La démocratie populaire en Tchécoslovaquie

Une victoire de l’unité des partis ouvriers – Rudolf Appelt

publié dans Unité, organe théorique du SED (Parti de l’Unité Socialiste), juillet 1946

Les élections parlementaires qui se sont déroulées le 26 mai 1946 en Tchécoslovaquie méritent une grande attention de la part du mouvement ouvrier socialiste international. Premièrement, parce que les élections ont amené une majorité communiste – social- démocrate.

Deuxièmement, parce qu’elles ont condamné à l’échec l’espoir de la réaction interne et externe au pays à tourner en arrière la roue du développement progressiste en Tchécoslovaquie. Et troisièmement, parce qu’en raison de la grande victoire électorale, le Parti Communiste est devenu le parti incontesté et dirigeant.

Les élections parlementaires tchécoslovaques se sont déroulées une année après la libération de la domination hitlérienne, elles ont consisté en le jugement du peuple quant à la démocratisation touchant profondément le pays, et quant à la politique de chaque parti en particulier.

Partant de là, il est juste que le mouvement ouvrier socialiste des autres pays apprennent des choses de la politique et des expériences du mouvement ouvrier en Tchécoslovaquie.

Quelques chiffres sur les résultats des élections.

En Bohême-Moravie.

Parti Communiste 2 205 658 voix 40,17 % 93 mandats

Parti Social-démocrate 855 771 voix 15,59 % 36 mandats

En Slovaquie.

Parti Communiste 490 257 voix 30,48 % 21 mandats

Parti du Travail (proche de la social-démocratie) 49 983 voix 3,11 % 3 mandats

Sur un total de 7 099 411 voix, les communistes et les sociaux-démocrates en ont obtenu ensemble 3 601 669, soit 50,72 %, la majorité ; sur un total de 300 mandats, ils en ont obtenu 153, soit plus de la moitié. Il faut noter une différence significative entre le résultat en Bohême-Moravie et celui en Slovaquie.

Dans la partie tchèque, la part communiste – social-démocrate des voix est de 55,76 %, dans la partie slovaque seulement de 33,59 %. En Bohême-Moravie, le Parti Communiste est, à l’exception d’une seule circonscription, le Parti en tête dans toutes les circonscriptions électorales.

Il est de plus le Parti le plus fort dans toutes les grandes villes, dont la capitale Prague. Il est, enfin, la force dominante dans les parties largement paysannes du pays. Cela prouve qu’il n’est pas seulement le parti le plus fort chez les ouvriers, mais également dans la paysannerie.

Il a en même temps de fortes positions chez les employés et les fonctionnaires, les artisans et les commerçants, les professions libérales. Le Parti Communiste de Tchécoslovaquie est aujourd’hui sorti du cadre d’un « pur parti ouvrier » et il est devenu un vrai parti populaire, la force dominante de l’ensemble du peuple travailleur.

La défaite qu’ont connu les forces réactionnaires aux élections est absolument claire. Comme les anciens partis réactionnaires sont interdits, la réaction tchèque s’est cachée derrière les socialistes nationaux tchèques et le parti populaire catholique, tentant d’influencer la campagne électorale de ces deux partis.

Les éléments réactionnaires du parti des socialistes nationaux tchèques ont voulu avant les élections faire sauter le Front National et imposer le retrait de leur parti du programme gouvernemental et des mesures de nationalisation. Le peuple a condamné de manière déterminée une telle attaque à l’encontre de l’unité nationale.


Le parti des socialistes nationaux tchèques escomptait sortir des élections comme parti le plus fort, en récupérant par sa politique les voix des partis réactionnaires désormais interdits. Au lieu de cela, il est loin derrière les communistes ; il n’a obtenu en Bohême et en Moravie que 23,66 % des voix. Le parti populaire catholique a eu encore moins de voix, avec 20,23 %.

Même la presse réactionnaire en Europe de l’Ouest ne saurait douter de ce jugement absolument clair du peuple en Tchécoslovaquie, même si c’est contre leur ligne. Elle est dans l’obligation d’admettre que ces élections parlementaires étaient démocratiques à 100 %, où tous les partis candidats – 4 dans la partie tchèque, également 4 dans la partie slovaque – ont disposé des mêmes conditions et ont pu mener une propagande électorale nullement empêchée par personne.

Les anciens électeurs des partis réactionnaires désormais interdits (parti agraire, parti [fasciste] de Hlinka) se sont même vus donner la possibilité, s’ils ne voulaient pas voter pour un des partis présents, de choisir un vote blanc. Il est caractéristique de l’activité politique des masses que même pas un demi pour cent des électeurs ont utilisé ce vote blanc.

Le développement progressiste à gauche que connaît la Tchécoslovaquie depuis une année a été confirmé par les résultats électoraux. Le peuple travailleur a validé toutes les mesures démocratiques de rupture du gouvernement du Front National pour le remodelage politique et économique de la République. Il a repoussé toutes les influences internes et externes de la réaction qui entendent bloquer, faire reculer le développement démocratique et progressiste. Ont été en particulier confirmés par le peuple :

* l’instauration du régime de la démocratie populaire, incarné par les commissions nationales dans les communes, les arrondissements et les régions, et par le gouvernement de Front National des Tchèques et des Slovaques ;

* la réalisation de la nationalisation de l’ensemble de l’industrie lourde, des industries de l’énergie, des grandes entreprises de l’industrie légère, des banques et des assurances ;

* la réalisation de la réforme agraire ;

* la transformation de la Tchécoslovaquie en un État slave des Tchèques et des Slovaques, sans
minorité allemande et hongroise [avec l’expulsion de plus deux millions d’Allemands et de cent mille Hongrois ayant pris parti pour les régimes fascistes allemand et hongrois en en devenant citoyens] ;

* le règlement national des relations entre le peuple tchèque et le peuple slovaque, sur la base de l’égalité des droits et de la reconnaissance du peuple slovaque comme nation en tant que telle ;

* la politique étrangère, dont le solide fondement est l’amitié et un étroit travail en commun avec les États slaves, en particulier l’Union Soviétique.

Ce qui nous intéresse en particulier dans ces résultats électoraux, c’est la question : par quelle politique est-ce que le Parti Communiste a obtenu une telle influence de masse ? Comment s’est mise en place la majorité communiste – social-démocrate aux élections ?

Pour répondre à cela, nous devons d’abord étudier les traits essentiels de la libération nationale du peuple tchèque et slovaque du fascisme hitlérien, parce qu’ils déterminent la ligne politique du Parti Communiste.

La Tchécoslovaquie a été occupée par l’Allemagne hitlérienne pendant plus de six ans. La domination mise en place par Hitler dans ce pays était barbare ; elle menaçait le peuple tchèque dans son existence nationale. Si les nazis avaient vaincu, ils n’auraient pas hésité à déplacer les Tchèques n’importe où ailleurs ou même à les exterminer. Après que le peuple tchèque, opprimé pendant 300 ans par la vieille Autriche, ait ainsi vu son existence étatique autonome volé, il a connu le même destin après vingt années de liberté.

L’instauration de la République tchécoslovaque a été rendue possible par l’effondrement de la monarchie austro-hongroise ; cette fois la libération est allée avec le démantèlement du régime nazi et la défaite militaire totale du troisième Reich. La libération de la Tchécoslovaquie est venue de l’Est.

Ce fut l’Union Soviétique – une grande puissance slave – et son armée rouge, qui ont libéré les Tchèques et les Slovaques de l’oppression et de l’esclavage allemands-fascistes.

Alors que la révolution russe d’Octobre 1917 avait déjà beaucoup contribué à la réalisation de la république tchécoslovaque en 1918, cette fois le peuple russe a versé beaucoup de sang pour sauver les petits peuples frères slaves de la disparition. Cela et le fait que désormais la Tchécoslovaquie a une frontière commune avec l’Union Soviétique [alors que la partie orientale du pays, carpathique ukrainienne, a rejoint l’Ukraine], sont solidement ancrés dans la pensée politique des Tchèques et des Slovaques.

Tout comme dans d’autres pays occupés, l’ancienne couche dominante de la bourgeoisie financière, industrielle et agraire a fait faillite idéologiquement, politiquement et moralement en Tchécoslovaquie pendant la période nazie.

Elle a préparé avec l’agent hitlérien Henlein les décisions [des accords] de Munich ainsi que le 15 mars 1939, elle a servi Hitler pendant six années et essayé de gagner le peuple tchèque à une collaboration avec le fascisme allemand. Elle a été néfaste en agissant dans le dos du peuple dans sa libération nationale.

Alors que des dizaines de milliers de combattants étaient jetés dans les camps de concentration, ou exécutés, la grande bourgeoisie tchèque a trahi la nation et l’État et a profité des guerres de Hitler.

C’est pourquoi cette couche autrefois dominante a pour toujours perdu, d’après le peuple, de pouvoir parler au nom de lui et de guider la République. Le droit de gouverner, c’est maintenant le peuple travailleur qui l’a dans les villes et les campagnes.

À l’exception d’une couche proportionnellement petite de traîtres et de collaborateurs, le peuple tchèque et slovaque a été uni dans sa résistance contre la domination étrangère.

Il a formé une unité nationale contre les occupants et les traîtres, un large front national, qui a été forgé dans les actions de sabotage et de partisans, dans les camps de concentration et les prisons, dans le soulèvement slovaque et le soulèvement praguois de mai.

Cette unité nationale, le peuple la regarde comme le bien le plus précieux et entend à tout prix le conserver également après la libération, dans la période de reconstruction de la République.

Le Parti Communiste s’est fondé sur ces faits essentiels dans sa politique après la libération du pays. Il était essentiel que le Parti dispose d’une estimation claire du caractère de la révolution en cours. Il a dit aux masses populaires : « Du point de vue de la Tchécoslovaquie et du point des autres ennemis de l’Allemagne hitlérienne, la guerre a été une guerre juste, une guerre démocratique, une guerre de libération nationale.

Il résulte de ce caractère national et démocratique de la guerre que les conséquences révolutionnaires immédiates de la défaite allemande ont un caractère avant tout national, antifasciste et démocratique pour la Tchécoslovaquie. »

La lutte pour la liberté nationale a été une lutte sans compromis contre l’occupation étrangère du fascisme allemand et contre sa propre traître oligarchie grande-capitaliste et grande-agraire et la réaction. Le peuple ne voulait pas pour après la victoire un retour à la situation de 1938.

Le Parti Communiste s’est ainsi fait l’agent de la volonté populaire en faisant en sorte de réaliser une nouvelle, authentique République de démocratie populaire directement issue de la pensée provenant de la révolution nationale.

Une république de démocratie populaire dont les fondements ont été formulés de manière si prégnante et compréhensible par tout un chacun dans le programme gouvernemental de Kosice. Ce programme du premier gouvernement du Front National a été élaboré par les communistes et signé par tous les partis.

Les communistes ont inlassablement lutté pour sa réalisation conséquente et mobilisé les larges masses. Aucun parti n’a eu l’autorisation de se retirer du programme accepté et signé, car
derrière lui il y avait l’écrasante majorité du peuple.

Le problème principal de chaque révolution, également de la révolution nationale et
démocratique en Tchécoslovaquie, est la question du pouvoir. Il s’agissait d’empêcher que la clique traître de la bourgeoisie financière et agraire, qui gouvernait la République avant 1938, parvienne de nouveau au pouvoir avec la renaissance de l’État.

En même temps, il s’agissait d’imposer que de manière réelle et correspondante comptent
la volonté et le pouvoir du peuple travailleur, qui avait porté la charge principale de la lutte de libération nationale. Quelle a été la voie et quelle est-elle encore dans la réalisation de ce but ?

Avant tout ont été mis hors d’état de nuire dans la vie politique les représentations politiques des couches traîtres, des partis réactionnaires existant auparavant (parti agraire, parti de Hlinka, etc.), par l’interdiction c’est-à-dire la non-autorisation dans le nouvel État.

Par là il a été rendu possible aux simples soutiens individuels de ces pays, du moment qu’ils n’étaient pas compromis dans une collaboration avec l’occupant, de rejoindre les partis du Front National ou les organisations unies de masse mises en place.

Tous ceux par contre qui avaient nui aux intérêts de la nation ou de l’État ont fait face (ou vont le faire) à un tribunal populaire, ou condamnés pour les cas les plus légers selon le décret gouvernemental « sur l’honneur national » .

Le nouveau régime en Tchécoslovaquie ne doit pas, suivant la volonté du peuple, être une réédition de la République de 1918-1938. Cela ne doit pas être un régime de la démocratie simplement parlementaire formelle, mais la domination d’une réelle démocratie populaire, où le peuple peut sans intermédiaires participer à l’administration étatique et publique.

Ou, en d’autres mots, où ce ne sont pas simplement des députés élus qui peuvent décider, mais où la réalisation des lois, décrets et décisions gouvernementales repose dans les mains de gens qui ont été choisis par le peuple leur confiant une mission déterminée.

C’est ainsi que sont nés de nouveaux organes démocratiques populaires sous la forme des commissions nationales comme porteuses de l’administration étatique et publique.

Il y a des commissions nationales dans les communes, les arrondissements et les régions, en lieu et place des anciennes représentations à ces niveaux, avec la grande différence que ces organes ne sont pas simplement des organes d’auto-administration donnant conseil ou prenant des décisions, mais possèdent également le pouvoir de mise en place.

Les commissions nationales sont élues par le peuple, sont sous contrôle permanent, et chaque membre peut être à tout moment révoqué. Dans la première République, les porteurs de l’administration étatique et publique formaient une bureaucratie étrangère au peuple, l’administration reposait sur des gens relevant de la bureaucratie locale et des gendarmes.

Maintenant, elle est dans les mains des ouvriers, des paysans et des intellectuels, des représentants du peuple travailleur, qui ne permettent pas que l’appareil d’État et l’administration publique n’agissent contre les intérêts du peuple et de l’État, que la police soit employée contre la classe ouvrière, etc.

Le système des commissions nationales est un système non-bureaucratique, qui se montre excellent dans la pratique et a permis à des dizaines de milliers de travailleurs la participation active à l’administration d’État.

C’est, en plus de cela, un pas d’une signification réellement révolutionnaire, qui marque de manière ouverte la Tchécoslovaquie du sceau de la République populaire. Afin que le pouvoir politique reste dans les mains du Front National, c’est-à-dire dans les mains du Bloc des ouvriers, paysans, artisans et commerçants et des intellectuels travailleurs, il faut qu’il soit cimenté par des mesures économiques d’envergure.

Il doit y avoir la garantie que les cercles auparavant dominant ne puissent pas mener une seconde fois la nation et l’État à la catastrophe. L’interdiction des partis réactionnaires ne suffit pas en soi. La grande bourgeoisie traître doit également être économiquement désarmée.

Cela a été réalisé par une large nationalisation de l’industrie, des banques et des assurances. Ont été nationalisés de manière planifiée l’ensemble des mines, de l’électricité et du gaz, les grandes entreprises du reste de ce qui touche à l’énergie, tout comme l’ensemble du secteur privé des banques et des assurances. Il existe encore à côté de ce secteur nationalisé de l’économie un large secteur privé, formé des petites et moyennes entreprises, de l’artisanat et du commerce.

La grande action de la nationalisation n’a pas été présentée par le Parti Communiste comme une mesure socialiste, comme une abolition du capitalisme, mais comme une nécessité nationale et démocratique au renforcement de la République, pour garantir l’existence nationale du peuple tchèque et slovaque, comme une mesure pour la punition des criminels de guerre et des traîtres, et la nationalisation a été en ce sens comprise et unanimement appuyée par le peuple.

La réforme agraire qui a été réalisée poursuivait avant tout l’objectif de faire passer l’ensemble des terres en possession allemande dans les mains des paysans, paysans sans terre et ouvriers agricoles tchèques.

C’était en même temps un coup contre les traîtres et les collaborateurs des rangs des grands propriétaires terriens, car eux aussi ont été expropriés sans dédommagement. La révolution en Tchécoslovaquie a été nationale, antifasciste et démocratique. Elle a été nationale, parce que le pouvoir est de nouveau passé des mains des oppresseurs allemands (et hongrois) au peuple tchèque et slovaque.

Elle a été antifasciste, parce que les occupants consistaient en le fascisme allemand (et hongrois). Elle a été démocratique, parce qu’elle s’est également dirigée contre les soutiens autochtones aux occupants, c’est-à-dire contre la réaction tchèque et slovaque, qu’elle a attaqué ses positions de pouvoir politiques et économiques.

Comme la révolution était nationale, elle devait évidemment être anti-allemande et anti-hongroise. Il est nécessaire de politiquement comprendre cela, afin que soient comprises les mesures prises en Tchécoslovaquie contre les minorités allemande et hongroise.

La grande majorité des Allemands des Sudètes et également une grande partie de la population hongroise ont joué en 1938 et durant les années d’occupation le rôle de cinquième colonne.

Ils ont soutenu le fascisme allemand et hongrois contre le peuple tchèque et slovaque. La conséquence qu’en ont tiré les Tchèques et les Slovaques est qu’ils ne voulaient plus vivre avec la minorité allemande et hongroise et ont exigé leur expulsion. Cette exigence a également été approuvée à la conférence de Potsdam par les trois grandes puissances.

La grande question liée à celle de l’expulsion des Allemands était celle de savoir si le gouvernement tchécoslovaque serait en mesure de peupler de manière suffisante les territoires aux frontières avec des ouvriers, paysans et artisans tchèques, afin que l’activité des entreprises continue et que les sols soient cultivés.

Aujourd’hui, on peut dire que cette tâche a été réalisée avec succès, car dans les territoires des Sudètes il y a déjà presque deux millions de Tchèques venus de l’intérieur du pays. La grande œuvre du peuplement a été rendu possible grâce à l’excellente activité du Parti Communiste ; sans le Parti cela n’aurait pas été possible.

Le Parti a montré une grande sagesse étatique dans la résolution de la question slovaque, c’est-à-dire dans le règlement des rapports nationaux entre Tchèques et Slovaques.

La manière avec laquelle le fascisme hitlérien a utilisé la question slovaque non résolue en 1938/1939 est connue ; elle avait comme but de séparer les Slovaques des Tchèques, par la formation d’un État – marionnette slovaque « autonome ».

Le peuple slovaque a cependant prouvé par son soulèvement en 1944 qu’il n’était pas d’accord avec cet « État » et ce régime, qu’il voulait ensemble avec le peuple tchèque la renaissance de la République tchécoslovaque.

Cela a donné la possibilité au Parti Communiste de faire triompher devant les autres partis et l’ensemble du peuple tchèque une résolution de la question nationale en apparence simple, en réalité cependant la seule juste : la reconnaissance que les Slovaques forment une nation tout comme les Tchèques, que la Tchécoslovaquie libérée doit être un État de deux nations avec les mêmes droits, que les Slovaques gouvernent en Slovaquie et les Tchèques dans les régions tchèques, et que chaque question d’État qui concerne la République commune doit être résolue dans un mutuel accord.

Six années d’occupation et la guerre hitlérienne ont causé de lourds dégâts économiques à la Tchécoslovaquie. Rien que les dégâts directement provoqués par la guerre, même s’ils sont bien moins importants que dans d’autres pays (comme la Pologne, la Yougoslavie), concernent 50 milliards de couronnes ; les dégâts relevant du pillage économique concernent une somme par contre éminemment plus grande.

La reconstruction de l’économie a été un des principaux problèmes de la République libérée. Et le Parti Communiste a été en première ligne également dans cette tâche. Il a expliqué aux masses que les difficultés économiques ne pourraient être surmontées que par le travail impliqué et plein de sacrifices de toute la nation. Que ce n’est que par le travail qu’il serait possible d’en revenir au niveau de vie d’avant-guerre.

L’initiative du Parti a été de mobiliser, pour une participation de toutes leurs forces à la reconstruction économique, les organisations syndicales, les conseils d’entreprises, les commissions nationales, le associations paysannes, les associations de jeunesse.
Un mouvement stakhanoviste s’est développé dans les mines, dans beaucoup d’entreprises se sont formées des commissions de productions avec les ouvriers et les ingénieurs, des centaines de milliers de travailleurs ont travaillé bénévolement le dimanche.

Par une réforme monétaire déterminée et par une régulation des prix et salaires, l’inflation fut évitée et le salaire réel maintenu. De tous les pays d’Europe centrale et d’Europe du sud-ouest, la Tchécoslovaquie est au premier rang en ce qui concerne la reconstruction de l’économie.

Par le vote de confiance obtenu par le Parti Communiste aux élections parlementaires ont été encore renforcés sa position de plus fort parti du peuple travailleur et de parti guide du gouvernement et de l’État. Ce n’est pas immérité. Cela a été conquis par un travail exemplaire pour le peuple travailleur, pour l’ensemble de la nation et pour la République.

Aux yeux des masses populaires, le Parti Communiste est aujourd’hui la force qui permet la réalisation du développement démocratique continu de l’État, la sécurité de la République, l’ordre démocratique et une vie meilleure pour toutes les couches du peuple travailleur. Pour le Parti, il n’y avait ainsi aucune obligation de modifier les fondements de sa politique et de son programme après les élections.

Il propose toujours le maintien et le renforcement du Front National qui est l’expression politique pour le Bloc social des ouvriers, des paysans, des artisans et commerçants et des intellectuels.

Ce bloc, qui s’est développé dans la lutte de libération nationale, a fait ses preuves lors de la première année de la République, et il est nécessaire de le maintenir dans la période de reconstruction. Le nouveau gouvernement formé après les élections parlementaires est de nouveau un gouvernement du Front National, établi sur la base d’un programme concret, que réaliseront ensemble tous les partis présents au gouvernement.

Le nouveau programme gouvernemental est un développement prolongé du premier programme, du programme de Kosice, et contient les points fondamentaux suivants : Un plan de deux ans de reconstruction économique de la République, la modernisation et la décentralisation de la construction administrative étatique où les commissions nationales doivent obtenir encore plus de droits, la réalisation d’une réforme fiscale, la continuation de l’épuration dans la vie publique, l’organisation accélérée de l’économie nationalisée et l’élaboration des éléments essentiels d’une nouvelle constitution afin d’ancrer les conquêtes et progrès de la démocratie populaire jusque-là.

Il y a au sein du Front National un travail en commun très étroit entre le Parti Communiste et le Parti Social-démocrate.

Les deux partis incarnent l’influence de la classe ouvrière dans le Front National, et par leur travail en commun amical et étroit ils amènent à faire adéquatement valoir le pouvoir et l’influence de la classe ouvrière. La classe ouvrière tchécoslovaque a compris qu’il fallait mettre en place des rapports tels avec les autres couches populaires, en particulier à la paysannerie et les travailleurs intellectuels, que soient renforcées les relations amicales qui se sont produites pendant la guerre.

Les intérêts de la classe ouvrière ne sont nullement opposés aux intérêts des autres couches travailleuses. La classe ouvrière ne s’est pas limité à représenter ses intérêts de classe, mais a également représenté les exigences de la paysannerie, des artisans et commerçants, des intellectuels et au-delà de l’ensemble de la nation et de l’État.

Elle a prou vé qu’elle représente les intérêts du peuple et de l’État de meilleure manière que la classe dominante précédente. La réaction avait une longue expérience de gouvernement.

La classe ouvrière n’avait pas une chose telle. Mais elle a appris à gouverner et elle a très rapidement appris. Et, aujourd’hui, la classe ouvrière tchécoslovaque, ensemble avec les autres couches populaires travailleuses, conduit l’État de manière meilleure que nulle part ailleurs la bourgeoisie.

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Constitution de la République Populaire de Pologne (1953)

La République Populaire de Pologne est une république du peuple travailleur. La République Populaire de Pologne continue les plus nobles traditions progressistes du peuple polonais et met en pratique les idées libératrices des masses travailleuses polonaises.

Le peuple travailleur de Pologne, sous la direction de l’héroïque classe ouvrière, et s’appuyant sur l’alliance des ouvriers et des paysans, a lutté pendant des dizaines d’années pour se libérer de l’asservissement national imposé par les annexionnistes et colonisateurs prussiens, autrichiens et russes, de même qu’il a lutté pour l’abolition de l’exploitation des capitalistes et des grands propriétaires fonciers polonais.

Pendant l’occupation, le peuple polonais a mené une lutte héroïque et inflexible contre la sanglante invasion hitlérienne.

La victoire historique de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques sur le fascisme a libéré le territoire polonais, a permis au peuple travailleur polonais de prendre le pouvoir et a créé les conditions de la renaissance nationale de la Pologne frontières nouvelles et justes. Les Territoires Recouvrés sont à jamais revenus à la Pologne.

En réalisant les principes mémorables du Manifeste du Comité Polonais de Libération Nationale du 22 Juillet 1944, et en développant son programme, le pouvoir populaire — grâce aux efforts créateurs et pleins de dévouement du peuple travailleur polonais, dans la lutte contre la résistance acharnée des débris de l’ancien régime des capitalistes et des grands propriétaires fonciers — a accompli de grandes transformations sociales.

A la suite des luttes et des changements révolutionnaires, le pouvoir des capitalistes et des grands propriétaires fonciers a été aboli, l’Etat de démocratie populaire a été consolidé, un nouveau régime social, conforme aux intérêts et aux aspirations des masses travailleuses les plus larges, se forme et s’affermit. Les principes juridiques de ce régime sont déterminés par la Constitution de la République Populaire de Pologne.

L’alliance de la classe ouvrière et de la paysannerie laborieuse est la base du pouvoir populaire actuel en Pologne. Dans cette alliance le rôle dirigeant appartient à la classe ouvrière, en tant que classe d’avant-garde de la société, qui se fonde sur les conquêtes révolutionnaires du mouvement ouvrier polonais et international, sur les expériences historiques de l’édification socialiste victorieuse dans l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, le premier Etat des Ouvriers et des Paysans.

Fidèle à la volonté de la nation polonaise et conformément à sa mission, la Diète Législative de la République de Pologne adopte solennellement la présente Constitution en tant que loi fondamentale que la nation polonaise et tous les organes du pouvoir du peuple travailleur polonais doivent observer afin de:

– consolider l’Etat populaire en tant que force fondamentale assurant l’épanouissement le plus complet de la nation polonaise, son indépendance et sa souveraineté; accélérer le développement politique, économique et culturel de la Patrie, ainsi que l’accroisse-ment de ses forces;

– approfondir les sentiments patriotiques, l’unité et la cohésion du peuple polonais dans la lutte pour l’amélioration continue des rapports sociaux, pour la suppression complète de l’exploitation de l’homme par l’homme, pour la réalisation des grandes idées du socialisme;

– resserrer l’amitié et la coopération entre les nations, sur la base de l’alliance et de la fraternité qui unissent aujourd’hui le peuple peuples épris de paix, dans leur commune: rendre impossible l’agression et consolider la paix mondiale.

CHAPITRE 1.

REGIME POLITIQUE

Article 1.

1. La République Populaire de Pologne est un Etat de démocratie populaire.

2. Le pouvoir dans la République Populaire de Pologne appartient au peuple travailleur des villes et des campagnes.

Article 2.

1. Le peuple travailleur exerce le pouvoir d’Etat par ses représentants à la Diète de la République Populaire de Pologne et aux Conseils du Peuple, élus au suffrage universel, égal, direct et au scrutin secret.

2. Les représentants du peuple à la Diète et aux Conseils du Peuple sont responsables devant leurs électeurs et peuvent être révoqués par eux.

Article 3.

La République Populaire de Pologne:

1) veille à la protection des conquêtes du peuple travailleur polonais des villes et des campagnes garantit son pouvoir et sa liberté contre les forces hostiles au peuple;

2) assure le développement et l’accroissement constant des forces productives du pays par son industrialisation, par la liquidation du retard économique, technique et culturel;

3) organise l’économie planifiée, en s’appuyant sur les entreprises qui constituent la propriété sociale;

4) limite, élimine et liquide les classes sociales qui vivent de l’exploitation des ouvriers et des paysans;

5) garantit le relèvement constant du bien-être, de l’état de santé et du niveau culturel des masses populaires;

6) assure l’épanouissement général de la culture nationale.

Article 4.

1. Les lois de la République Populaire de Pologne sont l’expression des intérêts et de la volonté du peuple travailleur.

2. La stricte observation des lois de la République Populaire de Pologne est le devoir fonda-mental de chaque organe de l’Etat et de chaque citoyen.

3. Tous les organes du pouvoir et de l’administration d’Etat agissent conformément à la loi.

Article 5.

Tous les organes du pouvoir et de l’administration d’Etat se basent dans leur activité sur la coopération consciente et active des masses populaires les plus larges et sont tenus:

1) de rendre compte au peuple de leur activité:

2) d’examiner attentivement et de prendre en considération, conformément aux lois en vigueur, les justes propositions, les réclamations et les voeux exprimés par les citoyens;

3) d’expliquer aux masses laborieuses les buts fondamentaux et les lignes directrices de la politique du pouvoir populaire dans les divers domaines de l’activité administrative, économique et culturelle.

Article 6.

Les forces armées de la République Populaire de Pologne veillent à la sauvegarde de la souveraineté et de l’indépendance de la nation polonaise, de sa sécurité et de la paix.

CHAPITRE 2.

REGIME SOCIAL ET ECONOMIQUE

Article 7.

1. La République Populaire de Pologne, s’appuyant sur les moyens de production, d’échange, de communication et de crédit socialisés, développe la vie économique et culturelle du pays sur la base du plan économique national, en particulier par l’extension de l’industrie socialiste d’Etat, facteur, décisif dans la transformation des rapports sociaux et économiques.

2. L’Etat détient le monopole du commerce extérieur. 3. Le but fondamental de la politique économique planifiée de la République Populaire de Pologne est le développement constant des forces productives du pays, le relèvement continu du ni-veau ide vie des masses laborieuses, la consolidation de la force, de la capacité de défense et de l’indépendance de la Patrie.

12 Constitution de la République Populaire de Pologne

Article 8.

Les biens de la nation: les richesses du sous_soi les eaux, les forêts domaniales, les mines, les routes, les chemins de fer, les transports par eau et par air, les Postes, Télégraphes et Téléphones les banques, les établissements industriels d’État, les exploitations agricoles d’Etat et les station; d’Etat de machines agricoles, les entreprises commerciales d’Etat, les entreprises et les installations communales, sont l’objet des soins particuliers et de la protection de l’Etat et de tous les citoyens.

Article 9.

1. La République Populaire de Pologne renforce d’une manière planifiée l’union économique entre la ville et la campagne, sur la base de la coopération fraternelle des ouvriers et des paysans.

2. Dans ce but, la République Populaire de Pologne assure l’accroissement constant de la production de l’industrie d’Etat, qui sert à pourvoir pleinement aux besoins de production et de con-sommation de la population rurale, tout en influant en même temps et conformément au plan, sur l’accroissement constant de la production agricole marchande, qui approvisionne l’industrie en matières premières et la population des villes en denrées alimentaires.

Article 10.

1. La République Populaire de Pologne protège les exploitations agricoles individuelles des paysans travailleurs et leur accorde son assistance afin de les défendre contre l’exploitation capitaliste, d’augmenter la production, d’élever le niveau de la technique agricole et d’accroître le bien-être des paysans.

2. La République Populaire de Pologne accorde son appui particulier et son assistance pleine et entière aux coopératives agricoles de production qui se constituent selon le principe de la libre adhésion, en tant que formes d’exploitation collective. Grâce à l’application des méthodes les plus efficientes de la culture en commun et à la mécanisation du travail, l’exploitation collective permet aux paysans travailleurs de réaliser un tournant dans la production et constitue un moyen de supprimer complètement l’exploitation de l’homme par l’homme à la campagne, ainsi que d’effectuer un relèvement rapide et considérable de son bien-être et de son niveau culturel.

3. Les formes principales de l’appui et de l’assistance de l’Etat aux coopératives agricoles de production sont: les stations d’Etat de machines agricoles, permettant d’appliquer une technique moderne, ainsi que le crédit d’Etat à taux avantageux.

Article 11.

La République Populaire de Pologne favorise le développement des diverses formes du mouve-ment coopératif à la ville et à la campagne et lui accorde son assistance pleine et entière dans l’accomplissement de ses tâches, elle assure en particulier son aide et sa protection à la propriété coopérative en tant que propriété sociale.

Article 12.

La République Populaire de Pologne reconnaît et protège, en vertu des lois en vigueur, laproprié-té individuelle et le droit d’héritage de la terre, des bâtiments et autres moyens de production appartenant aux paysans, aux artisans et aux travailleurs à domicile.

Article 13.

La République Populaire de Pologne garantit l’entière protection ainsi que le droit d’héritage de personnelle des citoyens.

Article 14.

1. Le travail est pour chaque citoyen un droit, un devoir et une question d’honneur. Par son travail, par l’observation de la discipline du travail, par l’émulation au travail et le perfectionnement des méthodes de travail, le peuple travailleur des villes et des campagnes consolide la force et la puissance de la Patrie, accroît la prospérité de la nation et accélère la réalisation complète du régime socialiste.

2. Les travailleurs de choc sont entourés de l’estime générale de la nation.

3. La République Populaire de Pologne applique dans une mesure toujours plus large le principe: « De chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail ».

CHAPITRE 3.

ORGANES SUPERIEURS DU POUVOIR D’ETAT

Article 15.

1. La Diète de la République Populaire de Pologne est l’organe supérieur du pouvoir d’Etat.

2. La Diète, en tant qu’expression suprême de la volonté du peuple travailleur des villes et des campagnes réalise les droits souverains de la nation.

3. La Diète adopte les lois et exerce le con-trôle de l’activité des autres organes du pouvoir et de l’administration d’Etat.

Article 16.

1. Les députés à la Diète sont élus par les citoyens dans le cadre des circonscriptions électorales à raison d’un député par 60.000 habitants.

2. La Diète est juge de la validité de l’élection des députés. 3. Aucun député ne peut être poursuivi en justice ni arrêté, sans l’assentiment de la Diète, et dans l’intervalle des sessions de la Diète, sans l’assentiment du Conseil d’Etat.

Article 17.

1. La Diète délibère en sessions. Les sessions de la Diète sont convoquées par le Conseil d’Etat, au moins deux fois par an. Le Conseil d’Etat est également tenu de convoquer une session à la demande écrite du tiers des députés.

2. La première session de la Diète nouvellement élue doit être convoquée dans un délai d’un mois à dater du jour des élections.

Article 18.

1. La Diète élit parmi ses membres un Président, des vice-présidents et des commissions.

2. Le Président, ou le vice-président qui le supplée, dirige les débats et veille sur le cours des travaux de la Diète.

3. Les débats de la Diète sont publics. La Diète peut décider de se réunir en séance secrète, si l’intérêt de l’Etat l’exige.

4. L’ordre des travaux de la Diète, la nature et le nombre des commissions sont déterminés par le règlement adopté par la Diète.

Article 19.

1. La Diète vote les plans économiques nationaux pour des périodes de plusieurs années.

2. La Diète vote chaque année le budget de l’Etat.

Article 20.

1. L’initiative des lois appartient au Conseil d’Etat, au gouvernement et aux députés.

2. Les lois votées par la Diète sont signées par le Président et le Secrétaire du Conseil d’Etat. La publication d’une loi au Journal des Lois est ordonnée par le Président du Conseil d’Etat.

Article 21.

La Diète peut nommer une commission pour examiner une question déterminée. La compétence et le mode de fonctionnement de la com-mission sont fixés par la Diète.

Article 22.

Le Président du Conseil des Ministres ou les ministres respectifs sont tenus de fournir, dans un délai de sept jours, une réponse à l’interpellation d’un député.

Article 23.

1. La Diète est élue pour une durée de quatre ans.

2. Le Conseil d’Etat ordonne les élections à la Diète, un mois au plus tard avant l’expiration de la législature, en fixant la date des élections à un jour férié, et dans le courant des deux mois qui suivent l’expiration de la législature.

Article 24.

1. La Diète, lors de sa première séance, élit parmi ses membres le Conseil d’Etat, composé comme suit:

le Président du Conseil d’Etat,
quatre vice-présidents,
le Secrétaire du Conseil d’Etat,
neuf membres.

2. Le Président et les vice-présidents de la Diète peuvent être élus au Conseil d’Etat en qualité de vice-présidents ou de membres.

3. Après l’expiration de la législature, le conseil d’Etat demeure en fonction jusqu’à l’élection d’un nouveau Conseil d’Etat par la Diète nouvellement élue.

Article 25.

1. Le Conseil d’Etat:

1) ordonne les élections à la Diète;

2) convoque les sessions de la Diète;

3) établit l’interprétation des lois obligatoire pour tous;

4) rend des décrets ayant force de loi;

5) nomme et rappelle les représentants plénipotentiaires de la République Populaire de Pologne dans les autres Etats;

6) reçoit les lettres de créance et de rappel des représentants diplomatiques des autres Etats, accrédités auprès du Conseil d’Etat;

7) ratifie et dénonce les traités internationaux;

8) nomme aux postes civils et militaires prévus par les lois;

9) décerne les décorations et confère les ordres et les titres honorifiques;

10) exerce le droit de grâce;

11) remplit toutes les autres fonctions du Conseil d’Etat prévues par la Constitution ou qui lui sont attribuées en vertu des lois.

2. Le Conseil d’Etat dans toute l’étendue de son ‘activité est subordonné à la Diète.

3. Le Conseil d’Etat fonctionne sur la base du travail collectif de ses membres.

4. Le Conseil d’Etat est représenté par son Président ou par le vice-président qui le supplée.

Article 26.

1. Dans l’intervalle des sessions de la Diète, le Conseil d’Etat rend des décrets ayant force de loi. Le Conseil d’Etat soumet les décrets à l’approbation de la Diète, lors de sa prochaine session.

2. Les décrets rendus par le Conseil d’Etat sont signés par le Président et le Secrétaire du Conseil d’Etat. La publication d’un décret au Journal des Lois est ordonnée par le Président du Conseil d’Etat.

Article 27.

Le Conseil d’Etat exerce le contrôle supérieur sur les Conseils du Peuple. Les attributions du Conseil d’Etat dans ce domaine sont précisées par la loi.

Article 28.

1. La proclamation de l’état de guerre ne peut être décidée qu’en cas d’agression militaire con tre la République Populaire de Pologne ou dans la nécessité d’exécuter les engagements découlant des traités internationaux de défense mutuelle contre l’agression. Une telle décision est prise par la Diète, ou, dans l’intervalle des sessions de la Diète, par le Conseil d’Etat.

2. Le Conseil d’Etat peut proclamer la loi martiale sur tout ,ou partie du territoire de la République Populaire de Pologne, si des considérations de défense ou de sécurité de l’Etat l’exigent. Le Conseil d’État peut, pour les mêmes raisons, proclamer la mobilisation partielle ou générale.

CHAPITRE 4.

ORGANES SUPERIEURS DE L’ADMINISTRATION D’ETAT

Article 29.

1. La Diète nomme et révoque le Gouverne-ment de la République Populaire de Pologne — le Conseil des Ministres ou les ministres individuellement.

2. Dans l’intervalle des sessions de la Diète, le Conseil d’Etat, sur proposition du Président du Conseil des Ministres, nomme et révoque ales membres du Conseil des Ministres. Le Conseil d’Etat soumet sa décision à la Diète pour approbation, lors de sa prochaine session.

Article 30.

1. Le Conseil des Ministres est l’organe exécutif et administratif supérieur du pouvoir d’Etat.

2. Le Conseil des Ministres est responsable et rend compte de son activité devant la Diète, et, dans l’intervalle des sessions de la Diète, devant le Conseil d’État.

Article 31.

Le Conseil des Ministres est composé comme suit: le président du Conseil des Ministres, les vice-présidents du Conseil des Ministres, les ministres, les présidents des commissions et des comités déterminés par la loi et exerçant les fonctions d’organes supérieurs de l’administration d’Etat.

Article 32.

Le Conseil des Ministres:

1) coordonne l’activité des ministres et des autres organes qui lui sont subordonnés, et dirige leurs travaux;

2) adopte et soumet à la Diète le projet du budget annuel de l’Etat, adopte et soumet à la Diète le projet du plan économique national pour une période de plusieurs années;

3) adopte les plans économiques nationaux annuels;

4) assure l’exécution des lois;

5) veille sur l’exécution du plan économique national et du budget de l’Etat;

6) présente à la Diète un rapport annuel sur l’emploi du budget de l’Etat;

7) assure le maintien de l’ordre public, protège les intérêts de l’Etat et les droits des citoyens;

8) en vertu des lois et pour en assurer l’exécution, prend des arrêtés et des décisions et veille sur leur exécution;

9) assume la ,direction d’ensemble dans le domaine des relations avec les Etats étrangers;

10) assume la direction d’ensemble dans le domaine de la défense du pays et de l’organisation des forces armées de la République Populaire de Pologne et fixe chaque année le contingent de citoyens appelés au service militaire actif ;

11) dirige le travail des présidiums des Conseils du Peuple.

Article 33.

1. Les ministres dirigent des secteurs déterminés de l’administration d’Etat. La compétence des ministres est déterminée par les lois.

2. Les ministres prennent des arrêtés et des dispositions dans le cadre des lois, et en vue de leur exécution.

3. Le Conseil des Ministres peut abroger les dispositions et les arrêtés pris par un ministre.

CHAPITRE 5

ORGANES LOCAUX DU POUVOIR D’ETAT

Article 34.

1. Les Conseils du Peuple sont les organes lo-caux du pouvoir d’Etat dans les communes, les villes, les quartiers des villes importantes, les districts et les voïvodies. 2. Les Conseils du Peuple sont élus par la population pour une durée de trois ans.

Article 35.

Les Conseils du Peuple expriment la volonté du peuple travailleur et développent son initiative créatrice et son activité afin d’accroître les forces, la prospérité et la culture de la nation.

Article 36.

Les Conseils du Peuple renforcent les entre le pouvoir d’Etat et le peuple travailleur des villes et des campagnes, faisant participer à la direction de l’Etat des couches toujours plus larges de travailleurs.

Article 37.

Les Conseils du Peuple dirigent, dans les limites de leur compétence, l’activité économique sociale et culturelle, en reliant les besoins locaux aux tâches générales de l’Etat.

Article 38.

Les Conseils du Peuple sep réoccupent constamment des besoins et des intérêts quotidiens de la population, combattent toute manifestation d’arbitraire et toute attitude bureaucratique à l’égard des citoyens, exercent et élargissent le contrôle social de l’activité de l’administration, des entreprises, des établissements.

Article 39.

Les Conseils du Peuple veillent au maintien de l’ordre public et au respect de la légalité populaire, protègent la propriété sociale, garantissent les droits des citoyens, coopèrent au renforcement de la capacité de défense et de la sécurité de l’État.

Article 40.

Les Conseils du Peuple mettent en valeur toutes les ressources et possibilités locales -pour le développement général, économique et culturel du territoire, pour la satisfaction de plus en plus large des besoins de la population en matière d’approvisionnement et des services d’utilité publique, de même que pour l’extension des établissements communaux, d’enseignement, de culture, de santé et de sport.

Article 41.

Les Conseils du Peuple adoptent les plans économiques locaux et les budgets locaux.

Article 42.

1. Les Conseils du Peuple délibèrent en sessions.

2. Les organes exécutifs et administratifs des Conseils du Peuple sont les présidiums élus par eux.

3. Le présidium du Conseil du Peuple relève du Conseil du Peuple qui l’a élu, ainsi que du présidium du Conseil du Peuple de l’échelon supérieur.

Article 43.

Les Conseils du Peuple nomment des commissions pour les divers domaines de leur activité. Les commissions des Conseils du Peuple maintiennent une liaison constante et étroite avec la population, la font participer à la réalisation des tâches du Conseil, exercent le contrôle social au nom du Conseil du Peuple et présentent des pro-positions au Conseil et à ses organes.

Article 44.

1. Le Conseil du Peuple annule la décision du Conseil de l’échelon inférieur ou de son présidium, si cette décision est contraire à. la loi ou si elle n’est pas conforme à la ligne fondamentale de la politique de l’Etat.

2. Le présidium du Conseil du Peuple peut suspendre l’exécution de la décision du Conseil du Peuple de l’échelon inférieur et soumettre la question à la prochaine session de son Conseil.

Article 45.

La composition détaillée, la compétence et le mode de fonctionnement des Conseils du Peuple et de leurs organes sont précisés par la loi.

CHAPITRE 6.

