La vague de l’art contemporain apparaît ainsi dans les années 1960 à la suite de l’abstraction américaine des années 1950, le marché commence à s’organiser dans les années 1970 et dans les années 1980 il est pleinement installé, étant directement associé au consumérisme de la haute bourgeoisie américaine.
C’est la fameuse image du tableau abstrait et de l’exposition d’art contemporain avec comme public des yuppies new-yorkais.
Le développement du capitalisme dans les années 1990-2000 systématise la démarche, avec toute une scène carriériste s’engouffrant dans la perspective. C’est d’ailleurs en 2000 que les maisons de vente aux enchères Sotheby’s et Christie’s divise littéralement officiellement le marché de l’art en art ancien, art impressionniste et moderne, art contemporain.
Une salle du Los Angeles County Museum of Art, avec des œuvres de Robert Rauschenberg
Et, dans les années 2010-2020 il est dominant idéologiquement pour tout ce qui touche les arts. Il faut parler ici d’une véritable marche forcée de la part du capitalisme pour la valorisation et la reconnaissance de l’art contemporain, comme lorsque Jeff Koons est amené en 2008 à exposer 17 œuvres dans les salons du Château de Versailles, lui ne produit pas ses œuvres mais emploie une centaine d’assistants dans une « usine » de 1500 m²
On ne soulignera jamais assez à quel point ce processus d’hégémonie a été accompagné par les institutions. En France ont par exemple été mis en place, en 1982, des Fonds régionaux d’art contemporain. Le ministère de la culture dit à ce sujet en 2021 :
« Les Frac jouent un rôle essentiel de soutien à la création en étant souvent les premiers acquéreurs de jeunes artistes. Ils inventent en permanence de nouveaux dispositifs de médiation de l’art contemporain à destination de tous les publics.
Les plus de 600 expositions qu’ils organisent par an sur l’ensemble du territoire sont un facteur décisif de la démocratisation culturelle (…).
Les collections des Frac rassemblent plus de 35 000 œuvres de 6 000 artistes de toutes nationalités. En 2018, les Frac ont organisé 667 expositions et 3 559 actions d’éducation artistique et culturelle dans les lieux les plus divers, en coopération avec des institutions privées ou publiques les plus variées.
Ils ont accueilli dans toute la France plus de 1,5 million de visiteurs (…).
Patrimoines essentiellement nomades et outils de diffusion et de pédagogiques originaux, les collections des Frac voyagent en France et à l’international.
Ils sont au centre d’un réseau de très nombreux partenaires diversifiés et fidélisés au fil des années : musées des Beaux-Arts, centres d’art ou espaces municipaux, écoles d’art, établissements scolaires ou universités, monuments historiques ou parcs, galeries, associations de quartiers et parfois hôpitaux, etc. »
Il ne faut pas oublier non plus le « 1 % artistique » concernant l’État français, avec tous les établissements publics et les collectivités territoriales. C’est une « obligation de décoration des constructions publiques » au moyen de 1 % des frais de construction.
Entre 1951 et 2021, cela a concerné plus de 4 000 « artistes » pour 12 500 projets façonnant l’apparence de tous les lieux institutionnels. On a par exemple ORLAN ayant réalisé une « œuvre » pour l’Université de Médecine de Nantes, Alexander Calder pour l’IUT de Tours, Yaacov Agam pour le lycée Pierre Mendès-France de La Roche-sur-Yon, Georges Mathieu pour l’École nationale supérieure de céramique industrielle à Limoges (œuvre par ailleurs volée), etc.
L’art contemporain est très clairement un art officiel et c’est cette crédibilité qui lui a permis de devenir massivement une cible de la surproduction de capital, y voyant un moyen de placement.
Il y a très clairement eu une montée en puissance parallèle à l’expansion du capitalisme dans la période 1990-2021.
Le Hong Kong Museum of Art
L’art contemporain avait un chiffre d’affaires de 92 millions de dollars en 2000, de 1145 millions de dollars en 2010, de 1 993 millions de dollars en 2019.
Durant cette période, le prix moyen d’une œuvre a été multipliée par cinq, passant à autour de 25 000 dollars, le nombre d’œuvres a été pratiquement multiplié par 7. Les « artistes », en vingt ans, sont passés de 5 400 à 32 000.
L’art contemporain, c’est désormais 100 000 œuvres partant aux enchères par an dans 770 maisons de vente dans 59 pays, en plus de celles dans les galeries. L’importance de la vente aux enchères est importante pour comprendre que le si le goût subjectiviste-décadent compte, la dimension spéculation totalement claire dans les enchères a pris le dessus.
On a un excellent exemple cet aspect avec la manigance pathétique du Britannique Damien Hirst, devenu une très grande figure de l’art contemporain, sur un mode particulièrement décadent comme en utilisant des cadavres d’animaux (papillons, poissons, tigres, vache, cochon, requin, mouton…), voire des animaux vivants, comme 9 000 papillons enfermés en 1991, ou encore des larves se nourrissant d’une tête de vache dans un plexiglas, ne pouvant qu’aller vers le haut une fois transformées en mouches et s’électrocutant sur une lampe électrique au-dessus.
Damien Hirst dans une galerie de New York pour l’exposition The Complete Spot Paintings 1986-2011, WIkipédia
Comme son For the Love of God de 2007 – une réplique en platine avec 8601 diamants du crâne d’un homme décédé au XVIIIe siècle – ne se vendait pas, il l’a lui-même racheté cent millions de dollars avec l’aide d’un fonds d’investisseurs, pour ne pas que sa cote chute sur le marché.
Car la cote, plus que jamais, joue dans la définition de ce qui est censé être de l’art. Il n’y a que deux aspects ici : le subjectivisme de l’acheteur et la cote comme reflet de la valeur (ou prétendue valeur) sur le marché.
Cette question de la cote est flagrante quand on voit le chiffre d’affaires des œuvres de Banksy, qui double chaque année depuis 2016 (passant de trois millions de dollars à 67 en 2020 et bien plus du double en 2021). Cet « artiste » pseudo-contestataire est ainsi déjà cinquième classement des plus vendus, derrière Pablo Picasso, Jean-Michel Basquiat, Andy Warhol et Claude Monet !
Banksy, Girl with Balloon or There is Always Hope, wikipédia
On a également quelque chose de très parlant quand on sait que la Chine, où le capitalisme est particulièrement agressif et en expansion, représente 40 % des ventes de l’art contemporain, et la superpuissance américaine 32 %.
C’est clairement les capitalistes les plus actifs qui portent l’art contemporain, par le capital financier et il faut souligner ici l’importance de la Grande-Bretagne, qui avec 16 % montre sa forte importance en ce domaine.
Il faut bien saisir ici que l’art contemporain ne garantit pas un taux d’intérêt important comme placement, même si légalement on peut désormais posséder une œuvre à plusieurs, telle une entreprise avec des actions en bourse.
C’est vraiment le surplus de capital qui se déverse sur le marché de l’art contemporain. C’est une posture de super-capitaliste oisif mais tenté, soit par le subjectivisme soit par une aventure économique particulière.
Ce double aspect se révèle absolument dans le fait que l’art contemporain, c’est avant tout une peinture, qu’on apprécie et qu’il est facile de vendre dans le cas d’une spéculation.
L’art contemporain fonctionne selon des règles qui lui sont propres, avec un développement qui lui est également particulier. Il faut bien comprendre que pour exister, il a besoin d’une reconnaissance sociale. Celle-ci lui est apportée par le marché de l’art, ainsi que par les institutions.
Il faut ici voir quel a été le détonateur de l’art contemporain. Avant la vague des années 1960 qui consiste en tant que tel en l’art contemporain, il existe un cercle d’artistes américains qui, dans les années 1950, sont à l’origine d’œuvres relevant de l’abstraction.
Les figures les plus connues sont Jackson Pollock, Mark Rothko et Willem de Kooning, mais il faut mentionner également Franz Kline, Barnett Newman, Robert Motherwell. Elles sont en fait particulièrement valorisées par les institutions américaines dans le cadre de l’affrontement idéologique avec l’URSS de Staline qui promeut alors le réalisme socialiste.
Initialement, en 1946, le département d’État achète ainsi 79 œuvres relevant de « l’expressionnisme abstrait » afin de mettre en place l’exposition internationale Advancing American Art. Celle-ci ne dura qu’un an devant les critiques du gouvernement et de la presse, sans parler de l’incompréhension des Américains eux-mêmes.
C’est alors la CIA qui va s’occuper de ce front idéologique et un élément important fut l’exposition « 12 Peintres et sculpteurs Américains Contemporains », qui passa en 1953 à Paris, Zurich, Düsseldorf, Stockholm, Helsinki et Oslo, avec des œuvres des peintres Ivan Le Lorraine Albright, Stuart Davis, Arshile Gorky, Morris Graves, Edward Hopper, John Cane, John Marin, Jackson Pollock, Ben Shahn, et des sculpteurs Alexander Calder, Théodore J. Roszak et David Smith.
Le Musée national d’art moderne de Paris accueillera également par la suite Le dessin contemporain aux Etats-Unis en 1954, Cinquante ans d’art aux Etats-Unis en 1955, Jackson Pollock et la Nouvelle Peinture Américaine en 1959, etc.
Le peintre néerlandais devenu américain Willem de Kooning
Cela converge avec l’abstraction à la française, qui reprend très rapidement le flambeau des années 1920-1930 et s’oriente résolument dans la perspective américaine, tant culturellement que politiquement.
On a la galerie en 1944 la galerie Jeanne Bucher exposant Nicolas de Staël et la galerie René Drouin exposant Jean Dubuffet, en 1945 la galerie René Drouin exposant Jean Le Moal, Gustave Singier, Alfred Manessier, Tal-Coat, Jean Fautrier et la galerie Louise Leiris exposant André Masson, en 1946 la galerie Rive gauche exposant Henri Michaux, en 1947 la galerie Conti exposant Pierre Soulages et Gérard Schneider, etc.
Les Etats-Unis apparaissent comme le pays où l’abstraction peut librement s’exprimer, formant un contre-modèle idéologique à l’URSS et son réalisme socialiste.
Aux manettes des expositions américaines, on retrouve en fait le Congress for Cultural Freedom, un rassemblement intellectuel anti-communiste généré par la CIA, qui pousse à promouvoir les valeurs américaines dominantes, notamment ce qui est considéré comme l’école américaine dit de « l’expressionnisme abstrait » par l’intermédiaire d’expositions dans les pays occidentaux.
L’expressionnisme abstrait comme précurseur de l’art contemporain est présenté ouvertement lié à l’American Way of Life et en particulier à la ville de New York : au réalisme socialiste comme art social en URSS est opposé un art subjectiviste sélectionné par la haute bourgeoisie américaine.
En réalité, il s’agit d’une valorisation artificielle des Etats-Unis, l’expressionnisme abstrait n’étant apprécié que par la haute bourgeoisie et les « artistes » décadents de New York fascinés par les « avant-gardes » européennes des années 1920.
C’est le Museum of Modern Art de New York qui joue ici un rôle central, ayant été fondé en 1929 par des mécènes dont principalement la mère de Nelson Rockefeller, l’un des plus fervents soutiens de l’expressionnisme abstrait qu’il définissait comme la « free enterprise painting ».
Nombre de membres de la direction du Museum of Modern Art étaient liés peu ou prou à la CIA, comme le président de CBS William Paley (un des fondateurs de la CIA), John Hay Whitney qui avaient été à la tête du prédécesseur de la CIA que fut l’OSS et qui sera ensuite ambassadeur en Grande-Bretagne, Tom Braden qui fut le premier responsable de la division des organisations internationales de la CIA, Porter McCray qui s’occupera du plan Marshall, etc.
Une salle du MoMA de New York avec à l’arrière-plan les fameuses boîtes de conserve d’Andy Warhol, wikipédia
La CIA opérait ici directement en liaison avec la haute bourgeoisie tenante de l’expressionnisme abstrait. Il est très important de saisir cet aspect. L’art contemporain est réellement apprécié par la haute bourgeoisie. Elle s’y reconnaît, elle s’y complaît.
Cette reconnaissance américaine de l’abstraction est ainsi essentielle pour voir comment les capitalistes ont investi dans les œuvres, à la fois parce que cela peut être une source d’investissement, voire de spéculation, et parce qu’ils y reconnaissent leur propre vision du monde. Il y a littéralement un modèle américain.
Mais même l’instauration du modèle américain fut progressive. Ce n’est qu’à partir des années 1980 que la bourgeoisie américaine dans son ensemble va lui accorder toute sa place – parce qu’au-delà de la question idéologique et de l’attrait subjectiviste, il va s’agir en plus d’un placement efficace pour le capital financier.
Il est bien connu que l’art contemporain est foncièrement tourné vers l’expérimental. On est ici dans un esprit d’entrepreneuriat capitaliste avec une recherche d’une marchandise nouvelle et l’immense nombre d’acteurs non reconnus de l’art contemporains sert de défricheurs pour ceux qui réussissent leur carrière.
Mais on aurait tort de penser que l’expérimentation serait le propre des années 1980 ou des années 2010, qui sont des périodes marquées par des avancées du capitalisme et donc un renforcement de l’art contemporain.
Dès le départ, dès le capitalisme développé, l’art contemporain va extrêmement loin dans l’expérience, parallèlement au théâtre contemporain. John Cage met ainsi en scène en 1952 sa « composition » musicale 4′33″, où personne ne joue rien et où on entend seulement un public par définition surpris pendant quatre minutes et trente-trois secondes.
Une note de John Cage présente la chose ainsi :
« Le titre de cette œuvre figure la durée totale de son exécution en minutes et secondes. À Woodstock, New York, le 29 août 1952, le titre était 4′33″ et les trois parties 33″, 2′40″ et 1′20″.
Elle fut exécutée par David Tudor, pianiste, qui signala les débuts des parties en fermant le couvercle du clavier, et leurs fins en ouvrant le couvercle. L’œuvre peut cependant être exécutée par n’importe quel instrumentiste ou combinaison d’instrumentistes et sur n’importe quelle durée. »
Mais cette vision « musicale » était déjà conceptualisée par Yves Klein à la fin des années 1940 avec sa « Symphonie Monoton-silence », qu’il présente ainsi :
« Pendant cette période de condensation, je crée vers 1947- 1948 une symphonie «monoton» dont le thème est ce que je voulais que soit ma vie.
Cette symphonie d’une durée de quarante minutes (mais cela n’a pas d’importance, on va voir pourquoi) est constituée d’un seul et unique « son » continu, étiré, privé de son attaque et de sa fin, ce qui crée une sensation de vertige, d’aspiration de la sensibilité hors du temps.
Cette symphonie n’existe donc pas tout en étant là, sortant de la phénoménologie du temps, parce qu’elle n’est jamais née ni morte, après existence, cependant, dans le monde de nos possibilités de perception conscientes : c’est du silence – présence audible. »
Cette question de la perception « individualisée » est au cœur de l’art contemporain. On a ainsi Le Cube avec condensation de Hans Haacke, en 1963, qui est en plexiglas et se recouvre de buée en fonction de la température de la pièce. Celui-ci dit à ce sujet que :
« Une « sculpture » qui réagit à son environnement ne peut plus être considérée comme un objet (…). Elle s’insère dans l’environnement selon une relation que l’on peut considérer plutôt comme un « système » de processus interdépendants.
Ces processus évoluent sans empathie de la part du spectateur. Le spectateur devient un témoin. Le système n’est pas imaginé, mais réel. »
On comprend ainsi pourquoi, pour « Cosmogonie », Yves Klein a en 1960 placé du papier enduit de bleu sur le toit de sa voiture pour le trajet Paris-Nice, pour « enregistrer » les projections sur le toit.
La même année, Jean Tinguely produisit un « Hommage à New York » sous la forme d’une machine mécanique en furie finissant par s’auto-détruire à la fin de la performance. Et l’année précédente, Arman exposait des détritus parisiens pour la série « Poubelles », alors que son Chopin’s Waterloo consiste en les restes fixés sur un panneau en bois d’un piano démoli à la masse en 1962.
La même année Andy Warhol présentait ses 32 tableaux de la série Campbell’s Soup Cans, des variations que ne possédaient pas les 90 petites boîtes de conserve de Piero Manzoni contenant de la « Merde d’Artiste » en 1961.
En 1962 encore, Hermann Nitsch, Otto Mühl et Adolf Frohner se faisaient emmurer trois jours dans une cave-atelier ; dans Shot put en 1964 Robert Rauschenberg danse dans le noir avec une lampe allumée à l’un de ses pieds ; dans Vagina Painting en 1965 Shigeko Kubota peint une toile avec un pinceau de peinture rouge installé dans son vagin.
La même année, Joseph Beuys effectue comme performance d’expliquer ce qu’est l’art à un cadavre de lièvre dont la tête est recouverte de miel et de poudre d’or.
Pour Still and chew en 1966, John Latham fait mâcher à ses étudiants des pages de l’ouvrage Art & Culture de Clement Greenberg emprunté à la bibliothèque de l’école, puis les fait cracher dans des bouteilles remplies d’acide, qui sont ensuite apportées à la bibliothèque ; pour l’opéra sextronique de Nam June Paik en 1967, la violoncelliste Charlotte Moorman devait se déshabiller par étapes.
En 1969 dans Messe pour un corps Daniel Templon mime l’eucharistie et donne au public du boudin confectionné avec son sang ; dans Lived Taped Video Corridor, Bruce Nauman fait en 1970 passer les gens dans un étroit corridor où un écran est visible au bout, mais ce qu’on voit est en fait la personne rentrée filmée de dos.
En 1972, Stuart Brisley régurgite des aliments et rampe dans son vomi, etc.
