Le levier de la gestion contre la suraccumulation selon Paul Boccara

Toutes les mesures prônées par Paul Boccara placent l’aristocratie ouvrière au centre du jeu. Il va y avoir ici une production très grande d’idées, de concepts, appelant à activer cette couche sociale, à lui laisser le champ libre, à lui accorder la plus grande place, etc.

Voici comment en 1971, dans Les « ressources » permettent les « dépenses », qui critique un article du Monde, cette vision du monde est présentée :

« L’article passe même complètement sous silence le point de départ du programme : la considération de la crise du Capitalisme Monopoliste d’État marquée par le gaspillage des ressources et l’incapacité de répondre aux besoins des masses.

Il ignore ce que nous disons des exigences nouvelles du progrès technique : la nécessité d’en finir avec le Capitalisme Monopoliste d’État pour permettre à la révolution scientifique et technique de se développer.

Il ignore ce que nous disons de l’excès d’accumulation des capitaux et notamment de la preuve évidente de la suraccumulation dans les énormes capitaux flottants employés à la spéculation monétaire. »

Le capital financier est ici le seul ennemi, car il correspond selon la théorie de la suraccumulation – dévalorisation à une surproduction de capital. Il faut donc le bloquer ; si on le laisse faire il va tendre à former une économie basée uniquement sur la finance (ce qui est une hypothèse absurde).

Pour le contrer, il faut faire en sorte que l’entreprise capitaliste assume de nouveaux critères, dans un sens industriel, et non plus dans un sens financier. Paul Boccara oppose l’industrie qui serait une production réelle à la finance qui serait une production virtuelle.

Il faudrait selon lui que dans les comptes de l’entreprise, dans la gestion, la production soit privilégiée à la finance, donc que les investissements soient « productifs » dans le pays et non spéculatifs dans d’autres pays, que les salaires soient privilégiées aux actionnaires.

On a ici non seulement une revendication finalement classique d’une meilleure répartition des bénéfices pour le travail et non le capital, mais une prétention à ce que cela aille avec une mise en valeur de l’entreprise elle-même.

L’entreprise marcherait bien mieux si elle échappait à la pression de la suraccumulation. Voici comment, en 1982, Paul Boccara explique cela dans De nouveaux critères pour l’intervention des travailleurs dans la gestion :

« Nous opposons à ce critère du rapport profit sur capital avancé en monnaie, le critère de base nouveau exprimé par le rapport : valeur ajoutée sur capital matériel (et financier) avancées.

La valeur ajoutée de la comptabilité, c’est toute la production de l’entreprise, vendue ou vendable (exprimée par son prix)… moins ce qu’on appelle les consommations intermédiaires, c’est-à-dire les dépenses de matières premières, de semi-produits, d’énergie, etc, consommées pour cette production.

Pour obtenir la valeur ajoutée nette, il faut aussi déduire les amortissements justifiés correspondant à la consommation et donc à l’usure du capital fixe (machines et bâtiments).

La valeur ajoutée, c’est donc la richesse nouvelle produite mesurée par les prix, au-delà des richesses matérielles consommées et intégrées dans la production. Cette valeur ajoutée ne donne pas seulement les profits nets que l’entreprise tire de la production.

Mais aussi elle donne les salaires et encore les prélèvements sociaux : les impôts et les cotisations sociales tirées de cette valeur ajoutée.

En conséquence, si l’on propose d’augmenter toute la valeur ajoutée de la production, et non plus les profits monétaires, cela favorise l’augmentation des salaires (par l’emploi et la qualification) et celle des prélèvements sociaux au lieu de s’opposer à elles. »

Ainsi, si les bénéfices allaient dans les investissements productifs et dans les salaires, dans les formations, les entreprises seraient plus fortes.

C’est pourquoi il faudrait faire face au mauvais capitalisme, qui entend échapper au monde réel de la production pour se cantonner dans le monde abstrait de la finance, avec la spéculation sur les monnaies, les titres à la bourse, les terrains, les stocks, les achats-reventes d’entreprises, les exportations de capitaux.

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Suraccumulation, dévalorisation, aristocratie ouvrière chez Paul Boccara

Très concrètement, chez Paul Boccara, il n’y a aucune originalité. On est dans le vargisme le plus strict : il n’y aurait pas de connexion organique entre l’État et les monopoles ; la stratégie anti-monopoliste d’unité – y compris de la bourgeoisie non monopoliste – serait en mesure de décrocher l’État du capital monopoliste.

Bien entendu, on a toujours cette apparence radicale puisque cette approche dénonce la soumission de l’État aux monopoles, mais pas dans le sens d’une critique léniniste : dans le sens d’une théorie de conquête de l’État « neutre ».

