Auteur/autrice : IoULeeM0n

  • La politique française de l’immigration (1983)

    [Article publié en 1983 dans L’Internationale.]

    Première partie

    Les « experts » de la bourgeoisie aimeraient faire passer le phénomène de l’immigration pour un acte individuel et volontaire afin de justifier les mesures de refoulement en période de crise économique.

    Ainsi la revue « Hommes et Migrations » en 1966 n’hésitait pas à écrire : « Le migrant portugais est poussé, non seulement par des nécessités économiques, mais par le goût du voyage et du risque. Il subsiste chez lui un caractère d’hérédité : le désir d’une vie d » »explorateur »… »

    Ainsi donc les immigrés viendraient s’enfermer dans nos foyers, prisons et nos usines-casernes pour jouer les Vasco de Gama! Dommage que le ridicule ne tue pas la bourgeoisie…

    Quand en 1911, le Comité des Forges de Lorraine signe un accord avec l’État italien pour employer à bon marché dans ses mines des paysans sans travail au Mezzogiorno, 7 000 Marco-Polo sont ainsi importés en France!

    Mais inutile d’épiloguer sur des argu-ments aussi cyniques que stupides. L’unique cause de l’immigration c’est l’impérialisme qui, en déstabilisant les économies des pays sous sa domination, pour ses propres besoins, a internationalisé sa réserve de main-d’œuvre.

    Ainsi, l’histoire de l’immigration suit un cours parallèle à l’histoire de l’impérialisme. Bien qu’existant déjà auparavant, l’immigration vers la France s’est considérablement accrue lors de la première grande boucherie inter-impérialiste de 1914-1918.

    L’Etat français ayant envoyé la majeure partie de ses hommes valides se faire massacrer pour ses intérêts, il a fallu remplacer cette main-d’oeuvre dans les usines — notamment les usines d’armement.

    Il a donc importé des bras de ses colonies : 76 000 Algériens. 54 000 Marocains et Tunisiens ainsi que des dizaines de mil-liers de Vietnamiens, Laotiens, Cambodgiens et Malgaches furent ainsi réquisitionnés sous l’autorité des Gouverneurs Généraux et avec l’aide de l’année coloniale. Par la même occasion, on en envoya un bon nombre « mourir au champ d’honneur ».

    Jusqu’à la fin des années 20, l’immigration s’accroît pour remédier à court terme à l’hémorragie provoquée par la guerre; des contrats sont passés avec de nombreux pays sous domination impérialiste.

    En 1921 est créée la S.G.I., Société Générale d’Immigration qui est l’agence privée chargée de recruter la main-d’œuvre à l’étranger.

    Des filières de recrutement sont établies en Pologne et en Yougoslavie et fonctionnent comme des com-pagnies d’import-export de marchandises.

    En 1931, quand débute en France la crise économique internationale, l’État prend les premières mesures pour freiner l’immigration qui, à cette époque, atteignait les 3 millions. Un décret de 1932 fixe des quotas correspondant aux besoins du patronat, un autre instaure l’obligation pour tout immigré d’être porteur d’une autorisation ministérielle.

    Conjointement à ces mesures étatiques, les groupes fascistes lancent des campagnes xénophobes suivant le mot d’ordre : « du travail et du pain pour les Français d’abord! »

    Cependant, même en période de crise, le capitalisme ne peut se permettre de renvoyer tous ses travailleurs immigrés : c’est une main d’oeuvre trop bon marché pour s’en priver complètement ! Aussi il est nécessaire de distinguer entre les bons immigrés et les mauvais — ceux qui ont acquis une conscience politique — et c’est avant tout ces derniers qu’il faut expulser. Pour éviter que ceux qui restent puissent s’organiser, on pond en 1939 le décret-loi qui permet de dissoudre toute association étrangère pouvant déranger l’Etat par un simple décret (c’est ainsi que seront dissous plus tard le FRAP et l’OCA).

    Après 1945, le même scénario qu’en 1919 se déroule. Mais cette fois les besoins étaient encore plus grands, c’est l’État lui-même qui se charge de la besogne : le 2 novembre 1945 est créé l’Office National d’Immigration, monopole d’Etat, sous la tutelle du Ministère du Travail.

    L’O.N.I. s’avoue deux fonctions :

    1. la sélection de la meilleure force de travail : saine, habile, célibataire, ayant le minimum de formation professionnelle exigée par l’employeur, et étant moralement irréprochable (c’est-à-dire non politisée).

    2. La protection des travailleurs nationaux par le recrutement en fonction des besoins et de la conjoncture. L’O.N.I. installe des filiales en Italie, en Espagne, au Maroc, en Tunisie, au Portugal, en Yougoslavie et en Turquie où elle fait de la publicité dans le style d’une agence de voyages pour vanter les attraits de la vie en France !

    En 1951, une nouvelle crise économique met fin à cette politique d’immigration. Mais quand on a pillé les ressources d’un pays, qu’on a réduit sa population au chômage et à la misère et qu’en même temps on a mis dans les vitrines des agences de l’O.N.I. les fruits de ce pillage. il devient difficile d’endiguer un mouve-ment qu’on a créé.

    Ainsi se développe à partir des années 50 une immigration clan-destine massive. source d’énormes profits pour les négriers privés.

    Cette immigration clandestine est d’ailleurs très avantageuse pour le patronat : la condition précaire de ces ouvriers permet de les sous-payer, de les licencier à volonté, d’échapper aux charges sociales tout en s’assurant qu’aucune voix discordante ne viendra troubler la quiétude de l’exploiteur.

    L’Etat ne tarde pas à prendre conscience de l’intérêt que représente l’immigration clandestine. Ainsi en mars 1966, Jeanneney, Ministre des Affaires Sociales de De Gaulle. déclare : « L’immigration clandestine elle-même n’est pas inutile, car si l’on s’en tenait à l’application stricte des règlements et accords internationaux. nous manquerions peut-être de main-d’oeuvre ».

    On rend le recours à facultatif pour les employeurs et on instaure une procédure de régularisation des « clandestins » qui assujettit le travailleur à la bonne volonté du capital. L’Etat ne renonce pas pour autant à la gestion de l’immigration : les accords d’Evian de 1962 comportent une clause de fourniture de main-d’oeuvre de l’Algérie à la France.

    De même en 1963, des accords sont établis dans le même sens entre la France d’une part, le Mali, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie. d’autre part.

    En 1968, un contrat est signé entre la Tunisie et la France pour une livraison de 7 000 travail-leurs par an. On assiste ensuite à un nouveau revire-ment : l’État tente de réadapter le recrute-ment à ses besoins immédiats et veut rendre à l’O.N.I. son rôle originel.

    La restructuration post-68 favorise les grandes entre-prises au détriment des P.M.E.: or ces dernières emploient 50 % des immigrés. Ce sont eux les premiers licenciés lors des faillites ou des absorptions.

    En 1972, les circulaires Fontanet-Marcellin transforment les travailleurs immigrés en saisonniers précaires :

    1. Les emplois disponibles sont en priorité réservés à la main-d’œuvre nationale et en second lieu à la main-d’œuvre étrangère en situation régulière.

    2. La carte de séjour et la carte de travail ont la même validité, ainsi si le contrat de travail est résilié, la carte de séjour n’est pas renouvelée Un licenciement équivaut donc à une expulsion.

    3. Les travailleurs immigrés doivent passer par le commissariat de police quand ils arrivent en France, quand ils quittent leur emploi, ou qu’ils changent de logement.

    Plus question à présent d’immigration « clandestine », il s’agit de contrôler, de ficher et de soumettre la main d’oeuvre à l’arbitraire policier : ainsi on garde les avantages de l’immigration clandestine —l’épée de Damoclès de l’expulsion toujours en suspens sur les têtes — tout en évitant les inconvénients — une immigration incontrôlable en quantité.

    Mais de toute façon pas question de s’en passer. Le magazine patronal « L’Usine Nouvelle » est clair à ce propos : « L’immigration est encore fructueuse dans la mesure où elle permet à notre pays d’économiser une partie des frais d’éducation assumée dans le pays d’origine et de mieux équiper les charges de la nation : jeunes, les immigrés apportent souvent plus en cotisations qu’ils ne perçoivent en prestations. »

    Ce qui n’empêche pas certains de prétendre encore aujourd’hui que les immigrés sont responsables du déficit de la Sécurité Sociale !

    Viennent ensuite en 1979 les mesures de Stoléru-Bonnet qui renforcent les circulaires Fontanet-Marcellin dans le sens de rendre le sort des immigrés toujours plus précaire.

    Visant plus particulièrement l’immigration maghrébine, ces mesures sont :

    — Les expulsions administratives (c’est-à-dire sans recours possible).

    — L’internement administratif.

    — Des cartes de séjour plus courges (trois ans).

    — L’expulsion des immigrés sans travail.

    — L’expulsion sur simple décision po-licière pour une carte de séjour périmée, perdue, irrégulière ou même abîmée.

    — L’arrêt de l’immigration familiale était aussi prévus en 1979, elle a été annulée par le Conseil d’Etat mais a été et est toujours appliquée par l’administration.

    Aujourd’hui, le social-démocratie ‘au pouvoir règle le problème dans le sens le plus favorable qui soit au capital.

    Seconde partie

    Le 10 mai 1981, nombreux furent les travailleurs immigrés à se réjouir dé la défaite de Giscard. Pour un temps on oubliait que Mitterrand s’était écrié : « L’Algérie, c’est la France » et qu’au nom de ce principe, il s’était fait l’ennemi réel de la lutte de libération algérienne.

    On oubliait l’indifférence manifes-tée par le PS et le PC face aux luttes des immigrés, quand ce n’était pas la récupération ou au contraire la franche hostilité ‘(le PC condamnant la grève des loyers des résidents SONACOTRA, ADEF, AFTAM).

    On oubliait le bulldozer d’Ivry, la prison d’Arenc de Defferre, la grève brisée à Pena-oya par la CGT en 1972, etc.

    Mais très vite, et plus vite et plus loin qu’on ne pouvait se l’imaginer, le nouveau gouvernement se mettait au pas des réalités économiques du système capitaliste dont il est l’instrument.

    Très vite, il renouait avec les traditions de la social-démocratie au pouvoir, et avec ses traditions colonialistes pour le PS, social-chauvines pour le PC. Les principes de « liberté » sont rapidement bafoués : les travailleurs immigrés deviennent les boucs émissaires d’une politique de la sécurité affirmée dès juin 1981 et qui multiplie les flics et leurs contrôles.

    Barbès et le métro sont quadrillés. L’idéologie du nouveau pouvoir rejoint à grands pas celle de Chirac et l’extrême-droite en profite pour se restructurer, s’organiser à tous les niveaux de la réalité politique.

    Quand on crie sécurité, les Le Pen ne sont jamais bien loin. Les promesses sont oubliées.

    Le droit vote, ce hochet octroyé aux prolétaires pour qu’ils aient l’impression de décider et qui devait être donné aux travailleurs étrangers pour les municipales, leur a été refusé.

    Comment s’étonner alors que les communes et les arrondissements où habitent les proléaires, où une grande partie des travailleurs est nécessairement immigrée, tombent dans les bras des Le Pen et consorts, puisque la majorité revient aux petits-bourgeois, petits commerçants, pavillonnaires frileux animés par la peur de perdre leurs petits biens, et traditionnellement ennemis de tout ce qui est étranger, de tout ce qui est autre.

    Et puis les accusations fusent. C’est Mauroy qui qualifie les ouvriers marocains de Citroën en lutte de suppôts de Khomeiny : pas mal pour les valeureux militants antiracistes, militants des droits de l’homme, représentants des travailleurs que sont les socialistes.

    Stoleru n’aurait pas osé, c’est vrai qu’il n’avait pas les dirigeants syndicaux à sa botte. La question se pose : nous prend-on pour des crétins ou les gens au pouvoir sont-ils des crétins?

    Ce qui est certain, c’est que le pouvoir prend toutes les mesures en accord avec la raison, l’intelligence du capital, en accord avec la tradition impérialiste française La logique est simple, contrôle et répression, et l’application est toute dans la logique social-démocrate : on lance une idée généreuse, légalisation des clandestins, et on sert au mieux les intérêts capitalistes qui ne veulent plus d’afflux de main-d’oeuvre étrangère.

    Il faut fermer les frontières, contrôler au mieux les travailleurs. Alors on légalise, on fiche les ouvriers déjà arrivés et on pond des lois scélérates pour expulser tout nouveau travailleur qui chercherait ici les moyens de survie que le capital lui refuse dans son pays d’origine.

    Nouvelle campagne « immigré = insécurité, immigré = chômage » et des peines d’emprisonnement (un mois à un an) et d’amende (180 à 8 000 F) avec l’expulsion en prime, c’est la nouvelle réalité socialiste pour les immigrés.

    Mais parallèlement, les offices de recrutement installés dans les pays d’origine ne sont pas supprimés. Sans doute les maintient-on en prévision de jours plus fastes où le capital aurait à nouveau besoin de bras.

    Car on trouvera toujours, dans le système économique marqué par la pauvreté et la faim pour une grande partie du globe, des Vasco de Gama à la recherche d’aventures!

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    Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe

  • Action Directe : chronologie

    (Article paru dans la revue Front Social dans les années 1990.]

    1972-1976: les antécédents

    A la fin des années 60 c’est la Gauche Prolétarienne (GP), dont le journal est la Cause du Peuple (CDP), qui arrive à rassembler les éléments les plus révolutionnaires de l’après 68. La situation est comprise comme un  » nouveau fascisme « , et l’on va vers la  » guerre civile « .

    Une  » nouvelle résistance  » se développe à partir du mouvement anti-autoritaire de la jeunesse et des luttes ouvrières.

    La GP, dont certains de ses militants sont tués par la police ou les vigiles des usines, organise un groupe armé illégal,  » la Nouvelle Résistance Populaire  » (NRP).

    Celle-ci tente d’enlever un député, séquestre un responsable de Renault mais s’autodissout au bout de quelques temps, refusant le passage à la lutte armée et espérant beaucoup des mouvements sociaux comme l’autogestion de l’usine de montres LIP ou l’occupation par la population des terrains militaires du Larzac.

    Ce n’est néanmoins pas la fin de la lutte armée en France. En mai 1974 se forment les Groupes d’Action Révolutionnaire Internationaliste (GARI). Les GARI entendaient soutenir financièrement, matériellement et militairement la lutte contre le franquisme en Espagne, et notamment l’ex-MIL (Mouvement Ibérique de Libération). Le MIL avait de 1971 à 1973 mené des expropriations, édité des textes révolutionnaires…

    L’un de ses militants les plus connus est Salavador Puig-Antich, garotté le 2 mars 1974.
    Les GARI entendent  » lutter par l’action directe contre la dictature franquiste, contre le capital, contre l’Etat, pour la libération de l’Espagne, de l’Europe et du monde « .

    Les GARI enlèveront le 3 mai 1974 le directeur de la banque de Bilbao à Paris, méneront 25 attentats et 5 hold-ups à Paris, dans le Midi de la France et en Belgique. Les GARI seront démantelé au-bout de quelques mois.

    Apparaissent alors les Brigades Internationales (BI). Les BI forment  » une organisation politico-militaire, anti-impérialiste, d’inspiration maoïste, et composée de militants révolutionnaires français  » (Libération du 30 juin 1976).

    Créée à la suite du putsch au Chili en 1973, en conséquence de  » l’incapacité des organisations révolutionnaires à proposer une riposte conséquente « , les BI mèneront pendant trois ans des actions très dures et ne seront jamais détrites par la police.

    Le 9.12.74 la BI Raul Sendi (nom du fondateur des Tupamaros) exécute le colonel Trabal, attaché militaire uruguayen. Le 8.10.75 la BI Juan Manot (militant basque fusillé le 27.9.75) tente d’exécuter l’attaché militaire espagnol Garcia.

    Le 10 mai 1976 la BI Che Guevara exécute l’ambassadeur bolivien à Paris.

    Le 2 novembre 1976 la BI Reza Rezay (militant iranien tué le 16 juin 1973) tente d’exécuter l’attaché culturel iranien.
    Le 7 juillet 1977 la BI El Ouali Sayed tente d’exécuter l’ambassadeur de Mauritanie.

    C’est alors la formation des Noyaux Armés Pour l’Autonomie Populaire (NAPAP). Le 24 mars 1977 c’est l’exécution de Jean-Antoine Tramoni, vigile de chez Renault ayant tué un militant de la GP, Pierre Overney.

    Le 27 mars les NAPAP créent un incendie sur l’aire de stationnement des usines Renault-Flins; le 3 avril a lieu un attentat contre la CFT; le 6 juin un attentat et des coups de feu contre Chrysler-France; le 8 octobre attentat contre le domicile du garde des Sceaux, le 14 octobre contre le palais de justice et le ministère de la justice; finalement un attentat contre le hall d’exposition de la société Mercedes.

    Qui sont les NAPAP?

     » Nous n’avons plus rien à voir avec l’étiquette ‘maoïste’ que la presse nous a collée. S’il est vrai que d’anciens maos appartiennent aux NAPAP, ce n’est pas seulement à partir du bilan de la liquidation de la gauche prolétarienne…

    Il est clair que nous ne sommes ni le parti combattant de quoi que ce soit, encore moins une nouvelle ‘bande à Baader’.

    Nous avons tiré le bilan des pratiques politico-militaires étrangères qui mènent des combattants ‘spécialistes’ à une lutte solidaire et suicidaire face à l’appareil d’Etat moderne. Notre pratique s’inscrit dans l’édification de l’autonomie ouvrière organisée au sein du mouvement populaire.

    Notre but n’est pas d’appeler à la formation de A, 10, 100 NAPAP régis par une direction centrale style état-major de la violence populaire potentielle.

    Nous abordons une autre étape qui consiste à nous fondre dans la dynamique du mouvement et non pas à chercher à en prendre la tête d’une façon officielle ou magouillarde « .

    1977-78: la préparation

    En France c’est la formation de l’autonomie offensive, c’est-à-dire du mouvement autonome, à partir de groupes qui se sont notamment affrontés à la police à Malville lors de la grande manifestation anti-nucléaire.

     » Malville a recomposé brutalement tous ceux qui étaient partis à la dérive depuis 1972  » (revue autonome  » Camarades  » n°6).

    Le mouvement autonome ne rejette pas la lutte armée, comme le montrent les slogans ( » lutte armée et autonomie ouvrière « ,  » autonomie et offensive « ,  » autonomie offensive, lutte armée, pour le communisme! « ), car  » l’émergence de la violence est un fait du mouvement  » ( » Camarades  » 4-5).

    Mais, et à ce titre, la violence ne peut pas être simplement le fruit d’une organisation, elle dépend du mouvement.

     » Le Mouvement est prêt et capable, sans attendre la permission des gôchistes, de défendre ses besoins en assumant massivement un haut niveau d’affrontement avec l’Etat… de façon que dans son ensemble il puisse se reconnaître dans chaque action violente menée par de petits groupes  » ( » Camarades  » n°6).