L’une des salles Joseph Beuys dans le Museum für Gegenwart de la Hamburger Bahnhof à Berlin, Wikipédia
Ce mouvement ininterrompu se prolonge à travers les décennies, depuis Boris Achour se plaçant en 1996 devant le magasin Christian Dior à Paris avec inscrit au dos de sa veste « Les femmes riches sont belles », jusqu’à Piotr Pavlenski se clouant la peau des parties génitales dans le sol en 2013 à Moscou pour « protester » contre la journée de la police.
Il y a bien entendu une inflation des comportements extrêmes, brutaux, pittoresques, ridicules, bruyants, etc., puisque seule l’escalade peut permettre à un « artiste » de se présenter de manière suffisamment originale sur un marché totalement saturé.
Cette saturation est d’ailleurs relative, car en fait l’art contemporain a une expansion accompagnant celle de la surproduction de capital, dans le prolongement de son origine subjectiviste américaine.
L’art contemporain se veut avant tout une forme immatérielle prenant appui sur de la matière brute ; lorsque Pierre Buraglio, en 1978, réalise un « Assemblage de paquets de gauloises bleues », il superpose simplement des paquets de cigarettes, c’est-à-dire des marchandises, en prétendant y juxtaposer ou plutôt y superposer une sorte de réflexion confinant à la spiritualité, comme si la réalisation avait une dimension magique.
Il en va de même pour la série des Anthropométries d’Yves Klein, avec du bleu sur des toiles blanches consistant en des empreintes de femmes nues enduites de peinture. Fervent catholique fasciné par l’immatériel, Yves Klein a même déposé à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) son « International Klein Blue », un bleu « découvert » lors de ses créations de peintures monochromes, tellement il lui accordait une valeur spirituelle.
Le primitivisme de l’art contemporain se veut toujours spirituel au moyen d’une sorte de magie ; la création d’une œuvre d’art serait d’ailleurs en soi magique, bien supérieur à l’œuvre qui n’est en quelque sorte qu’un sous-produit. Yves Klein affirme en 1959 dans Le dépassement de la problématique de l’art que :
« Je m’aperçois que les tableaux ne sont que les « cendres » de mon art. L’authentique qualité du tableau, son « être » même une fois créé, se trouve au-delà du visible, dans la sensibilité picturale à l’état matière première (…).
Voici comment les choses se sont passées : en 1946, je peignais ou dessinais, soit, sous l’influence de mon père, peintre figuratif, des chevaux dans un paysage ou des scènes de plage, soit, sous l’influence de ma mère, peintre abstrait, des compositions de formes et de couleurs.
Dans le même temps la « couleur », l’espace sensible pur, me clignait de l’œil d’une manière irrégulière mais obstinée. Cette sensation de liberté totale de l’espace sensible pur exerçait sur moi un tel pouvoir d’attraction que je peignais des surfaces monochromes pour voir, de mes yeux voir, ce que l’absolu avait de visible (…).
J’ai donc débouché dans l’espace monochrome, dans le tout, dans la sensibilité picturale incommensurable. »
L’art contemporain tend particulièrement à prolonger cette sensation « magique », comme lorsque Hermann Nitsch organise six jours de son Théâtre des Orgies et Mystères, fondé sur du sang et des entrailles d’animaux déversés sur des corps humains dénudés, avec un tank écrasant des viscères alors que joue un orchestre.
C’est le sens du primitivisme de l’art contemporain. Cependant, la forme primitive exige toujours un fond magique qui soit « concret », c’est-à-dire un appel irrationnel au fantasme, à un certain espoir de consommation.
Décoration d’un parking par Hermann Nitsch à Vienne en Autriche, WIkipédia
L’œuvre de l’art contemporain se veut ici en fait d’autant plus magique qu’elle prétend parler à tout le monde, s’adressant à chacun en particulier, lui permettant de la consommer en plaquant tout ce qu’il veut à ce sujet.
On ne saurait ici sous-estimer l’incrustation de l’art contemporain dans la réalité sociale. Les artistes de l’art contemporain prétendent toujours correspondre avec la société et les gens la composant, puisque pour eux une société n’est qu’un agrégat d’individus.
Le grand point de départ symbolique de cette approche est le roman Nadja d’André Breton, de 1928, qui associe des photographies au texte. Le roman présente la découverte brute d’une femme mystérieuse et envoûtante, entre folie et magie, et présente en quelque sorte la vie quotidienne comme devant consister en des moments magiques sans lendemain, telles des expériences transcendantes.
Voici le passage de la rencontre, tout à fait en phase avec la mise en perspective de chaque œuvre de l’art contemporain :
« Je venais de traverser ce carrefour dont j’oublie ou ignore le nom, là, devant une église. Tout à coup, alors qu’elle est peut-être encore à dix pas de moi, venant en sens inverse, je vois une jeune femme, très pauvrement vêtue, qui, elle aussi, me voit ou m’a vu.
Elle va la tête haute, contrairement à tous les autres passants. Si frêle qu’elle se pose à peine en marchant. Un sourire imperceptible erre peut-être sur son visage. Curieusement fardée, comme quelqu’un qui, ayant commencé par les yeux, n’a pas eu le temps de finir, mais le bord des yeux si noir pour une blonde.
Le bord, nullement la paupière (un tel éclat s’obtient et s’obtient seulement si l’on ne passe avec soin le crayon que sous la paupière. Il est intéressant de noter, à ce propos, que Blanche Derval, dans le rôle de Solange, même vue de très près, ne paraissait en rien maquillée. Est-ce à dire que ce qui est très faiblement permis dans la rue mais est recommandé au théâtre ne vaut à mes yeux qu’autant qu’il est passé outre à ce qui est défendu dans un cas, ordonné dans l’autre ? Peut-être).
Je n’avais jamais vu de tels yeux. Sans hésitation j’adresse la parole à l’inconnue, tout en m’attendant, j’en conviens du reste, au pire. Elle sourit, mais très mystérieusement, et, dirai-je, comme en connaissance de cause, bien qu’alors je n’en puisse rien croire.
Elle se rend, prétend-elle, chez un coiffeur du boulevard Magenta (je dis : prétend-elle, parce que sur l’instant j’en doute et qu’elle devait reconnaître par la suite qu’elle allait sans but aucun).
Elle m’entretient bien avec une certaine insistance de difficultés d’argent qu’elle éprouve, mais ceci, semble-t-il, plutôt en manière d’excuse et pour expliquer l’assez grand dénuement de sa mise. Nous nous arrêtons à la terrasse d’un café proche de la gare du Nord.
Je la regarde mieux. Que peut-il bien passer de si extraordinaire dans ces yeux ? Que s’y mire-t-il à la fois obscurément de détresse et lumineusement d’orgueil ? C’est aussi l’énigme que pose le début de confession que, sans m’en demander davantage, avec une confiance qui pourrait (ou bien qui ne pourrait ?) être mal placée elle me fait. »
L’art contemporain se veut un équivalent d’une rencontre ; si une œuvre de l’art contemporain est toujours spatiale, elle prétend représenter un moment subjectif de son auteur et en faire vivre un à celui qui la découvre.
D’où, évidemment, les très nombreux discours qui accompagnent les œuvres contemporaines, afin d’en révéler le sens ou plus exactement la portée. Les œuvres sont en effet tellement subjectivistes voire cryptiques que, sans le discours accompagnateur, sans idéologie pour conduire les considérations à ce sujet, cela ne saurait prendre sens.
L’entrée du musée Guggenheim de Bilbao au Pays basque espagnol avec Puppy de Jeff Koons
Lorsque le « plasticien » Wim Delvoye réalise au début des années 2000 « Cloaca », une machine transformant les aliments (notamment de grands chefs) en « matières fécales », il y a la prétention de faire une réflexion sur la dimension machinale du corps, de poser le rapport de l’être humain à son existence, etc.
Tous ces discours relèvent d’un dispositif incontournable pour chaque protagoniste de l’art contemporain, que ce soit du côté de « l’artiste », du côté des galeries ou des acheteurs.
Il faut toujours, pour chaque œuvre ou série d’œuvres, une narration, un discours, parce qu’il s’agit toujours de catégoriser la démarche, afin de répondre à un « besoin ». L’art contemporain répond, de fait, à tous les publics et non pas à une exigence culturelle universelle.
Il ne prétend pas d’ailleurs plaire à tout le monde mais révéler des formes artistiques de manière ininterrompue, tout comme le capitalisme produit des marchandises « différentes » pour des gens « différents ».
Une salle du Musée d’art moderne Louisiana au Danemark
Les thèmes touchés sont donc infinis. Il y a les sentiments, le féminisme, la mort, les fleurs, les animaux, les couleurs… L’art contemporain présente des œuvres correspondant au catalogue en expansion des marchandises en général. Il prétend répondre à tous les besoins « spirituels » ou « intellectuels » existant.
Si on rate cette incrustation sociale de l’art contemporain, on ne saisit pas pourquoi il parvient à interpeller. Il occupe littéralement les esprits, en proposant des œuvres qui sont des fins en soi.
Pour cette raison, bien entendu, l’art contemporain est tout à fait en phase avec les conceptions « post-modernes » du capitalisme, dont il est un élément, et s’oriente de manière tendancielle toujours vers la question des identités. Une figure majeure est ici Cindy Sherman, qui depuis les années 1980 prend des photos d’elles-mêmes dans des poses relevant de la fiction.
Rétrospective Cindy Sherman à la Fondation Louis Vuitton à Paris, Wikipédia
Mais il peut également prétendre avoir une dimension sociale, car le capitalisme est tout à fait satisfait de ce qui remet en cause l’ordre établi si cela permet de développer de nouveaux marchés.
Les pochoirs pseudos-contestataires et poétiques de Banksy sont ici un excellent exemple de comment l’art contemporain cherche à « toucher », à interpeller, à atteindre les gens dans leurs attentes, leurs désirs, leurs considérations… pour dévier cela vers l’émotion brute sans lendemain.
Ce qui caractérise l’art contemporain, c’est sa prétention à être une expression brute, immédiate, tout en ayant un arrière-plan ultra-intellectualisé, à prétention spirituelle. Les œuvres de l’art contemporain se présentent d’un côté de manière littéralement crue, alors que leur caractère ne se révèle qu’à travers une pseudo-argumentation ultra-sophistiquée, quasi cryptique.
Un puissant ressort idéologique a été, à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, les acquis du colonialisme et de la mondialisation capitaliste. Les arts de l’Égypte antique, l’art khmer, l’art japonais, l’art polynésien, l’art dit « nègre »… ont été constamment valorisés par des démarches modernistes à prétention avant-gardiste.
Le peintre Vassily Kandinsky explique à ce sujet dans Du spirituel dans l’art :
« Comme nous, ces artistes purs ne se sont attachés dans leurs œuvres qu’à l’essence intérieure, toute contingence étant par là même éliminée. »
Vassily Kandinsky, Molle rudesse, 1927
Guillaume Apollinaire, dans son poème emblématique Zone où il décrit une sorte de traversée de Paris, conclut de la manière suivante :
« Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie Tu marches vers Auteuil tu veux aller chez toi à pied Dormir parmi tes fétiches d’Océanie et de Guinée lls sont des Christs d’une autre forme et d’une autre croyance Ce sont les Christs inférieurs des obscures espérances
Adieu Adieu
Soleil cou coupé »
André Breton, à l’origine du surréalisme et collectionneur averti d’œuvres « primitives », a pu affirmer que :
« L’artiste européen, au XXe siècle, n’a de chance de parer au dessèchement des sources d’inspiration entraîné par le rationalisme et l’utilitarisme qu’en renouant avec la vision dite primitive, synthèse de perception sensorielle et de représentation mental. »
L’entrée du musée d’Art contemporain de Berlin avec la sculpture Volk Ding Zero (« Peuple Chose Zéro ») de Georg Baselitz, 2009, Wikipédia
Cette base « primitive » de l’art contemporain est bien connue et lui confère une nature « à part », avec une dimension mystico-religieuse confinant au fanatisme. L’écrivain Yasmina Reza, qui fait des pièces de théâtre à destination des grands bourgeois s’auto-auscultant, présente cette question dans Art, en 1994, reflétant l’expansion de l’art contemporain.
« Marc, seul.
Marc : Mon ami Serge a acheté un tableau. C’est une toile d’environ un mètre soixante sur un mètre vingt, peinte en blanc. Le fond est blanc et si on cligne des yeux, on peut apercevoir de fins liserés blancs transversaux. Mon ami Serge est un ami depuis longtemps. C’est un garçon qui a bien réussi, il est médecin dermatologue et il aime l’art. Lundi, je suis allé voir le tableau que serge avait acquis samedi mais qu’il convoitait depuis plusieurs mois. Un tableau blanc, avec des liserés blancs.
Chez serge. Posée à même le sol, une toile blanche, avec de fins liserés blancs transversaux. Serge regarde, réjoui, son tableau. Marc regarde le tableau. Serge regarde Marc qui regarde le tableau. Un long temps où tous les sentiments se traduisent sans mot.
Marc : Cher ?
Serge : Deux cent mille.
Marc : Deux cent mille ?…
Serge : Handtington me le reprend à vingt-deux.
Marc : qui est-ce ?
Serge : Handtington ?!
Marc : Connais pas.
Serge : Handtington ! La galerie Handtington !
Marc : La galerie Handtington te le reprend à vingt-deux ?…
Serge : Non, pas la galerie. Lui. Handtington lui-même. Pour lui.
Marc : Et pourquoi ce n’est pas Handtington qui l’a acheté ?
Serge : Parce que tous ces gens ont intérêt à vendre à des particuliers. Il faut que le marché circule.
Marc : Ouais…
Serge : Alors ?
Marc : …
Serge : Tu n’es pas bien là. Regarde-le d’ici. Tu aperçois les lignes ?
Marc : Comment s’appelle le…
Serge : Peintre. Antrios.
Marc : Connu ?
Serge : Très. Très !
Un temps.
Marc : Serge, tu n’as pas acheté ce tableau deux cent mille francs ?
Serge : Mais mon vieux, c’est le prix. C’est un ANTRIOS !
Marc : Tu n’as pas acheté ce tableau deux cent mille francs !
Serge : J’étais sûr que tu passerais à côté.
Marc : Tu as acheté cette merde deux cent mille francs ?!
Serge, Comme seul.
Serge : Mon ami Marc, qui est un garçon intelligent, garçon que j’estime depuis longtemps, belle situation, ingénieur dans l’aéronautique, fait partie de ces intellectuels, nouveaux, qui, non content d’être ennemis de la modernité, en tirent une vanité incompréhensible. Il y a depuis peu, chez l’adepte du bon vieux temps, une arrogance vraiment stupéfiante.
Les mêmes. Même endroit. Même tableau.
Serge (après un temps) : … Comment peux-tu dire « cette merde » ?
Marc : Serge, un peu d’humour ! Ris ! … -Ris, vieux, c’est prodigieux que tu aies acheté ce tableau ! Marc rit. Serge reste de marbre.
Serge : Que tu trouves cet achat prodigieux tant mieux, que ça te fasse rire, bon, mais je voudrais savoir ce que tu entends par « cette merde ».
Marc : Tu te fous de moi !
Serge : Pas du tout. « Cette merde », par rapport à quoi ? Quand on dit que telle chose est une merde, c’est qu’on a un critère de valeur pour estimer cette chose.
Marc : A qui tu parles ? A qui tu parles en ce moment ? Hou hou ! …
Serge : Tu ne t’intéresses pas à la peinture contemporaine, tu ne t’y es jamais intéressé. Tu n’as aucune connaissance dans ce domaine, dont comment peux-tu affirmer que tel objet, obéissant à des lois que tu ignores, est une merde ?
Marc : C’est une merde. Excuse-moi. »
L’œuvre de l’art contemporain se veut une charge primitive dans un environnement ultra-moderne, elle se veut brute dans un cadre raffiné. C’est le subjectivisme brut dans un capitalisme regorgeant de marchandises.
L’art est une forme d’expression où il y a une représentation synthétique réalisée par un artiste capable de jouer le rôle de miroir de la réalité, et sa représentation elle-même miroir de la réalité se reflète dans les esprits des gens qui, pour cette raison, l’apprécient.
Une vue de Paris par le peintre réaliste russe Vassili Perov en 1862
L’art authentique n’oppose ainsi pas la forme et le fond, il façonne la matière pour synthétiser la réalité d’une manière particulière, il ajoute pour ainsi dire de la matière à la matière. Il ne prétend pas produire un espace nouveau, il prend pour ainsi dire des photographies de ce qui s’est déroulé dans le temps.
L’art dit contemporain a une démarche totalement différente puisqu’il consiste en l’expansion d’un esprit individuel vivant des « moments » à prétention singulière à travers des formes « conquérant » des espaces.
Joseph Beuys, F.I.U. – Difesa della natura, 1983, Musée d’art contemporain de Zagreb, Wikipédia
Le véritable art est une production historique. L’art contemporain, c’est inversement avant tout une appropriation spatiale, de type subjectiviste ; c’est une « création » individuelle, un « élargissement » subjectiviste, une empreinte individualiste.
Que ce soit en emballant un monument, en écrivant un tag sur un mur, en présentant une installation de machines, en utilisant son propre corps… l’art contemporain occupe toujours un espace à partir d’un ressenti momentané de « l’artiste » qui procède ainsi à un étalement subjectiviste qui a plus ou moins de dignité dans son rapport à l’expérience à la matière.
Un exemple emblématique a été l’activité de la Serbe Marina Abramovic et de l’Allemand Ulay, dans les années 1970-1980.
