui dépeignait Souen Chao-tsou — ce «caméléon» doublé de cruauté et de perfidie —, s’applique à merveille à la clique antiparti de Lin Piao.

    Avant qu’il ait eu «son content», qu’il assumât une partie du pouvoir politique et économique, Lin Piao avait recouru à une double tactique contre-révolutionnaire pour tromper le Parti et les masses, et il avait exploité la force du mouvement de masse à ses propres fins.

    Dans ce but, il pouvait brandir le drapeau de la révolution et lancer des mots d’ordre révolutionnaires, tout en les altérant. Analysant les motivations de Lin Piao et consorts, dans une lettre écrite au début de la grande révolution culturelle, le président Mao avait indiqué : «Je suppose que leur intention est de battre les démons avec l’aide de Tchong Kouei (personnage légendaire qui passait pour avoir le pouvoir d’exorciser les démons — N.d.T.).»

    Cette phrase explique très bien le phénomène que nous venons de décrire.

    «L’aide», c’est «la brique pour frapper à la porte»; une fois leur but atteint, n’ayant plus besoin de cette «aide», ils font volte-face pour s’en débarrasser rageusement.

    Pratiquer la double tactique contre-révolutionnaire, ou agiter un drapeau rouge pour combattre le drapeau rouge, « prodiguer en face des paroles élogieuses pour poignarder dans le dos», ou, comme le disait elle-même la clique antiparti de Lin Piao, «attaquer les forces du président Mao en arborant le drapeau du président Mao», ce sont là autant de manières de qualifier une même façon d’agir.

    La clique antiparti de Lin Piao commença à se déchaîner lorsqu’elle considéra, ainsi qu’elle l’a dit d’elle-même, qu’«après plusieurs années de préparatifs» elle avait «assurément élevé le niveau idéologique, organisationnel et militaire», et «disposait déjà d’une certaine base idéologique et matérielle».

    Dans les unités et secteurs qu’elle détenait ou contrôlait, elle a fait de la propriété publique socialiste sa propriété privée, elle a révélé d’une façon toujours plus flagrante ses ambitions politiques, ambitions appelées à se gonfler à mesure qu’elle aurait eu «son content», tout comme la cupidité de la bourgeoisie grandit en fonction du capital accumulé. Un processus sans limite.

    Faisant l’analyse de la bourgeoisie, Marx a dit : «En tant que capitaliste, il n’est que capital personnifié ; son âme et l’âme du Capital ne font qu’un.»

    En tant que représentant de la bourgeoisie au sein de notre Parti, Lin Piao, lui aussi, n’avait qu’une âme bourgeoise représentant, à la fois, l’âme de l’ancienne bourgeoisie qui, ayant été abattue, rêve d’une restauration et l’âme de la nouvelle bourgeoisie qui, en train de naître, nourrit la folle ambition d’exercer sa domination.

    En partant de l’analyse de classe, nous pouvons discerner nettement l’origine de toutes les activités politiques régressives et contre-révolutionnaires de Lin Piao et consorts.

    En prônant les doctrines de Confucius-Mencius, en trahissant le Parti et le peuple chinois, et en cherchant la protection du social-impérialisme, ils ne faisaient que suivre l’exemple de la bourgeoisie compradore chinoise qui vénérait Confucius et trahissait la patrie.

    Et en complotant fiévreusement un coup d’État contre­ révolutionnaire, ils ne faisaient que reprendre à leur compte un moyen déjà utilisé d’innombrables fois, et encore employé jusqu’à ce jour par la bourgeoisie de beaucoup de pays dans le monde.

    La tâche qui nous incombe consiste d’une part à réduire graduellement le terrain qui donne naissance à la bourgeoisie et au capitalisme, et de l’autre à discerner à temps les nouveaux éléments bourgeois du genre de Lin Piao une fois qu’ils sont engendrés ou lorsqu’ils sont en train de l’être.

    C’est en cela précisément que réside l’importance de l’étude du marxisme, du léninisme, de la pensée Mao Zedong.

    Si nous nous écartons de ce guide qu’est le marxisme, il nous sera impossible d’accomplir cette double tâche ; et lorsqu’un courant d’idées révisionniste vient à se manifester, on risque, sous l’effet des idées du droit bourgeois ou par faute de discernement, de se laisser leurrer, et même embarquer sans savoir comment ni pourquoi sur la galère des pirates.

    Sinon, comment alors expliquer que, quand une ligne révisionniste surgit, il y ait des gens pour la suivre ? Pour quelle raison Lin Piao et consorts ont-ils pu tromper des gens à la 2e session plénière du Comité central issu du IXe Congrès du Parti en recourant à la théorie idéaliste et en faisant un grand battage ?

    Pour quelle raison les propos si peu équivoques de la clique antiparti de Lin Piao visant à diviser le Parti et à renverser la dictature du prolétariat ont-ils pu trouver une audience parmi un petit nombre de cadres ?

    Pour quelle raison les «flottes», grandes ou petites, ont-elles pu utiliser ouvertement des moyens tels que des invitations à festoyer, des remises de cadeaux, la promesse de promotion, pour former des coteries, pratiquer le sectarisme et ourdir des complots ? Pour quelle raison Lin Piao et consorts ont-ils, dans leur journal secret, inscrit en tant que tactique de leurs activités contre-révolutionnaires des formules comme «se servir de la technique pour camoufler la politique»?

    Il importe de dégager de tout cela des enseignements d’une profonde signification.

    En 1959, au cours de la lutte contre la clique antiparti de Peng Teh-houai, le président Mao a indiqué : «Aujourd’hui, le danger principal, c’est l’empirisme», il faut donc étudier avec sérieux. Ces dix et quelques dernières années, il a réitéré à maintes reprises cette remarque.

    Il a souligné que les hauts cadres et les cadres moyens, en premier lieu les membres du Comité central, «doivent, chacun selon ses conditions, lire et étudier consciencieusement pour bien posséder le marxisme».

    Il a par ailleurs souligné : «Nous devons, dans les années à venir, nous employer avec une attention particulière à diffuser le marxisme-léninisme»; après l’effondrement de la clique antiparti de Lin Piao, il a fait remarquer encore une fois : «Je conseille expressément aux camarades de lire un peu.»

    Lorsqu’il a parlé dernièrement de la dictature du prolétariat, le président Mao a une fois de plus souligné cette nécessité. Combien ont pour nous de prix ces enseignements pleins de sollicitude, si profonds et tant de fois rappelés !

    Tous les camarades du Parti, les hauts cadres en particulier, doivent considérer cette étude comme un problème capital, dont dépend la consolidation de la dictature du prolétariat, et lui prêter par conséquent toute l’attention voulue ; ils doivent d’abord eux-mêmes bien étudier les thèses et les principales œuvres de Marx, d’Engels, de Lénine, de Staline et du président Mao sur la dictature du prolétariat et en acquérir une parfaite compréhension, s’efforcer d’expliquer la question en liant la théorie à la pratique ; ils doivent rejeter, tant sur le plan idéologique que dans les actes, les idées et le comportement bourgeois qui les coupent des masses, afin de faire corps avec elles ; ils doivent être les authentiques promoteurs des réalités nouvelles socialistes, savoir discerner l’action corrosive du capitalisme et oser y résister.

    Il faut développer et continuer la glorieuse tradition de vie simple et de travail ardu qui s’est implantée dans notre Parti depuis des dizaines d’années.

    Nous devons nous tenir au courant de la situation, étudier les mesures politiques, y compris celles relatives aux affaires économiques.

    Faire la révolution et promouvoir la production, améliorer notre travail, nous préparer activement en prévision d’une guerre, ce principe nous l’avons appliqué avec succès, et nous devons continuer à l’appliquer. Il faut veiller à distinguer entre les deux types de contradictions de nature différente et frapper avec précision et fermeté le très petit nombre de mauvais éléments.

    Quant aux influences capitalistes que l’on dénote parmi les masses, il faut les vaincre en appliquant la formule «unité-critique-unité», principalement en recourant aux méthodes suivantes : étude et élévation du niveau de conscience ; soutien aux initiatives d’avant-garde boycottant résolument le capitalisme ; évocation du passé pour le comparer au présent ; persuasion et éducation, critique et autocritique, pour parvenir à rallier à nous les 95 pour cent des cadres et masses.

    Dans la critique des tendances au capitalisme, il faut largement mobiliser l’opinion, gagner à nous la majorité, encourager la prise de conscience et donner une orientation positive. Quant à ceux qui se sont déjà enfoncés profondément dans le bourbier du capitalisme, il faut leur crier avec force : «Reprends-toi vite, camarade !»

    Nous avons indiqué au début de cet article que la clique antiparti de Lin Piao était tout à fait isolée au sein du peuple. Afin d’analyser l’apparition de cette clique sous l’angle de ses origines de classe, nous avons mis en lumière le terrain et les conditions qui ont pu l’engendrer.

    Ayant exposé cet aspect du problème, nous devons faire remarquer également que la clique antiparti de Lin Piao était, de par sa nature même, très vulnérable.

    Comme tous les réactionnaires, elle n’était qu’un tigre en papier.

    Par toute son activité contre-révolutionnaire, elle aura simplement dressé, non pas un constat de victoires, mais un constat de ses échecs et de la position intenable dans laquelle elle s’était placée.

    Le régime socialiste se substituera inéluctablement au régime capitaliste. Le communisme triomphera inéluctablement dans le monde entier. Il s’agit là d’une loi objective indépendante de la volonté humaine.

    La société socialiste est issue du sein de l’ancienne société, c’est : «une société, par conséquent, qui, sous tous les rapports, économique, moral, intellectuel, porte encore les stigmates de l’ancienne société des flancs de laquelle elle est issue. »

    Rien de surprenant à cela.

    L’histoire de ces vingt-cinq dernières années nous apprend : tant que nous maintiendrons la dictature du prolétariat, la doctrine du président Mao sur la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat, et la ligne, les principes et les mesures politiques que le président Mao nous a fixés pour mener la révolution socialiste, nous serons en mesure d’écraser la résistance de l’ennemi de classe, de réduire progressivement tous ces stigmates, et de remporter sans cesse de nouvelles victoires.

    Aujourd’hui, la situation excellente caractérisée par ce plein essor et la prospérité de notre cause socialiste offre un contraste frappant avec la désagrégation, qui se poursuit au sein de l’impérialisme et du social-impérialisme, ainsi que les difficultés auxquelles ils font face tant sur le plan intérieur qu’extérieur.

    La directive que le président Mao vient de donner au sujet de la théorie nous permettra de mieux comprendre, tant en théorie qu’en pratique, les tâches historiques de la dictature du prolétariat et les moyens de les accomplir.

    Elle contribuera considérablement à la consolidation de la dictature du prolétariat, à l’approfondissement de la révolution socialiste et au développement de l’édification socialiste, à la stabilité et à l’unité de tout le pays.

    Les communistes chinois sont confiants, le prolétariat et le peuple révolutionnaire chinois sont confiants. Unis comme un seul homme sous la direction du Parti, ils se lancent avec dynamisme dans la lutte pour prévenir et combattre le révisionnisme.

    L’histoire de la révolution chinoise est celle où le peuple révolutionnaire marche vers la victoire à travers une lutte pleine de vicissitudes et où la réaction va à sa perte après une épreuve de force maintes fois répétée.

    Comme l’a résumé le président Mao : «En Chine, depuis que l’empereur a été renversé en 1911, la réaction n’a jamais pu garder longtemps le pouvoir.

    Tout au plus vingt ans (Tchiang Kaï-chek): Il est tombé lui aussi dès que le peuple s’est insurgé.

    C’est en exploitant la confiance que Sun Yat-sen avait en lui, et, de plus, en ouvrant l’Académie militaire de Whampou et en rassemblant autour de lui un grand nombre de réactionnaires que Tchiang Kaï-chek a fait sa carrière.

    Quand il s’est tourné contre le Parti communiste, les propriétaires fonciers et la bourgeoisie dans leur quasi-totalité l’ont soutenu.

    De surcroît, le Parti communiste n’ayant pas d’expérience à ce moment-là, il a été donc ravi de pouvoir s’imposer pour un temps.

    Toutefois, au cours de ces vingt années, il n’a jamais pu unifier le pays. Il y a eu la guerre entre les deux partis — le Kuomintang et le Parti communiste —, les guerres entre le Kuomintang et les différentes cliques de seigneurs de guerre, la guerre sino-japonaise et enfin quatre années d’une guerre civile de grande envergure.

    Après quoi, il a dû déguerpir et se réfugier dans un groupe d’îles.

    Si la droite déclenche un coup d’État anticommuniste en Chine, je puis affirmer qu’elle ne connaîtra pas la tranquillité non plus ; il est même fort probable que son régime sera de courte durée, car les révolutionnaires représentant les intérêts du peuple, qui constitue plus de 90 pour cent de la population, ne la laisseront pas faire.»

    « En conclusion, ce sont toujours ces deux mêmes phrases : l’avenir est radieux, mais la voie est sinueuse.»

    Avançons vaillamment dans la direction et sur la voie indiquées par le président Mao !

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  • Critique de la théorie réactionnaire du ‘‘génie inné’’ à la lumière de l’origine et du développement de la pensée

    par Yang Hsueh-nungo, 1974

    Pendant longtemps, il y a eu une lutte intense entre le matérialisme et l’idéalisme et entre la dialectique et la métaphysique au sujet de l’origine et du développement de la pensée.

    Depuis la première apparition d’une division de classe dans la société humaine, toutes les classes exploiteuses réactionnaires ont invariablement interprété d’une façon idéaliste l’origine et le développement de la pensée, dans l’intention de sauvegarder leurs propres intérêts de classe et préserver leurs préjugés de classe bien enracinés.

    Soutenant obstinément le système esclavagiste, Confucius répandit le concept réactionnaire de la « volonté du Ciel »,prétendant que le ciel régnait souverainement sur toute la nature et la société, qu’il était un dieu suprême possédant une personnalité et une volonté.

    Il prétendait aussi que les philosophes sont « nés savants », ce qui était, disait-il, un don du ciel. Mencius à son tour exalta « le ciel qui avait envoyé des génies sur la terre », associant ainsi tien (le ciel) et tsai (le génie) pour affirmer que celui-ci est un don du ciel, tout ceci pour soutenir la théorie idéaliste du « génie inné. »

    Marchant sur les traces de Confucius dans l’intention d’atteindre l’objectif contre-révolutionnaire : « se modérer et en revenir aux rites », Lin Piao colporta énergiquement la théorie du « génie inné », qui constituait son programme théorique en vue d’une restauration contre-révolutionnaire.

    Se vantant d’être lui-même un génie « né savant », il se comparait sans vergogne à un « cheval céleste » et au roi Wen de la dynastie des Tcheou et se faisait passer pour « le plus noble des hommes » ou surhomme, dans la vaine intention d’instituer une dictature féodale et fasciste.

    Lin Piao mena aussi grand tapage autour de l’hérédité des prétendues «capacités données individuellement». C’est le même genre de camelote que la théorie réactionnaire de l’« eugénisme » prêchée par les impérialistes et que la théorie de la « reproduction du génie » publiée par la clique renégate révisionniste soviétique.

    En même temps qu’il exposait l’origine et le développement de l’homme dans son œuvre célèbre Dialectique de la nature, Engels expliquait aussi l’origine et le développement de la pensée.

    Nous tenons là une arme idéologique puissante pour critiquer la théorie réactionnaire du « génie inné » défendue de tout temps avec acharnement par les classes exploiteuses.

    Nous devons étudier et comprendre la position, le point de vue et la méthode marxistes du matérialisme dialectique, et utiliser les faits historiques de l’origine et du développement de la pensée, afin de dénoncer et critiquer sans répit l’essence réactionnaire de la théorie du « génie inné » furieusement propagée par Lin Piao et consorts.

    La pensée humaine est une production de la matière ayant atteint un stade élevé de développement.

    La pensée n’est jamais un «don du ciel».

    L’idéalisme inverse complètement le rapport véritable entre la matière et la conscience et nie la priorité de la matière par rapport à la pensée. L’idéalisme subjectif réduit la conscience à une libre création de l’esprit, tandis que l’idéalisme objectif réduit la conscience à la conscience de soi de « l’esprit absolu » ou à la révélation de Dieu.

    En ce qui concerne le problème de l’origine et du développement de la pensée, le matérialisme dialectique non seulement affirme tout d’abord l’origine matérielle de la pensée, mais encore, loin de la considérer comme une qualité ordinaire de la matière, met l’accent sur le fait que la conscience ou la pensée est une qualité spéciale de la matière lorsque celle-ci, dans son développement, a atteint un degré élevé d’organisation, c’est-à-dire du cerveau.

    Le matérialisme dialectique se différencie ainsi de la théorie de la « matière subtile » du matérialisme naïf et du hylozoïsme du matérialisme métaphysique et en même temps trace une ligne de démarcation entre lui-même et le matérialisme vulgaire. Notre organe de cognition – le cerveau humain – est lui-même une variété de matière provenant de la nature.