Pourquoi alors cette théorie de la suraccumulation – dévalorisation ? Pour deux raisons : la première est qu’il s’agit simplement de la focalisation de Paul Boccara sur le thème, et donc d’une idée théorique produit abstraitement. La seconde est que cela sert fondamentalement les intérêts du PCF, de la CGT et de l’URSS.

La théorie de la suraccumulation – dévalorisation sous-tend en effet un « urgentisme » très important. Le capitalisme était présenté comme en phase terminale.

Déformant la théorie léniniste de l’impérialisme, Paul Boccara fait du surplus de capital une sorte de monstre défigurant l’économie, comme si le capitalisme s’était survécu à lui-même.

Ce qui est cocasse, c’est que Paul Boccara passa donc cinquante ans de sa vie à expliquer, à courts intervalles, que l’on rentrait dans la phase absolument finale de l’effondrement du capitalisme !

Vu ainsi, c’est ridicule. Mais à chaque fois, politiquement, cela permit un positionnement très particulier, justifié par cette prétendue urgence. C’était très pratique pour le PCF et la CGT.

Dans cette optique, l’économie allait s’effondrer, car le capitalisme était bloqué ; la gestion devenait intenable, tout l’énergie allait dans la finance… il faudrait donc prendre les choses en main.

De plus, en prétendant s’appuyer sur quelque chose relevant du marxisme, Paul Boccara pouvait prétendre à une dimension révolutionnaire ; en expliquant en même temps que c’était un prolongement, que Karl Marx n’avait pas directement expliqué cela, il se donnait une marge de manœuvre totale dans l’interprétation.

On pouvait donc indéfiniment se tromper, repousser la crise au cycle suivant, etc. Et en fonction de cette « crise » perpétuelle (« systémique » est le terme ici employé) mais connaissant des « phases », on pouvait prôner telle ou telle mesure, telle ou telle intervention dans l’économie.

Il est évident ici que le boccarisme n’est donc rien d’autre que l’expression idéologique de l’aristocratie ouvrière.

En présentant comme incontournable la participation des couches « instruites », participatives, gestionnaires de la classe ouvrière, il faisait de l’aristocratie ouvrière un étendard et appelait à protéger ses intérêts.

On comprend donc le sens de la théorie de la suraccumulation – dévalorisation. Pour maintenir la « gestion » du capitalisme contre le capital « en trop », il faut une rationalité depuis l’intérieur de l’entreprise, par le syndicat, par le PCF qui est l’organisation politique de ce syndicat (dans la droite ligne du positionnement de Maurice Thorez).

Le capitalisme apparaît donc comme organisé, organisable, et par conséquent organisable dans un sens différent, si l’on s’approprie la gestion.

Paul Boccara n’hésita pas à faire une comparaison du capitalisme avec la vie :

« La théorie de la suraccumulation – dévalorisation du capital permet d’analyser la régulation spontanée, opérant à la façon de celle d’un organisme naturel, biologique, du capitalisme. »

Voici un autre exemple de parallèle « biologique », dans Études sur le capitalisme monopoliste d’État. Sa crise et son issue, en 1974 :

« La théorie de la suraccumulation / dévalorisation du capital permet d’analyser la régulation spontanée, opérant à la façon de celle d’un organisme naturel, biologique, du capitalisme.

Elle montre comment sur la base des rapports de production, de circulation, de répartition et de consommation capitaliste, c’est-à-dire de la structure économique de la société capitaliste, s’effectue cette régulation.

La régulation concerne l’incitation au progrès des forces productives matérielles (et de la productivité du travail), ainsi que la lutte contre les obstacles à ce progrès.

Elle concerne aussi le rétablissement de la cohérence normale du système, après le développement des discordances et le dérèglement formel que ce progrès engendre nécessairement.

Ce rétablissement s’effectue à travers les transformations qu’elles provoquent, y compris les transformations structurelles de l’organisme économique allant jusqu’à mettre en cause l’existence du capitalisme lui-même. »

La politique a ici disparu, c’est la « gestion » qui compte. Le boccarisme, c’est gestion contre gestion.

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Les modalités de la dévalorisation selon Paul Boccara

Voici comment, en 1974, Paul Boccarra résume les modalités de l’intervention étatique pour bloquer une partie de l’économie :

« Suraccumulation ? Cela signifie excès d’accumulation des capitaux par rapport au profit possible pour les rémunérer.

Cet excès d’accumulation des capitaux résulte du fait que le but déterminant de la production capitaliste est l’accumulation de la richesse privée et sa fructification par le profit et non la satisfaction des besoins des diverses catégories de travailleurs.

Cette suraccumulation se manifeste dans les crises de surproduction et les récessions périodiques de la production capitaliste.

Cependant, on constate historiquement qu’après une longue phase, de 25 à 30 ans environ, où les crises sont peu importantes et les dépressions consécutives courtes, tandis que l’essor facile domine pendant toute la période, on passe à une longue phase d’allure différente où les crises sont plus importantes, où du moins les difficultés et les dépressions sont plus durables (…).