Mouvement consistait à conduire une camionnette tournant en rond pendant des heures, Relation in time à avoir les cheveux attachés l’un à l’autre dos à dos pendant 17 heures, Relation in Space à courir l’un vers l’autre nu pour s’entrechoquer (pendant 58 minutes), Light/Dark à se donner des gifles en cadence pendant vingt minutes sous de puissantes lampes, Breathing In/Breathing Out à respirer par la bouche de l’autre jusqu’à épuisement, Rest Energy à ce que l’un tienne une flèche en tension tandis que l’autre tenant l’arc fasse face à la flèche…
https://www.youtube.com/watch?v=oKuDsFuV2lA
Le couple a, à juste titre, caractérisé une telle approche en présentant comme suit les exigences :
« Pas de lieu fixe, contact direct, prise de risque et mouvement permanent. »
L’art contemporain se veut en effet toujours « performance ». En 2010, Marina Abramovic organisera ainsi également une session de 736 heures et 30 minutes au MoMA (Museum of Modern Art de New York) où pendant soixante secondes quelqu’un pouvait s’asseoir en face d’elle pour la regarder dans les yeux.
L’œuvre de l’art contemporain se veut ainsi toujours affirmative, conquérante, disruptive, interpellante, car happant son entourage, son environnement, comme pour exister de manière autonome en tant que « création ».
Pour cette raison, l’art contemporain n’a, d’ailleurs, pas de définition esthétique. Il repose sur le subjectivisme du consommateur dont la consommation est si « profonde » qu’elle parviendrait à « créer » une œuvre.
De ce fait, absolument tout est matériau pour l’art contemporain, puisque la source créative est dans le subjectivisme de l’artiste qui façonne, tel un Dieu grec façonne une matière brute préexistante, sa propre réalité.
Nam June Paik, Electronic Superhighway: Continental U.S., Alaska, Hawaii 1995-96,Wikipédia
Cela explique l’expansion ininterrompue de ce qu’utilise l’art contemporain. Si initialement il reprenait des matériaux traditionnels de l’art, comme la peinture, le bois, la pierre, le textile, la céramique, le bronze… il a n’a cessé d’élargir son rayon d’action.
Se sont ainsi ajoutés des objets de récupération, des produits industriels, des paysages, des monuments, des corps, et jusqu’au langage présentée comme une « réalité » matérielle.
Cela reflète que l’art contemporain se veut pure individualité, aventure individuelle de dimension spirituelle, à rebours des principes de travail, de production, de norme. L’art contemporain est, avant tout, un rejet de la réalité transformatrice, au nom d’un subjectivisme créateur.
Relief éponge d’Yves Klein (1959) dans le théâtre de Gelsenkirchen en Allemagne, Wikipédia
L’art contemporain est ainsi une forme d’expression accompagnant le développement des forces productives dans le capitalisme. Les artistes étaient en effet auparavant liés à des principes et des formes sociales bien déterminées, que ce soit dans le folklore ou dans les académies organisées par les États.
Avec le capitalisme permettant l’accès aux matériaux nécessaires pour une expression artistique, ainsi qu’une autonomie dans la présentation et la promotion, il y a une déconnexion entre l’artiste et la société, celle-ci voyant échapper celui-ci à sa mainmise idéologique et culturelle.
Ce décrochage entre l’artiste et la société ne dure cependant qu’un temps relatif, celui de l’art dit moderne. Une fois le capitalisme développé, l’art contemporain n’a eu de cesse d’être valorisé, dans un processus allant des années 1920 aux années 1960-1970.
S’ensuit, à partir des années 1980, une véritable politique organisée par les entreprises et les États capitalistes pour promouvoir et valoriser l’art contemporain. Les musées qui leur son consacrés se sont multipliés parallèlement à la généralisation de galeries proposant des œuvres et à la systématisation de sa présence dans l’éducation.
L’art contemporain, anti-institutionnel initialement dans sa prétention, est ainsi entièrement institutionnel par la suite. Il est de fait l’esthétique elle-même du capitalisme développé.
(Lettre aux Éditions pour enfants près le Comité Central de la Jeunesse communiste pan-unioniste)
16 février 1938, publiée la première fois dans Voprosy Istorii [Questions d’Histoire], n°II, 1953
Je suis absolument contre l’édition des Récits sur l’enfance de Staline. Le livre abonde d’une masse d’inexactitudes de fait, d’altérations, d’exagérations, d’éloges non mérités.
Des amateurs de contes, des baratineurs (peut-être des baratineurs « honnêtes »), des adulateurs ont induit en erreur l’auteur.
C’est dommage pour l’auteur, mais un fait reste un fait. Mais ceci n’est pas l’important.
L’important réside en ce que le livre a tendance à enraciner dans la conscience des enfants soviétiques (et les gens en général) le culte des personnalités, des dirigeants, des héros infaillibles. C’est dangereux, nuisible.
La théorie des « héros et de la foule » n’est pas bolchévik, mais une théorie s-r [socialistes-révolutionnaires].
Les héros font le peuple, le transforment de foule en peuple, ainsi parlent les s-r.
Le peuple fait les héros, ainsi répondent les bolchéviks aux s-r.
Le livre apporte de l’eau au moulin des s-r.
N’importe quel livre comme celui-ci va apporter de l’eau au moulin des s-r, va nuire à notre cause bolchévik commune.
Je vous prie instamment de m’expliquer la question suivante : Il existe, chez nous, sur place, et aussi au Comité régional des Jeunesses Communistes, deux façons de concevoir la victoire définitive du socialisme dans notre pays, c’est-à-dire qu’on confond le premier groupe de contradictions avec le second.
Dans nos ouvrages qui traitent des destinées du socialisme dans l’Union Soviétique, il est question de deux groupes de contradictions : intérieures et extérieures.
Pour le premier groupe de contradictions, il est clair que nous les avons résolues : le socialisme a triomphé à l’intérieur du pays. Je voudrais avoir une réponse au sujet du second groupe de contradictions, à savoir celles existant entre le pays du socialisme et les pays du capitalisme.
Vous indiquez que la victoire définitive du socialisme signifie la solution des contradictions extérieures, ta garantie complète contre l’intervention et, par conséquent, contre la restauration du capitalisme.
Or, ce groupe de contradictions ne peut être résolu que par les efforts des ouvriers de tous les pays. Lénine ne nous enseignait-il pas, d’ailleurs qu’ « on ne peut vaincre définitivement qu’a l’échelle mondiale, que par les efforts conjugués des ouvriers de tous les pays ».
Au cours de propagandistes titulaires auprès du Comité régional des Jeunesses Communistes léninistes de l’URSS, j’ai dit, me basant sur vos ouvrages, que la victoire du socialisme ne peut être définitive qu’à l’échelle mondiale, mais les militants du Comité régional, Ourojenko (premier secrétaire du Comité régional des Jeunesses Communistes) et Kazelkov (instructeur à la propagande) qualifient mon intervention de sortie trotskyste.
Je leur ai donné lecture de citations empruntées à vos ouvrages sur cette question, mais Ourojenko me propose de laisser là mon volume, ajoutant que « Le camarade Staline l’a dit en 1926, tandis que nous sommes déjà en 1938 ; nous n’avions pas alors la victoire définitive, tandis que nous l’avons maintenant, et il ne s’agit nullement pour nous de songer aujourd’hui à l’intervention, ni à la restauration » ; il a dit ensuite : « Nous avons maintenant la victoire définitive du socialisme et la garantie complète contre l’intervention et la restauration du capitalisme ».
Ainsi, on m’a qualifié de complice du trotskysme. On m’a relevé de mon travail de propagandiste et on pose la question de savoir si je puis rester dans les Jeunesses Communistes.
Je vous prie, camarade Staline, de m’expliquer si nous avons la victoire définitive du socialisme, ou pas encore pour le moment ? Peut-être n’ai-je pas encore trouvé la documentation complémentaire d’actualité sur cette question, en rapport avec les changements récents?
Je considère aussi comme anti-bolchévik la déclaration d’Ouro-jenko, prétendant que les ouvrages du camarade Staline sur cette question ont un peu vieilli.
Et les militants du Comité régional ont-ils eu raison de me qualifier de trotskyste ? J’en suis très mortifié et froissé.
Camarade Staline, je vous prie de bien vouloir me répondre à l’adresse suivante : Ivan Filippovitch lvanov, Soviet du village Pervy Zassiem, district de Mantourov, région de Koursk.
Le 8 janvier 1938. Signé : IVANOV.
Réponse de Staline, le 12 février 1938, à la lettre d’Ivanov, publiée tout comme cette dernière dans la Pravda du 14 février 1938
Naturellement, vous avez raison, camarade Ivanov, et ce sont vos adversaires idéologiques, c’est-à-dire les camarades Ourojenko et Kazelkov, qui ont tort.
Et voici pourquoi : Il est certain que la question de la victoire du socialisme dans un seul pays, en l’occurrence dans notre pays, a deux aspects différents. Le premier aspect de la question de la victoire du socialisme dans notre pays embrasse le problème des rapports entre les classes à l’intérieur de notre pays. C’est le domaine des rapports intérieurs.
La classe ouvrière de notre pays peut-elle surmonter les contradictions avec notre paysannerie et établir avec elle une alliance, une collaboration ?
La classe ouvrière de notre pays peut-elle, en alliance avec notre paysannerie, battre la bourgeoisie de notre pays, lui enlever la terre, les usines, les mines, etc… et édifier par ses propres forces une nouvelle société, une société sans classes, la société socialiste intégrale ?
Tels sont les problèmes qui se rattachent au premier aspect de la question de la victoire du socialisme dans notre pays. Le léninisme répond à ces problèmes par l’affirmative. Lénine enseigne que « nous avons tout ce qui est nécessaire pour édifier la société socialiste intégrale ».
Par conséquent, nous pouvons et nous devons, par nos propres forces, vaincre notre bourgeoisie et édifier la société socialiste. Trotsky, Zinoviev, Kamenev et consorts, qui sont devenus, par la suite, les espions et les agents du fascisme, niaient la possibilité d’édifier le socialisme dans notre pays avant que la révolution socialiste ait vaincu dans les autres pays, dans les pays capitalistes.
Ces messieurs voulaient, en somme, faire revenir notre pays dans la voie du développement bourgeois, en couvrant leur reniement par de fallacieuses arguties sur « la victoire de la révolution » dans les autres pays. C’est précisément sur ce point que s’est déroulée la discussion dans notre parti avec ces messieurs.
Le cours ultérieur des événements dans notre pays a montré que le Parti avait raison, et que Trotsky et compagnie avaient tort.
Entre-temps, nous avons réussi, en effet, à liquider notre bourgeoisie, à établir une collaboration fraternelle avec notre paysannerie et à édifier dans l’essentiel la société socialiste bien que la révolution socialiste n’ait pas encore vaincu dans les autres pays.
Il en est ainsi du premier aspect de la question de la victoire du socialisme dans notre pays. Je pense, camarade Ivanov, que votre controverse avec les camarades Ourojenko et Kazelkov ne concerne pas cet aspect de la question.
Le deuxième aspect de la question de la victoire du socialisme dans notre pays embrasse le problème des rapports de notre pays avec les autres pays, avec les pays capitalistes, le problème des rapports de la classe ouvrière de notre pays avec la bourgeoisie des autres pays.
C’est le domaine des rapports extérieurs, des rapports internationaux.
Le socialisme vainqueur dans un pays entouré de nombreux pays capitalistes puissants peut-il se considérer comme entièrement garanti contre le danger d’une invasion armée (d’une intervention) et, par conséquent, contre les tentatives de restauration du capitalisme dans notre pays ?
Notre classe ouvrière et notre paysannerie peuvent-elles, par leurs propres forces, sans aide sérieuse de la classe ouvrière des pays capitalistes, vaincre la bourgeoisie de ces autres pays, de même qu’elles ont vaincu leur bourgeoisie ?
Autrement dit : peut-on considérer la victoire du socialisme dans notre pays comme définitive, c’est-à-dire libérée de la menace d’une agression militaire et des tentatives de restauration du capitalisme, alors que le socialisme n’a triomphé que dans un seul pays et que l’encerclement capitaliste continue d’exister ?
Tels sont les problèmes qui se rattachent au deuxième aspect de la question de la victoire du socialisme dans notre pays.
Le léninisme répond à ces problèmes par la négative. Le léninisme enseigne que « la victoire définitive du socialisme dans le sens d’une garantie complète contre la restauration des rap-ports bourgeois n’est possible qu’à l’échelle internationale (voir la Résolution, que l’on connaît, de la XIV° Conférence du Parti Communiste de l’URSS).
Cela signifie que l’aide sérieuse du prolétariat international est la force sans laquelle ne saurait être résolu le problème de la victoire définitive du socialisme dans un seul pays. Cela ne signifie évidemment pas que nous-mêmes devions rester les bras croisés à attendre une aide du dehors.
Au contraire, l’aide du prolétariat international doit être unie à notre travail en vue de renforcer la défense de notre pays, de renforcer notre Armée Rouge et notre Flotte rouge, de mobiliser tout le pays pour la lutte contre l’agression militaire et les tentatives de restauration des rapports bourgeois.
Voici ce que dit Lénine à ce sujet :
« Nous ne vivons pas seulement dans un État, mais dans un système d’États, et l’existence de la République soviétique à côté d’États impérialistes est impensable pendant une longue période.
En fin de compte, l’un ou l’autre doit l’emporter. Et avant que cette fin arrive, un certain nombre de terribles conflits entre la République soviétique et les États bourgeois est inévitable. Cela signifie que la classe dominante, le prolétariat, si seulement il veut dominer et s’il domine en effet, doit en faire la preuve aussi par son organisation militaire. »
Et plus loin :
« Nous sommes entourés d’hommes, de classes et de gouvernements qui expriment ouvertement la haine la plus farouche à notre égard. On ne doit pas oublier que nous sommes constamment à un cheveu de l’invasion. »
Cela est dit avec force et acuité, mais honnêtement et avec droiture, sans fard, comme Lénine savait parler. Sur la base de ses prémisses, il est dit dans Les questions du léninisme de Staline :
« La victoire définitive du socialisme, c’est la pleine garantie contre les tentatives d’intervention et, par conséquent de restauration, car une tentative tant soit peu sérieuse ne peut avoir lieu qu’avec un sérieux appui du dehors, qu’avec l’appui du capital international.
C’est pourquoi le soutien de notre révolution par les ouvriers de tous les pays et, à plus forte raison, la victoire de ces ouvriers, ne fût-ce que dans quelques pays, est la condition nécessaire d’une pleine garantie du premier pays victorieux contre les tentatives d’intervention et de restauration, la condition nécessaire de la victoire définitive du socialisme. »
Il serait, en effet, ridicule et stupide de fermer les yeux sur l’existence de l’encerclement capitaliste et de penser que nos ennemis du dehors, les fascistes par exemple, ne tenteront pas à l’occasion de déclencher une agression armée contre l’URSS. Seuls peuvent penser ainsi les fanfarons aveugles ou les ennemis cachés désireux d’endormir le peuple.
Il ne serait pas moins ridicule de nier qu’au cas du moindre succès de l’intervention mili-taire, les interventionnistes tenteraient de détruire le régime soviétique et de rétablir le régime bourgeois dans les régions qu’ils occuperaient. Dénikine ou Koltchak ne rétablissaient-ils pas le régime bourgeois dans les régions qu’ils occupaient ?
En quoi les fascistes sont-ils meilleurs que Dénikine ou Koltchak ? Nier le danger d’une intervention militaire et des tentatives de restauration, alors qu’existe l’encerclement capitaliste, seuls peuvent le faire les brouillons ou les ennemis cachés, désireux de masquer leur hostilité par des fanfaronnades et cherchant à démobiliser le peuple.
Mais peut-on considérer la victoire du socialisme dans un seul pays comme définitive si ce pays se trouve. dans l’encerclement capitaliste et s’il n’est pas entièrement garanti contre le danger d’une intervention et de la restauration ? Il est clair que non. Il en est ainsi de la question de la victoire du socialisme dans un seul pays. Il s’ensuit que cette question comporte deux problèmes différents.
a) Le problème des rapports intérieurs de notre pays, c’est-à-dire celui de la victoire sur notre bourgeoisie et de l’édification du socialisme intégral, et
b) Le problème des rapports extérieurs de notre pays, c’est-à-dire celui de la garantie complète de notre pays contre les dangers d’une intervention militaire et de la restauration.
Nous avons déjà résolu le premier problème, puisque notre bourgeoisie est déjà liquidée et que le socialisme est déjà construit dans l’essentiel.
Cela s’appelle chez nous la victoire du socialisme ou, plus exactement la victoire de l’édification socialiste dans un seul pays. Nous pourrions dire que cette victoire est définitive si notre pays se trouvait dans une île et s’il n’y avait pas tout autour une quantité d’autres pays, des pays capitalistes.
Mais, comme nous ne vivons pas dans une île, mais « dans un système d’Etats », dont une grande partie est hostile au pays du socialisme, créant de la sorte le danger d’une intervention et d’une restauration, nous disons ouvertement et honnêtement que la victoire du socialisme dans notre pays n’est pas encore définitive. Il s’ensuit donc que, pour l’instant, le deuxième problème n’est pas résolu et qu’il faudra encore le résoudre.
Bien plus : il est impossible de résoudre le deuxième problème de la même manière que nous avons résolu le premier, c’est-à-dire par les seuls efforts de notre pays.
On ne peut résoudre le deuxième problème qu’en conjuguant les sérieux efforts du prolétariat international avec ceux encore plus sérieux de notre peuple soviétique tout entier.
Il faut renforcer et consolider les liens prolétariens internationaux entre la classe ouvrière de l’URSS et la classe ouvrière des pays bourgeois ; il faut organiser l’aide politique de la classe ouvrière des pays bourgeois à la classe ouvrière de notre pays dans l’éventualité d’une agression militaire contre notre pays, de même qu’il faut organiser une aide efficace de la classe ouvrière de notre; pays à la classe des pays bourgeois ; il faut renforcer et consolider par tous les moyens notre Armée rouge, notre Flotte rouge, notre Aviation rouge, notre Société d’encouragement à la défense aéro-chimique.