    Il est formé d’un agrégat d’environ 14 milliards de cellules vivantes. Cette matière à haut degré d’organisation a subi un long et complexe processus de développement.

    A partir de la matière inorganique, inconsciente et insensible, tout un univers d’organismes possédant une irritabilité s’est d’abord développé. Les premiers organismes n’avaient qu’une irritabilité rudimentaire.

    Il n’existait pas de système nerveux avant l’apparition d’animaux dotés d’un germe de facultés cognitives. Finalement l’homme avec sa conscience et sa pensée s’est formé à partir de la classe des animaux supérieurs. Penser est la fonction du cerveau ­ matière ayant atteint un degré de perfection élevé.

    Ces faits démontrent que la matière est antérieure et la conscience postérieure ; la matière est primordiale et la conscience secondaire.

    Le facteur décisif du passage du cerveau du singe au cerveau humain fut le travail.

    Comme Engels l’a indiqué : «D’abord le travail ; après lui, puis en même temps que lui, la parole articulée – voilà les deux stimuli essentiels sous l’influence desquels le cerveau du singe s3est graduellement transformé en cerveau humain. »

    Dans cette transformation, il n’y a pas seulement une différence quantitative, mais, ce qui est plus important, aussi une différence qualitative ; une structure plus complexe apparaît maintenant, ainsi qu’une espèce particulière de qualité matérielle fonctionnellement différente de celle des animaux ordinaires.

    Les activités de la pensée s’effectuent non seulement au moyen du premier système de signaux commun aux animaux et à l’homme, c’est-à-dire les divers réflexes conditionnés produits par les stimuli matériels extérieurs, mais aussi à l’aide du second système de signaux propre à l’homme, qui sont les réflexes conditionnés produits par la parole.

    Par exemple, on peut dire : « La vue des prunes étanche la soif » ou bien « Parler de prunes étanche la soif. »

    Le premier réflexe conditionné appartient au premier système de signaux et le suivant au second.

    A celui qui entend parler de prunes, acides ou sucrées, la salive vient à la bouche, ce qui a pour effet d’étancher momentanément sa soif.

    Ceci est produit par le second système de signaux qui permet aux réflexes conditionnés de l’homme de se développer, aussi bien en étendue qu’en profondeur, à un degré incomparablement plus élevé que ceux des animaux ordinaires. En conséquence, le cerveau humain possède des qualités matérielles et des fonctions spécifiques d’une classe supérieure à celle des autres animaux. L’homme possède conscience et pensée justement parce qu’il satisfait à cette condition matérielle préalable.

    Dans le cours du développement incessant des sciences naturelles, de nombreux faits irrécusables se manifestent, proclamant la faillite totale de sophismes tels que (d’homme est créé par Dieu», «l’homme tient son âme de Dieu», «il y a des qualités tombées du ciel» et « le génie est envoyé sur la terre par le ciel », etc.

    La conscience et la pensée sont les reflets du monde objectif. Elles ne sont jamais données a priori.

    Confucius est un aprioriste idéaliste et un propagandiste fanatique de la théorie idéaliste du « génie inné ». Il publia que les philosophes sont « nés savants », c’est-à-dire que certaines personnes sont douées de naissance d’une connaissance apriorique innée.

    Lin Piao et sa clique ont revêtu la livrée de Confucius et de Mencius, débitant qu’«en vérité il y en a qui savent et qui voient d’avance»; que «l’intelligence» et la «bêtise» sont décidées d’avance, c’est-à-dire données par les parents, formées dans la matrice même et qu’il n’y peut rien être changé. Pour colporter la théorie réactionnaire du « génie inné », Lin Piao et consorts jonglèrent avec les sophismes.

    Chapardant au marxisme quelques concepts isolés, ils s’approprièrent la constatation que «le cerveau est l’organe de la pensée» et, en isolant le cerveau humain du monde extérieur et coupant ses liens avec lui, ils aboutirent aux sophismes réactionnaires de l’« esprit qui produit la pensée » et du « cerveau humain qui crée les lois ».

    Toutes ces idées, depuis le concept confucéen de la « volonté du Ciel » jusqu’à la déclaration de Lin Piao : «Déclencher la révolution au fond de Pâme», sont de l’apriorisme idéaliste à tout crin.

    Le matérialisme dialectique défend avec persistance la théorie matérialiste du reflet, qui démontre que le cerveau humain est l’organe de la pensée et que la conscience est un reflet de la réalité.

    Le cerveau humain est une partie du monde naturel dans lequel il apparaît, c’est aussi le « centre des opérations » où la connaissance que l’homme a du monde est élaborée.

    Le cerveau ne peut produire la conscience spontanément. La conscience n’est produite dans le cerveau qu’après que les objets du monde extérieur ont agi sur celui-ci par l’intermédiaire des organes des sens et qu’une relation s’est établie entre lui et le monde extérieur.

    Comme l’a dit Lénine : « La sensation est en fait la relation la plus directe entre la conscience et le monde extérieur ; c’est ainsi que l’énergie d’une excitation extérieure se transforme en un état de conscience. »

    C’est précisément par l’intermédiaire du cerveau que ce processus de transformation a lieu.

    En raison de la participation continuelle de l’homme à la pratique sociale, les choses qui donnent naissance aux perceptions et aux impressions sensorielles de l’homme dans le cours de cette pratique, se trouvent répétées de nombreuses fois ; alors le cerveau effectue un bond dans le processus de cognition et des concepts se forment.

    La connaissance résulte de la pratique. L’homme part de la connaissance sensible et la développe activement en connaissance rationnelle ; puis il part de la connaissance rationnelle pour guider activement la pratique révolutionnaire. En un mot, ce processus tout entier, du début jusqu’à la fin, est fondé sur la pratique.

    Et les sophismes de Lin Piao et consorts, tels que « la pensée est produite par l’esprit » et « les lois sont créées par le cerveau », ne sont rien d’autre que des imitations de la doctrine kantienne selon laquelle penser consiste à manifester des formes de pensée inhérentes à l’esprit.

    Ceci est anti-marxiste d’un bout à l’autre.

    La conception marxiste de l’origine et du développement de la pensée montre que la connaissance commence avec la pratique. La connaissance humaine n’est pas donnée a priori, elle est acquise a posteriori.

    Les capacités, qui se développent et s’affermissent par la pratique sociale, appartiennent aussi à la catégorie de la connaissance.

    Le président Mao a dit : « D’où viennent les idées justes ? Tombent-elles du ciel ? Non. Sont-elles innées ? Non. Elles ne peuvent venir que de la pratique sociale, de trois sortes de pratique sociale : la lutte pour la production, la lutte de classes et l’expérimentation scientifique. »

    Nous considérons que les connaissances d’un homme peuvent être plus ou moins étendues et ses capacités grandes ou faibles. Ce n’est pas une quelconque qualité spirituelle native qui en décide, cela dépend au contraire des diverses conditions dans lesquelles il prend part à la pratique sociale et du degré d’activité de sa conscience.

    Le président Mao a dit : « Si Marx, Engels, Lénine et Staline ont pu élaborer leurs théories, ce fut surtout, abstraction faite de leur génie, parce qu’ils se sont engagés personnellement dans la pratique de la lutte de classes et de l’expérience scientifique de leur temps ; sans cette condition, aucun génie n’aurait pu y réussir. »

    Ceci nous apprend que le génie n’est ni la seule ni la principale condition.

    L’essentiel est de prendre part à la pratique sociale. Connaissance et capacités ne sont pas données a priori, mais viennent de la pratique sociale.

    Avoir du génie revient à être plus intelligent, et on ne le devient pas par la grâce d’une qualité individuelle, mais grâce au Parti qui est l’avant-garde du prolétariat et grâce à la ligne de masse et à l’expérience collective.

    Les discours de Lin Piao et consorts sur le génie séparé de la pratique et des masses et leur propagande en faveur de la conception réactionnaire du génie comme « individu exceptionnellement doué par le ciel », visaient à fabriquer une opinion publique contre-révolutionnaire pour leur permettre d’usurper le pouvoir suprême et rétablir le capitalisme.

    Les événements prouvent que les réactionnaires qui ont nié la pratique, qui se sont opposés aux masses et considérés comme des génies, et qui ont remonté le courant historique de leur temps, n’ont jamais pu échapper au châtiment de l’histoire. Il n’a pas fallu longtemps pour que Confucius, qu’on vénérait comme un « sage », fût ballotté d’un état à l’autre comme un « roquet sans abri » et finît avec le cerveau paralysé par rendre hommage au duc Tcheou dans l’au-delà.

    En se faisant passer pour un génie, Lin Piao ambitionnait de devenir le «chef de l’État» afin d’usurper le pouvoir suprême et restaurer le capitalisme, mais lui non plus n’a pu échapper à la punition infligée par l’histoire, et il fut finalement tué dans un accident d’avion près d’Undur Khan dans le désert de Mongolie.

    La pensée humaine est une production sociale. Ce n’est pas la création subjective d’individus « héroïques ».

    Il y a déjà longtemps que Marx et Engels ont signalé que l’« action sur l’histoire » est l’action « des masses ».

    Lénine lui aussi a dit : « … le cerveau des dizaines de millions de ceux qui font les choses crée quelque chose d’infiniment plus sublime que ce que le plus grand génie est capable de prévoir. »

    Dans sa critique de Proudhon, Marx fit remarquer que selon Proudhon « … ce sont les hommes de savoir qui font l’histoire,ceux qui savent dérober les secrètes pensées de Dieu. Les gens du commun n’ont plus qu’à utiliser leurs révélations. »

    C’est la conception idéaliste réactionnaire de l’histoire qui veut que l’histoire soit faite par des individus hors du commun ou par des héros.

    Mencius débitait des sottises quand il disait qu’ « un véritable roi apparaîtrait certainement dans le cours de cinq cents ans », prétendant que plusieurs centaines d’années seraient nécessaires pour produire un génie d’une stature inhabituelle et que ce génie ne pourrait se trouver que dans la classe dirigeante.

    Aux yeux de Mencius, Confucius était ce génie appartenait aussi à la même catégorie et lui-même, se considérant comme la seule personne qualifiée pour gouverner le monde, il disait avec jactance : « Si chacun sous les cieux doit connaître l’ordre et la paix, qui mieux que moi saurait aujourd’hui l’apporter ? »

    Singeant Confucius et Mencius, Lin Piao claironna lui aussi que le génie « n’apparaît qu’une fois en plusieurs centaines d’années dans le monde, et qu’une fois en plusieurs milliers d’années en Chine. »

    Non seulement Lin Piao proposa la théorie du « génie inné » comme programme théorique d’une restauration contre-révolutionnaire, mais en outre il concocta un programme politique dans le but d’usurper le pouvoir et rétablir le capitalisme, avec l’intention mauvaise d’usurper le pouvoir suprême dans le Parti et l’État, de modifier la ligne du Parti et d’asseoir la dynastie féodale et fasciste de la classe des propriétaires fonciers et des capitalistes-compradores.

    Tous, de Confucius et Mencius jusqu’à Liou Chao-chi, Lin Piao et autres escrocs, ont fait tout leur possible pour répandre la conception idéaliste de l’histoire selon laquelle les héros font l’histoire, dans le seul but de réaliser leurs ambitions politiques réactionnaires.

    A partir de la relation entre l’origine et le développement de la pensée et la société humaine, il est possible de mieux dénoncer la nature réactionnaire de l’« interprétation héroïque de l’histoire. »

    Engels a dit : « Ainsi la conscience est déjà au départ une production sociale, et elle le demeure tant qu’il y a des hommes. »

    Il apparaît donc que la pensée est non seulement une production de la matière ayant atteint un stade élevé de développement, mais aussi une production de la société.

    L’origine et le développement de l’organe de la pensée le cerveau humain et de la parole ont l’une et l’autre pour force motrice le travail social ; sans celui-ci, le cerveau humain, la parole et à plus forte raison la pensée, n’auraient pas été possibles.

    C’est Engels qui a le premier révélé cette loi.

    Il a indiqué que le travail « … est la condition fondamentale primordiale de toute existence humaine, et à un tel point que, dans un sens, on peut dire que le travail a créé l’homme lui-même. »

    Le travail joue un rôle décisif dans le passage du singe à l’homme ; il est aussi un facteur décisif de l’origine et du développement de la pensée.

    En raison de vastes transformations survenant dans l’environnement naturel, un grand nombre de singes anthropoïdes ancêtres de l’homme furent contraints de quitter les arbres pour vivre à terre, ce dont il résulta une différentiation plus poussée des fonctions respectives de leurs membres antérieurs et postérieurs.

    En raison de la marche en station verticale, les membres antérieurs furent de plus en plus réservés à d’autres activités.

    Des tâches productives rudimentaires, telles que la prise, l’escalade, la construction d’abris, l’utilisation de bâtons et la projection de pierres, sont à l’origine de ce partage des tâches entre les « mains » et les pieds. Cependant les « mains » à cette époque ne pouvaient pas encore servir à fabriquer des outils et différaient encore énormément des mains de l’homme.

    Il fallut encore un processus de développement de plusieurs centaines de milliers d’années pour que les singes anthropoïdes sachent façonner des outils simples.

    C’est alors que la main du singe anthropoïde se transforma en une main humaine, et ses activités en travail humain productif. Depuis ses débuts, le travail a été une entreprise sociale collective, qui nécessitait, pour les membres de la société, l’assistance mutuelle et des efforts conjoints.

    D’où découla la nécessité de se communiquer réciproquement des idées.

    Engels a dit : « L’humanité en voie de progrès arriva au point où les hommes eurent quelque chose à se dire entre eux. Le besoin provoqua la création de l’organe correspondant ; le larynx rudimentaire du singe se transforma lentement mais sûrement grâce à une modulation graduellement perfectionnée, et les organes de la bouche apprirent peu à peu à prononcer une lettre distincte après l’autre. »

    Telle est l’origine du langage. Avec le langage articulé, les hommes eurent la possibilité de communiquer des idées et de recueillir une expérience, dont la conscience humaine au contenu toujours plus riche se trouva formée.

    La croissance de l’aptitude de l’homme à la pensée abstraite et le développement de la conscience humaine ont été hâtés par le développement continuel de la parole.

    D’une part, le cerveau humain – organe de la pensée – s’est perfectionné de plus en plus et d’autre part, l’amélioration des conditions matérielles de la vie en société a donné une impulsion au développement ultérieur du cerveau ainsi qu’à l’enrichissement du contenu de la conscience.

    Engels a dit : « Ce développement ultérieur a été fortement hâté, d’une part, et conduit dans des directions plus précises, d’autre part, grâce à un nouvel élément qui s’est fait jour avec l’apparition de l’homme achevé, à savoir la société. » « Dans une société de classes, chacun appartient à une classe déterminée, et chaque façon de penser, sans exception, porte la marque d’une classe. »

    En conséquence, dans une société de classes, il y a seulement une conscience de classe et pas de « conscience en général »; seulement une nature humaine à caractère de classe et pas de nature humaine qui transcende les classes.

    Toutes les pensées de l’homme, sans exception, sont tributaires de son origine de classe.

    En conséquence, l’histoire de l’origine et du développement de la pensée est l’histoire de la lutte pour la production, de la lutte de classes et de l’expérimentation scientifique.

    C’est aussi l’histoire du sujet de la pratique sociale des masses. En d’autres termes, les masses laborieuses ne créent pas seulement la richesse matérielle, mais aussi la richesse spirituelle ; ce sont elles qui font l’histoire.

    C’est la conclusion de la conception matérialiste de l’histoire. Lin Piao et consorts avaient peur des masses et se sont opposés à elles. C’est pourquoi ils ont mené grand tapage autour de la conception idéaliste de l’histoire faite par les héros.

    Selon eux, la pensée humaine n’était pas une production sociale, mais la création subjective d’individus héroïques.

    Ils ont séparé de cette façon les dirigeants et les héros du prolétariat de la pratique sociale et les ont dressés contre les masses. Et en même temps, ils portaient aux nues leur poignée de déchets de l’histoire, les traitant de génies souverains qui font l’histoire, afin d’atteindre leur objectif criminel : renverser la dictature du prolétariat, rétablir le capitalisme et faire reculer la roue de l’histoire.

    Mais il n’est possible à personne de modifier la loi objective du développement historique ni de s’opposer à son empire. Depuis Confucius et Mencius jusqu’à Liou Chao-chi, Lin Piao et consorts, tous ceux qui tentèrent de nager contre le courant de l’histoire ont inévitablement fini par être réduits en poussière sous la roue de l’histoire.

    Les sophismes que Lin Piao manipula en colportant la théorie du « génie inné » doivent être démontés.

    Étant donné que la dialectique matérialiste a pénétré profondément dans le cœur du peuple, Lin Piao et consorts, qui ne disposaient pas de la vérité, ont dû faire passer leurs sophismes pour de la dialectique, afin de dissimuler leur essence réactionnaire.

    Par exemple :

    1. Ils ont exagéré, obscurci et posé comme absolues les petites différences originales de structure et de fonction qu’on trouve dans les cerveaux humains et qui représentent les différences qui se forment principalement a posteriori dans le cours de la pratique afin de les présenter comme le résultat inévitable des différences d’origine ; et ils ont présenté l’affirmation des différences de capacité intellectuelle comme le résultat d’un « cerveau bon de naissance » affirmant de cette façon que toutes les différences a posteriori résultent de différences a priori.

