Auteur/autrice : IoULeeM0n

  • Que signifie « classe contre classe »? (1971)

    [Publié dans l’Humanité Rouge, décembre 1971.]

    HISTORIQUE

    Le mot d’ordre  » CLASSE CONTRE CLASSE  » est apparu pour la première fois dans notre pays dans une  » lettre ouverte aux membres du Parti  » adressée par le Comité central du Parti communiste français, réuni les 9 et 10 novembre 1927.

    Il correspondait alors essentiellement à une rectification de la ligne du Parti pour lutter dans tous les domaines contre l’opportunisme de droite. Son application immédiate concernait les rapports avec le Parti socialiste (S.F.I.O.). Dans ce domaine, la question N° 1 était évidemment celle des élections.

    Mais que disait exactement cette  » lettre ouverte  » ?

    Elle avait d’abord pour objet de souligner que l’aspect électoral de la tactique de  » Front unique  » ne devait être tenu que pour un  » cas particulier  » et non son seul aspect. Il fallait  » hâter le rassemblement des masses laborieuses sous la direction du prolétariat et de son Parti communiste pour une lutte intransigeante contre toutes les fractions de la bourgeoisie « .

    Il fallait redonner aux travailleurs une nette conscience de l’opposition irréductible des classes, alors que cinquante années de régime parlementaire bourgeois et de  » pseudo-démocratie  » avait sensiblement obscurci cette réalité inhérente au régime capitaliste. On en était encore à la conception  » des Rouges contre les Blancs « .

    Le Parti devait lui opposer désormais la juste conception prolétarienne  » classe contre classe « . 

     » Une telle formule, expliquait la lettre, est d’autant plus indispensable que le Parti apparaît encore aux yeux d’un grand nombre de travailleurs comme le  » PARTI LE PLUS A GAUCHE  » et qu’une tactique mécanique de désistement pour le candidat de  » GAUCHE  » placé avant le militant communiste laisse s’accréditer, en dépit de nos déclarations, l’apparence du Parti communiste  » AILE EXTRÊME DU CARTEL DES GAUCHES « , ou élément participant d’un  » NÉO-CARTEL « .

    Or un Parti communiste est un Parti du prolétariat, totalement indépendant des Partis de la bourgeoisie. Il était donc indispensable de dissiper sur le plan électoral, comme sur tous les plans, toute interprétation erronée à ce sujet. Ainsi la  » lettre  » du Comité central proposait-elle aux militants de base de discuter et d’adopter la tactique électorale suivante :

     » Le Parti communiste opposera au second comme au premier tour ses candidats aux candidats bourgeois, radicaux comme réactionnaires.
    Le Parti communiste proposera immédiatement au Parti socialiste la formation au second tour d’un bloc ouvrier, en vue du maintien contre TOUS les candidats bourgeois, du socialiste ou du communiste. Le désistement mutuel des deux Partis se réclamant de la classe ouvrière (1) sera conditionné par l’acceptation d’un programme minimum.

    Le Parti communiste déclare qu’au cas où le Parti socialiste repousserait sa proposition du Bloc ouvrier et Paysan, le Parti communiste se réserve de maintenir un candidat prolétarien en face de tous les chefs socialistes qui accomplissent une besogne contre-révolutionnaire et qui se déclarent les défenseurs de la démocratie bourgeoise contre le communisme. « 

    La lutte entre authentiques communistes et opportunistes de droite s’engagea dans l’ensemble du Parti.

    Dans les cellules, la discussion se poursuivit pendant plus de cinq mois, jusqu’après les élections parlementaires d’avril 1928. Au Comité central, la nouvelle tactique ne l’emporta tout d’abord que de haute lutte. Lors de la session suivant celle où la  » Lettre ouverte  » avait été adoptée (mais seulement comme  » proposition  » à soumettre aux militants), en janvier 1928, le Comité central ne ratifia le mot d’ordre  » classe contre classe  » que par 23 voix contre 13.

    Les  » propositions  » découlant de la rectification en cours avaient d’ailleurs été transmises à la Direction du Parti socialiste et rendues publiques dans  » L’Humanité  » dès le 27 novembre 1927, sans attendre la fin de la discussion à la base. Evidemment les opportunistes de droite protestaient contre ce qu’ils gratifiaient de  » violation du centralisme démocratique « . Ces  » Propositions  » préservaient le  » programme minimum  » et précisaient :

     » Classe contre classe, telle est la formule d’action commune que nous vous proposons. Un tel bloc de classe comporterait évidemment, dès à présent, l’adoption de mesures propres à en assurer l’élargissement hors du cadre électoral pour une lutte de tous les instants et sur tous les terrains contre la réaction blanche et tricolore. « 

    Les  » chefs  » socialistes et le Populaire (2) répondirent par des injures. Il n’y eut aucun accord, ni électoral ni autre. Alors, sous l’impulsion de Pierre Sémard, le Bureau politique du Parti communiste s’adressa directement aux ouvriers socialistes de base :

     » Notre Parti avec plus de force que jamais se tourne vers les ouvriers socialistes… Les chefs n’ont pas voulu l’entendre. Ils ont considéré que le programme des revendications immédiates pour lesquelles les travailleurs doivent lutter était une  » INSOLENCE  » à leur égard.

    Mais les travailleurs, y compris les ouvriers socialistes, sauront réaliser leur front uni de combat pour résister au danger qui les menace « .

    Dans  » l’Humanité  » Marcel Cachin écrivait :  » Les communistes se tournent vers les ouvriers pour leur demander avec insistance de réfléchir sur l’attitude présente de leurs chefs. Et puisque ceux-ci ont repoussé, une fois encore, la proposition ferme de front unique des communistes, c’est à ceux de la base que nous renouvellerons notre appel, sûrs qu’il finira par être entendu. « 

    Le résultat des élections législatives d’avril 1928 démontra que les travailleurs approuvaient la nouvelle ligne du Parti communiste  » Classe contre classe « . Avec 1 060 334 voix, il progressait de 184 523 voix par rapport au précédent scrutin.

    Mais il perdait 11 députés, régressant de 25 à 14. Au passage, signalons que la duplicité du système électoral bourgeois fut particulièrement éclatante lors de ce scrutin : un parti réactionnaire, l’Union Républicaine Démocratique (U.D.R.) recueilli 1 008 244 suffrages. Avec 50 000 voix de moins que le Parti communiste, il obtint 142 députés, soit 128 députés de plus que le Parti de la classe ouvrière !!

    En ce sens la tactique  » Classe contre classe  » qui ne visait pas à conquérir des sièges de députés, mais avant tout à réaliser dans la lutte sur tous les plans le bloc de la classe ouvrière, constituait un précieux enseignement pour démasquer l’emploi de l’électoralisme par la bourgeoisie et ses laquais, les chefs socialistes S.F.I.O. et pour combattre les illusions électoralistes encore profondes et tenaces dans les esprits des travailleurs.

    Mais la ligne  » Classe contre classe  » fut d’abord appliquée de manière sectaire et dogmatique, les ouvriers socialistes étant confondus avec leurs chefs et traités de  » social fascistes « . Puis, Thorez, devenu secrétaire général, impulsa une première correction qu’il baptisa lui-même  » tournant  » pour ramener l’ensemble du Parti à une pratique plus juste telle qu’elle aurait dû être poursuivie malgré les injures et la politique des chefs socialistes.

    Dans  » L’Humanité  » du 6 janvier 1931, il écrivit :

     » C’est à nous, communistes, qu’il appartient de dénoncer quotidiennement, afin de les faire échouer, tous les plans du patronat et des équipes politiciennes, qu’il installe dans les ministères.

    C’est à nous, communistes, qu’il appartient de déjouer les manœuvres subtiles des social-réformistes qui feront tout pour briser l’élan prolétarien… C’est à nous, communistes , de rassembler les prolétaires, TOUS les prolétaires, pour une lutte organisée et consciente en faveur des revendications corporatives et contre toutes les manifestations de l’oppression capitaliste.

    C’est à nous, communistes, d’unir aux ouvriers, champions de la lutte contre la bourgeoisie, les couches les plus exploitées de la petite-bourgeoisie urbaine et rurale. C’est à nous, communistes, qu’il appartient de diriger les efforts des combattants ouvriers de telle façon qu’ils aboutissent à la liquidation du régime capitaliste, à la dictature du prolétariat. « 

    La ligne du Parti communiste devait être :

     » Lutte plus vigoureuse que jamais contre l’ensemble des organisations socialistes ; main tendue, front unique avec les ouvriers socialistes. « 

    Thorez déclarait à cette époque :

     » Il faut arracher le masque de la social-démocratie, le masque de sa prétendue opposition qui trompe encore les ouvriers. « 

    On sait malheureusement que ce Thorez-là allait encore bientôt faire place à un autre Thorez. Ce dernier allait  » réviser  » le principe même de la tactique  » Classe contre classe « .

    Laissant libre cours à un opportunisme de droite à base d’électoralisme, de parlementarisme et de goût pour la participation aux gouvernements bourgeois, il allait, à l’occasion du Front populaire, substituer à la ligne  » Classe contre classe  » la fameuse ligne sans principe  » Tout pour le Front populaire, tout par le Front populaire « . Depuis lors, la tactique  » Classe contre classe  » a été complètement abandonnée par le PCF.

    Une dernière précision s’impose encore, non sans importance :  » Classe contre classe  » résulta de l’application correcte des directives de l’Internationale communiste contenues dans une lettre au Parti Français en date du 2 avril 1927 et concernant les élections législatives prévues pour 1928.

    Un nouveau message insista dans le même sens au mois de septembre 1927 et sans doute est-ce à la suite de cette nouvelle démarche de l’Internationale que le Comité central du Parti communiste français décida la publication de sa  » Lettre ouverte aux membres du Parti « , moins de deux mois plus tard.

    A la veille des élections législatives, le IXe Plénum de l’Internationale, publia, le 9 février 1928, une longue résolution sur la situation économique et politique en France justifiant la nouvelle ligne adoptée.

    Enfin, siégeant du 17 juillet au 1er septembre 1928, le VIe Congrès de l’Internationale communiste s’appuya sur l’exemple français pour étendre à tous les Partis occidentaux la directive  » Classe contre classe « . Il dénonça avec vigueur les partis socialistes :

     » Le processus d’embourgeoisement des cadres supérieurs de la bureaucratie ouvrière est consciemment appuyé et favorisé par la social-démocratie qui a passé de la défense timide à l’appui ouvert et à l’édification active du capitalisme, des phrases sur la lutte des classes à la prédiction de la  » paix industrielle « , de la défense de la patrie à la préparation de la guerre contre l’U.R.S.S. (Kautsky), de la défense en parole des colonies à un appui direct de la politique d’oppression coloniale, du pacifisme petit-bourgeois à la déification de la S.D.N. impérialiste, du révisionnisme faussement marxiste au libéralisme du Labour Party britannique (3). « 

    Le VIe Congrès de l’Internationale communiste concluait sur un point capital :

     » Cette tactique modifie la FORME, mais ne change nullement le contenu principal de la tactique du front unique. Le renforcement de la lutte contre la social-démocratie déplace le centre de gravité du front unique VERS LA BASE, mais ne diminue nullement, augmente même encore, le devoir des communistes de faire la distinction entre les OUVRIERS social-démocrates, qui se trompent en toute sincérité, d’une part, et les leaders social-démocrates vils serviteurs de l’impérialisme, d’autre part. « 

    CONTENU ACTUEL DU MOT D’ORDRE  » CLASSE CONTRE CLASSE « 

    La contradiction fondamentale de la société française n’a pas changé depuis 1927, mais elle est devenue beaucoup plus aiguë. Le capitalisme monopoliste d’Etat dominait déjà la France il y a 45 ans, mais son caractère oppressif était moins généralisé et donc moins ressenti qu’aujourd’hui. Depuis lors, l’antagonisme entre la classe ouvrière et la bourgeoisie capitaliste s’est exacerbé sur tous les plans.

    Les évènements de mai-juin 1968 et les formes de lutte violentes souvent pratiquées depuis par les travailleurs annoncent et préparent le dénouement de la contradiction inhérente au système capitaliste parvenu à son stade suprême ; la révolution prolétarienne est de nouveau à l’ordre du jour, même si la France n’est pas encore entrée dans la phase pré-révolutionnaire proprement dite.

    Le mot d’ordre  » Classe contre classe  » correspond à cette situation et signifie avant tout :  » Classe ouvrière contre bourgeoisie « . Bien entendu, il faut entendre par  » bourgeoisie  » la bourgeoisie capitaliste, c’est-à-dire l’ensemble du patronat exploiteur et ses laquais, monopoliste ou non monopoliste.

    Que comprend la  » classe ouvrière  » ?

    Lénine enseigne que la classe ouvrière comporte deux parties distinctes, l’avant-garde et la masse. L’expérience de la révolution bolchévique a montré que le Parti révolutionnaire prolétarien s’était identifié à l’avant-garde pour parvenir à entraîner la masse, c’est-à-dire en définitive la  » classe  » entière.

    Mao Tsé-toung, à l’occasion de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne en Chine, a souligné que les contradictions au sein de la classe ouvrière ne peuvent pas devenir ou rester antagoniques, parce qu’elles se situent au sein d’une seule et unique classe dont les intérêts objectifs sont les homogènes ; ce sont des contradictions  » au sein du peuple « , donc susceptibles de recevoir de justes solutions.

    L’analyse du dirigeant chinois concernait une classe ouvrière vivant sous dictature du prolétariat, mais sa valeur théorique n’en demeure pas moins valable pour une classe ouvrière pour une classe ouvrière vivant sous dictature de la bourgeoisie. ;

    Le contenu de classe de la ligne  » Classe contre classe  » implique donc la réalisation de l’unité de la classe ouvrière, dans la lutte de classe.

    Les dirigeants révisionnistes parlent sans cesse de l’unité, mais ils ne se préoccupent nullement de développer et consolider par priorité l’unité de la classe ouvrière. Ils cherchent essentiellement à promouvoir une unité sans principe et la plupart du temps seulement au sommet entre les bureaucrates de leur Parti ou de la C.G.T. et différentes formations politiques ou syndicales de la petite et moyenne bourgeoisies.

    Le  » Manifeste de Champigny « , le  » Programme pour un gouvernement démocratique d’union populaire  » visent à créer le rassemblement de  » toutes les victimes des monopoles « , en réalisant, dans une lutte illusoire, l’unité des travailleurs, des couches moyennes et du patronat non monopoliste !