Il faut tenir tout notre peuple dans un état de mobilisation pour qu’il soit prêt à faire face au dan, ger d’une agression militaire pour qu’aucun « hasard » et aucune manœuvre de nos ennemis extérieurs ne puissent nous prendre au dépourvu…
Il ressort de votre lettre que le camarade Ourojenko s’en tient à un autre point de vue, pas tout à fait léniniste. Il affirme, paraît-il, que « nous avons maintenant la victoire définitive du socialisme et la garantie complète contre l’intervention et la restauration du capitalisme ».
Il est hors de doute que le camarade Ourojenko a essentiellement tort. Cette assertion du camarade Ourojenko ne peut s’expliquer que par l’incompréhension de la réalité ambiante et la méconnaissance des principes élémentaires du léninisme, ou bien par la stérile vantardise d’un jeune bureaucrate infatué de sa personne.
Si réellement « nous avons une garantie complète contre l’intervention et la restauration du capitalisme », avons-nous besoin après cela d’une puissante Armée rouge, d’une Flotte rouge, d’une Aviation rouge, d’une puissante Société d’encouragement à la défense aéro-chimique, de renforcer et de consolider les liens prolétariens internationaux ?
Ne vaudrait-il pas mieux employer à d’autres fins les milliards que nous dépensons pour renforcer l’Armée rouge et réduire celle-ci au minimum, voire même la licencier complètement ?
Les gens tels que le camarade Ourojenko, même s’ils sont subjectivement dé-voués à notre cause, sont objectivement dangereux pour notre cause, car volontairement ou non (il n’importe !), par leur vantardise, ils endorment notre peuple, ils démobilisent les ouvriers et les paysans et aident les ennemis à nous prendre au dépourvu en cas de complications internationales.
Quant à ce que vous me dites, camarade Ivanov, qu’on vous a « relevé de votre travail de propagandiste et qu’on pose la question de savoir si vous pouvez rester dans les Jeunesses Communistes », vous n’avez rien à craindre.
Si les gens du Comité régional des Jeunesses communistes désirent vraiment ressembler au sous-officier Prichibéiev, ce personnage de Tchékov, on peut être sûr qu’ils y perdront. Dans notre pays, on n’aime pas les Prichibéiev. Jugez, maintenant, si le passage cité du livre « Les Questions du léninisme » au sujet de la victoire du socialisme dans un seul pays est vieilli.
Je voudrais bien moi-même qu’il soit vieilli pour qu’il n’y ait plus au monde de ces choses désagréables comme l’encerclement capitaliste, le danger d’une agression militaire, le danger de la restauration du capitalisme et ainsi de suite. Mal-heureusement ces choses désagréables continuent d’exister.
Par Tcheou Pei-Yuan, chef de la délégation chinoise lors du Colloque de physique tenu à Pékin à l’été 1966. Une pierre milliaire était une borne qui, dans la Rome antique, indiquait le niveau de progression sur une route.
Du 23 au 31 juillet [1966], 144 physiciens de 33 pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et d’Océanie, ainsi que d’une institution académique régionale d’Afrique, se sont réunis à Pékin à l’occasion du Colloque de physique d’été du Symposium de Pékin.
Cette rencontre internationale dans une discipline scientifique particulière réalise les vœux du Communiqué du Symposium de Pékin de 1964 : il avait en effet demandé qu’on organisât de telles rencontres avant 1968, année qui verra se tenir un nouveau Symposium de Pékin sur de multiples disciplines scientifiques.
99 rapports traitant surtout des particules élémentaires, de la physique nucléaire et de la physique des solides ont été présentés et discutés à ce Colloque. D’autres traitaient de l’astrophysique et de la biophysique.
Des rapports ont été aussi présentés sur l’enseignement de la physique et ont suscité des débats très animés. Ce Colloque revêt une signification particulière, car jamais auparavant dans notre histoire on n’avait vu tant de physiciens d’autres pays tenir à Pékin une réunion de si haute portée.
Seuls l’établissement de la République populaire de Chine et les incessantes victoires de notre pays dans sa révolution et son édification socialistes sous la direction clairvoyante du Parti communiste chinois dirigé par le camarade Mao Zedong ont rendu possible un tel événement.
A côté d’un certain nombre de physiciens notoires qui sont venus participer à ce Colloque, figuraient un grand nombre de jeunes physiciens qui prennent dans leurs pays respectifs une part active à l’enseignement et à la recherche. Ils représentaient un grand pourcentage surtout dans les délégations chinoise et japonaise.
Les jeunes membres de la délégation chinoise sont tous des fils de l’éducation socialiste inaugurée après la Libération. Ils se sont initiés aux travaux de recherche surtout depuis les années du Grand Bond en avant qui débuta en 1958.
L’une des figures de proue de la délégation chinoise, le camarade Tsai Tsou-tsiuan, un ouvrier-physicien de Shanghai, avait fréquenté l’école primaire trois ans seulement avant la Libération. Mais, dans la nouvelle société, sous la direction du Parti, il a étudié consciencieusement les oeuvres du président Mao et a apporté une grande contribution à la recherche et au développement des sources d’éclairage électriques pour l’édification socialiste du pays. Il est maintenant le directeur du laboratoire de recherche sur les sources d’éclairage électriques de l’Université Foutan de Shanghaï.
Il montra au Colloque différentes variétés de lampes que lui et ses camarades avaient réalisées. Son rapport « Fabriquer des lampes pour la révolution » et l’exposition de ses créations attirèrent l’attention et provoquèrent l’admiration des physiciens qui participaient au Colloque.
A côté des lampes du camarade Tsai, des membres de la délégation chinoise avaient aussi exposé des jeux d’appareils de démonstration destinés à l’enseignement de la physique générale. Ils avaient tous été fabriqués par des étudiants et des professeurs qui ont su compter sur leurs propres efforts, ont « osé penser et osé agir », comme l’enseigne le président Mao.
Le Colloque de physique d’été fut tenu en plein cœur de notre grande révolution culturelle qui a de grandes répercussions dans l’éducation, la culture, la science et la technique. De nombreux physiciens étrangers étaient anxieux de connaître le sens de cette révolution. Ils manifestaient aussi beaucoup d’intérêt pour le système d’éducation mi-travail mi-étude que nous mettons graduellement en pratique dans l’industrie comme dans l’agriculture.
Répondant à la demande des physiciens qui nous visitent, le ministre de la Culture par intérim fit un rapport sur la révolution culturelle et le ministre de l’Éducation en fit un autre sur l’éducation. Les deux rapports furent très appréciés par les physiciens et recueillirent leurs applaudissements chaleureux.
Dans la science physique chi-noise, la pensée de Mao Zedong est mise au poste de commandement
Les physiciens chinois ont présenté 31 communications au Colloque. Leur thème commun était qu’en Chine la pensée de Mao Zedong est aussi placée au poste de commandement en physique comme elle l’est dans l’industrie, l’agriculture et les autres domaines de la science et de la technique.
Le rapport du camarade Tsai Tsou-tsiuan en est une brillante illustration. Intitulé « Fabriquer des lampes pour la révolution », il montre avec précision comment la pensée du président Mao les guide, lui et ses camarades, dans leurs recherches et le développement des sources lumineuses dont notre pays a tant besoin pour son édification socialiste.
Ce rapport dit: « Pendant des années nous n’avons été capables de produire que des lampes à filaments de tungstène et des lampes fluorescentes. Pendant les années où notre pays avait été frappé par des calamités naturelles, les impérialistes, les révisionnistes modernes et les réactionnaires de tout poil poussèrent un tollé général contre la Chine, pensant qu’ils pouvaient tirer parti de nos difficultés.
Ils essayèrent de nous acculer par tous les moyens possibles et dans tous les domaines, sans excepter celui des sources lumineuses, dans l’espoir d’arrêter les progrès du peuple chinois. Mais ces seigneurs avaient mal calculé. Le président Mao nous a toujours enseigné à compter sur nos propres efforts et à travailler avec acharnement. Plus ils essayent de nous acculer, plus nous lutterons et plus vite nous progresserons. »
Le camarade Tsai et ses collègues ne disposaient pas de données techniques ni des appareils et de l’équipement nécessaires quand ils essayèrent, pour la première fois, de fabriquer une lampe à vapeur de mercure-haute pression. Les paroles du président Mao leur vinrent à l’esprit: « Faites usage de vos propres mains pour surmonter les difficultés. »
Ils en firent usage et les surmontèrent l’une après l’autre. C’est la pensée de Mao Zedong qui les encouragea et leur montra la juste voie à suivre.
Ils sont parvenus à fabriquer des lampes nécessaires à différents instruments, telles que des lampes de quartz au mercure-haute pression, des lampes à amalgame, au cadmium, au zinc, des lampes-arc à l’hydrogène ou au dentérium, des lampes au thallium, au krypton et des lampes utilisées pour l’éclairage telles que les lampes fluorescentes à vapeur de mercure-haute pression, des lampes à iodure de mercure-ultra-haute pression, des lampes de quartz à iode-tungstène (lampes infra-rouge à iode-tungstène, lampes à iode-tungstène pour l’éclairage ordinaire, à iode-tungstène pour la photographie des couleurs à haute température), des lampes au xénon à arc long, au xénon à arc court, au xénon à pulsations, des lampes au sodium.
Toutes ces lampes sont fabriquées avec des matériaux chinois et certaines d’entre elles répondent aux critères mondiaux les plus avancés.
Un autre exemple de la façon dont l’éclat de la pensée de Mao Zedong illumine les travaux de recherche des physiciens chinois, c’est la contribution apportée à la théorie des particules élémentaires par le groupe de recherche de Pékin qui se consacre à ces études.
Composé surtout de jeunes chercheurs, il a été formé en août 1965 par des scientifiques qui font des recherches sur la théorie des particules élémentaires dans des instituts de recherche de l’Académie des Sciences et des universités de Pékin.
Ils ont commencé par étudier ensemble les Oeuvres choisies de Mao Zedong, tandis qu’ils se livraient à leurs expérimentations scientifiques.
A la lumière de leur compréhension de la théorie de la connaissance et de la méthodologie telle qu’elle est exposée dans les deux textes classiques De la pratique et De la contradiction, ils ont discuté de la méthode d’approche correcte des problèmes, réfuté les conceptions métaphysiques et idéalistes de l’Occident et se sont débarrassés de la foi aveugle dans les « autorités » étrangères.
Armés de la pensée de Mao Zedong, ils se sont efforcés de libérer leur esprit, de briser leur foi aveugle et de frayer leur propre voie. Pour ce faire, il leur fallait absolument et avant tout une conception correcte du monde.
« Frayer sa propre voie » signifiait aussi apprendre à appliquer la théorie correcte de la connaissance et de la méthodologie et balayer les conceptions positivistes et mathématico-idéalistes qui, sur le plan mondial, se sont peu à peu développées dans le domaine des recherches sur la théorie des particules élémentaires.
Que l’atome puisse être divisé, voilà une importante découverte de ce siècle. Savoir si les particules élémentaires ont leur propre structure interne, savoir si elles peuvent être subdivisées, est devenu un problème extrêmement difficile et d’importance primordiale dans la physique contemporaine.
Sa solution permettra de faire un grand pas en avant dans la connaissance du monde matériel objectif et des lois de son mouvement.
Avec une conception correcte du monde et armés de la théorie correcte de la connaissance et de la méthodologie telle que l’incarne la pensée de Mao Zedong, les membres du groupe de recherche de Pékin sur les particules élémentaires sont parvenus à cette appréhension créatrice, savoir qu’aucune des particules élémentaires dont le nombre s’élève à plus d’une centaine, n’est « élémentaire » après tout, et qu’elles doivent toutes avoir des structures.
Ils ont soutenu que les hadrons, c’est-à-dire les mésons et les baryons, sont composés de nouvelles sous-unités de matière qu’ils ont appelées « stratons ».
Le nom de « straton » a été proposé par les physiciens chinois qui s’opposent à la croyance erronée des physiciens occidentaux pour qui la particule élémentaire est indivisible. L’expression « straton » est employée pour montrer que la structure de la matière se compose d’un nombre infini de couches et pour indiquer que le straton lui-même n’est nullement l’élément de base de la matière.
D’après cette nouvelle théorie de la structure et sa méthode de calcul théorique, il devient possible de donner une explication et une description unifiée d’un grand nombre de phénomènes concernant les particules élémentaires pour qui les anciennes théories n’avaient ni explication ni description unifiée.
Ce qui est très important pour les recherches futures sur la structure interne des particules élémentaires.
Dans les autres sections du Colloque comme celles de la physique nucléaire, de la physique des solides et de l’enseignement de la physique, les physiciens chinois qui ont présenté des rapports et pris part aux discussions ont, là aussi, étudié et appliqué activement la pensée de Mao Zedong.
Des communications telles que « La structure des noyaux se rapprochant de O puissance 16 dans des états de faible excitation — structure cohérente et effet de fluctuation », « Une étude des interactions résiduelles pour les noyaux légers » dans la section de physique nucléaire, « Résonance ferromagnétique des systèmes accouplés », « Système de libération des impuretés dans les ferrutes spinelles », « Une étude sur la théorie du camp de Ligand », etc.
Ces rapports ont tous été des exemples de recherches menées sous la direction de la pensée de Mao Zedong. Ces études ont pour autre caractéristique commune qu’elles sont les produits du travail collectif de groupes de recherches parmi lesquels les jeunes sont en forte majorité.
Dans ces activités collectives, la cellule du Parti communiste chinois joue un rôle important en unifiant et guidant le groupe, tant du point de vue idéologique que du point de vue scientifique, à la lumière de la pensée de Mao Zedong, de la politique du Comité central du Parti et des plans de recherche étroitement liés à l’édification socialiste du pays.
Les communications présentées par les membres de la délégation chinoise dans la section qui se consacrait à l’enseignement de la physique montrèrent aussi les caractéristiques de la pensée de Mao Zedong placée au poste de commandement.
On discuta les expériences et la compréhension des professeurs et des étudiants qui ont appliqué durant de longues années la politique éducative du Parti, nommément: « L’éducation doit servir la politique du prolétariat ; elle doit être combinée avec le travail productif. » Les rapports lus dans cette section avaient pour titres « Expérience du système mi-travail mi-étude en physique », « Expérience dans l’organisation des étudiants de physique pour les faire participer aux innovations techniques », « L’enseignement par « éclaircissement » — méthode où les étudiants apprennent tout seuls sous la direction du professeur », « Le «plan des expériences» en physique générale », « Une connaissance parfaite des points essentiels dans l’enseignement», etc.
L’exposition des appareils de démonstration pour la physique générale constituait une bonne illustration du principe de la con-fiance en soi, de l’intégration de la théorie à la pratique et une illustration de la réponse à l’appel lancé par le Parti pour « Oser penser, oser parler et oser agir ». Tout cela résulte de l’application de la pensée de Mao Zedong.
Que cent fleurs s’épanouissent, que cent écoles rivalisent en physique dans les quatre continents
Les communications présentées au Colloque ainsi que les discussions enthousiastes qui les ont suivies, tant au cours des réunions qu’après, ont symbolisé cette situation dans la-quelle « cent fleurs s’épanouissent et cent écoles rivalisent ».
Nous résumons ici les contributions apportées par des physiciens venus d’autres pays.
Dans le domaine des particules élémentaires, le professeur Shuzo Ogawa présenta un rapport sur « Les derniers développements de la théorie des particules élémentaires — sur le type Sakata ».
Sakata fut le premier physicien à voir que les particules élémentaires étaient divisibles et à concevoir un type de structure connu sous le nom de type Sakata.
Le professeur Ogawa étudia le premier les propriétés symétriques des particules élémentaires en faisant appel à la méthode du groupe unitaire unimodulaire à trois dimensions, désigné dans la théorie par le symbole SU(3).
Son rapport traite des récentes recherches effectuées au Japon sur le type Sakata. Le professeur Mikio Namiki parla de « La théorie des structures et des réactions de haute énergie des particules élémentaires ».
Le professeur Sachio Hayakawa présenta un rapport sur « Le développement des recherches sur les rayons cosmiques au Japon » et un autre sur « L’astrophysique nucléaire ».
Il y eut aussi un nombre relativement grand de rapports japonais sur différents aspects de la physique des particules élémentaires, sur les plans à la fois expérimental et théorique.
Beaucoup de leurs auteurs étaient de jeunes physiciens. Le professeur Abdus Salam du Pakistan présenta un rapport sur les récents travaux de l’Occident touchant les particules élémentaires. Il est connu pour avoir étendu la méthode de la théorie des groupes à U(12) et contribué au développement de la théorie de la symétrie phénoménologique des particules élémentaires.
Mais au Colloque il exprima l’opinion que la voie de développement futur de la physique des particules élémentaires était probablement de pénétrer la structure de ces mêmes particules.
D’autres communications sur les particules élémentaires et les rayons cosmiques furent présentées par des physiciens du Chili, du Mexique, de Ceylan et du Pakistan.
Dans le domaine de la physique nucléaire, le professeur Mokichiro Nogami présenta un rapport sur « L’interaction de deux noyaux atomiques — formation quasi moléculaire », alors que le Dr. Kiyomi Ikeda traita « Les états isobariques et la désintégration bêta ».
Yasukazu Yoshizawa, Keigo Nisimura et un certain nombre d’autres physiciens japonais présentèrent aussi leurs thèses au Colloque. Des communications furent également présentées par des délégués du Pakistan, du Chili, de la Syrie et de Ceylan. La communication cingalaise traitait des techniques radio-isotopiques en parasitologie.