TRIBUNAUX ET PARQUETS,

Article 46.

1. Dans la République Populaire de Pologne la justice est rendue par la Cour Suprême, par les tribunaux de voïvodie, par les tribunaux de district et par les tribunaux spéciaux.

2. L’organisation et la compétence des tribunaux ainsi que la procédure judiciaire sont déterminées par la loi.

Article 47.

Les tribunaux rendent la justice au nom de la République Populaire de Pologne.

Article 48.

Les tribunaux veillent à la sauvegarde du régime de la République Populaire de Pologne, protègent les conquêtes du peuple travailleur de Pologne, la légalité populaire, la propriété sociale et les droits des citoyens, ils châtient les criminels.

Article 49.

L’audition et le jugement des affaires dans les tribunaux ont lieu avec la participation d’assesseurs populaires, à l’exception des cas prévus par la loi.

Article 50.

1. Les juges et les assesseurs populaires sont élus.

2. Le mode d’élection ainsi que la durée du mandat des juges et des assesseurs des tribunaux de voïvodie et de district sont déterminés par la loi.

3. Le mode de nomination des luges des tribunaux spéciaux est déterminé par la loi.

Article 51.

1. La Cour Suprême est l’organe judiciaire supérieur ; elle contrôle l’activité judiciaire de tous les autres tribunaux.

2. Le mode d’exercice du contrôle par la Cour Suprême est déterminé par la loi.

3. La Cour Suprême est élue par le Conseil d’Etat pour une durée de cinq ans.

Article 52.

Les juges sont indépendants et n’obéissent qu’à la loi.

Article 53.

1. Les débats dans tous les tribunaux de la République Populaire de Pologne sont publics. Une loi peut déterminer des exceptions à ce principe.

2. Le droit de défense est garanti à l’accusé. L’accusé a droit à un défenseur de son choix ou désigné d’office.

Article 54.

1. Le Procureur Général. de la République Populaire de Pologne protège la légalité populaire, veille à la protection de la propriété sociale, assure le respect des droits des citoyens.

2. Le Procureur Général veille en particulier à la poursuite des crimes menaçant le régime, la sécurité et l’indépendance de la République Populaire de Pologne.

3. La compétence et le mode d’activité du Procureur Général sont déterminés par la loi.

Article 55.

1. Le Procureur Général de la République Populaire de Pologne est nommé et révoqué par le Conseil d’Etat.

2. Le mode de nomination et de révocation des procureurs subordonnés au Procureur Général, ainsi que les principes d’organisation et de fonctionnement des organes du Parquet, sont déterminés par la loi.

3. Le Procureur Général rend compte devant le Conseil d’Etat du fonctionnement du Parquet.

Article 56.

Les organes du Parquet sont subordonnés au Procureur Général de la République Populaire de Pologne, et, dans l’exercice de leurs fonctions, sont indépendants des organes locaux.

CHAPITRE 7.

DROITS ET DEVOIRS FONDAMENTAUX DES CITOYENS

Article 57.

La République Populaire de Pologne, en affermissant et en multipliant les conquêtes du peuple travailleur, consolide et élargit les droits et les libertés des citoyens.

1. Les citoyens de la République Populaire de Pologne ont droit au travail, c’est-à-dire à un emploi rémunéré selon la quantité et la qualité du travail fourni.

2. Le droit au travail est assuré par: la propriété sociale des moyens fondamentaux de production, le développement à la campagne d‘une structure sociale coopérative exempte de toute exploitation, l’accroissement planifié des forces productives, l’élimination des causes des crises économiques et la suppression du chômage.

Article 59.

1. Les citoyens de la République Populaire de Pologne ont droit au repos.

2. Le droit au repos est assuré aux ouvriers et aux employés par: la réduction légale de la journée de travail , grâce à l’application de la journée de huit heures, ou de moins de huit heures dans les cas prévus par la loi, l’établisse-ment de jours fériés légaux, les congés payés annuels.

3. L’organisation des vacances, le développe-ment du tourisme, des stations !climatiques, des aménagements sportifs, des maisons de la culture, des clubs et des foyers, des parcs et autres aménagements créent les possibilités d’un repos sain et culturel pour des couches toujours plus larges des travailleurs des villes et des campagnes.

Article 60.

1. Les citoyens de la République Populaire de Pologne ont droit à la protection de la santé et à l’assistance en cas de maladie ou d’incapacité de travail.

2. Ces droits sont assurés dans une mesure toujours plus large par:

1) le développement des assurances sociales des ouvriers et des employés en cas de maladie, de vieillesse et d’incapacité de travail, ainsi que par le développement des diverses formes d’assistance sociale;

2) le développement de la protection de la santé publique, organisée par l’Etat, le développement de l’équipement sanitaire et l’amélioration des conditions sanitaires dans les villes et les campagnes, l’amélioration constante des conditions de la sécurité et de l’hygiène du travail, une vaste action pour prévenir et combattre les maladies, l’extension systématique de l’assistance médicale gratuite, le développement du réseau des hôpitaux, des sanatoriums, des dispensaires, des centres médicaux ruraux, l’assistance aux invalides.

Article 61.

1. Les citoyens de la République Populaire de Pologne ont droit à l’instruction.

2. Le droit à l’instruction est assuré dans une mesure toujours plus large par:

1) l’enseignement primaire général, gratuit et obligatoire;

2) le développement constant de l’enseignement secondaire, général et professionnel, ainsi que de l’enseignement supérieur;

3) l’aide de I’Etat pour le perfectionnement professionnel des citoyens employés dans les entreprises industrielles et autres établissements à la ville et à la campagne;

4) le système des bourses d’Etat, la multiplication des internats et des maisons d’étudiants, ainsi que d’autres formes d’aide matérielle aux enfants des ouvriers, des paysans travailleurs, des employés et des intellectuels.

Article 62.

1. Les citoyens de la République Populaire de Pologne ont le droit de bénéficier des acquisitions de la culture et de participer activement au développement de la culture nationale.

2. Ce droit est assuré dans une mesure toujours plus large par: le développement et la mise à la portée du peuple travailleur des villes et des campagnes des bibliothèques, des livres, de la presse, de la radio, des cinémas, des théâtres, des musées et des expositions, des maisons de la culture, des clubs et des foyers, ainsi que par l’appui et l’encouragement donnés à l’activité créatrice des masses populaires et au développement des talents.

Article 63.

La République Populaire de Pologne encourage le développement général de la science, basée sur le patrimoine de la pensée humaine d’avant-garde et de la pensée polonaise progressiste, d’une science au service de la nation.

Article 64.

La République Populaire de Pologne encourage le développement de la littérature et des arts, exprimant les besoins et les aspirations de la nation et répondant aux meilleures traditions progressistes de la culture polonaise.

Article 65.

La République Populaire de Pologne protège en particulier l’intelligence créatrice — les travailleurs de la science, de l’enseignement, de la littérature et de l’art ainsi que les pionniers du progrès technique, les rationalisateurs et les inventeurs.

Article 66,

1. Dans la République Populaire de Pologne la femme a des droits égaux à ceux de l’homme dans tous les domaines de la vie publique, politique, économique, sociale et culturelle.

2. L’égalité des droits de la femme est garantie par:

1) des droits égaux à ceux de l’homme quant au travail et au salaire, selon le principe « à travail égal, salaire égal », le droit au repos, aux assurances sociales, à l’instruction, aux charges honorifiques et aux décorations, à l’exercice des fonctions publiques ;

2) la protection de la mère et de l’enfant, payés avant et après l’accouchement, le développement du réseau des maternités, des crèches et des jardins d’enfants, le développement du réseau des services d’utilité publique, des cantines et des restaurants.

Article 67.

1. La République Populaire de Pologne accorde aide et protection au mariage et à la famille. L’Etat entoure d’une sollicitude particulière les familles nombreuses.

2. La naissance hors du mariage ne restreint pas les droits de l’enfant.

Article 68.

La République Populaire de Pologne protège avec un soin particulier l’éducation de la jeunesse et lui assure les plus larges possibilités de développement.

Article 69.

1. Les citoyens de la République Populaire de Pologne jouissent de droits égaux, indépendamment de la nationalité, de la race et de la confession, dans tous les domaines de la vie publique, politique, économique, sociale et culturelle. La violation de ce principe par l’établissement de privilèges quels qu’ils soient, directs ou indirects, ou par la restriction des droits en raison de la nationalité, de la race ou de la confession est passible de punition.

2. Il est interdit de propager la haine ou le mépris, de semer la discorde ou d’humilier un homme en raison des différences de nationalité, de race ou de confession.

Article 70.

1. La République Populaire de Pologne garantit aux citoyens la liberté de conscience et de confession. L’Eglise et les autres unions confessionnelles peuvent librement exercer leurs fonctions religieuses. Il est interdit d’empêcher les citoyens de prendre part à l’exercice du culte ou aux rites religieux. Il est également interdit d’astreindre qui que ce soit à prendre part à l’exercice du culte ou aux rites religieux.

2. L’Église est séparée de l’Etat. Les principes qui régissent les rapports de l’Etat et de l’Église, ainsi que la situation juridique des unions confessionnelles et de leurs biens, sont déterminés par les lois.

3. L’abus de la liberté de conscience et de confession dans le but de porter atteinte aux intérêts de la République Populaire de Pologne est passible de punition.

Article 71.

1. La République Populaire de Pologne garantit aux citoyens la liberté de parole, de la presse, des réunions et des meetings, des défilés et des manifestations.

2. L’exercice de ces libertés est assuré par la mise à la disposition du peuple travailleur et de ses organisations des imprimeries, des stocks de papier, des salles et des édifices publics, des Postes, Télégraphes et Téléphones, de la radio et des autres moyens matériels indispensables.

Article 72.

1. Dans le but de développer l’activité politique, sociale, économique et culturelle du peuple travailleur des villes et des campagnes, la République Populaire de Pologne garantit aux citoyens le droit d’association.

2. Les organisations politiques, les syndicats, les unions de paysans travailleurs, les unions coopératives, les organisations de jeunesse, les organisations de femmes, les organisations sportives et de défense, les associations culturelles, techniques et scientifiques, de même que les autres organisations sociales du peuple travailleur groupent les citoyens en vue de leur participation active à la vie politique, sociale, économique et culturelle.

3. Il est interdit de créer des associations et de participer à des associations, dont le but ou l’activité portent atteinte au régime politique et social ou à l’ordre légal de la République Populaire de Pologne.

Article 73.

1. Les citoyens ont le droit d’adresser des plaintes et des réclamations à tous les organes de l’Etat.

2. Les plaintes et les réclamations des citoyens doivent être examinées et réglées rapidement et équitablement. Ceux qui retardent l’examen des plaintes et des réclamations des citoyens et se comportent en bureaucrates indifférents, en seront rendus responsables.

Article 74.

1. La République Populaire de Pologne garantit aux citoyens l’inviolabilité de la personne. Un citoyen ne peut être privé de la liberté que dans les cas déterminés par la loi. Toute personne arrêtée doit être libérée si, dans les quarante-huit heures qui suivent son arrestation, la décision du tribunal ou du procureur, ordonnant son arrestation, ne lui a pas été remise.

2. L’inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance sont garantis par la loi. La perquisition à domicile n’est admise que dans les cas déterminés par la loi.

3. La confiscation des biens ne peut avoir lieu que dans les cas prévus par la loi, en vertu d’un arrêt définitif.

Article 75.

La République Populaire de Pologne accorde le droit d’asile aux citoyens des pays étrangers persécutés pour la défense des intérêts des mas-ses travailleuses, la lutte pour le progrès social, l’activité en faveur de la paix, la lutte de libération nationale, ou à cause de leur activité scientifique.

Article 76.

Chaque citoyen de la République Populaire de Pologne est tenu d’observer les prescriptions de la Constitution et des lois ainsi que la discipline socialiste du travail, de respecter les règles de la vie sociale et de remplir consciencieusement ses devoirs envers l’Etat.

Article 77.

1. Chaque citoyen de la République Populaire de Pologne est tenu de protéger la propriété sociale et de la consolider, en tant que base inébranlable du développement de l’Etat et en tant que source de la richesse et de la puissance de la Patrie.

2. Les personnes qui commettent un acte de sabotage, de diversion, de malfaisance, ou qui, d’une autre manière, portent atteinte à la propriété sociale, sont punies selon toute la rigueur de la loi.

Article 78.

1. La défense de la Patrie est le devoir sacré de chaque citoyen.

2. Le service militaire est un devoir patriotique d’honneur des citoyens de la République Populaire de Pologne.

Article 79.

1. La vigilance à l’égard des ennemis du peuple et la stricte observation du secret d’Etat sont un devoir pour chaque citoyen de la République Populaire de Pologne.

2. La trahison de la Patrie: espionnage, affaiblissement des forces armées, passage à l’ennemi — est punie selon toute la rigueur de la loi comme le pire forfait.

CHAPITRE 8.

PRINCIPES DU DROIT ELECTORAL

Article 80.

Les élections à la Diète et aux Conseils du Peuple ont lieu au suffrage universel, égal, direct, et au scrutin secret.

Article 81.

Chaque citoyen ayant atteint l’âge de dix-huit ans a le droit de vote, sans distinction de sexe, de nationalité ou de race, de confession, de degré d’instruction, de délai de résidence, d’origine sociale, de profession ou de situation matérielle.

Article 82.

Chaque citoyen ayant atteint l’âge de dix-huit ans peut être élu au Conseil du Peuple; chaque citoyen ayant atteint l’âge de vingt et un ans peut être élu à la Diète.

Article 83.

Les femmes jouissent de tous les droits électoraux à l’égal des hommes.

Article 84.

Les militaires jouissent de tous les droits électoraux à l’égal de tous les citoyens.

Article 85.

Ne jouissent pas des droits électoraux: les personnes atteintes de maladies mentales ainsi que les personnes privées des droits civiques en vertu d’un arrêt judiciaire.

Article 86.

Les candidats à la Diète ou aux Conseils du Peuple sont présentés par les organisations politiques et sociales, qui groupent les citoyens des villes et des campagnes.

Article 87.

Les députés et les membres des Conseils du Peuple sont tenus de rendre compte aux électeurs de leur travail et de l’activité de l’organe auquel ils ont été élus.

Article 88.

Le mode de présentation des candidatures et de l’organisation des élections, ainsi que k mode de révocation des députés et des membres des Conseils du Peuple sont déterminés par la loi.

CHAPITRE 9.

EMBLEME, COULEURS ET CAPITALE DE LA REPUBLIQUE POPULAIRE DE POLOGNE

Article 89.

1. L’emblème de la République Populaire de Pologne représente un aigle blanc sur champ rouge.

2. Les couleurs de la République Populaire de Pologne sont le blanc et le rouge.

3. Les détails sont déterminés par la loi.

Article 90.

La capitale de la République Populaire de Pologne est Varsovie — ville des traditions héroïques du peuple polonais.

CHAPITRE 10.

REVISION DE LA CONSTITUTION

Article 91.

La modification de la Constitution ne peut avoir lieu qu’en vertu d’une loi. de la Diète de la République Populaire de Pologne, adoptée à la majorité des deux tiers au moins et en présence de la moitié au moins du nombre total des députés.

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SED : la nature de la RFA et la RDA (1952)

Extrait du discours de Wilhelm Pieck, le 9 juillet 1952, lors du deuxième congrès du SED (Parti Socialiste de l’Unité).

Nous voulons conserver une solide fidélité à la bannière de Marx – Engels – Lénine – Staline et réaliser de manière conséquente les conseils du grand Staline sur la nécessité d’assurer l’amitié entre les peuples. (Applaudissements tempétueux)

En Allemagne de l’est, après la libération par l’armée soviétique, ont été tirées les leçons de la catastrophe où le fascisme hitlérien avait amené l’Allemagne. Les forces démocratiques et amoureuses de la paix ont mené une politique de paix, de reconstruction de l’économie pacifique et d’amitié entre les peuples.

En Allemagne de l’ouest par contre, avec l’aide du pouvoir d’occupation américain, anglais et français, a été réétabli la domination des messieurs des monopoles et des bureaucrates fascistes, la politique hitlérienne de revanche reprise, la haine contre les autres peuples multipliée et une politique de préparation à la guerre menée.

En quoi consiste la différence entre le développement en République Démocratique Allemande et en Allemagne de l’ouest?

1. Dans la République Démocratique Allemande, l’ordre antifasciste – démocratique s’est développé, où la classe ouvrière a le rôle dirigeant, en alliance avec la paysannerie travailleuse et les intellectuels travailleurs.

La République Démocratique Allemande se tient fermement dans le camp de la paix, de la démocratie et du socialisme, et profite du soutien fraternel de l’Union soviétique et des pays de démocratie populaire, tout comme des couches progressistes de la population des pays capitalises. (Forts applaudissements)

2. La République Démocratique Allemande est libérée de l’esclavage impérialiste. Il n’y a dans la République Démocratique Allemande plus de monopole capitaliste ni de grands propriétaires terriens.

Les terres des grands agrariens et junkers sont passés aux mains des paysans travailleurs. Toutes les richesses du pays, les usines, les ateliers, les lignes ferroviaires, appartiennent au peuple et non pas aux exploiteurs capitalistes.

3. La République Démocratique Allemande a rétabli, grâce aux performances des travailleurs, en un tempo rapide l’économie de paix, et s’est posée une vie heureuse du peuple par les grandes tâches de reconstruction du plan quinquennal.

Les causes des crises économiques ont été liquidées, il ne peut plus y avoir de chômage. Lever le niveau de vie des ouvriers, des paysans travailleurs et des intellectuels est une loi de notre développement.

Le revenu populaire de notre pays ne sert pas l’enrichissement d’une poignée de capitalistes et de grands propriétaires terriens, mais la réalisation de notre grand travail de construction et l’élévation du bien-être de l’ensemble du peuple.

4. La République Démocratique Allemande a la possibilité de la construction sans empêchement de la défense nationale. Les organes de pouvoir de notre État comme la police, la justice, la sécurité d’État, sont au service des intérêts des ouvriers, des paysans et de l’ensemble de la population travailleuse.

Dans tous ces organes étatiques, les membres de la classe ouvrière ont les fonctions décideuses entre les mains.

5. Toutes les conquêtes de la culture, de la science et de la technique sont mis à la disposition des masses travailleuses.

L’ancien monopole de la formation de la classe capitaliste dominante a été liquidé, et chaque ouvrier, chaque paysan travailleur, chaque membre des intellectuels, et leurs enfants ont les possibilités illimitées de développer leurs facultés, d’acquérir des formations.

6. Le développement de la République Démocratique Allemande est d’une grande utilité et d’une importance décisive pour la réunification de l’Allemagne, pour la formation d’une Allemagne unie, indépendante, démocratique et aimant la paix.

La République Démocratique Allemande est le bastion de la lutte de libération nationale du peuple allemand contre l’impérialisme et ainsi en même temps un fondement de la lutte pour une Allemagne unie, démocratique, amie de la paix et indépendante.

7. L’Allemagne de l’ouest se développe dans les conditions de l’esclavage national par l’impérialisme américain, qui est établi dans le pacte séparé de Bonn [petite ville à côté de Cologne devenant la capitale de l’Allemagne de l’ouest].

Les occupants américains, anglais et français ont aidé les militaristes et impérialistes ouest-allemands à rétablir leur pouvoir, et préparent une dictature militaire.

8. Les usines, les ateliers, les banques, les lignes ferroviaires, les richesses du pays, appartiennent en Allemagne de l’ouest aux grands capitalistes, aux Krupp, aux Flick, aux Pferdmenges, aux Vögler, aux Zangen et compagnie, dans la mesure où ils ne sont pas tombés dans les mains avides des monopolistes américains, anglais et français.

Plus de la moitié de la surface des terres agricoles et des forêts appartiennent en Allemagne de l’ouest aux grands propriétaires terriens et aux junkers. Le gouvernement Adenauer représente les intérêts de cette clique de grands capitalistes et de grands propriétaires terriens, qui poursuivent des buts impérialistes, pillards.

9. Les ouvriers et paysans d’Allemagne de l’ouest souffrent ainsi du double joug des grands capitalistes et grands propriétaires terriens étrangers et ouest-allemands.

Le travail des travailleurs sert avant tout à l’enrichissement d’une poignée d’exploiteurs. Le revenu de ces exploiteurs grands capitalistes dépasse du double le revenu des millions d’ouvriers et d’employés d’Allemagne de l’ouest.

10. L’Allemagne de l’ouest se voit enlever, par les interventions régulières des occupants américains, la possibilité de développer son économie de paix et d’organiser ses forces nationales de défense pour la défense du pays.

Les impérialistes américains et ouest-allemands mènent un réarmement fiévreux, dans l’objectif de la transformation de l’Allemagne de l’ouest dans la base militaire principale des États-Unis en Europe.

Par là, suivant les indications des ministres de Bonn, les dépenses de l’Allemagne de l’ouest pour l’Armée des États-Unis en Europe sont plus hautes que celles nécessaires pour la formation d’une propre armée.

11. L’Allemagne de l’ouest a une armée de réserve de précisément trois millions de chômeurs et de travailleurs temporaires, qui en raison de la crise générale du capitalisme et des possibilités réduites de commerce de l’Allemagne de l’ouest sur le marché mondial, n’ont pas la perspective de trouver un emploi fixe.

L’abaissement régulier du niveau de vie des ouvriers, des paysans travailleurs et des intellectuels est une des caractéristiques principales du développement en Allemagne de l’ouest. Le chômage par millions est un moyen des capitalistes pour pressuriser les salaires et décimer la force de combat de la classe ouvrière.

12. En Allemagne de l’ouest, les Américains mènent une lutte ouverte contre la culture nationale du peuple allemand, contre les traditions humanistes dans la littérature et dans l’art, et tentent de chasser l’héritage culturel allemand par la non-culture américaine du type gangster.

13. L’appareil étatique de pouvoir en Allemagne de l’ouest est dans les mains des forces réactionnaires d’Allemagne de l’ouest et sert au maintien des positions de pouvoir des capitalistes étrangers et ouest-allemands et à l’oppression du mouvement de libération populaire en Allemagne de l’ouest.

C’est avec tous les moyens qu’en Allemagne de l’ouest le gouvernement de Bonn a empêché une décision sur la réunification de l’Allemagne de l’ouest et de la République Démocratique Allemande, par des élections libres d’une assemblée nationale panallemande, avec comme but l’établissement d’un État allemand uni, indépendant, démocratique et aimant la paix.

Malgré toute la terreur, la grande majorité de la population a exprimé sa volonté par les mots d’ordre : « Pour un accord de paix ! », « Les Allemands réunis à une même table ! », « Mettons fin à l’accord général et au gouvernement Adenauer ! ».

La population d’Allemagne de l’ouest se tient devant la nécessité de développer largement la lutte de libération nationale, afin d’amener à sa réalisation, par la chute du gouvernement Adenauer et par l’union de toutes forces patriotiques, la réunification de l’Allemagne, contre la volonté des impérialistes. (Forts applaudissements)

En Allemagne de l’ouest, les Américains et les Anglais tentent d’empoisonner la vie du peuple par la propagande revanchiste et le bourrage de crâne guerrier, mais la population se rend toujours davantage compte que la lutte pour un accord de paix pour la solution pacifique de la question allemande correspond à ses intérêts.

De la différence dans la situation, dans les rapports de force politiques, il s’ensuit que, bien que les deux partis ouvriers d’Allemagne de l’ouest et de l’est, le KPD et le SED, mènent ensemble la lutte pour la paix et l’unité de l’Allemagne, les conditions de lutte et les tâches dans les deux parties de l’Allemagne sont différents.

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Boleslaw Bierut : la lutte pour la paix est inséparable de la lutte pour la réalisation du plan de six ans

En Pologne, la lutte pour la paix est inséparable de la lutte pour la réalisation du plan de six ans

Discours de clôture prononcé à à la VIe Session Plénière du C.C. du Parti Ouvrier Unifié, 1951

Pourquoi posons nous dans la situation internationale actuelle la question du Front National au premier plan de la lutte pour la paix et pour le Plan de six ans? Nous le faisons pour les raisons suivantes :

Premièrement : la situation internationale actuelle — alors que l’impérialisme mobilise toutes ses forces pour une nouvelle agression nous impose de nouvelles tâches importantes et exige la plus grande concentration de tous nos efforts et la mobilisation de toutes nos réserves.

Deuxièmement: l’agression impérialiste menace les conquêtes et les acquisitions des masses laborieuses, l’existence même de la nation polonaise et son indépendance.

Troisièmement: la situation nous fait un devoir de renforcer notre Parti politiquement, afin d’augmenter considérablement son activité et ses capacités de mobilisation.

Quatrièmement : trempée par les luttes des dernières dizaines d’années, notre classe ouvrière par l’exercice de la dictature du prolétariat, transforme la physionomie de la nation et peut l’entraîner à sa suite dans la lutte pour la paix et pour le Plan de six ans.

Voilà pourquoi notre Parti représentant les aspirations historiques et la lutte de la classe ouvrière, et qui est devenu aujourd’hui la force principale de la nation, fait appel à la nation tout entière, lui demandant d’intensifier la lutte pour la paix et le Plan de six ans et d’élever le niveau de cette lutte.

On pourrait demander pourquoi nous ne limitons pas le mot d’ordre de Front National uniquement à la lutte pour la paix.

Pourquoi l’appel au Front National s’unit pour nous non seulement à la lutte pour la paix, mais aussi à la réalisation du Plan de six ans ?

La lutte pour la paix est, en effet, une lutte pour la défense de l’indépendance de la Pologne, car l’impérialisme américain fait marcher de pair ses projets d’agression en Europe avec la reconstitution de l’armée hitlérienne et, par des plans d’une nouvelle attaque dirigée contre la Pologne, s’efforce d’encourager les Allemands de l’Ouest à participer à une guerre.

Dans ces conditions, le Front National de lutte pour la défense de la paix et de l’indépendance est nécessaire et justifié.

Mais pourquoi lier le mot d’ordre de Front National avec celui de la réalisation du Plan de six ans, base de notre édification du socialisme ?

En effet, n’y a-t-il pas chez nous des gens, et même toute une classe — les koulaks, qui ne veulent pas du socialisme ? Des hésitations de ce genre ne seraient pas justes.

On ne peut séparer la lutte pour la paix de la lutte pour la réalisation du Plan de six ans,dans nos conditions, la lutte pour la paix, séparée et isolée du Plan de six ans, serait abstraite et vide de sens ou bien se réduirait tout au plus à des déclarations de propagande et au verbalisme.

Il est évident que dans nos conditions, une action se limitant uniquement à des déclarations, à des paroles, serait sans fondement, et ce fait me semble-t-il n’a même pas besoin d’être démontré.

Nous pouvons et nous devons associer le plus étroitement possible le mot d’ordre de Front National avec la lutte pour la paix — comprise d’une manière réaliste et non comme une déclaration verbale.

Nous devons l’associer avec la lutte pour la paix et l’indépendance nationale dont notre Plan de six ans est la garantie la plus sûre.

Le mot d’ordre de Front National, dans son sens le plus général, c’est à dire, dans le sens de la lutte de la nation pour la paix et le Plan de six ans, nous pouvons et nous devons le mettre en avant pour les raisons suivantes :

1. les changements sociaux qui ont déjà été accomplis et qui s’accomplissent actuellement sous l’égide de la classe ouvrière, le rôle, l’importance et l’autorité de la classe ouvrière dans l’Etat et dans la nation ont fait d’elle non seulement la force principale, mais aussi une force reconnue par l’énorme majorité de la nation, une force qui décide du sort de la nation et qui est responsable du sort de cette nation;

2. notre nation, édifiant le socialisme, c’est-à-dire réalisant les tâches historiques de la classe ouvrière, a changé — grâce à ces transformations historiques profondes — son contenu social est en train de devenir une nation socialiste.

Au cours de la discussion, des camarades ont formulé des craintes que le fait de mettre en avant le mot d’ordre de Front National ne provoque dans certains des rouages les plus faibles de notre Parti des déformations opportunistes lors de l’application pratique et de la réalisation de ce mot d’ordre, surtout dans les campagnes où par exemple l’action pour l’achat du blé a permis de constater par endroits une attitude conciliante vis-à-vis des koulaks.

Evidemment, le danger d’une déformation opportuniste des mots d’ordre et des directives du Parti existe et ceci non seulement dans les organisations rurales.

Mais il n’en résulte nullement que nous ne dussions mettre en avant des mots d’ordre justes, ni entreprendre des tâches importantes – bien que difficiles – ni élever le niveau de notre travail politique.

Ceci nous impose une lutte encore plus énergique et plus approfondie contre les déviations opportunistes et sectaires.

En luttant pour la paix, nous devons combattre plus fermement encore tous les symptômes de ces déviations, toutes les tentatives de simplifier la ligne de notre Parti ou de la faire dévier.

Il faut intensifier nos efforts pour faire comprendre à tous les militants de notre Parti que le mot d’ordre de Front National n’est en aucun cas synonyme « d’entente nationale » et ne signifie ni abandon, ni même atténuation de la lutte de classes.

Le mot d’ordre de Front National signifie que le niveau de la lutte de classes sera plus élevé, qu’elle sera menée dans des conditions plus favorables pour nous; il marque aussi le changement des méthodes de lutte politique appliquées jusqu’à présent, mais non des objectifs et des tâches fondamentales de cette lutte, qui doit permettre de réaliser la mission historique de la classe ouvrière, c’est-à-dire la victoire du socialisme.

Pour cette raison, il me semble, qu’il faut éviter des formules telles que « mot d’ordre stratégique », le changement stratégique signifiant, en effet, le changement des objectifs et des buts de la lutte. Au cours de la discussion des camarades ont critiqué à juste titre l’attitude sectaire de certains militants de notre Parti et des jeunesses, qui omettent fort souvent le mot « nation », habitués qu’ils sont à utiliser seulement le mot « prolétariat ».

Ils évitent le mot « patrie », alors qu’ils sont au service de cette patrie. Il faut faire prendre l’air à ces sectaires et aérer les têtes dans lesquelles se développent les microbes du sectarisme.

Il faut démontrer qu’ils sont restés en arrière, qu’ils ne parviennent pas à suivre les changements profonds qui s’accomplissent au sein de notre nation, et que ces soi-disant révolutionnaires, par suite de leurs dispositions psychiques, vivent encore à l’époque du capitalisme et de la bourgeoisie, et sont incapables de se rendre compte que cette époque est bien révolue.

C’est justement au cours d’une polémique avec de semblables « révolutionnaires », que le camarade Staline a écrit :

« Est-ce est difficile de comprendre qu’à la disparition du capitalisme les nations bourgeoises qu’il a engendrées devront disparaître?

Penseriez-vous que les vieilles nations, les nations bourgeoises, pourraient subsister et se développer en régime soviétique, sous la dictature du prolétariat? Il ne manquerait plus que cela encore… »

Et plus loin:

« Votre erreur réside justement en ce que vous ne voyez pas d’autres nations que les nations bourgeoises, et que, par suite, vous perdez entièrement de vue la période de création en Union soviétique de nations socialistes, nées sur les ruines des vieilles nations, des nations bourgeoises. »

Il faut toutefois éviter d’amoindrir le mot d’ordre du Front National, de le réduire aux seules formes extérieures, c’est-à-dire à l’emploi des mots: « nation », « patrie », « tradition nationale ». etc., sans associer ce mot d’ordre aux tâches concrètes et aux acquisitions ce des masses laborieuses.

Notre travail d’aujourd’hui, nos réalisations, ainsi que les tâches politiques, économiques et culturelles qui nous attendent élèvent le niveau des masses populaires et en même temps celui de toute la nation.

Faut-il souligner combien s’est développée notre classe ouvrière pendant les six dernières années, combien se sont élevées au-dessus de leur ancien niveau de vie nos masses paysannes, quels horizons nouveaux se sont ouverts à l’initiative créatrice de notre intelligentsia, de notre jeunesse, de nos femmes !

Ce sont eux qui représentent cette nation polonaise régénérée, en train de se trans-former en nation socialiste, et non la poignée de koulaks, de spéculateurs et de débris de la bourgeoisie, récalcitrants au changements sociaux; l’évolution de notre vie sociale et notre lutte politique incessante les tiendront à l’écart, jusqu’au moment, où ils ne seront plus qu’un souvenir historique.

Nous n’avons aucun besoin de nous entendre avec eux, de les neutraliser ou d’affaiblir la lutte contre leurs tendances â l’exploitation.

Nous devons les com-battre jusqu’ â les contraindre à renoncer d’eux-mêmes non seulement à toute résistance, mais aussi à leur manière de vivre basée sur la spéculation et l’exploitation.

L’affaiblissement de la lutte contre eux signifierait, précisément, que nous retardons notre évolution, ce dont nous a prévenus le camarade Staline — ses paroles ont été citées pendant la discussion par le camarade Cyrankiewicz.

Il ne nous est pas permis de ralentir notre rythme. Certains de nos camarades s’inquiètent et pensent : que fera le koulak lorsqu’il s’agira de lutter pour le Front National, sur quel rayon devrons-nous le ranger, pourrons-nous le tirer par les pans de sa veste vers le Front National?

Eh bien, il faut se le dire en toute clarté : la consolidation du Front National s’effectue dans les conditions de lutte contre les koulaks en tant classe.

Qu’obtenons-nous dans ce secteur en proclamant le mot d’ordre du Front National? Nous rendons plus difficile la situation politique des koulaks, nous pouvons les isoler davantage, nous sommes à même de briser plus efficacement leur résistance.

Par une pression morale et politique plus forte nous briserons leur résistance ou bien nous les obligerons à se soumettre et à exécuter loyalement les devoirs imposés par l’Etat.

Poursuivant notre offensive politique, nous restons maîtres de son rythme et de sa forme. Souvenons nous que le but du Front National consiste avant tout à renforcer notre union, à accroître nos forces, à gagner nos réserves sociales, c’est-à-dire les paysans travailleurs, l’intelligentsia et les petits bourgeois des villes.

Notre passé nous fournit de nombreuses raisons de fierté nationale. Nous devons savoir sortir de l’ombre de l’histoire ces acquisitions, ces hommes dont les talents, les efforts pleins d’abnégation et d’héroïsme doivent nous servir d’exemple à nous et à notre jeunesse car les classes qui étaient autrefois au pouvoir, ne montraient pas, le plus souvent, à la nation, ce qu’elle possédait de plus précieux, de plus valeureux, de plus progressif et de plus créateur.

Nous avons aussi toutes les raisons d’être fiers des changements actuels, des actions et des réalisations auxquelles participent des masses toujours plus grandes du peuple polonais, intensifiant et élevant les forces et les valeurs matérielles et spirituelles de notre nation, faisant surgir de nouveaux talents et de nouveaux héros, formant les meilleurs fils et les meilleurs patriotes de notre Patrie Populaire.

Nous ne devons pas oublier un seul instant que ce sont là les acquisitions de notre nation, en voie de devenir une nation socialiste.

Le mot d’ordre du Front National n’est pas pour ainsi dire un mot d’ordre, c’est plutôt un élargisse-ment et un enrichissement des moyens de notre travail politique, rendus possibles dans les conditions nouvelles de notre développement et de l’édification socialiste. Par conséquent ce mot d’ordre du Front National exige un niveau d’autant plus élevé du travail du Parti, de notre ‘travail social, et de notre travail pour l’Etat, en général.

Or, un niveau plus élevé du travail du Parti ne peut être concilié avec un relâchement quelconque, ni dans la lutte de classes, ni dans la discipline du Parti.

Le camarade Lénine a dit en 1921 : « Etre sentimental n’est pas un délit moins grave que de penser en temps de guerre uniquement à sauver sa peau. Qui s’écarte actuellement des règles de la discipline, permet aux ennemis de s’introduire dans son milieu. »

Nous devons donc élever le niveau de la discipline dans notre Parti et renforcer cette discipline, surtout en contrôlant plus efficacement la mise en oeuvre des décisions et des directives du Parti. Combien d’actualité sont aujour’hui pour nous les paroles de Lénine, qui enseignait aux militants chargés de la propagande et de l’éducation dans l’esprit du Parti, que l’ennemi numéros est la vanité communiste.

« La vanité communiste — disait Lénine — consiste à croire qu’étant membre du parti communiste et avant d’en être exclu on s’imagine pouvoir accomplir toutes les tâches par des décrets communistes.

Apprendre à avoir une conscience politique — voilà ce dont il s’agit, et nous n’avons pas encore réussi à l’apprendre et nous n’abordons pas encore cette question comme il conviendrait de le faire. »

La méthode fondamentale de notre travail de parti consiste à rendre les gens conscients de leur tâches et à les convaincre.

La force, l’autorité, l’influence idéologique et politique de notre Parti sont fondées sur l’union la plus étroite, l’union de tous les jours avec les masses laborieuses.

Seule une telle union permet aux mots d’ordre et directives du Parti de pénétrer dans les larges masses du peuple.

Les problèmes politiques et économiques, soulevés à cette session du Comité Central, exigent une liaison encore plus étroite avec les masses laborieuses, un effort encore plus énergique pour faire comprendre aux masses la ligne politique du Parti.

Ces tâches nécessitent un niveau plus élevé de notre travail du Parti en général.

Voici ce que la « Pravda » a écrit récemment au sujet des méthodes de travail du Parti et que l’on pourrait appliquer à tous nos militants:

« Le travail du Parti est une oeuvre vivante, créatrice qui ne supporte ni la bureaucratie sans âme ni le formalisme.

Les méthodes administratives de commandement que l’on ne peut concilier avec l’esprit même de notre Parti, lui sont étrangères.

Notre Parti est une organisation de combat, sachant penser, pleine d’initiative, vivant d’une vie réelle et créant du nouveau.

Un militant du Parti est un dirigeant politique, actif et soucieux de mettre en pratique la politique du Parti.

C’est un organisateur et un éducateur d’hommes.

Son devoir, sa vocation est de travailler avec les hommes, avec les cadres, de les former selon les idées du Parti de Lénine et de Staline. »

Pour éduquer les hommes, les instruire, les rendre conscients de leurs tâches, il faut élever son propre niveau, il faut s’instruire auprès des masses, vivre avec elles en les aidant à résoudre les difficultés de leur travail, partager leurs soucis et leurs préoccupations de tous les jours.

Si nos militants comprennent et adoptent cette méthode de travail de Parti, le niveau de ce travail s’élevèra certainement et en même temps grandira l’autorité du Parti parmi les larges masses.

Alors seulement notre Parti saura réaliser ce mot d’ordre fort difficile et comportant une grande responsabilité qu’est le Front National de lutte pour la paix et le Plan de six ans.

Notre nation se développe de même que grandit le rôle de notre Parti et que ses tâches augmentent.

Mais nous ne sommes pas seuls; en tant que nation, nous sommes un chaînon important du grand camp mondial de la paix ; nous sommes un Parti créé par le mouvement ouvrier guidé par une idéologie d’avant-garde et l’un de ses créateurs — le génial Staline.

Aussi aucun de nous ne saurait douter que notre Parti fera face aux tâches nouvelles qui l’attendent.

Certes, nous n’épargnons pas les critiques quand il s’agit de nos propres lacunes, de nos erreurs.

Mais n’oublions pas, que notre Parti grandit, que la plupart de ses organisations sont des organisations de combat, travaillant courageusement et se développant sans cesse, qu’elles ont su former des hommes admirables, donnant l’exemple du dévouement, de l’esprit de sacrifice, du patriotisme et de l’internationalisme. Un tel Parti saura garantir à notre nation l’indépendance et un succès total dans sa transformation en une des grandes nations socialistes.

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Boleslaw Bierut : La lutte du peuple polonais pour la paix et le plan sexennal

La lutte du peuple polonais pour la paix et le plan sexennal

Rapport présenté au cours de la 6e session plénière du Comité Central du Parti Ouvrier Polonais Unifié, le 17 février 1951

La première année de notre grand Plan Sexennal, de notre plan de relèvement, de consolidation et de renforcement des forces politiques, économiques, culturelles et spirituelles de la Pologne Populaire, est écoulée.

Les tâches de cette première année ont été réalisées avec succès et considérablement dépassées par les travailleurs de notre pays.

Nous entrons actuellement dans la deuxième année de notre Plan Sexennal. Il n’est que juste qu’au seuil de cette année nous nous rappe-lions l’étendue, l’importance et le caractère des tâches qui nous attendent pendant cette deuxième année de notre plan qui, avec l’année suivante, est l’une des plus importantes car elle constituera l’étape décisive pour la réalisation de l’ensemble du Plan Sexennal et pour sa victoire.

Le camarade Mine va exposer, dans un rapport plus détaillé, les tâches que demande la réalisation de cette, partie extrêmement importante de notre économie planifiée.

Quant à moi, je voudrais esquisser certains, aspects de la situation politique, internationale et intérieure dans laquelle nous réalisons notre oeuvre d’édification des bases du socialisme, d’accroissement de nos forces de production et de consolidation de la paix mondiale.

En même temps, je voudrais attirer tout particulièrement votre attention sur le fait que la réalisation des tâches de notre grandiose Plan Sexennal, tout en multipliant nos forces de production, augmente le poids et l’importance de notre contribution nationale à l’oeuvre de consolidation de la paix poursuivie par toute l’humanité, à la lutte générale des peuples pour écarter la menace de la guerre.

De cette manière, nos tâches actuelles et urgentes en politique intérieure et dans l’économie, sont directement et indissolublement liées aux tâches d’importance vitale pour l’humanité tout entière, qui sont : la lutte pour assurer la paix et la liberté et pour paralyser l’agression impérialiste qui apporte aux peuples l’esclavage et l’extermination.

La lutte pour la paix, qui est aujourd’hui l’expression des désirs les plus ardents de toute l’humanité progressiste, rassemble sous le même drapeau des centaines de millions d’hommes. Ces hommes veulent défendre l’humanité devant la menace d’une nouvelle vogue de barbarie et de sauvagerie que la politique de l’impérialisme impose aujourd’hui au monde.

Répondant aux machinations bellicistes des agresseurs impérialistes, le mouvement puissant des défenseurs de la paix se développe et grandit dans tous les pays du monde.

Il n’est pas de peuple qui ne sache que la politique actuelle des impérialistes américains et de leurs vassaux s’efforce de précipiter le monde dans une nouvelle catastrophe, que cette politique signifie la préparation d’une nouvelle guerre mondiale, d’une nouvelle série de crimes.

C’est pourquoi la lutte pour la paix est aujourd’hui la tâche la plus importante de l’humanité entière, de chaque peuple et de chaque homme sachant qu’il faut prévenir les crimes des impérialistes, afin que l’humanité à avancer dans la voie du progrès.

Pour le peuple polonais les tâches de la lutte pour la paix sont très étroitement liées au Plan Sexennal, à ce plan qui doit arracher la Pologne à son retard séculaire, qui doit éliminer sa faiblesse économique —héritage de l’ancien régime des hobereaux et des capitalistes.

La lutte pour la paix et l’accomplissement du Plan Sexennal sont aujourd’hui les tâches fondamentales qui ont une importance décisive pour assurer et renforcer l’indépendance de notre peuple, multiplier ses forces et ses richesses et qui déterminent l’importance historique, le rôle et l’avenir de notre Patrie.

C’est dans une paix durable, dans l’alliance avec l’Union Soviétique et dans l’essor puissant des forces productrices du pays, multipliées par notre Plan Sexennal, que réside la source inépuisable et vivifiante de la force, la garantie de l’indépendance et de la souveraineté de la Pologne, le levier sûr et le moteur de l’histoire future de notre peuple.

C’est pour ces raisons qu’en parlant des aspects nouveaux de la situation internationale et intérieure, je voudrais attirer l’attention de l’Assemblée sur ces deux problèmes fondamentaux, bien que nous les ayons déjà considérés à maintes reprises.

En effet, c’est de ces deux questions essentielles que découlent nos nouvelles tâches politiques, économiques et d’organisation concrètes.

Ce qui préside à la réalisation de ces tâches, c’est la nécessité de mobiliser large-ment les efforts de toute la nation dans tous les secteurs de notre travail. Organiser un vaste Front National de lutte pour la paix et le Plan Sexennal — voilà comment on pourrait résumer ces tâches.

Toutefois, avant d’examiner plus avant les tâches qui nous attendent, essayons de faire un tour d’horizon de la situation internationale actuelle.

