Auteur/autrice : IoULeeM0n

  • Utiliser la dialectique matérialiste pour guérir les maladies courantes

    Par Kouo Chou-sou, médecin militaire de l’Hôpital 106 d’une unité de l’Armée populaire de Libération de Chine, 1972

    Je pratiquais la médecine générale quand, il y a quelques années, nos dirigeants décidèrent que je devrais me spécialiser en neurologie.

    J’en fus tout d’abord contrarié car je ne possédais que très peu de connaissances dans ce domaine. Je réfléchis : manquer d’une bonne base dans ce domaine était une mauvaise chose, mais aussi une bonne.

    Comme nous l’enseigne le président Mao : « Une feuille blanche offre toutes les possibilités ; on peut y écrire ou y dessiner ce qu’il y a de plus nouveau et de plus beau », je résolus donc de m’attaquer aux maladies du système nerveux.

    Cela n’alla pas tout seul. Pour remédier à mon ignorance en neurologie, je commençai par me plonger dans les manuels étrangers.

    Je découvris bientôt que ces livres traitaient surtout de théories complexes et de maladies peu fréquentes.

    Les maladies courantes étaient peu abordées et il y était peu question donc des cas souvent rencontrés dans la pratique ; ou bien certains livres se contentaient de les mentionner, sans plus. Aussi, plus je les parcourais et plus j’étais découragé.

    C’est alors précisément que notre grand guide, le président Mao, donna cette brillante directive : « Axer le travail médical et sanitaire sur les régions rurales », orientant ainsi notre progression, en tant que travailleurs médicaux.

    Conformément à la directive du président Mao, au lieu de nous confiner à l’hôpital, nous nous sommes organisés en équipes médicales ambulantes et avons fait le tour des unités de l’A.P.L. et des villages.

    Mais les cas rencontrés là étaient encore des maladies courantes.

    Cette situation nous fit comprendre plus clairement que l’accent devait être mis sur la guérison des maladies communes.

    Il est contraire à la ligne prolétarienne du président Mao en matière de travail médical et sanitaire de négliger l’étude de ces maladies et l’amélioration de leur traitement, et de consacrer un nombreux personnel et une grande quantité de matériel pour des recherches sur des maladies extrêmement complexes et rares.

    Selon les enseignements du président Mao, nous avons décidé de nous attaquer aux maladies courantes et de découvrir de nouvelles méthodes de les traiter.

    Saisir l’aspect principal d’une contradiction

    La neurasthénie, par exemple, est une maladie couramment rencontrée en neurologie.

    Tous ceux qui en souffrent présentent ces symptômes : maux de tête et insomnies— l’insomnie étant l’une des causes principales des migraines. Il existe à ce sujet un dicton : un médecin qui examine un patient se plaignant de migraines en attrape, lui aussi, la « migraine ».

    Pour atténuer la douleur, le médecin prescrit habituellement des calmants ou des somnifères, lesquels ne procurent qu’un soulagement momentané et sont impuissants à guérir la maladie.

    Pour vaincre la neurasthénie, j’ai étudié maintes fois De la contradiction, brillant ouvrage philosophique du président Mao, qui m’a beaucoup éclairé.

    Le président Mao nous enseigne : « Des deux aspects contradictoires, l’un est nécessairement principal, l’autre secondaire. Le principal, c’est celui qui joue le rôle dominant dans la contradiction.

    Le caractère des choses et des phénomènes est surtout déterminé par cet aspect principal de la contradiction, lequel occupe la position dominante. »

    Je pensai alors : Une personne est pleine d’entrain pendant la journée et s’endort le soir, voilà le phénomène normal de l’excitation et de l’inhibition du cortex cérébral.

    Le problème d’un neurasthénique est que son cortex cérébral n’est pas excité comme il le devrait, le jour, et n’est pas inhibé la nuit, d’où une activité anormale du système nerveux.

    L’excitation et l’inhibition sont deux aspects d’une contradiction.

    L’un des deux doit jouer le rôle dominant. Mais lequel ? Nous nous reposons pour bien travailler, mais pas vice versa.

    L’excitation joue donc le rôle dominant, et en traitant ce genre de maladie, l’accent doit être mis sur l’aspect de l’excitation. Mais autrefois, selon les traités de médecine sur les maladies nerveuses, des fortifiants et des somnifères étaient prescrits au neurasthénique pour le calmer. En d’autres termes, l’accent était mis sur l’aspect de l’inhibition.

    Mais la pratique prouve que ce genre de traitement ne peut résoudre fondamentalement le problème. Il entraîne souvent le besoin d’une quantité toujours plus grande de médicaments, tandis que le trouble persiste.

    Conformément à l’enseignement du président Mao :  «Lorsque l’aspect principal de la contradiction, l’aspect dont la position est dominante, change, la qualité du phénomène subit un changement correspondant », je décidai donc de changer l’ancienne méthode habituelle de traitement.

    Je me concentrai sur l’aspect d’excitation qui joue le rôle dominant, pour accroître l’excitation du malade pendant la journée. Une excitation suffisante provoquera naturellement une inhibition appropriée.

    Avec l’aide des hôpitaux frères et des camarades, j’étudiai et adoptai une nouvelle méthode de traitement, c’est-à-dire l’augmentation du degré d’excitation du malade pendant la journée.

    Après des expériences répétées sur des animaux et sur moi-même jusqu’à être assuré que cette méthode de traitement ne causerait aucun mal au corps humain, je l’appliquai à un patient gravement atteint de neurasthénie depuis plus de vingt ans. Je lui appliquai le traitement une fois par jour avant midi, et environ une minute chaque fois.

    Trois jours après, le malade devenait somnolent le soir entre 8 et 9 heures. Depuis lors, ce camarade est plein d’entrain le jour et dort normalement la nuit. Ainsi, sans un comprimé ou une piqûre, ses troubles nerveux ont disparu.

    A l’heure actuelle, nous avons déjà traité plus de cinq cents neurasthéniques qui souffraient de maux de tête et d’insomnies, et les guérisons dépassent plus de quatre-vingts pour cent des cas.

    « Il faut analyser le fond de chaque chose et ne considérer les manifestations extérieures que comme une avenue menant à la porte dont il faut franchir le seuil pour saisir vraiment le fond du problème. C’est là la seule méthode d’analyse, sûre et scientifique, des phénomènes. »

    Ce grand enseignement du président Mao est également applicable pour le diagnostic et le traitement des maladies. Si nous sommes induits en erreur par quelque phénomène superficiel d’une maladie, nous finirons, c’est sûr, par soigner des migraines en soignant seulement la tête ou un mal de pied, en soignant seulement le pied, tout en négligeant la cause principale de la maladie. Cela ne résout pas le problème fondamental.

    Une maladie que nous rencontrons fréquemment est la dermatonévrite. Pendant longtemps, les milieux médicaux avaient l’habitude de diagnostiquer l’engourdissement d’une certaine partie du corps comme dermatonévrite.

    Ils essayaient toujours de concentrer le traitement sur « l’inflammation ».

    De par ma pratique médicale, je commençai à avoir des doutes à ce sujet. L’engourdissement causé par la dermatonévrite est un phénomène, me disais-je, mais parfois, le phénomène ne correspond pas entièrement à l’essence, car le même phénomène peut refléter des essences différentes. Aussi ne devons-nous pas nous laisser tromper par un phénomène.

    Après un examen consciencieux de l’histoire des patients souffrant de dermatonévrite, je découvris que leur maladie était causée, à différents degrés, par l’humidité et le froid. La source de leur mal était vraisemblablement due à la longue inhibition des nerfs autour de la partie affectée. Cela pouvait donc s’appeler de la paralysie locale des nerfs.

    Partant de là, j’étais d’avis que la dermatonévrite n’est pas une maladie inflammatoire. Le traitement ne devait donc pas être centré sur l’Inflammation, mais devait aider les nerfs autour de la partie affectée à recouvrer leur état d’excitation.

    Nous avons alors procédé à des recherches et finalement décidé d’adopter une nouvelle méthode : faire recouvrer dans une courte période l’excitation de nerfs depuis longtemps inhibés.

    Le président Mao nous apprend ceci :  «Notre devoir, c’est d’être responsables envers le peuple. » Pour ne pas causer le moindre tort aux malades, j’essayai la nouvelle méthode d’abord sur moi.

    Bien qu’ayant quelque peu souffert au cours des expériences, j’étais heureux car j’avais prouvé que cette méthode pouvait exciter les nerfs sous la peau et fournir ainsi un traitement à la dermatonévrite.

    Un soldat était atteint de cette maladie depuis quatre ans. Une de ses jambes était engourdie, au point de ne même plus réagir à une piqûre. Il avait consulté plusieurs hôpitaux réputés, mais sans résultat.

    Avec les expériences acquises grâce aux essais pratiqués sur mon propre corps, je décidai de lui appliquer le nouveau traitement.

    A la suite du premier essai, l’engourdissement de sa jambe disparut à moitié et complètement après la seconde séance. Le patient recouvra enfin la santé.

    En l’espace de plus d’une année, nous avons traité une centaine de malades atteints de différentes sortes de dermatonévrite ou de polynévrite. Tous ont été guéris.

    La pratique m’a fait réaliser profondément que, quoi que nous fassions, nous devons aller au-delà du phénomène superficiel et étudier l’essence des choses.

    Ainsi seulement pouvons-nous saisir la loi objective d’une chose et ne pas être trompés par son phénomène ; et c’est seulement de cette manière que notre pensée peut correspondre à la réalité et que nous pouvons adopter la méthode correcte pour résoudre le problème et obtenir les résultats escomptés dans notre travail.

    Faire le bilan de l’expérience et continuer à progresser

    Nos tournées médicales dans les unités de l’A.P.L. et les villages nous ont mis en présence de nombreux patients se plaignant de douleurs dans les jambes et les reins. Ce fait a attiré notre attention.

    Comment pouvions-nous les guérir ? C’était une question difficile à résoudre. Les douleurs dans les jambes et les reins sont fréquentes parmi les travailleurs.

    Autrefois, du fait de la ligne révisionniste introduite dans le travail médical et sanitaire par Liou Chao-chi, ce renégat, agent de l’ennemi et traître à la classe ouvrière, très peu de personnes cependant se sont penchées sur cette question, personne ne savait d’ailleurs sur quelle section diriger les patients souffrant de ces maux.

    En tant que combattants médicaux armés de la pensée Mao Zedong, me dis-je, nous devons servir de tout cœur les ouvriers, paysans et soldats. Nous devons trouver le moyen de guérir ces cas et d’alléger les souffrances de nos frères de classe.

    Conformément au grand enseignement du président Mao :  «Il faut faire consciencieusement le bilan de l’expérience acquise », nous avons sérieusement fait le bilan du processus de notre traitement de la neurasthénie et de la dermatonévrite.

    Nous avons alors profondément compris que nous avions été à même de guérir les diverses maladies courantes touchant la neurologie, non pas en nous appuyant sur les traités de médecine, non pas en plaçant une foi aveugle dans l’expérience étrangère, mais en nous appuyant sur la pensée Mao Zedong, sur la dialectique matérialiste énoncée par le président Mao.

    Ce fut là notre expérience la plus fondamentale.

    Par le bilan de l’expérience, nous avons été capables de reconnaître l’essence commune de quelques maladies courantes.  «Après avoir pris connaissance de l’essence commune des choses nous devons aller plus avant et étudier les choses concrètes, qui ont été insuffisamment étudiées ou qui apparaissent pour la première fois. » Suivant cet enseignement du président Mao, nous avons étudié spécialement les douleurs aux jambes et aux reins.

    Le président Mao nous apprend ceci : « L’enquête est comparable à une longue gestation, et la solution d’un problème au jour de la délivrance. »

    Nous avons abordé ce difficile problème en allant tout d’abord parmi les combattants de l’A.P.L. et les paysans pauvres et moyens-pauvres pour y découvrir les raisons provoquant des douleurs aux jambes et aux reins. Nous avons procédé à des examens attentifs des patients se plaignant de telles douleurs.

    Nous avons ainsi découvert que la grande majorité de ces patients, notamment ceux souffrant de la courbature dans la région lombaire, éprouvent une sensation de raideur dans les muscles et autres tissus à l’endroit douloureux même ou aux alentours. La raideur est signe de contraction musculaire.

    C’est un réflexe protecteur ou pathologique commun à tous les animaux.

    La contraction et le relâchement des muscles sont deux aspects d’une contradiction. Ils ont des points communs avec les deux aspects d’une autre contradiction — excitation et inhibition nerveuses.

    La neurasthénie est l’inversion du phénomène excitation-inhibition, et les douleurs aux jambes et reins sont dues semblablement au désordre du phénomène contraction-relâchement.

    En conséquence, je suis parvenu à la conclusion que les douleurs aux jambes et reins surviennent lorsque les muscles et autres tissus ont longtemps subi un état de semi-contraction et de semi-fatigue.

    Telle est la cause initiale.

    Si cet état pouvait être éliminé et les muscles et autres tissus relâchés, les malades seraient libérés de la douleur et recouvreraient vigueur et santé.

    Je pensai alors que le traitement physiothérapique des douleurs aux jambes et reins avait obtenu certains succès autrefois et la raison en est, en quelques mots, qu’il avait apporté aux muscles et autres tissus un certain relâchement.

    Comme ce traitement ne réussissait pas à les relâcher entièrement, le patient ne pouvait donc guérir complètement. Dans ce cas, comment faire pour provoquer le relâchement complet des muscles et autres tissus ?

    Le président Mao a dit : « Chacun des deux aspects contradictoires d’un phénomène tend à se transformer, dans des conditions déterminées, en son opposé. »

    Si je peux découvrir un moyen pour provoquer, pendant un bref moment, une forte contraction des muscles et autres tissus depuis longtemps en état de semi-contraction, me dis-je, il s’ensuivra nécessairement leur relâchement complet. Avec les camarades, je procédai à des expériences minutieuses et répétées.

    Le nouveau traitement amena instantanément des résultats. Un vieillard, qui, depuis de nombreuses années, ne pouvait se redresser par suite de surmenage dans l’ancienne société fut guéri après quatre séances de traitement, qui ont requis quelques minutes au total.

    Employant le même principe, nous avons traité avec succès des rhumatismes, des spondylites hypertrophiques, des douleurs musculaires aiguës et des sciatiques et autres maladies courantes.

    A l’heure actuelle, nous avons traité près de cinq cents patients se plaignant de douleurs dans les jambes et les reins : quatre-vingt-dix pour cent ont constaté une amélioration et plus de la moitié ont été complètement guéris.

    Notre grand guide, le président Mao, nous enseigne : « Pour que s’achève le mouvement qui conduit à une connaissance juste, il faut souvent mainte répétition du processus consistant à passer de la matière à l’esprit, puis de l’esprit à la matière, c’est-à-dire de la pratique à la connaissance, puis de la connaissance à la pratique. »

    Je viens seulement de commencer à apprendre et à appliquer la grande dialectique matérialiste du président Mao et ces traitements nouveaux sont encore loin d’être complètement au point, aussi devons-nous encore étudier afin de les perfectionner et les développer.

    A la lumière de la pensée Mao Zedong, je suis déterminé à mieux étudier les œuvres du président Mao et servir les ouvriers, paysans et soldats et à consacrer tous mes efforts pour travailler dans leur intérêt.

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  • Unir le peuple et vaincre l’ennemi

    Étude de « Au sujet de notre politique » de Mao Zedong par le Groupe rédactionnel du Comité provincial du Houpei du Parti communiste chinois,

    Publié dans le Hongqi n°9, 1971

    « Au sujet de notre politique » est une brillante œuvre que notre grand dirigeant, le président Mao. A écrite en décembre 1940, alors que la Chine se trouvait dans une situation critique avec le durcissement de la Guerre de Résistance contre le Japon et l’essor de la vague anticommuniste déclenchée par les réactionnaires kuomintaniens.

    Se servant du matérialisme dialectique et du matérialisme historique, le président Mao fait, dans cette œuvre, une analyse scientifique des contradictions sociales et des rapports de classes d’alors, critique à fond les lignes et principes politiques erronés de droite et « de gauche » des renégats Tchen Tou-sieou.

    Wang Ming et consorts, résume de façon systématique la riche expérience accumulée par notre Parti dans sa longue lutte contre les réactionnaires kuomintaniens, explique avec perspicacité le changement et le développement des principes politiques du Parti pendant la Guerre de Résistance contre le Japon, et formule pour notre Parti les principes tactiques et les diverses mesures politiques concrètes à observer dans le front uni national antijaponais, de sorte qu’au cours d’une lutte exceptionnellement complexe, notre Parti a pu garder l’esprit lucide et assurer par là l’application de la ligne correcte du président Mao et la victoire de la Guerre de Résistance contre le Japon.

    Les principes tactiques et les diverses mesures politiques formulés par le président Mao reflètent la loi objective régissant la lutte de classes, incarnent l’esprit révolutionnaire conséquent du prolétariat et l’art de lutter avec souplesse, enrichissent et développent les conceptions tactiques du marxisme-léninisme, et ont fait preuve d’une puissance invincible aux différentes étapes historiques de la lutte révolutionnaire.

    Ils constituent à jamais une arme acérée dont le prolétariat se sert pour unir le peuple et vaincre l’ennemi.

    I

    Dans « Au sujet de notre politique », le président Mao insiste à plusieurs reprises sur l’importance de la Politique et de la tactique et, étant donné la situation d’alors, souligne d’emblée que « notre politique revêt une importance décisive. »

    Le président Mao a toujours porté une grande attention au rôle décisf de la politique et de la tactique prolétariennes ; il indique : «Le prolétariat doit entièrement compter, pour sa victoire, sur la justesse et la fermeté de la tactique de lutte de son parti, le Parti communiste.» (Contre le culte du livre)

    A chaque étape historique, le président Mao a formulé non seulement la ligne générale et la politique générale de notre Parti, mais encore les principes tactiques et les diverses mesures politiques concrètes nécessaires à la lutte.

    La tactique et la politique révolutionnaires du président Mao sont l’incarnation concrète de sa ligne révolutionnaire, et la série de mesures politiques erronées appliquées par Tchen Tou-sicou. Wang Ming, Liou Chno-chi et d’autres escrocs politiques sont au service de leurs lignes opportunistes « de gauche » et de droite.

    En ce sens, les divers aspects de la lutte entre la ligne 3révolutionnaire prolétarienne et la ligne réactionnaire bourgeoise se manifestent concrètement dans la lutte entre les deux politiques qui sont de nature différente.

    « La politique est le point de départ de toute action pratique d’un parti révolutionnaire et se manifeste dans le développement et l’aboutissement des actions de ce parti. » (« Apropos de la politique concernant l’industrie et le commerce », Œuvres choisies, Tome IV)

    Leur point de départ étant erroné, les mesures politiques de droite ou «de gauche» ne peuvent aboutir à une orientation correcte, et si elles ne sont pas corrigées à temps, si elles continuent d’être appliquées, on commettra nécessairement des erreurs d’orientation et de ligne.

    II

    Pour comprendre à fond et appliquer correctement les diverses mesures politiques prolétariennes formulées par le président Mao. Il faut avoir une claire connaissance des fondements à, partir desquels les principes tactiques et la politique ont été élaborés et formulés.

    Le grand éducateur Lénine indique : «Seule l’étude objective de l’ensemble des rapports de toutes les classes, sans exception, d’une société donnée et, par conséquent, la connaissance du degré objectif du développement de cette dernière et des corrélations entre elle et les autres sociétés, peut servir de base à une tactique juste de la classe d’avant-garde.» (« Karl Marx » Œuvres, Tome XXI)

    Lénine nous montre ainsi que les principes tactiques et la politique marxistes sont tous élaborés sur la base d’un examen correct et d’une analyse concrète de la situation de la lutte de classes à l’intérieur du pays comme à l’étranger, des rapports entre les différentes classes, de leur changement et de leur développement.

    Sans faire de distinctions, il n’y aurait pas de politique. Les marxistes doivent analyser concrètement les contradictions spécifiques.

    Le président Mao indique : « Connaître leurs [les différentes classes] relations mutuelles, arriver à une juste appréciation des forces de classe et définir ensuite une juste lactique pour notre lutte, en déterminant quelles sont celles qui constituent nos forces principales dans la lutte révolutionnaire, quelles sont celles que nous devons gagner à nous comme alliées et quelles sont celles que nous devons renverser.» (Contre le culte du livre)

    Les divers principes tactiques et politiques formulés par le président Mao sur la base de l’analyse de classes visent justement à résoudre correctement les relations entre l’ennemi, nous et nos amis, à unir toutes les forces susceptibles d’être unies, à isoler et à attaquer la poignée d’ennemis les plus obstinés, en vue de conduire sans cesse la révolution vers la victoire.

    Pendant la Guerre do Résistance contre le Japon, la contradiction nationale entre la Chine et le Japon étant devenue la contradiction principale, et les contradictions entre les diverses classes à l’intérieur du pays étant passées au second plan, à une position subordonnée, des changements se produisirent dans les relations internationales comme dans les rapports entre les classes à l’intérieur du pays, ce qui donna lieu à une nouvelle étape dans le développement de la situation.

    Se fondant sur une analyse scientifique des caractéristiques fondamentales de la situation de la lutte de classes, le président Mao fait, dans « Au sujet de notre politique », des distinctions extrêmement profondes et concrètes dans les relations complexes existant à l’époque entre les classes à l’étranger et à l’intérieur du pays ; et c’est sur ces distinctions qu’est bâtie notre politique, cela afin de consolider et de développer le front uni national antijaponais, pour abattre l’impérialisme japonais.

    En analysant les relations mutuelles entre les différentes classes à l’intérieur du pays, et leurs attitudes politiques divergentes, le président Mao souligne tout d’abord : notre politique est de pratiquer une politique d’indépendance et d’autonomie au sein du front uni, l’indépendance étant aussi indispensable que l’unité », et d’« unir au sein du front uni national antijaponais tous ceux qui résistent au Japon (c’est-à-dire tous les ouvriers, paysans, soldats, intellectuels et gens d’affaires qui luttent contre l’envahisseur) », en vue d’abattre l’impérialisme japonais, ennemi principal à cette époque-là, ainsi que ses laquais, les traîtres à la nation et les éléments projaponais.

    Quelle était donc l’attitude adoptée par le Parti à l’égard des différentes classes à l’intérieur du pays, pendant la Guerre de Résistance contre le Japon.

    Le président Mao a indiqué en termes explicites : « Dans les rapports avec les différentes classes du pays, la politique fondamentale est de développer les forces progressistes, de gagner les forces intermédiaires ; et d’isoler les forces irréductibles anticommunistes. »

    Pour éduquer tout le Parti dans l’application de ce principe, le président Mao a montré de façon concrète le contenu de classe des forces progressistes, intermédiaires et irréductibles.

    Développer les forces progressistes, cela signifie : développer les forces du prolétariat, de la paysannerie ct de la petite-bourgeoisie urbaine ; accroître hardiment les effectifs de la VIIIe Armée de Route et de la Nouvelle IVe Armée ; établir de nombreuses bases démocratiques antijaponaises : étendre les organisations du Parti communiste à tout le pays ; développer à l’échelle nationale les mouvements de masse, notamment ceux des ouvriers, des paysans, des jeunes, des femme et des enfants, etc.

    Le président Mao a critiqué le point de vue opportuniste de droite qui n’ose pas développer sans réserve les forces révolutionnaires antijaponaises, en indiquant : « L’expansion graduelle des forces progressistes est le seul moyen d’empêcher que la situation ne se détériore, de prévenir la capitulation et la rupture et de jeter les bases indestructibles de la victoire dans la Guerre de Résistance. » (La tactique actuelle dans le Front uni de Résistance contre le Japon, Œuvre choisies. Tome II)

    C’est là le principe qui a fait du développement et de l’accroissement dos forces populaires la chose essentielle, le point de départ fondamental qui a permis à notre Parti de vaincre tous ses ennemis.

    Le président Mao a encore indiqué que « la conquête des forces intermédiaires est pour nous une tâche des plus importantes dans la période du front uni anti japonais. » (La tactique actuelle dans le Front uni de Résistance contre le Japon, Œuvres choisies Tome II)

    Il a critiqué le point de vue « de gauche » qui néglige la conquête des forces intermédiaires, et fait à notre intention une analyse approfondie des diverses conditions pour gagner ces forces à notre cause, à savoir : la présence chez nous de forces suffisantes, le respect des intérêts des forces intermédiaires, une lutte résolue de notre part contre les irréductibles, lutte qui doit être jalonnée de victoires.

    Pour isoler ces derniers, le président Mao a fait une analyse et une distinction approfondies et concrètes des diverses forces sociales et des divers groupements politiques existant au sein du camp ennemi et parmi les forces intermédiaires.

    Il a souligné : de même qu’il faut distinguer la grande bourgeoisie et les gros propriétaires fonciers projaponais, qui s’opposent à la Résistance, de la grande bourgeoisie et des grands propriétaires fonciers pro-anglais et pro-américains, qui sont partisans de la Résistance, de même il faut faire une différence entre, d’une part, les grands propriétaires fonciers et la grande bourgeoisie qui ont un double caractère, c’est-à-dire qui sont pour la Résistance, mais hésitants, qui sont partisans de l’union, mais qui combattent le Parti communiste, et, d’autre part, la bourgeoisie nationale, les propriétaires fonciers, moyens et petits, et les hobereaux éclairés, qui présentent à un degré moindre ce double caractère.

    « C’est également de cette façon que nous devons déterminer notre attitude à l’égard des impérialistes.»

    Bien que le Parti communiste luttât contre tous les impérialistes, il fallait cependant faire une distinction entre les impérialistes japonais, qui menaient une agression contre la Chine, et les autres impérialistes qui ne se livraient pas à l’agression contre notre pays ; il fallait également faire une distinction entre les impérialistes qui, dans des conditions différentes, à des époques différentes, avaient adopté une politique différente.

    L’analyse scientifique que le président Mao avait faite du camp ennemi en utilisant la dialectique révolutionnaire dite « un se divise en deux » détermina très clairement qui était notre ennemi principal, qui était notre ennemi secondaire, et qui étaient nos alliés temporaires ou indirects.

    Cette distinction concrète et détaillée isola au maximum l’ennemi principal du peuple chinois à cette époque — l’impérialisme japonais qui était en train d’envahir la Chine.

    Si le Parti put. Pendant la Guerre de Résistance contre le Japon, neutraliser les interférences des lignes erronées, organiser des millions et des millions d’hommes, mobiliser une gigantesque armée révolutionnaire, renforcer les forces révolutionnaires populaires, gagner la sympathie et le soutien des peuples du 10monde entier, repousser les attaques des irréductibles anticommunistes, vaincre définitivement l’impérialisme japonais — ennemi principal d’alors, et conquérir la grande victoire de la Guerre de Résistance contre le Japon, c’est précisément parce qu’il appliquait les principes tactiques et les diverses mesures politiques énoncés par le président Mao au sujet de la question fondamentale suivante : sur qui s’appuyer, à qui s’unir et qui attaquer ?

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    Se fondant sur une analyse approfondie des relations réciproques des différentes classes sociales, le président Mao définit de façon explicite dans « Au sujet de notre politique » un important principe tactique pour la lutte contre l’ennemi, à savoir :

    « Exploiter les contradictions, gagner à soi la majorité, s’opposer à la minorité, écraser les adversaires un à un. Ce principe, qui avait armé tout le Parti, a joué non seulement dans le passé un grand rôle dans la lutte contre l’ennemi, mais est aussi une arme acérée nous permettant de vaincre l’ennemi dans la lutte actuelle.

    De même que les impérialistes, toutes les couches sociales, groupements et fractions dans le camp ennemi ne manquent jamais de se liguer et d’agir en collusion quand il s’agit de maintenir leurs forces réactionnaires, de soumettre les peuples à leur exploitation et à leur oppression.

    Cependant, de par leur nature de classe, ils auront immanquablement entre eux de multiples contradictions et se disputeront les uns avec les autres.

    Ces contradictions sont une réalité objective ; elles sont indépendantes du désir subjectif des réactionnaires, quels qu’ils soient.

    Les points de vue selon lesquels tous les ennemis sont identiques ne sont pas conformes à la réalité.

    De plus, avec le développement de la situation, les forces révolutionnaires populaires gagneront en vigueur et les contradictions entre les ennemis ne cesseront de s’exacerber.

    Notre prolétariat et son parti politique doivent savoir analyser l’évolution de la lutte de classes à l’intérieur comme à l’extérieur du pays dans les différentes périodes historiques et saisir l’occasion afin de tirer parti de toutes ces querelles, fêlures et contradictions au soin du camp ennemi et les utiliser contre notre ennemi principal du moment. » (« La tactique de la lutte contre l’impérialisme japonais », Œuvres choisies, Tome 121)

    L’analyse du camp ennemi par le président Mao se conforme parfaitement à la loi objective régissant l’évolution des choses. Il existe aujourd’hui quatre contradictions dans le monde : contradictions entre les nations opprimées d’une part et l’impérialisme et le social-impérialisme de l’autre ; contradictions entre le prolétariat et la bourgeoisie dans les pays capitalistes et révisionnistes ; contradictions entre les pays impérialistes et le pays social-impérialiste, entre les pays impérialistes eux-mêmes ; contradictions entre les pays socialistes et les pays impérialistes et social-impérialiste.

    Ces contradictions sont inconciliables.

    Leur existence et leur développement entraîneront la révolution.

    Par exemple, l’impérialisme américain et le social-impérialisme agissent en collusion tout en se disputant, intensifient l’expansion de leurs forces d’agression dans la vaste zone intermédiaire et tentent de se repartager le monde. Ces agissements ont suscité les attaques communes des peuples du monde entier.

    Pour réprimer la révolution des nations et peuples opprimés cru monde, ils s’entendent comme larrons en foire et, pour leurs propres intérêts impérialistes, ils se disputent le Moyen-Orient. L’Europe, la Méditerranée, etc. avec chaque jour plus d’acharnement.

    Cette collusion et cette dispute continueront à soulever la résistance énergique des peuples opprimés du monde. C’est pourquoi l’analyse du camp ennemi faite par le président Mao dans celte œuvre est également pour nous d’une grande importance, en nous guidant dans la connaissance correcte de l’actuelle situation internationale.

    Les principes tactiques formulés par le président Mao pour la lutte contre l’ennemi sont une unité dialectique qui allie la fermeté des principes à une grande souplesse.

    Faire preuve de souplesse dans la lutte a pour but de mettre en pratique un ferme principe révolutionnaire.

    Le président Mao nous enseigne : « Nous devons être fermes, sur les principes, et aussi avoir toute la souplesse que permet et qu’exige l’application de nos principes. » (Rapport à la deuxième session plénière du Comité central issu du VIIe Congrès du Parti communiste chinois, Œuvres choisies, Tome IV)

    L’impérialisme et toute la réaction ne changeront jamais de nature et, à tout moment, ils chercheront à soumettre les peuples révolutionnaires du monde à leur oppression et à leur exploitation, à s’opposer à la cause révolutionnaire de ceux-ci. Mais, ce n’est là qu’un aspect des choses, il en est encore un autre, à savoir : pour faire aboutir leurs aspirations contre-révolutionnaires, ils rencontrent objectivement de nombreuses difficultés.

    Poussés par leur nature réactionnaire et leurs besoins contre-révolutionnaires, ils changent sans cesse de tactique et recourent au double jeu.

    Aussi devons-nous nous saisir de toutes les contradictions et difficultés de l’ennemi pour en tirer profit, mener une lutte du tac au tac contre lui. Faire le maximum pour les intérêts fondamentaux du peuple et remporter la victoire dans cette lutte.

    Pour faire échec à sa double politique contre-révolutionnaire, nous devons recourir à une double politique révolutionnaire. Tout en persévérant dans la lutte armée, principale forme de lutte, nous devons utiliser d’autres formes de lutte contre lui et cela dans tous les domaines.

    Dans sa lutte contre l’ennemi, le prolétariat a besoin de toutes les formes d’une lutte menée avec souplesse.

    IV

    Pour consolider et développer le front uni révolutionnaire, le prolétariat doit avoir une politique correcte.

    Synthétisant de façon pénétrante la politique de front uni national antijaponais, le président Mao indique dans « Au sujet de notre politique » : ce front « n’est pas l’union sans la lutte, ni lu lutte sans l’union ; elle [notre politique] associe l’union et la lutte. »

    L’union et la lutte expriment des rapports existant dans une unité dialectique.

    Cette politique à caractère double consistant à associer l’union et la lutte est basée sur le double caractère de l’objet rallié dans le front uni.

    Pendant la Guerre de Résistance contre le Japon, notre politique était d’unir toutes les couches sociales qui résistaient à l’impérialisme japonais, d’établir un front uni avec elles et de mener une lutte contre elles sous diverses formes selon le degré de leur tendance à capituler devant l’ennemi et à s’opposer au 16Parti communiste et au peuple.

    Exposant les rapports entre l’union et la lutte au sein du front uni antijaponais, le président Mao indique : «La lutte est le moyen de parvenir à l’union, et l’union, le but de la lutte. L’union vivra si on cherche à la faire par la lutte ; elle périra si on la recherche par des concessions.» («La tactique actuelle dans le Front uni de Résistance contre le Japon», Œuvres choisies, Tome II)

    Si on mène seulement la lutte sans l’union, il est impossible d’unir toutes les forces susceptibles d’être unies, de consolider et de développer le front uni révolutionnaire, d’acculer l’ennemi principal à l’isolement total et de remporter la victoire dans la lutte contre l’ennemi ; si on recherche seulement l’union sans la lutte, c’est s’écarter de la position de principe révolutionnaire, abandonner au sein du front uni la direction révolutionnaire du Parti et celui-ci risquera de se désagréger sur les plans idéologique, politique et organisationnel, et de faire échouer la révolution.

    Le président Mao a souligné avec rigueur : L’union sans la lutte et la lutte sans l’union sont «les deux lignes politiques extrémistes qui portèrent, l’une comme l’autre, un énorme préjudice au Parti et à la révolution».

    Dans l’histoire de notre Parti, la leçon que nous avons payée au prix du sang, du fait de ces deux lignes erronées, a été extrêmement sévère, Tchen Tou-sieou, Wang Ming. Liou Chao-chi et consorts poursuivaient frénétiquement les lignes opportunistes « de gauche » et de droite.

    Ne faisant jamais l’analyse scientifique dos classes, ils s’employaient constamment à brouiller les différences de classes, à inverser les rapports entre l’ennemi et nous.

    Dans la période de la révolution démocratique comme dans celle de la révolution socialiste, ils se sont toujours opposés à l’analyse de classes et à la distinction entre les classes, s’opposant à la ligne révolutionnaire prolétarienne et aux principes politiques formulés par le président Mao sur la base de l’analyse de classes scientifique et révolutionnaire.

    L’histoire a prouvé que les lignes politiques extrémistes que sont l’union sans la lutte et la lutte sans l’union sont des principes politiques opportunistes à cent pour cent. Seule la politique consistant à former un large front uni sur la base de l’union et de la lutte est marxiste-léniniste.

    Le triomphe de la révolution chinoise est celui de la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao et celui de sa grande conception tactique.

    V

    Dans « Au sujet de notre politique », le président Mao résume l’expérience historique de notre Parti, expose de façon pénétrante l’importance qu’il y a à élever la conception tactique de tout le Parti et souligne : « Pour corriger les vues unilatérales de nombreux cadres du Parti en matière tactique et éviter les écarts vers la gauche ou vers la droite qui en résultent, il faut leur faire comprendre, sous tous les aspects et dans leur ensemble, les changements et révolution de la politique du Parti dans le passé et dans le présent. »

    Cet enseignement du président Mao nous indique clairement l’orientation à suivre pour élever notre conception tactique et notre niveau politique.

    Aujourd’hui, en reprenant l’étude de cette œuvre, nous devons résoudre un problème mental, celui d’armer notre esprit avec le matérialisme dialectique et le matérialisme historique, de comprendre sous tous leurs aspects les principes tactiques et politiques de notre Parti et de surmonter la tendance erronée « de gauche » et de droite dans l’application de notre politique.

    Les principes tactiques et politiques définis par le président Mao traduisent aussi bien la loi fondamentale de la révolution prolétarienne que la loi spécifique régissant les différentes 19étapes historiques, ils réalisent l’unité dialectique de l’universalité et du caractère spécifique de la contradiction, il faut donc les comprendre sous tous leurs aspects et dans leur ensemble.

    Nous irons inévitablement vers l’extrême droite ou l’extrême « gauche » au cours de l’application de notre politique, si nous utilisons les points de vue idéalistes et métaphysiques pour essayer de comprendre les principes tactiques et politiques de façon unilatérale, isolée et statique, pour tout approuver ou tout nier.

    Nous devons continuer à recourir à l’enquête et à l’étude à l’égard de la société — cette méthode scientifique marxiste préconisée par le président Mao—, observer, analyser et étudier consciencieusement la situation complexe de la lutte des classes à l’intérieur du pays comme à l’étranger, les rapports de classes et leur changement et leur évolution, distinguer et régler correctement les deux types de contradictions de caractère différent, savoir nous saisir et tirer profit des contradictions au sein du camp ennemi, nous comporter différemment envers des objets différents et des situations différentes.

    Ainsi, quand nous observons et solutionnons les problèmes, nous éviterons de nous conduire de façon subjective, unilatérale et superficielle, et de penser dans l’absolu ; notre esprit s’adaptera sans cesse de la sorte à la situation objective en constante transformation et nous ferons toujours preuve de fermeté et non d’oscillation, de conscience et non d’aveuglement au cours de l’application de la politique du Parti.

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  • Trois grandes luttes sur le front philosophique en Chine 

    Par le Groupe rédactionnel de la vaste critique révolutionnaire de l’École du Parti relevant du C. C. du P. C. C., 1972

    Depuis 1949, l’année qui a vu naître la République populaire de Chine, trois grandes luttes de principe se sont déroulées sur le front philosophique en Chine, à savoir la lutte sur la question de l’infrastructure économique et de la superstructure, la lutte sur la question de savoir s’il y a identité entre la pensée et l’être, et la lutte entre le concept « un se divise en deux » et le sophisme « deux fusionnent en un ».

    Ces luttes ont été successivement provoquées par le renégat Yang Hsien-tchen, à l’instigation secrète de Liou Chao-chi, ce renégat, agent de l’ennemi et traître à la classe ouvrière, aux moments critiques de la lutte entre les deux classes, les deux voies et les deux lignes.

    Il s’agissait de luttes acharnées opposant le matérialisme dialectique et le matérialisme historique à l’idéalisme et à la métaphysique, et d’une manifestation de la lutte de classes aiguë qui se déroulait dans le domaine philosophique à l’intérieur du pays comme à l’étranger.

    Dans le Rapport présenté à la deuxième session plénière du Comité central issu du VIIe Congrès du Parti communiste chinois, notre grand dirigeant, le président Mao, a déjà souligné qu’après la victoire à l’échelle nationale, la contradiction fondamentale dans la société chinoise serait « la contradiction entre la classe ouvrière et la bourgeoisie » et a insisté sur la nécessité de continuer la révolution, de renforcer la dictature démocratique populaire, c’est-à-dire la dictature du prolétariat, et de «faire de la Chine un grand État socialiste».

    Vers la fin de 1952, le président Mao a encore formulé la ligne générale pour la période de transition : la réalisation graduelle de l’industrialisation socialiste et l’achèvement graduel de la transformation socialiste de l’agriculture, de l’artisanat et de l’industrie et du commerce capitalistes.

    Prenant le contre-pied, Liou Chao-chi s’opposa ouvertement à l’esprit de la deuxième session plénière du Comité central issu du VIIe Congrès du Parti.

    Il se démena pour colporter le sophisme dit « l’exploitation a ses mérites », et préconisa le développement du capitalisme.

    Après la libération nationale, Liou Chao-chi s’opposa sans retenue aucune à la ligne générale du Parti pour la période de transition, en brandissant le drapeau en lambeaux de la « théorie des forces productives » et en avançant le sinistre programme de « coopération entre les cinq secteurs de l’économie [Les cinq secteurs de l’économie étaient l’économie d’État, l’économie coopérative, l’économie individuelle des paysans et des artisans, l’économie capitaliste privée et l’économie capitaliste d’État.] pour consolider le système politique de la démocratie nouvelle » qui visait à développer le capitalisme.

    Il se rendit en personne à l’Institut marxiste-léniniste, contrôlé par lui et Yang Hsien-tchen, pour y colporter sa camelote.

    Au moment où la lutte se déroulait avec âpreté entre la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao et la ligne révisionniste contre-révolutionnaire de Liou Chao-chi, le renégat Yang Hsien-tchen, sur l’ordre de celui-ci, se cassa la tête pour inventer la prétendue théorie de la « base économique composite », provoquant ainsi la première grande lutte.

    Yang Hsien-tchen prétendait que durant la période de transition, l’infrastructure économique était d’une « nature composite », « renfermant les éléments de l’économie socialiste et ceux de l’économie capitaliste » qui « peuvent faire des progrès parallèles et simultanés ».

    Il disait encore que la superstructure du socialisme devait sans discrimination « servir l’ensemble de la base économique », dont le secteur capitaliste de l’économie, et « aussi la bourgeoisie ». Telle était la théorie de la « base économique composite » de triste notoriété.

    En avançant ces absurdités réactionnaires, Yang Hsien-tchen niait complètement le fait que l’économie socialiste et l’économie capitaliste sont diamétralement opposées et luttent entre elles. Il niait la nature de classe de la superstructure et cherchait à réaliser la collaboration générale de classe et la capitulation de classe dans tous les domaines, de la base économique à la superstructure.

    Son but était de transformer la nature de la dictature du prolétariat dans notre pays, de s’opposer à l’établissement d’une base économique socialiste et de perpétuer l’existence et le développement du capitalisme en Chine.

    La théorie de la « base économique composite » n’est qu’une variante de la théorie des « forces productives » que les anciens et nouveaux révisionnistes, en Chine et dans d’autres pays, tiennent pour sacrée depuis des dizaines d’années.

    Selon cette théorie, la Chine ne doit pas procéder à la transformation socialiste de la propriété privée des moyens de production et ne peut s’acheminer vers le socialisme, mais seulement permettre au secteur capitaliste de l’économie de se multiplier librement, car les forces productives en Chine sont encore arriérées et le capitalisme n’est pas développé.

    Aussitôt qu’il eut lancé son sophisme réactionnaire, Yang Hsien-tchen s’attira une cuisante riposte du prolétariat. Ne se résignant pas à sa défaite, il propagea en 1955 sa « base économique composite » de façon plus systématique que jamais. Le soutenant ouvertement, Liou Chao-chi déclarait : « Vous avez raison ! », ajoutant que le capitalisme privé « est une partie de la base (durant la période de transition) ».

    Notre grand dirigeant, le président Mao, critiqua sévèrement le programme réactionnaire de « coopération entre les cinq secteurs de l’économie pour consolider le système politique de démocratie nouvelle » énoncé par Liou Chao-chi, soulignant que l’essence de ce programme réactionnaire était le développement du capitalisme.

