Article de L’impartial : De l’attitude envers l’impérialiste américain, deux lignes politiques s’affrontent (1965)

par Fan Sieou-Tchou, publié dans Da Gong Bao de Pékin du 26 juillet 1965

D’importantes divergences de principe existent entre marxistes-léninistes et révisionnistes khrouchtchéviens quant à l’interprétation de l’impérialisme américain et à l’attitude à adopter envers lui.

Polémiques publiques et luttes acharnées se déroulent à une échelle sans précédent et depuis plusieurs années entre eux, partis marxistes-léninistes et marxistes-léninistes d’une part, révisionnistes khrouchtchéviens de l’autre. Et l’un des thèmes essentiels autour desquels le débat est centré, c’est : faut-il rallier autour de soi les peuples du monde entier pour combattre l’impérialisme américain et ses laquais, ou au contraire, faut-il se rallier à ces derniers et, ainsi, s’opposer aux peuples ?

Les divergences de principe touchant à ce sujet existent depuis le XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique, qui vit le révisionnisme khrouchtchévien se montrer au grand jour. C’est à partir de là que la direction du P.C.U.S., avec Khrouchtchev à sa tête, se mit à rejeter le marxisme-léninisme et, trahissant les intérêts du peuple soviétique, des peuples du camp socialiste, de tous les peuples, appliqua sa ligne révisionniste de « coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde » et capitula chaque jour un peu plus devant l’impérialisme américain pour s’en attirer les bonnes grâces.

Les dirigeants de l’Union soviétique et des Etats-Unis se lancent mutuellement des fleurs, s’entendent de mieux en mieux et portent leur amitié aux nues. Cette ligne révisionniste-là a été dénoncée sans merci, ces dernières années, par tous les marxistes-léninistes, elle s’est heurtée à l’opposition de tous les peuples, elle a connu une faillite honteuse.

En effet, Khrouchtchev, le « grand personnage », qui, voici quelque temps encore, prenait de la place dans les actualités, n’a-t-il pas dû, tout échaudé, lâcher les tréteaux de l’histoire ?

Et en prenant son lamentable bagage en charge, les adeptes du khrouchtchévisme sans Khrouchtchev se rendirent compte qu’agir avec son imprudence et l’impudence qu’il avait, les placerait dans une même fâcheuse posture. Ils imposèrent donc une étiquette nouvelle à sa camelote surannée.

Ils se grimèrent, ils se donnèrent des allures différentes de celui qu’ils avaient défenestré. Et ils utilisent la politique de la douceur, qui est bien plus sournoise, face aux marxistes-léninistes et aux révolutionnaires, ils se gargarisent de phrases anti-impérialistes pour duper les peuples, pour s’immiscer dans les rangs révolutionnaires des peuples, pour reprendre souffle et capitaliser politiquement.

Les anciens collaborateurs de Khrouchtchev sont des révisionnistes tout comme lui, et rien ne les différencie. Qu’ils recourent à quelque métamorphose que ce soit, ils n’en resteront pas moins ce qu’ils sont. Ils poursuivent leur pratique du révisionnisme moderne, de la « coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde », de l’alliance avec l’impérialisme américain et ses laquais, leur but étant de s’opposer à l’ensemble des peuples.

La lutte des peuples contre l’impérialisme américain est passée à une phase plus aiguë. Et les adeptes du khrouchtchévisme sans Khrouchtchev se sont mis au service de l’impérialisme américain d’une manière plus camouflée, plus rusée. Ils ne causent pas moins de, tort que Khrouchtchev, ils en causent davantage.

Dénoncer leur double jeu, leur hypocrisie, faire échouer complètement la ligne révisionniste khrouchtchévienne prônant la « coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde » s’avère donc indispensable afin de faire accéder la lutte contre l’impérialisme américain à des victoires plus grandes.

Les divergences de principe entre marxistes-léninistes et révisionnistes khrouchtchéviens quant à l’interprétation de l’impérialisme et à l’attitude à adopter envers lui portent essentiellement sur les trois points suivants :

1. Jugement sur la nature de l’impérialisme américain ;

2. Appréciation de la puissance de l’impérialisme américain ;

3. Attitude à adopter envers l’impérialisme américain.

DU JUGEMENT SUR LA NATURE
DE L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN

L’impérialisme est agressif et belliqueux de par sa nature même. Tel il est quand il marque des points, tel il est aussi quand il essuie des échecs, et tel il est encore quand les forces révolutionnaires sont faibles, et tel il reste quand elles sont puissantes. Somme toute, il est immuable. Le moindre écart de ce point de vue risque d’amener à se faire des illusions à son sujet, de faire hésiter dans la lutte à lui opposer, de faire verser dans l’opportunisme.

Une loi marxiste

Lénine disait à la fin de la Première guerre mondiale :

« L’impérialisme, lui, c’est-à-dire le capitalisme de monopole, dont la maturité ne date que du XXe siècle, se distingue, en raison de ses caractères économiques primordiaux, par le minimum de pacifisme et de libéralisme, par le développement maximum et le plus généralisé du militarisme. ’Ne pas remarquer’ cela, quand on examine jusqu’à quel point la révolution pacifique ou la révolution violente est typique ou probable, c’est tomber au niveau du plus vulgaire laquais de la bourgeoisie. » [1]

Et après la Première guerre mondiale, alors que le capitalisme connaissait une période relativement stable, Staline déclarait :

« L’impérialisme ne peut vivre sans violences et rapines, sans effusions de sang et bombardements. C’est bien pourquoi il est l’impérialisme. » [2]

La Seconde guerre mondiale terminée et le peuple chinois ayant battu la clique réactionnaire Tchiang Kaï-chek que soutenait l’impérialisme américain et fait triompher sa grande révolution populaire, le camarade Mao Tsé-toung affirmait :

« Provocation de troubles, échec, nouvelle provocation, nouvel échec, et cela jusqu’à leur ruine − telle est la logique des impérialistes et de tous les réactionnaires du monde à l’égard de la cause du peuple : et jamais ils n’iront contre cette logique. C’est là une loi marxiste. Quand nous disons : ’l’impérialisme est féroce’, nous entendons que sa nature ne changera pas, et que les impérialistes ne voudront jamais poser leur couteau de boucher, ni ne deviendront jamais des bouddhas, et cela jusqu’à leur ruine. » [3]

Depuis la naissance de l’impérialisme, l’histoire a établi ceci, qui est une vérité et qui est marxiste-léniniste : la nature de l’impérialisme ne change pas. Les agressions et les crimes de guerre perpétrés par l’impérialisme américain, le chef de file des impérialismes, au cours de l’après-guerre n’ont fait que renforcer cette vérité. De plus en plus nombreux sont les gens qui en saisissent tout le sens et elle est, aujourd’hui, un levain puissant pour l’élévation de la conscience politique, l’organisation des forces dans la lutte contre ce même impérialisme.

Dans une société de classes, l’homme a pour nature de classe ce qui est sa nature, son essence mêmes. Et la nature de l’impérialisme américain, c’est celle de la bourgeoisie monopoliste américaine. Johnson déclarait en 1964 à la réunion traditionnelle de la Chambre de Commerce : « Vous

[les capitalistes monopoleurs]

êtes tous des actionnaires de mon gouvernement… J’exécute le travail pour lequel vous m’avez embauché. » Voilà la nature de classe du gouvernement américain dans toute sa crudité.

L’impérialisme américain essaie d’imposer au monde un empire d’une ampleur sans précédent. Il veut envahir les vastes zones intermédiaires situées entre le camp socialiste et les Etats-Unis, mettre la main dessus, pour étouffer la révolution des nations et des peuples opprimés afin de passer ensuite à la liquidation des pays socialistes, ce qui lui permettrait de placer tous les peuples, tous les pays, sous le joug et le contrôle des monopoles américains.

C’est là le but essentiel de la « stratégie globale », contre-révolutionnaire, que tous les gouvernements des Etats-Unis ont appliquée depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, et c’est aussi l’expression concentrée de la nature agressive de l’impérialisme américain.

Dans ses « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international », le Comité central du Parti communiste chinois, reprenant les justes conclusions de la Déclaration de la Conférence de Moscou de 1960, affirme que l’impérialisme américain est devenu le plus grand exploiteur international, le rempart principal de la réaction mondiale, le gendarme international, l’ennemi des peuples du monde entier. Cette affirmation est basée sur la connaissance scientifique, sur le marxisme-léninisme.

Les plus vulgaires laquais de l’impérialisme américain

Les révisionnistes khrouchtchéviens agissent totalement à l’encontre des principes marxistes-léninistes sur l’impérialisme de la Déclaration de 1960 qu’ils ont signée, ils rejettent les faits les plus évidents, et prétendent qu’avec le renforcement du camp socialiste et l’apparition des armes nucléaires, la nature de l’impérialisme aurait changé, que les forces d’agression et de guerre sont devenues des forces « défendant la paix » et les chefs de l’impérialisme américain, des « sages » attachés à la paix. D’après eux, l’homme n’est qu’humain et n’a pas de caractère de classe.

Les impérialistes aussi ont « un crâne », « une cervelle » et « ne souhaitent pas une guerre qui aboutirait à leur propre anéantissement » [4]. D’après les révisionnistes khrouchtchéviens, les armes nucléaires ont changé le cours de l’histoire ; « la bombe atomique ne suit pas le principe de classe » [5] ; le socialisme ne doit pas combattre le capitalisme, mais l’aimer ; « les uns n’aiment pas le socialisme et les autres le capitalisme, et nous filtrons par détruire notre arche − la Terre » [6].

D’après eux, la bourgeoisie pourrait être transformée en prolétariat, et les capitalistes monopolistes pourraient devenir des communistes ; et « lorsque le peuple soviétique connaîtra le bonheur communiste », même les capitalistes admettront qu’il était « absurde » et « criminel » de leur part de combattre le communisme, ils se mettront à soutenir le socialisme et « adhéreront au Parti communiste » [7].

Y a-t-il quoi que ce soit de communiste, de marxiste-léniniste dans ce que débitent ces soi-disant disciples de Lénine ? Ne sont-ils pas exactement semblables aux plus vulgaires laquais de l’impérialisme américain dont parlait Lénine ?

Tout comme leur maître, les khrouchtchévistes sans Khrouchtchev s’obstinent dans les vues les plus absurdes, ils se refusent à tirer la leçon des choses. Peu importe qui accède à la présidence des Etats-Unis, ils l’enjolivent. Quand Eisenhower occupa la Maison Blanche, ils en dirent qu’il « aspirait sincèrement à la paix », « se souciait du maintien de la paix ». Cependant, c’est le même Eisenhower qui brisa leur rêve de « coopération soviéto-américaine » en envoyant un U-2 opérer dans le ciel de l’Union soviétique.

Le camarade Mao Tsé-toung fit remarquer à l’époque : « Il ne faut pas se nourrir d’illusions au sujet des impérialistes. Certains ont décrit Eisenhower comme un grand amoureux de la paix, je souhaite que les faits les ramènent à la réalité » [8].

Les révisionnistes khrouchtchéviens ne sont cependant pas revenus à la réalité. Kennedy élu à la présidence, ils le portèrent aux nues, le disant un homme « aux vues larges », à l’« esprit lucide », à l’« attitude faite de sagesse ».

C’est pourtant le même Kennedy qui, lors de la crise des Caraïbes, prit Khrouchtchev à la gorge et le couvrit de ridicule. Mais lors de l’affaire de Dallas, Khrouchtchev et ses pareils abandonnèrent toute pudeur, et, larmoyants et tristes comme pour un membre de la famille, pleurèrent que « la mort de Kennedy est un coup sérieux pour tous ceux qui ont à cœur la cause de la paix et la coopération soviéto-américaine » [9], donnant ainsi l’impression que la disparition de cet homme mettait vraiment l’existence de l’humanité en cause.

Pragmatistes, les révisionnistes khrouchtchéviens adoptent des attitudes différentes envers un même chef impérialiste américain selon qu’il est au pouvoir ou non. Avant que Johnson n’occupe la Maison Blanche, ils en disaient qu’il « nie toute possibilité de collaboration entre pays capitalistes et socialistes » [10].

Mais ils exprimèrent leur « satisfaction » quand il passa à la présidence. Et l’année dernière, son élection les remplit de joie, au point qu’ils claironnèrent que de son administration, on pouvait attendre « des mesures réalistes pour améliorer le climat politique dans le monde » [11], et qu’ils chantèrent qu’« un vaste terrain de coopération » existait entre l’Union soviétique et les Etats-Unis.

A leurs yeux, l’impérialisme américain agressif par nature a cessé d’être. Et ce qu’il faut, avec les Etats-Unis, c’est « des concessions », « des compromis », « la conciliation », « l’accommodement », de part et d’autre. Mais le cours des événements vient démentir leurs sophismes, il ne fait que prouver que la nature agressive et belliqueuse de l’impérialisme américain n’a nullement changé.

Qu’est ce que la « doctrine Johnson » ?

L’administration Johnson a hérité de la « stratégie globale », contre-révolutionnaire, de son prédécesseur, qui vise à détruire les pays socialistes, à occuper la première zone intermédiaire, c’est-à-dire l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine, et à contrôler les pays capitalistes de la deuxième zone intermédiaire, l’Europe occidentale, l’Amérique du Nord, l’Océanie et le Japon.

Elle est beaucoup plus aventureuse en appliquant sa double tactique contre-révolutionnaire, elle recourt davantage à la guerre d’agression et tend plus nettement à ignorer ses alliés et à agir seule, tête baissée, à la façon d’un bandit de grand chemin.

Elle a adopté, envers les pays socialistes, une tactique sournoise, une manière de traiter variant de l’un à l’autre. Elle proclame que les Etats-Unis doivent s’efforcer d’amener « les forces à l’Intérieur de l’Union soviétique à provoquer un changement », en vue d’y restaurer le capitalisme.

Les Etats-Unis « doivent accélérer la lente corrosion du rideau de fer », afin que les pays d’Europe orientale se détachent du camp socialiste. Ils n’admettent pas que l’Union soviétique accorde son appui au mouvement de libération nationale et érigent cette prétention en une des conditions du maintien de « la paix ».

Ceci montre que, tout en exerçant une puissante pression militaire et en se préparant à l’agression, l’administration Johnson cherche à faire éclater l’Union soviétique et les pays socialistes d’Europe orientale par des moyens pacifiques. Johnson a déclaré aussi que « le communisme en Asie revêt un aspect beaucoup plus agressif », qu’il faut faire face à « l’agression communiste ». Il en découle que son administration menace principalement les pays socialistes d’Asie avec la guerre, et en fait, elle se livre à de sérieuses provocations militaires contre eux.

En Asie, Afrique et Amérique latine, elle réprime brutalement le mouvement de libération nationale et intervient directement partout par les armes. Elle a étendu et étend son agression contre le Sud-Vietnam, elle a massacré la population au Congo-Léopoldville, elle a dépêché des troupes en République dominicaine pour y mater Je soulèvement patriotique, elle a donc mené des guerres d’agression sur ces trois continents. Envers les jeunes pays indépendants, elle a pour politique, l’agression, l’intervention et l’infiltration. Elle soutient la « Malaysia », une production néo-colonialiste, et ainsi menace l’Indonésie.

Elle pousse la Thaïlande et la clique fantoche sud-vietnamienne à provoquer constamment le Cambodge par les armes. Elle a mené une série d’activités subversives contre des pays africains, dont la Tanzanie, le Congo-Brazzaville, le Burundi. Elle s’est abouchée avec l’Allemagne occidentale pour épauler Israël dans ses provocations et ses menaces contre les pays arabes. Elle a manigancé le coup d’Etat militaire réactionnaire au Brésil.

Et de tout cela découle qu’elle cherche à étouffer, par des opérations de guerre et la subversion, le mouvement de libération nationale en Asie, en Afrique et en Amérique latine, à y étrangler les jeunes pays indépendants. Elle a commis des méfaits devant lesquels ses prédécesseurs reculaient.

La fameuse « doctrine Johnson », c’est un brutal étalage supplémentaire de la nature agressive de l‘impérialisme américain. Lorsque, en mai dernier, Johnson envoya des troupes en République dominicaine, il déclara, comme s’il allait tout casser, que « les pays d’Amérique [lisez l’impérialisme américain] ne peuvent pas, ne doivent pas admettre et n’admettront jamais l’installation d’un autre gouvernement communiste dans l’hémisphère occidental ».

Il ajouta qu’au Vietnam et dans tous les lieux du monde où les Etats-Unis ont des « obligations », « nos forces sont essentielles, pour l’épreuve finale », Ainsi, Il a fait connaitre au monde entier son programme politique, qui se propose d’en finir avec la liberté et l’indépendance de tous les pays, d’étouffer le mouvement révolutionnaire des peuples, au moyen de guerres d’agression.

La « doctrine Johnson » est plus folle et plus aventureuse que toutes les « doctrines » des administrations qui se sont succédé aux Etats-Unis depuis la guerre.

L’administration Kennedy, elle, tout en renforçant son armement e en accélérant ses préparatifs de guerre, appliquait ce qu’elle appelait la « stratégie de la paix » qui, envers les pays socialistes, consistait à tirer profit du contre-courant qu’est le révisionnisme moderne, pour effectuer une pénétration pacifique, et envers les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, à intensifier sa politique néo-colonialiste faite d’« Opération parenté », d’envoi de « Corps de Paix », et de l’« Alliance pour le Progrès » qu’elle avait montée.

Mais le rapide développement du mouvement révolutionnaire des peuples pulvérisa la « stratégie de la paix » de Kennedy. Cependant, les slogans « paix », « démocratie », « progrès, etc., qui ne visaient qu’à duper, s’étant révélés inopérants, Johnson hissa carrément le pavillon noir des pirates, dès son accession à la présidence. Le New York Times a dit de la « doctrine Johnson » qu’elle signifie « contrecarrer par la force des armes les progrès du communisme en quelque lieu du monde que ce soit ».

Le jeu classique d’Hitler consistait à passer à l’agression et à mener la guerre au nom de l’anticommunisme, à imposer l’étiquette « menace communiste » à toutes les luttes populaires pour la liberté et l’indépendance. Et le chroniqueur américain Drew Pearson a dû admettre que les Etats-Unis sont considérés comme des « agresseurs à la Hitler ». Les faits montrent d’ailleurs que la « doctrine Johnson » est bel et bien du néo-hitlérisme.

En stratégie militaire, l’administration Johnson a formulé la théorie de l’« escalade ». Eisenhower, lui, avait compris l’amère leçon de la guerre de Corée, il savait qu’affronter les pays socialistes en une guerre au sol lui coûterait cher.

Aussi avait-il établi la stratégie des « représailles massives », cherché à utiliser les armes nucléaires stratégiques comme moyen de « dissuasion », et « s’appuyer essentiellement sur une énorme capacité de riposte, pour agir instantanément, par les moyens et aux endroits de notre choix ».

Les grandes victoires remportées par les peuples d’Indochine, de Cuba et d’Algérie sonnèrent le glas de cette stratégie. Quant à Kennedy, il avait admis qu’« une puissance nucléaire écrasante ne peut mettre fin à une guerre de partisans ». Et son administration adopta la stratégie de la « riposte adaptée », se préparant à la fois à la guerre nucléaire, à la guerre localisée et à la « guerre spéciale ». Elle insista essentiellement sur le recours à la « guerre spéciale » pour réprimer le mouvement de libération nationale.

Le Sud-Vietnam fut choisi pour en faire l’expérience. Et c’est là que cette « guerre spéciale » échoua lamentablement. Alors, Johnson passa à l’« escalade », à partir de la stratégie de la « riposte adaptée », c’est-à-dire qu’il divisa « guerre spéciale », guerre localisée et guerre nucléaire en un certain nombre d’échelons à gravir progressivement, afin d’imprimer de plus en plus d’envergure au conflit.

Cette « escalade » revient à ceci : après chaque pas, envisager le pas suivant ; c’est comme passer au meurtre et à l’incendie, tout en tremblant à chaque moment à l’idée du châtiment mérité. Eisenhower déclarait en 1954, soit presque immédiatement après la guerre de Corée : « Si les Etats-Unis se laissaient entraîner seuls avec leurs troupes dans le conflit indochinois, puis en une suite de guerres en Asie, il en résulterait finalement l’épuisement de nos ressources, l’affaiblissement de notre dispositif général de défense ».

Généraux et officiels américains frissonnent, aujourd’hui encore, à l’idée d’une guerre comme celle de Corée. Dans celle-ci, les Etats-Unis perdirent quelque 400.000 hommes et ils furent repoussés jusqu’à l’endroit d’où ils avaient déclenché l’agression.

Ce fut une défaite terrible. Il est évident que s’ils s’obstinent à étendre la guerre, ils ne s’attireront que des défaites plus cuisantes. Néanmoins, Johnson ne peut s’empêcher d marcher droit sur l’abîme. Les révisionnistes khrouchtchéviens répandent que l’impérialisme ne déclenchera pas la guerre parce qu’il prévoit sa défaite. Tous les faits viennent contredire les sophismes du genre.

Théories et pratique de la « doctrine Johnson » témoignent des affres de l’impérialisme américain à l’agonie. La nature de classe de l’impérialisme et de tous les réactionnaires les pousse inéluctablement à creuser leur propre tombe en étendant leurs guerres d’agression.

Guillaume II œuvra à sa propre chute en déclenchant la Première guerre mondiale ; Hitler eut le destin qu’il méritait en allumant la Seconde guerre mondiale ; et l’impérialisme japonais s’effondra suite à son agression contre la Chine et à la guerre qu’il porta dans le Pacifique. L’impérialisme américain est sur la même vole, et ce ne sont pas les échecs qui le rendront plus « sage ».

Le caractère réactionnaire, agressif, aventureux de l’administration Johnson est tellement évident que le blanchir exigerait toutes les eaux du monde. Les révisionnistes khrouchtchéviens se voient donc parfois obligés de parler de l’impérialisme américain « agresseur », « gendarme international », « principale force de guerre et d’agression de nos jours », etc., etc. Tout cela n’est cependant que pour la forme, et ils le font dans la limite où cela ne touche pas à la « coopération soviéto-américaine ».

De l’administration Johnson qui a porté le fléau de la guerre au Vietnam, ils parlent à la légère et en disent, en termes évasifs, qu’il en ressort uniquement que « le char de l’Etat » américain « penche » du côté des « maniaques » et que prévoir que « la ligne politique américaine virera rapidement vers la droite dans un avenir proche ne repose sur rien ». [12]

C’est de l’enfantillage ! Qui, des milieux dirigeants américains, est maniaque, après tout, et qui est « sage » ? Les révisionnistes khrouchtchéviens ont affirmé à certain moment que Johnson était le « modéré » et Goldwater le « maniaque », et voilà qu’ils affirment que Johnson a endossé la politique de Goldwater et « penche » du côté des maniaques.

Quelle est, en fin de compte, la différence entre les deux ?

Les révisionnistes khrouchtchéviens prétendent qu’il est faux de prévoir un virage vers la droite de la politique américaine, mais Johnson n’est-il pas suffisamment à droite, ou bien serait-il à « gauche » ? Ils affirment une chose un jour, autre chose le lendemain, et tout est illogique, contradictoire, et cela dans le seul but de disculper l’impérialisme américain, de trouver un fétu de paille auquel accrocher leur ligne de « coopération soviéto-américaine » et la sauver de la noyade.

La nature de l’impérialisme américain a « changé », disent-ils. Et leur caractère de classe, à eux, s’exprime précisément par là. Ils ont substitué la théorie bourgeoise de la nature humaine à l’analyse de classe, et le pragmatisme bourgeois au marxisme-léninisme. D’après leur philosophie, « quelque chose d’humain persiste au tréfonds du criminel même le plus endurci » [13].

Et chez l’impérialisme américain, le plus cruel de son espèce, il subsisterait également des traces de bonté. Pour eux, mouvement révolutionnaire et lutte des classes sont totalement inutiles.

Quant au sort des peuples et de l’humanité, il n’y a qu’à se fier à la bonté de l’impérialisme américain. Il est clair que les peuples ne pourront mener résolument et efficacement le combat contre l’impérialisme américain tant que ces absurdités révisionnistes n’auront pas été complètement balayées.

DE L’APPRÉCIATION DE LA PUISSANCE
DE L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN

L’impérialisme américain a une nature agressive qui ne changera jamais et sa stratégie d’asservissement de tous les peuples a été établie une fois pour toutes. Tout comme une féroce bête de proie, il attaquera et dévorera l’homme, que celui-ci l’irrite ou non. L’abattre ou se laisser manger, telle est l’alternative. Entre les peuples et l’impérialisme américain, une épreuve de force est donc inévitable. Et à ceux-ci se posent les questions suivantes : Comment apprécier la puissance de l’impérialisme américain ? Et peut-on le vaincre ?

Voir au-delà des apparences

Dès 1946, le camarade Mao Tsé-toung énonçait sa célèbre thèse : L’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier. Il disait : « Tous les réactionnaires sont des tigres en papier. En apparence, ils sont terribles, mais en réalité, ils ne sont pas si puissants. A envisager les choses du point de vue de l’avenir, c’est le peuple qui est vraiment puissant, et non les réactionnaires. » [14]

Deux ans après la victorieuse Révolution d’Octobre, Lénine affirmait : « L’impérialisme mondial apparaissait alors une force si grande, si invincible, que les ouvriers d’un pays arriéré qui tentaient de s’insurger contre lui pouvaient être taxés de folie. Mais aujourd’hui, en jetant un coup d’œil rétrospectif sur les deux années écoulées, nous voyons que nos adversaires, eux aussi, commencent de plus en plus à nous donner raison. Nous voyons que l’impérialisme, que l’on considérait comme un colosse invincible, s’est révélé aux yeux de tous un colosse aux pieds d’argile. » [15]

Cette thèse marxiste-léniniste, l’impérialisme est un colosse aux pieds d’argile et un tigre en papier, révèle l’essence du problème au-delà des apparences. Le peuple est le moteur de l’histoire, l’impérialisme et tous les réactionnaires constituent les forces décadentes de la réaction dont le divorce d’avec les masses est complet, et aussi puissants qu’ils paraissent, cette apparence même n’est que phénomène passager.

C’est uniquement en envisageant l’impérialisme américain dans son essence, qui est celle d’un tigre en papier, que l’on trouvera la hardiesse de le combattre et d’enlever la victoire. Surestimer la puissance de l’impérialisme américain et sous-estimer celle des masses populaires ne peut que rendre l’impérialisme américain plus agressif, émousser la combativité révolutionnaire des peuples.

Khrouchtchev et ses successeurs, qui se prétendent « marxistes-léninistes », ont pour l’impérialisme américain une admiration mêlée de crainte. Ils attaquent la thèse du tigre en papier du camarade Mao Tsé-toung, déforment les célèbres paroles de Lénine sur le colosse aux pieds d’argile, et insistent sur le fait que l’impérialisme américain est un tigre en papier aux « dents atomiques », qu’il est un « colosse », quoiqu’il « ait une base instable » ; ils proclament que l’impérialisme américain « est toujours puissant, que le combattre n’est pas facile ».

Ils estiment que les fusées, les bombes A et H sont les facteurs qui décident de la guerre, tandis que les forces armées populaires ne sont qu’« un tas de chair ». Leur seul but, en stimulant de la sorte l’arrogance de l’impérialisme américain et en répandant des vues pessimistes parmi les peuples, c’est de faire accroire que l’impérialisme américain est invincible, que la révolution des peuples est sans espoir.

Un arbre évidé par les vers

L’impérialisme américain est faible par essence, quoiqu’il paraisse solide. La grande révolution victorieuse du peuple chinois et les grandes victoires des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, survenues après la Seconde guerre mondiale, ont confirmé la thèse scientifique du camarade Mao Tsé-toung sur l’impérialisme et tous les réactionnaires, tigres en papier. Que les peuples s’unissent, qu’ils ne craignent pas les difficultés, qu’ils combattent résolument en dépit des sacrifices à consentir, et ils vaincront l’impérialisme américain.

La pensée qui anime le peuple sud-vietnamien dans son héroïque résistance à l’agression impérialiste américaine, c’est « plutôt la mort que l’asservissement ». Et malgré son manque de forces aériennes et navales, il a battu des centaines de milliers de soldats fantoches équipés d’armes ultra-modernes par l’impérialisme américain, fait échouer la « guerre spéciale » et il résiste victorieusement aux forces d’agression américaines.

Les Etats-Unis enverront plus de soldats au Sud-Vietnam, et leur défaite n’en sera que plus cuisante. Le soldat américain est pris de panique sitôt envoyé en ligne, les bases aériennes américaines se font attaquer les unes après les autres, et le personnel de l’ambassade des Etats-Unis à Saïgon vit dans la terreur. Les Américains ont d’ailleurs admis qu’ils ne peuvent venir à bout du peuple sud-vietnamien, même avec 500.000 de leurs hommes.

La République dominicaine, dont la population n’est que de 3 millions, se trouve sur une île au seuil même des Etats-Unis ; lorsque son peuple se souleva, Johnson fut dans ses petits souliers et, en l’espace de quelques jours, expédia une force d’agression de 30.000 hommes pour essayer de mater rapidement la lutte patriotique anti-américaine. Mais le peuple dominicain ne s’est pas laissé intimider par l’impérialisme américain, il lui résiste et fermement, et le combat qui dure depuis trois mois à Saint-Domingue gagne maintenant l’intérieur du pays. La situation de l’administration Johnson était déjà peu brillante, elle s’est enfoncée dans un nouveau bourbier.

Entre l’insatiable soif d’agression de l’impérialisme américain et sa puissance qui a des limites et qui décline chaque jour, la contradiction est implacable. Il est allé trop loin, et il se fait battre partout où il passe à l’agression. Il est dans une situation semblable à celle de la Famille du Seigneur Jong du Rêve du Pavillon rouge [16], que Leng Tse-hsing dépeignit comme suit : « quoique la charpente tînt encore debout, le ver rongeur était dans ses entrailles ».

Les Etats-Unis ne disposent que de 2.700.000 soldats, dont plus d’un million sont distribués dans le monde entier, et ceux-ci sont si dispersés qu’ils ne peuvent être partout où il y a résistance. La guerre d’agression au Sud-Vietnam et en République dominicaine leur font ressentir leur manque d’hommes, auquel ils doivent remédier par le recrutement de jeunes qui ne tiennent pas tous à servir de chair à canon.

Que feraient les Etats-Unis si des situations analogues à celles du Sud Vietnam et de la République dominicaine venaient à se produire ailleurs ? C’est la question que se pose non sans inquiétude Walter Lippmann, le chroniqueur bien connu de la presse bourgeoise : « Dans combien de Vietnam et de République dominicaine, les marines pourraient-ils maintenir l’ordre simultanément ? »

La politique d’agression et de guerre de l’administration Johnson est extrêmement impopulaire aux Etats-Unis où ouvriers, paysans, intellectuels et personnalités de tous les milieux se sont unis dans de gigantesques mouvements de protestation contre l’agression au Vietnam, et les réunions, manifestations et déclarations se multiplient. Cent mille enseignants et étudiants ont organisé des « conférences-débats » condamnant l’administration Johnson.

Affolée, la Maison Blanche a dépêché de hauts fonctionnaires aux quatre coins du pays pour « expliquer », pour calmer l’indignation des grandes masses. Les Rusk, Bundy et Cie ont été accueillis partout par des huées et les questions embarrassantes les trouvèrent à court de réponses.

Des mouvements politiques d’une telle ampleur sont rares dans l’histoire des Etats-Unis et sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale. Ils témoignent d’un nouvel éveil du peuple américain.

L’économie des Etats-Unis craque de partout ; sa militarisation a entraîné de sérieuses conséquences : surproduction, marché en contraction constante, chômage frappant plus de 10 millions d’hommes à certain moment. Les Etats-Unis, qui passent pour être le pays le plus riche au monde, ont la plus grande dette, secteurs privé et public dépassent 1.300 milliards de dollars. La balance des paiements est largement déficitaire, la toute-puissance du dollar, cet instrument d’agression, n’est plus, la situation monétaire et financière est dans un état critique.

Le président de l’American Federal Reserve Board, W.M. Martin, s’est étonné de ce que la situation actuelle « offre des analogies inquiétantes » avec la dépression des années 20.

Après la Seconde guerre mondiale, les Etats-Unis ont été pendant longtemps des « bienfaiteurs » pour d’autres pays capitalistes, ils renforcèrent leur emprise sur leurs alliés dans tous les domaines, les foulant ainsi au pied, mais d’énormes changements se sont produits dans le rapport des forces du monde capitaliste ; les pays d’Europe occidentale s’insurgent contre ce contrôle et mettent sérieusement l’hégémonie américaine au défi. Les contradictions entre la France et les Etats-Unis sont devenues un antagonisme à l’échelle planétaire. Et il en existe d’irréductibles aussi entre les Etats-Unis et d’autres grandes puissances capitalistes : Grande-Bretagne, Allemagne de l’Ouest, Japon et Canada.

Les blocs militaires agressifs que les Etats-Unis eurent toutes les peines du monde à mettre sur pied se désagrègent, l’un après l’autre. Et malgré les fortes pressions que l’administration Johnson exerce sur ses alliés et ses vassaux pour qu’ils dépêchent des troupes au Sud-Vietnam, afin d’y faire remonter le moral et d’y remédier à la situation, la plupart des pays ont refusé poliment, à l’exception de quelques-uns qui ont fourni une poignée d’hommes. Un journaliste américain remarquait tristement : « Nous recherchons vainement de par le monde les vrais el actifs partisans de notre politique ».

L’impérialisme américain est comme un grand arbre à l’intérieur tout rongé, il craque sous la tempête révolutionnaire mondiale, il va de mal en pis. Johnson est sur les dents, il s’agite 24 heures sur 24. Un journaliste américain disait de lui qu’il était affable avant son accession à la présidence, mais qu’il est devenu d’une humeur exécrable, qu’il déteste la critique et que les conseils l’exaspèrent. L’atmosphère de la Maison Blanche est mouvementée. Et quand Johnson met une aventure militaire au point, il lui est impossible de trouver le sommeil.

Fatigué et tourmenté, le président se couche à une heure du matin et s’éveille à trois heures. Il a admis que sa plus grande crainte, ce sont les appels téléphoniques urgents, car les bonnes nouvelles sont rares. Il s’emporte facilement et est mal à l’aise. Les questions à régler le plongent dans la confusion, et quand il n’en peut plus, il quitte furtivement la Maison Blanche, par la porte de service, pour aller se détendre sur « le sombre fleuve », Le lamentable et hystérique Johnson rappelle le Hitler des derniers jours !

Une incurable mollesse

Les jours de l’impérialisme américain sont comptés sous l’impact du vigoureux mouvement anti-américain qui balaie le monde. C’est lui qui craint les peuples, et le contraire n’est pas vrai − voilà la caractéristique de la situation sur le plan mondial.

Comme tout ce qui existe au monde, l’impérialisme américain a un caractère double. Du point de vue stratégique, il est, par essence, un tigre en papier, moins puissant qu’il n’y paraît. Mais du point de vue lactique, pour ce qui est de chaque combat spécifique, il doit être tenu pour un vrai tigre, un mangeur d’hommes.

N’a-t-il pas détruit el ne détruit-il pas des milliers el des milliers de vies humaines au Sud-Vietnam, au Congo et en République dominicaine ? Il doit donc être traité par le mépris sur le plan stratégique et pris sérieusement en considération sur le plan tactique. Car en le traitant par le mépris sur le plan stratégique, on trouvera l’audace de le combattre, et en le prenant sérieusement en considération sur le plan tactique, on saura comment le combattre.

Les révisionnistes khrouchtchéviens ne voient que sa puissance apparente et non sa faiblesse inhérente ; ils distinguent uniquement le tigre authentique et non le tigre en papier, el ils qualifient même la conception dialectique marxiste-léniniste de « double jeu », preuve qu’ils n’entendent rien au marxisme-léninisme.

D’après eux, un égale un et deux égale deux, les forts sont forts et les faibles sont faibles ; il n’y a pas de faiblesse dans ce qui est fort, et ce qui est faible ne peut rien renfermer de fort ; il ne peut y avoir mutation du fort en faible, ni du faible en fort. A leurs yeux, l’impérialisme américain sera toujours fort et le peuple toujours faible.

Mais, pour les marxistes-léninistes, toute chose se transforme en son contraire dans des conditions données : devient faible ce qui est fort, et fort ce qui est faible. Lénine disait : « Voulez-vous une révolution ? Eh bien, vous devez être puissants ! » [17] Cela signifie que les forces révolutionnaires naissantes sont peu nombreuses et faibles au début, mais que leurs effectifs grossiront, qu’elles deviendront puissantes, et elles sont donc nécessairement les forts.

Toutes les puissances impérialistes et réactionnaires, aussi grandes et fortes qu’elles soient au départ, finiront par s’amenuiser et s’affaiblir, et elles sont donc nécessairement les faibles. Staline disait : « Ce qui naît dans la vie et grandit de jour en jour, est irrésistible, et l’on ne saurait en arrêter le progrès… [le prolétariat] si faible et peu nombreux qu’il soit aujourd’hui, il finira néanmoins par vaincre … Par contre, ce qui dans la vie vieillit et s’achemine vers la tombe, doit nécessairement subir la défaite, … [la bourgeoisie] si forte et nombreuse qu’elle soit aujourd’hui, elle finira néanmoins par essuyer la défaite. » [18]

La mutation qui s’opère de fort en faible, de grand en petit, de ce qui monte en ce qui va vers sa fin et vice versa, c’est toute l’histoire de la lutte des classes de l’humanité. Il n’y a que les aveugles pour ne pas le voir. La mutation présuppose certaines conditions, cela va de soi. La lutte révolutionnaire des peuples ne se fait pas sans heurts, la route n’est pas toute droite, elle peut être parsemée de difficultés et d’obstacles, et de lourds sacrifices à consentir provisoirement doivent même être prévus.

Aussi, dans ces conditions, l’essentiel est-il le combat et l’esprit de sacrifice. Une fois cet esprit révolutionnaire acquis, en dépit des « sentiers étroits, forêts profondes, mousses glissantes », « le vent déploiera le drapeau rouge comme un tableau ». [19]

Yuan Mei, de l’époque de la dynastie des Tsings, écrivait dans le conte « Comment Tchen Peng-nien exorcisa un spectre avec son souffle » : le spectre d’un pendu souffla sur Tchen une haleine qui le glaça jusqu’aux os et fit vaciller la lampe dont la flamme vira au bleu, prête à s’éteindre. Mais Tchen se dit : « Le spectre a du souffle, et j’en ai aussi ». Il fit une longue inspiration, et dirigea son souffle puissant sur le spectre qui s’évanouit en fumée.

Cette histoire prouve que si l’homme ne craint pas le spectre, c’est le spectre qui le craindra. L’impérialisme américain aussi est un spectre, tout juste bon à effrayer les gens ; si vous le craignez, il vous nuira ; si vous ne le craignez pas et lui rendez coup pour coup, il ne saura à quel saint se vouer.

Le chantage à la guerre de l’impérialisme américain intimide les révisionnistes khrouchtchéviens, ils plient sous la pression, ils sont affligés d’une incurable mollesse. La révolution les effraie, les sacrifices aussi, ils n’osent pas rendre coup pour coup à l’impérialisme américain et ils combattent même la cause révolutionnaire des peuples.

Ils dressent un tableau terrifiant de la guerre, ils opposent révolution mondiale et défense de la paix mondiale ; et ils ont été jusqu’à proclamer que certains « prétendent que la révolution mondiale est plus importante que la défense de la paix. Mais, qu’est-ce qui importe plus, la tête ou le corps ? » [20] En mendiant la paix, ils trahissent la révolution ; pour eux, c’est l’esclavage qui est préférable à la mort et non le contraire. Voilà la philosophie de renégat des révisionnistes khrouchtchéviens.

Lénine l’a dit, « celui qui ne sait pas distinguer les sacrifices consentis au cours de la lutte révolutionnaire et pour sa victoire, quand toutes les classes possédantes et contre-révolutionnaires combattent la révolution, celui qui ne sait pas distinguer ces sacrifices de ceux d’une guerre de brigandage et d’exploitation, celui-là fait preuve de l’ignorance la plus crasse, et on doit dire à son sujet : il faut lui mettre un abécédaire en mains et, avant de lui donner l’instruction extra-scolaire, l’envoyer à l’école primaire ; ou bien alors, il incarne l’hypocrisie à la Koltchak la plus haineuse, quel que soit le nom qu’il se donne, quels que soient les sobriquets sous lesquels il se dissimule. » [21] 

N’est-ce pas là le portrait même du révisionniste khrouchtchévien ?

DE L’ATTITUDE A ADOPTER
ENVERS L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN

Qui est l’ami et qui est l’ennemi ? Avec qui faut-il faire l’unité et qui faut-il combattre ? Ces questions sont d’importance primordiale pour la révolution. Car pour faire triompher une lutte révolutionnaire, il est indispensable de faire l’unité avec les vrais amis et de combattre les vrais ennemis.

L’impérialisme américain est la principale force d’agression et de guerre du monde d’aujourd’hui, il est le principal ennemi de tous les peuples. Quand il s’agit d’en finir avec une bande de malfaiteurs, il importe avant tout de mettre la main sur le chef, et la première tâche de tous les marxistes-léninistes, de tous les révolutionnaires, est de faire l’unité entre les peuples, de diriger la pointe de leur combat contre l’impérialisme américain. Les révisionnistes khrouchtchéviens ont cependant tout inversé : ils tiennent l’impérialisme américain pour leur grand ami et le peuple révolutionnaire de partout pour leur ennemi. Cette façon d’agir ne peut qu’aboutir à une lutte aiguë entre les deux lignes quant à l’attitude à adopter envers l’impérialisme américain.

Sous le victorieux étendard du Front uni anti-américain

C’est à partir de la situation réelle dans le monde, d’une analyse de classe des contradictions fondamentales existant dans le monde et en tenant compte de la « stratégie globale » contre-révolutionnaire de l’impérialisme américain, que le Comité central du Parti communiste chinois a fait ressortir, dans ses « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international » qu’il est indispensable et possible, pour le prolétariat international, d’unir toutes les forces pouvant être unies, de mettre à profit les contradictions internes de l’ennemi, afin d’établir un vaste front uni contre l’impérialisme américain et ses laquais, par la mobilisation sans réserve des masses, le renforcement des forces révolutionnaires, l’attraction à soi des forces intermédiaires, et l’isolement de l’impérialisme américain et ses laquais.

Le camarade Mao Tsé-toung a fait, ces dernières années, de nombreuses déclarations de soutien au juste combat de tous les peuples contre l’impérialisme américain. L’idée essentielle en est que les peuples du monde entier doivent s’unir pour abattre l’agresseur américain et tous ses laquais.

Le président Mao Tsé-toung en appelle aux peuples des pays du camp socialiste, aux peuples asiatiques, africains, latino-américains, à ceux de tous les continents, aux pays attachés à la paix et aux pays victimes de l’agression, du contrôle, de l’intervention et des brimades des Etats-Unis, pour qu’ils s’unissent, constituent le front uni le plus large contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme américain, pour la défense de la paix mondiale.

La situation internationale va précisément dans ce sens.

C’est chaque jour que les peuples prennent un peu plus conscience, que la lutte contre l’impérialisme américain gagne en ampleur et que s’élargit le front uni contre lui. Les peuples des pays socialistes et les peuples et nations opprimés combattent sur un même front. La lutte des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine contre le néo-colonialisme et le colonialisme, qui ont les Etats-Unis à leur tête, se développe de façon foudroyante et de plus en plus nombreux sont les peuples qui prennent les armes et engagent un combat sans merci contre l’impérialisme américain et ses laquais.

En Europe occidentale, en Amérique du Nord et en Océanie, la lutte des peuples contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme américain marque également des points. De par le monde ne cesse de croître le nombre de ceux qui entrent dans les rangs du front uni anti-américain. Les peuples du monde entier font le siège de l’impérialisme américain.

Une sombre trame contre-révolutionnaire

Les révisionnistes khrouchtchéviens n’ont pas conscience de la puissance du peuple révolutionnaire de partout, ils tiennent l’impérialisme américain pour tout puissant et estiment que les questions mondiales doivent être réglées par le canal de leur collaboration avec les Etats-Unis. Ainsi agissait Khrouchtchev, et ses successeurs en font autant.

La sombre trame contre-révolutionnaire de « la coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde » court tout au long de la politique révisionniste, qu’il s’agisse de la « coexistence pacifique », du « passage pacifique », de l’« émulation pacifique ».

Que cette ligne révisionniste ait pris corps, qu’elle se soit développée, n’est pas le fait du hasard, ses racines plongent au plus profond des classes sociales. Sur le plan intérieur, elle est due à la rapide avance des forces capitalistes en Union soviétique ; sur le plan international, elle est la résultante de la double tactique contre-révolutionnaire de l’impérialisme, qui consiste à la fois en menaces et en flatteries.

La clique révisionniste khrouchtchévienne est l’expression politique de la nouvelle couche bourgeoise, les privilégiés, qui a fait son apparition en Union soviétique, et elle place les intérêts de celle-ci au-dessus des intérêts du peuple soviétique, des peuples des pays socialistes, de tous les peuples. Elle ne poursuit plus la révolution et elle craint que les révolutions des autres ne viennent perturber ses doux rêves d’existence bourgeoise.

A l’internationalisme prolétarien, elle a substitué l’égoïsme national et le chauvinisme de grande nation ; elle divise le camp socialiste et le mouvement communiste international, elle sape la cause révolutionnaire des peuples et des nations opprimés, elle capitule devant l’impérialisme américain.

Les peuples veulent-ils survivre ? Qu’ils s’en remettent à la « coopération soviéto-américaine » ; mais qu’ils ne fassent pas la révolution, jamais ; car « une seule étincelle peut allumer une catastrophe » [22], « n’importe quel conflit entre nations peut dégénérer en une conflagration mondiale » [23].

Les nations opprimées veulent-elles l’indépendance ?

Qu’elles patientent jusqu’à ce que les Nations unies règlent l’affaire. « Qui, sinon l’Organisation des Nations unies, assumerait la défense de l’abolition du système colonial ? » [24]

Les peuples vivent-ils dans la misère ?

Qu’ils patientent jusqu’à la conclusion du « désarmement général » de l’Union soviétique et des Etats-Unis. Si 8 à 10 pour cent, tout au plus, des sommes consacrées de par le monde aux dépenses militaires étaient libérés, « il sera possible d’en finir avec la faim, les maladies et l’analphabétisme dans les régions déshéritées du globe, et cela en vingt ans » [25].

Les pays ayant accédé à l’indépendance veulent-ils développer leur économie nationale ? Qu’ils s’adressent à l’Union soviétique et aux Etats-Unis pour une « aide » économique. Il apparaît que pour pouvoir développer leur économie, les pays libérés « se voient forcés de recourir en bonne partie aux pays impérialistes », mais l’Union soviétique intervenant dans l’affaire, il leur est loisible d’accepter l’« aide » américaine « en toute indépendance et sur un pied d’égalité » [26].

Les peuples craignent-ils l’agression ? Qu’ils s’inclinent devant les armes nucléaires soviétiques ! « Les fusées et la puissance nucléaire soviétiques sont le facteur décisif du maintien de la paix » [27].

Les peuples aspirent-ils au socialisme ? Qu’ils attendent donc les fruits d’or de la « compétition pacifique » soviéto-américaine ! Dès que l’Union soviétique sera devenue la première puissance au monde, « tous les peuples du monde seront définitivement acquis au socialisme », et « la voie pacifique » de la révolution socialiste « sera plus que jamais possible » [28].

En un mot, que l’Union soviétique et les Etats-Unis se donnent la main, et les relations internationales entreront dans une ère nouvelle, la situation internationale se détendra, les peuples jouiront de la paix, de l’indépendance, de la liberté et du bonheur. Comment la « coopération soviéto-américaine » pourrait-elle engendrer de tels miracles ?

Les révisionnistes khrouchtchéviens l’ont dit en termes clairs : « Chacune de ces deux puissances (Union soviétique et Etats-Unis) est à la tête d’un bon nombre de pays, l’Union soviétique dirige le système socialiste mondial, les Etats-Unis dirigent le camp capitaliste » [29].

L’Union soviétique et les Etats-Unis « sont les pays les plus puissants au monde et si nous nous unissons pour la paix, il ne peut y avoir de guerre. Alors, s’il prenait envie à quelque déséquilibré de faire la guerre, il nous suffira de claquer des doigts pour qu’il s’éloigne » [30].

Si les chefs de gouvernement de l’Union soviétique et des Etats-Unis s’entendent, « les problèmes internationaux dont dépend le sort de l’humanité recevront leur solution » [31].

Que de grandeur et de puissance dans « la coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde » !

Il semble que ces seigneurs suprêmes n’aient qu’à remuer le petit doigt pour que les peuples de partout dans le monde se soumettent à leur volonté, soient prêts à se laisser massacrer par eux. Et le globe, pour vaste qu’il est, reposerait entre leurs mains.

N’est-ce pas du chauvinisme de grande puissance, de la politique de force, dans tout ce qu’ils ont de plus caractérisé ?

Au bon plaisir de l’impérialisme américain

Tout ce qu’entreprennent les révisionnistes khrouchtchéviens vise à s’attirer les bonnes grâces de l’impérialisme américain. Leurs paroles et leurs actes répondent aux désirs des impérialistes américains. Ceux-ci interdisent aux peuples de faire la révolution, et ils en font autant. L’impérialisme américain veut faire de l’O.N.U. son instrument, et ils portent cette organisation aux nues. Lui cherche à paralyser les peuples avec le mensonge du « désarmement », afin de pouvoir préparer la guerre sans encombre, et eux chantent le désarmement général et complet comme un service immense à rendre à l’humanité.

Lui cherche à installer son néo-colonialisme par le canal de l’« aide », et eux s’empressent d’avoir leur mot dans l’affaire. Lui cherche à amener les nations opprimées à opérer un « changement pacifique », et eux lui emboîtent le pas, ils demandent aux nations et peuples opprimés d’emprunter la voie du « passage pacifique », tout en appliquant chez eux l’« évolution pacifique » vers le capitalisme. Pourquoi leurs paroles et leurs actes ressemblent-ils tant à ceux de l’impérialisme américain, au point qu’il n’y a pas de différence ? D’où peut provenir cette similitude, si ce n’est qu’il y a collusion entre les deux ?

Il n’y a donc pas lieu de s’étonner si la ligne de « coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde » des révisionnistes est appréciée uniquement par l’impérialisme américain et ses laquais, alors que tous les peuples la condamnent.

Kennedy disait : « Il nous faut une arme bien meilleure que la bombe H, une arme meilleure que les engins balistiques ou les sous-marins nucléaires, et cette arme meilleure, c’est la coexistence pacifique ». Et la presse occidentale écrivait : « Pour le monde libre, le camarade Khrouchtchev est le meilleur premier ministre russe qu’il y ait jamais eu. Il croit sincèrement à la coexistence pacifique. »

Dernièrement encore, alors que l’impérialisme américain étendait son agression contre le Vietnam, Johnson déclarait : « Les peuples de Russie et des Etats-Unis ont beaucoup d’intérêts en commun. Et je veux dire au peuple de l’Union soviétique : Les Etats-Unis n’ont aucun intérêt à entrer, en quelque lieu que ce soit, en conflit avec le peuple soviétique.

Et soutenir l’agression ou la subversion en quelque lieu que ce soit n’est pas dans l’intérêt véritable de l’Union soviétique. » Ce qui revient à dire que les Etats-Unis ont beaucoup d’« intérêts communs » avec les révisionnistes khrouchtchéviens et « collaboreraient » volontiers avec eux, tant que ceux-ci ne soutiennent pas les luttes révolutionnaires des peuples du Vietnam et d’ailleurs, tant qu’ils acceptent les conditions américaines pour la « paix ». Comme Khrouchtchev, les révisionnistes khrouchtchéviens se tiennent aux ordres de l’impérialisme américain.

L’apparence et la réalité

Ils pourraient protester parce que nous les mettons dans le même panier que Khrouchtchev. N’en appellent-ils pas à tout bout de champ à combattre l’impérialisme américain, à soutenir Je mouvement de libération nationale et les pays socialistes frères ?

Cela ne les différencie-t-il pas un peu de Khrouchtchev ? Mais ils parlent d’une manière et agissent d’une autre. Les marxistes-léninistes jugent d’après les faits et non d’après les mots. Seuls les faits parlent aux gens, tandis que les mots ne peuvent les duper longtemps. Voyons donc les faits.

Les révisionnistes khrouchtchéviens prétendent qu’ils sont contre l’impérialisme américain, mais, en fait, ils ne cessent d’affirmer à celui-ci qu’ils entendent poursuivre la politique de « coopération soviéto-américaine ».

Ils prétendent soutenir le mouvement de libération nationale en Asie, en Afrique et en Amérique latine, mais, en fait, ils le minent.

Et c’est en coordination avec la manipulation américaine appelée « réconciliation nationale », qu’ils continuent à disloquer le mouvement de libération nationale au Congo (L). Ils travaillent main dans la main avec l’impérialisme américain pour mettre sur pied une armée permanente onuesque en vue de réprimer les révolutions des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Ils ont présenté tout dernièrement 5 millions de dollars à l’O.N.U. au litre de « paiement anticipé à valoir sur le budget ».

Ils prétendent soutenir les pays socialistes frères, mais, en fait, continuent à en trahir les intérêts. Ils ont affirmé encore et encore que le statu quo dans la question allemande est « relativement satisfaisant », que « rien n’en motive le changement », reléguant ainsi dans les dossiers la conclusion d’un traité de paix avec l’Allemagne et la question de Berlin-Ouest, qui devraient pourtant être réglés au plus tôt. Il n’y eut pas de riposte énergique de leur part lorsque les militaristes ouest-allemands tinrent une session du Bundestag à Berlin-Ouest, ce qui était une grave provocation contre la R.D.A. et le camp socialiste.

Leur double visage apparaît de façon plus claire avec la question du Vietnam. D’un côté, ils crient qu’ils soutiennent le peuple vietnamien, et de l’autre, ils répriment de façon sanglante, à Moscou et à Léningrad, les manifestations anti-américaines organisées par des étudiants vietnamiens et autres. Dans certains cas, ils font semblant d’exiger le départ des troupes américaines du Sud-Vietnam, et dans d’autres, ils n’en soufflent mot.

Ils ont quelques petits gestes pour aider le Vietnam, mais, par ailleurs, portent cette aide à la connaissance des Etats-Unis. D’un côté, ils se disent contre l’agression américaine au Vietnam, et de l’autre, donnent l’accolade aux fidèles valets et chouchous de l’impérialisme américain que sont Tito et Shastri et en chœur chantent avec eux, claironnant au sujet de « pourparlers de paix », afin de trouver une porte de sortie pour l’impérialisme américain.

Une simple analyse de ces faits contradictoires suffit pour voir au-delà des apparences, les débarrasser de leurs fioritures, pour s’apercevoir que si les révisionnistes khrouchtchéviens se faufilent dans les rangs de tous les peuples du monde qui soutiennent la lutte patriotique de résistance à l’agression américaine du peuple vietnamien, et s’ils arborent le drapeau du « soutien au Vietnam », ce n’est que pour capitaliser politiquement, dans le but de passer plus de marchés avec les Etats-Unis et de trahir la cause révolutionnaire du peuple vietnamien. Telle est la trahison que cache le soutien en apparence.

Et alors qu’ils clament à cor et à cri leur soutien au Vietnam, les impérialistes américains affirment que les révisionnistes khrouchtchéviens sont « désireux » de reprendre « le dialogue au sujet de la coexistence pacifique » avec les Etats-Unis, qu’ils « cherchent éperdument à soustraire les relations soviéto-américaines à de nouvelles détériorations dues à la guerre au Vietnam ». De tels propos donnent matière à réflexion.

Cette tactique à volte-face continuelle ne correspond-elle pas exactement à celle de l’« homme aux deux visages » de Les fleurs dans le miroir [32] ? L’« homme aux deux visages » adopte parfois un air distingué et parfois se montre tel qu’il est, féroce, chacun des visages servant à un but déterminé.

Ce que les révisionnistes khrouchtchéviens appellent soutien et aide au Vietnam leur sert à duper. Leur vrai but, c’est placer la question vietnamienne sur l’orbite de la « coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde », c’est étouffer la lutte du peuple vietnamien contre l’agression américaine.

Tel sera pris qui croyait prendre

Les temps ont changé, l’époque où quelques grandes puissances pouvaient décider du sort des autres est à jamais révolue. Les révisionnistes khrouchtchéviens vont à contre-courant de l’histoire et leur échec est certain s’ils estiment que l’Union soviétique et les Etats-Unis peuvent agir en maîtres dans le monde sans se soucier des autres.

Le monde compte plus de 130 pays, et plus de 3 milliards d’habitants dont plus de 90 pour cent veulent la révolution. Là où il y a agression, et oppression, il y a lutte pour la liberté et la libération. La cause révolutionnaire des peuples est un puissant courant historique que rien ne peut endiguer.

Les impérialistes américains, de même que les révisionnistes khrouchtchéviens, ne sont après tout qu’une poignée de gens qui démontrent leur inconscience en s’opposant à la révolution, alors qu’ils ont à faire face à tous les peuples, y compris le peuple soviétique. « Des fourmis prennent des airs de grande nation dans un acacia qu’elles enchaînent ; d’autres, sans douter de rien, veulent ébranler un grand chêne. » [33] Pourquoi craindre que croule le monde parce que des mouches heurtent le mur ?

Les marxistes-léninistes s’en tiennent aux principes, poursuivent la révolution, s’opposent fermement à l’impérialisme américain et estiment indispensable de dénoncer et de condamner le révisionnisme khrouchtchévien. Les peuples des pays socialistes veulent mener la révolution jusqu’au bout. Les révisionnistes khrouchtchéviens sont dans l’incapacité de résoudre les contradictions qui les opposent au peuple soviétique, et plus encore d’agir en maître avec tous les pays socialistes.

Les peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine veulent décider de leur propre destin, poursuivre leur révolution nationale et démocratique jusqu’au bout, et ce ne sont pas les révisionnistes khrouchtchéviens qui les en empêcheront.

Ces peuples font avancer, dans la voie de la victoire, la roue de la révolution contre l’impérialisme, Etats-Unis en tête, et ses laquais. Les révisionnistes khrouchtchéviens sont-ils à même de faire tourner cette roue en sens inverse ?

En admettant que leurs manœuvres parviennent à infliger provisoirement des revers à la lutte révolutionnaire d’un peuple, elles ne joueront tout au plus qu’un rôle de professeur par la négative. Au Congo-Léopoldville, par exemple, les révisionnistes khrouchtchéviens s’étaient abouchés avec l’impérialisme américain pour torpiller l’indépendance nationale, mais le peuple congolais, qui a tiré les enseignements de cette sanglante leçon, a pansé ses plaies, pris les armes et engagé de nouveau une lutte victorieuse.

Cet exemple ne peut qu’aider à comprendre qu’il est impossible de faire accéder la révolution nationale et démocratique à des victoires plus grandes sans écarter et éliminer le contrôle et l’influence exercés par le révisionnisme khrouchtchévien.

Les nouveaux pays indépendants veulent sauvegarder leur indépendance nationale, briser les complots d’agression et de subversion de l’impérialisme américain, et ce ne sont pas les révisionnistes khrouchtchéviens qui pourront les étouffer.

L’Indonésie s’est retirée des Nations unies pour sauvegarder le « sceptre de son indépendance », et les révisionnistes khrouchtchéviens n’y peuvent rien, aussi déplaisant que cela leur soit. Il en est de même du Cambodge qui, pour défendre sa souveraineté et sa dignité, n’a pas hésité à rompre les relations diplomatiques avec les Etats-Unis.

Un bon nombre de pays capitalistes résistent également au contrôle américain, et l’hégémonie américaine est ébranlée. Et là aussi, les révisionnistes khrouchtchéviens sont incapables de venir en aide aux Etats-Unis.

Si les révisionnistes khrouchtchéviens rêvent de dominer le monde avec les Etats-Unis, l’impérialisme américain a toujours eu pour « stratégie globale » de dominer le monde à lui seul, sans partager avec qui que ce soit.

Pourquoi irait-il faire une exception pour les révisionnistes khrouchtchéviens et serait-il plus indulgent avec eux, alors qu’envers ses propres alliés, il use de l’escroquerie et pratique la loi de la jungle, qu’il n’hésite pas à expédier dans l’autre monde ses laquais devenus inutiles ?

Les révisionnistes khrouchtchéviens ne s’attireront que des humiliations de plus en plus nombreuses en capitulant sans cesse devant lui. Et il se fera que la « domination conjointe » verra ses fervents propagateurs transformés en « sujets », car le partenaire est impitoyable.

Une fable d’Esope rapporte qu’ayant rencontré un lion, le renard attira l’âne, son ami, dans un piège, le sacrifiant et croyant ainsi pouvoir se sauver. Mais le lion ne le lâcha pas. La fable rappelle que ceux qui trahissent leurs amis pour leur nuire, finissent par nuire à eux-mêmes.

LES DEUX LIGNES SONT INCONCILIABLES

L’attitude à adopter envers l’impérialisme américain touche au sort de l’humanité, car elle implique la question de savoir si les deux tiers de la population mondiale vivant encore sous le régime impérialiste et capitaliste ont à faire la révolution, et si le tiers déjà engagé dans la voie du socialisme doit poursuivre la révolution jusqu’au bout.

Il appartient à chacun de se prononcer et, par-là, de se montrer révolutionnaire, non révolutionnaire ou contre-révolutionnaire. Et c’est dans cette question capitale que les marxistes-léninistes et les révisionnistes khrouchtchéviens poursuivent deux lignes politiques diamétralement opposées.

Ces deux lignes doivent mener inévitablement à deux résultats totalement différents.

Par la ligne marxiste-léniniste, les forces révolutionnaires mondiales se développeront, leur unité se verra continuellement renforcée, et elles finiront par vaincre l’impérialisme américain et sauvegarder la paix dans le monde, tandis que la ligne des révisionnistes khrouchtchéviens mènera à l’affaiblissement des forces révolutionnaires mondiales, au sapement de l’unité des peuples, à l’encouragement des visées agressives de l’impérialisme américain et à la mise en danger de la paix mondiale.

Les deux lignes sont nettement distinctes, elles doivent aboutir à des résultats situés aux antipodes. Tous les peuples doivent s’en tenir à la première, s’efforcer d’en obtenir les résultats, ils doivent combattre la deuxième et en empêcher les conséquences.

Les marxistes-léninistes et le peuple révolutionnaire de partout ont déjà remporté de grandes victoires dans la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien. Mais les révisionnistes khrouchtchéviens ne se résignent pas à leur échec, ils veulent aller jusqu’au bout. Ils poursuivent leur ligne révisionniste par des moyens hypocrites et sournois, ils continuent à s’aboucher avec l’impérialisme américain et ses laquais pour s’opposer à tous les révolutionnaires du monde.

« Une lutte contre l’impérialisme qui ne serait pas indissolublement liée à la lutte contre l’opportunisme serait une phrase creuse ou un leurre » [34], disait Lénine à juste titre.

La révolution mondiale est, en fin de compte, la cause des masses innombrables. Aussi la conscience révolutionnaire et la combativité des peuples ne pourront-elles être élevées que par la dénonciation continuelle de la trahison des intérêts des masses par les révisionnistes khrouchtchéviens et en montrant qu’ils sont les agents de fait de l’impérialisme.

Le combat inflexible contre le révisionnisme khrouchtchévien est une des conditions indispensables pour assurer la victoire finale des peuples en lutte contre l’impérialisme américain et ses laquais.

La situation mondiale devient de plus en plus favorable aux marxistes-léninistes et au peuple révolutionnaire de partout, et de plus en plus défavorable à l’impérialisme américain, aux réactionnaires de tous les pays et au révisionnisme moderne.

L’impérialisme américain se trouve en fâcheuse posture et son horizon est bouché, tandis que, à l’exemple du soleil levant, la cause révolutionnaire mondiale rayonne dans toute sa splendeur.

« Que vos corps et votre nom viennent à disparaître, le cours des fleuves n’en sera pas arrêté » [35]. Quelque service que les révisionnistes khrouchtchéviens rendent à l’impérialisme américain, ils ne pourront l’arracher à la défaite et à son sort, ils connaîtront eux-mêmes la ruine et la honte, et les générations à venir les maudiront.

[1] V. I. Lénine : « La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky », Œuvres, tome 28.

[2] J. Staline : Discours prononcé à la Ve Conférence de la Fédération des Jeunesses communistes léninistes de l’U.R.S.S. le 29 mars 1927.

[3] « Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[4] Khrouchtchev : Discours prononcé à un meeting pour l’amitié soviéto-hongroise, le 19 juillet 1963 ; Discours prononcé au IIIe Congrès du Parti ouvrier roumain le 21 juin 1960.

[5] Lettre ouverte du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique aux organisations du Parti et à tous les communistes de l’Union soviétique (14 juillet 1963).

[6] Khrouchtchev : Discours prononcé à l’Association Autriche-U.R.S.S. le 2 juillet 1960.

[7] Khrouchtchev : Discours prononcé à la Conférence nationale des cultivateurs du coton de l’U.R.S.S. du 19 février 1958 ; Discours prononcé à la réception donnée le 8 février 1960, par l’Ambassade de l’Italie en U.R.S.S., à l’occasion de la visite du président Gronchi de la République italienne.

[8] Entretien du président Mao Tsé-toung avec des amis japonais, cubains, brésiliens et argentins à Wouhan, Renmin Ribao, 15 mai 1960.

[9] Message de condoléances de Khrouchtchev en date du 23 novembre 1963 lors de la mort de Kennedy.

[10] « A propos de la déclaration du président Kennedy », Izvestia, 4 décembre 1961.

[11] Commentateur, Izvestia, 4 novembre 1964.

[12] « La politique extérieure et le monde moderne », éditorial du Kommunist, N° 3, 1965.

[13] « Crime et peine », article paru dans la Literaturnaïa Gazeta, 13 mai 1965.

[14] Mao Tsé-toung : « Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong », Œuvres choisies, tome IV.

[15] V.I. Lénine : « Deux années de pouvoir soviétique », discours, Œuvres, tome 30.

[16] Célèbre roman classique de Tsao Siué-kin, de l’époque des Tsings. La famille féodale dont il est question se nourrit des vestiges du « bon vieux temps ».

[17] V.I. Lénine : « Pas de mensonge ! Notre force réside dans ce que nous disons la vérité ! », Œuvres, tome 9.

[18] J. Staline : Anarchisme ou socialisme ?

[19] « Nouvel An », poème de Mao Tsé-toung, janvier 1930.

[20] « Le réalisme des révolutionnaires », Literaturnaïa Gazeta, 22 avril l965.

[21] V.I. Lénine : « Ier Congrès de l’enseignement extra-scolaire de Russie, Comment on trompe le peuple avec les mots d’ordre de liberté et d’égalité », Œuvres, tome 29.

[22] N.S. Khrouchtchev : Lettre du 5 mars 1958 à Bertrand Russell.

[23] N.S. Khrouchtchev : Discours au banquet en l’honneur de Sihanouk, Ier décembre 1960.

[24] N.S. Khrouchtchev : Discours à l’Assemblée générale de l’O.N.U., septembre 1960.

[25] N.S. Khrouchtchev : Discours au Congrès mondial pour le désarmement général et la paix, 10 juillet 1962.

[26] V. Tyagunenko : « Problèmes urgents de la voie du développement non capitaliste », L’économie mondiale et les relations internationales (U.R.S.S.), N° 11, 1964.

[27] N.S. Khrouchtchev : Discours au Congrès mondial pour le désarmement général et la paix, 10 juillet 1962.

[28] A. Shapiro : « La compétition économique entre les deux systèmes − base importante pour la lutte des classes sur le plan international », Problèmes économiques (U.R.S.S.), N° 11, 1965.

[29] N.N. Yakovlev : « Trente années… » (Brochure publiée en Union soviétique à l’occasion du 30e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques avec les Etats-Unis).

[30] N.S. Khrouchtchev : Interview accordée au correspondant américain C.L. Sulzberger le 5 septembre 1901, Pravda, 10 septembre 1961.

[31] A.A. Gromyko : Allocution au Soviet suprême, 13 décembre 1962.

[32] Roman de Li Jou-tchen, écrivain de l’époque des Tsings.

[33] Poème de Mao Tsé-toung, « Réponse au camarade Kouo Mo-jo », 9 janvier 1963.

[34] V.I. Lénine : « Programme militaire de la révolution prolétarienne », Œuvres, tome 23.

[35] Poème du poète Tou Fou, dynastie des Tangs.

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Rédactions du Quotidien du peuple et du Drapeau Rouge : Luttons jusqu’au bout contre le révisionnisme khroutchévien (1965)

A l’occasion du deuxième anniversaire de la publication des « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international », Renin Ribao et Hongqi, 14 juin 1965

Le temps passe vite. Depuis la publication des « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international » formulées par le Comité central du Parti communiste chinois, deux années déjà se sont écoulées.

Dans l’histoire du mouvement communiste international, deux années ne représentent guère qu’un moment. Mais combien acharnée a été la lutte et combien grands ont été les changements pendant ces deux années !

Un vent pernicieux s’est abattu voici deux ans sur le mouvement communiste international. La direction du Parti communiste de l’Union soviétique, Khrouchtchev en tête, voulait imposer sa ligne révisionniste aux partis frères, c’est-à-dire sa ligne générale dite de « coexistence pacifique », de « compétition pacifique », du « passage pacifique », de l’« Etat du peuple tout entier » et du « parti du peuple tout entier », définie aux XXe et XXIIe Congrès du P.C.U.S.

Elle a sans cesse fait sonner le clairon de l’offensive générale contre la Chine, le communisme et le peuple, et a monté de grandes farces anti-marxistes-léninistes aux congrès de cinq partis frères d’Europe.

Elle a dirigé une quarantaine de partis communistes dans des attaques forcenées contre le P.C.C. et les autres partis marxistes-léninistes.

Il semblait que « la cité entière allait crouler sous la sombre nuée ».

Les « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international » avancées par le Comité central du P.C.C. le 14 juin 1963 portèrent haut le flambeau de la révolution, percèrent l’épais brouillard du révisionnisme khrouchtchévien et sauvegardèrent la pureté du marxisme-léninisme.

Les « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international » étaient une réponse du Comité central du P.C.C. à la lettre du 30 mars 1963 du Comité central du P.C.U.S.

Dans sa lettre, le Comité central du P.C.U.S. avait exposé systématiquement ses points de vue sur une série de problèmes d’importance majeure de notre époque et soulevé en particulier la question de la ligne générale du mouvement communiste international. Le Comité central du P.C.C. estima qu’il était très bon que cette question ait été soulevée.

En effet, les divergences qui, depuis le XXe Congrès du P.C.U.S., opposent la direction du P.C.U.S. à nous-mêmes et à tous les autres partis marxistes-léninistes ne portent pas sur telle ou telle question particulière, ce sont des divergences de principe sur toute une série de questions fondamentales intéressant la révolution mondiale contemporaine, des divergences concernant la ligne générale du mouvement communiste international.

Ces divergences se ramènent en fait à ceci : Les peuples qui vivent encore sous le régime impérialiste et capitaliste, c’est-à-dire les deux tiers de la population mondiale, doivent-ils ou non faire la révolution ?

Les peuples déjà engagés dans la voie socialiste, c’est-à-dire le tiers de la population mondiale, doivent-ils ou non mener la révolution jusqu’au bout ?

Il s’agit là des principes les plus élémentaires que le mouvement communiste international et chaque parti prolétarien se doivent d’observer et des tâches les plus fondamentales qu’ils se doivent d’accomplir.

Dans ses « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international », le Comité central du P.C.C. s’en est tenu fermement à la doctrine révolutionnaire marxiste-léniniste, à la voie commune de la Révolution d’Octobre et aux principes révolutionnaires des Déclarations de 1957 et de 1960.

D’une part, il a systématiquement disséqué la théorie et la ligne générale du révisionnisme khrouchtchévien et dévoilé leur contenu véritable, à savoir la trahison du marxisme-léninisme et de la cause de la révolution mondiale prolétarienne ; d’autre part, à la lumière du marxisme-léninisme, il a analysé les contradictions du monde contemporain et répondu à toute une série de questions concernant la révolution mondiale de notre époque ; il a avancé une ligne générale marxiste-léniniste pour le mouvement communiste international, diamétralement opposée à la ligne générale du révisionnisme khrouchtchévien.

La ligne générale du mouvement communiste international proposée par le Comité central du P.C.C. peut être résumée dela façon suivante : Union de tous les prolétaires du monde, union de tous les prolétaires et de tous les peuples et nations opprimés du monde pour combattre l’impérialisme et la réaction des différents pays, assurer la paix mondiale, faire triompher la libération nationale, la démocratie populaire et le socialisme, consolider le camp socialiste et accroître sa puissance, conduire la révolution mondiale du prolétariat, étape par étape, jusqu’à la victoire totale, et bâtir un monde nouveau sans impérialisme, sans capitalisme et sans exploitation de l’homme par l’homme.

C’est une ligne générale qui permet aux peuples de tous les pays de livrer avec fermeté leur combat révolutionnaire, de mener la révolution mondiale du prolétariat vers son but final et aussi de lutter avec le plus d’efficacité contre l’impérialisme et pour la défense de la paix mondiale.

C’est une ligne générale marxiste-léniniste à même d’assurer, non seulement, la victoire totale de la révolution mais aussi une paix durable dans le monde.

Les « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international » formulées par le Comité central du P.C.C. est un document-programme.

Elles opèrent une nette distinction entre le marxisme-léninisme et le révisionnisme khrouchtchévien à propos de toute une série de questions d’importance majeure touchant la révolution mondiale contemporaine, et apportent sur le plan théorique une importante contribution à la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien.

La publication des « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international » a marqué le début d’une nouvelle phase de la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien.

Depuis lors, le P.C.C. et les autres partis frères marxistes-léninistes ont engagé un grand débat public avec le révisionnisme khrouchtchévien et lancé contre lui une contre-offensive générale.

Cet événement a été un tournant important dans la lutte du marxisme-léninisme contre le révisionnisme moderne. Il a été le tournant à partir duquel le révisionnisme khrouchtchévien, après sa naissance et son développement, a évolué vers la faillite totale.

Ce fut aussi le tournant à partir duquel le courant idéologique du révisionnisme moderne d’après la Seconde guerre mondiale a évolué vers la faillite totale, après sa naissance et son développement.

Les deux années qui ont suivi la publication des « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international » formulées par le Comité central du P.C.C. ont vu les partis marxistes-léninistes et les marxistes-léninistes du monde entier mener à une échelle sans précédent un débat public et une lutte acharnée contre les révisionnistes khrouchtchéviens.

Pendant les seize premiers mois, la lutte était dirigée principalement contre la direction du P.C.U.S., avec Khrouchtchev à sa tête, et durant les huit autres, contre la nouvelle direction du P.C.U.S. qui fait du révisionnisme khrouchtchévien sans Khrouchtchev.

Au cours de cette lutte, le révisionnisme khrouchtchévien s’est constamment démasqué, allant de faillite en faillite, tandis que le marxisme-léninisme se développait et triomphait sans cesse.

Le débat public et la lutte acharnée qui se sont déroulés durant ces deux dernières années ont porté essentiellement sur les trois points suivants :

1. Marxisme-léninisme révolutionnaire ou révisionnisme opposé à la révolution.

Après que nous eûmes formulé nos propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international, les révisionnistes khrouchtchéviens publièrent une « Lettre ouverte du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique aux organisations du Parti et à tous les Communistes de l’Union soviétique » dans laquelle ils s’efforcent de défendre leur ligne générale dite de « coexistence pacifique », de « compétition pacifique », du « passage pacifique », de l’« Etat du peuple tout entier » et du « parti du peuple tout entier » et attaquent sans vergogne le P.C.C. et les autres partis marxistes-léninistes.

Cette lettre ouverte a au moins eu l’avantage de donner à tous les marxistes-léninistes le droit de dénoncer publiquement le révisionnisme khrouchtchévien et de leur fournir des matériaux de caractère négatif pour une critique systématique de la ligne générale du révisionnisme khrouchtchévien.

Comme le magicien malchanceux de la légende, les révisionnistes khrouchtchéviens ont fait venir le « génie » par leurs incantations et ils ne savent plus maintenant comment l’exorciser.

Les marxistes-léninistes ont engagé le débat sous diverses formes avec les révisionnistes khrouchtchéviens.

En l’espace de dix mois, nous avons écrit neuf articles à propos de la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S.

Faits à l’appui, nous avons raisonné sur toute une série d’importantes questions de principe concernant le mouvement communiste international à l’époque actuelle et arraché ainsi à Khrouchtchev son masque de marxisme-léninisme, révélant encore davantage aux peuples du monde son visage de renégat du marxisme-léninisme.

2. Alliance avec tous les peuples du monde contre l’impérialisme américain et ses laquais ou alliance avec l’impérialisme américain et ses laquais contre les peuples du monde.

Après la publication de leur lettre ouverte, les révisionnistes khrouchtchéviens ont commis toute une série d’actes de trahison, dont le plus flagrant est la conclusion avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne du Traité sur l’arrêt partiel des essais nucléaires. C’est la preuve la plus évidente de la trahison par les révisionnistes khrouchtchéviens des intérêts du peuple soviétique, des peuples des autres pays socialistes et de tous les peuples épris de paix du monde.

Se saisissant de l’occasion fournie par la signature de ce traité et les autres actes de trahison, le P.C.C. et tous les marxistes-léninistes du monde ont dénoncé à fond l’alliance des révisionnistes khrouchtchéviens avec les forces de guerre contre les forces de paix, avec les forces impérialistes contre les forces socialistes, avec les Etats-Unis contre la Chine et avec tous les réactionnaires contre les peuples.

Les faits montrent que la coopération soviéto-américaine pour dominer le monde constitue l’âme même de la ligne générale du révisionnisme khrouchtchévien.

3. Unité ou scission.

Les révisionnistes khrouchtchéviens qui sont des traîtres au marxisme-léninisme et à l’internationalisme prolétarien sont devenus les plus grands scissionnistes de l’Histoire. A la session plénière du Comité central du P.C.U.S. tenue en février 1964, ils ont présenté un rapport antichinois et adopté une résolution antichinoise et déclaré que des « mesures collectives » seraient prises contre le P.C.C.

Puis, ils ont comploté activement la convocation unilatérale d’une conférence internationale des partis frères et de sa réunion préparatoire en vue d’une scission ouverte du mouvement communiste international.

De concert avec de nombreux autres partis frères, le P.C.C. a dénoncé à fond ce complot et a boycotté résolument leur réunion scissionniste.

Dans sa lettre du 28 juillet 1964 au Comité central du P.C.U.S., le Comité central du P.C.C. a souligné : « Le jour de l’inauguration de votre conférence sera le jour de votre descente au tombeau ».

Allant de la trahison dans le domaine théorique à la trahison dans le domaine pratique, de la scission sur le plan politique à la scission sur le plan de l’organisation, les révisionnistes khrouchtchéviens se sont graduellement engagés dans la voie de l’irréparable.

Les événements ont évolué si rapidement que Khrouchtchev a été chassé de la scène de l’Histoire avant même que nous ayons fini de rédiger notre série d’articles à propos de la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S., et avant même que la direction du P.C.U.S. ait eu le temps de convoquer sa dérisoire réunion scissionniste.

Au cours de ces deux dernières années, la nature agressive de l’impérialisme, Etats-Unis en tête, s’est révélée encore plus clairement ; les luttes révolutionnaires des peuples d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et d’autres régions du monde ont enregistré de nouveaux développements ; le révisionnisme khrouchtchévien est allé de faillite en faillite, le marxisme-léninisme de victoire en victoire.

Tout cela prouve que la ligne générale du mouvement communiste international que nous avons proposée est juste, que la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien est nécessaire et que les points de vue du P.C.C. et du camarade Mao Tsé-toung sur les questions importantes de l’heure peuvent résister à l’épreuve de la pratique.

La chute de Khrouchtchev est une importante victoire du marxisme-léninisme, mais elle ne signifie pas que le révisionnisme khrouchtchévien ait disparu, elle ne signifie pas, non plus, qu’on puisse mettre fin à la lutte engagée contre ce dernier.

Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. n’ont pu faire autrement que de limoger Khrouchtchev, mais ils ont recueilli tel quel tout l’héritage du révisionnisme khrouchtchévien.

Ils ont déclaré à maintes reprises que la ligne définie par les XXe et XXIIe Congrès et le Programme du P.C.U.S. a été, est et restera « la seule et inébranlable » (Discours de L. Brejnev prononcé le 19 octobre 1964 lors d’un meeting à Moscou) ligne de leur politique intérieure et étrangère.

Lorsqu’une délégation du Parti et du gouvernement chinois se rendit à Moscou à l’occasion du 47ème anniversaire de la Révolution d’Octobre, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. lui déclarèrent que rien, pas la moindre nuance, ne les distinguait de Khrouchtchev pour ce qui est du mouvement communiste international et de l’attitude envers la Chine.

Tous leurs actes depuis leur arrivée au pouvoir, il y a huit mois, montrent qu’ils marchent effectivement dans le sillage de Khrouchtchev et font du révisionnisme khrouchtchévien sans Khrouchtchev.

Somme toute, il n’est guère surprenant qu’après la chute de Khrouchtchev, ceux qui ont pris sa relève continuent à agir de la même façon que lui.

Les marxistes-léninistes ont depuis longtemps fait remarquer que l’apparition du révisionnisme khrouchtchévien n’était ni une question de personne, ni un phénomène fortuit, mais qu’elle était due à des causes sociales profondes.

Elle résulte du déferlement des forces capitalistes en Union soviétique, elle est aussi un produit de la politique impérialiste.

Après que Khrouchtchev, cet homme dévoré d’ambition, eut accédé au pouvoir et usurpé graduellement la direction du Parti et de l’Etat soviétiques, les nouveaux éléments bourgeois de la société soviétique devinrent progressivement une couche bourgeoise privilégiée, opposée au peuple soviétique. Cette couche privilégiée est la base sociale de la clique révisionniste de Khrouchtchev, tandis que cette dernière est le représentant politique de cette couche privilégiée.

Celle-ci a tenu à remplacer Khrouchtchev, non pas à cause du révisionnisme qu’il pratiquait, mais parce qu’il s’était montré si stupide et s’était tellement discrédité qu’il ne pouvait plus se maintenir, assailli par les difficultés tant sur le plan intérieur qu’extérieur, abandonné par les masses et délaissé par les siens, accablé de reproches et menacé par de multiples crises latentes.

La ligne révisionniste n’a jamais été autre chose qu’un chariot croulant et ce balourd de Khrouchtchev l’a fait cahoter à tel point que la position dominante de la couche privilégiée de l’Union soviétique s’en est trouvée menacée.

Si bien que la personne de Khrouchtchev était devenue un obstacle à la mise en œuvre du révisionnisme khrouchtchévien. Pour sauvegarder les intérêts de la couche privilégiée de l’Union soviétique et poursuivre la ligne révisionniste, il fallait donc chasser Khrouchtchev et le remplacer par d’autres. En fait, les nouveaux dirigeants qui ont remplacé Khrouchtchev faisaient partie de son équipe.

La carrière politique des personnages qui en formaient le noyau est inséparablement liée à Khrouchtchev.

N’est-ce pas eux qui, de concert avec Khrouchtchev, ont déclenché une vaste campagne contre Staline et entrepris activement de restaurer le capitalisme ?

N’est-ce pas eux qui, de mèche avec Khrouchtchev, ont lancé des attaques de grand style contre le P.C.C. et les autres partis frères marxistes-léninistes ?

N’est-ce pas eux qui, aux côtés de Khrouchtchev, ont travaillé à la scission du camp socialiste et du mouvement communiste international ? N’est-ce pas eux encore qui se sont joints à Khrouchtchev en vue de s’aboucher avec l’impérialisme américain pour s’opposer aux luttes révolutionnaires des peuples du monde entier ?

Ces vieilles connaissances se trouvent aujourd’hui en présence d’un problème difficile qui les embarrasse au plus haut point : comment se composer une nouvelle personnalité ? Ayant chassé Khrouchtchev, les nouveaux dirigeants se voient obligés de jouer la comédie, de faire certains gestes pour faire croire qu’ils sont différents de lui.

Mais puisqu’ils sont tout comme Khrouchtchev, les représentants politiques de la couche bourgeoise privilégiée de l’Union soviétique, ils ne peuvent agir que dans l’intérêt de cette couche privilégiée et appliquer la ligne révisionniste. Sur cette question fondamentale, ils ne sauraient se différencier de Khrouchtchev.

C’est ainsi que depuis huit mois, ils vivent dans des difficultés permanentes et sont constamment en contradiction avec eux-mêmes.

Ils sont incapables d’expliquer les contradictions qui se manifestent dans leurs propos. Ils disent ceci aujourd’hui, cela demain, et à chaque fois, se donnent une gifle à eux-mêmes. Ils disent de l’impérialisme américain qu’il est l’ « agresseur », le « gendarme international », qu’il « est de nos jours la principale force de guerre et d’agression », mais qualifient en même temps l’administration Johnson de « sensée » et de « modérée », et proclament que l’on peut espérer d’elle qu’elle « prenne des mesures concrètes dans le sens de l’amélioration ultérieure du climat politique mondial » (Article du commentateur des Izvestia, 5 novembre 1964).

Ils prétendent vouloir s’opposer à l’impérialisme américain, mais affirment par ailleurs qu’il existe un « terrain suffisamment large pour la coopération » (Discours prononcé le 7 décembre 1964 par A.A. Gromyko à l’Assemblée générale de l’O.N.U.) entre l’Union soviétique et les Etats-Unis.

Ils condamnent parfois l’agression américaine au Vietnam, mais finissent toujours par en revenir à l’amélioration des relations soviéto-américaines » et cherchent à intégrer tous les problèmes du monde dans l’orbite de la « coopération soviéto-américaine ».

De même, ils sont incapables d’expliquer les contradictions entre leurs paroles et leurs actes.

 Puisqu’ils affirment vouloir se joindre aux peuples du monde entier pour s’opposer à l’impérialisme américain, pourquoi tiennent-ils donc à multiplier leurs contacts, accentuer leur collusion, échanger des renseignements avec ce dernier, et par un accord tacite, à étouffer de concert avec lui la lutte révolutionnaire des peuples ?

 Puisqu’ils affirment vouloir soutenir les mouvements de libération nationale d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, pourquoi complotent-ils avec les Etats-Unis de mettre sur pied une force permanente de l’O.N.U., en d’autres termes, d’organiser une gendarmerie internationale pour réprimer la lutte révolutionnaire des peuples ?

 Puisqu’ils affirment vouloir renforcer l’unité des partis frères et celle des pays frères, pourquoi ont-ils convoqué la réunion scissionniste de mars, mesure des plus graves tendant à la scission du mouvement communiste international ?

 Puisqu’ils affirment vouloir améliorer leurs relations avec les partis frères et les pays frères, pourquoi s’obstinent-ils à poursuivre la politique de chauvinisme de grande puissance que Khrouchtchev a pratiquée à l’égard de l’Albanie, au lieu d’admettre leur erreur ?

Pourquoi continuent-ils, dans leur pays et même à l’étranger, leurs propagande et activités antichinoises, allant jusqu’à offrir à Shastri, ce favori des Etats-Unis, la tribune du Kremlin pour attaquer la Chine ?

Pourquoi se livrent-ils toujours à des menées de subversion et de sape contre le Parti communiste japonais, le Parti communiste d’Indonésie et d’autres partis frères marxistes-léninistes, allant jusqu’à soutenir ouvertement Yoshio Shiga et consorts, renégats du Parti communiste japonais, et aider activement Shigeo Kamiyama dans sa campagne électorale ?

De plus, ils sont incapables d’expliquer les contradictions qui apparaissent dans leurs actes.

Ils font mine d’aider le Vietnam, tout en révélant, au préalable, aux Américains, leurs plans d’« aide », et en se livrant à Washington, Londres et Paris à d’intenses activités en vue de négociations de paix, bref, ils se donnent beaucoup de mal afin de trouver une « issue » pour les agresseurs américains.

N’est-ce pas précisément ce que nous avons dénoncé à maintes reprises, à savoir qu’ils « aident » le Vietnam dans l’unique but d’amasser un capital politique afin d’intégrer le problème vietnamien dans l’orbite de la coopération soviéto-américaine ?

Certains propos des impérialistes américains méritent réflexion. Ils disent que l’introduction d’armes soviétiques au Vietnam est un « élément encourageant » qui « aura une influence modératrice » et que « la confrontation directe de forces américaines et soviétiques pourrait même hâter l’ouverture de négociations en vue d’un règlement au Vietnam » (Washington Post, 17 avril 1965).

Bref, les diverses attitudes contradictoires de la nouvelle direction du P.C.U.S. Reflètent, en fait, quelque chose d’à la fois réel et simulé ; on y trouve du vrai et du faux.

Certains phénomènes révèlent sa nature, c’est ce qui est vrai ; d’autres ne le peuvent pas, c’est ce qui est faux.

Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont beau jouer un tas de piètres comédies, recourir à une foule de subterfuges, ils restent ce qu’ils sont, leur nature n’a pas changé, c’est toujours le révisionnisme khrouchtchévien, le scissionnisme et le chauvinisme de grande puissance, la coopération soviéto-américaine pour dominer le monde.

Comparés à Khrouchtchev, ils pratiquent un révisionnisme plus dissimulé, plus rusé et dangereux.

Il est souvent arrivé, dans l’Histoire, que les forces réactionnaires et en décomposition reprennent habilement à leur compte des mots d’ordre progressistes et révolutionnaires sous l’enseigne desquels elles cherchent à abuser les masses et à réaliser leurs buts réactionnaires.

C’est sous l’enseigne du « marxisme », que les révisionnistes de la Ile Internationale trahirent la révolution prolétarienne. C’est en reprenant les mots d’ordre bolcheviks concernant les Soviets que les menchéviks tentèrent d’instaurer une dictature bourgeoise.

Tito pratique le capitalisme au nom du « socialisme ». Aujourd’hui, la nouvelle direction du P.C.U.S. joue le même tour de passe-passe.

Ayant repris certains mots d’ordre des marxistes-léninistes, elle ne vise qu’à donner le change pour dissimuler l’essentiel de sa politique qui est de poursuivre la ligne révisionniste.

La lutte des classes est très complexe et les multiples phénomènes qui y apparaissent le sont encore davantage. C’est seulement en effectuant un travail sérieux, en éliminant le faux pour garder le vrai, en passant de l’externe à l’interne que l’on peut pénétrer l’essence même des choses au travers des phénomènes complexes.

C’est seulement après avoir saisi l’essence d’une chose que l’on peut acquérir une connaissance relativement plus profonde et correcte de cette chose objective dans son ensemble. Le marxisme-léninisme est pour nous à la fois un télescope et un microscope, il nous permet de saisir l’essence d’une chose par-delà les apparences. Ayant eu affaire pendant tant d’années avec le révisionnisme khrouchtchévien, nous avons appris à être un peu plus perspicaces.

Ayant appris à connaître Khrouchtchev, nous sommes à même de discerner plus facilement la nature de ses successeurs sans nous laisser prendre à leurs fausses apparences.

A présent, une question se pose aux communistes chinois : Mener jusqu’au bout la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien ou s’arrêter à mi-chemin ?

Pour gagner un moment de répit, récupérer, accumuler du capital politique et redoubler d’efforts pour faire progresser le révisionnisme, les révisionnistes khrouchtchéviens cherchent par mille et un moyens à estomper la ligne de démarcation entre le marxisme-léninisme et le révisionnisme dans le vain espoir de faire cesser la lutte antirévisionniste.

Nous devons agir tout autrement, poursuivre la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien à partir des victoires acquises et la mener résolument jusqu’au bout.

Depuis quelque temps, la nouvelle direction du P.C.U.S. a débité un tas de paroles ronflantes à propos de l’« unité ». Le fait que ceux qui ont sapé l’unité du mouvement communiste international en convoquant arbitrairement la réunion scissionniste de mars se mettent aujourd’hui à chanter l’« unité » peut paraître ridicule. Mais ce n’est pas seulement ridicule.

Ces gens-là poursuivent un but sinistre. Ils spéculent sur le désir des peuples du monde entier de voir les forces révolutionnaires renforcer leur unité face à l’agression frénétique de l’impérialisme américain. Contraints par les circonstances, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont dû changer de tactique.

A la différence de Khrouchtchev qui pratiquait ouvertement, cyniquement et grossièrement une politique de pression à l’égard des partis frères pour les soumettre à sa ligne révisionniste, ils se donnent des airs accommodants, cherchant ainsi à émousser la volonté militante des marxistes-léninistes dans leur lutte contre le révisionnisme.

Au fond, l’« unité » pour eux, c’est que nous renoncions à combattre et à dénoncer le révisionnisme, que nous nous joignions à eux dans la pratique du révisionnisme, ou du moins que nous leur laissions toute liberté dans ce domaine.

Dans la lutte contre le révisionnisme, nous devons savoir faire face à la manière forte et aussi à la manière douce des révisionnistes, c’est-à-dire avoir le courage de résister à toutes leurs pressions et ne jamais se laisser prendre à leurs paroles mielleuses. Les multiples pressions que Khrouchtchev avait exercées sur nous n’ont nullement réussi à nous intimider et à nous empêcher de lutter contre lui.

Nous savions parfaitement qu’il userait de représailles contre nous, mais nous avons persévéré dans notre lutte de principe. A présent, nous ne devons pas renoncer à notre lutte de principe contre eux en nous laissant prendre aux divers déguisements et aux manœuvres des successeurs de Khrouchtchev.

Au contraire, nous devons plus que jamais faire preuve de fermeté dans notre position et lever toujours plus haut notre drapeau.

Le P.C.C. est un parti marxiste-léniniste, un parti sérieux, fidèle aux principes.

Les marxistes-léninistes ont toujours maintenu qu’ « une politique fidèle aux principes est la seule juste ».

Il est correct de faire preuve de souplesse dans la lutte lorsque cela est nécessaire, à condition de s’en tenir aux principes. Mais cette souplesse doit servir les principes. User de souplesse en renonçant à tout principe et sous ce prétexte créer l’ambiguïté et la confusion sur les questions de principe serait agir de façon erronée.

Il est clair que des divergences de principe sur une série de questions fondamentales nous opposent aux révisionnistes khrouchtchéviens, qui eux confondent totalement ennemis et amis.

Si nous abandonnions notre position de principe, si nous cédions aux révisionnistes khrouchtchéviens, abondions dans leur sens, cela reviendrait en fait à les cautionner, à les aider à tromper le peuple soviétique et les peuples des autres pays socialistes et du monde entier, à nous joindre aux révisionnistes khrouchtchéviens pour aider l’impérialisme, ce serait commettre une erreur de portée historique.

Si nous agissions de la sorte, le prolétariat international et les peuples révolutionnaires du monde ne sauraient nous le pardonner.

Nous nous étions abstenus pendant assez longtemps de critiquer publiquement le révisionnisme khrouchtchévien.

Tout en maintenant notre position de principe, nous fîmes des compromis avec Khrouchtchev sur certains problèmes. Notre but était de faire revenir la direction du P.C.U.S. dans la voie du marxisme-léninisme. Mais elle nous rendit le mal pour le bien.

Dans un de nos articles à propos de la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S., nous avons déclaré que si des camarades de partis frères nous reprochaient de ne pas leur avoir fait connaître, à l’époque, la vérité sur les divergences, et d’avoir fait des compromis avec Khrouchtchev sur certains problèmes, nous accepterions volontiers leurs critiques.

Pour nous, c’est un important enseignement historique tiré de la lutte contre le révisionnisme.

Nous avions placé un certain espoir dans les nouveaux dirigeants du P.C.U.S.

Nous avons observé et attendu durant plusieurs mois. Mais ils n’ont pas tardé à révéler leur nature et à manifester leur détermination de continuer dans la voie du révisionnisme. Dans ces circonstances, force nous est de défendre avec fermeté les positions théoriques du marxisme-léninisme et de poursuivre la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien en lui rendant coup pour coup.

De la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien dépendent l’avenir du mouvement communiste international, le développement de la lutte révolutionnaire des peuples et le destin de l’humanité.

Le révisionnisme a toujours été une force combattant et sapant la révolution. Pour faire la révolution, pour la soutenir, il faut mener jusqu’au bout la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien.

Pour l’impérialisme, le révisionnisme a toujours été un appui sur le plan social et une force à son service.

Pour combattre l’impérialisme, en premier lieu l’impérialisme américain, il faut mener jusqu’au bout la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien.

De tout temps, les révisionnistes ont mené des activités scissionnistes contre le marxisme-léninisme et les peuples révolutionnaires.

Le révisionnisme a toujours été une force qui a sapé l’unité révolutionnaire.

Par conséquent, pour sauvegarder l’unité du mouvement communiste international sur la base du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien, et pour sauvegarder l’unité des peuples révolutionnaires du monde, il faut mener jusqu’au bout la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien. Au cours de ces deux dernières années, la lutte contre le révisionnisme moderne a enregistré de très grandes victoires.

Certes, cette lutte sera de longue haleine et connaîtra inévitablement des hauts et des bas. Mais il est absolument certain que le marxisme-léninisme triomphera du révisionnisme. Le passé l’a prouvé, l’avenir le prouvera également.

Les révisionnistes khrouchtchéviens se trouvent en présence de multiples contradictions.

Ils sont incapables de résoudre les contradictions qui les opposent au peuple soviétique, aux membres du P.C.U.S. et aux cadres, soit à plus de 90 pour cent de la population du pays, ni celles qui les opposent aux masses populaires, et aux marxistes-léninistes de tous les pays du monde, c’est-à-dire à plus de 90 pour cent de la population mondiale.

Ils ne peuvent pas davantage résoudre les contradictions qui opposent à l’impérialisme américain le grand peuple soviétique, fidèle à la voie socialiste, ni celles qui se manifestent dans les rangs mêmes des révisionnistes.

Ce sont précisément ces contradictions irréductibles qui ont ruiné la carrière politique de Khrouchtchev. Ceux qui marchent dans son sillage connaîtront inévitablement le même sort.

Les forces marxistes-léninistes se sont considérablement développées au cours de la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien, en particulier depuis le débat public. La doctrine révolutionnaire du marxisme-léninisme ne s’est jamais propagée à une telle échelle.

Les forces marxistes-léninistes ont été trempées par de nouvelles épreuves.

Dans la lutte que nous menons aujourd’hui contre le révisionnisme, nous bénéficions de l’expérience acquise par Lénine dans sa lutte contre les révisionnistes de la IIe Internationale, de l’expérience obtenue par Staline au cours de sa lutte contre Trotsky et Boukharine, et aussi de celles accumulées dans la lutte contre le révisionnisme moderne, notamment le révisionnisme khrouchtchévien.

Nous devons tirer pleinement profit de cette situation favorable et combattre résolument le révisionnisme khrouchtchévien sans Khrouchtchev.

Les marxistes-léninistes ont pour tâche de connaître le monde et de le transformer. C’est en maîtrisant les lois du développement de l’Histoire, en s’appuyant sur la force des masses populaires et au moyen de la lutte révolutionnaire que les marxistes-léninistes font tourner la roue de l’Histoire, alors que les révisionnistes vont à rencontre de ces lois, se rangent du côté des forces réactionnaires en décomposition, se montrent hostiles aux masses populaires, s’opposent aux luttes révolutionnaires et cherchent à enrayer la marche de l’Histoire.