Le fait de concentrer notre attention sur les problèmes résultant de la situation internationale est aujourd’hui particulièrement important et indispensable pour les raisons suivantes:

1) dans la période actuelle, la situation internationale influe de plus en plus fortement sur les conditions intérieures politiques et économiques, culturelles et spirituelles de la majorité des pays du monde.

Dans les pays capitalistes, elle accentue les contradictions, dans lesquelles s’empêtre, se débat et étouffe le régime social pourri, basé sur l’exploitation, la violence et le brigandage.

Les agresseurs impérialistes troublent l’existence paisible des centaines de millions d’hommes, limitent de plus en plus les droits et les conditions d’existence des masses laborieuses, portent atteinte à l’indépendance politique des peuples et déchaînent impudemment l’agression armée contre les peuples asiatiques, qui se sont libérés du joug de l’esclavage.

Depuis près de huit mois, l’armée des pillards et des génocides dévaste le sol coréen, incendie les villes et les villages, déverse des millions de bombes et de projectiles sur les écoles et les hôpitaux, sur les maisons et sur les cités, assassine sans scrupules des centaines de milliers de femmes, d’enfants et de vieillards et plus d’une fois dans sa bestialité, surpasse les plus ignobles crimes des assassins hitlériens.

En proie à la soif de domination du monde, l’impérialisme américain est entré dans la voie des opérations militaires directes sur le territoire de l’Asie, et des préparatifs d’une agression en Europe.

Il organise, dans des proportions jamais encore égalées, la course armements, et oblige tous les pays européens marshallisés à y prendre part, en leur imposant son propre commandement militaire. Violant tous les accords internationaux, il impose la remilitarisation de l’Allemagne de l’Ouest, reconstitue la Wehrmacht hitlérienne, relâche les criminels de guerre emprisonnés, et les place à la tête des forces avec l’aide desquelles il voudrait réaliser ses plans d’agression.

Déchaînant la guerre en Corée, occupant l’île chinoise de Taïwan, violant la souveraineté territoriale de la République Populaire Chinoise, les impérialistes américains s’efforcent de cacher leurs activités agressives derrière le paravent de l’ONU et, dans ce but, exercent la pression la plus brutale sur tous les gouvernements qui leur sont financièrement et politiquement subordonnés.

Les fauteurs de guerre utilisent l’Organisation internationale, appelée à lutter contre la violence et l’agression — pour voiler l’agression la plus sauvage, le génocide le plus impitoyable et ils s’en servent en même temps comme d’un étendard.

Il n’est point besoin de prouver qu’une telle situation exige de tous ceux qui ont le sentiment de la responsabilité des destinées humaines et du progrès social une action contrecarrant les crimes impérialistes pour défendre la dignité humaine.

2) Dans la période actuelle, la situation internationale exerce aussi une influence de plus en plus grande sur la vie intérieure des pays qui se sont libérés des chaînes du capitalisme et édifient un régime social nouveau — le régime socialiste. Parmi ces pays se trouve également la Pologne.

Le développement de l’édification socialiste fait de notre pays qui, avant la guerre, était arriéré, pauvre, faible, dépendant des autres et réduit à la misère, un pays où l’industrie s’accroît et où la technique se perfectionne, un pays de tracteurs et de machines nouvelles, un pays puissant, où le travail créateur bat son plein, un pays augmentant rapidement son avoir national, élevant son niveau culturel, ses forces productrices et, par cela même son indépendance et son importance parmi les autres peuples.

S’il est quelque chose qui gêne le développement de plus en plus rapide de nos réalisations, c’est en premier lieu la menace des réarmements impérialistes, la menace des complications internationales, la menace d’une agression que les fauteurs de guerre préparent, fomentent et s’efforcent de provoquer, tantôt dans une partie du monde, tantôt dans une autre.

Il n’est point besoin de démontrer qu’il est du devoir de tous les pays, qui développent l’édification créatrice et pacifique sur la base d’une nouvelle économie socialiste grâce au pouvoir populaire et au nouveau régime social — de faire tout, afin de protéger leur édification pacifique devant la menace d’une agression impérialiste.

3) Les préparatifs impérialistes d’une nouvelle guerre, de nouveaux crimes contre l’humanité, s’effectuent non seulement par la mobilisation des forces, des moyens financiers, militaires et de production. Parallèlement aux préparatifs dans le domaine des réserves matérielles, est déclenchée une propagande de mensonges inouïe par ses proportions, une propagande dont le but est d’obscurcir et de tromper les esprits de millions de simples gens – victimes de ce crime. C’est là une méthode éprouvée et bien connue des brigands impérialistes; seules les formes et les moyens de duperie la perfidie, l’étendue et la concentration de la propagande du mensonge sont nouveaux. Et c’est pour cela, afin de rendre plus efficaces la lutte contre la guerre et l’action pour la défense de la paix, que nous devons suivre nous-mêmes, avec la plus grande attention, et la plus grande vigilance, l’évolution de la situation internationale.

Nous devons sans cesse et d’une manière compréhensible exposer aux plus larges masses populaires les causes réelles et l’origine des changements et des événements mondiaux, leur montrer les tendances et le rapport des forces qui déterminent la situation inter-nationale, définissent son orientation et ses perspectives.

I. LES CAUSES DE L’AGGRAVATION DE LA SIT UATION INTERNATIONALE

Il n’y a pas de doute, que depuis la IVème Session du CC pendant laquelle nous avons examiné les tendances et les dangers de la politique aventurière du camp impérialiste, la situation internationale s’est compliquée et est devenue encore plus tendue.

Où faut-il rechercher les causes de cette tension croissante? Les causes générales sont évidentes — elles résident dans l’agressivité croissante de l’impérialisme des Etats-Unis, elles découlent de leur tendance à la domination du monde.

L’impérialisme américain s’est développé, s’est enrichi et est arrivé à sa position prédominante actuelle parmi les Etats impérialistes, grâce aux pillages de guerre, grâce aux livraisons de matériel de guerre, en profitant des guerres se déroulant sur des territoires éloignés, et en s’assurant des bénéfices énormes dans ces guerres auxquelles il a participé, tout en se sachant bien en sécurité derrière les océans qui le séparaient des conséquences terribles qu’entraîne chaque guerre La guerre était pour les Etats-Unis une source de richesses et de puissance.

FAIRE LA GUERRE AVEC LES MAINS ET LE SANG D’AUTRUI — TELLE EST L’ORIENTATION DE L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN

Les fomentateurs de guerre américains du XXème siècle organisent des guerres et y participent avant tout en tant qu’entrepreneurs, fournisseurs, « marchands de mort » et spéculateurs.

La participation des armées américaines dans les deux grandes guerres mondiales consistait à entrer dans la guerre dans sa phase finale afin d’y jouer, autant que possible sans encourir de risques, le rôle qui leur convenait le mieux.

Faire la guerre avant tout avec les mains et le sang d’autrui — voilà le principe stratégique de l’impérialisme américain. D’ailleurs, ce n’est pas uniquement le principe des Etats-Unis.

Nous savons qu’il a été égale-ment la règle de la politique de l’impérialisme britannique. A l’époque de Munich, c’est-à-dire à l’époque des préparatifs de la 2ème guerre mondiale, ce principe était celui des puissances impérialistes qui excitaient et encourageaient les agresseurs d’alors, les « pays de l’Axe » (Allemagne, Japon, Italie) — à une guerre contre l’URSS. Le camarade Staline disait alors que: « les provocateurs de guerre se sont habitués à tirer les marrons du feu avec les mains d’autrui ».

Ce principe gouverne aujourd’hui la politique des impérialistes américains dans leurs préparatifs d’une troisième guerre mondiale.

Les impérialistes américains, en réarmant, menaçant, incitant à la guerre et en terrorisant les pays européens et asiatiques asservis au point de vue financier, économique et politique, leur assignent avant tout le rôle de fournisseurs de chair à canon lors d’une nouvelle guerre mondiale, tout en se réservant la direction stratégique et politique.

Pourtant la question fondamentale que l’on se pose est la suivante : quel doit être le but de la prochaine guerre? L’agressivité de l’impérialisme américain ne peut s’expliquer uniquement par la soif de nouveaux bénéfices réalisés grâce à une guerre, bénéfices qui constitueraient une mine d’or pour l’oligarchie financière gouvernant aujourd’hui les Etats-Unis.

Evidemment, la soif de nouveaux bénéfices qu’une politique de paix ne pourrait jamais assurer dans les mêmes proportions que l’ont fait les deux guerres mondiales, est l’un des facteurs essentiels qui peuvent tenter les fomentateurs de guerre.

La cause fondamentale est pourtant non seulement la soif de nouveaux bénéfices, mais une raison bien plus importante pour l’impérialisme — en tant que système — cette raison est la soif de domination mondiale.

La tendance à dominer le monde, à s’approprier les débouchés mondiaux et les sources de matières premières, non seulement par la concurrence politique et économique, mais avant tout par des méthodes de domination par les armes, constitue de plus en plus nettement le caractère fondamental de l’impérialisme sous sa forme actuelle.

Cependant, les méthodes guerrières, non seulement ne suppriment pas les contradictions de l’économie mondiale impérialiste mais, au contraire, les approfondissent.

Le développement des pays capitalistes, à l’époque, que actuelle, comme l’a démontré Lénine dans son analyse de l’impérialisme, se poursuit d’une manière inégale, à travers des crises et des conflits internationaux, où les différents pays luttent pour supplanter leurs concurrents, pour s’assurer une nouvelle répartition des colonies, des marchés mondiaux, et des matières premières.

La politique de la concurrence pacifique se trans_ forme, infailliblement dans des conditions appropriées, en politique de concurrence par les méthodes de guerre, provoquant de nouveaux changements dans le système des forces et des influences des puissances impérialistes dans le monde.

La loi de l’inégalité du développement des pays capitalistes à l’époque de l’impérialisme est la cause des guerres impérialistes. La rivalité des grands blocs impérialistes, qui a con-duit à la première guerre mondiale en 1914 — a, par suite de cette guerre, écarté du champ de bataille des Etats impérialistes tels que l’Autriche-Hongrie et la Russie tsariste; elle a affaibli pour un temps assez long l’Allemagne et l’Italie, elle a grandement enrichi les Etats-Unis et le Japon, et elle a considérablement épuisé la Grande Bretagne et la France.

Mais en même temps, à l’issue de la première guerre mondiale, le système impérialiste dans son ensemble a subi une défaite irréparable et décisive. La Révolution Socialiste a arraché à l’exploitation impérialiste un sixième du monde, créant un Etat prolétarien, d’où est sorti vainqueur un nouveau régime social, le socialisme, Depuis ce temps, parallèlement aux crises économiques troublant périodiquement les processus économiques dans les pays du capitalisme, a commencé la période de la crise générale et de la décadence du système capitaliste.

L’intervention armée des 14 pays capitalistes dans les années 1917-21, tendant à étouffer la Révolution Socialiste, a été une tentative de consolidation armée du monde capitaliste contre l’URSS dans le but de rétablir l’exclusivité de la domination du régime capitaliste dans le monde. Cette tentative, comme nous le savons, s’est terminée par un échec.

Depuis la Grande Révolution Prolétarienne, l’économie mondiale se divise en deux systèmes dont le système socialiste se renforce sans cesse au point de vue politique, économique et culturel en développant de puissantes forces créatrices soda-les et en prouvant ainsi au monde entier son incontestable supériorité.

La création d’un Etat socialiste a exercé une grande influence sur le prolétariat du monde entier, a renforcé ses rangs, et a contribué à élever le niveau de sa lutte.

Le développement de ce pays, la coexistence fraternelle des peuples de l’URSS, le rythme rapide de l’accroissement de leur économie et de leur culture ont exercé une grande influence sur les peuples coloniaux, et ont éveillé des aspirations libératrices parmi les peuples asiatiques, surtout sur les territoires immenses de la Chine. Tous ces faits ont accentué la crise générale du capitalisme qui s’est exprimée par l’aggravation de ses contradictions intérieures.

Cependant sur ce fond de faiblesse générale du capitalisme, les Etats-Unis constituaient déjà pendant la période entre la première et la deuxième guerre mondiale « le centre principal de l’exploitation financière du monde entier ». (Staline).

Par la suite du développement inégal des pays capitalistes, les Etats-Unis ont dépassé leurs rivaux et sont devenus le banquier le plus puissant du monde capitaliste.

De quelle but manière et dans quel les Etats-Unis ont-ils mis a profit leur supériorité? La paternité de la conception de la « diplomatie du dollar » revient à l’ancien président des Etats-Unis William Taft.

D’après la conception de Taft et pour la résumer en quelques mots, le dollar représente la lutte pour la conquête du monde. Nous nous souvenons des paroles de Lénine: « Sur chaque dollar sont visibles des tâches de sang ».

La politique financière des Etats-Unis consistait principalement à financer la livraison d’armes dans toutes les parties du monde, même les plus éloignées, où avaient lieu des conflits armés, où coulait le sang des hommes, où se formaient des plans d’agression future.

Si le gouvernement et les soldats américains n’ont pas participé officiellement à telle ou telle autre guerre, le dollar a certainement participé à presque toutes les guerres qui ont eu lieu durant la seconde moitié du siècle dernier.

A la lumière de la politique rusée du dollar nous parvenons à comprendre pourquoi les Etats-Unis, après la première guerre mondiale à laquelle ils ont pris part en tant qu’adversaires prétendus de l’Allemagne, donnaient des capitaux si importants pour la reconstruction du potentiel militaire du Reich, et surtout pourquoi ils finançaient les préparatifs agressifs d’Hitler.

Pendant le procès des criminels de hitlériens à Nuremberg, Schacht réfutait les reproches qui lui étaient faits de la façon suivante:

« Pourquoi n’ont-ils pas donné (les Alliés) à la République de Weimar le dixième de ce qu’ils ont donné à Hitler » (tiré du journal de G. M. Gilbert, membre de la commission juridique alliée, sur la conversation avec Schacht – G. M. Gilbert « Nuremberg Diary », London, 1948 p. 91).

Les contre-arguments de Schacht ne sont pas privés de logique. Sur le banc des accusés à Nuremberg, à côté de Schacht, auraient dû se trouver les représentants de la diplomatie du dollar, ces inspirateurs qui finançaient les préparatifs d’agression d’Hitler.

Aujourd’hui, alors que les Américains, l’ont fait sortir de prison, Schacht comprend pourquoi les « alliés », non moins coupables que lui s’il s’agit de l’appui financier donné aux préparatifs de l’agression, ont été forcés par la pression de l’opinion publique, de le juger et de le punir. A l’issue de la guerre, une nouvelle situation s’est créée dont le fait saillant a été un nouveau rapport des forces mondiales.

Ce nouveau rapport des forces a fait entre autres que parmi les juges de Nuremberg se trouvaient les représentants de l’URSS.

Évidemment, Hitler et ses alliés n’étaient pas en règle avec leurs créanciers, ils ont abusé de leur confiance et ils les ont trompés ; ils ont dupé les politiciens de Munich, et n’ont pas respecté les accords conclus avec eux.

L’hitlérisme proclamait que ses préparatifs ont pour but la réalisation d’un « pacte antikomintern », ce qui voulait dire qu’ils étaient dirigés contre l’URSS.

A cette fin, une aide puissante lui était fournie par l’oligarchie financière des Etats-Unis, et il jouissait de l’appui de tous les « alliés » de la première guerre mondiale.

La preuve de cet appui était leur consentement à l’occupation de l’Autriche et de la Tchécoslovaquie.

Cependant la conquête de l’Autriche et de la Tchécoslovaquie a tourné la tête de Hitler, qui décida alors de subordonner l’Europe entière, afin de réaliser ensuite ses intentions de dominer le monde.

Ces dernières aspirations contrecarraient évidemment et sans aucun doute possible la mission que les Etats-Unis se réservaient exclusivement. L’attitude et la tactique des Etats-Unis pendant la deuxième guerre mondiale ne deviennent compréhensibles qu’à la lumière de cette rivalité de l’impérialisme américain tendant à dominer le monde.

Les Américains misaient sur la prolongation au maximum de la durée de la guerre, ainsi que sur l’épuise-ment des forces prenant une part active à la lutte, et se basaient sur la conviction que de l’issue de la guerre décidera celui, qui sera en possession des principaux atouts, qui disposera d’une réserve de forces militaires fraîches et non-épuisées, s’appuyant sur des arrières puissants par leurs capacités de production et n’ayant pas subi les méfaits de la guerre.

Ceci explique pour-quoi, pendant la dernière guerre guerre mondiale, la création du deuxième front fut retardée par les Anglo-Saxons jusqu’au moment où l’Armée Rouge avait déjà décidé en principe de la défaite des forces militaires hitlériennes, jusqu’au moment où il n’était plus douteux qu l’Armée Soviétique pourrait à elle seule obliger l’Allemagne à une capitulation entière, même si la création du deuxième front devait encore être retardée.

L’ AGRESSIVITE DE L’ IMPERIALISME AMERICAIN AUGMENTE LES CONTRADICTIONS DU SYSTEME CAPITALISTE

La deuxième guerre mondiale, qui a causé la mort de millions d’hommes, qui a causé des destructions et des pertes immenses à de nombreux peuples de l’Europe et, en premier lieu, à l’Union Soviétique et à la Pologne a été en même temps une nouvelle source de gains et de richesses pour les grands capitalistes américains, participant à cette guerre en qualité de banquiers et de fournisseurs, et cela par l’intermédiaire même et avec l’aide organisée de leur appareil d’État.

Il est donc difficile de s’étonner que, la guerre à peine ter-minée, alors que tous les peuples du monde plaçaient leurs espoirs dans une paix durable, des déclarations comme celle qui suit, pouvaient être faites au Congrès des Etats-Unis, dans une atmosphère d’approbation bienveillante:

« Nous avons dépensé pour la dernière guerre près de 450 milliards de dollars, dont 250 milliards constituent encore une dette due à l’Etat, que notre peuple doit payer en impôts.

Actuellement nous sommes prêts à mener une autre guerre dès que se présentera le moment opportun. » (Déclaration du président du Sous-Comité des Territoires et des Possessions Insulaires. Fred. I. Crawford à la 80ème session du Congrès des Etats-Unis, le 29 mai 1947).

Le cynisme d’une telle déclaration aurait dû provoquer le dégoût et l’horreur, mais les sentiments humains sont en général étrangers à un esprit dépravé par le culte du dollar.

Des milliards, des milliards de dollars… — voilà les paroles dont le charme étourdit les businessmen américains et étouffe en eux tout sentiment humain.

La guerre est un moyen miraculeux pour acquérir ces milliards de dollars ; les businessmen sont donc prêts à la guerre, favorable s’en présente. Ni le désespoir humain, ni les millions d’existences arrachées à la vie et les dizaines de millions de mutilés, ni les ruines des villes, ni les trésors inestimables de la culture humaine perdus à jamais ne peuvent les émouvoir.

Ils n’ont jamais été touchés eux-mêmes par ces douloureuses expériences, il les connaissent à peine d’après les récits ou les compte-rendus des journaux, et n’y sont pas sensibles. Ils ne réagissent qu’au bruit métallique ou au froisse-ment de papier du dollar.

Tel est l’état d’esprit « de dollar » des diplomates « du dollar », des banquiers, des milliardaires américains qui occupent aujourd’hui une position dominante dans le monde capitaliste. C’est le peuple américain qui paye en partie les frais de la guerre — mais pas eux. Les autres peuples doivent également payer une partie des frais.

Voilà pourquoi Monsieur Truman et ses collaborateurs disposent si facilement aujourd’hui de budgets de plusieurs milliards pour de nouveaux armements. Après la deuxième guerre mondiale, tous les concurrents capitalistes des Etats-Unis ont subi des défaites ou sont devenus plus ou moins dépendants du capital américain au point de vue politique, financier et économique.

Par suite de la loi de l’évolution inégale, un seul Etat impérialiste — les Etats-Unis — , a accédé à une position éminemment privilégiée, dominante au point de vue politique et économique et a acquis le monopole de certains secteurs. Ce nouveau rapport des forces dans le monde capitaliste a contribué à accentuer encore davantage les contradictions entre le monde du capitalisme et celui du socialisme. Le danger d’une guerre impérialiste contre l’URSS et les pays de démocratie populaire a donc grandi.

Ce phénomène signifie-t-il le renforcement du système économique capitaliste? Signifie-il sa consolidation? Bien au contraire — il signifie son affaiblissement et l’aggravation de ses contradictions intérieures.

Seuls les escrocs et les glorificateurs du capitalisme de tout genre, depuis les gangsters de Wall-Street jusqu’aux gangsters titistes, répandent le mensonge d’une consolidation du système impérialiste.

Ils y ajoutent même une « théorie » — où excellent surtout les sociaux-démocrates de droite — que si un Etat impérialiste a acquis une prépondérance marquée dans la rivalité des Etats impérialistes pour la possession des débouchés mondiaux, des sources mondiales de matières premières et des terrains coloniaux d’exploitation, il en résulte que le système capitaliste dans son en-semble a atteint, soi-disant, le point culminant de son évolution, qu’il est entré dans une nouvelle phase où l’économie capitaliste mondiale sera réglée dorénavant sans lutte pour la répartition du monde entre les blocs antagonistes d’Etat capitalistes, que de cette façon a été éliminée l’une des contradictions fondamentales qui auparavant minait dangereusement le monde capitaliste — c’est-à-dire la lutte des différents blocs capitalistes entre eux.

Cela ne rappelle-t-il pas les théories du « super-impérialisme » de Kautsky — tant à la mode après la première guerre mondiale, théories que les renégats de toutes sortes du socialisme et les apologistes de l’impérialisme américain s’empressaient de saisir au vol ?

La fausseté de ces piètres théories n’a-t-elle pas été démontrée une fois déjà lors de la mémorable crise de 1929 ?

A une autre époque, c’est-à-dire en décembre 1926, le camarade Staline, analysant le phénomène de nivellement dans l’évolution économique des pays capitalistes a écrit:

« Peut-on dire que l’amoindrissement de la différence de niveau dans l’évolution des pays capitalistes et le développe ment du nivellement de ces pays affaiblit la loi de l’évolution inégale dans le système impérialiste?

Non, on ne peut pas dire cela…

Le développement du nivellement n’est-il pas en contradiction avec l’accroissement de l’inégalité de l’évolution dans le système impérialiste? Non, il ne l’est pas.

Au contraire, le nivellement est justement le fond et la base sur laquelle l’accroissement de l’inégalité de l’évolution dans le système impérialiste est possible. »

Après 25 années, après l’affaiblissement considérable de l’impérialisme mondial est-il donc permis de dire que ces contradictions aient diminuées, aujourd’hui, à l’époque de la marshallisation et de « l’atlantisation » des Etats capitalistes ?

Au contraire, il est incontestable que ces contradictions vont en s’accentuant, par exemple quant il s’agit de la remilitarisation de l’Allemagne et du Japon, de matières premières, etc. Les nouvelles qui nous parviennent quotidiennement de la Grande Bretagne et de la France, de l’Italie et des Indes, de la Nouvelle-Zélande et de l’Indonésie en sont la preuve.

C’est à la base de faux raisonnements de ce genre qu’on a développé différentes théories cosmopolites dont les vieux apologistes du capitalisme du camp de la social-démocratie de droite se firent les propagateurs les plus fervents.

Le but caché de ces théories était la préparation du terrain, pour le « plan Marshall », car c’est justement au moment de la mise en application de ce « plan » qu’elles furent propagées avec un zèle tout particulier.

Quel fut cependant l’aspect de ce « plan Marshall » en face de la réalité crue de la vie, comment apparut-il à la lumière de la pratique et non plus à. celle des théories trompeuses?

Il s’est avéré que, sous le couvert de l’aide économique, ce plan assurait à l’oligarchie financière des Etats-Unis une forme d’exploitation particulièrement dure et d’allure semi-coloniale des pays qui avaient accepté ce plan, ou plutôt, auxquels il avait été imposé.

Le plan Marshall a démontré que le centre d’exploitation financière le plus important du monde capitaliste, c’est-à-dire, les Etats-Unis, dictent aux pays capitalistes des conditions qui, non seulement ne mènent pas à la consolidation de leur économie, mais au contraire, poussent cette économie dans un état de crise chronique; la désorganisent, la soumettent aux intérêts d’une poignée de milliardaires américains, et par conséquent, ne diminuent pas les contradictions entre les pays capitalistes, mais les accentuent.

La rivalité des Etats impérialistes dans la lutte pour s’assurer des terrains d’exploitation n’a nullement dis-paru, mais du fait de la prépondérance des Etats-Unis, elle se poursuit sous d’autres formes d’une manière plus cachée.

D’une part, les Etats-Unis tendent avec persévérance à s’emparer en Asie et en Afrique, des colonies appartenant aux pays marshallisés et, d’autre part, ils les obligent, avec non moins de persévérance, à participer à leurs plans de guerre et de conquêtes dirigés contre l’URSS et les pays de démocratie populaire.

Le Plan Marshall était précisément l’introduction et la préparation du Pacte Atlantique, c’est-à-dire du bloc de guerre de 12 Etats qui sont aujourd’hui obligés d’adapter leur production ) l’économie de guerre.

« …Que signifie, disait le camarade Staline au XVIIIe Congrès du PC(b) de l’URSS en 1939, engager l’économie nationale dans la voir de l’économie de guerre ? C’est orienter l’industrie dans un sens unique, vers la guerre ; c’est élargir par tous les moyens la production des objet, nécessaires à la guerre, production qui n’est pas liée à la consommation nationale; c’est rétrécir à l’extrême la production et surtout le ravitaillement du marché en objets de consommation; c’est restreindre, par conséquent, la consommation de la population et placer le pays en face d’une crise économique. » (Staline, Questions du Léninisme)

Le camarade Staline a prononcé ces paroles en pensant à l’économie de l’Allemagne, de l’Italie et du Japon, Etats qui menaient à cette époque une politique d’agression à laquelle ils adaptaient l’économie de leurs pays.

Actuellement, suivant l’exemple des agresseurs fascistes et malgré leur fin honteuse, les Etats-Unis imposent une politique de guerre à tous les pays capitalistes placés sous leur dépendance et font entrer l’économie capitaliste du monde entier dans le cadre de l’économie de guerre.

Il est évident qu’ils exposent de cette façon l’économie des pays capitalistes à une crise éco mique terrible. no-Aujourd’hui déjà, les masses laborieuses des capitalistes y compris celles des Etats-Unis pays se ressentent des lourdes conséquences de cette politique de guerre.

La consommation de la population et l’approvisionnement du marché sont limités, non seulement par des mesures directes, comme c’est le cas en Grande Bretagne p. ex. où l’on a déjà réduit à plusieurs reprises les rations de viande et d’autres produits alimentaires, de même que les rations de charbon.

La consommation des masses laborieuses est limitée aussi par la hausse continue des prix, l’inflation, la diminution du pouvoir d’achat. En même temps on viole le droit des ouvriers à lutter pour l’augmentation de leurs salaires de plus en plus réduits.

Par l’augmentation des impôts, les emprunts de guerre, la dévaluation, la vie chère et les difficultés d’approvisionnement, cette politique de guerre met non seulement la classe ouvrière dans une situation difficile, mais également la masse des intellectuels, des paysans et des petits bourgeois.

Cette politique de guerre est en liaison étroite avec l’accroissement de la terreur policière envers les organisations ouvrières et progressistes.

Les méthodes purement fascistes de la persécution des membres du Parti Communiste aux Etats-Unis et dans les pays marshallisés en sont un exemple, de même que les interdictions et les limitations honteuses concernant les organisations internationales en France, l’attitude du gouvernement travailliste, qui ne lui fait pas honneur, envers le Congrès de la Paix qui devait avoir lieu à Sheffield, les furieuses campagnes des fauteurs de guerre de tout le plus admirable que l’histoire ait jamais connu. partisans de la paix, genre contre le mouvement des partisans de la paux, le plus admirable que l’histoire ait jamais connu.

LE CHAMP D’OPPRESSION IMPERIALISTE CONTINUE A ETRE SOUMIS A UN RETRECISSEMENT CONSIDERABLE

Pourquoi la tendance à l’hégémonie mondiale de l’impérialisme américain qui prédomine dans le monde capitaliste conduit-elle à des préparatifs de guerre de plus en plus cyniques et de plus en plus brutaux contre les pays socialistes ?

Pourquoi les impérialistes américains, avec un sans-gêne sans cesse grandissant ordonnent-ils à leurs satellites de s’armer et de préparer de la chair à canon pour eux? Pourquoi réarment-ils sans aucun scrupule les fascistes allemands et japonais ?

Premièrement, parce que le monde capitaliste lui-même devient de plus en plus petit. Les espoirs des impérialistes qui comptaient sur l’épuisement et l’affaiblissement de l’URSS après la deuxième guerre mondiale ont été entièrement déçus. Il en fut de même du rêve d’un effondrement du régime socialiste, d’une crise éventuelle dans l’économie socialiste.

Il s’est avéré en effet que l’économie socialiste ne connaît pas de crises et que celles-ci sont le privilège exclusif de l’économie capitaliste. Les forces du monde socialiste n’ont pas faibli, mais se sont fortement développées et continuent à croître grâce au régime socialiste qui porte en lui des sources intarissables de développement et d’accroissement des forces productrices.

Par contre, le champ d’exploitation capitaliste en Europe et particulièrement en Asie s’est considérablement rétréci à la suite de la dernière guerre, et la crise générale de tout le système de l’économie capitaliste s’est encore aggravée en comparaison avec la période d’entre les deux guerres.

Les démocratie populaire se sont détachés du système de l’économie capitaliste, et le grand peuple chinois s’est libéré de l’oppression colonialiste de l’impérialisme.

Les mouvements de libération s’emparent des peuples coloniaux de l’Asie et de l’Afrique; la lutte des masses laborieuses pour la liberté se poursuit sur un niveau de plus en plus élevé, de même que sous l’égide de la classe ouvrière la maturité politique des peuples des pays capitalistes s’affermit de jour en jour.

Dans ces conditions, la domination du monde par le capital, c’est-à-dire le champ d’exploitation et d’oppression impérialiste s’est rétréci très sensiblement par suite de la lutte libératrice des peuples du monde, et continue dans cette voie. L’oligarchie financière voudrait arrêter ce processus par la force et la violence.

Aussitôt après la fin de la guerre mondiale, les Etats-Unis ont dépensé des milliards de dollars afin d’assurer la livraison d’armes à Tchan-Kai-Chek, espérant écraser par son intermédiaire la lutte libératrice du peuple chinois, et par conséquent, garantir au capital américain l’exploitation de l’immense territoire chinois.

Cet espoir a été déçu. L’armée populaire chinoise a libéré de l’oppression impérialiste un peuple de 475 millions et a une fois de plus, rétréci très sérieusement le monde capitaliste. Toutefois les impérialistes américains n’ont nullement renoncé à l’espoir de conquérir les territoires asiatiques.

Ils ont donc dépensé de nouveaux milliards de dollars pour équiper l’armée de Li-Syn-man et l’ont poussé à attaquer la Corée du Nord, voulant faire de la Corée une base d’agression contre la Chine.

Une fois encore cet espoir est en train d’être déçu, mais les impérialistes américains ne sont nullement enclins à abandonner la lutte pour conquérir la Chine, d’autant plus qu’ils ont aussi des visées sur d’autres pays asiatiques dont ils voudraient faire leurs colonies.

Agrandir ses bases d’expansion et intensifier l’oppression des colonies, c’est-à-dire étendre sa domination du monde, tels sont les buts précis de la politique de guerre de l’impérialisme américain.

Plus encore, l’impérialisme américain veut profiter de son hégémonie du monde capitaliste, justement pour forcer les pays sous sa dépendance à participer aux frais de cette politique de guerre agressive, et avant tout à fournir les contingents d’hommes qu’elle exige.

Deuxièmement : l’hégémonie de l’impérialisme américain dans le monde capitaliste ne signifie nullement la disparition ou l’affaiblissement des contradictions entre les pays appartenant au camp capitaliste.

Bien au contraire. Ces contradictions sont forcément accentuées par la dépendance politique et économique grandissante des Etats autrefois indépendants du principal centre de l’exploitation financière et économique dont la di-rection est actuellement aux mains de l’oligarchie la plus brutale et et la plus implacable qui gouverne les Etats-Unis.

L’oligarchie financière des Etats-Unis se trouve à la tête des consortiums, trusts, cartels et autres associations capitalistes les plus puissantes et par conséquent les plus rapaces qui étendent leurs tentacules sur tous les marchés mondiaux, en écartant les capitaux plus faibles, et leur imposent leurs conditions.

La tendance des grands consortiums américains à s’assurer le mono-pole des sources et des réserves déficitaires de matières premières sous prétexte des exigences qu’impose une politique de guerre, la limitation des échanges de marchandises, la réglementation, les mesures d’interdiction la désorganisation des crédits, des marchés et de la production dans les pays dépendants, la dictature financière, la discrimination des changes etc, toutes ces mesures doivent nécessairement renforcer le chaos, la spéculation, la faillite et aussi intensifier la lutte intérieure des groupes capitalistes respectifs entre eux, de même que la lutte de la bourgeoisie des pays respectifs contre la dictature de l’oligarchie financière des Etats-Unis.

LA LUTTE DES MASSES POPULAIRES DES PAYS CAPITALISTES CONTRE L’IMPERIALISME AMERICAIN ET POUR LEUR INDEPENDANCE NATIONALE

Troisièmement : Dans les pays capitalistes, les contra-dictions s’accentuent et s’accentueront encore davantage entre l’attitude des groupes gouvernants, vendus à l’oligarchie financière, usant de méthodes de terreur policière et fasciste, sacrifiant les intérêts nationaux au profit de l’impérialisme des USA, et l’attitude des masses populaires, luttant pour l’indépendance de leur pays et leur propre standard de vie. Imposant aux masses des charges et des sacrifices au nom de la guerre, les gouvernements capitalistes sont à la fois banquiers et clients, et assurent des bénéfices énormes aux fournisseurs et fabricants d’armes, c’est-à-dire aux grands monopoles capitalistes.

La politique de guerre transforme la vie économique entière en une orgie de pillage des masses populaires, bien longtemps avant le pillage de l’adversaire prévu par les forces armées des impérialistes. Indépendamment d’ailleurs de son cours, chaque guerre fournit aux requins capitalistes des occasions de pillage et de butin.

Ainsi, par exemple, en Corée la guerre cause d’une part des destructions terribles et entraîne de douloureuses pertes en hommes pour le peuple coréen, mais elle entraîne également des pertes et des frais énormes pour les peuples des Etats-Unis qui ont qui ont par suite de cette guerre déjà eu à supporter de lourdes charges et des défaites.

Et pendant ce temps les magnats du capitalisme des Etats-Unis, actionnaires et propriétaires des plus grands trusts, les milliardaires américains, ramassent à pleines mains des bénéfices qui, déjà pendant les premiers mois de la guerre sanglante en Corée, ont monté de 54 pour cent par rapport à ceux réalisés pendant une même période avant cette guerre.

Les frais de guerre calculés en milliards, annoncés par Truman et acceptés sans protestation par le Congrès américain retourneront en fait tel un flot d’or toujours grossissant dans les coffres-forts des milliardaires américains, semant sur leur parcours la mort et la destruction parmi des millions de simples gens et apportant la faim et la misère aux masses laborieuses qui auront à supporter le poids de cette guerre.

Telles sont en partie aujourd’hui, et telles seront sans aucun doute à l’avenir les conséquences de la politique agressive de l’impérialisme américain et de ses tendances à dominer le monde — tant que les masses populaires ne mettront pas fin à cette politique.

MÉTHODES QUI NE PEUVENT QU’ACCELERER LA CHUTE DE L’IMPERIALISME EN VOIE DE DECOMPOSITION

Il n’y a pas de doute que le camp du socialisme et de la démocratie populaire dont la puissance ne cesse de croître, constitue l’obstacle principal auquel se heurtent les fauteurs de guerre impérialistes dans leurs aspirations à la domination du monde. C’est pourquoi ils ont recours au vieux mot d’ordre hitlérien dont l’impuissance a été révélée déjà plusieurs fois, surtout lors de la dernière guerre — de la croisade du monde capitaliste contre l’URSS et les pays de démocratie populaire.

Que peut signifier ce mot d’ordre si ce n’est le retour aux méthodes et moyens utilisés par les pays fascistes, lorsqu’ils se préparaient à la deuxième guerre mondiale? L’impérialisme pourrissant, qui s’empêtre dans des contradictions toujours croissantes et se débat dans une crise générale qu’une politique aventurière d’agression ne fait qu’aggraver, s’accroche à nouveau aux mêmes moyens qui, maintes fois déjà ont fait faillite, et qui ne peuvent que précipiter sa chute.

Ces moyens sont: la remise sur pied de guerre des forces militaires hitlériennes détruites lors de la dernière guerre, les efforts tendant à faire revivre l’esprit de revanche en Allemagne de l’Ouest et au japon, les tentatives de consolider le camp de l’agression dans tous les pays capitalistes, avec le soutien des éléments fascistes les plus dégénérés et les plus réactionnaires.

Le programme de cette partie du monde en voie de décomposition ne peut être qu’une nouvelle guerre d’agression, que le mot d’ordre d’un nouveau pillage des richesses du monde, et par conséquent une croisade contre les tendances progressistes quelles qu’elles soient, contre le mouvement ouvrier, contre les aspirations des masses populaires du monde entier à la liberté, contre les aspirations à une paix durable, contre la lutte pour la paix.

Afin de consolider leurs préparatifs d’agression, les politiciens américains font des efforts fiévreux pour faire du pacte atlantique une force agissante et conclure de nouveaux pactes du même genre avec les pays du bassin méditerranéen, ainsi qu’avec les pays bordant l’Océan Pacifique.

Bien que ces pays soient financièrement et économiquement de plus en plus dépendants des Etats-Unis, ceux-ci ne parviennent pas si facilement à les entraîner d’une manière efficace dans leur politique de guerre.

La pression à laquelle on ne peut pas toujours donner la forme d’une intervention confidentielle revêt le plus souvent le caractère d’une pression brutale d’un style purement américain. C’est un fait que le Pacte Atlantique dont le « Plan Marshall » constituait la base économique et financière, s’est révélé jusqu’à présent, dans les préparatifs agressifs des Etats-Unis en Europe, comme un instrument peu maniable et récalcitrant.

Renforcer cet instrument d’agression en y ajoutant l’Allemagne de l’Ouest et en mobilisant les cadres des vieux routiers qui ont fait leurs preuves pendant la dernière guerre, c’est-à-dire les anciens conseillers et aides d’Hitler, ainsi que les criminels de guerre amnistiés, voilà le but des efforts et des soucis actuels des diplomates du dollar et, entre autres, le sujet de la mission du général Eisenhower, élevé au rang de chef suprême de « l’armée européenne », le Mac-Arthur de l’Europe d’après la formule consacrée des journalistes américains.

II. LES PLANS DES FAUTEURS DE GUERRE IMPERIALISTES ET LA POLOGNE

C’est bien sous tous ses aspects que la politique agressive du bloc atlantique est également dirigée contre la Pologne, mais c’est tout particulièrement la remilitarisation de l’Allemagne Occidentale, représentant un danger pour le monde entier, qui menace aussi directement la Pologne.

Les tendances revanchardes sont attisées parmi les Allemands par les Adenauer et les Schumacher, avec l’aide des généraux de la Wehrmacht hitlérienne remis en activité, et du clergé allemand maintenu par le Vatican artificiellement à ses postes anciens, bien que perdus sans retour ; cela se fait en présentant l’appât d’une nouvelle marche vers la Pologne.

L’excitation contre le peuple polonais, contre les frontières polonaises sur l’ Odra (Oder) et la Nyssa (Neisse), contre l’alliance et la collaboration pacifiques de la Pologne avec la République Démocratique Allemande, est devenue une méthode pour affaiblir la résistance grandissante des Allemands, entraînés sur le territoire de la Trizone dans l’orbite des plans américains d’agression ; elle est devenue l’un des atouts essentiels de la propagande qui cherche à allécher les Allemands auxquels les politiciens du dollar réservent dans la troisième guerre mondiale le triste rôle de chair à canon.

Il convient de rappeler que ces atouts et ces appâts n’ont rien de nouveau. Bien au contraire, les Etats impérialistes ont toujours été enclins à établir le prétendu équilibre européen au détriment de la Pologne.

Déjà dans la première phase du capitalisme, lorsque les frontières et les sphères d’influence des Etats capitalistes en Europe s’établissaient dans des cataclysmes et dans des conflits armés, la Pologne a été, en général, rayée de la carte politique, malgré ses tentatives désespérées de lutter pour son indépendance et son droit à l’existence.

Vers la fin de la première guerre mondiale, la Pologne est devenue à nouveau l’objet et un atout dans les mains des capitalistes, surtout da les mains des politiciens américains qui considéraient que cette guerre avait été catastrophique pour l’Allemagne désiraient, sans aucun doute en adoucir pour elle les conséquences aux dépens de la Pologne.

Mais la question de l’indépendance de la Pologne avait été posée clairement et directement devant les peuples du monde, au cours même de la guerre, par la révolution russe, elle avait été posée par Lénine et par Staline.

C’est pourquoi il a été impossible de rayer cette question de l’ordre du jour à la fin de la guerre. Quelle a été, au cours de cette période, la position des Etats-Unis dans la question polonaise ?

Voici ce qu’écrit à ce sujet un des participants aux pourparlers sur les questions polonaises en 1918, Roman Dmowski, dans son livre « La politique polonaise et la restauration de l’Etat » publié en 1925. Il cite une déclaration de Wilson pendant un entretien privé qu’il eut avec lui en automne 1918.

« Wilson: — Est-ce que vraiment la neutralisation du cours inférieur de la Vistule et du port libre de Danzig ne vous suffit pas?

« Seuls des gens qui ne comprennent pas le langage politique, déclare Drnowski, auraient pu voir dans les paroles de Wilson (« libre » accès à la mer) une reconnaissance des territoires nous appartenant sur la Baltique. Cette expression « libre » signifiait justement la garantie de l’accès à la mer par le territoire d’autrui… »

Une Pologne aussi diminuée que possible et incapable de vivre, une Pologne future proie facile du Reich allemand, une Pologne privée en fait d’accès à la mer ou n’ayant tout au plus qu’un accès au port de Gdansk (Dantzig) par la « Vistule neutralisée », une Pologne victime des magnats américains de la finance, une Pologne base d’agression contre la Russie soviétique, voilà comment Wilson voyait la restauration de l’Etat polonais :

Dmowski rappelle : « Quant, après la première déclaration de Wilson relative à « l’indépendance de la Pologne », le chancelier allemand protestait contre l’immixtion des Etats-Unis dans les affaires intérieures des puissances centrales, Gerard, ambassadeur américain à Berlin, déclara au nom de son gouvernement que l’attitude de Wilson ne se rapportait qu’à « une Pologne telle que l’ont créé les puissances centrales ».

Les puissances centrales après avoir occupé les territoires polonais, jonglèrent pendant un certain temps (en 19l6) avec le mirage d’un Etat polonais étroitement lié à l’Allemagne et à l’Autriche, avec cette réserve que la Pologne ne déborderait pas au delà des territoires annexés auparavant par la Russie lors des partages.

Il s’agissait de créer sur ce territoire une armée polonaise qui combattrait sous commandement allemand. La déclaration de Wilson, de janvier 1917, est en principe conforme à cette conception.

D’après le récit cité Wilson s’expliquait devant les puissances centrales sur ce qu’il entendait par « l’indépendance de la Pologne ».

Dmowski raconte par ailleurs :

« …Après la remise aux délégués allemands à Versailles du projet de traité le Président des Etats-Unis cédant à Lloyd George, accepta de modifier la décision concernant la haute Silésie octroyée à la Pologne, et l’organisation d’un plébiscite dans cette région. Il me communiqua cette décision ainsi qu’à Paderewski au Conseil Supérieur, en la motivant entre autres par l’argument avancé par la délégation allemande qui affirmait que la population de là-bas bien que parlant polonais, restait attachée à l’Allemagne ne voulait pas appartenir à la Pologne et que dans un plébiscite elle voterait pour l’Allemagne’.