    A la lumière de l’invincible pensée Mao Zedong, la transformation socialiste de la propriété des moyens de production fut réalisée pour l’essentiel en 1956 et la ligne générale du Parti pour la période de transition fut appliquée avec succès.

    La théorie de la « base économique composite » de Yang Hsien-tchen fit non seulement faillite sur le plan théorique mais fut complètement infirmée par la pratique révolutionnaire.

    II

    En 1958, le président Mao formula la ligne générale pour « édifier le socialisme selon les principes : déployer tous ses efforts ; aller toujours de l’avant ; quantité, rapidité, qualité et économie ». « Jamais les masses n’ont été aussi enthousiastes, jamais leur combativité et leur moral aussi élevés. »

    Les masses populaires donnèrent libre cours à leur initiative et à leur esprit créateur révolutionnaire, créant une situation nouvelle : le grand bond en avant dans l’édification du socialisme, et établissant les communes populaires de grande importance historique.

    C’est alors que Liou Chao-chi et consorts entrèrent en scène et attaquèrent furieusement la ligne générale, le grand bond en avant et la commune populaire et calomnièrent les mouvements révolutionnaires de masse.

    Se conformant aux ordres de Liou Chao-chi, Yang Hsien-tchen provoqua une nouvelle bataille dans le domaine de la philosophie en élaborant la théorie selon laquelle « il n’y a pas d’identité entre la pensée et l’être».

    Il déclara arbitrairement : « L’identité entre la pensée et l’être est une proposition idéaliste », « l’identité entre la pensée et l’être » et « l’identité dialectique » ne sont pas la même chose, mais appartiennent à « deux catégories différentes ».

    Déformant avec perfidie le marxisme-léninisme, il tenta de mettra l’identité entre la pensée et l’être en opposition avec la théorie matérialiste de réflexion, et prétendit qu’en ce qui concerne la question du rapport entre la pensée et l’être, « le matérialisme utilise la théorie de réflexion pour la résoudre, tandis que l’idéalisme la résout au moyen de l’identité ».

    La dialectique matérialiste nous enseigne que la loi de l’unité des contraires est universelle.

    L’identité des contraires, c’est-à-dire leur conditionnement mutuel et leur transformation réciproque, est sans aucun doute également applicable au rapport entre la pensée et l’être.

    En niant l’identité entre la pensée et l’être, Yang Hsien-tchen nie que les deux aspects opposés de la contradiction entre la pensée et l’être dépendent l’un de l’autre et peuvent se convertir l’un en l’autre dans des conditions données.

    Si l’affirmation de Yang Hsien-tchen était vraie, la loi de l’unité des contraires comme l’enseigne la dialectique ne serait pas universelle.

    Yang Hsien-tchen mettait la pensée et l’être en opposition absolue. Il s’opposait au rôle dynamique de la théorie révolutionnaire ainsi qu’au mouvement révolutionnaire de masse.

    Il exagérait les aspects non essentiels et secondaires du mouvement révolutionnaire de masse jusqu’à l’absurdité.

    Il concentrait son attaque sur un point au mépris de tout le reste. Il fermait complètement les yeux sur l’essence et les aspects principaux du mouvement révolutionnaire de masse, faisant passer sans scrupules ses impressions subjectives contre-révolutionnaires pour la réalité objective dans la vaine tentative de renverser la dictature du prolétariat et restaurer le capitalisme. C’est là de l’idéalisme subjectif pur et simple.

    En niant l’identité dialectique entre la pensée et l’être, Yang Hsien-tchen s’opposait, en fin de compte, à ce que les masses s’arment de la pensée Mao Zedong et utilisent celle-ci pour transformer activement le monde.

    En d’autres termes, il tentait de transformer le monde par la conception réactionnaire du monde de la bourgeoisie. C’est précisément cette théorie réactionnaire de Yang Hsien-tchen qui a servi de base théorique à la philosophie compradore de servilité devant l’étranger et à l’« escargotisme », camelote colportée par Liou Chao-chi. En 1958, le président Mao a nettement indiqué l’essence réactionnaire de ce sophisme de Yang Hsien-tchen.

    En 1963, le président Mao a écrit le célèbre article D’où viennent les idées justes ?

    Il y expose de façon pénétrante la grande vérité que « la matière se tranforme en esprit et l’esprit en matière », développe de manière créatrice la théorie marxiste de la connaissance et critique à fond l’idéalisme et la métaphysique bourgeois de Liou Chao-chi, Yang Hsien-tchen et consorts, et fait un résumé des plus scientifiques de la lutte centrée sur la question de l’identité entre la pensée et l’être.

    III

    En 1964, Yang Hsien-tchen, sur l’ordre de Liou Chao-chi, inventa la théorie réactionnaire dite « deux fusionnent en un » en opposition flagrante avec la dialectique révolutionnaire du président Mao « un se divise en deux ».

    Ce qui donna lieu à une lutte de plus grande envergure encore. Guidé par la grande théorie du président Mao sur la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat, le peuple chinois lança cette année-là un mouvement d’éducation socialiste dans le pays et s’engagea dans une polémique ouverte avec le révisionnisme soviétique.

    Formulée à ce moment-là, la théorie réactionnaire « deux fusionnent en un » répondait précisément aux besoins contre-révolutionnaires des impérialistes, révisionnistes et réactionnaires, et de leurs laquais, Liou Chao-chi et consorts.

    Le président Mao a indiqué : « Toute chose se divise invariablement en deux. » « Dans la société humaine comme dans h nature, un tout se divise toujours en parties, seulement le contenu et la forme varient selon les conditions concrètes. »

    Le concept du président Mao dit « un se divise en deux » est la généralisations la plus pénétrante, la plus concise et la plus profonde de la loi de l’unité des contraires ; c’est un grand développement de la dialectique matérialiste.

    Reconnaître ce concept signifie reconnaître l’existence, dans la société socialiste, des classes, des contradictions de classes et de la lutte de classes, de la lutte entre la voie socialiste et la voie capitaliste, du danger d’une restauration du capitalisme et de la menace d’agression et de subversion de la part de l’impérialisme et du révisionnisme moderne.

    Pour résoudre ces contradictions, il est indispensable de continuer la révolution sous la dictature du prolétariat.

    Cependant, la théorie réactionnaire « deux fusionnent en un » prône qu’ « en toute chose la tendance est à « la fusion de deux en un », que l’identité des contraires signifie que les deux contraires sont « indivisiblement liés » et que l’étude de cette identité tient dans la recherche d’un « terrain commun » et d’« exigences communes ».

    Ce sophisme réactionnaire vise à réconcilier les contradictions, à liquider la lutte, à nier la transformation et à s’opposer à la révolution. C’est de la métaphysique et de l’idéalisme bourgeois à cent pour cent.

    Dans son essence, il vise à fusionner le prolétariat et la bourgeoisie, la révolution et la contre-révolution ; il s’oppose à la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat et tente de restaurer le capitalisme.

    C’est la base de la théorie de « l’extinction de la lutte des classes » formulée par Liou Chao-chi.

    Dès son apparition, la théorie « deux fusionnent en un » a reçu des coups écrasants du quartier général du prolétariat et des masses révolutionnaires.

    Le président Mao en personne a dirigé la lutte au cours de la critique de cette théorie révisionniste et a indiqué de façon pénétrante que l’essence de celle-ci était la réconciliation de classe, scellant ainsi le destin de cette théorie réactionnaire.

    IV

    Les trois grandes luttes sur le fonrt philosophique montrent que l’affrontement dans ce domaine reflète toujours la lutte de classes et la lutte entre les deux lignes ; nous ne devons pas l’envisager simplement comme une « controverse académique ».

    Liou Chao-chi, Yang Hsien-tchen et compagnie ont attaqué avec frénésie le matérialisme dialectique et le matérialisme historique,propagé l’idéalisme et la métaphysique réactionnaires et provoqué des luttes successives.

    Tout cela dans la vaine tentative d’ébranler la base philosophique de la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao et de donner une « base » théorique à la ligne révisionniste contre-révolutionnaire destinée à restaurer le capitalisme.

    La doctrine philosophique du président Mao est apparue et s’est développée au cours de la lutte prolongée, à la fois contre la ligne opportuniste « de gauche » et la ligne opportuniste de droite au sein du Parti, et contre les tendances révisionnistes internationales ; elle est le résumé le plus scientifique et le plus juste de la lutte entre les deux lignes.

    Les trois grandes luttes sur le front philosophique nous montrent également que la lutte entre les deux lignes est, en dernière analyse, la lutte entre les deux conceptions du monde. La conception du monde d’un individu détermine la ligne qu’il défend et applique.

    Si Liou Chao-chi, Yang Hsien-tchen et consorts ont colporté la ligne révisionniste contre-révolutionnaire, la cause en est leur conception du monde, la conception du monde des renégats, leur idéalisme et leur métaphysique bourgeois.

    Pour défendre et appliquer consciemment la ligne révolutionnaire du président Mao, nous devons étudier consciencieusement la doctrine philosophique du président Mao, utiliser le matérialisme dialectique et le matérialisme historique pour vaincre l’idéalisme et la métaphysique dans notre esprit, et transformer effectivement notre conception du monde.

    Nous devons apprendre à discerner le véritable marxisme du faux, et la ligne juste d’une ligne erronée.

    Les trois luttes principales dans le domaine de la philosophie se sont toutes terminées par d’éclatantes victoires de la doctrine philosophique du président Mao.

    Mais la lutte de classes n’est pas terminée.

    La lutte entre le matérialisme et l’idéalisme, entre la dialectique et la métaphysique se poursuivra indéfiniment.

    Nous devons critiquer à fond et discréditer complètement leurs sophismes philosophiques réactionnaires et faire en sorte que la brillante doctrine philosophique du président Mao illumine à jamais la voie de notre avance victorieuse.

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  • Rompre avec les conventions étrangères

    Par le Groupe d’études philosophiques des ouvriers de l’atelier N° 3 de l’Usine de produits chimiques de Tientsifi, 1972

    Encouragés par l’esprit du IXe Congrès du Parti, les ouvriers révolutionnaires de notre usine, conformément au grand enseignement du président Mao : « Il faut briser le cadre des formules étrangères et prendre une voie de développement industriel qui nous soit propre » et avec l’esprit révolutionnaire d’oser rompre avec l’ancien et d’exceller dans la création du nouveau, ont par leurs propres efforts réussi à mettre au point et à construire un chlorinateur en forme de tour, frayant ainsi une nouvelle voie pour produire du chlore en plus grande quantité, plus rapidement, de meilleure qualité et à un coût de production inférieur.

    Le chlore est une importante matière première chimique, largement utilisée dans les industries d’insecticides et de produits pharmaceutiques.

    Dans le passé, l’installation que nous utilisions pour produire le chlore avait toujours été un chlorinateur du type dit de terrasse copié sur des prototypes étrangers.

    Étant donné son volume, il occupait un bâtiment de cinq étages ; son processus de travail était long, ses opérations compliquées, et de plus, il dévorait d’énormes quantités de matières premières.

    Son rendement était, de ce fait, médiocre — le processus demandait 60 heures, de l’introduction des matières premières à la sortie des produits.

    Tout ceci nous mettait dans l’impossibilité d’augmenter rapidement la production du chlore.

    Le chlorinateur en forme de tour construit par nous-mêmes est de dimensions bien plus réduites, consomme sensiblement moins de matières premières et a un processus de production raccourci de deux tiers, un rendement double et sort du chlore d’excellente qualité.

    La mise au point du chlorinateur en forme de tour nous a appris qu’en suivant notre propre voie dans le développement de l’industrie, nous devons rompre avec les conventions étrangères et être animés de l’esprit révolutionnaire de détruire l’ancien et de créer le nouveau.

    Si nous n’osons pas détruire l’ancien, nous serons toujours à la traîne des autres ; si nous n’excellons pas dans la création du nouveau, nous serons incapables d’escalader les sommets dans les domaines de la science et de la technique mondiales.

    Notre grand dirigeant, le président Mao, nous enseigne que le « remplacement de l’ancien par le nouveau . . . est la loi générale et imprescriptible de l’univers ».

    Par le processus de la destruction de l’ancien et de la création du nouveau, on active ce remplacement.

    La société évolue continuellement dans ce processus et il en est de même dans la science.

    Pour détruire l’ancien et créer le nouveau, il est nécessaire de rejeter les mythes et superstitions qui emprisonnent notre esprit, nous empêchent de réfléchir et entravent en même temps le développement de la science et de la technique.

    Il se trouve des gens qui, empoisonnés par la philosophie de servilité compradore de Liou Chao-chi, ce renégat, agent de l’ennemi et traître à la classe ouvrière, et par sa doctrine de rester à là traîne des autres, ont une confiance aveugle dans les installations étrangères.

    Ils n’osent même pas formuler le moindre doute à leur sujet, à plus forte raison les réformer. Telle était la situation que nous avons connue quand nous avons décidé d’améliorer les installations pour la production du chlore.

    Le point de vue des tenants des installations étrangères était en fait métaphysique, car ces gens avaient en vue le seul fait que les installations étrangères résultaient de l’accumulation des expériences passées en science et technique, tout en négligeant le fait que depuis qu’elles avaient vu le jour, de nouvelles expériences avaient été acquises dans la pratique de la production.

    Ils ne voyaient pas qu’avec le développement continu de la science et de la technique, les installations considérées comme modernes hier sont loin de pouvoir prétendre à ce qualificatif aujourd’hui et que si des transformations et des nouveautés n’y sont pas apportées, le développement de la production s’en trouvera entravé.

    Ce que nous voulons rejeter, c’est uniquement cette confiance aveugle et non la science.

    Si nous agissons de la sorte, c’est justement parce que nous voulons développer davantage la science et créer des nouveautés conformément à la loi objective du développement des choses.

    Au cours de l’amélioration de nos installations, conformément au concept  «un se divise en deux », nous nous sommes attachés, pour commencer, à étudier minutieusement le principe de la structure du chlorinateur du type dit de terrasse, analysant le processus de travail tout entier, de l’entrée des matières premières jusqu’à la sortie des produits.

    Nous estimions que la réaction chimique de l’alcool et du gaz de chlore dans des conditions données, qui aboutit à la production du chlore, était un principe scientifique à ne pas rejeter.

    Nous avons également pris note du fait que le chlorinateur de fabrication étrangère, pour autant qu’il fût conçu et construit suivant ce principe, avait naturellement des points faibles tels que son énorme volume, son long processus de travail et son rendement médiocre résultant de la surface trop étroite pour le contact entre le gaz et les molécules liquides, et de la réaction chimique insuffisante.

    Par conséquent, les travailleurs révolutionnaires de notre atelier, en mettant leurs idées en commun et en se basant sur leurs riches expériences pratiques, avancèrent leur propre projet pour la fabrication d’un chlorinateur en forme de tour.

    Un projet est quelque chose de nature théorique dont la concordance avec les lois du monde extérieur objectif doit être mise à l’épreuve dans la pratique. Au début de nos essais, contre toute attente, aucune réaction ne se produisait entre les deux matières premières de base du chlore : l’alcool et le gaz de chlore.

    Afin d’en découvrir les raisons, nous avons agi dans le sens indiqué par le président Mao dans son ouvrage De la pratique : « La pratique, la connaissance, puis de nouveau la pratique et la connaissance », en fixant un miroir de vision dans l’appareil d’essai pour observer la manière dont l’épreuve se faisait. Après de nombreux essais, nous avons fini par discerner le nœud du problème et adopté des mesures appropriées, résolvant ainsi la contradiction qui empêchait la réaction.

    Toutefois, celle-ci résolue, d’autres ne tardèrent pas à s’annoncer les unes après les autres, et nous les résolûmes successivement en mettant en œuvre l’esprit révolutionnaire d’oser penser et agir et en adoptant l’attitude scientifique de rechercher la vérité à partir des faits ; c’est ainsi que le nouveau chlorinateur, en forme de tour, vit le jour.

    Le président Mao nous enseigne que : « C’est … à travers les difficultés et les vicissitudes que grandit le nouveau ». Tout le cours de la mise au point du chlorinateur en forme de tour fut jalonné de luttes entre la dialectique matérialiste et la métaphysique.

    Il se trouvait certains pour dire : « On choisit un long chemin quand il existe un raccourci. » Pour eux, copier les prototypes étrangers représentait un raccourci, rompre avec l’ancien et créer le nouveau, un long chemin.

    C’était là inverser les choses. En effet, nous ne devons pas nous en tenir à l’apparence des choses, mais au contraire, à travers celle-ci discerner leur essence.

    La dialectique matérialiste nous enseigne que toute chose a sa propre loi de développement.

    Le processus de la destruction de l’ancien et de la création du nouveau est le processus qui permet de rechercher et de saisir de telles lois.

    Chaque succès obtenu dans ce processus est un bond dans la connaissance de la loi objective d’une chose.

    Plus l’on connaît et saisit une telle loi, plus on est assuré de réussir dans la pratique de transformer le monde objectif. Dans ce sens, détruire l’ancien et créer le nouveau est effectivement un raccourci pour nous.

    Le long chemin, nous le choisirions effectivement si sans oser rompre avec les conventions étrangères, nous nous traînions tout doucement derrière les autres.Naturellement, des vicissitudes peuvent nous attendre dans notre marche en avant étant donné que ce qui nous guide subjectivement ne correspond pas toujours à la réalité objective.

    Mais, peut-on en conséquence appeler cela prendre un long chemin ? Ceci ramène à la question de savoir comment juger les échecs dans l’expérimentation scientifique.

    Le président Mao nous enseigne :  «. . . il arrive fréquemment que des erreurs ouvrent la voie à la vérité. »

    A condition que nous tirions leçon des échecs et fassions en sorte que nos idées correspondent aux lois du monde extérieur, nous serons en mesure de transformer les échecs en victoires. C’est d’ailleurs exactement ainsi que les choses se sont passées.

    Au cours de la mise au point du chlorinateur en forme de tour, après deux mois et demi d’essais, nous en étions toujours au stade des échecs pour la bonne raison que nous n’avions pas encore complètement saisi la loi de la production du chlore. Cela semblait être un « long chemin » puisque tant d’hommes et de temps avaient déjà été consacrés aux essais.

    Toutefois, comme nous avions compris et saisi graduellement la loi objective, nous avons fini par découvrir, dans la pratique,

    une nouvelle technique pour produire du chlore en plus grande quantité, plus rapidement, de meilleure qualité et avec un coût de production inférieur, laquelle complétée de nouvelles installations, nous permit d’élever la productivité dans une large mesure.

    Ainsi, ce qui était apparu, à première vue, comme un « long chemin » s’était révélé un raccourci.

    Assimiler les expériences d’avant-garde des autres peut nous aider à faire moins de détours, et ce serait une erreur de les rejeter.

    Toutefois, si nous apprenons des autres, c’est pour créer et non pour copier.

    Avant de nous mettre à fabriquer les nouvelles installations pour la production du chlore, tout en assimilant les expériences d’avant-garde d’autrui, nous avons fait notre possible pour résumer les riches expériences accumulées par les ouvriers de notre usine dans la pratique de la production.

    La rénovation technique dans la production des produits chimiques, qui s’attache à réduire le volume des installations et raccourcir et simplifier le processus de travail, nous a effectivement donné matière à réfléchir, aussi avons-nous décidé de créer un chlorinateur d’un type nouveau. En agissant de la sorte, nous avons eu également à tirer leçon sur la question de l’imitation et de la création.

    Au début, nous avions essayé de produire du chlore avec des installations qui servaient à fabriquer d’autres produits chimiques, mais ce fut l’échec.

    Nous avons alors réalisé qu’en assimilant les expériences d’autrui, nous devions nous y prendre en partant des conditions existantes chez nous et les appliquer de façon créatrice en faisant appel au jugement, et non mécaniquement. Nous devons suivre notre propre voie dans le développement de l’industrie, associer la création avec l’assimilation des expériences d’avant-garde des autres, avec l’accent mis sur la création, sans perdre de vue notre but : dépasser les autres.

    La naissance du chlorinateur en forme de tour prouve une fois de plus que, guidée par le grand principe du président Mao « Indépendance et autonomie et compter sur ses propres forces », la classe ouvrière chinoise, en faisant valoir son esprit d’initiative et créateur révolutionnaire, fera rapidement de la Chine une puissance socialiste moderne et contribuera dans une mesure bien plus large encore au soutien de la révolution dans le monde.

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  • Rapport au dixième congres du Parti Communiste de Chine

    Présenté par Chou En-laï le 24 août et approuvé le 28 août 1973

    Camarades,

    Le Xe Congrès du Parti communiste chinois se tient à un moment où la clique antiparti de Lin Piao a été écrasée, où la ligne du IXe Congrès du Parti a été couronnée de grandes victoires et où une situation excellente règne tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

    Je vais présenter, au nom du Comité central, ce rapport au Xe Congrès, dont les principaux points sont les suivants : la ligne du IXe Congrès ; la victoire que constitue l’écrasement de la clique antiparti de Lin Piao ; la situation et nos tâches.

    La ligne du IXe Congrès

    Le IXe Congrès du Parti s’était réuni alors que la Grande Révolution culturelle prolétarienne, déclenchée et dirigée par le président Mao en personne, avait remporté une victoire grandiose.

    Le IXe Congrès, se fondant sur la théorie du marxisme, du léninisme, de la pensée Mao Zedong sur la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat, dressa un bilan des expériences historiques ainsi que des expériences nouvelles acquises dans la Grande Révolution culturelle prolétarienne, critiqua la ligne révisionniste de Liou Chao-chi et réaffirma la ligne et les principes politiques fondamentaux définis par le Parti pour toute la période historique du socialisme.

    Camarades, vous vous souvenez que le 1er avril 1969, à la séance inaugurale du IXe Congrès, le président Mao lança ce grand appel : « Unissons-nous pour remporter des victoires encore plus grandes ».

    Et le 28 avril de la même année, à la première session plénière du Comité central issu du IXe Congrès, le président Mao indiqua encore en termes explicites : « Unissons-nous dans un seul but, celui de consolider la dictature du prolétariat. »  «… il faut, pour arracher les victoires, assurer, sous la direction du prolétariat, l’unité des larges masses populaires du pays. »

    Le président Mao fit, en outre, cette prévision : « Peut-être, dans plusieurs années, faudra-t-il encore mener une révolution. »

    Ces propos du président Mao et le rapport politique du Comité central approuvé par le Congrès ont établi pour notre Parti une ligne marxiste-léniniste.

    Nous savons tous que le rapport politique présenté au IXe Congrès fut élaboré sous la direction personnelle du président Mao.

    Avant le IXe Congrès, Lin Piao, en association avec Tchen Po-ta, avait rédigé jan rapport politique.

    S’opposant à la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat, ils estimaient que la tâche principale serait, après le IXe Congrès, de développer la production.

    Il s’agit là d’une réédition, dans une conjoncture nouvelle, de la thèse absurde, révisionniste, que Liou Chao-chi et Tchen Po-ta avaient glissée dans la résolution du VIIIe Congrès et selon laquelle la contradiction principale à l’intérieur du pays, ce n’est pas la contradiction qui oppose le prolétariat à la bourgeoisie, mais celle « entre le système socialiste avancé et les forces de production sociales arriérées ».

    Naturellement, ce rapport politique préparé par Lin Piao et Tchen Po-ta fut rejeté par le Comité central.

    Lin Piao soutenait secrètement Tchen Po-ta qui, lui, s’opposait ouvertement au rapport politique élaboré sous la direction du président Mao ; et ce n’est qu’après l’échec de cette tentative qu’il accepta à contrecœur la ligne politique du Comité central et donna lecture au Congrès du rapport politique du Comité central.

    Mais, pendant et après le IXe Congrès, passant outre aux efforts déployés par le président Mao et le Comité central du Parti pour l’éduquer, le contrecarrer et le récupérer, Lin Piao continua à ourdir des complots et à mener des activités de sape, et alla jusqu’à déclencher en août 1970, à la deuxième session plénière du Comité central issu du IXe Congrès, un coup d’État contre-révolutionnaire qui échoua, élaborer en mars 1971 le plan de coup d’État armé contre-révolutionnaire : « Projet des ‘Travaux 571’ » et déclencher le 8 septembre ce coup d’État armé contre-révolutionnaire, dans le sinistre dessein d’attenter à la vie du président Mao, notre grand dirigeant, et de constituer un autre comité central.

    Le complot ayant échoué, Lin Piao s’embarqua furtivement, le 13 septembre 1971, à bord d’un avion pour passer chez les révisionnistes soviétiques, trahissant ainsi le Parti et la patrie, et se fracassa sur le sol à Ondor Haan, en République populaire de Mongolie.

    L’écrasement de la clique antiparti de Lin Piao constitue la plus grande victoire que notre Parti ait obtenue depuis le IXe Congrès, et un coup cinglant pour les ennemis de l’intérieur et de l’extérieur du pays.

    Après l’incident du 13 septembre, tout le Parti, toute l’Armée ainsi que les centaines de millions d’hommes des différentes nationalités du pays ont mené des discussions sérieuses ; ils ont manifesté une immense indignation prolétarienne à l’égard de Lin Piao, cet arriviste bourgeois, ce conspirateur, cet individu à double face, ce renégat et traître, ainsi que de ses partisans fanatiques.

    Et ils ont témoigné un ferme soutien au président Mao, notre grand dirigeant, ainsi qu’au Comité central du Parti ayant à sa tête le président Mao. Un mouvement de critique de Lin Piao et de rectification du style de travail a été développé à l’échelle nationale.

    Ils ont étudié consciencieusement le marxisme, le léninisme, la pensée Mao Zedong et soumis à une vaste critique révolutionnaire Lin Piao et les escrocs de son espèce, dénoncé à fond, sur les plans idéologique, politique et organisationnel, leurs crimes contre-révolutionnaires, et acquis ainsi une meilleure aptitude à distinguer le vrai marxisme du faux.

    Les faits prouvent que la clique antiparti de Lin Piao n’était constituée que d’une poignée d’individus, extrêmement isolée dans le Parti, dans l’Armée comme parmi le peuple, et impuissante à influer sur la situation dans son ensemble.

    La clique antiparti de Lin Piao n’a pas réussi à endiguer le courant révolutionnaire du peuple chinois, qui déferle impétueusement, et elle en était d’ailleurs incapable ; elle n’a fait que pousser davantage tout le Parti, toute l’Armée et tout le peuple à « s’unir pour remporter des victoires encore plus grandes ».

    Sous l’impulsion du mouvement de critique de Lin Piao et de rectification du style de travail, la ligne du IXe Congrès a pénétré plus profondément les cœurs.

    Cette ligne ainsi que les différentes mesures politiques prolétariennes du Parti ont été mieux matérialisées.

    La lutte-critique-réforme dans les différents domaines de la superstructure a donné de nouveaux résultats.

    Et on a développé le style de travail qui consiste à rechercher la vérité dans les faits et à appliquer la ligne de masse, ainsi que la glorieuse tradition de modestie, de pondération, de vie simple et de lutte ardue, style de travail et tradition que Lin Piao avait compromis.

    L’Armée populaire de Libération de Chine, qui s’est acquis encore des mérites au cours de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, a fait de nouveaux apports dans le renforcement des préparatifs en prévision d’une guerre et dans la participation à la révolution et à l’édification menées par le peuple.

    La grande unité révolutionnaire du peuple de nos différentes nationalités, placée sous la direction du prolétariat et fondée sur l’alliance des ouvriers et des paysans, se trouve consolidée davantage.

    Notre Parti, ayant rejeté ce qui est altéré et absorbé le nouveau, est devenu maintenant un détachement d’avant-garde encore plus dynamique du prolétariat, fort de 28 millions de membres.

    Sous l’impulsion du mouvement de critique de Lin Piao et de rectification du style de travail, notre peuple est venu à bout des activités de sape de la clique antiparti de Lin Piao, a surmonté les graves calamités naturelles et a arraché de nouvelles victoires dans l’édification du socialisme. La situation est bonne dans les domaines de l’industrie, de l’agriculture, des transports et communications, des finances et du commerce.

    Nous n’avons ni dettes extérieures ni dettes intérieures ; les prix sont stables et le marché est prospère.

    Beaucoup de nouveaux succès ont été enregistrés également dans les domaines de la culture, de l’éducation, de la santé publique, de la science et de la technique.Sur le plan international, notre Parti et notre gouvernement ont fermement appliqué la politique étrangère définie par le IXe Congrès.

    L’amitié révolutionnaire qui nous lie aux pays socialistes frères et aux partis et groupements marxistes-léninistes authentiques de différents pays, ainsi que nos relations de coopération avec les pays amis se sont renforcées davantage.

    Notre pays a établi des relations diplomatiques avec un nombre croissant de pays sur la base des cinq principes de la coexistence pacifique. Notre pays a été rétabli dans son siège légitime aux Nations unies.

    La politique consistant à isoler la Chine a fait faillite, les relations sino-américaines se sont améliorées dans une certaine mesure.

    La Chine et le Japon ont normalisé leurs relations. Notre peuple et les autres peuples du monde ont eu des contacts amicaux encore plus larges, ils s’entraident et se soutiennent mutuellement.

    Ce qui pousse la situation mondiale à évoluer continuellement à l’avantage des peuples du monde.La pratique révolutionnaire depuis le IXe Congrès, et notamment la pratique de la lutte menée contre la clique antiparti de Lin Piao prouvent que la ligne politique et la ligne organisationnelle du IXe Congrès sont justes et que la direction du Comité central du Parti ayant à sa tête le président Mao est juste.

    La victoire que constitue l’écrasement de la clique antiparti de Lin Piao

    En ce qui concerne le processus de la lutte qui a écrasé la clique antiparti de Lin Piao, et les crimes de cette clique, tout le Parti, toute l’Armée et tout le peuple sont au courant. C’est pourquoi il n’est pas besoin d’en traiter ici en détail.

    Le marxisme-léninisme nous apprend que la lutte dans le Parti est le reflet en son sein de la lutte de classes dans la société. Après l’effondrement de la clique du renégat Liou Chao-chi, la clique antiparti de Lin Piao s’est portée sur la scène en vue de poursuivre l’épreuve de force avec le prolétariat ; c’est précisément une manifestation aiguë de la lutte de classes acharnée à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

    Dès le 13 janvier 1967, alors que la Grande Révolution culturelle prolétarienne se trouvait en plein essor, le chef de file de la clique des renégats révisionnistes soviétiques, Brejnev, au cours d’un meeting tenu dans la région de Gorky, s’est lancé dans des attaques frénétiques contre cette révolution, et a déclaré ostensiblement se tenir du côté de la clique du renégat Liou Chao-chi, disant à propos de l’écroulement de cette clique : « C’est une grande tragédie pour tous les communistes authentiques de Chine, et nous leur témoignons notre profonde sympathie ».

    Qui plus est, Brejnev a proclamé publiquement que le principe politique de renverser la direction du Parti communiste chinois par la subversion continuerait à être appliqué, affirmant qu’il faudrait s’efforcer de la « ramener dans la voie de l’internationalisme » (Pravda, 14 janvier 1967).

    En mars 1967, un autre chef de file du révisionnisme soviétique a déclaré plus cyniquement encore, au cours de meetings tenus à Moscou, que « les forces saines représentant les véritables intérêts de la Chine prononceront tôt ou tard leurs paroles décisives » et « feront triompher les idées du marxisme-léninisme dans leur grand pays » (Pravda, 4 et 10 mars 1967).

    Ce qu’ils entendent par  «forces saines », ce sont les forces pourries représentant les intérêts du social-impérialisme et de toutes les classes exploiteuses ; ce qu’ils appellent  «paroles décisives », c’est l’usurpation du pouvoir suprême du Parti et de l’État ; le « triomphe des idées » dont ils parlent signifie la prise du pouvoir en Chine par les pseudos-marxistes-léninistes, les révisionnistes authentiques ; la « voie de l’internationalisme » dans leur bouche, c’est la voie consistant à réduire la Chine à l’état de colonie du social-impérialisme révisionniste soviétique.

    La clique du renégat Brejnev s’est empressée de se faire l’interprète du vu commun des réactionnaires, trahissant ainsi la nature d’extrême droite de la clique antiparti de Lin Piao. Lin Piao et la poignée de ses partisans fanatiques formaient une clique de conspirateurs contre-révolutionnaires qui « avaient toujours le recueil des citations à la main et les vivats à la bouche et vous prodiguaient en face des paroles élogieuses pour vous poignarder dans le dos ».

    L’essence de leur ligne révisionniste contre-révolutionnaire et leur but criminel dans le déclenchement d’un coup d’État armé contre-révolutionnaire se ramènent à ceci : usurper le pouvoir suprême du Parti et de l’État ; trahir totalement la ligne du IXe Congrès ; modifier radicalement la ligne et les principes politiques fondamentaux définis par le Parti pour toute la période historique du socialisme ; faire du Parti communiste chinois, marxiste-léniniste, un parti révisionniste, fasciste ; renverser la dictature du prolétariat par la subversion et restaurer le capitalisme.

    A l’intérieur du pays, ils ont voulu remettre en selle la classe des propriétaires fonciers et la bourgeoisie que notre Parti, notre Armée et notre peuple dirigés par le président Mao avaient eux-mêmes renversées, et instaurer une dictature fasciste féodale et compradore.

    Sur le plan international, ils ont voulu capituler devant le social-impérialisme révisionniste soviétique et se sont unis à l’impérialisme, au révisionnisme et à la réaction pour s’opposer à la Chine, au communisme et à la révolution.

    Lin Piao, cet arriviste bourgeois, ce conspirateur et cet individu à double face, a poursuivi son entreprise, au sein de notre Parti, pendant non pas dix et quelques années, mais plusieurs décennies ; il a suivi un processus au cours duquel il a évolué et s’est démasqué.

    Il nous a fallu également passer par tout un processus pour le connaître. Marx et Engels ont dit dans le Manifeste du Parti communiste : « Tous les mouvements historiques ont été, jusqu’ici, accomplis par des minorités ou au profit des minorités. Le mouvement prolétarien est le mouvement spontané de l’immense majorité au profit de l’immense majorité. »

    « Se mettre au service de l’écrasante majorité de la population de la Chine et du monde » est une des principales conditions établies par le président Mao pour les continuateurs de la cause révolutionnaire du prolétariat, condition qui est d’ailleurs énoncée dans les Statuts de notre Parti. Edifier un parti dans l’intérêt de l’écrasante majorité ou de la minorité ?

    Telle est la ligne de partage entre un parti prolétarien et un parti bourgeois, la pierre de touche permettant de distinguer les vrais communistes des faux.

    Lin Piao adhéra au Parti communiste dans les premiers temps de la révolution de démocratie nouvelle en Chine. Déjà à l’époque, il avait cédé au pessimisme et perdu confiance dans l’avenir de la révolution chinoise.

    Juste après la Conférence de Koutien [Décembre 1929], le président Mao lui écrivit la longue lettre :  «Une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine », pour l’éduquer avec sérieux et patience.

    Les faits prouvent que Lin Piao n’avait pas du tout transformé sa conception idéaliste du monde, propre à la bourgeoisie. Aux tournants cruciaux de la révolution, il commit toujours l’erreur déviationniste de droite et toujours usa du double jeu pour duper, par de fausses apparences, le Parti et le peuple.

    Cependant, avec le développement continuel de la révolution chinoise et, en particulier, lorsque celle-ci se transformait, de par sa nature, en une révolution socialiste et gagnait graduellement en profondeur en vue de renverser définitivement la bourgeoisie et toutes les autres classes exploiteuses, de substituer la dictature du prolétariat à la dictature de la bourgeoisie et d’assurer le triomphe du socialisme sur le capitalisme, Lin Piao, ce type de responsable engagé dans la voie capitaliste et travaillant exclusivement au profit de la minorité, poussa son ambition toujours plus loin à mesure que s’élevait son rang, surestima ses propres forces tout en sous-estimant celles du peuple ; dès lors, il ne put plus continuer à se dissimuler, et il se porta nécessairement sur le devant de la scène pour se livrer à une épreuve de force avec le prolétariat.

    Et lorsque, répondant aux besoins des ennemis de classe de l’intérieur et de l’extérieur et obéissant au bâton de commandement du révisionnisme soviétique, il tenta avec insolence de « prononcer ses paroles décisives », cela le démasqua complètement et sanctionna sa faillite totale.

    Engels a dit à juste titre : « Le développement du prolétariat s’accompagne partout de luttes intérieures . . . Ceux qui ont, comme Marx et moi, combattu toute leur vie les soi-disant socialistes plus que quiconque (car nous envisageons la bourgeoisie seulement comme classe et ne lui avons presque jamais livré de combats isolés), ceux-là ne seront pas trop désolés de voir éclater l’inévitable lutte. » (Lettre de F. Engels à A. Bebel, 28 octobre 1882)

    Camarades,

    En l’espace d’un demi-siècle, notre Parti a connu dix importantes luttes entre les deux lignes.

    L’écroulement de la clique antiparti de Lin Piao ne signifie pas la fin de la lutte entre les deux lignes au sein du Parti. Nos ennemis, dans le pays et à l’étranger, savent tous que c’est de l’intérieur que les forteresses s’enlèvent le plus facilement.

    Que les responsables infiltrés au sein du Parti et engagés dans la voie capitaliste travaillent à renverser la dictature du prolétariat par la subversion, c’est beaucoup plus avantageux que si les propriétaires fonciers et les capitalistes entraient eux-mêmes en scène ; cela s’avère d’autant plus exact lorsque ceux-ci jouissent, dans la société, d’un très mauvais renom.

    Même dans l’avenir, lorsque les classes auront disparu, la contradiction entre la superstructure et l’infrastructure économique et celle entre les rapports de production et les forces productives existeront encore.

    En tant que reflet de ces contradictions, la lutte entre les deux lignes suivantes : ce qui est avancé et ce qui est en retard, ce qui est juste et ce qui est erroné, existera encore.

    Par ailleurs, la société socialiste s’étend sur une période historique assez longue, et tout au long de cette période, les classes, les contradictions de classes et la lutte de classes continuent d’exister, de même que la lutte entre la voie socialiste et la voie capitaliste, le danger d’une restauration du capitalisme et la menace de subversion et d’agression de la part de l’impérialisme et du social-impérialisme.

    En tant que reflet de ces contradictions, la lutte entre les deux lignes au sein du Parti se poursuivra pendant longtemps, elle se produira encore 10 fois, 20 fois, 30 fois, et il surgira encore des Lin Piao et des individus du genre Wang Ming, Liou Chao-chi, Peng Teh-houai et Kao Kang ; c’est une chose qui ne dépend pas de la volonté de l’homme.

    Par conséquent, tous les camarades du Parti devront être suffisamment préparés sur le plan moral à la longue lutte à venir, pour être capables, quels que soient les artifices dont puisse user l’ennemi de classe, de bien mener cette lutte en suivant ses lois propres et de la conduire à la victoire du prolétariat.

    Le président Mao nous enseigne : « La justesse de la ligne idéologique et politique est déterminante en tout. »

    Si la ligne n’est pas juste, on est voué à l’échec, même si l’on détient la direction à l’échelon de l’autorité centrale et des instances locales et dans l’armée.

    Si la ligne est juste, on aura des soldats même si l’on n’en a pas encore un seul, et on aura le pouvoir même si l’on ne le possède pas encore.

    Voilà ce qui ressort de l’expérience historique de notre Parti aussi bien que de celle du mouvement communiste international depuis Marx. Lin Piao voulait « commander tout et disposer de tout ».

    Résultat, il n’a rien pu commander ni disposer de quoi que ce soit.

    Tout dépend de la ligne. C’est là une vérité incontestable.

    Le président Mao a élaboré, à l’intention de notre Parti, la ligne et les principes politiques fondamentaux pour toute la période historique du socialisme, et arrêté, en outre, les lignes et les mesures politiques particulières à appliquer dans les divers secteurs du travail concret.

    Nous devons, dans nos activités, accorder une grande attention non seulement aux lignes et mesures politiques du Parti pour un travail spécifique, mais encore et surtout à sa ligne et à ses principes politiques fondamentaux.

    C’est là la garantie essentielle permettant à notre Parti de remporter des victoires encore plus grandes.

    Le président Mao a dressé le bilan de l’expérience acquise dans les dix luttes entre les deux lignes au sein du Parti, et notamment de celle de la lutte qui a abouti à l’écrasement de la clique antiparti de Lin Piao, il a appelé tout le Parti à « pratiquer le marxisme et non le révisionnisme ; travailler à l’unité et non à la scission ; faire preuve de franchise et de droiture, et ne pas tramer complots et intrigues. »

    Il nous a ainsi indiqué le critère pour distinguer la ligne juste et la ligne erronée, et défini les trois principes fondamentaux que chaque communiste se doit d’observer.

    Chacun de nos camarades doit graver dans sa mémoire ces trois principes, s’en tenir à leur ferme application et mener activement et correctement la lutte entre les deux lignes au sein du Parti.

    Le président Mao nous enseigne constamment qu’il faut prêter attention au fait qu’une tendance en couvre une autre. L’opposition à l’opportunisme de droite de Tchen Tou-sieou qui préconisait « l’union sans la lutte » couvrait l’opportunisme  «de gauche » de Wang Ming – la « lutte sans l’union ».

    Le redressement de la déviation « de gauche » de Wang Ming couvrait la déviation de droite de Wang Ming. Et la lutte contre le révisionnisme de Liou Chao-chi couvrait celui de Lin Piao.

    Il est arrivé bien des fois, dans l’histoire, qu’une tendance en couvrait une autre, et que lorsqu’un courant venait à se manifester, la majorité le suivait alors que quelques-uns seulement parvenaient à y résister.

    Aujourd’hui, dans la lutte sur le plan international comme à l’intérieur, il peut encore surgir des tendances semblables à celles qui sont apparues dans le passé et qui consistent à oublier la lutte qu’il est nécessaire de mener contre la bourgeoisie lorsqu’on établit une union avec elle ou à oublier qu’il est encore possible, dans des conditions données, de réaliser l’union avec la bourgeoisie après avoir rompu avec elle.

    Et nous devons nous efforcer, autant que possible, de les déceler et de les corriger à temps ; et lorsqu’une tendance erronée se manifeste avec la violence d’un raz-de-marée, il ne faut pas craindre de se trouver isolé, il faut avoir l’audace d’aller à contre-courant et de tenir tête coûte que coûte.

    Le président Mao a dit : « Aller à contre-courant est un principe du marxisme-léninisme. »

    Le président Mao en est précisément le représentant au cours des dix luttes entre les deux lignes au sein du Parti ; il est l’éducateur qui, dans ces luttes, a eu l’audace d’aller à contre-courant et de maintenir la ligne juste. Chacun de nos camarades doit bien prendre exemple sur le président Mao et s’en tenir à ce principe.

    A la lumière de la ligne juste représentée par le président Mao, le grand, glorieux et juste Parti communiste chinois a soutenu de longues épreuves de force avec les ennemis de classe armés et non armés, déclarés et dissimulés, qui se trouvaient au sein du Parti ou en dehors, à l’intérieur du pays ou à l’étranger.