    Qui plus est, ils propagèrent les notions de « prescience et intuition », « maîtrise automatique d’un sujet sans professeur », « talent obtenu sans apprendre » et autres sophismes, afin de nier totalement la dépendance de la connaissance à l’égard de la pratique, ce qui fait que la connaissance et les capacités de l’homme ne sont plus qu’un fleuve sans source, un arbre sans racines.

    2. Lin Piao et consorts claironnèrent la prétendue identité des deux points de vue : « un se divise en deux » et « deux fusionnent en un », afin de faire passer l’éclectisme pour de la dialectique.

    Leur intention n’était autre que de se préparer un soutien théorique pour le colportage de la sinistre camelote que sont leur interprétation héroïque de l’histoire et leur idée que les héros et les esclaves font l’histoire ensemble.

    3. Ils ne voulaient pas savoir que, dans des conditions déterminées, les choses se convertissent l’une en l’autre et les considéraient comme immuables. Lin Piao et consorts mettaient en avant le facteur a priori dans l’acquisition de la connaissance.

    Ils tenaient même le génie pour héréditaire.

    C’est une parfaite imitation de la théorie de l’« eugénisme » répandue par les impérialistes et de la théorie de la « reproduction du génie » publiée par les révisionnistes soviétiques.

    Engels a indiqué dans Dialectique de la nature que « le travail a créé l’homme lui-même ».

    Si l’homme lui-même (y compris l’évolution de son cerveau) est produit par le travail, il s’ensuit que le développement et le perfectionnement des facultés mentales et sensorielles de l’homme ne peuvent jamais être dissociés de la pratique sociale a posteriori.

    Ce n’est que par la pratique sociale que ces facultés peuvent se forger et se développer.

    Elles ne naissent pas telles quelles, pas plus qu’elles ne sont héréditaires.

    Personne ne peut rien accomplir sans la pratique sociale et sans les masses.

    La théorie du « génie inné » propagée par Lin Piao nie totalement le fait que « le travail a créé l’homme lui-même », que ce sont les masses qui font l’histoire et que la connaissance et les capacités sont produites par la pratique sociale. Ainsi se dévoilent complètement leur conception du monde idéaliste au dernier degré et leurs visages de renégats traîtres au marxisme.

    D’après ce qui précède, nous pénétrons mieux la nature droitière au dernier degré du tintamarre de Lin Piao et consorts à propos de la théorie philosophique confucéenne du « génie inné ».

    Relativement à son principe cognitif, nous observons que le programme théorique de Lin Piao soutient l’apriorisme idéaliste, s’oppose à la théorie matérialiste du reflet, répand que ce sont les héros qui font l’histoire et nie que ce sont les esclaves qui la font.

    Il s’ensuit qu’il s’agit d’un principe cognitif idéaliste, puisqu’il va des idées et des sensations à la matière.

    Relativement à son origine de classe, nous observons qu’il représente les intérêts des classes exploiteuses réactionnaires et qu’il est destiné à restaurer le gouvernement des classes réactionnaires et à préparer le rétablissement du capitalisme.Relativement à ses sources historiques, nous savons qu’il y a eu de tout temps des philosophies défendant la théorie réactionnaire du « génie inné ».

    Toutes les classes exploiteuses de l’histoire ont répandu les sophismes selon lesquels les génies sont « nés savants » et « seuls les nobles qui sont intelligents, et les humbles qui sont sots, ne peuvent changer », dans l’intention de se forger un prétexte théorique pour réduire en esclavage les larges masses au profit d’un petit nombre d’exploiteurs.

    Les événements prouvent que toutes les classes réactionnaires ont utilisé la théorie du « génie inné » comme une arme idéologique réactionnaire.

    Lin Piao a défendu la théorie philosophique confucéenne du « génie inné », tandis que les impérialistes ont propagé le « darwinisme social » ou « eugénisme » et la clique renégate révisionniste soviétique, la théorie de la « reproduction du génie ».

    Marx et Engels ont signalé avec perspicacité que ceux qui soutenaient la théorie idéaliste du « génie inné » exigeaient que « les hommes se prosternent devant ceux qui sont nobles et intelligents par nature : culte du génie », « pour aboutir finalement à la solution : les nobles, les sages et les savants doivent commander ».

    Tel est le vœu de tous les réactionnaires sans exception, que ce soit dans les temps modernes ou anciens, en Chine ou ailleurs. La dialectique de l’histoire est inexorable. Le président Mao a dit : « La régression finit par produire l’inverse de ce que ses instigateurs ont en vue.

    Il n’y a aucune exception à cette règle, que ce soit dans les temps modernes ou anciens, en Chine ou ailleurs. » Tous les réactionnaires qui nagent contre le courant de la Révolution, finiront inévitablement par se laisser tomber sur les pieds la pierre qu’ils auront soulevée.

    La loi objective est irrésistible. Ceux qui nient la loi objective finiront par être niés par elle.

    Comme Engels l’a indiqué : « On ne peut mépriser la dialectique impunément ».

    Lin Piao et Confucius qui tentèrent de nager contre le courant de l’histoire sont devenus l’un et l’autre aussi répugnants et méprisables que la crotte de chien.

    Tel est le châtiment implacable que l’histoire a infligé à ces réactionnaires.Le flot historique de la révolution avance résolument. Lin Piao et consorts ont été balayés dans les poubelles de l’histoire, et leur programme théorique en vue d’une restauration contre-révolutionnaire a été démoli. Mais l’influence pernicieuse qu’ils ont exercée est loin d’être éliminée.

    « Il faut poursuivre l’ennemi chancelant avec de la vigueur tant et plus ».

    Notre critique de Lin Piao et Confucius doit s’approfondir, afin de liquider complètement l’influence idéologique venimeuse des sophismes réactionnaires répandus par Lin Piao et consorts. L’approfondissement de la critique de la théorie réactionnaire du « génie inné » est d’une importance extrême pour la consolidation de nos recherches dans le domaine des sciences naturelles.

    Engels a dit : «… depuis le début, l’origine et le développement des sciences ont été déterminés par la production. » Les sciences naturelles sont la cristallisation de la lutte pour la production.

    La pratique productive des travailleurs est la source généreuse d’où naissent et se développent les sciences naturelles. Le président Mao indique justement qu’aucune connaissance scientifique « ne peut être acquise sans la participation à la production. »

    Le cerveau des savants n’est rien d’autre qu’un centre d’opérations et la généralisation des lois naturelles rien d’autre que le développement et l’élaboration des expériences de la pratique productive des travailleurs.

    Que Lin Piao et consorts aient publié que « les génies créent la science » et dédaigné l’immense contribution des travailleurs au développement des sciences, constitue une dénonciation accablante du caractère idéaliste réactionnaire de leur conception de l’histoire.

    En tant que travailleurs des sciences naturelles, nous devons continuer opiniâtrement à nous guider sur le marxisme-léninisme et la pensée Mao Zedong, nous intégrer aux travailleurs et aux paysans, pénétrer au cœur des trois sortes de pratique sociale, apprendre avec modestie et recueillir consciencieusement les généreuses expériences pratiques des travailleurs, paysans et soldats afin d’être réellement capables de « découvrir, inventer, créer et aller de l’avant » et de contribuer davantage à la révolution en Chine et dans le monde.

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  • Critique de la théorie du ‘‘génie inné’’ de Lin Piao et de son programme théorique en vue d’usurper la direction du Parti et de s’emparer du pouvoir

    par Li Ju-chi, 1974

    Le programme politique du traître et renégat Lin Piao en vue d’usurper la direction du Parti, s’emparer du pouvoir et rétablir le capitalisme, consistait à « en revenir aux rites » et le programme théorique de ce retour aux rites était la théorie du « génie inné. »

    Afin d’approfondir la critique du « retour aux rites », il faut d’abord exposer et critiquer la théorie du « génie inné » de Lin Piao au point de vue de la philosophie, des sciences naturelles et des sciences sociales.

    Ce qui suit n’est qu’une critique préliminaire.

    I

    Notre grand dirigeant le président Mao nous enseigne que : « Pour renverser un pouvoir politique, il est nécessaire de créer d’abord une opinion publique, d’agir dans la sphère idéologique. Ceci est vrai pour la classe révolutionnaire aussi bien que pour la classe contre-révolutionnaire. »

    Dans l’intention d’usurper la direction du Parti, de s’emparer du pouvoir et de rétablir le capitalisme, le carriériste bourgeois, conspirateur et fourbe contre-révolutionnaire Lin Piao, qui se dissimulait depuis longtemps au sein du Parti, a prêché de toutes ses forces la théorie idéaliste du « génie inné ». Elle a trompé grand nombre de personnes.

    La raison pour laquelle elle a trouvé preneur parmi les intellectuels et pu asseoir socialement son existence tient au fait que l’influence venimeuse de la théorie du « mandat céleste », claironnée par Confucius il y a plus de 2 000 ans, était loin d’être éliminée. « Elle pourrit et empeste, nous causant ainsi du tort ».

    Pour produire une critique impitoyable des actes criminels de Lin Piao, il est nécessaire de critiquer Confucius à fond afin d’extirper la mauvaise herbe.

    La théorie du « mandat céleste » peut être résumée par ces mots d’un disciple de Confucius : « La vie et la mort ont des fins décidées ; le ciel distribue richesses et honneurs. »

    Les ancêtres de Confucius étaient des aristocrates esclavagistes décadents de l’État de Song, qui remontaient à la dynastie des Yin.

    La conception du monde de Confucius fut formée et influencée par l’idéologie du « mandat céleste » propre aux classes dirigeantes des dynasties des Yin et des Tcheou de l’Ouest. La théorie du « mandat céleste » jouait un double rôle à l’époque.

    D’une part, elle proclamait « l’unité de l’homme et du ciel », propageant le « droit divin » des dirigeants qui tenaient du ciel mandat pour gouverner les affaires de la terre. D’autre part, elle servait de chaîne morale pour ligoter et abrutir les gouvernés.

    « Les idées dominantes de chaque époque ont toujours été les idées de la classe dominante ».

    C’est à cause du renfort qu’il apporte aux intérêts de la classe dominante réactionnaire que le « mandat céleste » de Confucius s’est trouvé soutenu avec tant d’enthousiasme par les despotes des différentes périodes de l’histoire du passé.

    Au même moment, tous les hommes de lettres et les intellectuels réactionnaires sous leur coupe, avaient de longue date exécuté un grand nombre d’ouvrages historiques, littéraires et artistiques à la louange de Confucius, avocat têtu de la restauration et de la régression dans les derniers temps de l’époque du Printemps et de l’Automne, qu’ils présentaient comme un sage toujours en train de murmurer quelque chose au sujet de la fameuse théorie idéaliste du « génie inné ».

    Confucius lui-même se vantait d’être un génie et un sage, « né savant », radotant que : « ceux qui sont nés savants sont les plus nobles », « ma vertu vient du ciel », etc.

    Son disciple Mencius débita encore plus carrément des bêtises au sujet de la « connaissance innée » et des « génies » en disant que « quiconque a du talent sans apprendre possède un talent supérieur ; quiconque possède le savoir sans réflexion a un savoir supérieur ».

    « Savoir supérieur » et « talent supérieur » signifiaient que le savoir et le talent sont innés, donnés par la nature et qu’en conséquence on n’a pas besoin de les acquérir par l’étude ou par un contact avec le monde extérieur.

    Qui plus est, il parlait du « génie descendu du ciel », associant les mots « ciel » et « génie » afin de démontrer que le génie était formé a priori et non a posteriori.

    Lin Piao, partisan zélé de Confucius et de Mencius, ramassa toute cette camelote pour en faire la base de son programme théorique réactionnaire – c’est-à-dire la théorie du « génie inné. »

    Il a dit un jour : «Je pense qu’il y a deux côtés dans l’homme, dont un lui est donné par le ciel ».

    Ce n’est rien de plus qu’une autre version du « mandat céleste » de Confucius.

    Lin Piao a dit aussi : « Nous devrions mettre à profit notre génie pour imaginer des moyens de résoudre nos difficultés… nous en trouverons certainement si nous nous servons de notre cervelle pour réfléchir » ; « on ne peut nier l’existence du génie » ; « connaissance et capacités a priori existent vraiment », etc.

    Il caquetait encore : « J’ai de naissance une bonne tête… particulièrement intelligente, pas comme celles des masses laborieuses ; la différence est aussi grande qu’entre le ciel et la terre ».

    En vérité, ses sottises étaient taillées dans la même étoffe que les maximes de Confucius : « Ceux qui sont nés savants sont les plus nobles » et « Seuls les nobles qui sont intelligents, et les humbles qui sont sots, ne peuvent changer ».

    La question de savoir si l’intelligence et les talents de l’homme lui sont inhérents et attribuables à sa constitution naturelle ou bien s’ils sont acquis après la naissance par l’étude – c’est-à-dire s’ils ont ou non une origine de classe et un caractère pratique social, est un sujet de polémique entre les deux classes, les deux lignes et les deux conceptions du monde.

    Du point de vue philosophique, elle constitue aussi une contradiction antagoniste entre l’idée matérialiste de la reconnaissance du monde extérieur à travers la réflexion et l’apriorisme idéaliste.

    Lou Sin s’est un jour moqué du sophisme du « génie inné » en faisant remarquer que « même si quelqu’un est un génie, le premier cri qu’il poussera à sa naissance ressemblera à celui de n’importe quel bébé ordinaire et ne sera certainement pas un beau poème ».

    La critique de Lou Sin dévoilait le mensonge éhonté de la « connaissance innée ».

    Dans De la pratique publié dès 1937, le président Mao a fait remarquer : « Le matérialisme prémarxiste considérait le problème de la connaissance sans tenir compte de la nature sociale des hommes, sans tenir compte du développement historique de l’humanité et pour cette raison, il était impuissant à comprendre que la connaissance dépend de la pratique sociale, c’est-à-dire qu’elle dépend de la production et de la lutte des classes ».

    Plus tard, dans un autre brillant ouvrage, D’où viennent les idées justes ?, il écrivit : « D’où viennent les idées justes ? Tombent-elles du ciel ? Non. Sont-elles innées ? Non. Elles ne peuvent venir que de la pratique sociale, de trois sortes de pratique sociale : la lutte pour la production, la lutte de classes et l’expérimentation scientifique ».

    Ces phrases du président Mao exposent avec profondeur la théorie matérialiste de la connaissance et constituent en elles-mêmes une critique efficace de la théorie idéaliste du « génie inné » défendue par Lin Piao.

    Bien que certains auteurs classiques du marxisme aient fait mention du « génie » dans leurs œuvres, ce qu’ils entendaient par là est complètement différent du « génie descendu du ciel » pour lequel Confucius, Mencius, Lin Piao et leurs pareils ont fait l’article.

    Comme il est dit ci-dessus, la base de la théorie marxiste de la connaissance est la pratique – c’est la théorie révolutionnaire dynamique de la connaissance en tant que reflet de la réalité. Dans l’optique de cette juste appréciation, la connaissance de l’homme est seulement le reflet subjectif de la réalité objective, fondé sur la pratique sociale des larges masses du peuple travailleur.

    Marx est devenu un grand exemple révolutionnaire d’abord par sa participation à la pratique révolutionnaire et ensuite par la critique de l’héritage et de l’assimilation de toutes les idées progressives de l’humanité accumulées à travers les âges.

    Ainsi que Lénine l’a fait remarquer : « … le génie de Marx réside précisément dans le fait qu’il a apporté des réponses aux questions que les esprits les plus éminents de l’humanité avaient déjà soulevées.

    Sa doctrine découle directement et naturellement de celles des meilleurs représentants de la philosophie, de l’économie politique et du socialisme. »

    Le marxisme soutient que la formation du génie ne dépend pas d’un individu ou de plusieurs, mais du Parti qui est à l’avant-garde du prolétariat, autrement dit de la ligne de masse, de l’expérience collective.

    Les événements ont prouvé qu’une fois que les « esclaves » et les masses révolutionnaires acquièrent des idées justes, une énergie créatrice illimitée se trouve libérée.

    « La muraille d’une cité se construit par la volonté des masses. »

    « La volonté de l’homme, non celle du ciel, décide ». Animées par l’esprit du « Vieillard idiot », luttant contre les éléments et avançant audacieusement, elles ont nivelé des montagnes et changé le cours des fleuves, donnant au monde une physionomie entièrement neuve.

    Sous la direction du prolétariat, les larges masses du peuple travailleur ont accompli dans la nouvelle Chine libérée des exploits et des merveilles innombrables.

    Tout le monde les connaît.

    Telles des vagues impétueuses bondissant en avant, ces brillants exploits ont nettoyé l’esprit du peuple de la fange de l’idéologie rétrograde qu’y avait laissée le prêchi-prêcha réactionnaire sur le « mandat céleste» et le «génie inné» des Confucius, Mencius, Lin Piao et leurs pareils et ils constituent en même temps en eux-mêmes la critique la plus incisive de toute cette camelote rabâchée.

