Le réalisme socialiste et la chanson « Vaste est ma patrie »

L’un des grands symboles de la dimension nationale du réalisme socialiste est la « chanson sur le patrie », d’Issak Dunaïevskiy pour la musique, Vassili Lebedev-Kumach pour les paroles. Elle se trouve dans Le cirque, une comédie mélodramatique de Grigori Alexandrov datant de 1936. Ce film racontee l’histoire d’une femme américaine ayant un enfant noir et fuyant le racisme meurtrier de son pays.

Ayant rejoint le monde du cirque et en visite en URSS, elle bascule dans la culture soviétique et l’apothéose du film est l’acceptation de son enfant, elle-même devenant une citoyenne soviétique, un défilé se faisant avec la chanson pour la patrie.

Voici l’affiche de la chanson, véritable hymne patriotique soviétique.

Voici différentes versions de la chanson.

Version chantée par Boris Gmirya
Version chantée par D.V. Demyanov
Version chantée par Andrey Ivanov
Version chantée par Pyotr Leshenko
Version chantée par Sergey Moroz
Version marche militaire (1944))

Voici le texte avec la translittération et une traduction, ainsi qu’une version complète (les passages en italiques ont été supprimés par le révisionnisme après la mort de Staline).

Широка страна моя родная,
Много в ней лесов, полей и рек!
Я другой такой страны не знаю,
Где так вольно дышит человек.

Shiroka strana moya rodnaya,
Mnogo v ney lesov, poley i rek!
Ya drugoy takoy strany ne znayu,
Gdye tak vol’no dyshit chelovyek.

Vaste est ma patrie,
d’elle tellement de forêts, de champs et de rivières !
Je ne connais aucun autre pays
Où un Homme peut respirer si librement
.

От Москвы до самых до окраин,
С южных гор до северных морей
Человек проходит, как хозяин
Необъятной Родины своей.

Ot Moskvy do samykh do okrain,
S yuznykh gor do severnykh morey
Chelovyek prohodit, kak hozyain
Neobyatnoy Rodiny svoyey.

De Moscou aux frontières,
Des montagnes méridionales à la mer du Nord
Un Homme se trouve tel un maître
sur sa vaste patrie.

Всюду жизнь и вольно и широко,
Точно Волга полная, течёт.
Молодым везде у нас дорога,
Старикам везде у нас почёт.

Vsyudu zhizn’ i vol’no i shiroko,
Tochno Volga polnaya, techyot.
Molodym vezdye u nas doroga,
Starikam vezdye u nas pochyot.

A travers la vie, et librement et largement,
comme coule la Volga.
La jeunesse toujours nous est toujours chère,
Les personnes âgées toujours honorées par nous.

Широка страна моя родная,
Много в ней лесов, полей и рек!
Я другой такой страны не знаю,
Где так вольно дышит человек.

Shiroka strana moya rodnaya,
Mnogo v ney lesov, poley i rek!
Ya drugoy takoy strany ne znayu,
Gdye tak vol’no dyshit chelovyek.

Vaste est ma patrie,
d’elle tellement de forêts, de champs et de rivières !
Je ne connais aucun autre pays
Où un Homme peut respirer si librement
.

Наши нивы глазом не обшаришь,
Не упомнишь наших городов,
Наше слово гордое – товарищ –
Нам дороже всех красивых слов.

Nashi nivy glazom ne obsharish’
Ne upomnish’ nashikh gorodov,
Nashe slovo gordoye – tovarisch –
Nam dorozhye vsyekh krasivykh slov.

Nos champs sont trop larges pour nos yeux,
nos villes trop nombreuses pour s’en rappeler,
notre fier mot – camarade –
est pour nous plus précieux que tous les jolis mots
.

С этим словом мы повсюду дома.
Нет для нас ни чёрных, ни цветных.
Это слово каждому знакомо,
С ним везде находим мы родных.

S etim slovom my povsyudu doma.
Nyet dlya nas ni chyornykh, ni tsvetnykh.
Eto slovo kazhdomu znakomo,
S nim vezdye nahodim my rodnykh.

Avec ce mot partout nous sommes dans notre foyer.
Pour nous il n’y a ni noir ni coloré.
Ce mot est familier à tous,
avec lui nous trouvons toujours des amis.

Широка страна моя родная,
Много в ней лесов, полей и рек!
Я другой такой страны не знаю,
Где так вольно дышит человек.

Shiroka strana moya rodnaya,
Mnogo v ney lesov, poley i rek!
Ya drugoy takoy strany ne znayu,
Gdye tak vol’no dyshit chelovyek.

Vaste est ma patrie,
d’elle tellement de forêts, de champs et de rivières !
Je ne connais aucun autre pays
Où un Homme peut respirer si librement.

За столом никто у нас не лишний,
По заслугам каждый награждён,
Золотыми буквами мы пишем
Всенародный Сталинский закон

Za stolom nikto u nas ne lishniy,
Po zaslugam kazhdyi nagrazhdyon,
Zolotymi bukvami my pishyem
Vsyenarodniy Stalinskiy zakon.

A notre table personne n’est exclu.
Chacun reçoit selon son mérite,
en lettres d’or nous écrivons
la loi de Staline.

Этих слов величие и славу
Никакие годы не сотрут:
Человек всегда имеет право
На ученье, отдых и на труд.

Etikh slov velichiye i slavu
Nikakiye gody ne sotrut:
Chelovyek vsegda imyeyet pravo
Na uchenye, otdykh i na trud.

Ces grands et glorieux mots
vivront à travers les années :
Une personne toujours a le droit
d’étudier, de se reposer et de travailler.

Широка страна моя родная,
Много в ней лесов, полей и рек!
Я другой такой страны не знаю,
Где так вольно дышит человек.

Shiroka strana moya rodnaya,
Mnogo v ney lesov, poley i rek!
Ya drugoy takoy strany ne znayu,
Gdye tak vol’no dyshit chelovyek.

Vaste est ma patrie,
d’elle tellement de forêts, de champs et de rivières !
Je ne connais aucun autre pays
Où un Homme peut respirer si librement

Над страной весенний ветер веет.
С каждым днём все радостнее жить,
И никто на свете не умеет
Лучше нас смеяться и любить.

Nad stranoy vesenniy veter veyet.
S kazhdym dnyom vsye radostneye zhit,
I nikto na svetye ne umyeyet
Luchshe nas smeyatsya i lyubit.

Sur le pays souffle le vent du Printemps
Chaque jour la vie devient plus joyeuse,
et personne sur terre ne peut connaître
nos grandes manières de rire et d’aimer.

Но сурово брови мы насупим,
Если враг захочет нас сломать,
Как невесту, Родину мы любим,
Бережём, как ласковую мать.

No surovo brovi my nasupim,
Yesli vrag zahochet nas slomat’,
Kak nevestu, Rodinu my lyubim,
Berezhyom, kak laskovuyu mat’.

Mais nos sourcils se fronceront farouchement
si un ennemi tente de nous briser.
Comme une épouse, nous aimons notre patrie
Nous en prenons soin comme une mère affectueuse.

Широка страна моя родная,
Много в ней лесов, полей и рек!
Я другой такой страны не знаю,
Где так вольно дышит человек.

Shiroka strana moya rodnaya,
Mnogo v ney lesov, poley i rek!
Ya drugoy takoy strany ne znayu,
Gdye tak vol’no dyshit chelovyek.

Vaste est ma patrie,
d’elle tellement de forêts, de champs et de rivières !
Je ne connais aucun autre pays
Où un Homme peut respirer si librement.

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