[Document commun du PCMLF et du PCR(ml), en vue de l’unification.]
Le Parti Communiste
Le parti communiste est le parti du prolétariat. C’est son caractère fondamental. C’est un détachement d’avant garde qui doit regrouper la fraction de la classe ouvrière la plus courageuse, la plus consciente, la plus dévouée, la plus expérimentée. Il est aussi une partie indissoluble de la classe; il doit être intimement lié à elle.
A la différence des partis bourgeois qui considèrent la classe ouvrière et les masses populaires comme l’instrument de leur politique, le parti communiste est l’instrument, le serviteur dévoué de la classe ouvrière. Il reflète ses intérêts, sa volonté, l’aide à s’organiser pour lutter. Il ne se substitue pas à elle, mais la dirige, la guide dans son action de classe.
Le parti communiste se fonde sur le marxisme-léninisme et la pensée Mao Zedong, concentré de l’expérience révolutionnaire de la classe ouvrière depuis qu’elle existe et dans tous les pays. En faisant fusionner le marxisme-léninisme et la pensée Mao Zedong avec la pratique révolutionnaire propre à la classe ouvrière et aux masses populaires, chaque parti communiste élabore sa ligne idéologique et politique, exprimée notamment par son programme.
Le parti communiste est organisé selon le principe du centralisme démocratique (cf texte précédent).Le parti communiste doit adopter le style de travail marxiste consistant en l’union de la théorie et de la pratique, la liaison aux masses et la pratique de la ligne de masse, la pratique de la critique et de l’autocritique.
Pour faire la révolution, il faut un parti communiste. Ceci est un enseignement décisif du mouvement ouvrier international. La théorie marxiste-léniniste du parti s’est développée en relation avec la pratique révolutionnaire à chaque étape, dans l’affrontement constant avec les conceptions bourgeoises et opportunistes qui ont traversé le mouvement ouvrier.
Marx et Engels établissent ces principes dans le Manifeste du parti communiste, et, à la suite de l’expérience de la Commune de Paris, précisent notamment:
« Dans sa lutte contre le pouvoir collectif des classes possédantes, le prolétariat ne peut agir comme classe qu’en se constituant lui-même en parti politique distinct, opposé à tous les anciens partis formés par les classes possédantes ». (Congrès de 1872 de l’Internationale. Alinéa 7a).
C’est dans la lutte contre le menchévisme que Lénine développe les principes d’édification du Parti communiste, tant sur les plans idéologiques et politiques que celui de l’organisation. Il les enrichit dans le combat contre la trahison de la IIe Internationale. Staline et la IIIe Internationale ont réaffirmé les thèses léninistes pour l’édification des partis communistes.
Les apports de Mao Zedong à la théorie du parti se sont forgés à partir de l’expérience du prolétariat international dans sa lutte contre le révisionnisme moderne, à partir des luttes menées par le PCC dans le cours de son édification, et en particulier contre les tentatives de restauration du capitalisme en Chine. Ces apports ont une portée universelle et représentent un acquis particulièrement important pour les partis, qui doivent arracher la classe ouvrière à l’influence du révisionnisme moderne. Les deux partis s’appuient notamment sur les points suivants:
— Mao Zedong a mis en évidence la différence fondamentale existant entre les contradictions au sein du peuple et les contradictions entre le peuple et ses ennemis, et indiqué les méthodes différentes pour résoudre ces contradictions qualitativement différentes.
— Il a montré en quoi l’opposition et la lutte entre conceptions différentes, qui conduisent dans des conditions déterminées à une lutte entre deux lignes au sein du parti, reflètent d’une manière particulière les contradictions de classes et les contradictions entre l’ancien et le nouveau qui traversent toute la société. Le moteur de l’édification du parti, c’est la lutte pour la résolution consciente de ces contradictions. Au sein du parti, les contradictions doivent se résoudre par la critique et l’autocritique: l’étude du marxisme et l’éducation au sein du parti constituent ainsi une question décisive pour son édification.
