Auteur/autrice : IoULeeM0n

  • Le facteur déterminant, c’est l’homme

    Par le Groupe d’études philosophiques des ouvriers de la Verrerie de Tchangtebouen, 1972

    En vue d’appliquer dans tous les domaines la ligne générale qui consiste à « édifier le socialisme selon les principes : déployer tous ses efforts ; aller toujours de l’avant ; quantité, rapidité, qualité et économie », arrêtée par notre grand dirigeant, le président Mao, et son grand principe stratégique : « Se préparer en prévision d’une guerre et de calamités naturelles, et tout faire dans l’intérêt du peuple », nous devons, en nous servant comme arme de la pensée philosophique du président Mao, faire valoir pleinement l’esprit d’initiative subjectif de l’homme dans le domaine de la production et régler correctement le rapport entre l’homme et le matériel, afin que le mouvement de masse pour l’accroissement de la production et la pratique de l’économie progresse triomphalement dans la voie de la pensée Mao Zedong.

    Créer les conditions matérielles quand elles font défaut

    En 1969, notre usine s’est vu confier une nouvelle tâche : fabriquer une pièce importante, appelée couramment « un niveau à bulle », utilisée dans certains appareils de précision.

    Tout le monde se sentait transporté et était décidé à faire de son mieux pour appliquer la grande mesure stratégique du président Mao : « Se préparer en prévision d’une guerre et de calamités naturelles, et tout faire dans l’intérêt du peuple. » Il était exigé de ce nouveau produit qu’il n’éclatât ni sous un froid de -60° ni sous une chaleur de 50°.

    Pour lui donner de telles perfections, la mise au point ne pouvait se faire sans les conditions suivantes : température constante, absence totale de poussière et de secousses.

    Or, l’atelier d’instruments de mesure n’était qu’une pièce en terre battue donnant sur la rue, dont les vitres tremblaient chaque fois qu’un train passait ; le sol et les murs étaient en terre, les installations faites avec les moyens du bord, et le dispositif de régularisation de température indispensable n’existait naturellement pas.

    Que faire en l’absence de toutes ces conditions matérielles ? Il en était qui ne voyaient pas d’autre moyen que de tendre la main vers l’État, mais la majeure partie des camarades s’y opposaient et suggérèrent que l’on fabriquât le nécessaire soi-même.

    Que le développement de la production et la mise au point de nouveaux produits exigent certaines conditions matérielles, tout matérialiste doit nécessairement le reconnaître.

    Seulement, quand on met au point un nouveau produit, on se trouve souvent devant la contradiction née du fait que l’on ne dispose pas de toutes les conditions matérielles requises. Pour ceux qui ne savent que tendre la main, on ne peut entreprendre le travail avant que l’État n’ait fait des investissements et accordé de nouvelles installations et des matériaux.

    Ces camarades tournent toujours autour des conditions matérielles et ne voient pas la puissance créatrice illimitée des masses populaires ; ils ne comprennent pas que les conditions matérielles peuvent être créées par les hommes armés de la pensée Mao Zedong.

    Nous, la classe ouvrière, nous sommes partisans de mettre la main à la pâte.

    Pour nous, l’élément décisif pour développer la production et sortir des produits qui relèvent des domaines avancés de la science et de la technique, c’est l’homme et non le matériel.

    Tout comme le président Mao nous l’enseigne : « Tant qu’il y aura des hommes, des miracles de toute espèce pourront être accomplis sous la direction du Parti communiste. » C’est ainsi que les camarades en vinrent à déclarer : « La condition la plus importante de toutes, c’est d’avoir des hommes armés de la pensée Mao Zedong, et l’esprit révolutionnaire de travailler d’arrache-pied en comptant sur ses propres forces. Les conditions matérielles font-elles défaut, nous les créerons ! »

    Attendre que les conditions soient réunies ou les créer, voilà ce qui reflète la lutte entre les deux conceptions du monde et les deux lignes.

    Tendre la main à l’État et attendre de disposer de toutes les conditions est signe que le poison répandu par la ligne révisionniste dans le domaine de la gestion des entreprises n’est pas encore complètement éliminé, tandis que se mettre au travail et créer les conditions soi-même est la marque du style propre au prolétariat, la matérialisation de la grande pensée du président Mao : « compter sur ses propres forces », « lutter avec endurance » et « La diligence et l’économie doivent être. . . observées dans la gestion des usines. »

    Notre conscience s’étant élevée, nous nous jetâmes immédiatement dans le combat pour la mise au point du « niveau à bulle ». En l’absence de machines, nous fîmes le travail à la main, tout en y apportant des innovations ; n’ayant pas les machines nécessaires, nous en fabriquâmes avec les moyens du bord.

    Pour mettre nos « niveaux » à l’abri de la poussière, nous les travaillions en les maintenant sous une énorme cloche de verre. Pour réaliser les conditions de température constante, nous ouvrions les fenêtres quand il faisait trop chaud, et allumions le feu quand il faisait trop froid.

    Pour éviter les secousses dues aux vibrations, nous fixions la position de la bulle la nuit quand la circulation avait pratiquement cessé dans la rue.

    C’est ainsi que nous avons réussi à mettre au point des « niveaux » correspondant aux normes en créant des conditions de propreté là où elles faisaient défaut, des conditions pour une température constante là où elles variaient constamment et des conditions de stabilité en dépit des vibrations.

    En faisant le bilan des enseignements tirés, tous furent d’accord pour dire que du moment que l’on compte sur ses propres forces tout en étant animé de l’esprit révolutionnaire de travailler d’arrache-pied, les conditions matérielles qui font défaut peuvent être créées ; quant aux machines construites avec les moyens du bord, elles peuvent également sortir de nouveaux produits si elles correspondent aux normes scientifiques et si leur conception est rationnelle.

    Transformer les conditions défavorables en conditions favorables

    Notre usine est une vieille entreprise équipée d’installations et de machines qui datent souvent de l’époque de sa fondation. Avec les nouvelles tâches de production qui s’imposent, une contradiction apparut : les vieilles installations n’étaient plus en mesure de faire face aux tâches nouvelles.

    Certains disaient : « Avec des installations comme les nôtres, on fait ce qu’on peut. »

    Ils ne pensaient qu’à maintenir les choses dans le cadre actuel et n’avaient pas l’intention d’apporter quelque contribution.

    A leurs yeux, il était impossible d’accomplir les nouvelles tâches de production industrielle sans les conditions idéales. Ils ne voyaient que le côté matériel et non le facteur humain ; ils ne voyaient pas l’enthousiasme débordant pour le socialisme qui couvait chez les masses, si bien qu’ils se sentaient réduits à l’impuissance et par conséquent n’imaginaient pas ce qu’ils pouvaient faire.

    La dialectique matérialiste nous apprend que les contradictions peuvent se transformer, qu’il est possible de transformer les conditions défavorables en conditions favorables, pourvu que l’on mette en œuvre l’activité subjective de l’homme. Pour nous, les révolutionnaires, notre devoir est d’opérer cette transformation.

    En réalité, il arrive souvent qu’il suffise, dans le processus de la production, de réfléchir un peu plus, de mettre la main à la pâte, de procéder à des rénovations techniques, d’améliorer la technologie et la gestion, pour augmenter la production et perfectionner la qualité dans une mesure sensible. La transformation de notre vieux four en cuve en est une preuve éloquente.

    Avant la Grande Révolution culturelle prolétarienne, notre usine avait dépensé plus de 600 000 yuans pour la construction d’un four en cuve pour fabriquer des ampoules d’ampèremètre.

    L’idée qui avait présidé à sa conception étant d’en faire une installation de grandes dimensions et ultra-moderne, le résultat fut qu’il ne correspondait pas aux besoins réels et était d’un rendement faible ; en outre il donnait des produits de qualité médiocre, consommait d’énormes quantités de charbon et avait souvent des ennuis techniques.

    Au cours de la Grande Révolution culturelle, les ouvriers critiquèrent sévèrement la philosophie de servilité devant l’étranger et la thèse préconisant de se traîner derrière les autres, et prirent la résolution de transformer ce four, de sorte que les conditions défavorables deviennent des conditions favorables.

    Conformément au grand enseignement que le président Mao nous donne dans son Intervention à la Conférence nationale du Parti communiste chinois sur le Travail de Propagande : « Pour juger notre travail, l’approbation exclusive est aussi fausse que la négation exclusive », nous entreprîmes une étude complète du four.

    Pris dans son ensemble, le four présentait de nombreux défauts très sérieux.

    Mais ses différentes parties n’étaient pas toutes inutilisables. Il en résultait donc qu’en trouvant tout bien on suivrait la routine et on ne chercherait plus à faire de progrès, tandis que tout rejeter, c’était faire du gaspillage.

    Nous décidâmes en conséquence de transformer 11 de ses parties.

    Nous formâmes un groupe d’innovation technique de triple union composé essentiellement d’ouvriers, mais auquel participaient également des cadres dirigeants révolutionnaires et des techniciens. Au bout de plus de deux mois de durs efforts, ils finirent par transformer l’ancien four en cuve.

    Mis en service, son rendement quotidien passa d’une tonne et demie à trois tonnes et demie, avec 90 % des produits répondant aux normes de qualité contre 50 % avant la transformation. Parallèlement, la gamme des produits, qui allait de tubes de 2 à 20 W, passa de 2 à 100 W, tandis que la quantité de charbon consommée quotidiennement tomba de 11 tonnes à 9 tonnes et demie.

    Tous les camarades déclarèrent : « Quand on fait un bond en avant sur le plan idéologique, les vieilles installations apportent de nouvelles contributions. »

    La réussite de cette transformation fut une grande leçon pour nous tous.

    Elle nous fit comprendre que ce n’était pas les vieilles installations qui ne pouvaient répondre aux exigences des nouvelles tâches, mais nos idées anciennes qui n’arrivaient pas à s’adapter à la situation nouvelle.

    La contradiction entre les vieilles installations et les nouvelles tâches se ramène en fait à une contradiction entre les idées anciennes et la situation nouvelle. Pourvu que l’homme s’arme de la pensée Mao Zedong, qu’il mette pleinement en œuvre son activité subjective, les machines hors d’usage peuvent être remises en état, les vieilles installations transformées et les conditions défavorables transformées en conditions favorables.

    Tirer parti au maximum de conditions matérielles limitées L’industrie du verre est un métier qui consomme des quantités de charbon relativement importantes.

    Après avoir profondément étudié le grand enseignement du président Mao : « La diligence et l’économie doivent être. . . observées dans la gestion des usines », les camarades se posèrent tous la question de savoir s’il était possible de produire plus en consommant moins de charbon, afin de tirer parti au maximum des conditions matérielles limitées. Certains prétendaient que c’était là chose impossible. Ils affirmaient que la quantité de charbon pour la fusion d’une quantité donnée de matières premières était réglementée de longue date : 2200 kilos par four circulaire, à moins pas question de fondre les matières.

    Le président Mao nous enseigne : « Ceux qui dirigent la guerre ne peuvent s’attendre à remporter la victoire en sortant du cadre défini par les conditions objectives, mais ils peuvent et ils doivent s’efforcer de remporter la victoire, par leur action consciente, dans ce cadre même. »

    Les conditions matérielles objectives sont en effet limitées, mais il s’agit pour nous de mettre pleinement en œuvre notre activité subjective pour que, dans le cadre de ces conditions objectives limitées, nous fassions rendre à celles-ci leur maximum.

    Pour ceux qui ont des idées conservatrices, le facteur décisif n’est pas l’homme, mais le matériel.

    Ils se laissent lier pieds et poings par les conditions objectives. Quant à nous, nous estimons que les conditions sont des données fixes, tandis que l’homme a un champ d’action libre, que c’est lui qui crée les conditions matérielles et en a le contrôle.

    Ce n’est qu’en armant l’esprit de l’homme avec la pensée Mao Zedong, et en lui faisant pleinement jouer son rôle qu’il tirera de la matière son maximum.

    Les succès remportés les uns après les autres dans la campagne pour l’économie du charbon dans notre usine prouvent pleinement que la révolutionnarisation idéologique de l’homme n’a pas de limite et que l’on ne saura jamais mettre un point final à la mise en valeur du potentiel des conditions matérielles.

    Au cours de l’hiver 1969, notre usine déclencha une grande campagne pour l’économie de charbon.

    Grâce aux larges masses des ouvriers révolutionnaires qui apportèrent idées et suggestions, cette campagne prit un grand essor.

    On transforma des chaudières de types anciens, on améliora les techniques de chauffage, on procéda à des échanges d’expériences et on organisa une émulation entre les équipes de chauffage.

    L’équipe du four circulaire N° 12 remporta la première victoire en faisant tomber la consommation du charbon de plus de 2 tonnes à 1,75 tonne, réalisant ainsi une économie de 20 %, et cela au mépris de la fatigue et des épreuves et en restant accroupis près du four pour examiner la façon dont brûlait le charbon, pour en déceler les lois et améliorer la technique de ventilation.

    Certains se trouvèrent alors déjà satisfaits, disant qu’il n’y avait plus rien à tirer, puisque le charbon avait été réduit en cendres.

    En était-il vraiment ainsi ?

    Conformément au grand enseignement du président Mao : « Dans les domaines de la lutte pour la production et de l’expérimentation scientifique, l’humanité ne cessera jamais de progresser et la nature de se développer, jamais elles ne s’arrêteront à un certain niveau », nous nous mîmes à étudier si tel était bien le cas, et nous en arrivâmes à la conclusion que bien que le charbon ait donné sa valeur calorifique, celle-ci n’avait pas été entièrement utilisée dans la production.

    Des ouvriers chevronnés déclarèrent : « Nous ne pouvons pas laisser un seul morceau de charbon brûler pour rien, ni laisser fuir la moindre quantité de chaleur. »

    Nous nous employâmes alors à faire resservir toute la chaleur résiduaire.

    Au four en cuve, nous installâmes trois chaudières que nous fîmes fonctionner avec la chaleur que l’on laissait échapper autrefois, en remplacement de deux autres chaudières qui dévoraient d’énormes quantités de charbon, ce qui nous permit d’en économiser plus de 430 tonnes par an, et de porter ainsi dans notre usine la campagne de masse pour l’économie de charbon à un stade nouveau.

    Ceci fait, il semblait qu’on eût atteint l’utilisation intégrale et que tout ce qu’on irait imaginer pour réaliser de nouvelles économies ne mènerait vraisemblablement nulle part. Et il se trouva de nouveau des gens pour dire : « Cette fois, il n’y a vraiment plus rien à tirer. »

    Une fois de plus, cet argument s’avéra faux.

    L’atelier de bouteilles isolantes fit progresser encore la campagne d’économie de charbon en mettant au point une nouvelle technique pour fabriquer de l’eau distillée grâce à laquelle on pouvait se passer de deux chaudières qui, pour fabriquer les quatre tonnes d’eau distillée dont avait besoin quotidiennement l’atelier, consommaient 2 tonnes de charbon et 100 tonnes d’eau.

    La nouvelle technique, non seulement permettait l’économie de tout ce charbon, mais ramenait encore la consommation d’eau à cinq tonnes seulement.

    Ce succès fit dire à tout le monde : « C’est sur le plan idéologique qu’il faut se tremper pour commencer, si l’on veut que le charbon donne tout son potentiel, et ce n’est qu’en mettant en œuvre toute l’activité subjective de l’homme qu’on tirera le maximum des conditions matérielles limitées. »

    Notre grand dirigeant, le président Mao, nous enseigne : « Les armes sont un facteur important, mais non décisif, de la guerre. Le facteur décisif, c’est l’homme et non le matériel. »

    La question de savoir si l’on attache la plus grande importance au facteur humain eu si l’on insiste uniquement sur les conditions matérielles n’est pas seulement une simple question de compréhension, c’est aussi la question d’appliquer ou non la ligne révolutionnaire du président Mao.

    En persistant à donner la priorité à la politique prolétarienne et en mettant pleinement en œuvre l’activité subjective de l’homme, il est possible de créer progressivement par soi-même les conditions matérielles quand elles font défaut, de les transformer par soi-même quand elles se révèlent défavorables et de faire en sorte, quand on dispose de certaines conditions matérielles, de tirer le maximum du matériel limité pour faire ainsi progresser continuellement la production socialiste.

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  • Lecture d’un inédit de Luxun récemment découvert

    Par Yu Qiuyu

    1975

    Tout récemment, les camarades de la Bibliothèque de l’Université Sun Yatsen de Canton ont découvert un inédit de Luxun qui était paru quelque cinquante ans plus tôt, en 1927, dans un journal de Canton ; il avait pour titre En célébrant la reconquête de Shanghai et de Nankin.

    En commençant à étudier ce texte, nous nous sommes rendu compte que certains points abordés correspondaient tout à fait aux activités qu’avait alors eues Luxun, que le point de vue qui y était développé était en parfait accord avec les autres opinions qui étaient celles de Luxun lors de son séjour à Canton, que le style et le ton du texte étaient tout à fait ceux qui sont propres à cet auteur et qu’aussi certains arguments et certains procédés d’analyse tout à fait particuliers – comme celui qui consiste à comparer la Révolution à l’essor et à la décadence du bouddhisme – se retrouvaient dans un essai plus tardif de l’auteur.

    Voilà pourquoi nous considérons que ce texte est indiscutablement de la main même de Luxun.

    I

    C’est le 10 avril 1927 que fut rédigé ce texte. C’est dire que ce n’est que quelques dizaines d’heures après que Luxun avait encore en mains le pinceau qui lui servait à écrire cet essai que Jiang Jieshi (Tchiang Kaï-chek) tourna contre le peuple révolutionnaire le couteau du boucher et fit entrer la Révolution chinoise dans une période des plus critiques.

    Alors qu’ils aiguisaient une dernière fois, dans l’ombre, le couteau qui allait être aspergé de sang et astiquaient une dernière fois les armes qui allaient faire retentir leur crépitement fou, les réactionnaires n’en continuaient pas moins hypocritement à célébrer la grande victoire de l’Expédition du Nord, – la reconquête de Shanghai et de Nankin : la Révolution se trouvait tout au faîte de son triomphe et à la veille de sa défaite.

    Mais à quoi pensait Luxun en cet instant crucial ?

    Ce texte nous apprend qu’en s’appuyant sur les analyses de ce grand Guide de la Révolution qu’est Lénine, Luxun avait une parfaite conscience des dangers que risquait de rencontrer la Révolution et qu’il appelait les hommes à faire la Révolution jusqu’au bout.

    Au cours de cet essai, Luxun cite de façon complète et manifeste ce passage de Lénine : « Il faut, en premier lieu, ne pas se laisser griser par la victoire ni en tirer trop de fierté ; il faut, en second lieu, consolider sa propre victoire ; et, en troisième lieu, il faut achever l’ennemi, car l’ennemi a seulement été battu mais il n’a pas été éliminé, tant s’en faut ».

    L’analyse qui est développée dans tout ce texte s’est développée à partir de cette citation de Lénine qui lui sert de centre. La justesse de cette analyse s’est trouvée confirmée par le crépitement affreux des armes qui se fit entendre deux joursplus tard sur les bords du Huangpu.

    Par la suite, Luxun nota amèrement plus d’une fois : « De fait, les critiques que j’avais faites alors ont toutes trouvé confirmation aujourd’hui ; je n’ai fait que les prononcer avec quelques jours d’avance, et c’est tout ».

    « Quelques jours d’avance » et qui étaient si précieux… Prévoir un phénomène, c’est avoir connaissance de lois objectives et ces lois elles-mêmes ont inévitablement un caractère d’universalité : de même que la valeur de bien d’autres essais de Luxun ne tient pas seulement à ce qu’il a montré « avec quelques jours d’avance » la tendance selon laquelle se développait un phénomène, de même l’essai intitulé «En célébrant la reconquête de Shanghai et de Nankin» possède également une signification qui est à même de transcender ces circonstances.

    Qu’il faille nécessairement, au moment où triomphe la Révolution, renforcer la dictature révolutionnaire, voilà un point sur lequel cet article insiste tout particulièrement. Au cours de sa vie, Luxun a connu deux époques où la Révolution remporta un important succès : en plus de la période dont il est question ici, il faut tenir compte aussi de la Révolution de 1911.

    Comme il a longtemps combattu à une époque où les forces de la Réaction faisaient violence, qu’il s’est heurté à trop de difficultés et qu’il a contemplé trop de noirceur, Luxun a bien compris que « l’oppression de la tyrannie est éternelle et la réapparition d’un bon gouvernement bien difficile » : il est donc tout particulièrement attaché à la victoire.

    A l’époque où triomphait la Révolution de 1911, il incitait les dirigeants révolutionnaires à ne point faire montre d’humanité envers les monstres car cela faisait échouer la Révolution en cours et « laissait le territoire national retourner vers plus de désolation ».

    Cette Révolution marcha néanmoins à l’encontre de ses espérances, à l’image de ce qu’il a décrit d’un ton tragique et révolté dans «La Véritable Histoire de Ah Q» et dans «De l’Opportunité de ne pas être fair-play».

    Seize ans plus tard, Luxun a de nouveau les oreilles pleines de chants de triomphe et il a de nouveau les yeux remplis d’inscriptions révolutionnaires. Il ne peut qu’être enthousiaste : « Par deux fois déjà je me suis réjoui en mon for intérieur le jour où je lus les dépêches qui nous apprenaient la reconquête de Shanghai et de Nankin ».

    Mais son expérience de l’Histoire et son examen attentif de la réalité lui ont fait mesurer que si l’on veut que cette joie appartienne de façon durable au peuple en Révolution, il est alors nécessaire de renforcer la dictature révolutionnaire.

    Pourquoi donc ?

    Parce que 1. « dans les régions qui sont dans les ténèbres, le travail des contre-révolutionnaires se poursuit en silence », 2. dans les régions où la Révolution a triomphé : « dès que les forces de la Révolution s’accroissent, ses partisans deviennent plus nombreux.

    Et une fois que le pays sera réunifié, je crains que la Section de Recherches elle-même ne se mette à parler de Révolution.

    La Critique moderne n’a-t-elle pas changé de ton à la fin de l’an dernier ? Si l’on compare avec les discussions qui ont eu lieu à l’époque de l’Incident du 18 mars, j’imagine qu’ils ont tous dû acquérir quelque drogue miraculeuse qui leur permette une métamorphose aussi soudaine ».

    En un mot, la Révolution connaît le triomphe, mais c’est un triomphe qui est enveloppé de très près par des flammes menaçantes et des vapeurs empoisonnées. L’ennemi continue d’attaquer au grand jour et de se faufiler dans l’ombre : il s’agit là principalement, dans le premier cas, des Seigneurs de la guerre et, dans le second cas, de l’aile droite du Guomindang ainsi que des lettrés réactionnaires qui sont à sa solde (tels les gens de la Critique moderne); et parmi ces deux catégories d’individus, les plus sournois sont les derniers.

    Puisque Luxun se moque de cette « drogue » qui est quelque chose de totalement fictif, cette « métamorphose » intégrale ne peut être, elle aussi, qu’une attitude d’opportunisme réactionnaire.

    En réalité, ces gens vont « grignoter de l’intérieur » et provoquent une métamorphose de la Révolution dans son être même.

    Luxun se sert d’une phrase de Lénine pour faire la synthèse de ces deux catégories d’ennemis qui poursuivent leurs activités à l’intérieur et à l’extérieur des zones révolutionnaires, – dans l’ombre comme au grand jour :« L’ennemi a seulement été battu mais il n’a pas été éliminé, tant s’en faut ».

    L’attitude qu’adoptent les révolutionnaires face à leurs ennemis est toujours fonction de l’essence et du comportement de ces ennemis. La grandeur de Luxun s’est également toujours manifestée quels que soient les ennemis qui l’ont entouré.

    Comme il a, d’une vue perçante, poursuivi et appréhendé toutes les formes possibles de manifestation des menées adverses, il apar conséquent défini une stratégie qui en soit la riposte : « Il y a deux ans j’ai écrit un court essai où j’ai montré qu’il fallait continuer à battre « les chiens qui étaient tombés à l’eau »; des gens honnêtes ont jugé cela trop sévère et implacable et ont trouvé que je manquais d’indulgence et de magnanimité »; « J’ignore, il est vrai, ce qu’il en est à l’étranger ; mais en Chine a-t-on jamais vu un vainqueur qui n’ait été implacable ? »; « Mais il se trouve que jusqu’à présent, en Chine, à l’égard de ces termes qui sonnent si bien tels que Magnanimité, Indulgence, Humanité et Clémence…, ceux qui mettent ces mots en pratique ont en général essuyé des défaites, alors que ceux qui se contentent de les prêcher remportent des succès. Néanmoins, une bande d’imbéciles s’y sont toujours laissés prendre ».

    Voilà une excellente analyse de la nécessité de la dictature révolutionnaire. En ce qui concerne ce qui est l’inverse de cette notion de dictature – la Magnanimité, l’Indulgence, l’Humanité et la Clémence ceux qui mettent ces notions « en pratique » sont ceux qui délaissent la dictature ; et pour ceux qui « se contentent de les prêcher », il s’agit là d’une autre façon dont les réactionnaires instaurent leur dictature, et leur « pratique » est implacable à tout jamais.

    La raison pour laquelle ils veulent en plus « prêcher » cette morale tient à ce qu’ils visent à endormir le peuple et à faire mollir cette « bande d’imbéciles » qui sont dans les rangs des troupes révolutionnaires, – et cela tout particulièrement aux époques où la Révolution remporte des succès.

    Dans le cas présent, Luxun pressent, non sans en être affligé, que la Révolution en cours risque d’être abattue parce qu’elle pratique elle-même l’Indulgence et l’Humanité.

    Et ne s’est-il pas trouvé justement que, tandis qu’il tenait ces propos, les opportunistes de droite de la Première Guerre révolutionnaire ont pris leurs ennemis pour des amis, se sont alliés avec les loups et ont ainsi conduit une révolution retentissante dans une phase extrêmement critique ?

    Un mois avant que Luxun ne rédige cet article, dans cet ouvrage remarquable qu’est l’Enquête sur le mouvement paysan au Hunan (destiné à critiquer la ligne révisionniste de droite de Chen Duxiu), le président Mao avait mis le plus grand enthousiasme révolutionnaire à célébrer la dictature instaurée par la paysannerie révolutionnaire et avait critiqué la calomnie corrosive des éléments opportunistes de droite qui s’appuyaient sur la morale de la politesse propre à la tradition confucéenne pour s’opposer à la dictature révolutionnaire.

    Il en ressort avec évidence que le point de vue de Luxun est fondamentalement en accord avec la ligne juste de notre Parti à l’époque de la Première Guerre révolutionnaire.

    Il va de soi qu’à cette époque Luxun ne peut pas encore se faire une idée parfaitement claire de la lutte entre les deux lignes qui est à l’intérieur de notre Parti, mais cette lutte entre les deux lignes est elle-même le reflet de la lutte des classes qui est à l’intérieur du Parti : grâce à son expérience historique qui est le fruit d’une longue pratique de la lutte des classes, Luxun a fait la critique objective de toutes les lignes capitulationnistes de droite, contemporaines ou ultérieures.

    Parmi tous ceux qui, au moment où triomphe la Révolution, sont en état de la mettre à bas, il faut compter aussi ceux qui, à l’intérieur même des troupes révolutionnaires, manifestent trop de fierté et de suffisance.

    C’est ainsi que, tandis qu’il critique impitoyablement les ennemis et les « imbéciles », Luxun use du ton attentionné d’un camarade pour appeler à la vigilance la grande masse des révolutionnaires et l’éduquer. Et c’est un autre thème essentiel de ce texte.

    Luxun fait un exposé remarquablement adéquat de la directive de Lénine : « Il ne faut pas se laisser griser par la victoire ni en tirer trop de fierté ». Il considère que ceux qui sont grisés par la victoire ou qui en tirent trop de fierté nuisent pour le moins de deux façons essentielles à la Révolution.

    Ils donnent à l’ennemi une occasion dont il peut profiter : « Au moindre succès, ils se grisent tellement des chants de triomphe que leurs muscles se relâchent et qu’ils en oublient de se battre ; et l’ennemi en profite pour rendre le coup ».

    Ils dissolvent l’esprit révolutionnaire : « Naturellement, c’est beau de voir une foule de gens célébrer la Révolution, la chanter et se griser d’elle ; mais, parfois, cela peut mener à l’affaiblissement de l’esprit révolutionnaire ».

    « Or si la plupart des gens en viennent à prendre cette attitude, l’esprit révolutionnaire commence à s’émousser, à s’amenuiser et disparaît graduellement ; et c’est, pour finir, le retour au passé ».

    Pour rendre compte de cette raison, Luxun prend encore l’exemple du bouddhisme : ses adeptes se multiplient et se répandent au loin au point de rendre finalement la doctrine inconsistante et de causer sa perte ; et Luxun considère « qu’il en est de même de la Révolution ».

    Il est bien clair que brille à travers toute cette analyse l’éclat de la dialectique révolutionnaire : de l’étape où l’on se grise de la victoire à celle où l’on perd la victoire, du moment où l’on célèbre la Révolution au moment où l’on en cause la perte, du renforcement apparent des troupes révolutionnaires jusqu’à ce que cet esprit révolutionnaire devienne inconsistant et s’amenuise -, avec quelle acuité Luxun perçoit-il les rapports dialectiques qui sont ici en jeu !

    La victoire est bonne mais si l’on se laisse enivrer par le beau vin de la victoire au point d’en avoir la vue troublée, si on délaisse en pleine victoire les principes révolutionnaires et qu’on affaiblisse ainsi l’esprit révolutionnaire, cela suffit pour faire passer de la victoire à son contraire.

    Ce qu’il y a de précieux ici chez Luxun, c’est qu’il prononce ces propos non pas quand la victoire est déjà perdue, mais au moment où la victoire atteint précisément son apogée. Voilà qui revenait à servir un rafraîchissement aux cervelles échauffées…

    Luxun note à la fin de son texte : « Aujourd’hui, à l’heure de ces grandes célébrations, je me permets de dédier ces remarques hâtives aux masses révolutionnaires de Canton ; j’espère en toute sincérité qu’elles ne seront pas trop déçues par des propos déroutants, parce que les jours qui peuvent sauver l’avenir sont encore nombreux. Et si elles le sont, c’est alors la preuve que l’esprit révolutionnaire s’est déjà affaibli ».

    La dialectique de l’Histoire est à ce point impitoyable : s’il y avait alors des gens qui ne discontinuaient point de chanter des chants de triomphe et se refusaient à écouter ces paroles « décevantes » de Luxun, il a fallu bien peu de temps pour que la réalité leur fasse voir ces vérités d’une façon encore plus à même de les « décevoir ».

    De fait, ces paroles décevantes de Luxun contiennent une ferveur révolutionnaire très ardente. Les deux aspects de la contradiction antagoniste qui sont énoncés plus haut n’amènent point Luxun à décider de façon désabusée que la victoire est le commencement de la fin ; tout au contraire, il nous a montré la seule et unique voie qui permette de préserver la victoire révolutionnaire et qui est de « se battre jusqu’au bout » : « La victoire finale ne dépend pas du nombre de ceux qui se réjouissent mais du nombre de ceux qui se battent jusqu’au bout ».

    « Se battre jusqu’au bout », voilà qui peut être considéré comme une conclusion de l’analyse développée dans tout l’essai.

    Ce n’est que si l’on combat jusqu’au bout qu’il deviendra alors difficile aux ennemis de se faire une place ; ce n’est que si l’on combat jusqu’au bout que les troupes révolutionnaires qui s’entraînent dans les épreuves pourront sauvegarder et promouvoir l’esprit révolutionnaire ; ce n’est que si l’on combat jusqu’au bout que l’on pourra faire en sorte que la roue de la Révolution ne s’arrête point de tourner de l’avant.

    Dans ce court essai, Luxun utilise trois fois de suite l’expression « se battre ». Se battre ! se battre ! se battre jusqu’au bout !

    Tel est le cri combien pressant que lance un vieux combattant à la riche expérience juste avant que ne déferlent sauvagement les forces de la Réaction ; tel est le commandement combien chaleureux que laisse à la génération suivante un

    révolutionnaire qui a plus d’une fois fait l’expérience de la façon dont les fruits de la Révolution pouvaient être acquis et à nouveau perdus.

    C’est la dernière fois que Luxun analyse la façon dont les révolutionnaires doivent se comporter à l’égard de l’ennemi et préserver l’esprit révolutionnaire tout en étant lui-même dans une époque de triomphe de la Révolution et à l’intérieur d’une zone révolutionnaire.

    Du moment où il finit d’écrire ce texte jusqu’au jour de sa mort, Luxun n’a jamais plus retrouvé une telle occasion.

    C’est précisément pourquoi ce texte possède une signification et un enseignement particulièrement directs pour un peuple révolutionnaire qui vit aujourd’hui dans des conditions de dictature du prolétariat.

    Une vingtaine d’années après que Luxun eut écrit ce texte, dans ces remarquables ouvrages que sont Mener la Révolution jusqu’au bout ainsi que le Rapport fait à la deuxième session plénière du Comité central issu du VIIème Congrès du Parti communiste chinois, textes destinés à accueillir la grande victoire de libération de la Chine continentale -, le président Mao met tout le Parti en garde face au sentiment de trop grande fierté ainsi qu’à la tentation de ne pas aller plus loin qui pourraient se faire jour après la victoire, afin d’éviter que nous soyons défaits par les balles enrobées de sucre des ennemis ; et il appelle tout le Parti à ne point interrompre sa lutte sur la route si longue de la Révolution.

    Cette directive du président Mao, qui a servi de guide à toute l’activité du Parti depuis la Libération, est la cristallisation de l’expérience historique de ce qu’ont vu et de ce qu’ont conclu tant de fois les générations successives de révolutionnaires ainsi que Luxun parmi eux.

    Luxun n’a pas pu vivre jusqu’au jour de cette victoire, mais les paroles qu’il a laissées sont gardées en mémoire à tout jamais par le peuple victorieux.

    II

    Cet inédit est aussi un document tout à fait essentiel pour l’étude du développement de la pensée de Luxun.

    La philosophie marxiste-léniniste nous demande de faire particulièrement attention dans l’étude de chaque processus en cours «au point où s’articule le passage du quantitatif au qualitatif ». Quand, de démocrate qu’il était, Luxun devient un communiste, il s’agit là aussi – sur le plan du développement intellectuel – d’un passage du quantitatif au qualitatif.

    A quel moment doit donc se situer ce « point d’articulation »?

    Cette question fait encore à présent l’objet d’une controverse, mais nous estimons pour notre part que ce passage du quantitatif au qualitatif trouve son point d’articulation à l’époque où Luxun est à Canton et, tout particulièrement, dans le moment qui précède et qui suit le tournant politique contre- révolutionnaire du 12 avril dont Jiang Jieshi fut le promoteur.

    Ce texte qui fut rédigé le 10 avril est le dernier témoignage de la pensée de Luxun à la veille du moment où, en présence de l’enseignement que lui donne une lutte des classes ensanglantée, son esprit perce hors de lui-même : en ce qui concerne le point d’articulation du développement de sa pensée, ce texte est un repère particulièrement digne d’intérêt. Et voici ce que prouve une fois de plus ce témoignage de sa pensée : avant que la vision du monde de Luxun ne commence à se modifier qualitativement, Luxun était déjà – dans une égale mesure entré en contact avec le marxisme-léninisme.

    Il existait naguère plusieurs points de vue : certains considéraient que Luxun n’était pas entré en contact avec le marxisme-léninisme avant toute modification qualitative de sa vision du monde ; certains reconnaissaient qu’un tel rapport avait existé et qu’il y avait eu développement, dans la pensée de Luxun, du facteur de la théorie des classes sociales propre au marxisme-léninisme, mais ils affirmaient que celui-ci s’était formé spontanément dans la pratique de la lutte des classes et n’avait été ni acquis par l’étude ni inculqué ; d’autres enfin, s’appuyant sur la date dont on disposait à l’époque pour fixer le moment où Luxun était entré en contact avec le marxisme- léninisme, repoussaient à très tard la ligne de démarcation de cette modification qualitative de sa vision du monde.