    Notre Parti ne s’est pas divisé, il n’a pas été battu. Au contraire, la ligne marxiste-léniniste du président Mao s’est développée davantage, notre Parti a gagné encore en force. L’expérience historique nous donne cette certitude : « Ce Parti qui est le nôtre a de l’avenir. »

    Tout comme l’avait prévu le président Mao en 1966, « Si la droite déclenche un coup d’État anticommuniste en Chine, je puis affirmer qu’elle ne connaîtra pas la tranquillité non plus ; il est même fort probable que son régime sera de courte durée, car les révolutionnaires représentant les intérêts du peuple, qui constitue plus de 90 pour cent de la population, ne la laisseront pas faire. »

    Pourvu que notre Parti tout entier garde fermement à l’esprit les expériences historiques et s’en tienne à la juste ligne du président Mao, tous les complots de restauration de la bourgeoisie sont voués à l’échec.

    Si nombreuses que soient les luttes importantes qui puissent encore éclater entre les deux lignes, les lois de l’Histoire ne sauraient être modifiées, et la révolution chinoise et la révolution mondiale remporteront en fin de compte la victoire.

    La situation et nos tâches

    Le président Mao nous a constamment enseigné : Nous sommes toujours dans l’époque de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne. Se fondant sur les principes fondamentaux du marxisme, Lénine a soumis l’impérialisme à une analyse scientifique ; il estimait que « l’impérialisme est le stade suprême du capitalisme. »

    Il a indiqué que l’impérialisme est le capitalisme monopoliste, le capitalisme parasitaire ou pourrissant, le capitalisme agonisant, et que l’impérialisme porte à l’extrême l’aggravation de toutes les contradictions du capitalisme.

    Par voie de conséquence, il soutenait que « l’impérialisme est la veille de la révolution sociale du prolétariat », et a formulé la théorie et les tactiques concernant la révolution prolétarienne à l’époque de l’impérialisme.

    Staline a dit : « Le léninisme est le marxisme de l’époque de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne. »

    Cela est parfaitement juste. Après la mort de Lénine, de grands changements sont intervenus dans la situation mondiale ; mais, l’époque n’a pas changé, et les principes fondamentaux du léninisme ne sont pas périmés, ils demeurent le fondement théorique sur lequel se guide aujourd’hui notre pensée.

    A présent, la situation internationale est marquée par de grands bouleversements de par le monde. « A l’approche de la tempête, le vent envahit le pavillon. »

    C’est ainsi que se manifestent à l’heure actuelle les diverses contradictions fondamentales du monde, dont Lénine a fait l’analyse.

    La détente est un phénomène temporaire et superficiel tandis que de grands bouleversements continueront à se produire. Ces bouleversements sont un bien, et non un mal pour les peuples. Ils ont plongé l’ennemi dans le chaos et provoqué une division dans ses rangs ; en même temps, ils ont éveillé les peuples et les ont aguerris.

    Sous leur impulsion, la situation internationale évolue dans un sens encore plus favorable aux peuples et défavorable à l’impérialisme, au révisionnisme moderne et à la réaction des différents pays.La prise de conscience du tiers monde et la croissance de sa force constituent un événement de grande importance dans les relations internationales de notre temps.

    Le tiers monde a resserré ses rangs dans la lutte contre l’hégémonisme et la politique du plus fort pratiqués par les superpuissances, et joue un rôle accru dans les affaires internationales.

    Les grandioses victoires remportées par les trois peuples du Viet Nam, du Laos et du Cambodge dans leur guerre de résistance à l’agression américaine, pour le salut national, encouragent puissamment les peuples du monde dans leur lutte révolutionnaire contre l’impérialisme et le colonialisme.

    Une nouvelle situation s’est créée dans la lutte du peuple coréen pour la réunification indépendante et pacifique de la patrie.

    La lutte menée par le peuple palestinien et les autres peuples arabes contre l’agression du sionisme israélien, la lutte des peuples africains contre le colonialisme et la discrimination raciale, ainsi que la lutte opiniâtre engagée par les peuples latino-américains pour l’établissement des eaux territoriales ou des zones économiques à 200 milles marins poursuivent toutes leur progression.

    La lutte menée par les peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine pour conquérir et défendre l’indépendance nationale,préserver la souveraineté d’État et les ressources nationales continue à se développer en largeur et en profondeur. La juste lutte du tiers monde et celle que mènent les peuples d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Océanie se soutiennent et s’encouragent mutuellement.

    Les pays veulent l’indépendance, les nations veulent la libération, et les peuples veulent la révolution ; c’est d’ores et déjà devenu un courant irrésistible de l’Histoire.

    Lénine a dit : « Ce qui est l’essence même de l’impérialisme, c’est la rivalité de plusieurs grandes puissances tendant à l’hégémonie. »

    Aujourd’hui, ce sont notamment les États-Unis et l’Union soviétique, ces deux superpuissances nucléaires, qui se disputent l’hégémonie.

    Ils prêchent à tout bout de champ le désarmement, mais en fait, ils procèdent tous les jours à l’expansion des armements ; leur but est de se disputer l’hégémonie dans le monde.

    Ils se disputent tout en collaborant.

    Et lorsqu’ils entrent en collusion, c’est en vue d’une rivalité encore plus acharnée. La rivalité est absolue et de longue durée, tandis que la collusion est relative et temporaire. La proclamation de 1′ »année de l’Europe » et la tenue de la conférence de sécurité européenne démontrent que sur le plan stratégique, le point clé de leur rivalité, c’est l’Europe.

    L’Ouest cherche invariablement à pousser le révisionnisme soviétique vers l’Est, à diriger ce fléau sur la Chine ; tout irait donc pour le mieux si, à l’Ouest, il n’y avait rien de nouveau. La Chine est comme un morceau de viande alléchant que tout le monde convoite, mais cette viande est très dure, et depuis des années personne n’a pu y enfoncer les dents.

    Et comme le « super-espion » Lin Piao est tombé, il est encore plus difficile de l’entamer.

    A l’heure actuelle, le révisionnisme soviétique « fait du vacarme à l’est tout en attaquant à l’ouest » ; il se livre à une rivalité accrue en Europe et accélère son expansion en Méditerranée, dans l’océan Indien et dans tous les endroits où il peut porter ses tentacules.

    La rivalité entre les États-Unis et l’Union soviétique tendant à l’hégémonie est à l’origine de l’absence de tranquillité dans le monde.

    Et cela, aucune des fausses apparences qu’ils ont créées ne saurait le dissimuler, un nombre croissant de peuples et de pays s’en sont rendu compte et cette rivalité s’est heurtée à une résistance vigoureuse de la part du tiers monde et a suscité le mécontentement du Japon et des pays d’Europe occidentale.

    Assaillies de difficultés tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, les deux superpuissances, les États-Unis et l’Union soviétique, vivent des jours toujours plus difficiles ; « La fleur se flétrit, et on n’y peut rien », ce vers traduit bien la situation dans laquelle elles se trouvent.

    Les entretiens américano-soviétiques de juin dernier et la situation apparue depuis en apportent une preuve encore plus convaincante.

    « Le peuple, le peuple seul, est la force motrice, le créateur de l’histoire universelle. »

    L’ambition que nourrissent les deux superpuissances, les États-Unis et l’Union soviétique, est une chose.

    Et la question de savoir si elles sont en mesure de la réaliser en est une autre.

    Elles voudraient dévorer la Chine, mais pas moyen de l’entamer ; pas moyen non plus d’entamer l’Europe et le Japon, sans parler du vaste tiers monde.

    Sorti vaincu de la guerre d’agression contre la Corée,l’impérialisme américain a dès lors vu s’amorcer son déclin ; il a admis publiquement sa décadence accrue et a été obligé de se retirer du Viet Nam.

    La clique dirigeante révisionniste soviétique, de Khrouchtchev à Brejnev, a fait dégénérer, au cours des 20 années écoulées, un État socialiste en un État social-impérialiste.

    A l’intérieur, elle a restauré le capitalisme, exercé une dictature fasciste et soumis à l’asservissement le peuple des différentes nationalités, si bien que les contradictions politique, économique et nationale s’exacerbent de jour en jour ; à l’extérieur, elle a envahi et occupé la Tchécoslovaquie, massé des troupes le long de la frontière chinoise, envoyé des troupes stationner en République populaire de Mongolie, apporté son soutien à la clique traîtresse de Lon Nol et réprimé la révolte des ouvriers polonais, elle s’est immiscée dans les affaires de l’Égypte, ce qui a entraîné l’expulsion de ses experts, elle a démembré le Pakistan et entrepris des activités subversives dans de nombreux pays d’Asie et d’Afrique.

    Autant d’actes qui ont projeté une lumière crue sur son visage hideux de nouveau tsar, sur sa nature réactionnaire : « socialisme en paroles, impérialisme dans les faits ».

    Plus le révisionnisme soviétique commet de méfaits et d’infamies, plus proche sera le jour où il se verra relégué dans le musée de l’Histoire par le peuple soviétique et les autres peuples du monde.

    Récemment, la clique du renégat Brejnev a débité un tas d’inepties sur le problème des relations sino-soviétiques, alléguant que la Chine est contre la détente internationale et ne désire pas une amélioration des relations sino-soviétiques, etc.

    Elle a tenu ces propos à l’intention du peuple soviétique et des autres peuples du monde, dans le dessein de porter atteinte à leurs sentiments amicaux envers le peuple chinois et de dissimuler son véritable visage de nouveau tsar.

    Elle les a tenus encore et surtout à l’intention des capitalistes monopoleurs, dans l’espoir de se faire mieux payer pour les mérites acquis dans son opposition à la Chine et au communisme.

    C’est le vieux jeu d’Hitler, à la seule différence qu’il est exécuté par Brejnev d’une façon encore plus maladroite.

    Puisque vous désirez tellement une détente dans la situation mondiale, pourquoi ne pas prouver votre sincérité par une ou deux actions, par exemple en retirant vos troupes de la Tchécoslovaquie ou de la République populaire de Mongolie, en restituant au Japon ses quatre îles septentrionales ?

    La Chine, qui n’a pas envahi ni occupé les territoires d’autres pays, devrait-elle céder aux révisionnistes soviétiques l’ensemble des territoires chinois situés au nord de la Grande Muraille pour montrer qu’elle est en faveur de la détente internationale et désire améliorer les relations sino-soviétiques ?

    Le peuple chinois ne se laissera ni tromper ni intimider. Les controverses entre la Chine et l’Union soviétique sur les questions de principe ne doivent pas empêcher la normalisation de leurs relations d’État à État sur la base des cinq principes de la coexistence pacifique, et la question de frontière sino-soviétique doit être réglée pacifiquement, au moyen de négociations menées à l’abri de toute menace.

    « Si on ne nous attaque pas, nous n’attaquerons pas, mais si on nous attaque, nous contre-attaquerons. » C’est un principe que nous observons depuis toujours. Nous n’avons qu’une parole. Nous ne pouvons manquer de souligner ici qu’il importe de faire la distinction entre d’une part la collusion et les compromis réalisés par le révisionnisme soviétique avec l’impérialisme américain et, d’autre part, les compromis nécessaires que les pays révolutionnaires passent avec les pays impérialistes.

    Lénine a bien dit : « Il y a compromis et compromis. Il faut savoir analyser la situation et les conditions concrètes de chaque compromis ou de chaque variété de compromis. Il faut apprendre à distinguer entre l’homme qui a donné aux bandits de l’argent et des armes pour diminuer le mal causé par ces bandits et faciliter leur capture et leur exécution, et l’homme qui donne aux bandits de l’argent et des armes afin de participer au partage de leur butin. » (« La Maladie infantile du communisme (Le « Gauchisme ») »)

    Le traité de Brest-Litovsk conclu par Lénine avec l’impérialisme allemand appartient à la première catégorie, tandis que les faits et gestes de Khrouchtchev et Brejnev, qui ont trahi Lénine, rentrent dans la seconde.

    Lénine a fait remarquer à maintes reprises que l’impérialisme, c’est l’agression, c’est la guerre.

    Dans sa déclaration du 20 mai 1970, le président Mao a signalé : « Le danger d’une nouvelle guerre mondiale demeure et les peuples du monde doivent y être préparés.

    Mais aujourd’hui, dans le monde, la tendance principale, c’est la révolution. »

    Tant que les peuples du monde, qui deviennent toujours plus conscients, discerneront nettement l’orientation à suivre, redoubleront de vigilance, renforceront leur solidarité et persévéreront dans la lutte, il sera possible de conjurer la guerre.

    Si l’impérialisme déclenchait envers et contre tout une guerre, celle-ci ne pourrait que provoquer, à l’échelle mondiale, des révolutions de plus grande envergure et accélérer ainsi sa propre ruine.

    Maintenant qu’une situation excellente règne tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, il est d’une haute importance de mener à bien les affaires de la Chine.

    Ainsi, sur le plan international, notre Parti doit s’en tenir à l’internationalisme prolétarien et à sa politique conséquente, s’unir plus étroitement avec le prolétariat et les peuples et nations opprimés du monde, avec tous les pays victimes de l’agression, de la subversion, de l’intervention, du contrôle et des vexations de l’impérialisme pour former le front uni le plus large contre l’impérialisme, le colonialisme et le néo-colonialisme, en particulier contre l’hégémonisme des deux superpuissances, les États-Unis et l’Union soviétique.

    Nous devons nous unir avec tous les partis et groupements marxistes-léninistes authentiques du monde pour mener jusqu’au bout la lutte contre le révisionnisme moderne.

    Sur le plan intérieur, nous devons nous conformer à la ligne et aux principes politiques fondamentaux définis par le Parti pour toute la période historique du socialisme, persévérer dans la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat, unir toutes les forces susceptibles d’être unies et travailler à faire de notre pays un puissant État socialiste, afin d’apporter une contribution plus grande à l’humanité.

    Nous devons rester indéfectiblement fidèles à ces enseignements du président Mao : « se préparer en prévision d’une guerre et de calamités naturelles, et tout faire dans l’intérêt du peuple », « creuser de profonds souterrains, constituer partout des réserves de céréales et ne jamais prétendre à l’hégémonie », maintenir une haute vigilance et être pleinement préparés au déclenchement éventuel d’une guerre d’agression par l’impérialisme et surtout au déclenchement d’une attaque-surprise par le social-impérialisme révisionniste soviétique contre notre pays.

    Que l’héroïque Armée populaire de Libération et les larges masses de la milice populaire se tiennent constamment prêtes à anéantir tout ennemi intrus.

    La province de Taïwan fait partie du territoire sacré de notre patrie ; et les habitants de Taïwan sont nos compatriotes, ils nous sont liés par la chair et par le sang.

    Nous éprouvons une sollicitude sans bornes à leur égard. Nos compatriotes de Taïwan aiment ardemment la patrie et lui sont fermement attachés.

    Seul leur retour dans les bras de la patrie peut leur assurer un avenir radieux. Taïwan sera libéré. Notre grande patrie sera réunifiée. C’est là le désir commun et le devoir sacré du peuple chinois de toutes les nationalités, y compris nos compatriotes de Taïwan.

    Œuvrons conjointement pour atteindre cet objectif !

    Camarades,

    Nous devons nous rendre compte que, bien que nous ayons obtenu de grands succès dans la révolution et l’édification socialistes, nous sommes toujours en retard sur ce que la situation objective attend de nous.

    La tâche de la révolution socialiste en Chine demeure très lourde ; celle de la Grande Révolution culturelle prolétarienne dans le domaine de la lutte-critique-réforme doit être poursuivie en profondeur sur tous les fronts.

    Il nous faut encore déployer des efforts afin de remédier aux insuffisances et aux erreurs ainsi qu’à certaines tendances néfastes existant dans notre travail.

    Tout le Parti doit saisir l’occasion propice qui se présente actuellement pour consolider et développer les acquis de la Grande Révolution culturelle prolétarienne et mener à bonne fin le travail dans les différents domaines.

    En premier lieu, il faut continuer à assurer le bon déroulement du mouvement de critique de Lin Piao et de rectification du style de travail.

    Nous devons pleinement tirer parti de ce professeur par l’exemple négatif qu’est la clique antiparti de Lin Piao pour poursuivre, dans tout le Parti, dans toute l’Armée et parmi le peuple de toutes nos nationalités, l’éducation sous le rapport de la lutte de classes et de la lutte entre les deux lignes, et critiquer le révisionnisme et la conception bourgeoise du monde, afin que les larges masses puissent dégager les expériences historiques des dix luttes qui se sont déroulées entre les deux lignes dans notre Parti, pénétrer mieux encore les caractéristiques et les lois de la lutte de classes et de la lutte entre les deux lignes dans la période de la révolution socialiste en Chine, et acquérir une meilleure aptitude à distinguer le vrai marxisme du faux.

    Tous les membres du Parti doivent étudier consciencieusement les œuvres de Marx, d’Engels, de Lénine et de Staline et celles du président Mao, adhérer fermement au matérialisme dialectique et au matérialisme historique, combattre l’idéalisme et la métaphysique, et transformer leur conception du monde.

    Les cadres supérieurs, en particulier, doivent « lire et étudier consciencieusement pour bien posséder le marxisme », s’efforcer d’assimiler les théories fondamentales du marxisme, connaître l’histoire de la lutte opposant le marxisme au révisionnisme, ancien et nouveau, et à l’opportunisme de toute nuance, et comprendre comment le président Mao a continué, sauvegardé et développé le marxisme-léninisme en unissant la vérité universelle du marxisme-léninisme à la pratique concrète de la révolution.

    Nous espérons que, grâce à leurs efforts soutenus, « la masse de nos cadres et notre peuple parviendront à s’armer des théories fondamentales du marxisme ».

    Il faut donner toute son importance à la lutte de classes dans le domaine de la superstructure, y compris les différents secteurs culturels, et réformer tout ce qui, au niveau de la superstructure, ne correspond pas à l’infrastructure économique.

    Il faut apporter une juste solution aux deux types de contradictions de nature différente.

    Il faut continuer à appliquer consciencieusement les diverses mesures politiques prolétariennes définies par le président Mao.

    II faut poursuivre et mener à bien la révolution en matière de littérature et d’art, ainsi que la révolution dans l’enseignement et la santé publique, assurer le bon déroulement du travail concernant les jeunes ayant de l’instruction qui vont dans les régions rurales, bien faire fonctionner les écoles de cadres du « 7 Mai » et soutenir les choses nouvelles, socialistes.

    Du point de vue économique, notre pays est encore un pays pauvre, un pays en voie de développement.

    Nous devons appliquer avec esprit de suite la ligne générale consistant à édifier le socialisme selon les principes : déployer tous nos efforts ; aller toujours de l’avant ; quantité, rapidité, qualité et économie ; nous devons faire la révolution et promouvoir la production.

    Il faut continuer à mettre en œuvre le principe de « prendre l’agriculture comme base et l’industrie comme facteur dominant » ainsi que toute la série de mesures politiques appelant à marcher sur les deux jambes, et édifier le pays avec diligence et économie en se conformant aux principes suivants : indépendance et autonomie, compter sur ses propres forces et travailler dur.

    Marx a indiqué :  « … le plus grand pouvoir productif, c’est la classe révolutionnaire elle-même. »

    Une expérience fondamentale que nous avons acquise dans l’édification socialiste depuis plus de vingt ans, c’est de s’appuyer sur les masses.

    Que l’industrie prenne exemple sur l’exploitation pétrolière de Taking et que l’agriculture prenne exemple sur la brigade de production de Tatchai, cela signifie qu’il faut insister sur la nécessité de placer la politique prolétarienne au poste de commande, mener un vaste mouvement de masse, mettre pleinement en jeu l’ardeur, la sagesse et l’esprit créateur des larges masses, et sur cette base, renforcer la planification et la coopération, perfectionner les règlements rationnels et mieux faire jouer l’initiative et de l’autorité centrale et de l’autorité locale.

    Les organisations du Parti doivent prêter l’attention voulue au problème de la politique économique, se soucier de la vie des masses, mener consciencieusement enquêtes et recherches, accomplir et dépasser effectivement le plan élaboré par l’État pour le développement de l’économie nationale, afin d’imprimer un essor encore plus grand à l’économie socialiste de notre pays.

    Il faut renforcer davantage la direction unique du Parti. Des sept secteurs suivants : l’industrie, l’agriculture, le commerce, la culture et l’enseignement, l’armée, le gouvernement et le Parti, c’est le Parti qui exerce sa direction en tout.

    Les comités du Parti aux différents échelons doivent étudier Raffermir le système du comité du Parti, Méthodes de travail des comités du Parti et d’autres écrits du président Mao, dresser le bilan de l’expérience acquise et renforcer davantage la direction unique du Parti sur le plan idéologique et organisationnel ainsi que sur le chapitre des règlements.

    En même temps, il convient de faire jouer aux comités révolutionnaires et aux différentes organisations de masse le rôle qui leur revient.

    Il faut renforcer la direction sur les organisations de base afin que le pouvoir y soit réellement entre les mains des marxistes, des ouvriers, des paysans pauvres et moyens-pauvres ainsi que des autres travailleurs, et que la tâche de consolider la dictature du prolétariat soit réalisée dans chaque unité de base. Les comités du Parti à tous les échelons doivent appliquer mieux encore le centralisme démocratique et élever leur niveau dans l’art de diriger.

    Il convient de souligner qu’il est un nombre non négligeable de comités du Parti qui se perdent dans les petites affaires quotidiennes et ne prêtent pas attention aux problèmes d’importance majeure.

    Cet état de choses est très dangereux.

    S’ils ne se corrigent pas, ils glisseront inévitablement dans la voie du révisionnisme.

    Nous espérons que tous les camarades du Parti, les camarades dirigeants en particulier, se tiendront en garde contre cette tendance et s’appliqueront à faire disparaître ce style de travail.

    L’expérience de la triple union, celle des personnes âgées, des personnes d’âge moyen et des jeunes, qui est une création des larges masses au cours de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, a assuré des conditions favorables à la formation des millions de continuateurs de la cause révolutionnaire du prolétariat conformément au critère en cinq points défini par le président Mao en la matière.

    Les organisations du Parti aux différents échelons doivent faire en sorte que ce problème d’importance primordiale soit constamment inscrit à l’ordre du jour.

    Le président Mao a dit : « C’est toujours dans les grandes tempêtes que grandissent les continuateurs de la révolution prolétarienne. »

    Il faut se tremper dans la lutte de classes et la lutte entre les deux lignes et se faire éduquer par l’expérience sous ses aspects positif et négatif.

    Voilà pourquoi un vrai communiste doit être prêt à assumer des fonctions aussi bien en haut qu’en bas, et à soutenir plusieurs fois ce genre d’épreuve.

    Les cadres, qu’ils soient nouveaux ou anciens, doivent se lier étroitement aux masses, être modestes et prudents, se garder de toute présomption et de toute précipitation, assumer n’importe quel poste du moment que cela répond aux besoins du Parti et du peuple et appliquer avec fermeté, dans n’importe quelles circonstances, la ligne révolutionnaire et les principes politiques définis par le président Mao.

    Camarades, le Xe Congrès du Parti aura une influence profonde et durable dans l’histoire du développement de notre Parti.

    Nous tiendrons prochainement la IVe Assemblée populaire nationale.

    Le peuple chinois tout entier et les autres peuples révolutionnaires du monde placent de grands espoirs en notre Parti et en notre pays.

    Nous sommes convaincus que sous la direction du président Mao, tout le Parti s’en tiendra à la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao, et mènera à bien le travail pour ne pas décevoir l’espoir que le peuple de tout le pays et les peuples du monde ont mis en nous !

    L’avenir est radieux, mais la voie est sinueuse.

    Que tout le Parti s’unisse, que le peuple de toutes nos nationalités s’unisse, qu’ils s’arment de résolution, ne reculent devant aucun sacrifice et surmontent toutes les difficultés pour remporter la victoire !

    Vive le grand, glorieux et juste Parti communiste chinois !

    Vive le marxisme, le léninisme, la pensée Mao Zedong !

    Vive le président Mao, qu’il vive très longtemps !

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  • Que cherchait Lin Piao quand il prônait le précepte de Confucius ‘‘se modérer et en revenir aux rites’’?

    par les groupes de critique de masse de l’Université de Pékin et de l’Université Tsinghoua

    1974

    En 1969, au moment où la Grande Révolution culturelle prolétarienne remportait une glorieuse victoire, le Parti communiste chinois a convoqué son IXe Congrès, au cours duquel le président Mao a lancé cet appel : « Unissons-nous pour remporter des victoires encore plus grandes ! »

    Au premier plénum du Comité central issu de ce congrès, le président Mao a précisé plus encore sa pensée : « Unissons-nous dans un seul but, celui de consolider la dictature du prolétariat. »

    C’est à la lumière de cette ligne du IXe Congrès que le Parti, l’armée et le peuple du pays tout entier, pleins d’allant et animés par un esprit de combat, luttent vaillamment pour la consolidation de la dictature du prolétariat.

    Or, les ennemis de classe ne se résignent pas à accepter leur défaite.

    Après la chute de la clique renégate de Liou Chao-chi, la clique antiparti de Lin Piao s’est portée hâtivement sur la scène pour saboter par tous les moyens la ligne révolutionnaire du IXe Congrès, pour intensifier avec frénésie ses menées antiparti, pour tenter de renverser la dictature du prolétariat et restaurer en Chine le capitalisme.

    De même que tous les réactionnaires qui, au cours de l’histoire, se virent au seuil de leur ruine, Lin Piao, cet arriviste bourgeois, conspirateur, individu à double face, renégat et traître à la nation, utilisa la doctrine de Confucius et de Mencius comme arme idéologique réactionnaire pour la restauration du capitalisme.

    Le 19 octobre 1969, en citant la formule de Confucius rapportée dans Louen Tu (Entretiens de Confucius) : « se modérer et en revenir aux rites » [Ces «rites», connus sous le nom de « rites des Tcheou », consistaient en un code résultant d’une théorie politique et morale avancée par le duc Tcheou, chef de file des propriétaires d’esclaves, et régent après la mort du roi Wou, en raison du jeune âge du roi Tcheng, aux premiers temps de la dynastie des Tcheou de l’Ouest (XIe siècle- 770 av. J.-C.). Ils étaient destinés à sauvegarder la dictature de l’aristocratie esclavagiste.

    Confucius, qui vécut à la période de l’effondrement du régime esclavagiste, était un disciple à tous crins du duc Tcheou ; il le vénéra comme un « sage » et rêva de restaurer la société esclavagiste du début des Tcheou de l’Ouest où ces « rites » étaient pleinement en vigueur], il écrivit, par deux fois sur des rouleaux de papier, à l’intention d’un de ses partisans fanatiques, la sentence suivante : « De tout temps et en toute chose, ce qui seul importe est de se modérer et en revenir aux rites ».

    Ce complice, ayant deviné la pensée de son maître, recopia la sentence et la présenta en retour à Lin Piao, le 23 octobre, en témoignage de sa détermination contre-révolutionnaire.

    Au jour de l’An de l’année suivante, alors que le peuple chinois tout entier poursuivait sa marche victorieuse dans la lutte acharnée entre les deux lignes, Lin Piao, de peur que ses acolytes n’eussent pas encore suffisamment saisi son idée contre-révolutionnaire, écrivit une fois de plus ladite sentence, mais en la rédigeant ainsi : « De tout temps et en toute chose, ce qui seul, seul importe c’est de se modérer et en revenir aux rites ».

    Le double emploi du mot « seul » n’était-il qu’une répétition superflue ? Pas le moins du monde.

    Il s’agissait en fait d’une accentuation volontairement révélatrice de son but secret. Le fait qu’en moins de trois mois Lin Piao et consorts aient écrit et réécrit ladite sentence, la présentant comme plus importante que tout, montre combien dans leur impatience contre-révolutionnaire ils brûlaient de mettre en pratique ce précepte de Confucius.

    Quel genre de marchandise constitue donc cette formule confucéenne ?

    Quel était, en dernière analyse, le dessein de Lin Piao et consorts en la prônant avec ferveur ? Qu’est-ce que ces «rites» auxquels ils voulaient revenir ? Et quel était leur but ?

    « Se modérer et en revenir aux rites », ce fut le programme politique de Confucius pour la restauration esclavagiste. L’époque de Tchouentsieou et des Royaumes combattants (770-221 av. J.-C.) fut, dans l’histoire de la Chine, une époque de grands bouleversements marquant le passage du régime esclavagiste au régime féodal.

    Le vieil ordre esclavagiste, le règne des rites, s’effondrait, tandis que se renforçait chaque jour le nouveau régime féodal. C’est en réaction à ce processus que Confucius avança le mot d’ordre de « se modérer et en revenir aux rites », afin de défendre l’esclavagisme et s’opposer aux réformes impulsées par la classe montante des propriétaires fonciers.

    Par « se modérer », Confucius demandait aux gens de refréner leur désir, de contenir leurs actes, conformément aux rites des Tcheou qui reflétaient les intérêts fondamentaux des maîtres d’esclaves.

    A l’époque, cela consistait essentiellement à demander à la classe montante des propriétaires fonciers et aux esclaves d’être inconditionnellement fidèles aux esclavagistes.

    C’était encore pour leur demander de ne pas « offenser leurs supérieurs », de ne pas « fomenter des troubles », de ne pas se révolter. « Se modérer » visait donc en fait à « en revenir aux rites ».

    Par « en revenir aux rites », Confucius entendait redonner vie à l’ordre esclavagiste en plein effondrement de la dynastie des Tcheou de l’Ouest (XIe siècle avant J.-C. – 770 avant J.-C.).

    Il en résulte que le principe confucéen de « se modérer et en revenir aux rites » reflétait les intérêts réactionnaires de l’aristocratie esclavagiste en déclin, qui, loin de se résigner à sa ruine, se débattait éperdument contre les nouvelles forces montantes.

    C’était entièrement un programme politique d’opposition aux réformes sociales, destiné à faire tourner à rebours la roue de l’histoire, à rétablir le régime esclavagiste des Tcheou de l’Ouest.

    En fustigeant les activités des réactionnaires de son temps, Lou Sin (1881-1936), le commandant en chef de la révolution culturelle chinoise, a dit : « Actuellement, en Chine, pour en revenir aux institutions antiques, les éléments irréductibles sont allés jusqu’à ressortir le concept confucéen des rites. »

    « Bien qu’ils soient bel et bien des individus modernes, respirant l’air moderne, ils s’entêtent néanmoins à nous imposer le concept des titres, le langage pétrifié, et à calomnier le présent à qui mieux mieux. »

    La clique antiparti de Lin Piao est précisément un ramassis de ces irréductibles. Ils ont déterré Confucius, ce cadavre politique fossilisé, ont débité sa camelote, ont pris pour talisman son programme de « se modérer et en revenir aux rites », et ont dévoilé entièrement leur dessein criminel de renverser en Chine la dictature du prolétariat au profit du capitalisme.

    Certes, les conditions historiques dans lesquelles se trouvaient respectivement Lin Piao et Confucius diffèrent grandement, de même que le contenu de classe de leur appel à « se modérer et en revenir aux rites ».

    L’époque historique que connut Confucius fut celle où la Chine passait du régime esclavagiste au régime féodal.

    Confucius représentait donc la classe des maîtres d’esclaves en déclin et cherchait à en revenir aux « rites » esclavagistes. Lin Piao, quant à lui se trouvait à l’époque de la dictature du prolétariat ; il représentait les propriétaires fonciers et la bourgeoisie renversés, et cherchait à restaurer les « rites » capitalistes.

    Néanmoins, sur la question fondamentale de s’opposer aux réformes sociales, de préconiser un retour au passé et de se livrer à une restauration contre-révolutionnaire, ils étaient l’un par rapport à l’autre tout à fait semblables.

    La sinistre bannière de « se modérer et en revenir aux rites » de Confucius correspond aux intentions scélérates de Lin Piao ; le complot de Lin Piao visant à la mise en pratique de ce programme est hanté par le spectre de Confucius.

    Par « en revenir au rites », Confucius entendait l’application d’une ligne réactionnaire consistant à « faire renaître les États éteints, relever les familles nobles déshéritées et redonner des postes à ceux qui sont rentrés dans l’ombre»; autrement dit, redonner aux aristocrates propriétaires d’esclaves leur pouvoir héréditaire, permettre à leurs descendants en décrépitude de revenir à la charge et continuer d’opprimer sans merci les esclaves.

    Pour Lin Piao, « en revenir aux rites » signifiait pratiquer une ligne révisionniste contre-révolutionnaire, tenter d’usurper le pouvoir suprême du Parti et de l’État, d’altérer radicalement la ligne fondamentale et la politique du Parti pour toute la période historique du socialisme, de renverser la dictature du prolétariat et de restaurer le capitalisme.

    Si, d’octobre 1969 à janvier 1970, Lin Piao et consorts ont lancé leur mot d’ordre contre-révolutionnaire de « se modérer et en revenir aux rites », c’était pour inciter leurs hommes à s’emparer d’ores et déjà du pouvoir, à déclencher un coup d’État, afin de mettre en pratique leur ligne révisionniste contre-révolutionnaire.

    En vue de la réalisation de son plan chimérique d’ « en revenir aux rites », Lin Piao se creusait la cervelle jour et nuit à la recherche d’un moyen pour usurper le pouvoir suprême du Parti et de l’État. Il découvrit enfin chez Confucius, le grand patron des restaurateurs d’un ordre pourrissant, l’arme délabrée du « respect des titres ».

    En mai 1970, en contrecarrant frénétiquement les directives du président Mao, Lin Piao donna l’ordre à ses complices de clamer qu’il devrait devenir le « chef de l’État », déclarant : « Si un État n’a pas de chef, il ne répondra plus à son titre et le mot portera à faux. »

    Il se basait là ouvertement sur cette phrase de Confucius : « Si les titres ne sont pas respectés, le mot portera à faux et l’entreprise ne réussira pas ».

    Par là, la clique antiparti de Lin Piao, qui s’en tenait obstinément à son programme politique antiparti, cherchait à usurper le pouvoir suprême du Parti et de l’État.

    En effet, si Lin Piao ne devenait pas le « chef de l’État », son nom porterait à faux et partant son commandement n’aurait pas d’efficacité, il ne pourrait « en revenir aux rites », et son entreprise de restauration du capitalisme échouerait.

    Selon Lin Piao et consorts, n’étaient pas conformes aux « rites » toutes les réalisations de la Chine nouvelle, socialiste, notamment la situation excellente ainsi que les innovations qui résultaient de la Grande Révolution culturelle prolétarienne. Ils attaquaient avec perfidie la continuation de la révolution, en la présentant comme dirigée contre le « peuple chinois ». Ils insultaient la dictature du prolétariat, en la qualifiant de « despotique ».

    Ils criaient à qui voulait l’entendre qu’ils « libéreraient sans exception sur le plan politique » tous « ceux qui étaient rentrés dans l’ombre », c’est-à-dire tous les débris de la clique de Tchiang Kaï-chek, tous les propriétaires fonciers, paysans riches, contre-révolutionnaires, mauvais éléments et droitiers, ainsi que les responsables du Parti engagés irréductiblement dans la voie capitaliste.

    Si Lin Piao voulait libérer les ennemis de la dictature du prolétariat,

    c’est qu’il cherchait à plonger de nouveau les centaines de millions de travailleurs chinois dans un abîme de souffrances, à en massacrer des milliers et des milliers.

    De toute évidence, par « en revenir aux rites », Lin Piao entendait rétablir sur le plan intérieur l’ordre ancien détruit par le prolétariat, redonner aux classes exploiteuses leur « paradis » perdu, pratiquer la dictature des propriétaires fonciers et de la grande bourgeoisie.

    Le président Mao a indiqué : «… sans l’appui de leurs maîtres qui se tiennent dans la coulisse, les représentants politiques des grands propriétaires fonciers et de la grande bourgeoisie, classes très faibles en Chine, ne seraient pas capables de faire quoi que ce soit… »

    Pour réaliser son plan chimérique, Lin Piao avait forcément besoin d’un impérialisme étranger comme maître dans la coulisse.

    Celui-ci n’est autre que le social-impérialisme soviétique. Lorsque son complot eut échoué et qu’il fut percé à jour, Lin

    Piao, escorté de quelques-uns de ses complices, s’enfuit précipitamment pour rejoindre les révisionnistes soviétiques. Mais son avion s’écrasa en Mongolie, à Undur Khan. Cela prouve éloquemment que, pour Lin Piao, « en revenir aux rites » signifiait sur le plan extérieur se rendre au social-impérialisme soviétique et devenir un tsarévitch protégé par le « parapluie nucléaire » de celui-ci.

    Bref, dans la bouche de Lin Piao, « en revenir aux rites », c’était la restauration du régime d’exploitation et d’oppression du peuple travailleur par les propriétaires fonciers et la bourgeoisie, le retour de la domination de la majorité par la minorité, la transformation de la Chine en une colonie du révisionnisme soviétique, la pratique d’une dictature fasciste, féodale et compradore.

    Quant à la « modération » prêchée par Lin Piao, elle visait, tout comme chez Confucius, à un « retour aux rites ».

    Il demandait à ses complices de considérer ce « retour » comme la plus importante des choses, de contenir leurs actes et paroles conformément à leurs « rites » pour la restauration du capitalisme.

    Il leur recommandait par surcroît de ne pas se démasquer trop tôt, de ne pas pour une petite affaire perdre « la grande », de se refréner, de «bien se camoufler», d’« observer la discipline», de guetter des occasions pour déclencher leur plan.

    Il n’est point fortuit que Lin Piao se soit prosterné devant Confucius et ait fait sien son programme contre-révolutionnaire.

    La pensée de Confucius, idéologue réactionnaire de la classe déclinante des propriétaires d’esclaves, consistait dans son essence à faire revivre et à conserver les vieilles institutions, à retourner au passé et à restaurer l’ordre ancien.

    Elle reflétait les intérêts de toutes les classes exploiteuses en décrépitude et répondait à leurs besoins politiques. C’est pourquoi tous les réactionnaires sont partisans du confucianisme, c’est pourquoi le programme confucéen de « se modérer et en revenir aux rites » est devenu pour eux une arme idéologique pour s’opposer aux réformes et réprimer le peuple.

    Tchou Hsi, le représentant réactionnaire de l’école confucéenne sous la dynastie des Song (960-1279), a conseillé à l’empereur féodal d’appliquer le programme de Confucius pour défendre sa domination réactionnaire. Tseng Kouo-fan, le bourreau qui a réprimé la révolution des Taiping (1851-1864), a fait de ce programme un précepte fondamental régissant toute chose et tout phénomène, et a incité ses hommes à « se modérer et aimer les gens », à « se sacrifier avec sublimité », à tout faire pour « rétablir l’ordre », c’est-à-dire pour réprimer la révolution du peuple.

    Tchiang Kaï-chek, ce tyran et traître à la nation, considère aussi le programme de Confucius comme un trésor inestimable. Il l’a fait stipuler en termes explicites dans le « Guide du personnel du Parti et du gouvernement » du Kuomintang, le considérant comme de première importance pour l’« éducation fondamentale » et la formation de ses hommes de main fascistes, anticommunistes, ennemis du peuple.

    Aux yeux de Tchiang Kaï-chek, les « rites » constituent sa « défense nationale spirituelle », ses « principes pour le gouvernement de l’État ». Il rêve, en accordant «toute leur importance aux rites », de «jeter le fondement spirituel éternel » de la dynastie de sa famille.

    Il n’y a donc rien d’étonnant si Lin Piao, afin d’usurper le pouvoir du Parti et restaurer le capitalisme, a prêché éperdument lui aussi le programme de Confucius, à l’exemple des représentants de tout type des classes exploiteuses déclinantes au cours de l’histoire.

    Durant toute sa vie, dans le but de restaurer le régime esclavagiste des Tcheou de l’Ouest, Confucius alla colporter à grands cris son programme de « se modérer et en revenir aux rites ». Plus de deux mille ans plus tard, lui emboîtant le pas et arborant la sinistre bannière sur laquelle était inscrit le même mot d’ordre, Lin Piao, ce renégat et traître à la nation, pour restaurer le capitalisme, s’est mesuré éperdument avec le prolétariat.

    Disciple à cent pour cent de Confucius, il lui ressemblait non seulement au point de vue idéologique, mais avait en plus emprunté un bon nombre de ses paroles.

    Si, au royaume des morts, Confucius avait appris que, vingt-quatre siècles plus tard, sévissait son « super-disciple » Lin Piao, il en aurait été à coup sûr transporté de joie et se serait écrié : Voilà mon élève, c’est vraiment lui ! «J’ai entendu ses paroles, mais je ne l’ai pas vu. » (Cf. Louen Tu).

    Sur le plan idéologique, Lin Piao et Confucius sont du même acabit. Sur le plan politique, ce sont deux réactionnaires qui se livrent à la restauration de l’ordre ancien, préconisent la régression et se débattent contre le courant historique. Le président Mao a dit : « Toute action rétrograde entraîne en définitive un résultat contraire à celui qu’escomptent ses instigateurs.

    Il n’y a pas d’exception à cela ni dans le passé ni dans le présent, ni chez nous ni à l’étranger. »

    Confucius qui avait agi contre le courant historique n’a pu sauver l’esclavage de sa ruine, il est finalement devenu un « chien errant » et, s’accrochant toujours à son rêve de restaurer le régime esclavagiste, est allé rejoindre le duc Tcheou.

    Et Lin Piao, quant à lui, non seulement il n’a pas pu réaliser son plan chimérique de restauration du capitalisme, d’établissement d’une dynastie fasciste, féodale et compradore, mais a capoté par contre en plein désert et est allé rejoindre Confucius en pèlerinage, en portant la bannière en lambeaux de « se modérer et en revenir aux rites ».

    Voilà la fin inéluctable de toute force restauratrice de l’ancien ordre.

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  • Philosophie ‘‘aprioriste’’ et politique réactionnaire

    L’apriorisme est une philosophie réactionnaire pour duper le peuple travailleur

    Dans son numéro 9 de cette année (1972), le Hongqi (Drapeau rouge) a publié un article écrit par Li Tchang-mao et Wang Chou-tchen, ouvriers textiles vétérans de Tientsin, sous le titre « L’Apriorisme est une philosophie réactionnaire pour duper le peuple travailleur » dont voici des extraits :

    Pour faire la révolution, nous, la classe ouvrière, prenons appui sur le marxisme, le léninisme, la pensée Mao Zedong, sur les masses populaires et sur la pratique sociale guidée par la théorie révolutionnaire.

    Cependant, le renégat, agent de l’ennemi et traître à la classe ouvrière Liou Chao-chi et consorts, ces escrocs politiques, préconisaient de toutes leurs forces la théorie idéaliste de l’apriorisme pour s’opposer à la théorie matérialiste du reflet. Tout en s’opposant à ce que nous étudiions le marxisme, le léninisme, la pensée Mao Zedong, ils niaient la nécessité de la participation à la pratique sociale et le grand rôle historique des masses populaires.

    Les idées justes ne peuvent venir que de la pratique sociale. Notre grand dirigeant le président Mao nous enseigne : « Les idées justes ne peuvent venir que de la pratique sociale, de trois sortes de pratique sociale : la lutte pour la production, la lutte de classes et l’expérimentation scientifique. »

    La pratique de lutte nous a permis de bien comprendre que la thèse du président Mao sur la théorie marxiste de la connaissance est la plus correcte et la plus profonde.

