Editorial de L’Humanité rouge du 13 décembre 1973

[Editorial de L’Humanité rouge du 13 décembre 1973.]

Une délégation de marxistes-léninistes de notre journal a été reçue en Chine sur invitation du Comité central du Parti communiste chinois.

Cette délégation était conduite par le camarade Jacques Jurquet.

Nos délégués ont eu des entretiens empreints de profonds sentiments révolutionnaires avec de hauts dirigeants du P.C.C., notamment les camarades Chou En-laï, Wang Hong-wen, vice-présidents du C.C. et membres du Comité permanent du Bureau politique du C.C., la camarade Kiang Tsing, membre du Bureau politique, les camarades Keng Piao, Feng Hsiuan, membres du C.C. et d’autres éminents camarades chinois.

Ce n’est pas la première fois qu’une délégation des marxistes-léninistes de France rencontre des dirigeants du Parti communiste chinois sur invitation du Comité central. Cependant notre délégation de cette année s’est rendue en Chine au lendemain du Xe Congrès du P.C.C. qui a marqué notamment un grand succès sur le révisionnisme moderne, à un moment où sur le plan mondial de grands bouleversements, de grandes luttes révolutionnaires sont en cours.

La fraternité de combat des marxistes-léninistes chinois et français témoigne, des principes révolutionnaires prolétariens qui régissent les rapports entre organisations marxistes-léninistes sœurs. Comment ne pas y être particulièrement sensible quand on sait la longue expérience révolutionnaire du P.C.C. et la jeunesse de l’organisation d’avant-garde dans notre pays !

Comment ne pas apprécier comme une preuve de l’idéologie prolétarienne qui anime le P.C.C. le fait qu’un parti au pouvoir, et au pouvoir dans un très grand pays, traite les organisations sœurs sur un pied d’égalité, quand on sait les rapports de supériorité méprisante de maître à valet qui règlent .les relations entre les partis révisionnistes et le P. » C. -d’Union soviétique « !

C’est que pour les marxistes-léninistes, comme l’a souligné le président Mao :

« LA JUSTESSE DE LA LIGNE IDEOLOGIQUE ET POLITIQUE EST DETERIMINANTE EN TOUT. »

Et le camarade Chou En-Laï a ajouté au Xe Congrès du P .C.C. :

 » Si la ligne n’est pas juste, on est voué à l’échec, même si l’on détient la direction à l’échelon de l’autorité centrale et des instances locales et dans l’armée. Si la ligne est juste on aura des soldats même si l’on en a pas encore un seul, et on aura le pouvoir même si on ne le possède pas encore. Voilà ce qu’il ressort de l’expérience historique de notre Parti, aussi bien que celle du mouvement communiste international depuis Marx. »

Ainsi l’accueil de notre délégation en Chine, sa rencontre avec des dirigeants du P.C.C. constituent un profond encouragement pour nous, un stimulant pour aller de l’avant avec toujours plus d’ardeur dans la lutte contre, l’impérialisme, le social-impérialisme, le révisionnisme moderne et toute, la réaction, pour la victoire de la révolution prolétarienne dans notre pays et de la révolution mondiale.

De plus en plus d’ouvriers avancés, de travailleurs manuels et intellectuels prennent conscience de la nécessité de cette lutte. A leur intention et à celle de tous nos camarades et sympathisants, nous rappelons comme un exemple la biographie du camarade Jacques Jurquet, chef de la délégation de notre journal qui s’est rendue en Chine, biographie instructive à plus d’un titre.

D’abord parce que c’est en 1941 que le camarade Jacques Jurquet demande son adhésion au Parti communiste français, il a alors 19 ans et la France vit à l’heure des hordes nazies. Ce n’est pas par hasard si le chef de file des révisionnistes, Georges Marchais, loin de pouvoir se réclamer d’une telle adhésion dans les heures sombres a été contraint d’essayer de démentir sa participation au S.T.O.

Mais il y a plus important: cette adhésion au communisme, alors que la victoire n’était pas en vue mais demandait à être conquise par des dizaines de milliers de héros sortis des masses, le camarade Jurquet n’allait jamais la renier.