    Les militants d’Action Directe, qui n’existe pas encore en tant que tel, mènent des opérations de sabotage et d’actions illégales.

    A ainsi lieu une nuit bleu contre la construction de la centrale de Malville (23 attentats revendiqués par CARLOS – coordination autonome radicalement en lutte ouverte contre la société).

    Une nuit bleu a lieu contre l’extradition de l’avocat des prisonnierEs de la RAF Klaus Croissant, des actions à l’annonce de la mort par  » suicide  » des prisonnierEs de la RAF; à Toulouse la CACT (coordination autonome contre le travail) attaque des ANPE et des agences d’intérim.

    En été 1978 c’est l’arrestation de militantEs des MATRA (Mouvements armés terroristes révolutionnaires anarchistes), accuséEs de 35 attentats contre des ANPE, des bâtiments EDF, des agences d’intérim, des gendarmeries, le palais de justice, etc.

    1979: les débuts

    1er mai: l’organisation  » Action Directe  » apparaît en revendiquant le mitraillage du bâtiment du CNPF (conseil national du patronat français) à Paris.

    15 septembre: attentats contre le ministère du travail et le ministère de la santé.

    16 septembre: destruction du siège de la SONACOTRA (société mixte de gestion des foyers de travailleurs immigrés) après les expulsions massives et policières de foyers suivant une grève des loyers de plusieurs mois. Mitraillage des locaux du secrétariat aux travailleurs immigrés (dans le bâtiment même du ministère du travail)

    27 septembre: attentat contre les locaux du patronat chargé de la gestion de l’emploi pour la région parisienne.

    1980: la propagande armée

    3 et 5 février: attentats contre la direction de l’inspection du travail

    10 février: attentat contre l’UCPI, société immobilière impliquée dans des expropriations de logements dans les quartiers populaires de Paris.

    12 mars: attentat contre une autre société immobilière impliquée.

    14 mars: attentat contre les locaux de la section de la D.S.T. (direction de la surveillance du territoire) chargée de la surveillance des organisations politiques et syndicales des étrangers. Attentat contre le siège de l’Organisation Internationale de Coopération des Polices.

    16 mars: un commando pénètre dans le Ministère de la Coopération, le Ministre Galley échappe de peu aux tirs.

    27-28 mars: 32 militantEs autonomes proches ou militants d’Action Directe sont arrêtéEs; celle-ci mène des actions en réponse contre le Fort de Maison-Alfort (caserne des unités du GIGN) et contre un commissariat de Toulouse.


    15 avril: attentat contre le ministère des transports, tirs de roquettes contre le même ministère et la direction de la sécurité routière.

    4 juillet: pillage par un groupe armé de la mairie du XIVème arrondissement de Paris.

    28 août: affrontement armée à Paris lors d’un attaque contre une banque entre policiers et membres d’AD.

    13 septembre: arrestation d’une douzaine de militantEs après une fusillade.

    17 septembre: mitraillage du poste de garde de l’Ecole de Guerre.

    1981: fin de la 1ère partie

    Action Directe suspend ses action pour la campagne présidentielle.

    15 avril: fusillade lors d’une attaque contre une banque de la place des Ternes à Paris; un policier est tué.

    Après l’élection de Mitterrand deux grèves de la faim en 6 mois et un grand soutien politique à l’extérieur (autour du journal  » Rebelles « ) permet la libération de tous/toutes les prisonnierEs politiques communistes et anarchistes.

    Scission dans Action Directe en 4 tendances, dont deux (dites  » mouvementistes « ) cessent la lutte armée et une passe dans l’antisémitisme militant (c’est la soi-disante  » branche lyonnaise « ).

    Action Directe participe en novembre et en décembre à l’occupation de nombreux ateliers clandestins dans le Sentier et d’immeubles à Barbès.

    22 décembre: Laouri  » Farid  » Benchelal, militant d’AD, est tabassé à mort au commissariat d’Helsinki quelques heures après son arrestation.

    24/25 décembre: 7 attentats contre des magasins de luxe, dont Rolls-Royce à Paris et en province.

    1982: la reprise…

    13 février: AD exécute Gabriel Chahine, réfugié libanais qui a indiqué à la police les planques de militantEs.

    19 février: attentat contre le local des organisations fascistes turques à Paris.

    30 mars: mitraillage de l’antenne du Ministère de la Défense israélien à Paris par un commando composé de membres d’AD et de révolutionnaires turcs.

    Avril: publication du texte  » Pour un projet communiste « . On peut en gros définir la ligne d’AD comme  » communiste libertaire « , ou plus exactement d’anarchiste marxisant. Aucune référence à Lénine ou Mao, AD se dit anarchiste mais veut une  » société communiste « .

    Le mois est marqué par des arrestations, des rafles dans les squatts de Barbès, le siège de l’organisation est détruit quelques heures après le passage de la police.

    Juin: contre le sommet du G7 à Versailles, AD organise notamment un grand attentat contre le siège européen du F.M.I. et de la Banque mondiale (Unité Combattante Benchellal). Parution du texte  » Sur l’impérialisme « , où les USA et l’URSS sont mis dos à dos.

    Août: Massacres par les phalanges libanaises sous l’oeil de l’armée israélienne des réfugiés palestiniens des camps de Sabra et Chatila . AD (UC Marcel Rayman, composé de personnes d’origine juive) mène des actions armées contre des sociétés israéliennes et US, notamment contre la Chase Manhattan Bank, et se réclame pour la première fois du  » front anti-impérialiste « .

    19 août: l’Etat dissout Action Directe, dont tout sympathisant peut être accusé de  » reconstitution de ligue dissoute « . Attentat contre le journal Minute.

    1983: …et la course en avant

    31 mai: fusillade rue Trudaine à Paris entre un commando d’AD et la police. 2 policiers sont tués et un autre grièvement blessé. Grand émoi dans la police, qui manifeste sous les fenêtres du ministère de la justice, dont certains en uniformes.

    30 juillet: tentative d’expropriation de la bijouterie Aldebert, place de la Madeleine.

    26 septembre: attentat contre la Marine Nationale.

    29 septembre: attentat contre le Cercle militaire inter-allié.

    14 octobre: fusillade dans le 17ème arrondissement de Paris, Ciro Rizzato, militant italien des COLP (communistes organisés pour la libération prolétarienne) est tué, deux policiers blessés. Des procès ont eu lieu contre des Italiens et des Français quant à cette fusillade.

    Automne: apparition du mensuel  » L’Internationale « , qui diffuse exclusivement les textes quant à la lutte armée en Europe de l’Ouest et aux USA (ou encore, plus rarement, dans le 1/3 monde).

    1984: vers le Front

    29 janvier: attentat contre Panhard.

    Février: arrestation d’une dizaine de militantEs en France et en Italie.

    13 mars: des militantEs d’AD échappent à un piège tendu par la police à Bruxelles en Belgique. Arrestation quelques jours plus tard de nombreux militantEs.

    Printemps: AD et des militantEs révolutionnaires de Belgique exproprient des banques, pillent l’armurerie de la caserne de Vielsam, récupère près d’une tonne d’explosif dans les casernes d’Ecaussines.

    11 juillet: AD débute l’offensive  » unité des révolutionnaires en Europe de l’Ouest  » avec un attentat contre l’Institut atlantique.  » De la capacité à s’organiser des éléments avancés du prolétariat des métropoles dépend la réalisation ou l’échec des projets de l’impérialisme: surexploitation, guerre, anéantissement… « .

    12 juillet: attentat contre l’institut des affaires atlantiques (UC Ciro Rizzato).

    13 juillet: attentat contre les services informatiques du bureau de recherche et de programmation du ministère de la défense et les locaux du SIAR (surveillance industrielle de l’armement) (UC Benchellal).

    14 juillet: attentat contre les annexes du ministère de l’industrie.  » En s’en prenant à l’un des piliers de l’OTAN et en attaquant frontalement l’impérialisme français, l’organisation Action Directe démontre une fois de plus la capacité de la classe ouvrière à frapper l’impérialisme au moment opportun et sa volonté de désarticuler la phase de transfert sur le terrain militaire du projet politique de restructuration globale de la production par la guerre impérialiste.

    En portant l’attaque au ministère de l’industrie, l’organisation Action Directe manifeste sa détermination à s’opposer aux licenciements de masse dans l’automobile et la sidérurgie, à l’exploitation toujours plus grande de millions de prolétaires  » (Régis Schleicher, militant d’AD alors arrêté, déclaration de juillet 1984).

    2 août: attentat contre le siège de l’ESA (european space agency).

    23 août: une voiture piégée est garée sous les fenêtres de l’hémicycle de l’Assemblée de l’Union de l’Europe Occidentale.

    28 août: attentat contre le siège du PS et contre le ministère de la défense.

    Septembre: début d’une grève de la faim de 38 jours des prisonnierEs politiques d’AD contre l’isolement carcéral et pour le regroupement. D’autres prisonnierEs politiques et des prisonnierEs sociaux les rejoignent.

    20/21 Octobre: attentats contre les entreprises d’armement Hispano-Suza et Dassault.

    18 décembre: les explosifs de l’action de la RAF contre l’Ecole d’officier de l’OTAN d’Oberamärgau dans le Sud de l’Allemagne proviennent du stock exproprié à Ecaussine.

    Décembre: le collectif de rédaction de l’Internationale est arrêté. Condamnés à de lourdes peines pour  » association de malfaiteurs « , certains sont relaxés en appel après 4 ans de préventive!

    De fait,  » l’Internationale  » est court-circuité sans être confronté à une répression visant directement la presse. Il faut dire que n’importe quelLE abrutiE en lisant l’Internationale pouvait comprendre les liens avec Action Directe…

    31 décembre: des militantEs d’AD échappent aux arrestations; en R.F.A. à Bonn attentat contre la mission technique de l’armement de l’ambassade française.

    1985: le Front

    15 janvier: déclaration commune RAF-AD (publié dans Front Social n°5 – voir l’historique de la RAF). La RAF et AD décident de mener la lutte dans un seul front contre les projets impérialistes.

    25 janvier: le général Audran, responsable des affaires internationales du ministère de la défense (rapport avec l’OTAN, vente d’armes, etc.) est exécuté par le commando Elisabeth Van Dyck d’Action Directe (Van Dyck est une membre de la RAF assassinée lors de son arrestation).
    13 avril: attentat contre la banque Leumi et l’ONI, le 14 contre Minute (UC Sara Meidli).

    24 avril: un révolutionnaire turc est arrêté à la frontière franco-belge avec deux Kg de dynamites provenant d’Ecausssines. Il était fiché comme proche d’AD et avait vécu dans les squatts de Barbès.

    27 avril: attentat contre le siège européen du F.M.I., le 30 contre les entreprises d’armement TRT et SAT (UC Benchellal).

    26 juin: l’attentat contre le Général Blandin, contrôleur général des armées, qui échoue, est revendiqué par le Commando Antonio Lo Muscio (militant italien des Noyaux Armés Prolétariens tué lors de son arrestation).
    Juillet-Août: découvertes de caches et de planques d’Action Directe et du FRAP, front révolutionnaire armé prolétarien .

    8 août: un commando commun RAF-AD (nommé Georges Jackson du nom d’un militant Black Panther assassiné) attaque la base aérienne US de Francfort (l’air base), 3 soldats US sont tués.

    5 septembre: attentat contre ATIC, Péchiney, Renault, Spie-Batignolles (tour Winthertur).

    Octobre: attentats contre Radio-France, Antenne 2, la Haute Autorité de l’audiovisuel.

    1986: la continuation du Front

    Février: interview au journal anti-impérialiste clandestin allemand  » zusammen kämpfen  » (lutter ensemble).

    15 avril: le commando Christos Kassimis revendique l’attentat contre le vice-président du CNPF, Guy Brana, notamment PDG de la branche armement de la multinationale Thomson.

    16 mai: le commando Kepa Crespo-Gallende pénètre à l’intérieur du siège d’Interpol, mitraille les différents bureaux et dépose plusieurs dizaines de Kg d’explosifs.

    21 juillet: l’unité combattante Ciro Rizzato revendique l’attentat contre le siège de l’OCDE.

    9 septembre: l’Etat français adopte les lois d’exception concernant le terrorisme: peine de 30 ans, section spéciale du Parquet, constitution d’un jury spécial professionnel, prolongement de la garde à vue…

    17 novembre; le commando Pierre Overney (d’un militant mao tué par un vigile aux usines Renault) exécute Georges Besse, PDG de Renault.

    1987: l’échec militaire

    21 février: arrestation de Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, Jean-Marc Rouillan et Georges Cipriani.

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  • GPA pour un mouvement de la jeunesse: le journal fasciste « Minute » a sauté

    Le 14 mai [1971] à 4h 40

    LE JOURNAL FASCISTE « MINUTE » A SAUTE!

    LES CRIMES RACISTES NE RESTERONT PAS IMPUNIS !

    Dans la nuit du 13 au 14 mai, le groupe Manouchian de la Nouvelle Résistance Populaire, organisation clandestine d’auto défense des masses populaires, a lancé une attaque éclair contre les locaux du journal « Minute » et les a fait sauter…

    Depuis plusieurs mois, le journal raciste « Minute » est à l’avant-garde d’une campagne visant à dresser la population française contre les travailleurs arabes.

    Le gouvernement algérien a décidé de reprendre aux compagnies pétrolières « françaises » le pétrole qui lui appartient… Sous ce prétexte, tout ce que la France compte comme racistes,
    comme nostalgiques du nazisme ou de l’OAS a lancé une campagne pour inciter à la haine raciale et même au meurtre des travailleurs algériens.

    Cette campagne raciste a déjà eu pour résultat la tentative d’assassinat d’un ouvrier algérien d’Ivry, blessé de cinq balles de révolver et frappé à coups de pelle par les policiers fascistes pour avoir volé un yaourt.

    Elle est à l’origine de la manifestation que voulait organiser Bidault avec Ordre Nouveau sur le thème : »Dehors les Algériens », manifestation qui a sombré dans le ridicule grâce à la mobilisation de tous les antiracistes.

    Le gouvernement français qui n’a pas hésité à dissoudre la « Gauche Prolétarienne » et a emprisonné pour des mois où des années les militants maoïstes, ne fait rien contre l’hystérie raciste… Au contraire…. Marcellin a envoyé ses flics contre les anti-racistes pour protéger les nazis d’Ordre Nouveau au Palais des Sports Pleven, qui a fait condamner Geismar à 3 ans et demi de prison, a accordé 4 mois de prison avec sursis à un flic qui avait tué un patron de café algérien lors d’une vérification d’identité.

    EN CE MOMENT, A RENAULT, LES OUVRIERS FRANCAIS ET IMIMIGRES OCCUPENT COTE A COTE LEUR USINE …

    Plus que jamais il est non seulement nécessaire mais légitime de briser ce qui divise les travailleurs et d’employer tous les moyens pour écraser ceux qui appellent à la haine raciale et au fascisme.
    – au côté de nos frères immigrés, nous avons manifesté à 30 000 le 1er mai !
    – cocktails à la main, nous avons attaqué les nazis d’Ordre Nouveau, les CRS fascistes de Marcellin, le 9 mars au Palais des Sports!
    – Le 14 mai, la NRP a fait sauter « Minute »‘.

    POUR L’UNITE DU PEUPLE, GUERRE AU RACISME !
    Groupe de Propagande et d’Action Pour un Mouvement de la jeunesse

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  • Noyaux armés pour l’autonomie populaire – NAPAP (1976)

    Qui sommes­nous ? 

    Nous n’avons plus rien à voir avec l’étiquette « maoïste » que la presse nous a collée si commodément. 

    S’il est vrai que d’anciens maos appartiennent aux NAPAP, ce n’est pas seulement à partir du bilan de la liquidation de la « Gauche Prolétarienne » ou de « Vive la Révolution » que nous nous sommes formés. De même que les éléments stratégiques de notre pratique ne s’appuient pas sur la théorie de la lutte armée comme une fin en soi.

    Notre pratique part du bilan du « gauchisme » en général depuis­ 68, et sur une lecture précise des luttes révolutionnaires à travers l’Europe capitaliste. Le « gauchisme » depuis 68, c’est avant tout un constat d’échec flagrant au niveau stratégique, c’est­-à­-dire face à l’objectif numéro 1 qui motive son existence : bousiller cette société pourrie et contribuer à en construire une autre. 

    Pourtant, cet échec ne s’étend pas à toute l’Europe. Quand on compare les situations révolutionnaires de la France et de l’Italie sur la même période (et cela malgré des différences évidentes de contexte), on remarque que : 

    – d’un côté les gauchistes français se sont noyés dans d’innombrables querelles idéologiques stériles. 

    – de l’autre côté des Alpes, par contré, s’est développée au sein d’une certaine extrême-­gauche, une expérience militante riche d’enseignements stratégiques.

    Pour la première fois au sein du « gauchisme européen », le besoin d’une véritable stratégie anti­capitaliste l’emportait sur le radotage idéologique classique. 

    Ainsi, la « stratégie du P.38 » se comprend mieux dans sa finalité par la double défaite historique du PCI (à travers les grèves sauvages ; anti­compromis historique d’autornne 76 et le saccage du Séguy italien, Lama, de l’Université de Roma par les étudiants), que par le raccourci simplet : durs/pas durs, violents/non; violents.

    Cette référence à l’Italie n’est pas pour nous le second piège à cons du « pays grand­Timonier », comme la Chine en joua le rôle ici entre 66 et 72. 

    Ce qui nous frappe et nous intéresse dans l’exemple italien, ce sont les victoires réelles de forces populaires révolutionnaires dans leur façon de penser, d’agir, mais aussi de vivre en 1977. 

    Loin de tomber dans les souricières de boutique ou baba­cool, ces forces populaires ont mis sur pied en quinze ans une dynamique dont la direction incombe aux gens eux­-mêmes (et non plus à des bureaucrates de partis ou de groupuscules). 

    En France, le règne des groupuscules, de 1966 à 1977, a contribué à mettre en pièces tout apport et anti­soupe PS/PCF des luttes de masse.

    La liste serait longue à faire des espoirs déçus par les conneries répétées des gauchistes idéologiques français: la liquidation des foyers autonomes d’usines, dos groupes locaux de Secours Rouge, du mouvement des immigrés qui lança la grève nationale de septembre 73, des nombreuses expériences depuis 1968 au sein de ta jeunesse, des activités offensives des paysans­travailleurs réduites souvent à néant par des querelles de chapelles, etc., toute cette liquidation laborieuse est à mettre au lourd passif du gauchisme. 

    En lisant ce bilan, on a l’impression que les chefs de file de la Révolution promise depuis le choc de 68 ont fait plus confiance à leurs livres de bibliothèque et à leurs carnets de voyage lointains qu’à l’expression de l’autonomie populaire : en dehors des restes du gauchisme culturel encore « à la mode », l’extrême-­gauche traditionnelle n’a rien d’autre à proposer de « vivant » qu’un soutien critique pour 1978 à la gauche unie.

