Vladimir Vernadsky, lorsqu’il définit la biosphère, insiste particulièrement sur le rôle capital du soleil. C’est en effet lui qui fournit l’énergie nécessaire à la matière vivante. Sans le soleil, il n’y aurait pas les moyens de s’approvisionner en énergie.
On ainsi la vie qui agit avec la planète elle-même :
« La vie est ainsi un perturbateur puissant, permanent et continu de l’inertie chimique sur la surface de notre planète.
En réalité, non seulement elle crée, par ses couleurs, ses formes, par les associations des organismes végétaux et animaux, par le travail et l’œuvre créatrice de l’humanité civilisée, tout le tableau de la nature ambiante, mais elle pénètre les processus chimiques les plus profonds et les plus grandioses de l’écorce terrestre.
Il n’est pas de grand équilibre chimique sur l’écorce terrestre où l’influence de la vie ne se manifeste, marquant toute la chimie de son sceau ineffaçable.
Ainsi, la vie n’est pas un phénomène extérieur ou accidentel à la surface terrestre. Elle est liée d’un lien étroit à la structure de l’écorce terrestre, fait partie de son mécanisme et y remplit les fonctions de première importance, nécessaires à l’existence même de ce mécanisme. »
Et la source d’énergie de la matière vivante est le soleil:
« La matière de la biosphère pénétrée de l’énergie communiquée devient active : elle amasse et distribue dans la biosphère l’énergie reçue sous forme de rayonnements, et finit par la transformer en énergie libre, capable d’effectuer du travail dans le milieu terrestre (…).
La biosphère est tout autant (sinon davantage) la création du Soleil que la manifestation de processus terrestres.
Les intuitions religieuses antiques de l’humanité qui considéraient les créatures terrestres, en particulier les hommes, comme des enfants du soleil étaient bien plus proches de la vérité que ne le pensent ceux qui voient seulement dans les êtres terrestres la création éphémère, le jeu aveugle et accidentel de la modification de la matière et des forces terrestres (…).
Les rayons ultra-violets et infrarouges n’exercent qu’une action indirecte sur les processus chimiques de la biosphère. Ce n’est pas en eux que résident les sources essentielles de son énergie. C’est l’ensemble des organismes vivants de la Terre, la matière vivante, qui transforme l’énergie rayonnante du soleil en énergie chimique de la biosphère (dans sa forme active). »
On peut même dire en fait que la matière vivante est un accumulateur d’énergie solaire, qui est activée en fonction. Dans son ouvrage La géochimie, Vladimir Vernadsky dit à ce sujet :
« La matière vivante peut être regardée comme une matière à l’état actif, un accumulateur de l’énergie solaire. Elle transforme l’énergie solaire, rayonnante et thermique, en énergie chimique, en mouvement moléculaire.
Ainsi, l’écorce terrestre n’est pas une masse inerte de la matière, c’est un mécanisme compliqué, qui par l’intermédiaire de matière à l’état actif, tient les atomes de l’écorce en un mouvement énergique et incessant. »
Il est significatif que ce rôle principal du soleil dans l’existence de la matière vivante ait été oblitérée de la vision du monde de l’humanité. Cela n’est bien entendu pas vrai pour l’humanité ayant saisi le matérialisme dialectique : les symboles communistes reconnaissent de manière régulière la place du soleil.