Parti Communiste du Pérou : La révolution démocratique (1988)

"Vive la lutte armée ! Parti Communiste du Pérou 1980-1985"
« Vive la lutte armée ! Parti Communiste du Pérou 1980-1985 »

INTRODUCTION

En arborant, défendant et appliquant le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme, le Président Gonzalo a établi que la révolution péruvienne dans son cours historique doit être, premièrement, une révolution démocratique, ensuite socialiste et qu’elle devra réaliser des révolutions culturelles pour passer au Communisme, tout ceci en un processus ininterrompu, en appliquant la guerre populaire et en la spécifiant.

Pour arriver à cette conclusion il se base sur ce que Marx enseigna, qu’en Allemagne on devrait refaire les guerres paysannes du XVIème siècle, qu’il faudrait canaliser l’énergie démocratique de la paysannerie.

Postérieurement, Lénine développa cette thèse dans le sens que la bourgeoisie était une classe déjà caduque et que la paysannerie étant décidée à détruire la féodalité, ne pourrait le réaliser que sous la direction du prolétariat.

Après, le Président Mao dans « Sur la Démocratie Nouvelle » établit que cela fait partie de la révolution prolétarienne mondiale, qu’elle propose une dictature conjointe des classes révolutionnaires opposée à la dictature bourgeoise, que c’est une étape de transition qui ne peut s’effectuer que sous la direction du prolétariat.

Et le Président Gonzalo tient compte des conditions spécifiques du Pérou, c’est-à-dire qu’au long de son processus historique il n’y a pas eu de révolution bourgeoise, car il n’existait pas de bourgeoisie capable de la conduire et que, par conséquent, le problème de la terre et le problème national sont des problèmes qui restent encore à résoudre.

Il établit que nous vivons à l’époque de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne mondiale et que, c’est donc, le prolétariat, comme classe qui assume la destruction de l’impérialisme, du capitalisme bureaucratique et de la semi-féodalité.

Cela ne s’effectue pas au bénéfice de la bourgeoisie, mais du prolétariat, de la paysannerie, principalement pauvre, de la petite bourgeoisie et de la bourgeoisie moyenne.

Il considère que le prolétariat péruvien a mûri comme Parti Communiste de nouveau type capable de diriger la révolution.

Il n’y a plus lieu de faire la révolution démocratique d’ancien type mais une révolution bourgeoise de nouveau type, ce type de révolution et toutes les révolutions aujourd’hui ne peuvent se réaliser qu’à travers la guerre populaire – principale forme de lutte – et les forces armées révolutionnaires, forme principale d’organisation.

Le Président Gonzalo établit ainsi le caractère de la société péruvienne, semi-coloniale, semi-féodale dans laquelle se développe le capitalisme bureaucratique, il fixe les cibles de la révolution, les tâches à entreprendre; il définit les classes sociales et expose l’essence de la révolution démocratique et aussi la façon dont se concrétise, aujourd’hui, et quelle est sa perspective.

I. CARACTERE DE LA SOCIETE PERUVIENNE CONTEMPORAINE

Le Président Gonzalo analyse le processus péruvien en se basant sur le matérialisme historique et démontre que, dans l’ancienne société, se développa un ordre agraire basé sur l’Ayllu.

C’était un ordre communautaire agraire au sein duquel commençait à peine à se développer une forme esclavagiste, l’empire incaïque, qui s’était constitué à travers des guerres de conquête.

Puis, au XVIème siècle, les Espagnols apportèrent un système féodal caduc et l’imposèrent par les armes malgré la résistance des autochtones et le Pérou devint féodal et colonial.

Postérieurement, avec l’émancipation, on se libère de la domination espagnole mais pas du système féodal, car les émancipateurs étaient des propriétaires terriens et les paysans n’arrivèrent pas à conquérir la terre.

Durant le XIXème siècle, l’Angleterre et la France luttent intensément pour nous dominer.

Et vers la moitié de ce siècle apparaissent des formes de capitalisme qui se développent sur la base féodale existante.

Tout ce processus au Pérou signifia un changement: le passage de l’état féodal à la semi-féodalité et de l’état de colonie à celui de semi-colonie.

Ensuite, le Président Gonzalo caractérise la société péruvienne contemporaine en disant: « ….le Pérou contemporain est une société semi-féodale et semi-coloniale dans laquelle se développe un capitalisme bureaucratique « .

Ce caractère, s’il est vrai que Mariátegui l’avait défini dans le point 3 du Programme de la Constitution du Parti, c’est à la lumière du marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme, que le Président Gonzalo ha démontré comment le caractère semi-féodal et semi-colonial se maintient et comment se développent de nouvelles modalités, particulièrement de quelle façon s’est développé sur cette base le capitalisme bureaucratique au long de tout le processus de la société contemporaine, problème transcendant pour la compréhension du caractère de la société et de la révolution péruviennes.

Le capitalisme bureaucratique représente l’une des thèses fondamentales du Président Mao qui n’est pas encore comprise ni acceptée par tous les marxistes dans le monde.

Naturellement, pour des raisons historiques Mariátegui ne la connut pas, mais le Président Gonzalo l’applique aux conditions concrètes de notre Pays.

Il soutient que pour analyser le processus social contemporain il faut partir de trois questions intimement liées les unes aux autres: les moments que traverse le capitalisme bureaucratique; le processus du prolétariat qui se concrétise dans son expression la plus élevée, le Parti Communiste; et le chemin que doit suivre la révolution. Ainsi donc ils nous enseigne que, dans la société péruvienne contemporaine à partir de 1895 on peut différencier trois moments:

Premier moment.

Développement du capitalisme bureaucratique. Constitution du PCP. Etablissement et ébauche de chemin d’encercler les villes par les campagnes; IIème moment.

Approfondissement du capitalisme bureaucratique.

Reconstitution du PCP. Définition de l’encerclement des villes par les campagnes; et, IIIème moment. Crise générale du capitalisme bureaucratique.

Le PCP dirige la guerre populaire. Application et développement du chemin d’encercler les villes par les campagnes.

En même temps il démontre que la société péruvienne contemporaine traverse une crise généralisée, qu’elle est gravement malade, incurable et qu’on ne peut la transformer qu’au moyen de la lutte armée, comme est en train de le faire le Parti Communiste du Pérou qui dirige le peuple, et qu’il n’y a pas d’autre solution.

Pourquoi la société est-elle semi-féodale?

Le Président Gonzalo expose: « Le système semi-féodal caduc subsiste et marque le pays depuis ses fondements jusqu’à ses idées les plus élaborées, tout en conservant, en essence, le persistant problème de la terre, moteur de la lutte de classes de la paysannerie, spécialement la plus pauvre qui représente l’immense majorité ».

Il souligne que le problème de la terre subsiste car les relations semi-féodales d’exploitation se maintiennent -bien que la semi-féodalité évolue- mais reste le problème fondamental de la société qui s’exprime par la terre, le servage et le gamonalisme, condition que nous devons visualiser sous tous ses aspects: économique, politique et idéologique de la base et de la superstructure.

Il démontre comment la paysannerie, qui représente environ 60% de la population, a travaillé la terre durant des siècles mais liée à la grande propriété et au servage.

Il nous enseigne qu’il existe de grandes concentrations de terre en peu de mains sous des formes associatives et non associatives et, que l’immense majorité de la paysannerie est une paysannerie pauvre qui ne possède pas de terre, ou bien très peu, ce qui donne lieu à la petite propriété soumise à la voracité des latifundia.

Cette condition soumet la paysannerie à un système de servitude qui, comme Lénine le disait, se présente sous mille formes mais en ayant toujours comme essence l’assujettissement personnel.

Ainsi l’on distingue dans notre pays, des formes qui se centrent sur les relations serviles, tels que le travail gratuit dans les SAIS, les CAPS, les Groupes paysans, dans Coopération Populaire, le PAIT, le PROEM etc..

De plus, on ne sait que trop bien que, dans les campagnes, sur trois paysans aptes au travail, seulement un travaille et l’Etat prétend canaliser la main d’oeuvre sans travail au bénéfice du travail gratuit.

L’on observe également, particulièrement dans les Andes, l’existence d’une économie d’autarcie en marge de l’économie nationale.

En réaffirmant le marxisme-léninisme-maoïsme, le Président Gonzalo arbore le principe de la réforme agraire comme destruction de la propriété foncière féodale et la distribution de la terre, individuellement, aux paysans selon la consigne de « La terre pour celui qui la travaille » réalisée par la guerre populaire et le Pouvoir nouveau, dirigé par le Parti Communiste.

Souvenons-nous aussi de la thèse de Lénine, qu’il existe deux chemins dans l’agriculture: celui du propriétaire terrien, qui est réactionnaire, d’une féodalité qui évolue et qui mène au vieil Etat et, celui de la paysannerie qui est celui de l’avancée, qui détruit la féodalité et mène à L’Etat nouveau.

Puis, le Président Gonzalo, définit très justement le caractère et le résultat des lois agraires du vieil Etat, prouvant que la semi-féodalité subsiste, bien qu’aujourd’hui, on veuille la nier; il caractérise la Loi-cadre de Pérez Godoy de 1962, la Loi 15037 de 1964, et la Loi 17716 de 1969 (essentiellement corporative et qui fomente la grande propriété associative), démontrant que ce sont trois lois d’achat-vente produites par l’appareil bureaucratique de l’Etat afin de développer le capitalisme bureaucratique.

Il souligne que la Loi d’Encouragement de l’agro-alimentaire de 1980 considère la question de la terre résolue et, en même temps, protège la propriété associative et le retour des gamonales pour favoriser la capitalisme bureaucratique, également sous contrôle des grands banquiers et avec la participation directe de l’impérialisme yankee.

Le gouvernement apriste fasciste et corporatif poursuit le même chemin en reprenant la « réforme agraire » fasciste et corporative de Velasco, tout en lançant des appels pour « révolutionner l’agriculture » de façon à fortifier le gamonalisme.

Et lui aussi, déclare résolu le problème de la terre et se centre sur la productivité, en promulguant des lois comme celles des communautés et des Rondes paysannes dans le but d’approfondir le capitalisme bureaucratique et de l’installer dans tous les recoins du pays, lançant des appels aux masses pour qu’elles se corporatisent, visant les communautés paysannes comme futures bases de leurs plans corporatifs. C’est pour cela, également, qu’ont été créées les Régions, CORDES et autres avortons fascistes et corporatifs.

Tout cela ne signifie que de nouvelles modalités de concentration de l’ancienne propriété du latifundium qui n’a pas été détruite et c’est le vieux chemin propriétaires-terriens que le Pérou contemporain a suivi à partir des années 20, qui se consolida dans les années 50 et spécialement dans la décennie de 1960 et qui se prolonge jusqu’à maintenant dans de nouvelles conditions.

Cette voie des propriétaires terriens s’exprime politiquement dans l’ancien Etat à travers le gamonalisme.

Comme Mariátegui disait, le gamonalisme ne désigne pas seulement une catégorie sociale et économique, mais l’ensemble d’un phénomène qui est représenté non seulement pas les gamonales, proprement dits, mais qui comprend, également, une ample hiérarchie de fonctionnaires, d’intermédiaires d’agents de parasites, etc., soulignant que le facteur central du phénomène est l’hégémonie de la grande propriété semi-féodale dans la politique et dans le mécanisme de l’Etat et qu’on doit l’attaquer à sa racine.

Et le Président Gonzalo. relève expressément les manifestations de la semi-féodalité dans la politique et dans le mécanisme de l’Etat.

En effet, il considère que le gamonalisme est la manifestation politique de la semi-féodalité qui sert de soutien à ce régime de servitude dans lequel agissent les grands manitous et les laquais, (ces représentants de l’ancien Etat) jusque dans les recoins les plus perdus du pays, même s’ils changent de manteau selon le gouvernement en place.

C’est contre ce facteur central que la révolution démocratique pointe son fer de lance quant à la guerre agraire.

Pourquoi le pays est-il semi-colonial?

Le Président Gonzalo nous enseigne que l’économie péruvienne moderne est dominée, dès sa naissance, par l’impérialisme, phase ultime du capitalisme, magistralement caractérisée de monopoliste, parasitaire et agonisante.

Cet impérialisme, tout en consentant à notre indépendance politique, si elle sert ses intérêts, contrôle tout le processus économique péruvien, nos richesses naturelles, nos produits d’exportation, l’industrie, les banques et les finances.

En synthèse, l’impérialisme suce le sang de notre peuple, il dévore les énergies de notre nation en formation et, actuellement, (cela saute aux yeux) il nous pressure au moyen de la dette extérieure comme il le fait avec d’autres nations opprimées.

En premier lieu, le Président Gonzalo réaffirme la thèse de Lénine, que le Président Mao a développée avec sagacité, pour définir le caractère semi-colonial de notre société.

Lénine, en synthèse, a exposé qu’il existe de multiples formes de domination impérialiste, mais que deux de ces formes sont typiques: la colonie, c’est-à-dire la complète domination du pays impérialiste sur la (ou les) nation opprimée et une forme intermédiaire, la semi-colonie, c’est-à-dire un pays qui est politiquement indépendant mais économiquement soumis, une République indépendante mais dominée et attrapée par la confusion idéologique, politique, économique et militaire de l’impérialisme, malgré le fait d’avoir un gouvernement propre.

Ainsi il réfute le concept de « néo-colonie » employé par le révisionnisme dans les années 60 et qui signifie que l’impérialisme applique une forme de domination plus douce, ce qui mena le révisionnisme jusqu’à la caractérisation de: « pays dépendant ».

Ensuite, en appliquant la thèse du Président Mao: une période de lutte s’ouvre entre les deux superpuissances qui bataillent pour le partage du monde et il faut spécifier quel est l’ennemi principal du moment, le Président Gonzalo définit que c’est l’impérialisme yankee qui nous domine principalement, mais il affirme qu’il faut conjurer le social-impérialisme russe, qui pénètre chaque jour davantage dans notre pays, ainsi que l’action des puissances impérialistes qui ne sont pas des superpuissances.

Ainsi le prolétariat, en dirigeant la révolution démocratique, ne se lie à aucune superpuissance, ni puissance impérialiste et maintient son indépendance idéologique, politique et organisative.

Pour conclure, Le Président Gonzalo démontre que la société péruvienne continue à être une nation en formation et que son caractère semi-colonial subsiste, ce que l’on peut constater dans tous les domaines et dans les nouvelles conditions.

Quant au capitalisme bureaucratique, il nous dit qu’il est déterminant et substantif de le comprendre pour saisir la société péruvienne. S’appuyant sur les thèses du Président Mao il nous dit que le capitalisme bureaucratique a cinq caractères:

1) C’est le capitalisme bureaucratique c’est le capitalisme que l’impérialisme développe dans les pays arriérés et qui comprend les capitaux des grands propriétaires terriens, des grands banquiers et des magnats de la grande bourgeoisie.

2) Il exploite le prolétariat, la paysannerie et la petite bourgeoisie et limite la bourgeoisie moyenne.

3) Il passe par un processus qui fait que le capitalisme bureaucratique se combine avec le pouvoir de l’Etat et devient capitalisme monopoliste étatique, compradore et féodal; il en découle qu’en un premier moment il se développe comme grand capital monopoliste non étatique, et en un deuxième moment – quand il se combine avec le pouvoir de l’Etat – il se développe comme capitalisme étatique.

4) Etant arrivé au plus haut degré de son développement, il fait mûrir les conditions pour la révolution démocratique; et

5) Confisquer le capitalisme bureaucratique est la clé pour mener à bonne fin la révolution démocratique, et décisif pour passer à la révolution socialiste.

Le Président Gonzalo voit que le capitalisme bureaucratique est le capitalisme qui engendre l’impérialisme dans les pays arriérés, qu’il est lié à la féodalité caduque et soumis à l’impérialisme, phase supérieure du capitalisme; qu’il n’est pas au service des majorités, mais à celui des impérialistes, de la grande bourgeoisie et des propriétaires terriens.

Mariátegui avait déjà établi que les bourgeois, en créant des banques, par exemple, engendraient un capitalisme inféodé à l’impérialisme et lié au féodalisme.

Le Président Gonzalo établit magistralement que le capitalisme qui se développe au Pérou est un capitalisme bureaucratique, entravé par les chaînes de la semi-féodalité qui subsistent encore et, d’autre part, subjugué par l’impérialisme qui interdit le développement de l’économie nationale.

C’est donc un capitalisme bureaucratique qui opprime et exploite le prolétariat, la paysannerie et la petite bourgeoisie, et qui freine la bourgeoisie moyenne.

Et pourquoi? Parce que le capitalisme qui se développe chez nous a connu un processus tardif qui ne permet que l’existence d’une économie soumise aux intérêts impérialistes.

C’est un capitalisme qui représente la grande bourgeoisie, les propriétaires-terriens et la paysannerie riche d’ancien type, classes qui constituent une minorité qui exploite et opprime les grandes majorités, les masses.

Le Président Gonzalo analyse le processus du capitalisme bureaucratique au Pérou de 1895 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, premier moment de son développement au cours duquel, dans les années 20, la bourgeoisie compradore assume le contrôle de l’Etat, déplace les propriétaires terriens tout en respectant leurs intérêts.

Le deuxième moment, de la Seconde Guerre mondiale à 1980, est celui de l’élargissement du capitalisme bureaucratique au cours duquel une branche de la grande bourgeoisie devient bourgeoisie bureaucratique; ceci se produit en 1939, lors du premier gouvernement de Prado quand l’Etat commence à participer au processus de l’économie.

Cette participation, qui ira en augmentant, est due au fait que la grande bourgeoisie est incapable – par manque de capitaux – de développer la capitalisme bureaucratique.

C’est ainsi que les deux factions de la grande bourgeoisie, la bourgeoisie bureaucratique et la compradore, entrent en lutte.

En 1968, la bourgeoisie bureaucratique prendra la direction de l’Etat à travers les forces armées et par le coup d’Etat du Général Velasco provoquant une forte croissance de l’économie d’Etat.

Ainsi par exemple, les entreprises de l’Etat passèrent de 18 à 180.

L’Etat, dirigé par la bourgeoisie bureaucratique, devient donc le moteur de l’économie, mais c’est durant ce moment de l’histoire que l’économie entre dans une grave crise.

Et le troisième moment, qui s’ouvre à partir de 1980 et qui se poursuit est celui du début de la crise généralisée du capitalisme bureaucratique et de sa destruction finale; ce moment s’amorce avec la guerre populaire.

Ce capitalisme qui est né, malade, en état critique, pourri, lié à la féodalité et soumis à l’impérialisme, entre en une crise générale en ce troisième moment et court à sa destruction sans que rient ne puisse le sauver.

Tout au plus, pourrait-on allonger son agonie et, d’autre part, il se défendra, comme une bête mourante en cherchant à écraser la révolution.

Si nous considérons ce processus en partant du chemin du peuple, dans le premier moment, le PCP se constitua avec Mariátegui en 1928, et l’histoire du pays se divisa en deux. Dans le deuxième moment, le PCP est reconstitué comme Parti de nouveau type avec le Président Gonzalo et l’on épura le révisionnisme.

Le troisième moment est marqué par le début de la guerre populaire, sous la direction du PCP , jalon transcendant de l’histoire et qui la change radicalement par le bond qualitatif supérieur que représente la prise du Pouvoir au moyen de la force armée et de la guerre populaire.

Tout cela prouve l’aspect politique du capitalisme bureaucratique, qui apparaît à peine, et que le Président Gonzalo considère comme un aspect clé, car le capitalisme bureaucratique fait mûrir les conditions pour la révolution et, aujourd’hui, quant il entre dans son étape finale, il fait mûrir les conditions pour le développement et le triomphe de la révolution.

La vision que le Président Gonzalo a du capitalisme bureaucratique est aussi très importante; il le voit conformé par le capitalisme monopoliste non étatique et par le capitalisme monopoliste étatique, en s’appuyant sur la différenciation qu’il a établi entre les deux factions de la grande bourgeoisie: la bureaucratique et la compradore, afin de ne se mettre à la remorque d’aucune des deux, problème qui mena notre Parti à une tactique erronée durant 30 années.

Il est important d’avoir cette conception car c’est de la confiscation du capitalisme bureaucratique par le Pouvoir Nouveau que découlera le triomphe de la révolution démocratique et l’avance vers la révolution socialiste.

Si l’on ne visait que le capitalisme monopoliste de l’Etat on laisserait la voie libre à l’autre partie, le capitalisme monopoliste non étatique; ainsi, la grande bourgeoisie compradore se maintiendrait économiquement et pourrait reprendre le dessus pour s’emparer de la direction de la révolution et frustrer son passage à la révolution socialiste.

Mais, de plus, le Président Gonzalo perçoit que le capitalisme bureaucratique n’est pas un processus particulier, propre à la Chine ou au Pérou, mais général qui correspond aux conditions tardives au sein desquelles les impérialismes assujettissent les nations opprimées d’Asie, d’Afrique et de l’Amérique latine et quand celles-ci n’ont pas encore détruit la féodalité qui subsiste et moins encore développé le capitalisme.

En synthèse, la question clé pour comprendre le processus de la société péruvienne contemporaine et le caractère de la révolution, c’est cette thèse marxiste-léniniste-maoïste, pensée Gonzalo sur le capitalisme bureaucratique et qui représente un apport à la révolution mondiale et que nous, les marxistes-léninistes-maoïstes, pensée Gonzalo, nous assumons.

Quel type d’Etat soutient cette société semi-féodale et semi-coloniale sur laquelle se développe un capitalisme bureaucratique?

A partir de l’analyse de la société péruvienne contemporaine que le Président Gonzalo réalise en se basant sur la magistrale thèse maoïste « Sur la Démocratie Nouvelle », qui pose que les multiples systèmes de l’Etat dans le monde peuvent être réduits selon leur caractère de classe à trois types fondamentaux:

1) République sous la dictature de la bourgeoisie qui comprend aussi les Etats d’ancienne démocratie et peuvent inclure les Etats sous la dictature conjointe des propriétaires-terriens et de la grande bourgeoisie.

2) République sous la dictature du prolétariat et

3) République sous la dictature conjointe des classes révolutionnaires.

Le Président Gonzalo établit que le caractère de l’ancien Etat réactionnaire au Pérou appartient au premier type, c’est-à-dire à la dictature conjointe de propriétaires-terriens et de grands bourgeois -bureaucratiques ou compradores- qui sont en collusion et qui en même temps, luttent pour s’emparer de la direction de l’Etat.

Il définit que la tendance historique au Pérou est que la bourgeoisie bureaucratique s’impose, ce qui, nécessairement implique une lutte longue et très dure, la bourgeoisie bureaucratique étant, actuellement, aux commandes de l’ancien Etat propriétaire-terrien-bureaucratique.

En même temps, il établit une différence entre système de l’Etat et système de gouvernement qui sont les deux parties d’une unité; le premier représente la place qu’occupent les classes à l’intérieur de l’Etat et le deuxième la façon selon laquelle s’organise le Pouvoir, comme nous l’a enseigné le Président Mao, qui souligne que l’essentiel est de définir le caractère de classe d’un Etat, car les formes de gouvernement que l’on introduit peuvent être civiles ou militaires, avec des élections ou de facto, démocrate-libérales ou fascistes et que toutes représenteront toujours la dictature des classes réactionnaires.

Si l’on ne considère pas ainsi l’ancien Etat on commet l’erreur d’identifier dictature avec régime militaire et de penser qu’un gouvernement civil n’est pas une dictature; ainsi, l’on se met à la traîne de l’une des factions de la grande bourgeoisie sous prétexte de « défendre la démocratie », ou bien de « prendre garde au coup d’Etat militaire ».

Ces positions au lieu de détruire l’ancien Etat le soutiennent et le défendent, comme dans le cas des révisionnistes et des opportunistes de IU (la Gauche Unie).

Ancien Etat soumis à l’impérialisme, principalement yankee dans notre cas, soutenu par sa colonne vertébrale, les forces armées réactionnaires, et qui comprend une bureaucratie qui croît constamment. Les forces armées ont le même caractère que l’Etat qu’elles soutiennent et défendent.

Le Président Gonzalo nous le dit clairement: « Et c’est ce système social dont jouissent les classes dominantes (et qu’elles défendent à feu et à sang) et leur maître l’impérialisme yankee, au moyen de leur Etat propriétaires-terriens-bureaucratique qui s’appuie sur sa force armée réactionnaire.

Cet Etat exerce constamment sa dictature de classe (de la grande bourgeoisie et des propriétaires terriens), soit au moyen d’un gouvernement militaire de facto… ou de gouvernements issus d’élections appelées constitutionnelles… » et « … système caduc d’exploitation dominante, qui détruit et freine les puissantes forces créatrices du peuple, les uniques forces capables de la plus profonde de transformations révolutionnaires.. »

2. LES CIBLES DE LA REVOLUTION DEMOCRATIQUE

Le Président Gonzalo nous enseigne que la révolution démocratique a trois cibles: l’impérialisme, le capitalisme bureaucratique et la semi-féodalité, l’un d’entre eux devenant la cible principale, selon le moment que traverse la révolution. Actuellement, dans cette période de guerre agraire, la cible principale est la semi-féodalité.

Pour nous, l’impérialisme est principalement l’impérialisme yankee, car c’est l’impérialisme principal qui nous domine et qui affirme toujours davantage sa domination et renforce notre situation de pays semi-colonial.

Mais il faut aussi conjurer la pénétration du social-impérialisme russe et des autres puissances impérialistes.

Il faut utiliser les différentes factions du vieil Etat pour exacerber ses contradictions et isoler l’ennemi principal afin de lui porter des coups.

Le capitalisme bureaucratique est une montagne permanente dans la révolution démocratique qui sert de soutien et qui maintient la semi-féodalité et le semi-colonialisme au service de l’impérialisme.

Et puis, il y a la semi-féodalité qui subsiste sous de nouvelles modalités mais qui représente le problème fondamental du pays.

3. LES TACHES DE LA REVOLUTION DEMOCRATIQUE

1° Détruire la domination impérialiste – pour nous principalement l’impérialisme yankee – conjurer l’action de l’autre superpuissance, le social-impérialisme russe, et celle des autres puissances impérialistes.

2° Détruire le capitalisme bureaucratique en confisquant le grand capital monopoliste étatique et non étatique.

3° Détruire la propriété terrienne féodale en confisquant la grande propriété associative et non associative; distribution individuelle de la terre, principalement aux paysans pauvres en premier lieu, avec la consigne: « La terre à celui qui la travaille ».

4° Appuyer le capital moyen auquel l’on permet de travailler sous certaines conditions. Tout cela implique la destruction de l’ancien Etat à travers la guerre populaire, avec une force armée révolutionnaire, sous la direction du Parti Communiste du Pérou, qui construisent l’Etat nouveau.

4. LES CLASSES SOCIALES DANS LA REVOLUTION DEMOCRATIQUE

Le Président Gonzalo définit les classes sociales qu’il faut unir: le prolétariat, la paysannerie – principalement la pauvre – la petite bourgeoisie et la bourgeoisie moyenne, selon les conditions de la révolution.

Et les classes qu’il faut viser: propriétaires terriens d’ancien ou de nouveau type et la grande bourgeoisie bureaucratique ou compradore.

Le Président Gonzalo nous dit: « …la paysannerie, force motrice principale…. avec sa séculaire et fondamentale revendication: ‘La Terre pour celui qui la travaille’ qu’il n’arrive pas à satisfaire, malgré une lutte acharnée »;

« …le prolétariat… classe dirigeante de notre révolution qui, grâce à une longue lutte persistante, arrache des bouchées de pain ainsi que des conquêtes sociales à ses exploiteurs, pour les perdre au cours de chacune des crises économiques dont souffre la société; ce prolétariat qui se débat, pris dans un sinistre étau d’acier…;

« une petite bourgeoisie aux larges strates comme il en va dans les pays arriérés et qui voit s’effondrer ses rêves au rythme de l’appauvrissement inexorable que l’ordre social régnant lui impose »; et « une bourgeoisie moyenne, une bourgeoisie nationale faible et manquant de capital qui oscille entre révolution et contre-révolution, aux prises avec sa dualité… ».

Quatre classes qui, historiquement, composent le peuple, mais parmi elles c’est la paysannerie – principalement la pauvre – qui représente la force motrice principale ».

Le Président Gonzalo attribue une importance particulière à l’organisation scientifique de la pauvreté, principe qui nous vient de Marx, et qui signifie, pour nous, organiser la paysannerie,- principalement la pauvre – et les masses les plus pauvres des villes en Parti Communiste, Armée Populaire de Guérilla et en Etat Nouveau qui se concrétise en Comités Populaires.

Il établit la relation suivante: parler du problème paysan c’est parler du problème de la terre, et parler du problème de la terre c’est parler du problème militaire, et parler du problème militaire c’est parler du problème du Pouvoir, de l’Etat Nouveau auquel nous arrivons par la révolution démocratique que dirige le prolétariat à travers son Parti, le Parti Communiste.

Il établit aussi que, dans la guerre populaire, le problème paysan est la base et le militaire le guide.

De plus, sans paysannerie en armes il n’y a pas d’hégémonie dans le Front; il est donc extrêmement important de comprendre que le problème paysan est fondamental et, qu’il représente la base de toute l’action dans la révolution démocratique et qu’il est important même dans la révolution socialiste.

Le Prolétariat est la classe dirigeante et le Président Gonzalo nous enseigne que c’est la classe qui garantit l’orientation communiste de la révolution et qui, conjointement avec la paysannerie, conforme l’alliance ouvrière-paysanne, base du Front.

Ce prolétariat se concentre surtout dans la capitale et, proportionnellement, il est plus nombreux qu’en Chine; pourtant au Pérou son pourcentage décroît de jour en jour.

C’est une situation spécifique qui se présente à nous en appliquant la révolution démocratique et c’est pourquoi nous faisons la guerre populaire dans les villes comme complément.

Le prolétariat, cette classe qui est arrivée aujourd’hui à concrétiser un Parti Communiste, marxiste-léniniste-maoïste, pensée Gonzalo, Parti qui a engendre une Armée Populaire de Guérillas qu’il dirige absolument et un Etat Nouveau qu’il dirige par une dictature conjointe laquelle, en près de 20 années de reconstitution et 7 années de direction de la guerre populaire, a fait faire au peuple un grand bond historique; il est vital de comprendre le rôle dirigeant du Parti dans la révolution démocratique, car il garantit l’orientation correcte de la marche vers le communisme.

Sans la direction du prolétariat la révolution démocratique dégénérerait en action armée sous la direction de la bourgeoisie et tomberait sous la tutelle d’une superpuissance, ou d’une puissance impérialiste.

A ces deux classes, la classe prolétarienne et la paysannerie, se joint la petite bourgeoisie et, ensemble, elles constituent le tronc permanent du Front révolutionnaire qui n’est autre qu’un Front pour la guerre populaire et la charpente des classes qui constituent l’Etat nouveau, les Comités Populaires dans la campagne et le Mouvement Révolutionnaire de Défense du Peuple dans les villes.

Quant à la bourgeoisie moyenne, actuellement elle ne participe pas à la révolution mais ses intérêts sont respectés et ce n’est pas une cible de la révolution démocratique.

C’est une classe qui souffre des croissantes restrictions que lui impose la réaction, mais elle est en proie à la dualité; au cours de la révolution démocratique, elle peut se situer à certains moments aux côtés de la révolution.

Si l’on ne tient pas compte des intérêts de la bourgeoisie moyenne, alors la révolution change de caractère, elle n’est plus démocratique mais socialiste.

Se tout cela il découle que l’Etat nouveau, que nous constituons au cours de la révolution démocratique, est une dictature conjointe, l’alliance de quatre classes dirigées par le prolétariat à travers son Parti, le Parti Communiste; dictature composée d’ouvriers, de paysans, de petits bourgeois et, à certaines conditions, de la bourgeoisie nationale, ou moyenne.

Aujourd’hui c’est une dictature de trois classes, car la bourgeoisie moyenne ne participe pas à la révolution, mais ses intérêts sont respectés.

Ces classes conforment la dictature de Démocratie Nouvelle quant au système de l’Etat, et en Assemblé Populaire en tant que système de gouvernement.

5. LES CONTRADICTIONS FONDAMENTALES DANS LA REVOLUTION DEMOCRATIQUE

Le Président Gonzalo établit que, dans la révolution démocratique, il existe trois contradictions fondamentales:

La contradiction nation-impérialisme;

La contradiction peuple-capitalisme bureaucratique et

La contradiction masses-féodalité;

N’importe laquelle de ces contradictions peut être la contradiction principale selon les périodes de la révolution. Vu, qu’actuellement, nous nous développons dans une guerre agraire la contradiction principale (bien que nous visions les trois) est celle de masses-féodalité qui connaît un processus de développement dans les différentes phases de la guerre.

Ainsi, dans notre cas, la contradiction principale masses-féodalité s’est développée comme masses-gouvernement; postérieurement comme Etat nouveau-ancien-Etat et sa perspective est: Parti Communiste-forces armées réactionnaires.

6. LES ETAPES DE LA REVOLUTION

Le Président Gonzalo nous enseigne que la révolution démocratique est l’indispensable première étape pour les nations opprimées et qu’elle traversera diverses périodes, selon la façon donc se résoudront les contradictions.

Il conçoit une relation indissociable et un chemin ininterrompu entre révolution démocratique et la deuxième étape, celle de la révolution socialiste qui a, en perspective, une série de révolutions culturelles pour arriver au Communisme en servant la révolution mondiale.

Par conséquent, nous accomplissons un programme maximum et un programme minimum; le programme minimum est celui de la révolution démocratique qui est spécifiée à chaque période et qui implique une nouvelle politique: la dictature conjointe de quatre classes;

une économie nouvelle: la confiscation du grand capital impérialiste, du capitalisme bureaucratique et de la grande propriété terrienne féodale et distribution individuelle de la terre aux paysans -principalement les paysans pauvres-;

une culture nouvelle: nationale, c’est-a-dire anti-impérialiste, démocratique, c’est-à-dire pour le peuple et scientifique, c’est-à-dire basée sur l’idéologie marxiste-léniniste-maoïste, pensée Gonzalo.

Le programme maximum implique de tenir compte du fait que, en tant que communistes, nous tendons à éliminer les trois inégalités: entre la ville et la campagne; entre le travail intellectuel et le travail manuel et entre ouvriers et paysans.

Deux programmes pour lesquels nous donnons notre vie malgré toute sorte d’injures, de brimades et d’abjections; et seulement nous, les communistes, pourrons lutter afin que la révolution conserve son orientation.

Le Président Gonzalo nous pose le problème en ces termes: « Quelle est l’essence de cette révolution démocratique? »

C’est une guerre paysanne dirigée par le Parti Communiste, elle entend créer un Etat nouveau constitué de quatre classes pour écraser l’impérialisme, la grande bourgeoisie, les propriétaires terriens et, ce faisant, accomplir ses quatre tâches.

C’est ainsi que la révolution démocratique a une forme principale de lutte: la guerre populaire et une forme principale d’organisation: la force armée;

cela représente, donc, la solution du problème de la terre, du problème national, de la destruction de l’Etat propriétaire terrien bureaucratique, des forces armées réactionnaires -cette colonne qui le soutient- pour réaliser l’objectif politique de construire un Etat nouveau, un Etat de Démocratie Nouvelle et de créer la République Populaire de Démocratie Nouvelle, pour ensuite, avancer immédiatement vers la révolution socialiste.

En synthèse: la révolution démocratique se concrétise dans la guerre paysanne dirigée par le Parti Communiste; toute autre modalité ne représente rien d’autre qu’un service à l’Etat propriétaire terrien bureaucratique ».

En synthèse, le Président Gonzalo démontre l’actualité des deux étapes de la révolution dans les nations opprimées et établit que la révolution prolétarienne mondiale a trois types de révolutions et que, par conséquent, en réalisant la révolution démocratique, le Parti Communiste du Pérou sert la révolution mondiale et que le Président Gonzalo donne son apport à la révolution mondiale.

Nous, les marxistes-léninistes-maoïstes, pensée Gonzalo, nous assumons la ligne sur la révolution démocratique établie par le Président Gonzalo.

7. COMMENT APPLIQUE-T-ON AUJOURD’HUI LA REVOLUTION DEMOCRATIQUE?

Plus de sept années de guerre populaire au Pérou ont démontre la justesse et la correction de la pensée Gonzalo et nous voyons que le Parti Communiste du Pérou, avec son chef le Président Gonzalo dirige la paysannerie en armes – principalement la pauvre -, qu’il concrétise une dictature conjointe d’ouvriers, de paysans et de petits bourgeois sous l’hégémonie du prolétariat, en respectant les intérêts de la bourgeoisie moyenne et en détruisant treize siècles d’Etat réactionnaire.

Cette dictature fonctionne dans les Comités Populaires – actuellement clandestins – expression de l’Etat Nouveau qui exercent le Pouvoir à travers des Assemblées Populaires dans lesquelles tous donnent leur opinion, jugent ou sanctionnent, appliquant ainsi la véritable démocratie; et on n’hésite pas à user de la dictature, de la coercition pour maintenir le Pouvoir et le défendre des classes exploiteuses, des oppresseurs, propriétaires terriens, ou des laquais.

Ainsi ces Assemblées Populaires spécifient une politique nouvelle et une avance dans la prise du Pouvoir depuis le bas.

On est en train de détruire la base même de la société, la semi-féodalité, et on introduit de nouvelles relations sociales de production en appliquant une économie nouvelle.

L’on tient compte de la tactique agraire de combattre l’évolution de la semi-féodalité en visant la propriété associative et en conjurant la non associative.

L’on neutralise la paysannerie riche, on gagne à la cause la paysannerie moyenne et l’on s’appuie sur la paysannerie pauvre.

Le programme agraire repose sur: « La terre pour celui qui la travaille », au moyen de confiscations et de distributions individuelles à travers un processus qui comprend des plans de destruction dont l’objectif concret consiste à éliminer les relations semi-féodales pour désarticuler le processus productif, en pointant le fer de lance sur le pouvoir gamonal afin de le démembrer par des actions armées.

L’on effectue des semailles et des récoltes collectives alors que nous ne sommes pas encore au Pouvoir et que le EGP (Armée Populaire de Guérilla) n’est pas encore suffisamment développé.

Tous les paysans travaillent la terre de tous et collectivement, en favorisant toujours le paysan pauvre – principalement -; quand il y a des excédents on fixe une espèce de tribut et on distribue les produits, ou les semences, aux paysans pauvres ou moyens.

L’on ne touche pas aux terres des paysans riches, à moins qu’il n’en manque, mais on leur pose des conditions.

Cette politique à donné des résultats hautement positifs; on fait bénéficier les plus pauvres, on élève la qualité du produit et, surtout, on se défend mieux.

Cette politique a en perspective l’invasion des terres et leur distribution individuelle.

Nous avons réalisé des invasions de terres et des distributions individuelles également dans de nouvelles zones paysannes, en particulier, déchaînant la lutte dans les campagnes, bouleversant ainsi les plans de l’ancien Etat du gouvernement en place, dans une conjoncture spécifique, en organisant la défense armée.

Actuellement, nous avons généralisé les invasions de terres dans tout le pays.

De plus, on organise la production de toute une population: échange de produits ou de semences, ramassage de bois ou de cochenille, par exemple; on organise des magasins communaux, le commerce, le transport à dos d’animaux.

A ce processus contribuent les actions réalisées dans les villes, les sabotages contre des organismes de l’Etat démocrate-bourgeois, ou fascistes corporatistes, contre des banques de l’Etat, ou particulières et impérialistes, contre des centres impérialistes des superpuissances, ou des puissances, centre manufacturiers ou d' »investigation », sabotages des entreprises du capitalisme bureaucratique, comme par exemple Centromin Pérou; également les éliminations sélectives et les campagnes d’agitation et propagande armées.

Et sur cette nouvelle politique et cette nouvelle économie on édifie une culture nouvelle qui palpite dans les paysans – principalement les pauvres – . L’éducation de base est un problème fondamental qui retient toute notre attention; elle se développe sous forme de coéducation, éducation et de travail, et avec un programme de base pour les enfants, les adultes et les masses en général; c’est réellement important.

Les problèmes de santé et des loisirs des masses sont aussi d’une importance vitale.

De cette façon les masses sont organisées et leur mobilisation, leur politisation et leur organisation et armement se concrétisent et tendent à constituer une armée de masses, basées sur l’idéologie: le marxisme-léninisme-maoïsme, pensée Gonzalo, sous la direction du Parti;

elles possèdent l’expérience de la guerre populaire et surtout – et principalement – l’expérience du Pouvoir Nouveau, car elles l’exercent, le conquièrent, le défendent et le développent sous formes de Comités Populaires, de Bases d’appui et en avançant dans la formation de la République Populaire de Démocratie Nouvelle.

C’est cette révolution au caractère spécifique que le Parti est en train de lui donner, qui se déroule dans la société péruvienne, abattant l’impérialisme, le capitalisme bureaucratique et la semi-féodalité à travers une guerre populaire unitaire, la campagne étant le principal et la ville le complément.

Il ne s’agit pas de la « révolution démocratique » que prône faussement l’actuel gouvernement apriste, fasciste et corporatif qui nie le caractère de la société péruvienne, les classe et la lutte de classes et spécialement, le caractère de dictature propriétaire terrien bureaucratique de l’ancien Etat, ainsi que la nécessité de la violence pour l’abattre.

Révolution démocratique marxiste-léniniste-maoïste, pensée Gonzalo, flamme ardente qui se propage en servant la révolution prolétarienne mondiale et garantie par la magistrale direction du Président Gonzalo.

A BAS L’ETAT PROPRIETAIRE TERRIEN BUREAUCRATIQUE!

POUR LA REPUBLIQUE POPULAIRE DE DEMOCRATIE NOUVELLE!

VIVE LA RÉVOLUTION PÉRUVIENNE!

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Parti Communiste du Pérou : Sur la pensée Gonzalo (1988)

Gonzalo
Gonzalo

Au cours du processus de son développement toute révolution qui lutte pour le prolétariat comme classe dirigeante et, surtout, pour le Parti Communiste, ce défenseur des inaltérables intérêts de classe, engendre un groupe de chefs et, principalement un qui la représente et la dirige, un chef doué d’une autorité et d’un ascendant reconnus.