Au milieu des luttes de classe interviennent les transformations de structure – tenant au développement massif du secteur public et de l’intervention de l’État – avec la transformation du capitalisme monopoliste simple en capitalisme monopoliste d’État.

L’excès d’accumulation durable est provisoirement résolu non seulement par les anciennes méthodes, mais aussi par le développement du rôle du capital public – qu’il s’agisse d’une entreprise nationalisée ou de fonds publics donnés en subvention ou prêtés à des taux de faveur à une grande entreprise privée.

En effet, le capital public ne réclame pas pour lui le profit courant.

Il peut même accepter un profit nul, voire un déficit couvert par l’impôt ou des subventions inflationnistes. Dans ces conditions, une grande masse (bien que minoritaire) du capital engagé dans la production ne réclame plus le profit courant. Cela permet de relever d’autant le profit des grandes entreprises privées dominantes (…).

Toutefois, puisque le système tend à favoriser directement ou indirectement, sous prétexte d’intérêt général, les profits et leur accumulation de capitaux par les grands groupes capitalistes privés, on doit de nouveau aboutir à une situation de suraccumulation profonde et durables.

C’est ce qui se produit à partir de 1967-1969, avec le début de la crise du CME lui-même.

Cette crise de structure nouvelle est beaucoup plus profonde et beaucoup plus originale que les précédentes. »

Non seulement l’État aide les monopoles, mais en plus il occupe une partie de l’économie, afin de les protéger. C’est une lecture révisionniste.

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Paul Boccara et la crise de surproduction de capital

Paul Boccara défend ni plus ni moins que les thèses d’Eugen Varga ; toutes ses positions suintent le vargisme par tous les pores. Lui-même pense par contre avoir une pensée originale, ne comprenant rien à son utilisation historique comme vecteur du révisionnisme.

Il prétend même avoir développé l’analyse de Karl Marx. C’est là une constante chez Paul Boccara : Karl Marx serait daté. Son œuvre serait théorique qui plus est ; seule une analyse actualisée des tendances du capitalisme – c’est d’ailleurs la thèse d’Eugen Varga – permet de saisir le capitalisme dans ce qu’il est réellement.

Et Paul Boccara aurait même compris ce qui manquait chez Karl Marx :

« Nous prétendons que la théorie de la suraccumulation – dévalorisation du capital, ébauchée seulement en tant que telle dans le livre III du « Capital », permet l’intégration systématique de tout l’apport du « Capital » de Max pour se rendre de la réalité capitaliste dans ses aspects phénoménaux comme son évolution historique toute entière.

Elle permet de pousser plus avant les analyses inachevées des livres II et III du « Capital » et de fournir la solution des oppositions apparentes que certains penseurs avaient pu suggérer entre elles.

La théorie économique marxiste du capitalisme débouche, à notre avis, sur la théorie de la suraccumulation – dévalorisation. »

Karl Marx débouche donc sur Paul Boccara ! Pourquoi cela ? En quoi consiste cette théorie de la suraccumulation – dévalorisation ?

En juin 1975, les Editions Sociales liées au PCF publient Le capital ; c’est bien évidemment Paul Boccara qui en rédigea la longue introduction.

Les dernières pages exposent bien entendu la théorie du Capitalisme Monopoliste d’État et de la suraccumulation – dévalorisation, Paul Boccara se prétendant donc le successeur de Karl Marx (au début en passant par Lénine, puis à partir de 1989 directement depuis Karl Marx).

Voici ce que cela donne :

« C’est à partir de la théorie de la suraccumulation exposée par Marx dans Le Capital que nous expliquons aujourd’hui le Capitalisme Monopoliste d’État, ainsi que sa crise, phase cruciale ouverte depuis quelques années de la crise générale du capitalisme (…).

Suraccumulation signifie excès d’accumulation, ou capital accumulé en quantité excédentaire, car la plus-value, malgré son accroissement, est devenue insuffisante pour rémunérer avec le même taux de profit le capital total et lui permettre de fonctionner normalement.

C’est, en effet, dans la section du livre III du Capital intitulée « Loi de la tendance à la baisse du taux de profit » que la suraccumulation est analysée. »

Or, le problème est très simple : l’hypothèse de Karl Marx d’une surproduction de capital n’est pas présentée par ce dernier comme une crise de surproduction absolue.

Karl Marx considère qu’une crise de surproduction absolue est à la fois une crise de surproduction de capital et une crise de surproduction de marchandises. Ce second aspect est totalement nié par Paul Boccara.

