Communiqué d’ETA de septembre 2007

Communiqué d’Euskadi Ta Askatasuna au peuple basque

Cela fera bientôt 30 ans que la Constitution espagnole nous a été imposée. Ex-franquistes et (faux) démocrates espagnols célèbrent déjà l’événement. En 1978, nous, les Basques, avons rejeté cette Constitution qui va à l’encontre des droits de notre peuple, précisément parce qu’elle empêche le Pays Basque de décider de son avenir en démocratie et en liberté.

Cette Constitution, qui maintient le Pays Basque dans le cadre de la légalité espagnole, constitue un obstacle à la construction d’un État basque. Il s’agit d’assimilation c’est-à-dire, de la disparition du peuple basque.

En tout état de cause, de nos jours, négation politique et séparation institutionnelle sont des instruments dressés contre la volonté des Basques. La Constitution espagnole, et la législation qu’elle génère, constitue la principale limite antidémocratique qu’on nous impose. Il nous revient, à tous et à toutes, de la combattre pour repousser et supprimer ces limites.

Quelques-uns, par contre, ont trouvé leur place dans le cadre de l’État espagnol. Comme on a pu le constater en Navarre, la principale préoccupation des soi-disant « progressistes », « démocrates » et « abertzales » est de se répartir au mieux les miettes du pouvoir, à l’issue d’élections antidémocratiques, et de justifier la stratégie de guerre du gouvernement espagnol, au lieu de dénoncer l’état d’exception qu’on impose à notre peuple. Pire, l’église espagnole a nommé un général comme évêque de Navarre.

Veulent-ils la paix ? Veulent-ils nous conquérir une nouvelle fois par le glaive et par l’épée ?

Cette tentative de justifier l’attitude du gouvernement espagnol ne saurait faire oublier les événements de ces derniers mois, parce que les masques sont tombés. Le gouvernement espagnol, ne respectant pas les points décidés avec l’ETA lors des négociations, a essayé de miner les positions de la gauche indépendantiste et de désactiver le projet indépendantiste du Pays Basque.

L’objectif du gouvernement espagnol était de mener à terme un processus dépourvu de tout contenu politique, en définitive, un processus de reddition verrouillant la négation et la division territoriale du Pays Basque, avec, à la clé, une mise sous contrôle de la résistance basque.

Mais, il a échoué. Et toute solution non basée sur les droits démocratiques du Pays Basque serait de même vouée à l’échec. Pendant les négociations, l’ETA a proposé une résolution pour que le Pays Basque soit réinvesti de ses droits, mais la réponse du gouvernement espagnol a été négative. Finalement, cette attitude négative du PSOE a provoqué la rupture des négociations, le PSOE n’ayant pas fait preuve de la volonté nécessaire pour mener à terme un processus de paix.

Le gouvernement espagnol ne veut pas renoncer à son attitude d’imposer par la force une restriction des droits du Pays Basque, parce qu’il refuse d’accepter que les Basques décident librement et sans restriction de leur avenir ; le gouvernement espagnol a peur de sortir perdant du conflit entre son projet et celui du Pays Basque.

Il sait que l’avenir politique, économique et culturel des Basques se trouve dans un État basque indépendant, parce que tout avenir leur est fermé sous la domination de l’Espagne ou de la France.

C’est pourquoi le gouvernement du PSOE ferme la porte à cette option de notre peuple, refuse le droit à l’autodétermination et maintient la division territoriale du Pays Basque dans le cadre de l’Espagne, comme si le Pays Basque n’était qu’un morceau de sucre à diluer dans son processus de réforme.

La dynamique de ces derniers mois, par contre, a mis en évidence la crise du PSOE et du PNV. Le PNV d’Imaz et d’Urkullu ne comprend pas que sa tentative de rééditer l’esprit d’Arriaga et de l’époque Ardanza a mené le parti au bord de la rupture. La base du PNV, contrairement à ses dirigeants, n’accepte pas les manoeuvres de « séduction » de l’Espagne et la défense des intérêts des patrons représenté par la direction actuelle du PNV.

La base du PNV n’accepte pas non plus qu’Imaz soit disposé à négocier avec le Parti Populaire, l’ultra droite. Elle n’accepte pas que Balza et d’autres dirigeants de la CAV (Communauté Autonome Basque) utilisent police et médias contre le peuple. La police basque frappe les citoyens, les arrête ou les épie, pour utiliser ensuite la télévision et la radio basques (EiTB) comme instrument d’intoxication et de désinformation. EiTB a pour mission de masquer la réalité face aux dénonciations de torture et de persécution.