Lénine a dit à juste titre : « Le vainqueur est finalement celui qui a derrière lui la force du développement de l’Histoire ». Nous avons pleinement confiance en la victoire totale de la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien.

Le Parti communiste et le peuple chinois persisteront sans défaillance dans la ligne générale du mouvement communiste international formulée il y a deux ans.

Nous porterons plus haut encore l’invincible drapeau du marxisme-léninisme et, de concert avec les marxistes-léninistes et les peuples révolutionnaires du monde, nous lutterons jusqu’au bout contre l’impérialisme ayant à sa tête les Etats-Unis, et contre tous les réactionnaires, nous lutterons jusqu’au bout contre le révisionnisme khrouchtchévien, et combattrons pour la victoire de la cause de la paix mondiale, de la libération nationale, de la démocratie populaire et du socialisme, et pour la création d’un monde nouveau sans impérialisme, sans capitalisme et sans exploitation de l’homme par l’homme.

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Article du Drapeau Rouge : Pour l’anniversaire de la victoire sur le fascisme allemand ! Pour la lutte jusqu’au bout contre l’impérialisme américain ! (1965)

par Louo Jouei-king, publié dans le Hongqi, le 10 mai 1965

Vingt années se sont écoulées depuis la grande victoire sur le fascisme allemand.

Et bientôt il y aura aussi vingt ans que fut remportée la grande victoire sur l’ensemble du bloc fasciste germano-nippo-italien.

Ces vingt années ont été le témoin d’immenses changements dans le monde. Comme l’a dit le camarade Mao Tsé-toung, la victoire qui termina la guerre mondiale antifasciste « a ouvert des possibilités encore plus larges et des voies encore plus efficaces pour la libération de la classe ouvrière et des peuples opprimés du monde entier. » [1].

L’après-guerre a vu surgir un extraordinaire bouillonnement révolutionnaire suite à la jonction des deux grands courants historiques que sont la révolution socialiste et le mouvement de libération nationale, et qui transforment rapidement l’aspect du monde.

Et une confiance sans limites dans la victoire nous sera procurée par un coup d’œil sur la victoire remportée il y a vingt ans sur les fascistes allemands, japonais et italiens, par un tour d’horizon de l’excellente situation que connaît aujourd’hui la révolution des peuples de partout, et par un regard aux radieuses perspectives de la lutte pour la paix mondiale, la libération nationale, la démocratie populaire et le socialisme.

Il y a plus de vingt ans, lorsque les hitlériens déferlaient sur le continent européen et jetaient toutes leurs forces dans une attaque brusquée contre l’Union soviétique, croyant pouvoir l’« anéantir » en un mois et demi ou en deux mois, d’un coup tout s’assombrit dans le monde, comme si « l’entière cité allait crouler sous la sombre nuée ».

Telle une contagion, la peur inspirée par Hitler gagna bien des gens de par le monde, qui pâlissaient au seul nom de cette bête féroce et envisageaient la situation internationale avec pessimisme et désespoir. Les hordes fascistes hitlériennes étaient considérées comme pratiquement invincibles. Les petits pays européens avaient été incapables de leur tenir tête et même des puissances impérialistes comme la Grande-Bretagne et la France reculèrent sous la panique ou s’effondrèrent au premier choc.

Était-il possible, dans ces conditions, que le socialisme triomphe du fascisme ? Était-il possible que le système socialiste l’emporte sur le système impérialiste capitaliste ? L’Union soviétique résisterait-elle à l’assaut des troupes fascistes hitlériennes et son armée les vaincrait-elle ?

Telles étaient les questions qui préoccupaient les peuples du monde entier. L’épreuve fut dure pour le premier Etat socialiste, pour le système socialiste et pour les forces armées révolutionnaires du prolétariat. Le problème était capital et de lm dépendait le sort de l’humanité.

Sous la clairvoyante direction du Parti communiste de l’Union soviétique et du Commandement suprême soviétique, ayant le camarade Staline à leur tête, l’Etat soviétique, que Lénine créa, un jeune Etat ayant tout juste réalisé l’industrialisation socialiste, et sa jeune Armée rouge des ouvriers et des paysans, non seulement tinrent fermement sous les assauts des troupes fascistes hitlériennes, réputées invincibles, en anéantirent en masse les forces vives, mais encore passèrent résolument et le moment venu à la contre-offensive, poursuivant l’ennemi jusqu’à Berlin, brisant définitivement la machine de guerre des fascistes hitlériens et remportant la grande victoire décisive de cette guerre antifasciste.

Celle victoire n’était pas comme les autres, ce ne fut pas une victoire ordinaire, partielle, mais une victoire d’une importance considérable pour le sort de l’humanité et le progrès de l’histoire. Cette grande victoire est celle du système socialiste, du peuple et de l’armée soviétiques, de la direction marxiste-léniniste du P.C.U.S. qui avait le camarade Staline à sa tête. Elle est également celle des peuples d’Allemagne, d’Europe, d’Asie et du monde entier remportée par la lutte commune.

Le peuple soviétique a fait preuve d’une volonté inflexible et d’un héroïsme sans pareil dans son combat contre les bandits fascistes. Il n’a reculé devant aucun sacrifice, devant aucune difficulté, et sa contribution à la victoire sur le fascisme fut immense.

Animée par un esprit révolutionnaire indomptable, l’Armée rouge soviétique a combattu héroïquement, sans défaillance, sous le drapeau de Lénine et de Staline, et par ses exploits immortels, a rempli brillamment son glorieux rôle de force principale dans la lutte antifasciste.

Poursuivant l’œuvre de Lénine, le camarade Staline a doté le peuple soviétique de l’arme de la pensée marxiste-léniniste, il a fait se réaliser l’industrialisation socialiste et la collectivisation agricole dans l’avant-guerre, transformant ainsi la Russie arriérée en une puissance socialiste avancée.

Il fit preuve d’une intrépidité et d’une sagesse admirables face à la violente offensive des armées fascistes hitlériennes, et c’est sous sa conduite que le peuple et l’armée soviétiques ont, après des combats d’une opiniâtreté sans égale, remporté la victoire totale dans la guerre nationale antifasciste. Les faits montrent qu’en dépit de certaines erreurs, y compris celles dans le domaine militaire, Staline est un grand marxiste-léniniste, qu’il fut le clairvoyant capitaine des forces armées révolutionnaires du prolétariat.

Les peuples du monde entier glorifieront éternellement les hauts faits d’armes du peuple et de l’armée soviétiques, qui ont donné des héros comme Zoïa et Matrossov, ils exalteront à jamais les mérites que la conduite de cette guerre a valus au P.C.U.S. qui avait Staline à sa tête.

Ces vingt dernières années, les impérialistes et les révisionnistes modernes ont fait circuler d’innombrables rumeurs, accumulé les mensonges en vue de déformer délibérément la vérité sur l’histoire de la guerre nationale antifasciste. Ils se sont évertués à salir l’image de l’héroïque peuple et de l’héroïque armée soviétique, à calomnier perfidement Je rôle dirigeant du P.C.U.S. à la tête duquel se trouvait Staline.

Mais, plus ils en font et mieux apparaissent la justesse de la conduite de Staline et la grandeur du peuple et de l’armée soviétiques unis sous le drapeau de Lénine et de Staline.

L’histoire ne supporte pas les falsifications. Si, à l’époque, le peuple et l’armée soviétiques n’avaient pas été dirigés par Staline, mais l’auraient été par des révisionnistes du genre Khrouchtchev, s’ils n’avaient pas agi conformément à la ligne, à la politique et aux méthodes marxistes-léninistes que Staline incarnait, mais selon celles que les révisionnistes représentés par Khrouchtchev pratiquent aujourd’hui à l’égard de l’impérialisme américain, on peut imaginer que le seul aboutissement aurait été la capitulation ou une défaite désastreuse, et combien de souffrances les peuples de l’Union soviétique et du monde entier n’auraient-ils pas eu à endurer en plus, et de combien d’années l’histoire de l’Union soviétique et de l’humanité n’aurait-elle pas été ramenée en arrière !

La marche de l’histoire se fait selon les lois qui lui sont propres. Les bandits fascistes comme Hitler et les révisionnistes du genre Khrouchtchev sont en dehors du peuple, ils sont contre lui, ils n’assument sur la scène de l’histoire qu’un rôle épisodique, alors que l’œuvre socialiste et l’œuvre antifasciste entreprises par Staline, par le peuple et l’armée soviétiques qu’il dirigeait, brilleront éternellement dans l’histoire !

Nous ne pouvons oublier en ce jour où nous célébrons le XXe anniversaire de la victoire sur le fascisme allemand et du triomphe de la guerre antifasciste que le rôle joué par l’impérialisme américain est d’une férocité plus grande encore que celui joué par Hitler.

C’est immédiatement après la guerre antifasciste que l’impérialisme américain s’est mis à remplacer les fascismes allemand, japonais et italien, à élaborer et à appliquer activement sa stratégie mondiale contre-révolutionnaire en vue d’asseoir son hégémonie sur le monde, en faisant ainsi de l’empire du dollar le plus grand exploiteur international, le gendarme du monde, le principal bastion des forces réactionnaires et colonialistes du monde, la principale source d’agression et de guerre de notre époque, l’ennemi le plus féroce des peuples du monde entier.

Au cours des vingt dernières années, il s’est occupé fébrilement et sans relâche d’élargir son armement et de préparer la guerre. Il se livre partout à l’agression, tout en cherchant à imposer une nouvelle guerre mondiale aux peuples. Nous disions, dans le passé, que le fascisme, c’est la guerre, mais aujourd’hui, il y a bien plus de raisons de dire que l’impérialisme américain, c’est la guerre.

Et c’est pour mettre en échec l’agression impérialiste américaine, pour déjouer le déclenchement de la nouvelle guerre que l’impérialisme américain complote, qu’il est indispensable, et d’une haute signification pratique, que les peuples des pays socialistes et de tous les autres pays passent en revue l’expérience historique qu’ils ont tirée de la guerre contre les fascistes allemands, japonais et italiens.

L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE NOUS ENSEIGNE QUE, TANT QU’EXISTE L’IMPÉRIALISME, LES PAYS SOCIALISTES ET LE PEUPLE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARTOUT DOIVENT MAINTENIR LA PLUS HAUTE VIGILANCE RÉVOLUTIONNAIRE, ETRE EFFECTIVEMENT PRÊTS A FAIRE FACE AUX GUERRES BRUSQUÉES QUE L’IMPÉRIALISME POURRAIT LEUR IMPOSER ÉVENTUELLEMENT.

Le danger de guerre existera tant qu’existera l’impérialisme, Et la victoire remportée par un pays ou toute une série de pays socialistes, la victoire remportée par un pays ou toute une série de pays par la conquête de l’indépendance nationale ou de la libération nationale ne sera jamais définitivement acquise ni complète, tant que l’impérialisme n’aura pas été liquidé et que le socialisme n’aura pas triomphé dans le monde entier.

L’histoire n’a cessé de confirmer cette vérité. L’impérialisme et tous les réactionnaires cherchent toujours et par tous les moyens à réprimer et à étouffer la révolution triomphante, dans tous les pays et chez tous les peuples. Il en va ainsi quand les forces révolutionnaires sont faibles, et il en est de même lorsqu’elles deviennent puissantes. Comme l’a dit le camarade Mao Tsé-toung : « le principe qu’observent les forces réactionnaires à l’égard des forces démocratiques populaires est de détruire résolument toutes les forces démocratiques qu’elles peuvent, et de se préparer à détruire plus tard celles qu’elles n’arrivent pas à détruire pour le moment. » [2]

Tel elles se comportent envers l’Union soviétique et aussi envers la Chine, envers les pays socialistes et aussi envers les pays nationalement indépendants, envers les pays et les peuples qui ont déjà triomphé et aussi envers les pays et les peuples qui poursuivent le combat pour la libération nationale ou sont engagés dans la lutta révolutionnaire populaire. C’est un comportement dicté par la nature de classe de l’impérialisme. Les impérialistes restent des impérialistes, jamais ils ne déposeront leur coutelas pour se transformer en bouddhas.

Les révisionnistes modernes à la Khrouchtchev prétendent que l’accroissement de la puissance du camp socialiste a fait changer l’impérialisme de nature. Ceci s’inscrit en faux contre les fondements mêmes de la théorie de Lénine sur l’impérialisme, et c’est le summum en fait d’absurdité.

L’impérialisme américain manœuvre actuellement avec sa double tactique contre-révolutionnaire, de guerre et de « paix ». Tout en usant activement de la tromperie à la paix, il lance un peu partout des guerres d’agression et se prépare intensivement en vue d’une nouvelle guerre.

Aussi est-il plus que jamais nécessaire, dans ces circonstances, de ne pas oublier l’expérience historique de la guerre antifasciste, de maintenir une haute vigilance révolutionnaire de tous les instants, d’être ferme devant la tromperie à la paix des impérialistes, de nous garder contre tout relâchement de notre vigilance, et de ne pas tabler sur le hasard.

Les pays socialistes et les pays ayant accédé à l’indépendance nationale doivent, tout en poursuivant résolument leur politique étrangère de paix et leur édification économique, renforcer leur défense nationale et se préparer pour pouvoir affronter n’importe quelle guerre d’agression impérialiste.

Entre être prêt à la guerre quand celle-ci vient à éclater et ne pas l’être, la différence est énorme. Et de tous les préparatifs, les premiers à achever sont ceux du domaine politique et idéologique. Par ailleurs, la préparation à la guerre doit avoir en vue les conditions les plus difficiles, les circonstances les plus graves qui pourraient se présenter.

Il faut non seulement être-prêt à affronter une guerre impérialiste de petite envergure, mais aussi une guerre de moyenne ou même de grande envergure. Il faut envisager non seulement l’emploi par l’impérialisme des armes conventionnelles, mais aussi remploi de l’arme atomique. Cette façon de voir les choses et d’agir est relativement plus réaliste, elle permet mieux l’initiative et de faire face assez aisément à la situation, quoi qu’il arrive, et de vaincre l’ennemi à coup sûr.

L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE NOUS ENSEIGNE QUE L’IMPÉRIALISME NE MÉRITE PAS LA MOINDRE CONFIANCE. LES PAYS SOCIALISTES PEUVENT, DANS DES CONDITIONS DÉTERMINÉES, NÉGOCIER AVEC LES PAYS IMPÉRIALISTES, ABOUTIR A CERTAINS ACCORDS AVEC EUX. MAIS POUR DÉFENDRE LA PAIX MONDIALE, ILS NE PEUVENT EN AUCUN CAS PLACER LEURS ESPOIRS DANS DE TELS NÉGOCIATIONS ET ACCORDS. ILS DOIVENT COMBATTRE RÉSOLUMENT TOUTE POLITIQUE MUNICHOISE A LA CHAMBERLAIN ET A LA DALADIER.

Les impérialistes et tous les réactionnaires sont de ces pragmatistes qui débitent de « belles paroles » et ne reculent devant rien. Ils peuvent s’asseoir avec vous, à une même table, pour négocier, ou pour parler à profusion de « paix » et d’« amitié », signer quelques traités ou accords, prendre tels ou tels engagements, faire telles ou telles promesses, quand ils l’estiment nécessaire, quand ils ne sont pas prêts à attaquer, quand ils ont besoin d’un écran de fumée pour masquer leurs préparatifs d’agression, quand il leur faut reprendre haleine après de lourdes défaites dans leur guerre d’agression, ou quand ils sont à bout.

Mais dès qu’ils se croient capables de vous dévorer, qu’ils estiment la situation favorable, et que leur coutelas est bien aiguisé, ils font volte-face, déchirent traités et accords formels et renient leurs promesses solennelles.

L’histoire moderne abonde en exemples de ce genre. Ainsi, un an et dix mois à peine après la signature de son pacte de non-agression avec l’Union soviétique, l’Allemagne hitlérienne déclenchait la guerre-éclair contre elle, sans notification aucune.

Telle était la façon d’agir d’Hitler ; mais n’en est-il pas de même aujourd’hui avec l’impérialisme américain ?

Dire de l’impérialisme américain qu’il a la perfidie d’Hitler ne suffit pas à le qualifier. Car, comparé à celui-ci, il est vraiment bien plus sournois, bien plus pervers. Même leurs plus proches alliés et partenaires, comme la Grande-Bretagne et la France, leurs plus fidèles valets et hommes de main, comme Syngman Rhee et Ngo Dinh Diem, dont ils se servent quand ils en ont besoin, les Etats-Unis les écartent d’un coup de pied quand ils ne sont plus d’aucune utilité, ils abattent l’âne quand il a fini de faire tourner la meule.

Et alors qu’ils agissent de la sorte avec leurs partenaires, serait-il possible qu’avec les pays socialistes, les pays nationalement indépendants et le peuple révolutionnaire de partout, ils soient de parole ?

Nous ne devons donc jamais nous faire d’illusions sur les promesses des impérialistes et des réactionnaires lorsque nous avons affaire à eux, ni nous leurrer au sujet de leurs « belles paroles ».

C’est la nature même de notre société socialiste qui détermine le caractère pacifique de notre politique étrangère. Et c’est dans l’intérêt du peuple et de la révolution, pour sauvegarder la paix mondiale, pour dénoncer l’ennemi et éduquer le peuple que nous ne nous sommes jamais opposés aux négociations nécessaires avec les pays impérialistes et que nous les avons toujours entreprises avec beaucoup de sérieux ; nous n’avons jamais refusé de conclure avec eux les traités et accords nécessaires, et avons toujours, au contraire, respecté tous ceux que nous avons signés.

Cependant, en ce faisant, n’oublions pas que l’impérialisme veut la guerre et que, quels qu’ils soient, les traités et les accords n’y changent rien. Celui qui, pour conjurer la guerre, place ses espoirs dans de tels traités et accords se verra gravement berné et aura à le regretter.

Bousculer les faibles et craindre les forts est commun aux impérialistes et à tous les réactionnaires. Qui veut assurer sa propre sécurité au moyen de concessions et de compromis sans principes, ou en cherchant à assouvir l’ambition des agresseurs aux dépens des autres peuples, ne fait que soulever une pierre qui lui retombera sur les pieds.

C’est dans l’espoir que Hitler tournerait le fer de lance de son agression contre l’Union soviétique, que Chamberlain et Daladier rejetèrent la proposition de l’U.R.S.S. en faveur d’une action commune contre la menace de guerre fasciste, qu’ils tramèrent le complot de Munich et bradèrent les intérêts des peuples tchécoslovaque et polonais.

Cependant, Hitler mit le doigt sur leur point faible, la peur de la guerre, et les attaqua les premiers, les prenant au dépourvu, L’année française, forte de trois millions d’hommes, fut battue à plate couture en un mois et demi, tandis que la Grande-Bretagne se vit presque anéantie et n’échappa au sort tragique de la France que grâce à la Manche.

La politique munichoise de Chamberlain et de Daladier, néfaste pour les autres autant que pour eux-mêmes, s’est acquis à jamais une triste notoriété. Celui qui cherche aujourd’hui, face au chantage à la guerre de l’impérialisme américain, à manigancer quelque nouveau Munich, ne connaîtra pas de sort différent de celui de Chamberlain et de Daladier : il commencera par vouloir nuire aux autres et finira par se nuire à lui-même. La prise de conscience des peuples du monde entier voue ce genre de complot à l’échec. Et le comploteur ne connaîtra pas de fin heureuse.

L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE NOUS ENSEIGNE QU’IL FAUT SAVOIR DISTINGUER ENTRE ENNEMIS ET AMIS, EXPLOITER LES CONTRADICTIONS, S’ALLIER LA MAJORITÉ, UNIR TOUTES LES FORCES SUSCEPTIBLES D’ÊTRE UNIES POUR FORMER LE FRONT UNI LE PLUS LARGE CONTRE L’ENNEMI PRINCIPAL.

Le bloc fasciste formé par l’Allemagne, le Japon et l’Italie représentait l’impérialisme le plus rapace et le plus agressif de l’époque. Sa politique de rapine menaça sérieusement la liberté et l’indépendance de toutes les nations et le bloc n’épargna même pas ses partenaires, les gangsters s’en prenant aux gangsters. La nature rapace des impérialistes les voue non seulement à l’opposition des masses populaires les plus larges du monde entier, mais leur vaut aussi d’être minés par les antagonismes et la division.

Un des grands mérites de Staline est d’avoir analysé correctement la lutte des classes sur le plan international, d’avoir défini la principale contradiction existant dans le monde et désigné le principal ennemi de tous les peuples, et par voie de conséquence, d’avoir avancé le juste mot d’ordre du front uni antifasciste et d’être parvenu à rallier toutes les forces antifascistes du monde dans le front uni antifasciste ayant l’Union soviétique et le prolétariat des autres pays comme force principale.

Ainsi fut brisée l’alliance impérialiste antisoviétique et fut établie l’alliance antifasciste ; l’encerclement par l’impérialisme du pays socialiste qu’est l’Union soviétique était rompu, tandis que se constituait un contre-encerclement des forces d’agression fascistes par les forces mondiales opposées à l’agression. La situation stratégique avait vu s’opérer un changement radical, changement qui nous favorisait et défavorisait l’ennemi. Ce facteur d’une importance extrême contribua à la grande victoire sur le fascisme.

Aujourd’hui, l’impérialisme américain cherche à liquider le socialisme, à s’emparer des vastes régions de la première zone intermédiaire que constituent l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine, mais encore à contrôler les pays capitalistes impérialistes d’Europe occidentale, d’Amérique du Nord, d’Océanie, ainsi que le Japon, c’est-à-dire les pays de la deuxième zone intermédiaire.

Cette politique d’hégémonie mondiale ralliera immanquablement plus de 90 pour cent de la population mondiale contre l’impérialisme américain qui, abandonné et trahi par les siens, cerné de toutes parts par ses ennemis, se verra acculé pas à pas à l’isolement le plus complet.

Les plans d’agression et de guerre des Etats-Unis peuvent, dans ces circonstances, être déjoués et mis en échec, si comme l’a dit le camarade Mao Tsé-toung, nous savons non seulement unir les forces anti-impérialistes des peuples du camp socialiste et des autres pays, mais aussi exploiter les contradictions existant au sein du camp impérialiste et créer le front uni le plus large contre l’impérialisme américain. Et nous serons mieux en mesure d’infliger à l’impérialisme américain la défaite la plus totale s’il se hasarde à déclencher une nouvelle guerre mondiale.

Au lieu d’œuvrer à la formation d’un front uni anti-américain, en ralliant toutes les forces anti-américaines et en exploitant les contradictions au sein du camp impérialiste, les révisionnistes modernes du genre Khrouchtchev confondent ennemis et amis, prennent les ennemis pour des amis, s’unissent avec les Etats-Unis et entretiennent avec eux une « coopération pacifique » dirigée contre la révolution des peuples du monde entier.

Cela, c’est trahir en grand la révolution mondiale prolétarienne et les nations et peuples opprimés. Et par là, ils ne font qu’aider l’impérialisme américain à se dégager de son isolement, que flatter son arrogance agressive et accroître le danger de déclenchement d’une nouvelle guerre par ce dernier. C’est ce que nous devons combattre résolument.

L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE NOUS ENSEIGNE QUE LE PRINCIPE STRATÉGIQUE DE LA DÉFENSE ACTIVE EST LE SEUL PRINCIPE CORRECT A ADOPTER PAR LES PAYS SOCIALISTES CONTRE LA GUERRE D’AGRESSION IMPÉRIALISTE.

Le principe stratégique de la défense active, appliqué par Je Commandement suprême soviétique à la tête duquel se trouvait Staline, fut l’un des grands facteurs de la victoire de l’U.R.S.S. dans sa guerre nationale antifasciste. Son application permit de dénoncer entièrement la nature agressive de l’Allemagne fasciste, de soulever la légitime et profonde colère du peuple et de l’armée soviétiques, et d’assurer largement à l’Union soviétique la sympathie et le soutien des peuples de partout.

Elle permit aussi à l’armée soviétique de gagner du temps, tout en cédant du terrain, d’user et d’anéantir en masse les forces vives de l’ennemi, de l’obliger à passer de l’offensive à la défensive stratégique, puis de lui faire prendre le chemin de la débâcle. Et c’est encore l’application de ce principe qui permit à l’armée soviétique d’exploiter pleinement les avantages que présente une guerre juste, de sorte qu’elle put se renforcer au fur et à mesure des combats, passer de la défensive à la contre-offensive stratégique, puis se lancer à la poursuite de l’ennemi et, avec le soutien et la coopération des peuples du monde entier, remporter finalement la grande victoire de la guerre nationale antifasciste.

Khrouchtchev et consorts se sont opposés de toutes leurs forces à ce principe stratégique, ils ont prétendu qu’il s’agissait là d’un des crimes de Staline, que c’était une théorie inventée par lui pour justifier ses erreurs du début de la guerre. C’est déformer les faits et c’est de la calomnie la plus grossière. Si, à les en croire, le principe de la défense active appliqué par Staline était faux, quel principe stratégique l’U.R.S.S. aurait-elle donc dû adopter ? L’attaque préventive ?

L’incompatibilité avec la nature du système socialiste est flagrante. Un pays socialiste n’a nul besoin et ne se permettra jamais d’attaquer le premier d’autres pays, et jamais il ne tirera la première cartouche. La défense passive en attendant les coups ?

Le désavantage est évident. Engels soutenait déjà que « la défense passive conduit certainement à la défaite, même si l’on possède des armes perfectionnées. » [3] La capitulation devant l’ennemi ? Ç’aurait été trahir la révolution, trahir le peuple. Et il est impossible que le peuple l’eût admis. Qui capitule devant l’ennemi sera rejeté par le peuple et marqué à jamais comme traître. Quel principe est donc le juste ? Celui de la défense active, bien entendu.

Le camarade Mao Tsé-toung a dit à ce sujet : « On appelle aussi la défense active, défense offensive ou défense par combats décisifs. On peut aussi qualifier la défense passive de défense purement défensive ou de défense pure. En fait, la défense passive n’est qu’une pseudo défense. Seule la défense active est la véritable défense, elle seule prépare le passage à la contre-offensive et à l’offensive. » [4]

Le principe de la défense active ne vise pas essentiellement, sur le plan opérationnel, à défendre ou à enlever des territoires, mais à concentrer des forces supérieures pour anéantir les forces vives de l’ennemi. C’est parce que l’U.R.S.S. adopta ce principe stratégique, lors de la guerre nationale antifasciste, que Hitler fut contraint, sur un front interminable qui passait par Léningrad, Moscou, Stalingrad et allait jusqu’au Caucase, d’arrêter ses troupes au pied des hautes montagnes et devant les villes inexpugnables, sans pouvoir ni avancer, ni reculer, tout en subissant des pertes énormes et en s’engageant dans un cul-de-sac.

La bataille de Stalingrad, au cours de laquelle furent encerclées et anéanties des troupes d’élite de l’Allemagne fasciste fortes de plus de 300.000 hommes, marqua le tournant de la Seconde guerre mondiale. Les contre-offensives qui suivirent, virent la destruction massive des forces vives de l’agresseur. Telle fut la brillante stratégie qui porta le coup fatal à Hitler.

L’expérience montre que seule la destruction active des forces vives de l’ennemi permet de redresser efficacement la situation, de tenir réellement les villes et le terrain, et de vaincre finalement l’agresseur.

Le principe de la défense active ne vise pas uniquement à chasser l’agresseur hors du territoire national, elle vise aussi à entreprendre une poursuite stratégique pour anéantir l’ennemi à son point de départ, c’est-à-dire dans son propre repaire. Comme l’a dit Staline, il ne faut pas laisser le fauve blessé ramper vers sa tanière et se remettre de ses blessures. Il faut le traquer et l’achever dans sa tanière.

Ce principe, appliqué par le Commandement suprême soviétique, à la tête duquel se trouvait Staline, a permis à l’armée soviétique, au cours de ses opérations de poursuite stratégique, de coordonner activement son action avec les soulèvements armés antifascistes des peuples des divers pays d’Europe, d’aider les peuples d’Europe orientale à renverser la domination réactionnaire chez eux et à faire triompher la révolution.

Cette contribution du peuple et de l’armée soviétiques est des plus grandes. Les pays socialistes ne doivent pas appliquer d’autre principe dans les guerres à opposer à l’agression impérialiste américaine. Qu’il nous soit permis de donner un conseil aux impérialistes américains :

N’imaginez pas, si vous nous attaquez, qu’il n’y aura pas de contre-attaque. Tout se paie en ce monde.

L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE CONTRE LE FASCISME NOUS ENSEIGNE QUE LES ARMES CONSTITUENT UN FACTEUR IMPORTANT MAIS NON LE FACTEUR DÉCISIF DE LA GUERRE, QUE C’EST L’HOMME, ET NON LE MATÉRIEL, QUI EST LE FACTEUR FONDAMENTAL DONT DÉPEND L’ISSUE DE LA GUERRE.

Coupés comme ils sont du peuple et opposés à lui, les impérialistes et les réactionnaires, quels qu’ils soient, n’osent pas ni ne peuvent s’appuyer, dans la guerre, sur le peuple et les soldats, ils ne peuvent que placer leurs espoirs dans les armes.

Ils font tout pour exagérer le rôle des armes, simplement parce qu’ils veulent intimider, et en premier lieu désarmer moralement les victimes de l’agression pour qu’elles perdent toute confiance dans la résistance, de manière à les vaincre en un seul combat ou même sans coup férir. C’est là leur magistrale application de la théorie : « les armes décident de tout », qu’ils s’évertuent à propager.

La théorie : « les forces aériennes décident de la guerre » et la théorie : « les tanks décident de la guerre » avancées dans le temps par les bandits fascistes, n’étaient-elles pas vraiment effrayantes ? Le mythe de « l’invincibilité de l’armée allemande » fabriqué par Goebbels, auquel vinrent s’ajouter le hurlement strident des bombes sifflantes et les activités des 5e colonnes, sema la panique dans l’Europe capitaliste, un certain nombre de pays furent de la sorte moralement désarmés avant même que Hitler eût lancé son offensive, et cela lui fut d’une grande aide. Mais lorsque les avions et les tanks hitlériens se lancèrent à l’assaut de l’Union soviétique, pays socialiste, ils ne semblaient déjà plus si puissants et ils ne jouaient déjà plus de rôle décisif.

Pourquoi ? En vertu de quel secret ? Est-ce parce que l’Union soviétique possédait des avions et des tanks en plus grand nombre et d’une puissance supérieure ? Non, certainement pas. A ce moment, l’Union soviétique le cédait à l’Allemagne hitlérienne dans ce domaine. Quelle est donc la force qui permit à l’armée soviétique de tenir tête à l’armée fasciste hitlérienne et de la vaincre ? Elle n’avait rien de mystérieux, elle était en fait et tout simplement la force née du peuple, du régime socialiste, du travail politique révolutionnaire dans l’Armée rouge soviétique, de la direction marxiste-léniniste du Parti communiste.

En un mot, la machine de guerre fasciste fut démolie parce qu’on s’appuya sur le peuple conscient dirigé par le parti du prolétariat. Telle est la loi qui présida à la victoire, et telle est la vérité.

N’est-ce pas exact ? Qu’aurait pu faire l’armée fasciste hitlérienne, même féroce et redoutable comme elle l’était, face aux troupes soviétiques et aux grandes masses soviétiques, fortes des glorieuses traditions de la Révolution d’Octobre, armées par les idées marxistes-léninistes et ne reculant devant aucun sacrifice pour défendre leur patrie socialiste, face aux milliers de soldats avançant vaillamment, narguant la mort, engageant l’ennemi en corps à corps au cri de : « Pour la Patrie, pour Staline » ?

N’est-ce pas exact non plus ? Qu’aurait pu faire l’armée fasciste hitlérienne, même nombreuse et puissante comme elle l’était, pour mieux tenir les régions occupées, face à la vaste guerre de partisans et aux sabotages que les masses menaient partout à l’arrière des lignes ? Qu’aurait-elle pu faire, sinon disperser ses forces ? Comment aurait-elle pu éviter l’assaut qui lui était donné de toutes parts ? Comment aurait-elle pu échapper à l’encerclement par le peuple et à la défaite totale ?

Ces faits montrent une fois de plus que, dans une guerre, la victoire n’est pas déterminée par une ou deux armes nouvelles ni par des unités d’une certaine arme, mais qu’elle dépend de l’étroite fusion des forces armées et des masses civiles, des efforts conjugués du front et de l’arrière, de la coordination des opérations en première ligne avec celles sur les arrières de l’ennemi, de l’étroite coopération entre toutes les armées et toutes les armes, et principalement des forces terrestres, en particulier de l’infanterie.

Aucune arme nouvelle, si puissante soit-elle, ne peut décider de l’issue des combats sans l’héroïsme des forces terrestres, et elle ne permet pas, à elle seule, de parvenir aux buts politiques de la guerre. C’est là une autre loi de la guerre, une autre vérité. Et cela vaut tout autant pour la guerre contre le fascisme que pour les autres guerres. Cela valait avant l’apparition de la bombe atomique et cela vaut après son apparition. Cela vaut tout autant pour un puissant pays socialiste comme l’Union soviétique, que pour les peuples opprimés engagés dans le combat révolutionnaire.

L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE NOUS ENSEIGNE ENCORE QUE TOUTES LES GUERRES RÉVOLUTIONNAIRES SE SOUTIENNENT ENTRE ELLES. LES PAYS DÉJÀ VICTORIEUX DOIVENT AIDER LES PAYS ET LES PEUPLES DONT LA LUTTE RÉVOLUTIONNAIRE N’A PAS ENCORE ÉTÉ COURONNÉE PAR LA VICTOIRE. LES PAYS SOCIALISTES DOIVENT SERVIR DE BASE D’APPUI A LA RÉVOLUTION MONDIALE, DEVENIR LA FORCE PRINCIPALE DANS LA LUTTE CONTRE L’AGRESSION IMPÉRIALISTE.

Par sa guerre nationale antifasciste victorieuse, l’Union soviétique a soutenu tous les peuples, aidé les pays d’Europe orientale à se libérer et soutenu le peuple chinois clans sa Guerre de Résistance contre le Japon. Par contre, la lutte des peuples du monde entier contre le fascisme, les soulèvements et la lutte armée des peuples d’Europe contre les fascistes allemands et italiens, en particulier la grande guerre de résistance antijaponaise dont le peuple chinois fut la force principale, ont contribué dans une très grande mesure à immobiliser les armées de l’ensemble du bloc fasciste, qu’elles ont frappées et affaiblies. Sans tous ces facteurs, l’Union soviétique n’aurait pu remporter une telle victoire dans sa guerre nationale contre le fascisme.

Du point de vue marxiste-léniniste, la guerre révolutionnaire ou la guerre contre l’agression, dans n’importe quel pays, est dans l’intérêt de ce pays, de son peuple, et constitue en même temps une aide à la lutte révolutionnaire des autres pays, une aide aux pays où la révolution a triomphé, une contribution à la défense de la paix mondiale.

Les pays et les peuples engagés dans une telle guerre doivent s’efforcer d’immobiliser, de détruire au maximum les forces ennemies, et les pays déjà victorieux, en particulier les pays socialistes, doivent développer pleinement l’internationalisme et considérer que soutenir la lutte révolutionnaire des peuples opprimés est un devoir irrécusable.

Tous les pays, grands ou petits puissants ou faibles, se doivent, dans ce soutien mutuel, de prévenir et de combattre résolument le chauvinisme de grande puissance et l’égoïsme national. Aider les autres, c’est s’aider soi-même, et il n’appartient à personne de se poser en sauveur ou en libérateur. Pour les pays déjà victorieux, il est une pierre de touche qui montre si l’on est ou non pour la révolution et contre l’impérialisme, et c’est oser ou ne pas oser servir de base d’appui à la révolution mondiale et endosser la responsabilité de soutenir la révolution des autres peuples.

ENFIN, L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE CONTRE LE FASCISME NOUS ENSEIGNE QUE LA GUERRE IMPOSÉE PAR L’IMPÉRIALISME ENTRAÎNE DES SACRIFICES, DES DESTRUCTIONS, DES PERTES, MAIS ELLE FORME LE PEUPLE, ET LE PEUPLE GAGNERA LA GUERRE, COMME IL GAGNERA LA PAIX ET DONNERA LIBRE COURS AU PROGRÈS.

Les fascistes allemands ont détruit des milliers de villes et agglomérations soviétiques, ils ont infligé des pertes innombrables en vies humaines au cours de la guerre, mais il en est résulté la victoire de l’Union soviétique, la libération de l’Europe orientale et le développement du socialisme, qui déborda du cadre d’un seul pays pour former un vaste camp. L’U.R.S.S. a réalisé de nouveaux développements dans le domaine de l’édification socialiste.

Elle n’a pas été affaiblie par les ravages de la guerre, elle est devenue plus puissante. La guerre imposée par les impérialistes se transforme, suite-à notre résistance et à notre victoire, de facteur négatif en facteur positif qui accélère le cours de l’histoire et le développement de la société.

La guerre nationale antifasciste menée par l’Union soviétique le confirme, et aussi les dizaines d’années de guerre révolutionnaire qui furent imposées au peuple chinois, la guerre du peuple coréen contre l’agression américaine, la guerre du peuple vietnamien contre l’agression française, la guerre révolutionnaire du peuple cubain et la guerre de libération de l’Algérie. Et il y aura confirmation encore par la guerre de libération que poursuivent les peuples du Sud-Vietnam, du Laos, du Congo-Léopoldville, et par la guerre révolutionnaire d’autres peuples.

Nous sommes contre le déclenchement de la guerre par les impérialistes, mais nous ne devons pas la craindre, et moins encore nous opposer à la guerre révolutionnaire par crainte de la guerre. A quoi sert-il de craindre la guerre, si les impérialistes s’obstinent à nous l’imposer ? Notre crainte pourrait-elle parvenir à les empêcher de la déclencher ? Pourrait-elle parvenir à éliminer la guerre ? Non, l’expérience historique nous apprend que la crainte de la guerre ne contribue en rien à l’empêcher et moins encore à l’éliminer.

La guerre ne peut être éliminée que si on lui oppose des guerres de résistance. La guerre contre-révolutionnaire ne peut être éliminée que si on lui oppose la guerre révolutionnaire. La loi du fusil ne peut être abolie que si on prend le fusil. Si nous prenons le fusil, c’est parce qu’on nous y oblige, et si nous faisons la guerre révolutionnaire, c’est non seulement pour en finir avec l’asservissement et l’oppression, mais également et plus précisément pour liquider l’impérialisme, source de toutes les guerres.

La riche expérience historique de la guerre contre le fascisme a été payée par le peuple révolutionnaire du monde avec son sang. Trésor commun à tous les peuples, elle est toujours d’une très grande signification pratique pour la lutte actuelle contre l’impérialisme américain.

Hitler, Tojo, Mussolini et autres bandits fascistes ont rencontré, il y a longtemps, leur destin. Mais l’impérialisme américain, qui s’est substitué aux fascismes allemand, japonais et italien après la guerre et est devenu le pire ennemi de tous les peuples, s’est engagé dans la voie empruntée par les bandits fascistes, et c’est fébrilement qu’il poursuit leur œuvre contre-révolutionnaire inachevée et qu’il a imposé une suite de guerres d’agression aux peuples.

Les révisionnistes modernes comme Khrouchtchev prétendent que Hitler n’aurait pas déclenché la guerre contre l’Union soviétique s’il avait pu en prévoir l’issue. Ils prétendent que les chefs de file de l’impérialisme américain sont nettement différents d’Hitler, qu’ils se sont rendu compte de la force du socialisme, qu’ils sont à même de tirer les leçons de l’histoire, qu’ils sont devenus « sensés », voire « pacifiques », et qu’ils ne courraient pas le risque de déclencher la guerre comme le fit Hitler. Ils ont ainsi tissé un joli conte de fées dans le but de faire accroire que l’impérialisme et le socialisme peuvent marcher la main dans la main vers un soi-disant monde « sans armes, sans armées et sans guerres ».

Des mensonges aussi détestables, des absurdités aussi grossières peuvent-ils avoir été proférés par des communistes ? Qui ignore que c’est la nature de classe des capitalistes monopolistes allemands qui a poussé Hitler à déclencher la guerre ? Et de même, c’est la nature de classe des capitalistes monopolistes américains qui pousse les impérialistes américains à déclencher leurs guerres.

Avant que le capitalisme n’eût atteint son stade monopoliste, Marx avait cité dans une des notes du Capital : Pour des profits à 100 pour cent, la bourgeoisie foule aux pieds toutes les lois humaines ; à 300 pour cent, il n’est pas de crime qu’elle n’ose commettre, même au risque de la potence [5].

A plus forte raison, les intérêts de classe poussent-ils les capitalistes monopolistes à se jeter dans de folles aventures guerrières en vue de profits, et c’est leur désir insensé de richesses qui leur tourne la tête. Entraînés dans la course aux profits, ils sous-estiment toujours la force du peuple tout en surestimant la leur, ils ne cessent de « faire une mauvaise guerre contre un ennemi mal choisi, à un mauvais moment et au mauvais endroit ». [6]

Les exemples manquent-ils dans les livres d’histoire ? Napoléon a vu échouer son plan de conquête de l’Europe et du monde, et cependant Guillaume II lui a emboîté le pas. Guillaume II échoua, puis vint Hitler. Hitler échoua, et ce sont les impérialistes américains qui ont chaussé ses bottes. Les impérialistes ne seront jamais à même de tirer la leçon de la défaite subie par leurs prédécesseurs. Ils descendent dans la tombe, l’un après l’autre, et il en ira ainsi jusqu’à l’effondrement total du système impérialiste sur cette planète !

Hitler, qui paraissait invincible, échoua finalement.

L’impérialisme américain d’aujourd’hui est-il plus fort que Hitler ? Son sort sera-t-il meilleur que celui d’Hitler ? La comparaison entre ce qui fut et ce qui est répond clairement à la question.

L’impérialisme américain a trop embrassé. Les contradictions entre ses folles ambitions, ses fronts étendus et ses lointains arrière, d’une part, et l’insuffisance de ses forces d’autre part, sont bien plus graves que les contradictions auxquelles Hitler se buta. Il rêve d’anéantir le camp socialiste, constitué de territoires d’un seul tenant, ayant un milliard d’habitants, et combien de fois plus puissant que l’Union soviétique de l’époque.

Dans sa guerre d’agression contre les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, il se heurte à l’énergique résistance d’un mouvement de libération nationale d’une ampleur sans précédent, résistance que Hitler n’a pas connue. Son armée, qui a subi de fréquentes défaites lors de la répression des révolutions des peuples et dans les guerres d’agression contre d’autres pays, est une armée de gommeux de loin inférieure à l’armée fasciste hitlérienne.

De plus, les blocs agressifs qu’il a laborieusement échafaudés se trouvent dans un état de désagrégation que Hitler n’a jamais eu à affronter. Sur tout cela, l’impérialisme américain le cède de loin à son prédécesseur. Le camarade Mao Tsé-toung a fait remarquer il y a longtemps que l’impérialisme américain n’est qu’un tigre en papier, que sa « puissance n’est que superficielle et passagère.

Des contradictions inconciliables, tant à l’intérieur que sur le plan international, menacent quotidiennement comme un volcan l’impérialisme américain. L’impérialisme américain est assis sur ce volcan ». [7] Alors quel dans des conditions et avec un rapport de forces beaucoup plus favorables, Hitler a essuyé une défaite totale dans son attaque contre l’Union soviétique, à quel résultat les Etats-Unis pourraient-ils aboutir en déclenchant partout des guerres d’agression dans des circonstances qui leur sont aussi nettement défavorables, si ce n’est à accélérer leur propre destruction ?

L’impérialisme américain, disent certains, est malgré tout plus puissant que Hitler, car ne possède-t-il pas la bombe atomique ? Il est vrai qu’il dispose de la bombe atomique que Hitler n’avait pas. Il est vrai aussi que la bombe atomique est une arme de destruction massive, mais, comme l’a indiqué le camarade Mao Tsé-toung, les bombes atomiques ne peuvent décider de l’issue d’une guerre, et « sans les luttes menées par le peuple, les bombes atomiques à elles seules restent vaines. » [8] « La bombe atomique est un tigre en papier dont les réactionnaires américains se servent pour effrayer les gens. » [9]

Qui plus est, il y a beau temps qu’a été brisé le monopole américain de la bombe atomique. Si les Etats-Unis possèdent des bombes atomiques, d’autres pays en ont aussi. Au cours des vingt dernières années, les Etats-Unis ont dépensé des milliards de dollars pour produire en masse des bombes atomiques et thermonucléaires, mais à quoi celles-ci leur ont-elles servi, en dehors de l’effroi causé à certains névrosés ?

Elles n’ont pas empêché et ne pouvaient empêcher le peuple chinois de faire triompher sa grande guerre révolutionnaire. Elles n’ont pas empêché et ne pouvaient empêcher le peuple coréen de faire triompher sa grande guerre révolutionnaire. Elles n’ont pas empêché et ne pouvaient empêcher le peuple vietnamien de faire triompher sa grande guerre révolutionnaire.

Elles n’ont pas empêché et ne pouvaient empêcher le peuple cubain de triompher dans sa grande guerre révolutionnaire. Elles n’ont pas empêché et ne pouvaient empêcher le peuple algérien de faire triompher sa grande guerre révolutionnaire.

Elles n’ont pas pu et ne pourront jamais empêcher le développement et la victoire de la lutte révolutionnaire des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, de même qu’elles n’ont pas pu et ne pourront jamais empêcher le développement et la victoire de la lutte révolutionnaire des peuples d’Europe occidentale, d’Océanie, d’Amérique du Nord et du peuple des Etats-Unis.

Brandissant ses bombes atomiques et menaçant de représailles nucléaires, l’impérialisme américain est dérouté par les prouesses que le peuple révolutionnaire accomplit avec des fusils, des grenades, et même avec des armes aussi rudimentaires que des arcs, des flèches et des sabres. Voilà le beau spectacle offert par l’impérialisme atomique dans les années 60 du XXe siècle. Ce spectacle ne se reproduit-il pas actuellement, mais avec plus d’éclat, au Sud-Vietnam ?

De quoi l’impérialisme américain peut-il se vanter, alors que la puissance dite la plus grande au monde, abondamment pourvue en fusées et en armes nucléaires, se laisse battre par les 14 millions de Sud-Vietnamiens au point d’être frappée de panique, d’abandonner armes et bagages et de ne pouvoir même protéger son ambassade ?

L’histoire des vingt années d’après-guerre confirme pleinement que, malgré ses dents nucléaires, l’impérialisme américain n’est rien d’autre qu’un grand arbre vermoulu, et qu’approche le jour où la tempête révolutionnaire des peuples du monde entier le déracinera.

Cependant, tout au long de l’histoire, les forces réactionnaires moribondes ont toujours livré un dernier combat sans espoir contre les forces révolutionnaires. Voyez Tchiang Kaï-chek. Il a combattu les communistes pendant des dizaines d’années, il a tout perdu à ce jeu et a fui à Taïwan avec une poignée de soldats dépenaillés et quelques généraux vaincus, ce qui ne l’empêche pas de crier tous les jours à la « contre-offensive contre le continent ».

Peut-on concevoir que le gigantesque impérialisme américain se retirera tranquillement de la scène de l’histoire sans déclencher de batailles décisives, sans se livrer à de multiples épreuves de force et sans combats à mort ?

Les groupes monopolistes américains sont encore de vrais colosses ; ils disposent d’une base industrielle relativement puissante ; l’après-guerre a vu leurs forces armées augmenter de 8 fois par les vingt ans d’efforts déployés pour accroître leur armement et se préparer à la guerre ; leurs bases militaires constellent le monde, et des 2.700.000 hommes de leur armée permanente, plus d’un million sont stationnés à l’étranger et ne cessent de mener l’agression contre le peuple révolutionnaire de partout.

Il est évident qu’ils ne s’avoueront jamais vaincus et ne renonceront jamais à leurs plans de guerre contre la révolution tant que leurs forces contre-révolutionnaires n’auront pas été anéanties et qu’ils n’auront pas complètement perdu la mise. Comme l’a dit le camarade Mao Tsé-toung, il y a longtemps : « Provocation de troubles, échec, nouvelle provocation, nouvel échec, et cela jusqu’à leur ruine – telle est la logique des impérialistes et de tous les réactionnaires du monde à l’égard de la cause du peuple ; et jamais ils n’iront contre cette logique. C’est là une loi marxiste. » [10]

Un trait marquant des efforts de l’impérialisme américain pour échapper à sa défaite est l’extension aventureuse de sa guerre d’agression au Vietnam. Sa « guerre spéciale » ayant échoué honteusement au Sud-Vietnam, il applique maintenant la théorie inventée par lui de la guerre d’« escalade ». Il divise la guerre en un certain nombre d’étapes, elles-mêmes subdivisées en un certain nombre d’échelons.

Selon l’ordre des échelons, il renforce et étend graduellement le recours à la force et la menace du recours à la force. Trait caractéristique, chaque fois qu’il ajoute une bûche au foyer de sa guerre d’agression, il récite une prière pour la paix, afin d’essayer de se sauver de la défaite par une meilleure application de sa double tactique contre-révolutionnaire, c’est-à-dire par une plus étroite coordination de la menace et de la séduction.

A l’heure actuelle, les Etats-Unis sont en train, conformément à leur théorie de l’« escalade » de transformer la guerre d’agression au Sud-Vietnam en une guerre localisée du type coréen. Ils ont porté la guerre au Nord-Vietnam, et ils se préparent à la porter en Chine. Ce grave défi, c’est à tous les pays et à tous les peuples attachés à la paix que l’impérialisme américain le lance.

Guidé par le Parti des Travailleurs du Vietnam et le président Ho Chi Minh, le vaillant peuple vietnamien combat dans l’unité la plus complète aux premières lignes de la lutte contre l’impérialisme américain, sous le mot d’ordre, sacré et solennel, de résistance à l’agression américaine pour le salut de la patrie, pour la libération du Sud, la défense du Nord et la réunification de la patrie.

Par sa lutte héroïque contre les forces américano-fantoches, le peuple sud-vietnamien a déjà libéré les quatre cinquièmes du territoire et plus des deux tiers de la population, et sa guerre de libération approche jour après jour de la victoire finale. Le peuple du Nord Vietnam, qui est décidé dans son combat et résolu à arracher la victoire, lutte héroïquement contre les bombardements par l’impérialisme américain et il n’a cessé de frapper durement les agresseurs.

L’héroïque lutte du peuple vietnamien immobilise de plus en plus de forces armées de l’impérialisme américain et bouleverse sa stratégie mondiale contre-révolutionnaire. C’est là un soutien à la lutte révolutionnaire des peuples de tous les pays, un magnifique exemple pour les peuples de partout et une grande contribution à la défense de la paix en Asie et dans le monde.

Le peuple révolutionnaire de partout dans le monde se réjouit des grandes victoires que remporte le peuple vietnamien. Un impétueux mouvement de masse de soutien au Vietnam dans sa résistance anti-américaine se déroule dans le monde. Partout, Je peuple révolutionnaire frappe, selon diverses méthodes, l’impérialisme américain et ses laquais.

Les vaillants peuples du Congo-Léopoldville, du Laos, de Corée, d’Indonésie, du Cambodge, du Japon, de Cuba, du Venezuela, de la République dominicaine, des pays arabes, ainsi que tous les autres pays et peuples en lutte contre l’impérialisme américain et ses laquais, contribuent chacun de leur côté à la cause sacrée de la lutte contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme américain et pour la défense de la paix mondiale.

Le peuple chinois soutient fermement le peuple vietnamien dans sa lutte contre l’agression américaine pour le salut de la patrie. Il soutient fermement tous les peuples en lutte contre l’impérialisme américain. A toutes ces luttes, nous accordons un soutien total, politique et moral, un soutien matériel que seules limitent nos possibilités, mais nous sommes également prêts à envoyer nos hommes combattre aux côtés du peuple vietnamien dès qu’il en aura besoin. Le peuple chinois est ferme et inébranlable dans son attitude. Nous soutenons le peuple vietnamien, que les impérialistes américains nous bombardent ou non, qu’ils étendent la guerre ou non.

Les menaces de bombardement que profère l’impérialisme américain et ses braillements sur l’extension de la guerre ne nous intimident pas. Notre opposition à l’impérialisme américain a toujours été nette. Notre principe est : Nous n’attaquerons pas à moins d’être attaqués, et si nous sommes attaqués, nous contre-attaquerons ! Nous anéantirons tous ceux qui se permettront de nous attaquer !

Aux attaques des Etats-Unis, nous répondrons par des attaques de même importance ! Nous n’avons jamais qu’une parole. Nous sommes fin prêt pour la guerre. Notre peuple est tout à fait prêt, de même que notre Armée populaire de Libération. Si l’impérialisme américain veut absolument nous imposer la guerre, nous éliminerons résolument, de concert avec les peuples du monde entier, la guerre contre-révolutionnaire par la guerre révolutionnaire, et nous apporterons notre contribution à la liquidation complète de l’impérialisme américain, principal fauteur d’agression et de guerre de notre temps.

En ce jour anniversaire de la grande victoire sur le fascisme allemand et de l’ensemble de la guerre contre le fascisme, c’est une haute estime et une confiance illimitée que nous éprouvons pour le grand peuple soviétique et la grande armée soviétique qui ont grandi à la lumière de la glorieuse pensée de Lénine et de Staline, qui possèdent de glorieuses traditions révolutionnaires, qui sont passés par le creuset de la guerre antifasciste et qui ont remporté une victoire éclatante par cette guerre.

Nous sommes profondément convaincus que nous ferons l’unité sur la base du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien, que nous lutterons ensemble contre l’ennemi commun, l’impérialisme américain, et avancerons côte à côte avec les peuples du monde entier vers la victoire finale dans la lutte contre la guerre d’agression, et vers une ère nouvelle, celle de la véritable paix dans le monde.

[1] « Forces révolutionnaires du monde entier, unissez-vous, combattez l’agression impérialiste ! », œuvres choisis de Mao Tsé-toung, tome IV.

[2] « Quelques appréciations sur la situation internationale actuelle », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[3] F. Engels : « Histoire du fusil ».

[4] « Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome I.

[5] K. Marx : Le Capital, tome I.

[6] « La politique de défense nationale des Etats-Unis après la guerre », rapport de la Commission des Forces armées à la Chambre des Représentants des Etats-Unis, novembre 1956.

[7] « La Situation actuelle et nos tâches », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[8] « La situation et notre politique après la victoire de la Guerre de Résistance contre le Japon », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[9] « Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[10] « Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

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Rédaction du Quotidien du peuple : L’expérience historique de la guerre antifasciste (1965)

Rédaction du Renmin Ribao, 9 mai 1965

Vingt années se sont écoulées depuis la fin victorieuse de la grande guerre antifasciste.

La guerre antifasciste fut un grand affrontement entre les forces antifascistes du monde ayant pour bastion l’Union soviétique, pays socialiste, d’une part, et l’Allemagne, l’Italie et le Japon, pays fascistes, de l’autre ; guerre juste, elle fut d’une envergure inconnue dans l’histoire. Elle se termina sur la victoire totale des forces antifascistes et la défaite complète des fascistes allemands, italiens et japonais. Le fascisme s’effondra en Italie, et les impérialistes allemands et japonais capitulèrent sans conditions les 8 mai et 2 septembre 1945, respectivement.

A la veille de la victoire finale, le camarade Mao Tsé-toung, partant des principes fondamentaux du marxisme-léninisme, porta cette appréciation sur la situation mondiale : « En dépit des calculs de la réaction, en Chine et à l’étranger, les forces d’agression fascistes seront inévitablement écrasées et les forces démocratiques, populaires, remporteront inévitablement la victoire. L’humanité avancera sur la voie du progrès et non sur celle de la réaction. »

« La guerre a beaucoup appris aux peuples, ils gagneront la guerre, la paix et le progrès aussi sera à eux. » [1]

L’histoire a confirmé les prévisions scientifiques du camarade Mao Tsé-toung. La victorieuse guerre antifasciste fut, après la Révolution d’Octobre, un autre grand tournant de l’histoire de l’humanité dont elle a inauguré une page nouvelle.

La victorieuse guerre antifasciste porta un coup sévère à l’impérialisme international. Si la grande Révolution d’Octobre fut la première à briser le front impérialiste international, cette guerre victorieuse fit s’écrouler celui-ci en grande partie.

L’apparition des forces fascistes, et la guerre mondiale qu’elles déclenchèrent furent le fruit des efforts désespérés de l’impérialisme le plus réactionnaire. Les brigands fascistes ont martelé de leurs bottes l’Europe, l’Asie et l’Afrique, ils ont plongé une bonne moitié du globe dans un chaos effroyable, et ils n’ont néanmoins pu échapper à la défaite.

La guerre mondiale se solda par la défaite de trois grandes puissances impérialistes, l’Allemagne, l’Italie et le Japon, et le sérieux affaiblissement de deux autres de ces puissances, la Grande-Bretagne et la France. Provoquée par les impérialistes, elle a grandement accéléré leur marche au tombeau.

La victorieuse guerre antifasciste consolida et développa largement les grandes conquêtes de la Révolution socialiste d’Octobre. Les forces du socialisme grandirent dans le monde. L’épreuve rendit l’Union soviétique, premier Etat socialiste, plus puissante. En Europe comme en Asie, toute une série de pays socialistes virent le jour dans les nouvelles conditions historiques nées de la victorieuse guerre antifasciste.

Ces pays et l’Union soviétique formèrent un puissant camp socialiste opposé au camp impérialiste sur le déclin. Le camarade Mao Tsé-toung dit : « Avec le triomphe de la grande Révolution socialiste d’Octobre en Union soviétique s’est dessinée une situation mondiale où la victoire des peuples est devenue une certitude et maintenant, avec la fondation de la République populaire de Chine et des démocraties populaires, la situation s’est développée et consolidée. » [2]

La victorieuse guerre antifasciste porta à un nouveau stade la lutte révolutionnaire des peuples et nations opprimés que les salves de la guerre avaient secoués dans tous les coins du monde. De prodigieuses tempêtes révolutionnaires se levèrent en Asie, en Afrique et en Amérique latine.

La domination impérialiste dans les colonies et semi-colonies avait connu une période d’une stabilité relative après la Première guerre mondiale ; cette stabilité disparut après la Seconde guerre mondiale. Les luttes révolutionnaires anti-impérialistes que les peuples de partout menèrent de façon ininterrompue ébranlèrent et sapèrent les fondements mêmes de la domination impérialiste. L’impérialisme n’eut plus d’arrières stables, il les perdit à jamais.

Résumant la grande portée historique de la victorieuse guerre antifasciste, le camarade Mao Tsé-toung dit : « Si la Révolution d’Octobre a ouvert de larges possibilités et des voies efficaces pour la libération de la classe ouvrière et des peuples opprimés du monde entier, la victoire remportée dans la Seconde guerre mondiale antifasciste a ouvert pour leur libération des possibilités encore plus larges et des voies encore plus efficaces. » [3]

La victoire qui couronna la guerre antifasciste fut celle du socialisme, système le plus avancé qu’ait connu l’histoire de l’humanité, elle fut celle des peuples qui s’unirent dans la lutte pour la liberté et l’émancipation, et celle du marxisme-léninisme.

L’histoire de cette guerre témoigne, une fois de plus et avec force, de l’universalité et de la pérennité des principes fondamentaux du marxisme-léninisme, de l’invincibilité et du caractère triomphant des lignes et des mesures politiques de la stratégie et de la tactique, élaborées sur la base de ces principes.

Une série d’importantes divergences de principe opposent marxistes-léninistes et révisionnistes modernes quant aux jugements à porter sur cette guerre antifasciste, aux enseignements et à l’expérience à en tirer. Partant du matérialisme historique, les marxistes-léninistes respectent la réalité des faits historiques, en dégagent les lois et aboutissent à de justes conclusions ; par contre, dès le XXe Congrès du P.C.U.S., les révisionnistes khrouchtchéviens, représentants du révisionnistes modernes, dénaturent délibérément les faits historiques, masquent la réalité historique et forgent à dessein les conclusions les plus nuisibles, afin d’altérer le marxisme-léninisme.

I. L’HISTOIRE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE MONTRE QUE LE SYSTÈME SOCIALISTE EST DOUÉ D’UNE VITALITÉ IMMENSE, CAPABLE DE RÉSISTER AUX ÉPREUVES LES PLUS DURES, ET QUE L’ÉTAT DE LA DICTATURE DU PROLÉTARIAT EST INVINCIBLE.

Le choc principal de la guerre antifasciste opposa l’Union soviétique, seul pays socialiste de l’époque, à l’Allemagne fasciste, le plus puissant des pays impérialistes du moment. Après avoir occupé la quasi-totalité de l’Europe capitaliste continentale, ce dernier mit d’énormes ressources humaines et matérielles en ligne pour faire la guerre à l’Union soviétique. Ce fut une dure épreuve pour le jeune Etat soviétique, une bataille décisive entre le système impérialiste et le système socialiste.

Loin d’être écrasé par la machine de guerre hitlérienne, le premier Etat socialiste, fondé par Lénine, remporta une grande victoire historique. Le Parti communiste de l’Union soviétique, avec Staline à sa tête, portant haut l’étendard du léninisme, dirigea le peuple et les vaillantes armées soviétiques, riches des glorieuses traditions de la Révolution d’Octobre.

Ils surmontèrent ainsi des difficultés sans nombre et finirent par triompher du gang hitlérien qui avait mis la main sur les forces militaires et économiques d’une dizaine de pays d’Europe. Le peuple et l’armée soviétiques défendirent victorieusement la patrie et frayèrent également la voie à la libération des peuples d’Europe orientale que la clique d’Hitler avait asservis. Le peuple soviétique se révéla digne du nom de grand peuple et l’armée soviétique, digne du nom de grande armée. Leurs éclatants faits d’armes brilleront à jamais dans l’histoire.

Ces magnifiques exploits sont indissolublement liés à l’incomparable supériorité du système socialiste et à la puissance de la dictature du prolétariat en Union soviétique. C’est le système socialiste et la dictature du prolétariat qui ont assuré la victoire du peuple et de l’armée soviétiques.

Eux seuls étaient à même de résister à la guerre-éclair lancée par l’impérialisme le plus féroce, de tenir fermement, et de faire se lever une armée et un peuple capables de combattre les bandits fascistes sans fléchir jusqu’à la victoire finale.

Eux seuls ont permis à l’Etat soviétique de réaliser, en une période relativement courte, l’industrialisation du pays et la collectivisation de l’agriculture, et de bâtir ainsi des forces économiques et militaires suffisamment puissantes pour vaincre les fascistes hitlériens.

Tout comme l’a dit Staline : « Notre victoire signifie, avant tout, que c’est notre régime social soviétique qui a triomphé ; que le régime social soviétique à subit avec succès l’épreuve du feu de la guerre et a prouvé sa parfaite vitalité. » « La guerre a montré que le régime social soviétique est une régime véritablement populaire, issus des profondeurs du peuple et bénéficiant de son puissant appui. » [4]

La victoire du peuple et de l’armée de l’Union soviétique est indissolublement liée à la direction de Staline. C’est Staline qui, la guerre engagée et au moment où l’Etat soviétique connaissait des heures critiques, assuma les lourdes tâches de la direction du Parti et de l’Etat et sut unir les multiples nationalités du pays en un détachement invincible qui livra un combat à mort aux bandits fascistes.

Staline mena la guerre du début jusqu’à la victoire finale, il dirigea toutes les batailles importantes, en sa qualité de commandant suprême des forces armées de l’U.R.S.S. Les peuples de l’Union soviétique et du monde entier purent entendre sa voix, ferme et pleine de confiance, au moment crucial où les troupes du gang hitlérien approchaient de Moscou : « … Exterminer jusqu’au dernier tous les Allemands qui auront pénétré dans le territoire de notre Patrie en qualité d’envahisseurs. » [5]

Et lorsque vint la grande contre-offensive, tous les officiers et soldats des forces armées soviétiques entendirent l’appel retentissant de Staline : « Il faut traquer le fauve allemand blessé, et l’achever dans sa tanière. » [6] 

Le nom de Staline stimula le peuple et l’armée soviétiques pendant toute la guerre. Il reste un grand marxiste-léniniste et un grand capitaine, dans toute l’acception du terme, malgré certaines erreurs commises. Son immense apport à la victoire qui mit fin à la guerre antifasciste est ineffaçable.

II y a longtemps que le monde entier a admis tout ceci. Et cependant, Khrouchtchev et ses disciples en vinrent à falsifier l’histoire de la guerre antifasciste du peuple soviétique de façon flagrante. Les révisionnistes khrouchtchéviens élaborèrent une ligne révisionniste anti-marxiste-léniniste au XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique. Le rapport d’activité et le rapport secret qui y furent présentés par Khrouchtchev sont des produits typiquement révisionnistes.

Le signe le plus manifeste de cette ligne est sa négation totale du rôle de Staline. Les révisionnistes khrouchtchéviens brossèrent le système socialiste et la dictature du prolétariat sous les couleurs les plus sombres. Ils calomnièrent le grand peuple soviétique, le traitant de pessimiste, de désespérant, de vulgaire, et traitant la vaillante armée soviétique d’un amas de peureux indisciplinés.

Selon Khrouchtchev, Staline serait resté « indifférent » devant les plans d’agression de l’ennemi et aurait « tout négligé » avant la guerre ; et au début de la guerre, démoralisé, il aurait « renoncé à la direction » et estimé que « tout était fini » ; tandis qu’au cours de la guerre, il « ne dressait les plans de bataille qu’en se fiant à un globe terrestre ». Bref, selon Khrouchtchev, Staline n’était nullement un grand capitaine, c’était une « ganache ».

Tout en dénigrant Staline à fond, les falsificateurs de l’histoire portèrent Khrouchtchev aux nues. Ils prétendirent que, pendant la guerre, Khrouchtchev « était toujours là où il y avait le plus de difficultés », qu’il prit à maintes reprises des « décisions plus adéquates » que celles du haut commandement ; qu’il fut non seulement « l’âme de ceux de Stalingrad », mais aussi le commandant de nombreuses « batailles décisives ». C’est de cette façon qu’on a fait du lieutenant-général que fut Khrouchtchev le commandant en chef du temps de la guerre patriotique de l’Union soviétique.

Dénigrer Staline et chanter Khrouchtchev fut une mesure de grande importance que les révisionnistes khrouchtchéviens adoptèrent pour s’opposer au marxisme-léninisme et passer à l’application du révisionnisme.

Ils se sont efforcés d’effacer et de rabaisser le rôle de Staline dans la guerre antifasciste pour abattre l’immense prestige dont jouit ce grand marxiste-léniniste aux yeux des peuples soviétique et du monde entier et pour altérer le marxisme-léninisme.

En diffamant Staline, ils diffamèrent en fait le système socialiste, la dictature au prolétariat et le Parti communiste de l’Union soviétique, afin de pouvoir transformer un Etat de la dictature du Prolétariat en un Etat au « peuple tout entier » et un parti du prolétariat en un parti du « peuple tout entier ».

En travestissant ce bouffon de Khrouchtchev en « héros » de la guerre antifasciste, ils espérèrent lui donner du prestige, substituer le révisionnisme khrouchtchévien au marxisme-léninisme. Cependant, dans le creuset de l’histoire, l’or reste ce qu’il est et la scorie reste ce qu’elle est. Les révisionnistes khrouchtchéviens qui s’emploient à falsifier l’histoire, à dénigrer à outrance Staline et le marxisme-léninisme, connaissent déjà la faillite et leur faillite ne pourra être que plus totale.

II. L’HISTOIRE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE MONTRE QUE L’IMPÉRIALISME EST LA SOURCE DES GUERRES MODERNES, QUE SA NATURE AGRESSIVE NE CHANGERA PAS, ET QU’UNE LUTTE DU TAC AU TAC DOIT ETRE MENÉE CONTRE LUI, POUR LA DÉFENSE DE LA PAIX MONDIALE.

La Seconde guerre mondiale fut le point culminant d’une série de guerres d’agression déclenchées dans les années trente et étendues progressivement par les trois pays fascistes, l’Allemagne, l’Italie et le Japon. Elle tire son origine de la politique d’agression et de guerre poursuivie par les impérialistes. Ces trois pays fascistes étaient les plus agressifs des pays impérialistes. Ils déclenchaient sans aucun scrupule des guerres d’agression pour résoudre leurs Crises politiques et économiques et piller plus de pays avec encore plus de sauvagerie.

A l’époque, il existait sur le plan international, deux politiques diamétralement opposées face à l’agression fasciste. Les impérialistes britanniques, français et américains, ainsi que leurs partenaires pratiquèrent longtemps à l’égard des fascistes allemands, italiens et japonais une politique d’apaisement, en faisant preuve de complaisance coupables et en laissant les coudées franches au fauve. Ils fermèrent les yeux sur l’agression de l’impérialisme japonais contre la Chine.

Ils tolérèrent l’agression de Mussolini contre l’Abyssinie (Ethiopie). Ils poussèrent les fascistes allemands et italiens à intervenir par les armes en Espagne. Ils encouragèrent Hitler à annexer l’Autriche et à occuper la région des Sudètes, en Tchécoslovaquie. Tout cela, loin d’apporter la paix n’a fait qu’exacerber la soif d’agression des fascistes et amena la guerre mondiale. Par leur politique d’apaisement, les impérialistes britanniques, français et américains soulevèrent la pierre pour se la laisser tomber sur les pieds et l’histoire se chargea de les châtier.

Les peuples du monde entier, eux, pratiquèrent une autre politique, celle de la résistance résolue à l’agression fasciste. Les peuples d’Union soviétique, de Chine et de nombreux autres pays combattirent vigoureusement la politique d’apaisement des impérialistes britanniques, français et américains, et assumèrent courageusement la lourde responsabilité de la guerre antifasciste ; ils finirent par gagner la guerre et aussi la paix.

Résumant l’expérience acquise par le peuple chinois et les peuples du monde entier dans leur lutte contre l’impérialisme et les réactionnaires, y compris celle tirée de la guerre antifasciste, le camarade Mao Tsé-toung montra clairement que la nature de l’impérialisme ne change pas, qu’il ne faut pas se bercer d’illusions à son sujet, et qu’il est nécessaire de le combattre du tac au tac.

Il dit : « Les impérialistes ne voudront jamais poser leur couteau de boucher, ni ne deviendront jamais des bouddhas, et cela jusqu’à leur ruine. » « Il est impossible d’espérer qu’on puisse persuader les impérialistes et les réactionnaires chinois de faire preuve de bon cœur et de revenir dans le droit chemin.

La seule voie à suivre, c’est d’organiser des forces pour lutter contre eux. » [7] L’histoire de ces vingt années d’après-guerre a pleinement confirmé la justesse de la politique de la lutte contre l’impérialisme et la réaction, définie par le camarade Mao Tsé-toung.

L’impérialisme américain s’est substitué aux fascistes allemands, italiens et japonais au cours de l’après-guerre, il est devenu l’impérialisme le plus agressif. Il est la principale force d’agression et de guerre. Il cherche à conquérir le monde et est devenu le pire ennemi de tous les peuples. Partout, il pratique l’expansion et s’est lancé dans toute une série de guerres d’agression. Les administrations Truman, Eisenhower, Kennedy et Johnson sont toutes sorties d’un même moule ; celle-ci, comme les précédentes, applique fidèlement la politique d’agression et de guerre du capitalisme monopoliste nord-américain.

L’expérience a appris aux peuples du monde entier à comprendre de plus en plus clairement que la paix ne s’obtient en aucun cas en la quémandant à l’impérialisme, que seule la lutte résolue contre l’impérialisme et notamment l’impérialisme américain peut permettre de la sauvegarder efficacement.

La victorieuse guerre révolutionnaire du peuple chinois, la victorieuse guerre coréenne contre l’agression américaine, la victorieuse guerre révolutionnaire du peuple cubain et les victorieuses luttes anti-américaines de maints autres pays ont rabattu l’arrogance de l’impérialisme américain et contribué puissamment à la défense de la paix mondiale.

Il est évident que les peuples ne peuvent déjouer les plans d’agression et de guerre de l’impérialisme américain et conjurer la guerre mondiale que s’ils continuent à frapper les agresseurs américains sur tous les fronts de la lutte contre l’impérialisme américain.

Pour tenir tête au peuple révolutionnaire de partout, l’impérialisme recourt invariablement à la double tactique contre-révolutionnaire : agression armée et tromperie à la paix, qu’il utilise alternativement ou simultanément. De leur côté, les peuples doivent être maîtres dans l’art de manier la double tactique révolutionnaire dans combat qu’ils mènent contre lui.

Le Pacte de non-agression germano-soviétique signé à la veille de la guerre antifasciste, l’accord d’armistice coréen et les accords des deux Conférences de Genève, signés après la guerre, nous montrent clairement qu’il est parfaitement admissible et même nécessaire d’entamer, au moment opportun, des négociations et d’aboutir à certains accords avec l’impérialisme, pour autant que les intérêts fondamentaux du peuple ne soient pas lésés.

Même lors des négociations, la lutte du tac au tac contre l’impérialisme est nécessaire. Ce qu’on n’a pu obtenir sur le champ de bataille, il est vain de l’espérer de la négociation. L’impérialisme peut déchirer à tout moment les accords ou traités conclus, il n’a pas le respect de la parole donnée.

Et la dure réalité finira par frapper celui qui, pour empêcher la guerre et maintenir la paix, place ses espoirs dans la négociation avec l’impérialisme et n’hésite pas, pour ce faire, à sacrifier les intérêts fondamentaux du peuple et à se montrer accommodant avec l’impérialisme.

Les révisionnistes khrouchtchéviens nient cette importante expérience historique de la guerre antifasciste. Ils prêchent d’abondance que la nature de l’impérialisme a changé, afin de truquer la théorie du marxisme-léninisme sûr l’impérialisme, source des guerres de notre temps.

A leurs yeux, la guerre mondiale ne serait ni un produit du régime impérialiste, ni un produit de sa nature spoliatrice, mais serait due à l’émotivité ou à l’inconscience d’un individu donné. Eisenhower et Kennedy ont été présentés par eux comme des gens « attachés à la paix », et maintenant, c’est l’administration Johnson qu’ils qualifient de « modérée » et de « sensée ».

Ils pratiquent le capitulationnisme devant l’impérialisme américain envers lequel ils préconisent les « concessions mutuelles », le « compromis mutuels », les « arrangements mutuels » et les « accommodements mutuels », ils cherchent à intégrer la lutte révolutionnaire des peuples à leur ligne générale de « coexistence pacifique » et de « coopération soviéto-américaine pour le règlement des problèmes mondiaux ».

Ils ont trahi les intérêts du peuple révolutionnaire de partout, aussi bien lors de la crise des Caraïbes et avec le problème du Congo, qu’au sujet du traité de paix avec l’Allemagne et de Berlin Ouest, ou encore avec la question de l’interdiction partielle des essais nucléaires etc.

Les successeurs de Khrouchtchev agissent de façon plus rusée, ils font de belles phrases sonores et usent de fourberie ; cependant, ils se cramponnent à la ligne révisionniste du XXe Congrès du P.C.U.S., reprennent les rengaines de Khrouchtchev et continuent d’exiger la soumission du peuple révolutionnaire à la « coopération soviéto-américaine ».

Ils cherchent même à organiser, en collusion avec l’impérialisme américain, des « troupes de l’O.N.U. », véritable gendarmerie internationale destinée à sévir contre les peuples et nations opprimés. Ils s’abouchent avec les agresseurs américains et complotent pour trahir les intérêts fondamentaux du peuple vietnamien et ceux de tous les peuples, le peuple soviétique compris.

Les révisionnistes khrouchtchéviens sont d’incorrigibles partisans de l’apaisement. Leur ligne n’aide pas à défendre la paix mondiale, mais encourage l’impérialisme américain à passer à l’agression et à déclencher la guerre. Elle est vouée au discrédit le plus total à mesure que les peuples du monde entier gagnent en conscience.

III. L’HISTOIRE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE MONTRE QUE LA GUERRE POPULAIRE EST SURE DE L’EMPORTER ; QU’IL EST PARFAITEMENT POSSIBLE DE BATTRE LES AGRESSEURS IMPÉRIALISTES, QUE L’IMPÉRIALISME EST UN TIGRE EN PAPIER, FORT EN APPARENCE MAIS FAIBLE EN RÉALITÉ, ET QUE LA BOMBE ATOMIQUE AUSSI UN TIGRE EN PAPIER, CAR C’EST L’HOMME QUI DÉCIDE DE L’ISSUE DE LA GUERRE ET NON UNE ARME QUELLE QU’ELLE SOIT.

Au début de la guerre, les trois pays fascistes, l’Allemagne, l’Italie et le Japon, firent parade de leurs forces et plastronnèrent un temps. Ils mirent toute leur machine de guerre en mouvement et disposèrent d’une grande supériorité militaire. Ils contrôlèrent la quasi-totalité de l’Europe capitaliste continentale, occupèrent la moitié de l’Asie et envahirent l’Afrique, et plus de 800 millions d’hommes furent ainsi réduits à vivre sous leur botte.

Mais ce fut passager. La vraie puissance fut avec le peuple et non avec le fascisme et sa supériorité militaire. C’est que la guerre menée par les fascistes était une guerre injuste, une guerre d’agression, qu’ils se déclarèrent les ennemis des peuples du monde entier, y compris le peuple de leur propre pays ; la victoire qu’ils remportèrent à un certain moment reposait donc sur le sable, n’avait aucune base solide.

La guerre menée par les peuples fut une guerre juste contre l’agression, pour la défense de la patrie. Le potentiel que recèlent les peuples est inépuisable. Sous une direction juste et en appliquant une ligne juste, les forces populaires croissent et se développent au cours de la lutte, modifient graduellement le rapport des forces entre elles et l’ennemi et finissent par vaincre les agresseurs fascistes. La guerre juste du peuple finit par triompher, et la guerre injuste de l’impérialisme est condamnée à la débâcle.

C’est précisément après avoir fait le bilan de l’expérience acquise par le peuple chinois et les peuples du monde entier, au cours de leurs luttes révolutionnaires, et de l’expérience historique dégagée de la guerre mondiale antifasciste, que le camarade Mao Tsé-toung a exposé en 1946 sa célèbre thèse : L’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier.

Il dit : « Tous les réactionnaires sont es tigres en papier. En apparence, ils sont terribles, mais en réalité, ils ne sont pas si puissants.

A envisager les choses du point de vue de l’avenir, c’est le peuple qui est vraiment puissant, et non les réactionnaires. » « Hitler n’a-t-il pas passé pour très fort ? Mais l’histoire a prouvé qu’il était un tigre en papier. De même Mussolini, de même l’impérialisme japonais Par contre, l’Union soviétique et les peuples épris de démocratie et de liberté de tous les pays se sont révélés beaucoup plus puissants qu’on ne l’avait prévu. » [8]

Par ailleurs, le camarade Mao Tsé-toung a sévèrement critiqué la thèse « les armes décide de tout » en soulignant qu’il s’agissait là d’« une façon mécaniste d’aborder la question de la guerre et d’un point de vue subjectiviste et unilatéral sur celle-ci ».

Il ajoutait : « A la différence des partisans de cette thèse, nous considérons non seulement les armes mais aussi les hommes. Les armes sont un facteur important mais non décisif de la guerre. Le facteur décisif, c’est l’homme et non le matériel. Le rapport des forces se détermine non seulement par le rapport des puissances militaires et économiques, mais aussi par le rapport des ressources humaines, et des forces morales. » [9]

Il souligna : « La bombe atomique est un tigre en papier dont les réactionnaires américains se servent pour effrayer les gens. Elle a l’air terrible, mais en fait elle ne l’est pas. Bien sûr, la bombe atomique est une arme qui peut faire d’immenses massacres, mais c’est le peuple qui décide de l’issue d’une guerre, et non une ou deux armes nouvelles. » [10]

L’histoire des vingt années d’après-guerre montre que la thèse du camarade Mao Tsé-toung − l’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier, et sa thèse sur le juste rapport entre l’homme et les armes sont une vérité irréfutable, capable de subir l’épreuve de la pratique.

Bien que l’impérialisme américain possède l’arme nucléaire, il n’a pu empêcher pour autant le triomphe de la révolution chinoise, ni la victoire de la Corée dans sa résistance à l’agression américaine, ni le triomphe de la révolution cubaine, ni le triomphe des luttes révolutionnaires des autres régions du monde, et il ne pourra à plus forte raison empêcher la victoire du peuple vietnamien.

L’arme nucléaire de l’impérialisme américain ne saurait intimider que ceux qui ont les nerfs faibles, mais non le peuple révolutionnaire de partout. Si brutale que soit la répression exercée par l’impérialisme américain contre la lutte révolutionnaire des peuples du monde entier, les flammes de la révolution populaire ne pourront être étouffées.

Le mouvement de la révolution nationale et démocratique est aujourd’hui en plein essor en Asie, en Afrique et en Amérique latine, et la lutte anti-américaine de tous les peuples gagne en ampleur et en profondeur ; ne sont-ce pas là les faits les plus éloquents ?

Les révisionnistes khrouchtchéviens nient cette importante expérience historique de la guerre antifasciste, Ils n’ont plus confiance dans la lutte contre l’impérialisme. Ils n’ont jamais cru à la grande force des masses populaires, ni à la possibilité de voir triompher la lutte révolutionnaire des peuples de partout. Ce sont de fanatiques partisans de la théorie dite « les armes décident de tout », Ils ne voient que les armes nucléaires entre les mains de l’impérialisme américain, et ils en tremblent.

Pour intimider les peuples, s’opposer à leur lutte révolutionnaire et la saboter, ils s’étendent avec complaisance sur les horreurs de la guerre et la philosophie de la survie qui enseigne que « si la tête tombe, de quelle utilité sont encore les principes ! » Ils ont dégénéré au point qu’ils sont devenus des propagandistes bénévoles de la politique de chantage nucléaire de l’impérialisme américain.

IV. L’HISTOIRE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE MONTRE QUE, POUR VAINCRE LES AGRESSEURS IMPÉRIALISTES, IL FAUT S’APPUYER SUR L’UNION DES FORCES RÉVOLUTIONNAIRES DES PEUPLES DU MONDE ENTIER, RALLIER TOUTES LES FORCES SUSCEPTIBLES D’ÊTRE RALLIÉES, FORMER LE FRONT UNI INTERNATIONAL LE PLUS LARGE ET CONCENTRER L’ATTAQUE SUR L’ENNEMI PRINCIPAL DES PEUPLES.

La victoire de la guerre antifasciste est celle du large front uni international antifasciste. Dès le 23 juin 1941, c’est-à-dire le deuxième jour de la guerre germano-soviétique, le camarade Mao Tsé-toung soulignait en termes explicites : « La tâche des communistes du monde entier, à l’heure actuelle, c’est de mobiliser les peuples de tous les pays en vue de créer un front international uni de lutte contre le fascisme, pour la défense de l’U.R.S.S., pour la défense de la Chine, pour la défense de la liberté et de l’indépendance de tous les peuples. A l’heure présente, toutes les forces doivent être dirigées vers la lutte contre l’asservissement fasciste. » [11]

A l’époque, les fascistes allemands, italiens et japonais représentaient la plus grande menace pour l’humanité. Promoteurs de la guerre d’agression, ils constituaient les principales forces réactionnaires dans le monde. Combattre l’agression et l’asservissement fascistes devint donc la tâche commune de tous les peuples, qui sont l’ossature même des forces antifascistes. L’issue victorieuse de la guerre antifasciste est le fruit de leur soutien mutuel et de leur lutte commune.

L’Union soviétique, le seul pays socialiste de l’époque, fut le facteur principal de l’anéantissement du fascisme allemand et joua un rôle décisif dans la lutte qui permit de vaincre le fascisme. De son côté, le peuple chinois mena seul et pendant longtemps une guerre révolutionnaire contre l’impérialisme japonais, contribuant dans une large mesure à la victoire sur le fascisme.

Les peuples de nombreux pays d’Europe, d’Asie, d’Afrique, d’Océanie et d’Amérique apportèrent aussi leurs contributions à la guerre antifasciste. Les peuples des pays occupés par les fascistes allemands, italiens et japonais poursuivirent la guerre de partisans et la lutte clandestine chez eux, ou formèrent à l’étranger des troupes pour le retour dans la patrie, les armes à la main.

Pendant la dernière phase de la guerre, certains peuples s’insurgèrent victorieusement et libérèrent de grandes parties de leurs pays ; et d’autres, après avoir reconquis leur patrie, lancèrent des unités à la poursuite des troupes des bandits fascistes, soutenant par là le combat libérateur des peuples encore dominés. En Allemagne, en Italie et au Japon, les masses populaires engagèrent la lutte sous toutes ses formes, y compris la lutte armée, pour résister à la domination fasciste intérieure et soutenir la lutte des autres peuples, victimes de l’agression et de l’asservissement fascistes.

C’est à tout cela qu’est due la victoire et c’est là une des pages de gloire de l’histoire de la guerre antifasciste. Mais, les révisionnistes khrouchtchéviens ont biffé d’un trait de plume le rôle joué dans cette guerre par les peuples, prétendant, sans gêne aucune, que l’Union soviétique fut « l’unique force qui a mis en pièces la machine du fascisme allemand ». C’est du chauvinisme de grande puissance et par là, ils veulent exiger des pays ayant bénéficié de l’aide de l’armée soviétique, qu’ils obéissent à leurs ordres, acceptent leur mainmise, se laissent bousculer et exploiter par eux.

L’histoire de la guerre antifasciste nous enseigne que les pays impérialistes ne forment pas un tout. Le développement inégal du capitalisme poussa les fascistes allemands, italiens et japonais à s’attaquer, pour commencer, aux sphères d’influence de la Grande-Bretagne, de la France et des Etats-Unis.

Les impérialistes britanniques, français et américains adoptèrent, au début de la guerre, une politique d’apaisement, laissant les mains libres aux agresseurs, puis, pendant une certaine période après le début de la guerre germano-soviétique, la politique dite de « suivre le combat des fauves en spectateurs » ; mais des contradictions irréconciliables existaient entre eux et les fascistes allemands, italiens et japonais. Aussi est-ce dans leur propre intérêt qu’ils entrèrent également dans la lutte antifasciste.

Il est évident que la victoire aurait été rendue impossible si toutes les forces antifascistes susceptibles d’être unies n’avaient pas été unies et si un large front uni antifasciste n’avait pas été formé à l’échelle mondiale.

L’impérialisme américain est devenu l’ennemi numéro un des peuples après la fin de la guerre. Il représente le plus important capitalisme monopoliste de notre époque et est le principal pilier de l’ensemble des forces réactionnaires. Il a déclenché, un peu partout dans le monde, une série de guerres d’agression et d’intervention armées, il menace sérieusement la paix mondiale. Il est engagé maintenant dans la voie que les fascistes allemands, italiens et japonais, empruntèrent voici plus de vingt ans.

C’est avec insolence qu’il menace militairement et provoque à la guerre les pays socialistes, qu’il réprime brutalement la lutte révolutionnaire des peuples et des nations opprimés. Et cela exige des pays socialistes qu’ils forment avec ces derniers une étroite alliance pour combattre l’impérialisme américain et ses laquais.

L’impérialisme américain accentue en même temps le contrôle politique, économique et militaire qu’il exerce sur tous ses alliés et multiplie les vexations à leur égard. Entre les Etats-Unis et leurs alliés, il est des contradictions irréconciliables. Et il est donc dans l’ordre des possibilités que ces derniers, dans leur propre intérêt, se dressent contre l’impérialisme américain, à un moment donné et au sujet d’un problème donné.

Par conséquent, les peuples du monde entier ont pour tâche commune d’unir toutes les forces susceptibles d’être unies, de diriger le principal fer de lance contre l’impérialisme américain et de concentrer leurs efforts sur l’ennemi numéro 1.

C’est dans ces circonstances que le camarade Mao Tsé-toung a lancé le grand appel demandant la formation d’un front uni international contre l’impérialisme américain et ses laquais. Il dit : « Les peuples des pays du camp socialiste doivent s’unir, les peuples des différents pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine doivent s’unir, les peuples de tous les continents doivent s’unir, tous les pays épris de paix et tous les pays victimes de l’agression, du contrôle, de l’intervention et des vexations des Etats-Unis doivent s’unir, afin de former le front uni le plus large contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme américain et pour la sauvegarde de la paix mondiale. » [12]

Ce front uni international se développe. Partout dans le monde, l’impérialisme américain s’est fait des ennemis et se heurte à leur résistance. Son isolement devient de plus en plus grand, les peuples du monde entier le cernent de toutes parts.

Les révisionnistes khrouchtchéviens nient cette importante expérience historique de la guerre antifasciste.

Traitant les amis en ennemis et les ennemis en amis, ils ont trahi l’internationalisme prolétarien. Au lieu d’unir toutes les forces du monde qui s’opposent à l’impérialisme américain, ils s’appliquent à faire alliance avec lui pour contenir les peuples du monde entier et partager l’hégémonie mondiale entre l’Union soviétique et les Etats- Unis.

Ils restent obstinément attachés à leur ligne scissionniste ; sapent l’unité du camp socialiste et celle du mouvement communiste international, traitent en ennemis les pays et les partis frères fidèles au marxisme-léninisme. Ils ont pris une grave mesure pour diviser le mouvement communiste international, en tenant la réunion de mars de Moscou, alors que l’impérialisme américain étend sa guerre d’agression au Vietnam et que l’unité est plus que jamais nécessaire pour faire face à l’ennemi.

A l’heure actuelle, les successeurs de Khrouchtchev parlent bruyamment d’« unité contre l’ennemi », d’« action commune », et tout cela n’est que mensonge. Nous leur demandons : Somme toute, l’ennemi que vous entendez affronter, est-ce l’impérialisme américain ou est-ce le peuple révolutionnaire de partout ?

L’action commune que vous entendez réaliser, signifie-t-elle lutte contre l’impérialisme américain ou capitulation devant lui ? L’unité dont vous parlez, a-t-elle, en fin de compte, le marxisme-léninisme ou le révisionnisme de Khrouchtchev pour fondement ?

Comment pouvez-vous espérer voir les marxistes-léninistes et les masses populaires qui représentent 90 % de la population du monde se joindre à vous pour une « action commune », alors que vous restez attachés à la ligne révisionniste définie aux XXe et XXIIe Congrès et contenue dans le programme du P.C.U.S., à la ligne de la « coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde » ?

Cherchez-vous à ce que nous pratiquions le révisionnisme en votre compagnie, à ce que nous nous soumettions à votre ligne de « coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde » ? Naturellement, nous tombons là dans le domaine des impossibilités.

Bref, envisager correctement l’histoire de la guerre mondiale antifasciste et en tirer les enseignements et l’expérience qui s’imposent, implique non seulement l’attitude à adopter à l’égard de l’histoire, mais a aussi une importante valeur pratique.

Les divergences à ce sujet, entre nous et les révisionnistes khrouchtchéviens, se résument à ceci : faut-il ou non combattre l’impérialisme, faut-il ou non faire la révolution, faut-il réaliser une unité authentique ou une unité factice, et en dernière analyse, faut-il rester fidèle au marxisme-léninisme ou le trahir ?

Le grand Lénine nous apprend qu’« une lutte contre l’impérialisme qui ne serait pas indissolublement liée à la lutte contre l’opportunisme serait une phrase creuse ou un leurre. » [13] Durant l’après-guerre, la pratique de la lutte révolutionnaire par les peuples a montré la nécessité d’appliquer la ligne marxiste-léniniste si l’on veut accroître les forces révolutionnaires, promouvoir la cause révolutionnaire et sauvegarder la paix mondiale.

Agir selon la ligne révisionniste khrouchtchévienne ne peut qu’affaiblir les forces révolutionnaires, enterrer la cause révolutionnaire et mettre la paix mondiale en danger. Pour promouvoir la lutte révolutionnaire des peuples et nations opprimés, pour déjouer les plans d’agression et de guerre de l’impérialisme américain et défendre la paix mondiale, pour développer le front uni contre l’impérialisme américain et ses laquais, il est nécessaire de démasquer complètement le révisionnisme khrouchtchévien, de liquider son influence et de mener ce combat jusqu’au bout.

A l’heure actuelle, les peuples du monde entier se trouvent devant le grave danger d’une extension par L’impérialisme américain de sa guerre d’agression contre le Vietnam. Le problème vietnamien est le point de convergence de la lutte qui oppose les forces révolutionnaires de tous les peuples aux forces contre-révolutionnaires, les forces de la paix aux forces de la guerre.

Par leur lutte héroïque contre l’agression américaine et pour le salut de la patrie, les 30 millions de Vietnamiens se battent non seulement pour la défense et la réunification de leur patrie, mais aussi pour la sauvegarde de la paix mondiale. Sur le plan international, il est du devoir de toutes les forces révolutionnaires et de tous les pays et peuples épris de paix de soutenir leur lutte.

Récemment, l’impérialisme américain envoya en République dominicaine d’importantes forces armées réprimer la lutte que mène le peuple de ce pays pour renverser le régime dictatorial de trahison nationale.

C’est là non seulement une intervention barbare dans les affaires intérieures de la République dominicaine, mais également une provocation contre les peuples d’Amérique latine, et tous les autres peuples en lutte pour les droits sacrés que sont la sauvegarde de l’indépendance nationale, la démocratie et la liberté.

Et au Laos, au Cambodge, en Corée du Sud et au Japon, l’impérialisme américain se livre encore à l’agression et à l’intervention. Par ailleurs, il a créé la « Malaysia » de connivence avec l’impérialisme britannique et use de l’agression contre l’Indonésie, Il réprime le mouvement révolutionnaire du peuple du Congo-Léopoldville.

Il se sert d’Israël pour menacer les pays arabes. Il poursuit des activités de subversion et de sape contre Cuba. Il épaule les forces militaristes de l’Allemagne occidentale pour leur permettre d’annexer Berlin Ouest et de se livrer à la subversion contre la République démocratique allemande.

De plus, il a commis toutes les vilenies possibles, partout, en Asie, en Afrique, en Amérique latine, en Océanie et en Europe. Sur le plan international, il est aussi du devoir de toutes les forces révolutionnaires, de tous les pays et peuples attachés à la paix de soutenir résolument la lutte anti-américaine de ces peuples.

Les ambitions agressives de l’impérialisme américain n’en seront que stimulées et ce sera l’encourager à étendre la guerre si on laisse les agresseurs américains agir selon leur bon plaisir, et si on laisse les révisionnistes modernes s’aboucher avec l’impérialisme américain et trahir les intérêts de tous les peuples. Par contre, si le peuple révolutionnaire de partout et tous les pays et peuples épris de paix s’unissent, passent à l’action et combattent résolument l’impérialisme américain, il sera possible de mettre en pièces son plan d’extension de la guerre d’agression.

La tâche la plus brûlante qui se pose aux peuples du monde entier est de développer le large front uni contre l’impérialisme américain et ses laquais et de mener à l’échelle mondiale un mouvement de masse d’une puissance sans égale, pour contraindre les agresseurs américains à déguerpir du Vietnam, de la République dominicaine, de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique latine, de l’Europe et de l’Océanie, de tous les territoires qu’ils occupent.

La situation mondiale est foncièrement différente de celle d’avant la guerre antifasciste. Les forces révolutionnaires des peuples du monde entier sont aujourd’hui plus puissantes que jamais. L’Union soviétique n’est plus le seul pays socialiste au monde, un camp socialiste composé de toute une série de pays est apparu.

Les vastes régions d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ne sont plus les arrières de l’impérialisme, elles se sont transformées en fronts avancés dans la lutte anti-impérialiste. En Europe occidentale, en Amérique du Nord et en Océanie se manifeste une nouvelle prise de conscience de la classe ouvrière et des larges masses travailleuses.

Jamais les forces marxistes-léninistes n’ont été aussi puissantes. Aguerri par la lutte contre le révisionnisme moderne, le mouvement communiste international a vu croître sa combativité d’une façon considérable. Un noyau dirigeant marxiste-léniniste, longuement éprouvé, a fait son apparition dans les partis communistes de nombreux pays. Les forces marxistes-léninistes se développent également au sein des partis communistes encore contrôlés par les révisionnistes.

Le déclin de l’impérialisme international est sans pareil, L’impérialisme américain va de mal en pis. Partout, sous ses pieds, des volcans s’éveillent. Les contradictions entre impérialistes s’aiguisent et leur camp se disloque.

Les révisionnistes khrouchtchéviens se révèlent de plus en plus clairement les complices de l’impérialisme. Leur ligne révisionniste a fait faillite. Il n’y a au monde qu’une poignée de révisionnistes divisés entre eux, complotant les uns contre les autres. Ils ne peuvent sauver la vie de l’impérialisme et voient leur propre trône chanceler.

Dans la conjoncture mondiale actuelle, la situation stratégique des Etats-Unis est bien pire que celle d’Hitler. Déclencher une guerre mondiale s’avère beaucoup plus difficile pour eux. De plus, les forces qui défendent la paix mondiale sont de loin supérieures à celles d’il y a plus de vingt ans. La possibilité de conjurer la guerre mondiale est devenue bien plus grande.

Par leur lutte commune, le peuple révolutionnaire et tous les pays et peuples attachés à la paix dans le monde sauront déjouer les plans d’agression et de guerre de l’impérialisme américain. Les peuples du monde entier remporteront des victoires encore plus grandes dans leur lutte pour la paix mondiale, la libération nationale, la démocratie populaire et le socialisme. Si l’impérialisme américain s’obstine à emboîter le pas à Hitler et s’avise de leur imposer une guerre mondiale, il connaîtra à coup sûr le sort honteux d’Hitler.

Le camarade Mao Tsé-toung déclarait il y a longtemps :

« La Première guerre mondiale a été suivie par la naissance de l’Union soviétique avec une population de 200 millions d’habitants. La Seconde guerre mondiale a été suivie de la formation du camp socialiste qui englobe une population de 900 millions d’hommes. Il est certain que si, envers et contre tout, les impérialistes déclenchent une troisième guerre mondiale, des centaines de millions d’hommes passeront du côté du socialisme et seul un territoire peu étendu demeurera aux mains des impérialistes : l’effondrement complet de tout le système impérialiste est également possible. » [14]

La juste cause des peuples du monde entier triomphera, l’impérialisme américain sera vaincu !

Le marxisme-léninisme triomphera, le révisionnisme sera vaincu !

[1] Mao Tsé-toung : « Sur le gouvernement de coalition », Œuvres choisies, tome III.

[2] Mao Tsé-toung : Discours d’ouverture prononcé le 23 octobre 1951 à la 3e session du premier Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois.

[3] Mao Tsé-toung : « Forces révolutionnaires du monde entier, unissez-vous, contre l’agression impérialiste ! », Œuvres choisies, tome IV

[4] Staline : Discours prononcé devant les électeurs de la circonscription Staline, à Moscou, le 9 février 1946.

[5] Staline : Rapport présenté le 6 novembre 1941 à la séance solennelle du Soviet des députés des travailleurs de Moscou, élargie aux organisations sociales et du Parti, à l’occasion du XXIVe anniversaire de la Grande Révolution socialiste d’Octobre.

[6] Staline : Ordre du jour du commandant en chef des forces armées de l’U.R.S.S., 1er mai 1944.

[7] Mao Tsé-toung : « Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte », Œuvres choisies, tome IV.