Qui plus est, il va modifier l’approche de Karl Marx. Dans son hypothèse d’une suraccumulation de capital, – que Paul Boccara transforme en fait -, Karl Marx parle de destruction du capital en trop, et non pas comme Paul Boccara d’une « dévalorisation »

Chez Karl Marx en effet, la crise de surproduction du capital allie mise en sommeil du capital en trop voire disparition par l’écrasement par la concurrence (une entreprise fait faillite et son usine reste à l’abandon, par exemple).

Paul Boccara nie cette concurrence, ce capitalisme impliquant toujours concurrence même s’il existe une superstructure impérialiste, et bascule dans la thèse d’Euge Varga, comme quoi le capitalisme pense et s’allie à l’État.

On a alors l’État qui assume une partie de la production pour… empêcher que des capitalistes le fassent et que des profits y soient faits. L’objectif est ici selon Paul Boccara de maintenir les profits des monopoles en empêchant le capital non monopoliste de trouver une place dans l’économie.

Il formule cela ainsi :

« Le relèvement du taux de profit des entreprises monopolistes est permis, dans la limite du mouvement du taux moyen, par une certaine réduction de la valorisation des capitaux non monopolistes (…).

Si des fonds publics sont donnés en subvention, ou prêtés sans intérêt ou à de faibles taux, une partie du capital en fonction ne réclame plus une mise en valeur aussi importante que celle des capitaux privés de l’entreprise (monopoliste) bénéficiaire, dont le taux de profit peut être relevé d’autant. »

Pour résumer : il y a suraccumulation de capital et le capital monopoliste, pour préserver ses profits et empêcher de se voir concurrencer, appuie l’existence d’un grand secteur d’État, pour paralyser une partie de l’économie et y empêcher des investissements capitalistes.

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Les modalités du rapport État-monopoles selon Paul Boccara

Si l’État est façonné par les monopoles, c’est pour une raison très simple : selon Paul Boccara, les monopoles ne pourraient subsister sinon. Paul Boccara est ici, comme toujours, un disciple d’Eugen Varga.

Ce dernier avait développé une conception luxembourgiste du capitalisme ; une croissance capitaliste ne pourrait selon lui plus que provenir de l’extérieur, d’une conquête de zones non capitalistes. Or, le capitalisme se maintenait, donc il fallait trouver un justificatif à cela.

Il considéra alors que l’État, devenu neutre, servait de « cerveau » au capitalisme des monopoles, le guidant, le soutenant, lui ouvrant de nouveaux espaces.

Paul Boccara dit exactement la même chose. Voici comment il dresse le tableau des caractéristiques du capitalisme monopoliste d’État :

« Un premier trait caractéristique du capitalisme monopoliste d’État est constitué par le financement de type public de l’accumulation et de la production privées (…).

Le deuxième trait caractéristique, interférant, en effet, avec le premier, concerne le financement de type public ou collectif de certaines consommations et services (…).

Un troisième trait, en relation étroite avec les deux précédents, concerne les sources du financement de type public avec le prélèvement sur les revenus et l’intervention dans les circuits financiers (…).

Un quatrième trait, qui résulte des trois premiers, concerne la « programmation » publique et les « plans ».

L’intervention publique, désormais décisive dans le développement du capitalisme et concernant des décisions globales de portée durable, nécessite que ses diverses décisions soient beaucoup plus coordonnées que jadis (…).

Les derniers traits principaux du capitalisme monopoliste d’État se rapportent à l’économie mondiale.

L’exportation des capitaux publics encadre désormais, de plus en plus, l’exportation de capitaux privés et de marchandises par du capital dévalorisé publiquement, permettant d’assurer et de relever les taux de profits. »

Ce qui est essentiel ici – et qu’on ne peut pas voir si l’on n’a pas étudié le sens de la polémique provoqué par Eugen Varga en URSS, tant dans les années 1920-1930 que 1940-1950 – c’est la question de la capacité d’organisation du capitalisme.

L’un des grands combats de Staline a été d’écraser la conception social-démocrate du capitalisme organisé. C’est le sens de la mise à l’écart de Boukharine notamment. Or, Eugen Varga a réaffirmé ouvertement cette thèse après 1945, l’URSS l’a assumé officiellement après 1953.

Et si l’on regarde les caractéristiques mises en avant par Paul Boccara, on en retrouve la substance : le capitalisme peut se gérer, au moyen de plans.

La différence d’avec la social-démocratie des années 1930, c’est que le capitalisme n’est pas considéré comme s’organisant tout seul, mais sous la supervision de l’État.

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Paul Boccara et le capitalisme monopoliste d’État

Le concept de capitalisme monopoliste d’État dont se revendique Paul Boccara est le fruit d’une thèse d’Eugen Varga au moment de la fin de la seconde guerre mondiale. Il considérait qu’avec les exigences de la guerre, l’État avait pris son autonomie par rapport au capitalisme.

L’État serait capable d’un regard objectif, réaliste, et serait donc relativement en mesure de forcer les capitalistes à prendre des décisions privilégiant l’intérêt commun plutôt que le leur.