    Elle exprime très bien ce que les travailleurs veulent dire. Mais, Wang Ming, Liou Chao-chi, et d’autres escrocs politiques se sont frénétiquement opposés à la théorie marxiste de la connaissance, prétendant que « les idées viennent du cerveau ». D’après eux, les idées justes ne viennent pas de la pratique sociale, mais sont innées.

    Ce n’est rien d’autre qu’une théorie fausse et trompeuse ! Les vraies connaissances viennent de la pratique et le génie provient de la lutte. A l’usine textile n° 4 de Tientsin, un ouvrier ne pouvait garder que des dizaines de fuseaux dans le passé. Et maintenant, il peut s’occuper de 400.

    D’où vient ce progrès ? Est-il venu du cerveau ? Non !

    La capacité de manœuvrer la machine a pu s’élever sans cesse parce que dans la pratique de la production, nos ouvriers ont connu graduellement la machine dans tous ses détails et maîtrisé par conséquent la loi de son fonctionnement.

    Ce n’est que dans la pratique répétée que les connaissances de l’homme peuvent se développer sans discontinuer. Le matérialisme marxiste nous dit que te cerveau humain n’est qu’une usine de transformation idéologique.

    Dans la pratique, les choses objectives trouvent leurs reflets dans le cerveau humain à l’issue des réflexions, on arrive à les comprendre.

    Est-ce que cette compréhension correspond à la réalité ?Il faut l’examiner dans la pratique. Le président Mao nous a enseigné : « La connaissance commence avec l’expérience, c’est là le matérialisme de la théorie de la connaissance. »

    Mais, l’escroc politique Liou Chao-chi et consorts prétendaient que « toutes les sciences commencent avec la supposition » et que l’homme peut « briser la vieille loi et créer la nouvelle ». Selon cette absurdité, l’homme peut supposer la science sans la pratique, et la loi n’existe pas objectivement, l’homme peut la créer à sa guise.

    N’est-ce pas là la théorie idéaliste de l’apriorisme typique ? Le président Mao nous enseigne : « Depuis qu’existe la société de classes, il n’y a au monde que deux sortes de connaissances : l’une provient de la lutte pour la production et l’autre de la lutte des classes.

    Les sciences de la nature et les sciences sociales sont la cristallisation de ces deux sortes de connaissances quant à la philosophie, elle est la généralisation et la somme de ce que l’on sait de la nature et de la société. »

    Toutes les sciences, quelles qu’elles soient, proviennent des trois mouvements révolutionnaires, de la pratique sociale, et non de la supposition des hommes. Prenons par exemple l’amélioration de la chaudière par les ouvriers de la filature de laine n° 2 de Tientsin.

    Répondant à l’appel du président Mao : « Se préparer en prévision d’une guerre et de calamités naturelles, et tout faire dans l’intérêt du peuple », les ouvriers ont augmenté la production. Mais, une nouvelle contradiction a surgi : la chaudière ne peut fournir la vapeur suffisante.

    Où en est la solution ?

    Auparavant influencés par la « gestion des usines par les experts », une manifestation de la ligne révisionniste contre-révolutionnaire, certains cadres ne s’appuyaient pas sur les ouvriers expérimentés, mais sur quelques techniciens qui s’enfermaient dans leurs bureaux tout en se détachant de la pratique de production pour travailler à la « supposition ».

    Au bout de trois ans, non seulement rien n’a été résolu, mais, on a abouti à cette conclusion : « Les chaudières sont déjà vieilles et leur capacité est ainsi conçue à l’étranger. Il en faudrait alors de nouvelles si l’on voulait augmenter la fourniture de vapeur. »

    Dans la grande Révolution culturelle prolétarienne, grâce à l’étude de « De la pratique » du président Mao, les chauffeurs ont stigmatisé la ligne révisionniste contre-révolutionnaire préconisant « la gestion de l’usine par les experts », et fait table rase de l’idéalisme. Tout en faisant consciencieusement le bilan de leur expérience acquise dans la pratique, ils se sont mis en toute modestie à l’école des autres usines sœurs, en s’inspirant de leur expérience avancée.

    Ils ont réalisé la triple union composée d’ouvriers vétérans riches de l’expérience pratique, de techniciens et de cadres révolutionnaires ; ainsi, en trois mois seulement, ils ont réussi à améliorer des chaudières usées, ce qui a augmenté quatre fois la production et permis à l’usine d’assurer une fourniture suffisante de vapeur.

    Ce fait a prouvé que sans pratique il n’y aurait pas de science. On ne peut connaître correctement le monde qu’en s’appuyant sur la pratique des masses.

    La connaissance provient de la pratique.

    Cette pratique est principalement celle des trois grands mouvements révolutionnaires des masses populaires. La connaissance individuelle est limitée, tandis que la sagesse des masses est infinie ; ce n’est qu’en associant la connaissance limitée de l’individu à la sagesse infinie des masses qu’on arrive à connaître correctement le monde.

    Voilà la raison pour laquelle le président Mao considère la méthode de travail consistant à « partir des masses pour retourner aux masses » comme la théorie marxiste de la connaissance.

    Faire la révolution, c’est connaître et transformer le monde. L’année dernière, à l’usine textile n° 4 de Tientsin, lorsque la vitesse des machines à filer a été élevée, il s’est produit un grand nombre de fuseaux vides, même une équipe en a compté plus de quatre cents, soit deux machines qui ne fonctionnaient pas.

    D’abord, les dirigeants de l’atelier sont allés travailler aux métiers à filer pour voir où en était la cause et trouver une solution. Bien qu’ayant fait de grands efforts, ils n’ont pas obtenu de grands résultats parce qu’ils ne s’appuyaient pas sur les masses. Ils ont alors étudié cet enseignement du président Mao : « Les masses sont les véritables héros, alors que nous sommes souvent d’une naïveté ridicule. »

    Par la suite, ils ont pleinement mobilisé les masses dans l’analyse de ce phénomène par la sagesse collective.

    Les ouvriers ont avancé des dizaines de suggestions. Après les avoir concentrées pour analyse et étude, les dirigeants sont parvenus à une juste compréhension de la cause principale. Puis, sur la proposition des masses, ils ont déclenché une campagne d’émulation pour réduire le nombre de fuseaux vides.

    Ce nombre a été bientôt ramené de 400 à 20. Cela a éduqué les cadres dirigeants et leur a fait comprendre que les masses sont les véritables héros et qu’ils ne pourraient acquérir aucune juste connaissance sans les masses.

    La connaissance de l’homme provient de la pratique de lutte des masses, qui fait d’ailleurs l’épreuve de la justesse de cette connaissance.

    Le président Mao nous enseigne : « Seule la pratique révolutionnaire de millions d’hommes est la jauge pour mesurer la vérité. »

    Les pensées qui ont soutenu les tests de la pratique des masses sont justes ou relativement justes.

    La filature de laine n° 2 de Tientsin produisait exclusivement dans le passé des tissus de laine pour le marché intérieur, leurs couleurs étaient monotones, sans tenir compte des besoins des ouvriers, des paysans et des soldats.

    Puis l’usine a produit des tissus en fibre chimique et on s’en est contenté.

    Cependant, comme elle n’a pas fait d’enquêtes approfondies sur les besoins des masses, les couleurs restaient les mêmes d’où une grande quantité de produits ne trouvaient pas de clients. Les ouvriers sont allés alors faire des enquêtes parmi les masses et ont trouvé qu’elles n’aimaient pas ces couleurs ; or ils ont produit, selon les opinions des masses, 24 couleurs aimées par les masses.

    Cela montre que notre connaissance, nos plans et nos projets doivent être testés dans la pratique pour déterminer s’ils sont justes ou non.

    Restant à l’écart de la pratique des masses, nous connaissons mal le monde, et commettons sans doute des erreurs dans notre travail. Liou Chao-chi et d’autres escrocs politiques, partant de leur nature de classe contre-révolutionnaire, ont prétendu : « ne croyez pas qu’on irait sans heurts en s’appuyant sur la classe ouvrière », et accusé calomnieusement les masses d’être « rétrogrades et ignorantes », alors qu’ils se prétendaient eux-mêmes des personnes « qui donnent de la lumière au peuple ».

    Toutes ces absurdités ne diffèrent en rien des théories fascistes proférées par les réactionnaires kuomintaniens pour leur répression des masses.

    Ces escrocs politiques sont en fait des éléments anti-communistes kuomintaniens, des renégats, agents de l’ennemi et traîtres à la classe ouvrière, ils sont des valets fidèles de l’impérialisme et des porte-parole des propriétaires fonciers et des capitalistes. Ils se sont infiltrés dans le camp révolutionnaire sous le manteau du marxisme-léninisme pour tromper les gens.

    Ils se prétendaient à tout bout de champ être « humbles et petits citoyens tout insignifiants » afin de camoufler sous ce nom leurs hideux visages réactionnaires de grands arrivistes.

    Le président Mao a indiqué il y longtemps : « Lorsque nous voulons juger d’un homme, voir s’il est… un vrai ou un faux marxiste, il suffit, pour en avoir le cœur net, de considérer ses relations avec les larges masses ouvrières et paysannes. »

    En calomniant perfidement le peuple travailleur dans le but criminel de le fouler de nouveau aux pieds et de restaurer le capitalisme, Liou Chao-chi et consorts ont révélé complètement leur visage de contre-révolutionnaire.

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  • Mencius, champion de la restauration de l’esclavagisme

    Par Tien Li

    1974

    Originaire de l’actuel district de Tseouhsien, dans la province du Ghantong, Mencius (390-305 av.J.-C.) dont le nom de famille était Meng et le prénom Keh, fut l’élève d’un disciple de Tse Se, petit-fils de Confucius.

    Les prouesses qu’il accomplit pour assurer la continuité et la diffusion de la doctrine confucéenne lui valurent d’être honoré au cours des siècles, par les classes dominantes réactionnaires, comme le « sage n° 2 », juste après Confucius.

    Il fut un grand propagandiste de la restauration esclavagiste. La soi-disant « politique de bienveillance », vivement critiquée par le président Mao dans De la dictature démocratique populaire, était en fait un mot d’ordre réactionnaire que claironnait Mencius pour restaurer l’esclavagisme.

    En critiquant ses propos et agissements réactionnaires et en analysant le contenu de classe de la ligne politique qu’il appliqua, nous pouvons mieux comprendre comment les classes réactionnaires renversées s’efforcent de restaurer l’ancien régime et comment elles attaquent avec la force du désespoir le nouveau régime.

    Cela nous aide aussi à approfondir notre compréhension de la lutte de classes sous la dictature du prolétariat et à mieux pénétrer la nature contre-révolutionnaire des escrocs du genre de Lin Piao.

    « Suivre l’exemple des anciens rois » – ligne politique réactionnaire de restauration de l’esclavagisme

    [Suivre l’exemple des anciens rois : En Chine, la société esclavagiste, qui a commencé sous la dynastie des Hsia (XXIe siècle-XVIe siècle av. J.-C.), en passant par celle des Chang (XVIe siècle-XIe siècle av. J.-C.), est parvenue à son apogée sous la dynastie des Tcheou de l’Ouest (XIe siècle-771 av. J.-C.).

    Partant de sa conception réactionnaire de l’histoire, en faveur de la restauration et de la régression, Mencius développa la conception idéaliste de l’histoire de Confucius, selon laquelle l’esclavagisme des Tcheou de l’Ouest resterait inchangé même après cent générations, présenta les dynasties des Hsia, des Chang et des Tcheou (qu’il appela les « trois dynasties») comme une époque prospère, idéale, et le roi Yu des Hsia, le roi Tchengtang des Chang et le roi Wen des Tcheou (qu’il appela les « trois rois ») comme des souverains sanctissimes, inégalés.

    En proposant de « suivre l’exemple des anciens rois », Mencius voulait en fait qu’on « suivît celui des trois rois ». Sa vraie intention était de renverser le système féodal déjà établi et de restaurer l’esclavagisme, système suranné]

    Mencius vécut à l’époque où le système féodal se substituait à l’esclavagisme – la période des Royaumes combattants (475-221 av. J.-C.).

    Dans plusieurs principautés, le pouvoir esclavagiste s’était effondré, et successivement s’établit le nouveau pouvoir de la classe des propriétaires fonciers.

    La ligne politique de l’école légaliste s’acquit une place dominante.

    Mais l’histoire de la lutte de classe nous apprend qu’après chaque grande transformation sociale surgissent presque toujours des personnages réactionnaires qui représentent les intérêts des classes renversées et dont le seul souci est d’opérer une restauration.

    De même qu’à l’époque de Tchouentsieou (770-476 av. J.-C.) Confucius s’acharnait « à se modérer et à en revenir aux rites », de même se manifesta dans la période des Royaumes combattants un Mencius qui s’égosillait à prêcher qu’il fallait « suivre l’exemple des anciens rois ».

    Pendant cette période, au courant principal progressiste et réformateur s’opposait le courant de la restauration et de la régression émanant de la classe des propriétaires d’esclaves.

    Et Mencius était le représentant de ce courant adverse. Nourrissant une ambition démesurée, il passa sa vie entière à se démener partout pour propager la ligne politique de l’école confucéenne : « suivre l’exemple des anciens rois ». Il se creusa le cerveau pour inventer et répandre les soi-disant « brillants exploits » de ces rois, chefs de file des propriétaires d’esclaves, et porta aux nues l’esclavagisme, système déjà périmé.

    A cette époque-là, bien que le régime féodal fût établi dans bon nombre de principautés, l’ancienne aristocratie esclavagiste exerçait encore une certaine influence à l’intérieur du nouveau pouvoir.

    Certains gouvernants, qui avaient été des propriétaires d’esclaves, gardaient des liens de toute sorte avec les vieilles forces. Profitant de cet état de choses, Mencius, à la tête de ses partisans politiques, alla d’État en État colporter auprès des princes « les enseignements des anciens rois ».

    Il appliquait là sa tactique contre-révolutionnaire de « conquérir les esprits ». Il estimait que pour « rectifier les esprits du peuple », il fallait avant tout « rectifier celui du souverain », disant que « dès que le souverain aura rectifié sa pensée, la paix régnera dans son État ».

    Quand il était dans l’Etat de Tsi (une des principales principautés de l’époque, située dans l’est et le nord de l’actuelle province du Ghantong), il eut trois entrevues avec le roi au cours desquelles il s’abstint d’aborder des questions concrètes. A ses disciples qui lui demandaient pourquoi il avait agi de la sorte, il répondit : « Je m’attaque d’abord à ses pensées mauvaises. »

    Autrement dit, il voulait commencer par transformer la pensée directrice des souverains féodaux pour changer ensuite la ligne politique qu’ils appliquaient ainsi que la nature de leur pouvoir. La prétendue « politique de bienveillance » tant vantée par Mencius était au centre de sa ligne politique réactionnaire illustrée par ce précepte : « suivre l’exemple des anciens rois ».

    Il disait : « Sans appliquer une politique de bienveillance, on ne saurait ni gouverner ni obtenir la paix dans le pays. » En fin de compte, qu’est-ce que c’est que la « politique de bienveillance » de Mencius ?

    Elle consistait, sur le plan économique, à restaurer obstinément le système des champs en neuf carrés [Les champs en neuf carrés constituaient le système agraire qui servait dans la société esclavagiste chinoise à exploiter les esclaves.

    A cette époque, toutes les terres appartenaient au Fils du Ciel, chef de file des propriétaires d’esclaves. Les terres, divisées en neuf carrés selon le caractère chinois jing, étaient distribuées aux propriétaires d’esclaves de divers rangs, qui forçaient les esclaves à les cultiver pour leur compte.

    Les terres ainsi divisées servaient à la fois à marquer les dons reçus par les propriétaires d’esclaves de divers rangs et à calculer le travail des esclaves.

    C’est pourquoi des caniveaux ou des talus séparaient ces champs carrés, grands ou petits], qui avait été en vigueur dans la société esclavagiste des dynasties des Yin et des Tcheou ; sur le plan politique, à restaurer le système des postes et des appointements héréditaires de la noblesse esclavagiste ; dans le domaine de l’éducation, à éduquer les enfants des gens au pouvoir dans l’idéologie des propriétaires d’esclaves à l’exemple du système d’enseignement pratiqué dans la société esclavagiste des dynasties des Yin et des Tcheou.

    En bref, Mencius chanta la même rengaine que son « ancien maître » Confucius ; selon lui, tout ce que les chefs de file des propriétaires d’esclaves avaient mis en pratique relevait de la « politique de bienveillance » la plus belle et la plus parfaite qu’on devait continuer et restaurer en bloc.

    En réalité, la « politique de bienveillance » portée au pinacle par Mencius n’était rien d’autre qu’un voile pudique servant à couvrir la domination féroce de la classe décadente des propriétaires d’esclaves.

    Dans les sociétés de classes où le conflit d’intérêts de classe est antagonique entre propriétaires d’esclaves et esclaves, entre propriétaires fonciers et paysans, entre capitalistes et ouvriers, il est hors de question que les classes oppresseuses appliquent une « politique de bienveillance » à l’égard des classes opprimées.

    En propageant ses sermons réactionnaires, Mencius avait pour but de combattre et de nier la ligne du « règne de la loi » [préconisait de recourir à des lois et décrets reflétant les intérêts de la classe montante des propriétaires fonciers pour s’opposer aux prérogatives héréditaires de la classe des propriétaires d’esclaves et aux systèmes de hiérarchie et de partage en domaines seigneuriaux en vigueur sous l’esclavagisme, d’employer la violence pour combattre les forces politiques de la classe des propriétaires d’esclaves, de fonder et consolider un État féodal de pouvoir centralisé] avancée parl’école légaliste, et de préparer l’opinion à ses manœuvres de restauration.

    En prêchant la « politique de bienveillance », il pensait tout le temps à restaurer le système des champs en neuf carrés.

    Cela montre clairement qu’il s’obstinait à rétablir les talus séparant les champs, déjà détruits par les esclaves insurgés et la classe montante des propriétaires fonciers, et à lier de nouveau les esclaves au système du partage des terres en domaines seigneuriaux de la société esclavagiste.

    Tout en faisant du tapage autour de la « politique de bienveillance », Mencius aborda maintes fois la question du « peuple », se donnant l’air de «plaider pour le peuple ».

    Sous la démagogie de cette sentence : « le peuple est l’élément le plus important d’une nation ; ensuite viennent les dieux protecteurs de la terre et des cultures ; et le souverain est le moins important », il forgea de toutes pièces le mensonge selon lequel le peuple avait mené une vie heureuse sous le règne des « anciens rois » et se répandit en invectives contre la classe montante des propriétaires fonciers en lui reprochant de pratiquer une « politique brutale à l’égard du peuple ».

    Pendant de longues années, cela servit d’arguments aux savants des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie pour présenter Mencius comme un « champion de la cause du peuple », un« penseur progressiste » à l’« esprit démocratique ».

    Aujourd’hui, le social-impérialisme soviétique va encore plus loin : il l’a auréolé du titre de « démocrate » et d’ « humaniste » et attaqué avec fureur le mouvement de critique contre Lin Piao et Confucius qui se déroule actuellement en Chine. Mais c’est peine perdue.

    Dans le Meng Tse, les mots « peuple » d’un côté et « populace » ou « rustres » de l’autre étaient très nettement séparés et constituaient deux notions foncièrement différentes. Le mot d’ordre de Mencius « tout pour le peuple » avait pour condition préalable qu’il fallait en exclure les « rustres », en d’autres termes, qu’il ne comprenait pas les esclaves dont la libération ne devait pas être reconnue.

    Méprisant à l’extrême les « rustres », Mencius s’égosillait à prêcher : « Sans hommes de qualité, personne pour gouverner les rustres. Sans rustres, personne pour nourrir les hommes de qualité. »

    Il en ressort qu’aux yeux de Mencius, « peuple » ne désignait pas les esclaves, mais leurs propriétaires ayant perdu leur fortune et leur pouvoir au cours des transformations sociales, et les « plébéiens libres » sortis de la société esclavagiste.

    Mencius demanda à la classe montante des propriétaires fonciers de renoncer à la propriété féodale des terres et de les redistribuer aux propriétaires d’esclaves et aux plébéiens libres.

    En disant que « le peuple est l’élément le plus important d’une nation », il visait à élever la position politique de ces deux dernières catégories.

    Quant à son allégation « le souverain est le moins important », cela servait à s’opposer à ce que la classe montante des propriétaires fonciers renforçât la centralisation du pouvoir.

    Sous la dictature du prolétariat, la classe des propriétaires fonciers et la bourgeoisie renversées se sont toujours déguisées en « porte-parole » du peuple et ont dissimulé leur vrai objectif de classe dans leurs attaques contre la dictature du prolétariat. C’est de la même manière que Mencius avait attaqué le pouvoir des propriétaires fonciers dans le but de restaurer l’esclavagisme.

    Que les réactionnaires de Chine et de l’étranger aient fait le panégyrique de Mencius ne fait que montrer qu’eux-mêmes sont un ramassis de partisans de Confucius et de Mencius, hostiles au peuple révolutionnaire.

    Mencius reprit un vers du Che King (Livre des Odes, un classique confucéen), qui disait qu’« il ne fallait ni s’écarter des anciens règlements ni les oublier, mais s’y conformer en tout », pour en faire sa devise dans ses activités de restauration.

    Ses camelotes telles que « suivre l’exemple des anciens rois », « appliquer une politique de bienveillance », « restaurer les champs en neuf carrés », « le peuple est l’élément le plus important d’une nation » etc., se ramènent en dernière analyse à ceci : se conformer en tout aux anciens règlements, ressusciter l’esclavagisme et déclencher sur une large échelle une régression historique.

    Pour mettre en pratique cette ligne politique réactionnaire recommandant de « suivre l’exemple des anciens rois », ce fanatique de Mencius faisait la navette entre les Etats de Tsi, de Wei, de Song, de Tseou, de Teng et de Siué (tous des principautés de l’époque, Wei et Song étant dans l’actuelle province du Honan, et le reste dans la province du Chantong). Il se rendait là où apparaissaient des signes de restauration contre-révolutionnaire, et soutenait de tout son poids de telles activités.

    Il alla trois fois dans l’État de Tsi pour y encourager les activités de restauration, car dans cet État vaste et fortement peuplé, un de ses partisans commandait d’importantes troupes.

    Quand le prince Yen de l’État de Song proclama son intention de mettre en application la « politique des anciens rois »,Mencius l’incita à « faire preuve de prouesses militaires » et à « massacrer jusqu’au dernier les gens qui avaient mérité la mort. ».

    Pour un temps, ce petit pays qu’était l’Etat de Song devint le centre des complots de restauration ourdis par les propriétaires d’esclaves.

    Dans ses agissements pervers, le prince Yen se heurta à l’opposition du peuple, dut s’enfuir de son Etat et mourut en terre étrangère.

    L’esclavagisme ayant fait son temps, Mencius rêvait en plein jour en voulant le restaurer, par l’application de la ligne politique réactionnaire consistant à « suivre l’exemple des anciens rois ».

    C’est en vain qu’il se fit l’avocat de la restauration de l’esclavagisme, et qu’il se démena un peu partout à cette fin. Il n’obtint aucun succès et termina sa vie dans le désespoir de s’être partout heurté à un mur.

    Tel fut le sort de Mencius ! L’opposition à l’État de Ts’in et à l’école légaliste, ou l’obsession d’aller contre le sens de l’histoire

    Au moment où Mencius allait d’État en État pour mener des activités effrénées de restauration, le légaliste Chang Yang (environ 390-338 av. J.-C.) procéda avec vigueur à la réforme dans l’État de Ts’in.

    Avant cette réforme, la vieille aristocratie des propriétaires d’esclaves y détenait le pouvoir réel. Dilapidant les richesses et menant une vie de débauche, elle se livrait de fréquentes luttes intestines.

    Il en résulta que la situation politique était en plein chaos, le territoire se rétrécissait comme peau de chagrin et l’économie était très retardataire.

    Des États de la plaine Centrale (à savoir les vastes régions des cours moyen et inférieur du fleuve Jaune) méprisaient l’État de Ts’in et lui retirèrent son droit de participer à la « conférence d’alliance des principautés ».

    Dans la bonne dizaine d’années qui suivit la réforme de Chang Yang, l’État de Ts’in devint rapidement un pays riche et fort. A maintes reprises, il battit l’État de Wei.

    Non seulement les Etats de la plaine Centrale se réunirent en conférence avec lui, mais encore ils dépêchaient des envoyés présenter leurs hommages à la cour de l’État de Ts’in. Cela montre de façon vivante qu’un Etat retardataire pouvait devenir un pays avancé, pourvu qu’il aille dans le sens de l’histoire et qu’il applique fermement la ligne légaliste.

    En revanche, les principautés, telles que Han et Wei, s’affaiblirent, se laissèrent distancer et pratiquèrent même le retour au passé, parce qu’elles n’avaient pas mené à fond la réforme et n’avaient pas résolument rejeté la ligne confucéenne, cette ligne réactionnaire.

    Le succès de la réforme de Chang Yang et l’ascension de l’Etat de Ts’in suscitèrent la haine extrême de la classe des propriétaires d’esclaves.

    Lançant un retour offensif dans l’État de Ts’in, les forces de restauration de cette classe firent écarteler Chang Yang. Dans les États de la plaine Centrale, profitant de la panique des gouvernants de divers États devant l’État de Ts’in en pleine prospérité, elles menaient partout des activités contre l’Etat de Ts’in et l’école légaliste.

    Porte-parole de ces forces, Mencius remit en ordre l’école confucéenne et lança de furieuses attaques contre la ligne légaliste représentée par Chang Yang.

    Il commença par attaquer et calomnier l’ensemble de la situation politique du moment, sous le règne de la ligne légaliste.

    Tout comme Confucius qui considérait qu’à l’époque de Tchouentsieou, « le monde manquait de vertu », Mencius présenta l’époque des Royaumes combattants comme une époque ténébreuse où « le peuple était égaré par l’hérésie qui avait refoulé la bienveillance et la justice » et où « les gens étaient sur le point de s’entre-dévorer ».

    Se répandant en récriminations, il clama que «jamais le peuple n’avait souffert d’un gouvernement despotique aussi durement qu’à cette époque ».

    Il prétendit que les « cinq princes hégémoniques » [Tcheou de l’Est s’affaiblit rapidement et les principautés, faisant fi de l’existence du souverain, déclenchèrent de fréquentes guerres d’annexion.

    Pas mal de petits États ayant ainsi été annexés, plusieurs grands Etats se disputèrent l’hégémonie. Le duc Houan des Tsi, le duc Wen des Tsin, le duc Mou des Ts’in, le duc Siang des Song et le roi Tchouang des Tchou devinrent successivement des princes hégémoniques que l’histoire appela «cinq princes hégémoniques».

    En déclenchant des guerres ou par d’autres actions politiques, sans en recevoir l’ordre de ce roi, ni obtenir son autorisation, ils avaient en fait écarté le roi des Tcheou, chef de file suprême des propriétaires d’esclaves.

    C’est pourquoi Mencius, partant de sa position des propriétaires d’esclaves, les attaqua en les taxant de «criminels» offensant les « trois rois »] de l’époque de Tchouentsieou étaient coupables de « crimes » contre « trois rois » des dynasties de Hsia, de Chang et de Tcheou, que les princes des Etats de l’époque des Royaumes combattants étaient coupables de « crimes » contre les « cinq princes hégémoniques », et que les taifu (hauts fonctionnaires qui appliquaient la ligne légaliste) étaient coupables de « crimes » contre ces princes.

    Aux yeux de Mencius, de l’époque de Tchouentsieou à celle des Royaumes combattants, la société, dans son ensemble, allait de mal en pis et la génération présente ne valait pas la génération précédente.

    Dans le Meng Tse d’un bout à l’autre se mêlaient jérémiades et libelles (K. Marx et F. Engels : Manifeste du Parti communiste), s’y déversait la nostalgie de Mencius pour l’esclavagisme et ses diffamations perfides de la nouvelle société apparue à l’époque des Royaumes combattants.

    Mencius vouait la plus implacable haine à deux mesures politiques principales de l’école légaliste : 1. « défricher les prairies » et « raser les talus séparant les champs et effacer les limites des domaines » ; et 2. « récompenser ceux qui accomplissaient des exploits militaires ».

    La première mesure encourageait la classe montante des propriétaires fonciers et les plébéiens libres à défricher et niait ainsi le monopole héréditaire des propriétaires d’esclaves sur les terres.

    La seconde renforçait l’appareil d’État de la classe des propriétaires fonciers et niait le système des postes et des appointements héréditaires de la noblesse esclavagiste, système qui lui permit de monopoliser le pouvoir militaire et politique. C’est précisément ces deux mesures qui constituaient l’essence de la réforme de Chang Yang.

    Leur application permit de détruire l’esclavagisme, dans sa base économique comme dans sa superstructure politique, et de développer le féodalisme.

    Quant à Mencius, il considérait que ceux qui appliquaient ces deux mesures étaient des archicriminels et devaient être condamnés à de lourdes peines.

    Pour combattre ces deux mesures capitales, il provoqua deux polémiques, à savoir le débat sur « la justice et les avantages » et la dispute entre « la droiture et la force ».

    Affichant sa répugnance à « parler des avantages », Confucius prétendit que « les hommes de qualité pensaient en termes de justice tandis que les hommes vulgaires ne pensaient qu’aux avantages ».

    Mencius développa notamment cet argument absurde et réactionnaire.

    La « bienveillance et la justice » plein la bouche, il résuma les diverses mesures prises par l’école légaliste pour transformer les rapports de production et développer les forces productives en disant qu’elles étaient motivées par un seul mot : les « avantages ».

    Se répandant en diffamations, il prétendit que les avantages corrompaient l’esprit et étaient la source de tous les troubles. Il lança des calomnies contre les légalistes en les qualifiant de « despotes, de fonctionnaires corrompus » et de « bandits » « assoiffés de profits ».

    Il est parfaitement vrai que l’école légaliste parla ouvertement d’« avantages ».

    Chang Yang disait : «Ne vous conformez pas aux rites, si cela est profitable au peuple. »

    Le président Mao a indiqué : « En ce monde il n’y a pas de considérations non utilitaristes ». (Interventions aux causeries sur la littérature et l’art à Yenan)

    Dans la société de classes, chaque classe sauvegarde et défend obstinément ses propres intérêts, et tous les concepts politiques, moraux et philosophiques sont le reflet des intérêts d’une classe donnée.

    La différence est que les classes révolutionnaires, progressistes, sont à même de « parler ouvertement d’avantages », car leurs intérêts de classe sont conformes au développement des forces productives et à l’orientation de l’évolution sociale. C’était le cas de la classe montante des propriétaires fonciers à l’époque des Royaumes combattants.

    Au contraire, la classe réactionnaire et décadente des propriétaires d’esclaves n’osait pas « parler ouvertement de ses avantages » et cherchait à couvrir ses intérêts égoïstes par des principes moraux, abstraits et immuables, parce que ses intérêts de classe étaient diamétralement opposés à ceux des masses populaires, au développement des forces productives et au sens du développement de la société.

    La bienveillance, la justice prêchées par Mencius étaient justement cette sorte de pacotille.

    Il disait : « Il n’est jamais arrivé qu’un homme bienveillant abandonnât ses parents, ni qu’un homme épris de justice fît peu de cas de son souverain. »

    Cela montre clairement que ses soi-disant « bienveillance et justice » visaient à préserver la domination et l’ordre patriarcaux de l’esclavagisme, traduits par ce précepte : « c’est une vertu inestimable que d’aimer ses parents », ainsi que les intérêts égoïstes de la classe des propriétaires d’esclaves.

    Chang Yang souligna de façon mordante que « la bienveillance et la justice » confucéennes encourageaient en fait cette pratique : «aimer ses parents, c’est se faire une règle d’agir pour son intérêt égoïste » et qu’elles étaient à l’origine de tous les maux.

    La dispute entre « la droiture et la force » et le débat sur « la justice ou les avantages » étaient étroitement liés. L’époque des Royaumes combattants était, on peut s’en rendre compte par son nom, une époque jalonnée de guerres.

    Le président Mao dit : « La guerre est une simple continuation de la politique par d’autres moyens. »

    Une guerre éclate pour lever les obstacles qui se dressent sur la voie de la politique, quand celle-ci a atteint un certain stade qui ne peut être dépassé par les moyens habituels. » (De la guerre prolongée)

    La classe montante des propriétaires fonciers pourrait-elle anéantir les forces armées du pouvoir esclavagiste, s’emparer du pouvoir et réaliser l’unification féodale du pays tout entier, si elle ne renforçait pas ses forces armées et ne menait pas de guerre ?

    Non !

    Les légalistes ont déclaré sans équivoque qu’il fallait renforcer les forces armées et mener la guerre. Ghang Yang énonça une idée lumineuse : « éliminer la guerre par la guerre. »

    Mencius taxait calomnieusement de « despotique », de « belliqueuse » et de « folie meurtrière » la politique de renforcement de l’armée et des guerres d’annexion féodales nécessaires pour réaliser l’unification, préconisée par l’école légaliste.

    Cela montre bel et bien qu’il s’opposait à la violence révolutionnaire et à la guerre progressiste.

    En réalité, il encourageait partout, à l’instar de Confucius, des « expéditions punitives » réactionnaires, qu’il présentait sous un jour flatteur, poussait les forces de restauration des propriétaires d’esclaves à reprendre le pouvoir par la force des armes et à déclencher des interventions armées contre-révolutionnaires contre le pouvoir de la classe montante des propriétaires fonciers.

    Cela révèle au grand jour le vrai visage d’hégémoniste, au service des propriétaires d’esclaves, de ce Mencius qui avait toujours à la bouche qu’il fallait « gouverner par la droiture », mais agissait en fait de manière despotique.

    Après avoir déchaîné ses attaques contre la ligne légaliste, Mencius, cet entêté allant à l’encontre du sens de l’histoire,menaçait avec rage les légalistes en ces termes : « Si vous continuez d’agir de cette sorte, sans modifier votre ligne politique, vous ne pourrez pas garder un seul jour le pouvoir même si vous arriviez à le conquérir. »

    Cependant, l’histoire se développa indépendamment de la volonté de Mencius.

    Loin de succomber rapidement, le pouvoir de la classe montante des propriétaires fonciers se consolida toujours davantage et l’État de Ts’in, le plus ferme dans l’application de la ligne légaliste, se trouva à la tête de son époque.

    Comme la classe des propriétaires d’esclaves vouée à la ruine, les malédictions contre-révolutionnaires de Mencius se perdirent dans les torrents de l’histoire qui progressaient fougueusement.

    « L’homme est bon par nature » – une théorie réactionnaire de la classe décadente des propriétaires d’esclaves

    A l’époque de Tchouentsieou et des Royaumes combattants, les soulèvements d’esclaves et les mouvements réformateurs de la classe naissante des propriétaires fonciers détruisirent l’esclavagisme et ébranlèrent le système idéologique de la classe des propriétaires d’esclaves centré sur la théorie « de la volonté du Ciel ». Les idées matérialistes se développèrent de manière remarquable.

    Pour s’en tenir à l’idéologie de l’esclavagisme, Mencius combina la théorie « de la volonté du Ciel » avec celle « de la nature humaine » et, complétant la première par la seconde, il propagea « l’unité du Ciel et de l’être humain ».

    De la sorte, il mit au point, sur le plan idéologique, une ligne idéaliste, encore plus réactionnaire et plus trompeuse qui préconisait « la connaissance de la nature humaine et du Ciel ». C’est en continuant et en développant la théorie idéaliste de la connaissance de Confucius et de Tse Se que Mencius formula sa théorie : « l’homme est bon par nature ».

    Il dit qu’« il n’y avait personne qui ne soit bon » et que « tout homme avait des sentiments de compassion pour les malheureux, de honte et d’aversion pour le mal, de déférence et de respect pour les autres, et savait discerner le vrai du faux et le bien du mal ».

    Mais il ajouta que « cette bonté par nature s’était perdue chez les plébéiens » mais « s’était conservée » chez les «hommes de qualité», et qu’elle était à l’origine de la bienveillance, de la justice, des rites, de l’intelligence et d’autres vertus morales de la classe des propriétaires d’esclaves. Ainsi montra-t-il le bout de l’oreille : il estimait que seule la classe réactionnaire des propriétaires d’esclaves possédait cette « bonté innée ».

    Selon lui, une telle bonté se manifesta particulièrement chez les « anciens rois » et les « ministres loyaux » de la classe des propriétaires d’esclaves.

    Ils avaient « un cœur qui répugnait à voir les autres souffrir » et pouvaient mettre en application une politique dans ce sens, c’est-à-dire une « politique de droiture ». Ils possédaient « des capacités et des connaissances innées » sans devoir ni apprendre ni réfléchir.

    C’étaient donc « des gens qui avaient un savoir inné » et qui étaient nés gouvernants, et qui n’apparaissaient « qu’une fois en plusieurs siècles ».

    Il appert que le concept de Mencius : « l’homme est bon par nature », était bel et bien un amalgame de la théorie « de la volonté du Ciel » et de celle « de la nature humaine », un concept réactionnaire formulé dans le but de combattre la ligne du règne de la loi appliquée par la classe nouvelle des propriétaires fonciers.

    Le président Mao a dit : « Dans la société de classes, il n’existe de nature humaine que revêtue d’un caractère de classe et il n’y a pas de nature humaine étrangère aux classes. » (Interventions aux causeries sur la littérature et l’art à Yenan)

    Appartenant à la catégorie des principes moraux, les concepts du bien et du mal sont différents chez des classes différentes. Ce qui est bon aux yeux des classes exploiteuses est forcément mauvais pour les classes exploitées.

    Ce qui est bon aux yeux de la classe des propriétaires fonciers à sa période ascendante est forcément mauvais pour la classe décadente et corrompue des propriétaires d’esclaves. Et vice versa.

    Pour consolider le pouvoir féodal, la classe montante des propriétaires fonciers devait réprimer la résistance de l’ancienne noblesse esclavagiste ; pour l’école légaliste, cela était bon, c’était bien agir.

    En procédant à la réforme dans l’Etat de Ts’in, Chang Yang donna la première place à l’« élimination

    des gens indésirables ».

    Il s’agissait avant tout de réprimer la résistance des propriétaires d’esclaves au système féodal. Selon Chang Yang, ce n’était pas de braves gens et il fallait les soumettre à la dictature.

    Durant sa vie contre-révolutionnaire, c’est en partant de ce critère de « bonté par nature », propre à la classe des propriétaires d’esclaves, que Mencius traitait tout ce qui se produisait dans la société.

    Il considérait comme « bon » tout ce qui s’avérait conforme aux intérêts de la classe décadente des propriétaires d’esclaves et s’employait à le soutenir ; il considérait comme « mauvais » tout ce qui n’était pas conforme aux intérêts de cette classe et le combattit de toutes ses forces.

    Ayant le pouvoir entre ses mains, le ministre Tse Tche de l’État de Yen (l’une des principales principautés de l’époque, située dans le nord de l’actuelle province du Hopei et l’ouest de la province du Liaoning) procéda à des réformes féodales.

    Mencius estimait qu’il s’agissait là d’un sacrilège offensant l’esclavagisme et qu’il fallait le châtier sévèrement. S’empressant de quitter l’État de Lou pour celui de Tsi, il s’efforça d’inciter le roi de Tsi à déclencher une expédition punitive contre l’État de Yen dans le but de soutenir les forces des jusqu’au-boutistes et de soumettre la classe montante des propriétaires fonciers à la répression.

    A l’instigation de Mencius, Kouang Tchang, un de ses partenaires, commanda des troupes de Tsi dans une intervention armée contre l’Etat de Yen, s’empara de Tse Tche et le mit à mort cruellement. Ainsi la réforme politique qui battait son plein dans l’Etat de Yen fut-elle réprimée dans le sang.

    Cela révèle au grand jour la nature féroce de la théorie de Mencius selon laquelle « l’homme est bon par nature ».

    La théorie idéaliste de la connaissance de Mencius recommande de se garder d’être influencé par son milieu et de se concentrer sur les examens de conscience subjectifs afin de conserver et de développer « la bonté » que l’homme possède dès sa naissance.

    Mencius était d’avis que la « sincérité » était un critère moral défini par le Ciel et que la ligne de conduite d’un homme consistait à s’efforcer d’être « sincère ».

    L’homme devrait « s’examiner » sans cesse et s’employer à découvrir et à développer « les traces de bonté » qui existent au fond de lui-même. Une fois doté d’une « sincérité atteignant le plus haut point », il pourrait communiquer avec « le Ciel ». Si un gouvernant y parvenait, il deviendrait un « sage », une « divinité », possédant « toutes les choses faites pour lui ».

    Les dominés obéiraient de leur plein gré à sa domination. Ces sophismes n’avaient d’autre but que de tenter de prouver, sur le plan philosophique, l’« éternité » de l’esclavagisme et le « bien-fondé naturel » de la restauration de ce régime.

    Toute cette série de sornettes sur « le perfectionnement individuel » centrées sur la « sincérité », prêchées par Mencius, étaient si sinistres que tous les représentants des classes réactionnaires, et tous les chefs de file du révisionnisme au sein du Parti, tels Tchiang Kaï-chek, Liou Chao-chi, Lin Piao, les considéraient comme « le plus précieux trésor », le fondement pour « édifier le pays » et une « force motrice » pour entreprendre des activités contre-révolutionnaires.

    Leur but était de se servir de la « sincérité » pour camoufler leur vulnérabilité, la barbarie et la férocité de leur domination réactionnaire ainsi que leurs complots criminels visant à restaurer le capitalisme, en appliquant une ligne révisionniste.

    Dans l’histoire chinoise, Mencius fut un penseur réactionnaire qui prêcha la restauration sous un régime nouveau. La doctrine, la ligne et les tactiques réactionnaires qu’il avait mises au point furent reprises en héritage par les réactionnaires du passé qui pratiquaient la restauration et la régression.

    Sous la dictature du prolétariat, la classe des propriétaires fonciers et la bourgeoisie renversées reprirent à leur compte cescamelotes réactionnaires de Mencius dans leurs attaques contre le prolétariat.

    Le sinistre livre de Liou Chao-chi sur le perfectionnement individuel et le « Projet des Travaux 571 », plan de coup d’État contre-révolutionnaire de la clique antiparti de Lin Piao, sont hantés par le spectre de Mencius.

    Mais, que ce soit Mencius ou les réactionnaires et les manitous révisionnistes du Parti, ils seront tous écrasés par la roue de l’histoire puisqu’ils vont a l’encontre du courant de l’histoire.

    =>Revenir au dossier sur la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne

  • Lin Piao et la doctrine de Confucius-Mencius

    Par le groupe de critique de masse de l’Université de Pékin et de l’Université de Tsinghoua, 1972

    Lénine a fait remarquer : Au cours de la lutte acharnée entre le prolétariat et les classes exploiteuses, « plus les tentatives et les efforts des exploiteurs pour sauvegarder l’ancien régime seront nombreux, et plus promptement le prolétariat apprendra à chasser ses ennemis de classe de leurs derniers refuges, à extirper les racines de leur domination » (« Ceux qui sont effrayés par la faillite de l’ancien et ceux qui luttent pour le nouveau » ).