    Depuis la Révolution culturelle, on a fait la découverte successive de certains documents nouveaux d’après lesquels il s’avère que Luxun a abordé le Manifeste du Parti communiste dans les années vingt et qu’en 1925 il avait gardé dans sa bibliothèque les extraits de l’oeuvre de Lénine L’État et la Révolution publiés dans le Supplément du Nouveau journal du Peuple, – ce qui prouve que les points de vue que j’exposais plus haut sont sans fondement.

    Or ce nouvel inédit est encore plus convaincant que les documents précédents : non seulement ce texte analyse le point de vue de Lénine de façon parfaitement correcte ainsi qu’avec beaucoup d’aisance et de naturel, mais il cite aussi quatre fois le nom même de Lénine, ce qui montre que ce n’était pas la première fois que Luxun entrait en contact avec le marxisme- léninisme et qu’il ne recourait pas à lui de façon fortuite.

    Bien qu’il n’occupât point encore une place dominante dans l’ensemble de la pensée de Luxun, le facteur du marxisme- léninisme y possédait déjà néanmoins un rôle très positif.

    Le début de ce texte est très intéressant à cet égard car il décrit le tourbillon des idées qui assaillent Luxun au moment où celui-ci prend le pinceau et médite : il pense un moment aux jeunes combattants qui luttent au front, il pense un moment à l’enseignement que lui a donné la Révolution de 1911, il pense encore, à un autre moment, aux activités des contre- révolutionnaires qui se poursuivent dans le Nord… : « Les pensées appropriées sont aussi difficiles à saisir qu’un cerf- volant détaché de son fil ».

    Mais il suffit qu’il cite soudain Lénine pour qu’il « saisisse » bien fermement toutes ces pensées. Il s’agit là bien sûr d’un procédé d’introduction proprement littéraire, mais il n’empêche qu’il reflète de façon imagée le fait que Luxun commençait alors à se plaire à utiliser le marxisme pour entrer dans sa propre pensée et la mettre en ordre.

    A ce stade, Luxun se trouve affronté à un problème essentiel : comment résoudre la question des rapports qui existent entre la lumière de la pensée marxiste qui commence à éclairer sa conscience et sa propre expérience des luttes accumulée précédemment ?

    Après qu’il a cité ce passage de Lénine, Luxun en revient au principe qu’il avait avancé deux ans plus tôt, selon lequel il faut continuer à battre « les chiens tombés à l’eau ».

    On s’aperçoit dès lors que s’il éprouve un sentiment de satisfaction à l’égard de cette coïncidence complète des deux pensées, il éprouve aussi un élan sincère d’admiration à l’égard de la façon dont l’analyse de Lénine est plus pénétrante, plus claire et plus à même de répondre aux questions de l’Histoire de la Chine et de sa situation actuelle.

    C’est pourquoi Luxun fait l’éloge de la « netteté » de l’analyse de Lénine qui « ne pouvait être prononcée » que par quelqu’un qui avait une riche expérience révolutionnaire, et il va jusqu’à montrer que : « les revers subis par les révolutionnaires chinois dans le passé sont venus, à mon avis, de ce qu’ils ont négligé ce point ».

    Synthétiser ainsi en un jugement toutes les orientations de sa pensée, voilà qui, pour Luxun, n’était pas facile à obtenir.

    Au cours de ce texte, Luxun se sert encore comme arguments de certains exemples du passé auxquels il recourait déjà auparavant : « les vainqueurs d’autrefois », « certains empereurs du début de la dynastie des Qing » et « Yuan Shikai en l’an Il de la République »…

    En citant à nouveau d’anciens exemples, Luxun ne fait pas que se répéter : c’est parce qu’il se rend compte avec joie que l’expérience historique qui lui est familière accède à un plus haut niveau d’élaboration grâce à la théorie marxiste et se voit conférer par elle une nouvelle combativité, qu’il éprouve la nécessité d’exposer une nouvelle fois ces faits.

    En un mot, l’expérience qu’il a acquise personnellement par l’examen attentif de l’Histoire passée et de la situation présente prouve de façon répétée la justesse du marxisme-léninisme, et de là son adhésion gagne en fermeté ; pour dire la chose à l’envers, il s’agit de passer au crible des expériences en se servant du marxisme-léninisme et d’opérer ainsi au sein de sa conscience à travers le mouvement contradictoire de sa propre pensée un travail assidu de révision et de remise à jour.

    Ce qui nous permet de comprendre combien Luxun est aussi éloigné de l’étroitesse des empiristes que du dessèchement dogmatique. Dans la culture chinoise moderne, bien peu peuvent être comparés à Luxun pour le grand nombre des tempêtes révolutionnaires qu’ils ont traversées, pour la richesse de l’expérience des luttes qu’ils ont accumulée.

    Néanmoins, loin de s’enliser dans l’expérience, Luxun étudie de façon ininterrompue en vue des nécessités de la lutte contemporaine et il élève assidûment l’expérience de l’Histoire et du Présent au niveau de vérité du marxisme-léninisme, « en faisant en sorte que cette expérience soit structurée, synthétisée et accède au niveau de la théorie ».

    C’est pourquoi le marxisme-léninisme auquel il s’est formé ne se réduit pas à un certain nombre de concepts et de dogmes abstraits et creux mais se trouve étroitement lié avec l’Histoire de la Révolution chinoise, les luttes contemporaines ainsi que la propre pratique intellectuelle de l’auteur : il en sort renouvelé et s’emplit d’une florissante vitalité.

    Cette attitude intellectuelle qui consiste « à partir d’une étude consciencieuse de la pratique historique et révolutionnaire de la Chine » « de façon à unir la théorie du marxisme-léninisme et l’essor de la pratique révolutionnaire de la Chine » aboutit au fait que ce nouveau facteur apparu dans la pensée de Luxun (le Marxisme) connaisse un enracinement progressif solide.

    L’accumulation des petits ruisseaux aboutit à un grand fleuve et quand il en vient à écrire « En célébrant la reconquête de Shanghai et de Nankin », Luxun a déjà atteint une situation de synthèse, – le point où s’articule le passage du quantitatif au qualitatif.Ce processus qui va de l’accumulation progressive à la synthèse fonde la base solide d’une modification qualitative de sa vision du monde et présage de la direction nécessaire de ce changement qualitatif.

    Si on ne prend pas garde à cela, le fait que Luxun en vienne à se tenir sur des positions communistes à contre-courant de l’Histoire (à l’époque la plus difficile de la Révolution chinoise) risque de devenir une énigme insoluble ; de même, ce fait que plus tard, quand il rencontre des « questions très

    embarrassantes », il se livre alors à une étude concentrée sans chercher d’autre arme intellectuelle que le marxisme-léninisme et par là accélère l’accomplissement de la modification qualitative de sa vision du monde, serait sinon quelque chose de fort difficile à comprendre.

    Les marxistes n’ont jamais été des gens à qui il suffit de « changer de posture » pour pouvoir changer de position et devenir ce qu’ils sont.

    Voyez l’époque de Luxun : n’y a-t-il pas eu bien des gens qui n’ont pas accepté d’étudier consciencieusement la théorie révolutionnaire mais se sont beaucoup plu à parler « d’ouvrir la Voie du renouvellement à partir de l’expérience du sang et des larmes » ?

    N’y a-t-il pas eu aussi des gens qui, à peine avaient-ils lu le moindre passage, se mettaient – en une nuit – à proclamer qu’ils étaient devenus des marxistes ?

    En fin de compte, aucun d’entre eux n’a accompli cette mutation qui aurait fait d’eux des Communistes et certains allèrent même jusqu’à prendre une voie parfaitement réactionnaire. Ce qui laisse voir négativement tout le mérite de Luxun.

    Cet inédit reflète aussi indirectement les relations qui ont existé entre Luxun et le Parti Communiste de Chine ainsi que l’influence qu’ont eu ces relations sur le développement de sa pensée.

    Luxun dit dans ce texte que ce passage de Lénine est cité d’« une revue ». De quelle revue s’agit-il donc ?

    Il s’avère après recherche qu’il s’agit là des Jeunes Pionniers qui était l’organe du Comité révolutionnaire de la Ligue des Jeunesses Communistes de Chine de la région du Guangdong : la citation de Lénine apparaît dans le huitième numéro de cette revue. Et il se trouve une raison pour expliquer que cette revue qui était éditée avant que Luxun n’arrive dans le Guangdong ait pu parvenir dans les mains de celui-ci.

    Le 31 janvier 1927, c’est-à-dire moins d’un demi-mois après que Luxun fut arrivé dans le Guangdong, le Journal de Luxun fait mention d’une visite faite par Bilei et d’autres membres du Parti ainsi que de « l’offre de douze numéros des Jeunes Pionniers ».

    Plus tard, Luxun note dans Comment écrire en repensant à Bilei : « Il me donna aussi une dizaine de numéros des Jeunes Pionniers ; cette revue fait voir très clairement l’œuvre des jeunes communistes ».

    De plus, le cinquième numéro de l’hebdomadaire La vie de la cellule (qui était alors l’organe édité par la cellule du Parti communiste de Chine de l’Université Sun Yat-sen) mentionne ceci :« Les douze numéros des Jeunes Pionniers publiés sous le contrôle du Comité local firent entrer Bilei en relations étroites avec Luxun ».

    Ces documents concordent parfaitement et non seulement ils sont une preuve de plus de ce que « En célébrant la reconquête de Shanghai et de Nankin » est bien écrit de la main de Luxun. mais ils fournissent un argument supplémentaire de l’intensité des relations qui existaient entre le Parti Communiste de Chine et Luxun à l’époque où celui-ci était à Canton : il lisait et étudiait donc attentivement l’organe de la Ligue du Parti et il était ouvert au contenu marxiste-léniniste qui y était propagé.

    Dans le cas de Luxun, il y avait alors une relation de complémentarité entre le fait d’être en rapport avec le Parti et celui d’être en contact avec le Marxisme.

    Le développement continu de cette relation complémentaire ne tarda pas à se révéler d’une grande utilité en ce qui concerne la transformation de la vision du monde de Luxun.

    Dans cet inédit récemment découvert, Luxun note :

    « Je me souviens brusquement de quelques jeunes gens que je rencontrai hier à Huangpu et qui venaient se joindre au corps des étudiants : en les voyant, je compris alors que ce sont eux justement qui affrontent la mort, et je devrais me sentir honteux d’avoir suscité des applaudissements par de faciles propos tenus dans une salle de conférence ».

    Le sentiment d’admiration qu’éprouve ici Luxun – de façon générale – à l’égard de la jeunesse qui prend part à l’Expédition du Nord s’est vu brisé quelques jours plus tard par l’épreuve des faits : « Puis je me rendis compte que je m’étais trompé… Quand j’étais à Canton, je vis par moi-même que tous étaient bien des jeunes gens mais qu’ils formaient deux grands camps dont l’un s’adonnait à envoyer des lettres de dénonciation ou à aider les autorités à arrêter des gens. Toute ma philosophie s’effondra ».

    Des jeunes gens montrèrent leurs crocs venimeux tandis qu’étaient massacrés ceux qui avaient donné à Luxun les Jeunes Pionniers, Bilei et les jeunes membres du Parti et de la Ligue de la Jeunesse.

    Ces « deux grands camps » qui étaient parfaitement distincts à ses yeux amenèrent Luxun à prendre connaissance de la vérité de la théorie marxiste des classes sociales, et le massacre de Bilei et des autres camarades lui fit prendre conscience du fait que ce que redoutait précisément l’ennemi, c’était les principes soutenus par ces communistes, – y compris naturellement cette citation de Lénine parue dans la revue des Jeunes Pionniers.

    En d’autres termes, en ce moment précis, les Communistes offrirent une nouvelle fois le Marxisme à Luxun mais d’une façon beaucoup plus profonde : en luttant sans peur et en se sacrifiant héroïquement.

    Occasion particulièrement favorable pour provoquer une modification qualitative de la vision du monde de l’auteur : elle suscita des rapports encore plus étroits avec le marxisme- léninisme et le Parti communiste de Chine, jusqu’à atteindre un nouveau point de départ pour « chercher ensemble à vivre ».

    III

    Pour finir, je voudrais encore traiter en passant des raisons pour lesquelles ce texte s’est perdu.Dans la préface de ses Oeuvres hors recueil, Luxun a mentionné quelques-unes des possibilités qui expliqueraient que certaines de ses traductions ou certains de ses écrits se soient perdus.

    « Il y a des textes qui sont omis : c’est parce qu’il ne m’en restait pas d’épreuve et je les ai oubliés. Il y a aussi ceux que j’ai supprimés intentionnellement : c’était soit parce qu’ils semblaient être des traductions (avec le temps j’en avais perdu le souvenir et j’en venais moi-même à ne plus savoir si ces textes étaient bien de moi); soit parce qu’ils ne concernaient qu’une affaire très précise et se trouvaient sans portée générale (or le monde change avec le temps et inutile de les reprendre); soit encore parce qu’ils ne consistaient qu’en quelques plaisanteries ou relevaient d’une interprétation erronée et passagère, et, comme ils perdaient ainsi toute signification au bout de quelques jours, il n’y avait donc aucune nécessité de les garder ».

    Les quelques raisons qui sont alléguées à la fin de ce paragraphe concernant la suppression intentionnelle de certains essais semblent toutes inadéquates au regard de ce texte. Ne serait-ce point alors que Luxun a « oublié » ce texte comme le mentionne le premier point ? Ce n’est pas cela non plus.

    En décembre 1927, Luxun, qui avait déjà gagné Shanghai à cette époque, publia un article intitulé « Dans la tour de l’horloge » où il rappelait la vie et les pensées qui furent les siennes du temps où il était à Canton.

    On y lit entre autres : « Un jour qu’il m’était donné un endroit pour placer un article, je dis que plus on planterait loin le drapeau du Guomindang, plus les adeptes en seraient nombreux.

    Mais il en est de même que pour le Grand Véhicule du Bouddhisme : à partir du jour où les gens qui s’étaient simplement retirés de la vie du monde furent considérés comme des bouddhistes, les principes d’ascèse se sont bien souvent relâchés et je ne sais pas s’il ne s’agit point là, plutôt que d’une diffusion du bouddhisme, d’une extinction de cette doctrine. […] Mais finalement, ce texte n’a pas été édité et je ne sais où il est passé… ».

    Chaque fois qu’on lisait ce passage, auparavant, on se sentait insatisfait.

    Or nous avons la chance de pouvoir dire aujourd’hui que ce texte dont « il ne sait pas où il est passé » doit être justement – d’après le contenu même de ce texte – « En célébrant la reconquête de Shanghai et de Nankin ».

    Cet article parut dans le journal au début du mois de mai ; or, à cette époque, en signe de protestation contre le massacre des Communistes perpétré par les réactionnaires, Luxun, révolté, avait démissionné de toutes ses fonctions à l’Université Sun Yat-sen et habitait la Tour des nuages blancs, entouré de toutes parts par les forces des ténèbres.

    Dans les lettres qu’il écrivait à ses amis, il notait souvent à cette époque que « son ventre avait faim et que sa tête était étourdie »; il commerçait avec très peu de gens, les nouvelles ne lui parvenaient plus : « Il doit sûrement y avoir des nouvelles ici mais je n’en sais pas grand-chose et je ne connais rien bien clairement ».

    C’est pourquoi, quand cet article parut en un endroit peu visible du Supplément des Nouvelles du Peuple, il ne pouvait finalement l’apercevoir et crut donc pour toujours « qu’il n’avait pas été édité ».

    Mais il ne l’a absolument pas oublié, au point qu’après la défaite de la Grande Révolution il en vint dans l’intensité de son émotion à le citer une nouvelle fois. Une telle déduction n’est-elle pas rationnelle ?

    La perte de ce texte, qui peut paraître accidentelle, dépend en fait de raisons sociales très profondes.

    Si Luxun avait aperçu son article dans le journal ou qu’il en eût gardé une épreuve, la situation n’en aurait guère été modifiée.

    Comme Luxun le révéla à maintes reprises, peu après que ce texte eut paru dans la presse, les réactionnaires du Guomindang qui tenaient en mains un couteau qui dégouttait de sang, instaurèrent vis-à-vis des opinions progressistes l’étau d’une censure de plus en plus délirante et firent retrancher systématiquement toutes les œuvres littéraires qui citaient des termes tels que « feu », « rouge », « ardent ». etc.

    Après que Luxun fut arrivé à Shanghai, ses œuvres furent encore davantage expurgées par les autorités réactionnaires, ce qui l’obligea à recourir, pour propager la révolution, à des expressions détournées et obscures, c’est-à-dire à « danser en portant un carcan », selon sa propre expression.

    Bref, ce texte qui cite ouvertement Lénine n’aurait guère pu être intégré dans un recueil et être diffusé ouvertement à l’époque de la domination réactionnaire du Guomindang, ce qui rendait sa « perte » difficile à éviter.

    Une époque de ténèbres enfouit un texte qui était précieux pour le peuple de Chine mais aujourd’hui, à la suite de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne il a été retiré de dessous la couche de poussière dont l’avait recouvert tout un demi-siècle et il rayonne de tout l’éclat qui lui est inhérent, au milieu de l’espace dont le peuple révolutionnaire s’est rendu le maître et le responsable.

    Le destin d’un texte fait voir l’essence de deux sociétés et comme nous vivons en un milieu bien différent de celui de Luxun…

    C’est pourquoi, tandis que nous mettons une fois de plus ce texte en valeur, une grande énergie intellectuelle ne peut manquer de se manifester : alors que ce grand révolutionnaire, au sein d’un tourbillon d’épreuves, n’en risquait pas moins sa vie pour l’étude et la propagation de la théorie marxiste-léniniste du renforcement de la dictature révolutionnaire, quelles raisons aurions-nous aujourd’hui pour ne point nous enraciner dans les directives théoriques fondamentales du président Mao et pour ne pas les étudier toujours mieux ?

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  • La théorie du « juste milieu » de Confucius, une philosophie s’opposant à la transformation de la société

    Tcheh Kiun

    1975

    La théorie du  «juste milieu » constitue une importante composante de la pensée de Confucius et de son école. Comme toutes les classes exploiteuses réactionnaires dans l’histoire, Lin Piao, cet arriviste bourgeois, ce conspirateur, contre-révolutionnaire à double face, renégat, traître à la nation, et son partisan fanatique Tchen Po-ta, prônaient avec zèle cette théorie, la présentant comme « rationnelle », « dialectique », comme « une des grandes vertus de notre nation ».

    Ils ont dit qu’elle avait « exercé une énorme influence »sur « le développement ultérieur de la philosophie dialectique de notre pays », que cette élucubration « était un très grand exploit de Confucius dans l’histoire de la philosophie chinoise », et ainsi de suite.

    Mais, en fin de compte, à quel genre de philosophie appartient cette théorie ? Quel rôle a-t-elle joué dans l’histoire chinoise ? Et quelles classes sert-elle réellement ? C’est là une question de principe de haute importance à laquelle nous devons donner une réponse claire et nette.

    Confucius fut le premier à avoir formulé cette théorie. Il disait que le « juste milieu » (tchong yong) est une « vertu » (Louen Yu) suprême, que « dépasser la mesure » ou « ne pas l’atteindre » (ibidem) revient au même, et qu’il est nécessaire de bien se tenir au « milieu » (ibidem) (tchong).

    Et par la suite, son petit-fils Tse Se et Mencius, disciple d’un disciple de Tse Se, ont encore développé cette théorie.

    Elle était liée étroitement à tout le système idéologique de Confucius. Une de ses idées maîtresses était d’en revenir aux « rites de la dynastie des Tcheou » sans tolérer la moindre violation ni le moindre écart par rapport à ceux-ci.

    Telle était l’exigence de la règle de conduite :  «se tenir dans le juste milieu » que Confucius appelait la « vertu » suprême. En réalité, cela signifiait restaurer dans tous les domaines la hiérarchie des titres du système esclavagiste de ladynastie des Tcheou de l’Ouest. Au point de vue philosophique, la théorie du « juste milieu » visait à perpétuer l’ancienne unité des contraires d’une contradiction et l’ancienne stabilité qualitative d’une chose.

    Selon cette théorie, il faut absolument s’opposer à ce que la limite donnée de la qualité première d’une chose soit dépassée (« par excès »), ou qu’elle ne soit pas atteinte (« par défaut »). Seul le « milieu » (tchong) est parfait, car une fois qu’on se tient bien dans le « milieu », les choses ne peuvent aller à l’extrême, et l’ancienne stabilité qualitative des choses ne peut être détruite.

    Il va de soi qu’une qualité déterminée a ses limites déterminées en deçà desquelles elle est capable de maintenir sa stabilité. Mais la théorie du « juste milieu » sanctifie ces limites et considère l’ancienne stabilité qualitative d’une chose comme absolue. Par là, elle présente l’ancien comme une force indomptable, sacrée et éternelle.

    « Le Ciel est immuable, immuable est aussi la Voie (le Tao) ». Il est évident qu’il s’agit là d’une conception purement métaphysique.

    En tant que conception de l’histoire, cette théorie considère comme absolues et sacrées l’ancienne forme socio-économique et sa superstructure ; elle nie la transformation révolutionnaire de la société, le mouvement de progrès de la société ; elle préconise les idées conservatrices, le retour à l’ancien, la rétrogression.

    Par conséquent, elle est, à tous égards, une philosophie conservatrice et réactionnaire. La dialectique marxiste estime que l’unité des contraires est relative, tandis que la lutte entre eux est absolue. La stabilité de la qualité d’une chose est relative, tandis que le bond d’une chose, de l’ancienne qualité à une nouvelle, est absolu. L’immobilité d’une chose est relative, et son mouvement, absolu.

    La dialectique admet la stabilité de la qualité d’une chose, mais elle s’oppose à ce qu’on la considère comme un état absolu.

    Selon la dialectique, si la lutte entre les aspects d’une contradiction se développe au-delà d’une certaine limite, elle détruira immanquablement l’ancienne stabilité qualitative et la vieille unité des contraires, entraînant la transformation de la contradiction, la destruction de l’ancienne chose et l’apparition de la chose nouvelle.

    Comme Engels l’a dit : « Au cours du développement, tout ce qui était auparavant réel devient irréel, perd sa nécessité, sou droit à l’existence, son caractère rationnel ; à la réalité mourante se substitue une réalité nouvelle, viable. » (Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande).

    Par conséquent, aux yeux des marxistes, l’évolution de l’histoire est un processus dans lequel les choses nouvelles (la nouvelle forme socio-économique, les nouvelles forces de classes, les nouveaux personnages et les nouvelles idées) l’emportent toujours sur les choses décadentes (l’ancienne forme socio-économique et sa superstructure).

    Le nouveau est invincible. Le « remplacement de l’ancien par le nouveau. Telle est la loi générale et imprescriptible de l’univers. » (De la contradiction)

    De là il ressort que le  «juste milieu » est tout à fait incompatible avec la dialectique révolutionnaire. Par conséquent, n’est-ce pas totalement absurde que de présenter cette théorie comme conforme à l’unité des contraires, comme un concept dialectique ?

    Le président Mao a indiqué :  «Seules les classes dominantes réactionnaires d’hier et d’aujourd’hui, ainsi que les métaphysiciens qui sont à leur service, considèrent les contraires non comme vivants, conditionnés, mobiles, se convertissant l’un en l’autre, mais comme morts, pétrifiés, et ils propagent partout cette fausse conception pour égarer les masses populaires afin de pouvoir perpétuer leur domination. »(ibidem)

    Dans l’histoire de la Chine, tous les représentants des classes exploiteuses réactionnaires, à commencer par Confucius, ont prôné cette théorie dans le but de défendre justement leur domination réactionnaire, les anciens système, ordre et culture, et de s’opposer à la réforme, à la révolution, au mouvement en avant de la société. Confucius vivait dans la période de transition de la société esclavagiste à la société féodale.

    C’était une époque marquée par d’énormes changements sociaux où le système esclavagiste s’écroulait rapidement.

    Se tenant obstinément sur la position réactionnaire de l’aristocratie esclavagiste en déclin, Confucius avança la théorie du « juste milieu », pour tenter de sauver le régime esclavagiste moribond et de s’opposer à la transformation de la société.

    Il disait : « Le ‘juste milieu’ est vraiment une ‘vertu’ suprême.

    Ce qui est regrettable, c’est que depuis longtemps déjà peu de gens la pratiquent. » Et Tse Se d’ajouter : « Je comprends maintenant que la ‘voie’ du ‘juste milieu’ ne soit pas pratiquée par les gens. » (Ychong Yong)

    Telles étaient les lamentations désespérées poussées par ces gens devant l’écroulement du régime esclavagiste à l’époque de grands bouleversements sociaux. A leurs yeux, la société, où « les rites étaient tombés en désuétude et la musique en décadence », se trouvait dans une situation désastreuse ; le présent ne valait pas le passé ; la génération présente ne valait pas la génération antérieure.

    Les insurrections d’esclaves se succédaient. Les forces montantes de la classe des propriétaires fonciers se développaient de jour en jour. Les « rites », code du système esclavagiste, étaient sans cesse violés. Tout cela était contraire à la théorie du  «juste milieu » qu’ils préconisaient.

    Prenons un exemple : Dans l’État de Lou, trois familles les maisons des Kisouen, des Mengsouen et des Chou-souen, représentaient les forces montantes des propriétaires fonciers féodaux.

    Avec l’accroissement constant des terres dont ils avaient la propriété et l’élargissement de leur influence, elles empiétaient sur les intérêts de leur souverain qui représentait la domination de l’aristocratie esclavagiste.

    Confucius estimait que ces trois familles allaient trop loin. A l’origine, seul le souverain d’un État pouvait établir une capitale ; cependant, les trois familles étaient allées jusqu’à en faire chacune autant.

    Comment pouvait-on tolérer cela ? Confucius poussait donc des gens à aller détruire les deux citadelles construites par les Kisouen et les Chousouen.

    De plus, seul le souverain pouvait faire exécuter devant lui une danse avec 64 personnes ; cependant, les Kisouen en firent exécuter de semblables dans leur temple ancestral. Incapable de contenir sa colère, Confucius déclara, indigné : « Si l’on tolérait un tel abus, que ne pourrait-on pas tolérer ? »(Louen Yu)

    C’est pourquoi Confucius proposa la « rectification des noms », c’est-à-dire d’assurer la stricte observation du code du

    régime esclavagiste, sous lequel « le roi était un roi, le ministre un ministre, le père un père et le fils un fils », et qui ne permettait pas, d’après les « rites des Tcheou », de « dépasser la mesure » ni de « ne pas l’atteindre ». Confucius dit plus d’une fois qu’il fallait  «agir selon les rites », et ne pas aller au-delà ni en deçà de ces rites. Aller à l’encontre des « rites », cela signifiait ne pas se conformer à la voie du  «milieu ».

    Et cela, on ne pouvait le permettre. L’essence de la théorie du  «juste milieu », c’était protéger la hiérarchie de l’ancien régime esclavagiste, en la considérant comme sacrée et éternelle.

    Citons un autre exemple : Fan Siuan-tse, de l’État de Tsin, élabora une loi et en fit mouler les articles sur un tripode. Confucius estimait que cela pousserait les esclaves à ne pas respecter les aristocrates et entraînerait la fin de ces derniers. « L’État de Tsin va probablement s’éteindre, soupira-t-il, car il a perdu son ‘critère’ (Tsouo Tchouan). »

    Par  «critère », Confucius entendait les « rites » le code du système de l’aristocratie esclavagiste. Sans « critère », la théorie du « juste milieu » serait détruite. C’est pourquoi Confucius prétendait qu’il fallait  «se modérer et en revenir aux rites » et  «ne pas regarder ni écouter, ni dire, ni faire ce qui va à l’encontre des rites. » (Louen Yu)

    Il voulait que chacun se conformât strictement, en actes et en paroles, au code du système moribond de l’aristocratie esclavagiste.

    Tse Se, lui aussi, prônait que le peuple devait, dans les limites du vieux régime et de l’ordre ancien de l’aristocratie esclavagiste, se résigner à son sort, et qu’il ne devait ni offenser ses supérieurs, ni provoquer des troubles, ni violer le vieux code et l’ordre existant, ni aller à l’encontre de la  «voie » du système de l’aristocratie esclavagiste (Le livre des documents).

    Il disait : « L’homme supérieur se tient dans le ‘juste milieu’, tandis que l’homme vulgaire s’oppose au ‘juste milieu’ (Tchong Yong). » Par « hommes supérieurs », il entendait les aristocrates propriétaires d’esclaves sur leur déclin, car ils s’en tenaient aux « rites des Tcheou » qui défendaient la hiérarchie du régime esclavagiste. Naturellement, leurs actes étaient conformes à la théorie du « juste milieu ».

    Par « hommes vulgaires », il entendait les esclaves rebelles et les forces montantes du féodalisme qui « offensaient leurs supérieurs et suscitaient des troubles ». Ils violaient les « rites des Tcheou » du système esclavagiste et sa hiérarchie des titres ; leurs actes étaient donc contraires à cette théorie du « juste milieu ».

    Tse Se s’en prit à ces gens, prétendant que : « bien qu’ignorants, ils aiment à se servir de leur propre jugement ; bien qu’inférieurs, ils veulent le pouvoir » (Tchong Yong). Avec ces « hommes vulgaires », il n’y avait qu’une chose à faire : les réprimer sans pitié par la violence.

    Une grande révolte d’esclaves qui avait éclaté à l’époque dans l’Etat de Tcheng fut sauvagement réprimée par les propriétaires d’esclaves qui massacrèrent tous les participants. Confucius ne cacha pas sa joie en s’exclamant : « C’est merveilleux ! Si on était indulgent envers les esclaves, ils se révolteraient ; on doit réprimer sévèrement les rébellions ! » (Tsouo Tchouan)

    Confucius n’a-t-il pas lui-même fait exécuter Chaotcheng Mao ?

    Celui-ci était partisan des réformes, il représentait donc pour le système de l’aristocratie esclavagiste une très grande menace. Confucius dit :  «Ce capitaine des petites gens doit être tué. »

    Cette exécution était justement destinée à maintenir le système esclavagiste, ce qui répondait aux besoins de la théorie du  «juste milieu ».

    Tous ces faits nous permettent de constater que cette théorie était effectivement une arme idéologique utilisée par l’aristocratie esclavagiste déclinante pour défendre l’ancien système et s’opposer à la transformation sociale.

    Après Confucius et Mencius, l’ »école des principes » de la dynastie des Song (960-1279), représentée par Tcheng Hao (1032-1085), son frère Tcheng Yi (1033-1107) et Tchou Hsi(1130-1200), portait, elle aussi, une grande attention à la propagation de cette théorie.

    La lutte des classes était alors très âpre, et les insurrections paysannes éclataient les unes après les autres. Certains avaient lancé des mots d’ordre tels que « Égalité de rang entre les nobles et les humbles », « Égalisez les biens des riches et des pauvres », ce qui ébranla la domination de la hiérarchie féodale.

    En même temps, des réformateurs comme Wang An-che (Wang An-che, 1021-1086, fut un homme d’Etat relativement progressiste appartenant à la classe des propriétaires fonciers et un représentant du groupe réformiste au temps de la dynastie des Song) faisaient leur apparition au sein des classes dominantes.

    Soutenant que la société évolue et se transforme, Wang An-che préconisait la réforme et s’opposait à la restauration de l’ordre ancien. Il disait : « Il ne faut pas avoir peur des changements sociaux, ni suivre les anciens, ni accorder trop d’importance aux paroles d’autrui. » Cela revêtait à l’époque une certaine signification progressiste.

    Dans ces circonstances, les tenants de l’école idéaliste des principes mettaient particulièrement l’accent sur la théorie du « juste milieu », disant que  «l’absence d’écart est appelée tchong ; l’absence de changement, appelée yong.

    Tchong est la voie correcte que tous doivent suivre sous le ciel ; yong est le principe fixe gouvernant tout sous le ciel. » La soi-disant « absence d’écart » signifie qu’il ne faut absolument pas s’écarter du système hiérarchique féodal ; la soi-disant « absence de changement » signifie qu’on n’y peut absolument rien changer.

    Ils se servaient de la théorie du « juste milieu » pour sanctifier la hiérarchie féodale, afin de préparer l’opinion publique à la répression des insurrections paysannes. S’opposant aux mots d’ordre des soulèvements paysans tels que « Égalité de rang entre les nobles et les humbles », « Égalisez les biens des riches et des pauvres », ils clamaient : « l’ordre hiérarchique entre supérieurs et inférieurs ne peut pas être détruit, et puisqu’il incarne ‘le principe du Ciel’, comment pourrait-on aller contre sa volonté ? »

    Ils cherchaient à convaincre les masses populaires qu’elles devaient se résigner a leur sort et qu’elles ne devaient se laisser aller à aucun excès, afin de sauver l’ordre et le code de la hiérarchie féodale.

    Utilisant également la théorie du  «juste milieu » pour s’opposer à la réforme de Wang An-che, ils reprochaient aux nouvelles mesures adoptées par ce dernier de  «nuire aux nobles en dressant contre eux les inférieurs », de « nuire aux idées orthodoxes en recourant aux hérésies ».

    A leurs yeux, tout changement dans le système et l’ordre anciens, si minime soit-il, menacerait l’existence de la hiérarchie féodale et était donc inadmissible !

    De toute évidence, l’« école des principes », représentée par les frères Tcheng et Tchou Hsi, utilisait aussi la théorie du « juste milieu » comme une arme idéologique réactionnaire pour combattre la révolution et la transformation.

    Il est à noter que. Pendant la longue période de la société féodale en Chine, non seulement les gouvernants féodaux eurent recours à cette théorie, mais encore la modifièrent sans cesse afin de mieux l’adapter aux circonstances.

    A l’origine, l’accent fut mis sur le caractère absolu des limites et du domaine de la qualité ancienne des choses (chez Confucius, c’étaient les « rites » code de la hiérarchie du régime esclavagiste) pour s’opposer au bond qualitatif, au changement révolutionnaire, au mouvement de progrès de la société.

    Et plus tard, dans le même but, l’accent fut mis sur un autre aspect, c’est-à-dire la conciliation des aspects contradictoires, l’éclectisme et la négation de la lutte entre ces aspects dans le domaine des contradictions.

    Ces modifications et adaptations commencèrent à voir le jour sous la dynastie des Han (206 av. J.-C. – 220 ap. J.-C.).

    Prenons un exemple : Dans les notes qu’il rédigea sur le Louen Yu et le Tchong Yong, Tcheng Hsiuan, de la dynastie des Han de l’Est (25-220), interprétait le « juste milieu » comme la conciliation des contraires.

    Dans ses notes sur le Tchong Yong, Tchou Hsi, de la dynastie des Song, soulignait, lui aussi, que le  «juste milieu » comportait la conciliation des aspects contradictoires et l’éclectisme dans le domaine des contradictions. Toutes ces modifications et adaptations étaient destinées, en fin de compte, à répondre aux besoins de la base économique de la société féodale.

    A mesure que s’aggravait la contradiction entre les propriétaires fonciers et les paysans, contradiction fondamentale de la société féodale, et, en particulier, par suite des grandes insurrections paysannes déclenchées à la fin de la dynastie des Ts’in et à la fin des dynasties des Han de l’Ouest et de l’Est, la classe dominante féodale se rendait compte que, outre la nécessité de souligner positivement la nature sacrée et inviolable de la hiérarchie féodale, il était nécessaire de prôner la conciliation des classes et de nier directement la lutte de classe engagée par le peuple opprimé, dans le but de consolider sa damination et son exploitation des paysans.

    Voilà la raison pour laquelle ils ont adapté la théorie en question et l’ont largement propagée.Plusieurs siècles après, Tchiang Kaï-chek accordait lui aussi une attention particulière à cette théorie.

    Durant la Guerre civile de Dix Ans (Il s’agit de la Deuxième guerre civile révolutionnaire, 1927-1936, dirigée par le Parti communiste chinois), il livra, d’une part, sur le plan militaire, des campagnes contre-révolutionnaires d’encerclement et d’anéantissement contre les forces révolutionnaires populaires dirigées par le Parti communiste chinois, et d’autre part, il colporta à son de trompe cette théorie, disant qu’elle était  «la philosophie de la vie la plus subtile et la plus pratique », « une excellente philosophie éthique et une excellente philosophie politique » et « un principe immuable ».