[8] Mao Tsé-toung : « Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong », Œuvres choisies, tome IV.

[9] Mao Tsé-toung : « De la guerre prolongée », Œuvres choisies, tome II.

[10] Mao Tsé-toung : « Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong », Œuvres choisies, tome IV.

[11] Mao Tsé-toung : « Sur le front uni international antifasciste », Œuvres choisies, tome III.

[12] Mao Tsé-toung : Déclaration faite le 12 janvier 1964 devant un correspondant du Renmin Ribao au sujet de la lutte patriotique du peuple panamien contre l’impérialisme américain.

[13] Lénine : « Le Programme militaire de la révolution prolétarienne », Œuvres, tome 23.

[14] Mao Tsé-toung : « De la juste solution des contradictions au sein du peuple ».

=>Retour aux documents de la bataille chinoise contre le révisionnisme

Éditorial du Drapeau Rouge : Le triomphe du léninisme – Pour le 95e anniversaire de la naissance de Lénine (1965)

Editorial du Hongqi, 22 avril 1965

Le 22 avril de cette année marque le 95ème anniversaire de la naissance du grand Lénine.

Lénine a dit à la mémoire d’un révolutionnaire qu’en commémorant les révolutionnaires de l’histoire les marxistes doivent définir leurs tâches, à la différence des malintentionnés pour qui les mémorisations sont prétextes à belles phrases et à compliments vulgaires, et dont le but est de mentir ou mystifier.

À l’heure actuelle, en rendant hommage à la mémoire de Lénine, nous nous assignons pour tâche principale de défendre résolument les théories révolutionnaires du léninisme, de réfuter les altérations du léninisme par les révisionnistes modernes et de lier étroitement la lutte contre le révisionnisme moderne à celle contre l’impérialisme, contre l’impérialisme américain en particulier.

En 1960, à l’occasion du 90ème anniversaire de la naissance de Lénine, portant haut le drapeau du léninisme et en présence des troubles idéologiques provoqués par les révisionnistes modernes au sein du mouvement communiste international, nous avions publié un article intitulé « Vive le léninisme » ainsi que deux autres.

Dans ces articles, à la lumière des théories fondamentales du léninisme et nous basant sur la réalité du monde de notre temps, nous avons abordé de nombreuses questions dont notamment celles de l’impérialisme, de la guerre et de la paix, du mouvement de libération nationale, de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat, pour prouver que le léninisme n’est nullement « périmé », comme le prétendent absurdement les révisionnistes modernes, mais qu’il manifeste chaque jour davantage sa vitalité sans bornes.

Bien qu’à l’époque, nous n’ayons pas encore critiqué publiquement Khrouchtchev et la direction du P.C.U.S., les vues des trois articles étaient diamétralement à l’opposé des multiples absurdités répandues par les révisionnistes khrouchtchéviens.

Ceux-ci vouaient une haine implacable à ces trois articles et en avaient une peur atroce. Ils ont publié un flot d’articles et de discours et usé de mille et un moyens infâmes et perfides pour attaquer sans vergogne nos vues. C’est ainsi que le vrai visage du révisionnisme khrouchtchévien s’est révélé davantage.

Il nous est, bien entendu, indispensable de poursuivre, de concert avec les marxistes-léninistes révolutionnaires des autres pays, une lutte résolue contre ces renégats du marxisme-léninisme, ce contre-courant apparu au sein du mouvement communiste international.

Khrouchtchev est tombé.

La nouvelle direction du P.C.U.S. a proclamé à maintes et maintes reprises qu’elle continuerait à appliquer fidèlement la ligne révisionniste systématique de Khrouchtchev et pratiquerait le khrouchtchévisme sans Khrouchtchev.

Se maintenant toujours sur une position opposée à celle de tous les marxistes-léninistes révolutionnaires, elle ne recule devant aucun moyen, aujourd’hui comme hier, pour calomnier et attaquer les théories fondamentales du léninisme que nous avions mises en lumière dans « Vive le léninisme » et les deux autres articles.

Cela fait déjà cinq ans que ces articles ont été publiés. Qu’ont prouvé les faits qui se sont produits depuis cinq ans ? L’histoire a rendu un verdict des plus impartiaux. Au cours de ces cinq années, les faits ne font que confirmer la pleine justesse de nos points de vue.

La discussion de toutes les questions traitées dans les trois articles nécessitant de nombreuses pages, nous nous bornerons ici à en aborder quelques-unes.

1° A propos de la nature de l’impérialisme.

Sous prétexte d’un « développement créateur », les révisionnistes khrouchtchéviens ont altéré complètement les thèses de Lénine sur l’impérialisme. Ils prétendent que l’impérialisme a changé de nature et nient que l’impérialisme est à l’origine des guerres de notre époque. Ils prêchent à grand bruit que le groupe dominant de l’impérialisme américain et ses grands maîtres « ne désirent pas la guerre » et « se soucient autant que nous d’assurer la paix ».

Ils proclament qu’à présent, « il existe déjà la possibilité réelle de bannir définitivement et à jamais les guerres de la vie sociale ». Ils ont prédit que l’année 1960 serait une année où commencerait à se réaliser « un monde sans armes, sans armées, sans guerres ».

A l’inverse des révisionnistes khrouchtchéviens, nous avons souligné dans « Vive le léninisme » que l’impérialisme ne changera pas de nature » et qu’« aussi longtemps que l’impérialisme capitaliste existera dans le monde, les sources et la possibilité de guerre subsisteront ». Nous avons encore fait remarquer que l’impérialisme américain est la principale force d’agression et de guerre de notre époque et qu’il est l’ennemi le plus féroce des peuples du monde.

Les événements de ces cinq dernières années démontrent que les assertions des révisionnistes modernes dirigés par Khrouchtchev selon lesquelles la nature de l’impérialisme peut changer ou a changé, ne font que servir l’impérialisme américain et endormir les peuples révolutionnaires.

En dépit de l’opposition énergique des peuples du monde et des échecs qu’il a subis partout, l’impérialisme américain n’a pas changé d’un iota sa politique d’agression et de guerre et la poursuit avec plus de zèle. En Asie, en Afrique et en Amérique latine, l’impérialisme américain réprime de plus belle et par tous les moyens le mouvement de libération nationale et décime les masses populaires.

Au Sud-Vietnam en particulier, l’impérialisme américain a déclenché une « guerre spéciale » inhumaine, y a introduit des troupes américaines et celles de ses satellites, a utilisé toutes sortes d’armes nouvelles et a porté frénétiquement la guerre au Nord-Vietnam.

Au cours de la poursuite intensifiée de sa politique de guerre, l’impérialisme américain, loin de procéder à un désarmement général et complet comme en rêvent les révisionnistes modernes, accélère l’accroissement général et complet des armements.

Les dépenses militaires des Etats-Unis ont atteint le niveau le plus élevé de la période de paix et dépassent de beaucoup le niveau atteint à l’époque de la guerre de Corée.

Bien que les révisionnistes modernes flattent leur portrait à un point écœurant, les représentants de l’impérialisme américain, que ce soit Eisenhower, Kennedy ou Johnson, ressassent sur tous les tons que les Etats-Unis « ont le courage de courir un risque de guerre », qu’ils sont prêts à toute guerre, qu’elle soit générale ou limitée, nucléaire ou conventionnelle, grande ou petite.

De ce qui précède, pourrait-on déduire que la nature agressive de l’impérialisme a tant soit peu changé et que les chefs de file de l’impérialisme « se soucient d’assurer la paix » et « ne désirent pas la guerre » ? Cela signifierait-il l’accès à un monde idéal « sans armes, sans armées, sans guerre ? »

Maintenant, sous la pression des circonstances, la nouvelle direction du P.C.U.S. qui a succédé à Khrouchtchev, crie à contrecœur, et hypocritement, quelques slogans anti-impérialistes pour continuer ses manœuvres de mystification.

Cependant, elle continue à vanter, du même ton que Khrouchtchev, l’impérialisme américain, et à faire un éloge dithyrambique de Johnson, le qualifiant de « sage », « raisonnable », « modéré » et « lucide ». Elle proclame bruyamment que l’Union soviétique et l’impérialisme américain peuvent « se donner l’exemple » en matière de réduction des dépenses militaires.

Ce qui retient particulièrement l’attention, c’est qu’au moment même où les pirates américains jettent complètement le masque à propos de la question vietnamienne et révèlent leur nature impérialiste dans toute sa nudité, la nouvelle direction du P.C.U.S. cherche encore par tous les moyens possibles à les défendre. A la seule différence de Khrouchtchev qui est un grand nigaud, elle mène un jeu plus subtil.

Dans le temps, Khrouchtchev débitait ouvertement des inepties, prétendant que l’incident du golfe du Bac Bô n’était pas une agression de l’impérialisme américain, mais qu’il avait été provoqué par la Chine et le Vietnam. Ressemblant trop à celui de son maître, le langage de ce complice ne valait rien et personne ne pouvait y ajouter foi.

Il semble que l’actuelle direction du P.C.U.S. en ait tiré la leçon et ait changé de langage. Elle fait circuler partout des bruits et rumeurs selon lesquels l’agression américaine contre le Vietnam aurait été encouragée du fait du sabotage par le Parti communiste chinois de l’unité du camp socialiste et de l’unité sino-soviétique. En tout premier lieu, cette assertion inverse tout à fait le blanc et le noir.

Ce sont les révisionnistes khrouchtchéviens qui ont saboté l’unité du camp socialiste et l’unité sino-soviétique, ce sont encore eux qui ont encouragé l’impérialisme américain dans son agression, cela est clair comme le jour.

Ces bruits et rumeurs visent en fait également à blanchir les pirates américains donnant l’impression que l’agression américaine contre le Vietnam a été dictée par quelque chose d’autre que leur nature impérialiste.

Les auteurs de ces bruits et rumeurs, eux aussi, se font des défenseurs de l’impérialisme américain. Ce sont précisément eux qui ont encouragé les États-Unis dans leur agression.

2° A propos de la question de la « coexistence pacifique »

Sous prétexte de « développement créateur », les révisionnistes khrouchtchéviens ont altéré complètement la politique de coexistence pacifique de Lénine.

Ils prétendent que la coexistence pacifique signifie la « compréhension mutuelle », les « accommodements mutuels », les « compromis mutuels » et les « arrangements mutuels » avec l’impérialisme et qu’elle est l’« impératif suprême des temps modernes », « la meilleure et la seule voie acceptable pour régler les problèmes les plus importants avec lesquels la société se trouve confrontée ».

Ils aspirent tout particulièrement à « décider du sort de l’humanité » par des accords réalisés entre les chefs d’Etat de l’Union soviétique et des Etats-Unis, c’est-à-dire à faire la loi dans le monde par le moyen de la coopération soviéto-américaine.

Non seulement ils font de cette « coexistence pacifique » la ligne générale de leur politique étrangère, mais ils exigent encore de tous les communistes du monde qu’ils « prennent la lutte pour la coexistence pacifique comme principe général de leur politique ».

Contrairement aux révisionnistes khrouchtchéviens, nous avons souligné dans « Vive le léninisme » et les deux autres articles que les obstacles à la coexistence pacifique proviennent de l’impérialisme.

C’est par la lutte que les pays socialistes peuvent, pendant une période donnée, coexister pacifiquement avec les pays impérialistes, et d’ailleurs dans les conditions mêmes de la coexistence pacifique, il existe encore des luttes complexes et acharnées.

Nous avons indiqué aussi : « la coexistence pacifique a trait aux relations entre pays ; la révolution signifie le renversement des classes des oppresseurs par le peuple opprimé, au sein de chaque pays, tandis que pour les colonies et semi-colonies, il s’agit en premier lieu, de renverser les oppresseurs étrangers, c’est-à-dire les impérialistes ». Les deux ne peuvent en aucun cas se confondre.

Les événements de ces cinq dernières années prouvent que les révisionnistes modernes, Khrouchtchev en tête, ont fait de la politique de Lénine sur la coexistence pacifique un paravent pour leur capitulation devant l’impérialisme américain et l’évolution pacifique qu’ils pratiquent à l’intérieur de leurs pays.

C’est précisément l’ami des révisionnistes modernes, l’impérialisme américain, avec lequel ceux-ci veulent absolument une « coopération générale », qui s’emploie toujours par mille et un moyens à s’opposer aux pays socialistes, se livre contre eux à des activités de sabotage et de subversion, leur lance des provocations militaires et des menaces de guerre, et va même jusqu’à déclencher contre eux des guerres d’agression.

C’est précisément aussi ce même impérialisme américain qui, dans le monde entier, empiète sur le territoire et la souveraineté d’autres pays, s’ingère dans leurs affaires intérieures, porte atteinte à leurs intérêts et réprime les révolutions de leurs peuples. A présent, les activités criminelles de l’impérialisme américain qui s’emploie à étendre la guerre d’agression au Vietnam et dans l’ensemble de l’Indochine, sont une importante partie constituante de sa « stratégie globale » contre-révolutionnaire.

Dans de telles circonstances, les peuples de ces pays doivent-ils mener résolument la lutte contre l’impérialisme américain, ou se conformer à l’« impératif suprême » des révisionnistes khrouchtchéviens en « s’accommodant » avec l’impérialisme américain et en passant des « compromis » avec lui ?

Doivent-ils opposer la lutte armée révolutionnaire à l’agression armée contre-révolutionnaire ou se laisser égorger par l’impérialisme en suivant la voie de la « coexistence pacifique », « la meilleure et la seule acceptable ? ».

Les peuples de ces pays sont allés à l’encontre des désirs des révisionnistes khrouchtchéviens, ils ont donné une réponse explicite par l’action concrète de leur lutte révolutionnaire anti-impérialiste. Ils ont tiré la conclusion de leur expérience personnelle : pour les peuples révolutionnaires, il n’est aucunement question de coexistence pacifique avec l’impérialisme américain.

A l’heure actuelle, la nouvelle direction du P.C.U.S. s’agrippe toujours obstinément à la prétendue « coexistence pacifique » de Khrouchtchev, qui continue à être la « ligne générale de la politique étrangère du P.C.U.S. et du gouvernement de l’Union soviétique ».

Elle s’évertue à propager l’idée qu’« il existe un très vaste horizon pour la coopération » entre l’U.R.S.S. et les Etats-Unis, et elle pratique en grand la diplomatie secrète avec l’impérialisme américain.

Bien qu’elle ait prononcé des paroles ronflantes à propos du problème vietnamien et accordé un simulacre de soutien, en tout ceci elle s’est d’abord assurée la compréhension des chefs de file des gangsters impérialistes américains et se garde bien de nuire à sa ligne de coopération soviéto-américaine.

Quant au fondement de tout ceci, c’est l’alliance avec les Etats-Unis en vue de manigancer une supercherie de « négociations de paix ».

La nouvelle direction du P.C.U.S. cherche par tous les moyens, mais en vain, à amener la juste lutte patriotique contre l’agression américaine du peuple vietnamien dans l’orbite d’un « règlement du problème » au moyen de négociations soviéto-américaines, afin de réaliser son criminel objectif, l’hégémonie mondiale par la coopération soviéto-américaine.

De toute évidence, de même que Khrouchtchev, la nouvelle direction du P.C.U.S. substitue, au nom de la « coexistence pacifique », la collaboration de classe à la lutte de classe à l’échelle internationale. Sa « coexistence pacifique » n’est qu’une coexistence capitulationniste.

3° A propos du mouvement de libération nationale

Sous prétexte de « développement créateur », les révisionnistes khrouchtchéviens ont complètement trahi la théorie de Lénine au sujet de la lutte de libération nationale.

Ils estiment que « le colonialisme a déjà été extirpé », que la lutte de libération nationale est entrée dans la « phase finale », que les nations opprimées « peuvent recourir aux moyens de lutte pacifique pour s’affranchir du joug impérialiste et colonial », et ainsi « enterrer tranquillement le colonialisme ».

Reniant le point de vue marxiste-léniniste selon lequel les peuples doivent se charger eux-mêmes de leur propre libération, ils propagent avec un zèle particulier l’idée des « obligations » de l’ONU vis-à-vis de la libération nationale, se demandant « qui d’autre, si ce n’est l’ONU, se chargerait d’abolir le système de domination colonialiste ».

Ils affirment que la politique coloniale de l’impérialisme a changé et que « les colonialistes les plus prévoyants partiront cinq minutes avant de « ’recevoir le coup de massue’ ». C’est pourquoi ils souhaitent ardemment « coordonner » avec celles des impérialistes « leurs mesures visant à éliminer le système de domination colonialiste ».

Contrairement aux révisionnistes khrouchtchéviens, nous avons souligné dans « Vive le léninisme » et les deux autres articles que la contradiction entre les nations opprimées et l’impérialisme est une des contradictions fondamentales du monde actuel, et que l’impérialisme américain est le bastion principal du colonialisme actuel, qu’il est l’ennemi le plus féroce et le plus rusé des mouvements de libération nationale qui déferlent actuellement en tempête en Asie, en Afrique et en Amérique latine.

L’agression, l’oppression et le pillage de l’impérialisme suscitent nécessairement la résistance des nations opprimées, la tempête des mouvements de libération nationale déferle avec toujours plus d’ampleur en Asie, en Afrique et en Amérique latine.

Nous avons également souligné clairement que, pour se libérer, les nations opprimées ne doivent jamais s’attendre à ce que les colonialistes, anciens ou nouveaux, fassent preuve de « bienveillance », ou compter sur un « don » de l’ONU manipulée par l’impérialisme américain, qu’elles doivent au contraire compter sur elles-mêmes et mener résolument la lutte révolutionnaire. Nous avons dit qu’« il est impossible de balayer la violence contre-révolutionnaire sans la violence révolutionnaire ».

Les événements de ces cinq dernières années ont prouvé que les révisionnistes modernes, Khrouchtchev en tête, ont dégénéré en défenseurs du néo-colonialisme, qu’ils agissent de connivence avec les impérialistes, dans une vaine tentative d’étouffer les luttes révolutionnaires anti-impérialistes des nations opprimées.

En plus de l’envoi de ses troupes pour massacrer les peuples des nations opprimées, l’impérialisme américain, qui se pose en gendarme international, recourt également à l’ONU pour tantôt envoyer des troupes en un endroit, afin d’y exercer la répression, tantôt avancer en un autre un prétendu plan de développement dans le vain espoir d’étouffer les mouvements révolutionnaires anticolonialistes.

Au Vietnam en particulier, l’impérialisme américain, ayant déchiré ouvertement les Accords de Genève, empêche le peuple vietnamien de réaliser la réunification pacifique de son pays, foulant ainsi aux pieds l’indépendance et la souveraineté de celui-ci ; par ailleurs il exige en tout arbitraire que les trente millions de Vietnamiens capitulent inconditionnellement, le couteau sous la gorge. Ainsi, les agresseurs américains ont révélé leurs traits hideux.

Devant ces faits, qui pourrait croire que « le colonialisme a été extirpé » ? Si la tâche de libération nationale est déjà entrée dans la « phase finale », comment expliquer l’essor impétueux que connaissent actuellement les mouvements de libération nationale ?

Si les services rendus partout par l’ONU à l’impérialisme américain étaient des « contributions » à l’« élimination du colonialisme », la lutte du peuple du Congo-Léopoldville et celle du peuple indonésien contre le colonialisme, ancien et nouveau, et contre l’ONU, ne constitueraient-elles pas un obstacle à l’élimination du colonialisme ?

Par ailleurs, l’impérialisme américain a déjà subi pas mal de « coups de massue » au Sud-Vietnam, mais pourquoi, au lieu de « partir cinq minutes avant » continue-t-il à y envoyer des troupes et à s’y accrocher, comme auparavant, en tout arbitraire ?

Dans de telles circonstances, comment le peuple sud-vietnamien pourrait-il, en « recourant à des moyens de lutte pacifique », se libérer du colonialisme et l’enterrer « tranquillement » ?

La nouvelle direction du P.C.U.S. déclare à tout bout de champ qu’elle « soutient les mouvements de libération nationale », mais elle n’a jamais donné une réponse tant soit peu cohérente aux questions posées plus haut.

Pourquoi ? Ses actes en ont donné l’explication la plus claire. Avant la chute de Khrouchtchev, la direction du P.C.U.S. avait soutenu l’impérialisme américain dans la répression, au nom de l’ONU, du mouvement de libération nationale du Congo-Léopoldville, ce qui a conduit à l’assassinat du héros national congolais Lumumba.

A présent, les successeurs de Khrouchtchev consentent avec plaisir à leur quote-part des dépenses de l’intervention armée perpétrée au nom de l’ONU par les États-Unis au Congo-Léopoldville, dans le but d’étrangler les forces révolutionnaires du peuple de ce pays.

Un fait particulièrement grave, c’est qu’ils soutiennent activement la création d’une force armée permanente de l’ONU, apportant ainsi leur part à la mise sur pied d’une gendarmerie internationale au service de l’impérialisme américain, en vue de réprimer les luttes révolutionnaires des peuples.

Tout cela constitue les actes concrets par lesquels ils « soutiennent les mouvements de libération nationale ».

Nous voudrions demander à la nouvelle direction du P.C.U.S. : vos efforts visent-ils, en fin de compte, à « soutenir les mouvements de libération nationale » ou à « coordonner » mieux encore vos « mesures » avec celles de l’impérialisme américain pour s’opposer aux mouvements de libération nationale, les saboter et les réprimer ?

Les faits sont très clairs, le « soutien » de la nouvelle direction du P.C.U.S. aux « mouvements de libération nationale » est faux alors que sa complicité avec l’impérialisme américain pour étrangler les mouvements de libération nationale, cette complicité, elle, est véritable.

Les faits de ces cinq dernières années ont ainsi sans merci réduit à néant les absurdités des révisionnistes modernes.

Après la chute de Khrouchtchev, c’est-à-dire après que la faillite du révisionnisme moderne eut été ainsi proclamée ouvertement, nous avions espéré que la nouvelle direction du P.C.U.S. reconnaîtrait honnêtement et publiquement les erreurs que constituent la ligne et la politique révisionnistes adoptées du temps de Khrouchtchev, nous avions espéré qu’elle rejetterait cette ligne et cette politique révisionnistes, en nous lui avions également conseillé de le faire.

Mais, allant à l’encontre des aspirations du peuple soviétique et des peuples révolutionnaires du monde, elle a hérité le révisionnisme khrouchtchévien en faillite, comme un trésor qui se transmet de génération en génération, et continué à le brandir. 

En célébrant le 95ème anniversaire de la naissance de Lénine, elle a déclaré sans vergogne : « la ligne générale élaborée aux 20ème et 22ème congrès de notre parti et concrétisée dans le programme du P.C.U.S. », c’est une « preuve vivante » de notre « attitude créatrice » envers la théorie.

C’est précisément par cette prétendue « attitude créatrice » à l’égard du léninisme que Khrouchtchev a rejeté en fait tous les principes fondamentaux du léninisme, devenant ainsi le plus grand révisionniste de l’histoire, ce qui finalement l’a conduit à une faillite totale. Ses successeurs connaîtraient-ils un sort meilleur ?

Le léninisme est une arme invincible du prolétariat et des travailleurs du monde entier. Que les ennemis l’attaquent de l’extérieur ou le « révisent » de l’intérieur, son éclat n’y perd en rien. Au contraire, c’est justement dans la lutte continuelle contre les ennemis de tout acabit, de l’extérieur et de l’intérieur, que les forces du léninisme ont grandi et se sont développées constamment.

Au cours de ces cinq dernières années, au travers de la lutte des marxistes-léninistes contre le révisionnisme moderne, le léninisme s’est propagé à une échelle sans précédent sur le plan international, le niveau de conscience des peuples s’est considérablement élevé, les rangs des marxistes-léninistes se grossissent rapidement.

Par ailleurs, le léninisme s’est enrichi dans tous les domaines du fait qu’au cours de leur lutte contre le révisionnisme moderne, les marxistes-léninistes ont sans cesse étudié les expériences nouvelles et problèmes nouveaux des luttes révolutionnaires des peuples de l’époque actuelle et en ont fait la synthèse. 

Les cinq années écoulées ont vu la faillite totale du révisionnisme moderne, ces cinq dernières années ont vu le léninisme remporter de nouvelles et grandes victoires.

À présent, nous nous trouvons en présence d’une situation excellente caractérisée par un grand développement du marxisme-léninisme et de la cause révolutionnaire des peuples.

Nous devons continuer à porter bien haut le drapeau du léninisme, poursuivre jusqu’au bout la lutte contre le révisionnisme moderne et mener la cause révolutionnaire du prolétariat à de nouvelles victoires encore plus grandes.

Vive le léninisme !

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Rédactions du Quotidien du peuple et du Drapeau Rouge : Commentaires sur la réunion de mars à Moscou (1965)

Rédaction du Renmin Ribao et Rédaction du Hongqi, 23 mars 1965

I. Une réunion de quel genre

Du premier au 5 mars 1965 s’est enfin tenue la réunion scissionniste arrangée par la nouvelle direction du P.C.U.S., qui a recueilli l’héritage de Khrouchtchev. Et le 10 mars était publié un document intitulé « Communiqué sur la rencontre consultative des représentants des partis communistes et ouvriers à Moscou ».

La direction du P.C.U.S. est parvenue à échafauder, tant bien que mal, par la menace, la douceur et des efforts surhumains, cette réunion fragmentaire qui fut morne et mélancolique. Une réunion de la scission, dérisoire et plus que pitoyable.

Y participaient, outre le Parti soviétique, les représentants ou observateurs de 15 partis. Si l’on tient compte des groupements révisionnistes d’Australie et du Brésil issus de la scission, ainsi que de la clique de Dange, ce renégat notoire, amenée uniquement pour faire nombre, ce sont 19 organisations en tout qui participaient à la réunion.

Sur les 26 partis convoqués sur ordre de la direction du P.C.U.S., 7 partis frères, ceux d’Albanie, de Chine, de Corée, d’Indonésie, du Japon, de Roumanie et du Vietnam ont opposé un refus catégorique. Les partis frères marxistes-léninistes d’Australie, du Brésil et de l’Inde, ont eux aussi condamné et combattu cette réunion scissionniste.

Et les 19 organisations participantes sont elles-mêmes déchirées par les contradictions et en proie à la dissension.

Certaines d’entre elles défendent de tout cœur le révisionnisme et le scissionnisme khrouchtchéviens, d’autres ne le font qu’avec réticence, d’autres encore, pour des raisons difficiles à exposer, n’ont pu faire autrement qu’obtempérer aux ordres et venir grossir les rangs de la claque, et peut-être y en a-t-il qui se bercent de douces illusions et sont momentanément tombées dans le piège.

Personne ne peut nier qu’il s’agissait bien de la réunion scissionniste illégale que Khrouchtchev ordonna de tenir le 15 décembre 1964 par la lettre du 30 juillet 1964 du P.C.U.S.

Certains pourraient demander : Sur quoi vous basez vous pour parler de la sorte ? La nouvelle direction du P.C.U.S. n’a-t-elle pas ajourné la réunion ? La commission de rédaction n’a-t-elle pas été rebaptisée par elle rencontre consultative ? Le communiqué ne parle-t-il pas d’unité contre l’ennemi et ne contient-il pas d’autres belles paroles ?

A première vue, la nouvelle direction du P.C.U.S. semble avoir apporté des changements, cela par un tour de passe-passe, et certains des mirifiques calculs de Khrouchtchev n’ont pas abouti. Cependant, en substance, il s’agit bel et bien de la reprise du révisionnisme et du scissionnisme khrouchtchéviens par la nouvelle direction du P.C.U.S., et celle-ci a fidèlement exécuté l’ordre de Khrouchtchev quant à la convocation de la réunion scissionniste. Voyons les faits suivants :

La nouvelle direction du P.C.U.S. nous a sans cesse déclaré que la conférence internationale des partis frères et sa réunion préparatoire devaient être liées aux réunions scissionnistes illégales convoquées par l’ordre de Khrouchtchev du 30 juillet 1964.

Tant dans la lettre adressée le 24 novembre 1964 par le Comité central du P.C.U.S. au Comité central du P.C.C. que dans les lettres adressées par lui aux autres partis frères avant et après cette date, et aussi dans l’« Avis sur la convocation de la Commission de rédaction en vue de préparer la conférence internationale des partis communistes et ouvriers » publié par la Pravda du 12 décembre 1964, la nouvelle direction du P.C.U.S., confirmant l’ordre de Khrouchtchev, insistait pour que la réunion préparatoire de la conférence internationale des partis frères se tienne sur la base de la commission de rédaction convoquée sur décision de la direction du P.C.U.S.

Elle prétendait être parvenue à la conclusion que « les partis frères qui se sont prononcés pour la convocation de la Commission de rédaction ont le droit d’entreprendre les travaux appelés à préparer la réunion de cette commission. »

Exécutant à la lettre l’ordre de Khrouchtchev, elle a convoqué les 26 partis, ni plus, ni moins, membres de la défunte commission de rédaction de 1960.

Exécutant à la lettre l’ordre de Khrouchtchev, elle s’est obstinée à convoquer la réunion, sans s’arrêter au nombre des partis qui refuseraient d’y participer. Et effectivement, elle a tenu la réunion, malgré la ferme opposition et le refus catégorique d’un bon nombre de partis frères.

Elle l’a ajournée, les circonstances étant telles qu’elle ne pouvait agir autrement. Mais fidèle aux méthodes du parti père, elle continua à émettre des ordres et décida de la convoquer pour le Ier mars 1965. Et c’est bien à cette date que la réunion débuta.

Peu avant, la nouvelle direction du P.C.U.S. la rebaptisa, lui mit un manteau de « rencontre consultative ».

Mais, de toute évidence, ce changement d’appellation ne modifia en rien le caractère même de la réunion scissionniste convoquée sur ordre de Khrouchtchev.

Il était clair que la nouvelle direction du P.C.U.S. cherchait toujours à placer la camelote de Khrouchtchev, bien qu’elle eût exécuté de nombreux tours de passe-passe et des changements de forme. Elle visait uniquement à mieux tromper afin d’amener les autres à participer à la réunion, à lui reconnaître à elle le statut de parti père et le droit d’agir d’une manière aujourd’hui, d’une autre demain, de brandir son bâton de commandement, et enfin à la suivre dans l’impasse du révisionnisme et du scissionnisme khrouchtchéviens.

C’est tout ce qu’il y a de plus clair. Si la nouvelle direction du P.C.U.S. désirait vraiment l’unité et non la continuation des vieilles pratiques de Khrouchtchev − comploter une unité factice mais une scission réelle −, pourquoi n’a-t-elle pas annulé l’ordre donné par Khrouchtchev le 30 juillet 1964 ? Pourquoi a-t-elle lancé cette lettre du 24 novembre 1964 ?

Et pourquoi n’a-t-elle pas, suivant le conseil de certains partis frères, renoncé à cette réunion scissionniste illégale ? Pourquoi ne s’est-elle pas engagée dans une autre voie ? Pourquoi n’a-t-elle pas pris un nouveau départ ?

Si, après la chute de Khrouchtchev, la nouvelle direction du P.C.U.S. n’était pas décidée à appliquer le révisionnisme khrouchtchévien, elle aurait très bien pu profiter de cette belle occasion pour manifester son désir d’éliminer les divergences et de renforcer l’unité sur une base nouvelle, en commençant par annuler la convocation de la réunion scissionniste.

Nous espérions sincèrement qu’elle la saisirait pour rechercher avec nous et les autres partis marxistes-léninistes de nouvelles voies permettant d’éliminer les divergences et de renforcer l’unité.

Mais qu’avons-nous obtenu comme réponse ?

Au cours des contacts que la délégation du Parti et du gouvernement chinois a eus à Moscou, en 1964, lors de l’anniversaire de la Révolution d’Octobre, la nouvelle direction du P.C.U.S. a explicitement déclaré que rien, pas la moindre nuance, ne la distinguait de Khrouchtchev, pour ce qui est du mouvement communiste international ou de l’attitude envers la Chine. Elle s’est entêtée au sujet de l’illégale réunion scissionniste.

Et qui plus est, le projet de réunion scissionniste que Khrouchtchev n’avait pas eu le temps de réaliser, ce sont ses successeurs qui l’ont mis à exécution.

Aujourd’hui, on voit plus clairement encore que si ceux de la nouvelle direction du P.C.U.S. ont trouvé nécessaire d’éjecter Khrouchtchev, ce n’est pas à cause d’une quelconque divergence de principe entre eux et Khrouchtchev, mais bien parce que celui-ci était devenu un sérieux obstacle à la mise en œuvre du révisionnisme khrouchtchévien, qu’il s’était rendu odieux et que certains de ses agissements s’étaient avérés par trop stupides.

En limogeant Khrouchtchev, ils n’ont fait que changer de raison sociale, que recourir à des moyens plus subtils, plus trompeurs pour mieux appliquer, mieux développer le khrouchtchévisme et mieux poursuivre la ligne générale du révisionnisme, du chauvinisme de grande puissance, du scissionnisme, ligne générale avancée par Khrouchtchev au XXe Congrès du P.C.U.S. et systématisée, consacrée en tant que programme du P.C.U.S. à son XXIIe Congrès.

II. Les agissements de la nouvelle direction du P.C.U.S.

Ces derniers temps, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. n’ont pas lésiné sur les phrases ronflantes. Et le communiqué publié à l’issue de la réunion scissionniste déborde, lui aussi, de paroles hypocrites et sonores, « combattre l’impérialisme », « se solidariser avec le Vietnam dans sa lutte contre l’impérialisme américain », « soutenir le mouvement de libération nationale », « soutenir la révolution des peuples », « unité contre l’ennemi », « actions communes », etc. Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont repris certains mots d’ordre marxistes-léninistes, dans l’intention de mystifier, pour donner l’impression qu’ils ont changé, qu’ils ont adopté une position étrangère au révisionnisme et au scissionnisme khrouchtchéviens.

Mais comme cela ressemble étrangement à l’adoption par les impérialistes américains de certains des principaux mots d’ordre de la direction du P.C.U.S. !

Coexistence pacifique, compétition pacifique, passage pacifique, détente, désarmement général et complet, domination du monde par les deux grandes puissances, aide conjointe à l’Inde, soutien commun aux réactionnaires de partout, efforts conjugués pour saboter le mouvement révolutionnaire mondial par l’intermédiaire de l’O.N.U., lutte commune contre la Chine, etc., voilà autant de mots d’ordre et de complots de Khrouchtchev que l’impérialisme américain a repris à son compte ! La plus grande intimité s’est ainsi établie entre la direction du P.C.U.S. et l’impérialisme américain.

Ils procèdent à des échanges de renseignements, œuvrent en commun contre le communisme, le peuple, la révolution et le mouvement de libération nationale pour maintenir en place l’impérialisme, le révisionnisme et la réaction, pour combattre tous les révolutionnaires du monde. Cependant, nous ne sommes pas les États-Unis. Nous sommes des marxistes-léninistes et nous dénoncerons tous les complots, toutes les manœuvres de la nouvelle direction du P.C.U.S.

Le marxisme-léninisme nous apprend que, de même qu’un homme, un parti doit être jugé « … il va de soi,… non sur ses déclarations, mais sur ses actes, non sur ce qu’il prétend être, mais sur ce qu’il fait et sur ce qu’il est réellement ; …  » [1].

« Il faut distinguer, encore davantage, dans les luttes historiques, entre la phraséologie et les prétentions des partis et leur constitution et leurs intérêts véritables, entre ce qu’ils s’imaginent être et ce qu’ils sont en réalité. » [2]

Passons donc en revue, à la lumière de ce principe, ce que la nouvelle direction du P.C.U.S. a fait après la chute de Khrouchtchev, et nous comprendrons que ses belles paroles reviennent à « vendre du chien pour du mouton », et que ses actes démentent ses paroles. C’est ainsi que nous serons à même de saisir le vrai sens de certains mots d’ordre du communiqué.

Il est dit dans le communiqué : « Les divergences dans le mouvement communiste, en affaiblissant sa cohésion, portent préjudice au mouvement de libération mondial, à la cause du communisme. » Pouvons-nous demander :

D’où proviennent ces divergences ? Qu’est-ce qui affaiblit la cohésion du mouvement communiste international et porte préjudice à la révolution des peuples ?

C’est, de toute évidence, le révisionnisme de Khrouchtchev que les XXe et XXIIe Congrès et le programme du P.C.U.S. ont traduit d’une manière condensée. Les divergences entre le marxisme-léninisme et le révisionnisme khrouchtchévien sont celles existant entre la voie de la défense du marxisme-léninisme et la voie de l’opposition au marxisme-léninisme, celles existant entre les classes antagonistes que sont le prolétariat et la bourgeoisie.

La nouvelle direction du P.C.U.S. applique intégralement la ligne générale révisionniste de Khrouchtchev, qui préconise la « coexistence pacifique », la « compétition pacifique », le « passage pacifique », l’« État du peuple tout entier », le « parti du peuple tout entier », et il en découle forcément qu’elle continue à approfondir les divergences, à saboter la cohésion du mouvement communiste international et à lui infliger de nouveaux dommages.

Il y est dit : « Les participants à la rencontre ont exprimé leur conviction que ce qui unit les partis communistes est incomparablement plus fort que ce qui, pour l’instant, les sépare. » Cette affirmation est de la pure hypocrisie, car elle ne vise qu’à embellir les agissements de la nouvelle direction du P.C.U.S. en vue de la scission ouverte du mouvement communiste international.

Lorsque le révisionnisme de Khrouchtchev était à l’état embryonnaire, et plus tard, au cours de son développement, nous avons toujours, partant du désir de l’unité, adopté une attitude faite de conseils et de critiques, dans l’espoir de voir Khrouchtchev revenir sur ses pas.

Nous avons fait remarquer à maintes reprises que les points communs liant les partis frères marxistes-léninistes demeuraient la chose essentielle, tandis que les divergences entre eux n’avaient qu’un caractère partiel, qu’il leur revenait de travailler à la recherche des points communs tout en réservant les divergences.

Cependant, Khrouchtchev et consorts ont fait la sourde oreille. Ils ont continué à approfondir les divergences et à glisser toujours plus bas sur la pente du révisionnisme. Ils ont formulé une ligne générale révisionniste et une politique révisionniste tant intérieure qu’extérieure, ils ont élaboré un programme révisionniste.

Ainsi, les divergences ont manifestement acquis un caractère d’opposition fondamentale entre la ligne générale marxiste-léniniste et la ligne générale révisionniste. Et par-dessus le marché, Khrouchtchev donna l’ordre de convoquer la réunion scissionniste, afin de consacrer sur le plan de l’organisation l’opposition entre marxistes-léninistes et révisionnistes, de pousser à la scission au sein du mouvement communiste international.

Nous avions espéré, après sa chute, que les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. tiendraient compte des intérêts communs du mouvement communiste international, renonceraient au révisionnisme de Khrouchtchev et rejoindraient les positions du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien.

Cependant, ils restent obstinément attachés à l’ensemble de ses théories, de sa ligne générale et de sa politique révisionnistes. Ils ont déclaré que rien, pas la moindre nuance, ne les distinguait de Khrouchtchev, pour ce qui est du mouvement communiste international ou de l’attitude envers la Chine.

De plus, ils ont pris, envers et contre tout, la grave mesure que fut la tenue de la réunion scissionniste. Il est donc clair que les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont sapé plus encore les bases de l’unité des partis communistes.

Et pourquoi ont-ils tenu, dans ces circonstances, à proclamer que « ce qui unit les partis communistes est incomparablement plus fort que ce qui, pour l’instant, les sépare », si ce n’est pour masquer leur caractère vraiment révisionniste et scissionniste ?

La nouvelle direction du P.C.U.S. prétend que nous pouvons « lutter en commun contre l’ennemi », « réaliser l’unité d’action » ! C’est là une autre duperie. Un des traits importants du révisionnisme de Khrouchtchev, c’est qu’il confond totalement l’ennemi et l’ami.

Or, poursuivant le révisionnisme khrouchtchévien, la nouvelle direction du P.C.U.S. considère toujours les impérialistes américains, ennemis communs de tous les peuples, comme des amis et les marxistes-léninistes et les révolutionnaires du monde entier comme des ennemis. Comment pourrait-il donc être question de lutte commune contre l’ennemi et d’unité d’action ?

Voyons maintenant la politique que la nouvelle direction du P.C.U.S. pratique, depuis son accession au pouvoir, envers l’impérialisme américain.

En bref, elle poursuit la politique réactionnaire de Khrouchtchev, qui consiste à promouvoir la coopération soviéto-américaine en vue de dominer le monde. Elle proclame qu’il existe « un terrain suffisamment large pour la coopération » entre l’Union soviétique et les États-Unis, elle exalte Johnson, le gangster No 1, le qualifiant de « sensé », et elle fait l’impossible pour enjoliver l’impérialisme américain.

Il est vrai qu’à la différence de Khrouchtchev, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. sont infiniment plus discrets dans leurs tractations avec l’impérialisme américain. Mais ce sont des « hommes d’action ». Ils se sont empressés, après leur avènement, de conclure avec l’impérialisme américain des marchés dont certains étaient longtemps restés en suspens sous Khrouchtchev.

Et ce qui retient particulièrement l’attention, c’est qu’ils ont même accepté de financer, sous forme de don, l’intervention armée perpétrée par les États-Unis au Congo sous le couvert de l’O.N.U. Par ailleurs, ils soutiennent activement les efforts des États-Unis pour créer par le truchement du « comité spécial pour les opérations du maintien de la paix » de l’O.N.U., une force armée onusienne permanente, qui servirait d’instrument à l’impérialisme américain pour réprimer et étouffer les révolutions populaires.

Ils ont hérité de Khrouchtchev la politique qui consiste à fraterniser avec les États-Unis, à rechercher les bonnes grâces des États-Unis, à capituler devant les États-Unis.

La direction du P.C.U.S. fait l’impossible pour placer toutes les luttes révolutionnaires de la première ligne du front anti-américain en Asie, en Afrique et en Amérique latine, principale zone des tempêtes révolutionnaires du monde, dans le cadre du « règlement des problèmes » au moyen de pourparlers soviéto-américains.

Et maintenant, en faisant grand bruit autour de son soutien à la lutte révolutionnaire du peuple sud-vietnamien, elle cherche en fait à capitaliser politiquement en vue de ses tractations avec l’impérialisme américain, elle cherche à comploter des « négociations pacifiques » pour étouffer la lutte révolutionnaire du peuple sud-vietnamien contre l’impérialisme américain et ses laquais.

Alors que les pirates américains bombardaient sauvagement la République démocratique du Vietnam, les pays du camp socialiste et les peuples révolutionnaires auraient dû s’unir pour engager une lutte répondant du tac au tac aux agresseurs américains. Mais, pour servir l’impérialisme américain, la nouvelle direction du P.C.U.S. s’est obstinée à convoquer la réunion scissionniste, et ce fut là un grand pas vers la scission.

Avoir publié, comme elle l’a fait, au nom de cette réunion scissionniste, une déclaration condamnant l’agression impérialiste américaine contre le Vietnam est de la plus haute ironie. Par ailleurs, moins de 24 heures après la publication de cette déclaration, la troupe et la police, dont la police montée, réprimaient brutalement à Moscou même, une manifestation estudiantine anti-américaine et en firent un incident sanglant.

Depuis, les étudiants étrangers ayant pris part à cette lutte anti-américaine n’ont cessé d’être persécutés. Mais, dans le même temps, le gouvernement soviétique s’empressait de présenter servilement ses excuses aux impérialistes américains.

C’est par ses propres actes que la nouvelle direction du P.C.U.S. a révélé sa supercherie. Elle s’est montrée au monde sous son vrai visage : Sa lutte n’est pas dirigée contre l’impérialisme américain et ses laquais, mais contre les peuples révolutionnaires qui combattent l’impérialisme et ses laquais.

« Ce qui unit » la nouvelle direction du P.C.U.S. et l’impérialisme américain semble en effet devenir de plus en plus fort, au point de les rendre inséparables. Évidemment, plus il en ira ainsi, plus fort deviendra ce qui la sépare des marxistes-léninistes et plus faible ce qui l’« unit » aux marxistes-léninistes.

Ensuite, un coup d’œil sur la politique qu’elle poursuit envers les pays et partis frères.

En bref, elle continue à appliquer la politique de Khrouchtchev d’opposition à la Chine, à l’Albanie, aux partis communistes du Japon, de l’Indonésie et de la Nouvelle-Zélande, ainsi qu’à tous les pays et partis frères qui s’en tiennent au marxisme-léninisme.

Elle s’accroche à tous les points de vue de la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. datée du 14 juillet 1963, du rapport antichinois présenté par Souslov à la session plénière de février 1964 du Comité central du P.C.U.S. et de la résolution sur ce rapport.

D’ailleurs, elle continue à organiser, tambour battant, l’étude de ces matériaux antichinois au sein de tout le Parti et parmi tout le peuple soviétiques. Cela revient à dire qu’elle a hérité de toutes les armes usées de l’arsenal antichinois, anticommuniste de Khrouchtchev. Elle continue également à soutenir de diverses manières la réaction indienne dans son combat contre la Chine.

Elle s’obstine dans toutes les mesures politiques erronées adoptées par Khrouchtchev contre l’Albanie avant, après et pendant le XXIIe Congrès du P.C.U.S.

Elle continue d’appliquer le chauvinisme de grande puissance de Khrouchtchev vis-à-vis des pays socialistes frères, et poursuit une politique visant à les placer sous contrôle.

Elle intervient sans scrupule dans les affaires intérieures des partis frères, se livre à des activités de sape et de subversion contre ceux-ci, faisant ainsi sienne la politique de Khrouchtchev. En collusion avec les trotskistes, les social-démocrates de droite japonais, les renégats du Parti communiste japonais, elle se livre à de multiples activités de sabotage et de subversion contre le Parti communiste japonais qui s’en tient au marxisme-léninisme. De plus, elle a publié dans sa presse des articles attaquant le Parti communiste japonais et soutenant ouvertement la poignée de renégats, dont Yoshio Shiga, Ichizo Suzuki et Shigeo Kamiyama.

Elle soutient les trotskistes et d’autres forces contre-révolutionnaires d’Indonésie pour combattre le Parti communiste indonésien fidèle au marxisme-léninisme et saboter le front uni national anti-impérialiste de ce pays. Elle attaque le Parti communiste de Nouvelle-Zélande fidèle au marxisme-léninisme et essaye de renverser sa direction. Et elle se livre au sabotage et à la subversion contre le Parti communiste de Birmanie et les autres partis frères fidèles au marxisme-léninisme.

Poursuivant la politique de Khrouchtchev, elle appuie vigoureusement la clique de Dange, renégat de la classe ouvrière indienne et laquais de la grande bourgeoisie indienne, dans ses activités anticommunistes, antipopulaires et contre-révolutionnaires.

On peut donc voir qui elle vise quand elle parle de « lutte commune contre l’ennemi » et à quoi elle fait allusion quand elle préconise l’« unité d’action ». On peut voir aussi que loin de vouloir renforcer ce qui unit les partis frères, elle cherche sans cesse à aggraver ce qui les sépare.

Nombreux sont les faits qui montrent que les clameurs poussées par la nouvelle direction du P.C.U.S. contre l’impérialisme américain ne sont que simulacres, la capitulation devant l’impérialisme américain étant dans sa nature, que ses déclarations anti-américaines ne sont que simulacres, la répression de la lutte anti-américaine des masses populaires étant dans sa nature, que son soutien à la révolution n’est que. simulacre, le sabotage de la révolution étant dans sa nature, que ses propos tels que « unité contre l’ennemi », « actions communes » ne sont que simulacres, la destruction de l’unité, la création de la scission et même la convocation de la réunion qui divise ouvertement le mouvement communiste international étant dans sa nature.

En un mot, tout ce que fait la nouvelle direction du P.C.U.S. peut se ramener à « trois simulacres et trois réalités » : sa lutte contre l’impérialisme est simulée, tandis que sa capitulation est réelle ; son soutien à la révolution est simulé, tandis que sa trahison est réelle ; son désir d’unité est simulé, tandis que sa tentative de scission est réelle.

Tout ce qu’elle pratique n’est pas nouveau, ce sont les « quatre alliances et quatre oppositions » de Khrouchtchev : alliance avec l’impérialisme contre le socialisme ; alliance avec les États-Unis contre la Chine et les autres pays révolutionnaires ; alliance avec tous les réactionnaires contre le mouvement de libération nationale et la révolution des peuples de partout ; alliance avec la clique Tito et les renégats de tout acabit contre tous les partis frères marxistes-léninistes et tous les révolutionnaires en lutte contre l’impérialisme.

III. Réponse a quelques questions

Le communiqué de la réunion scissionniste de Moscou reprend la rengaine de la prétendue cessation de la polémique publique et allègue que « les partis représentés à la rencontre se sont prononcés pour la cessation de la polémique publique présentant un caractère inamical et offensant pour les partis frères … ils estiment utile- de poursuivre sous une forme fraternelle, sans attaques de part et d’autre, les échanges d’opinions sur d’importantes questions d’actualité offrant un intérêt commun ».

Le communiqué n’a pas osé affronter le fait fondamental suivant : C’est précisément la direction du P.C.U.S. qui, en violation totale des principes régissant les relations entre partis frères, a commencé la polémique que publique, adopté une attitude « inamicale » envers des partis frères et lancé contre eux des attaques « de caractère offensant ».

Le communiqué n’a pas osé non plus aborder la question cruciale que voici : Les innombrables résolutions, déclarations et articles des dirigeants du P.C.U.S. et de ceux qui sont à leur remorque, attaquant le Parti communiste chinois et les autres partis marxistes-léninistes, tout cela a-t-il encore une valeur ?

Nous comprenons fort bien ce que la direction du P.C.U.S. et ses acolytes entendent par mettre fin à la polémique publique ; ils entendent ne pas opérer de distinction entre le vrai et le faux, n’avoir aucun respect pour la vérité, permettre aux révisionnistes de calomnier et d’attaquer les marxistes-léninistes, tout en interdisant à ces derniers de leur répondre et -de les réfuter.

Nous n’avons jusqu’ici publié qu’un petit nombre d’articles en réponse aux attaques et calomnies de la direction du P.C.U.S. et de ses acolyte ; nous n’avons pas fini de répondre, loin de là. Dans nombre de cas, nous n’avons même pas encore répondu.

S’ils n’annoncent pas ouvertement le retrait de ces résolutions, déclarations et articles antichinois, s’ils n’admettent pas publiquement leurs erreurs, il leur sera absolument impossible de nous faire garder le silence. Toute cette affaire peut-elle être tenue pour terminée, lorsque les seigneurs, comme si de rien n’était, s’en vont en haussant les épaules, après avoir accablé les autres d’injures ?

Croyez-vous pouvoir nous injurier quand bon vous semble et cesser de le faire quand cela vous arrange, tout en nous interdisant de vous répondre, arguments à l’appui ? Existerait-il pareil principe, aussi injuste et aussi totalement absurde, dans les rapports entre partis frères ?

Le Parti communiste chinois a défini à maintes reprises sa position au sujet de la polémique publique et maintenant, face au monde entier, nous proclamons une fois de plus et en termes explicites : Puisqu’il existe une divergence de principe entre marxisme-léninisme et révisionnisme moderne, puisque les révisionnistes modernes nous ont tant calomniés, et qu’ils refusent d’admettre leurs erreurs, il va de soi que nous sommes en droit de les réfuter ouvertement.

Dans ces circonstances, il ne sert à rien d’en appeler à mettre fin à la polémique publique, que ce soit pour un jour, un mois, un an, cent ans, mille ans, dix mille ans. Si neuf mille ans ne nous suffisent pas pour en finir avec la réfutation, nous lui consacrerons dix mille ans.

Le communiqué affirme en outre son « opposition à l’ingérence de tel ou tel parti dans les affaires intérieures des autres ». Nul n’ignore qu’il s’agit là d’une autre version de la « condamnation des activités fractionnelles du Parti communiste chinois ».

Khrouchtchev, le plus grand scissionniste du mouvement communiste international, nous a rebattu les oreilles pendant des années avec de pareils propos sur l’opposition aux « activités fractionnelles ». Il y a en effet des gens réellement engagés dans des activités fractionnelles, Khrouchtchev et ses disciples l’étaient, et depuis la chute de Khrouchtchev, le sont aussi ceux qui s’accrochent au révisionnisme khrouchtchévien sans Khrouchtchev et ceux qui font dégénérer les partis communistes en partis social-démocrates.

Ils en mènent contre le marxisme-léninisme, la révolution, le prolétariat et les masses populaires qui représentent la quasi-totalité de la population mondiale. C’est par tous les moyens qu’ils se livrent à des activités subversives au sein des partis communistes et ouvriers du monde afin de combattre la révolution et de miner l’unité révolutionnaire du prolétariat.

Et par là, ils seront inévitablement abandonnés par les larges masses et même par les leurs, ils ne seront finalement plus qu’une poignée, tout juste une fraction dérisoire.

Cependant, les « fractions » que ces messieurs flétrissent sont précisément les marxistes-léninistes, les révolutionnaires qui sont du côté des masses populaires. Remarquons que, l’existence même de la petite réunion scissionniste de Moscou représentait un cas flagrant d’activité fractionnelle.

Le Parti communiste chinois n’a pas l’habitude de dissimuler ses vues. Nous approuvons et soutenons toutes les forces du monde, partis politiques, groupements et individus, qui persévèrent dans la révolution et dans la lutte contre l’impérialisme et tous les réactionnaires. Lénine nous enseigne que la seule juste est la politique qui repose sur des principes.

Nous ne marchanderons jamais avec les principes. Et plus les révisionnistes nous injurient, plus évidente est la preuve que nous sommes dans le vrai, et plus fermement nous tiendrons-nous sur nos positions de principe.

Si nous avions à faire une quelconque autocritique sous ce rapport, il nous faudrait dire que, comparé au soutien accordé par la direction du P.C.U.S. aux groupes révisionnistes de nombreux pays, notre soutien à la gauche révolutionnaire de certains pays est encore insuffisant, et que nous devons donc grandement intensifier nos efforts dans ce domaine.

A franchement parler, il sera impossible à l’avenir, comme il l’a été dans le passé, de permettre aux adeptes du révisionnisme khrouchtchévien d’agir de connivence pour combattre les marxistes-léninistes de partout et d’interdire à ces derniers de s’unir, de se soutenir dans leur lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien et ses adeptes.

La prétendue nouvelle conférence internationale convoquée l’an dernier, sur ordre de Khrouchtchev, pour le milieu de 1965, a-t-elle été annulée ou ajournée ? Le communiqué n’en souffle mot. Il se borne à déclarer en termes ambigus qu’une « préparation active et soigneuse » s’impose, que la conférence « se tiendra en temps utile ».

Il se prononce, par ailleurs, en faveur d’une « rencontre consultative préliminaire des représentants des 81 partis ayant participé à la Conférence de 1960 ». Qu’est-ce à dire ? N’est-ce pas se cramponner désespérément à la prétendue « commission de rédaction » ou vouloir convoquer encore la conférence des 81 partis dont il est question dans l’ordre donné par Khrouchtchev le 30 juillet 1964 ? Ou s’agirait-il là de quelque nouvelle astuce ?

Nous tenons à ce que la nouvelle direction du P.C.U.S. sache que la réunion scissionniste illégale convoquée par elle représente un pas d’une gravité extrême vers la scission ouverte du mouvement communiste international et qu’elle sera tenue pour responsable des graves conséquences qui pourront en résulter.

En invitant cette réunion scissionniste à se tenir, vous avez mis un nouveau et sérieux obstacle à la convocation d’une conférence internationale pour l’unité des partis frères. Le succès d’une telle conférence, avons-nous dit, exigerait 4 ou 5 ans de travaux préparatoires pour éliminer les obstacles. Il semble maintenant qu’une période au moins deux fois plus longue, voire davantage, soit nécessaire.

IV. Unissons-nous sur la base du marxisme-léninisme
et dans la voie de la révolution

La nouvelle direction du P.C.U.S. a eu sa réunion scissionniste. Elle a probablement pensé pouvoir gagner par-là la faveur des impérialistes, préserver tant bien que mal la « légalité » du révisionnisme et utiliser cette réunion comme un talisman politique à des fins mystificatrices. Mais ses agissements ne sauraient ni intimider ni duper les marxistes-léninistes et les peuples révolutionnaires. Elle n’a pu enrayer, dans le passé, le développement de la lutte révolutionnaire des peuples et elle le pourra moins encore à l’avenir.

Le camarade Mao Tsé-toung nous a appris et nous rappelle sans cesse que les masses populaires, celles de l’Union soviétique y comprises, qui représentent la majorité écrasante de la population du monde veulent la révolution.

Et pour ce qui est du mouvement communiste international, l’écrasante majorité des communistes et des cadres, y compris ceux du P.C.U.S., veulent la révolution. Ils ne sont qu’une infime minorité, à peine une poignée, ceux qui à l’exemple de Khrouchtchev, ont le cerveau dur comme le granit, s’obstinent dans la voie du révisionnisme, en veulent à mort au communisme, au peuple et à la révolution.

Il est possible qu’il se trouve, pendant un temps, des gens qui ne voient pas clairement la situation, qui se laissent abuser ou même commettent des erreurs.

Mais, s’ils veulent vraiment faire la révolution, ils finiront tôt ou tard, au cours de leur pratique révolutionnaire, par rompre avec les révisionnistes et par se ranger du côté des marxistes-léninistes, lorsqu’ils. auront compris la situation et découvert le vrai visage du révisionnisme. Les masses populaires et les cadres révolutionnaires qui représentent plus de 90% de la population mondiale feront leur unité.

Ceux qui croyaient au révisionnisme khrouchtchévien étaient déjà de moins en moins nombreux. Et, vouloir accréditer aujourd’hui le khrouchtchévisme sans Khrouchtchev s’avère évidemment plus difficile. Ceux qui obéissaient au bâton de commandement de Khrouchtchev étaient déjà de moins en moins nombreux. Il est évidemment moins aisé encore de soumettre aujourd’hui les autres à la baguette héritée de Khrouchtchev.

La petite réunion scissionniste manigancée à grand-peine par la nouvelle direction du P.C.U.S. fut grotesque et ce fait témoigne d’une part, de l’erreur et de la faillite du révisionnisme khrouchtchévien sans Khrouchtchev, et d’autre part, de l’immense signification de la lutte inflexible des partis politiques marxistes-léninistes et des marxistes-léninistes contre le révisionnisme moderne et la réunion scissionniste.

Quoi qu’il en soit, nous tenons à remercier les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. d’avoir convoqué, malgré tout, la réunion scissionniste. Un mal peut être tourné en bien. Elle contribue à faire tomber rapidement le voile pseudo marxiste-léniniste des nouveaux dirigeants du P.C.U.S. et à révéler leur vrai visage révisionniste. Elle permet aussi de discerner, à travers leurs belles paroles, leur nature même, au-delà des apparences.

Elle aide encore les communistes et les peuples révolutionnaires à comprendre que l’apparition et le développement du révisionnisme de Khrouchtchev ne sont ni une question de personne, ni un phénomène fortuit, mais qu’ils sont dus à des causes sociales et historiques profondes. Le révisionnisme du type khrouchtchévien resurgira inévitablement sous une forme ou une autre tant que l’impérialisme, la réaction, les classes et la lutte des classes subsisteront dans le monde, et la lutte contre lui ne pourra donc cesser.

Le communiqué de la réunion scissionniste de Moscou déclare que les communistes de tous les pays doivent concentrer leur attention sur ce qui est appelé « tâches d’actualité ».

Mais que sont ces tâches d’actualité ?

A notre avis, la première des tâches qui incombe actuellement au mouvement communiste international est d’unir toutes les forces susceptibles d’être unies, pour combattre l’impérialisme américain, ses laquais et les réactionnaires de tous les pays, et l’emporter dans la lutte pour la paix mondiale, la libération nationale, la démocratie populaire et le socialisme.

Les Déclarations de 1957 et de 1960 ont fait ressortir explicitement que le principal danger menaçant actuellement le mouvement communiste international est le révisionnisme moderne.

Pour mener à bien la lutte contre l’impérialisme et la réaction de tous les pays, pour consolider davantage l’unité du prolétariat international, il est nécessaire de démasquer toujours plus le révisionnisme moderne, de faire connaître la vérité, d’aider ceux qui hésitent dans la voie de la révolution à avancer avec les peuples révolutionnaires, d’isoler au maximum les révisionnistes modernes, complices de l’impérialisme et de la réaction de tous les pays, et de mener jusqu’au bout la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien.

La convocation de la réunion scissionniste par la nouvelle direction du P.C.U.S. constitue une grave mesure qui donne aux partis politiques marxistes-léninistes et aux marxistes-léninistes du monde entier le droit de prendre l’initiative.

En effet, nous avons, aujourd’hui, plus de raisons encore de critiquer ouvertement et de dénoncer complètement la ligne révisionniste de la nouvelle direction du P.C.U.S., de soutenir avec plus de vigueur encore le mouvement révolutionnaire des peuples et la gauche révolutionnaire de tous les pays, d’assurer un développement plus rapide encore aux forces marxistes-léninistes et de promouvoir l’unité du mouvement communiste international sur la base du marxisme-léninisme et dans la voie de la révolution.

La lutte entre les deux lignes du mouvement communiste international est entrée dans une nouvelle phase. Nous voulons sincèrement, en ce moment crucial, donner un conseil de plus à la nouvelle direction du P.C.U.S. : A quoi bon vous passer au cou les chaînes léguées par Khrouchtchev ? Pourquoi ne pas opérer un changement et prendre une nouvelle voie ?

A notre avis, si vous en avez vraiment le désir, il vous est à la fois difficile et facile de vous tenir du côté des partis frères marxistes-léninistes et du peuple révolutionnaire pour mener en commun la lutte contre l’ennemi et réaliser l’unité anti-impérialiste. Il s’agit simplement de savoir si vous pouvez ou non faire ce qui suit :

Déclarer publiquement que tous vos ordres sur la convocation des réunions scissionnistes étaient erronés et illégaux, et reconnaître ouvertement que la tenue illégale de la réunion scissionniste était une erreur ;

Reconnaître ouvertement et solennellement, devant les communistes et les peuples du monde entier, que le révisionnisme, le chauvinisme de grande puissance et le scissionnisme pratiqués par Khrouchtchev sont des erreurs ;

Reconnaître ouvertement l’erreur que représentent la ligne et le programme révisionnistes établis par les XXe et XXIIe Congrès du P.C.U.S. sous la direction de Khrouchtchev ;

Reconnaître ouvertement que sont erronés tous les propos et actes de la direction du P.C.U.S. dirigés contre la Chine, l’Albanie, le Parti communiste japonais et les autres partis marxistes-léninistes ;

Et vous engager ouvertement à ne plus verser dans l’erreur du révisionnisme khrouchtchévien, et à revenir dans la voie du marxisme-léninisme, de l’internationalisme prolétarien et des principes révolutionnaires des Déclarations de 1957 et de 1960.

Si on veut vraiment aplanir les divergences et réaliser l’unité face à l’ennemi, il faut résoudre toutes ces questions de principe.

Tous les propos sur l’élimination des divergences , le renforcement de l’unité, la cessation de la polémique publique et la conférence internationale des partis frères resteront creux tant que ces questions de principe n’auront pas été résolues et que les sérieux obstacles qui encombrent la voie vers l’unité du mouvement communiste international n’auront pas été écartés.

Le spectacle monté par Khrouchtchev n’aura été qu’un très Bref interlude dans l’histoire du mouvement communiste international, et il est infiniment plus court que celui donné par les vieux révisionnistes Bernstein et Kautsky. Le numéro de ceux qui font du khrouchtchévisme sans Khrouchtchev ne pourra être lui aussi, tout comme celui de Khrouchtchev, qu’un très bref interlude.

Les luttes révolutionnaires des peuples du monde entier se développent victorieusement. Ce courant historique est indépendant de la volonté des impérialistes, des réactionnaires de tous les pays et des révisionnistes modernes, lesquels n’ont jamais cessé, par leurs actes, de révéler leur nature réactionnaire, et de servir de professeurs par la négative au prolétariat et au peuple révolutionnaire de partout.

Nous sommes convaincus que plus de 90 % de la population du monde se joindront finalement au front révolutionnaire anti-impérialiste, et que plus de 90% de ceux qui forment les rangs du mouvement communiste international avanceront dans la voie marxiste-léniniste.

Nous sommes convaincus que les peuples révolutionnaires du monde entier, le grand mouvement communiste international, le grand camp socialiste et les grands peuples chinois et soviétique finiront par s’unir sur la base du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien, en brisant tous les obstacles. L’avenir de la révolution mondiale est infiniment radieux. Tous les génies malfaisants finiront par être balayés.

Que tous les partis politiques fidèles au marxisme-léninisme et tout le peuple révolutionnaire s’unissent dans la grandiose lutte contre l’Impérialisme, la réaction de partout et le révisionnisme moderne !

Les marxistes-léninistes et les peuples révolutionnaires du monde entier remporteront des victoires toujours plus grandes dans leur combat pour la paix mondiale, la libération nationale, la démocratie populaire et le socialisme !

[1] F. Engels : « Révolution et contre-révolution en Allemagne », La Révolution démocratique bourgeoise en Allemagne.

[2] K. Marx : « Le 18 brumaire de Louis Bonaparte ».

=>Retour aux documents de la bataille chinoise contre le révisionnisme

Article du Quotidien du peuple : Les réactionnaires de New Delhi jettent le masque

Renmin Ribao, 17 janvier 1965

Le 30 décembre 1964, le gouvernement indien a procédé inopinément dans tout le pays à des arrestations massives de communistes indiens fidèles au marxisme-léninisme.

Quelque 800 communistes indiens ont été, rapporte-t-on, jetés en prison, parmi lesquels P. Sundarayya, secrétaire général, H.S. Surjeet, M. Basavapunniah, A.K. Gopalan, et P. Ramamurti, membres du Bureau politique, et d’autres dirigeants du Parti communiste d’Inde (PCI).

Profondément indigné, le peuple chinois condamne sévèrement cette atrocité fasciste du gouvernement indien et exprime sa haute considération et sa sympathie cordiale aux camarades du Parti communiste d’Inde aujourd’hui en détention.

Les arrestations massives de communistes indiens constituaient un nouvel acte contre-révolutionnaire commis par le gouvernement indien pour réprimer le mouvement national et démocratique des larges masses populaires indiennes.

Elles ont démasqué davantage le visage réactionnaire du gouvernement indien.

A son septième congrès tenu à Calcutta du 31 octobre au 7 novembre de l’année dernière, brandissant le drapeau de la défense du marxisme-léninisme et de la lutte contre le révisionnisme, le drapeau de la sauvegarde de la paix mondiale et de l’opposition à l’impérialisme et au colonialisme, ainsi que le drapeau de la défense de l’indépendance nationale et de la lutte pour la démocratie populaire, le Parti communiste d’Inde a balayé de ses rangs le groupe du renégat Dange.

Le congrès a été acclamé par le peuple indien et tous les peuples révolutionnaires du monde.

La grande bourgeoisie et la classe des gros propriétaires fonciers de l’Inde, les impérialistes et les révisionnistes modernes ont été alarmés à l’excès de la tenue du septième congrès du PCI et des grands succès enregistrés au cours du congrès.

Le Tunes of India a exprimé son inquiétude après la réunion de Calcutta en disant que « ce ne sera pas une surprise » si la politique du PCI « bénéficie d’un soutien croissant de la population ».

Depuis son accession au pouvoir, Shastri a poursuivi sur les plans intérieur et extérieur la politique réactionnaire depuis longtemps discréditée de Nehru, précipitant ainsi les affaires intérieures et étrangères de l’Inde dans une crise plus aiguë encore.

Sous son slogan antichinois, le gouvernement indien a exploité plus intensivement le peuple dans le but d’accroître ses armements et de préparer la guerre.

Cela a aggravé de plus en plus la situation économique de l’Inde.

Aujourd’hui, en Inde, la pénurie de vivres est très grave, les prix montent en flèche et le peuple est réduit à la misère.

Cet état de choses a provoqué une opposition toujours plus grande de la population, si bien que des grèves et manifestations se sont tenues dans beaucoup d’endroits en dépit des entraves imposées par l’« état d’urgence ».

Le gouvernement de l’Etat du Kerala, aux mains du Parti du Congrès, a été relevé de ses fonctions en septembre de l’année dernière, sous l’inculpation de corruption et de mauvaise administration.

La domination du Parti du Congrès, qui représente les intérêts de la grande bourgeoisie et des gros propriétaires fonciers, est très instable.

Dans les affaires étrangères, comme le gouvernement indien est devenu de plus en plus un protégé de l’impérialisme américain, quémandant son « aide » et oeuvrant à sa « stratégie globale », le manteau de « non-alignement » de l’Inde s’est plus que jamais déchiré en lambeaux et ses complots antichinois ont fait complètement faillite.

L’isolement complet de l’Inde à la deuxième conférence des pays non-alignés en constitue la meilleure preuve.

Le gouvernement indien cherche maintenant à sauver sa domination chancelante en réprimant le PCI et le peuple révolutionnaire.

Par ce moyen, il veut étouffer la lutte du peuple indien contre sa politique réactionnaire et prévenir tout résultat favorable au PCI dans les élections dans l’Etat du Kerala qui auront lieu le 15 février de cette année.

Il veut étayer le groupe du renégat Dange qui a été conspué par le prolétariat et les larges masses du peuple indien et continuer à utiliser ce groupe renégat comme un instrument pour saboter et désagréger la lutte révolutionnaire du peuple indien.

Il veut attiser une nouvelle campagne antichinoise pour détourner l’attention du peuple et complaire à l’impérialisme américain afin d’obtenir de ce dernier plus d’aumônes.
Les réactionnaires indiens sont transportés de joie devant les récentes arrestations de dirigeants marxistes-léninistes du PCI. L’impérialisme américain, lui aussi, s’en est pleinement réjoui.

Avec une joie difficile à dissimuler, l’Associated Press a loué le gouvernement Shastri d’avoir pris une décision « historique », « importante », en déclarant que « jamais auparavant Shastri n’avait employé son poing de fer avec autant de force ».

Cependant, ils se sont réjouis trop tôt.

Les arrestations massives de communistes indiens ne signifient nullement que le gouvernement indien est « puissant ». Au contraire, cela montre qu’il est devenu plus pourri et plus fragile.

C’est pourquoi il a été contraint d’abandonner le masque de la démocratie bourgeoise et de révéler son vrai visage réactionnaire.

Tous les réactionnaires du monde sont comme cela : plus ils sont pourris et plus il leur est difficile de maintenir leur domination, plus ils utilisent des moyens brutaux pour faire face au peuple révolutionnaire.

En Chine, en son temps, Tchiang Kaï-shek a entrepris des arrestations et des massacres massifs de communistes.

Mais aussitôt qu’il Ta fait, les larges masses du peuple chinois ont vu clairement de quelle étoffe il était fait, et sa fin était irrévocablement décidée.

A présent, en enlevant ses propres masques de « démocratie » et de « socialisme », le gouvernement indien ne peut qu’entraîner le peuple indien à s’engager plus résolument dans la lutte contre la dictature de la grande bourgeoisie et des gros propriétaires fonciers, stimulant ainsi le mouvement révolutionnaire national et démocratique en Inde.

La mesure réactionnaire du gouvernement indien ne peut que rendre un mauvais service au groupe de Dange.

Maintenant tout le monde peut voir clairement que, d’une part, le Parti communiste d’Inde est réprimé brutalement par le gouvernement indien et que, d’autre part, le groupe de Dange jouit de la protection et de la faveur de ce même gouvernement.

Cela ne trace-t-il pas une démarcation nette entre ceux qui servent les larges masses du peuple indien et ceux qui se comportent en laquais de la grande bourgeoisie et des gros propriétaires fonciers de l’Inde ?

Tous ceux qui veulent la révolution devront méditer profondément sur cela.

Le groupe de Dange sera conspué davantage par les communistes et le peuple indiens et finira par être jeté dans la poubelle de l’histoire.

Et tous ceux qui le soutiennent seront aussi démasqués davantage.

Cet acte contre-révolutionnaire du gouvernement indien ne peut absolument pas endiguer l’avance de la révolution indienne.

Le PCI est un parti qui possède une glorieuse tradition révolutionnaire.

En dirigeant la révolution dans un pays de plusieurs centaines de millions d’êtres humains, il doit inévitablement parcourir une voie ardue, compliquée et tortueuse.

Ce n’est pas la première fois qu’il a été réprimé par l’impérialisme, la grande bourgeoisie et la classe des gros propriétaires fonciers.

Loin d’être détruit dans sa lutte contre l’impérialisme, la réaction et les renégats, le PCI s’est développé constamment et est devenu plus puissant.

Ni la prison, ni les pelotons d’exécution, n’ont Jamais pu intimider les communistes indiens.

Les arrestations massives de dirigeants du PCI par la réaction indienne occasionneront certainement des difficultés passagères au PCI.

Mais nous sommes fermement convaincus que la volonté et la ténacité révolutionnaires des communistes indiens seront trempées davantage dans le creuset de leurs épreuves, que leurs rangs grossiront et qu’ils vont affronter la grande lutte avec un zèle révolutionnaire sans borne.

L’histoire prouvera que les véritables représentants des intérêts du peuple et de la nation de l’Inde sont ces communistes indiens qui défendent la vérité et la justice et qui restent fidèles au marxisme-léninisme et à l’internationalisme prolétarien.

L’avenir de l’Inde appartient à eux et au peuple indien.

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contre l’hégémonie des superpuissances

Parti Communiste de Chine : Allocution au Xe Congrès du Parti communiste italien

Le 20 novembre 1962

Camarades,

Mandaté par le comité central du Parti communiste de Chine, j’adresse, au nom du Parti communiste de Chine et du peuple chinois, mes félicitations chaleureuses au Xe Congrès du Parti communiste italien ainsi que mes sincères salutations à la classe ouvrière et au peuple italiens.

Le peuple italien jouit d’une glorieuse tradition révolutionnaire et a un long passé révolutionnaire. Sous la direction du Parti communiste italien, il a mené, les armes à la main, une lutte héroïque contre le fascisme, et l’a conduite à la victoire.

Après la seconde guerre mondiale, la classe ouvrière et le peuple travailleur italiens ont engagé une lutte résolue pour conquérir les droits démocratiques, pour défendre ces droits et leurs intérêts vitaux, pour réaliser le progrès social en Italie, pour combattre la renaissance des forces fascistes, pour sauvegarder la souveraineté nationale et la paix mondiale et pour s’opposer aux bases atomiques installées dans le pays par l’impérialisme américain et le bloc de l’O.T.A.N.

Cette année, des millions d’ouvriers et de paysans italiens ont organisé des grèves et des manifestations successives à l’échelle nationale en vue de lutter pour l’amélioration de leurs conditions de vie et d’exiger la réalisation de la réforme agraire, faisant preuve de la combativité qui leur est propre. Le Parti communiste de Chine et le peuple chinois expriment au peuple italien leur profonde estime pour la juste lutte qu’il a engagée, et lui font part ici de leur ferme soutien.

Camarades,

La situation internationale actuelle continue à évoluer dans un sens favorable au peuple. La grande lutte que mènent les peuples du monde contre la politique de guerre et d’agression de l’impérialisme américain, contre la tension internationale créée par ce dernier, contre le colonialisme et le néo-colonialisme, ainsi que pour l’indépendance nationale pour la démocratie et le progrès social et pour la sauvegarde de la paix mondiale se développe impétueusement, tel un courant irrésistible, et ne cesse de remporter de nouvelles victoires.

Ces dernières années, les pays socialistes ont obtenu de nouveaux succès éclatants dans leur édification, et la puissance du camp socialiste s’est encore accrue. Dans le monde capitaliste, la lutte de classes s’intensifie, alors qu’en même temps se développe la lutte révolutionnaire des masses populaires.

La révolution nationale et démocratique des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine se lève dans ces régions, telle une marée irrésistible qui ne cesse d’assaillir les dernières positions du système colonial de l’impérialisme. Ces régions que l’impérialisme considère comme ses arrières stratégiques sont maintenant transformées en fronts de combat.

Le peuple cubain, sous la direction de son grand guide révolutionnaire, le camarade Fidel Castro, a renversé, après une longue révolution armée, le régime de ténèbres instauré à Cuba par l’impérialisme américain et son laquais, la clique réactionnaire de Batista, et il a fondé, sur le sol de l’Amérique latine, le premier état socialiste, tournant ainsi une page nouvelle dans l’histoire de la lutte pour la libération menée par les peuples de l’Amérique latine, forte d’une population de 200 millions d’habitants.

Le peuple algérien a conquis son indépendance nationale les armes à la main après plus de sept ans de lutte héroïque. L’éclatante victoire de la révolution nationale algérienne est un exemple pour les peuples d’Afrique en lutte pour leur indépendance et leur liberté.

La lutte héroïque des peuples du Laos, du Sud-Vietnam, de Corée du Sud, d’Indonésie et du Japon contre les impérialistes et leurs laquais a obtenu de grands succès.

De même, la lutte nationale et démocratique des autres pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine a pris un important développement ; c’est un rude coup porté à l’impérialisme et au colonialisme.

Contrairement à l’essor impétueux des forces révolutionnaires des peuples des différents pays, le système mondial capitaliste est en proie à un processus plus poussé de décadence et de désagrégation. L’impérialisme américain représente toujours l’impérialisme le plus puissant, mais sa suprématie dans le domaine politique et économique au sein du camp impérialiste connaît déjà un affaiblissement relatif, sa position d’hégémonie au sein de ce camp commence à être ébranlée.

Les rivalités cachées ou avouées s’accentuent entre les pays impérialistes, et le camp impérialiste va vers la dislocation.

L’impérialisme américain, qui ne recule devant rien et qui a commis les plus grands méfaits dans ce monde, a suscité la ferme opposition des peuples des différents pays. L’impérialisme, ayant à sa tête l’impérialisme américain, vit des jours de plus en plus difficiles ; il n’en a plus pour longtemps.

L’évolution de la situation internationale continue à démontrer que, dans l’arène mondiale, les forces du socialisme l’emportent toujours plus nettement sur les forces de l’impérialisme, les forces de paix sur les forces de guerre, et les forces révolutionnaires sur les forces de la réaction.

Cette situation, qui se présente sous un jour des plus favorables, découle de la lutte révolutionnaire persévérante de la classe ouvrière internationale et de toutes les nations et peuples opprimés du monde, et constitue, à son tour, une importante condition pour de nouvelles victoires dans la lutte révolutionnaire.

L’histoire de la lutte des classes dans la société humaine nous enseigne que toutes les forces de la réaction qui arrivent au seuil de leur destruction se débattent toujours désespérément dans un ultime sursaut.

Les forces impérialistes, ayant à leur tête les Etats-Unis, poursuivent avec une vigueur accrue leur politique de guerre et d’agression, cherchant vainement à désagréger le camp socialiste, à briser les mouvements de libération nationale et à réprimer les luttes révolutionnaires des peuples des différents pays.

Depuis qu’elle est au pouvoir, l’administration Kennedy applique une double tactique contre-révolutionnaire d’un caractère encore plus rusé et plus aventureux en poursuivant frénétiquement, sous l’enseigne de la paix, sa politique d’armement et de préparation à la guerre et sa politique de chantage nucléaire.

Récemment, en se livrant ouvertement à des actes de piraterie et en violant la liberté de navigation en haute mer, l’impérialisme américain a imposé le blocus militaire à Cuba, portant ainsi brutalement atteinte à sa souveraineté. Il s’est livré en outre à des provocations. de guerre contre ce pays révolutionnaire, et il a même proclamé, dans une déclaration d’une violence sanguinaire, qu’il veut « en finir avec Cuba ».

Les peuples des pays de l’Amérique latine et tous les peuples épris de justice et de paix du monde soutiennent fermement les cinq points formulés par le premier ministre Fidel Castro, ainsi que la lutte du peuple cubain dans sa légitime défense.

Nous sommes profondément convaincus que la grande force de l’héroïque peuple cubain est invincible, que la révolution de Cuba est indestructible.

L’impérialisme américain, en se livrant à ses crimes d’agression et à ses provocations de guerre contre Cuba, a dévoilé une fois de plus devant les peuples du monde entier son hideux visage de « gendarme international » et démontré qu’il est le rempart de la réaction mondiale, l’ennemi de la paix mondiale, le pire ennemi des peuples du monde.

Bien que le rapport des forces dans le monde évolue déjà dans un sens favorable aux peuples, les agissements de l’impérialisme américain prouvent qu’en aucun cas l’impérialisme ne changera de nature. C’est pourquoi la lutte pour la défense de la paix mondiale ne peut être qu’une lutte contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme.

Nous sommes sûrs que si en nous appuyant sur la puissance du camp socialiste, sur les forces que représentent les mouvements de libération nationale, les mouvements ouvriers des pays capitalistes et les pays et peuples épris de paix du monde entier, nous formons un large front uni et menons sans relâche une lutte qui répond du tac au tac à la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme ayant les Etats-Unis à sa tête, nous pourrons empêcher une guerre mondiale d’éclater.

Plus se développent les forces révolutionnaires, plus la paix mondiale sera assurée. La lutte des peuples des différents pays pour la libération nationale, la démocratie et le socialisme est d’une importance considérable pour la défense de la paix mondiale.

La lutte révolutionnaire de chaque peuple se produit et se développe dans des circonstances et conditions historiques différentes, et elle a des caractéristiques qui lui sont propres. Si l’on n’est pas à même d’appliquer la vérité universelle du marxisme-léninisme à la pratique concrète de la révolution de son pays, il n’est alors pas possible de conduire la lutte à la victoire.

Mais si grande que puissent être les différences pour chaque révolution, et quelle que soit sa complexité, il est nécessaire, pour que triomphe la révolution socialiste, de suivre la voie historique commune indiquée par le marxisme-léninisme, la voie de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat, la voie de la grande Révolution socialiste d’Octobre et de se conformer aux lois générales de la révolution et de l’édification socialistes, lois énoncées dans la Déclaration de Moscou de 1957.

Le peuple chinois, sous la direction du Parti communiste de Chine, a brisé, après une lutte armée longue et ardue, la machine d’état contre-révolutionnaire de Tchiang Kaï Chek, mettant fin pour toujours à la domination réactionnaire en Chine de l’impérialisme, du féodalisme et du capitalisme bureaucratique ; il a remporté une grande victoire dans la révolution et a fondé la République populaire de Chine, où s’exerce la dictature du prolétariat.

La révolution chinoise a pour caractéristique la lutte armée. Au cours de la révolution, notre parti avait, à plusieurs reprises, mené des pourparlers de paix avec le Kuomintang en vue d’éviter la guerre civile ; il avait cherché à suivre une voie pacifique en vue de la réalisation, en Chine, de certaines réformes sociales et politiques.

Notre politique à l’époque était la suivante : si le Kuomintang veut la paix et accepte des réformes dans une ambiance de paix, nous nous efforcerons de travailler dans cette voie, celle-ci étant dans l’intérêt du peuple.

Mais comme nous savions par ailleurs que la réalisation de ces aspirations pacifiques ne dépendait pas de nous, mais plutôt de la classe dominante de l’époque, nous avons toujours, tout en luttant pour la réalisation de ces réformes pacifiques, gardé notre vigilance à l’égard de l’ennemi et tenu bien en main les forces armées du peuple.

Les faits ont montré par la suite que notre méthode, qui est de se préparer à deux éventualités, était tout à fait nécessaire et juste.

En 1946, les réactionnaires du Kuomintang, avec l’appui de l’impérialisme américain, ont déchiré l’accord portant sur la paix et la construction nationale qu’ils avaient conclu avec notre parti et les autres partis démocratiques, et ont déclenché une guerre civile à l’échelle nationale, cherchant en vain à liquider le Parti communiste de Chine et les autres forces progressistes et démocratiques du pays.

Devions-nous, dans ces circonstances, guider notre peuple pour qu’il prenne les armes et mène une lutte résolue contre les réactionnaires du Kuomintang ?

De la réponse donnée à cette question dépendait ce problème d’une importance primordiale, à savoir si un peuple de 600 millions d’âmes devait oui ou non prendre le pouvoir lorsque les conditions de la révolution étaient mûres. Notre parti a adopté sur ce problème la ligne révolutionnaire au lieu d’une ligne opportuniste.

Notre parti n’a pas renoncé à la lutte armée ; au contraire, il a pris fermement en main la direction de la révolution armée pour riposter à la contre-révolution armée, et a conduit la révolution à la victoire, et voilà pourquoi nous avons aujourd’hui une République populaire de Chine.

Sous la conduite du Parti communiste de Chine, avec à sa tête le camarade Mao Tsé Toung, le peuple chinois a remporté, au cours des treize années écoulées depuis la fondation de la République populaire de Chine, de grandes victoires dans la transformation socialiste et dans l’édification socialiste, jetant ainsi des bases préliminaires pour l’établissement d’un système d’économie nationale indépendant, complet et moderne.

L’orientation et la voie suivies par le peuple chinois sont celles de l’union de la vérité universelle du marxisme-léninisme avec la pratique concrète de la Chine. Nous commençons à être à même d’élaborer, selon les conditions spécifiques de notre pays, tout un ensemble d’orientations et de principes politiques concernant l’édification socialiste.

Pendant les années 1959-1961, nous avons rencontré certaines difficultés temporaires, mais nos larges masses populaires, étroitement unies autour du Parti communiste de Chine et du gouvernement populaire et guidées par les trois drapeaux rouges de la ligne générale pour l’édification socialiste, du grand bond en avant et de la commune populaire, ont mené une lutte opiniâtre pour les surmonter, avec l’esprit de combat de ceux qui comptent sur leurs propres forces et qui travaillent avec la plus grande ardeur.

Et il en résulte que la situation économique de notre pays s’améliore de jour en jour. Dans l’ensemble, notre situation économique en 1961 a été un peu meilleure que celle de 1960, et celle de cette année est encore un peu meilleure que l’année dernière.

A présent, le peuple chinois continue à porter haut les trois drapeaux rouges et lutte pour faire de la Chine un grand pays socialiste doté d’une industrie moderne, d’une agriculture moderne et d’une science et d’une culture modernes.

En vue d’assurer la paix mondiale et de promouvoir le progrès de l’humanité, le peuple chinois a toujours, dans les affaires internationales, appliqué sans défaillance la ligne générale de la politique extérieure de la Chine, consistant à développer, sur la base du principe de l’internationalisme prolétarien, les relations d’amitié, d’assistance mutuelle et de coopération avec l’Union soviétique et les autres pays socialistes frères ; à œuvrer pour la coexistence pacifique avec les pays aux systèmes sociaux différents sur la base des Cinq Principes et à lutter contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme ; à soutenir la lutte révolutionnaire des peuples et nations opprimés contre l’impérialisme et le colonialisme.

Le peuple chinois continuera à appliquer fermement cette ligne générale et, de concert avec les peuples du monde entier, apportera sa contribution pour de nouvelles victoires de la cause de la paix mondiale, de la démocratie, de la libération nationale et du socialisme.

La victoire de la révolution chinoise eut le résultat de l’union de la vérité universelle du marxisme-léninisme avec la pratique concrète de la révolution chinoise. La victoire de la révolution chinoise, c’est la victoire, en Chine, de la voie de la Révolution d’Octobre, c’est la confirmation de la vérité du marxisme-léninisme et sa victoire en Chine en vue de mettre en application leur politique contre-révolutionnaire, les impérialistes américains ont besoin de l’aide de toutes les forces réactionnaires.

En trahissant la cause du communisme international, les révisionnistes contemporains représentés par la clique de Tito répondent justement à ce besoin des impérialistes américains. La ligne révisionniste de la clique de Tito a fait perdre au peuple yougoslave les conquêtes socialistes et a conduit à la restauration du capitalisme en Yougoslavie.

La clique de Tito se livre à des agissements subversifs contre le camp socialiste et le mouvement communiste international, elle cherche à paralyser et à désagréger le mouvement de libération nationale. Elle fait grand tapage autour de l’ « intégration pacifique » dans le socialisme, engourdissant l’esprit révolutionnaire du prolétariat de différents pays, et voulant en fait que les peuples du monde abandonnent la révolution et acceptent pour toujours l’asservissement du capitalisme.

La clique de Tito est devenue cent pour cent traître à l’égard du communisme, un détachement spécial employé par les impérialistes américains dans l’exécution de leur stratégie générale contre-révolutionnaire visant à l’hégémonie mondiale. La trahison des révisionnistes contemporains yougoslaves envers le mouvement communiste international constitue une grande leçon dans l’histoire de la dictature du prolétariat.

Démasquer sans cesse, selon l’esprit de la Déclaration de Moscou de 1960, le visage de traître de la clique de Tito est de la plus grande importance pour la sauvegarder de la pureté du marxisme-léninisme et pour la défense de la cause révolutionnaire des peuples du monde.

Le Parti communiste de Chine a toujours estimé que c’est un devoir internationaliste, pour nous communistes, que de renforcer l’unité du camp socialiste et l’unité du mouvement communiste international.

Avec les partis marxistes-léninistes des différents pays, nous avons toujours observé et continuerons à observer strictement les positions communes définies dans les deux Déclarations de Moscou, et nous mènerons avec eux une lutte ferme et inlassable contre le révisionnisme contemporain, aujourd’hui danger principal dans le mouvement communiste internationaliste, et en même temps contre le dogmatisme et le sectarisme, et pour le renforcement de l’unité du mouvement communiste international.

Si une controverse ou une divergence surgit entre partis ou pays frères, elle doit être résolue avec patience, dans l’esprit de l’internationalisme prolétarien et selon le principe de l’égalité et de consultations mutuelles en vue d’aboutir à une unanimité de vues.

Malheureusement, à ce congrès de votre parti, des attaques unilatérales et injustifiées sont une fois de plus lancées contre un parti marxiste-léniniste, le Parti du travail d’Albanie, contre un pays socialiste, la République populaire d’Albanie. Nous ne pouvons considérer cela que comme extrêmement regrettable.

Ce qui est également regrettable, c’est que, à ce congrès de votre parti, une attaque directe ait aussi été lancée contre les points de vue marxistes-léninistes du Parti communiste de Chine.

Puisque vous avez blâmé publiquement le Parti communiste de Chine, nous sommes obligés à déclarer franchement ici que nous, communistes chinois, avons des points de vue différents de ceux soutenus par certains camarades du Parti communiste italien sur un certain nombre de questions importantes, à savoir la théorie de « réforme structurale », le point de vue sur la question du révisionnisme yougoslave, l’attaque dirigée contre le Parti du travail albanais qui s’en tient aux principes marxistes-léninistes et aussi le point de vue sur certains problèmes internationaux importants.

Nous estimons que ces points de vue ne sont ni en accord avec les Déclarations de Moscou, ni dans les intérêts du mouvement communiste international, ni favorables à l’unité internationale du prolétariat, à la lutte contre l’impérialisme et à la lutte pour la défense de la paix mondiale, et qu’ils ne correspondent pas non plus aux intérêts vitaux du peuple italien même.

Il nous est impossible d’entrer ici dans les détails. Nous voudrions en discuter en toute camaraderie, en d’autres occasions, avec les camarades du Parti communiste italien.

Comme toujours, nous estimons qu’un parti qui transforme son congrès en tribune pour attaquer ouvertement un autre parti frère, commet par là un acte qui sape l’unité internationale du prolétariat, violant les principes mêmes du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien. Ce n’est nullement une attitude sérieuse marxiste-léniniste.

Nous espérons sincèrement qu’on s’attachera aux intérêts de la révolution et qu’on aplanira les divergences et renforcera l’unité selon les principes définis dans les deux Déclarations de Moscou. Pour les intérêts communs du mouvement communiste international, nous n’avons aucune raison de ne pas être unis.

Les peuples chinois et italien sont liés par une amitié traditionnelle. Nos deux partis et nos deux peuples se sont toujours témoigné de la sympathie et se sont soutenus mutuellement dans la lutte commune.

Ces dernières années, les relations amicales entre nos deux peuples se sont renforcées. Nous sommes persuadés que cette amitié se développera encore davantage dans l’avenir, au cours de notre lutte commune.

Permettez-moi maintenant de donner lecture du message du comité central du Parti communiste de Chine au Xe Congrès du Parti communiste italien :

Message du comité central du Parti communiste de Chine au Xe Congrès du Parti communiste italien

Chers camarades,

Au nom de tous les membres du Parti communiste de Chine et du peuple chinois, le comité central du Parti communiste de Chine adresse au Xe Congrès du Parti communiste italien et, par son intermédiaire, au Parti communiste italien, à la classe ouvrière et au peuple travailleur italiens, ses chaleureuses félicitations.

Sous la conduite du Parti communiste italien, la classe ouvrière et le peuple travailleur italiens mènent une juste lutte pour la conquête et la sauvegarde des, libertés démocratiques, pour la défense de leurs intérêts vitaux, pour le maintien de la paix mondiale et pour le progrès social. Le Parti communiste de Chine et le peuple chinois sont convaincus que la classe ouvrière et le peuple travailleur italiens qui possèdent de glorieuses traditions révolutionnaires remporteront dans l’avenir de nouveaux succès dans leur lutte.

Les partis et les peuples chinois et italiens ont toujours été liés par une amitié révolutionnaire traditionnelle. Dans l’avenir, le Parti communiste de Chine continuera, comme par le passé, de renforcer sans cesse l’unité entre nos deux partis sur la base du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien, et sur la base des Déclarations de Moscou de 1957 et de 1960.

De concert avec le Parti communiste italien et le peuple italien, nous lutterons pour de nouvelles victoires de la cause de la paix mondiale, de la libération nationale, de la démocratie et du socialisme.

Vive l’amitié des peuples chinois et italien ! Vive la grande unité du mouvement communiste international ! Vive le marxisme-léninisme toujours victorieux !

Le comité central
du Parti communiste de Chine

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Gouvernement de la République populaire de Chine : déclaration du 9 octobre 1964

Ces derniers jours, le Premier Ministre indien et le Ministre indien des Affaires Extérieures ont successivement fait au Caire des déclarations attaquant la Chine au sujet de la question de la frontière sino-indienne.

Le gouvernement chinois ne peut que regretter que les dirigeants indiens en soient venus à exploiter la Conférence des États non-alignés, qui se tient au Caire, pour proférer des clameurs antichinoises.

Le gouvernement chinois est fermement convaincu que cette façon d’agir de l’Inde va à l’encontre de la volonté de l’écrasante majorité des États participant à ladite Conférence.

Le gouvernement chinois a déjà publié une grande quantité de documents au sujet de la frontière sino-indienne et n’a pas l’intention d’y revenir ici. Il se borne à faire la déclaration suivante en réfutation des déformations et des calomnies de la part des dirigeants indiens :

1. C’est de la part du Premier Ministre indien se moquer des faits que prétendre que la Chine n’a pas donné de réponse positive ou amicale aux propositions de Colombo. En vue de promouvoir le règlement pacifique de la question de la frontière sino-indienne, la Chine a pris l’initiative d’une série de mesures, telles que le cessez-le-feu et le retrait, qui ont considérablement dépassé ce que les propositions de Colombo attendaient d’elle.

Les pays de la Conférence de Colombo savent, et le gouvernement indien s’en est également rendu compte, que sans ces mesures dont la Chine a eu l’initiative, les gardes-frontière chinois ne se seraient pas retirés en territoire chinois à 20 kilomètres en deçà de la ligne de contrôle effectif sur l’ensemble de la frontière sino-indienne, et la situation actuelle à la frontière sino-indienne n’aurait pu être aussi détendue.

En fait, bien qu’il parle à tout propos de son acceptation en bloc des propositions de Colombo, le gouvernement indien n’a non seulement rien fait pour contribuer à la détente de la situation à la frontière, mais au contraire, il n’a cessé de se livrer à des activités perturbatrices et provocatrices en territoire chinois en vue de créer de nouvelles tensions.

2. Le gouvernement chinois a exprimé dès le début son désir d’accepter les propositions de Colombo comme base des négociations directes entre la Chine et l’Inde. Si les négociations n’ont pu jusqu’ici avoir lieu, la responsabilité en incombe entièrement à l’Inde.

Le Ministre indien des Affaires Extérieures a prétendu qu’en prenant la position qui est la sienne, la Chine voulait tirer profit de l’agression. C’est intervertir le vrai et le faux. Le fait est, bien au contraire, que l’Inde occupe toujours illégalement plus de 90.000 kilomètres carrés de territoire chinois situé au sud de la prétendue ligne Mac-Mahon, tandis que la Chine n’a jamais occupé un seul pouce de territoire indien.

Qui est agresseur ? N’est-ce pas là l’évidence même ? Il est tout à fait injustifiable pour l’Inde de demander à la Chine d’évacuer ses sept postes civils, comme condition préalable à la négociation. La région où se trouvent ces postes a toujours été territoire chinois sous la juridiction effective du gouvernement chinois, et aucune troupe indienne ne l’a jamais atteinte.

De quel droit l’Inde demande-t-elle à la Chine de s’en retirer ? La Chine n’évacuera aucun de ces sept postes. Au contraire, c’est elle qui est parfaitement en droit de demander à l’Inde de quitter les quelque 90.000 kilomètres carrés de territoire chinois situé au sud de l’illégale ligne Mac-Mahon. Cependant, en vue de rechercher un règlement pacifique de la question de la frontière sino-indienne par voie de négociations, la Chine n’a toujours pas formulé une telle exigence comme condition préalable à la négociation.

3. Le gouvernement chinois a toujours salué les efforts impartiaux de médiation accomplis par les pays de la Conférence de Colombo pour promouvoir les négociations directes entre la Chine et l’Inde sans se laisser impliquer dans les différends. Le gouvernement chinois ne s’oppose pas à ce que ces pays procèdent à de nouvelles consultations à ce sujet.

Mais, nul n’ignore que toute activité médiatrice efficace ne peut être menée qu’avec le consentement des deux parties intéressées. Les propositions des médiateurs, quelles qu’elles soient, ne pourraient être que des suggestions soumises aux deux parties, et non un arbitrage qui serait imposé à l’une ou l’autre partie.

A l’heure actuelle, profitant de l’occasion de sa participation à la Conférence des États non-alignés au Caire, le Premier Ministre indien a proféré des paroles diffamatoires et calomnieuses contre la Chine au sujet de la question de la frontière sino-indienne, et s’évertue à se servir des pays de la Conférence de Colombo pour faire pression sur la Chine. Par ailleurs, le Premier Ministre indien se trouve au Caire, alors que le Premier Ministre chinois n’y est pas.

Le gouvernement chinois estime que dans ces circonstances, il est injuste de pousser les pays de la Conférence de Colombo à procéder à des consultations derrière le dos de la Chine, et c’est ce que le gouvernement chinois ne saurait accepter. Au lieu de faciliter les négociations directes entre la Chine et l’Inde, de telles consultations ne feront que dresser davantage d’obstacles à ces négociations, de sorte qu’il sera plus difficile à l’avenir aux six pays de la Conférence de Colombo de mener des activités médiatrices.

Toute discussion de fond portant sur la question de la frontière sino-indienne doit être entreprise en présence de la Chine. Sans le consentement de la Chine et en son absence, toute médiation et toute proposition sont inacceptables pour le gouvernement chinois.

4. En fait, l’Inde ne veut pas réellement régler la question de la frontière sino-indienne par des négociations. Si elle désirait vraiment entamer des négociations, elle pourrait y soulever des questions qu’elle estimerait nécessaire de soulever, tout comme la Chine pourrait, pour sa part, formuler des questions qu’elle jugerait nécessaire de formuler.