    La vigoureuse lutte qui se déroule en Chine pour critiquer Confucius est une partie composante de la critique contre Lin Piao, un combat pour extirper les racines de sa ligne révisionniste contre-révolutionnaire. Le repaire de Lin Piao était bourré de déchets d’une idéologie pourrie qui sentait le confucianisme.

    Toujours plus nombreux sont les faits montrant que le révisionnisme de Lin Piao prend source dans la doctrine réactionnaire de Confucius et de Mencius.

    Lin Piao et consorts ont toujours eu recours à cette doctrine pour restaurer le capitalisme sur le plan politique, pour changer la base théorique du Parti sur le plan idéologique, pour racoler une armée contre-révolutionnaire regroupant traîtres et renégats fieffés sur le plan organisationnel, et pour tramer des intrigues contre-révolutionnaires à double face sur le plan tactique.

    En arrachant son déguisement, on voit bien que Lin Piao est un disciple à tous crins de Confucius.

    A l’instar de Confucius, « se modérer et en revenir aux rites » pour restaurer le capitalisme

    La ligne politique que suivait Lin Piao est une ligne révisionniste contre-révolutionnaire, une ligne ultra-droitière visant à la restauration et au retour au passé ; elle se traduit, d’après les propres mots de Lin Piao, par « se modérer et en revenir aux rites ».

    En moins de trois mois, du 19 octobre 1969 au 1er janvier 1970, Lin Piao et un de ses partisans fanatiques écrivirent à quatre reprises sur quatre rouleaux de papier la sentence suivante : « De tout temps et en toute chose, ce qui seul importe, c’est de se modérer et d’en revenir aux rites ».

    « Se modérer et en revenir aux rites » c’était le programme réactionnaire de Confucius pour restaurer l’esclavage.

    A en faire la plus importante de toutes ses préoccupations, Lin Piao a laissé percer à jour ses brûlantes et sournoises ambitions de remplacer la dictature du prolétariat par le capitalisme. La fin de l’époque Tchouentsieou (770-476 av. J.-C.) fut une période de grande transition sociale dans l’histoire de notre pays, marquée par le passage du régime esclavagiste au régime féodal.

    De grands bouleversements caractérisaient la situation d’alors : les révoltes successives des esclaves ; les vigoureuses réformes promues par la classe montante des propriétaires fonciers, ainsi que la lutte de cette classe pour arracher le pouvoir aux propriétaires d’esclaves.

    Ainsi, le vieil ordre de l’esclavage — « le règne des rites » — se trouvait-il en plein effondrement. Confucius, se rangeant du côté de la classe des propriétaires d’esclaves en déclin, calomnia cette excellente situation où l’on voyait « les rites tombés en désuétude et la musique en décadence », disant que « dans le monde il n’y a plus de vertu », et il élabora le programme politique réactionnaire : « Se modérer et en revenir aux rites ».

    Par « en revenir aux rites », il voulait réprimer les révoltes d’esclaves, s’opposer à la ligne réformatrice de l’école légaliste qui représentait les forces montantes des propriétaires fonciers, et ramener la société dans le passé.

    Il espérait encore ainsi rétablir la domination esclavagiste de la dynastie des Tcheou de l’Ouest (XIe siècle – 771 av. J.-C.) en conformité avec les rites des Tcheou, et restaurer la dictature de la classe des propriétaires d’esclaves.

    Par  «faire renaître les États éteints, rétablir dans leurs privilèges héréditaires les familles nobles déchues, rappeler à de hautes fonctions ceux qui ont dû rentrer dans l’ombre », il voulait réinstaurer le régime des propriétaires d’esclaves renversé, et remettre en selle les aristocrates esclavagistes privés de leurs privilèges, afin de reprendre le pouvoir politique des mains de la classe montante des propriétaires fonciers.

    En dernière analyse, « en revenir aux rites », c’est la restauration.

    Et Lin Piao travaillait lui aussi à cette dernière. Donc, ils étaient d’une même nature contre-révolutionnaire et éprouvaient les mêmes besoins politiques.

    C’est pourquoi, pénétré de ce précepte, Lin Piao le considérait comme « ce qui seul importe ».

    Le coup d’État contre-révolutionnaire que Lin Piao a fomenté et son « Projet des ‘Travaux 571’ » sont la meilleure démonstration de ce qu’il entendait par « en revenir aux rites ».

    Dans la bouche de Lin Piao,  «en revenir aux rites », c’est renverser la dictature du prolétariat.

    Farouchement hostiles à celle-ci et à la Grande Révolution culturelle prolétarienne, Lin Piao et ses complices diffamaient la dictature du prolétariat, qui protège le peuple et soumet l’ennemi à la répression, disant qu’elle imposait une  «loi pareille à celle de l’empereur Chehouangti des Ts’in » ; ils ont accusé le principe de la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat d’ « avoir créé des contradictions » ; ils ont cherché par tous les moyens à noircir et à nier les éclatantes victoires de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, et à calomnier les choses nouvelles apparues au cours de cette révolution ; ils ont considéré l’excellente situation surgie depuis cette révolution et l’œuvre du socialisme en plein épanouissement comme étant menacées « partout de crises latentes », dans un « état de stagnation » ; et sous leur plume, le prospère pays du prolétariat a été dépeint sous un jour très sombre.

    En somme, à leurs yeux, rien de ce qui existait dans la Chine nouvelle socialiste n’était conforme à leurs « rites ».

    De même que Confucius, ils étaient des réactionnaires qui chantaient l’ancien et dénigraient le présent, et préconisaient le retour au passé. En « en revenant aux rites », Lin Piao tenta d’usurper le pouvoir suprême du Parti et de l’État, et de rétablir la dictature des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie compradore.

    En octobre 1969, au temps qu’il écrivait  «se modérer et en revenir aux rites », il recommanda, dans un jargon mencéen, à ses partisans fanatiques de s’occuper de « l’affaire la plus urgente ». De quoi s’agissait-il ? Nous allons le voir.

    « En hiver 1969, Lin Piao écrivit la sentence : « Aucun monarque n’a pu dépasser le roi Wen de la dynastie des Tcheou. . . », qu’il afficha au mur de sa chambre à coucher, près de son lit.

    Se prétendant « maître des hommes », « roi Wen », Lin Piao brûlait d’être empereur.

    En 1970, contrecarrant maintes fois les directives du président Mao, il lança son programme politique antiparti ; il clama :  «Si un Etat n’a pas de chef, il ne répond plus à sa définition, et le mot porte à faux. »

    C’est ainsi qu’il était très impatient de devenir le « chef de l’État » et d’usurper la direction du Parti. Puis, au cours de la deuxième session plénière du Comité central issu du IXe Congrès du Parti, il déclencha uncoup d’Etat contre-révolutionnaire qui avorta.

    En 1971, Lin Piao et sa clique concoctèrent leur programme du coup d’État armé contre-révolutionnaire : « Projet des ‘Travaux 571’ », dans leur hâte de « prendre le pouvoir politique à l’échelle nationale » ; et en septembre, ils déclenchèrent ce coup d’Etat armé contre-révolutionnaire.

    Ces faits prouvent éloquemment qu’usurper le pouvoir suprême du Parti et de l’État était le premier objectif de la clique antiparti de Lin Piao dans ses efforts pour « en revenir aux rites », que c’était « l’affaire la plus urgente » de sa stratégie contre-révolutionnaire.

    Le contenu de classe des « rites » auxquels Lin Piao demandait d’ »en revenir », c’était de remettre en selle les propriétaires fonciers et la bourgeoisie renversés et d’établir en Chine une dynastie fasciste des Lin.

    Faisant leur le slogan de Confucius : « faire renaître les États éteints, rétablir dans leurs privilèges héréditaires les familles nobles déchues, rappeler à de hautes fonctions ceux qui ont dû rentrer dans l’ombre », Lin Piao et ses complices appelèrent frénétiquement à « libérer sur le plan politique » les ennemis de la dictature du prolétariat.

    En définitive, le but pour lequel Lin Piao arborait la bannière en lambeaux de Confucius : « se modérer et en revenir aux rites », c’était de changer radicalement la ligne fondamentale du Parti et le système socialiste de notre pays, de substituer le capitalisme à la dictature du prolétariat. Cependant, tout cela ne fut que peine perdue.

    Le président Mao a dit :  «Un proverbe chinois qualifie l’action de certains sots en disant qu’ils soulèvent une pierre pour se la laisser retomber sur les pieds. Les réactionnaires de tous les pays sont justement de ces sots. » (Intervention à la réunion du Soviet suprême de l’U.R.S.S. pour la célébration du 40e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d’Octobre », 6 novembre 1957)

    Et Lin Piao figurait justement parmi ces réactionnaires. Brûlant de monter sur le trône de tsarévitch sous le « parapluie nucléaire » de son maître, le révisionnisme soviétique, il a fini par capoter dans un désert et rejoindre Confucius en serrant contre lui sa bannière déchirée de « se modérer et en revenir aux rites ».

    « Provocation de troubles, échec, nouvelle provocation, nouvel échec, et cela jusqu’à leur ruine » (« Intervention à la réunion du Soviet suprême de l’U.R.S.S. pour la célébration du 40e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d’Octobre » (6 novembre 1957)), voilà le trajet qu’il a suivi.

    Opposer la philosophie réactionnaire de Confucius et de Mencius au matérialisme dialectique et au matérialisme historique

    Pour restaurer le capitalisme, Lin Piao avait avancé non seulement une ligne politique contre-révolutionnaire, mais aussi une ligne idéologique contre-révolutionnaire qui la servait et qui, pour une bonne part, découlait de la philosophie réactionnaire de Confucius et de Mencius.

    Il opposa au matérialisme la théorie confucéenne de la « volonté du Ciel » et du « génie », à la dialectique matérialiste la règle de conduite de « se tenir dans le juste milieu », et à la théorie marxiste des classes les préceptes confucéens : « vertu, bienveillance, justice, loyauté et indulgence ».

    Il lança par là une offensive générale contre le matérialisme dialectique et le matérialisme historique.

    Confucius prêchait la « volonté du Ciel », disant qu’il existait un dieu suprême, appelé « Seigneur céleste », créateur de l’univers et de l’homme, et dominateur de la nature et du monde humain, et que ses ordres étaient irrévocables.

    Si le roi Wen des Tcheou ainsi que les autres propriétaires d’esclaves avaient le pouvoir de dominer le peuple, c’était par la volonté du Ciel, et c’était également grâce au Ciel que le duc Tcheo [Le duc Tcheou, du nom de Ki et prénommé Tan, élabora les lois et créa les institutions de la dynastie des Tcheou ; c’est le « sage » que Confucius vénérait le plus.] et Confucius avaient pu devenir des « sages » doués de la « vertu » pour « sermonner » le peuple.

    C’est là une thèse idéaliste et théologique, spécialement créée pour défendre la dictature des propriétaires d’esclaves.

    L’apriorisme confucéen de la « connaissance innée » comme la conception idéaliste de l’histoire prétendant que les héros sont les créateurs de l’histoire ont été déduits de cette thèse réactionnaire de la « volonté du Ciel ».

    Afin d’usurper le pouvoir et de restaurer le capitalisme, Lin Piao a considéré la thèse idéaliste de Confucius comme un trésor.

    Il a écrit de sa propre main sur un rouleau ces mots : « A son gré, le coursier céleste parcourt l’espace » (huit caractères en chinois), qu’il a affichés au mur à son chevet, pour se comparer à un coursier céleste, un surhomme, un génie, un être surnaturel semblable à un dragon envoyé par le Ciel au genre humain.

    Dans une inscription qu’il a faite à l’intention de ses complices, Lin Piao a vanté leur « vertu » qui était d’après lui « un don du Ciel ». Voilà une pacotille semblable à celle de Confucius qui avait dit : « Le Ciel m’a donné la vertu. »

    Depuis de nombreuses années, Lin Piao et ses partisans ont toujours vainement cherché, en recourant aux faux bruits et aux sophismes, à qualifier de marxiste la thèse du  «génie »,  «don du Ciel » (trois caractères de la main de Lin Piao), ces mots prouvent que la thèse du  «génie » de Lin Piao est une version de la thèse de la  «volonté du Ciel » de Confucius.

    S’en tenant à son programme antiparti caractérisé par cette thèse, Lin Piao tenta de prouver que le « Ciel » lui aurait « donné » le titre de dominateur suprême.

    Lin Piao disait que la règle de conduite de « se tenir dans le juste milieu » était  «raisonnable ».

    Voilà qui révèle son vrai visage d’opposant à la révolution et à la dialectique.

    Par « le juste milieu » (tchong yong), Confucius et Mencius entendaient que tout fût fait conformément aux  «rites ».

    Tchong veut dire ne pas être en excès ni en insuffisance, et yong se conformer aux règles établies.

    En un mot, agir selon les vieilles institutions du système esclavagiste, sans aucun écart ni aucun changement, voilà le sens de la théorie du « juste milieu ». C’est vraiment une théorie métaphysique que les classes réactionnaires utilisaient et utilisent pour défendre les anciens systèmes et combattre toute transformation.

    Or, cette théorie, Lin Piao n’a cessé d’en faire l’éloge, disant qu’elle était « raisonnable ».

    La donnant pour telle, Lin Piao s’est répandu en perfides invectives contre la lutte qui opposait la ligne révolutionnaire prolétarienne à la ligne révisionniste, en prétendant qu’elle était allée « trop loin », qu’elle était « entièrement gauchiste », « extrémiste », « outrancière », et qu’elle avait « bouleversé l’ordre ». . .

    Quelle avalanche d’injures ! En réalité, cela n’a pu porter aucune atteinte à la brillante ligne révolutionnaire du président Mao, mais a aidé au contraire à prouver que Lin Piao s’en tenait à une ligne d’extrême-droite visant à sauvegarder l’ancien système et l’ancien ordre, et à faire revenir le passé.

    Avec l’accusation d’« aller trop loin », il cherchait à opposer à la révolution la règle de  «se tenir dans le juste milieu ».

    C’est là une absurdité critiquée il y a déjà longtemps par le président Mao, qui soulignait : « La révolution n’est pas un dîner de gala », « pour redresser quelque chose, on est obligé de le courber en sens inverse » (« Rapport sur l’enquête menée dans le Hounan à propos du mouvement paysan »).

    Ce que Lin Piao entendait par « ordre bouleversé » n’était rien d’autre que l’ordre de la bourgeoisie et du révisionnisme.

    Sans le bouleverser, on ne pourrait briser l’ancien monde, ni en créer un nouveau. Avez-vous peur de voir détruire votre ordre ?

    Nous n’avons fait que commencer, et nous sommes encore fort loin d’avoir anéanti les classes exploiteuses dans le monde entier. La conception prolétarienne du monde est la dialectique matérialiste, « elle est essentiellement critique et révolutionnaire » (Marx, Postface de la deuxième édition allemande pour Le Capital).

    Soutenir les choses nouvelles pour vaincre les anciennes, ou s’efforcer de sauver de la destruction les vieilles choses, voilà une importante question de la lutte entre les deux lignes.

    Et théoriquement, cette lutte se manifeste forcément par la lutte entre la dialectique matérialiste et la métaphysique.

    Adhérer à la règle de conduite de « se tenir dans le juste milieu » et combattre la dialectique, c’est une des sources idéologiques de la ligne réactionnaire d’extrême-droite de Lin Piao.

    Lin Piao considérait « la vertu, la bienveillance, la justice, la fidélité et l’indulgence », préceptes confucéens, comme les principes régissant les « rapports entre les hommes ».

    Et il les a qualifiés de « matérialistes historiques ».

    Il a dit encore : « La fidélité — traiter les gens avec bienveillance et amour, et l’indulgence — pardonner aux autres avec clémence, ce sont les principes du confucianisme. »

    Sa notion de « bienveillance et amour » en marge de la nature de classe des hommes et ses « rapports entre les hommes » au-dessus des antagonismes de classe sont simplement la « théorie de la nature humaine » réactionnaire de Confucius et Mencius, ils visent à falsifier et à nier la théorie de classe du matérialisme historique.

    La « théorie de la nature humaine » prêchée par l’école confucéenne est une théorie idéaliste, hypocrite.

    Elle propage la conception d’une nature humaine aprioriste, au-dessus des classes.

    La « bienveillance », selon Confucius, c’est « aimer les gens ». Mencius disait que la « bienveillance » est innée, et que « l’homme est né bon ».

    Aimaient-ils vraiment tous les hommes sans faire de distinction de classe ? Pas du tout.

    Quand l’Etat de Tcheng « extermina jusqu’au dernier » les esclaves rebelles, Confucius n’a(t-il pas proclamé que c’était  «une chose excellente » ?

    Mencius n’a-t-il pas justifié théoriquement l’exploitation et la domination des esclaves et des autres travailleurs, en les présentant comme une « loi universelle régissant le genre humain » ?

    Quant à la classe montante des propriétaires fonciers, tous deux ne l’aimaient point du tout. Une fois entré dans les fonctions de premier ministre par intérim de l’État de Lou, Confucius ne tarda pas de faire exécuter Chaotcheng Mao, représentant des réformateurs.

    Ayant su que Jan Kieou, un de ses disciples, servait la classe montante des propriétaires fonciers, Confucius l’exclut immédiatement de son école, rompit toute relation avec lui et pressa ses autres disciples de lui déclarer la guerre.

    Ces faits montrent que l’« amour de l’humanité » sans distinction de classe, la « bienveillance » innée, etc. dont parlaient Confucius et Mencius, sont des mensonges purs et simples.

    Ils n’aimaient en fait que la poignée de propriétaires d’esclaves de la classe exploiteuse, et le système esclavagiste, réactionnaire.

    Lin Piao parlait lui aussi de  «bienveillance et amour », mais, dans le  «Projet des ‘Travaux 571’ », ce programme de coup d’Etat armé contre-révolutionnaire, il clamait, d’un air féroce, qu’il « dévorerait » d’une seule bouchée le prolétariat, attenterait à la vie de notre grand dirigeant, abattrait le peuple travailleur, maître actuel du pays, et exercerait une dictature fasciste.

    Ceux qu’il aimait n’étaient en réalité que la poignée d’ennemis de classe que nous avions abattus.

    Voilà la « nature humaine » de Lin Piao, c’est-à-dire celle des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie.

    Un des gros bonnets de la clique tchiangkaïchiste, deux ans après la mort de Lin Piao, déplora : « Lin Piao. . . fit preuve d’un peu plus d’humanité. Cela prouve que l’éthique de Confucius s’est enracinée dans le cœur des hommes. »

    Cet éloge explique bien la signification de la nature humaine à la Lin Piao.

    En s’appliquant à répandre la « théorie de la nature humaine », les classes réactionnaires ont pour objectif, d’une part, de se faire passer pour de « vertueux souverains » du peuple, de masquer leur vrai visage de mangeurs d’hommes et de l’autre, d’attaquer énergiquement, avec leur « bienveillance, justice et vertu », la violence révolutionnaire des classes avancées.

    Parlant de la classe montante des propriétaires fonciers, Confucius dit : « Qui a de la bravoure mais ne respecte pas la justice, trouble le bon ordre » ; et parlant des esclaves en révolte, il dit : « Qui a de la bravoure et manque de justice deviendra brigand. »

    Mencius, allant encore plus loin, cracha des injures contre ceux qui utilisaient la violence révolutionnaire, disant qu’ils avaient « rempli la plaine de cadavres », « rempli la ville de cadavres », « dévoré la chair des hommes », qu’on devait leur infliger la peine capitale, ajoutant que la  «mort ne suffirait pas pour leur faire expier leurs crimes ».

    Ramassant cette camelote de Confucius et de Mencius, Lin Piao, avec comme base théorique l’humanisme réactionnaire, clamait à grands cris : « Qui recourt à la vertu vaincra, qui recourt à la force échouera. »

    Il a vociféré que la dictature du prolétariat « n’est pas bienveillante ». « ‘Vous n’êtes pas bienveillants’. C’est parfaitement vrai. Jamais nous n’userons d’une politique de bienveillance envers les activités réactionnaires des éléments et des classes réactionnaires. » (De la dictature démocratique populaire)

    Le prolétariat n’hésite pas à soumettre à une impitoyable répression tousles éléments réactionnaires qui oseraient résister. Sinon, ce serait la ruine de notre pays, et les propriétaires fonciers et la bourgeoisie restaureraient leur régime.

    Derrière le masque d’une bienveillance et d’une justice hypocrites, Lin Piao n’a-t-il pas tenté de renverser la dictature du prolétariat par la violence contre-révolutionnaire ?

    A l’égard de la violence contre-révolutionnaire des réactionnaires, nous n’avons d’autre choix que de riposter du tac au tac, c’est-à-dire de la réprimer par la violence révolutionnaire.

    Rester fidèles aux thèses marxistes sur la lutte de classe et la dictature du prolétariat, à la ligne fondamentale du Parti, pour consolider et renforcer sans cesse la dictature du prolétariat, telle est notre conclusion.

    Recourir aux supercheries de l’école confucéenne pour comploter

    Pratiquant le révisionnisme pour ce qui est de la ligne politique et idéologique, Lin Piao devait nécessairement, sur le plan organisationnel, se livrer à la scission et regrouper autour de lui une camarilla afin d’arriver à ses fins et, sur le plan tactique, recourir au double jeu et à des complots.

    Pour se dissimuler au sein du Parti et former son armée contre-révolutionnaire afin d’« en revenir aux rites » le moment venu, Lin Piao avait ordonné à ses acolytes de chercher et de recueillir par tous les moyens dans les Se Chou et Wou King (Quatre Livres et Cinq classiques), dans les livres d’histoire édités en Chine et à l’étranger, et même dans des romans et des proverbes, des matériaux qui puissent l’aider dans ses activités conspiratrices contre-révolutionnaires.

    [Les Quatre Livres — « canons classiques » de l’école confucéenne : Ta Hsiué—la « Grande Étude », Tchong Yong— l’« Invariable milieu », Louen Yu — les « Entretiens de Confucius » et Meng Tse — les « Œuvres de Mencius ».

    Les Cinq classiques, de l’école confucéenne : Che —  «Livre des Odes », Chou —  «Livre des Documents, Li — « Livre des Rites », Yi — « Livre des Changements » et Tchouentsieou — « Annales de l’époque Tchouentsieou ».

    Après la dynastie des Han, les dominateurs féodaux les ont appelés les Wou King et les ont utilisés comme instrument idéologique pour dominer le peuple.

    Che aussi appelé Che King — « Livre des Odes » ou « Livre des Vers », est un recueil de poésies qui remonte à la plus haute antiquité. On dit qu’il a été abrégé par Confucius.

    Chou aussi appelé Chou King et en même temps Chang Chou — « Livre des Documents », ou « Livre par excellence », est une collection de documents politiques et de données historiques du temps précédant l’époque Tchouentsieou et l’époque des Royaumes combattants.

    Pour défendre l’esclavage en déclin, Confucius dit : « Le prince traite ses ministres selon les rites, et les ministres lui obéissent avec loyauté ». Li désigne Tcheou Li — « Rites des Tcheou », Yi Li — « Livre des Cérémonies » et Li Ki — « Livre des Rites ».

    Le premier est le recueil des règles concernant les organismes du gouvernement des Tcheou et les grades de ses fonctionnaires. Le second renferme les règles du cérémonial du mariage, des funérailles, des sacrifices et de la vie mondaine de la dynastie des Tcheou.

    Et le dernier est un recueil des thèses sur les rites faites par l’école confucéenne d’avant les dynasties des Tsin et des Han. Yi aussi appelé Tcheou Yi, Yi King — « Livre des Changements », est un livre sur la divination dans l’antiquité.

    Tchouentsieou, les annales historiques de l’Etat de Lou à l’époque Tchouentsieou. Pour défendre l’esclavage, Confucius y avait apporté certaines suppressions et modifications.]

    Toutes les supercheries et tactiques à double face que la classe des propriétaires d’esclaves et la classe des propriétaires fonciers féodaux avaient accumulées pour exercer leur domination réactionnaire, il en a fait d’importantes armes idéologiques pour ses menées scissionnistes et conspiratrices.

    C’est ce même précepte réglant les rapports au sein de la clique dominante de l’aristocratie des propriétaires d’esclaves qui régnait dans la clique antiparti de Lin Piao.

    Chez Lin Piao, « le prince traite ses ministres selon les rites » n’était qu’une apparence trompeuse.

    Ce dictateur fasciste à cent pour cent a tout fait pour imposer son « autorité absolue » ; il a fait de l’attitude à l’égard de sa personne un critère absolu : la vie à ceux qui lui obéissaient, la mort à ceux qui lui résistaient.

    Cependant il prétendait « traiter ses ministres selon les rites », et arborait la bannière de « la recherche d’hommes capables ».

    En fait, ses « rites » n’étaient que promesses de promotion, dîners de gala, cadeaux, tout un trafic de flagorneries et de faveurs ; en un mot, renom, avantages et hautes fonctions lui servaient d’appât pour acheter des courtisans et les attacher à son entreprise de restauration contre-révolutionnaire.

    Et lorsque ses affidés eurent été démasqués par les masses, il a abusé de son pouvoir pour les protéger et les aider à échapper à la punition.

    « La recherche d’hommes capables » signifie recruter des capitulards et des traîtres pour organiser un quartier général bourgeois et échafauder des « flottes » [coteries secrètes de Lin Piao] contre-révolutionnaires de divers types pour arriver à ses fins, la restauration du capitalisme.

    Si Lin Piao prêchait que « le prince traite ses ministres selon les rites », il voulait que « les ministres obéissent à leur prince avec loyauté ».

    Comme tous les dominateurs réactionnaires du passé, il a aussi considéré l’idée de la « loyauté à son prince » comme un pilier spirituel pour maintenir sa domination au sein de ses rangs contre-révolutionnaires.

    Il a fait l’éloge des thèses de Confucius et de Mencius : « la vénération pour ses supérieurs », « l’obéissance absolue »,  «la loyauté et la piété filiale ».

    Il a forcé les membres de ses organisations secrètes à prêter serment de « fidélité éternelle » à la famille Lin, père et fils.

    Lors de l’approche de la chute de sa clique antiparti, il a lancé encore le mot d’ordre contre-révolutionnaire : « la victoire ou la mort », espérant que les membres de ses « flottes » contre-révolutionnaires pourraient se sacrifier à la « dynastie de la famille Lin ».

    Ces faits montrent que sa clique antiparti avait adopté comme un important principe d’organisation la règle de la morale et les vertus prêchées par Confucius et Mencius.

    Lin Piao admirait beaucoup cette maxime de Confucius : « Le manque de patience dans les petites affaires troublera les grands plans » ; il copia cette sentence et l’afficha sur le mur comme un précepte contre-révolutionnaire.

    Ayant réagi par une haine implacable à la critique et à l’éducation prodiguées avec soin et à plusieurs reprises à son égard par le président Mao et le Comité central du Parti, il cherchait toujours à contre-attaquer.

    Mais pour comploter de s’emparer du pouvoir du Parti, il s’est maintes fois promis d’« avoir de la patience » et de ne pas permettre à la « témérité du menu peuple » de compromettre son « grand plan » pour « en revenir aux rites » et de  «gâcher le grand projet de toute une vie ».

    Derrière son masque de « patience », Lin Piao grinçait des dents, affûtait son couteau et guettait l’occasion favorable pour mettre en œuvre son plan. C’était là vraiment une répétition du tour de passe-passe contre-révolutionnaire de Hou Feng [élément contre-révolutionnaire.

    Avant la Libération, il avait mené des activités anticommunistes en servant dans l’armée de Tchiang Kaï-chek ; plus tard, dissimulant son passé criminel, il s’infiltra dans la Ligue des Écrivains de gauche. Après la Libération, il mit sur pied un petit groupe contre-révolutionnaire et continua toujours ses activités contre-révolutionnaires.

    Il fut complètement démasqué en 1955 lors du mouvement pour réprimer les contre-révolutionnaires, mouvement déclenché et dirigé par le président Mao.]: « tout supporter pour renaître ».

    Lin Piao a considéré le « stratagème de Tao-houei » (la dissimulation) comme un précieux moyen conduisant à « tout supporter pour renaître » et à réaliser son « grand plan ».

    En mars 1970, au moment où la clique antiparti de Lin Piao s’empressait de mettre au point son complot pour usurper la direction du Parti et le pouvoir, il a ordonné à ses conjurés d’écrire les deux caractères « Tao-houei » dans leur journal, et copié de sa propre main un poème tiré du Roman des Trois Royaumes,

    [Le Roman des Trois Royaumes est un long roman chinois, ayant pour sujet l’histoire de trois royaumes, Wei, Chou et Wou à la fin de la dynastie des Han de l’Est, histoire qui se situe entre 184 et 280 ap. J.-C. L’auteur est Louo Kouan-tchong, du siècle.

    Lieou Pei (161-223), fondateur de la dynastie des Han (Chou) à l’époque des Trois Royaumes. Tsao Tsao (155-220), ministre des dernières années de la dynastie des Han de l’Est et père de Tsao Pi, fondateur du Royaume des Wei ; le titre d’empereur Wou des Wei lui fut donné à titre posthume.]

    qui fait l’éloge de Lieou Pei pour avoir eu recours au  «stratagème de Tao-houei » afin de tromper Tsao Tsao. Voici ce poème :

    Obligé de loger pour un temps dans la tanière du tigre, Le héros s’est effrayé de voir son ambition connue. Pour se camoufler, il feint la panique devant la foudre, Avec aisance, il s’est adapté à toute circonstance.

    Lin Piao présentait ainsi perfidement le quartier général du prolétariat comme la « tanière du tigre » et se comparait à un « héros » obligé de loger provisoirement dans cette tanière.

    Cela montre en lui non seulement l’arriviste et le conspirateur bourgeois, qui s’était glissé à nos côtés, mais met à nu le visage scélérat de contre-révolutionnaire à double face qui se camouflait et guettait des occasions pour attaquer le quartier général du prolétariat.

    Afin de pouvoir « s’adapter à toute circonstance avec une prodigieuse habileté » et de dissimuler, il a usé d’une série de tactiques contre-révolutionnaires à double face qui s’inspirent des préceptes de Confucius et de Mencius, telles que : « Aimer ce que les autres détestent, et détester ce que les autres aiment, c’est s’attirer infailliblement des malheurs ».

    « Parler sans tenir nécessairement sa parole, agir sans nécessairement donner suite à ses actes », « sans mensonges, pas de réussite dans les affaires importantes », « toujours le sourire aux lèvres » ; toutes ces paroles de Lin Piao, sans avoir besoin de commentaire, montrent bien qu’il était un contre-révolutionnaire à double face qui, « se montrait toujours avec un exemplaire des Citations à la main et n’ouvrait jamais la bouche sans crier Longue Vie, vous prodiguait de paroles mielleuses en face et vous donnait un coup de poignard dans le dos ».

    Pourquoi Lin Piao, ce chef de file révisionniste, s’incline-t-il devant la doctrine de Confucius-Mencius ?

    Comme tous les chefs de file des lignes opportunistes du passé, Lin Piao représentait la bourgeoisie au sein de notre Parti, et était un parfait adorateur du confucianisme.

    Pourquoi un représentant de la bourgeoisie est-il allé chercher son arme idéologique chez la classe des propriétaires d’esclaves et la classe des propriétaires fonciers féodaux ?

    Pourquoi tous les meneurs révisionnistes au sein du Parti se prosternent-ils devant la doctrine de Confucius-Mencius ?

    C’est là un problème qui mérite attention. Le culte de Confucius par Lin Piao et ses semblables n’est pas fortuit, il a une profonde source de classe et une longue origine dans l’histoire. En premier lieu, ce culte est lié étroitement aux caractéristiques historiques et au statut de classe de la bourgeoisie chinoise, en particulier de la grande bourgeoisie.

    Vers la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le monde est entré dans l’ère de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne.

    La bourgeoisie chinoise qui vivait dans une société semi-coloniale et semi-féodale a eu dès son apparition des caractéristiques de classe très particulières : extrême faiblesse sur les plans économique et politique, incapacité complète de créer un système idéologique et culturel assez puissant pour remplacer la culture et l’idéologie féodales.

    Cette grande bourgeoisie qui dominait l’ancienne Chine était fille du mariage de l’impérialisme et du féodalisme, et ses caractères fondamentaux furent d’être compradore et féodale.

    Dès le début, elle a été le défenseur et propagateur acharné des idées serviles imposées par l’impérialisme, et de la culture féodale qui prônait le culte de Confucius et l’étude du canon confucéen.

    Dans la période de la révolution socialiste, où la contradiction entre le prolétariat et la bourgeoisie est devenue la contradiction principale à l’intérieur du pays, quiconque cherche à restaurer le capitalisme en Chine ne peut qu’avoir recours à une dictature fasciste, féodale et compradore sur le plan politique, et, dans les domaines idéologique et culturel, ne pourra trouver des armes qu’auprès de l’impérialisme et du féodalisme.

    Si Tchen Tou-sieou, Wang Ming, Liou Chao-chi et consorts, représentants des intérêts de la bourgeoisie, ont pratiqué le révisionnisme et eu recours à la doctrine de Confucius-Mencius, cela reflète justement les caractéristiques de cette classe. Il en était ainsi, à plus forte raison, pour Lin Piao qui, issu d’une famille de propriétaires fonciers et de capitalistes, refusait depuis longtemps de refondre sa conception du monde.

    En deuxième lieu, dans l’histoire, le confucianisme, à l’origine, était l’idéologie de la classe des propriétaires d’esclaves en déclin, un système idéologique très trompeur.

    Il préconisait en fait la régression, l’opposition au progrès ; il prônait le conservatisme contre les réformes ; il prêchait la restauration des anciens ordres, contre la révolution ; il constituait la doctrine de l’exploitation, de l’oppression et de la restauration contre-révolutionnaire.

    Par la suite, il a été utilisé tant par la classe des propriétaires fonciers et la grande bourgeoisie décadentes que par les impérialistes qui nourrissaient le vain espoir de voir la ruine de la Chine.

    C’est ainsi qu’il a constitué en Chine l’idéologie dominante dans la société féodale, semi-coloniale et semi-féodale pendant plus de deux millénaires, carcan spirituel utilisé par tous les dominateurs réactionnaires pour asservir le peuple travailleur, arme idéologique de tous les réactionnaires qui voulaient la restauration et combattaient le communisme.

    Propagée et imposée par les dominateurs réactionnaires de l’histoire, cette doctrine a pénétré tous les domaines de la vie sociale de l’ancienne Chine, devenant une manière de penser traditionnelle profondément enracinée.

    Tous les réactionnaires attachés au retour au passé ont toujours brandi les bannières en loques du culte de Confucius et cherché à tromper le peuple.

    Il n’est pas étonnant que tous les chefs de file de la ligne opportuniste au sein de notre Parti, qui combattaient la révolution et préconisaient la régression, aient eu le culte de Confucius ; Lin Piao, chef de file du révisionnisme, lui aussi, fut un grand despote dans le Parti et un grand seigneur de guerre, qui ne lisait jamais ni livres, ni journaux, ni documents, et n’avait aucune connaissance utile ; il n’en a pas moins recueilli partout des préceptes de Confucius et de Mencius et parlé à tout bout de champ de la doctrine de ces derniers.

    Cela est déterminé par son idéologie semblable à celle de Confucius et de Mencius, par son ambition contre-révolutionnaire visant à la restauration, et dicté par son dessein sournois de vouloir remplacer la dictature du prolétariat par le capitalisme, en recourant aux idées traditionnelles réactionnaires.

    Au fur et à mesure de l’approfondissement du mouvement de critique de Lin Piao et de rectification du style de travail, il nous faut stigmatiser la doctrine de Confucius-Mencius ainsi que les idées qui portent aux nues Confucius et s’élèvent contre l’école légaliste.

    La lutte actuelle pour critiquer Lin Piao et Confucius est une lutte à mort entre les deux classes et les deux lignes, un événement d’importance capitale pour tout le Parti, toute l’armée et le peuple du pays tout entier.Ne pas critiquer le confucianisme ni le culte de Confucius ni le dénigrement de l’école légaliste, c’est, en réalité, ne pas critiquer Lin Piao.

    Stigmatiser à fond la doctrine de Confucius-Mencius, et les idées susmentionnées, revêt une signification importante pour dénoncer et critiquer radicalement l’essence ultra-droitière de la ligne révisionniste de Lin Piao, renforcer l’éducation dans le domaine de la ligne idéologique et politique, consolider et développer les acquis de la Grande Révolution culturelle prolétarienne et mener à bien la révolution dans la superstructure.

    Sous la direction du président Mao et du Comité central du Parti, nous devons faire rayonner l’esprit révolutionnaire conséquent du prolétariat pour arracher une nouvelle victoire dans la lutte pour stigmatiser Lin Piao et Confucius.

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  • Les ouvriers, paysans et soldats, forces principales de la critique de Lin Piao et de Confucius 

    1974

    Armés de la pensée Mao Zedong, les ouvriers, paysans et soldats sont les plus audacieux à rompre avec les conceptions traditionnelles et les plus avertis dans la critique de Lin Piao et de Confucius. Nous publions ci-dessous des reportages sur leur participation active à cette lutte.

    Essor de la critique dans une compagnie de l’A.P.L La Cellule du Parti d’une compagnie des troupes de défense contre les armes chimiques stationnée au Tchékiang a impulsé la critique de Lin Piao et de Confucius.

    Les commandants et combattants, faisant preuve d’une combativité élevée, ont critiqué les crimes que Lin Piao avait commis en complotant de réaliser une restauration contre-révolutionnaire sous l’enseigne de la doctrine de Confucius et de Mencius.

    Pendant la traditionnelle Fête du Printemps, les commandants et combattants ont étudié les ouvrages de Marx, Engels, Lénine, Staline et les œuvres du président Mao, écrit des articles et préparé des rapports pour critiquer Lin Piao et Confucius.

    Dans cette compagnie et dans toutes ses sections et escouades, des réunions de critique furent organisées, et plus de 200 articles furent écrits à ce sujet.

    Les commandants et les combattants ont fait ce serment : « Nous mènerons jusqu’au bout, sous la direction de notre grand dirigeant, le président Mao en personne, la révolution socialiste dans la superstructure et la lutte pour critiquer Lin Piao et Confucius. »

    Comment cette lutte a-t-elle commencé dans cette compagnie ?

    Tout d’abord, la cellule du Parti a aidé les combattants à saisir la nature de cette lutte, et à comprendre les rapports entre la critique de Confucius et celle de Lin Piao, les liens entre la critique de Lin Piao et de Confucius, d’une part, et d’autre part la lutte de classes et la lutte entre les deux lignes qui se déroulent actuellement.

    Elle leur a expliqué quel personnage était Confucius ; quelle était son idéologie réactionnaire ; comment Lin Piao utilisait la doctrine de Confucius et Mencius – arme idéologique réactionnaire – pour comploter d’usurper la direction du Parti, s’emparer du pouvoir politique et restaurer le capitalisme ; pourquoi la réaction intérieure et internationale s’oppose avec frénésie à la critique de Confucius et suscite un contre-courant de vénération pour Confucius et de dénigrement de l’école légaliste, etc.

    Après de chaudes discussions sur ces questions, les commandants et combattants ont déclaré que la critique de Confucius était une partie composante de la critique de Lin Piao et qu’elle était donc une lutte de classe aiguë, une lutte acharnée entre les deux lignes.

    Cette lutte est d’une profonde signification pratique de même que d’une grande et lointaine portée historique pour consolider et développer les acquis de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, s’opposer à la restauration et à la régression, consolider la dictature du prolétariat et frapper l’impérialisme, le révisionnisme et toute la réaction.

    Les commandants et les combattants de la compagnie éprouvent une haine de classe implacable envers la doctrine de Confucius et de Mencius.

    « Confucius songeait à en revenir aux rites, ont-ils déclaré, tandis que Lin Piao tentait de restaurer le capitalisme. Ils sont de la même pâte. Critiquer Lin Piao sans stigmatiser Confucius, c’est comme sarcler les herbes sans les déraciner. »

    « La pensée réactionnaire de Confucius a empoisonné le peuple travailleur durant plus de 2 000 ans, faisant obstacle au développement de la cause révolutionnaire, ont déclaré les combattants d’une section. Nous éliminerons radicalement ses influences néfastes et ferons progresser la révolution. »

    Ensuite, la cellule du Parti a aidé les commandants et combattants de toute la compagnie à s’affranchir des préjugés et des vieux mythes et à les raffermir dans leur détermination de se faire la force principale dans la critique de Lin Piao et de Confucius.

    Les combattants ont discuté des questions suivantes : « Puisque les livres de Confucius et de Mencius sont difficiles à comprendre, les ouvriers, les paysans et les soldats sont-ils capables de les critiquer ? »

    « La critique de Confucius est-elle une affaire uniquement réservée aux travailleurs culturels, aux enseignants et étudiants, aux historiens et aux dirigeants ? »

    Par la discussion, ils ont approfondi leur compréhension, raffermi leur conviction et leur résolution sous ces trois aspects :

    Premièrement, étudier les directives du président Mao et du Comité central du Parti sur la critique de Lin Piao et de Confucius, et la thèse avancée dans les documents du Xe Congrès du Parti concernant la nécessité de mener à bien la lutte de classe dans le domaine de la superstructure afin de s’armer tant politiquement qu’idéologiquement.

    Deuxièmement, s’inspirer des exploits accomplis dans l’histoire par les travailleurs pour lutter contre Confucius, diffuser largement le grand rôle que les ouvriers, les paysans et les soldats ont joué depuis la Libération dans la critique du féodalisme, du capitalisme et du révisionnisme.

    Ce faisant, ils ont renforcé grandement leur détermination de participer à cette lutte. Les combattants de la 10e escouade ont dit : « C’est le peuple travailleur qui crée l’histoire, c’est lui qui de tout temps a renversé les classes dominantes réactionnaires.

    Les deux quartiers généraux bourgeois, dont Liou Chao-chi et Lin Piao étaient les chefs de file, ont aussi été détruits par nous, les ouvriers, les paysans et les soldats, sous la direction du président Mao et du Comité central du Parti. Comment peut-on déclarer incapable notre peuple travailleur ? »

    L’infirmier Tchao Siué-tchong a dit : « Victimes de la doctrine de Confucius et de Mencius, les travailleurs voueront une haine implacable à cette théorie et la critiqueront à fond, dès qu’ils en décèleront l’essence réactionnaire. »

    Troisièmement, c’est grâce à la critique de la conception idéaliste de l’histoire de Confucius prônant « l’intelligence des hommes bien nés et la stupidité des roturiers » que leur esprit se trouve libéré et leur combativité raffermie.

    Le combattant Wang Seou-hao a déclaré : « Je m’estimais toujours bien stupide autrefois.

    A travers la critique, j’en suis venu à comprendre que les combattants les plus riches d’expérience pratique sont les plus intelligents et les plus capables. « L’intelligence des hommes bien nés et la stupidité des roturiers » est justement un précepte que Confucius utilisait pour calomnier perfidement le peuple travailleur ».

    En outre, la cellule du Parti a conduit les commandants et les combattants à donner une solution correcte au problème de lier la critique à la pratique.

