Auteur/autrice : IoULeeM0n

  • Jacques Bainville et l’Action française comme clef idéologique du populisme paysan

    L’une des grandes expressions du poids historique de la paysannerie française, c’est l’Action française, un mouvement monarchiste à la fois activiste et intellectuel, formant une immense opposition politique à la France républicaine entre 1871 et 1914, ainsi que relativement dans les années 1920-1930.

    En se basant sur la tradition contre-révolutionnaire de Joseph de Maistre (1753-1821), Louis de Bonald (1754-1840) et de Frédéric Le Play (1806-1882) – ces deux derniers auteurs jouant par ailleurs un rôle clef dans la naissance de l’idéologie de la « sociologie » -, cette mouvance va formuler une grande thèse romantique anticapitaliste, consistant à dénoncer la modernité des individus atomisés et ne se rejoignant que par l’intermédiaire de contrats sociaux.

    Le contre-modèle est une monarchie idéalisée comme une grande société organique, quasiment une famille, constituée en corporations solidaires.

    Les principales figures du mouvement furent Charles Maurras (1868-1952), Maurice Pujo (1872-1955), Léon Daudet (1867-1942) et Jacques Bainville (1879-1936).

    C’est lors des funérailles, le 13 juillet 1936, de ce dernier, entré dans le cercle maurrassien dès début 1900, que les camelots du Roy, troupe de choc de l’Action française, agressèrent notamment Léon Blum, alors président du Conseil des ministres et passant non loin en voiture.

    Jacques Bainville

    Grand théoricien de la monarchie « éternelle », Jacques Bainville a rédigé plusieurs articles où il intègre la paysannerie comme devant être le moteur du nationalisme de l’Action française, notamment dans le quotidien La Liberté, dont le renégat du communisme et fasciste Jacques Doriot deviendra rédacteur en chef en 1937.

    Surtout, il affirme le maintien de la France en quelque sorte profonde à travers les vicissitudes historiques ; il constate que la France résiste totalement à ce qui est, du point de vue communiste, la crise générale du capitalisme ouverte en 1917-1918 et marquant une offensive de la révolution mondiale.

    Il affirme ainsi de manière assez juste en 1920, dans Les conséquences politiques de la paix, que :

    « Par un curieux renversement des choses, la France de la Révolution est devenue le pays le plus réactionnaire du monde.

    Aux yeux des masses prolétariennes et paysannes de l’Europe orientale, qui tendent vers des formes barbares de dictature beaucoup plus que vers la démocratie parlementaire, nous sommes un peuple de « bourgeois ». Rien n’est plus vrai. »

    C’est là une intuition politique qui débouchera directement sur le pétainisme, avec son culte de la « terre » qui ne « ment pas ».

    C’est que, malgré l’électrification générale des communes rurales, le gouffre reste important avec la ville ; la paysannerie envie le poste TSF, les meubles modernes, les journaux quotidiens, la motocyclette, les vêtements diversifiés… Tout en restant circonspecte, étrangère, voire hostile au mode de vie urbain.

    Toutefois, comme, avec l’élargissement de la propriété paysanne à la suite de la guerre, la vie cléricale à la campagne s’érode et la place prise par les femmes dans le travail au champ bouscule l’organisation traditionnelle patriarcale, cela provoque d’autant plus de troubles.

    Le mode de vie paysan reste un « monde à part » fondé sur le village et des relations communautaires, tout en étant ébranlé et par là mis en branle. Jacques Banville écrit dans La Liberté en novembre 1929 :

    « On peut prévoir que l’exode continuera tant que les villes auront du travail à offrir.

    Il s’arrêtera quand l’activité́ industrielle se ralentira, ce qui, chose à noter d’ailleurs, pourrait bien arriver par une crise agricole, laquelle déterminerait une régression des achats, une « sous-consommation » de la part d’une clientèle nombreuse.

    Alors, le paysan restera à la terre, féconde en hommes et en fruits. Alors, comme aux autres époques qui avaient vu la même désertion, il ne faudra pas plus d’une ou deux générations pour que les campagnes soient repeuplées. »

    On voit ici une confiance absolue dans la nature agraire de la France, comme rempart à la modernité ; comme il s’agit d’un romantisme anticapitaliste, d’un idéalisme, il y en même temps la considération que la force de la France éternelle, c’est la communauté paysanne, et un appel en ce sens.

    Jacques Bainville écrit en 1924 dans Heur et malheur de la France :

    « La grande faculté de la France, une de ses facultés maîtresses, aurait dit Taine, c’est de reconstituer sans cesse une classe moyenne qui, elle-même, engendre toutes les aristocraties.

    À la base se trouve une race paysanne, ancienne et dure, qui crée constamment de la richesse et qui, par la plus réelle des richesses, celle du sol fécondé par le travail, s’élève constamment.

    Un vieux proverbe de la noblesse française disait : « Nous venons tous de la charrue. » C’est encore vrai de nos jours pour toutes nos espèces d’aristocratie, y compris celle de l’intelligence.

    Vingt millions de paysans forment l’humus dont se nourrit sans cesse ce qui fait la France.

    Vingt millions de paysans qui ont deux passions, celle de l’épargne et celle de l’ordre, sont les garanties de toutes nos renaissances.

    Quelles que soient nos plaies financières, politiques ou sociales, on peut compter que le paysan français, par son labeur aussi régulier qu’opiniâtre, rétablira l’équilibre et aura raison de tout. »

    Cette conception va irriguer tout un espace politique et culturel.

    =>Retour au dossier sur le populiste paysan
    Henri Dorgères et les chemises vertes

  • Le poids rural dans la France du XIXe siècle et du début du XXe siècle

    Au XVIIIe siècle se met en œuvre la dissolution progressive de la propriété féodale de la terre. Il est souvent dit que la Révolution française a aboli les privilèges, répartissant la terre avec la propriété paysanne. Cela est vrai, mais cela n’arrive pas d’un coup de baguette magique : il y a tout un long processus historique, dont la Révolution française est le saut qualitatif, elle-même se déroulant de 1789 à 1871.

    Cependant, la substance de la Révolution française dans la question paysanne se lit déjà dès l’instauration du code civil de Napoléon en 1804 qui ne reconnaît juridiquement que la propriété individuelle.

    Cela pose toutefois une contradiction importante entre une masse de paysans formant la majorité des Français, produisant de manière isolée, et une petite propriété devant nécessairement s’insérer dans une dynamique capitaliste impliquant une coopération au moyen du capital et ainsi une modernisation, une rationalisation.

    C’est précisément cette contradiction qui va donner naissance à une petite-bourgeoisie paysanne, qui ne possède pas une idéologie mais un style, qu’on qualifiera par la suite de « poujadiste », et dont la base a été fourni par Henri Dorgères entre la première et la seconde guerre mondiales.

    On ne peut pas comprendre la France du XIXe siècle et celle du début du XXe siècle sans voir que son socle est paysan. Au début du XXe siècle, il y a encore autant d’ouvriers agricoles que d’ouvriers de l’industrie.

    La population urbaine française ne devient aussi nombreuse que la population paysanne qu’en 1930 – et encore cela suppose-t-il que les urbains sont eux-mêmes d’extraction paysanne toute fraîche. Un excellent exemple est la culture propre aux cafés, brasseries et bars-tabac aux mains des Auvergnats à Paris.

    Communautés immigrantes de Paris en 1932, almanach Hachette

    La France est ainsi, sur une longue période, une « nation paysanne ». C’est ce qu’avait admirablement remarqué Karl Marx dans son analyse du 18 brumaire de Louis Napoléon Bonaparte, avec le fameux passage du « sac de pommes de terre » :

    « la grande masse de la nation française est constituée par une simple addition de grandeurs de même nom, à peu près de la même façon qu’un sac rempli de pommes de terre forme un sac de pommes de terre. »

    Cette longue existence paysanne alors que le capitalisme s’élance pratiquement sans freins depuis 1789 est lourd de conséquences.

    La combinaison de l’héritage familial paysan et le morcellement des terres en des petits propriétaires a pour conséquence de freiner le développement du capitalisme en France, et donc, dialectiquement de limiter la maturation idéologique de la classe ouvrière.

    C’est ce qui explique le contournement en France de cette tâche de maturation historique, assumée inversement par la social-démocratie en Allemagne et en Autriche, avec le syndicalisme révolutionnaire et son principe de la « minorité agissante », ainsi que le républicanisme social de Jean Jaurès.

    Jean Jaurès

    Le formidable poids de la paysannerie isole en fait les ouvriers et fait placer le centre de gravité de la vie politique française au « centre », avec les radicaux. C’est le socle de la IIIe République française, qui va de 1870 à 1940.

    Les notables libéraux-républicains du parti radical-socialiste ont joué ici un rôle fondamental dans la domination de la bourgeoisie industrielle en confirmant la petite propriété rurale.

    Revenu en France en juin 1871 après la Commune de Paris, Léon Gambetta déclare à Bordeaux :

    « C’est donc aux paysans qu’il faut s’adresser sans relâche, c’est eux qu’il faut relever et instruire.

    Les mots, que les partis ont échangés, de ruralité, de chambre rurale, il faut les relever et ne pas en faire une injure.

    Ah ! il faudrait désirer qu’il y eût une chambre rurale dans le sens profond et vrai de ce mot, car ce n’est pas avec des hobereaux que l’on fait une Chambre rurale, c’est avec des paysans éclairés et libres, aptes à se représenter eux-mêmes ; et alors, au lieu d’être une raillerie, cette qualification de Chambre rurale serait un hommage rendu aux progrès de la civilisation dans les masses. »

    C’est qu’à l’époque la base de la vie politique française est dans les campagnes, qui produisent des figures réactionnaires locales, que l’on retrouve notamment au Sénat, une entité jouant le rôle de frein réactionnaire dans le cadre des institutions.

    Cette dynamique est telle qu’il se fonde une chambre des ruraux en 1875, une « Société nationale d’encouragement à l’agriculture » en 1880, fusionnée en 1912 dans une Fédération nationale de la mutualité et de la coopération agricole regroupant jusqu’à 1 910 538 membres en 1930.

    Entre-temps il y avait également eu la création du Crédit agricole, afin de fournir la paysannerie en liquidité tout en sauvegardant le mode familial d’exploitation.

    Jules Breton, Fin du travail, 1886-1887

    On peut voir ici que la bourgeoisie industrielle de la Belle époque a soutenu la petite production familiale autosuffisante, comme base sociale à son hégémonie politique : la reproduction simple à la campagne était un gage de stabilité du régime.

    Sur 14 millions de paysans en 1930, 80 % sont ainsi propriétaires. C’est une immense base petite-bourgeoisie, par définition opposée au collectivisme, hostile à la modernité, enfermée dans des mythes traditionalistes en fait sans cesse renouvelés.

    Les crises économiques de 1892 et de 1929, pas plus que la crise générale du capitalisme ouverte en 1917-1918, ne changeront cette caractéristique ; la France profite en effet, grâce à cette base paysanne et son Empire colonial, d’un relatif isolement du capitalisme mondial, lui permettant à la fois autonomie et stabilité.

    Mais la progression inexorable de l’accumulation capitaliste, ainsi que les défis mondiaux des années 1930 – la marche à la guerre avec sa nécessaire militarisation, la rationalisation capitaliste devenant prégnante – obligèrent cette paysannerie à devenir une couche sociale également particulièrement agitée.

    =>Retour au dossier sur le populiste paysan
    Henri Dorgères et les chemises vertes

  • La nature du groupe Barbé-Celor et son impact sur le PCF bolchevisé

    Le problème de fond du Parti Communiste, c’est sa prise de contrôle par un groupe secret s’imaginant œuvrer pour son bien. On trouve à sa tête :

    – Henri Barbé, grande figure des Jeunesses Communistes de la région parisienne, activiste ayant dans la seconde partie des années 1930 récolté 18 années de prison et 100 000 francs d’amende et y échappant en devenant parlementaire puis en fuyant en URSS où il travaille au sein de l’Internationale Communiste ;

    – Pierre Celor, cadre communiste très engagé contre le colonialisme puis un haut responsable des Jeunesses Communistes, devenant ensuite un des principaux dirigeants devant agir dans l’illégalité en raison de la répression.

    Henri Barbé et Pierre Celor étaient de purs produits du mouvement communiste français naissant ; nés tous les deux en 1902, ils représentent une nouvelle génération façonnée par l’ultra-activisme.

    Ils sont les dirigeants de fait du Parti Communiste aux côtés de Benoît Frachon (né en 1893) et de Maurice Thorez (né en 1900), ces deux derniers étant absents de la mi-1929 à la mi-1930 en raison de leur emprisonnement.

    Henri Barbé et Pierre Celor pensent avoir la ligne juste et prennent toutes les décisions par en haut, établissant un appareil parallèle pour contourner les liaisons habituelles. Cela asphyxiait littéralement la vie intérieure du Parti Communiste qui devient à la fois insupportable et morte.

    L’Internationale Communiste s’aperçut en 1930 qu’il y avait un véritable problème et chercha des explications ; il y eut alors une autocritique de la direction, Maurice Thorez apparaissant comme le plus en pointe à ce niveau.

    Il formula cela de manière très juste dans une réunion au Comité Central de juillet 1930 :

    « On doit lutter contre toutes les méthodes mécaniques et sans affaiblir la lutte contre les déviations opportunistes, réaliser une plus grande démocratie intérieure.

    Dans le Parti, chaque ouvrier doit se sentir la possibilité d’émettre son opinion sans qu’immédiatement il soit traité d’opportuniste ou de social-démocrate.

    Nous, Comité Central, nous devons dire cela au Parti. »

    En juillet 1931, l’Internationale Communiste revint à la charge en ayant cette fois compris l’existence du groupe Barbé-Celor, qui est alors liquidé par le Parti Communiste.

    Pierre Celor fut ensuite exclu en 1932, Henri Barbé en 1934 (tous deux deviendront par la suite des catholiques intégristes, fanatiques anticommunistes, Henri Barbé devenant même un activiste de la Collaboration).