— Il a fait progresser la conception marxiste-léniniste du fonctionnement centraliste démocratique du parti et de l’application de la ligne de masse, établissant un lien vivant entre l’élaboration de la ligne du parti et la concentration, sur la base du marxisme-léninisme, des idées justes des masses.
Les apports de ces dirigeants du prolétariat mondial à la théorie révolutionnaire constituent la référence vivante dont s’inspirent les communistes pour l’édification de leurs propres partis. Ces principes marxistes-léninistes d’édification du parti communiste, acquis dans les erreurs et les succès sont un guide précieux pour les communistes du monde entier aujourd’hui. Nos deux partis s’y référent et s’efforcent de les appliquer depuis leur origine.
La classe ouvrière de France est riche d’une longue expérience révolutionnaire dans sa lutte contre la bourgeoisie, et sa volonté d’organiser son parti révolutionnaire. Eduquée par la dégénérescence de la SFIO en un parti réformiste, puis par celle du PCF en un parti révisionniste moderne, la classe ouvrière dans sa frange la plus avancée, manifeste particulièrement aujourd’hui des exigences très profondes et très précises sur le parti révolutionnaire à construire.
Prenant pleinement en compte ces exigences, le parti communiste à construire doit offrir une alternative révolutionnaire opposée en tout point au révisionnisme moderne.
Ce parti communiste s’oppose au parti révisionniste moderne, car il oeuvre pour la révolution prolétarienne contre la bourgeoisie impérialiste française et pour instaurer la dictature du prolétariat. Il est le continuateur de la lutte menée contre le révisionnisme khrouchtchévien par les marxistes-léninistes à la fin des années 1950 et au début des années 1960 sur les questions du passage pacifique au socialisme, de la guerre et de la paix, de l’impérialisme.
Ce parti prenant appui sur la thèse des trois mondes, combat l’hégémonisme des deux super-puissances, en particulier celui du social-impérialisme russe principal foyer de guerre mondiale.
Ce parti communiste, dans son mode de fonctionnement, diffère radicalement du parti révisionniste moderne. Au contraire de ce dernier qui pratique un centralisme bureaucratique pour imposer son projet bourgeois à ses militants, le parti communiste pratique le centralisme démocratique qui permet de forger l’unité du parti dans le processus d’élaboration et d’application de la ligne (voir texte sur le centralisme démocratique).
Ce parti communiste, dans son rapport aux masses, diffère radicalement du parti révisionniste moderne. Au contraire de ce dernier qui détourne la démocratie, profite de son insertion dans la direction de certaines organisations de masse pour imposer son projet bourgeois, ce parti communiste fonde son rapport aux masses sur l’application de la ligne de masse.
Il ne cherche pas à imposer bureaucratiquement sa ligne et ses propositions aux masses populaires, mais il participe pleinement de la bataille d’idées qui se développe au sein des masses, et il fait ainsi progresser la voie juste à travers cette bataille. Ses propositions politiques, sa ligne répondent aux aspirations révolutionnaires des masses parce qu’elles se fondent sur les idées justes des masses qu’il centralise et qu’il confronte à l’expérience accumulée du mouvement ouvrier.
Ce parti communiste, a l’opposé du PCF, ne résout pas bureaucratiquement les contradictions. Il combat l’influence dans ses rangs des idées bourgeoises et révisionnistes par la pratique consciente de la lutte entre les deux voies dans ses rangs. Il pratique la critique et l’autocritique et résout ainsi les contradictions qui le traversent.
Ce parti communiste dans son projet de socialisme s’oppose radicalement au capitalisme d’Etat que cherche à instaurer la direction du parti révisionniste. Le parti communiste concentre les aspirations de la classe ouvrière française et s’appuyant sur son expérience doit définir un projet de société où la classe ouvrière exerce directement le pouvoir.
C’est en ce sens que le PCML et le PCR ml luttent pour l’édification d’un parti communiste qui intègre tous les apports de la théorie révolutionnaire sur le parti et réponde aux exigences de la classe ouvrière de notre pays.
Guerre et révolution
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Le PCML et le PCRml fondent leur analyse de la situation mondiale sur la théorie des trois mondes.