    Tout le monde estime qu’il faut lier la critique de Lin Piao et de Confucius à la pratique, et en premier lieu, aux complots et aux crimes de la clique antiparti de Lin Piao, et mettre l’accent sur la critique de l’essence d’extrême-droite de sa ligne révisionniste. Les combattants disent que c’est là la pratique la plus importante.

    Il faut s’occuper du problème de principe très important qu’est la lutte en cours entre les deux lignes, et critiquer les courants de droite consistant à nier les acquis de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, à s’opposer aux choses nouvelles, socialistes, et à faire tourner en arrière la roue de l’histoire.

    Sans critiquer ces idées erronées en liaison avec la pratique, il serait impossible de matérialiser les instructions du président Mao et l’esprit du Xe Congrès du Parti, et de saisir, dans le travail idéologique et politique de l’armée, le maillon clef qui est la ligne fondamentale du Parti.

    Il faut encore diriger la critique contre l’influence de la pensée réactionnaire de Confucius et de Mencius, rompre avec les conceptions traditionnelles et réformer sa conception du monde.

    Des combattants ont dit : « Si l’influence de la doctrine de Confucius et de Mencius est éliminée dans notre esprit, si nos yeux se dessillent, nous ne pourrons tarder à démasquer et à combattre tout arriviste qui, à l’aide de la doctrine de Confucius et de Mencius, tramera des complots pour faire tourner en arrière la roue de l’histoire. »

    Au cours de la critique, les cadres de la compagnie se tiennent à la pointe du mouvement et guident les soldats dans l’étude assidue pour mener à bien la critique. Siu Pan-tchong, secrétaire de la cellule du Parti et commissaire politique de la compagnie, a critiqué à fond la théorie bourgeoise de la nature humaine prônée par Lin Piao ainsi que les thèmes de « la bienveillance, la justice et la vertu » prêches par Confucius et Mencius.

    « Dans l’ancienne société, a-t-il dit, mon père travailla pendant 20 ans comme valet de ferme au service d’un propriétaire foncier. Il n’avait comme nourriture que ce que mangent les porcs et les chiens, et était vêtu de loques.

    Y eut-il un propriétaire foncier qui lui manifestât la moindre miséricorde ? Y eut-il un patron qui exprimât de la pitié pour les milliers et les milliers de travailleurs misérables qui sont morts de froid et de faim ?

    Non ! Or, Lin Piao a prôné à profusion ces absurdités réactionnaires de Confucius et de Mencius, dans le seul but d’usurper la direction du Parti, de s’emparer du pouvoir et de restaurer le capitalisme.

    Cela a pleinement révélé que l’idéologie réactionnaire de Lin Piao et celle de Confucius sont de même nature. Ils sont tous deux les ennemis jurés du peuple travailleur. »

    Marx et Engels indiquaient qu’en prêchant la conception idéaliste de l’histoire, les réactionnaires visent à prouver que « la dernière réponse est que seuls les nobles, les sages et les savants doivent dominer. »

    Après avoir étudié cet enseignement, les commandants et les combattants de la compagnie ont souligné : En prônant « la connaissance innée », Confucius se présentait comme un « sage » incarnant la « volonté du Ciel » afin de restaurer la domination réactionnaire de la classe des propriétaires d’esclaves.

    Lin Piao, lui, en propageant la théorie du « génie », se faisait passer pour un « génie » afin qu’il pût « tout commander » et que la classe des propriétaires fonciers et la bourgeoisie renversées pussent de nouveau s’asseoir sur la nuque du peuple et agir en tyran.

    Les combattants ont confronté les sophismes de Lin Piao avec ceux de Confucius pour les critiquer point par point. Plus la critique s’approfondit, plus l’enthousiasme augmente. La lutte pour critiquer Lin Piao et Confucius a permis aux commandants et combattants de la compagnie d’élever leur niveau de conscience quant à la lutte de classes et à la lutte entre les deux lignes.

    Après avoir critiqué l’ineptie proférée par Confucius selon laquelle il faut « étudier bien pour être de hauts fonctionnaires » et ses autres sophismes ainsi que la diffamation grossière par Lin Piao de l’installation des jeunes instruits à la campagne, beaucoup de combattants ont écrit des lettres révolutionnaires à leurs parents ou à leurs amis pour les encourager à emprunter fermement la voie indiquée par le président Mao.

    Les commandants et les combattants peuvent résister plus consciemment à la corruption des idées bourgeoises et font rayonner mieux encore le style de la lutte ardue.

    L’unité révolutionnaire de la compagnie se voit renforcée et le sens d’organisation et de discipline est encore plus élevé. Un esprit dynamique règne dans tous les domaines.

    Les ouvriers de Shanghai participent activement à la lutte Débordants d’enthousiasme, les ouvriers de Shanghai, la plus grande ville industrielle de la Chine, se sont engagés dans le mouvement de critique de Lin Piao et de Confucius.

    Pour stigmatiser plus à fond les crimes de Lin Piao qui prêchait la doctrine de Confucius et de Mencius dans le vain espoir de restaurer le capitalisme, les ouvriers de la section de moulage d’acier de l’atelier de fours électriques n° 2 dans la 5e Aciérie de Shanghai (unité d’avant-garde dans l’étude des ouvrages de Marx, Engels, Lénine et Staline et des œuvres du président Mao parmi les entreprises sidérurgiques de Shanghai), après avoir surmonté de nombreuses difficultés dans la lecture du chinois classique, ont recueilli 250 arguments absurdes proférés par Confucius et Mencius dans Louen Tu (Entretiens de Confucius), Meng Tse (œuvres de Mencius), Ta Hsiué (Grande Etude) et Tchong Tong (Invariable Milieu).

    Ils les ont réfutés un à un en les confrontant aux sophismes réactionnaires de Lin Piao. Plus ils critiquent mieux ils comprennent que ce dernier est un bigot de Confucius.

    Ces dernières années, plus de 200 ouvriers de cette section ont étudié à fond les quatre tomes des œuvres choisies de Mao Zedong, le Manifeste du Parti communiste, l’Impérialisme, stade suprême du capitalisme et d’autres œuvres marxistes-léninistes.

    Se servant de l’arme acérée du marxisme-léninisme et de la pensée Mao Zedong, il ont réfuté les absurdités réactionnaires de Lin Piao et de Confucius et ont déclaré : « Lin Piao et Confucius sont l’un et l’autre des ennemis jurés du peuple travailleur.

    Nous autres, ouvriers, devons nous tenir à la pointe de la lutte contre Lin Piao et Confucius. Nous devons non seulement éliminer le système d’exploitation de l’homme par l’homme, mais encore critiquer radicalement l’idéologie de toutes les classes exploiteuses. »

    Depuis ces derniers mois, les ouvriers du Chantier naval Kieousin, qui depuis longtemps persévèrent dans l’étude des œuvres du président Mao, ont établi un parallèle entre, d’une part, la théorie du « génie » prêchée par Lin Piao ainsi que ses diverses absurdités diffamant les ouvriers et les paysans et, d’autre part, les inepties proférées par Confucius telles que « la connaissance innée », « les intellectuels dominent et les travailleurs sont dominés », pour les critiquer une à une.

    Leur critique se ramène à un point essentiel : la lutte entre la défense du socialisme et la restauration du capitalisme. A travers cette critique, les ouvriers de l’atelier des appareillages électriques ont remarqué que les réactionnaires, aussi bien en Chine qu’à l’étranger, ont paré Confucius de toutes les vertus.

    En comparant leurs écrits avec les propos de Lin Piao, qui prêchait la doctrine de Confucius et Mencius, ils se sont mieux rendu compte que Lin Piao visait à « la restauration et à la régression ».

    « Les réactionnaires, ont-ils déclaré, ne manquent pas de se prosterner devant Confucius qui oeuvrait aux mêmes fins ; quant à nous, si nous voulons la révolution et le progrès, nous devons critiquer Lin Piao et Confucius. »

    Dans l’Usine de roues à meuler de Shanghai, un vieil ouvrier s’est rappelé que dans un livre de son enfance, San-tse-king (vers composés de trois caractères, manuel élémentaire en chinois classique), le premier vers est le suivant : « On naît indulgent ».

    Les ouvriers ont critiqué cette sentence en soulignant qu’il s’agit de la théorie de la nature humaine des classes exploiteuses et de la théorie idéaliste de l’apriorisme, prêchées toutes deux par Confucius et Mencius, et qu’elles ne diffèrent en rien des sophismes réactionnaires propagés par Lin Piao.

    Partant de ces points, les ouvriers ont combiné la critique de Lin Piao avec celle de Confucius.

    Pendant leurs heures de loisir, ils ont lu des documents à propos des paroles et des actes de Confucius et de Mencius en appliquant la stigmatisation de ces derniers à la critique du plan de coup d’État armé contre-révolutionnaire (le « Projet des Travaux 571»), fomenté par Lin Piao et consorts.

    Plus profondément ils ont critiqué, plus clairement ils ont compris que l’idéologie réactionnaire de Lin Piao était exactement pareille à celle de Confucius.

    Houang Kin-tao, un ouvrier vétéran, n’a fait que trois années d’étude.

    Cependant, il attache une grande importance à la critique de Lin Piao et de Confucius. Il recueille et lit souvent les articles de journal sur la critique de Lin Piao et de Confucius, et participe activement au mouvement dans ce sens organisé au sein de son groupe.

    Rentré chez lui, il discute encore de ce problème d’importance majeure avec ses enfants. Des stages d’étude et des réunions sont organisés par les ouvriers dans de nombreuses entreprises pour approfondir la critique de Lin Piao et de Confucius.

    Les ouvriers disent : Lin Piao et Confucius chantaient sur le même ton et suivaient la même voie.

    Confucius recommandait de « se modérer et d’en revenir aux rites », et Lin Piao déclarait sans détour : « De tout temps et en toute chose, ce qui seul importe, c’est de se modérer et d’en revenir aux rites », précepte réactionnaire qu’il avait affiché sur le mur de sa chambre à coucher.

    Ce fait seul prouve que, comme Confucius, la restauration contre-révolutionnaire le hantait jour et nuit. De toutes choses, pour lui, la plus importante était la restauration du capitalisme. Nous, la classe ouvrière et le peuple révolutionnaire, nous devons lui répondre du tac au tac.

    Nous devons garder toujours présente à l’esprit la ligne révolutionnaire du président Mao et accorder toute l’attention requise à ce problème d’importance majeure : prévenir et combattre le révisionnisme.

    Critique organisée par les paysans de Pékin

    Les paysans pauvres et moyens-pauvres ainsi que d’autres membres de la brigade de production de Siukiawou, district de Pingkou, dans la banlieue de Pékin, ont tenu un meeting le soir du 28 janvier pour critiquer Lin Piao et Confucius.

    Dès le début de la réunion, de nombreuses personnes ont demandé la parole. Yang King-kiuan, chef de l’équipe de production n° 2, a dit : « Confucius était le fils obéissant de la classe réactionnaire des propriétaires d’esclaves, et Lin Piao, le fils obéissant des propriétaires fonciers, des paysans riches, des contre-révolutionnaires, des mauvais éléments et des droitiers. Tous les deux voulaient remettre au pouvoir les classes réactionnaires abattues.

    Désireux de voir le retour des propriétaires d’esclaves, Confucius clamait sur tous les toits qu’il fallait croire à la « volonté du Ciel », à « l’intelligence des hommes bien nés et la stupidité des roturiers » ; il propageait une absurdité du même genre en disant que les nobles et les humbles étaient prédestinés à être ce qu’ils étaient, et que cet état ne pourrait changer.

    Cela veut dire qu’un propriétaire d’esclaves devait être à jamais un propriétaire d’esclaves, et un esclave, toujours un esclave.Lin Piao se présentait comme un « coursier céleste », un « génie » ayant une tête « très bien faite ».

    Il rêvait, mais en vain, de devenir un empereur et de restaurer le capitalisme. »

    « Quelle « volonté du Ciel » ? », a demandé Tchen Yong-siang, secrétaire de la cellule du Parti de la brigade, qui présidait la réunion.

    « Tout cela a pour but de nous tromper, nous, les masses laborieuses. Citons, dans l’ancienne société, les sept propriétaires fonciers de notre village.

    Avant la Libération, ils n’ont cessé de répéter sur le ton de Confucius qu’ils étaient nés avec une « bonne fortune » et devaient vivre « dans l’aisance ».

    Tandis que nous, les paysans pauvres et moyens-pauvres, ayant une « mauvaise fortune », nous devions « souffrir ». « Bonne fortune ou mauvaise fortune », ce qu’ils avaient à l’esprit, c’était de nous faire accepter d’être leurs bêtes de somme.

    Sous la direction de notre grand dirigeant, le président Mao, nous avons accompli la réforme agraire et abattu les sept propriétaires fonciers. Pourquoi leur bonne fortune s’est-elle changée en mauvaise fortune, tandis que pour nous, ce fut le contraire ?

    Il ne s’agit pas du « bon destin », mais de la révolution. Lin Piao et consorts ont parlé de « volonté du Ciel » pour s’opposer à la révolution, au progrès.

    Il prétendait nous faire retourner dans l’odieuse société d’autrefois. C’est là un rêve chimérique. »

    Kia Houai-tong, chef adjoint de l’équipe de production n° 3, a dit : « Lin Piao attaquait perfidement aussi la dictature du prolétariat en recourant à la vieille camelote de son grand maître : « vertu », « bienveillance et amour », « fidélité et indulgence ». Il espérait nous faire « aimer tous les gens » sans faire une analyse des classes.

    Le président Mao nous indiqua il y a longtemps : « II n’y a au monde ni amour sans cause, ni haine sans cause. Quant au prétendu « amour de l’humanité», jamais depuis que celle-ci s’est divisée en classes, il n’a existé d’amour aussi général ». C’est une vérité absolue !

    Il n’y a pas d’amour au-dessus des classes, ni de haine au­ dessus des classes.

    Avec «la bienveillance, la justice, la vertu » à la bouche, Confucius tenait toujours à la main sa hache de bourreau. Sept jours après être en fonctions, il fit assassiner Chaotcheng Mao, célèbre réformateur qui s’opposait au système esclavagiste.

    Ce qu’il aimait c’était une poignée de propriétaires d’esclaves, et ce qu’il haïssait c’étaient les larges masses des esclaves et des réformateurs.

    Dans son plan de coup d’État armé, le « Projet des Travaux 571 », Lin Piao a comploté de massacrer le peuple révolutionnaire, de « libérer » de notre dictature les propriétaires fonciers, les paysans riches, les contre-révolutionnaires, les mauvais éléments et les droitiers. N’est-ce pas clair ce qu’il aimait et ce qu’il haïssait ? »

    Yang Feng-sien, un vieux paysan pauvre âgé de 59 ans, a dit : « Je travaillais pour un propriétaire foncier dans l’ancienne société.

    Ce propriétaire citait les paroles de Confucius toute la journée. Prononçant des paroles de miel, il avait un cur de fiel. Il nous disait souvent : « Le compromis et la patience sont des qualités sublimes. Vous devez vous modérer en toute circonstance et apprendre à subir des torts. C’est ainsi que vous vous débarrasserez des ennuis. »

    Cet individu nous suçait le sang tout en nous demandant de ne pas nous révolter. Voilà ce que signifie « aimer tous les gens » comme le prêchaient Confucius et Lin Piao.

    Et ce sont le grand Parti communiste chinois, notre grand dirigeant, le président Mao, le socialisme et la révolution qui aiment vraiment et se préoccupent du peuple travailleur. Dans l’ancienne société, aucun de nos ancêtres n’était instruit. Après le premier repas, on ne savait pas si nous aurions le deuxième.

    Aujourd’hui, dans notre nouvelle société, mes six enfants sont tous allés soit à l’école primaire, soit à l’école secondaire, et certains sont devenus enseignants.

    Lin Piao a ramassé la camelote de Confucius pour tenter de nous lier encore une fois les mains et les pieds. Lin Piao et consorts nous interdisaient de combattre les réactionnaires afin qu’ils puissent pratiquer le révisionnisme et nous repousser dans l’ancienne société… »

    « Ils n’y arriveront jamais ! » cria la foule indignée. La nuit tombait que la réunion continuait encore. Car tout le monde désirait parler.

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  • De la dictature intégrale sur la bourgeoisie

    par Tchang Tchouen-kiao − Publié dans le Hongqi n°4, 1975

    La question de la dictature du prolétariat est depuis longtemps au cœur de la lutte entre le marxisme et le révisionnisme. Lénine a dit :

    « Celui-là seul est un marxiste qui étend la reconnaissance de la lutte des classes jusqu’à la reconnaissance de la dictature du prolétariat. »

    Quand le président Mao appelle le pays tout entier à bien comprendre cette question, c’est précisément pour que nous appliquions le marxisme, en théorie comme en pratique, et non le révisionnisme.

    Notre pays traverse une importante période historique de son développement. Après plus de deux décennies de révolution et d’édification socialistes, et en particulier après la Grande Révolution culturelle prolétarienne qui a détruit les deux quartiers généraux de la bourgeoisie, celui de Liou Chao-chi et celui de Lin Piao, notre dictature du prolétariat est plus solide que jamais et notre cause socialiste respire la prospérité.

    A l’heure actuelle, animé d’un esprit combatif, le peuple entier est déterminé à faire de notre pays un Etat socialiste puissant avant la fin du siècle. Persister ou non dans la dictature du prolétariat tout au long de cette étape ainsi que dans toute la période historique du socialisme est une question d’importance primordiale qui conditionne le développement ultérieur de notre pays.

    La lutte de classes en cours exige elle aussi que cette question soit bien comprise. « Si elle ne l’était pas, on tomberait dans le révisionnisme », nous dit le président Mao. Il ne suffit pas qu’un petit nombre de gens la comprennent, il faut absolument qu’elle soit « portée à la connaissance du pays tout entier », On ne soulignera jamais à quel point il est important − pour aujourd’hui et pour demain − de mener à bien cette étude.

    Dès 1920, se fondant sur son expérience pratique acquise en dirigeant la grande Révolution socialiste d’Octobre et le premier Etat de dictature du prolétariat, Lénine indique avec acuité :

    « La dictature du prolétariat, c’est la guerre la plus héroïque et la plus implacable de la nouvelle. classe contre un ennemi plus puissant, contre la bourgeoisie dont la résistance est décuplée du fait de son renversement (ne fût-ce que dans un seul pays) et dont la puissance ne réside pas seulement dans la force du capital international, dans la force et la solidité des liaisons internationales de la bourgeoisie, mais encore dans la force de l’habitude, dans la force de la petite production.

    Car, malheureusement, il reste encore au monde une très, très grande quantité de petite production : or, la petite production engendre le capitalisme et la bourgeoisie constamment, chaque jour, à chaque heure, d’une manière spontanée et dans de vastes proportions. Pour toutes ces raisons, la dictature du prolétariat est indispensable. »

    Et il précise que cette dictature est une lutte opiniâtre, sanglante et non sanglante, violente et pacifique, militaire et économique, pédagogique et administrative, dirigée. contre les forces et les traditions de l’ancienne société, qu’il s’agit d’une dictature intégrale sur la bourgeoisie. Il souligne à maintes reprises qu’il est impossible de vaincre la bourgeoisie si l’on n’exerce pas sur elle une dictature intégrale et prolongée. Ces phrases de Lénine, et surtout les passages qu’il a lui-même soulignés, devaient être confirmés par les faits.

    En effet, de nouveaux éléments bourgeois sont apparus les uns après les autres. Ils sont personnifiés par la clique des renégats Khrouchtchev et Brejnev. En général de très bonne origine de classe, ces gens-là ont presque tous grandi sous le drapeau rouge, ont adhéré du point de vue de l’organisation au Parti communiste, ont été formés dans les universités, et sont devenus de prétendus experts rouges. Or, ils sont de nouvelles herbes vénéneuses nées sur le vieil humus du capitalisme.

    Après avoir trahi leur propre classe, usurpé la direction du Parti et de l’Etat et restauré le capitalisme, ils sont devenus les chefs de file de la dictature qu’exerce la bourgeoisie sur le prolétariat, réussissant dans une entreprise où Hitler avait échoué. « Le spoutnik lancé, le drapeau rouge est tombé » : cette expérience historique, nous ne devons jamais l’oublier, et surtout pas au moment où nous nous efforçons d’édifier un puissant pays.

    Il faut être pleinement conscient du fait que la Chine est toujours exposée au danger de tomber dans le révisionnisme. Car non seulement l’impérialisme et le social-impérialisme n’ont jamais abandonné leurs visées d’agression et de subversion contre nous, non seulement les vieux propriétaires fonciers et bourgeois sont toujours là et ne se résignent pas à leur perte, mais encore, comme disait Lénine, chaque jour, à chaque heure, sont engendrés de nouveaux éléments bourgeois.

    Certains de nos camarades affirment que Lénine parlait alors d’un phénomène qui existait avant la coopération. Cette opinion est de toute évidence erronée. Les thèses de Lénine ne sont pas dépassées.

    Nous proposons à ces camarades de lire encore un ouvrage du président Mao publié en 1957 : De la juste solution des contradictions au sein du peuple. Il y analyse concrètement la situation dans notre pays où, après la victoire fondamentale remportée dans la transformation socialiste du système de propriété − qui inclut l’établissement des coopératives −, existent encore les classes, les contradictions de classes et la lutte de classes, où les rapports de production et les forces productives, tout comme la superstructure et l’infrastructure économique, sont à la fois en accord et en contradiction.

    Il y dresse le bilan de la nouvelle expérience de la dictature du prolétariat acquise après Lénine, répond systématiquement à toutes les questions surgies depuis le changement du système de propriété, définit les tâches et les mesures politiques de la dictature du prolétariat, jetant ainsi la base théorique de la ligne fondamentale du Parti et de la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat.

    La pratique de ces 18 dernières années, et en particulier celle de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, prouvent que la théorie, la ligne et les mesures politiques avancées par le président Mao sont tout à fait justes !

    Le président Mao a récemment indiqué :

    « En un mot, la Chine est un pays socialiste. Avant la Libération, c’était à peu près comme le capitalisme.

    Maintenant encore, on pratique le système des salaires à huit échelons, la répartition selon le travail, l’échange par l’intermédiaire de la monnaie, et tout cela ne diffère guère de l’ancienne société. La différence, c’est que le système de propriété a changé. »

    Pour approfondir notre compréhension de cette directive du président Mao, nous allons jeter un coup d’œil sur les changements intervenus en Chine dans le système de propriété, sur la part que les divers secteurs économiques occupaient dans l’industrie, l’agriculture et le commerce en 1973.

    D’abord l’industrie. Le secteur de la propriété du peuple entier compte pour 97 pour cent dans les immobilisations, 63 pour cent pour le nombre des travailleurs et 86 pour cent pour la valeur globale de la production industrielle. Et celui de la propriété collective pour 3 pour cent, 36,2 pour cent et 14 pour cent respectivement. Restent les artisans individuels dont le nombre représente 0,8 pour cent.

    Ensuite l’agriculture. En ce qui concerne les moyens de production, la part de la propriété collective est environ de 90 pour cent pour les terres cultivées et l’équipement de drainage et d’irrigation, et approximativement de 80 pour cent pour les tracteurs et le gros bétail. La part de la propriété du peuple entier est minime.

    Ainsi, plus de 90 pour cent de la production nationale des céréales et des cultures industrielles provient de l’économie collective, les fermes d’Etat n’intervenant que pour un très faible pourcentage. D’autre part, on conserve dans une proportion restreinte des parcelles réservées à l’usage privé des membres des communes populaires, ainsi que les occupations subsidiaires familiales.

    Enfin le commerce. Dans le volume global de la vente au détail, le secteur d’Etat, celui de la propriété collective et celui des petits marchands individuels comptent respectivement pour 92,5 pour cent, 7,3 pour cent et 0,2 pour cent. Et dans les régions rurales, le commerce par l’intermédiaire des foires a encore une certaine importance.

    Il ressort de ces chiffres que la propriété socialiste du peuple entier et la propriété collective socialiste des masses travailleuses l’ont effectivement emporté de façon éclatante dans notre pays.

    La prépondérance de la propriété du peuple entier s’est encore beaucoup plus fortement affirmée, et dans l’économie gérée par les communes populaires, la part afférente aux trois échelons de propriété − commune populaire, brigade de production et équipe de production − a aussi accusé des changements.

    Prenons la banlieue de Changhaï : les revenus afférents à l’échelon de la commune populaire sont passés de 28,1 pour cent en 1973 à 30,5 pour cent en 1974 ; à l’échelon de la brigade de production, ils sont passés de 15,2 à 17,2 pour cent pendant la même période, alors que ceux des équipes de production tombaient de 56,7 à 52,3 pour cent.

    Ainsi s’accuse de plus en plus nettement la supériorité de la commune populaire, caractérisée par l’ampleur de son champ d’activité et son plus haut degré de socialisation.

    Au cours de ces 25 dernières années, nous avons éliminé graduellement les propriétés impérialiste, capitaliste-bureaucratique et féodale, et transformé pas à pas les propriétés du capitalisme national et des travailleurs individuels ; et les deux formes de propriété publique socialiste se sont progressivement substituées à ces cinq formes de propriété privée.

    Nous sommes donc fondés à affirmer, non sans fierté, que dans notre pays le système de propriété a changé, que le prolétariat et les autres travailleurs se sont pour l’essentiel affranchis du carcan de la propriété privée, et que la base économique du socialisme s’est graduellement développée et consolidée. La Constitution adoptée à la 4e Assemblée populaire nationale rend compte en termes explicites de ces grandes victoires que nous avons obtenues.

    Nous devons toutefois savoir que le problème de la propriété n’est pas encore totalement résolu. Si nous disons fréquemment qu’il est « réglé pour l’essentiel », c’est précisément qu’il ne l’est pas complètement, et que le droit bourgeois n’a pas non plus été complètement supprimé du point de vue de la propriété.

    Les chiffres susmentionnés nous permettent de constater que la propriété privée subsiste partiellement dans l’industrie, l’agriculture et le commerce, que la propriété publique socialiste se présente sous deux formes, et non pas exclusivement sous la forme de propriété du peuple entier, et que la part de cette propriété du peuple entier est encore très faible dans l’agriculture, base de notre économie nationale.

    Quand ils prévoyaient qu’en société socialiste, le droit bourgeois n’existerait plus dans le domaine de la propriété, Marx et Lénine supposaient que l’ensemble des moyens de production appartiendraient déjà à la société tout entière. Nous ne sommes assurément pas encore parvenus à cette étape. Nous ne devons pas perdre de vue qu’à cet égard, aussi bien sur le plan théorique que sur le plan pratique, la dictature du prolétariat se trouve toujours confrontée à une tâche très ardue.

    Nous devons aussi savoir que, pour la propriété du peuple entier comme pour la propriété collective, se pose la question de la direction sous laquelle elles sont placées, c’est-à-dire à quelle classe elles appartiennent, non pas nominalement mais effectivement.

    Le 28 avril 1969, lors de la première session plénière du Comité central issu du IXe Congrès du Parti, le président Mao a dit :

    « A ce qu’il semble sans la Grande Révolution culturelle prolétarienne, ça n’irait pas, car notre base n’était pas solide. A en juger par ce que j’ai observé, ne disons pas dans la totalité ni l’écrasante majorité, mais je le crains, dans une majorité assez grande des usines, la direction n’était pas entre les mains de vrais marxistes ni des masses ouvrières.

    Non pas qu’il n’y ait eu de bons éléments parmi ceux qui dirigeaient les usines. Il y en avait, il y en avait parmi les secrétaires, les secrétaires adjoints et les membres des comités du Parti, il y en avait parmi les secrétaires de cellule.

    Mais ils suivaient la ligne autrefois mise en avant par Liou Chao-chi, ce qui se ramenait simplement de leur part à des pratiques du genre stimulants matériels, profit au poste de commandement, pas de politique prolétarienne mise à l’honneur, distributions de primes, et ainsi de suite. »

    « Toutefois, il se trouve effectivement des mauvais éléments dans les usines. »

    « Cela montre que la révolution n’est pas terminée. »

    Ces propos du président Mao expliquent la nécessité de la Grande Révolution culturelle prolétarienne et nous font aussi comprendre plus clairement que, pour ce qui est de la propriété comme dans toute autre question, nous ne pouvons pas nous borner à envisager les choses dans leur forme apparente, mais nous devons en discerner le contenu réel.

    Il est tout à fait juste d’attacher une grande importance au rôle décisif de la propriété dans les rapports de production.

    On aurait toutefois tort de ne pas observer avec toute l’attention voulue si le problème de la propriété a été résolu effectivement ou seulement en apparence ; on aurait tort de négliger la rétroaction sur la propriété des deux autres éléments des rapports de production − les rapports entre les hommes et la forme de répartition −, et la rétroaction de la superstructure sur l’infrastructure économique, car ces deux éléments et la superstructure jouent un rôle décisif dans des conditions données. La politique est l’expression concentrée de l’économie.

    La ligne idéologique et politique, la classe qui exerce la direction sont les facteurs qui déterminent à quelle classe appartiennent en réalité ces usines. Nos camarades peuvent se rappeler comment une entreprise relevant du capitalisme bureaucratique ou du capitalisme national devenait entreprise socialiste : quand on y envoyait un de nos représentants de la commission de contrôle militaire ou du secteur public, pour la transformer en application de la ligne et des mesures politiques du Parti, n’est-ce pas ?

    Tout changement important du système de propriété au cours de l’histoire, tant lors de la substitution du système féodal à l’esclavagisme que pendant celle du capitalisme au féodalisme, a invariablement commencé par la prise du pouvoir, pour passer ensuite, en s’appuyant sur la force du pouvoir conquis, à la transformation sur une vaste échelle de la propriété, et à la consolidation et au développement du nouveau système de propriété.

    Il en va de même a fortiori pour la propriété publique socialiste qui, elle, ne peut naître sous la dictature de la bourgeoisie. Le capital bureaucratique − qui intervenait pour 80 pour cent dans l’industrie de l’ancienne Chine − n’a pu être transformé en propriété du peuple entier qu’après la victoire de l’Armée populaire de libération sur Tchiang Kaï-chek.

    De même, la restauration du capitalisme commence nécessairement par la prise du pouvoir de direction, par l’altération de la ligne et des mesures politiques du Parti. N’est-ce pas ainsi que Khrouchtchev et Brejnev ont changé le système de propriété en Union soviétique ? Et que Liou Chao-chi et Lin Piao ont changé, à des degrés différents, la nature d’un certain nombre de nos usines et de nos entreprises ?

    Nous devons aussi être conscients du fait que nous pratiquons en ce moment le système marchand. Le président Mao a dit :

    « Notre pays pratique à l’heure actuelle le système marchand, et le système des salaires est inégal, il y a les salaires à huit échelons, etc.

    Tout cela, on ne peut que le restreindre sous la dictature du prolétariat. C’est pourquoi, si des gens comme Lin Piao accèdent au pouvoir, il leur est très facile d’instaurer le régime capitaliste. »

    Cet état de choses que souligne le président Mao ne saurait changer à bref délai. Citons l’exemple des communes populaires de la périphérie de Changhaï où le développement économique a été relativement rapide à l’échelon de la commune et à celui de la brigade de production : dans les immobilisations afférentes aux trois échelons de propriété, la commune compte pour 34,2 pour cent, la brigade pour 15,1 pour cent seulement, et l’équipe pour 50,7 pour cent.

    A envisager uniquement les conditions économiques des communes populaires, il faudra encore beaucoup de temps pour que le rôle d’unité comptable de base puisse passer du niveau de l’équipe de production à celui de la brigade, puis au niveau de la commune. Et même lorsque la commune sera devenue l’unité comptable, il s’agira encore d’un système de propriété collective.

    Par conséquent, la situation caractérisée par la coexistence des deux formes − propriété du peuple entier et propriété collective − ne saurait être modifiée radicalement à brève échéance. Tant qu’elles subsisteront, la production marchande, l’échange par l’intermédiaire de la monnaie et la répartition selon le travail seront inévitables.

    Etant donné que « tout cela, on ne peut que le restreindre sous la dictature du prolétariat », le développement des facteurs capitalistes dans les villes comme à la campagne et l’apparition des nouveaux éléments bourgeois sont également inévitables.

    Si on ne leur impose pas de restrictions, le capitalisme et la bourgeoisie connaîtront un développement encore plus rapide. Pour cette raison, nous ne devons en aucun cas relâcher notre vigilance sous le prétexte d’avoir remporté une grande victoire dans le domaine de la transformation du système de propriété et d’avoir mené une Grande Révolution culturelle prolétarienne.

    Il faut bien voir que notre infrastructure économique n’est pas encore solide, que le droit bourgeois n’a pas été totalement supprimé du point de vue de la propriété, qu’il se manifeste encore sérieusement dans les rapports entre les hommes et qu’il occupe une position dominante dans la répartition.

    Dans les divers domaines de la superstructure, virtuellement la bourgeoisie détient encore quelques secteurs, et y conserve l’avantage ; et si des réformes sont en cours dans certains autres secteurs, leurs résultats ne sont pas consolidés ; la vieille idéologie et la vieille force de l’habitude entravent opiniâtrement la croissance des nouvelles réalités socialistes.

    En raison du développement des facteurs capitalistes dans les villes et les campagnes, de nouveaux éléments bourgeois apparaissent les uns après les autres, la lutte de classes entre le prolétariat et la bourgeoisie, entre les diverses forces politiques et entre les idéologies prolétarienne et bourgeoise sera encore longue et sujette à des vicissitudes, et par moments elle pourra même devenir très aiguë.

    Même quand les propriétaires fonciers et les bourgeois de la vieille génération seront tous devenus poussière, cette lutte de classes n’aura toujours pas pris fin, et il se pourra encore que des gens comme Lin Piao se hissent au pouvoir et que la bourgeoisie opère une restauration.

    Dans son discours sur « La Situation et notre politique après la victoire dans la Guerre de Résistance contre le Japon », le président Mao a dit qu’en 1936, près de Paoan où siégeait le Comité central du Parti, une bande armée contre-révolutionnaire tenait un village fortifié et refusait obstinément de se rendre, et c’est seulement quand l’Armée rouge a attaqué et pris le village que l’affaire fut réglée.

    Cette anecdote est d’une portée universelle, car elle nous apprend que « tout ce qui est réactionnaire est pareil : tant qu’on ne le frappe pas, impossible de le faire tomber. C’est comme lorsqu’on balaie : là où le balai ne passe pas, la poussière ne s’en va pas d’elle-même. »

    Aujourd’hui, très nombreux encore sont les « villages fortifiés » tenus par la bourgeoisie ; quand on en élimine un, un autre peut encore surgir ; même lorsqu’il n’en resterait qu’un seul, il ne disparaîtrait pas pour autant de lui-même, tant que le balai de fer de la dictature du prolétariat n’aurait pas passé. Et Lénine avait parfaitement raison de dire que « pour toutes ces raisons, la dictature du prolétariat est indispensable ».

    De l’expérience historique se dégage l’enseignement suivant : continuer d’exercer la dictature intégrale sur la bourgeoisie, dans tous les domaines et à toutes les phases du développement de la révolution, est un impératif qui garantit que le prolétariat triomphera de la bourgeoisie et que la Chine ne deviendra pas un Etat révisionniste.

    Qu’est-ce que la dictature intégrale sur la bourgeoisie ? La formulation la plus lapidaire se trouve dans ce passage d’une lettre de Marx adressée en 1852 à J. Weydemeyer, et que nous étudions tous en ce moment. Marx y écrivait :

    « En ce qui me concerne, ce n’est pas à moi que revient le mérite d’avoir découvert ni l’existence des classes dans la société moderne, ni leur lutte entre elles. Longtemps avant moi, des historiens bourgeois avaient exposé l’évolution historique de cette lutte des classes et des économistes bourgeois en avaient décrit l’anatomie économique.

    Ce que j’ai apporté de nouveau, c’est de démontrer 1) que l’existence des classes n’est liée qu’à des phases historiques déterminées du développement de la production ; 2) que la lutte des classes mène nécessairement à la dictature du prolétariat ; 3) que cette dictature elle-même ne représente que la transition à l’abolition de toutes les classes et à une société sans classes. »

    Lénine notait que cette brillante thèse de Marx met parfaitement en lumière la différence essentielle et fondamentale entre la théorie de l’Etat avancée par Marx et celle de la bourgeoisie, et fait bien ressortir l’essence de celle de Marx. Il est à noter que sa formulation sur la dictature du prolétariat s’échelonne en trois termes, corrélatifs et indissolubles.

    Aucun ne peut être isolé des deux autres. Car la phrase interprète dans son intégrité l’évolution complète de la dictature du prolétariat − naissance, développement et disparition − dont elle résume toutes les tâches et le contenu concret.

    Dans Les Luttes de classes en France (1848-1850), Marx précise encore que cette dictature constitue un point de transition nécessaire pour arriver à la suppression des différences de classes en général ; à la suppression de tous les rapports de production sur lesquels elles reposent, à la suppression de toutes les relations sociales qui correspondent à ces rapports de production, au bouleversement de toutes les idées qui émanent de ces relations sociales.

    Marx utilise ici les mots « tous » ou « en général » à quatre reprises ! Il ne dit pas en partie ni en grande partie, ni en très grande partie, il dit en totalité ! Rien d’étonnant à cela, puisque le prolétariat ne pourra s’affranchir définitivement sans avoir émancipé toute l’humanité.

    Pour y parvenir, il faut nécessairement exercer une dictature intégrale sur la bourgeoisie, poursuivre la révolution sous cette dictature jusqu’au bout, jusqu’à avoir atteint sur notre planète les quatre objectifs en question − de sorte que la bourgeoisie et les autres classes exploiteuses ne puissent ni exister ni se reformer à nouveau −, et il ne faut surtout pas s’arrêter à mi-chemin dans le processus de transition.

    A notre avis, c’est seulement par une telle compréhension qu’on aura véritablement assimilé l’essence de la doctrine de Marx sur l’Etat.

    Réfléchissons un peu, camarades. Si, au lieu de comprendre les choses ainsi, on s’emploie, en théorie comme dans la pratique, à limiter, tronquer et altérer le marxisme, à faire de la dictature du prolétariat un mot creux, à mutiler la dictature intégrale sur la bourgeoisie, et que l’on exerce cette dictature dans certains domaines seulement, et non pas dans tous les domaines, à une certaine étape seulement (par exemple avant la transformation du système de propriété) et non pas à toutes les étapes ; autrement dit, si, au lieu de détruire totalement tous les « villages fortifiés » de la bourgeoisie, on en conserve quelques-uns et qu’on la laisse élargir à nouveau ses effectifs, n’est-ce pas préparer là des conditions à la restauration de la bourgeoisie et faire de la dictature du prolétariat un paravent de la bourgeoisie, notamment de la bourgeoisie nouvellement engendrée ?

    Chaque ouvrier, paysan pauvre, paysan moyen-pauvre ou autre travailleur qui refuse de retomber dans la misère et les souffrances d’autrefois, tout membre du Parti communiste déterminé à consacrer toute sa vie à la lutte pour le communisme, tout camarade qui ne veut pas voir la Chine devenir révisionniste doit graver dans son esprit ce principe fondamental du marxisme : il faut exercer une dictature intégrale sur la bourgeoisie et surtout ne pas s’arrêter à mi-chemin.

    Il est indéniable qu’un certain nombre de nos camarades n’ont adhéré au Parti communiste que sur le plan de l’organisation, mais pas du point de vue idéologique. Leur conception du monde n’a toujours pas dépassé le cadre de la petite production et celui de la bourgeoisie.

    Ils sont pour la dictature du prolétariat à une étape donnée ou dans un domaine particulier, et se réjouissent de certaines victoires du prolétariat, car ils y trouvent quelques avantages.

    Mais, ces avantages une fois acquis, ils estiment qu’il est temps de s’installer et d’aménager confortablement son petit chez-soi. Dictature intégrale sur la bourgeoisie ?

    Premier pas d’une longue marche de dix mille lis ? Très peu pour moi ! Que d’autres s’y mettent, pour moi, terminus, je descends. A ces camarades, nous donnerons ce conseil : Descendre à mi-chemin est dangereux ! La bourgeoisie vous fait déjà signe, vous feriez bien de rattraper le gros de nos forces et de continuer à aller de l’avant !

    L’expérience historique nous apprend également que, devant les victoires que la dictature du prolétariat remporte l’une après l’autre, la bourgeoisie fait mine d’accepter cette dictature, mais qu’elle ne travaille pas moins, dans ses actes, à restaurer la dictature de la bourgeoisie.

    C’est justement ce qu’ont fait Khrouchtchev et Brejnev. Ils n’ont pas changé le nom des Soviets, ni celui du Parti de Lénine, ni celui des Républiques socialistes. Pourtant sous le couvert de ces appellations qu’ils conservent, ils ont vidé la dictature du prolétariat de son contenu, et en ont fait une dictature de la bourgeoisie monopoliste opposée aux Soviets, au Parti de Lénine et aux Républiques socialistes.

    Ils ont avancé un programme d’Etat du peuple tout entier et de parti du peuple tout entier, programme révisionniste trahissant ouvertement le marxisme. Mais quand le peuple soviétique se dresse contre leur dictature fasciste, ils arborent le drapeau de la dictature du prolétariat pour soumettre les masses à la répression.

    Pareilles choses se sont aussi produites dans notre pays. Liou Chao-chi et Lin Piao n’ont pas simplement propagé la théorie de « l’extinction de la lutte de classes » ; quand ils réprimaient la révolution, ils ont agité ce même drapeau. Lin Piao n’avait-il pas un mémento en quatre points dont l’un s’énonçait : « ne jamais oublier la dictature du prolétariat » ?

    En effet, il ne l’oubliait jamais, seulement il convient d’insérer ici le mot « renverser », ce qui donne : « ne jamais oublier de renverser la dictature du prolétariat ».

    Selon les propres aveux de ces gens-là, il s’agissait d’« attaquer les forces du président Mao en arborant le drapeau du président Mao ». Parfois, ils se montrent « soumis » au prolétariat et même affichent un air plus révolutionnaire que quiconque, lançant des mots d’ordre « de gauche » pour fomenter des troubles et mener des activités de sape. Mais le plus souvent, c’est une lutte implacable qu’ils livrent au prolétariat.

    Tu veux la transformation socialiste ? Il prétend consolider l’ordre de démocratie nouvelle. Tu veux l’établissement des coopératives et des communes populaires ? Il dit que c’est trop tôt.

    Tu estimes qu’il faut faire la révolution dans l’art et la littérature ? Il soutient que présenter quelques pièces de fantômes ne fera aucun mal. Tu veux restreindre le droit bourgeois ? Il le trouve excellent et dit qu’il faut plutôt l’élargir.

    Ces champions des vieilleries bourdonnent, tel un essaim de mouches, autour de ce que Marx dénommait les « stigmates » et les « défauts » de l’ancienne société. Ils portent un intérêt tout particulier à prêcher aux jeunes et aux adolescents, en profitant de leur inexpérience, que le stimulant matériel est comme un fromage fermenté qui, s’il sent fort, n’en est pas moins savoureux.

    Et toutes ces menées abjectes, ils les camouflent sous une appellation socialiste. Certaines canailles, en se livrant à la spéculation, à la concussion et au vol, ne prétendent-elles pas faire de la coopération socialiste ?

