Rédaction du Renmin
Ribao et Rédaction du Hongqi, 11 novembre 1965
L’UNITÉ DU PROLÉTARIAT INTERNATIONAL
DOIT REPOSER SUR DES PRINCIPES
Toute l’histoire du mouvement communiste
international est marquée par le combat du marxisme contre
l’opportunisme et le révisionnisme, le combat que mènent les
marxistes pour la défense de l’unité internationale prolétarienne
et contre la division du prolétariat international par les
opportunistes et les révisionnistes.
Fidèle à la doctrine révolutionnaire
marxiste-léniniste, le Parti communiste chinois a toujours déployé
le grand étendard de l’unité internationale prolétarienne. A
notre avis, ce n’est qu’en unissant ses forces, en s’unissant à
toutes les forces pouvant être unies, au cours de la lutte contre le
capitalisme et l’impérialisme, et au cours de la révolution
mondiale, que le prolétariat international pourra vaincre l’ennemi.
Le mot d’ordre de combat : « Prolétaires
de tous les pays, unissez-vous ! » est l’œuvre de Marx
et d’Engels, les fondateurs de la doctrine communiste. C’est un
mot d’ordre qui a inspiré et stimulé les prolétaires de tous les
pays, qui a fait progresser le combat commun pour l’émancipation.
L’unité internationale voulue par Marx et Engels est une unité de
combat ayant pour but l’accomplissement à l’échelle mondiale de
la grande mission historique du prolétariat.
Continuateur de la cause de Marx et d’Engels,
Lénine fit accéder le marxisme à un nouveau stade. Ce fut le
léninisme, marxisme de l’époque de l’impérialisme et de la
révolution prolétarienne. Lénine mit continuellement l’accent
sur une unité internationale prolétarienne ayant le marxisme pour
base.
Et c’est dans les conditions historiques de la
montée de la lutte des nations opprimées contre l’impérialisme
qu’il lança le mot d’ordre de combat : « Prolétaires
de tous les pays et nations opprimées, unissez-vous ! ».
La lutte menée dans l’unité par le mouvement ouvrier des pays
occidentaux et le mouvement de libération des nations opprimées
d’Orient en fut stimulée. C’était là une unité plus large
encore des forces révolutionnaires internationales.
A la lumière des changements intervenus après la
Seconde guerre mondiale, dans les relations de classes et dans le
rapport des forces, sur le plan international, le camarade Mao
Tsé-toung avança le mot d’ordre appelant à la création d’un
front uni international contre l’impérialisme américain.
L’unité du prolétariat international en
constitue le noyau et il a l’unité entre prolétariat
international et nations opprimées pour base. Ce front signifie
l’union étroite des masses populaires, qui représentent plus de
90 pour cent de la population mondiale, le ralliement de toutes les
forces politiques victimes de l’agression, du contrôle, de
l’intervention et des vexations des Etats-Unis, la mise à profit
de toutes les contradictions possibles en vue d’isoler et de
frapper au maximum l’ennemi principal de tous les peuples,
l’impérialisme américain.
Ainsi est-il possible de faire jouer tous les
facteurs positifs en faveur de la révolution mondiale, et de faire
triompher les luttes révolutionnaires des peuples. Cette conception
stratégique formulée par le camarade Mao Tsé-toung, dans les
conditions historiques nouvelles, est de la plus haute importance
pour la révolution mondiale.
Sous la direction du camarade Mao Tsé-toung, le
Parti communiste chinois a toujours défendu l’unité
internationale prolétarienne, l’unité entre le prolétariat
international et les nations opprimées, l’unité de toutes les
forces en lutte dans le monde contre l’impérialisme américain. Et
nous avons appliqué cette ligne sans jamais tergiverser et avec
grand succès.
Le marxisme-léninisme nous enseigne que l’unité
internationale prolétarienne est révolutionnaire, qu’elle repose
sur des principes. Sa réalisation est impossible sans lutte résolue
et intransigeante contre les opportunistes et scissionnistes de tout
acabit.
Marx nous a appris qu’« il ne doit pas y
avoir de marchandage sur les principes » dans la lutte pour la
réalisation de l’unité internationale prolétarienne. Et parlant
de la nécessité d’une lutte de principe contre l’opportunisme
pour parvenir à l’unité authentique, Engels disait :
« L’unité
est chose excellente quand elle est possible, mais il y a des choses
qui se situent au-dessus de l’unité ». « Le
développement du prolétariat s’accompagne partout de luttes
intérieures » [1], faisait-il encore remarquer, mais
« des esprits bornés… veulent tout agglomérer et en faire
une pâte sans forme qui, quand on ne la remuera plus, fera ressortir
encore davantage les contrastes se trouvant dans le même pot » [2].
Marx et Engels étaient
explicites : « Il est par conséquent impossible pour nous
de marcher avec des gens qui tendent à rayer du mouvement cette
lutte de classe » [3].
Lénine condamna sévèrement les révisionnistes
de la IIe Internationale pour leur trahison du marxisme et de la
cause commune de la lutte anti-impérialiste, leur passage au côté
de la bourgeoisie de leur pays, leur dégénérescence en valets du
capital monopoleur, en social-chauvins et en social-impérialiste.
Il fit ressortir que, loin de saper l’unité du
parti prolétarien, la lutte contre l’opportunisme et le
révisionnisme est indispensable pour réaliser l’unité. Il
affirmait : « Sans lutte, on ne peut tirer l’affaire au
clair, et sans tirer l’affaire au clair il ne peut y avoir de
progression couronnée de succès.
Il ne peut y avoir d’unité
solide. Et ceux qui entament actuellement la lutte ne détruisent
nullement l’unité. L’unité n’existe déjà plus, elle est
détruite, détruite sur toute la ligne… et une lutte ouverte,
directe, est une des conditions indispensables du rétablissement de
l’unité » [4].
C’est précisément à partir d’une position
de principe marxiste-léniniste que le Parti communiste chinois livra
une lutte de longue haleine contre la clique dirigeante révisionniste
du P.C.U.S., Khrouchtchev en tête, pour la défense de l’unité du
mouvement communiste international basée sur le marxisme-léninisme
et l’internationalisme prolétarien, et pour la consolidation et
l’élargissement du front uni contre l’impérialisme américain.
Pour quelles raisons avons-nous publié en 1956
les deux articles sur l’expérience historique de la dictature du
prolétariat ? Pour quelles raisons avons-nous, lors de
l’élaboration de la Déclaration de 1957, pris la défense des
principes révolutionnaires et remis au Comité central du P.C.U.S.
un mémorandum sur le problème du passage pacifique ?
Pour quelles raisons avons-nous publié en 1960
« Vive le léninisme » et les deux autres articles ?
Pour quelles raisons avons-nous, dans notre
réponse de septembre 1960 à la lettre d’information du Comité
central du P.C.U.S., critiqué systématiquement les vues
révisionnistes, scissionnistes, et relevant du chauvinisme de grande
puissance, de Khrouchtchev ?
Pour quelles raisons avons-nous, lors de
l’élaboration de la Déclaration de 1960, tenu à réaffirmer les
principes révolutionnaires et remis à tous les partis frères notre
mémorandum sur le problème du passage pacifique ?
Pour quelles raisons avons-nous formulé les
« Propositions concernant la ligne générale du mouvement
communiste international », exposé de façon systématique
notre point de vue sur une série de questions fondamentales de la
révolution mondiale de notre époque ?
Pour quelles raisons avons-nous publié les neuf
articles à propos de la lettre ouverte du Comité central du
P.C.U.S. et réfuté ouvertement le révisionnisme khrouchtchévien ?
Pour quelles raisons avons-nous publié des
documents et articles critiquant le traité
soviéto-américano-britannique et dénoncé la trahison commise par
la clique khrouchtchévienne en s’alliant avec l’impérialisme
américain contre tous les peuples ?
Pour quelles raisons avons-nous, au cours des
multiples entretiens entre partis chinois et soviétique et dans les
nombreuses lettres échangées, averti la clique khrouchtchévienne
qu’elle devait serrer le frein au bord du précipice ?
Pour l’unique raison de défendre le
marxisme-léninisme, de défendre l’unité du mouvement communiste
international basée sur le marxisme-léninisme, de défendre l’unité
de toutes les forces en lutte contre l’impérialisme américain et
ses laquais.
Ce sont les combats engagés résolument par le
Parti communiste chinois et les autres partis marxistes-léninistes
qui ont accéléré la faillite du révisionnisme khrouchtchévien,
qui ont acculé son fondateur dans l’impasse et l’ont fait
descendre dans la tombe qu’il avait lui-même creusée.
Un an s’est écoulé depuis la chute de
Khrouchtchev et l’accession au pouvoir des nouveaux dirigeants du
P.C.U.S. Existe-t-il quelque différence entre eux et lui ?
Ont-ils abandonné la ligne révisionniste et scissionniste de
Khrouchtchev ? Les faits montrent qu’ils en poursuivent
l’application, suivant une tactique à double face encore plus
rusée et plus hypocrite.