    Pour les marxistes-léninistes l’unité conserve d’abord son contenu de classe : elle est prolétarienne. A son sujet, Lénine parle de  » la forme SUPREME de l’union de classe des prolétaires  » et il précise que  » le PARTI RÉVOLUTIONNAIRE DU PROLÉTARIAT…(ne) méritera pas ce nom aussi longtemps qu’il ne saura pas lier les chefs, la classe et les masses, en un tout homogène, indissoluble « .

    Par  » masses  » Lénine désigne ici les  » masses ouvrières « , comme en atteste le contexte de ce passage extrait de  » La maladie infantile du communisme, le gauchisme « .

    En France, aujourd’hui, comme hier, la force dirigeante de la révolution, c’est la classe ouvrière. Elle s’identifie d’ailleurs avec la force principale. En lançant le mot d’ordre  » Classe contre classe « , les marxistes-léninistes reconnaissent et proclament ces deux caractères spécifiques de la classe ouvrière, classe dirigeante et force principale de la révolution prolétarienne.

    Mais différents groupes s’autoproclamant  » maoïstes  » n’ont pas une position juste sur cette question théorique décisive. Par exemple, un groupe né d’une scission d’étudiants de  » L’Humanité Rouge  » n’a pas hésité à  » théoriser  » à ce sujet et à contester la ligne  » Classe contre classe  » en la qualifiant de vieilleries du P. »C. »F. des années 30.

    De tels faits témoignent d’une lutte en cours pour ou contre le rôle dirigeant hégémonique de la classe ouvrière dans la préparation de la révolution prolétarienne en France.

    Il paraît que pour ces jeunes militants étudiants, la ligne  » Classe contre classe  » serait une ligne sectaire. Cette idée est erronée.

    Si son application pratique correspond correctement à son contenu, la ligne  » Classe contre classe  » ne signifie pas plus aujourd’hui qu’en 1927,  » Classe ouvrière contre couches moyennes ou petite bourgeoisie « .

    Soyons donc clairs et précis. Ce qui est principal, prioritaire pour le mouvement révolutionnaire, c’est la réalisation de l’unité de classe de la masse ouvrière, sous la direction de son avant-garde organisée, c’est-à-dire du Parti révolutionnaire prolétarien. C’est ce qu’on appelle encore la réalisation du  » Front unique  » de la classe ouvrière (5).

    Toutefois cette tâche n’exclue nullement ce qui est secondaire, à l’étape actuelle, mais va devenir principal à une étape ultérieure : l’unité d’action (4) avec les couches sociales non prolétariennes, mais objectivement intéressées par la révolution prolétarienne : petite-bourgeoisie (6), paysans pauvres et semi-prolétaires, paysans moyens endettés.

    Voilà pourquoi les marxistes-léninistes portent d’abord tous leurs efforts vers les entreprise, qu’elles soient grandes (monopolistes ou  » nationalisées  » à la mode bourgeoise), moyennes ou petites, et doivent aussi, secondairement, consacrer une grande attention à gagner les couches non prolétariennes au juste combat  » Classe contre classe  » dirigée par la classe ouvrière et son Parti de classe.

    FORME TACTIQUE DU MOT D’ORDRE << CLASSE CONTRE CLASSE >>

    La réalisation de l’unité de classe de la classe ouvrière ne se décrète pas du sommet d’un parti ou d’une confédération syndicale. Elle résulte d’une longue et patiente bataille de classe pour arracher les masses ouvrières aux influences idéologiques du système capitaliste. Dans notre pays, l’idéologie bourgeoise domine encore la classe ouvrière sous des formes variées, tels que l’esprit petit-bourgeois ou la mentalité révisionniste.

    Aujourd’hui, le Parti  » communiste  » français se proclame lui-même  » Parti de la classe ouvrière « . Mais cette prétention est accueillie avec ironie ou scepticisme par de nombreux travailleurs, qui le tiennent désormais pour un  » Parti de la bourgeoisie « , ayant pris le relais historique du Parti socialiste dans sa fonction anti-communiste et contre-révolutionnaire.

    Le Parti  » socialiste  » a conservé l’épithète  » socialiste « , mais il y a plusieurs décennies qu’il s’agit là d’une usurpation malhonnête. Le Parti  » communiste  » français conserve de même l’épithète  » communiste « , mais depuis 1956 sa dégénérescence révisionniste l’a définitivement vidé de tout contenu  » communiste  » et révolutionnaire.

    Néanmoins le P. »C. »F. conserve une influence néfaste certaine sur la classe ouvrière. Or le  » Front unique  » ou véritable unité de classe du prolétariat ne peut pas se réaliser en dehors de la base. La  » classe « , ce sont les  » masses  » ouvrières. C’est pourquoi le mot d’ordre  » Classe contre classe  » est étroitement lié à la forme tactique de réalisation du  » Front unique  » A LA BASE. Il nécessite fondamentalement  » L’UNITE A LA BASE ET DANS L’ACTION « .

    C’est ici que surgissent, aujourd’hui, les difficultés. Car les marxistes-léninistes sont amenés à livrer une véritable bataille de classe justement au sein de la classe ouvrière elle-même.  » Arracher la classe ouvrière à l’influence du révisionnisme moderne  » est une entreprise historique indispensable, elle exige une lutte de tous les instants sous des formes multiples, cachées ou publiques, dans les syndicats comme de l’extérieur des syndicats, dans les entreprises d’abord mais aussi dans les quartiers ouvriers et les bidonvilles, en un mot partout où se trouvent, au travail ou dans leur vie quotidienne, les masses ouvrières.

    Mais la lutte contre le révisionnisme ne doit pas faire oublier celle tout aussi nécessaire contre la bourgeoisie elle-même. Les armes du pouvoir, la participation, l’électoralisme, etc. ne sont pas efficacité. Et souvent c’est en se montrant les meilleurs contre le gouvernement capitaliste qu’on parvient à gagner les travailleurs encore trompés ou influencés par le révisionnisme moderne.

     » L ‘unité à la base et dans l’action  » voit déjà et verra jaillir des formes multiples, nées de l’esprit créateur des masses ouvrières et du peuple. Là où les meilleures de ces formes, c’est-à-dire les plus efficaces, naissent et naîtront de la pratique. Ainsi dans la Russie du début du siècle, de 1905 à 1917, se précisa et s’enrichit la forme des Soviets (Conseils). Ces unités de base du peuple révolutionnaire étaient placées d’abord sous la direction des  » menchéviks  » et des  » socialistes révolutionnaires  » mais passèrent enfin sous celle des meilleurs combattants de la cause prolétarienne, les  » bolchéviks « .

    Les marxistes-léninistes observent une attitude de principe vis-à-vis des  » masses  » ouvrières. Ils savent qu’elles ont un intérêt objectif à la révolution prolétarienne, mais qu’elles sont encore trompées subjectivement. Pour les gagner, les marxistes-léninistes doivent recourir exclusivement à l’explication, à la persuasion, à la conviction. Mais jamais à la contrainte ou à la tromperie. Le succès ne vient pas sans de longs efforts prolongés. Mais il viendra inéluctablement.

    Vis-à-vis des militants de base du Parti révisionniste, il faut reprendre les enseignements de 1927, car ils occupent aujourd’hui, vis-à-vis des marxistes-léninistes, la place qu’occupaient alors les ouvriers socialistes vis-à-vis des membres du P.C.F.

    La tactique du front unique classe contre classe consiste à faire passer la ligne de démarcation entre les communistes marxistes-léninistes unis à tous les ouvriers acceptant la lutte de classe conséquente, membres ou non de la C.G.T. et du P. »C. »F. d’une part, et la bourgeoisie comprenant ses commis infiltrés au sein de la classe ouvrière, les dirigeants révisionnistes du P. »C. »F. et de la C.G.T. d’autre part.

    Voilà pourquoi les marxistes-léninistes soutiennent tout responsable ou militant C.G.T. ou membre du P. »C. »F. quand il développe et poursuit une action sous le signe de la lutte de classe. Voilà pourquoi les marxistes-léninistes démasquent sans ambiguïté tout responsable ou militant C.G.T. ou membre du P. »C. »F. quand il pratique la collaboration de classe.

    Evidemment comme les  » chefs  » socialistes en 1927-1930, les dirigeants révisionnistes du P. »C. »F. et de la C.G.T. méritent d’être stigmatisés sans nulle équivoque et sans trêve, parce que leur ligne fondamentale est passée désormais au service de la bourgeoisie, au service de l’ennemi de classe du prolétariat.

    CARACTERE STRATEGIQUE DE LA LIGNE  » CLASSE CONTRE CLASSE « 

    La classe ouvrière est  » la classe révolutionnaire jusqu’au bout « .  » En s’émancipant, elle émancipera les autres classes exploitées « . Ce sont là des enseignements fondamentaux de Marx et Engels. Ils ont valeur de principes, qui restent parfaitement valables aujourd’hui.

    Le printemps révolutionnaire de 1968 comme toutes les luttes actuelles témoignent de cette réalité historique : seule la classe ouvrière est capable de s’opposer victorieusement à la bourgeoisie capitaliste. Le pouvoir ne redoute pas les mouvements non prolétariens et parvient toujours à les dominer, si violents soient-ils.

    Mais il éprouve une véritable terreur à l’idée de voir le prolétariat se dresser dans la lutte. En ce sens, le spectre séculaire de la Commune de Paris hante la quiétude des ministres, des banquiers, des industriels, des hobereaux. En ce sens, la création du P.C.M.L.F. le 30 décembre 1967 et l’explosion révolutionnaire de 1968 les a tous brutalement réveillés.

    Si la classe ouvrière engage la lutte révolutionnaire, si son Parti révolutionnaire prolétarien l’entraîne à la préparation de la révolution, alors tous les rapports de classes vont entrer en mouvement. Tout aiguisement de la contradiction fondamentale de notre société influera aussitôt sur les contradictions secondaires.

    Les oppositions entre la petite-bourgeoisie, les couches les plus opprimées de la paysannerie d’une part, et la bourgeoisie capitaliste d’autre part, vont se modifier et s’aiguiser. Les hésitations de ces couches sociales intermédiaires vont se trouver confrontées avec une situation plus radicale et contrainte de se fixer sur un engagement plus décisif.

    Les contradictions insurmontées entre les groupes révolutionnaristes petits-bourgeois voleront en éclat et leurs étudiants, intellectuels et autres représentants n’auront plus qu’à suivre le prolétariat en renonçant définitivement à vouloir le diriger.

    Dans la situation actuelle, la combativité de la classe ouvrière conditionne celle des autres couches et leur ralliement plus massif au mouvement révolutionnaire de masses. La mission historique de la classe ouvrière, c’est de conduire à la révolution non seulement les travailleurs mais aussi les petits-bourgeois et les paysans ayant intérêt à la destruction du système et de l’Etat capitalistes. Mais dans cette voie il ne peut pas y avoir d’autre classe dirigeante que la classe ouvrière.

    En ce sens, la ligne  » Classe contre classe  » présente un caractère stratégique d’une extrême importance. Et c’est justement cet aspect que trahit délibérément la ligne révisionniste de  » rassemblement majoritaire des masses  » préconisée par le Parti  » communiste  » français pour conduire à la  » démocratie avancée « , étape présentée comme préalable à l’ouverture d’une voie vers le socialisme.

    Ce  » rassemblement majoritaire  » reprend la vieille tactique du  » Tout pour le Front uni « , qui amena l’échec de la classe ouvrière avec la trahison et l’effondrement du Front populaire, dont le Parti communiste n’avait pas assumé la direction en s’appuyant d’abord et avant tout à la base sur les masses ouvrières.

    C’est la même ligne que celle qui prévaut actuellement au Chili, où la direction du  » passage pacifique  » au socialisme est assumée par des politiciens et partis de la petite-bourgeoisie, et non par un Parti de classe du prolétariat.

    Face à la trahison révisionniste du rôle hégémonique de la classe ouvrière, la ligne  » Classe contre classe  » apparaît, comme en 1927, à l’opposé de l’opportunisme de droite qui a débouché maintenant sur la capitulation et la soumission des dirigeants du P. »C. »F. vis-à-vis de la petite-bourgeoisie.

     UNITÉ A LA BASE ET DANS L’ACTION !

    CLASSE CONTRE CLASSE !

     8 décembre 1971 

    (1) Contrairement à sa situation présente, à cette époque le Parti socialiste (S.F.I.O.) comptait encore de nombreux militants ouvriers.

    (2)  » Le Populaire « , quotidien central du Parti socialiste (S.F.I.O.), dirigé par Léon Blum.

    (3) La S.D.N. : Société des Nations

    (4) Cette unité d’action débouchera sur un Front uni. Mais c’est là un autre sujet fondamental à traiter.

    (5) Ce  » Front unique  » n’a rien à voir avec le  » Front unique ouvrier  » préconisé par l’AJS, dont le contenu est une alliance de sommets entre les Partis socialiste, révisionniste, PSU et évidemment l’AJS, et les deux confédérations syndicales CGT et FO (à l’exclusion de la CFDT)

    (6) Y compris évidemment les étudiants et intellectuels progressistes qui ne constituent pas, en eux-mêmes, une classe ou une couche sociale.

    =>Retour au dossier PCMLF, PCR(ml), VLR, UCF-ML,
    Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe

  • Première page du n°1 de « l’Humanité Nouvelle » (1968)

    [publiée en ronéo sur 4 feuilles recto-verso fin août 1968.]

    Le 12 juin 1968, le gouvernement au service des intérêts de la bourgeoisie monopoliste a décrété la dissolution du Parti communiste marxiste-léniniste de France.

    Cette mesure est un acte de violence décidée en violation de la légalité bourgeoise elle-même. Elle s’appuie sur un décret de 1936 destiné à mettre hors d’état de nuire des ligues fascistes armées, avec lesquels le Parti communiste marxiste-léniniste de France n’a évidemment rien de commun.

    Elle témoigne de la faiblesse croissante du pouvoir capitaliste aux prises avec une crise économique et politique née de ses propres contradictions, en France comme sur le plan mondial.

    Elle résulte du fait que la tempête révolutionnaire qui s’est déchaîner contre lui aux mois de mai et juin 1968, l’à contraint à recourir à des méthodes de caractère autoritaire. La dictature du capital ne s’exerce plus dans notre pays dans le cadre d’une république démocratique bourgeoise libérale, mais dans celui d’un tel système « en voie de fascisation ».

    Au surplus, la dissolution du Parti communiste marxiste-léniniste de France est intervenue à la suite d’une campagne de dénonciation et de provocations poursuivie contre les marxistes-léninistes depuis plusieurs années par les dirigeants révisionnistes du Parti « communiste » français.