Le gouvernement indien sait parfaitement bien que la Chine ne consentira pas à sa demande injustifiable exigeant l’évacuation par la Chine de ses sept postes civils comme une condition préalable à la négociation. Il sait aussi parfaitement bien que les pays de la Conférence de Colombo ne consentiront pas à ce que les propositions de Colombo soient considérées comme un arbitrage et doivent être acceptées en bloc par la Chine.

Il sait également que la Chine ne saurait se plier à aucune pression internationale. En demandant sans cesse l’acceptation en bloc des propositions de Colombo, l’évacuation par la Chine des sept postes civils, etc., le gouvernement indien ne vise qu’à s’opposer à la Chine, en vue de détourner l’attention de son peuple, d’obtenir l’aide militaire américaine et soviétique, et de poursuivre sa politique de double alignement sous le couvert du non-alignement.

Cette pratique des dirigeants indiens a été percée à jour par des pays toujours plus nombreux. La situation s’est détendue pour l’essentiel à la frontière sino-indienne. La Chine ne craint pas les menaces de l’Inde, qui a reçu une importante aide étrangère ; ce sont les autres voisins de l’Inde qui se trouvent véritablement menacés.

Le gouvernement chinois réaffirme que si le gouvernement indien est animé d’un désir sincère de négociations, le gouvernement chinois est prêt à en entamer avec lui à n’importe quel moment et en n’importe quel lieu, en prenant comme base les propositions de Colombo. Sinon, les vains propos sur le règlement pacifique ne serviront à rien.

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contre l’hégémonie des superpuissances

Rédaction du Drapeau Rouge: Pourquoi Khrouchtchev est-il tombé?

Éditorial du Hongqi, 21 novembre 1964


Khrouchtchev est tombé. Ce conspirateur invétéré qui avait usurpé la direction du Parti et de l’Etat soviétiques, ce représentant n° 1 du révisionnisme moderne, a fini par être chassé de la scène de l’histoire. C’est là une excellente chose, une chose qui sert la cause révolutionnaire des peuples du monde.

La chute de Khrouchtchev est une grande victoire pour les marxistes-léninistes de par le monde dans la lutte qu’ils mènent avec persévérance contre le révisionnisme, elle révèle la faillite du révisionnisme moderne, sa grande défaite.

Pourquoi Khrouchtchev est-il tombé ? Pour quelles raisons n’a-t-il pu se maintenir ? Cette question a suscité des commentaires de toutes sortes parmi les diverses forces politiques dans le monde.

Chez les impérialistes, les réactionnaires, et les opportunistes et révisionnistes de toutes nuances, qu’ils sympathisent avec Khrouchtchev ou lui soient opposés par des conflits d’intérêts, diverses opinions ont été exprimées sur la chute inopinée de celui qui passait pour un « homme fort ».

Beaucoup de partis communistes et ouvriers ont aussi publié à ce sujet des articles et documents dans lesquels ils exposent leurs vues.

Nous nous proposons également de traiter cette question dans le présent article.

Pour les marxistes-léninistes, la chute de Khrouchtchev n’est pas une chose difficile à comprendre : elle était d’ailleurs entièrement dans leur prévision.  Les marxistes-léninistes avaient en effet prévu depuis longtemps que Khrouchtchev connaîtrait une pareille fin.

On peut formuler tout un réquisitoire pour expliquer les raisons de cette chute, mais le principal chef d’accusation, c’est que dans sa vaine ambition d’entraver la marche de l’histoire, Khrouchtchev est allé à l’encontre de la loi du développement historique de la société, loi mise en lumière par le marxisme-léninisme, à l’encontre de la volonté révolutionnaire du peuple soviétique et des autres peuples du monde.  Qu’une pierre vienne encombrer la voie des peuples en marche, ceux-ci l’en rejettent.  Khrouchtchev devait être vomi par les peuples, que lui et ses pareils le veuillent ou non.

La chute de Khrouchtchev est le résultat inévitable de la lutte que le peuple soviétique et tous les autres peuples révolutionnaires du monde mènent avec persévérance contre le révisionnisme.

Notre époque est celle où le capitalisme et l’impérialisme dans le monde vont à leur fin, où le socialisme et le communisme marchent à la victoire. La mission historique que l’époque impartit aux peuples, c’est de réaliser pas à pas la victoire complète de la révolution mondiale du prolétariat, par leurs propres efforts ou suivant les conditions concrètes de chaque pays, et d’instaurer un monde nouveau, un monde d’où l’impérialisme, le capitalisme et tout système d’exploitation auront été bannis.

Il s’agit d’une tendance irrésistible de l’évolution historique, d’une aspiration commune des révolutionnaires du monde entier.  Cette tendance historique est une loi objective qui ne dépend pas de la volonté humaine, une loi inéluctable. 

Or Khrouchtchev, ce clown de la scène politique de notre temps s’est obstiné à vouloir aller à contre-courant, il nourrissait la vaine ambition de ramener la roue de l’histoire dans les sentiers battus du capitalisme, ceci aux fins de prolonger l’existence des classes exploiteuses et du système d’exploitation moribonds.

D’un ramassis de conceptions antimarxistes de tous les opportunistes et révisionnistes de l’histoire, Khrouchtchev a fait une ligne révisionniste systématisée dite de « coexistence pacifique », de « compétition pacifique », de « passage pacifique », d’« Etat du peuple tout entier » et de « parti du peuple tout entier ». Il a pratiqué le capitulationnisme vis-à-vis de l’impérialisme, et a utilisé la théorie de conciliation des classes pour s’opposer aux luttes révolutionnaires des peuples et les liquider. 

Au sein du mouvement communiste international, il a pratiqué le scissionnisme, substituant le chauvinisme de grande puissance à l’internationalisme prolétarien. 

En Union soviétique même, il a fait l’impossible pour démanteler la dictature du prolétariat, et entrepris de restaurer le capitalisme en substituant au système socialiste l’idéologie, la politique, l’économie et la culture bourgeoises.

Usant du prestige du Parti communiste de l’Union soviétique et du premier Etat socialiste dirigés par Lénine et Staline, Khrouchtchev a trahi pendant ces onze dernières années les aspirations véritables du peuple soviétique et a commis tous les méfaits dont il était capable, et qui peuvent être ainsi résumés :

1.     Sous le prétexte de « lutter contre le culte de la personnalité », il a utilisé les termes les plus injurieux pour accabler Staline, guide du Parti communiste de l’Union soviétique et du peuple soviétique.  En s’opposant à Staline, il s’est opposé au marxisme-léninisme.

Il a biffé d’un trait de plume les grands succès de toute la période où le peuple soviétique a été sous la direction de Staline, afin de défigurer la dictature du prolétariat, le régime socialiste, le grand parti communiste de l’Union soviétique, la grande Union soviétique et le mouvement communiste international.  Ce faisant, il a donné aux impérialistes et à tous les réactionnaires l’arme la plus vile pour leurs activités antisoviétiques et anticommunistes.

2.    Violant ouvertement les Déclarations de 1957 et de 1960, il a cherché à réaliser une « collaboration complète » avec l’impérialisme américain, avancé une conception absurde selon laquelle les chefs d’Etat de l’Union soviétique et des Etats-Unis « auraient à décider du sort de l’humanité » et fait l’éloge du chef de file des impérialistes américains en le qualifiant d’homme « sincèrement attaché à la paix ».  Tantôt, il poursuivait une politique aventuriste en implantant à Cuba des fusées balistiques, tantôt il poursuivait une politique capitulationniste, retirant docilement de Cuba fusées et bombardiers sur l’injonction de pirates américains.

Il accepta le droit de regard de la flotte américaine et alla jusqu’à trahir à l’insu du gouvernement cubain la souveraineté nationale de ce pays en acceptant encore que l’O.N.U., qui est sous le contrôle des Etats-Unis, envie du personnel en « inspection » à Cuba.  Ces agissements de Khrouchtchev ont couvert le grand peuple soviétique d’une honte ignominieuse comme il n’en a jamais connu au cours des quelque quarante années qui ont suivi la Révolution d’Octobre.

3.    Se pliant aux besoins de la politique de chantage nucléaire des impérialistes américains et en vue d’empêcher la Chine socialiste de créer sa propre force nucléaire d’autodéfense, il n’a pas hésité à saboter la défense nationale de l’Union soviétique et à conclure en collusion avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, puissances impérialistes, un prétendu « traité pour l’interdiction partielle des essais nucléaires ». Les faits ont prouvé que ce traité et une énorme supercherie.  En concluant ce Traité, Khrouchtchev a bradé sans vergogne les intérêts du peuple soviétique, les intérêts des peuples des pays socialistes et ceux des peuples épris de paix du monde entier.

4.    Sous le prétexte du « passage pacifique », il a essayé par tous les moyens d’entraver le mouvement révolutionnaire des peuples des pays capitalistes, leur demandant de suivre la prétendue « voie parlementaire » légale.  Cette ligne erronée qui endort la volonté révolutionnaire du prolétariat et désarme idéologiquement les peuples révolutionnaires, a conduit la cause révolutionnaire de certains pays à de graves échecs. 

Elle a fait dégénérer les partis communistes et ouvriers de certains pays capitalistes en des partis sociaux-démocrates de type nouveau privés de toute vitalité, instruments serviles de la bourgeoisie.

5.    Sous le couvert de la « coexistence pacifique », il s’est évertué à lutter contre le mouvement de libération nationale et à le saboter, n’hésitant pas à se joindre aux impérialistes américains dans la répression des luttes révolutionnaires des nations opprimées.  Il donna des instructions aux représentants de l’Union soviétique à l’O.N.U. pour qu’ils votent l’envoi de troupe d’agression au Congo, aidant ainsi les impérialistes américains à réprimer le peuple congolais, et il contribua avec les moyens de transports soviétiques à faire acheminer vers le Congo de soi-disant « troupes de l’O.N.U. ». Il s’opposa en pratique à la lutte révolutionnaire du peuple algérien et présenta la lutte de libération nationale d’Algérie comme une « affaire intérieure » française. 

Lors de l’incident du Golfe de Bac Do créé de toutes pièces au Vietnam par les impérialistes américains, il eut l’audace d’afficher une attitude d’« indifférence », et se creusa la tête pour aider les provocateurs américains à se sortir de ce mauvais pas, et les bandits agresseurs à éluder leur responsabilité.

6.    En violation flagrante de la Déclaration de 1960, il n’épargna aucun effort pour réhabiliter la clique renégate de Tito, qualifiant Tito, ce laquais de l’impérialisme américain, de « marxiste-léniniste », et la Yougoslavie dégénérée en pays capitaliste d’« Etat socialiste ».  Il proclama à qui voulait l’entendre que Tito et lui appartenaient à la « même idéologie », qu’ils étaient guidés par la « même doctrine » et qu’il voulait avec modestie prendre exemple sur ce renégat qui trahit les intérêts du peuple yougoslave et sabote le mouvement communiste international.

7.    Il a traité ce pays socialiste frère qu’est l’Albanie en ennemi juré, mettant tout en œuvre pour lui porter des coups et le miner, il aurait bien voulu, s’il en avait eu la possibilité, n’en faire qu’une bouchée. Il a eu le front de rompre toutes les relations économiques et diplomatiques avec l’Albanie et l’a privée arbitrairement des droits qui lui reviennent légitimement en tant que membre de l’Organisation du Traité de Varsovie et du Conseil d’Entraide économique et enfin il a appelé publiquement à renverser la direction du Parti et de l’Etat albanais.

8.    Il a voué une haine implacable au Parti communiste chinois qui s’en tient fermement au marxisme-léninisme et à une ligne révolutionnaire, ce Parti étant un grand obstacle à ses efforts pour mettre en œuvre son révisionnisme et capitulationnisme. Il répandit nombre de mensonges et calomnies contre le Parti communiste chinois et le camarade Mao Tsé-toung, et eut recours à toutes sortes de moyens infâmes dans la vaine ambition de renverser la Chine socialiste. 

Trahissant les engagements assumés, il déchira plusieurs centaines d’accords et de contrats et rappela, en tout arbitraire, plus de mille spécialistes soviétiques.  Il souleva des disputes de frontière entre la Chine et l’Union soviétique et, qui plus est, entreprit des activités subversives d’envergure au Sinkiang.  De plus, il appuya la réaction indienne dans le déclenchement d’une attaque armée contre la Chine socialiste et, par l’octroi d’une aide militaire, de concert avec les Etats-Unis, il l’encouragea et l’aida à provoquer la Chine militairement.

9.    Violant de façon flagrante les critères régissant les rapports entre pays frères, il a porté atteinte à l’indépendance et à la souveraineté des pays frères et s’est immiscé selon son bon plaisir dans leurs affaires intérieures.  Au nom de l’« entraide économique », il s’opposa à ce que les pays frères développent leur économie sur une base indépendante, il obligea ces pays à se transformer en sources de matières premières et en marchés pour l’écoulement des marchandises, voulut faire des branches industrielles de ces pays des industries auxiliaires. 

Et il porta aux nues tout ceci comme des théories et doctrines khrouchtchéviennes.  En réalité, il n’avait fait que transposer sur le plan des rapports entre pays socialistes la loi de la jungle propre au monde capitaliste, s’étant proposé comme modèle le « Marché commun » des groupes du capital monopoliste.

10.    Sabotant à fond les principes régissant les rapports entre partis frères, il a eu recours à de multiples intrigues et a entrepris toutes sortes d’activités subversives et de sape contre les partis frères.  Non content de déclencher cyniquement des attaques publiques de grand style contre les partis frères fidèles au marxisme-léninisme, à l’occasion de sessions du Comité central, de congrès de son propre Parti et de congrès de partis frères, il n’hésita pas à soudoyer au sein de bon nombre de partis frères, des éléments dégénérés, des traîtres et des renégats pour obtenir des adhésions à sa ligne révisionniste, à frapper, voire à faire exclure illégalement de ces partis les marxistes-léninistes, créant ainsi des scissions sans s’inquiéter des conséquences.

11.    Il a torpillé délibérément le principe d’aboutir à l’unanimité au moyen de consultations entre les partis frères et se posant en « parti père », il décida arbitrairement la convocation illégale d’une conférence internationale des partis frères.  Dans une lettre d’information datée du 30 juillet 1964, il ordonna de convoquer le 15 décembre prochain, la commission rédactionnelle des 26 partis, et ce faisant, entreprit de diviser ouvertement le mouvement communiste international.

12.    En vue de pourvoir aux besoins de l’impérialisme et à ceux des forces capitalistes de l’intérieur, il appliqua une suite de mesures politiques révisionnistes conduisant à la restauration du capitalisme.  Sous l’enseigne de l’« Etat du peuple tout entier », il supprima la dictature du prolétariat ; sous l’enseigne du « parti du peuple tout entier », il entreprit d’altérer le caractère prolétarien du Parti communiste de l’Union soviétique et, tournant le dos aux principes du marxisme-léninisme sur l’édification du parti, il scinda celui-ci en un « parti industriel » et un « parti agricole ». 

Sous l’enseigne de la « construction en grand du communisme », il chercha par mille et un moyens à ramener sur l’orbite du capitalisme le premier Etat socialiste du monde qui fut créé par le peuple soviétique, au prix de son sang et de sa sueur, sous la direction de Lénine et de Staline.  Ses directives désordonnées concernant l’agriculture et l’industrie soviétiques causèrent de graves dommages à l’économie nationale soviétique et firent naître d’immenses difficultés dans la vie du peuple.

Ces agissements dont Khrouchtchev s’est rendu l’auteur ces onze dernières années, ont tous montré que la politique qu’il a appliquée, c’est l’alliance avec l’impérialisme contre le socialisme, l’alliance avec les Etats-Unis contre la Chine, l’alliance avec toute la réaction contre les mouvements de libération nationale et les révolutions populaires, l’alliance avec la clique Tito et les renégats de tout poil contre tous les partis marxistes-léninistes frères et tous les révolutionnaires en lutte contre l’impérialisme.

Cette politique de Khrouchtchev a tout à fait lésé les intérêts du peuple soviétique, des peuples des pays du camp socialiste et des peuples révolutionnaires de par le monde. Tels furent les « mérites » de Khrouchtchev.

La chute d’un personnage tel que Khrouchtchev n’est certainement pas due à des raisons d’âge ou de santé, ni simplement à des erreurs dans sa méthode de travail ou son style de direction, c’est la conséquence de la ligne générale révisionniste et d’une série de politiques erronées qu’il a suivies tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Khrouchtchev n’a jamais eu la moindre considération pour les masses populaires, il s’est toujours imaginé qu’il pouvait disposer à son gré du sort du peuple soviétique et que les « chefs » des deux grandes puissances que sont l’Union soviétique et les Etats-Unis pouvaient décider du sort des autres peuples.

Pour lui, les masses populaires sont on ne peut plus stupides, lui seul est le « héros » qui crée l’histoire.  Il a cherché en vain à contraindre le peuple soviétique et les autres peuples du monde à se soumettre à sa baguette de commandement révisionniste.

Il s’est ainsi placé dans une position résolument hostile au peuple soviétique, aux peuples des pays du camp socialiste, au prolétariat et aux peuples révolutionnaires du monde entier, et s’est engagé dans une impasse où il est abandonné par ses partisans, renié par ses fidèles et assailli par de multiples difficultés tant sur le plan intérieur qu’extérieur. Il s’est mis la corde au cou, c’est ce qu’on appelle creuser sa propre tombe.

L’histoire compte pas mal de bouffons qui ont tenté en vain d’inverser le courant de l’histoire, mais ils ont tous fini, sans exception, par souffrir une défaite ignominieuse. 

Des faits innombrables ont démontré que tous ceux qui, au mépris des exigences historiques du développement de la société, pratiquent l’arbitraire en allant à l’encontre de la volonté populaire, finissent toujours par devenir des individus ridicules et dérisoires, si « héroïque » qu’ait été leur personnage, si grande qu’ait été leur arrogance. Ils commencent par chercher à nuire à autrui et finissent immanquablement par se nuire à eux-mêmes, c’est la loi commune de leur destin.

Pendant la Ière Internationale, des « personnalités » telles que Bakounine et consorts ont sévi un temps en « héros » antimarxistes, mais ils n’ont pas tardé à être jetés dans la poubelle de l’histoire. 

Des « braves » tels que Bernstein et Kautsky, antimarxistes de l’époque de la IIe Internationale, ont été des « géants » qui s’étaient arrogé la direction de l’Internationale, ce qui ne les a pas empêchés d’entrer dans l’histoire avec le triste renom de renégats. 

Après la mort de Staline, Trotsky qui était à la tête de l’opposition s’est donné des airs de « héros », mais les faits ont prouvé que Staline avait eu raison de déclarer : « Autant dire qu’il ressemble à un acteur plutôt qu’à un héros. Il ne faut pas confondre un acteur avec un héros, en aucune circonstance ».

« Mais le progrès est une loi éternelle du monde ». L’histoire nous enseigne que quiconque tente d’arrêter la roue de l’histoire sera réduit en poussière.  Comme le camarade Mao Tsé-toung l’a fait ressortir à maintes reprises, l’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier, et les révisionnistes ne font pas exception.

Les « héros et les braves » qui représentent les classes et les forces réactionnaires, ont beau montrer leurs dents et leurs griffes avec morgue, ils ne sont en fait que des tigres en papier, forts en apparence, des personnages éphémères de l’histoire qui avant peu seront emportés comme fétus par son puissant courant.  Khrouchtchev ne fait pas exception. 

Rappelons avec quelle insolence il s’attaqua à Staline et au marxisme-léninisme aux XXe et XXIIe Congrès du P.C.U.S. et lança à la Rencontre de Bucarest une attaque surprise contre le P.C.C. fidèle au marxisme-léninisme.

Mais ce « héros » antisoviétique, anticommuniste et antichinois n’a pas tardé à connaître le sort de ses prédécesseurs révisionnistes. Malgré tous les efforts faits pour le persuader de revenir dans la bonne voie, il fit la sourde oreille et prit le chemin sans issue.

Khrouchtchev est tombé, la ligne révisionniste qu’il s’est évertué à appliquer est aussi en faillite.  Tandis que le marxisme-léninisme continue à se développer en triomphant sans cesse du courant révisionniste et que le mouvement révolutionnaire des peuples progresse en balayant tous les obstacles qui encombrent son chemin.

Bien entendu, le chemin de l’histoire reste tortueux.  Khrouchtchev est tombé, mais l’impérialisme américain, les réactionnaires et les révisionnistes modernes qui l’ont soutenu ne se sont pas résignés à leur défaite.  Ces fantômes et ces monstres continuent de prier pour Khrouchtchev et essayent de le ressusciter par leurs incantations.

Ils se répandent en éloges sur les « contributions » et les « mérites » de Khrouchtchev, dans l’espoir que les choses vont continuer à évoluer suivant la ligne tracée par celui-ci, afin d’imposer un « khrouchtchévisme sans Khrouchtchev ».

D’ores et déjà nous pouvons affirmer catégoriquement que cette voie est sans issue.

Des courants idéologiques de toutes sortes et leurs représentants n’ont de cesse de se donner en spectacle. Il leur appartient de suivre la voie de leur choix.  Mais il y a un point sur lequel nous n’avons pas le moindre doute, c’est que l’histoire se développera suivant la loi découverte par le marxisme-léninisme, elle progressera sur la voie de la Révolution d’Octobre.

Le grand Parti communiste de l’Union soviétique et le grand peuple soviétique aux traditions révolutionnaires sauront certainement apporter de nouvelles contributions dans leurs efforts pour défendre les grandes réalisations socialistes, l’immense prestige de la première puissance socialiste fondée par Lénine, la pureté du marxisme-léninisme et pour assurer la marche triomphale de la cause révolutionnaire du prolétariat.

Que le mouvement communiste international s’unisse sur la base du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien !

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Rédactions du Quotidien du peuple et du Drapeau Rouge : Le pseudo-communisme de Khrouchtchev et les leçons historiques qu’il donne au monde

Rédaction du Renmin Ribao et Rédaction du Hongqi, 14 juillet 1964

La théorie de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat constitue l’essence même du marxisme-léninisme. La lutte entre le marxisme-léninisme et tous les révisionnistes a toujours eu pour centre le maintien de la révolution ou l’opposition à celle-ci, le maintien de la dictature du prolétariat ou l’opposition à celle-ci, et c’est sur cela qu’est centrée maintenant la lutte entre les marxistes-léninistes du monde entier et la clique révisionniste de Khrouchtchev.

Au XXIIe Congrès du P.C.U.S., la clique révisionniste de Khrouchtchev a érigé son révisionnisme en un système complet en parachevant ses théories antirévolutionnaires de « coexistence pacifique », en proclamant que la dictature du prolétariat n’est plus nécessaire en Union soviétique et en formulant l’absurde théorie de l’« Etat du peuple tout entier » et du « parti du peuple tout entier ».

Le Programme avancé par la clique révisionniste de Khrouchtchev au XXIIe Congrès du P.C.U.S. est un programme pseudo-communiste, un programme révisionniste dirigé contre la révolution prolétarienne et pour la suppression de la dictature du prolétariat et du parti prolétarien.

La clique révisionniste de Khrouchtchev a supprimé la dictature du prolétariat sous le camouflage de l’« Etat du peuple tout entier », altéré le caractère prolétarien du P.C.U.S. sous le camouflage du « parti du peuple tout entier » et pavé la voie à la restauration du capitalisme sous le camouflage de l’« édification en grand du communisme ».

Dans ses propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international, faite le 14 juin 1963, le Comité central du P.C.C. a indiqué qu’il est plus qu’absurde en théorie et extrêmement préjudiciable en pratique de substituer l’« Etat du peuple tout entier » à l’Etat de dictature du prolétariat et le « parti du peuple tout entier » au parti d’avant-garde du prolétariat. Il s’agit là d’un considérable recul historique, qui rend tout passage au communisme impossible et ne fait qu’aider à la restauration du capitalisme.

La lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. et la presse soviétique usent d’arguments spécieux pour se justifier et traitent notre critique de l’« Etat du peuple tout entier » et du « parti du peuple tout entier » de « considérations n’ayant rien à voir avec le marxisme », de « raisonnements n’ayant aucun rapport avec la vie du peuple soviétique » et de vouloir « faire rétrograder ».

Voyons qui n’a rien à voir avec le marxisme-léninisme, ce qu’est vraiment la vie en U.R.S.S. et qui veut faire rétrograder l’Union soviétique.

SOCIÉTÉ SOCIALISTE ET DICTATURE DU PROLÉTARIAT

Qu’entend-on exactement par société socialiste ? Les classes et la lutte de classe existent-elles ou non pendant toute la période socialiste ? Faut-il maintenir la dictature du prolétariat pour mener la révolution socialiste jusqu’au bout ou faut-il la supprimer pour frayer la voie à la restauration du capitalisme ? Une juste réponse doit être donnée à ces questions, sur la base de principes fondamentaux du marxisme-léninisme et de l’expérience historique de la dictature du prolétariat.

Le remplacement de la société capitaliste par la société socialiste est un grand bon dans le développement de la société humaine. La société socialiste représente une importante période historique du passage de la société de classes à la société sans classes. Elle fera accéder l’humanité à la société communiste.

Le système socialiste a une supériorité incomparable sur le système capitaliste. Dans la société socialiste, la dictature du prolétariat remplace la dictature de la bourgeoisie, et la propriété publique des moyens de production remplace la propriété privée des moyens de production. De classe opprimée et exploitée, le prolétariat devient une classe dominante et un changement radical se produit dans la situation sociale du peuple travailleur.

L’État de dictature du prolétariat applique au sein des grandes masses du peuple travailleur la démocratie le plus large, qui ne peut être réalisée dans la société capitaliste, et n’exerce la dictature que sur une minorité d’exploiteurs. La nationalisation de l’industrie et la collectivisation de l’agriculture ouvrent de vastes perspectives à un développement considérable des forces productives sociales, leur assurant un rythme de croissance incomparablement plus rapide que dans n’importe quelle vieille société.

On ne peut toutefois perdre de vue que la société socialiste est issue de la société capitaliste, qu’elle est la première phase de la société communiste. Elle n’est pas encore la société communiste, cette société parvenue à pleine maturité au point de vue économique et autre. Elle porte inévitablement les stigmates de la société capitaliste. Parlant de la société socialiste, Marx dit :

« Ce à quoi nous avons affaire ici, c’est à une société communiste, non pas telle qu’elle s’est développée sur les bases qui lui sont propres, mais, au contraire, telle qu’elle vient de sortir de la société capitaliste ; une société, par conséquent, qui sous tous les rapports, économique, moral, intellectuel porte encore les stigmates de l’ancienne société des flancs de laquelle elle est issue » [1].

De son côté, Lénine a fait remarquer que dans la société socialiste, premier stade du communisme,

« le communisme ne peut pas encore, au point de vue économique, être complètement mûr, complètement affranchi des traditions ou des vestiges du capitalisme » [2].

Les différences entre ouvriers et paysans, entre ville et campagne, entre travail manuel et travail intellectuel, continuent à exister en société socialiste, le droit bourgeois n’est pas encore aboli, et on est « incapable de détruire d’emblée l’autre injustice : la répartition des objets de consommation ‘selon le travail’ (et non selon les besoins) » [3] ; et par conséquent, existent encore les différences en fait de richesse. On ne peut faire disparaître que progressivement tous ces phénomènes et différences et le droit bourgeois, et cela exige inévitablement une très longue période.

Comme l’a dit Marx, ce n’est qu’après la disparition de ces différences et l’abolition complète du droit bourgeois que pourra être réalisé le communisme intégral caractérisé par « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ».

Le marxisme-léninisme et la pratique de l’Union soviétique, de la Chine et des autres pays socialistes nous apprennent que la société socialiste couvre une longue, très longue période historique. Durant toute la durée de celle-ci, la lutte de classe entre bourgeoisie et prolétariat se poursuit, et subsiste la question de savoir qui l’emportera, de la voie capitaliste ou de la voie socialiste, c’est-à-dire que le danger de la restauration capitaliste demeure.

Dans ses propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international, faites le 14 juin 1963, le Comité central du P.C.C déclare :

« Dans une très longue période historique qui suit la conquête du pouvoir par le prolétariat, l’existence d’une lutte de classe demeure une loi objective indépendante de la volonté de l’homme ; seule la forme de la lutte de classe diffère de celle qu’elle revêtait avant la conquête du pouvoir par le prolétariat.

Après la Révolution d’Octobre, Lénine a indiqué à maintes reprises que :

a) Les exploiteurs renversés essayent toujours et par tous les moyens de reconquérir leur ‘paradis’ perdu.

b) L’ambiance petite-bourgeoise engendre chaque jour, à chaque heure, de nouveaux éléments bourgeois.

c) Dans les rangs de la classe ouvrière et parmi les fonctionnaires d’Etat, il peut également apparaître des éléments dégénérés et de nouveaux éléments bourgeois en raison de l’influence bourgeoise, de l’entourage petit-bourgeois et de la corruption exercée par celui-ci.

d) Les conditions externes qui déterminent la continuation de la lutte des classes dans les pays socialistes sont l’encerclement par le capitalisme international, la menace de l’intervention armée et les manœuvres de désagrégation pacifique auxquelles ont recours les impérialistes [4].

Cette thèse de Lénine s’est trouvée confirmée dans la réalité de la vie. »

La bourgeoisie et les autres classes réactionnaires, quoique renversées, conservent encore pendant assez longtemps leurs forces en société socialiste et elles sont même assez puissantes dans certains domaines. Mille liens les rattachent à la bourgeoisie internationale. Et ne se résignant pas à leur défaite, elles recherchent opiniâtrement les épreuves de force avec le prolétariat. Elles livrent, dans tous les domaines, des combats sournois ou ouverts contre le prolétariat.

Se posant souvent en partisans du socialisme, des Soviets, du parti communiste et du marxisme-léninisme, elles sabotent le socialisme et préparent la restauration du capitalisme. Elles persistent longtemps sur le plan politique, en tant que force opposée au prolétariat, et sont prêtes à tout instant à renverser la dictature du prolétariat.

Elles cherchent à se faufiler dans les organismes d’État, les organisations de masse, les secteurs économiques, les institutions culturelles et les établissements d’enseignement pour contrecarrer et usurper la direction détenue par le prolétariat.

Sur le plan économique, elles usent de tous les moyens pour saboter la propriété socialiste du peuple tout entier et la propriété collective socialiste et développer les forces capitalistes. Dans les domaines idéologique, culturel et de l’éducation, elles opposent la conception bourgeoise du monde à la conception prolétarienne du monde et s’emploient à corrompre le prolétariat et les autres travailleurs par le truchement de l’idéologie bourgeoise.

La collectivisation de l’agriculture transforme les paysans individuels en paysans collectifs et crée des conditions favorables à la complète rééducation des paysans. Toutefois, avant que la propriété collective ne deviennent la propriété du peuple tout entier et que les vestiges de l’économie privée ne disparaissent entièrement, les paysans conservent inévitablement certains des traits inhérents aux petits producteurs.

La tendance spontanée au capitalisme existe inéluctablement dans ces circonstances, un terrain propice à l’apparition de nouveaux paysans riches subsiste, et la différenciation au sein de la paysannerie se manifestera.

Les activités de la bourgeoisie qui viennent d’être mentionnées, leur effet corrupteur dans les domaines politique, économique, idéologique, culturel et éducatif, l’existence de la tendance spontanée au capitalisme chez les petits producteurs urbains et ruraux, le fait que le droit bourgeois n’a pas été complètement aboli et l’influence des habitudes de la vieille société, tout cela engendre constamment des éléments dégénérés dans les rangs de la classe ouvrière, les organismes du Parti et l’administration de l’État, engendre constamment de nouveaux éléments bourgeois et des déprédateurs dans les entreprises d’État appartenant au peuple tout entier, et de nouveaux intellectuels bourgeois dans les institutions culturelles et les établissements d’enseignement, ainsi que dans les milieux intellectuels.

Pour attaquer le socialisme, ces nouveaux éléments bourgeois et ces éléments dégénérés s’entendent avec les éléments de la vieille bourgeoisie et d’autres classes exploiteuses qui, bien que renversées, n’ont pas encore été complètement liquidées.

Particulièrement nuisibles sont les éléments dégénérés retranchés dans les organismes dirigeants, car ils soutiennent et protègent les éléments bourgeois des organismes des échelons inférieurs.

Tant qu’existe l’impérialisme, le prolétariat des pays socialistes se doit de poursuivre la lutte à la fois contre la bourgeoisie de l’intérieur et l’impérialisme international.

L’impérialisme recherche toutes les occasions pour intervenir par les armes contre les pays socialistes ou y provoquer pacifiquement la désagrégation. Il fait tout pour détruire les pays socialistes ou les faire dégénérer en pays capitalistes. Aussi, la lutte de classe menée sur le plan international a-t-elle inévitablement son reflet au sein des pays socialistes.

Lénine dit :

« La transition du capitalisme au communisme, c’est toute une époque historique. Tant qu’elle n’est pas terminée, les exploiteurs gardent inéluctablement l’espoir d’une restauration, espoir qui se transforme en tentatives de restauration » [4].

Il dit encore : « La suppression des classes est le résultat d’une lutte de classe longue, difficile, opiniâtre, qui, après le renversement du pouvoir du Capital, après la destruction de l’Etat bourgeois, après l’instauration de la dictature du prolétariat, ne disparaît pas (comme se l’imaginent les vulgaires représentants du vieux socialisme et de la vieille social-démocratie), mais ne fait que changer de forme pour devenir plus acharnée à bien des égards » [5].

La lutte de classe entre le prolétariat et la bourgeoisie dans les domaines politique, économique, idéologique, culturel et éducatif ne saurait prendre fin durant la période socialiste. C’est une lutte de longue haleine, toujours reprise, tortueuse et complexe.

Comme la mer connaît le flux et le reflux, elle a tantôt des hauts et tantôt des bas, tantôt elle se relâche et tantôt elle gagne en violence. D’elle dépend le sort de la société socialiste, la marche au communisme ou le retour au capitalisme.

La lutte de classe dans la société socialiste trouve inévitablement son reflet dans les partis communistes. La bourgeoisie et l’impérialisme international savent que pour faire dégénérer un pays socialiste en pays capitaliste, il faut en premier lieu amener son parti communiste à dégénérer en parti révisionniste.

Les anciens et les nouveaux éléments bourgeois, les anciens et les nouveaux paysans riches, ainsi que les éléments dégénérés de toues nuances, constituent la base sociale du révisionnisme et c’est par mille moyens qu’ils recrutent des agents au sein des partis communistes.

L’influence bourgeoise est la cause intérieure du révisionnisme. La capitulation devant la pression de l’impérialisme en est la cause extérieure. La lutte entre le marxisme-léninisme et l’opportunisme de toutes les nuances, principalement le révisionnisme, est chose inévitable au sein des partis communistes des pays socialistes durant la période socialiste.

La caractéristique du révisionnisme, c’est qu’il adopte les positions de la bourgeoisie pour attaquer le prolétariat en niant les classes et la lutte de classe, et transforme la dictature du prolétariat en une dictature de la bourgeoisie.

A la lumière de l’expérience du mouvement ouvrier international et tenant compte de la loi objective de la lutte de classe, les fondateurs du marxisme ont fait ressortir que le passage du capitalisme au communisme, de la société de classes à la société sans classes, dépend de la dictature du prolétariat et qu’il n’est pas d’autre voie.

Marx dit :

« La lutte de classe conduit nécessairement à la dictature du prolétariat » [6]. Il dit ailleurs, « Entre la société capitaliste et la société communiste, se place la période de transformation révolutionnaire de celle-là en celle-ci. A quoi correspond une période de transition politique où l’Etat ne saurait être autre chose que la dictature révolutionnaire du prolétariat » [7].

La société socialiste se développe selon un processus de révolution ininterrompue. Parlant du socialisme révolutionnaire, Marx dit :

« Ce socialisme est la déclaration permanente de la révolution, la dictature de classe du prolétariat, comme point de transition nécessaire pour arriver à la suppression des différentes classes en général, à la suppression de tous les rapports de production sur lesquels elles reposent, à la suppression de toutes les relations sociales qui correspondent à ces rapports de production, au bouleversement de toutes les idées qui émanent de ces relations sociales » [8].

Dans sa lutte contre l’opportunisme de la IIe Internationale, Lénine a mis en lumière et développé de manière créatrice la théorie de Marx sur la dictature du prolétariat. Il a fait ressortir :

« La dictature du prolétariat n’est pas la fin de la lutte des classes ; c’est sa continuation sous des formes nouvelles. La dictature du prolétariat, c’est la lutte de classes du prolétariat victorieux qui a pris en main le pouvoir politique, contre la bourgeoisie vaincue, mais non anéantie, non disparue qui, loin d’avoir cessé de résister, a intensifié sa résistance » [9].

Il dit encore :

« La dictature du prolétariat et une lutte opiniâtre, sanglante et non sanglante, violente et pacifique, militaire et économique, pédagogique et administrative, contre les forces et les traditions de la vieille société » [10].

Dans son célèbre De la juste solution des contradictions au sein du peuple et d’autres ouvrages, le camarade Mao Tsé-toung a, sur la base des principes fondamentaux du marxisme-léninisme et de l’expérience historique de la dictature du prolétariat, fait une analyse complète et systématique des classes et de la lutte de classe dans la société socialiste et a développé de manière créatrice la théorie marxiste-léniniste de la dictature du prolétariat.

C’est à partir du point de vue de la dialectique matérialiste qu’il a étudié les lois objectives de la société socialiste. Il a souligné que la loi universelle de la nature et de la société humaine, que sont l’unité et la lutte des contraires, s’applique également à la société socialiste.

Dans la société socialiste, les contradictions de classe continuent à exister et la lutte de classe ne s’éteint pas, même après la transformation socialiste de la propriété des moyens de production.

Il y a toujours lutte entre les deux voies, le socialisme et le capitalisme, durant toute la période socialiste. Pour assurer l’édification du socialisme et empêcher la restauration du capitalisme, il est nécessaire de mener jusqu’au bout la révolution socialiste dans les domaines politique, économique, idéologique et culturel. La victoire complète du socialisme n’est pas l’affaire d’une ou de deux générations ; pour être définitive, elle exige cinq à six générations, voire davantage.

Le camarade Mao Tsé-toung a souligné en particulier que la société socialiste connaît deux genres de contradictions sociales : les contradictions au sein du peuple et les contradictions entre nous et nos ennemis, et que les premières sont nombreuses.

Ce n’est qu’en opérant une distinction entre ces deux genres de contradictions de nature différente et en adoptant différentes méthodes pour parvenir à une juste solution qu’il est possible d’unir plus de 90 pour cent de la population du pays, de défaire les ennemis qui n’en constituent qu’un infime pourcentage et de consolider la dictature du prolétariat.

La dictature du prolétariat est la garantie essentielle de la consolidation et du développement du socialisme, la garantie permettant au prolétariat de vaincre la bourgeoisie et d’assurer le triomphe du socialisme, au cours de la lutte entre les deux voies.

Le prolétariat ne peut s’émanciper définitivement qu’en émancipant l’humanité. La tâche historique de la dictature du prolétariat a deux aspects : un aspect intérieur et un aspect international.

Sur le plan intérieur, la tâche consiste essentiellement à abolir complètement toutes les classes exploiteuses, à développer hautement l’économie socialiste, à élever la conscience communiste des masses populaires, à liquider les différences entre propriété du peuple tout entier et propriété collective, entre ouvriers et paysans, entre ville et campagne, entre travail intellectuel et travail manuel, et à faire disparaître toute possibilité de formation de classes et de restauration du capitalisme, afin de créer les conditions pour la réalisation de la société communiste caractérisée par « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ».

Sur le plan international, la tâche consiste essentiellement à prévenir toute attaque de l’impérialisme international (y compris l’intervention armée et la désagrégation pacifique) et à soutenir la révolution mondiale, jusqu’à l’abolition définitive, par les peuples de l’impérialisme, du capitalisme et du système d’exploitation. Avant l’accomplissement des deux aspects de cette tâche et l’accès à la société communiste intégrale, la dictature du prolétariat est absolument indispensable.

A en juger par la situation actuelle, la tâche de la dictature du prolétariat est encore loin d’être accomplie dans les pays socialistes. Dans tous, il y a, sans exception, classes et lutte de classe, lutte entre voie socialiste et voie capitaliste, et il s’agit toujours de mener la révolution socialiste jusqu’au bout et de prévenir la restauration du capitalisme.

Tous les pays socialistes sont encore loin, bien loin, d’avoir éliminé les différences entre propriété du peuple tout entier et propriété collective, entre ouvriers et paysans, entre ville et campagne, entre travail intellectuel et travail manuel, et de réaliser la société communiste où prévaudra le principe de « chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ».

C’est pourquoi le maintien de la dictature du prolétariat est nécessaire pour tous les pays socialistes.

Dans ces conditions, son abolition par la clique révisionniste de Khrouchtchev est une trahison envers le socialisme et le communisme.

CLASSES ANTAGONISTES ET LUTTE DE CLASSE EN UNION SOVIÉTIQUE

La raison principale pour laquelle la clique révisionniste de Khrouchtchev a proclamé l’abolition de la dictature du prolétariat en Union soviétique, c’est selon elle, que les classes antagonistes y ont été éliminées et que la lutte de classe n’y existe plus.

Mais quelle est la situation réelle en Union soviétique ? N’y a-t-il vraiment plus de classes antagonistes ni de lutte de classe ?

Après la grande Révolution socialiste d’Octobre victorieuse, la dictature du prolétariat fut instaurée ; elle abolit la propriété privée capitaliste et établit la propriété socialiste du peuple tout entier et la propriété collective socialiste par la nationalisation de l’industrie et la collectivisation de l’agriculture, et en quelques décennies, elle parvint à de grandes réalisations dans l’édification socialiste. Ce furent des victoires ineffaçables, des victoires de grande portée historique, remportées par le P.C.U.S. et le peuple soviétique sous la direction de Lénine et de Staline.

Cependant, la vieille bourgeoisie et les autres classes exploiteuses qui, quoique renversées, n’avaient pas été entièrement liquidées, continuèrent à exister après la nationalisation de l’industrie et la collectivisation de l’agriculture.

L’influence politique et idéologique de la bourgeoisie subsistait. Les forces spontanées capitalistes existaient toujours dans la ville comme à la campagne. De nouveaux éléments bourgeois et koulaks apparaissaient continuellement.

Et durant tout le temps écoulé depuis lors, la lutte de classe entre prolétariat et bourgeoisie et la lutte entre les voies socialiste et capitaliste se sont poursuivies dans les domaines politique, économique et idéologique.

Du fait que l’Union soviétique était le premier pays, et à l’époque le seul, à édifier le socialisme et qu’elle ne disposait d’aucune expérience étrangère à laquelle se référer, du fait également que Staline s’était éloigné de la dialectique du marxisme-léninisme par son interprétation des lois de la lutte de classe dans la société socialiste, il proclama prématurément, après la réalisation essentielle de la collectivisation de l’agriculture, qu’en Union soviétique, « il n’existe plus de classes antagonistes » et qu’« elle [la société soviétique] est affranchie des collisions de classes » [11].

Mettant l’accent uniquement sur l’unité de la société socialiste, il négligeait les contradictions au sein de celle-ci, il ne s’appuyait pas sur la classe ouvrière et les larges masses dans la lutte contre les forces capitalistes et considérait que la possibilité de restauration du capitalisme provenait uniquement de l’attaque armée de l’impérialisme international.

Cela est faux, tant en théorie qu’en pratique. Cependant, Staline n’en demeure pas moins un grand marxiste-léniniste. Lorsqu’il dirigeait le Parti et l’État soviétiques, il maintint fermement la dictature du prolétariat et l’orientation socialiste, appliqua une ligne marxiste-léniniste et assura la marche triomphale de l’Union soviétique dans la voie du socialisme.

Khrouchtchev, depuis qu’il détient la direction du Parti et de l’État soviétiques, a appliqué une suite de mesures politiques révisionnistes, qui ont considérablement hâté le développement des forces capitalistes et exacerbé de nouveau, en Union soviétique, la lutte de classe entre le prolétariat et la bourgeoisie, la lutte entre la voie socialiste et la voie capitaliste.

Il suffit de feuilleter les journaux soviétiques de ces dernières années pour trouver de nombreux exemples montrant que, dans la société soviétique, il existe non seulement beaucoup d’éléments des vieilles classes exploiteuses, mais que de nouveaux éléments bourgeois y sont engendrés en grand nombre et que la différenciation au sein des classes s’accentue.

Voyons tout d’abord les activités des éléments bourgeois de tout acabit dans les entreprises soviétiques à propriété du peuple tout entier.

Les responsables de certaines usines d’État et leurs associés mettent leurs fonctions à profit et amassent des fortunes fabuleuses en utilisant l’équipement et le matériel des usines dont ils ont la charge pour créer des « ateliers clandestins » et produire à titre privé, procédant à la vente illicite des produits et se partageant le butin. Voici quelques exemples :

A Léningrad, dans une usine travaillant pour l’armée, les responsables installant des hommes de confiance « à tous les postes-clés », avaient « transformé cette entreprise d’Etat en une entreprise privée ». Ils s’engagèrent illégalement dans la production d’articles non militaires et s’approprièrent 1 million 200 mille anciens roubles en trois ans rien que par la vente de stylos. Parmi eux se trouvait « un voleur de naissance », un homme qui « était un nepman » « dans les années 20 » [12].

Le directeur d’une usine de tissage de soie d’Uzbékistan avait agi de connivence avec l’ingénieur en chef, le chef-comptable, le responsable de la section des fournitures et de vente, les chefs d’atelier et d’autres, et ils étaient devenus des « chefs d’entreprises de fraîche date ».

Ils avaient acheté par des moyens illicites plus de dix tonnes de soie artificielle et naturelle pour produire des articles qui « ne sont pas entrés dans la comptabilité ». Ils avaient embauché » des ouvriers sans passer par la filière habituelle et appliquaient « la journée de travail de douze heures » [13].

Le directeur d’une fabrique de meubles de Kharkov avait établi dans son entreprise un « atelier clandestin de bonneterie » pour la fabrication d’articles destinés à la spéculation. Cet homme « avait plusieurs femmes, plusieurs automobiles, plusieurs maisons, 176 cravates, près de cent chemises et des dizaines de complets ». C’était, en outre, un grand joueur, habitué des champs de courses » [14].

Ces éléments ne mènent pas leurs activités isolément. Ils travaillent invariablement de connivence avec des fonctionnaires des services d’État chargé des fournitures, du commerce, et d’autres services. Ils ont leurs hommes dans la milice et les services judiciaires, qui les protègent et leur servent d’agents. Même de hauts fonctionnaires des organismes d’État les soutiennent et les couvrent. Voici quelques exemples :

Le directeur d’une usine annexe de l’Institut de prophylaxie des maladies mentales de Moscou et ses associés avaient fondé une « entreprise clandestine » et, par des pots-de-vin, ils « s’étaient procuré 58 métiers à tricoter » et de grandes quantités de matières premières. Ils étaient entrés en relations d’affaires avec « 52 usines, coopératives artisanales et kolkhozes » et avaient réalisé en quelques années un bénéfice de 3 millions de roubles. Ils avaient soudoyé des fonctionnaires du Département contre le vol des biens socialistes et la spéculation, des contrôleurs, des inspecteurs, des vérificateurs, etc [15].

Le directeur d’une usine de construction mécanique de la Fédération de Russie avait volé, avec la complicité du directeur adjoint d’une autre usine de construction mécanique et d’autres fonctionnaires, soit au total 43 personnes, plus de 900 métiers à tisser pour les vendre à des usines d’Asie centrale, du Kazakhstan, du Caucase et d’autres régions, machines qui furent utilisées par les responsables de ces usines pour de la production illicite [16].

En Kirghizie, un gang de déprédateurs, comptant plus de quarante membres, se livrant à la production clandestine dans deux usines sous leur contrôle, avait volé plus de 30 millions de roubles à l’Etat. Parmi ses membres figuraient le président de la Commission de la planification de la République, un vice-ministre du Commerce, sept chefs de bureaux et de divisions du Conseil des Ministres de la République, de la Commission économique nationale et de la Commission du Contrôle d’Etat, ainsi qu’un « gros koulak échappé de l’exil » [17].

Ces exemples montrent que les usines tombées dans les pattes de ces éléments dégénérés demeurent nominalement des entreprises socialistes, mais qu’elles sont en réalité devenues des entreprises capitalistes, instrument de leur fortune. Leurs rapports avec les ouvriers se sont mués en rapports d’exploiteurs à exploités, d’oppresseurs à opprimés.

Ne sont-ce pas des éléments bourgeois à cent pour cent, ces dégénérés qui, détenant des moyens de production et en disposant, exploitent le travail d’autrui ? Et leurs complices au sein d’organismes d’Etat, qui s’abouchent avec eux, prennent part à toutes sortes d’exploitations, détournent des fonds, donnent et acceptent de pots-de-vin, participent au partage du butin, ne sont-ils pas eux aussi, des éléments bourgeois dans toute l’acception du terme ?

De toute évidence, ces gens-là appartiennent à une classe hostile au prolétariat, ils appartiennent à la bourgeoisie. Leurs activités antisocialistes constituent précisément cette lutte de classe par laquelle la bourgeoisie s’attaque au prolétariat.

Voyons maintenant en quoi consistent les activités des koulaks de toutes nuances dans les kolkhozes.

Certains responsables de kolkhozes et leurs associés détournent des fonds, se livrent à la spéculation, à la dilapidation et à l’exploitation des kolkhoziens, sans la moindre retenue. Voici quelques exemples :

En Uzbékistan, un président de kolkhoze faisait « régner la terreur dans tout le village ». Dans le kolkhoze, toutes les fonctions importantes étaient occupées par ses parents, alliés et amis. Il « a dilapidé plus de 132 mille roubles du kolkhoze pour la satisfaction de ses ‘besoins personnels’ ». Il avait une voiture, deux motocyclettes et trois femmes, « chacune d’elles disposant d’une villa » [18].

Dans la région de Koursk, le président d’un kolkhoze considérait celui-ci comme son « patrimoine ». Il s’était entendu avec le comptable, le caissier, le chef de l’entrepôt, l’agronome, le directeur du magasin et d’autres personnes pour se couvrir mutuellement et « exploiter les kolkhoziens » ; et en quelques années, ils étaient parvenus à détourner plus cent mille roubles [19].

Le président d’un kolkhoze ukrainien avait détourné plus de 50 mille roubles en falsifiant des certificats et des registres, de mèche avec sa comptable qui, citée comme « comptable modèle », avait même été envoyée à Moscou pour participer à l’Exposition des réalisations de l’économie nationale [20].

Le président d’un kolkhoze de la région d’Alma Ata s’était spécialisé dans la spéculation commerciale. Il avait acheté « en Ukraine ou en Uzbékistan des jus de fruits, du sucre et de l’alcool à Dzambul » qui, transformés en boissons alcoolisées, furent vendus un peu partout à des prix élevés. Ce kolkhoze comprenait une entreprise vinicole produisant plus d’un million de litres par an, dont le réseau de vente couvrait toute la R.S.S du Kazakhstan, et la spéculation commerciale était une de ses principales sources de revenus [21].

Le président d’un kolkhoze de Biélorussie « se comportait comme un seigneur dans son fief » et en tout agissait « arbitrairement ». Il logeait non au kolkhoze mais en ville, ou bien dans sa « luxueuse villa », et était constamment occupé à « diverses machinations commerciales » et « affaires illégales ».

Il achetait du bétail ailleurs, le faisait passer pour celui de son kolkhoze et, dans ses rapports, falsifiait les résultats de la production. Et cependant, « pas mal de reportages élogieux » lui furent consacrés et il était appelé « dirigeant modèle ».

Ces exemples montrent que les kolkhozes placés sous le contrôle de ces responsables deviennent leur propriété privée. Ils transforment l’économie collective socialiste en une nouvelle économie koulak. Ils ont en général, dans les organismes supérieurs, des gens qui les protègent. Leurs rapports avec les kolkhoziens sont devenus des rapports d’oppresseurs à opprimés, d’exploiteurs à exploités. Ne sont-ce pas de nouveaux koulaks à cent pour cent, ces nouveaux exploiteurs qui pèsent de tout leur poids sur les paysans ?

De toute évidence, ces gens-là appartiennent à une classe hostile au prolétariat et aux paysans travailleurs, ils appartiennent à la classe des koulaks, c’est-à-dire à la bourgeoisie rurale. Leurs activités antisociales constituent précisément cette lutte de classe par laquelle la bourgeoisie s’attaque au prolétariat et aux paysans travailleurs.

En dehors des éléments bourgeois dans les entreprises d’État et les kolkhozes, il en existe beaucoup d’autres dans les villes comme dans la campagne soviétiques.

Certains d’entre eux ont mis sur pied des entreprises privées pour la production et la vente à titre privé ; d’autres ont organisé des équipes de construction privées qui entreprennent publiquement des travaux pour le compte de l’État ou des entreprises coopératives ; d’autres encore exploitent des hôtels privés.

Il y avait, à Léningrad, une « capitaliste soviétique » qui engageait des ouvriers pour produire et vendre des blouses en nylon, et « gagnait 700 nouveaux roubles par jour » [22].

Le propriétaire d’un atelier de la région de Koursk fabriquait des bottes de feutre, pour la vente à des prix élevés. Il possédait 540 paires de bottes de feutre, 8 kilos de pièces d’or, 3.000 mètres de tissus, 20 tapis, 1.200 kilos de laine et bien d’autres choses [23].

Le propriétaire d’une entreprise privée de la région de Gomel « employait ouvriers et artisans » et, en l’espace de deux ans, avait entrepris à hauts prix la construction ou la réfection de fours à calciner dans 12 usines [24]. Dans la région d’Orenbourg, il y avait des « centaines d’hôtels privés et d’entrepôts privés », et « l’argent des kolkhozes et de l’État coulait à flots continus dans la poche des tenanciers » [25].

D’autres se livrent à la spéculation, réalisant de gros bénéfices par l’achat à bas prix, la vente au prix fort et le transport illicite de marchandises sur de grandes distances. Moscou compte un grand nombre de spéculateurs qui s’occupent de la revente de produit agricoles.

Ils « font venir des tonnes d’oranges, de pommes et de légumes de Moscou pour les revendre au marché noir ». « On a offert toutes facilités à ces profiteurs : des auberges près des marchés, des entrepôts et d’autres installations sont mises à leur disposition » [26].

Une spéculatrice du territoire de Krasnodar avait instauré son propre « réseau d’agents » et « employait 12 vendeurs et 2 portiers » ; elle expédiait « des milliers de porcs, des centaines de quintaux de céréales et des centaines de tonnes de fruits », des régions rurales vers le bassin du Don, et faisait acheminer « de grandes quantités de briques de lait volées, du verre par wagons entiers » et d’autres matériaux de construction des villes vers les campagnes. Elle s’était considérablement enrichie par cette revente illicite » [27].

D’autres encore agissent comme courtiers ou agents ayant de multiples relations sociales, et peuvent tout vous procurer si vous leur graissez la patte. Il y avait, à Léningrad, un courtier de ce genre qui « sans être ministre du Commerce, contrôlait toutes les marchandises », et « sans avoir de titre officiel dans les chemins de fer, a des wagons à sa disposition ». Il pouvait « se procurer en dehors de stocks des choses dont les stocks sont strictement contrôlés ».

« Tous les entrepôts de Léningrad étaient à sa disposition ». Les marchandises qui passaient entre ses mains lui laissaient d’appréciables « commissions », puisque durant la seule année 1960, il toucha 700 mille roubles d’une compagnie sylvicole. A Léningrad, il y a « tout un groupe » de courtiers de ce genre » [28].

Tous ces propriétaires d’entreprises et ces spéculateurs pratiquent une exploitation capitaliste éhontée. N’est-ce pas l’évidence même qu’ils appartiennent à la bourgeoisie, classe hostile au prolétariat ?

En fait, la presse soviétique, elle-même, qualifie ces gens-là de « capitalistes soviétiques », « chefs d’entreprises de fraîche date », « propriétaires d’entreprises privées », « koulaks de fraîche date », « spéculateurs », « exploiteurs », etc. La clique révisionniste de Khrouchtchev ne s’applique-t-elle pas elle-même un soufflet lorsqu’elle s’obstine à prétendre qu’il n’existe pas de classes antagonistes en Union soviétique ?

Les faits cités plus haut ne constituent qu’une partie de ceux révélés par la presse soviétique. Ils suffisent pour alarmer, mais les faits qu’elle n’a pas divulgués, les faits les plus frappants et plus graves qu’elle a cherché à cacher et à enterrer, sont bien plus nombreux. Ce que nous citons ici est une réponse à la question : les classes antagonistes et la lutte de classe existent-elles en Union soviétique ? Ces faits, beaucoup de gens peuvent les constater. Même la clique révisionniste de Khrouchtchev ne peut les nier.

Ces faits suffisent à montrer clairement que les activités effrénées de la bourgeoisie hostile au prolétariat se multiplient en Union soviétique, dans les villes et les campagnes, dans l’industrie et l’agriculture, dans le secteur de la production et celui de la distribution, dans les branches économiques et les organismes du Parti et de l’Etat, des échelons de base jusqu’aux organismes supérieurs de direction.

Ces activités antisocialistes ne sont pas autre chose que l’âpre lutte de classe que la bourgeoisie mène contre le prolétariat.

Rien d’étonnant à ce qu’apparaissent dans un pays socialiste des éléments de la nouvelle et de l’ancienne bourgeoisie qui s’attaquent au socialisme. Il n’y a pas lieu de s’en effrayer tant que la direction du Parti et de l’Etat est marxiste-léniniste. Cependant, dans l’Union soviétique d’aujourd’hui, la question est grave parce que la clique révisionniste de Khrouchtchev a usurpé la direction du Parti et de l’Etat et qu’une couche privilégiée de la bourgeoisie est apparue dans la société.

C’est de cette question que nous traitons ci-après.

LA COUCHE PRIVILÉGIÉE DE L’UNION SOVIÉTIQUE
ET LA CLIQUE RÉVISIONNISTE DE KHROUCHTCHEV

Dans la société soviétique actuelle, la couche privilégiée est constituée par les éléments dégénérés des cadres dirigeants des organismes du Parti et du gouvernement, des entreprises et des kolkhozes, et les intellectuels bourgeois. Cette couche est opposée aux ouvriers, aux paysans et à la grande masse des intellectuels et des cadres.

Au lendemain de la Révolution d’Octobre, Lénine fit remarquer que l’idéologie et les habitudes bourgeoises et petites-bourgeoises encerclaient et sapaient de partout le prolétariat et en contaminaient certaines couches.

Cet état de choses a engendré, parmi les fonctionnaires, non seulement des bureaucrates coupés des masses, mais aussi de nouveaux éléments bourgeois. Lénine montra en outre que les salaires élevés, quoique nécessaires pour les techniciens spécialisés bourgeois demeurés à leurs postes sous le pouvoir soviétique, exerçaient une influence corruptrice sur le régime soviétique.

C’est pour cela qu’il mit particulièrement l’accent sur la lutte à mener sans relâche contre l’influence des idéologies bourgeoise et petite-bourgeoise, la mobilisation des grandes masses pour qu’elles participent à la gestion de l’Etat, la dénonciation constante des bureaucrates et des nouveaux éléments bourgeois et leur élimination des rangs des organismes soviétiques, et la création de conditions qui empêcheraient l’existence et la réapparition de la bourgeoisie.

Il indiqua de manière saisissante que « sans une lutte systématique et opiniâtre pour améliorer l’appareil, nous serons perdus avant d’avoir créé la base du socialisme » [29].

En même temps, il insista tout particulièrement sur la nécessité de maintenir le principe de la Commune de Paris en matière de politique des salaires, à savoir que tous les fonctionnaires devaient toucher des salaires correspondant à ceux des ouvriers, les spécialistes bourgeois étant les seuls à percevoir des appointements élevés.

Ces directives de Lénine furent appliquées pour l’essentiel, depuis la Révolution d’Octobre jusqu’à la période du relèvement de l’économie nationale. Les responsables des organismes du Parti et du gouvernement, les responsables des entreprises et les spécialistes communistes qui y travaillaient, touchaient un salaire équivalent grosso modo à celui des ouvriers.

A l’époque, le Parti communiste et le gouvernement de l’Union soviétique adoptèrent une série de mesures, tant sur le plan politique et idéologique que dans le système de répartition, afin de prévenir tout abus de pouvoir de la part des cadres dirigeants des différents secteurs et de les empêcher de dégénérer moralement et politiquement.

Avec Staline, le P.C.U.S. s’en tint à la dictature du prolétariat et à la voie du socialisme, combattit résolument les forces capitalistes. Les luttes menées par Staline contre les trotskistes, les zinoviévistes et les boukhariniens étaient, de par leur nature, le reflet au sein du Parti de la lutte de classe entre le prolétariat et la bourgeoisie, de la lutte entre les voies socialiste et capitaliste. L’issue victorieuse de ces luttes permit d’écraser le vain complot de restauration capitaliste en Union soviétique tramé par la bourgeoisie.

Il est indéniable qu’avant la mort de Staline, un certain nombre de gens bénéficiaient d’un régime de hauts salaires et des cadres avaient dégénéré en éléments bourgeois.

Au XIXe Congrès du P.C.U.S., qui se tint en octobre 1952, le Comité central du P.C.U.S. indiqua dans son rapport d’activité que des phénomènes de dégénérescence et de corruption étaient apparus dans des organisations du Parti. Les dirigeants de certaines organisations du Parti en avait fait de petites communautés composées exclusivement de leurs hommes, « plaçant leurs intérêts de groupe au-dessus de ceux du Parti et de l’Etat ».

Les dirigeants de certaines entreprises industrielles « oublient que les entreprises dont on leur a confié la gestion, appartiennent à l’Etat, et s’efforcent de les transformer en leur fief ». Certains fonctionnaires des organisations du Parti, des Soviets et des organismes agricoles, « au lieu de veiller aux intérêts de l’économie publique des kolkhozes, se sont employés à voler des biens au kolkhoze ». Dans les domaines culturel, artistique et scientifique, des œuvres attaquant et salissant le système socialiste avaient fait leur apparition, et parmi des groupes d’hommes de science s’était manifesté un phénomène de monopole académique à la Araktchéev.

Depuis l’usurpation de la direction du Parti et de l’État par Khrouchtchev, des changements radicaux sont intervenus dans la lutte de classe en Union soviétique.

Khrouchtchev a introduit une série de mesures politiques révisionnistes dans l’intérêt de la bourgeoisie, et de ce fait les forces capitalistes ont grandi de façon foudroyante en Union soviétique.

Sous le prétexte de « la lutte contre le culte de la personnalité », il a diffamé la dictature du prolétariat et le système socialiste, pavant en fait la voie à la restauration capitaliste en Union soviétique. En reniant complètement Staline, il a, au fond, nié le marxisme-léninisme que Staline avait maintenu, et il a ouvert ainsi les écluses au flot révisionniste.

En substituant le « stimulant matériel » au principe socialiste « de chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail », Khrouchtchev, loin de réduire, a au contraire accentué l’écart existant entre les revenus d’une minorité et ceux des ouvriers, des paysans et des intellectuels en général.

Il a épaulé les éléments dégénérés implantés aux postes de direction, les encourageant à faire preuve de moins de scrupules encore dans leurs abus de pouvoir pour s’approprier les fruits du labeur du peuple soviétique. Par là, il a accéléré la polarisation des classes dans la société soviétique.

Khrouchtchev a sapé l’économie socialiste planifiée, appliqué le principe du profit capitaliste, développé la libre concurrence capitaliste et détruit la propriété socialiste du peuple tout entier.

Khrouchtchev a attaqué le système de planification socialiste de l’agriculture, le qualifiant de « bureaucratique », de « superflu ». C’est avec ferveur qu’il a pris des leçons auprès des fermiers américains, préconisé le mode d’exploitation capitaliste, encouragé l’économie des paysans riches et miné l’économie collective socialiste.

Il a prêché l’idéologie bourgeoise, les concepts bourgeois de liberté, d’égalité, de fraternité et d’humanité. Il inculque au peuple soviétique la métaphysique et l’idéalisme bourgeois, ainsi que les idées réactionnaires que représentent l’individualisme, l’humanisme et le pacifisme de la bourgeoisie ; il ruine la morale socialiste ; la culture décadente bourgeoise de l’Occident connaît la vogue, tandis que la culture socialiste est mise à l’écart et attaquée.

Sous le couvert de la « coexistence pacifique », Khrouchtchev s’est entendu avec l’impérialisme américain, a miné le camp socialiste et le mouvement communiste international, s’est opposé à la lutte révolutionnaire des nations et des peuples opprimés, a pratiqué le chauvinisme de grande puissance et l’égoïsme national, trahi l’internationalisme prolétarien. Et tout cela afin de maintenir les intérêts acquis fondamentaux des peuples de l’Union soviétique, du camp socialiste et du monde entier.

La ligne adoptée par Khrouchtchev est révisionniste à cent pour cent. Elle a non seulement poussé d’anciens éléments bourgeois à se déchaîner, mais a encore engendré un grand nombre de nouveaux éléments bourgeois parmi les cadres dirigeants du Parti et du gouvernement soviétiques, parmi les responsables des entreprises d’État et des kolkhozes, ainsi que parmi les intellectuels occupant de hautes positions dans les domaines de la culture, de l’art, de la science et de la technologie.

Dans l’Union soviétique d’aujourd’hui, les nouveaux éléments bourgeois ont grandi en nombre d’une manière sans précédent et leur situation sociale a radicalement changé. Avant l’arrivée de Khrouchtchev au pouvoir, ils ne dominaient pas dans la société soviétique. Leurs activités étaient limitées et sanctionnées.

Mais, depuis que Khrouchtchev a pris le pouvoir et usurpé graduellement la direction du Parti et de l’État, ces nouveaux éléments bourgeois sont parvenus à des positions dominantes au sein du Parti et du gouvernement et dans les domaines économique, culturel et autres, et sont devenus une couche privilégiée de la société soviétique.

Cette couche privilégiée est l’élément principal de la bourgeoisie dans l’Union soviétique de nos jours et la principale base sociale de la clique révisionniste de Khrouchtchev. Et celle-ci est le représentant politique de la bourgeoisie soviétique, en particulier de la couche privilégiée de cette classe.

De l’autorité centrale aux autorités locales, des organismes dirigeants du Parti et du gouvernement aux secteurs économiques, aux institutions culturelles et aux établissements d’enseignement, la clique révisionniste de Khrouchtchev a procédé à des épurations successives dans tout le pays, révoqué et remplacé un grand nombre de cadres, écarté ceux qui n’ont pas sa confiance et installés ses créatures aux postes de direction.

Voyons, par exemple, le Comité central du P.C.U.S. Les chiffres montrent qu’à l’issue des XXe et XXIIe Congrès du P.C.U.S. réunis respectivement en 1956 et 1961, près de 70 pour cent de ses membres élus par le XIXe Congrès du P.C.U.S. en 1952 ont été éliminés. Et près de 50 pour cent de ses membres élus par le XXe Congrès ont été épurés au XXIIe Congrès.

Autre exemple : les organisations locales des divers échelons. Selon les chiffres incomplets, à la veille du XXIIe Congrès du P.C.U.S., la clique révisionniste de Khrouchtchev tira prétexte du « renouvellement des cadres » pour révoquer et remplacer 45 pour cent des membres des comités centraux des républiques fédérées, des comités du Parti des territoires et régions, et 40 pour cent des membres des comités municipaux et des comités d’arrondissements.

En 1963, sous prétexte de constituer des « comités du parti pour l’industrie » et des « comités du parti pour l’agriculture », la clique de Khrouchtchev a révoqué et remplacé plus de la moitié des membres des comités centraux des républiques fédérées et des comités du Parti des régions.

Toutes ces mutations ont permis à la couche privilégiée de contrôler le Parti, le gouvernement et les autres secteurs importants.

Cette couche privilégiée a transformé en prérogatives la fonction qui était de servir le peuple afin de soumettre les masses populaires à sa domination, et elle abuse de son pouvoir de gestion des moyens de production et d’existence, afin de poursuivre ses propres intérêts.

Elle s’est approprié les fruits du labeur du peuple soviétique, et elle a des revenus qui sont de dizaines de fois, voire plus de cent fois, supérieur à ceux des ouvriers et des paysans ordinaires.

Non seulement elle s’assure de grosses rentrées, sous forme de hauts traitements, de primes élevées, d’importants droits d’auteur, et d’une grande variété de subsides, mais elle use également de ses prérogatives pour frauder, accepter des pots-de-vin et s’approprier les biens publics. Complètement coupée du peuple travailleur soviétique, elle vit en parasite une existence bourgeoise et corrompue.

Cette couche privilégiée a complètement dégénéré sur le plan idéologique, elle a rompu totalement avec les traditions révolutionnaires du parti bolchévik et a rejeté les idéaux sublimes de la classe ouvrière soviétique. Elle est contre le marxisme-léninisme et le socialisme.

Elle a trahi la révolution et n’admet pas que les autres fassent la révolution. Elle ne songe qu’à consolider ses positions économiques et sa domination politique. Elle n’a d’activités qu’en fonction de ses intérêts privés.

Après avoir usurpé la direction du Parti et de l’Etat soviétique, la clique Khrouchtchev a entrepris de transformer le P.C.U.S., parti marxiste-léniniste au glorieux passé révolutionnaire, en un parti révisionniste, de transformer l’Etat soviétique de dictature du prolétariat en un Etat sous la dictature de la clique révisionniste de Khrouchtchev, de transformer progressivement la propriété socialiste du peuple tout entier et la propriété collective socialiste en une propriété de la couche privilégiée.

On sait qu’après que la clique de Tito se fut engagée sur la voie du révisionnisme en dépit de l’enseigne « socialiste » qu’elle continue d’arborer, la Yougoslavie a vu se former graduellement une bourgeoisie bureaucratique opposée au peuple yougoslave ; d’un Etat de dictature du prolétariat, elle est devenue un Etat de dictature de la bourgeoise bureaucratique ; et son économie socialiste à propriété publique s’est transformée en capitalisme d’Etat.

Et on voit maintenant que la clique de Khrouchtchev a emprunté la voie parcourue par la clique Tito. Khrouchtchev tient Belgrade pour un lieu saint, il a exprimé à plusieurs reprises le désir d’étudier l’expérience de la clique Tito et déclaré que lui-même et la clique Tito « ont une seule et même idéologie et sont guidés par la même théorie ». Rien d’étonnant à cela.

Le premier Etat socialiste du monde créé par le grand peuple soviétique au prix de son sang est placé aujourd’hui par le révisionnisme de Khrouchtchev devant un danger d’une gravité sans précédent, celui de la restauration du capitalisme.

La clique Khrouchtchev propage qu’« il n’y a plus de classes antagonistes ni de lutte de classe en Union soviétique », simplement pour masquer la réalité de la cruelle lutte de classe qu’elle mène contre le peuple soviétique.

La couche privilégiée soviétique que représente la clique révisionniste de Khrouchtchev ne constitue qu’un faible pourcentage de la population soviétique. Elle n’est qu’une infime minorité des rangs des cadres soviétiques. Elle est diamétralement à l’opposé du peuple qui constitue plus de 90 pour cent de la population, elle est à l’opposé des larges masses des cadres et des communistes soviétiques. Les contradictions entre elle et le peuple sont actuellement les principales contradictions existant en U.R.S.S., contradictions de classe inconciliables et de caractère antagoniste.

Le glorieux P.C.U.S., fondé par Lénine, et le grand peuple soviétique ont fait montre, au cours de la Révolution socialiste d’Octobre, d’un esprit créateur révolutionnaire inconnu dans l’histoire, et ont été héroïques dans l’âpre combat mené contre les gardes blancs et l’intervention armée menée par plus de dix puissances impérialistes.

Ils ont obtenu de brillants succès qui sont sans précédent dans la lutte pour l’industrialisation, pour la collectivisation de l’agriculture. Dans la guerre patriotique contre le fascisme allemand, ils ont remporté une grande victoire qui sauva l’humanité tout entière.

Même sous la domination de la clique Khrouchtchev, la masse des membres du P.C.U.S. et le peuple poursuivent les glorieuses traditions révolutionnaires cultivées par Lénine et Staline, s’en tiennent au socialisme et aspirent au communisme.

La grande masse des ouvriers, des kolkhoziens et des intellectuels soviétiques exhale son mécontentement face à l’oppression et à l’exploitation exercées par la couche privilégiée. Elle discerne de plus en plus clairement le visage révisionniste de la clique Khrouchtchev qui a trahi le socialisme et prépare la restauration du capitalisme.

Parmi les cadres soviétiques nombreux sont ceux qui s’en tiennent toujours aux positions révolutionnaires du prolétariat et à la voie socialiste, qui sont fermement contre le révisionnisme de Khrouchtchev.

La grande masse du peuple, des communistes et des cadres soviétiques use de tous les moyens possibles pour contrecarrer et combattre la ligne révisionniste de la clique Khrouchtchev, afin d’empêcher celle-ci de restaurer le capitalisme à sa guise. Le grand peuple soviétique lutte pour défendre les glorieuses traditions de la grande Révolution d’Octobre, pour sauvegarder les grandes conquêtes socialistes et briser le complot de restauration du capitalisme.

DE L’« ÉTAT DU PEUPLE TOUT ENTIER »

Au XXIIe Congrès du P.C.U.S., Khrouchtchev a ouvertement arboré l’étendard de l’opposition à la dictature du prolétariat, proclamant le remplacement de l’Etat de la dictature du prolétariat par un « État du peuple tout entier ». Il est dit dans le Programme du P.C.U.S. que « la dictature du prolétariat… a cessé d’être une nécessité en U.R.S.S. L’État a surgi comme État de la dictature du prolétariat, s’est converti à l’étape actuelle en État du peuple tout entier ».

Tous ceux qui ont quelques notions de marxisme-léninisme savent que l’État est un concept de classe. Lénine a dit :

« Ainsi, le trait distinctif de l’État, c’est l’existence d’une classe particulière d’individus détenant le pouvoir » [30].

L’État est une arme de la lutte de classe, une machine au moyen de laquelle une classe en opprime une autre. Chaque État est un État de dictature d’une classe donnée. Aussi longtemps qu’il existe, il est impossible à l’État d’être au-dessus des classes ou d’être au peuple tout entier.

Le prolétariat et son parti n’ont jamais dissimulé leurs points de vue. Ils proclament de façon nette et précise que la révolution socialiste prolétarienne a pour objectif de renverser la domination bourgeoise et d’instaurer la dictature du prolétariat, et qu’après la révolution socialiste victorieuse, le prolétariat et son parti doivent œuvrer sans défaillance à l’accomplissement des tâches historiques de la dictature du prolétariat, éliminer toutes les classes et les différences de classe, pour permettre à l’État de dépérir.

Seuls la bourgeoisie et ses partis cherchent par tous les moyens à cacher la nature de classe du pouvoir et s’évertuent à présenter l’appareil d’État qu’ils contrôlent comme appartenant au « peuple tout entier » et étant « au-dessus des classes », pour essayer de mystifier les masses.

Le fait que Khrouchtchev a annoncé l’abolition de la dictature du prolétariat en Union soviétique et proclamé l’« État du peuple tout entier » montre qu’il a remplacé la doctrine marxiste-léniniste de l’État par des mensonges bourgeois.

Des marxistes-léninistes ayant critiqué ses inepties, la clique révisionniste de Khrouchtchev s’empressa de se justifier et s’évertua à fabriquer des fondements « théoriques » pour l’« État du peuple tout entier ». Elle prétend maintenant que la période historique de la dictature du prolétariat dont parlaient Marx et Lénine n’a trait qu’à la période du passage du capitalisme au premier stade du communisme et non à son stade supérieur.

Elle prétend en outre que « la dictature du prolétariat perd sa raison d’être avant que ne disparaisse l’État » [31] et qu’après la dictature du prolétariat, il y a encore un stade, celui de l’« État du peuple tout entier ».

C’est de la sophistication pure et simple.

Dans sa « Critique du programme de Gotha », Marx a formulé la célèbre thèse de la dictature du prolétariat, État de la période du passage du capitalisme au communisme. Et Lénine a clairement expliqué cette thèse marxiste.

Il a dit :

« Marx a écrit dans sa Critique du programme de Gotha : ‘Entre la société capitaliste et la société communiste se place la période de transformation révolutionnaire de celle-là en celle-ci. A quoi correspond une période de transition politique où l’État ne saurait être autre chose que la dictature révolutionnaire du prolétariat’. Jusqu’à présent, cette vérité était hors de discussion pour les socialistes ; or, elle implique la reconnaissance de l’État jusqu’au moment où le socialisme victorieux sera passé au communisme intégral » [32].

Lénine disait en outre :

« Ceux-là seuls ont assimilé l’essence de la doctrine de Marx sur l’État, qui ont compris que la dictature d’une classe est nécessaire non seulement pour toute société de classes en général, non seulement pour le prolétariat qui aura renversé la bourgeoisie, mais encore pour toute la période historique qui sépare le capitalisme de la ‘société sans classes’, du communisme » [33].

Il est parfaitement clair que la période historique où existe l’Etat de dictature du prolétariat, dont parlaient Marx et Lénine, ne couvre pas seulement, comme le prétend la clique révisionniste de Khrouchtchev, la période du passage du capitalisme au premier stade du communisme, mais se rapporte à la période du passage du capitalisme « communisme intégral », où toutes les différences de classe auront été éliminées et où la « société sans classes », aura été instaurée, c’est-à-dire la période du passage du capitalisme au stade supérieur du communisme.

Il est tout aussi évident que l’État de la période de transition dont ont parlé Marx et Lénine ne peut être que la dictature du prolétariat et non quelque chose d’autre. La dictature du prolétariat est la forme d’État de la période du passage du capitalisme au stade supérieur du communisme, et également la dernière forme d’État de l’histoire de l’humanité.

Le dépérissement de la dictature du prolétariat signifie la disparition de l’État. Lénine a dit : « De toute l’histoire du socialisme et de la lutte politique, Marx a déduit que l’État devrait disparaître et que la forme transitoire de sa disparition (passage de l’État au non-Etat) sera ‘le prolétariat organisé en classe dominante’ » [34].

Au cours de l’histoire, la dictature du prolétariat peut prendre différentes formes dans tel ou tel pays, à telle ou telle période, mais elle restera inchangée dans sa nature. Lénine a dit :

« Le passage du capitalisme au communisme ne peut évidemment manquer de fournir une grande abondance et une large diversité de formes politiques, mais leur essence sera nécessairement une : la dictature du prolétariat » [35].

On voit également que soutenir que la dictature du prolétariat perd sa raison d’être avant que ne disparaisse l’État et qu’après la disparition de la dictature du prolétariat, il y aura encore un stade, celui de l’« État du peuple tout entier », n’a absolument rien à voir avec les vues de Marx et Lénine, que ce n’est là qu’une invention du révisionnisme Khrouchtchev.

En défendant leurs vues anti-marxistes-léninistes, des membres de la clique révisionniste de Khrouchtchev se sont donné beaucoup de mal pour trouver une phrase de Marx et l’ont déformée en l’isolant de son contexte.

Ils prétendent que « la nature de l’Etat [Staatwesen – en allemand] futur dans la société communiste » mentionné par Marx dans sa « Critique du programme de Gotha » est « l’‘État dans la société communiste’ qui n’est plus la dictature du prolétariat » [36]. Ils ont affirmé présomptueusement que les Chinois n’oseraient pas citer cette phrase de Marx. La clique révisionniste de Khrouchtchev considère, semble-t-il, cette phrase de Marx comme pouvant effectivement leur être de quelque utilité.

Il semble que Lénine a prévu que les révisionnistes recourraient à cette phrase pour altérer le marxisme. Il en a donné une remarquable explication dans le cahier « Le Marxisme au sujet de l’État ».

« La dictature du prolétariat, dit-il, est une ‘période de transition politique’ », « mais Marx continue de parler de « la nature de l’État [Staatwesen, en allemand] futur dans la société communiste’ !! N’y a-t-il pas là une contradiction ? » « Non », répond Lénine. Il a ensuite fait le schéma des trois étapes du processus de développement, depuis l’État bourgeois jusqu’au dépérissement de l’État :

La première : dans la société capitaliste, la bourgeoisie a besoin d’un État, et c’est l’État bourgeois.

La deuxième : dans la période du passage du capitalisme au communisme, le prolétariat a besoin d’un État, et c’est l’État de dictature du prolétariat.

La troisième : dans la société communiste, l’État est superflu, il dépérit.

Lénine concluait en ces termes : « Conséquence logique et clarté absolues !! ».

Dans ce schéma ne figurent que l’État bourgeois, l’État de dictature du prolétariat et le dépérissement de l’État. C’est par là que Lénine a démontré qu’avec le communisme, l’État dépérira et que l’État deviendra non existant.

L’ironie, c’est qu’en justifiant ses erreurs, la clique révisionniste de Khrouchtchev en soit arrivée à citer, elle aussi, le même passage du cahier de Lénine, « Le Marxisme au sujet de l’État ». Et après l’avoir cité, voilà qu’elle déclare stupidement :

« Dans notre pays les deux premières étapes, telles que Lénine les a soulignées dans son jugement, sont déjà une chose du passé. En Union soviétique est apparu l’État du peuple tout entier – l’État communiste, c’est-à-dire, l’État du premier stade du communisme, qui ne cesse de se développer » [37].

Si les deux premières étapes dont parle Lénine sont devenues chose du passé en Union soviétique, l’État aurait déjà dû dépérir. Et d’où aurait surgi cet « État du peuple tout entier » ? Si l’État n’a pas dépéri, il ne peut être que la dictature du prolétariat et en aucun cas un « État du peuple tout entier ».

En défendant son « État du peuple tout entier », la clique révisionniste de Khrouchtchev ne cesse de calomnier la dictature du prolétariat, de prétendre qu’elle n’est pas démocratique. Elle affirme que la démocratie ne peut être développée et transformée en une « véritable démocratie du peuple tout entier » que si l’on substitue l’« État du peuple tout entier » à l’État de dictature du prolétariat.

Khrouchtchev va même jusqu’à se vanter de ce que l’abolition de la dictature du prolétariat montre la « ligne du développement maximum de la démocratie », que « la démocratie prolétarienne s’est de plus en plus transformée en démocratie socialiste du peuple » [38].

Ces propos montrent uniquement que leur auteur ignore totalement la théorie marxiste-léniniste sur l’État ou qu’il l’a déforme dans un but malhonnête.

Tous ceux qui ont quelques notions du marxisme-léninisme savent que, en tant que forme d’État, la démocratie est un concept de classe tout comme la dictature. Il ne peut y avoir que démocratie de classe et non « démocratie du peuple tout entier ».

Lénine dit :

« Démocratie pour l’immense majorité du peuple et répression par la force, c’est-à-dire exclusion de la démocratie pour les exploiteurs, les oppresseurs du peuple ; telle est la modification que subit la démocratie lors de la transition du capitalisme au communisme » [39].

Dictature à l’égard des classes exploiteuses et démocratie pour le peuple travailleur, voilà les deux aspects de la dictature du prolétariat. Seule la dictature du prolétariat permet à la démocratie des masses travailleuses de se développer et de s’étendre à un degré sans précédent. Sans dictature du prolétariat, il ne peut y avoir de vraie démocratie pour le peuple travailleur.

Là où il y a démocratie bourgeoise, il n’y a pas de démocratie prolétarienne ; et là où il y a démocratie prolétarienne, il n’y a pas de démocratie bourgeoise. L’une exclut l’autre. La chose est inévitable et il n’est pas de compromis.

Plus radicalement la démocratie bourgeoise est liquidée, plus la démocratie prolétarienne se développe. Or, aux yeux de la bourgeoisie, tout pays où cela se pratique est dépourvu de démocratie. Mais cela signifie, en fait, promouvoir la démocratie prolétarienne et éliminer la démocratie bourgeoise. Le développement de la démocratie prolétarienne élimine la démocratie bourgeoise.

La clique révisionniste de Khrouchtchev s’oppose à cette vue marxiste-léniniste fondamentale. Au fond, elle estime qu’il n’y a pas de démocratie tant que des ennemis sont soumis à la dictature, et que pour développer la démocratie, le seul moyen est d’abolir la dictature et la répression à l’égard de l’ennemi et d’instaurer la « démocratie du peuple tout entier ».

Cette vue sort du même moule que le concept de « démocratie pure », du renégat Kautsky.

Critiquant Kautsky, Lénine disait :

« La ‘démocratie pure’ est non seulement une formule d’ignorant qui ne comprend rien à la lutte des classes ni à la nature de l’Etat, mais encore une formule triplement creuse, car dans la société communiste, la démocratie, transformée et devenue une habitude, dépérira, mais ne sera jamais une démocratie ‘pure’ » [40].

Il fit remarquer aussi :

« Du despotisme à la démocratie bourgeoise, de la démocratie bourgeoise à la démocratie prolétarienne, de la démocratie prolétarienne à la non-démocratie – tel est le développement dialectique (processus) » [41].

Cela signifie qu’au stade supérieur du communisme, la démocratie prolétarienne disparaîtra avec l’élimination des classes et le dépérissement de la dictature prolétarienne.

Pour parler franchement, la « démocratie du peuple tout entier » autour de laquelle Khrouchtchev mène un grand tapage n’est, comme l’« État du peuple tout entier », que pure duperie. Si Khrouchtchev a ramassé les oripeaux de la bourgeoisie et des vieux révisionnistes pour les rapiécer et les frapper de son sigle, il l’a fait uniquement dans l’intention de tromper le peuple soviétique et les révolutionnaires du monde entier, et de masquer sa trahison de la dictature du prolétariat, son opposition au socialisme.

Qu’elle est l’essence même de son « État du peuple tout entier ? »

Khrouchtchev a supprimé la dictature du prolétariat et a instauré en Union soviétique la dictature de la clique révisionniste, dont il est la tête, c’est-à-dire la dictature d’une couche privilégiée de la bourgeoisie soviétique.

Son « État du peuple tout entier » n’est en rien un État de dictature du prolétariat, mais bien un État où sa petite clique révisionniste applique sa dictature à la grande masse des ouvriers, des paysans et des intellectuels révolutionnaires.

Sous la domination de la clique Khrouchtchev il n’y a pas la moindre démocratie pour le peuple travailleur ; il n’y a démocratie que pour la poignée de gens de la clique révisionniste de Khrouchtchev, pour la couche privilégiée, pour les nouveaux et les anciens éléments bourgeois.

Aussi, la « démocratie du peuple tout entier » est-elle une démocratie bourgeoise à cent pour cent, autrement dit, la dictature de la clique Khrouchtchev sur le peule soviétique.

Aujourd’hui, en Union soviétique, tous ceux qui restent fidèles à la position prolétarienne, s’en tiennent au marxisme-léninisme et ont le courage de parler, de résister et de lutter, sont surveillés, filés, ou assignés à comparaître, voire même arrêtés ou incarcérés. Ils sont aussi traités de « malades mentaux » et envoyés dans des « asiles d’aliénés ».

Tout dernièrement, la presse soviétique déclarait que des « luttes seront engagées » contre tous ceux qui manifeste le moindre mécontentement. Même ceux qui ne font que « des mots » à propos de la politique agricole de Khrouchtchev sont traités de « pourriture » et des « coups impitoyables » leur seront portés [42].

Ce qui est particulièrement étonnant, c’est que la clique révisionniste de Khrouchtchev en est venue à plusieurs reprises à recourir à la répression sanglante contre les ouvriers en grève et les masses qui résistaient.

La formule « supprimer la dictature du prolétariat et sauvegarder l’État de tout le peuple » montre le secret de la clique révisionniste de Khrouchtchev : s’opposer résolument à la dictature du prolétariat, tout en se cramponnant désespérément au pouvoir.

La clique révisionniste de Khrouchtchev se rend bien compte de l’extrême importance qu’il y a de détenir le pouvoir. Elle a besoin de l’appareil d’État pour réprimer le peuple travailleur et les marxistes-léninistes soviétiques.

Elle a besoin de l’appareil d’État pour paver la voie à la restauration du capitalisme en Union soviétique.

Voilà les buts qu’avait réellement Khrouchtchev lorsqu’il leva l’étendard de l’« État du peuple tout entier » et de la « démocratie du peuple tout entier ».

DU « PARTI DU PEUPLE TOUT ENTIER »

Au XXIIe Congrès du P.C.U.S., Khrouchtchev a aussi arboré ouvertement un autre étendard, celui de l’altération du caractère prolétarien du P.C.U.S. Il proclama la substitution du « parti du peuple tout entier », au parti du prolétariat. Le Programme du P.C.U.S. dit à ce sujet :

« Par suite de la victoire du socialisme en U.R.S.S., du renforcement de l’unité de la société soviétique, le parti communiste de la classe ouvrière est devenu l’avant-garde du peuple soviétique, le parti de tout le peuple ». La lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. affirme que le Parti « est devenu une organisation politique du peuple tout entier ».

Affirmation absurde et ridicule !

L’abc du marxisme-léninisme nous apprend que, tout comme l’État, le parti politique est un instrument de la lutte de classes. Tous les partis politiques ont un caractère de classe. L’esprit de parti est l’expression concentrée du caractère de classes.

Il n’y a pas et il n’y a jamais eu de parti en marge des classes ou au-dessus d’elles, et il n’existe pas de « parti du peuple tout entier », qui ne représenterait pas les intérêts d’une certaine classe.

Un parti prolétarien est bâti conformément à la théorie révolutionnaire et au style révolutionnaire du marxisme-léninisme ; il est formé par les éléments d’avant-garde qui sont d’une fidélité à toute épreuve envers la mission historique du prolétariat ; il est le détachement avancé et organisé du prolétariat et la forme suprême de son organisation. Le parti du prolétariat représente les intérêts du prolétariat et est l’expression concentrée de sa volonté.

Le parti du prolétariat est également le seul parti qui puisse représenter les intérêts de plus de 90 pour cent de la population.

Ceci parce que les intérêts du prolétariat sont identiques à ceux des larges masses travailleuses ; parce qu’il est capable d’envisager les problèmes en fonction de la place que le prolétariat occupe dans l’histoire, en fonction des intérêts présents et futurs du prolétariat et des masses laborieuses ; et parce qu’il est capable d’envisager les problèmes en fonction des intérêts majeurs de l’écrasante majorité du peuple, qu’il est capable d’assumer une direction correcte conformément au marxisme-léninisme.

Le parti prolétarien comprend, outres les militants d’origine ouvrière, des militants issus d’autres classes. Mais ce n’est pas en tant que représentants d’autres classes que ceux d’origine non prolétarienne adhèrent au parti. Dès le jour de leur adhésion, il leur faut renoncer aux positions de leur classe originelle et se placer sur les positions du prolétariat. Marx et Engels ont dit :

« Si des gens issus d’autres classes adhèrent au mouvement prolétarien, la première condition est qu’ils ne doivent apporter avec eux aucun vestige des préjugés bourgeois, petits-bourgeois, etc., mais adopter de tout cœur la conception prolétarienne du monde » [43].

Il y a longtemps que tous ces principes fondamentaux touchant au caractère du parti prolétarien ont été mis en lumière par le marxisme-léninisme. Mais aux yeux de la clique révisionniste de Khrouchtchev, ce ne sont que des « formules stéréotypées », tandis que leur « parti du peuple tout entier » participerait du « développement dialectique et réaliste du parti » [44].

La clique révisionniste de Khrouchtchev s’est donné beaucoup de mal pour procurer quelques justifications au « parti du peuple tout entier ». Lors des entretiens entre les Partis chinois et soviétique en juillet 1963 et dans la presse soviétique, elle a affirmé qu’elle avait transformé le P.C.U.S. en un « parti du peuple tout entier » parce que :

1. Le P.C.U.S. « exprime les intérêts du peuple tout entier ».

2. Le peuple tout entier a accepté la conception marxiste-léniniste du monde, celle de la classe ouvrière, et l’objectif de la classe ouvrière, à savoir la construction du communisme, est devenu l’objectif du peuple tout entier.

3. Les rangs du P.C.U.S. sont formés par les meilleurs représentants des ouvriers, des kolkhoziens et des intellectuels. Le P.C.U.S. unit des communistes de plus de cent nationalités et races.

4. Les méthodes démocratiques utilisées dans les activités du Parti sont aussi en accord avec le caractère du parti du peuple tout entier.

On voit du premier coup d’œil que de toutes ces raisons imaginées par la clique révisionniste de Khrouchtchev, il n’en est aucune qui permette de dire qu’elle a traité avec sérieux une question qui est sérieuse.

Dans sa lutte contre les opportunistes qui parlaient à tort et à travers, Lénine déclara :

« Peut-on discuter sur un ton sérieux avec des gens manifestement incapables de traiter sérieusement des questions sérieuses ? C’est difficile, camarades, très difficile ! Cependant, une question dont certains sont incapables de parler sérieusement est par elle-même assez sérieuse pour qu’il ne soit pas inutile d’analyser même les réponses manifestement peu sérieuses qui lui sont faites » [45].

Maintenant, rien ne nous empêche d’analyser la réponse manifestement peu sérieuse donnée par la clique révisionniste de Khrouchtchev à une question aussi sérieuse que celle du parti du prolétariat.

Au dire de la clique révisionniste de Khrouchtchev, le parti communiste devrait devenir un « parti du peuple tout entier » parce qu’il exprime les intérêts de tout le peuple. En découlera-t-il que ce parti aurait dû être, dès le départ, un « parti du peuple tout entier », et non un parti du prolétariat ?

Au dire de la clique révisionniste de Khrouchtchev, le parti communiste devrait devenir un « parti du peuple tout entier » parce que le peuple tout entier a accepté la conception marxiste-léniniste du monde, celle de la classe ouvrière.

Mais comment peut-on affirmer que la conception marxiste-léniniste du monde est acceptée par tous dans cette société soviétique qui connaît une forte différenciation au sein des classes et une lutte de classes acharnée ? Les anciens et les nouveaux éléments bourgeois qui se comptent par dizaines de milliers chez vous, seraient-ils tous des marxistes-léninistes ?

Si, à vous en croire, le marxisme-léninisme est réellement devenu la conception du monde de tout le peuple, ne s’ensuit-il pas qu’il n’y a plus de différence entre parti et non-parti dans la société et que le parti n’a donc plus aucune raison d’être. Et dans ce cas, pourquoi un « parti du peuple tout entier » ?

Au dire de la clique révisionniste de Khrouchtchev, le parti communiste devrait devenir un « ‘parti du peuple tout entier » parce que ses membres sont des ouvriers, des paysans, des intellectuels de différentes nationalités et races. Se pourrait-il qu’avant son XXIIe Congrès, où le « parti du peuple tout entier » fut formulé, le P.C.U.S. n’avait pas de membres issus de classes autres que la classe ouvrière ? Se pourrait-il que les membres du Parti étaient d’une seule et même nationalité, à l’exclusion des autres nationalités et races ?

Si le caractère d’un parti était déterminé uniquement par la composition sociale de ses membres, n’en découlerait-il pas que les multiples partis politiques existant au monde, et dont les membres sont aussi issus de classes, nationalités et races différentes, sont tous des « partis du peuple tout entier » ?

Au dire de la clique révisionniste de Khrouchtchev, le parti est un « parti du peuple tout entier » parce que les méthodes qu’il utilise dans ses activités sont démocratiques de par leur nature. Le parti communiste a pour fondement, dès ses débuts, le principe du centralisme démocratique et il doit appliquer la méthode de la ligne de masse et la méthode démocratique de persuasion et d’éducation lorsqu’il entreprend son travail au sein du peuple. Partant, ne serait-il pas un « parti du peuple tout entier » depuis le jour même de sa fondation ?

Bref, de toutes les « raisons » invoquées par la clique révisionniste de Khrouchtchev, il n’en est pas une qui tienne debout.

Khrouchtchev ne s’est pas contenté de faire grand bruit au sujet du « parti du peuple tout entier » ; il a divisé le Parti en un « parti industriel » et un « parti agricole » sous prétexte d’« établir les organisations du Parti sur la base de la production » [46].

La clique révisionniste de Khrouchtchev affirme qu’elle a agi de la sorte parce que « dans les conditions du socialisme, l’économie est plus importante que la politique » [47] et qu’elle veut « placer les problèmes économiques et de production, dont la prédominance a été confirmée par tout le processus de l’édification du communisme, au centre des activités des organisations du Parti, et leur donner la priorité dans tout le travail de ces organisations » [48].

Khrouchtchev a déclaré : « Pour parler net, la principale chose dans le travail des organismes du Parti, c’est la production » [49]. Qui plus est, la clique révisionniste a prêté pareil point de vue à Lénine en prétendant qu’elle agit en accord avec les principes de Lénine.

Cependant, il suffit de connaître tant soit peu l’histoire du P.C.U.S. pour savoir qu’il ne s’agit pas du tout d’un point de vue de Lénine, mais, au contraire, d’un point de vue antiléniniste, du point de vue de Trotsky. Là également, Khrouchtchev est bel et bien un digne disciple de Trotsky.

Critiquant Trotsky et Boukharine, Lénine disait :

« la politique est l’expression concentrée de l’économie … la politique ne peut manquer d’avoir la primauté sur l’économie. Raisonner autrement c’est oublier l’abc du marxisme ». Il ajoutait : « … sans une position politique juste, une classe donnée ne peut pas maintenir sa domination et, par conséquent, elle ne peut pas non plus s’acquitter de sa tâche dans la production » [50].

Les faits sont on ne peut plus clairs, le véritable objectif poursuivi par la clique révisionniste de Khrouchtchev lorsqu’elle avance la formule du « parti du peuple tout entier » est de transformer radicalement le caractère prolétarien du P.C.U.S. et de faire du parti marxiste-léniniste un parti révisionniste.

Le grand P.C.U.S. se trouve devant un grave danger, celui de la dégénérescence d’un parti prolétarien en un parti bourgeois, d’un parti marxiste-léniniste en un parti révisionniste.

Lénine disait :

« Un parti qui veut exister ne peut tolérer la moindre tergiversation sur la question de son existence ni aucun compromis avec ceux qui pourraient l’enterrer » [51].

C’est précisément ce grave problème que la clique révisionniste de Khrouchtchev vient de poser de nouveau devant la masse des membres du grand P.C.U.S.

LE PSEUDO-COMMUNISME DE KHROUCHTCHEV

Au XXIIe Congrès du P.C.U.S., Khrouchtchev a proclamé l’entrée de l’Union soviétique dans la phase de l’édification en grand de la société communiste. Et d’ajouter : « … nous construirons la société communiste pour l’essentiel en vingt ans » [52]. C’est pure tromperie.

Comment peut-on parler de l’édification du communisme lorsque la clique révisionniste de Khrouchtchev mène l’Union soviétique dans la voie du retour au capitalisme et que le peuple soviétique court le grave danger de perdre les conquêtes socialistes ?

Le vrai but poursuivi par Khrouchtchev lorsqu’il hisse l’enseigne de l’« édification du communisme » est de masquer les traits réels de son révisionnisme. Cependant, dévoiler pareille tromperie n’est guère difficile. De même qu’un œil de poisson ne peut être confondu avec une perle, le révisionnisme ne peut se faire passer pour du communisme.

Le communisme scientifique a été défini de manière précise. Selon le marxisme-léninisme, la société communiste est une société d’où sont complètement abolies les classes et les différences de classes, où le peuple tout entier est parvenu à un haut degré de conscience politique et de moralité communistes, fait preuve d’une initiative et d’un enthousiasme débordants au travail, où les produits sociaux se trouvent en grande abondance, où prévaut le principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins », où l’État a dépéri.