Nous savons qu’en échange de cet appui ambigu des Etats anglo-saxons, en réalité, très peu favorables à la restauration de la Pologne, la bourgeoisie polonaise s’était engagée devant ces Etats à « défendre l’Occident » contre le bolchévisme, c’est-à-dire à l’intervention armée contre l’Etat socialiste qui, le premier et sans aucune réserve, avait reconnu l’indépendance de la Pologne conformément au principe léniniste du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et, dès les premières décisions du gouvernement révolutionnaire, avait annulé toutes les annexions du tsarisme.

Erigeant plus tard un monument de reconnaissance à l’Amérique, en glorifiant Wilson comme le « libérateur » et le « protecteur » de la Pologne, la bourgeoisie polonaise s’est efforcée de cacher au peuple ou de falsifier la vérité dans la question de savoir à quelles forces sociales et à quels mouvements la Pologne doit véritablement sa renaissance…

Des conclusions intéressantes se dégagent, par exemple de l’analyse de la prétendue « aide » accordée par Hoover à la Pologne après la première guerre mondiale.

Ainsi qu’il ressort des publications de la Société des Nations, une partie insignifiante de « l’aide » était gratuite, tandis que la partie la plus importante se composait de crédits commerciaux à un taux élevé d’intérêts portant surtout sur des vivres. Ces crédits ne s’étendaient ni aux machines, ni aux matières premières.

Bien que ces marchandises aient été de mauvaise qualité, se composant surtout des surplus militaires, les prix en étaient de deux fois et demi supérieurs aux prix normaux.

Nous voulons nullement heurter les sentiments des citoyens américains, et en particulier des Polonais américains qui sans doute avaient éprouvé une chaleureuse sympathie pour cette action. Il convient toutefois, dans l’intérêt même de la vérité, de dévoiler le sens exact de cette action, telle qu’elle a été réalisée par les magnats de Wall-Street, et non par l’Américain moyen.

Les politiciens bourgeois polonais, issus le plus souvent de la noblesse marquée par tous les complexes d’une aristocratie décadente, ou encore de l’intelligentsia bourgeoise ne péchant pas, le plus souvent, par une grande profondeur de pensée, étaient toujours fascinés par l’Occident et inculquaient au peuple pendant des dizaines d’années le culte de l’Occident et des hommes soit-disant providentiels pour la Pologne.

Mais ces grands hommes changeaient comme dans un kaléidoscope si vite, que la jeunesse scolaire ne parvenait même pas à apprendre les noms de ces célébrités éphémères.

LES TRADITIONS ANTIPOLONAISES DE LA POLITIQUE DU VATICAN

Dmowski qui avait, pendant un demi-siècle, fréquenté en compagnie d’autres comtes et de différents politiciens « providentiels » de la Pologne, les antichambres et les salles d’attente des ministres et des ministères de toutes les capitales du monde, qui avait eu « l’honneur » de converser directement avec des dizaines de ces dignitaires qui géraient la politique mondiale, sans en exclure la Cour Apostolique, a consigné leurs épanchements dans de nombreux volumes.

Tous ces grands chefs de gouvernement ignoraient souvent la géographie de l’Europe, en particulier celle de la Pologne et régulièrement celle des petits pays. Ils écoutaient. plus souvent avec une impatience contenue, les plaintes et les doléances au sujet de la « question polonaises ».

Dmowski, lui-même, relate ces entretiens avec – une certaine amertume. Voici un extrait, certainement sincère étant donné sa source :

« J’ai reçu l’accueil le moins favorable à nos aspirations en un lieu où, semblerait-il, nous aurions pu nous y attendre le moins, à savoir, au Vatican… J’aborde là un sujet très délicat pour un pays catholique, mais en même temps très important pour nous et exigeant d’être traité avec sérieux et exactitude. Je fais une distinction entre l’Eglise et la politique de la Cour Apostolique.

L’Eglise, représente pour les catholiques le pouvoir auquel, en matière de foi, ils doivent une obéissance absolue. La politique du Vatican est une chose humaine, et comme toute chose humaine, susceptible de commettre des erreurs…

Il me semble que la politique du Vatican a commis pendant la guerre de grandes fautes, en particulier en ce qui concerne la Pologne. Son attitude dans la question polonaise se trouve parfaite-ment précisée par une conversation que j’ai eue en janvier 1916 avec un haut dignitaire du Vatican et dont je cite textuellement la partie ayant un intérêt.

Je me suis vu poser la question suivante:

— Pourquoi marchez-vous avec la Russie? — Parce qu’il faut que l’Allemagne soit battue. — Pourquoi vous faut-il la défaite de l’Allemagne? — Parce que sans elle il n’y aura pas de Pologne unifiée… En cherchant l’unification, nous cherchons une Pologne indépendante.

J’ai entendu alors une explosion de rire.

— Une Pologne indépendante? Mais c’est un rêve, c’est un but inaccessible !

Je ne saurais dire que mon oreille de Polonais en ait été flattée. En guise de réponse, j’ai posé la question:

— Quel conseil Votre Eminence nous donnerait-elle? — Votre avenir est lié à l’Autriche.

C’est avec ces mots qu’au Vatican on m’a conseillé une politique qui bénéficiait en Pologne du titre de politique « d’indépendance ». La Pologne indépendante constitue un rêve irréalisable — son avenir est lié à l’Autriche. Je pense que la Cour Apostolique était bien renseignée sur les desseins de l’Autriche à l’égard de la Pologne… » (Dmowski, Ecrits, vol. V, page 260).

Je m’excuse de cette citation un peu longue, mais elle m’a paru intéressante, parce que le jugement de Dmowski sur l’attitude du Vatican dans les affaires polonaises est tout à fait d’actualité.

De nombreux dignitaires ecclésiastiques soulèvent des protestations et mettent en doute les appréciations de « Trybuna Ludu », sur la politique du Vatican. Mais Dmowski, lui, n’est pourtant ni un marxiste, ni un athée; ce n’est pas un partisan de notre idéologie, mais bien son ennemi juré.

Bien que Dmowski ait été un national-démocrate forcené, bien qu’il ait été atteint au plus haut degré de la maladie consistant à flairer partout l’intrigue juive, que ce soit dans l’entourage de Wilson, dans celui de Lloyd George, parmi tous les « alliés » Américains, Anglais, Français, Italiens et jusque dans l’entourage du Pape — il serait difficile de mettre en doute l’exactitude de ses dires, quand il se plaint de la froide indifférence des dirigeants de la politique mondiale de l’Occident à l’égard des petites nations, et dans leur nombre, de la Pologne.

L’attitude des grandes puissances occidentales la Pologne, fut celle des Etats impérialistes envers des pays plus faibles.

« Il ne se trouvera pas beaucoup d’hommes politiques des grandes puissances – a dit le camarade Staline au cours de la réception d’une délégation finnoise, en avril 1948 — qui considèrent les petites nations comme égal aux grandes.

La plupart d’entre eux regardent les petites nations de haut. Parfois ils consentent assez volontiers à accorder une garantie unilatérale aux petites nation. Mais ces hommes politiques d’une manière générale ne se prêtent pas à la conclusion de traités égaux avec les petites nations, car ils ne les considèrent pas comme leurs partenaires. »

Sur l’échiquier de la « grande politique » impérialiste, les nations plus faibles n’ont joué jusqu’à présent que le rôle de pions, à moins de se prêter, pour une raison ou une autre à devenir directement une proie de guerre.

Vingt-cinq ans séparent la première guerre mondiale de la deuxième, mais l’attitude des représentants des puissances impérialistes anglo-saxonnes envers la Pologne et les petits peuples n’a pas changé quant au fond.

Deux ans seulement après la fin de la deuxième guerre mondiale M. Byrnes, un des participants à la conférence de Potsdam, a le premier avancé la thèse du caractère provisoire des décisions prises par les grandes puissances dans la question des frontières occidentales de la Pologne. C’était une tentative de transformer la question des frontières polonaises en instrument de chantage politique dans l’arsenal de la diplomatie du dollar.

Le camarade Molotov a riposté clairement et sans ambages à ces tentatives en déclarant que les questions concernant le territoire d’un Etat n’est pas un jeu, et que les décisions internationales prises dans ces questions sont obligatoires.

En défendant les principes de vérité et de justice, l’Union Soviétique a aidé le peuple polonais à récupérer les terres ayant appartenu de tout temps à la Pologne. Et là où de profondes transformations démocratiques ont été réalisées, là où ont été extirpées les racines de l’agression allemande, le peuple allemand a compris et il a exprimé son accord.

LA LUTTE CONTRE LE REARMEMENT DE L’ALLEMAGNE OCCIDENTALE

La naissance de la République Démocratique All-mande a été le grand tournant historique dans le développement des relations pacifiques et amicales entre les peuples polonais et allemand.

Une preuve de ce tournant historique a été fournie par les accords conclus entre les deux Etats et fixant définitivement la frontière sur l’ Odra et la Nyssa, comme frontière de paix et d’amitié. Le symbole de ce tournant fut la récente visite de Wilhelm Pieck, Président de la République démocratique Allemande à la capitale polonaise.

La vive coopération économique et culturelle qui se développe entre les deux pays, avantageusement pour les deux parties, constitue la meilleure garantie de la durée de ces nouvelles relations qui sont une précieuse contribution à l’oeuvre de consolidation de la paix.

Seules, l’amitié et la coopération de bon voisinage, appuyées sur le respect mutuel et la lutte commune pour la Paix et le progrès social sont susceptibles de fournir des bases solides à l’indépendance et à l’essor des peuples.

Aussi bien, favoriser les efforts en vue de l’unification de l’Allemagne sur la base de sa démocratisation mettrait un terme à son agressivité, voilà ce qui qui aussi partie des buts poursuivis par notre Etat populaire dans sa politique extérieure.

Notre tâche consiste à lutter côte à côte avec tous les peuples aspirant à la paix, contre la remilitarisation de l’Allemagne Occidentale, contre les tentatives de l’impérialisme américain en vue d’imposer au peuple allemand une nouvelle forme du régime catastrophique hitlérien par lequel les fauteurs de guerre désirent exciter le peuple allemand et le précipiter dans une nouvelle guerre de conquêtes en Europe, au profit des Etats-Unis.

LA FACE HIDEUSE DE L’IMPERIALISME AMERICAIN

Dans son ouvrage consacré à la Conférence de la Paix de 1919 à Versailles, le diplomate et écrivain anglais, Harold Nicolson, cite à propos des disputes et des divergences de vue entre les diplomates des pays anglo-saxons et des pays latins une appréciation, non dépourvue de sagacité, de la politique américaine, vue avec les yeux des peuples latins :

« Ainsi, par exemple, ils se sont aperçus — écrit Nicolson, que les Etats-Unis, au cours de leur histoire brève mais riche en conquêtes, ont toujours prétendu à la plus grande vertu, mais ont toujours en même temps violé leur symbole de foi, en manifestant le matérialisme le plus vulgaire.

Ils se sont aperçus que les Américains aiment sentir suivant l’exemple de Jefferson et agir suivant celui de Hamilton. »

« Il se sont aperçus que des principes tels que l’égalité entre les hommes, n’étaient appliqués ni à l’égard des jaunes ni à l’égard des Noirs. Ils se sont également aperçus que la doctrine sur les droits des peuples à disposer d’eux-mêmes ne s’appliquait ni aux Indes, ni même aux Etats du Sud.

Ainsi inclinaient-ils à examiner les tendances et principes américains, non à la lumière de la déclaration de Philadelphie, mais à la lumière de la guerre du Mexique, de la Louisiane, et d’innombrables accords conclus avec des Indiens, puis violés avec cynisme avant même que l’encre avec laquelle ils furent écrits n’ait eu le temps de sécher.

Ils se sont aperçus que sans même chercher plus loin ce dont se souvient la seule génération contemporaine, l’empire américain s’agrandissait toujours par la force brutale »…

Avec quelle passion le jeune Henryk Sienkiewicz ne décrit-il pas dans ses « Lettres de voyage », éditées en 1878, le martyrologe des Indiens, la cruauté et la dureté des « pionniers » américains :

« C’est en vain — écrit Sienkiewicz en parlant des Indiens —qu’ils envoient des délégations pour démontrer leurs droits de propriété par des parchemins, des sceaux et des signatures. »

« Le Gouvernement assigne aux sauvages des terres que les Blancs confisquent, et où ils fondent de nouveaux Etats après avoir exterminé les Indiens.

Que reste-t-il alors aux Peaux-Rouges? La guerre, une guerre sans espoir de victoire; une guerre seulement pour la mort. »

En soulignant les aptitudes des Indiens et leur niveau intellectuel, Sienkiewicz précise qu’ils « ne sont nullement inférieurs aux Kalmouks, Bachkires et autres peuplades nomades vivant dans les steppes de la Russie et de l’Asie. »

« Ces tribus — écrit plus loin Sienkiewicz à propos des Indiens — sont déjà malgré tout parvenues à une certaine civilisation, elles seraient donc susceptibles de progresser encore et d’arriver, aidées intelligemment, au niveau de notre civilisation, si cette « civilisation » n’avait pas trouvé plus expéditive: au lieu de soute et de procédure r ure bien renforcer les faibles — elle les tue. »

Quelle signification saisissante acquiert à nos yeux le parallèle que Sienkiewicz établit entre les Indiens et les Bachkires!

Aujourd’hui, tout homme qui pense honnêtement doit arriver, en observant le sort de ces peuples, à se faire une opinion sur les résultats auxquels aboutissent deux modes de vie différents: le mode de vie capitaliste américain, et le mode de vie socialiste soviétique.

Les Indiens ont été exterminés par les « civilisateurs » américains. La Bachkirie, comme également les autres Républiques Soviétiques, est aujourd’hui une république florissante possédant une industrie et une agriculture riches, ayant une très belle littérature et ses propres académies et centres scientifiques.

A la lumière des expériences des dernières années, et tout particulièrement des cinq dernières années, la caractéristique citée plus haut, écrite par Nicolson, politicien bourgeois, à qui l’analyse marxiste est étrangère, trouve une nouvelle et frappante confirmation, non seulement aux yeux des peuples latins auxquels il fait allusion, mais aussi des peuples slaves et avant tout des peuples d’Asie.

Aujourd’hui que l’impérialisme américain, possédé par la soif de dominer le monde, a entrepris l’armement forcené des fascistes allemands et japonais en mettant à leur tête des criminels de guerre relâchés de prison au moment où il essaye par le fer et par le feu d’étouffer et de noyer dans le sang l’héroïque peuple coréen luttant pour sa liberté — le visage de l’impérialisme américain apparaît dans toute sa laideur.

Nous sommes loin, c’est évident, de vouloir identifier les intentions souvent bonnes de l’Américain moyen qui prend à la lettre les déclarations avancées par des personnalités officielles avec des buts qui sont loin d’être honnêtes et que poursuivent différents rois de l’acier ou du saucisson, les barons du charbon ou les prophètes de Wall Street.

IL FAUT INTENSIFIER LA LUTTE CONTRE LA. PROPAGANDE MENSONGERS DE L’AMERIQUE

Entre les masses travailleuses des Etats-Unis et l’oligarchie impérialiste de l’argent qui les dominent il existe des contradictions qui iront en s’intensifiant et en s’approfondissant.

Les impérialistes cachent leurs buts expansionnistes et leur agressivité aussi bien aux yeux de leur peuple que du monde entier.

Mais leur politique de guerre doit rendre la crise plus grave et les effets de celle-ci pèseront de plus en plus lourdement sur les masses travailleuses des Etats-Unis également, en rendant plus intense la lutte pour leurs droits et pour des conditions de vie meilleures.

La politique de l’oligarchie de l’argent doit conduire à l’abaissement du niveau de vie des masses, non seulement dans les pays marshallisés, mais aussi aux Etats-Unis.

Elle aboutit déjà aujourd’hui à augmenter le malaise, le nombre des suicides, la criminalité et la décomposition morale.

Attisant l’hystérie guerrière, les dirigeants de la politique américaine cherchent à rejeter sur l’URSS et les pays de démocratie populaire, sur la Corée et la Chine, la responsabilité de la situation qu’ils créent eux-mêmes.

Dans ce but, ils développent une propagande mensongère d’une ampleur et d’une lâcheté inégalées jusqu’ici. Terroriser les populations par la peur, agir sur l’esprit des gens en créant une atmosphère de mensonge, d’inquiétude et de panique, afin de mieux les abêtir et d’en faire des êtres incapables de juger sainement – voilà la méthode par laquelle les fauteurs de guerre voudraient obscurcir et voiler les sources et les foyers de crimes, voilà la méthode par laquelle ils voudraient présenter comme auteurs de ces crimes leurs propres victimes.

Tout en dévastant la Corée, pourtant séparée des Etats-Unis par le plus vaste des océans, les militaristes américains crient que l’Amérique est menacée par le minuscule peuple coréen; tout en assassinant bestialement des femmes et des enfants coréens, ils accusent d’agression leurs propres victimes assassinées.

Tout en annexant l’île chinoise de Taiwan et en sou-tenant le gouvernement de Tchang-Kai-Chek en faillite, ils envoient une formidable flotte de guerre dans les mers lointaines de Chine et d’Asie.

Tout en organisant constamment des survols au-dessus des territoires de la Chine et en menaçant ces territoires, les agresseurs américains obligent les pays à leur obédience à condamner la Chine dont ils violent eux-mêmes le territoire, et contre laquelle ils commettent des crimes. Dans une interview récemment publiée, accordée au correspondant de la « Pravda » le camarade Staline constate:

L’Organisation des Nations Unies, créée pour être le rempart de la paix, se transforme en instrument de guerre, en un moyen pour déclencher une nouvelle guerre mondiale.

Le noyau agressif de l’ONU est constitué par dix pays, les membres du Pacte Nord Atlantique d’agression (Etats-Unis d’Amérique, Grande-Bretagne, France, Canada, Belgique, Hollande, Luxembourg, Danemark, Norvège, Islande) et par vingt pays de l’Amérique latine…

De cette manière l’ONU, se transformant en instrument d’une guerre d’agression, cesse en même temps, d’être une organisation mondiale de nations égales en droit ; en réalité, l’ONU est aujourd’hui moins une organisation mondiale qu’une organisation pour les Américains, agissant selon le bon plaisir des agresseurs américains…

L’Organisation des Nations Unies s’engage de cette façon sur la voie peu glorieuse de la Société des Nations. Par là elle enterre son autorité morale et se condamne à la désagrégation. »

En déchaînant à un degré inconnu auparavant, la course aux armements, en effectuant la reconversion à des fins de guerre de toute l’économie des pays liés par des pactes et des accords publics ou secrets à l’impérialisme américain instigateur d’une nouvelle guerre, les fauteurs de guerre propagent par tous le mensonge ignoble affirmant que ce ne sont pas eux, mais bien l’URSS et les pays de démocratie populaire qui menacent la paix.

« Le premier Attlee — disait dans son interview le camarade Staline — a besoin de mentir sur l’Union Soviétique, il a besoin de représenter la politique de paix de l’Union Soviétique comme une politique agressive, et la politique agressive du gouvernement britannique comme une poli-tique de paix.

Cela pour induire en erreur le peuple britannique, lui imposer ce mensonge sur l’Union Soviétique et, en le trompant, l’entraîner dans une nouvelle guerre mondiale, organisée par les milieux dirigeants des Etats-Unis d’Amérique. »

Il est clair que la propagande impérialiste a pour but d’abrutir les plus naïfs ou ceux qui s’y retrouvent difficilement, dans les questions politiques et les phénomènes sociaux. De tels hommes sont nombreux dans les pays capitalistes et les pays coloniaux.

Ailleurs par contre, dans les pays déhç libérés des chaînes de l’économie capitaliste, la propagande impérialiste s’appuie sur les débris des gros propriétaires terriens et capitalistes, elle essaye également d’exercer son influence sur ceux qui subissent encore le joug des vieux préjugés et qui portent encore le poids de l’héritage laissé par la mensongère idéologie bourgeoise.

Nous savons bien que la su pression totale de cet héritage infernal exige un très long travail d’éducation, un incessant développement du savoir et de la culture et un constant relèvement de la conscience politique des masses.

Nous devons nous rappeler que la lutte contre la propagande mensongère des impérialistes exige de nous une plus grande tension de nos forces et de notre énergie que jamais.

Dans la lutte contre la propagande mensongère des impérialistes, nous avons pour tâche d’expliquer aux masses quels sont les véritables buts et les véritables sources de la politique agressive de l’impérialisme, et de leur montrer également où elle conduit. Notre propre propagande doit s’appuyer sur l’expérience des masses qui ont déjà subi les conséquences monstrueuses de la politique agressive de l’impérialisme hitlérien.

Les fauteurs de guerre américains reprennent et poursuivent la politique de l’hitlérisme qui était une politique d’agression et qui a conduit à la deuxième guerre mondiale. Les masses travailleuses savent par leur propre expérience quelles destructions et quelles calamités la guerre apporte à tous les peuples, ps compris à ceux dont les gouvernements ont déclenché la guerre. C’est pourquoi les masses travailleuses veulent s’opposer à la guerre et veulent soutenir la politique de paix.

La lâcheté de la propagande impérialiste repose sur le mensonge que les armements impérialistes auraient pour but d’assurer la paix. Mais tous les hommes sensés savent que la course aux armements ne peut sauvegarder la paix, que celle-ci peut-être assurée seulement par le désarmement et une politique de paix.

Le camarade Staline a démasqué cette hypocrisie d’une façon péremptoire :

« Le premier Attlee se prétend partisan de la paix. Mais s’il tient vraiment à la paix, pourquoi a-t-il repoussé la proposition de l’Union Soviétique à l’Organisation des Nations Unies concernant la conclusion immédiate d’un Pacte de paix entre l’Union Soviétique, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis d’Amérique, la Chine et la France?

S’il tient vraiment à la paix, pourquoi a-t-il repoussé les propositions de l’Union Soviétique, de procéder immédiatement à la réduction des armements, d’interdire immédiatement l’arme atomique?

S’il tient vraiment à la paix, pourquoi poursuit-il les partisans de la paix? Pourquoi a-t-il interdit le Congrès des défenseurs de la paix en Grande-Bretagne? La campagne de défense de la paix peut-elle menacer la sécurité de la Grande-Bretagne? Il est clair que le premier Attlee ne tient pas au maintien de la paix, mais au déclenchement d’une nouvelle guerre mondiale d’agression. »

L’URSS MENE UNE POLITIQUE CONSEQUENTE DE PAIX

Les Etats socialistes : l’URSS et les pays de démocratie populaire ont maintes fois demandé le désarmement, tant au sein de l’ONU que dans les conférences internationales. Le mouvement mondial des partisans de la paix qui combat également pour le désarmement, trouve dans sa lutte un appui puissant dans l’URSS et dans les pays de démocratie populaire.

L’URSS poursuit sa politique de paix avec ténacité et persévérance depuis qu’elle existe. Un des principe mots d’ordre de la Révolution Socialiste, d’où est née l’URSS, était celui de la lutte pour la paix.

Les chefs de la Révolution Socialiste, Lénine et Staline, furent porte-parole de la paix, ses initiateurs et ses défenseurs infatigables. Le marxisme-léninisme montrait aux masses travailleuses du monde entier dès la naissance du mouvement ouvrier, où résident les causes des guerres et comment lutter pour les combattre.

Fidèle aux idées du marxisme-léninisme, l’URSS applique systématiquement depuis 33 ans une politique de paix et préconise la réduction des armements dans toutes les conférences internationales où elle est représentée ou en dehors d’elles.

Par contre l’exemple suivant pourrait témoigner combien fausse et hypocrite fut toujours la politique de l’oligarchie financière américaine : en 1925 devait se dérouler à Genève la conférence internationale convoquée pour étudier le problème du commerce des armes en vue d’une diminution des armements.

Hoover, alors ministre du commerce des USA, avait organisé des réunions préliminaires des producteurs d’armes américains en précisant sur les invitations qu’il importait que le représentant américain à Genève fût informé à fond sur le point de vue des producteurs américains d’armes et de munitions afin de pouvoir protéger leurs intérêts. La défense des intérêts des producteurs d’armes américains, voilà la ligne directrice de la politique du gouvernement des Etats-Unis aussi bien à cette époque qu’aujourd’hui, et aujourd’hui à une échelle beaucoup plus vaste qu’alors.

Aussi, c’est en citant de tels faits que nous devons démasquer le mensonge de l’actuelle propagande impérialiste destinée a cacher le vrai visage agressif des fauteurs de guerre américains.

L’effort fait par l’URSS depuis la guerre en vue de renforcer la paix s’exprime avant tout dans sa détermination d’aboutir à un règlement commun du problème allemand par l’application des décisions de Potsdam (collaboration aux travaux de la Commission de Contrôle, conférences des quatre puissances à Londres, Paris, Moscou).

Après la scission de l’Europe et de l’ Allemagne résultant du plan Marshall, l’URSS ne renonce pas à ses efforts de régler pacifiquement le problème allemand, et le prouve à la conférence de Varsovie (1948) et à celle de Prague (1950) en même temps, en respectant l’autorité des décision internationales prises, et en dépit des violations brutales de ces décisions par les Etats capitalistes, l’URSS défend systématiquement la réalisation des décisions de Potsdam.

L’URSS prenait au sein de l’ONU en commun avec les pays de démocratie populaire, l’initiative de proposer: 1. l’interdiction de l’emploi de l’arme atomique et de tout autre moyen d’extermination massive, ainsi que le contrôle de l’énergie atomique, 2. le désarmement progressif ainsi que la conclusion d’un pacte des cinq grandes puissances en vue de ce désarmement.

Le dynamisme du Mouvement Mondial des Partisans de la Paix, mouvement de masse, le plus puissant de tous ceux qui aient jamais existe, témoigne que ces répondent aux aspirations de tendances millions d’hommes.

La politique de paix de l’URSS et des pays de démocratie populaire trouve son expression non pas uniquement dans la politique étrangère et dans les efforts que ces Etats accomplissent sur l’arène internationale.

Ce qui témoigne encore mieux des efforts et du travail accomplis dans l’intérêt de la paix, c’est le sens qu’on donne aux efforts d’un pays dans le domaine de son économie et de sa production.

Les grandes réalisations du communisme en URSS, sur lesquelles se concentre aujourd’hui l’attention de toute la population soviétique, les travaux formidables pour fertiliser les déserts, pour protéger par la plantation de forêts d’immenses territoires dévastés par la sécheresse, les puissants barrages hydroélectriques et les canaux édifiés par les peuples soviétiques pour élever encore plus leur production agricole, l’essor culturel, artistique et scientifique de l’URSS, toujours plus grand et sans aucune comparaison avec celui d’aucun autre pays, qui pourrait nier que tout ce magnifique et puissant effort d’une société socialiste de 200 millions d’hommes ne domine aujourd’hui toute sa vie et tout son travail.

TRAVAILLER EN PAIX — VOILA LE SOUCI PRINCIPAL DU PEUPLE POLONAIS

Qui pourrait nier, sinon un fourbe ou un menteur, qu’en Pologne le travail bat son plein pour la reconstruction des villes et des villages, que le peuple polonais reconstruit à un rythme extraordinaire sa capitale dé-truite par les impérialistes hitlériens, les mêmes que l’impérialisme américain excite aujourd’hui à une nouvelle guerre?

Qui oserait nier, en dehors des rebuts pervertis de l’émigration, que les masses travailleuses en Pologne industrialisent leur pays avec un enthousiasme formidable, qu’elles construisent de nouvelles usines de tracteurs, de machines agricoles, d’engrais, de camions pour l’agriculture?

Qui oserait nier que d’année en année l’extraction du charbon augmente Pologne, que de nouvelles mines et aciéries y sont construites, que s’édifient de nouvelles usines et de nouvelles cités autour de ces usines, que d’année en année la production industrielle augmente à un rythme inconnu dans les pays capitalistes.

Qui oserait nier que le plan sexennal — destiné à sortir la Pologne du retard hérité de l’époque capitaliste et à la transformer d’un pays pauvre en un pays riche et fort — sera réalisé et dépassé par le peuple travailleur?

Qui pourrait nier que cet immense travail pacifique constitue l’effort principal et le souci majeur du peuple polonais et que le peuple polonais a conscience de renforcer, par son travail intense, dévoué et noble, l’indépendance de la Pologne, de renforcer la paix dans le monde!

Ce que font par contre les pays capitalistes, je l’ai déjà dit. Les pays capitalistes procèdent à une reconversion de toute leur économie pour une production de guerre !

Dans quelle basse perfidie ne doit-on pas être tombé pour oser, à l’aide d’une presse vénale et de dizaines de postes émetteurs dans toutes les grandes villes capitalistes d’Europe, diffuser sans arrêt et précisément dans les langues des peuples construisant, le socialisme, que ce ne sont pas les impérialistes qui préparent une guerre, mais bien l’URSS et les pays de démocratie populaire ; que ce ne sont pas les impérialistes qui s’arment, mais les Etats socialistes; que ce ne sont pas les impérialistes qui menacent la paix, mais l’URSS.

Le rôle le plus infâme, le plus sale dans cette propagande éhontée de mensonges est joué par les, agences titistes au service des fauteurs de guerre impérialiste , ainsi que par les flagorneurs invétérés de l’impérialisme, la droite social-démocrate.

Dans le cadre de la politique que de guerre des agresseurs américains, le bloc titiste et social-démocrate se spécialise dans l’action de diversion et dans la calomnie au sein du mouvement ouvrier et à l’intérieur du camp des partisans de la paix.

Après la faillite rapide des tentatives d’une diversion idéologique à l’aide de mesquines théories cosmopolites, la droite social-démocrate en commun avec les gangsters titistes essaye encore de jongler avec une phraséologie syndicaliste défraichie d’un goût nettement fasciste, tout en se démenant avec un zèle de laquais, pour proférer contre l’URSS et les pays de démocratie populaire les mensonges et les calomnies les plus dégoûtantes et les plus effrénées.

ON PEUT ET ON DOIT EMPECHER LA GUERRE

Pour justifier et rendre plus aisée leur politique de guerre, les impérialistes déchaînent une hystérie et une panique de guerre. Cette atmosphère ainsi que l’a constaté le vieux fauteur de guerre Hoover — s’empare beaucoup plus des Etats-Unis eux mêmes que des autres pays auxquels elle est destinée. La guerre en Asie dure déjà depuis huit mois, et les effets qu’elle exerce aux Etats-Unis augmentent encore le désarroi dans le monde capitaliste.

La fameuse « puissance militaire » des Etats-Unis, tant vantée et affichée depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, qui devait sans grande peine conquérir le monde à son gré, a trébuché guerre et s’est compromise dans la contre le petit peuple de Corée faiblement armé.

« Et cette guerre — dit le Camarade Staline — est au plus haut point impopulaire parmi les soldats américains et britanniques.

Il est effet difficile de convaincre les soldats que la Chine qui ne menace ni la Grande Bretagne ni l’Amérique et à qui les Américains ont pris l’île de Taiwan est l’agresseur, tandis que les Etats-Unis d’Amérique, qui se sont emparés de l’île de Taiwan, ont amené leurs troupes jusqu’aux frontières même de la Chine sont ceux qui se défendent.

Il est difficile de convaincre les soldats que les Etats-Unis d’Amé-rique ont le droit de défendre leur sécurité sur le territoire de la Corée aux frontières de la Chine, tandis que la Chine et la Corée n’ont pas le droit de défendre leur sécurité sur leur propre territoire et aux frontières de leur Etat.

De là l’impopularité de la guerre parmi les soldats anglo-américains. Il est compréhensible que les généraux et les officiers les plus expérimentés puissent subir une défaite si leurs soldats considèrent la guerre qui leur est imposée comme profondément injuste, et si, de ce fait, ils remplissent leurs obligations sur le front d’une façon toute formelle, sans foi dans la justesse de leur mission, sans enthousiasme. »

Néanmoins la guerre continue et le fait qu’elle pourrait facilement s’étendre constitue une menace avec laquelle comptent les hommes de tous les pays du monde.

Cette menace se trouve aggravée par l’orgie des armements déclenchée par l’impérialisme. Rien d’étonnant donc que le souci le plus grave de la plupart des hommes soit aujourd’hui celui de préserver la paix.

Aussi la politique de paix poursuivie par l’URSS et les pays de démocratie populaire trouve-t-elle un appui de plus en plus large dans les masses travailleuses et parmi les hommes les plus avancés du monde entier.

Le caractère aventurier de la politique impérialiste, l’incertitude du lendemain, le mensonge comme principale arme idéologique et instrument de propagande, le mépris de l’homme, le mépris des aspirations de la dignité nationale des pays vassalisés, le profond déclin spirituel et moral – voilà les facteurs que l’on retrouve sous la dictature de l’impérialisme américain.

Celle-ci repousse, inquiète et heurte beaucoup d’hommes sensés et honnêtes.

C’est sur cette toile de fond que se développe et s’intensifie le grand mouvement mondial des partisans de la paix. Chacun se rend compte du danger que présente la tension de la situation internationale.

L’impérialisme pourrissant se débat dans une grave crise qui augmente encore la folie aventurière de l’oligarchie avide du dollar, déchaînée dans sa rage de domination et d’exploitation.

Cette oligarchie dispose de moyens techniques et d’un matériel puissants qu’elle essaye de transformer en une force de destruction. C’est pourquoi la politique de guerre impérialiste constitue une menace sérieuse pour l’humanité, pour son développement et son progrès et nous n’avons pas le droit de la sous-estimer.

Elle n’est pas sous-estimée par des millions de simples gens dans tous les pays du monde, elle n’est pas sous-estimée par les masses polonaises qui tous les jours se posent cette inquiétante question : la guerre est-elle inévitable ?

Notre Parti doit donner aux masses une réponse claire et décidée: on doit et on peut empêcher la guerre ! La guerre est un besoin et un espoir des impérialistes tyrans, oppresseurs et assassins des peuples, elle est un attentat et un crime contre l’humanité. La guerre est une preuve manifeste de la faillite et du déclin de l’impérialisme en tant que régime social, c’est une preuve de sa profonde décomposition.

« Celui qui dit que la guerre est inévitable, calomnie l’humanité » — proclame justement la résolution du deuxième Congrès Mondial de la Paix. A la question si une nouvelle guerre mondiale est inévitable, le camarade Staline donne la réponse suivante :

« Non. Du moins à l’époque actuelle on ne peut la considérer comme inévitable.

Evidemment, aux Etats-Unis d’Amérique, en Grande-Bretagne, aussi bien qu’en France, il existe des forces agressives qui ont soif d’une nouvelle guerre. Elles ont besoin d’une guerre pour réaliser des surprofits, pour piller les autres pays.

Ce sont les milliardaires et les millionnaires qui considèrent la guerre comme un chapitre de recettes rapportant d’immenses profits. Ce sont elles, ces forces agressives, qui tiennent clans leurs mains les gouvernements réactionnaires et qui les dirigent.

Mais en même temps, elles ont peur de leurs propres peuples qui ne veulent pas d’une nouvelle guerre et sont pour le maintien de la paix. C’est pour cela qu’elles essaient d’employer les gouvernements réactionnaires pour envelopper leurs peuples de mensonges, pour les duper et présenter une nouvelle guerre comme une guerre défensive, et la politique de paix des pays pacifiques comme une politique agressive.

Elles essaient de tromper leurs peuples pour leur imposer leurs plans d’agression et les entraîner dans une nouvelle guerre. C’est précisément pour cela qu’elles ont peur de la campagne de défense de la paix, craignant que celle-ci ne dévoile les intentions agressives des gouvernements réactionnaires. »

Il est nécessaire et possible de conjurer le danger d’agressions impérialistes à condition d’arriver à une mobilisation active et permanente de toutes les forces progressistes pour la défense de la paix.

Le mouvement des combattants et des défenseurs de la paix est un nouveau mouvement social grandiose d’une importance de premier plan; un tel mouvement n’existait pas à l’échelle internationale ni sous une forme organisée dans la période qui a précedé la deuxième guerre mondiale.

Il y a là un mouvement reflétant ce développement nouveau qui représente l’élévation rapide de la conscience de millions de gens influencés par l’expérience de la guerre passée et des calamités effrayantes qu’elle a apportées à l’humanité.

Des millions de gens s’intéressent à la situation interna.. tionale et suivent son développement. La lutte générale pour la défense de la paix trouve un vif écho parmi les travailleurs de la Pologne populaire.

La collecte des signatures pour l’appel de Stockholm à laquelle le peuple polonais tout entier a participé en est une preuve, comme l’est aussi le grand mouvement de sympathie de la part de toute la nation envers le deuxième Congrès Mondial pour la paix, durant lequel la capitale de la Pologne était devenue la capitale de la paix.

Les travailleurs prennent toujours plus con-science que la lutte pour la paix les concerne tous et chacun en particulier et qu’elle est très étroitement liée au travail quotidien du peuple tout entier. Il en ressort que la lutte pour la paix doit englober le peuple tout entier et doit avoir le caractère d’un large front national.

Que faut-il entendre par là? Il n’existe pas en Pologne un grand nombre d’hommes dont on pourrait dire qu’ils désirent la guerre. Des hommes pareils ne forment dans notre société qu’une méprisable poignée, ce ne sont en général que des dévoyés dont on pourrait se dispenser de parler.

Mais nous n’avons pas le droit de fermer les yeux sur le fait que même des agents de diversion et des agents des services d’espionnages étrangers, recrutés spécialement parmi les rescapés des milieux capitalistes et spéculateurs, peuvent, même s’ils sont peu nombreux, nuire par la diffusion des mensonges de diversion et par une propagande chuchotée; d’autant plus que la propagande par radio organisée par les impérialistes, mensongère jusqu’à la bêtise mais d’autant plus criarde, essaye de s’infiltrer parmi les éléments les plus rétro-grades de notre pays.

Il faut extirper entièrement cette diversion criminelle. La lutte pour la paix est une lutte dans laquelle notre peuple doit se trouver le plus uni. Il ressort clairement de ce que j’ai dit que la lutte pour la paix constitue dans les conditions actuelles le plus haut devoir patriotique et humain.

Quel est le sens politique du Front National?

Nous savons que le problème de l’unité nationale dans la lutte pour la libération, problème qui avait eu un sens progressiste dans la période de nos insurrections nationales au XIXe siècle, dans la période de l’évolution ascendante de la bourgeoisie polonaise — est devenu, dans les décades ultérieures, entre les mains de la national-démocratie, du pilsudskisme, de la droite du Parti socialiste polonais (PPS) et plus tard du régime de la « sanacja », un mot d’ordre de charlatanisme politique.

Dans la période où la bourgeoisie polonaise, liée aux propriétaires terriens était déjà devenue une classe dont les intérêts s’opposaient aux intérêts , nation, une classe qui marchait de plus en plus dans: la la voie de la trahison nationale — dans cette période le mot d’ordre de Front National n’était pour elle qu’un instrument pour paralyser les masses ouvrières, paysannes et la petite bourgeoisie urbaine par un nationalisme chauffé à blanc ou par des théories racistes empruntées à l’arsenal hitlérien.

Il s’agissait de couvrir d’une feuille de vigne cette caricature de Front National, la nudité repoussante de la trahison, et la félonie de la classe d’exploiteurs au gouvernement. La politique de cette classe a conduit la Pologne à la catastrophe de septembre, avec toute l’immense hécatombe humaine, les destructions et les souffrances qui étaient devenues le lot du peuple.

Nous pouvons aujourd’hui observer avec dégoût cette poignée de faillis qui, se trouvant en émigration, sont tombés au fond même de la félonie et de la trahison. Ils se vendent en gros et en détail à tous les services d’espionnage impérialistes qui consentent à les acheter.

Ces petites cliques d’émigrés qui se mordent entre elles, racontent des fables sur la Pologne « d’entre-deux-mers » et pour satisfaire leur patron américain raillent à qui mieux la souveraineté nationale, tout en agitant le petit drapeau de l’unité nationale.

Les vieillissantes sirènes de l’émigration à têtes fascistes et à queues d’espions américains louchent de plus en plus tendrement du côté de la Trizone, y dépêchent leurs Anders, Hutten-Gzapski et Mackiewicz pour vendre, en suivant les traces du général Prchala, les émigrés polonais hébétés comme chair à canons aux généraux hitlériens. Nous combattions et démasquions ces ennemis du peuple quand ils se couvraient de la phraséologie national-démocrate ou démocrate-chrétienne, populiste, social-démocrate ou de l’assainissement fasciste (sanacja), aujourd’hui ils se démasquent eux-mêmes en tant que mercenaires americano-hitlériens.

LA CLASSE OUVRIERE – FORCE DIRIGEANTE DU FRONT NATIONAL

Dans la nuit sombre de l’esclavage et de l’occupation hitlérienne, notre Parti a lancé le mot d’ordre de Front National de lutte contre l’envahisseur allemand, il a édifié victorieusement ce front, en rassemblant les meilleures forces de la nation autour du Conseil National.

Nous partions fermement du principe que c’était la classe ouvrière qui devait diriger le Front National, car un glissement sur la voie du Conseil dit d’Unité Nationale avec le gouvernail aux mains des partis bourgeois—comme le voulaient les partisans de la déviation opportuniste de droite — aurait infailliblement conduit à sa perte la lutte pour la libération nationale, l’aurait conduit à se vendre à l’impérialisme anglo-saxon.

Grâce à cette attitude patriotique et conséquente tant au point de vue de classe qu’au point de vue national, grâce à l’alliance avec la grande Union Soviétique, grâce a l’aide de l’héroïque Armée Soviétique, la Pologne a été libérée.

Le pouvoir populaire a procédé à l’édification de la Pologne sur des principes nouveaux, socialistes. Voilà pourquoi nous pouvons faire face aujourd’hui à tous les dangers qui nous menacent de la part de l’impérialisme américain.

Alors que le danger d’une agression américaine menace le monde, des millions d’hommes des pays de l’Europe Occidentale prennent toujours plus conscience l’oppression américaine et de la perte de leur indépendance, ce qui constitue la base d’un large front national, pour la paix et la reconquête de l’indépendance de ces pays. La lutte héroïque de millions d’hommes de France et d’Italie en témoigne.

A la tête de cette lutte se trouvent les partis communistes, champions inflexibles de la liberté et de l’indépendance nationale. Le programme du Parti Communiste de Grande-Bretagne publié récemment constitue un document précieux à cet égard, nous y lisons entre autres

« Pour la première fois dans son histoire, notre pays a perdu son indépendance et sa liberté d’action dans la politique étrangère, économique et militaire, il s’est soumis à une puissance étrangère — les Etats-Unis d’Amérique.

La reconquête de l’indépendance nationale de la Grande-Bretagne trahie par les dirigeants des partis conservateur, libéral et travailliste est une condition expresse du relèvement de la Grande-Bretagne et de son progrès politique, économique et social. Nous appelons tous les patriotes authentiques à s’unir pour défendre les intérêts nationaux et l’indépendance de la Grande-Bretagne. Nous sommes pour une Grande-Bretagne libre, forte et indépendante. » (Pour une Paix durable, n° 5, 2 février 1951)

Les Fronts Nationaux de lutte pour la paix et l’indépendance nationale issus de la situation concrète des pays de l’Europe Occidentale sont nos alliés dans cette lutte.

LA SIGNIFICATION DU MOT D’ORDRE DU IRONT NATIONAL DE LUTTE POUR LA PAIX ET LE PLAN SEXENNAL

Quel est le contenu politique de notre mot d’ordre du Front National de lutte pour la paix et la réalisation du Plan Sexennal ? Nous proclamons aujourd’hui ce mot d’ordre pour resserrer encore davantage les rangs des millions de Polonais.

Ce n’est pas une coïncidence si c’est précisément aujourd’hui que ce mot d’ordre se place au premier plan. Trois facteurs y ont contribué Premièrement, le danger de guerre, le danger d’une agression américano-hitlérienne qui s’est considérable-ment accru ces derniers temps.

Les horreurs de la dernière guerre sont encore présentes à notre mémoire ; nous nous souvenons, nous nous souvenons bien de la face bestiale des hitlériens, actuellement patronnés par les Américains. Aujourd’hui, ils tendent leurs griffes rapaces aussi bien vers nos territoires de l’Ouest que vers toute la Pologne qu’ils veulent asservir.

Nous savons ce que signifierait l’invasion des hordes arnéricano-hitlériennes la mort, la faim, les mutilés. Y-a-t-il un Polonais honnête qui, devant ces plans criminels, ne prendrait pas une position nette et bien définie?

Peut-on y répondre autrement qu’en resserrant les rangs dans le Front National de lutte pour la paix et pour le Plan de six ans ?