    Il faisait ces sermons éculés pour défendre le régime social semi-féodal et semi-colonial et la dictature fasciste des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie compradore, annihiler la volonté révolutionnaire des masses populaires, leur lier pieds et poings et prévenir leurs révoltes révolutionnaires.

    Il voulait, en d’autres termes, « que chacun suive sa nature et que chacun reste à la place qui lui convient de sorte qu’il n’y ait pas de conflits ». Tout cela visait à maintenir en Chine la domination réactionnaire de l’impérialisme, du féodalisme et du capitalisme bureaucratique.

    Lancer sur le plan militaire des campagnes d’encerclement et d’anéantissement et prêcher à cor et à cri les doctrines de Confucius et de Mencius, telle était la double tactique de Tchiang Kaï-chek pour réprimer la révolution.

    Durant la période du socialisme, la théorie du « juste milieu » est devenue une arme idéologique aux mains des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie dans leur opposition à la révolution. Au cours de cette période historique, une lutte extrêmement âpre s’est poursuivie entre la transformation et le conservatisme, entre la révolution et la restauration, entre le progrès et la rétrogression.

    Sur le plan philosophique, cela se traduit par une lutte très aiguë entre la dialectique et la métaphysique.

    Utilisant la loi marxiste-léniniste de l’unité des contraires pour analyser la société socialiste, le président Mao a formulé la théorie de la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat et défini pour le Parti communiste chinois une ligne fondamentale valable pour toute la période historique du socialisme.

    Pour défendre les intérêts politiques et économiques de la bourgeoisie et de toutes les autres classes exploiteuses déclinantes et moribondes, et réaliser leur complot criminel visant à renverser la dictature du prolétariat et à restaurer le capitalisme, Liou Chao-chi, Lin Piao et d’autres chefs de file de la ligne révisionniste, de même que les classes réactionnaires de l’histoire, se sont servis de la théorie du « juste milieu » comme d’une importante arme idéologique pour s’opposer à la révolution prolétarienne, à la dictature du prolétariat et à la poursuite de la révolution sous cette dictature, ainsi qu’à la ligne fondamentale du Parti pour toute la période historique du socialisme.

    Dans son article pernicieux intitulé « Pourquoi commet-on des erreurs ? » écrit pendant la révolution démocratique, Liou Chao-chi a parlé abondamment sur l’idée selon laquelle « l’excès comme l’insuffisance est un défaut », et considéré comme son dogme philosophique la théorie confucéenne du « juste milieu ».

    Lorsque guidés par la ligne générale du Parti pour la période de transition, nous procédions à la transformation socialiste du système de propriété ainsi que dans d’autres domaines, Liou Chao-chi s’empressa d’avancer le slogan suivant : « Luttons pour la consolidation de la démocratie nouvelle », s’opposant ainsi à la transformation de la propriété.

    Il prétendait que  «la question du socialisme est pour l’avenir, il est trop tôt de la poser à l’heure actuelle », et que  «réaliser prématurément le passage à la propriété d’État et à la propriété collective est contraire aux intérêts de la majorité du peuple et au progrès ».

    Il s’opposait également à la réforme dans le domaine culturel, disant que : « dans la réforme du théâtre, on ne doit pas faire preuve d’impatience ni trop changer », « ni procéder à un changement trop hâtif, ni aller trop loin au point de ne plus pouvoir retrouver la forme originale ».

    Tous ces propos reviennent en fait à interdire la réforme, le changement qualitatif et le progrès ; en d’autres

    termes, c’était recourir à la théorie du  «juste milieu » pour s’opposer à la ligne générale du Parti pour la période de transition et à la transformation socialiste, dans le but de perpétuer le capitalisme dans les villes comme dans les campagnes.

    Lorsqu’en 1958, guidé par la ligne générale du Parti pour l’édification du socialisme, le peuple tout entier eut réalisé un grand bond en avant dans l’édification économique du pays, Liou Chao-chi et Lin Piao, nourrissant une haine implacable à cet égard, se sont répandus en invectives.

    Liou Chao-chi attaqua le grand bond en avant en disant :  «C’est de la folie », et l’ »on a des ennuis, parce qu’on est allé trop fort ».

    Lin Piao vilipenda la ligne générale du Parti, le grand bond en avant et la commune populaire, en disant que c’était du « gauchisme », « des affaires menées à perte » et « de purs produits de la fantaisie ».

    Ils prêchèrent un retour en arrière, exigeant « un recul suffisant tant dans l’industrie que dans l’agriculture, y compris la fixation des quotas de production sur la base de la famille et le retour à la production individuelle ».

    Ils tentaient d’utiliser la philosophie réactionnaire telle que « l’excès comme l’insuffisance est un défaut », « se tenir dans le ‘juste milieu’ « pour contrecarrer la ligne générale du Parti pour l’édification du socialisme : « déployer tous nos efforts et aller toujours de l’avant, suivant le principe de quantité, rapidité, qualité et économie », pour s’opposer au grand bond en avant de l’édification socialiste et préparer sur une large échelle l’opinion publique à leur tentative contre-révolutionnaire visant à restaurer le capitalisme et à faire tourner à rebours la roue de l’Histoire.

    La lutte redoubla d’intensité au cours de la Grande Révolution culturelle prolétarienne. Cette révolution, menée à la lumière de la ligne fondamentale du Parti pour toute la période historique du socialisme, constitue un magnifique exemple pratique de la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat.

    Elle a porté un coup sévère aux impérialistes, aux révisionnistes et aux réactionnaires sur le plan international, aux forces réactionnaires des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie à l’intérieur du pays, ainsi qu’aux vieilles idées, à la vieille culture, aux vieilles mœurs et aux vieilles coutumes des classes exploiteuses.

    D’innombrables choses nouvelles, socialistes, ont fait leur apparition au cours de cette révolution. Ce sont là de très profonds changements sociaux.

    Comme tous les autres représentants des classes exploiteuses, Lin Piao nourrissait une haine implacable contre la révolution culturelle. Il a prêché à cor et à cri que le « juste milieu » était « rationnel », il a perfidement attaqué cette révolution et les choses nouvelles qui y ont surgi, présenté sous un jour sombre l’excellente situation et répandu l’ineptie réactionnaire selon laquelle le présent ne valait pas le passé.

    Il a fait de la théorie du  «juste milieu » un pilier théorique pour déclencher un coup d’État contre-révolutionnaire et un retour offensif contre le prolétariat et la Grande Révolution culturelle prolétarienne.

    Par là on peut constater que cette théorie est devenue, sous le socialisme, une arme idéologique réactionnaire utilisée par les réactionnaires bourgeois pour s’opposer à la ligne fondamentale du Parti, à la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat et pour restaurer le capitalisme.

    Mais la loi objective du développement de l’histoire est indépendante de la volonté subjective des renégats et traîtres à la nation comme Liou Chao-chi et Lin Piao.

    La philosophie réactionnaire du  «juste milieu » ne peut arrêter le progrès de l’Histoire. La vérité est que  «Pour les humains, les mers se changeront en champs de mûriers. » (‘Un vers tiré du poème du président Mao : « La Prise de Nankin par l’Armée populaire de Libération », écrit en avril 1949)

    Des bonds révolutionnaires se sont produits les uns après les autres, tandis que cette philosophie réactionnaire a subi échec sur échec.

    Comme notre grand éducateur, le président Mao, l’a affirmé, « presque partout des opportunistes cherchent à endiguer le courant, mais sans jamais y parvenir ; partout, le socialisme progresse victorieusement, laissant derrière lui tous les obstacles dressés sur son chemin. »

    Bien sûr, la chute de Liou Chao-chi et de Lin Piao ne signifie pas la fin de la lutte.

    La lutte entre la transformation et le conservatisme, la révolution et la restauration, le progrès et la rétrogression existera encore pendant longtemps dans toute la période historique du socialisme.

    Les forces réactionnaires bourgeoises chercheront toujours à revenir au passé et à faire machine arrière. Nous devons, à cet égard, redoubler de vigilance. Nous devons tenir bon devant le courant du conservatisme, de la restauration et de la rétrogression.

    Utilisant le marxisme, le léninisme, la pensée Mao Zedong comme arme acérée, nous devons critiquer à fond la théorie du  «juste milieu », les idées réactionnaires de Confucius et les idées glorifiant celui-ci et dénigrant l’école légaliste, et mener jusqu’au bout la révolution socialiste dans le domaine de la superstructure.Le président Mao a dit en 1956 : « Les choses se développent sans cesse. Quarante-cinq ans seulement se sont écoulés depuis la Révolution de 1911, et aujourd’hui l’aspect de la Chine est totalement différent.

    Encore quarante-cinq ans, et en l’an 2001, qui marquera l’entrée dans le XXIe siècle, la Chine aura vu de nouveaux et plus importants changements. » (Mao Zedong :  «A la mémoire du Dr Sun Yat-sen »)

    Il a encore dit en 1962 : « L’époque dans laquelle nous entrons et qui s’étendra sur une cinquantaine, voire sur une centaine d’années, sera une grande époque. Elle verra un changement radical du système social à l’échelle mondiale ; ce sera une époque de grands bouleversements, une époque sans pareille dans l’histoire. »

    Nous sommes contre le conservatisme, le retour au passé et la rétrogression. Nous sommes pour la transformation, la révolution et le progrès social. Nous sommes profondément convaincus qu’aucune force n’est capable d’empêcher la roue de l’Histoire de tourner.

    =>Revenir au dossier sur la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne

  • La théorie du ‘‘génie inné’’. Le contenu théorique du programme de Lin Piao ‘‘en revenir aux rites’’

    par Yao Shih-chang [fait partie de la Brigade de production de Tuanchieh, commune de Nanwang, comté de Penglai, Chantong]

    1974

    Il y a plus de 2000 ans, dans le but de «ressusciter un état de choses éteint» et rétablir la dictature de la classe esclavagiste, Confucius répandit le sophisme réactionnaire de la « connaissance innée ».

    Il proclama même sans vergogne : « Ma vertu est un don du ciel ».

    Tout ceci exprimait absolument les préjugés de classe des aristocrates esclavagistes, dissimulait complètement cette vérité que l’histoire du monde est faite par les esclaves, et dévoilait entièrement l’essence contre-révolutionnaire de la prise de parti obstinée de Confucius pour les esclavagistes, qui restaient résolument les ennemis du peuple.

    Dans le but de remonter le cours de l’histoire, tous les réactionnaires sans exception ont fabriqué le mensonge de la « connaissance innée » afin de se moquer du peuple et de le tromper.

    Ils en ont fait un carcan moral destiné à entraver le peuple, afin d’enrayer les progrès de la roue de l’histoire.

    Lin Piao, carriériste et conspirateur bourgeois, prit le même chemin et prêcha de toutes ses forces la théorie du « génie inné » dans le but de renverser la dictature du prolétariat, restaurer le capitalisme et établir en Chine la dynastie fasciste de la famille Lin.

    Il radotait que « certains n’admettent pas les génies. Ceci n’est pas marxiste. On ne doit pas nier le génie ».

    Il se comparait grotesquement à un « cheval céleste » et se qualifiait de « dragon divin », de « surhomme » et de « génie ». Il fut ainsi conduit à lancer des attaques frénétiques contre le Parti, et complota pour prendre le pouvoir et exercer sa tyrannie à l’aide du programme antiparti contenu dans la théorie idéaliste du « génie inné ».

    D’où viennent les connaissances et les capacités des hommes ? Sont-elles formées a priori ou a posteriori ?

    Qui fait l’histoire du monde, les héros ou les esclaves ? Ceci a longtemps été au centre de la dispute entre l’apriorisme idéaliste et la théorie matérialiste du reflet.

    Le président Mao nous enseigne : « D’où viennent les idées justes ? Tombent-elles du ciel ? Non. Sont-elles innées ? Non. Elles ne peuvent venir que de la pratique sociale, de trois sortes de pratique sociale : la lutte pour la production, la lutte de classes et l’expérimentation scientifique. »

    Nous autres paysans sommes extrêmement réalistes. A en juger par mon passé, je crois que le président Mao enseigne vraiment la vérité, car on ne peut avoir aucune idée juste si l’on s’écarte de la lutte pour la production, de la lutte de classes et de l’expérimentation scientifique.

    Sous la conduite du Parti et du président Mao, nous avons renversé les « trois grandes montagnes » et nous marchons sur la voie souveraine du socialisme passant des équipes d’entraide mutuelle aux coopératives et des coopératives aux communes populaires.

    Nous autres paysans pauvres et moyens-pauvres avons extrêmement souffert dans l’ancienne société, ayant été exploités à fond.

    Grâce à l’enseignement du président Mao, nous avons compris que l’origine de l’exploitation réside dans la propriété privée. Il n’est donc pas étonnant que nous soutenions de tout cœur le mouvement socialiste révolutionnaire en vue de supprimer la propriété privée, ni que nous haïssions légitimement les forces réactionnaires qui s’opposent au socialisme et luttions résolument contre elles.

    Quant aux connaissances et au savoir-faire en ce qui concerne la culture de la terre, ils ne peuvent non plus être séparés de la pratique.

    La façon dont j’ai recherché la manière de cultiver l’arachide démontre clairement cette vérité.

    Depuis mon enfance, je me suis toujours occupé d’agriculture. Toutefois dans l’ancienne société nous ne savions que récolter après avoir planté et planter après avoir récolté, toute l’année durant.

    Au bout d’une année de travail, ce qui restait après avoir payé le loyer ne donnait pas beaucoup de nourriture ni de vêtements à toute ma famille.

    Il n’était donc pas question d’étudier la culture de l’arachide. Après la Libération, j’ai été affranchi et je suis devenu cadre et depuis j’ai réfléchi à beaucoup de choses.

    Je m’étais toujours demandé comment augmenter les récoltes et mieux contribuer au bien du pays.

    Mais il ne suffisait pas d’y penser. Je me suis alors mis à étudier sérieusement De la pratique et De la contradiction du président Mao, ce qui m’a beaucoup éclairé.

    Le président Mao dit : « Si l’on veut acquérir des connaissances, il faut prendre part à la pratique qui transforme la réalité. Si l’on veut connaître le goût d’une poire, il faut la transformer : en la goûtant. »

    Dès lors, avec la large masse des membres de la commune, j’ai étudié le problème de l’augmentation des récoltes d’arachide.

    D’abord, j’appliquai mécaniquement dans mon propre village la méthode des « sillons profonds avec une fine couche de terre » en usage dans le village voisin de Tsaolintien. En raison des différences entre les sols de ces deux endroits et entre les densités des plantations dans ces deux villages, cette méthode eut chez nous pour résultat des « sillons profonds avec une épaisse couche de terre ».

    Les graines se trouvèrent plantées trop profondément, et à l’automne la récolte d’arachide diminua. Bien que mortifié, je n’étais pas déçu. J’étais décidé à trouver la bonne voie. Mais que fallait­il faire ?

    Nous avons chez nous un dicton qui dit : « Cacahuète, cacahuète, la fleur se fane, reste la noix. »

    Il résulte de l’expérience séculaire du peuple. L’arachide commence à fleurir le matin et se fane au crépuscule. Je me mis donc à examiner la floraison du plant d’arachide.

    Pendant une soixantaine de nuits d’affilée, qu’il pleuve ou vente, j’allai faire mes observations dans les champs. Je vivais, pour ainsi dire, avec les plantes.

    A la fin de l’automne, j’avais réuni une documentation de première main.

    Ensuite plusieurs années d’expériences confirmèrent que le passage de la floraison à la maturation de l’arachide prend environ 65 jours, et qu’une période inférieure produit des cosses contenant des graines atrophiées. On découvrit aussi que 60 à 70 % des cosses étaient produites par la première paire de branches latérales et 20 à 30 % par la seconde paire.

    Un très petit nombre de cosses étaient produites par la troisième, la plupart contenant des graines atrophiées. Pendant cette période d’observation et d’analyse, je découvris aussi la raison pour laquelle la plantation en profondeur avait pour résultat une diminution de la récolte.

    Désormais je possédais quelque connaissance des lois de la culture de l’arachide. Toutefois on ne peut avoir une connaissance parfaite après une ou deux expériences.

    Afin d’acquérir graduellement la véritable connaissance d’une chose, il faut s’adonner à la pratique avec constance. Après avoir appris que la plupart des fruits de l’arachide poussent sur la première paire de branches latérales, je continuai de réfléchir au moyen de développer cette paire afin de produire plus de fruits.

    Je tirai profit alors de l’acquis suivant : « il faut exposer au soleil la partie supérieure de la racine des plants du millet glutineux, mais en revanche ajouter de la terre autour de la base des plants du panic d’Italie (Setaria italica). Si la racine du millet glutineux n’est pas ensoleillée, il ne gerbera pas. »

    Là-dessus, je pensai : si l’on peut enlever la terre autour des racines du millet glutineux et que la partie fourchue du millet ainsi dénudée puisse être ensoleillée, pourquoi ne pourrait-on pas aussi enlever la terre autour des racines de l’arachide et dénuder la première paire de branches latérales ?

    Avec cette idée en tête, j’allai tout droit au champ d’arachide et ôtai la terre autour du pied d’un groupe de plants.

    Mais je découvris avec effroi que la tige principale du plant dénudé différait de celle du millet glutineux par une blancheur et une délicatesse qui la faisait ressembler à un germe de haricot ou à une goutte d’eau sur le point de geler, tandis que l’autre était plutôt dure.

    Je pensai donc à première vue que la tige principale du plant ne supporterait pas l’ensoleillement.

    Mais je me ravisai : « Comment peut-on capturer les petits du tigre sans pénétrer dans sa tanière ? »

    Je me mis alors hardiment à faire des essais. J’enlevai d’un coup la terre autour du pied de 22 groupes.

    Après deux jours d’observation attentive faite à midi, je remarquai que les tiges passaient du blanc au vert. Ceci était dû au fait que, après avoir été exposées au soleil, les tiges principales des plants d’arachide absorbaient la chlorophylle verte produite par photosynthèse.

    Au bout de six ou sept jours, ces tiges passaient du vert au pourpre et, devenant aussi dures qu’une écorce, elles supportaient même des éraflures.

    Une fois la première paire de branches latérales dénudées, leur potentiel de fructification pouvait se réaliser pleinement. A l’automne, ces 22 groupes produisirent des arachides. Sous la surface du sol, chaque groupe était semblable à un amas de pamplemousses.

    Chacun fournit 70 à 80 cosses d’arachides, une récolte de loin supérieure à celle de n’importe quel groupe dont la terre n’avait pas été ôtée à la base. L’augmentation de la récolte se trouva être de 25 %.

    Ainsi l’enlèvement de la terre autour de la base des plants d’arachide avait favorisé l’augmentation de la récolte. Nous avons caractérisé cette méthode par le « dégagement des tiges et le retardement des plants ».

    Nous continuâmes nos recherches sur la base de cette nouvelle méthode de culture des arachides, et nous résolûmes un problème après l’autre, tel que « à quel moment il faut dégager les tiges », « sur quelle profondeur faut-il ôter la terre » et « s’il fallait biner le sol après avoir dégagé les tiges ».

    Nous pûmes ainsi rendre graduellement plus adéquates et plus sûres les mesures destinées à augmenter la récolte d’arachide. La conclusion que nous tirons de nos recherches, c’est que la connaissance authentique est engendrée par la pratique et les capacités par la lutte.

    La raison pour laquelle j’ai pu découvrir les lois qui régissent l’augmentation de la récolte d’arachide ne réside pas dans l’agilité de mon esprit, ni dans la conviction que « mon cerveau fonctionne bien » pas plus que dans celle que « je suis un génie »; elle réside dans le fait que, sous la direction de la pensée philosophique du président Mao, nous ne craignons pas les épreuves, mais au contraire nous lançons audacieusement dans la pratique et que nous sommes prêts à aller au fond des choses.

    Tout ceci démontre clairement que la connaissance et les capacités ne sont pas données a priori, mais proviennent des trois grandes pratiques révolutionnaires.

    Confucius défendait la conception idéaliste de l’histoire et débitait que « seuls les nobles, qui sont sages, et les humbles, qui sont sots, ne peuvent changer ». Lin Piao lui aussi agitait cette bannière éculée et calomniait les travailleurs en les traitant de philistins ne sachant rien faire d’autre que « gagner de l’argent » et n’ayant d’autre préoccupation que « l’huile, le sel, la sauce, le vinaigre et les fagots ».

    Dans le but de faire obéir le peuple, ces réactionnaires se présentèrent sous la figure de saints délégués par le « Ciel ». Nous nous opposons fermement à tous ceux-là.

    Le président Mao dit : « Les humbles sont les plus intelligents ; l’élite est la plus ignorante. »

    C’est nous les travailleurs qui sommes les maîtres des trois grands mouvements révolutionnaires, les créateurs de la richesse sociale.

    Nous autres, paysans pauvres et moyens-pauvres, appliquant l’enseignement du président Mao : « creuser des tunnels profonds, stocker partout les céréales et ne jamais rechercher l’hégémonie », nous cultivons la terre pour la révolution et nous efforçons de « stocker partout les céréales ».

    C’est surtout après la Grande Révolution culturelle prolétarienne que notre conscience de la lutte entre les deux lignes s’est élevée et qu’un regain d’enthousiasme à suivre l’exemple de Tatchai s’est manifesté, ce qui a eu partout pour résultat de très grandes augmentations dans la récolte des céréales.

    D’innombrables faits prouvent que nous autres travailleurs sommes toujours préoccupés par les affaires de l’État comme par celles du monde entier, par les succès de la révolution socialiste et de la construction du socialisme, par la destruction de la propriété privée et de toutes les classes exploiteuses, pour libérer finalement l’humanité tout entière et établir le communisme.

    Pourtant Lin Piao nous a accusés de ne nous soucier que de sottises tel que « l’argent », etc.

    Quelle bêtise ! Nous ne permettrons pas à Lin Piao de nous calomnier d’une façon aussi délirante.

    Confucius et Lin Piao répandirent de toutes leurs forces les sophismes réactionnaires de la « connaissance innée » et des « nobles qui sont intelligents, des humbles qui sont sots » dans le but d’atteindre l’objectif criminel de « se modérer et en revenir aux rites ».

    L’infructueuse tentative de Lin Piao avait pour but d’usurper le pouvoir suprême dans le Parti et l’Etat et de rétablir la dictature des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie compradore afin que toute sorte de Huang Chi-chen (le despote de l’opéra révolutionnaire La Fille aux cheveux blancs] et de Nan Pa-tien (« le tyran du sud » d’un autre opéra révolutionnaire : Le Détachement féminin rouge) puissent de nouveau fouler aux pieds les travailleurs et les précipiter de nouveau dans la misère.

    Mais tout ceci n’était que la rêvasserie d’un imbécile.

    Notre grande patrie socialiste avance victorieusement. Des millions et des millions de travailleurs battent joyeusement des mains ; laissons donc les réactionnaires ici comme ailleurs aboyer comme ils veulent !

    Nous avancerons toujours, vers de toujours plus grandes victoires !

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  • La philosophie de l’‘‘inversion de l’ordre’’ et la restauration du capitalisme, Critique de l’idéalisme bourgeois de Lin Piao

    Sin Feng, 1974

    Au cours de son demi-siècle d’histoire, le Parti communiste chinois a connu dix importantes luttes entre les deux lignes ; chacune d’elles a été une lutte entre les deux conceptions du monde, entre les deux lignes en matière de philosophie.

    Tous les chefs de file de la ligne opportuniste, que ce soit Tchen Tou-sieou, Wang Ming, Liou Chao-chi ou Lin Piao, pour s’opposer à la ligne marxiste-léniniste du président Mao, ont toujours fait reposer leur ligne et leurs mesures politiques erronées sur une base idéaliste bourgeoise.

    Au cours de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, le Parti, l’armée et le peuple de notre pays ont brisé, sous la

    direction du président Mao, la clique renégate de Liou Chao-chi, puis la clique antiparti de Lin Piao ; ils ont critiqué en même temps leur ligne révisionniste et leurs idées idéalistes bourgeoises.

    C’est là une grande victoire de la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao, une grande victoire du matérialisme dialectique et du matérialisme historique.

    La connaissance n’est pas innée

    L’idéalisme de toute nuance se caractérise par l’inversion des rapports entre le spirituel et le matériel, entre la connaissance et la pratique.

    Dénonçant à plusieurs reprises la religion et l’idéalisme, Marx et Engels les ont qualifiés de « conscience inversée du monde », de philosophie où « tout était mis sur la tête ».

    Ce que Lin Piao, cet arriviste, ce conspirateur bourgeois, a toujours professé, c’est précisément cette philosophie réactionnaire.

    Il a catégoriquement nié que la connaissance soit le reflet dans le cerveau du monde extérieur, et qu’elle découle de la pratique sociale.

    Débitant à profusion des inepties sur la « science infuse », les « dons naturels » et le « génie inné », il a prétendu qu’on possédait déjà connaissance et talent « dans le ventre de sa mère ».

    Cet apriorisme idéaliste est le noyau de sa conception bourgeoise du monde et le programme théorique de ses activités antiparti.

    Or, la connaissance n’est pas innée, elle s’acquiert. C’est un problème qui avait été résolu il y a fort longtemps par le marxisme dans sa lutte contre l’idéalisme de tout poil.

    Dans son ouvrage Thèses sur Feuerbach, écrit il y a un siècle, Marx a introduit pour la première fois la « pratique révolutionnaire » dans la théorie de la connaissance, et formulé les principes fondamentaux pour la théorie de la réflexion dynamique et révolutionnaire.

    Critiquant la thèse idéaliste du « génie » qui régnait à cette époque, Marx a indiqué de façon pénétrante que ceux qui propageaient cette absurdité réactionnaire cherchaient par là à plier les gens devant les hommes « nés supérieurs » et les sages « doués ».

    Dans sa lutte contre le révisionnisme en matière de philosophie, Lénine a fait remarquer à plusieurs reprises que les sensations et les idées étaient seulement le reflet du monde extérieur, en soulignant : « La conception de la pratique, de la vie, doit être la conception fondamentale de la théorie de la connaissance. » (Matérialisme et Empiriocriticisme)

    Partant des principes de la théorie de la réflexion matérialiste, Lénine a exposé de manière scientifique d’où venait et comment se formait le talent des révolutionnaires prolétariens.

    Par exemple, à propos de I.M. Sverdlov, Lénine a dit : « Son grand talent d’organisateur s’est développé au cours d’une longue lutte », « il a forgé lui-même chacune de ses remarquables qualités de révolutionnaire, en traversant les épreuves de différentes époques dans les conditions d’activité révolutionnaire les plus difficiles ». (Discours à la mémoire de I. Sverdlov)

    Dans sa lutte contre l’opportunisme et le révisionnisme et en vue de dévoiler leurs erreurs, le président Mao a écrit tout particulièrement, avec le point de vue de la théorie de la connaissance marxiste, De la pratique, D’où viennent les idées justes ? et d’autres ouvrages importants ; il a systématiquement critiqué l’idéalisme bourgeois de Wang Ming, de Liou Chao-chi et consorts, et a développé ce point de vue marxiste : « Elles (les idées justes) ne peuvent venir que de la pratique sociale, de trois sortes de pratique sociale : la lutte pour la production, la lutte des classes et l’expérimentation scientifique. »

    Parlant de la raison pour laquelle Marx, Engels, Lénine et Staline ont pu élaborer leurs théories, le président Mao a mis l’accent sur le fait qu’ails se sont engagés personnellement dans la pratique de la lutte de classes et de l’expérience scientifique de leur temps » ; il a maintenu que, sans cette condition, « aucun génie n’aurait pu y réussir ».

    Les idées justes ne peuvent venir que de la pratique sociale : cette vérité a été confirmée par l’histoire de la pratique sociale de l’humanité – l’histoire de la lutte pour la production, celle de la lutte de classes et celle du développement des sciences.

    Toutes les réalisations produites dans la lutte pour la transformation du monde objectif viennent de ce qu’on a pu accorder ses idées avec les lois objectives du monde extérieur.

    Mais, alors que la théorie matérialiste de la réflexion s’implantait de plus en plus dans les masses populaires, devenant une puissante arme idéologique dans leur lutte pour transformer la société et la nature, Lin Piao répandait à tout bout de champ l’apriorisme idéaliste et s’opposait au matérialisme dialectique.

    Cela n’aidait qu’à prouver qu’il était un traître éhonté au marxisme, un ennemi juré du prolétariat et du peuple révolutionnaire.

    Le travail ne doit pas être mené en « allant du subjectif à l’objectif » Pour connaître les choses, il faut souvent maintes répétitions du procès qui va de la matière à l’esprit, puis de l’esprit à la matière, c’est-à-dire de la pratique à la connaissance, puis de la connaissance à la pratique.

    Telle est la loi régissant le développement de la connaissance. Allant à l’encontre de cette loi, l’apriorisme idéaliste propagé par Lin Piao a tout à fait inversé les rapports entre le subjectif et l’objectif. Lin Piao a prétendu : « Quant au procès de la formation des idées, c’est de l’objectif au subjectif que l’on va, de la réalité aux idées.

    Et dans les choses que l’on fait, l’ordre est inversé, c’est-à-dire que l’on va du subjectif à l’objectif, des idées à la réalité ». Bravo !

    Voilà une bien belle « inversion de l’ordre » ! C’est Lin Piao lui-même qui nous a ainsi révélé l’essence idéaliste de sa conception bourgeoise du monde.

    Aller de l’objectif au subjectif ou « du subjectif à l’objectif» marque justement la différence entre les deux lignes fondamentalement opposées, matérialiste et idéaliste, en matière de connaissance.

    Le président Mao disait : « La méthode de travail fondamentale, qui doit être ancrée dans l’esprit de tout communiste, c’est de déterminer notre ligne de conduite d’après les conditions réelles.

    L’examen des erreurs commises montre qu’elles sont toutes dues au fait que nous n’avons pas tenu compte de la situation réelle telle qu’elle existait à un moment et en un lieu donnés, et que nous nous sommes montrés subjectifs en déterminant notre ligne de conduite pour le travail ». (Discours prononcé à une conférence des cadres de la région libérée du Chansi-Soueiyuan)

    Dans ces lignes, le président Mao a expliqué clairement que, pour mener une affaire, on doit suivre la ligne matérialiste, c’est-à-dire : aller de l’objectif au subjectif, et jamais inversement.

    Le déroulement de tout travail est étroitement lié au procès de la formation des idées.

    Ayant des choses à faire, on doit avoir au préalable une idée ou un plan ; et pour qu’ils soient justes, loin de les élaborer subjectivement, on doit les concevoir à partir de la pratique et des masses, et un examen dans la pratique des masses est nécessaire pour savoir s’ils sont conformes ou non à la réalité objective.

    C’est pourquoi, au cours du travail, la connaissance et la pratique, la connaissance et la transformation du monde, sont interdépendantes et s’interpénètrent.

    Se peut-il qu’un ouvrier puisse devenir ouvrier qualifié et connaître son outil sur le bout des doigts sans jamais s’en servir ?

    Y a-t-il un paysan qui sache cultiver sans jamais travailler aux champs ?

    Il en va de même pour la révolution : on ne commence pas par d’abord bien apprendre la révolution pour ensuite se mettre à la faire.

    On apprend à la faire tout en s’y engageant. C’est en transformant le monde qu’on le connaît.

    Et l’effort que l’on fait au cours de ce procès, tend à faire toujours mieux correspondre, sur la base de la pratique, le subjectif à l’objectif, les idées à la réalité, afin de pouvoir transformer de façon correcte le monde objectif.

    Et « l’inversion de l’ordre » est absolument inadmissible, car elle conduit à séparer le subjectif de l’objectif, les idées de la réalité.

    En avançant la théorie de « l’ordre inversé », Lin Piao tentait de faire divorcer la connaissance d’avec la pratique, la connaissance du monde d’avec sa transformation, et en fait, d’endiguer l’évolution de l’histoire objective en mobilisant les « idées subjectives » de la bourgeoisie réactionnaire qu’il représentait.

    Lénine avait stigmatisé le solipsisme de Mach et d’Avenarius, théorie absurde selon laquelle rien ne peut exister indépendamment du sujet pensant, où le monde extérieur n’est que la perception qu’on en a.

    Si nous nous faisons les adeptes de « l’inversion de l’ordre », nous glisserons immanquablement sur la pente réactionnaire du solipsisme.

    La réalité objective est indépendante de la volonté humaine, et les lois objectives ne sauraient être transgressées.

    Quiconque veut se cramponner à « l’ordre inversé » n’échappera pas au châtiment mérité.

    La refonte de la conception du monde ne doit pas s’écarter de la pratique révolutionnaire

    Lin Piao a prôné : « Pour résoudre les problèmes, il faut faire la révolution dans son for intérieur. »

    Cette camelote est aussi dictée par la philosophie de « l’inversion de l’ordre »; elle inverse les rapports entre la transformation du monde subjectif et celle du monde objectif. Le président Mao nous a enseigné : « Dans la lutte de classe et dans la bataille contre la nature, la classe ouvrière transforme la société dans son ensemble et elle se transforme elle-même en même temps ». (De la juste solution des contradictions au sein du peuple)

    La refonte du monde subjectif est une lutte menée dans l’esprit, qui oppose le prolétariat à la bourgeoisie, le marxisme au révisionnisme ; elle signifie une rupture radicale avec tous les faux concepts habituels.

    Si un révolutionnaire veut se débarrasser des influences néfastes sur le plan idéologique, et élever sa capacité de connaissance, il doit participer aux trois grands mouvements révolutionnaires que sont la lutte de classe, la lutte pour la production et l’expérimentation scientifique, et s’aguerrir dans la tempête de la lutte de masse.

    De même que le livre sinistre de Liou Chao-chi sur le « perfectionnement individuel », la thèse de Lin Piao recommandant de « faire la révolution dans son for intérieur » avait pour but de conduire les gens à s’éloigner de la pratique révolutionnaire, de la réalité de la lutte de classes, afin de faire d’eux des instruments au service de la restauration capitaliste.

    Commettre une inversion sur la question fondamentale de la théorie de la connaissance amènera à inverser les rapports existant entre les masses et l’individu, et à renverser l’histoire du développement social.

    Car la connaissance découle de la pratique, de la pratique sociale de millions et de millions d’hommes.

    Nier que la pratique détermine la connaissance, c’est nier le grand rôle du peuple, créateur de l’histoire universelle. C’est précisément en partant de l’apriorisme idéaliste que Lin Piao a refusé de reconnaître que les masses populaires sont maîtres de l’histoire, et que « le peuple, le peuple seul, est la force motrice, le créateur de l’histoire universelle. » (Mao Zedong : Du gouvernement de coalition)

    Il a calomnié les « gens du peuple » comme n’étant préoccupés que de « faire fortune » et de « rechercher de l’argent ». A ses yeux, les masses populaires sont une « populace » qui ne joue aucun rôle valable ni n’occupe aucune position importante dans le développement de l’histoire.

    Et il est allé encore plus loin jusqu’à considérer l’histoire plusieurs fois millénaire de la lutte de classe comme celle des « coups d’État » fomentés par les classes exploiteuses, falsifiant totalement l’évolution de l’histoire.

    Il est clair comme le jour que Lin Piao a commis une inversion sur toutes les questions philosophiques importantes. C’est là une pleine révélation de sa conception bourgeoise, idéaliste, du monde.

    Mais pourquoi Lin Piao a-t-il voulu avancer toute une série de thèses philosophiques réactionnaires ?

    Le seul moyen qui nous permet d’avoir une juste réponse, c’est d’utiliser le point de vue de classe et la méthode d’analyse de classe marxistes pour analyser, sous l’angle de l’origine de classe, quelle classe Lin Piao représentait, et de quelle classe il reflétait la volonté et les aspirations.

    La théorie de « l’inversion de l’ordre », philosophie de la restauration du capitalisme

    Si, dans l’histoire, toutes les classes réactionnaires se sont adonnées à la philosophie de « l’ordre inversé », c’est parce qu’elles étaient toutes des forces sociales décadentes, hostiles au peuple.

    Ne se résignant pas à être éliminées, elles agissaient en réaction contre le courant de l’histoire, et envisageaient toutes les choses et tous les phénomènes du monde avec une conception inversée du monde, afin de camoufler par tous les moyens possibles le vrai aspect des choses. Depuis des milliers d’années, toutes sortes de courants philosophiques réactionnaires ont fait leur apparition en fonction des besoins des classes réactionnaires, destinés à duper et à endormir le peuple.

    C’est pour consolider leur domination réactionnaire que les classes réactionnaires au pouvoir travaillaient à la philosophie de « l’ordre inversé », et c’est aussi pour mener la restauration contre-révolutionnaire et rétablir leur « paradis » perdu qu’elles restent obstinément attachées à cette philosophie, lorsqu’elles ont été renversées par le peuple.

    Lin Piao, cet arriviste et ce conspirateur à double face, a connu un processus de développement au cours duquel il s’est progressivement révélé, et au cours duquel le Parti et le peuple, de leur côté, ont appris à le connaître.

    Depuis toujours, le président Mao et le Comité central du Parti se sont efforcés de l’éduquer avec patience et de le critiquer avec sérieux.

    Mais ce traître a toujours usé de tours de passe-passe pour duper le Parti et le peuple, et a utilisé divers masques pour camoufler sa nature contre-révolutionnaire.

    Il est né dans une famille de propriétaires fonciers et de capitalistes. Après être entré dans les rangs des révolutionnaires, il n’a procédé à aucune refonte de sa conception bourgeoise du monde ; il a toujours cherché à transformer le Parti et le monde objectif selon sa conception « inversée » du monde.

    Par conséquent, aux moments critiques de la révolution, il n’a jamais manqué de commettre des déviations de droite.

    Dans les années 20, au cours de la lutte dans les bases d’appui révolutionnaires des monts Tsingkang, Lin Piao a surestimé les forces de l’ennemi, et sous-estime celles du peuple, allant jusqu’à nier qu’une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine, à perdre confiance dans l’avenir de la révolution chinoise et à sombrer dans le pessimisme.

    Au cours de la Guerre de Résistance contre le Japon (1937-45), il a porté aux nues la puissance du Kuomintang tchiangkaïchiste, méprisé celle du peuple dirigé par notre Parti, et s’est fait le propagandiste zélé de la ligne capitulationniste de droite de Wang Ming.

    En 1948, dans les batailles stratégiques décisives de la Guerre de Libération, il craignait l’ennemi et les difficultés, ne voyait pas que la ruine de l’empire de Tchiang Kaï-chek était imminente et n’osait pas arracher la victoire nationale. A l’époque de la révolution socialiste, la lutte de classe a gagné en profondeur.

    L’objectif de cette révolution est de renverser définitivement la bourgeoisie et toutes les autres classes exploiteuses, de substituer la dictature du prolétariat à la dictature de la bourgeoisie, et d’assurer le triomphe du socialisme sur le capitalisme.

    Donc, Lin Piao a révélé encore davantage sa conception bourgeoise, idéaliste, du monde. Partant de sa conception « inversée » du monde, il a apprécié la situation et tous les phénomènes du socialisme « à l’envers ».

    A tous les moments importants de la révolution socialiste, cet hypocrite, hostile à la révolution, s’opposa à la ligne révolutionnaire du président Mao et au socialisme ; il combattait ce que le peuple soutenait, et il soutenait ce que le peuple combattait, tentant ainsi, mais en vain, d’arrêter la marche de l’histoire.

    Alors que notre Parti était prêt à mener la transformation socialiste dans l’agriculture, l’artisanat, et le commerce et l’industrie capitalistes, Lin Piao, à l’instar de Liou Chao-chi, a prôné avec zèle les « quatre libertés » [Les quatre libertés : liberté de pratiquer l’usure, liberté d’engager des fermiers, liberté d’acheter et de vendre des terres, liberté d’entreprise], dans le fol espoir de développer le capitalisme.

    Après avoir repoussé les attaques frénétiques des droitiers bourgeois, le peuple du pays tout entier, dirigé par notre Parti, a remporté de grandes victoires dans la révolution socialiste sur le front politique et idéologique.

    A ce moment, Lin Piao a attaqué en termes voilés la dictature du prolétariat, et plaidé la cause des droitiers bourgeois. Lorsque notre économie nationale rencontra des difficultés temporaires, Lin Piao, en coordination tacite avec Liou Chao-chi qui menait des activités de restauration capitaliste, a attaqué perfidement le Parti et la dictature du prolétariat, et combattu le système du socialisme.

    La Grande Révolution culturelle prolétarienne, déclenchée et dirigée par le président Mao en personne, a acquis une grande victoire.

    Mais les ennemis de classe ne sauraient « déposer leurs couteaux et devenir des bouddhas. »

    Le quartier général bourgeois dirigé par Liou Chao-chi ayant été brisé, Lin Piao a continué son œuvre contre-révolutionnaire.

    Il s’est efforcé de nier et de réduire à néant la grande victoire de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, devenant ainsi le chef de file d’un autre quartier général bourgeois. Mené par sa nature de classe, il a toujours maintenu que le peuple était bon à rien et porté aux nues la poignée de contre-révolutionnaires qu’il dirigeait.

    C’est pourquoi, après la chute de la clique renégate de Liou Chao-chi, il s’est empressé de se mettre en selle pour continuer sa lutte à mort contre le prolétariat.

    Le « Projet des « Travaux 571 » » de Lin Piao, son programme de coup d’État armé contre-révolutionnaire, est justement le fruit de sa philosophie de « l’inversion de l’ordre ». Il incarne d’une façon concentrée cette philosophie réactionnaire.

    Son complot contre-révolutionnaire visait à usurper le pouvoir suprême du Parti et de l’Etat, à changer radicalement la ligne et la politique fondamentales du Parti pour la période historique du socialisme, à faire du Parti communiste chinois, marxiste-léniniste, un parti révisionniste, fasciste, à renverser la dictature du prolétariat et à restaurer le capitalisme.

    A l’intérieur du pays, Lin Piao cherchait à remettre au pouvoir les propriétaires fonciers et la bourgeoisie, abattus par notre Parti, notre armée et notre peuple, sous la direction du président Mao et à exercer une dictature féodale, compradore et fasciste.

    Sur le plan international, il était disposé à capituler devant le social-impérialisme révisionniste soviétique, et à se coaliser avec l’impérialisme, le révisionnisme et la réaction pour combattre la Chine, le communisme et la révolution.

    En un mot, il espérait follement pouvoir faire tourner à rebours la roue de l’histoire et ramener notre pays, où la dictature du prolétariat a été établie depuis plus de vingt ans, à la sombre société de l’ancienne Chine.

    L’expérience historique prouve que, dans la lutte menée au sein du Parti entre les deux lignes, une conception donnée du monde décide de la ligne politique qui doit être soutenue et appliquée. Si l’on est imbu de la conception bourgeoise, idéaliste, du monde, on pratiquera le révisionnisme et on travaillera à restaurer le capitalisme.

    La philosophie de « l’inversion de l’ordre » de Lin Piao est une philosophie contre-révolutionnaire, destinée à restaurer le capitalisme.

    Cependant, la ligne révisionniste et le programme de coup d’État militaire contre-révolutionnaire que Lin Piao a élaborés selon cette philosophie réactionnaire allaient tous à l’encontre de la loi gouvernant le développement social, de la volonté et des aspirations du peuple chinois ; ils étaient ainsi voués à l’échec.

    La clique antiparti de Lin Piao, cette force décadente et moribonde, se trouvait dans un isolement extrême. Ses agissements criminels ne pouvaient échapper à cette logique : « provocation de troubles, échec, nouvelle provocation, nouvel échec, et cela jusqu’à leur ruine ». (Mao Zedong  : Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte)

    Et Lin Piao a fini par se fracasser, laissant derrière lui un triste renom. Lin Piao est tombé.

    La ligne révisionniste qu’il a poursuivie et sa conception bourgeoise et idéaliste du monde ont fait faillite, elles aussi. Pourtant, la lutte n’a pas pris fin.

    Pendant toute la période historique du socialisme, existent encore les classes, les contradictions de classes et la lutte de classes, existe encore longtemps au sein du Parti la lutte entre les deux lignes qui reflète ces contradictions, existe encore longtemps la lutte entre les deux conceptions du monde, prolétarienne et bourgeoise.

    Tout cela est indépendant de la volonté humaine. C’est pourquoi, sérieusement étudier la philosophie marxiste,

    distinguer le matérialisme de l’idéalisme, apprendre à analyser et à résoudre les problèmes surgis dans la lutte de classe et dans la lutte entre les deux lignes avec le point de vue et la méthode du matérialisme dialectique et du matérialisme historique, et éliminer le révisionnisme de notre conception du monde sont d’importantes tâches de combat que le peuple chinois doit accomplir dans la période de la révolution socialiste.

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  • La naissance d’une édition critique révolutionnaire des ‘‘Entretiens de Confucius’’

    1974

    Les premiers étudiants recrutés parmi les ouvriers, les paysans et les soldats du département de philosophie de l’Université de Pékin ont consacré leur dernier trimestre d’universitaires à rédiger une étude critique de Louen Tu ou Entretiens de Confucius. Cet ouvrage, intitulé Étude critique de « Louen Tu », sera édité par la librairie Tchonghoua.

    Louen Tu est un recueil de paroles et de sentences de l’apologiste du système esclavagiste.

    Composé après sa mort par ses disciples et leurs successeurs, il constitue l’ouvrage le plus représentatif de la pensée confucéenne.

    En 2 000 ans d’histoire, il a été des centaines de fois édité, accompagné d’annotations dithyrambiques, et sa lecture conseillée par les dominateurs réactionnaires des différentes époques qui ne tarissaient pas d’éloges pour lui.

    Il a été également traduit dans plusieurs langues étrangères. L’arrivée à l’Université des premiers étudiants recrutés parmi les ouvriers, les paysans et les soldats a mis fin aux méthodes de travail influencées par la ligne révisionniste en matière d’éducation.

    C’en était fini des longues heures passées dans la salle d’étude à écouter les professeurs débiter des théories philosophiques abstraites, enseigner une logique scolastique !

    Prenant les œuvres de Marx, d’Engels, de Lénine, de Staline, et celles du président Mao comme manuels de base, ils ont entrepris de combiner l’enseignement théorique aux enquêtes sociales et à une participation effective à la lutte de classe et à la lutte entre les deux lignes.

    Au moment où le peuple entier dénonçait et critiquait les crimes contre-révolutionnaires de Lin Piao, les étudiants venaient d’étudier les thèses fondamentales du marxisme­ léninisme sur la connaissance, le matérialisme historique et le matérialisme dialectique.

    Alors ils ont quitté l’Université et sont allés dans les usines et les communes populaires pour effectuer des enquêtes politiques et sociales. Là, de concert avec les ouvriers et les paysans, ils ont dénoncé les crimes commis par Lin Piao dans le noir dessein de renverser la dictature du prolétariat et de restaurer le capitalisme, et critiqué la philosophie idéaliste sur laquelle il s’appuyait pour faire le révisionnisme.

    En approfondissant la critique de Lin Piao, les étudiants ont clairement vu dans ce renégat un fidèle adepte de Confucius.

    Selon lui, la pensée de Confucius et de Mencius [Mencius (390-305 av. J.G.), élève du petit-fils de Confucius, a continué et développé la ligne réactionnaire et le système idéologique idéaliste de ce dernier, visant à sauvegarder l’esclavagisme], qui rêvaient de restaurer l’ancien système et de faire tourner à rebours la roue de l’histoire, constituait « la source de la civilisation chinoise ».

    Chez ce personnage, aussi bien son programme politique contre-révolutionnaire, son système idéologique, que sa conception de la vie et ses méthodes – recours au complot, formation d’une clique personnelle, double jeu – tout provient en droite ligne du confucianisme, et on peut en trouver de nombreuses preuves dans Louen Tu.

    Lin Piao a tiré de ce livre plusieurs dizaines de citations de Confucius, croyant s’en faire une arme idéologique assez puissante pour usurper le pouvoir du Parti. Certaines,calligraphiées par lui-même, ont été retrouvées chez lui, accrochées aux murs en guise de règles de conduite.

    Les Entretiens de Confucius, rédigés en chinois ancien, sont difficiles à comprendre aujourd’hui.

    Conscient de ce problème, un étudiant proposa, au cours d’une réunion d’étude politique, en septembre dernier, d’annoter le vieux livre afin de soutenir la lutte contre Lin Piao et Confucius en plein essor dans tout le pays.

    Un autre camarade déclara que l’idée était bonne, mais que de simples notes explicatives ne suffisaient pas, il fallait faire une critique complète de l’ouvrage : « Jamais auparavant ce livre n’a été dénoncé.

    Nous ne devons pas nous contenter de quelques annotations, mais rédiger un commentaire complet à la lumière du marxisme-léninisme, de la pensée Mao Zedong, afin de montrer sous son vrai jour la théorie de Confucius et de Mencius qu’on a, depuis des millénaires, toujours portée aux nues. »

    La proposition fut acceptée à l’unanimité.

    Osant penser et agir, les étudiants se lancèrent immédiatement dans le combat, soutenus par les membres dirigeants de l’organisation du Parti de l’Université, qui invitèrent des professeurs révolutionnaires à les aider.

    La rédaction du commentaire battait son plein quand un professeur, encore influencé par la pensée de Confucius et de Mencius, s’éleva contre le travail des étudiants : « On peut annoter Louen Tu, mais comment oser le critiquer ? »

    Leur réponse fut catégorique : « Nous étudions la philosophie pour servir le prolétariat.

    Dans ce but, nous devons dénoncer tout ce qui est rétrograde et réactionnaire, même si personne avant nous n’a osé le faire ! » Guidés par les professeurs, ils consultèrent un grand nombre de documents historiques, avant de déterminer ensemble les points principaux sur lesquels devait porter la critique.

    Puis ils se divisèrent en six groupes et, après avoir étudié les œuvres de Marx, d’Engels, de Lénine, de Staline et celles du président Mao, ils commencèrent à analyser les Entretiens de Confucius, chapitre par chapitre.

    C’est ainsi qu’en un peu plus d’un mois ils composèrent la première version de leur ouvrage, un texte de 200 000 caractères.

    Munis de ce brouillon, ils se rendirent dans les usines et les villages pour solliciter l’opinion des travailleurs et recueillir leurs remarques. Ils convoquèrent des causeries et organisèrent des stages de critique de Lin Piao et de Confucius, au cours desquels ils reçurent de nombreux encouragements.

    « Vous êtes nos étudiants, leur disait-on à chaque fois, et vous servez fidèlement les ouvriers, les paysans et les soldats. Soyez sûrs que nous ferons de notre mieux pour parfaire ensemble ce livre que vous avez mis tant d’ardeur à rédiger. »

    En effet, ils reçurent en près d’un mois un très grand nombre de remarques, grâce auxquelles ils purent rendre leur ouvrage plus combatif, plus précis et plus compréhensible pour les masses.

    Un vieux paysan de la commune populaire Étoile rouge, du district de Tahsing, près de Pékin, leur a déclaré : « En critiquant Lin Piao et Confucius, vous exprimez exactement notre opinion. Il faut stigmatiser leurs crimes, comme nous dénonçons sans pitié ceux commis par Lieou le Quatrième, qui était le propriétaire foncier de notre village. »

    Des ouvriers de la Société des aciers spéciaux de Pékin leur ont donné ce précieux conseil : « Pour critiquer à fond Confucius, il faut dénoncer non seulement sa conception du monde, mais également sa motivation politique réactionnaire. »

    De retour à l’Université, ils se sont de nouveau réunis et, grâce aux nombreuses remarques recueillies chez les ouvriers, paysans et soldats, ils ont pu mener des discussions plus poussées.

    Ils ont compris plus clairement que, pour critiquer l’ensemble de l’idéologie réactionnaire de Confucius et dénoncer la signification profonde de ses paroles et de ses activités politiques, il fallait s’en tenir à une attitude prolétarienne ferme ; il fallait faire une analyse de classe très poussée de la philosophie de ce défenseur du système esclavagiste alors en voie de désagrégation.

    Gîtons, par exemple, cette phrase des Entretiens : « Celui qui, en étudiant les choses anciennes, acquiert des connaissances nouvelles, peut être professeur. »

    Dans le passé, les annotateurs expliquaient cette sentence du point de vue de la méthode d’étude et négligeaient son contenu politique.

    Nos étudiants ont au contraire mis l’accent sur le contenu réactionnaire de ces paroles qui révèlent chez leur auteur la nostalgie du système esclavagiste de la dynastie des Tcheou de l’Ouest.

    Ils ont montré qu’il s’agissait d’un mot d’ordre visant à restaurer le passé.

    Pour ceux qui voudraient y voir seulement un précepte méthodologique, ils ont prouvé qu’il allait à l’encontre de la conception marxiste-léniniste selon laquelle il n’est pas de vraie connaissance sans la pratique.

    Le président Mao nous recommande d’attacher plus de prix à l’actuel qu’à l’ancien, de rejeter ce qui est révolu pour créer le nouveau.

    Il nous engage, certes, à hériter de façon critique du patrimoine historique et culturel de notre pays, mais à condition d’accorder d’abord une attention suffisante aux recherches sur les problèmes actuels.

    On voit donc que les principes de Confucius sont exactement le contre-pied de la pensée Mao Zedong.

    C’est en pratiquant ainsi des analyses et des critiques fondées sur la réalité historique que les étudiants ont pu saisir l’essence réactionnaire des idées confucéennes.

    Le travail n’a pas toujours été très facile, et les étudiants se sont heurtés parfois à des problèmes ardus.

    Il leur a fallu, par exemple, discuter plusieurs jours avec leurs professeurs pour comprendre la signification profonde de cette réponse de Confucius à un disciple qui lui demandait comment diriger un pays : « Travaillez vous-même avant de faire travailler. »

    Tous les critiques se sont jusqu’à présent accordés à conclure que, dans cette citation, Confucius recommandait aux propriétaires d’esclaves de participer au travail manuel pour donner l’exemple à leurs sujets.

    Cette interprétation ne fait qu’embellir Confucius ; elle est d’autant plus douteuse que l’histoire a laissé un portrait bien différent du philosophe.

    N’a-t-on pas dit de lui que c’était un parasite « qui n’a jamais travaillé de ses quatre membres, qui ne sait pas reconnaître les cinq espèces de céréales » [Ces propos qui visent Confucius ont été adressés par un paysan à un disciple du philosophe, qui les a rapportés dans les Entretiens] ?

    On sait également qu’il a insulté Fan Tche, l’un de ses disciples, qui lui demandait comment on cultive les légumes et les céréales.

    Avec l’aide de jeunes professeurs, les étudiants ont consulté un grand nombre d’annales historiques, pour finalement découvrir une explication un peu moins fantaisiste dans une édition de Louen Tu annotée par Kong An-kouo des Han de l’Ouest (206 av. J.-C. – 24 après J.-C.).

    Selon lui, cette phrase signifie qu’il faut éclairer le peuple avec la morale (il s’agit bien sûr de la morale des propriétaires d’esclaves des Tcheou), le convaincre de la respecter, et ensuite seulement le faire travailler.

    Cette interprétation du fervent disciple de Confucius trahit la méthode sournoise préconisée par ce dernier pour asservir le peuple.

    Les étudiants ont, quant à eux, traduit de la façon suivante : « Les gouvernants doivent soumettre moralement le peuple avant de le faire travailler », ce qui correspond tout à fait au système idéologique de Confucius.

    Une lecture attentive de Louen Tu montre bien que les idées de Lin Piao viennent en droite ligne de celles de Confucius. Par exemple, Confucius dit : « On doit faire en sorte que le peuple agisse sans comprendre », et Lin Piao : « Il faut appliquer ce que l’on comprend, et même ce que l’on ne comprend pas. »

    C’est de l’obscurantisme du même acabit !

    Après avoir lu la nouvelle édition critique des Entretiens de Confucius, le vieux professeur Feng Yeou-lan, qui a effectué pendant de longues années des recherches sur l’histoire de la philosophie chinoise, a déclaré : « Louen Tu est un classique du confucianisme. Toutes les annotations faites dans l’histoire avaient pour but de louer la doctrine de Confucius et de Mencius.

    Aujourd’hui, nos étudiants ouvriers, paysans, soldats critiquent ce livre à la lumière du marxisme-léninisme, de la pensée Mao Zedong.

    C’est un événement extraordinaire, un exploit dont auraient été incapables les étudiants des anciennes universités ! »

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  • La lutte du matérialisme contre l’apriorisme idéaliste sous les dynasties des han de l’ouest et de l’est

    Yang Jong-kouo

    1975

    Lénine dit que l’idéalisme est « un instrument de la réaction, un propagateur de la réaction » (« Nos abrogateurs »). Tout le long de l’histoire, l’apriorisme professé par les philosophes idéalistes a été l’instrument », le « propagateur » qu’utilisaient les classes réactionnaires gouvernantes pour duper et endormir les masses populaires, afin de consolider leur domination réactionnaire.

    Un philosophe doit-il se cultiver entre quatre murs pour méditer sur ce qu’il appelle la bonté innée de la nature humaine et les principes du Ciel ?

    Ou doit-il insister sur la nécessité pour les organes des sens d’avoir des contacts avec le milieu extérieur pour pouvoir connaître ce milieu ?

    Dans l’histoire de la philosophie chinoise, cette question revêt une importance primordiale du point de vue de la lutte entre les deux lignes, entre l’apriorisme idéaliste et la théorie matérialiste de la connaissance. Avant la dynastie des Ts’in (221-207 av. J.-C.), la lutte entre les deux lignes dans le domaine de la philosophie avait été acharnée, et elle avait pris de l’ampleur sous les dynasties des Han de l’Ouest (206 av. J.-C. – 23 ap. J.-C.) et des Hans de l’Est (25-220).

    Sous les dynasties des « deux Han », la société féodale et les rapports de production féodaux étaient déjà établis, mais des vestiges du régime esclavagiste existaient toujours.

    Certaines grandes familles aux droits héréditaires, issues pour la plupart des descendants des gouvernants de l’aristocratie esclavagiste des différents États de l’époque Tchouentsieou et de celle des Royaumes combattants, étaient restées fort puissantes ; elles possédaient toujours un grand nombre d’esclaves qui travaillaient pour eux dans l’artisanat et le commerce.

    Dans l’Histoire de la dynastie des Han, au chapitre sur la géographie, on lisait : « A Taiyuan et à Changtang, nombre de fils et de petits-fils des familles aristocratiques de l’État de Tsin usaient de supercherie et de perfidie les uns contre les autres,chacun se vantait de sa réputation et de ses exploits », ils faisaient régner l’arbitraire.

    La classe féodale qui était au pouvoir sous la dynastie des Han avait des contradictions avec ces vieilles familles restées fort puissantes ; aussi avait-elle pris des mesures pour contenir leur influence.

    Mais d’un autre côté, comme les deux fractions de la classe exploiteuse possédaient des intérêts communs, elles s’entendaient entre elles pour exploiter et opprimer cruellement le peuple laborieux. La principale contradiction, dans la société d’alors, était la contradiction entre les propriétaires fonciers féodaux et ces puissantes familles héréditaires d’une part et les masses du peuple d’autre part.

    Sous le règne de l’empereur Wouti (140-87 av. J.-C.) de la dynastie des Han, la division du pays en États vassaux, qui existait encore au début de cette dynastie, avait pris fin, et la domination féodale au pouvoir centralisé semblait s’être consolidée ; mais les masses laborieuses subissaient toujours une oppression impitoyable. Beaucoup de gens n’avaient ni feu ni foyer ou mouraient de misère.

    Ils se révoltaient. En l’an 99 avant notre ère, une insurrection paysanne, dirigée par Siu Pei, éclata dans la province du Chantong et les régions avoisinantes.

    Les paysans insurgés s’emparèrent des villes, prirent des armes aux forces officielles, libérèrent des prisonniers, renversèrent et tuèrent des fonctionnaires. Cette insurrection ébranla l’ensemble de la classe féodale dominante.

    Ce fut pour répondre aux besoins de cette classe qui voulait renforcer son pouvoir centralisé qu’apparurent les théories philosophiques réactionnaires de Tong Tchong-chou (179-104 av. J.-C.).

    Tong Tchong-chou et l’apriorisme du Vaste Débat dans la Salle du Tigre blanc

    Tong Tchong-chou avait compris que si les doctrines de Confucius et de Mencius, propagées par les confucéens dans la période d’avant la dynastie des Ts’in, avaient défendu la classe des aristocrates esclavagistes en déclin, elles pouvaient tout aussi bien, avec quelques modifications, servir la classe féodale dominante.

    C’est pourquoi il proposa d’interdire les activités des autres écoles de pensée :  «Honorer seulement la doctrine de Confucius et bannir toutes les autres écoles ». Sa proposition fut acceptée par l’empereur Wouti qui voulait justement consolider sa domination féodale fondée sur un pouvoir centralisé au moyen d’un renforcement du contrôle idéologique.

    Dans son mémoire adressé à l’empereur Wouti : « Pour recommander des hommes vertueux et compétents », et dans son livre : Rosée luxuriante des « Annales de Tchouentsieou », Tong Tchong-chou prêcha la doctrine mystique du yin-yang et des cinq éléments (bois, feu, terre, métaux et eau), prétendant que toute chose en ce monde, y compris le pouvoir de la monarchie féodale, est arrangée par le Ciel dans un but déterminé.

    Il a ainsi lié l’autorité divine émanant du Ciel à celle de la monarchie sur la terre et développé l’idée de Mencius sur « la fusion du Ciel et de l’homme en un tout », fournissant un fondement théorique à la conception selon laquelle  «l’autorité de la monarchie émane du Ciel ».

    Pour asseoir solidement l’ordre féodal, il avança les  «trois principes cardinaux » : « Le souverain dirige les sujets, le père dirige le fils, et le mari dirige la femme », prétendant que ces rapports avaient été décidés par le « Ciel » et étaient par conséquent immuables.

    Ces principes ont constitué les dogmes moraux, sacrés et inviolables de la société féodale chinoise pendant 2 000 ans.

    Comme l’indiquait le président Mao : « Ces quatre formes de pouvoir politique, clanal, religieux et marital représentent l’ensemble de l’idéologie et du système féodalo-patriarcaux et sont les quatre grosses cordes qui ligotent le peuple chinois et en particulier la paysannerie. » (« Rapport sur l’enquête menée dans le Hounan à propos du mouvement paysan »)

    Si Tong Tchong-chou prêcha un apriorisme idéaliste, ce fut justement pour donner une base à sa théorie politiqueréactionnaire du point de vue de la théorie de la connaissance.

    Développant les théories à priori de Confucius et de Mencius, Tong Tchong-chou formula les  «trois sortes de nature humaine » : « la nature du sage », « la nature des petites gens » et « la nature de l’homme moyen ». D’après lui, seuls les gens ayant « la nature de l’homme moyen » peuvent devenir bons par l’éducation et l’étude.

    Ceux qui possèdent « la nature du sage » connaissent « la loyauté, la sincérité et l’amour universel, l’honnêteté et les convenances » (Rosée luxuriante des « Annales de Tchouentsieou »); ils sont nés bons.

    Quant à « la nature des petites gens », elle désigne la nature des gens du peuple travailleur qui sont asservis. Ceux-ci sont nés stupides et doivent se laisser gouverner par les « sages ».

    Confucius lui-même les considère comme des « gens de basse condition », des gens sans importance, insignifiants et négligeables (Louen Yu).

    La théorie des « trois sortes de nature humaine » de Tong Tchong-chou est en fait une réplique des formules de Confucius telles : « En haut l’intelligence, en bas la bêtise », « Les hommes qui sont au-dessus de l’intelligence moyenne peuvent être instruits dans les plus hautes connaissances du savoir humain ; ceux qui sont au-dessous de l’intelligence moyenne ne peuvent pas être instruits des hautes connaissances du savoir humain. » (Louen Yu)

    Aux yeux de Tong Tchong-chou et de ses semblables, les « sages » sont nés bons, alors que les « petites gens » sont nés vils ; les premiers ont une intelligence absolue, alors que les seconds une stupidité absolue.

    Par conséquent, les premiers doivent être haut placés pour gouverner, et les seconds, se résigner à être opprimés et asservis. Tout cela est prédestiné et a été décidé par le Ciel ; on ne peut absolument rien y changer.

    Tels étaient les arguments employés pour prouver au moyen de l’apriorisme que l’ordre établi par la domination féodale était absolument « justifié ».

    L’insurrection paysanne qui éclata dans les dernières années de la dynastie des Han de l’Ouest ébranla sérieusement la domination féodale et porta un coup rude à la puissance des grandes familles héréditaires.

    Mais le représentant des propriétaires fonciers, Lieou Sieou (devenu plus tard l’empereur Kouangwou), s’empara des fruits de cette victoire et fonda la dynastie des Han de l’Est.

    En l’an 79, sous le règne de l’empereur Tchangti, une conférence ayant pour but de renforcer sur le plan idéologique le pouvoir féodal centralisé fut tenue dans la Salle du Tigre blanc. Les lettrés confucéens y furent conviés pour discuter des problèmes d’interprétation des canons classiques.

    Au cours de cette conférence, ils s’employèrent à propager la théorie mystique de « la fusion du Ciel et de l’homme en un tout » de Tong Tchong-chou et la doctrine superstitieuse du yin-yang et des cinq éléments, toutes des formes de l’apriorisme idéaliste.

    Les résultats de ces discussions furent rapportés par Pan Kou (32-92) dans le livre qui a pour titre : Vaste Débat dans la Salle du Tigre blanc.

    Cet ouvrage prétendait que le sage est un homme pour qui « aucune chose relative à la Voie n’est inconnue », que seul un sage peut avoir de riches connaissances innées, prévoir le cours des événements futurs et communiquer avec le Ciel.

    Ainsi donc, l’empereur gouvernant féodal suprême, est nécessairement un sage, car « aucun, hormis le sage, ne pourrait être mandaté par le Ciel » et devenir le « Fils du Ciel ». Seul un tel sage peut posséder de riches connaissances innées et déceler  «au moindre signe de manifestation, les choses ».

    Cette formule des idéalistes signifie que toute idée qui commence à naître dans la conscience de l’homme, si dissimulée et si insignifiante qu’elle soit au début, peut prendre une importance majeure dans l’avenir. Tse Che (petit-fils de Confucius et maître du maître de Mencius) résumait cette formule en ces termes : « Rien n’est plus évident que ce qui est caché dans le secret de la conscience, et rien n’est plus manifeste que les causes les plus subtiles des actions. C’est pourquoi l’homme supérieur veille attentivement sur les inspirations secrètes de sa conscience. » (Tchong Yong)

    En somme, l’homme n’a pas besoin de ses organes des sens pour entrer en contact avec le monde extérieur, il lui suffit de se cultiver en s’enfermant entre quatre murs et de prendre conscience des connaissances innées et des règles éthiques émanant de Dieu, avec lesquelles il pourra régulariser l’ordre de la société féodale.

    C’est là un développement de l’idée de Tong Tchong-chou selon laquelle « Les trois principes cardinaux de la Voie royale émanent du Ciel ». C’est donc prêcher l’idée que la connaissance humaine provient des concepts subjectifs, qu’elle procède du subjectif à l’objectif.

    C’est là purement de l’apriorisme idéaliste.

    Dans le Vaste Débat de la Salle du Tigre blanc, le peuple asservi était présenté comme étant dépourvu de connaissances innées ; de « nature simpliste », ignorant la Voie de la « bienveillance », il n’est bon qu’à travailler dans la production et à être asservi par la classe dominante. Si le peuple travailleur se révoltait, il faudrait le faire « revenir dans la bonne Voie ».

    Ainsi donc, les « rites » étaient établis uniquement à l’intention de la classe féodale dominante possédant un savoir inné, tandis que les châtiments s’adressaient uniquement aux classes exploitées dépourvues de connaissances.

    C’était là une théorie tout à fait absurde destinée à sauvegarder la domination féodale.

    La réfutation de l’apriorisme par Wang Tchong

    Les philosophes matérialistes de l’époque, représentés par Wang Tchong, avaient vigoureusement critiqué, sous tous ses aspects, l’apriorisme idéaliste prôné par Tong Tchong-chou et le livre : Vaste Débat dans la Salle du Tigre blanc. Wang Tchong (environ 27-97 après J.-C.), né d’une famille plébéienne s’adonnant à l’agriculture et au commerce, eut des contacts avec les gens de couche inférieure et connut l’oppression et les humiliations infligées par les grandes familles héréditaires.

    Il avait donc de la sympathie pour le peuple travailleur opprimé et exploité. Il comprit que les paysans s’étaient insurgés, parce qu’« avec la disette de vivres, on ne pouvait supporter ni la faim ni le froid », et il déclara que  «les conflits provenaient de la pénurie ».

    Il se lia d’amitié avec des gens de condition plus modeste, aussi voyait-il les problèmes de façon plus objective. En écrivant son célèbre ouvrage Louera Heng (Discours bien pesés), il voulait justement soumettre à une critique rigoureuse les idées philosophiques idéalistes de Tong Tchong-chou.

    A cette époque, les gouvernants de la dynastie des Hans employaient à encourager le culte de Confucius et de Mencius.

    Et Wang Tchong, qui s’approchait des dernières années de sa vie, alors que le gouvernant féodal suprême avait convoqué une conférence à la Salle du Tigre blanc, dans son livre Louen Heng, osa écrire des chapitres qui avaient pour titres : « Interpellons Confucius » et « Piquons au vif Mencius », reprochant vivement à Confucius et à Mencius d’avoir eu nombre de propos et d’actes contradictoires, d’avoir manqué d’objectivité et de s’être quelquefois trompés.

    Wang Tchong avait vraiment l’audace d’un matérialiste. Par ses critiques contre l’apriorisme idéaliste de Confucius et de Mencius propagé par Tong Tchong-chou et ses adeptes, Wang Tchong fit d’abord remarquer que l’idée de la « bonté pure » de la nature humaine, mise en avant par Tong Tchong-chou, était fausse et « ne concordait pas avec la réalité ».

    Il critiqua aussi Mencius, déclarant que sa thèse selon laquelle l’homme est bon par nature « ne correspondait pas à la réalité ».

    Il soutint que la nature de l’homme, qu’elle soit bonne ou non. Ne se formait graduellement qu’après sa naissance. Il comparait cette formation aux fils de soie que l’on donnait à teindre.

    Avec l’indigo, on obtenait du fil bleu, et avec de la teinture vermeille, du fil rouge. Un enfant sans expérience devient bon ou mauvais tout comme les fils de soie qui changent de couleur sous l’effet de la teinture. En d’autres termes, la nature d’un homme, bonne ou mauvaise, est conditionnée par le milieu dans lequel il vit après sa naissance.

    Nul n’a des connaissances et de la capacité dès sa naissance, elles ne peuvent être acquises que par une pratique continue.

    Pour réfuter l’apriorisme, Wang Tchong prit des exemples dans l’art artisanal. Dans la capitale de l’Etat de Tsi, dit-il, où la broderie était un art transmis de génération en génération, il n’y avait pas une femme, même très ordinaire, qui ne sût broder.

    La région de Hsiang était connue pour son tissage traditionnel de la soie, et toute femme, même peu intelligente, y excellait dans cet art.

    Pourquoi ? Parce qu’à force de voir les gens tisser et de tisser elles-mêmes tous les jours, elles acquéraient tout naturellement une grande habileté dans cet art. Ce qui prouve que les connaissances et le talent ne sont pas « des dons accordés par le Ciel ».

    Wang Tchong montra que c’est pure duperie de prétendre qu’un sage « peut savoir ce qui s’est passé il y a mille ans et ce qui se passera dans dix mille ans », qu’il peut « connaître sans avoir appris et comprendre sans s’être informé ».

    En réalité, sans l’ouïe ni la vue, ni les autres organes des sens, on ne peut rien connaître du monde extérieur. Donc, comment pourrait-il exister une connaissance innée ?

    Dans le chapitre : « Connaissance de la vérité », Wang Tchong cita seize exemples pour montrer que « le sage n’est pas un dieu capable de connaître les choses à l’avance ».

    En voici quelques-uns : Confucius et son disciple Yen Yuan furent cernés par les gens de la localité Kouang.

    Confucius réussit le premier à s’échapper, et son disciple le rejoignit plus tard. « Je croyais que tu avais été tué par les Kouang », lui dit-il.

    Or, si Confucius possédait le don de savoir les choses à l’avance, il aurait su que son disciple était sorti de l’affaire sain et sauf. Le fait de croire que son disciple était déjà mort prouve qu’il était incapable de savoir à l’avance.

    Confucius ne voulait pas voir Yang Houo. Mais celui-ci lui fit parvenir un jambon, ce qui l’obligea à lui rendre une visite en retour. Il choisit un jour où il avait appris qu’il n’était pas chez lui pour lui rendre visite.

    Mais le hasard voulut que Confucius le rencontrât sur le chemin du retour. Si Confucius avait su d’avance ce qui allait se passer, fit remarquer Wang Tchong, il ne se serait pas rendu chez Yang Houo ce jour-là et il ne l’aurait pas rencontré sur le chemin du retour.

    Les seize exemples cités par Wang Tchong prouvent qu’il n’est pas de connaissance innée dans le monde, même pour un « sage » comme Confucius.

    Wang Tchong indiqua que « les talents peuvent varier d’un homme à l’autre », mais pour connaître une chose, tout le monde doit apprendre. Quiconque « ne s’informe de rien » « ne connaît rien ». De tout temps, nul n’a jamais pu « savoir ce qui s’est passé il y a mille ans et ce qui se passera dans dix mille ans. »

    Puisque même un « sage » comme Confucius devait apprendre pour avoir des connaissances, il en ressort qu’il n’y a pas de « sage » né. L’homme ne peut connaître le monde extérieur que par l’étude et la pratique.

    Tout en niant l’existence des connaissances innées, Wang Tchong souligne la nécessité d’acquérir des connaissances par les organes des sens.

    Par ailleurs, il indique que pour savoir si une chose est vraie ou fausse, on ne peut compter uniquement sur ses organes des sens, il faut encore employer son cerveau pour réfléchir, ainsi aura-t-on une connaissance plus approfondie des choses.

    Partant de l’idéalisme, Tong Tchong-chou soutient que le Ciel a une volonté qui est Dieu ; que Dieu, ce Ciel doué d’une volonté, est éternel et immuable, aussi la « Voie » et la « raison » qui émanent de Sa volonté sont-elles également éternelles et immuables. « La grandeur de la Voie vient du Ciel. Le Ciel est immuable, immuable aussi est la Voie ».

    C’est là un point de vue purement idéaliste et métaphysique. En partant de cette idée réactionnaire, Tong Tchong-chou estime que les choses elles-mêmes ne changent pas ni ne se développent, et que les règles éthiques et morales féodales à priori sont éternelles et immuables.

    Par contre, Wang Tchong soutient qu’il y a transformation et développement ; il déclare que l’homme qui n’avait rien pour se vêtir dans les temps anciens porte maintenant des vêtements ; ce qui prouve que les choses changent et se développent et que le temps progresse.

    Wang Tchong a critiqué les vues métaphysiques de Tong Tchong-chou et aussi le point de vue des conservateurs des grandes familles selon lequel  «le présent ne vaut pas le passé ».

    Un autre philosophe, du nom de Wang Fou, qui vécut sous le règne des empereurs Hoti et Anti de la dynastie des Han de l’Est et qui eut de fréquentes relations avec l’homme de science éminent de l’époque, Tchang Heng, fut fortement influencé par les idées matérialistes de Wang Tchong.

    Dans son livre le Tsien Fou Louen (Discours des anonymes), Wang Fou, partant de la théorie matérialiste de la connaissance, nie également qu’il existe une connaissance innée et des « sages » qui possèdent des connaissances dès leur naissance. Il dit que le sage n’est pas « né doué de savoir » ni « né capable », qu’il lui faut apprendre et étudier, après sa naissance, s’il veut acquérir « des connaissances étendues et une haute vertu ». Il cita l’exemple d’un objet en bois.

    Pour que le bois d’oeuvre se transforme en un objet utile, il faut passer par la main du menuisier qui, ayant conçu l’objet, trace les lignes sur son morceau de bois et le travaille. Il en est de même pour l’homme. Il n’y a pas de « génie » né. C’est seulement en se trempant dans le creuset de la vie et en étudiant que l’homme devient utile.

    Il ressort de ce qui précède que la lutte entre les deux pensées philosophiques était, à l’époque, extrêmement violente, elle reflétait la lutte de classes dans la société. Un problème important était de savoir s’il fallait s’en tenir à la théorie matérialiste de la connaissance ou propager l’apriorisme idéaliste.

    Les matérialistes affirmaient que toute connaissance provient de l’étude et de l’expérience et qu’il n’existe pas de connaissances innées.

    Ils estimaient que toute chose n’est pas immuable, mais change et se développe ; que le temps progresse, que le présent surpasse le passé ; qu’il est faux de prétendre que le présent fait marche arrière, qu’il s’achemine vers la réaction, que  «le présent ne vaut pas le passé ».

    Mais les partisans de l’apriorisme idéaliste soutenaient le contraire. Ils persistaient dans le divorce entre l’objectif et le subjectif, propageaient des inepties pour empoisonner et duper la masse du peuple.

    De nos jours, Liou Chao-chi, Lin Piao et autres escrocs politiques prônaient également l’apriorisme idéaliste, propageaient des absurdités sur le « génie » et le « super-génie », sur le « processus du subjectif à l’objectif », etc.

    N’est-il pas évident que leur but criminel était de faire tourner à rebours la roue de l’Histoire et de renverser la dictature du prolétariat pour restaurer le capitalisme en Chine ? L’étude de la lutte du matérialisme contre l’apriorisme idéaliste dans l’histoire de la philosophie nous permet de mieux comprendre le caractère réactionnaire de l’apriorisme idéaliste, philosophie au service des classes réactionnaires au pouvoir.

    Dans l’histoire de la Chine, par exemple, l’apriorisme idéaliste prêché par Confucius était au service du pouvoir des propriétaires d’esclaves en décadence ; plus tard, Tong Tchong-chou et d’autres développèrent cet apriorisme, fournissant un fondement théorique aux gouvernants féodaux pour opprimer le peuple pendant plus de deux mille ans.

    L’étude de la lutte entre les deux lignes dans l’histoire de la philosophie chinoise nous permet de mieux comprendre l’importance de la lutte de classes dans le domaine idéologique.

    Comme l’a indiqué le président Mao : « Pour renverser un pouvoir politique, on commence toujours par préparer l’opinion publique et par agir dans le domaine idéologique. Cela est vrai aussi bien pour une classe révolutionnaire que pour une classe contre-révolutionnaire. »

    Il est donc extrêmement important pour nous de mener, selon les enseignements du président Mao, la lutte de classes dans le domaine de la superstructure.

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  • La lutte dans l’histoire de la Chine entre ceux qui combattaient le culte de Confucius et ceux qui le prônaient

    Par Lian Hsiao
    1974

    Confucius, issu de l’aristocratie esclavagiste en décrépitude, vécut à la fin de l’époque de Tchouentsieou («Printemps et Automne» 770-476 av. J.-C.).

    Il s’opposait aux insurrections des esclaves et aux réformes de la classe montante des propriétaires fonciers, préconisait de sauver le système esclavagiste en pleine décadence. C’était un représentant de ceux qui tentent de faire tourner à rebours la roue de l’histoire et mènent des activités de restauration.

    Dans l’histoire de la Chine, tous les réactionnaires ont encensé Confucius, tandis que le peuple travailleur et de nombreux penseurs progressistes s’y sont toujours opposés. La lutte entre ceux qui combattaient le culte de Confucius et ceux qui le prônaient a toujours été étroitement liée avec la lutte constante entre le progrès et la régression, entre la classe révolutionnaire et la classe réactionnaire, entre la ligne révolutionnaire et la ligne réactionnaire.

    Ce n’est qu’après sa mort que Confucius a été déifié et assimilé à un «sage».

    Durant sa vie, il essuya maints affronts et connut d’amères désillusions.

    La classe montante des propriétaires fonciers le méprisait et refusait ses conseils ; quant au peuple travailleur, il le haïssait à mort.

    Il le maudissait en tant que parasite de la classe exploiteuse «qui n’avait jamais travaillé de ses quatre membres et ne savait pas reconnaître les cinq espèces de céréales».

    Il le considérait comme un réactionnaire essayant d’arrêter le progrès et qui, «tout en sachant que c’est impossible, essaye quand même de le faire». Tche, de Lieouhsia, chef d’un soulèvement d’esclaves, accusa Confucius d’être un individu sournois, hypocrite et à double face.

    Il l’appela le « bandit Kieou » (le nom de famille de Confucius était Kong et son prénom Kieou). A l’époque, il n’y avait qu’un petit nombre de ses élèves, et une petite poignée de nobles esclavagistes en décadence qui embrassaient la doctrine confucéenne.

    Les légalistes, qui représentaient les intérêts de la classe montante des propriétaires fonciers, formulaient un programme politique diamétralement opposé à celui de l’école confucéenne représentée par Confucius et Mencius, et firent des réformes dans plusieurs Etats ducaux.

    Siun Tse (env. 298-238 av. J.-C.) et Han Fei (env. 280­233 av. J.-C.), représentants de l’école légaliste, critiquaient les doctrines absurdes de Confucius et de Mencius, et préconisaient l’adoption de mesures politiques tenant compte des changements de l’époque, l’abolition du système esclavagiste et l’établissement de la domination de la classe des propriétaires fonciers.

    En l’an 221 avant notre ère, l’empereur Chehouangti (premier empereur des Ts’in), éminent homme politique de la classe montante des propriétaires fonciers, unifia la Chine.

    Il mit résolument en pratique la ligne politique de l’école légaliste, et établit en Chine le premier État féodal, centralisé. S’opposant au système féodal montant, les lettrés confucéens, qui représentaient les intérêts des propriétaires d’esclaves,préconisaient la ligne rétrograde consistant à « prendre le passé pour maître ».

    Utilisant les classiques confucéens, ils essayaient de discréditer la politique du moment en s’appuyant sur les anciennes conceptions et menaient de frénétiques activités dans le but de restaurer le système esclavagiste.

    L’empereur Chehouangti des Ts’in, habile à discerner le courant de l’histoire, savait accorder plus d’importance au présent qu’au passé.

    Pour consolider le pouvoir de la classe montante des propriétaires fonciers, il ordonna de brûler les collections privées des écrits de Confucius et prit des mesures de répression à l’égard de 460 lettrés réactionnaires.

    Toutes ces mesures reflétaient l’esprit révolutionnaire de la classe montante des propriétaires fonciers.

    A la fin de la dynastie des Ts’in, les contradictions entre les propriétaires fonciers et les paysans s’exacerbèrent. En 209 avant J.-C., éclata un grand soulèvement paysan dirigé par Tchen Cheng et Wou Kouang.

    « Est-il possible que du sang bleu coule dans les veines des rois, marquis, généraux et ministres ?» demandaient-ils. Ils renversèrent la domination de l’empereur Eulchehouangti des Ts’in, faisant ainsi progresser l’Histoire.

    Cette révolte a constitué une réfutation par les armes de la doctrine réactionnaire de Confucius et de Mencius : « C’est Dieu qui donne le pouvoir aux rois ».

    Au cours de la lutte continue contre les forces de restauration des propriétaires d’esclaves, les premiers empereurs féodaux de la dynastie des Han de l’Ouest continuèrent, comme l’avait fait l’empereur Chehouangti des Ts’in, à soutenir l’école légaliste et combattre l’école confucéenne, et à consolider progressivement le pouvoir féodal, centralisé.

    Mais, par ailleurs, effrayés par la puissance des insurrections paysannes, ils cherchaient par tous les moyens une méthode de « longue domination et sécurité durable ».

    Au milieu de la dynastie des Han de l’Ouest, pour tromper le peuple et consolider la domination féodale, l’idéologue réactionnaire de la classe des propriétaires fonciers Tong Tchong-chou (env. 179-104 av. J.-C.) proposa à l’empereur de «pratiquer le culte exclusif du confucianisme, tout en proscrivant les autres écoles».

    Bien que cette proposition eût été adoptée, l’empereur appliquait en réalité la ligne relativement éclairée des légalistes. La lutte entre les « pour » et les « contre » Confucius n’avait pas pris fin.

    Sous le règne de l’empereur Tchaoti des Han de l’Ouest, au cours de la « conférence sur le sel et le fer» eut lieu un grand débat concernant d’importantes mesures politiques. Le représentant de l’école légaliste Sang Hong-yang (152-80 av.J.-C.) y dénonça Confucius comme étant un politicien réactionnaire.

    Ce n’est que sous le règne de l’empereur Yuanti de la dynastie des Han de l’Ouest que les dominateurs féodaux changèrent d’attitude, ils commencèrent à encenser l’école confucéenne et à dénigrer l’école légaliste.

    Cela reflète le changement de position de la classe des propriétaires fonciers dans l’histoire et signifie que la doctrine de Confucius et de Mencius, préconisant le conservatisme et la régression, pouvait mieux répondre aux besoins politiques des dominateurs féodaux corrompus.

    Par la suite, le confucianisme devint progressivement la philosophie orthodoxe de la classe dominante féodale.

    Au début de la dynastie des Han de l’Est, l’éminent penseur matérialiste Wang Tchong (27-env. 97 ap. J.-C.) écrivit un ouvrage intitulé Louen Heng ou Essais critiques dans lequel il critique de manière exhaustive la philosophie officielle représentée par Tong Tchong-chou.

    Dans un chapitre de cet ouvrage Questions à Confucius, Wang Tchong montre les contradictions et absurdités du confucianisme. «Pourquoi ne pourrait-on pas contester la doctrine de Confucius ?» y demandait-il.

    Au VIIIe siècle, l’empereur Hsiuantsong de la dynastie des Tang exalta Confucius comme étant le « roi de la culture ». A la fin de la dynastie des Tang, le défenseur du confucianisme Han Yu prêchait les «doctrines orthodoxes » de Confucius et de Mencius, et se vantait d’être leur successeur.

    Le penseur matérialiste Lieou Tsong-yuan (773-819) critiquait les idées réactionnaires de Han Yu et menait une lutte résolue contre les adeptes de Confucius, conservateurs obstinés. Il réfutait leurs vues réactionnaires selon lesquelles l’histoire est dictée par «les raisons du Ciel» et «la volonté du Ciel».

    Dans son essai Feng Kien Louen, il rejette la conception confucéenne de gouvernement et affirme le caractère progressiste des mesures prises par l’empereur Chehouangti des Ts’in : abolition du régime d’investiture des princes feudataires,établissement de provinces et de districts et création d’un pouvoir centralisé.

    La doctrine confucéenne étant dès lors considérée par les dominateurs féodaux comme la philosophie orthodoxe, la classe des propriétaires fonciers l’utilisa comme arme spirituelle pour opprimer les paysans.

    Elle se heurtait à des critiques de plus en plus aiguës de la part des paysans, qui se manifestèrent par leurs luttes révolutionnaires.

    A la fin de la dynastie des Han de l’Est, en 184, lors du soulèvement paysan des Turbans jaunes, les rebelles lancèrent le mot d’ordre : « Le Dieu du Ciel bleu est mort, et celui du Ciel jaune doit prendre sa place.»

    Ce qui voulait dire : substituer le «Ciel» des paysans à celui des propriétaires fonciers.

    C’était en fait une condamnation de cette assertion métaphysique et idéaliste de Tong Tchong-chou : «Le Ciel est immuable, immuable est le Tao. »

    Au IXe siècle, à la fin de la dynastie des Tang, les soulèvements paysans levèrent pour la première fois l’étendard de l’égalité, et leur dirigeant, Houang Tchao, se nomma lui­ même « général en chef envoyé par le Ciel pour promouvoir l’égalité. » Tout cela constituait une attaque directe contre le confucianisme, qui soutenait le système patriarcal et hiérarchique.

    Sous la dynastie des Song, du Xe au XIIIe siècle, une lutte aiguë se poursuivit au sein de la classe des propriétaires fonciers à propos des réformes de Wang An-che.

    Ce dernier était un éminent réformateur du XIe siècle, un homme politique partageant les idées de l’école légaliste. Adoptant la position des petits et moyens propriétaires fonciers, il avait institué des réformes visant à mettre fin aux pratiques politiques corrompues.

    Il préconisait qu’«il ne faut pas craindre les changements se produisant dans la nature, ni suivre la loi des ancêtres, ni accorder trop d’importance aux paroles d’autrui», thèse diamétralement opposée à celle de Confucius : «craindre la volonté du Ciel, craindre les hommes éminents, craindre les paroles des sages».

    Cela constituait un coup violent porté aux doctrines de Confucius et de Mencius.

    Les gros propriétaires fonciers de la dynastie des Song du Nord, représentés par Sema Kouang, vouaient un culte fanatique à Confucius et s’opposaient frénétiquement aux légalistes et aux réformes de Wang An­che, considérant que lutter contre ce dernier, c’était défendre les doctrines traditionnelles de Confucius et de Mencius.

    Après l’échec des réformes, ils portèrent Confucius aux nues, faisant de lui une sorte de saint.

    Tchou Hsi, philosophe réactionnaire de la dynastie des Song du Sud, amalgama les diverses écoles confucéennes de la dynastie des Song.

    La Collection des annotations pour les Quatre Livres, réalisée par lui, devint le manuel officiel pour propager le confucianisme dans la dernière période de la société féodale.

    Plus la classe des propriétaires fonciers portait Confucius aux nues, plus la paysannerie luttait résolument contre lui. Tous les soulèvements paysans depuis la dynastie des Song n’ont pas seulement lancé des mots d’ordre révolutionnaires tels que : «Égalité entre les nobles et les roturiers et répartition équitable des biens de la société », « disparition des injustices », mais se sont aussi opposés à la domination féodale soutenue par le confucianisme, se dressant contre Confucius, le « sage » de la classe féodale au pouvoir.

    En 1215, lorsque les insurgés paysans des Vestes rouges prirent Kiufou, pays natal de Confucius, ils mirent le feu au Temple de Confucius.

    En 1511, lors du soulèvement paysan dirigé par Lieou Lieou et Lieou Tsi les insurgés occupèrent également Kiufou et jetèrent dans une fosse d’aisance les collections des Quatre Livres et des Cinq Classiques du pavillon Koueiwen (bibliothèque du Temple de Confucius), manifestant ainsi leur haine implacable pour Confucius et ses idées réactionnaires.

    Li Tche (1527-1602), penseur progressiste de la dynastie des Ming, a activement combattu le confucianisme.

    Il a indiqué de façon pénétrante que Confucius ne possédait « aucune connaissance ni science » et que « accepter comme vérité tout ce que dit Confucius», cela revient à rejeter la vérité.

    Il ajouta que les classiques de l’école confucéenne tels que le Louen Tu (Entretiens de Confucius) et Meng Tse (œuvres de Mencius) ne sont que les guenilles des maximes du maître, répétées de mémoire ou notées par ses ineptes disciples et « qui ne sauraient être considérés comme vérités absolues et éternelles».

    Wang Fou-tche, penseur matérialiste du XVIIe siècle, qui vécut de la fin de la dynastie des Ming au début de la dynastie des Tsing, a fait le bilan des philosophies matérialistes naïves de la Chine depuis l’antiquité et a critiqué avec force les idées confucéennes.

    Au milieu du XIXe siècle, la révolution du Royaume céleste des Taiping, dirigée par Hong Sieou-tsiuan, fut un impétueux mouvement anticonfucéen, d’une envergure sans précédent dans notre histoire.

    Les héros de cette révolution détruisirent des temples de Confucius et brisèrent des tablettes le déifiant, déclarèrent les classiques confucéens «livres de sorcellerie » et donnèrent l’ordre formel d’en interdire la lecture.

    Ils publièrent une série de documents révolutionnaires, formulèrent des principes et mesures politiques révolutionnaires.

    En théorie comme en pratique, ils balayèrent les idées réactionnaires confucéennes, portant un rude coup au régime féodal.

    Tseng Kouo-fan, qui écrasa la révolution du Royaume céleste des Taiping, se répandit en lamentations, disant : «Tous les rites, l’ensemble des obligations morales, des canons classiques et des codes que la Chine possède depuis des millénaires ont été balayés d’un seul coup. »

    En 1919, le Mouvement du 4 Mai a inauguré la révolution de démocratie nouvelle en Chine.Le prolétariat apparaissait sur la scène politique chinoise en tant que classe dirigeante de la révolution.

    Le président Mao a écrit : « La révolution culturelle qu’il (le Mouvement du 4 Mai) avait entreprise était un mouvement d’opposition intransigeante à la culture féodale».

    « A bas l’école confucéenne ! » constituait le mot d’ordre de lutte qui retentissait à l’époque pour encourager les masses à attaquer la culture féodale.

    « Après le Mouvement du 4 Mai, une force culturelle toute nouvelle est apparue en Chine, ce sont la culture et l’idéologie communistes, guidées par les communistes chinois, autrement dit, la conception communiste du monde et la théorie communiste de la révolution sociale.

    Lou Sin fut le porte-drapeau le plus glorieux et le plus intrépide de cette nouvelle force culturelle.

    Il écrivit de nombreux essais débordants de combativité, dénonçant la nature réactionnaire des dominateurs des diverses dynasties et des adeptes de Confucius et de Mencius qui, sur les lèvres avaient les mots de «bienveillance, justice et vertu», mais en réalité étaient des «mangeurs d’hommes».

    Il a indiqué de façon pénétrante : «Confucius avait élaboré des méthodes remarquables pour gouverner le pays, mais il l’avait fait pour régenter le peuple, à l’intention des dominateurs. Pour le peuple même, il n’a rien fait du tout. »

    Au fur et à mesure de l’approfondissement de la révolution, la lutte entre ceux qui vouaient un culte à Confucius et ceux qui s’y opposaient devenait toujours plus aiguë.

    Pour maintenir sa domination réactionnaire, peu après le coup d’État contre-révolutionnaire du 12 avril 1927, pour «rendre hommage au sage», Tchiang Kaï-chek fit un « pèlerinage » à Kiufou, pays natal de Confucius.

    Il vantait celui­ci comme étant le «maître à penser pour des milliers d’années» et un «exemple pour des milliers de générations».

    Il prêchait «la bienveillance, la justice, les rites, l’intelligence et la sincérité », invoquait le spectre de Confucius, faisant de lui le pilier spirituel de la dynastie de la famille Tchiang.

    A propos de ce vent néfaste d’encensement de Confucius, Lou Sin écrivit avec ironie : « La cérémonie de commémoration de Confucius tenue cette année, est la deuxième grande célébration depuis la fondation de la République, et tout le possible a été fait pour lui donner un éclat exceptionnel. »

    Depuis un demi-siècle, les chefs de file des lignes opportunistes au sein du Parti communiste chinois ont tous eu recours à la doctrine de Confucius et de Mencius, en vue de mener des activités antiparti et contre-révolutionnaires.

    Tchen Tou-sieou exaltait Confucius et Mencius, les qualifiant de «remarquables éléments» parmi les «lettrés et les hauts fonctionnaires». Wang Ming a loué le confucianisme, le disant «vertu nationale» et «esprit national».

    Dans son livre néfaste sur l’« auto-perfectionnement», publié à plusieurs reprises, Liou Chao-chi fait passer la doctrine de Confucius et de Mencius pour du marxisme, dans la vaine tentative de transformer le Parti communiste chinois en parti révisionniste.

    De son côté, Lin Piao était le disciple fidèle de Confucius et de Mencius, et, tout comme Confucius, préconisait de « se modérer et en revenir aux rites », tentant ainsi de restaurer le capitalisme en Chine.

    Mais le spectre de Confucius n’a pu sauver de leur sort les chefs de file des lignes opportunistes voués à l’échec, ni empêcher l’avance héroïque du peuple chinois dans la voie de la révolution continue.

    A chaque étape historique de la révolution chinoise, notamment au cours de la lutte contre les lignes opportunistes au sein du Parti, notre grand dirigeant, le président Mao, a guidé les membres du Parti et les masses populaires révolutionnaires dans une critique approfondie de la doctrine confucéenne.

    Durant la Grande Révolution culturelle prolétarienne et le mouvement pour critiquer Lin Piao et Confucius, déclenchés et dirigés par le président Mao en personne, la doctrine réactionnaire de Confucius, prêchée par les cliques antiparti de Liou Chao-chi et de Lin Piao, est réfutée et balayée à travers le pays entier avec une vigueur sans précédent.

    Évoquer la lutte qui s’est déroulée dans l’histoire de la Chine entre ceux qui combattaient le culte de Confucius et ceux qui le prônaient, faire une distinction entre le progrès et la régression, la révolution et la réaction, et liquider radicalement l’influence néfaste de l’idéologie confucéenne sont d’une grande importance pratique pour dénoncer et stigmatiser de façon approfondie l’essence d’extrême droite de la ligne révisionniste contre-révolutionnaire de Lin Piao et pour sauvegarder et développer les succès de la Grande Révolution culturelle prolétarienne.

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  • La lutte anticonfucianiste du peuple travailleur dans l’histoire

    Par Tien Kai
    1974

    Confucius (551-479 av. J.-C.) fut un idéologue réactionnaire qui défendit obstinément le régime esclavagiste.

    Pendant plus de deux millénaires, en Chine, les classes dominantes réactionnaires et décadentes le vantèrent comme un « sage », présentèrent le confucianisme comme une « doctrine sacrée » et en firent une arme idéologique et théorique pour sauvegarder ou restaurer leur domination.

    Quant au peuple travailleur, exploité et opprimé, il comprit mieux que quiconque le rôle réactionnaire de Confucius et du confucianisme, et se tint invariablement au tout premier rang dans la lutte anticonfucianiste, la considérant comme une partie importante de sa lutte révolutionnaire contre l’exploitation et l’oppression. Plus les classes dominantes réactionnaires portaient aux nues les idées de Confucius, plus le peuple travailleur était résolu à les combattre.

    C’est ainsi qu’au cours de l’histoire il a lutté encore et encore, inlassablement et héroïquement, contre Confucius et ses idées réactionnaires.

    Les révoltes d’esclaves

    Déjà vers la fin de l’époque de Tchouentsieou (Printemps-Automne, 770-475 av. J.-C.), dès que Confucius fut monté sur la scène politique et eut commencé sa carrière réactionnaire, il se heurta de plein fouet à la lutte du peuple travailleur.

    La société chinoise connaissait alors une période de grande transformation marquée par la transition du régime esclavagiste au régime féodal : les esclaves se révoltaient en grand nombre tandis que la classe montante des propriétaires fonciers préconisait des réformes énergiques et disputait le pouvoir à l’aristocratie décadente des propriétaires d’esclaves. Le vieil ordre esclavagiste était en plein effondrement.

    Ce fut dans cette conjoncture que Confucius mit en avant et colporta éperdument son programme politique réactionnaire de «se modérer et en revenir aux rites», c’est-à-dire se refréner en sorte de conformer ses actes et ses paroles aux rites des Tcheou de l’Ouest (XIe s. -y 770 av. J.-C.) qui défendaient l’esclavagisme.

    Les esclaves haïssaient à mort Confucius pour ses agissements réactionnaires ; partout où il se rendait pour propager ses idées, il était la risée des masses laborieuses. A l’État de Wei, le peuple le taxa d’« individu méprisable qui ne comprenait rien, qui allait à l’encontre de son temps ». A l’État de Lou, un gardien de la cité le traita d’irréductible qui agissait contre le courant historique, qui « faisait ce qu’il savait être impossible ».

    En outre, Confucius fut à maintes reprises isolé et combattu par les masses laborieuses. Une fois qu’il passait par un endroit du nom de Kouang, la population locale, qui brûlait d’en finir avec l’esclavagisme, le détint pendant cinq jours d’affilée et l’attaqua parce qu’il préconisait la restauration des vieilles institutions et le retour au passé.

    Relâché, Confucius enjoignit son disciple Tse Lou d’aller réprimer les gens de Kouang à la tête d’une troupe. Ceux-ci s’insurgèrent et mirent en déroute Tse Lou et ses hommes. Lieouhsia Tche, dirigeant révolutionnaire de la première grande insurrection d’esclaves dans l’histoire chinoise, a également lutté de front contre Confucius.

    Ce fut un brillant exemple de la lutte anticonfucianiste du peuple travailleur de l’antiquité.

    Une anecdote dit que Lieouhsia Tche, à la tête d’une armée d’esclaves insurgés forte de 9 000 hommes, sema la panique parmi les aristocrates propriétaires d’esclaves.

    Voulant étouffer à tout prix ce feu insurrectionnel et désagréger les troupes de Lieouhsia Tche, Confucius s’en fut le voir pour le persuader de rendre les armes.

    Pendant l’entretien, il se montra humble et flatteur, loua hypocritement ses « grandes vertus », essaya de le séduire pour le faire renoncer à la lutte armée et devenir un sujet docile des propriétaires d’esclaves, et lui promit, pour l’appâter, qu’on allait pour lui « construire une grande cité » et lui « décerner le titre honorable de marquis ».

    Sans se laisser duper le moins du monde, Lieouhsia Tche répudia sévèrement ses menées réactionnaires pour défendre et restaurer éperdument l’esclavagisme, le traita d’« individu sournois et hypocrite », méprisable et impudent, de politicien réactionnaire « péroreur et intrigant » qui « avançait des arguments fallacieux et déguisait ses actions pour tromper les rois, afin de faire fortune et de s’emparer d’un haut poste » ; de « personne intrigante et fourbe » qui « aimait flatter les gens » et « aussi médire d’eux derrière leur dos »; de parasite qui« mangeait sans cultiver la terre et s’habillait sans tisser les étoffes ».

    Lieouhsia Tche dénonça encore, faits à l’appui, la cupidité et la cruauté des dominateurs aristocrates propriétaires d’esclaves ainsi que la « bienveillance », la « piété filiale » et le « respect pour les frères aînés » prêches par Confucius, dont le seul but était de tromper le peuple.

    Aux yeux de Lieouhsia Tche, le fait que les propriétaires d’esclaves vivaient sans travailler était foncièrement immoral, tandis que la révolte des esclaves pour reprendre les richesses que ces propriétaires avaient accaparées était des plus justes.

    Il proclama : « Ce que Kieou préconise est justement ce que je rejette. » (Confucius avait pour nom de famille Kong, et pour prénom Kieou.)

    « Celui qui s’engage dans une impasse pour s’être laissé tromper par des promesses, qui renonce à la lutte pour avoir cru à des paroles mielleuses, n’est autre qu’un imbécile, un être méprisable. »

    « Vous, Kong Kieou, jamais vous ne réussirez à me faire devenir un tel sujet ! »

    Et il ajouta avec indignation : « Il n’y a pas de plus ignoble bandit que vous ! » Il dit à Confucius qu’il méritait la mort pour ses crimes et lui ordonna de s’en aller sur-le-champ.

    Confucius, livide, ne sachant que répondre, se sauva bredouille. L’esprit révolutionnaire qui animait les esclaves dans leur lutte contre Confucius traduit leur résolution de renverser le criminel système esclavagiste.

    Leurs luttes héroïques et inflexibles ébranlèrent la domination esclavagiste dans ses fondements et stimulèrent la transition du régime esclavagiste au système féodal.

    Les paysans contre le confucianisme

    Dans la société féodale, la théorie de la hiérarchie sociale, les conceptions patriarcales et la morale formulées par Confucius pour sauver l’esclavagisme, devinrent, après avoir été modifiées par des intellectuels au service des propriétaires fonciers, le fondement théorique du régime féodal et l’arme idéologique utilisée par cette classe pour dominer les paysans.

    Aussi, au cours des deux millénaires de société féodale chinoise, les luttes révolutionnaires des paysans s’opposèrent-elles sans exception à Confucius et à sa doctrine réactionnaire. Tchen Cheng et Wou Kouang, dirigeants du premier soulèvement paysan de l’histoire chinoise, vers la fin de la dynastie des Ts’in (221-207 av. J.-C.), déclarèrent : « Est-il possible que les rois, les marquis, les généraux et les ministres soient nés tels ? »

    Ils nièrent catégoriquement que « c’est Dieu qui donne le pouvoir au souverain ».

    C’était bien au fond une réfutation de la théorie idéaliste de Confucius sur « la volonté du Ciel » ainsi que de ses sermons réactionnaires tels que « le roi est un roi, le ministre un ministre ».

    Le soulèvement paysan des Houangkin (Turbans jaunes) qui éclata vers la fin de la dynastie des Han de l’Est (25-220 apr. J.C.) voulait substituer le « Ciel » des paysans à celui des propriétaires fonciers.

    N’était-ce pas dénoncer le sermon confucéen selon lequel la domination réactionnaire est à jamais immuable ?

    C’était également, en fait, une critique énergique de cette assertion idéaliste et métaphysique du confucianisme : « Le Ciel est immuable, immuable est le Tao. »

    A la fin de la dynastie des Tang (618-907), les soulèvements paysans levèrent pour la première fois l’étendard de l’« égalité. » Les soulèvements paysans durant la dynastie des Song (960-1279) se prononcèrent pour « l’égalité des nobles et des roturiers et l’égalisation des richesses entre les pauvres et les riches ».

    Vers la fin de la dynastie des Yuan (1271-1368), le soulèvement paysan des Hongkin (Turbans rouges) se proposa de « liquider toutes les inégalités ».

    Le soulèvement paysan dirigé par Li Tse-tcheng à la fin de la dynastie des Ming (1368-1644) préconisa « la répartition égale des terres » et « la suppression des impôts ».

    Tout cela reflétait les revendications des paysans chinois contre le régime féodal, pour l’égalité et l’égalisation des richesses. De toute évidence, ces idées étaient foncièrement opposées à l’idéologie confucianiste qui défendait le système hiérarchique et patriarcal.

    De surcroît, les paysans insurgés bravèrent directement par des actes révolutionnaires ce « sage » de la classe dirigeante féodale.

    Au XIIIe siècle, à la fin de la dynastie des Kin (1115-1234) éclata en Chine le soulèvement des Hongao (Vestes rouges) qui occupa Kiufou, pays natal de Confucius dans le Chantong, et mit le feu au Temple de Confucius. Au milieu de la dynastie des Ming, un soulèvement paysan occupa également Kiufou, s’en prit également au Temple et jeta dans un étang fangeux les classiques du confucianisme.

    Sous la dynastie des Tsing (1644-1911), l’armée paysanne insurrectionnelle des Niens encercla Kiufou à quatre reprises, fit irruption dans la maison où Confucius avait professé de son vivant, brisa les tablettes portant le nom du « sage » et les objets du culte, pour exprimer sa haine farouche de Confucius et de sa doctrine réactionnaire.

    La lutte des Taiping

    Au milieu du XIXe siècle, la révolution du Royaume céleste des Taiping dirigée par Hong Sieou-tsiuan fut le plus grand soulèvement paysan de l’histoire chinoise et aussi un impétueux mouvement anticonfucianiste, d’une envergure sans précédent.

    En 1843, Hong Sieou-tsiuan brisa, dans l’école du village où il enseignait, les tablettes déifiant Confucius, nommé par la dynastie des Tsing « Très saint Maître de la Grande Réussite », déclarant ainsi ouvertement la guerre au confucianisme et à l’ensemble du régime féodal.

    Plus tard, il rédigea une histoire destinée à aider les masses paysannes à se débarrasser du joug des idées traditionnelles féodales. Dans son histoire, il fit appel à l’autorité d’un « empereur céleste » pour condamner sévèrement les livres de Confucius qui, « bourrés de fautes et d’erreurs », conduisaient les gens dans une fausse voie.

    Furieux, l’« empereur céleste » ordonna à une divinité de fouetter Confucius.

    Cet « empereur céleste » était l’incarnation des paysans révolutionnaires en lutte pour leur libération, et cette histoire est une preuve évidente de l’opposition résolue de la révolution des Taiping à Confucius.

    Hong Sieou-tsiuan avait compris que les idées réactionnaires de Confucius étaient la source idéologique de tous les maux de la domination féodale.

    C’est pourquoi le Royaume céleste des Taiping déclara les classiques confucianistes « livres de sorcellerie » et donna l’ordre formel d’en interdire la lecture.

    Après avoir fait de Nankin sa capitale, le Royaume céleste des Taiping institua spécialement un « bureau chargé de censurer les livres ».

    Sous la direction personnelle de Hong Sieou-tsiuan, ce bureau vérifia et révisa les classiques confucianistes – les Quatre livres et les Cinq classiques.

    Il en « retrancha tous les passages » qu’il jugea « mensongers » et « perfides ».

    En outre, le Royaume céleste des Taiping publia une série de documents révolutionnaires, formula la revendication révolutionnaire des quatre grandes égalités politique, économique, sociale et entre l’homme et la femme, définit des principes et prit des mesures politiques révolutionnaires. En théorie comme en pratique, il balaya les idées réactionnaires confucianistes, porta un rude coup au régime patriarcal et féodal dont elles constituaient le fondement théorique.

    Il est à noter en particulier que le Royaume céleste des Taiping critiqua fermement l’idée réactionnaire confucianiste de « considération pour les hommes et mépris pour les femmes », attaqua avec vigueur le pouvoir marital féodal qui était une corde passée au cou des femmes, et il formula la tâche révolutionnaire de libérer les femmes.

    Il fut stipulé dans le « Régime agraire du Royaume céleste » que « la répartition des terres devait se faire par tête, sans distinction de sexe ».

    Par cette clause, les femmes étaient mises sur un pied d’égalité avec les hommes dans le domaine économique. Dans les rangs révolutionnaires des Taiping, les femmes avaient voix au chapitre ; elles pouvaient occuper des postes dirigeants, combattre aux côtés des hommes, participer aux examens pour entrer dans l’administration.

    Cela pour assurer l’égalité entre hommes et femmes sur les plans politique, militaire et culturel.

    Pour élever le statut social des femmes, le mariage résultant de transactions entre parents fut formellement interdit, ainsi que le trafic de filles d’esclaves et la prostitution.

    De cruelles habitudes, humiliantes pour les femmes, telles que le bandage des pieds, furent prohibées.

    Le mouvement pour l’émancipation des femmes dans le Royaume céleste des Taiping marqua une nouvelle étape de la lutte de la paysannerie chinoise pour briser la domination patriarcale et féodale.

    Les luttes révolutionnaires du peuple travailleur au cours de l’histoire chinoise se sont toujours opposées aux idées de Confucius, ce maître à penser des dominateurs réactionnaires.

    Bien que la critique du confucianisme ait été à chaque fois plus résolue et plus approfondie, elle était forcément limitée par la nature des classes qui existaient alors et par l’époque où ces luttes avaient lieu.

    Bien que les soulèvements des esclaves et des paysans aient porté, sans exception, des coups aux régimes oppressifs de leurs temps, et aient impulsé le progrès de la force productive sociale, ni la classe des esclaves ni celle des paysans ne pouvait alors proposer un mode de production radicalement nouveau.

    Ni l’une, ni l’autre, par conséquent, ne pouvait imposer un nouveau régime social pour remplacer l’ancien, ni vaincre radicalement les idées réactionnaires de Confucius.

    Seul le prolétariat qui représente le nouveau mode de production socialiste, qui est la plus grande classe révolutionnaire de l’histoire, peut accomplir cette tâche. « La révolution communiste est la rupture la plus radicale avec le régime traditionnel de propriété ; rien d’étonnant si, dans le cours de son développement, elle rompt de la façon la plus radicale avec les idées traditionnelles. » (Manifeste du Parti communiste)

    Le Mouvement du 4 Mai : « A bas l’école confucianiste ! »

    Le Mouvement du 4 Mai 1919 vit l’entrée sur la scène politique du prolétariat chinois qui devint la classe dirigeante de la révolution. Conduit par le marxisme-léninisme, il commença la révolution de démocratie nouvelle radicalement anti-impérialiste et antiféodale et tourna en même temps unenouvelle page de la lutte anticonfucianiste du peuple travailleur chinois.

    En tant que doctrine prêchant la restauration de l’ordre ancien et le retour au passé, la doctrine de Confucius et de Mencius [Mencius (390-305 av. J.-C.) était le représentant principal de l’école confucianiste au milieu de l’époque des Royaumes combattants (475-221 av. J.-C.).

    Il a défendu et développé les idées de Confucius. On entend par doctrine de Confucius et de Mencius l’idéologie confucianiste réactionnaire qu’incarnaient ces deux personnages] a servi non seulement la classe féodale, mais également l’impérialisme. Après la Guerre de l’Opium en 1840, avec l’agression impérialiste, la société féodale chinoise s’est transformée en une société semi-coloniale et semi-féodale.

    Pour perpétrer son agression contre la Chine, l’impérialisme prenait la classe féodale et les compradores comme piliers de sa domination et s’appuyait sur la doctrine de Confucius et de Mencius pour mieux asservir le peuple chinois.

    Gilbert Reid, un impérialiste américain [Gilbert Reid était un missionnaire américain à Tsinan, dans le Chantong, vers la fin du XIXe siècle], et ses semblables s’employèrent à prêcher le confucianisme et prétendirent qu’il fallait favoriser la « coexistence harmonieuse » entre le confucianisme et lechristianisme afin d’empêcher « l’agitation sociale. »

    Kesserling, agent secret culturel des anciens tsars,

    [Kesserling appartenait à la noblesse féodale de la Russie tsariste.

    Venu en Chine en 1912, il prononça des discours à Tsing-tao, Pékin, Changhaï et ailleurs, s’évertuant à vanter Confucius et la « religion confucéenne ».

    La Révolution de 1911 dirigée par Sun Yat-sen avait renversé la domination autocratique de la monarchie féodale des Tsing et établi la république ; mais les conquêtes de cette révolution furent usurpées par Yuan Che-kai (1859-1916), le chef de file des seigneurs de guerre de Peiyang qui, tout en élargissant la domination réactionnaire de ces derniers, rêvait de restaurer le régime impérial.

    Les partisans de la monarchie féodale des Tsing, mettant cette occasion à profit, attaquèrent eux aussi le régime républicain et démocratique et prêchèrent le retour à l’autocratie féodale.

    En prônant le culte de Confucius et le retour au passé, Kesserling soutenait directement ces forces restauratrices]

    a hurlé que seul le culte de Confucius pouvait assurer en Chine « la renaissance des anciennes vertus » et faire en sorte que « les gens ne soient pas tentés par la révolution ».

    Pour arracher à l’impérialisme et au féodalisme leur arme idéologique, pour briser le joug moral qui pesait sur le peuple chinois, le Mouvement du 4 Mai formula le retentissant mot d’ordre révolutionnaire « A bas l’école confucianiste ! », et lança une attaque héroïque contre la doctrine de Confucius et de Mencius.

    Il démasqua l’hypocrisie des préceptes de « bienveillance », de « justice » et de « vertu », et dénonça énergiquement l’ancienne morale « dévoreuse d’hommes » ; il renversa de son piédestal cette idole sacrée et inviolable des réactionnaires de tous les temps, et contribua grandement à ébranler le fondement politique et idéologique de l’impérialisme, du féodalisme et de la domination réactionnaire ; il stimula le développement du mouvement pour une culture nouvelle et impulsa l’ensemble de la révolution anti-impérialiste et antiféodale.

    Grâce au Mouvement du 4 Mai, beaucoup de personnes cessèrent de vouer un culte à Confucius et à Mencius, ce qui entraîna une grande libération de la pensée du peuple, poussa les gens à rechercher une arme idéologique révolutionnaire et ouvrit la voie au marxisme-léninisme.

    A l’époque du Mouvement du 4 Mai, le président Mao fut à la pointe du combat contre le confucianisme.

    Après le déclenchement du Mouvement, il fut rédacteur en chef du célèbre Xiangjiang Pinglun et d’autres périodiques révolutionnaires, créa la Bibliothèque de la Culture et fonda l’Association d’Étude du Marxisme, afin de propager le marxisme-léninisme et de stimuler le développement de la lutte anti-impérialiste et antiféodale.

    Armé du marxisme-léninisme, il révéla avec acuité que les idées de Confucius étaient des idées autocratiques employées par les classes dominantes réactionnaires depuis deux millénaires et utilisées comme des instruments par l’impérialisme et ses chiens couchants, les seigneurs de guerre féodaux, pour opprimer et asservir le peuple ; que le peuple ne pouvait se sortir de l’oppression et de l’asservissement et obtenir sa libération complète qu’en se débarrassant totalement du joug des rites confucéens.

    Le président Mao indiqua que le marxisme-léninisme qui avait pénétré en Chine après la Révolution d’Octobre en Russie, s’avançait comme des vagues impétueuses ; mais que pour assurer sa propagation continue et la mobilisation du peuple dans une révolution anti-impérialiste et antiféodale conséquente, il fallait briser la domination idéologique de la doctrine de Confucius et de Mencius.

    En liant la critique de la doctrine de Confucius et de Mencius à la lutte anti-impérialiste et antiféodale, il contribua largement à propager le marxisme-léninisme, et indiqua la ligne et l’orientation correctes dans la lutte d’alors contre le confucianisme.

    La lutte actuelle menée en largeur et en profondeur par les masses des ouvriers, des paysans et des soldats, et par les intellectuels révolutionnaires pour critiquer Lin Piao et Confucius, est le prolongement et le développement de la lutte anticonfucianiste du peuple travailleur au cours de l’histoire, lutte dirigée par le prolétariat depuis le Mouvement du 4 Mai.

    Ainsi que les réactionnaires de tous les temps, Lin Piao, cet arriviste et conspirateur bourgeois, vénérait lui aussi Confucius et le confucianisme.

    Héritier à cent pour cent de la doctrine de Confucius et de Mencius, il cherchait, tout comme eux, à restaurer l’ancien régime, à faire tourner en arrière la roue de l’histoire.

    Il s’employait à prôner cette doctrine, l’utilisant comme arme idéologique pour mettre en pratique sa ligne révisionniste contre-révolutionnaire, pour renverser la dictature du prolétariat au profit du capitalisme.

    La liaison de la critique de Lin Piao avec la critique approfondie de Confucius nous aidera à nous en tenir mieux encore au marxisme, à nous opposer au révisionnisme, à liquider plus radicalement encore les influences nocives de la ligne révisionniste de Lin Piao, à renforcer la dictature du prolétariat et à prévenir la restauration du capitalisme.

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  • La lumière de la pensée de Mao Zedong éclaire Lou Sin

    Par Hsiu Kouang-ping, 1972

    Camarades ! Jeunes combattants de la Garde rouge ! Amis !

    Aujourd’hui, dans le plein essor de la grande révolution culturelle prolétarienne déclenchée et dirigée en personne par notre dirigeant le plus respecté et bien-aimé, te président Mao, le groupe du Comité central chargé de la révolution culturelle a convoqué ce rassemblement solennel pour rendre hommage à Lou Sin, le porte-drapeau du front culturel ; j’en suis très émue.

    Notre grand éducateur, grand dirigeant, grand commandant en chef et grand pilote, le président Mao, a mis, dans l’ensemble du pays, le feu à toute la plaine de la révolution culturelle qui fait trembler le monde entier.

    Quel joie éprouverait Lou Sin s’il vivait aujourd’hui et voyait tout cela !

    Je sens profondément qu’aujourd’hui, comme dans le passé, c’est le président Mao, et nul autre, lui, notre dirigeant le plus grand, le

    plus respecté et le plus aimé, qui a le plus veillé sur Lou Sin, qui l’a le mieux compris et qui a porté les appréciations les plus justes, les plus complètes et les plus profondes sur lui…

    Le président Mao a dit :

    « Lou Sin est le généralissime de la révolution culturelle chinoise ; il est non seulement un grand homme de lettres, mais encore un grand penseur et un grand révolutionnaire. Lou Sin est l’homme de la fierté inflexible, sans une ombre de servilité ou d’obséquiosité, et c’est la qualité la plus précieuse pour le peuple d’un pays colonial ou semi-colonial.

    Lou Sin, qui représente sur le front culturel l’écrasante majorité du peuple, est le héros national le plus lucide, le plus courageux, le plus ferme, le plus loyal et le plus ardent qui ait jamais livré assaut aux positions ennemies.

    La voie suivie par Lou Sin est celle de la nouvelle culture du peuple chinois. » (La Démocratie nouvelle)

    Le président Mao a fait l’éloge de Lou Sin, qu’il a présenté comme étant le généralissime de la révolution culturelle.

    Mais celui-ci s’est toujours considéré comme un simple soldat du Parti, il tenait ses activités révolutionnaires pour des actes qui répondaient à « l’ordre du commandant », sa littérature révolutionnaire pour « une littérature écrite sur ordre ». L’ordre auquel Lou Sin s’est soumis toute sa vie, c’est l’ordre du peuple révolutionnaire, du prolétariat, du Parti et du président Mao.

    Il a étudié assidûment et assimilé la ligne et la politique du Parti tracées par le camarade Mao Zedong.

    Il a consacré toutes ses forces au travail culturel du prolétariat. Tel une sentinelle, il veillait à chaque moment sur le front culturel et se tenait parmi la formation de combat ; il a mis sur pied pour le Parti une armée culturelle nouvelle, au mépris de la fatigue, des difficultés et du danger ; il épargnait sans cesse pour soutenir les publications culturelles du Parti…

    Tout cela est toujours présent à ma mémoire et y demeurera toute ma vie.

    Lou Sin vouait une immense vénération et une affection sans borne au président Mao, notre dirigeant infiniment respecté et bien-aimé. Lorsque, après avoir accompli sa victorieuse Longue Marche de 25 000 li, l’Armée Rouge, dirigée par le président Mao, parvint dans le nord de Chensi, Lou Sin lui envoya un message pour la saluer et la féliciter.

    Il y disait avec une chaleur sans limite : « C’est en vous que la Chine et l’humanité placent leurs espoirs. »

    Durant les années les plus sombres de la domination du Kuomintang, il vit clairement que la guerre révolutionnaire dupeuple chinois, dirigée par le camarade Mao Mao Zedong, émanciperait non seulement l’immense peuple laborieux de Chine, mais apporterait aussi un espoir sans borne à toute l’humanité.

    Sa Réponse à une lettre des trotskistes, qu’il écrivit peu de temps avant sa mort, nous montre à quel point il aimait le président Mao. Sous la terreur blanche des réactionnaires du Kuomintang, c’est au mépris de sa vie qu’il déclara publiquement que c’était un très grand honneur pour lui d’être un camarade du président Mao.

    A l’époque, Lou Sin se trouvait à un endroit très éloigné du président Mao, mais son cœur était tourné vers le président Mao, qu’il suivait toujours.

    Notre grand dirigeant, le président Mao, était le soleil le plus rouge dans le cœur de Lou Sin.

    Notre grand dirigeant, le président Mao, est le e commandant en chef, non seulement du front politique et militaire, mais aussi du front culturel.

    A l’époque, l’invincible pensée de Mao Zedong ; était le guide suprême pour Lou Sin et d’autres travailleurs culturels révolutionnaires, et guidé par la pensée de Mao Zedong, Lou Sin n’était que lé combattant le plus courageux qui livrait assaut aux positions ennemies et un porte-drapeau plein de mérites du front culturel.

    C’est notamment dans la lutte entre les deux lignes sur le front culturel, au cours des années 30, que, sous la direction de l’invincible pensée de Mao Zedong, il leva haut le drapeau de la ligne révolutionnaire prolétarienne incarnée par le président Mao, avança le mot d’ordre prolétarien : « une littérature des masses pour la guerre révolutionnaire nationale », démasqua complètement les odieux traits réactionnaires des « quatre durs », Tcheou Yang, Tien Han, Hsia Yen et Yang Han-cheng, partisans de la ligne capitularde de l’opportunisme de droite Wang Ming, et qu’il fit échouer le mot d’ordre bourgeois d’« une littérature pour la défense de la patrie ».

    Le mot d’ordre prolétarien « une littérature des masses pour la guerre révolutionnaire nationale », que Tcheou Yang et consorts haïssaient férocement, avait été avancé par Lou Sin conformément à la grande directive du président Mao.

    L’éclat de la pensée de Mao Zedong a guidé Lou Sin et l’a encouragé à devenir un grand combattant communiste. Les révisionnistes contre-révolutionnaires comme Tcheou Yang et ses pareils, qui se sont opposés perfidement à la pensée de Mao Zedong vouaient une haine mortelle à Lou Sin.

    Ils ont recouru à toutes les perfidies pour l’attaquer. Tcheou Yang publia dans de petits journaux, sous le pseudonyme de « Tse Ying», des articles calomniant Lou Sin.

    Au moment où celui-ci était gravement malade et décidé à partirfaire une cure, Siu Mao-yong « se rua le premier avec héroïsme

    contre lui », de sorte que l’état de Lou Sin s’aggrava, qu’il ne put voyager et resta cloué au lit jusqu’à son dernier soupir. Les persécutions de Tcheou Yang et compagnie ne furent pas étrangères à sa mort.

    Ils l’ont non seulement diffamé de son vivant, mais aussi après sa mort.

    Profitant en 1958 de la publication de l’œuvre complète de Lou Sin, ils s’opposèrent au drapeau rouge en portant « le drapeau rouge », pour falsifier l’histoire, défendre leur propre ligne de capitulation de classe et imputer à Lou Sin le crime de « sectarisme de gauche ».

    Un nommé Tchen Fang-wou a calomnié Lou Sin jusqu’en 1959. Tous ces gens estimaient pouvoir tromper tout le monde en utilisant les postes de direction qu’ils détenaient.

    Mais la brillante pensée de Mao Zedong illuminait Lou Sin. Dans cette grande révolution culturelle prolétarienne, les complots de Tcheou Yang et consorts ont été dénoncés, et leurs traits révisionnistes contre-révolutionnaires ont été totalement démasqués devant les niasses.

    Cette lutte nous permet de mieux comprendre que celui qui soutient le président Mao, se tient à son côté et applique résolument sa ligne, est un révolutionnaire et peut par conséquent apporter sa contribution au peuple.

    Celui qui s’oppose au président Mao, résiste obstinément à sa ligne, est nettement un révisionniste contre-révolutionnaire, qui se cogne inévitablement la tête contre le mur et se déshonore. Lou Sin, qui approuvait la ligne du président Mao, est devenu un grand combattant communiste, tandis que Tcheou Yang et consorts, qui se sont opposés à la ligne du président Mao, sont devenus d’insignifiants révisionnistes.

    Tel est le verdict de l’histoire. Le président Mao a dit : « Lou Sin est l’homme de la fierté inflexible, sans une ombre de servilité ou d’obséquiosité. » Face à l’offensive des ténèbres et de la violence, il était pareil à un grand arbre qui se dressait en toute indépendance, non comme une herbe qui penche des deux côtés.

    Après avoir discerné, l’orientation politique, il a lutté intrépidement jusqu’au bout, n’a jamais capitulé ni fait de concessions, ni ne s’est arrêté à mi-chemin.

    Certains ont participé à la lutte au début, puis s’en sont retirés. Lou Sin les détestait à mort et les combattait. Je me souviens qu’il a découvert très tôt que Hsia Yen et Pan Hannien étaient de mauvais sujets et il ne me les a jamais présentés lorsque nous les rencontrions.

    Durant sa longue vie de combat, il s’est souvent trouvé attaqué sur deux fronts : d’un côté, il y avait la persécution par les réactionnaires du Kuo-mintang, de l’autre, l’assaut des opportunistes de son propre camp.

    Il maintenait une vigilance extrême contre ces derniers et les a combattus sans répit.

    Je suis décidée, à l’exemple de Lou Sin, en cette révolution culturelle prolétarienne qui est sans précédent, à défendre avec les gardes rouges la ligne révolutionnaire prolétarienne incarnée par le président Mao et à lutter implacablement contre la ligne réactionnaire bourgeoise.

    La grande révolution culturelle prolétarienne de notre pays extirpe les racines de la restauration du capitalisme et frappe donc d’angoisse les impérialistes, les révisionnistes et les réactionnaires de tous les pays, qui nous injurient.

    Ceux-ci répandent des rumeurs, nous lancent des flèches empoisonnées, nous accusent de « détruire la civilisation », de « détruire les écrivains ».

    Ils tentent, mais en vain, de déformer d’une manière éhontée la brillante image de Lou Sin dans l’espoir de le situer à l’opposé de la grande révolution culturelle de notre pays, afin d’attaquer et de stigmatiser celle-ci.

    Les seigneurs du révisionnisme soviétique n’épargnent aucuneffort. Faisant passer pour blanc ce qui est noir, ils altèrent le grand combattant communiste qu’était Lou Sin, le traitant d’« humaniste » bourgeois et calomniant sa pensée comme étant « humaniste par nature » et reflétant une « tendance anti-guerre ».

    J’ai trouvé récemment dans Femmes soviétiques un article intitulé « Pour le quatre-vingt-cinquième anniversaire de Lou Sin », par un auteur qui m’a rendu visite il y a dix ans et voici ce qu’il dit : « A partir des souvenirs de Hsiu Kouang-ping, on ne peut s’empêcher de comparer de nombreuses caractéristiques de la vie de Lou Sin aux activités de grands démocrates révolutionnaires russes tels que Tchernychevski et Dobrolioubov, et à leur grand prestige et vaste influence parmi la jeunesse révolutionnaire russe. »

    Pour répondre aux besoins de la clique dirigeante révisionniste, cet individu n’ose pas évoquer le « marxiste Lou Sin », comme le président Mao l’a nommé, et de concert avec les révisionnistes contre-révolutionnaires de l’intérieur de notre pays, il compare Lou Sin, ce révolutionnaire prolétarien du Xxème siècle, à des démocrates bourgeois du XIXème siècle, tels Tchernychevski et autres, que Tcheou Yang et ses pareils louaient dans l’espoir de faire prendre des vessies pour des lanternes et de nous embrouiller la vue et l’ouïe.

    Ce révisionniste a non seulement dit cela lui-même, mais il prétend encore m’imposer ses paroles. C’est un mensonge extrêmement éhonté. Je vous prie de constater par vous-mêmes à quel point il a dégénéré !

    La grande révolution culturelle prolétarienne de notre pays porte un coup terrible aux révisionnistes contre-révolutionnaires de l’intérieur, en même temps qu’aux révisionnistes contre-révolutionnaires de tous genres de l’extérieur.

    Ils se débattent dans leur agonie, mais leur ruine est fixée et inévitable.

    Vive la grande révolution culturelle prolétarienne ! Vive l’invincible pensée de Mao Zedong !

    Vive notre grand éducateur, grand dirigeant, grand commandant en chef et grand pilote, le président Mao !

    Qu’il vive très longtemps !

    Qu’il vive très, très longtemps !

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  • La ‘‘littérature de défense nationale’’ et ses œuvres représentatives 

    par Tchong Wen, 1972

    Il y a trente-six ans, les milieux littéraires et artistiques chinois participèrent à un grand débat sur les deux slogans : « la littérature de masses au service de la guerre révolutionnaire nationale» et la prétendue littérature de défense nationale ».

    Ce fait que nous évoquons ici est encore aujourd’hui plein de signification. La ligne révisionniste contre-révolutionnaire, qui a sévi dans la littérature et les arts après la Libération, est issue, au point de vue politique et idéologique, du mot d’ordre «littérature de défense nationale».

    Dans les années 30, la vaste terre de Chine était martelée sous la botte de fer des envahisseurs japonais. Pour redresser cette situation critique, le président Mao publia, en décembre 1935, La tactique de lutte contre l’impérialisme japonais, indiquant de façon clairvoyanteque la tactique et le principe du Parti communiste chinois dans la grande guerre de libération nationale, c’est : la création d’un large front uni national révolutionnaire, front constitué essentiellement des ouvriers et des paysans révolutionnaires, mais qui inclut également la petite bourgeoisie et la bourgeoisie nationale.

    La bourgeoisie nationale a une double caractéristique : elle veut bien résister au japon, mais elle peut être amenée à flancher dans les moments cruciaux, ce qui fait qu’elle ne saurait être appelée à jouer un rôle dirigeant dans ce front uni. Pour assurer la victoire finale, le président Mao s’en tint énergiquement au principe du rôle dirigeant du Parti communiste et de l’Armée rouge au sein du front uni national.

    Il fit aussi état, et à maintes reprises, de la nécessité de garantir au Parti indépendance et autonomie dans le front uni, insistant sur le rôle dirigeant du prolétariat et sur la juste politique associant union et lutte à l’égard de la bourgeoisie.

    Le président Mao a indiqué : Cette question de la responsabilité de la direction dans la révolution chinoise est le facteur décisif dont dépend l’issue de la révolution.

    Mais, au sein du Parti, les renégats Wang Ming et Liou Chao-chi s’acharnèrent à appliquer la ligne de droite capitulationniste pour contrecarrer la ligne prolétarienne révolutionnaire incarnée par le président Mao. Dans ses articles, Wang Ming dénie ouvertement au prolétariat la position dirigeante dans le front uni national antijaponaiset s’oppose au principe combinant union avec la bourgeoisie et lutte contre elle.

    Il porte aux nues un prétendu «intérêt commun de tout le peuple». L’archi-renégat Liou Chao-chi, quant à lui, publia sous le pseudonyme de Mo Wen-houa une kyrielle d’articles recommandant «quels que soient les partis, les groupes et les hommes, vous devez les inviter dans ce front uni» et «vous devez développer le front uni avec la plus grande audace et pour cela ouvrir toute grande la porte».

    Pour servir la ligne capitulationniste de Wang Ming et de Liou Chaochi, «quatre potentats» des milieux littéraires et artistiques – Tcheou Yang, Hsia Yen, Tien Han et Yang Han-cheng, – sous le prétexte que la littérature et les arts doivent servir la défense nationale», avancèrent au printemps i936 le slogan réactionnaire : «littérature de défense nationale».

    Ils contestèrent le rôle dirigeant du Parti et du prolétariat au sein du front littéraire et artistique antijaponais et insistèrent pour qu’on remette le pouvoir de direction entre les mains de la clique réactionnaire du Kuomintang.

    «Le prolétariat ne doit porter aucune étiquette spéciale», clama Tcheou Yang, et la «littérature de défense nationale» est une «littérature de toute la nation chinoise», donc ayant le caractère de «tout le peuple». Les «quatre potentats» conspirèrent d’étendre cette «littérature de défense nationale» aux divers domaines artistiques.

    C’est ainsi qu’un «théâtre de défense nationale», une «musique de défense nationale» et un «cinéma de défense nationale» firent leur apparition. Dans cette période de crise nationale, le prolétariat et les grandes masses populaires réclamaient que l’on résistât au Japon.

    Sous la direction clairvoyante du président Mao et du Parti communiste chinois, les flammes de la résistance antijaponaise embrasèrent tout le pays, mais Tchiang Kaï-chek, représentant des gros propriétaires fonciers et des compradores, s’obstina dans sa politique de  «non-résistance» et, pliant devant l’ennemi, quémanda la «paix», de sorte que la plus grande partie de notre terre tomba aux mains des agresseurs japonais.

    C’est pourquoi la question de la «guerre» et de la «paix» devint à ce moment-là le point chaud des discussions entre le Parti communiste chinois joint à la grande masse populaire révolutionnaire, d’une part, et la clique réactionnaire du Kuomintang, d’autre part.

    Elle fut aussi la pierre de touche pour juger de l’attitude politique de chacun. A quelle classe appartiennent les promoteurs de la «littérature de défense nationale» ? Pour répondre à cette question, considérons quelques œuvres représentatives du «théâtre de défense nationale» dont sont responsables ces «quatre potentats».

    Sai Kin-houa, pièce de théâtre écrite en 1936 par Hsia Yen, juste à la veille de la Guerre de Résistance contre le Japon, fut portée aux nues par Tcheou Yang qui voyait enelle un glorieux «spécimen» de «théâtre de défense nationale», «ouvrant au genre des horizons nouveaux».

    En ce temps-là, les envahisseurs japonais occupaient une grande partie des trois provinces du Nord-Est et se préparaient à envahir tout notre pays. Loin d’encourager le peuple à mener la lutte contre les bandits japonais, l’auteur, avec sa façon d’utiliser le passé pour faire la satire du présent, loue la ligne servile adoptée par le Kuomintang et consistant à amadouer le Japon pour avoir la «paix»; ce faisant, il injurie perfidement les forces armées de résistance antijaponaise sous la direction du Parti communiste chinois.

    Sai Kinhoua a pour thème la lutte armée engagée par le mouvement de Yi-ho touan en 1900, au nord de la Chine. Devant l’invasion impérialiste, les membres de ce mouvement menèrent un héroïque combat contre les «forces coalisées des huit puissances» groupant les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Japon, l’Allemagne, la Russie tsariste, la France, l’Italie et l’Autriche.

    Mais l’auteur de Sai Kin-houa s’abstient de glorifier la lutte épique de Yi-ho-touan ; au contraire, il fait siennes les positions de l’impérialisme et injurie les patriotes en les traitant de «bandits de Boxers»; la lutte héroïque de Yi-ho-touan est présentée comme une «émeute des Boxers». De plus, l’auteur recourt au mouvement de Yi- ho-touan pour attaquer de façon détournée la Guerre de Résistance contre le Japon dirigée par le Parti.

    Sa calomnie selon laquelle des activités des bandits boxers»ont provoqué «l’intervention des forces coalisées des huit puissances», vise sournoisement notre guerre antijaponaise.

    Par là, l’auteur voulait préparer l’opinion publique à l’idée que la résistance contre le Japon est un crime» et que «l’agression est justifiée», idée inspirée par la logique servile de Tchiang Kaï-chek, le chef de file du Kuomintang et selon laquelle des troubles intérieurs attirent inévitablement l’intervention étrangère».

    Par la gloire qu’il fait rejaillir sur Sai Kin-houa, rôle principal de la pièce, l’auteur loue de façon éhontée l’action capitulationniste du Kuomintang. Sai Kin-houa est la femme de l’ambassadeur des Tsing en Allemagne. Elle est aussi la tenancière d’une maison de tolérance à Pékin et la maîtresse de von Waldersee, commandant en chef de «la coalition des huit puissances».

    Sous la plume de Hsia Yen toutefois, cette courtisane, traîtresse à la nation et résidu du féodalisme, devient une héroïne qui sauve la nation de la catastrophe. Quand von Waldersee occupe Pékin et manque de vivres pour ses troupes, il demande à Sai Kin-houa de l’aider. Celle-ci lui dit alors :  «Si tu cesses de massacrer les Chinois, les marchands oseront sortir pour faire du commerce, et il n’y aura plus aucun problème de ravitaillement !»

    Autrement dit, le conseil de Sai Kin-houa à l’ennemi est que si ce dernier veut prolonger son occupation de la Chine, il est plus important de gagner les esprits que de tuer des hommes. Waldersee veut décapiter l’impératrice douairière Tseu-hsi pour venger von Ketteler, le ministre allemand qui est mort au cours de la guerre d’agression en Chine, et en fait une des conditions de la «paix».

    Sai Kin-houa s’interpose en le persuadant qu’il est d’une plus grande signification de construire un magnifique monument au lieu même où est tombé ce ministre. En réalité, Sai Kin-houa propose une nouvelle fois sa tactique : si on veut diviser la Chine, il est plus important de détruire la volonté de la nation que de tuer une impératrice.

    La servilité de Sai Kin-houa devant les envahisseurs étrangers est également glorifiée par l’auteur : «elle a fait son devoir à l’égard du peuple chinois».

    Évidemment, ce que prétend indiquer la pièce Sai Kin-houa et ce qu’elle exprime à mots couverts, c’est qu’il ne faut pas organiser les masses populaires par millions ni mettre en mouvement une puissante armée révolutionnaire pour mener la lutte contre les envahisseurs japonais, qu’il n’est pas nécessaire d’insister sur le rôle dirigeant du Parti et du prolétariat au sein du front uni national et que, pour défendre la paix, il suffit d’envoyer quelques personnes bien serviles comme Sai Kinhoua négocier avec les agresseurs japonais et leur faire des propositions de paix.

    En ce temps-là, la clique réactionnaire du Kuomintang proclamait : «conclure la paix, c’est survivre ; faire la guerre, c’est périr». La pièce Sai Kin-houa est un pur produit de cette ligne de traîtrise.

    En 1937, Hsia Yen publie Sous les auvents de Changhai ; qu’il présente comme une œuvre d’un «réalisme sérieux». La même année, les flammes de la Guerre de Résistance contre le japon gagnent toute la Chine.

    Levant haut l’étendard de la libération nationale, notre grand guide, le président Mao, dirige tout le Parti et tout le peuple chinois dans l’établissement d’un front uni national. Mais Wang Ming et Liou Chao-chi s’obstinent dans leur ligne capitulationniste.

    Bradant les intérêts révolutionnaires du prolétariat, ils saluent sans honte en Tchiang Kaï-chek le  «leader » de la Résistance, clamant qu’obéissance lui était due sans réserve et en toutes choses.

    Et ce n’est pas tout ! Pour mieux vendre les intérêts du prolétariat et s’arroger pour l’avenir le rôle de dirigeant dans le Parti et le gouvernement afin de pouvoir, sur le plan organisationnel, préparer le retour du capitalisme en Chine, l’archi-renégat Liou Chao-chi mène de criminelles activités de trahison envers le Parti. Il ordonne

    ouvertement à un quarteron de traîtres de sortir de façon honteuse des prisons kuomintaniennes et de s’infiltrer de nouveau dans le Parti, tout cela dans le noir dessein d’organiser au sein de notre Parti un groupe de renégats dirigé par lui-même.

    C’est dans une telle atmosphère politique que la pièce Sous les auvents de Shanghai voit le jour. Kouang Fou en est le personnage principal et l’intrigue de la pièce tourne autour d’une histoire d’«amour en triangle». Kouang Fou qui s’est infiltré depuis bien des années dansle mouvement révolutionnaire, devient, immédiatement après son arrestation, renégat par peur de la mort.

    Libéré, il prêche le pessimisme quant aux perspectives de la révolution : «Je suis tourmenté depuis des années et ai perdu toute confiance en moi et en la vie», dit-il, et il ajoute : «Oublions les souffrances de jadis !» Il lui arrive même d’affirmer avec sérieux : «Je ne hais personne». Son unique préoccupation est de retrouver sa femme qu’il charge son meilleur ami de rechercher. Ceux-ci n’ont toutefois pas attendu son retour pour cohabiter. Il part, «amer et plein de rancœur».

    Un personnage aussi dégénéré et à genoux devant l’ennemi devient, sous la plume de Hsia Yen, un objet de vénération. Mais l’auteur a un autre but : à travers les  «malheurs » de Kouang Fou, il tente de montrer combien de «bonheurs» ont été détruits par la guerre, s’en prenant ainsi perfidement à la grande Guerre de Résistance contre le japon sous la direction du président Mao et du Parti et calomniant la révolution prolétarienne et la guerre de libération nationale.

    Sous les auvents de Shanghai vise donc à faire déposer les armes au peuple chinois devant les sabres et les fusils des agresseurs japonais et à lui faire abandonner toute résistance sous prétexte de protéger le prétendu «bonheur personnel». Lou-keou-kiao [Le 7 juillet 1937, les forces d’agression japonaises attaquaient la garnison chinoise de Lou-keou-kiao, à un peu plus de dix kilomètres au sud-ouest de Pékin. Soutenue par l’élan de la nation tout entière qui s’était dressée contre l’envahisseur, lagarnison chinoise résista. Ainsi débuta l’héroïque guerre de résistance du peuple chinois, qui devait durer huit ans] est le titre d’une pièce du renégat Tien Han écrite à la suite de l’incident de Lou-keou-kiao.

    A ce moment-là, le mouvement pour la libération de la nation du joug japonais est en plein essor. Mais Tchiang Kaï-chek continue de négocier la «paix» avec l’impérialisme japonais et va jusqu’à approuver les dispositions d’un prétendu règlement pacifique que celui- ci avait conclu avec des autorités locales.

    Le président Mao indique : «Tchiang Kaï-chek, le représentant politique des grands propriétaires fonciers et de la grande bourgeoisie de Chine, est un individu des plus cruels et des plus perfides.» «Il a été passif dans la Guerre de Résistance, mais actif dans la lutte contre le communisme.»

    Mais Tien Han invertit l’histoire, il idéalise les soldats kuomintaniens corrompus et talonnés par la défaite et les présente comme «la fleur des citoyens». Il pare de belles couleurs un groupe de fonctionnaires qui se sont honteusement enrichis en détournant les fonds des collectes «pour sauver la patrie», il voit en eux les «représentants de la destinée de la Chine».

    Il considère les activités capitulationnistes menées par les généraux kuomintaniens avec les agresseurs japonais pour quémander la paix comme des actes d’indiscipline menés à titre individuel par les généraux, et affirme sérieusement qu’aussitôt après en avoir reçu l’ordre de Tchiang Kaï-chek, ceux-ci volèrent «avec la rapidité foudroyante de l’éclair » sur le front antijaponais. C’est ainsi que le vrai visage de traître à la patrie de Tchiang Kaï-chek est recouvert par Tien Han d’un

    masque de résistance au Japon. Le «théâtre de défense nationale» ne se réduit pas uniquement à ces trois pièces, mais c’est par ces dernières que nous pouvons le mieux nous rendre compte à quel point la  «littérature de défense nationale» était au service de la ligne de la clique réactionnaire du Kuomintang, ligne capitulationniste et traître à la patrie.

    Quand Tchiang Kaïchek avança sa politique servile consistant à amadouer le japon pour quémander la paix sur le plan diplomatique, les auteurs de la littérature de défense nationale» lui offrirent Sai Kin-houa ; quand il propagea, sur les plans idéologique et politique, le défaitisme national, ils lui firent l’hommage de Sous les auvents de Changhaï ; quand il chercha à repêcher le capital politique de la Résistance, ils l’aidèrent en pondant Lou-keou-kiao.

    Il n’est pas étonnant que le Kuomintang ait applaudi, ouvertement ou en sous-main, à une telle «littérature». Lou Sin, commandant en chef de la révolution culturelle chinoise, ne tarde pas à percer à jour la nature de cette «littérature de défense nationale» selon la politique clairvoyante du président Mao pour la création d’un front uni national antijaponais, il avance le slogan «la littérature de masses au service de la guerre révolutionnaire nationale»qui s’inscrivait en faux contre le slogan des «quatre potentats».

    Il précise qu’il s’agit «d’une littérature populaire et d’un développement de la littérature révolutionnaire prolétarienne».

    «Elle contient pour la période présente un contenu authentique et des plus large». Lou Sin engage une lutte sans merci contre le slogan réactionnaire, en réfutant sérieusement l’absurde proposition avancée par les «quatre potentats » et selon laquelle le prolétariat devrait «renoncer» à son rôle dirigeant. «Mon nouveau slogan ne signifie pas que la littérature révolutionnaire doive renoncer à assumer la responsabilité de la direction de sa classe, mais au contraire, que cette responsabilité doit être plus grande et plus large.»

    Lou Sin critique vertement Tcheou Yang et consorts : «Leur texte a trouvé son «thème central»: Sai Kin-houa elle-même, maîtresse de von Waldersee, commandant en chef allemand, est devenue une sorte de divinité qui protège le pays.» Après avoir longuement observé

    Tcheou Yang et consorts, il les dénonce comme «un groupe d’écrivains réactionnaires qui se sont jetés dans les bras de l’ennemi» et « essaient d’étrangler habilement la vitalité révolutionnaire de la nation.»

    «A vrai dire, l’idée m’est même venue qu’ils étaient envoyés par l’ennemi». Feuilletez l’histoire des auteurs de la «littérature de défense nationale», ils sont tous soit renégats, soit agents de l’ennemi, soit à la fois renégats et agents de l’ennemi. Il n’est partant aucunement surprenant que ces hommes de lettres réactionnaires aient utilisé la littérature et les arts pour servir avec obséquiosité la domination dictatoriale et anticommuniste du Kuomintang.

    Parce que Lou Sin a avancé le mot d’ordre juste et s’est opposé énergiquement à la tendance réactionnaire de la «littérature de défense nationale», Tcheou Yang et ses acolytes lui vouent une haine mortelle.

    Faisant écho à la campagne culturelle d’«encerclement», campagne contre-révolutionnaire déclenchée par le Kuomintang, ils attaquent et calomnient de la façon la plus vile et la plus perfide Lou Sin, sans réussir à intimider l’écrivain prolétarien qui continue à lutter résolument contre eux.

    Par ses lettres, articles et propos, Lou Sin éclaire la signification de son slogan révolutionnaire, en même temps qu’il démasque et critique les «quatre potentats», de sorte que la  «littérature de défense nationale » est complètement discréditée et brisé l’encerclement culturel pratiqué par l’ennemi.

    Toute idéologie réactionnaire ne se retire jamais d’elle- même de la scène de l’histoire. Bien que la «littérature de défense nationale » ait été vigoureusement blâmée par le grand communiste Lou Sin, et qu’elle ait été condamnée à mort par la double grande victoire de la Guerre de Résistance contre le japon et de la Guerre de Libération, Tcheou Yang et consorts ne se résignent pas à leur défaite.

    Après la fondation de la Chine nouvelle, obéissant aux sinistres directives du groupe révisionniste contre-révolutionnaire de Liou Chao-chi et utilisant les domaines culturel et idéologique, ils s’appliquent à préparer l’opinion publique en vue d’une restauration du capitalisme et mènent des activités criminelles non seulement pour revaloriser le slogan réactionnaire de «littérature de défense nationale», mais aussi pour attaquer à nouveau Lou Sin.

    D’une minutieuse préparation naît alors un autre slogan réactionnaire : «la littérature et les arts de tout le peuple» au service de «la culture de tout le peuple». S’ils s’affublent de l’étiquette de «tout le peuple», c’est pour mieux fausser le caractère de la littérature et des arts prolétariens et leur orientation fondamentale : la littérature et les arts au service des ouvriers, paysans et soldats.

    D’après eux, «les œuvres littéraires et artistiques doivent pouvoir être admirées par toutes les classes» et susciter « une résonance dans l’ensemble du peuple. »

    Ainsi, ils ont laissé le champ libre aux herbes vénéneuses antiparti et antisocialistes, dans le dessein d’empoisonner l’âme du peuple, de saboter la révolution et l’édification socialistes, et de faire de la littérature et des arts un foyer de restauration du capitalisme. En dernière analyse, les prétendus «littérature et arts de tout le peuple» sont un développement et une variété de la «littérature de défense nationale» dans de nouvelles conditions historiques. Durant les années 30, la «littérature de défense

    nationale», sous la bannière de la résistance contre le Japon, servit la clique réactionnaire du Kuomintang et laligne de droite capitulationniste de Wang Ming et de Liou Chao-chi.

    Et pendant les années 60, « la littérature et les arts de tout le peuple », sous le couvert du drapeau «tout le peuple», ont servi, à l’intérieur, la poignée de renégats, agents de l’ennemi, propriétaires fonciers, paysans riches, contre- révolutionnaires et mauvais éléments ; et ont favorisé, à l’extérieur, les desseins d’une poignée d’impérialistes et de révisionnistes.

    Karl Marx dit que l’histoire elle-même est juge, et que le prolétariat est l’exécuteur de la sentence. La Grande Révolution culturelle prolétarienne a précipité l’archi- renégat Liou Chao-chi et ses agents des milieux littéraires et artistiques dans la poubelle de l’histoire.

    La prétendue «littérature de défense nationale» qu’ils avaient tant vantée, a été clouée au pilori et critiquée en profondeur par les grandes masses révolutionnaires et les travailleurs littéraires et artistiques révolutionnaires de notre pays.

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  • La Grande Révolution culturelle prolétarienne est une critique approfondie de la doctrine de Confucius-Mencius

    Fang Hai
    1975

    En Chine, depuis que le prolétariat est apparu sur la scène politique en tant que force politique, consciente et indépendante, toutes les grandes révolutions sous sa conduite ont été étroitement liées à la critique contre la doctrine réactionnaire de Confucius-Mencius.

    La Grande Révolution culturelle prolétarienne, déclenchée et dirigée par le président Mao en personne, est une grande révolution politique, et aussi un mouvement de critique approfondie contre cette doctrine réactionnaire.

    La doctrine réactionnaire de Confucius-Mencius est une doctrine pour la restauration. A travers les âges, les classes dominantes réactionnaires ont toujours utilisé invariablement cette doctrine pour entraver le progrès de la société et restaurer l’ancien ordre social.

    Les représentants des lignes opportunistes au sein du Parti sont des agents des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie.

    Pour faire revenir l’histoire en arrière et s’opposer à la révolution prolétarienne, inéluctablement ils vont chercher leurs armes dans l’arsenal idéologique des classes des propriétaires d’esclaves et des propriétaires fonciers déchues pour s’en servir dans leurs attaques contre le prolétariat ; aussi sont-ils des défenseurs obstinés et des vulgarisateurs zélés de la doctrine réactionnaire de Confucius-Mencius.

    Au cours de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, nous avons détruit les deux quartiers généraux de la bourgeoisie, dont les chefs de file furent Liou Chaochi pour l’un et Lin Piao pour l’autre.

    Notre lutte contre ces derniers est également une lutte entre l’opposition à Confucius et la vénération de Confucius. La critique menée par nous contre leurs lignes révisionnistes contre-révolutionnaires comporte une large critique pour balayer la doctrine de Confucius-Mencius.

    Comme tous les chefs de file opportunistes du passé au sein du Parti, Liou Chao-chi et Lin Piao sont de fervents adorateurs de Confucius.

    Idéologiquement l’une des principales sources de leur ligne révisionniste réside précisément dans cette doctrine réactionnaire.

    Liou Chao-chi, ce renégat, agent de l’ennemi et traître à la classe ouvrière, par son sinistre livre du Perfectionnement individuel [il s’agit du livre dont le titre traduit en français est « Pour être un bon communiste »], conçu à partir de la doctrine réactionnaire de Confucius-Mencius, tenta vainement de s’opposer à la révolution prolétarienne et à la dictature du prolétariat.

    La plupart des thèses qu’il a propagées ne sont que des versions différentes de cette doctrine réactionnaire. En effet, Confucius et Mencius avaient prêché « la loyauté et l’indulgence » et « l’entente entre les hommes », et Liou Chao-chi, de son côté, a recommandé au peuple de « pratiquer la vertu de l’indulgence à l’exemple de Confucius », de savoir « pardonner et tolérer, et d’avoir un esprit de conciliation et de compromis », ceci dans le but de propager sa théorie de «l’extinction de la lutte de classe » et de « la paix au sein du Parti ».

    Confucius et Mencius avaient prêché ces théories absurdes : « En haut l’intelligence, en bas la bêtise, il en sera toujours ainsi » et : « On doit faire en sorte que le peuple agisse sans comprendre. »

    Liou Chao-chi, lui, a calomnié la classe ouvrière en prétendant « qu’elle a une mentalité de confrérie et de voyouterie très développée », qu’elle « manque du sens de la responsabilité sociale »; il a accusé les paysans de ne penser qu’à « prendre le frais et dormir chez eux », tout ceci dans le but de répandre ses théories des « outils dociles » et de « l’esprit arriéré des masses ».

    Confucius et Mencius avaient diffusé ces absurdités : « Ceux qui travaillent avec leur tête gouvernent et ceux qui travaillent avec leurs mains sont gouvernés », « A brillantes études, hautes fonctions ». Parallèlement Liou Chao-chi a professé : « Adhérer au Parti pour avoir accès aux postes importants », « Étudier pour devenir fonctionnaire », « Aller à la campagne pour s’acquérir des mérites ».

    Ainsi, emboîtant le pas à Confucius et Mencius et imitant leurs discours comme un perroquet, Liou Chao-chi est bel et bien un adepte chevronné de ces derniers.

    Lin Piao, cet arriviste bourgeois, ce conspirateur, contre- révolutionnaire à double face, renégat et traître, est lui aussi un fidèle disciple de Confucius.

    Il utilisait la doctrine réactionnaire de Confucius-Mencius pour combattre et saper la Grande Révolution culturelle prolétarienne en vue de renverser la dictature du prolétariat et rétablir le capitalisme en Chine.

    Lin Piao a repris la maxime de Confucius : « se modérer et en revenir aux rites » pour en faire son programme réactionnaire de restauration du capitalisme, et les idées fallacieuses de l’apriorisme idéaliste de Confucius et de Mencius dont « la connaissance innée » pour s’en servir d’armes idéologiques réactionnaires afin « d’en revenir aux rites ».

    Liou Chao-chi et Lin Piao ne le cédèrent en rien à Confucius et à Mencius dans leurs calomnies contre le peuple laborieux et leur mépris du travail manuel.

    Par ses manœuvres et harangues démagogiques, Confucius cherchait partout à leurrer et égarer les gens à son profit. Exactement comme Confucius, Lin Piao joua amplement de duplicité.

    C’était en effet un homme qui prodiguait abondamment de belles paroles d’un côté, et commettait quantité de méfaits de l’autre.

    Non seulement il tenait le même langage que Confucius, mais sur le plan politique et idéologique ainsi qu’au point de vue de la tactique, il suivait pas à pas ce dernier. Liou Chao-chi et Lin Piao sont l’un comme l’autre des adeptes fidèles de Confucius.

    Au cours de la Grande Révolution culturelle prolétarienne et dans la lutte que nous menons pour consolider et développer les importantes conquêtes de cette révolution, nous devons critiquer Confucius en même temps que ses deux fameux disciples, Liou Chao-chi et Lin Piao.

    Confucius était le porte-parole des propriétaires d’esclaves, il y a plus de 2 000 ans, mais, du fait de leur même nature réactionnaire de représentants des classes exploiteuses, de leurs mêmes idéologie et comportement en faveur du retour à l’ancien, Liou Chao-chi et Lin Piao sont inextricablement liés à Confucius et à la doctrine réactionnaire de Confucius-Mencius. Aussi, au cours de la critique des deux premiers, est-il nécessaire de critiquer Confucius.

    La critique en cours de Lin Piao et de Confucius a pour but de consolider et développer les principaux acquis de la révolution culturelle prolétarienne, de renforcer la dictature du prolétariat, et d’empêcher la restauration du capitalisme en Chine. Comme Lénine l’a indiqué, si nous voulons dénoncer à fond la nature interne contre-révolutionnaire du révisionnisme, nous devons dénoncer ses origines.

    En critiquant Bogdanov, révisionniste infiltré dans le Parti bolchevik russe, Lénine remonta à son origine, le philosophe anglais Berkeley, père de l’idéalisme bourgeois réactionnaire.

    Lénine dit : « Les disciples ‘modernes’ de Mach n’ont produit contre les matérialistes aucun, mais littéralement aucun argument qu’on ne puisse trouver déjà chez l’évêque Berkeley.»

    Dans notre critique contre Liou Chao-chi et Lin Piao, et contre leurs lignes révisionnistes contre-révolutionnaires, si nous remontons jusqu’à leur origine chez Confucius, cela ne nous permettra-t-il pas de réaliser que les nombreuses marchandises « modernes » écoulées par ces escrocs politiques ne sont que de la camelote démodée provenant de la boutique de Confucius ?

    Et ne pourrons-nous pas ainsi discerner que leur système de pensée, leur idéologie réactionnaire, est lié étroitement avec la ligne noire de la doctrine de Confucius-Mencius ?

    Le président Mao nous enseigne : « Sans destruction, pas de construction ; sans barrage, pas de courant ; sans repos, pas de mouvement ».

    Vient d’abord la destruction, qui porte en elle la construction. La Grande Révolution culturelle prolétarienne a mis à nu le vrai visage de ces deux fidèles disciples de Confucius, Liou Chao-chi et Lin Piao, critiqué de façon pénétrante leurs lignes révisionnistes contre-révolutionnaires et répudié la doctrine réactionnaire de Confucius-Mencius.

    C’est précisément au cours de la lutte menée avec acharnement pour briser les deux quartiers généraux de la bourgeoisie, ceux de Liou Chao-chi et de Lin Piao, que les larges masses du peuple se sont engagées dans la destruction de l’idéologie traditionnelle des classes réactionnaires, si opiniâtrement défendue par ces derniers, et dans l’édification de l’idéologie prolétarienne sur une large échelle.

    Cette idéologie pourrie qu’ont défendue avec entêtement LiouChao-chi et Lin Piao a pour source principale la doctrine réactionnaire de Confucius-Mencius.

    Et ce qu’il y a de plus réactionnaire dans la culture et l’idéologie féodales chinoises est issu directement de cette doctrine.

    Comme la bourgeoisie chinoise était faible tant politiquement qu’économiquement, et comme elle était étroitement liée aux forces féodales, elle n’a pas entrepris de s’opposer

    énergiquement à la culture féodale, ce qui lui était d’ailleurs impossible.

    C’est ainsi que la culture et l’idéologie bourgeoises en Chine ont toujours gardé en elles des restes empoisonnés de la féodalité.

    Liou Chao-chi et Lin Piao, ces représentants de la bourgeoisie au sein du Parti, ont eu nécessairement recours, pour pratiquer le révisionnisme, à la doctrine réactionnaire de Confucius- Mencius en vue de s’opposer à la culture et l’idéologie du prolétariat.

    C’est précisément pour créer une opinion publique visant à renverser la dictature du prolétariat qu’ils faisaient tous leurs efforts pour prendre en main le domaine idéologique, qu’ils propageaient assidûment la doctrine réactionnaire de Confucius-Mencius, exerçaient furieusement leur dictature contre-révolutionnaire contre le prolétariat dans les différents départements qu’ils contrôlaient, et encourageaient largement la croissance des herbes vénéneuses.

    L’objet de la Grande Révolution culturelle prolétarienne est de combattre et prévenir le révisionnisme, reprendre la part du pouvoir usurpée par la bourgeoisie et pratiquer la dictature du prolétariat dans la superstructure, y compris les divers secteurs de la culture, renforcer la base économique socialiste, et empêcher la restauration du capitalisme afin que notre pays poursuive sa marche en avant dans la voie socialiste.

    En fin de compte, le but de cette révolution, c’est d’éliminer l’idéologie des classes exploiteuses déchues et de transformer le monde suivant la conception prolétarienne du monde.

    Au cours de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, une multitude de choses nouvelles ont fait leur apparition tout en engageant un corps à corps avec la ligne révisionniste de Liou Chao-chi et de Lin Piao.

    Ceci est également le résultat de la critique approfondie contre la doctrine réactionnaire de Confucius-Mencius opiniâtrement défendue par Liou Chao-chi, Lin Piao et autres escrocs politiques.

    Dans le domaine de la littérature et de l’art, les ouvriers, paysans et soldats sont montés sur la scène et en ont chassé les empereurs et rois, les généraux et ministres, les seigneurs et dames, les damoiseaux et damoiselles, personnages qui pendant des siècles avaient incarné la doctrine de Confucius-Mencius.

    Ce qui constitue en soi une critique pénétrante de la thèse confucéenne : « en haut l’intelligence, en bas la bêtise, il en sera toujours ainsi », et de la conception idéaliste et réactionnaire de l’histoire, qui considère le peuple purement et simplement comme la lie.

    Sur le front de l’enseignement, la révolution culturelle prolétarienne a mis fin à la situation où l’enseignement était coupé des masses ouvrières et paysannes et du travail productif, et où les intellectuels bourgeois exerçaient leur domination dans les établissements scolaires.

    Maintenant, les ouvriers, paysans et soldats sont admis dans les établissements d’enseignement supérieur qu’ils gèrent et réforment suivant le marxisme, le léninisme, la pensée Mao Zedong.

    Des millions de jeunes instruits sont allés se fixer à la campagne ou dans les régions montagneuses pour s’intégrer aux paysans. C’est là aussi une critique pénétrante du concept réactionnaire : « A brillantes études, hautes fonctions », et du mépris à l’égard du peuple travailleur, prêchés par Confucius et Mencius.

    Les cadres travaillant dans les organismes de l’État ou dans les divers secteurs de la superstructure se sont engagés dans la voie du « 7 Mai » ; quelque soit le poste qui leur est attribué, ils l’acceptent volontiers et travaillent bien là où ils sont affectés, sans tenir compte du rang ou du grade.

    [Suivant la directive du président Mao du 7 mai 1966, tous les cadres doivent aller, à tour de rôle, à l’école des cadres du « 7 Mai ».

    Là, ils lisent et étudient assidûment en connexion avec la réalité de la lutte, prennent part au travail de la production collective, vont vivre et travailler pour un temps déterminé au milieu des paysans pour s’aguerrir.

    Ces trois méthodes leur permettront de réformer leur conception du monde. La voie du « 7 Mai » est une mesure stratégique pour l’application conséquente de la ligne fondamentale du Parti durant la période historique du socialisme, l’opposition et la prévention à l’égard du révisionnisme, et la consolidation de la dictature du prolétariat.]

    Voilà encore qui constitue une critique aiguë de la conception réactionnaire prônée par Confucius et Mencius : « Ceux qui travaillent avec leur tête gouvernent ».

    Du fait de l’apparition de tant de nouvelles choses socialistes au cours de l’extension de la critique dirigée contre la doctrine de Confucius-Mencius, toujours plus nombreux sont ceux qui rompent avec cette doctrine.

    Cet état de choses a fait naître une crainte terrible, une haine mortelle chez Lin Piao et consorts qui, par tous les moyens en leur pouvoir, sabotaient la Grande Révolution culturelle prolétarienne et niaient ces choses nouvelles.

    Dans leur plan du coup d’État armé contre-révolutionnaire dit « Le Projet des ‘Travaux 571’ », ils eurent recours au langage le plus sournois pour attaquer la Grande Révolution culturelle prolétarienne.

    Ils calomnièrent l’excellente situation apparue au cours de cette révolution et l’épanouissement de notre cause socialiste, prétendant qu’on était « assailli de crises de toutes parts » et « plongé dans la stagnation ».

    Ils vilipendèrent l’installation volontaire des jeunes intellectuels dans les régions rurales et montagneuses et le stage des cadres dans les écoles du « 7 Mai » disant que c’était là « une forme déguisée des travaux forcés », et « un chômage camouflé ».

    Mais plus frénétiquement ils s’opposent à la Grande Révolution culturelle prolétarienne et nient les choses nouvelles surgies au cours de ce mouvement révolutionnaire, plus il nous est nécessaire d’approfondir et d’étendre la critique de Lin Piao et de Confucius afin de consolider et développer les magnifiques réalisations de la révolution culturelle et d’accélérer la croissance de toutes les nouvelles choses socialistes.

    Les faits historiques nous montrent que seule une révolution culturelle déclenchée et dirigée par le prolétariat peut permettre de critiquer à fond Confucius et de s’opposer à lui avec efficacité sur tous les points.

    Dans le passé, la classe naissante des propriétaires fonciers féodaux, puis la bourgeoisie avaient, elles aussi, entrepris la critique et la lutte contre Confucius.

    Mais déterminées par leurs intérêts de classe, elles n’avaient pas pu le faire à fond.

    Comme l’a indiqué le président Mao : « Dans le passé, la classe des propriétaires d’esclaves, la classe féodale des propriétaires fonciers et la bourgeoisie furent, avant leur conquête du pouvoir et quelque temps après, pleines de vitalité, révolutionnaires et progressistes ; c’étaient de vrais tigres.

    Mais, dans la période postérieure, comme leurs antagonistes – la classe des esclaves, la classe paysanne et le prolétariat – grandissaient et engageaient la lutte contre elles, une lutte de plus en plus violente, ces classes régnantes se sont transformées peu à peu en leur contraire, sont devenues réactionnaires, rétrogrades, des tigres en papier.

    Et, en fin de compte, elles ont été renversées par le peuple ou le seront un jour ».

    La classe des propriétaires fonciers et la bourgeoisie (y compris les intellectuels à leur service) étaient, dans leur période ascendante, pour la réforme et les progrès sociaux, et combattaient et critiquaient la doctrine de Confucius-Mencius, doctrine soutenant la restauration de l’ordre ancien et le retour au passé et entravant le progrès de leurs classes.

    Mais peu de temps après leur accession au pouvoir, elles changèrent d’attitude, passant de l’opposition et de la critique à l’égard de Confucius à la vénération de celui-ci, en vue de consolider leur domination et de préserver leurs propres intérêts.

    Elles appliquèrent à leur tour une ligne idéologique et politique contre-révolutionnaire destinée à maintenir le régime ancien. Quand une classe ou une personne passe de l’opposition à Confucius à la vénération de Confucius, cela montre que cette classe ou cette personne se transforme de révolutionnaire et progressiste en réactionnaire et rétrograde.

    Une telle transformation est régie par la loi de la lutte de classe, loi indépendante de la volonté de l’homme, et déterminée par les intérêts des classes exploiteuses et leur nature de classe.

    Le prolétariat est différent de toutes les classes exploiteuses. Représentant les rapports de production les plus avancés, il est la classe la plus grandiose dans l’histoire de l’humanité, la classe révolutionnaire la plus puissante idéologiquement, politiquement et du point de vue de sa force.

    C’est la classe qui, depuis toujours, a pris fermement position pour le progrès et la réforme de la société, et travaille pour les intérêts de l’écrasante majorité. Seule une révolution culturelle dirigée par cette classe pourrait s’assigner la tâche de critiquer Confucius et de s’opposer à ce dernier radicalement.

    Cette tâche historique repose en effet sur les épaules du prolétariat chinois, depuis qu’il est monté sur la scène politique. Le grand Mouvement du 4 Mai, en 1919, a lancé le mot d’ordre : « A bas Confucius et sa boutique ! » et commencé ainsi à détruire le culte de Confucius qui avait duré plus de deux mille ans.

    C’était  «un mouvement d’opposition intransigeante à la culture féodale ». Depuis lors, la révolution démocratique chinoise est entrée dans une phase nouvelle.

    A mesure que la révolution de démocratie nouvelle dirigée par le prolétariat se développait en largeur et en profondeur, la lutte contre Confucius s’amplifiait et s’approfondissait toujours avec vigueur.

    Pendant la période de la révolution socialiste, la bourgeoisie, bien que sa base économique eût été démantelée, ne se résignait pas à se retirer de la scène de l’histoire ; portant plus particulièrement son attention sur le domaine idéologique, elle tenta de recourir à l’idéologie des classes exploiteuses, à la doctrine réactionnaire de Confucius-Mencius pour corrompre les masses afin de saper la dictature du prolétariat et rétablir le capitalisme.

    Depuis la fondation de la République populaire de Chine, le président Mao, grand dirigeant du peuple chinois, a toujours attaché une grande importance à la lutte de classe dans le domaine idéologique, et à maintes reprises il a donné des directives et déclenché la critique contre le confucianisme réactionnaire.

    Au cours de la Grande Révolution culturelle prolétarienne et du mouvement actuel de critique de Lin Piao et de Confucius, déclenchés et dirigés en personne par le président Mao, la doctrine de Confucius-Mencius est soumise à une critique d’une profondeur et d’une envergure jamais atteintes dans toutes les révolutions culturelles précédentes.

    Comme le Mouvement du 4 Mai était une révolution de caractère démocratique bourgeois, il lui était impossible de s’opposer à l’idéologie de toutes les classes exploiteuses.

    Tandis que le mouvement actuel de critique de Lin Piao et de Confucius est une lutte idéologique et politique dans la superstructure où le marxisme l’emportera sur le révisionnisme et le prolétariat sur la bourgeoisie, il constitue une révolution encore plus profonde dans le domaine idéologique.

    Au cours de la Grande Révolution Culturelle prolétarienne, le peuple chinois a mis en pièces les deux quartiers généraux de la bourgeoisie, celui de Liou Chao-chi et celui de Lin Piao, critiqué à fond leurs lignes révisionnistes contre-

    révolutionnaires, ainsi que la doctrine de Confucius-Mencius propagée par eux, et mis en échec le complot qu’ils avaient ourdi à l’exemple de Confucius en vue d’une restauration. C’est là une grande victoire de la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao.

    Cependant, cela ne signifie pas que la lutte entre la critique et la vénération de Confucius ait touché à sa fin avec ce grand mouvement.

    Car, d’une part, nous devons comprendre que Liou Chao-chi et Lin Piao n’étaient pas deux individus isolés, mais des représentants d’une classe et d’une ligne politique déterminées. Malgré leur échec, nous devons continuer à liquider politiquement et idéologiquement leurs lignes révisionnistes et la doctrine de Confucius-Mencius prônée par eux.

    D’autre part, nous devons bien voir que la lutte précitée, étant depuis toujours une composante majeure de la lutte entre les deux classes et les deux lignes politiques, est une tâche de combat de longue haleine.

    Au cours de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, à peine Liou Chao-chi, adorateur fervent de Confucius, venait-il d’être renversé qu’on vit apparaître Lin Piao brandissant la bannière en lambeaux du culte de Confucius.

    Ce qui nous montre de manière frappante que cette race des adeptes de Confucius ne saurait s’éteindre à la suite d’une ou deux révolutions culturelles.

    La ligne fondamentale du Parti nous apprend que la société socialiste s’étend sur une assez longue période historique.

    Tout au long de cette période existent les classes, les contradictions de classes et la lutte des classes, de même que la lutte entre la voie socialiste et la voie capitaliste, le danger d’une restauration du capitalisme, ainsi que la menace de subversion et d’agression de la part de l’impérialisme et du social-impérialisme.

    La lutte entre les deux lignes au sein du Parti, lutte reflétant ces contradictions, continuera longtemps d’exister et elle ne manquera pas d’apparaître dix, vingt ou trente fois. Lin Piao fera sa réapparition, ainsi que des hommes du genre de Wang Ming, Liou Chao-chi, Peng Teh-houai et Kao Kang.

    Comme la doctrine de Confucius-Mencius est une doctrine visant à la restauration, tant qu’il existe des gens qui tentent cette restauration, ils ne manqueront pas de vénérer Confucius et d’utiliser cette doctrine pour appliquer une ligne révisionniste, s’opposer à la révolution prolétarienne et à la dictature de prolétariat.

    C’est pourquoi, la critique de la doctrine de Confucius-Mencius doit se poursuivre dans le cadre de la lutte entre les deux classes, les deux voies et les deux lignes tout au long de la période historique du socialisme, et elle constituera toujours un important contenu de la révolution socialiste.

    Nous devons persister dans la ligne fondamentale du Parti pour la période historique du socialisme, persister dans la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat, approfondir sans cesse la lutte de classe et la lutte entre les deux lignes, et mener jusqu’au bout la lutte de critique contre Lin Piao et Confucius.

    C’est seulement ainsi que nous pourrons consolider et développer les fructueux acquis de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, renforcer la dictature du prolétariat et pousser la révolution prolétarienne à aller toujours de l’avant.

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  • La dialectique appliquée à la construction d’un cargo de 10000 tonnes

    Par le Groupe ouvrier d’études philosophiques
    du Chantier naval de Sinkang à Tïentsin, 1972

    Inspirés par l’esprit du IXe Congrès du Parti, les ouvriers révolutionnaires de notre Chantier naval de Sin-kang étudient et s’appliquent à matérialiser la doctrine philosophique du président Mao et déploient l’intrépide esprit révolutionnaire prolétarien.

    Ainsi sont-ils parvenus à construire avec succès un cargo de 10 000 tonnes dans une cale de construction pour bateau de 5 000 tonnes.

    Cet événement confirme encore une fois cette vérité incontestable : « De tous les biens du monde, l’homme est le plus précieux. Tant qu’il y aura des hommes, des miracles de toute espèce pourront être accomplis sous la direction du Parti communiste. »

    Que le tonnage du navire doive correspondre à la cale où l’on va le construire est chose couramment admise.

    Notre chantier naval ne dispose que d’une cale pour bateau de 5 000 tonnes. Est-il possible de construire là un cargo de 10 000 tonnes ? Certains ont hoché la tête : « C’est courir des risques ! » D’autres nous ont ri au nez : « C’est fou ! »

    Aux yeux des « experts » et des « sommités » bourgeois qui n’ont de culte que pour les connaissances livresques étrangères, c’est encore plus inconcevable.

    Mais, les constructeurs révolutionnaires ont dit, bien résolus :  «Armés de l’invincible pensée Mao Zedong, nous réussirons à construire un navire de 10 000 tonnes dans une cale pour bateau de 5 000 tonnes. »

    Pour n’importe quelle entreprise, la construction navale y comprise, il faut tenir compte des conditions objectives. Cependant, le matériel est chose inerte, alors que l’homme est un être animé.

    Si nous nous assimilons la dialectique matérialiste du président Mao, si nous mettons pleinement en valeur notre initiative subjective, nous pourrons créer des conditions toutes nouvelles.

    Notre grand dirigeant, le président Mao, a indiqué : « Nul ne doit donner libre cours à des idées sans fondement, élaborer des plans d’action qui aillent au-delà des conditions objectives, et tenter d’entreprendre malgré tout ce qui est en fait impossible. Mais, le problème qui se pose aujourd’hui est toujours celui de l’action néfaste des idées conservatrices de droite qui, dans de nombreux domaines, empêche d’adapter le travail au développement des conditions objectives.

    Actuellement le problème est que beaucoup de gens jugent impossible d’accomplir ce qui pourrait être accompli au prix de certains efforts. »

    Ceux qui jugent impossible de construire un cargo de 10 000 tonnes dans une cale pour bateau de 5 000 tonnes, ne tiennent compte, en fait, que du facteur matériel et des conditions telles qu’elles existent objectivement, mais non de l’homme et des conditions en constante évolution.

    Leur façon d’envisager les choses est à l’opposé de la dialectique matérialiste.

    La construction de cargos de 10 000 tonnes est destinée à répondre aux besoins de la cause révolutionnaire socialiste. Si nous tenons tant à développer la construction navale, à fabriquer de nombreux bateaux, c’est pour édifier, dans les années à venir, une puissante force de transport maritime et de combat.

    C’est là notre devoir révolutionnaire et nous, les constructeurs, ne saurions nous y dérober.

    Cependant, Liou Chao-chi, ce renégat, agent de l’ennemi et traître à la classe ouvrière, s’opposait rageusement, depuis longtemps, à la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao.

    Il répandit à tous les vents la philosophie compradore de servilité devant l’étranger et prôna l’attitude de se traîner derrière les autres, préconisant ceci : « Pour ce qui est des bateaux, l’achat vaut mieux que la construction, et l’affrètement est préférable à l’achat. »

    Il essayait par là de ligoter pieds et poings aux ouvriers, dans la vaine tentative de donner carte blanche à l’impérialisme et au révisionnisme moderne pour nous mener par le bout du nez. Au cours de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, nous avons consciencieusement étudié ce grand concept du président Mao : « Indépendance et autonomie, compter sur ses propres forces. »

    Bouillonnant d’indignation, nous avons critiqué impitoyablement la ligne révisionniste contre-révolutionnaire de Liou Chao-chi et pris la décision de développer notre construction navale en comptant sur nos propres forces et selon le principe de quantité, rapidité, qualité et économie. Nous, les ouvriers, avons pris cette résolution, et nous sommes tout à fait capables de la tenir.

    Si l’on veut construire un cargo de 10 000 tonnes dans une cale pour bateau de 5 000 tonnes, à première vue, les conditions matérielles objectives sont difficiles.

    La longueur utile de la cale d’un tel tonnage est de 117 m, sa largeur utile de 17 m, et la charge utile de 2 400 tonnes, tandis que la longueur d’un cargo de 10 000 tonnes est au moins de 140 m, sa largeur de plus de 18 m, et le poids de sa coque plus de 3 000 tonnes.

    Comment résoudre ces contradictions ?

    Qu’importe que la coque soit trop longue, tout au plus, la proue du bateau dépassera la cale, et la poupe sera dans l’eau ; que la coque soit trop large, ce n’est pas terrible non plus, tout au plus nous serons un peu gênés dans notre travail.

    Mais, le fait que le poids de la coque d’un cargo de 10 000 tonnes dépasse d’environ 1 000 tonnes la capacité déchargement de la cale constitue un problème-clé qu’il faut résoudre à tout prix ; autrement, inutile de parler de la construction d’un cargo de 10 000 tonnes.

    Le président Mao nous a enseigné : « La liberté, c’est la connaissance de la nécessité et la transformation du monde objectif. »

    Pour trancher ce problème-clé, nous avons, en premier lieu, analysé scientifiquement la cale.

    En même temps que s’accroît le poids de la coque, augmente la pression qu’elle exercera sur la cale.

    Si l’on multiplie les points d’appui soutenant la coque, la pression sur la cale pourrait être divisée d’autant et la question résolue.

    Prenons comme exemple un poinçon qui tombe. S’il tombe la pointe en bas, il s’enfoncera dans la terre. Mais, s’il tombe le manche en bas, il ne peut s’y enfoncer, bien que son poids reste toujours le même.

    Cela revient à dire que plus la portion de contact est restreinte, plus grande est la pression, et vice versa. C’est selon ce principe que nous avons transformé les conditions de la pression exercée sur la cale.

    Après de minutieux examens et calculs, nous avons placé plus d’étais sur la cale pour étendre la superficie de contact.

    Pour garantir encore plus efficacement que la cale ne fléchisse pas, nous avons, sous forte pression, consolidé avec du ciment la portion de la cale qui doit supporter le poids le plus lourd. Ses fondements ont été ainsi renforcés.

    La pratique a prouvé que si nous appliquons les enseignements du président Mao, nous ferons en sorte que la cale soit conforme à nos besoins, et si nous mettons pleinement en jeu notre initiative subjective, nous pourrons transformer les conditions objectives.

    Pour construire le cargo de 10 000 tonnes dans une cale pour bateau de 5 000 tonnes, nous avons dû mettre au point des plans en rapport direct avec les caractéristiques de la cale. Un équipement de grande dimension s’avérait nécessaire, mais il nous manquait.

    Tout cela constituait évidemment des facteurs défavorables qui nous réduisaient à la passivité.

    Mais « ceux qui sont en état d’infériorité et se trouvent dans la passivité peuvent arracher l’initiative et la victoire à ceux qui détiennent la supériorité des forces et l’initiative, si, s’appuyant sur la situation réelle, ils déploient une grande activité subjective pour créer certaines conditions indispensables ».

    Nous, les ouvriers, possédons une riche expérience ; nous comprenons parfaitement les caractéristiques d’une cale pour bateau de 5 000 tonnes.

    En faisant une synthèse scientifique de notre expérience, nous pouvons parvenir à concevoir les plans d’un cargo de 10 000 tonnes, qui soient conformes à la pratique.

    Alors, nous avons formé un groupe de conception de triple union avec comme force principale les ouvriers, et comme participants, des cadres dirigeants révolutionnaires et des techniciens.

    Dans toutes les branches du travail, des ouvriers chevronnés et expérimentés ont été sélectionnés pour prendre part à la conception.

    Ainsi les ouvriers de diverses branches se sont-ils mis au courant de tout l’ensemble de la conception, en même temps qu’ils ont compris clairement les tâches spécifiques qu’ils devaient y assumer.

    La vieille routine selon laquelle les « experts » s’occupent de la conception et les ouvriers ne participent qu’au travail manuel a été complètement brisée.La classe ouvrière a démontré son intelligence et son talent en participant à la conception.

    La sagesse et les efforts de la collectivité s’y conjuguaient. Résultat : Nous avons conçu, en deux mois seulement, les plans de la coque, soit une tâche que les « experts » et  «sommités » bourgeois avaient mis, autrefois, un ou deux ans à remplir.

    Pour résoudre la question de la mise en chantier, nous n’avons établi que neuf bleus au lieu d’une centaine qui avait été nécessaire. Le plan de la ligne de la coque a été terminé en 18 jours, et les calculs pour tous les matériaux nécessaires à la construction, en un très court laps de temps.

    Pour construire un cargo de 10 000 tonnes, une grande grue de 75 tonnes est indispensable.

    Mais, nous ne disposions que d’une grue de 40 tonnes sur la cale. Dans les circonstances ordinaires, la coque d’un tel cargo doit se diviser en 50 ou 60 parties à construire séparément. Une grue de 40 tonnes ne peut lever des pièces aussi pesantes. Dans l’ensemble les circonstances étaient donc contre nous. Mais par la méthode consistant à diviser une grosse partie en petites, nous avons séparé la coque en une centaine de sections que nous avons assemblées avec la grue.

    Ainsi avions-nous la supériorité absolue dans chaque secteur déterminé.

    Ce qui a assuré le succès du montage.

    L’hélice est la partie principale d’un cargo de 10 000 tonnes, son diamètre, de plus de cinq mètres et son poids, de 13,5 tonnes.

    Pour façonner une aussi grosse pièce moulée, un grand tour vertical pouvant travailler des pièces de 6 m de diamètre est nécessaire ; nous n’en avions pas.

    Persistant dans l’emploi de la méthode dite « les fourmis rongent l’os », nous avons utilisé avec succès une aléseuse munie d’un petit porte-outil d’un diamètre de 20 cm seulement pour façonner cette hélice.

    Et finalement nous avons transformé notre état passif en état actif.

    Par le travail ardu et l’intelligence des ouvriers, un cargo de 10 000 tonnes a fait son apparition sur la cale destinée à un bateau de 5 000 tonnes.

    La construction d’un bateau est comparable à une longue gestation, et son lancement, au jour de la délivrance. Seul le lancement victorieux peut donner la  «vie » à un bateau, mais cela a toujours été considéré comme une dure « épreuve ». Surtout quand il s’agit d’un cargo de 10 000 tonnes construit sur une cale destinée à un bateau de 5 000 tonnes.

    Avant le lancement, tous les étais soutenant la coque doivent être enlevés, et le poids total pèse sur les deux coulisses de la cale.

    Donc, le problème de surcharge a été remis en discussion, la capacité de charge de la cale étant faible.

    Quand on enlève les appareils de retenue, on court le risque de voir le bateau rester immobile sur la cale. Un tel accident s’est déjà produit dans l’histoire de la construction navale. Comment résoudre ce problème ?

    Le président Mao nous enseigne : « Quelle que soit la chose qu’on entreprenne, on ne peut connaître les lois qui la régissent, on ne sait comment la réaliser et on ne peut la mener à bien que si l’on en comprend les conditions, le caractère et les rapports avec les autres choses. » D’après l’expérience, quand un objet s’immobilise un temps relativement court ou quand il est en mouvement sur le sol, il y exerce une pression moins forte que quand il reste relativement longtemps ou s’immobilise entièrement.

    Pour assurer la réussite du lancement d’un cargo de 10 000 tonnes dans le temps le plus court possible, il nous faut bien connaître la loi du glissement et concentrer tous nos efforts pour résoudre cette question.

    Selon la dialectique matérialiste, la loi de toute chose peut être découverte.

    Nous pouvons trouver aussi la loi du glissement quant au lancement d’un cargo de 10 000 tonnes.

    Le seul moyen est la pratique. Suivant cet enseignement du président Mao : « La pratique, la connaissance, puis de nouveau la pratique et la connaissance », et après des expériences répétées, nous avons en effet fini par découvrir la loi du glissement et trouvé la formule du lubrifiant nécessaire.

    Nous avons adopté une série de mesures : allonger les coulisses, renforcer l’étai frontal, prolonger le temps de flottement de la poupe, ce qui a assuré le succès du lancement du cargo.

    A travers la pratique, nous avons profondément compris que « le rôle actif de la connaissance ne s’exprime pas seulement dans le bond actif de la connaissance sensible à la connaissance rationnelle, mais encore, ce qui est plus important, il doit s’exprimer dans le bond de la connaissance rationnelle à la pratique révolutionnaire. »

    « La matière se transforme en esprit et l’esprit en matière. »

    Ayant assimilé l’invincible pensée Mao Zedong, nous, ouvriers, sommes devenus plus intelligents et plus courageux. Dans la grande lutte pour transformer le monde objectif et sur la scène historique de la révolution, nous pouvons déployer une force intarissable et conduire des actions magnifiques, d’une grandeur épique.

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  • La critique de Lin Piao et de Confucius et la politique du Parti concernant les intellectuels

    Quelques réflexions sur ce problème par Feng Yeou-lan, 1974

    [Feng Yeou-lan, professeur du département de philosophie de l’Université de Pékin, fut naguère un adorateur de Confucius.

    Récemment, il a participé activement à la lutte pour critiquer Lin Piao et Confucius, et écrit deux articles intitulés : « Critique de Confucius et autocritique de mes idées de culte pour Confucius », « La lutte entre la ligne qui réclame le retour au passé et la ligne qui s’y oppose ».

    Les 3 et 4 décembre 1973, le Guangming Ribao les a publiés, accompagnés d’une note de la rédaction, en signe de félicitation pour ses progrès. Nous reproduisons ci-dessous un autre article de Feng Teou-lan publié le 7er février dernier dans le Guangming Ribao.]

    Le mouvement pour critiquer Lin Piao et Confucius prend un nouvel essor.

    Grâce à ce mouvement, le peuple du pays tout entier approfondira sa compréhension de l’essence d’extrême-droite de la ligne révisionniste contre-révolutionnaire de Lin Piao, élèvera son niveau de conscience concernant la lutte entre les deux lignes, et la lutte de classe dans le domaine idéologique remportera des victoires encore plus grandes. Pour le peuple du pays tout entier, ce mouvement constituera une profonde éducation socialiste.

    Pour les intellectuels, notamment pour les intellectuels de la vieille génération, ce mouvement est d’une signification très importante.

    En effet, l’influence néfaste de l’idéologie réactionnaire de Confucius les a fortement intoxiqués. C’est pourquoi le présent mouvement est en étroit rapport avec la politique du Parti consistant à rallier, à éduquer et à refondre les intellectuels. Sur ce problème, j’ai fait ces derniers mois quelques réflexions et j’ai acquis certaines expériences.

    En automne 1973, un mouvement de masse pour critiquer Lin Piao et Confucius fut déclenché. Au début, j’étais très inquiet, à l’idée que, si l’on critiquait maintenant Lin Piao, Confucius, ainsi que les idées glorifiant ce dernier, je ne manquerais pas d’être critiqué, puisque je vouais un culte à Confucius avant la Grande Révolution culturelle.

    Par la suite, je trouvai erronée cette pensée, car elle partait encore de la position sur laquelle je me tenais avant la Grande Révolution culturelle.

    Si j’adorais Confucius, c’est que ma position était réactionnaire et que je suivais une ligne erronée.

    J’avais quelque peu réalisé cela pendant la Grande Révolution culturelle, et sur le problème du culte de Confucius, j’avais franchi le premier pas dans mon autocritique.

    Donc, il était grand temps pour moi d’approfondir la critique de Confucius et de mes idées de culte pour ce dernier. Ayant appris mon désir de critiquer, de concert avec les masses révolutionnaires, Lin Piao, Confucius et les idées de culte pour ce dernier, lors d’une réunion des enseignants et étudiants du département de philosophie, la direction de l’université m’encouragea à parler de ce que je pensais actuellement de Confucius.

    Mon premier article de critique (à savoir « Critique de Confucius et autocritique de mes idées de culte pour Confucius »), paru dans le Bulletin scientifique de l’Université de Pékin, est le texte de mon allocution à la réunion.

    Au cours de la préparation du texte, mon esprit se détendit peu à peu, et je sentis un grand bonheur de pouvoir critiquer avec les masses révolutionnaires Confucius et les idées de culte pour ce dernier.

    A la fin du texte, j’écrivis alors : «La Grande Révolution culturelle prolétarienne gagne en ampleur et en profondeur. Dans la sphère de l’histoire de la philosophie chinoise a lieu une nouvelle révolution.

    Le président Mao la dirige en personne et nous indique l’orientation. J’approche des quatre-vingts ans, et pendant un demi-siècle je me suis occupé de l’histoire de la philosophie chinoise.

    C’est un grand bonheur pour moi de pouvoir voir de mes propres yeux cette grande révolution, et un bonheur immense de pouvoir y participer. »

    Après mon allocution, les participants à la réunion m’ont beaucoup encouragé.

    Je me demandais alors pourquoi la critique de Lin Piao, de Confucius et des idées du culte de Confucius m’avait au début

    catastrophé, et pourquoi, maintenant, j’éprouvais une grande joie à y participer.

    La raison en est que j’ai pris une autre position et suivi une ligne différente.

    Du culte de Confucius à la critique de celui-ci, de l’idée de désastre à celle de bonheur, voilà un changement intervenu dans ma refonte idéologique, grâce à l’éducation que j’ai reçue durant la Grande Révolution culturelle.

    Quelque temps plus tard, la direction de l’université m’invita encore une fois à prendre la parole à la réunion des enseignants âgés de l’université pour critiquer Lin Piao et Confucius. Mon deuxième article de critique (à savoir « La lutte entre la ligne qui réclame le retour au passé et la ligne qui s’y oppose »), publié dans le Bulletin scientifique de l’Université de Pékin, est le texte de mon allocution à cette réunion.

    En le préparant, je suis peu à peu parvenu à comprendre la lutte entre les deux lignes dans l’histoire de la philosophie. L’une, représentée par l’école confucéenne, préconise le retour au passé, et l’autre, représentée par l’école légaliste, s’y oppose. Durant la société féodale, qui s’étendit sur une longue période en Chine, la doctrine de Confucius et de Mencius occupait une position prédominante.

    L’histoire de la philosophie chinoise écrite sous le féodalisme comme sous le capitalisme porte invariablement au pinacle le confucianisme tout en dénigrant l’école légaliste.

    C’était une affaire classée depuis plus de deux mille ans. La révolution dans l’histoire de la philosophie chinoise a pour tâche de casser le jugement porté sur cette affaire, de remettre à l’endroit l’histoire inversée.

    Si l’on connaît bien la lutte entre les deux lignes qui s’est déroulée dans l’histoire de la philosophie, on comprendra également ce que signifie faire la révolution dans ce domaine.

    Si je parle ici du contexte dans lequel j’ai écrit mes deux articles, c’est pour expliquer que les progrès, si petits soient-ils, que j’ai faits en les rédigeant, sont inséparables des encouragements que j’ai reçus de la direction ; autrement dit, ils sont inséparables de la politique du Parti, politique d’union, d’éducation et de refonte des intellectuels.

    Le Guangming Ribao a reproduit, les 3 et 4 décembre derniers, mes deux articles, accompagnés d’une note de la rédaction. C’est là une manifestation concrète de la politique du Parti à l’égard des intellectuels. J’en ai été profondément touché. La note de la rédaction, bien que courte, est pleine de sincérité et d’enseignement. Tous les mots de la note traduisent les espoirs et les conseils du Parti à l’adresse des intellectuels, notamment des vieux intellectuels.

    La note a quelques mots d’encouragement pour mes petits progrès. La politique du Parti pour rallier, éduquer et refondre les intellectuels soutient toujours les progrès, si petits soient-ils, des intellectuels, ou même un simple signe de leur progrès, afin de les encourager à avancer continuellement.

    La note parle de l’importance que revêt la critique de Lin Piao et de Confucius. Je trouve que c’est là la tâche que le Parti a confiée aux intellectuels.

    La note espère que les intellectuels continueront à avancer dans la lutte. C’est pour moi un grand encouragement.

    Ce n’est pas à moi seul que la note est adressée. C’est un témoignage de l’attention que le Parti porte à tous les intellectuels, notamment à ceux de la vieille génération. J’écrivis alors un poème pour exprimer mon émotion :Rien d’étonnant qu’au printemps les branches soient chargées de fleurs,

    Que tout le jardin exubérant célèbre le temps des senteurs. Car les bourgeons à peine montrent-ils une teinte rouge encore tendre,

    Qu’ils sont affectueusement caressés par le Vent d’Est. Ce Vent d’Est c’est la ligne fondamentale du Parti pour toute la période historique du socialisme, formulée par le grand dirigeant du peuple chinois, le président Mao, et la politique d’union, d’éducation et de refonte des intellectuels appliquée par le Parti.

    Dans le passé, j’ai vécu l’époque du Mouvement du 4 Mai 1919 qui combattait l’ancienne morale, l’ancienne culture et l’ancienne littérature, décadentes et réactionnaires, représentées par Confucius.

    Le slogan « à bas l’école confucéenne » fut lancé au cours du Mouvement. Dès lors, combattre ou soutenir l’école confucéenne est devenu un important critère permettant de distinguer la révolution de la contre-révolution.

    Je fus un disciple de l’école confucéenne.

    Après le Mouvement du 4 Mai, l’ancienne façon féodale de vénérer le confucianisme n’a plus eu cours, et j’adoptai alors la méthode bourgeoise, qui trouve son expression concrète dans L’Histoire de la philosophie chinoise que j’ai rédigée dans les années 30, ainsi que dans mes écrits de la Guerre de Résistance contre le Japon qui vantent la doctrine de Confucius et de Mencius.

    Ces ouvrages servaient tous la domination des gros propriétaires fonciers et de la grande bourgeoisie, notamment celle des réactionnaires kuomintaniens.

    Après la Libération, la manière bourgeoise ayant elle aussi fait fiasco, je la remplaçai par la manière révisionniste de soutenir l’école confucéenne ; et sa manifestation concrète fut mon ouvrage inachevé : Nouvelle édition de l’histoire de la philosophie chinoise.

    Je l’ai écrit dans les années 60, au service des lignes révisionnistes contre-révolutionnaires de Liou Chaochi et de Lin Piao.

    En résumé, en faisant autrefois de l’histoire de la philosophie, je me suis toujours cramponné à une histoire à l’envers.

    Aujourd’hui, celle-ci a été remise sur ses pieds, ce qui m’a permis d’arriver à une compréhension claire et profonde des faits historiques. Mais pourquoi les ai-je toujours ignorés dans le passé ? Et pourquoi me suis-je toujours attaché à l’histoire inversée ?

    C’est parce que j’ai toujours suivi, sur le plan politique, la ligne préconisant le retour au passé, dont Confucius était le représentant.

    Par conséquent, j’ai propagé l’idéalisme dans le domaine philosophique, loué Confucius dans mon travail sur l’histoire de la philosophie.

    Ma position de classe a été celle des gros propriétaires fonciers et de la grande bourgeoisie. Ma conception du monde a été la conception bourgeoise du monde.

    En partant de cette position et avec cette conception du monde pour analyser la société et l’histoire, je n’ai pu rien faire d’autre que de vénérer Confucius.

    Avec la conception bourgeoise du monde, on ne peut pas voir la société et l’histoire sous leur véritable jour, ni mener à bien l’étude du marxisme, du léninisme, de la pensée Mao Zedong. Le marxisme, le léninisme, la pensée Mao Zedong sont le fondement théorique sur lequel se guide la révolution prolétarienne.

    Quiconque ne prend pas une position révolutionnaire ne saurait comprendre cela quels que soient les efforts que vous déployiez pour le lui expliquer. Si nombreuses que soient les œuvres de Marx, Engels, Lénine, Staline et du président Mao qu’il étudie, il ne peut les comprendre.

    Avant la Grande Révolution culturelle, disaient certains, quand nous, les intellectuels de la vieille génération, nous lisions les ouvrages du président Mao, ça se passait souvent ainsi : sur le moment nous croyions comprendre très bien ce que nous lisions, puis, sitôt le livre fermé, nous l’oubliions tout à fait, et nous faisions des erreurs chaque fois que nous essayions d’appliquer ce que nous avions étudié.

    Je suis d’accord avec cela. Or, quand nous disions avoir compris ce que nous avions lu, en fait c’était faux.

    Ne pas comprendre mais croire bien comprendre, est une attitude encore plus nuisible que l’ignorance même.

    Comme nous ne comprenions pas ce que nous avions étudié, nous l’oubliions, une fois le livre fermé ; faisant semblant de comprendre ce que nous avions étudié, nous faisions des erreurs chaque fois que nous essayions de l’appliquer.

    Nous nous servions de l’étude du marxisme, du léninisme, de la pensée Mao Zedong, comme d’un paravent pour couvrir nos idées bourgeoises, et dans tout ce que nous faisions, nous suivions encore la voie de la bourgeoisie.

    Ma Nouvelle édition de l’histoire de la philosophie chinoise en est un exemple. Au cours du mouvement pour critiquer Lin Piao et Confucius, j’ai acquis une compréhension assez claire de la lutte qui se poursuit entre les deux lignes sur les plans idéologique et politique, et j’ai su quelle ligne j’avais suivie autrefois et quelle ligne je devais suivre maintenant.

    Je me suis rendu compte aussi du rôle réactionnaire joué par le culte de Confucius et j’ai compris à quelle classe appartiennent les adorateurs de ce dernier.

    Vénérer ou critiquer Confucius, ce n’est pas une question académique, mais une question de la lutte politique en cours.

    Ce qui est plus important, c’est que ce mouvement m’a fait comprendre davantage qu’en dernière analyse, les intellectuels doivent être rééduqués de fond en comble, changer de position de classe et refondre leur conception du monde, en suivant les enseignements que le président Mao nous a répétés maintes fois.

    Dans leur éditorial de Nouvel An pour l’année 1974, le Renmin Ribao, le Hongqi et le Jiefangjun Bao ont cité l’enseignement suivant du président Mao : « Nous espérons que nos intellectuels continueront d’avancer et que, progressivement, dans le cours de leur travail et de leur étude, ils acquerront une conception communiste du monde, s’assimileront le marxisme-léninisme et se fondront en un tout avec les ouvriers et les paysans. Nous espérons qu’ils ne s’arrêteront pas à mi-chemin et qu’à plus forte raison ils ne feront pas marche arrière, car cela les conduirait à une impasse. »

    Là, le président Mao a parlé du changement de position de classe et de la refonte de la conception du monde. Ces deux choses reviennent, au fond, à une chose : la conception du monde varie selon la position de classe. Changer la position de classe et refondre la conception du monde, cela doit être mené au cours du travail et de l’étude ; c’est en transformant le monde objectif qu’on transforme le monde subjectif.

    Actuellement, il faut, au cours de la participation active à la lutte pour critiquer Lin Piao et Confucius, refondre le monde subjectif. Il en est ainsi dans la réalité.

    J’ai été parmi les plus intoxiqués par l’idéologie de Confucius. Sans participer activement à la critique de Lin Piao et de Confucius, comment pourrais-je liquider les idées confucéennes qui empoisonnaient mon esprit ?

    Comment pourrais-je me débarrasser du carcan spirituel que la doctrine de Confucius m’avait imposé ?

    Chaque fois que j’ai critiqué Lin Piao et Confucius, de nouveaux horizons se sont ouverts à moi, et je me suis senti stimulé.

    En écoutant les autres critiquer Lin Piao et Confucius et en lisant les articles des autres, j’ai eu les idées plus claires. Cependant, écouter et lire, ce n’est pas critiquer en personne Lin Piao et Confucius. On ne peut se libérer des carcans spirituels qu’avec ses propres forces.

    J’étais étudiant dans le département de philosophie de l’Université de Pékin en 1915.

    Aujourd’hui, en voyant les étudiants ouvriers-paysans-soldats du département, je les envie beaucoup de pouvoir, dès leur entrée à l’université, étudier le marxisme, le léninisme, la pensée Mao Zedong, et suivre une ligne révolutionnaire en matière de philosophie, tandis que moi, dès que j’eus franchi le seuil de l’université, j’ai étudié les débris du féodalisme et suivi une ligne philosophique préconisant le retour au passé.

    Je me dis souvent que je suis né trop tôt et qu’il n’y a rien à faire. Mais je suis heureux d’être encore en vie, ce qui me permet d’étudier le marxisme-léninisme, la pensée Mao Zedong , et de combattre ensemble avec les jeunes révolutionnaires. Bien sûr, il y a encore beaucoup de vieilles idées et de clichés dans mon cerveau, qui font obstacle à l’étude et à la lutte. Mais je suis déterminé à les liquider.

    La critique de Lin Piao et de Confucius en est le moyen principal.

    C’est en accordant la priorité à la destruction qu’on réalise la construction.

    C’est dans le cours de la critique de Lin Piao et de Confucius qu’on étudie le marxisme, le léninisme, la pensée Mao Zedong.

    Et le résultat de cette étude est bien différent de celui obtenu dans l’étude en vase clos, car il provient de la pratique et de la lutte. Voilà ce que c’est que de transformer le monde subjectif tout en transformant le monde objectif.

    Je remercie le Parti pour sa politique consistant à rallier, à éduquer et à refondre les intellectuels. Comme je l’ai dit plus haut, mes petits progrès, je les dois à cette politique. Je m’engage à suivre les enseignements du président Mao et à avancer à la lumière de la ligne révolutionnaire du président Mao.

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  • La création artistique des masses

    Tsin Yen
    Publié dans le Hongqi, mai 1972

    Les brillantes « Interventions aux causeries sur la littérature et l’art à Yenan » faites il y a 30 ans par le président Mao, continuent, sauvegardent et développent la conception marxiste-léniniste du monde et la théorie marxiste-léniniste sur la littérature et l’art.

    Elles résolvent les questions fondamentales de savoir pourquoi et comment la littérature et l’art doivent servir les ouvriers, paysans et soldats, et définissent la ligne, les principes et la politique pour le développement de la littérature et de l’art prolétariens.

    Au cours de ces 30 dernières années, les « Interventions » nous ont guidés dans l’écrasement de la ligne bourgeoise en matière de littérature et d’art sous toutes ses formes, et ont encouragé les travailleurs littéraires et artistiques révolutionnaires et la grande masse des ouvriers, paysans, soldats à prendre une part active à la révolution et à la création dans le domaine culturel.

    L’histoire est créée par le peuple. Les larges masses, principalement ouvriers, paysans et soldats, sont le créateur non seulement de la richesse matérielle de la société, mais aussi de la richesse spirituelle.

    Sous la direction du président Mao et du Parti communiste chinois, la masse des ouvriers, paysans et soldats, émancipée sur les plans politique et économique, est devenue la force principale dans les trois grands mouvements révolutionnaires (la lutte de classes, la lutte pour la production et l’expérimentation scientifique).

    Elle a toujours mieux mis en jeu leur grande puissance créatrice dans la culture et l’art.

    Depuis la publication des « Interventions », la création littéraire et artistique de la masse des ouvriers, paysans et soldats s’est développée rapidement en large coordination avec la lutte politique du Parti.

    Cela prouve qu’une telle création littéraire et artistique d’amateurs, produite à la lumière de la ligne prolétarienne du président Mao en matière de littérature et d’art, est une composante indispensable de la cause de littérature et d’art prolétariens. Aujourd’hui, sous la direction unifiée du Parti, elle doit se développer plus sainement encore et servir mieux la consolidation de la dictature du prolétariat.

    Dans les « Interventions », le président Mao qualifie la littérature et l’art révolutionnaires d’« une arme puissante pour unir et éduquer le peuple, pour frapper et anéantir l’ennemi ». Les créations littéraires et artistiques des amateurs ouvriers, paysans, soldats, puisant des thèmes dans la réalité de nos jours, sont donc le reflet direct et ample des désirs, aspirations et sentiments dont le peuple fait preuve dans les trois grands mouvements révolutionnaires.

    S’accordant étroitement avec le mouvement révolutionnaire, elles agissent au service des luttes politiques du prolétariat. Brèves, laconiques, fraîches, vivantes, et encore prenant des formes nationales favorites des simples gens, elles sont largement populaires parmi les masses, y gagnent du terrain et les inspirent dans leur lutte révolutionnaire.

    Le chant révolutionnaire L’Orient rouge a été composé par un paysan dans la base révolutionnaire de Yenan durant la guerre de résistance contre le Japon.

    Il traduit les profonds sentiments prolétariens du peuple chinois envers son grand dirigeant le président Mao, et l’encourage toujours à avancer aux pas fermes dans la voie de la révolution orientée par la ligne correcte du président Mao.

    Durant la révolution démocratique, ouvriers, paysans et soldats à Yenan comme dans les autres bases révolutionnaires ont créé des danses, drames, poèmes et croquis décrivant l’émancipation du peuple et la vie de combat de l’armée, en étroite liaison avec la lutte révolutionnaire de l’époque.

    Les cinq chansons folkloriques récemment publiées et révisées en paroles, dont « Notre dirigeant Mao Zedong », « le Peuple et ses soldats dans la grande campagne de production » et « Ouvriers et paysans, tous en armes », sont des œuvres d’alors.

    Elles ont joué un grand rôle stimulant aussi bien dans la lutte révolutionnaire que dans la production durant la deuxième guerre révolutionnaire civile, la guerre de résistance contre le Japon et la guerre de libération.

    Elles continuent aujourd’hui de jouer le rôle encourageant qui pousse à continuer et développer l’esprit de Yenan cultivé par le président Mao et à mener la révolution socialiste jusqu’au bout.

    Les créations littéraires et artistiques des amateurs ouvriers, paysans, soldats sont à la base du développement de la littérature et de l’art socialistes. Dans les « Interventions », le président Mao indique que la popularisation « fournit une base au travail de l’élévation du niveau, que nous faisons actuellement dans un cadre limité, et crée aussi les conditions nécessaires pour la poursuite du même travail dans un cadre beaucoup plus vaste à l’avenir ».

    Il dit : « Pour nous, la popularisation est à la base de l’élévation du niveau qui, à son tour, guide la popularisation. »

    La création littéraire et artistique des amateurs ouvriers, paysans, soldats est un aspect important dans la glorification, sous forme littéraire et artistique, de leur propre travail et de leur propre lutte et dans leur éducation par eux-mêmes.

    En général, de telles œuvres sont appropriées, pour la plupart, à la popularisation, mais elles sont une base indispensable pour l’élévation du niveau et le développement de la littérature et de l’art socialistes.

    Avec cette base, il est possible non seulement de répondre au besoin urgent des ouvriers, paysans et soldats dans la popularisation de la littérature et de l’art, mais aussi de préparer une réserve inépuisable pour le travail de l’élévation du niveau. Cela permettrait de produire davantage de meilleures œuvres et d’assurer un plus grand épanouissement de la littérature et de l’art socialistes.

    Il a toujours existé une lutte acharnée entre les deux classes et entre les deux lignes sur la question de savoir s’il faut développer ou non la création littéraire et artistique des amateurs ouvriers, paysans, soldats.

    Le président Mao a toujours prêté une grande attention à la création littéraire et artistique des amateurs et considère la promotion de diverses activités littéraires et artistiques de masse comme une partie importante du travail politico-idéologique auprès des masses durant toutes les périodes historiques de la révolution.

    Les « Interventions » soulignent l’importance des activités littéraires et artistiques de masse en ces termes : « La révolution ne peut progresser et triompher sans la littérature et sans Fart, fussent-ils parmi les plus simples, parmi les plus élémentaires. »

    Le président Mao appelle les écrivains et artistes révolutionnaires à prêter attention à la littérature et à l’art en germe des ouvriers, paysans et soldats et à leurs journaux muraux, reportages, pièces, chants et beaux-arts.

    Il critique de façon acérée la tendance bourgeoise à mépriser et à rejeter les activités littéraires et artistiques de masse. Le grand concept du président Mao d’apprécier et de promouvoir la littérature et l’art de masse incarne, dans le travail littéraire et artistique, la ligne de masse consistant à croire à la puissance créatrice inépuisable des masses, à les respecter et à s’appuyer sur elles.

    Par leur nature réactionnaire et haineuse envers les masses révolutionnaires, Liou Chao-chi, Tchéou Yang et d’autres escrocs politiques se sont opposés toujours à la création littéraire et artistique de masse et l’ont sabotée.

    Ils ont pratiqué, au service des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie, la ligne révisionniste contre-révolutionnaire en matière de littérature et d’art, la ligne diamétralement opposée à la ligne prolétarienne du président Mao.

    A leurs yeux, les ouvriers paysans et soldats sont de l’« ignorance innée », disqualifiés pour composer les poèmes et peindre.

    Ils ont satirisé et ridiculisé autant que possible les amateurs ouvriers, paysans, soldats qui s’engageaient dans la création littéraire et artistique.

    D’ailleurs, ils ont imprégné la littérature et l’art de masse des idées décadentes et des choses vulgaires propres à la bourgeoisie et à la classe des propriétaires fonciers et ont cherché à corrompre et empoisonner les écrivains et artistes amateurs, forçant la ligne révisionniste dans la littérature et l’art de masse dans le but de restaurer le capitalisme. Ce faisant, ils ont exercé une dictature bourgeoise dans le domaine de la culture et préparé l’opinion pour subvertir la dictature du prolétariat.

    La ligne révisionniste contre-révolutionnaire appliquée par Liou Chao-chi, Tchéou Yang et d’autres escrocs en matière de littérature et d’art a été brisée durant la grande Révolution culturelle prolétarienne tandis que la ligne prolétarienne du président Mao en cette matière a profondément pénétré l’esprit du peuple.

    Avec la popularisation des pièces modèles à thème révolutionnaire et sous leur encouragement, les écrivains et artistes amateurs ouvriers, paysans, soldats se servent de la littérature et de l’art comme l’armée destinée à consolider la dictature du prolétariat.

    Ils peignent, sous diverses formes littéraires et artistiques, les héroïques images des ouvriers, paysans et soldats, donnant ainsi un élan tant à la révolution et à la production sur tous les fronts qu’à la révolution prolétarienne en littérature et art.

    Nous devons considérer le développement de la création littéraire et artistique des amateurs comme une tâche importante dans l’application de la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao, dans le développement de la littérature et de l’art socialistes, dans l’occupation des positions idéologique et culturelle et dans la consolidation de la dictature du prolétariat.

    La lutte entre le prolétariat et la bourgeoisie est prolongée, tortueuse et parfois même très aiguë dans le domaine idéologique et culturel. La force bourgeoise s’y cramponne obstinément.

    Le prolétariat doit avoir un puissant contingent de professionnels littéraires et artistiques révolutionnaires et un gros contingent d’amateurs révolutionnaires de la littérature et de l’art afin de tenir fermement en main le bastion de l’idéologie et de la culture.

    Le district de Houhsien, province du Chensi dans le nord-est de la Chine, a lancé en 1958 une campagne de peinture des amateurs.

    Un contingent de peintres, composé pour la plupart de paysans pauvres et moyens-pauvres, a fait son apparition depuis une dizaine d’années.

    Ils ont fait un tour dans plus de 150 brigades de production du district et organisé des expositions sur les histoires de familles paysannes et de villages avec une série de peintures qu’ils ont créées. Cela a donné aux masses une éducation vivante de la lutte de classes et de la lutte entre les deux lignes.

    Le renforcement de la direction exercée par le Parti sur la création des amateurs, c’est essentiellement entreprendre sous le rapport de l’idéologie et de la ligne politique une éducation parmi les écrivains et artistes amateurs ouvriers, paysans, soldats.

    Ces derniers, notamment ceux qui ont surgi au cours de la grande Révolution culturelle prolétarienne, sont nouvelle force montante précieuse dans les rangs de la littérature et de l’art prolétariens.

    Il est donc nécessaire de faire en sorte qu’ils étudient et appliquent consciencieusement la ligne révolutionnaire du président Mao, s’imprègnent du concept de création des œuvres dans l’intérêt de la révolution et avancent fermement le long de la voie de la mise de la littérature et de l’art au service des ouvriers, paysans et soldats et de la politique prolétarienne.

    Le développement constant de la création littéraire et artistique de la grande masse de ces amateurs pose à ceux-ci une exigence plus élevée.

    Comment élever le niveau de leurs œuvres ? Pour les écrivains et artistes amateurs, la clé est, comme

    l’indique le président Mao dans ses « Interventions », « l’étude du marxisme-léninisme et de la société ».

    En conformité avec le principe « que l’ancien serve l’actuel, que ce qui est étranger serve ce qui est national », nous devons, par analyse et critique, apprendre des techniques de description des écrivains anciens et étrangers et nous inspirer de leurs expériences et leçons acquises.

    Mais, à fondamentalement parler, on ne peut perfectionner graduellement ses techniques de description que dans le processus d’aller parmi les ouvriers, paysans et soldats, de se lancer dans leurs luttes et d’étudier le marxisme-léninisme, et dans la pratique même de la création.

    S’écartant de la vie et de la société, de la direction marxiste et prenant les techniques de description comme facteur décisif, les écrivains et artistes amateurs s’engageraient dans une voie erronée.

    Pour transformer la vaste vie sociale en source de création et faire leur la sagesse des masses, les écrivains et les artistes amateurs doivent étudier constamment la société, accepter d’être les écoliers des masses, connaître et comprendre les éléments d’avant-garde parmi les masses et leur pensée avancée ainsi que toutes sortes de gens de la société, et se pénétrer réellement de la pensée et des sentiments des ouvriers, paysans et soldats.

    Au fur et à mesure du développement de la révolution et de l’édification socialistes, les éléments d’avant-garde parmi les masses et les choses nouvelles ne cessent de surgir. La vie pratique change constamment et notre compréhension en doit se développer également.

    Par conséquent, le processus d’étudier la société et d’être les écoliers des masses ne se terminera jamais.

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