    II

    Lin Piao prétendait sans vergogne avoir « une bonne tête » et déclarait : « mes parents me l’ont donnée ».

    Ce que voulait dire ce soi-disant « cheval céleste » (en réalité un âne bâté), c’est que ses connaissances et ses capacités différaient des autres parce qu’il les tenait de ses parents, en d’autres termes, il les avait héritées de ses ancêtres. C’est un mensonge éclatant, destinée à tromper non seulement lui-même mais les autres aussi. Le nœud problème réside dans la signification des mots « ancêtres » et « héritage ».

    Si par « ancêtres », il entendait les ancêtres de l’humanité, depuis le singe anthropoïde jusqu’à l’homme préhistorique, alors il est exact que le cerveau de l’homme a traversé un grand nombre d’étapes, pour aboutir à l’énorme différence fondamentale entre l’homme moderne et l’homme préhistorique.

    Engels a dit : « D’abord le travail ; après lui, puis en même temps que lui, la parole articulée voilà les deux stimuli essentiels sous l’influence desquels le cerveau du singe s’est graduellement transformé en cerveau humain… »

    Une fois que l’homme eut accompli ce bond, qui constitue un changement qualitatif, il acquit par là­même la faculté de la pensée abstraite.

    A partir de là, de même que la pratique sociale de l’homme est infinie, ainsi sa faculté de cognition est illimitée.

    En ce qui concerne la structure du cerveau, il n’y a de différences entre les hommes que quantitatives et non qualitatives. Des recherches en neuro-anatomie ont apporté la preuve que le poids du cerveau considéré comme un critère de différentiation entre les hommes, varie de 1200 à 1400 grammes, à l’exception des cas particuliers de maladies mentales et des aberrations. Ces limites sont fondées sur la majeure partie des cas examinés.

    Bien entendu, il n’y a pas de règle sans exception. Il existe toujours des cas individuels qui dépassent les normes communes ; le plus lourd peut atteindre plus de 2000 grammes et le plus léger moins de 1000.

    Les savants de la bourgeoisie ont fait beaucoup de bruit autour de cette différence, essayant d’expliquer les différences d’intelligence par la taille du cerveau.

    Mais les faits ont réfuté leurs arguments scandaleux bien connus.

    Il y eut deux cas célèbres : celui du Russe Tourgueniev dont le cerveau était inhabituellement gros, pesant 2012 g et celui du Français Anatole France dont le cerveau était remarquablement léger, ne pesant que 1017 g.

    Le poids du cerveau du premier était presque double de celui du second. Pourtant ils furent tous deux de célèbres littérateurs et romanciers du dix-neuvième siècle.

    Effectivement les différences de poids entre les cerveaux humains ont un temps grandement retenu l’attention des savants de la bourgeoisie.

    Ils rassemblèrent un matériel important, allant jusqu’à peser et examiner soigneusement 900 spécimens de cerveaux humains. D’après ces données, le cerveau le plus léger pesait moins de 907 g et appartenait à une femme adulte, tandis que le plus lourd pesait 1872 g, appartenant aussi à une femme. Ensuite venait celui du naturaliste français Cuvier avec 1861 g, suivi par le poète anglais Byron avec 1807 g.

    Le suivant dans la liste était un cerveau de 1783 g, appartenant à un dément.

    Ce genre de recherche fut complètement abandonné dans la dernière décade du dix-neuvième siècle, car personne n’a jamais découvert la loi d’aucune corrélation entre ces faits. Dans la vie courante, on a souvent remarqué que les hommes qui ont un gros cerveau ne sont pas plus intelligents que ceux qui en ont un petit. Ce fait est irréfutable !

    Certains pourront recourir à des arguments boiteux en arguant que si l’intelligence et les capacités ne peuvent s’hériter, en revanche la possibilité d’acquérir ces capacités peut provenir des ancêtres.

    Quelques demeurés ont même essayé de prouver à l’aide d’expériences sur les souris que le simple réflexe élémentaire pouvait être amélioré de génération en génération au moyen d’un entraînement continuel.

    Ces sortes d’expériences, auxquelles se mêlent les désirs subjectifs et les préjugés de classe des expérimentateurs, se sont toutes soldées par des échecs.

    D’ailleurs elles n’ont apparemment pas grand rapport avec le problème de l’acquisition héréditaire de l’intelligence et des capacités par l’humanité.

    L’homme acquiert en réalité connaissance et capacités grâce à un contact progressif avec les choses.

    Pendant l’enfance, la capacité de cognition et de compréhension subit de grands progrès d’année en année.

    De un à deux ans, les enfants apprennent à marcher et à parler ; à trois ans ils s’acharnent à imiter les adultes. Un peu plus âgés, ils se servent de petits instruments pour creuser la terre, à l’imitation du travail des adultes ; à quatre ou cinq ans, ils sont capables de déduire le concept de l’homme des personnes qui les entourent : parents proches et personnes étrangères, hommes et femmes, petits et grands.

    On voit alors très bien qu’à ce stade du développement, la famille, les relations sociales, la situation économique, les coutumes et les habitudes, en un mot les forces traditionnelles contribuent toutes à influencer profondément les enfants. A travers les sentiments d’amour et de haine qu’il éprouve, l’empreinte de sa classe commence à se faire sentir à l’enfant. Et on n’en peut faire l’acquisition en dehors de la société des hommes.

    Marx a un jour fait remarquer : « En principe, un concierge diffère moins d’un philosophe qu’un bouledogue d’un lévrier. C’est la division du travail qui a installé un gouffre entre eux. »

    Cette différence entre concierge et philosophe semble s’appliquer à celles qui existent entre les enfants une fois nés et la division du travail a trait aux différences de situations économique et sociale, ainsi que de formation et d’éducation reçue pendant la période de croissance et de développement.Cette interprétation de Marx repose sur des données scientifiques abondantes et reflète aussi la réalité objective telle qu’on peut l’observer dans la vie quotidienne.

    Pourtant, en disciple fidèle de Confucius, Lin Piao, animé d’arrière-pensées, sépara de la société de classe des phénomènes sociaux tels que capacités, intelligence et connaissance, etc. pour les déclarer inhérents à la nature. Ce sont là des bavardages anti-scientifiques au service de sa ligne politique bourgeoise réactionnaire et qui sont voués à la faillite.

    III

    La théorie du « génie inné » lancée par Lin Piao est justement un produit habituel du système idéologique réactionnaire de la classe des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie. Elle est politiquement réactionnaire, idéologiquement idéaliste et rien de plus qu’une variété du fameux « eugénisme » des sciences sociales.

    Dans les pays capitalistes modernes quelques savants, qui servent d’instruments à la ploutocratie, ont concocté, sous le couvert de l’étude de l’hérédité humaine, un lot de théories réactionnaires au bénéfice de la politique de la bourgeoisie.

    L’une d’elles est ce fameux « eugénisme » élaboré par l’Anglais Galton.

    Elle essaye d’appliquer dans le champ des sciences sociales les principes de la théorie de Darwin tels que la lutte pour la vie, la sélection naturelle et la survivance du plus apte.

    Elle soutient absurdement et affirme sans vergogne que la race blanche est supérieure par essence à toutes les autres étant composée de « glorieux fils du ciel » nés pour diriger et éliminer les races de couleur.

    De cette façon, ces savants ont fourni une base théorique à la politique de l’hégémonie colonialiste du fascisme et de l’impérialisme, en vue de réduire en esclavage les autres races et utiliser la force brutale pour gouverner le monde. Hitler, chef du parti Nazi allemand, était un partisan fanatique de la philosophie du « surhomme ».

    A cet égard, il était aussi un partisan fanatique de l’« eugénisme. »

    Il affirmait ouvertement que la race aryenne était de loin la race dominante de l’époque moderne et que rien ne lui était plus naturel que de soumettre et exploiter les autres races. Il se servit de cet argument fallacieux pour tromper le monde afin de déclencher une guerre fasciste. Durant la Seconde Guerre mondiale, des millions d’innocents, dont la seule « faute » était d’appartenir à une « race inférieure », furent sauvagement massacrés et trouvèrent la mort dans les camps de concentration fascistes.

    L’« eugénisme » est en vérité une science sanglante et criminelle.

    Le « mandat céleste » de Confucius et le « génie inné » de Lin Piao servent tous les deux à tromper les masses et à exterminer des innocents au bénéfice de la régression historique ; ce sont des épées qui tuent sans verser le sang.

    Lin Piao, le « super-espion », se rendait coupable d’odieux crimes fascistes lorsqu’il déployait la bannière du « génie inné. »

    Ses partisans enragés le couvraient d’éloges, exaltant en lui « un génie hors du commun » et « un chef naturel », allant jusqu’à proclamer le jeune fasciste de la famille Lin « un super-génie », « un génie entre tous les officiers et toutes les troupes », etc.

    Ces aveux spontanés démontrent suffisamment que derrière la théorie du « génie inné », se dissimulaient des intrigues incessantes en vue de renverser la dictature du prolétariat,rétablir le capitalisme et asseoir éternellement la souveraineté féodale, compradore et fasciste de la famille Lin.

    On peut se convaincre par le programme contre-révolutionnaire dit Projet des Travaux « 571 », que si le coup d’État armé de Lin Piao avait réussi, ce sont des millions de personnes qui auraient perdu la vie, le Parti serait devenu révisionniste, le pays aurait tourné casaque et la glorieuse Nouvelle Chine serait retombée dans le semi-féodalisme, le semi-colonialisme et les ténèbres de l’ancienne Chine, dans lesquels les larges masses du peuple travailleur auraient de nouveau été tyrannisées, foulées aux pieds et maintenues dans une amère condition.

    Le peuple chinois maintenant debout ne tolérera jamais ça ! Tous ces complots ne sont rien d’autre que les rêvasseries et les velléités stupides de Lin Piao et de ses pareils.

    Le résultat ne pouvait pas être différent de celui de Confucius qui, il y a plus de 2000 ans, avait préconisé le « retour à l’ancienne dynastie des Tcheou » ainsi que « la modération et le retour aux rites » – faisant vainement tout son possible tout en sachant que ce qu’il envisageait ne pourrait jamais se réaliser. Lin Piao, malgré toute sa ruse, ses menées et ses machinations, a trouvé lui aussi la récompense due à un infâme renégat, lorsque dans sa fuite chez l’ennemi l’explosion de son avion lui réserva une tombe dans le désert.

    Dans le temps, je croyais que le sophisme réactionnaire du soi-disant « eugénisme » n’était qu’un instrument utile à l’agression des impérialistes contre les autres nations.

    En relisant ce que nous apprend le président Mao : « En dernière analyse, la lutte nationale est une question de lutte de classe », et en critiquant le « génie inné » de Lin Piao, je commençai à mieux me rendre compte de la nature véritable de l’« eugénisme » et de sa variété le « génie inné ».

    D’une part, ils servent à la classe dominante réactionnaire pour aveugler et tromper le peuple et empoisonner son esprit. D’autre part, ils procurent à la classe dominante réactionnaire une base théorique pour entreprendre des guerres offensives à l’extérieur et appliquer un régime fasciste à l’intérieur. Toutes les classes conservatrices et déclinantes tentent toujours de remonter le cours de l’histoire.

    Leurs divers modes de propagande ont tous pour objet de défendre et protéger la classe dominante réactionnaire. Par exemple, dans les derniers temps de la destruction de la classe esclavagiste de l’ancienne Chine, Confucius lâcha son « mandat céleste ».

    En Europe occidentale, au dix-neuvième siècle, l’écrivain anglais Carlyle, qui se proclamait « noble de droit divin », écrivit une thèse intitulée De l’histoire universelle considérée comme la biographie des grands hommes.

    En Allemagne, Nietzsche propagea la « volonté de puissance » et la philosophie du « surhomme ».

    Au vingtième siècle, apparut la science sociale réactionnaire dite « eugénisme ».

    Imprégnée du même caractère idéaliste, c’est la même camelote et la même sottise métaphysique. L’idéalisme aprioriste et la théorie du « génie inné » de Lin Piao ne sont rien de plus qu’un vaste ramassis de mensonges, anciens et modernes, chinois ou étrangers, au bénéfice exclusif de la classe déclinante.

    Armés du marxisme-léninisme et de la pensée Mao Zedong, le prolétariat progressiste et les larges masses du peuple travailleur, poursuivront leur critique sévère et perspicace de la théorie du « génie inné » de Lin Piao, afin de se débarrasser de son venin.

    Sous la dictature du prolétariat, ils peuvent compter entraîner d’incessantes révolutions et élever leur niveau de conscience, afin de mettre en œuvre la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao et faire de leur mieux pour remporter de nouvelles et plus grandes victoires dans la révolution et la construction du socialisme.

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  • Continuons à mener à bien la critique de Lin Piao et de Confucius

    1974

    A l’heure actuelle, tout le Parti, toute l’armée et tout le peuple traduisent consciencieusement dans la réalité les directives du président Mao et du Comité central du Parti.

    La situation sur tous les fronts de la révolution et de la production est toujours meilleure.

    Devant cette situation excellente, faut-il encore poursuivre le mouvement de critique de Lin Piao et de Confucius en tant que tâche primordiale ? Certainement oui.

    Continuer à mener à bien ce mouvement, c’est justement une composante importante des directives du président Mao et du Comité central du Parti.

    Ce n’est qu’en popularisant, approfondissant et perpétuant ce mouvement que nous pouvons consolider et développer lasituation excellente et remporter de nouvelles victoires.

    La situation excellente a été réalisée dans la lutte et elle est un résultat de la critique de Lin Piao et de Confucius.

    Au cours de cette grande lutte politique et idéologique, nous avons critiqué la ligne révisionniste de Lin Piao et la doctrine de Confucius et de Mencius, élevé le niveau de conscience de centaines de millions d’hommes quant à la lutte de classes et à la lutte entre les deux lignes et étendu les positions du marxisme dans les divers domaines de la superstructure, stimulant ainsi puissamment l’approfondissement de la révolution socialiste et le développement de l’édification socialiste.

    Le mouvement de critique de Lin Piao et de Confucius a consolidé et développé les acquis de la Grande Révolution culturelle prolétarienne victorieuse, et son influence profonde et durable sur la cause socialiste chinoise s’est fait et se fera sentir de plus en plus pleinement.

    Sans la lutte victorieuse du marxisme contre le révisionnisme, sans la lutte victorieuse du prolétariat contre la bourgeoisie, il ne pourrait y avoir l’excellente situation d’aujourd’hui. Toute présomption, tout relâchement nuira à la bonne poursuite de la critique de Lin Piao et de Confucius et au développement continu de la situation excellente.

    « Une tâche importante nous incombe sur le front idéologique, celle de développer la critique contre le révisionnisme. »

    Il faut critiquer de façon approfondie la ligne révisionniste de Lin Piao et les inepties qu’il a répandues pour diviser le Parti, scinder les rangs révolutionnaires, s’opposer à la dictature du prolétariat et combattre les nouvelles choses socialistes. Ceci revêt une grande importance pour renforcer l’unité.

    La critique de Confucius est plus difficile que celle de Lin Piao. La doctrine de Confucius et de Mencius a été largement critiquée. Mais pour liquider ses influences, nous devons mener encore une lutte de longue haleine.

    Nous devons continuer d’étudier, conformément à la position, au point de vue et à la méthode marxistes, l’histoire de la lutte entre les écoles confucianiste et légaliste et celle de la lutte de classes dans son ensemble.

    Nous avons beaucoup de travail à accomplir pour ce qui est de lier étroitement la critique de Lin Piao et de Confucius à la lutte-critique-transformation sur les divers fronts, de faire prévaloir le marxisme dans tous les domaines de la superstructure, dont la philosophie, l’histoire, l’enseignement, la littérature, les arts et le droit, de soutenir et développer les nouvelles choses socialistes, de continuer dans la voie socialiste et de critiquer la tendance capitaliste.

    La critique de la ligne révisionniste contre-révolutionnaire de Lin Piao et de la doctrine de Confucius et de Mencius est loin d’être suffisante.

    Il nous faut continuer de s’y appliquer et de s’efforcer de bien l’accomplir sans retard.

    Nous devons avancer sur la lancée de nos succès et mener jusqu’au bout la révolution socialiste dans le domaine de la superstructure, sans jamais déposer l’arme de la critique. Continuer à faire de la critique de Lin Piao et de Confucius une tâche primordiale revêt une très grande importance pour le développement de la situation excellente.

    Avec l’approfondissement du mouvement en cours un nouvel essor impétueux se dessine dans notre économie nationale. En cette occasion propice, nous devons travailler de tous nos efforts pour accélérer l’édification socialiste.

    Nous devons, dans cette conjoncture, garder présent à l’esprit cet enseignement du président Mao : « La ligne, c’est la corde principale du filet ; quand on la tire, les mailles s’ouvrent » et nous occuper des questions capitales et de la ligne.

    L’expérience acquise nous montre que ce qui est le plus fondamental pour mener à bien la production, c’est de bien faire la révolution et suivre la juste ligne.