Dans notre réalité cela s’est matérialisé, par nécessité et par hasard historiques, en la personne du Président Gonzalo, le chef du Parti et de la révolution.

Mais, de plus, et ceci représente le fondement de toute direction, les révolutions engendrent une pensée qui les guide et qui est le résultat de l’application de la vérité universelle de l’idéologie du prolétariat international aux conditions concrètes de chaque révolution.

Cette pensée-guide est indispensable pour obtenir la victoire et conquérir le Pouvoir et, plus encore, pour poursuivre la révolution et maintenir toujours le cap sur l’unique et grandiose but: le Communisme.

Cette pensée-guide, quand elle réalise un bond qualitatif d’importance décisive pour le processus révolutionnaire qu’elle dirige, s’identifie au nom de l’homme qui l’élabora théoriquement et pratiquement.

Dans notre cas, ce phénomène fut d’abord spécifié comme pensée-guide, puis comme pensée-guide du Président Gonzalo et, postérieurement, comme pensée Gonzalo, parce que c’est le Président qui l’a engendrée en appliquant, d’une façon créative, le marxisme-léninisme-maoïsme aux conditions concrètes de la réalité péruvienne, dotant ainsi le Parti et la révolution d’une arme indispensable qui garantit le triomphe.

La pensée Gonzalo s’est forgée au long de longues années d’une intense, tenace et incessante lutte en arborant, défendant et appliquant le marxisme-léninisme-maoïsme, reprenant le chemin de Mariátegui et le développant, reconstituant le Parti et, principalement en entreprenant, maintenant et développant la guerre populaire au Pérou en servant la révolution mondiale et en faisant que le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme, soit, en théorie et dans la pratique, l’unique guide aux commandes de la guerre populaire au Pérou.

Il est nécessaire et substantiel pour les militants, d’étudier la pensée Gonzalo pour avoir une compréhension plus juste et plus correcte de la ligne politique générale et, principalement, de la ligne militaire.

Il faut tendre à approfondir les particularités de la révolution péruvienne, ce qu’elle a de spécifique, de propre, ainsi que le Président Gonzalo le définit magistralement.

Ainsi, nous servirons le « Grand Plan de Développer des Bases », le développement de la guerre populaire et la perspective de conquérir le Pouvoir dans tout le pays.

Nous devons étudier le pensée Gonzalo à partir du contexte historique qu’il a engendré; examiner la base idéologique qui la soutient, spécifier son contenu qui s’exprime plus substantiellement dans la ligne politique générale et son centre la ligne militaire; saisir ce qu’il y a de fondamental dans cette pensée: le problème du pouvoir, de la conquête du Pouvoir ici, au Pérou, problème lié indissolublement à la conquête du Pouvoir par le prolétariat dans le monde entier; et prêter une attention spéciale à la façon comment se forgea cette pensée dans la lutte entre deux lignes.

En synthèse, ces questions fondamentales peuvent être traitées en appliquant le schéma suivant:

I. LE CONTEXTE HISTORIQUE

International.

Quant aux événements: 1) A partir du déroulement de la seconde Guerre Mondiale; 2) le puissant mouvement de libération nationale et dans celui-ci le processus et le triomphe de la révolution chinoise; 3) la révolution cubaine et ses répercussions en Amérique latine; 4) la grande lutte entre marxisme et révisionnisme; 5) la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne.

Mais la clé consiste à voir comme la pensée Gonzalo considère que, dans cette grandiose lutte de classes à niveau mondial, apparaît une troisième étape de l’idéologie du prolétariat: premièrement comme marxisme-léninisme, pensée Mao Tsé-toung; ensuite comme marxisme-léninisme-pensée Mao Tsé-toung; pour postérieurement la définir comme maoïsme, comprenant sa validité universelle; et, de cette façon en arriver au marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme, comme expression actuelle du marxisme.

National.

1) La société péruvienne de l’après-guerre et, en son sein, la lutte politique; le dénommée Front Démocratique National, l’action apriste, le coup d’Etat d’Odria et la lutte contre ses huit années de dictature; la lutte entre apristes et communistes; et en particulier, le développement du capitalisme bureaucratique des années soixante et une partie des années soixante-dix, et la lutte de classes aiguë qui l’accompagna.

Le « velasquisme » et sa soi-disant révolution; la collusion et la lutte entre bourgeoisie compradore et bourgeoisie bureaucratique (des factions de la grande bourgeoisie), l’opportunisme et, principalement, le révisionnisme qui les appuya ;

2) la lutte de classes dans le mouvement paysan; 3) Le processus du mouvement ouvrier; 4) le mouvement intellectuel; 5) la lutte armée dans le pays, spécialement celle du MIR et du ELN en 1965, ainsi que ses prédécesseurs, Blanco, Vallejos et Heraud; et 6) le problème du Parti:

comment un Parti, fondé sur des bases clairement marxiste-léninistes dégénéra et devint un parti révisionniste; la nécessité de reprendre le chemin de Mariátegui en le développant et de reconstituer le Parti, le Parti Communiste du Pérou que Mariátegui avait fondé en 1928 et comment, à travers la reconstitution, on construisit un Parti marxiste-léniniste-maoïste.

Il est fondamental de constater combien la pensée Gonzalo pénètre profondément le caractère de la société péruvienne, en se centrant sur le problème crucial du capitalisme bureaucratique, et comment il comprend la nécessité de reconstituer le Parti, de conquérir le Pouvoir et de le défendre par la guerre populaire.

II. LA BASE IDEOLOGIQUE

Sans le marxisme-léninisme-maoïsme on ne peut concevoir la pensée Gonzalo, car elle représente son application créatrice à notre réalité.

La question clé, sur ce point, est la compréhension du processus historique que suit le développement de l’idéologie du prolétariat, de ses trois étapes qui se concrétisent en marxisme-léninisme-maoïsme et du maoïsme comme étape principale.

Et, essentiellement, principalement, l’application du marxisme-léninisme-maoïsme comme vérité universelle aux conditions concrètes de la révolution péruvienne.

De là que la pensée Gonzalo soit spécifiquement le principal pour le Parti Communiste du Pérou et la révolution qu’il dirige.

La pensée guide étant arrivée à un bond qualitatif d’importance décisive pour le Parti et la révolution, elle devint pensée Gonzalo marquant ainsi un jalon dans la vie du Parti.

III. CONTENU

a. La théorie.

Comment le Président Gonzalo comprend et applique les trois parties intégrantes du marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme. Faire ressortir l’importance qu’il attribue à la philosophie marxiste, la nécessité de nous former à travers elle et, principalement, comment il applique la loi de la contradiction à l’étude de touts les problèmes et tend toujours à définir l’aspect principal et le processus des choses.

Et, en économie politique l’attention qu’il porte aux relations d’exploitation et, tout spécialement, au capitalisme bureaucratique, en s’orientant vers le mûrissement de la révolution et les répercussions de la guerre populaire sur la base, ainsi que l’attention qu’il porte aux relations économiques de l’impérialisme, en recherchant ses conséquences politiques.

Dans le socialisme scientifique comment le Président Gonzalo se centre sur la guerre populaire et sa concrétisation dans le pays; comme il tient toujours compte du problème du Pouvoir et, en particulier, de sa concrétisation et de son développement en tant que Etat Nouveau.

b. Sur le contenu.

La partie la plus substantielle et la plus développée de la pensée Gonzalo se trouve dans la ligne politique générale du Parti. Cette pensée soutient directement la ligne du Parti et ses cinq éléments; le point de départ de cette sustentation est la compréhension et la ferme direction de l’orientation du Programme.

c. Dans la pensée Gonzalo nous devons faire ressortir la remarquable exécution des conditions posées par le Président Mao: solidité théorique, compréhension de l’histoire et bonne direction pratique de la politique.

IV. QU’EST-CE QUI EST FONDAMENTAL

Ce qui est fondamental, dans la pensée Gonzalo, c’est le problème du Pouvoir, concrètement de la conquête du Pouvoir au Pérou, complète, totale, dans tout le pays, en tant qu’application conséquente à notre révolution de la vérité universelle du marxisme-léninisme-maoïsme.

Mais, étant une pensée communiste, elle comprend la conquête du Pouvoir au Pérou comme une partie de la conquête du Pouvoir pour le prolétariat à niveau mondial.

La conquête du Pouvoir dans le pays qui, actuellement se concrétise en Comités Populaires, bases d’appui et République Populaire de Démocratie Nouvelle en formation, dans la perspective d’établir la République Populaire du Pérou, sert à instaurer la dictature du prolétariat dans notre pays, car sans elle on ne peut aller au communisme.

Et tout cela en fonction de servir fermement et avec décision l’établissement de républiques populaires et, principalement, de la dictature du prolétariat dans le monde entier, sous la direction de Partis Communistes, avec des armées révolutionnaires de type nouveau, au moyen de la guerre populaire et du développement des révolution culturelles, afin que le communisme illumine la Terre entière.

V. FORGEAGE DANS LA LUTTE ENTRE DEUX LIGNES

C’est par une persistante, ferme et sagace lutte entre deux lignes, en défendant la ligne prolétaire et en triomphant des lignes opposées que s’est forgée la pensée Gonzalo.

Parmi les luttes les plus significatives soulignons celles contre le révisionnisme contemporain, représenté chez nous spécialement par Del Prado et ses acolytes; la lutte contre le liquidationisme de droite de Paredes et sa bande, contre le liquidationisme de gauche dirigé par celui qui fut Serge et ses ainsi dénommés « bolcheviques »; la lutte contre la ligne opportuniste de droite qui s’opposait au début de la lutte armée.

Sans luttes la pensée Gonzalo n’aurait pas pu se développer et sa remarquable capacité pour diriger la lutte entre deux lignes dans le Parti est une question fondamentale que nous devons étudier pour en tirer des leçons.

Etudier et, principalement, appliquer la pensée Gonzalo, est décisif pour servir davantage et mieux le Parti, le développement de la guerre populaire et la révolution prolétarienne mondiale; de même qu’il est décisif d’apprendre du Président Gonzalo pour servir le peuple de tout son cœur.

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Parti Communiste du Pérou : Sur le marxisme-léninisme-maoïsme (1988)

Propagande du PCP : "Peuple péruvien, ne vote pas ! Vive la guerre populaire ! PCP"
Propagande du PCP : « Peuple péruvien, ne vote pas ! Vive la guerre populaire ! PCP »

C’est dans le creuset de la lutte de classes que l’idéologie du prolétariat international surgit comme marxisme, devenant marxisme-léninisme et, postérieurement, marxisme-léninisme-maoïsme.

Ainsi, la toute puissante idéologie scientifique du prolétariat – toute puissante parce qu’elle est authentique – a trois étapes: 1) marxisme, 2) léninisme, 3) maoïsme; trois étapes, moments ou jalons de son processus dialectique de développement.

Ils représentent une même unité qui, au long de cent-quarante années, à partir du « Manifeste », au cours de la plus héroïque des épopées de la lutte de classes, d’acharnées et fructueuses luttes entre deux lignes au sein des partis communistes mêmes et grâce à l’oeuvre des titans de la pensée et de l’action que seule pouvait engendrer la classe et dans laquelle resplendissent trois lumières: Marx, Lénine et Mao Zedong; par de grands bonds en avant dont trois grandioses on nous à armés de l’invincible marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme d’aujourd’hui.

Pourtant, si le marxisme-léninisme a obtenu la reconnaissance de sa validité universelle, le maoïsme n’est pas reconnu pleinement en tant que troisième étape; car si les uns lui refusent tout simplement cette qualité, d’autres n’arrivent à l’accepter que comme « pensé Mao Zedong ».

Et, en essence, dans les deux cas, avec les évidantes différences qui existent entre eux, ils nient le développement général du marxisme que le Président Mao Zedong a réalisé.

Ne pas lui reconnaître son caractère d' »isme », de maoïsme, c’est nier sa validité universelle et, par conséquent, sa condition de troisième, nouvelle et supérieure étape de l’idéologie du prolétariat international: le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme, que nous arborons, défendons et appliquons.

Comme INTRODUCTION, afin de mieux comprendre le maoïsme et la nécessité de lutter pour lui, rappelons nous de Lénine.

Il nous disait que, à mesure que la révolution avançait à l’Est, elle exprimait des conditions spécifiques qui, si elles ne niaient pas les principes et les lois, représentaient de nouvelles situations que le marxisme ne pouvait ignorer sous peine d’exposer la révolution à l’échec.

Et que, malgré les protestations des intellectuels et spécialement de ceux qui étaient bourrés de libéralisme et faussement de marxistes, pédants et livresques pourraient élever contre le nouveau, la seule chose juste et correcte est d’appliquer le marxisme à la réalité concrète et de résoudre les situations nouvelles et les problèmes que toute révolution affronte et résout nécessairement.

Cela provoque l’épouvante et de pharisiennes « défenses de l’idéologie, de la classe et du peuple » que proclament les révisionnistes, les opportunistes et les renégats; ou les furibondes et aveugles attaques d’académiciens abrutis et de plumitifs de l’ancien ordre, avilis par la putride idéologie bourgeoise, tous disposés à défendre l’ancienne société dont ils sont les parasites.

Plus encore, Lénine spécifia que la révolution en Orient réservait de nouvelles et de grandes surprises, à l’étonnement des adorateurs de ne suivre que les chemins battus, incapables de voir le nouveau.

Et, comme nous le savons tous, ils recommanda aux camarades orientaux de résoudre les problèmes que le marxisme n’avait pas encore résolu.

Et puis, souvenons-nous que quand le camarade Staline, justement et correctement, exposa que nous étions entrés dans l’étape du léninisme comme développement du marxisme, il y eu également opposition et des opposants qui se voilèrent la face en une soi-disant défense du marxisme.

Avoir bien présent à l’esprit que quelques uns dirent aussi que le léninisme n’était applicable que dans des pays arriérés. Mais au long de la lutte la pratique le consacra, en tant que grand développement du marxisme, et l’idéologie du prolétariat resplendit victorieusement dans le monde comme marxisme-léninisme.

Actuellement, le maoïsme affronte des situations semblables. Et, comme toujours, le nouveau et le marxisme se sont frayé le chemin à travers la lutte; de même, le maoïsme lui aussi s’imposera et sera reconnu.

Quant au CONTEXTE dans lequel se déroula l’action du Président Mao Zedong et se forgea le maoïsme, au plan international ce fut sur la base de l’impérialisme, les guerres mondiales, le mouvement prolétaire international, les mouvements de libération nationale, la lutte entre marxisme et révisionnisme et la restauration du capitalisme en URSS.

Dans ce siècle il faut souligner trois grands jalons historiques: le premier, la révolution d’Octobre en 1917 qui ouvre l’ère de la révolution prolétarienne mondiale; le deuxième, le triomphe de la révolution chinoise en 1949 qui changea la relation de forces en faveur du socialisme et troisièmement, la grande révolution culturelle prolétarienne, continuation de la révolution, sous la dictature du prolétariat, qui débuta en 1966 pour maintenir le cap sur le communisme.

Il suffit de souligner le fait que le Président Mao dirigea deux de ces glorieux événements historiques.

Et en Chine où, en tant que centre de la révolution mondiale, se concrétisa le maoïsme au sein de la plus complèxe convergence de contradictions et d’une intense et cruelle lutte de classes marquée par les appétits des puissances impérialistes qui voulaient dépecer et se répartir la Chine.

La Chine où s’effondra l’empire mandchou (1911), où se déroula le mouvement anti-impérialiste de 1919, les rébellions de l’immense paysannerie, les vingt-deux années de lutte armée de la révolution démocratique, la grande lutte pour la construction et le développement du socialisme et les dix années de tourmente révolutionnaire pour réaliser la révolution culturelle, au milieu de la plus intense des luttes entre les deux lignes au sein du PCCH, spécialement contre le révisionnisme et tout ceci dans le contexte du panorama international que nous avons décrit.

C’est de cet ensemble de faits historiques que nous devons en extraire quatre d’extraordinaire importance: la fondation du Parti Communiste de Chine en 1921, la récolte de l’automne qui marque le début du chemin de la compagne à la ville en 1927; la fondation de la République Populaire en 1949 et la grande Révolution Culturelle Prolétarienne en 1966-1976.

Le Président Mao fut le principal protagoniste de tous ces événements et, principalement le plus haut dirigeant en tant que chef reconnu de la révolution chinoise.

Quant à la biographie du Président Mao Zedong nous pouvons dire qu’il naquit le 26 décembre 1893 dans un monde agité par les flammes de la guerre.

Ses parents étaient des paysans et il avait sept ans lors de la « Guerre des Boxers ».

Il étudiait pour devenir maître d’école et il avait dix-sept ans quand l’empire s’écroula.

Il s’engagea dans l’armée et devint rapidement un grand organisateur de la paysannerie et de la jeunesse à Hunan, sa province natale.

Il fondit le Parti Communiste et l’Armée Rouge des ouvriers et des paysans. Il établit le chemin de l’encerclement des villes par les campagnes, développa la guerre populaire et, donc la théorie militaire du prolétariat. Il fut le théoricien de la Démocratie Nouvelle et fonda la République Populaire.

Inspirateur du Grand Bond en Avant et promoteur du développement du socialisme, guide de la lutte contre le révisionnisme contemporain de Kruschov et de ses acolytes, chef et commandant de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne. Ce sont là les jalons qui marquent le parcours de cette vie totalement vouée à la révolution.

Dans ce siècle le prolétariat a connu trois gigantesques triomphes; deux ont été le fait du Président Mao et si un seul suffirait pour le couvrir de gloire, deux représentent encore plus.

Sur le CONTENU du maoïsme qui est, naturellement l’élément substantiel, nous devons nous centrer sur les points suivants:

I. LA THEORIE

Le marxisme comprend trois parties: la philosophie marxiste, l’économie politique marxiste et le socialisme scientifique.

Le développement de ces trois éléments, quand il engendre un grand bond qualitatif du marxisme dans son ensemble – en tant qu’unité à un niveau supérieur -, implique une nouvelle étape.

Par conséquent, il est essentiel de démontrer comment le Président Mao à provoqué, en théorie et en pratique, ce grand bond qualitatif.

Pour la clarté de l’exposé nous allons examiner les points suivants.

Dans la philosophie marxiste il développa l’essentiel de la dialectique: la loi de la contradiction, établissant qu’elle est l’unique loi fondamentale. En plus de sa profonde compréhension dialectique de la théorie de la connaissance, dont le centre est conformé par les deux bonds qui constituent sa loi (de la pratique à la connaissance et de la connaissance à la pratique, le principal étant celui de la connaissance à la pratique), il faut relever qu’il appliqua magistralement la loi de la contradiction à la politique.

Il fit plus encore, il mis la philosophie à la portée des masses, accomplissant ainsi la tâche que Marx nous avait léguée.

En économie politique marxiste. Le Président Mao appliqua la dialectique pour analyser la relation base-superstructure et, poursuivant la lutte du marxisme-léninisme contre la thèse révisionniste des « forces productives », il en conclut que la superstructure, la conscience, peuvent modifier la base et, avec le pouvoir politique, développer les forces productives.

Et, en développant l’idée léniniste de la politique comme expression concentrée de l’économie, il établit que la politique représente le commandement (applicable à tous les niveaux) et que le travail politique est la ligne vitale du travail économique; ce qui mène à une véritable direction de l’économie politique et non pas à une simple politique économique.

Un point qui est laissé de côté, bien qu’il soit très important spécialement pour ceux qui font la révolution démocratique, c’est la thèse maoïste de capitalisme bureaucratique, c’est-à-dire du capitalisme qui se développe dans les nations opprimées par l’impérialisme et qui présentent différents degrés d’une féodalité sous-jacente, ou même d’autres formes antérieures.

C’est un point de vital importance principalement pour l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine, car de la compréhension de cet aspect découle une bonne direction révolutionnaire surtout si, pour réaliser la révolution socialiste comme deuxième étape, la base dépend économiquement de la confiscation du capitalisme bureaucratique.

Mais le principal est le fait que le Président Mao Zedong ait développé l’économie politique du socialisme.

Sa critique de la construction du socialisme en URSS est extrêmement importante, de même que ses thèses sur la façon de développer le socialisme en Chine qui sont: prendre l’agriculture comme base avec l’industrie aux commandes.

L’industrialisation se dirige par la relation entre l’industrie lourde, l’industrie légère et l’agriculture, prenant comme centre de la construction économique l’industrie lourde en prêtant, simultanément, le maximum d’attention à l’industrie légère et à l’agriculture.

Il faut souligner le Grand Bond en Avant et les conditions nécessaires à son exécution: un, une ligne politique qui trace une orientation correcte et juste; deux, des formes organiques petites, moyennes et grandes allant respectivement, de grandes à de petites quantités; trois, un grand élan, un gigantesque effort des masses pour le mettre en marche et le mener au succès.

Bond en avant dont les résultats s’apprécient davantage par le processus qui a été mis en marche et sa perspective historique que par ses succès immédiats.

Et son lien avec la coopérativisation agricole et la commune populaire.

Finalement, nous devons tenir toujours compte des enseignements du Président Mao sur l’objectivité et la subjectivité dans la compréhension et l’usage des lois du développement du socialisme; les quelques décennies d’existence du socialisme n’ont pas permis d’assister à son total développement et, d’avoir, par conséquent, une meilleure connaissance de ses lois et de sa spécificité, principalement de la relation entre révolution et processus économique concrétisée dans: « s’efforcer à faire la révolution et promouvoir la production ».

Et pourtant, malgré sa trancendante importance, on traite fort peu ce développement de l’économie politique marxiste.

Dans le socialisme scientifique, le Président Mao a développe la théorie des classes en les analysant sur le plan économique, politique et idéologique. la violence révolutionnaire comme loi universelle, sans aucune exception; la révolution comme substitution violente d’une classe par une autre.

Il établit sa grande thèse: « Le Pouvoir né du fusil » et il résolu la question de la conquête du Pouvoir dans les nations opprimées par le chemin d’encerclement des villes par les campagnes, en établissant ses lois générales.

Il définit brillamment, en la développant, la théorie de la lutte de classes dans le socialisme au sein duquel se poursuit la lutte antagonique entre prolétariat et bourgeoisie, entre chemin socialiste et chemin capitaliste et entre socialisme et capitalisme.

Il établit également que, concrètement, la question de qui vaincra n’était pas définie, problème qui demanderait du temps, le déroulement d’un processus de restauration et de contre-restauration pour que le prolétariat se consolide finitivement au Pouvoir au moyen de la dictature du prolétariat.

Finalement, il formula la grandiose solution de transcendance historique, de la Grande Révolution Culturelle prolétarienne, comme continuation de la révolution socialiste sous la dictature du prolétariat.

Ces questions fondamentales, énoncées presque simplement, mais qui sont connues et indéniables, démontrent comment le Président Mao a développé les parties intégrantes du marxisme et l’évidente élévation du marxisme-léninisme à une nouvelle, troisième et supérieure étape: le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme.

Poursuivant notre tour d’horizon synthétique, examinons d’autres points spécifiques qui, bien que dérivant de ce qui a été mentionné plus haut, doivent être considérés, ne serait-ce qu’en les énumérant pour les faire ressortir en attirant l’attention sur eux.

2. LA DEMOCRATIE NOUVELLE

Premièrement c’est un développement de la théorie marxiste de l’Etat, la définition des trois types de dictature:

1) la dictature de la bourgeoisie, dans les anciennes démocraties bourgeoises comme celle des Etats-Unis, à laquelle ressemble la dictature qui existe dans les nations opprimées comme les latino-américaines;

2) la dictature du prolétariat, comme en Union Soviétique, ou en Chine, avant l’usurpation du Pouvoir par les révisionnistes et

3) La Démocratie Nouvelle, dictature unifiée, basée sur l’alliance ouvrière-paysanne dirigée par le prolétariat avec à sa tête le Parti Communiste;

ce qui s’est concrétisé en Chine au long de sa révolution démocratique et qui maintenant, au Pérou, apparaît avec les Comités Populaires, les Bases d’appui et la République Populaire de Démocratie Nouvelle qui s’organise.

Dans ce développement de la théorie de l’Etat, il est essentiel de souligner la différence clé entre le système d’Etat comme dictature de la classe (ou classes) qui exerce le Pouvoir – ce qui est le principal – et le système de gouvernement, compris comme organisation pour l’exercice du Pouvoir.

D’autre part, la Démocratie Nouvelle, l’une des thèses les plus importantes que le Président Mao ait développée et qui définit magistralement la révolution bourgeoise de type nouveau que seul le prolétariat peut diriger c’est-a-dire la révolution démocratique à l’ère nouvelle de la révolution prolétarienne mondiale dans laquelle nous nous trouvons.

Cette Révolution de Démocratie Nouvelle implique une économie nouvelle, une politique, une culture nouvelles, ceci, naturellement en abattant le vieil ordre et en édifiant le nouveau à la pointe des fusils, l’unique façon de transformer le monde.

Finalement, il faut faire ressortir le fait que si la Démocratie Nouvelle comme révolution démocratique réalise, principalement, les tâches démocratiques, elle avance également dans la réalisation complémentaire de quelques unes des tâches socialistes.

Ainsi l’on résout à fond la question des deux étapes, la démocratique et la socialiste qui correspondent à des pays comme le nôtre ce qui garantit qu’une fois achevée la révolution démocratique elle se poursuivra comme révolution socialiste, sans aucun intermède ni interruptions.

3. LES TROIS INSTRUMENTS

Le problème de la construction des trois instruments de la révolution pose au Parti la question de la compréhension de la relation entre Parti, armée et front unique.

Le Parti doit comprendre et diriger la construction de ces trois instruments et leur relation au beau milieu de la guerre, ou dans le maintien de l’Etat Nouveau qui se base sur le pouvoir du peuple armé, ce qui démontre un travail de direction juste et correcte.

Le facteur décisif de la construction est le principe juste et correcte de la ligne idéologique ; et c’est sur cette base idéologico-politique que se développe simultanément, la construction de l’organisation au milieu de la lutte entre la ligne prolétaire et la ligne bourgeoise, et dans la tempête de la lutte de classes, principalement de la guerre, forme principale de lutte, soit qu’elle se déroule, ou qu’elle soit potentielle.

Quant au Parti, le Président Mao part de la nécessité du Parti Communiste, d’un Parti de type nouveau, un Parti du prolétariat; aujourd’hui nous dirions: d’un Parti marxiste-léniniste-maoïste.

Un Parti dont l’objectif est la conquête du Pouvoir et sa défense, ce qui fait qu’il soit indissolublement lié à la guerre populaire, soit pour l’entreprendre, la développer ou bien la livrer pour se défendre.

Un Parti qui s’appuie sur les masses soit par la guerre populaire même – qui est une guerre de masses – soit par le front unique qui, en tant que front de classes, se base sur les masses majoritaires.

Le Parti se développe et change selon les étapes de la révolution et leurs périodes.

Le moteur de son développement c’est la contradiction qui se concrétise en son sein comme lutte entre deux lignes, entre la ligne prolétarienne et la ligne bourgeoise, ou non prolétarienne en général; c’est en essence et principalement, une lutte contre le révisionnisme.

Ceci nous mène à comprendre l’importance décisive de l’idéologie dans la vie du Parti et de la réalisation des compagnes de rectification qui servent à ce que tout le système des organisations du Parti et les militants s’ajustent toujours mieux aux lignes idéologiques et politiques justes et correctes, en fonction de la prédominance de la ligne prolétarienne et le maintien de la direction du Parti dans sa main de fer.

Le Parti sert à l’établissement du Pouvoir du prolétariat comme classe dirigeante de la Démocratie Nouvelle; mais principalement à l’instauration de la dictature du prolétariat, à son renforcement et à son développement, afin qu’au moyen des révolution culturelles il puisse conquérir son grand but final, le communisme.

C’est pour cela que le Parti doit arriver à la direction absolue de tous les niveaux.

L’armée révolutionnaire est de type nouveau, c’est-a-dire une armée pour accomplir les tâches politiques que le Parti établit en fonction des intérêts du prolétariat et du peuple.

Ce caractère se concrétise en trois tâches: combattre, produire, pour ne pas être une charge parasitaire et mobiliser les masses.

C’est une armée qui se base sur la construction politique à partir de l’idéologie du prolétariat, du marxisme-léninisme-maoïsme (aujourd’hui) et sur la ligne politique générale et militaire que le Parti établit.

C’est une armée qui se base sur les hommes et non pas sur les armes. Une armée issue des masses, toujours liée à elles et qu’elle sert de tout son coeur, ce qui lui permet de se mouvoir en son sein comme le poisson dans l’eau.

Le Président Mao disait que sans une armée populaire le peuple n’aurait rien et, en même temps, il enseignait qu’il est nécessaire que le Parti exerce la direction absolue de l’armée en établissant ce grand principe: « le Parti commande au fusil et nous ne permettrons jamais le contraire. »

Non seulement le Président Mao établit clairement les principes et les normes de la construction d’une armée de type nouveau, mais il lança un appel pour conjurer l’emploi de l’armée pour restaurer le capitaliste et qui usurperait la direction au moyen d’un coup contre-révolutionnaire.

Et, développant les thèses de Lénine sur la milice populaire, il approfondit plus que quiconque la théorie de l’armement général du peuple, frayant ainsi le chemin et montrant la voie qui mène à la mer armée des masses qui nous guidera jusqu’à l’émancipation définitive du peuple et du prolétariat.

C’est le Président Mao qui, le premier, développa une théorie complète sur le front unique et qui en établit les lois.

Un front basé sur l’alliance ouvrière-paysanne qui garantit l’hégémonie du prolétariat dans la révolution; un front de classes dirigé par le prolétariat que le Parti représente; en synthèse un front unique sous la direction du Parti Communiste.

Un front unique pour la guerre populaire, pour la révolution, pour la conquête du Pouvoir au bénéfice du prolétariat et du peuple. Ainsi, concrètement, le front unique c’est le regroupement des forces révolutionnaires contre les forces contre-révolutionnaires pour livrer la bataille entre révolution et contre-révolution, principalement au moyen de la guerre populaire armée.

Le Front unique, évidemment, n’est pas le même à toutes les étapes d la révolution; plus encore, il a ses spécifités selon les différentes périodes de chaque étape; de même le front unique dans une révolution concrète n’est pas le même qu’au niveau mondiale, bien que les deux suivent les mêmes lois générales.

Et puis, il est important de faire ressortir la relation entre front et Etat que le Président Mao établit durant la guerre anti-japonaise en posant que le front unique est une forme de dictature unifiée.

Cette question doit être étudiée spécialement par ceux qui, comme nous, réalisons des révolution démocratiques.

4. LA GUERRE POPULAIRE

C’est la théorie militaire du prolétariat international dans laquelle, pour la première fois, se résume de façon systématisée et complète l’expérience théorique et pratique des luttes, des actions militaires et des guerres que le prolétariat a livré, la longue expérience de la lutte armée populaire et spécialement des guerres paysannes de la Chine.

C’est avec le Président Mao que la classe sera dotée de sa propre théorie militaire; pourtant il régne à ce sujet une grande confusion et beaucoup d’incompréhension. Cette incompréhension commence par la vision que l’on a de la guerre populaire en Chine; en général on la considère comme étant réduite et, dédaigneusement comme une simple guerre de guérillas.

Cela révèle déjà l’incompréhension de fait, qu’avec le Président Mao, la guerre de guérillas acquiert un caractère stratégique.

De plus, on ne comprend pas le développement de la guerre de guérillas et comment, à partir de sa fluidité essentielle, elle développe sa mobilité, devient guerre de mouvement, de positions, développant de vastes plans d’offensive stratégique, conquérant des villes petites, moyennes et grandes avec des millions d’habitants, combinant l’attaque du dehors avec l’insurrection à l’intérieur.

En conclusion, les quatre étapes de la révolution chinoise et principalement à partir de la guerre agraire à la guerre de libération populaire, en tenant compte qu’entre les deux il y eut la guerre anti-japonaise, nous montrent les diverses facettes et la complexité de la guerre révolutionnaire qui se livra durant vingt années au sein d’une population gigantesque et d’une immense mobilisation et participation des masses.

Dans cette guerre on trouve des exemples de tout genre et, le principal, c’est que ses principes, ses lois, ses stratégies, ses normes etc. ont été étudiés à fond et magistralement établis.

C’est donc dans ce creuset fabuleux et sur la base de ce que le marxisme-léninisme avait établi, que le Président Mao élabora la théorie militaire du prolétariat, la guerre populaire.

Remarquons, tout spécialement que postérieurement, le Président Mao, tenant compte de l’existence des bombes atomiques et des fusées que, par ailleurs, la Chine possédait également, soutint et développa la thèse de la guerre populaire dans de nouvelles conditions, avec des bombes atomiques et en guerre contre les puissances et les super-puissances.

En synthèse, la guerre populaire est l’arme du prolétariat et du peuple, même pour affronter des guerres atomiques.

L’une des questions clé et décisive est celle de la compréhension de la validité universelle de la guerre populaire et de son application conséquente, en tenant compte des différents types de révolution et des conditions spécifiques de chacune d’entre elles.

A propos de cette question clé il est intéressant de constater qu’une insurrection comme celle de Pétrograd, la résistance anti-fasciste et les guérillas européennes de la IIème Guerre mondiale ne se sont pas répétées, ni les luttes armées qui se livrent en Europe actuellement.

Il faut aussi considérer que la Révolution d’Octobre ne fut pas seulement une insurrection, mais une guerre révolutionnaire qui dura plusieurs années.

Par conséquent, dans les pays impérialistes la révolution ne peut se concevoir que comme guerre révolutionnaire et celle-ci, actuellement, est simplement une guerre populaire.

Finalement aujourd’hui plus que jamais, les communistes et les révolutionnaires, le prolétariat et le peuple, nous devons nous forger dans le principe: « Oui, nous sommes partisans de la théorie de l’omnipotence de la guerre révolutionnaire; ceci n’est pas mauvais, c’est bon, c’est marxiste »; ce qui signifie être partisans de l’invincibilité de la guerre populaire.

5. LA GRANDE RÉVOLUTION CULTURELLE PROLÉTARIENNE

Dans une perspective historique c’est l’aspect le plus transcendant du marxisme-léninisme que le Président Mao ait développé; c’est la solution du grand problème en suspend de la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat; « cela représente une nouvelle étape, encore plus profonde et plus large, du développement de la révolution socialiste de notre pays ».

Quelle était la situation qui se présentait?

Ainsi que l’exprime la Décision du P.C.CH. sur la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne; « Bien qu’ayant été renversée, la bourgeoisie essaie encore de se servir des vieilles idées, de la culture, des habitudes et des coutumes des classes exploitées pour restaurer son Pouvoir.

Le prolétariat doit faire exactement le contraire: il doit porter des coups directs et impitoyables à tous les défis de la bourgeoisie dans le domaine idéologique et transformer la physionomie spirituelle de toute la société en employant ses propres idées nouvelles, sa culture ses propres habitudes et ses coutumes.

Notre objectif actuel est d’écraser, au moyen de la lutte, ceux qui occupent des postes de direction et qui suivent le chemin capitaliste.

Il faut critiquer et répudier les « autorités » réactionnaires bourgeoises dans le domaine académique, critiquer et répudier l’idéologie de la bourgeoisie et des autres classes exploiteuses et transformer l’éducation, la littérature et l’art et les autres domaines de la superstructure qui ne correspondent pas à la base économique du socialisme, afin de faciliter la consolidation et le développement du système socialiste ».

C’est dans ces conditions que se produisit le plus violent processus politique et la plus vaste mobilisation de masses que le monde ait jamais connu et dont les objectifs furent défini ainsi par le Président Mao: « L’actuelle Grande Révolution Culturelle Prolétarienne est absolument nécessaire et très opportune pour consolider la dictature du prolétariat, prévenir la restauration du capitalisme et construire le socialisme ».

De plus, soulignons deux points:

1) que la GRCP (Grande Révolution Culturelle Prolétaire) représente un jalon dans le développement de la dictature du prolétariat en vue de la consolidation du prolétariat au Pouvoir et qui se concrétisa dans les Comités Révolutionnaires;

et 2) la restauration du capitalisme en Chine, après le coup contre-révolutionnaire de 1976, n’est pas la négation de la GRCP, mais représente, simplement, une partie de la lutte entre restauration-contre-restauration et au contraire elle nous démontre la transcendante importance historique de la GRCP dans l’inexorable marche de l’humanité vers le communisme.

6. La révolution mondiale.

Le Président Mao souligne à nouveau l’importance de la révolution mondiale en tant qu’unité, en partant du fait que la révolution est la tendance principale, vu que la décomposition de l’impérialisme s’accentue de jour en jour, que le rôle des masses grandit d’année en année et que celles-ci font et feront sentir leur irrésistible force transformatrice et celle de cette grande vérité répétée par le Président Mao: « nous entrerons tous dans le communisme, ou personne n’y entrera ».

C’est dans cette perspective spécifique de l’époque de l’impérialisme que se situe le grand moment historique des « prochaines 5O à 100 années » et c’est dans son contexte que s’ouvre la lutte contre l’impérialisme yankee et le social-impérialisme soviétique, ces tigres de papier qui se disputent l’hégémonie du monde en le menaçant d’une guerre atomique.

Confrontés à cette guerre il faut en premier lieu la condamner et, ensuite, se préparer à l’avance pour lui opposer la guerre populaire et faire la révolution.

D’autre, à partir de l’importance historique des nations opprimées et plus encore de leur perspective, et en vue des relations économiques et politiques qui se déroulent comme conséquence du processus de décomposition de l’impérialisme, le Président Mao formula sa thèse: « trois mondes se dessinent ».

Tout cela nous conduit à devoir nécessairement développer la stratégie et la tactique de la révolution mondiale. Malheureusement nous ne connaissons que fort peu, ou presque rien, des travaux et des thèses du Président Mao sur ces questions transcendantes; pourtant, le peu qu’on en connaît montre les grandioses perspectives qu’il entrevoyait et les grandes lignes que nous devons suivre pour comprendre et servir la révolution prolétarienne mondiale.

7. Superstructure, idéologie, culture, éducation.

Ces problèmes et d’autres analogues, ont été minutieusement et profondément étudié et résolu par le Président Mao; par conséquent, il s’agit d’une autre question fondamentale qui mérite notre attention.

En conclusion, le contenu de ces questions fondamentales montre très clairement à ceux qui veulent voir et comprendre, qu’il existe donc une troisième, nouvelle et supérieure étape du marxisme-léninisme: le maoïsme, et que, pour être marxiste actuellement, il faut être marxiste-léniniste-maoïste, et principalement maoïste.

Le contenu de ce que nous avons exposé nos pose deux interrogations: Qu’est-ce qui est fondamental dans le maoïsme?

Ce qui est fondamental dans le maoïsme c’est le Pouvoir. Le pouvoir pour le prolétariat, le Pouvoir pour la dictature du prolétariat, le Pouvoir basé sur une force armée dirigée par le Parti Communiste.

Plus explicitement: 1) le Pouvoir sous la direction du prolétariat dans la révolution démocratique; 2) le Pouvoir pour la dictature du prolétariat dans les révolutions socialistes et culturelles; 3) le Pouvoir basé sur une force armée dirigé par le Parti Communiste, conquis et défendu au moyen de la guerre populaire.

Et qu’est-ce que le maoïsme?

Le maoïsme représente l’élévation du marxisme-léninisme à une troisième, nouvelle et supérieure étape dans la lutte pour la direction prolétarienne de la révolution démocratique, le développement de la construction du socialisme et la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat, comme révolution prolétarienne.

Et cela quand l’impérialisme s’enfonce dans sa décomposition et que la révolution est devenue la tendance principale de l’histoire, au milieu des plus complexes et grandes guerres que l’humanité ait connu et de la lutte implacable contre le révisionnisme contemporain.

Sur la LUTTE AUTOUR DU MAOISME.

Succinctement, en Chine, la lutte pour établir la pensée Mao Zedong commence en 1935, lors de la réunion de Tsunyi, quand le Président Mao assuma la direction du Parti Communiste de la Chine.

En 1945, le VIIème Congrès décida que le PCPCh serait guidé par le marxisme-léninisme et par les idées Mao Zedong; cette spécification fut supprimée par le VIIIème Congrès car une ligne de droite avait prévalu.

Le IXème Congrès, en 1969, résume la GRCP et approuve que le PCCh soit guidé par le marxisme-léninisme-pensée Mao Zedong. On avança jusqu’à ce point.

Au niveau international, la pensée du Président Mao acquiert de l’influence à partir de la décennie de 1950; mais c’est avec la GRCP qu’elle se répand profusément, que son prestige s’élève puissamment et que le Président Mao est reconnu comme chef de la révolution mondiale et créateur d’une nouvelle étape du marxisme-léninisme.

Ainsi, une grande quantité de Partis Communistes assument la dénomination marxisme-léninisme-pensée Mao Zedong.

Au niveau mondial, le maoïsme affronta ouvertement et avec acharnement le révisionnisme contemporain, le démasquant totalement; il en fit de même dans les files mêmes du PCCh, ce qui éleva pus haut encore le grand drapeau rouge du Président: troisième, nouvelle et supérieure étape idéologique du prolétariat international.

Actuellement, le maoïsme affronte la triple attaque du révisionnisme soviétique, chinois et albanais.

Mais, de plus, il y en a qui reconnaissent les grands apports du Président et même le développement du marxisme qu’il a réalisé, les uns considèrent que nous en sommes toujours à l’étape du marxisme-léninisme, d’autres ne font qu’accepter la pensée Mao Zedong, mais en aucune façon le maoïsme.

Dans notre pays, naturellement, les révisionnistes qui suivent le bâton de commandement de leurs différents maîtres, Gorbachev, Teng, Alia ou Castro, attaquèrent et continuent à attaquer furieusement le maoïsme.

Parmi eux, il faut condamner, démasquer et combattre implacablement le révisionnisme endurci de Del Prado et sa bande du dénommé « Parti Communiste Péruvien »; les fluctuation rampantes des membres de ce qui s’auto-dénommine « Parti Communiste du Pérou Patrie Rouge », lesquels après s’être érigés en « grands maoïstes » et avoir condamné Teng quand on le débarqua en 1976, devinrent postérieurement, ses serfs.

Dénoncer également l’anti-maoïsme de ce que l’on appelle « Gauche Unie » où pullulent tous les révisionnistes et figurent même des positions anti-marxistes en passant par les faux marxistes, et les opportunistes de toutes espèces.

Il faut brandir le maoïsme tel un miroir révélateur des révisionnistes pour les combattre implacablement en fonction du développement de la guerre populaire et du triomphe de la révolution démocratique en marche; c’est là une tâche au caractère stratégique, à laquelle on ne peut renoncer en aucune façon.

Le Parti Communiste du Pérou, à travers sa fraction dirigée par le Président Gonzalo qui poussa la reconstitution, assuma le marxisme-léninisme-maoïsme en 1966.

En 1979 la consigne fut: « Arborer, défendre et appliquer le marxisme-léninisme, pensée Mao Zedong! »

En 1981: « Vers le maoïsme! ».

En 1982: le maoïsme comme partie intégrante et développement supérieur de l’idéologie du prolétariat international: le marxisme-léninisme-maoïsme.

C’est avec la guerre populaire que nous avons compris plus profondément ce qu’implique le maoïsme et que nous avons pris l’engagement solennel de: « Arborer, défendre et appliquer le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme! et de lutter infatigablement pour contribuer à le mettre aux commandes à fin qu’il soit le guide de la révolution mondiale, unique et rouge drapeau immarcescible qui garantit le triomphe du prolétariat, des nations opprimées et des peuples du monde en leur inexorable marche combattante de légions d’acier en marche vers le Communisme doré et à tout jamais resplendissant.

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Parti Communiste du Pérou : Développons la guerre de guérillas (1982)

Propagande du PCP : "A part le pouvoir, tout est illusion" Lénine
Propagande du PCP : « A part le pouvoir, tout est illusion » Lénine

« Qui qui ne craint pas d’être lardé de coups d’épée ose désarçonner l’empereur »

 1. LA LUTTE ARMEE AVANCE VICTORIEUSEMENT

Le Parti Communiste du Pérou, avant-garde organisée du prolétariat, a été fondé par Mariatégui et a été reconstruit après 15 ans de dur labeur, comme parti de type nouveau, marxiste-léniniste-maoïste.

Il assume son rôle historique et combat le pouvoir pour cette classe et le peuple.

En mai 1980, il a allumé les flammes invincibles et grandissantes de la lutte armée, de la guerre de guérillas dans notre patrie.

Cette lutte est de jour en jour plus enracinée et liée à la lutte des classes et se transformera en un ouragan terrible et armé qui fera table rase du vieil ordre pourri et fera surgir une patrie réellement libre, souveraine et offrant le bien-être aux millions d’exploités et opprimés.

En 21 mois, le Parti a commencé et a considérablement développé le seul chemin possible de notre émancipation populaire et nationale : la lutte armée, la guerre de guérillas qui brûle victorieusement au travers de 2.900 actions, qui ont secoué toute notre géographie, tous les départements du pays sauf quatre.

La campagne et la montagne sont l’appui puissant et naturel de toute guerre révolutionnaire possible dans le pays et notre guerre est une guerre paysanne dirigée par le Parti.

Elle fait de la campagne le bastion armé de la révolution en formant des bases d’appui s’inspirant du Nouvel Etat d’ouvriers et de paysans.

Elle isole la réaction et son maître l’impérialisme dans les villes où le prolétariat et les masses populaires, en brûlant la plante de leurs pattes ensanglantées surtout par les actions armées au service de la lutte à la campagne, qui est le centre de la tourmente, préparent les conditions de l’assaut final des villes.

Cet assaut final balaiera complètement l’ordre réactionnaire et l’armée qui est son appui.

C’est le seul chemin révolutionnaire et il est déjà tracé, par lui passent et passeront le prolétariat et les masses, notre peuple, pour s’émanciper de manière autonome, armée. « Le peuple – et le peuple seul – est la force motrice qui fait la révolution mondiale ».

2.900 actions, actions qui ont commencé avec le boycott des élections générales de 1980, matérialisées à Chuschi et en de multiples endroits.

Elles frappent au moyen de l’agitation et de la propagande armée, par la prise d’émetteurs locaux, de tracts, d’affiches et d’actions directes qui sèment la panique parmi les réactionnaires et l’enthousiasme populaire grâce à nos consignes de « Lutte Armée, Gouvernement d’Ouvriers et de Paysans, A Bas le Gouvernement Réactionnaire ». Elles montrent un nouveau monde à gagner grâce aux faucilles et aux marteaux qui illuminent les collines et les drapeaux rouges insaisissables, élevés sur les hauteurs et qui proclament qu’ « on a raison de se révolter ».

Actions qui se concrétisent en manifestations armées qui donnent du courage aux paysans, sont des leçons pour le peuple et alarment la réaction, comme à Miraflores et San Isidro.

Sabotages qui frappent et enlèvent ses bases au système économique et social de l’exploitation régnante, faisant exploser les pylones radio et d’énergie électrique qui sont à l’origine de coupures de courant dans de larges régions comme celles du centre et du nord du pays, y compris la capitale, d’incendies comme ceux de ENCIA Huacho, San Martin de Porres, Fiat, Toyota, Hindu, Hogar à Lima et des champs de cannes à sucre du Nord ; actions répétées contre les banques dans tout le pays et entreprises réactionnaires comme Bata, Hartinger, Centromin, etc., ainsi que contre des collèges élitistes et aristocratiques, expression humiliante d’une éducation furieusement réactionnaire et au service de l’étranger.

Des actions décisives qui ébranlent les bases semi-féodales de l’Etat en déchaînant le poids de l’action armée revendicatrice contre les « caciques » de type ancien et nouveau comme à Airabamba, Aisarca, Urpihuata, Palermo, Toxama et Pincos entre autres, véritable joie paysanne qui voit renaître son espoir et sa combativité jamais disparues.

Il faut ajouter les très importantes prises de villages comme Acosvinchos, Vinchos, Cayara, Pomatambo et Occroro qui secouent intensément et profondément les campagnes, impulsant l’incorporation des masses à la lutte armée.

Des actions frappantes qui visent directement l’impérialisme yankee, principale force de domination ici dans notre pays, comme les attaques contre la Southern au Sud du pays, la série d’actions contre les entreprises yankee ou liées à elles dans la capitale et tout particulièrement le coup d’éclat contre l’Ambassade et Résidence des Etats-Unis, et l’explosion symbolique du buste de Kennedy à Miraflores.

Ainsi que les actions contre l’Ambassade de Chine, sinistre tanière du révisionniste Teng et de ses complices amis des yankees et grand traître envers le mouvement communiste international et principalement le marxisme-léninisme-maoïsme.

Et les actions directes, vitales et importantes contre l’Etat, son appareil et ses forces répressives, spécialement la police.

Une multitude d’actions contre les tribunaux, préfectures, inspections du travail, centre des impôts, bureaux électoraux, municipalité, ministères, locaux d’Action Populaire dans tout le pays y compris le siège central à Lima, et jusqu’au propre Parlement National, les locaux de la G.C., G.R. et PIP [corps policiers], dans tout le pays.

Ainsi que l’action exemplaire contre les forces répressives d’Areguipa et de Huara entre autres, et contre des notables locaux qui se donnent de l’importance, bien connus comme ennemis du peuple et assassins de combattants.

Toutes les attaques importantes et audacieuses contre les postes de police et les points de surveillance comme ceux de Ocabamba, Luricocha, La Ramada, Quinua, Tapuc, Yauli, Tambo, Quicapata, Totos, Yanahorco, Acchi, Puno et Tacna et dont la capacité s’exprime clairement dans l’attaque récente à San José de Secce ; ainsi que le désarmement de policiers à Lima et à Ayacucho, l’incursion importante dans la base aéronavale du Callao, qu’ils ont vainement cherché à dissimuler.

Toutes ces actions frappent durement les forces répressives dans leur propre réserve de chair à canon utilisant des personnes dont les intérêts ne sont pas les leurs.

Ces actions nous permettent de confisquer des armes à l’ennemi, source principale de notre propre armement et ce qui est fondamental de porter de durs coups au moral de l’appareil d’Etat réactionnaire et de son contingent.

Et la brillante et juste application de la politique d’évasion comme le montre l’attaque de la prison publique d’Ayacucho, le 2 mars, action héroïque qui marque un moment historique dans notre lutte armée et dans les annales de la révolution péruvienne.

Elle a arraché nos camarades et combattants des cachots de l’Etat réactionnaire du Pérou.
Ainsi notre guerre de guerrillas grâce à l’audace, l’effort et le sang versé par les soldats du peuple est fortifiée et a fait un grand bond en avant dans son développement.

Mais tout comme nous célébrons cette grande victoire, nous protestons, dénonçons et condamnons l’horrible assassinat, le massacre de 3 de nos camarades aguerris qui ont été assassinés lâchement, abjectement et misérablement par les forces de police, dans leur défaite rageuse et leur sinistre haine à l’hôpital régional d’Ayacucho.

Ces dernières prétendirent aussi éliminer 2 autres fils du peuple qui furent sauvés par d’autres malades, travailleurs, qui les sauvèrent des griffes des sbires.

Tous les 5 étaient en convalescence à l’hôpital, sous surveillance de la police.

Le peuple ne laissera pas impuni un tel assassinat exécrable ; nous sommes des combattants et nous savons que la lutte armée implique sa part de sang versé ; les faits le prouvent, nous offrons nos vies comme nous l’avons appris du peuple et du prolétariat et comme la révolution l’exige.

Mais dans notre guerre révolutionnaire nous appliquons et nous appliquerons une politique concernant les de prisonniers qui correspond aux lois de la guerre.

Et puisque nous la pratiquons, nous l’exigeons.

Ainsi les tortures, les viols, les crimes et assassinats contre les fils du peuple et spécialement contre nos combattants, nous les punirons selon les lois de la justice populaire, nous en serons les exécuteurs et nous saurons la faire respecter, même s’il se passe plusieurs années entre le crime et la juste sanction que nous imposerons.

La réaction péruvienne et son gouvernement commandé par Belaùnde et sa bande ont monté une nouvelle opération policière dirigée contre nous.

Nous nous contenterons de dire, en nous basant sur le fait que notre guerre est juste et révolutionnaire, que cette opération est vouée à l’échec comme l’ont été les précédentes et finalement le démagogue Belaùnde a déjà reçu notre réponse directement.

Le 10 mars, avec de la dynamite, nous avons fait trembler son «Palais du gouvernement».
Que l’on entende la voix du peuple armé !

Ce sont 2.900 actions qui prouvent la combativité et l’ardeur de notre récente force armée révolutionnaire, armée par le Parti.

Actions armées qui se développent dans les campagnes et dans les villes mais principalement dans les premières.

Lutte armée qui prend diverses formes d’actions mais dont l’axe est l’action de guérilla, la guerre de guérillas que les autres formes servent.

Action armée qui se nourrit et s’appuie sur la lutte de classes de notre peuple, et particulièrement les ouvriers et les paysans.

Une action armée en puissance et aux brillantes perspectives qui, jusqu’à aujourd’hui, nous a donné quatre grandes conquêtes : la première est la vaillance du Parti : dirigeants, cadres, militants et combattants tous unis dans la lutte se forgent dans l’unique et définitif creuset révolutionnaire : la lutte armée.

Mais, si dejà ceci est une conquête grandiose, il s’en ajoute d’autres de portée palpable et compréhensible : la formation et la construction d’une force armée dirigée par le Parti qui surgit du feu vivant de la guerre de guérillas comme l’instrument principal de la réalisation des tâches politiques que la révolution péruvienne, sous la direction du prolétariat, a établies.

Une force armée qui se développera comme la colonne vertébrale du Nouvel Etat d’ouvriers et de paysans.

Une troisième conquête est le développement considérable et la qualité toujours plus élevée que nos actions armées atteignent ; des actions qui expriment un caractère de masse dans leur nombre et la capacité des fils du peuple à les accomplir ainsi qu’une qualité croissante concrétisée dans le niveau élevé qu’elles atteignent.

Et, finalement, une quatrième conquête qui, par sa portée est primordiale: l’éclosion et le développement de zones de guérilla, dont l’importance réside dans le fait qu’elles sont le domaine dans lequel, au moyen de la force et de la vague armée croissante de la guerre de guérillas, nous devons construire nos futures bases d’appui, les bastions avancés et révolutionnaires conçus par la pensée militaire du Président Mao Zedong, bases qui sont l’essence même du chemin vers l’encerclement des villes par la campagne, l’essence même de la guerre populaire.

Pour tout cela, nous disons à notre classe – au prolétariat – et au peuple de notre patrie – en particulier à notre indomptable paysannerie – que la lutte armée brûle d’une flamme victorieuse ; et qu’à travers ses premiers incendies qui allument le grand bûcher de l’avenir, les masses elles-mêmes assument leur propre destin dans leurs mains invaincues, créatrices et sûres, génératrices de toute l’histoire et de toute révolution.

2. L’ACTION CONTRE-REVOLUTIONNAIRE ATTISE NOTRE LUTTE

Et quelle a été la réponse réactionnaire ? Quelle a été l’action du gouvernement soi-disant démocratique et respectueux de l’ordre constitutionnel et des vénérés droits de l’homme ?

En accord avec son caractère et sa logique réactionnaire, dès le début, il a déchaîné sur nous, militants et combattants révolutionnaires, la persécution et la répression, la torture, la prison et la mort.

Le gouvernement de Belaùnde, faux démocrate et démagogue hypocrite, a lancé ses forces répressives, surtout policières, pour noyer dans le sang notre révolution armée naissante.

Foulant aux pieds les droits élémentaires universellement reconnus et établis par la constitution tant vantée de 1979, le gouvernement réactionnaire de Belaùnde et ses prétendues forces de l’ordre ont brutalement violé et saccagé tous les domiciles qu’ils ont voulu, ils ont pourchassé, arrêté et emprisonné ceux qui dénonçaient la toute-puissance et l’abus, ils ont brûlé, volé, violé et assassiné impunément les enfants du peuple selon leurs plus bas instincts ; ils ont rassasié leurs noirs désirs réactionnaires en frappant furieusement les masses, principalement paysannes, prétendant stupidement les intimider et les écarter de la lutte armée ; ils ont généralisé la torture, cherchant ainsi à briser les volontés et à arracher de fausses confessions, humiliant avec obstination et perversité afin d’abattre le moral révolutionnaire et d’annihiler des combattants ; ils ont développé le viol comme moyen infâme, abject et humiliant de soumettre et de ternir l’esprit limpide, décidé et ferme des filles du peuple ; ils ont nié tout droit et toute garantie aux prisonniers, ils ont monté contre eux une constante persécution, même derrière les grilles de leurs immondes cachots, et ils ont étendu le harcèlement et la répression jusqu’à leurs parents.

Ainsi la persécution et la répression de l’action armée et du peuple se développent comme une comédie du respect fallacieux des droits les plus élémentaires et comme un véritable et sinistre plan de soumission du peuple par la violence contre-révolutionnaire ; mais tout cela ne donne pas les noirs desseins espérés, car les fils du peuple, de la classe et du Parti se dressent victorieux et résolus dans leurs tranchées de combat, quelque soit le lieu où ils se trouvent.

En outre, le néfaste gouvernement de Belaùnde a fait appel à la législation en promulguant le Décret-Loi n° 46, véritable loi terroriste qu’il arbore comme un gourdin contre l’action armée et le peuple; cette sombre disposition viole les principes les plus élémentaires du droit pénal bourgeois lui-même et établit des sanctions exorbitantes, et s’il n’instaure pas la peine de mort, ce qu’il cherche à obtenir aujourd’hui sournoisement mais avec empressement, c’est parce que la constitution actuelle l’interdit et qu’il n’a pas encore trouvé les conditions pour la modifier.

Et toute la réaction, en particulier ses malotrus et ronds de cuir, au nom des prétendus «ordre» et «paix sociale», réclame à grands cris la «stricte application de la loi».

Ainsi, le soi-disant pouvoir judiciaire autonome a mis en marche son sinistre système oppresseur de lois, juges, procès et prisons; et en utilisant des preuves fabriquées de toutes pièces, en accélérant les démarches, en contournant les lois et en trahissant des principes que l’on dit sauvegarder, il a commencé à assener sa trique pourrie sur les fils des masses en leur imposant de monstrueux châtiments, que même certains réactionnaires ont critiqué par leur grossièreté et leur résultat contraire au but fixé.

La justice réactionnaire sourde et aveugle s’est mise en mouvement, comme il allait de soi, en défenseur de l’ordre exploiteur et oppressif caduc mais, ce faisant – il ne pouvait en être autrement – elle montre plus clairement son essence contre-révolutionnaire en mettant mieux en évidence les noires entrailles du système légal et du sacro-saint pouvoir judiciaire.

Mais, le vieil égorgement légal ne pourra pas non plus faire plier les fils du peuple qui le défient déjà, dressés dans la révolution.

Mais en plus de la persécution et de la répression, de la torture et de la prison, de la trique légale et de l’appareil judiciaire ainsi que de l’action de ses limiers de la sécurité et des services secrets, dont certains sbires sont et resteront dans la mémoire du peuple, le gouvernement a monté des opérations policières indépendantes et conjointes aux forces policières GC, GR et PIP et aux corps anti-subversifs correspondants, Sinchis et Dicote en particulier.

Ils ont monté deux opérations d’envergure jusqu’à aujourd’hui : la première en janvier 81 et la seconde, de plus grande importance, en octobre de la même année; ils ont ainsi instauré l’état d’urgence dans cinq provinces d’Ayacucho afin de se donner une meilleure faculté d’action et une large impunité, et ont bénéficié en outre de l’appui et des conseils des forces armées.

Quel a été le résultat de l’opération d’octobre si bruyamment annoncée ?

L’échec le plus total; elle a même été conclue en silence, sans peine ni gloire et sans même que soit présenté le plus simple rapport public qui rende compte des résultats de la vaste mobilisation policière qui, évidemment, a entraîné de gigantesques dépenses.

Ce qu’ils ont baptisé «opération définitive» a été l’accouchement d’une montagne et a fait plus de bruit que de mal.

Cela se prouve facilement, car elle a échoué dans ses objectifs aisément : extirper l’action armée, détruire les organisations armées populaires et anihiler le Parti dans la région affectée; et qu’ils n’aient rien réussi de cela coule de source si l’on se souvient que le 10 décembre, au beau milieu de l’état d’urgence et de l’opération qu’ils n’avaient pas encore terminée, se sont produits l’attaque de poste de police de Totos et d’autres actions qui lui succédèrent immédiatement dans la région d’Ayacucho et qui s’achevèrent par l’action retentissante de San José de Secce.

Qu’a montré l’opération anti-subversive ?

Tout simplement que les masses résistaient et repoussaient l’agression; que la brutalité, la toute puissance et la violence réactionnaires ne les effrayaient pas mais au contraire accentuaient sa juste colère de classe, les poussant à affronter, même les mains nues, les agresseurs armés et pourvus de tout l’armement de l’Etat.

Preuve que le peuple appuie et protège la lutte armée, la guerre de guerrillas, et qui l’alimente et la défend avec sa propre vie; preuve que sa raison, son coeur et sa volonté poussent au développement des guérillas car celles-ci servent sa libération.

Les opérations policières et toute l’action répressive montrent seulement que le combat fortifie et se développe, et que ce que nous paysans avec nos efforts, nos souffrances et notre sang n’est autre que le quota correspondant au fait de nous être soulevés en armes, juste et nécessaire rébellion pour la classe et le peuple.

Il a été démontré que c’est dans l’action armée elle-même nous apprenons à combattre, et que nous avançons et que nous avancerons plus encore, si nous suivons scrupuleusement la direction du Parti dont la juste et correcte ligne idéologique et politique se concrétise par des faits incontestables comme ceux qui jalonnent les vingt et un mois de la puissante lutte révolutionnaire armée.

Quelle est l’essence politique et militaire du gouvernement face à la guérilla ?

C’est de la combattre en tant que «terrorisme». Mais en faisant cela, la réaction péruvienne, son Etat et son gouvernement belaùndiste ne font que suivre leur patron mis en place par son maître impérialiste yankee pour combattre la lutte armée.

Tout le monde sait que Reagan, président des Etats-Unis, Haig son secrétaire aux relations extérieures et leurs acolytes, taxent de «terrorisme» les guerres révolutionnaires qui se mènent aujourd’hui dans le monde entier.

Ils prétendent ainsi dénigrer l’action armée en jouant sur le juste refus des masses du vieux terrorisme individualiste, anarchiste et inconséquent que les classiques du marxisme ont condamné.

Ils cherchent à regrouper au nom de la soi-disant défense de la vie, de la propriété et de la soi-disant «paix sociale», rêvant ainsi de mettre les masses de leur côté, ou au moins de les neutraliser.

De cette manière, appeler «terrorisme» la lutte armée, n’est qu’une position démagogique et réactionnaire de l’impérialisme yankee.

Il l’arbore pour s’opposer à la révolution armée, en cherchant à la discréditer, pendant qu’il monte une répression sanguinaire et un génocide.

De plus, il utilise cette manoeuvre pourrie pour rivaliser, pour l’hégémonie mondiale, avec le social impérialisme.

Ils prétendent lier l’action révolutionnaire, à travers le prétendu «terrorisme», à la superpuissance social- impérialiste et ainsi également discréditer la révolution, car elle ne peut d’aucune manière être unie au centre sinistres du révisionnisme contemporain qui a transformé la patrie de Lénine et de Staline en la superpuissance hégémoniste actuelle.

Comme de juste, la réaction péruvienne, son gouvernement belaùndiste et leurs plumitifs n’ont fait qu’appliquer point par point les ordres et le plan de leur maître impérialiste.

Mais il n’y a pas qu’eux qui condamnent notre lutte armée de «terrorisme» : à ce carrosse se sont joints les opportunistes dirigés par le révisionniste endurci Jorge Del Prado et sa clique, adepte aveugle du sceptre impérial de Brejnev, maître du révisionnisme russe et grand marionnettiste du révisionnisme mondial.

II est normal que ces ennemis de la révolution agissent ainsi, car ils ne peuvent rester les bras croisés devant l’effondrement de leur chevauchement dépassé des masses, en vieux serviteurs au service de la collusion et de la lutte entre le social-impérialisme et l’impérialisme yankee.

Mais «Patria Roja» s’est jointe au même choeur, et appelle furieusement la gauche autoproclamée à décréter la guerre sainte contre le supposé «terrorisme», réclamant, en une distribution des tâches néfastes, à assumer la lutte idéologique et politique contre le «terrorisme», tandis que le gouvernement assume la lutte répressive complète et totale.

Ceux qui étaient hier les «ennemis» de Deng Xiaoping et qui en sont aujourd’hui les adorateurs ne peuvent faire moins que de nous attaquer, nous qui combattons l’associé impérialiste yankee de leur nouveau maître, et plus encore parce que nous appliquons le marxisme-léninisme-maoïsme qu’ils invoquaient hier et qu’ils renient aujourd’hui.

Cependant, d’autres encore s’unissent à la même compagnie, éblouis par ce qu’ils ont appelé «ouverture démocratique» et «perspective parlementaire» et qui, bien que la réalité mette en miettes leurs illusions, continuent à délirer dans le crétinisme parlementaire en rêvant éveillés aux élections de 1985.

Mais en fin de compte, les uns et les autres, qui paraissent réunis, ne représentent qu’une couche superficielle qui flotte sur la mer profonde que sont les masses populaires de notre patrie.

Rappelons-nous que pour le marxisme, il y a une seule tactique quand on se réfère aux masses : différencier les masses profondes innombrables qui montent des profondeurs, de cette écume sale et putride qui flotte au gré des vagues, servant de soutien fragile au bureaucratisme des notables et caciques locaux ainsi qu’aux faux partis prolétariens mais vrais «partis ouvriers bourgeois».

Cette tactique unique impose d’enseigner aux masses, en théorie et en pratique, la violence révolutionnaire dans la lutte conséquente ferme et permanente contre l’opportunisme.

Aux uns et aux autres, à ceux qui, se prétendent marxistes et combattants révolutionnaires, soit qu’ils reprennent, hésitent ou se rapprochent de l’engrenage impérialiste d’appeler      « terrorisme » la lutte armée qui soulève les entrailles mêmes de la lutte des classes de notre peuple, nous reproduisons les paragraphes suivants du grand Lénine :

« Ainsi donc, malgré tout, les choses avancent. L’armement des masses a fait des progrès malgré les difficultés incroyables et indescriptibles. La terreur individuelle, cette élucubratiqn de la débilité des intellectuels est reléguée au passé… les actions militaires en jonction avec le peuple commencent.

Voilà ce qui arrive quand les pionniers de la lutte armée se fondent avec les masses, non pas en pensée, mais dans les faits, quand ils se mettent à la tête de groupes de combats et des détachements du prolétariat, quand ils éduquent dans le fer et le feu de la guerre civile, les dizaines de chefs populaires qui demain, au jour de l’insurrection ouvrière, sauront aider de leur expérience et de leur valeur héroïque les milliers et dizaines de milliers d’ouvriers »…

« Vive les créateurs de l’armée populaire révolutionnaire ».

« Cela n’est pas un complot contre un personnage quelconque particulièrement odieux, ce n’est pas un acte de vengeance, ce n’est pas une solution provoquée par le désespoir, ce n’est pas un simple acte de « frayeur », non, c’est le début soigneusement réfléchi et préparé, calculé selon la corrélation des forces, c’est le commencement des actions des détachements de l’armée révolutionnaire ».

« Heureusement, le temps est passé dans lequel des révolutionnaires isolés «faisaient» la révolution, en l’absence d’un peuple révolutionnaire. La bombe a cessé d’être l’arme des « dynamiteurs » individuels et est arrivée à être l’élément nécessaire de l’armement du peuple.»

« Nous avons été d’expérience en expérience, nous avons tenté de créer une armée volontaire, en avançant à l’aveuglette, à tatons, en recherchant les chemins pour résoudre la tâche de cette situation concrète. Et la tâche était claire ».

« Actuellement, nous sommes encore très loin de nous être libérés de ces difficultés. Au début, nous les voyions d’une manière complètement abstraite, comme des révolutionnaires qui font des discours, mais qui ignorent complètement comment aborder les problèmes.

Naturellement de nombreuses personnes nous accusaient, et tous les socialistes et social-démocrates également, nous accusent, encore aujourd’hui, d’avoir mis la main sur ces questions sans savoir comment les résoudre.

Mais ce ne sont que des accusations ridicules de cadavres vivants. Comme s’il était possible de se lancer dans la plus grande des révolutions en sachant d’avance comment elle se terminerait !

Et comme si ces connaissances pouvaient s’apprendre dans les livres ! Non, nos décisions ne peuvent que surgir de l’expérience des masses… »

En conclusion, pendant que le début de la lutte armée se développe en une guerre de guerrilla ardente, avec des perspectives brillantes, la contre-révolution suivant sa logique réactionnaire nous attaque et nous combat, et il y a ceux qui se joignent au choeur en suivant leurs lointains maîtres révisionnistes, tandis que d’autres se retrouvent sur le même but ou s’approchent du même chemin.

Et tant que le peuple nous soutient et nous encourage, en augmentant encore nos forces, il y a ceux qui veulent masquer et amoindrir notre action révolutionnaire sous la couverture pourrie du « terrorisme », sentant que nous sommes la révolution armée en marche; il y a ceux qui nous appellent «sentier ténébreux», pendant qu’ils prétendent maintenir l’obscurité qui recule déjà devant notre action lumineuse guidée par le marxisme-léninisme-maoïsme; il y a ceux qui nous qualifient d’ « anti-patriotes », pendant qu’eux-mêmes vendent la patrie à l’impérialisme; il y a ceux qui nous qualifient d’ « infantiles » sans aucune preuve et sans savoir, si cela était le cas, que l’authentique lutte de la classe et du peuple nous apprend et nous mûrit, tandis que la sénilité opportuniste pourrit et que c’est un mal contagieux sans respect pour l’âge; il y a ceux qui nous taxent de «provocateurs», sans remarquer dans leur aveuglement qu’ils sont des provocateurs permanents de la juste colère populaire pour être des promoteurs impénitents et ratés de la capitulation populaire.

Pourtant, sur une chose ils ont complètement et totalement raison : nous ne sommes pas des adorateurs du crétinisme parlementaire, ni des pélerins endurcis de l’opportunisme électoraliste. Nous sommes simplement et clairement marxistes-léninistes-maoïstes.
Le Président Mao Zedong nous a appris :

« Etre attaqué par l’ennemi est une bonne chose car cela prouve que nous avons établi une ligne de démarcation bien nette entre lui et nous. Et si celui-ci nous attaque avec violence, nous peignant sous les couleurs les plus sombres et dénigrant tout ce que nous faisons, c’est encore mieux, car cela prouve non seulement que nous avons établi une ligne de démarcation nette entre l’ennemi et nous, mais encore que nous avons remporté des succès remarquables dans notre travail ».

Pour tout cela, nous affirmons catégoriquement : L’ACTION CONTRE-REVOLUTIONNAIRE ATTISE NOTRE LUTTE. 

3. LA CRISE DE L’ORDRE RÉACTIONNAIRE S’ACCENTUE ET LE PEUPLE ACCLAME LA RÉVOLUTION ARMÉE

Quelle est la situation actuelle de la réaction? Le gouvernement militaire antérieur qui dura douze ans, s’était donné deux tâches en prenant le pouvoir : 1) approfondir le développement du capitalisme bureaucratique, et 2) réorganiser la société péruvienne.

Pour accomplir la première il développa comme outil principal la fonction économique de l’Etat; pour réaliser la seconde, il suivit une conception politique fasciste et impulsa la réorganisation corporatiste de la société.

Dans une première phase, il avança dans la réalisation de ses objectifs mais la crise économique qu’il avait lui-même générée, et surtout, la lutte persistante des masses populaires, obligèrent le gouvernement militaire à remettre en question ses objectifs, ce qui se concrétisa par un réajustement général pour, ensuite, passer à la restructuration corporative tendant à constitutionnaliser les résultats qu’il s’était fixé depuis le début, et remettre ensuite le pouvoir d’Etat.

Cependant, l’aggravation de la crise économique et l’intensification de la lutte des classes firent échouer ses buts et la nouvelle constitution qui impliquait la troisième restructuration de l’Etat péruvien durant ce siècle ne parvient pas à corporatiser la société péruvienne; elle a permis seulement le renforcement du pouvoir exécutif au détriment du Parlement, et la plus grande participation des forces armées dans la conduite de l’Etat.

Comme corollaire de la gestion militaire, deux processus électoraux ont eu lieu, l’élection de l’Assemblée Constituante, et les élections générales de 1980 qui exprimèrent l’une et l’autre le développement de l’abstentionnisme, affirmant ainsi la tendance commune à toute l’Amérique latine à ne rien attendre ni des élections ni des gouvernements en place.

Ce fut donc dans ces conditions que Belaùnde accéda au pouvoir, et aujourd’hui, plus d’un an et demi après le début de son mandat, la crise économique se maintient, et le décollage de la production tant espéré n’apparait pas à l’horizon d’un avenir même très lointain; une inflation croissante et persistante continue à frapper la marche économique, et les déficits budgétaires, base principale de l’action de l’Etat, augmentent irrésistiblement et maltraitent chaque jour plus l’économie péruvienne malade.

L’impérialisme enfonce de plus en plus ses griffes dans notre patrie, s’appropriant chaque jour nos ressources naturelles et en particulier le pétrole, il développe ses tentacules jusque dans les entrailles de notre paysannerie et intensifie son contrôle sur le commerce et les finances du pays.

Le processus de la soi-disant «réforme agraire» est terminé et le choeur des opportunistes électoraux considère le problème de la terre comme résolu : ils prétendent vendre aux paysans les fondements de la base agro-pastorale tout en soutenant l’évolution de la «propriété associative» et empêcher le retour des notables locaux pour promouvoir le capitalisme bureaucratique dans l’agriculture sous le contrôle des grands banquiers et la participation directe de l’impérialisme yankee.

Le prolétariat et les travailleurs doivent supporter le chômage persistant et la réduction réelle de leur salaire et pouvoir d’achat, les conditions de travail qui s’aggravent et leurs conquêtes sociales niées ou menacées chaque jour tel que le droit de grève; la petite bourgeoisie doit supporter une paupérisation croissante et plus particulièrement la couche des intellectuels de plus en plus frustrés.

Le peuple en général doit affronter la faim à laquelle le condamne encore plus le nouveau gouvernement.

La bourgeoisie nationale, le capital moyen voit croître les restrictions sur ses entreprises et son commerce, souffrant également des conséquences du travail de sape réalisé et intensifié dans l’industrie nationale par le nouveau régime.

Tandis que dans le sein même de la grande bourgeoisie un âpre combat se livre entre les factions bureaucratiques et compradores pour savoir qui va gagner le plus.

Synthétiquement, en suivant l’orientation de développement qui consiste à placer le grand capital monopoliste principalement yankee comme moteur du processus économique, le gouvernement actuel vise à développer encore plus la structure semi-féodale sous-jacente qui continue à dominer les campagnes au bénéfice direct des grands propriétaires fonciers de l’ancien ou du nouvel ordre, et des paysans riches; le gouvernement actuel sape l’élémentaire structure industrielle du pays pour l’orienter plus encore vers la production extractive, principalement minière et pétrolière; et après avoir transféré et jeté aux enchères les entreprises d’état que le gouvernement antérieur avait concentré entre ses mains en se déchargeant sur les épaules du peuple de tout le poids de la charge, et en particulier celle de l’épuisante dette publique, on s’apprête aujourd’hui à les offrir comme des mets succulents aux gosiers insatiables du grand capital, plus spécialement impérialiste.

L’actuel gouvernement réactionnaire, dont la tête et le principal et premier responsable est Belaùnde, s’évertue, activement et servilement comme aucun autre, à développer plus encore le capitalisme bureaucratique dans le pays (capitalisme du grand capital monopoliste inféodé aux grands propriétaires fonciers et soumis à l’impérialisme), au bénéfice principalement du grand capital monopoliste, spécialement du grand capital banquier et financier, sous l’asphyxiante domination croissante de l’impérialisme nord-américain.

Mais si tel est bien le schéma et la ligne principale que le gouvernement suit, inextricable lutte d’intérêts entre exploiteurs, la crise persistante et croissante, et plus encore, la lutte de classes qui se polarise chaque jour plus, ne permettent pas au gouvernement de surmonter les difficultés présentes, condition indispensable pour pouvoir structurer un plan cohérent, fondé sur un programme clair et défini, comme le réclame à cors et à cris l’organisation de l’exploitation actuelle elle-même.

Sur le plan politique, le gouvernement continue à s’affronter à la conjoncture de la lutte de classes complexe et embrouillée qui a débouché sur la mise en marche d’une nouvelle constitution, la consolidation d’une bureaucratie qui lui soit totalement soumise et le regroupement des forces politiques réactionnaires qui avaient hiberné pendant douze ans.
Et surtout la répression des masses étouffées pendant de longues années par la crise qui développent à nouveau leur action pour leurs propres et justes intérêts.

Plus encore, cette masse sermonée durement par un long gouvernement démagogique qui feignait d’être « révolutionnaire » avec l’aide, ô combien empressée, des opportunistes de toujours, se voit refuser la satisfaction de ses plus élémentaires nécessités.

Tout cela compliqua outre mesure la situation pour la manoeuvre réactionnaire; cependant la réalité s’aiguisa plus encore, en un an et demi, le peuple vit très clairement la caducité de l’ordre démocratique bourgeois et toute son évocation hypocrite des droits et des libertés et la réalité de leur refus brutal.

L’obsolescence de l’institution parlementaire se développe comme un tonneau vide déclinant, qui s’enfonce dans une rhétorique vide et stérile, « pères de la patrie » sacralisés, alors que leurs fonctions législatives essentielles déclinent devant l’insolente invasion d’une juridiction perpétrée par l’Exécutif.

Un prétendu pouvoir judiciaire ankylosé qui agonise et maintient sa fonction seulement par inertie sous des montagnes de procès en suspens, prévarication, soumission servile à quelque autorité puissante et la constante violation des propres principes substantiels du droit réactionnaire; tout, comme toujours, étant contre le peuple, il se gave plus spécialement aujourd’hui des combattants révolutionnaires.

Un soi-disant pouvoir électoral autonome qui trafique coutumièrement les élections, prétextant systématiquement les plus grossières falsifications.

A ceci, il faut ajouter les luttes et divisions aiguës des partis réactionnaires qui sont toujours l’occasion de scandales publics et le centre de confirmation des abus de toutes sortes.

Ainsi le système politique réactionnaire montre clairement sa caducité et son pourrissement dissimulés sous le masque d’une démocratie apparente et d’un intérêt feint pour les masses auxquelles il ne demande que leurs voix occasionnellement en faisant battre le tambour d’une réelle démagogie; de cette façon, comme l’enseigne le marxisme, les forces armées et les forces policières, mais principalement les premières, deviennent de plus en plus plus la colonne vertébrale de l’ordre étatique réactionnaire, et son véritable tuteur, de là leur importance chaque jour plus déterminante et croissante dans le pouvoir d’Etat; cependant n’oublions jamais qu’une force armée ne possède stratégiquement seulement que la force de la société qu’elle défend même si, tactiquement, elle se présente armée jusqu’aux dents.

Idéologiquement, l’ordre dominant, exploiteur et oppressif est lui aussi en crise comme le prouvent les lamentations pharisiennes sur la dénommée « crise morale du peuple », qui n’est rien d’autre que la rupture des vieux principes qui tombent en morceaux sous les coups de la crise économique galopante et du dépassement politique de la réaction; et ceci est précisément le principal, la crise des principes démocratiques bourgeois et de son organisation sociale, qui, dépassés par le développement historique de la lutte des classes, par la puissante ascension du prolétariat et des masses populaires et par le grandiose processus radicalement transformateur que le marxisme-leninisme-maoïsme a imprimé sur tout le monde.

Ces principes révèlent toujours plus leur caractère dépassé à la lumière du jour, non seulement dans une perspective historique mais aussi dans la situation politique.

Le poids chaque jour déclinant des principes démocratiques bourgeois, qui ont été révolutionnaires dans le passé, montre depuis plusieurs décennies déjà leur caractère réactionnaire et le déclin de leur influence sur le peuple apparaît au grand jour avec l’expérience des dernières élections dans le pays; Belaùnde prit le pouvoir avec 46% des suffrages exprimés, et se sentit pour cela porté aux nues, et détenteur d’un pouvoir absolu, avec une voix dépassant la lutte des classes et dominant les conflits; cependant il a fallu moins d’un an et demi pour que son château de votes s’écroule comme une écume pourrie, et que sa grande autorité se transforme, dans le cahot et la tourmente, en un total discrédit.

Indiquons finalement et en passant, la question de l’Equateur; la vieille mise en question équatorienne du protocole de Rio de 1942 est bien connue; il se trouve que cette situation est venue à s’aggraver durant les dernières années comme l’illustre l’incident frontalier de la Cordillère du Condor en janvier 1981.

Mais un tel problème, aussi délicat qu’important, a été traité de manière totalement erronée et irresponsable par le gouvernement péruvien actuel et le Président Belaùnde qui le mène ; celui-ci étant le premier responsable puisqu’il dirige personnellement,la politique internationale.

Au lieu de tenter de résoudre la question, ils adoptent une position frivole et superficielle alarmante.

Le fait de ne pas traiter justement et correctement le problème équatorien peut entrainer de sérieux et graves problèmes, de grandes conséquences qui ne sont évidemment jamais directement assumées par eux mais par le peuple, qui avec son propre sang et ses efforts nous a donné le territoire qui compose notre patrie.

Ici encore, la politique et l’action réactionnaires du gouvernement belaùndiste sont manifestes; et il n’échappe à personne que c’est de l’union des intérêts des impérialistes en conflit, avec ceux de leurs agents et partenaires internes qui gouvernent nos Républiques que viennent les conflits sur nos terres latino-américaines et la multitude des guerres que nos peuples ont dû affronter; et cela est encore plus préoccupant aujourd’hui où le panorama de l’Amérique latine contient plusieurs conflits en puissance qui se développent attisés par l’affrontement des superpuissances à la recherche de l’hégémonie mondiale.

Ainsi, en synthèse nous voyons de nos propres yeux comment s’aiguise la crise de l’ordre réactionnaire, lequel offre de graves perspectives en cette année 1982.

Et quelle est actuellement la situation du peuple ? Une paysannerie avec une revendication plusieurs fois centenaire :«La terre à celui qui la travaille», et qui malgré son inébranlable lutte n’est pas encore parvenue à la satisfaire; une paysannerie que, dans les vingt dernières années, on a essayé de tromper par trois prétendues lois de réforme agraire qui, après avoir été appliquées avec une démagogie retentissante, l’ont en fait laissée avec son ancienne soif de terre inassouvie.

Un prolétariat qui en une longue lutte puissante n’arrache que quelques miettes de salaire et réalise quelques conquêtes à ses exploiteurs pour les perdre ensuite au cours de chaque crise économique qui frappe la société; un prolétariat qui ainsi se débat dans un sinistre cercle de fer, et qui aujourd’hui encore développe une inépuisable lutte pour les salaires, le temps et les conditions de travail.

Une petite bourgeoisie recouvrant de très larges couches comme cela sied à un pays attardé, qui voit ses rêves détruits au gré de la paupérisation inexorable que lui impose l’ordre social actuel.

Et une bourgeoisie moyenne, une bourgeoisie nationale faible et manquant de capitaux qui vacille et se dédouble entre révolution et contre-révolution et que chaque nouvelle crise détruit et écrase jusqu’aux limites de l’asphyxie.

Celles-ci sont les quatre classes qui historiquement forment le peuple sur notre terre, mais entre elles, la paysannerie surgit et le prolétariat se développe comme classe dirigeante de notre révolution; ces deux classes unies forment l’alliance ouvrier-paysan, unique base solide de classes de tout front révolutionnaire possible; à celle-ci se joint la petite bourgeoisie, et les trois unies sous la direction du prolétariat, constituent le tronc constant du front révolutionnaire qui ne peut être tel s’il ne constitue pas un front pour la lutte armée et une armature de classes pour l’édification du nouvel Etat.

Et cette union solide, ce front résistant et sa cohésion dans l’hégémonie, est maintenu fermement par le prolétariat qui puise sa force dans l’alliance ouvrier-paysan, se forge et se développe puissamment dans le creuset de la lutte armée de guerre de guérillas; c’est à ce front de classe que s’unit parfois la bourgeoisie nationale, puis s’en éloigne ensuite au gré des vents turbulents de la lutte des classes.

Et ce peuple péruvien, cette immense majorité, ces masses véritablement créatrices de l’histoire, ces puissantes forces productives, sont freinées dans leur essor par la persistance de rapports sociaux d’exploitation dépassés qui imposent le chômage et le sous-emploi à 56,3% de la population économiquement active d’après ses propres statistiques, et qui pour subsister dans les campagnes, soumettent au sous-emploi deux paysans sur trois.

Ainsi le système d’exploitation dominant détruit ou réprime les puissantes forces créatrices du peuple, les seuls forces capables de la plus profonde transformation révolutionnaire que notre patrie appelle depuis longtemps; sinistre système de destruction que la réaction défend à feu et à sang au bénéfice des propriétaires fonciers d’ancien ou de nouveau type, des grands bourgeois compradores ou bureaucratiques et de leur maître l’impérialisme yankee qui récupère cinq dollars pour chaque dollar investi; système pourri et sanglant qui se maintient par l’oppression qu’impose le vieil Etat réactionnaire bureaucratique et foncier à travers son appareil d’Etat, sa bureaucratie et ses forces armées, sa justice, ses prisons et sa répression, ancienne et douteuse.

C’est principalement à travers ses forces armées et leurs actions répressives, véritable colonne vertébrale de la dictature des classes que les profits extorqués de la sueur, des efforts et du sang de notre peuple augmentent chaque jour.

Mais qui dit exploitation et oppression dit Etat, et qui dit Etat dit classes, et qui dit classes dit lutte de classes et qui dit lutte de classes dit lutte populaire et comme l’histoire le montre à l’évidence, qui dit lutte populaire dit rébellion, lutte armée, guerre de guérillas, comme tous les peuples de la terre, possède sa propre grande histoire de lutte, jalonnée de son sang et de son héroïsme, la plus âpre, turbulente et la plus grande étant livrée infatigablement par la paysannerie, et plus spécialement la paysannerie pauvre, tout au long des siècles; il suffit ici de rappeler que notre propre émancipation républicaine s’édifia sur les grandes épopées armées de la paysannerie au XVIIIè siècle, et que ce XXè siècle est marqué par de grandes luttes paysannes qui se situent autour des années 20 et 60.

Ainsi celles-ci, comme l’hésitante lutte de 63, sont la source d’extraordinaires expériences auxquelles il faut nécessairement lier la lutte armée conduite par le MIR dans les années 65, lutte qui nous a laissé d’inappréciables leçons que tout révolutionnaire doit connaître.

Cependant c’est avec l’apparition du marxisme et du parti communiste que la lutte paysanne acquiert toute son expression révolutionnaire, c’est en effet avec le prolétariat dirigeant à travers son parti que la paysannerie trouve et suit le véritable chemin pour détruire l’ordre exploiteur existant, la guerre populaire, sommet de la pensée militaire populaire, établie par le président Mao Tsétung.

Ainsi notre peuple, comme tout peuple, s’est installé et a avancé dans la violence révolutionnaire, c’est en elle, sous toutes ses diverses formes graduelles, que notre peuple a conquis ses revendications, ses droits et ses libertés car, bien sûr, rien ne tomba du ciel ou ne lui a été offert contrairement à ce que disent les traîtres.

Tout a été conquis et défendu en définitive par la violence révolutionnaire dans une violente bataille contre la violence réactionnaire; ainsi furent conquises les huit heures, ainsi furent prises et reprises les terres, ainsi s’arrachèrent les droits et s’écroulèrent les tyrans.

La violence révolutionnaire est donc l’essence même de notre processus historique, et si l’émancipation républicaine a été gagnée par les armes sur les champs de bataille, il est facile de comprendre que le développement et le triomphe de la révolution péruvienne, de notre révolution démocratique de l’émancipation du peuple et de la classe, ne sera obtenue qu’au travers de la grandiose guerre révolutionnaire de notre peuple, levé en masse et en armes, au travers de la guerre populaire. Aujourd’hui, notre peuple héroïque, héritier d’une si riche histoire, et suivant son glorieux chemin lutte et se bat contre le nouveau gouvernement réactionnaire.

Lutte et combat dans les campagnes contre les notables et caciques locaux, base du pouvoir d’Etat réactionnaire dans la paysannerie; lutte et combat dans les usines et les mines contre ses exploiteurs et oppresseurs: lutte et combat dans la foule des bidonvilles contre la faim et la misère; lutte et combat dans les universités et les collèges dans les petites et moyennes villes contre le centralisme asphyxiant; lutte pour l’éducation, la science et la culture et son impérissable droit de nourrir et d’éveiller son esprit; lutte et combat dans les rues pour le droit de gagner son pain; lutte et combat pour défendre ses droits et ses libertés gagnées, pour la liberté de pensée et d’expression, d’organisation et de réunion, de grève, et pour toutes les conquêtes qu’il a arrachées par sa lutte et ses efforts et qui, bien qu’elles soient inscrites dans les lois et même dans la constitution de l’Etat, sont violées, remises en cause et niées 24 heures sur 24 par l’action toute puissante et abusive des pouvoirs ou d’un quelconque arriviste juché à un poste de pouvoir comme il sied à la nature de l’ordre étatique existant et ceux qui en sont à la tête.

Si notre peuple, aujourd’hui plus conscient qu’hier, plus organisé, plus politisé, plus ferme et plus décidé de par la présence essentielle et historique du prolétariat guidé par le marxisme-léninisme-maoïsme invaincu qui arme son esprit et sa main, se lance dans l’action même s’il doit pour cela affronter la force de frappe, les bombes et les balles et les armées de la réaction, il le fait sûr que sa lutte renforce, mobilise, organise, politise, arme et prépare les grands combats à venir.

Et si notre peuple est, aujourd’hui plus qu’hier, en train d’apprendre quelque chose, c’est bien que la lutte de classe conduit nécessairement à la lutte pour le pouvoir et que celui-ci se conquiert uniquement par la guerre révolutionnaire, la lutte armée, la guerre de guérillas, la guerre populaire; et que seulement ainsi le pouvoir ira à la classe et au peuple et que c’est seulement ainsi que se lèvera un nouvel Etat, et que c’est seulement ainsi qu’on parviendra à instaurer la dictature du prolétariat pour la grande transformation définitive de la société et pour que brille la lumière inaltérable du communisme dans notre patrie.

Aujourd’hui déjà, cela habite les masses, et dans le peuple on voit clairement comment dans la ville et dans la campagne, on commence récemment à employer la violence pour repousser la violence réactionnaire dans la défense de ses droits, et ceci apparaît de façon encore plus extraordinaire et plus évidente, dans l’appui que le peuple apporte à la lutte armée, à la guerre de guérillas dirigée par le Parti.

Même s’il ne parvient pas à en comprendre toutes les dimensions, car cela supposerait un plus grand développement de cette dernière, la connaissance de l’action collective est totalement capable de discerner que, dans ces flammes qui commencent à s’élever aujourd’hui et qui annoncent les grands foyers armés à venir, se forme et gronde l’espoir concret de son inexorable libération.

Tel est, selon notre point de vue marxiste-leniniste-maoïste de voir les choses, la situation de la réaction et la situation du peuple; et dans cette situation contradictoire nous pouvons voir deux aspects concrets de la situation révolutionnaire et exprimer ce que Lénine entendait ainsi; ceux d’en haut ne peuvent continuer à diriger comme hier, et ceux d’en bas ne veulent plus continuer à vivre comme jusqu’à maintenant.

On constate dans la réaction l’absence d’un projet précis, défini et accepté qui soit susceptible de la rassembler et d’arrêter le mouvement d’aller et retour erratique qui montre l’absence d’une direction fixe dérivant de l’absence d’un programme unique et encore moins accepté.

Dans le peuple on constate au contraire une direction ferme et décidée vers la révolution armée, une volonté de transformation révolutionnaire, même si elle apparait parfois limitée et s’exprime comme simple désir de faire tomber le système dominant dépassé; mais, même si ce n’était que cela, cela serait suffisant et fondamental pour trouver le bon chemin car, tout compte fait, c’est la lutte armée elle-même qui ouvre dans les faits la voie de la lutte armée, de même qu’elle assène les idées au moyen de faits palpables et ouvre ainsi le chemin de la lutte armée dans les esprits des hommes et des masses, qui ainsi s’incorporent de plus en plus sur la voie de la guerre populaire.

Tel est le point concret de la situation révolutionnaire en développement ici et maintenant, et ceci correspond à deux niveaux : 1. la lutte des classes en processus de polarisation et 2. la lutte armée qui se développe comme guerre de guérillas surgie du propre sein de la lutte de classes dans le pays.

La lutte de classes en polarisation et son développement comme lutte armée ont activé encore plus la situation révolutionnaire en développement; et ainsi aujourd’hui et dans le futur, la situation préexistante révolutionnaire dont le développement devient, plus chaud dans l’actualité, stimulera plus la lutte de classes, et ensemble elles impulseront fortement la lutte armée.

Voilà, en synthèse, la situation actuelle du peuple et de la réaction; celle-ci, aujourd’hui, à travers le gouvernement belaùndiste, établit un projet de «pacte social» ou de «concertation» qui n’est rien d’autre que la réédition du projet du gouvernement antérieur; mais la perspective populaire est unique, appuyer la lutte armée.

Ainsi, aujourd’hui comme demain, la lutte de classes va se polariser entre la concertation ou le soutien à la classe armée : la concertation est le drapeau noir de la réaction servant à rattacher le peuple à son wagon de queue, ou en termes plus stricts, pour le rallier aux factions opposées de la réaction et pour ce faire, celle-ci usera de tous les moyens, y compris la répression, car son objectif est de maintenir sa domination, et la force armée sera, en dernière instance, la carte que la réaction garde dans sa manche pour l’utiliser au moment opportun.

Soutenir la lutte armée est en revanche le drapeau rouge du peuple et est sa perspective nécessaire, car pour le peuple, la concertation n’est rien d’autre que la capitulation; la voie du peuple commence à apparaître plus claire et plus définie chaque jour; soutenir la lutte armée et la développer constitue le seul chemin historique que le peuple puisse emprunter, il n’en existe pas d’autres; et aujourd’hui, soutenir la lutte armée signifie simplement développer la guerre de guérillas.

Avec tout ce qui vient d’être dit, on peut alors conclure en disant : LA CRISE DE L’ORDRE REACTIONNAIRE S’ACCENTUE, ET LE PEUPLE APPELLE A LA REVOLUTION ARMEE.

4. DÉVELOPPONS LA GUERRE DE GUÉRILLAS

 
Le Président Mao Zedong a écrit :

« La tâche centrale et la forme suprême de la révolution est la prise du pouvoir par la lutte armée, c’est-à-dire, la solution du problème par la guerre. Ce principe révolutionnaire marxiste-léniniste a valeur universelle tant en Chine que dans tout autre pays».

Et un peu plus loin, il ajoute.

« Avant l’éclatement de la guerre, toutes les organisations et les luttes doivent avoir pour but de la préparer… Après l’éclatement de la guerre, toutes les organisations et les luttes doivent se coordonner directement ou indirectement avec la guerre ».

Le Parti Communiste du Pérou, parti de type nouveau, marxiste-léniniste-maoïste, fidèle à ses principes et à son programme, conscient de sa mission historique comme avant-garde organisée du prolétariat péruvien, a assumé son obligation de déclencher la lutte armée et de combattre pour la prise du pouvoir pour la classe ouvrière et le peuple.

Aujourd’hui, il développe une guerre de guérillas qui, à travers des triomphes et des revers instructifs dans la paysannerie pauvre, doit nous conduire à construire les bases d’appui révolutionnaires, concrétisant définitivement le chemin invincible de la guerre populaire.

Auparavant, le Parti a dû se reconstituer. Après l’expulsion de Del Prado et compagnie, marionnettes du révisionnisme dans les files partisanes, lors de la IVè Conférence Nationale de janvier 64, nous sommes entrés dans le long et complexe processus de Reconstitution, décrété lors de la VIe conférence de janvier 69, ce qui impliquait de faire du Parti, débarrassé du révisionnisme, un parti nouveau de type marxiste-léniniste-maoïste. Cette grande centrale décida en 1979 de commencer la lutte armée.

En mai 1980, respectant ce mandat historique, la lutte armée commençait en brandissant deux consignes fondamentales: Lutte armée ! et Gouvernement d’ouvriers et paysans !

Dès lors, notre action commençait et se développait sous la forme d’une guerre de guérillas et nous sommes aujourd’hui, en janvier 1981, et en accord avec le Comité Central, à l’étape du Développement de la guerre de guérillas.

La lutte armée déclenchée et dirigée fermement par le Parti est la continuation de la lutte de classes du peuple péruvien.

C’est la continuation armée de sa lutte politique qui est profondément enracinée et indissociablement liée aux masses populaires et principalement à la paysannerie pauvre.

Les masses sont notre unique base et soutien, la source de notre puissance et vigueur; nous sommes les fermes partisans du grand principe qui consiste à nous appuyer sur nos propres forces; nous sommes aussi des continuateurs conséquents de l’Internationalisme prolétarien, défenseurs de l’Immortelle devise de Marx et Engels :

« Prolétaires de tous pays, unissez-vous », et, en tant que communistes nous porterons toujours au sommet les trois grands drapeaux du marxisme-léninisme-maoïsme : Marx, Lénine, Mao, ce qui nous impose d’être les ennemis irréconciliables du révisionnisme et de tout opportunisme; luttant pour la révolution prolétarienne mondiale qui lutte et luttera jusqu’à ce que le communisme brille sur toute la surface de la terre.

La réalité révolutionnaire montre dans le pays comment la lutte armée brûle victorieusement, comment l’action contre-révolutionnaire attise notre lutte, comment la crise de l’ordre réactionnaire s’accentue et comment le peuple acclame la révolution armée; ainsi une nécessité historique urgente se présente à notre peuple héroïque et combattant : soutenir la lutte armée ce qui signifie aujourd’hui, développer la guerre de guérillas.

Le Parti communiste du Pérou; le Parti fondé par Mariategui; le Parti reconstitué comme parti de type nouveau, marxiste-léniniste-maoïste; le Parti qui a commencé la lutte armée sur notre patrie, et qui au cours des 21 mois de pléthorique vie de combat, la développe aujourd’hui comme guerre de guérillas; le Parti communiste du Pérou qui a levé vers le ciel les drapeaux rouges de la rébellion pour servir l’émancipation de la classe ouvrière et du peuple, qui appelle le prolétariat péruvien, la paysannerie et plus spécialement la paysannerie pauvre, les masses populaires du pays, à assumer son destin historique par ses propres forces pour faire tomber le vieil ordre réactionnaire actuel et construire le nouvel ordre social révolutionnaire que le peuple appelle et demande.

Peuple péruvien ! Ouvriers, paysans, travailleurs, femmes, jeunes, intellectuels, appuyons la lutte armée! soutenons le développement de la guerre de guerrillas !

Peuple péruvien ! ton impétueuse voix de tonnerre en furie commence à s’exprimer dans le langage vibrant et purificateur de la violence révolutionnaire, de la lutte armée, et par des actions guerrières, par une guerre de guérillas, tu avances, marquant les dates de ta nouvelle histoire, de ton histoire définitive.

La grande marche est commencée, elle sera longue et difficile, mais débouchera sur le triomphe décisif car « à part le pouvoir, tout est illusion !».
 
DEVELOPPONS LA GUERRE DE GUERILLAS!
 
VIVE LE PARTI COMMUNISTE DU PEROU !
 
GLOIRE AU MARXISME-LÉNINISME-MAOÏSME !

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Parti Communiste du Pérou : Nous sommes les déclencheurs [ILA 80] (1980)

Première école militaire organisée par le PCP
Première école militaire organisée par le PCP

19 avril 1980

Nous sommes les déclencheurs, ceci nous devons le graver profondément dans notre âme. Cette réunion est historique.

Camarades, nous sommes les déclencheurs, c’est en cette qualité que nous passerons dans l’histoire que le Parti est en train d’écrire en des pages que personne ne pourra détruire…

Nous sommes les déclencheurs.

Cette Première Ecole Militaire du Parti, nous l’avons nommée une clôture et une ouverture, elle clot et elle ouvre.

Elle clot les temps de paix, elle ouvre les temps de guerre.

Camarades, s’est achevé notre travail les mains désarmées, s’ouvre aujourd’hui notre parole armée : soulever les masses, soulever les paysans sous les immarcescibles bannières du marxisme-léninisme-pensée maozedong.

Une période s’est terminée, les préparatifs du nouveau ont été menés à bien.

Nous posons notre sceau sur ce qui a été fait jusqu’ici, nous inaugurons le futur, la clef ce sont les actions, l’objectif c’est le pouvoir.

Ceci nous le ferons nous-mêmes, l’histoire le réclame, la classe l’exige, le peuple l’a prévu et le désire ; nous devons l’accomplir et nous l’accomplirons, nous sommes les déclencheurs.

Nous voudrions aborder certains problèmes, je parlerai avec vous le coeur ouvert, avec des paroles de volonté et avec la raison du sentiment ; car cela aussi possède une stricte logique.

1. NOUS ENTRONS DANS L’OFFENSIVE DE LA REVOLUTION MONDIALE

Des siècles de dure exploitation se sont déroulés, les masses ont ployé sous le joug, on les a exploitées, subjuguées, elles ont été opprimées implacablement, mais tout au long des temps les masses exploitées ont toujours combattu, puisqu’elles n’ont d’autre voie que la lutte des classes.

Cependant, dans l’histoire ces masses étaient orphelines, elles n’avaient pas de direction, leurs paroles, leurs protestations, leurs actions, leurs rébellions s’achevaient sur l’échec et l’écrasement ; mais elles n’ont jamais perdu l’espoir, la classe ne le perd jamais.

Les masses sont la lumière même du monde qui surgit, avec leurs mains elles le transforment, elles créent les instruments ; elles sont la fibre même, la palpitation inépuisable de l’histoire. Ainsi sont produits la pensée, la science, ce qui est le plus élevé.

Mais les lois de l’histoire qui se produisent d’elles-mêmes à mesure du développement de la lutte des classes, ont créé une dernière classe, le prolétariat international.

La classe a surgi au milieu d’un système sinistre qui est apparu suant le sang et la boue par tous ses pores, le capitalisme ; un système au sein duquel le prolétariat en combattant a produit des syndicats, des grèves, des résistances et des révolutions.

Tout ceci s’est concrétisé dans le marxisme et la classe s’est dotée d’un Parti, elle est devenue une classe à l’âge adulte, avec ses intérêts propres, et de cette façon les masses du monde tiennent enfin leur libérateur ardemment désiré.

Dans les temps anciens, les masses espéraient un libérateur, plaçant leur espoir dans les mains de rédempteurs supposés, jusqu’au jour où est apparu le prolétariat, puissant, invincible et capable de créer un véritable ordre nouveau.

La classe s’est organisée politiquement et en perspective une autre histoire commence à se tisser, à se matérialiser dans la réalité.

Le prolétariat en cent années de combat, de défaites et de victoires a appris à combattre et à prendre le pouvoir par les armes.

Il l’a pris une première fois de façon éphémère, il fut écrasé par le feu et le sang ; cependant nous nous souvenons de la Commune de Paris et ceux qui furent vilipendés sont aujourd’hui des héros et leur exemple vivra, alors que de leurs bourreaux personne ne se souviendra.

La classe avec Lénine prit le pouvoir en Russie et fit un puissant Etat, continua à combattre, et avec le président Mao Zedong elle nous donna un autre chemin, elle trouva les réponses aux problémes en suspens et la classe commença à combattre sous les bannières du marxisme-léninisme-pensée mao zedong.

Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, la révolution entra dans l’équilibre stratégique, les saintes alliances réactionnaires, les bourreaux et les ennemis jadis impunis passèrent au second plan.

Le puissant mouvement ouvrier international, les vagues turbulentes du mouvement de libération nationale, le développement des partis communistes, le marxisme élevé jusquà la haute cime de la pensée maozedong nous ont conduit à une nouvelle situation : nous sommes entrés dans l’offensive stratégique de la révolution mondiale, les prochaines 50 à 100 années seront celles du coup de grâce porté à la domination de l’impérialisme et de tous les exploiteurs.

C’est l’histoire, qui ne peut être parcourue à l’envers.

Par les mains de la classe ouvrière, par les directions des partis communistes, par la force de la paysannerie pauvre, qui est le soutien même de la guerre populaire qui grandira de plus en plus jusqu’à démolir le vieil ordre, le monde est entré dans une nouvelle situation : l’offensive stratégique de la révolution mondiale.

C’est un fait d’une importance transcendante.

Le Président Mao a dit : « lorsque la tempête approche, le vent gonfle le pavillon ».

Ainsi, l’oeil du cyclone s’approche, le cyclone a commencé, les flammes invincibles de la révolution se tranforment en plomb, en acier, et du fracas des batailles avec son feu inextinguible sortira la lumière, des ténèbres sortira la luminosité et il y aura un nouveau monde.

Le vieil ordre de la réaction craque, sa veille embarcation prend l’eau, elle coule désepérément ; mais camarades, rien ne doit nous laisser espérer qu’elle se retire avec bienveillance.

Marx nous a averti ; en coulant, ils sont encore capables de donner des gifles de noyés, des coups de griffes pour tenter de nous faire couler avec eux.

Cela est impossible.

La réaction fait des rêves de sang, des rêves agités troublent leurs sombres nuits, leur coeur machine de sinistres hécatombes ; ils s’arment jusqu’au dents mais ils ne pourront l’emporter, leur destin est pesé et mesuré.

L’heure est venue de leur régler leur compte.

Les superpuissances impérialistes, les USA, l’URSS, et les autres puissances envahissent, pénètrent, sapent, détruisent, cherchent à tout faire sombrer dans l’effroi.

Mais, comme dit le président Mao, en attaquant, en agressant, en lançant des offensives, il s’éparpillent et entrent dans les entrailles puissantes du peuple ; et le peuple se cabre, s’arme et se soulèvant en rébellion, il passe la corde autour du cou de l’impérialisme et des réactionnaires, il les prend à la gorge, les tient sous son étreinte ; et nécessairement il les étranglera, nécessairement.

Les chairs réactionnaires il les effrangera, il en fera du fil, et ces noirs rebuts il les jettera dans la fange, et le restant il l’incinèrera, et ses cendres il les dispersera aux quatre vents de la terre pour que ne reste pas même le souvenir sinistre de ce qui ne doit jamais revenir parce qu’il ne peut ni ne doit revenir.

Camarades, tel est le monde d’aujourd’hui.

Il nous a été donné de vivre une époque extraordinaire.

Jamais auparavant les hommes n’ont eu destin si héroïque, ainsi cela est écrit.

Aux hommes d’aujourd’hui, à ces hommes qui respirent, qui luttent, qui combattent, il leur a été donné de rayer la réaction de la face de la Terre, c’est la mission la plus lumineuse et la plus grandiose qui puisse être accordée à une génération.

Nous nous trouvons dans cette situation.

La révolution mondiale entre dans l’offensive stratégique, rien ne peut l’emporter face à elle ; des légions de fer innombrables se lèvent et se lèveront de plus en plus, et en se multipliant inépuisablement elles encercleront et anéantiront la réaction.

La réaction en déchirant les chairs du peuple, en étendant ses griffes sanglantes ne fait que s’emmêler et s’embrouiller ; elle cherche à étancher sa soif dans le sang du peuple, mais ce sang se lève comme des ailes furieuses et ces chairs frappées se transforment en de puissants fouets vengeurs et ses muscles et son action se tranforment en un bélier d’acier pour briser les oppresseurs, qu’il écrasera irrémédiablement.

La réaction camarades ne pourra l’emporter de quelque façon que ce soit.

La révolution triomphera, l’heure a sonné.

La lutte sera dure, ardue, cruelle ; longue et difficile.

Le triomphe nous appartient, la masse s’imposera, la paysannerie se soulèvera, la classe la dirigera ; les Partis Communistes commanderont et les drapeaux rouges seront hissés pour toujours.

La réaction a ouvert son dernier chapitre, c’est dans ce monde que nous nous déployons.

2. NOTRE PEUPLE ENTAME LA PRISE DU POUVOIR PAR LES ARMES

Dans cette grande épopée de l’histoire mondiale, notre peuple joint aux frères de classe de l’Amérique Latine, joint aux masses latino-américaines a un rôle à jouer, il l’accomplit et l’accomplira plus encore.

Notre peuple entame la prise du pouvoir par les armes.

Il a des centaines d’années de lutte ; les mouvements paysans ont ébranlé les racines de l’exploitation, mais n’ont pas réussi à les démolir.

Dans ce pays s’est forgé le parti Communiste, acier pur, qui a engendré la lumière en s’abreuvant au marxisme-léninisme-pensée maozedong.

Camarades, au milieu de ce peuple, dorénavant nous entrons dans une troisième étape ; cette troisième étape est celle de l’affrontement armé.

La révolution et la contre-révolution s’apprêtent à la violence.

Eux s’apprêtent à répéter leur vieille et sanglante violence, leur paix des baïonnettes, leur guerre maudite qui liquide dans les prisons, dans les écoles, dans les usines, dans les champs, qui assassine jusque dans les ventres maternels.

Cette sinistre violence trouve aujourdhui un adversaire à sa mesure.

La violence de la révolution s’apprête à définir son affrontement armé.

Notre peuple qui a une riche histoire s’achemine enfin à la phase finale, au sommet de l’étape démocratique de la révolution ; les masses s’ébranlent, l’essor grandit, la tempête se rapproche.

La réaction de ce pays tout comme la réaction mondiale rêve de paysages de fer et de sang, elle cherche à inonder la révolution, à la noyer dans le sang, à l’écraser.

Ce ne sont des rêves, vieux, noirs et violents.

La situation n’est plus celle d’hier.

De l’eau a coulé sous les ponts, le capitalisme bureaucratique a fait mûrir la révolution, les lois agraires les unes après les autres ne donnent que frustration et la paysannerie a compris la leçon : rien ne lui sera donné, rien ne peut être attendu d’une loi, la terre elle devra la conquérir de ses propres mains armées.

La classe ouvrière est de plus en plus puissante, plus mûre, sa conscience est de plus en plus élevée, ses effectifs de plus en plus nombreux, elle est plus forte en politique, plus forte qu’hier.

Les masses populaires grandissent dans notre pays. La petite-bourgeoise se prolétarise, elle n’a d’autre destin que de servir la révolution et se mettre à la disposition du prolétariat ; elle n’a pas d’autre destin, elle n’a d’autre route que celle de servir la révolution, suivant les ordres de la classe ouvrière, et lutter opiniâtrement pour suivre le chemin du Parti.

Il est bon de rappeler cela, parce que dans cette classe nous devons gagner l’intelligentsia, ce qui exige d’agiter les masses comme l’a dèjà enseigné Mariategui ; c’est seulement ainsi qu’elle accomplira son rôle et pourra servir dans la plus grande bataille que l’histoire porte dans ses flancs.

Camarades, nous avons conclu que nous entrions dans la troisième étape de la société péruvienne contemporaine.

Mais comme hier, quand nous affirmions les deux moments de la société péruvienne contemporaine, en tant que parties du processus de développement du capitalisme bureaucratique dans le pays, certains nous condamnaient, rejetaient notre thèse, nos idées, jusqu’à les taxer avec une insolence ignorante et méprisante d’infantilisme ; ce que nous affirmons aujourd’hui avec une vision historique claire et précise: que notre pays entre dans une troisième étape, sera aussi l’objet de leur incompréhension mais il ne leur sera plus possible désormais de nous condamner sous l’étiquette puérile d’infantilisme, puisque les faits nous ont donné raison sur de multiples aspects, et eux aussi en tireront la leçon.

Cependant il ne va pas leur être facile d’accepter, de comprendre, cela demandera des faits frappants, des actions concrètes qui martèleront leurs têtes de bois, qui feront voler en pièces leurs spéculations, pour que dans leurs âmes aussi habite la réalité de cette patrie qui est la nôtre.

La compréhension de la troisième étape est capitale pour que notre peuple avance.

Qu’est-ce qu’implique cette troisième étape ?

Elle implique que la révolution, que le peuple à mains armées commence à prendre le pouvoir, et que la réaction, avec ses 400 ans d’exploitation, qui s’ajoute à l’exploitation antérieure, puisqu’elle a existé elle aussi (camarades, nous devons y penser attentivement, 400 ans d’oppression étrangère, un vil système d’esclavage qui existe encore, un Etat qui certes n’est pas solide, mais qui a de la force actuellement), elle implique que la réaction tentera de nous endiguer, elle tentera de s’opposer à l’avancée de la révolution.

C’est que, comme nous les matérialistes le savons bien, ce qui existe refuse de mourir et la réaction existe et pour cela refuse de mourir, c’est un cadavre non-enseveli, mais il nie les faits, il résiste et attaque avec furie et désespoir, il ne veut pas qu’on le mette dans son cercueil, il ne veut pas qu’on l’enterre.

Ainsi nous devons comprendre que la lutte révolutionnaire sera dure, violente, cruellement disputée par la réaction, et elle enverra ses troupes noires nous combattre, armées jusqu’aux dents, elles chargeront la classe ouvrière, la paysannerie, les masses populaires, elles étendront leurs griffes sinistres, sanglantes, il en sera ainsi : ils nous tendront des pièges, ils chercheront à nous encercler et nous isoler, nous écraser, nous effacer, mais nous sommes le futur, nous sommes la force, nous sommes l’histoire.

Camarades, révolution et contre-révolution s’affrontent aussi dans notre pays, nous sommes les deux parties d’une unité liées et en lutte croissante.

Les réactionnaires concentrés, armés, défendus dans les villes, dans les capitales ; nous, nous prendrons racine à la campagne, dans les petits villages, avec les masses, avec la paysannerie pauvre en général, avec la force, avec le pouvoir désorganisé pour l’organiser en une puissante armée.

Mais cela ne sera pas facile : leurs troupes noires et sinistres iront au contact contre nous, ils monteront de puissantes agressions, de grandes offensives.

Nous répondrons, nous les disloquerons, nous tranformerons leurs offensives en une multitude de petites offensives que nous lancerons contre eux, et les encercleurs seront encerclés et les soi-disant anéantisseurs seront anéantis et les soi-disant triomphateurs seront vaincus et la bête sera finalement désarçonnée, et comme on nous l’a appris, le tonnerre de nos voix armées les fera trembler d’épouvante et ils finiront morts de peur, devenant quelques petits tas de cendres noires.

Il en sera ainsi, camarades, il en sera ainsi.

Cependant la lutte sera dure, longue, difficile et cruelle ; il faut se faire une âme d’acier, être forts, vigoureux, ne pas avoir peur et être sûr de la victoire ; que la confiance en elle habite notre coeur, puisque nous servons le peuple et la classe.

Avec détermination et fermeté, nous déclencherons la lutte armée, nous la déploierons et ses drapeaux peupleront notre terre, avec des actions franches que l’histoire enregistrera.

Camarades, notre peuple entame la prise du pouvoir par les armes ; elle est en marche, la geste la plus grandiose que notre patrie ait jamais vue.

Une chose pareille, elle ne la verra plus jamais, cela va être grandiose.

Et c’est nous qui allons le faire ! C’est au service de cela que nous sommes et que nous serons, le peuple et la classe, le prolétariat le commandent.

Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas faillir.

3. LE PARTI COMMENCE A SE DEVELOPPER AU TRAVERS DE LA LUTTE ARMEE

Quatre-vingt et quelques années d’existence de la classe ouvrière, cinquante deux ans pour le Parti, qu’un groupe mit à peu près dix ans à fonder, mené par Mariategui, dont le nom restera pour toujours gravé dans nos rangs, dans ceux de notre peuple et des peuples du monde, et dans la classe ouvrière internationale.

Le temps a passé, nous avons été nombreux à lutter, nous continuons à lutter jusqu’à ce que l’exploitation soit balayée ; cela est notre destin.

Nous sommes un torrent grandissant contre lequel on lance le feu, la pierre et la boue ; mais notre pouvoir est grand, tout cela nous le transformerons en notre feu, le feu noir nous le transformerons en feu rouge, et le rouge est lumière.

C’est ce que nous sommes camarades, c’est la reconstitution. Camarades, nous sommes reconstitués.

Le Parti est un parti de type nouveau.

Ce Parti de type nouveau est fait pour prendre le pouvoir pour la classe ouvrière et pour le peuple dans cette patrie.

Le Parti ne pourra plus se développer autrement qu’à travers les armes, au travers de la lutte armée.

En 50 ans, nous avons appris de dures leçons, une grande leçon que nous n’oublierons jamais : nous n’avons pas le pouvoir parce que nous n’avons pas de fusils.

Comme le Président Mao l’a écrit : qui a le plus de fusils a le plus de pouvoir et qui veut prendre le pouvoir, qu’il forge une armée, et qui veut le maintenir, qu’il compte sur une puissante armée.

C’est ce que nous ferons.

Le Parti commence à se développer au travers de la lutte armée, c’est historiquement le pas que nous avons franchi, nous ne pourrons plus revenir en arrière.

Camarades, nous pouvons désormais dire : le développement a été victorieux, la destruction possible, comme ça devait arriver, n’a pas eu lieu ; le Parti n’est pas détruit, c’est une conclusion que nous pouvons tirer de notre IIè Session plénière du Comité Central et de cette Iè Ecole Militaire.

Nous avons commencé un travail dont bientôt nous allons voir les dimensions

Nous nous disions : comment développer le Parti ?

A travers la lutte armée, simple et sobre réponse.

Nous nous disions : aux époques critiques la situation entre dans un grave affrontement et d’après la loi de la contradiction, des circonstances déterminées peuvent mener au développement ou à la destruction, transitoire bien sûr, mais destruction quand même, qui aurait pu nous couvrir de boue ou nous nous obliger à marcher au travers d’un bourbier.

Mais le Parti a vaincu comme ça devait arriver.

La destruction ne peut pas se produire.

Le Parti entre, ferme, décidé, volontaire et énergique dans son développement.

Camarades, c’est ce qu’on peut conclure de ces réunions.

Cependant, de quelles contradictions débattons-nous ?

Le fait d’entamer la lutte armée nous pose une contradiction : l’ancien et le nouveau ; le developpement du Parti au travers de la lutte armée est le nouveau, l’ancien est ce qui a été fait jusqu’ici, y compris les bonnes choses, y compris les meilleures choses que nous ayons faites ont commencé à être l’ancien, et pour cette raison s’ajouteront à cette tradition, à cette grande poubelle qu’engendrent les partis et les classes au long des décennies, sur ce point nous devosn être très clairs.

Il n’y a qu’une chose nouvelle : le développement du Parti au travers de la lutte armée.

C’est notre contradiction d’aujourd’hui.

De même qu’à l’échelle internationale c’est la contradiction entre l’offensive stratégique et la défense stratégique qu’entame la réaction, de même à l’échelle nationale la contradiction est entre le peuple armé et la réaction armée, contradiction à trancher au travers de la guerre populaire pour parvenir au triomphe inévitable de la classe par lequel doivent être balayés 400 années d’oppression, ainsi de la même manière camarades, il y a dans le Parti une contradiction, qui n’appelle aucun doute, qui appelle au contraire une réflexion sérieuse.

Les communistes aujourd’hui doivent être on ne peut plus clairs au sujet de ce qui est l’ancien et ce qui est le nouveau.

Je le répète, le nouveau c’est la lutte armée, ce sont les flammes ardentes et immarcescibles de la guerre populaire, c’est l’acier qui doit s’affiner, fine épée, lance piquante pour blesser les entrailles de la réaction, cela c’est le nouveau, le reste c’est l’ancien, c’est le passé et de lui il faut se garder car le passé veut toujours se rétablir de mille manière au sein du nouveau.

Camarades, n’oublions pas que pour en garantir et consolider 100, il faut en faire avancer 200, avancer à 200 aujourd’hui, cela veut dire déclencher la lutte armée ; commencer les actions c’est la garantie de semer le nouveau profondément, avec du plomb, en faisant s’effondrer les vieux murs, cela c’est le nouveau, le reste c’est l’ancien camarades.

Cela nous devons le comprendre et être absolument clairs.

Le Parti est entré dans son développement à travers les armes, c’est une situation fondamentale.

En disant cela, nous tenons trois choses.

La première, c’est que nous entrons dans l’offensive stratégique de la révolution mondiale, c’est notre contexte. La marée puissante est de notre côté.

La deuxième, c’est que le peuple entame la prise du pouvoir par les armes.

Le futur se décidera avec la guerre populaire que nous mettons en marche.

La troisième, c’est que le parti commence à se développer eu travers de la lutte armée.

Ainsi le Parti deviendra le puissant Parti dont la révolution a besoin et comme c’est nécessaire il doit être forgé.

Camarades, le processus mondial, le processus du pays et le processus du Parti sont reliés.

Pour cette raison, le futur est garanti, il est en train de palpiter dans les actions de guerre que nous commencerons à mener, il est vert et tendre, il faut le couver avec le tumulte des armes, il faut le développer avec la guerre de guérillas, il faut le fortifier avec la guerre populaire ; il faut prendre soin de lui comme la pousse verte d’une armée naissante en détachements armés, il faut le déployer comme une armée de guerilla et le former pour qu’il devienne une puissante armée.

Camarades, ces trois conditions déterminent le Parti à conduire la lutte de masses armées, et dans notre esprit, dans notre coeur, dans notre volonté vit déjà le pouvoir populaire, nous le portons avec nous.

Ne rechignons pas au commencement, ou notre âme sera petite, faible, fragile et variable.

Camarades, n’oublions pas le pouvoir populaire, l’Etat dela classe ouvrière ; l’Etat des ouvriers et paysans marche avec nous, nous l’emmenons au bout des canons de nos fusils, il habite dans notre esprit, il palpite dans nos mains et sera toujours brûlant dans notre coeur.

Ne l’oublions jamais, c’est la premièr chose qui doit être dans notre esprit.

Camarades, il naîtra fragile et faible parce qu’il sera nouveau mais son destin sera de se développer à travers le changement, la variation de la fragilité, comme une pousse verte.

Les racines que nous planterons dès le départ seront le futur d’un Etat vigoureux.

Tout ceci camarades, commence à naître à partir des actions les plus simples et modestes que demain nous devrons commencer.

Ce sont trois choses reliées : l’histoire mondiale, l’histoire de notre patrie et l’histoire de notre Parti, ce sont trois convergences, trois réalités, trois conjonctions avec une seule conclusion finale, une seule vérité invariable, un seul futur.

La révolution habitera dans notre pays, nous répondons de cela.

4. NOUS COMMENCONS A DEVELOPPER LA MILITARISATION DU PARTI AU TRAVERS DES ACTIONS ET A APPLIQUER LE PLAN DU DECLENCHEMENT

C’est une conclusion des trois questions antérieures.

C’est une conclusion logique, nécessaire, irréfutable et irréversible, frappante.

A partir des trois questions abordées, le Parti dans la IIè Session Plénière du Comité Central a défini «Développer la Militarisation du Parti au travers des actions» ; ceci sanctionne le fait qu’au travers d’actions de guerre le Parti deviendra l’avant-garde puissante et reconnue de la classe ouvrière du Pérou, le centre reconnu de la révolution péruvienne.

La IIè Session Plénière a sanctionné un « plan de déclenchement de la lutte armée » qui résoud un problème en suspens jusqu’à aujourd’hui : le déclenchement de la lutte armée ; cela camarades, ce n’est pas pour en tirer vanité, c’est pour comprendre notre immense responsabilité, c’est seulement pour cela.

La vanité ne doit jamais exister en aucune manière parmi nous ; la modestie et la simplicité doivent nous accompagner ; et plus nous agissons, plus nous devons être modestes et simples, parce que fidèles serviteurs de la classe et du peuple.

C’est ainsi que nous devons apprendre à être. Beaucoup de choses changeront plus profondément, même en nous.

Nous avons camarades, grâce à l’action de l’histoire universelle, du marxisme-léninisme-pensée mao zedong, grâce à l’action de notre peuple qui commence à définir son histoire avec les armes, grâce à l’action des cinquante années de lutte du Parti et de celle d’innombrables communistes, et comme conséquence de ce que notre propre fondateur mit en branle, nous avons résolu le problème du déclenchement de la lutte armée.

Nous avons résolu le premier problème militaire fondamental, comment déclencher la lutte armée.

Nous savons quoi faire, comment nous armer, et le principal, comment soulever la paysannerie pour réussir, dans une lutte ardue, à faire démarrer une guérilla de cette terre puissante qu’est la paysannerie; nous avons comment affronter les encerclements et aussi comment les briser.

Camarades, le probléme du déclenchement de la lutte armée au Pérou est résolu, que personne n’en doute plus.

Nous n’avons plus aucune raison de douter. Le probléme est résolu.

Prenons le pour ce qu’il est, la conséquence du marxisme-léninisme-pensée mao zedong, prenons le pour ce qu’il est, la conséquence du fait que notre peuple entame la prise du pouvoir par les armes; prenons le pour ce qu’il est, la conséquence des cinquante années de notre Parti.

Ainsi nous tiendrons sa signification historique, ainsi nous le comprendrons et ainsi nous saurons où nous devons aller et où nous devons débarquer à bon port.

5. NOUS ARMER THEORIQUEMENT ET PRATIQUEMENT POUR DECLENCHER LA LUTTE ARMEE

Nous nous armons théoriquement et pratiquement avec la Ligne Militaire et avec la mobilisation politique générale, en formant des détachements et en menant des actions nous déclenchons la lutte armée. C’est ce que nous devons enregistrer de façon indélébile.

Cette Ière Ecole Militaire est historique.

Nous nous demandions de qu’est cette Ecole ?

Si la II è Session du Comité Central est une « Sonnerie de Gloire », qu’est donc cette école ?

Nous allons le redire : « Clôture et Ouverture », puisqu’elle ferme et qu’elle ouvre.

Elle clôt le chapitre de notre vie non armée et ouvre notre guerre populaire. Camarades, voilà ce qu’est cette Ecole.

Ici nous avions à appliquer les accords de la IIè Session Plénière du Comité Central, nous l’avons accompli avec succès, et avons résolu les problèmes que le Comité Central doit sanctionner très bientôt, lorsque le remaniement du Parti sera accompli et les actions commencées.

Ainsi, le Parti au travers de ses organisations centrales, de ses dirigeants et cadres s’arme de sa ligne militaire, en théorie et en pratique.

La réunion finale elle-même, camarades, est une démonstration de distributions de forces : une démonstration d’encerclement et d’anéantissement du pessimisme et de l’opposition ; a été anéanti ce qui restait d’opposition parmi nous et en nous, a été arboré l’optimisme et a débordé l’enthousiasme, les victoires à venir se sont déployées.

C’est ainsi qu’il faut le comprendre. Nous avons vu marcher les combattants : nous avons vu des combattants avancés, dirigeants la tête de l’assaut, ouvrant la brèche ; nous avons vu passer les files qui suivaient pour maintenir l’action et la soutenir ; nous avons vu au final l’action décisive, passionnée, ardente de foi, qui finit par prendre la colline.

Ce que nous avons fait aujourd’hui est une démonstration de la façon d’agir militairement ; c’est pour cela que nous disons que nous sommes en train de nous armer théoriquement et pratiquement, et en armant ainsi les cadres et les dirigeants, les effectifs fondamentaux, nous engageons évidememment la mobilisation politique générale.

Rappelons-nous les paroles du Président Mao : la clef, c’est de mettre en mouvement les cadres ; ceci est accompli.

La mobilisation a donc commencé, et ce qui a été fait ici se répercutera demain sous forme d’échos plus puissants, parce qu les masses du Parti rêvent d’entendre que nous devons déclencher les actions et elles veulent savoir comment le faire.

Camarades, nous allons aux bases comme porteurs de bonne nouvelle, il faut appliquer le plan de déclenchement et nous devons le faire pas plus tard que demain, c’est ce que les coeurs battants des militants et des masses qui travaillent avec nous brûlent d’entendre, rêvent de réaliser.

Camarades, la mobilisation politique générale du Parti a été mise en branle, en formant des détachements armés et en menant des actions militaires nous déclencherons la lutte armée.

Ceci est la conséquence de ce qui se passe ici, pour cette raison cette réunion est une clôture et une ouverture.

6. NOUS SOMMES LES DECLENCHEURS

Nous sommes les déclencheurs.

Nous avons commencé en le disant, nous terminons en le disant, nous sommes les déclencheurs.

Déclencheurs de quoi ?

De la guerre populaire, de la lutte armée qui est entre nos mains, qui brille dans notre esprit, qui palpite dans notre coeur, qui s’agite irrésistible dans nos volontés.

C’est ce que nous sommes.

« Une poignée d’hommes, de communistes, observant le mandat du Parti, du prolétariat et du peuple, en ce 19 avril, dira l’histoire, ils se sont mis debout et ont fait leur profession de foi révolutionnaire, avec le coeur brûlant d’une passion inextinguible, d’une volonté ferme et résolue, avec un esprit clair et audacieux ont assumé leur obligation historique d’être LES DECLENCHEURS, et ce qu’ils décidèrent un 19 avril ils le matérialisèrent en automne au moment du boycott et de la moisson, ils le poursuivirent sous forme d’actions contre le pouvoir réactionnaire, visant le pouvoir local, ils le continuèrent avec des invasions de terres et avec les masses paysannes ils firent démarrer les guérillas, et les guérillas engendrèrent la puissante armée que nous sommes aujourd’hui et l’Etat qui s’appuie sur elle.

Notre patrie est libre… »

C’est ce qu’on dira camarades, c’est ce qu’on dira.

Cela concrétise notre décision de Parti apparemment simple, mais de grande dimension historique.

Camarades, est-ce que ces trois questions finales soulèvent des contradictions ? Oui, elles aussi soulèvent des contradictions.

Ici, dans le Parti, se concentre notre accord de «Développer la Militarisation du Parti au travers des actions» et d’appliquer le Plan de Déclenchement, l’essence du nouveau, le nouveau en ce monde qui ne pourra être arrêté parce qu’il surgit aujourd’hui de mains armées, qui seront plus nombreuses demain ; se concentre le nouveau en ce pays, qui se décidera à main armée, et se concentre le passage du Parti à son développement à travers les armes, à travers la lutte armée.

Ainsi, sur la question de développer et appliquer le plan du déclenchement, se concentre le nouveau qui s’affronte à l’ancien.

L’ancien fera tous ses efforts sur la voie opposée, mais il est déjà défait, c’est une grande défaite du droitisme.

La destruction [du Parti] est déjà conjurée, le développement a triomphé, matérialisons-le avec du tonnerre, écrivons-le avec du plomb, qu’il soit écrit pour toujours en pages d’acier sur le dos des montagnes, mais que jamais il ne puisse s’effacer ni s’écrire d’une autre façon.

Là est la contradiction.

Tout débouche à la dernière heure sur la quintessence du problème.

La contradiction concerne le problème des armes, de la guerre, de la lutte armée, de son déclenchement.

Si jusqu’à aujourd’hui nous avons agi comme des gens non armés, le probléme est que nous entrons dans une action à mains armées ; nous passons des temps de paix aux temps de guerre et les temps de guerre ont d’autres exigences, d’autres exigences péremptoires.

Camarades, les contradictions s’entrechoquent mais nous savons les manier.

Nous avons appris à nous y retrouver en histoire, à saisir ses lois, ses contradictions.

Il dépend de nous de les résoudre toutes en les matérialisant par des faits d’armes ; rien ne nous arrêtera.

Nous passerons aux temps de guerre irréversiblement, la contradiction se développera, le nouveau triomphera, il nous mènera jusqu’au bout.

Nous sommes les déclencheurs, quelle contradiction se pose à nous ?

Nous-mêmes et les autres communistes des bases qui sont nous aussi, présents ou non, eux qui battent en nous, nous tous attendons avec ardeur ce qui est décidé ici.

Nous tous avons un problème, une contradiction : la grande rupture.

Le temps est venu camarades, le temps est venu.

Le temps de la grande rupture.

Nous romprons tout ce qui nous attache à ce vieil ordre pourri pour le détruire de fond en comble, donc si en ce monde caduc nous avons un quelconque intérêt, nous pouvons le détruire.

Pris individuellement, les hommes peuvent être faibles, chacun doit s’en convaincre, en tant que personne on peut être fragile et faible ; mais la révolution est toute-puissante et la révolution armée plus encore puisqu’elle est fondée sur les masses qui sont la force de la terre, puisqu’elle est dirigée par le Parti qui est la lumière de l’univers.

Camarades, nous entamons la grande rupture.

Nous avons dit de nombreuses fois que nous entamons la rupture et que nous avons à rompre de nombreux liens puisqu’ils nous attachent au vieil ordre pourri et que si nous ne le faisons pas nous ne pourrons pas le détruire.

Camarades, l’heure est venue, il n’y a rien à discuter, le débat a été consommé.

Il est temps d’agir, c’est le moment de la rupture, et nous ne l’accomplirons pas en une lente et tardive méditation, ni dans des couloirs ou des chambres silencieuses, mais nous le ferons dans le fracas des actions de guerre, telle sera la façon de le faire, la façon adéquate et correcte, la seule façon de le faire.

Là dans les actions, comme nous l’avons étudié, la capacité consciente des hommes s’intensifie, la volonté est plus tendue, la volonté est plus tendue, la passion plus puissante, l’énergie endiablée.

Camarades, là nous rencontrerons l’énergie, la force, la capacité suffisante pour la grande rupture.

C’est là que nous sommes entrés.

Les trompettes commencent à sonner, la rumeur des masses grandit et grandit encore, elle va nous ensorceler, elle va nous attirer dans l’oeil puissant du cyclone, avec une seule note : nous serons protagonistes de l’histoire, conscients, organisés, armés, et ainsi aura lieu la grande rupture, et nous serons les bâtisseurs de l’aurore définitive.

C’est là que nous sommes entrés camarades.

Je veux conclure : cette école, cette Iè Ecole Militaire du Parti est une clôture et une ouverture, elle clôt ce qui a été fait jusquà aujourd’hui, elle ouvre le lendemain.

Ce que nous avons fait jusqu’ici est positif, a donné de bons fruits.

Par leurs oeuvres tu les connaîtras comme on dit ; les oeuvres ont été faites, face à nous, il n’y a plus rien à prouver ; ce qui a été fait jusqu’ici a été bon.

L’ouverture, ce que nous venons de faire, sera quelque chose d’encore plus grand, et en définitive, ce sera la seule grande chose que nous ayons faite.

Elle sortira des armes, du canon des fusils, elle sortira de l’action directe du Parti sur les masses.

Elle sortira de la guerre populaire.

Camarades, cette réunion est simplement historique, la dimension qui est la sienne, on ne peut la comprendre, la soupeser comme il convient, sans lancer notre regard des décennies en avant.

Voilà l’Ecole des Déclencheurs, c’est le nom que lui a donné le Comité Central, c’est en un mot ILA 80.

Qu’est-ce que ça veut dire ?

Initier la Lutte Armée en 1980, voilà ce que ça veut dire.

C’est un engagement, c’est un défi ; nous sommes en place, nous le dépasserons ; je ne dis pas nous l’accomplirons, mais nous le dépasserons, parce que telle est l’exigence et la nécessité historique, et personne ne peut dire le contraire.

Camarades, l’Ecole des Déclencheurs, ILA 80, c’est cela aujourd’hui : initier la lutte armée en 80.

Des décennies plus tard, dans le futur, il en sera ainsi : ILA 80 on le traduira ainsi : on a déclenché la lutte armée en 80.

C’est ce que nous avons fait aujourd’hui. Ce mot est très beau, elle a un double sens et si nous regardons bien elle en a encore une autre.

C’est la concrétisation de tout ce qui a été fait jusqu’ici, elle matérialise tout le passé.

Qu’est-ce qui nous guidait, camarades ?

C’est le déclenchement de la lutte armée, n’est-ce pas ce que dit le IX Plénum ?

Camarades, ce n’est pas seulement le passé qui se concrétise, dans le présent qui s’ouvre c’est l’avenir qui devra s’accomplir irrémédiablement.

C’est tout cela ILA 80.

Concrétisation de ce qui fut notre accord de départ, c’est cela ILA 80 ; la concrétisation de l’accord passé pour déclencher la lutte armée, dans le présent le déclenchement aujourd’hui de la lutte armée, et cette année comme à l’avenir, la lutte armée a commencé en 1980.

Camarades, tout ce qui a été accompli par nous pendant ces journées complexes, ces moments difficles, mais qui ont été finalement des jours satisfaisants, fructueux, bons, sains, pleins de vitalité, tout se concrétise dans « l’Ecole des Déclencheurs, ILA 80. »

Le Comité Central, le Bureau Politique du Comité Central félicite les présents, félicite tout le monde, parce que par votre action vous avez contribué à ce que se concrétise cette réalité ; il félicite le Parti parce que par son action il a concrétisé cette réalité.

Il félicite la classe ouvrière du monde, le prolétariat international, les peuples du monde parce que leur action a porté ses fruits ici.

Il s’incline, comme il aura toujours à le faire, les immarcescibles bannières du marxisme-léninisme-pensée mao zedong, parce que tout ces choses grandioses et qui vivront toujours se sont concrétisées ici.

Habite parmi nous le marxisme-léninisme-pensée mao zedong, habite parmi nous la classe ouvrière internationale et les peuples du monde, habite ici le Parti, notre peuple, notre classe habite ici, et l’esprit de la révolution.

Je suis arivé à la fin ! Toute notre lutte a été validée.

Pour finir camarades c’est arrivé : Déclencher la lutte armée maintenant.

Tout ce qui a été fait, y compris les erreurs qui ont servi d’expériences, sont validées en ce lieu, telle est l’essence de cette école.

Le Comité Central, le Bureau Politique du Comité Central ressentent et expriment, au travers de celui qui s’exprime, une immense joie parce que nous avons accompli une tâche simple et grandiose : que la lutte armée, que le déclenchement de la lutte armée, ILA 80 habite ici, et définisse le passé en le concluant, et que s’ouvre le futur, que s’ouvre la promesse, l’espoir ; souvenons-nous de la parole d’un vieux sage: « Ce que la vie te promet, accomplis-le pour elle ».

Le marxisme-léninisme-pensée mao zedong, le prolétariat international et les peuples du monde, la classe ouvrière et le peuple du pays, le Parti avec ses bases, cadres et dirigeants, toute cette grandiose action conjointe des siècles s’est concrétisée ici.

La promesse éclot, le futur se déploie : ILA 80.

Notre obligation est de la tenir. Ce qui nous a été donné comme futur, nous devons l’accomplir par égard pour la vie, pour le peuple, pour le prolétariat, pour le marxisme-léninisme-pensée mao zedong.

Camarades, l’effort fourni trouve son couronnement, il se réjouit d el’oeuvre réalisée, il se plaît à ce qui a été réalisé, il ne recherche aucune récompense.

Le futur est dans le canon des fusils ! La révolution armée a commencé !

Gloire au marxisme-léninisme-pensée mao zedong !

Vive le Parti Communiste du Pérou !

Déclenchons la lutte armée !

19 avril 1980

ECOLE MILITAIRE

PARTI COMMUNISTE DU PEROU

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Parti Communiste du Pérou : Commençons à démolir les murs et à déployer l’aurore (1980)

Affiche du PCP pour les cinq ans de la guerre populaire
Affiche du PCP pour les cinq ans de la guerre populaire

IIde Session plénière du Comité Central, 28 mars 1980

I. LES MASSES EXIGENT L’ORGANISATION DE LA RÉBELLION

Depuis les temps anciens, la vie des masses est assujettie à l’exploitation et à l’oppression et toujours elles se sont révoltées, c’est une longue et inépuisable histoire. La lutte des classes est une constante, elle ne peut être supprimée.

Depuis toujours, depuis qu’elles combattent, les masses ont exigé l’organisation de la rébellion, de leur armement, de leur soulèvement, et qu’on les dirige, qu’on les guide.

Il en a toujours été ainsi, et cela continuera ainsi, et une fois qu’il y aura un autre monde, cela continuera, bien que de manière différente.

Il existe la misère, jointe à une fabuleuse richesse, même les socialistes utopiques savaient qu’elles allaient ensemble : la richesse considérable et provocante, jointe à la pauvreté qui dénonce et demande des comptes. Il en est ainsi parce que l’exploitation existe.

L’exploitation est accouplée à l’oppression et celle-ci existe aussi, elle assassine les masses, les fait se consumer de faim, elle les emprisonne, les égorge, mais les masses ne sont pas des brebis, elles sont formées d’hommes regoupés en classes qui s’organisent, génèrent leurs partis et ceux-là ses dirigeants.

Les dirigeants doivent écouter la plus légère rumeur de la masse, écouter ses fluctuations, scruter le futur dans ses loitains, tout en posant au sol un pied ferme pour enregistrer le plus léger frémissement de la masse. Un dirigeant qui ne ferait pas cela n’en serait pas un.

Nous sommes communistes, Marx nous apprenait que les révolutionnaires doivent par obligation professionnelle organiser la misère pour démolir le vieil ordre, et notre obligation est de le faire scientifiquement, nous qui savons la loi de la lutte des classes et qui savons le but vers lequel marche la classe et le peuple.

Telle est notre obligation, c’est pour cela que nous sommes venus, pour organiser la clameur de la masse, pour la mobiliser, pour l’armer, c’est pour cela que nous sommes venus.

Parce qu’ainsi le pouvoir désorganisé de la masse exprime sa force, son pouvoir invincible, et la masse devient créatrice d’ordres nouveaux, sape les murs les plus solides et les démolit avec fracas.

Nous ne pouvons pas nous appeler des communistes sans agir ainsi, il ne peut y avoir parmi nous des dirigeants sourds à la clameur de la masse, aveugles devant sa force, durs et indifférents. C’est inacceptable.

Cependant, qu’avons-nous vus : des dirigeants sourds, aveugles, durs et indifférents – en train de perdre leur condition de communistes?

Les communistes doivent avoir une âme qui tremble comme tremble celle des masses, qui se réjouit de ce qui les réjouit, qui souffre de ce qui les fait souffrir, qui s’enflamme de ce qui les enflamme, qui se soulève de ce qui les soulève. Dans le cas contraire, la condition de militant devient un en-tête sur un papier, un label, un timbre, une étiquette.

Il ne peut y avoir de communistes et encore moins de dirigeants qui osent manquer de confiance envers la masse, cela signifie manquer de confiance envers la seule force de l’histoire. Les « raisons » invoquées pour le faire peuvent être très élaborées mais elles ne seront que vide, néant inacceptable.

Le Parti ne peut continuer à permettre que des militants nient la masse, et encore moins des dirigeants. Cela ne peut pas être.

Nous ne pouvons pas permettre, au moment où les bourgeois voient la vague gréviste et la paysannerie qui recommence ses ruades, que des communistes nient ce que voient leurs yeux et ce que font leurs mains. Il est impossible que les communistes nient la masse, cela n’a pas de sens, nous ne pouvons pas le permettre.

Nous devons de plus en plus être ceux qui avertissent, nous devons voir les lointains, avoir l’ouïe fine pour les entendre, une vue pénétrante, un talent aigü et pénétrant pour découvrir la transformation de la masse. Sans cela nous ne pouvons remplir notre mission.

Prendrons-nous le chemin du vieil opportunisme? Aurons- nous le coeur dur de la réaction? De camarades qui agissent ainsi, que pouvons-nous attendre demain?

Noirs et sinistres individus chevauchant sur les épaules des masses. Plus jamais nous ne permettrons que telles choses recommencent, et encore moins de la part de dirigeants.

Il y a une réalité puissante dans ce pays qui est le nôtre, c’est la masse, elle a une grande histoire, qui est ignorée, mais à chaque fois qu’elle s’est mise debout, la terre a tremblé et chaque fois que la masse paysanne s’est soulevée, les fondements ont été secoués, la réaction a connu mille inquiétudes, c’est seulement par le sang et par le feu qu’ils l’ont calmée, avec leurs sacristains les opportunistes qui cherchent à la dévier et l’entraver; ils n’ont pu que la calmer, mais jamais l’arrêter. Les masses ne cesseront jamais d’être ce qu’elles sont, jusqu’à ce que la terre cesse de tourner.

Engels nous a appris qu’il y a deux pouvoirs sur la terre, la force armée de la réaction et la masse inorganisée. Si nous organisons ce pouvoir, ce qui est en puissance devient en acte, le potentiel devient réel, ce qui est loi et nécessité devient un fait frappant, qui balaie tout ce qui se croyait ferme.

Sans être soutenu par la masse rien n’est solide, tout n’est que château de cartes, et quand elle parle, tout frémit, l’ordre commence à trembler, les plus hautes cimes s’abaissent, les étoiles prennent une autre direction, parce que les masses font et peuvent tout.

Si cette conviction commence à faillir en nous, l’âme des communistes commence à tomber en morceaux. Il faut être vigilant, que ce que nous avons vécu lors de cette séance plénière soit un immense avertissement : cela ne doit plus arriver.

Malheur au Parti s’il a des commandants incapables d’entendre la masse! Si cela arrive, démolissons-les et détruisons le mastodonte bureaucratique, puisqu’il ne sera plus le Parti, mais un monstre.

Que nous a dit le Président Mao? Que nous les athées nous n’avons qu’une seule divinité, les masses; ce sont ces dieux que nous invoquons pour qu’ils nous écoutent, et quand cela se produira, il n’y aura plus d’exploitation.

Forgeons les militants selon ces critères, aujourd’hui plus que jamais et demain encore plus.

Les masses exigent à cor et à cris l’organisation de la rébellion.

C’est pourquoi le Parti, ses dirigeants, ses cadres et militants ont une obligation, aujourd’hui impérative, un destin : organiser le pouvoir désorganisé de la masse, et cela ne se fait que les armes à la main. Il faut armer la masse, pas à pas, secteur par secteur, jusqu’à l’armement général du peuple, et lorsque cela arrivera il n’y aura plus d’exploitation sur la terre.

II. QUE LES ACTIONS PARLENT

La IIe Session Plénière du Comité Central sonne déjà avec un timbre glorieux, un timbre qui lui est propre, qui est : Développer la militarisation du Parti à travers les actions.

Il nous a fallu, à nous communistes, payer le prix d’une violente lutte pour établir un nouveau drapeau : Déclencher la lutte armée.

Nous en sommes tous témoins, c’est au cours d’une fracassante bataille entre deux lignes qu’on arriva à concrétiser le développement de notre ligne : ILA [Iniciar la Lucha Armada – Déclencher la Lutte Armée].

Nous avons marché d’un pas ferme mais sûr, parce que nous sommes sûrs de là où nous allons et de ce que nous voulons. Souvenons-nous de Lénine : Nous vaincrons parce que nous savons ce que nous voulons.

Il est bon de s’arrêter quelque minutes et de nous demander : Comment sommes-nous arrivés à cette grande définition? À Développer le militarisation du Parti à travers les actions?

Cela s’est produit dans une lutte intense, qui n’a peut être pas la même stridence que les autres, mais qui est plus profonde, plus dense, et qui a une très grande portée.

Deux positions se sont clairement affrontées : il y a ceux qui ont suivi ce que nous inculquons depuis le VIè Plenum, à savoir transformer la parole en action, et aujourd’hui nous assumons de transformer la parole en actions armées. Concrétisation décisive, développement transcendant.

Nous avons adopté la décision de développer des actions militaires, c’est de cela que nous parlons, c’est cela qui gît dans notre esprit, qui palpite dans notre coeur, qui bout dans notre cerveau et qui s’agite dans notre volonté, quand nous parlons des actions.

Certains d’entre nous ont travaillé d’arrache-pied pour qu’on passe au langage des actions militaires, et d’autres avec obstination s’y sont opposés, avec des arguties, des manoeuvres et même des fourberies.

Mais cette définition a fini par s’imposer, parce que notre patrie demande des définitions, parce que notre peuple demande une décision ; le peuple exige à cor et à cris et nous répondons à cette clameur, à cette exigence, nous sentons ce qu’ils sentent et nous voulons ce qu’ils veulent, ils veulent que leurs mains parlent le langage précis et frappant des faits d’armes.

Oui! Mener des actions, c’est la façon de faire des masses, du peuple : quand on ouvre le sillon, c’est l’action qui parle; quand on forge sur l’enclume c’est l’action qui parle; quand les hommes enquêtent, dégagent des lois, c’est l’action qui parle; quand les mains armées se tendent, c’est le peuple qui combat.

D’abord vient le fait et ensuite l’idée, et cette idée te mène à une action à chaque fois plus élevée. Nous sommes les reflets certains et véridiques de notre réalité. Nous avons prêché, appelé aux armes, à la lutte armée.

Notre voix n’a pas résonné dans le désert, la semence est tombée dans le bon sillon, et commence à germer. Les éclats de voix que nous lançons sont des échos puissants, croissants, qui tonneront sur notre terre.

Ceux à qui nous disons de se mettre debout, de se soulever en armes, dans la volonté de qui nous semons, nous répondent ainsi : nous sommes prêts, guidez-nous, organisez-nous, agissons! Et ils nous en demanderont toujours plus.

Ou bien nous tenons ce que nous avons promis, ou bien nous serons la risée des masses, des êtres parjures, des traîtres. Or, c’est ce que nous ne sommes pas.

Si nous avons semé, si nous avons prêché, si nous avons organisé et que tout commence à fructifier et à marcher, notre obligation est de nous placer en tête.

Que les actions armées confirment notre prêche, que notre sang se joigne au sang de ceux qui doivent le verser; nous n’avons pas le droit de laisser ce sang refroidir seul, ou que ce froid ne rencontre que la tiédeur du nôtre. Ou alors nous ne sommes pas ce que nous sommes.

Nous sommes devenus communistes de façon presqu’insensible, c’est comme un long chemin, c’est comme la marche, le fait de bouger un pied te commande de bouger l’autre et si tu te fatigues, ce n’est pas pour en rester là, mais pour prendre un repos doux et calme et reprendre l’ascension. Demain la matière nous reprendra dans sa paix belliqueuse, c’est là que nous pourrons nous reposer définitivement.

C’est pour cela que nous avons été forgés en tant que communistes; c’est pour cela qu’ont vécu Marx, Lénine et Mao, pour apprendre aux autres, pour apprendre comment réussir, c’est pour les appeler, les organiser, les soulever; c’est pour cela que la classe les a enfantés.

Et qu’est-ce que nous avons pu voir ici même? Des camarades dirigeants qui s’opposent à ce que le Parti fasse le pas décisif de son histoire. Au nom de quoi? Du supposé « manque de conditions »? Et dans leurs voix tremblantes, qui parlait? C’était les sombres trognes de l’oppression et de l’exploitation, ces sombres trognes pleines de bave et de sang.

N’oublions pas que la réaction doit verser des flots de sang pour calmer le peuple, c’est son rêve de feu et de fer, mais ce rêve sinistre est la preuve la plus claire que tout son être est vermoulu.

Et quand des camarades et dirigeants veulent nous voler l’âme, l’esprit, pouvons-nous le permettre? Non. Leurs « arguments » partent en fumée, leur « considérations » en lambeaux, leurs « fermes engagements » sont des parchemins qui pourrissent par terre. Jamais plus dans notre Parti nous ne devons entendre ces paroles sinistres dans la bouche de communistes et encore moins de dirigeants.

Et ceux qui oseront élever la voix de la sorte, écrasons-les comme ils le méritent, détruisons-les.

Aujourd’hui c’est ce qu’il y a de plus urgent; c’est d’autant moins tolérable aujourd’hui, cela mine, cela sape l’espoir de la masse, l’oeuvre de cinquante années, et à quel moment? Au moment-même où la masse commence à concrétiser cela dans la réalité. C’est à ce moment qu’ils arrivent, les pacifistes honteux.

Les réunions nous donnent à tous beaucoup de leçons, pour certains, cela doit être un avertissement tonitruant, un rappel frappant. Plus jamais ça.

Nous avons une orientation claire et définie : que les actions parlent. Des actions pour Développer la militarisation du Parti à travers les actions. Transformer cela en réalité est impératif, urgent, c’est un mot d’ordre, la classe l’exige, l’histoire et le peuple l’exigent. Nous ne pouvons pas oeuvrer autrement. C’est une nécessité. Ce que nous avons fait auparavant nous a mené jusqu’ici. Le chemin est tracé, le plan d’action établi : il faut l’accomplir. Nous n’avons pas d’autre droit.

C’est notre mot d’odre : que les actions parlent.

III. COMMENCONS A DEMOLIR LES MURS

Nous avons décidé de Développer la militarisation du Parti à travers les actions, mais qu’est-ce qui découle de cela? Que nous commencions la démolition des murs. C’est pour maintenant, pour cette fois.

Il y en a eu pour s’y opposer, qui ont résisté et ont fui lâchement, désertant pour la deuxième fois, et cette attitude a trouvé des défenseurs. Est-ce que la défense de la trahison et la lâcheté va commencer à avoir cours dans notre Parti? Pensez à ceux qui ont agi ainsi. Souvenez-vous de « Prométhée », des Océanides et d’Hermès : demandez-nous tout sauf la lâcheté et la trahison.

Deux mille cinq cents ans après, des communistes du XXè siècle, dans un arti Communiste qui travaille à déclencher la lutte armée, débattant au sujet du Développement à travers les actions de guerre, nous entendons des dirigeants qui font la louange, qui arborent, qui soutiennent, allaitent et protègent la trahison.

Est- ce que cela va commencer à entrer en vigueur chez nous? Non. Arrachons les herbes vénéneuses, c’est du pur venin, un cancer dans les os, qui nous corromprait; nous ne pouvons pas le tolérer, c’est de la pourriture et un sinistre pus, nous ne pouvons pas le tolérer, encore moins maintenant; et jusqu’à la fin ils ont soutenu cela. Déterrons ces sinistres vipères, ces vipères nuisibles, nous ne pouvons tolérer ni lâcheté ni trahison, ce sont des serpents venimeux.

Nous ne pouvons pas allaiter cela, c’est impossible. Que cela s’exprime parmi nous et parmi les dirigeants, c’est inacceptable, condamnable, il faut marquer cela au feu. Commençons à brûler, à éradiquer ce pus, ce venin, il est urgent de le brûler. Cela existe et ce n’est pas bon, c’est dangereux, c’est une mort lente qui pourrait nous consumer.

Nous devons nous forger dans un autre temple, dans un autre esprit. Ceux qui sont dans cette situation sont les premiers à devoir marquer au feu, à éradiquer, à crever les abscés. Autrement, l’empoisonnement serait général. Les venins, les purulences, il faut les détruire; le corps est sain, si on ne les détruit pas, sa vigueur disparaîtra.

Il est urgent et impératif d’en finir avec cela. Nous ne devons pas en laisser une trace, c’est à cela que sert l’épuration, la démarcation dans les faits. Que ceux qui ont mis le pied là-dedans soient les premiers à le faire, ce sera la preuve de leur avancée.

Pour démolir les murs, nous devons balayer les décombres et anéantir les venins. Pour que commence la démolition, nous devons nous renforcer, et nous renforcer c’est balayer la pourriture du droitisme en général.

Nous le pouvons et donc nous le devons, c’est à prendre comme une obligation sérieuse et l’exigence de la vigilance la plus élevée. Il faut préserver la gauche, et ceux qui ont des difficultés avanceront, que cela soit la preuve de leur action, que cela signe leur promesse.

Nous irons aux bases transmettre, arborer les actions. Avoir mené à bien une lutte contre une droite qu’on a décapitée est quelque chose de magnifique, c’est une grande avancée.

Ainsi donc, nous- mêmes et ceux qui ont des problèmes doivent là-bas faire montre de leur correction, de leur détermination, de leur ralliement sincère à la gauche, de leur vigilance.

C’est faisable, nécessaire, donc à faire. C’est indispensable, c’est ainsi que nous avançons, nous nous renforçons, et le fer prendra forme en nous.

Avoir des problèmes ne signifie pas impuissance. La puissance viendra de l’action. L’action est la démolition des murs. Faisons des actions militaires. Prenons feu en elles. De novices que nous sommes, nous passerons à expérimentés.

Ainsi, en appliquant le Développement de la militarisation du Parti à travers les actions, les murs seront profondément sapés et leur démolition sera enclenchée.

La clef de ceci : les groupes armés, les groupes armés sans armes. Que tes mains désarmées arrachent leurs armes à ceux qui les portent, en appliquant l’astuce et guidées par des idées claires.

Voilà. Nous allons généraliser les groupes, nous allons agir par le boycott [des élections], les moissons et les invasions [de terres], les sabotages, l’ anéantissement sélectif [des ennemis de classe] et principalement par des actions de guérilla.

Tel est notre destin, notre nécessité. Nous avons tous signé : que fleurisse la violence concétisée dans ILA, portons-la en avant au moyen des groupes armés; commençons par des groupes sans armes, de ces semences ardentes pousseront d’ardents tournesols.

Ils ont un soleil qui les éclaire : le marxisme-léninisme-pensée Mao zedong. Ils ont une terre fertile qui les fortifie : la lutte de classes des masses en croissance ascendante.

Que manque-t-il? Que poussent et que fleurissent les groupes armés sans armes! De ces humbles pousses et graines doivent sortir les monuments de la classe, qui démoliront les murs. Ainsi l’aurore élira domicile dans notre patrie.

Clef : les groupes; vitale : notre décision; base : la masse. Que fleurissent les groupes armés sans armes! Tel est l’ordre du jour.

IV. ARBORER L’OPTIMISME ET DEBORDER D’ENTHOUSIASME

Nous sommes communistes, grandis dans un temple à part, faits d’une roche à part; nous sommes des communistes prêts à tout et nous savons ce que nous avons à affronter. Nous l’avons déjà affronté, nous l’affronterons encore demain.

Le futur, fils du présent, sera plus dur, mais le passé nous a déjà trempé et au présent nous nous forgeons.

Trempons nos âmes dans la révolution, ce sont les seules flammes capables de nous forger. Nous avons besoin d’un optimisme élevé, qui a une raison d’être : nous sommes ceux qui conduisent ceux qui façonnent l’avenir, nous sommes des guides, l’état major du triomphe invincible de la classe, pour cette raison nous sommes optimistes.

Nous possédons l’enthousiasme, parce que nous nourrit l’idéologie de la classe : la marxisme-léninisme-pensée Mao Zedong. Nous vivons la vie de la classe, nous participons de sa geste héroïque, le sang de notre peuple nous remplit d’ardeur et bout dans nos coeurs. Nous sommes ce sang puissant et palpitant, prenons ce fer et cet acier inflexible qu’est la classe et fusionnons-le avec la lumière immarscessible du marxisme-léninisme-pensée Mao Zedong.

L’enthousiasme, c’est participer de la force des dieux, c’est pour cela que nous débordons d’enthousiasme, parce que nous participons des divinités du monde actuel : la masse, la classe, le marxisme, la révolution.

Pour cette raison, notre enthousiasme est inépuisable, pour cette raison, nous sommes forts, optimistes, notre âme est vigoureuse et nous débordons d’enthousiasme.

Et qu’avons-nous vu ici? Des dirigeants, des militants orphelins d’optimisme, ayant perdu l’ébullition enthousiaste, des âmes éteintes, des volontés déchues, des passions en fuite.

Inacceptable. Nous en connaissons l’origine : ce qui les soutient, ce n’est pas le marxisme, la classe ni la masse, c’est l’individualisme corrosif; c’est la pourriture réactionnaire qui les fait s’effrayer, c’est d’avoir été moulé dans les cloaques du vieil ordre, c’est l’expression d’un monde qui se meurt, ce sont les gaz mortels qui s’échappent des barrages de la réaction; à cause de cela, leurs énergies s’affaiblissent, leur coeur tremble, la pensée les abandonne, leurs nerfs se détruisent, leur action se trouble.

Cela, il faut l’éradiquer; cela ne peut plus habiter parmi nous. Inacceptable, inadmissible; à brûler, à faire exploser. Cela peut encore moins exister dans le Parti et moins encore chercher à dominer. Qu’avons-nous vu tout à l’heure? Des dirigeants avec ces positions et attitudes. Monstrueux.

Cela ne doit plus jamais arriver. Et en plus aujourd’hui, aujourd’hui où justement nous devons arborer l’optimisme et déborder d’enthousiasme? Si cela est en soi inacceptable, c’est aujourd’hui de la corrosion, de la pure gangrène, aujourd’hui c’est encore plus inaccepatble.

Si les camarades n’éradiquent pas ces maux, quel type de cadres vont-ils former? Quel type de militants vont-ils former? Appliquons ceci : la compagnie ressemble à son commandant. A commandant sans optimisme, compagnie sans optimisme; à commandant pusillanime, compagnie pusillanime, vaincue et ruinée avant même de livrer bataille.

Nous devons arborer l’optimisme et déborder d’enthousiasme. Que notre idéologie puissante, notre ligne acérée et notre volonté de communiste s’expriment surtout chez les dirigeants.

Mot d’ordre : Arborer l’optimisme et déborder d’enthousisasme! Qu’on transmette cela aux autres, aux cadres, aux bases. Que l’enthousiasme à l’idée d’entrer en action nous donne plus d’impulsion, nous retire les croûtes qui nous empêchent d’avancer et que cela serve à ceux qui doivent éradiquer leur maux.

Que brille l’optimisme et que vive en nous un puissant enthousiasme. C’est faisable, c’est nécessaire. C’est faisable et nécessaire, pour cette raison nous le ferons.

Il n’échappe à personne qu’il s’agit d’une guerre de positions; cela, nous l’avons enregistré et le résumé doit être l’expression de ce que nous avons vu. Mais qu’est-ce qui a primé, qui prime et qui primera? Le principal, le positif, la gauche.

Qui pleure lentement sa défaite? La droite; qu’elle comprenne que cette lamentation est inutile, qu’il ne reste plus qu’à brûler les vieilles idoles, brûler ce qui est caduc et tremper nos âmes. Celle qui a l’âme bien trempée c’est la gauche, c’est elle qui est au diapason de ce que la patrie, le peuple et la révolution exigent; nous ne pouvons pas faillir.

Si notre sang et notre vie sont exigés, ayons une seule attitude : portons-les dans notre main pour les donner, mettons-les au service de ce qui est la cause la plus juste et la plus grande.

Notre mort pour la bonne cause sera le sceau de notre action révolutionnaire. Que l’action constante et ferme pour notre cause marque ineffaçablement notre bonne vie de combattants communistes. C’est cela que nous avons compris le mieux, pour cette raison le positif pèse immensément plus dans la balance.

Nous avons avancé, mais certains croient que leurs maux sont derrière eux. C’est de la perte de vigilance, des « raisons » on peut en trouver des milliers, qui ne seront toujours que de l’eau d’égout. Elevez votre vigilance, balayez définitivement l’erreur, détruisez ce qui est mauvais et caduc à travers les actions armées, qui seront le sceau véritable et effectif.

Peut-être certains pensent que nous n’aurions dû parler que du positif; ce qui existe c’est la lumière et l’ombre, la contradiction. Nous devons résumer, tirer une leçon; cette réunion est une très grande leçon, ne l’oublions pas.

Nous avons un besoin de préserver la gauche pour que le Parti mène à bien son rôle. Avec les actions que nous sommes en train de mener et avec cette bonne réunion, nous commençons à démolir les murs et à déployer l’aurore. Nous pouvons résumer en quatre mots d’ordre:

1.Les masses exigent l’organisation de la rébellion.

2.Que les actions parlent

3.Commençons à démolir les murs

4.Arborer l’optimisme et déborder d’enthousiasme.

Ce Comité Central est plus fort et il sera plus fort encore, si tous nous faisons ce qui s’impose à chacun dans l’accomplissement des actions, principalement «Développer la Militarisation du Parti à travers les actions.»

Que les camarades en parlant expriment leur optimisme et enthousiasme, ce sera la preuve de leur détermination.

Que mes paroles ne deviennent pas pour certains un prétexte pour perdre l’optimisme et replier leur enthousiasme.

Je crois qu’est venu le moment de dépasser des vieilles tares qui sont là depuis 50 ans. Un autre monde s’ouvre pour nous, nous avons commencé à nous définir; cette réunion donne une définition.

Que chacune de nos paroles, que chacune de nos pensées, que chacune de nos volontés authentifie celle-ci. C’est faisable, indispensable, c’est nécessaire. Nous le pouvons et nous le devons parce que nous le voulons et nous savons ce que nous voulons.

La réunion est très bonne, elle nous a uni davantage, elle nous a donné de la cohésion.

Nous avons décidé à l’unanimité de nous tenir à la ligne militaire et à sa concrétisation : «Développer la militarisation du Parti à travers les actions.» A partir de maintenant, que tout exprime notre volonté tendue d’accomplir ce qui a été décidé.

« Dans l’histoire du monde, il n’y a pas eu de guerres qui ont commencé et se sont terminées par une offensive victorieuse continue, ou s’il y en eut, ce furent des exceptions.

Et nous ne parlons ici que des guerres ordinaires, mais lorsque dans une guerre il s’agit du sort d’une classe, lorsque l’alternative est « capitalisme ou socialisme? », existe-t-il un fondement logique pour supposer qu’un peuple, qui affronte pour la première fois ce problème, puisse découvrir immédiatement la méthode correcte, libre d’erreurs? Y a-t-il des raisons de supposer cela?

Non, il n’y en a pas. L’expérience nous enseigne le contraire. Aucun des problèmes que nous avons rencontré n’a pu être résolu d’un coup, mais seulement après des tentatives répétées.

Subir une défaite, recommencer à nouveaux frais, tout reprendre à neuf, pour finir par trouver la façon de s’approcher de la solution – solution définitive ou au moins satisfaisante.

C’est ainsi que nous avons travaillé et que nous devons continuer à travailler.

Etant donné les périls que nous encourons, l’absence d’unanimité dans nos rangs serait le triste indice qu’un esprit d’abattement, dangereux au plus haut point, aurait pénétré le Parti.

Au contraire, si nous n’avons pas peur de dire la vérité avec franchise, quelque dure et amère qu’elle soit, nous apprendrons.

Et il est absolument certain que nous apprendrons à vaincre toute difficulté. » Lénine. 

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Georgi Dimitrov et la démocratie populaire

Le Front de la Patrie mit en place comme régime la République Populaire de Bulgarie, dont les deux premiers articles de la constitution constatant que :

« La Bulgarie est une République populaire à gouvernement représentatif, établie et affermie à la suite des luttes héroïques du peuple bulgare contre la dictature monarcho-fasciste et de l’insurrection populaire victorieuse du 9 septembre 1944.

Dans la République populaire de Bulgarie, tout le pouvoir émane du peuple et appartient au peuple. Le peuple exerce ce pouvoir par des organes représentatifs librement élus et par référendum. Tous les organes représentatifs du pouvoir de l’État sont élus par les citoyens sur la base du droit électoral universel, égal et direct, au scrutin secret. »

Georgi Dimitrov
Georgi Dimitrov

Les articles 6, 7, 8 et 9 précisent les choses suivantes :

« Les moyens de production en République populaire de Bulgarie appartiennent soit à l’Etat (propriété commune du peuple), soit aux coopératives, soit aux particuliers — personnes physiques ou morales.

Toutes les richesses naturelles, minerais et autres, du sous-sol, les forêts, les eaux, y compris les eaux minérales et thérapeutiques, les sources d’énergie hydraulique, les communications ferroviaires et aériennes, les postes, le télégraphe, le téléphone et la T.S.F., sont propriété de l’Etat, c’est-à-dire font partie de la propriété commune du peuple. Une loi spéciale réglera l’exploitation des forêts par la population.

La propriété commune du peuple est le principal appui de l’État dans le développement de l’économie nationale et jouit d’une protection particulière. L’état peut gérer lui-même ou confier à d’autres la gestion des moyens de production qu’il détient.

L’Etat subventionne et encourage les associations coopératives. »

Manifestation de soutien à Georgi Dimitrov
Manifestation de soutien à Georgi Dimitrov

La République Populaire se garde également le droit de nationaliser certaines branches ou entreprises, et conserve le monopole du commerce extérieur et intérieur. C’est ainsi une Démocratie populaire.

Dans son rapport politique du Comité central de décembre 1948, Georgi Dimitrov attribue la nature suivante au nouveau régime bulgare :

« La clique des grands capitalistes, groupée autour de la monarchie et étroitement liée à l’impérialisme allemand, fut renversée. 

Le pouvoir de l’Etat passa aux mains de l’union de combat des ouvriers, paysans, artisans et travailleurs intellectuels, unis au sein du Front de la Patrie, sur l’initiative et sous la direction de notre Parti. 

Un changement radical fut apporté au caractère du pouvoir de l’Etat : l’institution servant à l’oppression et à l’exploitation des masses, au profit des classes capitalistes, s’écroula et un pouvoir populaire, instrument de la destruction du capitalisme, de l’affranchissement graduel des travailleurs de toute exploitation, se formait. 

Il est vrai qu’au 9 septembre 1944, l’ancienne machine de l’Etat bourgeois ne fut pas entièrement détruite. Dans le gouvernement formé à ce moment, les communistes étaient en minorité. 

De très importants postes dans l’Etat se trouvaient aux mains de gens, qui s’avérèrent par la suite peu sûrs, voire hostiles à l’égard du Front de la Patrie. Mais le Parti était l’âme et la force motrice du mouvement populaire antifasciste. 

A la base, l’autorité se trouvait, en fait, aux mains des comités du Front de la Patrie. Notre Parti détenait le portefeuille de l’Intérieur, et contrôlait l’institution nouvellement créée des officiers politiques dans l’année. 

Cela, dans l’intérêt général, étant donné que lui seul était à même d’organiser l’écrasement définitif de la clique monarcho- fasciste renversée, d’assurer l’ordre intérieur et la participation efficace de l’armée, en pleine réorganisation, à la guerre patriotique (…).

Un nouvel Etat se constituait, un Etat populaire démocratique, appelé à se développer et à se perfectionner de plus en plus. 

Bien que les tâches immédiates de l’insurrection du 9 septembre eussent été démocratiques, cette insurrection n’a pas pu ne pas ébranler à sa base même le système capitaliste et ne pas dépasser les cadres de la démocratie bourgeoise. 

Cette particularité principale du soulèvement découle du fait que la suppression du fascisme, la garantie des droits démocratiques des travailleurs, leur consolidation et leur développement ne peuvent être établis, sans porter atteinte à la domination capitaliste. 

Car, le fascisme n’est rien d’autre qu’une dictature terroriste, sans frein, du grand Capital. Il ne peut être radicalement supprimé, si l’on ne touche pas à la domination des capitalistes ; les droits démocratiques des travailleurs ne peuvent être garantis, si le grand Capital conserve sa toute-puissance politique et économique. 

Voilà pourquoi l’Insurrection populaire du 9 septembre, portant au premier plan les tâches d’un caractère démocratique, ainsi que le grand devoir national : la participation de notre peuple à la guerre, pour la défaite définitive de l’hitlérisme, ne pouvait que diriger plus tard son glaive contre la domination du capitalisme, elle ne pouvait que lui porter d’autres coups sérieux et préparer les conditions de sa suppression, de l’abolition de ce système en général et le passage de la nation au socialisme. »

Georgi Dimitrov donne donc à la démocratie populaire la nature suivante :

Pour marcher avec assurance dans la voie du socialisme, il est indispensable d’éclaircir entièrement la question du caractère, du rôle et des perspectives de la démocratie populaire et de l’Etat populaire-démocratique. 

A la lumière de notre expérience et des faits les plus récents, nous devons donc préciser et mettre au point certaines de nos conceptions actuelles, relatives à cette question nouvelle et complexe, importante pour notre pays et pour les autres pays de la démocratie populaire. 

On sait que la démocratie populaire et l’Etat démocratique populaire devinrent possibles après la défaite des forces germano-fascistes, par suite de la victoire historique remportée par l’Union soviétique dans la seconde guerre mondiale et de la lutte des masses, sous la direction de la classe ouvrière, pour la liberté et l’indépendance nationales ; ce qui permit à une série de pays de l’Est et du Sud-Est européens de se débarrasser du système impérialiste. 

Le caractère de l’Etat démocratique-populaire est déterminé par ces quatre traits fondamentaux : 

a) L’Etat démocratique-populaire représente le pouvoir des travailleurs, de la grande majorité du peuple, sous le rôle dirigeant de la classe ouvrière. 

Ce, fait signifie premièrement, que le pouvoir des capitalistes et des gros propriétaires est renversé et que celui des travailleurs des villes et des campagnes est établi, sous la direction de la classe ouvrière; cette classe, la plus progressiste de la société contemporaine, joue dans l’Etat et dans la vie sociale, un rôle dirigeant. Deuxièmement, que l’Etat sert d’instrument aux travailleurs dans leur lutte contre les éléments exploiteurs, contre toutes tentatives et tendances, en vue de rétablir le régime capitaliste et la domination de la bourgeoisie. 

b) L’Etat démocratique-populaire apparaît comme un état de la période transitoire, appelé à assurer le développement du pays, dans la voie du socialisme. 

Ceci signifie : bien que le pouvoir des capitalistes et dés grands propriétaires fonciers soit renversé et que la fortune de cette classe soit devenue la propriété du peuple, les racines économiques du capitalisme ne sont pas encore extirpées : certains éléments subsistent encore et se développent, s’efforçant de rétablir l’esclavage. 

C’est pour cela que l’évolution vers l’avant, vers le socialisme, n’est possible qu’en menant une lutte de classe intransigeante contre eux, pour leur liquidation complète. 

Ce n’est qu’en marchant sans détours vers le socialisme que l’Etat démocratique-populaire pourra se fortifier et accomplir sa mission historique. 

Si la démocratie populaire cesse de lutter contre les classes d’exploiteurs, si elle cesse d’étouffer et de refouler les éléments capitalistes, ceux-ci l’emporteraient inévitablement, et non seulement saperaient les bases de la démocratie populaire, mais amèneraient sa perte. 

c) L’Etat démocratique-populaire s’édifie dans la collaboration et l’amitié avec l’Union soviétique. 

De même que l’affranchissement de notre pays des chaînes de l’impérialisme et la création de l’Etat démocratique-populaire ne devinrent possibles que grâce à l’appui et à la mission libératrice de l’U.R.S.S. dans la lutte contre l’Allemagne fasciste et ses alliés, le développement ultérieur de notre démocratie populaire suppose la conservation et le renforcement des relations étroites de collaboration sincère, d’assistance mutuelle et d’amitié, entre nos pays et le grand Etat soviétique. Toute tendance à affaiblir la collaboration avec l’U.R.S.S. est dirigée contre l’existence même de la démocratie populaire dans notre pays. 

d) L’Etat démocratique-populaire appartient au camp démocratique anti-impérialiste. 

Tout d’abord, ce n’est qu’en prenant rang dans le camp démocratique anti-impérialiste, qui a à sa tête le puissant Etat soviétique, qu’un pays de démocratie populaire peut garantir son indépendance, sa souveraineté et sa sécurité contre l’agression des forces impérialistes. 

Deuxièmement : Dans les conditions de la défaite militaire des Etats fascistes agresseurs, de l’aggravation rapide de la crise générale du capitalisme, de l’énorme croissance de la puissance de l’Union soviétique et de notre collaboration étroite avec l’U.R.S.S., et les Etats populaires-démocratiques, notre pays, ainsi que les autres pays de démocratie populaire, voit s’ouvrir la possibilité de réaliser la transition du capitalisme au socialisme sans un régime soviétique, uniquement au moyen du régime de démocratie populaire, à la condition que celui-ci se renforce et se développe en s’appuyant sur l’aide de l’U.R.S.S., et des autres pays de démocratie populaire. 

Troisièmement : Incarnant la domination des travailleurs sous la direction de la classe ouvrière, le régime de démocratie populaire peut et doit, ainsi que l’expérience l’a déjà prouvé, exercer avec succès les fonctions de la dictature du prolétariat, pour la liquidation du capitalisme et l’organisation de l’économie socialiste. 

Il peut briser la résistance des capitalistes et des propriétaires fonciers, étouffer et liquider leurs tentatives, en vue de restaurer le pouvoir du Capital. 

Il peut organiser la construction d’une industrie sur la base de la propriété publique et de l’économie planifiée. 

Le régime de démocratie populaire sera également en état de surmonter l’instabilité de la petite bourgeoisie des villes et de la paysannerie moyenne, de maîtriser les éléments capitalistes dans les campagnes et d’unir les masses fondamentales des travailleurs autour de la classe ouvrière, dans la lutte décisive pour le passage au socialisme. 

Dans l’application de cette ligne, qui a pour but d’éliminer les éléments capitalistes de l’économie nationale, le régime de démocratie populaire ne restera sans doute pas sans subir des transformations. 

Il sera nécessaire de renforcer continuellement les positions-clés de la classe ouvrière dans tous les domaines de la vie publique et de l’Etat ; il sera nécessaire d’unir, dans les campagnes, tous ceux qui peuvent être des alliés sûrs de la classe ouvrière pendant la période de la lutte aiguë contre les koulaks et leurs aides. 

Il sera nécessaire également de renforcer et d’améliorer le régime de démocratie populaire, comme le moyen de limitation et de liquidation des ennemis de classe. 

Quatrièmement : Les pays de démocratie populaire, y compris le nôtre, se sont déjà engagés dans la voie du socialisme, sans interrompre la lutte conne les forces ennemies de l’intérieur et surtout de l’extérieur.

Actuellement, dans ces pays, comme chez nous, on travaille à créer les conditions indispensables à l’édification du socialisme, à poser les fondements économiques et culturels de la future société socialiste. 

C’est en cela, notamment, que réside, dans l’étape actuelle, la tâche fondamentale de la démocratie populaire, et par conséquent, celle de la classe ouvrière et de son guide, le Parti communiste. 

Cette tâche générale en comporte une série d’autres, de grande importance, dont quelques-unes ont une portée décisive.

Les voici : 

1. Le renforcement ininterrompu des positions-clés de la classe ouvrière, avec le Parti communiste en tête, dans tous les domaines de l’Etat, de la vie économique, politico-sociale et culturelle. 

2. La consolidation de l’union de la classe ouvrière et des paysans travailleurs sous la direction de cette classe. 

3. Le développement accéléré du secteur public dans l’économie nationale et en particulier dans la grande industrie. 

4. La préparation des conditions nécessaires à la liquidation des éléments capitalistes exploiteurs dans l’économie rurale, cela par une politique conséquente visant, d’abord, à les limiter, ensuite, à les écarter et à les liquider. 

5. Le développement dans tout le pays de coopératives de production au sein des masses fondamentales de la paysannerie. L’aide à apporter aux paysans pauvres et moyens par les services des stations de tracteurs et machines agricoles, des crédits, des semences, etc. Augmenter l’intérêt que ces derniers portent à leur union avec la classe ouvrière, les persuader, par l’exemple des fermes coopératives, des avantages d’une gestion commune des exploitations rurales et les éduquer dans un esprit d’intransigeance vis-à-vis des éléments capitalistes. 

Nous considérons que dans nos conditions et avec le développement des fermes coopératives, la question de la nationalisation de la terre n’a pas une importance pratique, c’est-à-dire que l’application de cette nationalisation n’apparaît pas comme une condition indispensable au développement et à la mécanisation de notre agriculture. 

Cinquièmement : La démocratie populaire est en faveur de l’internationalisme, mais incompatible avec le nationalisme. Dans l’internationalisme, dans la collaboration internationale, avec le grand Staline en tête, notre Parti voit la garantie de l’existence indépendante, de la prospérité et de l’essor de notre pays vers le socialisme. 

Nous pensons que le nationalisme, quel que soit le masque sous lequel il se cache, est l’ennemi du communisme. 

Ceci est démontré, en effet, par la pratique anticommuniste du groupe nationaliste de Tito en Yougoslavie. C’est pour cette raison que la lutte contre le nationalisme devient un devoir primordial pour les communistes. 

En combattant toutes ses manifestations, nous devons former les travailleurs dans l’esprit de l’internationalisme prolétarien et de dévouement à leur patrie, c’est-à-dire dans l’esprit du véritable patriotisme.

Ainsi, Georges Dimitrov prolongea son analyse du Front populaire jusqu’à établir les principes de la Démocratie populaire. Ce régime voit son existence permise par l’existence de l’Union Soviétique et sa victoire sur l’agresseur nazi, faisant que les forces démocratiques purent librement se développer.

La Démocratie populaire est ainsi une application toujours plus large de la démocratie, par un État dont la classe ouvrière forme l’ossature, les oppositions réactionnaires étant mises de côté.

Dans ce cadre, deux tentatives contre-révolutionnaires furent mises en échec : celle de l’agrarien Nicolas Petkov en 1947, celle du pro-titiste Traïcho Kostov en 1949.

Georgi Dimitrov décéda lui-même le 2 juillet 1949 ; un mausolée fut construit pour lui à Sofia. 

Le mausolée de Georgi Dimitrov
Le mausolée de Georgi Dimitrov

Valko Tchervenkov lui succéda, mais fut mis de côté en 1954 par le révisionnisme, qui réhabilita également immédiatement Traïcho Kostov, faisant de Georgi Dimitrov une icône sans contenu.

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Georgi Dimitrov et l’accomplissement en 1945 de la séquence de 1923

Le Front de la Patrie tint son premier congrès du 9 au 12 mars 1945, alors que parallèlement l’Union Générale des Syndicats Ouvriers tint son premier congrès du 16 au 20 mars 1945.

En août 1945, Georgi Dimitrov fut libéré de sa fonction de député du Soviet Suprême de l’URSS. Il put alors retourner en Bulgarie le 6 novembre 1945 en Bulgarie, après 22 années d’émigration.

Georgi Dimitrov
Georgi Dimitrov

Il devint alors la figure majeure du Front de la Patrie, qui présenta une liste unifiée aux élections du 18 novembre 1945, réunissant les communistes, le Parti Agrarien, l’Union Populaire « zvéno », le Parti Ouvrier Social-démocrate et le Parti Radical, récoltant 88,18 % des voix, avec un taux de participation de 85,60 %.

Georgi Dimitrov fut alors nommé président du conseil intérimaire le 22 novembre 1946, avant que la nouvelle assemblée nationale ne décide le 10 décembre 1947 de lui demander de former un nouveau gouvernement.

Il devint alors président du Conseil des ministres, président du comité gouvernemental de la défense nationale et de la politique extérieure, appliquant la ligne de la démocratie populaire, c’est-à-dire de l’écrasement des forces réactionnaires par les forces démocratiques.

Georgi Dimitrov
Georgi Dimitrov

Lors du Congrès national des comités du Front de la Patrie, Georgi Dimitrov prononça un discours intitulé « le Front de la Patrie est une alliance de combat durable de toutes les forces démocratiques progressistes », qui formula clairement cette ligne.

Il y expliquait :

« Il ne peut y avoir de vrai patriote bulgare qui n’adhère au Front de la Patrie, qui ne contribue, dans la mesure de ses forces et de ses capacités, à sa consolidation, ne garde sa cohésion comme la prunelle de ses yeux. Il n’y a pas de place en Bulgarie nouvelle, démocratique, pour le fascisme maudit, pour le chauvinisme grand-bulgare et le mépris des hommes, pour les traîtres du peuple et les agents de l’ennemi fasciste. »

Dans La mission historique du Parti Ouvrier bulgare (communistes), discours prononcé à la conférence départementale du Parti à Sofia le 26 février 1946, Georgi Dimitrov émet le point de vue suivant :

« L’existence de ce grand Etat socialiste qu’est l’Union soviétique et les transformations démocratiques historiques qui s’opèrent après la guerre posent devant un grand nombre de pays la question de la réalisation du socialisme comme une question de coopération entre la classe ouvrière, d’une part, et les paysans, les artisans, les intellectuels et les autres couches progressistes du peuple, de l’autre.

Quand un jour chez nous aussi, en Bulgarie, il sera question de passer du régime social actuel vers le nouveau régime, le régime socialiste, alors les communistes, s’appuyant sur le peuple, bâtiront, côte à côte avec les paysans, les artisans et les intellectuels, la nouvelle société socialiste en tant qu’oeuvre historique de tout le peuple.

Cette voie de développement social, camarades, peut paraître à certains plus lente. Mais elle est non seulement possible, réelle, mais encore et sans aucun doute beaucoup moins pénible pour les peuples.

C’est pourquoi, nous, les communistes, déclarons nous déclarons ouvertement et sans nous gêner que, dans les conditions actuelles, nous préférons précisément cette voie, parce que c’est une voie réelle et moins pénible vers le socialisme.

Quant à ce que les peuples, petits ou grands, finiront pas passer au socialisme, on ne saurait en douter, parce que le socialisme est une nécessité historique aussi bien pour les petits peuples que pour les grands.

C’est que – et comme marxistes nous sommes censés le savoir – les peuples passeront au socialisme non pas en suivant une seule et même voie, non pas en empruntant précisément la voie soviétique, mais en s’engageant dans leur propre voie, conformément à leurs conditions historiques, nationales, sociales, culturelles et autres.

Celui qui parle de contradiction entre la politique du Front de la Patrie et la lutte pour le rassemblement de toutes les forces progressistes, démocratiques, dans le Front de la Patrie, d’une part, et la lutte pour le socialisme, de l’autre, celui qui parle d’une telle contradiction n’est pas un marxiste, ou bien il est un provocateur. »

Georgi Dimitrov
Georgi Dimitrov

Dans cette perspective, les communistes – qui avait pris comme nom d’organisation Parti Ouvrier bulgare (communiste) en 1938 – fusionnèrent en août 1948 avec les socialistes du Parti Ouvrier Social-démocrate, comme Parti Communiste bulgare.

C’était l’accomplissement de la séquence qui avait échouée en 1923.

Dans Le Front de la Patrie, son développement et ses tâches imminentes, le rapport présenté devant le deuxième congrès du Front de la Patrie le 2 février 1948, Georgi Dimitrov expliqua ainsi :

« Les racines historiques du Front de la Patrie sont étroitement aux amers enseignements dégagés par notre peuple de la lutte contre le fascisme, à la grande école par laquelle il est passé avec ses plus grandes organisations démocratiques pendant deux décennies et en particulier, pendant les années de l’invasion nazie dans les Balkans.

Devant notre peuple anxieux se posaient les questions suivantes:

Comment était-il possible que dans un pays où le Parti Communiste était fort, où était au pouvoir un gouvernement agrarien avec en tête le grand guide du peuple Alexandre Stamboliiski, un gouvernement jouissant d’une grande influence parmi les paysans, où les partis bourgeois avaient été déjà compromis par les deux catastrophes nationales, comment était-il possible qu’une dictature fasciste triomphât, que les mêmes forces dirigées par la dynastie des Cobourg qui avaient entraîné auparavant la Bulgarie dans le camp de l’impérialisme allemand, fussent ramenées au pouvoir et qu’elles eussent la possibilité de préparer son retour dans le même camp?

Pourquoi l’insurrection antifasciste de Septembre 1923 n’a-t-elle pas réussie, n’a-t-elle pas été couronnée de la victoire du peuple sur la réaction fasciste et de l’établissement d’un gouvernement démocratique populaire ?

Aidés par les communistes et instruits par sa propre expérience, notre peuple trouva une juste réponse à ces questions angoissantes.

Il comprit que l’échec était devenu possible uniquement parce qu’une alliance de combat n’avait pas été réalisée en pratique entre les ouvriers et les paysans et que, sur cette base-là, les forces démocratiques saines n’avaient pas été rassemblées en un vaste front anti-fasciste unique.

Il comprit que les ennemis profitaient de la désunion des forces populaires pour imposer leur dictature. Au prix de grandes souffrances,de beaucoup de lourds sacrifices consentis pendant l’insurrection de Septembre 1923 et après cette insurrection, pendant les ténébreuses et sanglantes journées de la dictature fasciste, notre peuple tira la grande leçon de la nécessité d’une union de toutes les forces antifascistes, progressistes.

L’insurrection de septembre 1923 a, pour le développement de la démocratie bulgare, le mérite irremplaçable d’avoir jeté les fondements de sa véritable union. »

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Georgi Dimitrov, la seconde guerre mondiale impérialiste et le Front de la Patrie

En mars 1941, la Bulgarie rentra dans la Seconde Guerre mondiale impérialiste, en rejoignant le pacte tripartie (regroupant l’Allemagne nazie, l’Italie fasciste et l’Empire du Japon). Elle participe à l’offensive contre la Grèce et la Yougoslavie.

Les communistes lancèrent alors comme appel :

« Pas un grain de blé bulgare, pas un morceau de pain bulgare pour les fascistes allemands ! Pas un seul Bulgare à leurs service ! »

Les unités partisanes furent formées dès 1941, alors que la production dans une part importante de l’industrie fonctionnant pour l’Allemagne nazie s’effondre de moitié.

Georgi Dimitrov mit alors en place une stratégie de Front populaire antifasciste et le programme du Front de la Patrie fut alors rendu public le 17 juillet 1942.

Sa base correspondait aux exigences antifascistes : libération du pays de son statut de pays satellite de l’Allemagne nazie, abolition de la dictature monarcho-fasciste, instauration d’une république populaire s’alliant à l’URSS face à l’Allemagne nazie.

Voici le programme du Front de la Patrie. 

La politique antipopulaire du gouvernement du roi Boris constitue un véritable danger national. Aujourd’hui, la Bulgarie devient pratiquement vassale d’Hitler, et le peuple bulgare — esclave des impérialistes allemands.

Une débâcle inévitable sera le sort du projet maniacal d’Hitler de dominer le monde. Toute reconduction de la politique de trahison menée par les gouvernants bulgares signifie donc précipiter délibérément le peuple bulgare dans l’abîme et ruiner son indépendance nationale.

Le devoir suprême du peuple bulgare, de son armée et de son intelligentsia patriotique, en ce moment historique, est de se rassembler dans un puissant Front de la Patrie pour sauver la Bulgarie.

Le Front de la Patrie se pose les tâches immédiates suivantes:

1. Ne pas permettre qu’on entraîne la Bulgarie dans une guerre fasciste, criminelle et pernicieuse pour le peuple bulgare.

2. Retirer immédiatement les troupes bulgares envoyées pour étouffer la lutte du peuple serbe frère contre le joug allemand et italien.

3. Rompre l’alliance de la Bulgarie avec l’Allemagne nazie et les autres États de l’axe, libérer la terre bulgare des troupes fascistes allemandes et des bandits de la Gestapo.

4. Suspendre les exportations de vivres et de matières premières vers l’Allemagne et les autres États de l’axe. Assurer la nourriture du peuple et de l’armée et approvisionner la population en produits de première nécessité à des prix accessibles.

5. Garantir, conformément à la Déclaration atlantique, les intérêts nationaux du peuple bulgare par un accord avec les autres peuples des Balkans, et par l’amitié et la coopération étroites de la Bulgarie avec l’Union soviétique, l’Angleterre, les États-Unis et les autres peuples épris de liberté.

6. Libérer immédiatement toutes les personnes civiles et militaires persécutées pour leur lutte contre le fascisme et l’Allemagne nazie.

7. Rétablir les droits politiques du peuple et, surtout, la liberté de la presse, des réunions et des associations ; abolir toutes les lois anticonstitutionnelles, antipopulaires et fascistes.

8. Arracher l’armée des mains de la clique fasciste et monarchique et prendre des mesures décisives pour qu’elle ne soit pas utilisées à des fins antipopulaires. Garantir les droits des officiers, sous-officiers et soldats en tant que citoyens à part entière.

9. Dissoudre les organisations fascistes du type de «Brannik», «Sayouz-na-ratnitsité ». « Léguion».

Mettre hors d’état de nuire les bourreaux et les criminels fascistes et prendre des mesures pour leur châtiment exemplaire.

10. Préserver la richesse et le travail du peuple de toute atteinte étrangère et créer des conditions nécessaires au développement économique de la Bulgarie en tant que pays libre et indépendant.

11. Assurer les moyens de subsistance, le travail, les revenus et une existence humaine à la population laborieuse des villes et des campagnes.

12. Déraciner l’obscurantisme fasciste, la haine raciale et l’humiliation de la dignité nationale de notre peuple.

L’accomplissement de ces tâches d’importance vitale pour notre peuple nécessite de créer au plus tôt un véritable gouvernement national, capable de conduire fermement et avec esprit de suite la politique salutaire du Front de la Patrie. Aussi le Front de la Patrie pose-t-il comme objectif immédiat de sa lutte le renversement du gouvernement actuel, un gouvernement traître, antipopulaire et hitlérien, et la formation d’un gouvernement bulgare véritablement national.

S’appuyant sur la volonté et le soutien de l’ensemble du peuple bulgare, ce gouvernement préparera les conditions à la convocation d’une Grande Assemblée nationale qui déterminera la future forme de gouvernement de la Bulgarie et créera les garanties constitutionnelles et matérielles nécessaires à la liberté, à l’indépendance et à l’épanouissement de notre pays.

Durant l’hiver 1942-1943, les partisans de la Sredna Gora (une chaîne montagneuse du centre de la Bulgarie) tinrent tête à 20 000 policiers et soldats ; en mars-avril 1943, le pays fut divisé en 12 zones sous direction militaire unique, les partisans rassemblant au début de 1944 une force suffisamment grande pour que la monarchie lance pas moins de 100 000 soldats contre eux.

Dans « Tout pour le front ! », écrit en septembre 1944 comme message au Comité Central du Parti Ouvrier bulgare (communistes), Georgi Dimitrov annonce de la manière suivante la stratégie à suivre.

Le titre fait référence au mot d’ordre « Tout pour le front, tout la victoire rapide et définitive sur le fascisme, sur les malfaiteurs et esclavagistes allemands ».

« Je partage les sentiments de joie profonde et de fierté que vous éprouvez, avec tous les patriotes bulgares et notre vaillante jeunesse, je me réjouis avec vous tous de voir enfin notre peuple, qui a tant souffert et tant lutté, secouer le joug infâme des Allemands et des fascistes bulgares et prendre sa place dans le camps des nations unies avec en tête l’Union soviétique, l’Angleterre et l’Amérique.

Il l’a fait en se soulevant pour une insurrection antifasciste et en s’appuyant sur l’aide fraternelle de l’Armée rouge victorieuse.

La victoire du Front de la Patrie revêt une importance historique pour notre pays. Le neuf septembre a ouvert une ère nouvelle dans l’histoire de notre peuple.

La rupture avec l’Allemagne nazie, le renversement du pouvoir des agents allemands et fascistes perfides, des traîtres et des fossoyeurs de la Bulgarie, la création d’un gouvernement du Front de la Patrie et le rétablissement des droits et libertés populaires bafoués, la participation de l’armée bulgare rénovée à la guerre de libération contre les hordes de brigades allemands du côté des grandes puissances démocratiques – tout cela a permis d’asseoir sur une base solide l’édification d’une Bulgarie nouvelle, libre, indépendante et puissante.

Or, ce n’est qu’une base, tout comme la victoire du Front de la Patrie n’est qu’un début. »

Le 5 septembre 1944, l’armée rouge pénétra en Bulgarie, le 9 ce fut l’insurrection générale du Front de la Patrie.

La nouvelle Armée bulgare participa alors avec l’Armée rouge et de l’Armée de libération nationale yougoslave, à chasser les nazis de la Croatie, de la Slovénie, de la Hongrie et de l’Autriche.

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Georgi Dimitrov et le Front populaire antifasciste

De ce qu’expose Georgi Dimitrov, on comprend que la base du fascisme est extrêmement restreinte. Pourquoi a-t-il alors pu triompher? La raison de cela est expliquée ainsi :

« Pourquoi et de quelle façon le fascisme a-t-il pu vaincre ?

Le fascisme est le pire ennemi de la classe ouvrière et des travailleurs.

Le fascisme est l’ennemi des neuf dixièmes du peuple allemand, des neuf dixièmes du peuple autrichien, des neuf dixièmes des autres peuples des pays fascistes.

Comment, de quelle manière, ce pire ennemi a-t-il pu vaincre ?

Le fascisme a pu accéder au pouvoir avant tout parce que la classe ouvrière, par suite de la politique de collaboration de classe avec la bourgeoisie que pratiquaient les chefs de la social-démocratie, s’est trouvée scindée, désarmée au point de vue politique et au point de vue de l’organisation, face à l’agression de la bourgeoisie.

Quant aux Partis communistes, ils étaient insuffisamment forts pour soulever les masses, sans et contre la social-démocratie, et les conduire ainsi à la bataille décisive contre le fascisme. »

Par conséquent, une politique de Front est nécessaire, pour unifier les forces démocratiques démasquant la démagogie du fascisme. Le Front populaire antifasciste unifie les forces de la classe ouvrière qui sont sinon divisées et affaiblies. Il regroupe les revendications allant dans le sens de l’opposition au capital financier qui fait la promotion du fascisme, permettant une vaste unité contrant le fascisme.

Cela est d’autant plus important que la démagogie fasciste est une pièce maîtresse et détourne en quelque sorte les attentes de toute une époque, donnant naissance à une séquence tronquée, une pseudo-révolution.

Georgi Dimitrov explique cela de la manière suivante :

« Quelle est donc la source de l’influence du fascisme sur les masses ?

Le fascisme réussit à attirer les masses parce qu’il en appelle, de façon démagogique, aux plus sensibles de leurs besoins et de leurs aspirations.

Le fascisme ne se borne pas à attiser les préjugés profondément enracinés dans les masses; il joue aussi sur les meilleurs sentiments des masses, sur leur sentiment de justice et parfois même sur leurs traditions révolutionnaires.

Pourquoi les fascistes allemands, ces laquais de la grande bourgeoisie et ces ennemis mortels du socialisme, se font-ils passer devant les masses pour des « socialistes » et représentent-ils leur avènement au pouvoir comme une « révolution » ?

Parce qu’ils visent à exploiter la foi dans la révolution, l’élan vers le socialisme, qui vivent au cœur des grandes masses travailleuses d’Allemagne. »

Le fascisme est ainsi un danger essentiel à la révolution elle-même, car il en prend le masque afin de semer la confusion, d’acquérir une façade de légitimité historique. Qui plus est, le fascisme marque une rupture dans la superstructure étatique, qu’il ne s’agit en aucun cas de sous-estimer.

On comprend ici que Georgi Dimitrov tire la leçon de l’erreur terrible des communistes de Bulgarie en 1923 et qu’il a compris que le fascisme représentait un tournant, un saut qualitatif dans la crise capitaliste :

« L’arrivée du fascisme au pouvoir, ce n’est pas la substitution ordinaire d’un gouvernement bourgeois à un autre, mais le remplacement d’une forme étatique de la domination de classe de la bourgeoisie – la démocratie bourgeoise – par une autre forme de cette domination, la dictature terroriste déclarée (…).

Camarades, on ne saurait se faire de l’arrivée du fascisme au pouvoir l’idée simpliste et unie qu’un comité quelconque du capital financier déciderait d’instaurer à telle date la dictature fasciste.

En réalité, le fascisme arrive ordinairement au pouvoir dans une lutte réciproque, parfois aiguë, avec les vieux partis bourgeois ou une portion déterminée d’entre eux, dans une lutte qui se mène même à l’intérieur du camp fasciste et qui en arrive parfois à des collisions armées, comme nous l’avons vu en Allemagne, en Autriche, et dans d’autres pays.

Tout cela sans affaiblir cependant l’importance du fait qu’avant l’instauration de la dictature fasciste, les gouvernements bourgeois passent ordinairement par une série d’étapes préparatoires et prennent une série de mesures réactionnaires contribuant à l’avènement direct du fascisme.

Quiconque ne lutte pas, au cours de ces étapes préparatoires, contre les mesures réactionnaires de la bourgeoisie et le fascisme grandissant, n’est pas en état d’entraver la victoire du fascisme, mais au contraire la facilite. »

Ce dernier aspect est essentiel : il ne s’agit de ne jamais perdre de vue que le fascisme représente la putréfaction du capitalisme. Cette question de la décomposition est un facteur idéologique jouant un rôle clef :

« La décomposition très avancée du capitalisme pénètre jusqu’au cœur même de son idéologie et de sa culture, et la situation désespérée des grandes masses populaires rend certaines de leurs couches sujettes à la contagion des déchets idéologiques de cette décomposition.

Cette force de contagion idéologique que possède le fascisme nous ne devons en aucun cas la sous-estimer.

Nous devons, au contraire pour notre part, déployer une ample lutte idéologique sur la base d’une argumentation claire, populaire et d’une attitude juste et bien réfléchie à l’égard de la psychologie nationale particulière des masses populaires.

Les fascistes fouillent dans toute l’histoire de chaque peuple pour se présenter comme les héritiers et les continuateurs de tout ce qu`il y a eu de sublime et d’héroïque dans son passé, tout ce qu’il y a eu d’humiliant et d’injurieux pour les sentiments nationaux du peuple, ils s’en servent comme d’une arme contre les ennemis du fascisme. »

Le fascisme pose la question de l’unité démocratique ; le Front populaire antifasciste est une réponse à celle-ci.

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Georgi Dimitrov : L’Union soviétique et la classe ouvrière des pays capitalistes (1937)

(L’Union soviétique et la classe ouvrière des pays capitalistes – novembre 1937)

Georgi Dimitrov

I

C’est avec une joie et un enthousiasme sans bornes que les millions de travailleurs du monde entier, tous ceux qui luttent contre le brigandage capitaliste, la barbarie fasciste et les guerres impérialistes, fêtent le XXe anniversaire de la grande Révolution socialiste d’Octobre.

Dans tous les pays, les partisans honnêtes de la démocratie, du progrès et de la paix, l’élite de la science, de la culture et de l’art, saluent les vingt années d’existence du premier Etat socialiste du monde, comme un événement d’une portée historique universelle.

Il n’est point d’autre événement dans l’histoire de l’humanité qui ait eu sur le cours du

développement social, sur les destinées de tous les peuples du monde, une influence aussi énorme que celle exercée par la victoire de la grande Révolution socialiste d’Octobre.

Il n’y a pas eu jusqu’à ce jour un Etat comme l’U.R.S.S., que des millions d’hommes sur tous les points du globe, sans distinction de nationalité ni de race, chérissent comme une patrie, sentant qu’eux-mêmes, leur vie, leur sort et leurs espoirs sont indissolublement liés à ce pays.

A la suite de révolutions bourgeoises, le capitalisme a triomphé du régime féodal et conquis une situation dominante.

Il a enveloppé de son système d’économie le monde entier ; il a vaincu le particularisme féodal et créé de grands Etats nationaux.

Mais le capitalisme n’a fait que substituer une forme de l’exploitation à l’autre, certains antagonismes de classes à d’autres.

Il a été incapable d’unir les peuples dans la paix, mais il a, au contraire, rendu plus profond l’abîme qui existait entre eux, créant de nouvelles contradictions internationales et de nouveaux motifs de guerre de conquête, de guerre destructrice.

A la suite de la grande Révolution socialiste d’Octobre, le socialisme a triomphé du capitalisme sur un sixième du globe.

Au centre du monde, sur un immense territoire englobant la moitié de l’Europe et de l’Asie, est apparu un puissant Etat socialiste basé sur la suppression de l’exploitation de l’homme par l’homme et sur l’union fraternelle des peuples ; cet Etat montre le chemin à suivre pour libérer l’humanité tout entière de la servitude capitaliste, pour grouper tous les peuples du monde dans la grande fraternité des travailleurs libres et heureux.

Pendant vingt ans d’une âpre lutte, face à la résistance acharnée des classes exploiteuses battues à l’intérieur du pays, et à l’intervention contre-révolutionnaire du dehors, dans les conditions de l’encerclement capitaliste hostile, les travailleurs de l’U.R.S.S. dirigés par le glorieux Parti bolchevik avec, en tête, les chefs géniaux de l’humanité travailleuse, Lénine et Staline, ont fait d’un pays, autrefois arriéré et miséreux, un puissant Etat socialiste avancé.

Si, en 1913, Lénine, caractérisant l’état incroyablement arriéré de la Russie tsariste, attirait l’attention sur le fait que son économie était outillée quatre fois plus mal que l’Angleterre, cinq fois plus mal que l’Allemagne, et dix fois plus mal que l’Amérique, en moyens de production modernes, l’Union soviétique occupe maintenant la première place en Europe et en tant que pays industriel la deuxième place dans le monde pour la production industrielle.

Nul ne peut nier désormais les immenses réalisations de l’édification socialiste, le développement considérable de l’industrie et les récoltes records de l’agriculture collectivisée.

Car c’est un fait que l’économie de l’U.R.S.S. marque un essor impétueux, comme n’en a jamais connu la société capitaliste.

Si le développement de l’industrie des pays capitalistes pour la période allant de 1890 à 1913 a donné un accroissement annuel moyen de la production de 5,8 %et, pour la période allant de 1913 à 1936, de 1,5 % seulement, en Union soviétique, rien que pour 1936, l’accroissement de la production industrielle a été de 28 %.

Si, en 1936, la production industrielle des pays capitalistes a dépassé d’un tiers le niveau de 1913, en Union soviétique elle a augmenté de plus de sept fois.

Une énorme victoire historique a été remportée dans le domaine de l’agriculture.

Au moment où l’agriculture des pays capitalistes ne sort pas d’une crise prolongée qui a pour résultat la réduction de la surface des emblavures la destruction d’une masse de produits, la baisse constante de tout le niveau de la production, en Union soviétique, à la place d’une économie arriérée et morcelée, on a créé la grosse agriculture socialiste la plus avancée, 99 % des emblavures ont été collectivisées. Grâce au régime kolkhozien, la misère a été liquidée au village, et il n’y a plus de paysans sans terre, sans cheval, sans matériel agricole.

Plus de vingt millions de paysans pauvres, qui végétaient auparavant dans la misère, sont entrés aux kolkhoz où ils vivent une vie aisée et culturelle.

L’agriculture socialiste donne des récoltes records, telles que l’histoire du pays n’en a encore jamais connues. En 1937, on a récolté presque sept milliards de pouds (1.120 millions de quintaux) de céréales, alors qu’avant la révolution on ne récoltait dans les meilleures années que quatre à cinq milliards de pouds (720 à 800 millions de quintaux).

En régime capitaliste, partout où croît la richesse de quelques-uns, on voit grandir à l’autre bout la misère et la détresse des millions de travailleurs ; les périodes d’essor sont inévitablement suivies de crises cruelles qui détruisent les forces productives et engendrent le chômage, la misère, la famine.

Le système socialiste, lui, ignore les crises, ignore le chômage et la misère.

Des faits indéniables attestent nettement la supériorité du système socialiste sur le système capitaliste, non seulement dans le domaine économique, mais aussi dans celui des conditions d’existence et de la culture, de la science et de l’art, dans celui des rapports entre les peuples.

Seuls les apologistes aux gages du capitalisme peuvent contester cette supériorité.

Et seuls des crétins consommés, qui souvent se disent socialistes, de même que les charlatans politiques qui faussent le marxisme, osent encore démontrer que la classe ouvrière n’est pas en mesure de prendre la responsabilité historique de la direction des destinées de son peuple et de l’organisation de l’économie nationale, que le prolétariat « inexpert » dans les choses de l’Etat et de l’économie, ne peut se passer de la bourgeoisie « experte » en la matière.

Les vingt années d’existence de l’Union soviétique confirment d’une façon éclatante les paroles de Staline, prononcées en 1927, à l’occasion du dixième anniversaire de la Révolution d’Octobre.

Les succès incontestables du socialisme en U.R.S.S. sur le front de construction ont démontré nettement que le prolétariat peut gouverner avec succès le pays sans la bourgeoisie et contre la bourgeoisie ; qu’il peut édifier avec succès l’industrie sans la bourgeoisie et contre la bourgeoisie ; qu’il peut diriger avec succès toute l’économie nationale sans la bourgeoisie et contre la bourgeoisie ; qu’il peut édifier avec succès le socialisme malgré l’encerclement capitaliste. (J. Staline : les Questions du léninisme, t. I, p. 187-188, Editions sociales, 1950.)

Là est une des plus importantes leçons de principe de la grande Révolution socialiste d’Octobre pour la classe ouvrière des pays capitalistes, leçon qu’il importe de souligner tout particulièrement en ce vingtième anniversaire.

II

Le prolétariat des pays capitalistes a beaucoup fait pour soutenir la Révolution prolétarienne, la première dans l’histoire de l’humanité.

Sans ce soutien, les ouvriers et les paysans soviétiques auraient versé encore plus de leur sang et auraient compté encore plus de sacrifices pour sauvegarder les conquêtes de la Révolution socialiste. Il faut, néanmoins, dire tout net que la classe ouvrière des pays capitalistes n’a pas réussi à faire son devoir jusqu’au bout, ni envers la première Révolution socialiste, ni en ce qui concerne sa propre libération.

Non seulement elle est restée elle-même sous le pouvoir du Capital et est tombée, en Italie et en Allemagne, sous la servitude barbare du fascisme, mais elle a contribué, malgré elle, à augmenter les difficultés, les privations, les souffrances et les sacrifices du détachement d’avant-garde du prolétariat international.

Où en serait le monde si, après la Révolution socialiste d’Octobre, dans la période de 1918 à 1920, le prolétariat d’Allemagne, d’Autriche-Hongrie et d’Italie, ne s’était pas arrêté à mi-chemin dans son essor révolutionnaire ?

Où en serait le monde si les révolutions allemande et autrichienne de 1918 avaient été menées jusqu’au bout et, si à la suite de la victoire de la révolution, la dictature du prolétariat avait été instaurée au centre de l’Europe, dans les pays industriels hautement évolués ?

Le bloc révolutionnaire du prolétariat de l’Europe occidentale et de la classe ouvrière de l’Union soviétique n’aurait pas seulement rendu cent fois plus facile la liquidation de l’intervention contre-révolutionnaire et de la guerre civile ; il aurait hâté infiniment l’édification du socialisme au pays des Soviets.

Il n’y aurait pas de dictature fasciste, ni en Italie, ni en Allemagne, ni en Autriche, ni dans les autres pays.

Le fascisme ne mènerait pas l’offensive contre la classe ouvrière et les peuples démocratiques.

Les peuples espagnol et chinois n’auraient pas à endurer les lourdes épreuves qui leur sont imposées aujourd’hui. L’humanité ne se trouverait pas, à l’heure présente, devant la sinistre menace d’une nouvelle boucherie mondiale.

Lorsque les ouvriers et les paysans de Russie ont renversé le pouvoir des propriétaires fonciers et des capitalistes, toutes les conditions objectives nécessaires étaient réunies dans l’Europe centrale pour que le prolétariat européen, et au premier chef le prolétariat d’Allemagne, s’engageât dans la voie tracée par les ouvriers et les paysans soviétiques.

Mais il n’en fut rien.

Et principalement parce que, à la direction des organisations de masse du prolétariat, le dernier mot appartenait aux chefs des partis social-démocrates qui, dès le début de la guerre, avaient fait bloc avec leur bourgeoisie impérialiste.

Désireux de sauvegarder coûte que coûte les assises ébranlées de la société bourgeoise, ils ont utilisé largement l’influence exercée par l’idéologie et la politique du social-démocratisme, du réformisme, pour tromper la majorité de la classe ouvrière, la convaincre que ce n’était pas le développement ultérieur de la révolution, mais sa prompte liquidation qui conduirait les ouvriers au socialisme.

Par leur coalition avec la bourgeoisie :ils ont scindé le mouvement ouvrier, ils ont affaibli le prolétariat, ils l’ont isolé de la paysannerie et des petites gens de la ville ; et c’est ainsi qu’ils ont aidé la bourgeoisie à rassembler ses forces, à passer à l’offensive contre les ouvriers et les paysans révolutionnaires.

Les pleutres et les mystificateurs politiques du prolétariat, qui se trouvaient à la tête des organisations ouvrières de masse, cherchaient à effrayer les ouvriers par la perspective des sacrifices, des privations, de la ruine économique.

Ils les assuraient que ce n’était pas la voie du bolchévisme, ni l’application révolutionnaire effective de la doctrine de Marx et de Engels, ni la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat qui feraient aboutir au socialisme, mais que c’était la voie du social-démocratisme, la voie de la coalition avec la bourgeoisie et le maintien du régime bourgeois, qui assureraient le passage pacifique et indolore au socialisme.

Aujourd’hui, les résultats de ces vingt années sont là.

Qui ira nier que les sacrifices et les privations subis, par exemple, par la classe ouvrière et les masses travailleuses d’Allemagne durant toute la période d’après-guerre, et surtout dans les conditions du féroce régime de dictature fasciste, sont mille fois plus grands que tous les sacrifices et privations qu’aurait nécessités la victoire de la révolution prolétarienne en 1918 ?

Au lieu du passage au socialisme, du passage pacifique et indolore qui avait été promis, le social-démocratisme, par toute sa politique de capitulation et de scission, a déblayé la route pour la victoire du fascisme.

Sans le social-démocratisme de Turati et de d’Aragona, en Italie, la victoire du fascisme de Mussolini eût été impossible.

Sans le social-démocratisme d’Ebert et de Noske, en Allemagne, la victoire du fascisme de Hitler eût été impossible.

Sans le social-démocratisme de Renner et de Bauer, en Autriche, la victoire du fascisme de Schuschnigg eût été impossible. Cette vérité, rien maintenant ne saurait l’estomper.

Elle est confirmée irréfutablement aussi par une multitude de documents connus déjà de l’histoire politique de l’Europe d’après-guerre.

A la fin de la guerre impérialiste, dans les conditions d’une crise révolutionnaire encore jamais vue, les chefs réactionnaires de la social-démocratie ont scindé la classe ouvrière ; ils l’ont désarmée idéologiquement et politiquement ; ils ont empêché le développement des révolutions prolétariennes en marche ; ils ont sauvé la domination du capitalisme, exposant ainsi les travailleurs aux coups du fascisme.

Pendant ce temps, le bolchévisme, le marxisme authentique, a groupé la classe ouvrière ; il a réalisé l’alliance indestructible des ouvriers et des paysans, anéanti le capitalisme, assuré la victoire de la Révolution socialiste et abouti à construire la société socialiste sur un sixième du globe.

Staline avait mille fois raison, quand il écrivait, dix ans plus tôt :

Il est impossible d’en finir avec le capitalisme sans en avoir fini avec le social-démocratisme dans le mouvement ouvrier. (J. Staline : les Questions du léninisme, t. I, p. 192, Editions sociales, 1950.)

Là est la deuxième leçon de principe éminemment importante pour le prolétariat des pays capitalistes, en rapport avec le XXe anniversaire de la grande Révolution socialiste d’Octobre.

III

En ces vingt années, pendant la crise économique mondiale surtout, les masses travailleuses des pays capitalistes ont subi bien des souffrances, bien des épreuves ; leur douloureuse expérience leur a appris bien des choses.

La victoire définitive et sans retour du socialisme en U.R.S.S., d’une part, et les enseignements des défaites momentanées que le fascisme a infligées à la classe ouvrière en Allemagne surtout, d’autre part, ont sapé l’influence du social-démocratisme non seulement dans la classe ouvrière, mais aussi au sein des partis socialistes eux-mêmes, ainsi que dans les syndicats qui se trouvent sous leur direction politique.

Dans le camp social-démocrate, on a commencé à abandonner les positions du réformisme, la politique de collaboration de classe avec la bourgeoisie et à se placer sur les positions de la lutte commune avec les Partis communistes contre le fascisme, sur les positions de l’unité d’action de la classe ouvrière et du Front populaire antifasciste.

Ce processus a déjà trouvé une expression éclatante dans l’établissement d’un front unique entre les communistes et les socialistes en France, en Espagne, en Italie et partiellement dans une série d’autres pays.

Le développement de ce processus est facilité et accéléré par le cours des événements des dernières années, qui pose impérieusement devant la classe ouvrière la tâche la plus importante et la plus urgente :barrer à tout prix le chemin au fascisme dans les pays de démocratie bourgeoise ; renverser le fascisme là où il est au pouvoir; défendre la paix, universelle contre les fauteurs de guerre fascistes.

L’application juste par les Partis communistes, des positions essentielles du VIIe congrès de l’Internationale communiste, accélère ce processus de l’abandon du social-démocratisme.

Sous l’influence de la victoire du socialisme en U.R.S.S., du développement du mouvement de Front populaire et de la montée de l’influence du communisme au sein du mouvement ouvrier augmentera sans nul doute le nombre des Partis et des organisations socialistes qui répudient le social-démocratisme banqueroutier, qui mènent en commun avec les Partis communistes la lutte contre l’ennemi de classe commun et s’orientent vers l’union avec les communistes dans un seul parti de masse du prolétariat. 

Une telle union est déjà intervenue entre les socialistes et les communistes de Catalogne.

Elle se prépare par les efforts conjugués des Partis communiste et socialiste d’Espagne.

Les conditions nécessaires à cette union mûrissent aussi en France, grâce à la lutte conjuguée des communistes et des socialistes dans les rangs du Front populaire antifasciste, grâce aussi à l’influence heureuse qu’exerce la création de la C.G.T. unique sur tout le processus de l’unification des forces du prolétariat français. Le nouveau pacte entre communistes et socialistes italiens affermit encore leurs rapports fraternels et les liens de leur lutte commune contre la dictature fasciste de Mussolini.

On voit progresser la compréhension réciproque et le rapprochement entre communistes et socialistes en Allemagne, dans la lutte contre la dictature fasciste de Hitler, en dépit de toutes les menées et intrigues des chefs butés de la direction du Parti social-démocrate à l’étranger.

On peut dire en toute certitude qu’au XXe anniversaire de la grande Révolution socialiste d’Octobre, la classe ouvrière des pays capitalistes aborde de près la liquidation de la scission provoquée, au sein du mouvement ouvrier mondial par le social-démocratisme.

Sur le chemin de cette liquidation se dressent encore une quantité de difficultés et d’obstacles d’ordre idéologique, politique et d’organisation. Il est des difficultés liées à l’histoire même et aux traditions du mouvement ouvrier dans les différents pays, et qu’il n’est pas aisé d’aplanir.

Mais l’essentiel, c’est que les classes dominantes des pays capitalistes, éminemment intéressées à voir dissociées les forces du mouvement ouvrier, font et feront tout leur possible pour l’empêcher de réaliser son unité.

Afin de leur complaire, les chefs réactionnaires de l’Internationale socialiste déploient une énergie forcenée pour faire marcher à rebours la roue de l’histoire.

Même devant la monstrueuse intervention germano-italienne en Espagne, devant l’agression sauvage de la clique militaire fasciste-japonaise en Chine et la menace infiniment accrue d’une nouvelle guerre impérialiste mondiale, ils sabotent par tous les moyens chaque tentative d’action commune entreprise par les organisations ouvrières internationales pour défendre les peuples espagnol et chinois, pour défendre la paix.

Mais il n’est point de difficultés ni d’obstacles dans la voie de l’unité de la lutte contre le fascisme et la guerre, que la classe ouvrière ne puisse surmonter si elle est fermement résolue à grouper ses forces et à accomplir sa mission historique.

L’existence du pays du socialisme, puissant rempart de la lutte du prolétariat international, rempart de la paix, de la liberté et du progrès, est le plus grand facteur susceptible de liquider la scission du mouvement ouvrier mondial. 

Les travailleurs de l’Union soviétique, par leur exemple, par leur héroïsme au travail, par leur mouvement stakhanoviste, par leur dévouement à la patrie socialiste, par leur lutte implacable contre les ennemis du peuple, contre les espions trotskistes et boukharinistes et les agents de diversion, les agents du fascisme, exercent une énorme influence sur le rassemblement des forces scindées du mouvement ouvrier mondial.

On voit monter infailliblement les sympathies et l’amour des travailleurs du monde capitaliste pour l’Union soviétique, pays du socialisme vainqueur.

Et ce fait agit comme l’antidote le plus efficace contre l’œuvre de scission perpétrée, dans les rangs de la classe ouvrière par les agents déclarés ou masqués de l’ennemi de classe.

Le pays du socialisme vainqueur, qui joue un rôle si éminent dans l’unité du prolétariat international, resserre encore plus étroitement autour de l’U.R.S.S. tous les partisans sincères de la cause ouvrière.

Dans la situation internationale actuelle, il n’y a pas et il ne saurait y avoir de critérium plus sûr que l’attitude à l’égard de l’Union soviétique pour déterminer quels sont les amis et quels sont les ennemis de la cause de la classe ouvrière et du socialisme ; quels sont les partisans et quels sont les adversaires de la démocratie et de la paix. La pierre de touche permettant de vérifier la bonne foi et l’honnêteté de chaque militant du mouvement ouvrier, de chaque parti ouvrier et de chaque organisation des travailleurs, de chaque démocrate dans les pays capitalistes, c’est leur attitude à l’égard du grand pays du socialisme.

On ne saurait combattre effectivement le fascisme si on ne contribue pas à fortifier par tous les moyens le rempart essentiel de cette lutte : l’Union soviétique.

On ne saurait lutter sérieusement contre les fauteurs fascistes d’une nouvelle boucherie mondiale, sans soutenir totalement l’U.R.S.S., facteur essentiel du maintien de la paix mondiale, on ne saurait lutter effectivement pour le socialisme dans son pays, si l’on ne se dresse pas contre les ennemis de l’Etat soviétique où le socialisme est réalisé grâce aux efforts héroïques des travailleurs.

On ne saurait passer pour un ami véritable de l’U.R.S.S. si on ne condamne pas ses ennemis – les agents trotskistes-boukhanniens du fascisme.

Ce qui marque en fait la ligne de démarcation historique entre les forces du fascisme, de la guerre et du capitalisme, d’une part, et les forces de la paix, de la démocratie et du socialisme, de l’autre, c’est l’attitude observée à l’égard de l’Union soviétique, non point une attitude de pure forme envers le pouvoir des Soviets et le socialisme en général, mais l’attitude à l’égard de l’Union soviétique qui existe effectivement depuis vingt ans, avec sa lutte inlassable contre les ennemis, avec sa dictature de la classe ouvrière et sa Constitution staliniste, avec le rôle dirigeant du parti de Lénine et de Staline.

Là est la troisième leçon de principe éminemment importante pour le prolétariat des pays capitalistes, en rapport avec le XXe anniversaire de la grande Révolution socialiste d’Octobre.

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Georgi Dimitrov : Le front unique pour la paix (1936)

Staline et Georgi Dimitrov
Staline et Georgi Dimitrov

(Le front unique pour la paix – avril 1936)

I

Jamais encore depuis 1914, la menace d’une guerre mondiale n’a été aussi grande qu’aujourd’hui.

Et jamais encore la nécessité n’a été aussi urgente de mobiliser toutes les forces pour détourner cette catastrophe, qui menace toute l’humanité. Mais, pour cela, il est nécessaire avant tout de comprendre clairement d’où vient le danger, quels en sont les agents, quels sont les pays qu’ils s’apprêtent à assaillir.

Il serait faux de croire que la guerre qui vient, menace seulement l’Union soviétique, ou du moins la menace en premier lieu. N’est-ce pas un fait que l’occupation de la zone rhénane, par l’armée de Hitler crée une menace directe pour la France, la Belgique et d’autres pays européens ?

C’est également un fait que les plans de conquête de Hitler pour le plus proche avenir visent à la conquête de territoires appartenant à des Etats voisins, où se trouve une population allemande.

Si Hitler parle aujourd’hui de la « souveraineté de l’Allemagne », il parlera demain de la « souveraineté de tous les Allemands ».

Sous ce mot d’ordre, il tentera de réaliser l’annexion de l’Autriche, la destruction de la Tchécoslovaquie comme Etat indépendant, l’occupation de l’Alsace-Lorraine, de Dantzig, de la partie méridionale du Danemark, de Memel, etc.

Et c’est parfaitement compréhensible : il est beaucoup plus facile au fascisme allemand d’envoyer tout d’abord une armée conquérir des territoires appartenant à des Etats voisins, sous le mot d’ordre de l’ « union nationale de tous les Allemands », et de commencer seulement ensuite la guerre contre le puissant pays des Soviets.

Le fascisme allemand, qui se fortifie maintenant sur le Rhin, constitue également, bien que les gouvernants actuels de la Pologne aient avec lui des rapports d’alliance, une menace pour l’indépendance du peuple polonais.

En ce qui concerne l’Extrême-Orient, il n’y a pas de doute que le coup immédiat est dirigé contre le peuple chinois, bien que la camarilla militaire fasciste du Japon prépare la guerre contre l’Union soviétique et se soit entendue avec Berlin pour cette éventualité.

Le Japon a déjà occupé la Mandchourie et s’empare maintenant, l’une après l’autre, des provinces de la Chine. L’impérialisme japonais cherche, par ailleurs, à soumettre tous les peuples de l’Asie, y compris l’Inde, à s’emparer des Philippines et de l’Australie.

Il se prépare au règlement de comptes décisif avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

Il est donc évident que les peuples de l’Occident commettraient une erreur fatale s’ils se laissaient bercer de l’illusion qu’ils ne sont pas menacés par les fauteurs fascistes de guerre en Europe et en Extrême-Orient.

En particulier, les peuples des pays voisins de l’Allemagne sont fondés à réfléchir sérieusement sur la défense de leur indépendance et de leur liberté.

La principale cause des guerres impérialistes, comme on le sait, réside dans le capitalisme lui-même, dans ses visées conquérantes.

Mais, dans la conjoncture internationale concrète d’aujourd’hui, l’instigateur de la guerre qui vient, est le fascisme, le poing ganté de fer des forces les plus agressives et les plus belliqueuses de l’impérialisme.

Si le danger de guerre est devenu si directement menaçant c’est qu’on n’a pas barré à temps le chemin du pouvoir au fascisme allemand.

Après avoir instauré sa domination par la guerre intérieure contre les masses populaires de son propre pays, le fascisme s’est développé en une menace directe de guerre pour tous les peuples du monde. Après avoir asservi son peuple, il passe, la torche de la guerre à la main, à l’offensive contre les autres peuples.

Le danger de guerre s’est encore extrêmement aggravé du fait qu’il s’est créé un état d’impunité pour l’agresseur fasciste. La préparation du fascisme allemand à la guerre (introduction du service militaire obligatoire, armements aériens et navals), s’est effectuée avec la complaisance systématique des puissances capitalistes et le concours direct des milieux dirigeants anglais.

La passivité et les hésitations de la Société des nations à l’égard de l’offensive du Japon contre la Chine et de l’agression italienne en Abyssinie ont encouragé l’insolence de l’agresseur.

Mais l’agressivité grandissante du fascisme allemand et de la camarilla militaire japonaise sont, avant tout et surtout, la conséquence du fait que le prolétariat international n’a pas réussi à réagir unanimement, en déployant toutes ses forces gigantesques, à rassembler autour de lui tous les travailleurs et tous les amis de la paix en un front puissant contre la guerre. 

La résistance de la partie réactionnaire des chefs de l’Internationale ouvrière socialiste et de la Fédération syndicale internationale au front unique de lutte n’est pas encore brisée.

Et le rejet des actions indépendantes et unies du prolétariat contre la guerre de la part de ces leaders réactionnaires qui soutiennent la politique impérialiste de leur bourgeoisie, l’engourdissement des masses par l’illusion que la Société des nations fera tout le nécessaire pour le maintien de la paix, ont été un frein pour la lutte du prolétariat contre la guerre et ont paralysé sa pression sur les gouvernements capitalistes.

A côté des leaders ouvertement réactionnaires qui sabotent l’unité d’action du prolétariat international pour la défense de la paix, on voit aussi se dresser les phraseurs de « gauche » qui prêchent des idées fatalistes sur l’impossibilité d’éviter la guerre et l’impossibilité de conserver la paix.

Du moment que la cause essentielle de la guerre est le capitalisme, disent-ils, on ne peut pas, tant qu’il existe, éviter la guerre, et il est stérile et absurde de lutter pour le maintien de la paix.

De telles gens sont des doctrinaires encroûtés, sinon de purs et simples charlatans. Ils voient partout les forces déchaînées de la guerre, mais ne remarquent nullement les puissants facteurs de paix.

L’Union soviétique – l’Etat du prolétariat victorieux – est, avec sa politique de paix résolue et conséquente, un de ces facteurs de paix.

Un autre facteur de paix, c’est le prolétariat des pays capitalistes.

Voilà les forces dirigeantes de la défense de la paix contre les fauteurs de guerre.

Les masses de la paysannerie, tous les travailleurs, les plus vastes masses populaires dans tous les pays capitalistes, sont également pour le maintien de la paix.

Un certain nombre d’Etats capitalistes sont, en ce moment, intéressés au maintien de la paix. Et dans les pays où règne le fascisme, comme dans ceux dont les gouvernants favorisent les instigateurs d’une nouvelle boucherie, les peuples ne veulent pas la guerre.

Les doctrinaires phraseurs, par exemple ceux de l’Independent Labour Party d’Angleterre, présentent la situation comme si la question de la guerre et de la paix dépendait exclusivement des gouvernements capitalistes.

Oui, il en serait ainsi si les masses populaires jouaient le rôle de simples pions entre les mains des gouvernements et ne luttaient pas pour le maintien de la paix en dépit de leurs gouvernements.

Mais c’est précisément cette façon de considérer les masses populaires comme de simples marionnettes entre les mains du gouvernement qui est absolument fausse.

Si ces masses, sans lesquelles il est impossible de faire la guerre, interviennent résolument et à temps contre les desseins militaires des gouvernements, elles pourront les contraindre à renoncer à la guerre et à l’indulgence envers ceux qui complotent la guerre.

Toute la question est d’organiser à temps la lutte des peuples pour le maintien de la paix et de mener cette lutte tous les jours et en tout lieu contre les fauteurs fascistes de guerre et contre leurs auxiliaires.

Ce qu’il faut, c’est un front unique de la paix qui groupe non seulement la classe ouvrière, la paysannerie, les intellectuels travailleurs et les autres travailleurs, mais aussi les nations opprimées et les peuples des pays dont l’indépendance est menacée par les fauteurs de guerre.

Ce qu’il faut, c’est un front de la paix qui s’étende à toutes les parties du monde, de Tokyo à Londres, de New York à Berlin, un front de la paix qui agisse avec cohésion contre les fauteurs de guerre, contre le fascisme allemand en Europe, contre la clique militaire japonaise en Extrême-Orient.

Et ce front de la paix deviendra puissant et invincible s’il déploie des actions pratiques de masse et ne se borne pas à des protestations, résolutions et déclarations.

Il faut, à l’aide de mesures économiques et politiques, placer les fauteurs de guerre dans les conditions d’un véritable état de siège. 

Il faut les acculer pour leur enlever les moyens de réaliser leurs desseins criminels.

Il faut ceindre le globe d’un réseau d’organisations des amis de la paix tellement dense, d’un mouvement de solidarité internationale tellement puissant, de mesures relevant d’une politique internationale unique du prolétariat dans l’intérêt du maintien de la paix tellement efficaces, que les mains criminelles des fauteurs de guerre s’en trouvent enchaînées.

Il faut faire sentir énergiquement à l’agresseur fasciste que des millions d’hommes suivent chacun de ses pas avec vigilance et que toute tentative de sa part d’attaquer d’autres peuples se heurtera à la résistance résolue du prolétariat et des travailleurs du monde entier.

Seul le prolétariat, en réalisant l’unité dans ses rangs peut être l’organisateur d’un tel front de paix, en être la force motrice, l’ossature.

Là réside maintenant la tâche centrale du prolétariat international tout entier.

Du succès de sa réalisation dépend aussi le succès de la lutte contre le fascisme lui-même.

II

Il ne suffit pas de vouloir la paix.

Il faut lutter pour la paix. Il est tout à fait insuffisant de mener une propagande générale contre la guerre.

La propagande contre la guerre « en général » n’empêche nullement les conspirateurs siégeant à Berlin ou à Tokyo de tramer leur dessein infâme ; ils seraient très contents que la classe ouvrière n’allât pas au-delà d’une propagande générale de ce genre.

Afin que la lutte pour le maintien de la paix soit couronnée de succès, il faut absolument que les actions communes du prolétariat et des masses populaires les plus considérables soient dirigées contre les fauteurs de guerre et contre les forces qui, à l’intérieur du pays, les favorisent directement et indirectement. De ce point de vue il est extrêmement important d’élaborer la lutte pour le maintien de la paix, en tenant compte de la situation du Parti et du mouvement ouvrier du pays en question, ainsi que de sa situation intérieure et internationale.

Dans les pays où le fascisme est au pouvoir, la classe ouvrière, plaçant au centre de la lutte contre la dictature fasciste la dénonciation de la démagogie chauvine et des préparatifs de guerre, rassemble toutes les forces pour conjurer la catastrophe dans laquelle le fascisme veut précipiter le peuple.

En luttant contre le pouvoir du fascisme et contre son agression militaire, le prolétariat et les grandes masses populaires d’Allemagne, d’Italie et des autres pays fascistes ne travaillent pas seulement à leur propre salut, mais aussi dans l’intérêt de la paix, dans l’intérêt de tous les peuples de l’humanité tout entière.

A l’heure actuelle, l’attitude à prendre à l’égard de la politique extérieure du gouvernement et de la défense nationale est un point particulièrement important de la tactique de la classe ouvrière, surtout dans les pays qui sont directement sous la menace de l’agression.

Il n’est pas du tout indifférent pour la classe ouvrière et pour tous les travailleurs de savoir quelle est la politique extérieure du gouvernement à l’égard des ennemis fascistes de la paix : cette politique contribue-t-elle à la consolidation de la sécurité collective ou lui fait-elle obstacle ?

Le gouvernement favorise-t-il les agents de l’agresseur fasciste ou prend-il contre eux des mesures efficaces ?

Comment traite-t-on les enfants du peuple qui se trouvent dans les rangs de l’armée ? Dans quel esprit les éduque-t-on ?

De quels éléments se composent les cadres de commandement de l’armée ?

Ces éléments sont-ils sûrs, en ce qui concerne la lutte contre l’ennemi fasciste, ou sont-ils des éléments réactionnaires fascistes ?

Comment la population est-elle protégée contre les horreurs de la guerre ? etc.

Se montrer indifférent aux questions de défense nationale, les laisser sans contrôle à la discrétion du gouvernement bourgeois, c’est là une position qui ne sert nullement l’œuvre de défense de la paix.

Ce n’est pas par hasard que les sommets dirigeants de la bourgeoisie ont toujours considéré ce domaine comme leur monopole, comme une sorte de « sanctuaire ».Il faut, une fois pour toutes, mettre fin à ce monopole de la bourgeoisie.

Le prolétariat ne saurait se passer, dans ces questions, d’une politique à lui, d’une politique indépendante.

Sans glisser en aucun cas aux positions de la bourgeoisie, le parti du prolétariat doit intervenir activement avec sa plateforme, avec ses revendications, dans la politique extérieure et dans les questions de défense nationale.

Partisan dévoué de la défense active de son peuple et de son pays contre l’asservissement fasciste, le prolétariat doit relier de la façon la plus étroite les questions de défense nationale aux revendications visant à étendre les droits démocratiques des ouvriers et des paysans, à défendre leurs intérêts vitaux, en partant du fait que seules la démocratisation du régime dans les pays, la démocratisation de l’armée, son épuration des éléments fascistes et des autres éléments réactionnaires et la satisfaction des revendications les plus urgentes des masses ouvrières et paysannes sont en mesure de renforcer la capacité de défense du peuple contre l’agression fasciste.

Dans chaque situation concrète, les représentants de la classe ouvrière se prononcent pour des propositions de ce genre et cherchent à faire prendre des mesures qui permettent aux grandes masses du peuple d’exercer le maximum de pression sur la politique extérieure du gouvernement, ainsi qu’un contrôle effectif de ses actes dans les questions de défense nationale. Ils se prononcent également pour toutes les mesures qui rendent plus difficile la capitulation des gouvernements bourgeois devant l’agresseur fasciste et la trahison par ces gouvernements de l’indépendance et de la liberté du peuple.

Tout en soulignant que seul le pouvoir du prolétariat est en mesure d’assurer une défense effective du pays et de son indépendance, comme le montre avec évidence l’exemple de l’Union soviétique, les communistes, dans les conditions d’une menace directe de guerre de la part d’un agresseur fasciste, travaillent à créer un gouvernement de Front populaire. 

En prenant des mesures énergiques contre le fascisme et les éléments réactionnaires dans le pays, contre les agents et les auxiliaires des ennemis de la paix, en assurant le contrôle de la défense nationale par les masses organisées, un tel gouvernement contribuera au renforcement de la capacité de défense du peuple contre l’agresseur fasciste.

Dans la mesure même où le pouvoir se trouve aujourd’hui entre les mains de gouvernements bourgeois qui n’offrent pas de garantie pour la défense véritable du pays et qui mettent en action les forces armées de l’Etat contre les travailleurs, le parti de la classe ouvrière ne peut assumer aucune responsabilité politique pour les mesures de défense de ces gouvernements : c’est la raison pour laquelle il se prononce contre la politique militaire du gouvernement et contre le budget de la guerre dans son ensemble.

Cela n’exclut pas, dans des cas concrets, une abstention motivée lors du vote de différentes mesures de défense nationale qui sont nécessaires pour rendre plus difficile l’attaque de l’agresseur fasciste (par exemple, la fortification des frontières) de même que le vote et l’intervention pour des mesures dictées par les intérêts de la défense de la population contre les horreurs de la guerre (abris contre les gaz, masques à gaz, secours sanitaires, etc.).

Les temps sont révolus où la classe ouvrière ne participait pas d’une manière indépendante et active au règlement de questions vitales comme la guerre et la paix. La différence entre les communistes et les réformistes, entre les hommes politiques révolutionnaires et réactionnaires du mouvement ouvrier, ne consiste nullement dans le fait que ces derniers participent au règlement de ces questions tandis que nous, les révolutionnaires, nous devrions rester à l’écart. Non.

La différence réside dans le fait que les réformistes, dans ces questions comme dans les autres, défendent les intérêts des capitalistes, et les révolutionnaires, ceux des travailleurs, ceux du peuple.

Cette souple tactique bolchevik qui est l’application à une question distincte des conceptions tactiques générales données par le VIIe congrès de l’I.C., résulte nécessairement de toute la situation internationale présente, et, en particulier, de l’existence d’agresseurs fascistes déterminés.

Et il est vraiment comique de voir les phraseurs de « gauche » de tout acabit se dresser contre cette tactique en posant aux révolutionnaires intransigeants !

A les en croire, tous les gouvernements sont des agresseurs.

Ils se réfèrent même à Lénine qui, pendant la guerre impérialiste de 1914-1918, a rejeté à juste titre l’argument des social-chauvins : « On nous a attaqués, nous nous défendons. »Mais à cette époque, le monde était divisé en deux coalitions impérialistes belligérantes qui cherchaient dans une mesure égale à établir leur hégémonie mondiale et qui avaient préparé et provoqué dans une mesure égale la guerre impérialiste.

Il n’y avait pas alors de pays où le prolétariat fût vainqueur, ni de pays à dictature fasciste.

Mais, maintenant, la situation est autre. Maintenant, il y a : 1. Un Etat prolétarien qui est le plus grand rempart de la paix ; 2. Des agresseurs fascistes déterminés ; 3. Nombre de pays qui se trouvent sous la menace immédiate d’une attaque de la part d’agresseurs fascistes et de la perte de leur indépendance en tant qu’Etat et nation ; 4. D’autres Etats capitalistes qui, dans le moment donné, sont intéressés au maintien de la paix. Il est donc tout à fait faux de présenter maintenant tous les Etats comme des agresseurs.

Seuls des hommes qui cherchent à couvrir les agresseurs véritables, peuvent défigurer ainsi les faits.

III

La paix existante est une mauvaise paix. Mais cette mauvaise paix est, en tout cas, meilleure que la guerre.

Et à chaque partisan conséquent de la paix apparaît de soi-même la nécessité de soutenir toutes les mesures qui peuvent contribuer à son maintien, y compris les mesures de la Société des nations et notamment les sanctions.

Les sanctions peuvent fournir un moyen d’action efficace contre l’agresseur.

Si les sanctions adoptées par la Société des nations n’ont pas empêché l’Italie de poursuivre la guerre contre l’Abyssinie, cela ne milite nullement contre les sanctions, mais contre les puissances qui en ont saboté l’application.

Et si le fascisme allemand lance aujourd’hui un défi aux peuples du monde entier, c’est précisément parce qu’il compte sur l’impunité, parce que les sanctions n’ont pas été appliquées à l’égard du Japon, parce que les sanctions contre l’Italie ont été mises en échec par les Etats capitalistes, parce qu’enfin Hitler, en dirigeant ses troupes vers les frontières de la France et de la Belgique, était convaincu d’avance que les sanctions décidées contre lui seraient sabotées par la bourgeoisie anglaise.

On dit que l’application des sanctions accroît le danger de guerre et aboutira à la guerre. C’est faux.

Bien au contraire, c’est l’impunité de l’agresseur qui accroît le danger de guerre. Plus les sanctions d’ordre financier et économique seront appliquées résolument contre l’agresseur fasciste (refus total de crédits, cessation du commerce et des fournitures de matières premières), et moins le fascisme allemand sera résolu à déclencher la guerre, car le risque, sera d’autant plus grand pour lui.

Il faut critiquer impitoyablement la Société des nations pour ses hésitations, sa passivité, son inconséquence. La classe ouvrière doit mener une lutte intransigeante contre les gouvernements de ceux des Etats impérialistes membres de la Société des nations qui, mus par des intérêts cupides, aident l’agresseur, sabotent les mesures de maintien de la paix et sacrifient les intérêts des petits peuples à ceux des grandes puissances impérialistes.

Mais il ne s’ensuit nullement qu’il faille, d’une manière générale, adopter une attitude négative à l’égard de la Société des nations.

Quel intérêt le prolétariat a-t-il à faire le jeu des fauteurs de guerre qui, tous aujourd’hui, sont contre la Société des nations ?

Ce sont précisément les principaux instigateurs de la guerre, l’Allemagne et le Japon, qui ont quitté la S.D.N.

L’Union soviétique, qui, de tout son poids international, défend la cause de la paix et de la sécurité collective, se trouve dans la Société des nations.

Font également partie de la Société des nations certains autres Etats qui ne veulent pas permettre aux agresseurs fascistes d’attaquer d’autres peuples.

Quiconque ne sait pas faire la distinction entre la Société des nations de jadis et la Société des nations d’aujourd’hui, quiconque ne sait pas différencier son attitude à l’égard des divers membres de la Société des nations, quiconque renonce à faire jouer la pression des masses sur la Société des nations et les différents gouvernements capitalistes en faveur des mesures pour le maintien de la paix, est un bavard et pas un révolutionnaire, pas un homme politique du prolétariat.

La classe ouvrière doit soutenir celles des mesures de la Société des nations et des différents Etats qui, de fait, tendent au maintien de la paix (pactes de non-agression, d’assistance mutuelle contre l’agresseur, pactes de sécurité collective, sanctions financières et économiques).

Elle ne doit pas seulement les soutenir, mais, par un puissant mouvement anti-guerrier de masse, obliger la Société des nations aussi bien que les gouvernements des différents pays capitalistes à prendre des mesures sérieuses pour la défense de la paix.

Il est faux de prétendre que la politique de concessions incessantes aux exigences des fauteurs de guerre fascistes, tant de la part de la Société des nations que de la part de différents Etats (Angleterre, France, Belgique, etc.), peut contribuer à maintenir la paix.

Les ouvriers n’ont pas oublié qu’en son temps, dans la politique intérieure de l’Allemagne, ce fut précisément l’esprit de compromission et de capitulation devant l’offensive du fascisme qui fraya à celui-ci la voie du pouvoir.

Sur l’arène internationale, une pareille politique de capitulation laisse au fascisme belliqueux le champ libre pour l’attaque.

Il est également faux de prétendre que la cause de la paix gagnerait à ce que l’on essayât de poser aujourd’hui la question d’une nouvelle répartition des sources de matières premières, des colonies et des territoires sous mandat, comme le tentent les chefs social-démocrates réactionnaires. On n’agit ainsi, au fond, que pour détourner l’attention des masses de la lutte concrète contre les fauteurs de guerre.

D’un autre côté, pareille proposition cache le désir d’accorder des colonies au fascisme allemand, ce qui ne ferait que renforcer davantage encore ses positions de guerre.

Ce n’est pas au prolétariat à se prononcer pour telle ou telle répartition des colonies et des mandats coloniaux entre les impérialistes.

Sa tâche est de soutenir la lutte des peuples coloniaux pour leurs intérêts et leurs droits, pour la libération définitive de ces peuples du joug impérialiste.

IV

En exigeant de la Société des nations et des gouvernements bourgeois des mesures efficaces contre l’agressivité des instigateurs fascistes de la guerre, le prolétariat ne doit pas perdre un seul instant de vue que le point principal quand il s’agit de la sécurité de la paix, que le point fondamental, décisif, ce sont les actions indépendantes des grandes masses pour la défense de la paix contre les fauteurs de guerre précis.

Il n’y a pas le moindre doute que si le prolétariat international avec ses organisations de masse, en particulier avec ses syndicats, était intervenu d’une façon unanime et, par les grèves et autres mesures, avait empêché le départ de chaque navire, de chaque train soit d’Italie, soit à destination de l’Italie, le fascisme italien eût été contraint depuis longtemps de cesser sa guerre de rapines contre le peuple abyssin.

Mais la création d’un Front populaire de paix vraiment large et suffisamment puissant pour mener une telle lutte contre le fascisme belliqueux, n’est possible qu’à la condition d’avoir l’unité d’action du prolétariat lui-même. 

C’est précisément l’établissement de l’unité d’action de la classe ouvrière qui a permis aux prolétariats français et espagnol de former un puissant Front populaire antifasciste.

La conférence de Londres de l’Internationale ouvrière socialiste et de la Fédération syndicale internationale, déchirée par les contradictions intérieures, a éludé, sous la pression de son aile réactionnaire, la question de la nécessité de réaliser immédiatement l’unité d’action du prolétariat à l’échelle nationale et internationale.

Elle n’a pas appelé les masses ouvrières à des actions indépendantes, mais s’est bornée à les inviter à s’en remettre entièrement à la Société des nations.

Elle n’est pas intervenue pour la défense du peuple chinois attaqué par le Japon.

Elle n’a condamné d’aucune manière ceux des chefs travaillistes et social-démocrates qui se font les défenseurs de la politique agressive du fascisme allemand, sous le couvert des phrases sur le « maintien de la paix ».

Mais, en même temps, dans les rangs de l’Internationale ouvrière socialiste et de la Fédération syndicale internationale, un mouvement se développe rapidement depuis quelque temps en faveur du front unique de la classe ouvrière.

Les intérêts vitaux du prolétariat international tout entier exigent que ces forces prennent le dessus et qu’elles surmontent la résistance des adversaires du front unique.

Le passage à l’offensive militaire du fascisme qui utilise la désunion dans les partis et les organisations de la classe ouvrière des différents pays demande, de toute nécessité, une politique internationale unique de la classe ouvrière dans l’intérêt du maintien de la paix.

En bref, la réalisation de cette politique internationale unique du prolétariat est possible sur les bases suivantes :

En premier lieu, rétablissement et consolidation de la véritable solidarité prolétarienne internationale pour la défense des intérêts des masses travailleuses les plus considérables ; rupture résolue des partis social-démocrates avec les intérêts impérialistes de leur bourgeoisie respective.

En second lieu, appui le plus large à la politique de paix de l’Union soviétique, de l’Etat prolétarien qui, avec une constance inébranlable, monte la garde de la paix entre les peuples.

Mais cela implique, avant tout, la lutte résolue des partis ouvriers contre les tentatives contre-révolutionnaires d’identifier la politique extérieure de l’Union soviétique avec la politique des Etats impérialistes, d’identifier l’Armée rouge, ce rempart de la paix, avec les armées des Etats impérialistes, tentatives qui font le jeu des instigateurs fascistes de la guerre.

En troisième lieu, à chaque moment donné, diriger et concentrer les coups sur l’agression fasciste, prendre une attitude distincte à l’égard de l’agresseur, d’une part et des victimes de son agression, d’autre part.

Dénoncer toute tentative d’estomper la différence entre les Etats fascistes et non-fascistes.

En quatrième lieu, lutte autonome du prolétariat pour le maintien de la paix, ne dépendant ni des gouvernements capitalistes, ni de la Société des nations, ce qui exclut la subordination du mouvement ouvrier aux combinaisons de coulisses des gouvernements impérialistes affiliés à la Société des nations.

La lutte pour le maintien de la paix est, dans les conditions actuelles, une lutte contre le fascisme ;elle est donc, au fond, une lutte révolutionnaire.

Le maintien de la paix est un danger mortel pour le fascisme, car, en augmentant ses difficultés intérieures, il aboutit à saper la dictature fasciste de la bourgeoisie ; le maintien de la paix favorise l’accroissement des forces du prolétariat, des forces de la révolution ; il permet de surmonter la division dans les rangs du mouvement ouvrier ; il aide le prolétariat à devenir la classe dirigeante dans la lutte de tous les travailleurs contre le capitalisme ; il mine les fondements du régime capitaliste; il accélère la victoire du socialisme.

La guerre peut éclater à l’improviste. De nos jours, les guerres ne se déclarent pas.

Elles commencent tout simplement. (J. Staline : le Socialisme, c’est la paix ! Entretien avec M. Roy Howard (1er mars 1936), p. 5, B.E., 1936.)

C’est cela qui exige, en premier lieu, de la part des communistes, une vue claire tant de l’envergure et du caractère du danger de guerre que des voies et moyens de le combattre.

Le pas décisif pour établir l’unité d’action du prolétariat international contre les instigateurs de la guerre est aujourd’hui le déploiement par le Parti communiste, dans chaque pas, dans tous les domaines de la vie sociale et politique, de la campagne la plus active, la plus persévérante et la plus étendue pour le maintien de la paix.

Les communistes mènent cette campagne sans attendre la conclusion de pactes d’unité d’action avec la direction du parti social-démocrate, mais ils la mènent absolument sous le signe de la lutte pour l’établissement de l’unité d’action du Parti communiste avec le parti social-démocrate.

Les communistes font tous leurs efforts pour surmonter la résistance des chefs social-démocrates réactionnaires au front unique et pour consolider de toutes les façons les liens de lutte commune noués entre ouvriers communistes et social-démocrates contre l’ennemi commun.

Une telle campagne, en favorisant le rapprochement des ouvriers communistes et social-démocrates, contribuera à activer et à souder toutes les forces du prolétariat non seulement à l’échelle nationale, mais aussi à l’échelle internationale.

C’est là le moyen le plus puissant de contribuer à l’intégration dans le mouvement des autres couches de travailleurs des villes et des campagnes, des masses de la petite bourgeoisie, de la paysannerie et des intellectuels, de tous les partisans de la paix.

Tout cela accélérera la formation d’un front invincible de lutte du prolétariat international, de tous les travailleurs, de tous les peuples pour le maintien de la paix.

Lutter pour la paix, c’est lutter contre le fascisme, c’est lutter contre le capitalisme, c’est lutter pour la victoire du socialisme dans le monde entier.

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Georgi Dimitrov : Les gouvernements actuels des pays capitalistes sont des hommes provisoires, le véritable maître du monde est le prolétariat

Staline et Georgi Dimitrov
Staline et Georgi Dimitrov

(Les gouvernements actuels des pays capitalistes sont des hommes provisoires, le véritable maître du monde est le prolétariat – 20 août 1935)

Le VIIe congrès mondial de l’Internationale communiste, le congrès des communistes de tous les pays et de tous les continents du monde, termine ses travaux.

Quel en est le bilan, qu’est-ce que le congrès représente pour notre mouvement, pour la classe ouvrière mondiale, pour les travailleurs de tous les pays ?

Ce congrès a été le congrès du triomphe complet de l’unité entre le prolétariat de l’Union soviétique, – le pays où le socialisme a vaincu, – et le prolétariat du monde capitaliste en lutte pour son affranchissement. La victoire du socialisme dans l’Union soviétique, victoire qui intéresse l’histoire mondiale, provoque dans tous les pays capitalistes un puissant mouvement vers le socialisme.

Cette victoire affermit l’oeuvre de paix entre les peuples, en augmentant l’importance internationale de l’Union soviétique et son rôle de puissant rempart des travailleurs dans leur lutte contre le Capital, contre la réaction et le fascisme.

Elle fortifie l’Union soviétique en tant que base de la révolution prolétarienne mondiale.

Elle met en mouvement dans le monde entier non seulement les ouvriers qui se tournent de plus en plus vers le communisme, mais aussi des millions de paysans, de petits travailleurs des villes, une partie considérable des intellectuels, les peuples asservis des colonies ; elle les remplit d’enthousiasme pour la lutte, elle augmente leur attachement à la grande patrie de tous les travailleurs, elle intensifie leur résolution de soutenir et de défendre l’Etat prolétarien contre tous ses ennemis.

Cette victoire du socialisme accroît la confiance du prolétariat international dans ses propres forces et dans la possibilité réelle de remporter sa propre victoire, confiance qui devient elle-même une immense force en action contre la domination de la bourgeoisie.

C’est dans l’union des forces du prolétariat de l’Union soviétique avec les forces de combat du prolétariat et des masses travailleuses des pays capitalistes que réside la formidable perspective d’un proche effondrement du capitalisme et la garantie de la victoire du socialisme dans le monde entier.

Notre congrès a jeté les fondements d’une vaste mobilisation des forces de tous les travailleurs contre le capitalisme, comme il n’en fut encore jamais dans l’histoire de la lutte de la classe ouvrière.

Le congrès place devant le prolétariat international, comme étant la tâche immédiate la plus importante, le rassemblement de ses forces dans le domaine politique et d’organisation, et la liquidation de l’isolement où l’a conduit la politique social-démocrate de collaboration de classe avec la bourgeoisie : le rassemblement des travailleurs autour de la classe ouvrière dans un vaste Front populaire de lutte contre l’offensive du Capital et de la réaction, contre le fascisme et la menace de guerre dans chaque pays et sur l’arène internationale.

Cette tâche, nous ne l’avons pas inventée de toutes pièces.

C’est l’expérience même du mouvement ouvrier mondial qui l’a mise en évidence, et surtout l’expérience du prolétariat de France. Le mérite du Parti communiste français, c’est d’avoir compris ce qu’il a à faire aujourd’hui, de ne pas avoir écouté les sectaires qui tiraillaient le Parti et gênaient la réalisation du front unique de lutte contre le fascisme, mais d’avoir, au contraire, préparé courageusement, à la manière bolchevik, par un pacte d’action commune avec le Parti socialiste, le front unique du prolétariat comme le fondement du Front populaire antifasciste en voie de formation.

Par cet acte, qui répond aux intérêts vitaux de tous les travailleurs, les ouvriers français, communistes et socialistes, mettent à nouveau le mouvement ouvrier français à la première place, en tête dans l’Europe capitaliste ; ils montrent qu’ils sont les dignes descendants des communards et les héritiers des glorieux enseignements de la Commune de Paris. (Vifs applaudissements. Toute la salle se lève.

Cris de « Hourra ! »
 Dimitrov se tourne vers le bureau du congrès et, avec toute la salle, applaudit Thorez et les autres délégués français siégeant au bureau.)

C’est le mérite du Parti communiste et du prolétariat français d’avoir, par la pratique de leur lutte dans le front unique prolétarien contre le fascisme, aidé à préparer les décisions de notre congrès dont l’importance est si énorme pour les ouvriers de tous les pays.

Mais ce qui a été fait en France, ce ne sont que les premiers pas. Notre congrès qui trace la ligne tactique pour les prochaines années, ne pouvait se borner à enregistrer simplement cette expérience ; il est allé plus loin.

Nous, communistes, nous sommes un parti de classe, un parti prolétarien.

Mais nous sommes prêts, en tant qu’avant-garde du prolétariat, à organiser des actions communes du prolétariat et des autres classes travailleuses intéressées à la lutte contre le fascisme.

Nous, communistes, nous sommes un parti révolutionnaire.

Mais nous sommes prêts aux actions communes avec les autres partis en lutte contre le fascisme.

Notre but final à nous, communistes, est autre que celui de ces classes et de ces partis, mais tout en luttant pour nos buts, nous sommes prêts en même temps à lutter en commun pour les tâches immédiates dont la réalisation affaiblit les positions du fascisme et fortifie les positions du prolétariat.

Nos méthodes de lutte à nous, communistes, diffèrent de celles des autres partis ; mais tout en luttant contre le’ fascisme par leurs propres méthodes, les communistes soutiendront aussi les méthodes de lutte des autres partis, si insuffisantes qu’elles puissent leur paraître, pourvu que ces méthodes soient réellement dirigées contre le fascisme.

Si nous sommes prêts à faire tout cela, c’est que nous voulons, dans les pays de démocratie bourgeoise, barrer la route à la réaction et à l’offensive du Capital et du fascisme, empêcher la suppression des libertés démocratiques bourgeoises, prévenir l’écrasement terroriste par le fascisme du prolétariat de la partie révolutionnaire de la paysannerie et des intellectuels, soustraire la jeune génération à la dégénérescence du corps et de l’esprit.

Si nous sommes prêts à faire tout cela, c’est que nous voulons, dans les pays fascistes, préparer et précipiter le renversement de la dictature fasciste.

Si nous sommes prêts à faire tout cela, c’est que nous voulons sauver le monde de la barbarie fasciste et des horreurs d’une guerre impérialiste.

(A ce moment, le délégué du Parti communiste allemand Weber, monte à la tribune et, remettant un album à Dimitrov, il lui dit : « Dimitrov, au nom de la délégation du Parti communiste allemand, je te remets ce livre, le livre de la vie héroïque des combattants révolutionnaires d’Allemagne.

C’est toi qui, par ton attitude au procès de Leipzig et par toute ton activité ultérieure a servi d’exemple au Parti communiste allemand, aux antifascistes allemands en lutte.

Accepte ce livre, cette épopée des combattants prolétariens d’Allemagne, qui t’ont pris pour un modèle et qui sacrifient leur liberté, leur santé et leur vie pour la cause de la révolution ! » Dimitrov prend l’album et étreint chaleureusement Weber. Vifs applaudissements, cris « Hourra ! », salutations des délégués.)

Notre congrès est le congrès de la lutte pour le maintien de la paix contre la menace de guerre impérialiste.

Cette lutte, nous l’entendons aujourd’hui d’une manière nouvelle. Notre congrès repousse résolument l’attitude fataliste à l’égard des guerres impérialistes, inspirée par les vieilles conceptions social-démocrates.

Il est vrai que les guerres impérialistes sont le produit du capitalisme, que, seul, le renversement du capitalisme mettra un terme à toutes les guerres; mais il est également vrai que les masses travailleuses, par leurs actions de lutte, peuvent empêcher la guerre impérialiste.

Le monde aujourd’hui n’est plus ce qu’il était en 1914. Actuellement, sur un sixième du globe, est établi un puissant Etat prolétarien, qui s’appuie sur la force matérielle du socialisme victorieux.

Grâce à sa sage politique staliniste de paix, l’Union soviétique a plus d’une fois fait échouer les plans agressifs des fauteurs de guerre.

Actuellement, dans la lutte contre la guerre, le prolétariat mondial ne dispose pas seulement de l’arme que constitue son action de masse, comme en 1914.

Aujourd’hui, la lutte de masse de la classe ouvrière internationale contre la guerre se conjugue avec l’ascendant de l’Etat soviétique et avec sa puissante Armée rouge, principal gardien de la paix.

Aujourd’hui, la classe ouvrière internationale ne se trouve pas, comme en 1914, sous l’influence exclusive de la social-démocratie coalisée avec la bourgeoisie.

Aujourd’hui, il existe un Parti communiste mondial : l’Internationale communiste.

Aujourd’hui, les masses d’ouvriers social-démocrates se tournent vers l’Union soviétique et sa politique de paix, vers le front unique avec les communistes.

Aujourd’hui, les peuples des pays coloniaux et semi-coloniaux ne considèrent pas la cause de leur affranchissement comme une cause désespérée. Au contraire, ils passent de plus en plus à la lutte résolue contre les oppresseurs impérialistes.

La meilleure preuve en est fournie par la Révolution soviétique de Chine et les exploits héroïques de l’Armée rouge du peuple chinois.

La haine des peuples contre la guerre devient de plus en plus profonde et intense. La bourgeoisie, qui pousse les travailleurs dans l’abîme des guerres impérialistes, y risque sa tête.

Actuellement, on voit se dresser pour la cause du maintien de la paix non seulement la classe ouvrière, la paysannerie et les autres travailleurs, mais aussi les nations opprimées et les peuples, faibles, dont l’indépendance est menacée par de nouvelles guerres. Même certains grands Etats capitalistes, redoutant les pertes qu’ils pourraient subir à la suite d’un nouveau partage du monde, sont intéressés, à l’étape présente, à éviter la guerre.

De là, la possibilité d’un très vaste front unique de la classe ouvrière, de tous les travailleurs et de peuples entiers contre la menace de guerre impérialiste.

S’appuyant sur la politique de paix de l’Union soviétique et sur la volonté de paix de millions et de millions de travailleurs, notre congrès a montré la perspective du développement d’un vaste front anti-guerrier non seulement à l’avant-garde communiste, mais aussi à toute la classe ouvrière internationale et aux peuples de tous les pays.

Du degré de réalisation et d’activité de ce front mondial dépendra la question de savoir si, dans l’avenir le plus proche, les fauteurs de guerre fascistes et impérialistes réussiront à allumer l’incendie d’une nouvelle guerre impérialiste, ou si leurs mains criminelles seront tranchées par la hache du puissant front de lutte contre la guerre.

Notre congrès est le congrès de l’unité de la classe ouvrière, le congrès de la lutte pour le front unique prolétarien.

Nous ne nous faisons pas d’illusions sur la possibilité de surmonter aisément les difficultés que la partie réactionnaire des leaders social-démocrates opposera à l’oeuvre de réalisation du front unique prolétarien. Mais nous n’avons pas peur de ces difficultés, parce que nous exprimons la volonté de millions d’ouvriers ; parce qu’en luttant pour le front unique, nous servons au mieux les intérêts du prolétariat ; parce que le front unique prolétarien est la voie sûre pour renverser le fascisme et le régime capitaliste, pour conjurer les guerres impérialistes.

Nous avons levé bien haut, à ce congrès, le drapeau de l’unité syndicale. Les communistes ne tiennent pas à tout prix à l’existence indépendante des syndicats rouges. Mais les communistes veulent l’unité syndicale sur la base de la lutte de classe et de la suppression, une fois pour toutes, de l’état de choses où les partisans les plus conséquents et les plus résolus de l’unité syndicale et de la lutte de classe subissent des exclusions hors des syndicats de l’Internationale d’Amsterdam.

Nous savons que les militants des syndicats faisant partie de l’Internationale syndicale rouge n’ont pas encore tous compris et ne se sont pas tous assimilé cette ligne du congrès.

Il existe encore des survivances de présomption sectaire, qu’il nous faudra faire disparaître chez ces militants pour appliquer fermement la ligne du congrès.

Mais cette ligne, nous la réaliserons coûte que coûte et nous trouverons une langue commune avec nos frères de classe, nos camarades de lutte, les ouvriers adhérant aujourd’hui à la Fédération syndicale d’Amsterdam.

A ce congrès, nous avons adopté l’orientation vers la création du parti politique de masse unique de la classe ouvrière, vers l’abolition de la scission politique du prolétariat, causée par la politique de collaboration de classe de la social-démocratie.

L’unité politique de la classe ouvrière n’est pas, pour nous, une manoeuvre, mais la question du sort futur du mouvement ouvrier tout entier.

S’il se trouvait parmi nous des gens pour envisager la formation de l’unité politique de la classe ouvrière comme une manoeuvre, nous lutterions contre eux, comme on lutte contre des gens qui font du tort à la classe ouvrière.

C’est précisément parce que nous envisageons cette question avec une gravité et une sincérité profondes, dictées par les intérêts du prolétariat que nous mettons des conditions de principe déterminées à la base d’une telle unité.

Ces conditions de principe n’ont pas été inventées par nous ; elles sont le fruit des souffrances du prolétariat au cours de sa lutte ; elles répondent également à la volonté de millions d’ouvriers social-démocrates, volonté émanant de l’enseignement des défaites subies.

Ces conditions de principe ont été vérifiées par l’expérience de l’ensemble du mouvement ouvrier révolutionnaire.

Et du fait que notre congrès s’est déroulé sous le signe de l’unité prolétarienne, il n’a pas été seulement le congrès de l’avant-garde communiste ; il a été le congrès de la classe ouvrière internationale tout entière, qui aspire ardemment à l’unité de lutte syndicale et politique.

Bien qu’à notre congrès n’aient pas assisté de délégués des ouvriers social-démocrates, bien qu’il n’y ait pas eu ici de délégués sans-parti, bien que les ouvriers embrigadés de force dans les organisations fascistes n’y aient pas été représentés, le congrès n’en a pas moins parlé non seulement pour les communistes, mais aussi pour ces millions d’ouvriers ; il a exprimé les pensées et les sentiments de l’immense majorité, de la classe ouvrière.

Et si les organisations ouvrières des diverses tendances procédaient à l’examen vraiment libre de nos décisions devant les prolétaires du monde entier, les ouvriers soutiendraient, nous n’en doutons pas, les résolutions que vous avez votées avec une telle unanimité.

Cette circonstance nous oblige d’autant plus, nous, communistes, à faire vraiment des décisions de notre congrès le bien de toute la classe ouvrière.

Il ne suffit pas de voter pour ces résolutions.

Il ne suffit pas de les populariser parmi les membres des Partis communistes. Nous voulons que les ouvriers des partis de la Deuxième Internationale et de la Fédération syndicale d’Amsterdam, aussi bien que les ouvriers adhérant aux organisations d’autres tendances politiques, étudient ces résolutions avec nous ; qu’ils apportent leurs propositions et amendements pratiques ; qu’ils méditent avec nous sur la meilleure façon de les appliquer dans la vie ; que, coude à coude, avec nous, ils les réalisent en fait.

Notre congrès a été le congrès de la nouvelle orientation tactique de l’Internationale, communiste.

En s’en tenant fermement à la position inébranlable du marxisme-léninisme confirmée par toute l’expérience du mouvement ouvrier international et, avant tout, par les victoires de la grande Révolution d’Octobre, notre congrès a révisé, dans l’esprit même et à l’aide de la méthode du marxisme-léninisme vivant, la position tactique de l’Internationale communiste en fonction de la situation mondiale modifiée.

Le congrès a pris une ferme résolution sur la nécessité d’appliquer d’une manière nouvelle la tactique du front unique.

Le congrès exige expressément que les communistes ne se contentent pas simplement de propager les mots d’ordre généraux de la dictature prolétarienne et du pouvoir soviétique, mais qu’ils fassent une politique bolchevik concrète et active sur toutes les questions de politique intérieure et extérieure de leurs pays, sur toutes les questions d’actualité touchant aux intérêts vitaux de la classe ouvrière, de tous les peuples et du mouvement ouvrier international.

Le congrès insiste de la façon la plus décidée pour que toutes les démarches tactiques des Partis soient basées sur une saine analyse de la réalité concrète en tenant compte du rapport des forces de classe et du niveau politique des grandes masses.

Le congrès exige que tous les vestiges de sectarisme soient entièrement extirpés de la pratique du mouvement communiste, sectarisme qui, au moment actuel, représente l’obstacle le plus grand à l’application de la vraie politique bolchevik de masse des Partis communistes.

Inspiré par la résolution de faire appliquer cette ligne tactique et par l’assurance que cette voie mènera nos Partis à d’importants succès, notre congrès a tenu compte en même temps de la possibilité que l’application de cette ligne bolchevik ne se fasse pas toujours tout uniment sans fautes, sans certaines déviations à droite ou à « gauche », – déviations tantôt dans le sens du conformisme des suiveurs, tantôt dans le sens de l’isolement sectaire de soi-même. Lequel de ces dangers est, « en général », le plus important, c’est une question que seuls des scolastiques peuvent discuter.

Le plus grand et le pire danger est celui qui, au moment donné, dans un pays donné, gêne le plus l’application de la ligne de notre congrès, le déploiement d’une juste politique de masse des Partis communistes.

L’intérêt de la cause du communisme exige non pas une lutte abstraite, mais une lutte concrète contre les déviations, une riposte donnée à temps et de façon décisive aux tendances nuisibles qui se font jour, la correction à temps des fautes commises.

Substituer à la lutte concrète nécessaire contre les déviations une sorte de sport, faire la chasse aux déviations ou aux déviationnistes imaginaires, c’est se livrer à une surenchère nuisible et inadmissible.

Dans la vie pratique de nos Partis, il faut aider de toutes les façons au développement de l’initiative dans la position des problèmes nouveaux, favoriser l’examen approfondi des questions relatives à l’activité du Parti et ne pas qualifier hâtivement de déviation le moindre doute ou la moindre observation critique faite par un membre du Parti au sujet des tâches pratiques du mouvement.

Il faut faire en sorte que le communiste qui a commis une erreur, puisse la corriger pratiquement et frapper sans merci ceux-là seulement qui persistent dans leurs erreurs et qui désorganisent le Parti.

Luttant pour l’unité de la classe ouvrière, nous lutterons en même temps avec une énergie et une intransigeance d’autant plus grandes pour l’unité intérieure de nos Partis. Il ne peut y avoir de place, dans nos rangs, pour des fractions, pour des tentatives fractionnelles.

Quiconque essaiera de violer l’unité de fer de nos rangs par une action fractionnelle quelconque, apprendra par lui-même ce que signifie la discipline bolchevik que nous ont toujours enseignée Lénine et Staline.

Que cela serve d’avertissement aux quelques éléments qui, dans certains Partis, pensent pouvoir profiter des difficultés éprouvées par leur Parti, des blessures, des défaites et des coups de l’ennemi déchaîné, pour réaliser leurs plans fractionnels ou poursuivre leurs intérêts de groupe ! Le Parti par-dessus tout ! Garder l’unité bolchevik du Parti comme la prunelle de ses yeux, telle est la loi première, la loi suprême du bolchévisme !

Notre congrès est le congrès de l’autocritique bolchevik et du renforcement de la direction de l’Internationale communiste et de ses sections.

Nous n’avons pas peur de signaler ouvertement les erreurs, les faiblesses et les défauts qui se manifestent dans nos rangs, parce que nous sommes un parti révolutionnaire qui sait qu’il ne peut se développer, grandir et accomplir ses tâches qu’à la condition de se débarrasser de tout ce qui gêne son développement comme parti révolutionnaire.

Et le travail qu’a accompli le congrès par sa critique implacable du sectarisme plein de suffisance, du schématisme, de la standardisation, de la paresse de pensée, de la substitution des méthodes de direction du Parti aux méthodes de direction des masses, tout ce travail il faut le poursuivre respectivement dans tous les Partis à la base, à tous les échelons de notre mouvement, car c’est là une des conditions les plus essentielles de la juste application des décisions du congrès.

Dans sa résolution sur le rapport d’activité du Comité exécutif, le congrès a décidé de concentrer pour notre mouvement, la direction des opérations dans les sections elles-mêmes.

D’où l’obligation de renforcer à tous égards le travail de formation et d’éducation des cadres, ainsi que le travail de raffermissement des Partis communistes à l’aide de véritables dirigeants bolcheviks, afin que les Partis, forts des décisions des congrès de l’Internationale communiste et des Assemblées plénières de son Comité exécutif, puissent, au moment des brusques tournants des événements, trouver avec rapidité et par eux-mêmes une solution juste aux tâches politiques et tactiques du mouvement communiste.

En élisant les organismes dirigeants, le congrès s’est efforcé de créer une direction de l’Internationale communiste composée de gens qui ont fait leurs, non par un sentiment de discipline, mais par l’effet d’une profonde conviction, les directives et décisions nouvelles du congrès, de gens prêts et aptes à les transformer en actes fermement.

Il faut également assurer dans chaque pays l’application juste des décisions adoptées par le congrès ; cela dépendra, en premier lieu, de la vérification, de la répartition et de l!orientation adéquates des cadres.

Nous savons que cette tâche n’est pas facile. Il ne faut pas perdre de vue qu’une partie de nos cadres a été formée non pas par l’expérience de la politique de masse bolchevik, mais principalement sur la base d’une propagande générale.

Nous devons tout faire pour aider nos cadres à se refaire, à se rééduquer dans l’esprit nouveau, dans l’esprit des décisions du congrès. Mais là où il apparaîtra que les vieilles outres ne valent rien pour le vin nouveau, il faudra en tirer les conclusions qui s’imposent : ne pas verser ou laisser se gâter le vin nouveau dans les vieilles outres, mais remplacer les vieilles outres par de nouvelles.

Nous avons éliminé à dessein des rapports aussi bien que des résolutions du congrès les phrases sonores sur les perspectives révolutionnaires.

Mais ce n’est pas parce que nous aurions des raisons d’apprécier d’une façon moins optimiste qu’auparavant l’allure du développement révolutionnaire, c’est parce que nous voulons débarrasser nos Partis de toute tendance à remplacer l’activité bolchevik par des phrases révolutionnaires ou des discussions stériles sur l’appréciation de la perspective.

Tout en combattant toute orientation vers la spontanéité, nous voyons et nous faisons entrer en ligne de compte le processus de développement de la révolution, non pas en observateurs, mais en participants actifs de ce processus.

Comme parti de l’action révolutionnaire, accomplissant dans l’intérêt de la révolution les tâches posées à chaque étape du mouvement, tâches correspondant aux conditions concrètes de l’étape donnée, tenant sainement compte du niveau politique des grandes masses travailleuses, nous accélérons de notre mieux la formation des conditions subjectives nécessaires à la victoire de la révolution prolétarienne.

Prendre les choses telles qu’elles sont, disait Marx, c’est-à-dire faire prévaloir les intérêts de la révolution d’une manière conforme aux circonstances changées. (Karl Marx : Lettres à Kugelmann, p. 55, Editions sociales internationales, Paris, 1930.)

C’est là l’essentiel ! Nous ne devons jamais l’oublier !

Il est nécessaire de porter dans les masses les décisions du congrès mondial, de les expliquer aux masses, de les appliquer comme des directives pour l’action des masses, en un mot d’en faire la chair et le sang de millions et de millions de travailleurs !

Il est nécessaire de renforcer partout, au maximum, l’initiative des ouvriers sur place, l’initiative des organisations de base des Partis communistes et du mouvement ouvrier dans l’application de ces décisions.

En partant d’ici, les représentants du prolétariat révolutionnaire doivent emporter dans leur pays la ferme conviction que nous, communistes, nous portons la responsabilité du sort de la classe ouvrière, du mouvement ouvrier, du sort de chaque peuple, du sort de l’humanité travailleuse tout entière.

C’est à nous, ouvriers, et non aux parasites sociaux et aux oisifs, qu’appartient le monde, le monde construit par les mains ouvrières. Les gouvernants actuels du monde capitaliste, ce sont des hommes provisoires.

Le prolétariat est le véritable maître du monde, le maître de demain.

Et il doit entrer en possession de ses droits historiques, prendre en main les rênes du pouvoir dans chaque pays, dans le monde entier.

Nous sommes les élèves de Marx et d’Engels, de Lénine et de Staline. Nous devons être dignes de nos grands maîtres.

Avec Staline à sa tête, notre armée politique, forte de nombreux millions d’hommes, surmontant toutes les difficultés, passant courageusement à travers tous les barrages, doit et saura détruire la forteresse du capitalisme, et faire triompher le socialisme dans le monde entier !

Vive l’unité de la classe ouvrière !

Vive le VIIe congrès mondial de l’Internationale communiste !

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Georgi Dimitrov – Pour l’unité d’action du prolétariat dans la lutte contre le fascisme et la guerre (1935)

Pour l’unité d’action du prolétariat dans la lutte contre le fascisme et la guerre – Sténogramme abrégé du discours prononcé à la Salle des colonnes, devant les délégations ouvrières venues en U.R.S.S. à l’occasion du Premier Mai 1935)

Vous êtes venus des pays du Capital au pays, de la dictature du prolétariat, dans l’Union soviétique, qui est le premier, mais non pas le dernier Etat du prolétariat mondial.

Vous avez et vous aurez encore la possibilité de constater de vos propres yeux la prodigieuse différence entre la situation de la classe ouvrière dans les pays où dominent le Capital et le fascisme, et la situation ici, dans un pays où la classe ouvrière, après avoir vaincu la bourgeoisie, édifie victorieusement le socialisme sous la direction du glorieux le rempart de la paix entre les peuples. L’Etat soviétique est la citadelle de la révolution prolétarienne mondiale.

Et lorsque les chefs social-démocrates réactionnaires disent et écrivent : « Nous ne voulons pas de front unique avec les communistes, parce que nous ne voulons pas recevoir d’ordres de Moscou », ces chefs ne prouvent qu’une chose : c’est qu’ils sont contre l’Etat prolétarien.

Ils démontrent par là qu’ils sont liés à la bourgeoisie, qu’ils soutiennent la politique de collaboration de classe avec la bourgeoisie et sont prêts à aider l’ennemi de classe du prolétariat.

Pour tout ouvrier sincère, en France comme en Angleterre, en Amérique comme en Australie, en Allemagne comme en Espagne, en Chine comme au Japon, dans les pays balkaniques aussi bien qu’aux îles Canaries, pour tout ouvrier sincère, Moscou est son Moscou à lui, l’Union soviétique est son Etat à lui.

Nos adversaires crient souvent aux prétendus « ordres » de Moscou : il va de soi que Moscou ne donne aucun ordre ; suivre l’exemple du grand Lénine et du grand Staline c’est là qu’est le salut pour le prolétariat mondial.

Si vous vous trouvez ici, dans notre grande patrie, si vous examinez l’ensemble du mouvement ouvrier mondial, vous y discernerez deux courants ou tendances principaux : d’un côté, la partie révolutionnaire du prolétariat déjà constituée en Etat, l’Union soviétique, les communistes et les ouvriers révolutionnaires de tous les pays qui se sentent liés au prolétariat soviétique, à l’Etat soviétique, par les attaches du front unique de combat, dans le monde entier.

De l’autre côté, il y a dans le mouvement ouvrier une autre tendance, un autre courant, le courant dit réformiste, tendance qui continue encore à dominer au sein de la IIe Internationale. Là, point d’Etat prolétarien, point de pouvoir soviétique, point d’Armée rouge, le prolétariat mondial n’a point de puissance de combat.

Là, à côté des partis bourgeois, siègent au gouvernement, par exemple, des Vandervelde et autres chefs qui collaborent avec les capitalistes.

Ils sont liés à leur propre bourgeoisie nationale et soutiennent la politique de « leur » bourgeoisie.

Dans ce camp-là pas d’unité, pas de solidarité internationale.

L’unité internationale d’action et de discipline règne dans la partie révolutionnaire du prolétariat mondial. L’oeuvre qu’accomplit le Parti bolchevik de l’Union soviétique correspond aux intérêts des travailleurs de France, d’Allemagne, d’Amérique et des autres pays, et les efforts des communistes français, anglais, américains, japonais ou chinois ne s’écartent en aucune façon des intérêts de l’Union soviétique.

Ici, dans la partie révolutionnaire du prolétariat mondial, la direction est aux mains de l’Internationale communiste qui groupe dans le monde entier des millions de prolétaires, liés entre eux par une puissante idée unique, une volonté unique, une direction unique, une discipline unique.

Là, c’est la confusion des langues, une véritable tour de Babel.

Mais nous assistons dans les partis social-démocrates à un processus de différenciation, les masses ouvrières deviennent de plus en plus révolutionnaires.

Les partisans du front uni avec les communistes sont de plus en plus nombreux.

Actuellement, devant le danger du fascisme et de la guerre, la tâche fondamentale de tous les travailleurs consiste à établir le front unique prolétarien, l’unité d’action de la classe ouvrière contre l’ennemi de classe.

Rappelez-vous comment, au procès de Leipzig, véritable provocation, la lutte s’est déroulée pendant trois mois entre le communisme et le fascisme.

A l’occasion de ce procès, bien qu’il n’y ait pas eu de pacte officiellement conclu, un front unique mondial s’était établi pour la défense des communistes non coupables.

Communistes, social-démocrates, anarchistes et sans-parti se sont tous dressés contre le fascisme allemand.

Des millions et des millions d’ouvriers et d’ouvrières suivaient au jour le jour la lutte de Leipzig, des millions et des millions de petits bourgeois, de paysans, d’intellectuels, étaient pour le front unique antifasciste.

Les journaux bourgeois, eux-mêmes, les journaux conservateurs qui nous sont hostiles, n’osaient pas écrire contre nous et contre nos déclarations dans ce procès. Le fascisme allemand était isolé à ce moment-là. Hitler, Goering et Goebbels ne trouvaient d’appui moral ni en Allemagne, ni ailleurs.

Depuis le procès de Leipzig, le front unique a encore progressé.

Nous sommes devant le fait d’un accord officiel entre le Parti communiste français et le parti socialiste français, pour l’unité d’action ; nous avons déjà un accord formel entre communistes italiens et socialistes italiens ; différents Partis communistes ont conclu des accords avec des organisations socialistes et une série d’organisations antifascistes.

Le front unique prolétarien progresse, se consolide de plus en plus, mais se heurte en chemin à de formidables obstacles, à la résistance de ses ennemis. Les ennemis du front unique, ce sont tous ceux qui sont liés avec la bourgeoisie et ne veulent pas renoncer à ces liens.

Lorsque la résistance des chefs social-démocrates réactionnaires aura été brisée, lorsque le front unique de la classe ouvrière aura été établi, l’offensive capitaliste, l’offensive de la réaction et du fascisme se trouveront devant une barrière infranchissable.

La classe ouvrière ne peut mettre en oeuvre toutes ses forces qu’à condition de réaliser l’unité d’action.

Les intérêts économiques, sociaux, culturels et politiques des ouvriers des différentes tendances politiques : communistes, social-démocrates, anarchistes sont identiques.

C’est sur cette base, qu’on peut et qu’on doit établir le front unique.

Qui donc s’y oppose ?

Ce sont les chefs réactionnaires de la social-démocratie, l’idéologie et la politique social-démocrates de collaboration de classe avec la bourgeoisie qui entravent la constitution du front unique prolétarien. Il faut éliminer cet obstacle.

Nous communistes, nous savons que c’est une chose difficile, qu’il n’est pas aisé de supprimer ces obstacles, mais nous sommes convaincus que, par une lutte quotidienne et une action persévérante, le front unique prolétarien, les syndicats uniques de classe et le parti révolutionnaire unique du prolétariat seront enfin créés.

Vous, délégations ouvrières des pays capitalistes, après avoir constaté de vos propres yeux la justesse de la voie de Lénine et de Staline, de la voie de l’Internationale communiste, vous aurez le devoir de dire à vos frères et à vos soeurs des pays capitalistes toute la vérité sur l’U.R.S.S. et de lutter opiniâtrement, sans relâche, pour la défense de la patrie prolétarienne, pour l’établissement définitif du front unique prolétarien.

Transmettez aux travailleurs de vos pays notre ardent salut bolchevik révolutionnaire et dites à tous les ouvriers socialistes que celui qui, à l’heure actuelle, ne soutient pas le front unique, ne lutte pas pour l’unité d’action de la classe ouvrière, que celui qui tolère les campagnes contre l’Union soviétique, contre la patrie du prolétariat mondial, que celui qui soutient la politique de collaboration avec la bourgeoisie, est l’ennemi des intérêts de la classe ouvrière, le complice de la réaction et du fascisme, l’auxiliaire des fauteurs de guerre impérialistes.

Tous solidairement, communistes et socialistes, et tous les autres travailleurs, luttons ensemble, la main dans la main, contre le fascisme, pour la libération des milliers et des milliers de prisonniers du Capital et du fascisme, pour la libération de Thaelmann, de Rakosi, de Tom Mooney, et de tous les révolutionnaires et antifascistes qui souffrent dans les prisons et dans les camps de concentration des pays capitalistes.

Luttons tous ensemble contre les ennemis de l’unité d’action de la classe ouvrière.

Luttons tous ensemble pour la victoire définitive du socialisme dans le monde entier.

Vive l’unité d’action de la classe ouvrière dans chaque pays et sur le plan international !

Vive le triomphe de la révolution prolétarienne mondiale !Parti bolchevik, avec à sa tête le grand chef du prolétariat mondial, Staline.

Le drapeau Rouge de la révolution prolétarienne flotte victorieusement sur un sixième du globe.

Sur un sixième du globe, le pouvoir est exercé par les ouvriers et les paysans, et non par les capitalistes et les propriétaires fonciers.

Dans cette immense patrie soviétique, des millions d’ouvriers et d’ouvrières, de kolkhoziens et de kolkhoziennes transforment l’ancienne Russie ignorante et arriérée, la Russie des tsars et de la noblesse terrienne, en un pays doté d’une technique perfectionnée, en un pays de mécanisation et d’industrialisation, en un pays de socialisme.

Vous voyez de vos propres yeux ce qu’a pu réaliser la classe ouvrière arrivée au pouvoir.

Vous avez vu sur la place Rouge, le Premier Mai, la grande puissance militaire de l’Union soviétique, notre glorieuse Armée rouge, force de la classe ouvrière, force du pays des Soviets.

Lorsque, sur la place Rouge, nous regardions ensemble les tanks qui passaient, les avions qui nous survolaient, nous ne voyions pas seulement la puissance militaire de la classe ouvrière de l’Union soviétique, mais en même temps, la force, la puissance du prolétariat révolutionnaire mondial.

L’Etat soviétique est l’Etat du prolétariat, il défend les intérêts des ouvriers, des masses travailleuses, des opprimés du monde entier.

Les intérêts de l’Etat soviétique sont ceux du prolétariat mondial.

Lorsque nos frères et nos soeurs russes édifient le socialisme à l’aide de l’émulation socialiste et du travail de choc en poursuivant un opiniâtre effort de création, ils travaillent, ils créent non seulement pour leur pays, mais aussi pour le prolétariat mondial.

Lorsqu’ils renforcent la puissance militaire de l’Armée rouge, ils ne renforcent pas seulement la puissance de l’Union soviétique, mais aussi la puissance du prolétariat mondial.

L’Etat soviétique et son Armée rouge sont le rempart de la paix entre les peuples.

L’Etat soviétique est la citadelle de la révolution prolétarienne mondiale.

Et lorsque les chefs social-démocrates réactionnaires disent et écrivent : « Nous ne voulons pas de front unique avec les communistes, parce que nous ne voulons pas recevoir d’ordres de Moscou », ces chefs ne prouvent qu’une chose : c’est qu’ils sont contre l’Etat prolétarien.

Ils démontrent par là qu’ils sont liés à la bourgeoisie, qu’ils soutiennent la politique de collaboration de classe avec la bourgeoisie et sont prêts à aider l’ennemi de classe du prolétariat.

Pour tout ouvrier sincère, en France comme en Angleterre, en Amérique comme en Australie, en Allemagne comme en Espagne, en Chine comme au Japon, dans les pays balkaniques aussi bien qu’aux îles Canaries, pour tout ouvrier sincère, Moscou est son Moscou à lui, l’Union soviétique est son Etat à lui.

Nos adversaires crient souvent aux prétendus « ordres » de Moscou : il va de soi que Moscou ne donne aucun ordre ; suivre l’exemple du grand Lénine et du grand Staline c’est là qu’est le salut pour le prolétariat mondial.

Si vous vous trouvez ici, dans notre grande patrie, si vous examinez l’ensemble du mouvement ouvrier mondial, vous y discernerez deux courants ou tendances principaux : d’un côté, la partie révolutionnaire du prolétariat déjà constituée en Etat, l’Union soviétique, les communistes et les ouvriers révolutionnaires de tous les pays qui se sentent liés au prolétariat soviétique, à l’Etat soviétique, par les attaches du front unique de combat, dans le monde entier.

De l’autre côté, il y a dans le mouvement ouvrier une autre tendance, un autre courant, le courant dit réformiste, tendance qui continue encore à dominer au sein de la IIe Internationale.

Là, point d’Etat prolétarien, point de pouvoir soviétique, point d’Armée rouge, le prolétariat mondial n’a point de puissance de combat.

Là, à côté des partis bourgeois, siègent au gouvernement, par exemple, des Vandervelde et autres chefs qui collaborent avec les capitalistes.

Ils sont liés à leur propre bourgeoisie nationale et soutiennent la politique de « leur » bourgeoisie.

Dans ce camp-là pas d’unité, pas de solidarité internationale.

L’unité internationale d’action et de discipline règne dans la partie révolutionnaire du prolétariat mondial.

L’oeuvre qu’accomplit le Parti bolchevik de l’Union soviétique correspond aux intérêts des travailleurs de France, d’Allemagne, d’Amérique et des autres pays, et les efforts des communistes français, anglais, américains, japonais ou chinois ne s’écartent en aucune façon des intérêts de l’Union soviétique.

Ici, dans la partie révolutionnaire du prolétariat mondial, la direction est aux mains de l’Internationale communiste qui groupe dans le monde entier des millions de prolétaires, liés entre eux par une puissante idée unique, une volonté unique, une direction unique, une discipline unique.

Là, c’est la confusion des langues, une véritable tour de Babel.

Mais nous assistons dans les partis social-démocrates à un processus de différenciation, les masses ouvrières deviennent de plus en plus révolutionnaires.

Les partisans du front uni avec les communistes sont de plus en plus nombreux.

Actuellement, devant le danger du fascisme et de la guerre, la tâche fondamentale de tous les travailleurs consiste à établir le front unique prolétarien, l’unité d’action de la classe ouvrière contre l’ennemi de classe.

Rappelez-vous comment, au procès de Leipzig, véritable provocation, la lutte s’est déroulée pendant trois mois entre le communisme et le fascisme.

A l’occasion de ce procès, bien qu’il n’y ait pas eu de pacte officiellement conclu, un front unique mondial s’était établi pour la défense des communistes non coupables.

Communistes, social-démocrates, anarchistes et sans-parti se sont tous dressés contre le fascisme allemand.

Des millions et des millions d’ouvriers et d’ouvrières suivaient au jour le jour la lutte de Leipzig, des millions et des millions de petits bourgeois, de paysans, d’intellectuels, étaient pour le front unique antifasciste. Les journaux bourgeois, eux-mêmes, les journaux conservateurs qui nous sont hostiles, n’osaient pas écrire contre nous et contre nos déclarations dans ce procès. Le fascisme allemand était isolé à ce moment-là. Hitler, Goering et Goebbels ne trouvaient d’appui moral ni en Allemagne, ni ailleurs.

Depuis le procès de Leipzig, le front unique a encore progressé.

Nous sommes devant le fait d’un accord officiel entre le Parti communiste français et le parti socialiste français, pour l’unité d’action ; nous avons déjà un accord formel entre communistes italiens et socialistes italiens ; différents Partis communistes ont conclu des accords avec des organisations socialistes et une série d’organisations antifascistes.

Le front unique prolétarien progresse, se consolide de plus en plus, mais se heurte en chemin à de formidables obstacles, à la résistance de ses ennemis. Les ennemis du front unique, ce sont tous ceux qui sont liés avec la bourgeoisie et ne veulent pas renoncer à ces liens.

Lorsque la résistance des chefs social-démocrates réactionnaires aura été brisée, lorsque le front unique de la classe ouvrière aura été établi, l’offensive capitaliste, l’offensive de la réaction et du fascisme se trouveront devant une barrière infranchissable.

La classe ouvrière ne peut mettre en oeuvre toutes ses forces qu’à condition de réaliser l’unité d’action.

Les intérêts économiques, sociaux, culturels et politiques des ouvriers des différentes tendances politiques : communistes, social-démocrates, anarchistes sont identiques. C’est sur cette base, qu’on peut et qu’on doit établir le front unique.

Qui donc s’y oppose ?

Ce sont les chefs réactionnaires de la social-démocratie, l’idéologie et la politique social-démocrates de collaboration de classe avec la bourgeoisie qui entravent la constitution du front unique prolétarien.

Il faut éliminer cet obstacle.

Nous communistes, nous savons que c’est une chose difficile, qu’il n’est pas aisé de supprimer ces obstacles, mais nous sommes convaincus que, par une lutte quotidienne et une action persévérante, le front unique prolétarien, les syndicats uniques de classe et le parti révolutionnaire unique du prolétariat seront enfin créés.

Vous, délégations ouvrières des pays capitalistes, après avoir constaté de vos propres yeux la justesse de la voie de Lénine et de Staline, de la voie de l’Internationale communiste, vous aurez le devoir de dire à vos frères et à vos soeurs des pays capitalistes toute la vérité sur l’U.R.S.S. et de lutter opiniâtrement, sans relâche, pour la défense de la patrie prolétarienne, pour l’établissement définitif du front unique prolétarien.

Transmettez aux travailleurs de vos pays notre ardent salut bolchevik révolutionnaire et dites à tous les ouvriers socialistes que celui qui, à l’heure actuelle, ne soutient pas le front unique, ne lutte pas pour l’unité d’action de la classe ouvrière, que celui qui tolère les campagnes contre l’Union soviétique, contre la patrie du prolétariat mondial, que celui qui soutient la politique de collaboration avec la bourgeoisie, est l’ennemi des intérêts de la classe ouvrière, le complice de la réaction et du fascisme, l’auxiliaire des fauteurs de guerre impérialistes.

Tous solidairement, communistes et socialistes, et tous les autres travailleurs, luttons ensemble, la main dans la main, contre le fascisme, pour la libération des milliers et des milliers de prisonniers du Capital et du fascisme, pour la libération de Thaelmann, de Rakosi, de Tom Mooney, et de tous les révolutionnaires et antifascistes qui souffrent dans les prisons et dans les camps de concentration des pays capitalistes.

Luttons tous ensemble contre les ennemis de l’unité d’action de la classe ouvrière.

Luttons tous ensemble pour la victoire définitive du socialisme dans le monde entier.

Vive l’unité d’action de la classe ouvrière dans chaque pays et sur le plan international !

Vive le triomphe de la révolution prolétarienne mondiale !

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