    Elle constitue un « cadeau » à la clique de Waldeck-Rochet et Georges SEGUY en récompense des services éminents qu’ils ont rendus à la bourgeoisie capitaliste.

    Ils lui ont offert en effet, au moment le plus crucial, des solutions inespérés pour résoudre ses difficultés inextricables: le 22 mai 1968, à l’Assemblée nationale, le secrétaire général du parti révisionniste a préconisé de recourir à des élections générales, proposition qui fut retenue une semaine plus tard par De Gaulle lui-même; le 25 mai 1968, le secrétaire de la C.G.T., membre du bureau du Parti révisionniste.

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    Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe

  • Tract du 30 mai 1968

    CONTRE LES MONOPOLES
    CONTRE LE FASCISME
    ORGANISONS LE POUVOIR POPULAIRE RÉVOLUTIONNAIRE

    Dans son discours du 30 Mai, De Gaulle, Président de la République depuis le coup de force du 13 Mai, réapparaît sans fard sous le visage d’autocrate et de chef de parti au service des intérêts de la grande bourgeoisie monopoliste.

    Plutôt que d’accorder aux étudiants, aux paysans, aux travailleurs la satisfaction de toutes leurs aspirations tant sur le plan politique que sur le plan économique, De Gaulle préfère déclarer la guerre au peuple.

    Sous la pression de la réprobation populaire qui a gagné les rangs mêmes de ses supporters, De Gaulle s’est trouvé contraint d’abandonner son projet de référendum plébiscitaire.

    Mais, en stratège rusé et tenace, il manœuvre pour annuler les effets désastreux de cette défaite et lance des attaques de forme nouvelle : en premier lieu, il dissout l’assemblée nationale.

    En agissant de la sorte, il manifeste le mépris dans lequel la haute bourgeoisie tient le système parlemen taire lorsqu’il risque de ne plus la servir.

    Il apporte ainsi la prouve de la vanité, réaffirmée depuis des années par les marxistes-léninistes, de la fameuse « voie pacifique » ou « parlementaire » prônée par les dirigeants révisionnistes du parti « communiste » français pour assurer le passage du capitalisme au socialisme.

    Le discours menaçant de De Gaulle a les mêmes accents que ceux de tous les apprentis dictateurs de l’histoire. Il est dans le plus pur style du 18 Brumaire et du 2 Décembre.

    Mais depuis lors le peuple a beaucoup appris et n’est pas disposé à se laisser intimider par le chantage à la violence de classe proféré au nom de la classe exploiteuse au pouvoir.

    De Gaulle a certes « envisage » toutes les situations possibles, il le révèle lui-même.

    C’est-à-dire que son prétendu voyage à Colombey-les-deux-églises n’a été en vérité qu’une tournée d’état-major des forces de la bourgeoisie, il n’est pas impossible même qu’un contact secret ait été établi avec le gouvernement de l’Allemagne fédérale, qui craint comme le feu que ne s’instaure en France un régime socialiste qui constituerait un dangereux exemple pour les travailleurs et les étudiants d’Outre-Rhin.

    En second lieu, De Gaulle lance un appel direct à ses propres groupes d1 « action civique », dont on sait de longue date qu’ils sont encadrés par les pires aventuriers recrutés dans les milieux les plus tarés dans la « pègre’ la plus authentique, comme naguère le furent sous Pétain les « milices » de triste mémoire.

    Déjà, hier soir, la plus fine fleur de la bourgeoisie réactionnaire de Paris s’est livrée à une manifestation anti-ouvrière de grande ampleur, pour la défense de ses privilèges de classe.

    Hier également, le Préfet de Strasbourg a lancé un appel public aux militants de l’U.D. Vème ALSACE pour qu’ils s’organisent en troupes de combat. La neutralité légale des plus hauts fonctionnaires départementaux s’est trouvée là violée avec cynisme.

    Face à cette levée en masse des troupes gaullistes et fascistes, face à cette initiative grosse de violence prise par le chef de la grande bourgeoisie monopoliste, les larges masses laborieuses du peuple doivent avant tout compter sur elles-mêmes, prendre conscience de la force irrésistible qu’elles représentent si elles savent s’unir et s’organiser dans la lutte.

    Seule, en effet, l’unité révolutionnaire la plus totale des ouvriers, des paysans, des étudiants est susceptible de permettre au peuple d’opposer au fascisme la volonté démocratique de la nation, de faire triompher ses aspirations en renversant le pouvoir des monopoles, en établissant un pouvoir populaire révolutionnaire.

    Face à la violation de la profonde volonté souveraine du peuple, seule légitimité historique valable, les travailleurs, où qu’ils soient, doivent constituer leurs propres organisations de lutte.

    Partout il est indispensable d’organiser très vite des comité d’action à la base, regroupant les hommes et les femmes de toutes origines politiques, philosophiques et mêmes confessionnelles présentant cette seule caractéristique commune qu’ils sont décidés à se dresser contre le pouvoir des monopoles, contre les fascistes.

    Dans les usines, les grévistes qui disposent des moyens de production, doivent envisager dans un proche avenir qu’ils seraient conduits à en assurer eux-même la gestion au bénéficedu peuple.

    II est positif à cet égard que dans certaines villes se soient déjà organisés des systèmes de paiement par tickets syndicaux substitués à la monnaie courante.

    Les cheminots doivent exercer la plus extrême vigilance pour éviter -que les trains ne soient utilisés contre le peuple par les forces de répression. Il se peut par contre que les trains doivent être utilisés pour la sauvegarde des droits et des intérêts du peuple.

    Bien entendu, dans les circonstances nouvelles, des manœuvres actives contre-révolutionnaire vont intervenir. Le seul critère pour démasquer un agent provocateur au service de la bourgeoisie, c’est de le faire juger par les masses populaires.

    Celui qui désirera agir insidieusement pour briser l’élan des travailleurs devra être rapidement éliminé connue serviteur de la répression, des monopoles, du fascisme.

    II appartiendra à l’histoire de juger l’immense responsabilité des diri géants réformistes et révisionnistes, qui, depuis des années ont endormi les masses laborieuses en leur préchant la possibilité d’une conquête du pouvoir par les élections. Fort heureusement, les travailleurs se sont réveillés à l’appel exemplaire et héroïque des jeunes étudiants et ouvriers qui ont eu l’initiative de riposter par la violence révolutionnaire à celle de la bourgeoisie.

    A BAS LE POUVOIR DES MONOPOLES !
    A BAS LE RÉGIME POLICIER !

    NON A LA DICTATURE DE LA BOURGEOISIE MONOPOLISTE ! NON AU FASCISME !

    UNITÉ A LA BASE ET DANS L’ACTION !
    ORGANISONS PARTOUT DES COMITÉS D’ACTION REVOLUTIONNAIRE !

    FRONT UNI ANTI-MONOPOLISTE ET ANTI-FASCISTE !

    VIVE LE POUVOIR POPULAIRE RÉVOLUTIONNAIRE.

    Le Comité central du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France, Paris, le 30 Mai 1968 – 1 heure

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  • Communiqué du 28 mai 1968

    Au 25eme jour de la lutte révolutionnaire des ouvriers et des étudiants et alors que le mouvement se renforce dans toute le pays, malgré les pressdms la répression et les manoeuvres du pouvoir des monopoles et de sds complices, un certain nombre de conclusions importantes peuvent d’ores et déjà être dégagées tant des aspects positifs que des aspects négatifs de la lutte en cours

    1° – Les dirigeants révisionnistes du P. »C. »F. et de la C.G.T. se sont révélés au grand jour cornue la courroie de transmission du pouvoir des monopoles au sein de la classe ouvrière et les agents delà bourgeoisie à l’intérieur du mouvement des masses.

    Le désaveu par les travailleurs de RENAULT, CITROEN, BERLIET, RHODIACETA, SUD AVIATION, etc… des accords de trahison conclus, sur leur dos par les bonzes révisionnistes et autres, montrent que la classe ouvrière commence à voir clair dans leur jeu, mais l’influence des bonzes et politiciens révisionnistes reste grande au sein des masses travailleuses et le pouvoir aux abois s’efforce de la renforcer, ainsi nue cela apparaît clairement à la lecture de la presse bourgeoise et à l’audition de la radio gouvernementale :

    Or, ces derniers ne veulent pas la révolution et pas même l’aboutissement des revendications économiques de la classe ouvrière dans la mesure où cela mettrait en danger les fondements mêmes de la société capitaliste tant en France que dans le reste du monde.

    Avant renoncé à la voie révolutionnaire, ils en sont arrivés de compromis en reniements à la trahison complète des idéaux du -prolétariat. Il est donc absolument indispensable de tout mettre en oeuvre pour nue la classe ouvrière dans sa masse soit arrachée rapidement à l’influence et à l’encadrement des dirigeants poli tiques et syndicaux révisionnistes.

    De premiers et importants succès ont été obtenus dans ce domaine. Les militants de notre parti doivent constituer l’élément moteur de ce processus de libération et de démystification.

    2° – Le pouvoir bourgeois n’existe plus que par l’intervention ou la menace permanente de ses forces de répression.

    En face de lui se développe le pouvoir populaire révolutionnaire des ouvriers dans les usines, chantiers, services publics, etc… des étudiants dans les facultés, et des comités d’action qui s’implantent sur la base du quartier, de la localité ou du lieu de travail.

    Ces comités doivent constituer la base du front uni des forces qui veulent la révolution socialiste.

    Il importe donc d’impulser un développement impétueux de ce pouvoir populaire, et en particulier de faire en aorte que les comités d’action se multiplient et se consolident rapidement dans toutes les entreprises, services publics, chantiers, bureaux, etc…

    Sans participation massive et active de la classe ouvrière, il n’est pas possible de mener le mouvement révolutionnaire actuel a. la victoire.

    3°) Sur le plan syndical, les militants ouvriers doivent se révolter contre les bonzes révisionnistes et réformistes en déployant largement le drapeau du syndicalisme révolutionnaire, avec comme perspective l’existence en France d’une centrale révolutionnaire répondant aux besoins et aux aspirations de la classe ouvrière.

    4*) Au cours de ces derniers jours il est apparu clairement que les monopoles capitalistes, se préparant à toute éventualité, envisagent une telle relève « de gauche » du pouvoir gaulliste, à la faveur par exemple d’une réponse négative au référendum plébiscite du 16 Juin prochain.

    Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France met en garde la classe ouvrière , la paysannerie pauvre, les étudiants révolutionnaires contre toute relève de cette nature.

    Le référendum-plébiscite organisé par le pouvoir na aucune validité. Le problème pour les ouvriers, étudiants révolutionnaires et les autres forces antimonopolistes est la victoire du mouvement revendicatif et révolutionnaire actuel.

    Si ce mouvement est victorieux il n’y aura pas de référendum.

    En outre, avec ou sans l’alliance des dirigeants révisionnistes du P »C »F, les politiciens bourgeois sociaux-démocrates à la MITTERRAND, Guy MOLLET, MENDES-FRANCE restent des serviteurs du capital monopoliste et il importe d’avoir clairement à l’esprit que leur accession au pouvoir ne ferait que changer l’aspect du régime capitaliste en France sans remettre le moins du monde en question son existence et son contenu de classe.

    En outre compte tenu de leur subordination à l’impérialisme américain elle apporterait un précieux renfort à celui-ci, au moment ou la lutte héroïque du peuple vietnamien et des autres peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine lui inflige défaite sur défaite.

    5e) L’excellente situation révolutionnaire actuelle constitue une confirmation de la justesse de la pensée du camarade MAO TSE-TOUNG .

    L’exemple de la grande révolution culturelle prolétarienne de Chine a été l’un des éléments déterminants de cette situation. »

    Ainsi que le camarade MAO TSE-TOUNG nous l’enseigne, les étudiants et ouvriers révolutionnaires ont osé engager la lutte contre la vieille société, ses structures, son idéologie, ses hommes.

    S’ils persistent dans cette voie, ils sont assurés de venir à bout de la résistance acharnée du pouvoir des monopoles et des manœuvres des dirigeants révisionnistes et des réformistes, et d’assurer le triomphe en France de la révolution socialiste.

    Le Secrétariat du Comité Central du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France.
    Paris, le 28 Mai 1968 – 15 heures.

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  • Tract du 25 mai 1968

    NON AU RÉFÉRENDUM PLÉBISCITAIRE !

    OUI AU POUVOIR POPULAIRE RÉVOLUTIONNAIRE !

    L’élément capital de la journée du 24 mai n’est pas le discours de De Gaulle, mais la descente dans la rue de centaines de milliers de manifestants révolutionnaires à Paris et dans toute la France.

    Une situation nouvelle se concrétise : le pouvoir n’est plus au parlement ni dans le gouvernement du directeur de banque Pompidou, ni même à 1;Elysée, mais il se manifeste dans la rue ».

    D’un coté, le pouvoir des monopoles, sous la dorme des C.R.S. et gardes mobiles qui déchaîne sa violence de classe. De l’autre côté le pouvoir populaire des ouvriers, paysans et étudiants qui veulent la révolution.

    La victoire appartiendra au peuple, à la condition indispensable que se réalise son unité de combat. Cette unité ne peut puiser sa force que dans l’union et l’action à la base, pour opposer la violence révolutionnaire à la violence fasciste du pouvoir de la grande bourgeoisie.

    A l’heure actuelle, les dirigeants révisionnistes du P. « C ». F, et de la C.G.T. déploient toute leur énergie dans le sens de la division des forces populaires, essayant de dresser systématiquement les ouvriers contre les étudiants.

    De plus, ils limitent les luttes ouvrières au seul domaine revendicatif, alors que l’immense masse des travailleurs aspirent au socialisme.

    De telles manœuvres ont pour objectif de sauver la classe dominante au pouvoir c’est-à-dire la bourgeoisie monopoliste, mais elles se heurtent à la résistance croissante des adhérents de base du Parti « communiste » Français et de la C.G.T. ainsi que de certains militants responsables à tous les niveaux.

    Le comité central du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France renouvelle son appel à la constitution de comités d’action populaires dans les quartiers, dans les usines, dans les villages, dans les facultés, lycées et collèges.

    De tels organismes doivent permettre l’expression des aspirations révolutionnaires du peuple et l’organisation de l’action nécessaire poir les faire triompher.

    C’est par le renversement du pouvoir des monopoles et non par un referen dum plébiscitaire que s’ouvrira la voie des grands changements historiques de notre société.

    – LE PEUPLE FRANÇAIS REJETTE LE CAPITALISME OPPRESSEUR !
    – IL VEUT LE SOCIALISME LIBÉRATEUR !

    Paris, le 25 mai 1968 – 16 heures
    le c.c. du Parti Communiste (m.l.) de France.

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  • Tract du 24 mai 1968

    DANS LES ENTREPRISES, DANS LES CAMPAGNES, DANS LES UNIVERSITÉS, RENFORÇONS NOTRE VIGILANCE RÉVOLUTIONNAIRE :

    OUVRIER, PAYSANS, ETUDIANTS,

    ARRACHONS LE POUVOIR A LA BASE.

    – Déclaration du C.C. du P.C.M.L.F.
    – le 24 Mai 1968 – 13 heures –

    « EN FIN DE COMPTE, LE RÉGIME SOCIALISTE SE SUBSTITUERA AU RÉGIME CAPITALISTE
    C’EST UNE LOI OBJECTIVE INDÉPENDANTE DE LA VOLONTÉ HUMAINE, QUELS QUE SOIENT LES EFFORTS DES RÉACTIONNAIRES POUR FREINER LA ROUE DE L’HISTOIRE DANS SON MOUVEMENT EN AVANT, LA RÉVOLUTION ÉCLATERA TÔT OU TARD ET SERA NÉCESSAIREMENT VICTORIEUSE. »
    Mao Tsé-toung

    Les événements se succèdent rapidement et confirment chaque jour davantage les précédentes analyses présentées par le comité central.

    Le puissant et héroïque mouvement révolutionnaire des étudiants est attaqué de toutes parts par la bourgeoisie des monopoles et par ses laquais.

    Le gouvernement a pris la mesure provocatrice et xénophobe d’interdire le territoire français au leader étudiant COHN-BENDIT.

    Le secrétaire général de la C.G.T., Georges SEGUY, soutenu par la majorité du bureau confédéral i tout fait pour diviser le mouvement révolutionnaire en dressant les ouvrier contre les étudiants, il a participé activement à la campagne de diffamation et de calomnies lancée contre les étudiants révolutionnaires par le pouvoir et les fascistes.

    Par tous les moyens, il s’est efforcé de détourner et freiner le développement du puissant mouvement, ouvrier, en limitant ses objectifs à des revendications purement économiques d’ailleurs largement dépassées (qui peut vivre en effet avec 600 Frs par mois comme le demande la C.G.T. ?).

    Dans le même temps des éléments provocateurs fascistes et autres, liés à la police ont tenté de faire dégénérer le mouvement étudiant dans le quartier latin, afin de fournir au gouvernement le prétexte nécessaire devant les masses, pour déclencher une répression sanglante.

    Mais toutes ces manœuvres ont été vaines.

    Les étudiants faisant preuve d’un courage à toute épreuve, organisant eux-mêmes leurs services d’ordre, sont parvenus à travers des luttes difficiles et de nouveau au prix de leur sang, à surmonter toutes ces manœuvres honteuses qui portent le caractère de classe de la bourgeoisie capitaliste aux abois.

    Les marxistes-léninistes ont apporté leur soutien actif aux initiatives des étudiants révolutionnaires, leurs militants ouvriers ont participé efficacement à toutes les manifestations ouvrières (occupations d’usines, piquets de grève, création de comités d’action, interventions dans les facultés, etc. . .)

    Mieux, de nombreux travailleurs réagissant sainement en suivant leur instinct de classe prolétarien, ont réalisé une alliance spontanée dans l’action avec les étudiants. De profondes contradictions sont apparues dans les rangs de la C.G.T., comme dans ceux du Parti qui ne mérite plus le titre de « communiste ».

    Ainsi, un des dirigeants de la C.G.T., André BARJONET, membre du bureau confédéral et principal responsable de la section économique de cette centra le syndicale, ainsi que de la revue « Economie et politique » du parti de Waldeck Hochet (dont il était membre), a donné une démission spectaculaire de If C.G.T., en expliquant, son désaccord total avec son orientation contre-révolutionnaire.

    Comme l’a déjà souligné à plusieurs reprises le parti Marxiste-léniniste de France, c’est dans l’union à la base des ouvriers et étudiants révolutionnaires que le mouvement anti-monopoliste et anti-fasciste doit puiser toutes ses forces. Le facteur décisif des luttes en cours, c’est le développement du mouvement des masses.

    Aujourd’hui les larges masses des paysans exploités reprennent le combat.

    Il faut se garder de toute illusion au sujet des positions affectées par les politiciens bourgeois, qui, tel MITTERAND et autres socialistes et fédérés, profitent’ de la carence éclatante des révisionnistes, feignent d’êtres les meilleurs défenseurs des étudiants, et tentent d’utiliser le mouvement à leur profit.

    Les organisations universitaires et estudiantines ont eu l’initiative de l’action.

    Il appartient aux organisations ouvrières de réaliser leur unité de combat avec le mouvement étudiant, ainsi qu’avec le mouvement paysan.

    Les étudiants révolutionnaires n’ont jamais contesté le rôle dirigeant de la classe ouvrière pour conduire la révolution jusqu’au bout.

    Si les bonzes syndicaux de la C.G.T. refusent l’unité et tentent par tous les moyens de creuser un fossé de division entre ouvriers et étudiants pour soutenir concrètement le pouvoir des monopoles, ]es ouvriers ont le devoir de se révolter contre les cadres syndicaux qui trahissent leurs intérêts de classe et se conduisent en authentiques contre-révolutionnaires.

    Que partout se constituent des comités, des conseils ouvriers, à la base pour récuser la ligne traîtresse de la direction de la C.G.T. et imposer la ligne juste de la lutte de classe sur la base de l’idéologie révolutionnaire prolétarienne !

    Que partout, travailleurs, paysans, étudiants, élèvent sans cesse le niveau de leur vigilance révolutionnaire !
    Le combat sera encore Ions et difficile, mais il sera inéluctablement victorieux !

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  • Déclaration du 23 mai 1968

    Déclaration du Comité Central du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France

    Le conité central du Parti Communiste Marxiste- Léniniste de France condamne la mesure d’interdiction de séjour prise par le gouvernemeiit des monopoles à l’encontre de Daniel COHN-BENDIT, l’un des leaders du mouvement révolutionnaire des étudiants.

    Cette mesure de caractère xénophobe est dans la ligne suivie depuis toujours par les réactionnaires de tout acabit qui s’évertuent à voir la « main de l’étranger » partout on il y a une mise en cause de leur pouvoir oppressif et spoliateur.

    Le comité central du Parti Communiste Marxiste- Léniniste de France apprécie comme juste l’initiative courageuse de l’UNEF, du SNES- SUP et d’autres organisations universitaires et estudiantines d’appeler à manifester contre cette mesure devant le parlement bourgeois, citadelle de l’ordre capitaliste.

    Il rappelle qu’autrefois, le parti Communiste Français, lorsqu’il n’avait pas encore complètement dégénéré, ainsi que la C.G.T., appelaient régulièrement à de grandes manifestations aux abords de l’Assemblée Nationale lorsaue s’y trouvaient discutées des questions intéressant la classe ouvrière comme l’ avenir démocratique et socialiste du pays.

    Aussi, les marxistes- léninistes condamnent- ils aujourd’hui sévèrement le communiqué de trahison du bureau confédéral de la C. G. T. affirmant que la manifestation du 22 mai avait « un caractère provocateur ».

    Les dirigeants révisionnistes et néo- réformistes de la C.G.T. cent de plus en plus dans une ligne de collaboration de classe qui fait le jeu du pouvoir des monopoles.

    Au lieu de réserver tous leurs coups au gouvernement du directeur de banque Pompidou, ils les dirigent contre les organisations universitaires et estudiantines dont la juste lutte est à l’origine des grands mouvements actuellement en cours.

    De plus en plus, en s’efforçant de cantonner le mouvement revendicatif des travailleurs au domaine purement économique et social, en essayant de dresser les ouvriers contre les étudiants, ils jouent cyniquement le rôle de sauveteurs du pouvoir des monopoles, ils apparaissent ainsi avec éclat comme les agents de la bourgeoisie capitaliste infiltrés u sein du mouvement ouvrier.

    Mais les militants du parti Communiste marxiste-Léniniste de France qui sont encore dans les rangs de la C.G.T. ou au coeur même des masses laborieun ses, aussi bien qye d’autres travailleurs en nombre sans cesse croissant, récusent le bureau confédéral de la C.G.T., traitre à la classe ouvrière.

    Par sa collusion de fait avec le gouvernement, ce dernier a perdu le droit de pal 1er au nom de la classe ouvrière et du peuple travailleur.

    Vive l’union dans l’action des ouvriers, des étudiants et des paysans

    A bas la collaboration de classe ! Dénonçons la trahison des bonzes révisionnistes !

    Vive le pouvoir populaire et révolutionnaire !

    Paris, le 23 mai 1968 – 11 heures

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  • Première victoire révolutionnaire (1968)

    [L’Humanité Nouvelle, 22 mai 1968.]

    PREMIERE VICTOIRE REVOLUTIONNAIRE
    Une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine

    Le Gouvernement du Directeur de Banque POMPIDOU a dû capituler sur toute la ligne.

    Le juste combat révolutionnaire des Etudiants soutenus par leurs Professeurs ainsi que par les ouvriers et travailleurs les plus avancés a remporté une première grande victoire.

    Cette violence de classe, qui assure la sauvegarde des intérêts des monopoles, et qui venait d’être contestée avec force par des éléments aussi modérés que les représentants de plusieurs associations et ordres religieux, a été mise en échec par la violence révolutionnaire de la jeunesse.

    Rien n’a pu briser la combativité des manifestants : ni les carottes proposées par tes pollcltiens manœuvriers, mais trop sclérosés pour comprendre ce qu’il y a d’éminemment absolu, pur et sain chez les Jeunes, ni les gros bâtons lancés contre eux à toute volée.

    C’est avant tout par leur propre combat que les étudiants ont conquis victorieusement ces premières positions. C’est leur propre combat, et nullement la bonne volonté des vieux dirigeants révisionnistes et réformistes des syndicats, qui a entraîné la .puissante grève générale du 13 mai.

    Il suffisait de voir les mines de SEGUY ou DESCAMPS dans le défi’é pour comprendre qu’ils se sentaient complètement dépassés par les événements, débordés par leurs propres militants de base.

    Quant à Waldeck ROCHET et Georges MARCHAIS, ils se dissimulaient au milieu d’un groupe protecteur de leurs hommes de main, atterrés d’avoir à entendre le farouche réprobation des masses pour leurs coups de poignard dans le dos des premiers jours, suivis promptement d’une tentative de rétablissement aussi méprisable que vaine.

    Ainsi donc c’est la jeunesse et elle seule, comme une avant-garde enthousiaste, résolue et clairvoyante qui a assumé la mission révolutionnaire de poser avec éclat, au prix de son sang, devant tout le Pays, la question que toutes les palinodies et autres discours académiques des hommes du gouvernement ou des politiciens sclérosés ne peuvent éluder: dix ans après le coup de force qui a consacré la prise en main directe du pouvoir par les représentants des groupes monopolistes, le peuple de FRANCE exige le changement radical de ce régime d’exploitation forcenée, d’oppression violente, de ce régime fabriqué pour faire coûter toujours davantage la sueur et le sang des travailleurs, c’est-à-dire de l’Immense masse de la population, pour les intérêts de classe des grands patrons, des banquiers et des hobereaux.

    Les milieux gouvernementaux sont en pleine panique, les dirigeants réformistes et révisionnistes ne parviennent plus à jouer le.rôle historique qui leur revient. Comment défendre l’ordre – bourgeois o mis en cause par l’intelligence et le courage ?

    Comment réduire cette poignée o d’enragés -, ces o groupuscules o dont le flot est brusquement monté comme le cours d’un torrent qui se transforme en fleuve et dont bientôt la crue déborde largement ?

    Waldeck ROCHET n’est plus en mesure d’étouffer les voix des militants révolutionnaires. POMPIDOU invoque en la menaçant quelque prétendue – organisation Internationale de subversion disposant de considérables moyens financiers, hostile aux entretiens américano-vietnamiens de PARIS.

    Est-ce là quelque Incantation métaphysique ou la préparation d’une provocation destinée à tenter une diversion ?

    Ils feignent de ne pas comprendre ce qui se passe, mais en vérité ils sont atterrés devant la puissante vague révolutionnaire qui déferle.

    Rien n’est fini en effet, tout au contraire, les événements actuels ne sont qu’un commencement.

    La première grande victoire révolutionnaire des étudiants peut être – l’étincelle qui va mettre le feu à toute la plaine -.
    Comment en effet- les bonzes syndicalistes vont-ils retenir la combativité des masses laborieuses ?

    Comment vont-ils manœuvrer pour continuer a les tromper ?

    Les étudiants viennent de faire la démonstration que la vole de la victoire passe pa la fermeté, par le courage, par la violence révolutionnaire opposée résolument à la violence de l’Etat bourgeois.

    Les étudiants fournissent aux travailleurs l’exemple de l’occupation victorieuse des lieux où ils travaillent : en s’installant pour poursuivre leur grève dans les loceux universitaires, dans les facultés, è la Sorbonne comme à Nanterre, ils montrent aux ouvriers la vole è suivre pour vaincre !

    Et déjà, avant hier 14 mal, deux mille métallos ont débrayé à Nantes et Immédiatement occupé l’usine de Sud-Aviation.

    Ils ont enfermé leur patron dans son bureau, lui laissant un casse-croûte et un Ht de camp pour qu’il aie le temps de réfléchir…

    L’étincelle allumée par les étudiants et professeurs soutenus par les travailleurs d’avant-garde, ceux de notre Parti aux premiers rangs, va-t-elle embraser toute la plaine où se trouvent rassemblées les messes Immenses de la classe ouvrière, de la paysannerie pauvre, des petits commerçants et artisans et de toutes les classes et couches sociales qui sont victimes de ta politique capitaliste du pouvoir des monopoles? Le processus est engagé.

    Pour sa part, le Parti communiste marxiste-léniniste de France, qui est au service du peuple, ne ménagera aucun effort pour faire triompher la juste cause des travailleurs, qui sont la chair de la chair de la nation.

    Ses militants, éduqués par les grands principes Immortels du marxisme, du léninisme et par la pensée de Mao Tsé-toung, poursuivront leur patient travail de révolutionnaires, en s’efforçant, dans la période actuelle, d’aider à la consolidation de l’Indispensable unité de combat de tous les étudiants et professeurs d’une part, à l’Inéluctable alliance de combat entre eux et les plus larges masses laborieuses, sous la direction de la classe ouvrière d’autre part.

    Le peuple français rejette l’idéologie bourgeoise et son support, le régime du capitalisme monopoliste d’Etat.

    Le peuple français, généreux et riche de ses traditions révolutionnaires, s’apprête à tourner de nouvelles pages éclatantes de son Histoire.

    Vive le juste combat révolutionnaire des Etudiants !

    Vive l’unité de combat des Intellectuels et des travailleurs manuels !

    Que l’étincelle allumée par l’intelligence française mette le feu à l’Immense plaine de notre peuple !

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  • Communiqué du 20 mai 1968

    EN AVANT POUR UN POUVOIR POPULAIRE RÉVOLUTIONNAIRE

    Déjouons les manœuvres des politiciens au service de la bourgeoisie,

    Arrachons leur le pouvoir à la bas dans les entreprises, dans les universités.

    ORGANISONS NOUS A LA BASE ET DANS L’ACTION

     » Pour faire la révolution, il faut qu’il y ait un parti révolutionnaire.

    Sans un parti révolutionnaire, sans un parti’fondé sur la théorie révolutionnaire marxiste-léniniste et le style révolutionnaire marxiste-léniniste, il est impossible de conduire la classe ouvrière et les grandes masses populaires à la victoire dans leur lutte contre l’impérialisme et ses valets. »
    Mao Tsé toung

    Au troisième jour du grand mouvement révolutionnaire contre le pouvoir des monopoles, la grève paralyse toutes les industries, toutes les administrations et services publics, toute l’université.

    Malgré le refus des états-major syndicaux de lancer le mot d’ordre de grève générale illimitée, les travailleurs unis à la base et dans l’action, débordent largement tous ceux qui s’emploient à freiner le développement de la lutte.

    Malgré les consignes bureaucratiques et autoritaires de Georges Seguy, secrétaire général de la C.G.T., les Ouvriers pratiquent des formes nouvelles de lutte des classes plus dures et plus efficaces que celles déjà expérimentées en 1936 et en 1947 : par exemple, ils enferment dans leurs bureaux les directeurs et présidents-directeurs généraux.

    Au surplus, ils se refusent à limiter leurs objectifs de combat à des revendications seulement sociales, comme le voudraient Seguy et Descamps, et politisent spontanément le mouvement en posant comme exigence prioritaire le renversement du POUVOIR DES MONOPOLES.

    De tels faits attestent d’une très grande combativité des masses laborieuses.

    Les adhérents et militants de base de la C.G.T. comme du P. »C ».F. agissent souvent de façon positive contrairement aux directives qu’ils reçoivent de leurs plus hauts dirigeants et qu’ils désapprouvent en de nombreux cas.

    Face à cette situation dont ils n’ont pas eu l’initiative et qui les a débordés, les dirigeants révisionnistes et réformistes des « grandes centrales », C.G.T. entête, essayent de tenir avec habilité et souplesse leur rôle historique de défenseurs de la société capitaliste, infiltrés dans les rangs de la classe ouvrière.

    C’est pourquoi ils multiplient leurs efforts pour empêcher tout contact entre les ouvriers en grève et les étudiants qui ont allumé les premiers, et au prix de leur sang, l’étincelle de la révolte contre le régime qui’incarne le directeur de banque Pompidou.

    Ils tentent également d’isoler les grévistes les uns des autres.

    Dans ces entreprises, ils reçoivent l’appui actif et intéressé de tous les organes de la bourgeoisie affolée : grande presse, radio et télévision, qui reprennent hâtivement les calomnies et arguties du bureau politique du parti de Waldeck Rochet ou du bureau confédéral de Georges Séguy, et qui utilisent abondamment l’actif soutien apporté à De Gaulle tant par les ultra-révisionnistes de Roumanie que par la clique dirigeante de l’Union Soviétique.

    LES TROIS ASPECTS PRINCIPAUX DE LA SITUATION

    La situation ainsi créée se caractérise donc :

    l°- par la volonté révolutionnaire des travailleurs manuels et intellectuels auxquels vont se joindre les masses paysannes. L’ensemble de ces couches sociales représente l’immense majorité des forces productives de la nation, aspirant au socialisme.

    2°- par la résistance du pouvoir des monopoles, que manifestent les nombreuses réunions tenues par Pompidou et ses ministres avec De Gaulle revenu précipitamment de Roumanie en présence des plus hauts responsables des organes répressifs de l’état bourgeois; armée, police, gendarmerie et par l’alliance ouverte dans la rue des groupes activistes gaullistes et fascistes.

    3°- par les manœuvres des dirigeants révisionnistes et réformistes des syndicats, du faux parti communiste, et de la social-démocratie, tous ces politiciens sclérosés et corrompus annonçant à grand tapage qu’ils sont prêts à « assumer leurs responsabilités » et à « s’emparer du pouvoir » tout en s’efforçant de rassurer la bourgeoisie qu’ils entendent sauver et servir une fois de plus.

    UNITÉ A LA BASE ET DANS L’ACTION !

    Dans ces conditions, le comité central du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France, traduisant la volonté profonde des travailleurs de notre pays, lance un appel solennel pour que se réalise, à la base et dans l’action, la plus solide unité de combat révolutionnaire entre ouvriers, paysans et étudiants.

    Seule une telle unité, solidement implantée dans les usines, sur les chantiers, dans les administrations et services publics, dans les campagnes, dans les facultés, lycées et collèges, peut parvenir au renversement du pouvoir des monopoles, empêcher que la bourgeoisie ne recoure, pour préserver ses intérêts et privilèges de classe, au service des politiciens sociaux -démocrates et révisionnistes, stopper net enfin toute tentative de putch de caractère fasciste.

    COMMENT RÉALISER L’UNITÉ DU COMBAT RÉVOLUTIONNAIRE ?

    Cette unité est possible à la condition que les masses agissent conformément à la volonté des ouvriers les plus exploités, des paysans les plus pauvres, des étudiants les plus avancés.

    Pour permettre à cette volonté de s’exprimer et de se consolider, les masses en mouvement doivent constituer d’urgence et partout, des comités de base, conseils ouvriers, paysans ou étudiants, plaçant sous leur contrôle permanent tout dirigeant qu’elles désignent et qui reste susceptible d’être immédiatement remplacé s’il trahit.

    Au surplus, ces comités de base doivent établir immédiatement des liaisons entre eux pour coordonner leur combat.

    Si le pouvoir des monopoles est contraint à se démettre, la bourgeoisie essayera de le remplacer par des formes parlementaires qui ont déjà fait la preuve de leur nocivité.

    Mitterand, Mendès-France, Waldeck Rochet, et Georges Séguy lui offrent déjà leurs services dans ce but.

    Le pouvoir devra rester aux masses populaires dont la vigilance devra s’exercer avec intensité pour empêcher que ne soit usurpée leur victoire révolutionnaire.

    Il convient tout spécialement de déjouer les manœuvres de la social-démocratie qui sont appuyées en sous-main par l’impérialisme américain et de ce fait bénéficient des faveurs des centristes Lecanuet, Giscard d’Estaing et autres réactionnaires de tous poils.

    VIVE LE POUVOIR OUVRIER DANS LES USINES !

    VIVE LE POUVOIR DES PAYSANS PAUVRES A LA CAMPAGNE !

    VIVE LE POUVOIR DES ETUDIANTS RÉVOLUTIONNAIRES A L’UNIVERSITÉ !

    VIVE LE POUVOIR POPULAIRE ET RÉVOLUTIONNAIRE !

    Paris, le 20 Mai 1968 – 14 heures

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    Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe

  • Tract du 17 mai 1968

    VIVE L’OCCUPATION DES LIEUX DU TRAVAIL l
    VIVE LA GRÈVE ILLIMITÉE !

    TRAVAILLEURS ET ETUDIANTS,
    DÉJOUONS LES MANŒUVRES,

    ORGANISONS-NOUS A LA BASE ET DANS L’ACTION !

    Il n’y a pas de route droite dans le monde ; nous devons être prêts à suivre une ligne tortueuse, sans essayer d’obtenir les choses à peu de frais.

    Il ne faut pas s’imaginer qu’un beau matin tous les réactionnaires tomberont à genoux de leur propre mouvement.

    En un mot, l’avenir est radieux, mais notre chemin est tortueux.

    Nous avons encore devant nous beaucoup de difficultés qu’il ne faut pas négliger.

    En nous unissant avec le peuple tout entier dans un effort commun, nous pourrons certainement les surmonter tous et parvenir a la victoire »
    Mao Tsé-toung

    L’ETINCELLE A MIS LE FEU A LA PLAINE

    La première victoire révolutionnaire des étudiants a servi d’exemple aux ouvriers d’avant-garde.

    Elle ouvre des perspectives nouvelles aux luttes ouvrières,, Dans de nombreuses entreprises, les travailleurs débordent les bonzes syndicaux, se mettent en grève, occupent les lieux comme les étudiants occupent les facultés, notamment la Sorbonne.

    II existe même un certain nombre de cadres syndicalistes honnêtes qui refusent de s’incliner plus longtemps devant la ligne de collaboration de classe des directions confédérales et se placent résolument à la tête des masses pour engager la lutte de classe.

    A Nantes (Sud-Aviation), à Flins, à Boulogne-Billancourt (Renault), à Cléon, au Mans, etc… le combat est engagé. Ainsi l’alliance des intellectuels révolutionnaires et de la classe ouvrière, se réalise-t-elle dans l’action, contre le pouvoir des monopoles.

    La voie parlementaire et pacifique des dirigeants révisionnistes et réformistes est démasquée ; en effet, seules la lutte résolue à la base et la violence révolutionnaire prolétarienne peuvent être opposées à la violence contre révolutionnaire de la classe bourgeoise au pouvoir.

    LA LUTTE SERA LONGUE, DANGEREUSE, DIFFICILE, MAIS ELLE SERA VICTORIEUSE

    Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France, conscient de ses responsabilités, met en garde tous les grévistes, étudiants ou ouvriers, contre les manoeuvres du pouvoir des monopoles.

    Le discours menaçant du directeur de banque Pompidou, premier ministre, dans la nuit du 16 Mai, peut précéder une tentative de repression massive de caractère fasciste.

    D’autre part, les agissements des dirigeants révisionnistes du « P.C.F » et de la C.G.T. tendent à servir les intérêts de la bourgeoisie, à préserver l’ordre établi.

    Déjà, de nombreux bureaucrates révisionnistes déguisés en ouvriers se répandent parmi les grévistes, notamment à la Sorbonne pour y semer la division et saboter la volonté d’unité unanime qui existe à la base.

    Craignant par dessus tout le mouvement des masses et les seules formes de lutte oui ont donné des résultats : l’occupation des lieux du travail comme en 1936, ils tendent de faire pénétrer la ligne capitularde et démobilisatrice dans laquelle ils ont orienté et enfermé la classe ouvrière denuis des années.

    Le P.C.M.L.F. met également en garde les travailleurs et -les étudiants en lutte contre les agissements de la social-démocratie et du pouvoir des mo-nonoles oui tentent, activement aidés par les dirigeants révisionnistes du P.C.F. et de la C.G.T. de faire nourrir le mouvement en l’orientant dans des discussion stériles de type réformiste, sur des r>roblè »>es techniques et secondaires.

    SEULE L’UNITÉ A LA BASE ET DANS L’ACTION PEUT CONDUIRE A LA VICTOIRE COMMUNE DE TOUS LES TRAVAILLEURS INTELLECTUELS ET MANUELS.

    Travailleurs et étudiants, la seule unité véritable est celle qui se réalise dans la lutte.

    Ceux nui n’ont que le mot d’ordre de dispersion à la bouche, ceux oui se cachent pendant le combat dans la rue ou sur les barricades, ceux qui prennent ensuite le train en marche pour essayer de l’engager sur une voie de garage, ceux qui tentent de dresser les ouvriers contre les étudiants et calomnient mensongèrement les dirigeants révolutionnaires, tous ceux là ne sont que des diviseurs, des porte-paroles de la bourgeoisie, et seront balayés dans la lutte.

    N’oublions jamais la lutte de classe, jugeons sur les actes et non sur les paroles.

    – TRAVAILLEURS ET ETUDIANTS, REJOIGNEZ OU CONSTITUEZ LES COMITÉS D’ACTION
    DE LUTTE A LA BASE QU’IL FAUT CRÉER PARTOUT dans les quartiers, les entreprises, les facultés, etc..

    – CONTRE LE POUVOIR DES MONOPOLES,

    – CONTRE LE SYSTÈME CAPITALISTE DÉCADENT,

    – POUR UN CHANGEMENT RADICAL DU SYSTÈME ECONOMIQUE ET POLITIQUE,

    – POUR UN GOUVERNEMENT DU PEUPLE, AU SERVICE DES PEUPLES OUVRANT LA VOIE AU SOCIALISME.

    Les militants du P.C.M.L.F. luttent au coude à coude avec les travailleurs et les étudiants. Ils participent activement aux comités qui -existent ou se créent.

    – TRAVAILLEURS ET ETUDIANTS, REJOIGNEZ LE COMBAT DU PARTI COMMUNISTE
    MARXISTE-LÉNINISTE DE FRANCE, REJOIGNEZ SES RANGS.

    Vive l’unité combattante des travailleurs et des étudiants,
    ORGANISONS NOUS A LA BASE ET DANS L’ACTION, SOYONS VIGILANTS CONTRE TOUTES LES MANŒUVRES.

    Paris, le 17 mai 1968
    Le Comité Central du
    PARTI COMMUNISTE Marxiste-Léniniste de France

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    Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe

  • Tract du 11 mai 1968

    TRAVAILLEURS ET ETUDIANTS
    UNISSEZ-VOUS CONTRE LE POUVOIR DES MONOPOLES ET CONTRE LE FASCISME !

    VIVE LA JUSTE LUTTE DES ETUDIANTS !

    « Le monde est autant le vôtre que le nôtre, mais an fond, c’est à vous qu’il appartient. Vous les jeunes, vous êtes dynamiques, en plein épanouissement, comme le soleil à 8 ou 9 heures du matin; C’est en vous que réside l’espoir. » Mao Tsé-toung

    La lutte héroïque des étudiants qui se développe avec impétuosité force l’admiration du peuple français.

    Dans la nuit du 10 au 11 mai 1968 en particulier, les étudiants parisiens auxquels s’étaient joints de nombreux travailleurs, ont riposté avec courage et détermination à la violente répression des forces réactionnaires. Ils exigeaient la libération de leurs camarades emprisonnes.

    En attendant la réponse à ce sujet des autorités universitaires et du gouvernement, ils avaient décidé d’occuper le quartier des facultés.

    Mais pour faire face aux éventuels assauts de la police, ils avaient édifié plus de soixante barricades.

    Après avoir joué la farce de la négociation, le gouvernement a brusquement donné l’ordre de l’attaque générale à ses forces de répression.

    Celles-ci ont agi avec une rare violence, allant jusqu’à empêcher les ambulances d’évacuer les blessés, comme en ont témoigné de nombreux habitants du quartier, des professeurs et des médecins, elles ont utilisé des grenades offensives au chlore et à l’ammoniaque, ainsi que des engins fumigènes, elles se sont livrées à une chasse effrénée des manifestants, les matraquant même lorsqu’ils étaient déjà blessés, les arrachant des mains des secouristes et infirmières de la croix rouge, elles se sont également acharnées sur des passants et ont lancé des projectiles à l’intérieur d’appartement privés.

    Devant de tels faits la population a soutenu résolument les manifestants, les aidant en leur apportant nourriture et soins, jetant de l’eau par les fenêtres pour atténuer les effets des gaz, ouvrant les portes des appartements, des escaliers, ainsi que les accès aux toits.

    De la sorte des milliers de jeunes ont réussi à échapper à la sanglante répression décidée par le gouvernement au service des monopoles.

    En insinuant que des groupes spécialisés dans la guerre de guérilla avaient encadré les manifestants la radio et la télévision ont suggéré l’idée qu’il ne pouvait s’agir que d’éléments ‘ » pro-chinois « .

    De telles affirmations font partie de la campagne psychologique destinée à préparer l’opinion à la répression contre les seuls communistes authentiquement révolutionnaires, les marxistes-léninistes.

    Mais en vérité la jeunesse apprend à se battre par sa propre expérience et c’est dans de telles luttes, qu’elle découvre des formes nouvelles d’organisation.

    Lés Marxistes-léninistes regroupés dans le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France ont confiance dans la jeunesse et participent à toute ses actions révolutionnaires.

    La lutte des étudiants est fondamentalement juste, elle met en cause la société décadente de la bourgeoisie, c’est une lutte anti-monopoliste et antifasciste.

    L’ensemble des événements des jours derniers montrent avec éclat le caractère illusoire des théories sur la voie « pacifique » ou « parlementaire » prônées par les dirigeants révisionnistes du Parti  » Communiste  » Français.

    Le responsable exclusif de la situation est le gouvernement.

    Dix ans après le coup d’état du 13 mai 1958, travailleurs et étudiants vont manifester dans la rue leur volonté de lutte contre le pouvoir des monopoles, contre le fascisme. C’est la un symbole qui effraie le pouvoir des monopoles.

    Si les masses laborieuses de notre pays, classe ouvrière en tête, ne se dressaient pas immédiatement contre cette politique, les mesures de fascisa-tion en cours pourraient déboucher sur un régime fasciste qui instaurerait un règne de violence terroriste permanente et ne s’embarasserait même plus de sa propre légalité bourgeoise.

    La période actuelle est caractérisée par la crise montante du capitalisme sur les plans économique, politique, idéologique. Elle se caractérise par un grand bouillonnement des idées.

    Le désir de la révolution socialiste pénètre profondément la jeunesse ouvrière, paysanne et étudiante.

    Le pouvoir des monopoles est de plus en plus contesté.

    Dans son ensemble, la jeunesse rejette la sclérose des vieux partis politiques traditionnels et dirigés par des politiciens corrompus.

    Elle aspire également à réaliser le plus rapidement possible l’unité à la base, aussi le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France condamne-t-il tout sectarisme comme tout opportunisme qui tendrait à diviser les différents mouvements et groupes qui sont apparus dans l’action au travers de la crise actuelle.

    En effet, la multiplicité des tendances et des groupes qui coexistent ou s’affrontent idéologiquement au sein de la jeunesse comme de la classe ouvrière, ne contitue qu un phénomène temporaire, une preuve de vitalité à une étape historique donnée.

    Le marxisme-léninisme, science de la révolution, nous enseigne que rien de nouveau ne peut naître en dehors de la nécessaire bataille des idées. Il nous enseigne aussi que l’unité se réalisera et se consolidera a travers la lutte.

    Dans le cas présent des étudiants, le facteur décisif est constitué par le mouvement révolutionnaire des masses.

    C’est pourquoi, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France qui est au service du peuple soutient activement la jeunesse qui aspire à transformer notre société, rejetant le capitalisme pour instaurer le socialisme.

    Sans doute la situation n’est-elle pas encore venue à maturité, en raison en particulier de la trahison révisionniste qui paralyse encore une partie de la classe ouvrière, classe révolutionnaire dirigeante jusqu’au bout.

    Mais aujourd’hui la lutte des étudiants est une contribution éminente à l’ensemble de la lutte du peuple français pour la révolution, en ce sens qu’elle est de nature à impulser la conscience révolutionnaire de classe des travailleurs de notre pays.

    Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France soutient résolument les.revendications des étudiants :

    – Libération immédiate de tous les emprisonnés;

    – Retrait de toutes les forces de répression qui occupent les locaux universitaires ;

    – Réouverture immédiate de la Sorbonne.

    Il appelle tous les étudiants à s’unir à la base et dans l’action, comme ils l’ont déjà réalisé positivement depuis une semaine de durs combats.

    Il dénonce devant eux les tentatives qui sont déjà en cours et qui s’accentueront au cours des prochains jours pour dévier le contenu de leur lutte au profit des vieux partis aux mains des politiciens bourgeois ou de ceux qui les soutiennent.

    Il les appelle en conséquence à la plus attentive vigilance.

    La lutte héroïque des jeunes étudiants est digne des traditions révolutionnaires de notre peuple.
    Elle annonce les grandes luttes révolutionnaires de notre classe ouvrière à la tête des plus larges masses laborieuses de notre pays.

    Le peuple français saura à son tour balayer le régime capitaliste, même si son combat est difficile et prolongé.

    Paris, le 11 mai 196S.

    Le Comité Central du PCMLF

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    Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe

  • Tract du 6 mai 1968

    TRAVAILLEURS ET ÉTUDIANTS
    UNISSEZ – VOUS CONTRE LE POUVOIR DES MONOPOLES ET CONTRE LE FASCISME!

    VIVE LA JUSTE LUTTE DES ÉTUDIANTS !

    Le monde est autant le vôtre que le nôtre, mais au fond c’est à vous qu’il appartient Voua les jeunes, vous êtes dynamiques, en plein épanouissement comme le soleil à 8 ou 9 heures du matin. C’est en vous que réside l’espoir. MAO TSE-TOUNG

    Le système capitaliste mondial est entré dans une période de crise économique, politique et idéologique dont il ne se relèvera pas.

    La guerre victorieuse du peuple vietnamien ébranle jusque dans ses fondements l’impérialisme américain et stimule les luttes des peuples du monde entier.

    Un monde nouveau se lève à l’Orient. La République Populaire de Chine, sous la direction de Mao Tsé-tourtg,, Lénine de notre époque, indique le chemin à suivre pour tous les révolutionnaires.

    Les régimes monopolistes des U.S.A. et d’Europe occidentale sentent leur fin prochaine. Pour eux, la seule issue, c’est le recours aux méthodes terroristes de gouvernement, à la violence permanente contre la classe ouvrière et le peuple, c’est-à-dire au fascisme.

    La recrudescence de l’activité des groupuscules fascistes du type  » occident  » est un signe de cette décadence.

    Le journal fasciste « Minute » a ouvertement appelé au meurtre des étudiants, en les désignant sous les termes d’ » enragés rouges ».

    Il a été suivi en cela, par toute la presse et les moyens de propagande au service des monopoles.

    La direction du P.  » C. – F. est venue au secours du chœur des réactionnaires, en reprenant les mêmes arguments, en appelant à la répression contre les étudiants en lutte, en essayant de dresser la classe ouvrière contre eux.

    Leurs manœuvres ont lamentablement échoué devant le soutien actif d’un nombre toujours plus grand de travailleurs aux luttes et manifestations des étudiants.

    La faillite de la direction révisionniste du P.  » C.  » F. parmi les intellectuels révolutionnaires annonce sa faillite totale dans la classe ouvrière.

    La classe ouvrière, de plus en plus exploitée et opprimée, voit grandir sa colère et envisage de plus en plus l’action directe contre le capitalisme.

    L’accueil chaleureux que les travailleurs ont réservé aux marxistes-léninistes le 1er mai, de la République à la Bastille, le prouve assez.

    Nos justes mots d’ordre:

    o  » Unité à la base et dans l’action « ,

    o  » A bas les monopoles « ,

    o  » Vive la victorieuse guerre du peuple vietnamien « ,

    o les chants révolutionnaires de l’ » Internationale – et de la « Jeune Garde » ont été repris tout au long du
    parcours par des milliers de voix sans que les permanents révisionnistes aux ordres de Waldeck-Rochet puis
    sent nous empêcher de défiler avec tous les autres travailleurs, et obtenir leur soutien.

    Les intellectuels et les étudiants, en particulier les étudiants d’origine pauvre ouvrière et paysanne, ressentent particulièrement la crise qui déferle sur notre société décadente.

    ILS ONT RAISON DE SE RÉVOLTER !

    Le plan Fouchet, réforme ultra-réactionnaire de l’enseignement, au service exclusif des monopoles, les touche dans leurs intérêts les plus profonds puisqu’il vise à rejeter la majorité et en premier lieu ceux issus des classes laborieuses de l’Université, à les mettre à .la disposition des intérêts capitalistes les plus vils.

    TRAVAILLEURS ET ETUDIANTS, UNISSEZ-VOUS DANS LE MÊME COMBAT CONTRE LE POUVOIR DES MONOPOLES ET LA MONTÉE DU FASCISME !

    Les intérêts des étudiants progressistes rejoignent ceux des travailleurs. Il ne peut y avoir d’Université démocratique dans le cadre de la fausse démocratie de la bourgeoisie.

    Seul le socialisme permettra la réalisation d’un système nouveau d’enseignement qui réponde aux aspirations légitimes des intellectuels progressistes.

    Toutes les solutions réformistes propagées par la  » fausse gauche  » (Mitterrand et Cie) et par la direction du P.  » C.  » F. ne sont que poudre aux yeux visant à mieux préparer la soumission des intellectuels au système monopoliste d’Etat, en les berçant d’illusions pour qu’ils abandonnent la lutte.

    La lutte des étudiants après les grands combats ouvriers de ces dernières années annonce les grands bouleversements qui vont avoir lieu dans les pays capitalistes.
    Elle annonce les luttes révolutionnaires de la classe ouvrière et du peuple, luttes qui balaieront le système
    capitaliste.

    C’est pourquoi les étudiants révolutionnaires doivent résolument rejoindre le combat de la classe ouvrière et se placer sous sa direction politique.

    Les étudiants en lutte contre les monopoles ne pourront triompher qu’à cette condition C’est pourquoi les militants du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France participent au coude à coude aux manifestations des étudiants et se battent résolument à leurs côtés contre le pouvoir des monopoles.

    C’est pourquoi le P.C.M.LF. lutte résolument pour lier le combat des jeunes intellectuels a celui des travailleurs, pour expliquer aux travailleurs le sens profond de la lutte des étudiants, afin de briser l’isolement dans lequel la bourgeoisie et la direction révisionniste du P.  » C. – F. tente de les enfermer. Il compte également pour cela sur l’aide de tous les anti-monopolistes sincères.

    6 mai 1968 – Le Comité central du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France.

    – Travailleurs, étudiants, luttons tous ensemble, mobilisons-nous en permanence
    contre le pouvoir des monopoles, contre la montée du fascisme !

    – Peyrefitte et Fouchet à la porte !
    – Grimaud (préfet de police), Roche (recteur) démission !

    – Libérez les emprisonnés ! Levez les sanctions !

    – Travailleurs, étudiants révolutionnaires, rejoignez le P.C.M.L.F., le seul Parti communiste véritable.


    BULLETIN DE DEMANDE DE CONTACT

    – NOM, PRENOM

    – PROFESSION
    – ADRESSE
    – AGE

    à remettre à un militant du P.C.M.LF. ou à envoyer à – L’HUMANITÉ NOUVELLE -,
    40, boulevard MAGENTA, PARIS-11.

    Chaque semaine, lisez L’HUMANITÉ nouvelle – 1 F – Partout le jeudi en kiosque

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    Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe

  • Communiqué du 5 mai 1968

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

    Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France soutient la juste lutte des étudiants contre le pouvoir des monopoles et le fascisme.

    En effet, le pouvoir des monopoles par sa politique anti-populaire dans le seul but du profit capitaliste amis sur pied un plan, le plan Fouchet destiné à former des cadres technocratiques au service exclusif des monopoles, et qui aboutit à rejeter de l’enseignement supérieur une grande masse d’étudiants parmi lesquels en premier lieu ceux issus des classes laborieuses.

    Devant cette politique réactionnaire, les étudiants Ont raison de Se révolter.

    La bourgeoisie incapable de régler ce problème pacifiquement a recours aux méthodes terroristes et fait appel à la répression violente de la police.

    C’est là une des premières manifestations de la renaissance du fascisme de notre pays devant la crise montante du système capitaliste sur les plans économique, politique et idéologique.

    Cette crise qui déferle dans le monde capitaliste que ce soit aux U.S.A. ou en Europe, est le signe de la fin prochaine du système capitaliste.

    Devant la montée des forces révolutionnaires des peuples d’Asie, d’Afrique, d’Amérique Latine, et au sein même des bastions du capitalisme, la bourgeoisie décadente, pour tenter de garder son pouvoir ne peut avoir recours qu’à la violence et aux méthodes fascistes de gouvernement.

    La recrudescence de l’activité des groupuscules fascistes de type « Occident » est un signe de Cette décadence. Le journal fasciste MINUTE a ouvertement appelé au meurtre, des étudiants, en les désignant sous le terme « d’enragés ». Il a été suivi en cela par toute la presse et les moyens de propagande au service des monopoles.

    La direction du P. »C. »F. est venu au secours du chœur des réactionnaires, en reprenant les mêmes arguments, en appelant à la répression contre les étudiants en lutte en essayant de dresser la classe ouvrière contre eux.

    Le Parti Communiste Marxiste Léniniste de France qui représente les intérêts fondamentaux de la classe ouvrière et du peuple s’engage à lutter résolument, pour lier le combat des jeunes intellectuels a. celui des travailleurs par sa propagande, sa presse « L’HUMANITÉ NOUVELLE », et par l’action de ses militants. Il apportera aux étudiants son soutien militant et expliquera le sens profond de leur lutte aux travailleurs, lutte antifasciste et antimonopoliste, afin de briser l’isolement dans lequel la bourgeoisie et la direction révisionniste du P. »C ».F. tente de les enfermer.

    La faillite du P. »C ».F. parmi les intellectuels révolutionnaires annonce sa faillite totale dans la classe ouvrière. La lutte des étudiants annonce les grands bouleversements qui vont avoir lieu dans les pays capitalistes, elle annonce les luttes révolutionnaires de la classe ouvrière, luttes qui balaieront le régime capitaliste.

    Paris, le 5 Mai 1968

    Le secrétariat du
    PARTI COMMUNISTE MARXISTE-LÉNINISTE de FRANCE.

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  • Programme du PCMLF (1968)

    [L’Humanité Nouvelle, 5 mars 1968.]

    1.Le but du Parti Communiste Marxiste-Léniniste est de renverser le régime des monopoles par la Révolution.

    Comme le demandait Lénine dès 1889, « l’essence de notre programme consiste à organiser et à dirigier la lutte de classes du prolétariat, dont le but final est la conquête du pouvoir politique par le prolétariat et l’organisation d’une société socialiste ».

    Fidèles aussi au Manifeste Communiste publié en 1848 par Karl Marx et Friedrich Engels, nous proclamons nous aussi ouvertement que nos buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l’ordre social bourgeois qui domine actuellement dans notre pays.

    En conséquence, et conformément au préambule de ses statuts, adoptés à son premier Congrès, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France déclare que son objectif fondamental est le renversement par la révolution de l’État bourgeois, pouvoir des grands monopoles capitalistes, pouvoir qui exploite et opprime les classes laborieuses, et son remplacement par le pouvoir prolétarien, basé sur l’alliance des ouvriers et des paysans pauvres.

    Le Parti Communiste Marxiste-léniniste de France s’inspire également :

    – de l’expérience historique de la Commune de Paris en 1871 ;

    – de la voie universelle de la Révolution russe d’octobre 1917 sous la direction de Lénine et de Staline ;

    – de la prise du pouvoir en Albanie sous la direction du camarade Enver Hoxha en 1944 ;

    – de la prise du pouvoir en Chine sous la direction du camarade Mao Tsé-toung en 1949.

    Après la prise du pouvoir par le prolétariat, il faut prévenir tout retour au capitalisme dans la période d’édification de la société socialiste.

    Il faut briser dans l’œuf toute résistance des anciennes classes exploiteuses, stopper définitivement toutes les rna-nœuvres des monopoles expropriés, des capitalistes et des grands propriétaires fonciers. Pour cela il est indispensable d’instituer une dictature révolutionnaire du prolétariat.

    Ensuite, dans la période allant du socialisme au communisme, il sera aussi nécessaire de concentrer tous les pouvoirs entre les mains de l’État prolétarien, seul capable d’exercer fermement cette dictature sur les éléments bourgeois qui ne manqueront pas d’essayer de reprendre leurs privilèges, soit par la subversion, soit par l’usurpation du pouvoir en utilisant le révisionnisme.

    Dès la prise du pouvoir par le prolétariat, tout sera mis en œuvre pour remettre tous les moyens de production et d’échange, ainsi que la grosse propriété foncière, entre les mains du pouvoir prolétarien.

    2. Rendre confiance à la classe ouvrière en l’organisant.

    Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France s’assigne comme tâche immédiate de favoriser l’apparition des conditions objectives et subjectives de la prise du pouvoir par le prolétariat et. d’utiliser pour cela toutes les conditions favorables indispensables, sans lesquelles toute tentative de révolution pour renverser le pouvoir des monopoles en France ne serait qu’une aventure néfaste vouée à l’échec.

    C’est donc avec ces perspectives et en tenant compte de toutes les données du problème, se fondant pour cela sur l’analyse concrète de chaque situation selon la méthode marxiste-léniniste, que notre Parti avancera et développera sa lutte contre le pouvoir gaulliste des monopoles, contre l’impérialisme américain, gendarme international au service dès capitalistes, contre le révisionnisme moderne ayant à sa tête la clique dirigeante du Parti communiste d’U. R. S. S., et en France la direction renégate du parti dit  » communiste français « .

    La classe ouvrière est de plus en plus touchée par l’exploitation que les capitalistes et leur pouvoir d’État lui font subir dans tous les domaines.

    Les chômeurs sont de plus en plus nombreux, les travailleurs immigrés, délaissés aussi bien par les capitalistes qui les exploitent, que par les révisionnistes pour qui ils ne représentent pas une force électorale, vivent dans des conditions de misère affreuses.

    Le petit commerce et l’artisanat sont écrasés par les grosses firmes et par les impôts. Les paysans pauvres, victimes de la même politique monopoliste, se retrouvent endettés, puis chassés de leur terre.

    Toutes ces catégories sociales, victimes de la même politique d’exploitation honteuse, ont intérêt à la fin de cette exploitation, donc à la fin du régime du capitalisme monopoliste d’État.

    Toutes ont intérêt à son renversement et à son remplacement par le pouvoir socialiste. Aussi faut-il qu’elles prennent conscience et qu’elles s’unissent pour engager la lutte.

    Pour que se radicalise la lutte des catégories les Plus déshéritées de la classe ouvrière et de ses alliés, il est indispensable de faire comprendre la contradiction irréconciliable qui existe entre exploités et exploiteurs.

    Il faut donc faire comprendre la nécessité de la bataille  » classe contre classe « .

    Il faut montrer la possibilité de faire reculer l’ennemi de classe ; comme il faut également mettre en évidence le rôle paralysant et destructeur que jouent les dirigeants révisionnistes dans la lutte de classes.

    Notre Parti, ses organisations, ses militants devront bien expliquer à la classe ouvrière et à ses alliés, toutes ces données fondamentales.

    Sans cela, une prise de conscience claire ne se ferait pas ; sans cela, la bataille pour le socialisme ne serait pas mûre.

    Ils devront expliquer les caractères et les conditions de cette révolution socialiste que nous devons accomplir.

    Le rôle du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France est de rendre confiance au noyau dur de la classe ouvrière, aux ouvriers les plus conscients, les plus avancés, de les organiser, de les entraîner à la lutte, de faire prendre conscience à la classe ouvrière du rôle d’avant-garde, du rôle historique qu’elle doit jouer dans cette période de lutte pour la conquête du pouvoir.

    Cette tâche est d’une grande importance puisqu’elle vise à faire progressivement prendre conscience à tout le peuple, c’est-à-dire à l’ensemble des catégories et des couches sociales qui ont intérêt à la révolution, que o sa libération se fera uniquement dans la lutte sous la direction de la classe ouvrière et de son parti.

    L’organisation du parti au sein de la classe ouvrière implique les tâches pratiques immédiates suivantes :

    1° le développement des cellules d’entreprises ;

    2° la multiplication suivant les lieux, les circonstances ou la maturité du développement : de comités de base, de conseils ouvriers, de syndicats de lutte de classes arrachés à l’influence révisionniste, partout où il y a des travailleurs, partout où le salariat est en contact direct avec le patronat, avec l’exploitation de l’homme par l’homme, donc dans les grosses entreprises, sur les chantiers, dans les puits de mines, les petites usines et fabriques, sur les lignes et dépôts ferroviaires, dans les services publics, E. D. F. et G. D. F., etc.

    Ces comités, ces conseils, ces syndicats groupant diverses corporations auront la possibilité d’avoir
    des contacts entre eux, afin d’échanger des idées, des expériences ; le but stratégique étant l’existence en France d’une centrale syndicale révolutionnaire répondant aux aspirations des travailleurs et aux conditions objectives de la lutte.

    3° L’organisation de comités de chômeurs qui puissent mobiliser autour d’eux les travailleurs actifs, les petits commerçants et artisans et les plus larges couches populaires, en vue de manifester pour leur pain et leur travail.

    4° L’organisation de la solidarité en direction des travailleurs immigrés : comités où l’alphabétisation puisse s’effectuer, la défense des droits s’organiser, les revendications se formuler, le niveau idéologique et politique se développer, des cadres se former.

    5° Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France doit également montrer aux paysans pauvres qu’il est de leur intérêt de créer leur propre organisation et de se dissocier des paysans riches et des organisations que ceux-ci dirigent. Les paysans pauvres doivent s’unir dans une lutte commune avec la classe ouvrière, car c’est la seule solution concrète aux problèmes des ouvriers et des paysans.

    3. Unité à la base et dans l’action !

    Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France a pour tâche importante de réaliser d’abord l’unité de la classe ouvrière. L’unité prolétarienne, anti-monopoliste et anti-impérialiste se forgera à la base, contrairement à l’unité au sommet que recherchent les dirigeants révisionnistes.

    A l’unité au sommet avec les traîtres de la social-démocratie, il faut opposer le juste mot d’ordre :

    – Unité par l’action!
    – Unité pour l’action!
    – Unité dans l’action!

    Il y a unité quand les syndicats et le Parti révolu-olonnaires entraînent les masses à des actions payantes contre les exploiteurs !

    La lutte contre le révisionnisme et la fausse  » gauche « , Fédération de la Gauche Démocrate et socialiste (dont la social-démocratie est l’armature principale) etc. se gagnera dans l’action unie de toutes les classes sociales ayant intérêt à la révolution.

    Elle se gagnera par l’organisation de luttes ouvrières toujours menées avec le souci d’élever le niveau politique, la conscience de classe, et de développer la vigilance de la classe ouvrière.

    En régime capitaliste, en effet, les revendications déjà satisfaites peuvent être grignotées par la bourgeoisie.

    Aussi, pour toujours mieux servir le peuple et répondre toujours plus exactement aux aspirations des travailleurs, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France devra connaître chaque souhait, chaque réaction venant de la classe ouvrière ; c’est, pourquoi il se livrera en permanence à la pratique des enquêtes, comme celles que préconise le camarade Mao Tsé-toung.

    C’est ainsi que la centralisation des idées justes pourra s’effectuer et que l’agitation, l’organisation sur des bases politiques justes pourront être menées à bien.

    4. Arrachons la classe ouvrière à l’influence révisionniste !

    Mais il est évident que la lutte contre le pouvoir des monopoles français, la lutte contre l’impérialisme américain doit s’accompagner d’une lutte implacable contre leur complice le plus dangereux, le révisionnisme moderne, qui freine la combativité des travailleurs et qui prêche la coexistence pacifique avec l’ennemi n° 1 des peuples et de la paix, l’impérialisme américain.

    Sans une organisation solide de la classe ouvrière, et profitant du mécontentement des masses exploitées sous les coups de la crise montante du capitalisme le fascisme peut relever la tête en France, aidé en cela par la politique des dirigeants révisionnistes qui détournent les travailleurs de la lutte de classes.

    Comme autrefois la social-démocratie, le révisionnisme est actuellement l’idéologie dominante de la bourgeoisie au sein du Mouvement ouvrier, et notre rôle est de rendre à celui-ci son idéologie de classe : le marxisme-léninisme.

    Ce dernier est porté à son plus haut degré de développement par la pensée du camarade Mao Tsé-toung, I^énine de l’époque où l’impérialisme va à sa perte, à son effondrement total.

    C’est pourquoi une des tâches politiques du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France est de dénoncer le rôle démobilisateur du révisionnisme et de propager le marxisme, le léninisme et la pensée de Mao Tsé-toung.

    Inlassablement, à la lumière des faits et des expériences de tous les jours, il dénoncera par tous les moyens en son pouvoir l’électoralisme du P. C. F., ses compromissions honteuses avec la fausse  » gauche « , ses absurdités sur la prise du pouvoir par la voie parlementaire avec l’appui des contre-révolutionnaires de la S. F. I. O.

    Il dénoncera également toutes les illusions sur la transformation  » pacifique  » du capitalisme, théorie relevant du plus plat réformisme.

    Il dénoncera également avec la même fermeté l’orientation réformiste et révisionniste des organisations syndicales qui démobilisent et fatiguent la classe ouvrière par des actions sans lendemain et sans perspectives.

    Seules, des luttes prolongées, d’ensemble et de grande envergure, sont capables de porter des coups efficaces au pouvoir monopoliste et de donner confiance aux plus larges masses, de les préparer à des luttes d’une plus grande portée, dont l’enjeu ne sera pas moins que la prise du pouvoir par le prolétariat.

    Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France démasquera donc devant la classe ouvrière les grands pontifes syndicaux et leurs porte-parole dans les rangs ouvriers, responsables d’une démobilisation devenue une véritable trahison des intérêts ouvriers.

    Il dénoncera, démasquera tous ceux qui s’opposent à la lutte, s’en remettent aux seules possibilités de la conquête d’une majorité au parlement par la fausse  » gauche « .

    Il dénoncera tous les groupes, en particulier les divers groupuscules trotskystes qui entretiennent la confusion et dont le but essentiel est de détourner les travailleurs de la voie révolutionnaire marxiste-léniniste.

    Enfin, il s’associera à la lutte et aux initiatives du Parti Communiste Chinois, du Parti du Travail d’Albanie et d’autres Partis marxistes-léninistes dans le monde, pour s’opposer aux dirigeants révisionnistes du Parti communiste d’Union Soviétique, qui fait de la patrie de Lénine et de Staline le centre mondial du révisionnisme.

    Il dénoncera donc la collusion soviéto-américaine à l’O. N. U. contre les peuples arabes, contre les mouvements de libération nationale d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.

    Il dénoncera l’O. N. U., instrument de l’impérialisme américain, qui l’utilise conjointement avec l’U. R. S. S. pour la domination et le partage du monde en deux zones d’influence.

    Il dénoncera la collaboration soviéto-américaine de soutien aux régimes réactionnaires ou fascistes en Asie (Inde, Indonésie, Birmanie), en Afrique (Congo-Mobutu), en Amérique latine (Brésil, Colombie, Bolivie, Argentine), et même en Europe (Espagne, Portugal, Grèce).

    Il dénoncera également toutes les mesures qui tendent à la restauration du capitalisme en U. R. S. S. et dans d’autres pays du camp socialiste.

    Il s’opposera résolument à toutes les tentatives des dirigeants révisionnistes de diviser le Mouvement communiste mondial et contribuera au rassemblement de toutes les forces marxistes-léninistes du monde entier autour de la pensée de Mao Tsé-toung.

    Il soutiendra résolument la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne qui affole la bourgeoisie, l’impérialisme et le révisionnisme moderne, parce qu’elle permet à la Chine Populaire de rester rouge et de devenir le bastion du socialisme.

    5. Mobilisons-nous pour des revendications immédiates !

    Dans l’immédiat, contre le pouvoir gaulliste qui opprime et exploite les travailleurs, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France se propose d’engager la lutte pour les revendications suivantes :

    – La suppression immédiate de toute fragmenta tion du salaire (en gratifications, parties mobiles, primes de rendement, etc.).

    Le salaire doit correspondre uniquement à la qualification professionnelle- II faut donc un salaire fixe et garanti.

    – L’application du programme de la Résistance qui réclamait six catégories professionnelles seulement (manœuvre, OS i, OS 2, P i, P 2, P 3) ; donc suppression de tous coefficients et taux intermédiaires à ces catégories.

    – Les quarante heures hebdomadaires de travail et la journée de huit heures.

    – La garantie de l’emploi, qui nécessite une lutte sans compromis contre les licenciements, la constitution de comités de défense à la base, le rejet catégorique de toutes formes de chômage qu’il soit total ou partiel.

    – La suppression des zones de salaires et l’alignement des salaires de province sur ceux de la région parisienne.

    – L’application du principe  » A travail égal, salaire égal  » pour les jeunes, les femmes et les travailleurs immigrés.

    – Les travailleurs immigrés doivent également obtenir l’égalité des droits sociaux, syndicaux, politiques.

    – Défense et extension des droits de la Sécurité Sociale.

    – Extension à toutes les catégories de salaires des quatre semaines de congés payés.

    – Pour les petits paysans travaillant sur des exploitations familiales : suppression de l’impôt sur les bénéfices agricoles et suppression de la T. V. A.

    – Réduction de toutes les taxes sur les produits agricoles (vin, viande, produits laitiers…), dans le but de pouvoir augmenter les prix à la production sans augmenter pour autant les prix à la consommation.

    6. Développons l’internationalisme prolétarien !

    Dans la lutte qu’il engage contre l’impérialisme ayant à sa tête l’impérialisme américain, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France n’oublie ‘as que l’impérialisme français continue à exploiter des peuples, directement par le colonialisme, ou indirectement par le néo-colonialisme.

    C’est pourquoi, fidèle à l’internationalisme prolétarien, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de lutte pour l’indépendance totale et inconditionnelle de tous les « départements  » et  » territoires  » d’Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Nouvelle-Calédonie, Côte des Somalies, etc.).

    Il dénonce le néo-colonialisme de l’impérialisme « ançais qui rend illusoire l’indépendance des pays its  » décolonisés « , tels que le Sénégal, la Côte-d’Ivoire, le Gabon, le Cameroun, le Dahomey, Madagascar, etc.

    Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France soutient sans équivoque la lutte des peuples opprimés par les agressions et subversions de l’impérialisme américain.

    Il apporte son soutien politique total au peuple vietnamien, qui mène une lutte victorieuse contre l’agression américaine.

    Cette lutte, en mettant en échec les forces armées américaines dans le Sud-Est asiatique, apporte une contribution inestimable à la défense de la paix mondiale constamment menacée par l’impérialisme américain, qui rêve de détruire par la guerre le camp socialiste resté fidèle à la révolution.

    Il soutient également la lutte des peuples arabes du Moyen-Orient dont l’indépendance est violée par  » l’État  » sioniste d’Israël, instrument docile de l’impérialisme américain.

    Il dénonce toutes les interventions et entreprises de subversion de l’impérialisme américain en Amérique latine, en Afrique, en Asie et aussi en Europe (Grèce, Espagne, Portugal…).

    I/impérialisme américain est l’ennemi mortel de tous les peuples, y compris du peuple français ; c’est pourquoi le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France préconise :

    1° la rupture de toutes les relations, diplomatiques, économiques et culturelles avec les U. S. A., et des mesures efficaces contre la colonisation économique américaine de la France ;

    2° le retrait de la France du Pacte Atlantique, du Marché Commun européen et de l’OTASE ;

    3° la reconnaissance par la France de la République Démocratique du Vietnam et du Front National de Libération, de la République Démocratique de Corée, de la République Démocratique Allemande, et l’aide concrète de la France à tous les pays en lutte contre l’impérialisme américain, pour leur indépendance et leur souveraineté.

    C’est en stimulant toutes les énergies, en suscitant l’esprit de lutte, en guidant le combat populaire avec rigueur et opiniâtreté que le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France fera honneur à ses responsabilités et réalisera sa mission : mobiliser les plus larges masses pour le renversement d’un régime haï et donner ainsi au peuple la possibilité de construire le socialisme dans notre pays.

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  • Les provocations policières et révisionnistes contre le 1er congrès du PCMLF (1968)

    [L’Humanité Nouvelle, janvier 1968]

    Notre Congrès ayant été retardé pour des raisons d’organisation, il était tout à fait prévisible, dans ces conditions, que le pouvoir aurait le temps de mettre au point des moyens de répression, mais le caractère privé du lieu du Congrès ne lui permettait pas, sans qu’il viole sa propre légalité, d’intervenir directement contre le Congrès lui-même.

    Dans ces conditions, il était à prévoir qu’il tenterait d’utiliser contre nous les révisionnistes, les laissant passer après leur avoir fait connaître les lieux, dans le but de se servir d’eux pour justifier ensuite l’intervention des forces de police au nom du  » maintien de l’ordre « .

    C’est là en effet maintenant un processus devenu classique depuis l’agression révisionniste du meeting de la Mutualité le 5 mai 1967 à Paris.

    C’est bien là en effet ce qui s’est passé, mais le pouvoir n’avait pas prévu notre fermeté et notre vigilance pour échapper à toute provocation, et, tout comme les révisionnistes, il n’a pas pu empêcher la création de notre Parti !

    Dès la veille du Congrès, dans la nuit, était mis en place un important service de policiers de contrôle qui barrait toutes les voies d’accès roulables au lieu du Congrès.

    Chaque voiture qui arrivait devait stopper, et, sous la menace de mitraillettes, chaque occupant devait remettre ses papiers. Un gendarme prenait tous les détails d’identité avec soin, y compris les noms et prénoms des pères et mères même décédés depuis longtemps !

    Aussitôt le service d’ordre et de sécurité du Congrès décidait d’organiser le passage des délégués par d’autres itinéraires, soit par des voies plus difficilement carrossables en voitures et encore non contrôlées, soit par des sentiers forestiers ou de campagne.

    Toute la nuit et une partie de la matinée, s’acheminèrent ainsi, échappant aux contrôles policiers, la plus large majorité des délégués.

    Le 30 décembre au matin, les forces de  » l’ordre  » s’étant rendu compte de leur échec, renforcèrent leur dispositif et multiplièrent leurs manœuvres d’intimidation en faisant sillonner les routes environnantes par des camions bâchés chargés de gardes républicains.

    Une voiture des  » renseignements généraux  » tenta de pénétrer dans la propriété privée en exigeant de rencontrer le camarade paysan propriétaire.

    Mais ses occupants en furent pour une tentative vaine.

    La séance de nuit dura jusqu’à 3 heures du matin, tandis que le service de sécurité fonctionnait normalement et assurait la protection des congressistes.

    C’est le 31 décembre que le commando de permanents révisionnistes tenta l’opération de provocation qui aurait pu justifier l’intervention des forces chargées du  » maintien de l’ordre « .

    Dans le début de l’après-midi, un camarade du service de sécurité en surveillance se trouva brusquement face avec deux hommes qui tentèrent de l’intimider en le menaçant de deux revolvers.

    Ce camarade, malgré les canons des deux revolvers braqués sur lui, se mit à courir et donna immédiatement l’alerte au Congrès.

    Aussitôt un groupe de six militants sortit pour donner la chasse à ces intrus que tout naturellement le jeune ouvrier qui les avait vus avait spontanément baptisés :  » Ce sont des fascistes » !

    Mais aussitôt commençaient à retentir de nombreux coups de feu qui semblaient provenir de plus loin.

    En effet, les deux permanents révisionnistes surpris s’étaient repliés précipitamment, se regroupant avec les autres membres de leur commando, et étaient tombés sur un autre poste de surveillance, deux cents mètres plus bas, en pleine forêt.

    Déjà les six camarades Partis à leur poursuite les rattrapaient.

    Sous la menace e leurs revolvers, les révisionnistes avaient contraints 3 militants à s’allonger par terre, mais ceux-ci, courageusement, n’avaient pas tardé à réagir et engagèrent la lutte inégale contre le commando.

    C’est alors que les nervis envoyés par Waldeck Rochet s’affolèrent.

    Pris de panique parce qu’ils ne sont courageux, et pas même, qu’à condition d’être très largement supérieurs en nombre, et lorsqu’ils ont au poing des armes dont sont démunis leurs adversaires, ils se mirent à tirer précipitamment sur nos militants mais frappèrent le plus souvent à côté des points de mire.

    On a pu décompter plus de dix coups de feu. L’un d’eux parvint cependant à loger une balle de calibre 11,43 dans le pied du camarade Christian Maillet, de la Région Marseille-Provence, qui avait réussi à se débarrasser de trois des agresseurs dans une dure lutte physique, en leur criant qu’ils n’auraient jamais raison de véritables communistes !

    Ce camarade a vingt-six ans de Parti !

    lye camarade Raymond Casas, parvenu sur les lieux, échappa à deux balles tirées contre lui presque à bout portant par une main tremblante.

    A l’adresse du jeune nervi qu’il avait en face de lui, il ne put s’empêcher de lui crier :  » Mais vous êtes devenus complètement fous!  » Son bon sens prolétarien ne pouvait en effet s’expliquer autrement pareille stupidité.

    Le camarade Jurquet, fils de notre secrétaire politique, de la Section de Marseille, fut contraint de suivre les agresseurs, sous la pression de revolvers collés contre son dos, mais bientôt, conservant tout son sang-froid, il profita d’un instant d’inattention de ses ravisseurs pour jeter à terre l’un d’eux, bousculer les deux autres avec lesquels il roula dans un fossé, puis réussit à s’échapper bien que couvert de coups, sous les coups de feu.

    Pendant ce temps la protection du lieu du Congrès était renforcée, mais cela ne plaisait pas à la police, qui fit bientôt intervenir deux gardes républicains précédés d’un énorme chien-loup auquel l’un d’eux commandait :  » Attaque ! Attaque! » et qui brandissaient aux poings leurs revolvers !

    Un camarade fut mordu légèrement, tandis que l’unanimité des congressistes regroupée devant le siège du Congrès entonnaient une ardente  » Internationale « .

    Alors, pouvoir et révisionnistes durent constater l’échec complet de leurs tentatives, le Congrès put continuer ses travaux dans une extraordinaire ambiance.

    On peut véritablement dire que notre Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France est né sous les balles des traîtres au communisme que sont devenus les khrouchtchéviens français.

    En fait, ce ne sont pas même les cinq ou huit nervis, qui sont venus là revolvers aux poings, tremblant de tous- leurs membres comme le froussard Pecout, qui sont les véritables responsables.

    Et c’est une première raison qui justifie la décision de -notre Comité central de n’intenter contre eux aucune poursuite, d’autant plus que la justice bourgeoise s’empresserait évidemment de reconnaître en eux ses propres serviteurs et les protégerait.

    Mais le peuple, la classe ouvrière, eux, constituent la véritable justice et c’est à eux que nous déférons ces petits provocateurs sans envergure.

    Ainsi un camarade encore membre du Parti s’est-il spontanément présenté au journal La Marseillaise pour protester contre de telles méthodes.

    L’ancien séminariste Georges Righetti, également secrétaire fédéral, a eu ce mot vraiment pittoresque dans sa bouche : « Tu ne les connais pas, toi, les pro-chinois ! Ils sont pires que le « diable » ! « 

    Voici le malheureux Righetti en proie aux affres de sa foi originelle! Puis il a ordonné l’expulsion des locaux de La Marseillaise de ce camarade de base indigné.

    Mais ce n’est pas tout : nous sommes déjà informés des réactions nombreuses de camarades de la base du P. C. F., qui se désolidarisent sans équivoque de telles pratiques et désavouent ceux qui les ont ordonnées.

    C’est notamment le cas de plusieurs ouvriers de la Transat, de médecins de la Mutuelle C. G. T., de militants syndicalistes, etc. La préméditation ne fait pas l’ombre d’un doute.

    C’est le Comité central lui-même qui a ordonné l’exécution de cette provocation.

    D’ailleurs, nous en étions informés depuis déjà plus d’une semaine.

    En effet, le directeur des ventes de La Marseillaise, le père du jeune voyou Maurice Pecout, avait apostrophé dans la rue un de nos camarades, en lui disant, la veille de Noël :  » Alors, c’est pas aujourd’hui, votre Congrès?…

    Nous savons que c’est à Marseille! Vous allez voir, tout est préparé, on va tout vous démolir et on va vous foutre en l’air! « 

    Mais ce qui est plus sérieux, ce sont les propos tenus par Georges Lazzarino, membre du Comité central en privé et aussi publiquement, le samedi 30 décembre aux Salons Saint-Louis à Marseille, au cours de l’apéritif fraternel (encore un!) organisé en l’honneur des  » cadres  » révisionnistes du département, avec force bouteilles de Champagne et autres vins fins.

    Pour nous en tenir au compte rendu publié par La Marseillaise dès le lendemain matin, voici ce que dit ce spécialiste des mensonges lancés contre les marxistes-léninistes :

     » Ceux-ci (les monopoles), conscients des résultats catastrophiques de leur politique économique et sociale, font s’agiter toute une série de groupuscules gauchistes, maoïstes, trotskystes.

    L’intérêt du mouvement de masse, dit-il avec force, nous commande une rigueur exemplaire à l’égard de ces groupuscules. « 

    La rigueur des revolvers, n’est-ce pas, Monsieur Lazzarino ? Vous voici pris sur le fait.

    En effet, deux, et certainement pour le moins trois, des hommes de main que vous avez lancés dans les bois de Puyricard, ne sont-ils pas justement des permanents de votre quotidien La Marseillaise ?

    Les ouvriers de l’imprimerie ne savent ils pas que ces gens-là bénéficient de toutes vos sollicitudes et qu’en définitive leurs fonctions de typographes, de titreur pour Lanzada, ne sont que des couvertures ?

    Nous n’en dirons pas plus publiquement pour aujourd’hui.

    C’est à la seule classe ouvrière, propre, saine, écœurée de tels procédés que nous en appelons, et à personne d’autre. Elle a su rejeter les méthodes des sabianistes, comme des doriotistes.

    Elle saura inéluctablement rejeter les mêmes méthodes reprises maintenant par les dirigeants révisionnistes, qui utilisent à cette fin des hommes sur lesquels ils peuvent faire pression, les  » permanents « .

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