    Et ces instigateurs criminels qui empoisonnent les jeunes et adolescents, n’affectent-ils pas de témoigner de la sollicitude envers les continuateurs de la cause du communisme ?

    Il nous faut étudier leurs tactiques et synthétiser notre expérience pour exercer encore plus efficacement la dictature intégrale sur la bourgeoisie. « Vous voulez faire souffler un vent de ’communisation’ ? »

    Poser ce genre de question pour faire courir des rumeurs est une tactique à laquelle certains individus ont recouru tout récemment. Nous pouvons leur répondre nettement : un vent de « communisation » comme celui de Liou Chao-chi et Tchen Po-ta, on ne tolérera jamais qu’il se lève à nouveau. Nous avons toujours estimé que notre pays, loin d’avoir trop de marchandises, n’en a pas encore en assez grande abondance.

    Tant que les communes populaires n’auront pas assez à offrir pour « pratiquer la communauté des biens » avec les brigades et les équipes de production, et que le système de propriété du peuple entier ne disposera pas d’une extrême abondance de produits pour appliquer, parmi nos 800 millions d’habitants, le principe de la répartition selon les besoins, on ne pourra que conserver la production marchande, l’échange par l’intermédiaire de la monnaie et la répartition selon le travail.

    Quant aux effets nuisibles qui en découlent, nous avons pris et continuerons à prendre des mesures adéquates pour les limiter. La dictature du prolétariat est une dictature exercée par les masses. Nous sommes convaincus que, sous la direction du Parti, les larges masses ont la force et la capacité de combattre et vaincre finalement la bourgeoisie.

    L’ancienne Chine était un pays littéralement submergé par un océan de petite production. L’éducation socialiste de centaines de millions de paysans a toujours été un problème sérieux, qui demandera les efforts de plusieurs générations.

    Or, sur ces centaines de millions, les paysans pauvres et moyens-pauvres sont la majorité, et ils ont compris, à travers la pratique, que la seule voie radieuse pour eux est de suivre le Parti communiste et d’emprunter la voie socialiste.

    En s’appuyant sur eux pour réaliser l’union avec les paysans moyens, notre Parti a permis aux paysans de s’acheminer étape par étape jusqu’à la commune populaire, en passant par l’équipe d’entraide, la coopérative agricole de production de formes élémentaire et supérieure. De même, nous serons en mesure de les conduire pour qu’ils continuent dans leur marche en avant.

    Nous voudrions plutôt attirer l’attention de nos camarades sur le fait qu’il souffle aujourd’hui un autre genre de vent, qui s’appelle l’« embourgeoisement ». Il s’agit du style de vie bourgeois dont a parlé le président Mao, du vent funeste qui fait dégénérer en éléments bourgeois les quelques « une partie » dont il a été question.

    Et parmi ces quelques « une partie », l’embourgeoisement d’une partie des communistes et surtout d’une partie des cadres dirigeants est susceptible de nous causer le plus grand tort.

    Sous l’emprise de ce sinistre courant, certains individus imbus d’idées bourgeoises se lancent dans une course acharnée aux honneurs et aux richesses, et loin d’en rougir, ils s’en vantent.

    Certains en sont même venus à tout convertir en marchandises, jusqu’à leur propre personne. Pour eux, adhérer au Parti communiste et travailler pour le prolétariat n’est qu’un moyen d’obtenir pour la marchandise qu’ils sont un avantageux reclassement et pour se faire payer au prix fort par le prolétariat.

    Ceux qui ne sont communistes que de nom et sont en fait de nouveaux éléments bourgeois présentent les traits caractéristiques de l’ensemble de la bourgeoisie à l’agonie et en putréfaction.

    Au cours de l’histoire, alors que les classes des propriétaires d’esclaves et des propriétaires fonciers et la bourgeoisie se trouvaient dans leur période ascendante, elles avaient apporté une certaine contribution utile à l’humanité. Or aujourd’hui, tournant complètement le dos à leurs ancêtres, les nouveaux éléments bourgeois ne sont qu’une « nouvelle » sale engeance et ne jouent qu’un rôle nuisible vis-à-vis de l’humanité.

    Parmi ceux qui font courir des rumeurs au sujet du vent de « communisation » figurent de nouveaux éléments bourgeois qui, s’étant approprié des biens publics, craignent que le peuple ne les « communise », et aussi des individus qui voudraient bien profiter de cette aubaine.

    Tous ces gens ont les sens plus aiguisés que beaucoup de nos camarades. Alors que certains de nos camarades tiennent l’étude pour une tâche compressible, ils sentent d’instinct que le présent mouvement d’étude est une tâche impérieuse, aussi bien pour le prolétariat que pour la bourgeoisie.

    Il se peut qu’ils soulèvent vraiment un petit vent de « communisation », ou qu’ils ourdissent quelques machinations en reprenant à leur compte un de nos mots d’ordre et en suscitant délibérément des confusions entre les deux types de contradictions de nature différente. C’est un point qui mérite notre attention.

    Forte de centaines de millions d’hommes, la grande armée révolutionnaire prolétarienne que nous formons va de l’avant, sous la direction du Comité central du Parti ayant à sa tête le président Mao. Nous avons vingt-cinq années d’expérience de la dictature du prolétariat, à quoi s’ajoute l’expérience acquise sur le plan international depuis la Commune de Paris.

    Pourvu que les centaines de membres du Comité central de notre parti, et nos milliers de hauts cadres donnent l’exemple, qu’ils étudient consciencieusement avec la masse des cadres, procèdent à des enquêtes et recherches et dressent le bilan de leur expérience, nous parviendrons à matérialiser l’appel du président Mao, à acquérir une bonne compréhension de la question. de la dictature du prolétariat et à garantir que notre pays progressera victorieusement à la lumière du marxisme, du léninisme, de la pensée-maotsétoung.

    « Les prolétaires n’y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner. »

    Cette perspective infiniment radieuse encourage et encouragera un nombre croissant d’ouvriers et de travailleurs conscients, et leur détachement d’avant-garde, les communistes, à continuer dans la ligne fondamentale du Parti et la dictature intégrale sur la bourgeoisie, et à poursuivre jusqu’au bout la révolution sous la dictature du prolétariat !

    La bourgeoisie et toutes les autres classes exploiteuses seront éliminées et le communisme triomphera, c’est chose inévitable, inéluctable, indépendante de la volonté de l’homme.

    =>Revenir au dossier sur la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne

  • Les lois de la lutte de classes dans la période socialiste

    1972

    Comment évoluent les contradictions de classes et la lutte de classes dans la période historique du socialisme ? Quelles sont les lois qui les régissent ?

    Pour saisir ces lois, nous devons tout d’abord connaître la contradiction principale en Chine durant cette époque. Dès 1949, à la veille de la fondation de la République populaire de Chine, le président Mao a indiqué explicitement, à la deuxième session plénière du Comité central issu du VIIème Congrès du Parti communiste chinois, qu’après la prise du pouvoir d’État et le règlement du problème agraire, la contradiction principale dans le pays était « la contradiction entre la classe ouvrière et la bourgeoisie ».

    Ensuite il a maintes fois fait remarquer que durant toute la période historique du socialisme existaient toujours la lutte entre le prolétariat et la bourgeoisie et entre la voie socialiste et la voie capitaliste, ainsi que le danger d’une restauration du capitalisme.

    En 1962, lors de la dixième session plénière du Comité central issu du VIIIe Congrès du P.C.C., il a énoncé une formulation encore plus complète de la ligne générale du Parti pour toute cette période et nous a recommandé de « ne jamais oublier la lutte de classes ».

    Conduisant le peuple chinois dans la révolution et l’édification socialistes, il a utilisé la position, le point de vue et la méthode du matérialisme dialectique et du matérialisme historique pour saisir la contradiction principale — celle entre le prolétariat et la bourgeoisie — et faire le bilan de l’expérience acquise dans la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat, et a sans cesse mis en lumière les lois de la lutte de classes entre le prolétariat et la bourgeoisie.

    La lutte des classes est inéluctable.

    Le président Mao a indiqué en 1957 : « Les ennemis de classe chercheront toujours à se manifester. Ils ne se résignent pas à la perte du pouvoir et de leurs biens.

    Malgré tous les avertissements du Parti communiste, qui a ouvertement fait connaître ses principes stratégiques fondamentaux à ses ennemis, ceux-ci ne renonceront pas à leurs attaques. La lutte des classes est un fait objectif, indépendant de la volonté de l’homme. En d’autres termes, elle est inéluctable. » Mus par leur nature réactionnaire, les ennemis de classe et les génies malfaisants de tout acabit ne manqueront jamais de se manifester.

    Il n’a pas existé et n’existera jamais à l’avenir d’exemple montrant que les classes réactionnaires renversées se retirent de leur propre gré de la scène de l’histoire sans tenter d’organiser une résistance. L’instinct des classes réactionnaires et leur conception idéaliste du monde les poussent invariablement à se surestimer et à sous-estimer les forces révolutionnaires.

    Elles prennent la supériorité absolue du prolétariat pour une infériorité absolue. Par conséquent, elles viennent se produire devant le public chaque fois que l’occasion s’en présente et ni les coups violents, ni les échecs ignominieux qu’elles auront essuyés ne les détourneront de cette loi.

    La lutte pour la consolidation de la dictature du prolétariat, qui se poursuit en Chine depuis une vingtaine d’années, a corroboré la justesse de cette loi dégagée par le président Mao.

    Au lendemain de la naissance de la Chine nouvelle, alors que le peuple chinois était engagé dans le mouvement de résistance à l’agression américaine et d’aide à la Corée, les capitalistes délinquants tentèrent de soudoyer les cadres de nos organismes gouvernementaux et de nos entreprises et se livrèrent à la fraude fiscale et autres activités illégales pour saper la cause socialiste et l’économie d’État.

    « Entraînant nos cadres dans leur camp » et « s’infiltrant dans nos rangs », ils lancèrent des attaques démentielles contre le prolétariat.

    Le groupe contre-révolutionnaire de Hou Feng avait tenté de se faufiler dans les rangs de la révolution pour la saboter de l’intérieur et renverser le régime prolétarien, et présenta en 1955 un « mémorandum » contre-révolutionnaire long de 300 000 caractères chinois.

    En 1957, profitant de ce que notre Parti avait déclenché un mouvement de rectification du style de travail pour surmonter ses insuffisances, les droitiers bourgeois complotèrent de désagréger le Parti communiste et de discréditer le régime socialiste afin d’usurper le pouvoir.

    Tous ces faits montrent que les ennemis de classe se sont tous révélés eux-mêmes et c’est là une loi objective, indépendante de la volonté de l’homme.

    Les représentants de la bourgeoisie infiltrés au sein du Parti ne sauraient aller à rencontre de cette loi. Incarnant les intérêts et la volonté des classes exploiteuses renversées et de toutes les forces réactionnaires, ils tiennent toujours à se manifester avec opiniâtreté.

    Depuis Kao Kang jusqu’aux escrocs du genre de Liou Chao-chi, il n’en est pas un qui ne soit entré en scène de son propre chef pour attaquer le Parti communiste en vue d’usurper la direction du Parti et de s’emparer du pouvoir, de modifier la ligne et la politique du Parti et de transformer le régime socialiste.

    La nature de classe réactionnaire et les tactiques à double face de ces conspirateurs et arrivistes, ainsi que la conception réactionnaire du monde profondément ancré dans leur esprit, font qu’ils sont toujours hostiles au Parti et au peuple.

    On ne peut les dissuader d’agir ainsi et personne ne parvient à les récupérer.

    Lorsque les activités antiparti des escrocs du genre de Liou Chao-chi furent dévoilées, le président Mao, faisant preuve de la grandeur d’âme d’un révolutionnaire prolétarien, fit en maintes occasions l’impossible pour les récupérer.

    Mais ceux-ci, loin de se repentir, poursuivirent furieusement leurs criminelles activités contre-révolutionnaires et coururent finalement à leur perte.

    A présent, la situation est chaque jour meilleure dans la révolution et l’édification socialistes, la dictature du prolétariat est encore plus solide et la ligne révolutionnaire du président Mao en matière diplomatique remporte victoire sur victoire. Tout cela réjouit et encourage le peuple de toutes les nationalités de la Chine.

    Le contexte international.

    Lénine a indiqué : « Le révisionnisme est un phénomène international. » (Marxisme et révisionnisme)

    Les agissements des meneurs de la ligne révisionniste au sein du Parti ont aussi leur cause internationale.

    Pour renverser la dictature du prolétariat en Chine, les impérialistes et les social-impérialistes recrutent nécessairement leurs agents au sein de notre Parti.

    De leur côté, les révisionnistes et les opportunistes dissimulés dans notre Parti vont toujours chercher appui chez eux. Les conspirations antiparti des escrocs du genre de Liou Chao-chi ne sont pas des faits isolés ou fortuits.

    Elles ont aussi leur contexte international.

    La grande victoire remportée dans le mouvement de critique du révisionnisme et de rectification du style de travail a porté un rude coup au social-impérialisme.

    La réalité de la lutte de classes nous apprend que « les réactionnaires à l’intérieur d’un pays socialiste, de connivence avec les impérialistes, cherchent à faire aboutir leur complot en exploitant les contradictions au sein du peuple pour fomenter la division et susciter le désordre » (Mao Zedong : De la juste solution des contradictions au sein du peuple)

    Ce n’est qu’en observant du point de vue marxiste-léniniste la lutte de classes du pays dans ses rapports,avec celle sur le plan international que nous pouvons saisir les lois de la lutte entre les deux classes et entre les deux lignes dans la période socialiste. Une grande collision a lieu au bout de quelques années.

    On peut aussi noter en ternies de temps la loi régissant l’évolution de la lutte entre le prolétariat et la bourgeoisie durant la période socialiste.

    Si nous jetons un coup d’œil sur l’histoire de notre pays, nous pourrons voir qu’une grande collision a lieu au bout de quelques années.

    Il en est ainsi pour la lutte de classes dans la société comme pour la lutte entre les deux lignes au sein du Parti.

    Dans les premières années qui ont suivi la Libération, alors que la révolution et l’édification socialistes, avaient remporté des succès préliminaires et se développaient en profondeur, Kao Kang et Jao Chou-che formèrent une ligue antiparti et tentèrent d’usurper le pouvoir, mais ils échouèrent.

    Puis, à la conférence de Louchan de 1959 surgit Peng Teh-houai qui ouvrit les hostilités en attaquant la ligne générale pour l’édification du socialisme, le grand bond en avant et la commune populaire, dans le dessein d’usurper la direction du Parti. Toutefois, sa tentative échoua.

    Plus tard, poursuivant une ligne révisionniste, Liou Chao-chi et d’autres escrocs du même genre tramèrent un vaste complot et établirent un quartier général bourgeois dans le fol espoir de diviser notre Parti et de restaurer le capitalisme.

    Mais ils essuyèrent un échec encore plus cuisant.

    Pourquoi une grande collision se produit-elle au bout de quelques années ?

    Ce fait est dû au développement par étapes de la contradiction principale existant dans la période socialiste.

    Le président Mao nous a enseigné ceci : « Ni la contradiction fondamentale dans le processus de développement d’une chose ou d’un phénomène ni l’essence de ce processus, déterminée par cette contradiction, ne disparaissent avant l’achèvement du processus ; toutefois, les conditions diffèrent habituellement les unes des autres à chaque étape du long processus de développement d’une chose ou d’un phénomène.

    En voici la raison : Bien que le caractère de la contradiction fondamentale dans le processus de développement d’une chose ou d’un phénomène et l’essence du processus restent inchangés, la contradiction fondamentale s’accentue progressivement à chaque étape de ce long processus. » (De la contradiction)

    Notre révolution socialiste s’est approfondie graduellement. L’accomplissement pour l’essentiel de la transformation socialiste de la propriété des moyens de production a été suivi de la révolution socialiste sur le front idéologique et politique.

    Chaque pas en avant que nous faisons et chaque victoire que nous remportons touchent au point sensible la bourgeoisie et ses agents au sein du Parti, et suscitent ainsi une vive opposition de leur part.

    En conséquence, dans le long processus de développement de la contradiction et de la lutte entre le prolétariat et la bourgeoisie, des étapes spécifiques apparaissent à mesure que s’approfondit la révolution socialiste.

    De même que dans l’évolution de toute contradiction, chaque étape présente deux formes de mouvement : stabilité relative et changement évident.

    Dans des conditions déterminées, la première forme fait place à la seconde, c’est-à-dire que le mouvement, relativement modéré au départ, devient alors relativement violent.

    A cette seconde phase, la contradiction se résout et une autre étape spécifique commence.

    C’est pourquoi la lutte entre le prolétariat et la bourgeoisie dans la période socialiste connaît des flux et des reflux, à la manière des vagues.

    Et en termes de temps, cela se traduit par de grandes collisions se produisant à quelques années d’intervalle. Il s’agit là évidemment d’une appréciation générale.

    Le temps qui sépare chaque grande collision peut être plus ou moins long, selon la situation dans le pays et à l’étranger et le travail que nous aurons accompli.

    Après chaque collision, l’ennemi de classe vaincu est forcé de battre en retraite.

    De par sa nature de classe réactionnaire, il ne saurait faire peau neuve.

    Il n’est pourtant pas en mesure d’opérer immédiatement un nouveau retour en force.

    Cela est dû au fait qu’à l’issue de la lutte, l’ennemi de classe a été étrillé, que son quartier général bourgeois a été détruit, que son programme et sa ligne révisionnistes ainsi que toutes les absurdités réactionnaires qu’il avait débitées pour duper et endormir le peuple ont été stigmatisés, que la confrérie d’une poignée de contre-révolutionnaires qu’il avait formée à grand-peine s’est écroulée sous les coups et que sa tactique à double face, percée à jour, est désormais inopérante.

    Bref, il doit reprendre souffle.

    En Chine, vu le haut prestige du Parti, la fidélité des masses populaires envers le marxisme, le léninisme, la pensée Mao Zedong, l’étroite unité qui lie le Parti, le gouvernement, l’armée et le peuple et la solidité de la dictature du prolétariat, il ne peut faire ses préparatifs contre-révolutionnaires que dans la coulisse subrepticement et dans des conditions très difficiles.

    Sous la dictature du prolétariat ferme comme une muraille d’airain il lui est impossible sans plusieurs années de préparatifs de rassembler ses effectifs pour engager avec nous une nouvelle épreuve de force de grande envergure.

    Certes les luttes de classes peuvent parfois s’enchaîner. Il y a eu des cas où certains chefs de file de la ligne révisionniste de la lutte en cours se trouvaient être les véritables meneurs de la ligne révisionniste dans la lutte précédente ou des éléments d’ossature qui n’avaient pas été découverts jusqu’ici.

    Néanmoins quels que soient les préparatifs des forces réactionnaires renversées et quel que soit le moment où elles passeront à l’action seule une défaite totale les attend. Quand nous disons qu’une grande collision a lieu au bout de quelques années nous ne prétendons pas que tout est calme et tranquille pendant le reste du temps et que nous pouvons dormir sur nos deux oreilles.

    Que la lutte de classes connaisse des flux et reflux ne signifie pas qu’elle disparaît et reparaît tour à tour. Chaque collision n’est que la continuation et le développement de la lutte qui se déroulait en temps normal — un processus du changement quantitatif au changement qualitatif.

    Nous devons donc insister chaque jour, chaque mois et chaque année sur la lutte de classes. Seule une bonne connaissance de la lutte de classes et de ses lois nous permettra d’acquérir l’initiative dans la lutte.

    Du désordre naît l’ordre.

    Dans la période socialiste les génies malfaisants se produisent sans cesse pour provoquer des troubles, le prolétariat ne cesse de les balayer, et de ces grands désordres naît l’ordre.

    C’est là une autre loi du développement de la lutte de classes. Le matérialisme dialectique nous apprend qu’ordre et désordre constituent une unité des contraires. Sans désordre il ne saurait être question d’ordre.

    Le désordre fait inévitablement place à l’ordre. Le président Mao a dit : « Les désordres ont un double caractère. Ils peuvent tous être envisagés de ce point de vue. » (De la juste solution des contradictions au sein du peuple)

    C’est une mauvaise chose que les ennemis de classe viennent semer des troubles. Mais, ce faisant ils mettent à nu leur nature contre-révolutionnaire rendant plus distinct le camp de chaque classe et les masses populaires sont ainsi mieux en mesure de les combattre et d’éliminer ces monstres ce qui conduit à une nouvelle consolidation de la dictature du prolétariat.

    Dans ce sens une chose mauvaise peut se transformer en une bonne.

    Au cours de la grande Révolution culturelle prolétarienne les génies malfaisants sont accourus de toutes parts. Il semblait que pendant un certain temps certaines régions sombraient dans le pire chaos.

    Mais qu’en est-il résulté ? Une poignée d’ennemis de classe a été débusquée tandis que les masses populaires se sont aguerries.

    Les escrocs du genre de Liou Chao-chi qui avaient fait le bon apôtre, ont arraché leur masque et révélé leur cynisme dès qu’ils mirent à exécution leur complot pour usurper la direction du Parti. Les cadres et les niasses se sont soulevés pour dénoncer et critiquer leurs crimes antiparti et ont considérablement accru leur aptitude à distinguer le vrai marxisme du faux.

    Par là on peut constater que le jour où l’ennemi de classe se déchaîne est aussi celui de sa perte imminente.

    Les cadres et les masses populaires qui constituent plus de 95 % de la population ne toléreront jamais ses agissements pervers. Le marxisme estime que la lutte de classes est la force motrice du progrès de l’histoire.

    Et ce n’est que dans la lutte de classes que la société socialiste se développe.

    Chaque fois que les génies malfaisants suscitent des troubles et sont vaincus par le peuple révolutionnaire, les forces des classes exploiteuses et de toute la réaction connaissent un nouvel affaiblissement tandis que la dictature du prolétariat se trouve encore davantage consolidée.

    A la suite de maints affrontements et de l’amenuisement graduel des forces des classes réactionnaires, le prolétariat parviendra finalement à accomplir la grande mission historique qu’est l’élimination de la bourgeoisie et des autres classes exploiteuses.

    Cependant, chaque transformation du désordre en ordre, loin d’être un simple retour à l’état ancien ou un mouvement cyclique tout mécanique, a son propre contenu.

    Après chaque lutte, la connaissance du peuple atteint un degré plus élevé, et la cause du socialisme victorieux accomplit un nouveau pas en avant.

    La consolidation de la dictature du prolétariat et le développement de la cause socialiste dans notre pays ne sont-ils pas dus, précisément, aux victoires que le prolétariat ne cesse de remporter sur les propriétaires fonciers, la bourgeoisie et autres forces réactionnaires, et leurs représentants, qui provoquent constamment des troubles et mènent des activités de sabotage ?

    La transformation d’une mauvaise chose en une bonne est conditionnelle.

    L’ennemi de classe ne saurait se retirer de son propre gré de la scène de l’histoire et l’ordre ne vient pas spontanément du désordre.

    « Dans des conditions déterminées, chacun des deux aspects opposés d’une contradiction se transforme immanquablement en son contraire par suite de la lutte entre eux.

    Ici, les conditions sont importantes. Sans des conditions déterminées, aucun des deux aspects en lutte ne peut se transformer en son contraire. » (Mao Zedong : De la juste solution des contradictions au sein du peuple)

    En Chine, pour transformer le désordre en ordre, il est d’une importance capitale d’appliquer résolument la ligne révolutionnaire du président Mao, de renforcer la direction du Parti et de s’unir aux larges masses populaires.

    C’est dans ces conditions que, dans la lutte aiguë et complexe entre les deux classes et entre les deux lignes, nous pourrons avoir une orientation précise, discerner clairement les ennemis des amis, distinguer correctement les deux types de contradictions de nature différente et leur donner une juste solution et nous unir à tous ceux qui sont susceptibles d’être unis afin d’attaquer avec vigueur l’ennemi de classe et de faire progresser la révolution dans la juste voie.

    C’est grâce à la direction clairvoyante du Comité central du Parti ayant le président Mao à sa tête, grâce à la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao qu’au cours des dernières décennies nous avons mis en échec les chefs de file des lignes opportunistes qui tentaient de détruire notre Parti.

    Sans cette condition on ne saurait obtenir l’ordre du désordre. Il est certain que l’évolution de l’histoire ne dépend pas de la volonté des réactionnaires, ceux-ci seront à coup sûr vaincus par le peuple.

    Nous devons maîtriser, à la lumière de la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao, les lois de la lutte de classes dans la période socialiste et mener pas à pas la révolution prolétarienne jusqu’au bout.

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  • ‘‘Les humbles, qui sont sots’’ sont les plus intelligents, tandis que ‘‘les nobles, qui sont intelligents’’ sont les plus sots

    1974

    par Tsai Tzu-chuan, chercheur au laboratoire de Source de Lumière électrique, Université de Futan, Shanghai

    Les réactionnaires de toutes les époques ont invariablement répété le prêche idéaliste de Confucius selon lequel « seuls les nobles qui sont intelligents, et les humbles qui sont sots, ne peuvent changer », ce qui leur servait de prétexte pour «justifier l’exploitation et l’oppression ».

    Lin Piao, agent de la classe des capitalistes et des propriétaires fonciers, colporta lui aussi le sophisme des « nobles qui sont intelligents » et des « humbles qui sont sots », dans le but d’usurper la direction du Parti, s’emparer du pouvoir, restaurer le capitalisme et asseoir la dynastie fasciste de la famille Lin.

    Il se fit passer pour un « génie à la connaissance innée », se qualifia de « plus noble des hommes », ou surhomme, tout en traitant les travailleurs de « stupides » et « retardataires », tout juste capables de se souhaiter mutuellement « bonne santé et prospérité » et ne se préoccupant que de « l’huile, du sel, de la sauce, du vinaigre et des fagots ».

    Il révéla ainsi complètement son vrai visage d’ennemi mortel des travailleurs.

    Qu’est ce que veut dire l’expression a les nobles »? Elle veut dire que ce sont des hommes qui tentent vainement d’être « supérieurs aux autres hommes » et qui s’imaginent pouvoir éternellement fouler aux pieds les travailleurs.

    Qu’est ce que veut dire l’expression «les humbles »? Elle veut dire que ces mêmes hommes tentent vainement de faire de nous, les travailleurs, leurs esclaves et de nous marcher dessus éternellement.

    Les critères de la « sagesse » et de la « stupidité » sont différents suivant les différentes classes.

    Pour les classes exploiteuses, il est « bon » d’être capable de faire suer aux travailleurs sang et eau ; il est «bon» d’obtenir des profits fabuleux par la tricherie, et il est «bon» d’être capable de maintenir le système de leur domination réactionnaire. Cependant le prolétariat et les travailleurs considèrent que les plus sots, ce sont toutes les classes exploiteuses qui ont des revenus sans les gagner et qui ne savent ni travailler ni labourer et tous les réactionnaires qui tentent de remonter le cours de l’histoire.

    Les classes exploiteuses considèrent que « ceux qui peinent » sont les plus « sots ».

    Cependant nous sommes persuadés que nous, le prolétariat et les travailleurs, sommes les plus intelligents et les plus doués du monde, parce que c’est nous qui créons toute la richesse matérielle et spirituelle de la terre et qui possédons les expériences pratiques les plus riches.

    Comme le dit si bien L’Internationale :

    « Ouvriers, paysans, nous sommes

    Le grand parti des travailleurs »

    La longue lutte que nous avons soutenue dans la fabrication de lampes pour la révolution en fournit une preuve éloquente. Lorsqu’au début des années soixante nous avons dû affronter de graves calamités naturelles pendant trois années successives, les impérialistes et les social-impérialistes, en faisant des gorges chaudes de notre incapacité à fabriquer une lampe à vapeur de mercure à haute pression, nous découragèrent de nous procurer une source de lumière électrique.

    Ils employèrent tous les moyens pour saboter notre édifice socialiste.

    Du point de vue des autorités de la bourgeoisie, les travailleurs sont « les humbles qui sont sots » par nature et sans aucune connaissance.

    Il serait absurde de croire qu’ils puissent fabriquer cette lampe sans l’aide du « génie » des « nobles qui sont intelligents ». Nous n’avions jamais auparavant fait de lampe à vapeur de mercure à haute pression, aussi ne connaissions-nous rien à sa fabrication.

    Nous allions certainement rencontrer beaucoup de difficultés au commencement.

    Nous ne possédions aucune plaque de molybdène pour fabriquer la première lampe.

    Cependant, en suivant l’exemple de ce vieillard idiot qui déplaçait les montagnes, nous avons transformé à coups de marteau un tube de molybdène en plaque de molybdène. Au moyen d’essais et d’expérimentations répétés, nous résolûmes le problème du joint en quartz et métal. Finalement une lampe ultraviolette à vapeur de mercure à haute pression fut réalisée en six mois.

    Cette tentative de production réussie éleva considérablement le moral du prolétariat et remit à leur place les idées fausses que répandaient les classes exploiteuses, qui nous ont calomniés en nous traitant de « sots » et de « retardataires ».

    En un peu plus de dix ans, en appliquant les directives du président Mao : préserver l’indépendance, compter sur ses propres forces et mettre la pratique à la première place, nous avons mené à bien la recherche scientifique dans plus de vingt domaines afin de satisfaire aux besoins de notre société socialiste, et nous avons étudié et fabriqué avec succès une trentaine de sources de lumière d’un nouveau type afin de combler le manque en source de lumière électrique de notre pays.

    L’intelligence et les capacités des travailleurs de ce laboratoire de recherches sur les sources de lumière électrique ont été encore encouragées depuis la Grande Révolution culturelle prolétarienne.

    Non seulement nous avons écrasé la calomnie impérialiste anti-chinoise selon laquelle notre « architecture est en avance mais notre éclairage en retard », mais nous avons en outre mis en marche un groupe scientifique pour la recherche d’un nouveau type de source de lumière, dont le corps principal est formé par des travailleurs.

    Le président Mao dit : « Les humbles sont les plus intelligents ; l’élite est la plus ignorante. »

    Ceci est la vérité.

    Nous avons accompli des progrès constants depuis le moment où nous étions incapables de fabriquer une lampe jusqu’au moment où nous l’avons fabriquée, depuis la fabrication d’une lampe au tungstène iodé de faible puissance jusqu’à la fabrication d’une lampe à arc court au xénon d’une puissance de centaines de milliers de watts, depuis un petit laboratoire d’électricité de quelques travailleurs jusqu’à une équipe spécialisée dans les sources de lumière électrique, faisant désormais autorité en matière d’électricité et recrutant des étudiants parmi les ouvriers, les paysans et les soldats.

    Nous les travailleurs, nous avons accompli ce que les « autorités » de la bourgeoisie n’ont pas été capables de faire. Confucius débitait que « seuls les nobles, qui sont intelligents, et les humbles, qui sont sots, ne peuvent changer ».

    Cette affirmation criminelle n’a pas d’autre but que d’essayer de prouver que «ceux qui sont intelligents et ceux qui sont sots » « ne peuvent changer » afin de soutenir que « les nobles » et « les humbles » « ne peuvent changer », que « ceux qui travaillent avec leur cerveau » et « ceux qui travaillent avec leurs mains » « ne peuvent changer », et que « ceux qui gouvernent » et « ceux qui sont gouvernés » « ne peuvent changer ».

    En un mot, le dirigeant et ceux qui sont dirigés « ne peuvent changer » ; le système exploiteur réactionnaire « ne peut changer ».

    Selon cette logique réactionnaire, «les nobles qui sont intelligents» et « nés savants » devraient gouverner et opprimer les travailleurs éternellement, tandis que les travailleurs « nés stupides » devraient être dirigés et opprimés éternellement.

    C’est cela la prétendue « volonté du Ciel » immuable ! En servant les sermons réchauffés de Confucius, Lin Piao, « le cheval céleste », s’est rendu coupable de vouloir prouver que les travailleurs devraient se soumettre à son gouvernement fasciste.

    En application du précepte de Confucius « se modérer et en revenir aux rites », Lin Piao tenta de restaurer le capitalisme.

    Nous ne le permettrons jamais. Lin Piao et compagnie essayèrent de faire tourner la roue de l’histoire à l’envers, mais ils n’ont pas réussi !

    Le président Mao dit : « ‘‘Soulever une pierre pour se la laisser tomber sur le pied’’ est un dicton chinois qui exprime la conduite des imbéciles. Les réactionnaires de tous les pays sont des imbéciles de ce genre », de même que Lin Piao.

    Lin Piao s’est qualifié de « noble et intelligent », de « plus noble des hommes », de surhomme, il voulait remonter le cours de l’histoire, mais finalement il attira la ruine et la honte sur son ignoble destin !

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  • Le facteur déterminant, c’est l’homme

    Par le Groupe d’études philosophiques des ouvriers de la Verrerie de Tchangtebouen, 1972

    En vue d’appliquer dans tous les domaines la ligne générale qui consiste à « édifier le socialisme selon les principes : déployer tous ses efforts ; aller toujours de l’avant ; quantité, rapidité, qualité et économie », arrêtée par notre grand dirigeant, le président Mao, et son grand principe stratégique : « Se préparer en prévision d’une guerre et de calamités naturelles, et tout faire dans l’intérêt du peuple », nous devons, en nous servant comme arme de la pensée philosophique du président Mao, faire valoir pleinement l’esprit d’initiative subjectif de l’homme dans le domaine de la production et régler correctement le rapport entre l’homme et le matériel, afin que le mouvement de masse pour l’accroissement de la production et la pratique de l’économie progresse triomphalement dans la voie de la pensée Mao Zedong.

    Créer les conditions matérielles quand elles font défaut

    En 1969, notre usine s’est vu confier une nouvelle tâche : fabriquer une pièce importante, appelée couramment « un niveau à bulle », utilisée dans certains appareils de précision.

    Tout le monde se sentait transporté et était décidé à faire de son mieux pour appliquer la grande mesure stratégique du président Mao : « Se préparer en prévision d’une guerre et de calamités naturelles, et tout faire dans l’intérêt du peuple. » Il était exigé de ce nouveau produit qu’il n’éclatât ni sous un froid de -60° ni sous une chaleur de 50°.

    Pour lui donner de telles perfections, la mise au point ne pouvait se faire sans les conditions suivantes : température constante, absence totale de poussière et de secousses.

    Or, l’atelier d’instruments de mesure n’était qu’une pièce en terre battue donnant sur la rue, dont les vitres tremblaient chaque fois qu’un train passait ; le sol et les murs étaient en terre, les installations faites avec les moyens du bord, et le dispositif de régularisation de température indispensable n’existait naturellement pas.

    Que faire en l’absence de toutes ces conditions matérielles ? Il en était qui ne voyaient pas d’autre moyen que de tendre la main vers l’État, mais la majeure partie des camarades s’y opposaient et suggérèrent que l’on fabriquât le nécessaire soi-même.

    Que le développement de la production et la mise au point de nouveaux produits exigent certaines conditions matérielles, tout matérialiste doit nécessairement le reconnaître.

    Seulement, quand on met au point un nouveau produit, on se trouve souvent devant la contradiction née du fait que l’on ne dispose pas de toutes les conditions matérielles requises. Pour ceux qui ne savent que tendre la main, on ne peut entreprendre le travail avant que l’État n’ait fait des investissements et accordé de nouvelles installations et des matériaux.

    Ces camarades tournent toujours autour des conditions matérielles et ne voient pas la puissance créatrice illimitée des masses populaires ; ils ne comprennent pas que les conditions matérielles peuvent être créées par les hommes armés de la pensée Mao Zedong.

    Nous, la classe ouvrière, nous sommes partisans de mettre la main à la pâte.

    Pour nous, l’élément décisif pour développer la production et sortir des produits qui relèvent des domaines avancés de la science et de la technique, c’est l’homme et non le matériel.

    Tout comme le président Mao nous l’enseigne : « Tant qu’il y aura des hommes, des miracles de toute espèce pourront être accomplis sous la direction du Parti communiste. » C’est ainsi que les camarades en vinrent à déclarer : « La condition la plus importante de toutes, c’est d’avoir des hommes armés de la pensée Mao Zedong, et l’esprit révolutionnaire de travailler d’arrache-pied en comptant sur ses propres forces. Les conditions matérielles font-elles défaut, nous les créerons ! »

    Attendre que les conditions soient réunies ou les créer, voilà ce qui reflète la lutte entre les deux conceptions du monde et les deux lignes.

    Tendre la main à l’État et attendre de disposer de toutes les conditions est signe que le poison répandu par la ligne révisionniste dans le domaine de la gestion des entreprises n’est pas encore complètement éliminé, tandis que se mettre au travail et créer les conditions soi-même est la marque du style propre au prolétariat, la matérialisation de la grande pensée du président Mao : « compter sur ses propres forces », « lutter avec endurance » et « La diligence et l’économie doivent être. . . observées dans la gestion des usines. »

    Notre conscience s’étant élevée, nous nous jetâmes immédiatement dans le combat pour la mise au point du « niveau à bulle ». En l’absence de machines, nous fîmes le travail à la main, tout en y apportant des innovations ; n’ayant pas les machines nécessaires, nous en fabriquâmes avec les moyens du bord.

    Pour mettre nos « niveaux » à l’abri de la poussière, nous les travaillions en les maintenant sous une énorme cloche de verre. Pour réaliser les conditions de température constante, nous ouvrions les fenêtres quand il faisait trop chaud, et allumions le feu quand il faisait trop froid.

    Pour éviter les secousses dues aux vibrations, nous fixions la position de la bulle la nuit quand la circulation avait pratiquement cessé dans la rue.

    C’est ainsi que nous avons réussi à mettre au point des « niveaux » correspondant aux normes en créant des conditions de propreté là où elles faisaient défaut, des conditions pour une température constante là où elles variaient constamment et des conditions de stabilité en dépit des vibrations.

    En faisant le bilan des enseignements tirés, tous furent d’accord pour dire que du moment que l’on compte sur ses propres forces tout en étant animé de l’esprit révolutionnaire de travailler d’arrache-pied, les conditions matérielles qui font défaut peuvent être créées ; quant aux machines construites avec les moyens du bord, elles peuvent également sortir de nouveaux produits si elles correspondent aux normes scientifiques et si leur conception est rationnelle.

    Transformer les conditions défavorables en conditions favorables

    Notre usine est une vieille entreprise équipée d’installations et de machines qui datent souvent de l’époque de sa fondation. Avec les nouvelles tâches de production qui s’imposent, une contradiction apparut : les vieilles installations n’étaient plus en mesure de faire face aux tâches nouvelles.

    Certains disaient : « Avec des installations comme les nôtres, on fait ce qu’on peut. »

    Ils ne pensaient qu’à maintenir les choses dans le cadre actuel et n’avaient pas l’intention d’apporter quelque contribution.

    A leurs yeux, il était impossible d’accomplir les nouvelles tâches de production industrielle sans les conditions idéales. Ils ne voyaient que le côté matériel et non le facteur humain ; ils ne voyaient pas l’enthousiasme débordant pour le socialisme qui couvait chez les masses, si bien qu’ils se sentaient réduits à l’impuissance et par conséquent n’imaginaient pas ce qu’ils pouvaient faire.

    La dialectique matérialiste nous apprend que les contradictions peuvent se transformer, qu’il est possible de transformer les conditions défavorables en conditions favorables, pourvu que l’on mette en œuvre l’activité subjective de l’homme. Pour nous, les révolutionnaires, notre devoir est d’opérer cette transformation.

    En réalité, il arrive souvent qu’il suffise, dans le processus de la production, de réfléchir un peu plus, de mettre la main à la pâte, de procéder à des rénovations techniques, d’améliorer la technologie et la gestion, pour augmenter la production et perfectionner la qualité dans une mesure sensible. La transformation de notre vieux four en cuve en est une preuve éloquente.

    Avant la Grande Révolution culturelle prolétarienne, notre usine avait dépensé plus de 600 000 yuans pour la construction d’un four en cuve pour fabriquer des ampoules d’ampèremètre.

    L’idée qui avait présidé à sa conception étant d’en faire une installation de grandes dimensions et ultra-moderne, le résultat fut qu’il ne correspondait pas aux besoins réels et était d’un rendement faible ; en outre il donnait des produits de qualité médiocre, consommait d’énormes quantités de charbon et avait souvent des ennuis techniques.

    Au cours de la Grande Révolution culturelle, les ouvriers critiquèrent sévèrement la philosophie de servilité devant l’étranger et la thèse préconisant de se traîner derrière les autres, et prirent la résolution de transformer ce four, de sorte que les conditions défavorables deviennent des conditions favorables.

    Conformément au grand enseignement que le président Mao nous donne dans son Intervention à la Conférence nationale du Parti communiste chinois sur le Travail de Propagande : « Pour juger notre travail, l’approbation exclusive est aussi fausse que la négation exclusive », nous entreprîmes une étude complète du four.

    Pris dans son ensemble, le four présentait de nombreux défauts très sérieux.

    Mais ses différentes parties n’étaient pas toutes inutilisables. Il en résultait donc qu’en trouvant tout bien on suivrait la routine et on ne chercherait plus à faire de progrès, tandis que tout rejeter, c’était faire du gaspillage.

    Nous décidâmes en conséquence de transformer 11 de ses parties.

    Nous formâmes un groupe d’innovation technique de triple union composé essentiellement d’ouvriers, mais auquel participaient également des cadres dirigeants révolutionnaires et des techniciens. Au bout de plus de deux mois de durs efforts, ils finirent par transformer l’ancien four en cuve.

    Mis en service, son rendement quotidien passa d’une tonne et demie à trois tonnes et demie, avec 90 % des produits répondant aux normes de qualité contre 50 % avant la transformation. Parallèlement, la gamme des produits, qui allait de tubes de 2 à 20 W, passa de 2 à 100 W, tandis que la quantité de charbon consommée quotidiennement tomba de 11 tonnes à 9 tonnes et demie.

    Tous les camarades déclarèrent : « Quand on fait un bond en avant sur le plan idéologique, les vieilles installations apportent de nouvelles contributions. »

    La réussite de cette transformation fut une grande leçon pour nous tous.

    Elle nous fit comprendre que ce n’était pas les vieilles installations qui ne pouvaient répondre aux exigences des nouvelles tâches, mais nos idées anciennes qui n’arrivaient pas à s’adapter à la situation nouvelle.

    La contradiction entre les vieilles installations et les nouvelles tâches se ramène en fait à une contradiction entre les idées anciennes et la situation nouvelle. Pourvu que l’homme s’arme de la pensée Mao Zedong, qu’il mette pleinement en œuvre son activité subjective, les machines hors d’usage peuvent être remises en état, les vieilles installations transformées et les conditions défavorables transformées en conditions favorables.

    Tirer parti au maximum de conditions matérielles limitées L’industrie du verre est un métier qui consomme des quantités de charbon relativement importantes.

    Après avoir profondément étudié le grand enseignement du président Mao : « La diligence et l’économie doivent être. . . observées dans la gestion des usines », les camarades se posèrent tous la question de savoir s’il était possible de produire plus en consommant moins de charbon, afin de tirer parti au maximum des conditions matérielles limitées. Certains prétendaient que c’était là chose impossible. Ils affirmaient que la quantité de charbon pour la fusion d’une quantité donnée de matières premières était réglementée de longue date : 2200 kilos par four circulaire, à moins pas question de fondre les matières.

