Un événement marquant et représentatif de la diversité nationale de l’architecture soviétique fut l’exposition agricole pansoviétique ouverte en août 1939, avec 250 pavillons, dont des pavillons principaux pour chaque république de l’Union.
Il s’agissait à la fois de refléter l’expansion de l’agriculture soviétique, avec notamment les koklhozes et les Stations de Machines et Tracteurs, et de permettre des échanges, un esprit d’émulation.
On y trouvait notamment à l’entrée le fameux monument de l’ouvrier et de la kolkozienne, réalisé par Vera Moukhina, qui fut également présent à l’Exposition universelle de 1937 à Paris, où il faisait face d’ailleurs au monument de l’Allemagne nazie.
Dans la Revue d’architecture [soviétique] de 1938, elle explique que :
« J’ai tout de suite senti que le groupe devait exprimer, d’abord, non pas le caractère solennel des personnages, mais la dynamique de notre époque, cet élan créateur que je vois partout dans notre pays et qui m’est si cher (…). Nous devons transmettre les idéaux de notre vision du monde, l’image d’un homme d’une pensée libre et d’un travail libre, nous devons transmettre tout le romantisme et l’ardeur créatrice d’aujourd’hui. »
L’exposition était naturellement marquée idéologiquement, une affirmation des valeurs socialistes et du style architectural soviétique, en plus d’être un lieu de présentation et d’échange, avec le caractère particulier des républiques qui était souligné.
Les pavillons sont conçus en soulignant les traits nationaux typiques de la culture architecturale des républiques.
Pour cette raison, toute étude de l’architecture soviétique, pour être concrète, doit se tourner également vers les traits spécifiques aux républiques. Il n’existe pas de style architectural soviétique « impérial » – cosmopolite, comme le prétendent les commentateurs bourgeois.
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