Auteur/autrice : IoULeeM0n

  • L’art contemporain : des propriétés magiques s’incrustant socialement

    L’art contemporain se veut avant tout une forme immatérielle prenant appui sur de la matière brute ; lorsque Pierre Buraglio, en 1978, réalise un « Assemblage de paquets de gauloises bleues », il superpose simplement des paquets de cigarettes, c’est-à-dire des marchandises, en prétendant y juxtaposer ou plutôt y superposer une sorte de réflexion confinant à la spiritualité, comme si la réalisation avait une dimension magique.

    Il en va de même pour la série des Anthropométries d’Yves Klein, avec du bleu sur des toiles blanches consistant en des empreintes de femmes nues enduites de peinture. Fervent catholique fasciné par l’immatériel, Yves Klein a même déposé à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) son « International Klein Blue », un bleu « découvert » lors de ses créations de peintures monochromes, tellement il lui accordait une valeur spirituelle.

    Le primitivisme de l’art contemporain se veut toujours spirituel au moyen d’une sorte de magie ; la création d’une œuvre d’art serait d’ailleurs en soi magique, bien supérieur à l’œuvre qui n’est en quelque sorte qu’un sous-produit. Yves Klein affirme en 1959 dans Le dépassement de la problématique de l’art que :

    « Je m’aperçois que les tableaux ne sont que les « cendres » de mon art. L’authentique qualité du tableau, son « être » même une fois créé, se trouve au-delà du visible, dans la sensibilité picturale à l’état matière première (…).

    Voici comment les choses se sont passées : en 1946, je peignais ou dessinais, soit, sous l’influence de mon père, peintre figuratif, des chevaux dans un paysage ou des scènes de plage, soit, sous l’influence de ma mère, peintre abstrait, des compositions de formes et de couleurs.

    Dans le même temps la « couleur », l’espace sensible pur, me clignait de l’œil d’une manière irrégulière mais obstinée. Cette sensation de liberté totale de l’espace sensible pur exerçait sur moi un tel pouvoir d’attraction que je peignais des surfaces monochromes pour voir, de mes yeux voir, ce que l’absolu avait de visible (…).

    J’ai donc débouché dans l’espace monochrome, dans le tout, dans la sensibilité picturale incommensurable. »

    L’art contemporain tend particulièrement à prolonger cette sensation « magique », comme lorsque Hermann Nitsch organise six jours de son Théâtre des Orgies et Mystères, fondé sur du sang et des entrailles d’animaux déversés sur des corps humains dénudés, avec un tank écrasant des viscères alors que joue un orchestre.

    C’est le sens du primitivisme de l’art contemporain. Cependant, la forme primitive exige toujours un fond magique qui soit « concret », c’est-à-dire un appel irrationnel au fantasme, à un certain espoir de consommation.

    Décoration d’un parking par Hermann Nitsch à Vienne en Autriche, WIkipédia

    L’œuvre de l’art contemporain se veut ici en fait d’autant plus magique qu’elle prétend parler à tout le monde, s’adressant à chacun en particulier, lui permettant de la consommer en plaquant tout ce qu’il veut à ce sujet.

    On ne saurait ici sous-estimer l’incrustation de l’art contemporain dans la réalité sociale. Les artistes de l’art contemporain prétendent toujours correspondre avec la société et les gens la composant, puisque pour eux une société n’est qu’un agrégat d’individus.

    Le grand point de départ symbolique de cette approche est le roman Nadja d’André Breton, de 1928, qui associe des photographies au texte. Le roman présente la découverte brute d’une femme mystérieuse et envoûtante, entre folie et magie, et présente en quelque sorte la vie quotidienne comme devant consister en des moments magiques sans lendemain, telles des expériences transcendantes.

    Voici le passage de la rencontre, tout à fait en phase avec la mise en perspective de chaque œuvre de l’art contemporain :

    « Je venais de traverser ce carrefour dont j’oublie ou ignore le nom, là, devant une église. Tout à coup, alors qu’elle est peut-être encore à dix pas de moi, venant en sens inverse, je vois une jeune femme, très pauvrement vêtue, qui, elle aussi, me voit ou m’a vu.

    Elle va la tête haute, contrairement à tous les autres passants. Si frêle qu’elle se pose à peine en marchant. Un sourire imperceptible erre peut-être sur son visage. Curieusement fardée, comme quelqu’un qui, ayant commencé par les yeux, n’a pas eu le temps de finir, mais le bord des yeux si noir pour une blonde.

    Le bord, nullement la paupière (un tel éclat s’obtient et s’obtient seulement si l’on ne passe avec soin le crayon que sous la paupière. Il est intéressant de noter, à ce propos, que Blanche Derval, dans le rôle de Solange, même vue de très près, ne paraissait en rien maquillée. Est-ce à dire que ce qui est très faiblement permis dans la rue mais est recommandé au théâtre ne vaut à mes yeux qu’autant qu’il est passé outre à ce qui est défendu dans un cas, ordonné dans l’autre ? Peut-être).

    Je n’avais jamais vu de tels yeux. Sans hésitation j’adresse la parole à l’inconnue, tout en m’attendant, j’en conviens du reste, au pire. Elle sourit, mais très mystérieusement, et, dirai-je, comme en connaissance de cause, bien qu’alors je n’en puisse rien croire.

    Elle se rend, prétend-elle, chez un coiffeur du boulevard Magenta (je dis : prétend-elle, parce que sur l’instant j’en doute et qu’elle devait reconnaître par la suite qu’elle allait sans but aucun).

    Elle m’entretient bien avec une certaine insistance de difficultés d’argent qu’elle éprouve, mais ceci, semble-t-il, plutôt en manière d’excuse et pour expliquer l’assez grand dénuement de sa mise. Nous nous arrêtons à la terrasse d’un café proche de la gare du Nord.

    Je la regarde mieux. Que peut-il bien passer de si extraordinaire dans ces yeux ? Que s’y mire-t-il à la fois obscurément de détresse et lumineusement d’orgueil ? C’est aussi l’énigme que pose le début de confession que, sans m’en demander davantage, avec une confiance qui pourrait (ou bien qui ne pourrait ?) être mal placée elle me fait. »

    L’art contemporain se veut un équivalent d’une rencontre ; si une œuvre de l’art contemporain est toujours spatiale, elle prétend représenter un moment subjectif de son auteur et en faire vivre un à celui qui la découvre.

    D’où, évidemment, les très nombreux discours qui accompagnent les œuvres contemporaines, afin d’en révéler le sens ou plus exactement la portée. Les œuvres sont en effet tellement subjectivistes voire cryptiques que, sans le discours accompagnateur, sans idéologie pour conduire les considérations à ce sujet, cela ne saurait prendre sens.

    L’entrée du musée Guggenheim de Bilbao au Pays basque espagnol avec Puppy de Jeff Koons

    Lorsque le « plasticien » Wim Delvoye réalise au début des années 2000 « Cloaca », une machine transformant les aliments (notamment de grands chefs) en « matières fécales », il y a la prétention de faire une réflexion sur la dimension machinale du corps, de poser le rapport de l’être humain à son existence, etc.

    Tous ces discours relèvent d’un dispositif incontournable pour chaque protagoniste de l’art contemporain, que ce soit du côté de « l’artiste », du côté des galeries ou des acheteurs.

    Il faut toujours, pour chaque œuvre ou série d’œuvres, une narration, un discours, parce qu’il s’agit toujours de catégoriser la démarche, afin de répondre à un « besoin ». L’art contemporain répond, de fait, à tous les publics et non pas à une exigence culturelle universelle.

    Il ne prétend pas d’ailleurs plaire à tout le monde mais révéler des formes artistiques de manière ininterrompue, tout comme le capitalisme produit des marchandises « différentes » pour des gens « différents ».

    Une salle du Musée d’art moderne Louisiana au Danemark

    Les thèmes touchés sont donc infinis. Il y a les sentiments, le féminisme, la mort, les fleurs, les animaux, les couleurs… L’art contemporain présente des œuvres correspondant au catalogue en expansion des marchandises en général. Il prétend répondre à tous les besoins « spirituels » ou « intellectuels » existant.

    Si on rate cette incrustation sociale de l’art contemporain, on ne saisit pas pourquoi il parvient à interpeller. Il occupe littéralement les esprits, en proposant des œuvres qui sont des fins en soi.

    Pour cette raison, bien entendu, l’art contemporain est tout à fait en phase avec les conceptions « post-modernes » du capitalisme, dont il est un élément, et s’oriente de manière tendancielle toujours vers la question des identités. Une figure majeure est ici Cindy Sherman, qui depuis les années 1980 prend des photos d’elles-mêmes dans des poses relevant de la fiction.

    Rétrospective Cindy Sherman à la Fondation Louis Vuitton à Paris, Wikipédia

    Mais il peut également prétendre avoir une dimension sociale, car le capitalisme est tout à fait satisfait de ce qui remet en cause l’ordre établi si cela permet de développer de nouveaux marchés.

    Les pochoirs pseudos-contestataires et poétiques de Banksy sont ici un excellent exemple de comment l’art contemporain cherche à « toucher », à interpeller, à atteindre les gens dans leurs attentes, leurs désirs, leurs considérations… pour dévier cela vers l’émotion brute sans lendemain.

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  • L’art contemporain : une charge primitive ultra-moderne

    Ce qui caractérise l’art contemporain, c’est sa prétention à être une expression brute, immédiate, tout en ayant un arrière-plan ultra-intellectualisé, à prétention spirituelle. Les œuvres de l’art contemporain se présentent d’un côté de manière littéralement crue, alors que leur caractère ne se révèle qu’à travers une pseudo-argumentation ultra-sophistiquée, quasi cryptique.

    Un puissant ressort idéologique a été, à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, les acquis du colonialisme et de la mondialisation capitaliste. Les arts de l’Égypte antique, l’art khmer, l’art japonais, l’art polynésien, l’art dit « nègre »… ont été constamment valorisés par des démarches modernistes à prétention avant-gardiste.

    Le peintre Vassily Kandinsky explique à ce sujet dans Du spirituel dans l’art :

    « Comme nous, ces artistes purs ne se sont attachés dans leurs œuvres qu’à l’essence intérieure, toute contingence étant par là même éliminée. »

    Vassily Kandinsky, Molle rudesse, 1927

    Guillaume Apollinaire, dans son poème emblématique Zone où il décrit une sorte de traversée de Paris, conclut de la manière suivante :

    « Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie
    Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie
    Tu marches vers Auteuil tu veux aller chez toi à pied
    Dormir parmi tes fétiches d’Océanie et de Guinée
    lls sont des Christs d’une autre forme et d’une autre croyance
    Ce sont les Christs inférieurs des obscures espérances

    Adieu Adieu

    Soleil cou coupé »

    André Breton, à l’origine du surréalisme et collectionneur averti d’œuvres « primitives », a pu affirmer que :

    « L’artiste européen, au XXe siècle, n’a de chance de parer au dessèchement des sources d’inspiration entraîné par le rationalisme et l’utilitarisme qu’en renouant avec la vision dite primitive, synthèse de perception sensorielle et de représentation mental. »

    L’entrée du musée d’Art contemporain de Berlin avec la sculpture Volk Ding Zero (« Peuple Chose Zéro ») de Georg Baselitz, 2009, Wikipédia

    Cette base « primitive » de l’art contemporain est bien connue et lui confère une nature « à part », avec une dimension mystico-religieuse confinant au fanatisme. L’écrivain Yasmina Reza, qui fait des pièces de théâtre à destination des grands bourgeois s’auto-auscultant, présente cette question dans Art, en 1994, reflétant l’expansion de l’art contemporain.

    « Marc, seul.

    Marc : Mon ami Serge a acheté un tableau.
    C’est une toile d’environ un mètre soixante sur un mètre vingt, peinte en blanc. Le fond est blanc et si on cligne des yeux, on peut apercevoir de fins liserés blancs transversaux.
    Mon ami Serge est un ami depuis longtemps. C’est un garçon qui a bien réussi, il est médecin dermatologue et il aime l’art.
    Lundi, je suis allé voir le tableau que serge avait acquis samedi mais qu’il convoitait depuis plusieurs mois.
    Un tableau blanc, avec des liserés blancs.

    Chez serge.
    Posée à même le sol, une toile blanche, avec de fins liserés blancs transversaux.
    Serge regarde, réjoui, son tableau.
    Marc regarde le tableau.
    Serge regarde Marc qui regarde le tableau.
    Un long temps où tous les sentiments se traduisent sans mot.

    Marc : Cher ?

    Serge : Deux cent mille.

    Marc : Deux cent mille ?…

    Serge : Handtington me le reprend à vingt-deux.

    Marc : qui est-ce ?

    Serge : Handtington ?!

    Marc : Connais pas.

    Serge : Handtington ! La galerie Handtington !

    Marc : La galerie Handtington te le reprend à vingt-deux ?…

    Serge : Non, pas la galerie. Lui. Handtington lui-même. Pour lui.

    Marc : Et pourquoi ce n’est pas Handtington qui l’a acheté ?

    Serge : Parce que tous ces gens ont intérêt à vendre à des particuliers. Il faut que le marché circule.

    Marc : Ouais…

    Serge : Alors ?

    Marc : …

    Serge : Tu n’es pas bien là. Regarde-le d’ici. Tu aperçois les lignes ?

    Marc : Comment s’appelle le…

    Serge : Peintre. Antrios.

    Marc : Connu ?

    Serge : Très. Très !

    Un temps.

    Marc : Serge, tu n’as pas acheté ce tableau deux cent mille francs ?

    Serge : Mais mon vieux, c’est le prix. C’est un ANTRIOS !

    Marc : Tu n’as pas acheté ce tableau deux cent mille francs !

    Serge : J’étais sûr que tu passerais à côté.

    Marc : Tu as acheté cette merde deux cent mille francs ?!

    Serge, Comme seul.

    Serge : Mon ami Marc, qui est un garçon intelligent, garçon que j’estime depuis longtemps, belle situation, ingénieur dans l’aéronautique, fait partie de ces intellectuels, nouveaux, qui, non content d’être ennemis de la modernité, en tirent une vanité incompréhensible.
    Il y a depuis peu, chez l’adepte du bon vieux temps, une arrogance vraiment stupéfiante.

    Les mêmes. Même endroit. Même tableau.

    Serge (après un temps) : … Comment peux-tu dire « cette merde » ?

    Marc : Serge, un peu d’humour ! Ris ! … -Ris, vieux, c’est prodigieux que tu aies acheté ce tableau ! Marc rit. Serge reste de marbre.

    Serge : Que tu trouves cet achat prodigieux tant mieux, que ça te fasse rire, bon, mais je voudrais savoir ce que tu entends par « cette merde ».

    Marc : Tu te fous de moi !

    Serge : Pas du tout. « Cette merde », par rapport à quoi ? Quand on dit que telle chose est une merde, c’est qu’on a un critère de valeur pour estimer cette chose.

    Marc : A qui tu parles ? A qui tu parles en ce moment ? Hou hou ! …

    Serge : Tu ne t’intéresses pas à la peinture contemporaine, tu ne t’y es jamais intéressé. Tu n’as aucune connaissance dans ce domaine, dont comment peux-tu affirmer que tel objet, obéissant à des lois que tu ignores, est une merde ?

    Marc : C’est une merde. Excuse-moi. »

    L’œuvre de l’art contemporain se veut une charge primitive dans un environnement ultra-moderne, elle se veut brute dans un cadre raffiné. C’est le subjectivisme brut dans un capitalisme regorgeant de marchandises.

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  • L’art contemporain : un subjectivisme radical

    L’art est une forme d’expression où il y a une représentation synthétique réalisée par un artiste capable de jouer le rôle de miroir de la réalité, et sa représentation elle-même miroir de la réalité se reflète dans les esprits des gens qui, pour cette raison, l’apprécient.

    Une vue de Paris par le peintre réaliste russe Vassili Perov en 1862

    L’art authentique n’oppose ainsi pas la forme et le fond, il façonne la matière pour synthétiser la réalité d’une manière particulière, il ajoute pour ainsi dire de la matière à la matière. Il ne prétend pas produire un espace nouveau, il prend pour ainsi dire des photographies de ce qui s’est déroulé dans le temps.

    L’art dit contemporain a une démarche totalement différente puisqu’il consiste en l’expansion d’un esprit individuel vivant des « moments » à prétention singulière à travers des formes « conquérant » des espaces.

    Joseph Beuys, F.I.U. – Difesa della natura, 1983, Musée d’art contemporain de Zagreb, Wikipédia

    Le véritable art est une production historique. L’art contemporain, c’est inversement avant tout une appropriation spatiale, de type subjectiviste ; c’est une « création » individuelle, un « élargissement » subjectiviste, une empreinte individualiste.

    Que ce soit en emballant un monument, en écrivant un tag sur un mur, en présentant une installation de machines, en utilisant son propre corps… l’art contemporain occupe toujours un espace à partir d’un ressenti momentané de « l’artiste » qui procède ainsi à un étalement subjectiviste qui a plus ou moins de dignité dans son rapport à l’expérience à la matière.

    Un exemple emblématique a été l’activité de la Serbe Marina Abramovic et de l’Allemand Ulay, dans les années 1970-1980.

    Mouvement consistait à conduire une camionnette tournant en rond pendant des heures, Relation in time à avoir les cheveux attachés l’un à l’autre dos à dos pendant 17 heures, Relation in Space à courir l’un vers l’autre nu pour s’entrechoquer (pendant 58 minutes), Light/Dark à se donner des gifles en cadence pendant vingt minutes sous de puissantes lampes, Breathing In/Breathing Out à respirer par la bouche de l’autre jusqu’à épuisement, Rest Energy à ce que l’un tienne une flèche en tension tandis que l’autre tenant l’arc fasse face à la flèche…

    https://www.youtube.com/watch?v=oKuDsFuV2lA

    Le couple a, à juste titre, caractérisé une telle approche en présentant comme suit les exigences :

    « Pas de lieu fixe, contact direct, prise de risque et mouvement permanent. »

    L’art contemporain se veut en effet toujours « performance ». En 2010, Marina Abramovic organisera ainsi également une session de 736 heures et 30 minutes au MoMA (Museum of Modern Art de New York) où pendant soixante secondes quelqu’un pouvait s’asseoir en face d’elle pour la regarder dans les yeux.

    L’œuvre de l’art contemporain se veut ainsi toujours affirmative, conquérante, disruptive, interpellante, car happant son entourage, son environnement, comme pour exister de manière autonome en tant que « création ».

    Pour cette raison, l’art contemporain n’a, d’ailleurs, pas de définition esthétique. Il repose sur le subjectivisme du consommateur dont la consommation est si « profonde » qu’elle parviendrait à « créer » une œuvre.

    De ce fait, absolument tout est matériau pour l’art contemporain, puisque la source créative est dans le subjectivisme de l’artiste qui façonne, tel un Dieu grec façonne une matière brute préexistante, sa propre réalité.

    Nam June Paik, Electronic Superhighway: Continental U.S., Alaska, Hawaii 1995-96, Wikipédia

    Cela explique l’expansion ininterrompue de ce qu’utilise l’art contemporain. Si initialement il reprenait des matériaux traditionnels de l’art, comme la peinture, le bois, la pierre, le textile, la céramique, le bronze… il a n’a cessé d’élargir son rayon d’action.

    Se sont ainsi ajoutés des objets de récupération, des produits industriels, des paysages, des monuments, des corps, et jusqu’au langage présentée comme une « réalité » matérielle.

    Cela reflète que l’art contemporain se veut pure individualité, aventure individuelle de dimension spirituelle, à rebours des principes de travail, de production, de norme. L’art contemporain est, avant tout, un rejet de la réalité transformatrice, au nom d’un subjectivisme créateur.

    Relief éponge d’Yves Klein (1959) dans le théâtre de Gelsenkirchen en Allemagne, Wikipédia

    L’art contemporain est ainsi une forme d’expression accompagnant le développement des forces productives dans le capitalisme. Les artistes étaient en effet auparavant liés à des principes et des formes sociales bien déterminées, que ce soit dans le folklore ou dans les académies organisées par les États.

    Avec le capitalisme permettant l’accès aux matériaux nécessaires pour une expression artistique, ainsi qu’une autonomie dans la présentation et la promotion, il y a une déconnexion entre l’artiste et la société, celle-ci voyant échapper celui-ci à sa mainmise idéologique et culturelle.

    Ce décrochage entre l’artiste et la société ne dure cependant qu’un temps relatif, celui de l’art dit moderne. Une fois le capitalisme développé, l’art contemporain n’a eu de cesse d’être valorisé, dans un processus allant des années 1920 aux années 1960-1970.

    S’ensuit, à partir des années 1980, une véritable politique organisée par les entreprises et les États capitalistes pour promouvoir et valoriser l’art contemporain. Les musées qui leur son consacrés se sont multipliés parallèlement à la généralisation de galeries proposant des œuvres et à la systématisation de sa présence dans l’éducation.

    L’art contemporain, anti-institutionnel initialement dans sa prétention, est ainsi entièrement institutionnel par la suite. Il est de fait l’esthétique elle-même du capitalisme développé.

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  • Lettre de Staline aux Éditions pour enfants (1938)

    (Lettre aux Éditions pour enfants près le Comité Central de la Jeunesse communiste pan-unioniste)

    16 février 1938, publiée la première fois dans Voprosy Istorii [Questions d’Histoire], n°II, 1953

    Je suis absolument contre l’édition des Récits sur l’enfance de Staline. Le livre abonde d’une masse d’inexactitudes de fait, d’altérations, d’exagérations, d’éloges non mérités.

    Des amateurs de contes, des baratineurs (peut-être des baratineurs « honnêtes »), des adulateurs ont induit en erreur l’auteur.

    C’est dommage pour l’auteur, mais un fait reste un fait. Mais ceci n’est pas l’important.

    L’important réside en ce que le livre a tendance à enraciner dans la conscience des enfants soviétiques (et les gens en général) le culte des personnalités, des dirigeants, des héros infaillibles. C’est dangereux, nuisible.

    La théorie des « héros et de la foule » n’est pas bolchévik, mais une théorie s-r [socialistes-révolutionnaires].

    Les héros font le peuple, le transforment de foule en peuple, ainsi parlent les s-r.

    Le peuple fait les héros, ainsi répondent les bolchéviks aux s-r.

    Le livre apporte de l’eau au moulin des s-r.

    N’importe quel livre comme celui-ci va apporter de l’eau au moulin des s-r, va nuire à notre cause bolchévik commune.

    Je conseille de brûler ce livre.

    J. STALINE

  • Lettre d’Ivanov à Staline et sa réponse (1938)

    Lettre d’Ivanov, en date du 8 janvier 1938

    Cher camarade Staline,

    Je vous prie instamment de m’expliquer la question suivante : Il existe, chez nous, sur place, et aussi au Comité régional des Jeunesses Communistes, deux façons de concevoir la victoire définitive du socialisme dans notre pays, c’est-à-dire qu’on confond le premier groupe de contradictions avec le second.

    Dans nos ouvrages qui traitent des destinées du socialisme dans l’Union Soviétique, il est question de deux groupes de contradictions : intérieures et extérieures.

    Pour le premier groupe de contradictions, il est clair que nous les avons résolues : le socialisme a triomphé à l’intérieur du pays. Je voudrais avoir une réponse au sujet du second groupe de contradictions, à savoir celles existant entre le pays du socialisme et les pays du capitalisme.

    Vous indiquez que la victoire définitive du socialisme signifie la solution des contradictions extérieures, ta garantie complète contre l’intervention et, par conséquent, contre la restauration du capitalisme.

    Or, ce groupe de contradictions ne peut être résolu que par les efforts des ouvriers de tous les pays. Lénine ne nous enseignait-il pas, d’ailleurs qu’ « on ne peut vaincre définitivement qu’a l’échelle mondiale, que par les efforts conjugués des ouvriers de tous les pays ».

    Au cours de propagandistes titulaires auprès du Comité régional des Jeunesses Communistes léninistes de l’URSS, j’ai dit, me basant sur vos ouvrages, que la victoire du socialisme ne peut être définitive qu’à l’échelle mondiale, mais les militants du Comité régional, Ourojenko (premier secrétaire du Comité régional des Jeunesses Communistes) et Kazelkov (instructeur à la propagande) qualifient mon intervention de sortie trotskyste.

    Je leur ai donné lecture de citations empruntées à vos ouvrages sur cette question, mais Ourojenko me propose de laisser là mon volume, ajoutant que « Le camarade Staline l’a dit en 1926, tandis que nous sommes déjà en 1938 ; nous n’avions pas alors la victoire définitive, tandis que nous l’avons maintenant, et il ne s’agit nullement pour nous de songer aujourd’hui à l’intervention, ni à la restauration » ; il a dit ensuite : « Nous avons maintenant la victoire définitive du socialisme et la garantie complète contre l’intervention et la restauration du capitalisme ».

    Ainsi, on m’a qualifié de complice du trotskysme. On m’a relevé de mon travail de propagandiste et on pose la question de savoir si je puis rester dans les Jeunesses Communistes.

    Je vous prie, camarade Staline, de m’expliquer si nous avons la victoire définitive du socialisme, ou pas encore pour le moment ? Peut-être n’ai-je pas encore trouvé la documentation complémentaire d’actualité sur cette question, en rapport avec les changements récents?

    Je considère aussi comme anti-bolchévik la déclaration d’Ouro-jenko, prétendant que les ouvrages du camarade Staline sur cette question ont un peu vieilli.

    Et les militants du Comité régional ont-ils eu raison de me qualifier de trotskyste ? J’en suis très mortifié et froissé.

    Camarade Staline, je vous prie de bien vouloir me répondre à l’adresse suivante : Ivan Filippovitch lvanov, Soviet du village Pervy Zassiem, district de Mantourov, région de Koursk.

    Le 8 janvier 1938. Signé : IVANOV.

    Réponse de Staline, le 12 février 1938, à la lettre d’Ivanov, publiée tout comme cette dernière dans la Pravda du 14 février 1938

    Naturellement, vous avez raison, camarade Ivanov, et ce sont vos adversaires idéologiques, c’est-à-dire les camarades Ourojenko et Kazelkov, qui ont tort.

    Et voici pourquoi : Il est certain que la question de la victoire du socialisme dans un seul pays, en l’occurrence dans notre pays, a deux aspects différents. Le premier aspect de la question de la victoire du socialisme dans notre pays embrasse le problème des rapports entre les classes à l’intérieur de notre pays. C’est le domaine des rapports intérieurs.