La nouvelle direction du P.C.U.S. prêche à grand
fracas l’« unité d’action » des partis communistes
et des pays socialistes à l’aide de nombreux discours, documents
et articles. Elle se gargarise constamment avec de belles paroles du
genre « cohésion », « action commune contre
l’ennemi », « unité contre l’impérialisme »,
« soutien commun à la lutte du peuple vietnamien », etc.
Tout cela n’est qu’hypocrisie. Les actes
contredisent les paroles. A la session plénière de septembre du
Comité central du P.C.U.S., L. Brejnev, le premier secrétaire,
feignit d’appeler à la « cohésion dans la lutte contre
l’impérialisme », tout en blâmant ouvertement le Parti
communiste chinois. Ainsi apparut le caractère odieux de ceux qui
prônent une unité factice, mais procèdent à des attaques réelles
contre la Chine.
A l’instar des impérialistes américains, les
plus agressifs des impérialistes, qui se font passer pour
d’angéliques partisans de la paix, les plus grands des
révisionnistes et des scissionnistes cherchent à se faire admettre
comme d’ardents partisans de l’unité. L’appel à l’« unité
d’action » lancé par la nouvelle direction du P.C.U.S. est
de la duperie et rien de plus.
Voyons les mensonges qu’elle a proférés à ce
sujet, réfutons-les un à un, et étalons cette duperie au grand
jour, par l’énoncé de ses agissements malfaisants des douze
derniers mois, tant sur le plan international que dans le domaine
intérieur.
LES RÉVISIONNISTES KHROUCHTCHÉVIENS
ONT SAPÉ LA BASE COMMUNE DE L’UNITÉ
L’un des arguments de la nouvelle direction du
P.C.U.S. en faveur de l’« unité d’action », c’est
que tous les partis communistes ont une « même idéologie »
et un « programme commun ».
Les partis communistes ont une « même
idéologie », le marxisme-léninisme, et les principes
révolutionnaires des deux Déclarations élaborées par eux
constituent leur « programme commun ». Mais les
révisionnistes khrouchtchéviens ont complètement trahi cette
« même idéologie » et ce « programme commun »,
ils ont entièrement sapé la base commune de l’unité de tous les
partis communistes.
Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont pieusement
recueilli les oripeaux de Khrouchtchev. Ils ne sont pas devenus des
marxistes-léninistes, ni même des semi marxistes-léninistes, ils
sont demeurés ce qu’ils étaient, des révisionnistes
khrouchtchéviens à cent pour cent, et pratiquent un révisionnisme
khrouchtchévien sans Khrouchtchev.
En novembre 1964, ils
déclaraient à la délégation du Parti et du gouvernement chinois
que leurs vues, quant aux problèmes touchant au mouvement communiste
international et aux rapports avec la Chine, ne différaient en rien
de celles de Khrouchtchev. Ils ont réaffirmé catégoriquement à
d’innombrables reprises que la ligne générale tracée par les XXe
et XXIIe Congrès du P.C.U.S. « a été, est et restera la
seule et inébranlable [ligne] dans toute la politique intérieure et
étrangère du Parti communiste et de l’Etat soviétiques » [5].
Tout comme Khrouchtchev, ils proclament que la « coexistence
pacifique » est « aujourd’hui la condition la plus
importante de la transformation de la société universelle » [6],
que la « compétition pacifique » entre les deux systèmes
suffit à assurer « la victoire du communisme sur le
capitalisme à l’échelle mondiale » [7], que « les
possibilités » du passage pacifique « se sont
considérablement accrues » [8], et cela pour désavouer
toutes les luttes révolutionnaires anti-impérialistes et s’y
opposer.
Tout comme
Khrouchtchev, ils cherchent obstinément à supprimer la dictature du
prolétariat et le parti du prolétariat, à créer un « Etat
du peuple tout entier » et un « parti du peuple tout
entier ». De plus, ils prétendent que, « de même que la
dictature du prolétariat, l’Etat du peuple tout entier est un
stade logique du développement du système d’Etat socialiste, un
stade commun à tous les pays » [9]. « La
transformation de notre Parti en un parti du peuple tout entier,
disent-ils, est d’une grande signification, même à
l’étranger. » [10]
Ils ont en outre développé le
révisionnisme khrouchtchévien en répandant l’absurdité de la
réalisation du socialisme sans direction du prolétariat. Ils ont
affirmé que dans le monde capitaliste, « le passage à la
transformation socialiste peut également se faire dans un pays ou un
autre où la classe ouvrière n’assume pas une direction
directe » [11].
Ils ont, sans honte aucune,
vidé de sa substance la doctrine de Lénine sur la dictature du
prolétariat en prétendant que « Lénine n’a pas lié le
passage vers la voie non-capitaliste à la nécessité d’un pouvoir
dirigé par le parti du prolétariat, qui est, en fait, la dictature
du prolétariat » [12].
A les en croire, la révolution prolétarienne et
la dictature du prolétariat ne seraient plus du tout indispensables,
et le parti communiste pourrait tout aussi bien être dissout.
En propageant cette théorie ultra réactionnaire,
qui est une trahison totale envers le marxisme-léninisme, ils
fournissent non seulement une arme idéologique aux réactionnaires
pour mieux combattre les communistes et le peuple, mais ils essaient
en même temps de plonger dans la confusion les pays et les peuples
encore au stade de la révolution nationale et démocratique, pour
estomper l’objectif actuel de leur lutte et les amener à renoncer
à leur tâche : le combat contre l’impérialisme, le
colonialisme et le néo-colonialisme.
La théorie et la ligne révisionnistes de
Khrouchtchev, que la nouvelle direction du P.C.U.S. a reprises et
développées, ont pour essence le maintien de la domination
impérialiste sur le monde capitaliste et la restauration du
capitalisme dans le monde socialiste.
Il y a, entre révisionnistes khrouchtchéviens et
marxistes-léninistes, divergence quant à la ligne fondamentale à
suivre, divergence capitale quant à la distinction à opérer entre
ce qui est vrai et ce qui est faux. Peut-il, dans ces circonstances,
être question pour eux d’une « même idéologie » et
d’un « programme commun » ? Une base commune pour
leur unité est-elle possible ? On ne peut nullement prétendre,
comme le font les nouveaux dirigeants du P.C.U.S., qu’entre
marxistes-léninistes et révisionnistes khrouchtchéviens, « ce
qui les unit est incomparablement plus fort que ce qui, pour
l’instant, les sépare ».
Car, sur l’ensemble des questions fondamentales
de notre époque, un antagonisme irréductible les oppose et il
n’existe entre eux que des choses qui les séparent et les
opposent, et rien qui les unisse et leur soit commun.
Faire l’unité, alors qu’existent de telles
divergences quant à la ligne fondamentale à suivre, exigerait que
nous rejetions le marxisme-léninisme et emboîtions le pas à leur
révisionnisme, ou qu’ils renoncent au révisionnisme et reprennent
la voie du marxisme-léninisme. Il n’est pas d’autre possibilité.
Il serait inadmissible et totalement faux pour nous d’adopter une
attitude vague ou équivoque dans une question d’une telle acuité.
Attend-on de nous que nous suivions les nouveaux
dirigeants du P.C.U.S. pour réaliser l’unité dans le cadre de
leur programme révisionniste ?
Cela n’équivaudrait-il pas à nous demander de
nous joindre à eux pour trahir le marxisme-léninisme, pour étouffer
la révolution des peuples et nous faire les complices de
l’impérialisme ? Inutile de dire que nous n’agirons jamais
de la sorte.
Attend-on de nous que nous restions dans
l’expectative alors que poursuivant la coopération
soviéto-américaine pour la domination du monde et pour la lutte
contre la révolution des peuples de tous les pays, les nouveaux
dirigeants du P.C.U.S. trahissent l’ensemble des principes
fondamentaux du marxisme-léninisme et attend-on de nous que nous
gardions constamment le silence sans les critiquer, les dénoncer et
nous opposer à eux ?
Cela ne reviendrait-il pas à dire que nous devons
abandonner à notre tour le marxisme-léninisme, nous faire leurs
alliés dans la lutte contre la révolution des peuples et devenir
les complices des impérialistes ? Inutile de dire que, là non
plus, nous n’agirons jamais de la sorte.
Si les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. veulent
vraiment l’unité avec les marxistes-léninistes, il faut qu’ils
abandonnent leur ligne révisionniste et admettent en toute sincérité
leurs erreurs.
Il leur faut reconnaître publiquement et
sérieusement, devant tous les communistes et tous les peuples, que
le révisionnisme, le chauvinisme de grande puissance et le
scissionnisme pratiqués par Khrouchtchev sont des erreurs, que la
ligne et le programme révisionnistes adoptés au XXe et au XXIIe
Congrès du P.C.U.S. sont des erreurs, et s’engager publiquement à
ne plus jamais verser dans le révisionnisme khrouchtchévien.
Mais sont-ils prêts à le faire ?