Les communications présentées sur la physique des solides furent très variées et couvrirent plusieurs domaines. Le professeur Hiroshi Watanabe du Japon présenta une thèse sur « La théorie électronique du ferromagnétisme, du ferrimagnétisme et de l’antiferromagnétisme » et le professeur Tsunemaru Usui parla de « La dynamique du condensé statistique quantique ».
Il y eut d’autres rapports japonais sur le développement dans ce pays de la physique des plasmas et des recherches sur la fusion thermonucléaire contrôlée.
Le professeur coréen Jong Gie Sen présenta une communication sur « Le comportement de la friction interne des métaux en poudre agglomérés ». D’autres rapports furent présentés par des savants d’Algérie, d’Argentine, de Ceylan, d’Irak, du Maroc et de la R.A.U.
Dans la section de l’enseignement de la physique, les rapports comprenaient la large gamme de la politique éducative, des plans, des programmes et des méthodes d’enseignement. On discuta aussi de la relation entre l’enseignement des mathématiques et la préparation des jeunes physiciens.
On mit sur le tapis la question : « Quel est le problème fondamental dans le développement d’une science et d’une culture nationales dans les pays des quatre continents qui ont été pendant de longues années victimes de l’agression et de l’oppression impérialistes? »
Le problème fut présenté d’abord par un physicien argentin. La discussion conduisit à la conclusion : c’est en tout premier lieu un problème politique. Tant qu’on ne se sera pas débarrassé de l’impérialisme, du colonialisme et du néo-colonialisme, il ne peut exister de réelle indépendance nationale et aucune science ni culture nationales ne peuvent être développées.
Examinant la situation dans son pays, notre ami argentin a conclu que le problème fondamental de l’éducation n’est pas l’éducation même, mais un problème politique. On ne peut séparer l’éducation de la vie sociale, tout comme on ne peut séparer forme et contenu.
Le point de vue du physicien argentin reçut un accueil chaleureux. Un physicien de la Sierra Leone fit ressortir que beaucoup de pays africains ne peuvent résoudre leurs problèmes d’éducation qu’en extirpant l’impérialisme jusqu’en ses racines. Un physicien colombien montra que nous ne pouvons pas séparer la science de la vie sociale et que séparer physique et politique était une aberration.
Le chef de la délégation indonésienne, après avoir passé en revue les souffrances de son peuple aux différentes étapes de l’oppression impérialiste, aboutit à la conclusion que le développement d’une science et d’une culture nationales est inséparable de la révolution anti-impérialiste et anticolonialiste.
Il condamna avec véhémence le régime militaire fasciste actuel de l’Indonésie, soutenu par l’impérialisme américain, dans son oppression cruelle des hommes de science progressistes, et dénonça la pénétration culturelle de l’Indonésie par l’impérialisme américain.
Pour la solidarité, l’amitié et l’aide mutuelle et contre l’impérialisme, le colonialisme et le néo-colonialisme dans le développement de la science et de la culture chez les peuples des quatre continents
Le Colloque de physique de l’été 1966 s’est déroulé dans son atmosphère traditionnelle de démocratie, d’égalité, d’amitié et de respect mutuel, qui s’était établie au Symposium de Pékin de 1964.
Toutes les fois que surgissaient des difficultés, comme on le vit dans les différences d’opinion sur la manière de conduire le Colloque, des consultations entre les membres sont venues les aplanir. Les participants de tous les pays, grands ou petits, avec des opinions politiques différentes, étaient tous les maîtres du Colloque.
L’esprit de consultation démocratique se manifeste clairement dans le communiqué adopté à l’unanimité par les hommes de science de toutes les délégations. Il exprime le fervent désir des hommes de science des quatre continents de multiplier leurs contacts bilatéraux et multi-latéraux et de contribuer à la convocation du Symposium de Pékin de 1968.
Il réaffirme la nécessité de s’opposer d’abord à l’impérialisme, au colonialisme et au néo-colonialisme pour développer la science et la culture nationales des peuples des quatre continents. Il exprime leur ferme croyance, basée sur les réalisations du Colloque, que les peuples et les hommes de science des quatre continents, maintenant réveillés, nourrissent la haute ambition de maîtriser les sciences et les techniques les plus avancées et possèdent les capacités et la confiance en soi nécessaires pour y parvenir.
Les hommes de science sont tous parfaitement convaincus de la grande importance du Colloque pour promouvoir de nouveaux progrès en physique.
Quels ont été les sentiments et les réflexions des physiciens qui ont pris part à ce Colloque et visité la République populaire de Chine? Pour la plupart, c’était leur première visite. En raison des obstacles placés sur leur chemin par les impérialistes américains et les réactionnaires, nombre d’entre eux durent surmonter de sérieuses difficultés pour venir en Chine.
Nos hôtes ont été invités, avant et après le Colloque, à visiter nos communes populaires, nos usines, nos universités et nos instituts de recherche. Ils ont été invités, le 22 juillet, à assister à un rassemblement d’un million de personnes sur la place Tien An Men pour soutenir le Vietnam contre l’impérialisme yankee.
Ainsi nos amis ont eu l’occasion de voir notre peuple en action dans divers secteurs de notre vie nationale : politique, industriel, agricole, scientifique et culturel.
A la cérémonie de clôture, le chef de la délégation d’Argentine a affirmé: « Nous sommes profondément émus par tout ce que nous avons constaté et qui nous confond ; nous sommes parvenus à comprendre ce qu’est réellement un pays socialiste en marche.
Nous sommes profondément convaincus que la grande transformation sociale de la Chine est irréversible et qu’en ce pays l’envahisseur impérialiste ne peut trouver que sa tombe. »
Le chef de la délégation cambodgienne a fait remarquer à la séance de clôture que les physiciens chinois avaient appliqué avec succès la pensée directrice dû président Mao Zedong dans leurs recherches et leur travail d’enseignement.
Un physicien colombien a émis une opinion semblable. La délégation colombienne, a-t-il déclaré, a pu admirer sur place le miracle opéré sur le peuple chinois par la brillante sagesse du président Mao Zedong, un miracle qui se manifeste par sa capacité de travail, d’organisation et de réalisation.
Le chef de la délégation japonaise a déclaré que les énormes succès obtenus en physique par les chercheurs de la République populaire de Chine dans divers domaines spécialisés ont fortement impressionné la délégation japonaise.
Touchant le Colloque lui-même, le chef de la délégation irakienne a souligné que l’atmosphère amicale et le désir, d’apprendre les uns auprès des autres ont permis aux participants des différents pays, en dépit de la diversité des opinions politiques et des croyances religieuses, de faire de ce Colloque de physique un grand succès.
Le chef de la délégation de la R.A.U. a fait remarquer que c’était la nature des pays participants qui avait contribué à la réussite du Colloque. L’écrasante majorité d’entre eux se compose de nouveaux pays montants et beaucoup de leurs problèmes sont semblables, car ils ont tous soufferts de l’oppression colonialiste et de l’exploitation impérialiste.
Le chef de la délégation vietnamienne a mentionné que les hommes de science de nos quatre continents sont étroitement unis dans leur lutte commune contre l’impérialisme et le colonialisme, pour l’indépendance nationale, la paix et le progrès social et qu’ils sont justement unis par leur désir commun et leur détermination commune de mettre la science au service de la vie et du bonheur des peuples.
Dans son jugement sur le Colloque, le chef de la délégation de la Sierra Leone a dit sa ferme conviction que le succès de celui-ci demeurera dans l’histoire comme l’une des plus grandes épopées de l’effort humain.
La grande majorité des physiciens participant au Colloque ont exprimé leur profonde indignation contre l’agression barbare et le bombardement éhonté dont le peuple vietnamien est victime de la part de l’impérialisme américain et affirmé leur ferme soutien à la juste lutte du peuple et des hommes de science vietnamiens.
Président Mao, vous êtes le soleil qui ne se couche jamais dans les cœurs des peuples du monde
Comme le Colloque tirait à sa fin, les hommes de science des différents pays ne souhaitaient qu’une seule et même chose : si nous pouvions voir le président Mao, le grand dirigeant du peuple chinois, quelle joie ce serait pour nous! Leur vœux s’est réalisé. Le président Mao a trouvé le temps de recevoir les hommes de science qui avaient participé au Colloque.
Le 31 juillet, à 22 heures, il a rencontré les hommes de science des quatre continents et, sous les brillantes lumières de la grande salle, s’est dirigé vers eux d’un pas ferme, levant et agitant les mains pour les saluer.
En voyant le grand dirigeant si ad-miré par le monde entier et qu’ils avaient tant désiré rencontrer, ils furent enthousiasmés au point qu’ils ne savaient comment exprimer leurs sentiments. Soudain les cris: « Vive le président Mao! Longue, très lon-gue vie au président Mao! Vive le Parti communiste chinois! » éclatèrent dans toutes les langues, tandis que les amis de races différentes qui venaient de divers pays exprimaient le sentiment profond qui jaillissait de leurs cœurs.
Pendant que les hommes de science criaient et applaudissaient, la grande salle tout entière vibrait d’une inexprimable joie. Le président Mao fut photographié au milieu des physiciens et, comme il quittait la salle, ceux-ci se présentèrent à lui pour lui serrer la main, en criant de nouveau: « Vive le président Mao! Très longue vie au président Mao! »
Après son départ, nos amis s’attardèrent quelques instants dans la salle qu’ils ne quittèrent qu’à regret en se rappelant l’heureux instant passé en compagnie du président Mao.
Ce fut comme une grande vague de bonheur et de joie ! Comment pouvaient-ils ne pas se sentir heureux ? Ne pas se sentir chanceux ? C’était une rencontre avec le grand dirigeant du peuple chinois, une rencontre avec le grand dirigeant et le porte-drapeau des peuples révolutionnaires du monde !
Quand le Dr. Mohammed Kashif Al-Ghita, chef de la délégation irakienne, arriva pour la première fois à Pékin, il déclara qu’il ne retournerait pas chez lui à moins d’avoir vu le président Mao. Maintenant il l’avait vu. Il était si enthousiasmé pendant la rencontre que ses vêtements étaient trempés de sueur.
« Le président Mao, dit-il, n’est pas seulement à vous, mais aussi à nous et à tous les peuples du monde. Vous devez être fiers de lui, il est le plus grand homme d’aujourd’hui! » Au même moment, le professeur Germanico Barragan de l’Équateur était si ému que des larmes lui montèrent aux yeux et y demeurèrent tandis qu’il rentrait en voiture à son hôtel. « C’est trop de joie, d’honneur pour moi! » Tel était le cri unanime qui jaillissait du cœur des amis des quatre continents.
C’était ce souvenir, le plus beau, le plus heureux, qu’ils voulaient emporter chez eux pour le raconter à leur famille, à leurs amis et connaissances afin de leur faire partager leur joie et leur bonheur.
C’est bien compréhensible, car, d’après le Dr. Mentalecheta Youcef, chef de la délégation algérienne, le président Mao est la plus grande figure de l’histoire universelle. Que le dirigeant d’un pays puisse obtenir la confiance complète et l’amour illimité de 700 millions de personnes, que sa pensée puisse être assimilée par elles et que l’application de cette pensée à tous les domaines ait conduit à d’aussi brillantes réalisations, voilà qui est rare dans l’histoire du genre humain.
Un physicien chilien déclara: « Maintenant les révolutionnaires du monde tournent leurs regards vers le président Mao, vers le Parti communiste chinois et vers le grand peuple chinois. Le président Mao est devenu le phare de la révolution populaire mondiale.
Si les peuples du monde suivent la direction qu’il leur montre, alors certainement la révolution mondiale progressera par grands bonds en avant. J’ai la plus haute estime pour le président Mao.
C’est qu’il a développé le marxisme-léninisme sur le plan politique comme pour la stratégie militaire. Il a apporté une contribution remarquable à la révolution populaire mondiale.
Il nous enseigne que l’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier, c’est bien en effet la conception stratégique et tactique la plus juste. Les peuples révolutionnaires du monde entier ont besoin d’un marxiste talentueux et créateur de l’envergure du président Mao. »
Toutes les langues des différents pays exprimaient ces sentiments cordiaux et faisaient entendre à l’unisson non seulement la voix des hommes de science des quatre continents, mais aussi celle des peuples révolutionnaires du monde entier: « Président Mao, vous êtes le soleil qui ne se couche jamais dans nos cœurs ! »
C’est ainsi que se termina le Colloque de physique de l’été 1966, organisé sous les auspices du Symposium de Pékin.
Il marque une nouvelle pierre milliaire dans l’histoire de la science.
La chanson est de 1964 et fut une des plus fameuses chansons de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne.
Pour naviguer en haute mer il faut compter sur le pilote, Pour la croissance des êtres vivants il faut compter sur le soleil, Humectés par la pluie et la rosée, les jeunes plants croissent robustes, Pour faire la révolution, nous devons compter sur la pensée de Mao Zedong.
Le poisson ne peut pas être séparé de l’eau, Les melons ne peuvent pas être séparés de leurs tiges, Les masses révolutionnaires ne peuvent pas se séparer du Parti communiste, La pensée de Mao Zedong est un soleil qui ne se couche jamais.
Le poisson ne peut pas être séparé de l’eau, Les melons ne peuvent pas être séparés de leurs tiges, Les masses révolutionnaires ne peuvent pas se séparer du Parti communiste, La pensée de Mao Zedong est un soleil qui ne se couche jamais.
C’est une image qui peut être relativement pratique pour visualiser le principe de la contradiction entre le particulier et l’universel. C’est d’autant plus vrai qu’il existe une déviation visant à parler d’un rapport « centre-périphérie », ce qui est fondamentalement erroné.
Il suffit de considérer un cercle et son centre. Il y aune opposition entre le cercle, présentant une ligne continue fermée sur elle-même et un point isolé. La ligne donne une impression de mouvement, le point présente une image statique.
Historiquement, il existe justement deux considérations philosophiques initiales, attribuées à Parménide et Héraclite dans l’antiquité grecque. L’idée est que soit tout est toujours pareil, tel un point jamais changeant, soit tout change tout le temps.
La première conception est attribuée à Parménide, la seconde à Héraclite, dont un propos est très connu selon quoi on ne saurait se baigner deux fois dans le même fleuve.
Ce qu’on appelle la « philosophie » est, historiquement, une tentative de résoudre la contradiction entre l’unité et la diversité, le mouvement et l’absence de mouvement, l’un et le multiple, le changement et l’absence de changement.
C’est en ce sens qu’il y a ici une utilité à l’image du cercle et du centre. Pour cela, il faut lire comme suit cette image. Le centre est formé d’un point, tout comme le cercle est lui-même composé de points. Ces points sont ici considérés comme interchangeables.
Dans l’image proposée, il faut alors concevoir le cercle comme composé d’une multitude infinie de points en mouvement, comme s’ils tournaient autour d’un axe, alors que le point central est donc statique.
Ce qui permet de saisir le principe suivant: étant donné que l’aspect principal d’une contradiction peut changer, on a ici à chaque fois l’un des points relevant de quelque chose de secondaire assumant, temporairement, le statut de principal.
C’est comme si on disait, par exemple, qu’un relation de couple était composée de toute une série d’éléments (sentimental, sexuel, installation matérielle, sensibilité, vision du monde, etc.) et que, selon les moments, l’un de ces aspects prend le dessus, s’extrayant du cercle pour se placer en son centre, remplaçant un autre aspect reprenant sa place dans le cercle.
Ou bien encore, si on prend la vie quotidienne d’une personne et qu’on place au centre son activité du moment, tel lire, manger, boire, dormir, etc.
La conception d’un rapport « centre-périphérie » témoigne ici de sa fausseté dans la mesure où, s’il y a l’idée de dynamique, on a pour autant deux blocs séparés et isolés, sans rapport dialectique. La conception semble juste car elle présente une opposition et qu’on trouve l’idée d’un centre face à une périphérie multiple, mais en réalité elle fige les rapports et est une présentation descriptive sans justesse.
L’image présentée ici souligne inversement l’opposition entre un centre et une « périphérie » en conservant le principe de la transformation dialectique, puisque n’importe quel aspect peut devenir principal, l’aspect principal redevenant possiblement secondaire.
Cette image présente cependant deux soucis fondamentaux. Le premier, c’est qu’un aspect principal n’est pas un aspect « central ». Le matérialisme dialectique ne raisonne pas en termes d’axe. Ce serait une lecture mécanique des choses.
Le second, c’est que le matérialisme dialectique ne raisonne pas non plus en termes de cercle. Le cercle implique une sorte d’éternel retour, de mouvement sans qualité.
L’image du cercle de points n’est donc pas correcte pour présenter ni le principe de contradiction, ni la réalité des différentes contradictions ou des différents aspects. Elle est par contre utile pour présenter de manière imagée le caractère interchangeable des aspects et l’impact de ce caractère.
Les différents aspects sont telles des figures en bois sur un carrousel en mouvement, mais avec des figures non pas accompagnant le mouvement du manège, mais jouant le rôle moteur dans le mouvement général ou du moins lui donnant sa configuration générale.
Et dans ces figures, il y en a une qui joue un rôle principal, modifiant la forme du manège lui-même.
C’est-à-dire, pour continuer dans l’image, que si la figure du carrousel qui représente un hérisson devient principal, le mouvement aura telle forme, si c’est un avion ce sera telle autre forme, etc.
Le mouvement dépend à chaque fois de l’élément devenu principal mais également de la configuration générale qui est le résultat de cela.
On a une configuration générale qui change donc avec chaque modification de l’aspect principal. Il ne s’agit pas seulement d’une modification de l’aspect principal au sens d’un « remplacement ». Ne pas saisir cela est une erreur fatale.