Au moment où tes dirigeants du P. »C . »F. emboîtèrent le pas aux révisionnistes khrouchtchéviens et jetèrent par-dessus bord le marxisme-léninisme, la fidélité aux enseignements révolutionnaires de Marx, Engels, Lénine et Staline, le camarade Jurquet ne suivit pas servilement la ligne révisionniste, mais il la combattit. Dans la pratique d’abord, par son soutien actif au F.L.N. et à la résistance héroïque du peuple algérien, par son soutien à la juste ligne des camarades chinois et albanais, en 1963, ensuite.

Animé par un profond esprit de parti en même temps que par sa fidélité à ses convictions communistes, Il travailla d’abord, en respectant les principes d’organisation de son parti, à persuader ses camarades de leur erreur.

C’est alors que les dirigeants responsables de la ligne révisionniste adoptée par le P. »C. »F. intervinrent pour l’exclure bureaucratiquement. Coup rude, que seuls de vieux militants d’un parti prolétarien attachés à leur parti par mille liens de toute une vie de communiste peuvent comprendre. Combien d’autres camarades allaient connaître, tel François Marty, le même coup.

Cependant le camarade Jurquet, comme le regretté camarade François Marty, contrairement à ce qu’espéraient les dirigeants du parti révisionniste, n’allait pas se taire et cesser te combat pour la révolution prolétarienne et pour le triomphe du marxisme-léninisme. C’était là une attitude juste foncièrement communiste. Dans son  » Rapport sur la modification des statuts du Parti  » présenté devant le Xe Congrès du P.C.C., le camarade Wang Hong-wen a déclaré :

 » Quand il y va de la ligne, quand c’est la situation dans son ensemble qui est en cause, un vrai communiste doit agir sans aucune considération égoïste et aller à contre-courant, sans craindre d’être destitué, exclu du Parti, jeté en prison, contraint au divorce ou passé par les armes. « 

Amenés par les faits à constater le caractère irréversible de la dégénérescence révisionniste du P.  » C. « F., le camarade Jurquet et d’autres camarades, stimulés sur le plan international par l’inflexibilité et le courage des marxistes-léninistes de Chine, d’Albanie et d’autres pays, entreprirent de redonner au prolétariat de France l’outil indispensable pour mener à bien sa mission historique: le renversement de la bourgeoisie, l’instauration du socialisme et du communisme.

Ces camarades montrèrent immédiatement que la tâche prioritaire pour tout révolutionnaire prolétarien était ,la création et l’édification en France d’un authentique Parti communiste, un parti de type léniniste, doté d’une ligne juste sur le plan idéologique et politique.

En s’engageant dans cette voie et en lançant un appel à tous les marxistes-léninistes à en faire autant, ces camarades refusaient de lutter en paroles seulement contre la 1igne révisionniste, mais ils s’attelaient dans la pratique à construire l’instrument indispensable de cette lutte : un nouvel état-major prolétarien de combat capable d’orienter la lutte du prolétariat dans chaque situation concrète sans perdre de vue l’objectif final, cela était et demeure indispensable pour combattre l’influence de la bourgeoisie dans les rangs ouvriers et fournir à tout notre peuple la voie de la victoire.

Ce fut alors, en 1964, le début d’un processus nouveau qui conduisit, sous l’impulsion du camarade Jurquet, à la fondation de la Fédération des cercles marxistes-léninistes puis à la constitution du Mouvement communiste français (marxiste-léniniste), et enfin, en 1967, à la création historique du Parti communiste marxiste-léniniste de France.

Chaque étape fut préparée par une analyse sérieuse de la société française comme des tâches à accomplir par les marxistes-léninistes. Chaque pas dans la pratique permit d’approfondir la compréhension de la nature du révisionnisme moderne comme des moyens à mettre en œuvre pour le mettre en échec.

Chaque pas dans la compréhension de la situation et des diverses contradictions du monde actuel et de notre société permit d’avancer dans la pratique en renforçant l’organisation des marxistes-léninistes. Chaque erreur commise fut l’occasion d’une meilleure compréhension et d’une rectification.