L’antagonisme existant entre marxisme-léninisme
et révisionnisme khrouchtchévien est un antagonisme de classe,
celui opposant prolétariat et bourgeoisie ; c’est un
antagonisme entre deux voies : le socialisme et le capitalisme ;
un antagonisme entre deux lignes : la lutte contre
l’impérialisme et la capitulation devant l’impérialisme. Il est
irréductible.
Comme le disait Lénine,
« l’unité est une grande chose et un grand mot d’ordre !
Mais ce qu’il faut à la cause ouvrière, c’est l’unité des
marxistes, et non l’unité des marxistes avec les ennemis et les
falsificateurs du marxisme » [13].
L’UNITÉ D’ACTION EST IMPOSSIBLE AVEC
CEUX QUI PRENNENT LES ENNEMIS POUR DES AMIS ET INVERSEMENT
Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. prétendent
que, quoiqu’il existe des divergences sur le plan de la théorie et
de la ligne à suivre, elles peuvent être écartées, dans la
pratique, pour réaliser l’« unité d’action » et
« s’unir face à l’ennemi » dans la lutte
anti-impérialiste.
Parmi les divergences existant entre
marxisme-léninisme et révisionnisme khrouchtchévien sur le plan
théorique et de la ligne à suivre, la plus brûlante concerne sans
conteste la distinction à opérer entre amis et ennemis ou, en
d’autres termes, savoir s’il faut s’opposer ou s’unir à
l’impérialisme, et à l’impérialisme américain en premier
lieu.
De cette divergence dépend l’action essentielle
de la lutte de classe sur le plan international ; comment
pourrait-on l’écarter et réaliser une unité sans principes qui
ne ferait aucune distinction entre amis et ennemis ?
La nature réactionnaire du révisionnisme
khrouchtchévien se manifeste avec le plus d’évidence dans la
politique de coopération soviéto-américaine pour la domination du
monde. La clique de Khrouchtchev a totalement confondu ennemis et
amis, elle a tenu l’impérialisme américain, l’ennemi principal
des peuples, pour son meilleur ami, et elle a vu dans les
marxistes-léninistes du monde entier, y compris ceux d’Union
soviétique, ses principaux ennemis.
C’est dans cette question-là que Khrouchtchev
s’est affirmé en tant que renégat. Et c’est sur ce point-là
que les marxistes-léninistes du monde entier ont combattu les
révisionnistes khrouchtchéviens avec le plus d’acharnement. C’est
aussi à propos de cette question que le peuple révolutionnaire de
partout a répudié les révisionnistes khrouchtchéviens.
Quelle attitude la nouvelle direction du P.C.U.S.
a-t-elle adoptée à ce sujet ? A-t-elle renoncé à la ligne de
coopération soviéto-américaine pour la domination du monde ?
A-t-elle rétabli la juste distinction entre ennemis et amis ?
S’est-elle transformée de force alliée à l’impérialisme
américain en force qui le combat ?
Les faits disent non. Voyons :
1. Dès
leur accession au pouvoir, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont
porté Johnson aux nues, le qualifiant de « sensé », de
« modéré ». Ils continuent de claironner que l’Union
soviétique et les Etats-Unis sont les deux grandes puissances qui
« décident du sort du monde », qu’« il existe un
terrain suffisamment large pour la coopération entre eux », et
que « les possibilités sont loin d’être épuisées » [14].
Même après la rageuse extension de la guerre
d’agression au Vietnam par l’impérialisme américain, ils n’en
ont pas moins mis l’accent sur leur intention de « développer
et améliorer leurs relations avec les Etats-Unis ». Ils se
voient parfois contraints de parler de la tendance des relations
soviéto-américaines à « se geler », bien qu’ils se
montrent encore plus actifs dans leur diplomatie secrète et
poursuivent, dans les coulisses, leurs transactions avec les
Etats-Unis.
2. La signature du traité
sur l’interdiction partielle des essais nucléaires entre l’Union
soviétique, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne fut un jalon
important de l’alliance de Khrouchtchev avec les Etats-Unis contre
la Chine. Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont non seulement
recueilli cette succession, mais à partir dudit traité, ils
complotent activement avec les Etats-Unis, contre la Chine et les
autres Etats indépendants, un nouveau marché dit de « prévention
de la dissémination nucléaire » et d’autres mesures de
« désarmement », pour essayer de maintenir le monopole
militaire que les deux potentats nucléaires, l’Union soviétique
et les Etats-Unis, se sont arrogé dans le monde.
3. L’impérialisme
américain se sert de l’ONU pour combattre les révolutions des
peuples. Et répondant aux désirs de l’impérialisme américain,
Khrouchtchev a pris l’ONU pour une sorte de Bourse qui permettrait
à l’Union soviétique et aux Etats-Unis de dominer le monde. Les
nouveaux dirigeants du P.C.U.S. poursuivent cette même politique
réactionnaire. Ils ont, une fois de plus, avancé la proposition de
Khrouchtchev pour la création d’une force permanente onusienne.
Ils ont voté la résolution de l’ONU sur le
« cessez-le-feu » et « la réalisation de la
réconciliation nationale » au Congo (L), et la résolution sur
le « cessez-le-feu » en République dominicaine. Ils
volent au secours des impérialistes américains là où le peuple se
dresse dans la lutte armée anti-américaine, là où elle est
victorieuse, là où les impérialistes américains se font battre et
acculer dans l’impasse.
Et c’est de connivence avec eux, qu’ils se
servent de l’ONU pour frapper, affaiblir et diviser ceux qui
luttent contre l’impérialisme, le colonialisme et le
néo-colonialisme, pour préserver, renforcer et élargir les
positions de l’impérialisme américain. Ils sont la brigade
d’incendie de l’impérialisme américain qui s’efforce
d’étouffer les flammes de la révolution.
Le 7 avril dernier, Johnson a prôné un prétendu
plan international pour le développement du Sud-Est asiatique, en
même temps qu’il formulait sa proposition de « discussions
sans conditions » dans la question du Vietnam, cela en vue de
saper la lutte des peuples du Vietnam et des autres pays du Sud-Est
asiatique contre l’impérialisme américain et d’intensifier
l’infiltration économique et il espérait que l’Union soviétique
s’y rallierait.
Les Etats-Unis croient trouver dans
l’établissement de la « Banque pour le Développement de
l’Asie » un moyen pour mettre ce plan en pratique.
Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont répondu à
cet appel, ils ont même envoyé en octobre, à Bangkok, une
délégation conférer avec les délégations des Etats-Unis, du
Japon et des cliques fantoches, telles que celles de Tchiang
Kaï-chek, de la Corée du Sud et de la « Malaysia », et
participer activement aux préparatifs pour la création de la
« Banque pour le Développement de l’Asie ».
Voilà l’empressement que les nouveaux
dirigeants du P.C.U.S. apportent à réaliser l’« unité
d’action » avec l’impérialisme américain.
4. Les nouveaux dirigeants
du P.C.U.S. ont repris et développé la Société Kennedy,
Khrouchtchev et Nehru, pour laquelle s’affairait Khrouchtchev. Ils
se sont alliés plus étroitement encore à la réaction indienne,
que l’impérialisme américain contrôle, pour combattre la Chine.
Durant la visite de Shastri en Union soviétique,
ils ont promis d’emblée à l’Inde une aide de 900 millions de
dollars, soit une somme supérieure à tous les prêts que
Khrouchtchev consentit à l’Inde en 9 ans. Ils ont activé
l’exécution de leur plan d’aide militaire à l’Inde et
marchent la main dans la main avec les Etats-Unis pour en accroître
l’armement, afin que la réaction indienne dispose d’armes de
fabrication soviétique pour combattre la Chine et d’autres pays
voisins.
L’agression armée de l’Inde contre le
Pakistan et la question de la frontière sino-indienne ont révélé,
tout dernièrement, le caractère odieux de l’alliance que les
nouveaux dirigeants du P.C.U.S. entretiennent avec les Etats-Unis et
l’Inde contre la Chine, et du soutien qu’ils accordent à
l’agresseur. L’Union soviétique et les Etats-Unis s’entendent
pour mener campagne contre la Chine tant à l’intérieur de l’ONU
qu’au dehors.
L’agence TASS, par ses insinuations, a
attaqué la Chine dans ses déclarations de septembre 1965 sur le
conflit armé indo-pakistanais ; et parlant de la question de la
frontière sino-indienne, la Pravda s’est rangée encore
plus ouvertement du côté de l’Inde contre la Chine. On se
rappellera qu’en septembre 1959, Khrouchtchev inaugura ses attaques
publiques contre la Chine par une déclaration de TASS sur
la question de la frontière sino-indienne.
Mais, comparé aux dirigeants actuels du P.C.U.S.,
le Khrouchtchev d’alors paraît bien insignifiant. Ils ont
carrément rejeté le voile dont Khrouchtchev enveloppait pudiquement
sa feinte neutralité. Rien d’étonnant donc à ce que les
impérialistes américains applaudissent des deux mains et acclament
l’« ère nouvelle » de la coopération
américano-soviétique.
Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. parviennent à
leurrer certains, parce qu’ils lancent parfois d’insignifiantes
attaques verbales contre l’impérialisme américain. Pourquoi se
donnent-ils cette peine ? La réponse est que les révisionnistes
eux-mêmes et les impérialistes américains en ont besoin. Les
révisionnistes khrouchtchéviens doivent se donner des allures
anti-américaines pour pouvoir aider efficacement l’impérialisme
américain, tromper les masses et saboter la révolution.
S’ils agissaient autrement, ils seraient dans
l’incapacité de jouer leur rôle et cela désavantagerait
l’impérialisme américain. Petites attaques verbales, mais aide
importante dans les faits, voilà la méthode par laquelle les
nouveaux dirigeants du P.C.U.S. rendent service à l’impérialisme
américain.
D’aucuns demandent pourquoi les
marxistes-léninistes et le peuple révolutionnaire ne pourraient pas
réaliser l’unité d’action avec les nouveaux dirigeants du
P.C.U.S., alors qu’ils pratiquent l’unité avec des personnalités
des hautes couches sociales des pays nationalistes, qu’ils
s’efforcent de parvenir à l’unité d’action avec celles-ci
dans la lutte anti-impérialiste, voire d’exploiter, dans la lutte
anti-américaine, les contradictions entre pays impérialistes.
La raison en est qu’à l’heure actuelle,
l’opposition à l’impérialisme américain ou l’alliance avec
lui est l’indice permettant de distinguer quelles sont les forces
politiques qui ont leur place dans le front uni anti-américain.
En dehors des laquais des impérialistes, dans les
pays nationalistes d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, un
grand nombre de personnalités des hautes couches sociales veulent, à
des degrés divers, combattre l’impérialisme, le colonialisme et
le néo-colonialisme qui ont les Etats-Unis à leur tête. Coopérer
avec elles dans la lutte anti-impérialiste s’avère nécessaire.
Dans les pays impérialistes que des
contradictions aiguës opposent à l’impérialisme américain,
certains éléments de la bourgeoisie monopoliste suivent celui-ci,
mais d’autres veulent, à des degrés divers, s’opposer aux
Etats-Unis et c’est avec ces derniers que les peuples peuvent, dans
la lutte anti-américaine, parvenir à l’unité d’action, dans
certaines questions et dans une certaine mesure.
Le problème, c’est que loin de s’y opposer,
les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. s’allient à l’impérialisme
américain et veulent pratiquer avec lui une unité d’action
destinée à dominer le monde.
La position qu’ils ont adoptée a fait d’eux
des ennemis du front uni anti-américain. S’ils s’étaient
réellement opposés, par des actes, à l’impérialisme américain,
nous aurions été prêts à réaliser l’unité d’action avec
eux. Mais leur opposition est purement verbale, elle n’a rien
d’authentique.
Nous leur disons franchement que tant que leur
politique de coopération soviéto-américaine contre la révolution
mondiale demeure inchangée, tant qu’ils ne renoncent pas à leur
alliance avec l’impérialisme américain et les réactionnaires,
nous ne saurions réaliser aucune « unité d’action »
avec eux.
Jamais nous ne servirons de pion à leur
diplomatie secrète avec l’impérialisme américain, pas plus que
nous ne couvrirons les agissements par lesquels ils l’aident à
réprimer la révolution des peuples.
UNITÉ D’ACTION DE LA NOUVELLE
DIRECTION DU P.C.U.S. ET DES ETATS-UNIS DANS LA QUESTION VIETNAMIENNE
La nouvelle direction du P.C.U.S. ne cesse de
répéter que, si graves que soient les divergences entre
communistes, l’« unité d’action » s’impose entre
eux dans la question vietnamienne à l’heure où le combat du
peuple vietnamien contre les Etats-Unis devient plus intense.
Etant donné que la nouvelle direction du P.C.U.S.
a sapé la base sur laquelle repose l’unité internationale
prolétarienne, qu’elle a pris l’ennemi pour l’ami et vice
versa, qu’elle s’accroche à sa ligne de coopération
soviéto-américaine pour la domination du monde, les partis
marxistes-léninistes peuvent-ils encore réaliser l’unité
d’action avec elle dans la question vietnamienne ?
L’impérialisme américain mène maintenant son
agression contre le Vietnam comme un forcené. Les partis communistes
et les pays socialistes se doivent normalement d’adopter une
position unanime pour soutenir à fond la juste lutte du peuple
vietnamien et briser l’agression.
Cependant, le fait est que la position prise par
le groupe dirigeant révisionniste du P.C.U.S. dans la question
vietnamienne est indissolublement liée à son programme et à sa
ligne révisionniste, et qu’elle est diamétralement à l’opposé
de la position de principe exigée d’un parti marxiste-léniniste.
Lorsque Khrouchtchev était au
pouvoir, la clique dirigeante révisionniste du P.C.U.S. se rangea
ouvertement du côté de l’impérialisme américain, réprouva et
sabota la lutte révolutionnaire du peuple vietnamien contre
l’agression américaine. Elle allégua qu’« une petite
’guerre locale’ quelconque risque d’être l’étincelle qui
allumerait la guerre mondiale » [15], chercha par cette
absurdité à intimider et à menacer les peuples engagés dans la
lutte révolutionnaire armée, et refusa ostensiblement de soutenir
et d’aider le peuple vietnamien dans son combat contre l’agression
américaine.
Alors que s’exacerbait la lutte anti-américaine
des peuples vietnamien et lao, elle pratiqua une « politique de
dégagement » vis-à-vis de la question indochinoise. Et, en
juillet 1964, elle fit savoir que l’U.R.S.S. envisageait de se
démettre de ses fonctions de coprésident de la Conférence de
Genève. Peu après, lors de l’incident du golfe de Bac Bô, que
provoqua l’impérialisme américain, Khrouchtchev alla jusqu’à
mentir et accuser la Chine d’avoir provoqué l’incident.
La situation au Vietnam a évolué dans un sens
diamétralement opposé aux vœux des révisionnistes
khrouchtchéviens. Le peuple vietnamien remporte victoire sur
victoire dans son combat révolutionnaire contre les Etats-Unis,
tandis que l’agresseur américain se heurte à des difficultés de
plus en plus grandes. La nouvelle direction du P.C.U.S. s’est rendu
compte qu’elle ne pouvait reprendre telle quelle la « politique
de dégagement » de Khrouchtchev. Et elle est donc passée à
une politique de présence.
Politique de présence et politique de dégagement
sont de même nature, toutes deux sont le produit du révisionnisme
khrouchtchévien et répondent aux désirs de l’impérialisme
américain.
L’impérialisme américain a besoin d’étouffer
au plus vite les flammes rugissantes de la révolution du peuple
vietnamien.
Tel est également le vœu des révisionnistes
khrouchtchéviens qui cherchent à appliquer leur ligne de
coopération soviéto-américaine pour la domination du monde. C’est
en coordination étroite avec Kennedy que Khrouchtchev pratiqua la
« politique de dégagement ». Et c’est en collaboration
étroite et par accord tacite avec Johnson que la nouvelle direction
du P.C.U.S. applique aujourd’hui la politique de présence.
Examinons les faits suivants :
En janvier 1965, l’impérialisme américain
demanda au gouvernement soviétique d’user de son influence pour
que le gouvernement de la République démocratique du Vietnam
acceptât les deux conditions que voici : primo, cessation de
l’aide au Sud, et tout d’abord cessation de la fourniture de
pièces d’artillerie ; secundo, cessation des attaques contre
les villes du Sud. Exécutant docilement l’ordre reçu, la nouvelle
direction du P.C.U.S. transmit officiellement à la République
démocratique du Vietnam ces exigences injustifiées formulées par
l’impérialisme américain pour contraindre le peuple vietnamien à
capituler sans condition.
Les agresseurs américains sont impatients de
trouver une porte de sortie au Vietnam, la nouvelle direction du
P.C.U.S. se démène donc un peu partout pour leur compte. En février
1965, au cours de l’échange de vues qu’il eut avec les
dirigeants chinois à Pékin, où il faisait escale alors qu’il
était en route pour le Vietnam, Kossyguine, président du Conseil
des ministres de l’U.R.S.S., mit l’accent sur la nécessité
d’aider les Etats-Unis à « trouver une porte de sortie au
Vietnam ».
Les dirigeants chinois le réfutèrent
catégoriquement et exprimèrent l’espoir que la nouvelle direction
du P.C.U.S. soutiendrait la lutte du peuple vietnamien et
s’abstiendrait de tout marché avec les Etats-Unis dans la question
vietnamienne. Kossyguine marqua son accord avec leurs vues et déclara
que la nouvelle direction du P.C.U.S. « ne passerait pas de
marché avec les autres dans la question vietnamienne ». Mais
elle ne tarda pas à revenir sur sa promesse.