Cette interprétation va provoquer de grands troubles en URSS, avant de se voir finalement écrasée, temporairement seulement cependant, puisqu’à la mort de Staline, elle réapparaît et devient officiellement celle de l’URSS de Nikita Khrouchtchev.

Paul Boccara reprend intégralement la conception d’Eugen Varga, sans jamais le dire. Sa définition de base est la même. Voici comment, en 1972, dans Qu’est-ce que la crise du capitalisme monopoliste d’État ?, il présente le concept d’un État désormais neutre servant les monopoles.

« Du lendemain de la deuxième guerre mondiale jusque vers la fin des années 1960 environ, le monde capitaliste connaît une croissance rapide de la production, un emploi souvent élevé, des crises faibles et des dépressions peu durables.

En même temps, on assiste partout à une intervention massive de l’État capitaliste dans la production et la consommation.

L’idéologie bourgeoise tire argument de ces faits pour prétendre que l’État, arbitre au-dessus des classes, n’est préoccupé que de l’intérêt général et que la maîtrise de la croissance économique est désormais assurée.

En réalité, il s’agit seulement de la période d’épanouissement du capitalisme monopoliste d’État. »

Il faut être ici prudent : si Paul Boccara dit que l’État n’est pas un arbitre neutre (comme les socialistes le disent), il veut dire en fait qu’il est neutre dans sa nature mais penche toujours d’un côté ou de l’autre.

Il faut toujours avoir en tête que le boccarisme est une variante du vargisme. On serait dans une troisième période du capitalisme ; celui-ci n’est plus libéral, ni monopoliste. Seuls les monopoles dominent désormais totalement, portés par l’État.

Voici comment Paul Boccara présente, de manière plus précise, le capitalisme monopoliste d’État, dans La crise du capitalisme monopoliste d’État et les luttes des travailleurs :

« Le capitalisme monopoliste d’État, annoncé par des transformations significatives dès le tout début du stade impérialiste, surgit pendant la guerre de 1914-1918, sous la pression de la lutte à mort entre les États capitalistes, expression du développement des antagonismes impérialistes.

Il est nécessaire de pousser au maximum la production et pour cela de commencer à dépasser les limites des rapports du capitalisme monopoliste simple, en mettant systématiquement la puissance de l’État, le pouvoir concentré de la société qu’elle représente, au service de l’accumulation capitaliste par les commandes, le financement et la programmation publiques (…).

Le capitalisme monopoliste d’État caractérise l’impérialisme dans sa phase actuelle. Il développe de façon antagonique les formes du capitalisme monopoliste simple.

Le système de domination capitaliste des monopoles privés, du capital financier, de l’exportation des capitaux se complète par l’utilisation dans l’intérêt général des groupes capitalistes dominants des monopoles de type public, du financement de type public, de l’exportation de capitaux publics (« aides »), etc. »

La notion de capitalisme monopoliste d’État consiste à dire que l’État, dans ses initiatives, appuie les monopoles. La vie entière des monopoles passe par l’État, celui ne fait pas qu’intercéder en leur faveur, il organise son existence même selon leurs intérêts.

Et cet État conserve une existence propre, indépendante. Il n’est que façonné par les monopoles.

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La nature de l’État selon Paul Boccara

Pour comprendre la question du capitalisme monopoliste d’État, il faut bien faire attention à une ambiguïté aux conséquences terribles. En effet, il y a lieu de distinguer deux thèses se ressemblant point sur point en bien des domaines, mais de nature essentiellement différente.

C’est une chose que de dire que les monopoles prennent le contrôle de l’État, et une autre de dire qu’il y a une alliance de l’État et des monopoles.

Selon le matérialisme historique, l’État est la condensation d’un rapport de force ; dans le mode de production capitaliste, l’État est bourgeois, au service de celui-ci. Dire que les monopoles en prennent le contrôle signifie uniquement que ceux-ci l’emportent sur les autres fractions capitalistes.

Par contre, dire qu’il y a une alliance entre les monopoles et l’État signifie que l’État est indépendant à la base ou bien, comme Eugen Varga, qu’il a acquis son indépendance. C’est également le point de vue de Paul Boccara.

Quel est le souci cependant ? Tout simplement que la plupart des phrases, remarques, analyses que l’on peut faire au sujet de l’État au service des monopoles, échappe bien souvent à une distinction claire entre ces deux thèses.

Si l’on dit que les monopoles sont aidés par l’État par telle ou telle mesure, on a dans tous les cas une dimension radicale de critique du rôle de l’État. Mais la question d’économie politique de la nature de l’État n’apparaît pas.

C’est là un point essentiel du révisionnisme. En apparence, pour la base du PCF manquant de niveau de formation au sein d’un Parti déjà faible sur le plan théorique, il n’y a pas eu de changement de discours : on reste dans une position d’affrontement avec le capitalisme et l’État à son service.

Cependant, concrètement, la perspective est totalement différente, car désormais l’État est considéré par le PCF comme neutre. Et ce n’est évidemment pas la même chose de dire que l’État doit être détruit ou bien qu’il faille en prendre le contrôle.

Dans un article sur la crise monétaire, publié dans les Cahiers du communisme en octobre 1971, Paul Boccara définit par exemple comme étant la caractéristique du capitalisme monopoliste d’État le financement plus ou moins étatique des profits et de l’accumulation de capital des monopoles.

C’est très ambigu et on pourrait très bien comprendre que selon lui l’État n’est pas neutre, qu’il est au service des monopoles. Or, ce n’est pas le cas du tout.

Qui plus est, on pourrait croire que l’État aide les monopoles à avoir du profit… Alors que par l’intermédiaire de la thèse de « suraccumulation – dévalorisation », Paul Boccara sous-tend dans ce financement de l’État quelque chose de très différent.

Selon lui, les nationalisations font comme geler une partie de l’économie, afin que le capital financier étouffe le reste du capital qui ne sait pas où trouver un espace pour se développer.

Il s’agit d’un dispositif intellectuel très technique, très subtil. En apparence, on dénonce les monopoles aidés par l’État. En pratique, on expose un système où l’État neutre a été happé par les monopoles dans un capitalisme à l’agonie, impliquant qu’il faut participer à l’État et s’appuyer littéralement sur le capital non monopoliste.

C’est ainsi que le PCF est passé de parti de la rupture dans les années 1950 à un parti participant à toutes les institutions, à tous les organismes étatiques ou para-étatiques, proposant systématiquement des contre-projets, des contre-programmes, notamment par l’intermédiaire de la CGT.

Le tournant fut véritablement mai 1968, qui amena au PCF un passage du style « thorézien » à ce qu’on doit appeler un style « boccariste ». A la contestation syndicale dure, d’esprit populiste, succéda la bataille pour la « gestion ».

Paul Boccara exposa sa thèse de la neutralité de l’État dès les années 1960, mais elle ne triompha en tant que telle que par l’intermédiaire du concept de « crise » du capitalisme monopoliste d’État. Cette crise justifiait plus aisément une participation littéralement urgente à l’État.

Le 15 mai 1967, lors d’un meeting parisien dans la salle de la Mutualité, Paul Boccara traita de la crise du capitalisme monopoliste d’État, et ce concept fut adopté par le PCF à son XIXe congrès, en février 1970.

Le processus était alors lancé pour revendiquer l’autogestion, la démocratie avancée, et par conséquent l’abandon du principe de dictature du prolétariat.

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La lecture faite par Paul Boccara

Paul Boccara a une approche qui, en cinquante ans, n’a pas connu de grandes variations, se tenant toujours dans un cadre bien déterminé. Au-delà des rapports variables avec l’idéologie marxiste-léniniste – selon les besoins opportunistes du moment – Paul Varga s’en tient à deux, trois principes, qu’il maintient invariablement.

L’idée de base, qui est évidemment celle qui lui a valu son importance, c’est qu’il faut participer aux institutions, à tous les niveaux, ainsi qu’aux entreprises. Le leitmotiv de Paul Boccara, c’est que les capitalistes ne savent pas gérer et qu’il faut les épauler, puis les remplacer.

Le capitalisme serait à son stade le plus élevé, l’État serait neutre. Sans l’État pour le moduler, le gérer, le capitalisme s’effondrerait ; par conséquent il faut faire pencher l’État du côté du peuple et non des monopoles.

Pendant plusieurs décennies, le PCF va donc avoir un discours sur l’économie nationale qu’il faudrait protéger, développer, alors que le capital financier compte agir en prédateur contre lui. Les idées de Paul Boccara ont servi ici à justifier le soutien unilatéral du PCF et de la CGT à la vie des entreprises.

La démarche de Paul Boccara – gérer à la place des mauvais gestionnaires – implique en général une participation la plus rigoureuse possible à tout ce qui existe : les comités d’entreprises, les syndicats, les associations, les mairies, les départements, les régions, le parlement, le sénat, les commissions les plus diverses existantes dans toutes ces institutions, les collectivités territoriales dans tous leurs aspects, les organismes sociaux, etc.

Il faut éplucher les comptes de tous les organismes étatiques ou para-étatiques, y participer, chercher à y disposer d’un poids toujours plus important, influer sur les décisions, faire régulièrement des propositions, etc.

Les comités d’entreprises doivent s’approprier des droits de décision sur la stratégie de l’entreprise. Par conséquent, le syndicat (ici donc la CGT) doit élaborer des stratégies et des contre-stratégies, concurrençant directement les choix des actionnaires et du capital financier.

Pour rendre cela possible, et là on a les deux autres principes qu’on retrouve systématiquement, il faut tout d’abord un mouvement populaire permettant de conquérir cet espace, ensuite, un pôle financier public jouant le rôle de banque prêtant avec suffisamment de largeur pour parvenir à mettre de côté le capital financier.

Dans les années 1970-1980, cette démarche fut appelée par le PCF la « démocratie avancée », puis après 1989 cela fut désigné sous le terme de « mixité ».

Toute la théorie particulière du capitalisme de Paul Boccara servit à justifier cette démarche institutionnelle.

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Paul Boccara, une carrière à succès dans le PCF

Paul Boccara est l’Eugen Varga français. Tout comme Eugen Varga, il a publié une avalanche d’articles et d’analyses ; comme lui, il considère qu’il n’y plus de notion d’impérialisme, mais uniquement un « capitalisme monopoliste d’Etat ».

Le capitalisme est par conséquent désormais organisé ; il ne connaîtrait plus de vraie crise, mais seulement une longue crise, caractérisée par un chômage important permanent, tout en étant tout le temps à deux doigts de la rupture.

L’État serait neutre en soi, il faudrait une poussée du mouvement de masse pour l’attirer dans son camp, cela étant associé avec l’autogestion des entreprises du privé avec l’aide des aides publiques, ainsi que des nationalisations pour appuyer le processus de « démocratisation » de l’économie.

Si Paul Boccara peut proposer cela, c’est que le PCF avait besoin d’un théoricien économique prolongeant le thorézisme et amenant à se débarrasser de tout reste de marxisme-léninisme : en quelques années seulement, Paul Boccara devint le grand théoricien économique du PCF.

Né en 1932, il adhéra au PCF à vingt ans ; six ans après il écrivait déjà son premier article pour Économie et politique, la revue de la section économique du comité central du PCF. Le PCF ne manquait pourtant pas de cadres éprouvés, mais Paul Boccara correspondait à un style nouveau, véritablement coupé de toute référence au passé.

Paul Boccara n’est pas un révisionniste au sens strict : il est quelqu’un né dans le révisionnisme et c’est en cela qu’il était fondamentalement utile. Il s’est cru un intellectuel, il a été un simple outil.

Dès 1959, il écrivait donc des articles pour expliquer que Karl Marx n’avait pas fini son œuvre. Sa grande thèse est d’ailleurs reprise à Eugen Varga : Le capital de Karl Marx parle d’un capitalisme pur, d’un « capitalisme en général » ce serait une abstraction théorique tout à fait juste, mais il y aurait le besoin d’étudier la réalité concrète.

Comme il se doit, cette réalité était présentée comme n’ayant plus rien à voir avec celle de l’époque Lénine. Il ne s’agirait plus de conflit avec l’État, mais d’une bataille pour sa gestion.

Il est ainsi tout à fait parlant que Raymond Barre, qui avait été son professeur d’économie à l’université (et qui avait une réputation de tyran), appuya sa nomination au CNRS en 1963, comme attaché, puis chargé de recherche. Il devint ensuite maître assistant, il est docteur en sciences économiques en 1974 à Paris VIII et maître de conférences en sciences économiques jusqu’en 1992, où il part à la retraite.

De manière extrêmement rapide, Paul Boccara joua un rôle central dans la mise en place de la théorie du capitalisme monopoliste d’État, aux côtés de Henri Jourdain, dirigeant syndical métallurgiste devenu directeur de la revue Économie et politique.

En 1964, il participa à la conférence internationale à Prague, sous l’égide de l’URSS et contribua à l’affirmation de l’organisation du capitalisme monopoliste sous la supervision de l’État. Vint ensuite la conférence internationale de Choisy-le-Roi en 1966, faisant de lui la grande figure internationale de la question.

Paul Boccara participa alors un groupe d’études aboutissant à la publication de l’ouvrage en deux volumes intitulé Le capitalisme monopoliste d’État. Traité d’économie marxiste, en 1971. Le prestige était alors extrêmement important dans les milieux diplômés, pour toute la mouvance de la revue Économie et politique.

En 1972, cela eut comme effet de la nomination de Paul Boccara et de Philippe Herzog au comité central du PCF, ce qui fut un événement interne, car auparavant absolument jamais des membres de la section économique ne parvenaient à la direction, au nom de leur subordination à la direction politique.

Paul Boccara fut alors membre de toutes les équipes de discussion entre le PCF et les socialistes pour l’élaboration du programme commun, Roger Gauraudy étant le pendant de Paul Boccara dans le domaine politique-philosophique.

Une revue théorique, Issues, fut fondée en 1978, toujours dans l’élan intellectuel autour du capitalisme monopoliste d’État et de la perspective d’un gouvernement d’union de la gauche ; un plan d’action « Bâtissons ensemble la France des années 1980 » fut proposé à la direction du PCF.