    La classe ouvrière de notre pays peut-elle surmonter les contradictions avec notre paysannerie et établir avec elle une alliance, une collaboration ?

    La classe ouvrière de notre pays peut-elle, en alliance avec notre paysannerie, battre la bourgeoisie de notre pays, lui enlever la terre, les usines, les mines, etc… et édifier par ses propres forces une nouvelle société, une société sans classes, la société socialiste intégrale ?

    Tels sont les problèmes qui se rattachent au premier aspect de la question de la victoire du socialisme dans notre pays. Le léninisme répond à ces problèmes par l’affirmative. Lénine enseigne que « nous avons tout ce qui est nécessaire pour édifier la société socialiste intégrale ».

    Par conséquent, nous pouvons et nous devons, par nos propres forces, vaincre notre bourgeoisie et édifier la société socialiste. Trotsky, Zinoviev, Kamenev et consorts, qui sont devenus, par la suite, les espions et les agents du fascisme, niaient la possibilité d’édifier le socialisme dans notre pays avant que la révolution socialiste ait vaincu dans les autres pays, dans les pays capitalistes.

    Ces messieurs voulaient, en somme, faire revenir notre pays dans la voie du développement bourgeois, en couvrant leur reniement par de fallacieuses arguties sur « la victoire de la révolution » dans les autres pays. C’est précisément sur ce point que s’est déroulée la discussion dans notre parti avec ces messieurs.

    Le cours ultérieur des événements dans notre pays a montré que le Parti avait raison, et que Trotsky et compagnie avaient tort.

    Entre-temps, nous avons réussi, en effet, à liquider notre bourgeoisie, à établir une collaboration fraternelle avec notre paysannerie et à édifier dans l’essentiel la société socialiste bien que la révolution socialiste n’ait pas encore vaincu dans les autres pays.

    Il en est ainsi du premier aspect de la question de la victoire du socialisme dans notre pays. Je pense, camarade Ivanov, que votre controverse avec les camarades Ourojenko et Kazelkov ne concerne pas cet aspect de la question.

    Le deuxième aspect de la question de la victoire du socialisme dans notre pays embrasse le problème des rapports de notre pays avec les autres pays, avec les pays capitalistes, le problème des rapports de la classe ouvrière de notre pays avec la bourgeoisie des autres pays.

    C’est le domaine des rapports extérieurs, des rapports internationaux.

    Le socialisme vainqueur dans un pays entouré de nombreux pays capitalistes puissants peut-il se considérer comme entièrement garanti contre le danger d’une invasion armée (d’une intervention) et, par conséquent, contre les tentatives de restauration du capitalisme dans notre pays ?

    Notre classe ouvrière et notre paysannerie peuvent-elles, par leurs propres forces, sans aide sérieuse de la classe ouvrière des pays capitalistes, vaincre la bourgeoisie de ces autres pays, de même qu’elles ont vaincu leur bourgeoisie ?

    Autrement dit : peut-on considérer la victoire du socialisme dans notre pays comme définitive, c’est-à-dire libérée de la menace d’une agression militaire et des tentatives de restauration du capitalisme, alors que le socialisme n’a triomphé que dans un seul pays et que l’encerclement capitaliste continue d’exister ?

    Tels sont les problèmes qui se rattachent au deuxième aspect de la question de la victoire du socialisme dans notre pays.

    Le léninisme répond à ces problèmes par la négative. Le léninisme enseigne que « la victoire définitive du socialisme dans le sens d’une garantie complète contre la restauration des rap-ports bourgeois n’est possible qu’à l’échelle internationale (voir la Résolution, que l’on connaît, de la XIV° Conférence du Parti Communiste de l’URSS).

    Cela signifie que l’aide sérieuse du prolétariat international est la force sans laquelle ne saurait être résolu le problème de la victoire définitive du socialisme dans un seul pays. Cela ne signifie évidemment pas que nous-mêmes devions rester les bras croisés à attendre une aide du dehors.

    Au contraire, l’aide du prolétariat international doit être unie à notre travail en vue de renforcer la défense de notre pays, de renforcer notre Armée Rouge et notre Flotte rouge, de mobiliser tout le pays pour la lutte contre l’agression militaire et les tentatives de restauration des rapports bourgeois.

    Voici ce que dit Lénine à ce sujet :

    « Nous ne vivons pas seulement dans un État, mais dans un système d’États, et l’existence de la République soviétique à côté d’États impérialistes est impensable pendant une longue période.

    En fin de compte, l’un ou l’autre doit l’emporter. Et avant que cette fin arrive, un certain nombre de terribles conflits entre la République soviétique et les États bourgeois est inévitable. Cela signifie que la classe dominante, le prolétariat, si seulement il veut dominer et s’il domine en effet, doit en faire la preuve aussi par son organisation militaire. »

    Et plus loin :

    « Nous sommes entourés d’hommes, de classes et de gouvernements qui expriment ouvertement la haine la plus farouche à notre égard. On ne doit pas oublier que nous sommes constamment à un cheveu de l’invasion. »

    Cela est dit avec force et acuité, mais honnêtement et avec droiture, sans fard, comme Lénine savait parler. Sur la base de ses prémisses, il est dit dans Les questions du léninisme de Staline :

    « La victoire définitive du socialisme, c’est la pleine garantie contre les tentatives d’intervention et, par conséquent de restauration, car une tentative tant soit peu sérieuse ne peut avoir lieu qu’avec un sérieux appui du dehors, qu’avec l’appui du capital international.

    C’est pourquoi le soutien de notre révolution par les ouvriers de tous les pays et, à plus forte raison, la victoire de ces ouvriers, ne fût-ce que dans quelques pays, est la condition nécessaire d’une pleine garantie du premier pays victorieux contre les tentatives d’intervention et de restauration, la condition nécessaire de la victoire définitive du socialisme. »

    Il serait, en effet, ridicule et stupide de fermer les yeux sur l’existence de l’encerclement capitaliste et de penser que nos ennemis du dehors, les fascistes par exemple, ne tenteront pas à l’occasion de déclencher une agression armée contre l’URSS. Seuls peuvent penser ainsi les fanfarons aveugles ou les ennemis cachés désireux d’endormir le peuple.

    Il ne serait pas moins ridicule de nier qu’au cas du moindre succès de l’intervention mili-taire, les interventionnistes tenteraient de détruire le régime soviétique et de rétablir le régime bourgeois dans les régions qu’ils occuperaient. Dénikine ou Koltchak ne rétablissaient-ils pas le régime bourgeois dans les régions qu’ils occupaient ?

    En quoi les fascistes sont-ils meilleurs que Dénikine ou Koltchak ? Nier le danger d’une intervention militaire et des tentatives de restauration, alors qu’existe l’encerclement capitaliste, seuls peuvent le faire les brouillons ou les ennemis cachés, désireux de masquer leur hostilité par des fanfaronnades et cherchant à démobiliser le peuple.

    Mais peut-on considérer la victoire du socialisme dans un seul pays comme définitive si ce pays se trouve. dans l’encerclement capitaliste et s’il n’est pas entièrement garanti contre le danger d’une intervention et de la restauration ? Il est clair que non. Il en est ainsi de la question de la victoire du socialisme dans un seul pays. Il s’ensuit que cette question comporte deux problèmes différents.

    a) Le problème des rapports intérieurs de notre pays, c’est-à-dire celui de la victoire sur notre bourgeoisie et de l’édification du socialisme intégral, et

    b) Le problème des rapports extérieurs de notre pays, c’est-à-dire celui de la garantie complète de notre pays contre les dangers d’une intervention militaire et de la restauration.

    Nous avons déjà résolu le premier problème, puisque notre bourgeoisie est déjà liquidée et que le socialisme est déjà construit dans l’essentiel.

    Cela s’appelle chez nous la victoire du socialisme ou, plus exactement la victoire de l’édification socialiste dans un seul pays. Nous pourrions dire que cette victoire est définitive si notre pays se trouvait dans une île et s’il n’y avait pas tout autour une quantité d’autres pays, des pays capitalistes.

    Mais, comme nous ne vivons pas dans une île, mais « dans un système d’Etats », dont une grande partie est hostile au pays du socialisme, créant de la sorte le danger d’une intervention et d’une restauration, nous disons ouvertement et honnêtement que la victoire du socialisme dans notre pays n’est pas encore définitive. Il s’ensuit donc que, pour l’instant, le deuxième problème n’est pas résolu et qu’il faudra encore le résoudre.

    Bien plus : il est impossible de résoudre le deuxième problème de la même manière que nous avons résolu le premier, c’est-à-dire par les seuls efforts de notre pays.

    On ne peut résoudre le deuxième problème qu’en conjuguant les sérieux efforts du prolétariat international avec ceux encore plus sérieux de notre peuple soviétique tout entier.

    Il faut renforcer et consolider les liens prolétariens internationaux entre la classe ouvrière de l’URSS et la classe ouvrière des pays bourgeois ; il faut organiser l’aide politique de la classe ouvrière des pays bourgeois à la classe ouvrière de notre pays dans l’éventualité d’une agression militaire contre notre pays, de même qu’il faut organiser une aide efficace de la classe ouvrière de notre; pays à la classe des pays bourgeois ; il faut renforcer et consolider par tous les moyens notre Armée rouge, notre Flotte rouge, notre Aviation rouge, notre Société d’encouragement à la défense aéro-chimique.

    Il faut tenir tout notre peuple dans un état de mobilisation pour qu’il soit prêt à faire face au dan, ger d’une agression militaire pour qu’aucun « hasard » et aucune manœuvre de nos ennemis extérieurs ne puissent nous prendre au dépourvu…

    Il ressort de votre lettre que le camarade Ourojenko s’en tient à un autre point de vue, pas tout à fait léniniste. Il affirme, paraît-il, que « nous avons maintenant la victoire définitive du socialisme et la garantie complète contre l’intervention et la restauration du capitalisme ».

    Il est hors de doute que le camarade Ourojenko a essentiellement tort. Cette assertion du camarade Ourojenko ne peut s’expliquer que par l’incompréhension de la réalité ambiante et la méconnaissance des principes élémentaires du léninisme, ou bien par la stérile vantardise d’un jeune bureaucrate infatué de sa personne.

    Si réellement « nous avons une garantie complète contre l’intervention et la restauration du capitalisme », avons-nous besoin après cela d’une puissante Armée rouge, d’une Flotte rouge, d’une Aviation rouge, d’une puissante Société d’encouragement à la défense aéro-chimique, de renforcer et de consolider les liens prolétariens internationaux ?

    Ne vaudrait-il pas mieux employer à d’autres fins les milliards que nous dépensons pour renforcer l’Armée rouge et réduire celle-ci au minimum, voire même la licencier complètement ?

    Les gens tels que le camarade Ourojenko, même s’ils sont subjectivement dé-voués à notre cause, sont objectivement dangereux pour notre cause, car volontairement ou non (il n’importe !), par leur vantardise, ils endorment notre peuple, ils démobilisent les ouvriers et les paysans et aident les ennemis à nous prendre au dépourvu en cas de complications internationales.

    Quant à ce que vous me dites, camarade Ivanov, qu’on vous a « relevé de votre travail de propagandiste et qu’on pose la question de savoir si vous pouvez rester dans les Jeunesses Communistes », vous n’avez rien à craindre.

    Si les gens du Comité régional des Jeunesses communistes désirent vraiment ressembler au sous-officier Prichibéiev, ce personnage de Tchékov, on peut être sûr qu’ils y perdront. Dans notre pays, on n’aime pas les Prichibéiev. Jugez, maintenant, si le passage cité du livre « Les Questions du léninisme » au sujet de la victoire du socialisme dans un seul pays est vieilli.

    Je voudrais bien moi-même qu’il soit vieilli pour qu’il n’y ait plus au monde de ces choses désagréables comme l’encerclement capitaliste, le danger d’une agression militaire, le danger de la restauration du capitalisme et ainsi de suite. Mal-heureusement ces choses désagréables continuent d’exister.

    J. STALINE.

  • Une pierre milliaire dans l’histoire de la science

    Par Tcheou Pei-Yuan, chef de la délégation chinoise lors du Colloque de physique tenu à Pékin à l’été 1966. Une pierre milliaire était une borne qui, dans la Rome antique, indiquait le niveau de progression sur une route.

    Du 23 au 31 juillet [1966], 144 physiciens de 33 pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et d’Océanie, ainsi que d’une institution académique régionale d’Afrique, se sont réunis à Pékin à l’occasion du Colloque de physique d’été du Symposium de Pékin.

    Cette rencontre internationale dans une discipline scientifique particulière réalise les vœux du Communiqué du Symposium de Pékin de 1964 : il avait en effet demandé qu’on organisât de telles rencontres avant 1968, année qui verra se tenir un nouveau Symposium de Pékin sur de multiples disciplines scientifiques.

    99 rapports traitant surtout des particules élémentaires, de la physique nucléaire et de la physique des solides ont été présentés et discutés à ce Colloque. D’autres traitaient de l’astrophysique et de la biophysique.

    Des rapports ont été aussi présentés sur l’enseignement de la physique et ont suscité des débats très animés. Ce Colloque revêt une signification particulière, car jamais auparavant dans notre histoire on n’avait vu tant de physiciens d’autres pays tenir à Pékin une réunion de si haute portée.

    Seuls l’établissement de la République populaire de Chine et les incessantes victoires de notre pays dans sa révolution et son édification socialistes sous la direction clairvoyante du Parti communiste chinois dirigé par le camarade Mao Zedong ont rendu possible un tel événement.

    A côté d’un certain nombre de physiciens notoires qui sont venus participer à ce Colloque, figuraient un grand nombre de jeunes physiciens qui prennent dans leurs pays respectifs une part active à l’enseignement et à la recherche. Ils représentaient un grand pourcentage surtout dans les délégations chinoise et japonaise.

    Les jeunes membres de la délégation chinoise sont tous des fils de l’éducation socialiste inaugurée après la Libération. Ils se sont initiés aux travaux de recherche surtout depuis les années du Grand Bond en avant qui débuta en 1958.

    L’une des figures de proue de la délégation chinoise, le camarade Tsai Tsou-tsiuan, un ouvrier-physicien de Shanghai, avait fréquenté l’école primaire trois ans seulement avant la Libération. Mais, dans la nouvelle société, sous la direction du Parti, il a étudié consciencieusement les oeuvres du président Mao et a apporté une grande contribution à la recherche et au développement des sources d’éclairage électriques pour l’édification socialiste du pays. Il est maintenant le directeur du laboratoire de recherche sur les sources d’éclairage électriques de l’Université Foutan de Shanghaï.

    Il montra au Colloque différentes variétés de lampes que lui et ses camarades avaient réalisées. Son rapport « Fabriquer des lampes pour la révolution » et l’exposition de ses créations attirèrent l’attention et provoquèrent l’admiration des physiciens qui participaient au Colloque.

    A côté des lampes du camarade Tsai, des membres de la délégation chinoise avaient aussi exposé des jeux d’appareils de démonstration destinés à l’enseignement de la physique générale. Ils avaient tous été fabriqués par des étudiants et des professeurs qui ont su compter sur leurs propres efforts, ont « osé penser et osé agir », comme l’enseigne le président Mao.

    Le Colloque de physique d’été fut tenu en plein cœur de notre grande révolution culturelle qui a de grandes répercussions dans l’éducation, la culture, la science et la technique. De nombreux physiciens étrangers étaient anxieux de connaître le sens de cette révolution. Ils manifestaient aussi beaucoup d’intérêt pour le système d’éducation mi-travail mi-étude que nous mettons graduellement en pratique dans l’industrie comme dans l’agriculture.

    Répondant à la demande des physiciens qui nous visitent, le ministre de la Culture par intérim fit un rapport sur la révolution culturelle et le ministre de l’Éducation en fit un autre sur l’éducation. Les deux rapports furent très appréciés par les physiciens et recueillirent leurs applaudissements chaleureux.

    Dans la science physique chi-noise, la pensée de Mao Zedong est mise au poste de commandement

    Les physiciens chinois ont présenté 31 communications au Colloque. Leur thème commun était qu’en Chine la pensée de Mao Zedong est aussi placée au poste de commandement en physique comme elle l’est dans l’industrie, l’agriculture et les autres domaines de la science et de la technique.

    Le rapport du camarade Tsai Tsou-tsiuan en est une brillante illustration. Intitulé « Fabriquer des lampes pour la révolution », il montre avec précision comment la pensée du président Mao les guide, lui et ses camarades, dans leurs recherches et le développement des sources lumineuses dont notre pays a tant besoin pour son édification socialiste.

    Ce rapport dit: « Pendant des années nous n’avons été capables de produire que des lampes à filaments de tungstène et des lampes fluorescentes. Pendant les années où notre pays avait été frappé par des calamités naturelles, les impérialistes, les révisionnistes modernes et les réactionnaires de tout poil poussèrent un tollé général contre la Chine, pensant qu’ils pouvaient tirer parti de nos difficultés.

    Ils essayèrent de nous acculer par tous les moyens possibles et dans tous les domaines, sans excepter celui des sources lumineuses, dans l’espoir d’arrêter les progrès du peuple chinois. Mais ces seigneurs avaient mal calculé. Le président Mao nous a toujours enseigné à compter sur nos propres efforts et à travailler avec acharnement. Plus ils essayent de nous acculer, plus nous lutterons et plus vite nous progresserons. »

    Le camarade Tsai et ses collègues ne disposaient pas de données techniques ni des appareils et de l’équipement nécessaires quand ils essayèrent, pour la première fois, de fabriquer une lampe à vapeur de mercure-haute pression. Les paroles du président Mao leur vinrent à l’esprit: « Faites usage de vos propres mains pour surmonter les difficultés. »

    Ils en firent usage et les surmontèrent l’une après l’autre. C’est la pensée de Mao Zedong qui les encouragea et leur montra la juste voie à suivre.

    Ils sont parvenus à fabriquer des lampes nécessaires à différents instruments, telles que des lampes de quartz au mercure-haute pression, des lampes à amalgame, au cadmium, au zinc, des lampes-arc à l’hydrogène ou au dentérium, des lampes au thallium, au krypton et des lampes utilisées pour l’éclairage telles que les lampes fluorescentes à vapeur de mercure-haute pression, des lampes à iodure de mercure-ultra-haute pression, des lampes de quartz à iode-tungstène (lampes infra-rouge à iode-tungstène, lampes à iode-tungstène pour l’éclairage ordinaire, à iode-tungstène pour la photographie des couleurs à haute température), des lampes au xénon à arc long, au xénon à arc court, au xénon à pulsations, des lampes au sodium.

    Toutes ces lampes sont fabriquées avec des matériaux chinois et certaines d’entre elles répondent aux critères mondiaux les plus avancés.

    Un autre exemple de la façon dont l’éclat de la pensée de Mao Zedong illumine les travaux de recherche des physiciens chinois, c’est la contribution apportée à la théorie des particules élémentaires par le groupe de recherche de Pékin qui se consacre à ces études.

    Composé surtout de jeunes chercheurs, il a été formé en août 1965 par des scientifiques qui font des recherches sur la théorie des particules élémentaires dans des instituts de recherche de l’Académie des Sciences et des universités de Pékin.

    Ils ont commencé par étudier ensemble les Oeuvres choisies de Mao Zedong, tandis qu’ils se livraient à leurs expérimentations scientifiques.

    A la lumière de leur compréhension de la théorie de la connaissance et de la méthodologie telle qu’elle est exposée dans les deux textes classiques De la pratique et De la contradiction, ils ont discuté de la méthode d’approche correcte des problèmes, réfuté les conceptions métaphysiques et idéalistes de l’Occident et se sont débarrassés de la foi aveugle dans les « autorités » étrangères.

    Armés de la pensée de Mao Zedong, ils se sont efforcés de libérer leur esprit, de briser leur foi aveugle et de frayer leur propre voie. Pour ce faire, il leur fallait absolument et avant tout une conception correcte du monde.

    « Frayer sa propre voie » signifiait aussi apprendre à appliquer la théorie correcte de la connaissance et de la méthodologie et balayer les conceptions positivistes et mathématico-idéalistes qui, sur le plan mondial, se sont peu à peu développées dans le domaine des recherches sur la théorie des particules élémentaires.

    Que l’atome puisse être divisé, voilà une importante découverte de ce siècle. Savoir si les particules élémentaires ont leur propre structure interne, savoir si elles peuvent être subdivisées, est devenu un problème extrêmement difficile et d’importance primordiale dans la physique contemporaine.

    Sa solution permettra de faire un grand pas en avant dans la connaissance du monde matériel objectif et des lois de son mouvement.

    Avec une conception correcte du monde et armés de la théorie correcte de la connaissance et de la méthodologie telle que l’incarne la pensée de Mao Zedong, les membres du groupe de recherche de Pékin sur les particules élémentaires sont parvenus à cette appréhension créatrice, savoir qu’aucune des particules élémentaires dont le nombre s’élève à plus d’une centaine, n’est « élémentaire » après tout, et qu’elles doivent toutes avoir des structures.

    Ils ont soutenu que les hadrons, c’est-à-dire les mésons et les baryons, sont composés de nouvelles sous-unités de matière qu’ils ont appelées « stratons ».

    Le nom de « straton » a été proposé par les physiciens chinois qui s’opposent à la croyance erronée des physiciens occidentaux pour qui la particule élémentaire est indivisible. L’expression « straton » est employée pour montrer que la structure de la matière se compose d’un nombre infini de couches et pour indiquer que le straton lui-même n’est nullement l’élément de base de la matière.

    D’après cette nouvelle théorie de la structure et sa méthode de calcul théorique, il devient possible de donner une explication et une description unifiée d’un grand nombre de phénomènes concernant les particules élémentaires pour qui les anciennes théories n’avaient ni explication ni description unifiée.

    Ce qui est très important pour les recherches futures sur la structure interne des particules élémentaires.

    Dans les autres sections du Colloque comme celles de la physique nucléaire, de la physique des solides et de l’enseignement de la physique, les physiciens chinois qui ont présenté des rapports et pris part aux discussions ont, là aussi, étudié et appliqué activement la pensée de Mao Zedong.

    Des communications telles que « La structure des noyaux se rapprochant de O puissance 16 dans des états de faible excitation — structure cohérente et effet de fluctuation », « Une étude des interactions résiduelles pour les noyaux légers » dans la section de physique nucléaire, « Résonance ferromagnétique des systèmes accouplés », « Système de libération des impuretés dans les ferrutes spinelles », « Une étude sur la théorie du camp de Ligand », etc.

    Ces rapports ont tous été des exemples de recherches menées sous la direction de la pensée de Mao Zedong. Ces études ont pour autre caractéristique commune qu’elles sont les produits du travail collectif de groupes de recherches parmi lesquels les jeunes sont en forte majorité.

    Dans ces activités collectives, la cellule du Parti communiste chinois joue un rôle important en unifiant et guidant le groupe, tant du point de vue idéologique que du point de vue scientifique, à la lumière de la pensée de Mao Zedong, de la politique du Comité central du Parti et des plans de recherche étroitement liés à l’édification socialiste du pays.

    Les communications présentées par les membres de la délégation chinoise dans la section qui se consacrait à l’enseignement de la physique montrèrent aussi les caractéristiques de la pensée de Mao Zedong placée au poste de commandement.

    On discuta les expériences et la compréhension des professeurs et des étudiants qui ont appliqué durant de longues années la politique éducative du Parti, nommément: « L’éducation doit servir la politique du prolétariat ; elle doit être combinée avec le travail productif. » Les rapports lus dans cette section avaient pour titres « Expérience du système mi-travail mi-étude en physique », « Expérience dans l’organisation des étudiants de physique pour les faire participer aux innovations techniques », « L’enseignement par « éclaircissement » — méthode où les étudiants apprennent tout seuls sous la direction du professeur », « Le «plan des expériences» en physique générale », « Une connaissance parfaite des points essentiels dans l’enseignement», etc.

    L’exposition des appareils de démonstration pour la physique générale constituait une bonne illustration du principe de la con-fiance en soi, de l’intégration de la théorie à la pratique et une illustration de la réponse à l’appel lancé par le Parti pour « Oser penser, oser parler et oser agir ». Tout cela résulte de l’application de la pensée de Mao Zedong.

    Que cent fleurs s’épanouissent, que cent écoles rivalisent en physique dans les quatre continents

    Les communications présentées au Colloque ainsi que les discussions enthousiastes qui les ont suivies, tant au cours des réunions qu’après, ont symbolisé cette situation dans la-quelle « cent fleurs s’épanouissent et cent écoles rivalisent ».

    Nous résumons ici les contributions apportées par des physiciens venus d’autres pays.

    Dans le domaine des particules élémentaires, le professeur Shuzo Ogawa présenta un rapport sur « Les derniers développements de la théorie des particules élémentaires — sur le type Sakata ».

    Sakata fut le premier physicien à voir que les particules élémentaires étaient divisibles et à concevoir un type de structure connu sous le nom de type Sakata.

    Le professeur Ogawa étudia le premier les propriétés symétriques des particules élémentaires en faisant appel à la méthode du groupe unitaire unimodulaire à trois dimensions, désigné dans la théorie par le symbole SU(3).

    Son rapport traite des récentes recherches effectuées au Japon sur le type Sakata. Le professeur Mikio Namiki parla de « La théorie des structures et des réactions de haute énergie des particules élémentaires ».

    Le professeur Sachio Hayakawa présenta un rapport sur « Le développement des recherches sur les rayons cosmiques au Japon » et un autre sur « L’astrophysique nucléaire ».

    Il y eut aussi un nombre relativement grand de rapports japonais sur différents aspects de la physique des particules élémentaires, sur les plans à la fois expérimental et théorique.

    Beaucoup de leurs auteurs étaient de jeunes physiciens. Le professeur Abdus Salam du Pakistan présenta un rapport sur les récents travaux de l’Occident touchant les particules élémentaires. Il est connu pour avoir étendu la méthode de la théorie des groupes à U(12) et contribué au développement de la théorie de la symétrie phénoménologique des particules élémentaires.

    Mais au Colloque il exprima l’opinion que la voie de développement futur de la physique des particules élémentaires était probablement de pénétrer la structure de ces mêmes particules.

    D’autres communications sur les particules élémentaires et les rayons cosmiques furent présentées par des physiciens du Chili, du Mexique, de Ceylan et du Pakistan.

    Dans le domaine de la physique nucléaire, le professeur Mokichiro Nogami présenta un rapport sur « L’interaction de deux noyaux atomiques — formation quasi moléculaire », alors que le Dr. Kiyomi Ikeda traita « Les états isobariques et la désintégration bêta ».