Les deux superpuissances – USA et URSS – sont l’ennemi principal des peuples du monde. Entretenant des rapports de rivalité, mais aussi secondairement de collusion, les deux superpuissances n’occupent pas la même position sur la scène mondiale.
Profitant de l’affaiblissement et des reculs de l’impérialisme américain, le social-impérialisme avance à visage voilé, en utilisant son passé de pays socialiste. Directement ou par pays interposé, il multiplie les pressions, les ingérences dans les affaires intérieures d’autres pays, et les interventions militaires. Il est l’ennemi le plus dangereux des peuples du monde.
La rivalité entre les deux superpuissances s’est considérablement accrue. Ces dernières années, les facteurs de guerre se sont ainsi développés plus rapidement que les facteurs de révolution, aggravant par là fortement les risques d’une nouvelle guerre mondiale.
Dans la lutte pour le repartage du monde entre impérialismes, la guerre est inéluctable. Elle est le prolongement de la politique impérialiste et, aujourd’hui en particulier de l’hégémonisme.
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Le caractère inéluctable de la guerre ne signifie pas qu’on ne peut pas la retarder.
Le prolétariat international et les peuples du monde, le mouvement des pays du TiersMonde, les pays du second monde, sur la base de leurs intérêts propres, sont amenés, sous des formes et à des degrès divers, à s’opposer aux deux superpuissances et aux menaces de guerre.
Ces forces tendent ainsi à converger en un front uni mondial anti-hégémonique. Le prolétariat international est la force dirigeante de ce front, et les peuples des pays du Tiers Monde en sont la force principale.
Le front uni antihégémonique n’a pas aujourd’hui de forme organisée car il n’est que la convergence de forces sociales différentes qui, en fonction de leurs intérêts parfois contradictoires, portent des coups aux deux superpuissances.
La construction de ce front uni antihégémonique contribue à retarder la guerre.
Le développement des facteurs de révolution contribue également à faire reculer la guerre. Ainsi le développement d’oppositions à la dictature social-fasciste en Union Soviétique, le développement de la révolution dans les zones dont le contrôle est indispensable aux deux superpuissances, notamment au social-impérialisme pour préparer la guerre, la victoire de la révolution socialiste dans de nouveaux pays modifieraient considérablement les possibilités des deux superpuissances d’appliquer leurs plans hégémonistes.
A l’heure actuelle, il apparaît que seuls des mouvements révolutionnaires conséquents, c’est à dire ayant une attitude claire face au social-impérialisme peuvent faire reculer le déclenchement de la troisième guerre mondiale.
Retarder la guerre mondiale favoriser en retour l’accumulation des forces révolutionnaires.
L’EUROPE
L’Europe par son potentiel humain, économique et technologique, par ses colonies et néocolonies, est l’enjeu stratégique principal de la rivalité USA-URSS. C’est la mainmise sur l’Europe par l’une des deux superpuissances qui lui assurerait de manière décisive l’hégémonie sur le monde. C’est pourquoi les deux superpuissances ont massé en Europe un potentiel militaire considérable, en hommes et en matériel classique et nucléaire ; en Europe, c’est le social-impérialisme qui est à l’offensive ; il y constitue le danger principal pour les pays et les peuples.
Les deux superpuissances, et principalement le social-impérialisme, s’appuient sur la division des pays européens pour exercer leurs pressions. Et c’est en partie pour résister à ces pressions que les pays d’Europe ont été conduits à renforcer leur concertation dans divers domaines. Ainsi, du point de vue des rapports entre l’Europe et les superpuissances, tout renforcement des liens entre pays européens, c’est à dire toute détermination d’une politique commune face aux problèmes posés par la situation mondiale constitue à l’heure actuelle un obstacle aux plans des superpuissances.
On ne peut pour autant oublier certaines tendances qui se manifestent au sein des bourgeoisies européennes à céder aux pressions des superpuissances ou à s’en remettre à l’une face à l’autre. Cette position aggrave les risuqes de guerre.