Car tout changement de l’aspect principal implique une modification de la qualité. Graphiquement, même si cela n’a ici aucun sens, on aurait par exemple la chose suivante.
Cette image du cercle de points peut ainsi aider à orienter dans la compréhension de l’inter-relation des aspects et du sens que cela a pour le phénomène.
Depuis 5 ans, le PJAK (Parti de la Vie Libre du Kurdistan) est l’organisation kurde qui s’est le plus développée.
Il bénéficie du plus grand soutien populaire au Kurdistan Est et constitue l’opposition la plus importante en Iran.
Trois forces dynamiques particulières le traversent, visant toutes à transformer la société : les femmes, les étudiants et la jeunesse.
Le PJAK est devenu une manifestation de la volonté du peuple, il a réhabilité le mouvement kurde en actualisant son idéologie, éduquant ses membres et en élevant le niveau politique et intellectuel du peuple du Kurdistan Est.
Notre parti lutte:
– Pour trouver des solutions à la question kurde à travers l’idéologie du Confédéralisme-Démocratique
– Pour protéger les valeurs de la nation et organiser le peuple à travers une légitime autodéfense et en détruisant l’influence du système tribal féodal
– Pour faire émerger une vie libre et démocratique au Kurdistan Est
– Contre toutes les politiques et les institutions qui tentent de détruire la culture et l’identité nationale kurde
– Pour obtenir les droits et la liberté de toutes les classes sociales
– Pour organiser une société démocratique
– Contre l’oppression de la mentalité et des relations politico-sociales du système patriarcal
– Pour re-donner aux femmes leur identité et leur place dans la société
– Pour développer des relations démocratiques avec les Kurdes des autres parties du Kurdistan par les principes du Confédéralisme-Démocratique
– Pour établir des relations libres entre les différentes nationalités d’Iran et les mouvements démocratiques de la région dans le but d’étendre le Confédéralisme-Démocratique au Moyen-Orient
La Structure organisationnelle du PJAK.
– YJRK / Union des Femmes du Kurdistan Est.
La constitution iranienne est conservative, patriarcale et fondée sur les lois islamiques et des coutumes qui marginalisent les femmes et les traitent comme des êtres inférieurs.
Elles sont exposées à l’injustice et à toutes sortes de discriminations dans l’ensemble des champs politiques, économiques ou culturels. Les bases de l’YJRK sont celles de la philosophie d’émancipation des femmes au travers de leur auto-organisation et de leur implication en accord avec tout ce qui contribue à faire leur spécificité, ceci dans le but de lutter contre ces injustices.
A l’YJRK, les femmes ne sont pas seulement engagées dans toutes les actions qui forment une chaîne de décision mais elles forment elles mêmes la chaîne de décision dans son ensemble. Il est à noter que les femmes forment 40% des membres de la structure du PJAK.
– KCR / Organisation de la Jeunesse du Kurdistan Est.
L’Iran est l’un des pays avec la plus grande population de jeunes au monde.
Ils forment plus de la moitié de la population, mais le système iranien ne précise pas officiellement qui ils sont, ni ce qu’ils souhaitent ou en quoi ils peuvent être associés.
Au contraire, l’Iran a plongé sa jeunesse dans une crise sociale au lieu de lui laisser l’initiative et de la considérer comme un potentiel futur.
Le chômage, le manque de liberté d’expression et le manque d’institutions adaptées ne sont qu’une partie émergée de l’iceberg. La plupart de la jeunesse est déçue, frustrée, en opposition à ce système et à la recherche d’un changement fondamental.
La KCR s’occupe essentiellement de l’éducation de la jeunesse en Iran et au Kurdistan Est, se basant pour cela sur la connaissance et l’auto-développement à partir des spécificités et des réalités sociales.
Ainsi, notre parti ne cherche pas seulement à prévenir des conséquences psychologique, sociale et morale à notre jeunesse, mais l’associe pleinement à son développement afin qu’elle soit un facteur plein et entier de son futur.
– L’Union de la Presse Démocratique.
Notre partie lutte pour une société libre et démocratique. Une telle société nécessite une information libre et démocratique.
C’est pour cela que l’Union de la Presse Démocratique existe et qu’elle croit en la pluralité et la richesse des analyses et des pensées afin qu’une véritable culture démocratique se construise.
Chaque individu doit pouvoir exprimer son point de vue et ses idées. L’unité et la co-existence sont possibles par le dialogue, une presse et des média libres.
– HRK / Forces du Kurdistan Est.
Le régime iranien a fait subir à notre peuple tout ce que comportent les termes comme le meurtre de masse et le génocide. Particulièrement depuis qu’une ligne islamique dure est au pouvoir avec Ahmedinejad, l’oppression contre notre peuple est à son paroxysme.
Chaque année, un nombre énorme de personnes est tué sous différents prétextes comme l’opposition à la loi religieuse ou l’accusation de trahison.
Le PJAK ne croit pas en une stratégie unique de lutte armée. Les formes de sa lutte et de ses activités suivent des voies démocratiques et d’organisation du peuple.
Néanmoins, lorsque nous ne pouvons mener à bien nos activités démocratiques et l’organisation du peuple, lorsque le meurtre et la destruction frappent notre peuple, les HRK lui assure sa protection suivant une stratégie d’autodéfense.
Il est nécessaire de mettre en pratique cette autodéfense sur l’ensemble des plans tactiques : politique, social, culturel, économique, environnemental et militaire. Nous utiliserons ce droit à l’autodéfense chaque fois qu’il sera nécessaire.
Cette autodéfense pourra prendre la forme de désobéissances civiles, de manifestations ou d’actions purement militaire dont l’intensité et la forme varieront en fonction de ce qui est fait à notre peuple.
Les HRK sont des forces indépendantes et autonomes par rapport à l’organisation politique ? Elles accompagnent et appuient les politiques, les stratégies et les choix du PJAK.
– Comité Politique et Diplomatique.
La recherche d’une solution pacifique par le dialogue et les négociations à la question kurde au Kurdistan Est est la principale politique du PJAK. Le but est d’unifier et de mobiliser les Kurdes et l’opposition iranienne dans un large front uni démocratique pour renverser le régime et mettre en place le Confédéralisme-Démocratique en Iran.
Le soutien des systèmes démocratiques internationaux est un facteur essentiel dans notre lutte.
Nous recherchons à nouer des alliances avec tous ceux qui souhaitent la démocratisation, le respect des droits de l’homme, la paix et la liberté en Iran.
Pour cela un large front démocratique mettant en coopération les oppositions kurdes et iraniennes au régime est nécessaire.
[cet interview a été fait au début des années 1990.]
Pourquoi est-ce que cela a été nécessaire de former cette armée? Quelle était jusque là la situation des femmes dans la guérilla?
Les structures de la société kurde se reflètent en partie aussi dans la vie de la guérilla.
Cela signifie que le rapport homme-femme dans sa division des rôles était assuré par les normes traditionnelles, les femmes et les hommes étaient comme séparé/e/s par des murs.
Ils/Elles avaient été élevé de telle manière que la femme avait à obéir à l’homme, pendant que l’homme dominait la femme dans son rôle de donneur d’ordre.
La forte oppression patriarcale des femmes kurdes au Kurdistan est aussi un résultat de l’oppression despotique par les colonialistes.
Les femmes kurdes voient aussi comme renforcé dans la lutte de libération du Kurdistan leur lutte pour la liberté.
Avec le développement du mouvement le nombre de femmes en lui augmenta également de manière permanente.
Elles étaient naturellement également ici en partie confrontées aux problèmes sociaux classiques.
Beaucoup d’entre elles étaient toujours prisonnières de leur ancien rôle et voyaient dans l’homme leur point d’appui.
Mais les hommes n’étaient également pas libre de leur éducation traditionnelle.
La rencontre de ces deux mondes influença la vie dans la guérilla.
Notre parti [le PKK], et en particulier le secrétaire général Abdullah Ôcalan [dit Apo], ont analysé cette question depuis la formation de la lutte de libération et fait des pas importants pour sa résolution.
La résolution de la question de la femme ne peut après avoir lieu que si elle est vue par principe comme » révolution dans la révolution « .
Conformément à cela, les femmes apprirent à connaître dans la guérifla leur propre signification pour la libération du Kurdistan.
Elles vivent avec la connaissance que sans leur lutte révolutionnaire pour la libération la révolution au Kurdistan ne peut pas avoir lieu.
Les femmes se sont politisées avec cette conscience.
Ce processus s’est naturellement également développé chez les guérilleros.
Car le mouvement de libération du Kurdistan ne voit pas la question des femmes que comme une question de femmes.
C’est un problème social, qui a des liens historiques avec l’occupation du Kurdistan, liens qui sont scientifiquement prouvables.
Je veux essayer de préciser par certains exemples Tentrechoquement des deux mondes dans la guérilla.
Les commandantes féminines ne trouvèrent dans leur fonction la plupart du temps aucune acceptation, ni chez les hommes ni chez les femmes.
Certains hommes trouvent encore toujours difficile d’avoir à obéir aux ordres d’une commandante.
De même, elles n’étaient tout d’abord pas respectées par beaucoup de femmes.
Le complexe d’infériorité féminin socialement conditionné était la cause déterminante pour cette acceptation manquante.
Mais en même temps le fait qu’une femme puisse devenir commandante était une contribution à la conscience des femmes.
Le nombre croissant des femmes dans la lutte de guérilla rendait nécessaire une organisation particulière, parce que l’homme empêche un développement autonome des capacités de la femme.
Sa présence intimide.
Afin d’obtenir une reconnaissance totale dans la société kurde et dans la guérilla il fut nécessaire de mettre en place à côte de l’organisation politique également une propre organisation militaire.
Ainsi les femmes ont la possibilité de se développer de manière autonome, libre et indépendante – sans avoir à se sentir comme ombre de l’homme.
Chaque pas pratiquer libre apporte à la femme plus d’assurance en elle-même.
La voie à la réalisation de la » révolution dans la révolution » ne peut que passer au Kurdistan par une armée de femmes.
Pour un bouleversement social radical justement en ce domaine de notre culture, la formation de l’armée des femmes est de même la formation d’une nouvelle époque, comme l’était le 15 août 1984 (début de la lutte armée) pour notre société.
Y a-t-il des différences avec l’armée des hommes?
Il n’est pas juste d’avoir l’image qu’il n’y aurait que des armées exclusivement féminine ou masculine.
A côte de l’armée des femmes, qui consiste en environ 2000 femmes, il y a beaucoup de femmes qui se battent dans des unîtes mixtes.
L’armée des femmes comme l’armée régulière relèvent du même commandement.
Les deux se battent d’après les mêmes plans et les mêmes buts.
La seule différence est que l’armée des femmes favorise particulièrement le développement de la personnalité des femmes individuellement.
Il s’est montré que la force en tous les domaines de la lutte n’est pas une capacité spécifique à un sexe.
On peut pourtant dire que la femme s’adapte plus vite à la lutte, parce qu’elle a sa misère pendant les siècles d’esclavage toujours devant les yeux.
De là, l’intention de liberté est pour elle beaucoup plus fort que chez les hommes.
La plupart des femmes ont compris qu’il y a maintenant ou jamais la possibilité de la liberté.
Une séparation forte n’est également pas le but, rien que pour la raison que les guérilleros sont beaucoup plus expérimentées dans les luttes que nous et nous devons pour cela en arriver à un travail commun.
Pouvez-vous nous donner certains exemples de femmes qui se sont par fa lutte personnellement particulièrement déveloper?
Il y a nombre d’exemples de ce type.
Je parlerais de certaines femmes que j’ai moi même connu.
Sozdar, par exemple, venait de la campagne, elle avait eu une éducation traditionnelle paysanne/arriérée.
Elle n’avait pour cette raison pas la possibilité d’aller à l’école.
Après avoir appris à connaître la guérilla elle s’y rattacha.
Là-bas elle appris à connaître beaucoup de nouveaux aspects de la vie.
Elle apprit à connaître la lutte comme une école de la vie.
Tout ce qu’elle avait perdu comme des millions d’autres Kurdes par la colonisation, elle le retrouva.
Sozdar apprend à se confronter avec l’identité de femme et populaire et dépasse pas à pas les vieilles structures.
D’une guérillera elle devint commandante.
Un autre exemple: Zelal est fiancé à Dersim et doit se marier plus tard en RFA.
Entre-temps peu de temps avant son voyage en RFA efle rencontre la guérilla à Derism.
Zelal – comme elle l’a raconté elle-même – voulait la liberté.
Mais il lui manquait la conception d’une voie pour cela.
Elle rentre à nouveau en contact en RFA avec le mouvement de libération et s’y rattache quelques temps plus tard.
Afin de se libérer des liens traditionnels, elle fit amener son fiancé en Allemagne, afin de lui faire part qu’elle se rattacherait totalement au mouvement.
Elle ne voulait plus tenir les fiançailles au sens classique et fit au fiancé la proposition d’aller ensemble dans la lutte ou de dissoudre les fiançailles.
Après qu’il ait refusé la proposition, elle se sépara de lui et va au Kurdistan après une longue activité politique en Allemagne. Aujourd’hui Zelal est commandante.
Vous êtes une représentante du TAJK (mouvement libre des femmes du Kurdistan). Quelle relation a la TAJK à l’armée des femmes?
Nous les femmes du TAJK nous nous comprenons comme partie du mouvement de libération globale du Kurdistan. Notre travail en Europe est lie aux développements au Kurdistan. Sans cela nous n’existerions d’ailleurs pas.
Nous soutenons politiquement comme matérieLement le mouvement des femmes au Kurdistan.
Le soutien politique ne doit, selon la définition de notre but, pas être que la tâche de nous Kurdes, les non-Kurdes [femmes] devraient aussi l’effectuer.
Car les expériences que nous faisons par notre armée des femmes et par notre pratique politique peuvent être pour toutes les femmes une nouvelle perspective sur la voie de La libération du patriarcat.
C’est notre souhait commun.
C’est pourquoi une forte solidarité devrait être développée.
Nous essayons en premier lieu, par notre travail politique en Europe, avec l’aide de publications, de discussions et de manifestations, de nous présenter.
Notre travail a ensuite comme but d’attirer l’attention quant à la situation dans notre pays et d’arriver à une fin de la guerre sale, qui nous amené toutes les souffrances.
Pour l’avenir nous sommes, en ce qui concerne notre travail en Europe, optimistes, par exemple avec notre conférence internationale des femmes à Cologne (RFA) a été un grand succès, qui nous a amené beaucoup d’armes de beaucoup de pays.
NOTRE APPEL POUR LA CONSTRUCTION DU FRONT REVOLUTIONNAIRE
Nous, PKK (parti des travailleurs du Kurdistan) et DHKP (parti révolutionnaire de libération du peuple), faisons part à l’opinion publique:
Comme résultat de nos débats et de nos discussions que nous menons depuis un certain temps, s’est exprimé dans nos partis la nécessité et le besoin d’un front et d’une unité, pour la libération de nos peuples, front qui se développera à tous les niveaux.
La préparation d’un tel front révolutionnaire a été considéré comme une tâche fondamentale importante du processus dans lequel nous nous trouvons, sur la base d’un travail en commune et d’une alliance de nos partis.
L’unification la lutte démocratique et la lutte révolutionnaire de nos peuples et la construction d’un front révolutionnaire sont des tâches sérieuses.
Cela nous est clair, et nous savons que cela ne sera pas fait en disant simplement que « nous l’avons fondé ». Cela nécessite une préparation sérieuse.
Le DHKP et le PKK assument ces tâches avec leurs propres organisations, leurs cadres et partisans, entendent diffuser l’unité à tous les niveaux et appellent toutes les forces progressistes et démocratiques à remplir ensemble ces tâches. Un premier pas de cette préparation est le protocole que nous rendons ici public.
LA FORCE DE L’ENNEMI REPOSE DANS L’INORGANISATION ET L’ABSENCE D’UNITE DES FORCES POPULAIRES
Notre responsabilité, consistant à aboutir à l’unité de nos peuples et à l’organisation des forces populaires, devient chaque jour plus grande, et exige de nous de plus grands efforts.
Alors que l’ennemi continue son combat contre le peuple, les forces révolutionnaires et patriotiques, et ce même dans des conditions où le système est ébranlé et que ses affaires criminelles sont découvertes, affaires où les dominants se battent comme des meutes de chiens, ne devrions-nous pas nous unir, nous, le peuple, les forces révolutionnaires, patriotiques et démocratiques, puisque l’ennemi est toujours uni lui malgré toutes les luttes intestines?
Il n’y a pas de raison d’accepter cette situation.
Un des facteurs les plus importants est visiblement une tradition arriérée et négative quant à l’unité.
Notre responsabilité pour nos peuples et notre effort pour la révolution et la prise du pouvoir nous oblige à dépasser cela. Pendant qu’avec la découverte du visage meurtrier, fasciste et destructeur du régime le mécontentement et la colère du peuple croissent, sauf chez une poignée d’ennemis du peuple collaborateurs et membres de la bourgeoisie, on ne peut pas se présenter que les forces populaires ne s’unissent pas, que leur solidarité ne s’organise pas et que leur lutte commune ne soit pas développée.
Mais dans la réalité cela est encore ainsi.
Que cette tâche n’est pas rempli est une des raisons principales au fait que malgré les conditions favorables il n’y ait pas eu de mouvement populaire large correspondant.