Deuxièmement, s’appuyant sur l’union dite atlantique et sur la Trizone dans laquelle il réarme les hordes hitlériennes et remet le pouvoir aux mains des généraux hitlériens battus, l’impérialisme américain menace notre indépendance.

Il voudrait bien faire de la Pologne sa colonie, son « hinterland » [arrière-pays], fournisseur de matières premières, et administré par des gauleiters hitlériens. Y-a-t-il un seul Polonais honnête, un seul véritable patriote qui ne serrerait les poings en réponse à Ces plans, à ces lâches intentions, à ces desseins abjects ?

Peut-on y répondre autrement qu’en resserrant les rangs du Front National de lutte pour la paix et pour le Plan de six ans, garantie de notre industrialisation, de notre force et de notre souveraineté ?

Troisièmement, nous appelons à resserrer les rangs du Front National parce que les ouvriers, les paysans travailleurs et les intellectuels travailleurs constituent le noyau essentiel de notre peuple. De profondes trans-formations se sont produites au cours des siècles dans le peuple polonais, aujourd’hui, il entre dans la période de son épanouissement, car il devient une nation socialiste.

LA NATION POLONAISE DEVIENT UNE NATION SOCIALISTE

Et comment cela s’est-il produit du point de vue historique?

La nationalité polonaise s’est développée dans la période du morcellement médiéval, dans la période précapitaliste, c’est-à-dire vers la fin du XVIIIe siècle.

Il n’existait alors que des éléments de la nation future comme la langue, le territoire, la communauté culturelle, etc. La noblesse s’intitulait alors elle-même, la « nation des nobles », laissant de côté la bourgeoisie et les paysans.

C’est au XIXe siècle que s’est constituée la nation polonaise dans l’acception moderne de ce terme, une nation dont la physionomie était déterminée par la bourgeoisie liée avec la noblesse, c’est-à-dire une nation bourgeoise.

Les autres classes, malgré leur importance numérique, étaient soumises à l’hégémonie de la bourgeoisie et ne pouvaient jouer le rôle dirigeant pour former la nation ni pour déterminer sa physionomie.

L’arrivée au pouvoir de la classe ouvrière polonaise, en 1944, a inauguré une nouvelle période historique, la période de la transformation de la nation bourgeoise en nation socialiste avec un nouveau régime économique, avec une nouvelle composition de classe, avec une nouvelle physionomie morale et politique.

Par conséquent, pendant l’étape historique actuelle, notre peuple traverse tin processus très profond de trans-formation et de passage à la société socialiste. Ce processus se poursuit, et tant qu’il n’atteindra pas un stade déterminé, il doit être lié à la lutte de classe.

Mais c’est un processus qui mène à la société sans classes. Chez nous, on a liquidé à jamais les principaux piliers de la société bourgeoise précédente : les industriels capitalistes et les propriétaires fonciers. Les couches de la bourgeoisie moyenne ont été évincées dans une large mesure de notre industrie, de notre commerce et de nos transports.

Il ne reste que les couches de la petite bourgeoisie. A la campagne, il ne reste que la couche des koulaks dont l’influence sur l’agriculture ira en diminuant. La grande masse des exploitations paysannes à petite production marchande est liée avec notre économie socialiste générale par toute une série de formes comme les coopératives, les contrats, etc.

Et ce qui est le plus important, elle commence à passer de plus en plus résolument à la production coopérative.

L’ alliance sans cesse plus solide des ouvriers et des paysans sous la direction de la classe ouvrière constitue ch nous la forme politique sous laquelle les masses paysannes sont entraînées dans l’édification socialiste.

Il est clair que tout cela se déroule dans les conditions d’une lutte de classe qui va en s’aggravant.

Les couches bourgeoises en voie d’élimination recourent à des formes de lutte de plus en plus âpres qui vont de la diversion au sabotage, de l’espionnage à la provocation et des actes clandestins de banditisme à l’organisation d’officines impérialistes soigneusement camouflées.

Le processus par lequel les vestiges de l’ancien régime se joignent à la campagne de diversion de l’impérialisme et des fauteurs de guerre, oppose ces éléments aux intérêts vitaux du peuple, les exclut de la nation.

Le glaive vengeur de notre justice s’abattra sur eux avec toute la rigueur de la loi. Nous briserons résolument la résistance de l’ennemi de classe et de la diversion impérialiste.

En même temps nous adopterons l’attitude la plus indulgente et la plus bienveillante à l’égard de ceux qui jadis errant dans les ténèbres, se trouvaient sous l’influence de l’idéologie hostile et qui, aujourd’hui, veulent servir fidèlement le peuple et consacrer toutes leurs forces au renforcement de notre patrie.

Et comment se forme la nation socialiste? Le camarade Staline a répondu à cette question en 1929 dans son ouvrage « La question nationale et le léninisme ».

« L’union de la classe ouvrière et de la paysannerie travailleuse à l’intérieur de la nation pour la liquidation des restes du capitalisme au nom de l’édification victorieuse du socialisme, la destruction des restes de l’oppression nationale au nom de l’égalité des droits et du libre développement des nations et des minorités nationales, la destruction des restes du nationalisme au non-i de l’institution de l’amitié entre les peuples et de l’établissement de l’internationalisme, le front commun avec toutes les nations opprimées ou qui ne jouissent pas de tous leurs droits, dans la lutte contre la politique de conquête et des guerres de conquête, dans la lutte contre l impérialisme telle est la physionomie spirituelle et socialo-politique de ces nations. »

Le camarade Staline qui a lutté toute sa vie contre le nihilisme national, contre la sous-estimation de la question nationale déclare catégoriquement que la liquidation des nations bourgeoises ne signifie en aucun cas la liquidation des nations en général, mais seulement la liquidation des nations bourgeoise.

Le camarade Staline a souligné que les nouvelles nations socialistes sont plus unies que n’importe quelle nation bourgeoise, car « elles sont délivrées des irréconciliables contradictions de classe qui divisent les nations bourgeoises, et autrement plus universellement populaires que n’importe quelle nation bourgeoise ».

Nous pouvons déclarer à la lumière de ces thèses que, malgré les contradictions de classe qui existent encore chez nous, nous avons fait incontestablement un grand pas en avant dans la voie de la transformation de notre nation en nation socialiste.

C’est justement pour cette raison que la nation polonaise actuelle, pour reprendre les expressions du camarade Staline. est beaucoup plus universellement populaire que ne l’a jamais été la nation polonaise dans la période bourgeoise.

C’est pourquoi le mot d’ordre avancé par nous du Front National signifie la cohésion des rangs de la nation qui se transforme en nation socialiste, sous la direction de la classe ouvrière, dans la lutte pour les populaires les plus importants, tels que la paix, la garantie de l’indépendance et la réalisation du Pian six ans.

C’est précisément et exclusivement dans ce sens que nous lançons le mot d’ordre du Front National de lutte pour la paix et la réalisation du Plan de six ans mot d’ordre qui est qualitativement différent des mots d’ordre précédents.

En liquidant les classes parasitaires, nous laissons à ceux qui en sont issus la possibilité de se joindre à la nouvelle communauté nationale, en participant à l’activité de production, à l’activité du peuple tout entier. En renforçant le Front National de lutte pour la paix et la réalisation du Plan de six ans, nous multiplions de la façon la plus effective les forces du peuple.

Nous assurons les conditions les plus favorables pour son épanouissement en nous appuyant sur son glorieux héritage, riche de plusieurs siècles, et en enrichissant sans cesse notre patrimoine national, notre contribution à l’oeuvre universelle de la paix et du progrès.

LA LUTTE CONTRE L’OPPORTUNISME ET LE SECTARISME

La lutte pour la paix est aujourd’hui la tâche principale, la plus importante de notre parti, comme elle est la tâche essentielle de tous les partis communistes et ouvriers du monde entier et de tous les progressistes honnêtes. Le souci d’assurer la direction de cette lutte sur le plan politique et sur le plan de l’organisation ne saurait être séparé des autres tâches qui se posent au parti.

Lorsque nous parlons d’un vaste front national de lutte pour la paix, cela signifie que dans le domaine de l’organisation, il s’agit d’entraîner la majorité des hommes épris de paix dans une lutte active, pleine d’abnégation pour la défense de la paix.

Au premier abord, cette tâche ne semble pas difficile, puisque nous savons que la plupart des hommes aspirent réelle-ment à une paix durable. Mais, en réalité, c’est une tâche immense et qui n’ est pas facile à accomplir.

Organiser des masses inorganisées, éveiller en elles, pour une longue période, l’activité et la vigilance, les rendre prêtes à se dévouer dans un effort collectif, diriger et ceux qui aspirent à la paix, et ceux qui ont compris comment il fallait lutter efficacement pour la paix, cela comme nous le savons déjà par notre propre expérience, est une tâche difficile.

D’aucuns pourraient dire: Mais comment? Nous avons recueilli 18 millions de signatures sous l’Appel de Stockholm, il existe dans notre pays tant de milliers de comités de la paix.

Qu’y a-t-il donc ici de difficile? Certes, la collecte des signatures a été une belle campagne. Mais celle-ci n’a recueilli qu’une déclaration des signataires, exprimant leur position dans une question déterminée, posée par l’Appel de Stockholm.

Mais ces déclarations ne signifiaient nullement que les signataires étaient décidés à faire preuve, pendant une longue période, d’activité, de vigilance, qu’ils étaient prêts à déployer des efforts permanents pour la, cause de la paix.

L’opinion selon laquelle signer l’appel et se déci partisan de la paix serait une forme suffisante de participation à la lutte pour la paix, ainsi que la tendance à se contenter du nombre des comités de la paix déjà créés, sont des phénomènes dangereux.

On ne doit pas restreindre les tâches de la lutte pour la paix à ces seules formes que constituent la propagande et les déclarations. De nombreux camarades sont encore portés à commettre cette erreur.

De nombreux camarades ont une tendance dangereuse et particulièrement nocive à substituer à l’activité de propagande et d’organisation des méthodes mécaniques et (sous différentes formes) des abus de pouvoir condamnables, afin « d’alléger » leurs tâches, et cela, bien entendu, non seulement au cours de la campagne de lutte pour la paix.

On pourrait citer une longue liste d’actes de sectarisme les plus variés, qui se manifestent dans différentes actions sociales, mais les camarades de la province ici présents connaissent certainement ces « exploits » mieux que moi.

Par contre, je tiens à souligner à cette Assemblée Plénière du CC le fait alarmant d’une attitude tolérante dans les provinces envers ce sectarisme extrêmement dangereux qui non seulement n’accélère pas notre marche en avant, mais qui la freine considérablement.

Toutes les manifestations de sectarisme qui sont accompagnées d’abus de pouvoir, doivent être traitées de sabotage envers le pouvoir populaire, faute d’autant plus lourde, que ce sont surtout des membres du parti qui la commettent.

Le respect de l’autorité du pouvoir populaire, une attitude pleine de déférence envers les lois promulguées par ce pouvoir, le respect à chaque pas des principes de la légalité révolutionnaire est, semble-t-il, un devoir élémentaire de chaque citoyen.

Cependant l’attitude de beaucoup de membres du parti envers la question de la légalité rappelle parfois celle des hommes les plus rétrogrades, socialement parlant.

Ce sont là des remarques faites en passant, et je pense que nous y reviendrons à une prochaine occasion, ou qu’elles trouveront leur expression au cours de la discussion. En revenant aux tâches concernant la lutte pour la paix, je veux mettre en garde contre un autre grave danger, celui qui consiste à avoir dans cette lutte, une attitude superficielle, qu’on pourrait rapprocher du pacifisme bourgeois.

Il ne s’agit pas de garder un « calme béat », de se laisser aller à la réconciliation des classes, il ne s’agit pas non plus d’estomper les contra-dictions et la lutte de classes, ni de ralentir le rythme de l’édification de la société sans classes.

Ce qui importe, c’est que nous luttons pour la paix, contre le déclenche-ment d’une guerre impérialiste d’agression et que nous sommes en train de créer un Front National comme levier pour la réalisation du Plan de six ans qui est pour notre peuple la forme principale de lutte pour assurer son indépendance et son développement pacifique.

Nous sommes marxistes, et une attitude neutre dans les luttes sociales qui se poursuivent — nous est étrangère. Une neutralité de cette espèce est toujours un symptôme d’opportunisme. Cependant il y a encore pas mal d’opportunisme dans nos rangs.

Nous devons nous opposer à ces symptômes catégoriquement et les com-battre avec décision. De même dans la lutte pour la paix, ce qui importe c’est une activité réelle et non une attitude passive qui en fait équivaut, à une attitude « neutre ».

La défense active de la paix exige tout d’abord dans notre travail quotidien, nous soyons vigilant; face aux menées des agresseurs et des fauteurs de guerre de tout acabit, c’est-à-dire que nous soyons vigilants far à l’activité perfide, camouflée des agents de diversion des espions, des saboteurs et des autres agents ennemis.

Comment se présente cette vigilance dans la pratique ? Les camarades de la Chambre Suprême de contrrôle nous répondront peut-être plus en détail à ce sujet eux, qui dernièrement ont vérifié comment on garde, dans nos institutions, des documents constituant des secrets d’Etat.

Des camarades de notre Parti nous diront à ce sujet comment sont gardés, même dans les bureaux du Parti des documents du Parti, alors que les Comités de Voïvodies ont une attitude tolérante en-vers les coupables.

Nous avons parlé à la 3e Session Plénière du CC du devoir de vigilance envers l’ennemi de classe, les camarades intervenant dans la discussion nous diront certainement comment les choses se présentent aujourd’hui sous ce rapport dans beaucoup d’organisations du Parti.

Je dirai simplement à cette occasion que l’attitude envers l’exécution des décisions prises par le Parti et le contrôle de leur exécution est une des principales faiblesses de notre travail de Parti, à laquelle nous devrions mettre fin le plus rapidement possible.

LE PLAN SEXENNAL — PLAN D’AUGMENTATION DE NOTRE FORCE

La lutte pour la paix est intimement liée à notre lutte pour le Plan de six ans, car celui-ci doit mettre fin à notre faiblesse, à notre état arriéré, et par conséquent, à notre incapacité de nous défendre. C’est surtout aux pays faibles, arriérés et sans défense que les impérialistes imposent leur volonté. La faiblesse économique d’un pays est une tentation pour les impérialistes qui pénètrent dans ce pays arriéré, soit par la violence, soit au moyen de la prétendue « aide » qui peut devenir, elle aussi, une forme particulière elle violence.

Chaque prêt consenti par un pays capitaliste s’accompagne de conditions de dépendance économique et politique imposées au pays bénéficiant du prêt. Il y a eu chez nous des gens pour affirmer que la Pologne ne pourrait pas surmonter ses difficultés sans une aide financière de la part de l’Amérique ou de la Grande-Bretagne.

Aujourd’hui, nous sommes heureux de le dire, grâce au soutien fraternel de l’Union Soviétique, nous avons parfaitement vaincu ces difficultés sans l’aide américaine. Nous avons devant nous l’exemple des pays qui « benéficient » de cette aide; elle les soutient comme la corde soutient le pendu.

Le Plan Sexennal augmente les forces de la Pologne et renforce son indépendance, et par là-même, augmente l’apport de la Pologne à la cause de la paix, qui est celle de toute l’humanité.

La lutte active pour la paix signifie donc le travail quotidien de chacun de nous pour l’accroissement des forces de la Pologne populaire, pour le renforcement de sa base économique, pour l’accroissement rapide de ses forces de production, c’est-à-dire de son industrie, de ses transports, de sa marine, de son agriculture et, en même temps, de sa culture, car la culture constitue sans aucun doute un facteur important de la force d’une nation.

Lutter activement pour la paix c’est contribuer de toutes ses forces et à chaque instant à la réalisation du Plan Sexennal.

Quelles obligations fondamental réalisation de ce plan nous impose-t-elle ? Etant donné qu’il en sera parlé plus en détail dans le rapport camarade Minc, je me bornerai à déclarer que les du conditions essentielles nécessaires pour continuer à, accomplir avec succès nos tâches économiques sont les suivantes:

a) la cohésion et l’abnégation des masses travailleuse de Pologne, des millions d’ouvriers, de paysans et d’intellectuels travailleurs;

b) l’augmentation de la productivité du travail et le développement intense de l’émulation socialiste;

c) l’abaissement du prix de revient de la production, grâce à la gestion plus rationnelle et plus économique; l’introduction du principe d’économie comme règle de conduite dans notre travail de production et dans nos propres foyers. d) une lutte énergique, implacable contre toute négligence, toute prodigalité, contre le sabotage et la dilapidation des biens publics;

e) un contrôle permanent, systématique de l’exécution des tâches du parti et de l’Etat. Voilà les directives essentielles de notre travail d’organisation. Elles nous aideront à remplir nos tâches avec succès, à remporter la victoire dans la lutte pour le Plan Sexennal — base d’airain de notre lutte pour la paix.

LE SYSTEME SOCIAL QUI NE SE SOUCIE PAS DE L’HOMME SE CONDAMNE LUI MEME

Le régime capitaliste est à nouveau dans une phase d’aggravation aiguë de sa politique d’aventures et de guerre. Il se débat dans des contradictions qu’il ne peut ni résoudre, ni surmonter. Ne tenant aucun compte des leçons de l’expérience et de l’histoire, les impérialistes cherchent une issue à la crise aiguë qui pèse sur leur système économique dans la course aux armements, c.à.d dans le déclenchement d’une guerre.

Cette folle politique accélère et approfondit la crise générale du capitalisme que les fauteurs de guerre impérialistes voudraient précisément éviter et qui les fait trembler. La même soif de dominer le monde qui a mené leurs prédécesseurs hitlériens à la catastrophe les conduit sur le même chemin, vers une nouvelle catastrophe du régime capitaliste.

Nous sommes profondément convaincus que la coexistence pacifique du système capitaliste et du système socialiste est possible. C’est un vil mensonge que d’accuser le camp socialiste de tendre à l’agression. Le système socialiste ne craint pas la compétition pacifique avec le capitalisme, car l’édification pacifique des pays socialistes, leur économie, leur culture se développent rapidement et sans interruption, libèrent l’énergie créatrice toujours plus magnifique des sociétés socialistes, multiplient leurs forces de production.

Ceci accroît la fureur des fauteurs de guerre impérialistes et suscite l’admiration des masses travailleuses du monde entier.

Dans la compétition des deux systèmes sociaux la supériorité du socialisme et son caractère progressiste et salutaire pour l’humanité deviennent évidents pour des centaines de millions d’hommes dans tous les coins du globe. Les forces et les capacités de production du grand Etat socialiste d’avant-garde se développent à une vitesse vertigineuse, sans précédent dans aucune période de l’histoire des sociétés.

Si, l’on compare le niveau actuel de la production en URSS a celui de la période capitaliste, c’est-à-dire au niveau de 1913 — cette seule comparaison suffit à condamner le système capitaliste.

Les pays capitalistes qui, autrefois étaient en tête tels que l’Angleterre, la France, l’Allemagne, la Belgique, le Japon — ne peuvent, quoiqu’ils fassent’ dépasser de beaucoup le niveau de production d’il’ y a 40 ans, et piétinent sur place.

En 20 ans, donc pendant la moitié de cette période, malgré les effroyables destructions causées par l’invasion hitlérienne, l’Union Soviétique a multiplié plusieurs fois les forces et les capacités de production des nations soviétiques, par rapport à la période capitaliste, c’est-à-dire par rapport à 1913, depuis elle les multiplie toujours plus rapide-ment d’année en année atteignant un niveau technique toujours plus élevé, avec un élan digne d’admiration, dont elle peut être fière.

Ainsi, dans les branches de la production les plus importantes et les plus difficiles — dans l’industrie lourde — l’URSS atteignait en 1940 (juste avant la guerre) une production annuelle de 15 millions de tonnes de fonte et plus de 18 millions de tonnes d’acier, c’est-à-dire une augmentation de 4 fois et demie en comparaison avec 1913.

En 1950, la production sidérurgique de l’URSS a augmenté de plus de 50% en com-paraison avec 1940, c’est-à-dire qu’elle est six fois supérieure à celle de 1913.

En 1940, on a extrait en URSS 166 millions de tonnes de charbon, c’est-à-dire 5 fois et demie de plus qu’en 1913. L’an dernier l’extraction du charbon a augmenté de deux tiers en comparaison avec 1940, c’est-à-dire qu’actuellement elle est environ 9 fois supérieure à celle de la période capitaliste en Russie.

En ce qui concerne la production des machines, il n’est pas possible de faire de comparaisons avec la période capitaliste, car un bond extraordinaire a été fait en URSS par rapport à la situation avant la première guerre.

Les hommes soviétiques se sont non seulement assimilé les découvertes de la technique la plus moderne, mais ils élèvent cette technique à un niveau toujours plus haut et la perfectionnent sans cesse.

Rien que pendant l’année 1950 les usines soviétiques de construction de machines ont produit plus de 400 nouveaux types et marques de machines et d’installations à. grand rendement.

La mécanisation de l’industrie, de l’agriculture, des transports, de la construction a atteint un niveau supérieur à celui de tous les autres pays et contribue à l’augmentation constante du rendement du travail. L’augmentation de la production, le développement de la technique, les réalisations économiques favorisent le développement de la culture et du bien-être des nations soviétiques.

Le capitalisme au contraire décline inéluctablement et de façon inégale. Il détruit ou dilapide les forces de production de la société, conduit à la ruine les populations des pays soumises à la dictature de l’oligarchie impérialiste, sème le désespoir et la mort.

Le socialisme assure à la société un magnifique développement, multiplie les forces de production de la société, élève à un niveau incomparablement supérieur les acquisitions de la pensée humaine, facilite les découvertes de la technique.

Le capitalisme fait peser sur l’humanité le danger de guerre et d’extermination.

La science, la pensée créatrice, la technique, les talents sont stimulés en URSS et y trouve des conditions de développement sans entrave et toujours es plus magnifique.

A chaque invention de nouveaux moyens de génocide l’impérialisme ne contient pas sa joie, mais malgré ses « armes magiques », l’impérialisme est battu par les peuples d’Asie mal armés, mais luttant héroïquement pour leur liberté.

Le socialisme fait tout pour développer l’homme – il enseigne à apprécier la dignité de l’homme, éveille en lui des idées nobles et un amour ardent de son pays natal et des grandes aspirations progressistes de l’humanité. L’impérialisme s’enivre du culte du dollar qui dégringole, et méprise l’homme.

Le système social qui n’a pas de considération pour l’homme est condamné à sa perte.

LES SOURCES DE NOTRE FIERTÉ NATIONALE

Notre pays est souvent visité par des délégations d’ouvriers, de femmes, de jeunes, de savants et d’artistes, de différents pays.

Nous leur montrons notre travail, et cela est l’expression de notre solidarité et de notre internationalisme que nous devons développer encore. En même temps, cela constitue aussi la source de notre légitime fierté nationale qui ne découle pas de la présomption, ni de l’orgueil, mais d’un patriotisme profond.

La fierté devant les succès remportés grâce aux efforts communs, la fierté de chaque ouvrier, de chaque paysan travailleur et de chaque instituteur, celle du médecin et de l’ingénieur devant ses conquêtes dans le travail, est un sentiment élevé que nous devons encourager.

L’aspiration à des conquêtes toujours plus importantes est belle et noble.

Nous apprécions nos ingénieurs et nos techniciens, nous apprécions tous nos intellectuels qui ont tant fait pour les succès de la Pologne populaire.

Nous voulons qu’ils soient entourés de respect et de reconnaissance. De grandes tâches les attendent cette année et dans les années à venir. C’est pourquoi nous voulons qu’ils aient devant eux des perspectives lumineuses, que leurs enfants jouissent des mêmes privilèges que les enfants d’ouvriers.

Nous sommes fiers de ne pas rester sur place, d’avoir obtenu, grâce à l’ardeur et aux recherches créatrices, malgré les hésitations et les erreurs, des résultats incontestables dans la science et la littérature, le théâtre et la peinture, la musique et le cinéma.

Nous ne pouvons en rester là. Nous désirons ardemment que soient créées chez nous des oeuvres dignes de notre grande époque, dignes de notre peuple.

NOUS PRENONS EXEMPLE SUR LE GRAND PAYS DU SOCIALISME VICTORIEUX

Nous devons critiquer plus hardiment, nous devons encourager les audacieuses recherches créatrices dans notre vie si riche de contenu, si pleine de nouveau. Nous devons encore plus profondément assimiler notre bel héritage culturel.

Nous devons encore plus largement utiliser les réalisations inestimables des savants et des artistes du grand pays du socialisme.

Notre Parti, le Parti ouvrier unifié polonais, est fier d’avoir montré au peuple polonais la voie du développement et du progrès ; il l’a aidé à s’engager sur le nouveau chemin, le chemin de l’édification socialiste.

Nous prenons exemple sur le grand et puissant pays où le socialisme a triomphé. Les réalisations de l’URSS sont un témoignage éloquent que, marchant dans la voie créatrice du socialisme, notre peuple augmentera sa force, élèvera son bien-être, multipliera rapidement les succès de son économie et de sa culture.

Nous sommes unis à l’URSS et aux pays de démocratie populaire par les liens solides de l’amitié. Cette amitié est indestructible. Avec l’Union Soviétique et les pays de démocratie populaire, nous luttons pour consolider la paix.

Avec des centaines de millions de gens, nous participons au mouvement puissant et toujours grandissant des combattants de la paix. Nous nous trouvons aux premiers rangs de ce magnifique mouvement, à la tête duquel se trouve le Grand Défenseur de la Paix, le camarade Staline. Les forces du camp de la paix grandissent.

Elles sont invincibles, car la source intarissable de leur développement réside dans sa conformité aux lois du progrès de l’histoire humaine, découvertes par la grande doctrine de Marx, d’Engels, de Lénine et de Staline.

La garantie de leur développement, c’est la pensée et l’idéologie marxistes-léninistes d’avant-garde hardies, créatrices qui ne restent jamais figées.

Le camp de la paix exprime les aspirations et les désirs de l’immense majorité des hommes, il renforce leur juste lutte pour la libération de tous les opprimés et déshérités.

Par conséquent, il jouit, dans les pays capitalistes et dépendants, de la sympathie et du soutien de millions d’hommes qui veulent être libres.

Les forces du camp de la paix s’appuient sur la base la plus solide : sur l’amitié, la coopération et la fraternité internationales. C’est pourquoi les forces mauvaises et hostiles de l’impérialisme ne pourront éviter le désastre si elles osent entreprendre une guerre criminelle, un nouvel attentat contre l’humanité.

Pour que triomphent les forces de la paix il faut qu’elles fassent jouer tous les facteurs de leur supériorité politique, morale et matérielle.

A la question : — Par quoi se terminera la lutte entre les forces agressives et les forces éprises de paix? — le camarade Staline à répondu :

« La paix sera conservée et consolidée si les peuples prennent en mains la cause du maintien de la paix et s’ils la défendent jusqu’au bout.

La guerre peut devenir inévitable si les fauteurs de guerre parviennent à envelopper les masses populaires de mensonges, à les tromper et à les entraîner dans une nouvelle guerre mondiale.

C’est pourquoi la vaste campagne en faveur du maintien de la paix en tant que moyen de dénoncer les machinations criminelles des fauteurs de guerre, revêt aujourd’hui une importance primordiale. En ce qui concerne l’Union Soviétique, elle continuera demain comme hier à mener inflexiblement une politique tendant à prévenir la guerre à maintenir la paix. »

LE TRAVAIL PLEIN DE DEVOUMENT POUR LA POLOGNE POPULAIRE — EXPRESSION DU PATRIOTISME PROFOND

Organisant la lutte du peuple polonais pour la paix et le Plan de six ans, nous devons nous souvenir de l’immense responsabilité qui nous incombe dans la juste direction politique de cette lutte.

Le sectarisme aride, l’opportunisme qui fait perdre le point de vue de classe, qui rend aveugle et endort la vigilance, voilà le principal danger qui menace de déformer notre ligne politique.

Nous devons lutter contre les déformations de tout genre avec l’arme éprouvée de la critique et de l’autocritique. Nous devons renforcer le contrôle de l’exécution des décision et des directives du parti. Nous devons améliorer notre organisation, chacun sur son secteur de travail, et tous ensemble par nos efforts communs.

C’est sur notre Plan de six ans, qu’est fondée la force indestructible du peuple polonais, c’est lui qui constitue notre plus importante contribution à l’oeuvre de la paix.

Faisons donc tout pour réaliser ce plan Nous devons expliquer au peuple l’importance du plan, mobiliser les masses pour augmenter la producti-vité du travail visant à réaliser ce plan créateur et historique.

Nous devons apprendre à notre jeunesse courageuse et pleine d’allégresse à accélérer par son noble enthousiasme les réalisations de notre travail et à consolider sa résolution de défendre la paix.

Que chaque Polonais, qui aime son pays, renforce sa vigilance envers les menées perfides de l’ennemi, qu’il ne ménage pas ses efforts pour consolider les forces économiques de la Pologne Populaire, qu’il donne l’exemple du patriotisme par sa volonté de travailler avec abnégation pour le bien de son peuple, qu’il serve l’humanité par sa résolution de défendre la paix.

La Pologne Populaire socialiste, industrialisée, économiquement consolidée, est un rempart puissant de la liberté et de l’indépendance de notre peuple. Liée par les sentiments de l’amitié et par une idéologie commune à l’Union Soviétique, aux pays de démocratie populaire, aux forces mondiales des partisans de la paix, la Pologne populaire devient un bastion invincible contre lequel se briseront toutes les menées perfides des agresseurs impérialistes.

Les forces du camp de la paix sauront paralyser les menées du camp de l’agression, de la tyrannie et des crimes. Elles sauront assurer à l’humanité une paix durable.

Staline est notre guide, la victoire est à nous !

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Boleslaw Bierut : Nous édifions une Pologne socialiste

Discours prononcé le 16 juillet 1950 à la Ve session plénière du Comité Central du Parti Ouvrier Polonais Unifié

Les délibérations de la Ve Session plénière du CC sur le plan de six ans et la formation des cadres nécessaires à sa réalisation ont clos la longue période des travaux préparatoires, commencés encore avant le Congrès d’Unification, c’est-à-dire il y a de cela deux ans.

Des délibérations de cette Session plénière, il ressort que le plan de six ans est un plan prêt, un plan étudié, vérifié et entièrement préparé pour quo l’on puisse :

1. le présenter sous la forme d’un projet de loi aux organes compétents de l’État ;

2. le présenter à toutes les organisations du Parti comme un programme d’action formulé en chiffres simples, mais vibrant par son contenu social puissant et révolutionnaire;

3. le porter à la connaissance du peuple tout entier et de chaque citoyen, de chaque ouvrier, de chaque paysan, de chaque ingénieur, de chaque instituteur, le faire connaître à tous les travailleurs et à tous ceux qui se pré-parent à travailler en étudiant.

C’est le plan et la direction de notre voie de développement pour la période des six années à venir, mais en même temps un plan et une direction tels qu’ils déterminent tout notre avenir.

Celui qui ne verrait dans le plan de six ans que des chiffres secs quoique hardis, celui qui n’y verrait que des nombres ou indices quantitatifs, étonnants peut-être par leur grandeur ou leur éloquence comparative, mais n’exprimant qu’un simple calcul, qu’une simple confrontation de chiffres, qu’un bilan, qui, en un mot, n’y verrait que son aspect apparent en nombres, sans se rendre compte de sa qualité révolutionnaire transformant à fond nos rapports sociaux, celui-là se tromperait lourdement.

Le plan de six ans est un programme non seulement économique, mais également idéologique, politique et social.

Le plan de six ans crée les bases solides et inébranlables d’un nouveau régime social en Pologne, les bases du socialisme.

Dans ce sens, il constitue la forme concrète de la réalisation de l’idéologie de notre Parti pour une période déterminée ; il exprime une ligne directrice de la politique du Parti par des tâches définies, indique le chemin et oriente nos efforts.

Notre idéologie,notre programme, notre politique, notre propagande, notre travail d’organisation n’ont jamais rien eu de commun avec la fantaisie, l’utopie, avec la phraséologie toujours combattu le plus fermement possible et nous combattons toujours les mots vides de sens, ronflants, hypocrites et creux, sous lesquels la bourgeoisie et ses valets sociaux-démocrates, titistes et leurs semblables s’efforcent de masquer souvent les escroqueries et les machinations les plus perfides.

Le plan de six ans exprime, à l’étape actuelle, notre idéologie, notre programme, notre politique d’une manière concrète. C’est un programme clair et compréhensible, aussi clair qu’est le langage des chiffres dans lesquels il s’exprime. P

En quoi consiste ce programme, qu’exprime-t-il et de quoi parle-t-il ?

Ce programme dit qu’on ne peut instaurer le régime socialiste sans une transformation radicale de l’économie du pays, sans baser celle-ci sur un niveau technique beaucoup plus élevé.

Quel était le niveau de notre économie nationale avant-guerre, quel est-il encore dans une grande mesure aujourd’hui, malgré d’énormes transformations qui ont été effectuées dans notre pays au cours des cinq années écoulées?

Ce niveau est relativement bas: notre économie est sérieusement. arriérée tant matériellement que techniquement, en comparaison avec les paysanneries possédant une industrie développée.

Le rendement du travail de notre ouvrier industriel est encore relativement bas. C’est l’économie rurale individuelle disséminée et souvent rabougrie qui dans notre agriculture prédomine encore.

Nous avons fait un pas en avant considérable par rapport à ce dont nous avons hérité du régime bourgeois de la Pologne d’avant-guerre.

Notre production industrielle est, actuellement, deux fois et demie plus grande par habitant qu’elle ne l’a été avant-guerre. Nous n’avons pu effectuer un tel bond dans la production industrielle que grâce à une élévation importante du niveau de nos forces productives au cours des cinq années écoulées, tant dans l’industrie que dans l’agriculture.

Mais nous n’avons fait qu’un premier pas dans la transformation de notre économie arriérée.

Ce développement rend possible une marche rapide et réelle en avant pour atteindre un niveau technique encore plus élevé, répondant aux exigences d’un régime social nouveau – du régime socialiste.

Nous pouvons donc maintenant, selon la description imagée de Lénine, posant au Parti le devoir de créer une grande industrie mécanisée, « changer le cheval miséreux du paysan, du moujik, le cheval des économies prévues pour un paysan ruiné, contre celui que recherche et ne peut pas ne pas rechercher pour soi le prolétariat, contre le cheval de la grande industrie mécanisée, de l’électrification, de la centrale hydro-électrique du Volkhow, etc. » (Lénine: mieux vaut moins, mais mieux.)

Enfourchons le cheval d’une technique plus élevée, ayons de nouvelles machines toujours plus modernes de notre propre production, Nowa Huta dans l’industrie, l’électrification, des autos de notre propre production dans les transports, des tracteurs dans l’agriculture. et après nous pourrons édifier les bases solides et inébranlables du socialisme en Pologne.

Car ce n’est qu’une technique avancée qui rend possible un rendement élevé du travail de l’homme et crée les conditions pour une amélioration importante du bien-être et de la culture du peuple„ du bien-être et de la culture des masses laborieuses. sans lesquels il n’y a pas de socialisme.

« Le socialisme signifie — disait le camarade Staline au VII le Congrès — l’organisation dune vie aisée et cultivée pour tous les membres de la société. »

Le rendement actuel de l’ouvrier et du paysan polonais, limité par le niveau encore assez bas de la technique et par l’insuffisance de l’organisation du travail et de la qualification des travailleurs n’assure pas aux masses laborieuses un niveau de vie tel qu’il puisse nous contenter.

Nous voulons élever sensiblement le niveau de vie matérielle et culturelle des ruas laborieuses et nous saurons y parvenir. Nous avons les conditions nécessaires pour nous fixer il tel objectif et le réaliser en un temps relativement court. Le plan nous place devant cette tâche.

« Le socialisme — a dit le camarade Staline — ne petit être édifié que si les forces productrices de la société st développent vigoureusement, s’il y a abondance de produits et de marchandises ; quand les travailleurs mènent une vie aisée et que la culture monte impétueusement. »

Notre plan de six ans postule une élévation extraordinaire du niveau des forces productrices, jusqu’ici inconnue dans l’histoire du développement économique de notre pays, et basée sur la technique la plus moderne et la plus avancée.

Ceci aussi bien pour l’industrie et l’agriculture, que pour tous les domaines de notre économie nationale. Il résultera des réalisations du plan de six ans, une Pologne transformée en l’un des pays les plus industrialisés d’Europe. Il est donc inutile de démontrer quelle est l’importance du plan de six ans pour la défense de la Pologne, pour son indépendance économique, politique et nationale.

L’industrialisation du pays basée sur les formes socialistes de structure et d’économie, marque en même temps l’élimination radicale de toutes les influences capitalistes dans les différents domaines de notre vie.

Cela signifie également une plus grande participation de la Pologne dans le camp de la paix qui s’oppose tant à la politique de conquêtes et de servage économique, qu’à l’agression militaire de l’impérialisme, à sa politique de rapine et de guerre.

Dans ce sens, le plan de six ans possède non nationale. seulement une signification nationale, mais également internationale. Le camarade Minc en a parlé dans la partie finale de son rapport.

Cependant, au cours de la discussion on a mis l’accent des tâches du plan de six ans. sur l’aspect économique plutôt que sur le contenu politique des tâches du plan de six ans.

Certes, on ne peut séparer l’aspect politique du plan de six ans de son aspect économique, car il y a interdépendance et unité dialectique entre l’économie et la politique dans notre marche vers le socialisme.

Dans notre lutte pour la réalisation du plan de six ans, il ne nous est pas permis d’oublier, ne serait-ce qu’un instant, ce rap-port entre les tâches économiques et les tâches politiques.

Les masses laborieuses de Pologne, qui réalisent le plan grâce à des efforts pleins d’abnégation, doivent être conscients de participer ainsi à la lutte de classes, à la lutte sans merci entre les forces décadentes du capitalisme — et les forces nouvelles sans cesse ascendantes, réveillées par le prolétariat et inspirées par l’idée grandiose et invincible du socialisme.

Il est important que notre Parti fasse comprendre aux niasses laborieuses que leur travail quotidien, pénible, exigeant souvent une tension de toutes leurs forces, n’est autre chose que la lutte des classes, la lutte contre l’exploitation et la sauvagerie, contre le brigandage et la tyrannie de l’impérialisme, la lutte pour un monde meilleur, nouveau, pour une vie nouvelle et libre de l’homme.

C’est seulement lorsque les masses laborieuses se sentiront comme des soldats sur le front de la lutte de classes qui se déroule avec une opiniâtreté croissante tant à l’intérieur de notre pays qu’à l’extérieur, que nous réa-liserons avec succès et dépasserons même les grandes tâches du plan de six ans.

Un praticisme étroit qui ne verrait que des chiffres et non les êtres vivants, serait aussi dangereux et malfaisant qu’un détachement des soucis quotidiens et urgents dans les processus de production. Malheureusement, l’un et l’autre danger caractérisent encore aujourd’hui nombre de nos organismes, tant du Parti que des syndicats, de l’administration que de l’appareil d’État. Ceci nous empêche d’exploiter à fond d’énormes réserves humaines et matérielles, sociales et économiques, qui sont à notre disposition.

Les camarades ont parlé longuement, pendant la discussion, des réserves, des forces et des moyens inexploités et inemployés par suite de notre incapacité, par suite de l’organisation défectueuse du travail, par suite de l’attitude insouciante ou bureaucratique envers les tâches assignées.

Il serait impossible d’extirper efficacement cette plaie d’indifférence, d’insouciance ou d’attitude nettement coupable de certains individus à l’égard des tâches de production, à l’égard de la discipline du travail et de la propriété sociale, si nous ne mobilisions pas sans répit la vigilance des masses, si nous n’entraînions Pas dans la lutte pour le plan de production toute la classe ouvrière et chaque ouvrier pris à part.

Aussi longtemps qu’au sein des masses laborieuses, et dans de nombreux centres importants de notre économie et de notre ppareil d’État, agissent les agents camouflés des classes ennemies, le renforcement de la vigilance politique est la condition indispensable pour paralyser les tentatives insidieuses de l’ennemi.

Tant que les influences de la réaction pénètre certains groupes arriérés de travailleurs, la résistance politique à ses influences ne doit pas s’affaiblir, mais au contraire se renforcer.

Tant qu’il existe dans une société l’économie petite marchande engendrant journellement le capitalisme, tant qu’il existe des couches pratiquant l’exploitation capitaliste, stimulant la cupidité capitaliste et l’empressement à servir les intérêts de l’impérialisme, aussi longtemps la vigilance révolutionnaire et la lutte de classes doivent marquer chacun de nos pas, tout notre travail.

Autrement des défaites nous attendent, car chaque fois l’affaiblissement de notre vigilance et de notre activité politique renforce automatiquement et rend audacieux les agissements de l’ennemi de classe et anime la perfide activité de diversion de la réaction.

Les objectifs du plan de six ans dépendent des modifications importantes qui ont lieu dans les rapports sociaux de notre pays. Au cours des six années, plus de deux millions de nouveaux ouvriers afflueront dans les différents secteurs de l’économie, venant de la campagne et d’autres sources, inexploitées jusqu’à présent, de réserves humaines. Il ne s’agit pas seulement d’augmenter les rangs de l’armée prolétarienne qui réalise le plan de production.

Il faut que ce sort une armée de combattants du prolétariat, conscients, dévoués et décidés à lutter pour le socialisme, et qui crée consciemment, d’après son idéal, par conséquent avec le plus grand esprit do sacrifice et le plus grand dévouement, un nouveau régime social, meilleur et supérieur.

Nous devons donc enflammer d’un élan créateur capable d’animer tout homme simple, par la grande idée de socialisme, les masses de jeunes, de femmes, de paysans, de déshérités des villes et des campagnes qui s’offrent au travail de production.

Nous ne le ferons qu’à condition de changer de style de travail. Il faut en finir avec les méthodes de travail encore superficielles. On ne peut se contenter – comme cela a lieu généralement – de prendre des décisions justes, sans se préoccuper de leur exécution exacte, de leur réalisation effective.

« D’aucuns pensent – disait le camarade Staline au XVIIe Congrès – qu il suffit d’élaborer une juste ligne du Parti. de la proclamer hautement, de l’exposer sous formes de de thèses et résolutions générales et de l’adopter à l’unanimité, pour que la victoire vienne d’elle-même, pour dire spontanément.

C’est faux évidemment. C’est une grande erreur. Seuls les bureaucrates et des paperassiers incorrigibles peuvent penser ainsi… »

Le camarade Mine a dit dans son rapport que nous devons « élever le niveau de notre travail d’organisation au niveau de notre ligne politique ». Cela est extrêmement important et nous devons nous rendre compte de ce que cela signifie dans la pratique de notre travail d’organisation.

Le plan de six ans, dans ses grandes tâches productrices et sociales, reflète la ligne politique de notre Parti. Pour que le travail d’organisation soit à ta hauteur de ces tâches. non seulement chaque membre du Parti devra les comprendre, mais exercer une influence sur sou milieu social, sur ses collègues sans-parti. pour les entraîner à la réalisation des tâches dans son secteur ou dans celui qu’il peut activer.

Les camarades ont indiqué avec raison au cours de la discussion que pour réaliser avec succès le plan de production fixe peur une entreprise donnée, il faut qu’il soit connu non seulement par l’ensemble des travailleurs de l’entreprise, mais par chaque service, chaque équipe, chaque ouvrier.

Lorsque chaque ouvrier connaît les tâches du plan, les comprend, participe consciemment à leur exécution, il aura soin également de s’opposer à tout gaspillage, d’exploiter à fond les réserves existantes, d’assurer le rendement maximum, tant de son propre travail que de celui de toute l’équipe.

Le succès de la tâche dépend le plus souvent d’un tel style de travail d’organisation.

Le camarade Staline l’a montré au XVIIe Congrès du Parti. Il nous a appris que « la victoire ne vient jamais d’elle-même, ordinairement on l’arrache. »

On la gagne par un travail d’organisation adéquat. Voilà ce que disait à ce sujet le camarade Staline :

« … Après qu’une juste ligne, une juste solution du problème a été donnée, le succès dépend du travail d’organisation, de l’organisation de la lutte pour l’application pratique de la ligne du Parti, du choix judicieux des hommes, du contrôle de l’exécution des décisions adoptées par les organismes dirigeants.