Du point de vue des rapports entre les bourgeoisies européennes et les peuples, la construction européenne, qui ne conduit pas actuellement à un Etat supranational, favorise d’une certaine manière la coordination des mesures prises par les bourgeoisies européennes contre les travailleurs, dans le domaine politique et répressif, dans celui de la « restructuration », du chômage, etc… Il y a là un aspect négatif dangereux pour la construction européenne, que les peuples combattent.
En retour, la construction européenne donne également, par l’harmonisation progressive des conditions faites aux travailleurs, les bases objectives pour l’organisation d’une riposte commune des prolétariats européens.
L’existence de la CEE ne doit nullement masquer la responsabilité directe de la bourgeoisie de chaque pays face aux travailleurs : c’est d’abord contre sa propre bourgeoisie que la classe ouvrière doit porter ses coups.
Ainsi, et dans la mesure où s’accroissent les risques de guerre, il apparaît que la construction européenne présente des aspects positifs.
NOS TÂCHES
Le développement de la situation internationale fixe à nos partis notamment les tâches suivantes:
1 dénoncer activement la rivalité accrus entre les deux superpuissances et les riques de plus en plus grands qu’elle fait courrir à la paix mondiale, mettre en évidence le rôle particulièrement agressif du social-impérialisme, principal foyer de guerre dans le monde aujourd’hui.
2 combattre sans relâche tous les points de vue qui tendent à masquer la réalité de cet affrontement et d’en dissimuler aux travailleurs la caractère inéluctable. Combattre en particulier toutes les tentatives de compromission faites par la bourgeoisie française vis à vis de l’une ou l’autre des deux superpuissances. Combattre les illusions sur la soi-disant détente, notamment la politique développée par le PCF à ce sujet !
3 soutenir en France et dans le monde l’ensemble des efforts qui visent à retarder l’échéance d’une troisième guerre mondiale, contribuer au rassemblement dans notre pays et dans le monde d’un vaste courant de lutte contre les deux superpuissances, à la constitution du front uni antihégémonique mondial dirigé par le prolétariat international et dont le Tiers Monde constitue la force principale. Dans ce cadre, nos deux partis considèrent que leur contribution la plus importante à la construction d’un tel front est le renforcement de la lutte pour préparer la révolution en France.
L’enjeu stratégique de la rivalité des deux superpuissances étant l’Europe, le PCRml et le PCML apprécient les aspects positifs de la construction européenne qui constituent une base objective de résistance aux deux superpuissances; ils soutiennent les efforts des classes ouvrières et des peuples d’Europe pour unir leurs luttes anticapitalistes.
Ainsi, nos deux partis soutiennent ces aspects positifs de la construction européenne tout en menant la lutte contre les mesures prises à l’encontre de la classe ouvrière, des petits paysans et des masses populaires.
LE SOCIALISME
La révolution socialiste
1– Le développement des contradictions fondamentales conduit inévitablement au remplacement du capitalisme par le socialisme; la contradiction entre la socialisation des forces productives et l’appropriation privée des moyens de production atteint son degré d’acuité le plus élevé avec l’impérialisme.
2– La société impérialiste française d’aujourd’hui est caractérisée par le capitalisme monopoliste d’Etat : il constitue « la préparation matérielle la plus complète, l’antichambre du socialisme, l’étape de l’histoire qu’aucune étape intermédiaire ne sépare du socialisme » (Lénine).
3– L’Etat bourgeois étant l’instrument de la dictature de la bourgeoisie, de l’exploitation et de l’oppression violente contre la classe ouvrière, la bourgeoisie ne se laissera jamais déposséder pacifiquement des moyens de production et utilisera tous les moyens répressifs de son Etat contre la classe ouvrière quand celle-ci menacera son pouvoir.
Aussi la tâche centrale de la classe ouvrière en France est-elle la destruction de l’appareil d’Etat bourgeois par l’insurection prolétarienne et l’instauration de son propre pouvoir.
L’édification économique
La révolution socialiste exproprie les capitalistes et les propriétaires fonciers. L’essentiel des moyens de production et d’échange deviennent propriété du peuple tout entier. A la campagne, la mise en place progressive de la coopération socialiste permet la transformation socialiste de l’agriculture.