    Entre-temps, c’est Maurice Thorez qui redressa la barre, se faisant connaître comme le dirigeant du Parti au moyen d’une vaste campagne de rectification menée à travers différents articles dans l’Humanité publiés entre août et septembre 1931 par Maurice Thorez : « Pas de mannequins » le 14 août, « Que les bouches s’ouvrent » le 21 août, « Enfin on va discuter » le 1er septembre, « Jetons la pagaïe » le 23 septembre, alors que s’ouvre une nouvelle rubrique dans l’Humanité : « Sous les feux de la critique ».

    Voici comment, le 28 octobre 1931, il caractérisa dans l’Humanité le problème que posait le groupe Barbé-Celor avec l’article « Pour un bon travail de masse – Caractéristiques politiques d’un groupe ‘‘sans principes’’ » :

    « De tous les maux dont a souffert le Parti, dans ces dernières années, le moindre ne fut pas le développement dangereux d’un certain « esprit de groupe », – reflet des tendances sectaires ou réaction erronée devant les difficultés, – qui conduisit à un rétrécissement anormal des directions à tous les échelons.

    Le Comité Central, dans sa session de mai, signala le danger au Parti. Il exigea formellement la liquidation de l’esprit de groupe et des tendances aux groupes plus ou moins formellement constitués.

    En juillet, le Comité Central a constaté, malgré sa résolution de mai, non plus seulement le développement de l’esprit de groupe, mais bien l’existence d’un groupe fermé dont les membres, soumis à la discipline de groupe, se réunissaient en dehors des organismes réguliers du Parti, pour se concerter et déterminer leur attitude commune dans tous les problèmes de la politique du Parti.

    Le Comité Central, avec juste raison, considère le groupe comme une des causes essentielles de la régression temporaire de notre mouvement.

    L’activité de groupe, en tout temps néfaste au Parti, a été dans la dernière période une lutte sans principes contre les directives pressantes de l’Internationale et contre les justes résolutions du Comité Central sur le tournant.

    On doit dire « groupe sans principes » parce que les membres du groupe n’ont jamais formulé ouvertement des opinions nettement opposées aux résolutions du Parti et de l’Internationale Communiste.

    Au contraire, ils ont prononcé de nombreux discours les approuvant. Ils ont ainsi trompé le Parti et l’Internationale Communiste en taisant leurs divergences.

    Car le groupe, sans plate-forme définie, n’en exprime pas moins un système de conceptions erronées, – que d’autres camarades du Parti partagent ou ont partagées, ce qui les fit agir sous l’impulsion du groupe, – et qu’il convient d’analyser et de réfuter.

    L’idéologie de groupe, en général, c’est la méfiance érigée en principe envers les forces de la classe ouvrière et du Parti, c’est l’étroitesse politique qui produit le sectarisme.

    Les membres du groupe condamné par le Comité Central nourrissaient en outre leur sectarisme de considérations sur le rôle de la jeunesse.

    Ayant tous appartenu à la jeunesse communiste ils « se considéraient comme ayant le monopole de la ligne politique juste. C’était le reflet du manque de confiance dans TOUT le Parti ».

    Leur « méfiance sans base politique » s’étendait uniformément à tous les membres du Parti et des directions, avant tout aux militants des syndicats.

    Il est clair que se manifeste ici une grave déviation. C’est plus que « l’avant-gardisme », cette erreur de caractère gauchiste qui se croient plus révolutionnaires que leurs frères aînés, membres du Parti.

    La déviation du groupe s’apparente plutôt à la conception autrefois développée par Trotsky, pour qui « la jeunesse était le baromètre du Parti ».

    Le Comité Central, tout le Parti bolchévik, et aussi la jeunesse communiste de l’Union Soviétique, condamnèrent vigoureusement cette opinion de Trotsky. De même fut condamnée l’erreur analogue de Chatzskine et autres en 1928-1929 (…).

    Le groupe se considérait comme prédestinée », et, dès lors, tout son objectif consistait à préparer ou assurer l’exercice de cette prérogative d’un nouveau genre. Une telle suffisance est de nature petite-bourgeoise et n’a rien de communiste.

    Cette première déviation des membres du groupe fait comprendre leur activité hostile à l’égard de tous les camarades de la direction qui n’étaient pas du groupe. Elle explique la pratique de désagrégation. »

    Le Parti Communiste s’est ainsi bien élancé grâce à la bolchevisation réalisée en 1927-1928, sous l’impulsion de l’Internationale Communiste. Mais le processus a été mal calibré et a produit une ligne opportuniste le gauche, le groupe Barbé-Celor menant le Parti dans le mur en étouffant la vie intérieure, en détruisant les dynamiques idéologiques et en prolongeant un style à la fois syndicaliste révolutionnaire et sectaire.

    En 1931, c’est la rectification et c’est Maurice Thorez qui la mène, alors que de nouveaux défis vont s’imposer très rapidement avec la montée du fascisme en France et qui vont révéler que c’est une ligne opportuniste de droite qui succède à celle de gauche.

    =>Retour au dossier sur le Parti Communiste Français classe contre classe

  • Le PCF bolchevisé et son nombre statique

    La ligne des « barricades » reflète d’autant plus un volontarisme suiviste que, entre-temps et parallèlement, le Parti Communiste n’arrive pas à mobiliser à partir de lui-même, ni pour le premier mai, ni pour célébrer la Commune de Paris au mur des fédérés, ni pour l’initiative anti-guerre du premier août, alors que ce sont les dates clefs pour lesquelles une grande énergie est investie.

    Le premier mai 1930, l’Humanité est ainsi saisie, même si 80 000 exemplaires sont tout de même diffusés, les rassemblements ne dépassent pas l’influence immédiate du Parti, tout comme le 25 mai 1930 pour la Commune au mur des fédérés, avec plusieurs dizaines de milliers subissant une attaque de la police.

    Craignant encore un manque de succès, le Comité Central du Parti Communiste produisit alors juste avant le premier août 1930 un document réalisé avec l’Internationale Communiste lançant un grand avertissement.

    Hors de question de continuer à accepter une démarche rentre-dedans dans le style français, cette fois il faut œuvrer de manière multiple et constructive. Il est ainsi dit :

    « L’Internationale et le Parti communiste ont attiré justement l’attention des masses travailleuses sur l’aggravation du danger de guerre : guerre entre les États impérialistes en proie aux difficultés économiques, guerre surtout du monde capitaliste contre l’État soviétique où se réalise le socialisme.

    L’Internationale Communiste et le Parti considèrent comme une tâche constante et primordiale, plus que jamais actuelle, la lutte effective contre le danger de guerre, notamment par l’organisation de puissantes démonstrations prolétariennes à l’usine et dans la rue, et par la préparation méthodique de la grève politique de masse, en liaison avec la défense des revendications partielles des travailleurs.

    Le Comité Central sur proposition du bureau politique estime qu’il ne convient pas de maintenir, pour le 1er Août 1930, le mot d’ordre de « grève politique de masse ». La « GRÈVE POLITIQUE DE MASSE » n’est pas un jeu auquel on se livre PÉRIODIQUEMENT et pour une journée (…).

    La réalisation de la « GRÈVE POLITIQUE DE MASSE » exige un effort considérable du Parti pour le RASSEMBLEMENT ET L’ORGANISATION PRÉALABLES des prolétaires en parant des revendications les plus minimes de la classe ouvrière (augmentation de salaires, assurances sociales réelles aux frais des exploiteurs et de l’État et gérées seulement par les ouvriers, journée de sept heures, etc.), pour aboutir à la lutte pour les objectifs politiques et fondamentaux du prolétariat.

    Or, la journée du 1er Août 1929, première grande manifestation révolutionnaire internationale contre la guerre impérialiste et les journées des 6 mars et 1er mai 1930 ont souligné la faiblesse extrême d’organisation des masses et de leur guide, le Parti communiste.

    Le 1er Août 1929 a mobilisé les masses dans une journée de grève politique. Le 1er Août 1930 doit connaître d’autres formes de lutte : démonstrations de rues, manifestations à l’intérieur et à la sortie des usines.

    Le 1er Août 1930 doit se dérouler sous le signe de l’ORGANISATION DES MASSES, du renforcement du Parti communiste et des organisations révolutionnaires du prolétariat (…), pour la réalisation d’un véritable Front unique groupant les ouvriers communistes et socialistes, [et les syndiqués] unitaires, confédérés et inorganisés, dans les comités de lutte, élus démocratiquement par la masse et n’agissant que sous le contrôle permanent de la masse (…).

    Le Comité Central, en indiquant pour le 1er Août d’autres formes de lutte que la grève dans tout le pays, condamne à l’avance les interprétations erronées et dangereuses des adversaires opportunistes et « gauchistes » de la ligne juste du Parti.

    Il souligne contre les opportunistes que le retrait, pour le 1er Août, du mot d’ordre de GRÈVE POLITIQUE, ne signifie en aucune façon une atténuation de la lutte contre la guerre impérialiste, dont le danger croît, ainsi qu’en témoignent les événements quotidiens, non plus qu’un abandon de la « grève politique de masses ».

    Il souligne contre les « gauchistes » que ce retrait ne signifie pas un recul vers des « formes périmées » de lutte, mais le souci de procéder à un rassemblement et à l’organisation de plus larges masses. »

    Ce fut cependant encore un échec, relatif puisqu’il y avait plusieurs dizaines de milliers de personnes, mais c’est toujours l’environnement direct du Parti, alors qu’il y eut encore des arrestations préventives, comme celles du rédacteur en chef de l’Humanité Florimond Bonte et de son gérant Marcel Mérel-Vevoz, du secrétaire de la Fédération unitaire de l’Alimentation Maurice Simonin, du secrétaire de la Fédération des marins de la CGT Unitaire Auguste Dumay.

    Il en alla de même pour le premier mai 1931, où même plus de mille personnes furent arrêtés à la suite d’un meeting au Cirque d’hiver, ou bien encore avec les 40 000 manifestants fin mai 1931 pour le rassemblement traditionnel pour célébrer la Commune de Paris.

    Au lendemain du premier août 1931, c’est toujours le même terrible constat très dur qui s’impose : la mobilisation n’a pas dépassé le cadre habituel du Parti.

    Et lorsque les Jeunesses Communistes essaient de manifester pour la Journée internationale de la jeunesse le 6 septembre 1931, la répression est immédiate et débouche sur une centaine d’arrestations.

    Il y a même, au sens strict, régression ; il y a ainsi 3 300 cellules du Parti en 1927, mais seulement 1 350 en 1931, alors que le nombre de cellules d’entreprises passe lui-même de 900 à 300.

    Le Parti Communiste est passé de pratiquement 54 000 membres en 1927 à 38 500 en 1929, puis un peu plus de 30 000 en 1931. L’Humanité a perdu des dizaines de milliers de lecteurs, tombant à 140 000, dont 27 000 à Paris.

    C’est que le Parti Communiste a un grand problème et il est interne.

    =>Retour au dossier sur le Parti Communiste Français classe contre classe

  • Le PCF bolchevisé, Parti des barricades

    Cet espoir du Parti Communiste de passer en force après le 1er août 1929 était particulièrement volontariste. Le Parti, en 1929, n’a que 358 cellules d’entreprises, qui regroupent seulement 5660 membres dans des usines regroupant un peu moins de 300 000 personnes.

    De plus, la répression ne s’arrête pas. En septembre 1929, toutes les salles municipales sont interdites à la CGT Unitaire sur ordre du gouvernement, début octobre c’est le congrès de la Jeunesse Communiste qui ne peut pas obtenir de salle, fin octobre c’est l’Humanité qui se voit ajouter une inculpation : celle de complot contre la sûreté extérieure de l’État.

    Ainsi, Marcel Cachin, Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier sont, en tant que directeurs et rédacteurs de l’Humanité, accusés d’espionnage ; Jacques Doriot, André Marty et Jacques Duclos, en tant que membres du Comité Central du Parti Communiste, sont accusés de complot.

    Cependant, la position du Parti Communiste reflète également une nouvelle situation, celle d’une poussée révolutionnaire des masses, alors que la France n’échappe plus à la première crise générale du capitalisme à la suite de la crise américaine d’octobre 1929.

    Le nombre de grèves en 1930 augmente de plus de 50 % par rapport à 1929 et le niveau de violence s’élève particulièrement.

    Un événement marquant est, en juillet 1930, une manifestation au Petit-Quevilly contre la loi sur les assurances sociales se faisant aux dépens des ouvriers. Lorsque les forces de l’ordre bloquent le cortège se dirigeant vers le centre de Rouen, du matériel d’un chantier voisin est récupéré et il s’ensuit un violent affrontement.

    Mais le véritable symbole va se produire une année plus tard.

    La grève du textile à Roubaix contre la baisse des salaires est portée par 114 000 des 127 000 travailleurs en mai 1931 ; en juin 199 usines sont fermées, 12 le sont partiellement, seulement 9 sont en activité, alors que de véritables barricades sont construites dans le quartier des Longues Haies, prélude à de violentes bagarres de rue avec la police.

    Ces barricades sont, pour le Parti Communiste, le symbole même de sa ligne appelant à des actions exemplaires de masse appelées à devenir toujours plus puissantes et à se développer comme insurrection urbaine.

    C’est que, très bien structurées, ces barricades disposaient même de fils de fer tendus sur leur devant pour empêcher le passage de la police à cheval, alors que le repli était parfaitement assuré et prévu.

    Le Parti Communiste publie dans ce cadre une brochure élogieuse sur cet épisode des barricades, avec une préface de Maurice Thorez, lui-même expliquant, en juin 1931, dans son article « La leçon des barricades » en Une de l’Humanité, que :

    « Les barricades de la rue des Longues-Haies ont suscité un vif élan d’enthousiasme dans la classe ouvrière.

    Le vieux sang révolutionnaire bouillonne de nouveau dans les veines des prolétaires du pays. Dimanche, dans les rues de Lille et sous le dôme historique, témoin des controverses passionnées [dites sur « les deux méthodes »] entre ces deux grands artisans de notre mouvement ouvrier que furent Guesde et Jaurès [en novembre 1900 à l’hippodrome de Lille], la foule immense des travailleurs exprimait, bien, par ses. cris et ses chants, le sentiment populaire d’admiration pour les glorieux combattants de Roubaix.

    Ce n’est pas chez les prolétaires que l’on trouverait ces canailles – flétries jadis par Guesde [qui a rejoint l’Union sacrée en 1914 et est resté SFIO en 1920] – qui insultent les « émeutiers ».