Paul Boccara participa d’ailleurs en 1981 aux discussions sur les mesures gouvernementales ; grand partisan de la « régulation » du capitalisme, il développait toujours plus sa la ligne d’autogestion. Philippe Herzog fut, dans cette perspective d’appel aux mobilisations citoyennes pour s’impliquer dans la régulation et la gestion de l’économie, nommé tête de liste du PCF pour les élections européennes de 1989.

La vanité de l’entreprise aboutit à un double mouvement, avec d’un côté la liquidation ouverte du PCF avec des rénovateurs partant dans d’autres horizons, comme Philippe Herzog, Pierre Juquin, Anicet Le Pors, Charles Fiterman, et de l’autre la mutation, portée par Robert Hue prenant la tête du PCF, et disposant de l’appui de Paul Boccara.

Le PCF devint alors ouvertement boccariste dans son affirmation d’une économie « mixte ».

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Paul Boccara, une figure internationale

Lorsque l’URSS de Khrouchtchev balança par-dessus bord les principes et valeurs de Staline, elle pouvait s’appuyer déjà sur l’intense travail mené en amont par Eugen Varga, qui avait provoqué une polémique immense dans l’URSS de l’après-guerre.

L’un des points principaux modifiés fut la notion d’impérialisme, remplacé par celui de capitalisme monopoliste d’État. Il y aurait ainsi le capitalisme, grosso modo à l’époque de Karl Marx, l’impérialisme, correspondant dans les très grandes lignes à celle de Lénine, et enfin le capitalisme monopoliste d’État.

Il va de soi que l’affirmation d’un tel concept nouveau et encore non défini au sens strict permettait de louvoyer, de prétendre que beaucoup de situations différentes existaient, que tout « dogmatisme » était néfaste, etc. Cela formait également un appel d’air pour des intellectuels opportunistes qui pouvaient voir ici une véritable possibilité d’apparaître comme des théoriciens d’importance.

Cela fut particulièrement le cas dans un Parti ayant toujours été une catastrophe sur le plan de la théorie et de l’idéologie : le Parti Communiste Français. Il y avait là un boulevard et il fut pris par Paul Boccara, dont l’arrivée fut météorique.

En quelques années seulement, Paul Boccara passa à la direction de la section économique de la direction centrale du PCF, prenant la tête d’une conférence internationale, en France même, sur le concept de « capitalisme monopoliste d’État ».

Il devint alors une figure internationale ; lors de discussions économiques organisées par Fidel Castro à Cuba, il prit même la parole sans se la voir accorder et, debout, lança : « Vous l’Amérique du Sud, je vous ai appris l’économie ! »

intervalles réguliers, il parla de tournants, de moments sans précédents, d’urgence de la situation, etc., justifiant par là tous les appels opportunistes à participer le plus possible aux institutions pour prétendument se les approprier.

Paul Boccara, dont le niveau intellectuel était indéniablement très élevé, s’était entièrement pris au jeu ; il fit de la section économique du PCF un organisme intellectuellement brillant, hyper actif, développant de multiples thèses et travaux.

Tant l’URSS que le PCF et la CGT appréciaient cela, car cela correspondait totalement à leurs intérêts. Il leur fournissait une théorie économique clef en main. Le PCF pouvait viser un programme commun de gouvernement avec les socialistes, la CGT participer aux comités d’entreprise, aux institutions économiques en général ; l’URSS trouvait un moyen de faire des « partis communistes » lui étant inféodés des leviers pour influencer les autres pays.

Quant à Paul Boccara, il se présentait comme le nouveau Karl Marx et successeur de Lénine sur le plan des idées économiques. Naturellement, après 1989, il cessa de se revendiquer de Lénine.

A vrai dire, il n’en avait plus besoin de toutes façons, ayant déjà prôné l’autogestion et fait en sorte que le PCF assume cette conception dès les années 1970. Cette dynamique rendit d’ailleurs le PCF indépendant intellectuellement du bloc de l’Est et c’est cela qui explique son maintien après 1989.

Il existe une véritable idéologie « boccariste », prônant une mixité de l’économie, un mélange État – entreprises, avec une prise en main de la gestion par les travailleurs, pour orienter le pays vers le communisme, le capitalisme étant considéré comme périmé depuis les années 1950.

Paul Boccara a, afin de justifier cela, développé, dès les années 1960, toute une théorie de la « suraccumulation – dévalorisation » du capital, avec comme conclusion la participation résolue aux institutions.

Ce qui est par contre intellectuellement véritablement honteux, c’est que Paul Boccara, dans toute sa démarche, s’appuie directement sur Eugen Varga, et ce sans jamais l’assumer. Le boccarisme est une variante du vargisme, ni plus ni moins, et pourtant Paul Boccara, connu pour son tempérament d’ailleurs odieux, ne l’a jamais dit.

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