    Yasukazu Yoshizawa, Keigo Nisimura et un certain nombre d’autres physiciens japonais présentèrent aussi leurs thèses au Colloque. Des communications furent également présentées par des délégués du Pakistan, du Chili, de la Syrie et de Ceylan. La communication cingalaise traitait des techniques radio-isotopiques en parasitologie.

    Les communications présentées sur la physique des solides furent très variées et couvrirent plusieurs domaines. Le professeur Hiroshi Watanabe du Japon présenta une thèse sur « La théorie électronique du ferromagnétisme, du ferrimagnétisme et de l’antiferromagnétisme » et le professeur Tsunemaru Usui parla de « La dynamique du condensé statistique quantique ».

    Il y eut d’autres rapports japonais sur le développement dans ce pays de la physique des plasmas et des recherches sur la fusion thermonucléaire contrôlée.

    Le professeur coréen Jong Gie Sen présenta une communication sur « Le comportement de la friction interne des métaux en poudre agglomérés ». D’autres rapports furent présentés par des savants d’Algérie, d’Argentine, de Ceylan, d’Irak, du Maroc et de la R.A.U.

    Dans la section de l’enseignement de la physique, les rapports comprenaient la large gamme de la politique éducative, des plans, des programmes et des méthodes d’enseignement. On discuta aussi de la relation entre l’enseignement des mathématiques et la préparation des jeunes physiciens.

    On mit sur le tapis la question : « Quel est le problème fondamental dans le développement d’une science et d’une culture nationales dans les pays des quatre continents qui ont été pendant de longues années victimes de l’agression et de l’oppression impérialistes? »

    Le problème fut présenté d’abord par un physicien argentin. La discussion conduisit à la conclusion : c’est en tout premier lieu un problème politique. Tant qu’on ne se sera pas débarrassé de l’impérialisme, du colonialisme et du néo-colonialisme, il ne peut exister de réelle indépendance nationale et aucune science ni culture nationales ne peuvent être développées.

    Examinant la situation dans son pays, notre ami argentin a conclu que le problème fondamental de l’éducation n’est pas l’éducation même, mais un problème politique. On ne peut séparer l’éducation de la vie sociale, tout comme on ne peut séparer forme et contenu.

    Le point de vue du physicien argentin reçut un accueil chaleureux. Un physicien de la Sierra Leone fit ressortir que beaucoup de pays africains ne peuvent résoudre leurs problèmes d’éducation qu’en extirpant l’impérialisme jusqu’en ses racines. Un physicien colombien montra que nous ne pouvons pas séparer la science de la vie sociale et que séparer physique et politique était une aberration.

    Le chef de la délégation indonésienne, après avoir passé en revue les souffrances de son peuple aux différentes étapes de l’oppression impérialiste, aboutit à la conclusion que le développement d’une science et d’une culture nationales est inséparable de la révolution anti-impérialiste et anticolonialiste.

    Il condamna avec véhémence le régime militaire fasciste actuel de l’Indonésie, soutenu par l’impérialisme américain, dans son oppression cruelle des hommes de science progressistes, et dénonça la pénétration culturelle de l’Indonésie par l’impérialisme américain.

    Pour la solidarité, l’amitié et l’aide mutuelle et contre l’impérialisme, le colonialisme et le néo-colonialisme dans le développement de la science et de la culture chez les peuples des quatre continents

    Le Colloque de physique de l’été 1966 s’est déroulé dans son atmosphère traditionnelle de démocratie, d’égalité, d’amitié et de respect mutuel, qui s’était établie au Symposium de Pékin de 1964.

    Toutes les fois que surgissaient des difficultés, comme on le vit dans les différences d’opinion sur la manière de conduire le Colloque, des consultations entre les membres sont venues les aplanir. Les participants de tous les pays, grands ou petits, avec des opinions politiques différentes, étaient tous les maîtres du Colloque.

    L’esprit de consultation démocratique se manifeste clairement dans le communiqué adopté à l’unanimité par les hommes de science de toutes les délégations. Il exprime le fervent désir des hommes de science des quatre continents de multiplier leurs contacts bilatéraux et multi-latéraux et de contribuer à la convocation du Symposium de Pékin de 1968.

    Il réaffirme la nécessité de s’opposer d’abord à l’impérialisme, au colonialisme et au néo-colonialisme pour développer la science et la culture nationales des peuples des quatre continents. Il exprime leur ferme croyance, basée sur les réalisations du Colloque, que les peuples et les hommes de science des quatre continents, maintenant réveillés, nourrissent la haute ambition de maîtriser les sciences et les techniques les plus avancées et possèdent les capacités et la confiance en soi nécessaires pour y parvenir.

    Les hommes de science sont tous parfaitement convaincus de la grande importance du Colloque pour promouvoir de nouveaux progrès en physique.

    Quels ont été les sentiments et les réflexions des physiciens qui ont pris part à ce Colloque et visité la République populaire de Chine? Pour la plupart, c’était leur première visite. En raison des obstacles placés sur leur chemin par les impérialistes américains et les réactionnaires, nombre d’entre eux durent surmonter de sérieuses difficultés pour venir en Chine.

    Nos hôtes ont été invités, avant et après le Colloque, à visiter nos communes populaires, nos usines, nos universités et nos instituts de recherche. Ils ont été invités, le 22 juillet, à assister à un rassemblement d’un million de personnes sur la place Tien An Men pour soutenir le Vietnam contre l’impérialisme yankee.

    Ainsi nos amis ont eu l’occasion de voir notre peuple en action dans divers secteurs de notre vie nationale : politique, industriel, agricole, scientifique et culturel.

    A la cérémonie de clôture, le chef de la délégation d’Argentine a affirmé: « Nous sommes profondément émus par tout ce que nous avons constaté et qui nous confond ; nous sommes parvenus à comprendre ce qu’est réellement un pays socialiste en marche.

    Nous sommes profondément convaincus que la grande transformation sociale de la Chine est irréversible et qu’en ce pays l’envahisseur impérialiste ne peut trouver que sa tombe. »

    Le chef de la délégation cambodgienne a fait remarquer à la séance de clôture que les physiciens chinois avaient appliqué avec succès la pensée directrice dû président Mao Zedong dans leurs recherches et leur travail d’enseignement.

    Un physicien colombien a émis une opinion semblable. La délégation colombienne, a-t-il déclaré, a pu admirer sur place le miracle opéré sur le peuple chinois par la brillante sagesse du président Mao Zedong, un miracle qui se manifeste par sa capacité de travail, d’organisation et de réalisation.

    Le chef de la délégation japonaise a déclaré que les énormes succès obtenus en physique par les chercheurs de la République populaire de Chine dans divers domaines spécialisés ont fortement impressionné la délégation japonaise.

    Touchant le Colloque lui-même, le chef de la délégation irakienne a souligné que l’atmosphère amicale et le désir, d’apprendre les uns auprès des autres ont permis aux participants des différents pays, en dépit de la diversité des opinions politiques et des croyances religieuses, de faire de ce Colloque de physique un grand succès.

    Le chef de la délégation de la R.A.U. a fait remarquer que c’était la nature des pays participants qui avait contribué à la réussite du Colloque. L’écrasante majorité d’entre eux se compose de nouveaux pays montants et beaucoup de leurs problèmes sont semblables, car ils ont tous soufferts de l’oppression colonialiste et de l’exploitation impérialiste.

    Le chef de la délégation vietnamienne a mentionné que les hommes de science de nos quatre continents sont étroitement unis dans leur lutte commune contre l’impérialisme et le colonialisme, pour l’indépendance nationale, la paix et le progrès social et qu’ils sont justement unis par leur désir commun et leur détermination commune de mettre la science au service de la vie et du bonheur des peuples.

    Dans son jugement sur le Colloque, le chef de la délégation de la Sierra Leone a dit sa ferme conviction que le succès de celui-ci demeurera dans l’histoire comme l’une des plus grandes épopées de l’effort humain.

    La grande majorité des physiciens participant au Colloque ont exprimé leur profonde indignation contre l’agression barbare et le bombardement éhonté dont le peuple vietnamien est victime de la part de l’impérialisme américain et affirmé leur ferme soutien à la juste lutte du peuple et des hommes de science vietnamiens.

    Président Mao, vous êtes le soleil qui ne se couche jamais dans les cœurs des peuples du monde

    Comme le Colloque tirait à sa fin, les hommes de science des différents pays ne souhaitaient qu’une seule et même chose : si nous pouvions voir le président Mao, le grand dirigeant du peuple chinois, quelle joie ce serait pour nous! Leur vœux s’est réalisé. Le président Mao a trouvé le temps de recevoir les hommes de science qui avaient participé au Colloque.

    Le 31 juillet, à 22 heures, il a rencontré les hommes de science des quatre continents et, sous les brillantes lumières de la grande salle, s’est dirigé vers eux d’un pas ferme, levant et agitant les mains pour les saluer.

    En voyant le grand dirigeant si ad-miré par le monde entier et qu’ils avaient tant désiré rencontrer, ils furent enthousiasmés au point qu’ils ne savaient comment exprimer leurs sentiments. Soudain les cris: « Vive le président Mao! Longue, très lon-gue vie au président Mao! Vive le Parti communiste chinois! » éclatèrent dans toutes les langues, tandis que les amis de races différentes qui venaient de divers pays exprimaient le sentiment profond qui jaillissait de leurs cœurs.

    Pendant que les hommes de science criaient et applaudissaient, la grande salle tout entière vibrait d’une inexprimable joie. Le président Mao fut photographié au milieu des physiciens et, comme il quittait la salle, ceux-ci se présentèrent à lui pour lui serrer la main, en criant de nouveau: « Vive le président Mao! Très longue vie au président Mao! »

    Après son départ, nos amis s’attardèrent quelques instants dans la salle qu’ils ne quittèrent qu’à regret en se rappelant l’heureux instant passé en compagnie du président Mao.

    Ce fut comme une grande vague de bonheur et de joie ! Comment pouvaient-ils ne pas se sentir heureux ? Ne pas se sentir chanceux ? C’était une rencontre avec le grand dirigeant du peuple chinois, une rencontre avec le grand dirigeant et le porte-drapeau des peuples révolutionnaires du monde !

    Quand le Dr. Mohammed Kashif Al-Ghita, chef de la délégation irakienne, arriva pour la première fois à Pékin, il déclara qu’il ne retournerait pas chez lui à moins d’avoir vu le président Mao. Maintenant il l’avait vu. Il était si enthousiasmé pendant la rencontre que ses vêtements étaient trempés de sueur.

    « Le président Mao, dit-il, n’est pas seulement à vous, mais aussi à nous et à tous les peuples du monde. Vous devez être fiers de lui, il est le plus grand homme d’aujourd’hui! » Au même moment, le professeur Germanico Barragan de l’Équateur était si ému que des larmes lui montèrent aux yeux et y demeurèrent tandis qu’il rentrait en voiture à son hôtel. « C’est trop de joie, d’honneur pour moi! » Tel était le cri unanime qui jaillissait du cœur des amis des quatre continents.

    C’était ce souvenir, le plus beau, le plus heureux, qu’ils voulaient emporter chez eux pour le raconter à leur famille, à leurs amis et connaissances afin de leur faire partager leur joie et leur bonheur.

    C’est bien compréhensible, car, d’après le Dr. Mentalecheta Youcef, chef de la délégation algérienne, le président Mao est la plus grande figure de l’histoire universelle. Que le dirigeant d’un pays puisse obtenir la confiance complète et l’amour illimité de 700 millions de personnes, que sa pensée puisse être assimilée par elles et que l’application de cette pensée à tous les domaines ait conduit à d’aussi brillantes réalisations, voilà qui est rare dans l’histoire du genre humain.

    Un physicien chilien déclara: « Maintenant les révolutionnaires du monde tournent leurs regards vers le président Mao, vers le Parti communiste chinois et vers le grand peuple chinois. Le président Mao est devenu le phare de la révolution populaire mondiale.

    Si les peuples du monde suivent la direction qu’il leur montre, alors certainement la révolution mondiale progressera par grands bonds en avant. J’ai la plus haute estime pour le président Mao.

    C’est qu’il a développé le marxisme-léninisme sur le plan politique comme pour la stratégie militaire. Il a apporté une contribution remarquable à la révolution populaire mondiale.

    Il nous enseigne que l’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier, c’est bien en effet la conception stratégique et tactique la plus juste. Les peuples révolutionnaires du monde entier ont besoin d’un marxiste talentueux et créateur de l’envergure du président Mao. »

    Toutes les langues des différents pays exprimaient ces sentiments cordiaux et faisaient entendre à l’unisson non seulement la voix des hommes de science des quatre continents, mais aussi celle des peuples révolutionnaires du monde entier: « Président Mao, vous êtes le soleil qui ne se couche jamais dans nos cœurs ! »

    C’est ainsi que se termina le Colloque de physique de l’été 1966, organisé sous les auspices du Symposium de Pékin.

    Il marque une nouvelle pierre milliaire dans l’histoire de la science.

  • La chanson « Pour naviguer en haute mer il faut compter sur le pilote »

    La chanson est de 1964 et fut une des plus fameuses chansons de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne.

    Pour naviguer en haute mer il faut compter sur le pilote,
    Pour la croissance des êtres vivants il faut compter sur le soleil,
    Humectés par la pluie et la rosée, les jeunes plants croissent robustes,
    Pour faire la révolution, nous devons compter sur la pensée de Mao Zedong.

    Le poisson ne peut pas être séparé de l’eau,
    Les melons ne peuvent pas être séparés de leurs tiges,
    Les masses révolutionnaires ne peuvent pas se séparer du Parti communiste,
    La pensée de Mao Zedong est un soleil qui ne se couche jamais.

    Le poisson ne peut pas être séparé de l’eau,
    Les melons ne peuvent pas être séparés de leurs tiges,
    Les masses révolutionnaires ne peuvent pas se séparer du Parti communiste,
    La pensée de Mao Zedong est un soleil qui ne se couche jamais.

  • Le matérialisme dialectique et l’image du cercle de points

    Le sport en URSS – le sport de millions !

    C’est une image qui peut être relativement pratique pour visualiser le principe de la contradiction entre le particulier et l’universel. C’est d’autant plus vrai qu’il existe une déviation visant à parler d’un rapport « centre-périphérie », ce qui est fondamentalement erroné.

    Il suffit de considérer un cercle et son centre. Il y aune opposition entre le cercle, présentant une ligne continue fermée sur elle-même et un point isolé. La ligne donne une impression de mouvement, le point présente une image statique.

    Historiquement, il existe justement deux considérations philosophiques initiales, attribuées à Parménide et Héraclite dans l’antiquité grecque. L’idée est que soit tout est toujours pareil, tel un point jamais changeant, soit tout change tout le temps.

    La première conception est attribuée à Parménide, la seconde à Héraclite, dont un propos est très connu selon quoi on ne saurait se baigner deux fois dans le même fleuve.

    Ce qu’on appelle la « philosophie » est, historiquement, une tentative de résoudre la contradiction entre l’unité et la diversité, le mouvement et l’absence de mouvement, l’un et le multiple, le changement et l’absence de changement.

    C’est en ce sens qu’il y a ici une utilité à l’image du cercle et du centre. Pour cela, il faut lire comme suit cette image. Le centre est formé d’un point, tout comme le cercle est lui-même composé de points. Ces points sont ici considérés comme interchangeables.

    Dans l’image proposée, il faut alors concevoir le cercle comme composé d’une multitude infinie de points en mouvement, comme s’ils tournaient autour d’un axe, alors que le point central est donc statique.

    Ce qui permet de saisir le principe suivant: étant donné que l’aspect principal d’une contradiction peut changer, on a ici à chaque fois l’un des points relevant de quelque chose de secondaire assumant, temporairement, le statut de principal.

    C’est comme si on disait, par exemple, qu’un relation de couple était composée de toute une série d’éléments (sentimental, sexuel, installation matérielle, sensibilité, vision du monde, etc.) et que, selon les moments, l’un de ces aspects prend le dessus, s’extrayant du cercle pour se placer en son centre, remplaçant un autre aspect reprenant sa place dans le cercle.

    Ou bien encore, si on prend la vie quotidienne d’une personne et qu’on place au centre son activité du moment, tel lire, manger, boire, dormir, etc.

    La conception d’un rapport « centre-périphérie » témoigne ici de sa fausseté dans la mesure où, s’il y a l’idée de dynamique, on a pour autant deux blocs séparés et isolés, sans rapport dialectique. La conception semble juste car elle présente une opposition et qu’on trouve l’idée d’un centre face à une périphérie multiple, mais en réalité elle fige les rapports et est une présentation descriptive sans justesse.

    L’image présentée ici souligne inversement l’opposition entre un centre et une « périphérie » en conservant le principe de la transformation dialectique, puisque n’importe quel aspect peut devenir principal, l’aspect principal redevenant possiblement secondaire.

    Cette image présente cependant deux soucis fondamentaux. Le premier, c’est qu’un aspect principal n’est pas un aspect « central ». Le matérialisme dialectique ne raisonne pas en termes d’axe. Ce serait une lecture mécanique des choses.

    Le second, c’est que le matérialisme dialectique ne raisonne pas non plus en termes de cercle. Le cercle implique une sorte d’éternel retour, de mouvement sans qualité.

    L’image du cercle de points n’est donc pas correcte pour présenter ni le principe de contradiction, ni la réalité des différentes contradictions ou des différents aspects. Elle est par contre utile pour présenter de manière imagée le caractère interchangeable des aspects et l’impact de ce caractère.

    Les différents aspects sont telles des figures en bois sur un carrousel en mouvement, mais avec des figures non pas accompagnant le mouvement du manège, mais jouant le rôle moteur dans le mouvement général ou du moins lui donnant sa configuration générale.

    Et dans ces figures, il y en a une qui joue un rôle principal, modifiant la forme du manège lui-même.

    C’est-à-dire, pour continuer dans l’image, que si la figure du carrousel qui représente un hérisson devient principal, le mouvement aura telle forme, si c’est un avion ce sera telle autre forme, etc.

    Le mouvement dépend à chaque fois de l’élément devenu principal mais également de la configuration générale qui est le résultat de cela.

    On a une configuration générale qui change donc avec chaque modification de l’aspect principal. Il ne s’agit pas seulement d’une modification de l’aspect principal au sens d’un « remplacement ». Ne pas saisir cela est une erreur fatale.

    Car tout changement de l’aspect principal implique une modification de la qualité. Graphiquement, même si cela n’a ici aucun sens, on aurait par exemple la chose suivante.

    Cette image du cercle de points peut ainsi aider à orienter dans la compréhension de l’inter-relation des aspects et du sens que cela a pour le phénomène.

    >>Revenir au sommaire des articles sur le matérialisme dialectique

  • Le PJAK par lui-même

    Décembre 2008

    Depuis 5 ans, le PJAK (Parti de la Vie Libre du Kurdistan) est l’organisation kurde qui s’est le plus développée.

    Il bénéficie du plus grand soutien populaire au Kurdistan Est et constitue l’opposition la plus importante en Iran.

    Trois forces dynamiques particulières le traversent, visant toutes à transformer la société : les femmes, les étudiants et la jeunesse.

    Le PJAK est devenu une manifestation de la volonté du peuple, il a réhabilité le mouvement kurde en actualisant son idéologie, éduquant ses membres et en élevant le niveau politique et intellectuel du peuple du Kurdistan Est.  

    Notre parti lutte:    

    –         Pour trouver des solutions à la question kurde à travers l’idéologie du Confédéralisme-Démocratique  

    –         Pour protéger les valeurs de la nation et organiser le peuple à travers une légitime autodéfense et en détruisant l’influence du système tribal féodal  

    –         Pour faire émerger une vie libre et démocratique au Kurdistan Est  

    –         Contre toutes les politiques et les institutions qui tentent de détruire la culture et l’identité nationale kurde  

    –         Pour obtenir les droits et la liberté de toutes les classes sociales  

    –         Pour organiser une société démocratique  

    –         Contre l’oppression de la mentalité et des relations politico-sociales du système patriarcal  

    –         Pour re-donner aux femmes leur identité et leur place dans la société  

    –         Pour développer des relations démocratiques avec les Kurdes des autres parties du Kurdistan par les principes du Confédéralisme-Démocratique  

    –         Pour établir des relations libres entre les différentes nationalités d’Iran et les mouvements démocratiques de la région dans le but d’étendre le Confédéralisme-Démocratique au Moyen-Orient      

      La Structure organisationnelle du PJAK.    

    –         YJRK / Union des Femmes du Kurdistan Est.  

    La constitution iranienne est conservative, patriarcale et fondée sur les lois islamiques et des coutumes qui marginalisent les femmes et les traitent comme des êtres inférieurs.  

    Elles sont exposées à l’injustice et à toutes sortes de discriminations dans l’ensemble des champs politiques, économiques ou culturels. Les bases de l’YJRK sont celles de la philosophie d’émancipation des femmes au travers de leur auto-organisation et de leur implication en accord avec tout ce qui contribue à faire leur spécificité, ceci dans le but de lutter contre ces injustices.  

    A l’YJRK, les femmes ne sont pas seulement engagées dans toutes les actions qui forment une chaîne de décision mais elles forment elles mêmes la chaîne de décision dans son ensemble. Il est à noter que les femmes forment 40% des membres de la structure du PJAK.    

    –         KCR / Organisation de la Jeunesse du Kurdistan Est.  

    L’Iran est l’un des pays avec la plus grande population de jeunes au monde.  

    Ils forment plus de la moitié de la population, mais le système iranien ne précise pas officiellement qui ils sont, ni ce qu’ils souhaitent ou en quoi ils peuvent être associés.  

    Au contraire, l’Iran a plongé sa jeunesse dans une crise sociale au lieu de lui laisser l’initiative et de la considérer comme un potentiel futur.  

    Le chômage, le manque de liberté d’expression et le manque d’institutions adaptées ne sont qu’une partie émergée de l’iceberg. La plupart de la jeunesse est déçue, frustrée, en opposition à ce système et à la recherche d’un changement fondamental.  

    La KCR s’occupe essentiellement de l’éducation de la jeunesse en Iran et au Kurdistan Est, se basant pour cela sur la connaissance et l’auto-développement à partir des spécificités et des réalités sociales. 

    Ainsi, notre parti ne cherche pas seulement à prévenir des conséquences psychologique, sociale et morale à notre jeunesse, mais l’associe pleinement à son développement afin qu’elle soit un facteur plein et entier de son futur.      

                – L’Union de la Presse Démocratique.  

    Notre partie lutte pour une société libre et démocratique. Une telle société nécessite une information libre et démocratique.  

    C’est pour cela que l’Union de la Presse Démocratique existe et qu’elle croit en la pluralité et la richesse des analyses et des pensées afin qu’une véritable culture démocratique se construise.  

    Chaque individu doit pouvoir exprimer son point de vue et ses idées. L’unité et la co-existence sont possibles par le dialogue, une presse et des média libres.    

    –         HRK / Forces du Kurdistan Est.  

    Le régime iranien a fait subir à notre peuple tout ce que comportent les termes comme le meurtre de masse et le génocide. Particulièrement depuis qu’une ligne islamique dure est au pouvoir avec Ahmedinejad, l’oppression contre notre peuple est à son paroxysme.  

    Chaque année, un nombre énorme de personnes est tué sous différents prétextes comme l’opposition à la loi religieuse ou l’accusation de trahison.  

    Le PJAK ne croit pas en une stratégie unique de lutte armée. Les formes de sa lutte et de ses activités suivent des voies démocratiques et d’organisation du peuple.  

    Néanmoins, lorsque nous ne pouvons mener à bien nos activités démocratiques et l’organisation du peuple, lorsque le meurtre et la destruction frappent notre peuple, les HRK lui assure sa protection suivant une stratégie d’autodéfense.  

    Il est nécessaire de mettre en pratique cette autodéfense sur l’ensemble des plans tactiques : politique, social, culturel, économique, environnemental et militaire. Nous utiliserons ce droit à l’autodéfense chaque fois qu’il sera nécessaire.  

    Cette autodéfense pourra prendre la forme de désobéissances civiles, de manifestations ou d’actions purement militaire dont l’intensité et la forme varieront en fonction de ce qui est fait à notre peuple. 

    Les HRK sont des forces indépendantes et autonomes par rapport à l’organisation politique ? Elles accompagnent et appuient les politiques, les stratégies et les choix du PJAK.    

                – Comité Politique et Diplomatique.  

    La recherche d’une solution pacifique par le dialogue et les négociations à la question kurde au Kurdistan Est est la principale politique du PJAK. Le but est d’unifier et de mobiliser les Kurdes et l’opposition iranienne dans un large front uni démocratique pour renverser le régime et mettre en place le Confédéralisme-Démocratique en Iran.  

    Le soutien des systèmes démocratiques internationaux est un facteur essentiel dans notre lutte.  

    Nous recherchons à nouer des alliances avec tous ceux qui souhaitent la démocratisation, le respect des droits de l’homme, la paix et la liberté en Iran.  

    Pour cela un large front démocratique mettant en coopération les oppositions kurdes et iraniennes au régime est nécessaire.                  

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  • Interview d’une membre fondatrice de l’armée de femmes du Kurdistan

    [cet interview a été fait au début des années 1990.]

    Pourquoi est-ce que cela a été nécessaire de former cette armée? Quelle était jusque là la situation des femmes dans la guérilla?

    Les structures de la société kurde se reflètent en partie aussi dans la vie de la guérilla.

    Cela signifie que le rapport homme-femme dans sa division des rôles était assuré par les normes traditionnelles, les femmes et les hommes étaient comme séparé/e/s par des murs.

    Ils/Elles avaient été élevé de telle manière que la femme avait à obéir à l’homme, pendant que l’homme dominait la femme dans son rôle de donneur d’ordre.

    La forte oppression patriarcale des femmes kurdes au Kurdistan est aussi un résultat de l’oppression despotique par les colonialistes.

    Les femmes kurdes voient aussi comme renforcé dans la lutte de libération du Kurdistan leur lutte pour la liberté.

    Avec le développement du mouvement le nombre de femmes en lui augmenta également de manière permanente.

    Elles étaient naturellement également ici en partie confrontées aux problèmes sociaux classiques.

    Beaucoup d’entre elles étaient toujours prisonnières de leur ancien rôle et voyaient dans l’homme leur point d’appui.

    Mais les hommes n’étaient également pas libre de leur éducation traditionnelle.

    La rencontre de ces deux mondes influença la vie dans la guérilla.