    Le président Mao nous enseigne : « Ceux qui dirigent la guerre ne peuvent s’attendre à remporter la victoire en sortant du cadre défini par les conditions objectives, mais ils peuvent et ils doivent s’efforcer de remporter la victoire, par leur action consciente, dans ce cadre même. »

    Les conditions matérielles objectives sont en effet limitées, mais il s’agit pour nous de mettre pleinement en œuvre notre activité subjective pour que, dans le cadre de ces conditions objectives limitées, nous fassions rendre à celles-ci leur maximum.

    Pour ceux qui ont des idées conservatrices, le facteur décisif n’est pas l’homme, mais le matériel.

    Ils se laissent lier pieds et poings par les conditions objectives. Quant à nous, nous estimons que les conditions sont des données fixes, tandis que l’homme a un champ d’action libre, que c’est lui qui crée les conditions matérielles et en a le contrôle.

    Ce n’est qu’en armant l’esprit de l’homme avec la pensée Mao Zedong, et en lui faisant pleinement jouer son rôle qu’il tirera de la matière son maximum.

    Les succès remportés les uns après les autres dans la campagne pour l’économie du charbon dans notre usine prouvent pleinement que la révolutionnarisation idéologique de l’homme n’a pas de limite et que l’on ne saura jamais mettre un point final à la mise en valeur du potentiel des conditions matérielles.

    Au cours de l’hiver 1969, notre usine déclencha une grande campagne pour l’économie de charbon.

    Grâce aux larges masses des ouvriers révolutionnaires qui apportèrent idées et suggestions, cette campagne prit un grand essor.

    On transforma des chaudières de types anciens, on améliora les techniques de chauffage, on procéda à des échanges d’expériences et on organisa une émulation entre les équipes de chauffage.

    L’équipe du four circulaire N° 12 remporta la première victoire en faisant tomber la consommation du charbon de plus de 2 tonnes à 1,75 tonne, réalisant ainsi une économie de 20 %, et cela au mépris de la fatigue et des épreuves et en restant accroupis près du four pour examiner la façon dont brûlait le charbon, pour en déceler les lois et améliorer la technique de ventilation.

    Certains se trouvèrent alors déjà satisfaits, disant qu’il n’y avait plus rien à tirer, puisque le charbon avait été réduit en cendres.

    En était-il vraiment ainsi ?

    Conformément au grand enseignement du président Mao : « Dans les domaines de la lutte pour la production et de l’expérimentation scientifique, l’humanité ne cessera jamais de progresser et la nature de se développer, jamais elles ne s’arrêteront à un certain niveau », nous nous mîmes à étudier si tel était bien le cas, et nous en arrivâmes à la conclusion que bien que le charbon ait donné sa valeur calorifique, celle-ci n’avait pas été entièrement utilisée dans la production.

    Des ouvriers chevronnés déclarèrent : « Nous ne pouvons pas laisser un seul morceau de charbon brûler pour rien, ni laisser fuir la moindre quantité de chaleur. »

    Nous nous employâmes alors à faire resservir toute la chaleur résiduaire.

    Au four en cuve, nous installâmes trois chaudières que nous fîmes fonctionner avec la chaleur que l’on laissait échapper autrefois, en remplacement de deux autres chaudières qui dévoraient d’énormes quantités de charbon, ce qui nous permit d’en économiser plus de 430 tonnes par an, et de porter ainsi dans notre usine la campagne de masse pour l’économie de charbon à un stade nouveau.

    Ceci fait, il semblait qu’on eût atteint l’utilisation intégrale et que tout ce qu’on irait imaginer pour réaliser de nouvelles économies ne mènerait vraisemblablement nulle part. Et il se trouva de nouveau des gens pour dire : « Cette fois, il n’y a vraiment plus rien à tirer. »

    Une fois de plus, cet argument s’avéra faux.

    L’atelier de bouteilles isolantes fit progresser encore la campagne d’économie de charbon en mettant au point une nouvelle technique pour fabriquer de l’eau distillée grâce à laquelle on pouvait se passer de deux chaudières qui, pour fabriquer les quatre tonnes d’eau distillée dont avait besoin quotidiennement l’atelier, consommaient 2 tonnes de charbon et 100 tonnes d’eau.

    La nouvelle technique, non seulement permettait l’économie de tout ce charbon, mais ramenait encore la consommation d’eau à cinq tonnes seulement.

    Ce succès fit dire à tout le monde : « C’est sur le plan idéologique qu’il faut se tremper pour commencer, si l’on veut que le charbon donne tout son potentiel, et ce n’est qu’en mettant en œuvre toute l’activité subjective de l’homme qu’on tirera le maximum des conditions matérielles limitées. »

    Notre grand dirigeant, le président Mao, nous enseigne : « Les armes sont un facteur important, mais non décisif, de la guerre. Le facteur décisif, c’est l’homme et non le matériel. »

    La question de savoir si l’on attache la plus grande importance au facteur humain eu si l’on insiste uniquement sur les conditions matérielles n’est pas seulement une simple question de compréhension, c’est aussi la question d’appliquer ou non la ligne révolutionnaire du président Mao.

    En persistant à donner la priorité à la politique prolétarienne et en mettant pleinement en œuvre l’activité subjective de l’homme, il est possible de créer progressivement par soi-même les conditions matérielles quand elles font défaut, de les transformer par soi-même quand elles se révèlent défavorables et de faire en sorte, quand on dispose de certaines conditions matérielles, de tirer le maximum du matériel limité pour faire ainsi progresser continuellement la production socialiste.

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  • Lecture d’un inédit de Luxun récemment découvert

    Par Yu Qiuyu

    1975

    Tout récemment, les camarades de la Bibliothèque de l’Université Sun Yatsen de Canton ont découvert un inédit de Luxun qui était paru quelque cinquante ans plus tôt, en 1927, dans un journal de Canton ; il avait pour titre En célébrant la reconquête de Shanghai et de Nankin.

    En commençant à étudier ce texte, nous nous sommes rendu compte que certains points abordés correspondaient tout à fait aux activités qu’avait alors eues Luxun, que le point de vue qui y était développé était en parfait accord avec les autres opinions qui étaient celles de Luxun lors de son séjour à Canton, que le style et le ton du texte étaient tout à fait ceux qui sont propres à cet auteur et qu’aussi certains arguments et certains procédés d’analyse tout à fait particuliers – comme celui qui consiste à comparer la Révolution à l’essor et à la décadence du bouddhisme – se retrouvaient dans un essai plus tardif de l’auteur.

    Voilà pourquoi nous considérons que ce texte est indiscutablement de la main même de Luxun.

    I

    C’est le 10 avril 1927 que fut rédigé ce texte. C’est dire que ce n’est que quelques dizaines d’heures après que Luxun avait encore en mains le pinceau qui lui servait à écrire cet essai que Jiang Jieshi (Tchiang Kaï-chek) tourna contre le peuple révolutionnaire le couteau du boucher et fit entrer la Révolution chinoise dans une période des plus critiques.

    Alors qu’ils aiguisaient une dernière fois, dans l’ombre, le couteau qui allait être aspergé de sang et astiquaient une dernière fois les armes qui allaient faire retentir leur crépitement fou, les réactionnaires n’en continuaient pas moins hypocritement à célébrer la grande victoire de l’Expédition du Nord, – la reconquête de Shanghai et de Nankin : la Révolution se trouvait tout au faîte de son triomphe et à la veille de sa défaite.

    Mais à quoi pensait Luxun en cet instant crucial ?

    Ce texte nous apprend qu’en s’appuyant sur les analyses de ce grand Guide de la Révolution qu’est Lénine, Luxun avait une parfaite conscience des dangers que risquait de rencontrer la Révolution et qu’il appelait les hommes à faire la Révolution jusqu’au bout.

    Au cours de cet essai, Luxun cite de façon complète et manifeste ce passage de Lénine : « Il faut, en premier lieu, ne pas se laisser griser par la victoire ni en tirer trop de fierté ; il faut, en second lieu, consolider sa propre victoire ; et, en troisième lieu, il faut achever l’ennemi, car l’ennemi a seulement été battu mais il n’a pas été éliminé, tant s’en faut ».

    L’analyse qui est développée dans tout ce texte s’est développée à partir de cette citation de Lénine qui lui sert de centre. La justesse de cette analyse s’est trouvée confirmée par le crépitement affreux des armes qui se fit entendre deux joursplus tard sur les bords du Huangpu.

    Par la suite, Luxun nota amèrement plus d’une fois : « De fait, les critiques que j’avais faites alors ont toutes trouvé confirmation aujourd’hui ; je n’ai fait que les prononcer avec quelques jours d’avance, et c’est tout ».

    « Quelques jours d’avance » et qui étaient si précieux… Prévoir un phénomène, c’est avoir connaissance de lois objectives et ces lois elles-mêmes ont inévitablement un caractère d’universalité : de même que la valeur de bien d’autres essais de Luxun ne tient pas seulement à ce qu’il a montré « avec quelques jours d’avance » la tendance selon laquelle se développait un phénomène, de même l’essai intitulé «En célébrant la reconquête de Shanghai et de Nankin» possède également une signification qui est à même de transcender ces circonstances.

    Qu’il faille nécessairement, au moment où triomphe la Révolution, renforcer la dictature révolutionnaire, voilà un point sur lequel cet article insiste tout particulièrement. Au cours de sa vie, Luxun a connu deux époques où la Révolution remporta un important succès : en plus de la période dont il est question ici, il faut tenir compte aussi de la Révolution de 1911.

    Comme il a longtemps combattu à une époque où les forces de la Réaction faisaient violence, qu’il s’est heurté à trop de difficultés et qu’il a contemplé trop de noirceur, Luxun a bien compris que « l’oppression de la tyrannie est éternelle et la réapparition d’un bon gouvernement bien difficile » : il est donc tout particulièrement attaché à la victoire.

    A l’époque où triomphait la Révolution de 1911, il incitait les dirigeants révolutionnaires à ne point faire montre d’humanité envers les monstres car cela faisait échouer la Révolution en cours et « laissait le territoire national retourner vers plus de désolation ».

    Cette Révolution marcha néanmoins à l’encontre de ses espérances, à l’image de ce qu’il a décrit d’un ton tragique et révolté dans «La Véritable Histoire de Ah Q» et dans «De l’Opportunité de ne pas être fair-play».

    Seize ans plus tard, Luxun a de nouveau les oreilles pleines de chants de triomphe et il a de nouveau les yeux remplis d’inscriptions révolutionnaires. Il ne peut qu’être enthousiaste : « Par deux fois déjà je me suis réjoui en mon for intérieur le jour où je lus les dépêches qui nous apprenaient la reconquête de Shanghai et de Nankin ».

    Mais son expérience de l’Histoire et son examen attentif de la réalité lui ont fait mesurer que si l’on veut que cette joie appartienne de façon durable au peuple en Révolution, il est alors nécessaire de renforcer la dictature révolutionnaire.

    Pourquoi donc ?

    Parce que 1. « dans les régions qui sont dans les ténèbres, le travail des contre-révolutionnaires se poursuit en silence », 2. dans les régions où la Révolution a triomphé : « dès que les forces de la Révolution s’accroissent, ses partisans deviennent plus nombreux.

    Et une fois que le pays sera réunifié, je crains que la Section de Recherches elle-même ne se mette à parler de Révolution.

    La Critique moderne n’a-t-elle pas changé de ton à la fin de l’an dernier ? Si l’on compare avec les discussions qui ont eu lieu à l’époque de l’Incident du 18 mars, j’imagine qu’ils ont tous dû acquérir quelque drogue miraculeuse qui leur permette une métamorphose aussi soudaine ».

    En un mot, la Révolution connaît le triomphe, mais c’est un triomphe qui est enveloppé de très près par des flammes menaçantes et des vapeurs empoisonnées. L’ennemi continue d’attaquer au grand jour et de se faufiler dans l’ombre : il s’agit là principalement, dans le premier cas, des Seigneurs de la guerre et, dans le second cas, de l’aile droite du Guomindang ainsi que des lettrés réactionnaires qui sont à sa solde (tels les gens de la Critique moderne); et parmi ces deux catégories d’individus, les plus sournois sont les derniers.

    Puisque Luxun se moque de cette « drogue » qui est quelque chose de totalement fictif, cette « métamorphose » intégrale ne peut être, elle aussi, qu’une attitude d’opportunisme réactionnaire.

    En réalité, ces gens vont « grignoter de l’intérieur » et provoquent une métamorphose de la Révolution dans son être même.

    Luxun se sert d’une phrase de Lénine pour faire la synthèse de ces deux catégories d’ennemis qui poursuivent leurs activités à l’intérieur et à l’extérieur des zones révolutionnaires, – dans l’ombre comme au grand jour :« L’ennemi a seulement été battu mais il n’a pas été éliminé, tant s’en faut ».

    L’attitude qu’adoptent les révolutionnaires face à leurs ennemis est toujours fonction de l’essence et du comportement de ces ennemis. La grandeur de Luxun s’est également toujours manifestée quels que soient les ennemis qui l’ont entouré.

    Comme il a, d’une vue perçante, poursuivi et appréhendé toutes les formes possibles de manifestation des menées adverses, il apar conséquent défini une stratégie qui en soit la riposte : « Il y a deux ans j’ai écrit un court essai où j’ai montré qu’il fallait continuer à battre « les chiens qui étaient tombés à l’eau »; des gens honnêtes ont jugé cela trop sévère et implacable et ont trouvé que je manquais d’indulgence et de magnanimité »; « J’ignore, il est vrai, ce qu’il en est à l’étranger ; mais en Chine a-t-on jamais vu un vainqueur qui n’ait été implacable ? »; « Mais il se trouve que jusqu’à présent, en Chine, à l’égard de ces termes qui sonnent si bien tels que Magnanimité, Indulgence, Humanité et Clémence…, ceux qui mettent ces mots en pratique ont en général essuyé des défaites, alors que ceux qui se contentent de les prêcher remportent des succès. Néanmoins, une bande d’imbéciles s’y sont toujours laissés prendre ».

    Voilà une excellente analyse de la nécessité de la dictature révolutionnaire. En ce qui concerne ce qui est l’inverse de cette notion de dictature – la Magnanimité, l’Indulgence, l’Humanité et la Clémence ceux qui mettent ces notions « en pratique » sont ceux qui délaissent la dictature ; et pour ceux qui « se contentent de les prêcher », il s’agit là d’une autre façon dont les réactionnaires instaurent leur dictature, et leur « pratique » est implacable à tout jamais.

    La raison pour laquelle ils veulent en plus « prêcher » cette morale tient à ce qu’ils visent à endormir le peuple et à faire mollir cette « bande d’imbéciles » qui sont dans les rangs des troupes révolutionnaires, – et cela tout particulièrement aux époques où la Révolution remporte des succès.

    Dans le cas présent, Luxun pressent, non sans en être affligé, que la Révolution en cours risque d’être abattue parce qu’elle pratique elle-même l’Indulgence et l’Humanité.

    Et ne s’est-il pas trouvé justement que, tandis qu’il tenait ces propos, les opportunistes de droite de la Première Guerre révolutionnaire ont pris leurs ennemis pour des amis, se sont alliés avec les loups et ont ainsi conduit une révolution retentissante dans une phase extrêmement critique ?

    Un mois avant que Luxun ne rédige cet article, dans cet ouvrage remarquable qu’est l’Enquête sur le mouvement paysan au Hunan (destiné à critiquer la ligne révisionniste de droite de Chen Duxiu), le président Mao avait mis le plus grand enthousiasme révolutionnaire à célébrer la dictature instaurée par la paysannerie révolutionnaire et avait critiqué la calomnie corrosive des éléments opportunistes de droite qui s’appuyaient sur la morale de la politesse propre à la tradition confucéenne pour s’opposer à la dictature révolutionnaire.

    Il en ressort avec évidence que le point de vue de Luxun est fondamentalement en accord avec la ligne juste de notre Parti à l’époque de la Première Guerre révolutionnaire.

    Il va de soi qu’à cette époque Luxun ne peut pas encore se faire une idée parfaitement claire de la lutte entre les deux lignes qui est à l’intérieur de notre Parti, mais cette lutte entre les deux lignes est elle-même le reflet de la lutte des classes qui est à l’intérieur du Parti : grâce à son expérience historique qui est le fruit d’une longue pratique de la lutte des classes, Luxun a fait la critique objective de toutes les lignes capitulationnistes de droite, contemporaines ou ultérieures.

    Parmi tous ceux qui, au moment où triomphe la Révolution, sont en état de la mettre à bas, il faut compter aussi ceux qui, à l’intérieur même des troupes révolutionnaires, manifestent trop de fierté et de suffisance.

    C’est ainsi que, tandis qu’il critique impitoyablement les ennemis et les « imbéciles », Luxun use du ton attentionné d’un camarade pour appeler à la vigilance la grande masse des révolutionnaires et l’éduquer. Et c’est un autre thème essentiel de ce texte.

    Luxun fait un exposé remarquablement adéquat de la directive de Lénine : « Il ne faut pas se laisser griser par la victoire ni en tirer trop de fierté ». Il considère que ceux qui sont grisés par la victoire ou qui en tirent trop de fierté nuisent pour le moins de deux façons essentielles à la Révolution.

    Ils donnent à l’ennemi une occasion dont il peut profiter : « Au moindre succès, ils se grisent tellement des chants de triomphe que leurs muscles se relâchent et qu’ils en oublient de se battre ; et l’ennemi en profite pour rendre le coup ».

    Ils dissolvent l’esprit révolutionnaire : « Naturellement, c’est beau de voir une foule de gens célébrer la Révolution, la chanter et se griser d’elle ; mais, parfois, cela peut mener à l’affaiblissement de l’esprit révolutionnaire ».

    « Or si la plupart des gens en viennent à prendre cette attitude, l’esprit révolutionnaire commence à s’émousser, à s’amenuiser et disparaît graduellement ; et c’est, pour finir, le retour au passé ».

    Pour rendre compte de cette raison, Luxun prend encore l’exemple du bouddhisme : ses adeptes se multiplient et se répandent au loin au point de rendre finalement la doctrine inconsistante et de causer sa perte ; et Luxun considère « qu’il en est de même de la Révolution ».

    Il est bien clair que brille à travers toute cette analyse l’éclat de la dialectique révolutionnaire : de l’étape où l’on se grise de la victoire à celle où l’on perd la victoire, du moment où l’on célèbre la Révolution au moment où l’on en cause la perte, du renforcement apparent des troupes révolutionnaires jusqu’à ce que cet esprit révolutionnaire devienne inconsistant et s’amenuise -, avec quelle acuité Luxun perçoit-il les rapports dialectiques qui sont ici en jeu !

    La victoire est bonne mais si l’on se laisse enivrer par le beau vin de la victoire au point d’en avoir la vue troublée, si on délaisse en pleine victoire les principes révolutionnaires et qu’on affaiblisse ainsi l’esprit révolutionnaire, cela suffit pour faire passer de la victoire à son contraire.

    Ce qu’il y a de précieux ici chez Luxun, c’est qu’il prononce ces propos non pas quand la victoire est déjà perdue, mais au moment où la victoire atteint précisément son apogée. Voilà qui revenait à servir un rafraîchissement aux cervelles échauffées…

    Luxun note à la fin de son texte : « Aujourd’hui, à l’heure de ces grandes célébrations, je me permets de dédier ces remarques hâtives aux masses révolutionnaires de Canton ; j’espère en toute sincérité qu’elles ne seront pas trop déçues par des propos déroutants, parce que les jours qui peuvent sauver l’avenir sont encore nombreux. Et si elles le sont, c’est alors la preuve que l’esprit révolutionnaire s’est déjà affaibli ».

    La dialectique de l’Histoire est à ce point impitoyable : s’il y avait alors des gens qui ne discontinuaient point de chanter des chants de triomphe et se refusaient à écouter ces paroles « décevantes » de Luxun, il a fallu bien peu de temps pour que la réalité leur fasse voir ces vérités d’une façon encore plus à même de les « décevoir ».

    De fait, ces paroles décevantes de Luxun contiennent une ferveur révolutionnaire très ardente. Les deux aspects de la contradiction antagoniste qui sont énoncés plus haut n’amènent point Luxun à décider de façon désabusée que la victoire est le commencement de la fin ; tout au contraire, il nous a montré la seule et unique voie qui permette de préserver la victoire révolutionnaire et qui est de « se battre jusqu’au bout » : « La victoire finale ne dépend pas du nombre de ceux qui se réjouissent mais du nombre de ceux qui se battent jusqu’au bout ».

    « Se battre jusqu’au bout », voilà qui peut être considéré comme une conclusion de l’analyse développée dans tout l’essai.

    Ce n’est que si l’on combat jusqu’au bout qu’il deviendra alors difficile aux ennemis de se faire une place ; ce n’est que si l’on combat jusqu’au bout que les troupes révolutionnaires qui s’entraînent dans les épreuves pourront sauvegarder et promouvoir l’esprit révolutionnaire ; ce n’est que si l’on combat jusqu’au bout que l’on pourra faire en sorte que la roue de la Révolution ne s’arrête point de tourner de l’avant.

    Dans ce court essai, Luxun utilise trois fois de suite l’expression « se battre ». Se battre ! se battre ! se battre jusqu’au bout !

    Tel est le cri combien pressant que lance un vieux combattant à la riche expérience juste avant que ne déferlent sauvagement les forces de la Réaction ; tel est le commandement combien chaleureux que laisse à la génération suivante un

    révolutionnaire qui a plus d’une fois fait l’expérience de la façon dont les fruits de la Révolution pouvaient être acquis et à nouveau perdus.

    C’est la dernière fois que Luxun analyse la façon dont les révolutionnaires doivent se comporter à l’égard de l’ennemi et préserver l’esprit révolutionnaire tout en étant lui-même dans une époque de triomphe de la Révolution et à l’intérieur d’une zone révolutionnaire.

    Du moment où il finit d’écrire ce texte jusqu’au jour de sa mort, Luxun n’a jamais plus retrouvé une telle occasion.

    C’est précisément pourquoi ce texte possède une signification et un enseignement particulièrement directs pour un peuple révolutionnaire qui vit aujourd’hui dans des conditions de dictature du prolétariat.

    Une vingtaine d’années après que Luxun eut écrit ce texte, dans ces remarquables ouvrages que sont Mener la Révolution jusqu’au bout ainsi que le Rapport fait à la deuxième session plénière du Comité central issu du VIIème Congrès du Parti communiste chinois, textes destinés à accueillir la grande victoire de libération de la Chine continentale -, le président Mao met tout le Parti en garde face au sentiment de trop grande fierté ainsi qu’à la tentation de ne pas aller plus loin qui pourraient se faire jour après la victoire, afin d’éviter que nous soyons défaits par les balles enrobées de sucre des ennemis ; et il appelle tout le Parti à ne point interrompre sa lutte sur la route si longue de la Révolution.

    Cette directive du président Mao, qui a servi de guide à toute l’activité du Parti depuis la Libération, est la cristallisation de l’expérience historique de ce qu’ont vu et de ce qu’ont conclu tant de fois les générations successives de révolutionnaires ainsi que Luxun parmi eux.

    Luxun n’a pas pu vivre jusqu’au jour de cette victoire, mais les paroles qu’il a laissées sont gardées en mémoire à tout jamais par le peuple victorieux.

    II

    Cet inédit est aussi un document tout à fait essentiel pour l’étude du développement de la pensée de Luxun.

    La philosophie marxiste-léniniste nous demande de faire particulièrement attention dans l’étude de chaque processus en cours «au point où s’articule le passage du quantitatif au qualitatif ». Quand, de démocrate qu’il était, Luxun devient un communiste, il s’agit là aussi – sur le plan du développement intellectuel – d’un passage du quantitatif au qualitatif.

    A quel moment doit donc se situer ce « point d’articulation »?

    Cette question fait encore à présent l’objet d’une controverse, mais nous estimons pour notre part que ce passage du quantitatif au qualitatif trouve son point d’articulation à l’époque où Luxun est à Canton et, tout particulièrement, dans le moment qui précède et qui suit le tournant politique contre- révolutionnaire du 12 avril dont Jiang Jieshi fut le promoteur.

    Ce texte qui fut rédigé le 10 avril est le dernier témoignage de la pensée de Luxun à la veille du moment où, en présence de l’enseignement que lui donne une lutte des classes ensanglantée, son esprit perce hors de lui-même : en ce qui concerne le point d’articulation du développement de sa pensée, ce texte est un repère particulièrement digne d’intérêt. Et voici ce que prouve une fois de plus ce témoignage de sa pensée : avant que la vision du monde de Luxun ne commence à se modifier qualitativement, Luxun était déjà – dans une égale mesure entré en contact avec le marxisme-léninisme.

    Il existait naguère plusieurs points de vue : certains considéraient que Luxun n’était pas entré en contact avec le marxisme-léninisme avant toute modification qualitative de sa vision du monde ; certains reconnaissaient qu’un tel rapport avait existé et qu’il y avait eu développement, dans la pensée de Luxun, du facteur de la théorie des classes sociales propre au marxisme-léninisme, mais ils affirmaient que celui-ci s’était formé spontanément dans la pratique de la lutte des classes et n’avait été ni acquis par l’étude ni inculqué ; d’autres enfin, s’appuyant sur la date dont on disposait à l’époque pour fixer le moment où Luxun était entré en contact avec le marxisme- léninisme, repoussaient à très tard la ligne de démarcation de cette modification qualitative de sa vision du monde.

    Depuis la Révolution culturelle, on a fait la découverte successive de certains documents nouveaux d’après lesquels il s’avère que Luxun a abordé le Manifeste du Parti communiste dans les années vingt et qu’en 1925 il avait gardé dans sa bibliothèque les extraits de l’oeuvre de Lénine L’État et la Révolution publiés dans le Supplément du Nouveau journal du Peuple, – ce qui prouve que les points de vue que j’exposais plus haut sont sans fondement.

    Or ce nouvel inédit est encore plus convaincant que les documents précédents : non seulement ce texte analyse le point de vue de Lénine de façon parfaitement correcte ainsi qu’avec beaucoup d’aisance et de naturel, mais il cite aussi quatre fois le nom même de Lénine, ce qui montre que ce n’était pas la première fois que Luxun entrait en contact avec le marxisme- léninisme et qu’il ne recourait pas à lui de façon fortuite.

    Bien qu’il n’occupât point encore une place dominante dans l’ensemble de la pensée de Luxun, le facteur du marxisme- léninisme y possédait déjà néanmoins un rôle très positif.

    Le début de ce texte est très intéressant à cet égard car il décrit le tourbillon des idées qui assaillent Luxun au moment où celui-ci prend le pinceau et médite : il pense un moment aux jeunes combattants qui luttent au front, il pense un moment à l’enseignement que lui a donné la Révolution de 1911, il pense encore, à un autre moment, aux activités des contre- révolutionnaires qui se poursuivent dans le Nord… : « Les pensées appropriées sont aussi difficiles à saisir qu’un cerf- volant détaché de son fil ».

    Mais il suffit qu’il cite soudain Lénine pour qu’il « saisisse » bien fermement toutes ces pensées. Il s’agit là bien sûr d’un procédé d’introduction proprement littéraire, mais il n’empêche qu’il reflète de façon imagée le fait que Luxun commençait alors à se plaire à utiliser le marxisme pour entrer dans sa propre pensée et la mettre en ordre.

    A ce stade, Luxun se trouve affronté à un problème essentiel : comment résoudre la question des rapports qui existent entre la lumière de la pensée marxiste qui commence à éclairer sa conscience et sa propre expérience des luttes accumulée précédemment ?

    Après qu’il a cité ce passage de Lénine, Luxun en revient au principe qu’il avait avancé deux ans plus tôt, selon lequel il faut continuer à battre « les chiens tombés à l’eau ».

    On s’aperçoit dès lors que s’il éprouve un sentiment de satisfaction à l’égard de cette coïncidence complète des deux pensées, il éprouve aussi un élan sincère d’admiration à l’égard de la façon dont l’analyse de Lénine est plus pénétrante, plus claire et plus à même de répondre aux questions de l’Histoire de la Chine et de sa situation actuelle.

    C’est pourquoi Luxun fait l’éloge de la « netteté » de l’analyse de Lénine qui « ne pouvait être prononcée » que par quelqu’un qui avait une riche expérience révolutionnaire, et il va jusqu’à montrer que : « les revers subis par les révolutionnaires chinois dans le passé sont venus, à mon avis, de ce qu’ils ont négligé ce point ».

    Synthétiser ainsi en un jugement toutes les orientations de sa pensée, voilà qui, pour Luxun, n’était pas facile à obtenir.

    Au cours de ce texte, Luxun se sert encore comme arguments de certains exemples du passé auxquels il recourait déjà auparavant : « les vainqueurs d’autrefois », « certains empereurs du début de la dynastie des Qing » et « Yuan Shikai en l’an Il de la République »…

    En citant à nouveau d’anciens exemples, Luxun ne fait pas que se répéter : c’est parce qu’il se rend compte avec joie que l’expérience historique qui lui est familière accède à un plus haut niveau d’élaboration grâce à la théorie marxiste et se voit conférer par elle une nouvelle combativité, qu’il éprouve la nécessité d’exposer une nouvelle fois ces faits.

    En un mot, l’expérience qu’il a acquise personnellement par l’examen attentif de l’Histoire passée et de la situation présente prouve de façon répétée la justesse du marxisme-léninisme, et de là son adhésion gagne en fermeté ; pour dire la chose à l’envers, il s’agit de passer au crible des expériences en se servant du marxisme-léninisme et d’opérer ainsi au sein de sa conscience à travers le mouvement contradictoire de sa propre pensée un travail assidu de révision et de remise à jour.

    Ce qui nous permet de comprendre combien Luxun est aussi éloigné de l’étroitesse des empiristes que du dessèchement dogmatique. Dans la culture chinoise moderne, bien peu peuvent être comparés à Luxun pour le grand nombre des tempêtes révolutionnaires qu’ils ont traversées, pour la richesse de l’expérience des luttes qu’ils ont accumulée.

    Néanmoins, loin de s’enliser dans l’expérience, Luxun étudie de façon ininterrompue en vue des nécessités de la lutte contemporaine et il élève assidûment l’expérience de l’Histoire et du Présent au niveau de vérité du marxisme-léninisme, « en faisant en sorte que cette expérience soit structurée, synthétisée et accède au niveau de la théorie ».

    C’est pourquoi le marxisme-léninisme auquel il s’est formé ne se réduit pas à un certain nombre de concepts et de dogmes abstraits et creux mais se trouve étroitement lié avec l’Histoire de la Révolution chinoise, les luttes contemporaines ainsi que la propre pratique intellectuelle de l’auteur : il en sort renouvelé et s’emplit d’une florissante vitalité.

    Cette attitude intellectuelle qui consiste « à partir d’une étude consciencieuse de la pratique historique et révolutionnaire de la Chine » « de façon à unir la théorie du marxisme-léninisme et l’essor de la pratique révolutionnaire de la Chine » aboutit au fait que ce nouveau facteur apparu dans la pensée de Luxun (le Marxisme) connaisse un enracinement progressif solide.

    L’accumulation des petits ruisseaux aboutit à un grand fleuve et quand il en vient à écrire « En célébrant la reconquête de Shanghai et de Nankin », Luxun a déjà atteint une situation de synthèse, – le point où s’articule le passage du quantitatif au qualitatif.Ce processus qui va de l’accumulation progressive à la synthèse fonde la base solide d’une modification qualitative de sa vision du monde et présage de la direction nécessaire de ce changement qualitatif.

    Si on ne prend pas garde à cela, le fait que Luxun en vienne à se tenir sur des positions communistes à contre-courant de l’Histoire (à l’époque la plus difficile de la Révolution chinoise) risque de devenir une énigme insoluble ; de même, ce fait que plus tard, quand il rencontre des « questions très

    embarrassantes », il se livre alors à une étude concentrée sans chercher d’autre arme intellectuelle que le marxisme-léninisme et par là accélère l’accomplissement de la modification qualitative de sa vision du monde, serait sinon quelque chose de fort difficile à comprendre.

    Les marxistes n’ont jamais été des gens à qui il suffit de « changer de posture » pour pouvoir changer de position et devenir ce qu’ils sont.

    Voyez l’époque de Luxun : n’y a-t-il pas eu bien des gens qui n’ont pas accepté d’étudier consciencieusement la théorie révolutionnaire mais se sont beaucoup plu à parler « d’ouvrir la Voie du renouvellement à partir de l’expérience du sang et des larmes » ?

    N’y a-t-il pas eu aussi des gens qui, à peine avaient-ils lu le moindre passage, se mettaient – en une nuit – à proclamer qu’ils étaient devenus des marxistes ?

    En fin de compte, aucun d’entre eux n’a accompli cette mutation qui aurait fait d’eux des Communistes et certains allèrent même jusqu’à prendre une voie parfaitement réactionnaire. Ce qui laisse voir négativement tout le mérite de Luxun.

    Cet inédit reflète aussi indirectement les relations qui ont existé entre Luxun et le Parti Communiste de Chine ainsi que l’influence qu’ont eu ces relations sur le développement de sa pensée.

    Luxun dit dans ce texte que ce passage de Lénine est cité d’« une revue ». De quelle revue s’agit-il donc ?

    Il s’avère après recherche qu’il s’agit là des Jeunes Pionniers qui était l’organe du Comité révolutionnaire de la Ligue des Jeunesses Communistes de Chine de la région du Guangdong : la citation de Lénine apparaît dans le huitième numéro de cette revue. Et il se trouve une raison pour expliquer que cette revue qui était éditée avant que Luxun n’arrive dans le Guangdong ait pu parvenir dans les mains de celui-ci.

    Le 31 janvier 1927, c’est-à-dire moins d’un demi-mois après que Luxun fut arrivé dans le Guangdong, le Journal de Luxun fait mention d’une visite faite par Bilei et d’autres membres du Parti ainsi que de « l’offre de douze numéros des Jeunes Pionniers ».

    Plus tard, Luxun note dans Comment écrire en repensant à Bilei : « Il me donna aussi une dizaine de numéros des Jeunes Pionniers ; cette revue fait voir très clairement l’œuvre des jeunes communistes ».

    De plus, le cinquième numéro de l’hebdomadaire La vie de la cellule (qui était alors l’organe édité par la cellule du Parti communiste de Chine de l’Université Sun Yat-sen) mentionne ceci :« Les douze numéros des Jeunes Pionniers publiés sous le contrôle du Comité local firent entrer Bilei en relations étroites avec Luxun ».

    Ces documents concordent parfaitement et non seulement ils sont une preuve de plus de ce que « En célébrant la reconquête de Shanghai et de Nankin » est bien écrit de la main de Luxun. mais ils fournissent un argument supplémentaire de l’intensité des relations qui existaient entre le Parti Communiste de Chine et Luxun à l’époque où celui-ci était à Canton : il lisait et étudiait donc attentivement l’organe de la Ligue du Parti et il était ouvert au contenu marxiste-léniniste qui y était propagé.

    Dans le cas de Luxun, il y avait alors une relation de complémentarité entre le fait d’être en rapport avec le Parti et celui d’être en contact avec le Marxisme.

    Le développement continu de cette relation complémentaire ne tarda pas à se révéler d’une grande utilité en ce qui concerne la transformation de la vision du monde de Luxun.

    Dans cet inédit récemment découvert, Luxun note :

    « Je me souviens brusquement de quelques jeunes gens que je rencontrai hier à Huangpu et qui venaient se joindre au corps des étudiants : en les voyant, je compris alors que ce sont eux justement qui affrontent la mort, et je devrais me sentir honteux d’avoir suscité des applaudissements par de faciles propos tenus dans une salle de conférence ».

    Le sentiment d’admiration qu’éprouve ici Luxun – de façon générale – à l’égard de la jeunesse qui prend part à l’Expédition du Nord s’est vu brisé quelques jours plus tard par l’épreuve des faits : « Puis je me rendis compte que je m’étais trompé… Quand j’étais à Canton, je vis par moi-même que tous étaient bien des jeunes gens mais qu’ils formaient deux grands camps dont l’un s’adonnait à envoyer des lettres de dénonciation ou à aider les autorités à arrêter des gens. Toute ma philosophie s’effondra ».

    Des jeunes gens montrèrent leurs crocs venimeux tandis qu’étaient massacrés ceux qui avaient donné à Luxun les Jeunes Pionniers, Bilei et les jeunes membres du Parti et de la Ligue de la Jeunesse.

    Ces « deux grands camps » qui étaient parfaitement distincts à ses yeux amenèrent Luxun à prendre connaissance de la vérité de la théorie marxiste des classes sociales, et le massacre de Bilei et des autres camarades lui fit prendre conscience du fait que ce que redoutait précisément l’ennemi, c’était les principes soutenus par ces communistes, – y compris naturellement cette citation de Lénine parue dans la revue des Jeunes Pionniers.

    En d’autres termes, en ce moment précis, les Communistes offrirent une nouvelle fois le Marxisme à Luxun mais d’une façon beaucoup plus profonde : en luttant sans peur et en se sacrifiant héroïquement.

    Occasion particulièrement favorable pour provoquer une modification qualitative de la vision du monde de l’auteur : elle suscita des rapports encore plus étroits avec le marxisme- léninisme et le Parti communiste de Chine, jusqu’à atteindre un nouveau point de départ pour « chercher ensemble à vivre ».

    III

    Pour finir, je voudrais encore traiter en passant des raisons pour lesquelles ce texte s’est perdu.Dans la préface de ses Oeuvres hors recueil, Luxun a mentionné quelques-unes des possibilités qui expliqueraient que certaines de ses traductions ou certains de ses écrits se soient perdus.

    « Il y a des textes qui sont omis : c’est parce qu’il ne m’en restait pas d’épreuve et je les ai oubliés. Il y a aussi ceux que j’ai supprimés intentionnellement : c’était soit parce qu’ils semblaient être des traductions (avec le temps j’en avais perdu le souvenir et j’en venais moi-même à ne plus savoir si ces textes étaient bien de moi); soit parce qu’ils ne concernaient qu’une affaire très précise et se trouvaient sans portée générale (or le monde change avec le temps et inutile de les reprendre); soit encore parce qu’ils ne consistaient qu’en quelques plaisanteries ou relevaient d’une interprétation erronée et passagère, et, comme ils perdaient ainsi toute signification au bout de quelques jours, il n’y avait donc aucune nécessité de les garder ».

    Les quelques raisons qui sont alléguées à la fin de ce paragraphe concernant la suppression intentionnelle de certains essais semblent toutes inadéquates au regard de ce texte. Ne serait-ce point alors que Luxun a « oublié » ce texte comme le mentionne le premier point ? Ce n’est pas cela non plus.

    En décembre 1927, Luxun, qui avait déjà gagné Shanghai à cette époque, publia un article intitulé « Dans la tour de l’horloge » où il rappelait la vie et les pensées qui furent les siennes du temps où il était à Canton.

    On y lit entre autres : « Un jour qu’il m’était donné un endroit pour placer un article, je dis que plus on planterait loin le drapeau du Guomindang, plus les adeptes en seraient nombreux.

    Mais il en est de même que pour le Grand Véhicule du Bouddhisme : à partir du jour où les gens qui s’étaient simplement retirés de la vie du monde furent considérés comme des bouddhistes, les principes d’ascèse se sont bien souvent relâchés et je ne sais pas s’il ne s’agit point là, plutôt que d’une diffusion du bouddhisme, d’une extinction de cette doctrine. […] Mais finalement, ce texte n’a pas été édité et je ne sais où il est passé… ».

    Chaque fois qu’on lisait ce passage, auparavant, on se sentait insatisfait.

    Or nous avons la chance de pouvoir dire aujourd’hui que ce texte dont « il ne sait pas où il est passé » doit être justement – d’après le contenu même de ce texte – « En célébrant la reconquête de Shanghai et de Nankin ».

    Cet article parut dans le journal au début du mois de mai ; or, à cette époque, en signe de protestation contre le massacre des Communistes perpétré par les réactionnaires, Luxun, révolté, avait démissionné de toutes ses fonctions à l’Université Sun Yat-sen et habitait la Tour des nuages blancs, entouré de toutes parts par les forces des ténèbres.

    Dans les lettres qu’il écrivait à ses amis, il notait souvent à cette époque que « son ventre avait faim et que sa tête était étourdie »; il commerçait avec très peu de gens, les nouvelles ne lui parvenaient plus : « Il doit sûrement y avoir des nouvelles ici mais je n’en sais pas grand-chose et je ne connais rien bien clairement ».

    C’est pourquoi, quand cet article parut en un endroit peu visible du Supplément des Nouvelles du Peuple, il ne pouvait finalement l’apercevoir et crut donc pour toujours « qu’il n’avait pas été édité ».

    Mais il ne l’a absolument pas oublié, au point qu’après la défaite de la Grande Révolution il en vint dans l’intensité de son émotion à le citer une nouvelle fois. Une telle déduction n’est-elle pas rationnelle ?

    La perte de ce texte, qui peut paraître accidentelle, dépend en fait de raisons sociales très profondes.

    Si Luxun avait aperçu son article dans le journal ou qu’il en eût gardé une épreuve, la situation n’en aurait guère été modifiée.

    Comme Luxun le révéla à maintes reprises, peu après que ce texte eut paru dans la presse, les réactionnaires du Guomindang qui tenaient en mains un couteau qui dégouttait de sang, instaurèrent vis-à-vis des opinions progressistes l’étau d’une censure de plus en plus délirante et firent retrancher systématiquement toutes les œuvres littéraires qui citaient des termes tels que « feu », « rouge », « ardent ». etc.

    Après que Luxun fut arrivé à Shanghai, ses œuvres furent encore davantage expurgées par les autorités réactionnaires, ce qui l’obligea à recourir, pour propager la révolution, à des expressions détournées et obscures, c’est-à-dire à « danser en portant un carcan », selon sa propre expression.

    Bref, ce texte qui cite ouvertement Lénine n’aurait guère pu être intégré dans un recueil et être diffusé ouvertement à l’époque de la domination réactionnaire du Guomindang, ce qui rendait sa « perte » difficile à éviter.

    Une époque de ténèbres enfouit un texte qui était précieux pour le peuple de Chine mais aujourd’hui, à la suite de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne il a été retiré de dessous la couche de poussière dont l’avait recouvert tout un demi-siècle et il rayonne de tout l’éclat qui lui est inhérent, au milieu de l’espace dont le peuple révolutionnaire s’est rendu le maître et le responsable.

    Le destin d’un texte fait voir l’essence de deux sociétés et comme nous vivons en un milieu bien différent de celui de Luxun…

    C’est pourquoi, tandis que nous mettons une fois de plus ce texte en valeur, une grande énergie intellectuelle ne peut manquer de se manifester : alors que ce grand révolutionnaire, au sein d’un tourbillon d’épreuves, n’en risquait pas moins sa vie pour l’étude et la propagation de la théorie marxiste-léniniste du renforcement de la dictature révolutionnaire, quelles raisons aurions-nous aujourd’hui pour ne point nous enraciner dans les directives théoriques fondamentales du président Mao et pour ne pas les étudier toujours mieux ?

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