Sans cela la ligne juste du Parti et les justes décisions risquent d’être sérieusement compromises. Bien plus: la ligne politique juste une fois donnée, c’est le travail d’organisation qui décide de tout, y compris du sort de la ligne politique elle-même, de réalisation ou de son échec. »

Le bon travail d’organisation décide donc de la victoire, Il consiste à activer et à utiliser tous les rouages d’organisation,

Dans le travail d’organisation de beaucoup de nos comités du Parti, se développe l’habitude de mobiliser les militants, c’est-à-dire les cadres d’avant-garde, sans se préoccuper des simples membres du Parti, sans même contrôler si ces militants réalisent les décisions de la direction.

Il arrive fréquemment que les militants, dont on n’exige pas de comptes rendus, dont on ne contrôle pas l’activité, abordent superficiellement leurs tâches, ne travaillent pas avec tous les membres du Parti, ne leur donnent pas de tâches définies, ne leur donnent pas d’impulsion, ne leur apprennent pas comment travailler avec les sans-parti.

C’est pourquoi nous avons un tel nombre de membres du Parti faiblement actifs, ou même entièrement passifs. C’est pourquoi, pendant l’exécution des tâches mêmes les plus importantes, nous forces et de notre influence, n’utilisons qu’une partie de nos Saurons-nous réaliser avec succès les grandes tâches du plan de six ans en continuant d’employer ce style de travail?

Non! Nous ne saurons pas les réaliser de façon satisfaisante. Le plan de six ans a considérablement élargi les tâches précédentes. Le rythme de l’augmentation de la production, donc la somme des moyens et des forces que nous devons mettre en mouvement pour assurer ce rythme, sont beaucoup plus importants que jusqu’à présent. La mobilisation de toutes nos forces pour ces grandes tâches de production est indispensable.

D’autre part, nous ne pouvons nous permettre de diminuer le rythme, de diminuer les tâches, car nous ne pouvons nous permettre de rester en arrière en ce qui concerne le niveau technique de notre industrie, en ce qui concerne le niveau de nos forces productrices.

Il nous est interdit de demeurer à l’arrière, quand les masses laborieuses veulent vivre mieux, d’une autre manière, plus cultivée. Nous ne pouvons nous permettre d’édifier les bases du socialisme au cours de dizaines d’années, car tout retard ne ferait que donner des atouts à l’ennemi de classe.

Enfin, nous devons assurer un rythme rapide de croissance de nos forces de production et du niveau de la technique— la situation internationale, le souci de notre indépendance et de la force défensive de notre Etat, ainsi que le souci de la croissance des forces du camp de la paix en lutte contre l’impérialisme agressif l’exigent.

C’est pourquoi, entreprenant les tâches grandioses et exaltantes du plan de six ans, nous devons mobiliser et entraîner toute la classe ouvrière, toute la population laborieuse des villes et des campagnes, dans la lutte pour la réalisation du plan.

Les masses laborieuses appuieront nos efforts avec enthousiasme, avec ardeur, avec dévouement, si nous les rendons conscientes du contenu social, révolutionnaire du plan de six ans. Il n’y avait pas et il n’y a pas dans l’histoire de l’humanité d’idéal plus beau, plus fécond, plus entraînant, que l’idéal de la pleine libération de l’homme de toute oppression et de tout esclavage.

Cet idéal c’est le socialisme. Notre plan de six ans est la réalisation de cet idéal, c’est l’édification des bases du socialisme en Pologne.

Nous connaissons les dures lois de la lutte des classes. C’est pourquoi nous savons que l’ennemi répondra au plan de six ans par une haine encore plus furieuse, par une lutte encore plus acharnée, par l’emploi d’armes encore plus perfides, encore plus empoisonnées!

Mais nos forces augmentent chaque jour. Les mensonges, les calomnies semées par l’ennemi, les tentatives d’exploiter l’obscurantisme et le fanatisme n’arriveront pas à s’opposer à l’offensive de vérité propagée par notre Parti, vérité réalisée tous les jours par des actes, par des millions de briques cimentées, des millions de tonnes de charbon extrait, des mil-lions de livres imprimés.

C’est pourquoi, défendant ardemment et inflexiblement la paix, nous mobiliserons tout le peuple pour la défense de la paix, nous soutiendrons ceux qui chancellent, nous démasquerons la duplicité, nous vérifierons par l’expérience quotidienne, les déclarations pacifiques et patriotiques.

Pour le sixième anniversaire du Comité Polonais de Libération Nationale, le sixième anniversaire de la renaissance de la Pologne, de la naissance de la Pologne Populaire, grâce à la victoire historique de l’URSS, portons les mots d’ordre du plan de six ans aux masses laborieuses, rendons les conscientes des tâches de ce plan.

Le Pouvoir Populaire a prouvé au cours de ces six années qu’il sait défendre et réaliser les mots d’ordre libérateurs du CPLN (Comité Polonais de Libération Nationale). Ce pouvour n’a jamais déçu les espoirs des travailleurs. Pendant la période qui vient de s’écouler, le Pouvoir Populaire avait à remplir de grandes et difficiles tâches; il les a réalisées avec succès grâce au travail et au dévouement des travailleurs.

Pendant la période écoulée, les masses laborieuses ont réalisé victorieusement et avant terme le plan triennal hardi et difficile. A la lumière de cette expérience nul ne peut douter que nous réaliserons le plan de six ans.

Il faut cependant, pour assurer la victoire, que chaque travailleur devienne un créateur conscient du plan de six ans. Il faut que, depuis l’école, chacun connaisse le plan et le programme de l’édification du socialisme, que chaque travailleur lui soit dévoué et devienne un combattant et un réalisateur du plan de six ans.

Jetons un coup d’œil en arrière! Combien d’existences humaines. combien de dons et talents ont été étouffés, gaspillés par le régime capitaliste ! Combien de millions d’hommes tenus dans l’obscurité qui dépravait leur âme !

Combien parmi les meilleurs militants révolutionnaires communistes polonais ont donné leur vie dans une lutte inégale contre l’oppression capitaliste!

Combien d’élans généreux se sont brisés. combien d’êtres se sont débattus, puis se sont effondrés sous le pouds de l’oppression et des atrocités du régime capitaliste !

Nous approuvons aujourd’hui le plan de six ans qui dépasse de mille fois, par son élan et son impétuosité créatrice, les rêves timides sur les « maisons de verre ».

Aujourd’hui, nous construisons l’édifice clair et heureux de la Pologne socialiste, appuyé sur les fondements de granit du patriotisme populaire et de l’internationalisme prolétarien, sur les bases inébranlables de la solidarité et de la fraternité avec la Grande Union Soviétique.

En réalisant le plan de six ans et en construisant les fondements de la Pologne Socialiste, nous exécutons le testament et donnons corps aux rêves de générations entières de Polonais révolutionnaires, combattants pour la liberté et la justice sociale, des meilleurs fils du peuple polonais qui tombaient sur les glacis de la Citadelle, sur les barricades des villes polonaises, dans leur lutte contre le fascisme, contre l’envahisseur hitlérien, contre le maquis fasciste et les agences impérialistes.

Aujourd’hui, approuvant le projet du plan de six ans à la Session plénière du CC de notre Parti, nous rendons honneur à la mémoire de tous ceux qui ont donné leur vie pour la Pologne Socialiste.

Je vous souhaite, camarades, des résultats fructueux dans la popularisation auprès de larges couches de la population des immenses tâches du plan de six ans, dans la mobilisation des masses laborieuses pour son exécution. Portons hardiment dans tous les coins de notre pays les mots d’ordre et les tâches du plan de six ans.

Appelons à la réalisation du plan tous les combattants, tous les patriotes, tous ceux qui aiment leur pays, tous ceux qui sont fidèles au prolétariat, tous ceux qui comprennent et voient la supériorité e notre régime sur le régime capitaliste pourri et rapace.

Edifiant le socialisme en Pologne, nous nous plaçons dans es rangs de la grande légion des bâtisseurs et des combattants pour le socialisme, légion qui grandit aujourd’hui dans tous les pays du monde.

Staline est notre chef et guide, notre idéal – nos rangs sont donc invincibles! Fidèles aux idées de Marx ; Engels, Lénine et Staline, nous ne ménagerons pas nos efforts pour la réalisation du plan de six ans qui constitue notre contribution à la défense de la paix, à la victoire complète du socialisme.  

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Parti Ouvrier Unifié Polonais : les caractéristiques de la démocratie populaire (1950)

Extrait de l’article écrit par Hilary Minc sous le titre « Au sujet de certains problèmes de la Démocratie populaire à la lumière de l’enseignement de Lénine et Staline quant à la dictature du prolétariat », et publié dans Nowe Drogi, organe théorique du Parti, en 1950.

Le grand bouleversement social qui a eu lieu après la guerre dans les pays d’Europe centrale et d’Europe du sud-est, et dont le résultat a été l’ancrage dans ces pays de la dictature du prolétariat sous la forme de l’État de la Démocratie populaire, a porté les caractéristiques d’une révolution prolétarienne, d’une révolution socialiste.

C’était toutefois une révolution socialiste qui s’est réalisée dans des conditions historiques particulières, qui se distinguent de celles qui ont défini la révolution socialiste d’octobre.

En quoi consiste la différence entre ces conditions?

1. Les pays de Démocratie populaire ont été libérés par l’Union soviétique.

L’arrivée de l’Armée soviétique a rendu possible le passage de la lutte de libération populaire, qui a été menée par les partisans, en une guerre de libération populaire, qui a été menée par une armée régulière, étatique, dont la formation a été aidée par l’Union soviétique.

La classe ouvrière, qui a conduit la lutte contre les occupants, a maintenant les grandes possibilités de prendre le pouvoir politique entre ses mains et de mener une large lutte pour le renversement de la domination des capitalistes et des propriétaires terriens.

C’est un fait historique que dans les pays qui ont été libérés par les armées impérialistes anglo-américaines, comme par exemple la France ou l’Italie, la classe ouvrière n’est pas parvenue, malgré le déploiement puissant de la lutte de libération populaire et le rôle dirigeant et l’influence des Partis Communistes dans cette lutte, à arracher pour elle le pouvoir.

Dans ces pays, par suite de la brutale pression impérialiste, quitter la voie capitaliste n’a pas été réussi.

De ce fait, la révolution socialiste dans les pays de Démocratie populaire s’est appuyée sur l’aide et la force de l’Union soviétique et de son Armée, à la différence de l’Union soviétique où la révolution prolétarienne socialiste a été menée sans aucune aide extérieure, seulement par ses propres forces.

C’est en cela que tient le premier trait essentiel différenciant de la révolution d’octobre la révolution socialiste dans les pays de Démocratie populaire.

2. Le combat révolutionnaire des masses populaires contre les propriétaires terriens et les capitalistes, sous la direction de la classe ouvrière et de ses Partis Communistes et ouvriers, a conflué dans ce bouleversement avec la lutte nationale de libération contre les occupants hitlériens.

De son côté, Rosa Luxembourg avait formulé la thèse, exprimant dans le cadre de la polémique contre Lénine sa conception erronée de la question nationale, selon laquelle « il ne pouvait plus y avoir de crises nationales », entendant par là que l’époque des guerres nationales était close par l’établissement de l’impérialisme et de la partition impérialiste du monde entre les grands États.

Dans sa réponse à Rosa Luxembourg, Lénine écrivit au sujet de cette question en 1916 :

Si le prolétariat européen était affaibli pour une vingtaine d’années ; si cette guerre finissait par des victoires dans le genre de celles de Napoléon et par l’asservissement d’une série d’États nationaux parfaitement viables ; si l’impérialisme extra­européen (japonais et américain surtout) se maintenait aussi une vingtaine d’années sans aboutir au socialisme, par exemple à cause d’une guerre nippo‑américaine, alors une grande guerre nationale serait possible en Europe. 

Cette hypothèse géniale de Lénine a été complètement vérifiée. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Europe a été le terrain de puissantes luttes de libération d’une série de peuples contre le joug des fascistes nazis.

Cette lutte était reliée de la manière la plus étroite à la Grande Guerre patriotique du peuple soviétique.

La force dirigeante dans la lutte contre les occupants allemands était la classe ouvrière et ses Partis Communistes.

La classe ouvrière et ses Partis Communistes ont lié la lutte de libération populaire de manière la plus étroite à la lutte contre les capitalistes et les propriétaires terriens qui s’étaient compromis avec la capitulation devant l’Allemagne hitlérienne et la collaboration avec les hommes de Hitler. Ils ont relié cette lutte à celle pour le renversement de la domination des capitalistes et des propriétaires terriens.

Ainsi, le foyer ayant donné naissance à la révolution socialiste dans les pays de Démocratie populaire est une confluence de la lutte de libération populaire avec la lutte révolutionnaire contre les capitalistes et les propriétaires terriens, et cela déjà à l’époque de l’Occupation.

En cela tient le second trait essentiel différenciant de la révolution d’octobre la révolution socialiste dans les pays de Démocratie populaire.

3. Dans les pays de Démocratie populaire, la formation de l’État en tant qu’organe de dictature de la classe ouvrière s’est produit au cours d’un processus prolongé. La bourgeoisie et les propriétaires terriens et leurs organisations politiques n’ont pas été détruits par une attaque frontale des masses travailleuses.

L’arène politique n’avait pas été impeccablement nettoyée. Dans la vie politique, beaucoup d’organisations étaient actives qui non seulement vacillaient devant les grandes tâches de la révolution socialiste, mais même se positionnaient directement de manière ennemie, visant à restaurer le capitalisme.

La situation concrète, tant intérieure qu’extérieure, exigeait souvent une participation au gouvernement, au moins en partie, non seulement des alliés vacillants, mais aussi des partis directement bourgeois.

De là l’écrasement incomplet, non mené de manière complète en tous les domaines, de l’appareil bourgeois de pouvoir, de là les tempos lents des profondes réorganisations sociales, etc.

Au cours d’une lutte de classe profonde, sévère, consistant à démasquer et écraser les organisations politiques ennemies, dépasser les vacillements chez les alliés politiques, former une unité organique de la classe ouvrière sur la voie du Front de l’unité, au cours de l’élargissement de la base pour l’ordre nouveau dans les masses populaires, de l’activation de ces masses, qui prennent toujours davantage conscience que cet ordre nouveau est le leur, au cours de l’établissement de l’appareil d’un nouveau pouvoir d’État et de sa purge de la saleté bourgeoise, de l’approfondissement de la réorganisation sociale, de l’agrandissement du front de la lutte de classes et de la direction de ce feu de la lutte de classes non pas seulement contre les grands capitalistes et les grands propriétaires terriens, mais aussi contre les koulaks, au cours d’une série de luttes de classes difficiles mais victorieuses, les pays de Démocratie populaire remplissent à une échelle toujours plus grande et avec toujours plus de succès les fonctions de la dictature du prolétariat.

Il est clair que les frontières, tant dans la nature que dans la société, sont relatives et peuvent se mouvoir, comme Lénine affectionnait de le souligner.

Le processus de cristallisation de la dictature du prolétariat dans les pays de Démocratie populaire s’est déroulé différemment dans différents pays. A cela s’ajoute que la situation initiale était différente dans ces pays, si l’on prend en considération le rapport de force, le degré atteint d’écrasement du vieil appareil, etc.

Si l’on prend en compte la durée, la difficulté et le caractère compliqué de ce processus, alors devient clair et compréhensible le fait que la définition selon laquelle la Démocratie populaire remplit de fait les fonctions de la dictature du prolétariat, n’a été donné par les camarades Dimitrov et Bierut qu’à la fin de 1948.

De ce fait, c’est par une avancée prolongée et difficile qu’a eu lieu la cristallisation de la dictature du prolétariat dans les pays de Démocratie populaire, à la différence de l’Union soviétique, où la dictature du prolétariat a été instaurée dès les premiers jours de la révolution socialiste, sous la forme du pouvoir soviétique.

C’en cela que tient le troisième trait essentiel différenciant de la révolution d’octobre la révolution socialiste dans les pays de Démocratie populaire.

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Contre le plan Schuman d’asservissement et de guerre, déclaration des Partis Communistes de France, d’Allemagne, d’Italie, de Grande-Bretagne, de Hollande, de Belgique et du Luxembourg (juillet 1950)

Les représentants des Partis Communistes de France, d’Allemagne, d’Italie, de Grande-Bretagne, de Hollande, de Belgique et du Luxembourg ont examiné les conséquences néfastes que comporterait l’application du plan dit Schuman pour la paix du monde et l’intérêt de leurs peuples.

Ils sont unanimes pour considérer que ce plan, dicté par les impérialistes américains est une étape importante dans la préparation de la guerre contre l’Union Soviétique et les pays de démocratie populaire. Le Plan Schuman n’est pas un plan de paix, c’est un plan de guerre.

Il constitue une nouvelle violation des accords de Potsdam en perpétuant la coupure en deux de l’Allemagne qui donne aux fauteurs de guerre américains la possibilité de renouveler sur une plus grande échelle les provocations auxquelles ils viennent de se livrer en Corée. Il est aussi une violation de la Charte de l’Organisation des Nations-Unies.

Le plan Schuman qui est une prolongation du plan Marshall, tend à faire de l’Ouest de l’Allemagne, placé sous contrôle américain, une base politique et économique et militaire essentielle en Europe, pour la troisième guerre mondiale.

Il vise à intégrer complètement dans le bloc atlantique les capitalistes allemands, considérés par les fauteurs de guerre américains comme la force d’agression la plus sûre en Europe. Il facilité la reconstitution d’une armée en Allemagne occidentale sous la direction des anciens généraux hitlériens.

La réalisation du projet Schuman aboutirait à mettre les industries minières et sidérurgiques ­ et par voie de conséquence l’ensemble de l’économie ­ de la France, de la Grande­Bretagne, de la Belgique, du Luxembourg, de l’Italie et de la Hollande sous le contrôle des magnats capitalistes de la Ruhr, eux­-mêmes aux ordres des financiers de Wall Street.

L’industrie et l’agriculture de ces pays deviendraient ainsi le complément de l’industrie de guerre de l’Ouest allemand pour le compte des impérialistes américains.

Il s’agit de constituer un arsenal du bloc atlantique, c’est-à-­dire l’ensemble guerrier le plus formidable que l’Europe ait jamais connu. C’est l’alliance des marchands de canons rassemblant, sous la direction des potentats du dollar, les grands industriels nazis de la Ruhr, le Comité des Forges qui trahit depuis des décades les intérêts de la France, certains rois de l’industrie guerrière anglaise et les gros industriels de Belgique et du Luxembourg.

Le Plan Schuman consacrerait la mise au pas des pays marshallisés, il achèverait de détruire la souveraineté nationale de ces pays en livrant leur économie aux impérialistes américains.

Il confirmerait l’état de colonisation de l’Ouest allemand. Les salaires et les conditions de travail des ouvriers français, anglais, italiens, belges, hollandais et luxembourgeois seraient ramenés au niveau très inférieur de ceux des ouvriers de l’Ouest allemand que les impérialistes veulent maintenir dans la misère.

L’industrie sidérurgique italienne serait condamnée à disparaître. Dans les autres pays de nombreuses entreprises minières et sidérurgiques devraient fermer leurs portes sous prétexte de « non­ rentabilité » Ce serait le chômage pour des millions de travailleurs et la mévente des produits agricoles pour les paysans.

Il est donc de l’intérêt de tous les peuples de mettre en échec cette nouvelle tentative des impérialistes américains qui veulent assurer leur hégémonie mondiale en précipitant les nations dans la misère et dans la guerre.

En acceptant de se faire le porte-parole des impérialistes américains en Europe, le gouvernement français essaie de se présenter comme le courtier le plus servile entre les Etats-Unis et l’Europe marshallisée. En acceptant d’enthousiasme la proposition Schuman, le gouvernement fantoche de Bonn revendique l’héritage de Hitler pour l’organisation en Europe de la guerre antisoviétique.

Les réserves formulées par le gouvernement anglais sont celles d’un gouvernement impérialiste qui désire défendre ses propres intérêts en Europe et y conserver en même temps le rôle de premier commis américain, désormais promis au gouvernement réactionnaire de l’Ouest allemand.

Ces réserves confirment l’appréciation de septembre 1947 du regretté camarade Jdanov qui indiquait que l’Allemagne est la pomme de discorde entre dirigeants américains, anglais et français.

Les dirigeants socialistes de droite des pays marshallisés approuve quant au fond le plan de guerre et de misère des trusts internationaux. Ils ne sont pas seulement les agents de leur propre bourgeoisie, mais en même temps les agents des impérialistes américains. Les divergences qui se font jour chez eux sont le reflet des contradictions entre l’impérialisme américain et les impérialismes vassaux.

Les capitalistes de France, de l’Ouest allemand, d’Italie, de Belgique, de Hollande et du Luxembourg ont perdu tout sens national. Par l’intérêt de classe, ils trahissent ouvertement les intérêts vitaux de leur pays.

Ils livrent ceux-ci à la rapacité des trusts internationaux et se préparent à plonger les peuples dans une nouvelle guerre.

Les capitalistes tendent de maintenir par la violence et la guerre leur domination sur les peuples coloniaux qu’ils oppriment.

Il revient à la classe ouvrière, porteuse de l’intérêt national dans chaque pays, de prendre en main la lutte pour l’indépendance nationale et de soutenir la lutte des pays opprimés pour leur libération nationale. Dans ces conditions, les Partis communistes de France, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, d’Italie, de Hollande, de Belgique et de Luxembourg considèrent qu’il est de leur devoir d’appeler les peuples de leur pays, et en premier lieu la classe ouvrière, à lutter pour faire échec au plan Schuman d’esclavage et de guerre.

Ils saluent comme une grande manifestation d’internationalisme prolétarien et comme une contribution importante et efficace à la défense de la paix le manifeste commun de la C.G.T. et de la Fédération des Syndicats libres allemands, appelant les travailleurs de France et d’Allemagne à l’action commune contre le Plan Schuman. Ils considèrent cette manifestation comme un exemple qui peut être donné à l’ensemble des travailleurs des pays marshallisés.

Les Partis communistes de France, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, d’Italie, de Hollande, de Belgique et du Luxembourg se félicitent de la politique de paix de l’Union Soviétique par le parti Bolchevik et le camarade Staline qui a abouti à la constitution de la République démocratique allemande.

Ils s’engagent à redoubler d’efforts pour soutenir cette République et toutes les forces démocratiques et pacifiques de l’Ouest allemand et à oeuvrer pour une Allemagne Unie, démocratique et pacifique.

A la solution de guerre que préparent les impérialistes avec le Plan Schuman, ils opposent celle de la coexistence pacifique de régimes différents qui permettrait un développement des relations économiques avec les pays du Centre et de l’Est de l’Europe.

Dans leur action pour la paix, les Partis communistes de France, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, d’Italie, de Hollande, de Belgique et du Luxembourg se placeront résolument à la tête des Partisans de la Paix afin que des dizaines de millions de signatures soient apposées au bas de l’appel de Stockholm pour l’interdiction de la bombe atomique.

Pour faire échec à l’alliance guerrière des marchands de canons, les Partis communistes de France, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, d’Italie, de Hollande, de Belgique et du Luxembourg travailleront à organiser l’alliance pacifique des peuples, des millions de simples gens qui ne veulent pas la guerre.

Le Comité Central du Parti Communiste Français, Le Comité Directeur du Parti Communiste Allemand, Le Comité Central du Parti Communiste Italien, Le Comité Exécutif du Parti Communiste de Grande-Bretagne, Le Comité Central du Parti Communiste Hollandais, Le Comité Central du Parti Communiste de Belgique, Le Comité Central du Comité Communiste du Luxembourg.

4 juillet 1950

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Kominform : Résolutions (1949)

es représentants du Parti communiste de Bulgarie, du Parti ouvrier Roumain, du Parti des travailleurs hongrois, du Parti ouvrier unifié de Pologne, du Parti communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S., du Parti communiste français, du Parti communiste italien et du Parti communiste de Tchécoslovaquie, après avoir discuté de la défense de la paix et de la lutte contre les fauteurs de guerre, sont arrivés à un accord unanime sur les conclusions suivantes.

Les événements des deux dernières années ont pleinement confirmé la justesse de l’analyse de la situation internationale donnée par le Bureau d’Information des Partis communistes et ouvriers dans sa première conférence, en septembre 1947.

Au cours de cette période, deux lignes se sont dessinées plus nettement encore dans la politique mondiale : celle du camp démocratique, antiimpérialiste, ayant à sa tête l’U.R.S.S., du camp qui mène une lutte persévérante et conséquente pour la paix entre les peuples, pour la démocratie, et celle du camp impérialiste, antidémocratique, ayant à sa tête les cercles dirigeants des Etats­ Unis d’Amérique, du camp qui a pour but principal d’établir par la violence la domination anglo-américaine sur le monde, d’asservir les autres pays et les autres peuples, d’écraser la démocratie et de déclencher une nouvelle guerre.

En même temps, le camp impérialiste devient de plus en plus agressif. Les cercles dirigeants des États-Unis d’Amérique et de Grande-Bretagne mènent ouvertement une politique d’agression et de préparation d’une nouvelle guerre.

Dans la lutte contre le camp de l’impérialisme et de la guerre, les forces de paix, de démocratie et de socialisme ont grandi et se sont consolidées.

Le développement continu de la puissance de l’Union Soviétique, la consolidation politique et économique des pays de démocratie populaire et leur entrée dans la voie de l’édification socialiste, la victoire historique de la Révolution populaire chinoise sur les forces conjuguées de la réaction intérieure et de l’impérialisme américain, la création de la République démocratique allemande, la consolidation des Partis communistes et le développement du mouvement démocratique dans les pays capitalistes, l’ampleur immense du mouvement des partisans de la paix, tout cela marque un élargissement et un renforcement sérieux du camp antiimpérialiste et démocratique.

En même temps, le camp impérialiste et antidémocratique s’affaiblit.

Les succès des forces de démocratie et de socialisme, le fait que la crise économique mûrit, l’aggravation continue de la crise générale du système capitaliste, l’aggravation des contradictions intérieures et extérieures de ce système attestent l’affaiblissement croissant de l’impérialisme.

Les changements survenus dans le rapport des forces sur l’arène internationale en faveur du camp de la paix et de la démocratie provoquent la rage des fauteurs de guerre impérialistes. Les impérialistes anglo-américains comptent, par la guerre, changer le cours du développement historique, résoudre leurs contradictions et leurs difficultés intérieures et extérieures, consolider les positions du capital monopoliste et accéder à la domination mondiale.

Sentant que le temps travaille contre eux, les impérialistes forgent avec une hâte fébrile différents blocs et alliances des forces réactionnaires pour la réalisation de leurs plans d’agression. Toute la politique du bloc impérialiste anglo-américain sert à préparer une nouvelle guerre.

Elle s’exprime par la mise en échec du règlement pacifique des relations avec l’Allemagne et le Japon, par l’achèvement du démembrement de l’Allemagne, par la transformation des zones occidentales de l’Allemagne et du Japon occupé par les troupes américaines en pépinières du fascisme, de l’esprit revanchard, et en places d’armes pour la réalisation des plans d’agression de ce bloc.

C’est à cette politique que servent le plan Marshall d’asservissement et sa suite directe, l’Union occidentale et le bloc militaire de l’Atlantique-nord, dirigés contre tous les peuples épris de paix : c’est à cette politique que servent la course effrénée aux armements aux États-Unis d’Amérique et, dans les pays de l’Europe occidentale, le gonflement des budgets de guerre et l’extension du réseau des bases militaires américaines.

Cette politique s’exprime aussi dans le refus opposé par le bloc anglo-américain à l’interdiction de l’arme atomique, bien que la légende du monopole atomique américain se soit effondrée, et dans l’excitation extrême de l’hystérie belliciste.

Toute la ligne du bloc anglo-américain à l’Organisation des Nations Unies, ligne visant à saper l’O.N.U. Et à en faire l’instrument des monopoles américains, est déterminée par cette politique.

La politique de déclenchement d’une nouvelle guerre par les impérialistes s’est également exprimée par le complot dévoilé au procès de Rajk et de Brankov à Budapest, complot organisé par les milieux anglo-américains contre les pays de démocratie populaire et l’Union Soviétique avec l’aide de la clique nationaliste et fasciste de Tito, devenue une officine de la réaction impérialiste internationale.

La politique de préparation d’une nouvelle guerre signifie pour les masses populaires des pays capitalistes un accroissement ininterrompu d’insupportables charges fiscales, l’aggravation de la misère des masses laborieuses parallèlement à l’augmentation fabuleuse des surprofits des monopoles s’enrichissent dans la course aux armements.

Le fait que la crise économique mûrit apporte aux travailleurs des pays capitalistes une misère accrue, le chômage et la faim, l’angoisse du lendemain.

En même temps, la politique de préparation à la guerre est liée aux atteintes incessantes portées par les cercles impérialistes gouvernants aux droits vitaux élémentaires et aux libertés démocratiques des masses populaires, à l’accentuation de la réaction dans tous les domaines de la vie sociale, politique et idéologique, à l’emploi des méthodes de répression fascistes à l’égard des forces progressistes et démocratiques des peuples. Par ces mesures, la bourgeoisie impérialiste essaie de préparer ses arrières pour une guerre de brigandage.

Ainsi, de même qu’hier, les agresseurs fascistes, le bloc anglo­ américain prépare une nouvelle guerre dans tous les domaines : mesures militaires et stratégiques, pression et chantage politiques, expansion économique et asservissement des peuples, abrutissement idéologique des masses et accentuation de la réaction.

Les potentats de l’impérialisme américain édifient leurs plans de déclenchement d’une nouvelle guerre mondiale et d’accession à la domination mondiale sans tenir compte du rapport réel des forces entre le camp de l’impérialisme et le camp du socialisme. Leurs plans de domination mondiale ont encore moins de fondement et sont encore plus aventureux que les plans des hitlériens et des impérialistes japonais.

Manifestement, les impérialistes américains surestiment leurs forces et sous-estiment la force et l’organisation grandissante du camp antiimpérialiste.

Actuellement, la situation historique diffère radicalement de celle dans laquelle a été préparée la deuxième guerre mondiale et, dans les conditions internationales présentes, les fauteurs de guerre auront incomparablement plus de mal à mettre leurs plans sanglants à exécution.

« Les horreurs de la guerre récente sont encore présentes à la mémoire des peuples et les forces sociales qui sont pour la paix sont trop grandes pour que les disciples de Churchill en matière d’agression puissent en triompher et les diriger dans le sens d’une guerre nouvelle. » (J. Staline.)

Les peuples ne veulent pas la guerre, ils haïssent la guerre. Ils ont de plus en plus conscience de l’abîme effrayant dans lequel les impérialistes essaient de les entraîner. La lutte inlassable de l’Union Soviétique, des pays de démocratie populaire et du mouvement ouvrier et démocratique international pour la paix, pour la liberté et l’indépendance des peuples, contre les fauteurs de guerre, reçoit chaque jour un soutien plus puissant des couches les plus larges de la population de tous les pays du monde.

D’où le développement d’un puissant mouvement des partisans de la paix.

Ce mouvement, qui rassemble dans ses rangs plus de 600 millions d’hommes, s’élargit et grandit, englobant tous les pays du monde et entraînant dans ses rangs des combattants toujours nouveaux contre la menace de guerre.

Le mouvement des partisans de la paix est l’indice évident que les masses populaires prennent en main la défense de la paix, en affirmant leur volonté inébranlable de sauvegarder la paix et de prévenir la guerre.

Cependant, il serait faux et nuisible à la cause de la paix de sous­ estimer le danger de la nouvelle guerre que préparent les puissances impérialistes, États-Unis d’Amérique et Grande­ Bretagne en tête.

Le développement immense des forces du camp de la démocratie et du socialisme ne doit susciter aucune quiétude dans les rangs des vrais combattants de la paix. Ce serait une erreur profonde et impardonnable de croire que la menace de guerre aurait diminué.

L’expérience de l’Histoire montre que plus la cause de la réaction impérialiste est désespérée, plus celle-ci devient furieuse et plus grandit le danger d’aventures militaires.

Seules, la plus grande vigilance des peuples, leur ferme résolution de lutter activement de toutes leurs forces et par tous les moyens pour la paix conduiront à la faillite des projets criminels des fauteurs d’une nouvelle guerre.

Dans cette situation où la menace d’une nouvelle guerre augmente de plus en plus, les Partis communistes et ouvriers ont une grande responsabilité devant l’Histoire.

La lutte pour une paix solide et durable, pour l’organisation et le rassemblement des forces de paix contre les forces de guerre doit être, à l’heure actuelle, au centre de toute l’activité des Partis communistes et des organisations démocratiques.

Pour remplir cette grande et noble mission : sauver l’humanité de la menace d’une nouvelle guerre, les représentants des Partis communistes et ouvriers considèrent comme primordiales les tâches suivantes :

1. Il faut travailler avec encore plus d’opiniâtreté à l’élargissement et à la consolidation organique du mouvement des partisans de la paix en y entraînant des couches toujours nouvelles, en en faisant un mouvement de l’ensemble du peuple. Il faut se préoccuper particulièrement d’entraîner dans le mouvement des partisans de la paix les syndicats, les organisations de femmes, de jeunes, les organisations coopératives, sportives, culturelles et éducatives, religieuses et autres, ainsi que les savants, les écrivains, les journalistes, les intellectuels, les parlementaires et autres personnalités politiques et sociales qui interviennent pour la défense de la paix, contre la guerre.

Aujourd’hui s’impose avec une force particulière la tâche de rassembler tous les partisans honnêtes de la paix, sans distinction de croyances religieuses, d’opinions politiques et d’appartenance de parti, sur la plus large plate-forme de lutte pour la paix, contre la menace d’une nouvelle guerre qui pèse sur l’humanité.

2. Pour continuer à développer le mouvement des partisans de la paix, il est d’une importance décisive que la classe ouvrière participe de plus en plus activement à ce mouvement, qu’elle resserre ses rangs et qu’elle s’unisse.

C’est pourquoi la première tâche des Partis communistes et ouvriers consiste à entraîner dans les rangs des combattants de la paix les couches les plus larges de la classe ouvrière, à créer une unité solide de la classe ouvrière, à organiser des actions communes des divers détachements du prolétariat sur une base commune de lutte pour la paix et l’indépendance nationale de leur pays.3. L’unité de la classe ouvrière ne peut s’obtenir que par une lutte résolue contre les socialistes de droite, diviseurs et désorganisateurs du mouvement ouvrier.

Les socialistes de droite à la Bevin, Attlee, Blum, Guy Mollet, Spaak, Schumacher, Renner, Saragat, et les chefs syndicaux réactionnaires dans le genre de Green, de Carrey, de Deakin, qui font une politique antipopulaire de division, sont les principaux ennemis de l’unité de la classe ouvrière, les complices des fauteurs de guerre et les serviteurs de l’impérialisme ; ils couvrent leur trahison d’une phraséologie cosmopolite pseudo-socialiste. Les Partis communistes et ouvriers doivent, en luttant sans trêve pour la paix, dénoncer quotidiennement les chefs socialistes de droite comme les pires ennemis de la paix.

Il faut développer et consolider par tous les moyens la collaboration et l’unité d’action avec les organisations et les adhérents de base des partis socialistes, soutenir tous les éléments réellement honnêtes dans les rangs de ces partis en leur expliquant combien la politique des dirigeants réactionnaires de droite est pernicieuse.

4. Les Partis communistes et ouvriers doivent opposer à la propagande haineuse des agresseurs, qui s’efforcent de transformer les pays d’Europe et d’Asie en champs de bataille sanglants, la plus large propagande en faveur d’une paix solide et durable entre les peuples, ils doivent dénoncer inlassablement les blocs et les alliances politiques et militaires de caractère agressif (en premier lieu l’Union occidentale et le bloc de l’Atlantique-nord) ; ils doivent expliquer largement qu’une nouvelle guerre apporterait aux peuples des détresses terribles entre toutes et des destructions colossales et que la lutte contre la guerre et la défense de la paix est l’affaire de tous les peuples du monde.

Il faut faire en sorte que la propagande belliciste, que la propagande de la haine raciale et de l’hostilité entre les peuples, faite par les agents de l’impérialisme anglo-américain, se heurte à une condamnation impitoyable de toute l’opinion publique démocratique dans chaque pays.

Il faut faire en sorte qu’aucune entreprise des propagandistes d’une nouvelle guerre ne reste sans riposte de la part des partisans honnêtes de la paix.

5. Recourir largement aux nouvelles formes, efficaces et éprouvées, de lutte de masse pour la paix, telles que les comités de défense de la paix à la ville et à la campagne, l’organisation de pétitions et de protestations, de consultations populaires, qui ont été appliquées dans une ample mesure en France et en Italie.

L’édition et la diffusion de littérature dénonçant les préparatifs de guerre, la collecte de fonds pour soutenir la lutte pour la paix, l’organisation du boycott des films, des journaux, des livres, des revues, des compagnies radiophoniques, des institutions et des personnalités qui font de la propagande en faveur d’une nouvelle guerre, tout cela constitue une tâche des plus importantes pour les Partis communistes et ouvriers.

6. Les Partis communistes et ouvriers des pays capitalistes considèrent de leur devoir de fusionner la lutte pour l’indépendance nationale et la lutte pour la paix ; de dénoncer inlassablement le caractère antinational, le caractère de trahison de la politique des gouvernements bourgeois devenus les commis avoués de l’impérialisme agressif d’Amérique ; d’unir et de rassembler toutes les forces démocratiques patriotiques du pays autour des mots d’ordre d’abolition de l’asservissement ignominieux aux monopoles américains et de retour, à l’extérieur et à l’intérieur, à une politique indépendante répondant aux intérêts nationaux des peuples.

Il faut rassembler les masses populaires les plus larges des pays capitalistes pour défendre les droits et les libertés démocratiques, en leur expliquant sans trêve que la défense de la paix est indissolublement liée à la défense des intérêts vitaux de la classe ouvrière et des masses laborieuses, à la défense de leurs droits économiques et politiques.

Des tâches importantes incombent aux Partis communistes de France, d’Italie, de Grande Bretagne, d’Allemagne occidentale et des autres pays dont les impérialistes américains veulent utiliser les peuples comme chair à canon pour réaliser leurs plans d’agression.

Leur devoir est de développer avec une force accrue la lutte pour la paix, la lutte pour faire échouer les projets criminels des fauteurs de guerre anglo-américains.

7. Les Partis communistes et ouvriers des pays de démocratie populaire et de l’Union Soviétique ont pour tâche, en même temps qu’ils dénoncent les fauteurs de guerre impérialistes et leurs complices, de continuer à consolider le camp de la paix et du socialisme, pour la défense de la paix et de la sécurité des peuples.

8. Les impérialistes anglo-américains réservent un rôle important à la clique nationaliste de Tito qui a pris du service dans les organismes d’espionnage des impérialistes, pour réaliser leurs plans d’agression, en particulier dans l’Europe du centre et du sud­ est.

La défense de la paix et la lutte contre les fauteurs de guerre exigent que l’on continue à dénoncer cette clique, passée dans le camp des pires ennemis de la paix, de la démocratie et du socialisme, dans le camp de l’impérialisme et du fascisme. Il s’est constitué, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, un front organisé de la paix, ayant à sa tête l’Union Soviétique, rempart et champion de la paix dans le monde entier.

L’appel courageux des Partis communistes proclament que jamais les peuples ne feront la guerre au premier pays socialiste du monde, l’Union Soviétique, gagne de plus en plus largement dans les masses populaires des pays capitalistes.

Pendant la guerre contre le fascisme, les Partis communistes ont été à l’avant-garde de la résistance des peuples aux envahisseurs : dans la période d’après guerre, les Partis communistes et ouvriers sont les champions d’avant-garde des intérêts vitaux de leurs peuples, contre une nouvelle guerre.

Rassemblés sous la direction de la classe ouvrière, tous les adversaires d’une nouvelle guerre, le monde du travail, de la science, de la culture, forment un front puissant de la paix, capable de faire échouer les projets criminels des impérialistes. De l’énergie et de l’initiative des Partis communistes dépend, pour beaucoup, l’issue de la lutte gigantesque et toujours plus ardente pour la paix.

Il est possible de faire échouer les plans des fauteurs de guerre. Il dépend avant tout des communistes, combattants d’avant-garde, de faire de cette possibilité une réalité.

Les forces de la démocratie, les forces des partisans de la paix dépassent de beaucoup les forces de la réaction.

Il s’agit maintenant de porter à un degré plus élevé encore la vigilance des peuples à l’égard des fauteurs de guerre, d’organiser et de rassembler les larges masses populaires dans une lutte active pour la défense de la paix, au nom de leur vie et de leur liberté.

[…]

Résolution du Bureau d’information

I

La préparation d’une nouvelle guerre par les impérialistes anglo­ américains, la campagne de la réaction bourgeoise contre les droits démocratiques et les intérêts économiques de la classe ouvrière et des masses populaires imposent l’accentuation de la lutte de la classe ouvrière pour le maintien et la consolidation de la paix, pour l’organisation d’une riposte décidée aux fauteurs de guerre et à la poussée de la réaction impérialiste.

Le gage du succès dans cette lutte, c’est l’unité des rangs de la classe ouvrière.

L’expérience d’après-guerre montre que la politique de division du mouvement ouvrier occupe une des premières places dans l’arsenal des moyens et des procédés tactiques employés par les impérialistes pour déclencher une nouvelle guerre, pour écraser les forces de la démocratie et du socialisme, pour réduire brutalement le niveau de vie des masses populaires.

Au cours de toute l’histoire du mouvement ouvrier international, jamais encore l’unité de la classe ouvrière, aussi bien dans chaque pays qu’à l’échelle mondiale, n’avait eu une importance aussi décisive qu’à l’heure actuelle.

L’unité des rangs de la classe ouvrière est indispensable pour défendre la paix, pour faire échouer les projets criminels des fauteurs de guerre et le complot des impérialistes contre la démocratie et le socialisme, pour empêcher la mise en œuvre de méthodes de domination fascistes, pour opposer une riposte décidée à la campagne du capital monopoliste contre les intérêts vitaux de la classe ouvrière et obtenir l’amélioration de la situation économique des masses laborieuses.

C’est avant tout par le rassemblement des larges masses de la classe ouvrière, indépendamment de l’appartenance politique, de l’affiliation syndicale et des croyances religieuses, qu’on peut réaliser ces tâches.

L’unité à la base, tel est le chemin le plus sûr pour rassembler tous les ouvriers en vue de la défense de la paix et de l’indépendance nationale de leurs pays, en vue de la défense des intérêts économiques et des droits démocratiques des travailleurs.

L’unité de la classe ouvrière peut parfaitement se réaliser en dépit de l’opposition des centres dirigeants des syndicats ou partis qui ont à leur tête des diviseurs et des ennemis de l’unité. La période d’après guerre a été marquée par de grands succès dans la liquidation de la division ouvrière et dans le rassemblement de toutes les forces démocratiques : ces succès se sont traduits par la création de la Fédération syndicale mondiale, de la Fédération démocratique internationale des femmes et de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique, ainsi que par la tenue du Congrès mondial des partisans de la paix.

Les succès de l’unité s’expriment par le renforcement de la C.G.T. en France, par la création d’une Confédération syndicale unique en Italie (C.G.T.I.), par les batailles que livre le prolétariat français et italien.

Dans les pays de démocratie populaire, des succès historiques ont été remportés dans le domaine de l’unité de la classe ouvrière : il s’est créé des partis uniques de la classe ouvrière, des syndicats uniques, des coopératives uniques, des organisations uniques de jeunes, de femmes et autres.

Cette unité de la classe ouvrière a contribué d’une façon décisive à assurer l’essor économique et culturel victorieux des pays de démocratie populaire, à garantir le rôle dirigeant de la classe ouvrière dans l’État et à améliorer radicalement la situation matérielle des masses travailleuses.

Tout cela montre la puissance du courant qui entraîne les masses ouvrières vers l’unité de leurs rangs et les possibilités réelles qui existent pour créer un front uni de la classe ouvrière contre les forces conjuguées de la réaction, depuis les impérialistes américains jusqu’aux socialistes de droite.