    Quant aux frustrés du Grand Soir, on leur glisse naïvement un « On verra après, peut­être qu’on débordera », entamant encore plus le potentiel (déjà rare) de confiance populaire les soutenant. Mais il serait absurde de résumer la lutte révolutionnaire, en France, aux bruits de chiottes des groupuscules gauchistes. 

    En effet, il existe aujourd’hui des noyaux d’usines qui ont commencé à réfléchir à ce qui les attend face aux chemins sinueux et aventuristes proposés par les saints patrons de l’avenir « du peuple de France» (sociaux­démocrates du PS, euro­communistes du PCF). 

    La lutte des SONACOTRA, malgré l’isolement volontaire dans lequel les contiennent les réfor mistes de gauche et d’extrême­-gauche, a montré que la nouvelle classe ouvrière immigrée peut s’exprimer en toute autonomie. 

    Et de plus qu’elle ne se limite plus seulement à des luttes minoritaires de secteur. 

    Il en est de même pour les Lip ou les paysans du Larzac ou les viticulteurs qui passent progressivement de la révolte à une réflexion constructive et originale sur là lutte à mener contre le capitalisme dans tous sas aspects. 

    Il est évident que cette force populaire est encore très faible. Elle à du mal à panser les coups pris dans la gueule depuis 1871 de la part des trahisons (réformistes très variées et des déboires du gauchisme.

    Mais c’est ayant tout à partir de sa réalité que nous, NAPAP, nous avons décidé d’exister et de nous battre. Que signifie notre forme d’organisation pour lutter ?

    II ast clair que nous ne sommet ni le parti combattant de quoi que ce soit, encore moins une nouvelle « Bande à Baader. » Nous avons tiré le bilan de pratiques politico­-militaires étrangères qui mènent des combattants « spécialistes » à une lutte solitaire et suicidaire face à l’appareil d’Etat moderne. 

    Nôtre pratique s’inscrit dans l’édification de l’autonomie ouvrière organisée au sein du mouvement populaire. Notre but n’est pas d’appeler à la formation de 1, 10, 100 NAPAP régis par une direction centrale, style état­major de la violence populaire potentielle. 

    Nous abordons une autre étape qui consiste à nous fondre dans là dynamique du mouvement et non pas à chercher à en prendre la tête d’une façon officielle ou magouillarde.

    Cela pour réaffirmer nôtre volonté de ne plus être des délégués de l’action violente qu’elle, soit applaudie ou sifflée comme ce fut le cas de la Nouvelle Résistance Populaire ou d’autres groupes similaires. 

    Pourquoi en priorité l’autonomie ouvrière ? 

    Parce qu’en dépit des bavardages philosophiques de salon marginal, la lutte des classes et la dynamique des couches révoltées du prolétariat restent la clé stratégique majeure pour foutre en l’air ce système social.  Il est évident que le patronat l’a compris. 

    Il suffit de lire les comptes rendus patronaux et gouvernementaux de la CEE pour découvrir que la convention européenne sur le terrorisme vise les degrés croissants de violence populaire et leur maturité politique. 

    Mais le terrorisme d’Etat ne se manifeste pas seulement au cœur des usines. 

    Toutes les formes de vie, de comportement sont touchées par les lourdeurs­répressives de la société Carnivore. 

    Au niveau de l’habitat, on ne compte plus les expulsions arbitraires, les opérations quasi­criminelles des promoteurs qui saccagent les vieux quartiers pour y couler leur fleuve de béton macabre. 

    Pourtant, depuis l’expérience avortée de 1971 et des comités de mal­logés, des groupes de squatters tentent de vivre dans des Îlots occupés.

    Mais les flics ne leur laissent guère le temps d’en profiter.  Et changer de plus en plus souvent d’endroits rend la vie dingue aux dits squatters. La solution pour eux est­elle alors de se réfugier dans la drogue dure ou dans le pacifisme désespéré ? 

    Le cocktail Molotov reste parfois un argument plus convaincant que la résignation refoulée. 

    Pour ceux qui ont un logis, la situation n’est guère plus réjouissante: immeubles souvent insalubres et loyers en hausse constante. 

    Face à cet état de fait, la désobéissance civile est une pratique timide et mal connue en France. 

    Auto­réduire son loyer, ses factures de gaz, d’électricité, s’attaquer au prix hiérarchisés des transports, des cinémas, des théâtres, demeure la seule riposte possible et vivable devant le pouvoir de l’argent.

    Car, non contents de détruire l’individu par le travail, les patrons lui pompent ses dernières gouttes d’énergie à travers son loyer, ses impôts et sa consommation rassurante de « loisir­pub qui rend con. »

    Jeunes fumeurs de joints, vieux, condamnés à la mort lente dans les maisons de retraite « à bien voter », le terrorisme d’Etat se fout pas mal du soi­disant fossé des générations. Réprimant de l’école au cercueil, le capitalisme casse la moindre liberté.  Il se paie même le luxe d’imposer sa panoplie de drogues (alcoolisme, tiercé, loto) support moral du travail à la chaîne, pour contrer celles qui donnent envie de ne plus jamais se faire démolir la gueule «à l’atelier de peinture ou à la mise. »

    Il est grand temps d’imposer sa manière de vivre autrement qu’en ayant pour seul recours le choix, d’un bon avocat. 

    Pour les jeunes fauchés, étudiants sans boulot, prolos anti­-syndicat­-ronron, immigrés en ghetto racial, jeunes braqueurs ou casseurs, il n’y aura jamais de « bon avocat », mais toujours de sales flics pour leur balancer une grenade à tir tendu ou une 367 magnum à la sortie d’une banque. 

    Le mal s’étend maintenant, à la nature elle­même, l’énergie nucléaire soutenue par la droite et la gauche réformiste (PS/PCF) est le dernier gadget des apprentis­sociers de la recherche capitaliste. 

    La lutta contre l’implantation des centrales nucléaires ne s’arrêtera pas grâce à un rassemblement non­violent, si chouette soit-­il, ou à un recours au Conseil d’Etat.

    II est clair que, pris dans les contradictions de la crise de l’énergie, le capitalisme européen et ses alliés sociaux­-démocrates veulent imposer le choix nucléaire (premier retour de manivelle pour les anciens pays colonialistes qui doivent aujourd’hui assumer au grand jour leur pillage du Tiers­monde depuis des siècles…).

    Il est donc vital que le débat sur les ripostes efficaces à apporter contre le terrorisme d’Etat s’étende aussi bien dans l’usine qu’en dehors, y compris en nous­mêmes, car il serait aberrant de lutter, même les armes à la main, sans combattre 1es germes que l’idéologie dominante nous a collés dans la tête (passivité forcée des « femmes soumises», phallocratie, racisme…). 

    Pourquoi la lutte armée ? Pourquoi Tramoni ? 

    L’affaire Tramoni a dévoilé le clivage créé par la mort de Pierre Overney.

    Dans l’histoire du mouvement révolutionnaire en France, on connaissait jusqu’à maintenant, le vieux fossé réformistes/« révolutionnaires. » 

    Il faudrait maintenant être plus précis sur les subdivisions.  Une nouvelle catégorie de penseurs est née : celle des dandies de la « révolution humainement possible » (cf déclaration de Geismar, Victor, le Dantec) 

    Il est certain que, planqué derrière un bureau universitaire ou une maison d’édition, on ne craint pas trop lais aléas de la restructuration industrielle, ni les coups de flingue ou de tournevis de la CFT. 

    Il est étonnant que ces «anciens» na s’en souviennent plus. Ce courant de parleurs à vide se cacha derrière un discours réquisitoire très juste sur l’histoire du socialisme/Bunker aux vingt millions de morts (ses propres victimes) et sur les absurdités des militantisme» gauchistes. 

    D’où son impact passager depuis 1972. 

    Mais lorsqu’on aborde les recettes proposées, on se rend compte de leur aspect fantomatique classable dans la rubrique «Soldes» sous le titre « Humanisme au rabais. » 

    Nous avons abattu Tramoni, non pas comme des vengeurs, mais parce qu’il était le symbole du terrorisme patronal impuni. Parce que baisser les bras devant ce symbole équivaut à en créer d’autres, mais victimes ceux­là, du nom d’Overney ou de Maître. Pour combattre ce style de « paix sociale », il faut répondre au terrorisme d’Etat par des moyens aussi convaincants que les siens. 

    L’utilisation du fusil ou du « P.38 » n’est pas un mythe pour Français en mal d’Italie ou d’Amérique du Sud. 

    Elle demeure la seule argumentation de résistance et d’attaque que les multinationales et les patrons ne pourront jamais récupérer dans leurs bureaux d’études.

    ­

    l’exécution du flic privé A. Tramoni ; 

    ­la tentative de destruction du stock de véhicules anti­-grève bouchon de de Renault­- Flins. 

    ­le plasticage du siège de la CFT 

    les coups de feu tirés sur le siège administratif de Citroën

    l’attentat contre l’un des bureaux d’embauche de Simca­Chrysler. 

    Toutes ces actions s’inscrivent dans un même schéma. 

    1. Nier les thèses légalistes et soi­disant démocratiques des syndicats et de l’Union de la gauche, comme quoi ces gens une fois au pouvoir, tout s’arrangera pour le mieux avec les patrons et leurs nervis. Mais les patrons seront toujours là, même si l’usine passe sous le contrôle de l’Etat. Et il y aura toujours des Tramoni et des Lecompte à leur service (même s’ils changent de syndicat entretemps). 

    2. Nier qu’une pétition pour exiger la dissolution d’une milice patronale comme la CFT ait quelque utilité sinon endormir la colère populaire. Idem pour le recours à la justice bourgeoise comme garant neutre des libertés. A ce propos, l’affaire du viol d’Issy-­les-­Moulineaux en 1972 par un commando CFT dans l’enceinte de l’usine Citroën-­Balard est révélatrice de l’impuissance du légalisme. 

    Depuis cinq ans d’instruction, aucun procès n’a eu lieu, malgré l’identification des coupables et la perquisition du juge au local CFT de l’usine à Balard, dans laquelle on retrouva trente barres de fer servant, aux dires de la CFT et de la direction Citroën, à casser les vitres en cas d’incendie. 

    L’intervention des juges progressistes sur le secteur des accidents de travail ou des magouilles fiscales et financières de la part des compagnies pétrolières s’est soldée par un échec retentissant (coupables bénéficiant de non­lieux ou de petites peines de prison avec sursis). 

    Sans récuser le caractère positif des juges progressistes, il est évident que si leur travail n’est pas relayé par des actions illégales, il ne sert à rien (comme l’on fait les camarades qui ont rossé Paul Gardent, directeur des Charbonnages, au sujet de l’affaire de Liévin). 

    C’est pourquoi nous avons décidé de sortir de la légalité bourgeoise ou réformiste et de pratiquer la lutte armée afin d’instaurer un autre type de vie et de rapports humains entre les gens. 

    De ce fait, les NAPAP n’auront pas d’attitude « critique » face aux irresponsables du Programme commun s’ils dirigeaient le gouvernement en 1978. 

    Leur voie légaliste, et au contenu politique plus que douteux les amènera dans le même cul­de­sac que leurs collègues italiens du PCI : soit faire payer la crise aux plus pauvres et appliquer ainsi la même politique que; Giscard-­Chirac, soit tenter l’aventure démocratique socialiste à la chilienne ou à la portugaise sous le regard amusé de Carter, Chirac et autres Bigeard.

    Dans le second cas, ce sera toujours les mêmes qui paieront l’addition.

    Du fait que fondamentalement le Programme commun ne change rien­à l’exploitation de l’homme par l’homme ou de la femme par l’homme, les NAPAP combattront les gérants futurs d’un capitalisme d’Etat avec les mêmes armes que celles que nous utilisons contre lu capitalisme libéral de Giscard.

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  • Afghanistan: Lutte anti-impérialiste dans une néo-colonie soviétique (1980)

    [Le MARXISTE-LENINISTE n°39 -février mars 1980- Journal Maoïste de l’UCFML]

    L’HISTOIRE DE LA CONSTITUTION DE L’AFGHANISTAN.

    L’Afghanistan est un vaste pays (un peu plus étendu que la France), peuplé d’environ 16 millions d’habitants.

    Il y a près de 2 millions de nomades, 2 millions d’Afghans vivent à l’étranger (en Iran, au Pakistan et dans des pays arabes où ils sont très pauvres et maltraités).

    C’est un pays très pauvre (pratiquement celui au monde où le revenu par habitants est le plus bas).

    90% de la population vit à la campagne.

    Sa situation géographique le met au centre de conflits géopolitiques.

    Déjà au XIX ème siècle, il était l’enjeu de la rivalité des 2 puissances dominantes dans la région: l’impérialisme britannique et la Russie tsariste.

    Les britanniques avaient comme politique générale de contrôler systématiquement et en profondeur toutes les côtes qu’ils pouvaient.

    Ainsi ils ont occupé rapidement (à partir de l’Inde, leur principale colonie) le pays des Afghans (qui s’étendait alors au delà des frontières actuelles au Nord en U.R.S.S., à l’Ouest un peu en Iran et au Sud largement à l’intérieur du Pakistan actuel -séparé de l’Inde au moment de l’indépendance des colonies britanniques de la région).

    Mais, malgré leur acharnement, les colonisateurs n’ont pas réussi à tenir le pays: ainsi l’une des plus grande batailles anti-impérialiste du XIX ème siècle eut lieu en Afghanistan en 1839 et vit la défaite totale et l’anéantissement d’une colonne de 20 000 britanniques. Jusqu’en 1921, où l’indépendance fut reconnue, les colonialistes ne purent jamais réellement exploiter le pays en rébellion permanente.

    En fait, en jonglant avec les féodaux, ils réussirent surtout à neutraliser les russes et les empêcher de menacer leurs colonies du sous continent Asiatique.

    L’histoire de l’ Afghanistan indépendant commence par le règne d’un roi réformateur, sorte d’Atatürk d’Afghanistan, Amanoullah.

    Mais l’opposition des féodaux et des religieux, avec la complicité des britanniques empêcherons son règne de durer.

    Viennent après les règnes de plusieurs souverains qui pratiquerons une politique de statu-quo avec domination britannique jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale.

    Il faut ré-insister sur la question nationale Afghane, car elle n’est pas jouée.

    En effet, dans leur volonté hégémonique, les impérialismes britanniques et tsaristes ont découpé à vif les frontières, comme dans bien des cas.

    Les deux populations dominantes, en nombre, en Afghanistan ont été séparées en deux parties par la frontière Sud, actuellement frontière Pakistano-Afghane.

    Les Pachtounes d’Afghanistan (environ 50 % de la population totale) ont près de 8 millions de compatriotes au Pakistan, où ils vivent dans des territoires relativement autonomes.

    Même cas pour les Baloutches.

    L’Afghanistan est donc un pays enclavé entre des voisins souvent puissants et agressifs, et constitué par des entités nationales peu homogènes. Les tribus, organisations sociales complètes, ont un rapport avec l’appareil d’État central, souvent émanation de l’une d’entre elles (les Pachtounes presque toujours), rapport plus ou moins bon et jamais solidifié et centralisé réellement.

    1953-1963. DAOUD : L’ENTRÉE EN SCÈNE DE L’U.R.S.S.

    En 1953, l’Afghanistan commence à sortir de son isolement, à cause de l’effondrement de l’impérialisme britannique et grâce au début des luttes sociales et politiques dans les villes.

    Le roi nomme un parent, le général-prince Daoud, comme premier ministre.

    Celui-ci fait figure de moderniste.

    Son travail consistera à ouvrir l’Afghanistan à l’extérieur, c’est-à-dire à « partager le gâteau » entre les impérialismes sortis dominants de la seconde guerre mondiale.

    Mais, en 1956, au plus fort de la guerre froide, les U.S.A. mettent comme condition à leurs investissements en Afghanistan l’entrée de celui-ci dans une alliance militaire locale contre l’U.R.S.S. contenant une clause d’accord avec ses voisins du Sud.

    La question Pachtoune étant l’une des bases de l’unité Afghane (dont le régime réclamait toujours le retour des provinces Pachtounes perdues), Daoud refusa et se tourna vers l’U.R.S.S.

    C’est alors que l’U.R.S.S. devint le principal client et bailleur de fonds de l’Afghanistan (60% du volume des échanges, 38% aux U.S.A., le reste à la R.F.A. surtout).

    Dans les années qui suivirent et jusqu’à aujourd’hui, les soviétiques entreprirent la néo-colonisation, à leur manière, de l’Afghanistan.

    Ainsi la totalité du gaz naturel est pillée à grande vitesse, et revendue 3 à 4 fois plus cher à la R.D.A. et à d’autres pays, les 3/4 du coton sont achetés à des prix dérisoires par rapport au prix mondial (car le seul débouché est alors l’U.R.S.S., la tension sur les frontières Sud rendant le commerce impossible), cette culture ayant été introduite par les russes en Afghanistan au détriment des cultures maraîchères.

    Le parallèle avec -par exemple -l’impérialisme français en Afrique est saisissant, surtout que, par ailleurs, l’U.R.S.S. a dès lors des centaines de conseillers dans le pays qui encadrent les services civils et aussi l’armée dont les officiers sont souvent formés dans des académies militaires soviétiques, des techniciens civils (agronomes) étant également souvent issus d’écoles de Russie.

    1963-1973: ÉQUILIBRAGE AVEC LES IMPÉRIALISMES OCCIDENTAUX.

    En 1963, Daoud est contraint de quitter le pouvoir par son oncle le roi.

    Les réformes timides de Daoud ont liguées contre lui les aristocrates et les religieux conservateurs.

    De plus, son despotisme ne lui assurait aucune base de masse populaire.

    Les gouvernements qui suivent (ils seront nombreux et peu stables) rééquilibrent avec les impérialismes occidentaux.

    Mais ceux-ci ne sont que peu motivés par ce pays lointain, à l’histoire politique cahotique et de surcroît pauvre en choses à piller (les russes tenant l’essentiel).

    De plus, les mouvements de masses se multiplient en ville.

    A la campagne, la tension sur les terres et l’eau devient assez forte.

    En 1972, 100 000 paysans mourront de faim à la suite d’une sécheresse (l’eau, avec la terre, est l’objet des pressions des féodaux -qui vendent l’irrigation aux paysans, d’autant plus cher qu’il y en a très peu).

    En 1965, une manifestation d’étudiants, d’écoliers et d’autres éléments populaires de Kaboul s’oppose au « parlement »-bidon d’élites féodales mis en place par un des gouvernements pour calmer les révoltes.

    Une répression épouvantable suit qui précipitera l’organisation des masses dans les villes (la capitale Kaboul surtout) sous la forme de comités et organisations de masse diverses.

    C’est à cette époque que le parti Khalq (du peuple) pro-soviétique naît et s’infiltre dans ces mouvements. En 73, on dit qu’il avait 3500 membres (tandis qu’il existait un groupe maoïste de 1000 personnes).