En outre, le massacre politique des prisonniers basques est incessant. En la matière non plus, EiTB n’informe pas et se garde de montrer les preuves de la torture et de la persécution. Ils préfèrent protéger leur petit confort et détourner le regard, même si pour cela, ils doivent lécher la main qui les nourrit.

A-t-on oublié qu’un organisme public n’a pas de propriétaire, et ne saurait être placé au service d’intérêts particuliers mais au service du peuple ? Tous ces responsables devront un jour répondre de leurs actes devant une future justice basque.

Le Parti Socialiste également est en crise au Pays Basque, d’où il ressort que le Parti Socialiste de Navarre n’est qu’une marionnette manipulée depuis Madrid. Les intérêts de l’État espagnol priment sur les intérêts de la société navarraise. Et voilà que de nombreux adhérents du PSN et du PSE sont furieux.

Et ce n’est pas sans raison. Il fut un temps où les socialistes basco-navarrais prenaient leurs décisions comme des grands, mais c’est maintenant le responsable d’organisation du PSOE, M. Blanco, qui leur dicte ce qu’ils doivent faire. Voilà l’origine de la crise du Parti Socialiste.

Bien des citoyens sont furieux également après avoir entendu dire à M. Zabaleta (tête de liste de NaBai, coalition nationaliste) qu’en échange d’un poste de responsabilité, il était disposé à laisser de côté l’avenir de la Navarre et du Pays Basque. Leur colère est tout à fait légitime.

Que l’objectif de Madrid soit la liquidation du projet indépendantiste du Pays Basque est un fait. Madrid veut non seulement utiliser la division territoriale du Pays Basque comme monnaie d’échange, mais le gouvernement espagnol cherche également que la gauche indépendantiste et le projet indépendantiste soient assimilés par l’Espagne.

Nous voulons alerter la société basque de ce danger, puisque les manœuvres politiques qui vont suivre poursuivront cet objectif. Mais ils n’arriveront pas à leurs fins.

Nous lançons un appel à tous les abertzales et démocrates pour qu’ils continuent à travailler, puisque tout le monde est nécessaire pour que de nouvelles opportunités de création d’un État basque voient le jour. Nous lançons un appel à tous et à toutes pour que le déficit démocratique et l’injustice régnante soient dénoncés haut et fort.

L’ETA annonce que c’est dans cet objectif et pour obtenir des conditions démocratiques permettant de défendre tous les projets politique du Pays Basque sur un pied d’égalité, que l’organisation a pris la décision de reprendre ses attaques contre les infrastructures de l’État espagnol sur tous les fronts, et de défendre le Pays Basque les armes à la main.

Finalement, Euskadi ta Askatasuna veut exprimer ses condoléances les plus sincères à la famille et aux amis du gudari (combattant) récemment décédé, Sabino Euba, Pelopintxo.

Nous serons un exemple dans notre lutte quotidienne jusqu’à la victoire. Au revoir et honneur à toi, camarade !

Pays Basque, septembre 2007

Revendication des derniers attentats

L’ETA, organisation socialiste révolutionnaire basque pour la libération nationale, revendique les actions armées suivantes :

Deux actions à l’explosif, le 25 juillet, à Belagua, au passage du Tour de France. Il nous faut dénoncer que, bien que l’ETA ait averti à l’avance de la mise en place des explosifs, les autorités espagnoles ont décidé de ne pas procéder à l’évacuation de la zone, comme c’est actuellement trop souvent le cas. Dernièrement, le ministère de l’Intérieur espagnol évite de procéder à l’évacuation ou le fait partiellement. Nous alertons sur les conséquences d’une telle décision. La responsabilité d’éventuels préjudices graves retomberait sur les représentants politiques espagnols et sur la police.

Le 24 août, attaque à la voiture piégée à Durango. L’explosion a causé d’importants dégâts matériels et a blessé deux gardes civils.

Le 26 août, explosion d’une voiture piégée à Castellón.

Le 2 septembre, action à l’explosif sur les routes d’accès au Pays Basque.

Euskadi Ta Askatasuna

Pays basque, septembre 2007

=>Retour au dossier ETA