    Notre parti [le PKK], et en particulier le secrétaire général Abdullah Ôcalan [dit Apo], ont analysé cette question depuis la formation de la lutte de libération et fait des pas importants pour sa résolution.

    La résolution de la question de la femme ne peut après avoir lieu que si elle est vue par principe comme  » révolution dans la révolution « .

    Conformément à cela, les femmes apprirent à connaître dans la guérifla leur propre signification pour la libération du Kurdistan.

    Elles vivent avec la connaissance que sans leur lutte révolutionnaire pour la libération la révolution au Kurdistan ne peut pas avoir lieu.

    Les femmes se sont politisées avec cette conscience.

    Ce processus s’est naturellement également développé chez les guérilleros.

    Car le mouvement de libération du Kurdistan ne voit pas la question des femmes que comme une question de femmes.

    C’est un problème social, qui a des liens historiques avec l’occupation du Kurdistan, liens qui sont scientifiquement prouvables.

    Je veux essayer de préciser par certains exemples Tentrechoquement des deux mondes dans la guérilla.

    Les commandantes féminines ne trouvèrent dans leur fonction la plupart du temps aucune acceptation, ni chez les hommes ni chez les femmes.

    Certains hommes trouvent encore toujours difficile d’avoir à obéir aux ordres d’une commandante.

    De même, elles n’étaient tout d’abord pas respectées par beaucoup de femmes.

    Le complexe d’infériorité féminin socialement conditionné était la cause déterminante pour cette acceptation manquante.

    Mais en même temps le fait qu’une femme puisse devenir commandante était une contribution à la conscience des femmes.

    Le nombre croissant des femmes dans la lutte de guérilla rendait nécessaire une organisation particulière, parce que l’homme empêche un développement autonome des capacités de la femme.

    Sa présence intimide.

    Afin d’obtenir une reconnaissance totale dans la société kurde et dans la guérilla il fut nécessaire de mettre en place à côte de l’organisation politique également une propre organisation militaire.

    Ainsi les femmes ont la possibilité de se développer de manière autonome, libre et indépendante – sans avoir à se sentir comme ombre de l’homme.

    Chaque pas pratiquer libre apporte à la femme plus d’assurance en elle-même.

    La voie à la réalisation de la  » révolution dans la révolution  » ne peut que passer au Kurdistan par une armée de femmes.

    Pour un bouleversement social radical justement en ce domaine de notre culture, la formation de l’armée des femmes est de même la formation d’une nouvelle époque, comme l’était le 15 août 1984 (début de la lutte armée) pour notre société.


    Y a-t-il des différences avec l’armée des hommes?

    Il n’est pas juste d’avoir l’image qu’il n’y aurait que des armées exclusivement féminine ou masculine.

    A côte de l’armée des femmes, qui consiste en environ 2000 femmes, il y a beaucoup de femmes qui se battent dans des unîtes mixtes.

    L’armée des femmes comme l’armée régulière relèvent du même commandement.

    Les deux se battent d’après les mêmes plans et les mêmes buts.

    La seule différence est que l’armée des femmes favorise particulièrement le développement de la personnalité des femmes individuellement.

    Il s’est montré que la force en tous les domaines de la lutte n’est pas une capacité spécifique à un sexe.

    On peut pourtant dire que la femme s’adapte plus vite à la lutte, parce qu’elle a sa misère pendant les siècles d’esclavage toujours devant les yeux.

    De là, l’intention de liberté est pour elle beaucoup plus fort que chez les hommes.

    La plupart des femmes ont compris qu’il y a maintenant ou jamais la possibilité de la liberté.

    Une séparation forte n’est également pas le but, rien que pour la raison que les guérilleros sont beaucoup plus expérimentées dans les luttes que nous et nous devons pour cela en arriver à un travail commun.

    Pouvez-vous nous donner certains exemples de femmes qui se sont par fa lutte personnellement particulièrement
    déveloper?

    Il y a nombre d’exemples de ce type.

    Je parlerais de certaines femmes que j’ai moi même connu.

    Sozdar, par exemple, venait de la campagne, elle avait eu une éducation traditionnelle paysanne/arriérée.

    Elle n’avait pour cette raison pas la possibilité d’aller à l’école.

    Après avoir appris à connaître la guérilla elle s’y rattacha.

    Là-bas elle appris à connaître beaucoup de nouveaux aspects de la vie.

    Elle apprit à connaître la lutte comme une école de la vie.

    Tout ce qu’elle avait perdu comme des millions d’autres Kurdes par la colonisation, elle le retrouva.

    Sozdar apprend à se confronter avec l’identité de femme et populaire et dépasse pas à pas les vieilles structures.

    D’une guérillera elle devint commandante.

    Un autre exemple: Zelal est fiancé à Dersim et doit se marier plus tard en RFA.

    Entre-temps peu de temps avant son voyage en RFA efle rencontre la guérilla à Derism.

    Zelal – comme elle l’a raconté elle-même – voulait la liberté.

    Mais il lui manquait la conception d’une voie pour cela.

    Elle rentre à nouveau en contact en RFA avec le mouvement de libération et s’y rattache quelques temps plus tard.

    Afin de se libérer des liens traditionnels, elle fit amener son fiancé en Allemagne, afin de lui faire part qu’elle se rattacherait totalement au mouvement.

    Elle ne voulait plus tenir les fiançailles au sens classique et fit au fiancé la proposition d’aller ensemble dans la lutte ou de dissoudre les fiançailles.

    Après qu’il ait refusé la proposition, elle se sépara de lui et va au Kurdistan après une longue activité politique en Allemagne. Aujourd’hui Zelal est commandante.

    Vous êtes une représentante du TAJK (mouvement libre des femmes du Kurdistan). Quelle relation a la TAJK à
    l’armée des femmes?

    Nous les femmes du TAJK nous nous comprenons comme partie du mouvement de libération globale du Kurdistan. Notre travail en Europe est lie aux développements au Kurdistan. Sans cela nous n’existerions d’ailleurs pas.

    Nous soutenons politiquement comme matérieLement le mouvement des femmes au Kurdistan.

    Le soutien politique ne doit, selon la définition de notre but, pas être que la tâche de nous Kurdes, les non-Kurdes [femmes] devraient aussi l’effectuer.

    Car les expériences que nous faisons par notre armée des femmes et par notre pratique politique peuvent être pour toutes les femmes une nouvelle perspective sur la voie de La libération du patriarcat.

    C’est notre souhait commun.

    C’est pourquoi une forte solidarité devrait être développée.

    Nous essayons en premier lieu, par notre travail politique en Europe, avec l’aide de publications, de discussions et de manifestations, de nous présenter.

    Notre travail a ensuite comme but d’attirer l’attention quant à la situation dans notre pays et d’arriver à une fin de la guerre sale, qui nous amené toutes les souffrances.

    Pour l’avenir nous sommes, en ce qui concerne notre travail en Europe, optimistes, par exemple avec notre conférence internationale des femmes à Cologne (RFA) a été un grand succès, qui nous a amené beaucoup d’armes de beaucoup de pays.

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  • Texte de l’alliance PKK – DHKP/C (1997)

    NOTRE APPEL POUR LA CONSTRUCTION DU FRONT REVOLUTIONNAIRE

    Nous, PKK (parti des travailleurs du Kurdistan) et DHKP (parti révolutionnaire de libération du peuple), faisons part à l’opinion publique:

    Comme résultat de nos débats et de nos discussions que nous menons depuis un certain temps, s’est exprimé dans nos partis la nécessité et le besoin d’un front et d’une unité, pour la libération de nos peuples, front qui se développera à tous les niveaux.

    La préparation d’un tel front révolutionnaire a été considéré comme une tâche fondamentale importante du processus dans lequel nous nous trouvons, sur la base d’un travail en commune et d’une alliance de nos partis.

    L’unification la lutte démocratique et la lutte révolutionnaire de nos peuples et la construction d’un front révolutionnaire sont des tâches sérieuses.

    Cela nous est clair, et nous savons que cela ne sera pas fait en disant simplement que « nous l’avons fondé ». Cela nécessite une préparation sérieuse.

    Le DHKP et le PKK assument ces tâches avec leurs propres organisations, leurs cadres et partisans, entendent diffuser l’unité à tous les niveaux et appellent toutes les forces progressistes et démocratiques à remplir ensemble ces tâches. Un premier pas de cette préparation est le protocole que nous rendons ici public.

    LA FORCE DE L’ENNEMI REPOSE DANS L’INORGANISATION ET L’ABSENCE D’UNITE DES FORCES POPULAIRES

    Notre responsabilité, consistant à aboutir à l’unité de nos peuples et à l’organisation des forces populaires, devient chaque jour plus grande, et exige de nous de plus grands efforts.

    Alors que l’ennemi continue son combat contre le peuple, les forces révolutionnaires et patriotiques, et ce même dans des conditions où le système est ébranlé et que ses affaires criminelles sont découvertes, affaires où les dominants se battent comme des meutes de chiens, ne devrions-nous pas nous unir, nous, le peuple, les forces révolutionnaires, patriotiques et démocratiques, puisque l’ennemi est toujours uni lui malgré toutes les luttes intestines?

    Il n’y a pas de raison d’accepter cette situation.

    Un des facteurs les plus importants est visiblement une tradition arriérée et négative quant à l’unité.

    Notre responsabilité pour nos peuples et notre effort pour la révolution et la prise du pouvoir nous oblige à dépasser cela. Pendant qu’avec la découverte du visage meurtrier, fasciste et destructeur du régime le mécontentement et la colère du peuple croissent, sauf chez une poignée d’ennemis du peuple collaborateurs et membres de la bourgeoisie, on ne peut pas se présenter que les forces populaires ne s’unissent pas, que leur solidarité ne s’organise pas et que leur lutte commune ne soit pas développée.

    Mais dans la réalité cela est encore ainsi.

    Que cette tâche n’est pas rempli est une des raisons principales au fait que malgré les conditions favorables il n’y ait pas eu de mouvement populaire large correspondant.

    NOTRE APPEL VA A TOUTES LES FORCES POPULAIRES:

    Ceux qui exigent l’indépendance et la démocratie, qui exigent la liberté et l’égalité, pour tous ceux qui exigent la liberté de pensée, la liberté d’opinion, qui exigent le droit à l’autodétermination des peuples, qui exigent la fin d’une guerre injuste, qui veulent vivre dans un pays sans tortures, sans exécutions, sans disparitions et meurtres par des inconnus, sans destructions de villages, sans déportation, sans prostitution, sans drogues et sans bandes mafieuses, tous ceux qui ne veulent pas être un satellite de l’impérialisme, tous ceux-là doivent s’unir et lutter contre le régime d’exploitation et d’oppression.

    Toutes ces revendications ne pourront être réalisées que dans la mesure où tous ceux qui les mettent en avant organisent leur unité.

    C’est notre tâche et notre responsabilité vis-à-vis des peuples, contre ce régime qui mène la guerre contre nos peuples, de développer la solidarité et la lutte commune, légale et illégale, pacifique et armée, militaire, politique, culturelle, économique, démocratique, à tous les niveaux et dans toutes les formes, et d’avancer dans ces domaines en tant que front.

    Nos partis, qui partent de cette nécessité, appellent tous les concernés à Vunité révolutionnaire et à construire le front de nos peuples. L’image de notre pays est un image sanglante de brutalité.

    Cette image montre les conditions pour une révolution: le régime touche à sa fin.

    Il tente de préserver son existence dans la mesure où il opprime le peuple, où il agrandit la pauvreté et la dégénérescence. Cela amène l’approfondissement des contradictions des couches sociales les plus larges vis-à-vis du régime.

    On peut aujourd’hui dire sans hésiter que les conditions de la révolution dans le pays où nous vivons sont remplies.

    Le problème consiste en l’organisation et l’unité des révolutionnaires, des peuples et des forces progressistes. Nous devons être unis contre le fascisme, qui est responsable de la brutalité, qui enlève aux peuples tout droit et la liberté, qui tente d’écraser dans la terreur les exigences de droits et de liberté. Une unité est nécessaire à tous les niveaux.

    Les nations, les peuples, les organisations combattantes pour la libération des peuples, ne pourront obtenir la victoire qu’ainsi. Tous les opprimés, toutes les nations et minorités, tous les travailleurs, les individus aussi, les patriotes, les démocrates et les progressistes, ceux que le régime opprime et veut détruire, tous ceux qui sont contre ce régime et l’impérialisme, qui ne peuvent pas appliquer leur pensée et ne peuvent pas exprimer librement leur opinion, tous ceux-là doivent s’unir.

    Les unités doivent servir à toucher tous ces milieux. Ceux qui se mettent en-dehors de cela pour telle ou telle raison renforce le front de l’ennemi.

    La liberté de nos peuples sera gagné par la chute du système. Ce système ne pourra être détruit que lorsque le peuple s’unit et lutte ensemble: ce sont toujours les mêmes classes dominantes qui oppriment et dominent le peuple kurde et turc. Les deux peuples ont le même ennemi. Cet ennemi est en Turquie et au Kurdistan l’autorité centrale.

    Même si les classes dominantes turques et kurdes exercent une propagande chauviniste et nationaliste, ils n’ont pas pu monter les peuples l’un contre l’autre.

    Ils ont voulu arrêter par la terreur le succès de la lutte de libération nationale du peuple kurde.

    Comme ils n’ont pas réussi, ils tentent avec des politiques et des tentatives chauvinistes et nationalistes d’amener les peuples kurde et turc l’un contre l’autre, et d’empêcher ainsi l’indépendance et la liberté des peuples. Mais ils n’ont pas réussi malgré tous leurs efforts.

    L’avenir et le destin du peuple kurde et turc dépendant plus que jamais d’eux deux.

    Toutes les forces qui croient en la révolution et le socialisme doivent prendre cela en compte.

    Il est maintenant encore plus clair qu’aucune stratégie ou tactique qui ne considère pas cela comme essentiel n’a de chance d’aboutir.

    Vu ces faits et ces nécessités le PKK et le DHKP sont devenus actifs en ce sens et considèrent le front révolutionnaire comme une nécessité pour en arriver et construire un avenir libre.

    Nous sommes fiers et heureux d’avoir fait un tel pas, de former une alliance.

    Cette tache – former Vunité révolutionnaire de nos peuples et des forces révolutionnaires, démocratiques, progressistes et combattantes – ne peut pas être repoussée.

    L’unité de nos peuples est une nécessité. Sans cette grande et historique responsabilité que la nécessité nous impose, on en arrivera pas à cette unité.

    Nous savons qu’une organisation qui ne donne pas de réponses aux buts, aux attentes et aux espoirs, n’a aucune chance de survie. Une telle organisation, incapable de satisfaire les besoins brûlants résultat de l’exigence d’organisation est confrontée à sa propre chute.

    Chaque pas, chaque organisation existante doit donner une réponse aux besoins de la nation et de la société.

    C’est le fondement de leur existence. Nos peuples aussi ressentent le besoin urgent d’une organisation commune, d’une méthode commune de lutte, qui résulte de besoins sociaux et nationaux.

    Nos peuples ont besoin de l’organisation d’un front très large.

    Parce qu’il est même tenté d’opprimer les voeux les plus simples et les plus habituels par la violence, d’interdire les pensées et les langages des peuples, d’écraser les gens dans l’étreinte de la torture, des disparitions, des exécutions, des destructions des villages et des déportations, parce que les meurtres effectués par des inconnus deviennent des événements quotidiens, la lutte contre l’ennemi commun doit être menée sur la base de l’unité, de la solidarité et de la lutte commune.

    Personne ne peut fuir ou ne pas faire attention à ces responsabilités urgentes et historiques.

    En tant que DHKP et en tant que PKK: avec ce protocole d’alliance nous avons fait un premier pas pouvant apporter une réponse aux attentes et aux besoins de nos peuples.

    Ce pas doit être élargi, tous les conseils populaires doivent être gagnés comme partenaires à cette unité révolutionnaire de nos peuples dont nous sommes convaincus.

    En tant que PKK et en tant que DHKP:

    NOTRE BUT EST L’UNITE EN TANT QUE FRONT DE NOS PEUPLES!

    Le but principal de cette unité est l’unification de nos peuples en front.

    L’unification de nos peuples à tous les niveaux, le développement de cette unité.

    Avec cette alliance nous montrons que nous avons le courage et la bravoure suffisantes pour construire le front révolutionnaire de nos peuples, et d’unifier sous un même toit les légaux, les illégaux, les groupes, les partis et les institutions victimes d’un système et luttent ou veulent lutter contre lui.

    NOTRE BUT EST LA RESISTANCE GENERALE ET LE POUVOIR POPULAIRE GENERAL.

    Partout où nous vivons nous attaquerons l’ennemi sans répit.

    Ils voulaient réduire et écraser notre lutte avec l’autorité centrale. Diviser nos peuples est le coup le plus grand contre notre lutte.

    Pour l’indépendance, la démocratie et le droit à l’autodétermination des peuples, nos peuples doivent combattre et renverser ensemble l’ennemi. Les droits de tous les nationaux, des minorités nationales et des couches sociales ne pourront être assurés que par un pouvoir populaire, indépendant, démocratique.

    NOTRE BUT CONSISTE EN CE QUE LE PEUPLE KURDE PUISSE UTILISER TOUS SES DROITS, DONT LE DROIT A LA FORMATION D’UN ETAT INDEPENDANT.

    Construire la lutte commune pour une libération commune de nos peuples sur la base de la fraternité et de l’unité.

    Nous acceptons sans condition l’autodétermination du peuple kurde, dont le droit à la formation d’un Etat indépendant.

    UN DES FONDEMENTS DE NOTRE UNITE EST LA LUTTE CONTRE L’IMPERIALISME ET LA DEFENSE DE L’INDEPENDANCE.

    Aujourd’hui ce sont les impérialistes qui sont directement ou indirectement les responsables pour les attaques contre les peuples.

    La guerre injuste et continue des classes dominantes en Turquie contre nos peuples est soutenu par l’impérialisme.

    L’impérialisme est le principal responsable pour l’image qu’a notre pays.

    Il est l’ennemi de l’indépendance, de la démocratie et du droit à l’autodétermination des peuples. Il est clair que cela ne pourra pas être conquis sans la lutte contre l’impérialisme.

    Nous affirmons que nous défendrons l’indépendance de notre sol et de nos peuples, que nous détruirons et chasserons toutes les installations militaires sur notre sol appartenant aux Etats impérialistes, que nous ne donnerons à aucune force impérialiste le droit ou le privilège d’installer des bases militaires sur notre sol, et que nous sommes prêts dans ce cadre aux unions des forces et des actions des forces patriotiques.

    Notre alliance considère nos peuples comme les vrais propriétaires de toutes les richesses et les produits de notre pays, et nous et nos peuples considérons que la fin de l’exploitation et du pillage est une condition de l’indépendance.

    NOTRE BUT EST L’UNIFICATION DES FORCES POPULAIRES.

    Il y a quantité de contradictions entre les différentes couches populaires et le régime.

    Nous acceptons comme une des politiques de base, avec le pouvoir comme but, d’élargir le front révolutionnaire et de réduire le front de l’ennemi, dans la mesure où sur la base de ces contradictions nous unissons toutes les nations et nationalités, toutes les religions et les pensées, tous les secteurs d’emploi et toutes les couches populaires.

    Notre alliance se considère comme une tâche démocratique et nous nous donnons comme but d’en arriver aux conditions telles que toutes les minorités nationales et toutes les pensées puissent développer leur culture et leur réflexion ainsi que vivre libres.

    L’EXIGENCE DE DEMOCRATIE ET D’INDEPENDANCE EST UNE BASE ACTUELLE ET CONCRETE POUR L’UNITE DES FORCES POPULAIRES.

    Partant de là nous nous donnons comme tâche d’en terminer avec toutes les pratiques antidémocratiques et la constitution fasciste du putsch du 12 Septembre, qui ignorent les volontés du peuple, interdisent tous les types d’organisation et volent les droits à la parole et au choix, de préparer avec la participation des couches populaires les plus larges un modèle de constitution fondée sur l’indépendance et la démocratie, de le confier au peuple, et de lier à ce travail tous les groupes antifascistes antiimpérialistes, toutes les organisations, tous les partis, toutes les personnes qui sont du côté de la liberté et de la justice.

    NOTRE BUT EST D’ELARGIR L’UNITE A TOUS LES DOMAINES.

    A la lumière des tâches concrètes d’aujourd’hui nous nous donnons comme tâche d’organiser l’opposition démocratique de nos peuples, de développer un parlement rassemblant toutes les forces populaires, de laisser nos peuples s’approprier ce parlement par le droit de parole et de décision, de former les possibilités pour que du plus petit village jusqu’aux plus grandes métropoles, dans chaque région, se construisent des parlements populaires régionaux, afin que leur destin puisse être pris dans leurs propres mains.

    Notre alliance visant à la formation et l’élargissement du front unifié de nos peuples s’oblige à développer la solidarité et l’aide mutuelle, à organiser des actions communes dans les villes et à la campagne, à élargir l’organisation et la lutte communes contre le même ennemi, dans toutes les organisations légales, dans les syndicats, les chambres syndicales, les différentes associations où nos partis sont organisés, dans tous les domaines démocratiques chez les travailleurs, les fonctionnaires, dans les villages, sur le front de la presse et de la culture, chez la jeunesse estudiantine, dans les prisons, sur les lieux de travail et d’habitation, à l’étranger, pour les intérêts communs de nos peuples et de notre révolution.

    Tout cela est nécessaire afin de construire le front révolutionnaire à la base, parmi les masses populaires, pour avancer pas à pas dans la lutte.

    Le front révolutionnaire de nos peuples se produira ainsi. Notre alliance a décidé d’en arriver dans tous les domaines de la vie à l’unité, et d’accélérer la construction du front démocratique.

    Nous voyons cela comme la phase pour unifier toutes les forces et former le front révolutionnaire sur la base de cette unité.

    Nous en tant que PKK et en tant que DHKP voyons ce premier pas comme un début pour amener ensemble les organisations et institutions démocratiques, progressistes dans tout domaine et de tout type, sans refuser un type d’organisation et de lutte, et appelons nos peuples, nos organisations et nos institutions à renforcer ensemble ce pas.    

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  • 1er congrès du MKP

    (2002)

    1er congrès du Parti communiste maoïste (Turquie et Kurdistan Nord)

    « Nous avons tenu plusieurs conférences auparavant… Mais ce congrès est le premier de l’histoire de notre parti. »

    Le Premier congrès du MKP s’est terminé par la victoire du marxisme-léninisme-maoïsme…

    Les documents du congrès seront éventuellement présentés au prolétariat et aux peuples opprimés ; au Mouvement révolutionnaire internationaliste (MRI), qui est aujourd’hui le centre embryonnaire du mouvement communiste international; et à tous les partis et organisations maoïstes, ainsi qu’aux autres forces révolutionnaires.

    Cette déclaration vise à présenter un rapport sommaire de quelques-uns de ses résultats.

    Le nouveau nom du parti va certainement attirer l’attention de nos camarades et des masses révolutionnaires. Nous débuterons donc ce texte en l’expliquant brièvement.

    Parti communiste maoïste

    Le Parti communiste maoïste (MKP) constitue la continuation idéologique, politique et organisationnelle du Parti communiste de Turquie (marxiste-léniniste) [TKP(ML)], fondé en avril 1972 sous la direction d’Ibrahim Kaypakkaya et sous l’influence de la Grande révolution culturelle prolétarienne.

    Il représente une nouvelle étape dans notre compréhension du maoïsme en théorique comme en pratique – une compréhension basée sur l’analyse des 30 ans d’expérience de notre parti et sur l’utilisation de la méthode de la lutte entre les deux lignes.

    Notre but final est le communisme.

    Dès le départ, nous avons clairement exprimé nos idées à ce sujet et sur les façons d’y arriver.

    L’État sera renversé par la force, comme il en a toujours été historiquement. C’est là une loi universelle.

    Notre parti lutte pour une société sans classes. La révolution de démocratie nouvelle constitue actuellement notre programme minimum. Avancer constamment dans la voie du socialisme, sans jamais s’arrêter ; puis continuer le processus révolutionnaire jusqu’au communisme à l’aide de grandes révolutions culturelles prolétariennes, encore et encore : telle est notre compréhension du maoïsme.

    Nous devons passer par les étapes de révolution de démocratie nouvelle et du socialisme pour des raisons de nécessité historique, mais elles ne sont pas notre but final. Donc, le nom de notre parti doit certainement inclure notre but final, qui est le communisme.

    Nous devons tracer une ligne de démarcation claire et tranchée pour nous séparer de toute forme de révisionnisme moderne et dogmatique, et de tous ceux qui utilisent fausse­ment le vocable communiste.

    Le marxisme-léninisme-maoïsme (MLM) est l’idéologie commune et universelle qui guide la marche du prolétariat international vers le communisme.

    Le communisme ne peut être atteint à l’intérieur de frontières nationales. Le communisme sera gagné par le prolétariat international à travers le monde entier, et tous ensemble.

    Bien sûr, dans cette marche commune, chacun des maillons dans cette grande chaîne que le prolétariat cons­titue devra d’abord régler ses comptes avec sa propre classe dominante.

    L’internationalisme prolétarien exige que l’on fasse la révolution dans chaque pays au service du communisme.

    Les révolutions prolétariennes, qui diffèrent dans la forme étant donné les diverses tâches à réaliser selon les conditions concrètes régnant dans chaque pays, sont inter­nationales par essence. Partout où une organisation prolétarienne existe, c’est le marxisme-léninisme-maoïsme qui la dirige.

    L’internationalisme prolétarien constitue l’essence de la lutte du prolétariat. Les différences qui s’expriment en fonction des circonstances concrètes et qui conditionnent les tâches à accomplir pour chacun des maillons, ne sont que des différences de forme.

    Mais le prolétariat doit être organisé tel un peloton du prolétariat mondial.

    Ce n’est bien sûr pas une erreur de mentionner la géographie politique d’un parti dans son nom, mais ce n’est pas non plus une nécessité absolue.

    Le maoïsme n’est pas une entité séparée du marxisme-léninisme (ML), mais il en constitue une étape qualitativement nouvelle.

    On ne peut aujourd’hui adopter ou défendre le marxisme-léninisme sans défendre le maoïsme.

    Ajouter une référence au maoïsme au nom du parti est particulièrement important. C’est une ligne de démarcation essentielle. Le congrès a donc modifié le nom du « TKP(ML) » pour celui de « Parti communiste maoïste ».

    Ce faisant, on indique aussi que le MKP représente la continuation du TKP(ML) aussi bien qu’un avancement et un approfondissement sur la base du maoïsme.