    1973 : COUP D’ÉTAT MILITAIRE. DAOUD SORT SON ÉPINGLE DU JEU.

    Le coup d’État militaire du 17 Juillet 1973 est un modèle du genre favorisé par le social-impérialisme dans les pays du Tiers-monde.

    C’est la coalition de: -certaines parties de l’armée (surtout des officiers subalternes et des sous-officiers) mécontente de son sort avec un parti révisionniste pro-russe – contre l’État-major de l’armée et le gouvernement plutôt favorable aux impérialismes occidentaux.

    On le voit, il s’agit d’un coup d’État sans prolongement réel dans le mouvement populaire. Tout cela se passe à Kaboul, la capitale, sans aucune mobilisation populaire, manifestations, guerres prolongées ou autre processus. C’est une rivalité A L’INTÉRIEUR de l’appareil d’État entre deux cliques.

    Mais ce genre d’affaire est peu durable en tant que telle.

    Il faut trouver un nouvel équilibre dans l’appareil d’État et un semblant de soutien populaire.

    Au cours de ce coup, c’est le prince-général Daoud qui y parviendra.

    Il sera à la fois celui qui incarnera le coup d’État républicain et celui qui sera une continuité acceptable pour les tenants de l’ancien régime.

    Cependant, anti-communiste militant, il se méfie des révisionnistes, tout en s’appuyant plutôt sur les russes sur le plan international (à cause de la question Afghano-Pakistanaise -le Pakistan étant l’un des points d’appui américain dans la région) mais sans s’aligner complètement.

    Le clan des pro-soviétiques -militaires arrivistes et révisionnistes carriéristes (la plupart des membres du Khalq sont des ingénieurs agronomes et des cadres formés à Moscou et impatients d’avoir des places dans l’appareil d’État pour opprimer -à leur façon de nouveaux bourgeois -la masse paysanne) est frustré de sa victoire.

    Pendant 5 ans, il fomentera des coups, des complots pour prendre le pouvoir.

    Le parti Khalq se sépare en deux (l’autre aile s’appelle le Parcham -« le drapeau »).

    AVRIL 1978 : COUP D’ÉTAT MILITARO-SOCIAL-FASCISTE.

    Ce clan prend le pouvoir en Avril 1978 au cours d’un coup militaire sanglant (des milliers de morts et d’exécutions sommaires).

    C’est d’abord les militaires qui se chargent de déblayer le terrain.

    Ce qui reste de la famille royale (le roi est en exil en Italie) -assez repliée sur elle-même depuis 73- est liquidée physiquement ainsi que Daoud et son entourage.(Au cours de ce bain de sang, à titre d’exemple, toute la garde personnelles de Daoud – près de 2000 hommes -est anéantie, etc…). Puis ce sont les civils qui prennent le devant de la scène.

    C’est le parti Khalq qui devient dominant, les militaires étant écartés ainsi que les membres de l’ex-Parcham (formellement, le parti Khalq est réunifié depuis 77 sous le nom de Parti Démocratique Populaire d’Afghanistan).

    Le dirigeant du pays, M. Taraki, reçoit le soutien de l’U.R.S.S. et des pays satellites de l’Est, très rapidement.

    Taraki proclame que, pour la 1ère fois en Afghanistan, les classes féodales sont éliminées réellement et entreprend d’assoire l’autorité de l’État.

    Les russes deviennent de plus en plus visibles à tous les niveaux. Mais Taraki demeure prudent en paroles sur la nature de son alliance avec l’U.R.S.S.

    TARAKI : 17 MOIS DU 1er REGIME FANTOCHE DE L’U.R.S.S.. BILAN: ENCORE PLUS DE RUSSES OU L’ÉCROULEMENT.

    Face aux premiers troubles en province, l’armée répond avec une brutalité féroce mais inefficace.

    Des agents de l’État et des conseillers russes sont attaqués et tués, la réforme agraire annoncée par Daoud depuis 1975 ne se met pas vraiment en branle n’ayant que très peu de partisans même parmi ceux qui pourraient en bénéficier, tant était important le manque de confiance dans le gouvernement et la haine des russes.

    Il semble que les propriétés aristocratiques -qui étaient peu nombreuses en tant que telles et liées aux familles aristocratiques les plus proches du pouvoir royal – aient disparues.

    Par ailleurs, il existe des rapports féodaux entre les paysans fermiers ou ouvriers agricoles et des propriétaires paysans riches ou des autorités tribales locales (à l’échelle de ce pays où la paire de boeufs signale le « gros » ainsi qu’avec le clergé sunnite musulman. Environ 80% des paysans sont des paysans sans terres.

    C’est à cette époque que les russes commencent à envoyer des équipements (avions, hélicoptères porteurs de troupes…) servis par des officiers et soldats russes pour essayer de s’opposer efficacement aux rebellions.

    En février 1978 l’ambassadeur des U.S.A., enlevé par un commando de religieux extrémistes à Kaboul est massacré, ainsi que ses ravisseurs, par la police Afghane encadrée, voire directement constituée pour l’occasion par des soviétiques.

    En fait, le régime ne peut appliquer ces réformes à la campagne.

    L’hostilité est générale et aucune force ne vient consolider l’assise populaire du parti Khalq.

    Ses membres, la plupart du temps des jeunes cadres des villes éduqués à Moscou, se perdent dans leurs postes à la campagne dans l’inextricable réseau des sociétés traditionnelles.

    Ils sont en but à l’hostilité, voire la violence des masses, et doivent de plus supporter les luttes de cliques féroces au sein de l’appareil d’État: tentatives de coups, assassinats et magouilles de toutes sortes.

    Leur « marxisme » n’est que de la pacotille de vocabulaire, leur « révolution » n’a pas de base populaire.

    Ils apparaissent malgré toutes leurs précautions comme des gens voulant bouleverser de l’extérieur un ordre social cohérent, sans proposer de moyens internes de le remplacer efficacement.

    De plus, ils sont considérés à juste titre comme des otages des soviétiques, des russes. A chaque niveau de l’administration, tous les hauts fonctionnaires et officiers ont leur « doublure » russe.

    Les industriels occidentaux en affaire en Afghanistan notaient qu’il était plus rapide de s’adresser à la doublure qui était plus au courant.

    Voilà un nouveau parallèle avec les français ministres de l’intérieur au Sénégal, les Cubains généraux en Ethiopie, les Vietnamiens complètement sur le devant de la scène au Kampuchéa.

    La méfiance du peuple Afghan vis-à-vis des impérialismes a une longue histoire, et sa résistance armée acharnée et efficace marque l’identité de ce peuple.

    La situation empire dans les derniers mois de Taraki.

    Après 2 cas en province, la garnison de Kaboul se révolte. Elle n’est maîtrisée que par un massacre massif, mené en particulier par des avions pilotés par des russes.

    SEPTEMBRE 1979 : « RÉVOLUTION DE PALAIS ».

    Amin prend le pouvoir.

    C’est l’ancien bras droit de Taraki. Plus brutal encore que lui (il était chargé de la police) il commence ses 3 mois et demi de pouvoir en massacrant Taraki et les membres de sa famille et de son entourage.

    Apparemment, ce coup fut plutôt une affaire de rivalité personnelle qu’une manoeuvre plus vaste impliquant des changements et des interventions extérieures.

    Les russes ne semblaient pas apprécier ce personnage sans scrupule, susceptible de leur échapper .

    La rébellion prend une dimension nationale.

    Les observateurs étrangers estimaient que le 1/4 du pays était sous contrôle des rebelles musulmans et que la moitié du territoire en plus était zone de combat. L’armée Afghane partait en décomposition.

    Les désertions et les ralliements à la rébellion se faisaient par unités entières.

    Un exemple: 2500 hommes se rallient en province après avoir tués 25 officiers.

    Le pays est en passe de tomber aux mains des insurgés.

    Les combats atteignent les environs de Kaboul.

    FIN DÉCEMBRE 1979: L’INTERVENTION MASSIVE SOVIÉTIQUE ET KARMAL, LE « NOUVEAU DACKO ».

    En quelques jours, par pont aérien et pénétration de colonnes blindées, 80 000 hommes (à la mi-Janvier) arrivent en Afghanistan de l’U.R.S.S.

    Les troupes soviétiques contrôlent d’abord Kaboul, neutralisent les partisans d’Amin qui se battent avec acharnement, Amin lui-même est exécuté avec ses proches.

    Puis dans les premiers jours de Janvier, les troupes se déploient aux alentours de la capitale pour la protéger

    B. Karmal est porté au pouvoir à la « manière Dacko »: il parle d’abord à la radio, de la ville soviétique de Tachkent, puis quelques jours après, est amené en avion quand la situation est dans les mains des troupes russes.

    Karmal est le fondateur du parti Parcham, plus pro-soviétique encore que le Khalq. Il écarte, et sans doute fait exécuter ou emprisonner, les anciens fonctionnaires pour mettre ses partisans à leur place.

    LA RÉBELLION NATIONALE SE CONSTITUE CONTRE L’AGRESSION RUSSE.

    Depuis 1978, la résistance n’a fait que se renforcer.

    Malgré sa variété et sa division politique, ethnique et religieuse (des extrémistes intégristes d’extrême-droite aux maoïstes en passant par les groupes tribaux opposés aux exactions du régime et des russes), elle a remporté des succès face à ces régimes ultra-fantoches, pratiquant avec une brutalité cynique le massacre de leur peuple avec une armée étrangère: villages bombardés à ras, mosquées, considérées comme des nids à rebelles, détruites, populations et bétail napalmés…

    L’armée Afghane est presqu’inexistante en tant que telle, tant les désertions se sont multipliées, encore plus depuis l’intervention massive des russes.

    Dans cette circonstance, la tâche centrale du moment apparaît au peuple Afghan être celle de chasser les sociaux-impérialistes russes et leurs complices fantoches.

    LES RÉACTIONS DES FORCES POLITIQUES EN FRANCE. NOS TACHES.

    Cette nouvelle expansion du social-impérialisme développe encore la montée des risques de guerre. Toutes les forces populaires qui s’opposent à cette politique d’agression et de destruction des peuples doivent être soutenues vigoureusement quelles que soient leurs caractéristiques internes.

    En France, bien des forces politiques (des trotskystes à certains journalistes de « Libération » et du « Monde » réduisent cette affaire à l’affrontement entre les révisionnistes Afghans, tenants d’une « révolution » et les féodaux conservateurs, l’intervention russe jusqu’à ces derniers jours étant minimisée (depuis qu’elle est devenue massive, c’est dans leurs rangs que se trouvent les positions « munichoises » de repli face aux coups de force, de refus de voir la réalité).

    Les uns sont en fait alignés sur les fantoches et les agresseurs en niant les phénomènes nationaux de résistance à l’envahisseur et de lutte pour l’indépendance, les autres célébrant avec un faste renouvelé le Xième enterrement du marxisme retrouvant parfois avec les religieux intégristes le parfum spiritualiste qui manque à leur identité d’intellectuel petit-bourgeois en société impérialiste.

    Les sociaux-fascistes Afghans ne sont nullement les tenants d’une « révolution ».

    Ils l’empêchent même totalement depuis 1965, en s’opposant aux révolutionnaires et aux patriotes (qui ont été massacrés et pourchassés -ceci étant l’une des constantes des exigences du social-impérialisme russe vis-à-vis des régimes qu’il soutient -voir Éthiopie, Angola, Yémen du Sud…).

    Leurs mesures bureaucratiques sont anti-populaires et ne sont que le prolongement de l’agression de leurs maîtres russes.

    Sur le plan international, il est tout aussi faux de nier le caractère nouveau de cette intervention et de prétendre, par exemple, que le seul aspect de l’alarmisme de Giscard lors de son discours de nouvel an était de chercher l’ »union nationale » en France.

    Un bon sens minimum permet de se rendre compte que le social-impérialisme soviétique devient de plus en plus agressif et cynique en menant ce type d’opération directement -sans Cubains ou Vietnamiens interposés – hors des pays du Pacte de Varsovie.

    Il s’agit à l’évidence d’une remise en cause massive de l’ordre international inter-impérialiste issu de la 2ème guerre mondiale.

    Ces années 78-79 ont vu un nombre très important d’agressions étrangères (Vietnam au Cambodge, Tanzanie en Ouganda.

    France en Centrafrique et au Zaïre, en Mauritanie…, U.R.S.S. en Afghanistan, incursions Rhodésiennes et Africaine du Sud en Zambie et Mozambique…) qui révèlent l’instabilité internationale et l’initiative de la superpuissance soviétique par rapport au recul américain et occidental -cependant sujet à des contre-attaques pour le moment limitées mais porteuses de possibilité agressives inquiétantes.

    La résistance Afghane est une force populaire en lutte contre une agression de la superpuissance soviétique.

    Nous devons faire confiance au peuple Afghan pour progresser dans le sens de sa constitution au cours de la lutte contre les envahisseurs en force indépendante par rapport aux impérialismes, le fait que les mouvements de résistance reçoivent des aides diverses ne faisant qu’entrer dans le cadre des alliances nécessaires au combat.

    Nous sommes à l’écoute des forces qui, au sein de la résistance pourraient s’organiser dans ce sens.

    Nous devons aussi nous opposer avec force, parallèlement au travail sur le Cambodge, au P.C.F. qui pratique de plus en plus comme seule politique l’alignement inconditionnel sur le social-impérialisme russe.

    Dans ses articles, l’ »Humanité » cite avantageusement les ministres Afghans dont cette perle: « L’Afghanistan se félicite de l’aide apportée par l’U.R.S.S. En la demandant, il n’a fait qu’exercer son droit à la légitime défense reconnue par la pratique (sic) et les lois internationales ».

    A cotés de ces articles sur le coup d’Afghanistan (aux titres du genre « Afghanistan: Carter joue avec la détente » (!), on trouve dans le numéro du 5/1/80, avec une photo de l’accolade Marchais-Castro une déclaration du P.C.F. sur la nécessité de l’entrée de Cuba au Conseil de sécurité de l’ONU (qui se trouve pour le moment privé de ce nouvel agresseur): « Chacun sait le rôle international que joue Cuba… – en effet ! Euromissiles, Cambodge, Afghanistan…

    Nous devons faire campagne contre les nouveaux pétainistes que sont, sur le plan international les sociaux-fascistes du P.C.F.

    C’est dans cette lutte qu’avancera le point de vue politique populaire en France sur la guerre et la révolution.

    AFGHANISTAN: LA C.G.T. BAT MARCHAIS DANS LA MAUVAISE FOI.

    Après avoir connu des difficultés d’unification interne sur l’intervention soviétique, la C.G.T. a gagné du temps en envoyant une délégation « enquêter » à Kaboul.

    A son retour, la C.G.T. révèle: -« nous n’avons ressenti aucune animosité, mais beaucoup d’hospitalité et de gentillesse de la part des gens qui nous prenaient pour des soviétiques (alors que tous les journalistes ou étrangers présents à Kaboul témoignent journellement de prise de position ouvertes contre les russes de simples passants et que, sur le plan des faits, plusieurs attentats ont été commis contre des soldats russes et qu’une émeute s’est déroulée, des heures durant et devant les cameras de télévision du monde entier, autour d’une prison où des parents et relations essayaient de libérer des prisonniers aux cris de « A bas les russes ») -« l’armée soviétique n’a pas pris part aux combats du 27 Décembre (le coup d’Etat)  » (alors que Karmal – dont d’ailleurs la carrière de fantoche semble menacée, bien triste sinécure après Taraki et Amin tués avec toute leur famille -a été amené de Tchécoslovaquie en Afghanistan via la Russie par avion militaire (à la Dacko) après que les troupes soviétiques aient en main toute la capitale et commençaient à se déployer dans les provinces.

    Il est significatif que ce soit presque au même moment où la CGT faisait ces « révélations » que un massacre digne de My Lai et Oradour sur Glane (en plus sanglant d’ailleurs puisque plus de 1000 hommes ont été massacrés à la mitraillette et enfouis au bulldozer alors que certains n’étaient pas encore morts) ait été révélé. Cet épisode, qui s’est fait en présence et sur ordres d’officiers Russes, a eut lieu sous la période Taraki, dont la CGT fait le portrait comme d’un valeureux patriote renversé par le vilain Amin…

    Pour Marchais et le P.C.F., les 100 000 russes sont là pour le  » socialisme ».

    Pour la C.G.T., ils ne sont pas là du tout.

    2 attitudes pour justifier l’invasion soviétique, piétiner l’indépendance nationale et essayer de « faire passer » l’alignement pétainiste sur l’hégémonisme soviétique dans ces temps de risques de guerre fomentée par la rivalité des 2 superpuissances.

    2 positions à contrer pour faire avancer la question de la prise de conscience et de l’organisation des masses populaires sur la situation internationale.        

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  • La portée universelle de la révolution culturelle

    [Document de l’UCF-ML.]

    Sur cette solide base politique venue de notre histoire , il faut s’emparer de la question du marxisme, du maoïsme comme courant révolutionnaire mondial , comme base théorique et idéologique, comme systématisation de la plus grande expérience révolutionnaire de notre temps: la GRANDE RÉVOLUTION CULTURELLE PROLÉTARIENNE.

    La Révolution Culturelle n’est pas une simple phase tactique de l’édification du socialisme en Chine.

    Elle n’est pas un simple mouvement de masse pour rectifier et régénérer le Parti.

    Elle est, comme le disent les camarades chinois, « sans précédent dans l’histoire. »

    Elle est LA grande révolution de notre temps.

    Elle est pour la deuxième moitié du XXème siècle, ce qu’a été la Commune de Paris pour le fin du XIXème , ce qu’a été Octobre 17 pour le début de notre siècle.

    Prendre position sur ce point distingue radicalement le marxisme-léninisme du révisionnisme moderne .

    Notre Maxime , c’est : « Dis-moi ce que tu penses de la révolution culturelle, je te dirai si tu es un révolutionnaire marxiste-léniniste. »

    La Révolution Culturelle est une RÉVOLUTION au sens plein du terme : les masses populaires s’en prennent à la question de l’Etat, se mêlent des affaires de l’Etat.

    Il s’agit de débusquer et d’abattre les représentants politiques d’une classe : la nouvelle bourgeoisie présente dans le Parti Communiste.

    La Révolution Culturelle est une RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE.

    La classe ouvrière y met en avant et pratique le mot d’ordre : « LA CLASSE OUVRIÈRE DOIT DIRIGER EN TOUT. »

    A partir des tempêtes révolutionnaires ouvrières à Shanghaï en Janvier 67 , le prolétariat fait, à une échelle sans précédent, son entrée massive sur la scène politique.

    Il entre dans les universités , il va directement diriger le combat dans la superstructure.

    La Révolution Culturelle fait surgir dans la réalité des nouveautés socialistes inconnues auparavant :

    – LES COMITÉS RÉVOLUTIONNAIRES DE TRIPLE UNION , qui prennent en main la gestion des unités de production.

    – LES UNIVERSITÉS LIÉES AUX USINES, l’entrée des paysans pauvres et des ouvriers dans les universités.
    Tout cela organise la réduction de la DIFFÉRENCE ENTRE TRAVAIL MANUEL ET TRAVAIL INTELLECTUEL.

