Rédaction du Drapeau Rouge: Pour le 90e anniversaire de la naissance de Lénine (1960)

Par le Bureau de rédaction de la revue « Hongqi », 16 avril 1960

I

Le 22 avril de cette année marque le 90e anniversaire de la naissance de Lénine.

En 1871, l’année qui suivit la naissance de Lénine, se produisit l’héroïque soulèvement de la Commune de Paris. La Commune de Paris est une grande révolution qui a fait époque, elle est la première répétition générale de portée mondiale faite par le prolétariat pour tenter de renverser le système capitaliste.

A la veille de la défaite de la Commune par suite de l’attaque contre-révolutionnaire des Versaillais, Marx a dit : « Si la Commune venait à être détruite, la lutte serait seulement reportée. Les principes de la Commune sont éternels et indestructibles ; ils se présenteront maintes et maintes fois jusqu’à ce que la classe ouvrière soit libérée » (Discours de Marx sur la Commune de Paris).

Quel est le principe essentiel de la Commune ? D’après Marx, c’est le principe selon lequel la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre la machine de l’Etat toute prête et de la faire fonctionner pour son propre compte.

En d’autres termes, le prolétariat doit recourir à la révolution pour s’emparer du pouvoir d’Etat, briser la machine militaire et bureaucratique de la bourgeoisie et établir la dictature du prolétariat à la place de la dictature de la bourgeoisie.

Ceux qui connaissent bien l’histoire de la lutte du prolétariat savent que cette question fondamentale constitue précisément la ligne de partage entre les marxistes, d’une part, et les opportunistes et les révisionnistes de l’autre, et qu’après la mort de Marx et d’Engels, Lénine en personne mena une lutte tout à fait intransigeante contre les opportunistes et les révisionnistes, pour défendre les principes de la Commune.

La cause de la Commune de Paris, qui n’a pas été couronnée de succès, triompha finalement, 46 ans plus tard, avec la Grande Révolution d’Octobre qui s’effectua sous la direction même de Lénine. L’expérience que représentent les Soviets de Russie est le prolongement et le développement de l’expérience que fut la Commune de Paris.

Les principes de la Commune, que Marx et Engels n’ont cessé de mettre en lumière et que Lénine a enrichis en se fondant sur la nouvelle expérience de la révolution russe, devenaient pour la première fois, réalité vivante sur un sixième du globe. Marx avait tout à fait raison quand il disait des principes de la Commune qu’ils sont éternels et indestructibles.

Pour tenter d’étranger l’Etat soviétique qui venait de naître, les chacals impérialistes, s’alliant avec les forces contre-révolutionnaires russes du moment, se livrèrent à une intervention armée. Mais l’héroïque classe ouvrière russe et les peuples des différentes nationalités de l’Union Soviétique chassèrent les bandits étrangers, brisèrent la rébellion contre-révolutionnaire à l’intérieur du pays et ainsi consolidèrent la première grande République socialiste du monde.

Sous le drapeau de Lénine, sous le drapeau de la Révolution d’Octobre commença une nouvelle révolution mondiale, la révolution prolétarienne tenant le rôle de dirigeant. Ainsi s’ouvrit une nouvelle ère dans l’histoire de l’humanité.

Par la Révolution d’Octobre, la voix de Lénine se répandit rapidement dans le monde entier. Le Mouvement du 4 Mai 1919, mouvement anti-impérialiste et antiféodal du peuple chinois, comme l’a dit le camarade Mao Tsé-toung, « est né en réponse à l’appel de la révolution mondiale à cette époque, à l’appel de la révolution russe, à l’appel de Lénine» (La démocratie nouvelle).

L’appel de Lénine est puissant parce que juste. Dans les conditions historiques de l’époque de l’impérialisme, Lénine a énoncé une suite de vérités irréfutables sur la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat.

Lénine a indiqué que dans un petit nombre de puissances capitalistes, les oligarques du capital financier, c’est-à-dire les impérialistes, non seulement exploitent les masses populaires de leur propre pays, mais oppriment et pillent le monde entier, transformant la plupart des pays en colonies et pays dépendants.

La guerre impérialiste est un prolongement de la politique impérialiste. Les guerres mondiales sont entreprises par les impérialistes à cause de leur insatiable avidité à accaparer les marchés mondiaux, les sources de matières premières et les champs d’investissements, et à cause de leur lutte pour un nouveau partage du monde. Aussi longtemps que l’impérialisme capitaliste existera dans le monde, les sources et la possibilité de guerre subsisteront. Le prolétariat doit guider les masses populaires pour qu’elles comprennent les sources de la guerre et pour qu’elles luttent pour la paix et contre l’impérialisme.

Lénine a affirmé que l’impérialisme est le capitalisme monopoleur, parasitaire ou pourrissant, agonisant, qu’il est le stade suprême du développement du capitalisme et, par conséquent, prélude à la révolution prolétarienne. On ne peut certainement pas parvenir à l’émancipation du prolétariat par la voie du réformisme, on ne peut y parvenir que par la voie de la révolution.

Le mouvement de libération du prolétariat des pays capitalistes doit s’allier aux mouvements de libération nationale des colonies et des pays dépendants ; cette alliance peut écraser l’alliance des impérialistes et des forces réactionnaires, féodales et compradores, dans les colonies et dans les pays dépendants, et, donc, sans qu’aucune force ne puisse s’y opposer, en finir une fois pour toutes avec le système impérialiste dans le monde entier.

A la lumière de la loi de l’inégalité du développement économique et politique du capitalisme, Lénine est parvenu à la conclusion suivante : le développement du capitalisme étant fort inégal selon les pays, le socialisme remportera la victoire tout d’abord dans un ou plusieurs pays, mais non pas simultanément dans tous les pays. En conséquence, malgré la victoire du socialisme dans un ou plusieurs pays, les autres pays capitalistes continueront à exister, et il en résultera non seulement des frictions, mais aussi des activités subversives impérialistes dirigées contre les Etats socialistes.

De là, la lutte sera une lutte prolongée. La lutte entre le socialisme et le capitalisme s’étendra sur toute une période historique. Les pays socialistes doivent maintenir une vigilance de tous les instants contre le danger d’une attaque impérialiste et procéder aux mieux pour se prémunir contre ce danger.

Le problème fondamental qui se pose à toutes les révolutions est celui du pouvoir d’Etat. Lénine a exposé de manière exhaustive et pénétrante le problème fondamental de la révolution prolétarienne, celui de la dictature du prolétariat.

La dictature du prolétariat, établie à la suite de l’écrasement de la machine d’Etat de la dictature bourgeoise au moyen de la révolution, est une alliance d’une nature particulière du prolétariat avec la paysannerie et tous les autres travailleurs ; elle est le prolongement de la lutte des classes sous une autre forme, dans des conditions nouvelles ; elle sous-entend une lutte soutenue, sanglante et sans effusion de sang, violente et pacifique, sur le plan militaire et économique, de l’éducation et de l’administration, contre la résistance des classes exploiteuses, contre l’agression étrangère et contre les influences et les traditions de l’ancienne société.

Sans la dictature du prolétariat, sans l’entière mobilisation par elle du peuple travailleur sur ces fronts en vue de poursuivre ces luttes inévitables avec opiniâtreté et persévérance, il ne peut y avoir de socialisme ni de victoire pour le socialisme.

Lénine comme primordial pour le prolétariat de créer son propre Parti politique, un Parti véritablement révolutionnaire qui rompt complètement avec l’opportunisme, c’est-à-dire avec le Parti communiste, si l’on veut mener à bien la révolution prolétarienne et établir et consolider la dictature du prolétariat.

Ce Parti politique est armé de la théorie marxiste du matérialisme dialectique et du matérialisme historique. Son programme est d’organiser le prolétariat et tous les peuples travailleurs opprimés dans la lutte des classes, pour établir la domination prolétarienne et parvenir, en passant par le socialisme, au but final, le communisme. Ce Parti politique doit ne faire qu’un avec les masses et attacher une grande importance à leur initiative créatrice qui fait l’histoire ; il doit s’appuyer étroitement sur les masses dans la révolution aussi bien qu’au cours de l’édification du socialisme et du communisme.

Ces vérités ont été avancées constamment par Lénine avant et après la Révolution d’Octobre. A cette époque, réactionnaires et philistins considéraient ces vérités énoncées par Lénine comme effrayantes. Mais nous voyons ces vérités triompher l’une après l’autre dans la vie pratique du monde.

II

Au cours de la quarantaine d’années qui nous séparent de la Révolution d’Octobre, de nouveaux et énormes changements se sont produits dans le monde.

Par ses grandes réalisation dans l’édification du socialisme et du communisme, l’Union Soviétique a transformé un pays très arriéré tant au point de vue économique que technique, le pays du temps de la Russie impériale, en une puissance mondiale de premier ordre techniquement la plus avancée. Par ses bonds prodigieux dans les domaines économique et technique, l’Union Soviétique a distancé de loin les pays capitalistes européens et dépassé les Etats-Unis dans les réalisations techniques.

La grande victoire remportée dans la guerre antifasciste, dans laquelle l’Union Soviétique constituait la force principale, a rompu la chaîne de l’impérialisme en Europe centrale et orientale. La grande victoire remportée par la révolution du peuple chinois a rompu la chaîne de l’impérialisme dans la partie continentale de la Chine. De nouveaux pays socialistes sont nés. Le camp socialiste, ayant l’Union Soviétique à sa tête, occupe un quart du territoire du globe et compte déjà plus d’un tiers de la population mondiale.

Le camp socialiste constitue maintenant un système économique mondial capitaliste. La valeur globale de la production industrielle des pays socialistes a atteint près de 40% de celle du monde entier et dépassera, dans un avenir pas très éloigné, celle de tous les pays capitalistes.

Le système colonial de l’impérialisme s’est désagrégé et cette désagrégation continue. Naturellement, la lutte connaît de hauts et des bas, mais, tout bien considéré, le mouvement de libération nationale balaie en tempête l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine sur une échelle de jour en jour plus vaste. Les choses évoluent vers leur contraire : dans ces régions, les impérialistes vont, étape après étape, de puissance en faiblesse, alors que le peuple va de faiblesse en puissance.

La stabilité relative que le capitalisme connut un certain temps après la Première guerre mondiale a pris fin il y a longtemps. Avec la formation du système économique mondial socialiste après la Seconde guerre mondiale, le marché mondial capitaliste s’est considérablement rétréci.

La contradiction entre les forces productives et les rapports de production est devenue plus aiguë dans la société capitaliste. Les crises économiques cycliques du capitalisme ne se répètent plus une fois tous les dix ans environ, comme auparavant, mais se produisent presque tous les trois ou quatre ans.

Dernièrement, des représentants de la bourgeoisie américaine ont reconnu que les Etats-Unis ont souffert de trois « récessions économiques » en dix ans et qu’ils pressentent maintenant une nouvelle « récession économique », alors qu’ils viennent de traverser celle de 1957-1958. Ce raccourcissement du cycle des crises économiques capitalistes est un phénomène nouveau. C’est là encore un signe du fait que le système mondial capitaliste s’approche de plus en plus de sa fin inéluctable.

L’inégalité de développement entre pays capitalistes s’accentue plus que jamais. Le domaine des impérialistes se réduit de plus en plus, à tel point qu’ils se heurtent les uns aux autres. L’impérialisme américain ne cesse de s’emparer des marchés et des sphères d’influence aux mains des impérialistes britanniques, français et autres.

Les pays impérialistes, ayant les Etats-Unis à leur tête, ont continuellement accru leurs armements et fait des préparatifs de guerre au cours des dix et quelques dernières années, alors que le militarisme en Allemagne occidentale et au Japon, vaincu au cours de la Seconde guerre mondiale, s’est relevé avec l’aide de son ancien ennemi, l’impérialisme américain.

Les impérialistes de ces deux pays se sont manifestés en se mêlant à la lutte pour disputer le marché mondial capitaliste ; à présent, ils parlent à nouveau et avec grandiloquence de leur « amitié traditionnelle » et sont engagés dans de nouvelles tractations visant à créer un soi-disant « axe Bonn-Tokyo ayant Washington pour point de départ ». Déjà les impérialistes de l’Allemagne occidentale recherchent impudemment des bases militaires à l’étranger.

Ainsi les conflits aigus s’aggravent-ils au sein de l’impérialisme et, en même temps, grandit la menace contre le camp socialiste et tous les pays attachés à la paix. La situation actuelle ressemble beaucoup à celle qui suivit la Première guerre mondiale où les impérialistes américains et britanniques favorisaient la résurrection du militarisme allemand, et, pour eux, il en résultera encore qu’ils auront « soulevé une pierre pour se la laisser retomber sur le pied ». La création de la tension dans le monde par les impérialistes américains, après la Seconde guerre mondiale, n’est pas une manifestation de leur puissance mais de leur faiblesse et reflète précisément l’instabilité sans précédent du système capitaliste.

Pour réaliser leur ambition d’hégémonie mondiale, les impérialistes américains s’évertuent non seulement à mener toutes sortes d’activités de sape et de subversion dirigées contre les pays socialistes, mais, sous prétexte de s’opposer à la « menace communiste » et en s’arrogeant le rôle de gendarme mondial pour réprimer la révolution dans les différents pays, ils déploient leurs bases militaires partout dans le monde, s’emparent des zones intermédiaires et recourent aux provocations militaires.

Comme le rat qui traverse la rue et fait s’écrier tout le monde qu’il faut l’assommer, les impérialistes américains se font mettre en sang partout où ils se montrent et, contrairement à leur intention, suscitent partout un nouvel essor de la lutte révolutionnaire du peuple.

Maintenant, ils commencent eux-mêmes à se rendre compte qu’en contraste avec la prospérité croissante du monde socialiste, ayant l’Union Soviétique à sa tête, « l’influence des Etats-Unis en tant que puissance mondiale est en déclin ». Chez eux, on « n’aperçoit que le déclin et la chute de l’ancienne Rome. »

Les changements survenus dans le monde au cours des quarante et quelques dernières années montrent que l’impérialisme pourrit davantage chaque jour, tandis que pour le socialisme les choses s’améliorent chaque jour. C’est une grande et nouvelle époque qui s’ouvre devant nous, et qui a pour caractéristique principale le fait que les forces du socialisme ont dépassé celles de l’impérialisme, et que les forces des peuples du monde qui s’éveillent ont dépassé celles de la réaction.