    Comme c’est bien connu, le nom de l’armée dirigée par notre parti fut jusqu’ici l’Armée de libération des ouvriers et des paysans de Turquie (« TIKKO »).

    L’alliance ouvrière-paysanne sous la direction du prolétariat (particulièrement s’agissant des paysans pauvres) constitue l’axe principal de notre politique quant aux alliances révolutionnaires.

    De plus, notre armée révolutionnaire incluera dorénavant d’autres forces du peuple.

    Le nom de notre armée a donc lui aussi été changé pour celui d’Armée populaire de libération (« HKO »).

    Nous avons également décidé de changer le nom de notre organisation de jeunes, anciennement l’Association de la jeunesse marxiste-léniniste de Turquie (« TMLGB ») pour celui d’Association de la jeunesse maoïste (« MGB »), en concordance avec le nom de notre parti.

    Le Parti communiste maoïste est un monument historique du marxisme-léninisme-maoïsme

    C’est avec la Grande révolution culturelle prolétarienne que notre science a atteint le niveau du maoïsme.

    Bien que chaque maillon de la génération maoïste doive faire face à des conditions économiques, politiques et sociales différentes, il reste que c’est l’influence décisive de la Grande révolution culturelle prolétarienne qui lui a donné naissance.

    Sans cette révolution, qui a permis l’émergence du maoïsme, le TKP(ML) n’aurait pu exister, pas plus qu’aucun autre parti communiste maoïste.

    Des partis se disant communistes auraient certes pu continuer à exister et auraient pu affirmer défendre et adopter le marxisme-léninisme, mais il leur aurait été impossible de se dire maoïstes.

    Les partis prolétariens ne sont pas que le fruit des conditions objectives.

    Le prolétariat constitue effectivement la base objective du parti.

    Mais les conditions objectives ne donnent pas automatiquement naissance au parti commu­niste, qui est un élément conscient, subjectif.

    Par nature, les matérialistes et économistes vulgaires échouent à comprendre cela.

    On ne peut considérer le parti communiste comme étant établi, si on ne détermine pas le chemin concret et la ligne directrice de la révolution, ce qui signifie s’armer avec le maoïsme – l’idéologie commune et universelle du prolétariat international – et l’appliquer de façon créative dans chaque partie du monde.

    Notre parti a été créé dans la foulée et l’étendue rapide des rouages de notre science et des luttes héroïques du peuple et particulièrement, de la classe ouvrière de notre pays, et il fut le produit de la Grande révolution culturelle prolétarienne.

    Le camarade Kaypakkaya a souligné cette réalité. Sans le MLM, les faits objectifs à eux seuls ne pouvaient pas automatiquement et directement mener à la création d’un parti communiste.

    Le TKP(ML) représente un monument historique du marxisme-léninisme-maoïsme, construit par la Grande révolution culturelle prolétarienne.

    Le Parti communiste maoïste, qui représente une continuation et une avancée du TKP(ML), est tout à fait conscient du fait qu’il a été créé par le maoïsme et la voie de Kaypakkaya – notre ligne stratégique et politique générale, qui est une application du maoïsme aux conditions concrètes de la Turquie et du Kurdistan Nord.

    Le marxisme aujourd’hui ne peut pas être simplement une répétition de ce qu’a dit Marx.

    Pas plus que le léninisme ne peut être représenté et appliqué comme une simple répétition de ce qu’a dit Lénine.

    La science du prolétariat est une arme vivante et vigoureuse. Elle n’est ni statique, ni dogmatique, mais elle doit être un guide pour l’action.

    Si on n’est pas maoïste, on ne peut être communiste.

    Être communiste ne peut plus se limiter à la seule défense de la dictature du prolétariat.

    C’est là une des leçons de la Grande révolution culturelle prolétarienne. La lutte des classes se poursuit pendant toute la période du socialisme parce que les classes continuent d’exister.

    La lutte de classes entre le prolétariat et la bourgeoisie est un fait durable pendant toute la période du socialisme. Ce n’est pas là un choix arbitraire, mais une nécessité du fait de la réalité elle-même du socialisme, qui ne peut jamais être analysée sans tenir compte des classes et de la bourgeoisie.

    Faire avancer la révolution prolétarienne continuellement jusqu’au commu­nisme par la puissance de la révolution culturelle représente aujourd’hui le sommet de l’expérience collective du prolétariat international.

    Le maoïsme a surgi comme étant une suite et un approfondissement au marxisme-léninisme. Par contre, il n’en est pas une vulgaire répétition. Il a porté notre science à une nouvelle étape qualitative, basée sur l’analyse spéci­fique de ce qui arrivait alors.

    Le maoïsme a fait ressortir la nécessité des révolutions culturelles, dont la signification est désormais universelle dans la marche vers le communisme. Le maoïsme est le principal outil dont il faut se saisir.

    Notre propre expérience historique a démontré que les déviations sur ce point ont mené à des scissions.

    Les lignes de droite ou de gauche qui ont été suivies par les directions successives de notre parti et l’incapacité à intégrer véritablement le maoïsme nous ont mené à des scissions et à des déviations des bases sur lesquelles notre parti avait été fondé.

    Toutes nos crises passées ont surgi parce que nous nous sommes écartés du marxisme-léninisme-maoïsme, et non à cause de lui.

    S’emparer du MLM, le comprendre et l’appliquer : telle est la question principale.

    Si ce n’est pas fait, la discussion autour de telle ou telle erreur, et même le fait d’avoir pris certaines mesures correctes et positives pour les corriger, ne suffiront pas à solutionner radicalement le problème.

    La question principale, c’est celle du maoïsme. Le parti et les masses ne peuvent s’armer qu’à travers une lutte sur la question principale, et non à travers une lutte sur les résultats.

    Le Premier congrès a approfondi notre compréhension de l’idéologie qui nous guide.

    Sur cette base, un mouvement très fort s’est développé dans le parti pour régler les comptes et exposer les erreurs de même que les raisons qui les expliquent.

    Le Premier congrès a condamné l’éclectisme centriste.

    Il a adopté et confirmé les critiques scientifiques faites par Mao Zedong à l’endroit de Staline et du Komintern.

    Il a dénoncé la base commune du révisionnisme moderne et du révisionnisme dogmatique qui ont adopté les fautes du camarade Staline – l’enseignant du prolétariat international – tout en rejetant sa doctrine scientifique principale et immortelle.

    Le maoïsme a relevé complètement le niveau du marxisme-léninisme à une nouvelle étape – la troisième – et il représente les contributions nouvelles et qualitatives du camarade Mao Zedong à la science du prolétariat.

    Le marxisme, le léninisme et le maoïsme ne sont pas séparés l’un de l’autre.

    Notre science a atteint l’étape du marxisme-léninisme-maoïsme sur la base de la lutte des classes, de la production et de l’expérimentation scientifique et, par cette synthèse, a établi un guide qui fonde l’idéologie du prolétariat.

    Le Mouvement révolutionnaire internationaliste

    Le Mouvement révolutionnaire internationaliste (MRI) représente une étape qualitative de plus dans la marche vers une nouvelle Internationale communiste.

    Il a été établi sur la base du MLM. Dans les conditions d’aujourd’hui, le MRI constitue le centre embryonnaire du mouvement commu­niste international. Le MRI n’est pas une coalition ; il a apporté une contribution qualitative à la lutte pour créer une nouvelle Internationale communiste, sur la base de la lutte entre les deux lignes, et avec l’ensemble des forces MLM. Le MRI représente un effort pour mettre le marxisme-léninisme-maoïsme aux commandes de la nouvelle vague de la révolution prolétarienne mondiale qui émerge actuelle­ment par la guerre populaire.

    En pratique, le MRI brandit la bannière de la guerre populaire, avec des organisations participantes telles que le Parti communiste du Népal (maoïste), le Parti communiste du Pérou et le Parti communiste maoïste, en compagnie d’autres organisations comme le Parti communiste de l’Inde (ML, Naxalbari), le Centre communiste maoïste (Inde), le Parti communiste d’Iran (MLM) ainsi que d’autres forces.

    Il cherche à s’unir à d’autres forces MLM sur la base du maoïsme, comme on peut le voir en pratique avec le CCOMPOSA en Asie du Sud.

    Le fait de lutter contre l’ennemi commun en quartiers généraux rapprochés avec les autres forces MLM, tout en continuant la lutte entre les deux lignes, constitue une expérience importante.

    La Déclaration du Mouvement révolutionnaire internationaliste (MRI) qui annonçait la formation du MRI en 1984 incluant notre parti parmi les fondateurs, est un document marxiste-léniniste-maoïste.

    Certaines de ses faiblesses ont été corrigées en 1993 par le document Vive le MLM !

    Tout en confirmant le caractère MLM des docu­ments du MRI, notre congrès a également souligné l’importance et la nécessité de mener la lutte de lignes dans un esprit de camaraderie, en accord avec les règles et les principes organisationnels du MRI.

    Le congrès a fait l’autocritique des erreurs de notre parti en cette matière.

    Les lettres que nous avons reçues du Comité du MRI et du camarade Prachanda, président du Parti communiste du Népal (maoïste) [le PCN(M)], ont apporté une signification additionnelle à notre congrès.

    Nous considérons avec hautement de respect les expériences réalisées au sein du MRI. Le congrès en a appris beaucoup et en est sorti grandi.

    Notre premier congrès envoie ses salutations prolétariennes à toutes les organisations et partis du MRI, de même qu’aux autres forces MLM, par la voix du Comité du MRI.

    Il déclare que le drapeau de la glorieuse guerre populaire dirigée par le PCN(M) est aussi le sien ; il partage l’enthousiasme qu’a suscité le discours du président Gonzalo le 24 septembre 1992, et réaffirme notre volonté de mener une lutte déterminée pour mettre fin à l’isolement et à l’emprisonnement du camarade Gonzalo, perpétré par les classes dominantes ; il condamne du même coup les lignes opportuniste, liquidatrice et capitularde partout où elles se manifestent.


    L’importance de la guerre populaire

    À titre de détachement du prolétariat international, notre parti tient à apporter sa contribution afin de faire du XXIe siècle, celui du maoïsme et des guerres populaires maoïstes.

    La guerre populaire est un des outils principaux que le camarade Mao Zedong a légués aux oppriméEs, outre ses contributions qualitatives sur les questions de la philosophie, de l’économie politique et du socialisme.

    Le caractère scientifique de la stratégie consistant à encercler les villes par les campagnes dans les pays opprimés a été démontré en pratique.

    Mais ceci n’est pas la seule contribution que Mao a apportée à la science militaire du prolétariat.

    Le développement qu’il a fait à l’égard d’autres principes est également précieux, notamment : le peuple comme étant le facteur principal dans la guerre révolutionnaire ; le lien avec les masses comme point de départ de la lutte ; la direction du parti comme étant l’aspect principal ; le principe de l’autosuffisance ; l’importance décisive d’une ligne politique et idéologique correcte, et particulièrement la question du nouveau pouvoir politique ; et la violence révolutionnaire comme étant une loi universelle, indispensable à la prise du pouvoir, et principale dans toute révolution.

    Notre Premier congrès a critiqué et confronté le spontanéisme, qui est contraire à l’esprit de la guerre populaire, et a beaucoup appris des expériences du Népal et du Pérou, qui reflètent une application pratique impression­nante des contributions idéologiques et politiques de Mao.

    Nous avons fait ressortir la tactique qui consiste à avancer prudemment, avec un plan de guerre stratégique.

    Certaines personnes croient qu’en raison de la supériorité tactique de l’impérialisme, de son avantage en termes d’armes et de technologie, et de ses opérations sanglantes de liquidation, il est impossible de lancer une guerre populaire.

    C’est là un non-sens total.

    C’est un fait que le système impérialiste « mondialisé » a rendu le monde plus petit. Mais contrairement à ce qu’on laisse entendre, les avancées technologiques et l’extrême centralisation du capital ont approfondi les différences de classes – elles ne les ont pas éliminées.

    L’impérialisme a mondialisé la pauvreté, préparant ainsi un terrain plus favorable à la révolution et contribuant à amener à maturité les bases matérielles de la lutte pour le communisme.

    Il est devenu clair aujourd’hui que l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine sont des centres de tempête révolutionnaires. Cette réalité est liée à la contradiction principale dans le monde qui est celle entre l’impérialisme et les peuples et nations opprimés.

    La déclaration du président Mao à l’effet que « le pouvoir politique est au bout du fusil » constitue un principe universel.

    La ligne de soumission mise de l’avant par les théoriciens des « forces productives », qui se base ultimement sur les armes et la technologie pour proclamer que « l’impérialisme ne peut être défait », peut être écrasée grâce à la compréhension scientifique des principes du parti communiste maoïste et par le lien avec les masses.

    La révolution ne naîtra pas automatiquement à partir d’un certain niveau de développement des forces productives.

    Nous devons rompre avec l’opportunisme de la IIe Internationale sur cette question, qui révise l’idée de révolution.

    La pratique développée par Mao est celle dont nous avons besoin.

    Cette pratique établit la lutte de classe comme étant l’aspect principal.

    Nous saluons le maoïsme, qui s’appuie non pas sur les techniciens, les armes et les experts, mais plutôt sur une ligne politique juste, sur le parti et sur les masses.

    Le parti est une unité des contraires.

    La lutte entre les deux lignes est une réalité indéniable du parti.

    Le fait d’adopter et de mettre en pratique la lutte entre les deux lignes ne signifie pas que l’on rejette l’idée que le parti soit dirigé par un seul centre.

    Dans un parti maoïste, le pouvoir ne peut être une justification pour dominer par le bâton, pas plus que l’opposition ne doit être une justification pour la scission.

    Notre congrès a condamné toutes les formes d’éclectisme sur les questions internationales.

    Il a également adopté une ligne d’unité avec le Parti communiste de Turquie/marxiste-léniniste [NDLR – une autre organisation issue du TKP(ML)], et souligné le fait que c’est la lutte entre les deux lignes et le maoïsme qui doivent servir de base à son développement.

    La prise en charge des discussions basées sur les principes de la lutte entre les deux lignes parmi les forces communistes a été réaffirmée.

    Nous avons mis une emphase particulière sur la politique d’unité sur les principes maoïstes.

    Les scissions comme celles qui se sont produites dans l’histoire de notre parti ne peuvent être surmontées que par le maoïsme.

    Comprendre, aider à comprendre et appliquer le maoïsme, tel est le drapeau que nous avons levé à notre congrès.

    La voie proposée par Ibrahim Kaypakkaya constitue la base de la vision programmatique de notre parti.

    C’est en s’appuyant sur elle que le congrès a adopté le programme du parti.

    Les statuts du parti ont été renouvelés, pour surmonter ses faiblesses antérieures ; notre compréhension des questions liées à l’idéologie, à la ligne politique générale stratégique et militaire, de même que le programme, s’est approfondie.

    Notre Premier congrès a procédé à une évaluation sérieuse de la situation actuelle dans le monde et dans notre pays – la Turquie et le Kurdistan Nord – et particulièrement au Moyen-Orient.

    Un plan pour réaliser nos tâches a été déterminé.

    L’invasion de l’Afghanistan fait partie du plan stratégique d’hégémonie mondiale poursuivi par les États-Unis.

    L’Irak, du fait de ses riches ressources pétrolières et de son importance stratégique, fait également partie de ce plan d’intervention américain.

    La Turquie et l’État d’Israël sont les gendarmes de l’impérialisme U.S. dans la région. Notre congrès a dénoncé ces stratégies impérialistes réactionnaires.

    Il a fait ressortir l’importance de l’unité du prolétariat international, des peuples et nations opprimés, sous le drapeau de la révolution prolétarienne mondiale.

    La révolution prolétarienne mondiale est la seule solution

    Le phénomène de la « mondialisation » n’a rien de qualitativement différent de l’impérialisme et de l’orga­nisation du capitalisme à l’échelle du monde, bien que l’impérialisme s’est effectivement approfondi en compa­raison avec le passé.

    La dynamique expansionniste et en constante intensification du capitalisme a modifié les besoins du système capitaliste mondial et conduit à une brutalité sans précédent.

    Ses politiques concrètes reposent sur l’intégration avec les centres impérialistes et sur les privatisations.

    Mais ces politiques ont approfondi la crise du capitalisme. Cette crise n’est pas que locale, mais affecte le monde entier.

    Les politiques macroéconomiques du FMI et de la Banque mondiale représentent des interventions directes de l’impérialisme.

    Les contradictions de l’impérialisme s’accentuent sans cesse. La contradiction principale à l’échelle du monde, entre l’impérialisme et les nations et peuples opprimés, s’approfondit.

    La lutte des classes et la révolution ne sont en rien des choses du passé, elles sont aujourd’hui les forces motrices du progrès.

    La crise actuelle s’intensifie en raison des plans de domination mondiale des États-Unis.

    La seule solution à cette crise, c’est la révolution prolétarienne mondiale.

    Le « nouvel ordre mondial » impérialiste, qui n’est en rien différent, fondamentalement, du vieil ordre impérialiste, fait naître aujourd’hui une nouvelle vague de révolution chez les oppriméEs.

    Le plan d’hégémonie américain a pour effet non seulement d’intensifier les contradictions avec le camp des oppriméEs, mais mène à des conflits plus aigus entre les rivaux impérialistes.

    La crise de l’impérialisme jette de l’huile sur le feu des contradictions inter-impérialistes.

    La tendance principale, c’est celle de la révolution.

    Le Parti communiste maoïste, pleinement conscient de cette situation, arbore le drapeau de la révolution prolé­tarienne mondiale.


    Conclusion

    Nous espérons que les camarades comprendront qu’il est difficile de présenter un résumé complet de tous les documents de notre congrès – qui a accompli une synthèse MLM des 30 ans d’expérience de notre parti.

    Tel que mentionné plus tôt, les documents du congrès – Idéologie, ligne politique et militaire, Programme, Évaluation historique, Les leçons de l’histoire du mouvement commu­niste international, Notre ligne internationale et le MRI, Politique de direction et des cadres, La question nationale, L’unité politique des maoïstes, L’évaluation de la situation mondiale actuelle, en Turquie et au Kurdistan Nord, et Nos tâches – seront éventuellement soumis à l’examen des camarades et des masses.

    Un niveau d’unité plus élevé sera atteint en utilisant la méthode de la lutte entre les deux lignes, et nos tâches seront effectuées au service de la révolution mondiale, dans un esprit visant à favoriser toujours plus les bonds en avant, sur la base du maoïsme.

    Le drapeau rouge qui flotte sur le Mont Sagarmatha (Everest) et dans les Andes, sur l’Himalaya et aux Philippines, c’est le nôtre !

    C’est ce même drapeau qui flotte en Turquie et dans le Kurdistan Nord, sur les montagnes Munzur.

    Le chemin est sinueux, mais l’avenir est radieux.

    Parce que nous avons le marxisme-léninisme-maoïsme, nous avons les masses révolutionnaires avec nous. Voilà pourquoi nous sommes enthousiastes et optimistes.

    Nous ne marchons pas seulement pour le pouvoir politique, mais pour le communisme !

    En nous armant du maoïsme, la victoire est assurée !

    Vive le marxisme-léninisme-maoïsme !

    Vive l’internationalisme prolétarien !

    Vive le MRI !

    Vive le Parti communiste maoïste !

    En avant pour transformer le XXIe siècle en un siècle de guerre populaire dirigée par le MLM !

    Le Bureau international du MKP

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  • Histoire de Grup Yorum (1986 – 2004)

    De L’histoire de Grup Yorum… Les Interdictions, Tortures, Arrestations…

    08.1986 ; En raison de l’explosion à Kadiköy ANAP, une opération est engagée, 2 membres du groupe, Kemal et Ali, sont placés en garde à vue. Après avoir été emprisonnés 1 mois dans la section politique de la police, ils sont relâchés.

    12.1987 ; Après avoir participé à une manifestation organisée par TAYAD « Non à l’uniformité des vêtements ! » devant la prison de Sagmalcilar, un membre du groupe, Efkan, est mis en garde vue avant d’être emprisonné.

    20.02.1988 ; Nous avons participés à une soirée organisée dans le but de soutenir le peuple palestinien. Après cette soirée, 7 éléments de notre groupe, Kemal, Metin, Tuncay, Ejder, Serdar, Ilkay et Taci ont été amenés à la préfecture de police. Une enquête a été engagée après avoir récoltés des renseignements à notre sujet.

    13.03.1988 ; En participant au panel organisé par le SHP au cinéma d’Eskisehir Ari, nous avons donné un concert. Après l’audition, Kemal, membre du groupe, a été mis en garde à vue, considéré comme un déserteur n’ayant pas effectué son service militaire. Il a été relâché plus tard, grâce notamment à l’intervention de certains députés.

    10.09.1988 ; Dans une soirée se déroulant au Besiktas Tarihi Cay Bahçesi, organisée par la sous préfecture SHP de Beyoglu dont le but était de protester contre le « massacre de Halepçe », nous avons chantés des chansons en Kurde. En raison de ce concert, une plainte a été ouverte à notre égard. Un membre du groupe, Metin, est resté emprisonné un mois à la prison de Sagmalcilar. La plainte s’est finalement soldée par un non-lieu.

    12.11.1988 ; Nous avons donné un concert au cinéma d’Ankara Talip. Un jour avant le concert, 2 membres du groupe, Tuncay et Efkan ont subit une perquisition de la police au domicile où ils résidaient et ont été placés en garde à vue. Ils ont été libérés avant le concert.

    27.01.1989 ; Nous sommes allés soutenir les étudiants qui menaient une grève de la faim afin de protester contre les pressions des directions dans les écoles. A Mugla, nous avons été mis en garde à vue avant d’être placé dans des autobus, forcés de retourner à Istanbul.

    22.02.1989 ; Dans le Centre Culturel d’Ortaköy (OKM) nous avons participés à la « soirée de commémoration de Hasan Hüseyin » où près de 1200 personnes étaient présentes. 40 personnes ont été placées en garde à vue et l’OKM a été fermé à cause des slogans qui ont été lancés.

    28.02.1989 ; Après la fermeture de l’OKM, nous avons manifestés devant la préfecture. Nous avons rencontrés le sous préfet. L’OKM, après les pressions, rouvre après 20 jours.

    09.04.1989 ; Nous avons participés à une soirée au cinéma d’Edirne Ayvazoglu, organisé par l’Association des Etudiants de l’Université de Trakya. A la fin de la soirée, 4 membres du groupe, Kemal, Metin, Ejder et Serdar ont été arrêtés dans l’habitat où ils résidaient, puis ont été placés en garde à vue. Un jour après, ils ont été libérés par le parquet.

    30.04.1989 ; Nous avons donné un concert au cinéma Ari d’Eskisehir. 6 membres du groupe, Metin, Tuncay, Ilkay, Ejder, Serdar et Kemal ont été placés en garde à vue pour n’être relâchés que 72 heures après. Une enquête pour « propagande séparatiste » a été ouverte. Le deuxième concert que nous allions donner a été annulé par la police.

    08.07.1989 ; Nous avons donnés un concert à près de 5000 personnes dans le stade de Gebze, dans le cadre du festival culturel et artistique de Gebze. Après le concert, la plainte déposée contre nous s’est soldée par un non-lieu.

    09.07.1989 ; Le concert prévu au Açik Hava Tiyatrosu « Théâtre en Plein Air », organisé par le « Likat-Is » de Mersin, a été interdit seulement une heure avant son commencement. Nous avons protestés en chantant ensemble avec le public qui était venu assisté au concert, Au même moment, la police, en usant de violence, nous a placés en garde à vue. Après 2 mois d’emprisonnement à la prison de Mersin, nous avons été libérés lors du premier jugement. Parmi ceux qui assistaient au jugement, étaient présent ; le ministre de la culture, le groupe de musique Danois Savage Rose, et une délégation de l’union des écrivains de Grèce.

    08.10.1989 ; Lors d’une soirée nommé « Le futur est dans la jeunesse », organisée dans le Açik Hava Tiyatrosu « Théâtre en Plein Air », nous nous sommes produits devant près de 4000 personnes. Après cette soirée, 9 membres du groupe, Selma, Aylin, Sumru, Hilmi, Akin, Efkan, Kemal, Serdar et Ejder ont été placés en garde à vue. En pretextant que nous sommes des membres de « Dev-Genç », une nouvelle plainte a été déposée contre nous.

    17-18.02.1990 ; 2 concerts que nous voulions donner, à Kartal et Bahçelievler ont été interdits par la préfecture.

    25.03.1990 ; A Küçükarmutlu, nous avons donné un concert nommé « Yorum ne se taiera pas ». Après le concert, Efkan, Aylin, Kemal, Sumru, Metin, Ejder, Hilmi et Selma ont été placés en garde à vue, et sont restés 3 jours durant emprisonnés au poste de police de Istinye. Un procès a été ouvert contre nous concernant notre concert.

    10.06.1990 ; Un concert que nous désirions réalisé à Rumelihisari a été interdit par la préfecture. Nous avons protestés contre cette interdiction devant la salle de concert, avec un public de masse, de près de 2000 personnes.

    24.06.1990 ; Lors du concert que nous avons réalisé à Izmit, tous nos membres mis à part Hilmi et Sumru , ont été interdit scène par la police. Nous avons commencés le concert à 2, sans prendre en compte l’interdiction de chanter « Cemo », tout le groupe a pu prendre sa place sur scène. Près de 1500 personnes ont assistés à la soirée.

    29.06.1990 ; Nous avons participés à une marche réalisée par des écrivains à Caglayan. 2 Membres de notre groupe ont été évincé du cortège par la police.

    16.11.1990 ; Le concert de Kastamonu a été interdit.

    23.11.1990 ; Le concert de Bandirma a été interdit.

    24.11.1990 ; Le concert d’Izmir a été interdit.

    11.1990 ; Une interdiction de passeport a été mise en place contre les membres de notre groupe.

    01.1991 ; Le concert d’Izmir a été interdit.

    08.01.1991 ; Le concert d’Izmit a été interdit.

    02.02.1991 ; Le concert d’Ankara a été interdit.

    04.08.1991 ; Le concert de Kayseri a été interdit.

    09.08.1991 ; Lors du concert que nous avons donnés à Üsküdar, pour le « Festival Katibim », la police a usée de violence contre 3000 personnes à la fin de la première partie de notre concert, qui a été dispersé.

    09.1991 ; Le Centre de Culture d’Ortaköy (OKM) a été perquisitionné par la police. Nous avons été placés en garde à vue avec les travailleurs du Centre Culturel. Nous avons été libérés le soir même.