Marx a affirmé :

« Dans une phase supérieure de la société communiste, quand auront disparu l’asservissante subordination des individus à la division du travail, et avec elle, l’opposition entre le travail intellectuel et le travail manuel ; quand le travail ne sera pas seulement un moyen de vivre, mais deviendra lui-même le premier besoin vital ; quand, avec le développement multiple des individus, les forces productives se seront accrues elles aussi et que toutes les sources de la richesse collective jailliront avec abondance, alors seulement l’horizon borné du droit bourgeois pourra être définitivement dépassé et la société pourra écrire sur ses drapeaux : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ! » [53].

Selon la théorie marxiste-léniniste, le maintien de la dictature du prolétariat durant la période de la société socialistes a précisément pour but la progression vers le communisme, Lénine a dit :

« La marche en avant, c’est-à-dire vers le communisme, se fait en passant par la dictature du prolétariat ; et elle ne peut faire autrement » [54].

Puisque la clique révisionniste de Khrouchtchev a abandonné la dictature du prolétariat en Union soviétique, cela signifie qu’il n’y a pas progression mais régression, pas de progression vers le communisme mais régression vers le capitalisme.

La progression vers le communisme signifie développement dans le sens de l’abolition de toutes les classes et des différences de classes. On n’imagine pas une société communiste qui aurait maintenu des classes, moins encore des classes exploiteuses.

Or, Khrouchtchev a fait s’accentuer la différenciation au sein des classes en épaulant une nouvelle bourgeoisie, en restaurant et développant le système d‘exploitation en Union soviétique. Une couche privilégiée de la bourgeoisie opposée au peuple soviétique occupe maintenant la place dominante au sein du Parti et du gouvernement et dans les domaines économique, culturel et autres. Y a-t-il là quoi que ce soit de communiste ?

La progression vers le communisme signifie développement dans le sens d’un système unitaire de propriété du peuple tout entier des moyens de production. On n’imagine pas une société communiste où coexisteraient plusieurs systèmes de propriété. Or, Khrouchtchev est en train de faire dégénérer graduellement les entreprises à propriété du peuple tout entier en entreprises à caractère capitaliste et la propriété collective des kolkhozes en économie de koulak. Y a-t-il là aussi quoi que ce soit de communiste ?

La progression vers le communisme signifie développement dans le sens de l’abondance extrême des produits sociaux et du principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ». On n’imagine pas une société communiste fondée sur l’enrichissement d‘une poignée de gens et l’appauvrissement de la grande masse du peuple.

Sous le système socialiste, le grand peuple soviétique a développé les forces productives sociales à un rythme sans précédent. Cependant, le fléau révisionniste khrouchtchevien a causé de grands ravages à l’économie socialiste soviétique.

Se débattant dans d’innombrables contradictions, Khrouchtchev fait fréquemment volte-face, change de politique en matière d’économie du jour au lendemain, plongeant l’économie nationale soviétique dans le chaos.

Khrouchtchev est un incorrigible dissipateur. Il a dilapidé toutes les réserves alimentaires accumulées au temps de Staline et introduit de grandes difficultés dans la vie du peuple soviétique. Il a dénaturé et saboté le principe de répartition socialiste : « de chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail », permettant ainsi à une poignée de gens de s’approprier les fruits du labeur de la grande masse du peuple soviétique. Rien que sous cet angle-là, on constate que la voie prise par Khrouchtchev est éloignée du communisme.

La progression vers le communisme signifie développement dans le sens de l’élévation constante de la conscience politique communiste des masses populaires. On n’imagine pas une société communiste où les idées bourgeoises se répandent sans frein.

Or, Khrouchtchev fait du zèle pour ressusciter l’idéologie bourgeoise en Union soviétique et agit comme un missionnaire en faveur de la culture décadente américaine.

Prônant le stimulant matériel, il a réduit les rapports entre les hommes à des rapports d’argent et développé l’individualisme et l’égoïsme. C’est lui qui a déconsidéré à nouveau le travail manuel et rendu gloire aux jouissances tirées de l’appropriation des fruits du labeur d’autrui. Le climat moral et les mœurs encouragés par Khrouchtchev sont à dix mille lieues du communisme.

La progression vers le communisme signifie développement dans le sens du dépérissement de l’État. On n’imagine pas une société communiste dotée d’un appareil d’État servant à opprimer le peuple.

L’État de dictature du prolétariat n’est plus l’État au sens originel, car ce n’est plus un appareil utilisé par une minorité d’exploiteurs pour opprimer l’écrasante majorité du peuple, mais un appareil assurant la démocratie à cette dernière en exerçant la dictature uniquement sur une infime minorité d’exploiteurs.

En modifiant le caractère du pouvoir soviétique, Khrouchtchev fait dégénérer la dictature du prolétariat en un instrument par lequel une poignée d’éléments bourgeois, la couche privilégiée, exerce une dictature sur les larges masses ouvrières, paysannes et intellectuelles soviétiques. Khrouchtchev continue à renforcer son appareil d’État dictatorial et à intensifier sa répression du peuple soviétique. Parler de communisme dans de telles conditions tient vraiment de la raillerie.

La comparaison entre tout cela et les principes du communisme scientifique fait ressortir aussitôt que la clique révisionniste de Khrouchtchev détourne en tout l’Union soviétique de la voie du socialisme et l’amène sur la voie du capitalisme, et par conséquent, l’éloigne de plus en plus, au lieu de la rapprocher, de l’objectif communiste : « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ».

Khrouchtchev nourrit des buts inavoués en arborant son panneau communiste. Il l’utilise non seulement pour mystifier le peuple soviétique et maquiller la restauration du capitalisme, mais aussi pour mystifier le prolétariat international, les révolutionnaires du monde entier et pour trahir l’internationalisme prolétarien.

C’est sous ce couvert que la clique Khrouchtchev s’est soustraire à son devoir internationaliste prolétarien, cherche à s’entendre avec l’impérialisme américain pour opérer le partage du monde, et qu’elle s’évertue à amener les pays frères socialistes à s’incliner devant ses propres intérêts, qu’elle leur interdit de combattre l’impérialisme, de soutenir la révolution des nations et des peuples opprimés, et qu’elle les soumet à son contrôle politique, économique et militaire pour les transformer en dépendances et colonies effectives.

Elle veut aussi amener toutes les nations et tous les peuples opprimés à s’incliner devant ses intérêts propres, renoncer à leurs luttes révolutionnaires, à ne pas troubler son beau rêve d’entente avec l’impérialisme pour le partage du monde, et à se soumettre à l’asservissement et à la pression de impérialistes sur leurs laquais.

Bref, « construire le communisme pour l’essentiel en vingt ans » en Union soviétique, ce mot d’ordre de Khrouchtchev est aussi hypocrite que réactionnaire.

Les Chinois « en sont arrivés même à mettre en doute le droit de notre Parti, de notre peuple de construire le communisme » [55], affirme la clique révisionniste de Khrouchtchev. C’est là une tentative d’une maladresse extrême qui vise à tromper le peuple soviétique et à saper l’amitié des peuples chinois et soviétique. Jamais nous n’avons douté que le grand peuple soviétique accédera un jour à la société communiste.

Cependant, la clique révisionniste de Khrouchtchev est en voie de détruire les conquêtes socialistes du peuple soviétique, et le frustre du droit de marcher au communisme. Dans ces conditions, au peuple soviétique ne se pose nullement la question de savoir comment édifier le communisme, mais de savoir comment combattre et contrecarrer les tentatives de restauration du capitalisme par Khrouchtchev.

La clique révisionniste de Khrouchtchev dit aussi que

« nous incriminant le fait que notre Parti se donne pour tâche de lutter pour une vie meilleure du peuple, les dirigeants du P.C.C. font allusion à un ‘embourgeoisement’ et à une ‘dégénérescence’ de la société soviétique » [56].

C’est une tentative stupide et déplorable pour détourner le mécontentement exhalé par le peuple soviétique. Au peuple soviétique, nous souhaitons sincèrement une vie chaque jour meilleure. Mais le « souci du bien-être du peuple » et « laisser chacun vivre une belle vie » dont se vante Khrouchtchev est fausseté et démagogie à l’état pur.

Pour la masse du peuple soviétique, la vie entre les mains de Khrouchtchev est déjà suffisamment misérable. La clique révisionniste de Khrouchtchev recherche uniquement une « vie meilleure » pour les éléments de la couche privilégiée, pour les nouveaux et les anciens bourgeois d’Union soviétique.

Ces gens-là s’approprient les fruits du labeur du peuple soviétique et mènent une existence seigneuriale. C’est à cent pour cent qu’ils sont embourgeoisés.

Le « communisme » de Khrouchtchev est dans son essence une variante du socialisme bourgeois. Pour lui, le communisme n’est pas l’abolition totale des classes et des différences de classes, et il le décrit comme « un plat plein de produits du travail manuel et du travail spirituel, que chacun peut obtenir » [57].

Pour lui, la lutte de la classe ouvrière pour le communisme n’est pas une lutte pour l’émancipation totale de la classe ouvrière et de l’humanité toute entière, et il la décrit comme une lutte pour « un plat de goulasch ». Il n’y a plus la moindre trace de communisme scientifique dans son cœur, mais une société de bourgeois ignares et affreux.

Le « communisme » de Khrouchtchev a les États-Unis pour modèle. Il porte son imitation de leur mode d’exploitation capitaliste et de leur mode de vie bourgeois au rang d’une politique d’Etat. Il affirme qu’il « apprécie hautement » leurs réalisations. Il « se réjouit de ces réalisations et parfois les envie » [58].

Il porte aux nues une lettre de Garst, gros fermier américain, qui prône le système capitaliste [59], et prend en fait cette lettre pour programme dans le domaine tant agricole qu’industriel, et, plus particulièrement, il veut s’inspirer du principe du projet des entreprises capitalistes américaines.

Il témoigne d’une profonde admiration pour le mode de vie américain, prétendant que le peuple américain « ne vit pas mal » sous la domination et l’esclavage du capital monopoleur [60].

En outre, Khrouchtchev espère édifier le communisme avec des prêts accordés par l’impérialisme américain. Lors de son voyage aux États-Unis et en Hongrie, il a exprimé à maintes reprises son désir d’« obtenir des crédits du diable lui-même ».

On voit par là que le « communisme » de Khrouchtchev est un « communisme pour le goulasch » un « communisme au mode de vie américain », un « communisme bâti avec des crédits du diable ». Rien d’étonnant à ce que Khrouchtchev ait souvent déclaré aux représentants du capital monopoleur de l’Occident qu’un tel « communisme » une fois réalisé, « vous irez au communisme sans que je vous y invite » [61].

Rien de neuf dans ce communisme-là. C’est tout simplement un nom de rechange du capitalisme. Ce n’est qu’une étiquette, une enseigne, un placard publicitaire de la bourgeoisie. En se moquant des vieux partis révisionnistes qui se cachaient derrière l’enseigne du marxisme, Lénine disait :

« Là où le marxisme est populaire parmi les ouvriers, ce courant politique, ce parti ouvrier bourgeois’, invoquera avec véhémence le nom de Marx. On ne peut le leur interdire, comme on ne peut interdire à une firme commerciale de faire usage de n’importe quelle étiquette, de n’importe quelle enseigne publicitaire » [62].

Il est donc facile de comprendre pourquoi le « communisme » de Khrouchtchev est apprécié par l’impérialisme et le capital monopoleur. Le secrétaire d’État américain Dean Rusk a déclaré :

« … dans la mesure ou le goulasch, la deuxième paire de pantalon, et d’autres questions du genre, prennent davantage d’importance en Union soviétique, une certaine influence modératrice, je crois est apparue sur la scène actuelle » [63].

Le premier ministre britannique Home a affirmé de son côté :

« M. Khrouchtchev a dit que le communisme à la russe met l’éducation et le goulasch au premier plan. Voilà qui est bien ; le communisme pour le goulasch est préférable au communisme belliqueux, et je suis heureux de voir confirmer par là notre vue selon laquelle des communistes gros et aisés sont préférables à des communistes maigres et affamés » [64].

Le révisionnisme de Khrouchtchev répond entièrement aux besoins de la politique d’« évolution pacifique » que l’impérialisme américain pratique à l’égard de l’Union soviétique et des autres pays socialistes. Dulles disait :

« on constate en Union soviétique l’apparition de forces qui tendent vers un plus grand libéralisme ; si elles persistaient, elles pourraient opérer un changement fondamental en Union soviétique même » [65].

Les forces libérales dont parlait Dulles sont des forces capitalistes. Le changement fondamental que souhaitait Dulles est la dégénérescence du socialisme en capitalisme. Khrouchtchev opère maintenant le « changement fondamental » dont rêvait Dulles.

Combien grands sont les espoirs que les impérialistes placent dans la restauration capitaliste en Union soviétique ! Et comme ils jubilent !

Que ces seigneurs impérialistes ne se réjouissent pas trop tôt !

Car aucun service rendu par la clique révisionniste de Khrouchtchev ne saurait préserver l’impérialisme de sa fin inéluctable. La clique dominante révisionniste souffre de la même maladie que la clique dominante impérialiste ; antagonistes envers les masses populaires qui représentent plus de 90 pour cent de la population, elles sont donc faibles et impuissantes et sont toutes deux des tigres en papier.

Pas plus que le bouddha en argile qui traverse à gué la rivière, la clique révisionniste de Khrouchtchev ne peut se sauver ; comment pourrait-elle prodiguer à l’impérialisme des bénédictions lui assurant longue vie ?

LES ENSEIGNEMENTS HISTORIQUES
DE LA DICTATURE DU PROLÉTARIAT

Le révisionnisme de Khrouchtchev a causé de graves préjudices au mouvement communiste international, mais en même temps il a éduqué par la négative les marxistes-léninistes et les révolutionnaires de partout dans le monde.

Si la grande Révolution d’Octobre a fourni aux marxistes-léninistes de tous les pays la plus importante expérience positive et frayé le chemin à la prise du pouvoir politique par le prolétariat, le révisionnisme de Khrouchtchev a, pour sa part, procuré aux marxistes-léninistes de tous les pays la plus importante expérience négative, leur permettant ainsi de tirer les leçons qui s’imposaient pour empêcher la dégénérescence du parti prolétarien et des pays socialistes.

Tout au long de l’histoire, les révolutions de tous les pays ont subi des revers et connu des tours et des détours. Lénine disait :

« si l’on considère le fond de la question, a-t-on jamais vu dans l’histoire qu’un nouveau mode de production ait réussi du premier coup, sans une longue suite d’insuccès, d’erreurs, de récidives ? » [66].

La révolution prolétarienne internationale a moins de cent ans d’histoire, si l’on compte à partir de 1871 où le prolétariat de la Commune de Paris tenta héroïquement, pour la première fois, de saisir le pouvoir, ou à peine un demi-siècle, si l’on compte à partir de la Révolution d’Octobre.

Elle est la plus grande révolution de l’histoire de l’humanité, celle qui remplace le capitalisme par le socialisme, la propriété privée par la propriété publique et extirpe les systèmes d’exploitation et les classes exploiteuses. Il est donc tout naturel qu’une révolution aussi bouleversante ait à passer par des luttes de classes sérieuses et acharnées, et il est inévitable que le cours qu’elle a à emprunter soit long, qu’il ait des zigzags et passe par des vicissitudes.

L’histoire a connu des cas de défaite subie par le régime prolétarien face à la répression armée de la bourgeoisie, par exemple la Commune de Paris et la République des Soviets de Hongrie en 1919. L’époque contemporaine aussi a vu éclater la rébellion contre-révolutionnaire en Hongrie, en 1956, lorsque le pouvoir du prolétariat fut presque renversé.

Cette forme-là de restauration capitaliste est aisément décelable, on est sur ses gardes, on maintient une vigilance plus grande.

Toutefois, lorsqu’il s’agit d’une autre forme de restauration capitaliste, on ne peut la déceler aisément, et souvent on ne se garde pas et on manque de vigilance ; celle-là présente donc un danger bien plus grand.

C’est de ceci qu’il s’agit : l’État de dictature du prolétariat prend la voie du révisionnisme, la voie de l’« évolution pacifique », par suite de la dégénérescence de la direction du Parti et de l’État. Une leçon de ce genre nous a été fournie il y a longtemps par la clique révisionniste de Tito qui a fait dégénérer la Yougoslavie socialiste en pays capitaliste. Cependant, la leçon yougoslave n’a pas suffi à éveiller la pleine attention des gens. Certains ont pu penser que c’était peut-être accidentel.

Mais la clique révisionniste de Khrouchtchev a usurpé la direction du Parti et de l’État et le grave danger de la restauration capitaliste est là, en Union soviétique, le pays de la grande Révolution d’Octobre et de plusieurs décennies d’édification socialiste.

C’est un cri d’alarme lancé à tous les pays socialistes, y compris la Chine, et à tous le partis communistes et ouvriers, dont le P.C.C. La plus grande attention a inévitablement été éveillée et les marxistes-léninistes et les révolutionnaires du monde entier ont à réfléchir sérieusement et à maintenir une haute vigilance.

L’apparition du révisionnisme de Khrouchtchev est un fait à la fois négatif et positif. Tant que les pays où le socialisme a triomphé et ceux qui s’engageront dans la voie socialiste étudient sérieusement les leçons de l’« évolution pacifique » pratiquée en Union soviétique par la clique révisionniste de Khrouchtchev et adoptent des mesures appropriées, ils seront à même non seulement de repousser toute attaque armée de l’ennemi, mais aussi de prévenir l’« évolution pacifique ». Et la victoire de la révolution prolétarienne mondiale n’en sera que plus certaine.

Le P.C.C. a quarante-trois ans d’histoire. Durant la longue période de la lutte révolutionnaire, notre Parti a combattu à la fois les erreurs opportunistes de droite et les erreurs opportunistes « de gauche », et il a donné à son Comité central une direction marxiste-léniniste ayant le camarade Mao Tsé-toung à sa tête.

Le camarade Mao Tsé-toung a étroitement uni la vérité universelle du marxisme-léninisme et la pratique concrète de la révolution et de l’édification chinoises, et il a mené le peuple chinois de victoire en victoire. Le Comité central du P.C.C. et le camarade Mao Tsé-toung nous ont enseigné comment lutter inlassablement sur le plan tant théorique et politique que de l’organisation et du travail pratique pour combattre le révisionnisme et prévenir la restauration capitaliste.

Le peuple chinois a livré une longue lutte armée révolutionnaire et a de glorieuses traditions révolutionnaires. L’Armée populaire chinoise de Libération est armée par la pensée de Mao Tsé-toung et elle est la chair de la chair du peuple. La grande masse des cadres du P.C.C. a été éduquée et forgée dans les mouvements de rectification du style de travail et dans l’âpre lutte de classe. Tous ces facteurs rendent la restauration capitaliste très difficile dans notre pays.

Notre société est-elle donc impeccablement propre ? Non, elle ne l’est pas. Classes et luttes de classes y existent encore, les classes réactionnaires renversées y complotent encore leur retour, les anciens et les nouveaux éléments bourgeois y spéculent encore et les déprédateurs, dilapidateurs et éléments dégénérés s’y livrent encore à des attaques désespérées.

Il y a aussi des cas de dégénérescence dans un petit nombre d’organisations de base ; qui plus est, les éléments dégénérés font tout pour se trouver des protecteurs et agents au sein des organismes des échelons supérieurs. Nous ne devons relâcher en rien notre vigilance envers ces manifestations et devons toujours être pleinement sur nos gardes.

La lutte entre la voie socialiste et la voie capitaliste, entre les forces capitalistes qui veulent un retour en arrière et les forces qui les combattent, est inévitable dans les pays socialistes. Mais la restauration du capitalisme dans les pays socialistes et la dégénérescence des pays socialistes en pays capitalistes ne sont certainement pas inéluctables. Tant que nous disposons d’une juste direction et avons une juste compréhension du problème, que nous nous en tenons à la ligne révolutionnaire marxiste-léniniste, adoptons des mesures correctes et luttons longuement et inlassablement, nous pouvons empêcher la restauration capitaliste.

La lutte entre la voie socialiste et la voie capitaliste peut devenir ainsi une force motrice du développement social.

Comment la restauration du capitalisme peut-elle être prévenue ?

Le camarade Mao Tsé-toung a formulé une série de théories et de mesures politiques à propos de cette question, après avoir fait le bilan de l’expérience de la dictature du prolétariat en Chine et étudié l’expérience positive et négative d’autres pays, notamment celle de l’Union soviétique, conformément aux principes fondamentaux du marxisme-léninisme, et il a enrichi et développé ainsi la théorie marxiste-léniniste sur la dictature du prolétariat.

Voici l’essentiel des théories et des mesures politiques formulées à ce sujet par le camarade Mao Tsé-toung :

1. Nous devons appliquer la loi marxiste-léniniste de l’unité des contraires à l’étude de la société socialiste. La loi de contradiction inhérente aux choses, à savoir la loi de l’unité des contraires, est une loi fondamentale de la dialectique matérialiste. Elle régit aussi bien la nature, que la société humaine ou la pensée de l’homme.

Les contraires en contradiction s’unissent et se combattent, poussant les choses à se mouvoir et à se transformer. La société socialiste ne fait pas exception. Il y existe deux genres de contradictions sociales : les contradictions au sein du peuple et les contradictions entre nous et nos ennemis.

Ces deux genres de contradictions sont de nature entièrement différente, et les méthodes pour les résoudre doivent aussi être différentes. Leur juste solution permet de consolider chaque jour davantage la dictature du prolétariat, de consolider et développer continuellement la société socialiste.

Nombreux sont ceux qui admettent la loi de l’unité des contraires, mais sont incapables de l’appliquer à l’étude et à la solution des problèmes en société socialiste.

Ils refusent d’admettre qu’il y a des contradictions en société socialiste, qu’il y existe non seulement des contradictions entre nous et nos ennemis, mais aussi des contradictions au sein du peuple, et ils ne savent pas opérer de juste distinction entre ces deux genres de contradictions sociales, leur trouver une juste solution, et par conséquent, ils ne savent pas non plus traiter correctement la question de la dictature du prolétariat.

2. La société socialiste embrasse une très longue période historique. Classes, lutte de classes et lutte entre voie socialiste et voie capitaliste y existent toujours.

La révolution socialiste dans le seul domaine économique (en ce qui concerne la propriété des moyens de production) ne suffit pas, et n’assure pas d’ailleurs la stabilité. Il doit y avoir aussi révolution socialiste complète dans les domaines politique et idéologique.

La lutte pour savoir qui l’emportera, du socialisme ou du capitalisme, dans les domaines politique et idéologique exige une très longue période de temps avant qu’il ne soit décidé de son issue. Quelques dizaines d’années, sont nécessaires à la victoire. Question temps, mieux vaut donc se préparer à une période plutôt longue que courte.

Question travail, mieux vaut l’envisager comme une tâche plutôt difficile que facile. Il y a plus d’avantages que d’inconvénients à penser et agir de cette façon. Celui qui ne saisit pas clairement cette situation, ou ne la saisit pas du tout, commettra des erreurs énormes.

Dans cette période historique sociale, nous devons maintenir la dictature du prolétariat, mener la révolution socialiste jusqu’au bout si nous voulons empêcher la restauration capitaliste et entreprendre l’édification socialiste, afin de créer les conditions pour le passage au communisme.

3. La dictature du prolétariat est placée sous la direction de la classe ouvrière et basée sur l’alliance des ouvriers et des paysans.

Elle signifie que la classe ouvrière et, sous sa direction, le peuple, exercent leur dictature sur les classes réactionnaires, les réactionnaires et les éléments qui s’opposent à la transformation socialiste et à l’édification du socialisme. Le centralisme démocratique est appliqué dans le rang du peuple. Cette démocratie qui est nôtre est la démocratie la plus large qui soit, et qui est impossible dans n’importe quel État bourgeois.

4. Dans la révolution socialiste de l’édification socialiste, il est indispensable de s’en tenir à la ligne de masse, de mobiliser les masses sans réserve et de développer à grande échelle les mouvements de masse. La ligne de masse dite « Venir des masses et retourner aux masses » est la ligne fondamentale de tout le travail de notre Parti.

La ferme confiance dans la majorité du peuple est nécessaire et avant tout dans la majorité de la masse fondamentale des ouvriers et des paysans. Savoir consulter les masses dans notre travail est nécessaire et se garder de ne jamais se couper d’elles.

Le caporalisme et la condescendance doivent être combattus. La pleine et franche expression des avis au cours de grands débats est une importante forme de la lutte révolutionnaire, une forme de lutte pour résoudre les contradictions au sein du peuple et les contradictions entre nous et nos ennemis en comptant sur les masses.

5. Tant dans la révolution socialiste que dans l’édification du socialisme, il importe de donner une solution à la question de savoir sur qui s’appuyer, qui rallier et à qui s’opposer.

Le prolétariat et son avant-garde doivent faire une analyse de classe de la société socialiste, s’appuyer sur les forces réellement dignes de confiance fermement engagées dans la voie socialiste, gagner à leur cause le maximum d’alliées et s’unir avec le peuple, qui constitue plus de 95 pour cent de la population, dans la lutte commune entre les ennemis du socialisme.

Dans les régions rurales, même après la collectivisation de l’agriculture, s’appuyer sur les paysans pauvres et la couche inférieure des paysans moyens reste l’unique voie permettant de consolider la dictature du prolétariat et l’alliance ouvrière et paysanne, de défaire les forces capitalistes spontanément apparues, de renforcer et d’étendre continuellement les positions du socialisme.

6. Il est nécessaire de mener à grande envergure le mouvement d’éducation socialiste et de façon constante, à la ville comme à la campagne.

Dans ce mouvement d’éducation du peuple, nous devons savoir organiser les forces de classe révolutionnaires, élever leur conscience de classe, apporter une juste solution aux contradictions au sein du peuple et unir toutes les forces susceptibles d’être unies.

Dans ce mouvement, nous devons mener une lutte acharnée, qui rend coup pour coup, contre les forces capitalistes et féodales qui se montrent hostiles au socialisme, contre les propriétaires terriens, les paysans riches, les contre-révolutionnaires et les droitiers bourgeois, contre les déprédateurs, les dilapidateurs et les éléments dégénérés, refouler leurs attaques contre le socialisme et convertir la majorité d’entre eux en hommes nouveaux pour la rééducation.

7. L’une des tâches fondamentales de la dictature du prolétariat consiste à œuvrer au développement de l’économie socialiste.

Il est nécessaire de réaliser pas à pas la modernisation de l’industrie, de l’agriculture, de la science, de la technique et de la défense nationale, à la lumière du principe général du développement de l’économie nationale, qui a l’agriculture pour base et l’industrie pour facteur dirigeant. Il est nécessaire d’élever graduellement et de manière générale le niveau de vie du peuple sur la base du développement de la production.

8. La propriété du peuple tout entier et la propriété collective sont les deux formes de l’économie socialiste. Le passage de la propriété collective à celle du peuple tout entier, de deux genres de propriété à la propriété unique du peuple tout entier, suppose un assez long processus de développement.

Et la propriété collective elle-même grandit, passant d’un stade inférieur à un stade supérieur, d’une envergure réduite à une vaste envergure. La commune populaire créée par le peuple chinois est une forme d’organisation propre à résoudre cette question du passage.

9. La politique « Que cent fleurs s’épanouissent et que cent écoles rivalisent » stimule le développement de l’art et le progrès de la science, elle stimule l’épanouissement de la culture socialiste. L’éducation doit être au service de la politique du prolétariat et doit être combinée avec le travail productif.

Les travailleurs doivent approfondir leur acquis intellectuel et les intellectuels doivent faire corps avec les travailleurs. La promotion de l’idéologie prolétarienne et la destruction de l’idéologie bourgeoise dans les domaines scientifiques, culturel, artistique et de l’éducation impliquent une lutte de classe prolongée et acharnée.

Par la révolution culturelle et la pratique révolutionnaire de la lutte de classe, du combat pour la production et de l’expérimentation scientifique, nous devons créer une grande armée d’intellectuels de la classe ouvrière, au service du socialisme et à la fois rouges et experts (conscients politiquement et professionnellement compétents).

10. Nous devons nous en tenir au système participatif des cadres au travail productif collectif. Les cadres de notre Parti et de notre Etat sont des travailleurs ordinaires ; ce ne sont pas des seigneurs pesant de tout leur poids sur le peuple. En prenant part au travail productif collectif, les cadres maintiennent de la façon la plus large des liens constants et étroits avec le peuple travailleur. C’est là une mesure majeure, d’importance fondamentale, en régime socialiste, qui contribue à vaincre le bureaucratisme et à empêcher le révisionnisme et le dogmatisme.

11. Le système des hauts salaires ne doit jamais être appliqué à un petit nombre de gens. L’écart entre le revenu personnel des cadres du Parti, du gouvernement, des entreprises et des communes populaires, d’une part, et celui des masses populaires, de l’autre, ne doit pas être élargi mais réduit rationnellement et graduellement, et chaque cadre doit être mis dans l’impossibilité d’abuser de ses pouvoirs, de jouir de privilèges spéciaux.

12. Les forces armées populaires d’un pays socialiste doivent être maintenues sous la direction du parti prolétarien et la surveillance des masses populaires, et doivent perpétuer les glorieuses traditions qui sont celles d’une armée du peuple, préserver l’unité entre l’armée et le peuple, entre les officiers et les soldats.

Nous devons nous en tenir au système où les officiers vont servir comme simples soldats. Nous devons pratiquer la démocratie en matière militaire, politique et économique. En outre, l’organisation et l’entraînement de la milice doivent être généralisés afin de faire de la nation tout entière une nation en armes. Les fusils doivent être à jamais entre les mains du Parti et du peuple et on ne peut en aucun cas les laisser devenir l’instrument des arrivistes.

13. Les organismes de la sécurité publique du peuple doivent être maintenus sous la direction du parti prolétarien et la surveillance des masses populaires. Il faut appliquer la politique consistant à compter sur les efforts conjugués des organismes de sécurité et des larges masses dans la lutte pour la défense des conquêtes du socialisme et des intérêts du peuple, afin qu’aucun élément malfaisant ne puisse échapper et qu’aucun honnête homme ne soit lésé.

Tous les contre-révolutionnaires, une fois découverts, doivent être réprimés, et toutes les erreurs commises redressées.

14. En politique étrangère, il est nécessaire de maintenir l’internationalisme prolétarien, de combattre le chauvinisme de grande puissance et l’égoïsme national. Le camp socialiste est le produit de la lutte du prolétariat mondial et des peuples travailleurs.

Il n’appartient pas seulement aux peuples des pays socialistes, mais aussi au prolétariat mondial et aux peuples travailleurs. Nous devons vraiment faire passer dans la réalité les mots d’ordre militants : « Prolétaires de tous pays, unissez-vous ! » et « Prolétaires et nations opprimées du monde, unissez-vous ! », combattre résolument la politique anticommuniste, antipopulaire et antirévolutionnaire de l’impérialisme et de la réaction mondiale, soutenir la lutte révolutionnaire de toutes les classes opprimées et de toutes les nations opprimées.

Les rapports entre pays socialistes doivent être fondés sur l’indépendance et l’égalité complète, sur le principe internationaliste prolétarien du soutien mutuel et de l’entraide. Chaque pays socialiste doit compter principalement sur ses propres efforts dans son œuvre d’édification.

Si un quelconque pays socialiste verse dans l’égoïsme national en politique étrangère, ou même travaille avec zèle au partage du monde de connivence avec l’impérialisme, il y a dégénérescence et trahison envers l’internationalisme prolétarien.

15. En tant qu’avant-garde du prolétariat, le parti communiste doit exister tant qu’existe la dictature du prolétariat. Le parti communiste est la forme d’organisation suprême du prolétariat. C’est par l’intermédiaire de sa direction que le prolétariat assume son rôle dirigeant. La direction du comité du Parti doit prévaloir en tant que système dans tous les secteurs.

Durant la période de la dictature du prolétariat, le parti prolétarien doit maintenir et resserrer les liens étroits qu’il a avec le prolétariat et les grandes masses travailleuses, maintenir et développer son vigoureux style révolutionnaire, s’en tenir au principe de l’union de la vérité universelle du marxisme-léninisme et de la pratique concrète de son propre pays, et persévérer dans la lutte contre le révisionnisme, le dogmatisme et les opportunismes de tout acabit.

A la lumière des enseignements historiques de la dictature du prolétariat, le camarade Mao Tsé-toung a fait ressortir :

« la lutte des classes, la lutte pour la production et l’expérience scientifique sont les trois grands mouvements révolutionnaires de l’édification d’un pays socialiste puissant.

Ces mouvements constituent une sûre garantie permettant aux communistes de se débarrasser du bureaucratisme, de se prémunir contre le révisionnisme et le dogmatisme et de demeurer toujours invincibles, une sûre garantie permettant au prolétariat de s’unir avec les larges masses travailleuses et de pratiquer une dictature démocratique.

Si, en l’absence de ces mouvements, on laissait se déchaîner les propriétaires fonciers, les paysans riches, les contre-révolutionnaires, les éléments malfaisants et les monstres en tous genres, tandis que nos cadres fermeraient les yeux et n’opéreraient même pas de distinction entre l’ennemi et nous dans nombre de cas, mais collaboreraient avec l’ennemi et se laisseraient gagner par la corruption et la démoralisation, si nos cadres étaient ainsi entraînés dans le camp ennemi ou si l’ennemi parvenait à s’infiltrer dans nos rangs, et si beaucoup de nos ouvriers, paysans et intellectuels étaient laissés sans défense face aux tactiques tant enveloppantes que brutales de l’ennemi, alors peu de temps se passerait, peut-être quelques années ou une décennie, et tout au plus quelques décennies, avant qu’une restauration contre-révolutionnaire n’ait inévitablement lieu à l’échelle nationale, que le parti marxiste-léniniste ne devienne un parti révisionniste ou un parti fasciste et que toute la Chine ne change » [67].

Le camarade Mao Tsé-toung montre que pour garantir notre Parti et notre pays contre ce changement, nous devons non seulement avoir une juste ligne et une juste politique, mais former et entraîner des millions de successeurs qui poursuivront la révolution prolétarienne.

En dernière analyse, former des successeurs pour la cause révolutionnaire du prolétariat consiste à savoir s’il existe une jeune génération capable de poursuivre la cause révolutionnaire marxiste-léniniste entamée par la vieille génération des révolutionnaires prolétariens, si la direction de notre Parti et de notre pays sera toujours entre les mains des révolutionnaires prolétariens, si nos descendants continueront à avancer dans la bonne voie tracée par le marxisme-léninisme, si nous pouvons parvenir à empêcher un révisionnisme à la Khrouchtchev de se manifester en Chine. Bref, la question est d’une importance fondamentale pour la cause révolutionnaire du prolétariat pour une période de cent, mille ou dix mille ans. Les changements intervenus en Union soviétique ont amené les prophètes impérialistes à placer leurs espoirs d’une « évolution pacifique » dans la troisième ou la quatrième génération du Parti chinois.

Nous devons faire mentir cette prophétie impérialiste. Nos organisations de partout, des échelons supérieurs aux échelons inférieurs, doivent attacher une attention soutenue à la formation et à l’entraînement des successeurs de la cause révolutionnaire.

Quelles sont les conditions requises des dignes successeurs de la cause révolutionnaire du prolétariat ?

Ils doivent être d’authentiques marxistes-léninistes et non, comme Khrouchtchev, des révisionnistes se parant du marxisme-léninisme.

Ils doivent être des révolutionnaires corps et âme au service de l’écrasante majorité de la population de la Chine et du monde, et non agir comme Khrouchtchev qui sert les intérêts d’une poignée de gens, de la couche privilégiée de la bourgeoisie de son pays, ainsi que les intérêts des impérialistes et des réactionnaires du monde entier.

Ils doivent être des hommes d’État prolétariens capables de s’unir avec l’écrasante majorité et de travailler de concert avec elle. Ils doivent non seulement s’unir avec ceux qui partagent leurs vues, mais encore savoir s’unir avec ceux qui ne les partagent pas, avec ceux qui leur étaient opposés et dont la pratique a prouvé l’erreur.

Cependant, ils doivent être particulièrement vigilants vis-à-vis des arrivistes et des conspirateurs du genre Khrouchtchev et les empêcher d’usurper la direction du Parti et de l’État à tous les échelons.

Ils doivent être des exemples dans l’application du centralisme démocratique du Parti, maîtriser la méthode de direction basée sur le principe de « venir des masses et retourner aux masses » et nourrir un style de travail démocratique qui les rend capables d’entendre les masses. Ils ne doivent pas, à l’instar de Khrouchtchev, saper le centralisme démocratique du Parti, se prévaloir d’un pouvoir autocratique, attaquer les camarades par surprise, refuser de comprendre et agir en dictateur.

Ils doivent être modestes et prudents, se prémunir contre l’arrogance et la présomption, être capables de se soumettre à l’autocritique et avoir le courage de corriger toutes les insuffisances et erreurs dans leur travail. Ils ne doivent en aucun cas celer leurs erreurs, s’attribuer tous les mérites et rejeter toutes les fautes sur autrui, à l’exemple de Khrouchtchev.

Les successeurs de la cause révolutionnaire du prolétariat, ce sont les luttes de masse qui les voient naître, et ce sont les grandes tempêtes révolutionnaires qui les forgent. Il faut savoir évaluer la valeur des cadres, choisir et former les successeurs au cours des luttes de masse prolongées.

Ces principes énoncés par le camarade Mao Tsé-toung constituent un développement créateur du marxisme-léninisme et ajoutent à l’arsenal théorique du marxisme-léninisme des armes nouvelles qui sont pour nous d’une importance décisive dans notre lutte pour prévenir toute restauration capitaliste. Tant que nous nous en tiendrons à ces principes, nous serons à même de consolider la dictature du prolétariat, d’assurer que notre Parti et notre État ne changeront jamais de nature, de mener à bien la révolution socialiste et l’édification du socialisme, de soutenir le mouvement révolutionnaire de tous les peuples pour renverser l’impérialisme et ses laquais, d’assurer le futur passage du socialisme au communisme.

[1] K. Marx : « Critique du programme de Gotha », Œuvres complètes de Marx et d’Engels, tome 19.

[2] V. I. Lénine : « L’Etat et la révolution », Œuvres, tome 25.

[3] Ibidem.

[4] V. I. Lénine : « La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky », Œuvres, tome 28.

[5] V. I. Lénine : « Salut aux ouvriers hongrois », Œuvres, tome 29.

[6] « Marx à J. Weydemayer, 5 mars 1852 », Œuvres choisies de Marx et d’Engels (en deux volumes), tome II.

[7] K. Marx : « Critique du programme de Gotha », Œuvres complètes de Marx et d’Engels, tome 19.

[8] K. Marx : Les luttes de classes en France 1848-1850.

[9] V. I. Lénine : « Préface à l’édition du discours ‘Comment on trompe le peuple avec les mots d’ordre de liberté et d’égalité’ », Œuvres, tome 29.

[10] V. I. Lénine : « La Maladie infantile du communisme (le ‘gauchisme’) », Œuvres, tome 31.

[11] J. Staline : « Rapport au XVIIIe Congrès du P.C.(b) de l’U.R.S.S. », Les Questions du léninisme.

[12] Krasnaya Zvezda, 19 mai 1962.

[13] Pravda Vostoka, 8 octobre 1963.

[14] Pravda Ukrainy, 18 mai 1962.

[15] Izvestia, 20 octobre 1963 et Negelva (Izvestia, Supplément du dimanche), n° 12, 1964.

[16] Komsomolskaya Pravda, 9 août 1963.

[17] Kirghiz Soviet, 9 janvier 1962.

[18] Selskaya Zhizn, 26 juin 1962.

[19] Ekonomitcheskaya Gazeta, n° 35, 1963.

[20] Selskaya Zhizn, 14 août 1963.

[21] Pravda, 14 janvier 1962.

[22] Izvestia, 9 avril 1963.

[23] Sovietskaya Rossia, 9 octobre 1960.

[24] Izvestia, 18 octobre 1960.

[25] Selskaya Zhizn, 17 juillet 1963.

[26] Ekonomitcheskaya Gazeta, n° 27, 1963.

[27] Literaturnaya Gazeta, 27 juillet, 217 août 1963.

[28] Sovietskaya Rossia, 27 janvier 1961.

[29] V. I. Lénine : « Plan de la brochure ‘L’Impôt en nature’ », Œuvres, tome 32.

[30] V. I. Lénine : « Le Contenu économique du populisme et la critique qu’en fait dans son livre M. Strouvé », Œuvres, tome 1.

[31] « Le Programme d’édification du communisme », par la Rédaction de la Pravda, 18 août 1961.

[32] V. I. Lénine : « Bilan d’une discussion sur le droit des nations à disposer d’elles-mêmes », Œuvres, tome 22.

[33] V. I. Lénine : « L’Etat de la révolution », Œuvres, tome 25.

[34] Ibidem

[35] Ibidem

[36] Rapport de M. Souslov présenté en février 1964 à la session plénière du Comité central du P.C.U.S.

[37] « Du parti de la classe ouvrière au parti de tout le peuple soviétique », par la Rédaction de Partii Zhizn, n° 8, 1964.

[38] Rapport sur le Programme du P.C.U.S. et rapport d’activité présentés par Khrouchtchev en octobre 1961 au XXIIe Congrès du P.C.U.S.

[39] V. I. Lénine : « L’État et la révolution », Œuvres, tome 25.

[40] V. I. Lénine : « La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky », Œuvres, tome 28.

[41] V. I. Lénine : Le Marxisme au sujet de l’État.

[42] Izvestia, 10 mars 1964

[43] K. Marx et F. Engels : « ‘Circulaire’ de Marx et d’Engels à A. Bebel, W. Liebknecht, W. Bracke et autres (17-18 septembre 1879) », Œuvres complètes de Marx et d’Engels, tome 19.

[44] « Du parti de la classe ouvrière au parti de tout le peuple soviétique », par la Rédaction de Partii Zhizn, n° 8, 1964.

[45] V. I. Lénine : « De la clarté avant tout », Œuvres, tome 20.

[46] Discours de N.S. Khrouchtchev prononcé en novembre 1962 à la session plénière du Comité central du P.C.U.S.

[47] « Etudier, comprendre et agir », éditorial de l’Ekonomitcheskaya Gazeta, n° 50, 1962.

[48] « Les Communistes et la production », éditorial du Kommunist, n° 2, 1963.

[49] Discours de N.S. Khrouchtchev à la réunion électorale organisée le 27 février 1963 dans la circonscription Kalinine de la ville de Moscou, Pravda, 27 février 1963.

[50] V. I. Lénine : « A nouveau les syndicats, la situation actuelle et les erreurs de Trotsky et Boukharine », Œuvres, tome 32.

[51] V. I. Lénine : « Comment V. Zassoulitch démolit le liquidationnisme », Œuvres, tome 19.

[52] Rapport sur le Programme du P.C.U.S. présenté par N.S. Khrouchtchev en octobre 1961 au XXIIe Congrès du P.C.U.S.

[53] K. Marx : « Critique du programme de Gotha », Œuvres complètes de Marx et d’Engels, tome 19.

[54] V. I. Lénine : « L’Etat et la révolution », Œuvres, tome 25.

[55] Rapport de M. Souslov présenté en février 1964 à la session plénière du Comité central du P.C.U.S.

[56] Lettre ouverte du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique aux organisations du Parti et à tous les communistes de l’Union soviétique, 14 juillet 1963.

[57] Discours télévisé de N.S. Khrouchtchev en Autriche le 7 juillet 1960.

[58] Entretien de N.S. Khrouchtchev avec des dirigeants du Congrès américain et des membres du Comité sénatorial des Relations étrangères, 16 septembre 1959.

[59] Discours de N.S. Khrouchtchev prononcé en février 1964 à la session plénière du Comité central du P.C.U.S.

[60] Entretien de N.S. Khrouchtchev avec des personnalités et des hommes d’affaires américains, 24 septembre 1959.

[61] Entretien de N.S. Khrouchtchev avec des parlementaires français, 25 mars 1960.

[62] V. I. Lénine : « L’impérialisme et la scission du socialisme », Œuvres, tome 23.

[63] Interview télévisée de D. Rusk à la B.B.C., « Encounter », 10 mai 1964.

[64] Discours de Douglas-Home fait le 6 avril 1964 à Norwich.

[65] Conférence de presse donnée par J.F. Dulles, 15 mai 1956.

[66] V. I. Lénine, « La Grande initiative », Œuvres, tome 29.

[67] Note de Mao Tsé-toung sur les « Sept bons documents de la province du Tchékiang sur la participation des cadres au travail manuel », 9 mai 1963.

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Rédactions du Quotidien du peuple et du Drapeau Rouge : La révolution prolétarienne et le révisionnisme de Khrouchtchev

Rédaction du Renmin Ribao et Rédaction du Hongqi, 31 mars 1964

Cet article est consacré à une question célèbre, celle du « passage pacifique ». Elle est célèbre et a reçu la plus grande attention, parce que Khrouchtchev l’a posée devant le XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique, lui a donné force de programme au XXIIe Congrès, opposant ainsi ses vues révisionnistes aux vues marxistes-léninistes. Et la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. du 14 juillet 1963 a repris la chanson.

Dans l’histoire du mouvement communiste international, la trahison du marxisme et du prolétariat par les révisionnistes se traduit toujours et essentiellement par l’opposition à la révolution violente, à la dictature du prolétariat et par le prêche en faveur du passage pacifique du capitalisme au socialisme. Et tel est aussi le cas avec le révisionnisme de Khrouchtchev. Par là, Khrouchtchev est tout autant le disciple de Bernstein et Kautsky que de Browder et Tito.

Le révisionnisme de Browder, le révisionnisme de Tito et la théorie des « réformes de structure » ont fait leur apparition à partir de la Seconde Guerre mondiale. Mais ces courants n’étaient qu’un problème local pour le mouvement communiste international.

L’apparition du révisionnisme de Khrouchtchev et sa prédominance à la direction du P.C.U.S. en ont fait un problème important de caractère général, pour le mouvement communiste international, qui met en question l’aboutissement de la cause révolutionnaire du prolétariat international.

Nous avons donc tenu à rédiger le présent article en vue de répondre aux révisionnistes en termes encore plus explicites.

DISCIPLE DE BERNSTEIN ET DE KAUTSKY

C’est à partir du XXe Congrès du P.C.U.S. que Khrouchtchev avança la voie du « passage pacifique », autrement dit le « passage au socialisme par la voie parlementaire » [1], qui est diamétralement opposée à la voie de la Révolution d’Octobre.

Voyons donc ce qu’est cette pacotille, la « voie parlementaire », que Khrouchtchev et ses semblables cherchent à placer.

Khrouchtchev estime que sous la dictature de la bourgeoisie, et conformément à la loi électorale bourgeoise, le prolétariat peut conquérir une majorité parlementaire stable. D’après lui, dans les pays capitalistes, « la classe ouvrière, ralliant autour d’elle la paysannerie travailleuse, les intellectuels, toutes les forces patriotiques et infligeant une riposte décisive aux éléments opportunistes incapables de renoncer à la politique d’entente avec les capitalistes et les grands propriétaires fonciers, est en mesure d’infliger une défaite aux forces réactionnaires et antipopulaires, de conquérir une solide majorité au parlement [2].

Khrouchtchev estime que si le prolétariat parvient à emporter la majorité au parlement, cela équivaudrait à la conquête du pouvoir et à la destruction de la machine d’Etat de la bourgeoise. Selon lui, pour la classe ouvrière « acquérir la majorité au parlement, transformer ce dernier en un organe du pouvoir populaire dans les conditions de l’existence d’un puissant mouvement révolutionnaire dans le pays, signifie briser la machine militaire et bureaucratique de la bourgeoisie et créer un nouveau régime d’Etat populaire et prolétarien de forme parlementaire » [3].

Khrouchtchev estime que si le prolétariat parvient à conquérir une majorité parlementaire stable, il sera à même de réaliser la transformation socialiste de la société. Il affirme que la conquête d’une solide majorité parlementaire « créerait pour la classe ouvrière d’un certain nombre de pays capitalistes et d’anciens pays coloniaux, des conditions assurant des transformation sociales radicales » [4].

Il dit encore que « dans les conditions actuelles la classe ouvrière d’un certain nombre de pays capitalises a la possibilité réelle d’unir sous sa direction l’immense majorité du peuple et d’assurer le passage des principaux moyens de production aux mains du peuple » [5].

Le programme du P.C.U.S. soutient que « la classe ouvrière de nombreux pays, même avant le renversement du capitalisme, peut obliger la bourgeoisie à réaliser des mesures… dépassant le cadre des réformes ordinaires » [6].

Il va jusqu’à affirmer que dans certains pays, sous dictature bourgeoise, la situation pourrait devenir telle qu’« il sera plus avantageux pour la bourgeoisie d’accepter qu’on lui rachète les principaux moyens de production » [7].

La pacotille vantée par Khrouchtchev n’a rien d’original et est une nouvelle mouture du révisionnisme de la IIe Internationale, une résurgence du bernsteinisme et du kautskisme.

La trahison du marxisme par Bernstein est essentiellement marquée par son plaidoyer en faveur de la voie légale, parlementaire, son opposition à la révolution violente, à la destruction du vieil appareil d’Etat et à la dictature du prolétariat.

Bernstein soutint que le capitalisme pouvait « s’intégrer dans le socialisme », pacifiquement. Selon lui, les institutions politiques de la société capitaliste moderne « n’ont pas besoin d’être détruites. Il n’y a qu’à les développer davantage » [8]. « De nos jours, nous réalisons, au moyen du bulletin de vote, des manifestations et d’autres moyens analogues de pression, des réformes qui, il y a cent ans, auraient nécessité des révolutions sanglantes » [9].

Il soutint que la voie légale, parlementaire, était la seule qui pût conduire au socialisme. A son avis, il suffisait à la classe ouvrière d’avoir « le droit de vote universel et égal, et le principe social constituant la condition fondamentale de la libération est acquis » [10].

Il soutint qu’« un jour viendra où elle [la classe ouvrière] sera devenue si puissante en nombre et jouera un si grand rôle pour l’ensemble de la société que le palais des dominateurs ne pourra plus résister à sa pression et s’effondrera pratiquement tout seul » [11].

Lénine disait : « Les bersteiniens ont admis et admettent le marxisme à l’exception de son aspect directement révolutionnaire. Ils considèrent la lutte parlementaire non comme un moyen de lutte convenant parfaitement à certaines époques historiques, mais comme la principale et pour ainsi dire la seule forme de combat et qui rend la ‘violence’, la ‘saisie’, la ‘dictature’ inutiles » [12].

Monsieur Kautsky fut le digne héritier de Bernstein. Tout comme lui, il prêcha avec force la voie parlementaire, s’opposa à la révolution violente et à la dictature du prolétariat. Sous le régime de la démocratie bourgeoise, dit-il, « il n’y a plus de place pour la lutte armée dans la solution des conflits de classes » [13] et préconiser néanmoins « le renversement du gouvernement par la violence serait ridicule » [14].

Il attaqua Lénine et le Parti bolchévik, les comparant à « une sage-femme impatiente, recourant à la violence pour faire accoucher à cinq mois au lieu de neuf » [15].

Kautsky était d’un crétinisme parlementaire parfait. On lui doit la fameuse déclaration : « Le but de notre lutte politique reste donc, comme par le passé, la conquête du pouvoir par l’acquisition de la majorité au parlement et la transformation de ce dernier en maître du gouvernement » [16].

Il dit aussi : « La république parlementaire – avec ou sans oligarchie monarchique à l’anglaise – est, à mon avis, la base à partir de laquelle peuvent grandir la dictature du prolétariat et la société socialiste. Cette république est le ‘futur Etat’ pour lequel nous devons œuvrer » [17].

Lénine critiqua sévèrement ces absurdités de Kautsky. Il le flétrit en ces termes : « Seuls des misérables ou des benêts peuvent croire que le prolétariat doit d’abord conquérir la majorité en participant aux élections organisées sous le joug de la bourgeoisie, sous le joug de l’esclavage salarié, et après seulement conquérir le pouvoir. C’est le comble de la stupidité ou de l’hypocrisie, c’est substituer à la lutte des classes et à la révolution des votes sous l’ancien régime, sous l’ancien pouvoir » [18].

Et à propos de la voie parlementaire prônée par Kautsky, Lénine remarqua fort pertinemment : « Voilà bien l’opportunisme le plus pur et le plus plat ; c’est renoncer en fait à la révolution tout en la reconnaissant en paroles » [19].

Il ajouta par ailleurs qu’en interprétant l’idée de dictature du prolétariat « de façon à en éliminer la violence révolutionnaire de la classe opprimée sur les oppresseurs, Kautsky a battu le record mondial de la déformation libérale de Marx » [20].

Nous citons abondamment Khrouchtchev, Bernstein et Kautsky dans cet article, ainsi que des critiques faites par Lénine au sujet des deux derniers, pour prouver que le révisionnisme de Khrouchtchev est purement et simplement du bernsteinisme et du kautskisme modernes. Khrouchtchev a renié le marxisme de la même façon que Bernstein et Kautsky : sa trahison est illustrée essentiellement par le fait qu’il s’oppose à la violence révolutionnaire, qu’il veut « éliminer la violence révolutionnaire ».

Bernstein et Kautsky ont évidemment perdu le titre mondial qu’ils détenaient dans ce domaine, puisque Khrouchtchev a établi un nouveau record. Digne disciple de Bernstein et de Kautksy, Khrouchtchev l’emporte sur ses maîtres.

LA RÉVOLUTION VIOLENTE,
LOI GÉNÉRALE DE LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE

Comme nous le montre toute l’histoire du mouvement ouvrier, reconnaître ou non la révolution violente comme loi générale de la révolution prolétarienne, reconnaître ou non la nécessité de détruire la vieille machine d’État, de remplacer la dictature de la bourgeoisie par la dictature du prolétariat, a toujours constitué la ligne de partage entre le marxisme et toutes les variantes de l’opportunisme et du révisionnisme, entre les révolutionnaires prolétariens et tous les renégats du prolétariat.

Conformément aux théories fondamentales du marxisme-léninisme, le problème-clé de toute révolution est celui du pouvoir. Et le problème-clé de la révolution prolétarienne est celui de la conquête du pouvoir par la violence, de la destruction de l’appareil d’État bourgeois, de l’instauration de sa propre dictature de classe et du remplacement de l’État bourgeois par l’État prolétarien.

Le marxisme a toujours proclamé l’inéluctabilité de la révolution violente. Il a toujours fait ressortir que celle-ci est l’accoucheuse qui met au monde la société socialiste, qu’elle est la voie inéluctable qui permet de remplacer la dictature de la bourgeoisie par la dictature du prolétariat, une loi générale de la révolution prolétarienne.

Le marxisme nous apprend que l’État est la violence en soi. Les pièces maîtresses de la machine d’État sont l’armée et la police. L’histoire montre que toutes les classes régnantes se sont appuyées sur la violence pour maintenir leur domination.

Le prolétariat préférerait évidemment conquérir le pouvoir par des moyens pacifiques. Mais d’innombrables faits historiques prouvent que les classes réactionnaires n’ont jamais abdiqué de leur propre gré, quelles ont toujours été les premières à user de la violence pour réprimer les mouvements révolutionnaires des masses, pour déclencher la guerre civile, inscrivant ainsi la lutte armée à l’ordre du jour.

Lénine a parlé de la guerre civile, « dont aucune grande révolution ne s’est encore passée dans l’histoire, sans laquelle aucun marxiste sérieux n’a conçu le passage du capitalisme au socialisme » [21].

Les grandes révolutions de l’histoire auxquelles se référait Lénine englobaient la révolution bourgeoise. Si celle-ci ne peut se faire sans guerre civile, alors qu’elle n’est que le renversement d’une classe exploiteuse par une autre, à plus forte raison est-il impossible d’accomplir sans guerre civile la révolution prolétarienne qui, elle, vise à l’élimination radicale de toutes les classes exploiteuses et de tous les systèmes d’exploitation.

En traitant de la révolution violente considérée comme loi générale de la révolution prolétarienne, Lénine a indiqué à plusieurs reprises « qu’entre le capitalisme et le socialisme s’étend une longue période d’’enfantement douloureux ‘, que la violence est toujours l’accoucheuse de la veille société » [22], que « l’État bourgeois… ne peut céder la place à l’État prolétarien (à la dictature du prolétariat) par voie d’’extinction’, mais seulement, en règle générale, par une révolution violente » [23], que « la nécessité d’inculquer systématiquement aux masses cette idée – et précisément celle-là – de la révolution violente est à la base de toute la doctrine de Marx et Engels » [24].

Staline aussi disait de la révolution violente du prolétariat, de la dictature du prolétariat, qu’elle est « la condition inévitable et indispensable » [25] pour avancer vers le socialisme dans tous les pays dominés par le capital.

La transformation radicale du régime bourgeois est-elle possible sans révolution violente, sans la dictature du prolétariat ? Voici la réponse de Staline : « Il est clair que non. Penser que l’on puisse opérer une telle révolution pacifiquement, dans le cadre de la démocratie bourgeoise appropriée à la domination de la bourgeoisie, – c’est ou bien avoir perdu la raison et toutes notions humaines normales ou bien renier brutalement et ouvertement la révolution prolétarienne » [26].

Partant de la théorie marxiste-léniniste sur la révolution violente et à la lumière de la nouvelle expérience de la révolution prolétarienne et de la révolution démocratique populaire dirigée par le prolétariat, le camarade Mao Tsé-toung formula la thèse célèbre : « Le pouvoir est au bout du fusil ».

« Dans la société de classes, dit-il, les révolutions et les guerres révolutionnaires sont inévitables… Sans elles, il ne peut y avoir de bond dans le développement de la société, ni de renversement de la classe réactionnaire dominante afin que le peuple prenne le pouvoir » [27].

Il dit encore : « La tâche centrale et la forme suprême de la révolution, c’est la conquête du pouvoir par la lutte armée, c’est-à-cire la solution de ce problème par la guerre. Ce principe révolutionnaire du marxisme-léninisme est valable partout, en Chine comme dans les autres pays » [28].

Il ajouta : « L’expérience de la lutte des classes à l’époque de l’impérialisme montre que la classe ouvrière et les masses travailleuses ne peuvent vaincre les classes armées de la bourgeoisie et des propriétaires fonciers que par la force des fusils. En ce sens, on peut dire qu’il n’est possible de transformer le monde qu’avec le fusil » [29].

Bref, la révolution prolétarienne a la révolution violente pour loi générale. C’est là une des thèses les plus importantes du marxisme-léninisme. Et c’est précisément sur ce point que Khrouchtchev trahit le marxisme-léninisme.

NOTRE LUTTE CONTRE
LE RÉVISIONNISME DE KHROUCHTCHEV

Lorsque Khrouchtchev avança pour la première fois la « voie parlementaire » au XXe Congrès du P.C.U.S., le Parti communiste chinois estima qu’il s’agissait là d’une grave erreur, d’une violation des principes fondamentaux du marxisme-léninisme, que c’était absolument inadmissible.

Mais comme le révisionnisme de Khrouchtchev n’en était encore qu’à ses débuts, que les dirigeants du P.C.U.S. n’avaient pas encore provoqué de polémiques ouvertes, nous nous sommes abstenus, pendant un certain temps, de dénoncer et de critiquer publiquement cette erreur de Khrouchtchev. Toutefois, dans nos documents et articles, nous avons, pour notre part, exposé positivement les points de vue marxistes-léninistes en opposition à cette thèse erronée. En outre, nous avons engagé la lutte indispensable et appropriée contre elle, au cours des entretiens et des réunions entre partis frères.

Dans le rapport politique du Comité central présenté en septembre 1956 au VIIIe Congrès du Parti communiste chinois, nous avons déclaré sans ambiguïté, en parlant du bilan des expériences de la révolution chinoise :

« Tout en faisant de son mieux pour réaliser une réforme pacifique, notre Parti est loin de renoncer à la vigilance, de renoncer aux forces armées populaires ».

« Contrairement aux réactionnaires-, le peuple n’est pas belliqueux… Mais, quand le peuple se voit dans l’obligation de prendre les armes, il est tout à fait juste qu’il le fasse. S’opposer à ce que le peuple agisse ainsi, exiger de lui qu’il fasse sa soumission devant l’ennemi qui l’attaque, c’est là une ligne opportuniste. Ici, fallait-il enfin adopter la ligne révolutionnaire ou celle de l’opportunisme ? C’était là le grand problème, celui de savoir si 600 millions d’hommes devaient ou non prendre le pouvoir alors que les conditions étaient mûres. Notre Parti a suivi la ligne révolutionnaire, et nous avons aujourd’hui la République populaire de Chine ».

Dans cette question, les vues marxistes-léninistes du VIIIe Congrès du P.C.C. sont diamétralement à l’opposé des vues révisionnistes du XXe Congrès du P.C.U.S.

Puis, en décembre 1956, dans l’article « Encore une fois à propos de l’expérience historique de la dictature du prolétariat », nous avons montré positivement la justesse de la voie de la Révolution d’Octobre, critiquant en fait la « voie parlementaire » de Khrouchtchev qui lui est opposée.

Les camarades dirigeants du Comité central du P.C.C ont critiqué sérieusement les vues erronées de Khrouchtchev au cours de nombreux entretiens qu’ils ont eus en privé avec les dirigeants du P.C.U.S. Nous espérions, en toute sincérité, que Khrouchtchev redresserait ses erreurs.

A la Conférence de 1957 des Représentants des Partis communistes et ouvriers, la délégation du P.C.C. engagea une vive controverse avec la délégation du P.C.U.S. sur la question du passage du capitalisme au socialisme.

Dans le premier projet de déclaration qu’il y a proposé, au cours des travaux préparatoires, le Comité central du P.C.U.S. envisageait une seule possibilité, celle du passage pacifique, et ne soufflait mot de l’autre possibilité, le passage non pacifique ; il évoquait uniquement la possibilité de la voie parlementaire sans parler d’aucune autre forme de lutte ; de surcroît, il plaçait ses espoirs dans « les actions conjuguées des communistes et des socialistes » pour la prise de pouvoir par la voie parlementaire. Le Comité central du P.C.C. ne put évidemment admettre que ces vues erronées, contraires au marxisme-léninisme, fussent portées dans le document-programme de tous les partis communistes et ouvriers.

La délégation du P.C.C. ayant formulé ses critiques, le Comité central du P.C.U.S. avança un second projet de déclaration. Des phrases sur la possibilité du passage non pacifique y avaient été incluses, mais la formulation de la question du passage pacifique continuait à exprimer les vues révisionnistes avancées par Khrouchtchev au XXe Congrès du P.C.U.S.

La délégation du P.C.C. manifesta explicitement son désaccord avec ces vues erronées et exposa de façon systématique, le 10 novembre 1957, au Comité central du P.C.U.S., notre point de vue sur la question du passage du capitalisme au socialisme et lui présenta en même temps nos thèses par écrit. Elles avaient pour pointe essentiels :

Il est utile, du point de vue tactique, d’exprimer le désir de réaliser le passage pacifique, mais il ne convient pas de trop insister sur la possibilité d’un tel passage ; il faut être prêt à tout instant à faire face aux attaques contre-révolutionnaires et, au moment crucial de la révolution, alors que la classe ouvrière prendra la pouvoir, être prêt à abattre la bourgeoisie par la force au cas où celle-ci aurait recours à la force pour réprimer la révolution du peuple (en général, elle y recourt inévitablement).

Nous devons pleinement recourir à la forme de la lutte parlementaire, mais cette lutte n’aura qu’un effet limité, et le plus important est de procéder au travail ardu qu’est l’accumulation des forces révolutionnaires ; le passage pacifique ne doit pas être interprété uniquement comme un passage par la majorité parlementaire.

Le problème essentiel est celui de l’appareil d’Etat, autrement dit celui de la destruction de la vieille machine d’Etat (principalement les forces armées) et de l’établissement de la nouvelle machine d’Etat (principalement les forces armées). Les partis socialistes ne sont pas vraiment socialistes. Abstraction faite de certaines ailes gauches, ils ne sont qu’une variante des partis bourgeois. Sur la question de la révolution socialiste, notre position diffère radicalement de la leur. Nous ne devons pas estomper cette ligne qui nous sépare.

Ce sont là nos vues et elles sont tout à fait conformes au marxisme-léninisme.

Les camarades de la délégation du Comité central du P.C.U.S. ne purent les contester, mais ils insistèrent pour que nous tenions compte de leurs besoins intérieurs et souhaitèrent qu’il y eût concordance entre la formulation de la question du passage pacifique faite dans le projet de déclaration et la formulation utilisée par XXe Congrès du P.C.U.S.

Considérant que nous avions déjà réfuté les vues erronées des dirigeants du P.C.U.S. et exposé nos thèses par écrit, la délégation du Parti communiste chinois tint compte, dans l’intérêt de la lutte commune contre l’ennemi, du désir maintes fois exprimé par les camarades du P.C.U.S. ; elle consentit à prendre comme base le projet du Comité central du P.C.U.S. sur cette question, auquel il ne fut touché que sur quelques points.

Nous avions espéré qu’à l’issue de ce débat, les camarades du P.C.U.S., prendraient conscience de leurs erreurs et les corrigeraient. Mais les dirigeants du P.C.U.S. n’en ont rien fait, contrairement à notre attente.

A la conférence des partis frères du 1960, la délégation du P.C.C. eut à nouveau de multiples et violentes controverses avec la délégation du P.C.U.S. sur cette même question du passage du capitalisme au socialisme. Nous avons complètement dévoilé et réfuté les vues révisionnistes de Khrouchtchev.

Au cours de la conférence, les parties chinoise et soviétique ne purent aboutir à un accord, chacune restant sur ses positions. Finalement la délégation du P.C.C., prenant en considération le désir général des partis frères de voir naître un document commun à l’issue de cette conférence, fit de nouveau des concessions à ce sujet en tenant compte, une fois encore, des besoins de la direction du P.C.U.S. Nous avons donné notre accord pour que les passages en question de la Déclaration de 1957 fussent intégralement repris dans celle de 1960.

Nous avons distribué, en même temps à cette conférence, les Thèses sur le problème du passage pacifique formulées, le 10 novembre 1957, par le Parti communiste chinois, et nous avons précisé que c’était la dernière fois que nous prenions les difficultés des dirigeants du P.C.U.S. en considération, que nous n’agirions plus jamais de la sorte.

Si des camarades estiment que nous avons eu tort d’avoir fait des concessions à la direction du P.C.U.S., nous accepterons volontiers leurs critiques.

La formulation concernant le problème du passage pacifique étant basée, dans les deux Déclarations, sur le projet du P.C.U.S., et reprenant en certains endroits celles du XXe Congrès du P.C.U.S., elle présente de ce fait de sérieuses faiblesses et erreurs, malgré certains replâtrages.

Ces deux documents, tout en indiquant que les classes dominantes n’abandonnent pas de bon gré le pouvoir, prétendent que, dans un certain nombre de pays capitalistes, la prise du pouvoir peut s’effectuer sans guerre civile ; tout en recommandant un ample développement de la lutte de masse en dehors du parlement pour briser la résistance des forces de la réaction, ils affirment qu’il est possible d’obtenir une solide majorité au parlement et de transformer celui-ci en un instrument au service du peuple travailleur ; et là où ils abordent le passage non pacifique, ils n’insistent pas sur la loi générale qu’est la révolution violente.

La direction du P.C.U.S. a précisément exploité ces faiblesses et ces erreurs pour placer le révisionnisme de Khrouchtchev.

Il est de notre devoir de déclarer solennellement que le Parti communiste chinois a toujours maintenu sa position quant à la formulation des Déclarations de 1957 et de 1960 sur la question du passage du capitalisme au socialisme. Nous n’avons jamais caché notre point de vue. Nous soutenons que dans l’intérêt de la révolution prolétarienne mondiale, et pour enlever aux révisionnistes toute possibilité d’exploiter ces documents qui ont valeur de programme pour les partis frères, cette formulation doit être amendée conformément aux principes révolutionnaires du marxisme-léninisme et par consultation entre partis communistes et ouvriers.

Nous reproduisons in extenso, une fois de plus, en annexe au présent article, les Thèses sur le problème du passage pacifique, présentées le 10 novembre 1957 par la délégation du P.C.C. au Comité central du P.C.U.S., pour permettre de prendre connaissance de l’ensemble des vues du P.C.C. sur la question [30].

La lutte menée ces huit dernières années par les partis marxistes-léninistes et les marxistes-léninistes du monde entier contre le révisionnisme de Khrouchtchev s’est fort développée. De plus en plus nombreux sont ceux qui ont éventé le révisionnisme de Khrouchtchev. Les dirigeants du P.C.U.S. continuent néanmoins à user de subterfuges et d’arguties, cherchant par tous les moyens à colporter leur pacotille.

Il est donc nécessaire que nous réfutions encore une fois toutes leurs inepties sur le « passage pacifique ».

LES SOPHISMES NE MODIFIERONT PAS L’HISTOIRE

Pour justifier leur trahison du marxisme-léninisme et motiver leur ligne révisionniste, les dirigeants du P.C.U.S. ont ouvertement altéré les œuvres de Marx et Lénine, déformé leur histoire.

Selon eux, Marx « admettait ces possibilités [du passage pacifique] en Grande-Bretagne et aux États-Unis » [31]. En fait, c’est là un argument emprunté au renégat Kautsky. Ce dernier altérait de la même façon les vues de Marx pour combattre la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat.

Il est vrai que dans les années 1870, Marx a dit que dans des pays comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, « les ouvriers peuvent parvenir à leur but par des moyens pacifiques », mais il soulignait aussi que ce serait exceptionnel. « Même s’il en est ainsi, nous devons également admettre, disait-il, que dans la plupart des pays du continent, la force doit servir de levier à notre révolution » [32].

Marx dit encore : « Tant que la bourgeoisie britannique aura le monopole du droit de vote, elle se montrera toujours prête à accepter les décisions de la majorité. Mais croyez-moi, lorsqu’elle estimera se trouver en minorité dans des questions d’importance vitale pour elle, nous aurons à faire face à une nouvelle guerre des maîtres esclavagistes » [33].

Critiquant le renégat Kautsky, Lénine disait : « Alléguer que Marx, dans les années 70, a admis la possibilité du passage pacifique au socialisme en Angleterre et en Amérique est un argument de sophiste, ou, pour parler plus simplement, de filou qui triche à coup de citations et de références.

En premier lieu, Marx considérait dès cette époque cette possibilité comme exceptionnelle. En second lieu, le capitalisme monopoliste, c’est-à-dire l’impérialisme, n’existait pas encore. En troisième lieu, précisément en Angleterre et en Amérique, il n’y avait pas alors de clique militaire – (elle existe aujourd’hui) – en tant que pièce maîtresse de la machine d’État bourgeoise » [34].

L’impérialisme, dit Lénine, se distingue en raison de ses caractères économiques primordiaux « par le minimum de pacifisme et de libéralisme, par le développement maximum et le plus généralisé du militarisme. ‘Ne pas remarquer’ cela », quand on examine la question du passage pacifique ou du passage violent, « c’est tomber au niveau du plus vulgaire laquais de la bourgeoisie » [35].

Et les dirigeants du P.C.U.S. n’en sont-ils pas là, lorsqu’ils reprennent la vieille rengaine de Kautsky ?

Ils argumentent aussi en affirmant que Lénine « admettait en principe la possibilité de la révolution pacifique » [36]. Voilà encore un sophisme, et des pires.

Peu après la révolution de février 1917, Lénine pensait qu’« en Russie, cette révolution est possible, à titre d’exception, sous une forme pacifique » [37]. Lénine dit bien ‘exception’, en raison des circonstances particulières : « Les armes entre les mains du peuple, l’absence de toute contrainte extérieure pesant sur le peuple, tel était le fond des choses » [38].

Mais en juillet, la répression armée des masses par le gouvernement bourgeois contre-révolutionnaire plongea les rues de Petrograd dans le sang des ouvriers et des soldats. Après ces événements, Lénine fit remarquer que « tous les espoirs fondés sur le développement pacifique de la révolution russe se sont à jamais évanouis » [39]. En octobre 1917, Lénine et le Parti bolchévik prirent résolument la direction des ouvriers et des soldats, déclenchèrent l’insurrection armée et arrachèrent le pouvoir. En janvier 1918, Lénine fit remarquer que « la lutte des classes… s’est transformée en guerre civile » [40].

Et l’État soviétique ne put consolider la révolution victorieuse qu’après trois ans et demi de guerre révolutionnaire, au prix de lourds sacrifices et par l’écrasement de la rébellion contre-révolutionnaire de l’intérieur et l’écrasement de l’intervention armée étrangère. En 1919, Lénine déclara : « En Octobre la violence … la violence révolutionnaire en un mot nous a valu de brillants succès ».

Maintenant, les dirigeants du P.C.U.S. en viennent à affirmer que la Révolution d’Octobre fut « la moins sanglante de toutes les révolutions » [41], et qu’« elle a été accomplie presque pacifiquement » [42]. Leurs affirmations vont tout à fait à l’encontre de la vérité historique. La mémoire des martyrs révolutionnaires, qui ont donné leur vie pour que naisse le premier État socialiste au monde, ne leur inspire-t-elle aucun sentiment de culpabilité ?

Lorsque nous faisons remarquer qu’il n’existe aucun précédent en fait de passage pacifique du capitalisme au socialisme, les dirigeants du P.C.U.S. ergotent. « L’expérience pratique de la réalisation de la révolution socialiste sous une forme pacifique existe », disent-ils. Fermant les yeux sur la réalité, ils allèguent qu’« en 1919, la dictature du prolétariat fut instaurée en Hongrie par la voie pacifique » [43].

Est-ce exact ? Pas du tout. Voyons ce qu’en a dit Bela Kun, le dirigeant de la révolution hongroise.

Le Parti communiste hongrois fut fondé en novembre 1918. Ce jeune parti entra immédiatement dans la lutte révolutionnaire sous le mot d’ordre de la révolution socialiste : « Désarmer la bourgeoisie, armer le prolétariat et instaurer le pouvoir des Soviets » [44].

Il travailla activement dans tous les domaines en vue de l’insurrection armée. Il arma les travailleurs, s’employa à rallier à sa cause les troupes gouvernementales et à organiser les soldats démobilisés, à organiser des manifestations armées, la lutte des ouvriers pour chasser les patrons et occuper les entreprises, et les ouvriers agricoles pour qu’ils occupent les grands domaines, désarma les officiers, les troupes et la police réactionnaires, lia les grèves à l’insurrection armée, etc.

En fait, la révolution hongroise abonde en luttes armées de formes et d’envergures diverses. Bela Kun écrivait : « De la fondation du Parti communiste à la prise du pouvoir, les conflits armés avec les organes du pouvoir bourgeois sont devenus de plus en plus fréquents. Depuis le 12 décembre 1918, jour où la garnison de Budapest, les armes à la main, descendit dans la rue et manifesta contre le ministre de la guerre du gouvernement provisoire … il ne se passa probablement pas un seul jour sans que la presse ne rapportât des conflits sanglants entre ouvriers et soldats révolutionnaires et les forces armées gouvernementales, notamment la police. Les communistes organisèrent un grand nombre de soulèvements non seulement à Budapest, mais encore en province » [45].

Les dirigeants du P.C.U.S. mentent donc grossièrement lorsqu’ils prétendent que la révolution hongroise s’est faite pacifiquement.

Les publications du P.C.U.S. prétendent que le gouvernement bourgeois « démissionna de son propre gré » [46] ; c’est là probablement le seul élément sur lequel se fondent le dirigeants du P.C.U.S. Mais quels sont les faits ?

Karolyi, alors à la tête du gouvernement bourgeois hongrois, est parfaitement explicite à ce sujet. « Je signai la déclaration, dit-il, sur ma démission et le transfert du pouvoir au prolétariat, mais en réalité le prolétariat avait déjà pris le pouvoir bien avant et l’avait proclamé… Je n’ai pas transféré le pouvoir au prolétariat, puisqu’il l’avait déjà, grâce à la création d’une armée socialiste selon un plan préétabli ».

C’est pourquoi Bela Kun estima qu’affirmer que la bourgeoisie avait transféré le pouvoir au prolétariat de son propre chef était une hypocrite « légende » [47].

La Révolution hongroise de 1919 échoua. Faisant l’analyse des leçons essentielles à tirer de cette défaite, Lénine a dit que l’erreur qui fut fatale au jeune Parti communiste hongrois avait été son manque de fermeté dans l’exercice de sa dictature sur l’ennemi et son hésitation au moment crucial.

Par ailleurs, le Parti hongrois n’avait pas appliqué les justes mesures qui s’imposaient pour donner satisfaction à la paysannerie impatiente de régler le problème agraire, se coupant ainsi des grandes masses paysannes. Une autre raison importante de l’échec de la révolution fut la fusion du Parti communiste avec le Parti social-démocrate opportuniste.

Les dirigeants du P.C.U.S. présentent la Révolution hongroise de 1918-1919 comme un modèle de « passage pacifique », et c’est là une véritable falsification de l’histoire.

Ils affirment aussi que la classe ouvrière tchécoslovaque a « pris le pouvoir par des moyens pacifiques » [48]. C’est là une autre falsification absurde de l’histoire.

En Tchécoslovaquie, le pouvoir démocratique populaire a été instauré pendant la guerre antifasciste et n’a pas été obtenu « pacifiquement » des mains de la bourgeoisie. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Parti communiste dirigea le peuple dans la guerre des partisans et les insurrections armées contre les fascistes. Et avec l’appui de l’Armée soviétique, il parvint à anéantir les troupes fascistes allemandes en Tchécoslovaquie et le pouvoir de leurs laquais, constitua un gouvernement front national de coalition, qui était par essence une dictature de démocratie populaire sous la direction du prolétariat, c’est-à-dire une des formes par lesquelles s’exerce la dictature du prolétariat.

En février 1948, les réactionnaires de l’intérieur, épaulés par les impérialistes américains, fomentèrent un coup d’État contre-révolutionnaire et se préparèrent à passer à la rébellion armée pour renverser le pouvoir populaire. Mais dirigé par le Parti communiste, le gouvernement mit immédiatement ses forces armées en ligne et, en même temps, organisa les masses dans des manifestations armées, faisant ainsi avorter le complot bourgeois visant à la restauration de la contre-révolution.

Il est clair, que loin d’être un exemple de la prise « pacifique » du pouvoir de la classe ouvrière des mains de la bourgeoisie, les Événements de Février sont un exemple de coup d’État contre-révolutionnaire bourgeois écrasé par la classe ouvrière au moyen de son appareil d’État et principalement de ses forces armées.

En en dressant le bilan, Gottwald déclarait : « Dès avant les Événements de Février, nous avions précisé qu’en comparant cette période à l’avant-guerre, un des changements fondamentaux résidait précisément dans le fait que le pouvoir n’est plus au service des anciennes classes dominantes mais des nouvelles classes. En ce sens, les Événements de Février démontrent que le pouvoir d’État a joué un rôle remarquable » [49].

Comment tous ces faits peuvent-ils être tenus pour des précédents du « passage pacifique » ?

Lénine disait : « Subterfuges, sophismes, falsifications, Kautsky a besoin de tout cela pour esquiver la révolution violente, pour voiler son reniement, son passage du côté de la politique ouvrière libérale, c’est-à-dire du côté de la bourgeoisie. C’est là que gît le lièvre » [50].

Pourquoi Khrouchtchev a-t-il altéré aussi effrontément les œuvres de Marx et de Lénine, falsifié l’histoire et recouru à la fraude ? C’est là aussi que gît le lièvre.

LES MENSONGES NE PEUVENT MASQUER LA RÉALITÉ

Le principal argument utilisé par les dirigeants du P.C.U.S. pour justifier leur ligne de « passage pacifique » opposée à la révolution, c’est que les conditions historiques ont changé.

L’appréciation faite par les marxistes-léninistes des changements intervenus dans les conditions historiques après la Seconde Guerre mondiale et les conclusions qu’ils en tirent sont foncièrement différentes de celles de Khrouchtchev.

Les marxistes-léninistes soutiennent qu’après cette guerre les conditions historiques ont fondamentalement changé. Le changement s’est affirmé surtout par l’accroissement considérable des forces socialistes prolétariennes et l’énorme affaiblissement des forces impérialistes.

L’après-guerre a vu surgir un camp socialiste puissant, un grand nombre d’États nouvellement indépendants, une succession de luttes armées révolutionnaires, un nouvel essor des mouvements de masse dans les pays capitalistes et un grand élargissement des rangs du mouvement communiste international. Le mouvement révolutionnaire socialiste du prolétariat international et le mouvement révolutionnaire national et démocratique d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine sont devenus les deux courants historiques majeurs de notre temps.

Peu après la guerre, le camarade Mao Tsé-toung a fait ressortir à plusieurs reprises que le rapport des forces sur le plan mondial était à notre avantage et non à celui de l’ennemi, et que cette nouvelle situation « a ouvert pour la libération de la classe ouvrière et des nations opprimées du monde des possibilités encore plus larges et des voies encore plus efficaces » [51].

Le camarade Mao Tsé-toung soulignait par ailleurs : « Provocation de troubles, échec, nouvelle provocation, nouvel échec, et cela jusqu’à leur ruine – telle est la logique des impérialistes et de tous les réactionnaires du monde à l’égard de la cause du peuple ; et jamais ils n’iront contre cette logique. C’est là une loi marxiste. Quand nous disons : ‘l’impérialisme est féroce’, nous entendons que sa nature ne changera pas, et que les impérialistes ne voudront jamais déposer leur couteau de boucher, ni ne deviendront jamais des bouddhas, et cela jusqu’à leur ruine » [52].

Partant du fait que les changements intervenus dans les conditions de l’après-guerre jouent encore plus en faveur de la révolution, et de la loi de l’immuabilité de la nature même de l’impérialisme et de la réaction, les marxistes-léninistes ont tiré des conclusions révolutionnaires, estimant qu’il faut pleinement mettre à profit l’excellent situation révolutionnaire qui se présente, œuvrer activement pour développer les luttes révolutionnaires et se préparer à faire triompher la révolution, en fonction des conditions spécifiques de chaque pays.

Mais Khrouchtchev, lui, en a conclu qu’il faut s’opposer à la révolution et la rejeter. Il soutient qu’avec le changement dans le rapport des forces sur le plan mondial, la nature de l’impérialisme et de la réaction a changé, la loi de la lutte des classes a changé, la voie commune de la Révolution d’Octobre n’a plus cours et que la théorie marxiste-léniniste sur la révolution prolétarienne est devenue désuète.

Khrouchtchev et autres s’ingénient à accréditer des contes fantastiques à la Mille et une nuits. Selon eux, « des conditions internationales et intérieures favorables à la révolution socialiste par voie pacifique sont en train de se créer pour la classe ouvrière dans de nombreux pays capitalistes » [53].

Ils ont aussi déclaré : « Entre la Première et la Seconde Guerres mondiales, la bourgeoisie réactionnaire de nombreux pays européens n’a cessé de développer et de perfectionner son appareil policier et bureaucratique et de réprimer avec sauvagerie les mouvements de masse du peuple travailleur, et il a donc été impossible à celui-ci de réaliser la révolution socialiste, par la voie pacifique ». Et ils prétendent que la situation a changé [54].

Ils ajoutent qu’à présent, « le changement radical favorable au socialisme intervenu dans le rapport des forces sur le plan mondial… a paralysé l’ingérence de la réaction internationale dans les affaires intérieures des pays en révolution » [55], et que « cela diminue les possibilités potentielles pour la bourgeoisie de déclencher la guerre civile » [56].

Cependant, les mensonges de Khrouchtchev et de ses semblables ne peuvent masquer la réalité.

Deux phénomènes marquants illustrent la période de l’après-guerre : partout l’impérialisme et la réaction renforcent leur appareil de violence et répriment cruellement les masses populaires ; partout l’impérialisme, États-Unis en tête, pratique l’intervention armée contre-révolutionnaire.

Les États-Unis sont plus militarisés qu’ils ne l’ont jamais été, leurs effectifs ont été portés à plus de 2.700.000 hommes, c’est-à-dire onze fois le chiffre de 1934 et neuf fois le chiffre de 1939. Leurs forces de police et leurs services secrets sont en si grand nombre que certains de leurs grands capitalistes ont admis qu’à cet égard, les États-Unis viennent en tête et surpassent même et de loin l’Allemagne hitlérienne.

La Grande-Bretagne a porté son armée permanente de plus de 250.000 hommes en 1934 à plus de 420.00 en 1963 et sa police de 67.000 hommes en 1934 à 87.000 en 1963.

En France, les effectifs de l’armée permanente sont passés de 650.000 hommes en 1934 à plus de 740.000 hommes en 1963, et ceux de la police et des Compagnies républicaines de Sécurité (C.R.S.) de 80.000 en 1934 à plus de 120.000 en 1963.

Les autres pays impérialistes, et les pays capitalistes en général, ont tous, sans exception, renforcé considérablement leurs forces armées et policières.

Khrouchtchev utilise avec le plus grand zèle le mot d’ordre de désarmement général et complet pour endormir les masses. Il le serine depuis des années, mais la vie réelle n’offre pas la moindre trace de ce désarmement général et complet. Dans tout le camp impérialiste, qui a les États-Unis pour chef de file, ce n’est qu’accroissement général et complet des armements, expansion et renforcement de l’appareil de répression par la violence.

Pourquoi la bourgeoisie renforce-t-elle avec tant de fièvre ses forces armées et policières en temps de paix ? Ne serait-ce plus pour réprimer les mouvements de masse du peuple travailleur, mais pour lui assurer la prise du pouvoir par la voie pacifique ?

La bourgeoisie régnante n’a-t-elle pas commis suffisamment d’actes de violence, dans les dix-neuf années écoulées depuis la fin de la guerre, par l’intermédiaire de son armée et de sa police pour réprimer les ouvriers en grève et les masses populaires en lutte pour leurs droits démocratiques ?

Au cours des dix-neuf dernières années, l’impérialisme américain a créé des blocs militaires et conclu toutes sortes de traités militaires avec plus quarante pays. Il a installé plus de 2.200 bases et dispositifs militaires dans tous les coins du monde capitaliste.

Ses forces armées à l’étranger se chiffrent à plus de 1.00.000 d’hommes. Son « Strike Command » assure la direction d’une force aéro-terrestre mobile, prête à être envoyée à tout moment pour réprimer les révolutions populaires.

Ces dix-neuf dernières années, les impérialistes américains et autres ont non seulement soutenu et aidé par tous les moyens les réactionnaires des autres pays à réprimer les mouvements révolutionnaires des peuples, mais ils sont aussi passés directement à l’action en préparant et perpétrant de nombreuses agressions et interventions armées contre-révolutionnaires, autrement dit, ils ont exporté la contre-révolution.

Prenons l’impérialisme américain. En Chine, il a aidé Tchiang Kaï-chek à livrer la guerre civile, il a envoyé des troupes en Grèce et assumé le commandement des attaques contre les régions libérées par le peuple, il a mené une guerre d’agression contre la Corée, il a débarqué des troupes au Liban pour menacer la révolution irakienne, il a soutenu et aidé la réaction du Laos à étendre la guerre civile, il a organisé les soi-disant forces de l’O.N.U., placées sous son commandement, pour réprimer le mouvement d’indépendance nationale au Congo, et contre Cuba, il a monté des invasions contre-révolutionnaires.

Il se bat toujours pour étouffer la lutte de libération du peuple sud-vietnamien. Tout dernièrement, il réprimait, par les armes, la juste lutte du peuple panaméen pour sa souveraineté, et il participe à l’intervention armée contre Chypre.

L’impérialisme américain non seulement poursuit implacablement des activités de répression et d’intervention contre toutes les révolutions populaires et tous les mouvements de libération nationale, mais il se promet aussi de se débarrasser de tout régime bourgeois teinté tant soit peu de nationalisme.

Le gouvernement américain a machiné à maintes reprises, depuis dix-neuf ans, des coups d’Etat militaires contre-révolutionnaires dans un certain nombre de pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Il a même recouru à la violence pour liquider les laquais mis en place par ses propres soins, une fois que ceux-ci ne répondent plus à ses désirs, comme ce fut le cas avec Ngo Dinh Diem et ses semblables. L’âne qui ne peut plus faire tourner la meule est sacrifié, dit le dicton.

Les faits ont suffisamment démontré que pour les nations et les peuples opprimés qui veulent faire leur révolution et se libérer, il ne suffit pas de tenir tête à la répression violente exercée par la classe dominante réactionnaire de leur pays, ils doivent aussi être suffisamment préparés à faire face à l’intervention armée de l’impérialisme, et de l’impérialisme américain en particulier.

Sans pareille préparation et sans riposte résolue à la violence contre-révolutionnaire par la violence révolutionnaire, lorsque cela s’impose, il ne saurait être question de révolution, et moins encore de faire triompher la révolution.

Les pays qui ont conquis leur indépendance nationale ne pourront pas la conserver, et encore moins assurer le développement de la cause révolutionnaire, s’ils ne renforcent pas leur puissance armée, ne se préparent pas suffisamment pour pouvoir faire face à l’agression et à l’intervention armées de l’impérialisme, et renoncent au principe de la lutte contre lui.

Aux dirigeants du P.C.U.S., nous demandons : « quand vous parlez d’abondance des nouvelles caractéristiques de l’après-guerre, pourquoi omettez-vous délibérément celle, extrêmement importante et manifeste, ayant trait à l’impérialisme américain et à d’autres impérialismes étouffant partout la révolution ? Vous nous rebattez les oreilles avec le passage pacifique, mais pourquoi ne soufflez-vous mot de la manière dont doit être combattue la gigantesque machinerie de répression par la violence montée par les impérialistes et les réactionnaires ? Pourquoi masquez-vous cyniquement la réalité sanglante de la sauvage oppression, par l’impérialisme et la réaction, des mouvements de libération nationale et des mouvements révolutionnaires des peuples, tout en propageant des illusions sur la possibilité pour les nations et peuples opprimés d’obtenir la victoire pacifiquement. N’est-il pas clair que vous essayez d’émousser la vigilance des peuples d’apaiser la colère des masses en faisant miroiter de brillants mirages et que vous vous opposez à ce qu’ils fassent la révolution, que vous agissez donc en fait comme des complices de l’impérialisme et de la réaction ?

A ce sujet, il n’est pas inutile de citer une fois de plus John Foster Dulles, feu le secrétaire d’Etat américain, « professeur par l’exemple négatif ».

Dulles déclarait, dans un discours prononcé le 21 juin 1956, que, jusque-là, tous les pays socialistes avaient été établis « par la violence ». Il ajoutait que « maintenant, les gouvernements soviétiques déclarent qu’ils renonceront à la violence… Nous saluons et encourageons cette évolution » [57].

Fidèle défenseur du système capitaliste, Dulles comprenait fort bien le rôle important de la violence dans la lutte de classe et, en saluant l’abandon de la révolution par la violence, préconisé par Khrouchtchev, il insistait sur la nécessité pour la bourgeoisie de renforcer la violence contre-révolutionnaire en vue de maintenir son règne.

Dans un autre discours, il disait que « de toutes les tâches du gouvernement, la tâche essentielle est de protéger ses citoyens

[lisez : « les classes dominantes réactionnaires »]

contre la violence » et que « dans toute société civilisée, les membres contribuent à entretenir une force de police, arme pour le maintien de l’ordre et de la loi » [58].

Dulles disait ici la vérité. La base politique du règne de l’impérialisme et de toute la réaction n’est rien d’autre qu’une « force de police » et tant qu’elle n’est pas entamée, rien au fond n’a vraiment d’importance et leur domination ne peut être ébranlée. Plus les dirigeants du P.C.U.S. dissimulent que la bourgeoisie règle par la violence et prêchent le mythique passage pacifique jadis salué par Dulles, plus ils se révèlent comme les compères de l’impérialisme dans l’opposition à la révolution.

RÉFUTATION DE LA « VOIE PARLEMENTAIRE »

Lénine a totalement réfuté la théorie de la « voie parlementaire » prônée par les révisionnistes de la IIe Internationale et il y a beau temps qu’elle a fait faillite. Mais soudain, après la Seconde Guerre mondiale, la « voie parlementaire » semble être devenue efficace aux yeux de Khrouchtchev.

Est-elle vraiment efficace ? Bien sûr que non.

Les événements intervenus depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale montrent une fois de plus que l’organe principal de la machine d’État bourgeoise est la force armée et non le parlement. Le parlement n’est qu’un ornement, un paravent de la domination bourgeoise. Ce sont les besoins et les intérêts de celle-ci qui font adopter ou supprimer le système parlementaire, investir le parlement de pouvoirs étendus ou limités, appliquer un certain système électoral plutôt qu’un autre.

Tant que la bourgeoisie détient l’appareil bureaucratique militaire, il est impossible, pour le prolétariat, d’obtenir une « majorité solide au parlement », par les élections, et l’aurait-il, qu’elle ne serait nullement stable. La réalisation du socialisme par la « voie parlementaire » est totalement impossible et en parler, c’est tromper les autres et soi-même.

Environ la moitié des partis communistes des pays capitalistes sont dans l’illégalité et, pour des partis qui ne jouissent même pas d’un statut légal, la question de la majorité parlementaire ne se pose évidemment pas.

Par exemple, le Parti communiste espagnol vit toujours sous le régime de la terreur blanche et il n’a même pas la possibilité de participer aux élections. Il est donc tout à fait absurde et tragique que des dirigeants du Parti espagnol comme Ibárruri emboîtent le pas à Khrouchtchev et prêchent la réalisation du « passage pacifique » en Espagne.

Dans certains pays capitalistes les partis communistes ont un statut légal et peuvent participer aux élections, mais sous la domination bourgeoise et par suite de diverses dispositions inéquitables du système électoral bourgeois, il leur est très difficile d’obtenir une majorité aux élections. Et l’obtiendraient-ils que la bourgeoisie pourrait toujours, d’une façon ou de l’autre, les empêcher d’enlever la majorité des sièges au parlement, notamment en révisant la loi électorale.

Par exemple, depuis la Seconde Guerre mondiale, la bourgeoisie monopoliste française a, à deux reprises, amendé les lois électorales, ce qui se traduisit, chaque fois, pour le Parti communiste français, par une sensible diminution de ses sièges au parlement. Au cours des élections de 1946, le P.C.F. obtint 182 sièges.

Mais en 1951, la révision des lois électorales par la bourgeoisie monopolise en fit brusquement tomber le nombre à 103 (soit une diminution de 79 sièges). En 1956, le P.C.F. obtint 150 sièges. Mais lors des élections parlementaires de 1958, la bourgeoisie monopolise révisa de nouveau son système électoral et le P .C.F. n’eut plus que 10 sièges en ayant perdu 140.

Dans certaines circonstances, même si un parti communiste emportait la majorité au parlement, ou participait au gouvernement grâce à des succès électoraux, cela ne signifierait en aucune façon un changement du caractère bourgeois du parlement et du gouvernement, encore moins l’écrasement de la vieille machine d’Etat et l’installation d’une nouvelle machine d’Etat.

Il est absolument impossible de parvenir à une transformation radicale de la société en prenant appui sur un parlement ou un gouvernement bourgeois. La bourgeoisie réactionnaire qui contrôle la machine d’Etat a toute latitude d’annuler les élections, de dissoudre le parlement, d’expulser les communistes du gouvernement, d’interdire le parti communiste et de recourir à la force brutale pour réprimer les masses populaires et les forces progressistes.

En 1946, par exemple, le Parti communiste chilien épaula le Parti radical bourgeois pour qu’il triomphe aux élections et forme un gouvernement de coalition comprenant des communistes. Les dirigeants du Parti communiste chilien qualifièrent même ce gouvernement contrôlé par la bourgeoisie de « gouvernement démocratique populaire ». Moins d’un an après, la bourgeoisie mettait les communistes en demeure de quitter le gouvernement, en arrêtait un grand nombre, et, en 1948, proclamait le Parti communiste chilien hors la loi.

Lorsqu’un parti ouvrier dégénère, devient un parti à la solde de la bourgeoisie, il se peut que la bourgeoisie lui permette de détenir la majorité au parlement, voire de former le gouvernement. Tel est le cas, dans certains pays, avec les partis sociaux-démocrates à caractère bourgeois.

Mais ceci ne fait que maintenir et consolider la dictature de la bourgeoisie, ne change rien à l’état d’oppression et d’exploitation dans lequel se trouve le prolétariat et ne peut en rien le changer. Ces exemples sont autant de nouveaux témoignages de la faillite de la « voie parlementaire ».

Les événements survenus depuis la Seconde Guerre mondiale montrent également que si les dirigeants d’un parti communiste se fient à la « voie parlementaire », et sont touchés par le « crétinisme parlementaire », ce mal incurable, ils ne parviennent à rien, sombreront inévitablement dans le bourbier du révisionnisme et finiront par enterrer la cause révolutionnaire prolétarienne.

Il y a depuis toujours divergence fondamentale entre marxistes-léninistes, d’une part, et opportunistes et révisionnistes, de l’autre, sur l’attitude à adopter envers les parlements bourgeois.

Depuis toujours, les marxistes-léninistes estiment que, dans certaines conditions, le parti prolétarien doit participer à la lutte parlementaire, utiliser la tribune du parlement pour dénoncer le caractère réactionnaire de la bourgeoisie, éduquer le masses populaires et accumuler des forces révolutionnaires.

Il est faux de ne pas utiliser cette forme de combat légale quand cela s’avère nécessaire. Mais jamais le parti prolétarien ne doit substituer la lutte parlementaire à la révolution prolétarienne, ni rêver de réaliser le passage au socialisme par la « voie parlementaire ». Le parti prolétarien doit, en tout temps, concentrer son attention sur la lutte des masses.

Lénine disait : « Le parti du prolétariat révolutionnaire doit participer au parlementarisme bourgeois pour instruire les masses, grâce aux élections et à la lutte parlementaire des partis. Mais limiter la lutte des classes à la lutte parlementaire ou bien considérer cette dernière comme la forme de lutte supérieure, décisive, à laquelle doivent être subordonnées toutes les autres, c’est passer en fait aux côtés de la bourgeoisie contre le prolétariat » [59].

Lénine a reproché aux révisionnistes de la IIe Internationale de s’être bercés d’illusions au sujet du système parlementaire, d’avoir abandonné la tâche révolutionnaire qui était de prendre le pouvoir, et d’avoir transformé les partis prolétariens en parti électoraux, en partis parlementaires, en appendices de la bourgeoisie et en instruments de défense de la dictature bourgeoise.

En prônant à présent la « voie parlementaire », Khrouchtchev et ses disciples ne peuvent que retomber dans les erreurs mêmes des révisionnistes de la IIe Internationale.

RÉFUTATION DE
L’« OPPOSITION A L’OPPORTUNISME DE GAUCHE »

Dans sa lettre ouverte, le Comité central du P.C.U.S. a forgé une série de mensonges en traitant de la révolution prolétarienne.

Il prétend que le P.C.C. est pour le mot d’ordre de la révolution prolétarienne immédiate », même en l’absence d’une situation révolutionnaire, qu’il préconise l’abandon de la « lutte pour les droits démocratiques et les intérêts vitaux des travailleurs des pays capitalistes » [60], et qu’il élève la lutte armée au rang de moyen « absolu » [61], etc.

Les dirigeants du P.C.U.S. taxent continuellement le P.C.C. d’« opportunisme de gauche », « d’aventurisme de gauche » et de « trotskisme ».

Le fait est qu’ils font tout ce tintamarre pour masquer leur ligne révisionniste qui s’oppose à la révolution et la rejette. Ce qu’ils traitent et attaquent comme étant de l’« opportunisme de gauche », n’est rien d’autre que la ligne révolutionnaire marxiste-léniniste.

Nous avons toujours maintenu que la révolution ne peut être déclenchée comme on l’entend et qu’elle est impossible si la situation n’est pas favorable. Mais son éclatement et son triomphe ne dépendent pas seulement d’une situation objective révolutionnaire, ils dépendent aussi des préparatifs faits et de l’action menée par les forces révolutionnaires subjectives.

Il y a aventurisme « de gauche » si le parti prolétarien, faute d’une juste estimation de la situation objective et des facteurs subjectifs, déclenche la révolution à la légère, alors que les conditions ne sont pas encore mûres.

Et opportunisme de droite, révisionnisme, s’il n’est pas fait de préparatifs actifs en vue de la révolution, lorsqu’il n’y a pas encore de situation révolutionnaire, ou si le parti prolétarien n’ose prendre la direction de la révolution et saisir le pouvoir, alors que les conditions sont mûres et qu’une situation révolutionnaire se présente.

La question fondamentale et d’importance capitale pour le parti prolétarien est de porter toute son attention au travail ardu que requiert l’accroissement des forces révolutionnaires en attendant l’heure propice à la conquête du pouvoir.

Le but essentiel de la lutte quotidienne et de sa direction active est de bâtir une puissance révolutionnaire et de se préparer à arracher la victoire lorsque les conditions sont mûres.

Le parti prolétarien doit utiliser toutes les formes de la lutte quotidienne pour élever la conscience politique du prolétariat et des masses populaires, former ses propres forces de classe, forger leur combativité et préparer la révolution sur les plans idéologique et politique, sur celui de l’organisation, et sur le plan militaire.

Et c’est seulement en agissant ainsi qu’il pourra saisir le moment propice pour faire triompher la révolution lorsque les conditions auront mûri. Sinon, il laissera tout simplement échapper ce moment, même si la situation révolutionnaire objective joue en sa faveur.

Comment le parti du prolétariat doit-il mener son combat révolutionnaire quotidien, comment doit-il accroître les forces révolutionnaires avant l’apparition d’une situation révolutionnaire ? Les dirigeants du P.C.U.S. n’en soufflent mot.

Mais, par contre, ils répètent à tout bout de champ qu’aucune révolution ne peut être entreprise s’il n’y a pas de situation révolutionnaire. En fait, l’absence de situation révolutionnaire est le prétexte dont ils usent pour supprimer carrément les tâches d’accroissement des forces révolutionnaires et de préparation de la révolution.

Lénine a donné une excellente description de l’attitude du renégat Kautsky envers la situation révolutionnaire : « Si oui,

[une situation révolutionnaire se présente]

il est prêt, lui aussi, à se faire révolutionnaire ! Mais alors, dirons-nous, la première canaille venue … n’aurait qu’à se déclarer révolutionnaire ! … Sinon, Kautsky se détourne de la révolution ! » Lénine fit remarquer que Kautsky agissait comme le « philistin » typique qu’il était, et que la différence entre un philistin et un marxiste révolutionnaire réside dans le courage de « préparer le prolétariat et toutes les masses travailleuses et exploitées [à la révolution] » [62]. On jugera si, oui ou non, Khrouchtchev et ses disciples ressemblent aux philistins à la Kautsky flétris par Lénine.

Nous avons toujours estimé que dans les pays capitalistes, le parti prolétarien doit tout d’abord diriger activement la classe ouvrière et les autres travailleurs dans la lutte contre le capital monopolise, pour la défense des droits démocratiques, pour l’amélioration des conditions de vie, contre l’accroissement des armements et les préparatifs de guerre de l’impérialisme, pour la défense de la paix mondiale, et qu’il doit soutenir activement la lutte révolutionnaire des nations opprimées.

Dans tous les pays capitalistes victimes de l’agression, du contrôle, de l’intervention et des vexations de l’impérialisme américain, les partis prolétariens doivent lever haut le drapeau de la lutte nationale contre ce dernier, diriger principalement la lutte des masses contre lui, contre le capital monopoliste qui trahit les intérêts de la nation et contre les autres forces réactionnaires du pays. Ils doivent rallier toutes les forces susceptibles d’être ralliées pour former un front uni contre l’impérialisme américain et ses laquais.

Ces dernières années, la classe ouvrière et les autres travailleurs de nombreux pays capitalistes ont entrepris des luttes de masse de grande envergure. Celles-ci ont non seulement frappé le capital monopoliste et les autres forces réactionnaires du pays, mais ont été un soutien énergique à la lutte révolutionnaire des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ainsi qu’aux pays du camp socialiste. Ceci a toujours été pleinement apprécié par nous.

Tout en dirigeant activement les luttes d’intérêt immédiat, les communistes doivent allier celles-ci à la lutte d’intérêt général à long terme, éduquer les masses dans l’esprit révolutionnaire du prolétariat, élever sans cesse leur conscience politique, accumuler les forces révolutionnaires afin d’arracher la victoire lorsque sonnera l’heure de la révolution.

Notre point de vue est entièrement marxiste-léniniste.

Les dirigeants du P.C.U.S. propagent, contrairement aux vues des marxistes-léninistes, que « dans les pays capitalistes hautement développés, les tâches démocratiques et socialistes sont liées si étroitement les unes aux autres qu’il est difficile de tracer une ligne de démarcation entre elles » [63]. C’est substituer la lutte d’intérêt immédiat à la lutte à long terme, le réformisme à la révolution prolétarienne.

Lénine a dit qu’« aucune réforme ne peut être définitivement acquise, réelle et sérieuse, si elle n’est pas soutenue par des méthodes révolutionnaires de lutte des masses », qu’un parti de la classe ouvrière qui « n’allie pas cette lutte pour les réformes aux méthodes révolutionnaires du mouvement ouvrier risque de devenir une secte, de se couper des masses et que c’est là le danger le plus grave, qui met en cause le succès du véritable socialisme révolutionnaire » [64].

Il a dit aussi que « toute revendication démocratique… est subordonnée, pour les ouvriers conscients, aux intérêts supérieurs du socialisme » [65]. Se référant à Engels dans L’État et la révolution, il soulignait que si l’on oublie les grandes considérations essentielles face aux intérêts momentanées du jour, dans la course aux succès éphémères sans se préoccuper des conséquences ultérieures, et que l’on abandonne l’avenir du mouvement en le sacrifiant au présent, c’est de l’opportunisme et du plus dangereux.

C’est précisément pour cette raison que Lénine critiqua Kautsky qui s’était mis « à louer le réformisme et la subordination à la bourgeoisie impérialiste, à blâmer la révolution, à la renier » [66].

Lénine a affirmé que si « le prolétariat lutte pour le renversement révolutionnaire de la bourgeoisie impérialiste », Kautsky, lui, voulait le « perfectionnement » réformiste de l’impérialisme, pour s’y adapter et en se subordonnant à lui » [67].

La critique de Kautsky par Lénine est une bonne image des dirigeants du P.C.U.S. d’aujourd’hui.

Nous avons toujours estimé que pour pouvoir diriger la classe ouvrière et les masses dans la révolution, le parti prolétarien doit maîtriser tous les modes de combat, les coordonner, et substituer rapidement un mode à un autre lorsque changent les conditions de la lutte. Il ne pourra faire face à chaque éventualité et être vraiment invincible que s’il maîtrise toutes les formes de combat, tant pacifiques qu’armées, ouvertes et clandestines, légales et illégales, la lutte parlementaire et la lutte de masse, la lutte à l’intérieur du pays et la lutte sur le plan international, etc.

Le triomphe de la révolution chinoise résulte précisément du fait que, ayant assimilé l’expérience historique de la lutte du prolétariat international, les communistes chinois ont su parfaitement maîtriser, dans leur ensemble, tous les modes de combat, conformément aux caractéristiques concrètes de la révolution chinoise. La principale forme revêtue par la révolution chinoise fut la lutte armée. Cependant la révolution chinoise n’aurait pas triomphé s’il n’y avait eu coordination entre les différentes formes de lutte.

Le P.C.C. a combattu sur deux fronts au cours de la révolution. Il a combattu et la déviation de droite qu’est le légalisme et la déviation de « gauche » qu’est l’illégalisme, et il a combiné avec justesse les luttes légales et illégales.

Nous avons, partout dans le pays, lié avec justesse la lutte des bases révolutionnaires à celle des régions sous domination kuomintanienne et dans celles-ci, le travail légal au travail clandestin, nous avons pleinement utilisé les possibilités légales, tout en observant strictement les règles du Parti en matière de travail clandestin. La révolution chinoise a engendré toute une série de modes de combat extrêmement complexes et diversifiés, adaptés à ses propres conditions.

La longue expérience pratique du P.C.C. lui a fait pleinement saisir qu’il est faux de refuser toute lutte légale, de restreindre le travail du Parti à un cadre limité et de séparer ainsi le Parti des masses. Mais le légalisme colporté par les révisionnistes ne peut en aucun cas être toléré.

Ces derniers rejettent la lutte armée ainsi que toute lutte illégale et se contentent de la lutte et des activités légales qui confinent les activités du Parti et les luttes de masses dans les limites autorisées par la classe dominante. Ils réduisent le programme essentiel du Parti jusqu’à l’abandonner, renonçant à la révolution pour se plier aux lois et décrets de la réaction.

Comme Lénine le disait, les révisionnistes du genre Kautsky étaient corrompus et obsédés par la légalité bourgeoise. « On a vendu le droit du prolétariat à la révolution en échange du plat de lentilles des organisations autorisées par l’actuelle loi policière » [68].

Les dirigeants du P.C.U.S. et leurs disciples font mine de s’intéresser aux différents modes de combat, mais ils préconisent en fait le légalisme et ont renoncé au but qu’est la révolution prolétarienne, sous prétexte de changer de mode de combat. Là aussi, ils ont remplacé le léninisme par le kautskisme.

Les dirigeants du P.C.U.S. recourent souvent à la grande œuvre de Lénine, La maladie infantile du communisme (le « gauchisme »), pour justifier leur ligne erronée et « asseoir » leurs attaques contre le Parti communiste chinois.

C’est évidemment peine perdue. Comme toutes les autres œuvres de Lénine, celle-ci ne peut servir d’arme qu’aux marxistes-léninistes dans leur lutte contre l’opportunisme de toutes nuances et non d’instrument aux révisionnistes pour se justifier.

Lénine a critiqué le « gauchisme » après avoir rompu avec les révisionnistes de la IIe Internationale et fondé la IIIe Internationale, pour appeler les partis du prolétariat à employer habilement les tactiques révolutionnaires et à préparer mieux encore la révolution.

Il a souligné dans ce même ouvrage qu’à l’époque, les principaux ennemis du mouvement ouvrier mondial étaient les opportunistes à la Kautsky.

Il a maintes fois recommandé qu’il fallait d’abord rompre une fois pour toutes avec le révisionnisme, et qu’ensuite seulement, il pourrait être question d’apprendre à maîtriser les tactiques révolutionnaires.

Les camarades atteints de cette maladie et que Lénine critiqua, étaient encore pour la révolution, tandis que de nos jours, le révisionnistes Khrouchtchev s’y oppose. Il est donc à rejeter dans la même catégorie que Kautsky et il ne lui appartient pas de discourir sur l’opposition au « gauchisme ».

Les dirigeants du P.C.U.S. ont voulu imposer l’étiquette de « trotskisme » au P.C.C. Il n’est rien de plus absurde. En fait, c’est Khrouchtchev et nul autre qui a hérité de Trotsky et qui se tient aux côtés des trotskistes d’aujourd’hui.

Le trostskisme se manifeste différemment selon les questions et porte souvent le masque du « gauchisme extrême ». Mais son essence, c’est l’opposition à la révolution, le rejet de la révolution.

Par le combat contre la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat, qui sont le problème fondamental, le trotskisme s’affirme, par son essence, être de la même famille que le révisionnisme de la IIe Internationale.

C’est pour cela que Staline a affirmé à plusieurs reprises que le trotskisme est une variété du menchévisme, qu’il est du kautskisme, de la social-démocratie, le détachement d’avant-garde de la bourgeoisie contre-révolutionnaire.

L’essence du révisionnisme de Khrouchtchev est également l’opposition à la révolution et le rejet de la révolution. C’est pourquoi, on ne peut qu’arriver à la conclusion suivante : le révisionnisme de Khrouchtchev a non seulement la même origine que le kautskisme, mais de plus poursuit le même but que le trotskisme, et Khrouchtchev ferait donc bien mieux de garder l’étiquette de « trotskisme » pour lui.

DEUX LIGNES, DEUX RÉSULTATS

L’histoire est le meilleur des témoins. Le mouvement communiste international et la lutte révolutionnaire des peuples ont beaucoup gagné en expérience depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il y a eu l’expérience des succès et aussi celle des échecs. Les communistes et les peuples révolutionnaires du monde entier doivent en tirer de justes conclusions.

C’est en suivant une ligne marxiste-léniniste révolutionnaire et en empruntant la voie de la Révolution d’Octobre que la révolution socialiste a triomphé, depuis la fin de la guerre, dans toute une série de pays en Europe orientale, en Asie et en Amérique latine. Outre l’expérience de la Révolution d’Octobre, il y a aujourd’hui l’expérience des révolutions de Chine, des pays socialistes d’Europe orientale, de Corée, du Vietnam, de Cuba. Les révolutions victorieuses de ces pays ont enrichi et développé le marxisme-léninisme et l’expérience de la Révolution d’Octobre.

On voit que, de la Chine à Cuba, la révolution, sans exception, n’a triomphé que par la lutte armée et le combat contre l’agression et l’intervention armées de l’impérialisme.

Le peuple chinois n’a pu faire triompher sa révolution qu’au prix de vingt-deux années de guerres révolutionnaires, après avoir écrasé complètement, au cours de la Guerre de Libération populaire des trois dernières années de cette période, la réaction tchiankaïchiste qui avait l’appui total de l’impérialisme américain.

Le peuple coréen, après quinze années de lutte armée révolutionnaire contre l’impérialisme japonais, à partir de 1930, a créé, développé ses forces armées révolutionnaires et a fini par remporter la victoire avec l’aide de l’Armée soviétique. Après la fondation de la République démocratique populaire de Corée, il a combattu trois années encore l’agression armée de l’impérialisme américain, avant de pouvoir consolider sa révolution triomphante.

Le peuple vietnamien a conquis le pouvoir par le soulèvement armé d’août 1945, il a ensuite mené, pendant huit ans, la Guerre de Libération nationale contre l’impérialisme français, mis en échec l’intervention militaire de l’impérialisme américain et finalement remporté la victoire dans le nord du Vietnam. Le peuple du sud du pays continue à combattre héroïquement l’agression armée de l’impérialisme américain.

Le peuple cubain est passé au soulèvement armé dès 1953. Plus tard, après plus de deux ans de guerre révolutionnaire populaire, il a jeté par-dessus bord la domination de l’impérialisme américain et de son laquais Batista. Après la révolution victorieuse, il a dû écraser une invasion armée de mercenaires de l’impérialisme américain pour sauvegarder les conquêtes de sa révolution.

Et les autres pays socialistes ont tous été fondés de même, par la lutte armée.

Quels sont les principaux enseignements à tirer des révolutions accomplies après la Seconde Guerre mondiale par le prolétariat dans toute une série de pays, depuis la Chine jusqu’à Cuba ?

1. La révolution violente est une loi générale de la révolution prolétarienne. Pour réaliser le passage au socialisme, le prolétariat doit engager la lutte armée, briser la vieille machine d’Etat et instaurer la dictature du prolétariat.

2. Les paysans sont les plus sûrs alliés du prolétariat. Le prolétariat doit s’appuyer solidement sur les paysans, créer un large front uni fondé sur l’alliance ouvrière et paysanne et garder fermement la direction de la révolution.

3. L’impérialisme américain est le principal ennemi de la révolution populaire de tous les pays. Le prolétariat doit maintenir haut le drapeau de la lutte nationale contre les Etats-Unis et oser combattre résolument les impérialistes américains et leurs laquais.

4. La révolution des nations opprimées est l’alliée indispensable de la révolution prolétarienne. Les prolétaires du monde entier doivent s’unir, ils doivent s’unir avec toutes les nations opprimées et toutes les forces qui s’opposent à l’impérialisme et à ses laquais pour former un large front uni international.

5. La révolution est impossible sans parti révolutionnaire. La révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat ne peuvent triompher sans un parti prolétarien révolutionnaire édifié selon les théories et le style révolutionnaires marxistes-léninistes, ayant une position intransigeante vis-à-vis des révisionnistes et des opportunistes et une position révolutionnaire vis-à-vis des classes réactionnaires régnantes et de leur pouvoir.

Persévérer dans la lutte armée révolutionnaire est non seulement d’une importance primordiale pour la révolution prolétarienne, mais aussi pour la révolution nationale et démocratique des nations opprimées. Par sa guerre victorieuse de libération nationale, l’Algérie a fourni un bon exemple dans ce domaine.

L’histoire de l’après-guerre de tous les partis prolétariens nous montre que tout parti prolétarien, qui a suivi une ligne révolutionnaire, adopté une stratégie et des tactiques correctes et dirigé activement les masses populaires dans leur lutte révolutionnaire, a fait progresser la cause révolutionnaire vers la victoire et a vu ses propres forces se développer vigoureusement.

En revanche, tout parti prolétarien qui suit une ligne opportuniste et non révolutionnaire et a accepté la ligne du « passage pacifique » de Khrouchtchev, porte un grave préjudice à la cause révolutionnaire, se transforme en un parti réformiste privé de toute vitalité, voire dégénère complètement pour devenir un instrument antiprolétarien de la bourgeoisie. Les cas ne manquent pas.

Les camarades du Parti communiste irakien étaient pleins de dynamisme révolutionnaire. Mais des pressions extérieures les ont contraints à accepter la ligne révisionniste de Khrouchtchev et ils ont relâché leur vigilance envers la contre-révolution. Pendant le coup d’État armé de la contre-révolution, une partie des camarades dirigeants ont péri héroïquement, des milliers et des milliers de communistes et révolutionnaires irakiens ont été massacrés, le puissant Parti communiste irakien fut brisé et la cause révolutionnaire subit un rude échec en Irak. Voilà une sanglante et tragique leçon de l’histoire de la révolution prolétarienne.

Les dirigeants du Parti communiste algérien, obéissant docilement à la baguette de Khrouchtchev et des dirigeants du Parti communiste français, ont accepté intégralement la ligne révisionniste opposée à la lutte armée. Mais le peuple algérien n’en voulut rien savoir, il combattit résolument l’impérialisme, lutta pour l’indépendance nationale, contraignit finalement le gouvernement français à reconnaître son indépendance. D’autre part, le Parti communiste algérien, en suivant la ligne révisionniste de la direction du P.C.U.S., a perdu la confiance du peuple et sa place dans la vie politique algérienne.

Au cours de la révolution cubaine, certains dirigeants du Parti socialiste populaire de l’époque refusèrent la ligne révolutionnaire marxiste-léniniste et la juste ligne de la lutte armée révolutionnaire, pour suivre la ligne révisionniste de Khrouchtchev se prononçant pour le « passage pacifique » et s’opposant à la révolution violente.

Dans ces circonstances, les marxistes-léninistes cubains, non-membres ou membres du Parti, représentés par le camarade Fidel Castro, écartèrent à juste titre ces « dirigeants » opposés à la révolution violente, ils allèrent à la révolution, la poursuivirent avec le peuple révolutionnaire et enlevèrent enfin une victoire de grande portée historique.

Certains dirigeants du Parti communiste français, représentés par Maurice Thorez, pratiquent depuis longtemps, une ligne révisionniste, prônent, sous la baguette de Khrouchtchev, la « voie parlementaire » et ont, en fait, abaissé le parti communiste au rang de parti social-démocrate. Ils ne soutiennent pas activement les aspirations révolutionnaires des masses populaires, et ont rengainé l’étendard de la lutte nationale contre l’impérialisme américain.

C’est parce qu’ils ont suivi cette ligne révisionniste, qu’ils ont de plus en plus isolé et fait tomber en décadence un parti qui avait une grande influence sur les masses.

Certains dirigeants du Parti communiste indien, représentés par Dange, appliquent depuis longtemps une ligne révisionniste, rejettent l’étendard de la révolution et abandonnent la direction des luttes révolutionnaires, nationales et démocratiques, des masses populaires. La clique de Dange glisse de plus en plus bas sur la pente du révisionnisme, dégénère en une faction chauvine, en un instrument de la politique réactionnaire des gros propriétaires fonciers et de la grande bourgeoisie de l’Inde, et en renégate du prolétariat.

Il est clair comme le jour que ces deux lignes foncièrement différentes ont donné deux résultats complètement différents. Toutes ces leçons et enseignements méritent une étude sérieuse.

DE BROWDER ET TITO A KHROUCHTCHEV

Le révisionnisme de Khrouchtchev a de profondes racines historiques et sociales et porte l’empreinte de l’époque. Comme le disait Lénine, « l’opportunisme n’est pas un effet du hasard, ni un péché, ni une bévue, ni la trahison d’individus isolés, mais le produit social de toute une époque historique » [69].

Alors qu’il connaissait un énorme essor depuis la Seconde Guerre mondiale, le mouvement communiste international a vu surgir, dans ses rangs, son antithèse, un contre-courant révisionniste qui s’oppose au socialisme, au marxisme-léninisme et à la révolution prolétarienne.

Ce contre-courant a trouvé son expression concentrée en la personne de Browder d’abord, en celle de Tito ensuite et aujourd’hui en celle de Khrouchtchev. Le révisionnisme de ce dernier n’est que la continuation et le développement de celui de Browder et de Tito.

Browder commença à manifester son révisionnisme aux environs de 1935, par l’apologie de la démocratie bourgeoise, l’abandon de la critique nécessaire à l’égard du gouvernement bourgeois et l’assimilation de la dictature bourgeoise à un paradis communiste, sous le mot d’ordre : « Le communisme est l’américanisme du XXe siècle » [70].

Un front uni antifasciste ayant été créé sur le plan international et national durant la Seconde guerre mondiale, Browder devint obsédé par la « démocratie », le « progrès » et la « sagesse » de la bourgeoisie, se prosterna devant la bourgeoisie et dégénéra en parfait capitulationniste. Il propagea toute une série d’opinions révisionnistes, enjolivant la bourgeoisie, combattant et rejetant la révolution.

Il proclama que la Déclaration de Téhéran de l’Union soviétique, des États-Unis et de la Grande-Bretagne inaugurait pour le monde une ère de confiance et de collaboration à long terme » entre le capitalisme et le socialisme et qu’elle était capable d’assurer « la paix pendant de nombreuses générations » [71].

Il déclara que les accords internationaux conclus entre l’Union soviétique, les États-Unis et la Grande-Bretagne « représentent sans exception les intérêts vitaux de toutes les nations et de tous les peuples du monde » [72], et que « la perspective d’un chaos intérieur [aux États-Unis] est incompatible avec celle de l’ordre international ». Par conséquent, il était nécessaire, ajoutait-il, de s’opposer au « déclenchement des conflits de classe de notre pays », de « réduire autant que possible » la lutte des classes dans le pays et de la « confiner dans des limites bien déterminées » [73].

Il propagea aussi l’idée qu’une nouvelle guerre serait « une destruction véritablement catastrophique d’une grande partie du globe », « plongerait… la majeure partie du monde dans un état de barbarie pour une cinquantaine ou une centaine d’années », et que pour éliminer les désastres d’une guerre, il était nécessaire « de mettre l’accent sur l’unité au-dessus de toute distinction de classe » [74].

Il se fit l’avocat d’« un appui total sur la persuasion démocratique et la conviction » [75], pour réaliser le socialisme et prôna qu’après la Seconde Guerre mondiale, « les conditions permettant de réaliser un passage pacifique au socialisme étaient réunies » dans certains pays.

Il nia l’indépendance des partis prolétariens, affirmant que les communistes « prévoient que les buts politiques pratiques qu’ils se sont fixés coïncideront, pour une longue période et sur tous les points essentiels, avec les buts des non-communistes, de beaucoup plus nombreux » [76]. Guidé par ces idées, il procéda à la dissolution du Parti communiste des États-Unis.

Le révisionnisme de Browder amena, pour un certain temps, la cause révolutionnaire du prolétariat des États-Unis au bord de l’abîme et de plus, des partis prolétariens d’autres pays furent contaminés, touchés par le poison du liquidationnisme.

La ligne révisionniste de Browder qui se heurta à l’opposition de bien des communistes américains ayant le camarade William Z. Foster à leur tête, fut rejetée et répudiée par la plupart des partis frères.

Néanmoins, dans son ensemble, le mouvement communiste international n’a pas procédé à une critique sans merci ni à la liquidation complète de la tendance révisionniste représentée par le browderisme. Le courant révisionniste connut de nouveaux développements dans les conditions nouvelles de l’après-guerre, au sein des partis communistes de certains pays.

Dans les pays capitalistes, le développement du courant révisionniste se manifeste avant tout par le fait que les dirigeants de certains partis communistes ont abandonné la ligne marxiste-léniniste révolutionnaire et proclamé la ligne du « passage pacifique ».

Le modèle même de cette ligne est la théorie des « réformes de structure » de Togliatti, qui se propose d’assurer au prolétariat la direction de l’Etat en empruntant la voie légale de la démocratie bourgeoise et de réaliser la transformation socialiste de l’économie nationale par les « nationalisations ».

Cela revient à dire qu’il est possible d’établir des rapports de production, nouveaux, socialistes et de réaliser le passage au socialisme sans briser la machine d’Etat bourgeoise. En fait, c’est là amener le communisme à dégénérer en social-démocratie.

Dans les pays socialistes, le courant révisionniste est apparu tout d’abord en Yougoslavie. Une des caractéristiques importantes du révisionnisme de Tito, c’est sa capitulation devant l’impérialisme américain. La clique de Tito s’aligne entièrement sur celui-ci et non seulement elle a rétabli le capitalisme en Yougoslavie, mais s’est aussi faite l’instrument de l’impérialisme pour saper le camp socialiste et le mouvement communiste international et joue le rôle de détachement spécial de l’impérialisme américain dans le sabotage de la révolution mondiale.

Afin de servir l’impérialisme américain, de supprimer et de combattre la révolution prolétarienne, la clique de Tito déclara carrément que la révolution violente était devenue « de plus en plus superflue en tant que moyen pour résoudre les contradictions sociales » [77], que la « réalisation de l’évolution au socialisme », par le parlement bourgeois, « est non seulement possible, mais est déjà un fait » [78].

Ce groupe va jusqu’à ne plus faire de distinction entre capitalisme et socialisme, alléguant que le monde d’aujourd’hui « est, dans son ensemble si profondément plongé dans le socialisme qu’il est devenu socialiste » [79]. Et encore : « Aujourd’hui, la question de savoir s’il s’agit de socialisme ou de capitalisme est désormais résolue sur le plan mondial » [80].

Le révisionnisme de Browder, la théorie des « réformes de structure » et le révisionnisme de Tito sont les principales pressions des courants révisionnistes surgis depuis la Seconde Guerre mondiale.

Du XXe au XXIIe Congrès du P.C.U.S., la ligne révisionniste de « passage pacifique », de « coexistence pacifique » et de « compétition pacifique » de Khrouchtchev s’est développée en un véritable système. Il le colporte partout comme une « création » personnelle. A vrai dire, il n’y a là rien de neuf. Ce n’est rien d’autre qu’une anthologie du révisionnisme de Browder, de la théorie des « réformes de structure » et du révisionnisme de Tito, du plagiat bien présenté. Sur le plan international, le révisionnisme de Khrouchtchev prône la capitulation devant l’impérialisme américain ; dans les pays impérialistes et capitalistes, il prêche la capitulation devant la classe dominante réactionnaire ; et dans les pays socialistes, il encourage le développement des forces capitalistes.

Si, dans la période qui précéda la Première Guerre mondiale et dans l’après-guerre, les révisionnistes de la IIe Internationale, Bernstein, Kautsky et autres, étaient de la même lignée, d’une seule et même famille, il en est de même, après la Seconde Guerre mondiale, avec Browder, Tito et Khrouchtchev.

Browder a été explicite. En 1960, il écrivait : « Maintenant Nikita Khrouchtchev accepte ‘l’hérésie’ pour laquelle j’ai été éjecté du Parti communiste en 1945 ». Il a déclaré que la nouvelle politique de Khrouchtchev « est presque mot pour mot identique à la ligne que je préconisais il y a quinze ans, c’est pourquoi mon crime est devenu – du moins pour le moment – une nouvelle orthodoxie » [81].

Khrouchtchev a aussi admis que la clique de Tito et lui-même « ont une seule et même idéologie et sont guidés par la même théorie ».

Comparé au révisionnisme de Bernstein, Kautsky, Browder et Tito, celui de Khrouchtchev est bien plus pernicieux. Pourquoi ? Parce que l’Union soviétique est le premier État socialiste, une grande puissance du camp socialiste et le pays où Lénine vit le jour ; parce que le P.C.U.S. est un grand parti, fondé par Lénine et qu’il jouit dans le mouvement communiste international d’un prestige que lui a conféré l’histoire. C’est en exploitant sa position de dirigeant d’un tel parti et d’un tel pays que Khrouchtchev répand obstinément sa ligne révisionniste.

Il la qualifie de ligne « léniniste » et utilise le prestige du grand Lénine et du grand Parti bolchévik pour égarer et berner les gens.

Abusant du prestige historique du P.C.U.S. et de la position d’un grand parti et d’une grande puissance, il agite sa baguette et impose aux autres sa ligne révisionniste par tous les moyens politiques, économiques et diplomatiques.

En coordination avec la politique de corruption de l’aristocratie ouvrière, pratiquée par les impérialistes, il achète, au sein du mouvement communiste international, certains communistes embourgeoisés qui ont trahi le marxisme-léninisme pour qu’ils acclament et servent fidèlement la ligne d’opposition à la révolution appliquée par la direction du P.C.U.S. C’est pourquoi il surpasse tous les révisionnistes d’hier et d’aujourd’hui.

Ainsi que le dit la Déclaration de 1957, les origines sociales du révisionnisme moderne sont, sur le plan extérieur, la capitulation devant la pression de l’impérialisme et, sur le plan intérieur, l’acceptation de l’influence bourgeoise.

Tout comme leurs aînés, les révisionnistes modernes sont, ainsi que l’a dit Lénine « – objectivement – un détachement politique de la bourgeoisie, le canal par lequel elle exerce son influence, … ses agents au sein du mouvement ouvrier » [82].

Comme pour le vieux révisionnisme, la base économique qui engendre le révisionnisme moderne réside, toujours d’après Lénine, dans « la couche insignifiante des ‘élites’ du mouvement ouvrier » [83].

Le révisionnisme moderne est le produit de la politique de l’impérialisme, les Etats-Unis en tête, et de la bourgeoisie monopoliste internationale. Paralysés par la politique de chantage nucléaire et obnubilés par la politique de corruption, les révisionnistes modernes sont devenus les valets de l’impérialisme américain et de ses laquais dans l’opposition à la révolution.

Le révisionniste Khrouchtchev, lui aussi terrifié par l’hystérie de guerre de l’impérialisme américain, croit que « l’Arche de Noé » – la terre – risque à tout moment d’être détruite, il a totalement perdu confiance dans l’avenir de l’humanité.

Soumis avant tout à l’égoïsme national, il craint que la révolution des classes et des nations opprimées ne lui crée des ennuis ; il s’oppose donc par tous les moyens à chaque révolution, et va jusqu’à étouffer la révolution populaire, comme il l’a fait au Congo, de concert avec l’impérialisme américain.

Ce faisant, il pense que, d’une part, il ne court aucun risque et que, d’autre part, il pourrait partager avec l’impérialisme américain le monde en sphères d’influence. Ne serait-ce pas là, faire d’une pierre deux coups ? Mais en fait, cela montre uniquement que Khrouchtchev est le plus grand capitulard de l’histoire. L’application de cette politique néfaste de Khrouchtchev causera inévitablement un préjudice incalculable à la grande Union soviétique.

Comment le révisionnisme de Khrouchtchev a-t-il pu naître en U.R.S.S., pays socialiste né voici plusieurs dizaines d’années ? Il n’y a là rien d’étonnant. Car dans n’importe quel pays socialiste, la question est de savoir « qui l’emportera », du socialisme ou du capitalisme, exige une longue période historique pour être résolue progressivement. Tant que subsistent les forces capitalistes et les classes, subsiste aussi, dans la société, un terrain propice à la naissance du révisionnisme.

Khrouchtchev prétend qu’en Union soviétique les classes sont liquidées, que le danger de la restauration du capitalisme n’y existe plus et que l’édification du communisme y a commencé. Ce ne sont là que mensonges.

En réalité, dans la société soviétique, les forces capitalistes se déchaînent furieusement dans tous les domaines, politique, économique, culturel, idéologique et autres, du fait même de la domination révisionniste de Khrouchtchev, du fait qu’il a proclamé publiquement que l’État soviétique a changé de nature et n’est plus une dictature du prolétariat, et du fait qu’il applique une politique intérieure et extérieure erronée. L’origine sociale du révisionnisme de Khrouchtchev réside précisément dans ces forces capitalistes en pleine expansion en Union soviétique.

Le révisionnisme de Khrouchtchev représente les intérêts de ces forces capitalistes et s’est mis à leur service. Il ne pourra donc jamais apporter le communisme au peuple soviétique, les conquêtes du socialisme même se trouvant gravement menacées, car il ouvre toute grande la porte à la restauration du capitalisme. C’est là la voie de l’« évolution pacifique » dont rêve l’impérialisme américain.

Toute l’histoire de la dictature du prolétariat nous enseigne que le passage pacifique du capitalisme au socialisme est impossible. Alors qu’il existe déjà un précédent de l’« évolution pacifique » du socialisme au capitalisme – la Yougoslavie. Et maintenant, le révisionnisme de Khrouchtchev mène l’Union soviétique dans cette même voie.

C’est la plus sérieuse leçon de l’histoire de la dictature du prolétariat. Les marxistes-léninistes, les révolutionnaires et les générations futures n’ont pas le droit de l’oublier.

NOTRE ESPOIR

Huit années seulement se sont écoulées depuis le XXe Congrès du P.C.U.S. Le révisionnisme de Khrouchtchev a déjà infligé, en cette courte période, des préjudices considérables et sérieux à l’Union soviétique et à la cause révolutionnaire du prolétariat international.

Il est grand temps maintenant de le condamner et de le liquider !

Nous voudrions donner un conseil aux camarades dirigeants du P.C.U.S. : tant d’opportunistes et de révisionnistes ont déjà été jetés à la poubelle de l’histoire, pourquoi vous obstinez-vous à marcher sur leurs traces ?

Nous formons aussi l’espoir que les camarades dirigeants des partis frères, tombés dans les erreurs du révisionnisme, réfléchiront sérieusement à ce qu’ils ont gagné en adoptant la ligne révisionniste des dirigeants du P.C.U.S.

Nous savons qu’à part ceux qui se sont enlisés profondément dans le bourbier du révisionnisme, bon nombre de camarades ont été soit induits en erreur par les illusions, soit trompés ou même forcés à s’engager dans cette mauvaise voie. Nous sommes persuadés que tous les vrais révolutionnaires prolétariens finiront par choisir la ligne révolutionnaire et rejeter la ligne d’opposition à la révolution, finiront par choisir le marxisme-léninisme et rejeter le révisionnisme. A ce sujet, nous avons de grands espoirs.

Le révisionnisme est incapable d’arrêter la roue de l’histoire révolutionnaire. Les dirigeants révisionnistes ne veulent pas faire la révolution, mais ils ne parviendront jamais à empêcher les vrais marxistes et les révolutionnaires de la faire.

Dans « La Révolution prolétarienne et le renégat Kautksy », Lénine dit que lorsque Kautsky se fit renégat, le marxiste allemand Liebknecht ne put que formuler ainsi son appel à la classe ouvrière : « repousser de tels ‘chefs’, … se dresser malgré eux, en dehors d’eux, par-dessus leur tête, vers la révolution, pour la révolution ! ».

Quand le révisionnisme de la IIe Internationale dominait dans de nombreux partis européens, Lénine fit grand cas des vues du communiste français Paul Golay.

Paul Golay disait : « Nos adversaires crièrent à la faillite du socialisme. C’est aller un peu vite en besogne. Qui oserait prétendre cependant qu’ils ont tout à fait tort ? Ce qui meurt à cette heure, ce n’est point le socialisme, mais une variété de socialisme, édulcoré, sans esprit d’idéalisme et sans passion, aux allures de fonctionnaire bedonnant et de père de famille sérieux, un socialisme sans hardiesse et sans folie, amateur de statistique et le nez enfoui dans les contrats de bonne entente avec le capitalisme, un socialisme préoccupé des seules formes et ayant, pour un plat de lentilles, vendu son droit d’aînesse, un socialisme qui apparaît à la bourgeoisie comme un régulateur des impatiences populaires et un serre-frein automatique des audaces prolétarienne » [84].

Description magnifique ! Lénine disait que c’était la voix d’un communiste français honnête. Et aujourd’hui les gens se disent : le révisionnisme moderne n’appartient-il pas, en fait, au « socialisme mort » de ce genre ? Ils peuvent aussi constater combien est retentissante la voix des innombrables communistes honnêtes dans les partis dominés par le révisionnisme.

« Près de l’épave passent les voiles par milliers ; près de l’arbre mort croît une forêt vigoureuse ». Le socialisme de pacotille est mort, tandis que le socialisme scientifique est plein de jeunesse et de vitalité, et il avance à grands pas. Le socialisme révolutionnaire, plein de vie, surmontera toutes les difficultés et tous les obstacles, il ira, d’étape en étape, vers la victoire dans le monde entier.

Reprenons la conclusion du Manifeste du Parti communiste pour terminer notre article :

« Les communistes ne s’abaissent pas à dissimuler leurs opinions et leurs projets. Ils proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l’ordre social passé. Que les classes dirigeantes tremblent à l’idée d’une révolution communiste ! Les prolétaires n’y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner ».

« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »

[1] Rapport de N.S. Khrouchtchev présenté en février 1956 au XXe Congrès du P.C.U.S.

[2] Ibidem.

[3] Rapport de N.S. Khrouchtchev présenté le 6 janvier 1961 à la réunion générale des organisations du Parti de l’Ecole supérieure du Parti, de l’Académie des Sciences sociales et de l’Institut du marxisme-léninisme près le Comité central du P.C.U.S.

[4] Rapport de N.S. Khrouchtchev présenté en février 1956 au XXe Congrès du P.C.U.S.

[5] Ibidem.

[6] Programme du P.C.U.S. adopté au XXIIe Congrès du P.C.U.S.

[7] Ibidem.

[8] E. Bernstein : Les Prémisses du socialisme et les tâches de la social-démocratie.

[9] Ibidem.

[10] E. Bernstein : Qu’est-ce que le socialisme ?

[11] E. Bernstein : La Grève politique des masses et la situation politique de la social-démocratie allemande.

[12] V. I. Lénine : « La Victoire des Cadets et les tâches du parti ouvrier », Œuvres, tome 10.

[13] K. Kautsky : La Conception matérialiste de l’histoire.

[14] K. Kautsky : La social-démocratie contre le communisme.

[15] L. Kautsky : La Révolution prolétarienne et son programme.

[16] K. Kautsky : Nouvelle tactique.

[17] Lettre de K. Kautsky à F. Mehring, 15 juillet 1893.

[18] V. I. Lénine : « L’Etat et la révolution », Œuvres, tome 25.

[19] V.I. Lénine, « L’État et la révolution », Œuvres, tome 25.

[20] V. I. Lénine : « La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky », Œuvres, tome

[21] V. I. Lénine : « Paroles prophétiques », Œuvres, tome 27.

[22] V. I. Lénine : « Ceux qui sont effrayés par la faillite de l’ancien et ceux qui luttent pour le nouveau », Œuvres, tome 26.

[23] V. I. Lénine : « L’État et la révolution », Œuvres, tome 25.

[24] Ibidem.

[25] J. Staline : « Conclusion du rapport ‘A propos de la déviation social-démocrate dans notre Parti‘ », Œuvres, tome 8.

[26] J. Staline : « Questions du léninisme », Œuvres, tome 8.

[27] Mao Tsé-toung : De la contradiction.

[28] « Problèmes de la guerre et de la stratégie », Écrits militaires de Mao Tsé-toung.

[29] Ibidem.

[30] Voir « Les Divergences entre la direction du P.C.U.S. et nous – leur origine et leur évolution »

[31] O. Kuusinen et autres : Fondements du marxisme-léninisme.

[32] K. Marx : « Discours prononcé au meeting d’Amsterdam après la clôture du Congrès de la Haye », Œuvres complètes de Marx et d’Engels, tome 18.

[33] K. Marx : « Notes sur les entretiens de Karl Marx avec le correspondant du journal The World », Œuvres complètes de Marx et d’Engels, tome 17.

[34] V. I. Lénine : « La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky (9 octobre 1918) », Œuvres, tome 28.

[35] Ibidem.

[36] « La théorie de Lénine sur la révolution socialiste et la réalité actuelle »,Kommunist, n° 13, 1960.

[37] V. I. Lénine : « Discours sur l’attitude envers le gouvernement provisoire prononcé au Premier Congrès des Soviets des députés ouvriers et soldats de Russie », Œuvres, tome 25.

[38] V. I. Lénine : « A propos des mots d’ordre », Œuvres, tome 25.

[39] V.I. Lénine : « La situation politique », Œuvres, tome 25.

[40] V. I. Lénine : « Des gens de l’autre monde », Œuvres, tome 26.

[41] « Lénine et notre époque » Kommunist, n° 5, 1960.

[42] Allocution de A.I. Mikoian prononcée le 16 février 1956 au XXe Congrès du P.C.U.S.

[43] « Le marxisme-léninisme – fondement de l’unité du mouvement communiste » par la Rédaction de Kommunist, n° 15, 1963.

[44] Bela Kun : « Les leçons de la révolution prolétarienne en Hongrie ».

[45] Bela Kun : « Pourquoi la révolution prolétarienne a triomphé en Hongrie ».

[46] « Du développement de la révolution mondiale », Sovietskaya Rossia, 1er août 1963.

[47] Bela Kun : Les leçons de la révolution prolétarienne en Hongrie.

[48] Allocution de L.I. Brejnev prononcée le 4 décembre 1962 au XIIe Congrès du Parti communiste tchécoslovaque.

[49] Allocution de K. Gottwald prononcée le 17 novembre 1948 à la session plénière du Comité central du Parti communiste de Tchécoslovaquie.

[50] V.I.Lénine : « La révolution prolétarienne et le renégat Kautsky », Oeuvres, tomes 28.

[51] « Forces révolutionnaires du monde entier, unissez-vous, combattez l’agression impérialiste ! », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[52] « Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[53] « La Guerre et la révolution », Kommunist, N°4, 1961

[54] O. Kuusinen et autres : « Fondements du marxisme-­léninisme »

[55] « La théorie de Lénine sur la révolution socialiste et la réalité actuelle », Kommunist, n° 13, 1960.

[56] « La Guerre et la révolution », Kommunist, n° 4, 1961.

[57] Discours de J.F. Dulles prononcé le 21 juin 1956 à la 41e Convention annuelle de Kiwanis International.

[58] Allocution de J.F. Dulles prononcée le 22 avril 1957 au déjeuner annuel de l’Associated Press à New York.

[59] V.I. Lénine : « Les Élections à l’Assemblée constituante et la dictature du prolétariat », Œuvres, tome 30

[60] Lettre ouverte du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique aux organisations du parti et à tous les communistes de l’Union soviétique, 14 juillet 1963.

[61] « Le marxisme-léninisme – fondement de l’unité du mouvement communiste », par la Rédaction du Kommunist, n° 15, 1963.

[62] V. I. Lénine : « La révolution prolétarienne et le renégat Kautsky », Œuvres, tome 28.

[63] « La théorie de Lénine sur la révolution socialiste et la réalité actuelle », Kommunist, n° 13, 1960.

[64] V. I. Lénine : « Au secrétariat de la Ligue pour la propagande socialiste », Œuvres, tome 21.

[65] V.I. Lénine : « Une caricature du marxisme et à propos de l’’économie impérialiste’ », Œuvres, tome 23.

[66] V.I. Lénine : « La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky », Œuvres, tome 28.

[67] Ibidem.

[68] V. I. Lénine : « La Faillite de la Ile Internationale »

[69] V.I. Lénine : « La faillite de la IIe Internationale », Œuvres, tome 21.

[70] Voir W.Z. Foster : Histoire du Parti communiste des États-Unis.

[71] E. Browder : Téhéran : notre voie dans la guerre et la paix.

[72] Ibidem.

[73] E. Browder : Téhéran et les Etats-Unis.

[74] E. Browder : Les Communistes et l’unité nationale.

[75] E. Browder : La Voie vers la victoire.

[76] E. Browder : Le Communisme mondial et la politique extérieure des Etats-Unis.

[77] I. Kosanovic : Le Matérialisme historique.

[78] E. Kardelj : La Démocratie socialiste dans la pratique yougoslave.

[79] M. Todorovic : De la déclaration sur les relations entre la L.C.Y. et le P.C.U.S.

[80] M. Perovic : L’Economie politique.

[81] E. Browder : Comment Staline a ruiné le Parti communiste des Etats-Unis.

[82] V. I. Lénine : « La Faillite de la IIe Internationale », Œuvres, tome 21.

[83] V. I. Lénine : « L’Opportunisme et la faillite de la IIe Internationale », Œuvres, tome 21.

[84] V.I. Lénine : « La voix d’un socialiste français honnête », Œuvres, tomes 21.

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Rédactions du Quotidien du peuple et du Drapeau Rouge : Les dirigeants du P.C.U.S. – Les plus grands scissionnistes de notre temps

Rédaction du Renmin Ribao et Rédaction du Hongqi, 4 février 1964

Jamais l’unité du mouvement communiste international n’a été aussi menacée qu’aujourd’hui par le déferlement du courant du révisionnisme moderne. Une lutte acharnée se livre entre marxisme-léninisme et révisionnisme, tant sur le plan international qu’au sein de certains partis. Le mouvement communiste international se trouve placé devant un danger de scission d’une gravité sans précédent.

Défendre l’unité du camp socialiste et du mouvement communiste international est la tâche urgente des communistes, du prolétariat et de tous les révolutionnaires du monde.

Le Parti communiste chinois s’en est toujours tenu au marxisme-léninisme et aux principes révolutionnaires des Déclarations de 1957 et de 1960 et s’est efforcé sans relâche de défendre et de renforcer cette unité. Dans le passé, comme à l’heure actuelle et à l’avenir, sa position a été, est et sera inébranlablement : s’en tenir aux principes, maintenir l’unité, aplanir les divergences et mener en commun la lutte contre l’ennemi.

Les dirigeants du P.C.U.S. ont emprunté la voie du révisionnisme, et depuis lors n’ont cessé d’affirmer qu’ils sont eux aussi attachés à l’unité du mouvement communiste international. Ils se sont particulièrement dépensés, ces derniers temps, pour en appeler à l’« unité ».

Ce qui remet en mémoire ces paroles d’Engels d’il y a 90 ans : « On ne doit pas se laisser abuser par le cri ‘unité’. Ceux qui ont le plus souvent ce mot à la bouche sont ceux-là mêmes qui sèment le plus la dissension » et « à des moments donnés, les plus grands sectaires, braillards et scélérats vocifèrent en faveur de l’unité, plus fort que les autres » [1].

Tout en se présentant comme des champions de l’« unité », les dirigeants du P.C.U.S. tentent d’accoler au Parti communiste chinois l’étiquette de scissionniste ». Le Comité central du P.C.U.S. dit dans sa lettre ouverte : « Les dirigeants chinois sapent la cohésion non seulement du camp socialiste, mais aussi de tout le mouvement communiste mondial en bafouant les principes de l’internationalisme prolétarien, en violant grossièrement les normes des rapports entre les partis frères ». Et depuis lors, la presse soviétique n’a cessé d’accuser les communistes chinois d’être des « sectaires » et des « scissionnistes ».

Mais quels sont les faits ? Qui sape l’unité du camp socialiste ? Qui sape l’unité du mouvement communiste international ? Qui bafoue les principes de l’internationalisme prolétarien ? Et qui viole grossièrement les normes des rapports entre partis frères ? Bref, qui est l’authentique scissionniste, le scissionniste à cent pour cent ?

C’est seulement après avoir tiré ces questions au clair qu’il nous sera possible de trouver le moyen de défendre et de renforcer l’unité du camp socialiste et du mouvement communiste international, d’écarter le danger de scission.

COUP D’ŒIL SUR L’HISTOIRE

Revoyons l’histoire du mouvement communiste international des quelque cent dernières années afin de discerner clairement la nature du scissionnisme dans le mouvement communiste international actuel et de le combattre de la manière juste.

L’histoire du développement du mouvement communiste est marquée par la lutte entre le marxisme-léninisme et l’opportunisme, entre les forces en faveur de l’unité et les forces engendrant la scission. Cela vaut sur le plan national comme sur le plan mondial.

Marx, Engels et Lénine ont exposé, au cours de cette longue lutte, l’essence même de l’unité du prolétariat sous forme de théories et, par leurs actes, ont donné de brillants exemples du combat contre l’opportunisme, le révisionnisme et le scissionnisme.

En 1847, Marx et Engels fondaient la première organisation internationale de la classe ouvrière, la Ligue des communistes.

Dans le Manifeste du Parti communiste, le programme qu’ils rédigèrent pour elle, ils lancèrent l’appel de combat : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » et exposèrent le communisme scientifique de façon systématique et exhaustive, jetant ainsi les fondements idéologiques de l’unité du prolétariat international.

Ils ont œuvré inlassablement, leur vie durant, à l’unité du prolétariat international sur la base de ces principes.

En 1864, ils créaient l’Association Internationale des Travailleurs, la Première Internationale, afin de faire l’unité des mouvements ouvriers de tous les pays. Durant toute l’existence de la Ière Internationale, ils ont combattu sans transiger les bakouninistes, proudhoniens, blanquistes, lassaliens, etc., et une lutte particulièrement violente fut livrée contre les scissionnistes bakouninistes.

Les bakouninistes attaquèrent d’emblée les théories de Marx. Ils accusèrent Marx de « vouloir faire prévaloir son propre programme et sa doctrine personnelle au sein de l’Internationale ». En fait, cependant, eux-mêmes cherchaient à imposer à l’Internationale les dogmes de leur secte, à remplacer le programme de l’Internationale par le programme opportuniste de Bakounine. Recourant à toutes les intrigues et ne reculant devant rien pour rassembler une « majorité », ils se livraient à des activités sectaires et scissionnistes.

Pour défendre la véritable unité du prolétariat international, Marx et Engels adoptèrent une position intransigeante en matière de principes, face au défi public lancé par les bakouninistes et destiné à diviser la Ière Internationale.

En 1872, les bakouninistes, qui s’obstinaient dans leur tendance scissionniste, furent exclus de la Ière Internationale au Congrès de La Haye, auquel participait Marx.

Engels a dit que si les marxistes, renonçant à tout principe, avaient adopté une attitude conciliante envers les bakouninistes à La Haye, il en serait résulté de graves conséquences pour le mouvement ouvrier international. Il fit ressortir qu’alors, l’Internationale se serait effectivement désagrégée – désagrégée pour l’unité ! » [2].

Dirigée par Marx et Engels, la Ière Internationale combattit l’opportunisme et le scissionnisme, et jeta les bases de la prédominance du marxisme dans le mouvement ouvrier international.

De nombreux pays virent naître des partis ouvriers socialistes de masse après que la fin de la Ière Internationale eut été annoncée en 1876. Marx et Engels suivirent de très près la formation et le développement de ces partis et souhaitaient qu’ils prennent le communisme scientifique pour base de leur formation et développement.

Ils accordèrent une attention et un intérêt tout particulier au parti ouvrier allemand qui occupait alors une place importante dans le mouvement ouvrier d’Europe. Ils critiquèrent vivement et à maintes reprises l’esprit pourri, qui prévalait dans le Parti social-démocrate allemand, tendant au compromis avec les opportunistes sous prétexte de rechercher l’« unité ».

En 1875, ils critiquèrent le Parti social-démocrate allemand pour avoir fusionné avec la tendance lassallienne, au mépris de tout principe, ainsi que le « Programme de Gotha » qui en avait résulté. Marx fit ressorti que la fusion était « trop chèrement payée » et que c’était là « un programme qui … est absolument condamnable et qui démoralise le Parti » [3].

De son côté, Engels fit remarquer que c’était « tout le prolétariat social-démocrate à genoux devant les lassaliens » ; il dit : « je suis persuadé qu’une fusion sur une pareille base ne durera pas un an » [4].

Dans sa « Critique du Programme de Gotha », Marx énonça le célèbre principe : un marxiste « ne s’engagerait dans aucun marchandage de principes » [5].

Plus tard, Marx et Engels critiquèrent de nouveau vivement les dirigeants du Parti allemand qui toléraient les activités des opportunistes au sein du Parti. Marx disait de ces opportunistes qu’ils cherchaient à remplacer la base matérialiste … par la mythologie moderne avec ses déesses de justice, liberté, égalité et fraternité » [6], et que c’était là un « avilissement de la théorie du parti » [7].

Dans la « Circulaire » aux dirigeants du Parti allemand, Marx et Engels disaient : « Pendant près de quarante années, nous avons mis au premier plan la lutte de classes, en tant que force motrice immédiate de l’histoire, et en particulier la lutte de classes entre la bourgeoisie et le prolétariat en tant que puissant levier de la révolution sociale de notre temps ; c’est pourquoi il est absolument impossible pour nous de cheminer ensemble avec ceux qui cherchent à radier cette lutte de classes du mouvement » [8].

En 1889, la IIe Internationale fut fondée sous l’influence d’Engels, elle coïncida avec une période de développement « pacifique » du capitalisme, période qui vit, d’une part, le marxisme se répandre largement et le Manifeste du Parti communiste devenir le programme commun de millions d’ouvriers de par le monde, et d’autre part, les partis socialistes de nombreux pays adorer aveuglément, au lieu de l’utiliser, la légalité bourgeoise, et devenir des légalistes, ce qui ouvrit tout grand les portes à l’opportunisme.

Voilà pourquoi, durant toute la période de la IIe Internationale, le mouvement ouvrier international fut divisé en deux factions principales : les marxistes révolutionnaires et les opportunistes soi-disant marxistes.

Engels combattit implacablement les opportunistes. Il réfutait avec une vigueur toute particulière leur absurde intégration pacifique du capitalisme au socialisme. Il disait au sujet de ces opportunistes qui se faisaient passer pour des marxistes, que « probablement il [Marx] dirait de ces messieurs ce que Heine disait de ses imitateurs : j’ai semé des dragons et j’ai récolté des puces » .

Après la mort de Engels en 1895, ces « puces » se mirent à réviser publiquement et systématiquement le marxisme et s’emparèrent petit à petit de la direction de le IIe Internationale.

Le grand Lénine, le plus éminent révolutionnaire du mouvement ouvrier international après Engels, prit sur lui la lourde responsabilité de défendre le marxisme et de combattre le révisionnisme de la IIe Internationale.

Lorsque les révisionnistes de la IIe Internationale proclamèrent le marxisme « incomplet » et « périmé », Lénine déclara solennellement : nous nous plaçons entièrement sur le terrain de la théorie de Marx, car seule cette théorie peut unir tous les socialistes [9].

Lénine combattit avant tout pour créer un parti marxiste en Russie. Il le fit avec intransigeance contre les diverses tendances antimarxistes du Parti ouvrier social-démocrate de Russie, afin de fonder un parti politique de type nouveau, foncièrement différent des partis opportunistes de la IIe Internationale.

A l’époque, le Parti ouvrier social-démocrate de Russie, comme les autres partis de la IIe Internationale, comprenait une tendance révolutionnaire et une tendance opportuniste. La première était constituée par les bolcheviks, dirigés par Lénine, et la seconde était celle des menchéviks.

Les bolcheviks, dirigés par Lénine, menèrent une longue lutte contre les menchéviks tant dans le domaine de la théorie que sur le plan politique, pour la défense de la pureté dans les rangs et de l’unité du parti prolétarien. Ce combat se termina par l’exclusion du parti, en 1912, des menchéviks qui s’obstinaient dans l’opportunisme et le scissionnisme.

Tous les groupes opportunistes opposés à Lénine l’injurièrent dans les termes les plus perfides. Ils cherchèrent par tous les moyens à le faire passer pour un « scissionniste ». Trotski rassembla tous les groupes opposés à Lénine et, au nom du « non-fractionnisme » [10], attaqua délibérément Lénine et le parti bolchévik, qualifiant Lénine d’« usurpateur » et de « fractionnel ». Lénine répondit que Trotski qui se targuait d’être « non-fractionnel », était « le représentant des pires vestiges du fractionnisme », et les « pires dissidents ».

Lénine le dit clairement : « L’unité est une grande chose et un grand mot d’ordre ! Mais ce qu’il faut à la cause ouvrière, c’est l’unité des marxistes, et non l’unité des marxistes avec les ennemis et les falsificateurs du marxisme » [11].

Le combat de Lénine contre les menchéviks était d’une grande portée mondiale, car le menchévisme était une forme et une variante russes du révisionnisme de la IIe Internationale et avait l’appui des dirigeants révisionnistes de la IIe Internationale.

C’est pour cette raison que, tout en combattant les menchéviks, Lénine mena de nombreuses luttes contre le révisionnisme de la IIe Internationale.

Il critiqua les révisionnistes de la IIe Internationale, tant sur le plan de la théorie que sur celui de la politique, et les combattit lors des Conférences de Stuttgart et de Copenhague, avant la Première Guerre mondiale.

Celle-ci ayant éclaté, les dirigeants de la IIe Internationale trahirent ouvertement le prolétariat. Servant les intérêts de l’impérialisme, ils poussèrent les prolétaires des différents pays à s’entretuer et provoquèrent ainsi la plus grave des scissions dans les rangs du prolétariat international. Comme l’a dit Rosa Luxembourg, par les révisionnistes « le vieux et fier mot d’ordre ‘prolétaires de tous les pays, unissez-vous !’ a été transformé sur les champs de bataille en ‘prolétaires de tous les pays, entr’égorgez-vous !’ » [12].

Le Parti social-démocrate d’Allemagne, pays natal de Marx, était alors le parti le plus puissant et le plus influent de la IIe Internationale. Il fut le premier à passer du côté des impérialistes de ce pays, et fut ainsi le principal coupable de la scission du mouvement ouvrier international.

Lénine s’avança en ce moment critique et combattit résolument pour la défense de l’unité du prolétariat international.

Dans « Les Tâches de la Social-Démocratie révolutionnaire dans la guerre européenne », qu’il publia en août 1914, il déclara la faillite de la IIe Internationale et condamna sévèrement la majorité de ses dirigeants, en particulier ceux du Parti social-démocrate allemand, qui avaient trahi carrément le socialisme.

Les révisionnistes de la IIe Internationale étant passés de l’alliance secrète à l’alliance ouverte avec la bourgeoisie, et ayant rendu la scission du mouvement ouvrier international irrémédiable, Lénine déclara : « On ne saurait accomplir actuellement les tâches du socialisme, on ne saurait réaliser le véritable rassemblement international des ouvriers sans rompre résolument avec l’opportunisme et sans faire comprendre aux masses que son fiasco est inévitable » [13].

C’est pour cela que Lénine soutint résolument les marxistes de nombreux pays européens qui rompaient avec les opportunistes, et en appela courageusement à la création d’une troisième Internationale, en remplacement de la IIe qui avait fait faillite, afin de rebâtir l’unité révolutionnaire du prolétariat international.

En mars 1919, la IIIe Internationale était fondée. Elle héritait des réalisations positives de la IIe Internationale, balaya ses déchets opportunistes, social-chauvins, bourgeois et petits-bourgeois, et permit à la cause révolutionnaire du prolétariat international de gagner en ampleur et en profondeur.

La théorie et la pratique de Lénine ont porté le marxisme à une nouvelle étape de son développement, celle du léninisme. L’unité du prolétariat international et du mouvement communiste international fut renforcée et développée davantage, sur la base du marxisme-léninisme.

LEÇONS ET EXPÉRIENCE

Qui fait apparaître l’histoire du développement du mouvement communiste international ?

Premièrement, elle montre que, comme toute chose au monde, le mouvement ouvrier international a tendance à se diviser en deux. La lutte des classes, entre le prolétariat et la bourgeoisie, se manifeste inévitablement dans les rangs du mouvement communiste.

L’apparition de l’opportunisme sous une forme ou l’autre, les activités scissionnistes des opportunistes contre le marxisme-léninisme et la lutte des marxistes-léninistes contre l’opportunisme et le scissionnisme sont inévitables au cours du développement du mouvement communiste.

Le marxisme-léninisme et le mouvement ouvrier international se sont développés au travers de cette lutte des contraires. C’est également au cours de cette lutte que l’unité du mouvement ouvrier international s’est consolidée et renforcée sur la base du marxisme-léninisme.

Engels a dit : « Le mouvement du prolétariat passe nécessairement par différentes étapes de développement ; à chaque étape, il y en a qui restent en panne et n’avancent plus ; et par cela seul s’explique pourquoi, dans la réalité, la ‘solidarité du prolétariat’ se réalise avant tout dans les différents groupements de partis en lutte à mort » [14].

C’est exactement ce qui est arrivé. La Ligue des Communistes, la Ière Internationale et la IIe Internationale, unies à l’origine, se sont divisées au cours de leur développement et sont devenues, chacune, deux parties adverses.

La lutte sur le plan international contre l’opportunisme et le scissionnisme a fait passer, à chaque fois, le mouvement ouvrier international à une étape nouvelle et lui a permis de réaliser une unité plus solide et plus large, sur une base nouvelle. La victorieuse Révolution d’Octobre et la fondation de la IIIe Internationale ont été le plus grands succès de la lutte contre le révisionnisme et le scissionnisme de la IIe Internationale.

Unité, lutte, voire la scission, pour arriver à une unité nouvelle sur une base nouvelle, voilà la dialectique du développement du mouvement ouvrier international.

Deuxièmement, l’histoire du mouvement communiste international montre aussi qu’au cours de toutes les périodes de son développement, la lutte entre les défenseurs de l’unité et les scissionnistes est, par essence, une lutte entre le marxisme-léninisme et l’opportunisme-révisionnisme, une lutte entre les défenseurs du marxisme et les traîtres au marxisme.

La véritable unité prolétarienne n’est possible que sur la base du marxisme-léninisme, qu’il s’agisse du domaine international ou national.

Et là où l’opportunisme et le révisionnisme ont cours, la scission dans les rangs du prolétariat devient inévitable, qu’il s’agisse du domaine international ou national. Toute scission du mouvement communiste ne provient jamais que des opportunistes et des révisionnistes, opposés et traîtres au marxisme-léninisme.

Qu’est-ce que le scissionnisme ?

C’est la rupture d’avec le marxisme-léninisme. Est scissionniste celui qui s’oppose au marxisme-léninisme et le renie, qui sape les bases de l’unité prolétarienne.

C’est la rupture d’avec le parti révolutionnaire prolétarien. Est scissionniste celui qui s’obstine dans la ligne révisionniste et transforme un parti révolutionnaire prolétarien en un parti réformiste bourgeois.

C’est la rupture d’avec le prolétariat révolutionnaire et les grandes masses travailleuses. Est scissionniste celui qui applique un programme et une ligne allant à l’encontre de la volonté révolutionnaire et des intérêts fondamentaux du prolétariat et des masses travailleuses.

Lénine disait : « Là où la majorité des ouvriers conscients s’est groupée autour de décisions claires et précises, il y a unité d’opinion et d’action » [15], et l’opportunisme, « c’est très précisément le scissionnisme, dans le sens de la violation la plus impudente de la volonté de la majorité des ouvriers » [16].

En rompant l’unité du prolétariat, le scissionnisme sert la bourgeoisie et répond à ses besoins. La bourgeoisie a pour politique constante de provoquer la scission dans les rangs du prolétariat. Et y trouver par la corruption et y cultiver des agents est son moyen le plus perfide. Or, les opportunistes et les révisionnistes sont bien des agents de la bourgeoisie.

Au lieu de rechercher l’unité du prolétariat pour lutter contre la bourgeoisie, ils veulent amener le prolétariat à coopérer avec la bourgeoisie. C’est ce qu’ont fait les révisionnistes de la IIe Internationale, les Bernstein, Kautsky, etc.

Ils se manifestèrent pour provoquer la scission au sein du mouvement ouvrier international et prêcher la collaboration entre prolétariat et bourgeoisie au moment où l’impérialisme redoutait le plus de voir le prolétariat de tous les pays s’unir et transformer la guerre impérialiste en guerres civiles.

Dans les rangs du mouvement communiste, sont scissionnistes ceux qui, se pliant aux exigences de la bourgeoisie, rompent avec le marxisme-léninisme, avec le parti révolutionnaire prolétarien, le prolétariat révolutionnaire et la grande masse des travailleurs, même s’ils détiennent momentanément la majorité, voire les postes de direction.

A l’époque de la IIe Internationale, les révisionnistes représentés par Bernstein, Kautsky et consorts, étaient la majorité, et les marxistes représentés par Lénine, la minorité. Mais, de toute évidence, les scissionnistes étaient les Bernstein, Kautsky et autres opportunistes et non les révolutionnaires représentés par Lénine.

En 1904, les mencheviks n’étaient pas moins les scissionnistes bien qu’ils eussent usurpé les postes de direction dans les organes centraux du Parti ouvrier social-démocrate de Russie, Lénine souligna à l’époque que « les organes centraux (l’Organe central, le Comité central et le Conseil général) ont rompu avec le Parti, et « se sont placés en dehors du Parti. Il n’y a pas de terrain intermédiaire ; on est soit avec les organes centraux, soit avec le Parti » [17].

En un mot, l’opportunisme et le révisionnisme sont les racines profondes et idéologiques du scissionnisme. Et le scissionnisme est la manifestation de l’opportunisme et du révisionnisme sur le plan de l’organisation. Il peut être affirmé également qu’opportunisme et révisionnisme sont du scissionnisme aussi bien que du sectarisme. Les révisionnistes sont les plus grands et les pires scissionnistes et sectaires du mouvement communiste.

Troisièmement : l’histoire du mouvement communiste international montre encore que l’unité du prolétariat s’est consolidée et développée par la lutte contre l’opportunisme, le révisionnisme et le scissionnisme. La lutte pour l’unité est indissolublement liée à la lutte pour les principes.

L’unité dont le prolétariat a besoin, c’est l’unité de classe, l’unité révolutionnaire, l’unité dans la lutte contre l’ennemi commun et pour le grand objectif qu’est le communisme. Le fondement théorique et politique de l’unité du prolétariat mondial se trouve dans le marxisme-léninisme. Seule l’unanimité sur les plans de la théorie et de la politique peut donner au prolétariat mondial l’unité sur le plan de l’organisation et l’unité d’action.

La véritable unité révolutionnaire du prolétariat ne peut être réalisée que si l’on s’en tient aux principes et au marxisme-léninisme.

L’unité au prix du renoncement aux principes et du croupissement dans le bourbier de l’opportunisme cesse d’être de l’unité prolétarienne et, comme l’a dit Lénine, « signifie en réalité l’unité du prolétariat avec la bourgeoisie nationale et la scission du prolétariat international, l’unité des laquais et la scission des révolutionnaires » [18].

Lénine fit remarquer en outre que « de même que la bourgeoisie ne mourra pas tant qu’elle n’aura pas été renversée », de même le courant opportuniste soudoyé et soutenu par elle « ne mourra pas, si on n’annule pas entièrement son influence sur le prolétariat socialiste ». Il faut par conséquent livrer « une lutte implacable contre le courant opportuniste » [19].

Défiés par les opportunistes et les révisionnistes qui veulent une scission ouverte du mouvement communiste international, les marxistes-léninistes ne peuvent transiger sur les principes, il ne leur reste qu’à combattre résolument le scissionnisme. C’est là un des grands enseignements de Marx, Engels et Lénine, et également la juste voie, la seule qui permette de sauvegarder l’unité du mouvement communiste international.

LES PLUS GRANDS SCISSIONNISTES DE NOTRE TEMPS

Les faits qui se sont produits ces dernières années montrent que les dirigeants du P.C.U.S., avec Khrouchtchev à leur tête, sont devenus les principaux représentants du révisionnisme moderne et aussi les plus grands scissionnistes au sein du mouvement communiste international.

Le révisionnisme des dirigeants du P.C.U.S. s’est élaboré en un système complet du XXe au XXIIe Congrès du P.C.U.S. Ils ont formulé une ligne révisionniste opposée à la révolution prolétarienne et à la dictature du prolétariat, leur ligne révisionniste de « coexistence pacifique », de « compétition pacifique », de « passage pacifique », d’« Etat du peuple tout entier » et de « parti du peuple tout entier ».

Ils s’obstinent à l’imposer à tous les partis frères, à la substituer à la ligne commune du mouvement communiste international que les deux conférences des partis frères de 1957 et de 1960 ont définie. Et ils attaquent tous ceux qui s’en tiennent à la ligne marxiste-léniniste, qui résistent à leur ligne révisionniste.

Ce sont les dirigeants du P.C.U.S. qui ont sapé les bases de l’unité du mouvement communiste international et provoqué le grave danger de scission actuel, en trahissant le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien et en mettant leur ligne révisionniste et scissionniste en avant.

Loin d’œuvrer à la consolidation et au renforcement du camp socialiste, ils s’efforcent de le diviser et de le désagréger, plongeant ainsi le magnifique camp socialiste dans un beau gâchis.

Ils violent les principes régissant les rapports entre pays frères, tels les Déclarations de 1957 et de 1960 les définissent, poursuivent une politique chauvine de grande puissance et d’égoïsme national envers les pays socialistes frères et ont sapé, par là, l’unité du camp socialiste.

Ils empiètent résolument sur la souveraineté des pays frères, ils interviennent dans leurs affaires intérieures, recourent à la subversion et font tout pour réduire les pays frères à leur merci sur tous les plans.

Ils combattent, au nom de la « division internationale du travail », la politique des pays frères consistant à édifier le socialisme par leurs propres efforts, à développer leur économie dans l’indépendance, pour essayer de les transformer en des économies annexes. Ils cherchent à contraindre les pays frères, relativement en retard du point de vue économique, pour qu’ils abandonnent l’industrialisation et deviennent de la sorte leurs fournisseurs de matières premières et des clients pour leurs surplus.

Les dirigeants du P.C.U.S. sont sans scrupule dans leur politique chauvine de grande puissance. Ils font sans cesse pression, politiquement, économiquement et même militairement, sur les pays frères.

Ils ont fait publiquement appel au renversement de la direction du Parti et de l’Etat albanais, rompu scandaleusement toutes relations économiques et diplomatiques avec ce pays et l’ont privé arbitrairement de ses droits légitimes de membre de l’Organisation du Traité de Varsovie et du Conseil d’entraide économique.

Violant le Traité sino-soviétique d’amitié, d’alliance et d’assistance mutuelle, les dirigeants du P.C.U.S. décidèrent unilatéralement de rappeler les 1.390 spécialistes soviétiques travaillant en Chine, déchirèrent 343 contrats et annexes relatifs aux spécialistes, annulèrent 257 projets de coopération scientifique et technique, et poursuivent contre la Chine une politique de restriction et de discrimination dans le domaine commercial.

Ils ont provoqué des incidents à la frontière sino-soviétique et se sont livrés à la subversion en grand dans la région de Sinkiang, en Chine.

Khrouchtchev est allé jusqu’à dire, à plus d’une reprise, à des camarades dirigeants du Comité central du P.C.C. que certains éléments antiparti du P.C.C. sont de « grands amis » à lui. Il a loué ces éléments antiparti pour avoir attaqué la ligne générale du Parti chinois pour l’édification du socialisme, le grand bond en avant et la commune populaire, en présentant leur action comme témoignant de « courage ».

Des pas d’une telle gravité, visant à la détérioration des rapports entre Etats, sont extrêmement rares même entre pays capitalistes. Cependant, les dirigeants du P.C.U.S. ont recouru maintes et maintes fois à des procédés stupéfiants et extrêmes de ce genre à l’encontre des pays socialistes frères. Or, ils vont répétant qu’ils sont « fidèles à l’internationalisme prolétarien ». Nous leur demandons : « y a-t-il la moindre trace d’internationalisme dans tous ces actes accomplis par vous ?

Le chauvinisme de grande puissance et le scissionnisme des dirigeants du P.C.U.S. se manifestent aussi de façon flagrante dans leur conduite envers les partis frères.

Dès le XXe Congrès du P.C.U.S., les dirigeants du P.C.U.S. essayent, sous prétexte de la « lutte contre le culte de la personnalité », de modifier, à leur gré, la direction des partis frères. Ces derniers temps encore, ils s’obstinent à considérer la « lutte contre le culte de la personnalité » comme condition au rétablissement de l’unité et comme principe » que « tout parti communiste doit observer » [20].

Contrairement aux normes régissant les rapports entre partis frères définies par les deux Déclarations, ils ignorent le statut d’indépendance et d’égalité des partis frères, s’obstinent à établir une sorte de régime féodal de patriarcat dans le mouvement communiste international et à transformer les relations entre partis frères en rapports de père à fils. Khrouchtchev a plus d’une fois qualifié les partis frères de « gamins stupides » et s’est targué d’être une « mère » pour eux [21]. Tout sentiment de honte a été aboli par la mégalomanie féodale qui le domine.

Les dirigeants du P.C.U.S. ignorent tout simplement le principe de l’unanimité entre partis frères par voie de consultations, et ont l’habitude des voies dictatoriales, de donner des ordres. Ils déchirent selon leur bon plaisir les accords signés avec des partis frères, prennent des décisions arbitraires dans des questions importantes intéressant les partis frères, et contraignent ces derniers à accepter des faits accomplis.

Ils ont enfreint le principe du règlement des divergences entre partis frères par voie de consultations intérieures ; se servant tout d’abord d’un congrès de leur parti, et ensuite des congrès des autres partis frères, ils ont lancé des attaques publiques de grand style contre les partis frères qui s’en tiennent au marxisme-léninisme.

Ils considèrent les partis frères comme des pions de leur échiquier diplomatique. Agissant avec inconstance, Khrouchtchev change d’idée à tout instant, parle d’une façon aujourd’hui et demain d’une autre, mais s’obstine à faire virevolter les partis frères dans l’ahurissement le plus complet, sur son air du moment.

Les dirigeants du P.C.U.S. ont créé des dissensions et la scission dans de nombreux partis communistes, en y encourageant les partisans de leur ligne révisionniste à attaquer la direction, à usurper des postes de direction ou à persécuter et même exclure les marxistes-léninistes à l’encontre de toutes les règles. C’est cette politique scissionniste des dirigeants du P.C.U.S. qui a provoqué la division organique des partis frères de nombreux pays capitalistes.

Ils ont transformé « Problèmes de la Paix et du Socialisme », la revue internationale des partis frères, en un instrument d’expansion du révisionnisme, du sectarisme et du scissionnisme, et y ont attaqué sans aucun scrupule les partis frères marxistes-léninistes, en violation de l’accord réalisé à la réunion inaugurant la revue.

En outre, ils imposent leur ligne révisionniste aux organisations démocratiques internationales, pour essayer d’en modifier la juste orientation et y créer la division.

Les dirigeants du P.C.U.S. intervertissent complètement le rôle des ennemis et des amis. Ils tournent contre les partis et les pays frères marxistes-léninistes le fer de lance qui doit être dirigé contre l’impérialisme américain et ses laquais.

Ils s’acharnent à vouloir la coopération soviéto-américaine pour dominer le monde. Ils prennent l’impérialisme américain, le pire ennemi des peuples du monde, pour leur ami le plus sûr, et traitent en ennemis les partis et les pays frères qui s’en tiennent au marxisme-léninisme.

Ils agissent de collusion avec l’impérialisme américain, les réactionnaires, la clique du renégat Tito et les social-démocrates de droite en une association dirigée contre les pays socialistes frères, les partis frères, les marxistes-léninistes et les révolutionnaires de partout.

Lorsque croyant avoir trouvé chez Eisenhower, Kennedy ou quelque autre la brindille qui les sauverait, les dirigeants du P.C.U.S. s’imaginent que tout va pour le mieux pour eux, ils ne se sentent plus de joie, concentrent leurs coups sur les partis et les pays frères qui s’en tiennent au marxisme-léninisme, et s’efforcent vainement de sacrifier les partis et les pays frères dans leur marchandage politique avec l’impérialisme américain.

Lorsque leur politique erronée essuie une rebuffade et qu’ils se trouvent mal en point, les dirigeants du P.C.U.S. entrent en colère et se déchaînent contre les partis et les pays frères qui s’en tiennent au marxisme-léninisme, essayant de les transformer en boucs émissaires.

Tous ces faits montrent que les dirigeants du P.C.U.S. se sont engagés dans la voie de la trahison totale de l’internationalisme prolétarien, à l’encontre des intérêts du peuple soviétique, des intérêts du camp socialiste et du mouvement communiste international, et des intérêts de tous les révolutionnaires.

Ces faits montrent tout aussi clairement que les dirigeants du P.C.U.S. opposent leur révisionnisme au marxisme-léninisme, leur chauvinisme de grande puissance et leur égoïsme national à l’internationalisme prolétarien, leur sectarisme et leur scissionnisme à l’unité internationale du prolétariat.

Ainsi, comme tous les opportunistes et révisionnistes de l’histoire, ils se sont transformés en artisans de la scission de l’ensemble du mouvement communiste international, du camp socialiste et de nombreux partis frères.

Le révisionnisme et le scissionnisme des dirigeants du P.C.U.S. constituent un danger plus grand que celui qu’ont pu représenter ou représentent tous les autres opportunistes et scissionnistes d’hier et d’aujourd’hui.

Ce révisionnisme-ci, on le sait, s’est manifesté au sein du P.C.U.S., au sein du parti fondé par Lénine et jouissant du plus grand prestige dans le monde ; il s’est manifesté dans la grande Union soviétique, le premier pays socialiste au monde. Les marxistes-léninistes et les révolutionnaires de partout ont longtemps tenu le P.C.U.S. en haute estime et vu en l’Union soviétique la base de la révolution mondiale et un exemple de lutte.

Et les dirigeants du P.C.U.S. profitent de tout ceci, du prestige du Parti fondé par Lénine et du premier pays socialiste, pour camoufler leur nature révisionniste et scissionniste, pour tromper ceux qui ne voient pas la vérité.

Ils ont en même temps l’habitude de pratiquer le double jeu, de scander « unité ! », « unité ! » tout en travaillant en fait à la scission. Leur tactique induit effectivement des gens en erreur, jusqu’à un certain point et pendant un temps. La traditionnelle confiance dans le P.C.U.S. et l’ignorance des faits ont empêché bon nombre de gens de discerner en temps utile le révisionnisme et le scissionnisme des dirigeants du P.C.U.S.

Et parce que les dirigeants du P.C.U.S. détiennent le pouvoir dans un grand pays socialiste et exercent une vaste influence dans le monde, le préjudice que leur ligne révisionniste et scissionniste a porté au mouvement communiste international et à la révolution mondiale du prolétariat est bien au-delà de tout ce que les opportunistes et scissionnistes du passé ont pu lui occasionner.

On est en droit d’affirmer que les dirigeants du P.C.U.S. sont les plus grands révisionnistes, de même qu’ils sont les plus grands sectaires et les plus grands scissionnistes que l’histoire ait connus.

Il est clair que leur révisionnisme et leur scissionnisme ont considérablement aidé le courant révisionniste à s’étendre dans le monde et a rendu d’éminents services à l’impérialisme et aux réactionnaires des différents pays.

Le révisionnisme et le scissionnisme des dirigeants du P.C.U.S. sont un produit de l’accroissement et de l’expansion des facteurs bourgeois dans le pays, un produit de la politique impérialiste, et tout particulièrement de la politique de chantage nucléaire et d’« évolution pacifique » de l’impérialisme américain.

En retour, leurs théorie et politique révisionnistes et scissionnistes servent les forces du capitalisme en expansion dans le pays et aussi l’impérialisme, et ont pour effet de paralyser la volonté révolutionnaire et d’entraver la lutte révolutionnaire des peuples du monde.

En fait, les dirigeants du P.C.U.S. ont déjà été loués et applaudis chaleureusement par l’impérialisme et ses laquais.

Les impérialistes américains ont tout particulièrement vanté Khrouchtchev pour ses activités scissionnistes dans le mouvement communiste international. Ils disent : « Il semble clair que Khrouchtchev est assez sincère dans son désir de détente avec l’Occident, pour courir le risque d’une scission du mouvement communiste » [22].

Nikita Khrouchtchev, disent-ils, a irrémédiablement brisé le bloc uni du temps de Staline. Peut-être est-ce là le plus grand service rendu par Khrouchtchev, non au communisme, mais au monde occidental » [23]. « Nous devrions lui être reconnaissants d’avoir mal mené ses rapports avec les Chinois … Nous devrions lui être reconnaissants d’avoir jeté le désarroi dans le mouvement communiste international par des initiatives présomptueuses et intempestives » [24].

Ils croient fermement que Khrouchtchev « est le meilleur premier ministre soviétique avec lequel l’Occident puisse traiter » et que l’Occident « doit s’abstenir pour le moment de toute action susceptible d’affaiblir davantage sa position » [25]. « Le gouvernement, disent-ils, est maintenant convaincu que les États-Unis doivent soutenir Khrouchtchev au maximum dans son différend avec la Chine rouge » [26].

Les trotskistes, qui ont depuis longtemps fait faillite sur le plan politique, figurent parmi les supporters des dirigeants du P.C.U.S. Ils appuient activement les dirigeants du P.C.U.S. dans des questions fondamentales, telle l’attitude à adopter envers Staline, l’impérialisme américain et le révisionnisme yougoslave.

Ils disent : « La situation créée par le XXe Congrès du P.C.U.S. et plus encore par le XXIIe Congrès, est éminemment favorable à une relance de notre mouvement dans les Etats ouvriers eux-mêmes » [27].

« Nous nous y sommes préparés pendant plus de vingt-cinq ans. Maintenant, nous devons nous y introduire, et agir énergiquement » [28]. Ils déclarent qu’« en ce qui concerne la tendance Khrouchtchev, nous donnerons un appui critique à sa lutte pour la déstabilisation contre les tendances plus conservatrices » [29].

Voyez ! Tous les ennemis de la révolution épaulent avec empressement les dirigeants du P.C.U.S. La raison est qu’ils ont trouvé un langage commun dans leur façon d’envisager le marxisme-léninisme et la révolution mondiale. Et que la ligne révisionniste et scissionniste des dirigeants du P.C.U.S. répond aux besoins contre-révolutionnaires de l’impérialisme américain.

Comme le disait Lénine, la bourgeoisie comprend que « les militants du mouvement ouvrier qui appartiennent à la tendance opportuniste sont de meilleurs défenseurs de la bourgeoisie que les bourgeois eux-mêmes » [30].

C’est avec grande satisfaction que les seigneurs impérialistes laissent les dirigeants du P.C.U.S. frayer la voie à la destruction de la révolution mondiale du prolétariat.

Ayant suscité un sérieux danger de scission dans le mouvement communiste international, les dirigeants du P.C.U.S. cherchent à imputer le crime aux autres, accusent le Parti communiste chinois et d’autres partis marxistes-léninistes de « scissionnisme », de « sectarisme », et forgent contre eux une foule d’accusations gratuites.

Nous estimons nécessaire de relever ici quelques-unes des principales calomnies qu’ils ont lancées contre nous et de les réfuter une à une.

DE L’ACCUSATION D’« ANTISOVIETISME »

Les dirigeants du P.C.U.S. qualifient d’« antisoviétiques « tous ceux qui refusent et critiquent leur révisionnisme et leur scissionnisme. L’accusation est effrayante. S’opposer au premier Etat socialiste au monde, au parti fondé par le grand Lénine, quelle profanation !

Nous conseillons aux dirigeants du P.C.U.S. de ne pas se complaire dans la comédie. « Antisoviétique » est une épithète qui ne pourra jamais nous être appliquée.

Nous conseillons aussi aux dirigeants du P.C.U.S. de ne pas se réjouir trop tôt. L’accusation d’« antisoviétisme » ne fera jamais taire les marxistes-léninistes.

Nous, communiste chinois, et les communistes et les révolutionnaires du partout dans le monde, nous avons toujours eu le plus grand respect et la plus profonde affection pour le grand peuple soviétique, le grand Etat soviétique et le grand Parti communiste de l’Union soviétique.

Et ceci parce que le peuple soviétique, sous la direction du parti de Lénine, a allumé le victorieux flambeau de la Révolution d’Octobre, ouvert l’ère nouvelle de la révolution prolétarienne mondiale, et au cours des années qui suivirent, marché en tête dans la voie vers le communisme.

Parce que, sous la direction de Lénine et de Staline, le P.C.U.S. et l’Etat soviétique ont appliqué une politique intérieure et extérieure marxiste-léniniste, remporté des succès sans précédent dans l’édification socialiste, fait la plus grandiose contribution à la guerre antifasciste et accordé une aide internationaliste à la lutte révolutionnaire du prolétariat et des travailleurs de tous les pays.

Peu avant sa mort, Staline disait : « … les représentants des partis frères, en admiration devant le courage et les progrès de notre Parti, lui ont donné le titre de ‘Brigade de choc’ du mouvement révolutionnaire et ouvrier mondial. Ils disaient ainsi l’espoir que les succès de la ‘Brigade de choc’ allégeraient le sort des peuples qui gémissent sous le joug du capitalisme. Je pense que notre Parti a justifié ces espoirs » [31].

Staline disait vrai en affirmant que le P.C.U.S., fondé par Lénine, n’avait pas déçu les espoirs des communistes du monde entier. Ce Parti était digne de l’admiration et du soutien de tous les partis frères, y compris le P.C.C.

Mais des dirigeants du P.C.U.S., ayant Khrouchtchev à leur tête, qui ont commencé par répudier Staline à leur XXe Congrès et se sont engagés dans la voie du révisionnisme, peut-on dire qu’ils ont justifié les espoirs des communistes du monde ? Non, évidemment.

Dans ses propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international, le Comité central du P.C.C. a fait remarquer que les peuples de pays socialistes, le prolétariat et les travailleurs du monde entier exigent de tous les partis communistes des pays socialistes :

1) « qu’ils s’en tiennent à la ligne marxiste-léniniste et appliquent une juste politique marxiste-léniniste tant sur le plan intérieur que sur le plan extérieur » ;

2) « qu’ils consolident la dictature du prolétariat, l’alliance des ouvriers et des paysans sous la direction du prolétariat, et mènent jusqu’au bout la révolution socialiste sur les fronts économique, politique et idéologique » ;

3) « qu’ils stimulent l’activité et l’initiative créatrice des larges masses populaires, entreprennent l’édification socialiste de façon planifiée, développent la production, améliorent les conditions de vie du peuple et consolident la défense nationale » ;

4) « qu’ils renforcent l’unité du camp socialiste sur la base du marxisme-léninisme, réalisent le soutien mutuel entre pays socialistes sur la base de l’internationalisme prolétarien » ;

5) « qu’ils luttent contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme, et pour la défense de la paix mondiale » ;

6) « qu’ils combattent la politique anticommuniste, antipopulaire et contre-révolutionnaire de la réaction des différents pays » ;

7) « qu’ils soutiennent et aident la lutte révolutionnaire des classes et nations opprimées du monde entier ».

Le Comité central du P.C.C. ajoutait que les partis communistes des pays socialistes « avaient pour devoir envers leur propre peuple et aussi envers le prolétariat mondial et les peuples travailleurs », de répondre à ces exigences.

Or, les dirigeants du P.C.U.S. ont tourné le dos à ces demandes, déçu les espoirs des partis frères, et appliqué une ligne révisionniste et scissionniste. Ceci va à l’encontre non seulement des intérêts du prolétariat et des travailleurs du monde entier, mais aussi des intérêts du P.C.U.S., de l’État soviétique et du peuple soviétique.

Antisoviétiques, ce sont les dirigeants du P.C.U.S., avec Khrouchtchev à leur tête, qui le sont. Ils ont totalement rejeté Staline et dit la première dictature du prolétariat et du premier régime socialiste qu’ils n’étaient que noirceur et terreur. N’est-ce pas là de l’antisoviétisme ?

Ils ont proclamé la dictature du prolétariat abolie, ils altèrent le caractère prolétarien du P.C.U.S. et ouvrent tout grand la porte aux forces capitalistes envahissantes. N’est-ce pas là de l’antisoviétisme ?

Ils recherchent la coopération américano-soviétique, ne se lassent pas de flatter l’impérialisme américain, de lui prodiguer des marques de servilité, et, par là, déshonorent la grande Union soviétique. N’est-ce pas là de l’antisoviétisme ?

Ils mènent une politique chauvine de grande puissance, traitent les pays socialistes frères comme des pays dépendants et, par là, minent le prestige de l’Etat soviétique. N’est-ce pas là de l’antisoviétisme ?

Ils s’opposent et font obstacle à la lutte révolutionnaire des peuples, se font les défenseurs de l’impérialisme et du néo-colonialisme, et, par là, souillent la glorieuse tradition internationaliste du parti de Lénine. N’est-ce pas de l’antisoviétisme ?

En somme, ce sont les actes mêmes des dirigeants du P.C.U.S. qui ont couvert d’opprobre la grande Union soviétique et le grand P.C.U.S., et lésé gravement les intérêts fondamentaux du peuple soviétique. Ce sont des actes antisoviétiques, dans toute l’acception du terme.

Etant donné ces circonstances, le P.C.C., les autres partis marxistes-léninistes, et les marxistes-léninistes, guidés par le principe de l’internationalisme prolétarien, ne peuvent évidemment pas s’abstenir de critiquer sévèrement la ligne révisionniste et scissionniste des dirigeants du P.C.U.S., s’ils veulent défendre la pureté du marxisme-léninisme et l’unité du mouvement communiste international.

Nous ne faisons que combattre l’erreur révisionniste et scissionniste des dirigeants du P.C.U.S. Et si nous le faisons, c’est précisément pour sauvegarder le P.C.U.S., fondé par Lénine, pour défendre les intérêts fondamentaux de l’Union soviétique, premier pays socialiste, et du peuple soviétique. Qui peut qualifier ceci d’ « antisoviétisme » ?

La démarcation entre défense de l’Union soviétique et opposition à l’Union soviétique consiste à savoir si l’on défend réellement ou non la ligne marxiste-léniniste et le principe de l’internationalisme prolétarien, si l’on défend réellement ou non les intérêts fondamentaux du P.C.U.S. de l’Union soviétique et du peuple soviétique.

Critiquer sérieusement le révisionnisme et le scissionnisme des dirigeants du P.C.U.S., c’est défendre l’Union soviétique. Par contre, appliquer une ligne révisionniste et scissionniste, comme le font les dirigeants du P.C.U.S., c’est vraiment combattre l’Union soviétique ; et suivre cette ligne erronée et s’y soumettre n’est pas défendre l’Union soviétique, mais aider les dirigeants du P.C.U.S. à porter atteinte aux intérêts fondamentaux du peuple soviétique.

Il n’est pas inutile de rappeler ici l’attitude de Lénine envers les dirigeants du Parti social-démocrate allemand, dans les premières années du XXe siècle. Ce parti était alors le parti le plus puissant et le plus influent de la IIe Internationale.

Mais dès que Lénine eut décelé des tendances opportunistes chez ses dirigeants, il fit comprendre aux social-démocrates russes qu’ils ne devaient pas adopter « les traits les moins honorables des social-démocrates allemands comme un exemple à suivre » [32].

Et d’ajouter : « Nous devons critiquer les erreurs des dirigeants allemands sans hésitation et en toute franchise si nous voulons être fidèles à l’esprit de Marx et aider les socialistes russes à être à la hauteur des tâches actuelles du mouvement ouvrier » [33].

C’est dans cet esprit de Lénine que nous voulons dire carrément aux dirigeants du P.C.U.S. : « Si vous ne redressez pas vos erreurs révisionnistes, nous continuerons à vous critiquer « sans hésitation et en toute franchise », dans l’intérêt du P.C.U.S., de l’État soviétique et du peuple soviétique, et pour l’unité du camp socialiste et du mouvement communiste international.

DE L’ACCUSATION « S’EMPARER DE LA DIRECTION »

Les dirigeants du P.C.U.S. imputent notre critique et notre opposition à leur ligne révisionniste et scissionniste au désir de « nous emparer de la direction ».

Tout d’abord, nous demandons aux dirigeants du P.C.U.S. : « Vous dites que nous voulons « nous emparer de la direction ». Aux dépens de qui ? Qui détient maintenant la direction ? Y a-t-il dans le mouvement communiste international une espèce de direction dominant tous les partis frères ? Et cette direction est-elle entre vos mains ?

Apparemment, les dirigeants du P.C.U.S. se considèrent vraiment comme les dirigeants naturels dominant tous les partis frères. Suivant leur logique, leurs programme, résolutions ou déclarations font loi. Chaque parole ou chaque mot prononcé par Khrouchtchev équivaut à un édit impérial, quelque erroné ou saugrenu qu’il soit.

Tous les partis frères doivent écouter, obéir servilement, et toute critique ou opposition est totalement inadmissible. C’est de la tyrannie à cent pour cent. C’est, purement et simplement, une conception d’autocrate féodal.

Cependant, nous tenons à dire aux dirigeants du P.C.U.S. que le mouvement communiste international n’est pas un rassemblement féodal.

Tous les partis frères, grands ou petits, nouveaux ou vieux, au pouvoir ou non, sont indépendants et égaux entre eux. Aucune conférence internationale des partis frères, aucun accord adopté à l’unanimité par eux, n’a jamais stipulé qu’il existe des partis supérieurs et des partis subalternes, un parti dirigeant et des partis dirigés, partis père et partis fils, ou que les dirigeants du P.C.U.S. sont les maîtres supérieurs des partis frères.

L’histoire du mouvement révolutionnaire prolétarien international montre que, par suite du développement inégal de la révolution, le prolétariat et son parti, de tel ou tel pays, ont pris la tête du mouvement à une étape historique donnée.

Marx et Engels ont fait ressortir que le mouvement trade-unioniste britannique et la lutte politique de la classe ouvrière française ont été tour à tour au premier rang du mouvement prolétarien international.

Après l’échec de la Commune de Paris, Engels déclara que « la classe ouvrière allemande se trouve désormais à l’avant-garde de la lutte du prolétariat ». Engels dit encore des ouvriers allemands qu’« on ne saurait prédire combien de temps les événements leur laisseront ce poste d’honneur ». « Mais, avant tout, il s’agit de maintenir le véritable esprit international qui n’admet aucun chauvinisme patriotique et qui salue avec joie tout nouveau progrès du mouvement prolétarien, de quelque nation qu’il provienne » [34].

Au début du XXe siècle, la classe ouvrière russe, aux avant-postes du mouvement prolétarien international, remporta une première victoire dans l’histoire de la révolution prolétarienne.

Lénine dit en 1919 : « Pour un laps de temps de courte durée, cela va de soi, l’hégémonie dans l’Internationale prolétarienne révolutionnaire est passée aux Russes, comme, à diverses époques du XIXe siècle, elle a appartenu aux Anglais, puis aux Français, enfin aux Allemands » [35].

L’« avant-garde » dont parlait Engels, ou l’« hégémonie » dont parlait Lénine, n’implique nullement que le parti à l’avant-garde du mouvement ouvrier international puisse donner des ordres aux autres parti frères, ni que les autres partis frères doivent lui obéir. Lorsque le Parti social-démocrate allemand était à l’avant-garde du mouvement, Engels dit : « le Parti ouvrier allemand, n’a pas le droit de parler au nom du prolétariat européen, et encore moins d’avancer des choses fausses » [36].

Lorsque le Parti bolchevik russe se trouvait aux avancées du mouvement, Lénine dit : « Il faut, en envisageant tous les stades de développement des autres pays, ne rien décréter de Moscou » [37].

Même la position d’avant-garde dont parlaient Engels et Lénine ne dure pas toujours, elle se déplace en fonction des conditions changeantes. Ce déplacement n’est pas déterminé par le souhait tout subjectif de quelque individu ou parti politique, mais par les conditions que crée l’histoire.

Si les conditions changent, d’autres partis peuvent se porter à l’avant-garde du mouvement. Lorsqu’un parti, qui est l’avant-garde, prend la voie du révisionnisme, il perd inéluctablement sa position d’avant-garde, même s’il est le parti le plus grand et le plus influent. Ce fut le cas avec l’ancien Parti social-démocrate allemand.

Dans l’histoire du mouvement communiste international, il y eu l’Internationale communiste qui était la direction centralisée de tous les partis communistes. Elle a joué un grand rôle historique dans la création et le développement des partis communistes. Mais lorsque les partis communistes eurent grandi et que la situation du mouvement communiste international fut devenue de plus en plus complexe, la direction centralisée de l’Internationale communiste cessa d’être nécessaire et possible.

En 1943, le Présidium du Comité exécutif de l’Internationale communiste souligna, dans une résolution proposant la dissolution de l’Internationale communiste : « Étant donné que la situation intérieure de chaque pays de même que la situation internationale sont devenues plus complexes, la solution des problèmes du mouvement ouvrier de chaque pays par l’intermédiaire d’un centre international se heurterait à des obstacles infranchissables ». Les faits ont montré que cette résolution répondait à la réalité, qu’elle était juste.

A l’heure actuelle, dans le mouvement communiste international, la question de savoir à qui revient le droit de diriger ne se pose tout simplement pas. Les partis frères sont indépendants, complètement égaux entre eux, en même temps qu’unis. Ils doivent parvenir à l’unanimité de vue par voie de consultations pour ce qui est des problèmes d’intérêt commun et concerter leur action dans la lutte pour le but commun.

Ces normes régissant les rapports entre partis frères sont définies explicitement dans les Déclarations de 1957 et de 1960.

Les dirigeants du P.C.U.S. violent complètement les normes régissant les rapports entre partis frères, telles qu’elles sont définies dans les deux Déclarations, en se considérant comme les dirigeants du mouvement communiste international et en traitant les autres partis frères en subordonnés.

En raison de conditions historiques différentes, la situation dans laquelle se trouve chaque parti frère n’est pas entièrement la même. Les partis qui ont fait triompher la révolution diffèrent de ceux qui n’ont pas encore remporté la victoire, et les partis qui l’ont remportée plus tôt diffèrent de ceux qui l’on remportée plus tard.

Mais, cette distinction signifie uniquement que les partis victorieux, et en particulier les partis qui ont remporté plus tôt la victoire, ont de plus grandes obligations internationalistes à assumer dans le soutien aux autres partis frères, et ils n’ont nullement le droit de contrôler d’autres partis frères.

Le P.C.U.S. fut fondé par Lénine et Staline. Il fut le premier parti à faire triompher la révolution prolétarienne, à exercer la dictature du prolétariat et à s’engager dans l’édification du socialisme. Il est logique qu’il poursuive la tradition révolutionnaire de Lénine et de Staline, qu’il prenne sur lui une plus grande responsabilité dans le soutien aux autres partis et pays frères, et se tienne au premier rang du mouvement communiste international.