    La révolution bien menée, la juste ligne appliquée et les masses unies, la production se développera. Sinon, elle piétinera. Aussi devons-nous constamment nous en tenir à faire la révolution et à impulser la production, à prendre la politique prolétarienne comme pivot de l’économie et du travail professionnel.

    Plus lourde est notre tâche, plus prenant notre travail, et davantage nous devons veiller à mener à bien la critique de Lin Piao et de Confucius et le travail politico-idéologique. Il en est ainsi pour la production comme pour tout autre travail. A l’heure actuelle, nous devons porter principalement notre attention à l’étude et à la critique.

    C’est ainsi qu’il faut continuer d’élever notre niveau de conscience quant à l’assiduité à l’étude et d’organiser cadres et masses pour qu’ils étudient avec une grande application les œuvres de Marx, d’Engels, de Lénine, de Staline et du président Mao.

    Ce n’est qu’en assimilant le marxisme, cette arme idéologique acérée, qu’on peut critiquer de façon approfondie, démonstrative et convaincante le révisionnisme et la doctrine de Confucius et de Mencius, qu’on peut faire scientifiquement le bilan de l’expérience historique de la lutte entre les écoles confucianiste et légaliste et de la lutte de classes dans son ensemble, en tirer les lois et réaliser réellement le principe : « Que l’ancien serve l’actuel ».

    Suivant les enseignements du président Mao, il faut unir étroitement l’étude de la théorie, l’étude de l’histoire et l’étude de la réalité. Ici, la clé du problème, c’est d’étudier et d’assimiler la théorie marxiste.

    En menant à bien l’étude, on pourra mieux lier la théorie à la pratique, l’histoire à la réalité, porter le niveau de la critique à une nouvelle hauteur et faire progresser le mouvement de critique.

    « Les masses sont les véritables héros. » Dans le mouvement en cours, elles ont eu beaucoup de créations qui ont frayé des voies à l’approfondissement du mouvement.

    Nous devons nous rendre parmi les masses pour étudier et critiquer avec elles, et dégager des exemples types. Nous devons savoir découvrir les créations des masses et synthétiser leurs nouvelles expériences pour les populariser à temps.

    Il faut faire en sorte que le contingent de théoriciens ouvriers, paysans et soldats joue dans ce mouvement un rôle de pointe, qu’il soit renforcé et élève son niveau dans la lutte. Nous devons en même temps adopter divers moyens pour que les théoriciens professionnels et ceux issus des ouvriers, paysans et soldats fusionnent.

    Le mouvement progresse et de nouvelles circonstances et réalités ne cessent de surgir.

    Nous pourrons populariser, approfondir et perpétuer le mouvement et mieux promouvoir la production à condition que nous appliquions résolument les diverses directives sur la critique de Lin Piao et de Confucius données par le président Mao et le Comité central du Parti, renforçons le rôle dirigeant du Parti et l’unité révolutionnaire.

    Saluons l’arrivée de 1975 par de nouvelles réalisations dans le domaine de la révolution et de la production !

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  • Confucius, idéologue et défenseur acharné du système esclavagiste

    par Yang Jong-kouo

    1974

    Quel homme était donc Confucius, que les classes réactionnaires au pouvoir en Chine ont vénéré comme un « sage » pendant plus de 2000 ans ?

    Lénine a fait remarquer que « lorsqu’on analyse une question sociale, la théorie marxiste exige expressément qu’on la situe dans un cadre historique déterminé » (Du droit des nations à disposer d’elles-mêmes)

    Si l’on veut analyser Confucius du point de vue du matérialisme historique, on doit le replacer dans le contexte de la lutte des classes de son temps, pour voir sur les positions de quelle classe il était, et quels intérêts de classe servait son idéologie.

    La position politique de Confucius

    Confucius (551-479 avant J.-C.) est né dans l’Etat de Lou ; il était issu du clan de l’aristocratie esclavagiste de la dynastie des Yin (XVIe siècle-XIe siècle avant J.-C.).

    [Appelée au début la dynastie des Chang, elle se donna par la suite le nom de Yin.Les historiens l’appellent très souvent la dynastie des Yin-Chang]

    Il vécut à la fin de l’époque de Tchouentsieou (770-476 avant J.-C.). L’exploitation brutale et l’oppression cruelle des propriétaires d’esclaves avaient suscité de nombreux soulèvements armés parmi ces derniers. On peut en citer de nombreux exemples :

    Les esclaves affectés à la construction des remparts de la cité dans l’État de Tchen s’insurgèrent en 550 avant J.-C. Les artisans-esclaves de la Maison royale de Tcheou se révoltèrent en 520 avant J.-C.

    Les esclaves artisans de l’Etat de Wei encerclèrent et attaquèrent le duc Tchouang de l’État de Wei en 478 avant J.-C. et, huit ans plus tard, ils chassèrent du pays le marquis Tcheh. Leur résistance, sous la forme de fuites et d’insurrections armées, ébranlait jusque dans ses fondements la domination de l’aristocratie propriétaire d’esclaves ; le système esclavagiste vacillait tandis que se développaient les forces montantes du féodalisme.

    Dans ces conditions, la lutte entre esclaves et propriétaires d’esclaves, entre la nouvelle classe montante des propriétaires fonciers et l’aristocratie esclavagiste déclinante, constituait la principale contradiction de classes et la principale lutte de classes de ce temps.

    Et de quel côté se tenait Confucius ?

    On peut répondre à cette question en citant les exemples suivants :

    Sous les coups des luttes de classe menées par les esclaves et d’autres fractions du peuple de cette époque, des transformations intervinrent dans le régime de la propriété foncière.

    Sous la dynastie des Yin et sous la dynastie des Tcheou de l’Ouest (XIe siècle-770 avant J.-C.), alors que régnait sans partage le système esclavagiste, toutes les terres du pays étaient terre de la Couronne, propriété du Fils du Ciel (c’est-à-dire de la Maison royale) qui était le chef de l’aristocratie et le plus grand propriétaire d’esclaves du pays.

    Les ducs (c’est-à-dire les maisons ducales), les king (ministres), les tafou (hauts fonctionnaires), et d’autres propriétaires d’esclaves de moindre importance, s’étaient vu confier ou avaient reçu en récompense des terres pour leur usage ; mais ils n’en avaient pas la propriété.

    Ces terres étaient appelées « terres publiques ».

    Au milieu de l’époque de Tchouentsieou, certains des propriétaires féodaux, nouvellement apparus, se sentirent assez forts pour réclamer de plus en plus de terres privées qui puissent faire l’objet de transactions d’achat et de vente. La Maison royale et les maisons ducales refusèrent tout d’abord d’autoriser la propriété privée des terres, mais par la suite elles furent contraintes de le faire.

    Afin de renflouer leurs finances en perdition, elles décidèrent de percevoir un impôt sur de telles terres.

    C’est ainsi que fut reconnue la propriété privée féodale de la terre. L’État de Lou, où vécut Confucius, commença à lever un impôt sur la terre en 594 avant J.-C.

    En ce qui concerne la propriété de la terre, cela marque la transition de l’esclavage au féodalisme.

    De nouveaux rapports de production apparurent alorségalement, qui entraînèrent le développement de la classe des propriétaires fonciers, ainsi que des fermiers et des petits paysans propriétaires issus de la masse du peuple.

    L’économie privée commença à se développer.

    Dans l’Etat de Lou, trois familles représentaient les nouvelles forces montantes : celles des Kisouen, des Mengsouen et des Chousouen.

    En 562 avant J.-C. Elles divisèrent en trois une partie des terres de la maison ducale, et chacune en reçut une part. Les Kisouen établirent un nouveau système consistant à percevoir des impôts sur leurs terres.

    Vingt-cinq ans plus tard, les trois familles poussèrent plus loin encore le partage des terres ducales, en quatre parts cette fois. Suivant l’exemple des Kisouen, les Mengsouen et les Chousouen adoptèrent eux aussi le nouveau système d’impôts. Ainsi, les rapports de production se trouvèrent transformés. C’était une offensive lancée par le féodalisme en plein développement contre le système esclavagiste moribond et cette transformation était à l’époque progressiste.

    Quelle fut sur cette question l’attitude de Confucius ? Son point de vue était que les familles Kisouen, Mengsouen et Chousouen, en tant que propriétaires d’esclaves et hauts fonctionnaires, étaient sorties de leurs attributions et étaient en train de saper le système esclavagiste traditionnel qui avait existé depuis la dynastie des Yin-Chang.

    Comment pouvait-on tolérer une chose pareille ?

    C’est pourquoi il fit tout ce qu’il pouvait pour affaiblir l’influence de ces trois familles de manière à soutenir l’esclavagisme de la maison ducale de l’Etat de Lou. Ce fut un disciple de Confucius, Jan Kieou qui, à cette époque, aida les Kisouen à réaliser des réformes.

    Furieux, Confucius dénonça Jan Kieou comme traître au « Code du duc Tcheou », c’est-à-dire aux normes et aux règles de la société esclavagiste. Il renia son disciple Jan Kieou et pressa ses autres disciples de « battre le tambour pour lui déclarer la guerre », de l’isoler et de le combattre (Cf. Louen Tu).

    Quel système soutenait Confucius et à quel système s’opposait-il ?

    La réponse est très claire.

    L’histoire de l’État de Tsi fournit un exemple semblable. Tien Tcheng-tse (comme Tien et Tchen étaient le même nom de famille dans la Chine antique, il est appelé aussi Tchen Tcheng-tse) était un opposant à l’aristocratie corrompue des propriétaires d’esclaves et un représentant des nouvelles forces montantes dans cet État ; il gagna la faveur du peuple en utilisant un grand boisseau pour mesurer le grain prêté et seulement un petit boisseau pour mesurer le grain que l’on rendait.

    Par la suite, en 485 avant J.-C., il tua le duc Kien, chef de l’aristocratie esclavagiste de l’État de Tsi. Confucius se dressa furieusement contre cela et pressa le duc Ai de l’État de Lou d’envoyer une expédition punitive contre Tien Tcheng-tse. Le duc Ai recula, sachant qu’il n’était pas de taille à s’attaquer à l’Etat de Tsi.

    Troisième exemple : Confucius s’opposa à la promulgation de lois inscrites sur des tripodes.

    A cette époque, étant donné la résistance incessante des esclaves et la montée des forces féodales, le règne basé sur les « rites » ne pouvait plus rien pour protéger l’esclavagisme. Il devait faire place au règne de la loi.

    Sous le système esclavagiste, les « rites » fixaient précisément la place et le statut respectifs des maîtres et des esclaves. Les maîtres régnaient sur les esclaves et leur volonté avait force de loi. Ils pouvaient exploiter et opprimer les esclaves, et même les tuer, à volonté.

    On attendait des esclaves une obéissance absolue, sans aucune résistance.

    Tel était le règne fondé sur les « rites ».

    Mais les esclaves étaient très désobéissants et partout on ne parlait que de leur résistance.

    Certaines personnes qui discernaient ce courant et qui étaient partisanes du progrès comprirent la nécessité de modifier le vieux système de domination.

    On devrait promulguer certains articles de loi écrite, affirmaient-elles, pour régir les rapports entre les aristocrates et les esclaves, et fixer certaines limites à l’arbitraire des esclavagistes.

    Ces articles de loi furent appelés « code pénal » ; à cette époque, ils furent moulés sur des tripodes afin que tout le monde pût en avoir connaissance.

    Cela fut appelé « moulage des tripodes pénaux », et ce code se développa par la suite en une véritable législation, qui fit partie de la superstructure du féodalisme. Plus tard, les partisans du règne de la loi furent connus sous le nom de « légalistes ».

    Ils représentaient les nouvelles forces montantes du féodalisme. Confucius était fermement opposé à cela.

    En 513 avant J.-C., quand la nouvelle courut qu’un tripode pénal en fer avait été moulé à l’État de Tsin, sa réaction fut une désapprobation rageuse. Si l’on met aristocrates et esclaves sur le même pied, commenta-t-il, de quelle dignité et de quelle grandeur pourront alors continuer à se targuer les aristocrates ? Cela effacera toute différence entre la noblesse et les roturiers, et dans ces conditions comment un Etat esclavagiste pourrait-il continuer à survivre ?

    Quatrième exemple : Confucius assassina Chaotcheng Mao. Toute sa vie, Confucius désira devenir haut fonctionnaire pour mettre en pratique son idéal politique réactionnaire.

    Mais ce n’est pas avant 497 avant J.-C. qu’il devint ministre de la Justice et remplit les fonctions de premier ministre par intérim de l’Etat de Lou, et cela seulement pendant trois mois. Sept jours seulement après être entré en fonctions, il fit arrêteret exécuter Chaotcheng Mao, célèbre réformateur de l’Etat de Lou.

    A l’époque de Tchouentsieou et à celle des Royaumes combattants (475-221 avant J.-C.) « cent écoles de pensée » rivalisaient.

    Des idéologues, représentant différentes classes, fondèrent leur propre école de pensée, et les polémiques faisaient rage entre elles.

    Chaotcheng Mao et Confucius avaient chacun des disciples, et donnaient des conférences dans l’État de Lou, mais leurs deux écoles étaient diamétralement opposées.

    L’assassinat de Chaotcheng Mao par Confucius fut au fond une manifestation de la lutte de classes de cette époque. Jetons un coup d’oeil sur le réquisitoire dressé par Confucius contre Chaotcheng Mao (Cf. Siun Tsé).

    Confucius a dit que doit être mis à mort :

    1. Quiconque est porté à des actions aventureuses par suite des connaissances qu’il a des transformations survenues dans le passé ou dans les temps modernes, et par suite de la compréhension qu’il a du développement des choses dans la société.2. Quiconque ne se conforme pas à l’orthodoxie du système esclavagiste, mais qui au contraire s’obstine à suivre la voie des soi-disant réformes.

    3. Quiconque fait de la propagande sur les raisons pour lesquelles il faut procéder à des réformes.

    4. Quiconque en sait trop concernant la décadence et la précarité du système esclavagiste.

    5. Quiconque a parlé le langage du droit et de la justice pour démontrer pourquoi l’on doit lutter contre l’esclavagisme. Chaotcheng Mao, dit Confucius, a commis tous ces cinq crimes, et par conséquent doit être exécuté.

    En se basant sur ces cinq charges, Confucius déclara coupable l’accusé sous les trois chefs d’accusation suivants :

    1. Regroupement de gens en vue de créer une association.

    2. Propagande de points de vue hérétiques.

    3. Confusion entre le vrai et le faux.

    Les réformes dont Chaotcheng Mao était partisan étaient conformes au développement historique de l’époque et correspondaient aux aspirations du peuple. Chaotcheng Mao était aimé et respecté par le peuple de son époque qui en avait fait son héros.

    Ces exemples devraient suffire pour permettre de conclure que Confucius se tenait opiniâtrement du côté du système esclavagiste déclinant et était fermement opposé aux réformes dont étaient partisans les nouvelles forces montantes du féodalisme.

    Pendant l’époque de Tchouentsieou, 52 États esclavagistes s’étaient effondrés, et partout l’esclavagisme continuait de s’écrouler.

    C’est dans ces circonstances historiques que Confucius lança le mot d’ordre politique : «faire renaître les États éteints, relever les familles nobles déshéritées, redonner des postes à ceux qui sont rentrés dans l’ombre » (Cf. Louen Tu}.

    Ce qu’il voulait, c’était la restauration des États esclavagistes abattus, la restauration du pouvoir de l’aristocratie esclavagiste, et donner à nouveau les rênes du pouvoir aux aristocrates esclavagistes depuis longtemps sur le déclin.

    C’était un slogan totalement réactionnaire, un appel à la restauration de l’esclavagisme.

    Cela n’empêcha pas Confucius de s’atteler à cette tâche. Il n’aspirait qu’à une chose : travailler jusqu’à son dernier souffle à réaliser ces objectifs.

    Il irritait beaucoup les masses et un portier le maudit un jour pour être hors de son siècle (« c’est quelqu’un qui sait que le courant est irréversible et qui pourtant persiste à vouloir le renverser », cf. Louen Tu), et pour être un réactionnaire allant contre son temps.

    Confucius, et les disciples qui le suivaient, allaient partout faire de la propagande ; parfois ils étaient conspués et attaqués par les masses, de telle façon qu’ils devaient déguerpir piteusement, comme des « chiens errants ». C’était bien la correction que méritait ce réactionnaire de Confucius !

    Le concept confucéen de « bienveillance »

    Le concept de « bienveillance » (jen) est au cœur de la pensée de Confucius ; à l’origine, il faisait partie de l’idéologie de la classe des propriétaires d’esclaves des dynasties des Yin et des Tcheou de l’Ouest.

    Les esclavagistes au pouvoir sous ces dynasties ont eu recours à ce concept pour cimenter l’unité de la classe des propriétaires d’esclaves et du régime des aristocrates esclavagistes. Ce caractère chinois jen signifiant « bienveillance » a été découvert par les archéologues gravé sur des ossements d’oracles.