En tous les cas, l’ennemi de classe du prolétariat ne s’y trompe pas. Les marxistes-léninistes s’étaient fixé comme tâche d’arracher la classe ouvrière à l’influence du révisionnisme moderne.

Dès lors, le Parti révisionniste multiplia les menaces, les calomnies, les agressions. Pratiquant l’attaque de l’extérieur conjuguée avec l’infiltration d’agents dans les rangs marxistes-léninistes, ils tentèrent de diviser et de détruire la jeune organisation. Les représentants du capital monopoliste n’étaient pas en reste: le 12 juin 1968 le P.C.M.L.F. fut interdit.

Les marxistes-léninistes n’en continuent pas moins le combat. A travers notre journal, la voix de l’avant-garde révolutionnaire du prolétariat parvient aux travailleurs avancés.

Aujourd’hui, surtout après l’échec sanglant de la  » voie pacifique  » au Chili, nombre de membres et de sympathisants du Parti révisionniste, nombre de jeunes progressistes aussi, discernent, à des degrés variables, que la 1igne imposée par les dirigeants du P.  » C. « F. est antimarxiste, antiléniniste, qu’elle conduit à la défaite et même qu’elle veut utiliser le prolétariat et les masses populaires à des fins non révolutionnaires, et au fond contre-révolutionnaires.

A tous ces camarades, nous nous adressons et nous les invitons à réfléchir sur l’expérience des marxistes-léninistes comme sur l’exemple du camarade Jurquet.

Au début de leur lutte contre la ligne révisionniste, les camarades fondateurs de la Fédération des cercles marxistes-léninistes, pleins de confiance dans leurs camarades communistes encore dans le P.  » C. « F. furent persuadés que la masse des militants allait rejeter la ligne erronée de Khrouctchev et de Thorez et reconnaître la justesse des thèses marxistes-léninistes formulées par les camarades chinois dans les  » Propositions concernant la ligne générale du Mouvement communiste international « .

Cette rupture massive immédiate entre l’opportunisme et le marxisme-léninisme ne se produisit pas. Les conditions objectives d’alors n’étaient pas favorables à un tel phénomène: la  » paix sociale  » relative et ses bases économiques étaient une cause non négligeable de l’aveuglement de nombre de communistes.

Cependant, avec l’approfondissement de la crise générale du capitalisme, avec le développement de la lutte révolutionnaire du prolétariat, beaucoup parmi ceux qui sont abusés par la ligne révisionniste prendront conscience de leur erreur. L’avenir, quel que soit l’orgueil dont se gonfle Georges Marchais, n’appartient pas au révisionnisme, il appartient au marxisme-léninisme.

Dans ce processus en cours, nécessairement prolongé, nous ne pouvons pas négliger l’influence capitale du Parti communiste chinois et de son grand dirigeant le camarade Mao Tsé-toung.

Les victoires remportées par la ligne rouge du président Mao en Chine même, la démonstration éclatante, faite lors de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne et dans la lutte contre la clique de Lin Piao, que la victoire du révisionnisme n’est pas inéluctable, mais que le marxisme-léninisme finit par l’emporter, le soutien internationaliste de la Chine aux peuples du monde opposés aux crimes des sociaux-impérialistes soviétiques, tout cela a profondément contribué au prestige de la République populaire de Chine et par là-même au prestige du marxisme-léninisme.

Ce prestige n’est pas pour rien dans l’évolution des consciences dans notre pays: facteur extérieur certes, mais facteur à ce point déterminant que les révisionnistes modernes et les groupes antiparti ultra gauchistes ont toujours cherché à briser les liens de combat qui unissent les marxistes-léninistes chinois aux marxistes-léninistes de France. Ils ont toujours échoué et l’on peut être persuadé qu’ils échoueront encore dans l’avenir.

VIVE LE GRAND ET GLORIEUX PARTI COMMUNISTE CHINOIS !

VIVE L’UNITÉ DE COMBAT DES MARXISTES-LÉNINISTES DU MONDE ENTIER !

A BAS LE RÉVISIONNISME MODERNE !

VIVE LE MARXISME-LÉNINISME !

Le 11-12-73

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