NOTRE APPEL VA A TOUTES LES FORCES POPULAIRES:
Ceux qui exigent l’indépendance et la démocratie, qui exigent la liberté et l’égalité, pour tous ceux qui exigent la liberté de pensée, la liberté d’opinion, qui exigent le droit à l’autodétermination des peuples, qui exigent la fin d’une guerre injuste, qui veulent vivre dans un pays sans tortures, sans exécutions, sans disparitions et meurtres par des inconnus, sans destructions de villages, sans déportation, sans prostitution, sans drogues et sans bandes mafieuses, tous ceux qui ne veulent pas être un satellite de l’impérialisme, tous ceux-là doivent s’unir et lutter contre le régime d’exploitation et d’oppression.
Toutes ces revendications ne pourront être réalisées que dans la mesure où tous ceux qui les mettent en avant organisent leur unité.
C’est notre tâche et notre responsabilité vis-à-vis des peuples, contre ce régime qui mène la guerre contre nos peuples, de développer la solidarité et la lutte commune, légale et illégale, pacifique et armée, militaire, politique, culturelle, économique, démocratique, à tous les niveaux et dans toutes les formes, et d’avancer dans ces domaines en tant que front.
Nos partis, qui partent de cette nécessité, appellent tous les concernés à Vunité révolutionnaire et à construire le front de nos peuples. L’image de notre pays est un image sanglante de brutalité.
Cette image montre les conditions pour une révolution: le régime touche à sa fin.
Il tente de préserver son existence dans la mesure où il opprime le peuple, où il agrandit la pauvreté et la dégénérescence. Cela amène l’approfondissement des contradictions des couches sociales les plus larges vis-à-vis du régime.
On peut aujourd’hui dire sans hésiter que les conditions de la révolution dans le pays où nous vivons sont remplies.
Le problème consiste en l’organisation et l’unité des révolutionnaires, des peuples et des forces progressistes. Nous devons être unis contre le fascisme, qui est responsable de la brutalité, qui enlève aux peuples tout droit et la liberté, qui tente d’écraser dans la terreur les exigences de droits et de liberté. Une unité est nécessaire à tous les niveaux.
Les nations, les peuples, les organisations combattantes pour la libération des peuples, ne pourront obtenir la victoire qu’ainsi. Tous les opprimés, toutes les nations et minorités, tous les travailleurs, les individus aussi, les patriotes, les démocrates et les progressistes, ceux que le régime opprime et veut détruire, tous ceux qui sont contre ce régime et l’impérialisme, qui ne peuvent pas appliquer leur pensée et ne peuvent pas exprimer librement leur opinion, tous ceux-là doivent s’unir.
Les unités doivent servir à toucher tous ces milieux. Ceux qui se mettent en-dehors de cela pour telle ou telle raison renforce le front de l’ennemi.
La liberté de nos peuples sera gagné par la chute du système. Ce système ne pourra être détruit que lorsque le peuple s’unit et lutte ensemble: ce sont toujours les mêmes classes dominantes qui oppriment et dominent le peuple kurde et turc. Les deux peuples ont le même ennemi. Cet ennemi est en Turquie et au Kurdistan l’autorité centrale.
Même si les classes dominantes turques et kurdes exercent une propagande chauviniste et nationaliste, ils n’ont pas pu monter les peuples l’un contre l’autre.
Ils ont voulu arrêter par la terreur le succès de la lutte de libération nationale du peuple kurde.
Comme ils n’ont pas réussi, ils tentent avec des politiques et des tentatives chauvinistes et nationalistes d’amener les peuples kurde et turc l’un contre l’autre, et d’empêcher ainsi l’indépendance et la liberté des peuples. Mais ils n’ont pas réussi malgré tous leurs efforts.
L’avenir et le destin du peuple kurde et turc dépendant plus que jamais d’eux deux.
Toutes les forces qui croient en la révolution et le socialisme doivent prendre cela en compte.
Il est maintenant encore plus clair qu’aucune stratégie ou tactique qui ne considère pas cela comme essentiel n’a de chance d’aboutir.
Vu ces faits et ces nécessités le PKK et le DHKP sont devenus actifs en ce sens et considèrent le front révolutionnaire comme une nécessité pour en arriver et construire un avenir libre.
Nous sommes fiers et heureux d’avoir fait un tel pas, de former une alliance.
Cette tache – former Vunité révolutionnaire de nos peuples et des forces révolutionnaires, démocratiques, progressistes et combattantes – ne peut pas être repoussée.
L’unité de nos peuples est une nécessité. Sans cette grande et historique responsabilité que la nécessité nous impose, on en arrivera pas à cette unité.
Nous savons qu’une organisation qui ne donne pas de réponses aux buts, aux attentes et aux espoirs, n’a aucune chance de survie. Une telle organisation, incapable de satisfaire les besoins brûlants résultat de l’exigence d’organisation est confrontée à sa propre chute.
Chaque pas, chaque organisation existante doit donner une réponse aux besoins de la nation et de la société.
C’est le fondement de leur existence. Nos peuples aussi ressentent le besoin urgent d’une organisation commune, d’une méthode commune de lutte, qui résulte de besoins sociaux et nationaux.
Nos peuples ont besoin de l’organisation d’un front très large.
Parce qu’il est même tenté d’opprimer les voeux les plus simples et les plus habituels par la violence, d’interdire les pensées et les langages des peuples, d’écraser les gens dans l’étreinte de la torture, des disparitions, des exécutions, des destructions des villages et des déportations, parce que les meurtres effectués par des inconnus deviennent des événements quotidiens, la lutte contre l’ennemi commun doit être menée sur la base de l’unité, de la solidarité et de la lutte commune.
Personne ne peut fuir ou ne pas faire attention à ces responsabilités urgentes et historiques.
En tant que DHKP et en tant que PKK: avec ce protocole d’alliance nous avons fait un premier pas pouvant apporter une réponse aux attentes et aux besoins de nos peuples.
Ce pas doit être élargi, tous les conseils populaires doivent être gagnés comme partenaires à cette unité révolutionnaire de nos peuples dont nous sommes convaincus.
En tant que PKK et en tant que DHKP:
NOTRE BUT EST L’UNITE EN TANT QUE FRONT DE NOS PEUPLES!
Le but principal de cette unité est l’unification de nos peuples en front.
L’unification de nos peuples à tous les niveaux, le développement de cette unité.
Avec cette alliance nous montrons que nous avons le courage et la bravoure suffisantes pour construire le front révolutionnaire de nos peuples, et d’unifier sous un même toit les légaux, les illégaux, les groupes, les partis et les institutions victimes d’un système et luttent ou veulent lutter contre lui.
NOTRE BUT EST LA RESISTANCE GENERALE ET LE POUVOIR POPULAIRE GENERAL.
Partout où nous vivons nous attaquerons l’ennemi sans répit.
Ils voulaient réduire et écraser notre lutte avec l’autorité centrale. Diviser nos peuples est le coup le plus grand contre notre lutte.
Pour l’indépendance, la démocratie et le droit à l’autodétermination des peuples, nos peuples doivent combattre et renverser ensemble l’ennemi. Les droits de tous les nationaux, des minorités nationales et des couches sociales ne pourront être assurés que par un pouvoir populaire, indépendant, démocratique.
NOTRE BUT CONSISTE EN CE QUE LE PEUPLE KURDE PUISSE UTILISER TOUS SES DROITS, DONT LE DROIT A LA FORMATION D’UN ETAT INDEPENDANT.
Construire la lutte commune pour une libération commune de nos peuples sur la base de la fraternité et de l’unité.
Nous acceptons sans condition l’autodétermination du peuple kurde, dont le droit à la formation d’un Etat indépendant.
UN DES FONDEMENTS DE NOTRE UNITE EST LA LUTTE CONTRE L’IMPERIALISME ET LA DEFENSE DE L’INDEPENDANCE.
Aujourd’hui ce sont les impérialistes qui sont directement ou indirectement les responsables pour les attaques contre les peuples.
La guerre injuste et continue des classes dominantes en Turquie contre nos peuples est soutenu par l’impérialisme.
L’impérialisme est le principal responsable pour l’image qu’a notre pays.
Il est l’ennemi de l’indépendance, de la démocratie et du droit à l’autodétermination des peuples. Il est clair que cela ne pourra pas être conquis sans la lutte contre l’impérialisme.
Nous affirmons que nous défendrons l’indépendance de notre sol et de nos peuples, que nous détruirons et chasserons toutes les installations militaires sur notre sol appartenant aux Etats impérialistes, que nous ne donnerons à aucune force impérialiste le droit ou le privilège d’installer des bases militaires sur notre sol, et que nous sommes prêts dans ce cadre aux unions des forces et des actions des forces patriotiques.
Notre alliance considère nos peuples comme les vrais propriétaires de toutes les richesses et les produits de notre pays, et nous et nos peuples considérons que la fin de l’exploitation et du pillage est une condition de l’indépendance.
NOTRE BUT EST L’UNIFICATION DES FORCES POPULAIRES.
Il y a quantité de contradictions entre les différentes couches populaires et le régime.
Nous acceptons comme une des politiques de base, avec le pouvoir comme but, d’élargir le front révolutionnaire et de réduire le front de l’ennemi, dans la mesure où sur la base de ces contradictions nous unissons toutes les nations et nationalités, toutes les religions et les pensées, tous les secteurs d’emploi et toutes les couches populaires.
Notre alliance se considère comme une tâche démocratique et nous nous donnons comme but d’en arriver aux conditions telles que toutes les minorités nationales et toutes les pensées puissent développer leur culture et leur réflexion ainsi que vivre libres.
L’EXIGENCE DE DEMOCRATIE ET D’INDEPENDANCE EST UNE BASE ACTUELLE ET CONCRETE POUR L’UNITE DES FORCES POPULAIRES.
Partant de là nous nous donnons comme tâche d’en terminer avec toutes les pratiques antidémocratiques et la constitution fasciste du putsch du 12 Septembre, qui ignorent les volontés du peuple, interdisent tous les types d’organisation et volent les droits à la parole et au choix, de préparer avec la participation des couches populaires les plus larges un modèle de constitution fondée sur l’indépendance et la démocratie, de le confier au peuple, et de lier à ce travail tous les groupes antifascistes antiimpérialistes, toutes les organisations, tous les partis, toutes les personnes qui sont du côté de la liberté et de la justice.
NOTRE BUT EST D’ELARGIR L’UNITE A TOUS LES DOMAINES.
A la lumière des tâches concrètes d’aujourd’hui nous nous donnons comme tâche d’organiser l’opposition démocratique de nos peuples, de développer un parlement rassemblant toutes les forces populaires, de laisser nos peuples s’approprier ce parlement par le droit de parole et de décision, de former les possibilités pour que du plus petit village jusqu’aux plus grandes métropoles, dans chaque région, se construisent des parlements populaires régionaux, afin que leur destin puisse être pris dans leurs propres mains.
Notre alliance visant à la formation et l’élargissement du front unifié de nos peuples s’oblige à développer la solidarité et l’aide mutuelle, à organiser des actions communes dans les villes et à la campagne, à élargir l’organisation et la lutte communes contre le même ennemi, dans toutes les organisations légales, dans les syndicats, les chambres syndicales, les différentes associations où nos partis sont organisés, dans tous les domaines démocratiques chez les travailleurs, les fonctionnaires, dans les villages, sur le front de la presse et de la culture, chez la jeunesse estudiantine, dans les prisons, sur les lieux de travail et d’habitation, à l’étranger, pour les intérêts communs de nos peuples et de notre révolution.
Tout cela est nécessaire afin de construire le front révolutionnaire à la base, parmi les masses populaires, pour avancer pas à pas dans la lutte.
Le front révolutionnaire de nos peuples se produira ainsi. Notre alliance a décidé d’en arriver dans tous les domaines de la vie à l’unité, et d’accélérer la construction du front démocratique.
Nous voyons cela comme la phase pour unifier toutes les forces et former le front révolutionnaire sur la base de cette unité.
Nous en tant que PKK et en tant que DHKP voyons ce premier pas comme un début pour amener ensemble les organisations et institutions démocratiques, progressistes dans tout domaine et de tout type, sans refuser un type d’organisation et de lutte, et appelons nos peuples, nos organisations et nos institutions à renforcer ensemble ce pas.
1er congrès du Parti communiste maoïste (Turquie et Kurdistan Nord)
« Nous avons tenu plusieurs conférences auparavant… Mais ce congrès est le premier de l’histoire de notre parti. »
Le Premier congrès du MKP s’est terminé par la victoire du marxisme-léninisme-maoïsme…
Les documents du congrès seront éventuellement présentés au prolétariat et aux peuples opprimés ; au Mouvement révolutionnaire internationaliste (MRI), qui est aujourd’hui le centre embryonnaire du mouvement communiste international; et à tous les partis et organisations maoïstes, ainsi qu’aux autres forces révolutionnaires.
Cette déclaration vise à présenter un rapport sommaire de quelques-uns de ses résultats.
Le nouveau nom du parti va certainement attirer l’attention de nos camarades et des masses révolutionnaires. Nous débuterons donc ce texte en l’expliquant brièvement.
Parti communiste maoïste
Le Parti communiste maoïste (MKP) constitue la continuation idéologique, politique et organisationnelle du Parti communiste de Turquie (marxiste-léniniste) [TKP(ML)], fondé en avril 1972 sous la direction d’Ibrahim Kaypakkaya et sous l’influence de la Grande révolution culturelle prolétarienne.
Il représente une nouvelle étape dans notre compréhension du maoïsme en théorique comme en pratique – une compréhension basée sur l’analyse des 30 ans d’expérience de notre parti et sur l’utilisation de la méthode de la lutte entre les deux lignes.
Notre but final est le communisme.
Dès le départ, nous avons clairement exprimé nos idées à ce sujet et sur les façons d’y arriver.
L’État sera renversé par la force, comme il en a toujours été historiquement. C’est là une loi universelle.
Notre parti lutte pour une société sans classes. La révolution de démocratie nouvelle constitue actuellement notre programme minimum. Avancer constamment dans la voie du socialisme, sans jamais s’arrêter ; puis continuer le processus révolutionnaire jusqu’au communisme à l’aide de grandes révolutions culturelles prolétariennes, encore et encore : telle est notre compréhension du maoïsme.
Nous devons passer par les étapes de révolution de démocratie nouvelle et du socialisme pour des raisons de nécessité historique, mais elles ne sont pas notre but final. Donc, le nom de notre parti doit certainement inclure notre but final, qui est le communisme.
Nous devons tracer une ligne de démarcation claire et tranchée pour nous séparer de toute forme de révisionnisme moderne et dogmatique, et de tous ceux qui utilisent fausse­ment le vocable communiste.
Le marxisme-léninisme-maoïsme (MLM) est l’idéologie commune et universelle qui guide la marche du prolétariat international vers le communisme.
Le communisme ne peut être atteint à l’intérieur de frontières nationales. Le communisme sera gagné par le prolétariat international à travers le monde entier, et tous ensemble.
Bien sûr, dans cette marche commune, chacun des maillons dans cette grande chaîne que le prolétariat cons­titue devra d’abord régler ses comptes avec sa propre classe dominante.
L’internationalisme prolétarien exige que l’on fasse la révolution dans chaque pays au service du communisme.
Les révolutions prolétariennes, qui diffèrent dans la forme étant donné les diverses tâches à réaliser selon les conditions concrètes régnant dans chaque pays, sont inter­nationales par essence. Partout où une organisation prolétarienne existe, c’est le marxisme-léninisme-maoïsme qui la dirige.
L’internationalisme prolétarien constitue l’essence de la lutte du prolétariat. Les différences qui s’expriment en fonction des circonstances concrètes et qui conditionnent les tâches à accomplir pour chacun des maillons, ne sont que des différences de forme.
Mais le prolétariat doit être organisé tel un peloton du prolétariat mondial.
Ce n’est bien sûr pas une erreur de mentionner la géographie politique d’un parti dans son nom, mais ce n’est pas non plus une nécessité absolue.
Le maoïsme n’est pas une entité séparée du marxisme-léninisme (ML), mais il en constitue une étape qualitativement nouvelle.
On ne peut aujourd’hui adopter ou défendre le marxisme-léninisme sans défendre le maoïsme.
Ajouter une référence au maoïsme au nom du parti est particulièrement important. C’est une ligne de démarcation essentielle. Le congrès a donc modifié le nom du « TKP(ML) » pour celui de « Parti communiste maoïste ».
Ce faisant, on indique aussi que le MKP représente la continuation du TKP(ML) aussi bien qu’un avancement et un approfondissement sur la base du maoïsme.
Comme c’est bien connu, le nom de l’armée dirigée par notre parti fut jusqu’ici l’Armée de libération des ouvriers et des paysans de Turquie (« TIKKO »).
L’alliance ouvrière-paysanne sous la direction du prolétariat (particulièrement s’agissant des paysans pauvres) constitue l’axe principal de notre politique quant aux alliances révolutionnaires.
De plus, notre armée révolutionnaire incluera dorénavant d’autres forces du peuple.
Le nom de notre armée a donc lui aussi été changé pour celui d’Armée populaire de libération (« HKO »).
Nous avons également décidé de changer le nom de notre organisation de jeunes, anciennement l’Association de la jeunesse marxiste-léniniste de Turquie (« TMLGB ») pour celui d’Association de la jeunesse maoïste (« MGB »), en concordance avec le nom de notre parti.
Le Parti communiste maoïste est un monument historique du marxisme-léninisme-maoïsme
C’est avec la Grande révolution culturelle prolétarienne que notre science a atteint le niveau du maoïsme.
Bien que chaque maillon de la génération maoïste doive faire face à des conditions économiques, politiques et sociales différentes, il reste que c’est l’influence décisive de la Grande révolution culturelle prolétarienne qui lui a donné naissance.
Sans cette révolution, qui a permis l’émergence du maoïsme, le TKP(ML) n’aurait pu exister, pas plus qu’aucun autre parti communiste maoïste.
Des partis se disant communistes auraient certes pu continuer à exister et auraient pu affirmer défendre et adopter le marxisme-léninisme, mais il leur aurait été impossible de se dire maoïstes.
Les partis prolétariens ne sont pas que le fruit des conditions objectives.
Le prolétariat constitue effectivement la base objective du parti.
Mais les conditions objectives ne donnent pas automatiquement naissance au parti commu­niste, qui est un élément conscient, subjectif.
Par nature, les matérialistes et économistes vulgaires échouent à comprendre cela.
On ne peut considérer le parti communiste comme étant établi, si on ne détermine pas le chemin concret et la ligne directrice de la révolution, ce qui signifie s’armer avec le maoïsme – l’idéologie commune et universelle du prolétariat international – et l’appliquer de façon créative dans chaque partie du monde.
Notre parti a été créé dans la foulée et l’étendue rapide des rouages de notre science et des luttes héroïques du peuple et particulièrement, de la classe ouvrière de notre pays, et il fut le produit de la Grande révolution culturelle prolétarienne.
Le camarade Kaypakkaya a souligné cette réalité. Sans le MLM, les faits objectifs à eux seuls ne pouvaient pas automatiquement et directement mener à la création d’un parti communiste.
Le TKP(ML) représente un monument historique du marxisme-léninisme-maoïsme, construit par la Grande révolution culturelle prolétarienne.
Le Parti communiste maoïste, qui représente une continuation et une avancée du TKP(ML), est tout à fait conscient du fait qu’il a été créé par le maoïsme et la voie de Kaypakkaya – notre ligne stratégique et politique générale, qui est une application du maoïsme aux conditions concrètes de la Turquie et du Kurdistan Nord.
Le marxisme aujourd’hui ne peut pas être simplement une répétition de ce qu’a dit Marx.
Pas plus que le léninisme ne peut être représenté et appliqué comme une simple répétition de ce qu’a dit Lénine.
La science du prolétariat est une arme vivante et vigoureuse. Elle n’est ni statique, ni dogmatique, mais elle doit être un guide pour l’action.
Si on n’est pas maoïste, on ne peut être communiste.
Être communiste ne peut plus se limiter à la seule défense de la dictature du prolétariat.
C’est là une des leçons de la Grande révolution culturelle prolétarienne. La lutte des classes se poursuit pendant toute la période du socialisme parce que les classes continuent d’exister.
La lutte de classes entre le prolétariat et la bourgeoisie est un fait durable pendant toute la période du socialisme. Ce n’est pas là un choix arbitraire, mais une nécessité du fait de la réalité elle-même du socialisme, qui ne peut jamais être analysée sans tenir compte des classes et de la bourgeoisie.
Faire avancer la révolution prolétarienne continuellement jusqu’au commu­nisme par la puissance de la révolution culturelle représente aujourd’hui le sommet de l’expérience collective du prolétariat international.
Le maoïsme a surgi comme étant une suite et un approfondissement au marxisme-léninisme. Par contre, il n’en est pas une vulgaire répétition. Il a porté notre science à une nouvelle étape qualitative, basée sur l’analyse spéci­fique de ce qui arrivait alors.
Le maoïsme a fait ressortir la nécessité des révolutions culturelles, dont la signification est désormais universelle dans la marche vers le communisme. Le maoïsme est le principal outil dont il faut se saisir.
Notre propre expérience historique a démontré que les déviations sur ce point ont mené à des scissions.
Les lignes de droite ou de gauche qui ont été suivies par les directions successives de notre parti et l’incapacité à intégrer véritablement le maoïsme nous ont mené à des scissions et à des déviations des bases sur lesquelles notre parti avait été fondé.
Toutes nos crises passées ont surgi parce que nous nous sommes écartés du marxisme-léninisme-maoïsme, et non à cause de lui.
S’emparer du MLM, le comprendre et l’appliquer : telle est la question principale.
Si ce n’est pas fait, la discussion autour de telle ou telle erreur, et même le fait d’avoir pris certaines mesures correctes et positives pour les corriger, ne suffiront pas à solutionner radicalement le problème.
La question principale, c’est celle du maoïsme. Le parti et les masses ne peuvent s’armer qu’à travers une lutte sur la question principale, et non à travers une lutte sur les résultats.
Le Premier congrès a approfondi notre compréhension de l’idéologie qui nous guide.
Sur cette base, un mouvement très fort s’est développé dans le parti pour régler les comptes et exposer les erreurs de même que les raisons qui les expliquent.
Le Premier congrès a condamné l’éclectisme centriste.
Il a adopté et confirmé les critiques scientifiques faites par Mao Zedong à l’endroit de Staline et du Komintern.
Il a dénoncé la base commune du révisionnisme moderne et du révisionnisme dogmatique qui ont adopté les fautes du camarade Staline – l’enseignant du prolétariat international – tout en rejetant sa doctrine scientifique principale et immortelle.
Le maoïsme a relevé complètement le niveau du marxisme-léninisme à une nouvelle étape – la troisième – et il représente les contributions nouvelles et qualitatives du camarade Mao Zedong à la science du prolétariat.
Le marxisme, le léninisme et le maoïsme ne sont pas séparés l’un de l’autre.
Notre science a atteint l’étape du marxisme-léninisme-maoïsme sur la base de la lutte des classes, de la production et de l’expérimentation scientifique et, par cette synthèse, a établi un guide qui fonde l’idéologie du prolétariat.
Le Mouvement révolutionnaire internationaliste
Le Mouvement révolutionnaire internationaliste (MRI) représente une étape qualitative de plus dans la marche vers une nouvelle Internationale communiste.
Il a été établi sur la base du MLM. Dans les conditions d’aujourd’hui, le MRI constitue le centre embryonnaire du mouvement commu­niste international. Le MRI n’est pas une coalition ; il a apporté une contribution qualitative à la lutte pour créer une nouvelle Internationale communiste, sur la base de la lutte entre les deux lignes, et avec l’ensemble des forces MLM. Le MRI représente un effort pour mettre le marxisme-léninisme-maoïsme aux commandes de la nouvelle vague de la révolution prolétarienne mondiale qui émerge actuelle­ment par la guerre populaire.
En pratique, le MRI brandit la bannière de la guerre populaire, avec des organisations participantes telles que le Parti communiste du Népal (maoïste), le Parti communiste du Pérou et le Parti communiste maoïste, en compagnie d’autres organisations comme le Parti communiste de l’Inde (ML, Naxalbari), le Centre communiste maoïste (Inde), le Parti communiste d’Iran (MLM) ainsi que d’autres forces.
Il cherche à s’unir à d’autres forces MLM sur la base du maoïsme, comme on peut le voir en pratique avec le CCOMPOSA en Asie du Sud.
Le fait de lutter contre l’ennemi commun en quartiers généraux rapprochés avec les autres forces MLM, tout en continuant la lutte entre les deux lignes, constitue une expérience importante.
La Déclaration du Mouvement révolutionnaire internationaliste (MRI) qui annonçait la formation du MRI en 1984 incluant notre parti parmi les fondateurs, est un document marxiste-léniniste-maoïste.
Certaines de ses faiblesses ont été corrigées en 1993 par le document Vive le MLM !
Tout en confirmant le caractère MLM des docu­ments du MRI, notre congrès a également souligné l’importance et la nécessité de mener la lutte de lignes dans un esprit de camaraderie, en accord avec les règles et les principes organisationnels du MRI.
Le congrès a fait l’autocritique des erreurs de notre parti en cette matière.
Les lettres que nous avons reçues du Comité du MRI et du camarade Prachanda, président du Parti communiste du Népal (maoïste) [le PCN(M)], ont apporté une signification additionnelle à notre congrès.
Nous considérons avec hautement de respect les expériences réalisées au sein du MRI. Le congrès en a appris beaucoup et en est sorti grandi.
Notre premier congrès envoie ses salutations prolétariennes à toutes les organisations et partis du MRI, de même qu’aux autres forces MLM, par la voix du Comité du MRI.
Il déclare que le drapeau de la glorieuse guerre populaire dirigée par le PCN(M) est aussi le sien ; il partage l’enthousiasme qu’a suscité le discours du président Gonzalo le 24 septembre 1992, et réaffirme notre volonté de mener une lutte déterminée pour mettre fin à l’isolement et à l’emprisonnement du camarade Gonzalo, perpétré par les classes dominantes ; il condamne du même coup les lignes opportuniste, liquidatrice et capitularde partout où elles se manifestent.
L’importance de la guerre populaire
À titre de détachement du prolétariat international, notre parti tient à apporter sa contribution afin de faire du XXIe siècle, celui du maoïsme et des guerres populaires maoïstes.
La guerre populaire est un des outils principaux que le camarade Mao Zedong a légués aux oppriméEs, outre ses contributions qualitatives sur les questions de la philosophie, de l’économie politique et du socialisme.
Le caractère scientifique de la stratégie consistant à encercler les villes par les campagnes dans les pays opprimés a été démontré en pratique.
Mais ceci n’est pas la seule contribution que Mao a apportée à la science militaire du prolétariat.
Le développement qu’il a fait à l’égard d’autres principes est également précieux, notamment : le peuple comme étant le facteur principal dans la guerre révolutionnaire ; le lien avec les masses comme point de départ de la lutte ; la direction du parti comme étant l’aspect principal ; le principe de l’autosuffisance ; l’importance décisive d’une ligne politique et idéologique correcte, et particulièrement la question du nouveau pouvoir politique ; et la violence révolutionnaire comme étant une loi universelle, indispensable à la prise du pouvoir, et principale dans toute révolution.
Notre Premier congrès a critiqué et confronté le spontanéisme, qui est contraire à l’esprit de la guerre populaire, et a beaucoup appris des expériences du Népal et du Pérou, qui reflètent une application pratique impression­nante des contributions idéologiques et politiques de Mao.
Nous avons fait ressortir la tactique qui consiste à avancer prudemment, avec un plan de guerre stratégique.
Certaines personnes croient qu’en raison de la supériorité tactique de l’impérialisme, de son avantage en termes d’armes et de technologie, et de ses opérations sanglantes de liquidation, il est impossible de lancer une guerre populaire.
C’est là un non-sens total.
C’est un fait que le système impérialiste « mondialisé » a rendu le monde plus petit. Mais contrairement à ce qu’on laisse entendre, les avancées technologiques et l’extrême centralisation du capital ont approfondi les différences de classes – elles ne les ont pas éliminées.
L’impérialisme a mondialisé la pauvreté, préparant ainsi un terrain plus favorable à la révolution et contribuant à amener à maturité les bases matérielles de la lutte pour le communisme.
Il est devenu clair aujourd’hui que l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine sont des centres de tempête révolutionnaires. Cette réalité est liée à la contradiction principale dans le monde qui est celle entre l’impérialisme et les peuples et nations opprimés.
La déclaration du président Mao à l’effet que « le pouvoir politique est au bout du fusil » constitue un principe universel.
La ligne de soumission mise de l’avant par les théoriciens des « forces productives », qui se base ultimement sur les armes et la technologie pour proclamer que « l’impérialisme ne peut être défait », peut être écrasée grâce à la compréhension scientifique des principes du parti communiste maoïste et par le lien avec les masses.
La révolution ne naîtra pas automatiquement à partir d’un certain niveau de développement des forces productives.
Nous devons rompre avec l’opportunisme de la IIe Internationale sur cette question, qui révise l’idée de révolution.
La pratique développée par Mao est celle dont nous avons besoin.
Cette pratique établit la lutte de classe comme étant l’aspect principal.
Nous saluons le maoïsme, qui s’appuie non pas sur les techniciens, les armes et les experts, mais plutôt sur une ligne politique juste, sur le parti et sur les masses.
Le parti est une unité des contraires.
La lutte entre les deux lignes est une réalité indéniable du parti.
Le fait d’adopter et de mettre en pratique la lutte entre les deux lignes ne signifie pas que l’on rejette l’idée que le parti soit dirigé par un seul centre.
Dans un parti maoïste, le pouvoir ne peut être une justification pour dominer par le bâton, pas plus que l’opposition ne doit être une justification pour la scission.
Notre congrès a condamné toutes les formes d’éclectisme sur les questions internationales.
Il a également adopté une ligne d’unité avec le Parti communiste de Turquie/marxiste-léniniste [NDLR – une autre organisation issue du TKP(ML)], et souligné le fait que c’est la lutte entre les deux lignes et le maoïsme qui doivent servir de base à son développement.
La prise en charge des discussions basées sur les principes de la lutte entre les deux lignes parmi les forces communistes a été réaffirmée.
Nous avons mis une emphase particulière sur la politique d’unité sur les principes maoïstes.
Les scissions comme celles qui se sont produites dans l’histoire de notre parti ne peuvent être surmontées que par le maoïsme.
Comprendre, aider à comprendre et appliquer le maoïsme, tel est le drapeau que nous avons levé à notre congrès.
La voie proposée par Ibrahim Kaypakkaya constitue la base de la vision programmatique de notre parti.
C’est en s’appuyant sur elle que le congrès a adopté le programme du parti.
Les statuts du parti ont été renouvelés, pour surmonter ses faiblesses antérieures ; notre compréhension des questions liées à l’idéologie, à la ligne politique générale stratégique et militaire, de même que le programme, s’est approfondie.
Notre Premier congrès a procédé à une évaluation sérieuse de la situation actuelle dans le monde et dans notre pays – la Turquie et le Kurdistan Nord – et particulièrement au Moyen-Orient.
Un plan pour réaliser nos tâches a été déterminé.
L’invasion de l’Afghanistan fait partie du plan stratégique d’hégémonie mondiale poursuivi par les États-Unis.
L’Irak, du fait de ses riches ressources pétrolières et de son importance stratégique, fait également partie de ce plan d’intervention américain.
La Turquie et l’État d’Israël sont les gendarmes de l’impérialisme U.S. dans la région. Notre congrès a dénoncé ces stratégies impérialistes réactionnaires.
Il a fait ressortir l’importance de l’unité du prolétariat international, des peuples et nations opprimés, sous le drapeau de la révolution prolétarienne mondiale.
La révolution prolétarienne mondiale est la seule solution
Le phénomène de la « mondialisation » n’a rien de qualitativement différent de l’impérialisme et de l’orga­nisation du capitalisme à l’échelle du monde, bien que l’impérialisme s’est effectivement approfondi en compa­raison avec le passé.
La dynamique expansionniste et en constante intensification du capitalisme a modifié les besoins du système capitaliste mondial et conduit à une brutalité sans précédent.
Ses politiques concrètes reposent sur l’intégration avec les centres impérialistes et sur les privatisations.
Mais ces politiques ont approfondi la crise du capitalisme. Cette crise n’est pas que locale, mais affecte le monde entier.
Les politiques macroéconomiques du FMI et de la Banque mondiale représentent des interventions directes de l’impérialisme.
Les contradictions de l’impérialisme s’accentuent sans cesse. La contradiction principale à l’échelle du monde, entre l’impérialisme et les nations et peuples opprimés, s’approfondit.
La lutte des classes et la révolution ne sont en rien des choses du passé, elles sont aujourd’hui les forces motrices du progrès.
La crise actuelle s’intensifie en raison des plans de domination mondiale des États-Unis.
La seule solution à cette crise, c’est la révolution prolétarienne mondiale.
Le « nouvel ordre mondial » impérialiste, qui n’est en rien différent, fondamentalement, du vieil ordre impérialiste, fait naître aujourd’hui une nouvelle vague de révolution chez les oppriméEs.
Le plan d’hégémonie américain a pour effet non seulement d’intensifier les contradictions avec le camp des oppriméEs, mais mène à des conflits plus aigus entre les rivaux impérialistes.
La crise de l’impérialisme jette de l’huile sur le feu des contradictions inter-impérialistes.
La tendance principale, c’est celle de la révolution.
Le Parti communiste maoïste, pleinement conscient de cette situation, arbore le drapeau de la révolution prolé­tarienne mondiale.
Conclusion
Nous espérons que les camarades comprendront qu’il est difficile de présenter un résumé complet de tous les documents de notre congrès – qui a accompli une synthèse MLM des 30 ans d’expérience de notre parti.
Tel que mentionné plus tôt, les documents du congrès – Idéologie, ligne politique et militaire, Programme, Évaluation historique, Les leçons de l’histoire du mouvement commu­niste international, Notre ligne internationale et le MRI, Politique de direction et des cadres, La question nationale, L’unité politique des maoïstes, L’évaluation de la situation mondiale actuelle, en Turquie et au Kurdistan Nord, et Nos tâches – seront éventuellement soumis à l’examen des camarades et des masses.
Un niveau d’unité plus élevé sera atteint en utilisant la méthode de la lutte entre les deux lignes, et nos tâches seront effectuées au service de la révolution mondiale, dans un esprit visant à favoriser toujours plus les bonds en avant, sur la base du maoïsme.
Le drapeau rouge qui flotte sur le Mont Sagarmatha (Everest) et dans les Andes, sur l’Himalaya et aux Philippines, c’est le nôtre !
C’est ce même drapeau qui flotte en Turquie et dans le Kurdistan Nord, sur les montagnes Munzur.
Le chemin est sinueux, mais l’avenir est radieux.
Parce que nous avons le marxisme-léninisme-maoïsme, nous avons les masses révolutionnaires avec nous. Voilà pourquoi nous sommes enthousiastes et optimistes.
Nous ne marchons pas seulement pour le pouvoir politique, mais pour le communisme !
En nous armant du maoïsme, la victoire est assurée !
Vive le marxisme-léninisme-maoïsme !
Vive l’internationalisme prolétarien !
Vive le MRI !
Vive le Parti communiste maoïste !
En avant pour transformer le XXIe siècle en un siècle de guerre populaire dirigée par le MLM !