    – L’ÉTUDE DE MASSE VU MARXISME, et en particulier de la PHILOSOPHIE , qui fait barrage au monopole élitiste de la conception fermée du Parti.

    – LA MOBILISATION POUR UN ART ET UNE CULTURE RÉELLEMENT PROLÉTARIENS .

    – LA PARTICIPATION GÉNÉRALISÉE DE TOUS LES CADRES AU TRAVAIL PRODUCTIF.

    – L’IMPLANTATION MASSIVE DES JEUNES INSTRUITS CHEZ LES PAYSANS- PAUVRES .

    Et quantité d’autres transformations révolutionnaires qui visent à faire des masses un rempart invincible contre la restauration du capitalisme.

    Sur la base de la Révolution Culturelle, le maoïsme approfondit et transforme tous les grands concepts du marxisme .

    Le concept de classe sociale lui-même est soumis à réexamen : cette « bourgeoisie au sein du Parti » dont parle Mao Tsé Toung , elle n’est pas définie en termes de possession des moyens de production !

    Ce qui est en cause, c’est son projet d’Etat, son projet politique.

    La tâche fixée, c’est de mettre la politique au poste de commandement, c’est de chercher la base sociale de la nouvelle bourgeoisie révisionniste, de son projet politique.

    A l’heure du programme commun, voilà une indication décisive.

    La Révolution Culturelle et le maoïsme, de façon centrale , transforment la notion même de dictature du prolétariat.

    Elles mettent en évidence que l’axe n’est pas la construction du socialisme.

    L’axe, c’est la lutte des classes.

    Lénine disait « n’est pas marxiste celui qui n’étend pas la reconnaissance de la lutte des classes jusqu’à celle de la dictature du prolétariat. »

    La Révolution Culturelle nous enseigne : «  n’est pas marxiste celui qui n’étend pas la reconnaissance de la dictature du prolétariat jusqu’à celle de la lutte des classes. »

    Le socialisme n’est pas d’abord une « construction. »

    C’est une lutte de classe.

    Voilà pourquoi la Révolution Culturelle est la révolution de notre temps.

    Nous disons :
    VIVE LA GRANDE RÉVOLUTION CULTURELLE PROLÉTARIENNE, VIVE LA LUTTE DES CLASSES SOUS DICTATURE DU PROLÉTARIAT!    

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  • Les tâches des maoïstes

    [Document de l’UCF-ML.]

    Notre tâche de Maoistes, c’est de faire fusionner les enseignements universels de la Révolution Culturelle avec la situation concrète de la Révolution en France.

    La cible de l’étape, chacun la connaît : c’est l’édification d’un quartier général du prolétariat et du peuple révolutionnaire.

    C’EST LA QUESTION DU PARTI.

    Toute notre orientation est fondée sur une conviction : CE PARTI SERA DE L’EPOQUE DE LA GRANDE RÉVOLUTION CULTURELLE PROLÉTARIENNE, OU IL NE SERA PAS.

    Il s’agit, pour l’avant-garde ouvrière, d’édifier elle-même le Parti Communiste de type nouveau, le Parti dont l’édification fera déjà barrage à la dégénérescence révisionniste .

    Il y a eu sur ce point , dans l’expérience de la classe ouvrière, des tâtonnements et des expériences depuis Mai 68.

    Nous avons connu les organisations autonomes d’usine, les Comités d’Actions ou les Comités de Base.

    Nous avons connu les regroupements sur tel ou tel point de programme : « justice pour les immigrés » ou « une seule classe d’OS ».

    Mais en fin de compte, ce qui s’est aujourd’hui clarifié , c’est la nécessité de véritables NOYAUX COMMUNISTES OUVRIERS, porteurs d’une conviction et d’un projet centralisé sur les étapes de l’édification du Parti.

    C’est dans ces noyaux que se matérialise notre mot d’ordre maoïste :  » REMETTRE LA QUESTION DU PARTI AUX MAINS VE LA CLASSE OUVRIÈRE, ORGANISER L’AVANT-GARDE OUVRIÈRE, ET ÉDIFIER L’ORGANISATION COMMUNISTE AU SEIN DU MOUVEMENT DE MASSE « .

    Cette ligne se déploie aujourd’hui dans un moment de lutte de classe complexe et acharnée.

    Ce qui domine en apparence la scène, c’est la rivalité des deux grandes forces bourgeoises : la bourgeoisie ancienne, le monopolisme classique de Giscard et de Chirac ; et la bourgeoisie nouvelle , le monopolisme bureaucratique d’Etat, celui de Marchais et de Mitterand, de Séguy et d’Edmond Maire.

    Ces deux forces rivalisent pour embrigader notre peuple derrière leur projet politique réactionnaire.

    La machinerie électorale est là pour fixer les échéances de cet embrigadement.

    Sur ce point , les enseignements de la Révolution Culturelle et du maoïsme sont clairs : nous sommes dans un monde où l’autonomie du prolétariat se joue contre deux bourgeoisies, l’ancienne et la nouvelle.

    La lutte des classes se mène sur deux fronts.

    Les petits machiavels du ralliement « provisoire »,  » tactique » , « critique  » ,  » débordant « , au projet du PCF, font intégralement le jeu du révisionnisme moderne.

    Avec toute l’avant-garde ouvrière, nous luttons avec acharnement contre la polarisation autour des deux cliques bourgeoises rivales.

    Dès aujourd’hui, nous appelons tous les sincères révolutionnaires à débattre et à s’organiser sur cette question.

    Il faut impérativement opposer aux manoeuvres électorales d’embrigadement, une force populaire de masse autonome.

    Nous sommes prêts à participer au plus large regroupement sur les mots d’ordre :

    NI GISCARD-CHIRAC , NI MARCHAIS-MITTERAND !
    VIVE LA POLITIQUE RÉVOLUTIONNAIRE DU PEUPLE!  

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  • Édification du Parti et question syndicale (1975)

    [Document de l’UCF-ML.]

    La tempête révolutionnaire de Mai 68 a mis à nu, en France, la force et la profondeur de la contradiction qui oppose le mouvement de masse ouvrier à ses soi-disantes organisations « légitimes » : les syndicats.

    Cette contradiction n’a certes pas été produite par Mai 68. Elle s’accumulait, depuis des années de combat, comme élément constitutif des positions de classe de l’avant-garde ouvrière.

    Déjà en 1963, la brutale révolte des mineurs s’était soldée, au moment de la reprise bureaucratiquement contrainte, par quelques notables syndicaux sérieusement bousculés.

    En 1967, dans les rues de Caen, les O.S. de la Saviem mènent la vie dure aux C.R.S.: les syndicats dénoncent ces ouvriers « mal éduqués », qui, issus du paysannat pauvre de la région, ignorent les politesses et les cérémonies du syndicalisme de négociation.

    L’histoire subjective, longtemps cachée, du prolétariat d’après- guerre, c’est la scission, combat de classe après combat, entre l’avant-garde ouvrière immédiate – les ouvriers de la gauche du mouvement de masse – et le syndicalisme.

    En Mai 68, il arriva que ce secret n’en est plus un ; que ce qui se cumulait dans une mémoire ouvrière dispersée se rassemble et éclate dans une orientation qualitative neuve et essentielle : l’anti- syndicalisme ouvrier devient, à l’échelle d’ensemble. un fait idéologique de classe.

    Cet anti-syndicalisme, nous montrerons qu’il est la forme de masse primordiale de la critique prolétarienne du révisionnisme moderne.

    En 1968, l’anti-syndicalisme ouvrier est certes spontané, confus. Mais il est aussi, déjà, la synthèse, au premier niveau, d’une expérience historique prolongée : celle de la lutte entre les deux voies, entre révisionnisme et position prolétarienne, telle qu’elle se donne, sous une forme pratique, sauvage, dans toute lutte de classe un peu sérieuse. De là que l’anti-syndicalisme, en Mai 68, est massif, global.

    C’est sur tous les aspects de la nature de classe du mouvement que les masses ouvrières, levées contre le capitalisme et son Etat, ont rencontré sur leur chemin, en 1968, l’obstacle syndical.

    Les syndicats ont brimé l’aspiration essentielle à la démocratie de masse ; ils ont fait barrage, de tout leur poids, à l’irruption de la violence révolutionnaire ; les ouvriers se sont certes battu, durement, et victorieusement, à Flins ou à Sochaux.

    Mais en dehors des syndicats, contre le voeu et le gré des syndicats ; mais aux côtés de la jeunesse, que les syndicats essayaient de tenir à l’écart des usines, divisant le mouvement, entretenant l’ouvriérisme borné et réactionnaire de la « revendication » d’usine, quand on était dans la plus grande tempête politique depuis 1947 au moins.

    Sur les enjeux mêmes de Mai 68, la discordance entre les ouvriers révolutionnaires, combatifs, ou même simplement décidés, et les syndicats, est totale.

    C’est ce qui s’avère au coeur même du mouvement historique, quand les masses ouvrières de Renault- Billancourt noient sous les huées les « positions » de Séguy – les scandaleux accords de Grenelle.

    A cet instant décisif, sur les seules ressources de l’anti- révisionnisme spontané le prolétariat de la métallurgie brise la lugubre « fin de grève » cuisinée par Séguy et Pompidou.

    Et ce que le prolétariat affirme ainsi, ce n’est pas principalement son refus de tel ou tel résultat de la négociation, mais la conception même d’une négociation de ce type, sans mesure aucune, à ses yeux, avec le souffle politique révolutionnaire du mouvement de masse.

    Le prolétariat, levé en tant que classe, affirme brutalement qu’entre ses aspirations immédiates, entre sa force globale, et la conception syndicaliste de la négociation, il y a un fossé infranchissable. Classe contre classe, et les révisionnistes de l’autre côté.

    Ce sont là des faits. Et comme le dit Mao Tsé-toung, c’est d’eux qu’il faut partir, sans restriction ni peur.

    Or, cette peur de seulement regarder en face Mai 68, voici qu’elle s’est retissée et retapie jusque dans les cervelles de beaucoup, qui se disent marxistes-léninistes.

    Voici que l’oubli et la répression des caractéristiques de Mai 68, opération révisionniste s’il en fût, gagne et contamine des pans entiers du « mouvement révolutionnaire » en déconfiture totale depuis son ralliement honteux à Mitterrand.

    Et la forme première de cet oubli, de cette répression, c’est le refus de prendre audacieusement appui sur l’anti-syndicalisme ouvrier, c’est la négation abstraite, dogmatique, réactionnaire, du souffle révolutionnaire que véhicule l’anti-syndicalisme.

    Voici que de soi-disants marxistes-léninistes, au nom des Principes ou au nom de la Tactique, donnent la main à cette entreprise proprement bourgeoise : rejeter à nouveau l’anti-syndicalisme ouvrier dans le champ de l’expérience aveugle, dispersée, non cumulative, dont la tempête de Mai 68 l’avait fait sortir.

    Or, ce qui est en jeu est considérable.

    Car l’irruption sur la scène politique d’ensemble de l’anti-syndicalisme ouvrier, c’est un pas essentiel vers la réappropriation, par la classe ouvrière, de son identité propre, de son espace politique révolutionnaire.

    C’est l’embrasement de toute la scène politique au feu de la lutte entre les deux voies : révolution prolétarienne contre révisionnisme.

    Rejeter ce conflit dans l’obscurité des combats d’usine, dans l’épaisseur insondable de la mémoire ouvrière inorganisée, c’est à quoi s’emploie avec acharnement la bourgeoisie, dans ses variantes pro-américaine, pro-soviétique (révisionniste) et syndicaliste- centriste (C.F.D.T.).

    En fait, ce que l’anti-syndicalisme ouvrier fait surgir sur le devant de la scène en 1968, c’est le spectre de la dictature du prolétariat.

    Et dans l’effort surhumain des Pompidou, des Chaban-Delmas, des Mitterrand et de Séguy, des Rocard et des Maire pour reconstituer à tout prix les syndicats comme représentants et garants exclusifs de la négociation globale, de la présence d’ensemble, il faut voir le fond de la question : assurer à tout prix, sur la scène politique d’ensemble la dictature des règles bourgeoises, des idées bourgeoises. Étouffer jusqu’au soupçon d’une autre voie, d’une autre dictature.

    Nos gauchistes repentis et nos soi-disants « marxistes-léninistes » vont-ils s’enfoncer dans la complicité restauratrice, après que l’anti-syndicalisme ouvrier ait fait entendre, sur la scène politique, les accents inouïs de la nouveauté prolétarienne, et l’exigence du Parti Communiste de type nouveau, l’exigence de la dictature du prolétariat ?

    Quelle ingratitude! Car tous ces gens n’ont aujourd’hui un petit droit à la parole que grâce à l’irruption dissonnante de l’antisyndicalisme ouvrier.

    De même que l’existence matérielle des exploiteurs n’est assurée que par le travail des exploités qu’ils oppriment, de même nos « révolutionnaires » issus de Mai 68 ne survivent dans leur petite différence que par l’élan donné par le prolétariat révolutionnaire à la grande différence : l’anti- révisionnisme, l’anti-syndicalisme. Et voici qu’ils veulent enterrer cela même qui les a fait naître !

    A ceux qui aujourd’hui ne voient de salut que dans l’entrisme syndical, et courent ridiculement vanter les charmes de la CFDT à des ouvriers combatifs qui ont spontanément pour les syndicats un mépris de fer ; comme à ceux pour qui Mai 68, c’est les étudiants du 22 mars, la classe ouvrière ne sortant de ses limbes en 1974 qu’à Lip, sous la houlette – syndicale – de Piaget, nous répondons identiquement : s’il n’y avait eu en 1968, et en 1969, et en 1970, et en 1973 aussi bien (Renault), cette formidable condensation pratique de l’anti-syndicalisme accumulé depuis des années dans la conscience ouvrière, la lutte entre les deux voies au sein du mouvement de masse ouvrier serait encore, à l’échelle d’ensemble, indiscernable, inconstituée.

    L’existence historique d’une avant- garde ouvrière révolutionnaire anti-révisionniste serait encore une hypothèse. Et vous-mêmes, partisans attardés de ce que l’avant- garde ouvrière met au rancart, vous n’existeriez même pas.

    Si dérisoire soit-elle, votre présence dans ce débat politique s’alimente, fût-ce parasitairement, et à contre-courant de l’histoire, à cette formidable poussée prolétarienne anti-syndicaliste lente d’abord, puis furieuse, qui, dans les dernières décades, entreprend de briser l’hégémonie révisionniste, et d’ouvrir la voie à la question du Parti Communiste marxiste- léniniste de type nouveau.

    Et nous leur disons aussi : votre propos syndicalisant actuel, c’est la répétition d’une erreur, répétition soumise à la règle, énoncée par Marx, d’être la farce après l’histoire sérieuse.

    En 1967 et 1968, le marxisme-léninisme vivant, celui qui tente d’appliquer aux conditions concrètes françaises les enseignements de la pensée de Mao Tsé-toung et de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, est représenté, au niveau de l’organisation communiste par l’UJCML, au niveau des organisations de masse, par les Comités Vietnam de Base.

    Quelle est, en 1967, la ligne de I’UJCML en matière d’organisation du prolétariat ? C’est, justement, l’entrisme syndical. Il s’agit d’organiser la gauche ouvrière en « sydicalistes prolétariens » sur le mot d’ordre : « Vive la CGT de lutte de classe ! »

    Et cette ligne, l’UJCML la pratique avec autrement d’audace, de force critique et d’implantation réelle dans les usines, que nos Humanités Rouge à casquette CFDT ou nos pâlichons diffuseurs de Front Rouge animateurs de la fantômatique « Opposition Syndicale Révolutionnaire ».

    Seulement cette ligne, qui postule que la gauche ouvrière est syndicaliste, est dès cette époque en contradiction avec l’antirévisionnisme spontané de cette gauche, lequel a justement pour forme pratique et idéologique l’anti-syndicalisme.

    Mai 68 développe cette contradiction à une échelle telle que l’UJCML, pourtant seule organisation marxiste-léniniste présente dans le mouvement de masse, seule organisation capable d’enthousiasmer la jeunesse intellectuelle révolutionnaire pour le mot d’ordre maoïste « servir le peuple », ne peut survivre à la tempête : elle se disloque.

    Le prolétariat, agent historique décisif, a donné une leçon à tous les marxistes-léninistes.

    Dès lors s’ouvre obligatoirement dans tout le mouvement révolutionnaire un débat sur le bilan de cette leçon. Le centre de gravité immédiat de ce débat, c’est la question du syndicalisme. La lutte entre les deux voies, entre marxisme-léninisme et révisionnisme, passe nécessairement par cette question, et ce pour toute la période ouverte par Mai 68.

    Face aux positions opportunistes et néo-révisionnistes qui se font jour à nouveau sur la question syndicale, l’UCF développe aujourd’hui, seule, un point de vue à la fois entièrement fidèle au marxisme-léninisme et à la pensée de Mao Tsé-toung, et conforme à la réalité historique, objective et subjective, de l’avant-garde ouvrière.

    Articuler correctement la question du Parti sur l’anti-syndicalisme ouvrier, voilà la pierre de touche, aujourd’hui, de toute fusion entre le marxisme-léninisme et le mouvement ouvrier en France.

    On peut ramener la question à quatre points :

    1. « Militer dans les syndicats réactionnaires » : est-ce là un principe universel du léninisme, ou un choix politique lié à l’analyse de la situation concrète, et donc susceptible de se modifier avec cette situation ?

    Nous montrerons que l’application créatrice du léninisme consiste justement, aujourd’hui en France, à refuser tout entrisme syndical. Que telle est l’usage militant, dialectique, de ce texte fondamental de Lénine : « La maladie infantile du communisme : le gauchisme », et en particulier du passage qui concerne les syndicats.

    2. Aujourd’hui en France, militer ou ne pas militer dans les syndicats révisionnistes et réformistes, est-ce un choix purement tactique, ou un choix stratégique, un choix de ligne ? Nous montrerons que la réponse à la question syndicale engage aujourd’hui nécessairement l’orientation d’ensemble sur l’édification du Parti. Et que par conséquent, le refus de l’entrisme syndical constitue une ligne de démarcation stratégique etnre marxisme-léninisme et opportunisme.

    3. Que sont les syndicats (CGT et CFDT) en France aujourd’hui ? Nous montrerons que leur aspect principal n’est plus d’être des organisations de masse de la classe ouvrière ; leur aspect principal, c’est d’être des organisations politiques, intégrées au projet étatique révisionniste, et dont la virtualité dominante est le social-fascisme.

    4. Notre tâche : édifier des organisations révolutionnaires de masse, sous la direction de noyaux communistes, et dans le cadre d’ensemble du mot d’ordre : « Remettre aux mains du prolétariat et des masses populaires la question d’édification de leur Parti communiste de type nouveau. »     

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  • Démasquons les assassins de Pierre Overney et leurs complices (1972)

    [Groupe pour la fondation de l’U.C.F. (ml), mars 1972.]