Les impérialistes américains et anglais et leurs satellites des pays européens cherchent à disloquer et à désorganiser les forces prolétariennes et populaires en comptant particulièrement sur les socialistes de droite et sur les dirigeants syndicaux réactionnaires. Sur l’ordre direct des impérialistes américains et anglais, les chefs socialistes de droite et les dirigeants réactionnaires des syndicats introduisent d’en haut la division dans les rangs du mouvement ouvrier, cherchent à détruire les organisations uniques de la classe ouvrière qui avaient été créées après la guerre.

Ils ont essayé de faire éclater de l’intérieur la Fédération syndicale mondiale ; ils ont organisé le groupement scissionniste Force ouvrière en France, la prétendue Fédération du travail en Italie ; ils préparent la création d’une centrale syndicale internationale scissionniste.

Dans différents pays, des dirigeants d’organisations catholiques ont fait des tentatives dans le même sens. Une confirmation pleine et entière a été fournie de l’appréciation donnée par la première conférence du Bureau d’information des partis communistes sur l’activité de trahison des chefs socialistes de droite, les pires ennemis de l’unité de la classe ouvrière et les auxiliaires de l’impérialisme.

A l’heure actuelle, les socialistes de droite agissent non seulement en qualité d’agents de la bourgeoisie de leur pays, mais aussi en qualité d’agents de l’impérialisme américain, en transformant les partis sociaux-démocrates des pays européens en partis américains, en instruments directs de l’agression impérialiste des États-Unis.

Dans les pays où les socialistes de droite font partie du gouvernement (Grande Bretagne, France, Autriche, pays scandinaves), ils se font les défenseurs acharnés du « plan Marshall », de l’« Union occidentale », du « Pacte atlantique » et de toutes les autres formes d’expansion américaine. Ces pseudo-socialistes jouent le rôle le plus infâme dans la persécution des organisations ouvrières et démocratiques qui défendent les intérêts des travailleurs.

Engagés de plus en plus dans la voie de la trahison des intérêts de la classe ouvrière, de la démocratie et du socialisme, ayant complètement renié la doctrine marxiste, les socialistes de droite se font maintenant les défenseurs et les propagandistes de l’idéologie de brigandage de l’impérialisme américain.

Leurs théories de « socialisme démocratique », de « troisième force », leurs divagations empreintes de cosmopolitisme sur la nécessité de renoncer à la souveraineté nationale ne sont rien d’autre qu’un camouflage idéologique de l’agression de l’impérialisme américain et anglais.

Le Comité des conférences socialistes internationales (COMISCO), lamentable sou-­produit de la IIe Internationale tombée vivante en putréfaction, est devenu le rendez-vous des pires scissionnistes et des pires désorganisateurs du mouvement ouvrier.

Ce Comité est devenu un centre d’espionnage relevant des services de renseignements anglais et américain.

C’est seulement en luttant énergiquement contre les scissionnistes et les désorganisateurs socialistes de droite du mouvement ouvrier qu’on pourra réaliser l’unité de la classe ouvrière.

II

Le Bureau d’information considère comme une tâche de premier plan, pour les partis communistes, de lutter sans trêve pour rassembler et organiser toutes les forces de la classe ouvrière, pour opposer une riposte puissante aux prétentions effrontées de l’impérialisme américain qui mise sur une nouvelle guerre mondiale, pour mettre ce plan en échec, pour défendre et consolider la paix et la sécurité internationale, pour briser l’offensive du capital monopoliste contre le niveau de vie des masses travailleuses.

Dans la situation internationale actuelle, le premier devoir des partis communistes est d’expliquer que, si la classe ouvrière n’assure pas l’unité de ses rangs, elle se privera de son arme principale pour combattre la menace croissante d’une nouvelle guerre mondiale et l’offensive de la réaction impérialiste contre le niveau de vie des travailleurs.

Tout en menant une lutte implacable et conséquente, en théorie et en pratique, contre les socialistes de droite et les dirigeants syndicaux réactionnaires, tout en les dénonçant sans pitié et en les isolant des masses, les communistes doivent expliquer avec patience et persévérance aux ouvriers sociaux-démocrates de la base toute l’importance de l’unité de la classe ouvrière, les entraîner dans la lutte active pour la paix, le pain et les libertés démocratiques, faire une politique d’actions communes, pour atteindre ces buts.

L’unité dans les actions des différents détachements de la classe ouvrière est une méthode éprouvée pour réaliser son unité.

Les actions communes dans les diverses entreprises, dans des branches entières de production, à l’échelle d’une ville, d’une région, d’un État et à l’échelle internationale mobilisent les larges masses dans la lutte pour leurs besoins les plus immédiats et les plus sensibles, et contribuent ainsi à la réalisation de l’unité permanente des rangs prolétariens.

La réalisation de l’unité d’action de la classe ouvrière à la base peut se traduire par la création de comités de défense de la paix dans les entreprises et dans les administrations, par l’organisation de manifestations de masse contre les fauteurs de guerre, par des actions communes des ouvriers en vue de défendre les droits démocratiques et d’améliorer leur situation économique.

Dans la lutte pour l’unité de la classe ouvrière, il faut accorder une attention particulière aux masses d’ouvriers et de travailleurs catholiques et à leurs organisations, en ne perdant pas de vue que les croyances religieuses ne sont pas un obstacle à l’unité des travailleurs, surtout quand cette unité est indispensable au salut de la paix.

Les actions communes concrètes dans le domaine des revendications économiques, la coordination de la lutte entre les syndicats de classe et les syndicats catholiques, etc. Peuvent être des moyens efficaces pour entraîner les ouvriers catholiques dans le front commun de la lutte pour la paix.La principale tâche des partis communistes de chaque pays capitaliste est de faire tout ce qui dépend d’eux pour assurer l’unité du mouvement syndical.

A l’heure actuelle, il devient de la plus grande importance d’entraîner les ouvriers non syndiqués dans les syndicats et dans la lutte active.

Dans les pays capitalistes, ces non-syndiqués constituent une partie importante du prolétariat.

Si les partis communistes développent comme il se doit leur travail auprès des ouvriers inorganisés, ils pourront remporter des succès sérieux dans la réalisation de l’unité de la classe ouvrière. Le Bureau d’information estime que, sur la base de l’unité ouvrière, il faut établir l’unité nationale de toutes les forces démocratiques, afin de mobiliser les larges masses populaires dans la lutte contre l’impérialisme anglo-américain et la réaction intérieure.

L’activité quotidienne dans les différentes organisations de masse des travailleurs : femmes, jeunes, paysans, groupements coopératifs et autres, prend une importance exceptionnelle.

L’unité du mouvement ouvrier et le rassemblement de toutes les forces démocratiques ne sont pas seulement nécessaires pour mener à bien les tâches quotidiennes et courantes de la classe ouvrière et des masses laborieuses, mais aussi pour résoudre les questions fondamentales posées au prolétariat en tant que classe qui dirige la lutte pour abolir le pouvoir du capital monopoliste et réorganiser la société sur une base socialiste.

En partant des succès obtenus dans le domaine de l’unité du mouvement ouvrier et du rassemblement de toutes les forces démocratiques, il deviendra possible de déployer la lutte dans les pays capitalistes pour la formation de gouvernements qui rassemblent toutes les forces patriotiques opposées à l’asservissement de leur pays par l’impérialisme américain, de gouvernements qui aient une plate-forme de paix solide entre les peuples, qui arrêtent la course aux armements et qui élèvent le niveau de vie des masses laborieuses.

Dans les pays de démocratie populaire, les partis communistes et ouvriers ont pour tâche de consolider encore l’unité de la classe ouvrière déjà réalisée et les syndicats, les coopératives, les organisations de femmes, de jeunes et autres organisations uniques déjà créées.

Le Bureau d’information considère que les succès ultérieurs de la lutte pour l’unité de la classe ouvrière et le rassemblement des forces démocratiques dépendent avant tout de l’amélioration du travail idéologique de chaque Parti communiste et ouvrier et de son travail d’organisation.

Pour les partis communistes et ouvriers, il est d’une extrême importance de dénoncer sur le plan idéologique et de combattre sans pitié les manifestations de tout genre d’opportunisme, de sectarisme et de nationalisme bourgeois, l’infiltration des agents de l’ennemi au sein du Parti.

Les leçons qui découlent de la dénonciation de la clique d’espions Tito-Rankovitch font aux partis communistes et ouvriers une obligation impérieuse d’élever au maximum la vigilance révolutionnaire.

Les agents de la clique Tito apparaissent maintenant comme les pires diviseurs des rangs du mouvement ouvrier et démocratique, accomplissant la volonté des impérialistes américains. C’est pourquoi il faut combattre énergiquement les intrigues de ces agents des impérialistes partout où ils tentent d’agir dans les organisations ouvrières et démocratiques.

La consolidation des partis communistes et ouvriers du point de vue idéologique, politique et sur l’organisation, sur la base des principes du marxisme-léninisme, est la condition essentielle du succès de la classe ouvrière dans sa lutte pour l’unité de ses rangs, pour la paix, pour l’indépendance nationale, pour la démocratie et le socialisme.

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Réquisitoire du procureur – affaire Rajk − 1949

Principaux extraits du réquisitoire du procureur lors du procès dit de l’affaire Rajk, Tribunal populaire, Budapest, 16-24 septembre 1949

Les audiences de l’affaire du complot de Laszlo Rajk et de ses complices ont éveillé, à juste titre, un écho puissant dans notre peuple travailleur, chez nos amis étranger et chez nos ennemis étrangers aussi.

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Ce procès a une très grande importance. Je puis affirmer sans exagérer : ce procès est d’importance internationale. En effet, il faut juger des accusés qui n’ont pas seulement levé la main sur le régime de notre République populaire, sur les grandes conquêtes de notre démocratie, mais qui ont été, dans leur activité de conspirateurs, des instruments, des pantins tirés par les ficelles des impérialistes étrangers, ennemis de notre peuple hongrois qui édifie le socialisme.

Ce ne sont pas simplement Rajk et ses complices qui sont assis, là, au banc des accusés, mais aussi leurs incitateurs étrangers, leurs maîtres impérialistes de Belgrade et de Washington.

Quelle est la caractéristique de ce procès ? Cela n’est pas la première fois, honorable Tribunal du Peuple, que des ennemis acharnés de la démocratie Populaire hongroise sont assis au banc des accusés.

Ennemis acharnés de la démocratie populaires Ferenc Nagy et sa bande de conspirateurs l’avaient été aussi, et le Tribunal du Peuple hongrois a prononcé son verdict contre eux. Ennemi acharné de la démocratie populaire hongroise, Jozsef Mindszenty l’a été aussi et il a reçu également le châtiment qu’il méritait.

Laszlo Rajk et ses complices diffèrent de ces autres ennemis de la République ppulaire que le brasde notre justice démocratique a frappés les années précédentes, entre autres parce qu’ils ont érigé la bassesse et l’hypocrisie en système, parce qu’ils n’ont pas attaqué ouvertement en ennemis, mais furtivement, sous le couvert de l’obscurité, en s’introduisant à la dérobée dans le Parti dirigeant de notre démocratie Populaire et dans l’appareil d’Etat de notre République.

Nous nous trouvons en face de reptiles, de serpents sournois et rampants, d’ennemis plus dangereux et plus odieux que jamais il en fût. Ces ennemis de notre démocratie Populaire que nous avons dévoilés et mis hors d’état de nuire, étaient aussi en collusion avec les impérialistes étrangers et se sont efforcés de renverser notre régime.

Laszlo Rajk et ses complices étaient également les valets, les laquais des impérialistes étrangers; mais ce qui les distingue particulièrement, ce qui caractérise particulièrement ce procès criminel, c’est le fait que la clique dirigeante yougoslave — qui, aujourd’hui, tient sous son joug les héroïques peuples yougoslaves et usurpe le pouvoir en Yougoslavie — Tito et sa bande, y figurent en tant qu’intermédiaires, en tant qu’agents principaux des impérialistes étrangers, en tant que groupe d’assaut de l’impérialisme.

Si nous considérons les résultats de ces débats, il est nécessaire de tenir compte des particularités propres à ce Procès criminel.

Honorable Tribunal du Peuple ! Si nous prenons en considération les données, du procès, nous pouvons constater que chacune des affirmations de l’acte d’accusation, chaque donnée de l’enquête sont entièrement prouvées.

Les dépositions des accusés et des témoin.s les résultats des confrontations ont prouvé dans toute son étendue, ont confirmé l’accusation, ont prouvé entièrement l’acte d’accusation.

Tous ceux qui possèdent encore la moindre parcelle d’impartialité doivent reconnaître qu’au cours du procès, la vérité s’est manifestée plus claire que le jour, par la déposition des accusés, et celle des nombreux témoins, par la comparaison multilatérale de ces dépositions, par les preuves matérielles qui ont figuré à ce procès.

Je dois, sous ce rapport, mettre en relief non seulement le fait que les accusés ont eu pleine liberté pour se défendre et qu’ils se sont défendus, mais aussi que les accusés et les témoins, un par un, ont éclairci indépendamment les uns des autres, des détails, toujours nouveaux, les différents aspects d’un même événement; que les confrontations faites par le Tribunal ont éclairci même les nuances de divergence qui, lors de certaines questions de détail, s’étaient produites çà et là dans les dépositions des accusés.

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Voilà pourquoi nous avons obtenu cette image claire du travail abject de ce complot monté par d’infâmes malfaiteurs; ce fut précisément cela, en premier lieu, qui rendit possible de dégager le véritable ensemble des faits au cours du procès, dans. toute son étendue, conformément à la vérité.

Qu’il me soit permis d’attirer l’attention du Tribunal du Peuple sur le fait, qu’en ce qui concerne par exemple la fameuse entrevue de Rajk et de Rankovitch à Paks, en octobre 1948, cinq personnes ont fait des dépositions : en dehors d’Antal Klein, de György Tarisznya et de Rajk.

Pàlffy et Brankov en ont aussi parlé, mais ils ont fait ressortir chacun des, détails, différents détails que l’un d’eux seulement pouvait connaître et nous devons constater que malgré cela, il n’y avait aucune contradiction, ni au point de vue du temps., ni au point de vue des faits, et ce sont justement ces détails, vus sous tous leurs aspects et leur conformité qui prouvent qu’il s’agit bien de la vérité toute pure.

Qu’il me soit permis d’attirer votre attention également sur le fait que le sujet des négociations secrètes de Rajk et de Rankovitcb à Kelebia, en décembre 1947, fut le même que celui des négociations de Palffy et de Nedelkovitch, lors du Congrès des Partisans à Rome.

Cette conformité prouve qu’il s’agissait d’une conjuration étendue, d’un plan immonde, à la réalisation duquel on avait procédé de plusieurs côtés, d’un projet sur lequel les accusés travaillaient, sur l’ordre de leurs maîtres étrangers, en faisant concorder leur action pendant des années.

Je dois encore constater que Rajk et Brankov, par exemple, exposent d’une manière concordante pour l’essentiel, le soi-disant plan stratégique de Tito et des siens, au sujet de la décomposition intérieure des démocraties populaires, leur opposition à l’Union Soviétique et le rôle joué dans ce plan, par les dirigeants traîtres yougoslaves.

Les divergences de nuances, touchant les détails, dans les dépositions de Rajk et de Brankov, prouvent justement le fait que Brankov, tout comme Rajk, ont appris ces projets indépendamment l’un de l’autre et qu’ils les exposent chacun à travers leur propre état d’esprit.

L’essentiel des deux dépositions con-corde quand même. Il appert des dépositions de tous les deux que les objectifs de la clique de Tito étaient les mêmes avant la résolution connue du Bureau d’Information, qu’après la résolution.

Seuls les méthodes et les moyens changèrent après la résolution du Bureau d’Information qui dévoila Tito et les siens. Dans cet ordre d’idées, j’attire aussi votre attention sur le fait que Pàlffy recevait, par l’intermédiaire de ses propres liaisons, des colonels yougoslaves Lozitch et Jokali, les mêmes ordres que ceux que Rajk recevait indirectement ou directement de Rankovitch.

Et s’il y a eu, dans les dépositions de Palffy et de Rajk, quelques divergences insignifiantes sur les détails — ainsi par exemple sur la date fixée pour le coup d’Etat, ou sur le fait de savoir si Rajk pressa ou ajourna le coup d’Etat — ces divergences ne font que prouver la réalité, la véritable existence de ce complot.

Elles démontrent que Rajk, tout comme Palffy, ont exposé ici au procès, ce qu’ils avaient avaient appris indépendamment l’un de l’autre, par leurs propres liaisons yougoslaves.

Au cours du procès, Honorable Tribunal du Peuple, ce ne sont pas seulement les accusations formulées dans l’acte d’accusation, qui ont été prouvées dans toute leur étendue, mais de nouveaux faits importants ont surgi aussi, faits qui n’étaient apparus ni dans l’acte d’accusation, ni au cours de l’enquête.

Ainsi, par exemple, ce qui était nouveau dans la déposition de Brankov, c’est le fait que Tito et les siens ont poursuivi leur travail de destruction, côte à côte avec les services d’espionnage impérialistes, non seulement dans chacun des pays de démocratie populaire, mais aussi dans les pays capitalistes où ils existe un fort mouvement ouvrier et des Partis Communistes possédant une large influence sur les grandes masses.

Un fait nouveau dans la déposition de Brankov a été aussi la révélation du rôle que Tito et les siens avaient l’intention de donner à Anrtal Ban dans le nouveau gouvernement à créer, après la réalisation du coup d’Etat armé, après l’assassinat des hommes dirigeants de la démocratie hongroise.

Nous nette savions pas jusqu’à présent, Brankov ne l’avoua qu’au procès et, en même temps il dévoila les véritables rapports d’Antal Ban avec les milieux dirigeants yougoslaves actuels.

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Il devint manifeste que Tito et les siens voulaient admettre Antal Ban au nouveau gouvernement hongrois, parce qu’il était un ancien espion de la police yougoslave et qu’ils pouvaient ainsi le tenir en main, tout comme les autres, Rajk et Anton Rob.

Par la déposition de Rajk, toute la politique de Tito et des siens, depuis la fin de la guerre, et même dès avant la fin de la guerre, apparaît sous une lumière nouvelle.

A l’audience, Rajk a exposé, sur la base de ses pourparlers avec Rankovitch à Kelebia, que les dirigeants actuels yougoslaves avaient poursuivi, dès le lendemain de la guerre et même durant la guerre, une politique antisoviétique ; qu’au début, on n’avait destiné à la Yougoslavie qu’un rôle de réserve au cours de cette campagne antisoviétique ; et qu’ils ne prirent le chemin de la politique ouvertement antisoviétique qu’au moment où les forces socialistes portèrent un coup après l’autre aux forces de la réaction dans les démocraties populaires et que l’on ne pouvait plus compter sur l’avènement au pouvoir de la réaction dans ces pays.

Tout cela nous était nouveau et tout cela n’a pu être rédigé d’une façon aussi précise dans l’acte d’accusation, d’après les données de l’enquête (…).

Honorable Tribunal du Peuple, il ne suffit pas de connaître les crimes des accusés pour porter un verdict contre eux. Il faut connaître le contenu, les buts et les dessous politiques de ce complot pour apprécier tout le poids des crimes des accusés (…).

Nous devrions, en effet, mettre au banc d’infâmie non seulement les auteurs directs du crime, mais aussi leurs instigateurs. Il est bien vrai qu’en condamnant Laszlo Rajk et sa bande de conspirateurs, le Tribunal du Peuple hongrois condamne également, dans le sens politique et moral, les traîtres de la Yougoslavie, la bande criminelle des Tito, Rankovitch, Kardelj et Djilas.

L’importance internationale de ce procès consiste précisément en cela, que nous condamnons par la même occasion, les traîtres et les déserteurs yougoslaves de la démocratie et du socialisme.

Nous démasquons leur double jeu, leur perfidie, leurs manigances contre la démocratie et le socialisme, leurs projets et leurs actes assassins. Ce procès a démasqué la clique de Tito, le gros des dirigeants actuels de la Yougoslaie, en tant qu’alliés des impérialistes américains, en tant que vulgaires agents des organisations d’espionnage américains (…).

Ces méthodes de gangster sont autant d’accessoires du programme politique des traîtres yougoslaves. C’est sur ce programme politique que l’audience a jeté une lumière crue.

L’essentiel de ce programme politique était de servir l’impérialisme occidental dans sa lutte contre la démocratie et le socialisme, principalement dans l’Europe du Sud-Est. Rajk et Brankov ont exposé le programme de Tito et de sens gens, au sujet de l’hégémonie yougoslave, et de la Fédération balkanique à organiser, sous la direction de la Yougoslavie ; dans cette fédération d’Etats, le rôle dirigeant de la Yougoslavie aurait servi à dresser graduellement ces pays contre l’Union Sociétique et à les livrer aux impérialistes.

Sur la base de ses négociations avec Rankovitch à Abbazia, Kelebia et Paks, Rajk a brossé un tableau exact et complet de la politique et de la tactique de Tito et de ses gens qui voulaient créer un bloc balkanique antisoviétique à la solde des impérialistes.

La politique de la clique de Tito a connu deux phases. Dans la première, alors dans les pays d’Europe orientale, le sort de la lutte entre la réaction bourgeoise et la démocratie populaire n’était pas encore décidé et qu’on pouvait s’attendre à ce que la réaction ait le dessus, Tito et ses gens prirent une attitude réservée, ils ne montrèrent pas encore leur jeu, ils ne se présentèrent pas encore ouvertement comme la troupe d’assaut antisoviétique de l’impérialisme américain.

Ils n’apparurent comme tels, que dans la deuxième phase du développement de l’Europe Orientale, lorsque les forces de la démocratie et du socialisme eurent déjà remporté dans ces pays une victoire décisive et qu’on ne pouvait plus confier eux troupes vaincues de la réaction ouverte le regroupement des forces politiques antisoviétiques et pro-impérialistes.

Ainsi, jusqu’à la résolution du Bureau d’Information, Tito et ses gens entèrent d’entraver, par des moyens soi-disant pacifiques, l’évolution paisible de la démocratie populaire ; ce n’est que plus tard, qu’ils commencèrent à appliquer des méthodes de terrorisme et de putsch (…).

En prononçant la sentence contre Palffy et Korondy, pensez à leurs prédécesseurs,à leurs modèles qu’ils tâchaient d’imiter, aux officiers de Pronay et aux Ostenburg, les assassins de 1919.

En prononçant la sentence contre Brankov, pensez à Rankovitch, au bourreau dont cet homme était un des agents principaux, pensez aux souffrances des patriotes yougoslaves. En prononçant la sentence contre Szönyi, pensez à ses maîtres, les impérialistes américains qui voulaient faire partager au peuple hongrois le sort, les souffrances et le martyre du peuple grec.

Notre peuple exige la peine de mort pour les traîtres, et moi, en ma qualité de représentant du ministère public, je fais mienne cette exigence. Il faut écraser la tête de la vipère qui veut nous mordre. Il faut défendre les conquêtes de notre démocratie, notre indépendance nationale, notre pacifique travail de construction, contre les traîtres et les assassins.

Il faut prononcer un jugement qui apprenne à chaque espion impérialiste et à chaque traître ce qui l’attend s’il ose lever la main sur notre République populaire. Il n’y a qu’un moyen pour se défendre contre les chiens enragés : les abattre.

Le Tribunal du Peuple, en prononçant sa sentence, doit être conscient de son devoir suprême qui est de défendre le peuple contre la cinquième colonne à la solde des impérialistes. L’intérêt du peuple exige l’application de la peine la plus lourde prescrite par la loi à chacun des accusés.

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La Yougoslavie de Tito dans le camp impérialiste (1950)

(Publié dans la revue du Parti Communiste français Cahiers du communisme, en août 1950)

La campagne en faveur du « communisme » yougoslave bat son plein. Il n’est pas de semaine où quelque nouveau reportage ne chante les louanges de Tito, le vrai, le seul, l’unique chef d’Etat dont puissent se réclamer les « révolutionnaires authentiques ».

L’étoile de Tito, au ciel du socialisme, fait pâlir toutes les constellations. Qu’est-ce que l’Union Soviétique peut représenter, elle qui, d’après les déclarations mêmes de ses dirigeants, en est seulement à la phase du passage au communisme, auprès de la Yougoslavie dont M. Claude Bourdet dit par exemple : « Article premier : la Yougoslavie n’est pas une République populaire. C’est un Etat communiste » ?

Nous assistons donc à cette étrange situation où un système et une idéologie qui seraient les plus dangereux pour les intérêts capitalistes sont portés aux nues dans la presse et dans les déclarations des personnages officiels qui représentent précisément ces intérêts. Pour qui a le moindre bon sens, l’accueil empressé qui est fait à la propagande « titiste », de Franc-Tireur au Figaro, en passant par La Croix, Paris-Presse, France-Soir, etc., constitue déjà la preuve d’une gigantesque mystification. Une mystification semblable à celle de Hitler, que Staline dénonçait en ces termes le 6 novembre 1941 :

« Si ces impérialistes déchaînés et ces pires réactionnaires continuent à se draper dans la toge de « nationalistes » et de « socialistes », ils le font pour tromper le peuple, abuser des naïfs et couvrir du drapeau du « nationalisme » et du « socialisme » leur nature de brigands impérialistes. »

La toge du « communisme national » dans laquelle se drape Tito ne saurait davantage faire illusion. Il y a maintenant plus de deux ans que la résolution du Bureau d’information sur la Yougoslavie formulait le diagnostic du régime établi par Tito et sa clique et donnait une analyse extrêmement précise de la situation en Yougoslavie. La politique extérieure des dirigeants yougoslaves y était déjà caractérisée comme essentiellement antisoviétique. La résolution indiquait que les dirigeants yougoslaves « se sont engagés dans la voie de la division du front unique socialiste contre l’impérialisme, dans-la voie de la trahison de la cause de la solidarité internationale des travailleurs et dans le passage aux positions du nationalisme ». Elle ajoutait, dans un passage capital qu’il n’est pas inutile de citer longuement :

« Les dirigeants yougoslaves s’orientent mal dans la situation internationale et intimidés par le chantage à la menace des impérialistes estiment qu’ils pourraient gagner la bienveillance des Etats impérialistes par des concessions faites à ces Etats, s’entendre avec eux sur l’indépendance de la Yougoslavie et inculquer peu à peu au peuple yougoslave, l’orientation vers ces Etats, c’est-à-dire l’orientation vers le capitalisme. »

« En faisant cela, ils partent tacitement d’une thèse nationaliste bourgeoise bien connue, selon laquelle : « les Etats capitalistes présentent un moindre danger que l’U.R.S.S. pour l’indépendance de la Yougoslavie ».

« Les dirigeants yougoslaves ne comprennent probablement pas ou peut-être font semblant de ne pas comprendre qu’une pareille thèse nationaliste ne peut aboutir qu’à la dégénérescence de la Yougoslavie en une République bourgeoise ordinaire, à la perte de l’indépendance de la Yougoslavie et à sa transformation en une colonie des payé impérialistes. »

L’orientation ainsi définie a été amplement confirmée par les événements de ces deux dernières années. C’est que les tares que l’analyse marxiste avait permis de déceler n’étaient pas seulement le fait d’une politique grossièrement erronée. Elles relevaient, comme la suite l’a démontré, d’une pratique déjà ancienne de la trahison parmi la clique des dirigeants yougoslaves. Mais la résolution du Bureau d’information les contraignit à se démasquer toujours davantage.

C’est en vain que les « idéologues » et propagandistes du « titisme » s’acharnent à édifier le mythe d’une neutralité de Tito, d’une « troisième force yougoslave », qui certes ne se trouverait plus dans le même camp que l’U.R.S.S., les démocraties populaires et le mouvement mondial des combattants de la paix, mais qui ne serait pas non plus dans le camp de l’impérialisme et des forces de guerre. Les faits parlent. Il n’y a pas de neutralité yougoslave. Il n’y a pas de « troisième force titiste ». La Yougoslavie de Tito est bel et bien passée dans le camp américain. Elle est même très exactement à l’avant-garde du dispositif d’agression.

Pour ouvrir les yeux des plus aveugles il y a non seulement le fait que l’attitude des représentants titistes à l’O.N.U. ne se distingue pas de celle des représentants des puissances occidentales ; qu’ils ont été en maintes occasions les porte-parole les plus ardents de l’antisoviétisme à la tribune de Lake-Success ; qu’ils ont été les candidats de Washington au Conseil de Sécurité, où ils ont été élus en violation des règles de l’O.N.U. ; qu’ils ont encore, dernièrement, dans le débat sur la Corée, pris une position identique à celle des Etats-Unis en désignant la Corée du Nord comme l’agresseur, en votant les sommations exigées par Truman, en acceptant par leur présence et leur vote que le Conseil de Sécurité, tel qu’il fonctionne actuellement, joue le rôle d’instrument pur et simple de la politique américaine.

Où et quand les dirigeants yougoslaves ont-ils adopté une attitude « neutraliste » ? Serait-ce par hasard dans l’affaire grecque, où il est prouvé et archi-prouvé qu’ils ont aidé de manière décisive les monarcho-fascistes et leurs maîtres américains. Faut-il rappeler que le 5 juillet 1949, les troupes démocratiques grecques qui défendaient la chaîné frontière du Kaïmatchalan, étaient prises à revers par les troupes monarchistes ?

Or celles-ci ne pouvaient avoir accompli leur mouvement tournant qu’à travers le territoire yougoslave. L’opération avait été précédée par une entrevue entre officiers yougoslaves et officiers monarcho-fascistes, anglais et américains. La commission balkanique de l’O.N.U. a reconnu que les monarcho-fascistes ont « violé » le territoire yougoslave et qu’il y a eu une rencontre entre officiers grecs et yougoslaves au Kaïmatchalan. Mais la trahison est encore allée plus loin, puisque, comme le signalait l’agence Grèce Libre dans un communiqué en date du 16 août 1949 : « Pendant la bataille du Vitsi et au moment où des détachements de l’A.D.G. livraient d’âpres combats, ils essuyèrent d’avant et d’arrière le feu des Yougoslaves. »

D’ailleurs, M. Tsaldaris avait vendu la mèche plusieurs mois à l’avance, en déclarant au début d’avril au correspondant du Daily Mail : « Dans peu de temps, Tito et le roi de Grèce seront des alliés contre la menace bulgaro-kominformiste ». Pour cette gaffe monumentale, Tsaldaris se fit vivement rabrouer par la revue anglaise Time and Tide : « Une proclamation ouverte de Tito qu’il ne sympathise plus avec les insurgés grecs aurait miné les- prétentions du maréchal a être aussi bon communiste que n’importe lequel de ses critiques kominformistes. M. Tsaldaris ne paraît pas avoir compris qu’une telle déclaration ne pourrait qu’aider la propagande du Kominform… » (Voir La Pensée, n° 29.).

Malheureusement les gaffes du genre de celle de M. Tsaldaris, qui permettent de percer à jour les « prétentions » du Maréchal, sont difficiles à éviter. Le correspondant à Athènes du New York Times câblait à son journal, le 21 août dernier : « La fin du conflit grec aura une influence profonde dans les Balkans. L’Albanie sera isolée. La Grèce sera en, position de régulariser ses relations avec la Yougoslavie. L’Autriche espère également y arriver, après que son traité aura finalement été accepté par les Quatre Grands.

Ceci permettra l’extension graduelle d’une ligne, depuis Vienne jusqu’à Athènes. » Inutile de demander pour qui cette « ligne » serait installée. Le même correspondant expliquait tranquillement, le 16 septembre, que les puissances occidentales ont en vue « l’affaiblissement et, éventuellement le changement du régime albanais, la protection de la Yougoslavie et de la Grèce… l’établissement d’un bloc véritablement indépendant (sic), comprenant l’Autriche, la Yougoslavie, l’Albanie et la Grèce ».

On pourrait aisément multiplier de semblables aveux. Citons encore celui de M. John Nuycen, chef de la mission de l’O.E.C.E. en Grèce : « On peut dire que la Grèce constitue l’accès aux Balkans, c’est-à-dire aux pays du rideau de fer. Nous croyons que la porte s’est déjà entrouverte à travers la Yougoslavie. »

Le comportement des Yougoslaves à l’O.N.U., l’affaire grecque éclairent le dessein général de la politique extérieure de la clique Tito. Mais il est encore de nombreux autres indices de la trahison. Les lecteurs des Cahiers ont été largement informés de tout ce qu’ont révélé les procès des agents et espions titistes dans les démocraties populaires : le procès Rajk en Hongrie, le procès Kostov en Bulgarie, celui de Koci Drozé en Albanie, et de leurs complices, ont mis en évidence comme une dimension supplémentaire de la trahison « titiste ».

Comme le dit, à propos du procès de Budapest la résolution du Bureau d’information de novembre 1949 : « C’est pour exécuter la volonté des impérialistes que les traîtres yougoslaves se sont assigné le but de créer, dans les pays de démocratie populaire, des bandes politiques composées d’éléments réactionnaires, nationalistes, cléricaux et fascistes, afin de faire, avec leur appui, des coups d’Etat contre-révolutionnaires dans ces pays, de détacher ces pays de l’Union Soviétique et de tout le camp socialiste et de les soumettre aux forces de l’impérialisme. La clique Tito a fait de Belgrade un centre américain d’espionnage et de propagande anticommuniste. »

La presse bourgeoise a hurlé à l’invraisemblance, à la machination, aux accusations forgées de toutes pièces, aux aveux extorqués, etc. Toute une littérature koestlérienne a refleuri, après que Tito lui-même ait donné le « la ».

Jusqu’au jour où même dans un journal comme Combat, qui avait mené, à l’usage des intellectuels, une campagne acharnée en faveur de Tito, de Rajk, de Kostov et Cie, on a pu lire, sous la plume de M. J. Bloch-Morhange, spécialiste des questions d’espionnage, une démonstration de la culpabilité de Rajk et de ses complices. M. Bloch-Morhange s’appuie sur les documents du procès de Budapest et montre qu’il est impossible de contester la véracité des aveux des accusés.

« Quand Rajk reconnaît, étant étudiant, avoir été arrêté par la police de Budapest à propos d’une affaire de tracts communistes et avoir été relâché en acceptant de se livrer à un, travail d’indicateur, ainsi que le confirme à l’audience le capitaine Boka, ancien attaché à la Préfecture de police de Budapest, il est certain qu’il dit la vérité. »

« Quand il reconnaît, après la guerre d’Espagne, avoir été interné en France dans trois camps, puis libéré pendant l’occupation de la France par l’Allemagne par un commandant allemand, avoir été envoyé en Allemagne, puis rapatrié en Hongrie, il est vraisemblable qu’il dit la vérité…

« Quand Rajk reconnaît avoir rencontré à la fin de l’année 1945 ou au début de 1946, l’officier américain Martar Himmler, il est vraisemblable qu’il dit la vérité. »

« Quand Rajk reconnaît que lorsque l’O.S.S. (Office of Strategic Services) ayant passé la main aux agents de renseignements yougoslaves, on lui rappela qu’on détenait les preuves de sa lâcheté de 1931, il est vraisemblable qu’il dit la vérité », et quelles que soient la thèse particulière de M. J. Bloch-Morhange et sa prudence de langage, il en a assez dit pour édifier les plus sceptiques. Tito et sa clique apparaissent bien comme les hommes à tout faire des services de renseignements des puissances occidentales, comme les hommes du complot et de la guerre.

Leur rôle de provocateurs est encore plus éclatant depuis l’intervention impérialiste américaine en Corée. C’est sur eux que compte Washington pour tenter de laver, le cas échéant, par une généralisation du conflit, l’humiliant échec des troupes de Mac Arthur. Ils multiplient les incidents aux frontières de l’Albanie, de la Bulgarie, de la Hongrie et s’ingénient à tenir prêt un prétexte pour le moment où il plairait à leurs maîtres de Wall-Street de déclencher la troisième guerre mondiale.

L’éditorial du Monde du 15 juillet 1950, décrit assez bien le mécanisme de l’opération :

« Si la Yougoslavie estimait sa sécurité et son indépendance nationale en danger, on croit dans les milieux des Nations Unies que le gouvernement de Belgrade solliciterait l’intervention du Conseil de Sécurité. »

Et Le Monde poursuit :

« Le Conseil de Sécurité serait évidemment amené à adopter vis-à-vis d’elle la même attitude qu’à l’égard de la Corée du Sud et à appliquer les mêmes articles de la Charte. »

Ainsi, que Tito lève le petit doigt et l’on peut être assuré, par tout ce qui a précédé, qu’il le lèverait au commandement de Truman et ceux qui règnent à Washington et font la loi présentement au Conseil de Sécurité se lanceraient dans la plus criminelle des aventures.

L’examen rapide de la politique extérieure des dirigeants yougoslaves est par lui-même probant. Mais ce qu’il nous a révélé est amplement confirmé par l’analyse du régime intérieur et de la situation économique en Yougoslavie.

La « construction du socialisme » reposait sur le plan quinquennal qui a débuté en 1947. A mesure que les mois et les années passent, la faillite du plan devient de plus en plus difficile à dissimuler. Si on veut se donner la peine de, comparer les renseignements sur la planification fournis d’un côté par les démocraties populaires et de l’autre par le gouvernement yougoslave, il n’est pas difficile de voir que les démocraties, populaires fournissent des statistiques claires, cohérentes, honnêtes, faisant état aussi bien des succès obtenus que des difficultés rencontrées.

Du côté yougoslave, au contraire, les renseignements fournis ne permettent absolument pas de dresser un tableau d’ensemble de la situation. Les bulletins de victoire que diffuse généreusement l’agence Tanjug sont incohérents, fragmentaires, contradictoires et ne fournissent absolument aucune base sérieuse de documentation. Par exemple il n’a jamais été donné un renseignement précis sur la production agricole alors que l’on multiplie les chiffres sur les coopératives de production. Pour ce qui est des quantités récoltées, qui sont tout de même l’essentiel, il faut se contenter de la phrase prononcée par Tito dans son discours du 27 avril 1950 devant l’Assemblée nationale : « Dans certaines branches, la production agricole s’est rapprochée du niveau d’avant guerre, et même l’a dépassé dans certains domaines. »

C’est tout, mais c’est déjà assez révélateur. Ce qu’il est impossible de dissimuler, ce sont les difficultés alimentaires toujours insupportables dans un pays essentiellement agricole qui avait autrefois une production excédentaire. Il est reconnu aujourd’hui comme un fait indiscutable que la Yougoslavie est le pays de la sous-alimentation permanente pour la grande majorité des travailleurs.

Sur la production des objets industriels de consommation courante, même mystère, mais là aussi la pénurie est si évidente, si visible qu’elle a été reconnue par tous les journalistes, même les plus favorables à Tito.

Au fond il n’est pas un seul observateur étranger qui ne soit édifié sur cette question du plan quinquennal. Aucun n’a jamais parlé du succès du plan et beaucoup ont ouvertement avoué l’échec complet. Ainsi l’hebdomadaire américain Time, le 30 janvier 1950, dans un article intitulé : « Impression de Belgrade », écrivait : « La vérité concernant le plan, autant qu’on puisse la découvrir, est que les réalisations sont certainement bien en dessous des objectifs visés. » Et M. Alsop, dans le New York Times, écrivait, quelque temps après : « A l’heure actuelle, le gouvernement yougoslave a visiblement grand besoin d’une aide urgente en devises stables pour pallier l’échec du plan quinquennal et atténuer les cruels sacrifices des masses. » (Cité dans Pour une paix durable, 14 mars 1950.)

Il est cependant certains domaines où le plan quinquennal a dépassé les prévisions. Il s’agit précisément de la destruction des forêts. Ce qui est remarquable, c’est que la propagande de Tito n’hésite pas à présenter cela comme un succès économique.

Le bulletin Tanjug, du 3 juillet 1950, écrit :

« L’industrie du bois a exécuté son plan quinquennal en trois ans. M. Cameron, membre de la délégation internationale pour le ravitaillement et l’agriculture, qui séjourne actuellement en Yougoslavie, a dit : l’industrie du bois a exécuté son plan quinquennal en trois ans. Le plan supplémentaire, actuellement en voie d’exécution, est plus important que le plan quinquennal tout entier. »

Nous avons là un exemple typique de l’information titiste. La destruction des forêts, pour l’exportation, est appelée « industrie du bois ». Et ce contrôle des pillages des richesses naturelles de la Yougoslavie est exercé par M. Cameron dont on oublie d’indiquer la nationalité américaine.

En dehors du bois, la Yougoslavie exporte en quantité des matières premières stratégiques réclamées par les Américains. Un communiqué de Radio-Belgrade en date du 18 avril 1950 reconnaissait que : « le quart des exportations globales consiste en plomb, cuivre, antimoine, argent, bauxite, étain, chrome, pyrite, mercure, magnésite et autres minerais ». Ces produits vont d’abord vers les Etats-Unis — les exportations vers l’Amérique ont augmenté de plus de six fois de 1948 à 1950 — mais aussi vers l’Allemagne occidentale, l’Angleterre, l’Italie.

Réciproquement les Américains et aussi les Anglais et les Allemands envoient en Yougoslavie uniquement l’outillage nécessaire pour développer les productions qui leur sont utiles.

En somme quand on examine avec un peu de soin l’économie yougoslave, son caractère fondamental apparaît avec beaucoup de clarté : la Yougoslavie est un pays colonial, sous contrôle américain, et toute son évolution économique est commandée par les intérêts de l’impérialisme américain. Concrètement, qu’est-ce que cela représente ?

1° Du point de vue stratégique, la Yougoslavie doit entretenir une armée nombreuse (environ 30 divisions) toujours disponible pour une attaque contre les démocraties populaires et l’Union Soviétique. Ce petit pays de quinze millions d’habitants, a mobilisé environ un million d’hommes soit dans l’armée régulière, soit dans les forces de police. C’est la plus grande armée dont disposent les Etats-Unis dans le monde. L’économie yougoslave est donc d’abord une économie de guerre qui doit supporter cette charge intérieure extrêmement lourde.

2° Toujours du point de vue stratégique, la Yougoslavie doit augmenter la production de matériaux de guerre dont les Etats-Unis et les pays marshallisés ont besoin. Ceci détermine les secteurs industriels qui bénéficient de crédits et d’investissements étrangers, et dont le développement est assuré pour une certaine période.

3° L’économie yougoslave doit entretenir toute la clique gouvernementale qui tient le pays sous le joug. Tito, en tant que premier chambellan de l’impérialisme américain, a droit à des privilèges spéciaux. Ce sont ses 27 châteaux, ses immenses terrains de chasse et tout ce faste de satrape qui a été maintes fois décrit.

Mais les autres domestiques ont aussi de grands besoins et ils coûtent plus ou moins cher suivant la fonction qu’ils occupent. Les privilégiés du régime, au nombre de 150.000 environ, disposent de soldes élevées, de magasins spéciaux, d’avantages en nature, et surtout de facilités diverses pour monnayer leur influence et spéculer sur la pénurie générale. Tout cela représente aussi une charge écrasante pour le peuple yougoslave.

4° Enfin il ne faut pas oublier les profits capitalistes ordinaires. M. Alsop, dans l’article déjà cité, parle de cela en termes très clairs, qui peuvent toucher le cœur des hommes d’affaires américains : « La Yougoslavie, dit-il, constitue un excellent business qui donnera deux dollars pour chaque dollar investi. » Ceci suppose évidemment des méthodes d’exploitation féroces pour l’ensemble des travailleurs yougoslaves et permet de mieux comprendre et le travail forcé et l’extraordinaire misère d’un peuple tombé sous la domination de semblables aventuriers.

C’est tout cela qui s’appelle en Yougoslavie « la construction du socialisme ».

Les thèmes essentiels de la propagande de Tito à l’usage interne sont les suivants : nous sommes pauvres parce que l’Union Soviétique et les démocraties populaires refusent de nous aider, parce que nous sommes seuls pour construire le socialisme ; nous sommes pauvres parce que nous construisons le socialisme et que cela demande beaucoup de sacrifices, mais plus tard quand le socialisme sera construit, tout ira pour le mieux.

Le chauvinisme et la démagogie ont-ils réussi à tromper le peuple yougoslave ? Sans aucun doute, de même que le peuple allemand avait été aussi trompé par la démagogie de Hitler et de Goebbels. Mais depuis deux ans, les yeux s’ouvrent en Yougoslavie, beaucoup plus vite qu’ils ne s’étaient ouverts en Allemagne parce que les conditions historiques ne sont plus les mêmes. Tito n’a pas la même liberté de manœuvre que Hitler parce que ses maîtres américains sont plus exigeants, parce qu’il a été obligé, pour tromper le peuple yougoslave, de prendre le masque du communisme, de se proclamer disciple de Marx et de Lénine. Tout cela le contraint à une acrobatie de plus en plus difficile où il finira par se casser le cou.

La misère du peuple yougoslave est sans égale dans toute l’Europe et les persécutions policières de plus en plus sévères ne peuvent pas empêcher le mécontentement général de grandir. D’autre part, pour essayer de trouver une base sociale suffisante, Tito est contraint de rétablir le capitalisme privé sous toutes ses formes et ceci encore ne peut manquer de pousser à la révolte les travailleurs qui s’étaient laissé tromper. Ce rétablissement du capitalisme privé, qu’il serait trop long d’analyser ici en détail, s’est opéré en deux temps : d’abord à la campagne, actuellement dans les entreprises industrielles.

A la campagne, l’appui social du régime est maintenant partout la classe des koulaks. Déjà, le 5 août 1949, Tito déclarait : « On ne saurait qualifier de koulaks, les paysans gui ont quinze, vingt hectares ou même plus, s’ils approuvent notre société nouvelle. » En fait, il ne s’agit pas tant de la superficie des terres que du rôle dirigeant donné à la classe des koulaks à la campagne au moyen de ces coopératives de travail où ils sont les maîtres incontestés.

De même que la domination des capitalistes agraires a été organisée au nom de « la socialisation » du travail agricole, de même le retour à l’entreprise privée dans le domaine industriel s’accomplit en ce moment au nom de la démocratie, de « la lutte contre le bureaucratisme ». Le gouvernement de Belgrade appelle cela « la gestion des entreprises par les collectifs ouvriers ».

A ce propos on peut lire dans Tanjug du 29 juin 1950 : « Le maréchal Tito a déclaré hier que cela signifie que les moyens de production d’Etat, usines, mines, chemins de fer, passent graduellement à une forme plus élevée de biens socialistes et que c’est là le chemin qui mène vers le dépérissement des fonctions de l’Etat dans l’économie. » Quand on ajoute que la loi prévoit que « le directeur, (de chaque entreprise) sera nommé par le Conseil d’administration de l’entreprise économique supérieure » on peut comprendre sans être devin qu’il s’agit pour l’Etat d’abandonner aux privilégiés du régime la direction et les profits des entreprises.

La Yougoslavie de Tito est devenue en fait le pays de l’exploitation capitaliste la plus impitoyable, sous là direction d’un appareil policier plus puissant que ne l’était la Gestapo de Hitler.

Que tout cela conduise à brève échéance vers la catastrophe et les aventures guerrières est une certitude mathématique. Il dépend pour une grande part des peuples yougoslaves de conjurer ce terrible danger. Mais il dépend aussi des démocrates, des partisans de la paix du monde entier de faire le barrage, d’empêcher, par une campagne de vérité, Tito et sa clique de faire des dupes et d’accomplir dans une confusion propice le mauvais coup qu’il prépare.

Dire la vérité sur Tito et son régime est devenu un devoir aussi urgent que pouvait l’être à la veille de la deuxième guerre mondiale la dénonciation de Hitler et de ses complices.

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Programme d’action du nouveau gouvernement tchécoslovaque (1948)

10 mars 1948
Discours prononcé par le président du conseil Klement Gottwald
à l’Assemblée Nationale Constituante

Mesdames, Messieurs, Les membres du gouvernement pour les partis socialiste national, populiste et démocrate slovaque ont démissionné le 20 février 1948. Par ce fait fut ouverte la crise gouvernementale.

Le 25 février 1948 le président de la République a accepté la démission des dits membres du gouvernement et a approuvé nos propositions relatives au complètement et à la reconstruction du gouvernement. Par là la crise gouvernementale était dénouée.

Le gouvernement complété et reconstruit se présente aujourd’hui à l’Assemblée Nationale Constituante avec l’exposé de son programme. Par l’approbation de ce’ programme du gouvernement au sein de l’Assemblée Nationale Constituante la solution de la crise gouvernementale sera dénouée également selon la voie parlementaire.

Avant de parler du programme gouvernemental lui-même, je veux dire quelques paroles sur la nature essentielle de la crise que nous avons vécue ces derniers jours. Il faut connaître les racines de la crise ainsi que les buts que suivaient les initiateurs de la crise — il faut que nous les connaissions pour pouvoir éviter la prochaine fois de semblables événements ou pour les empêcher à temps.

Pour cette raison je ne vais pas m’occuper des phénomènes extérieurs de la crise et je vais essayer de pénétrer à la base-même de celle-ci.

Dans la République d’avant Munich une petite poignée de magnats de la grande finance, de la grande industrie et des grosses propriétés foncières gouverna et décida chez nous. Tout le monde le sait à présent, chaque Tchèque et chaque Slovaque.

Dans la Constitution il était inscrit, bien entendu, que le peuple était la source de tout pouvoir — mais dans la réalité le peuple éprouvait lui-même à chaque pas que la source de tout pouvoir était le sac d’argent. En d’autres termes: sous la mantille d’une démocratie parlementaire formelle il y avait dans la République d’avant Munich une hégémonie des grands magnats que étaient puissants grâce à leurs biens.

Cette couche de grands et puissants magnats justifiait son hégémonie entre autres également par la prétention qu’elle seule était capable de diriger notre économie nationale. Les résultats de leur régime économique — des crises économiques périodiques, le chômage constant, d’une part la misère et d’autre part l’accumulation de richesses —ont prouvé que les magnats du grand capital n’étaient pas capables de diriger l’économie en faveur de tous.

Les grands et puissants dirigeants de la République d’avant Munich ont affirmé encore que seuls ils étaient appelés à diriger et administrer d’une manière juste les affaires nationales des Tchèques et des Slovaques ainsi que les affaires d’État de la Tchécoslovaquie. Qu’uniquement sous leur direction nos nations pourraient garantir leur liberté nationale et leur indépendance. Cependant les résultats de l’hégémonie de la grande bourgeoisie étaient justement dans les affaires vitales de la nation et de l’État les plus tragiques, les plus affreux et les plus désastreux.

Pour maintenir son régime de classe et ses privilèges la bourgeoisie tchèque et slovaque s’associa d’abord aux ennemis intérieurs de la République, aux fascistes allemands et hongrois.

Pour les mêmes raisons de classe égoïstes la grande bourgeoisie tchèque et slovaque a capitulé à l’époque de Munich et a refusé l’aide militaire, offerte à la Tchécoslovaquie, par l’Union soviétique.

Et à nouveau dans l’intérêt du sac d’argent et des biens, les magnats tchèques et slovaques ont sacrifié la cause nationale, le 15 mars 1939, ont accepté le protectorat honteux et le détachement de la Slovaquie des pays tchèques et se sont mis complètement et ouvertement au service d’Hitler bien qu’ils aient su que, la victoire remportée, l’Allemagne hitlérienne était décidée à disperser les Tchèques et les Slovaques et à ruiner leur nation.

Ainsi la grande bourgeoisie tchèque et slovaque ne s’est pas montrée en bon administrateur, mais a misérablement trahi notre cause nationale. Ainsi à l’époque des épreuves historiques, les dirigeants tchèques et slovaques avaient été pesés — et s’étaient montrés trop légers.

La connaissance de cette réalité pénétra dans la conscience de la grande partie du peuple tchèque et slovaque déjà à l’époque de l’occupation allemande. Cela s’effectuait d’autant plus vite que tous voyaient : pendant que le peuple s’opposait d’une manière active et passive aux occupants, que les dirigeants collaboraient avec ceux-ci et tiraient leur profit de la guerre allemande et de la misère de la nation.

Pour cette raison il était de plus en plus évident qu’après avoir chassé les occupants allemands, il serait impossible de retourner aux conditions d’avant Munich.

Il devenait de plus en plus évident qu’après les Allemands leurs aides devaient être élimines également du pouvoir politique, et qu’il faudrait saisir aussi la hase de leur pouvoir, cela vent dire les grandes propriétés et les biens accumulés par la longue exploitation du peuple.

Il était donc évident que dans la République libérée le peuple devrait avoir le pouvoir décisif. Non pas sur le papier, mais dans la réalité. Ainsi après la libération de la Tchécoslovaquie par la glorieuse armée soviétique nous avons nationalisé les finances et la grande industrie lourde, nous avons transféré les Allemands et nous avons remis les terres, les banques et les usines, qui leur appartenaient auparavant, non pas aux mains des magnats tchèques et slovaques, mais dans celles des agriculteurs, des ouvriers et des artisans tchèques et slovaques, aux mains de la nation, nous avons éliminé le système policier et bureaucratique et par l’institution des comités nationaux nous avons rendu populaire l’administration publique, nous n’avons pas permis la rénovation des partis politiques réactionnaires d’avant Munich qui avaient été les instruments politiques directs de la grande bourgeoisie tchèque et slovaque, nous avons créé le gouvernement du Front National qui devait être l’organe exécutif de l’union des ouvriers, des agriculteurs, des artisans et des intellectuels.

Par ces faits la classe sociale. qui avait régné auparavant, était vraiment éliminée du pouvoir politique décisif et touchée à son point le plus vulnérable. dans le domaine de ses biens. Et dans la nouvelle République populaire et démocratique on commença réaliser le principe que le peuple était la source de tout le pouvoir.

Cependant le peuple fut généreux à l’égard de ses anciens tenants du pouvoir. Il ne nationalisa leurs biens que partiellement et il garantit une indemnité pour ces biens nationalisés. Il laissa en des mains privées beaucoup d’entreprises industrielles et autres et la nationalisation n’intervint point dans les domaines du commerce intérieur en gros ainsi que dans celui de l’exportation et de l’importation.

Il resta donc aux capitalistes la possibilité de gagner, de commercer et d’accumuler des profits. Et les capitalistes en profitèrent pleinement. Ils se jetèrent, en premier lieu, sur des branches qui étaient au point de vue du profit les plus lucratives et dans cette ruée vers le profit ils ne se souciaient guère de la loi, de la moralité et de la pureté de leurs mains.

Le peuple voit ces faits très clairement de la manière suivante : à l’époque de la réforme monétaire, à la fin de 1945, tout le monde commença formellement avec 500 couronnes. A présent beaucoup de capitalistes possèdent des millions et des millions au comptant. Il est évident qu’ils ne pouvaient pas prendre possession de cet argent par leur propre travail honnête, mais par l’exploitation malhonnête et par le marché noir.

Le résultat de cette « évolution » est donc que la base financière de la bourgeoisie, diminuée et affaiblie par la nationalisation, commença de nouveau à s’élargir et à se renforcer.

Mais ce n’était pas la seule conséquence. Nous avons laissé, après la libération, aux anciens magnats et dirigeants tous les droits civiques et politiques. Nous étions témoins que le jugement des traîtres et des collaborateurs tournait en farce ridicule et blessait le sentiment de la justice et de la morale de notre peuple. Nous étions aussi témoins que les traîtres et les collaborateurs étaient libérés tout d’un coup et que les enquêtes menées contre eux étaient arrêtés, que seulement un nombre insignifiant était puni et le plus souvent avec beaucoup d indulgence.

Il n’est pas étonnant que très vite ils aient repris de l’audace. Ils ont profité pleinement ou plutôt abusé de leurs droits politiques qui leur avaient été généreusement laissés, lls sont entrés eux-mêmes ou ont envoyé leurs agents dans les partis politiques légaux et dans les organisations et institutions légales.

Ils ont délégué aux postes dirigeants de ces partis et organisations leurs gens ou se sont imposés eux-mêmes, et ils dirigeaient leurs travaux en coulisse, de cercles secrets et illégaux. A voir la conduite de quelques partis de l’ancien Front National au sein du gouvernement, au parlement, dans les comités nationaux, dans les organisations syndicales et autres, dans la presse, aux assemblées et en général dans la vie publique — à observer cela, on pouvait suivre dans ces partis les progrès de l’infection réactionnaire et comment finalement ils devenaient complètement les instruments de la réaction.

De cette « évolution » ressort le fait qu’après la révolution de Mai 1945, la grande bourgeoisie, éliminée du pouvoir politique, s’est renforcée dans le domaine politique, que son influence a atteint le gouvernement et que cette influence ne pouvait être autre que réactionnaire.

En Mai 1945 nous avons obligé la réaction à passer la porte des délibérations gouvernementales, en février 1948 il était clair qu’elle était revenue par la fenêtre.

Voilà donc l’arrière-plan économique, de classe et des positions du pouvoir politique de la crise gouvernementale de février.

La réaction qui avait mésusé de ses positions économiques pour l’acquisition de nouvelles richesses et qui s’était acquis plusieurs partis de l’ancien Front National dans une mesure telle qu’elle pénétra grâce à leur aide directement dans le gouvernement — cette réaction décida à porter un coup général contre le régime populaire et démocratique.

Le but immédiat de la réaction était de changer dans le gouvernement et dans l’État entier la proportion des forces avant les élections parce qu’elle avait peur d’une défaite au cours des élections.

Le but de la réaction était de renverser complètement le régime populaire et démocratique, de prendre au peuple tout ce que la libération et la Révolution nationale lui avaient apporté, de rendre aux anciens propriétaires tout ce qui était nationalisé et d’imposer de nouveau l’hégémonie illimitée des grands et puissants magnats. Dans le domaine de la politique étrangère, la réaction s’efforça de nous éloigner de l’Union soviétique et des autres alliés et de rapprocher de nouveau la République de ceux qui avaient cause Munich.

En bref, sous une forme ou sous une autre devait se répéter l’année 1920 qui signifia la fin des conquêtes que notre peuple avait acquises après la liquidation de la Monarchie austro-hongroise après la première guerre mondiale.

Que personne ne se trompe si les initiateurs réactionnaires de la crise gouvernementale n’ont pas parle ouvertement de ces. buts finaux. Que personne ne se laisse tromper si ces gens de temps en temps ont même répété que, par exemple, ils n’avaient pas l’intention d’abolir la nationalisation, que l’alliance avec l’Union soviétique était en dehors de toute discussion et ainsi de suite. C’est le procédé de chaque contre-révolution.

La contre-révolution ne parle point de ses buts finaux et ne révèle ses cartes que progressivement.

La contre-révolution veut toujours, en premier lieu, le renversement des forces du pouvoir en sa faveur, il ne s’agit pour elle que du pouvoir. S’emparer — cela signifie une victoire totale.

Par là elle retrouve la liberté de mener jusqu’à leur terme tous ses plans contre-révolutionnaires. Il en était de même dans le cas tchécoslovaque. D’ailleurs le prétexte lui-même, lequel les réactionnaires avaient provoqué la crise gouvernementale, jette une lueur claire sur leurs buts visant au pouvoir et qui ont une grande envergure.

L’aspect extérieur faisait entrevoir le déplacement de huit officiers du Corps de la Sûreté Nationale. Ces messieurs faisaient leurs comptes de cette façon-ci: placer à nouveau le Corps de la Sûreté Nationale sous le contrôle des réactionnaires et sous le commandement réactionnaire, et par conséquent avoir la possibilité d’utiliser ce corps contre le peuple —comme il en était à l’époque d’avant Munich — cela signifie avoir en mains tous les atouts et avoir la possibilité de jouer avec le peuple d’une manière analogue à celle qu’avait employée en 1920 le bien connu Jan Cerny, l’ami intime de Heinold.

Bref, par leurs attaques mal conçues, dirigées contre le Corps de la Sûreté Nationale, ces messieurs avaient révélé déjà d’avance une partie de leurs plans réactionnaires. D’ailleurs c’était justement notre peuple qui ne se laissait pas tromper, par aucune manœuvre, détour ou prétexte de la réaction.

Le peuple devina ses intentions et buts cachés, non seulement au moment où la réaction mit tout sur une seule carte et provoqua la crise gouvernementale, mais bien avant. Le peuple avait déjà plus qu’assez de tout ce que la réaction tramait depuis de longs mois déjà.

La crise gouvernementale, provoquée par la réaction, n’était qu’une goutte qui faisait déborder la coupe déjà pleine de la patience du peuple. Et ce ne furent pas seulement nos travailleurs des villes, mais en même temps nos travailleurs des campagnes.

Le peuple se rendit compte, dans son immense majorité, qu’il ne s’agissait pas dans le gouvernement de quelques petits conflits de coalition dans le but de conquérir des postes de ministres et des avantages matériels, de conflits qui étaient si typiques dans les gouvernements de coalition d’avant Munich.

Le peuple voyait clairement, dans sa grande majorité, qu’il s’agissait ici d’un dangereux essai de renverser le régime populaire et démocratique et de ruiner tout ce que la libération avait apporté à notre peuple.

Pour cette raison se manifesta cette tempête élémentaire de la colère et de l’opposition populaires qui du 20 au 25 février 1948 traversa toutes la République de la Forêt de Bohême jusqu’aux Tatras et qui dispersa les sombres plans de la réaction comme un château de cartes.

Je n’exagère pas, si je dis, que nos masses laborieuse des villes et de la campagne ont passé dans ces jours cri-tiques un nouvel examen de maturité politique et qu’elles se sont avérées magnifiquement, même à merveille, dans cet examen.

J’estime de mon devoir d’exprimer également de cette tribune de l’Assemblée Nationale Constituante ma grande admiration et mes remerciements à nos travailleurs des villes et de la campagne et à leurs véritables représentants politiques, pour leur attitude décidée et vraiment digne d’hommes d’État au cours de cette crise. Vous, les millions et millions de simples citoyens dans les villes et dans les villages, vous avez sauvé notre pays d’une nouvelle défaite auprès de Lipany et par là également d’une nouvelle bataille de la Montagne Blanche.

L’unité actuelle des magnats fut brisée et ce sont maintenant les successeurs des partisans du maître Jean Hus, de Jean de Trocnov, de Procope le Chauve et de Rohac de Duba qui assumeront la parole décisive dans toutes les questions nationales et relatives à l’État.

C’est ainsi qu’à la suite de l’attitude trop voyante et impertinente de la contre-révolution, grâce à la promptitude et à la vigilance de notre peuple — et particulièrement grâce à la vigilance et à la clairvoyance de son plus grand parti, le parti Communiste de Tchécoslovaquie, — le putsch contre-révolutionnaire de la réaction fut étouffé dans son germe.

Au moment où l’on nous a communiqué la démission des membres du gouvernement, représentant les dits partis, nous avons déclaré clairement et sans équivoque à l’adresse die tous: premièrement le retour des membres du gouvernement, qui avaient démissionné, était impossible, deuxièmement il était impossible de négocier dans le but de compléter et de refaire le gouvernement avec les cliques, qui se représentaient comme les dirigeants légitimes des partis de la confiance desquels elles avaient si grossièrement abusé.

Nous avons dit troisièmement que nous allons négocier pour compléter et reconstituer le gouvernement avec les éléments des partis de l’ancien Front National qui sont restés fidèles à l’esprit et au programme originaux du Front National.

Et finalement nous avons demandé que le gouvernement comprenne également les représentants d’une organisation aussi importante que Mouvement Syndical Révolutionnaire.

Et c’est justement sur cette base que le gouvernement a été complété et reconstitué. Le gouvernement, complété et reconstitué, est le gouvernement du Front National renouvelé. Les représentants de tous les partis politiques renouvelés ainsi que ceux de notre plus grande organisation, du Mouvement Syndical Révolutionnaire, participent directement au gouvernement.

Dans ce sens le gouvernement du Front National renouvelé est l’organe exécutif de l’union des ouvriers, des agriculteurs, des artisans et des intellectuels. Et par là nous retournons au sens et à l’esprit originaux du Front National tels que ceux-ci s’étaient formés dans la Résistance, lors du Soulèvement slovaque et de la Révolution de Prague et dans les jours de la glorieuse libération.

Le gouvernement a été complété et reconstitué d’ manière strictement constitutionnelle, démocratique et parlementaire. Quiconque a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre doit reconnaître ces faits. La Constitution et l’usage exigent que le président de la République nomme sur la proposition du président du Conseil les nouveaux membres du gouvernement pour remplacer ceux qui ont démissionné. Ces conditions ont été remplies.

La Constitution exige encore que chaque gouvernement, par suite également le gouvernement actuel, jouisse de la confiance du parlement. Le gouvernement actuel du Front National renouvelé sollicite maintenant cette confiance de l’Assemblée Nationale Constituante. C’est à vous d’accorder ou de refuser cette confiance au gouvernement. Je pense que la plus grande partie des membres de ce corps illustre accordera sa confiance au gouvernement actuel.

Il l’accordera d’autant plus qu’il va juger d’une manière équitable son programme. Mais il paraît toutefois nécessaire d’adresser quelques paroles aux « défenseurs » actuels de la constitutionnalité tchécoslovaque dans notre pays et à l’étranger. Ces gens-là se lamentent à présent sous prétexte que la Constitution » tchécoslovaque a été violée. Mais où étaient tous ces gens-là, lorsqu’en 1939 se déroula la tragédie de Munich?

Qu’est-ce que signifia Munich du point de vue de la constitutionnalité tchécoslovaque? Munich signifia le mépris le plus brutal de la Constitution tchécoslovaque.

Et à l’époque de Munich les éléments étrangers ainsi que ceux du pays avaient foulé la Constitution tchécoslovaque sans aucun égard. La Constitution tchécoslovaque formule clairement que les changements territoriaux dans la République ne peuvent être effectués qu’avec l’accord expressif de l’Assemblée Nationale. Les hommes de Munich étrangers et tchécoslovaques le savaient bien.

Et qui donc demanda à l’Assemblée Nationale Constituante ce qu’elle pensait de la décision dictée à Munich? Personne! L’écartèlement, la mutilation et la paralysie de la République étaient effectués par les magnats étrangers et indigènes sans aucun égard envers la Constitution tchécoslovaque.

Nous voudrions conseiller à ces gens-là ou à leurs successeurs lorsqu’ils se plaignent aujourd’hui de la prétendue violation de la Constitution : dans la maison du pendu ne parle pas de la corde!

Je passe maintenant aux questions du programme gouvernemental du Front National renouvelé. Vu le fait que la période de l’Assemblée Nationale Constituante se rapproche de sa fin, le programme du gouvernement est lié également à cette limite.

Il est possible de répartir le programme gouvernemental en trois points : le gouvernement veut premièrement réaliser les parties les plus importantes du programme gouvernemental de juillet 1946 qui n’étaient pas encore remplies jusqu’à présent.

Le gouvernement veut deuxièmement réaliser les revendications qui étaient formulées par le Congrès national des Conseils d’entreprise et des organisations syndicales le 22 février 1948 ainsi que par le Congrès des Commissions Agricoles les 28 et 29 février 1948.

Le gouvernement doit réaliser troisièmement les revendications qui découlent de la liquidation du putsch réactionnaire dirigé contre le gouvernement en février 1948. Si nous jugeons objectivement l’évolution de notre économie depuis les élections en 1946, il faut se rendre compte de sa tendance progressive.

Lors de la mise au point du plan économique biennal nos adversaires prédisaient son effondrement. Il n’en était rien. Le plan économique fut accompli au cours de la première année du plan biennal à 100,9 %, en janvier 1948 le plan fut accompli à 103,6 % et les chiffres préalables pour le mois de février 1948 montrent qu’au cours de ce mois de la crise gouvernementale le plan ne fut pas seul: ruent accompli mais également dépassé.

Nous avons terminé, dans la plus grande partie, le repeuplement de nos régions frontières et nous avons assuré ainsi la possibilité d’une nouvelle existence à des centaines de milliers de Tchèques et de Slovaques, d’ouvriers, d’agriculteurs, d’artisans et d’intellectuels.

Nous avons abordé la révision de la première réforme agraire et nous présentons ainsi aux agriculteurs, qui travaillent eux-mêmes sur le sol, des centaines de milliers d’hectares de terres.

Nous avons maintenu, en général, l’équilibre entre les prix et les salaires, nous avons stabilisé notre monnaie et nous avons évité l’inflation. En 1947 notre commerce extérieur a augmenté dans une mesure considérable et son bilan était équilibré. Dans le domaine de la politique sociale nous avons, au cours des 18 derniers mois, réalisé en faveur du peuple plus qu’au cours des 20 années qui ont précédé la guerre.

En un mot, la production et le commerce intérieur et extérieur ont augmenté et par là — bien que lentement — a augmenté également le niveau de vie de notre peuple.

La sécheresse de l’été passé et la mauvaise récolte qui en découle, constituent une grave atteinte à notre économie. Nous étions obligés de diminuer, par suite de la mauvaise récolte, les rations de quelques denrées, nous sommes obligés d’importer une plus grande quantité de diverses denrées de l’étranger. Je considère comme mon devoir d’exprimer de nouveau notre reconnaissance à l’Union soviétique et, en particulier, au Généralissime Staline, pour l’aide qu’il nous a fournie par la livraison extraordinaire de 600 000 tonnes de blé et de fourrage.

Mais pour pouvoir assurer le ravitaillement, par un accroissement des importations, il nous faut augmenter nos exportations de produits industriels, entre autres de produits d’une large consommation, dont le marché intérieur se voit par conséquent diminué. Nous avons compensé, au moins partiellement, les dommages, causés aux agriculteurs par la sécheresse, ce qu’on n avait encore jamais fait. Nous avons donné aux agriculteurs des allocations extraordinaires pour leurs produits agricoles et aux agriculteurs les plus endommagés nous avons fourni une aide financière directe. Bref, même une catastrophe telle que la sécheresse de l’été passé, n’a pas su déséquilibrer notre économie nationale.

Néanmoins nous aurions pu être beaucoup plus avancés dans la consolidation et l’épanouissement de notre économie et dans l’augmentation progressive du niveau de vie du peuple. Nous aurions pu surmonter plus vite et avec: moins de difficultés la mauvaise récolte causée par la sécheresse.

L’activité freinante de la réaction au gouvernement et dans tout l’organisme économique et administratif plaçait des obstacles sur notre route et rendit plus difficile notre marche en avant. Je ne veux pas vous fatiguer avec un long compte rendu de tout ce que ces messieurs ont à cet égard sur la conscience.

Il suffit que j souligne qu’une partie considérable du programme gouvernemental, approuvé par cette Assemblée Nationale Constituante en juillet 1946, attend encore sa réalisation. Mais je suis pleinement convaincu que nous allons atteindre au moins dans les secteurs principaux les buts que nous avons manqués jusqu’à présent.

Quels points du programme devons-nous donc accomplir au cours de la période qui reste à l’Assemblée Nationale Constituante avant les élections, de ce programme qui avait été approuvé par ce corps illustre en 1946 et qui n’est pas encore réalisé? Je vais mentionner seulement les choses principales et les plus importantes.

Nous pensons qu’il est indispensable de donner à la République une Constitution nouvelle. Je souligne une Constitution nouvelle, dans l’esprit de la proclamation de programme gouvernemental du 8 juillet 1946. Une Constitution qui va fixer toutes les conquêtes du peuple après la libération et qui en même temps ne constituera pas un frein pour notr future marche en avant, sur la voie vers le socialisme.

Quant à l’expression constitutionnelle des relations de nos peuples fraternels, tchèque et slovaque, nous insistons sur le programme gouvernemental de Kosice, sur la Magna Charta slovaque, en tenant compte des expériences pratiques acquises depuis la libération.

Quant à la propriété privée de nos masses laborieuses dans les villes et à la campagne, nous insistons sur le fait que la Constitution doit garantir aux agriculteurs la propriété privée du sol jusqu’à la contenance de 50 ha, aux petits et moyens entrepreneurs dans les autres secteurs, la Constitution garantira la propriété privée des entreprises employant jusqu’à 50 travailleurs, excepté les branches dont la nationalisation complète avait déjà été ou sera encore réalisée par une loi spéciale de la nouvelle Constitution.

Outre la grande oeuvre de la nouvelle Constitution nous ferons entrer en vigueur, encore avant les élections, la loi sur l’assurance nationale, unique dans le monde entier. L’assurance nationale du revenu garantit toutes les couches travailleuses de la nation et leurs familles — ouvriers, agriculteurs, artisans et intellectuels — pour le cas d’invalidité et de vieillesse ainsi que pour le cas du décès du père nourricier de la famille. Les allocations de vieillesse seront augmentées.

Les agriculteurs et les artisans, faibles au point de vue social ou mutilés, recevront un revenu social. L’assurance nationale de maladie égalisera les différences actuelles entre les revendications des ouvriers et apportera d’autres améliorations considérables et sera élargie également aux travailleurs indépendants – aux agriculteurs, artisans et professions libres.

Dans le domaine des terres, nous avons l’intention de mettre sur pied le remaniement de la loi sur la révision de la première réforme agraire, notamment afin que les terres des propriétaires des domaines résiduels puissent être, en cas de nécessité, attribuées aux agriculteurs dans une plus grande mesure que jusqu’à présent.

Simultanément il est nécessaire de faire entrer en vigueur la loi sur l’aménagement durable de la propriété des terres. Cette loi doit rendre possible l’achat des terres comprenant plus de 50 ha, et qui se trouvent dans des mains privées, et la distribution de ces terres aux agriculteurs qui travaillent sur leurs terres.

Une autre aide à nos agriculteurs sera apportée par la nouvelle modification de l’impôt agricole qui libérera totalement des impôts une partie des petits agriculteurs et qui allégera pour l’autre partie des petits et moyens cultivateurs le fardeau des impôts.

Un autre acte important en faveur des cultivateurs sera la loi sur le crédit agricole, qui permettra de recevoir un crédit à bon marché sans conditions d’usure. Nous voulons introduire pour nos artisans un impôt artisanal unifié qui d’une part diminuera ce fardeau, d’autre part simplifiera toute la manipulation fiscale.

Et comme pour les agriculteurs, nous voulons réaliser pour nos artisans une loi sur le crédit artisanal qui une fois pour toutes libérerait les artisans des usuriers. Dans le domaine de l’éducation nationale nous voulons mettre sur pied, encore au cours de cette période, la loi scolaire, depuis longtemps attendue, qui posera les bases de l’école unifiée.

Je répète que je ne parle dans cette proclamation que des points principaux et les plus importants, à l’accomplissement desquels nous nous sommes engagés par le programme gouvernemental de juillet 1946 et dont la réalisation n’avait pas encore été effectuée. Outre les questions mentionnées, il y en a toute une série d’autres que nous allons nous efforcer de résoudre.

Quelle tâche découle pour le gouvernement et l’Assemblée Nationale Constituante des résolutions prises par les deux Congrès mémorables de février : le Congrès des Conseils d’entreprise et des organisations syndicales et le Congrès des Commissions Agricoles?

Quant aux questions agricoles, ces résolutions s’accordent en général avec le programme antérieur du gouvernement. Quant aux questions industrielles, du commerce intérieur en gros ainsi que de l’importation et de l’exportation, ce sont des questions nouvelles et le gouvernement ainsi que l’Assemblée Nationale Constituante doit formuler son point de vue.

Je pense que ce point de vue peut être seulement positif. Sans vouloir entrer dans les détails, je veux souligner que jusqu’aux élections doivent être encore réalisées:

– L’organisation nationale de tout le commerce intérieur en gros. Organisation nationale de l’importation et de l’exportation.

– La nationalisation des entreprises capitalistes dans tous les secteurs qui comprennent plus de 50 employés, certains secteurs auxquels le public porte un intérêt considérable e doivent être nationalisés complètement.

Cette mesure est justifiée notamment par des considérations concernant l’économie nationale. Par là des valeurs de dizaines de milliards qui jusqu’à présent ont été soustraites au revenu national et employés abusivement très souvent à des fins anti-nationales, doivent être conservées pour la nation, pour la collectivité.

Cette mesure est indispensable en même temps pour des raisons concernant la politique d’État. Les secteurs qui seront encore touchés par la nationalisation ou éventuellement par l’étatisation étaient et sont le foyer de conspiration dirigée contre l’Etat et ce sont eux qui sont à l’origine de la crise gouvernementale dénouée, de février.

Et il faut arracher ces racines de conspiration dirigées contre le peuple et contre l’État. Et elles seront arrachées!

Finalement il nous faut faire ressortir également les conséquences politiques de la crise de février.

J’ai déjà mentionné que quelques partis de l’ancien Front National se trouvaient entièrement sous l’influence de la réaction et sont devenus ses instruments. J’ai dit que le gouvernement complété et reconstitué, constitue l’expression du Front National renouvelé.

Il faut encore ajouter que seuls les partis politiques renouvelés et les organisations se trouvant en dehors des partis peuvent faire partie du Front National renouvelé.

Il est indispensable que les agents de la réaction soient éliminés de ces partis et de ces organisations.

Nous avons le devoir envers notre peuple dans les villes et dans la campagne d’effectuer ces tâches. Nous le devons également à la nation et à la République. Nous sommes obligés de le faire si nous voulons garantir l’évolution tranquille et libre ainsi que l’indépendance de notre République.

Cette épuration de notre vie publique s’effectue déjà. Les comités d’action du Front National, d’origine spontanée, la réalisent. Cette action ne doit pas avoir le caractère d’une vengeance politique et d’autant moins celui d’une action par laquelle se règlent des comptes personnels.

Le comité d’action central du Front National a émis des directives claires dans ce sens et le gouvernement l’appuiera dans ces efforts pour en surveiller l’application.

Au cours d’une telle action il est impossible d’éviter d’avance certains excès et malentendus. Je déclare formellement que dans la mesure où ils se sont manifestés, une réparation équitable sera offerte. Mais je déclare avec la même autorité: nous ne nous arrêterons pas au milieu de la route!

Les agents de la réaction qui avaient pénétré dans les postes dirigeants de notre vie publique doivent être éliminés et leur pénétration réitérée doit être empêchée. Notre peuple ne veut pas que le mois de février 1948 se répète encore une fois au bout de quelques mois.

La tempère de février a éclairci également l’horizon de notre politique étrangère. Nos réactionnaires, abusant de la liberté de parole et de manifestation, se sont permis dans ce sens des actes qui ont vraiment dépassé toutes les li-mites. Par les provocations systématiques, dirigé contre nos alliés, ils ont miné notre position dans le domaine de la politique étrangère et ils ont menacé ainsi la sécurité et même les bases de l’existence de la République. Ces menées ont pris fin maintenant.

Nous avons mis un terme à l’illusion que la République, au point de vue de la politique étrangère, est assise entre deux chaises. Nous disons à l’adresse de monde que la Tchécoslovaquie est et reste un membre fidèle et digne de cofiance de !a famille slave et qu’elle se considère comme alliée des autres pays de démocratie populaire.

Cette attitude n’exclue point le fait que nous voulons faire tout ce qui est en notre pouvoir, pour conserver de bonnes relations avec tous les autres Etats ce qui, bien entendu, doit se fonder sur la réciprocité. Nous ne désirons rien d’autre de leur part que des rapports commerciaux honnêtes et point d’immixtion dans nos affaires intérieures. Je pense que ce souhait est assez modeste!

Messieurs, Mesdames ! Le gouvernement complété et reconstitué du Front National renouvelé se présente à ce corps illustre pour lui soumettre son programme et sollicite votre confiance.

Quelle est la confiance du peuple envers ce gouvernement, on a pu en juger en ces jours mouvementés de février, notamment le 22 février au Congrès des Conseils d’entreprise et des organisations syndicales et les 28 et 29 février 1948 au Congrès des Agriculteurs.

Ce peuple a manifesté clairement qu’il voulait que finalement et une fois pour toutes entre dans la réalité ce principe que tout pouvoir dans cet État appartient à lui, au peuple. Vous êtes les représentants du peuple, vous connaissez à présent sa volonté. Faites donc tout pour que la volonté du peuple soit réalisée. Et le peuple vous en saura gré.  

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SED : Nous réussissons l’unité (1947)

Nous nous tenons mutuellement fermement les mains… Nous réussissons l’unité !

Camarades ! Une année de dure labeur s’est terminée. La nouvelle année commence avec des tâches encore plus grandes !

L’année 1946 rentrera dans l’histoire du mouvement ouvrier comme le début de l’unité organisationnelle. Dans la zone Est de l’Allemagne, le Parti Social-Démocrate et le Parti Communiste se sont unifiés en Parti Socialiste de l’Unité !

Les forces anti-ouvrières internationales n’ont pas réussi à empêcher l’unification complète à Berlin. Malgré tout, la base de l’édifice de l’unité a été posée.

L’unité du mouvement ouvrier a fait de grands progrès dans beaucoup de pays. Le mouvement continuera lors de cette nouvelle année, car les intérêts vitaux des masses travailleuses exige l’unité de manière impérative.

Depuis le 11 juin 1945 où ont été autorisés les partis politiques à Berlin, nous luttons sur la base d’un programme politique clair et pratique. Notre Parti a commencé dès le début sur la base des conceptions suivantes : le développement pacifique de l’Allemagne n’est pas assuré tant que les junkers et les messieurs monopolistes va-t-en-guerre ne se sont pas vus arracher leur pouvoir.

L’ordre démocratique ne peut pas être obtenu et assuré, tant qu’une poignée de capitalistes monopolistes contrôlent les postes de direction économiques et financier et peuvent déterminer ce qui est produit et en quelle quantité.

Nous avons exigé et réalisé, dans la zone contrôlée par l’Union Soviétique, l’expropriation des junkers et la répartition de leurs terres aux paysans et aux personnes réinstallées.

Avec le référendum en Saxe, dans toute la zone l’expropriation des monopoles, des criminels de guerre et nazis a été mis en branle dans toute la zone.

Les banques privées ont été fermées. Les postes de direction économiques et financiers sont allés aux administrations qui sont influencée de manière déterminante par l’unité ouvrière.

Par là a été réalisé pour la classe ouvrière le terrain de lutte le plus avantageux pour le socialisme.

Le SPD, à Berlin comme également dans la zone Ouest, explique maintenant qu’elle lutte pour une réforme démocratique des terres et qu’elle veut remettre dans les mains du peuple les entreprises des monopoles et les richesses du sol.

A Berlin, le SPD a fait au parlement une demande correspondante à cela, qui maintenant est travaillé par un comité avec notre propre demande. Le SPD s’afirme pour une République allemande démocratique, unie.

Dans les questions essentielles et vitales, il y a également une très large accord de vue.

Si l’ordre démocratique doit être assuré à Berlin, les entreprises des monopoles remises dans les mains du peuple, alors cela ne pourra se produire par le travail en commun dans l’administration municipale.

Ensemble, nous pouvons réaliser la réforme de l’école et nous n’aurons à ce sujet quasiment pas de contradictions essentielles.

Les grandes banques doivent être liquidées et les assurances privées mises dans les mains de l’administration. Le vraiment terrible manque de logements doit être résolu, en particulier pour les personnes travailleuses, il faut se procurer une meilleure alimentation, des habits et des articles de première nécessité : ce sont des tâches pour lesquelles il ne saurait y avoir entre nous et le SPD aucune contrariété fondamentale.

Si le SPD doit avoir une responsabilité pratique à Berlin, alors le succès électoral du 20 octobre qui a tourné la tête à certains devra être considéré plus sobrement.

Dans la politique pratique, il va très vite y avoir dans la très grande majorité des membres du SPD la conscience que le maintien de la scission n’a aucun sens.

Les carriéristes ne voudront, naturellement, rien savoir de l’unité. Ils n’ont rien à voir avec le mouvement ouvrier.

Mais la grande majorité des membres, qui est pour le travail en commun des deux partis, rentrera toujours plus en contradiction avec l’aile ennemie de leur parti ennemie de l’unité, parce que la tendance est au développement de l’unité, parce que les ouvriers ne veulent pas être de nouveau battus !

La vie a confirmé le caractère juste de la politique de notre Parti. Nous marchons avec un objectif clair et une solide détermination, celle de servir le peuple travailleur dans la nouvelle année !

Notre chemin est raide et difficile. La tâche décisive est la défense et la préservation de l’unité syndicale ! Si nous tenons ensemble de manière solide et sans vacillements, profondément convaincus du caractère juste de nos idéaux, alors notre Parti est la force qui dépasse toutes les résistances sur la voie d’une Allemagne nouvelle, démocratique, et une Allemagne socialiste.

Nous nous tenons mutuellement fermement les mains et allons avec une grande confiance dans l’année 1947. En ce sens, nous saluons tous et toutes les camarades pour la nouvelle année !

SED
Union Régionale de Berlin

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Loi du 13 janvier 1949 de la République Populaire de Roumanie

Loi du 13 janvier 1949 de la République Populaire de Roumanie.

Art. I : Les crimes suivants sont soumis à la peine de mort :

a) Trahison du pays, activité en faveur de l’ennemi, action préjudiciable au Pouvoir de l’État ;

b) Transmission. de secrets d’Etat à un pays ennemi ou étranger ;

c) Complot contre la sécurité intérieure ou extérieure de la République Populaire Roumaine.

Art. II : « Le sabotage contre le développement de l’économie de la République Populaire Roumaine est également passible de la peine de mort. Par sabotage, on entend :

a) La destruction ou la détérioration par tous les moyens d’immeubles, de machines, de toute sorte d’équipement des entreprises industrielles ou autres, d’installations d’énergie, d’installation de gaz ou autres installations similaires ;

b) Destruction de rails, d’installations, de matériaux ou moyens de communication par air ou par eau, ponts aqueducs, équipements téléphoniques ou télégraphiques ou destruction de stations radiophoniques ;

c) Destruction par incendie ou tous autres moyens d’outillage industriel ou agricole, biens industriels ou forestiers ;

d) Le non-accomplissement intentionnel de devoirs, ou l’accomplissement d’une façon négligente de devoirs dans les entreprises mentionnées dans le paragraphe a susceptible d’entraîner des calamités ou catastrophes publiques.

Art. III : La peine de mort s’applique également aux actions terroristes entreprises individuellement ou en groupes par tous les moyens, ainsi qu’à la propagation de microbes ou de substances venimeuses qui tuent ou nuisent.

La même peine s’applique aux organisateurs de bandes ayant des buts de terrorisme ou de sabotage.

Art. IV : L’instigation, la complicité à des actes accomplis ainsi qu’à des actions préliminaires, en connexion avec les crimes mentionnés dans la présente loi, sont punis de la même peine.

Ceux qui ne dénonceront pas la préparation ou l’accomplissement des crimes plus haut mentionnés, bien qu’ils en aient connaissance, sont passibles de la peine des travaux forcés de 5 à 10 ans.

Art. V : Les crimes mentionnés dans la présente loi seront jugés par un tribunal militaire.

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Hymne de la République Populaire de Roumanie

« Zdrobite cătușe » (« Brise les chaînes ») fut l’hymne de la République Populaire de Roumanie, de 1947 à 1953.

L’hymne roumain fut ensuite modifié en 1953, devenant la chanson « Te slăvim, Românie » (« Nous te glorifions, Roumanie »), au texte patriotique bourgeois, à part une seconde strophe faisant référence au léninisme et à la fraternité exprimée au peuple soviétique, qui ne fut plus chantée dès les années 1960. A partir de 1965, Ceausecu instaura un nouvel hymne, intitulé « Trei culori » (« Trois couleurs »).

On peut écouter la version instrumentale de Zdrobite cătușe ici.

Zdrobite cătușe în urmă rămân,
In frunte-i mereu muncitorul,
Prin lupte și jertfe o treaptă urcăm
Stăpân pe destin e poporul.
Trăiască, trăiască,
Republica noastră.
In marș de nâvalnic șuvoi re vărsat.
Muncitori și țărani, cărturari și ostași,
Zidim România Republicii noui.
In lături cu putredul vechiu stăvilar
E ceasul de sfântă încordare
Unirea și munca și lupta-i stegar
Republicii noi populare.
Spre țelul victoriei mari neîndreptămE ceas de izbânzi viitoare
Credință îm muncă și luptă jurăm
Republicii noi populare.
 
Fini les chaînes brisées,le travailleur est toujours aller de l’avant, une étape passée par la lutte et le sacrifice ;
le peuple est le maître de son destin.
Vive, vive
Notre République.
Dans la marche d’un bouillonnant débit se précipitant
Ouvriers et paysans, intellectuels et soldats
Nous construisons la nouvelle République de Roumanie.
Dégageons la pourriture de l’ancien barrage
C’est l’heure de l’effort saint.
L’unité, le travail et la lutte sont les porte-drapeaux de la nouvelle République Populaire.
Vers la grande victoire nous prenons direction.
C’est l’heure de la victoire qui vient.
Nous prêtons serment, dans la croyance au travail et à la lutte à notre nouvelle République Populaire.  

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