    Les petits bourgeois du [quotidien de la SFIO] Populaire, plus lâches encore que leurs maîtres capitalistes, peuvent tenter de discréditer les ouvriers de leur propre parti qui se sont battus, coude à coude avec les nôtres, contre l’odieuse garde mobile, instrument de la dictature bourgeoise !

    La classe ouvrière ne se laisse pas abuser. Elle est, sans réserves, solidaire des courageux lutteurs des barricades.

    Notre tâche de communistes est dégager rapidement la signification et les enseignements des barricades de Roubaix afin que les travailleurs n’entretiennent pas seulement la leçon d’héroïsme, mais qu’ils en comprennent la ̃portée historique et qu’ils puisent, dans cet épisode de la lutte des classes, la certitude des combats révolutionnaires à venir et de la victoire prolétarienne qui les couronnera si nous savons les préparer.

    Les barricades de Roubaix ont fait plus pour détruire les illusions dans la démocratie mensongère de la bourgeoisie et dans la mystique réformiste de la « paix sociale », que des dizaines d’articles ou de discours communistes.

    Que le premier grand combat de rue se soit déroulé Roubaix, où prédomine encore l’influence social-démocrate, c’est l’indication la plus sûre d’un profond mouvement de radicalisation des masses ouvrières, dont les luttes, atteignent déjà aux formes les plus élevées !

    Les barricades de Roubaix, alors que les prolétaires d’Allemagne en dressaient dans leurs grandes villes, montrent aussi l’approfondissement et la généralisation de la crise qui ébranle le monde capitaliste.

    Elles confirment la poussée révolutionnaire mondiale. Elles ont une valeur internationale.

    Les barricadés ont été pour les ouvriers de Roubaix le seul moyen de garder la rue qu’on voulait leur enlever. Elles ont été le moyen de conserver le pain qu’on veut leur ôter de la bouche.

    La démonstration est ainsi faite aux prolétaires attentifs que, dans l’étape actuelle de la lutte des classes, la simple défense du salaire prend rapidement les aspects d’une grande bataille politique.

    La grève du Nord met en jeu, avec les intérêts opposés des ouvriers et des patrons, tout le plan de misère, de répression et de guerre de la bourgeoisie impérialiste, dont le patronat du Nord est une fraction importante.

    La grève du Nord voit s’exercer, contre les prolétaires sortis des usines, la politique du capital représenté par ses ministres, ses procureurs, ses juges, ses gardes mobiles et servi par ses laquais les chefs social-fascistes. Les manœuvres hypocrites d’arbitrage se combinent avec la répression et la terreur policière.

    Et cependant, voilà que le prolétariat fait reculer la garde mobile, troupes de choc chère à MM. les socialistes qui en ont prévu la création et l’emploi dans les grèves (projet Renaudel sur la réorganisation militaire).

    Déjà les mineurs, à Henin-Liétard, Sin-le-Noble, Lens et dans vingt autres cités, avaient magnifiquement répondu aux charges des « cosaques ».

    Déjà, pour la première fois depuis longtemps, les ouvriers parisiens, malgré les 35 000 flics de Laval, avaient manifesté dans Paris le 1er mai dernier.

    Maintenant, les ouvriers de Roubaix apportent à leur tour la preuve que l’on peut résister victorieusement à l’attaque et à la provocation policières.

    La bourgeoisie aux abois avait espéré que la puissance de son formidable appareil militaire et policier suffirait à briser la moindre grève pour le pain et à entraver les progrès du mouvement révolutionnaire.

    Elle comptait aussi sur le poison réformiste et démocratique distillé savamment depuis des décades dans les masses prolétariennes.

    L’exemple de Roubaix montre que MM. les bourgeois et les chefs social-fascistes déchanteront.

    A quelques semaines du 1er août, qui verra de puissantes démonstrations prolétariennes contre la guerre impérialiste et pour la paix, et alors qu’il faut rassembler les forces pour l’aide rapide aux grévistes du Nord, tous les travailleurs feront bien de méditer sur les enseignements des barricades de Roubaix.

    Ils se convaincront de la possibilité de manifester, envers et contre tout, pour les revendications ouvrières. Et ils feront un grand pas dans la voie qui mène, à travers les combats, au renversement de la Dictature bourgeoise et à l’instauration delà dictature du prolétariat. »

    =>Retour au dossier sur le Parti Communiste Français classe contre classe

  • Le PCF bolchevisé et le 1er août

    La très violente répression contre le Parti Communiste à la mi-juillet, dans la foulée du sixième congrès tenu en mars, n’a pas empêché le début d’une nouvelle séquence, celle du premier août. C’est en effet une journée internationale contre la guerre considérée comme de haute importance pour l’Internationale Communiste.

    En ce sens, en amont du 1er août 1929, le Parti Communiste avait depuis de très nombreuses semaines appelé à une mobilisation anti-guerre pour cette date, y associant toujours plus un appel à la bataille contre la répression.

    Ce fut cependant un échec quasi complet. La police saisit l’Humanité et occupa l’imprimerie, tout en arrêtant des centaines de personnes. Il y avait bien l’idée de sortir en catastrophe un nouveau journal, L’Internationale, mais celui-ci fut immédiatement interdit également.

    Il y eut bien des manifestations un peu partout dans le pays, mais la répression policière fut omniprésente, avec Paris en état de siège.

    En toute bonne logique, il aurait fallu avoir conscience de la faiblesse historique du moment, mais une telle considération était hors d’atteinte pour des communistes fondamentalement liés à la tradition syndicaliste révolutionnaire française.

    Le Parti Communiste se précipita donc d’autant plus dans l’agitation permanente, prônant la grève politique de masse. Maurice Thorez fait même du 1er août 1929 le modèle embryonnaire de ce qui doit se développer, considérant que :

    « Le 1er août, le prolétariat, à l’appel de l’Internationale communiste, se proposait de manifester contre la guerre impérialiste et pour la défense de l’U.R.S.S. La liaison établie avec les revendications immédiates ne soulignait que plus fortement le caractère profondément politique du mot d’ordre principal et de celui qui le suivait immédiatement : lutte contre la social-démocratie.

    Les formes de la manifestation du 1er août ont été multiples. La plus efficace a été la grève.

    Des centaines de milliers de prolétaires ont réalisé le 1er août une importante grève politique de masse. Le chômage a été presque total pour les mineurs ; le bâtiment, les métallurgistes, les ouvriers du textile ont fourni de gros bataillons de grévistes. Les ouvriers des services publics, en nombre encore restreint il est vrai, ont aussi participé à la grève politique.

    Souvent loin de se croiser les bras et de rester tranquillement chez eux, les grévistes ont manifesté dans les rues et ont soutenu de violents combats contre les forces policières. Les manifestations commencèrent même dans les usines, et la lutte contre la police en uniforme fut menée à l’intérieur des entreprises.

    Chez Citroën ce fut dans la journée une succession d’actions partielles qui aboutirent à la grève sur le tas et au chômage de milliers d’ouvriers, et ce malgré la terreur policière et le mouchardage « rationalisé ».

    Il se produisit des cas de fraternisation entre grévistes et soldats, notamment à Troyes, Sète et Anzin.

    Ce qui donne toute leur signification à la grève politique du 1er août et aux autres moyens de lutte révolutionnaires qui l’accompagnèrent, c’est leur application dans les conditions d’un régime d’exception, qui démontre un effort formidable de la bourgeoisie contre le prolétariat révolutionnaire, mais qui souligne aussi le passage à un degré plus élevé de l’action de masse contre l’impérialisme.

    La grève politique du 1er août s’est réalisée contre la coalition gouvernementale, patronale et social-démocrate.

    Le gouvernement bourgeois a mobilisé pour la première fois à l’échelle nationale ses nouvelles formations de guerre civile ; il a fait procéder à une occupation militaire ostensible des centres industriels.

    La presse bourgeoise a donné à fond contre le communisme et la « Journée rouge ».

    Mais c’est la social-démocratie qui a fourni les arguments idéologiques contre le « putsch » communiste, qui a dénoncé la « violence » communiste et qui a engagé, parallèlement au complot gouvernemental, une abominable campagne de calomnies et de ragots policiers contre le Parti communiste et ses militants.

    La grève politique a permis de démasquer les opportunistes du Parti et leurs amis de la C.G.T.U.

    Les dirigeants de certains syndicats unitaires, sous l’inspiration des Monatte et Cie, sont allés jusqu’au sabotage direct de la « grève communiste », tandis que dans le Parti les éléments « légalistes » et passifs se sont découverts et ont suscité contre eux l’indignation des éléments combatifs du Parti et des sympathisants qui participèrent ardemment à l’action du 1er août.

    Une constatation de prix, c’est la nécessité pour le succès de la grève politique de savoir bien relier les revendications les plus minimes aux mots d’ordre principaux.

    Partout où cette liaison a été opérée de façon satisfaisante la grève fut presque totale (par exemple chez les mineurs).

    Ainsi il apparaît que, bien loin de conduire à la méconnaissance et à la sous-estimation des revendications partielles, la grève politique de masse exige leur parfaite élaboration et vulgarisation et une grande aptitude à les rattacher aux objectifs plus généraux du prolétariat.

    Le 1er août a montré l’influence grandissante du Parti communiste, la reconnaissance dans la bataille de son rôle dirigeant, c’est-à-dire, par conséquent, la maturité politique déjà grande de larges couches de la classe ouvrière. Sous l’influence des facteurs objectifs et subjectifs, un nombre considérable de prolétaires se sont assimilé « pratiquement » la « grève politique de masse ».

    Enfin l’action du 1er août a mis en relief la valeur de la grève politique de masse combinée avec d’autres formes de lutte, en premier lieu la manifestation d’usine et de rue.

    On a vu comment l’usine était vraiment la base d’opérations du prolétariat révolutionnaire, le pivot de son action, comment il partait de là pour opposer un front solide aux attaques policières et réussir à tenir la rue.

    Mais on a vu aussi l’importance des problèmes d’organisation. L’initiative des masses s’est manifestée avec une étonnante variété ; elle s’est surtout déployée là où l’organisation en avait créé les prémisses, elle n’a pu nulle part suppléer totalement à l’absence d’organisation.

    Deux questions principales sont posées à ce sujet :

    1° le rassemblement des ouvriers de l’entreprise dans une large organisation qui prépare activement la grève et en assure la réussite ; c’était le rôle dévolu aux comités du 1er août, dont bien peu furent effectivement constitués ;

    2° la constitution, avec l’aide de comités de lutte, de groupes de défense ouvrière pour l’organisation du débauchage, la protection des cortèges ouvriers, et la lutte contre la police. »

    Naturellement, la répression se prolongea ; à la mi-août c’est la Banque Ouvrière et Paysanne qui fut la cible d’un raid, alors que depuis des semaines il y avait l’objectif de la faire s’effondrer et de couler l’Humanité par la même occasion.

    Cela provoqua des frictions entre la direction du Parti et la direction de l’Humanité, celle-ci mettant en avant le quotidien comme « historique » depuis Jean Jaurès et valorisant particulièrement la Banque Ouvrière et Paysanne, alors que la direction souhaitait bien sûr que ce soit en tant qu’organe du Parti que l’Humanité soit valorisée et présentée comme une cible de la bourgeoisie.

    En ce sens, il y a un tournant avec le 1er août 1929 : le Parti Communiste entend passer en force.

    =>Retour au dossier sur le Parti Communiste Français classe contre classe

  • Le PCF bolchevisé et son sixième congrès

    La très violente répression générale contre le Parti Communiste à la mi-1929 se produisit alors qu’il venait de tenir son sixième congrès, qui établissait le triomphe de la bolchevisation dans les faits, le précédent congrès ayant eu lieu en 1926.

    Le contexte de sa tenue était évidemment explosif dans le cadre de la montée en puissance de la répression.

    Le 18 mars 1929, le Parti décidait de tenir un meeting à Issy-les-Moulineaux, une ville de la banlieue parisienne qui comme la banlieue ouest en général est alors largement ouvrière, avec des usines de métallurgie, d’aviation, d’appareillage électrique, de chimie. Le maire socialiste Justin Oudin, qui était un renégat du Parti, refusa de fournir la seule salle adéquate à la mairie, puis appela même les forces de l’ordre qui vinrent à 1500, tant en civil qu’en voitures et à cheval.

    Le 24 mars, la police arrêta les 120 congressistes présents à Clichy pour la conférence du Parti pour la région parisienne, huit furent jetés en prison après avoir été sévèrement tabassés. Lorsque la mairie de Clichy raconta la répression sur des affiches municipales, la police arrêta les colleurs et lacéra les affiches ; cinq meetings en région parisienne s’ensuivent.

    Lorsque le 31 mars, le sixième congrès se tint à Saint-Denis, la ville était comme assiégée par les forces de l’ordre.

    Dans cette atmosphère bouillante, alors que se préfigure une terrible répression, le manifeste du congrès dit notamment :

    « Composés en énorme majorité de militants de l’usine, formés au cours de la lutte quotidienne et acharnés contre le patronat, l’État bourgeois et la trahison socialiste, sans cesse frappés par la répression patronale et gouvernementale, les membres du Congrès représentent l’avant-garde authentique de la classe ouvrière exploitée par le capitalisme français.

    Aussi, loin des préoccupations parlementaires sordides auxquelles se complaisent les politiciens bourgeois ou « socialistes » de tous les autres partis, le 6e Congrès du Parti communiste français a étudié et déterminé les moyens et la tactique de la lutte à mener en FRANCE dans la période actuelle ; lutte dont l’aboutissement historique est : L’INSTAURATION DU COMMUNISME MONDIAL PAR LA DICTATURE DU PROLÉTARIAT (…).

    Cette lutte gigantesque se déroule dans une période où le monde entier vit SOUS LA MENACE D’UNE NOUVELLE GUERRE IMPÉRIALISTE PROCHAINE (…).

    Les magnats français de l’industrie lourde et de la finance qui détiennent le pouvoir véritable du pays examinent en ce moment les bilans de leurs banques, supputent les profits colossaux de leurs ventes et de l’exportation de leurs capitaux et rêvent de la conquête des nouveaux marchés encore plus fructueux.

    Mais lancés dans une concurrence effrénée, ils se heurtent partout aux impérialismes rivaux, en première ligne desquels s’impose l’insatiable et colossal impérialisme américain.