Johnson ayant besoin de fallacieuses « discussions
sans conditions », la nouvelle direction du P.C.U.S. avança
l’idée de « négociations sans conditions ». Le 16
février dernier, soit le lendemain du retour de Kossyguine à
Moscou, le gouvernement soviétique proposait officiellement au
Vietnam et à la Chine de convoquer sans conditions préalables une
nouvelle conférence internationale sur l’Indochine, ce qui
revenait en fait à préconiser des « discussions sans
conditions » dans la question vietnamienne.
Et le 23 février, sans tenir compte de
l’opposition du gouvernement vietnamien à cette proposition et
sans attendre la réponse de la Chine, la nouvelle direction du
P.C.U.S. engageait, par l’intermédiaire de son ambassadeur en
France, des pourparlers avec le président de la République
française au sujet de la convocation de cette conférence
internationale.
Le gouvernement de la République démocratique du
Vietnam opposa un refus catégorique à ces frauduleuses
« discussions sans conditions » de Johnson. Alors, la
nouvelle direction du P.C.U.S. donna à entendre, en public, que des
négociations pourraient avoir lieu si les Etats-Unis cessaient de
bombarder le Nord-Vietnam.
Puis elle se démena vigoureusement, à cet effet,
sur le plan international. Elle fit savoir sans équivoque, par des
communications adressées à plusieurs partis frères, qu’elle
était pour la négociation avec les Etats-Unis à condition que
ceux-ci missent fin à leurs bombardements au Nord-Vietnam.
Elle déclara également qu’elle rechercherait
les voies et moyens permettant de régler la question vietnamienne
par la négociation. Peu après, Johnson recourait en effet à la
manœuvre de la « suspension des bombardements ».
L’échec de leurs supercheries – « discussions
sans conditions », « cessation des bombardements et
ouverture de négociations » − conduisit la nouvelle
direction du P.C.U.S. à s’associer à la réaction indienne et à
la clique Tito, valets de l’impérialisme américain, pour servir
de courtier à celui-ci dans la question vietnamienne.
En guise de solution au problème, elles se
bornent à demander la cessation du bombardement du Nord-Vietnam et à
disserter dans l’abstrait sur l’exécution des accords de Genève,
tout en s’abstenant de parler de la mesure indispensable à cet
effet : le retrait de toutes les troupes d’agression
américaines du Vietnam.
La nouvelle direction du P.C.U.S. mena par
ailleurs toutes sortes d’activités diplomatiques secrètes. Bref,
elle veut aider les Etats-Unis à obtenir par la fraude des
« négociations de paix », pour leur permettre de faire
traîner celles-ci et de se cramponner indéfiniment au Sud-Vietnam.
Pour s’attirer les bonnes grâces des
impérialistes américains, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S.
firent réprimer avec une inqualifiable brutalité les manifestations
contre les Etats-Unis et pour le soutien au Vietnam, organisées par
des étudiants vietnamiens, chinois et d’autres pays d’Asie,
d’Afrique et d’Amérique latine séjournant en U.R.S.S.
Plus frappant est le fait qu’en
avril dernier, la nouvelle direction du P.C.U.S. fit sortir
Khrouchtchev de sa retraite forcée pour qu’il prêchât « la
coexistence pacifique », lors d’une interview accordée à
des correspondants occidentaux, et s’en prît au combat du peuple
vietnamien contre l’agression américaine, en prétendant que « les
ennuis commencent toujours par des événements mineurs tels que
celui du Vietnam, et finissent par une catastrophe » [16].
Cela n’était pas fortuit. Cela montre que, tout
comme Khrouchtchev, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. craignent de
voir le « petit ennui » qu’est la question vietnamienne
venir briser leur beau rêve de coopération soviéto-américaine.
En fait, le jeu qu’ils pratiquent est exactement
celui de Khrouchtchev : intégrer la question vietnamienne dans
l’orbite de la coopération soviéto-américaine. Leur étroite
unité d’action avec l’impérialisme américain interdit
évidemment aux marxistes-léninistes de se joindre à eux pour une
quelconque « unité d’action ».
Dans le fond, si la nouvelle direction du P.C.U.S.
fait tant de bruit autour de l’« unité d’action »
dans la question vietnamienne, c’est que ce mot d’ordre trompe et
donne aisément l’impression que la nouvelle direction du P.C.U.S.,
malgré l’acharnement qu’elle met à réaliser la coopération
soviéto-américaine pour la domination du monde, pourrait pratiquer
l’« unité d’action contre les Etats-Unis ».
Elle cherche par-là à se faufiler dans le camp
anti-américain pour y faire passer dans la pratique la politique de
présence qui fait le jeu de l’impérialisme américain.
Il suffit de voir comment elle a joué de
l’« aide » au Vietnam pour mieux comprendre en quoi
consiste sa politique de présence.
Nous avons toujours soutenu que l’aide au peuple
vietnamien frère est un devoir internationaliste prolétarien auquel
les pays du camp socialiste ne sauraient se dérober. Le peuple
vietnamien, qui combat en première ligne dans la lutte
anti-américaine, a toutes les raisons et aussi Je droit de demander
et de recevoir J’aide des pays socialistes.
La Chine, pour sa part, a fourni au peuple
vietnamien une aide que seules ses possibilités limitent. Nous avons
déclaré à maintes reprises que si l’Union soviétique voulait
réellement aider le peuple vietnamien dans son combat contre
l’agression américaine, cette aide serait d’autant plus utile
qu’elle serait plus importante et plus adéquate.
Or, qu’a fait la nouvelle direction du
P.C.U.S. ? Son aide au Vietnam est loin d’être à la mesure
des possibilités de l’Union soviétique, aussi bien en quantité
qu’en qualité.
Si elle accorde une certaine aide, c’est qu’elle
poursuit des buts inavouables, qu’elle cherche à abuser le peuple
à l’extérieur comme à l’intérieur, à avoir la haute main sur
la situation au Vietnam, à avoir voix au chapitre et à conclure un
marché avec l’impérialisme américain dans la question
vietnamienne.
Celui-ci est parfaitement conscient de cette
tactique.
II sait mieux que personne que la présence de la
nouvelle direction du P.C.U.S. dans la question vietnamienne lui est
profitable. II n’est nullement opposé à cette « aide »
au Vietnam, il se félicite, au contraire, de cette façon d’agir.
Les autorités américaines ont laissé clairement
entendre que la présence soviétique dans la question vietnamienne
était préférable à son absence.
Et la presse américaine a
affirmé que « finalement, on pourrait parvenir à un
arrangement selon lequel des troupes soviétiques stationneraient au
Nord-Vietnam… tandis que les troupes américaines demeureraient au
Sud-Vietnam », que « l’ingérence militaire soviétique
encore plus directe aurait l’avantage de conduire paradoxalement à
des transactions directes américano-soviétiques dans cette
région » [17].
En fait, la nouvelle direction du P.C.U.S. a
révélé de diverses manières aux Américains la nature de son
« aide » au Vietnam. Là aussi, elle a réalisé l’unité
d’action avec l’impérialisme américain.
De plus, elle a tiré prétexte de cette « aide »
pour salir la Chine en débitant à d’innombrables reprises le
mensonge selon lequel « la Chine fait obstacle au transit du
matériel de guerre fourni à titre d’aide par l’Union soviétique
au Vietnam ».
La vérité est que nous avons toujours acheminé
vers le Vietnam, rapidement et par tous les moyens, en vertu des
accords conclus et avec le consentement des camarades vietnamiens, le
matériel fourni par l’Union soviétique.
Les mensonges et les calomnies de la nouvelle
direction du P.C.U.S. prouvent encore plus qu’elle ne s’embarrasse
d’aucun scrupule quand il s’agit de s’allier aux Etats-Unis
contre la Chine.
Il faut que les marxistes-léninistes voient
au-delà des apparences. Nous suivons de près, depuis un an, les
faits et gestes de la nouvelle direction du P.C.U.S. dans la question
vietnamienne et nous ne pouvons tirer que la conclusion suivante :
si la nouvelle direction du P.C.U.S. met tant de zèle à prêcher
l’« unité d’action » dans la question vietnamienne,
si elle cherche par tous les moyens à provoquer une rencontre au
sommet soviéto-vietnamo-chinoise et à convoquer une conférence
internationale des pays socialistes et des partis frères, c’est
uniquement pour tromper les peuples, atteler les pays frères au char
de la coopération soviéto-américaine pour la domination du monde,
faire de la question vietnamienne un enjeu important dans ses
tractations avec les Etats-Unis, et pour isoler et frapper le Parti
communiste chinois et tous les autres partis frères demeurés
fidèles au marxisme-léninisme.
Les choses ne pourraient être plus claires.
Si, dans la question vietnamienne, nous
pratiquions l’unité d’action avec la nouvelle direction du
P.C.U.S. qui a fait sienne la ligne révisionniste khrouchtchévienne,
cela ne reviendrait-il pas à l’aider à tromper les peuples, à
l’aider à placer la question vietnamienne dans l’orbite de la
coopération soviéto-américaine ?
Cela ne signifierait-il pas que nous trahirions
avec elle la cause révolutionnaire du peuple vietnamien, que nous
nous opposerions avec elle au Parti communiste chinois et à tous les
autres partis marxistes-léninistes, et que nous nous ferions les
complices de l’impérialisme américain, tout comme elle ? Il
va de soi qu’il ne peut en être question.
L’« UNITÉ D’ACTION »,
UNE MÉTHODE SCISSIONNISTE
La nouvelle direction du P.C.U.S. ne réclame
l’« unité d’action », de la phraséologie hypocrite
chez elle, que pour camoufler et mieux pratiquer son chauvinisme de
grande puissance et son scissionnisme. Elle prétend avoir « pris
une série d’importantes mesures » pour parvenir à l’unité
et améliorer les rapports entre partis frères et les relations
sino-soviétiques. Voyons ce que sont ces mesures.
C’est sous le mot d’ordre de l’« unité
d’action » que la nouvelle direction du P.C.U.S. a convoqué
la conférence de mars de Moscou dont l’Histoire retiendra
l’infamie. Le révisionnisme et le scissionnisme de Khrouchtchev
avaient déjà pratiquement divisé le mouvement communiste
international.
La convocation de la conférence de mars, voulue à
tout prix par la nouvelle direction du P.C.U.S., fut une mesure
extrêmement grave qui a ouvertement consacré la scission du
mouvement communiste international. Et elle n’a cessé d’adopter
des mesures qui vont dans le sens de sa ligne scissionniste.
Elle a mené une campagne fébrile contre le Parti
communiste chinois au sein du parti et du peuple soviétiques tout
entiers. Partout, elle a donné des conférences dirigées contre la
Chine, dans les administrations, écoles, entreprises, villages, au
cours desquelles la Chine a été attaquée et calomniée avec
insolence, parfois même en présence de camarades chinois.
Elle a envoyé à l’étranger des missions dont
la seule attribution était de mener des activités et de se répandre
en calomnies contre la Chine. Au sein des organisations
internationales et au cours d’activités de caractère
international, elle ne recule devant rien pour réaliser ses
machinations antichinoises.
La nouvelle direction du P.C.U.S. poursuit
obstinément la politique khrouchtchévienne d’hostilité envers
l’Albanie. La défaite cuisante que lui ont value ses agissements
criminels, menés de connivence avec les impérialistes américains
et les réactionnaires japonais pour soutenir les renégats du Parti
communiste japonais, Yoshio Shiga et consorts, ne lui a pas servi de
leçon et elle poursuit ses activités contre-révolutionnaires, de
sabotage et de subversion, contre le Parti communiste japonais.
Elle continue à attaquer le Parti communiste
d’Indonésie, le Parti communiste de Nouvelle-Zélande et les
autres partis frères demeurés fidèles au marxisme-léninisme et a
entrepris toutes sortes de manœuvres de sabotage et de subversion
contre eux.
Elle recourt toujours à la pression, au sabotage
et à la subversion, et use, en outre, de stratagèmes encore plus
sournois, tels que la flatterie, la corruption, la duperie et la
division, à l’encontre des partis communistes et des pays
socialistes. Le Parti communiste chinois, qui s’oppose fermement au
révisionnisme khrouchtchévien, est la cible principale de ses
attaques, et elle cherche à l’isoler.
Dans les organisations internationales de masse,
elle continue à appliquer, au nom de l’« unité d’action »,
une ligne capitulationniste, de non-opposition à l’impérialisme
américain et de non-soutien à la révolution, et manigance pour
faire éclater l’unité anti-impérialiste. Elle a repris les
pratiques propres à Khrouchtchev et usé de moyens ignobles, tirant
les ficelles dans la coulisse ou provoquant des algarades publiques,
par des manifestations grotesques, voire le martèlement des tables
et les trépignements.
C’est au nom de l’« unité d’action »
que le groupe dirigeant révisionniste du P.C.U.S. cherche vainement
à restaurer sa position de « parti père », afin de
pouvoir brandir comme par le passé sa baguette de chef d’orchestre
et pousser les autres partis communistes et les autres pays
socialistes à faire ceci aujourd’hui et demain cela, à son
commandement.
En fait, l’autorité qu’il avait hier est à
jamais révolue. Et aujourd’hui, entre la nouvelle direction du
P.C.U.S. et ceux qui sont à sa remorque, le seul lien existant est
l’intérêt, chacun pensant à soi. La baguette de chef de la
nouvelle direction du P.C.U.S. s’avère de plus en plus inopérante.
Le passé montre que si les communistes d’un
pays acceptent de la direction du P.C.U.S. sa mixture de
révisionnisme, de chauvinisme de grande puissance et de
scissionnisme, la cause révolutionnaire de ce pays en souffre, s’en
trouve minée, le parti communiste se corrompt, déchoit, dégénère
même, et ce pays et ce parti se voient réduits à merci et
connaissent des jours très difficiles.
Inversement, pour ceux qui l’ont résolument
rejetée et s’y sont fermement opposés, la situation est
totalement différente, elle est devenue de loin meilleure. Cela vaut
pour hier et pour aujourd’hui.
Parmi les buts de l’« unité d’action »
recherchée par la nouvelle direction du P.C.U.S. figure la cessation
de la polémique publique. La nouvelle direction voudrait bâillonner
les marxistes-léninistes, les empêcher de la démasquer et de la
critiquer, afin qu’elle puisse pratiquer le révisionnisme
khrouchtchévien en toute liberté.
Pareille chose est-elle possible ? La grande
polémique de l’heure a révélé de la façon la plus vivante et
la plus frappante ce qui est corrompu et moribond dans le mouvement
communiste international, ce qui y représente l’orientation du
développement futur et quel est le chemin de la victoire.
Le révisionnisme khrouchtchévien n’a pas
résisté à la réfutation intégrale, la mauvaise herbe est allée
fumer les sols de la révolution mondiale. Au travers des polémiques,
la vérité gagne en clarté, la conscience révolutionnaire s’élève
et l’ardeur révolutionnaire se renforce.
Ce débat, nous le mènerons jusqu’à sa
conclusion, nous tirerons au clair les différences capitales entre
le vrai et Je faux. Et nous porterions un grand préjudice à la
cause révolutionnaire des peuples, à la cause de
l’anti-impérialisme et de la paix mondiale, si nous agissions
autrement.
L’« unité d’action » prônée par
la nouvelle direction du P.C.U.S. a aussi pour but de forcer les
partis marxistes-léninistes à cesser ce qu’elle appelle les
« activités fractionnelles ». La nouvelle direction du
P.C.U.S. cherche à étrangler les forces marxistes-léninistes qui
luttent pour reconstituer les partis révolutionnaires prolétariens
ou en créer de nouveaux, elle cherche à empêcher le Parti
communiste chinois et les autres partis marxistes-léninistes de
soutenir ces nouvelles forces révolutionnaires.
Les marxistes-léninistes de nombre de pays ont
rompu avec le groupe révisionniste, ils ont reconstitué ou créé
leur parti, leurs organisations marxistes-léninistes. C’est là le
produit inévitable du révisionnisme, du chauvinisme de grande
puissance et du scissionnisme des dirigeants du P.C.U.S., le produit
inévitable de la lutte opposant, dans ces pays, les
marxistes-léninistes aux révisionnistes et du regroupement des
forces révolutionnaires dans les conditions où la lutte de classe
gagne chaque jour en profondeur, tant sur le plan international qu’à
l’intérieur.
Le groupe dirigeant des partis communistes de c.es
pays a accepté la férule des révisionnistes khrouchtchéviens et
oblige les membres de ces partis à faire exclusivement ce qui plaît
aux impérialistes et aux réactionnaires ou ce que ceux-ci tolèrent,
et à s’abstenir de faire ce que ceux-ci redoutent le plus ;
ceux qui agissent autrement sont attaqués, frappés de sanctions et
sont exclus.
Tel étant le cas, il ne reste aux vrais
marxistes-léninistes qu’à rompre avec le groupe dirigeant
révisionniste, et la fondation et le développement de partis et
d’organisations révolutionnaires authentiquement
marxistes-léninistes deviennent inévitables.
La révolution, le combat contre l’impérialisme
et contre le révisionnisme ont le bon droit pour eux. Les
marxistes-léninistes ont incontestablement raison de répudier les
groupes révisionnistes décadents et désuets, de créer de nouveaux
partis, des partis révolutionnaires.
Toutes les forces au monde fidèles au
marxisme-léninisme et à la révolution ont notre ferme soutien. Le
renforcement de notre unité d’action avec toutes les forces
marxistes-léninistes existantes est pour nous un noble devoir
internationaliste prolétarien.
L’« UNITÉ D’ACTION »,
MOT D’ORDRE POUR DUPER LE PEUPLE SOVIÉTIQUE
La nouvelle direction du P.C.U.S. prétend qu’un
« régime social et économique de type identique »
existe dans les pays socialistes et que ceux-ci poursuivent un « but
commun − l’édification du socialisme et du communisme » ;
c’est l’une des raisons qu’elle invoque en claironnant
l’« unité d’action ».
C’est de la mystification. En effet, la nouvelle
direction du P.C.U.S. marche sur les traces de Khrouchtchev, et elle
continue, au nom du « communisme », de faire dégénérer
l’Union soviétique en un Etat capitaliste. A l’instar de
Khrouchtchev, elle œuvre à la liquidation de la dictature du
prolétariat en vertu du mot d’ordre : « l’Etat du
peuple tout entier », pour accentuer la dégénérescence du
pays des Soviets en un instrument permettant à la couche privilégiée
embourgeoisée d’exercer sa domination sur le peuple soviétique.
Imitant Khrouchtchev et se prévalant du mot
d’ordre : « le parti du peuple tout entier », elle
a entrepris de priver le Parti communiste de l’Union soviétique de
son caractère de parti prolétarien, le transformant en un parti au
service des intérêts de la couche privilégiée embourgeoisée.
A propos de l’appréciation du rôle de Staline,
elle prétend se différencier de Khrouchtchev. Cela, uniquement pour
apaiser le mécontentement des larges masses soviétiques et des
membres du P.C.U.S. Loin de critiquer l’erreur que Khrouchtchev a
commise, en répudiant totalement Staline, elle a qualifié la
période de la direction de ce dernier de « période du culte
de la personnalité », tout comme l’avait fait Khrouchtchev.
Elle a fait publier d’innombrables articles, œuvres littéraires
et autres ouvrages qui ont continué à noircir sous tous leurs
aspects le grand marxiste-léniniste que fut Staline, la dictature du
prolétariat et le système socialiste.
Mettant à profit le pouvoir qu’elle détient,
elle déploie toute son énergie pour saper la base économique du
socialisme, miner la propriété socialiste du peuple tout entier et
la propriété collective socialiste, fonder et développer un
nouveau système d’exploitation, former et soutenir la nouvelle
bourgeoisie, et accélérer la restauration du capitalisme.
Le rapport sur les problèmes industriels présenté
par le président du Conseil des ministres A. Kossyguine, au cours de
la dernière session plénière du Comité central du P.C.U.S., et la
résolution qui y a été adoptée montrent le grand pas accompli
dans l’économie soviétique vers la restauration du capitalisme.
L’expérience de la conversion des entreprises
de la propriété socialiste du peuple tout entier en entreprises de
caractère capitaliste, commencée sous Khrouchtchev, a été
consacrée par la nouvelle direction du P.C.U.S. au moyen de
résolutions du parti et de décrets gouvernementaux ; le
processus est aujourd’hui général.
Le « nouveau système » de gestion
industrielle que la nouvelle direction du P.C.U.S. a introduit
revient essentiellement à appliquer le principe du profit
capitaliste, en « renforçant les stimulants économiques »,
et à faire de la recherche du profit la principale force motrice de
la production dans les entreprises. Sous prétexte d’élargir
l’autonomie des entreprises, la nouvelle direction du P.C.U.S. a
aboli d’importantes normes fixées aux entreprises par le plan
d’Etat et a substitué la libre concurrence capitaliste à
l’économie planifiée socialiste.
Elle a conféré aux directeurs d’entreprises le
droit d’engager et de licencier les ouvriers, de fixer les normes
des salaires et les primes, et de disposer librement de fonds
importants, de sorte que ces directeurs sont, en fait, les maîtres
des entreprises, qu’ils peuvent à leur guise malmener, opprimer
les ouvriers et s’approprier les fruits de leur labeur.
Cela signifie, en réalité, la restauration du
capitalisme, la substitution de la propriété de la couche
privilégiée embourgeoisée à la propriété socialiste du peuple
tout entier et la transformation graduelle des entreprises
socialistes de l’Union soviétique en entreprises capitalistes d’un
genre particulier. Cela n’a rien d’une « création
nouvelle », c’est une copie et un développement de la
vieille « expérience » de restauration du capitalisme en
Yougoslavie par la clique Tito.
Le marxisme-léninisme le plus élémentaire nous
apprend que le système de gestion participe du domaine des rapports
de production et qu’il est une forme d’expression de la
propriété. Au nom de la réforme du système de gestion, la
nouvelle direction du P.C.U.S. a fondamentalement aboli la propriété
du peuple tout entier à l’exemple de ce que la clique Tito a fait
en Yougoslavie.
Les nouveaux dirigeants du
P.C.U.S., travaillés par leur mauvaise conscience, proclament que
quiconque parle de la « dégénérescence capitaliste »
de l’économie soviétique est un « idéologue bourgeois »
et un « ennemi » [18]. Ceux de la clique Tito
n’affirmaient pas autre chose. Pareille protestation fait songer à
l’écriteau : « L’argent n’est pas enterré ici »,
planté par le voleur à l’endroit même où il cacha son argent.
La nouvelle direction du P.C.U.S. a accéléré
également le développement du capitalisme dans les régions
rurales. Elle a étendu l’économie privée, la parcelle
individuelle, l’élevage privé, le marché libre et encouragé le
commerce libre.
Par voie économique et administrative, elle
encourage et favorise de diverses façons le développement de
l’économie des nouveaux koulaks, sape et désagrège l’économie
collective socialiste dans tous les domaines.
Khrouchtchev est l’artisan de
l’énorme gâchis que connait l’agriculture soviétique. Une fois
au pouvoir, la nouvelle direction du P.C.U.S. s’est vantée d’avoir
élaboré « sur des bases scientifiques un programme capable
d’accroître rapidement la production agricole » [19].
Mais la situation n’a guère changé depuis un
an et elle cause d’énormes difficultés matérielles au peuple
soviétique. La nouvelle direction du P.C.U.S. impute la faute à
Khrouchtchev seul. En fait, c’est le fâcheux résultat du
révisionnisme khrouchtchévien qu’elle pratique avec une énergie
redoublée.
Les faits montrent que le remplacement de
Khrouchtchev par les dirigeants actuels du P.C.U.S. n’a été, tout
au plus, qu’un changement de personnel de la dynastie révisionniste
– comme toute classe dirigeante réactionnaire est obligée de
changer de monture pour maintenir sa domination. Khrouchtchev est
tombé, mais c’est toujours l’équipe khrouchtchévienne qui
dirige le P.C.U.S., elle demeure pratiquement inchangée sur le plan
organisationnel et a hérité de la pacotille du révisionnisme
khrouchtchévien sur le plan idéologique, politique, théorique et
dans le domaine des mesures politiques.
Lénine disait que
« l’opportunisme n’est pas un effet du hasard, ni un péché,
ni une bévue, ni la trahison d’individus isolés, mais le produit
social de toute une époque historique » [20]. Tant que
subsistent la base sociale et les classes qui ont donné naissance au
révisionnisme khrouchtchévien, tant que subsiste la couche
privilégiée embourgeoisée, le révisionnisme khrouchtchévien
existera inévitablement.
Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. sont, comme
Khrouchtchev, les représentants politiques de la couche privilégiée
embourgeoisée de l’Union soviétique ; voilà pourquoi la
politique extérieure et intérieure qu’ils poursuivent n’est pas
celle du prolétariat, mais celle de la bourgeoisie. Ce n’est pas,
non plus, une politique socialiste, mais capitaliste.
Ils sont, à l’instar de Khrouchtchev, opposés
au peuple soviétique qui représente plus de 90 pour cent de la
population de l’Union soviétique ; et c’est ainsi qu’ils
se heurtent au mécontentement et à l’opposition grandissants du
peuple soviétique.
La nouvelle direction du P.C.U.S. affirme
aujourd’hui qu’il existe « un régime social et économique
de type identique » dans les pays socialistes ; elle ne
cherche qu’à couvrir le fait qu’elle œuvre à la restauration
du capitalisme en Union soviétique, elle veut nous empêcher de la
dénoncer et veut exciter le peuple soviétique contre la Chine.
A notre avis, lorsqu’un groupe révisionniste et
la restauration du capitalisme font leur apparition dans un pays
socialiste, les marxistes-léninistes du monde entier ont pour devoir
de les dénoncer et de les combattre. Telle est la seule position
juste reposant sur des principes. Seule la dénonciation résolue du
groupe dirigeant révisionniste du P.C.U.S., qui œuvre à la
restauration du capitalisme en Union soviétique, répond aux
intérêts fondamentaux du grand peuple soviétique et constitue un
soutien réel au peuple soviétique.
Si nous nous abstenions de dénoncer et de
combattre la politique révisionniste extérieure et intérieure de
la nouvelle direction du P.C.U.S. et si nous renoncions à notre
position basée sur des principes en nous joignant à elle pour une
« unité d’action », nous nous conformerions à la
volonté de la nouvelle direction du P.C.U.S. et l’aiderions à
tromper le peuple soviétique.
Ce ne serait pas soutenir mais entraver la lutte
du peuple soviétique pour la défense des fruits de la révolution
socialiste. Ce ne serait pas non plus soutenir mais entraver le
combat du peuple soviétique contre le révisionnisme khrouchtchévien
sans Khrouchtchev.
Le camarade Mao Tsé-toung a dit bien souvent à
des camarades de partis frères que si des révisionnistes venaient à
accaparer la direction en Chine, les marxistes-léninistes de tous
les pays devraient, de la même façon, les dénoncer et les
combattre avec fermeté, aider la classe ouvrière et les masses
populaires chinoises à s’opposer au révisionnisme.
Partant de cette même position, nous considérons
qu’il est de notre devoir, un devoir internationaliste prolétarien,
de dénoncer résolument la clique dirigeante révisionniste du
P.C.U.S., de tracer clairement une ligne de démarcation entre elle
et nous et de persévérer dans la lutte contre le révisionnisme
khrouchtchévien.
PERSÉVÉRER DANS LA LUTTE
CONTRE
LE RÉVISIONNISME KHROUCHTCHÉVIEN
Le peuple révolutionnaire mène partout dans le
monde une lutte acharnée contre l’impérialisme, dirigé par les
Etats-Unis et ses laquais. La situation actuelle a le caractère d’un
processus de grands bouleversements, de profondes divisions et de
vastes regroupements qui s’inscrivent dans les conditions où la
lutte de classe gagne de plus en plus en profondeur, sur le plan
international. Le mouvement révolutionnaire des peuples se développe
avec vigueur.
L’impérialisme et toutes les forces
réactionnaires et décadentes se débattent furieusement dans les
affres de l’agonie. Une division et un regroupement des forces
politiques s’opèrent à l’échelle mondiale avec vigueur et
rapidité.
Les forces révolutionnaires des peuples ont
surpassé les forces réactionnaires de l’impérialisme. Dans la
situation actuelle, la progression du mouvement révolutionnaire des
peuples est le courant principal. Les peuples sortiront vainqueurs de
leur combat révolutionnaire, tandis que l’impérialisme, la
réaction et le révisionnisme moderne iront graduellement vers leur
fin.
Telle est la tendance irréversible de l’Histoire
qu’aucune force réactionnaire et décadente n’est capable de
modifier.
Mais l’impérialisme et la réaction ne
tomberont pas si on ne les frappe pas, et le révisionnisme moderne
ne s’effondrera pas si on ne le combat pas. Immanquablement, ils
mettront tout en œuvre, ayant leur renversement et leur élimination,
coordonnant leur action et variant de tactique, pour contre-attaquer
les forces révolutionnaires. D’où les courants contraires,
contre-révolutionnaires, qui se manifestent lorsque le mouvement
révolutionnaire se développe et gagne en profondeur.
L’évolution de la situation internationale est
inévitablement pleine de contradictions et de conflits, elle
présente à tout moment des hauts et des bas, elle est faite de flux
et de reflux. La lutte révolutionnaire des peuples progresse
obligatoirement comme déferlent les vagues de la mer.
Les impérialistes américains ont d’autant plus
besoin des services des révisionnistes khrouchtchéviens que la
lutte anti-américaine redouble d’intensité. Aussi, la lutte
contre Je révisionnisme khrouchtchévien ira-t-elle infailliblement
en s’exacerbant.
Il s’y manifeste toujours des différences
dans le degré de la compréhension du combat. Le phénomène devient
particulièrement évident lorsque la lutte se fait âpre.
Il est à la fois naturel et
inévitable. Lénine dit que lors d’un changement singulièrement
rapide, les gens, « … placés aussitôt devant les problèmes
les plus importants, ne purent se maintenir longtemps à cette
hauteur ; ils ne purent se passer d’une pause, d’un retour
aux questions élémentaires, d’une nouvelle préparation qui leur
permît de s’assimiler les leçons d’une si riche substance et
d’offrir la possibilité à des masses, infiniment plus imposantes,
d’avancer encore, cette fois d’un pas beaucoup plus ferme, plus
conscient, plus assuré, plus droit » [21].
Nous nous trouvons exactement dans la même
situation.
Au fur et à mesure que la lutte contre le
révisionnisme khrouchtchévien gagne en intensité et en profondeur,
de nouvelles divisions surviennent inévitablement dans les rangs
révolutionnaires qui verront se détacher immanquablement un certain
nombre des leurs. Mais en même temps, des centaines de millions de
révolutionnaires viendront les grossir.
Face à une situation aussi complexe, les
marxistes-léninistes ne peuvent abandonner ni estomper les
principes, ils doivent délinéer clairement leur position, défendre
les principes révolutionnaires et persévérer dans la lutte contre
le révisionnisme khrouchtchévien. C’est uniquement par-là que
l’unité des forces révolutionnaires peut être consolidée et
élargie.
Actuellement, les partis marxistes-léninistes ont
pour tâche de tracer, sur le plan politique et organisationnel, une
nette ligne de démarcation entre eux et les révisionnistes, qui
rendent service à l’impérialisme américain, et de liquider le
révisionnisme khrouchtchévien, pour préparer l’essor de la lutte
révolutionnaire contre les impérialistes américains et leurs
laquais.
En dernière analyse, partout dans le monde, même
en Union soviétique, les masses populaires, qui constituent
l’écrasante majorité de la population, ainsi que les communistes
et les cadres, dans leur écrasante majorité, veulent la révolution,
ont épousé ou épouseront la cause du marxisme-léninisme.
Ils commencent à voir de plus en plus clair et
entrent dans les rangs de la lutte contre l’impérialisme et le
révisionnisme. Plus de 90 pour cent de la population mondiale
s’unira plus étroitement encore dans la lutte contre
l’impérialisme, la réaction et le révisionnisme moderne.
Tous les partis communistes du
monde et tous les pays socialistes finiront par s’unir sur la base
du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien, et
leur unité d’action dans la lutte anti-impérialiste finira par se
réaliser. Comme Lénine le disait aux vieux révisionnistes, le
prolétariat sera uni tôt ou tard et la victoire lui appartient sur
le plan mondial. « Mais, ajoutait-il, elle [la victoire] se
poursuit et se poursuivra, elle se fait et se fera uniquement contre
vous ; elle sera une victoire sur vous » [22].
On ne doit en aucun cas attendre des
marxistes-léninistes qu’ils renoncent à la lutte contre le
révisionnisme khrouchtchévien tant que la nouvelle direction du
P.C.U.S. continuera à pratiquer le khrouchtchévisme sans
Khrouchtchev, tant qu’elle n’aura pas reconnu et redressé ses
erreurs, tant qu’elle ne sera pas vraiment revenue sur la voie
révolutionnaire marxiste-léniniste.
« Continuons la poursuite dans l’élan de
la victoire ; ne nous endormons pas sur nos lauriers ».
Ces deux vers sont le résumé d’une magistrale leçon
de !’Histoire. Les marxistes-léninistes et le peuple
révolutionnaire doivent engager la poursuite à partir des victoires
acquises et mener la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien
jusqu’à son terme !
[1] « Lettre de F. Engels à A.
Bebel », Lettres choisies de Marx et d’Engels.
[2] Ibidem.
[3] Marx et Engels à A. Bebel, W.
Liebknecht, W. Bracke et autres (« Lettre
circulaire »), Lettres choisies de Marx et d’Engels.
[4] V. I. Lénine : « A A. A.
Iakoubova », Œuvres, tome 34.
[5] Discours de L. Brejnev au meeting de
Moscou en l’honneur des cosmonautes soviétiques, 19 octobre 1964.
[6] N. Podgorni : El Gran octubre, Cuba
Socialista, novembre 1964.
[7] B. Ponomarev : Le mouvement
révolutionnaire international de la classe ouvrière.
[8] Ibidem.
[9] Kommunist Sovietskoï Latvi, N° 12,
1964.
[10] Kommunist, N° 18, 1964.
[11] B. Ponomarev : Le mouvement
révolutionnaire international de la classe ouvrière.
[12] Kommunist, N° 17, 1964.
[13] V. I. Lénine :
« L’Unité », Œuvres, tome 20.
[14] Discours de A. Gromyko à l’Assemblée
générale de l’ONU, 7 décembre 1964.
[15] Réponse de N. Khrouchtchev aux
questions posées par des journalistes à Vienne, 8 juillet 1960.
[16] K. Speaks, Daily Express, 6 avril
1965.
[17] Zbigniew Brzezinski : Peace,
Morality and Vietnam, The New Leaders, 12 avril 1965.
[18] Rapport de A. Kossyguine à la session
plénière du C.C. du P.C.U.S., 27 septembre 1965.
[19] Sovietskaya Rossia, 28 mars 1965.
[20] V. I. Lénine : « La
faillite de la IIe Internationale », Œuvres, tome 21.
[21] V. I. Lénine : « De
certaines particularités du développement historique du
marxisme », Œuvres, tome 17.
[22] V. I. Lénine : « L’impérialisme et la scission du socialisme », Œuvres, tome 23
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