    Malgré tous les mensonges déversés par la presse et la télé depuis vendredi, il est clair maintenant que le militant révolutionnaire Pierre Overney, qui a été assassiné aux portes de Renault Billancourt, l’a été de sang-froid et de façon préméditée.

    C’est à la suite du meurtre de leur camarade que les militants et des ouvriers ont cogné les gardiens, puis la maîtrise.

    La mort de Pierre n’est pas un accident regrettable. Les patrons tuent pour maintenir leur loi.

    Pierre a été frappé en premier parce qu’il était un ouvrier révolutionnaire, parce qu’il s’est attaqué directement aux patrons.

    Pourquoi les patrons en viennent-ils à assassiner maintenant ? A Renault, les cadences augmentent, les licenciements se multiplient ; les luttes aussi. La tension est vive depuis plusieurs mois.

    La C.G.T.. est de plus en plus démasquée, elle est incapable d’endiguer la combativité ouvrière montante.

    Les ouvriers ont compris qu’elle s’oppose aux luttes qui menacent réellement le pouvoir du patron. Voilà pourquoi le patron est venu au secours dé son allié principal.

    Dans ce meurtre, patrons, P.C.F. et C.G.T. se sont répartis les tâches

    1) Le patron grâce à sa police s’est chargé de l’exécution physique.

    2) La C.G.T. et le P.C.F. se chargent de l’exploitation politique. Ils veulent implanter l’idée que les luttes « dans l’ordre et la dignité » qu’ils proposeraient sont les seules valables, opposées aux « luttes révolutionnaires » qui seraient stériles, dangereuses et profiteraient à la bourgeoisie.

    A cette occasion, la C.G.T. s’est surpassée dans l’ignoble ; elle déclare froidement que Pierre, militant révolutionnaire assassiné par un flic du patron, était complice d’une provocation patronale !

    Entre l’ouvrier qu’on tue et les tueurs, la C.G.T. et le P.C.F, ne font pas de différence ! Cela revient à justifier la nécessité politique de l’attentat fasciste.

    Cette énorme saloperie a un objectif politique précis noyer dans l’idée générale des « violences » la guerre de classe impitoyable entre la bourgeoisie, ses flics et ses tueurs d’une part, le prolétariat et le peuple révolutionnaire d’autre part ; désarmer le peuple face à la violence des patrons qui tuent dans la production, envoient leurs bandes fascistes contre les immigrés et quand il le faudra, élimineront physiquement les combattants révolutionnaires.

    IL FAUT BIEN COMPRENDRE QUE LE MEURTRE D’UN MILITANT A RENAULT N’EST PAS UN ACCIDENT. C’EST CE QUE FAIT LA BOURGEOISIE AVEC LA COMPLICITÉ DE LA C.G.T. ET DU P.C.F. QUAND ELLE NE PEUT PLUS FAIRE AUTREMENT POUR EMPÊCHER LA MONTÉE DES LUTTES DE MASSE.

    La bourgeoisie oppose la violence armée aux ouvriers, au peuple et aux révolutionnaires.

    Pour avancer dans la lutte et la révolution, nous devrons faire face sur ce terrain là, et à sa violence fasciste, nous opposerons la violence révolutionnaire de masse.

    EXIGEONS LA DISSOLUTION DES MILICES FASCISTES DANS LES USINES !
    Mais ne nous faisons pas d’illusions !
    La violence de la bourgeoisie sera de plus en plus directe.
    PRÉPARONS-NOUS A Y RÉPONDRE PAR LA VIOLENCE DE MASSE ! 

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  • UCF-ML: Tract du 15 mars 1972

    [Une unité parisienne du Groupe pour la fondation de l’U.C.F. (ml), tract du 15 mars 1972.] 

    QUI PARLE, qui raconte ce qui s’est passé à Renault ? Les bourgeois et leurs alliés.

    Le jour même de l’enlèvement du cadre Nogrette, ils nous disaient : « La réprobation de la population est unanime. »

    Est-ce dans les ateliers, dans les couloirs du métro qu’ils avaient été en discuter, ou bien dans les bureaux des patrons qui ont peur d’être séquestrés ?

    Nous, on a bien plutôt eu l’impression que tout le monde était content de voir une crapule, qui passe sa vie à organiser des licenciements, gardée à l’ombre pendant 2 jours.

    Mais en même temps, l’enlèvement sert à passer sous silence la question de l’organisation de tout le peuple contre la répression des patrons.

    La mort de l’ouvrier révolutionnaire Pierre Overney était l’affaire de tout le monde. Le jour de son enterrement, 200 000 personnes – jeunes, ouvriers français et immigrés – sont descendues dans la rue pour crier leur haine des patrons, de leurs flics et de leurs complices.

    De même, ce qui se passe aujourd’hui à Renault appartient à tous les ouvriers, à tous les gens du peuple.

    C’est à eux de prendre la parole. C’est à eux de s’unir pour soutenir au maximum les ouvriers de Renault qui travaillent sous le regard des flics ; pour exiger la libération des camarades de Pierre Overney, licenciés et emprisonnés au lendemain du meurtre.

    LIBÉRATION IMMÉDIATE DES 7 OUVRIERS DE RENAULT EMPRISONNES !
    RÉINTÉGRATION DE TOUS LES OUVRIERS LICENCIÉS APRES LA MORT DE PIERRE.
    DISSOLUTION DES MILICES PATRONALES !

    C’est aux ouvriers, c’est aux gens du peuple de tirer les leçons de ce qui se passe à Renault, pour mieux lutter et mieux s’organiser dans chaque quartier.

    Patrons et C.G.T. ont dit que les ouvriers de Renault n’ont pas bougé parce que « cette affaire » ne les intéressait pas. C’est archi-faux. Presque tous voulaient riposter.

    S’ils n’ont pas pu riposter sur le champ, c’est parce qu’ils en ont été empêchés :

    – par la répression féroce du patron. Depuis le meurtre de Pierre, l’usine est entourée de C.R.S., les cadres et la maîtrise se sont regroupés pour empêcher tout rassemblement, les chefs font monter les ouvriers un par un dans les bureaux pour les menacer de licenciement s’ils défendent leurs camarades ;

    – par la répression du P.C.F. et de la C.G.T. Ceux-ci continuent à raconter que le meurtre de Pierre Overney était une affaire entre gauchistes provocateurs et patron. La C.G.T. laisse faire les licenciements, elle laisse faire les milices du patron ou même elle les applaudit. La violence du patron, elle fait semblant de ne pas la voir. La volonté de résistance des ouvriers, elle la condamne.

    Voilà pourquoi nous avons crié à l’enterrement de Pierre : « Le patronat arme ses milices, le P.C.F. désarme les travailleurs ».

    Or, face à cela, les ouvriers de Renault se sont trouvés révoltés, mais isolés et impuissants. Il y avait devant eux l’appareil de répression du patron, l’appareil du syndicat sur lequel on ne pouvait pas compter. Il n’y avait pas d’organisation des ouvriers pour briser l’intimidation des chefs et organiser la riposte.

    A Renault, pour résister aux licenciements et à la répression du patron, il faut construire l’organisation des ouvriers.

    Dans notre quartier, c’est la même chose. Pour résister aux licenciements ou à la fermeture des usines ; pour résister aux expulsions dans les vieux logements et dans les hôtels de travailleurs immigrés, les ouvriers, les jeunes et les habitants du quartier ne peuvent compter que sur eux-mêmes.

    Il faut construire des organisations qui appartiennent aux ouvriers et au peuple, qui soient leur instrument pour prendre conscience de sa force et unir le maximum de gens autour de soi.

    Face aux patrons, aux propriétaires, à tous ceux qui divisent et désarment, il faut former le camp du peuple.

    DANS LES USINES ET LES QUARTIERS,
    CONSTRUISONS LES ORGANISATIONS DU PEUPLE !

    CONSTRUISONS LE NOUVEAU PARTI COMMUNISTE !

    Des maoïstes du quartier. 

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  • Détruisons l’armée bourgeoise! Construisons l’armée populaire! (1976)

    Ce n’est pas en deux pages que l’on peut argumenter pleinement un sujet aussi vaste. Aussi nous contenterons-­nous de donner brièvement nos positions sur les différents points importants concernant la question. 

    1. POUR LA LIBÉRATION DES EMPRISONNES ! 

    Nous exigeons la libération de tous les civils et soldats emprisonnés, la levée de toutes les inculpations et l’arrêt de toute répression dans les casernes.  

    Nous dénonçons les manoeuvres révisionnistes et réformistes trahissant les objectifs de lutte des emprisonnés; ce n’est pas le moral de l’armée bourgeoise que les révolutionnaires civils et militaires voulaient détruire, c’est l’armée bourgeoise elle-­même.

    Nous soutenons les revendications des soldats pour l’amélioration de leurs conditions de vie, contre les brimades, contre tout ce qui caractérise une armée bourgeoise.  Nous soutiendrons les formes d’organisation qu’ils se donneront. Le fond, le programme de lutte prime sur la forme, le type d’organisation.  

    Néanmoins, nous dénonçons les manoeuvres trotskystes visant à introduire les divisions du mouvement syndical dans le mouvement des soldats, c’est-­à­-dire prouvant une nouvelle fois leur rôle de valet au service du tandem réviso­-réformiste.  

    Nous soutenons toutes les luttes opposant des fractions du peuple à l’armée bourgeoise, c’est-à-­dire que nous soutenons les paysans expulsés de leurs terres comme au Larzac, les étudiants de Vincennes voulant transformer le fort de Vincennes en annexe de leur université, etc… 

    2. DÉTRUISONS L’ARMÉE BOURGEOISE 

    L’armée française d’aujourd’hui est une armée au service de la classe dominante bourgeoise.  C’est l’un des piliers du système capitaliste français. Sa conception est bourgeoise: hiérarchie; idéologie raciste, phallocrate et fascisante; coupure entre officiers et soldats; coupure entre peuple et armée; etc…  

    Nous récusons donc toute politique visant à tromper le peuple en lui faisant croire qu’il suffit de changer de chefs pour changer l’armée. On a vu le résultat au Portugal: une armée bourgeoise reste bourgeoise. La « démocratiser » signifie éliminer ses aspects les plus injustes, mais son essence demeure bourgeoise. Il faut donc détruire cette armée comme tous les piliers du système capitaliste.  

    L’armée bourgeoise a plusieurs fonctions:

    – elle poursuit le travail idéologique de l’école bourgeoise, en embrigadant la jeunesse pour lui inculquer l’idéologie bourgeoise de division, d’égoïsme, de phallocratie,etc…   

    – elle sert à briser les grèves (éboueurs, transports, contrôleurs aériens,…) pacifiquement aujourd’hui en opposant soldats et grévistes; violemment demain s’il le faut (il y a eu des précédents). 

    – elle sert et protège les intérêts de l’impérialisme français soit dans ses colonies (Djibouti, Antilles), soit dans ses néo­colonies (Tchad).   

    – elle est une des armes de l’impérialisme mondial contre les peuples (occupation de la RFA, complots en Afrique, armement des rebellions contre-­révolutionnaires).  

    – elle n’est en rien garante de notre indépendance nationale, fidèle en cela à son passé historique (1870, 1939-­1940).

    Aucune mesure que nécessite une véritable défense nationale n’est prise, n’en déplaise à l’H.R. comme au PCR. HR a une position claire sur la question, que nous récusons totalement (« des MiG 23 remontent la vallée du Rhône; (…) les forces pro­soviétiques organisent la subversion dans l’armée et cherchent à saper sa mission de défense nationale », cf. le tract intitulé « Organisons la riposte à l’offensive de l’URSS de Brejnev », daté de février 1976 et signé du Mouvement pour l’Indépendance et la Liberté, organisation créée, impulsée et contrôlée par l’H.R.).  

    Quant au PCR, tout eh reconnaissant la juste lutte des comités de soldats, il reconnaît un caractère de défense nationale à l’armée bourgeoise, contradiction l’amenant ni plus ni moins à paralyser l’action de ces comités sous le prétexte de préserver l’aspect défense nationale.

    Ainsi dans « Front Rouge » n°3 de février 1976, organe théorique du PCR, il se déclare nettement « contre la désagrégation immédiate de l’armée bourgeoise » !  Cette armée ne sert donc à rien pour le peuple, ce n’est qu’un instrument d’exploitation et d’oppression au service du capitalisme. 

    3. CONSTRUISONS L’ARMÉE POPULAIRE ! 

    Le peuple, ne devant pas compter sir la « démocratisation » de l’armée bourgeoise proclamée par les révisionnistes et les réformistes, doit donc se construire son armée.  

    Notre but est d’oeuvrer à l’édification d’une véritable armée du peuple, liée au peuple, au service du peuple, pilier de la dictature du prolétariat et seule garantie de l’indépendance nationale et de la défense du socialisme.  L’étape actuelle n’est pas encore à l’édification de cette armée.

    A chaque étape de la lutte des classes correspond un niveau de répression précis et donc un niveau de riposte précis. 

    Cela dépend de l’évolution de la prise de conscience des masses de cette vérité que le « pouvoir est au bout du fusil »: La lutte idéologique pour faire progresser cette idée est primordiale pour assurer l’efficacité de sa mise en pratique.  Les masses ont déjà une riche expérience politico-­militaire dont la Résistance est l’un des plus glorieux aspects.

    Aujourd’hui, à la répression, les masses opposent la Résistance d’une façon de plus en plus systématique.

    Des couches avancées des masses sont même passées du stade de la Résistance à celui de l’attaque (vignerons, étudiants, une fraction de la classe ouvrière).  Les tâches des communistes aujourd’hui sont de faire triompher l’idée qu’à l’exploitation, à l’oppression violente de la bourgeoise ne peut répondre que la violence révolutionnaire organisée, de masse.  

    Pour cela, les communistes doivent:  se porter à la tête du mouvement des soldats pour en disputer la direction aux alliés de la bourgeoisie et permettre le développement des idées justes des soldats;  militer dans l’armée de métier et de conscription pour aider à l’organisation et à l’unification des comités de soldats;  s’organiser eux­-mêmes au sein de l’armée, dans des cellules communistes clandestines, lorsque cela est possible;  à un niveau plus large que la lotte dans les casernes, les communistes doivent populariser la violence juste des masses et aider à l’organisation des noyaux conscients du problème;  poser parallèlement la question de l’organisation de milices populaires dans les usines, les quartiers et es campagnes. ­

    Assumer la violence révolutionnaire aujourd’hui, être aux côtés des masses contre la bourgeoisie et sa violence, c’est ouvrir la voie à la création de l’armée populaire qui se construira entièrement en dehors de l’armée bourgeoise. 

    Rejeter toute pratique violente comme aventuriste, c’est refuser la préparation idéologique des masses, nier le caractère obligatoirement violent de la révolution, rejeter l’armée populaire.  

    C’est appliquer la politique trotskyste qui meuble ses journaux de fusils mais crie à la provocation quand les masses s’arment.  Nous devons donc développer les luttes dans les casernes et la militarisation des luttes prolétariennes de masse, tout en jetant les bases de l’organisation armée communiste.  

    Plus les masses seront conscientes de la nécessité d’une armée populaire sous direction de leur parti d’avant­-garde, plus la victoire politique sera assurée. « Sans armée, le peuple n’aurait rien. » (Mao Tsé­toung). 

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  • Un collectif pour l’unité des marxistes-léninistes, pourquoi? (1976)

    Ce texte a été publié dans la brochure « Unité­-critique-­unité » du Collectif pour l’Unité des Marxistes Léninistes en mai 1976.

    En décembre 1975 s’est créé un collectif rassemblant, plusieurs organisations se réclamant du marxisme léninisme et de la pensée mao tsetoung. Ces organisations sont « Le Travailleur », « Drapeau Rouge », « Parti Communiste Marxiste Léniniste de France­ Comité de Nancy », « Parti communiste révolutionnaire » et « La Cause du Peuple ».  

    Quelle peut être l’utilité d’un tel collectif et quels sont ses objectifs? A notre avis, un tel collectif se doit de répondre aux besoins de la situation actuelle. Ces besoins consistent à UNIR sur des bases prolétariennes tous les maoïstes afin d’accélérer le processus révolutionnaire. 

    Pour permettre la conduite victorieuse du processus révolutionnaire, il est nécessaire de construire un parti qui soit communiste et prolétarien. Un tel parti lié aux masses n’existe pas aujourd’hui.  

    Unir tous les maoïstes, c’est remplir une des conditions nécessaires pour la création de ce parti. La tâche principale du collectif est d’aboutir à la fusion des maoïstes dans une organisation communiste unique, première étape sur la voie de la création du parti communiste révolutionnaire prolétarien. 

    Pour mener ce processus, le collectif doit organiser des débats théoriques qui aideront à discerner ce qui nous unit et ce qui nous divise, puis permettra la résolution de nos divergences au moyen de la lutte idéologique.  Parallèlement, le collectif doit permettre l’unité d’action entre les organisations membres du collectif au fur et à mesure que l’accord se fait. L’unité d’action doit se faire à chaque fois que les maoïstes arrivent à un accord politique sur un point.  

    Il faut souligner que toute fusion ne peut être que l’aboutissement d’un processus d’unité théorique et pratique approfondi. Nous récusons tout processus qui se limiterait à se contenter de débats théoriques au sommet ou à pratiquer une unité d’action sans principes pour la guider. Ainsi nous éviterons le dogmatisme et l’opportunisme.  

    Deux principes fondamentaux guident le processus d’unification:  PAS D’UNITÉ SANS LUTTE !  LE PARTI SE RENFORCE EN S’ÉPURANT !  

    Nous récusons toute manœuvre opportuniste d’unité sans principe où, par une attitude désinvolte, une organisation accepterait n’importe quoi dans le seul but de manipuler les autres organisations.   

    Pour nous, de plus, il est inéluctable que l’unité sera l’unité des maoïstes et non celle des organisations se réclamant du maoïsme, c’est-­à-­dire que le mouvement devra s’épurer de tous ses éléments sectaires, révisionnistes ou néo-­trotskystes qui refuseraient de rectifier leurs erreurs. 

    En conclusion, pour nous, ce collectif travaille donc à l’unité des maoïstes pour une organisation communiste unique, basée sur nos convergences, les aspects positifs de notre pratique et nos acquis théoriques. Son but sera de rattraper le retard pris par le mouvement maoïste sur le mouvement des masses, renforcer notre liaison aux luttes, conditions impérieuses pour la création d’un véritable Parti Communiste. 

    Aujourd’hui, dans ce qui s’appelle le mouvement maoïste, plusieurs types d’attitudes anti-­unitaires se développent sous différentes formes:  – ce sont le Nouvel Éveil et l’Union des Communistes de France qui ont refusé de participer au collectif sans donner de raison.