    Parcourant le monde à la recherche de débouchés sans lesquels c’est la décadence et la faillite, ils se heurtent pleins de haine et de rage à l’Union des Républiques socialistes soviétiques, à la Chine et aux Indes, énormes continents où fermentent de gigantesques luttes révolutionnaires.

    Dans leur fièvre de profits, dans l’impérieuse nécessité d’assurer leur suprématie, ils mettent tout en œuvre pour pouvoir résoudre ces conflits non plus seulement par des moyens économiques, mais par la force, PAR LA GUERRE.

    C’est pourquoi, par instant, sous l’épais manteau de la diplomatie secrète, apparaît partiellement, à la lueur des scandales, TOUTE LA TRAME DE LEUR PRÉPARATION INTENSE DE LEUR GUERRE (…).

    Inquiet du développement du Parti communiste dont l’influence va croissant dans les entreprises, dans l’armée et la marine et qui entraîne des masses de plus en plus nombreuses à l’action, IL [l’État impérialiste] VEUT LE METTRE HORS LA LOI (…).

    A partir de la guerre du Maroc, le rôle du parti socialiste change et se précise. D’instrument de défense de la bourgeoisie, il devient l’instrument de L’ATTAQUE CAPITALISTE CONTRE LA CLASSE OUVRIÈRE (…).

    Des usines doivent partir les colonnes ouvrières compactes et disciplinées. A travers la lutte pour les revendications immédiates, elles briseront la paix industrielle qui prépare la guerre.

    En liaison avec elles, les manifestations de soldats et de réservistes qui ont fait retentir l’Internationale dans les camps et hisser le drapeau rouge sur les casernes, le mouvement d’organisation et de défense des paysans contre le capitalisme et l’État, le mouvement profond des masses opprimées d’Alsace-Lorraine, les insurrections héroïques qui surgissent dans les colonies « françaises » donnent à tout ce mouvement son véritable caractère politique de lutte grandiose contre l’impérialisme français (…).

    Ouvriers, paysans, soldats, esclaves des colonies !

    Le Parti communiste vous appelle à l’unification de votre lutte commune contre l’impérialisme et ses laquais socialistes.

    Face au front unique que la bourgeoise et la social-démocratie ont réalisé pour la guerre impérialiste et pour l’étouffement de la révolution prolétarienne, le Parti communiste vous appelle au front unique de tous les exploités et opprimés : CLASSE CONTRE CLASSE ! »

    Le 6e congrès fait surtout preuve d’autocritique, d’une grande portée parce qu’elle implique de se mettre à la hauteur des enjeux, de disposer enfin d’une grille d’analyses. Le rapport au congrès dit ainsi :

    « N’ayant pas justement apprécié dans son constant développement la politique suivie par la grande bourgeoisie pour obtenir la constitution d un gouvernement fort, capable d’appliquer sa politique de stabilisation et do rationalisation par une sur-exploitation des masses ouvrières et paysannes dans la métropole et des colonies, la Direction du Parti ne comprit pas immédiatement la signification de la venue de l’Union Nationale au pouvoir avec Poincaré et n’informa pas le Parti.

    Elle ne vit pas tout de suite que ce gouvernement signifiait le rassemblement de la quasi-totalité de la bourgeoisie et de la petite-bourgeoisie, avec l’appui du Parti socialiste, pour la réalisation d’une politique commune, dont la base allait être le plan des experts. »

    Et effectivement, cela permettait également l’offensive contre le Parti dans la foulée du congrès.

    =>Retour au dossier sur le Parti Communiste Français classe contre classe

  • Le PCF bolchevisé acculé mais résistant

    Les très bons résultats communistes aux élections de 1928 sont une défaite pour la SFIO ; celle-ci a pratiquement 1,7 millions de voix, mais le Parti Communiste un peu plus d’un million de voix et il apparaît ainsi comme tout sauf marginalisé.

    De plus, c’est la droite qui l’emporte et parvient à une alliance avec le centre, ce qui ruine la prétention « réaliste » de la SFIO à une majorité d’union avec les centristes et l’amène à accuser les communistes de faire le « jeu de la réaction ».

    Il est toutefois un point positif pour elle, c’est que sa base n’a pas du tout été ébranlé. Il n’y a pas eu de mouvement de la base pour l’unité, à part à Forcalquier dans les Basses-Alpes, car le SFIO Charles Baron a accepté une base d’unité dès le départ, mais en même temps il avait rejoint le Parti Communiste en 1920 pour s’en faire exclure en 1924 pour appartenance à la franc-maçonnerie.

    Une autre exception est que le Parti Communiste ne s’était pas maintenu au second tour à Avesnes dans le Pas-de-Calais où un candidat était ouvertement celui de la haute bourgeoisie.

    La SFIO – qui est un parti avec une présence importante d’instituteurs et de fonctionnaires en général, ainsi que de professions libérales – se mit par conséquent à renforcer sa dénonciation systématique des communistes, ce qui se lit à son congrès à la fin du mois de mai 1928, où la motion qui triomphe parle du « bolchevisme qui démoralise et dégrade la classe ouvrière ».

    En réponse, le Parti Communiste tire régulièrement à boulets rouges sur les « social-fascistes ». Il va devoir cependant faire face à un gouvernement de droite qui sait que la SFIO ne fera rien en sa faveur.

    La pression monte immédiatement, comme au début août 1928, avec à la suite d’un meeting parisien de 10 000 personnes, l’interdiction le lendemain d’un meeting anti-guerre à Ivry et l’arrestation de pratiquement 1400 personnes.

    Elle ne va pas cesser de grimper, jusqu’à la mi-1929. Le premier mai 1929 est ainsi marqué par plus de 300 arrestations préventives.

    Cependant il y a des manifestations à Paris et en région parisienne (Argenteuil, Bezons, Gennevilliers, Puteaux, Vitry, Saint-Germain, Aulnay, Levallois, Villejuif, Villeparisis…), Lille, Valenciennes, Dunkerque, Rouen, La Rochelle, Chalons sur Saône… ainsi que dans plusieurs villes où l’interdiction de manifester fut bravé : à Douai, Saint-Quentin, Reims, Dijon, Saint-Étienne, Lyon, Bordeaux…

    Ainsi qu’à Lens où les barrages des forces de l’ordre furent forcés, mais que la répression s’abattit tout de même en raison de la pression du maire socialiste Alfred Maës (dans la foulée la ville sera en état de siège pour l’interdiction d’un meeting du Secours Rouge le 3 mai).

    Pratiquement 4 000 personnes auront été arrêtés par la police pendant cette courte séquence.

    Aux élections municipales de mai 1929, le Parti Communiste maintient ses positions et élargit un peu son champ électoral. Les communistes disposent alors de 115 conseils municipaux contre 70 auparavant, dont 26 (contre 21 auparavant) dans les villes de plus de 5 000 habitants, ainsi que des minorités dans 139 (contre 55 auparavant).

    Mais le 26 mai lorsque des dizaines de milliers de personnes viennent au cimetière parisien du Père-Lachaise célébrer la Commune, il y a de très violents accrochages avec la police qui multiplie agressions et provocations.

    Le 17 juillet 1929 a lieu la perquisition de l’Humanité et du siège du PCF, avec des arrestations ; quatre jours plus tard, le 21 juillet, 96 communistes sont arrêtés à Villeneuve-Saint-Georges et accusés de complot contre la sûreté de l’État.

    Le 21 juillet la police tente le coup de force à Clichy et Villeneuve-Saint-Georges, procédant à une centaine d’arrestations, alors que des perquisitions ont encore lieu chez des cadres et dans des locaux parisiens (siège de l’Humanité, du Parti au niveau national et celui pour la région, les syndicats unitaires…) de par la suite, que le gérant de l’Humanité est condamné à quinze ans de prison…

    L’Humanité a été perquisitionné trois fois en huit jours.

    Et, à la fin juillet 1929, ont été arrêtés pas moins que Maurice Thorez et Benoît Frachon (soit la moitié de la direction), le gérant de l’Humanité Gérard Daquin de Saint-Preux, le secrétaire de rédaction de l’Humanité Pierre Forestier, le secrétaire des travailleurs des chemins de fer de la CGT Unitaire Lucien Midol, le secrétaire de la Fédération postale de la CGT Unitaire Henri Gourdeaux, l’un des responsables de la région parisienne et membre du Comité Central Marcel Maizières, l’important cadre Édouard Dudilieux, etc.

    L’Avant-Garde, le journal des Jeunesses Communistes, est également saisi, alors que dans la foulée, pour la journée internationale contre la guerre le 1er août le Parti Communiste échoue totalement dans sa mobilisation et seulement 8 000 ouvriers font grève et manifestent, l’Humanité étant saisie.

    Cet échec est du à une répression sévère ; alors que la grève a commencé à 11 heures (afin que celle-ci soit vraiment « d’entreprise »), l’État mène des arrestations préventives, lance la police, les gardes mobiles, l’armée. Les affrontements sont nombreux : à l’usine parisienne de Citroën, à Alais, Bezons, Waziers-Douai, Rouen, Nîmes, Troyes, Romilly, Bordeaux, Boulogne-sur-Mer, Sète, Audincourt, Anzin…

    Suivront en septembre les arrestations du secrétaire de la CGT Unitaire Gaston Monmousseau et de Paul Vaillant-Couturier ; toutes les manifestations communistes sont interdites. 1 127 communistes ont été condamnés, pour 260 années de prison au total, avec plus d’un million de francs à payer.

    Cela provoqua une vague capitularde avec des gens fondant un « Parti ouvrier-paysan », avec comme noyau dur les « six » (Louis Sellier, Jean Garchery, Charles Joly, Louis Castellaz, Camille Renault, Louis Gélis) ; cet éphémère nouveau parti s’alliera au « parti socialiste-communiste » pour fonder le « parti d’unité prolétarienne », qui lui-même rejoindra la SFIO en juin 1937.

    =>Retour au dossier sur le Parti Communiste Français classe contre classe

  • Le PCF bolchevisé, borné mais exemplaire de combativité

    La ligne « classe contre classe » est à la fois le prolongement et le dépassement du Parti Communiste des années 1920. En effet, d’un côté, il s’agit de se positionner comme faction bolchevique de la classe ouvrière, d’exiger un conflit de classe ouvert et d’attirer à soi les ouvriers dans le cadre de ce conflit.

    De l’autre, la dimension bolchevique est relativisée par un style « minorité agissante » typique du syndicalisme révolutionnaire français. Cela se lit de deux manières. Tout d’abord, dans la forme, l’Humanité utilisant pendant toute cette période l’expression syndicaliste révolutionnaire « action directe », ce qui est littéralement aberrant.

    Dans le contenu ensuite, puisque le Parti Communiste et la CGT Unitaire marchent en tandem, l’un étant l’autre dans les faits et vice et versa. Être un bon communiste est alors ni plus ni moins qu’être un bon syndicaliste, si l’on omet l’appareil du Parti, la Jeunesse Communiste et l’Humanité.

    C’est là une contradiction entre bolchevisme et syndicalisme révolutionnaire et cela va littéralement pencher du second côté, dès le départ avec un sectarisme affiché et à la fin avec la révélation de l’existence d’une direction cachée en 1931.

    Le sectarisme est la marque du Parti Communiste « classe contre classe » et c’est d’ailleurs la même chose en Allemagne, où l’Internationale Communiste bataille de manière ininterrompue contre ce défaut rédhibitoire.

    En France, pays de moindre importance et de moindre envergure dans la vague révolutionnaire mondiale, bien plus arriérée politiquement et idéologiquement, le Parti Communiste a une marge de manœuvre plus grande ; ce n’est pas avant 1930 que l’Internationale Communiste viendra mettre le holà.

    Au début 1928, le Parti Communiste peut donc assumer une ligne particulièrement romantique où il se présente comme résolument seul, persécuté par le « bloc de toute la bourgeoisie » et en proie à l’hostilité du « socialisme failli ».

    Et comme le congrès de décembre 1927 de la SFIO a rejeté la proposition (par ailleurs purement symbolique) d’un « Bloc ouvrier et paysan » – Léon Blum précisant qu’il ne ferait même pas aux communistes l’honneur d’une réponse-, la ligne « classe contre classe » peut d’autant plus prendre un tournant sectaire.

    En théorie, il s’agit de mettre en valeur un Front ouvrier dans les luttes menées, d’attirer tous les ouvriers. En pratique, le Parti Communiste va se précipiter par l’intermédiaire de la CGT Unitaire dans une ligne combative substitutiste.

    De touts façons, dans les faits, le Parti Communiste n’a pas de réel programme, à part un système de valeurs consistant à se référer à l’expérience soviétique, à ce qui se construit en URSS par le socialisme. L’Humanité y accorde une place essentielle et les brochures s’orientent également de plus en plus en ce sens, la très grande majorité étant consacré à l’URSS, une petite minorité étant au sujet de la France.

    Pour le reste, l’Humanité, qui fait six pages et est composé de brefs articles pour la plupart, aborde les luttes ouvrières, la vie politique, les faits divers, parfois la science et le sport. Le quotidien du Parti n’est en fait qu’une caisse de résonance, il n’a pas de ligne éditoriale particulière, il n’est pas porté par une équipe ayant une vision du monde propre à un organe de presse.

    Et ce n’est pas le Parti qui peut lui amener, puisqu’il se voit lui-même comme un Parti de combat, ni plus, ni moins.

    Si cela a cependant ses limites, cela correspond à une situation française réelle. Lorsque le 21 janvier 1928, le numéro spécial de l’Humanité consacré à la répression est publié, l’État le fait directement saisir de par la menace que cela représente. Cela débouche le lendemain sur une grande manifestation ouvrière en périphérie de Paris, à Levallois-Perret.

    En mars 1928, l’appel à la grève dans le bâtiment est un grand succès en régions parisienne, tout comme la manifestation parisienne du 15 avril 1928 pour l’amnistie et pour la défense de l’URSS, qui est marquée par un court très violent affrontement avec une police agressive et ultra-provocatrice.

    De plus, cette combativité est alimentée en thèmes par l’Internationale Communiste et au fur et à mesure, les deux thèmes principaux deviennent la guerre impérialiste et la rationalisation.

    Le Parti Communiste est ainsi borné, mais combatif et s’inscrit dans le prestige de l’URSS. En ce sens, il n’est qu’une fraction de la classe ouvrière, mais une fraction reconnue et soutenue, à défaut qu’il y ait une participation de masse.

    Cela se voit dans les bons résultats aux élections législatives d’avril 1928, où le Parti Communiste présente donc sa liste du Bloc ouvrier et paysan, alors que s’allient les radicaux-socialistes, les républicains socialistes et les socialistes.

    Ce Bloc ouvrier et paysan témoigne du progrès communiste dans l’Allier, les Bouches-du-Rhône, le Gard, la Loire, le Nord, le Pas-de-Calais, la Saône-et-Loire, la Haute-Vienne, ainsi que l’Alsace où le Parti Communiste est un fervent partisan de l’autonomie.

    Le Bloc ouvrier et paysan obtient ainsi 1 063 943 voix, la SFIO 1 698 084, les républicains socialistes 410 375, les radicaux et les radiaux socialistes 1 655 427.

    C’est un très bon résultat communiste, avec ce paradoxe que le Parti Communiste, qui n’a que 52 000 membres au moment des élections, en aura… 38 000 l’année suivante.

    Le Parti Communiste est une fraction reconnue et rien d’autre, s’appuyant de manière centrale sur son bastion de la banlieue de la Seine, la fameuse ceinture rouge autour de Paris, avec d’ailleurs 114 000 voix pour les communistes au premier tour, 141 000 au second (sur 370 000).

    Il y a d’ailleurs le début de ce qui devient la fête de l’Humanité, avec 50 000 personnes à Garches en juillet 1928.

    En ce qui concerne les élections nationales elles-mêmes, elles sont totalement au désavantage du Parti Communiste en raison du vote local et à deux tours. L’absence de proportionnelle fait qu’au lieu qu’il y ait 67 députés communistes, il n’y en aura que 14, dont deux se feront recaler pour « inéligibilité » dans le cadre de la répression anticommuniste.

    =>Retour au dossier sur le Parti Communiste Français classe contre classe

  • Le PCF bolchevisé, isolé, cible récurrente de la répression

    Lorsque le Parti Communiste se fonde au Congrès socialiste de Tours de 1920, il a un mode d’organisation issu des principaux courants du mouvement ouvrier français : celui des socialistes, avec le droit de tendance, celui des syndicalistes révolutionnaires, avec une démarche activiste-substitutiste.

    Si ainsi l’élan est là dans la première période des années 1920, l’approche générale est éclectique à la française et l’Internationale Communiste décide de faire le ménage avec la bolchevisation. Le Parti Communiste change alors de forme, de méthode, voire d’idéologie.

    Le marxisme n’est plus un romantisme levier à un « élan », il implique une liaison étroite avec l’Internationale Communiste et des principes devant être présents politiquement à tous les niveaux.

    Cela ne s’est pas fait sans traverser les difficultés et cela se voit au fait qu’il tenait un congrès chaque année de 1921 à 1926, mais qu’il faut attendre 1929 pour avoir le sixième congrès, à Paris.

    Ce développement qualitatif a cependant impliqué un recul quantitatif. Le Parti Communiste en France, c’est pratiquement 180 000 membres à sa fondation en 1920, avec un passage à 118 000 dès 1921, pour se retrouver à 60 000 début 1925, 53 000 en 1927.

    Ce reflux reflète le fait que la France capitaliste parvient, de par sa nature agraire, à éviter les premiers dégâts de la première crise générale du capitalisme. Le Parti Communiste, né dans une vague ayant surtout été immense dans l’Est de l’Europe, se retrouve alors en porte-à-faux avec la société française stabilisée.

    Il apparaît comme le représentant d’une minorité sociale radicalisée, déconnectée. La répression s’abat de manière véritablement massive sur lui et les gouvernements ne se cachent pas de vouloir le liquider, comme le ministre de l’Intérieur Albert Sarrault l’exprime lors d’un discours prononcé à Constantine le 23 avril 1927 : « le communisme, voilà l’ennemi ».

    Un mois plus tard en effet le gouvernement fait voter à l’Assemblée sept demandes de poursuites contre l’ensemble des députés communistes. Les condamnations pleuvent alors, ainsi que les perquisitions et en général la poursuite des activités communistes.

    On a notamment en septembre 1927 la condamnation à de fortes amendes, pour provocation de militaires à la désobéissance dans un but de propagande anarchiste, de toute une série d’activistes.

    Concrètement, toute la période de la fin des années 1920 et du début des années 1930 est marquée par des interventions régulières voire systématiques de la police et des gardes mobiles contre les meetings, les rassemblements, les manifestations, les fêtes du Parti Communiste et de la CGT Unitaire qui lui est liée.

    Cela est vrai en fait de toute initiative ouvrière en général et les grèves font pareillement face à une société capitaliste hargneuse et brutale. Cependant, l’État français vise clairement à supprimer une menace politique et il a d’ailleurs ici l’appui ouvert de la SFIO qui aimerait bien se débarrasser de ce concurrent sur sa gauche.

    Le Parti Communiste va ici se retrouver face à une contradiction qu’il va chercher à résoudre pendant toute cette période, sans y parvenir. Puisque en effet la répression touche tous les ouvriers, qui régulièrement protestent ou sont en grève dans le pays, alors le Parti Communiste considère qu’il doit maintenir une ligne de conflit ouvert, pour apparaître comme le pôle révolutionnaire.

    C’est le principe du mot d’ordre « classe contre classe » qui devient la ligne à partir de 1928.

    Cependant, en même temps, le Parti Communiste ne parvient à n’être qu’une fraction de la contestation ouvrière. Il n’est tout simplement pas capable d’autonomie, de développer lui-même les initiatives de masse : à chaque fois qu’il l’entreprend dans cette période, c’est l’échec.

    Un exemple est ici très parlant : 100 000 personnes manifestèrent à Paris le 7 août 1927, en soutien aux anarchistes américains Sacco et Vanzetti menacés d’être condamnés à mort pour un hold up qu’ils n’avaient pas commis. Le Parti Communiste était alors présent et efficace, formant la fraction la plus organisée et la plus volontaire.

    Mais lorsqu’il décide d’organiser dans la foulée une manifestation parisienne contre le défilé des vétérans américains de l’American Legion, c’est l’échec faute d’être en mesure de faire face à la répression effectuée par la police.

    En même temps, la mairie de Clichy inaugura une place Sacco et Vanzetti. La conclusion tombe alors d’elle-même : ce qui peut fonctionner, c’est un repli territorial et une quête de symbolisme dans les bastions, un positionnement radical au sein d’un mouvement plus général.

    =>Retour au dossier sur le Parti Communiste Français classe contre classe

  • Chronologie : Gonzalo et le Parti Communiste du Pérou

    Cette chronologie ne prétend pas être exhaustive, elle présente les tendances de fond.

    3 décembre 1934 : naissance de Gonzalo à Mollendo (province d’Islay, région d’Arequipa)

    1949 : Gonzalo adhère au Parti Communiste du Pérou

    1953 : début des études de droit et de philosophie de Gonzalo à la Universidad Nacional de San Agustín d’Arequipa, avec l’écriture de deux thèses, L’État démocratique bourgeois et A propos de la théorie de l’espace de Kant

    1962 : nomination de Gonzalo comme professeur de philosophie à la Universidad Nacional San Cristóbal de Huamanga d’Ayacucho ; sa nomination est faite par Efraín Morote Best, un professeur marxiste expert du folklore péruvien, dont le fils sera un des cadres du PCP, Osmán Morote Barrionuevo

    1963 : Gonzalo est à l’initiative de la formation d’une fraction rouge au sein du Parti Communiste du Pérou, Bandera Roja (Drapeau Rouge)

    Février 1964 : mariage de Gonzalo et d’Augusta la Torre dit « Norah », une des principales dirigeantes du PCP par la suite

    1965 : première visite de Gonzalo en Chine populaire

    1966 : la fraction rouge Bandera Roja prend le contrôle du Conseil Universitaire à Ayacucho ; seconde visite de Gonzalo en Chine au moment du début de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne

    3 octobre 1968 : coup d’État du général Juan Velasco Alvarado qui devient Président du Gouvernement révolutionnaire

    1969 : Gonzalo devient le responsable académique du département des humanités de son université à Ayachucho ; brève arrestation de la fraction rouge à l’initiative du gouvernement ; Gonzalo à la tête du Comité Regional « José Carlos Mariátegui » de Ayacucho de la fraction rouge devient autonome et va dans le sens de refonder le Parti Communiste du Pérou

    mai 1970 : texte essentiel du Parti Communiste du Pérou refondé intitulé « Amérique latine : guerre populaire, grandes victoires, brillantes perspectives » qui rejette le guévarisme et affirme « les lois universelles de la Guerre Populaire »

    1971 : mise en place par Gonzalo du Centro de Trabajo Intelectual Mariátegui qui étudie les classiques du communisme

    1973 : début de la mise en place de structures activistes comme organismes générés (Movimiento Clasista Barrial – Mouvement de Classe des bidonvilles, Movimiento de Obreros y Trabajadores Clasistas – Mouvement des Ouvriers et Travailleurs de Classe, Movimiento de Campesinos Pobres – Mouvement des paysans pauvres, Movimiento Femenino Popular – Mouvement Féminin Populaire, Centro de Autoeducación Obrera – Centre d’Autoéducation Ouvrière, Movimiento Intelectual Popular – Mouvement Intellectuel Populaire, Movimiento Magisterial – Mouvement des Maîtres d’école, Movimiento de Artistas Populares – Mouvement des Artistes Populaires, Movimiento Juvenil – Mouvement de la Jeunesse, Socorro Popular – Secours Populaire, auquel il faut ajouter le Front Révolutionnaires des Etudiants, l’Association des Avocats Démocratiques, l’Association des Étudiants Démocratiques, le Comité des Familles des Prisonniers Politiques de Guerre, etc.)

    29 août 1975 : coup d’État du général Francisco Morales Bermúdez

    Novembre 1975 : expulsion du Parti Communiste du Pérou reconstitué par Gonzalo de la « faction bolchevique » de Lima pour liquidationnisme de gauche

    10 septembre 1976 : envoi d’un message du Comité Central du Parti Communiste de Pérou au Comité central du PC de Chine à la suite du décès de Mao Zedong

    Mars 1977 : le Parti Communiste du Pérou reconstitué par Gonzalo organise une réunion des organismes générés pour aborder la question de commencer la lutte armée

    Mai-juillet 1979 : Gonzalo est présenté comme chef du Parti et de la révolution au 9e session élargie du Comité Central élargi du Parti Communiste du Pérou reconstitué

    19 avril 1980 : première génération formée par l’École militaire du Parti Communiste du Pérou qui a commencé le 2 avril et publication du document ILA-80 (inicio de la lucha armada – 1980)

    17 mai 1980 : le Parti Communiste du Pérou intervient militairement dans le village de Chuschi lors des élections présidentielles et détruit le centre de vote avec son matériel ; le nombre approximatif d’actions armées pour le reste de l’année est de 178 (dont la destruction de cinq pylônes à haute tension), provoquant 7 morts

    24 août 1980 : publication du document « Vers la guerre de guérilla » traçant le bilan du déclenchement réussi de la lutte armée et annonçant « la marche irrésistible vers la guerre de guérilla »

    13 juin 1980 : incendie à San Martín de Porres dans la région de Lima pour saluer le début de la lutte armée

    15 juin 1980 : la tombe du général Juan Velasco Alvarado est dynamitée

    19 juillet 1980 : récupération de 1520 cartouches de dynamite à la mine Benito Melgarejo

    28 juillet 1980 : Fernando Belaunde devient président du Pérou

    26 décembre 1980 : le jour anniversaire de la naissance de Mao Zedong, des chiens errants sont retrouvés pendus à des lampadaires dans les rues du centre de Lima, avec des cartes indiquant « Deng Xiao Ping, fils de chien »

    1981 : le nombre approximatif d’actions armées est de 685, provoquant 13 morts

    5 janvier 1981 : première exécution d’un policier, qui surveillait la maison du ministre de la Guerre

    7 janvier 1981 : destruction à l’explosif des nouveaux locaux de la police à Puno, construits grâce au financement d’un narcotrafiquant notoire

    10 mars 1981 : instauration de la loi anti-terroriste

    Mai 1981 : envoi à Ayacucho de Gardes civils et de Gardes républicains

    15 juin 1981 : la maison de l’avocat Luis Roy Freyre co-auteur de la loi antiterroriste est dynamitée

    Août 1981 : irruption dans les locaux de la Radio La Crónica à Lima et diffusion d’un appel à la lutte armée

    31 août 1981 : attaque à la dynamite contre l’ambassade américaine à Lima

    28 septembre 1981 : destruction de toute la documentation comptable et administrative du Conseil de la province d’Arequipa

    11 octobre 1981 : attaque du poste de police de Tambo dans la province de La Mar

    12 octobre 1981 : l’état d’urgence est proclamé dans les provinces de Cangello, La Mar, Huanta et Victor Fijardo

    29 décembre 1981 : l’état d’urgence est proclamé dans plusieurs régions, début de tortures, viols et massacres systématisés par l’armée

    1982 : le nombre approximatif d’actions armées est de 969, provoquant 244 morts ; le Parti Communiste du Pérou adopte le marxisme-léninisme-maoïsme comme idéologie en remplacement du marxisme-léninisme pensée Mao Zedong ; il contrôle des territoires dans les régions d’Ayacucho, Huancavelica et Apurimac

    Février 1982 : débat sur la peine de mort dans le cadre de la loi anti-terroriste, le président Fernando Belaunde se prononce pour

    Mars 1982 : une colonne armée de 300 militants attaque la prison de sécurité maximum d’Ayacucho et libèrent 247 personnes, dont Edith Lagos

    Août 1982 : l’état d’urgence national est proclamé

    22 août 1982 : affrontement militaire de cinq heures avec la Garde civil de Vilcashuamán

    3 septembre 1982 : décès à 19 ans d’Edith Lagos, dirigeante du Parti Communiste du Pérou, lors d’affrontements avec la police ; 30 000 personnes sont présentes à son enterrement

    3 décembre 1982 : le Parti Communiste du Pérou met en place la Ejército Guerrillero Popular – Armée Populaire de Guérilla

    29 décembre 1982 : le département d’Ayacucho passe sous contrôle militaire

    1983 : le nombre approximatif d’actions armées est de 1865, provoquant 2850 morts ; le PIB du Pérou a chuté de 8,3 % en deux ans

    Janvier 1983 : le Parti Communiste du Pérou adopte comme idéologie le marxisme-léninisme-maoïsme pensée guide

    21 janvier 1983 : l’infanterie de Marine prend le contrôle de la ville de Huanta et met en place des Comités de Defensa Civil comme soutien ; le principe des Rondas Campesinos, c’est-à-dire de milices paysannes au service de l’État, va par la suite se généraliser

    26 janvier 1983 : massacre par la police de huit journalistes à Uchuraccay

    Mars 1983 : réunion du Comité Central élargi décidant du « grand plan de conquête des bases », c’est-à-dire la fondation de bases d’appui comme terrain de la République Populaire de Nouvelle Démocratie s’appuyant sur des Comités Populaires et des commissions (un tiers de communistes, un tiers de paysans, un tiers de progressistes) à la base du nouvel État

    3 avril 1983 : exécution à la machette ou au pistolet de 69 paysans (hommes, femmes, enfants) du village de Lucanamarca dont la patrouille paysanne avait enlevé et assassiné le cadre du Parti Communiste du Pérou Olegario Curitomay

    19 juin 1983 : neuf attaques à l’explosif quasi simultanées à Lima

    25 juillet 1983 : attaque à la mitraillette et à la dynamite le bâtiment de la Policía de Investigaciones del Perú du district aisé de Miraflores à Lima

    28 juillet 1983 : le président péruvien Fernando Belaunde demande au congrès le rétablissement de la peine de mort

    13 novembre 1983 : la police massacre 32 paysans lors d’un mariage dans le district de Socos

    1984 : le nombre approximatif d’actions armées est de 1 888, provoquant 4 081 morts

    Mai 1984 : l’armée met en place 50 bases anti-guérilla composés de cent soldats chacune

    4 mai 1984 : fondation du Mouvement révolutionnaire Túpac Amaru d’orientation sandiniste – guévariste, qui lance la guérilla

    Juillet 1984 : l’armée arrête Laura Zambrano Padilla, dirigeante du Comité Régional de la métropole de Lima

    16 juillet 1984 : vaste opération de liquidation d’espions et d’autorités locales, faisant 117 tués

    23 août 1984 : découverte à Pacayacu d’une fosse commune avec 49 cadavres de personnes détenues par l’armée dans la base de l’Infanterie de Marine à Huanta

    Décembre 1984 : massacre par l’armée de 123 paysans à Putis

    1985 : le nombre approximatif d’actions armées est de 1 497 (dont la destruction de 107 pylônes à haute tension), provoquant 1 423 morts ; 10 % de l’armée péruvienne agit dans le cadre des activités anti-guérilla ; 6 des 20 millions de Péruviens vivent à Lima dont 2 millions dans des bidonvilles ; 11 % du PIB sert au remboursement de la dette

    24 avril 1985 : action armée contre le responsable national des élections, Domingo García Rada

    1er juin 1985 : le Parti Communiste du Pérou coupe l’électricité à Lima et des voitures piégées explosent près du palais présidentiel (au moment de l’accueil du président argentin) et du ministère de la Justice

    25 juillet 1985 : attaque à la voiture piégée contre le ministère de l’Intérieur par le Mouvement révolutionnaire Túpac Amaru

    28 juillet 1985 : élection à la présidence d’Alan Garcia de l’Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA)

    14 août 1985 : l’armée massacre 63 paysans à Accomarca

    27 août 1985 : l’armée massacre 59 personnes à Umaro et Bellavista

    24 octobre 1985 : exécution du directeur de la prison d’El Fronton Miguel Castro Castro

    Décembre 1985 : attaque à la dynamite à Lima notamment de la maison du fondateur de l’APRA, de dix banques, d’un centre commercial, de huit pylônes électriques, d’un office juridique

    1986 : le nombre approximatif d’actions armées est de 2 098, provoquant 1 534 morts

    5 février 1986 : exécution du commandant et membre des services secrets Rubén Izquierdo

    4 mai 1986 : exécution du contre-amiral Carlos Ponce Canessa, membre de l’état-major de la Marine de guerre

    Juin 1986 : révolte des prisonniers du Parti Communiste du Pérou dans les prisons de Lurigancho, Santa Barbara et El Fronton ; l’armée intervient, tuant 240 prisonniers dont tous ceux de Lurigancho, 130 étant assassinés après leur arrestation

    27 juillet 1986 : vaste série d’attaques à l’explosif à Lima (Hotel Sheraton, Hotel Crillón Hotel Bolívar, Banco Continental, Banco Wiese, Banco Mercantil del Callao, la maison du chef des enquêtes de la police pour la ville, etc.)

    6 août 1986 : exécution à Aucayacu de six personnes accusées d’être des éléments anti-sociaux, dont des prostituées

    17 septembre 1986 : massacre de 13 personnes par l’armée à Ayaorcco

    14 octobre 1986 : exécution du vice-amiral Gerónimo Cafferata Marazzi, ex commandant général de la Marine et président de la Banco Industrial

    1987 : le nombre approximatif d’actions armées est de 2181, provoquant 1208 morts

    13 février 1987 : vaste opération policière à Lima avec de très nombreuses arrestations d’étudiants à la Universidad Nacional Mayor de San Marcos, la Universidad Nacional de Ingeniería et la Universidad Nacional Enrique Guzmán y Valle « La Cantuta »

    20 mars 1987 : renforcement de la loi anti-terroriste

    Mai 1987 : libération pendant 24 heures de la ville de Santa Lucia

    4 mai 1987 : destruction d’installations électriques, neuf départements sont privés d’électricité

    4 septembre 1987 : action armée contre des membres de l’armée dans un restaurant, neuf personnes sont tuées

    1988 : le nombre approximatif d’actions armées est de 2 189, provoquant 1 447 morts

    Février-mars 1988 : première session du premier congrès du Parti Communiste du Pérou, à Lima

    10 février 1988 : attaque à l’explosif de neuf bâtiments gouvernementaux et d’entreprises à Huancayo

    Mars 1988 : l’inflation dépasse les 1000 %

    1er mai 1988 : marche pro-Parti Communiste du Pérou dans le centre de Lima, culminant dans des attaques contre des centres bancaires

    14 mai 1988 : l’armée massacre 39 paysans à Cayara

    11 juin 1988 : arrestation par l’armée d’Osmán Morote Barrionuevo, un important dirigeant du Parti Communiste du Pérou

    Juillet-août 1988 : seconde session du premier congrès du Parti Communiste du Pérou

    24 juillet 1988 : publication par le journal El Diario d’une longue interview de Gonzalo, « l’interview du siècle »

    6 décembre 1988 : exécution du capitaine Juan Vega Llona, responsable de l’état d’urgence à Ayacucho en 1984 et de la répression-massacre à la prison d’El Fronton en 1986

    7 décembre 1988 : renforcement de la loi anti-terroriste

    1989 : le nombre approximatif d’actions armées est de 3240, provoquant 2466 morts

    13 février 1989 : assassinat par les paramilitaires de Saúl Cantoral, president de la Federación Nacional de Trabajadores Mineros, Metalúrgicos y Siderúrgicos

    27 mars 1989 : une centaine de membres de la guérilla occupe un poste de police à San Martín

    Juin 1989 : troisième session du premier congrès du Parti Communiste du Pérou qui adopte comme idéologie le marxisme-léninisme-maoïsme pensée Gonzalo

    Juin 1989 : arrestation de 300 étudiants et 30 professeurs de l’Universidad Nacional del Centro de Huancayo

    21 octobre 1989 : un homme de 70 ans ayant joué le rôle d’informateur pour la police est pendu à Lima

    1er novembre 1989 : affrontements armés entre la guérilla et la police place Manco Cápac à Lima

    1990 : le nombre approximatif d’actions armées est de 3 672, provoquant 3 466 morts ; l’Armée Populaire de Guérilla s’appuie sur 25 000 membres et contrôle le tiers des municipalités du Pérou

    9 janvier 1990 : exécution de l’ex-ministre de la Défense Enrique López Albújar

    27 février : arrestation par la police et « disparition » de Ángel Escobar Jurado, dirigeant de la Federación de Comunidades Campesinas et vice-président de la Comisión de Derechos Humanos à Huancavelica

    mars 1990 : mise en place du Grupo Especial de Inteligencia visant à la capture des dirigeants du Parti Communiste du Pérou

    avril 1990 : nombreux massacres par des paramilitaires à Chumbivilcas et San Pedro de Cachi

    28 juillet 1990 : Alberto Fujimori devient président du Pérou et déclare l’état d’urgence suspendant totalement les droits individuels dans la capitale Lima ainsi qu’à Callao, Arequipa, Cusco, Puno, Piura, Trujillo, Chiclayo, Maynas, Huaraz, Santa

    22 septembre 1990 : exécution de l’ex-ministre du travail Orestes Rodríguez

    23 décembre 1990 : le Decreto Supremo 171-90-PCM place sous juridiction militaire toutes les actions de répression dans les zones marquées par l’état d’urgence

    Février 1991 : résolution du Comité Central du Parti Communiste du Pérou annonçant l’initiative de « Construire la conquête du pouvoir au cœur de la guerre populaire », étant considéré que l’équilibre stratégique est atteint ; l’offensive stratégique sous-tend une intervention de l’impérialisme américain devenant peut-être même directe

    Mai 1991 : exécution par le Parti Communiste du Pérou d’Irene McCormack, une none australienne agissant en tant que missionnaire à Huasahuasi

    Juillet 1991 : le Parti Communiste du Pérou revendique 1600 actions pour les deux derniers mois

    Juillet 1991 : exécution de trois travailleurs caritatifs japonais et d’un entrepreneur japono-péruvien

    Août 1991 : exécution de deux prêtres franciscains polonais et d’un prêtre italien agissant en tant que missionnaires dans la ville de Chimbote

    31 décembre 1991 : découverte d’une vidéo présentant le Comité Central du Parti Communiste du Pérou avec Gonzalo, à la suite d’une session, dansant sur la musique de Zorba le grec, permettant pour la première fois pour la répression de l’identifier (il n’était disposé que d’une photographie de 1982)

    29 janvier 1992 : massacre de 6 personnes à Pativilca par le groupe paramilitaire Colina, responsable de nombreuses actions de ce type, tout comme d’autres groupes tel le Comando Rodrigo Franco

    15 février 1992 : exécution de María Elena Moyano, une dirigeante communautaire anti-communiste dans le bidonville de Villa El Salvador (passé de 25 000 personnes en 1971 à 350 000 en 2008) ayant organisé une marche anti-violence le jour d’une grève armée contre l’inflation dans tout Lima ; 300 000 personnes assistent à son enterrement

    5 avril 1992 : coup d’État réalisé par Alberto Fujimori, le président en place, au nom de la lutte contre le « sentier lumineux »

    6 mai 1992 : élargissement des lois anti-terroristes (jusqu’à l’accusation de « provoquer l’anxiété »)

    12 mai 1992 : instauration d’une loi favorable aux repentis

    4 juillet 1991 : l’armée massacre 15 personnes à Santa Barbara

    Novembre 1991 : 79 décrets sont instaurés, la majorité à portée anti-terroriste

    16 juillet 1992 : attaque à la double voiture piégée, sans l’aval de Gonzalo, contre la Banque Centrale du Pérou dans le quartier aisé de Miraflores, faisant treize morts alors qu’il y a des dégâts sur 183 maisons, 400 commerces et 63 voitures en stationnement

    12 septembre 1992 : arrestation de Gonzalo à Lima par la DINCOTE (Dirección Nacional Contra el Terrorismo)

    5 novembre 1992 : exécution du colonel Manuel Ortega Tumba, chef du département administratif des services secrets

    18 décembre 1992 : assassinat par les paramilitaires de Pedro Huilca, secrétaire général de la Central General de Trabajadores del Perú

    1993 : Lima héberge le tiers des Péruviens avec 6,5 millions d’habitants (contre 3,3 millions en 1972, 1,8 million en 1961, 600 000 en 1941).

    1er octobre 1993 : le président péruvien Alberto Fujimori annonce à l’assemblée des Nations-Unies que Gonzalo a proposé des « accords de paix » au moyen d’une brève lettre

    9 avril 1995 : réélection du président péruvien Alberto Fujimori

    17 décembre 1996 : prise de 500 personnes en otage par le Mouvement révolutionnaire Túpac Amaru lors d’une cérémonie à l’ambassade du Japon ; l’armée prend d’assaut l’ambassade le 2

    1er janvier 1998 : exécution de Constantin Gregory, un Américain travaillant pour la United States Agency for International Development

    Mai 1999 : arrestation du dirigeant du Parti Communiste du Pérou à la suite de Gonzalo, Óscar Ramírez Durand dit Feliciano, qui devient par la suite un renégat

    16 septembre 2000 : le président péruvien Alberto Fujimori annonce la dissolution des services secrets considérés comme ayant dégénéré dans le trafic d’armes

    29 octobre 2000 : soulèvement de responsables militaires

    19 novembre 2000 : fuite d’Alberto Fujimori au Japon

    28 juillet 2001 : Alejandro Toledo devient président du Pérou

    21 mars 2002 : une voiture piégée explose devant l’ambassade américaine à l’occasion de la visite du président américain George W. Bush, faisant 16 morts

    3 janvier 2003 : la condamnation des dirigeants du PCP par l’armée est considérée comme anticonstitutionnelle

    29 août 2003 : la Commision de Vérité et de Réconciliation parle de 69 000 morts entre 1980 et 2000 et impute la majorité au « Sentier lumineux » (ainsi que 29 000 disparus, 673 000 blessés, 200 000 tués indirectement,1,9 millions touchés, 3,4 millions déplacés, 500 000 migrants à l’étranger)

    Novembre 2004 : second procès, Gonzalo a juste le temps de lancer des slogans (« Vive le Parti Communiste du Pérou ! Gloire au marxisme-léninisme-maoïsme ! Vive les héros de la guerre populaire ! ») avant que les micros que ne soient coupés et la presse immédiatement exclue.

    26 septembre 2005 : troisième procès de Gonzalo, sans que la presse n’ait aucun accès

    13 octobre 2006 : Gonzalo est condamné à perpétuité, les autres cadres à entre 25 et 35 ans de prison

    10 octobre 2008 : un convoi de l’armée est attaqué à Huancavelica, faisant 19 morts

    20 novembre 2009 : fondation du Movimiento por la Amnistía y los Derechos Fundamentales (Movadef), qui s’affirme légitime pour parler au nom de Gonzalo, réclame une amnistie générale et une assemblée constituante et obtient immédiatement un écho national se prolongeant

    2010 : officiellement, mariage de Gonzalo avec la prisonnière du PCP Elena Albertina Iparraguirre Revoredo dite Miriam

    12 décembre 2012 : arrestation de Florindo Eleuterio Flores dit Artemio, une figure des débuts du mouvement à la tête désormais d’une faction armée pro-accords de paix depuis 1993

    11 septembre 2021 : décès de Gonzalo la veille de la 29e année de sa détention

  • [ PCF(mlm) ] Pacte militaire secret franco-grec : préparez-vous au grand défi de la guerre franco-turque!

    En tant que communistes, nous avons une vision du monde considérant que le capitalisme ne peut au cours de son développement que tomber dans les mains des monopoles, entamer un sévère tournant autoritaire et basculer dans le militarisme en raison d’une compétition impérialiste pour le repartage du monde.

    Pour cette raison, nous affirmons qu’il existe un tournant historique en cette rentrée 2021, de par l’établissement d’un pacte militaire secret entre la France et la Grèce, avec comme intention belliqueuse l’affrontement avec la Turquie.

    Il s’agit là d’une réalité nouvelle, à la fois claire et très lourde de conséquences. Nous affirmons que la guerre franco-turque est désormais un élément stratégique de l’impérialisme français et que toutes les forces anti-guerre doivent prendre cela en compte.

    Il ne s’agit pas d’une hypothèse, mais bien d’une réalité vérifiable : la France prend parti militairement dans une zone hautement conflictuelle, rendant une participation militaire inévitable.

    Il est remarquable d’ailleurs que cet accord franco-grec ait suffisamment « fuité » pour que les couches dirigeantes du pays et les « spécialistes » puissent assimiler cette information impérialiste, alors qu’en même temps aucun média n’a abordé cette question.

    Cela est très révélateur de comment il y a une cassure entre le haut et le bas de la société, avec un État faisant des choix impérialistes totalement à l’écart de la société. Les « spécialistes » sont d’ailleurs eux-mêmes ici des vecteurs intellectuels et culturels de l’impérialisme, contribuant aux « choix » à effectuer.

    Nous ne voulons quant à nous pas faire de géopolitique, ni de politique-fiction, nous ne voulons pas ici émettre d’hypothèses sur les modalités de ce futur conflit, l’ensemble des protagonistes intervenant, les objectifs visés. Cet aspect est important, mais secondaire.

    Ce qui compte, c’est que la France s’inscrit dans un engrenage militaire au moyen d’un pacte secret et qu’il est nécessaire à la fois d’en prendre conscience et de mobiliser sur le moyen terme afin de chercher à empêcher le déclenchement de la guerre et, si elle se déclenche, de la combattre.

    Par « pacte secret », nous n’entendons pas une conspiration, mais un procédé anti-démocratique où les directions des États négocient en-dehors de ne serait-ce qu’un droit de regard des masses, faisant pour autant des choix qui les engagent, qui les impliquent, qui les jettent à la guerre. Par « pacte secret », nous entendons également un document qui n’est pas rendu public et qui contient des clauses secrètes relevant du secret d’État.

    Il faut ici rappeler que la social-démocratie internationale avait avant 1914 systématiquement dénoncé les pactes militaires secrets et que cette tradition anti-guerre est à reprendre.

    Pour résumer les grands traits de l’établissement de ce pacte secret : il a été signé fin septembre 2021, lors de la visite à Paris du premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, du ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias, ainsi que du ministre de la Défense Nikos Panagiotopoulos.

    Il y a eu à cette occasion une conférence de presse des présidents français et grec, les médias français indiquant alors que la Grèce se procurerait pour cinq milliards d’euros de navires de guerre (trois frégates) et d’avions de combat (vingt-quatre Rafales), acceptant la proposition la plus onéreuse de celles faites par plusieurs pays.

    Cela reflète un choix qui a une raison précise : la France et la Grèce ont signé une « un accord de partenariat stratégique », qui n’a été expliqué de manière explicite par aucun des pays et dont les médias n’ont donc pas parlé.

    Des informations rendues publiques par un média britannique – le Royaume-Uni est une puissance impérialiste concurrente de la France – attribuent au premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis le message suivant :

    « Aujourd’hui c’est un jour historique pour la Grèce et la France. Ensemble avec le président Macron, nous avons décidé d’améliorer notre coopération de défense bilatérale, élargissant en même temps l’engagement de nos États pour la solidarité, l’assistance mutuelle et l’action commune dans tous les domaines.

    La signature de l’accord pour l’établissement d’un « partenariat stratégique pour la coopération dans la défense et la sécurité » reflète une réalité bien connue : que les deux pays ont développé une alliance très forte qui va au-delà des obligations de l’un envers l’autre dans le contexte de l’Union Européenne et de l’OTAN. »

    Les accords internes à l’Union européenne et à l’OTAN impliquent déjà une assistance, ce qui signifie qu’on a ici affaire à une véritable alliance militaire. Le même média britannique a également fait fuiter l’article 2 de l’accord franco-grec, qui dit :

    « Les parties apporteront l’une à l’autre assistance et contribution, avec tous les moyens appropriés à leur disposition, et si nécessaire par l’emploi de la force armée, si elles considèrent ensemble qu’une attaque armée a lieu contre le territoire de l’une des deux, en accord avec l’article 51 de la Charte des Nations-Unies [impliquant le droit de légitime défense individuelle ou collective peut être exercé dans le cas d’une « agression armée »]. »

    Étant donné qu’il existe des conflits territoriaux extrêmement importants entre la Grèce et la Turquie en mer Égée, c’est là assumer le prochain conflit, de manière absolument inévitable. Cet accord est également en soi un renforcement de la tension régionale et il faut rappeler ici l’épisode de juin 2020 lorsque la frégate française « Courbet » a été la cible d’une « illumination » par le radar de tir de la frégate turque « Gokova », correspondant à un avertissement avant une frappe.

    Il faut combattre cette tendance à la militarisation, à la mise en place des blocs pour la prochaine guerre, tout comme il faudra s’opposer à la guerre elle-même.

    Nous ne voulons pas revenir ici sur la question turque, la Turquie ayant un régime anti-populaire hautement répressif, étant un pays semi-féodal semi-colonial particulièrement agressif dans son expansionnisme au point de construire un centre militaire plus grand encore que le Pentagone américain et visant à établir son hégémonie sur une large partie de l’ancien empire ottoman.

    Nous ne voulons pas le faire, car telle n’est pas la question, qui relève des révolutionnaires de Turquie et des forces kurdes de Turquie luttant contre l’oppression nationale. Nous tenons ici à les saluer, à saluer leur courage et leur abnégation.

    C’est qu’il faut être absolument clair à ce sujet : la focalisation sur le caractère belliqueux de l’État turc, sa nature réactionnaire… est une erreur, dans la mesure où en France, c’est la focalisation sur le caractère impérialiste français qui doit primer.

    Il faut ici reprendre sans ambiguïtés la thèse léniniste selon laquelle l’ennemi est dans son propre pays. Une guerre impérialiste doit se transformer en guerre civile. Étant donné les forces révolutionnaires en France, à moins d’un changement de configuration, on en sera loin vu d’aujourd’hui, et il faudra alors, au minimum, comme Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg, porter le flambeau anti-guerre, à travers la répression.

    Il ne sera pas possible de faire de compromis avec la guerre, il faudra la rejeter avec la plus grande fermeté, il faudra souhaiter la défaite des menées militaires, il faudra dénoncer à la fois les visées impérialistes et l’appareil d’État dont les dirigeants de l’armée sont une composante.

    Il sera également important de rejeter la thèse erronée, de type nationale-révolutionnaire, selon laquelle la Turquie serait à soutenir en raison du fait qu’elle serait la victime d’une puissance impérialiste. Même si la Turquie est semi-féodale semi-coloniale, elle peut relever de la guerre impérialiste et elle le fait d’autant plus qu’elle est développée et a atteint un stade expansionniste.

    Il faudra affirmer, au nom de l’internationalisme prolétarien, que les révolutionnaires de chaque pays doivent œuvrer à la défaite de leur propre État, que le seul chemin hors de la guerre est l’affirmation de la démocratie populaire passant par la liquidation des forces monopolistes et de leurs alliés.

    Cette entreprise sera malaisée, tant en France qu’en Turquie ou en Grèce, en raison du puissant chauvinisme auquel contribue une guerre de conquête. Cela promet des moments très difficiles, où ce sont les positions idéologiques qui détermineront de la possibilité d’avancer.

    Mais les masses de France, de Grèce et de Turquie ne veulent pas la guerre de conquête, elles veulent l’amitié entre les peuples. Le chemin sera sinueux, mais l’avenir lumineux.

    « Provocation de troubles, échec, nouvelle provocation, nouvel échec, et cela jusqu’à leur ruine — telle est la logique des impérialistes et de tous les réactionnaires du monde à l’égard de la cause du peuple ; et jamais ils n’iront contre cette logique.

    C’est là une loi marxiste.

    Quand nous disons : « l’impérialisme est féroce », nous entendons que sa nature ne changera pas, et que les impérialistes ne voudront jamais poser leur coutelas de boucher, ni ne deviendront jamais des bouddhas, et cela jusqu’à leur ruine.

    Lutte, échec, nouvelle lutte, nouvel échec, nouvelle lutte encore, et cela jusqu’à la victoire — telle est la logique du peuple, et lui non plus, il n’ira jamais contre cette logique.

    C’est encore une loi marxiste. »

    Mao Zedong

    Vive l’internationalisme prolétarien, vive l’amitié des peuples de France, de Grèce et de Turquie !

    Non aux visées bellicistes, aux guerres d’influence et de conquête !

    Pour l’unité révolutionnaire des avant-gardes de France, de Grèce et de Turquie !

    Guerre à la guerre impérialiste !

    Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste)

    Octobre 2021

    >> Retour à la page des documents du PCF (mlm)

  • Le matérialisme dialectique et la liberté

    Mao Zedong a défini comme suit la liberté :

    « La liberté, c’est la connaissance de la nécessité et la transformation du monde objectif. »

    Il y a, dans cette formulation, deux aspects :

    – la connaissance d’un côté, c’est-à-dire l’aspect intellectuel, théorique ;

    – la transformation de l’autre, c’est-à-dire l’aspect pratique, concret.

    Pour cette raison, on peut autant dire que

    « La liberté, c’est la connaissance de la nécessité et la transformation du monde objectif. »

    que :

    « La liberté, c’est la transformation du monde objectif et la connaissance de la nécessité. »

    Les deux aspects s’interpénètrent, ils forment une unité dialectique.

    Pourquoi la connaissance est-elle nécessaire ?

    Parce que la liberté est celle de quelqu’un en particulier. Or, ce particulier existe dans le général et ce général est en mouvement, il se transforme.

    La liberté de quelqu’un en particulier ne peut donc pas exister sans s’insérer de manière adéquate dans cette transformation, sans quoi elle serait vaine, irréalisable, une illusion.

    C’est la raison pour laquelle est employé le mot nécessité.

    Spinoza avait conscience que l’être humain pouvait penser de manière suffisamment correcte pour se passer complètement de l’idée de Dieu, en concevant un univers infini et éternel. Son époque ne pouvait permettre toutefois que cette conception soit exprimée librement, aussi Spinoza, obéissant à la nécessité, avait comme devise « Caute », signifiant prudemment en latin.

    C’est, en fin de compte, la contradiction entre le particulier et le général.

    Pourquoi la transformation du monde est-elle nécessaire ?

    C’est que, ce qu’il est possible de réaliser exige qu’on ait un rapport direct à la réalité, que toute la dignité de celle-ci soit reconnue.

    La pratique ne peut pas se fonder sur la contemplation de la réalité, elle ne peut pas être le prolongement de l’abstraction. Une pensée étrangère à la réalité ne peut pas saisir la richesse du réel en mouvement.

    C’est, en fin de compte, la contradiction entre la quantité et la qualité.

    Le conscience comme subjectivité est ainsi placée dans la contradiction entre le particulier et le général, la transformation objective dans celle entre la quantité et la qualité.

    Ce qu’on peut faire, de manière libre, s’insère ainsi obligatoirement dans une réalité prédéterminée, mais comme celle-ci est en mouvement, il y a également la liberté comme détermination subjective consistant en une tension vers une action pratique.

    Il n’y a donc pas de liberté abstraite, au sens bourgeoise, il n’y a pas de désir ou de passion découplée du réel qui peut avoir un sens. Il existe un réalité objective où l’on se fonde. Sortir d’un tel cadre est du subjectivisme.

    L’art contemporain est exemplaire d’un tel subjectivisme, tout comme la psychanalyse, l’idéologie LGBTQ+, l’idéologie des réseaux sociaux, le néo-darwinisme… Toutes les conceptions subjectivistes ayant comme point commun de résumer la liberté à une expérience purement individuelle, avec un individu faisant « exploser » le cadre du réel.

    Il n’y a donc pas transformation objective qui ne soit portée par une conscience subjective, car toute transformation en général est porteuse du particulier et est ainsi porté par un particulier.

    Nier cela, c’est basculer dans le formalisme, qui est la négation de la dignité du réel.

    Les comportements stéréotypés sont exemplaires du formalisme, reflétant des milieux repliés sur eux-mêmes, s’auto-intoxiquant, vivant en cercle fermé, s’imaginant durer éternellement.

    Ainsi, il n’y a pas de connaissance de la nécessité sans transformation du monde objectif, et inversement.

    La liberté est le produit de cette contradiction, dont tous les aspects sont interreliés, où chaque aspect de la contradiction se convertit en l’autre.

  • PCP : Lettre au Parti Communiste d’Inde (ML) (Naxalbari) (2004)

    Juillet 2004

    Chers camarades,

    Nous voudrions envoyer nos saluts communistes au Comité Central, et à-travers lui à tout le Parti, établir la communication avec vous nous remplit de joie, puisque c’est une tâche posée par Karl Marx : unir tous les communistes du monde, et il nous revient de l’appliquer avec fermeté et persévérance.