    Si les esclavagistes ont propagé ce concept, c’est parce qu’ils voulaient renforcer les liens et l’unité au sein de leur classe. Ils voulaient également ainsi leurrer les masses travailleuses des esclaves, les réduire à l’obéissance par cette tromperie et les empêcher de se révolter.

    Le duc Tcheou – le « sage » que Confucius a le plus vénéré – n’avait-il pas dit lui-même qu’il était bienveillant et plein d’obéissance pour ses aïeux ?

    Dans cette conception, aussi longtemps que les membres de la classe esclavagiste s’aimeraient les uns les autres et obéiraient à leurs aïeux, le pouvoir des aristocrates esclavagistes resterait solide.

    C’est pourquoi la conclusion de ces gens était que « se traiter avec bienveillance dans la famille » était « un trésor ». Voilà qui montre l’extraordinaire importance que les esclavagistes portaient au concept de « bienveillance ».

    Confucius développa systématiquement le sens de ce concept et lui donna beaucoup de nuances. D’après son interprétation, le concept de « bienveillance » englobait la piété filiale, le respect pour les frères aînés, la fidélité, l’indulgence, le respect des titres, la vertu, l’intelligence, etc.

    En analysant ces contenus, on peut voir les intérêts de quelle classe servait l’idéologie de Confucius.

    Confucius arrivait à la conclusion que la « piété filiale » et le « respect pour les frères aînés » étaient les fondements mêmes de la « bienveillance ».

    Pourquoi donc ?

    C’est parce que dans l’ancien système social esclavagiste dominait le clan aristocratique.

    La classe tout entière des propriétaires d’esclaves au pouvoir appartenait au même clan et avait les mêmes ancêtres. Confucius pensait que les contradictions et les luttes aiguës entre esclavagistes menaient à sa ruine leur domination.

    C’est pourquoi il souligna qu’aussi longtemps que les propriétaires d’esclaves témoigneraient amour et respect à leurs parents et à leurs ancêtres, les esclavagistes resteraient unis, verticalement pourrait-on dire. Par le « respect fraternel », il entendait l’affection et l’amour mutuels entre frères qui uniraient horizontalement les esclavagistes.

    Les propriétaires d’esclaves ainsi unis verticalement et horizontalement, on prévient tout désordre toute offense à l’égard des supérieurs, et la domination du clan de l’aristocratie esclavagiste n’a ainsi plus rien à craindre.

    Du même coup, la « piété filiale » et le « respect pour les frères aînés » régnant parmi les esclavagistes exerceraient sur les esclaves une influence qui les inciterait à être doux et bons, et en ferait des personnes totalement soumises à la domination esclavagiste.

    Les soi-disant « fidélité » et « indulgence » servaient également les intérêts des esclavagistes.

    Par « fidélité », Confucius entendait la fidélité des esclaves à leur maître, la fidélité des hauts fonctionnaires et des vassaux au duc, et la fidélité des ducs au roi de Tcheou.

    Le but était de consolider la domination des esclavagistes à tous les niveaux.

    Pour justifier son concept d’« indulgence », Confucius disait : «Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît à toi-même. » (Cf. Louen Tu)

    Bien entendu, c’est uniquement pour les esclavagistes sur le déclin que l’on demandait une telle indulgence, et nullement pour les esclaves.

    Appartenant à l’aristocratie esclavagiste déclinante, Confucius fut obligé d’exercer dans sa jeunesse des métiers qui étaient alors considérés comme peu honorables : la gestion d’entrepôts de grains et de l’élevage du bétail.

    De ce fait, il compatit beaucoup avec ceux qui connaissaient le même sort que lui.

    Il demanda que l’on ne soit pas trop exigeant envers les esclavagistes sur le déclin.

    Il demanda qu’on ne les abandonne pas à leur sort tant qu’ils n’auraient pas commis quelque chose de vraiment grave. Au sein de la communauté des esclavagistes, « il ne faut pas laisser tomber les vieux amis », disait-il ; il faut s’unir à eux pour éviter que les esclaves ne se révoltent.

    Comme on l’a dit plus haut, l’époque de Tchouentsieou connut de profondes transformations avec l’ascension des nouvelles forces féodales, tels les Kisouen dans l’Etat de Lou, et les Tien dans l’État de Tsi. En s’attaquant au régime réactionnaire de l’aristocratie esclavagiste, ils ont transformé les rapports de production existant jusque-là et détruit le règne des « rites » caractéristique du système esclavagiste.

    Ces forces, d’après Confucius, étaient « malveillantes » parce qu’elles n’avaient pas su limiter leurs ambitions et se conduire avec retenue.

    Il resservit la vieille recette bien connue depuis les dynasties des Yin et des Tcheou de l’Ouest : « se modérer et en revenir aux rites ». Confucius dit à son disciple Yen Yuan : « Si (un membre des classes dirigeantes) pouvait se modérer et en revenir aux rites, tout le monde s’inclinerait devant sa bienveillance. »

    Aussi longtemps que les propriétaires d’esclaves pourraient modérer leurs ambitions et leurs actes, et revenir au règne des rites, les esclaves obéiraient docilement à leurs ordres. C’est ce que Confucius voulait dire par ces mots : « tout le monde s’inclinerait devant la bienveillance ».

    La domination des esclavagistes pourrait ainsi être raffermie et prolongée.

    C’est la raison pour laquelle Confucius réclama à grands cris « le respect des titres » (Cf. Louen Tu).

    Que voulait-il dire par « respect des titres » ? Il voulait dire utiliser des concepts subjectifs (les « titres ») pour définir et faire rentrer dans ses schémas les réalités objectives.

    Et cela parce que, sous la domination féroce des esclavagistes, la société esclavagiste était agitée par de sérieux désordres causés par les nombreux soulèvements d’esclaves, la montée des forces féodales naissantes et les transformations continuelles des rapports de production.

    Les ordres politiques et militaires du chef suprême des esclavagistes – le Fils du Ciel de la dynastie des Tcheou – n’étaient plus suivis.

    Dans les différents États, le pouvoir des ducs était lui aussi vacillant, et dans certains endroits il était même tombé entre les mains des vassaux et des hauts fonctionnaires.

    D’autre part, des hommes comme Chaotcheng Mao mobilisaient le peuple pour le rassembler et le grouper dans de libres associations, et critiquer les autorités à cœur joie.

    Telle était bien la situation : « le roi n’est plus un roi, le ministre n’est plus un ministre, le père n’est plus un père et le fils n’est plus un fils ». Si cette situation devait se prolonger, quelle terrible issue allait-on connaître ?

    C’est pourquoi Confucius résolut d’utiliser les concepts subjectifs de la classe des esclavagistes, concepts remontant aux dynasties des Yin et des Tcheou de l’Ouest, pour définir et faire rentrer dans ses schémas la réalité sociale en pleine transformation.

    Par ses vaines tentatives de rafistolage du régime esclavagiste en plein écroulement, il espérait restaurer ainsi l’ordre ancien où « le roi était un roi, le ministre un ministre, le père un père et le fils un fils ».

    C’est dans cet esprit, dit-on, qu’il écrivit une histoire contemporaine intitulée Annales de Tchouentsieou. D’après Mencius, le livre donna la chair de poule « aux ministres désobéissants et aux fils scélérats ».

    Basée sur le concept du respect rigoureux du titre et de la place de chacun dans la société, cette œuvre se proposait de ramener les choses en arrière dans une société en pleine mutation et de restaurer l’ordre ancien.

    Mencius porta aux nues Confucius pour avoir été l’homme qui avait écrit ces Annales de Tchouentsieou destinées à remettreen ordre les idées et la hiérarchie sociale, et qui par là avait exercé l’autorité suprême au bénéfice du Fils du Ciel de Tcheou, c’est-à-dire qui avait consolidé la domination de l’esclavagisme.

    Par conséquent, dit Mencius, il s’agit là d’une œuvre d’une importance exceptionnelle, digne d’une attention toute particulière (Cf. Meng Tse ou Mencius).

    En réalité, c’est un témoignage de plus des positions ultra-conservatrices de Confucius.

    Cela montre également le sens profond et le but du concept de « bienveillance » dont Confucius était le défenseur acharné. Par « vertu » ou « gouverner par la vertu », Confucius n’entendait pas un gouvernement vertueux vis-à-vis du peuple travailleur asservi, mais un gouvernement en faveur de la classe des propriétaires d’esclaves.

    A l’égard du peuple travailleur, les propriétaires d’esclaves n’utilisaient que le châtiment, le fouet !

    D’après Confucius, l’« intelligence », c’est-à-dire le savoir, fait partie de son concept de « bienveillance ».

    Il n’épargna pas sa peine pour répandre la conception suivant laquelle « il n’y a que deux choses qu’on ne peut pas modifier : l’intelligence des hommes de haute extraction, et la stupidité de ceux de basse extraction » (Cf. Louen Tu).

    En d’autres termes, les « sages » de la classe esclavagiste sont les génies des hautes classes, tandis que les esclaves sont voués à être des domestiques de basse condition ; les premiers sont doués d’une intelligence absolue, et les seconds sont absolument stupides.

    D’après Confucius, le statut de ces classes était immuable. Mais d’où vient le savoir d’un génie ?

    Il répondait : « Ceux qui sont nés savants constituent la classe supérieure de l’humanité. » (Cf. Louen Tu)

    D’après lui, les connaissances étaient innées chez le « sage » et ne venaient pas de la pratique.

    Confucius, de manière tout à fait ouverte, se faisait le partisan de l’apriorisme idéaliste et du mensonge réactionnaire selon lequel ce sont « les héros qui font l’histoire ».

    Il est naturel, dans ces conditions, que Confucius ait méprisé le travail productif.

    Quand son disciple Fan Tche exprima le désir d’apprendre les rudiments du travail agricole, il éclata en colère. C’est une occupation d’esclave, rugit-il, je ne veux rien avoir à faire avec ça !

    Il injuria Fan Tche, le traitant d’« homme vil» (Cf. Louen Tu). Mais quelle fut la réponse du peuple travailleur ? Un vieux paysan sarclait son champ quand Confucius vint à passer par là.

    Il dépeignit Confucius comme un parasite, « qui n’avait jamais travaillé de ses quatre membres, qui ne savait pas reconnaître les cinq espèces de céréales » et qui vivait du travail des autres (Cf. Louen Tu).

    C’est le meilleur jugement que l’on puisse porter sur Confucius. Confucius dissertait beaucoup sur la « bienveillance »; mais celle-ci ne concernait pas les esclaves et le reste du peuple travailleur asservi.

    Dans sa conception, les esclaves étaient juste bons à être rudoyés et asservis, mais il ne devait jamais leur être permis de connaître le pourquoi des choses. (« On doit faire en sorte que le peuple agisse sans comprendre. » Cf. Louen Tu)

    Il injuria le peuple en le comparant aux « oiseaux » et aux «bêtes » dont aucun aristocrate propriétaire d’esclaves ne recherche la compagnie (Cf. Louen Tu). Et il méprisait tout particulièrement les femmes. Selon lui, il était difficile d’élever les esclaves, hommes ou femmes, et de s’arranger avec eux, et de ce fait il fallait s’en tenir à l’écart (Cf. Louen Tu).

    D’après Confucius, il pouvait se trouver des propriétaires d’esclaves manquant de bienveillance ; mais aucun esclave, aucun homme du peuple asservi, ne pouvait en aucun cas être bienveillant.

    Et quand Confucius dit : « La bienveillance, c’est aimer les gens», quel baratin évident !

    Il ne voulait absolument pas dire par là que c’était aimer tout le monde (esclave compris) ; il réservait exclusivement son amour aux seuls propriétaires d’esclaves.

    Il parlait « d’étendre l’amour à tous », cela semblait vouloir dire « un amour qui s’étende à l’ensemble des hommes ». Mais, étant donné les transformations sociales, le caractère chinois tchong (tous) avait alors perdu le sens qu’il avait eu jadis sous la dynastie des Yin-Chang, et aux premiers temps de la dynastie des Tcheou de l’Ouest, quand il désignait les esclaves.

    A l’époque de Confucius, ce caractère ne désignait que « les enseignants auprès des maisons royales et ducales » et les « ministres ».

    Par conséquent, c’était les seuls esclavagistes qu’aimait Confucius.

    Le président Mao a fait remarquer : « Quant au prétendu « amour de l’humanité », jamais depuis que celle-ci s’est divisée en classes, il n’a existé d’amour aussi général. Toutes les classes dominantes du passé se sont complu à prêcher un tel amour et nombre de « sages » en ont fait autant, mais personne encore ne l’a réellement mis en pratique, car c’est chose impossible dans la société de classes. » (Interventions aux causeries sur la littérature et l’art à Tenan)

    Jamais nous ne devons nous laisser tromper par Confucius. Bien qu’il ait plein la bouche de paroles trompeuses du genre : « bien se conduire avec ses parents », « récompenser ceux qui ont des mérites », « choisir des hommes de valeur », « employer des personnes capables», «veiller sur ceux qu’on aime», toutes ces «mesures bienveillantes » n’étaient valables qu’au sein de la classe esclavagiste.

    Les esclaves en étaient exclus, car ils n’étaient au monde que pour être asservis, fouettés et mis à mort.L’étude qui vient d’être faite suffit pour conclure que, malgré les grands discours de Confucius sur la « bienveillance », « la justice » et « la valeur morale », toutes ses idées servaient sans exception les intérêts de l’aristocratie décadente des propriétaires d’esclaves.

    En leur temps, Siun Tse et les autres légalistes, comme son disciple Han Fei, épousèrent les positions progressistes de la classe féodale et combattirent le confucianisme.

    La lutte entre l’école confucéenne et l’école légaliste avant la dynastie des Ts’in (221-207 avant J.-C.) fut, à cette époque, un des aspects de la lutte des classes sur le plan idéologique. Confucius, se tenant sur les positions de l’aristocratie esclavagiste décadente, s’opposait aux forces montantes du féodalisme.

    L’essence de sa pensée consiste à chercher à maintenir la domination de la classe esclavagiste et à démontrer que le peuple travailleur est par nature destiné à être exploité, asservi et dominé.

    En un mot, ce qu’il voulait prouver, c’est que « l’exploitation est juste et la révolte un crime ».

    Par conséquent, les classes exploiteuses qui vinrent par la suite, les propriétaires fonciers féodaux et la bourgeoisie, étaient trèsà l’aise pour combattre Confucius et crier « A bas l’école confucéenne ! » tant qu’elles ne s’étaient pas emparées du pouvoir.

    Mais une fois qu’elles eurent pris en main le pouvoir politique, et qu’elles furent devenues elles-mêmes des classes dominantes réactionnaires, elles s’empressèrent d’utiliser le confucianisme pour duper le peuple travailleur et servir leur domination réactionnaire.

    C’est la raison pour laquelle elles ont porté aux nues pendant plus de 2 000 ans Confucius, « le Sage sanctissime ». C’est seulement en se tenant sur la position prolétarienne et en adoptant le point de vue matérialiste historique du marxisme que l’on peut mettre à nu la nature réactionnaire de Confucius.

    Le président Mao nous a enseigné : « La Chine d’aujourd’hui résulte du développement de la Chine du passé ; abordant l’histoire en marxistes, nous ne devons pas en rompre le fil. Nous devons faire le bilan de tout notre passé, de Confucius à Sun Yat-sen, pour recueillir ce précieux héritage.

    Cela nous aidera dans une large mesure à diriger le grand mouvement actuel. » (Le rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale)

    Quand il s’agit d’apprécier d’un point de vue marxiste le rôle d’un personnage historique, il faut tout d’abord analyser les contradictions de classes et la lutte des classes de son temps, puis voir, par rapport au sens du développement historique, s’il se tenait du côté des classes progressistes et prônait les réformes, ou s’il se tenait du côté des classes réactionnaires et défendait le conservatisme.

    La tâche des marxistes est de faire sans cesse avancer l’histoire. Nous ne soutenons que ce qui a joué un rôle progressiste dans l’histoire ; et, en ce qui concerne les choses réactionnaires et conservatrices, nous les rejetons et les critiquons résolument.

    La critique de la pensée réactionnaire de Confucius nous aide à participer à la lutte de classes actuelle, et tout particulièrement à nous engager fermement dans la lutte de classe dans le domaine idéologique de la superstructure.

    =>Revenir au dossier sur la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne

  • A propos du ballet ‘‘Le Détachement féminin rouge’’

    « L’orientation est juste ; c’est un succès dans la révolution du ballet, et la qualité artistique est bonne. »

    Telle fut l’appréciation de notre grand dirigeant, le président Mao, au sujet du ballet à thème révolutionnaire contemporain Le Détachement féminin rouge.

    Aujourd’hui, dans notre pays, la révolution prolétarienne en littérature et en art est en plein essor ; si nous jetons un regard rétrospectif sur l’histoire du combat mené sous la direction de la camarade Kiang Tsing pour la révolution du ballet, nous comprenons mieux le jugement porté par le président Mao sur Le Détachement féminin rouge.

    Nous y voyons l’expression d’une pleine approbation et d’une haute estime pour la révolution prolétarienne en matière littéraire et artistique et ce sont d’ ailleurs ces brillants paroles qui présidèrent à la naissance et au développement de la littérature et des arts révolutionnaires du prolétariat. Dans les Interventions aux causeries sur la littérature et l’art à Yenan, le président Mao avait déjà souligné « dans le monde d’aujourd’hui, toute culture, toute littérature et tout art appartiennent à une classe déterminée et relèvent d’une ligne politique définie. »

    Dans la société de classes, le ballet est au service d’une classe déterminée.

    Celui de la société féodale était un art de cour. Puis il traversa la Renaissance, le Siècle des Lumières et les débordements du romantisme avant d’atteindre la phase de l’essor du capitalisme où il devint « le pinacle de l’art » bourgeois.

    Actuellement, alors que l’impérialisme marche vers son effondrement total, le ballet dans les pays capitalistes et révisionnistes est au service de la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme et du social-impérialisme pour renforcer la dictature de la bourgeoisie.

    Par la création de hideuses images scéniques, il célèbre un prétendu « mode de vie à l’américaine » pourri et décadent à l’extrême.

    Bref, cet art du ballet a toujours été un instrument au service de la classe exploiteuse.

    Pour se maintenir sur la scène littéraire et artistique qu’ils avaient usurpée, et faisant du ballet classique un instrument pour préparer l’opinion en vue d’une restauration du capitalisme, Liou Chao-chi, ce renégat, agent de l’ennemi et traître à la classe ouvrière, ainsi que ses agents dans les domaines littéraire et artistique, les révisionnistes contre- révolutionnaires Tcheou Yang, Lin Mo-han et consorts, avaient porté aux nues le ballet du passé.

    Brandissant le mot d’ordre contre-révolutionnaire « occidentalisation complète » pour entraver la révolution littéraire et artistique déclenchée par le prolétariat, ils s’étaient mis à contrecarrer avec rage le principe correct avancé par le président Mao « assimiler d’un esprit critique » l’héritage littéraire et artistique.

    A la lumière des Interventions aux causeries sur la littérature et l’art à Yenan, la camarade Kiang Tsing a eu raison de l’obstruction et du sabotage de Liou Chao-chi et de ses complices, Tcheou Yang et Lin Mo-han, et, dès 1964, a entrepris la révolution du ballet à la tête des combattants révolutionnaires de la littérature et de l’art.

    Cette puissante forteresse de l’art a été enlevée de haute lutte et, arme efficace pour la consolidation de la dictature du prolétariat, est désormais au service des ouvriers, paysans et soldats.

    Le président Mao a souligné : « La forme principale de lutte dans notre révolution est la lutte armée. Nous pouvons bien dire que l’histoire de notre parti est celle de la lutte armée. »

    En dépeignant les luttes d’une unité de l’armée révolutionnaire pendant la Guerre civile de dix ans (1927-1937) – la naissance et le développement du détachement féminin rouge sous la juste direction du Parti communiste – , ce nouveau ballet fait ressortir, à la lumière de la pensée Mao Zedong, les contradictions principales entre les classes de cette époque et la voie fondamentale pour les résoudre.

    Il illustre de façon vivante cette grande vérité : si le prolétariat veut prendre les rênes du pouvoir, force lui est d’organiser un parti révolutionnaire en accord avec la théorie et le style révolutionnaires du marxisme, du léninisme et de la pensée Mao Zedong, de créer une armée populaire dirigée par ce parti et d’établir de solides bases d’appui dans les régions rurales en mobilisant les grandes masses du peuple et en s’appuyant sur elles pour déclencher une guerre populaire.

    Les annales du ballet mondial offrent-elles d’autre exemple de ballet célébrant avec un ardent enthousiasme les véritables créateurs de l’histoire et les luttes des masses populaires pour rompre leurs chaînes millénaires et conquérir leur libération ?

    Existe-t-il un ballet qui, comme notre tachement féminin rouge, présente un magnifique tableau de la guerre populaire ? Non ! Évidemment non !

    La bourgeoisie prétend sans vergogne que  «l’amour et la mort » sont les deux thèmes éternels du ballet ; cependant, le mince voile de  «l’amour » ne réussit pas à cacher la réalité sanglante de l’exploitation et de l’oppression exercées sur le peuple travailleur, ni à préserver la bourgeoisie de sa fin fatale.

    Le président Mao nous a enseigné dans ses Interventions [que] « puisant leurs éléments dans la vie réelle, la littérature et l’art révolutionnaires doivent créer les figures les plus variées et aider les masses à faire avancer l’histoire. »

    Or, le contenu des œuvres artistiques est rendu au moyen d’images.

    En vertu de quoi, aux différentes époques de l’histoire, les classes se sont toujours efforcées, conformément à leur conception du monde et de l’art, de créer dans leurs œuvres des personnages idéaux répondant aux critères de leur classe, et de répandre leur doctrine politique spécifique.Le prolétariat ne fait pas mystère de sa propre conception politique et déclare ouvertement que l’interprétation des personnages héroïques du prolétariat constitue la tâche primordiale et le devoir sacré dans la création littéraire et artistique révolutionnaire.

    Notre but est que le prolétariat et les masses des ouvriers, paysans et soldats deviennent maîtres de la littérature et de l’art et qu’ils exercent la dictature sur la bourgeoisie.

    Nous voulons aussi, en donnant une belle image héroïque pleine de vitalité et de grandeur, des ouvriers, paysans et soldats, diffuser la pensée Mao Zedong, propager la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao, contrecarrer et critiquer l’idéologie féodale, capitaliste et révisionniste, éduquer en insistant sur les traditions et les perspectives révolutionnaires, inspirer et élever la conscience de classe des masses populaires, encourager et exalter leur esprit révolutionnaire, en les incitant à mener la révolution prolétarienne jusqu’au bout dans la lutte pour l’émancipation complète de l’humanité, tout cela dans le dessein de faire avancer l’histoire.

    Dans le ballet Le Détachement féminin rouge, nous avons cherché à camper deux figures-types de héros de l’Armée Rouge de Ouvriers et des Paysans : Hong Tchang-tsing et Wou Tsing-houa.

    Hong Tchang-tsing est un représentant de l’héroïque armée populaire créée et dirigée par le président Mao en personne ; cadre éminent du travail politique dans cette armée, il donne une image splendide d’un communiste fort de la pensée Mao Zedong.

    Conscient que « le pouvoir est au bout du fusil », il met en application, par sa loyauté et son courage, la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao et, grâce à la pensée Mao Zedong, il attise lui-même le feu ardent qui couve chez le peuple opprimé et asservi – la haine de classe pour le propriétaire foncier – et en fait un feu révolutionnaire dévorant le monde ancien et annonçant l’émancipation complète de l’humanité.

    Sur le champ de bataille, il est à la fois un chef et un combattant intrépide qui « ne craint ni les épreuves ni la mort » ; et devant le peloton d’exécution, il se conduit en héros indomptable du prolétariat qui « sacrifie volontiers sa vie pour que triomphe la vérité du communisme ».

    Il réalise une admirable synthèse des remarquables qualités du grand prolétariat, de la grande armée populaire et des membres du Parti.

    L’héorine du ballet, Wou Tsing-houa, personnifie les masses laborieuses qui, par millions, étaient exploitées et opprimées par l’impérialisme, le féodalisme et le capitalisme bureaucratique de l’ancienne société.

    Nés de sa profonde misère, un désir de vengeance et un esprit de révolte intenses animent Wou Tsing-houa qui voue aux propriétaires fonciers et à la bourgeoisie une haine de classe implacable.

    Éduquée par le parti, elle progresse rapidement et devient une combattante d’avant-garde d’un haut niveau de conscience politique.

    Le chemin que suit Wou Tsing-houa est précisément celui qui s’impose aux exploités et aux opprimés qui désirent se libérer et devenir maîtres de leur pays.

    La naissance de ce ballet à thème révolutionnaire contemporain et l’implantation définitive des figures héroïques du prolétariat sur la scène du ballet ont marqué une grande révolution dans le domaine artistique : le renversement de la bourgeoisie par le prolétariat sur la scène, la naissance d’un ballet au service des ouvriers, paysans et soldats, au service de la consolidation de la dictature du prolétariat.

    Dans ses Interventions, le président Mao a indiqué : « Nous ne refusons nullement d’utiliser les formes littéraires et artistiques du passé : entre nos mains, refaçonnées et chargées d’un contenu nouveau, elles deviennent, elles aussi, propres à servir la révolution et le peuple. »

    Conformément à la grande orientation « que l’ancien serve l’actuel, que ce qui est étranger serve ce qui est national », « qu’en rejetant ce qui est révolu, on crée le nouveau », et afin de mettre les formes artistiques du ballet au service de la grande théorie du président Mao sur la guerre populaire et de la création des figures héroïques du prolétariat, nous avons mené, sous la direction de la camarade Jiang Jing, une lutte âpre et aiguë contre la sinistre ligne révisionniste contre-révolutionnaire en matière littéraire et artistique, et opéré une profonde refonte des formes artistiques du ballet ancien, y compris de la chorégraphie, de la musique et du décor scénique.

    Dans le ballet, la chorégraphie constitue le moyen d’expression majeur pour dépeindre les caractères et créer les personnages.Celle-ci devait être précise et claire, une combinaison organisée de poses et de mouvements d’une grande variété.

    La chorégraphie classique, depuis le dix-huitième siècle, a toujours été hautement prônée par la bourgeoisie, parce que « caractérisée par une grande délicatesse et une rare distinction » ; comme elle « avait atteint à la plus haute perfection », « on ne pouvait en attendre davantage ». En fait, elle est vraiment indigente puisqu’elle ne peut exprimer que les sentiments morbides des classes exploiteuses, tels que le désespoir, la mélancolie, la décadence et la frénésie.

    Et cela d’autant plus depuis que le ballet de la bourgeoisie occidentale et du révisionnisme moderne soviétique a sombré dans le modernisme et l’abstrait, l’expression chorégraphique s’en est trouvée de plus en plus dépréciée, devenant vulgaire et même désagréable à l’œil.

    Le président Mao nous a enseigné : « sans destruction, pas de construction ; sans barrage, pas de courant ; sans repos, pas de mouvement. »

    Sur la scène du ballet socialiste, la représentation de l’image éclatante du prolétariat exige une expression chorégraphique typique, riche, variée, et capable d’exprimer les pensées et les sentiments de cette classe.

    C’est là un impératif que l’époque nouvelle et le contenu politique révolutionnaire imposent à la forme artistique. La Compagnie du Ballet s’est donc appliquée à s’écarter aux poses de danse superficielles et sophistiquées caractérisant les personnages-types des classes exploiteuses, et à créer une chorégraphie toute nouvelle et des plus magnifiques, adaptée à notre classe, celle du prolétariat, brisant ainsi les « contraintes » et les  «cadres » qui nous enchaînaient.

    Pour camper les personnages héroïques du prolétariat, Hong Tchang-tsing et Wou Tsing-houa, la compagnie a tout d’abord procédé à une analyse profonde de leurs caractères pour en dégager les traits spécifiques de leur chorégraphie.

    Par exemple : pour Hong Tchang-tsing qui incarne le responsable du Parti dans l’organisation de base, armé de la pensée Mao Zedong, et l’armée populaire dotée de l’esprit révolutionnaire de ne craindre ni les épreuves ni la mort, sa chorégraphie est fermeté, puissance, aisance et intrépidité. Tandis que pour Wou Tsinghoua, fille de paysan pauvre animée d’une profonde haine de classe, qui personnifie les rebelles, il s’agit de traduire une certaine sauvagerie acérée et une violence révolutionnaire explosive.

    Pour rendre toutes les nuances de leur psychologie dans les développements de l’action et afin de mettre pleinement en valeur les pensées et les sentiments du prolétariat, il a été élaboré pour chaque héros une chorégraphie différente de celle des autres personnages positifs.

    Dans le tableau « Le sacrifice de Tchang-tsing », il s’agissait de représenter le héros luttant tout seul contre l’ennemi de classe, au dernier moment de sa vie.

    Grièvement blessé, il arrive au lieu du supplice ; l’élaboration de ses gestes et attitudes posait un problème de principe, à savoir : à quelle conception du monde et de l’art obéirait la création artistique.

    Les blessures et le lieu ne sont que phénomènes extérieurs ; la réalité fondamentale, c’est Hong Tchang-tsing en tant que héros révolutionnaires animé de la volonté de triompher de n’importe quel ennemi, et figure inflexible et indomptable du prolétariat. Le terrain d’exécution n’est pour lui qu’un autre champ de bataille.

    Partant de cette considération, il fallait que Hong Tchang-tsing dominât toute la scène. Ses attitudes devaient naturellement être empreintes de courage et de fierté.

    Cependant, le révisionniste contre-révolutionnaire Lin Mo-han avait clamé qu’il ne convenait pas que Hong Tchang-tsing, en raison de ses graves blessures, tînt se droit et la tête haute, que cela ne reflétait pas la réalité.

    A quelle espèce de réalité faisait-il donc allusion ?

    Bien entendu, il tentait vainement d’exalter cette hideuse mentalité au sein de laquelle avait germé la lâcheté des renégats. C’était là une insulte aux milliers de martyrs !

    La compagnie, en suivant fidèlement l’esprit de parti prolétarien, a donc résolument critiqué ce prétendu souci de « dépeindre la réalité », qui fait partie du bric-à-brac de clichés du révisionnisme, et a élaboré une chorégraphie basée sur la conception du monde et de l’art prolétarien.

    On a laissé le héros Hong Tchang-tsing garder la tête haute, et recouru à diverses figures de danse telles que : « yen-che-tiao », « tsien-che-piencheng-tiao – jeté entrelacé », « lingkong-yué – grand jeté », « kongtchouan – tour en l’air », « ping-tchouan – chaîne ».

    Tel un aigle agile, il s’élance sur la scène et condamne l’ennemi, ce qui reflète pleinement l’intrépide et l’héroïsme révolutionnaires des communistes  «décidés à triompher de n’importe quel ennemi » et qui « jamais ne se laisseront soumettre » dans les situations difficiles.

    Tous ces pas de danse énumérés plus haut composent une chorégraphie qui non seulement a pour fondement la réalité du combat révolutionnaire, mais qui a encore été ciselée de manière à être « plus relevée, plus intense, plus condensée, plus typique, plus proche de l’idéal et, portant, d’un caractère plus universel que la réalité quotidienne ».

    En même temps cet assortiment de pas et attitudes a aussi assimilé avec un esprit critique ce qu’il y avait de plus valable dans la technique et les expressions du ballet classique, de l’opéra de Pékin, des danses folkloriques et de la boxe chinoise.

    Un nouveau a donc émergé de cet « ancien » refaçonné. Cette chorégraphie a conservé les traits marquants du ballet tout en se gardant de tout prendre pour l’argent comptant et porte l’empreinte d’un ballet typiquement chinois.

    Prenons pour autre exemple l’acte « Tsing-houa accuse » dans lequel l’héroïne dénonce avec une intense haine de classe les crimes de Nan le Tyran.

    Au début, le révisionniste contre-révolutionnaire Lin Mo-han, exerçant son activité subversive dans ce domaine, prétendait que Wou Tsinghoua devait manifester de la tristesse et de l’affliction, et qu’il ne convenait pas qu’elle fit le coup de poing à maintes reprises.

    Si nous avions tenu compte de ce point de vue réactionnaire, il eût fallu représenter l’héroïne comme une fille chétive, délicate, mélancolique, geignarde et incapable de se rebeller. Mais la compagnie a repoussé les sombres suggestions de Lin Mo-han et consorts et persisté dans son intention de marquer la chorégraphie attribuée à Wou Tsing-houa d’un intense caractère de révolte.

    Au cours du travail de remaniement et de perfectionnement, pour mettre pleinement en lumière la nature de classe de la misère, du sentiment de vengeance, de l’amour et de la haine de Wou Tsing-houa, nous avons mis au point pour elle toute une série de pas typiques polyphasés, mais élaborés et dépouillés.

    Dans cet épisode, lorsque le chef du détachement féminin rouge découvre les traces sanglantes sur ses bras après qu’elle a vidé sa coupe de lait de coco, l’héroïne se tient brusquement debout sur les pointes, puis en une figure chorégraphique dite de « tseh-cheng-hsitouei », elle retrousse ses manches en découvrant les cicatrices laissées par le fouet.

    Ensuite, en une série de gestes rapides : « tchan-tche- touentchouan », « pei-cheng-kouei-pou », elle se tourne vers les soldats et les villageois, étendant ses bras et crispant ses poings pour montrer ses cicatrices.

    Enfin, sous l’effet d’une violente indignation et d’une profonde haine de classe, les regards de la jeune fille flamboient et lancent des éclairs lorsqu’elle exécute des figures de danse appropriées telles que : « pangyué-pou – jeté fermé », « tsou- tsienping-li – soutenu en tournant », etc., relatant les épreuves subies lorsqu’elle était ligotée et suspendue dans le cachot de Nan le Tyran.

    L’ensemble des pas et gestes dans l’acte « Tsing-houa accuse » présente une grande variété ; il exprime l’intensité des sentiments par le net contraste, la limpidité des gradations et la précision du langage chorégraphique, faisant ressortir le caractère de classe de l’amour et de la haine de Tsing-houa, mettant en relief le ressentiment mortel qu’elle voue aux propriétaires fonciers et soulignant l’inflexibilité de son caractère de rebelle.

    Afin de mettre en valeur la beauté de l’âme des héros prolétariens, la compagnie a attaché une importance extrême aux poses de la danse par rapport à l’ensemble de la chorégraphie pour atteindre à l’unité de la beauté de l’âme et des formes d’expression.

    La plastique chorégraphique est un moyen éloquent pour représenter la nature de classe des personnages héroïques ainsi que leurs qualités idéologiques et leurs sentiments. La pose plastique exige un bref instant d’immobilité qui permet de souligner les aspects les plus caractéristiques du personnage et le public a ainsi l’intuition profonde de l’esprit sublime des personnages héroïques, ce qui renforce également la force d’induction artistique.

    Pour le ballet Le détachement féminin rouge, il a été créé à l’intention de Hong Tchang-tsing et Wou Tsing-houa un large éventail de figures plastiques qui font rayonner au maximum les nobles qualités des héros.

    Prenons par exemple le premier acte : Hong Tchang-tsing, déguisé en paysan, part en mission de reconnaissance dans la forêt de cocotiers.Dès son entrée en scène, sa belle allure impressionne et, semblables à des lames tranchantes, ses regards paraissent foudroyer l’ancienne société haïe.

    Un ensemble de poses plastiques a été créé en recourant à la méthode du liang-siang, jeu conventionnel de l’opéra de Pékin et en s’inspirant aussi des caractéristiques des éclaireurs de l’armée populaire ; d’autre part l’accent a été mis sur 1a présence d’esprit, le courage, la perspicacité et le sang-froid de Hong Tchang-tsing, traits marquants de son tempérament héroïque.

    Dans ce ballet, il a aussi été introduit pour Hong Tchang-tsing des moulinets de sabre de divers styles pour symboliser la fermeté et l’intrépidité de son caractère.

    Lorsqu’il s’introduit par ruse dans la demeure de Nan le Tyran, ses attitudes dénotent le naturel avec lequel il fait habilement assaut d’esprit avec ce dernier.

    La compagnie a mis au point pour lui un ensemble de figures qui traduisent son inflexibilité et sa magnanimité au moment de son martyre.

    Pour l’héroïne Wou Tsinghoua, nous avons aussi créé les poses suivantes « tsou-tsien-kong-pouliang-siang », « hsien-cheng-tan- hai – attitude basse », etc., qui expriment sa haine pour l’ennemi de classe et son esprit de révolte, ainsi que divers interprétations de la figure « yingfeng-tchan-tche – arabesque » qui s’impose en scène et montre comment Wou Tsing-houa, éduquée par le Parti, fait des prouesses sur le champ de bataille, lorsqu’elle engage un corps à corps avec le garde civil.

    Enfin, les différentes figures chorégraphiques exécutées par les deux personnages principaux mettent en lumière, sous ses différents aspects, l’univers spirituel des héros du prolétariat.

    La révolution du ballet vise à donner plus de relief à l’art plastique en créant des poses esthétiques et bien structurées ; une transcription fidèle du contenu idéologique et de l’image héroïque et émouvante du prolétariat est conditionnée à la perfection des figures.

    D’un point de vue esthétique prolétarien, les pas et les attitudes du ballet Le Détachement féminin rouge dépeignent, incarnent de façon condensée et élaborée la vie combative des ouvriers, paysans et soldats, faisant apparaître la beauté des sentiments du prolétariat et des larges masses travailleuses – les vrais maîtres de l’ère nouvelle, ceux qui ont pour drapeau rouge la grande pensée Mao Zedong.

    Aucun ballet de la bourgeoisie ne peut prétendre à une telle beauté !

    Certaines œuvres du ballet bourgeois ont aussi porté une grande attention aux pas et aux attitudes, mais la plupart se ramènent à des créations purement esthétiques et formalistes : quoi que fassent les bourgeois pour mettre au point leur chorégraphie, ils ne pourront jamais dissimuler le caractère fictif, décadent, corrompu et réactionnaire des personnages idéaux de leur classe.

    Ils sont incapables d’inspirer l’enthousiasme révolutionnaire du prolétariat, et même s’ils recourent à certaines techniques, celles-ci se trouvent dépourvues de tout élan.

    La pratique révèle que la force vitale attribuée à une chorégraphie et à des poses de type nouveau ne peut être rendue que par les combattants littéraires et artistiques révolutionnaires infiniment dévoués et fidèles à la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao en matière littéraire et artistique, qui ont pour but de célébrer les héros des ouvriers, paysans et soldats, et qui apportent un intense enthousiasme révolutionnaire à la création des grandes figures du prolétariat.

    Dans l’ art du ballet, la musique doit être subordonnée à la chorégraphie.

    Le rapport entre l’art chorégraphique et la musique doit être celui de l’hôte et de l’invitée, cette dernière ne pouvant en aucun cas prendre le pas sur l’hôte et jouant le rôle de support. Cependant, cette soumission de la musique à la chorégraphie doit être accomplie de manière consciente, la musique peut aider la chorégraphie à exprimer de façon beaucoup plus énergique le contenu politique, toutes deux étant également au service de cette tâche primordiale qu’est la création de grandes figures du prolétariat.

    Mais la bourgeoisie ne prétend-elle pas que « la musique est la source d’inspiration du ballet », que « la danse est l’écho de la musique » ?

    Ce sont là inepties réactionnaires inventées par elle pour servir les exigences de sa propre classe.

    Si elle a tant vanté l’aspect mystique de la musique, c’est dans la tentative vaine de recouvrir d’une musique hermétique le contenu politique réactionnaire, décadent, vulgaire et licencieux qui la caractérise.

    Depuis bien des années, l’assertion absurde « la musique décide de tout » était devenue la « loi » artistique inviolable du ballet. Lors du processus de création de la musique pour le ballet Le Détachement féminin rouge, Lin Mohan avait fait chorus avec une poignée d’éléments contre-révolutionnaires révisionnistes, en réclamant une musique aussi « lyrique » que celle du ballet Gisèle [ballet d’Adolphe Adam, des années 1840], plante vénéneuse, dans une tentative, vaine d’ailleurs, de recourir au procédé d’exprimer des sentiments bourgeois pour déformer et caricaturer l’image héroïque du prolétariat.

    A la lumière du grand drapeau rouge de la pensée Mao Zedong, la compagnie a maintenu que le contenu politique seul doit déterminer la musique, celle-ci devant être soumise à la chorégraphie et au service de la création des figures héroïques du prolétariat.

    Nous avons suivi inébranlablement la voie prolétarienne, rompant résolument avec « les contraintes » et « les cadres » étrangers de la bourgeoisie occidentale.

    En brisant les complots ourdis par une poignée d’éléments révisionnistes contre-révolutionnaires, nous avons établi des principes régissant la création de la musique de ballet révolutionnaire.

    Soucieux de subordonner la musique au contenu politique et de ne pas perdre de vue la mission primordiale d’interpréter les figures héroïques du prolétariat, nous avons créé pour les personnages des héros des leitmotivs aux images musicales éclatantes.

    En cela, la Compagnie du Ballet a suivi inébranlablement les deux principes suivants : clarté et simplicité.

    La clarté consistant à représenter au plus haut degré les caractéristiques et le tempérament du personnage héroïque ; et la simplicité tirant son expression de l’intelligibilité, de la retenue, et devant s’appliquer à la chorégraphie.

    Suivant ces principes, il a été composé pour chacun des héros un leitmotiv principal. Le leitmotiv qui est consacré à Hong Tchang-tsing, traduit, avec des notes pleines de simplicité et d’élan, de calme et de vigueur, l’héroïsme du prolétariat.

    Quant au leitmotiv créé pour Wou Tsing-houa, par la sobriété de ses intonations, la fraîcheur de ses impressions, l’intensité de ses rythmes et l’expression violents de ses harmonies, il fait rayonner le caractère inflexible de la révolte de l’héroïne et reflète aussi la haine implacable nourrie par le peuple opprimé. Ces leitmotivs qui retentissent à l’entrée en scène des personnages prennent diverses nuances et se développent suivant les circonstances.

    Au sixième acte, pour mettre l’accent sur l’optimisme révolutionnaire sublime dont Hong Tchangtsing fait preuve jusque devant la mort, la musique déploie pleinement ses ressources.

    Inflexible, celui-ci apparaît sur le terrain d’exécution, aux accents du leitmotiv qui s’élève avec des notes amples et majestueuses.

    Le cœur inondé de soleil, le sourire aux lèvres, il se dresse, la tête haute, au centre de la scène.A ce moment-là, du bruissement des instruments à cordes et de la harpe, se dégage la mélodie du Chant du Détachement féminin rouge qui se répercute jusque dans le cœur de notre héros.

    Son sang bouillonne, son âme est en tumulte et son poing frémit légèrement au rythme martial de ce chant.

    A ses oreilles retentit le son victorieux du clairon du détachement féminin rouge qui va purger la terre de tous le ennemis de classe, et devant ses yeux apparaissent les magnifiques perspectives de la guerre populaire.

    Une foi inébranlable en la victoire de la cause communiste découple son énergie et il déborde de combativité. Au roulement poignant des tambours qui battent la charge, Hong Tchangtsing avance d’un pas ferme et assuré, décidé à lutter pour la cause du communisme jusqu’à son dernier souffle.

    Dans l’acte « Tsing-houa accuse », le leitmotiv adopté pour Wou Tsing-houa a été pleinement utilisé et développé.

    Aux sons secs et rapides du tambourin pan-kou , celle-ci commence à énumérer ses griefs sanglants.

    Puis les instruments à cordes, doués d’une grande puissance d’expression, prennent la relève.

    Les mélodies et les rythmes empreints de rudesse et d’impétuosité rendent de façon suggestive la volonté de rébellion de Wou Tsing-houa et son intense désir de vengeance.

    Préoccupés de traiter correctement par le moyen du ballet le grand sujet de la guerre populaire, nous avons encore recouru au thème principal : ce thème, qui se retrouve tout au long du ballet, incarne l’idée maîtresse de l’œuvre et concrétise l’image musicale de cette collectivité de combattantes du détachement.

    Pour mettre en pleine lumière l’esprit sublime des personnages héroïques, et pour donner au ballet révolutionnaire « un air et un style chinois, pleins de fraîcheur et de vie, qui plaisent à l’oreille et à la vue des simples gens de chez nous », la compagnie a rejeté l’entrave de règles démodées présidant à l’organisation des orchestres occidentaux, et brisé les activités de sape de l’élément contre-révolutionnaire révisionniste Lin Mohan et de ses acolytes, ceux-ci ayant vainement tenté d’interdire l’accès des instruments traditionnels chinois à la partition du Détachement féminin rouge et s’étant répandus contre eux en invectives perfides, prétendant qu’ils produisaient des  «sons trop rudes ».

    Pratiquant une ciselure délicate pour atteindre à un remarquable niveau de perfection, nous avons réussi à introduire dans l’orchestre des instruments à percussion de l’opéra de Pékin et des instruments populaires.

    Tout en tirant profit de l’étendue de la gamme et de la tonalité qu’offrent les instruments de l’orchestre occidental, la musique du ballet, grâce à cette innovation, s’est trouvée enrichie d’une couleur nationale qui la rend plus expressive, plus vivante et plus dynamique, et lui confère un style tout à fait original, qui plaît aux masses des ouvriers, paysans et soldats.

    Par son caractère de classe bien prononcé, par son inspiration populaire et son puissant souffle de l’époque, la musique du Détachement féminin rouge parfait la création de l’image musicale des personnages héroïques de Hong Tchang-tsing et de Wou Tsing-houa.

    Foulant aux pieds les règles de l’esthétisme et du formalisme bourgeois, elle s’est affranchie de la sentimentalité alambiquée et mélancolique, sombre et décadente de la musique bourgeoise.

    L’art scénique du ballet (décors, éclairage, costumes, maquillage, accessoires) concourt puissamment à la création de l’image.

    C’est le cadre qui met en relief la psychologie des personnages, éclaire le contexte historique et suggère l’ambiance. Dans Le détachement féminin rouge, cet art scénique rejette les défroques du naturalisme, du formalisme et de l’art abstrait de la bourgeoisie, et applique résolument le principe de création consistant à mettre en relief les personnages héroïques du prolétariat et le contenu politique révolutionnaire.

    Pour les héros et personnage positifs, il insiste sur le « dépouillement » pour mieux rendre la beauté des héros prolétariens et leur noble esprit communiste.

    Par exemple, dans la première partie du deuxième acte, consacrée aux joyeuses manifestations des militaires et des civils à l’occasion de la création du détachement féminin rouge, l’idée dominante reste la glorieuse pensée  «sans armée populaire, le peuple n’a rien  «.

    La compagnie a mis tous les moyens en œuvre pour qu’apparaissent au premier plan le représentant du Parti Hong Tchangtsing et le détachement féminin rouge qui est sous sa direction, évitant un style ampoulé qui aurait insisté sur l’atmosphère, afin de ne pas éclipser les personnages héroïques. Certes, le rideau se lève sur le tableau d’une base révolutionnaire en plein épanouissement, mais, dès que Hong Tchang-tsing et les combattantes du détachement féminin entrent en scène d’un pas martial, le décor, l’éclairage, les costumes, loin de submerger les personnages héroïques dans une mer de couleurs, contribuent au contraire, par un jeu approprié de nuances, à mettre en relief les héros : l’azur du ciel et la blancheur immaculée des nuages ne sont là que pour faire ressortir l’écarlate du drapeau du détachement des

    combattantes, et les costumes de fête des villageois forment un heureux contraste avec le gris argenté des uniformes sur lequel tranche le rouge vif de l’étoile des casquettes, des parements de col et des brassards.

    « Nous portons sur nos casquettes l’étoile rouge / Et sur nos cols les drapeaux rouges de la révolution »

    Ces deux vers symbolisent la loyauté et la fidélité de Hong Tchang-tsing et des combattantes du détachement féminin qui suivent la ligne révolutionnaire du président Mao.

    Citons par exemple dans le quatrième acte l’épisode dans lequel l’armée et le peuple fraternisent ; la compagnie a pris soin de ne pas choisir pour les villageois des costumes de couleurs trop vives, pour mieux mettre en valeur l’image magnifique et éclatante de Hong Tchang-tsing, de Wou Tsing-houa et de l’armée populaire héroïque.

    Dans le choix des costumes pour les personnages, la compagnie s’est résolument opposée à la tendance naturaliste consistant à présenter sur scène les vêtements de la vie ordinaire, ainsi qu’à la tendance formaliste poussant à se dégager de la réalité quotidienne, à s’éloigner du contexte historique et à faire de l’art pour l’art, tendances toutes deux nuisibles à la représentation du peuple travailleur.

    Prenons pour exemple le détachement féminin rouge dirigé par Hong Tchang-tsing et qui est une branche de l’armée révolutionnaire des ouvriers et des paysans, lesquels, de génération en génération, ont été atrocement exploités et opprimés par les propriétaires fonciers et la bourgeoisie. Au temps des rudes combats où l’ennemi était numériquement supérieur, les costumes militaires, de couleur grisâtre, étaient pour la plupart rapiécés. Certes, ces pièces étaient opportunes et agréables à l’oeil, ne donnant aucunement l’impression de grossièreté.

    Enfin, en recourant à la méthode de création consistant à combiner le réalisme révolutionnaire avec le romantisme révolutionnaire, et grâce à la netteté et à l’intensité des sentiments d’amour et de haine de classe, l’art scénique célèbre avec ardeur les personnages héroïques et dénonce en profondeur les types négatifs.

    Citons pour exemple le cinquième acte : en couvrant la retraite de ses compagnons d’armes, Hong Tchang-tsing est grièvement blessé ; lorsqu’il va s’évanouir, nous avons composé comme fond de tableau une mer de nuages qui recouvre le ciel de ses flots sombres alors qui le tonnerre gronde sourdement dans le lointain.

    Et lorsque Nan le Tyran, saisi de panique, s’approche prudemment de Hong Tchang-tsing avec sa troupe, au moment où ce dernier repousse avec indignation les bandits en les foudroyant du regard, nous avons entrecoupé la scène d’une série de violents coups de tonnerre et d’éclairs qui zèbrent cette mer de nuages sombres.

    Ils soulignent l’image grandiose de Hong Tchang-tsing qui se tient debout, ferme et inflexible, comme sur un piédestal : symbole de la puissance infinie qui va détruire tout le monde ancien et présage du déclenchement imminent de la tempête de la révolution.

    La réussite de la création du premier ballet à thème révolutionnaire contemporain de notre pays Le Détachement féminin rouge est une victoire éclatante de la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao en matière littéraire et artistique, un riche acquis dû au labeur minutieux de la camarade Kiang Tsing qui y a personnellement voué tous ses soins.

    Ce succès a frayé une voie toute nouvelle au développement et à l’épanouissement du ballet chinois.

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