    12.1991 ; 4 recours, dans le but de monter sur scène à Diyarbakir, ont été refusés l’une après l’autre.

    12.12.1991 ; Le concert de Diyarbakir a été interdit.

    24.12.1991 ; Le concert de Tekirdag a été interdit.

    15.03.1992 ; Nous avons donnés un concert pour près de 1300 personnes à Denizli. Après le concert, des enquêtes ont été ouvertes de la part ; du « DGM » d’Izmir pour « séparatisme », et des tribunaux de Denizli pour « récolte de fonds sans autorisation, pratique illégal ». Après ces procès, Sumru et Kemal ont écopés de 20 mois de prison ferme chacun.

    25.04.1992 ; Nous avons donnés un concert à près de 3000 personnes, organisé par le « Özgür-Der » de Trabzon. Au cours du concert, des fascistes, en s’appuyant sur l’aide de la police, ont attaqués la salle de sport où se déroulait le concert en l’encerclant. Des dizaines de nos auditeurs ont été blessés. Nous n’avons pu sortir de la salle que 8 heures plus tard.

    29.04.1992 ; Le concert de Diyarbakir a été interdit.

    24.05.1992 ; Le concert que nous désirions réaliser à Mersin a été interdit.

    19.06.1992 ; Nous avons participé à la « soirée de l’amour et de l’amitié » à Eskisehir. Après le concert, il a été décidé de nous arrêter. Nous ne nous sommes pas rendus au « DGM » jusqu’au jugement qui allait se dérouler le 12 août à Konya. Nous nous sommes dissimulés durant 2 mois. Dans des conditions de fugitifs, nous avons continués nos reportages avec les journaux et les télévisions. Le jugement du12 août nous a réhabilités en liberté.

    14.10.1992 ; Le concert de Malatya a été interdit.

    20.12.1992 ; Les concerts d’Izmir et d’Aliaga ont été interdits.

    08.01.1993 ; L’OKM a été perquisitionné par la police. Après cette attaque, nous avons été placés en garde à vue durant des heures.

    04.07.1993 ; Nous avons donnés un concert privé à Gemlik. Après le concert, nous avons été placés en garde à vue. Le soliste de Özgürlük Türküsü, Yusuf Karadas, qui s’était produit sur scène avec nous, a été emprisonné 3 mois.

    10.07.1993 ; Nous avons participés à l’enterrement de Rifat Ilgaz que l’on a perdu. Pendant la cérémonie, nous avons chanté « Bize Ölüm Yok » (Chez nous il n’y a pas de mort).

    02.09.1993 ; En prétextant que la salle de sport où nous devions nous produire n’était pas assez résistante, notre concert à Chypre organisé par le club de sport de Lefke a été interdit. Plus tard, 3 membres du groupe, Sumru, Nuray et Irsad ont été mis en garde à vue avant d’être placés en dehors des frontières. Nos membres, arrivés en Turquie, ont été placés un jour en garde à vue. Près de 1500 auditeurs de Yorum se sont rendus devant le poste de police afin de protester contre cette décision arbitraire. Avant même le concert, un membre du groupe, Taner, a été placé en garde à vue après avoir été à l’aéroport, parce qu’il lui était interdit de quitter le territoire.

    08.10.1993 ; Le concert d’Adana Ceyhan a été interdit.

    01.1994 ; La décision du DGM d’Izmir de condamner Kemal et Sumru 20 mois chacun en raison du concert de Denizli en 1992 a été confirmée. Sumru, participant à la tournée européenne avec le groupe n’était donc pas en Turquie, et il n’y retourne pas. Kemal a été placé en garde à vue le 5 janvier à Edirne, il a été emprisonné définitivement le 15 janvier, près d’un an et demi, tour à tour à Edirne, Kesan et Corlu.

    01.1994 ; Dans le cadre de la campagne de solidarité avec Yorum, nous avons collé des affiches dans différents quartiers d’Istanbul.

    25.03.1994 ; Le concert de Kocaeli a été interdit.

    24.04.1994 ; Le concert d’Aydin a été interdit.

    07.05.1994 ; Lors de notre visite à la prison de Corlu afin de rencontrer le membre du groupe Kemal qui est emprisonné, nous sommes placés en garde à vue et libéré le jour même. Un membre du groupe, Ufuk à cause de la violence de la police, a obtenu un rapport médical d’une journée.

    06.06.1994 ; Nous avons donnés un concert à Gaziantep, où près de 4000 personnes étaient présentes. Après le concert, la police a ouvert le feu sur les spectateurs et a embarquée 52 personnes en garde à vue. Le jour suivant, nous avons protestés en effectuant une conférence de presse à l’IDH (l’Association des droits de l’Homme).

    18.06.1994 ; Nous avons donnés un concert pour près de 1500 personnes à Denizli. En raison de ce concert, un procès a été ouvert concernant un membre du groupe, Ufuk. Ce procès s’est confirmé peu de temps après. Ufuk a écopé de 6 mois de prison ferme ainsi que d’une amende.

    03.07.1994 ; Le concert des prisons de Yedikule d’Istanbul a été interdit. Lors de notre conférence de presse que l’on a organisé devant la salle de concert afin de protester contre l’interdiction, la police a attaquée et a embarquée 15 personnes en garde à vue en les brutalisant.

    19.07.1994 ; Le concert de Taskale Konya a été interdit. Le concert alternatif populaire que nous désirions réaliser à Taskale a été interdit et bloqué par la gendarmerie. Lorsque les gendarmes ont voulus nous arrêter, notre public s’est interposé.

    03.09.1994 ; Le concert d’Adaba Ceyhan a été interdit.

    16.10.1994 ; Nous avons participés au festival d’ouverture du HADEP Sarigazi. Dans le but d’empêcher le déroulement du festival, la gendarmerie a coupée l’électricité. Nous avons continués le festival en dansant des halay.

    28.05.1995 ; Lors du festival d’ouverture de la « maison de la culture du peuple de Gazi », nous sommes mis en garde à vue. Nous sommes retenus 2 jours à la section de lutte anti-terroriste de Küçükköy. Une plainte a été engagée contre nous.

    27-29.06.1995 ; En un seule jour, l’OKM a été perquisitionné à 2 reprises par la police. Nous avons été placés en garde à vue. Après avoir été détenus 2 jours, nous avons été remis en liberté par le juge. L’OKM a été fermée.

    04.08.1995 ; Afin de protester contre la fermeture du Centre Culturel d’Ortaköy (OKM), nous avons occupés le siège départemental du CHP d’Istanbul. Après l’occupation, 8 personnes dont 4 membres de notre groupe, Ufuk, Hakan, Irsad et Özcan ont été placés en garde a vue durant une journée.

    11.08.1995 ; Alors que nous nous rendions au Gazi Mahallesi afin de participer à la commémoration des martyrs de PERPA, 3 membres du groupe, Ufuk, Irsad et Özcan ont été mis en garde à vue.

    28.10.1995 ; Nous réalisons différentes affiches autour de la campagne de « Grup Yorum à Istanbul ». 4 membres du groupe, Irsad, Hakan, Özcan et Ufuk ont été placés en garde à vue à Fatih, un jour durant. Ufuk a été arreté sans raison, il a été conduit à Gayrettepe et il esr resté en garde à vue durant une semaine.

    03.10.1995 ; Nous désirions réaliser un concert populaire à Nurtepe autour de la campagne « Faisons écouter Grup Yorum partout », la police a attaquée en ouvrant le feu. 30 personnes ont été mises en garde à vue.

    2.03.1996 ; Nous avons donnés un concert auquel près de 750 personnes ont participées. Après le concert, un procès a été ouvert par le DGM d’Ankara.

    15.06.1996 ; Lors de la manifestation des mère de disparus devant le lycée de Galatasaray ; Hakal, Ufuk et Fikriye ont été placés en garde à vue, puis remis en liberté le soir même. En raison de cette manifestation, un procès est intenté contre nous.

    20.06.1996 ; Pendant que nous continuons les travaux de notre album « Marslarimiz » (Nos Hymnes), Ufuk et Kemal ont été mis en garde à vue. La police a tirée des coups de feux contre eux, alors qu’ils sortaient du studio. Le même soir, Irsad et Özcan ont également été placés en garde à vue, après la perquisition de la maison dans laquelle ils se trouvaient. La garde à vue a durée 14 jours. Lorsqu’au DGM Irsad et Özcan sont libérés, Ufuk et Kemal sont arrêtés. Ufuk et Kemal sont amenés tour à tour aux prisons de Metris, Kütahya et Sakarya. Près de 3 mois après, lors du premier jugement le 13 septembre. 12 ans et demi était requis, ils ont été remis en liberté. Ufuk n’ayant pas effectué son service militaire, est de nouveau mis en garde à vue à sa sortie de la prison de Sakarya, il y reste 3 jours, puis est libéré. Ce procès s’est soldé plus tard par 3 ans et 9 mois de prison ferme pour Ufuk et Kemal.

    05.11.1996 ; A la sortie d’une visite des prisonniers de la geôle de Bayrampasa, un membre du groupe, Hakan, est placé en garde à vue et n’est relâché que 14 jours après.

    25.11.1996 ; A la sortie d’une nouvelle visite à la prison de Bayrampasa, Hakan se retrouve une nouvelle fois en garde à vue, il est libéré le jour même.

    11.03.1997 ; Après la perquisition de l’habitat dans lequel se trouvaient deux membres du groupe, Haken et Ufuk sont placés en garde à vue. Ufuk est libre au bout d’un jour, Hakan au bout de 3.

    19.06.1997 ; Le concert de Bursa a été interdit.

    10.07.1997 ; Avec les paysans de Bergama, nous voulions réaliser une festivité dans le village de Bergama Narlica, contre les recherches de d’or effectuée avec du cyanure. Cette festivité a été interdite par la gendarmerie.

    26.07.1997 ; Sous une pluie battante, nous avons donnés un concert à la fête populaire organisé par Renk, au théâtre de pleine air de Harbiye, à près de 3000 personnes. Après le concert, après avoir été tenus une heure en otage par la police, nous avons été libérés. Le parquet du DGM a ouvert une enquête concernant la festivité. Six membres du groupe sont la cible d’une plainte pour « faire de la propagande pour une organisation illégal » : Kemal, Hakan, Irsad, Özcan, Ufuk et Vefa.

    12.08.1997 ; Irsad et Özcan ont été mis en garde à vue à partir de l’habitat où ils se trouvaient. Deux jours après, ils sont relâchés par le parquet du DGM.

    23.08.1997 ; Le concert de Marmaris a été interdit.

    31.08.1997 ; Nous avons donnés un concert où près de 16.000 personnes étaient présentes à Antakya, que la municipalité de Tavla avait organisée pour une festivité.

    02.11.1997 ; Les membres du groupe ayant participés à la marche d’Ankara ont subit les attaques de la police à Eskisehir. Avec 350 autres personnes qui ont participés à la marche, ils ont été placés en garde à vue.

    03.03.1998 ; Nous protestons avec les travailleurs du centre Culturelle d’Idil, contre l’arrestation du propriétaire de la revue Centre culturelle Idil et la culture à l’art TAVIR, Aynur Cihan Alak en organisant une conférence de presse devant le centre culturelle d’Atatürk. Après les attaques de la police, trois membres du groupe, Irsad, Vefa et Fikriye sont placés en garde à vue et libérés 1 jour après.

    16.03.1998 ; Nous participons à la commémoration du 16 mars à Beyazit, organisé par le TÖDEF (Fédérations des Associations de la Jeunesse Etudiante de Turquie). Après la commémoration, la police a perquisitionnée notre logement et place, avec Vefa, 4 travailleurs du Centre Culturel d’Idil en garde à vue.

    Ils sont détenus à la section politique de la police durant 4 jours.

    28.04.1998 ; Avant le 1er Mai, la police mène une opération contre le Centre Culturel d’Idil, avec les travailleurs du centre, 2 membres du groupe, Fikriye et Kemal, sont placés en garde à vue. 4 jours après ils sont libérés du DGM, Kemal est retenu deux jours supplémentaires pour des problèmes relatifs au service militaire.

    21.08.1998 ; Lors de l’attaque de Centre Culturel d’Idil, trois membres du groupe, Irsad, Fikriye et Vefa sont placés en garde à vue pendant 4 jours. Alors que Vefa et Fikriye sont libérés, Irsad est arrêté et il est incarcéré dans la prison d’Ümraniye.

    22.08.1998 ; Nous avons donnés un concert à près de 2500 personnes dans la foire d’Izmit. Après le concert Ufuk est arreté pour un discours prononcé en 1994 à Denizli lors d’un concert. Il est condamné à 6 mois de prison ferme et est placé dans la prison de Kocaeli.

    29.08.1998 ; Lors d’une manifestation des familles de prisonniers et de disparus, Özcan est placé en garde à vue, avant d’être relâché 4 jours après.

    04.11.1998 ; Le Centre Culturel d’Idil est perquisitionné par la police. C’est au totale 13 personnes, avec les membres du groupe Ufuk, Vefa, Özgür, Serdar et Cihan qui sont mis en garde a vue. Lors de l’attaque, Ufuk s’est fait fracturer le nez. Ufuk, Serdar, Özgür et Cihan sont relâchés après 1 jour, Vefa après 3.

    23.12.1998 ; Le concert d’Ankara a été interdit.

    17.02.1999 ; Le Centre Culturel d’Idil est perquisitionné par la police. Avec 11 personnes, Fikriye, Vefa et Cihan sont mis en garde à vue, avant d’être libérés un jour après.

    20.03.1999 ; Le Centre Culturel d’Idil a été perquisitionné un jour avant que l’on donne un concert. Avec près de 42 personnes, Ufuk, Serdar, Cihan, Özgür, Vefa, Fikriye et Özcan ont été placés en garde à vue. Mis à part Özcan et Ufuk, les autres membres du groupe ont été libérés un jour après. Özcan a été relâché deux jours oplus tard. Quant à Ufuk, il a été envoyé un peu plus tard à la section de l’ordre public, après avoir passé 2 jours supplémentaires, il est libéré. En raison de la torture qu’il a subit, Ufuk est conduit à l’hôpital et est opéré de l’appendice.

    30.05.1999 ; Le concert de Bursa a été interdit.

    03.07.1999 ; Le concert d’Izmir a été interdit.

    03.10.1999 ; Parce qu’ils ont participés à l’enterrement d’ Ali Haydar Çakmak en 1997, Irsad et Özcan ont écopés de 3 ans et 9 mois de prisons par la cellule no 4 du DGM d’Istanbul, cette sanction a ensuite été levée.

    09.10.1999 ; Le concert de Mersin a été interdit.

    12.03.2000 ; Afin de commémorer le massacre de Gazi, Cihan et Ali sont allés à Gazi Mahallesi, lorsqu’ils se sont retrouvés en garde à vue. Ils ont été relâchés le jour même.

    29.04.2000 ; Dans la perquisition du Centre Culturelle d’Idil avant le 1er mai, Serdar est mis en garde à vue. Durant son emprisonnement, il se fait casser le nez, il est relâché un jour plus tard.

    22.07.2000 ; Notre concert qui allait se réaliser au Tarihi Yedikule Zindanlari (les geôles historiques de Yedikule) a été interdit.

    30.07.2000 ; Afin de protester contre les prisons de type F et de se plaindre des policiers, Cihan et Özgür vont, avec les membres de TAYAD, devant le tribunal de Sultanahmet. Ils sont placés en garde à vue après avoir été violentés. Après cette attaque, Cihan s’est fait casser l’os du fémur, et Özgür s’est le nez.

    03.01.2001 ; La station Arkadas Radyo qui émet à Adana s’est vue fermer 180 jours pour avoir diffusée notre chanson « Cemo ».

    06.01.2001 ; Lors d’une visite de la tombe de Gültekin Koç, deux membres de notre groupe, Serdar et Cihan sont mis en garde à vue, puis libérés du DGM 3 jours après.

    24.10.2001 ; Notre album « Feda » a été interdit.

    24.11.2001 ; Nous avons donnés un concert dans la salle de sport fermé de Kamil Ocak à Gaziantep pour près de 2000 personnes. Après le concert, nous avons été embarqués à la préfecture de police. Peu après, nous avons été libérés. Cihan est resté en garde à vue sans raisons et a été libéré 2 jours plus tard.

    25.11.2001 ; Le concert d’Erzincan a été interdit.

    12.05.2002 ; Le concert de Nigde a été interdit.

    22.06.2002 ; Nous avons donnés un concert au théâtre de plein air de Gaziantep pour près de 1000 personnes. Du groupe, Hakan a été placé en garde a vue après le concert, avant d’être relâché 1 jour après.

    10.07.2002 ; Les concerts d’Antakya et de Samandag ont été interdits.

    27.10.2002 ; Le concert de Kayseri a été interdit.

    01.2003 ; Nous sommes allés aider l’Association des Libertés et des Droits Fondamentaux qui a ouvert un stand de pétitions dans la rue Istiklal d’Istanbul. Après les attaques de la police, trois membres du groupe Hakan, Muharrem et Cihan ont été placés en garde à vue.

    13.02.2003 ; Lors d’une manifestation organisée par l’ « Association des Libertés et des Droits Fondamentaux » devant le bâtiment départemental d’Istanbul de l’AKP, la police a chargée les manifestants. Un élément du groupe, Beril, a été mise en garde à vue, avec 40 autres personnes, puis a été libéré le jour même.

    07.2003 ; Les concerts de Milas, Fethiye, Datça, Marmaris et Bodrum ont été interdits.

    22.01.2004 ; Un élément du groupe, Ihsan, a été arrêté à Ankara.

    =>retour au dossier sur le mouvement anti-révisionniste en Turquie

  • DU THKP/C AU DHKP/C

    (1996)

    TIP (1963 – parti des travailleurs de Turquie)
    FKF (fédération des clubs d’idées)
    DEV-GENçLIK (jeunesse révolutionnaire)
    THKP/C (1971-1972)
    DEV-GENçLIK (1974-76)
    DEVRIMCI YOL (1976-78-80, chemin révolutionnaire)
    DEVRIMCI SOL (1978-1994, gauche révolutionnaire)
    DHKP/C (1994)

    Du THKP/C à Devrimci Sol, de Devrimci Sol au DHKP/C (1996)

    Nous vivons dans un pays où, vu les tactiques de l’oligarchie, la situation des masses populaires, les conditions internationales, et vu notre lutte, les développements peuvent très vite s’accélérer et amener des bouleversements.

    Nous faisons dans ce pays avancer la révolution, et menons la stratégie révolutionnaire.

    Ni pour la contre-révolution, ni pour la révolution, le jour qui vient n’est pareil à celui d’hier.

    Il n’y a pas de répétitions.

    Notre travail, notre énergie et notre attention se portent ainsi chaque jour à orienter notre parti et notre front, afin de progresser.

    Il est clair qu’on ne peut pas y arriver en répétant le passé, en s’orientant par rapport aux formes de luttes, aux tactiques et aux formes d’organisation du passé.

    L’histoire du mouvement révolutionnaire commence à la fin des années 60.

    C’est en ces années que le THKP/C (Parti / Front Populaire de LIbération de la Turquie) commence à prendre forme.

    L’histoire de l’adaptation de la théorie marxiste-léniniste aux conditions concrètes de notre pays est riche.

    Jusqu’à aujourd’hui il existe de nombreuses orientations.

    Et naturellement les différentes formes d’organisation et des luttes ne se répètent pas.

    Sans ce processus de compréhension des tactiques proposées et utilisées, des formes d’organisation employées, on ne peut pas connaître notre histoire et la particularité de notre mouvement révolutionnaire.

    Il est important de connaître cela, ce qui ne signifie pas qu’il faille répéter schématiquement ce qui a été fait!

    Il n’est en effet pas possible, en ce qui concerne une stratégie révolutionnaire, même dans les situations les plus générales, d’utiliser des  » modèles « .

    Cela est valable pour le travail régional, le travail dans les quartiers, comme pour les tactiques actuelles.

    Quelqu’un qui utiliserait des  » recettes miracles  » dans le domaine tactique et politique est voué à l’échec.

    Dans cette perspective est fondamentale l’étude de notre histoire, la connaissance de notre richesse, et le jugement critique des différences entre le passé et aujourd’hui.

    Partant de là il est essentiel de s’attacher aux choses concrètes, et de toujours relier les questions avec les nécessités d’aujourd’hui, les développements de nouvelles formes, voies et méthodes dont a besoin dans la situation actuelle.

    Le processus qui va du THKP/C à Devrimci Sol (Gauche Révolutionnaire), et de Devrimci Sol au DHKP/C, est une expérience riche dans ce domaine.

    La date de fondation de notre parti, le DHKP, est le 30 mars 1994.

    Mais notre parti n’est pas vraiment  » nouveau  » dans l’arène politique. Il est dans la continuité de la lutte, et se rattache à la tradition des 16 années de lutte de Devrimci Sol. C’est dans le DHKP/C que les traditions et les expériences de Devrimci Sol sont amenées à un nouvel échelon.

    L’histoire de Devrimci Sol, organisation fondée en 1978, est d’ailleurs elle-même issue de l’héritage du Parti/Front (du THKP/C) et de la lutte pour la reformation du Parti à partir de 1973.

    A l’origine de ce processus il y a le THKP/C.

    Malgré quelques interruptions, il existe une continuité politique qui va jusqu’à aujourd’hui.

    Une continuité qui n’est pas abstraite, mécanique, mais bien au contraire une continuité vivante, fondée sur la pratique, sur la théorie, et la dynamique entre les deux.

    C’est pourquoi chaque pas idéologique, organisationnel et militaire a rapproché notre pays de la révolution.

    Est ici fondamental la conception du marxisme-léninisme de Mahir Cayan, pour qui dans la lutte pour la révolution le marxisme-léninisme n’est pas un dogme mais une stratégie.

    C’est un point qui différencie cette tradition révolutionnaire, du THKP/C au DHKP/C en passant par Devrimci Sol, des tendances révisionnistes abandonnant le terrain de la lutte révolutionnaire.

    Depuis la mort de Mahir Cayan au combat (le 30 mars 1972), ses camarades n’ont pas cessé de suivre cette ligne.

    Une ligne qui travaille pour la révolution, qui apprend dans la révolution, qui s’oriente par rapport à la pratique, à la grande différences du reste de la gauche.


    Mahir Cayan – La révolution ininterrompue (1971)

    Un chaos théorique règne sur la gauche de notre pays.

    A tel point qu’existent des fractions opportunistes diverses dont l’origine réside dans les mêmes thèses révisionnistes qu’elles lancent sur le marché, dans des emballages différents, et qui, au lieu de compter sur leurs propres forces, comptent sur d’autres, tout en se reprochant les unes les autres d’être des opportunistes, des révisionnistes, des traîtres, etc.

    Elles jettent le trouble à cause de différences d’analyses ou de notions qui n’ont aucune valeur, même à propos de leurs propres divergences tactiques.

    Entre les opinions impertinentes des petits-bourgeois aux grandes gueules et celles des Messieurs je sais tout, qui répètent toujours:  » nous connaissons les temps passés, nous savons « , une querelle se développe depuis quelques années à propos de soi-disantes polémiques idéologiques qui ne sont rien d’autre que des nuages de poussière.

    Le niveau idéologique de la gauche n’est pas très élevé parce qu’il n’existe pas de fort mouvement prolétarien dans notre pays.

    Pour cette raison, il est difficile de séparer le vrai du faux, tout est entremêlé. Et dans cette situation où la substance de la théorie révolutionnaire marxiste-léniniste a été abandonnée, les  » théories révolutionnaires  » originales de diverses sortes d’opportunismes sont mises sur le marché au nom de Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao et Ho Chi Mînh.

    Tandis qu’une variété d’opportunisme s’appuie sur les oeuvres de Lénine pour reprocher la trahison d’une partie, une autre s’appuie sur les oeuvres de Lin Piao et de Mao pour accuser la première de révisionnisme.

     » Le marxisme est une doctrine très détaillée et très complexe « .

    Le marxisme est une doctrine qui s’approfondit, s’enrichit et s’anticipe continuellement selon les situations de la vie. Dans le marxisme, ce n’est pas la forme qui est importante, mais le contenu.

    La seule chose qui ne change pas, selon les propres mots de Lénine, c’est son esprit vivant: la méthode dialectique.

    Si l’on ne tient pas compte des deux facteurs élémentaires de la dialectique, le temps et le lieu, il est possible de traiter tous les révolutionnaires prolétariens de la troisième période de crise de l’impérialisme de révisionnistes, Lénine après Marx et Engels, Mao-Tsé-Toung après Lénine et Staline, et tous ceux qui suivent Mao.

    L’opportunisme applique toujours deux méthodes pour déformer le socialisme scientifique:

    o Soit il ne tient pas compte des notions de
    temps et de lieu, et alors il se fixe aux thèses lancées par les maîtres du marxisme dans d’autres conditions historiques aujourd’hui modifiées.

    Ce qui est une tentative d’utilisation de ces thèses pour soutenir la déviation.

    o Soit il proclame les thèses marxistes-léninistes valables universellement comme vieillies en disant:  » les temps et les situations ont changé, et ces thèses ne sont
    plus valables « .

    Et ainsi il révise le marxisme.

    Comme dans d’autres pays, chaque type d’opportunisme essaie d’embrouiller les militants révolutionnaires par ces deux méthodes et par la déformation du marxisme-léninisme.

    Lorsque nous avons écrit cette brochure, nous nous sommes particulièrement intéressés à ce fait.

    Nous avons essayé de décrire notre idée de la révolution, ainsi que notre conception du type d’organisation et de travail, de façon à tracer une voie à prendre pour la théorie révolutionnaire marxiste et pour son enrichissement.

    En faisant l’analyse du socialisme scientifique, on ne passe pas généralement pas de l’abstrait au concret, mais des analyses concrètes aux analyses abstraites.

    Mais la gauche de notre pays représente un cas exceptionnel.

    Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, on a perdu de vue la substance de la doctrine à cause du chaos théorique interne de la gauche. C’est pourquoi nous avons décidé depuis le début de prendre en main le problème de cette façon: en partant de l’abstrait, on approfondit mieux le problème, et avec le temps on arrive au concret.

    Ainsi nous allons une fois encore expliquer la théorie de la révolution marxiste, qui a perdu sa substance dans une querelle aveugle, pour ensuite éviter qu’une quelconque sorte d’opportunisme ne trouble nos amis militants à travers leurs polémiques soi-disantes idéologiques.

    (Il est sans doute impossible d’éviter absolument les déviations opportunistes. Mais il est possible d’exposer le problème clairement et ouvertement, et cela évite la plupart des déviations opportunistes).

    C’est justement pour ces raisons que nous avons suivi une méthode consistant à passer de l’abstrait au concret dans nos analyses.

    (…) Le troisième chapitre décrit les caractéristiques de la troisième période de crise de l’impérialisme; l’enrichissement et l’approfondissement du léninisme dans les nouvelles conditions; la stratégie révolutionnaire dans les pays semi-colonisés; les commentaires révolutionnaires et révisionnistes de la révolution cubaine et la voie révolutionnaire en Turquie (…).

    Notre but stratégique est la révolution anti-impérialiste et anti-oligarchique

    Jusqu’à aujourd’hui la stratégie a toujours été mal comprise dans la gauche turque; le but stratégique et le plan stratégique étaient confondus avec la stratégie même.

    On sait que le but stratégique est la plateforme des résolutions idéologiques, politiques, sociales et économiques sur les contradictions fondamentales entre les forces productives et les rapports de production.

    Parce que le capitalisme monopoliste ne s’est pas développé dans notre pays par sa propre dynamique interne et aussi parce que la bourgeoisie monopoliste autochtone est née dans la fusion avec l’impérialisme, notre but stratégique est la révolution anti-impérialiste et anti-oligarchique.

    (Le concept de révolution anti-impérialiste et anti-oligarchique ne se distingue guère de la Révolution Nationale Démocratique dans les termes. Mais elle détermine un contenu essentiellement plus profond et une qualité différente.

    Parce que cette notion désigne la forme d’occupation impérialiste de la troisième crise impérialiste, elle est donc plus adéquate.

    La notion de Révolution Nationale Démocratique caractérise généralement la période durant laquelle les anciennes méthodes d’exploitation impérialiste s’exerçaient).

    Avant la seconde guerre de partage [la seconde guerre mondiale], le féodalisme était représenté par la classe dominante des pays arriérés abandonnés par les partenaires de l’alliance impérialiste, comme conséquence aux méthodes d’exploitation modernes.

    (La bourgeoisie moderne n’est rien d’autre que le prolongement de l’impérialisme).

    Comme on l’a déjà montré dans la deuxième partie, le contrôle et la présence pratique de l’impérialisme était généralement confiné aux territoires maritimes, aux ports, aux endroits stratégiques et aux centres de communication principaux.

    L’autorité centrale était très faible, les trois quart du pays et de la population étaient sous le contrôle de petites villes féodales rivales entre elles.

    Le capitalisme n’étant pas prédominant, l’urbanisation, les transports et les communications n’étaient pas très développés.

    L’impérialisme était pour le pays un symptôme externe et le processus social était féodal.

    C’est pourquoi la contradiction principale s’établissait entre les régions féodales faibles, qui contrôlaient les trois-quart du pays et de la population, et les paysans qui vivaient une situation de semi-servage.

    La conscience révolutionnaire prolétarienne se développait dans une phase où des luttes et des insurrections paysannes spontanées (luttes démocratiques) étaient organisées par le parti prolétarien; dans la phase où, sous la direction du parti prolétarien, l’armée paysanne libérait certains territoires et les plaçait sous contrôle, le pouvoir de la faible autorité féodale régionale commençait à se briser; dans cette phase l’impérialisme occupait entièrement le pays afin de protéger ses intérêts.

    La contradiction principale opposait à cette époque l’impérialisme à la nation entière, mise à part une poignée de traîtres.

    Alors que d’une guerre civile (lutte nationale) la guerre se mène sous un mot d’ordre et une base de lutte de classe, en phase de guerre nationale révolutionnaire la guerre se déroule sous un mot un d’ordre et une base nationale.

    Cependant, dans la troisième période de crise impérialiste, le processus social n’est pas féodal dans des pays comme le nôtre.

    Et l’impérialisme n’est plus un symptôme externe. Le fait que les rapports de production impérialistes aient imprégné totalement le pays a amené en même temps l’impérialisme à devenir interne.

    Les autorités régionales faibles ont fait place à l’Etat oligarchique en même temps qu’à l’impérialisme.

    Aussi l’impérialisme mène-t-il, dans ces pays, toutes sortes d’interventions, quand il le juge nécessaire, depuis la succession au pouvoir des diverses fractions de l’oligarchie jusqu’à la direction de la politique de répression exercée contre le peuple, à l’aide d’organisations comme la CIA, le FBI et d’autres.

    De plus, dans cette époque de force de frappe nucléaire, le contrôle impérialiste sur ces pays n’est plus seulement économique mais aussi politique et militaire.

    Par exemple, en Turquie (qui fait partie de l’OTAN), l’impérialisme américain a créé une véritable hégémonie, du contrôle de la direction du diktat oligarchique jusqu’à l’économie du pays (la mentalité de l’occupation masquée).

    C’est pourquoi il est pratiquement impossible de séparer par une ligne stricte les classes dominantes de notre pays et l’impérialisme américain.

    Dans notre pays la contradiction principale se situe entre l’oligarchie et le peuple (dans la pratique la contradiction se place entre les avant-gardes révolutionnaires du peuple et l’oligarchie).

    Comme l’impérialisme prend directement place au sein de l’oligarchie, la guerre révolutionnaire ne sera pas uniquement menée à un niveau de classe.

    La guerre va se dérouler au niveau national et au niveau de classe.

    Le point de vue de classe va sans doute dominer jusqu’à ce que la force militaire de l’appareil d’Etat oligarchique ne suffise plus et que les armées américaines prennent ouvertement part à la guerre.

    Les révisionnistes et les pacifistes de notre pays ont perdu de vue les changements survenus aux méthodes d’exploitation après la seconde guerre de partage [seconde guerre mondiale], donc aussi la mentalité d’occupation économique, politique, idéologique et militaire masquée.

    Comme les révolutionnaires des pays arriérés, à l’époque où dominait l’ancienne méthode d’exploitation, ils voient l’impérialisme comme un symptôme externe et séparent l’impérialisme des classes dominantes par une ligne stricte.

    Que ce soient alors tels opportunistes qui déterminent la contradiction principale entre la féodalité et les paysans, ou tels opportunistes qui la placent entre la bourgeoisie monopoliste autochtone et les masses laborieuses, ils apportent tous de l’eau au moulin des impérialistes américains.

    Les occupants américains eux-mêmes offrent toutes leurs forces et emploient toutes les méthodes de pointe possibles pour maintenir leur occupation voilée.

    Cette détermination tout à fait différente (de la véritable contradiction principale) n’est qu’un soutien de  » gauche  » aux efforts de l’impérialisme américain dans cette direction.

    Ce problème ne peut être résolu par la détermination du but stratégique.

    Le but stratégique détermine la direction principale pour la révolution.

    Et ainsi seulement une partie du plan stratégique.

    C’est pourquoi le problème de l’établissement juste des buts stratégiques n’est pas clos; les avant-gardes principales et les forces de réserve doivent aussi être déterminées correctement.

    Notre révolution parviendra à la victoire par la guerre populaire.

    Mais comme nous l’avons déjà dit, la guerre populaire passera par la phase de guerre d’avant-garde à cause de la situation historique et des spécificités de notre pays.

    Avec l’appui de la stratégie militaire politisée de combat, la voie révolutionnaire va suivre la ligne suivante:

    o 1er niveau: création de la guérilla urbaine

    o 2ème niveau: extension de la guérilla
    urbaine, création de la guérilla rurale,
    démonstration de force.

    Dans ces deux niveaux la recherche d’affaiblissement par la guerre psychologique sera un facteur dominant.

    o 3ème niveau: propagation de la guérilla
    urbaine, développement de la guérilla
    rurale.

    o 4ème niveau: propagation de la guérilla
    rurale.

    Pourquoi débuter par la guérilla urbaine? Il y a deux types de raisons.

    A)Raisons objectives

    a-les conditions d’introduction d’une organisation combattante dans les villes sont plus favorables, parce que dès le début les villes ont cet avantage par rapport aux campagnes de meilleurs possibilités de propagande et de publicité,

    b-même si c’était dans uns sens petit-bourgeois, le mouvement révolutionnaire violent mené par Dev Genç (Jeunesse Révolutionnaire) dans les villes et les actions de masse ont préparé le terrain pour l’acceptation d’actions armées plus dures et de niveau plus élevé.

    B)Raisons subjectives

    Nous étions pauvres au niveau des conditions matérielles et spirituelles préalables, tels que l’expérience, l’équipement et le matériel de guerre.

    Cela s’explique par notre mauvais travail en temps de préparation de la propagande armée et par notre retard à avoir pris les armes.

    Ces causes objectives et subjectives ont motivé notre parti à commencer la guerre de guérilla par la guérilla urbaine.

    A partir de maintenant, notre parti va suivre cette voie prédéterminée (après une longue période d’inactivité).

    Conformément à la stratégie militaire politisée de combat, nous pouvons classer ainsi les forces dirigeantes, forces principales et réserves de la révolution: la force dirigeante est le prolétariat.

    Concernant le problème de la force dirigeante, notre parti a pris comme base la direction idéologique du prolétariat, parce qu’il est établi que la révolution sera victorieuse part la guerre populaire (l’originalité c’est que la région de base est le pays).

    Au niveau de la guerre d’avant-garde, notre parti ne fait pas de différence entre quelqu’un qui vient ou non de la classe laborieuse.

    Il est important que les combattants soient des révolutionnaires professionnels.

    Plus la guerre s’étend, plus il faut veiller à ce que les travailleurs, parmi lesquels se trouvent les couches dirigeantes, dominent.

    La forçe principale est constituée des paysans (tous les éléments ruraux, à part les résidus féodaux et la bourgeoisie agraire).

    Dans l’ordre: -le prolétariat de village; -le semi-prolétariat de village; -les paysans pauvres; -les paysans moyens.

    Bien sûr le prolétariat urbain fait aussi partie des forces principales de la révolution.

    Mais leur détermination réside dans la phase d’extension de la révolution.

    Et le dernier mot leur appartiendra:  » de nouvelles forces vont en permanence se rallier à la lutte commencée par un petit noyau de combattants (avant-garde); les mouvements de masse prennent forme; l’ordre ancien commence à vaciller, il se brise; et vient alors la phase dans laquelle la classe ouvrière et les masses citadines décident du sort de la guerre  » (Che Guevara).

    Les réserves directes sont:

    -le cercle kémaliste des intellectuels;
    -le bloc socialiste dans le monde;
    -les mouvements de libération nationale dans
    les pays colonisés, surtout au Proche-Orient.
    Les réserves indirectes sont:
    -l’aile droit de la petite-bourgeoisie;
    -les pays démocratiques occidentaux et leur
    opinion publique.

    Tant pour les réserves directes que pour les réserves indirectes, l’ordre change suivant la situation.


    Le THKP/C et le DHKP/C: une continuité fondamentale (1996)

    Ce qu’est et ce que n’est pas le THKP/C, c’est ce qui caractérisa le débat mené de 1974 à 1980.

    C’est de là que vient le grand nombre de groupes qui s’affirmèrent comme la  » suite logique  » du THKP/C.

    Un grand nombre qui n’existe aujourd’hui plus.

    Cela parce que ces groupes se fondaient sur des déviations et des interprétations erronées.

    Ainsi la déviation de gauche réduisait le THKP/C à une idéologie de combat, caricaturant ainsi la stratégie révolutionnaire.

    La déviation de droite ne comptait elle que s’approprier sur le papier la stratégie du THKP/C, n’assumant aucune responsabilité au niveau de la pratique.

    En détruisant ainsi par leurs interprétations erronées la véritable stratégie du THKP/C, ces groupes se sont auto-détruits, perdant toute validité historique, jusqu’à cesser d’exister.

    Comprendre le THKP/C n’est pas possible de manière simplement subjective, ou en en reprenant la vocabulaire au mot près.

    L’héritage du THKP/C n’est saisissable que dans la voie de la révolution.

    C’est pourquoi les jeunes cadres de Devrimci Sol n’ont pas eu de difficultés à saisir le coeur de l’idéologie du THKP/C.

    Le rapprochement, mieux, l’unité entre Devrimci Sol et ce qui a été le THKP/C, ne vient pas du fait que leurs idéologies et que leurs pratiques soient similaires.

    Leur unité vient de ce qui s’exprime de leur idéologie, de leur pratique, de leur politique.

    Et cela se démontre avec la responsabilité vis-à-vis de notre peuple, des peuples du monde, le sacrifice, la décision, la conscience de sa force et de la volonté à être prêt à sacrifier sa vie.


    La période de transition entre capitalisme et communisme

    Lénine, dans son ouvrage  » L’Etat et la révolution « , met en avant la question de la transition du capitalisme au socialisme, suivant Marx et Engels.

    Il considère trois périodes essentielles:

    o la première consiste en la période en transformation politique du capitalisme en communisme
    o la seconde consiste en la structure économique et l’Etat durant la première période de communisme (le socialisme)
    o la troisième consiste en l’abolition progressive de l’Etat et la question de la base économique dans le communisme.

    Lénine insiste sur le fait que la première période consiste essentiellement en une période de transition politique.

    Ce que les socialistes utopistes et les opportunistes n’ont pas été capables de réaliser, était que la dictature étatique du prolétariat était nécessaire afin de briser la résistance de tous les exploiteurs.

    Dans le passage intitulé  » La transition du capitalisme au communisme  » il nous cite Marx:  » Entre la société capitaliste et la société communiste se place la période de transformation révolutionnaire de celle-là en celle-ci.

    A quoi correspond une période de transition politique où l’Etat ne saurait être autre chose que la dictature révolutionnaire du prolétariat « .

    Lénine nous dit alors qu’  » autrefois, la question se posait ainsi: le prolétariat doit, pour obtenir son affranchissement, renverser la bourgeoisie, conquérir le pouvoir politique, établir sa dictature révolutionnaire.

    Maintenant, la question se pose un peu autrement: le passage de la société capitaliste, qui évolue vers le communisme, à la société communiste, est impossible sans une ‘période de transition politique’, et l’Etat de cette période ne peut être que la dictature révolutionnaire du prolétariat  » (L’Etat et la révolution).

    Nous tenons à souligner deux points précis: la période de transition chez Marx et Lénine va jusqu’au communisme, et, secondement, le processus de transition a essentiellement un caractère politique.

    Cette théorie a été démontrée de différentes manières, et a été enrichie par les pratiques de tous les pays socialistes(…).

    Lénine traite de cette situation dans son article de 1918 quant aux  » rapports économiques et politiques lors de la période de dictature du prolétariat « :  » Théoriquement, l’existence d’une période de transition – entre capitalisme et communisme -qui posséderait des propriétés et des signes des deux formes socio-économiques, est hors de question. Cette période de transition sera une période de lutte entre le communisme venant de naître et le capitalisme en proie avec la mort. L’obligation de ce processus historique ayant un caractère temporaire doit être claire non seulement pour un marxiste, mais aussi pour quiconque connaît un minimum de la loi de l’évolution « .

    Dans ce contexte, il est mis en avant que la transition au communisme n’est pas que politique, et porte en elle une dimension économique de la plus haute importance.

    Lénine nous dit en effet que  » le socialisme signifie l’abolition des classes.

    Il est tout d’abord obligé de renverser les grands propriétaires et les capitalistes afin d’abolir les classes.

    Une partie de nos tâches a alors été réalisé, mais il ne s’agit que d’une partie, et pas de la plus dure.

    Le second pas nécessaire consiste en l’abolition de la différence entre paysan et ouvrier d’usine, de les changer tous en travailleurs.

    Cela ne peut pas être résolu de manière soudaine.

    C’est une tâche plus dure que la première, et elle sera effectuée sur le long terme.

    Cela ne peut pas être résolu par le renversement d’une classe.

    Cela ne peut être résolu que par la réorganisation de tout le système socio-économique, et le passage de la petite production résiduelle à la large production sociale.

    Cette période de transition sera inévitablement longue ».


    Le processus de transition entre capitalisme et communisme en Union Soviétique (DHKC-1996)

    Lorsque les Bolcheviks ont pris le pouvoir en Novembre 1917, ils ne savaient pas comment établir le socialisme.

    Il était évident que gérer l’établissement du socialisme ne se ferait pas sans une série d’expériences.

    Les paroles de Lénine (mai 1918) expliquent cette situation:

     » Tout ce que nous savons, la seule définition absolue faite par les experts les plus compétents du développement de la société capitaliste, et les plus grands penseurs anticipant le capitalisme, consistait en cela: la transition était inévitable historiquement et était obligé de suivre une voie générale précise; la propriété privée des moyens de production était amenée par la course de l’histoire, serait dissoute, et la propriété de l’exploiteur serait prise un jour.

    Cela était déterminé d’une exactitude scientifique, et nous savions cela lorsque nous avons porté le drapeau socialiste, fondé le parti socialiste et changé la société.

    Nous savions cela lorsque nous avons pris le pouvoir dans une perspective de réorganisation socialiste.

    Mais nous ne connaissions pas les formes concrètes de la transition ou la vitesse de la réorganisation  » (socialisme utopique et socialisme scientifique).

    Pour cette raison, après que les Bolcheviks aient pris le pouvoir, beaucoup de politiques de droite et de  » gauches  » se développèrent jusqu’à l’établissement du socialisme.

    Jusqu’à la NEP (nouvelle politique économique) qui
    commença en 1921, il y avait deux déviations principales dans le parti bolchevik.

    La première répudiait à la base le rôle d’avant-garde du parti.

    C’était la déviation de droite qui considérait que le socialisme pourrait être instauré d’un coup et que l’épicentre de l’économie avait été transféré aux syndicats
    depuis la prise du pouvoir.

    La seconde déviation était formée de la tendance de « gauche », défendue par Trotsky et Boukarine.

    Leur proposition consistait en une industrialisation rapide grâce à un travail militarisé.

    Ces idées furent rejetées par Lénine et les Bolcheviks.

    Le plan de Lénine pour établir le socialisme était différent(…).

    Selon Lénine  » l’unique ennemi du socialisme [en Russie] est la situation économique petite-bourgeoise et l’élément petit-bourgeois « , c’est pourquoi le capitalisme d’Etat était le seul moyen de dépasser l’économie petite-bourgeoise.

    Le programme de Lénine, consistant en une transition au socialisme par un capitalisme d’Etat sous la dictature du prolétariat – ce qu’il voyait comme une solution au problème – ne sera matérialisé qu’en 1921 (…).

    La NEP (nouvelle politique économique) était considéré comme un  » retrait  » tactique par les opportunistes dans les années 20 (et c’est encore valable aujourd’hui).

    C’est faux: si la NEP est un recul par rapport au programme de construction du socialisme, elle est intégrée dans une
    transition au socialisme par le capitalisme d’Etat et
    la liberté du commerce.

    La NEP était la conséquence des conditions économiques concrètes de l’Union Soviétique, et cela Lénine l’avait compris dès 1918.

    Nous devons ainsi voir la NEP comme un processus de transition du capitalisme au socialisme, comme une lutte en Union Soviétique, et non pas comme un  » recul  » général (…).

    Lénine fit remarquer que le capitalisme d’Etat était
    nécessaire pour la préparation des bases objectives du socialisme, et que les travailleurs apprennent de la bourgeoisie l’industrialisation.

    C’est pourquoi le capitalisme d’Etat était un bloc contre les petits-paysans.

    Dans cette perspective il proposa l’organisation des petits-paysans en co-opératives, et l’application du capitalisme des coopératives au lieu du capitalisme des petits-paysans.

     » Contrairement au capitalisme privé, le capitalisme des coopératives sous direction soviétique est une forme de capitalisme d’Etat et est ainsi utile dans certains aspects pour les temps présents.

    Depuis la tâche essentielle (qui reste après que la taxe soit prise) signifie la vente libre des produits, nous devons faire tout ce que nous pouvons pour mobiliser ce développement du capitalisme – parce que les marchés libres signifient le développement du capitalisme  » (le prolétariat et les paysans).

    Ainsi la NEP doit développer le capitalisme d’Etat, qui est une manière d’établir les bases objectives du socialisme et d’amener les travailleurs en direction de l’industrie (…).

    Pour Lénine, le capitalisme d’Etat sous direction de l’Etat prolétarien dans un pays comme la Russie où les forces productives étaient sous-développées était l’unique forme à même d’assurer une transition au socialisme (…).

    Nous allons [maintenant] parier de la pensée de  » gauche  » trotskyste, qui affirma en 1924 l’impossibilité d’établir le socialisme en Russie sans une révolution mondiale.

    Nous allons tenter d’aller de l’avant dans la compréhension de ce gauchisme avec la question de rétablissement du socialisme.

    L’idée du trotskysme, puis par la suite du groupe de  » gauche  » Trotsky-Kamenev-Zinoviev, qui est connue sous le nom d’ » opposition unifiée « , était fondée sur l’industrialisation rapide avant que les rapports de production socialistes soient établies dans les zones agraires.

    Si cette voie était prise, l’industrialisation rapide serait matérialisée par l’exploitation des paysans.

    Cela reposerait sur le modèle de  » l’accumulation socialiste primitive  » de Preobrajensky (fameux économiste de l’opposition de gauche), qui se base sur l’expropriation des produits agricoles, la taxe des salaires agricoles et l’écrasement des paysans comme durant le développement du capitalisme.

    Ce serait la fin du pouvoir socialiste (…).

    Le groupe de « gauche » Trotsky-Kamenev-Zinoviev ne croyait pas que la paysannerie puisse être gagnée en faveur du socialisme, et que les rapports socialistes de production puissent être établies dans les zones agraires.

    Cela signifiait marcher sur un seul pied [avec le prolétariat, sans la paysannerie], et commencer rapidement l’industrialisation.

     » Que se serait-il passé si nous avions commencé à attaquer la production des Koulaks (les grands propriétaires terriens – paysans riches) avant que nous possédions la possibilité d’établir une production fondée sur les Kolkhozes et les Sovkhozes?

    Notre attaque aurait failli, notre faiblesse aurait été prouvée. Nous aurions laissé les paysans  » moyens  » dans les mains des Koulaks, nous aurions bloquer l’établissement du socialisme
    et vécu dans la famine  » (Staline, La grande crise du capitalisme et l’économie soviétique, 1929).


    Problèmes de la construction du socialisme et de la phase de transition au communisme en Union Soviétique (1996)

    Avec l’offensive de 1928 sur la bourgeoisie, les rapports bourgeois furent abolis à la campagne et dans les villes.

    Ceci ne fut évidemment pas fait en un an; l’année 1928 est un début et en peu d’années les rapports socialistes de production étaient en harmonie complète avec les forces de production.

    La construction du socialisme commençait.

    L’établissement des rapports socialistes de production n’était pas que le résultat des conditions internes, les conditions extérieures jouèrent un rôle aussi.

    La révolution attendue n’ayant pas eu lieu, l’Union Soviétique se voyait forcé d’établir et construire le socialisme à une grande vitesse.

    Le fait que le système capitaliste était en crise dans le monde entier la même année a permis au socialisme de  » gagner du temps « .

    Ainsi, comme Staline l’a dit, où ils faisaient en 10 ans ce pour quoi il aurait fallu 100 ans, où ils périraient (…).

    Staline dit ainsi [en 1939] qu’en cette période la victoire finale du socialisme était achevé, que le passage à la première période du communisme était achevé et que le prochain objectif était de passer à la phase supérieure du communisme, et il voyait l’Etat, comme il le dit, comme un Etat de la première période du communisme, comme  » un Etat tendant à disparaître, mais qui ne commence pas à disparaître et, au contraire, devient plus fort à cause du siège capitaliste « .

    Il est évident que  » l’Etat  » dont parle Staline n’est pas, dans le sens général, la dictature du prolétariat (…).

    Les commentaires de Staline sont-ils corrects?

    Si le passage à la première phase du communisme était complété, ou si les commentaires étaient fait d’un point de vue général et  » théorique « , cela serait sans nui doute correct.

    Mais, l’Union Soviétique n’avait pas atteint la première phase du communisme (…).

    La base de l’erreur de Staline tient à ce qu’il pensait que le socialisme avait atteint la première période du communisme.

    Sur cette base, l’Etat était également évalué comme Etat de la première période du communisme.

    L’erreur de Staline devint plus tard la source principale du révisionnisme; les concepts d’  » Etat du peuple entier « , de  » démocratie sans dictature « , se fondaient sur l’erreur de Staline (…).

    En fait, jusqu’à la première période du communisme ou, plus précisément, tant que l’impérialisme continue d’exister comme menace mondiale, l’Etat ne doit pas être un  » Etat des ouvriers et des paysans « , mais une dictature du prolétariat(…).

    L’Etat ne peut perdre sa fonction d’ » Etat politique  » et commencer à disparaître que si le prolétariat commence à s’abolir lui-même en tant que classe, et c’est un processus qui commence après que les autres couches sociales et classes autres que le prolétariat soient devenues prolétaires (…).

    Staline mit en avant trois conditions fondamentales pour la transition au communisme:

    1. « D’abord le développement de la production sociale doit être assuré, non pas par une ‘organisation rationnelle’ fictive des forces de production, mais en donnant priorité à la production de biens-

    2. Deuxièmement, en stages graduels, le kolkhoze doit devenir profitable et finalement amener des profits à toute la société et, également en stages graduels, un système d’échange de produits doit remplacer la circulation d’articles, afin que le pouvoir central ou toute organisation économique centrale puisse utiliser ces
    produits au bénéfice de toute la société-

    3. Troisièmement, un développement social et
    culturel doit suivre, permettant à tous les membres de la société de développer dans tous les domaines leurs facultés physiques et mentales  » (Staline, derniers écrits).

    Staline avait bien vu que les rapports de production pourraient devenir un sérieux obstacle aux forces de production si  » une politique incorrecte était mise en oeuvre « , et en ce sens il était averti du danger.

    Mais son erreur était de penser que là où la politique juste était appliquée  » il serait facile d’avoir affaire aux forces de la négligence « .

    Dans les conditions existantes une politique correcte assurerait la victoire, mais cela ne veut pas dire que les forces qui ont intérêt à la continuation des structures existantes seraient  » facile à traiter « .

    Malgré que dans les années 1950 Staline soit averti du danger de la déviation de droite, et voyait que la voie des rapports de production pouvait devenir un obstacle aux forces productives, il se trompa en ne voyant pas que les  » trois conditions  » ne pourraient être réalisées que par une  » révolution  » (…).

    Défendre Staline ne veut pas dire ignorer ses erreurs.

    C’est également ce qu’a fait Mao.