La révolution socialiste abolit l’exploitation de l’homme par l’homme. Elle permet la transformation des rapports de production et la libération des forces productives.
L’économie socialiste n’a pas pour moteur la recherche du profit mais elle vise à satisfaire les besoins du peuple et à servir la cause de la révolution mondiale.
Le principe de compter sur ses propres forces constitue une orientation fondamentale dans l’édification économique du socialisme.
La gestion des entreprises socialistes est assurée par les structures de base en rapport avec les organisations de masse appropriées. Elle se fait dans le cadre des plans et des directives d’ensemble.
Le système politique
La destruction de l’Etat bourgeois ouvre une période de transition : la période de transition du capitalisme au communisme, la période d’édification du socialisme. Le socialisme est une étape de transition qui hérite des stigmates de la société capitaliste et qui expérimente les premiers éléments du communisme. La lutte de classes se poursuit dans la société socialiste.
Cette transition qui nécessite une transformation en profondeur de la société, ne peut être menée à bien sans que la classe ouvrière instaure son pouvoir politique : la dictature du prolétariat. Celle-ci unit dans une solide alliance de classes, le prolétariat et la petite paysannerie avec les autres couches du peuple.
a) L’expérience acquise par le prolétariat international dans sa lutte pour l’édification du socialisme (notamment la Commune de Paris de 1871, l’URSS, la Chine…) permet de dégager à la fois les caractéristiques fondamentales du nouveau pouvoir, les aspects positifs et négatifs de cette expérience et les traits particuliers qui découlent, pour chaque expérience, des conditions historiques, économiques, sociales, etc., dans lesquelles elles se situe.
Ainsi, en France, l’édification du socialisme se réalisera dans une situation spécifique marquée notamment par les traits suivants:
La classe ouvrière de France constitue non seulement la force dirigeante, mais aussi la force principale de la révolution dans notre pays.
La classe ouvrière de France est riche d’un long passé de luttes de plus d’un siècle contre la bourgeoisie. Les luttes pré-révolutionnaires auront enrichi son expérience et contribué à renforcer son unité de classe, condition indispensable à la construction du socialisme en France.
La classe ouvrière, lors de l’aboutissement du processus révolutionnaire, sera parvenue à battre le révisionnisme moderne au cours d’une lutte prolongée. La connaissance du révisionnisme acquise au cours de cette lutte, l’assimilation des expériences d’édification du socialisme dans le monde, et notamment la dégénérescence de l’URSS en un nouvel Etat capitaliste, auront considérablement aguerri la vigilance de la classe ouvrière.
Cette dernière aura ainsi appris qu’elle ne peut se déssaisir de son rôle dirigeant, qu’elle doit constamment rester vigilante et ne peut se contenter d’approuver de loin en loin des orientations et des choix décidés en dehors d’elle et qu’elle doit au contraire être à l’origine de leur élaboration et de leur définition.
Dans notre pays, la classe ouvrière est nombreuse, éduquée, elle constitue la classe la plus représentative de la société. La bourgeoisie a dû la laisser s’assimiler des techniques, un savoir-faire et des connaissances. Bien que marquées d’une certaine empreinte de classe bourgeoise, ces capacités sont des conditions très favorables à l’édification du socialisme. Ces capacités, cette conscience et cette expérience politiques constituent un atout important dans l’édification du socialisme en France.
Le pouvoir mis en place par la classe ouvrière française après la révolution socialiste devra tenir compte des expériences positives et négatives du socialisme dans le monde et des caractéristiques propres à notre pays.
b) Ce sera un pouvoir placé aux mains de la classe ouvrière et du peuple travailleur, et non au-dessus d’eux. Les fonctions d’Etat doivent être remplies par tous les travailleurs, regroupés dans le cadre d’une entreprise, d’un quartier, d’un village…, dans des structures de base de la société socialiste.
Toutes les orientations importantes résulteront d’un débat préalable dans ces structures de base. Celles-ci éliront les délégués et les assemblées chargés de centraliser en une volonté unique les projets et les propositions et d’assurer des tâches d’exécution qui en découlent. Les structures de base et les assemblées exerceront à la fois le pouvoir législatif et exécutif.