    Courant avril 1976, l’UCF enverra finalement un observateur dont l’attitude sera des plus équivoques (« l’unité, on s’en fout » ….).  – c’est aussi le refus de participer au collectif émis par l’Humanité Rouge dont les motifs ne sont que de fallacieux prétextes: H.R. explique son absence par la prétendue présence du groupe opportuniste et trotskyste « Révolution! » au collectif (présence rejetée par la majorité du collectif sauf le PCR) et en annonçant l’échec du collectif avant même qu’il n’existe (Le pessimisme érigé en doctrine).  

    Le véritable motif a été dévoilé dans les colonnes de son quotidien: « d’ailleurs ce n’est pas pour rien que le Parti marxiste léniniste a été acclamé car il est la preuve que tant qu’existera un prolétariat, il existera un parti pour défendre jusqu’au bout ses intérêts de classe.

    Et le plus ardent désir des travailleurs avancés, le rassemblement national l’a aussi montré, c’est de voir leur parti se renforcer rapidement par l’unification des différentes formations se réclamant du marxisme-léninisme: c’est ainsi que le cri « unité, unité » a été entendu à plusieurs reprises tandis que le nom du parti communiste marxiste léniniste de France, à l’initiative actuellement du processus d’unification, a été applaudi et scandé. » (H.R. n°430 du 17 février 1976).  

    Passons sur l’ironique « a l’initiative du processus d’unification », pour simplement souligner que pour l’H.R., il n’y a pas d’autre unité que chez eux.  – Enfin, c’est à l’intérieur même du collectif l’attitude du PCR qui approuve le processus d’unité du sommet à la base,en parole, et le bloque en pratique. 

    Pas un mot sur le collectif dans le « Quotidien du Peuple » depuis sa naissance il y a six mois, un grand nombre de militants de base non informés,etc..  De plus, le PCR mène un double jeu assez obscur avec les groupes trotskystes G.O.P. et « Révolution! », ce qui semble incompatible avec les objectifs initiaux du collectif.  

    Le collectif se doit de combattre ces attitudes pour démasquer les éléments sectaires présents dans chaque organisation et y faire triompher la ligne de gauche.

    Le collectif renforcera ainsi la détermination des camarades luttant pour l’unité dans les groupes anti­-unitaires. C’est dialectique.  

    Le processus d’unification qui peut, doit et déjà se réalise dans le collectif renforcera les lignes de gauche des organisations sectaires. Nous ne devons pas craindre de créer ce que certains appellent une « 3ème force » (la première et la seconde étant, selon eux, l’Humanité Rouge et le PCR), car, dans la réalité, la question ne se posera pas comme cela.  

    Il n’y aura que deux camps, deux lignes, celle de l’unité des maoïstes, donc du renforcement du camp du peuple, et celle de la division, du sectarisme et de la chapelle, donc de l’affaiblissement du camp populaire.

    Soit une fois de plus, nous retrouvons l’éternel et inévitable combat de classe entre la ligne prolétarienne et la ligne bourgeoise.  

    TOUT CE QUI UNIT LE PEUPLE EST JUSTE !  TOUT CE QUI LE DIVISE EST ERRONÉ !  

    Sujets d’études proposés: » C’est seulement par l’unité du parti communiste qu’on réalisera l’unité de toute la classe et celle de toute la nation.  » MAO TSE­TOUNG, page 277, éditions de 1967, Petit Livre Rouge.  

    Donc, pas d’unité POPULAIRE sans UNITÉ des COMMUNISTES.  »

    Ce procédé démocratique destiné à résoudre les contradictions au sein du peuple, nous l’avons résumé en 1942 dans la formule: UNITÉ­ CRITIQUE­ UNITÉ.  

    Plus explicitement, c’est partir du DÉSIR d’UNITÉ et arriver, en résolvant les contradictions par la CRITIQUE ou la LUTTE, à une nouvelle UNITÉ reposant sur une BASE NOUVELLE. » MAO TSE­ TOUNG, page 278 du Petit Livre Rouge. 

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  • Le peuple au quotidien (1976)

    Le texte sur l’expérience du Comité de Lutte contre le Chômage a été publié dans « La Cause du Peuple » n°7 et est une critique dans la pratique de la ligne erronée du PCR. Ayant reconnu cette critique juste en public, des dirigeants du PCR promirent en janvier 1976 une autocritique publique dans leur presse.  

    Pour réfuter de suite les arguments qui nous accuseraient d’ériger en ligne général du PCR les erreurs d’une de ses unités, nous tenons à préciser que l’expérience des comités de lutte contre le chômage n’est qu’un exemple précis parmi d’autres du décalage existant entre PCR et organisations de masse.  

    Nous aurions pu aussi bien citer les Comités Indochine Palestine, les Comités pour l’Abrogation de la Circulaire Marcellin-­Fontanet, les Comités Même Combat, etc…

    Ceci est le reflet de la ligne politique du PCR. En fait, le PCR a une ligne opportuniste de récupération de mots d’ordre de ceux qui luttent sans articulation avec la pratique sociale.  Il n’a pas de réelle ligne politique avec stratégie, tactique, analyses scientifiques des classes en France, etc…  Il n’a qu’une ligne gauchiste que nous analyserons en détail dans un prochain texte. 

    « Comme nous l’expliquions dans le numéro 5 de « La Cause du Peuple », il se développait dans les 18, 19 et 20e arrondissements de Paris l’embryon d’une véritable organisation de masse, le COMITÉ de LUTTE contre le CHÔMAGE.  Le texte qui suit explique ce qu’il en est advenu.

    Créé en mai dernier (1975), le Comité de Lutte contre le Chômage, association déclarée (loi de 19Ol) regroupait des personnes de toutes opinions dont le but principal était de défendre les chômeurs et de soutenir les travailleurs en lutte.  

    Pour cela, le C.L.C. fut structuré en plusieurs commissions dont les compte­-rendus étaient centralisés lors d’une assemblée générale hebdomadaire, le plus souvent publique, et seule instance de décision, chaque membre du CLC pouvant y exprimer ses opinions, ses besoins et y soumettre ses propositions.  

    Les différentes commissions avaient pour objectif de permettre aux militants du CLC de combiner leur travail pratique avec un travail de réflexion sur cette pratique, pour en tirer les leçons et progresser.  

    Aussi fut-­il mis en place ou envisagé les commissions suivantes: Groupe juridique : lié à un collectif d’avocats, ce groupe assurait la formation juridique de chaque militant pour qu’il soit capable de répondre à chaque problème des masses (droit aux allocations, constitution des dossiers, démarches administratives,…).

    Inutile de souligner l’importance de ce groupe lorsqu’on connaît la coupure actuelle entre les problèmes concrets des masses et les propositions des groupuscules.  ­ Groupe Français-­Immigrés ; sa tâche fut d’affronter les problèmes spécifiques des travailleurs immigrés, de permettre au CLC de se solidariser avec eux.  

    Groupe économie politique ; il se fixait pour but d’analyser le chômage et ses causes, de le replacer dans le cadre du système et de sa crise, et d’en tirer une ligne pour le CLC.  ­ Groupe usine : son rôle était de populariser sur les quartiers les luttes des travailleurs et de les soutenir (collectes, propagande) afin de permettre l’unité chômeur­travailleur actif. Groupe chômeur : il consistait en un travail d’information sur les droits des chômeurs et mettre en pratique des aides concrètes (garderies d’enfants, vente directe paysans­-chômeurs,etc…) 

    Groupe atelier : il confectionnait tout le matériel de propagande et réfléchissait aux initiatives possibles telles que fête,etc… Très vite, le CLC regroupa des chômeurs, des travailleurs immigrés, des ouvriers des 18,19 et 20e, des ménagères, des militants maoïstes de « La Cause du Peuple » et des membres de « Front Rouge ».  Pour une fois que les spécialistes du sabotage d’organisations de masse se désintéressaient d’une telle expérience, le CLC semblait avoir un « bel avenir »…. 

    DE LA CONCEPTION DU « PARTI »  COMME ROULEAU COMPRESSEUR 

    L’attitude des camarades de « Front Rouge » sera en contradiction permanente avec les intérêts du CLC et des masses, et sera marquée par un blocage progressif du CLC.  Leurs motivations étaient claires, ils ne cessèrent de les murmurer au début du CLC pour les dévoiler publiquement en assemblées générales à sa fin; le « PCR » est LE parti des masses, il doit donc diriger LES organisations des masses, y compris le CLC, et c’est SA ligne que les militants du CLC doivent appliquer!  

    C’est la conception rouleau­compresseur du « parti » qui nivelle tout, les initiatives comme les idées. C’est le « Parti­-Attila », là où il passe, plus rien ne repousse, ni idée, ni initiative, la révolution trépasse!

    Concrètement, cette ligne fut marquée par une série d’actes scandaleux dont nous ne donnerons que les exemples les plus significatifs: Au niveau du groupe usine, d’une part les militants de « Front Rouge » monopoliseront les interventions du CLC sur l’usine Chausson en grève, intervenant tantôt au nom du « PCR », tantôt au nom du CLC, prétendant donner des leçons aux grévistes. 

    Leur approche d’une lutte dure faite de l’extérieur un mois et demi après le début de la grève fut très mal reçue par les piquets de grève. Cette action irresponsable est d’autant plus grave que la veille une délégation mandatée par le CLC avait été reçue à bras ouverts par le comité de grève A L’INTÉRIEUR de l’usine.  

    Bilan: le CLC sera discrédité à Chausson (« Front Rouge » utilisera cette méthode partout: les mêmes venaient en militants du CLC, puis en vendeurs de « Front Rouge », quand ils ne mélangeaient pas les deux…).  

    Lors d’une réunion publique du C.L.C., ils amèneront (la veille de la reprise à Chausson!) un travailleur qui aura peine à s’exprimer, les militants de « Front Rouge » ne cessant pas « d’expliquer » la situation de l’usine à sa place!  

    Autre type de pratique en usine: depuis plus de trente ans, Cadot, dans le 19e (boulangerie industrielle dirigée par un patron de combat, président de la chambre syndicale de la boulangerie) n’avait pas connu de grève. Pour des questions d’horaires et d’heures supplémentaires non payées, Cadot se met en grève avec la particularité de s’insérer dans le cadre d’une revendication générale de toute l’alimentation: la boulangerie est la seule branche à ne pas avoir de convention collective.  Leur action reçoit le soutien total de la CGT qui en fait son cheval de bataille .

    Le « PCR » sans étude, ni enquête, ni analyse intervient là aussi de l’extérieur, amalgamant « PCR » et CLC avec des panneaux et des tracts signés tantôt l’un, tantôt l’autre.  Leurs interventions inopportunes furent considérées comme provocatrices, surtout que l’usine était occupée par un commando armé de la CFT commandé par Simakis en personne.

    Et la police en permanence jour et nuit en face du piquet de grève n’attendait qu’une occasion pour le chasser, casser la grève et remettre aux calendes grecques la signature de la convention collective intéressant toute la profession!  Les bons contacts établis par les militants du CLC furent sabotés par cette action irréfléchie (notamment des collectes prévues sur les marchés avec la présence des grévistes!).  

    Au niveau du groupe chômeur, un certain nombre d’initiatives toutes plus intéressantes les unes que les autres furent engagées ou proposées: collecte de vêtements pour les plus nécessiteux, projets de loisirs politiques, coopérative alimentaire permettant l’unité paysans-­chômeurs, et aussi la très importante question de l’aide juridique pour armer les masses contre les pièges du pouvoir (bureaucratie, lois incompréhensibles, papiers à remplir introuvables, démarches affolantes…).  

    Face à ces problèmes importants nécessitant de nombreux militants, « Front Rouge » répondit par le mépris, préférant noyauter la commission économie politique afin que la ligne définie soit la sienne, plutôt que de se répartir correctement les tâches.  

    « Front Rouge » bloqua toutes les initiatives jugées secondaire, car « respirant la charité et le réformisme »… « Front Rouge » rejeta toute formation juridique , car répondre aux besoins des masses, c’est bien connu, c’est du révisionnisme!!!

    Il n’y eut donc pas de coopérative de nourriture, pas de distribution de vêtements, pas de loisirs politiques (si ce n’est une fête que « Front Rouge » voulut organiser pour le 14 juillet et dont il ne se préoccupa qu’à partir du 7 juillet, alors qu’il bloquait depuis un mois la même initiative proposée par le groupe atelier! Bilan: elle n’eut pas lieu).  

    Quant à la formation juridique, les travailleurs du 20e, par exemple, durent aller trouver les camarades du CLC 19e pour obtenir des renseignements, le CLC 20e, entièrement contrôlé par « Front Rouge », étant incapable de leur répondre!  

    Au niveau du groupe immigration, l’attitude du CLC ­ »Front Rouge » 20e fut la plus significative. Dans le 20e, le CLC était mobilisé sur un foyer qui avait la particularité d’être le siège de l’Amicale des Marocains et d’être dirigé par le responsable de la police marocaine pour toute l’Europe!  Il fallait donc être prudent et ne pas entraîner les travailleurs immigrés dans des actions aventuristes. « Front Rouge » ne trouvera rien de mieux que de diffuser par tract le nom d’un des travailleurs du foyer pour le citer en exemple! 

    Bilan : ce travailleur sera expulsé manu militari du logement qu’il occupait depuis des dizaines d’années et les polices marocaine, algérienne, tunisienne et française interviendront sur les résidents.

    « Front Rouge » sera interdit de séjour au foyer, et par conséquent le CLC 20e entrera en crise et exclura tous les immigrés en faisant partie! Qu’est­ce que peut bien être une organisation de masse sans masses? Rien, et le CLC 20e disparaîtra!  

    Au niveau du fonctionnement général, « Front Rouge » tentera donc d’imposer sa ligne, ligne dont on a pu voir ce qu’elle signifiait concrètement par les exemples ci­dessus.  

    Pour cela, leur stratégie reposera sur une conception erronée, celle de l’organisation de masse qui est pour eux la même chose qu’un parti: les règles de fonctionnement de l’un doivent être appliquées dans l’autre.  Or, structurer une organisation de masse comme un parti, c’est finalement rejeter tous ceux qui ne sont pas obligatoirement d’accord avec ce parti, et réduire le caractère de masse! 

    Dans le cas concret du CLC, « Front Rouge » voulait imposer la même structure bureaucratique que celle en vigueur chez eux: structuration de chaque commission avec délégués centraux et intermédiaires, un comité directeur, des spécialistes, le refus de tourner dans les tâches pour donner à chacun une formation et une vue large des problèmes, un contrôle policier sur la propagande et même sur les attitudes des militants du CLC n’appartenant pas à « Front Rouge », aucune autonomie à la base, pas d’esprit d’initiative possible.

    En un mot, « Front Rouge » voulait contrôler le CLC.  Pour cela, « Front Rouge » a établi des distinctions dans le langage comme dans la pratique entre SES militants et les « autres », autres qui se révélèrent finalement être évidemment des « antipartis » farouches… 

    Ce furent aussi les bourrages de salle (avec des militants de banlieue), une organisation dans l’organisation (« Front Rouge » avait sa direction, son assemblée générale propre, ses circulaires internes sur le CLC), les tentatives d’isolement des indésirables pour les exclure, la confusion permanente (ainsi, imposer sur les marchés des panneaux dont le texte ressemblait point par point, comme par hasard, à celui des affiches « PCR » collées juste avant autour du marché, comme par hasard aussi…).

    Pour les camarades désireux d’entrer au CLC, c’était impossible, car partout CLO= « PCR »!  « Erreurs » et « autocritiques » de la part des militants de « Front Rouge » se succédèrent ainsi à un rythme très rapide, devenant les unes et les autres de plus en plus convaincantes et de plus en plus grossières. 

    Que reste-­t-il du CLC ? 

    ‘Transformant les assemblées générales en règlements de compte ‘aussi stériles que constants, « Front Rouge » bloqua le développement du comité et à la rentrée de septembre, s’empressa d’en prendre le contrôle, en excluant tous les « antipartis » (soit tous les militants non­-membres de « Front Rouge », drôle de conception d’une organisation de masse!), a dissous les commissions, érigé un comité directeur, limité les assemblées générales à deux par mois, pour finalement arriver à la mort politique du CLC en octobre…  

    Les leçons:  Nous avons décidé de nous appuyer sur les aspects positifs de cette expérience qui sont que, pour avoir une existence, une organisation de masse doit être dans les masses, répondre à leurs besoins, aussi bien politiques que matériels (d’où les initiatives positives sur l’aide juridique, les vêtements, etc…) 

    A partir de là, un certain nombre d’inorganisés, de travailleurs immigrés, et les maoïstes de « La Cause du Peuple » se sont regroupés fin septembre pour repartir sur de nouvelles bases.  

    Nous voulons mettre en pratique ce qui a été bloqué au CLC et aussi aller plus loin. Pour cela, de nouvelles liaisons ont été établies, notamment avec le Groupe de Résistance Active aux Transports Publics Payants qui exige à court terme la gratuité des transports pour les chômeurs et à long terme la gratuité totale. 

    C’est aussi la perspective des comités de résidents permettant l’unité des locataires contre toutes les divisions imposées par l’idéologie dominante bourgeoise.  

    Par conséquent, il faut rompre avec la pratique militante gauchiste infantile qui s’appuie essentiellement sur le discours et le racolage et non sur une pratique de LUTTE et d’UNION. 

    Les militants maoïstes et des non maoïstes de l’ex­CLC 18­-19e 

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  • Les masses sont les véritables héros (1976)

    Seconde partie d’un article envoyé au quotidien « Humanité Rouge » et concernant la critique des positions de ce groupe.  

    « TOUTE IDÉE ERRONÉE, TOUTE HERBE VÉNÉNEUSE, TOUT GÉNIE MALFAISANT DOIVENT ÊTRE SOUMIS A LA CRITIQUE ET IL NE FAUT JAMAIS LEUR LAISSER LE CHAMP LIBRE. »MAO TSE­TOUNG Intervention à la conférence nationale du Parti Communiste Chinois sur le travail de propagande, mars 1957

    Puisque nous avons aujourd’hui la possibilité de nous exprimer dans le quotidien « Humanité Rouge », ce qui est une initiative sympathique pour l’unité et, espérons­-le, qui aura des lendemains, nous allons expliquer les divergences qui aujourd’hui empêchent une unité réelle.  

    Les camarades de l’H.R. développent depuis un certain temps une ligne qui nous parait ne pas tenir compte de la réalité et faire preuve d’un grand dogmatisme.  

    Que l’URSS soit une superpuissance agressive, que sa rivalité avec cette autre superpuissance agressive que sont les États-Unis menace la paix mondiale, qu’il faille se préparer à l’éventualité d’une 3e guerre mondiale interimpérialiste, tout cela, aucun communiste ne le nie. 

    C’est une réalité. Mais comme nous l’enseigne le président Mao, d’une part soit la guerre impérialiste déclenche la révolution, soit la révolution conjure la guerre impérialiste, d’autre part la tendance principale al’heure actuelle dans le monde est a la révolution.  

    Cela est concrétisé par les victoires des peuples d’Indochine ou d’Afrique de plus en plus nombreuses, par les défaites subies par l’impérialisme, que ce soit en Indochine pour les U.S.A. ou en Égypte pour l’URSS par exemple.  