    Camarades, par la présente communication nous soutenons la nécessité de fortifier le lien entre les partis communistes et les organisations révolutionnaires et de travailler en fonction de la révolution mondiale ; nous considérons qu’elle nous aidera bien à mieux comprendre la situation en Asie du Sud et votre lutte contre l’impérialisme et le révisionnisme, et plus particulièrement en ce qui concerne la construction du Parti et la Base d’unité du Parti.

    Points cardinaux qui délimitent la voie, la marche de la révolution, ainsi que sa perspective.

    En ce qui nous concerne, nous partons du principe que nous nous trouvons dans la nouvelle grande vague de la révolution mondiale, et que c’est la maoïsme qui commande la révolution Mondiale.

    Nous considérons qu’est de la plus haute importance et nécessité historique l’édification du Parti de la classe, d’un Parti Communiste pour déclencher la Guerre Populaire, un parti de la classe prolétaire avec une base d’unité partidaire marxiste-léniniste-maoïste, principalement maoïste, parce que c’est le plus haut développement de l’idéologie du prolétariat.

    Un Parti Communiste est fait pour déclencher, développer la Guerre populaire jusqu’au communisme, guerre populaire qui dès ses débuts démolit le vieil ordre et construit le nouveau pouvoir, au-travers de comités populaires, établit la démocratie nouvelle dans le fracas de la guerre populaire, ainsi le peuple tient le pouvoir dans ses mains sous la direction du prolétariat, et ces mains matérialisent la grande transformation dont elles sont capables, en permettant une grande mobilisation et politisation, avec une confiance infinie dans les masses.

    La Guerre populaire est une nécessité historique : le peuple de l’Inde réclame la révolution, il réclame la guerre populaire, il veut le pouvoir dans ses mains ; seul un Parti Communiste qui travaille infatigablement saura le conduire, parce que la classe est une et ne peut avoir qu’un seul Parti et une seule idéologie, voilà son âge adulte, et c’est le Parti qui dirigera tout le processus jusqu’au communisme, avec des révolutions culturelles.

    La situation concrète des nations opprimées comme l’Inde et le Pérou est que l’impérialisme tente de diviser les véritables Partis Communistes par des bobards, des intrigues et des infiltrations pour ainsi fabriquer une « lutte des deux lignes » pour attaquer la direction et la base d’unité partidaire.

    L’impérialisme craint les Partis Communistes et leur idéologie.

    Ils mettent sur pied et génèrent des organisations révisionnistes au langage radical, qui crient la lutte armée sur tous les toits et la pratiquent.

    La [seule] lutte armée ne mène pas au communisme au travers de révolutions culturelles, ni ne sert contre la restauration du capitalisme.

    Les révolutions culturelles se mènent elles aussi avec la Guerre Populaire, la militarisation, les milices populaires, l’océan des masses armées, cela c’est du maoïsme, c’est la garantie du triomphe.

    En particulier, l’Inde a une grande responsabilité historique dans la grande vague de la révolution mondiale.

    Le peuple de l’Inde soumis pendant des siècles à l’exploitation la plus cruelle et à la misère démontre qu’il est une source inépuisable de lutte, lui qui réclame la guerre populaire, qu’il saura assumer sous la direction du Parti.

    Il convient que soient écrasés en Inde les plans de l’impérialisme consistant à mettre sur pied de faux partis communistes, avec des petits seigneurs à leur tête, qui ne font rien et ne feront rien, puisqu’ils sont faits de poussière révisionniste, et qui se moquent comme d’une guigne du sang versé par les masses, ce sont des agents payés par l’impérialisme yankee.

    Les réactionnaires de l’Inde et les révisionnistes sont alliés pour que la guerre populaire ne se développe pas, car ils savent qu’elle sera leur fin, de même que les impérialistes sont conscients de son rôle décisif dans la révolution mondiale, qui changera la corrélation de forces dans la monde parce qu’elle permettra l’encerclement des nations impérialistes, en ayant comme Bases d’appui les Nations Opprimées qui développent la guerre populaire, le moment est venu.

    Camarades, chaque jour qui passe doit voir se matérialiser la clameur des masses, c’est l’époque où est balayé l’impérialisme, le géant aux pieds d’argile.

    Voilà ce qu’ils sont, il ne faut pas tomber dans l’erreur de surestimer l’ennemi comme l’a fait un membre du MRI, disant qu’il « est relativement fort », car nous les nations opprimées avons la force du nombre, ce qu’il nous manque, ce sont des Partis communistes qui développent la guerre populaire, et la corrélation de forces, le scénario politique, les campagnes et contre-campagnes se transformeront en leurs contraires, la guerre populaire stratégiquement coordonnée des partis communistes des nations opprimées avancera de façon à donner un noyau et souder les peuples du monde, et seulement à-travers elle se forgera un Mouvement Communiste International authentique, parce qu’il sera formé de ceux qui veulent le communisme, de ceux qui développent la guerre populaire, ainsi l’unité sera solide et le maoïsme lui donnera cohésion, l’unité est donnée à ceux qui appliquent le marxisme d’aujourd’hui, le maoïsme.

    Vu ainsi, le MRI n’est qu’un point de passage dans l’édification du MCI, c’est la guerre populaire mondiale qui va le générer.

    Le MCI ne se génère pas comme une conséquence de conférences, de forums, il n’est pas un amalgame d’organisations ; il est fait de ceux qui appliquent la guerre populaire spécifiée à chaque pays, il est fait de communistes, c’est aussi simple que cela.

    C’est une tâche immédiate camarades, nous avons uneresponsabilité, et chaque parti doit mener à bonne fin son travail du jour.

    En ce qui nous concerne, nous réaffirmons notre fidélité à notre Direction, notre cher et respecté président Gonzalo, à notre idéologie scientifique le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement pensée gonzalo, car c’est l’application de la vérité universelle à notre réalité, à travailler comme nous l’a demandé notre grand dirigeant dans sa dernière présentation publique, à faire en sorte que chaque communiste assume sa condition, ce qui a à voir avec le fait de travailler au service de la révolution mondiale, de travailler avec les communistes du monde, pour instaurer le communisme, puisque tel est notre but, le communisme pour toujours resplendissant.

    Cette tâche, nous la prenons fermement en main, et espérons la servir chaque jour mieux.

    Nous espérons avoir vite des nouvelles de vous et pouvoir traiter des thèmes spécifiques et en détail.

    Nous vous redisons notre jubilation communiste et que tout le Comité Central reçoive une formidable embrassade communiste.

    juillet 2004

    COMITÉ CENTRAL

    PARTI COMMUNISTE DU PÉROU

    =>Autres documents du Parti Communiste du Pérou

  • Déclaration des Prisonniers Politiques et Prisonniers de Guerre de la Lumineuse Tranchée de Combat de Yanamayo (2000)

    7 février 2000

     » Nous sommes ici en tant que fils du peuple. Nous combattons dans cette tranchée en tant que communistes. Nous défendons ici les intérêts du peuple, le principe du Parti, de la Guerre Populaire, c’est ce que nous faisons et continuerons à faire ! « 
    Président Gonzalo (discours du 12 septembre 1992)

    Les prisonniers politiques et les prisonniers de guerre du Parti Communiste du Pérou exprimons nos salutations révolutionnaires au prolétariat national et au peuple péruvien, au prolétariat international et aux peuples du monde.

    Nous dénonçons face à l’opinion publique nationale et internationale les plans de génocide passés et présents (quatre octobre 1985 dans la prison de Lurigancho, 19 juin 1986 dans les prisons de Fronton, Lurigancho et Callao, 6,7,8 et 9 mai 1992 dans la prison de Canto Grande, 7 février 2000 dans la prison de Yanamayo), les plans de guerre sans prisonniers développés par l’état péruvien et son gouvernement fasciste, génocidaire, bradeur de patrie avec la marionnette Fujimori en tête.

    Ces plans de génocide sont exécutés par les forces armées et les forces de police assassines sous conseil et accord de l’impérialisme, principalement yankee.

    Ils développent ainsi leur guerre de basse intensité, avec pour complice la Croix Rouge Internationale.

    Le 6 février à 23h30, les forces de police avec leurs forces spéciales DINOES font irruption dans le pavillon 4 de la prison de Yanamayo pour exécuter leur infâme génocide, en assassinant un prisonnier de guerre et laissant une dizaine de blessés.

    Cette tentative de massacre finit le 7 février à 5 heures du matin. Ils pensaient donner un rude coup, dévastateur, décisif, qui amènerait à l’écrasement des luttes des prisonniers de guerre.

    La féroce résistance des prisonniers de guerre démasque les camps de concentration fasciste de la Base Navale, de Yanamayo et Challapalca, il démasque aussi les plans d’un plus grand isolement, anéantissement et génocide.

    C’est une féroce résistance pour les droit du peuple, de la révolution et de nos propres vies, et principalement pour Défendre la Vie du Président Gonzalo qui se trouve dans l’isolement total depuis 1992 et contre lequel la dictature fasciste et l’impérialisme, principalement yankee, fabriquent des tromperies contre-révolutionnaires.

    Cet infâme génocide sous mandat du gouvernement perpétré par les forces de police sous le commandement du colonel Oscar Altamirano Flores -nous disons sous mandat du gouvernement puisque cette prison se trouve depuis 1999 sous contrôle direct d’une Commission du Ministère de l’Intérieur- a été appliqué avec une haine aveugle contre les meilleurs fils du peuple.

    Elles ont buté contre l’indomptable résistance des camarades, des combattants et des masses, qui, en arborant au sommet l’idéologie, le courage et l’héroïsme, en se réaffirmant dans la violence révolutionnaire ont donné un bel exemple au peuple péruvien et aux peuples du monde.

    Nous démasquons ici l’infâme et contre-révolutionnaire vomissure noire qui défend le génocidaire Fujimori :  » …le prisonnier Carlos Ponce fut assassiné par les prisonniers eux-mêmes parce qu’il avait accepté l’ordre du fiscal… « .

    Avec ce mensonge il prétend cacher la politique génocidaire de la dictature fasciste.

    Le prisonnier de guerre Carlos Ponce, aujourd’hui héros du peuple, exemple de ce que signifie donner sa vie pour le Parti, la révolution fut assassiné par les forces de police à bout portant sur le visage, à un mètre de distance.

    Par contre la dictature fasciste a dit :  » …dans les prisons les droits de l’homme des internes sont respectés… « , « …pacification… « , mais la réalité montre qu’avec leur infâme génocide ils continuent à ensanglanter notre peuple, que les forces armées et le gouvernement de Fujimori est le plus génocidaire et bradeur de patrie jusqu’à aujourd’hui.

    Ce pourri et néfaste drapeau des droits de l’homme qu’ils arborent ce sont les droits de l’impérialisme, de la bourgeoisie et de la réaction mondiale.

    Il a été démontré que les forces armées, les forces de police et le gouvernement de Fujimori ne respectent pas même les plus élémentaires droits humains.

    Nous ne pouvons pas permettre qu’ils essaient de nous aveugler, nous ne permettrons pas qu’ils essaient d’endormir notre conscience avec les pourris et néfastes drapeaux des droits humains, pacification, etc…

    Nous démasquons aussi le nommé  » défenseur du peuple  » qui ne fait pas respecter et qui n’accomplit pas ce que la constitution bourgeoise lui octroie.

    Il avait été prévenu (juillet 1999) que la dictature fasciste préparait son génocide contre les prisonnier de guerre, devant ce fait,  » le défenseur  » ne se prononça pas.

    Alors nous pouvons dire que ce  » défenseur  » est en accord avec ces sinistres plans, il est un couteau contre le peuple et un agent de la dictature fasciste.

    Dans son fascisme sans limites et sans vergogne, ce régime interdit dans ce camp de concentration l’entrée de journaux comme  » La Republica  » et  » Liberacion  » les considérant subversifs.

    Il restreint et interdit le droit à l’éducation et à la culture.

    Nous démasquons aussi toute cette clique d’opportunistes et de révisionnistes, principalement les têtes noirs de la ligne opportuniste de droite (LOD) qui arborent un accord de paix, qui exigent à haute voix l’amnistie et l’enrôlement, plus encore, ils trafiquent avec le prestige et ascendance reconnus du Président Gonzalo et du PCP.

    Ils disent que le Président Gonzalo demande un accord de paix. Jamais ces mesures n’ont fait quelque chose pour ce qu’ils disent défendre :  » la présentation en publique du Président Gonzalo « , ni pour la défense des droits des prisonniers de guerre, mais aujourd’hui, face à la répercussion des luttes des prisonniers de guerre du PCP, ils essaient de trafiquer sans vergogne sur le sang versé pour obtenir quelque chose dans leur chemin de l’amnistie et de l’enrôlement.

    Nous leur disons que la toute puissante Guerre Populaire Marxiste-Leniniste-Maoïste, pensée Gonzalo balaiera et réduira en cendres l’impérialisme, la réaction et tout genre de révisionnistes.

    Finalement les prisonniers de guerre, mettant en danger leurs propres vies, ont conquis une grande victoire politique, militaire et morale pour le Parti et la Révolution qui a secoué le pays et le monde.

    En persistant dans le combat, la mobilisation et la production, nous transformerons ces sordides cachots de la réaction en Lumineuses Tranchées de Combat.

    Nous nous réaffirmons à continuer dans la conquête de victoires, en gagnant des batailles au-delà de la mort, toujours en nous guidant par le Marxisme-Leninisme-Maoïsme, pensée Gonzalo, dirigé par le PCP et en offrant nos vies pour le Parti et la Révolution.

    DÉFENDRE LA VIE DU PRÉSIDENT GONZALO !

    VIVE LE PARTI COMMUNISTE DU PÉROU !

    LA GUERRE POPULAIRE VAINCRA INNÉVITABLEMENT !

    A BAS LES CAMPS DE CONCENTRATION FASCISTES !

    COMBATTRE ET RÉSISTER POUR NOTRE CONDITION DE PRISONNIERS DE GUERRE !

    GLOIRE AUX HÉROS TOMBÉS, VIVE LA RÉVOLUTION !

    =>Autres documents du Parti Communiste du Pérou