La situation mondiale actuelle a manifestement subi d’immenses changements par rapport au temps où vivait Lénine, mais tous ces changements ne prouvent pas que le léninisme soit tombé en désuétude ; au contraire, ils ont confirmé de plus en plus clairement les vérités énoncées par Lénine et toutes les théories avancées par lui au cours de la lutte pour la défense du marxisme révolutionnaire et le développement du marxisme.

Dans les conditions historiques de l’époque de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne, Lénine a fait accéder le marxisme à une étape nouvelle et a montré à toutes les classes et à tous les peuples opprimés la voie par laquelle ils pourraient vraiment se libérer de l’asservissement capitaliste-impérialiste et de la misère.

Les quarante dernières années ont été quarante années de victoire pour le léninisme dans le monde, quarante années au cours desquelles le léninisme a pénétré toujours plus profondément dans les cœurs des peuples du monde. Le léninisme a non seulement remporté et continue à remporter de grandes victoires dans les pays où le système socialiste a été établi, mais il remporte constamment aussi de nouvelles victoires dans les luttes de tous les peuples opprimés.

La victoire du léninisme est acclamée par les peuples du monde entier et, en même temps, elle s’attire nécessairement la haine des impérialistes et de tous les réactionnaires. Pour affaiblir l’influence du léninisme et paralyser la volonté révolutionnaire des masses populaires, les impérialistes l’ont attaqué et calomnié de la manière la plus barbare et la plus vile ; de plus, ils achètent et utilisent les éléments instables et les renégats à l’intérieur du mouvement ouvrier et les poussent à déformer et à tronquer la doctrine de Lénine.

A la fin du XIXè siècle, alors que le marxisme mettait en déroute les courants d’idées antimarxistes de tous genres, se répandait largement dans le mouvement ouvrier et y occupait une position dominante, les révisionnistes, représentés par Bernstein, avancèrent des propositions en vue de réviser la doctrine de Marx, conformément aux besoins de la bourgeoisie.

Maintenant que le léninisme a remporté de grandes victoires en conduisant la classe ouvrière mondiale et toutes les classes et toutes les nations opprimées dans la marche contre l’impérialisme et les réactionnaires de toutes sortes, les révisionnistes modernes, représentés par Tito, ont avancé leurs propositions de réviser la doctrine de Lénine (c’est-à-dire la doctrine marxiste moderne), conformément aux besoins des impérialistes.

Ainsi qu’il est indiqué dans la Déclaration de la Conférence des représentants des Partis communistes et ouvriers des pays socialistes, tenue à Moscou en novembre 1957, « l’influence bourgeoise est la source intérieure du révisionnisme, et la capitulation devant la pression de l’impérialisme en est la source extérieure ».

Les anciens révisionnistes essayaient de prouver que le marxisme était périmé, alors que les révisionnistes modernes essaient de prouver que le léninisme est périmé.

La Déclaration de la Conférence de Moscou disait : « Le révisionnisme moderne s’efforce de discréditer la grande doctrine du marxisme-léninisme, déclare qu’elle est « périmée » et a prétendument perdu toute importance pour le développement social actuel. Les révisionnistes s’évertuent à dépouiller le marxisme de son âme révolutionnaire, à saper la foi de la classe ouvrière et du peuple laborieux dans le socialisme ».

Ce passage de la déclaration est tout à fait juste ; telle est exactement la situation.

La doctrine du marxisme-léninisme est-elle « périmée » aujourd’hui ? L’ensemble de toute la doctrine de Lénine sur l’impérialisme, sur la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat, sur la guerre et la paix, et sur l’édification du socialisme et du communisme garde-t-il toujours toute sa vitalité ? Si cette doctrine est toujours valable et garde toute sa vitalité, s’agit-il d’une partie seulement ou de son tout ? Nous avons coutume de dire que le léninisme est le marxisme à l’époque de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne, le marxisme à l’époque de la victoire du socialisme et du communisme.

Cette affirmation reste-t-elle exacte ? Peut-on dire que les conclusions faites par Lénine à l’époque et notre conception habituelle du léninisme ont perdu leur validité et leur exactitude et que, par conséquent, nous devons leur tourner le dos et accepter les conclusions révisionnistes et opportunistes que Lénine a réduites en miettes il y a longtemps et qui ont fait honteusement faillite dans la vie réelle ?

Ces questions-là se posent à nous maintenant et nous devons y répondre. Il est nécessaire que les marxistes-léninistes dévoilent complètement les idées absurdes des impérialistes et des révisionnistes modernes à ce sujet, liquident leur influence parmi les masses afin d’éveilleur ceux qui ont été égarés temporairement, et stimulent plus encore la volonté révolutionnaire des masses populaires.

III

Pour égarer les peuples du monde, les impérialistes américains, les représentants déclarés de la bourgeoisie de bon nombre de pays, les révisionnistes modernes représentés par la clique de Tito, et l’aile droite de la social-démocratie font tous leurs efforts pour présenter une image totalement déformée de la situation actuelle dans le monde et tentent par-là de donner une confirmation à leur galimatias de ce genre : « le marxisme est périmé », « le léninisme également périmé ».

Dans un discours de la fin de l’année dernière, Tito a fait allusion à maintes reprises à ce que les révisionnistes modernes appellent l’ « époque nouvelle ». Il dit : « Aujourd’hui, le monde est entré dans une époque nouvelle où les nations peuvent se détendre et se consacrer tranquillement aux tâches de leur construction intérieure ».

Et il a jouté : « Nous sommes entrés dans une époque où de nouvelles questions sont à l’ordre du jour, non pas des questions de guerre et de paix, mais des questions de coopération, économiques et autres, parmi lesquelles, pour ce qui est de la coopération économique, il y a aussi la question de la compétition économique » (Discours de Tito prononcé à Zagreb le 12 décembre 1959).

Ce renégat a complètement nié la question des antagonismes de classes et de la lutte des classes dans le monde, cherchant ainsi à biffer d’un trait de plume l’interprétation que les marxistes-léninistes ont toujours donnée et qui affirme que notre époque est l’époque de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne, l’époque de la victoire du socialisme et du communisme.

Mais comment se présentent réellement les choses dans le monde ? Peuvent-ils « se détendre », les peuples exploités et opprimés des pays impérialistes ? Peuvent-ils « se détendre », les peuples de toutes les colonies et semi-colonies encore sous l’oppression impérialiste ?

L’intervention armée que conduit l’impérialisme américain en Asie, en Afrique et en Amérique latine se tient-elle « tranquille » règne-t-elle dans notre détroit de Taïwan, alors que les impérialistes américains occupent encore notre territoire du Taïwan ?

La « tranquillité » règne-t-elle sur le continent africain, alors que les peuples d’Algérie et de beaucoup d’autres parties de l’Afrique sont en butte à la répression armée que les impérialistes français, anglais et autres exercent ? La « tranquillité » règne-t-elle en Amérique latine quand les impérialistes américains tentent de saper la révolution populaire de Cuba, en recourant au bombardement, à l’assassinat et aux activités subversives ?

Qu’entend-on par « construction » quand on prétend « se consacrer aux tâches de … construction intérieure » ? Tout le monde sait qu’aujourd’hui il existe dans le monde des pays de types différents, et principalement deux types de pays de systèmes sociaux de nature foncièrement différente, les uns appartiennent au système mondial socialiste et les autres au système mondial capitaliste.

Les allusions de Tito se rapportent-elles à « la construction intérieure » visant à l’accroissement des armements entreprise par les impérialistes afin d’opprimer le monde entier ? Ou bien s’agit-il de la « construction intérieure » menée par le socialisme en vue d’augmenter le bonheur du peuple et de chercher à établir une paix durable dans le monde ?

La question de la guerre et de la paix ne se pose-t-elle plus ?

L’impérialisme n’existe-t-il plus, le système d’exploitation n’existe-t-il plus, que la question de la guerre ne se pose plus ? Ou bien cela signifie-t-il que la question de la guerre pourrait ne plus se poser même si l’impérialisme et le système d’exploitation étaient admis à toujours subsister ? Le fait est que depuis la Seconde guerre mondiale les guerres se sont succédé sans interruption. Ne doit-on plus tenir pour des guerres celles que les impérialistes mènent pour réprimer les mouvements de libération nationale, et les guerre impérialistes que sont les interventions armées contre les révolutions de divers pays ?

Bien que ces guerres ne se soient pas encore développées en guerre mondiale, ne doit-on plus considérer les guerres localisées comme des guerres ? Sans doute ces guerres n’ont pas été menées avec des armes nucléaires, mais ne doit-on plus tenir pour des guerres celles faites avec les armes dites conventionnelles ?

L’affectation par les impérialistes américains de près de 60% de leur budget de 1960 à l’accroissement des armements et à la préparation à la guerre ne doit-elle pas non plus être considérée comme une politique belliqueuse de l’impérialisme américain ? La résurrection du militarisme en Allemagne occidentale et au Japon n’apporte-t-elle pas à l’humanité le danger d’une nouvelle grande guerre ?

De quelle « coopération » s’agit-il ? De la « coopération » entre le prolétariat et la bourgeoisie pour protéger le capitalisme. De la « coopération » des peuples des colonies et des semi-colonies avec les impérialistes pour protéger le colonialisme ? De la «coopération » des pays socialistes avec les pays capitalistes pour protéger le système impérialiste dans son oppression des peuples de ces derniers et sa répression des guerres de libération nationale ?

En somme, les assertions des révisionnistes modernes à propos de la soi-disant « époque » sont autant de défis au léninisme sur les questions citées plus haut. Leur but est d’oblitérer la contradiction entre les masses populaires et la classe des capitalistes monopoleurs dans les pays impérialistes, la contradiction entre les peuples des colonies et semi-colonies et les agresseurs impérialistes, la contradiction entre le système socialiste et le système impérialiste, et la contradiction entre les peuples du monde épris de paix et le bloc impérialiste belliqueux.

Il existe différentes façons de présenter les distinctions entre les différentes « époques ». D’une façon générale, il en est une qui consiste tout simplement en un bavardage inepte, où l’on invente des phrases vagues et ambiguës dont on joue afin de camoufler la nature essentielle de l’époque.

C’est le vieux tour dont usent les impérialistes, la bourgeoisie et, au sein du mouvement ouvrier, les révisionnistes. Il y a une autre façon qui est de procéder à une analyse concrète de la situation concrète quant aux antagonismes de classes et luttes de classes dans leur ensemble, de formuler des définitions rigoureusement scientifiques, mettant ainsi complètement à jour la nature de chaque époque. C’est ce que fait tout marxiste sérieux.

En ce qui concerne les traits qui distinguent une époque, Lénine a dit : « … Nous parlons ici de grandes époques historiques ; à chaque époque, il y a et il y aura des mouvements particuliers, partiels, tantôt en avant, tantôt en arrière, il y a et il y aura diverses déviations du type moyen et du rythme moyen des mouvements.

Nous ne pouvons pas savoir combien sera rapide et combien sera heureux le développement de certains mouvements historiques de l’époque donnée. Mais nous pouvons savoir et savons parfaitement quelle classe occupe une position centrale à telle ou telle époque, et détermine son contenu essentiel, l’orientation principale de son développement, les caractéristiques principales de la situation historique de l’époque donnée, etc.

C’est seulement sur cette base, c’est-à-dire en prenant en considération et en premier lieu les traits caractéristiques fondamentaux de différentes ‘époques’ (et non des épisodes particuliers dans l’histoire de différents pays) que nous pouvons élaborer correctement nos propres tactiques …» (Sous un faux drapeau).

Une époque, comme le souligne ici Lénine, pose la question de savoir quelle classe y occupe la position centrale et détermine le contenu principal de cette époque et l’orientation principale de son développement.

Fidèle à la dialectique marxiste, Lénine ne s’est jamais écarté, ne fût-ce qu’un seul moment, de la position consistant à analyser les rapports de classes. Il estime que « le marxisme juge des ‘intérêts’ sur la base des antagonismes de classe et de la lutte des classes qui se manifestent au travers des millions de faits de la vie quotidienne » (La faillite de la IIe Internationale).

Il a dit : «La méthode de Marx consiste, avant tout, à prendre en considération le contenu objectif du processus historique à un moment donné précis, dans une situation concrète, afin de comprendre avant tout quelles est la classe dont le mouvement constitue la principale force motrice du progrès possible dans cette situation concrète … » (Sous un faux drapeau). 

Lénine a toujours demandé que nous examinions le processus concret du développement historique en partant de l’analyse des classes, au lieu de parler vaguement de « la société en général » ou du « progrès en général ».

Nous marxistes, ne devons pas fixer la politique du prolétariat uniquement en fonction de certains événements qui se présentent sous nos yeux ou de certains menus changements politiques, mais en partant de l’ensemble de la situation des antagonismes de classes et de la lutte des classes de toute une époque historique.

C’est la position théorique fondamentale des marxistes. C’est précisément en adoptant fermement cette position que Lénine, dans la nouvelle période des changements de classes, dans la nouvelle période historique, a tiré la conclusion que l’espoir de l’humanité réside entièrement dans la victoire du prolétariat, que le prolétariat doit nécessairement se préparer à conquérir la victoire dans cette grande bataille révolutionnaire et à établir ainsi la dictature du prolétariat.

Après la Révolution d’Octobre, au VIIe Congrès du Parti communiste (bolchévik) de Russie tenu en 1918, Lénine a dit : «Nous devons prendre pour base générale de départ le développement de la production marchande, la transition vers le capitalisme et la transformation du capitalisme en impérialisme. De cette manière, nous prendrons et consoliderons, théoriquement, une position d’où personne, qui n’aurait pas trahi le socialisme, ne saurait nous déloger. De là découle une conclusion également inévitable : l’ère de la révolution sociale a commencé».

Voilà la conclusion de Lénine, conclusion qui exige aujourd’hui encore de profondes réflexions de la part de tous les marxistes.

La thèse des marxistes révolutionnaires selon laquelle notre époque est l’époque de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne, l’époque de la victoire du socialisme et du communisme, est irréfutable, parce que cette thèse a saisi d’une façon entièrement juste les traits caractéristiques fondamentaux de notre grande époque actuelle.

La thèse selon laquelle le léninisme est la continuation et le développement du marxisme révolutionnaire à cette grande époque, et celle selon laquelle le léninisme est la théorie et la politique de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat sont également irréfutables, parce que c’est précisément le léninisme qui a mis en lumière les contradictions de notre grande époque – la contradiction entre la classe ouvrière et le capital monopoleur, la contradiction entre les pays impérialistes eux-mêmes, la contradiction entre les peuples des colonies et semi-colonies et l’impérialisme, et la contradiction entre les pays socialistes où le prolétariat a triomphé et les pays impérialistes.

Le léninisme est donc devenu notre drapeau de victoire. Cependant, contrairement à ces thèses du marxisme révolutionnaire, dans ce que Tito et ses acolytes appellent l’ « époque nouvelle », il n’y a en fait plus d’impérialisme ni de révolution prolétarienne, ni non plus, cela va sans dire, de théorie et de politique de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat. Bref, chez eux, on ne voit pas les points focaux fondamentaux des contradictions de classes et des luttes de classes de notre époque, on ne trouve pas les questions fondamentales du léninisme, on ne trouve pas le léninisme.

Les révisionnistes modernes s’obstinent à prétendre que dans ce qu’ils appellent l’ « époque nouvelle », du fait du progrès de la science et de la technique, les « anciennes conceptions » formulées par Marx et Lénine ne sont plus applicables. Tito a assuré ceci : «Nous ne sommes pas des dogmatistes, car Marx et Lénine n’avaient pas prédit la fusée lunaire, les bombes atomiques et les grands progrès de la technique » (Discours de Tito prononcé à Zagreb le 12 décembre 1959).  Ce ne sont pas des dogmatistes ; très bien.

Qui leur a demandé de l’être ? Mais on peut s’opposer au dogmatisme dans l’intérêt du marxisme-léninisme, et on peut aussi s’opposer de nom au dogmatisme et en fait au marxisme-léninisme. Tito et ses acolytes appartiennent à cette dernière catégorie.

A propos de l’influence que les progrès scientifiques et techniques peuvent exercer sur le développement social, il y a des gens qui soutiennent des points de vue erronés parce qu’ils ne sont pas à même d’aborder la question à partir de la conception matérialiste de l’histoire. Cela est compréhensible. Mais les révisionnistes modernes créent intentionnellement de la confusion sur cette question dans la vaine tentative de renverser le marxisme-léninisme en se fondant sur les progrès de la science et de la technique.

Ces dernières années, les réalisations de l’Union Soviétique dans la science et la technique ont occupé le tout premier rang dans le monde. Ces réalisations sont des produits de la Grande Révolution d’Octobre. Ces réalisations hors pair marquent une ère nouvelle dans la conquête de la nature par l’homme et, en même temps, elles ont joué un rôle très important dans la défense de la paix mondiale.

Mais, dans les conditions nouvelles engendrées par les progrès de la technique moderne, le système idéologique du marxisme-léninisme a-t-il été ébranlé, comme l’a dit Tito, par « la fusée lunaire, les bombes atomiques et les grands progrès de la technique » que Marx et Lénine « n’avaient pas prédits » ?

Peut-on dire que la conception du monde, la conception socio-historique, la conception de la morale et les autres conceptions fondamentales marxistes-léninistes sont, en conséquence, devenues des soi-disant « dogmes » démodés et que désormais la loi de la lutte des classes n’existe plus ?

Marx et Lénine n’ont pas vécu jusqu’aujourd’hui et, naturellement, il leur a été impossible de voir les aspects concrets des progrès de la technique du monde à l’époque actuelle. Cependant, que présagent au fond, pour le système capitaliste, le développement des sciences de la nature et les progrès de la technique ? Marx et Lénine estimaient que cela ne peut présager qu’une nouvelle révolution sociale et certainement pas le dépérissement de la révolution sociale.

Nous savons que Marx et Lénine s’enthousiasmaient tous les deux devant les nouvelles découvertes et les progrès des sciences de la nature et de la technique dans la conquête de la nature.

Dans son Discours prononcé devant le tombeau de Marx, Engels a dit :

« La science était, pour Marx, une force historiquement dynamique, révolutionnaire. Si grande que fût la joie avec laquelle il souhaitait la bienvenue à une nouvelle découverte dans une science théorique quelconque, dont l’application pratique était encore peut-être tout à fait impossible à envisager, il éprouvait une joie toute autre lorsque la découverte impliquait des changements révolutionnaires immédiats dans l’industrie et dans le développement historique en général ».

Et il ajouté : « Il faut savoir que Marx était avant tout un révolutionnaire ». C’est très bien dit ! Marx envisageait toujours toutes les nouvelles découvertes dans la conquête de la nature, du point de vue d’un révolutionnaire prolétarien et non du point de vue de celui qui soutient que la révolution prolétarienne va vers son dépérissement.

Dans ses Souvenirs sur Marx, Wilhelm Liebknecht a écrit :

« Marx se moquait de la réaction européenne victorieuse qui s’imaginait qu’elle avait étouffé la révolution et qui ne soupçonnait pas que les sciences de la nature étaient en train de préparer une nouvelle révolution. Le Roi Vapeur qui avait révolutionné le monde au siècle précédent arrivait à la fin de son règne et une autre force révolutionnaire incomparablement plus grande allait prendre sa place, l’étincelle électrique.

…Les conséquences sont imprévisibles. La révolution économique doit être suivie par une révolution politique, car la seconde n’est que l’expression de la première.

De la manière dont Marx a discuté de ce progrès de la science et de la mécanique, sa conception du monde, et particulièrement ce qu’on a dénommé sa conception matérialiste de l’histoire, s’exprimaient si clairement que certains doutes que j’avais nourris jusque-là fondirent comme la neige au soleil du printemps ».

C’est de cette façon que Marx avait senti le souffle de la révolution dans les progrès de la science et de la technique. Il estimait que les nouveaux progrès de la science et de la technique amèneraient une révolution sociale qui renverserait le système capitaliste. Selon Marx, les progrès des sciences de la nature et de la technique renforcent davantage la position de l’ensemble de la conception marxiste du monde et la position de la conception matérialiste de l’histoire et bien certainement ne l’ébranlent pas. Les progrès des sciences de la nature et de la technique renforcent davantage la position de la révolution prolétarienne et des nations opprimées dans leur lutte contre l’impérialisme et, à coup sûr, ne l’affaiblissent en aucune façon.

Comme Marx, Lénine examinait également les progrès de la technique en relation avec la question de la révolution du système social. Ainsi, Lénine estimait que « l’âge de la vapeur est celui de la bourgeoisie, l’âge de l’électricité, celui du socialisme » (Rapport d’activité du Comité exécutif central de Russie et du Conseil des commissaires du peuple).

Comparez maintenant l’esprit révolutionnaire de Marx et de Lénine et l’attitude honteuse des révisionnistes modernes qui ont trahi la révolution !

Dans la société de classes, à l’époque de l’impérialisme, les marxistes-léninistes ne peuvent toujours aborder la question du développement et de l’utilisation de la technique que du point de vue de l’analyse des classes.

Le système socialiste étant progressiste et représentant les intérêts du peuples, les pays socialistes cherchent à utiliser les nouvelles techniques, telles que l’énergie atomique et les fusées, pour servir leur édification pacifique et pour dompter la nature. Plus les pays socialistes maîtrisent ces techniques nouvelles et plus rapidement ils les développent, mieux ils parviendront à développer à un rythme accéléré les forces productives de la société pour satisfaire les besoins du peuple et, en même temps, à renforcer davantage les forces pour empêcher la guerre impérialiste et accroître la possibilité de défendre la paix mondiale.

Aussi, pour le bien-être de leurs peuples et dans l’intérêt de la paix des peuples du monde entier, les pays socialistes doivent, partout où cela est possible, maîtriser toujours plus les techniques nouvelles qui servent le bien-être du peuple. Maintenant, l’Union Soviétique socialiste possède déjà nettement la supériorité dans le développement des techniques nouvelles.

Tout le monde sait que la fusée qui a atteint la lune a été lancée justement par l’Union Soviétique et non par les Etats-Unis, pays où le capitalisme est le plus développé. Ceci montre que c’est seulement dans les pays socialistes que peuvent exister des perspectives illimitées pour un large développement des techniques nouvelles.

Au contraire, du fait que le système impérialiste est réactionnaire et contre le peuple, les pays impérialistes cherchent à utiliser ces techniques nouvelles dans des buts militaires d’agression contre les pays étrangers et d’intimidation contre les peuples de leur propre pays et pour fabriquer des armes meurtrières.

Pour les pays impérialistes, l’apparition de ces techniques nouvelles a seulement fait accéder à un stade nouveau la contradiction entre le développement des forces productives de la société et les rapports de production capitalistes, et ce qu’il peut en découler, ce n’est nullement ce qu’on appelle la perpétuation du capitalisme, mais une impulsion nouvelle donnée à la révolution des peuples de ces pays et la destruction du vieux système criminel et dévoreur d’hommes du capitalisme.

Les impérialistes américains et leurs associés utilisent des armes comme les bombes atomiques pour procéder à la menace de guerre et au chantage à l’égard du monde entier. Ils déclarent que sera détruit quiconque ne se soumet pas à la domination de l’impérialisme américain.

La clique de Tito fait chorus avec eux, reprend le refrain des impérialistes américains pour répandre parmi les masses populaires la terreur de la guerre atomique. Le chantage des impérialistes américains et le chœur d’accompagnement de la clique de Tito ne peuvent duper que temporairement ceux qui ne comprennent pas la situation réelle, mais non pas effrayer le peuple conscient. Même ceux qui pour le moment ne comprennent pas la situation réelle seront amenés à la comprendre graduellement, avec l’aide des éléments avancés.

Les marxistes-léninistes ont toujours soutenu que dans l’histoire mondiale, ce n’est pas la technique mais bien l’homme, les masses populaires qui déterminent le destin de l’humanité. En Chine, avant et pendant la Guerre de résistance contre le Japon, une théorie connut la vogue parmi un certain nombre de gens, et pour un certain temps ; elle fut appelée la « théorie de la toute-puissance des armes » ; elle les amena à conclure que, le Japon ayant des armes nouvelles et une technique élevée, alors que les armes de la Chine étaient vieilles et sa technique arriérée, « la Chine serait inéluctablement asservie ».

Dans son ouvrage De la guerre prolongée, publiée à cette époque, le camarade Mao Tsé-toung a réfuté cette absurdité. Il a fait l’analyse suivante : « La guerre d’agression des impérialistes japonais contre la Chine est vouée à l’échec parce qu’elle est réactionnaire, injuste et, étant injuste, elle est privée du soutien populaire, alors que la guerre de résistance du peuple chinois contre le Japon remportera certainement la victoire parce qu’elle est progressiste, juste et, étant juste, elle jouit d’un large soutien ».

Le camarade Mao Tsé-toung a indiqué que la source la plus profonde et la plus abondante de la force dans la guerre réside dans les masses populaires et qu’une armée populaire organisée par des masses populaires conscientes et unies sera invincible dans le monde entier. C’est une thèse marxiste-léniniste.

Et qu’est-il advenu ? Il est advenu que la thèse marxiste-léniniste a triomphé et que la « théorie de l’asservissement inéluctable de la Chine » a finalement échoué. Après la Seconde guerre mondiale, la victoire des peuples coréens et chinois dans la guerre de Corée sur les Etats-Unis agresseurs, de loin supérieurs en armes et en équipement, a confirmé une fois de plus cette thèse marxiste-léniniste.

Un peuple conscient trouvera toujours de nouveaux moyens pour faire face à la supériorité en armes des réactionnaires et remporter ainsi la victoire. Il en a été ainsi dans le passé, il en est ainsi à présent et il en sera de même à l’avenir.

Du fait que l’Union Soviétique socialiste a acquis la supériorité dans les techniques militaires, et que les impérialistes américains ont perdu le monopole des armes atomiques et nucléaires, et d’autre part, du fait de la prise de conscience des peuples de par le monde et de celle du peuple des Etats-Unis eux-mêmes, il existe maintenant dans le monde la possibilité de conclure un accord sur l’interdiction des armes atomiques et nucléaires.

Nous luttons de toutes nos forces pour la conclusion d’un tel accord. Contrairement aux impérialistes belliqueux, les pays socialistes et les peuples épris de paix du monde entier préconisent activement et ferment l’interdiction et la destruction des armes atomiques et nucléaires. Nous avons toujours lutté contre la guerre impérialiste, pour l’interdiction des armes atomiques et nucléaires et pour la défense de la paix mondiale.

Plus cette lutte sera menée en largeur et en profondeur, plus pleinement et complètement sera mise à nu la férocité du caractère belliqueux des impérialistes américains et des autres impérialistes, plus nous serons à même d’isoler ces impérialistes devant les peuples du monde et plus grande sera la possibilité de leur lier les mains et, enfin, mieux cela servira la cause de la paix mondiale.

Si, au contraire, nous abandonnons notre vigilance face au danger d’une guerre déclenchée par les impérialistes, si nous ne nous efforçons pas de mobiliser les peuples de tous les pays contre l’impérialisme mais que nous lions les mains des peuples, alors l’impérialisme pourra préparer la guerre à son gré, le résultat en sera inévitablement d’augmenter le danger d’une guerre déclenchée par les impérialistes, et une fois la guerre éclatée, il se pourrait que les peuples ne soient pas en mesure d’adopter rapidement une juste attitude envers elle à cause du manque total de préparation ou d’une préparation insuffisante et, ainsi, il leur serait impossible d’engager une action efficace pour l’arrêter. Certes, il ne nous appartient pas de décider si oui ou non les impérialistes déclencheront la guerre, car, après tout, nous ne sommes pas leur chef d’état-major.

Mais, que les peuples de tous les pays élèvent le niveau de leur conscience et se tiennent tout à fait prêts, comme le camp socialiste, lui aussi, dispose déjà d’armes modernes, nous pouvons affirmer que, si les impérialistes américains ou d’autre impérialistes se refusent un accord sur l’interdiction des armes atomiques et nucléaires et osent un jour « faire fi de la volonté de l’humanité tout entière » en déclenchant une guerre menée avec des armes atomiques et nucléaires, le résultat ne pourra en être que la destruction très rapide de ces monstres eux-mêmes, encerclés par les peuples du monde entier, et qu’il n’en résultera certainement pas le prétendu anéantissement de l’humanité. Nous ne sommes toujours opposés aux guerres criminelles déclenchées par les impérialistes, car les guerres impérialistes imposent d’énormes sacrifices aux peuples des différents pays (y compris les peuples des Etats-Unis et des autres pays impérialistes).

Mais, si les impérialistes imposent ces sacrifices aux peuples des différents pays, nous sommes persuadés, comme l’expérience de la révolution russe et de la révolution chinoise l’a justement démontré, que ces sacrifices trouveront leur récompense. Sur les ruines de l’impérialisme, les peuples victorieux créeront avec une extrême rapidité une civilisation mille fois supérieure au système capitaliste et, pour eux-mêmes, un avenir véritablement radieux.

La seule conclusion qui s’impose est celles-ci : De quelque point de vue que ce soit, aucune de techniques nouvelles, énergie atomique, fusées, etc n’a apporté de changement aux caractéristiques fondamentales de l’époque de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne indiquées par Lénine, ainsi que le prétendent les révisionnistes modernes. Le système capitaliste-impérialiste ne s’écroulera certainement pas de lui-même. Il sera renversé par la révolution prolétarienne dans le pays intéressé et par la révolution nationale dans les colonies et semi-colonies.

Les progrès techniques contemporains ne peuvent pas sauver le système capitaliste-impérialiste de son destin qui est de s’acheminer vers sa disparition, ils ont, une fois de plus, sonné le glas pour lui.

IV

Partant de leurs arguments absurdes sur la situation mondiale actuelle et de leur absurde argument selon lequel la théorie marxiste-léniniste de l’analyse de classes et de la lutte des classes serait périmée, les révisionnistes modernes tentent de réfuter totalement les théories fondamentales du marxisme-léninisme sur une série de questions telles que la violence, la guerre, la coexistence pacifique, etc.

D’autre part, il y a aussi ceux qui ne sont pas révisionnistes, mais sont pleins de bonne intentions, qui se veulent sincèrement marxistes, que certains phénomènes historiques nouveaux déconcertent cependant et qui, de ce fait, ont des vues incorrectes. Ainsi, certains disent que la défaite de la politique de chantage atomique des impérialistes américains marque la fin de la violence. Tout en réfutant radicalement les absurdités de révisionnistes modernes, nous devons par ailleurs aider les personnes bien intentionnées à redresser leurs vues erronées.

Qu’est-ce que la violence ? Lénine en a beaucoup parlé dans son livre L’Etat et la révolution. L’apparition et l’existence de l’Etat sont une sorte de violence en soi. Lénine s’est référé à cette explication d’Engels : « … Il (le pouvoir public) ne comprend pas seulement des hommes armés, mais encore des accessoires matériels, prisons et institutions coercitives de toute sorte … ». 

Lénine nous dit que nous devons faire une distinction entre deux types d’Etats de nature différente, l’Etat de la dictature bourgeoise et l’Etat de la dictature du prolétariat, et entre deux types de violence différents par leur nature, la violence contre-révolutionnaire et la violence révolutionnaire ; aussi longtemps que la violence contre-révolutionnaire existera, il y aura nécessairement la violence révolutionnaire pour s’opposer à elle. Il est impossible de balayer la violence contre-révolutionnaire sans la violence révolutionnaire.

L’Etat dans lequel dominent les classes exploiteuses constitue une violence contre-révolutionnaire, une force spéciale représentant les classes exploiteuses pour réprimer les classes exploitées.

Avant que les impérialistes ne détiennent la bombe atomique et les fusées, et depuis qu’ils possèdes ces nouvelles armes, l’Etat impérialiste a toujours été une force spéciale de répression dirigée, à l’intérieur du pays, contre le prolétariat et, à l’extérieur, contre les peuples des colonies et semi-colonies, et il a toujours constitué une institution de violence de cet ordre ; même si les impérialistes se voient contraints de ne pouvoir utiliser ces armes nouvelles, l’Etat impérialiste sera toujours, évidemment, une institution de violence impérialiste tant qu’il ne sera pas renversé et remplacé par l’Etat du peuple, l’Etat de la dictature du prolétariat du pays intéressé.

Depuis l’aube de l’histoire, il n’a jamais existé de forces de violence aussi brutales et opérant sur une si vaste échelle que celles créées par capitalistes-impérialistes d’aujourd’hui.

Depuis plus de dix ans, les impérialistes américains ne cessent d’adopter sans aucun scrupule des moyens de persécution cent fois plus sauvages que dans le passé, foulant aux pieds les fils éminents de la classe ouvrière du pays, foulant aux pieds les Noirs, foulant aux pieds toute personnalité progressiste, et, de plus, ils affichent impudemment leur intention de soumettre le monde entier à leur domination par la violence. Ils élargissent continuellement leurs forces de violence et, en même temps, les autres impérialistes participent aussi à la course pour l’accroissement de leurs forces de violence.

L’expansion militaire de pays impérialistes, ayant à leur tête les Etats-Unis, est apparue au cours de la crise générale du capitalisme qui fut d’une gravité sans précédent. Plus les impérialistes s’évertuent frénétiquement à amener le développement de leurs forces militaires à un maximum, plus cela signifie qu’ils se rapprochent de leur propre perte. Aujourd’hui, même certains représentants des impérialistes américains pressentent la fin inévitable du système capitaliste. Mais est-ce à dire, parce que les impérialistes s’approchent de leur fin, qu’ils mettront d’eux-mêmes un terme à leur violence, que ceux qui sont au pouvoir dans les pays impérialistes abandonneront de leur propre chef la violence qu’ils ont établie ?

Peut-on dire que, en comparaison avec le passé, les impérialistes ne peuvent plus être considérés comme portés à la violence ou qu’il y a atténuation de leur penchant à la violence ?

Lénine a répondu à de telles questions à maintes occasions et il y a longtemps. Il a fait ressortir dans son ouvrage L’impérialisme, stade suprême du capitalisme : « … politiquement, l’impérialisme est, en général, une tendance à la violence et à la réaction ».

Après la Révolution d’Octobre, dans La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky, il s’attacha spécialement à un point d’histoire, comparant les différences entre le capitalisme prémonopoleur et le capitalisme de monopole ou l’impérialisme.

Il a dit que : « Le capitalisme prémonopoleur – dont l’apogée se situe justement entre 1870 et 1880 – se distinguait, en raison de ses propriétés économiques essentielles qui furent particulièrement typiques en Angleterre et en Amérique, par le maximum – toutes proportions gardées – de pacifisme et de libéralisme.

L’impérialisme, lui, c’est-à-dire le capitalisme de monopole, dont la maturité ne date que du XXe siècle, se distingue, en raison de ses propriétés économiques essentielles, par le maximum de pacifisme et de libéralisme, par le développement maximum et plus généralisé du militarisme ». 

Bien entendu, ces paroles de Lénine datent des premiers temps de la Révolution d’Octobre, alors que l’Etat prolétarien venait de naître et que ses forces économiques étaient encore jeunes et faibles, et, en plus de quarante ans, l’Etat soviétique lui-même, de même que le monde entier, ont subi un changement prodigieux, ainsi que nous l’avons décrit plus haut. La nature de l’impérialisme aurait-elle donc changé du fait de la puissance de l’Union Soviétique, de la puissance des forces du socialisme et de la puissance des forces de paix et, partant, les jugements de Lénine que nous venons de mentionner seraient-ils périmés ?

Ou bien, l’impérialisme quoique n’ayant pas changé de nature, ne recourrait-il plus désormais à la violence ? Ces points de vue correspondent-ils à la situation réelle ?

Dans la lutte qui oppose le système mondial socialiste et le système mondial capitaliste, le premier a très nettement pris le dessus.

Ce grand fait historique a affaibli la position de forces de violence dont l’impérialisme dispose dans le monde entier, mais ce fait a-t-il pour conséquence que les impérialistes n’opprimeront jamais plus les peuples de leur propre pays, qu’à l’extérieur ils ne rechercheront plus l’expansion et qu’ils n’entreprendront plus d’activités d’agression ? Ce fait peut-il amener désormais les blocs belliqueux des impérialistes à « déposer le couteau du boucher », à « vendre leurs couteaux et à acheter des bœufs » ? Peut-il conduire les groupes de marchands de canons de pays impérialistes à s’adonner désormais à des professions pacifiques ?

Toutes ces question se posent à présent à tout marxiste-léniniste sérieux et exigent un examen approfondi. Une chose est évidente : le triomphe ou la faillite de la cause du prolétariat et le destin de l’humanité tout entière dépendent étroitement de la manière correcte ou non dont ces questions seront envisagées et traitées.

La guerre est le moyen d’expression le plus aigu de la violence. L’une de ses formes est la guerre civile, la guerre étrangère en est une autre. La violence ne s’exprime pas toujours sous cette forme si aiguë qu’est la guerre. Dans les pays capitalistes, la guerre bourgeoise est le prolongement de la politique bourgeoise des temps ordinaires, tandis que la paix bourgeoise et le prolongement de la politique bourgeoise du temps de guerre. La bourgeoisie adopte toujours alternativement ces deux formes, la guerre et la paix, pour exercer sa domination sur le peuple et mener ses luttes à l’extérieur.

Au cours de ce qu’on appelle le temps de paix, les impérialistes recourent à la force armée à l’égard des classes et des nations opprimées, aux moyens violents tels que arrestation, emprisonnement, travaux forcés, massacres, etc., tandis qu’en même temps ils sont prêts à user de la guerre, la forme la plus aiguë de la violence, pour réprimer la révolution du peuple à l’intérieur, pour se livrer au pillage à l’extérieur, pour écraser les concurrents étrangers et étouffer la révolution dans d’autres pays. Ou bien il se peut que la paix à l’intérieur aille de pair avec la guerre à l’étranger.

Dans la période initiale de la Révolution d’Octobre, les impérialistes ont eu recours à la violence, sous la forme de la guerre, contre l’Union Soviétique, ce qui était un prolongement de leur politique ; au cours de la Seconde guerre mondiale, les impérialistes allemands ont utilisés la violence, sous forme de guerre menée sur une vaste échelle, pour attaquer l’Union Soviétique, ce qui était aussi un prolongement de leur politique. Mais, d’autre part, à différentes périodes, les impérialistes ont établi des relations diplomatiques de coexistence pacifique avec l’Union Soviétique, ce qui, bien entendu, était également un prolongement de la politique impérialiste, sous une autre forme et dans des conditions déterminées.

Il est vrai que certaines nouvelles questions se posent de nos jours à propos de la coexistence pacifique. En présence de la puissante Union Soviétique et du puissant camp socialiste, les impérialistes doivent malgré tout envisager soigneusement si, en attaquant l’Union Soviétique et les autres pays socialistes, ils n’accéléreraient pas leur propre anéantissement, ainsi que le fit Hitler, ou ne provoqueraient pas les conséquences les plus graves pour le système capitaliste lui-même.

La « coexistence pacifique » est un concept nouveau, né seulement après l’apparition des pays socialistes dans le monde à la suite de la Révolution d’Octobre.

C’est un concept nouveau formulé dans des circonstances que Lénine avait prévues avant la Révolution d’Octobre, et dont il a dit : « Le socialisme ne peut vaincre simultanément dans tous les pays. Il vaincra d’abord dans un seul ou dans plusieurs pays, tandis que les autres resteront pendant un certain temps des pays bourgeois ou pré-bourgeois » (Programme militaire de la révolution prolétarienne). 

C’est un concept nouveau avancé par Lénine après que le grand peuple soviétique eut vaincu l’intervention armée impérialiste. Comme mentionné plus haut, au début, les impérialistes n’avaient pas le moindre désir de coexister pacifiquement avec l’Union Soviétique.

Les impérialistes furent contraints de « coexister » avec l’Union Soviétique seulement après que la guerre d’intervention contre l’Union Soviétique eut échoué, après une épreuve de force effective qui dura plusieurs années, après que l’Etat soviétique eut solidement pris pied sur le sol et après que se fut réalisé un certain équilibre des forces entre l’Etat soviétique et les pays impérialistes.

Lénine a dit en 1920 : « Nous avons gagné les conditions qui nous permettent de coexister avec les puissances capitalistes, lesquelles sont maintenant obligée d’établir des relations commerciales avec nous  » (Notre situation intérieure et extérieure et les tâches du Parti).  On peut donc constater que la coexistence pacifique, pendant une certaine période, entre le premier Etat socialiste du monde et l’impérialisme, a été obtenue uniquement par la lutte.

Avant la Second guerre mondiale, la période de 1920 à 1940, précédant l’attaque allemande contre l’Union Soviétique, fut une période de coexistence pacifique entre l’impérialisme et l’Union Soviétique. Durant ces vingt années, l’Union Soviétique a toujours respecté le principe de la coexistence pacifique.

Néanmoins, en 1941, Hitler ne voulut plus maintenir la coexistence pacifique avec l’Union Soviétique, et les impérialistes allemands, perfidement, lancèrent une attaque sauvage contre l’Union Soviétique. Grâce à l’issue victorieuse de la guerre antifasciste, dans laquelle la force principale était la grande Union Soviétique, une situation de coexistence pacifique est apparue à nouveau dans le monde entre les pays socialistes et capitalistes.

Cependant, les impérialistes n’ont pas renoncé à leurs desseins. Les impérialistes américains ont établi un réseau de bases militaires et de bases d’engins téléguidés autour de l’Union Soviétique et de l’ensemble du camp socialiste. Ils occupent toujours notre Taïwan et usent constamment de la provocation militaire contre nous dans le détroit de Taïwan.

Ils ont recouru à l’intervention armée en Corée, mené contre les peuples coréen et chinois, en territoire coréen, une guerre de très grande envergure qui n’aboutit à un accord d’armistice qu’après leur défaite, et aujourd’hui encore ils interviennent contre l’unification du peuple coréen. Ils ont aidé, par la fourniture d’armes, les forces d’occupation impérialistes françaises dans leur guerre contre le peuple vietnamien, et aujourd’hui encore ils interviennent contre l’unification du peuple vietnamien.

Ils ont machiné la rébellion contre-révolutionnaire en Hongrie, et aujourd’hui encore ils tentent continuellement, par tous les moyens, d’entreprendre des activités subversives dans les pays socialistes d’Europe orientale et les autres pays socialistes. Les faits demeurent tels que Lénine les présentait à un correspondant américain, en février 1920 : en ce qui concerne la paix, « il n’y a aucun obstacle de notre côté, l’obstacle est l’impérialisme des capitalistes des Etats-Unis (et des autres pays » (Réponse aux questions du correspondant du journal américain New York Evening Journal).

La politique étrangère des pays socialistes ne peut être qu’une politique de paix.

Le système socialiste implique que nous n’avons pas besoin de la guerre, que nous n’en déclencherons jamais, et qu’il ne nous est pas permis, dans quelque circonstance que ce soit, d’occuper un pouce du territoire d’un pays voisin ; en aucun cas, nous ne devons ni ne pouvons le faire. Depuis sa fondation, la République populaire de Chine a toujours persévéré dans sa politique étrangère de paix.

Notre pays et deux pays voisins, l’Inde et la Birmanie, ont été ensemble les promoteurs des célèbres cinq principes de la coexistence pacifique ; et à la Conférence de Bandoeng, en 1955, notre pays et les différents pays d’Asie et d’Afrique ont adopté conjointement les dix principes de la coexistence pacifique. Ces dernières années, le Parti communiste et le gouvernement de notre pays ont toujours soutenu les activités en faveur de la paix du Comité central du Parti communiste et du gouvernement de l’Union Soviétique, ayant à leur tête le camarade Khrouchtchev ; ils estiment que ces activités ont montré clairement encore aux peuples du monde entier la fermeté de la politique étrangère de paix des pays socialistes, aussi bien que la nécessité pour les peuples d’empêcher les impérialistes de déclencher une nouvelle guerre mondiale et la nécessité de lutter pour une paix durable dans le monde.

La Déclaration de la Conférence de Moscou de 1957 mentionne : « Des forces vigoureuses défendent aujourd’hui la cause de la paix : le camp invincible des Etats socialistes, avec l’Union Soviétique en tête ; les Etats pacifiques d’Asie et d’Afrique qui se tiennent sur des positions anti-impérialistes et forment avec les pays socialistes une vaste zone de paix ; la classe ouvrière internationale et, en premier lieu, son avant-garde, les Partis communistes ; le mouvement de libération des peuples des colonies et des semi-colonies ; le mouvement massif des peuples de la paix.

Les peuples des pays d’Europe qui ont proclamé leur neutralité, les peuples de l’Amérique latine, les masses populaires des pays impérialistes eux-mêmes opposent une résistance énergique aux plans qui tendent à préparer une nouvelle guerre. L’union de ces forces puissantes peut prévenir l’explosion de la guerre …»

Aussi longtemps que ces puissantes forces se développeront de façon continue, il sera possible de maintenir une situation de coexistence pacifique ou même d’aboutir formellement à certains accords sur la coexistence pacifique ou bien encore de conclure un accord sur l’interdiction des armes atomiques et nucléaires. Ce serait une grande chose, en plein accord avec les aspirations des peuples du monde entier. Néanmoins, même dans ce cas, tant que le système impérialiste existera, la forme la plus aiguë de la violence – la guerre – ne disparaîtra pas du monde.

La réalité n’est pas telle que l’ont décrite les révisionnistes yougoslaves qui prétendent que serait périmée aujourd’hui la définition de Lénine : « la guerre est le prolongement de la politique », définition énoncée à maintes reprises et qu’il a soutenue avec persévérance dans le combat contre l’opportunisme (Voir « La coexistence active et le socialisme » dans Norodna Armija du 28 novembre 1958).

Nous sommes convaincus de l’absolue justesse de la pensée de Lénine : la guerre est le résultat inévitable des systèmes d’exploitation et le système impérialiste est la source de guerres de notre temps. Tant que n’auront pas pris fin le système impérialiste et les classes exploiteuses, des guerres d’un genre ou d’un autre surgiront encore.

Elles peuvent être des guerres entre impérialistes pour un nouveau partage du monde, ou des guerres d’agression et d’anti-agression entre les impérialistes et les nations opprimées, ou des guerres civiles de révolution et de contre-révolution entre classes exploitées et classes exploiteuses dans les pays impérialistes, ou encore, bien entendu, des guerres par lesquelles les impérialistes attaqueraient les pays socialistes, les pays socialistes étant alors forcés de se défendre. Toutes ces guerres représentent le prolongement de la politique de classes déterminées.

Les marxistes-léninistes ne doivent absolument pas sombrer dans le bourbier du pacifisme bourgeois et ils ne peuvent comprendre toutes ces sortes de guerres et, partant, en tirer les conclusions qui s’imposent pour la politique du prolétariat, qu’en adoptant la méthode concrète de l’analyse de classes. Ainsi que Lénine l’a dit dans Le Programme militaire de la révolution prolétarienne : « Théoriquement on commettrait une grave erreur si on oubliait que toute guerre n’est que le prolongement de la politique par d’autres moyens ».

Pour atteindre son but qui est de piller et d’opprimer, l’impérialisme a toujours recours à deux tactiques : la tactique de la guerre et la tactique de la « paix ». C’est pourquoi le prolétariat et les peuples de tous les pays doivent également user de deux tactiques pour faire face aux impérialistes : la tactique consistant à démasquer la supercherie de la paix utilisée par l’impérialisme et à lutter énergiquement pour une véritable paix mondiale, et la tactique consistant à être prêt à mettre fin, par une guerre juste, à une guerre injuste au cas où l’impérialisme la déclencherait.

Bref, dans l’intérêt des peuples du monde entier, nous devons mettre en pièces les théories fallacieuses des révisionnistes modernes et nous en tenir fermement aux points de vue marxistes-léninistes sur la violence, la guerre et la coexistence pacifique.

Les révisionnistes yougoslaves nient le caractère de classe inhérent à la violence et, par-là, escamotent la différence fondamentale existant entre la violence révolutionnaire et la violence contre-révolutionnaire ; ils nient le caractère de classe inhérent à la guerre et, par-là, escamotent la différence fondamentale existant entre la guerre juste et la guerre injuste ; ils nient que la guerre impérialiste est le prolongement de la politique impérialiste, ils nient le danger d’une grande guerre pouvant être déclenchée à nouveau par les impérialistes, ils nient qu’il ne sera possible de mettre fin à l’éventualité de la guerre qu’après avoir liquidé les classes exploiteuses, et ils vont jusqu’à appeler effrontément Eisenhower, le manitou des impérialistes américains, « l’homme qui posa la pierre angulaire de l’élimination  de la guerre froide et de l’établissement d’une paix durable avec compétition pacifique entre systèmes politiques différents » (Voir « Eisenhower arrive à Rome » dans Borba du 4 décembre 1959)  ; ils nient que, dans les conditions de la coexistence pacifique, il subsiste encore des luttes complexes, acharnées, dans les domaines politique, économique, idéologique ; etc.

Toutes ces assertions des révisionnistes yougoslaves vient à empoisonner la pensée du prolétariat et des peuples de tous les pays, et servent les intérêts de la politique de guerre des impérialistes.

V

Les révisionnistes modernes confondent politique étrangère de paix des pays socialistes et politique intérieure du prolétariat des pays capitalistes. Ainsi, ils estiment que la coexistence pacifique entre pays dotés de systèmes sociaux différents signifie que le capitalisme peut s’intégrer pacifiquement dans le socialisme, que, dans les pays gouvernées par la bourgeoisie, le prolétariat peut renoncer à la lutte de classes et établir une « coopération pacifique » avec la bourgeoisie et les impérialistes, que le prolétariat et toutes les classes exploitées doivent oublier qu’ils vivent dans une société de classes, etc.

Toutes ces vues sont, elles aussi, diamétralement opposées au marxisme-léninisme. Elles sont mises en avant dans le but de protéger la domination impérialiste et de faire accepter à jamais l’asservissement capitaliste par le prolétariat et toutes les masses laborieuses.

La coexistence pacifique entre pays et la révolution populaire dans différents pays sont, en elles-mêmes, deux choses différentes, et non pas une seule et même chose ; ce sont deux concepts différents, et non pas un seul et même concept ; ce sont deux genres de problèmes, et non pas un seul et même genre de problème.

La coexistence pacifique a trait aux relations entre pays ; la révolution signifie le renversement des classes des oppresseurs par le peuple opprimé ; au sein de chaque pays, tandis que pour les colonies et semi-colonies, il s’agit, en premier lieu, de renverser les oppresseurs étrangers, c’est-à-dire les impérialistes. Avant la Révolution d’Octobre, la question de la coexistence pacifique entre pays socialistes et capitalistes ne se posait pas, étant donné qu’il n’existait pas encore de pays socialistes dans le monde ; mais à cette époque se posaient les questions de la révolution prolétarienne et de la révolution nationale, du fait que les peuples des différents pays, conformément aux conditions spécifiques de leur pays respectif, avaient depuis toujours mis une révolution d’un genre ou d’un autre à l’ordre du jour pour décider du destin de leur pays.

Nous sommes des marxistes-léninistes.

Nous avons toujours estimé que la révolution est la propre affaire de chaque nation. Nous avons toujours soutenu que la classe ouvrière ne peut s’émanciper que par elle-même, et que l’émancipation du peuple d’un pays donné dépend de sa propre conscience politique et des conditions du mûrissement de la révolution dans ce pays. La révolution ne peut être exportée ni importée. Nul ne peut empêcher le peuple d’un pays étranger de faire la révolution, et nul ne peut faire naître une révolution dans un pays étranger par la méthode consistant à « aider les pousses du riz à croître en les étirant ».

En juin 1918, Lénine a dit très justement : « … Il y en a qui s’imaginent que, dans un pays étranger, la révolution peut se faire sur commande, selon un accord préétabli. Ceux-là sont des fous ou des provocateurs. Nous avons connu deux révolutions en ces douze dernières années. Nous savons que les révolutions ne peuvent être faites sur commande, ou selon accord ; elles éclatent lorsque des dizaines de millions d’hommes arrivent à la conclusion qu’il est impossible de vivre plus longtemps selon le vieil ordre des choses » (IVe Conférence des syndicats et comités d’usines de Moscou).

En plus de l’expérience de la révolution russe, la révolution chinoise n’en constitue-t-elle pas, elle aussi, une de meilleures preuves ? Sous la direction du Parti communiste chinois, le peuple chinois a fait également l’expérience de plusieurs révolutions. Les impérialistes et tous les réactionnaires ont toujours prétendu, comme des insensés, que nos révolutions auraient été faites sur commande de l’étranger, selon un accord préétabli. Cependant, les peuples du monde entier savent que nos révolutions ne furent pas importées, mais qu’elles furent réalisées parce que notre peuple estimait qu’il lui était impossible de continuer à vivre dans la vieille Chine, parce qu’il voulait se forger une vie nouvelle.

Quand, face à l’attaque impérialiste, un pays socialiste, dans l’obligation d’entreprendre une guerre défensive et de contre-attaquer, franchit ses frontières pour poursuivre et anéantir ses ennemis de l’extérieur, ainsi que l’Union Soviétique le fit dans la guerre contre Hitler, son action est-elle justifiée ?

Elle est sans aucun doute entièrement justifiée, absolument nécessaire et tout à fait juste. Conformément aux principes rigoureux dont se réclament les communistes, de telles opérations conduites par les pays socialistes doivent être absolument limitées à la période de la guerre d’agression lancée contre eux par les impérialistes. Les pays socialistes ne se permettent jamais d’envoyer, ne doivent jamais envoyer et ne sauraient jamais envoyer de troupes au-delà de leurs frontières à moins d’être l’objet de l’agression d’un ennemi extérieur.

Les forces armées des pays socialistes combattant pour la justice, il est bien évident, lorsqu’elles sont obligées de franchir la frontière pour contre-attaquer l’ennemi étranger, qu’elles exercent une influence et produisent un effet là où elles vont ; mais, même alors, l’apparition des révolutions populaires et l’instauration du système socialiste, dans ces lieux et ces pays où ces forces armées sont allées, ne dépendent encore que de la volonté des masses populaires de l’endroit.

La diffusion des idées révolutionnaires n’a jamais connu de frontières. Mais ces idées ne peuvent porter des fruits révolutionnaires que grâce aux efforts du peuple lui-même dans un pays donné et dans des circonstances données. Ceci vaut non seulement pour l’époque de la révolution prolétarienne mais est aussi entièrement valable pour l’époque de la révolution bourgeoise. Au temps de sa révolution, la bourgeoisie des différents pays prit le Contrat social de Rousseau pour évangile, tandis que le prolétariat révolutionnaire des différents pays prend pour guide le Manifeste communiste et Le capital de Marx, L’impérialisme, stade suprême du capitalisme et L’Etat et la révolution de Lénine, etc.

Les temps, les classes, les idéologies et le caractère des révolutions peuvent différer, mais nul ne peut arrêter l’éclosion d’une révolution, dans quelque pays que ce soit, lorsque cette révolution y est désirée et que la crise révolutionnaire y est venue à maturité. En fin de compte, le système socialiste remplacera le système capitaliste ; c’est là une loi objective, indépendante de la volonté des hommes. Peu importe jusqu’à quel point les réactionnaires tentent d’entraver la marche de la roue de l’histoire, la révolution aura lieu tôt au tard et triomphera nécessairement.

Il en faut ainsi tout au long de l’histoire de l’humanité chaque fois qu’une société en supplanta une autre. Le système esclavagiste fut remplacé par le système féodal qui, à son tour, le céda au système capitaliste. Cela aussi répondait à des lois indépendantes de la volonté des hommes. Ces changements furent tous opérés par la voie de la révolution.

Bernstein, ce révisionniste de triste renommée de la vieille école, a dit un jour : «Souvenez-vous de l’ancienne Rome, il y eut là une classe dominante qui ne travaillait pas, mais vivait bien et il en résultat l’affaiblissement de cette classe. Une telle classe doit céder graduellement son pouvoir » (Diverses formes de la vie économique).

Bernstein ne pouvait cacher le fait historique que fut «l’affaiblissement de cette classe » des propriétaires d’esclaves en tant que classe, pas plus que les impérialistes des Etats-Unis ne peuvent aujourd’hui celer la dure réalité de leur propre et constant déclin. Cependant, Bernstein, cet impudent qui se disait historien, s’entêta à étouffer les faits essentiels suivants de l’histoire de l’ancienne Rome : les propriétaires d’esclaves n’ont jamais « cédé le pouvoir » de leur propre gré ; leur règne fut renversé par les révolutions prolongées, répétées et continues des esclaves.

La révolution signifie l’utilisation de la violence révolutionnaire par la classe opprimée, elle signifie la guerre révolutionnaire. Ceci vaut pour la révolution menée par les esclaves ; cela vaut aussi pour la révolution bourgeoise. Lénine l’a bien exprimé : « L’histoire nous enseigne qu’aucune classe opprimée n’a jamais pu prendre le pouvoir, ni ne pouvait le prendre sans passer par une période de dictature, c’est-à-dire la conquête du pouvoir politique et la répression par la force de la résistance la plus farouche et la plus frénétique opposée par les exploiteurs . . . La bourgeoisie . . . est aussi venue au pouvoir dans les pays avancés par une série d’insurrections, de guerres civiles, l’élimination par la force des rois, des féodaux, des propriétaires d’esclaves et de leurs tentatives de restauration » (Thèses sur la démocratie bourgeoise et la dictature du prolétariat présentées au 1er Congrès de l’Internationale communiste).

Pourquoi les choses ont-elles pris ce cours ?

En réponse à cette question, nous citerons de nouveau Lénine :

En premier lieu, ainsi que dit Lénine : « Aucune classe dominante au monde ne s’est jamais effacée de son propre gré sans combat » (Discours à la Conférence des ouvriers du district de Presnia).

Deuxièmement, ainsi que Lénine l’a expliqué : « Les classes réactionnaires elles-mêmes sont habituellement les premières à recourir à la violence, à la guerre civile ; ‘elles sont les premières à mettre la baïonnette à l’ordre du jour’ » (Deux tactiques de la social-démocratie dans la révolution démocratique).

A la lumière de ceci, comment devons-nous envisager la révolution prolétarienne socialiste ?

Pour répondre à la question, il nous encore citer deux passages de Lénine :

Voyons ce texte-ci :

« . . . aucune grande révolution ne s’est encore passée [de la guerre civile] dans l’histoire, sans laquelle aucun marxiste sérieux n’a conçu le passage du capitalisme au socialisme» (Paroles prophétiques).

Ces paroles de Lénine exposent très clairement la question. Et voici une autre citation de Lénine :

« Si le socialisme était né pacifiquement – mais messieurs les capitalistes ne souhaitaient pas qu’il naquît de la sorte. L’exprimer ainsi, c’est encore un peu insuffisant. S’il n’y avait pas eu de guerre, messieurs les capitalistes auraient encore fait tout leur possible pour empêcher pareil développement pacifique. Les grandes révolutions, même si elles débutèrent pacifiquement, comma la grande Révolution française, se sont également terminées par des guerre furieuses dues à la bourgeoisie contre – révolutionnaire » (Première Conférence panrusse sur l’éducation sociale).

Ici encore, Lénine a exposé la question de manière fort claire.

La Grande Révolution d’Octobre est le fait le plus propre à confirmer ces déclarations de Lénine.

Il en est de même avec la Révolution chinoise. On ne saurait oublier que ce n’est qu’après vingt-deux ans d’une âpre guerre civile que, sous la direction du Parti communiste chinois, le peuple et le prolétariat chinois ont remporté la victoire sur le plan national et conquis le pouvoir.

L’histoire de la révolution prolétarienne en Occident, après la Première guerre mondiale, nous montre que même si messieurs les capitalistes ne contrôlent pas directement et ouvertement le pouvoir, mais règnent par leurs laquais – les traîtres sociaux-démocrates, ces vils renégats sont évidemment prêts à tout moment, conformément aux impératifs de la classe bourgeoise, à couvrir la violence des gardes blancs de la bourgeoisie et à plonger les combattants révolutionnaires prolétariens dans un bain de sang.

C’est précisément ce qui s’est passé en Allemagne à l’époque. Vaincue, la grande bourgeoisie allemande passa le pouvoir aux sociaux-démocrates. Le gouvernement social-démocrate, dès son arrivée au pouvoir, déclencha aussitôt une répression sanglante contre la classe ouvrière allemande en janvier 1919.

Rappelons comment Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg, que Lénine appelait « meilleurs militants de l’Internationale prolétarienne mondiale » et les « Chef immortels de la Révolution socialiste internationale », ont versé leur sang par suite de la violence exercée par les sociaux-démocrates d’alors.

Rappelons aussi, avec les paroles de Lénine, comment ces renégats, ces prétendus « socialistes », se sont rendus coupables de « toute l’infamie, toute la bassesse de cet acte de bourreau» (Lettre aux ouvriers d’Europe et d’Amérique), dans le but de préserver le système capitaliste et les intérêts de la bourgeoisie. Examinons, à la lumière de tous ces faits sanglants du passé et du monde capitaliste actuel, toute l’absurdité contenue dans « l’intégration pacifique du capitalisme dans le socialisme » avancée par les révisionnistes de la vieille école et les révisionnistes modernes.

S’ensuit-il donc que nous, marxistes-léninistes, refuserons d’adopter le principe du passage pacifique même si la possibilité d’un tel développement pacifique existe ? Non, assurément pas.

Ainsi que tout le monde le sait, Engels, un des grands fondateurs du communisme scientifique, a répondu dans son célèbre ouvrage Les principes du communisme à la question : « La propriété privée peut-elle être abolie par les moyens pacifiques? ». 

Il répondait :

« On souhaite qu’il puisse en être ainsi, et, évidemment, les communistes seraient les derniers à s’y opposer. Les communistes savent bien que tous les complots sont non seulement futiles, mais aussi pernicieux. Ils savent bien que les révolutions ne peuvent être conçues et fabriquées ainsi qu’on le souhaite, et que les révolutions ont toujours et partout résulté nécessairement des conditions existantes, qui ne dépendaient absolument pas de la volonté et de la direction de Partis pris isolément et de classes prises dans leur ensemble. Mais, en même temps, ils voient que, pour ainsi dire dans tous les pays civilisés, le développement du prolétariat est réprimé violemment et que, par-là, les adversaires des communistes travaillent tant qu’ils peuvent pour la révolution . . . »

Ceci fut écrit il y a plus de cent ans, et, cependant, demeure combien actuel quand nous le lisons maintenant !

Nous savons aussi que, durant la période qui suivit la  Révolution russe de Février, Lénine, vu les conditions spécifiques du moment, adopta le principe du développement pacifique de la révolution. Il estima que c’était là une « possibilité extrêmement rare dans l’histoire des révolutions » (Les tâches de la révolution ) et s’y tint fermement.

Cependant, le gouvernement provisoire bourgeois et les gardes blancs détruisirent cette possibilité de développement pacifique de la révolution et, en juillet, arrosèrent les rues de Petrograd avec le sang des ouvriers et des soldats participant à une pacifique manifestation de masse.

Aussi, Lénine fit-il remarquer : « La voie du développement pacifique est rendue impossible. La voie non pacifique, la voie la plus douloureuse, s’est ouverte » (A propos des mots d’ordre).

Nous savons aussi qu’en Chine, après la fin de la Guerre antijaponaise, alors que le peuple tout entier, unanime, désirait ardemment la paix, notre Parti avait entamé des négociations de paix avec le Kuomintang, cherchant à appliquer des réformes sociales et politiques en Chine par des moyens pacifiques, et en 1946 un accord sur l’instauration de la paix intérieure fut conclu avec le Kuomintang.

Cependant, les réactionnaires du Kuomintang, à l’encontre de la volonté du peuple, déchirèrent cet accord et, avec l’appui des impérialistes américains, déclenchèrent une guerre civile à l’échelle nationale, ne laissant au peuple chinois d’autre alternative que de mener une guerre révolutionnaire. Alors que nous luttions pour la réforme pacifique, comme nous n’avions pas relâché notre vigilance ni renoncé à nos forces armées populaires et que nous nous étions pleinement préparés, le peuple ne fut pas effrayé par la guerre ; ce furent ceux qui l’avaient déclenchée qui durent en payer les conséquences.

Ce serait du plus haut intérêt pour le peuple si le prolétariat pouvait prendre le pouvoir et effectuer le passage au socialisme par la voie pacifique. Ce serait une erreur de ne pas utiliser une telle possibilité lorsqu’elle se présente. Chaque fois que s’offre la possibilité d’ « un développement pacifique de la révolution », les communistes doivent la saisir, comme l’a fait Lénine, pour réaliser le but de la révolution socialiste. Une telle possibilité, cependant, est toujours, comme l’a dit Lénine, une « possibilité extrêmement rare dans l’histoire des révolutions ».

Lorsque dans un pays donné un pouvoir politique local est déjà entouré par les forces révolutionnaires ou lorsque, dans le monde, un pays capitaliste est déjà entouré par le socialisme – dans ce cas, il pourrait y avoir des possibilités plus grandes pour le développement pacifique de la révolution. Mais, même alors, le développement pacifique de la révolution ne doit jamais être considéré comme la seule possibilité et, par conséquent, il est nécessaire d’être prêt en même temps pour l’autre possibilité – le développement non pacifique de la révolution.

Par exemple, après la libération de la partie continentale de la Chine, bien que certaines régions sous la domination des propriétaires d’esclaves et des propriétaires de serfs fussent déjà entourées par les forces révolutionnaires populaires absolument prédominantes, néanmoins – et ainsi que le dit un vieux dicton chinois : « les bêtes cernées combattront encore » – une poignée des plus réactionnaires des propriétaires d’esclaves et de serfs opposèrent encore une dernière résistance, rejetant les réformes pacifiques et déclenchant des rébellions armées.

Ce n’est qu’après avoir réprimé ces rébellions qu’il fut possible d’entreprendre la réforme des systèmes sociaux.

Au moment où, dans les pays impérialistes, les impérialistes sont plus que jamais armés jusqu’aux dents pour protéger leur sauvage système de dévoreurs d’hommes, peut-on dire que l’impérialisme est devenu extrêmement « pacifique » à l’égard du prolétariat et du peuple de l’intérieur et des nations opprimées, comme le disent les révisionnistes modernes, et que, par conséquent, la « possibilité extrêmement rare dans l’histoire des révolutions », dont Lénine a parlé au lendemain de la Révolution de Février, sera désormais un état de choses normal pour le prolétariat et tous les peuples opprimés dans le monde, et que le prolétariat des pays capitalistes pourra trouver aisément par la suite ce que Lénine appelle une « possibilité rare » ? Nous estimons que toutes ces assertions sont sans aucun fondement.

Les marxistes-léninistes ne doivent pas oublier cette vérité : les forces armées de toutes les classes dominantes servent en premier lieu à opprimer le peuple du pays. Ce n’est qu’en partant de l’oppression exercée sur leur propre peuple que les impérialistes peuvent opprimer les autres pays, déclencher des agressions et engager des guerres injustes.

Pour maintenir leur propre peuple sous l’oppression, ils doivent conserver et renforcer leurs forces armées réactionnaires. Lénine a écrit au cours de la Révolution russe de 1905 : « Une armée permanente n’est pas tellement utilisée contre l’ennemi extérieur que contre l’ennemi intérieur » (L’arméeet la révolution).

Ce point de vue est-il valable pour tous les pays où dominent les classes exploiteuses et pour tous les pays capitalistes ? Peut-on dire qu’il était valable alors, mais qu’il ne l’est plus aujourd’hui ? A notre avis, cette vérité demeure irréfutable et les faits confirment de plus en plus son exactitude. A parler rigoureusement, si le prolétariat d’un pays ou d’un autre n’a pas discerné cela clairement, il ne pourra pas trouver la voie de sa libération.

Dans L’Etat et la révolution, Lénine a concentré le problème de la révolution sur un point : la destruction de la machine d’Etat de la bourgeoisie. Il relève les passages les plus importants de La Guerre civile en France de Marx, dont un qui dit : « Après la Révolution de 1848-1849, le pouvoir de l’Etat devient ‘l’instrument national de la guerre du Capital contre le Travail’ ».

La principale machine du pouvoir d’Etat bourgeois pour engager une guerre contre le Travail est son armée permanente. C’est pourquoi « le premier décret de la Commune supprima l’armée permanente et la remplaça par le peuple armé ».

Aussi, lorsque nous examinons cette question, devons-nous en dernière analyse revenir aux principes de la Commune de Paris qui, ainsi que Marx l’indiquait, sont éternels et indestructibles.

Dans les années 70 du XIXe siècle, Marx considéra la Grande-Bretagne et les Etats-Unis comme des exceptions, estimant que dans ces deux pays, il existait la possibilité d’une transition « pacifique » au socialisme, parce que le militarisme et la bureaucratie y étaient encore peu développés. Mais, à l’époque de l’impérialisme, comme l’indique Lénine, «cette restriction de Marx tombe », car ces deux pays « ont glissé complètement dans le mariais fangeux et sanglant des institutions militaires et bureaucratiques communes à l’Europe entière, institutions qui se subordonnent tout, qui écrasent de leur poids toutes choses » (L’Etat et la révolution).

Ceci fut un des points cruciaux de la polémique que Lénine engagea avec les opportunistes de l’époque. Les opportunistes, représentés par Kautsky, dénaturent cette restriction de Marx, qui « tombe », pour tenter de s’opposer à la révolution prolétarienne et à la dictature du prolétariat, c’est-à-dire s’opposer à ce que le prolétariat dispose de forces armées révolutionnaires et qu’il recoure à la révolution armée, ce qui est indispensable à sa libération. La réponse de Lénine à Kautsky fut la suivante :

« La dictature révolutionnaire du prolétariat, c’est la violence exercée contre la bourgeoisie ; et cette violence est nécessitée surtout, comme Marx et Engels l’ont expliqué maintes fois et de la façon la plus détaillée, par l’existence du militarisme et de la bureaucratie. Or, ce sont justement ces institutions, justement en Angleterre et en Amérique, qui, justement dans les années 70, époque à laquelle Marx fit sa remarque, n’ e x i s t a i e n t   p a s. (Maintenant, elles existent en Angleterre et en Amérique) » (La révolution prolétarienne et le renégat Kautsky).

On peut voir ainsi que si le prolétariat recours à la révolution armée, c’est qu’il s’y voit forcé. Les marxistes ont toujours désiré effectuer le passage au socialisme par une voie pacifique ; tant qu’une voie pacifique se présentera, les marxistes-léninistes n’y renonceront jamais. Mais le but de la bourgeoisie est précisément de bloquer cette voie quand elle possède une puissante machine militariste et bureaucratique d’oppression.

Ce qui est cité plus haut a été écrit par Lénine en novembre 1918. Comment les choses se présentent-elles maintenant ? Les paroles de Lénine étaient-elles historiquement valables alors, mais ne le sont-elles plus dans les conditions actuelles, ainsi que les révisionnistes modernes le prétendent ?

Chacun peut se rendre compte que, à présent, tous les pays capitalistes presque sans exception, en particulier les quelques puissances impérialistes dont les Etats-Unis sont le chef de file, essaient de toutes leurs forces de renforcer leur machine militariste et bureaucratique d’oppression et surtout leur appareil militaire.

Il est dit dans la Déclaration de la Conférence de représentants des Partis communistes et ouvriers des pays socialistes qui s’est tenue à Moscou en novembre 1957 :

« Le léninisme enseigne et l’expérience historique confirme que les classes dominantes n’abandonnent pas de bon gré le pouvoir. L’acharnement et les formes de la lutte de classes dans ces conditions dépendront moins du prolétariat que du degré de résistance des milieux  réactionnaires à la volonté de la très grande majorité du peuple, du recours à la violence de ces milieux à telle ou telle étape de la lutte pour le socialisme ».

Ceci est un nouveau bilan de l’expérience de la lutte du prolétariat international dans les quelques dizaines d’années écoulées depuis la mort de Lénine.

La question n’est pas de savoir si le prolétariat désire entreprendre une transformation pacifique, mais plutôt si la bourgeoisie acceptera cette transformation pacifique. C’est là la seule façon pour les disciples de Lénine d’aborder la question.

Ainsi, contrairement aux révisionnistes modernes qui cherchent à paralyser la volonté réactionnaire du peuple par des paroles creuses à propos de transition pacifique, les marxistes-léninistes soutiennent que la question de la possibilité d’une transition pacifique au socialisme ne peut être envisagée qu’à la lumière des conditions spécifiques de chaque pays à un moment donné.

Le prolétariat ne doit jamais asseoir unilatéralement et sans fondement ses idées, ses principes politiques et tout son travail sur l’estimation que la bourgeoisie est prête à accepter la transformation pacifique. Il doit se tenir prêt pour les deux éventualités à la fois ; celle du développement pacifique de la révolution, celle du développement non pacifique de la révolution.

Comment opérer la transition, faut-il la faire par un soulèvement armé ou par des moyens pacifiques, c’est là une question qui est foncièrement différente de celle de la coexistence pacifique entre les pays socialistes et capitalistes : c’est l’affaire intérieure de chaque pays, elle doit être déterminée par le rapport des forces de classes dans chaque pays à un moment donné, c’est une question qui doit être tranchée par les communistes du pays eux-mêmes.

VI

Après la Révolution d’Octobre, en 1919, Lénine a parlé des leçons historiques de la IIe Internationale. Il a dit le progrès du mouvement prolétarien durant la période de la IIe Internationale « s’est fait en largeur, ce qui n’a pas été sans entraîner un abaissement momentané du niveau révolutionnaire, un renforcement passager de l’opportunisme qui devait finalement aboutir à la honteuse faillite de la IIe Internationale » (La IIIe Internationale et sa place dans l’histoire).

Qu’est-ce que l’opportunisme ? Selon Lénine, « l’opportunisme consiste à sacrifier les intérêts fondamentaux pour rechercher des intérêts temporaires et partiels » (Discours prononcé à la Conférence des activistes de l’organisation de Moscou du Parti communiste (bolchévik) de Russie).

Et que signifie l’abaissement du niveau révolutionnaire ? Il signifie que les opportunistes cherchent à faire en sorte que les masses concentrent leur attention sur les intérêts quotidiens, temporaires et partiels, et oublient les intérêts à long terme, fondamentaux et embrassant l’ensemble.

Les marxistes-léninistes estiment que la question de la lutte parlementaire doit être abordée sous l’angle des intérêts à long termes, fondamentaux et embrassant l’ensemble.

Lénine nous a avertis du caractère restreint de la lutte parlementaire, mais il a également mis en garde les communistes contre les erreurs d’un sectarisme étroit. Dans son ouvrage bien connu La maladie infantile du communisme (le « gauchisme »), Lénine a mis en lumière les enseignements de l’expérience de la révolution russe, montrant dans quelles conditions un boycottage du parlement est juste et dans quelles conditions il est erroné. Lénine estime que tout Parti prolétarien devrait profiter de toute occasion possible pour participer aux luttes parlementaires nécessaires.

Si les communistes ne savaient que tenir de vains propos sur la révolution, s’ils n’étaient pas disposés à travailler sans fléchir et avec patience, et s’ils esquivaient des luttes parlementaires nécessaires, cela serait fondamentalement erroné et ne pourrait que porter préjudice à la cause du prolétariat révolutionnaire. Lénine a critiqué à cette époque les erreurs des communistes de certains pays européens, erreurs consistant à refuser de participer aux parlements.

Il a dit :

« ‘Répudier’ la participation au parlementarisme a ceci de puéril que l’on s’imagine, au moyen de ce procédé ‘simple’, ‘facile’ et prétendument révolutionnaire, ‘résoudre’ le difficile problème de la lutte contre les influences démocratiques bourgeoises à l’intérieur du mouvement ouvrier, alors qu’en réalité on ne fait que fuir son ombre, fermer les yeux sur la difficulté, l’éluder avec des mots ».

Pourquoi faut-il participer aux luttes parlementaires ? Selon Lénine, c’est dans le but de lutter contre les influences bourgeoises au sein du mouvement ouvrier, ou, comme il l’a indiqué ailleurs : « précisément afin d’éduquer les couches retardataires de sa classe, précisément afin d’éveiller et d’éclairer la masse villageoise inculte, opprimée et ignorante».

En d’autres termes, c’est dans le but d’élever le niveau politique et idéologique des masses, d’unir la lutte parlementaire à la lutte révolutionnaire, et non au contraire d’abaisser notre niveau politique et idéologique et de séparer la lutte parlementaire de la lutte révolutionnaire.

Nous identifier aux masses sans abaisser notre niveau révolutionnaire, voilà un principe fondamental que Lénine nous a dit de maintenir ferme dans la lutte prolétarienne.

Il est nécessaire de participer aux luttes parlementaires, mais il ne faut pas avoir une foi aveugle dans le système parlementaire de la bourgeoisie. Pourquoi ? Parce que tant que la machine d’Etat militariste et bureaucratique de la bourgeoisie demeure intacte, le parlement n’est autre chose qu’un ornement de la dictature bourgeoise, même si le Parti ouvrier occupe la majorité dans le parlement ou y est devenu le plus grand Parti.

Par ailleurs, tant que cette machine d’Etat demeure intacte, la bourgeoisie est tout à fait capable, à tout moment et conformément aux besoins de ses propres intérêts, outre la dissolution du parlement quand elle le juge nécessaire, de recourir à toutes sortes de manœuvres ouvertes ou camouflées pour réduire en une minorité le Parti de la classe ouvrière qui se trouve être le Parti le plus grand dans le parlement, ou pour lui attribuer moins de sièges, même quand dans les élections il a obtenu plus de suffrages qu’auparavant.

Il est donc difficile d’imaginer que des changements puissent se produire dans une dictature bourgeoise elle-même en raison des votes au parlement et il est également difficile d’imaginer qu’il soit possible pour le prolétariat de prendre des mesures dans un parlement, pour une transition pacifique au socialisme, seulement parce qu’il a gagné un certain nombre de voix.

Les expériences acquises dans bon nombre de pays capitalistes ont, depuis longtemps, pleinement corroboré ce point et l’expérience acquise dans divers pays d’Europe et d’Asie depuis la Seconde guerre mondiale a apporté une nouvelle preuve à ce sujet.

Lénine a dit : « Le prolétariat ne peut pas remporter la victoire tant qu’il n’aura pas gagné à lui la majorité de la population. Mais si l’on borne ou si on laisse subordonner cette tâche à celle de recueillir la majorité des voix aux élections tandis que la bourgeoisie continue à exercer sa domination, ou c’est le comble de la stupidité ou c’est tout bonnement tromper les ouvriers » (Les élections à l’Assemblée constituante et la dictature du prolétariat).

Les révisionnistes modernes estiment que cette parole de Lénine est périmée. Mais les réalités vivantes qui s’étalent sous nos yeux ont attesté que cette parole de Lénine demeure le meilleur remède, bien qu’amer au goût, pour les révolutionnaires prolétariens de tous pays.

L’abaissement du niveau révolutionnaire signifie l’abaissement du niveau théorique du marxisme-léninisme. Il signifie que l’on abaisse les luttes politiques au niveau des luttes économiques, qu’on restreint les luttes révolutionnaires au cadre des luttes parlementaires. Il signifie qu’on transige sur les principes pour des intérêts temporaires.

Au début du XXe siècle, Lénine a, dans Que faire ? attiré l’attention sur la question que « la diffusion du marxisme a été accompagnée d’un certain abaissement du niveau théorique». Lénine a cité l’opinion de Marx, contenue dans une lettre sur le Programme de Gotha, selon laquelle nous pourrions conclure des accords pour atteindre les buts pratiques du mouvement, mais nous ne devrions jamais marchander sur les principes ni faire de « concessions » sur le plan théorique. Lénine a ensuite écrit les phrases suivantes qui sont maintenant connues de presque tous les communistes :

« Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire. On ne saurait trop insister sur cette vérité à une époque où l’engouement pour les formes les plus étroites de l’action pratique va de pair avec la propagande à la mode, de l’opportunisme ».

Quelle révélation importante pour les marxistes révolutionnaires ! C’est précisément sous la conduite de cette pensée révolutionnaire marxiste à laquelle s’en est tenu fermement le Parti bolchévik, ayant à sa tête le grand Lénine, que l’ensemble du mouvement révolutionnaire en Russie a remporté la victoire en octobre 1917.

Le Parti communiste chinois a également acquis à deux reprises des expériences en ce qui concerne la question susmentionnée. La première fois, ce fut dans la période révolutionnaire de 1927. La politique adoptée à ce moment-là par l’opportunisme de Tchen Tou-Sieou à l’égard du front uni du Parti communiste avec le Kuomintang constitua un abandon des principes et de la position qu’un Parti communiste devrait se réduire, sur la question de principe, au niveau du Kuomintang. Le résultat en fut la défaite de la révolution.

La deuxième fois, ce fut dans la période de Guerre antijaponaise. Le Comité central du Parti communiste chinois a maintenu fermement la position marxiste-léniniste, exposé les divergences de principe entre le Parti communiste et le Kuomintang au sujet de la Guerre antijaponaise, et soutenu que le Parti communiste ne doit jamais faire des concessions sur les principes au Kuomintang à cet égard.

Mais les opportunistes de droite représentés par Wang Ming ont répété les erreurs commises dix ans auparavant par Tchen Tou-sieou et voulaient abaisser sur la question de principe le Parti communiste au niveau du Kuomintang. Ainsi, un grand débat fut mené au sein du Parti tout entier avec les opportunistes de droite. Le camarade Mao Tsé-toung a dit :

« . . . Si les communistes oublient ce point de principe, ils ne pourront pas diriger correctement la Guerre de résistance contre le Japon, ils ne pourront pas surmonter les vues partielles du Kuomintang et ils glisseront sur une position sans principe, abaissant le Parti communiste au niveau du Kuomintang. Ce faisant, ils commettraient un crime envers la cause sacrée de la guerre révolutionnaire nationale et la défense de la patrie » (La situation dans la Guerre antijaponaise après la chute des Changhaï et de Taiyuan et les tâches qui en découlent).

C’est précisément parce que le Comité central de notre Parti a refusé de faire la moindre concession sur les questions de principe et qu’il a adopté une politique et d’unité et de lutte dans le front uni de notre Parti avec le Kuomintang que les positions de notre Parti dans les domaines politiques et idéologique ont été consolidées et élargies, de même que le front uni de la révolution nationale ; partant, les forces du peuple dans la Guerre antijaponaise s’accrurent, ce qui nous permit de briser les attaques de grande envergure lancées par la clique réactionnaire de Tchiang Kaïcheck après la fin de la Guerre antijaponaise et de remporter la victoire, à l’échelle nationale, dans la grande révolution populaire.

A en juger par l’expérience de la révolution chinoise, des erreurs de déviation de droite peuvent se produire dans notre Parti quand le prolétariat entreprend une coopération politique avec la bourgeoisie, alors que des erreurs de déviation de « gauche » peuvent se produire dans notre Parti quand ces deux classes rompent leurs relations dans le domaine politique.

Dans sa direction de la révolution chinoise, notre Parti a soutenu, à plusieurs reprises, des luttes contre l’aventurisme de « gauche ».

Les aventuristes de « gauche » s’avérèrent incapables de partir d’une conception marxiste-léniniste pour traiter correctement les rapports complexes de classes en Chine, et de comprendre comment adopter dans des périodes historiques différentes des mesures politiques correctes, différentes à l’égard des classes différentes ; ils ont eu simplement recours à la politique erronée qui consiste à mener seulement la lutte sans rechercher l’unité. Si l’aventurisme de « gauche » n’avait pas été surmonté, il aurait été également impossible pour la révolution chinoise de remporter la victoire.

Conformément au point de vue léniniste, le prolétariat de tout pays, s’il veut la victoire de la révolution, doit avoir un Parti marxiste-léniniste authentique qui est capable d’allier la vérité universelle du marxisme-léninisme à la pratique concrète de la révolution dans son propre pays et qui, dans des périodes différentes, sait déterminer correctement contre qui la révolution doit être dirigée et régler correctement la question de l’organisation des forces principales et de leurs forces alliées ainsi que la question de savoir sur qui s’appuyer et avec qui s’unir.

Le Parti prolétarien révolutionnaire doit s’appuyer étroitement sur les masses de sa propre classe et sur le semi-prolétariat des régions rurales, c’est-à-dire les larges masses de paysans pauvres, et établir l’alliance des ouvriers et des paysans dirigée par le prolétariat.

C’est seulement ainsi qu’il est possible d’unir sur la base de cette alliance toutes les forces sociales susceptibles d’être unies et d’établir, conformément aux conditions spécifiques de pays différents dans des périodes différentes, le front uni du peuple travailleur avec toute la population non laborieuse susceptible d’être unie. S’il n’arrive pas à le faire, le prolétariat ne parviendra pas à remporter la victoire dans la révolution aux différents stades.

Les révisionnistes modernes et certains représentants de la bourgeoisie essaient de faire croire qu’il est possible de réaliser le socialisme sans un Parti révolutionnaire du prolétariat et sans la série de mesures politiques correctes susmentionnées d’un tel Parti.

C’est là le comble de l’absurdité et une pure duperie. Le Manifeste communiste de Marx et d’Engels a indiqué qu’il y avait à l’époque différentes sortes de « socialisme » : le « socialisme » petit-bourgeois, le « socialisme » bourgeois, le « socialisme » féodal, etc.

Maintenant, par suite de la victoire du marxisme-léninisme et de la décadence du système capitaliste, de plus en plus nombreuses sont les masses populaires des différents pays qui se tournent vers le socialisme et un plus grand nombre encore de types de soi-disant « socialisme » de nuances diverses sont apparus parmi les classes exploiteuses de certains pays.

Ces soi-disant « socialistes », eux aussi, comme l’a dit Engels, « veulent, à l’aide d’un tas de panacées et avec toutes sortes de rapiéçages, supprimer les misères sociales, sans faire le moindre tort au capital et au profit  ». Ils « vivent en dehors du mouvement ouvrier et . . . cherchent plutôt un appui auprès des classes ‘cultives’ » (Préface à l’édition allemande de 1890 du Manifeste du Parti communiste).

Ils se contentent de hisser l’enseigne du « socialisme », mais pratiquent en fait le capitalisme. Dans ces conditions, il est extrêmement important de s’en tenir fermement aux principes révolutionnaires du marxisme-léninisme et de mener une lutte implacable contre toute tendance consistant à abaisser le niveau révolutionnaire, notamment contre le révisionnisme et l’opportunisme de droite.

A propos de la question de la sauvegarde de la paix mondiale à l’heure actuelle, il y a aussi des gens qui déclarent que les controverses idéologiques ne sont plus nécessaires ou qu’il n’y a plus aucune divergence de principe entre les communistes et les sociaux-démocrates. Ceci revient à abaisser le niveau idéologique et politique des communistes jusqu’à celui de la bourgeoisie et des sociaux-démocrates. Ceux qui disent ainsi ont été influencés par le révisionnisme moderne et se sont écartés de la position du marxisme-léninisme.

La lutte pour la paix et la lutte pour le socialisme sont deux luttes différentes. Il serait erroné de ne pas faire la distinction qui convient entre ces deux sortes de lutte. La composition sociale de ceux qui participent au mouvement pour la paix est naturellement beaucoup plus complexe ; elle comprend également les pacifistes bourgeois. Nous, communistes, nous nous plaçons aux avant-postes de la défense de la paix, aux avant-postes de la lutte contre la guerre impérialiste, pour la coexistence pacifique et contre les armes nucléaires.

Dans ce mouvement, nous devrons nous trouver aux côtés de nombre de groupes sociaux complexes et conclure des accords nécessaires pour la réalisation de la paix. Mais, en même temps, nous devons maintenir les principes du Parti de la classe ouvrière et ne pas abaisser notre niveau politique et idéologique, ni, dans la lutte pour la paix, tomber au niveau des pacifistes bourgeois. Ici se pose donc la question de pratiquer et l’alliance de la critique.

Le mot « paix » dans la bouche des révisionnistes modernes est destiné à camoufler sous de belles couleurs les préparatifs de guerre des impérialistes, à reprendre le refrain de l’ « ultra-impérialisme » d’opportunistes de la vieille école que Lénine a réfuté depuis longtemps, et à dénaturer notre politique à nous communistes concernant la coexistence pacifique entre pays de deux systèmes différents en faisant croire qu’elle signifie l’élimination de la révolution populaire dans les divers pays.

C’est le vieux révisionniste Bernstein, qui a fait cette déclaration honteuse et notoire : « Le mouvement est tout, le but final n’est rien ». Les révisionnistes modernes ont aussi une affirmation similaire : Le mouvement de la paix est tout, le but final n’est rien. C’est pourquoi la « paix » dont ils parlent se limite entièrement à la « paix » qui pourrait être acceptée par les impérialistes dans certaines conditions historiques. Ce disant, ils tentent d’abaisser le niveau révolutionnaire des peuples des différents pays et de leur faire perdre leur combativité révolutionnaire.

Nous, communistes, luttons pour la défense de la paix mondiale, pour la réalisation de la politique de coexistence pacifique. En même temps, nous soutenons les guerres révolutionnaires des nations opprimées contre l’impérialisme.

Nous soutenons les guerres révolutionnaires des peuples opprimés pour leur propre libération et le progrès social, parce que toutes ces guerres révolutionnaires sont des guerres justes. Naturellement, nous devons continuer à expliquer aux masses le point de vue de Lénine selon lequel le système capitaliste-impérialiste est la source des guerres de notre temps ; nous devons continuer à expliquer aux masses la thèse marxiste-léniniste selon laquelle le but final de notre lutte est de remplacer l’impérialisme capitaliste par le socialisme et le communisme. Nous ne devons pas cacher nos principes aux masses populaires.

VII

Nous nous trouvons actuellement dans une grande et nouvelle époque où l’effondrement du système impérialiste s’accélère davantage, tandis que la victoire des peuples du monde entier et leur réveil ne cessent de marquer des progrès.

Les peuples des différents pays ont le bonheur de se trouver maintenant dans une situation bien meilleure qu’auparavant.

Au cours des quarante et quelques années écoulées depuis la Révolution d’Octobre, un tiers de la population de l’humanité s’est libéré du joug capitaliste-impérialiste et a fondé successivement nombre de pays socialistes dans lesquels s’est véritablement établie une paix durable ; ils exercent leur influence sur la destinée de l’humanité et vont grandement accélérer l’avènement du jour où une paix durable, universelle, régnera dans le monde entier.

Marchant à l’avant-garde de tous les pays socialistes, et de l’ensemble du camp socialiste, se trouve la grande Union Soviétique, le premier pays socialiste fondé par les ouvriers et paysans conduits par Lénine et le Parti communiste de l’Union Soviétique.

L’idéal de Lénine s’est vu réaliser en Union Soviétique ; le socialisme s’y est édifié depuis longtemps et maintenant, sous la direction du Comité central du Parti communiste de l’Union Soviétique et du gouvernement soviétique ayant à leur tête le camarade Khrouchtchev, une grand période, celle de l’édification en grand communisme est déjà commencée. Les ouvriers, paysans et intellectuels de l’Union Soviétique, pleins de vaillance et d’ingéniosité, ont donné un nouveau et grandiose essor au travail dans leur lutte pour le grand but de l’édification du communisme.

Les communistes chinois et le peuple chinois acclament avec joie chaque réalisation nouvelle de l’Union Soviétique, pays natal du léninisme.

Le Parti communiste chinois, alliant la vérité universelle du marxisme-léninisme à la pratique concrète de la révolution chinoise, a conduit le peuple du pays entier à remporter la victoire de la grande révolution populaire ; en suivant la large voie commune de la révolution socialiste et de l’édification socialiste indiquée par Lénine, il mène à son plein achèvement la révolution socialiste et a déjà commencé à obtenir de grandes victoires sur les différents fronts de l’édification socialiste.

Conformément aux principes de Lénine et dans les conditions de notre pays, le Comité central du Parti communiste chinois a élaboré de façon créatrice pour le peuple chinois les justes principes politiques de la ligne générale pour édifier le socialisme, du grand bond en avant et de la commune populaire qui ont stimulé l’esprit d’initiative révolutionnaire des masses du pays tout entier, apportant chaque jour de nouveaux changements à l’aspect de notre pays.

Sous le commun drapeau du léninisme, les pays socialistes de l’Europe orientale et les autres pays socialistes en Asie ont également obtenu des succès prodigieux dans leur édification socialiste.

Le léninisme est un drapeau toujours victorieux. En tenant ferme ce grand drapeau, les peuples travailleurs du monde entier ont en main la vérité et s’ouvrent une voie conduisant à des victoires continuelles.

Lénine est toujours vivant dans notre mémoire. Et quand les révisionnistes modernes tentent de noircir le léninisme, ce grand drapeau du prolétariat international, notre tâche est de le défendre.

Nous devons tous nous rappeler ce qu’a écrit Lénine, dans son célèbre ouvrage L’Etat et la révolution, sur ce qui put advenir, au cours de l’histoire, des doctrines des penseurs révolutionnaires et des chefs des classes opprimées en lutte pour leur affranchissement. Lénine a indiqué qu’après la mort de ces penseurs et chefs, il arrive qu’ils soient l’objet de déformations, « on vide leur doctrine révolutionnaire de son contenu, on avilit et on en émousse le tranchant révolutionnaire ». 

Et Lénine poursuit en ces termes : « C’est sur cette façon d’’accommoder’ le marxisme que se joignent aujourd’hui la bourgeoisie et les opportunistes du mouvement ouvrier. On oublie, on refoule, on altère le côté révolutionnaire de la doctrine, son âme révolutionnaire. On met au premier plan, on exalte ce qui est ou paraît être acceptable pour la bourgeoisie ».

C’est justement ainsi qu’à l’heure actuelle, nous nous trouvons en présence de certains représentants de l’impérialisme américain qui prennent, une fois de plus, le pieux aspect de prêcheurs, déclarent même que Marx était un « grand penseur du XIXe siècle », vont jusqu’à reconnaître que les paroles prophétiques de Marx au XIXe siècle, disant que le capitalisme n’en a plus pour longtemps, étaient des paroles « bien fondées » et « correctes » ; mais ces beaux prêcheurs ajoutent que le marxisme serait devenir incorrect à partir du XXe siècle, et plus particulièrement depuis ces dernières décades, car le capitalisme serait maintenant chose révolue et aurait cessé d’exister, du moins aux Etats-Unis.

Après avoir entendu de telles sottises prononcées par ces prêcheurs impérialistes, nous sentons que les révisionnistes modernes usent également du même langage. Cependant, les révisionnistes modernes ne se bornent pas à déformer la doctrine de Marx, ils vont encore plus loin en déformant celle de Lénine, le grand continuateur du marxisme qui a développé le marxisme.

La Déclaration de la Conférence de Moscou considère « comme le principal danger dans les conditions actuelles le révisionnisme, autrement dit l’opportunisme de droite ». Certains prétendent que ce jugement porté par la Conférence de Moscou n’est plus valable dans les conditions actuelles. Nous pensons que ce point de vue est erroné.

Il pousse le peuple à perdre de vue l’importance de la lutte contre le révisionnisme, le principal danger, et est fort nuisible à la cause révolutionnaire du prolétariat. De même qu’à partir du début des années 70 du XIXe siècle apparut une période de développement « pacifique » du capitalisme durant laquelle on vit naître le vieux révisionnisme de Bernstein, c’est dans les circonstances actuelles où l’impérialisme est contraint d’accepter la coexistence pacifique et alors que règne encore une sorte de « paix intérieure » dans de nombreux pays capitalistes que les courants d’idées révisionnistes peuvent croître et se répandre le plus aisément.

En conséquence, nous devons maintenir constamment une haute vigilance contre ce principal danger au sein du mouvement ouvrier.

En tant que disciples de Lénine et léninistes, nous devons faire échouer complètement les tentatives des révisionnistes modernes visant à déformer et à tronquer la doctrine de Lénine.

Le léninisme est une doctrine révolutionnaire intégrale du prolétariat, c’est aussi une conception révolutionnaire intégrale de monde qui, après Marx et Engels, continue à exprimer les idées du prolétariat. Il n’est permis à personne de déformer et de tronquer cette doctrine, cette conception. Nous considérons que les tentatives des révisionnistes modernes, visant à déformer et à tronquer le léninisme, ne sont pas autre chose qu’une manifestation des derniers sursauts de l’impérialisme à l’agonie.

Devant les victoire continuelles de l’édification du communisme en Union Soviétique, devant les victoire continuelles de l’édification du socialisme dans les différents pays socialistes, devant le renforcement constant de l’unité du camp socialiste ayant à sa tête l’Union Soviétique et les incessantes luttes héroïques menées par les peuples du monde entier, chaque jour plus éveillés, pour se débarrasser du joug capitalise-impérialiste, les tentatives révisionnistes de Tito et de ses semblables sont complètement vaines.

Vive le grand léninisme !

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