    Les thèses de Mao sur la période de transition montre les erreurs de Staline et complète ses thèses.

    En ce sens il est intéressant de citer les thèses de Mao:  » La transition au communisme ne consiste évidemment pas en le renversement d’une classe par une autre.

    Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de révolution sociale, parce que le remplacement d’un type de rapports de production par un autre est un saut qualitatif, une révolution ».

    Ce sont les forces sociales et politiques qui refusaient le changement des relations de production et de la superstructure qui ont amené au pouvoir le révisionnisme en Union Soviétique.

    Le révisionnisme n’est pas un phénomène subjectif, qui serait apparu subjectivement au Xxème congrès du PCUS avec Kroutchev.

    Comme nous l’avons déjà vu, alors que les rapports de production et la superstructure étaient devenus des obstacles au développement, le socialisme était atteint en Union Soviétique au milieu des années 50.

    A ce moment-là, ou alors une  » révolution  » commençait dans la superstructure et continuait la transformation des rapports de production, clarifiant la voie pour les forces productives et amenant au premier stade du communisme, ou alors tout resterait coincé.

    Le fait que le PCUS n’ait pas évalué la situation et commencé une révolution a aidé les forces sociales et politiques qui avaient intérêt au status quo et à la préservation des structures existantes à assurer leur domination sur le parti et la superstructure.

    Au même moment, le révisionnisme gagna en force en mettant en oeuvre une politique de collaboration avec l’impérialisme.

    On en serait peut-être pas arrivé à cette situation.

    Le problème était, comme Staline l’a montré, d’amener des possibilités à l’état de réalité.

    Cela n’a pas été fait.

    Cela aurait été possible en gagnant les paysans des kolkhozes et les intellectuels, en reliant les travailleurs de l’industrie et ceux des sovkhozes, et en éliminant les forces formant un obstacle au développement dans la superstructure, ainsi que dans la structure sociale.

    Quoiqu’il en soit, l’incapacité à voir que la transition du socialisme au premier stade de communisme n’était possible que par une  » révolution  » dans la superstructure et les rapports de production a amené les néo-boukarinistes, qui étaient en faveur d’une préservation des structures existantes, à gagner le contrôle du parti et de la superstructure.

    De la même manière que selon la théorie de Boukarine le socialisme arriverait spontanément, les révisionnistes exposèrent la théorie qu’un développement spontané des forces productives assurerait la transition à un stade plus haut du communisme.

    En réalité, un tel développement ne pouvait à terme que pousser l’économie et la superstructure à la crise, et préparer le terrain à une restauration capitaliste.

    C’est la raison pour laquelle dans le socialisme d’aujourd’hui le niveau de développement ne représente pas un obstacle objectif à rétablissement de rapports capitalistes.

    Entre le féodalisme et le capitalisme, le niveau des forces productives bloque objectivement la transformation du capitalisme en féodalisme.

    Mais, lorsque le socialisme n’est pas en train de se mouvoir d’un niveau primitif de communisme à un niveau supérieur, il n’y a pas de tel obstacle objectif.

    Ainsi, à travers la période de transition, si l’importance déterminante de la superstructure est ignorée, si le développement du socialisme est laissé à la spontanéité, si le développement vers le communisme n’est pas assuré par des  » révolutions  » dans la superstructure et les rapports de production, il y a en soi le danger de restauration capitaliste.


    L’internationalisme (DHKC-1996)

    Pour ne pas faire courir de risque à leur statu-quo interne, les gouvernements révisionnistes de l’Union Soviétique et des pays comparables ont combattu les processus révolutionnaires se déroulant dans les autres pays au fur et à mesure que la crise de l’Impérialisme s’aggravait et que ce dernier les attirait dans la phobie de la guerre nucléaire.

    Ils ignorèrent et isolèrent les pays qu’ils ne pouvaient pas influencer.

    Ils firent ainsi en sorte que le blocus impérialiste soit partout plus puissant.

    Leur peur et leur disponibilité au compromis conduisit à ce qu’ils trahissent toujours davantage, jusqu’à la capitulation totale devant les coups de l’Impérialisme, qui finirent par les anéantir.

    Ces pays en vinrent, à l’époque de la Guerre du Golfe, non seulement à ne pas prendre position aux côtés des peuples qui, dans un mouvement historique de solidarité, s’opposèrent à l’agression impérialiste, mais encore à soutenir le  » nouvel ordre mondial  » impérialiste qui répandait massacres et pillage sur les peuples du Moyen-Orient.

    Le front révisionniste porte une responsabilité principale dans les massacres causés par les milliers de tonnes de bombes tombées dans cette région.

    Leur trahison envers les peuples du monde est devenue évidente.

    Il y eut bien sûr, aux côtés d’exemples négatifs, de nombreux moments positifs dans la lutte pleine de dignité des peuples opprimés et du prolétariat mondial, sur le terrain de l’internationalisme.

    Le plus important, c’est d’analyser correctement cette histoire et d’ajouter de nouveaux exemples positifs.

    La personnalité révolutionnaire du Che nous offre le meilleur exemple d’internationalisme prolétarien:  » Je laisse derrière moi ici mes rêves créateurs les plus naïfs, rêves qui concernent ceux que j’aime et mon peuple qui m’a adopté comme si j’étais l’un de ses fils.

    Cela signifie pour moi d’arracher une part de mon âme.

    Sur le nouveau terrain de lutte, j’emmènerai avec moi les convictions que tu m’as données, l’esprit révolutionnaire de mon peuple et la certitude qu’il n’y a pas de tâche plus noble à accomplir que de combattre l’Impérialisme, quel que soit l’endroit où je me trouve « .

    C’est en ces mots que le Che prit congé de Cuba, du peuple et du dirigeant de ce pays pour la libération duquel il avait combattu.

    Il fournissait ainsi un exemple nouveau de la tradition marxiste-léniniste de solidarité internationale des peuples travailleurs.

    La Troisième Internationale fut fondée pour soutenir la révolution mondiale et les combats révolutionnaires dans chaque pays pris séparément.

    Il s’agissait de conduire ces luttes à la victoire grâce à l’organisation internationale du prolétariat.

    Elle soutint ainsi les républicains qui résistaient au fascisme franquiste, durant la guerre d’Espagne.

    C’est un devoir fondamental pour les marxistes-léninistes, de soutenir, en plus des luttes de la classe ouvrière et des peuples opprimés, également les luttes des gouvernements et des classes qui affaiblissent directement l’Impérialisme.

    C’est pourquoi les « Brigades Internationales » furent fondées par des communistes, hommes et femmes de différents pays.

    Ils défendaient la fraternité des peuples en combattant ensemble le fascisme, aux côtés des républicains espagnols.

    Grâce à leur esprit de sacrifice, les peuples opprimés et le prolétariat ont développé la tradition de l’internationalisme prolétarien en l’enrichissant d’exemples nombreux.

    Les Cubains ont ainsi combattu pendant des années les visées expansionnistes des impérialistes boers sud-africains racistes en Angola.

    De même, les révolutionnaires s’étaient mobilisés, durant la deuxième guerre de partage impérialiste, pour la défense de l’Union Soviétique, « Patrie du Socialisme ».

    Les dockers français refusèrent de charger les bateaux d’armes pour l’Indochine… sans parier du rôle joué par l’Armée Rouge pour porter la révolution dans les Balkans et en Europe de l’Est.

    Voilà de nombreux exemples de solidarité internationale.

     » …Chaque victoire d’un pays sur l’Impérialisme est aussi une victoire pour nous.

    Il en est de même pour les défaites.

    L’Internationalisme du prolétariat n’est pas seulement une tâche à accomplir, c’est aussi un devoir des nations qui combattent pour un meilleur avenir » disait aussi le Che.

    Mais la conscience internationaliste, qui avait atteint son point le plus élevé au cours des années 60, commença à s’effacer et à s’aliéner, des les années 70, sous l’influence du révisionnisme.

    La question consistait à savoir, si chaque pays, qui s’efforce d’atteindre le socialisme par la révolution, prend également conscience du fait que la révolution mondiale du prolétariat est partie intégrante de sa propre révolution.

    La position du DHKC est juste.

    Elle  » consiste, non à se fixer les objectifs d’une police des attitudes de gauche, mais à défendre les thèses universelles du marxisme-léninisme, avec l’objectif de rapports de solidarité internationale de tous les révolutionnaires,-y compris les basés qui ont déjà pris le pouvoir dans leur propre pays-sur les bases de la critique et de l’amitié.

    Le point de départ de cette position consiste en notre volonté de réaliser la révolution dans notre pays et dans l’analyse marxiste-léniniste des conditions concrètes dans lesquelles nous agissons. » (extrait de la résolution du Congrès du DHKC).

    Le pragmatisme, une maladie mortelle pour l’Internationalisme

    D’une manière tout à fait justifiée, le Parti Communiste de Chine a critiqué les thèses du XXème Congrès du P.C.U.S., parce qu’elles rejetaient l’internationalisme et adoptaient de ce fait une attitude d’indifférence vis-à-vis des révolutions.

    Mais il ne conserva pas cette attitude juste jusqu’à en tirer toutes les conclusions et élabora la  » théorie du Social Impérialisme « .

    De ce fait, il adopta la position de principe selon laquelle  » l’ennemi de mon ennemi est mon ami « .

    Cette prise de position conduisit à dénaturer l’Internationalisme.

    Il en résulta que l’un comprenait  » blanc  » quand l’autre disait  » noir « .

    Durant un période où l’adoption de positions communes face à l’Impérialisme aurait été de la plus haute importance, le manque de solidarité et de soutien conduisit le mouvement de libération nationale et sociale des peuples opprimés à des reculs.

    L’espoir dans le socialisme reçut des coups. L’internationalisme repose sur l’égalité entre les peuples, la fraternité et la solidarité, le soutien sans condition aux luttes contre les dominants.

    Il fut de plus en plus remplacé par le révisionnisme, l’opportunisme, le pragmatisme, le dogme du maintien du statu-quo et, de manière croissante, par la trahison.

    Les politiques du P.C.U.S., celle du P.C.C. et celle du Parti du Travail d’Albanie consistèrent, jusque dans les années 80, à diviser les forces socialistes, à exciter les forces révolutionnaires les une contre les autres et à les rendre ennemies.

    Ces politique n’hésitaient pas, pour satisfaire des intérêts économiques et politiques, à collaborer avec les Gouvernements impérialistes et fascistes.

    Elles ont échoué.

    Tout le comportement de ces pays relevait d’un pragmatisme timoré éloigné du marxisme léninisme.

    Le révisionnisme du P.C.U.S. et le pragmatisme en politique extérieure qui en est la conséquence apparurent particulièrement clairs avec l’Afghanistan.

    Ces révisionnistes, qui ignoraient de nombreuses luttes de libération nationale et sociale dans les pays néocoloniaux, quand ils ne tentaient pas de les museler, défendirent la  » révolution par en haut  » engagées par la junte afghane, qui ne s’appuyait nullement sur le peuple mais sur un groupe de bureaucrates militaires et civils.

    Le fait de soutenir la révolution afghane exprimait la mise en oeuvre de conceptions révisionnistes qui ne sauraient se concilier avec l’Internationalisme révolutionnaire.

    Il faut tirer les leçons de l’aventure afghane et montrer qu’il est important de repérer les buts que vise le soutien à une révolution: l’Internationalisme ou la diffusion de thèses révisionnistes dénaturées.

    =>retour au dossier sur le mouvement anti-révisionniste en Turquie

  • DHKP/C – Principes pour la lutte politique et la lutte armée contre l’impérialisme

    Devrimci Halk Kurtulus Partisi / Cephesi (Parti / Front Révolutionnaire de Libération du Peuple)
    Principes pour la lutte politique et la lutte armée contre l’impérialisme

    Dans tout pays néo-colonial la lutte politique de masse, la lutte armée et la lutte anti-impérialiste doivent se conformer aux principes les plus importants que nous énumérons ci-dessous.

    1. Le renversement de l’oligarchie dirigeante et l’établissement du pouvoir révolutionnaire du peuple sont une affaire de volonté.

    Nous devons déterminer les objectifs et les revendications pour la prise du pouvoir et les fixer dans un programme.

    Quels que soient les moyens dont ils disposent, une organisation de libération ou un parti qui n’ont pas toujours en vue la prise du pouvoir, n’atteindront pas cet objectif. Un tel parti est d’ores et déjà condamné à être soumis à des forces et des facteurs extérieurs, et à subir immanquablement les influences et les pressions de ce que l’on appelle les « alternatives » de l’impérialisme.

    Aujourd’hui, la plupart des organisations de libération se trouvent menacées par un danger très important: celui de ne pas croire dans la réussite de la révolution.

    Il est aussi dangereux pour elles de se retrouver séparées de leurs forces militaires et de leur base de masse, de perdre leur courage et leur foi révolutionnaires, de se retirer dans leur « coquille nationale » et d’abandonner un combat de longue durée en faveur de la libération nationale et de classe pour se rabattre sur des exigences plus limitées.

    Toutes les défaites sont temporaires pour des peuples qui luttent pour leur libération.

    Mais des défaites qui s’accompagnent du reniement des principes du socialisme, du renoncement aux objectifs de la libération armée ou de l’abandon de l’organisation, sont des échecs dont le prix est extrêmement élevé.

    2. Armer le peuple, telle est la garantie principale de notre libération, de notre liberté et de notre avenir dans les pays en voie de développement.

    Ce n’est pas uniquement parce que notre peuple doit résister aux attaques des forces fascistes, mais c’est surtout une nécessité stratégique primordiale si l’on veut que se matérialise la révolution.

    Notre époque est toujours une époque de luttes de libération populaire.

    Ce n’est pas la perte de prestige du socialisme qui y a changé quoi que ce soit, ni non plus les conquêtes temporaires de l’impérialisme qui en ont résulté.

    Ce sont les conditions que nous rencontrons dans notre pays qui déterminent les phases spécifiques de notre guerre populaire.

    Le développement de notre guerre ne sera pas celui d’une guerre du peuple classique, elle ne descendra pas des montagnes pour gagner les villes, mais elle se matérialisera simultanément dans les montagnes et dans les villes, dans la perspective d’une lutte révolutionnaire unie.

    3. Il est nécessaire que le Parti soit nanti d’une direction

    Des organisations de libérations non dirigées par un Parti sont peut-être capables de s’emparer du pouvoir, mais elles sont incapables de concrétiser les transformations d’une révolution sociale.

    Un Parti qui assume ses tâches et remplit ses devoirs peut être le cerveau pour les organisations de libération.

    Le Parti, c’est la direction idéologique du marxisme-léninisme.

    C’est aussi, et en même temps, l’organe de commandement qui exprime l’unité de la direction politique et militaire…

    Détesté à cause de leurs structures bureaucratiques et de leur lenteur, les partis communistes traditionnels ont acquis une mauvaise renommée. Le simple nom de « Parti », tout au long des années, a laissé des traces négatives dans l’esprit des masses laborieuses de nombreux pays.

    Programmes, statuts, règles et règlements écrits, tout cela n’a aucune signification en soi.

    Ce qui constitue l’essence d’un Parti, c’est avant tout une certaine tradition, les valeurs démontrés au combat, le courage politique, une audace de tous les instants et une fidélité inconditionnelle au marxisme-léninisme, sans oublier les équipes de cadres expérimentés.

    « Nos corps peuvent être blessés, mais nous garderons la tête sur les épaules. »

    Ce que cette phrase veut dire, c’est que notre Parti doit en toutes circonstances disposer des talents et de la résolution nécessaires à la conduite de la guerre de libération.

    Notre époque est une époque où l’on attaque violemment les grands dirigeants révolutionnaires.

    Depuis l’abandon du socialisme en URSS, la bourgeoisie les dénigre de plus belle.

    Ces années sont celles où l’on tente de transformer le socialisme en démocratie bourgeoise, la révolution en réformisme, l’internationalisme en nationalisme.

    Ces années sont également celles qui voient la naissance d’une pléthore d’organisations révolutionnaires de façade qui s’agitent autour d’exigences aussi abstraites que «la paix», au lieu de lutter les armes à la main pour les droits et la liberté des peuples.

    4. Notre perspective, dans la lutte politique de masse, est d’inviter le peuple à rejoindre le front antifasciste et anti-impérialiste, à développer ce front dans l’ensemble du pays et à le consolider.

    Ce front est la force qui combat et qui entraîne le peuple à combattre. Le Parti – Front Révolutionnaire de Libération du Peuple (DHKP/C, Devrimci Halk Kurtulus Partisi – Cephesi) ce sont les muscles et les poings qui frappent l’ennemi.

    La masse, c’est le corps de notre combat. Le Front englobe la lutte de masse armée et la lutte politique de masse, non armée.

    Il est impensable de faire le travail politique de masse et la propagande en séparant le front d’un côté, et la lutte armée de l’autre.

    Un front doit disposer d’une aile non armée en plus de son aile armée, mais c’est l’aile armée qui doit constituer la base du front.

    Outre certaines différences particulières, la logique de la lutte révolutionnaire légale ou illégale est la même.

    La véritable opposition se situe entre la légitimité du peuple et des forces révolutionnaires, d’une part, et l’illégitimité du système, de l’autre.

    En fait, c’est même là que réside la principale opposition.

    Nous comptons épuiser toutes les ressources du domaine de la légalité.

    Mais nous choisirons ce que nous, nous estimons légitime comme étalon, et nous ne nous enfermons pas dans la lutte démocratique légale.

    Nous devrions nous fier bien davantage au pouvoir et à la créativité des masses.

    La lutte légale consiste à opposer notre légitimité à l’ennemi; dans un même temps, c’est une lutte pour un territoire que nous avons conquis pied à pied, en rendant coup pour coup.

    Toute organisation légale est le produit d’une lutte illégale.

    Il faut impérativement que l’ennemi accepte notre légitimité.

    En dépit du danger d’être tués ou sévèrement réprimés, nous mettons régulièrement en circulation des publications légales, nous conservons notre syndicat et nos organisations de masse, nous enterrons nos martyrs dans les montagnes et dans les villes entourés par des milliers de personnes massées derrière les drapeaux du Parti – Front, nous forçons les portes des commissariats et des centres de détention, nous envahissons les bidonvilles et nous obligeons les ministres et les chefs de la police à venir jusqu’au pied des barricades, et à satisfaire les exigences du peuple.

    Et si nous nous retrouvons en prison, le fait d’être prisonniers ne nous empêche pas de garder notre identité d’individus libres, même si pour y arriver, il nous faut mourir.

    Un autre grand danger qui menace une organisation révolutionnaire, ce n’est pas être en mesure d’enseigner la lutte de masse avec une âme révolutionnaire, de ne pas encourager suffisamment le mouvement révolutionnaire du peuple alors qu’il renferme tant d’énergie, et en fin de compte de le regarder courir à sa ruine…

    Des exemples, ce sont la Palestine et le Kurdistan.

    En réalité, l’Intifada et le Serhildanen ont été des phénomènes spontanés, ils se sont développés d’eux-mêmes et n’ont pas eu le soutien des mouvements nationalistes.

    On les a seulement utilisés comme atouts contre l’ennemi, en sachant très bien que leurs jours étaient comptés. On s’est contenté d’assister à leur fin. Quoi de plus normal qu’avec une telle mentalité on ne soit pas capable d’établir des mouvements de masse militants durables! Aujourd’hui, dans le Moyen-Orient, le radicalisme et le militantisme de masse ont été récupérés par le radicalisme islamique.

    5. Dans les pays néo-coloniaux, la crise est particulièrement grave. Le tout premier devoir des marxistes-léninistes est de prendre la direction d’un front démocratique qui unira toutes les forces contre l’impérialisme et ses collaborateurs.

    De nos jours, la guerre dans notre pays n’est plus un combat d’avant-garde, mais elle se transforme en guerre populaire.

    Chaque classe populaire est extrêmement mécontente du système.

    Les contradictions au niveau des classes et au niveau national sont très différentes et elles s’entremêlent en Anatolie, une région qui vient tout entière d’être transformée en prison pour le peuple.

    L’impérialisme et l’oligarchie ont lancé des politiques qui tiennent compte de ces contradictions.

    Il faut dire qu’ils ont eu le temps d’acquérir une expérience contre-révolutionnaire considérable.

    Ils appliquent une politique qui dressent les gens les uns contre les autres et qui sème la zizanie entre eux.

    A cette fin, ils utilisent les religions et les différences nationales. S’ils n’y arrivent pas de cette façon, ils tentent de séparer les groupes et de les isoler.

    Le fascisme a essayé d’exacerber le chauvinisme et l’hostilité des Turcs contre la prise de concience nationale croissante des Kurdes et contre le mouvement national kurde.

    Il s’est aussi employé à accroître l’hostilité entre Sunnites et Alévites.

    En agissant de la sorte, il a amené la question nationale kurde et le réveil alévite à s’éliminer mutuellement.

    Le fascisme a donc effectivement tenté de décrocher ces mouvements de la lutte révolutionnaire et de les isoler.

    D’autre part, d’importantes actions rassemblant des travailleurs, des fonctionnaires et des étudiants se déroulent régulièrement dans les quartiers populeux.

    C’est notre Parti qui coordonne et dirige ces actions.

    En mars 1995, des soulèvements se sont produits dans les immenses faubourgs d’Istanbul, à Gazi, Okmeydane, Nurtepe et Ümraniye. Toutes ces émeutes ont ébranlé le pays.

    Des soulèvements similaires ont éclaté en Anatolie.

    L’inconvénient majeur de ces mouvements de masse, c’est qu’ils apparaissent séparément, qu’ils ne se produisent pas en même temps et qu’il est donc difficile d’en faire des actions unifiées.

    Dans le même temps que nous livrons notre guerre dans les montagnes et les villes.

    Il est de notre devoir aujourd’hui de rassembler tous ces mouvements de masse et actions de résistance dans une même action populaire unie et de les incorporer au Front révolutionnaire.

    C’est en fonction de cela que nous avons mis la création de comités et de réunions populaires dans les quartiers ouvriers, les assemblées et comités de travailleurs, les réunions de fonctionnaires à l’ordre du jour.

    Aujourd’hui, ces projets sont discutés au sein des masses.

    Aujourd’hui, on rencontre très fréquemment de tels exemples de comités populaires dans les régions ouvrières, et spécialement dans les zones où l’on a déclenché des luttes militantes populaires.

    6. L’impérialisme et ses collaborateurs de l’oligarchie en place sont les principaux ennemis de notre révolution et de nos peuples. Considérer l’impérialisme et les gouvernements fascistes des pays néo-coloniaux comme des phénomènes séparés, c’est se mettre des oeillères.

    Si l’on ne s’en tient pas à un anti-impérialisme constant et intransigeant, la révolution et la libération ne sont pas possibles.

    L’impérialisme, c’est plus que l’exploitation et le pillage à l’échelle mondiale, et en termes généraux, c’est plus que la barbarie armée.

    L’impérialisme, c’est aussi et avant tout le pouvoir qui maintient en place les structures économiques, politiques et sociales des pays néo-coloniaux.

    Dans les pays en voie de développement, c’est encore et toujours l’impérialisme que l’on retrouve derrière l’exploitation, l’injustice et la barbarie fasciste.

    Il est la principale source de tous ces maux. Afin d’éliminer toute dynamique tendant à quelque progrès sur un plan national, l’impérialisme prend soin de mettre en place des structures étatiques fascistes à tous les niveaux, tout en introduisant une économie capitaliste particulièrement néfaste et basée sur la dépendance.

    La domination de l’impérialisme se développe davantage sur un plan interne que sur un plan externe.

    Si l’on ne détruit pas la structure politique et sociale, constituée par une poignée de collaborateurs, si l’on ne renverse pas l’Etat fasciste, c’est-à-dire si l’on n’élimine pas les bases économiques et sociaux de l’impérialisme, l’indépendance et la libération ne seront jamais possibles.

    7. Les lignes de conduite de l’impérialisme dans les pays en voie de développement, l’élimination des mouvements populaires de libération, le camouflage des contradictions, tout cela crée un statu quo en faveur de l’mpérialisme et lui permet de reprendre le contrôle de régions où les dynamiques révolutionnaires sont concentrées.

    Nous traversons une phase au cours de laquelle la démagogie des mouvements en faveur de la « paix dans le monde » et celle qui cautionne les scélératesses de l’impérialisme finissent par se mélanger.

    Les plus gros obstacles susceptibles d’empêcher les impérialistes d’atteindre les objectifs de leur Pax Americana et de forcer les peuples à renoncer à la lutte, ce sont les mouvements populaires de libération anti-impérialiste au Moyen-Orient, en Asie, en Amérique latine et en Afrique.

    Cela n’a rien d’une coïncidence si le massacre de Cana (au Liban) a été déclenché dans la foulée immédiate du sommet sur le terrorisme qui s’est tenu en Egypte.

    L’impérialisme, représenté par les scélérats sionistes, se livre à des attaques massives destinées à saper la résistance palestinienne et toutes les dynamiques anti-impérialistes dans la région.

    Les agressions contre la Corée, le Liban, Cuba, les massacres qui ont lieu en Turquie et au Kurdistan, ne sont rien d’autre que la continuation de cette politique.

    8. La politique récente de l’impérialisme à l’égard des mouvements de libération tend à détruire ces mouvements en recourant à l’intervention armée. Dans un même temps, elle vise à désarmer ces mouvements en tentant de les convaincre d’abandonner le socialisme, la révolution et leurs prétentions à l’indépendance.

    Au cours de la dernière décennie, cette politique a été appliquée avec succès dans certaines régions, où les organisations révolutionnaires avaient peu de connexions avec le marxisme-léninisme, où l’on suivait une politique d’avantage temporaires, où sévissait la crainte de la défaite et de l’isolement, où les gens ne croyaient pas en leurs droits ou encore où régnait une trop grande confiance en la victoire finale.

    Ce sont tout particulièrement les mouvements nationalistes et petits-bourgeois, qui font une fixation sur le pouvoir en place au point que cela influence leur ligne de conduite.

    Presque immanquablement, de telles organisations finissent par fonder des partis légalistes, par accepter des compromis ou même par abandonner pour de bon la lutte armée.

    Passer de la guérilla au marchandage de bazar, c’est un jeu dangereux.

    Ceux qui s’essaient à ce genre de tactique n’ont pas la moindre chance de vaincre.

    La paix et la liberté réelles ne seront possibles qu’après que nous aurons balayé toute trace d’exploitation, de dépendance et de dictature oligarchique. Seul le pouvoir révolutionnaire du peuple est en mesure d’atteindre cet objectif.

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