    Il est alors donc clair que la meilleure façon de préparer l’avenir, c’est d’intensifier le combat pour la RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE, pour instaurer la DICTATURE DU PROLÉTARIAT, seule garantie sérieuse de notre indépendance nationale et de la sauvegarde du socialisme.  

    Or, concrètement, que fait l’H.R.? Face aux dangers de guerre, l’H.R. déclare que notre objectif principal devient la sauvegarde de notre indépendance nationale et le renforcement de notre défense national, au détriment de la lutte des classes.  

    Pour l’H.R., la contradiction principale n’est plus bourgeoisie­/prolétariat, mais passe entre l’URSS et la France, entre le P »C »F et le reste du pays, droite-gauche toutes confondues!  Une telle ligne ne peut alors amener qu’aux pires attitudes: on l’a vu par les prises de position de l’HR contre les luttes de soldats « sabotant notre défense nationale » ou lors de ce fameux meeting de 1975 où à la même tribune se côtoyaient Camille Granot de l’H.R. et les pires fascistes tel que Patrice Gélinet, qui fut membre tour à tour de « Jeune Nation », »Occident », »Action Nationaliste »­, « Ordre Nouveau » (dont il fut le candidat en 1971 dans les 1,2,3 et 4e arrondissements de Paris), puis rejoignit en janvier 1975 le « Groupe Action Jeunesse » célèbre pour ses ratonnades dans les facultés au sein duquel il représente le Centre d’Etudes sur l’Indépendance Nationale…  

    Voilà le passé historique de cet étudiant de sciences-­politiques qui présidait le meeting… Cette ligne aurait été autocritiquée dans « Prolétariat » n°11.

    Mais cette autocritique nous semble particulièrement insuffisante. Cette ligne erronée est toujours appliquée, il n’y a eu que déplacement de son porte­parole, d’H.R. au Mouvement Indépendance et Liberté, organisation contrôlée, créée et impulsée par l’H.R., dans les tracts duquel nous lisons les aberrations suivantes:  « des MIG 23 remontent la vallée du Rhône; des journaux français ainsi que l’ORTF sont traînés dans la boue par le gouvernement soviétique; (….) les forces prosoviétiques organisent la subversion dans l’armée et cherchent à saper sa mission de défense nationale ». (Extraits du tract du M.I.L. d’appel au meeting du 24 février 1976, donc bien postérieur à « l’autocritique » de « Prolétariat » n°11 et au discours de Jurquet du 14 février 1976, dans lequel cette ligne était « critiquée »).  

    Pour nous, le refus de réellement autocritiquer une telle ligne est un barrage à toute possibilité d’unité.  Alors, comment voyons­-nous l’avenir de « l’unité idéologique, politique et organisationnelle » avec l’H.R. ? Ce sont les masses qui trancheront et la pratique révolutionnaire, et non pas le baratin d’où qu’il vienne.

    L’HR ne peut de toute façon avoir un avenir révolutionnaire que par le biais d’une attitude communiste ne craignant pas de reconnaître, autocritiquer et réformer ses erreurs.  

    L’unité des communistes se fera, avec l’HR peut­-être; avec ses éléments communistes sûrement.  « LES MASSES SONT LES VÉRITABLES HÉROS, ALORS QUE NOUS SOMMES SOUVENT D’UNE NAÏVETÉ RIDICULE, FAUTE DE COMPRENDRE CELA, IL NOUS SERA IMPOSSIBLE D’ACQUÉRIR LES CONNAISSANCES MÊMES LES PLUS ÉLÉMENTAIRES. »  MAO TSE­TOUNG « Enquête à la campagne » mars-­avril 1941  

    Quelques nouvelles significatives : Nous pouvons lire dans le bulletin de la cellule Suzanne Masso du P.C.M.L.F. intitulé « Le Poing Levé », n°2 de mars 1976, : »Seul un parti marxiste léniniste puissant pourra mettre hors d’état de nuire toute l’armée des cosaques (…) » dans un article intitulé  » A la SNECMA, les « cosaques » mordent la poussière. » 

    Précisons que les « cosaques », dans leur terminologie, correspondent aux militants du P »C »F et de la CGT…  Type de mot d’ordre scandé vigoureusement pour un 1er mai de lutte ouvrière dans le cortège de « l’Humanité Rouge » cette année: « Marchais, traître à la nation! ».

    Quelle nation? Lu dans « l’Humanité Rouge » quotidienne n° 468 du 10 avril 1976 à propos d’une invitation reçue par Krivine de la part des sionistes de « l’appel unifié juif de France » :  » Cette organisation (l’appel unifié juif de France) qui prétend identifier juif et sioniste a de bonnes raisons pour considérer la Ligue trotskyste comme de ses amis ».  

    Au cortège d’H.R. du 1er mai 1976, les banderoles du M.I.L. étaient bleues. Fut­-ce un hasard si dans l’ordonnance du cortège, il se trouva que les différentes banderoles d’HR rouges, bleues et blanches se trouvèrent placées de telle façon que cela formait ni plus ni moins qu’un drapeau versaillais bleu­-blanc-­rouge?  Sûrement qu’un hasard … 

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  • La tendance principale est à la révolution (1976)

    Le courant de l’histoire est irréversible : les pays veulent leur indépendance, les nations leur libération et les peuples la révolution. 

    1. LES RIVALITÉS INTER-­IMPERIALISTES 

    Plusieurs impérialismes se disputent l’hégémonie mondiale sur les plans économique, idéologique, politique et militaire, par petits pays interposés.  Seulement deux sont dominants aujourd’hui: l’impérialisme américain et le social­impérialisme soviétique. Leurs champs de bataille ont pour nom Portugal, Angola, entre autres.

    Dans chaque cas, c’est à qui s’emparera des richesses du pays convoité pour satisfaire ses propres besoins économiques, secours appréciables dans le cadre de la crise mondiale du système capitaliste. Pour parvenir à leurs buts, chaque superpuissance agit par l’intermédiaire d’agents de ses intérêts au mépris de l’intérêt des peuples. 

    Peu importe aux États-­Unis ou à l’URSS que leurs manœuvres plongent l’Angola dans la guerre civile, la ruine économique et la division du peuple, du moment que cela renforce leur domination. Cette rivalité, de plus, accentue le danger de guerre mondiale.  

    Mais « OU LA GUERRE CONTRE­-RÉVOLUTIONNAIRE DÉCLENCHERA LA RÉVOLUTION, OU BIEN LA RÉVOLUTION CONJURERA LA GUERRE CON­TRE-RÉVOLUTIONNAIRE » nous enseigne le président Mao.

     Et de rajouter dans sa déclaration de mai 1970 que « LA TENDANCE PRINCIPALE EST A LA RÉVOLUTION! ».  

    En effet, les victoires populaires de ces dernières années le confirment: Vietnam, Laos, Cambodge, Mozambique, Guinée-Bissau, LA GUERRE DU PEUPLE EST INVINCIBLE !  Ce sont autant d’espoirs pour l’avenir des tempêtes révolutionnaires qui se lèvent de la PALESTINE à l’ARGENTINE ! 

    2. D’OÙ VIENT LA CRISE ? 

    La crise du système capitaliste est liée à la rivalité opposant les puissances impérialistes entre elles, notamment États­Unis, URSS, Japon et Europe.  

    L’Europe et le Japon se trouvaient en position de force pour les raisons suivantes:  – aucune charge militaire importante ne repose sur leur économie (ils ne mènent pas de guerre, n’entretiennent pas d’immenses armées d’occupation, n’ont pas à équiper d’armées mercenaires). – ils tirent des bénéfices de la surexploitation des travailleurs immigrés (pour l’Europe) ou locaux (pour le Japon en Asie du sud­ est).  – ils développent un néocolonialisme plus rentable que l’ancien (°2).  

    Europe et Japon représentaient donc un concurrent réel face à l’impérialisme américain déclinant (échecs militaires en Indochine, scandales intérieurs style Watergate, velléités d’indépendance émanant de gouvernements auparavant très dévoués) et au système soviétique en crise. 

    En effet, les fortes dépenses de l’URSS en matière d’armement et de conquêtes spatiales se sont doublées de sérieuses difficultés économiques basées sur la technocratie et les erreurs de planification, certains secteurs étant sujets depuis la restauration du capitalisme à des tendances similaires à celles du capitalisme concurrentiel sauvage. 

    Pour s’en sortir, l’URSS est obligée d’acheter massivement du blé américain, de développer son industrie en commandant des usines aux trusts américains, d’accepter des milliers de dollars de prêts, ce qui établit une dépendance relative de l’URSS par rapport aux États-­Unis pour au moins dix ans.  

    États-­Unis et URSS ont donc tous deux intérêt à briser la puissance économique montante de l’Europe et du Japon pour réimposer leur hégémonie.

    L’offensive américaine se développera en plusieurs étapes: en 1971, le dollar sera dévalué, sa convertibilité en or suspendue, des mesures draconiennes de contrôle seront instaurées, et la panique monétaire savamment orchestrée, permettant aux États-­Unis de stabiliser leur déficit et de bloquer l’hémorragie de capitaux.  

    Dans une seconde phase, l’impérialisme prit prétexte de la guerre israélo­-arabe d’octobre 1973 pour provoquer une « crise » de l’énergie, basée sur une propagande dont les thèmes tournaient autour d’une prétendue pénurie d’énergie.  Les prix de l’énergie (le pétrole surtout) subirent alors une hausse massive, portant un rude coup aux économies européennes et japonaise obligées de payer plus cher leur pétrole, et perdant leurs sources d’énergie à bon marché. 

    Les conséquences:  – affaiblissement du dynamisme économique de l’Europe et du Japon, obligés de réduire leur consommation d’énergie et de sortir plus de devises pour payer celle-­ci. ­- une hausse des prix dans les pays touchés, un renforcement de l’exploitation capitaliste, le développement du racisme anti­arabe prenant comme bouc émissaire de la crise les pays arabes producteurs de pétrole, lesquels avaient cependant le droit de vendre leurs richesses nationales à un juste prix pour combattre le pillage économique impérialiste.  – la hausse du pétrole arabe, d’extraction peu onéreuse. permet l’exploitation de gisements pétrolifères américains (gisements off­ shore, le coût de production demeurait très élevé et par conséquent non compétitif sur le marché mondial.  ­

    Les profits extorqués, que ce soit par la vente du pétrole du Tiers-Monde et des Etats­-Unis ou que ce soit par la spéculation sur les stocks pétroliers, permettent aux compagnies pétrolières américaines d’investir dans des formes d’énergie telle que l’énergie nucléaire ou solaire… leur assurant ainsi une reconversion payée par les profits accumulés en grande partie sur le dos des nations productrices (en 1974, les États-­Unis contrôlent les sources d’énergie, les transports et les réseaux de distribution du pétrole arabe, prennent en main l’industrialisation des pays arabes.

    En huit mois, les profits des principales sociétés pétrolières américaines augmentent de 50 à 100 %).  Mais si les deux impérialismes se sont mis d’accord pour briser les reins de leurs concurrents, par contre leur mentalité de bandits se disputant un butin reprendra vite le dessus pour ce qui est de savoir qui instaurera son hégémonie sur les vaincus.  L’impérialisme américain saura montrer que, même déclinant, il demeure dangereux.  

    Il doublera sa victoire économique de victoires politiques telles que le renversement d’Allende au Chili en 1973, l’expulsion des conseillers soviétiques d’Egypte, le remplacement de Brandt par Schmidt en Allemagne de l’ouest (grâce à une habile provocation de la C.I.A. : l’affaire Guillaume), celui d’Edward Heath par Harold Wilson (vu l’incapacité du premier ministre à résoudre la crise: grève des mineurs) et celui de Pompidou par Giscard d’Estaing. Ainsi,en un an, l’impérialisme américain faisait un retour en force.  

    Économiquement, le dollar remontant et la balance américaine des paiements redevenant excédentaire, l’Europe et le Japon sont amenés à capituler en reconnaissant le dollar comme moyen international de paiement à la place de l’or.  

    Ils n’avaient pas d’autre choix pour couvrir leurs déficits pétroliers. Sauvés à court terme, ils sont condamnés à long terme à accroître leurs achats aux Etats­-Unis pour régler leurs dettes liquides accumulées (100 milliards de dollars­-papiers).  

    Cette politique de hausse de l’or et des superprofits permettra aux Etats-Unis d’enregistrer les premiers signes de la relance économique en juin et juillet 1975 (baisse du chômage, augmentation des revenus des particuliers, progression de la production industrielle, reprise des ventes d’équipements ménagers) et d’investir les profits extorqués dans de nouvelles formes d’énergie (nucléaire, solaire…). 

    Parallèlement, la non­-convertibilité des dollars en or liée à l’inflation Parallèlement, la non­convertibilité des dollars en or liée à l’inflation monétaire ont entraîné une hausse de l’or profitable aux pays qui en produisent (URSS, Afrique du sud).  

    Maintenant, le marché commun est très ébranlé. Pour combler le déficit creusé par la hausse de l’énergie (10,5 milliards de dollars pour la Grande­Bretagne; 4,5 pour la France en 1974), il va leur falloir comprimer leur demande intérieure, pousser leurs exportations, revoir leur politique économique et obligatoirement le faire sans léser les intérêts américains.  

    Pour préserver une reproduction minimum de leur capital, et leur compétitivité sur le marché mondial, les capitalistes européens et japonais n’ont pas d’autre solution que de faire payer aux peuples la survie de leur système, êtes capitalistes, après avoir fait miroiter la fameuse société de consommation et de bien-­être, sont obligés de reconnaître la crise actuelle et de trouver le discours qui fera passer facilement les sacrifices demandés.  

    La solution du style guerre impérialiste comme en 1914­-1918 ou en 1939-­1945 n’est plus l’idéal car elle s’est avérée être le catalyseur de grands processus révolutionnaires (URSS de 1917 et Chine de 1949 par exemple).  

    Le racisme anti­arabe peut être un moyen de détourner la colère populaire vers de faux responsables, les pays arabes producteurs de pétrole, tout comme la démagogie peut être l’artifice idéal pour faire avaler la pilule des restrictions.  Mais ce racisme est utilisé ponctuellement par la bourgeoisie, à des périodes précises: montée des luttes de travailleurs immigrés par exemple. 

    3. REDISTRIBUTION DES FORCES POLITIQUES 

    Après l’offensive économique américaine s’organise une redistribution des forces politiques à partir des données de la nouvelle situation.  D’une part, l’impérialisme américain remet en selle les sociaux­ démocrates européens comme alternative pour résoudre la crise, d’autre part les bourgeoisies nationales se retrouvent réduites à redéfinir leurs alliances de classe pour la défense de leur propre impérialisme et de leur indépendance.  

    L’URSS définira à partir de là une stratégie globale d’union entre les P »C » représentant ses intérêts en Europe et les, bourgeoisies nationales.  Ce sont les efforts du P »C »F vers l’UDR, le « compromis historique » proposé par le P »C »I à la démocratie chrétienne, la main tendue du P »C »E vers les monarchis­tes,etc… Pour contrer cette manoeuvre, les Etats-­Unis favorisent au maximum le développement des partis « socialistes » et tentent de faire échouer tout rapprochement.  

    La stratégie de l’URSS s’appuie actuellement sur deux tactiques non antagoniques à l’heure actuelle, mais pouvant le devenir. C’est d’une part la tactique style P »C »P , purement social-­fasciste, visant à la prise du pouvoir par la force (noyautage de l’appareil d’état, répression ouverte des masses, putsch).

    C’est d’autre part une tactique de type social-­démocrate dans des pays où les représentants de l’URSS ont besoin d’une façade démocratique et d’une base de masse pour parvenir à leurs fins de prise  du pouvoir, par des moyens électoralistes.  

    Ce sont les cas du P »C »F, P »C »E et P »C »I.  Qu’il y ait des tiraillements entre les deux tactiques développées, cela est vrai, nous l’avons vu au congrès du P »C »US de février 1976, mais de là à en déduire le schisme du révisionnisme mondial, c’est aller trop vite.

    Ni Marchais, ni Carillo, ni Berlinguer n’en sont à traiter Brejnev en ennemi.  Cela montre seulement que tous les P »C » ne sont pas de vulgaires mercenaires de l’URSS, comme Cuba par exemple, agent n°l des agressions social­impérialistes en Afrique.

    Face à cette situation, l’attitude la Chine est claire: tout ce qui divise l’ennemi est juste.  

    D’une part, la Chine favorise tout ce qui divise l’impérialisme (rupture de l’isolement du Japon en Asie, appels à l’unité européenne contre les USA et l’URSS,…), d’autre part elle soutient toujours fermement les luttes révolutionnaires: « LE PEUPLE CHINOIS CONSIDÈRE COMME SIENNES LES VICTOIRES REMPORTÉES PAR LES PEUPLES D’ASIE, D’AFRIQUE ET D’AMÉRIQUE LATINE DANS LEURS LUTTES ANTI­-IMPÉRIALISTES ET TOUTES LEURS LUTTES ANTI­-IMPÉRIALISTES ET ANTI-COLONlALlSTES ONT SA SYMPATHIE ET SON SOUTIEN CHALEUREUX. » Mao Tsé­ Toung.  

    Prenons un exemple : en 1974, la Chine rétablit ses relations diplomatiques avec la Birmanie, ce qui entraîna la réouverture des frontières entre les deux pays sur la base des cinq principes de la coexistence pacifique et pour le renforcement de la politique de non-­alignement, affaiblissant les deux superpuissances.  De plus, quelques mois après, la Chine en profitait pour livrer des tonnes d’armes au Parti Communiste de Birmanie !

    Chaque rétablissement de relations diplomatiques fut caractérisée par un même résultat : Ethiopie, Zaïre…  Cela montre le ridicule des chantres du trotskysme international qui, au nom de la pureté des principes figés, ne comprennent rien à la réalité, au jeu des contradictions et à la politique extérieure chinoise.  La Chine doit en plus faire face aux visées de son voisin soviétique dont la stratégie en Asie est de l’encercler militairement.

    L’URSS concentre un million d’hommes sur les frontières chinoises, provoqua notamment la sécession du « Bengla Desh » en 1971, avec l’appui de l’Inde.  

    En amenant Nixon à permettre son accession à l’O.N.U. en 1972, la Chine rompit son isolement. Et c’est en vain qu’aujourd’hui l’URSS tente de pousser les révolutionnaires Indochinois contre ce qui fut l’un de leurs plus fermes soutiens, la République Populaire de Chine.  

    De toute façon, il est clair que pour nous ce sont les communistes de France qui feront la Révolution en France et qu’il y a deux attitudes erronées à combattre:  – celle qui amènerait les communistes à plaquer la juste politique chinoise sur la situation française.  – celle qui amènerait à juger les communistes français sur les actes des communistes de tel ou tel pays. Les communistes français doivent être jugés sur leurs propos et leurs actes propres. 

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    Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe