1° La campagne de mobilisation sur Flins n’a pas été simplement l’occasion de fêter un anniversaire; elle a été l’occasion d’intensifier la lutte contre nos ennemis et de transformer idéologiquement et politiquement l’organisation et ses rapports avec les masses : attiser la haine de classe contre la bourgeoisie, ses flics, ses valets révisionnistes, ses infiltrés liquidateurs; opposer à l’électoralisme, la voie révolutionnaire de Mai; préparer de manière révolutionnaire la nouvelle étape du développement de la gauche ouverte par le stage des GTC et la recherche d’une issue prolétarienne à la révolte anti-autoritaire.
Tels étaient les axes de la campagne.
2° La campagne se divise en trois moments : une phase de préparation révolutionnaire de l’opinion; puis l’action centrale à Flins que l’on peut définir comme action de partisan dans l’étape de révolutionnarisation idéologique; enfin une phase de popularisation de cette action.
3° Les acquis de la phase de préparation idéologique de l’opinion sont grands.
Ils sont apparus au cours d’un grand nombre d’actions impulsées soit par les secteurs soit par la CPM (ces actions allaient des petits meetings improvisés devant les usines et des bombages massifs dans le métro, aux meetings centraux devant le Lycée Gilles Tautin, dans les Gares Saint-Lazare et du Nord et à l’action de casse parfaitement réussie de la chambre patronale des constructeurs d’automobiles).
– Développement de la résistance violente aux flics. Cette résistance est apparue comme un des facteurs les plus importants de la révolutionnarisation des masses (les camarades ont été physiquement aidés par des ouvriers et des commerçants, au marché de Montrouge, devant l’usine Lissac, etc.)-
– La lutte contre la liquidation a fait un bond en avant dans l’organisation. Tous les groupes liquides ont montré leur incapacité à organiser quoi que ce soit (douze liquides de divers groupes n’arrivent même pas à déposer une gerbe sur la tombe de Gilles).
Pour la première fois depuis la liquidation de septembre des liquides qui refusaient de se soumettre à la critique des masses ont été vidés militairement par des militants de la GP.
-La mobilisation n’a cessé de croître pendant toute cette période : quantitativement par le nombre des effectifs, qualitativement par le niveau idéologique et la compréhension des cibles politiques de la campagne (des secteurs apparemment morcelés ont trouvé leur unité de combat au cours de la campagne).
– L’organisation a commencé à marcher sur ses deux jambes : dans ces dix jours de campagne toutes les unités se sont tournées vers le travail en direction de la classe ouvrière en utilisant les forces neuves issues de la révolte anti autoritaire.
Les camarades des équipes de propagande ont été bien accueillis par les masses : la campagne intervenant à
un moment politique particulièrement favorable (ébranlement idéologique produit par le développement des luttes dans les lycées; début d’une flambée de luttes ouvrières, échéance électorale) et avait un impact dans les masses.
4° L’action sur Flins a été conçue comme une action mobile de partisans intervenant dans une base ennemie (présences nombreuses de cadres fascistes et de gardiens, encerclement policier) frappant rapidement avec pour cible mener la lutte de classe dans l’usine, révolutionnariser les masses, et s’esquivant après l’action.
– L’action proprement dite a été marquée par la recherche du point de vue de l’usine : pendant une demi-heure la loi du patron a été brisée (sa pelouse piétinée, son monument aux morts badigeonné, ses cadres frappés).
S’il n’y a pas eu intervention militaire massive en notre faveur des ouvriers (seuls une dizaine se sont battus avec nous) il y a eu soutien idéologique actif (approbation de l’action dans les discussions, » fourniture d’armements « … on nous a passé des bouteilles, des pierres).
C’est essentiellement la dure bagarre avec la maîtrise qui a été (plus que les prises de paroles) l’instrument de la révolutionnarisation idéologique des ouvriers.
C’est cette bagarre qui a tracé les lignes de classes dans l’usine (dans l’usine on ne parle que de ça) et qui fournit aux GTC un terrain de luttes très favorable.
– Le repli découlait de notre conception de l’action de partisan : il fallait échapper à l’important dispositif policier qui allait être mis en place immédiatement après l’action.
Le seul moyen était l’esquive à pied sur un difficile parcours de quinze à vingt kilomètres en utilisant les conditions naturelles.
L’esquive a été totalement réussie; les seuls camarades piqués, moins de dix sur plus de cent cinquante l’ont été après l’esquive au moment de la récupération en bagnole.
Le très haut niveau idéologique des camarades a permis de faire respecter la discipline nécessaire, de venir en aide aux camarades les plus épuisés, de conserver la cohésion malgré les difficultés.
– La phase de popularisation commence maintenant : elle consiste en une explication massive de la campagne dans son ensemble et de l’action, dans les usines, les marchés, les métros.