Compte tenu de ces conditions historiques, le P.C.C. a exprimé le sincère espoir de voir le P.C.U.S. assumer cette glorieuse mission historique. Sa délégation à la conférence des partis frères de Moscou en 1957 a souligné que le camp socialiste devait avoir l’Union soviétique à sa tête, étant donné que les dirigeants du P.C.U.S., malgré certaines erreurs commises, finirent par accepter la Déclaration de Moscou qui fut élaborée en commun par les partis frères. Notre proposition sur le camp socialiste ayant à sa tête l’Union soviétique fut portée dans la Déclaration.

Nous estimons que le fait d’être à la tête n’est nullement en contradiction avec le principe de l’égalité entre partis frères. Cela n’a donné au P.C.U.S. aucun droit de disposer des autres partis frères, mais l’a seulement chargé d’une responsabilité et d’un devoir plus grands.

Néanmoins, les dirigeants du P.C.U.S. n’étaient pas satisfaits d’être « à la tête ». Khrouchtchev s’en est plaint à plusieurs reprises. Il disait : « Qu’est-ce que cette ‘ tête’ peut nous apporter sur le plan matériel ? Ni lait ni beurre, ni pommes de terre ni légumes, ni appartements. Qu’est-ce qu’elle peut nous valoir sur le plan moral ? Rien » [38]. Et d’ajouter : « A quoi bon cette ‘tête ‘ ? Qu’elle aille au diable ! » [39].

Les dirigeants du P.C.U.S. disent qu’ils ne veulent pas être « à la tête », mais en fait, ils réclament le privilège de régenter tous les partis frères. Leur exigence envers eux-mêmes n’est pas d’être à l’avant-garde du mouvement communiste international dans l’application de la ligne marxiste-léniniste et l’accomplissement de leur devoir internationaliste prolétarien, mais ils veulent voir tous les partis frères leur obéir à la baguette et les suivre dans la voie du révisionnisme et du scissionnisme.

Ayant emprunté cette voie, ils n’ont plus qualité pour être à la « tête » du mouvement communiste international. Si l’on utilise encore le mot « tête » à leur sujet, il ne peut s’agir que de la tête du révisionnisme et du scissionnisme.

La question qui se pose aujourd’hui à tous les communistes, à l’ensemble du mouvement communiste international, n’est pas de savoir qui doit diriger, mais de savoir si l’on doit s’en tenir au marxisme-léninisme et à l’internationalisme prolétarien ou se soumettre au révisionnisme et au scissionnisme des dirigeants du P.C.U.S. En nous accusant de vouloir « nous emparer de la direction », les dirigeants du P.C.U.S. s’emploient en fait à nous assujettir, nous et tous les autres partis frères à leur direction révisionniste et scissionniste.

DES CALOMNIES « CONTRECARRER LA VOLONTÉ DE LA MAJORITÉ » ET « VIOLER LA DISCIPLINE INTERNATIONALE

Dans les attaques que les dirigeants du P.C.U.S. lancent depuis 1960 contre le P.C.C., l’accusation de « contrecarrer la volonté de la majorité » et de « violer la discipline internationale » revient le plus souvent. Passons donc en revue notre controverse à ce sujet.

A la rencontre de Bucarest de juin 1960, les dirigeants du P.C.U.S. lancèrent une attaque surprise, en distribuant une lettre d’information attaquant le P.C.C. et ils racolèrent une majorité en vue de soumettre celui-ci. Leur tentative échoua.

Mais après cette rencontre, ils avancèrent l’argument selon lequel la minorité doit s’incliner devant la majorité pour ce qui est des rapports entre partis frères. Ils soulignèrent que les délégués de dizaines de partis étaient opposés aux points de vue du P.C.C. et exigèrent de celui-ci qu’il « respectât » les « vues et volonté unanimement exprimées » à la rencontre de Bucarest.

Le comité central du P.C.C. a réfuté ce faux argument dans sa réponse du 10 septembre 1960 à la lettre d’information du Comité central du P.C.U.S. Il fit remarquer que : « la question de savoir qui a raison et qui a tort vis-à-vis des principes fondamentaux du marxisme-léninisme ne saurait être tranchée dans tous les cas à la majorité des voix. La vérité reste toujours la vérité. L’erreur ne saurait, en aucune façon, être transformée en vérité, du fait d’une position temporairement majoritaire, pas plus que la vérité ne peut devenir erreur, du fait d’une position provisoirement minoritaire ».

Cependant, dans sa lettre du 5 novembre 1960, le comité central du P.C.U.S. a réitéré l’absurde assertion exigeant la soumission de ma minorité à la majorité dans le mouvement communiste international. Citant un passage de l’article de Lénine : « Le groupe des 7 à la Douma », il accusa le P.C.C. de « ne pas respecter l’opinion de la majorité des partis frères » et de « s’opposer en fait à l’unité et à la cohésion du mouvement communiste international ».

A la conférence des partis frères tenue à Moscou en 1960, la délégation du P.C.C. réfuta cette assertion des dirigeants du P.C.U.S. d’une façon plus approfondie. Elle déclara que dans les conditions concrètes de l’heure, où une direction centralisée comme celle de l’Internationale communiste n’existe pas et ne doit pas exister, il est tout à fait faux d’appliquer le principe exigeant la soumission de la minorité à la majorité dans les rapports entre partis frères.

Au sein d’un parti, le principe de la soumission de la minorité à la majorité et des échelons inférieurs aux échelons supérieurs doit être observé. Mais il ne peut s’appliquer aux relations entre partis frères. Dans leurs rapports entre eux, les partis frères s’unissent chacun aux autres, chacun maintenant son indépendance.

Là, il ne s’agit pas de soumission de la minorité à la majorité, et encore moins des échelons inférieurs aux échelons supérieurs. La seule voie à suivre dans le règlement des problèmes d’intérêt commun aux partis frères est de discuter pour parvenir à un accord unanime conformément au principe de la consultation.

La délégation du P.C.C. fit remarquer qu’en formulant dans sa lettre le principe exigeant la soumission de la minorité à la majorité, le Comité central du P.C.U.S. avait manifestement répudié le principe de la consultation. Elle demanda : « De quels statuts super-parti s’autorise le Comité central du P.C.U.S. pour avancer un tel principe d’organisation ? Quand et où les partis communistes et ouvriers des différents pays auraient-ils adopté de tels statuts super-parti ? »

Puis, la délégation du P.C.C. fit ressortir que le Comité central du P.C.U.S. en citant dans sa lettre un passage de l’article de Lénine : « Le groupe des 7 à la Douma », passage relatif à la situation au sein du Parti ouvrier social-démocrate de Russie, avait biffé intentionnellement le mot « russe » du texte original, pour essayer d’étendre au domaine des rapports entre partis frères le principe exigeant la soumission de la minorité à la majorité, qui est d’application au sein d’un parti.

La délégation du P.C.C. souligna ensuite : « Même à l’intérieur d’un parti, où il faut observer sur le plan de l’organisation le principe selon lequel la minorité se soumet à la majorité, on ne peut pas dire pourtant que le juste et le faux sur le problème de la connaissance idéologique puissent être toujours déterminés selon la majorité et la minorité. C’est précisément dans cet article intitulé « Le groupe des 7 à la Douma » que Lénine a critiqué sévèrement la bassesse des sept liquidateurs du groupe du parti à la Douma, qui profitaient de la majorité d’une voix pour exercer une pression sur les marxistes en minorité.

Lénine a indiqué que quoique les sept liquidateurs fussent en majorité, ils ne pouvaient pas représenter la volonté unitaire, la résolution unitaire et la tactique unitaire de la majorité des ouvriers avancés et conscients de Russie qui s’étaient organisés dans l’esprit du marxisme, et que par conséquent tout leur bavardage concernant l’unité n’était autre chose qu’une hypocrisie totale. Lénine a dit que ‘7 éléments sans esprit de parti tentent de manger 6 marxistes et veulent qu’on appelle cela l’unité !’

Lénine a ajouté que c’étaient précisément les actes des six marxistes faisant partie du groupe du parti à la Douma, qui étaient « conformes à la volonté de la grande majorité du prolétariat » et que l’unité et la cohérence ne pourraient être maintenues que si les sept députés ‘renonçaient à leur politique de pression’ ».

La délégation du P.C.C. dit encore que les paroles de Lénine montrent « que même dans une cellule d’un parti, la majorité n’est pas toujours juste, que la majorité doit au contraire parfois ‘renoncer à la politique de pression’ pour maintenir l’unité. Et à plus forte raison entre partis frères. Les camarades du Comité central du P.C.U.S. se sont empressés de citer des paroles de Lénine sans même en avoir bien saisi le sens. De plus, ils ont omis exprès un mot important. Même ainsi, ils ne sont pas parvenus à leur but ».

Nous avons cité en détail quelques passages de l’intervention de la délégation du P.C.C. à la conférence des partis frères tenue à Moscou en 1960 en vue de montrer qu’il y a longtemps que nous avons démoli totalement l’argumentation absurde des dirigeants du P.C.U.S. qui nous accusent de « contrecarrer la volonté de la majorité ». C’est précisément parce que le P.C.C. et les autres partis frères marxistes-léninistes se sont fermement opposés à cet argument fallacieux des dirigeants du P.C.U.S. que le principe de l’unanimité par voie de consultation entre partis frères a pu être inscrit dans la Déclaration de 1960.

Cependant, les dirigeants du P.C.U.S. ne cessent de proclamer que « la minorité doit se soumettre à la majorité ». Cela ne peut que montrer leur désir de nier l’indépendance et l’égalité entre partis frères, d’abolir le principe de l’unanimité par voie de consultations entre partis frères.

Ils cherchent à contraindre certains partis frères à obéir à leur volonté sous le couvert d’une « majorité » et à profiter de la fausse prépondérance ainsi obtenue pour attaquer les partis frères marxistes-léninistes. Ces actes des dirigeants du P.C.U.S. participent du sectarisme et du scissionnisme, et vont à l’encontre des Déclarations de 1957 et de 1960.

Aujourd’hui, si l’on parle de discipline internationale liant tous les partis communistes, il ne peut s’agir que du respect des principes régissant les rapports entre partis frères, tels que les deux Déclarations les ont définis. Nous avons cité un grand nombre de faits pour monter que ces principes qu’il faut respecter n’ont été violés par personne d’autre que les dirigeants du P.C.U.S.

Si ceux-ci s’obstinent à vouloir tracer une ligne entre »majorité » et « minorité », nous leur dirons franchement que nous ne reconnaissons pas leur majorité. La majorité dont vous vous targuez est une fausse majorité. La vraie majorité n’est pas de votre côté. Les membres des partis frères qui s’en tiennent au marxisme-léninisme seraient-ils en minorité dans le mouvement communiste international ? Vous et vos partisans être sérieusement coupés des masses ; la grande masse des membres des partis et du peuple qui n’approuvent pas votre ligne erronée pourrait-elle donc être comptée dans votre « majorité » ?

La question fondamentale est de savoir qui est avec la grande masse des peuples, qui représente leurs intérêts fondamentaux et qui est l’expression de leur volonté révolutionnaire.

Parlant de la situation dans le Parti social-démocrate allemand, Lénine disait en 1916 : « Liebknecht et Rühle, cela ne fait que deux contre cent huit. Mais ces deux représentent des millions d’individus, les masses exploitées, l’énorme majorité de la population, l’avenir de l’humanité, la révolution qui grandit et mûrit tous les jours. Les cent huit ne représentent que l’esprit de servilité d’une petite coterie de laquais de la bourgeoisie au sein du prolétariat » [40].

Aujourd’hui, plus de 90 pour cent de la population mondiale veut la révolution, y compris ceux qui n’ont pas encore pris, mais prendront finalement conscience. La vraie majorité, ce sont les partis révolutionnaires marxistes-léninistes et les marxistes-léninistes, qui représentent les intérêts fondamentaux des peuples, et non la poignée de révisionnistes qui les a trahis.

DE L’ACCUSATION « SOUTENIR LES GROUPES
ANTIPARTI DES PARTIS FRÈRES »

Dans la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S., les dirigeants du Parti soviétique nous ont calomniés en disant que « la direction du P.C.C. organise et soutient différents groupes antiparti de renégats qui se dressent contre les partis communistes aux U.S.A., au Brésil, en Italie, en Belgique, en Australie et en Inde.

Quels sont les faits ?

La vérité et que la scission qui s’est manifestée ces dernières années dans certains partis communistes est due, dans une grande mesure, à l’application forcée de la ligne révisionniste et scissionniste imposée par les dirigeants du P.C.U.S.

Les dirigeants de certains partis communistes ont détourné le mouvement révolutionnaire de leur pays de la bonne voie et porté préjudice à la cause révolutionnaire, soit qu’ils aient accepté la ligne révisionniste que leur ont imposée les dirigeants du P.C.U.S., soit que leur propre ligne révisionniste se soit vue encouragée par les dirigeants du P.C.U.S.

Emboîtant le pas aux dirigeants du P.C.U.S. et faisant une publicité tapageuse pour ceux-ci dans la lutte entre les deux lignes au sein du mouvement communiste international, ils exercent une influence néfaste sur l’unité du mouvement. D’où, inévitablement, un mécontentement général dans leurs partis, une résistance et une opposition de la part des marxistes-léninistes de ces partis.

Les disciples des dirigeants du P.C.U.S. transposent mécaniquement la politique scissionniste au sein de leur parti. Violant le centralisme démocratique, ils interdisent dans le Parti toute discussion normale sur les divergences au sujet de la ligne du Parti et sur les questions majeures actuelles du mouvement communiste international. Ils usent en outre de moyens illicites pour frapper d’interdit, attaquer et même exclure les communistes qui s’en tiennent aux principes. Résultat inévitable : au sein de ces partis, la lutte entre les deux lignes revêt une forme particulièrement acharnée.

Par essence, la lutte dans ces partis communistes est une question de choix à opérer entre ligne marxiste-léniniste et ligne révisionniste, une question d’édifier le parti communiste en une véritable avant-garde et un véritable parti révolutionnaire du prolétariat, ou d’en faire un serviteur de la bourgeoisie et une variante du parti social-démocrate.

Dans la lettre ouverte, les dirigeants du P.C.U.S. ont déformé la vérité sur la lutte dans les partis communistes des Etats-Unis, du Brésil, d’Italie, de Belgique, d’Australie et de l’Inde. Ils injurient, dans les termes les plus perfides, les marxistes-léninistes attaqués et frappés d’interdit par les groupes révisionnistes de leur parti.

Les dirigeants du P.C.U.S. peuvent-ils camoufler et altérer la vérité sur la lutte dans ces partis communistes en faisant passer pour blanc ce qui est noir ? Cela est assurément impossible.

Voyons par exemple la lutte au sein du Parti communiste de Belgique.

Les divergences au sein de ce parti ne datent pas d’hier. Cette lutte a gagné en intensité, à mesure que l’ancien groupe dirigeant de ce parti, abandonnant le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien, s’enfonçait dans le bourbier du révisionnisme.

Durant la rébellion contre-révolutionnaire en Hongrie, la clique révisionniste du Parti communiste de Belgique est allée jusqu’à faire une déclaration condamnant l’Union soviétique d’avoir aidé le peuple travailleur hongrois à écraser la rébellion.

Cette clique révisionniste s’est prononcée contre la résistance armée du peuple congolais à la répression sanglante exercée par les colonialistes belges, et pour l’utilisation de l’O.N.U. par l’impérialisme américain en vue d’intervenir au Congo et d’y réprimer le mouvement d’indépendance nationale. Elle s’est targuée, sans honte, d’avoir été la première à en appeler à l’O.N.U. et d’avoir réclamé « l’application rapide et intégrale des décisions de l’O.N.U. » [41].

Elle a vanté le programme révisionniste de la clique Tito, disant qu’il « contient indubitablement des idées qui enrichissent le marxisme-léninisme » [42].

Elle a dénigré la Déclaration de 1960, prétendant qu’elle était confuse, que « toutes les vingt lignes, il y a une phrase qui contredit la ligne générale de la Déclaration » [43].

Durant la grande grève ouvrière belge de fin 1960 et début 1961, cette clique révisionniste a cherché à paralyser la combativité des ouvriers en qualifiant la résistance des ouvriers à la répression exercée par les forces policières et la gendarmerie d’« actes légers et irresponsables » [44].

Face à ces actes de trahison des intérêts de la classe ouvrière belge et du prolétariat international, il est tout naturel que les marxistes-léninistes belges ayant à leur tête le camarade Jacques Grippa aient combattu sérieusement cette clique révisionniste. Ils ont démasqué et critiqué ses erreurs, ils ont résisté et se sont opposés résolument à sa ligne révisionniste.

Il est donc clair que la lutte à l’intérieur du Parti communiste de Belgique se livre entre la ligne marxiste-léniniste et la ligne révisionniste.

Mais quelle attitude la clique révisionniste a-t-elle adoptée envers cette lutte intérieure ? Appliquant une politique sectaire et scissionniste, elle a usé de moyens illicites pour attaquer et frapper d’interdit les communistes fidèles aux principes marxistes-léninistes. Au XIVe Congrès du Parti communiste de Belgique, elle a refusé d’entendre Jacques Grippa et ses camarades et, au mépris de l’opposition de la grande masse des membres du Parti, elle a prononcé illégitimement leur exclusion du Parti.

C’est dans ces circonstances que les marxistes-léninistes belges ayant à leur tête le camarade Jacques Grippa ont maintenu la ligne révolutionnaire, combattu résolument la ligne révisionniste et scissionniste de la clique dirigeante et lutté pour la reconstitution du Parti communiste de Belgique. Leur action n‘est-elle pas absolument juste et irréprochable ?

En soutenant et en encourageant ouvertement la clique révisionniste du Parti communiste de Belgique à attaquer et à frapper d’interdit les marxistes-léninistes belges, les dirigeants du P.C.U.S. se sont tout simplement affichés comme les artisans de la scission des partis frères.

Et au sein du Parti communiste indien, la situation est plus grave encore.

Dans « Le miroir des révisionnistes », publié le 9 mars 1963 par la Rédaction du Renmin Ribao, nous avons indiqué, avec un grand nombre de faits à l’appui que la clique des renégats ayant Dange pour chef de file, a trahi le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien, la cause révolutionnaire du prolétariat et du peuple indiens et emprunté la voie du chauvinisme et du capitulationnisme de classe.

Cette clique a usurpé la direction du Parti communiste indien et, conformément à la volonté de la grande bourgeoisie et des gros propriétaires fonciers de l’Inde, elle a transformé le Parti communiste indien en un laquais du gouvernement Nehru qui est le représentant de leurs intérêts.

Et que s’est-il produit depuis lors au sein du Parti communiste indien ?

Le monde entier peut constater maintenant que la clique Dange continue dans la voie de la trahison. Elle continue à prêcher la collaboration de classe, la « réalisation » du « socialisme » indien au travers du gouvernement Nehru.

Elle a vivement appuyé le colossal budget d’expansion des armements et de préparatifs de guerre du gouvernement Nehru et ses mesures visant à gruger le peuple. En août 1963, elle sabota la grande grève de Bombay, d’un million d’hommes, dirigée contre la politique d’actions du gouvernement Nehru.

Elle fit obstacle à Calcutta à l’organisation d’une manifestation de masse demandant la mise en liberté des communistes incarcérés, manifestation à laquelle participèrent cent mille hommes. Elle poursuit de frénétiques activités antichinoises et appuie la politique expansionniste du gouvernement Nehru. Elle suit la politique de ce gouvernement, la mise sous l’égide de l’impérialisme américain.

Dange et consorts se sont heurtés à l’opposition et à la résistance grandissante de la masse des membres du Parti communiste indien au fur et à mesure qu’ils se sont révélés des renégats. Et de plus en plus nombreux sont les communistes indiens qui discernent clairement que Dange et consorts sont un fléau pour le Parti communiste et le peuple indiens. Ils combattent pour rétablir la glorieuse tradition révolutionnaire du Parti communiste indien. Ils sont les authentiques représentants et l’espoir du prolétariat et du peuple indiens.

Les dirigeants du P.C.U.S. ont mené grand bruit autour du soutien du P.C.C. aux « renégats » et aux « traitres » ; cependant ce sont eux-mêmes qui soutiennent les renégats et les traîtres à cent pour cent, tels Dange et consorts, et personne d’autre.

Les dirigeants du P.C.U.S. ont insulté les communistes de nombreux pays qui osent combattre le révisionnisme et le scissionnisme, les qualifiant de « renégats », « traîtres » et « éléments antiparti ». Mais, qu’ont-ils donc fait, ces communistes ?

Rien, sinon s’en tenir au marxisme-léninisme et insister pour avoir un parti révolutionnaire et une ligne révolutionnaire. Les dirigeants du P.C.U.S. croient-ils vraiment que leurs insultes peuvent faire fléchir ces marxistes-léninistes, les amener à abandonner leur combat pour le maintien de la juste ligne et contre la ligne erronée, à s’abstenir de le mener jusqu’au bout ? Leurs beaux desseins ne se réaliseront jamais.

Depuis toujours, les vrais révolutionnaires, les vrais combattants révolutionnaires prolétariens, les vrais marxistes-léninistes, partisans du matérialisme militant, sont sans peur et ne craignent pas les insultes des réactionnaires et des révisionnistes.

Car ils savent que l’avenir n’est pas avec les réactionnaires et les révisionnistes, en apparence des géants qui en imposent, mais avec les « gens de peu » comme eux. Tous les grands hommes furent des « gens de peu » au départ. Ceux qui semblent tout d’abord insignifiants finiront par l’emporter, s’ils ont la vérité pour eux et bénéficient du soutien des masses. Ce fut le cas avec Lénine et la IIIe Internationale.

Alors que les manitous et les grands groupements sont voués au déclin, deviennent insignifiants et nauséabonds, lorsque la vérité n’est plus avec eux et que l’appui des masses leur échappe. Ce fut le cas avec Bernstein, Kautsky et la IIe Internationale. Dans des conditions données, les choses se transforment invariablement en leur contraire.

Les communistes sont les artisans de la révolution. S’ils refusent de la faire, ils cessent d’être des marxistes-léninistes et deviennent des révisionnistes ou autre chose. En tant que marxistes-léninistes, ils ont pour devoir sacré de rester sur leurs positions révolutionnaires et de combattre le révisionnisme. De même, les partis marxistes-léninistes se doivent de soutenir fermement les révolutionnaires, de soutenir les communistes qui combattent le révisionnisme.

Le P.C.C. n’a jamais caché sa position. Nous soutenons les camarades révolutionnaires du monde entier qui s’en tiennent au marxisme-léninisme.

Dans le mouvement communiste international, nous maintenons même encore des contacts avec les révisionnistes ; alors pourquoi ne pourrions-nous en faire autant avec les marxistes-léninistes ? Les dirigeants du P.C.U.S. ont qualifié notre soutien aux marxistes-léninistes d’autres pays d’actes scissionnistes. A notre avis, il s’agit simplement là d’une obligation internationaliste prolétarienne que nous nous devons de remplir.

Ne craignant pas la tyrannie ni les difficultés, maintenant la vérité et osant passer au combat, les marxistes-léninistes de tous les pays ont fait preuve du grand esprit révolutionnaire des combattants communistes.

Tels sont les héroïques combattants, les communistes belges représentés par Jacques Grippa et d’autres camarades, les communistes brésiliens représentés par Joâo Amazonas, Mauricio Grabois et d’autres camarades, les communistes australiens représentés par E.F. Hill et d’autres camarades, les communistes ceylanais représenté par Premalal Kumarasiri, N. Sanmugathasan et d’autres camarades, ainsi que les marxistes-léninistes qui sont à l’intérieur ou en dehors des partis communistes de l’Inde, d’Italie, de France, des États-Unis et d’autres pays.

Ils ont fait d’importantes contributions à la cause commune du prolétariat mondial en s’en tenant à la théorie révolutionnaire du marxisme-léninisme, en œuvrant inlassablement pour bâtir des partis révolutionnaires, avant-garde du prolétariat, armés des principes marxistes-léninistes, et en persévérant dans la ligne révolutionnaire qui répond aux intérêts fondamentaux du prolétariat et des autres travailleurs de leurs pays. Il est tout à fait naturel qu’ils aient gagné le respect, la sympathie et le soutien de tous ceux qui luttent pour le triomphe du communisme à travers le monde.

Bref, dans n’importe quel pays ou région du monde, où il y a oppression, il y a résistance ; où il y a des révisionnistes, il y a des marxistes-léninistes pour les combattre : et là où, à l’égard des marxistes-léninistes, il est recouru à l’exclusion du Parti et autres méthodes scissionnistes, d’éminents marxistes-léninistes et de puissants partis révolutionnaires surgissent. Des changements allant à l’encontre des vœux des révisionnistes modernes sont en cours. Ces derniers engendrent leurs propres contraires qui finiront par les enterrer. C’est une loi objective, inexorable.

LE DÉBAT PUBLIC EN COURS

Marxisme-léninisme ou révisionnisme, internationalisme prolétarien ou chauvinisme de grande puissance, unité ou scission, tel est le fond du grand débat qui se poursuit actuellement au sein du mouvement communiste international. Cette controverse qui touche aux principes fondamentaux, a surgi dès après le XXe Congrès du P.C.U.S., et, pendant une période assez longue, elle s’est poursuivie dans les entretiens entre partis frères, pour devenir publique il y a un peu plus de deux ans.

Chacun sait que ce débat public a été déclenché par les dirigeants du P.C.U.S. et ce sont eux qui s’obstinent à le poursuivre.

A leur XXIIe Congrès, en octobre 1961, ils attaquèrent publiquement le Parti du Travail d’Albanie. Le camarade Chou En-laï, chef de la délégation du P.C.C., s’opposa, dans son allocution au Congrès, à la manière d’agir des dirigeants du P.C.U.S. et fit remarquer qu’il ne s’agissait pas là d’une attitude marxiste-léniniste sérieuse.

Que répondirent les dirigeants du P.S.C.US ? Ils prétendirent qu’ils avaient « vu juste » [45] en ouvrant le débat public, que c’était « l’unique position de principe, juste et véritablement marxiste-léniniste » [46].

Puis, en janvier 1962, le Parti des Travailleurs du Vietnam proposa que « fin soit mise aux attaques mutuelles entre les Partis à la radio et dans la presse », et le P.C.C., le Parti du Travail d’Albanie et d’autres partis frères soutinrent cette proposition.

Cependant, les dirigeants du P.C.U.S. refusèrent en fait de prendre un engagement définitif quant à l’arrêt de la polémique ouverte. Et loin de cesser leurs attaques publiques contre le Parti du Travail d’Albanie, ils organisèrent l’attaque ouverte contre le P.C.C. à cinq congrès de partis frères d’Europe, fin 1962 et début 1963, provoquant ainsi une polémique ouverte d’une ampleur bien plus grande. C’est ce qui nous obligea à répliquer publiquement aux attaquants.

Alors que nous n’avions pas encore répondu à toutes les attaques des partis frères, le Comité central du P.C.C. déclara en mars 1963, dans sa lettre-réponse au Comité central du P.C.U.S., que dans le but de créer une atmosphère favorable aux entretiens prévus entre les Partis chinois et soviétique, il cesserait provisoirement, à parti du 9 mars 1963, de répondre publiquement par la voie de la presse, tout en se réservant le droit de le faire.

Cependant, à la veille des entretiens entre les deux Partis, les dirigeants du P.C.U.S. en vinrent à attaquer publiquement et nommément le P.C.C., par la publication de déclarations et l’adoption de résolutions.

Le 14 juillet, alors que se déroulaient à Moscou les entretiens entre les délégations des Partis chinois et soviétique, le Comité central du P.C.U.S. fit paraître une lettre ouverte aux organisations du Parti et à tous les communistes de l’Union soviétique, lettre qui, par la déformation des faits, la confusion du vrai et du faux, le recours à la démagogie et aux insultes de toutes sortes, s’en prenait outrageusement au P.C.C. et au camarade Mao Tsé-toung. Les dirigeants du P.C.U.S. relançaient ainsi le débat public et lui donnaient une envergure sans précédent.

A partir du 15 juillet 1963, les dirigeants du P.C.U.S. se mirent à calomnier et à attaquer la Chine comme s’il s’agissait de leur ennemi n° 1, par tous les moyens à leur disposition, depuis les déclarations gouvernementales jusqu’aux articles de presse, en passant par des discours de dirigeants et des meetings ; ils mirent toute leur machine de propagande en action, presse nationale et presse locale, stations de radio et de télévision.

Du 15 juillet à fin octobre, les vingt-six journaux et périodiques à circulation nationale de l’Union soviétique publièrent en tout 1.119 articles de leurs rédactions, éditoriaux, commentaires, articles signés, lettres de lecteurs, caricatures, etc. attaquant nommément le P.C.C. et ses dirigeants, les camarades Mao-Tés-toung, Liou Chao-chi, Chou En-laï et d’autres. Quant à la presse locale soviétique, selon des chiffres incomplets portant sur les quinze organes des républiques fédérées, elle publia 728 articles, etc. attaquant la Chine pendant la même période.

Nous avons publié tous les matériaux d’une certaine importance de la propagande antichinoise, et notamment, à deux reprises et dans son intégrité, la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. qui a en outre été radiodiffusée dans plus d’une dizaine de langues étrangères au cours de nos émissions destinées à l’étranger, afin de porter le point de vue des dirigeants du P.C.U.S. à la connaissance de ceux qui s’intéressent au début public. Nous n’avons pas publié tous les articles antichinois de l’Union soviétique, tout simplement parce qu’ils sont tellement nombreux et dans la plupart des cas se copient l’un l’autre, et parce que notre presse dispose d’une place limitée. Nos maisons d’édition ont rassemblé tous ces articles et les sortiront au fur et à mesure sous forme de livres.

Le côté soviétique a déjà publié contre la Chine près de deux mille articles et autres. Selon le principe de l’égalité entre partis frères, le côté chinois est en droit de donner un nombre de réponses approprié.

Etant donné que la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. touche à un assez grand nombre de questions, à une série de principes fondamentaux du marxisme-léninisme et à de nombreux événements importants survenus ces sept ou huit dernières années dans le mouvement communiste international, les rédactions du Renmin Ribao et du Honqi ont commencé à publier, suite à une étude sérieuse, une série de commentaires, à partir du 6 septembre 1963. Nous n’avons publié à ce jour, compte tenu du présent article, que sept commentaires sur la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S.

Nous n’avons pas fini de la commenter, et nous n’avons pas encore répondu au grand nombre d’articles antichinois de la presse nationale et locale de l’Union soviétique.

Répondant à des journalistes le 25 octobre 1963, Khrouchtchev préconisa la fin du débat public. Cependant, la presse soviétique n’en poursuivit pas moins ses attaques contre la Chine.

Tout récemment, les dirigeants du P.C.U.S. ont proposé une nouvelle fois de mettre fin au débat public et déclaré qu’il « a porté un grave préjudice au mouvement communiste ». Nous demandons aux dirigeants du P.C.U.S. : vous avez pourtant affirmé que le débat public était « dans l’intérêt de l’ensemble du mouvement communiste international », et qu’il répondait à la « seule position de principe, juste et véritablement marxiste-léniniste ». Vous dites tantôt ceci, tantôt cela, que manigancez-vous en définitive ?

Nous disons encore aux dirigeants du P.C.U.S. : nous demander de renoncer à répondre alors que nous n’avons même pas publié dix articles en réponse à vos deux mille articles et autre matériaux antichinois ni même fini de répondre à la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S., cela correspond-il au principe d’égalité entre partis frères ?

Vous qui avez tant parlé et si longtemps, vous vous impatientez, vous vous sentez déjà à bout et refusez de nous écouter, alors que nous commençons seulement de parler ; cela correspondrait-il aux principes de la discussion démocratique ?

Nous demandons encore aux dirigeants du P.C.U.S. : dans la Déclaration du Gouvernement soviétique du 21 septembre 1963, vous avez dit que si les Chinois poursuivent le débat, « ils doivent se rendre bien compte que dans cette voie, ils se heurteront à la riposte la plus résolue de la part du P.C.U.S. et du peuple soviétique tout entier ».

Cette hâblerie des dirigeants du P.C.U.S., est-elle autre chose qu’intimidation et menace flagrantes ? Croyez-vous vraiment qu’il vous suffit de donner des ordres pour qu’on vous obéisse docilement, et de crier, pour que l’on tremble ? A vrai dire, depuis le 21 septembre, nous attendons avec curiosité de voir en quoi consisterait « la riposte la plus résolue ».

Camarades et amis, vous vous trompez sur toute la ligne. Puisque le débat public est engagé, il faut le mener selon les règles. Si vous estimez avoir assez parlé, laissez donc votre interlocuteur vous répondre. Si vous estimez avoir encore beaucoup à dire, alors dites-le, s’il vous plaît. Mais lorsque vous l’aurez fait, laissez votre interlocuteur dire ce qu’il a à dire.

En un mot, à chacun sa chance. N’avez-vous pas affirmé que les partis frères sont égaux entre eux ? Dans ces conditions, pourquoi pourriez-vous provoquer un débat public quand l’envie vous prend d’attaquer des partis frères, et pourquoi pourriez-vous priver les partis frères attaqués de leur droit de répondre publiquement quand l’envie vous prend de cesser le débat ?

Les dirigeants du P.C.U.S. ont sans aucun scrupule provoqué le débat public, ils l’ont élargi et se sont obstinés à le mener. Puis, ils se mettent maintenant à en demander la fin à grands cris. Qu’est-ce que cela cache ?

Les événements, semble-t-il, ont évolué contrairement à l’attente de ceux qui ont provoqué le débat public. Les dirigeants du P.C.U.S. ont d’abord cru qu’il serait à leur avantage, mais il évolue dans un sens qui va à l’encontre de leurs désirs.

La vérité n’est pas de leur côté, et c’est pour cela que dans leurs attaques, ils ne peuvent compter que sur le mensonge, la calomnie, la déformation des faits et la confusion du vrai et du faux. Mais quand la discussion se développe, qu’il s’agit d’avancer des faits et de raisonner, ils sentent la terre se dérober sous leurs pas et ils prennent peur.

Lénine a dit que, pour les révisionnistes, « il n’est rien de plus désagréable, de plus indésirable, de plus inacceptable que de porter au grand jour les principaux points de désaccord concernant la théorie, le programme, la tactique et l’organisation » [47].

C’est exactement la situation dans laquelle se trouvent actuellement les dirigeants du P.C.U.S.

La position du P.C.C. à l’égard du débat public est connue de tous. Dès le début, nous avons estimé que les divergences entre partis frères doivent être réglées par voie de consultations intérieures. Le débat public n’a été ni provoqué ni voulu par nous.

Mais puisqu’il est ouvert, et que les dirigeants du P.C.U.S. ont déclaré que le mener, c’est « agir selon le style de Lénine » [48], il doit donc se dérouler sur la base de la discussion en toute démocratie, par des apports de faits et une argumentation sensée, jusqu’à ce que toute la vérité soit établie au grand jour.

Ce qui est le plus important encore, c’est que les dirigeants du P.C.U.S. ayant trahi ouvertement le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien, et déchiré publiquement les Déclarations de 1957 et de 1960, ils ne peuvent s’attendre à ce que nous nous abstenions de défendre le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien, les principes révolutionnaires des deux Déclarations.

Puisque le débat concerne les questions de principe du mouvement communiste international, celles-ci doivent donc être complètement éclaircies. C’est là aussi une attitude marxiste-léniniste sérieuse.

Le fond du problème tient dans ce que les divergences actuelles au sein du mouvement communiste international sont celles existant entre marxisme-léninisme et révisionnisme, entre internationalisme prolétarien et chauvinisme de grande puissance.

Mettre fin au débat public ne peut apporter de solution radicale à des divergences de principe d’une telle importance. Au contraire, c’est seulement par lui, par la production des faits, par le raisonnement, qu’il sera possible de clarifier les choses, de distinguer entre le vrai et le faux, de sauvegarder et de renforcer l’unité du mouvement communiste international sur la base du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien.

Le marxisme-léninisme est une science, et la science ne craint pas le débat, seul le craint ce qui n’est pas de la science. Le grand débat qui se déroule actuellement au sein du mouvement communiste international incite les communistes, les révolutionnaires, les masses révolutionnaires de tous les pays à réfléchir aux problèmes, à méditer sérieusement les questions de la révolution dans leur propre pays et de la révolution mondiale, conformément aux principes fondamentaux du marxisme-léninisme. Par ce grand débat, les gens seront mieux à même de distinguer entre le vrai et le faux, entre véritable marxisme-léninisme et faux marxisme-léninisme.

Par ce grand débat, les éléments révolutionnaires du monde entier seront mobilisés, tous les marxistes-léninistes se tremperont idéologiquement et politiquement, et pourront mieux encore unir le marxisme-léninisme à la pratique concrète de leur propre pays. Le marxisme-léninisme en sera certainement enrichi, développé et sera porté à de nouveaux sommets.

LA VOIE DE LA SAUVEGARDE
ET DU RENFORCEMENT DE L’UNITÉ

Le révisionnisme et le chauvinisme de grande puissance des dirigeants du P.C.U.S. constituent une menace d’une gravité sans précédent pour l’unité du camp socialiste et l’unité du mouvement communiste international. En adoptant une position révisionniste et chauvine de grande puissance, les dirigeants du P.C.U.S. se prononcent en fait pour la scission.

Quelle que soit la volubilité avec laquelle ils parlent d’« unité », et leur façon de traiter les autres de « scissionnistes » et de « sectaires », aussi longtemps qu’ils restent sur pareille position, ils travaillent en fait à une unité factice et à une scission réelle.

Le P.C.C., de même que tous les autres partis marxistes-léninistes et tous les marxistes-léninistes s’en tiennent au marxisme-léninisme et à l’internationalisme prolétarien. Cette position est la seule juste qui permette de sauvegarder et de renforcer la véritable unité du camp socialiste et du mouvement communiste international.

Le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien sont à la base de l’unité du camp socialiste et du mouvement communiste international. C’est seulement sur cette base que l’unité des partis frères et pays frères peut être bâtie. Sans cette base, impossible de parler d’unité. Lutter pour le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien revient à lutter pour l’unité du mouvement communiste international. Persévérer dans les principes et s’en tenir à l‘unité sont choses inséparables.

Si les dirigeants du P.C.U.S. veulent vraiment l’unité et non pas seulement en apparence, ils doivent s’en tenir fidèlement aux principes fondamentaux du marxisme-léninisme, à la théorie marxiste-léniniste sur les classes et la lutte des classes, sur l’État et la révolution, et en particulier sur la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat. Ils ne peuvent en aucun cas substituer la collaboration de classe ou la capitulation de classe à la lutte de classe, le réformisme social ou le pacifisme social à la révolution prolétarienne, ni abolir la dictature du prolétariat, sous quelque prétexte que ce soit.

Si les dirigeants du P.C.U.S. veulent vraiment l’unité et non pas seulement en apparence, ils doivent observer strictement les principes révolutionnaires des Déclarations de 1957 et de 1960. Il est absolument inadmissible qu’ils substituent le programme de leur propre Parti au programme adopté d’un commun accord par tous les partis frères.

Si les dirigeants du P.C.U.S. veulent vraiment l’unité et non pas seulement en apparence, ils doivent tracer une nette ligne de démarcation entre amis et ennemis, ils doivent s’unir à tous les pays socialistes, à tous les partis frères marxistes-léninistes, à tous les prolétaires, à tous les peuples et nations opprimés du monde et à tous les pays et tous les hommes attachés à la paix, pour s’opposer à l’impérialisme américain, principal ennemi des peuples du monde, et à ses laquais.

Ils ne doivent en aucun cas confondre l’ami et l’ennemi, prendre l’ennemi pour l’ami et l’ami pour l’ennemi, ni s’allier à l’impérialisme américain, aux réactionnaires des différents pays et à la clique du renégat Tito, pour s’opposer aux pays frères, aux partis frères et aux révolutionnaires de partout, dans le vain espoir de dominer le monde grâce à une collaboration américano-soviétique.

Si les dirigeants du P.C.U.S. veulent réellement l’unité et non pas seulement en apparence, ils doivent être fidèles à l’internationalisme prolétarien et s’en tenir strictement aux principes régissant les rapports entre partis et pays frères, tels qu’ils sont définis dans les deux Déclarations. Ils ne doivent pas remplacer ces principes par le chauvinisme de grande puissance et l’égoïsme national. C’est-à-dire qu’ils doivent :

respecter le principe de soutien, et ne jamais inciter certains partis frères à attaquer d’autres partis frères, ni se livrer à des activités sectaires et scissionnistes ;

respecter le principe de soutien et d’aide mutuels, et ne jamais tenter de contrôler les autres sous le couvert de l’aide ni, sous prétexte de « division internationale du travail », porter atteinte à la souveraineté et aux intérêts des pays frères et s’opposer à l’édification du socialisme entrepris par ces pays en comptant sur leurs propres efforts ;

respecter le principe d’indépendance et d’égalité, et ne jamais se situer au-dessus des autres partis frères ni imposer aux autres partis le programme, la ligne et les résolutions de leur propre Parti. Ne jamais s’ingérer dans les affaires intérieures des autres partis frères ni entreprendre d’activités subversives sous prétexte de « lutte contre le culte de la personnalité ». Ne jamais traiter les partis frères comme des annexes, ni les pays frères comme de pays dépendants ;

respecter le principe de l’unanimité par voie de consultation et ne jamais imposer la ligne erronée de leur propre Parti sous couvert d’une soi-disant majorité, ni utiliser le congrès de leur Parti et d’autres partis frères pour attaquer publiquement et nommément d’autre partis frères, par l’adoption de résolutions, de déclarations, des discours des dirigeants, etc., ni aller jusqu’à étendre les divergences idéologiques entre partis frères au domaine des rapports entre Etats.

Bref, si les dirigeants du P.C.U.S. veulent vraiment l’unité du camp socialiste et du mouvement communiste international, ils doivent renoncer complètement à leur ligne révisionniste, chauvine de grande puissance et scissionniste.

C’est seulement en étant fidèle, en actes et non seulement en paroles, au marxisme-léninisme et à l’internationalisme prolétarien, en combattant le révisionnisme moderne, le dogmatisme moderne, le chauvinisme de grande puissance et les autres formes du nationalisme bourgeois, le sectarisme et le scissionnisme, que l’on pourra préserver et renforcer l’unité du camp socialiste et du mouvement communiste international. C’est là la seule voie qui permette de la sauvegarder et de la renforcer.

La situation mondiale actuelle est excellente dans son ensemble. Le mouvement communiste international a remporté de brillantes victoires et modifié radicalement le rapport des forces de classe sur le plan international. Il est en butte aujourd’hui aux assauts du courant adverse que sont le révisionnisme et le scissionnisme ; ce phénomène est en concordance avec la loi du développement historique. Il en est résulté des difficultés temporaires pour le mouvement communiste international et certains partis frères, mais en se montrant tels qu’ils sont, les révisionnistes ont suscité une lutte entre marxisme-léninisme et révisionnisme, et c’est là un fait positif.

Nul doute que le marxisme-léninisme continuera à faire preuve de son ardeur juvénile et s’épanouira dans le monde entier, que le mouvement communiste international sera plus fort, plus uni encore sur la base du marxisme-léninisme.

La cause du prolétariat international et la révolution des peuples du monde remporteront à coup sûr des victoires plus brillantes encore. Le révisionnisme moderne est voué à une faillite certaine.

Nous voudrions conseiller aux dirigeants du P.C.U.S. d’envisager les choses calmement : que gagnerez-vous en vous cramponnant au révisionnisme et au scissionnisme ?

Nous tenons à en appeler sincèrement, et une fois de plus, aux dirigeants du P.U.C.S. pour qu’ils reviennent au marxisme-léninisme et à l’internationalisme prolétarien, aux principes révolutionnaires des Déclarations de 1957 et de 1960 et aux principes régissant les rapports entre partis et pays frères tels qu’ils sont définis dans les deux Déclarations, afin d’éliminer les divergences, de renforcer l’unité du mouvement communiste international, l’unité du camp socialiste et l’unité entre la Chine et l’Union soviétique sur la base des principes.

Malgré les graves divergences existant entre les dirigeants du P.C.U.S. et nous, nous avons toujours pleine confiance dans la grande masse des membres du P.C.U.S. et dans le peuple de l’Union soviétique qui ont grandi dans l’enseignement de Lénine et de Staline. Les communistes et le peuple chinois poursuivront, comme toujours, leurs efforts pour sauvegarder l’unité entre la Chine et l’Union soviétique, pour consolider et développer la profonde amitié qui lie les peuples chinois et soviétique.

Communistes de tous les pays, unissons-nous sur la base du marxisme-léninisme !

[1] Lettres choisies de Marx et d’Engels.

[2] Lettres choisies de Marx et d’Engels.

[3] Œuvres choisies de Marx et d’Engels (en deux volumes), tome II.

[4] Ibidem.

[5] Ibidem.

[6] Lettres choisies de Marx et d’Engels.

[7] Ibidem.

[8] Lettre à Paul Lafargue, 27 octobre 1890.

[9] Voir V. I. Lénine : « Notre programme », Œuvres, tome 4.

[10] V. I. Lénine : « La Violation de l’unité aux cris de ‘Vive l’unité’ », Œuvres, tome 20.

[11] 1V. I. Lénine : « La Désagrégation du bloc ‘d’août’ », Œuvres, tome 20.

[12] Discours et textes choisis de Rosa Luxembourg, tome 2.

[13] V. I. Lénine : « La Guerre et la social-démocratie russe », Œuvres, tome 21.

[14] Lettres choisies de Marx et d’Engels.

[15] V. I. Lénine : « La Violation de l’unité aux cris de ‘Vive l’unité !’ », Œuvres, tome 20.

[16] Ibidem.

[17] V. I. Lénine : « Lettre de Lénine au groupe bolchévik de Zurich », Œuvres, tome 8

[18] V. I. Lénine : « La Voix d’un socialiste français honnête », Œuvres, tome 21.

[19] Ibidem

[20] « Pour l’unité et la cohésion du mouvement communiste international », par la Rédaction de la Pravda, 6 décembre 1963.

[21] Entretien de Khrouchtchev avec Cowles, éditeur du magazine américain Look, 20 avril 1962, et rapport de Khrouchtchev au Soviet suprême en décembre 1962.

[22] « Ouverture diplomatique : le bloc se fissure », The Nation, 9 février 1963.

[23] « Moscou-Pékin, où en la brèche ? », Newsweek, 26 mars 1962.

[24] « Avec le Traité d’interdiction des essais nucléaires, Khrouchtchev a-t-il changé sa façon d’agir ? », U.S. News & World Report, 30 septembre 1963.

[25] « L’Unité communiste est considérée aux Etats-Unis comme passée », The Times, 17 janvier 1962.

[26] « Le périscope », Newsweek, 1er juillet 1963.

[27] « La Situation internationale et notre tâche », résolution adoptée en juin 1963 par le Congrès de réunification de la « IVe Internationale » (trotskiste).

[28] « La Nouvelle étape de la révolution russe et la crise du stalinisme », résolution adoptée par la réunion du Comité national du Parti ouvrier socialiste (trotskiste) des États-Unis du 13 au 15 avril 1956.

[29] « La Répercussion du XXIIe Congrès du P.C.U.S. », résolution adoptée le 5 décembre 1961 par le Secrétariat international de la « IVe Internationale » (trotskiste).

[30] V. I. Lénine : « Le IIe Congrès de l’Internationale communiste », Œuvres, tome 31.

[31] J. Staline : Discours prononcé au XIXe Congrès du Parti.

[32] V. I. Lénine : « Congrès international des partis socialistes à Stuttgart », Œuvres, tome 13.

[33] V. I. Lénine : « Préface à la brochure de Voinov (A.V. Lounatcharski) sur l’attitude du Parti envers les syndicats », Œuvres, tome 13.

[34] F. Engels : « Guerre des paysans en Allemagne », Introduction, Œuvres choisies de Marx et Engels (en deux volumes), tome I.

[35] V. I. Lénine : « La IIIe Internationale et sa place dans l’histoire », Œuvres, tome 29.

[36] Lettres choisies de Marx et d’Engels.

[37] V. I. Lénine : « Rapport sur le Programme du Parti présenté au VIIIe Congrès du P.C.(b)R. », Œuvres, tome 29.

[38] Discours de N.S. Khrouchtchev prononcé le 4 février 1960 au dîner offert en l’honneur des délégations des partis frères des pays socialistes.

[39] Discours de N.S. Khrouchtchev prononcée le 24 juin 1960 à la Rencontre de Bucarest des représentants des partis frères de douze pays.

[40] V. I. Lénine : « Lettre ouverte à Boris Souvarine », Œuvres, tome 23.

[41] Interview d’E. Burnelle à l’Humanité à propos de la question du Congo : « Les travailleurs belges veulent l’application rapide et intégrale des décisions de l’O.N.U., Le Drapeau Rouge, 26 juillet 1960.

[42] « Le Parti communiste de Belgique et le Congrès de la Ligue des Communistes de Yougoslavie », Le Drapeau Rouge, 22 avril 1958.

[43] J. Blume, au Congrès fédéral de Bruxelles du 3 décembre 1961, cité par Jacques Grippa dans « Pour l’unité marxiste-léniniste du Parti et pour l’unité marxiste-léniniste du mouvement communiste international », Le Drapeau Rouge, 22 février 1962.

[44] J. Blume : « Pour une victoire totale et rapide : deux propositions communistes », Le Drapeau Rouge, 29 décembre 1960.

[45] Discours de clôture de N.S. Khrouchtchev prononcé en octobre 1961 au XXIIe Congrès du P.C.U.S.

[46] « Le Drapeau de notre époque », par la Rédaction de la Pravda, 21 février 1962.

[47] V. I. Lénine : « Encore un mot sur le Bureau socialiste international et les liquidateurs », Œuvres, tome 20.

[48] « Congrès historique du Parti léniniste », éditorial de la Pravda, 4 novembre 1961.

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Rédactions du Quotidien du peuple et du Drapeau Rouge : Deux politiques de coexistence pacifique diamétralement opposées

Rédaction du Renmin Ribao et Rédaction du Hongqi

12 décembre 1963

La coexistence pacifique doit être la chose dont Khrouchtchev et d’autres camarades parlent le plus depuis le XXe Congrès du P.C.U.S.

Les dirigeants du P.C.U.S. répètent à tout bout de champ qu’ils sont fidèles à la politique de coexistence pacifique de Lénine et qu’ils l’ont développée de manière créatrice. Ils portent au crédit de leur politique de « coexistence pacifique » toutes les victoires arrachées par les peuples au prix de longues luttes révolutionnaires.

Ils claironnent que l’impérialisme, et l’impérialisme américain en particulier, est pour la coexistence pacifique et calomnient à plaisir le Parti communiste chinois et tous les autres partis marxistes-léninistes, les disant des adversaires de la coexistence pacifique. La lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. prétend même que la Chine voudrait que l’on s’engage avec l’impérialisme « dans une compétition… pour déclencher la guerre ».

Ils présentent comme étant conformes à la politique de coexistence pacifique de Lénine, les nombreux actes et propos par lesquels ils ont renié le marxisme-léninisme, trahi la révolution prolétarienne mondiale et la cause révolutionnaire des peuples et nations opprimés du monde.

Mais les mots « coexistence pacifique » auraient-ils, pour la direction du P.C.U.S., une vertu talismanique qui la protégerait dans sa trahison du marxisme-léninisme ? Non, c’est vraiment et totalement impossible.

Nous nous trouvons devant deux politiques de coexistence pacifique, diamétralement opposées l’une à l’autre.

L’une est la politique de coexistence pacifique de Lénine et de Staline, celle que préconisent tous les marxistes-léninistes, y compris les communistes chinois.

L’autre est la politique de coexistence pacifique antiléniniste que constitue la ligne générale dite de coexistence pacifique préconisée par Khrouchtchev et d’autres.

Voyons de plus près la politique de coexistence pacifique de Lénine et de Staline et ce que Khrouchtchev et d’autres appellent la ligne générale de coexistence pacifique.

LA POLITIQUE DE COEXISTENCE PACIFIQUE
DE LÉNINE ET DE STALINE

C’est à Lénine que l’on dit l’idée de l’application par les pays socialistes de la politique de coexistence pacifique avec les pays à systèmes sociaux différents. Cette juste politique fut celle que pratiquèrent le Parti communiste et le gouvernement de l’Union soviétique durant les années de la direction de Lénine et de Staline.

Avant la Révolution d’Octobre, la question de la coexistence pacifique entre pays socialistes et pays capitalistes ne se posait évidemment pas, étant donné qu’il n’y avait pas un seul pays socialiste au monde.

Et cependant, vers les années 1915-1916, partant d’une analyse scientifique de l’impérialisme, Lénine prévoyait déjà : « le socialisme ne peut triompher simultanément dans tous les pays. Il triomphera d’abord dans un seul ou dans plusieurs pays, tandis que les autres resteront pendant un certain temps des pays bourgeois ou prébourgeois » [1].

Cela revenait à dire que le monde connaîtrait pendant un certain temps une situation où il y aurait coexistence entre pays socialistes et pays capitalistes ou pré-capitalistes. La nature même du système socialiste implique, pour les pays socialistes, l’application d’une politique extérieure de paix. Lénine dit : « Seule la classe ouvrière pourra, quand elle aura conquis le pouvoir, mener une politique de paix en réalité et pas seulement en paroles » [2].

On peut dire que ce point de vue de Lénine est le fondement même de l’idée de la politique de coexistence pacifique.

Après la victorieuse Révolution d’Octobre, Lénine proclama à maintes reprises, devant le monde entier, que le pays des Soviets pratiquait une politique extérieure de paix. Cependant, les impérialistes ne cherchaient qu’à étrangler la jeune République socialiste au berceau et passèrent à l’intervention armée contre elle. Lénine, face à cette situation, soulignait : « Sans défendre la république socialiste par les armes, nous ne pouvions pas exister » [3].

En 1920, le grand peuple soviétique triomphait de l’intervention armée impérialiste. Alors un « équilibre relatif se fit jour entre le pays des Soviets et les pays impérialistes. Plusieurs années d’épreuves de force ne firent pas lâcher pied au pays des Soviets. Engagé jusque-là dans la guerre, il commença à se tourner vers l’édification pacifique. C’est dans ces circonstances que Lénine formula l’idée de la politique de coexistence pacifique. En fait, c’est aussi à partir de ce moment que l’impérialisme se vit obligé d’accepter de « coexister » avec le pays des Soviets.

Du vivant de Lénine, cet équilibre fut toujours fort instable, la République socialiste soviétique étant l’objet d’un encerclement capitaliste très sérieux. Lénine souligna plus d’une fois qu’étant donné la nature agressive de l’impérialisme, il était impossible de garantir que le socialisme et le capitalisme vivraient longtemps en paix.

Dans les conditions historiques de l’époque, Lénine ne pouvait pas encore détailler le contenu de la politique de coexistence pacifique entre pays à système sociaux différents. Cependant, le grand Lénine élabora une juste politique extérieure pour le premier Etat de dictature de prolétariat et formula les idées fondamentales de la politique de coexistence pacifique.

En quoi consistent ces idées fondamentales ?

1° Lénine souligna que l’Etat socialiste existe entièrement contre la volonté des impérialistes. Qu’il applique avec persévérance une politique étrangère de paix, les impérialistes n’ont pas pour autant le désir de vivre en paix avec lui et s’efforcent invariablement de tout exploiter et de saisir chaque occasion pour le combattre, voire même le détruire.

Lénine dit : « Par sa situation objective, de même qu’en raison des intérêts économiques de la classe capitaliste qu’il incarnait, l’impérialisme international … ne pouvait en aucun cas, sous aucune condition, s’accommoder d’une existence aux côtés de la République des Soviets » [4].

Il dit encore : « … l’existence de la République soviétique à côté d’États impérialistes est impensable pendant une longue période. En fin de compte, l’un ou l’autre doit l’emporter. Et avant que cette fin arrive, un certain nombre de terribles conflits entre la République soviétique et les États bourgeois est inévitable » [5].

Aussi Lénine souligna-t-il à maintes reprises que l’État socialiste doit maintenir une vigilance de tous les instants face à l’impérialisme. Il dit : la « leçon que tous les ouvriers et paysans doivent assimiler, c’est de nous tenir sur nos gardes, de nous souvenir que nous sommes entouré d’hommes, de classes et de gouvernements qui expriment ouvertement la haine la plus farouche à notre égard. On ne doit pas oublier que nous sommes constamment à un cheveu de l’invasion » [6].

2° Lénine souligna que seule la lutte permettrait au pays des Soviets de vivre en paix avec les pays impérialistes. C’était là le résultat de multiples épreuves de force entre les pays impérialistes et le pays des Soviets, qui appliquait une politique juste, comptait sur l’appui du prolétariat et des nations opprimées du monde entier et exploitait les contradictions entre impérialistes.

Lénine dit en novembre 1919 : « Il arrive souvent que l’ennemi une fois battu, il revient à de meilleurs sentiments. Nous avons dit plus d’une fois à messieurs les impérialistes d’Europe que nous voulions bien faire la paix, mais eux rêvaient d’asservir la Russie. Maintenant ils ont compris que leurs rêves ne se réaliseraient jamais » [7].

Lénine fit ressortir en 1921 que « les puissances impérialistes, malgré toute leur haine et leur désir de se ruer sur la Russie soviétique, ont renoncé à ce dessein, parce que la décomposition du monde capitaliste va en progressant et que son unité ne cesse de diminuer, tandis que la pression exercée par les peuples coloniaux opprimés qui comptent plus d’un milliard d’habitants, s’accentue chaque année, chaque mois et même chaque semaine » [8].

3° Dans l’application de la politique de coexistence pacifique, Lénine adopta des politiques différentes vis-à-vis des différents genres de pays du monde capitaliste.

Il accordait une importance toute particulière à l’établissement de relations amicales avec les pays humiliés et opprimés par les impérialistes. Il remarqua que « les intérêts fondamentaux sont les mêmes chez tous les peuples qui souffrent sous le joug de l’impérialisme ».

« Cette politique mondiale de l’impérialisme provoque le rapprochement, l’alliance et l’amitié de tous les peuples opprimés ». Il ajouta que la politique de paix du pays des Soviets obligeait la R.S.F.S.R. [République socialiste fédérative soviétique de Russie] à se lier de plus en plus étroitement avec un nombre sans cesse accru d’États voisins » [9].

Lénine dit aussi que « Nous nous fixons actuellement comme tâche essentielle de vaincre les exploiteurs et de gagner à nous les hésitants ; c’est là une tâche universelle. L’on trouve parmi ces hésitants un grand nombre d’États bourgeois qui, en tant que tels, nous détestent, mais préfèrent d’autre part conclure avec nous la paix, en tant qu’États assujettis » [10].

En ce qui concerne les pays impérialistes, tels que les Etats-Unis, Lénine dit : « ‘Les bases de la paix avec l’Amérique ?’ Que les capitalistes américains ne nous touchent pas ». « Les obstacles à une telle paix ? Aucun de notre part. L’impérialisme de la part des capitalistes américains (comme de tous les autres) » [11].

4° La politique de coexistence pacifique de Lénine est la politique que le prolétariat au pouvoir poursuit envers les pays à systèmes sociaux différents. Lénine n’a jamais fait de la coexistence pacifique le contenu exclusif de la politique extérieure de l’Etat socialiste. Il a souligné explicitement et à maintes reprises que le principe fondamental de l’Etat socialiste en matière de politique extérieure, c’est l’internationalisme prolétarien.

Il dit : « La Russie soviétique estime que sa plus grande fierté est d’aider les ouvriers du monde entier dans leur lutte difficile pour le renversement du capitalisme » [12].

Dans le décret sur la paix qu’il promulgua au lendemain de la Révolution d’Octobre, Lénine, tout en proposant à tous les pays belligérants d’établir immédiatement une paix sans annexions et sans indemnités de guerre, en appela aux ouvriers conscients des pays capitalistes, disant que « ces ouvriers, par leur activité multiple, décisive, par leur énergie sans réserve, nous aideront à mener avec succès jusqu’au bout la lutte pour la paix et, en même temps, la lutte pour l’affranchissement des masses laborieuses et exploitées de tout esclavage et de toute exploitation » [13].

Dans le Brouillon du projet de programme du Parti que Lénine fit pour le VIIe Congrès du Parti communiste de Russie, il était dit en termes clairs et précis que « soutenir le mouvement révolutionnaire du prolétariat socialiste, en premier lieu dans les pays avancés » et « soutenir le mouvement démocratique et révolutionnaire dans tous les pays en général, en particulier dans les colonies et les pays dépendants » constituent une part importante de la politique internationale du Parti » [14].

5° Lénine a toujours soutenu que les classes opprimées et le classes oppresseuses, les nations opprimées et les nations oppresseuses ne peuvent coexister pacifiquement.

Dans les « Thèses sur les tâches fondamentales du IIe Congrès de l’Internationale communiste », Lénine fit remarquer : « la bourgeoisie, même la plus éclairée et la plus démocratique, ne s’arrête plus devant aucun mensonge, ni devant aucun crime, devant le massacre de millions d’ouvriers et de paysans pour sauver la propriété privée des moyens de production ».

Et il conclut : « … Le fait d’admettre l’idée d’une paisible soumission des capitalistes à la volonté de la majorité des exploités, et d’une évolution pacifique, réformiste vers le socialisme, n’est pas seulement le signe d’une extrême stupidité petite-bourgeoise, c’est aussi duper manifestement les ouvriers, idéaliser l’esclavage salariés capitaliste, dissimuler la vérité » [15].

Lénine ne cessa d’insister sur l’hypocrisie de « l’égalité des nations » prêchée par l’impérialisme. Il dit : « La Société des Nations et toute la politique d’après-guerre de l’Entente révèlent cette vérité d’une manière encore plus claire et plus nette, renforçant partout la lutte révolutionnaire, aussi bien du prolétariat des pays avancés que de toutes les masses laborieuses des pays coloniaux et dépendants, hâtant la faillite des illusions nationales petites-bourgeoises sur la possibilité de la coexistence pacifique et de l’égalité des nations en régime capitaliste » [16].

Telles sont les idées fondamentales de Lénine au sujet de la politique de coexistence pacifique.

Staline s’en tint fermement à la politique de coexistence pacifique de Lénine. Durant les trente années où il assuma la direction de l’Etat soviétique, il appliqua toujours cette politique de coexistence pacifique. C’est seulement lorsque les impérialistes et les réactionnaires déclenchèrent la guerre d’agression ou de provocations armées contre l’Union soviétique que celle-ci se vit obligée d’entreprendre la Grande Guerre patriotique et de riposter en légitime défense.

Staline souligna : « Le fondement de nos relations avec les pays capitalistes réside dans le fait que les deux systèmes opposés peuvent coexister ». « Maintenir des rapports pacifiques avec les pays capitalistes, voilà la tâche que nous devons assumer » [17].

Il souligna aussi que « la coexistence pacifique entre le régime capitaliste et le régime communiste est pleinement possible, s’il existe un désir mutuel de coopérer, si l’on est prêt à remplir les engagements contractés, si l’on observe le principe de l’égalité et de la non-immixtion dans les affaires intérieures des autres Etats » [18].

Tout en se tenant à la politique de coexistence pacifique de Lénine, Staline était résolument contre l’arrêt du soutien aux révolutions populaires, qui aurait pour but de s’attirer les bonnes grâces de l’impérialisme. Il mit nettement en relief les deux lignes opposées en matière de politique extérieure, et il fallait « choisir ou l’une ou l’autre » :

« Ou bien, dit-il, nous continuerons à l’avenir à appliquer une politique révolutionnaire, à rassembler les prolétaires et les opprimés de tous les pays autour de la classe ouvrière de l’U.R.S.S. – dans ce cas, le capital international s’emploiera par tous les moyens à nous empêcher d’aller de l’avant ;

« Ou bien nous renonçons à notre politique révolutionnaire et faisons des concessions de principe au capital international – dans ce cas, le capital international, sans doute, ne s’opposera pas à nous ‘aider’ à faire de notre pays socialiste une ‘bienveillante’ république bourgeoise ».

Staline donna un exemple : « Les États-Unis nous demandent de renoncer par principe à notre politique de soutien au mouvement d’émancipation de la classe ouvrière des autres pays, et disent que si nous faisons pareille concession, tout ira bien … Peut-être devrions-nous faire cette concession ? »

Il répondit par la négative : « nous ne pouvons faire cette concession ou d’autres du genre, sans nous renier nous-mêmes » [19].

Ces paroles de Staline sont, aujourd’hui encore, d’une grande portée pratique. Il existe effectivement deux politiques étrangères et deux politiques de coexistence pacifique, qui sont diamétralement opposées.

Tous les marxistes-léninistes ont donc pour tâche impérieuse de savoir distinguer entre ces deux politiques de nature différente, de s’en tenir fermement à la politique de Lénine et de Staline, de combattre résolument la politique de trahison, de capitulation et d’abstention en matière de soutien à la révolution, politique que Staline avait vigoureusement dénoncée, de combattre résolument la politique visant à faire dégénérer un pays socialiste en une « bienveillante » république bourgeoise.

LE PARTI COMMUNISTE CHINOIS S’EN TIENT FERMEMENT A LA POLITIQUE DE COEXISTENCE PACIFIQUE DE LÉNINE

La lettre ouverte du C.C. du P.C.U.S. accuse le Parti communiste chinois de « manquer de confiance dans la possibilité de la coexistence pacifique », et le calomnie, prétendant qu’il s’oppose à la politique de coexistence pacifique de Lénine.

Est-ce exact ? Bien sûr que non.

Tous ceux qui respectent les faits peuvent voir clairement que le Parti communiste chinois et le gouvernement de la République populaire de Chine s’en sont tenus invariablement à la politique de coexistence pacifique de Lénine et qu’ils ont remporté de grands succès.

Un changement radical est intervenu dans le rapport international des forces de classe depuis la Seconde Guerre mondiale. Le socialisme a triomphé dans un bon nombre de pays et le camp socialise est né.

Le mouvement de libération nationale a pris une extension sans précédent, un grand nombre de jeunes pays nationalistes ayant obtenu l’indépendance politique sont apparus. Le camp impérialiste a été considérablement affaibli et les contradictions entre pays impérialistes se font de plus en plus aiguës. Cette situation procure aux pays socialistes des conditions encore plus favorables pour l’application d’une politique de coexistence pacifique avec les pays à systèmes sociaux différents.

C’est dans ces nouvelles conditions historiques que le Parti communiste et le gouvernement chinois ont, par son application, enrichi la politique de coexistence pacifique de Lénine.

Le camarade Mao Tsé-toung a déclaré à la veille de la fondation de la République populaire de Chine : « Nous proclamons devant le monde entier que ce que nous combattons est exclusivement le système impérialiste et les complots de l’impérialisme contre le peuple chinois. Nous sommes prêts à entamer des négociations avec tout gouvernement étranger pour établir des relations diplomatiques fondées sur les principes d’égalité, de l’avantage réciproque ainsi que du respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, à condition qu’il soit disposé à rompre ses relations avec les réactionnaires chinois, cesse de conspirer avec eux ou de les aider et adopte à l’égard de la Chine populaire une attitude amicale qui soit véritable et non hypocrite. Le peuple chinois est prêt à coopérer amicalement avec les peuples de tous les pays, à rétablir et à développer le commerce avec l’étranger afin de favoriser la production et de faire prospérer l’économie » [20].

Conformément à cette orientation, formulée par le camarade Mao Tsé-toung, nous avons défini explicitement notre politique étrangère de paix dans le Programme commun adopté en septembre 1949 par la Conférence consultative politique du peuple chinois, et par la suite, dans la Constitution de la République populaire de Chine approuvée en septembre 1954 par l’Assemblée populaire nationale.

Le gouvernement chinois prit en 1954 l’initiative de formuler les célèbres cinq principes de la coexistence pacifique qui sont : respect mutuel de l’intégrité territoriale et de la souveraineté, non-agression mutuelle, non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures, égalité et avantages réciproques, coexistence pacifique. Puis, à la Conférence de Bandung de 1955 et sur la base des Cinq principes, nous avons élaboré avec les pays d’Asie et d’Afrique, les Dix principes.

En 1956, le camarade Mao Tsé-toung fit le bilan de l’expérience acquise par notre pays dans le domaine des affaires internationales et exposa plus amplement l’orientation générale de notre politique étrangère.

Il dit : « Pour gagner une paix durable dans le monde, il nous faut développer davantage notre coopération amicale avec les pays frères du camp socialiste et renforcer notre union avec tous les pays qui aiment la paix. Nous devons faire tous nos efforts pour établir, avec tous les pays désireux de vivre en paix avec nous, des relations diplomatiques normales sur la base du respect mutuel de l’intégrité territoriale et de la souveraineté ainsi que l’égalité et des avantages réciproques. Au mouvement de libération et d’indépendance nationale dans les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, au mouvement de paix et aux justes luttes dans tous les pays du monde, nous devons apporter un soutien actif » [21].

En 1957, le camarade Mao Tsé-toung déclara : « Renforcer notre unité avec l’Union soviétique, avec tous les pays socialistes : elle est notre politique fondamentale, là sont nos intérêts essentiels. »

« Ensuite, nous devons renforcer et développer notre solidarité avec les pays d’Asie et d’Afrique, ainsi qu’avec tous les pays et tous les peuples épris de paix ».

« Pour ce qui est des pays impérialistes, nous devons également nous unir avec leurs peuples et nous efforcer de réaliser la coexistence pacifique avec ces pays, faire du commerce avec eux et prévenir toute guerre éventuelle. Mais à l’égard de ces pays, nous ne devons en aucun cas nourrir des vues qui ne correspondent pas à la réalité » [22].

Ces quatorze dernières années, nous avons adopté, dans les affaires internationales, une politique faite de distinctions entre les divers genres de pays et selon la situation de chacun des pays d’un même genre.

1) Nous opérons une distinction entre pays socialistes et pays capitalistes. Pour ce qui est des pays socialistes, nous nous en sommes fermement tenus au principe internationaliste prolétarien de l’aide mutuelle. Notre politique étrangère a pour règle fondamentale le maintien et le renforcement de l’unité des pays du camp socialiste.

2) Nous opérons une distinction entre pays nationalistes qui ont nouvellement conquis leur indépendance politique et pays impérialistes.

Par leur système politico-social, les pays nationalistes se différencient foncièrement des pays socialistes. Mais de profondes contradictions les opposent à l’impérialisme. Dans la lutte contre l’impérialisme, pour la sauvegarde de l’indépendance nationale et de la paix mondiale, leurs intérêts sont identiques à ceux des pays socialistes.

Il en résulte une vaste et réelle possibilité d’établissement de relations de coexistence pacifique, d’amitié et de coopération entre pays socialistes et pays nationalistes. L’établissement de pareilles relations est d’une grande signification pour le renforcement de l’unité des forces anti-impérialistes et le développement de la lutte commune des peuples contre l’impérialisme.

Nous nous en sommes toujours tenus à la politique de consolidation et de développement des liens de coexistence pacifique et de coopération amicale avec les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Nous avons, en même temps, mené les luttes indispensables et appropriées vis-à-vis des pays, telle l’Inde, qui ont violé et saboté les Cinq principes.

3) Nous opérons une distinction entre pays impérialistes et pays capitalistes en général, et aussi entre les différents pays impérialistes.

Alors que le rapport international des forces de classe évolue sans cesse à l’avantage du socialisme, que l’impérialisme s’affaiblit et que ses contradictions internes s’aiguisent de jour en jour, la possibilité existe pour les pays socialistes de faire en sorte que l’un ou l’autre pays impérialiste se voie obligé de consentir à l’établissement de relations tenant dans une certaine mesure de la coexistence pacifique, et cela en prenant appui sur le renforcement de leurs propres forces, sur le développement des forces révolutionnaires des peuples, sur l’union des pays socialistes avec les pays nationalistes, sur la lutte de tous les peuples attachés à la paix, ainsi que par l’utilisation des contradictions internes de l’impérialisme.

Nous remplissons nos obligations internationalistes prolétariennes avec une fermeté inébranlable, tout en maintenant résolument la coexistence pacifique avec les pays à systèmes sociaux différents.

Nous soutenons activement le mouvement de libération nationale des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, le mouvement ouvrier des pays d’Europe occidentale, d’Amérique du Nord et d’Océanie ; nous soutenons activement la lutte révolutionnaire des peuples et leur lutte contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme et pour la défense de la paix mondiale.

Tout ceci tend vers un seul but : Rassembler autour du camp socialiste et du prolétariat international toutes les forces qui peuvent être unies et établir un vaste front uni contre l’impérialisme américain et ses laquais.

Au cours des dix et quelques dernières années, et conformément aux cinq principes de la coexistence pacifique, le gouvernement chinois a établi des relations amicales et développé les échanges économiques et culturels avec nombre de pays à systèmes sociaux différents. La Chine a conclu différents traités avec le Yémen, la Birmanie, le Népal, l’Afghanistan, la Guinée, le Cambodge, l’Indonésie et le Ghana, traités d’amitié, traités de paix et d’amitié, traités d’amitié et d’entraide, traités de non-agression. En outre, elle a réglé de façon satisfaisante les questions de frontières héritées de l’histoire, avec des pays dont la Birmanie, le Népal, le Pakistan et l’Afghanistan.

Nul ne peut effacer les nombreux et importants succès que le Parti communiste et le gouvernement chinois ont remportés en s’en tenant fermement à la politique de coexistence pacifique de Lénine.

En inventant que la Chine est contre la coexistence pacifique, la direction du P.C.U.S. est mue par des buts cachés. Pour parler franchement, elle cherche à masquer son ignominieuse trahison envers l’internationalisme prolétarien et sa complicité avec l’impérialisme.

LA LIGNE GÉNÉRALE DITE DE « COEXISTENCE PACIFIQUE » DE LA DIRECTION DU P.C.U.S.

La politique de coexistence pacifique de Lénine est violée en fait non pas par nous, mais par la direction du P.C.U.S.

La direction du P.C.U.S. a glorifié à outrance la coexistence pacifique telle qu’elle l’entend. Quels sont donc ses principaux points de vue à ce sujet ?

1) La direction du P.C.U.S. estime que la coexistence pacifique est le principe suprême, qui doit prédominer dans le règlement des problèmes sociaux de notre époque. Elle prétend que la coexistence pacifique est l’« impératif suprême des temps modernes » et la « souveraine exigence de l’époque » [23]. Elle dit aussi que « la coexistence pacifique est la meilleure et la seule voie acceptable pour régler les problèmes les plus importants avec lesquels la société se trouve confrontée » [24] et que le principe de la coexistence pacifique doit devenir une « loi fondamentale de la vie de toutes les sociétés modernes » [25].

2) La direction du P.C.U.S. estime que l’impérialisme est maintenant disposé à accepter la coexistence pacifique et qu’il ne constitue plus un obstacle à celle-ci. Elle affirme que « beaucoup de gouvernements et de dirigeants des pays occidentaux sont maintenant partisans de la paix et de la coexistence pacifique » [26] et « comprennent toujours mieux la nécessité de la coexistence pacifique » [27]. Elle propage en particulier l’idée que le président des Etats-Unis « a reconnu le bien-fondé et le caractère réaliste de la coexistence pacifique entre pays à systèmes sociaux différents » [28].

3) La direction du P.C.U.S. préconise la « coopération générale » avec les pays impérialistes, en particulier les Etats-Unis. Elle prétend que l’Union soviétique et les Etats-Unis « peuvent trouver une base d’actions et d’efforts concertés pour le bien de toute l’humanité » [29] et « peuvent avancer la main dans la main dans la voie du raffermissement de la paix et de l’établissement d’une véritable coopération internationale entre tous les pays » [30].

4) La direction du P.C.U.S. soutient que la coexistence pacifique est la « ligne générale de la politique extérieure de l’Union soviétique et des autres pays du camp socialiste » [31].

5) Elle soutient, en outre, que « le principe de la coexistence pacifique détermine maintenant la ligne générale de la politique extérieure du P.C.U.S. et des autres partis marxistes-léninistes » [32], qu’il est le « fondement stratégique du communisme » à notre époque, et que les communistes du monde entier doivent « faire de la lutte pour la coexistence pacifique le principe général de leur politique » [33].

6) La direction du P.C.U.S. considère la coexistence pacifique comme le préalable de la victoire de la lutte révolutionnaire des peuples. Elle estime que les nombreuses victoires des peuples « ont été remportées dans les conditions de la coexistence pacifique entre États à régimes sociaux différents » [34]. Elle dit encore que « c’est précisément dans les conditions de la coexistence pacifique des États à régimes sociaux différents que s’est accomplie la révolution socialiste à Cuba, que le peuple algérien et que plus de quarante autres pays ont conquis leur indépendance nationale, que se sont renforcés et qu’ont grandi les partis frères, qu’a augmenté l’influence du mouvement communiste mondial » [35].

7) La direction du P.C.U.S. estime que la coexistence pacifique est « le meilleur moyen d’aider le mouvement ouvrier révolutionnaire international à atteindre ses principaux objectifs de classe » [36]. Elle dit que dans les conditions de la coexistence pacifique, la possibilité du passage pacifique des pays capitalistes au socialisme s’est accrue. Elle maintient, en outre, que la victoire du socialisme dans la compétition économique « équivaudra à porter un coup écrasant à tout le système des rapports capitalistes » [37]. « Lorsque le peuple soviétique jouira des bienfaits du communisme, d’autres centaines de millions d’hommes sur la terre diront : ‘nous sommes pour le communisme !’ » [38]. A ce moment-là, même des capitalistes « passeront au Parti communiste ».

Ces vues de la direction du P.C.U.S. ont-elles quoi que ce soit en commun avec la politique de coexistence pacifique de Lénine ?

La politique de coexistence pacifique de Lénine est la politique suivie par les pays socialistes dans leurs relations avec les pays à systèmes sociaux différents, mais Khrouchtchev qualifie la coexistence pacifique de principe suprême de la vie de la société moderne.

La politique de coexistence pacifique de Lénine est un aspect de la politique internationale du prolétariat au pouvoir, mais Khrouchtchev étend la signification de la coexistence pacifique et en fait la ligne générale de la politique extérieure des pays socialistes et, qui plus est, la ligne générale des partis communistes du monde entier.

La politique de coexistence pacifique de Lénine s’oppose à la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme, tandis que la « coexistence pacifique » de Khrouchtchev se plie aux exigences de l’impérialisme et favorise la politique d’agression et de guerre de ce dernier.

La politique de coexistence pacifique de Lénine part du concept de la lutte internationale de classe, tandis que la « coexistence pacifique » de Khrouchtchev substitue la collaboration des classes à la lutte de classe sur le plan international.

La politique de coexistence pacifique de Lénine est dictée par la mission historique du prolétariat international, et exige donc des pays socialistes que, tout en l’appliquant, ils soutiennent résolument la lutte révolutionnaire de tous les peuples et nations opprimés. Mais la « coexistence pacifique » de Khrouchtchev, elle, substitue le pacifisme à la révolution mondiale prolétarienne et trahit l’internationalisme prolétarien.

Khrouchtchev a fait de la politique de coexistence pacifique une politique de capitulation de classe. Au nom de la coexistence pacifique, il a trahi les principes révolutionnaires des Déclarations de 1957 et de 1960, dépouillé le marxisme-léninisme de son contenu révolutionnaire et l’a déformé et altéré au point de le rendre méconnaissable.

C’est là une trahison non dissimulée du marxisme-léninisme !

TROIS DIVERGENCES DE PRINCIPE

Dans la question de la coexistence pacifique, les divergences entre la direction du P.C.U.S. d’une part et nous ainsi que les autres partis marxistes-léninistes et tous les marxistes-léninistes d’autre part portent sur les principes ; il ne s’agit pas de savoir si les pays socialistes doivent ou non appliquer la politique de coexistence pacifique, mais il s’agit de l’attitude correcte à adopter vis-à-vis de la politique de coexistence pacifique de Lénine. Ces divergences se ramènent, en somme, à trois questions :

Premièrement : Est-il nécessaire de combattre l’impérialisme et la réaction bourgeoise pour réaliser la coexistence pacifique ? La coexistence pacifique peut-elle mettre fin à l’antagonisme et à la lutte entre le socialisme et l’impérialisme ?

Les marxistes-léninistes ont toujours estimé qu’en ce qui concerne les pays socialistes, l’application de la coexistence pacifique entre pays à système sociaux différents ne présente pas la moindre difficulté. Les obstacles à la coexistence pacifique viennent toujours de l’impérialisme et de la réaction bourgeoise.

Les cinq principes de la coexistence pacifique ont été formulés pour contrecarrer la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme. Dans les relations internationales, ces principes interdisent de porter atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale d’autres pays, d’intervenir dans leurs affaires intérieures, d’empiéter sur leurs intérêts et leur statut d’égalité et de déclencher des guerres d’agression.

Mais l’agression et l’asservissement des autres pays et nations participent de l’impérialisme lui-même ? Et celui-ci ne changera pas de nature, tant qu’il vivra. Aussi, de par sa nature même, l’impérialisme ne peut-il absolument pas admettre les cinq principes de la coexistence pacifique. Dès que la possibilité lui en est donnée, il œuvre au sabotage des pays socialistes, voire même à leur destruction, il se livre à l’agression contre d’autres pays et nations et s’emploie à les asservir.

L’histoire montre que c’est précisément par suite de toutes sortes de raisons objectives qui lui étaient défavorables que l’impérialisme n’a pas osé s’aventurer à déclencher la guerre contre les pays socialistes, ou que, dans d’autres cas, il s’est vu obligé de cesser les hostilités et d’accepter une certaine coexistence pacifique.

L’histoire montre également que des luttes aiguës et complexes se déroulent constamment entre pays impérialistes et pays socialistes, et parfois même, des conflits militaires et la guerre les mettent directement aux prises.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, qu’il y ait ou non guerre chaude, l’impérialisme n’a cessé de poursuivre la guerre froide. Tout en se consacrant activement à l’accroissement des armements et aux préparatifs de guerre, les pays impérialistes usent toujours de mille et un moyens pour combattre les pays socialistes dans les domaines politique, économique, idéologique et autres, allant même jusqu’à la provocation militaire et à les menacer de guerre.

L’impérialisme livre une guerre froide aux pays socialistes, ceux-ci luttent contre cette guerre froide, et c’est là une manifestation de la lutte de classe à l’échelle mondiale.

L’impérialisme applique ses plans d’agression et de guerre non seulement vis-à-vis des pays socialistes, mais encore partout dans le monde, et il s’emploie à y réprimer le mouvement révolutionnaire des peuples et nations opprimés.

Dans ces circonstances, les pays socialistes doivent de concert avec les peuples du monde entier, combattre résolument la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme, mener contre lui une lutte qui lui réponde du tac au tac. Cette lutte de classe, tantôt intense, tantôt moins tendue, est inéluctable.

Or, Khrouchtchev ne tient pas compte de ces faits pourtant indéniables. Il ne cesse de propager que l’impérialisme a désormais reconnu la nécessité de la coexistence pacifique, et il considère la lutte menée par les pays socialistes et les peuples du monde entier contre l’impérialisme comme étant incompatible avec la politique de coexistence pacifique.

Pour lui, même lorsque l’impérialisme ou les réactionnaires bourgeois menacent militairement les pays socialistes, attaquent ceux-ci par les armes ou affichent des prétentions humiliantes qui violent la souveraineté et la dignité des pays socialistes, ces derniers ne peuvent que faire concession sur concession, accommodement sur accommodement.

C’est précisément en partant de cette logique que Khrouchtchev a qualifié de « victoire de la coexistence pacifique » les concessions qu’il a faites, les unes après les autres, le trafic des principes auquel il s’est livré et son acceptation servile des exigences humiliantes imposées par l’impérialisme américain, lors de la crise des Caraïbes.

C’est encore en suivant cette même logique que Khrouchtchev a présenté comme un acte de « sabotage de la coexistence pacifique » le maintien résolu par la Chine des justes principes dans la question de la frontière sino-indienne et la riposte en légitime défense que la Chine, lorsqu’elle se vit poussée à bout, opposa à l’attaque armée des réactionnaires indiens.

Parfois, Khrouchtchev parle lui aussi, de la lutte entre les deux systèmes sociaux différents. Mais comment l’envisage-t-il ?

Il dit : « Il importe de faire des efforts afin de transformer la lutte inévitable entre les deux systèmes en une lutte entre deux idéologies » [39]. Ici, la lutte politique a été escamotée !

Khrouchtchev dit encore que « le principe léniniste de la coexistence pacifique entre Etats appartenant à des régimes sociaux, économiques et politiques différents ne signifie pas simplement l’absence de guerre, pas simplement un état de trêve provisoire.

Il suppose des relations amicales, économiques et politiques entre ces Etats, l’établissement et le développement de formes variées de coopération pacifique internationale » [40]. Là, il n’y a plus de lutte du tout, sous quelque forme que ce soit !

Tel un illusionniste, Khrouchtchev par de multiples tours de passe-passe, transforme les grandes choses en petites et réduit les petites à zéro. Il efface l’antagonisme fondamental entre les systèmes socialiste et capitaliste ainsi que les contradictions fondamentales entre camp socialiste et camp impérialiste, il biffe la lutte de classe à l’échelle internationale. Il transforme la coexistence pacifique entre les deux systèmes et les deux camps en une « coopération générale ».

Deuxièmement : La coexistence pacifique peut-elle être prise pour ligne générale de la politique extérieure des pays socialistes ?

Nous estimons que la ligne générale de la politique extérieure des pays socialistes doit traduire le principe fondamental de la politique extérieure des pays socialistes et englober le contenu essentiel de celle-ci.

Et quel est ce principe ? C’est l’internationalisme prolétarien.

Lénine a dit : « L’alliance avec les révolutionnaires des pays avancés et avec tous les peuples opprimés contre les impérialistes de tout poil, telle est la politique extérieure du prolétariat » [41]. L’internationalisme prolétarien, ce principe qui fut formulé par Lénine, doit être l’orientation de la politique extérieure des pays socialistes.

Depuis que s’est constitué le camp socialiste, chaque pays socialiste a eu à traiter, en matière de politique extérieure, trois sortes de relations, à savoir : relations avec les autres pays socialistes, relations avec les pays à système sociaux différents, relations avec les peuples et nations opprimés.

Aussi la ligne générale de la politique extérieure des pays socialistes, doit-elle, selon nous, avoir ceci pour contenu : développer, sur la base du principe de l’internationalisme prolétarien, les relations d’amitié, d’entraide et de coopération entre les pays du camp socialiste ; sur la base des Cinq principes, chercher la coexistence pacifique avec les pays à systèmes sociaux différents, et lutter contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme ; soutenir la lutte révolutionnaire de tous les peuples et nations opprimés. Ces trois aspects sont reliés entre eux et aucun d’eux ne peut être absent.

Puisque la direction du P.C.U.S. réduit la ligne générale de la politique extérieure des pays socialistes à la seule coexistence pacifique, nous voudrions lui demander : que doivent être les rapports d’un pays socialiste avec les autres pays socialistes ? Peut-il s’agir simplement de rapports de coexistence pacifique ?

Il est évident qu’entre pays socialistes aussi, le respect mutuel des Cinq principes est exigé. La violation de l’intégrité territoriale, de l’indépendance et de la souveraineté d’un pays frère, l’intervention dans ses affaires intérieures, les activités subversives entreprises au sein de ce pays, la violation du principe de l’égalité et de l’avantage mutuel dans ses rapports avec d’autres pays frères sont choses absolument inadmissibles. Cependant la seule application de ces principes est loin d’être suffisante.

La Déclaration de 1957 dit : « Ces principes importants ne sont toutefois pas les seuls qui définissent l’essence des rapports entre les pays socialistes. L’entraide fraternelle des pays socialistes est partie intégrante de leurs rapports. Cette entraide est l’expression effective du principe de l’internationalisme socialiste ».

Ériger la coexistence pacifique en ligne générale de la politique extérieure, comme le fait la direction du P.C.U.S., revient en fait à supprimer les relations d’entraide et de coopération internationalistes prolétariennes entre pays socialistes, à mettre sur un même pied pays socialistes frères et pays capitalistes, et équivaut en fait à liquider le camp socialiste.

Puisque la direction du P.C.U.S. réduit la ligne générale de la politique extérieure des pays socialistes à la seule coexistence pacifique, nous voudrions lui demander : comment les pays socialistes doivent-ils mener leurs relations avec les peuples et nations opprimés ? Se pourrait-il que les rapports du prolétariat au pouvoir avec ses frères de classe qui ne se sont pas encore libérés et les peuples et nations opprimés ne soient pas des rapports de soutien mutuel, mais seulement de coexistence pacifique ?

Après la Révolution d’Octobre, Lénine a déclaré à maintes reprises que le pays socialiste où la dictature prolétarienne a été instaurée était une base pour la promotion de la révolution mondiale du prolétariat.

Staline aussi a déclaré : « La révolution victorieuse dans un pays ne doit pas se considérer comme une entité indépendante, mais comme une aide et un moyen pour accélérer la victoire du prolétariat de tous les pays du monde » [42]. « Elle est une base puissante pour le développement de la révolution mondiale » [43].

Aussi la politique extérieure d’un pays socialiste ne peut-elle, en aucune façon, couvrir seulement ses relations avec les pays ayant d’autres systèmes sociaux, mais doit-elle encore permettre le règlement correct de ses relations avec les autres pays socialistes, avec les peuples et nations opprimés. Les pays socialistes doivent faire du soutien à la lutte révolutionnaire de ces derniers leur devoir internationaliste et une part importante de leur politique extérieure.

A l’inverse de Lénine et Staline, Khrouchtchev présente la coexistence pacifique comme la ligne générale de la politique extérieure des pays socialistes, ce qui revient à exclure de cette politique la tâche internationaliste prolétarienne qu’est le soutien à la lutte révolutionnaire des peuples et nations opprimés. Ce n’est là en aucune manière un « développement créateur » de la politique de coexistence pacifique, mais bien un reniement de l’internationalisme prolétarien, sous prétexte de « coexistence pacifique ».

Troisièmement : La politique de coexistence pacifique poursuivie par les pays socialistes peut-elle être prise pour la ligne générale de tous les partis communistes du monde et du mouvement communiste international ? Peut-elle remplacer la révolution des peuples ?

Nous estimons que la coexistence pacifique touche aux rapports entre pays à systèmes sociaux différents, entre pays souverains indépendants.

C’est seulement après avoir fait triompher la révolution qu’il est possible pour le prolétariat et qu’il lui est nécessaire d’appliquer une politique de coexistence pacifique. Pour ce qui est des peuples et des nations opprimés, ils ont pour tâche de renverser la domination de l’impérialisme et de ses laquais, de lutter pour leur propre libération, ils ne doivent pas et ne peuvent pas appliquer la coexistence pacifique avec l’impérialisme et ses laquais.

Aussi est-il faux d’étendre la coexistence pacifique aux rapports entre classes opprimées et classes oppresseuses, entre nations opprimées et nations oppresseuses, de faire de la politique de coexistence pacifique des pays socialistes la politique des partis communistes et du peuple révolutionnaire des pays du monde capitaliste, ou bien de subordonner la lutte révolutionnaire des peuples et des nations opprimés à la politique de coexistence pacifique des pays socialistes.

Nous avons toujours soutenu que l’application correcte par les pays socialistes de la politique de coexistence pacifique de Lénine est favorable à l’accroissement de la puissance des pays socialistes, à la dénonciation de la politique d‘agression et de guerre de l’impérialisme, à l’union avec tous les peuples et pays qui combattent ce dernier, et que, de ce fait elle est favorable à la lutte des peuples contre l’impérialisme et ses laquais.

De même, la lutte révolutionnaire des peuples contre l’impérialisme et ses valets frappe et affaiblit directement les forces d’agression, les forces de la guerre et de la réaction, elle est favorable à la cause de la paix mondiale et du progrès de l’humanité et, par conséquent, à l’action des pays socialistes en faveur de la réalisation de la coexistence pacifique avec les pays à systèmes sociaux différents. C’est pourquoi l’application correcte par les pays socialistes de la politique de coexistence pacifique de Lénine répond aux intérêts de la lutte révolutionnaire de peuples.

Toutefois, l’action des pays socialistes en faveur de la coexistence pacifique avec les pays à systèmes sociaux différents et les révolutions des peuples sont deux choses totalement différentes.

La réponse du 14 juin du Comité central du P.C.C. au Comité central du P.C.U.S. dit : « … la coexistence pacifique entre pays à systèmes sociaux différents est une chose. Entre pays qui pratiquent la coexistence pacifique, il est tout à fait inadmissible et absolument impossible de toucher même à un cheveu de leur système social respectif.

Autre chose est la lutte de classe dans les différents pays, la lutte pour la libération nationale, le passage du capitalisme au socialisme. Ce sont des luttes révolutionnaires âpres, sans merci, qui visent à changer le système social. La coexistence pacifique ne peut nullement remplacer la lutte révolutionnaire des peuples. Le passage du capitalisme au socialisme dans n’importe quel pays ne peut s’effectuer qu’à travers la révolution du prolétariat de ce pays et la dictature du prolétariat ».

Considérer la coexistence pacifique, dans la société de classes, comme « la meilleure et la seule voie acceptable pour régler les problèmes les plus importants avec lesquels la société se trouve confrontée », ou comme « la loi fondamentale de la vie de toutes les sociétés modernes », participe du social-pacifisme, qui est faux de bout en bout et renie la lutte de classes, et c’est une trahison flagrante du marxisme-léninisme.

Dès 1946, le camarade Mao Tsé-toung opérait une nette distinction entre ces deux problèmes différents et fit remarquer explicitement que les compromis entre l’Union soviétique, d’une part, et les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, de l’autre, sur certains problèmes, « n’exigent pas des peuples des différents pays du monde capitaliste qu’ils fassent en conséquence des compromis dans leur propre pays. Les peuples de ces pays continueront à engager des luttes différentes selon les conditions différentes » [44].

C’est là une juste orientation marxiste-léniniste. Et c’est précisément à la lumière de cette orientation indiquée par le camarade Mao Tsé-toung que le peuple chinois mena avec détermination la révolution jusqu’au bout et remporta la grande victoire de la révolution chinoise.

A l’inverse de cette orientation marxiste-léniniste, la direction du P.C.U.S. confond la politique appliquée par le prolétariat au pouvoir en matière de règlement des relations avec les États à systèmes sociaux différents avec la ligne générale des partis communistes du monde entier, et ce faisant, elle tente de substituer la première à la seconde.

Elle exige des partis communistes et des peuples révolutionnaires qu’ils obéissent tous à ce que la direction du P.C.U.S. appelle la ligne générale de la coexistence pacifique. Elle ne veut pas de la révolution et elle interdit aux autres de la faire. Elle ne combat pas l’impérialisme, et elle interdit aux autres de le combattre.

La lettre ouverte du C.C. du P.C.U.S., de même que les propos récents de Khrouchtchev se sont efforcés de nier ceci. Ils affirment que le fait d’accuser la direction du P.C.U.S. d’avoir étendu la coexistence pacifique aux rapports entre classes opprimées et oppresseuses, entre nations opprimées et oppresseuses constitue une « diffamation honteuse ».

Ils ont même feint l’innocence, disant que la coexistence pacifique « ne pouvait s’appliquer à la lutte des classes menée contre le capital dans les pays capitalistes et au mouvement de libération nationale ». Mais ce reniement n’a pas de sens.

Nous voudrions vous demander, dirigeants du P.C.U.S. : la politique de coexistence pacifique n’étant qu’un aspect de la politique étrangère des pays socialistes, pourquoi avez-vous déclaré ces derniers temps encore quelle est « une ligne stratégique pour toute la période du passage du capitalisme au socialisme à l’échelle mondiale » [45] ?

Vous exigez des partis communistes de tous les pays capitalistes et nations opprimées qu’ils prennent la coexistence pacifique pour leur ligne générale, et cela ne revient-il pas à substituer votre politique de « coexistence pacifique » à la ligne révolutionnaire des partis communistes et à étendre par là, comme bon vous semble, la politique de coexistence pacifique aux rapports entre classes opprimées et oppresseuses, entre nations opprimées et oppresseuses ?

Nous voudrions encore vous demander : puisque les peuples ne peuvent remporter la victoire dans leur révolution qu’en comptant essentiellement sur leur propre lutte, comment pareille victoire devrait-elle avoir la coexistence pacifique pour préalable et peut-elle être décrite comme en étant le résultat ? Cette affirmation de votre part ne tend-elle pas à subordonner la lutte révolutionnaire des peuples à votre politique dite de coexistence pacifique ?

Nous voudrions encore vous demander : les succès obtenus par les pays socialistes dans le domaine économique et les victoires remportées par eux dans leur compétition économique avec les pays capitalistes constituent sans aucun doute un exemple et un encouragement pour les peuples et nations opprimés. Comment peut-on affirmer qu’il est possible de faire triompher le socialisme dans le monde entier par la coexistence pacifique et la compétition pacifique sans passer par les luttes révolutionnaires des peuples ?

La direction du P.C.U.S. proclame bruyamment que, par la coexistence pacifique et la compétition pacifique, il est possible de « porter un coup écrasant » à tout le système des rapports capitalistes et de réaliser dans le monde entier le passage pacifique au socialisme.

Cela revient en fait à estimer que les peuples et nations opprimés n’ont nul besoin de lutter, nul besoin de se dresser pour faire la révolution, ni de renverser la domination réactionnaire de l’impérialisme, du colonialisme et de leurs laquais, qu’il leur suffit d’attendre tranquillement que l’Union soviétique ait dépassé les pays capitalistes les plus avancés en fait de production et de niveau de vie pour que tous les opprimés et exploités de par le monde puissent accéder au communisme, en compagnie des oppresseurs et des exploiteurs.

Cela ne prouve-t-il pas précisément que la direction du P.C.U.S. veut ainsi substituer la soi-disant « coexistence pacifique » à la lutte révolutionnaire des peuples, et liquider cette lutte ?

L’analyse de ces trois questions permet de constater clairement que nos divergences avec la direction du P.C.U.S. sont des divergences majeures de principe.

Le fond de ces divergences réside dans le fait que notre politique de coexistence pacifique est une politique léniniste fondée sur le principe de l’internationalisme prolétarien et en faveur de la lutte contre l’impérialisme et pour la défense de la paix mondiale, une politique qui est conforme aux intérêts de la lutte révolutionnaire des nations et peuples opprimés du monde entier, tandis que la ligne générale dite « de coexistence pacifique » de la direction du P.C.U.S. est une ligne antiléniniste qui rejette le principe de l’internationalisme prolétarien, nuit à la lutte contre l’impérialisme et pour la paix mondiale, et va à l’encontre des intérêts de la lutte révolutionnaire des peuples et nations opprimés du monde entier.

LA LIGNE GÉNÉRALE DE « COEXISTENCE PACIFIQUE » DE LA DIRECTION DU P.C.U.S. POURVOIT AUX BESOINS DE L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN

La ligne générale dite de « coexistence pacifique » de la direction du P.C.U.S. est fermement rejetée par tous les partis marxistes-léninistes et les peuples révolutionnaires, tandis qu’elle est chaleureusement applaudie par l’impérialisme.

Les porte-parole de la bourgeoisie monopoliste occidentale ne cachent pas le moins du monde qu’ils l’apprécient beaucoup. Ils voient en Khrouchtchev « le meilleur ami de l’Occident à Moscou » [46], et disent que le « premier ministre soviétique Nikita Khrouchtchev ressemble à une homme politique américain » [47].

Ils affirment que « pour le monde libre, le camarade Khrouchtchev est le meilleur premier ministre que les Russes aient eu » et qu’« il croit réellement à la coexistence pacifique » [48]. Ils ont laissé entendre publiquement que « cette possibilité d’améliorer les relations soviéto-américaines a fait penser certains cercles du Département d’Etat que les Etats-Unis devraient dans une certaine mesure faciliter la tâche de Khrouchtchev » [49].

Les impérialistes ont toujours été hostiles à la politique de coexistence pacifique des pays socialistes, ils ont proclamé « Ce mot ‘coexistence’ est à la fois horrible et présomptueux », « reléguons aux ordures la notion d’une provisoire et gênante coexistence » [50].

Pourquoi alors prennent-ils maintenant pareil intérêt à la ligne générale de « coexistence pacifique » de Khrouchtchev ? Ceci s’explique par le fait qu’ils se sont rendu compte que cette ligne générale de Khrouchtchev présente des avantages pour eux.

Pour réaliser ses objectifs stratégiques qui sont la liquidation de la révolution des peuples, l’anéantissement du camp socialiste et sa domination sur le monde, l’impérialisme américain a toujours recouru à une double tactique, de guerre et de « paix ».

La situation internationale se développant d’une manière qui lui est toujours plus défavorable, il a besoin, tout en continuant à accroître ses armements et à préparer la guerre, de se livrer plus souvent à des manœuvres de paix.

Dès 1958, Dulles déclarait que les Etats-Unis devaient se consacrer à une « noble stratégie » de « triomphe pacifique » [51].

Après son investiture, Kennedy reprit à son compte et développa cette « stratégie pacifique » de Dulles, et parla d’abondance de « coexistence pacifique ». Il déclara : « Nous avons besoin d’une arme de loin meilleure que la bombe H… et cette arme est la coopération pacifique » [52].

Cela signifie-t-il que l’impérialisme américain accepte vraiment la coexistence pacifique ou bien pour reprendre les termes de la direction du P.C.U.S., qu’il a admis « le bien-fondé et le caractère réaliste de la coexistence pacifique ? ». Il n’en est évidemment rien.

Il suffit d’analyser les choses avec un tant soit peu de sérieux pour réaliser la signification réelle que l’impérialisme américain donne à la coexistence pacifique et le but qu’il lui assigne.

Que sont donc cette signification réelle et ce but ?

1° L’impérialisme américain cherche à lier les mains à l’Union soviétique et aux pays socialistes au moyen de la dite « coexistence pacifique », et à leur interdire de soutenir la lutte révolutionnaire des peuples des pays du monde capitaliste.

Dulles a dit : « En ce qui concerne le gouvernement soviétique, s’il se soustrait à l’orientation fixée par le communisme international pour rechercher essentiellement le bien-être de l’Etat et du peuple russe, il pourra mettre fin à la ‘guerre froide’. Si, de même, le communisme international renonçait à ses objectifs mondiaux … la ‘guerre froide’ pourrait connaître un terme » [53].

Kennedy a déclaré de son côté que si l’on désirait une amélioration des relations entre les États-Unis et l’U.R.S.S. celle-ci devrait renoncer à son plan de « communisation du monde entier, « ne s’occuper que de ses intérêts nationaux et veiller seulement à ce que son peuple mène une vie heureuse dans des conditions de paix » [54].

Rusk s’est exprimé d’une manière encore plus cynique. Il a déclaré : « La paix ne peut pas être assurée et maintenue avant que les leaders communistes aient renoncé à leur objectif de révolution mondiale ». Il a ajouté : des indices montrent que les leaders soviétiques « sont réticents quant au fardeau et aux risques qui leur sont imposés par leurs engagements envers le mouvement communiste mondial ».

Il demanda même ouvertement aux dirigeants soviétiques qu’ils « repartent de l’avant à partir de cela, en laissant de côté l’illusion d’un triomphe mondial du communisme » [55].

Le sens de ces paroles est on ne peut plus clair. L’impérialisme américain présente les luttes révolutionnaires des nations et des peuples opprimés du monde capitaliste pour leur propre émancipation comme étant le résultat de la « communisation du monde » par les pays socialistes. Ils disent aux dirigeants soviétiques : vous souhaitez la coexistence pacifique avec les États-Unis ?

Parfait ! à condition que vous vous absteniez de tout soutien à la lutte révolutionnaire des nations et des peuples opprimés du monde capitaliste et vous engagiez à ce qu’ils ne se dressent pas pour faire la révolution. De cette façon, l’impérialisme américain pourrait, selon son heureux calcul, avoir les mains libres pour étouffer le mouvement révolutionnaire dans les pays du monde capitaliste et placer sous son esclavage et sa domination les deux tiers de la population mondiale qui y vivent.

2) L’impérialisme américain applique, au nom de la prétendue coexistence pacifique, la politique de l’« évolution pacifique » [56] à l’égard de l’Union soviétique et des pays socialistes, cherchant à y réaliser la restauration du régime capitaliste.

Dulles a dit que « le renoncement à la force … n’implique pas le maintien du statu quo, mais le changement pacifique », qu’il « ne suffit pas de se tenir sur la défensive, la liberté doit être une force positive pénétrante » , « Nous espérons encourager une évolution au sein du monde soviétique » [57].

Eisenhower a dit que les États-Unis feraient tout ce qu’ils pourraient, par des « moyens pacifiques », pour « que les peuples qui vivent sous la contrainte de la dictature tyrannique puissent jouir en fin de compte du droit de décider eux-mêmes de leur sort par un suffrage libre » [58].

Kennedy a déclaré que les États-Unis « ont pour tâche de tout mettre en œuvre » pour qu’« un changement qui s’opère … dans l’empire soviétique et sur les différents continents apporte à un plus grand nombre de gens une liberté plus grande, de même que la paix mondiale » [59]. Il annonça en outre qu’il appliquerait envers les pays socialistes d’Europe orientale « une politique de patient encouragement à la liberté et de prudente pression contre la tyrannie », afin de procurer aux peuples de ces pays un « libre choix » [60].

Ces paroles, elles aussi, sont dépourvues de toute équivoque. Les impérialistes américains qualifient le régime socialiste de « dictature » et de « tyrannie » et la restauration du capitalisme de « libre choix ». Ils disent aux dirigeants soviétiques : vous souhaitez la coexistence pacifique avec les États-Unis ? Cela peut se faire, mais cela ne signifie nullement que les États-Unis admettent le statu quo dans les pays socialistes : tout au contraire, le régime capitaliste doit y être restauré. Cela signifie que l’impérialisme américain ne s’est en aucune façon résigné à ce que les peuples qui représentent un tiers de la population mondiale se soient engagés dans la voie du socialisme et qu’il rêve toujours d’anéantir tous les pays socialistes.

En somme, la signification de la « coexistence pacifique » prônée par l’impérialisme américain est qu’il n’est pas permis aux peuples sous le joug et la domination impérialistes, d’œuvrer à leur libération, que les peuples déjà libérés doivent être asservis et dominés de nouveau par l’impérialisme et que le monde entier doit être intégré dans ce que les États-Unis appellent « la communauté du monde libre ».

On constate sans peine que la ligne générale de « coexistence pacifique » de la direction du P.C.U.S. répond exactement au goût de l’impérialisme américain.

Sous prétexte de « coexistence pacifique », la direction du P.C.U.S. fait l’impossible pour s’attirer les bonnes grâces de l’impérialisme américain et ne cesse de propager l’idée que les représentants de celui-ci « se soucient de la paix ». Cela répond exactement aux exigences de la mensongère politique de paix de l’impérialisme américain.

Sous prétexte de « coexistence pacifique », la direction du P.C.U.S. étend celle-ci aux rapports entre classes opprimées et oppresseuses, entre nations opprimées et oppresseuses, s’oppose à la révolution et entend la liquider. Cela répond précisément aux exigences de l’impérialisme américain qui veut empêcher les pays socialistes de soutenir la révolution des peuples des pays du monde capitaliste.

Sous prétexte de « coexistence pacifique », la direction du P.C.U.S. substitue la coopération des classes à la lutte de classe sur le plan international, prône la « coopération générale » entre le socialisme et le capitalisme, ouvrant toutes grandes les portes à la pénétration de l’impérialisme dans les pays socialistes. Cela répond précisément aux exigences de la politique d’« évolution pacifique » de l’impérialisme américain.

L’impérialisme a toujours été le meilleur professeur par la négative. Il n’est pas inutile de reproduire ci-dessous deux passages des propos tenus par Dulles après le XXe Congrès du P.C.U.S.

Dulles a dit : « Des indices montrent qu’en Union soviétique, il existe des forces qui aspirent à un plus grand libéralisme… Si ces forces continuent à se développer et à s’amplifier de jour en jour en U.R.S.S., nous pouvons croire, et nous avons aussi toute raison d’espérer, comme je l’ai dit, qu’en l’espace de dix années ou d’une génération, nous pourrons atteindre le grandiose objectif de notre politique, à savoir l’avènement d’une Russie dominée par des gens sensibles aux vœux du peuple russe, qui ont renoncé à leur ambition de dominer le monde entier et agissent selon les principes des pays civilisés et les principes exprimés dans la Charte des Nations Unies » [61].

Dulles ajoutait : « La perspective à longue échéance, je veux parler en réalité de ce qui à longue échéance est inévitable, est que la politique actuelle des dirigeants soviétiques évoluera, de sorte qu’ils seront plus nationalistes et moins internationalistes » [62].

Il semble que le spectre de Dulles hante ceux qui ont trahi le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien, tant et si bien que, envoûtés par la soi-disant ligne générale de coexistence pacifique, ils ne veulent pas du tout se demander à quel point leurs agissements répondent aux espoirs de l’impérialisme américain.

LA COOPÉRATION SOVIÉTO-AMERICAINE, AME DE LA LIGNE GÉNÉRALE DE « COEXISTENCE PACIFIQUE » DE LA DIRECTION DU P.C.U.S.

Ces dernières années, la direction du P.C.U.S. ne jure plus que par la « coexistence pacifique ». Mais en fait, son attitude envers la Chine et certains autres pays socialistes non seulement va à l’encontre de l’internationalisme prolétarien, mais encore ne s’accorde pas avec les cinq principes de la coexistence pacifique.

Pour aller droit au but, disons que si la direction du P.C.U.S. prêche sans cesse la coexistence pacifique en tant que ligne générale de sa politique extérieure, c’est qu’elle veut des pays socialistes et de tous les partis communistes qu’ils s’alignent sur la coopération soviéto-américaine qui hante ses rêves depuis des années.

La coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde, telle est l’âme de la ligne générale de « coexistence pacifique » de la direction du P.C.U.S.

Passons donc en revue les perles qu’elle a débitées !

« Les deux super-puissances de l’époque, l’Union soviétique et les États-Unis d’Amérique, laissent loin derrière elles n’importe quel autre pays du monde » [63].

« Chacune de ces deux puissances se trouve à la tête d’un grand nombre de pays – l’Union soviétique à la tête du système socialiste mondial, les Etats-Unis d’Amérique – à la tête du camp capitaliste » [64].

« Nous

[l’U.R.S.S. et les États-Unis]

sommes les pays les plus puissants du monde. Si nous nous unissons dans l’intérêt de la paix, il n’y aura pas de guerre. Et si un fou s’avisait alors de déclencher la guerre, il nous suffirait de le menacer du doigt pour qu’il se calme ».

« Si un accord est conclu entre le chef du Gouvernement soviétique, N.S. Khrouchtchev, et le président des Etats-Unis, J. Kennedy, il sera trouvé une solution aux problèmes internationaux dont dépend le sort de l’humanité » [65].

Nous voulons demander aux dirigeants du P.C.U.S. : « L’impérialisme américain étant l’ennemi le plus féroce des peuples du monde entier et la principale force d’agression et de guerre, ce qui est très explicitement stipulé dans les Déclarations de 1957 et de 1960, comment pouvez-vous « vous unir » avec le principal ennemi de la paix mondiale pour « assurer la paix » ?

Nous voulons encore demander aux dirigeants du P.C.U.S. : La bonne centaine de pays que compte le monde, et les plus de trois milliards d’hommes qui constituent la population mondiale n’ont-ils pas le droit de décider de leur propre sort ? Doivent-ils laisser docilement les deux « géants », les deux « super-puissances » l’Union soviétique et les États-Unis, disposer de leur sort ? Cette insolente absurdité, n’est-ce pas du chauvinisme de grande puissance à cent pour cent ? N’est-ce pas, dans toute l’acception du terme, la politique du plus fort ?

Nous voulons encore demander aux dirigeants du P.C.U.S. : Pensez-vous vraiment qu’il suffit qu’intervienne un accord entre l’Union soviétique et les États-Unis, entre les deux « grands hommes », pour que le sort de toute l’humanité soit tranché, pour que tous les problèmes internationaux soient réglés ? Vous vous trompez, et sur toute la ligne.

Jamais les choses n’ont été telles, depuis que le monde est monde, et d’autant moins dans les années 60 du XXe siècle. Le monde d’aujourd’hui est un complexe enchevêtrement de contradictions : contradictions entre le camp socialiste et le camp impérialiste, contradictions entre le prolétariat et la bourgeoisie au sein des pays capitalistes, contradictions entre nations opprimées et impérialisme, contradictions entre pays impérialistes, et contradictions entre groupes monopolistes impérialistes. Ces contradictions disparaîtraient-elles une fois un accord intervenant entre l’Union soviétique et les États-Unis ?

La direction du P.C.U.S. n’a d’yeux que pour un seul pays : les États-Unis. Dans sa recherche de la coopération soviéto-américaine, elle n’hésite pas à trahir les vrais amis et alliés du peuple soviétique, les frères de classe, ainsi que toutes les nations et tous les peuples opprimés qui, aujourd’hui encore, vivent sous le régime capitaliste-impérialiste.

La direction du P.C.U.S. fait tout pour ruiner le camp socialiste. Elle s’en est prise au Parti communiste chinois par le mensonge et la diffamation, jusqu’à épuiser tout ce qui existe en la matière, elle a usé de pressions politiques et économiques contre la Chine. Quant à l’Albanie socialiste, elle ne se tiendra pas pour satisfaite avant de l’avoir détruite. De concert avec l’impérialisme américain, elle a fait pression sur Cuba révolutionnaire, exigeant le sacrifice de sa souveraineté et de sa dignité.

La direction du P.C.U.S. fait l’impossible pour saboter la lutte révolutionnaire des peuples contre l’impérialisme et ses laquais. Elle se fait le prédicateur du social-réformisme, désagrège la combativité révolutionnaire du prolétariat et de son Parti politique. S’adaptant aux besoins de l’impérialisme, elle s’emploie à saper le mouvement de libération nationale, se faisant de plus en plus manifestement le défenseur du néo-colonialisme américain.

Et qu’a donc obtenu de l’impérialisme américain la direction du P.C.U.S., elle qui, dans la recherche de la coopération soviéto-américaine, a dépensé d’incalculables sommes d’énergie et payé un si lourd tribut ?

Dès 1959, Khrouchtchev a été fasciné par les rencontres au sommet entre l’Union soviétique et les États-Unis. Quels rêves mirifiques n’a-t-il pas faits à ce sujet, et quelles illusions n’a-t-il pas répandues !

Il a fait un vif éloge d’Eisenhower, le disant « un grand homme » qui « comprend la grande politique » [66], et il a félicité chaleureusement Kennedy, affirmant que celui-ci « se rendait compte de la grande responsabilité qui incombe aux gouvernements de deux États aussi puissants » [67].

La direction du P.C.U.S. a exalté tapageusement le soi-disant « esprit de Camp David » et proclamé à cor et à cri que la rencontre de Vienne était un « événement d’une importance historique ». La presse soviétique lança l’idée que lorsque les chefs de gouvernement soviétique et américain seraient assis face à face, l’histoire de l’humanité accéderait à « un nouveau tournant ». Et qu’une « ère nouvelle » serait inaugurée dans les relations internationales par la première poignée de main des deux grands hommes.

Mais comment l’impérialisme américain, lui, traite-t-il la direction du P.C.U.S. ? Un peu plus d’un mois après les entretiens de Camp Davis, Eisenhower déclarait ouvertement : « J’ignore s’il y a un quelconque esprit de Camp David ».

Un peu plus de sept mois après ces mêmes entretiens, Eisenhower envoyait un avion-espion U-2 violer l’espace aérien de l’U.R.S.S, torpillant de ce fait, la Conférence des chefs de gouvernement des quatre puissances.

Peu après la rencontre de Vienne, Kennedy posait ouvertement d’insolentes conditions pour une paix de vingt ans entre l’Union soviétique et les États-Unis, à savoir : abstention soviétique en matière de soutien à la lutte révolutionnaire des peuples ; restauration du régime capitaliste dans les pays socialistes d’Europe orientale.

Et un peu plus d’un an après la rencontre de Vienne, Kennedy ordonnait un blocus militaire de Cuba dans le style pirate, créant ainsi la crise des Caraïbes.

« Du plus haut des cieux au plus profond des enfers, l’immensité informe et vague ne recèle rien », et où sont donc passés « l’esprit de Camp David », le « tournant de l’histoire de l’humanité, l’« ère nouvelle dans les relations internationales » et tout ce qui valut si grand tapage pendant un temps ?

Après la conclusion du traité tripartite sur l’interdiction partielle des essais nucléaires, la direction du P.C.U.S. se mit en devoir d’exalter outrancièrement le soi-disant « esprit de Moscou ». Elle prétendit qu’il faut « battre le fer tant qu’il est chaud », que « toutes les conditions favorables sont réunies » pour un nouvel accord entre l’Union soviétique et les Etats-Unis et qu’il ne faut pas « laisser passer le temps » et aller « sans précipitation » [68].

Quel est donc cet « esprit de Moscou ? » Voyons les événements récents.

En vue de créer une meilleure ambiance pour la « coopération soviéto-américaine », la direction du P.C.U.S., en même temps qu’elle organisait à Moscou un meeting pour fêter le 30ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre l’Union soviétique et les États-Unis, envoyait une délégation culturelle aux États-Unis à des fins d’activités commémoratives. Et comment son « enthousiasme » a-t-il été payé en retour ?

Tout le personnel de l’Ambassade des États-Unis en Union soviétique a refusé d’assister au meeting de célébration à Moscou. Et le Département d’État a publié un mémorandum spécial invitant le public américain à boycotter la délégation culturelle soviétique, qu’il qualifia de « gens extrêmement dangereux et suspects ».

Alors que la direction du P.C.U.S. vantait bruyamment la « coopération soviéto-américaine », les Etats-Unis envoyait un espion, Barghoorn, s’occuper en Union soviétique. L’arrestation de celui-ci par le gouvernement soviétique était parfaitement légitime. Mais lorsque Kennedy eut crié que le marché pour le blé entre les U.S.A. et l’U.R.S.S. « dépendait d’une atmosphère raisonnable dans les deux pays » et que « cette atmosphère avait été considérablement détériorée par l’arrestation de Barghoorn », le gouvernement soviétique, sous prétexte de « l’intérêt porté par de hauts fonctionnaires américains au sort de Barghoorn », s’empressa, sans autre forme de procès, de remettre en liberté cet espion américain dont la « culpabilité en matière d’activités d’espionnage contre l’U.R.S.S… avait été confirmé par l’enquête ».

Est-ce tout cela, l’« esprit de Moscou » ? Si oui, ce serait vraiment très triste.

Qui aurait jamais pensé que Moscou, la capitale du premier pays socialiste, ce nom lumineux si cher à des millions et des millions d’hommes dans le monde depuis la grande Révolution d’Octobre, viendrait à être utilisé par la direction du P.C.U.S. pour masquer sa sordide complicité avec l’impérialisme américain, et ainsi à se couvrir d’opprobre !

Bref, pour quémander l’ « amitié » et la « confiance » de l’impérialisme américain, que de bonnes paroles la direction du P.C.U.S. ne lui a-t-elle pas adressées ? Quelles marques de déférence n’a-t-elle pas sollicitées auprès de lui ? A quelles colères ne s’est-elle pas laissée aller contre des pays frères et des partis frères ? Quelles pressions n’a-t-elle pas exercées sur eux ?

A quels artifices et mystifications n’a-t-elle pas recouru contre les peuples révolutionnaires ? Mais, les fleurs enamourées ont beau faire pleuvoir leurs pétales, le ruisseau poursuit son cours impassible. Et de l’impérialisme américain, la direction du P.C.U.S. n’a obtenu en tout et pour tout qu’humiliation, et rien d’autre que de l’humiliation.

UN CONSEIL A LA DIRECTION DU P.C.U.S.

Dans les jours très difficiles de la résistance à l’intervention armée de l’impérialisme comme dans le feu de la Guerre patriotique, le grand peuple soviétique, dirigé par Lénine et Staline, s’est-il jamais laissé abattre par les difficultés ?

Aujourd’hui, une excellente conjoncture révolutionnaire s’est affirmée dans le monde, le socialisme est plus puissant que jamais, la situation de l’impérialisme est plus difficile que jamais, et en revanche, nous voyons le premier pays socialiste, ce pays dont Lénine fut le fondateur, à ce point malmené par l’impérialisme américain et l’honneur du camp socialiste si outrageusement sali par la direction du P.C.U.S. Comment nous serait-il possible à nous, à tous les marxistes-léninistes et aux peuples révolutionnaires du monde, de ne pas être immensément affligés ?

Ici, nous voulons donner un conseil sincère à la direction du P.C.U.S.

Les États-Unis sont le pays impérialiste le plus féroce. L’objectif stratégique de l’impérialisme américain, son rêve illusoire, est la conquête du monde entier. Il réprime avec frénésie la lutte révolutionnaire des nations et des peuples opprimés et affirme publiquement son intention d’œuvrer au retour des pays d’Europe orientale dans la prétendue « communauté du monde libre ». Dirigeants du P.C.U.S., comment pouvez-vous imaginer que, dans le plan agressif de l’impérialisme américain pour la conquête du globe, le coup le plus dur ne sera pas porté à l’Union soviétique, mais le sera à d’autres ?

Les États-Unis sont un pays impérialiste, l’Union soviétique elle, est un pays socialiste. Comment pouvez-vous concevoir une « coopération générale » entre ces deux pays aux systèmes sociaux diamétralement opposés ?

Comment pouvez-vous imaginer les États-Unis, pays impérialiste, et l’Union soviétique, pays socialiste, coexistant en toute harmonie alors même qu’entre les États-Unis et les autres puissances impérialistes, intrigues et rivalités sont monnaie courante et que les États-Unis n’auront de cesse avant d’avoir foulé leurs propres alliés aux pieds ?

Camarades dirigeants du P.C.U.S. ! Réfléchissez-y donc froidement : si jamais un orage se déchaînait dans le monde pourrait-on faire confiance à l’impérialisme américain ? Non, on ne peut compter sur l’impérialisme américain, ni sur aucun impérialiste ou réactionnaire. Les seuls vrais alliés, les sûrs alliés de l’Union soviétique sont les pays frères du camp socialiste, les partis frères marxistes-léninistes et les nations et les peuples opprimés.

La loi du développement de l’histoire est indépendante de la volonté de l’homme. Nul ne peut anéantir le camp socialiste et étouffer le mouvement révolutionnaire des nations et des peuples opprimés du monde entier, nul ne peut entraver leur développement.

Quiconque trahit les peuples du camp socialiste et tous les peuples du monde et nourrit l’illusoire ambition de s’associer avec l’impérialisme américain pour décider du sort du monde, n’aura pas de fin heureuse. Les agissements de la direction du P.C.U.S. sont erronés et dangereux à l’extrême. Il n’est pas trop tard pour arrêter le cheval au bord du précipice.

Il est temps pour la direction du P.C.U.S. de renoncer à sa ligne générale de « coexistence pacifique » pour revenir à la voie de la politique de coexistence pacifique de Lénine, à la voie du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien.

[1] V. I. Lénine : « Le programme militaire de la révolution prolétarienne », Œuvres, tome 23.

[2] V. I. Lénine : « Projet de résolution sur la situation politique actuelle », Œuvres, tome 25.

[3] V. I. Lénine : « Rapport d’activité du Comité central présenté au VIIIe Congrès du P.C.(b)R », Œuvres, tome 29.

[4] V. I. Lénine : « Rapport sur la guerre et la paix présenté au VIIe Congrès du P.C.(b)R », Œuvres, tome 27.

[5] V. I. Lénine : « Rapport d’activité du Comité central présenté au VIIIe Congrès du P.C.(b)R », Œuvres, tome 29

[6] V. I. Lénine : « La politique extérieure et intérieure de la République, rapport présenté au IXe Congrès des Soviets de Russie », Œuvres, tome 33.

[7] V. I. Lénine : « Discours à la Ière Conférence de Russie sur le travail du Parti à la campagne », Œuvres, tome 30.

[8] V. I. Lénine : « Discours de clôture de la Conférence du Xe Congrès du P.C.(b)R », Œuvres, tome 32.

[9] V. I. Lénine : « Rapport sur l’activité du Conseil des commissaires du peuple présenté au VIIIe Congrès de Soviets de Russie », Œuvres, tome 31.

[10] V.I. Lénine : « Rapport d’activité du Comité exécutif central de Russie et du Conseil des commissaires au peuple », Œuvres, tome 30.

[11] V. I.Lénine : « Réponse aux questions de Karl Wigand, correspondant à Berlin de l’Agence d’information américaine ‘Universal service’ », Œuvres, Tome 30.

[12] V. I.Lénine : « Au IVe Congrès mondial de l’Internationale communiste, au Soviet des députés des ouvriers et des soldats rouges de Petrograd », Œuvres, tome 33.

[13] V. I.Lénine : « Rapport sur la paix présenté au Deuxième Congrès des Soviets des députés ouvriers et soldats de Russie », Œuvres, tome 26.

[14] 14 V. I.Lénine : Œuvres, tome 27.

[15] 14 V. I.Lénine : Œuvres, tome 31.

[16] V. I. Lénine : « Première ébauche des thèses sur les questions nationale et coloniale », Œuvres, tome 31.

[17] J. Staline : Rapport politique du Comité central au XVe Congrès du Parti communiste(b) de l’U.R.S.S., Œuvres, tome 10.

[18] J. Staline : « Réponse aux questions posées par des rédacteurs de la presse américaine, Pravda, 2 avril 1952.

[19] J. Staline : « Sur les travaux de la séance conjointe du mois d’avril du Comité central et de la Commission centrale de Contrôle », Œuvres, tome 11.

[20] « Allocution au Comité préparatoire de la Nouvelle Conférence consultative politique », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[21] Mao Tsé-toung : Allocution d’ouverture au VIIIe Congrès national du Parti communiste chinois.

[22] Mao Tsé-toung : « De la juste solution des contradictions au sein du peuple ».

[23] B.N. Ponomarev, « Le Victorieux Drapeau des communistes du monde entier », Pravda, 18 novembre 1962.

[24] A. Roumiantsev : « Notre arme idéologique commune », Nouvelle Revue internationale, n° 1, 1962.

[25] Discours de N.S. Khrouchtchev prononcé le 23 septembre 1960 à l’Assemblée générale des Nations Unies.

[26] Discours de N.S. Khrouchtchev prononcé le 21 février 1960 à l’Université nationale indonésienne « Gadjah Mada », Djokjakartta.

[27] Rapport de N.S. Khrouchtchev présenté en janvier 1960 à la session du Soviet suprême.

[28] A propos de l’interview avec le président Kennedy » par la Rédaction des Izvestia, 4 décembre 1961.

[29] Message adressé le 30 décembre 1961 par N.S. Khrouchtchev et L.I. Bréjnev à J.F. Kennedy.

[30] Discours de N.S. Khrouchtchev prononcé le 23 septembre 1960 devant l’Assemblée générale des Nations-Unies.

[31] Discours de N.S. Khrouchtchev prononcé le 5 juillet 1961 à la réception à l’Ambassade de la République Démocratique populaire de Corée en U.R.S.S.

[32] B.N. Ponomarev : « Problèmes du mouvement révolutionnaire », Nouvelle Revue internationale, n° 12, 1962.

[33] « La Coexistence pacifique et la révolution », Kommunist, n° 2, 1962.

[34] B.N. Ponomarev : « Une nouvelle phase dans la crise générale du capitalisme », Pravda, 8 février 1961.

[35] Lettre du Comité central du P.C.U.S. au Comité central du P.C.C., 30 mars 1963.

[36] Lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. aux organisations du Parti et à tous les communistes de l’Union soviétique, le 14 juillet 1963.

[37] B.N. Ponomarev : « Problèmes du mouvement révolutionnaire », Nouvelle Revue internationale, n° 12, 1962.

[38] Programme du P.C.U.S. adopté au XXIIe Congrès du P.C.U.S.

[39] Rapport de N.S. Khrouchtchev présenté en janvier 1960 devant la session du Soviet suprême.

[40] Réponse de N.S. Khrouchtchev aux questions du professeur autrichien Hans Thirring, Pravda, 3 janvier 1962.

[41] V. I. Lénine : « La politique extérieure de la révolution russe », Œuvres, tome 25.

[42] J. Staline : « La Révolution d’Octobre et les tactiques des communistes russes », Œuvres, tome 6.

[43] Ibidem.

[44] Quelques appréciations sur la situation internationale actuelle », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[45] « Pour l’unité et la cohésion du mouvement communiste international », par la Rédaction de la Pravda, 6 décembre 1963.

[46] « Jusqu’où note gentillesse envers Nikita doit-elle aller ? », Time, 9 mars 1962.

[47] Interview télévisée donnée par le sous-secrétaire d’Etat américain W.A. Harriman le 18 août 1963.

[48] « Kennedy aide Khrouchtchev », Time and Tide, 18-24 avril 1963.

[49] Dépêche A.F.P., datée de Washington, 14 juillet 1963, sur les commentaires faits par de hauts fonctionnaires du gouvernement américain au sujet de la lettre ouverte du P.C.U.S.

[50] Discours de D. Dillon, ancien sous-secrétaire d’Etat américain, sur la politique extérieure des Etats-Unis prononcé le 20 avril 1960.

[51] Discours de J.F. Dulles prononcé le 4 décembre 1958 devant la Chambre de commerce de l’Etat de Californie.

[52] Discours de J.F. Kennedy prononcé le 20 septembre 1963 devant l’Assemblée générale des Nations Unies.

[53] Déposition de J.F. Dulles du 29 janvier 1959 devant la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants.

[54] Entretien de J.F. Kennedy avec A. Adjoubei, rédacteur en chef des Izvestia, 25 novembre 1961.

[55] Discours de D. Rusk prononcé le 10 septembre 1963 au Congrès national de l’American Legion.

[56] Discours de J.F. Dulles au dîner offert par l’Association du Barreau de l’État de New York le 31 janvier 1959 à l’occasion de la remise des prix.

[57] Discours de J.F. Dulles prononcé le 4 décembre 1958 devant la Chambre de commerce de l’État de Californie.

[58] Discours d’Eisenhower prononcé le 30 septembre 1960 à Chicago au Congrès des Américains d’origine polonaise.

[59] Kennedy, « Sommes-nous à la hauteur de la tâche ? », La stratégie de paix

[60] Discours de J.F. Kennedy prononcé le 1er octobre 1960 au Congrès des Américains d’origine polonaise.

[61] Déclaration de J.F. Dulles du 15 mai 1956 à une conférence de presse.

[62] Déclaration de J.F. Dulles du 28 octobre 1958 à une conférence de presse.

[63] N.N. Yakovlev, Depuis trente ans… (Brochure éditée par l’U.R.S.S. à l’occasion du 30ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre l’U.R.S.S. et les U.S.A.).

[64] Ibidem.

[65] Discours de A.A. Gromyko prononcé le 13 décembre 1962 à la session du Soviet suprême.

[66] Discours de N.S. Khrouchtchev prononcé le 17 septembre 1959 au déjeuner offert par le maire de New York.

[67] Discours télévisé de N.S. Khrouchtchev, 15 juin 1961.

[68] « Le Temps n’attend pas », article du commentateur des Izvestia du 21 août 1963.

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contre l’hégémonie des superpuissances

Rédactions du Quotidien du peuple et du Drapeau Rouge : Deux lignes différentes dans la question de la guerre et de la paix

Rédaction du Renmin Ribao et Rédaction du Hongqi, 19 novembre 1963

Le monde entier discute de la question de la guerre et de la paix.

Source de tous les maux, le système impérialiste a valu aux peuples des guerres sans nombre, dont les catastrophes que furent les deux conflits mondiaux. Les guerres impérialistes ont infligé de grandes souffrances aux peuples qui en ont, par ailleurs, tiré des leçons.

Après la Seconde Guerre mondiale, les peuples de partout ont exigé vigoureusement la sauvegarde de la paix mondiale. De plus en plus nombreux sont ceux qui comprennent qu’il est indispensable de combattre la politique impérialiste d’agression et de guerre si l’on veut sauvegarder la paix.

Les marxistes-léninistes du monde entier ont pour devoir de veiller précieusement sur l’amour de la paix qui habite les masses populaires et d’être aux premiers rangs de la lutte pour la défense de la paix mondiale. Ils ont pour devoir de combattre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme, de dénoncer ses mystifications et de mettre ses plans de guerre en échec. Ils ont pour devoir d’éduquer les masses, d’élever leur conscience politique et d’imprimer une juste orientation à la lutte pour la défense de la paix mondiale.

Contrairement aux marxistes-léninistes, les révisionnistes modernes se plient aux exigences de la politique de l‘impérialisme en aidant celui-ci à duper les masses populaires, en s’évertuant à détourner l’attention des peuples, en affaiblissant et minant la lutte contre l’impérialisme, en couvrant le plan impérialiste de préparation à une nouvelle guerre.

Dans la question de la guerre et de la paix, la ligne marxiste-léniniste est diamétralement à l’opposé de la ligne révisionniste.

La ligne marxiste-léniniste est la juste ligne pour assurer la paix mondiale. Elle est celle que tous les partis marxistes-léninistes, y compris le Parti communiste chinois, et tous les marxistes-léninistes ont toujours maintenue.

La ligne révisionniste est une ligne erronée qui aide à aggraver le danger d’une nouvelle guerre. Elle est celle que les dirigeants du P.C.U.S. ont graduellement développée depuis son XXe Congrès.

La lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S., ainsi que les nombreux propos tenus par les dirigeants de ce Parti, abondent en mensonges sur la question de la guerre et de la paix, mensonges créés pour diffamer les communistes chinois, mais qui ne permettent cependant pas de dissimuler la nature même des divergences en cause.

Analysons les principales divergences qui, dans la question de la guerre et de la paix, opposent la ligne du marxisme-léninisme à la ligne du révisionnisme moderne.

LES LEÇONS DE L’HISTOIRE

Depuis que le capitalisme s’est mué en impérialisme, la question de la guerre et de la paix a toujours eu une importance majeure dans la lutte entre marxisme-léninisme et révisionnisme.

L’impérialisme est la source des guerres modernes. Il applique indifféremment une politique de « paix » et une politique de guerre. Il use couramment de la paix pour mentir, en vue de couvrir ses crimes d’agression et ses préparatifs pour une nouvelle guerre.

Lénine et Staline en ont inlassablement appelé à tous les peuples pour qu’ils combattent la supercherie de paix de l’impérialisme.

Lénine a déclaré que les gouvernements impérialistes « en parole ne font tous que parler de paix, de justice, mais… en fait mènent des guerres de conquête et de rapine » [1].

Staline a affirmé qu’en prônant le pacifisme, les impérialistes n’« ont qu’un seul but : duper les masses par des phrases sonores au sujet de la paix en vue de préparer une nouvelle guerre » [2].

Il ajoutait que « beaucoup de gens croient que le pacifisme de l’impérialisme est un instrument de paix. Cela est absolument faux. Le pacifisme de l’impérialisme est un instrument pour préparer la guerre, un instrument pour couvrir cette préparation par une phraséologie hypocritement pacifiste. Sans ce pacifisme et son instrument, la Société des Nations, la préparation à la guerre dans les conditions présentes serait impossible » [3].

A l’inverse de Lénine et de Staline, les révisionnistes de la IIe Internationale, ces renégats de la classe ouvrière, aidèrent l’impérialisme à tromper les masses et furent donc de complicité dans le déclenchement des deux guerres mondiales.

Avant la Première Guerre mondiale, les révisionnistes, qui avaient Bernstein et Kautsky pour représentants, s’efforcèrent de paralyser la combativité révolutionnaire des peuples et de couvrir les plans impérialistes de préparation à la guerre mondiale par de la cauteleuse phraséologie pacifiste.

Dès avant le déchaînement de la Première Guerre mondiale et aussitôt après, les vieux révisionnistes se débarrassèrent les uns après les autres de leur masque de « paix », se rangèrent du côté du gouvernement impérialiste de leur pays, donnèrent leur appui à cette guerre que les impérialistes menaient pour procéder à un nouveau partage du monde, votèrent les crédits militaires au parlement et, en bons hypocrites qu’ils étaient, se gargarisèrent avec la « défense de la patrie », incitant ainsi la classe ouvrière de leur pays à entrer dans la guerre pour massacrer leurs frères de classe d’autres pays.

Lorsque les impérialistes voulurent réaliser une trêve aux conditions qui leur convenaient, les révisionnistes, représentés par Kautsky, essayèrent de duper le peuple et de combattre la révolution par de doucereuses paroles, du genre de : « Rien ne me rend plus heureux que la paix conciliante fondée sur le principe : ‘Vivre et laisser vivre’ » [4].

Après la Première Guerre mondiale, le renégat Kautsky et ses successeurs se firent plus cyniquement encore les hérauts de la mensongère paix impérialiste.

Les révisionnistes de la IIe Internationale ont répandu des tas de mensonges sur la question de la guerre et de la paix.

1. Ils enjolivaient l’impérialisme et cherchaient à détourner les peuples des objectifs de leur lutte. Kautsky disait que « la menace de l’impérialisme à la paix mondiale est encore insignifiante. Une menace plus grave vient des visées nationales de l’Orient et des diverses dictatures » [5]. C’était vouloir faire croire que la source de la guerre n’était pas l’impérialisme, mais les nations opprimées d’Orient et le pays des Soviets, grand rempart de la paix.

2. Ils aidaient l’impérialisme à celer le danger d’une nouvelle guerre et à paralyser la volonté de combat des masses. Kautsky disant en 1928 que « si, aujourd’hui, vous parlez toujours du danger d’une guerre impérialiste, vous vous fondez sur une formule traditionnelle et non sur l’observation de notre époque » [6]. Ces vieux révisionnistes disaient de ceux qui estimaient la guerre impérialiste inévitable qu’ils sont obsédés par une conception fataliste de l’histoire » [7].

3. Ils intimidaient les masses en alléguant que la guerre détruirait l’humanité. Kautsky disait que « la prochaine guerre apportera non seulement privation et misère, mais mettra définitivement un terme à la civilisation et ne laissera, tout au moins en Europe, que des ruines fumantes et des cadavres en décomposition » [8]. Ces vieux révisionnistes ajoutaient : « La dernière guerre a amené le monde au bord de l’abîme, la prochaine le détruirait complètement. La préparation d’une nouvelle guerre pourrait, à elle seule, perdre le monde » [9].

4. Ils ne faisaient pas de distinction entre guerres justes et guerres injustes et n’admettaient pas qu’on fasse la révolution. Kautsky disait en 1914 : « Dans les conditions actuelles, il n’est pas une seule guerre qui ne soit un malheur pour les nations en général et pour le prolétariat en particulier. Ce que nous discutons c’est par quel moyen nous pouvons prévenir une guerre qui menace, et non pas quelles guerres sont utiles et lesquelles sont nuisibles » [10]. Il disait aussi : « L’aspiration à une paix perpétuelle ne cesse d’aiguillonner la majorité des pays civilisés. Elle relègue momentanément au second plan le problème primordial de notre époque » [11].

5. Ils propageaient la théorie des armes décidant de tout et étaient contre la lutte armée révolutionnaire. Kautsky disait : « Une des raisons pour lesquelles les luttes révolutionnaires à venir seront vraisemblablement moins livrées à l’aide de moyens militaires, ainsi que cela a été souvent souligné, gît dans l’immense supériorité en armes des troupes des États modernes sur les armes à la disposition des ‘civils’, qui rend généralement sans espoir, dès le début, tout soulèvement de ces derniers » [12].

6. Ils propageaient l’absurdité selon laquelle la paix dans le monde et l’égalité entre les nations pourraient être assurées par le désarmement. Bernstein disait : « Paix sur terre aux hommes de bonne volonté » Nous ne pouvons nous arrêter ni nous reposer, nous devons veiller à ce que la société se développe sans heurts vers le bonheur dans l’intérêt de tous, vers l’égalité en droits entre nations par un accord international et le désarmement » [13].

7. Ils propageaient l’idée saugrenue que l’argent économisé grâce au désarmement pourrait être affecté à l’aide aux pays retardataires. Kautsky disait : « Moins l’Europe occidentale a de charges militaires, plus grands seront les moyens disponibles pour construire des chemins de fer en Chine, en Perse, en Turquie, en Amérique du Sud, etc., et leur construction, en comparaison de celle des « dreadnoughts », est un moyen beaucoup plus efficace pour promouvoir le développement industriel » [14].

8. Ils se faisaient des brain-trusts de l’impérialisme en matière de « stratégie de paix ». Kautsky disait : « Les nations de l’Europe civilisée (et également les Américains) sont plus à même de maintenir la paix dans le Proche-Orient et en Extrême-Orient à l’aide de leurs moyens économiques et intellectuels que par des bâtiments de guerre et des avions » [15].

9. Ils vantaient tapageusement la Société des Nations, que contrôlait l’impérialisme. Kautsky disait : « L’existence même de la Société des Nations est un grand succès de la cause de la paix. Elle est, par elle-même, un instrument pour la défense de la paix qu’aucun organisme ne peut assurer » [16].

10. Ils propageaient l’illusion qu’il fallait s’appuyer sur l’impérialisme américain pour maintenir la paix dans le monde. Kautsky disait : « Aujourd’hui, les États-Unis sont le plus puissant pays au monde et, une fois qu’ils se trouveront au sein de la Société des Nations ou qu’ils œuvreront avec elle pour empêcher la guerre, ils la rendront irrésistible » [17].

Lénine a impitoyablement dévoilé le vrai visage de Kautsky et consorts. Il a fait remarquer que le pacifisme des révisionnistes de la IIe Internationale n’était « que consolation des peuples … que moyen d’aider les gouvernements à s’assurer la docilité des masses pour la continuation de la boucherie impérialiste ! » [18].

Staline disait : « Et le plus important dans tout ceci, c’est que la social-démocratie est le principal propagateur du pacifisme de l’impérialisme au sein de la classe ouvrière, c’est-à-dire que dans la préparation de nouvelles guerres et interventions, elle est le principal pilier du capitalisme au sein de la classe ouvrière » [19].

Si l’on parcourt les déclarations du camarade Khrouchtchev sur la question de la guerre et de la paix et si on les compare aux propos tenus par Bernstein, Kautsky et leurs semblables, on s’aperçoit qu’elles n’offrent rien de nouveau, que ces vues sont une nouvelle mouture du révisionnisme de la IIe Internationale.

Dans la question de la guerre et de la paix, qui touche au sort de l’humanité, Khrouchtchev marche sur les traces de Bernstein et de Kautsky. L’expérience atteste que c’est une voie excessivement dangereuse pour la paix mondiale.

Les marxistes-léninistes et tous les peuples pacifiques du monde doivent rejeter et combattre la ligne erronée de Khrouchtchev, afin de défendre efficacement la paix et de prévenir une nouvelle guerre mondiale.

LA PLUS MONSTRUEUSE DES MYSTIFICATIONS

Il n’y a pas de mensonge plus monstrueux que celui présentant l’ennemi principal de la paix mondiale comme un ange de paix.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les impérialistes américains ont chaussé les bottes des fascistes allemands, italiens et japonais, et se sont efforcés d’instaurer dans le monde un empire d’une ampleur jusque-là inconnue. Leur « stratégie mondiale » a pour objet l’agression et le contrôle des zones intermédiaires situées entre les États-Unis et le camp socialiste, l’étouffement des révolutions des nations et des peuples opprimés, et, par suite, la destruction des pays socialistes et la domination sur le monde entier.

Pour réaliser leur rêve d’hégémonie mondiale, ils n’ont cessé, durant les dix-huit années qui se sont écoulées depuis la Seconde Guerre mondiale, de mener des guerres d’agression, de passer à l’intervention armée contre-révolutionnaire dans toutes les parties du monde et de préparer activement une nouvelle guerre mondiale.

Il est indiscutable que l’impérialisme demeure la source des guerres modernes, et que l’impérialisme américain est la principale force d’agression et de guerre de notre époque. Les Déclarations de 1957 et de 1960 l’affirment clairement.

Les dirigeants du P.C.U.S. estiment cependant que les principaux représentants de l’impérialisme américain sont attachés à la paix. Ils prétendent que sont apparus des hommes « sensés » capable d’envisager lucidement la situation. Et Eisenhower et Kennedy sont les représentants de ces hommes « sensés ».

Khrouchtchev a fait l’éloge d’Eisenhower, il l’a dit quelqu’un qui « jouit de la confiance absolue de son peuple », « aspire sincèrement à la paix » et « se soucie autant que nous d’assurer la paix ».

Maintenant, il loue Kennedy, disant qu’il serait plus qualifié encore qu’Eisenhower pour endosser la responsabilité du maintien de la paix dans le monde, qu’il « se soucie du maintien de la paix » [20] et qu’on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’il « crée les conditions sûres pour une vie pacifique et un travail créateur sur le globe » [21].

Khrouchtchev se dépense autant que les révisionnistes de la IIe Internationale pour propager le mensonge et enjoliver l’impérialisme.

A ceux qui ne croient pas à ces mensonges, la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. demande : « Est-ce qu’ils pensent réellement que les gouvernements bourgeois n’ont pas un grain de bon sens dans toutes leurs actions ? »

Il est évident que les auteurs de la lettre veulent ignorer jusqu’aux données les plus élémentaires du marxisme-léninisme. Dans une société de classes, il n’existe pas de bon sens situé au-dessus des classes. Le prolétariat a son bon sens à lui et la bourgeoisie a le sien. Et par bon sens, on entend la capacité d’élaborer une politique en fonction des intérêts fondamentaux de sa classe et d’agir en fonction de la position fondamentale de sa classe. Le bon sens de Kennedy et consorts consiste à agir en fonction des intérêts fondamentaux de la bourgeoisie monopoliste des États-Unis et est du bon sens impérialiste.

Alors que le rapport international des forces de classe devient de plus en plus défavorable pour l’impérialisme, que la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme américain connaît constamment l’échec, les impérialistes américains se voient obligés de se camoufler de plus en plus souvent sous le manteau de la paix.

Il est vrai que Kennedy est assez habile dans l’utilisation de phrases au sujet de la « paix » et le recours aux tactiques de « paix ». Mais, de même que sa politique de guerre, sa politique de paix mensongère est au service de la « stratégie mondiale » de l’impérialisme américain.

La « stratégie de paix » de Kennedy tend à intégrer le globe dans « la communauté du monde libre » qui a pour fondement « les lois et la justice » de l’impérialisme américain.

La « stratégie de paix » de Kennedy se ramène essentiellement à ceci :

Promouvoir le néo-colonialisme américain en Asie, en Afrique et en Amérique latine en usant de subterfuges « pacifiques ».

S’infiltrer dans d’autres pays impérialistes et capitalistes et les contrôler en usant de subterfuges « pacifiques ».

Pousser les pays socialistes, en usant de subterfuges « pacifiques » pour qu’ils prennent la voie de l’« évolution pacifique » à l’instar de la Yougoslavie.

Affaiblir et miner, en usant de subterfuges « pacifiques » le combat des peuples du monde entier contre l’impérialisme.

Dans un discours récent prononcé à l’Assemblée générale des Nations Unies, Kennedy a posé insolemment les conditions pour la paix entre les États-Unis et l’Union soviétique :

a) La République démocratique allemande doit être incorporée à l’Allemagne occidentale ;

b) Cuba socialiste ne doit pas exister ;

c) Les pays socialistes d’Europe orientale doivent pouvoir faire « le libre choix », c’est-à-dire que le capitalisme doit y être restauré ;

d) Les pays socialistes ne doivent pas soutenir les luttes révolutionnaires des nations et des peuples opprimés.

Le recours aux « moyens pacifiques », lorsque cela est possible, est aussi une tactique habituelle des impérialistes et des colonialistes pour parvenir à leur but.

Les classes réactionnaires recourent invariablement à deux tactiques pour maintenir leur domination et appliquer leur politique expansionniste. La première est la duperie par l’onction, l’autre la répression sanglante. La politique de paix mensongère et la politique de guerre de l’impérialisme ont toujours été au service l’une de l’autre, et elles se complètent. Le bons sens dont Kennedy fait preuve en tant que représentant de la bourgeoisie monopoliste américaine ne peut que s’exprimer par une utilisation plus sournoise de ces deux tactiques.

La violence a toujours été la principale tactique des classes dominantes réactionnaires. La duperie par l’onction n’en a jamais été qu’un auxiliaire. Les impérialistes délimitent leurs sphères d’influence à partir de leurs positions de force. Kennedy a été parfaitement clair à ce sujet. Il a déclaré qu’« en fin de compte, le seul moyen de défendre la paix est d’être prêt à se battre pour notre pays à la dernière extrémité, et de le vouloir vraiment » [22].

Et depuis qu’il est au pouvoir, il applique une stratégie dite de « riposte en souplesse », il a demandé la création accélérée de « forces militaires multiformes » et le renforcement de la « puissance globale », pour que les États-Unis puissent, à leur guise, livrer toutes les guerres, qu’elles soient totales ou limitées, nucléaires ou conventionnelles, grandes ou petites. Ce plan insensé de Kennedy a porté l’accroissement des armements et les préparatifs de guerre des États-Unis à un point sans précédent. Voyons quelques données officielles fournies par les États-Unis :

1. Les dépenses militaires du gouvernement américain qui étaient de 46,7 milliards de dollars pour l’année fiscale 1960 passeront, selon les prévisions, à 60 milliards pour l’année fiscale 1964, chiffre le plus élevé du temps de paix et chiffre supérieur à celui du temps de la guerre de Corée.

2. Kennedy a déclaré récemment que depuis deux ans le nombre des armes nucléaires détenues par les « troupes d’alerte stratégiques », des États-Unis a augmenté de 100 pour cent, celui des divisions terrestres prêtes au combat de 45 pour cent, que l’acquisition d’appareils pour le pont aérien a augmenté de 175 pour cent et les effectifs des « unités spéciales de guérillas », et des « unités anti-rébellion » de près de cinq fois [23].

3. Le Joint Strategic Target Planning Staff des États-Unis a élaboré un plan de guerre nucléaire dirigé contre l’Union soviétique et les autres pays socialistes. Au début de l’année, le secrétaire américain à la Défense McNamara déclara que « nous nous sommes assurés, pour la période envisagée, la capacité de détruire virtuellement tous les objectifs militaires « mous » et « semi-durs »

[bases au sol et bases demi-souterraines]

en Union soviétique ainsi qu’un grand nombre de ses bases de missiles extrêmement solides, avec une capacité additionnelle sous la forme d’une force bien protégée pouvant être utilisée ou tenue en réserve contre les régions urbaines et industrielles » [24].

Les États-Unis ont renforcé leur réseau de bases de missiles nucléaires dirigées contre le camp socialiste, et considérablement renforcé leur dispositif, à l’étranger, de sous-marins atomiques porteurs de missiles.

En même temps, les forces armées de l’O.T.A.N., sous commandement des Etats-Unis, ont poussé vers l’Est, cette année, et sont près des frontières de la République démocratique allemande et de la Tchécoslovaquie.

4. L’Administration Kennedy a renforcé son dispositif militaire en Asie, en Amérique latine, en Afrique et, en outre, elle a considérablement accru les effectifs des « forces spéciales » des armées de terre, de l’air et de mer, en vue de pouvoir faire face au mouvement révolutionnaire populaire de ces régions. Les États-Unis ont transformé le Sud-Vietnam en un terrain d’essai de leur « guerre spéciale », et leurs troupes y sont passées à plus de 16.000 hommes.

5. L’Administration Kennedy a renforcé les organismes opérationnels. Elle a établi un « Strike Command », qui assure la direction unifiée d’une force aérienne et terrestre combinée maintenue à un haut degré de préparation au combat, afin de pouvoir au moment voulu l’envoyer dans n’importe quelle partie du monde pour y déclencher la guerre.

Elle a instauré ces centres terrestres et souterrains de commandement national militaire et, en même temps, mis sur pied l’Emergency Airborne Command Post ainsi que l’Emergency Command Post at Sea, ces deux organismes se trouvant logés respectivement à bord d’avions et de bâtiments de guerre.

Ces faits prouvent que les impérialistes américains sont les militaristes les plus forcenés des temps modernes, les fomentateurs d’une nouvelle guerre mondiale, les pires ennemis de la paix mondiale.

Il en ressort que les impérialistes américains ne sont pas devenus de mignons angelots quoique Khrouchtchev leur ait lu la Bible et ait entonné un psaume. Ils ne sont pas devenus de miséricordieux bouddhas quoique Khrouchtchev leur ait donné des coups d’encensoir et les ait adorés.

Quelque effort que fasse Khrouchtchev pour aider les impérialistes américains, ceux-ci ne lui en témoignent aucune reconnaissance. Ils continueront à se dépouiller de leur manteau de paix par leurs nouvelles et nombreuses activités d’agression et de guerre et, ce faisant, ils continueront à infliger des soufflets à Khrouchtchev et consommeront la faillite de ses théories absurdes qui enjolivent l’impérialisme américain. C’est vraiment triste pour celui qui s’est fait volontairement le défenseur de l’impérialisme américain.

SUR LA POSSIBILITÉ DE CONJURER
UNE NOUVELLE GUERRE MONDIALE

Il est établi que les impérialistes, États-Unis en tête, préparent activement une nouvelle guerre mondiale et que le danger de guerre existe. Nous devons poser clairement ce fait devant les masses populaires.

Mais une nouvelle guerre mondiale peut-elle être conjurée ?

Le point de vue des communistes chinois a toujours été des plus limpides.

Le camarade Mao Tsé-toung a formulé après la fin de la Seconde Guerre mondiale sa thèse sur la possibilité de conjurer une nouvelle guerre mondiale, par l’analyse scientifique de la situation internationale.

Dès 1946, lors d’un entretien, devenu célèbre, avec la journaliste américaine Anna Louise Strong, le camarade Mao Tsé-toung disait : « les réactionnaires américains font aujourd’hui, peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, un tel tapage à propos d’une guerre américano-soviétique – au point d’empoisonner l’atmosphère internationale – que nous sommes obligés d’examiner de plus près leurs véritables intentions.

Il apparaît alors que, sous le couvert de slogans antisoviétiques, ils se livrent à des attaques frénétiques contre les ouvriers et les milieux démocratiques de leur pays et transforment en dépendance américaines tous les pays visés par l’expansion des États-Unis.

A mon avis, le peuple américain et les peuples de tous les pays menacés par l’agression américaine doivent s’unir et lutter contre les attaques des réactionnaires américains et de leurs laquais dans ces pays. Seule la victoire remportée dans cette lutte permettra d’éviter une troisième guerre mondiale ; sinon, celle-ci est inévitable » [25].

Ces paroles du camarade Mao Tsé-toung visaient les appréciations pessimistes formulées à l’époque à propos de la situation internationale. L’impérialisme, dirigé par les États-Unis, et toute la réaction intensifiaient de jour en jour leurs activités antisoviétiques, anticommunistes et antipopulaires et proclamaient qu’une « guerre entre les États-Unis et l’Union soviétique était inévitable », qu’« une troisième guerre mondiale devait inévitablement éclater ».

La réaction tchiangkaïchiste menait également une propagande tapageuse à ce sujet dans le but d’intimider le peuple chinois. Certains camarades s’effrayèrent de ce chantage et, face aux attaques armées de la clique réactionnaire de Tchiang Kaï-chek, épaulée par l’impérialisme américain, ils se montrèrent faibles, n’osant pas opposer résolument la guerre révolutionnaire à la guerre contre-révolutionnaire.

Tout autre était l’attitude du camarade Mao Tsé-toung. Celui-ci fit ressortir que si la lutte était menée résolument et efficacement contre les forces réactionnaires mondiales, une nouvelle guerre mondiale pouvait être conjurée.

La thèse scientifique du camarade Mao Tsé-toung fut confirmée par la grande victoire de la révolution chinoise.

La révolution chinoise triomphante provoqua un immense changement dans le rapport international des forces de classes. Le camarade Mao Tsé-toung fit remarquer en juin 1950 :

« La menace de guerre du camp impérialiste demeure. La possibilité d’une troisième guerre mondiale demeure. Mais les forces qui luttent pour mettre fin au danger de guerre, pour éviter l’éclatement d’une troisième guerre mondiale se développent rapidement, et le niveau de conscience de la grande majorité du peuple est en train de s’élever.

Une nouvelle guerre mondiale peut être conjurée si tous les partis communistes du monde parviennent à maintenir l’unité de toutes les forces de paix et de démocratie pouvant être unies et œuvrent pour qu’elles connaissent un plus grand développement » [26].

En novembre 1957, à la conférence des partis frères, le camarade Mao Tsé-toung fit une analyse détaillée des changements intervenus dans les relations internationales depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et montra que la situation internationale était parvenue à un nouveau tournant. Il décrivit cette situation de façon vivante par l’expression « le vent d’Est l’emporte sur le vent d’Ouest », empruntée à un roman classique chinois.

Il dit : « A mon avis, la caractéristique de la situation actuelle est que le vent d’Est l’emporte sur le vent d’Ouest. Ce qui signifie que les forces socialistes ont acquis une supériorité écrasante sur les forces impérialistes » [27].

Le camarade Mao Tsé-toung a tiré cette conclusion d’une analyse du rapport international des classes. Il plaça sans équivoque possible, du côté du « vent d’Est », le camp socialiste, la classe ouvrière mondiale, les partis communistes, les peuples et nations opprimés, les peuples et les pays pacifiques, et réserva « le vent d’Ouest » aux forces de guerre de l’impérialisme et des réactionnaires.

Le sens politique de cette métaphore est on ne peut plus clair et précis. Les dirigeants du P.C.U.S. et leurs disciples ont fait l’impossible pour la déformer et la présenter comme une conception géographique, raciale ou météorologique, et ils ont ainsi témoigné leur volonté de se faufiler dans les rangs de l’« Ouest » pour s’attirer les bonnes grâces de l’impérialisme et attiser le chauvinisme en Europe et en Amérique du Nord.

En déclarant que « le vent d’Est l’emporte sur le vent d’Ouest », le camarade Mao Tsé-toung visait essentiellement à démontrer que la possibilité de conjurer une nouvelle guerre mondiale avait grandi, de même que la possibilité pour les pays socialistes d’assurer à leur édification une ambiance de paix.

Ces formulations du camarade Mao Tsé-toung représentent les vues que le Parti communiste chinois a toujours fermement maintenues.

Il en ressort que l’allégation suivant laquelle le P.C.C. « ne croit pas en la possibilité d’éviter une nouvelle guerre mondiale » [28] est un mensonge inventé à dessein par la direction du PC.U.S.

Il en ressort également que la thèse concernant la possibilité de conjurer une troisième guerre mondiale a été avancée il y a bien longtemps par les marxistes-léninistes, qu’elle n’a pas été formulée tout d’abord au XXe Congrès du P.C.U.S. et qu’elle n’est pas une « création » de Khrouchtchev.

Mais Khrouchtchev n’aurait-il vraiment rien créé ? Si, il a créé. Malheureusement, ces « créations » n’ont absolument rien de marxiste-léniniste, elles sont révisionnistes.

Primo, Khrouchtchev a affirmé intentionnellement que la possibilité de conjurer une nouvelle guerre mondiale est la seule possibilité existante, et qu’il n’y a pas de danger de voir éclater une nouvelle guerre mondiale.

Les marxistes-léninistes estiment que tout en indiquant la possibilité de prévenir une nouvelle guerre mondiale, il convient de faire remarquer que le danger du déclenchement d’une guerre mondiale par l’impérialisme existe toujours. C’est seulement en faisant ressortir ces deux possibilités, en adoptant une politique correcte et en se préparant à ces deux éventualités que l’on peut mobiliser effectivement les masses populaires pour qu’elles luttent pour la défense de la paix mondiale.

Et c’est seulement ainsi que les pays socialistes et leurs peuples, les pays et les peuples pacifiques du monde entier ne se trouveront pas dans un état de totale impréparation et pris au dépourvu au cas où l’impérialisme imposerait une guerre mondiale aux peuples.

Or, Khrouchtchev et les autres s’opposent à ce que l’on dénonce le danger que représente l’impérialisme fomentant une nouvelle guerre. Selon eux, l’impérialisme en serait arrivé à aimer la paix. C’est là aider l’impérialisme à endormir les masses, à émousser leur volonté de combat pour qu’elles abandonnent leur vigilance vis-à-vis du danger d’une nouvelle guerre fomentée par l’impérialisme.

Secundo, Khrouchtchev a affirmé intentionnellement que la possibilité d’empêcher une nouvelle guerre mondiale signifie la possibilité d’empêcher toutes les guerres et que la théorie léniniste sur l’inévitabilité des guerres tant qu’existe l’impérialisme est périmée.

La possibilité d’empêcher une nouvelle guerre mondiale est une chose, celle d’empêcher toutes les guerres, y compris les guerres révolutionnaires est autre chose. Et il est tout à fait faux de confondre les deux.

Il existe un terrain propice pour la guerre tant sur subsiste l’impérialisme et le système d’exploitation de l’homme par l’homme. C’est une loi objective découverte par Lénine après de longues études scientifiques.

Traitant de la possibilité d’éviter une nouvelle guerre mondiale, Staline disait en 1952 : « Pour supprimer les guerres inévitables, il faut détruire l’impérialisme » [29].

Lénine et Staline ont raison, tandis que Khrouchtchev est dans l’erreur.

L’histoire nous enseigne que si l’impérialisme n’a déclenché la guerre mondiale qu’à deux reprises, par contre, les autres guerres qu’il a déclenchées sont en nombre incalculable. Après la Seconde Guerre mondiale, la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme, qui a les États-Unis pour chef de file, n’a cessé de provoquer des guerres locales et des conflits armés de toutes sortes dans les différentes régions du monde, et particulièrement en Asie, en Afrique et en Amérique latine.

Les faits montrent clairement que la guerre de libération nationale est inévitable au cas où l’impérialisme, surtout l’impérialisme américain, envoie ses troupes ou utilise ses laquais pour réprimer dans le sang les nations et les pays opprimés en lutte pour conquérir ou maintenir leur indépendance.

Lénine disait : « Nier toute possibilité de guerre nationale à l’époque de l’impérialisme est théoriquement faux : historiquement, c’est une erreur manifeste ; pratiquement, c’est du chauvinisme européen » [30].

Les faits montrent avant tout autant de clarté qu’au cas où la réaction bourgeoise use de la force pour réprimer le peuple de son propre pays, la guerre civile révolutionnaire est tout aussi inévitable.

Lénine disait : « Les guerres civiles sont aussi des guerres. Quiconque reconnaît la lutte des classes ne peut pas ne pas admettre les guerres civiles qui, dans toute société divisée en classes, sont la prolongation, l’extension, l’aggravation naturelles, et dans certaines conditions, inévitables, de la lutte des classes. Toutes les grandes révolutions le confirment. Ne pas admettre les guerres civiles ou les oublier, ce serait tomber dans un opportunisme extrême et renier la révolution socialiste » [31].

De toutes les grandes révolutions que les pays ont connues au cours de l’histoire, il n’y en a pour ainsi dire pas une qui ne soit passée par la guerre révolutionnaire. La Guerre de l’Indépendance américaine et la Guerre de Sécession nous en fournissent un exemple. La Révolution française nous en donne un autre. La Révolution russe et la Révolution chinoise sont aussi des exemples. Les révolutions vietnamienne, cubaine, algérienne, etc., sont autant d’exemples que tout le monde connaît.

En 1871, faisant le bilan de la Commune de Paris dans un discours prononcé à l’occasion du VIIe anniversaire de la Ière Internationale, Marx formula les conditions nécessaires pour en finir avec la domination de classe et l’oppression de classe. Il déclara : « Pour que cette transformation devienne possible, il faut d’abord instaurer la dictature du prolétariat, dont les forces armées prolétariennes constituent la condition primordiale. La classe ouvrière doit conquérir son droit à l’émancipation sur le champ de bataille » [32].

Le camarade Mao Tsé-toung, parlant en 1938 de l’expérience des révolutions russe et chinoise, a formulé, selon les principes du marxisme-léninisme, la thèse célèbre : « le pouvoir est au bout du fusil ». Cette thèse est, elle aussi, devenue l’objet des attaques des dirigeants du P.C.U.S. Ils affirment qu’elle est la preuve du « bellicisme » de la Chine.

Chers amis, le camarade Mao Tsé-toung a réfuté, il y a vingt-cinq ans déjà, les calomnies du genre des vôtres. Il a dit : « Du point de vue de la doctrine marxiste sur l’État, l’armée est la partie constitutive principale du pouvoir d’État.

Celui qui veut s’emparer du pouvoir d’État et le conserver doit posséder une forte armée. Certains ironisent sur notre compte en nous traitant de partisans de ‘l’omnipotence de la guerre’. Eh bien, oui ! Nous sommes pour l’omnipotence de la guerre révolutionnaire. Ce n’est pas mal faire, c’est bien faire, c’est être marxiste » [33].

En quoi ces paroles du camarade Mao Tsé-toung seraient-elles erronées ? Seuls ceux qui contestent toute l’expérience historique de plusieurs siècles de révolutions bourgeoises et prolétariennes contestent la thèse formulée par le camarade Mao Tsé-toung.

C’est avec des fusils que le peuple chinois a créé le pouvoir socialiste. Tout le monde, à l’exception des impérialistes et de leurs laquais, comprend aisément que ce fut là une bonne chose, que c’est un important facteur contribuant à défendre la paix mondiale et à empêcher la troisième guerre mondiale.

Les marxistes-léninistes ne dissimulent jamais leurs vues. Nous soutenons de tout cœur les guerres révolutionnaires des peuples. Comme le disait Lénine, ces guerres révolutionnaires sont « de toutes les guerres de l’histoire les seules qui soient raisonnables, légitimes, justes et réellement grandes » [34]. Nous accuser de bellicisme pour cette raison-là, c’est prouver uniquement que nous sommes vraiment avec les nations et les peuples opprimés, que nous sommes d’authentiques marxistes-léninistes.

Les impérialistes et les révisionnistes n’ont cessé d’invectiver les bolchéviks, en les accusant de « bellicistes », ils n’ont cessé d’injurier les dirigeants révolutionnaires comme Lénine et Staline en les traitant également de « bellicistes ». Que les mêmes invectives nous soient adressées aujourd’hui par les impérialistes et les révisionnistes montre précisément que nous portons haut le drapeau révolutionnaire du marxisme-léninisme.

Khrouchtchev et les autres proclament bruyamment qu’il est possible d’éviter toutes les guerres et de réaliser un « monde sans armes, sans armées et sans guerres » alors que le système impérialiste existe encore. Cette rengaine s’identifie à la théorie de « l’ultra-impérialisme » de Kautsky qui a fait faillite il y a bien longtemps. Leur but n’est que trop clair ; ils veulent faire accroire aux peuples que sous le système impérialiste, il est possible de réaliser une paix perpétuelle, et par là, ils entendent supprimer la révolution, supprimer la guerre de libération nationale et la guerre civile révolutionnaire contre l’impérialisme et ses valets, aidant en fait l’impérialisme à préparer une nouvelle guerre.

LE CULTE DE L’ARME NUCLÉAIRE ET LE CHANTAGE NUCLÉAIRE – FONDEMENT THÉORIQUE ET ORIENTATION POLITIQUE DU RÉVISIONNISME MODERNE

Le fondement même de la théorie des dirigeants du P.C.U.S. dans la question de la guerre et de la paix, c’est que tout aurait changé avec l’apparition de l’arme nucléaire, que les lois de la lutte de classe auraient changé.

Dans sa lettre ouverte, le Comité central du P.C.U.S. dit que « les armes nucléaires et les fusées, mises au point au milieu de notre siècle, ont changé l’idée que l’on se faisait de la guerre ». En quoi a-t-elle été changée ?

Selon la direction du P.C.U.S., avec l’apparition de l’arme nucléaire, il n’y a plus de distinction entre guerres justes et guerres injustes. « La bombe atomique, dit-elle, n’observe aucun principe de classe », « la bombe atomique ne se pose pas la question de savoir où est l’impérialiste et où est le travailleur, elle frappe des superficies entières ; pour un monopoleur on anéantirait donc des millions d’ouvriers » [35].

La direction du P.C.U.S. soutient qu’avec l’apparition de l’arme nucléaire, les nations et les peuples opprimés doivent renoncer à la révolution, renoncer aux guerres justes que sont la guerre révolutionnaire populaire et la guerre de libération nationale. Sinon, l’humanité se verrait anéantie.

Elle affirme qu’« une petite ‘guerre locale’ quelconque risque d’être l’étincelle qui allumerait la guerre mondiale » ; qu’« aujourd’hui, n’importe quelle guerre, même quand elle débute par une guerre ordinaire, non nucléaire, pourrait se transformer en une guerre destructrice nucléaire et de fusées » [36] et qu’ainsi « nous détruirons notre Arche de Noé – la terre ».

La direction du P.C.U.S. estime que devant le chantage nucléaire et la menace de guerre de l’impérialisme, il ne reste aux pays socialistes qu’à s’incliner, toute résistance étant inadmissible.

Khrouchtchev a dit : « Il ne fait aucun doute que si des maniaques impérialistes déclenchaient la guerre thermonucléaire mondiale, le système capitaliste qui engendre les guerres périrait inévitablement. Mais les pays socialistes, la cause de la lutte pour le socialisme dans le monde entier gagneraient-ils à une catastrophe thermonucléaire mondiale ?

Seuls les gens qui veulent sciemment ignorer les faits peuvent le croire. Quant aux marxistes-léninistes, ils ne peuvent songer à ériger une civilisation communiste sur les ruines des centres de la culture mondiale, sur un sol dévasté et contaminé par les retombées radio-actives. Sans mentionner que pour beaucoup de peuples la question du socialisme ne se poserait même plus, car ils seraient physiquement supprimés de la face de notre planète » [37].

En un mot, pour la direction du P.C.U.S., depuis l’apparition de l’arme nucléaire, les contradictions entre le camp socialiste et le camp impérialiste, entre le prolétariat et la bourgeoisie des pays capitalistes, entre les nations opprimées et l’impérialisme ont toutes disparu. Toutes les contradictions de classe dans le monde auraient cessé d’être.

Et la direction du P.C.U.S. considère les contradictions du monde contemporain comme n’en faisant plus qu’une, une contradiction de leur cru qui se résume à ceci : l’impérialisme et les classes et les nations opprimées se maintiendront tous en vie ou bien périront tous ensemble.

Chez les dirigeants du P.C.U.S. , on ne trouve plus trace de ce qui est marxisme-léninisme, Déclarations de 1957 et de 1960, socialisme et communisme ; il ne reste plus rien, le vent a tout emporté.

Voyez la franchise avec laquelle s’exprime la Pravda : « Si la tête tombe, de quelle utilité sont encore les principes ? » [38].

Cela revient à dire que les révolutionnaires qui sont tombés sous les coups des réactionnaires pour que triomphent les révolutions russes et la Révolution d’Octobre, les combattants qui ont donné héroïquement leur vie durant la guerre antifasciste, les héros qui ont versé leur sang dans la lutte contre l’impérialisme et pour l’indépendance nationale, les martyrs qui ont, à toutes les époques, donné leur vie pour la cause révolutionnaire étaient des imbéciles. Quel besoin avaient-ils de donner jusqu’à leur tête pour maintenir les principes ?

C’est là pure philosophie de renégat. C’est une infamie que l’on ne doit trouver que dans la confession d’un traître.

C’est guidée par cette « théorie » du culte de l’arme nucléaire et du chantage nucléaire que la direction du P.C.U.S. estime que la voie pour sauvegarder la paix mondiale n’est pas celle de l’union de toutes les forces de notre époque qui défendent la paix et de la formation par elles du front uni le plus large pour lutter contre l’impérialisme américain et ses laquais, mais celle de la coopération entre les deux grandes puissances nucléaires, l’Union soviétique et les États-Unis, en vue de régler les problèmes mondiaux.

Khrouchtchev a dit : « Nous [l’U.R.S.S. et les États-Unis] sommes les pays les plus puissants au monde. Si nous nous unissons dans l’intérêt de la paix, il n’y aura pas de guerre. Et si un fou s’avisait alors de déclencher la guerre, il nous suffirait de le menacer du doigt pour qu’il se calme » [39].

Tout le monde peut y voir clairement où en sont arrivés les dirigeants soviétiques, eux qui prennent l’ennemi pour l’ami.

Pour couvrir ses erreurs, la direction du P.C.U.S. n’hésite pas à s’en prendre à la juste ligne du P.C.C. par le mensonge et la calomnie. Elle continue à maintenir qu’en préconisant le soutien à la guerre de libération nationale et à la guerre civile révolutionnaire des peuples, le P.C.C. veut provoquer une guerre nucléaire mondiale.

Le mensonge est étrange.

Le P.C.C. a toujours estimé que les pays socialistes doivent soutenir activement la lutte révolutionnaire des peuples, y compris la guerre de libération nationale et la guerre civile révolutionnaire. Ne pas le faire équivaudrait, pour eux, à renoncer aux devoirs qu’implique l’internationalisme prolétarien. En même temps, nous estimons que les nations et les peuples opprimés ne peuvent réaliser leur libération qu’en comptant sur leur propre lutte révolutionnaire résolue, que nul ne peut les remplacer dans cette tâche.

Nous avons toujours estimé que les pays socialistes ne doivent pas utiliser l’arme nucléaire, et n’en ont pas besoin, dans leur soutien à la guerre de libération nationale et à la guerre civile révolutionnaire des peuples.

Nous avons toujours estimé que les pays socialistes doivent s’assurer et conserver la supériorité nucléaire. C’est seulement ainsi qu’il sera possible de contraindre l’impérialisme à renoncer à la guerre nucléaire et de favoriser l’interdiction totale des armes nucléaires.

Nous avons toujours estimé qu’aux mains des pays socialistes, l’arme nucléaire n’est jamais qu’une arme défensive qui doit leur permettre de résister à la menace nucléaire de l’impérialisme. Les pays socialistes ne doivent en aucun cas utiliser les premiers l’arme nucléaire, pas plus qu’ils ne peuvent jouer avec cette arme, opérer du chantage nucléaire ou miser sur l’arme nucléaire.

Nous nous opposons à la façon d’agir erronée des dirigeants du P.C.U.S. qui refusent de soutenir la lutte révolutionnaire des peuples, nous nous élevons également contre leur attitude envers l’arme nucléaire, qui est erronée. Au lieu d’examiner sérieusement leurs erreurs, ils en sont arrivés à nous accuser de vouloir que les États-Unis et l’Union soviétique « se heurtent de front » [40] , de vouloir les précipiter dans la guerre nucléaire.

Nous leur répondons : Non, chers amis. Ne recourez plus à ces mensonges et calomnies monstrueux. Le P.C.C. non seulement se déclare fermement opposé à ce que l’Union soviétique et les États-Unis se heurtent de front, mais il prouve par les actes qu’il cherche à empêcher un conflit armé direct entre les deux grandes puissances.

La guerre de Corée pour résister à l’agression américaine, que nous avons menée avec les camarades coréens, et notre lutte contre l’impérialisme américain dans le Détroit de Taïwan en sont des exemples.

Nous avons pris sur nous le lourd fardeau des sacrifices indispensables, et nous nous sommes placés au premier rang de la lutte pour la défense du camp socialiste, de sorte que l’Union soviétique pouvait se trouver en seconde ligne. Y a-t-il encore la moindre moralité prolétarienne chez les dirigeants du P.C.U.S. pour qu’ils en soient à tenir de tels propos mensongers ?

En fait, ce n’est pas nous mais la direction du P.C.U.S. qui s’est fréquemment vantée de ce qu’elle utiliserait l’arme nucléaire pour aider tel ou tel pays dans sa lutte anti-impérialiste.

Tout le monde sait que les nations et les peuples opprimés ne disposent pas d’armes nucléaires et que, par ailleurs, ils ne pourraient pas et n’auraient nul besoin de les utiliser pour faire la révolution. La direction du P.C.U.S. a, elle-même, admis que dans les guerres de libération nationale et les guerres civiles, il n’y a souvent pas de ligne de front séparant nettement les adversaires et que, par conséquent, l’utilisation de l’arme nucléaire y est hors de question.

Eh bien, nous voulons lui demander : Quel besoin un pays socialiste a-t-il d’appuyer les luttes révolutionnaires des peuples par l’arme nucléaire ?

Nous voulons aussi lui demander : Et de quelle façon un pays socialiste utiliserait-il l’arme nucléaire pour soutenir la lutte révolutionnaire des nations et des peuples opprimés ? L’utiliserait-il là où se poursuit une guerre de libération nationale ou une guerre civile, soumettant par là et les révolutionnaires et les impérialistes à l’attaque nucléaire ?

Ou prendrait-il l’initiative d’utiliser l’arme nucléaire contre un pays impérialiste qui mènerait une guerre d’agression avec des armes conventionnelles ? Il est évident que dans l’un et l’autre cas, l’utilisation de l’arme nucléaire par un pays socialiste est absolument inadmissible.

En fait, lorsqu’elle brandit l’arme nucléaire, la direction du P.C.U.S. ne vise pas vraiment à soutenir la lutte anti-impérialiste des peuples.

Parfois, elle se contente de publier une déclaration qu’elle ne compte nullement honorer, ceci pour s’assurer du prestige à bon marché.

D’autres fois, par exemple dans la crise des Caraïbes, elle entre, en misant sur la chance, par opportunisme et par manque du sens des responsabilités, dans quelque partie nucléaire, et cela a un but caché.

Et dès que l’adversaire a percé son chantage nucléaire à jour et lui oppose le sien, elle bat précipitamment en retraite, passe de l’aventurisme au capitulationnisme, et perd tout l’enjeu qu’elle a jeté dans la partie nucléaire.

Nous tenons à faire remarquer que le grand peuple soviétique et la grande Armée rouge ont été, sont et resteront une grande force de la défense de la paix. Mais la stratégie militaire de Khrouchtchev, fondée sur le culte de l’arme nucléaire et le chantage nucléaire, est totalement fausse.

Khrouchtchev ne voit que l’arme nucléaire. Selon lui, « avec le développement, à l’époque actuelle, de la technique militaire, l’aviation et la marine de guerre ont perdu l’importance qu’elles avaient. Ces armes seront remplacées et non pas réduites » [41].

Évidemment, les unités et les hommes chargés des opérations terrestres ont moins d’importance encore. Il dit qu’« à présent, ce qui décide de la capacité de la défense nationale, ce n’est pas le nombre de soldats qui ont l’arme à la bretelle, le nombre d’hommes portant des capotes ». « La capacité défensive d’un État dépend, à un degré décisif, de la puissance de feu, des moyens de lancement qu’il détient » [42].

Quant à la milice et aux masses populaires, elles sont d’autant plus sans importance. Khrouchtchev a eu de mot fameux : maintenant que nous possédons des armes modernes, la milice n’est plus une armée, mais tout juste de la chair humaine [43].

Toutes ces théories militaires de Khrouchtchev vont entièrement à l’encontre de la théorie marxiste-léniniste sur la guerre et l’armée. Agir suivant cette orientation erronée ne peut que désagréger l’armée et la désarmer moralement.

De toute évidence, si un pays socialise accepte la stratégie erronée de Khrouchtchev, il se placera inévitablement dans une situation des plus dangereuses.

Khrouchtchev a toute latitude de s’octroyer le tire de « grand combattant de la paix », de se décerner le « prix de la paix », de se décorer de médailles de héros. Mais il a beau se vanter, il ne peut dissimuler le jeu dangereux des armes nucléaires auquel il se livre de façon irréfléchie et téméraire, ni sa soumission servile face au chantage nucléaire de l’impérialisme.

COMBATTRE OU CAPITULER

La paix mondiale ne peut être gagnée que par la lutte des peuples, et non en la quémandant aux impérialistes. La paix ne peut être sauvegardée efficacement que si l’on s’appuie sur les masses populaires et engage une lutte qui réponde du tac au tac à la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme. C’est là la juste politique.

La lutte du tac au tac est une importante conclusion tirée par le peuple chinois de sa longue lutte contre l’impérialisme et ses valets.

Le camarade Mao Tsé-toung a dit : « Tchiang Kaï-chek cherche toujours à arracher au peuple la moindre parcelle de pouvoir, le moindre avantage conquis. Et nous ? Notre politique consiste à lui riposter du tac au tac et à nous battre pour chaque pouce de terre. Nous agissons de la même manière que lui ».

Il a ajouté : « Tchiang Kaï-chek cherche toujours à imposer la guerre au peuple, une épée à la main gauche, une autre à la main droite. A son exemple, nous prenons, nous aussi, des épées » [44].

Analysant la situation politique intérieure en 1945, le camarade Mao Tsé-toung disait : « La manière de ‘riposter du tac au tac’ dépend de la situation. Parfois, ne pas aller négocier, c’est riposter du tac au tac ; parfois, aller négocier, c’est aussi riposter du tac au tac… Si l’on vient pour se battre, nous nous battrons. Nous nous battrons pour gagner la paix. La paix ne viendra pas si nous ne portons pas des coups sévères aux réactionnaires qui osent attaquer les régions libérées » [45].

Faisant le bilan des leçons de l’histoire, suite à l’échec de la Révolution chinoise de 1924-27, le camarade Mao Tsé-toung disait : « Face aux attaques contre-révolutionnaires lancées contre le peuple, Tchen Tou-sieou n’adopta pas la politique de riposter du tac au tac et de se battre pour chaque pouce de terre ; si bien qu’en 1927, dans l’espace de quelques mois, il fit perdre au peuple tous les droits que celui-ci avait conquis » [46].

Les communistes chinois savent ce qu’est la politique de la riposte du tac au tac et ils s’en tiennent fermement à elle. Nous sommes à la fois contre le capitulationnisme et contre l’aventurisme. Cette juste politique fit triompher la révolution chinoise, elle assura également les grands succès remportés par le peuple chinois après la révolution victorieuse, dans la lutte contre l’impérialisme.

Tous les révolutionnaires approuvent et saluent cette juste politique de combat formulée par les communistes chinois. Tous les impérialistes et les réactionnaires la craignent et la haïssent.

Qu’elle soit devenue l’objet des attaques perfides de la direction du P.C.U.S. prouve uniquement que celle-ci ne veut en aucune façon s’opposer à l’impérialisme. Ses attaques et calomnies contre cette politique visent simplement à dissimuler la ligne erronée par laquelle elle va au-devant de l’impérialisme et capitule devant lui.

La direction du P.C.U.S. dit : Mener contre l’impérialisme une lutte qui lui réponde du tac au tac, mais cela ne conduirait-il pas à la tension internationale ? Et ne serait-ce pas de la folie ?

Selon cette logique, seules l’agression et la menace impérialistes seraient permises et les victimes de l’agression impérialiste n’auraient pas le droit de combattre, seule l’oppression impérialiste serait permise et les opprimés ne seraient pas en droit de résister. C’est là une tentative non déguisée d’absoudre les impérialistes de leurs crimes d’agression. Et c’est tout bonnement la philosophie du plus fort.

La tension internationale résulte de la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme. Face à l’agression et à la menace de l’impérialisme, les peuples doivent évidemment engager résolument le combat. Les faits prouvent que seule la lutte permet de faire reculer l’impérialisme et d’obtenir une détente réelle de la situation internationale. Céder en toutes choses devant l’impérialisme ne mène pas à la détente réelle et ne peut que l’encourager à passer à l’agression.

Nous nous sommes toujours opposés à la création de la tension internationale par l’impérialisme et nous avons toujours été partisans du relâchement de la tension internationale. Mais les impérialistes s’obstinent à mener partout l’agression, à créer partout la tension, et l’aboutissement ne peut en être que le contraire de ce qu’ils souhaitent.

Le camarade Mao Tsé-toung a dit : « Les impérialistes américains se figurent que la situation de tension leur est toujours avantageuse, mais en réalité, cette situation qu’ils ont créée est allée à l’encontre de leur désir : elle a eu pour effet de mobiliser les peuples du monde entier contre les agresseurs américains ».

Il a dit aussi : « Si les groupes monopoleurs des Etats-Unis persistent à appliquer leur politique d’agression et de guerre, un jour viendra où ils seront pendus par les peuples du monde entier » [47].

La Déclaration de 1957 le dit à juste titre : « Par leur politique, ces forces impérialistes et agressives antipopulaires préparent elles-mêmes leur perte et créent leurs propres fossoyeurs ».

C’est là la dialectique de l’histoire. Les philistins qui révèrent les impérialistes auront beaucoup de difficultés à comprendre cette vérité.

La direction du P.C.U.S. dit : La riposte du tac au tac que vous préconisez signifie le refus de la négociation. C’est là un mensonge de plus.

Nous avons toujours soutenu que ceux qui refusent la négociation en toutes circonstances ne sont certainement pas des marxistes-léninistes.

Au cours de la guerre civile révolutionnaire, les communistes chinois ont mené à plusieurs reprises des négociations avec le Kuomintang. Même à la veille de la libération de la Chine, ils n’ont pas refusé la négociation.

Le camarade Mao Tsé-toung a dit en mars 1949 : Qu’il s’agisse de négociations de paix sur un plan général ou de pourparlers de caractère local, nous devons toujours nous tenir prêts. « Nous ne devons pas refuser de négocier par crainte des complications ou par souci de la tranquillité, nous ne devons pas non plus y aller avec des idées brumeuses. Nous devons être fermes sur les principes, et aussi avoir toute la souplesse que permet et qu’exige l’application de nos principes » [48].

Sur le plan international, dans la lutte contre l’impérialisme et la réaction, les communiste chinois ont adopté la même juste attitude vis-à-vis de la négociation.

A propos des pourparlers d’armistice en Corée, le camarade Mao Tsé-toung a dit en octobre 1951 : « Nous avons signifié il y a longtemps que la question coréenne devait être réglée pacifiquement.

Cela reste valable pour aujourd’hui. A condition que le gouvernement américain veuille régler la question sur une base juste et équitable et n’use plus, comme par le passé, de toutes sortes de moyens honteux pour saboter et entraver le déroulement des pourparlers d’armistice en Corée, ceux-ci pourront aboutir ; dans le cas contraire, cela sera impossible » [49].

La lutte résolue menée contre l’impérialisme américain l’a obligé à accepter l’accord d’armistice en Corée.

Nous avons participé activement à la Conférence de Genève de 1954 et contribué au rétablissement de la paix en Indochine.

Nous sommes également pour la négociation, même avec les États-Unis qui occupent notre terre de Taïwan. Les entretiens sino-américains au niveau des ambassadeurs durent depuis plus de huit ans.

Nous avons participé activement à la Conférence de Genève de 1961 sur la question du Laos et concouru à la signature des Accords de Genève sur le respect de l’indépendance et de la neutralité du Laos.

Les communistes chinois ne permettraient-ils qu’à eux-mêmes de négocier avec les pays impérialistes et seraient-ils opposés à ce que les dirigeants du P.C.U.S. négocient avec les dirigeants des pays impérialistes ?

Bien sûr que non.

En fait, nous avons toujours soutenu énergiquement toutes les négociations favorables et non préjudiciables à la défense de la paix mondiale que le gouvernement soviétique a menées avec des pays impérialistes.

Le camarade Mao Tsé-toung déclarait le 14 mai 1960 : « Nous soutenons la convocation de la Conférence au Sommet, qu’une telle conférence aboutisse ou non à un succès et qu’elle que soit l’importance de celui-ci. Cependant, pour obtenir la paix mondiale, on doit s’appuyer essentiellement sur la lutte résolue des peuples » [50].

Nous sommes pour la négociation avec les pays impérialistes. Mais il est inadmissible de fonder les espoirs d’une paix mondiale sur la négociation, de répandre des illusions au sujet de la négociation et, de ce fait, paralyser la volonté de combat des peuples, comme le fait Khrouchtchev.

A vrai dire, l’attitude erronée qu’il a adoptée vis-à-vis de la négociation nuit à la négociation.

Plus Khrouchtchev cèdera aux impérialistes et en escomptera n’importe quelle faveur, plus ils seront insatiables. Khrouchtchev apparaît comme étant le plus grand coureur de négociations qu’ait connu l’histoire, ses sentiments sont si mal payés de retour et il est souvent tourné en dérision.

Les faits historiques sont innombrables qui montrent que les impérialistes et les réactionnaires ne se soucient jamais de ménager les capitulards.

LA VOIE DE LA DÉFENSE DE LA PAIX ET LA VOIE QUI MÈNE A LA GUERRE

Il ressort de tout ce qui précède que la divergence entre la direction du P.C.U.S. et nous dans la question de la guerre et de la paix est une divergence entre deux lignes différentes : il s’agit de savoir s’il faut ou non combattre l’impérialisme, s’il faut ou non soutenir la lutte révolutionnaire, s’il faut ou non mobiliser les peuples du monde entier pour s’opposer au plan de guerre de l’impérialisme, s’il faut ou non s’en tenir au marxisme-léninisme.

Le P.C.C., comme tous les autres partis authentiquement révolutionnaires, s’est toujours trouvé à la pointe du combat contre l’impérialisme et pour la défense de la paix mondiale. Nous soutenons que pour sauvegarder la paix mondiale, il faut sans cesse dénoncer l’impérialisme, mobiliser et organiser les masses populaires pour qu’elles luttent contre l’impérialisme, qui ont les Etats-Unis pour chef de file, il faut compter sur le développement des forces du camp socialiste, sur les luttes révolutionnaires du prolétariat et des travailleurs de tous les pays, sur la lutte de libération des nations opprimées, sur la lutte de tous les peuples et de tous les pays pacifiques, sur le vaste front uni contre l’impérialisme américain et ses laquais.

La ligne que nous préconisons est conforme à la ligne commune des partis communistes telle qu’elle est définie dans les Déclarations de 1957 et de 1960.

Cette ligne contribue à élever continuellement la conscience des masses populaires et permet à la lutte pour la paix mondiale de se développer dans la juste direction.

Cette ligne permet de renforcer sans cesse les forces mondiales de la paix qui ont le camp socialiste pour noyau et de frapper et d’affaiblir sans cesse les forces de guerre de l’impérialisme.

Cette ligne permet à la révolution des peuples de se développer et de gagner sans cesse en ampleur, elle permet de lier les mains aux impérialistes.

Cette ligne permet de faire jouer pleinement tous les facteurs existants, y compris les contradictions entre les impérialistes américains et les autres impérialistes, et d’isoler au maximum l’impérialisme américain.

Cette ligne permet de briser le chantage nucléaire de l’impérialisme américain et de faire échouer son plan de déclenchement d’une nouvelle guerre mondiale.

C’est la ligne qui permet aux peuples de faire triompher à la fois la révolution et la paix mondiale. C’est, pour la défense de la paix mondiale, la voie juste et efficace.

La ligne suivie par la direction du P.C.U.S. est diamétralement à l’opposé de la nôtre, à l’opposé de la ligne commune aux marxistes-léninistes et à tous les révolutionnaires.

Au lieu de diriger sa lutte contre l’ennemi de la paix mondiale, la direction du P.C.U.S. la dirige contre le camp socialiste, affaiblissant et sabotant par là le noyau des forces de la paix mondiale.

La direction du P.C.U.S. recourt au chantage nucléaire pour intimider les peuples des pays socialistes et elle ne leur permet pas de soutenir la lutte révolutionnaire des nations et des peuples opprimés, aidant par là l’impérialisme américain à isoler le camp socialiste et à réprimer la révolution des peuples.

La direction du P.C.U.S. recourt au chantage nucléaire pour intimider les nations et les peuples opprimés du monde entier, elle ne leur permet pas de faire la révolution et elle collabore avec l’impérialisme américain pour étouffer l’« étincelle » de la révolution, l’aidant ainsi à appliquer en toute liberté sa politique d’agression et de guerre dans les zones intermédiaires situées entre les États-Unis et le camp socialiste.

La direction du P.C.U.S. use, en outre, d’intimidation envers les alliés des États-Unis et ne tolère pas qu’ils combattent l’emprise de ceux-ci, aidant par-là l’impérialisme américain à asservir ces pays et à consolider ses positions.

La pratique adoptée par les dirigeants du P.C.U.S. revient à supprimer carrément la lutte contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme.

Elle revient à supprimer carrément le front uni contre l’impérialisme américain et ses laquais et pour la défense de la paix mondiale.

C’est là une ligne adaptée à la « stratégie mondiale » de l’impérialisme américain.

Ce n’est pas la voie de la défense de la paix mondiale, mais la voie qui accentue le danger de guerre et qui mène à la guerre.

Aujourd’hui, le monde est loin d’être ce qu’il était à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Il y a maintenant un puissant camp socialiste. En Asie, en Afrique et en Amérique latine, le mouvement de libération national bat en tempête. La conscience politique des peuples du monde entier s’est considérablement élevée. La force des peuples révolutionnaires s’est accrue dans de grandes proportions. Le peuple soviétique, les peuples des autres pays socialistes et les peuples du monde entier ne toléreront jamais qu’il soit décidé de leur sort par les forces de guerre impérialistes et ceux qui claironnent leur gloire.

Les actes d’agression et de guerre des impérialistes et des réactionnaires contribuent à l’élévation graduelle de la conscience politique des peuples. La pratique sociale est l’unique critère de la vérité. Nous sommes persuadés que nombre de ceux qui ont des vues erronées sur la question de la guerre et de la paix reviendront à une juste conception, grâce aux leçons par la négative des impérialistes et des réactionnaires. A ce sujet, nous avons bon espoir.

Nous sommes convaincus que les communistes et les peuples du monde entier déjoueront le plan impérialiste d’une nouvelle guerre mondiale et assureront la paix mondiale, à condition qu’ils soient à même de dénoncer la duperie impérialiste, de percer à jour le mensonge révisionniste et d’assumer la tâche qu’est la défense de la paix mondiale.

[1] V. I. Lénine : « Rapport sur la paix présenté au Deuxième Congrès des Soviets des députés ouvriers et soldats de Russie », Œuvres, tome 26.

[2] J. Staline : « Sur la situation internationale », Œuvres, tome 6.

[3] J. Staline : Bilan de la session plénière de juillet du Comité central du Parti communiste (b) de l’U.R.S.S », Œuvres, tome 11.

[4] K. Kautsky : Problèmes nationaux.

[5] K. Kautsky : Défense nationale et social-démocratie.

[6] Ibidem.

[7] Intervention de Haase sur la question de l’impérialisme au Congrès du Parti social-démocrate allemand, Chemnitz, 1912, Cahiers des Congrès du parti social-démocrate 1910-1913, tome II.

[8] K. Kautsky : Guerre et démocratie, Introduction.

[9] Résolution sur la Société des Nations adoptée en 1919 à la conférence de Berne de l’Internationale socialiste.

[10] K. Kautsky : La social-démocratie durant la guerre.

[11] K. Kautsky : Guerre et démocratie, Introduction.

[12] K. Kautsky : Un Catéchisme social-démocrate.

[13] Intervention de E. Bernstein sur la question du désarmement au Congrès du Parti social-démocrate allemand, Chemnitz, 1912, Cahiers des Congrès du Parti social-démocrate 1910-1913, tome II.

[14] K. Kautsky : Encore une fois le désarmement.

[15] K. Kautsky : Défense nationale et social-démocratie.

[16] Ibidem.

[17] K. Kautsky : Les Socialistes et la guerre.

[18] V. I. Lénine : « Aux ouvriers qui soutiennent la lutte contre la guerre et contre les socialistes ralliés à leurs gouvernements », Œuvres, tome 23.

[19] J. Staline : « Bilan de la session plénière de juillet du Comité central du Parti communiste (b) de l’U.R.S.S., Œuvres, tome 11.

[20] Lettre de N.S. Khrouchtchev à J.F. Kennedy, 27 octobre 1962.

[21] Message de N.S. Khrouchtchev et de L.I. Brejnev à J.F. Kennedy à l’occasion du Nouvel An, Izvestia, 3 janvier 1963.

[22] Discours de J.F. Kennedy prononcé le 11 novembre 1961 à la Cérémonie du VIIIe anniversaire du jour des vétérans.

[23] Discours de J.F. Kennedy prononcé le 30 octobre 1963 à un dîner organisé par le Parti démocrate pour la collecte de fonds.

[24] Déclaration de R.S. McNamara du 30 janvier 1963 devant le Armed Services Committee de la Chambre des Représentants.

[25] Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[26] Mao Tsé-toung : « Luttons pour une amélioration fondamentale de la situation financière et économique du pays », Renmin Ribao, 13 juin 1950.

[27] Mao Tsé-toung sur « L’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier ».

[28] Lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. aux organisations du Parti et à tous les communistes de l’Union soviétique, 14 juillet 1963.

[29] J. Staline : « Les problèmes économiques du socialisme en U.R.S.S. »

[30] V. I. Lénine : « Le Programme militaire de la révolution prolétarienne », Œuvres, tome 23.

[31] Ibidem.

[32] Œuvres complètes de Marx et d’Engels, tome 17.

[33] « Problèmes de la guerre et de la stratégie », Écrits militaires de Mao Tsé-toung.

[34] V. I. Lénine : « Les Jours de révolution », Œuvres, tome 8.

[35] Lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. aux organisations du Parti et à tous les communistes de l’Union soviétique, 14 juillet 1963.

[36] Discours télévisé de N.S. Krouchtchev, 15 juin 1961.

[37] Allocution de N.S. Krouchtchev prononcée le 16 janvier 1963 au VIe Congrès du Parti socialiste unifié d’Allemagne.

[38] « A gauche du bon sens », Pravda, 16 août 1963.

[39] Entretien de N.S. Krouchtchev avec C.L. Sulzberger le 5 septembre 1961, Pravda, 10 septembre 1961.

[40] « La Ligne générale du mouvement communiste international et le programme schismatique des dirigeants chinois », par la Rédaction du Kommunist, n° 14, 1963.

[41] Rapport de N.S. Khrouchtchev présenté en janvier 1960 à la session du Soviet suprême.

[42] Ibidem.

[43] Allocution de N.S. Khrouchtchev prononcée le 24 juin 1960 à la Rencontre de Bucarest des représentants des partis frères de douze pays.

[44] La Situation et notre politique après la victoire dans la guerre de résistance contre le Japon », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[45] « Sur les négociations de Tchongking », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[46] « La Situation et notre politique après la victoire dans la guerre de résistance contre le Japon », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[47] Allocution du président Mao Tsé-toung à la Conférence suprême d’Etat, Renmin Ribao, 9 septembre 1958.

[48] « Rapport à la deuxième session plénière du comité central issu du VIIe Congrès du Parti communiste chinois », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[49] Mao Tsé-toung : Allocution d’ouverture à la troisième session du Premier Comité national de la Conférence consultative du Peuple chinois, Renmin Ribao, 24 octobre 1951.

[50] Importants entretiens du président Mao Tsé-toung avec des personnalités d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.

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contre l’hégémonie des superpuissances