Les délégués et toutes les assemblées élus sont placés sous le contrôle des travailleurs : révocables, ne percevant pas de salaire supérieur à celui fixé pour la majorité des travailleurs, ils sont responsables devant eux de l’exécution des tâches qui leur sont confiées.
L’armée permanente bourgeoise est remplacé par le peuple en armes, organisé dans l’armée nationale et les milices ouvrières et populaires.
c) Sous le socialisme, le parti communiste constitue un instrument indispensable aux mains de la classe ouvrière pour lui permettre d’exercer son rôle dirigeant. La fonction fondamentale du parti est d’unir la pratique concrète de direction de la société par la classe ouvrière à la théorie révolutionnaire qui l’éclaire.
Dans la société socialiste, les communistes qui constituent l’avant-garde de la classe ouvrière sont présents sur les fronts les plus difficiles, sont les plus actifs, les plus clairvoyants dans la lutte de classe, dans la continuation de la révolution.
Le caractère de société de transition de la société socialiste qui se manifeste notamment par la poursuite de la lutte des classes et les tentatives de restauration du capitalisme, rend nécessaire la poursuite guidée par le parti de la lutte de classe sous le socialisme.
Le parti communiste veille à ce que toutes les énergies existant dans le peuple soient libérées. Il favorise la participation de plus en plus large et active de l’ensemble de la classe ouvrière et du peuple à la construction du socialisme et à l’exercice des fonctions d’Etat.
En organisant en son sein les éléments les plus conscients et les plus résolus dans l’édification du socialisme, en permettant, par son rôle politique et idéologique irremplaçable au sein de la société que les choix politiques se fassent sur des bases claires, en pratiquant la ligne de masse, il guide la classe ouvrière et les masses dans une marche consciente vers le communisme.
d) Le plein développement de la démocratie prolétarienne a pour condition que s’exerce avec fermeté et vigilance la dictature du prolétariat sur les anciennes classes exploiteuses.
Au sein du peuple, les contradictions se résolvent et l’unité se construit grâce à la persuasion, sur la base de l’examen des réalisations concrètes et du bilan systématique des expériences. Après débat, si les décisions de la majorité s’imposent nécessairement, les points de vue minoritaires sont respectés : seule la pratique peut établir le bien-fondé des choix et décisions.
Pour les anciens exploiteurs et ceux qui voudraient les imiter, c’est au contraire la contrainte qui prévaut sur la persuasion.
Le renforcement du socialisme exige que la lutte contre la persistance des idées bourgeoises et les tentatives de restauration du capitalisme se mène fermement, y compris dans l’Etat et au sein même du Parti.
L’instauration du socialisme, du pouvoir du prolétariat, crée les conditions pour une transformation profonde des mentalités, pour que la conception prolétarienne du monde l’emporte sur les conceptions réactionnaires héritées du passé.
Le développement de la démocratie socialiste va de pair avec l’élimination progressive, par leur réduction continue, des écarts existant entre notamment travail manuel et travail intellectuel, ville et campagne, ouvrier et autre élément du peuple… Il assure les conditions indispensables à l’émancipation de la femme.
Le socialisme et la révolution mondiale
La politique de l’Etat socialiste est fondée sur le principe de l’internationalisme prolétarien et la poursuite de la révolution au plan mondial.
1) Il s’agit de rompre avec l’impérialisme, c’est à dire de briser tous les rapports de domination de l’impérialisme français, à savoir:
— reconnaître immédiatement l’indépendance nationale des peuples et colonies,
— cesser tout acte d’exploitation, de pillage et d’oppression des peuples du Tiers Monde,
— régler avec eux les modalités de réparations.
2) Il s’agit d’établir des rapports de coopération et d’aide mutuelles avec les autres pays socialistes.
3) Il s’agit de soutenir les luttes révolutionnaires prolétariennes ou nationales démocratiques des autres peuples.
4) Il s’agit de lutter contre l’hégémonisme et d’établir des rapports fondés sur les principes de coexistence pacifique avec les pays à systèmes sociaux différents.
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Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe