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  • Communiqué du 28 mai 1968

    Au 25eme jour de la lutte révolutionnaire des ouvriers et des étudiants et alors que le mouvement se renforce dans toute le pays, malgré les pressdms la répression et les manoeuvres du pouvoir des monopoles et de sds complices, un certain nombre de conclusions importantes peuvent d’ores et déjà être dégagées tant des aspects positifs que des aspects négatifs de la lutte en cours

    1° – Les dirigeants révisionnistes du P. »C. »F. et de la C.G.T. se sont révélés au grand jour cornue la courroie de transmission du pouvoir des monopoles au sein de la classe ouvrière et les agents delà bourgeoisie à l’intérieur du mouvement des masses.

    Le désaveu par les travailleurs de RENAULT, CITROEN, BERLIET, RHODIACETA, SUD AVIATION, etc… des accords de trahison conclus, sur leur dos par les bonzes révisionnistes et autres, montrent que la classe ouvrière commence à voir clair dans leur jeu, mais l’influence des bonzes et politiciens révisionnistes reste grande au sein des masses travailleuses et le pouvoir aux abois s’efforce de la renforcer, ainsi nue cela apparaît clairement à la lecture de la presse bourgeoise et à l’audition de la radio gouvernementale :

    Or, ces derniers ne veulent pas la révolution et pas même l’aboutissement des revendications économiques de la classe ouvrière dans la mesure où cela mettrait en danger les fondements mêmes de la société capitaliste tant en France que dans le reste du monde.

    Avant renoncé à la voie révolutionnaire, ils en sont arrivés de compromis en reniements à la trahison complète des idéaux du -prolétariat. Il est donc absolument indispensable de tout mettre en oeuvre pour nue la classe ouvrière dans sa masse soit arrachée rapidement à l’influence et à l’encadrement des dirigeants poli tiques et syndicaux révisionnistes.

    De premiers et importants succès ont été obtenus dans ce domaine. Les militants de notre parti doivent constituer l’élément moteur de ce processus de libération et de démystification.

    2° – Le pouvoir bourgeois n’existe plus que par l’intervention ou la menace permanente de ses forces de répression.

    En face de lui se développe le pouvoir populaire révolutionnaire des ouvriers dans les usines, chantiers, services publics, etc… des étudiants dans les facultés, et des comités d’action qui s’implantent sur la base du quartier, de la localité ou du lieu de travail.

    Ces comités doivent constituer la base du front uni des forces qui veulent la révolution socialiste.

    Il importe donc d’impulser un développement impétueux de ce pouvoir populaire, et en particulier de faire en aorte que les comités d’action se multiplient et se consolident rapidement dans toutes les entreprises, services publics, chantiers, bureaux, etc…

    Sans participation massive et active de la classe ouvrière, il n’est pas possible de mener le mouvement révolutionnaire actuel a. la victoire.

    3°) Sur le plan syndical, les militants ouvriers doivent se révolter contre les bonzes révisionnistes et réformistes en déployant largement le drapeau du syndicalisme révolutionnaire, avec comme perspective l’existence en France d’une centrale révolutionnaire répondant aux besoins et aux aspirations de la classe ouvrière.

    4*) Au cours de ces derniers jours il est apparu clairement que les monopoles capitalistes, se préparant à toute éventualité, envisagent une telle relève « de gauche » du pouvoir gaulliste, à la faveur par exemple d’une réponse négative au référendum plébiscite du 16 Juin prochain.

    Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France met en garde la classe ouvrière , la paysannerie pauvre, les étudiants révolutionnaires contre toute relève de cette nature.

    Le référendum-plébiscite organisé par le pouvoir na aucune validité. Le problème pour les ouvriers, étudiants révolutionnaires et les autres forces antimonopolistes est la victoire du mouvement revendicatif et révolutionnaire actuel.

    Si ce mouvement est victorieux il n’y aura pas de référendum.

    En outre, avec ou sans l’alliance des dirigeants révisionnistes du P »C »F, les politiciens bourgeois sociaux-démocrates à la MITTERRAND, Guy MOLLET, MENDES-FRANCE restent des serviteurs du capital monopoliste et il importe d’avoir clairement à l’esprit que leur accession au pouvoir ne ferait que changer l’aspect du régime capitaliste en France sans remettre le moins du monde en question son existence et son contenu de classe.

    En outre compte tenu de leur subordination à l’impérialisme américain elle apporterait un précieux renfort à celui-ci, au moment ou la lutte héroïque du peuple vietnamien et des autres peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine lui inflige défaite sur défaite.

    5e) L’excellente situation révolutionnaire actuelle constitue une confirmation de la justesse de la pensée du camarade MAO TSE-TOUNG .

    L’exemple de la grande révolution culturelle prolétarienne de Chine a été l’un des éléments déterminants de cette situation. »

    Ainsi que le camarade MAO TSE-TOUNG nous l’enseigne, les étudiants et ouvriers révolutionnaires ont osé engager la lutte contre la vieille société, ses structures, son idéologie, ses hommes.

    S’ils persistent dans cette voie, ils sont assurés de venir à bout de la résistance acharnée du pouvoir des monopoles et des manœuvres des dirigeants révisionnistes et des réformistes, et d’assurer le triomphe en France de la révolution socialiste.

    Le Secrétariat du Comité Central du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France.
    Paris, le 28 Mai 1968 – 15 heures.

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  • Tract du 25 mai 1968

    NON AU RÉFÉRENDUM PLÉBISCITAIRE !

    OUI AU POUVOIR POPULAIRE RÉVOLUTIONNAIRE !

    L’élément capital de la journée du 24 mai n’est pas le discours de De Gaulle, mais la descente dans la rue de centaines de milliers de manifestants révolutionnaires à Paris et dans toute la France.

    Une situation nouvelle se concrétise : le pouvoir n’est plus au parlement ni dans le gouvernement du directeur de banque Pompidou, ni même à 1;Elysée, mais il se manifeste dans la rue ».

    D’un coté, le pouvoir des monopoles, sous la dorme des C.R.S. et gardes mobiles qui déchaîne sa violence de classe. De l’autre côté le pouvoir populaire des ouvriers, paysans et étudiants qui veulent la révolution.

    La victoire appartiendra au peuple, à la condition indispensable que se réalise son unité de combat. Cette unité ne peut puiser sa force que dans l’union et l’action à la base, pour opposer la violence révolutionnaire à la violence fasciste du pouvoir de la grande bourgeoisie.

    A l’heure actuelle, les dirigeants révisionnistes du P. « C ». F, et de la C.G.T. déploient toute leur énergie dans le sens de la division des forces populaires, essayant de dresser systématiquement les ouvriers contre les étudiants.

    De plus, ils limitent les luttes ouvrières au seul domaine revendicatif, alors que l’immense masse des travailleurs aspirent au socialisme.

    De telles manœuvres ont pour objectif de sauver la classe dominante au pouvoir c’est-à-dire la bourgeoisie monopoliste, mais elles se heurtent à la résistance croissante des adhérents de base du Parti « communiste » Français et de la C.G.T. ainsi que de certains militants responsables à tous les niveaux.

    Le comité central du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France renouvelle son appel à la constitution de comités d’action populaires dans les quartiers, dans les usines, dans les villages, dans les facultés, lycées et collèges.

    De tels organismes doivent permettre l’expression des aspirations révolutionnaires du peuple et l’organisation de l’action nécessaire poir les faire triompher.

    C’est par le renversement du pouvoir des monopoles et non par un referen dum plébiscitaire que s’ouvrira la voie des grands changements historiques de notre société.

    – LE PEUPLE FRANÇAIS REJETTE LE CAPITALISME OPPRESSEUR !
    – IL VEUT LE SOCIALISME LIBÉRATEUR !

    Paris, le 25 mai 1968 – 16 heures
    le c.c. du Parti Communiste (m.l.) de France.

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  • Tract du 24 mai 1968

    DANS LES ENTREPRISES, DANS LES CAMPAGNES, DANS LES UNIVERSITÉS, RENFORÇONS NOTRE VIGILANCE RÉVOLUTIONNAIRE :

    OUVRIER, PAYSANS, ETUDIANTS,

    ARRACHONS LE POUVOIR A LA BASE.

    – Déclaration du C.C. du P.C.M.L.F.
    – le 24 Mai 1968 – 13 heures –

    « EN FIN DE COMPTE, LE RÉGIME SOCIALISTE SE SUBSTITUERA AU RÉGIME CAPITALISTE
    C’EST UNE LOI OBJECTIVE INDÉPENDANTE DE LA VOLONTÉ HUMAINE, QUELS QUE SOIENT LES EFFORTS DES RÉACTIONNAIRES POUR FREINER LA ROUE DE L’HISTOIRE DANS SON MOUVEMENT EN AVANT, LA RÉVOLUTION ÉCLATERA TÔT OU TARD ET SERA NÉCESSAIREMENT VICTORIEUSE. »
    Mao Tsé-toung

    Les événements se succèdent rapidement et confirment chaque jour davantage les précédentes analyses présentées par le comité central.

    Le puissant et héroïque mouvement révolutionnaire des étudiants est attaqué de toutes parts par la bourgeoisie des monopoles et par ses laquais.

    Le gouvernement a pris la mesure provocatrice et xénophobe d’interdire le territoire français au leader étudiant COHN-BENDIT.

    Le secrétaire général de la C.G.T., Georges SEGUY, soutenu par la majorité du bureau confédéral i tout fait pour diviser le mouvement révolutionnaire en dressant les ouvrier contre les étudiants, il a participé activement à la campagne de diffamation et de calomnies lancée contre les étudiants révolutionnaires par le pouvoir et les fascistes.

    Par tous les moyens, il s’est efforcé de détourner et freiner le développement du puissant mouvement, ouvrier, en limitant ses objectifs à des revendications purement économiques d’ailleurs largement dépassées (qui peut vivre en effet avec 600 Frs par mois comme le demande la C.G.T. ?).

    Dans le même temps des éléments provocateurs fascistes et autres, liés à la police ont tenté de faire dégénérer le mouvement étudiant dans le quartier latin, afin de fournir au gouvernement le prétexte nécessaire devant les masses, pour déclencher une répression sanglante.

    Mais toutes ces manœuvres ont été vaines.

    Les étudiants faisant preuve d’un courage à toute épreuve, organisant eux-mêmes leurs services d’ordre, sont parvenus à travers des luttes difficiles et de nouveau au prix de leur sang, à surmonter toutes ces manœuvres honteuses qui portent le caractère de classe de la bourgeoisie capitaliste aux abois.

    Les marxistes-léninistes ont apporté leur soutien actif aux initiatives des étudiants révolutionnaires, leurs militants ouvriers ont participé efficacement à toutes les manifestations ouvrières (occupations d’usines, piquets de grève, création de comités d’action, interventions dans les facultés, etc. . .)

    Mieux, de nombreux travailleurs réagissant sainement en suivant leur instinct de classe prolétarien, ont réalisé une alliance spontanée dans l’action avec les étudiants. De profondes contradictions sont apparues dans les rangs de la C.G.T., comme dans ceux du Parti qui ne mérite plus le titre de « communiste ».

    Ainsi, un des dirigeants de la C.G.T., André BARJONET, membre du bureau confédéral et principal responsable de la section économique de cette centra le syndicale, ainsi que de la revue « Economie et politique » du parti de Waldeck Hochet (dont il était membre), a donné une démission spectaculaire de If C.G.T., en expliquant, son désaccord total avec son orientation contre-révolutionnaire.

    Comme l’a déjà souligné à plusieurs reprises le parti Marxiste-léniniste de France, c’est dans l’union à la base des ouvriers et étudiants révolutionnaires que le mouvement anti-monopoliste et anti-fasciste doit puiser toutes ses forces. Le facteur décisif des luttes en cours, c’est le développement du mouvement des masses.

    Aujourd’hui les larges masses des paysans exploités reprennent le combat.

    Il faut se garder de toute illusion au sujet des positions affectées par les politiciens bourgeois, qui, tel MITTERAND et autres socialistes et fédérés, profitent’ de la carence éclatante des révisionnistes, feignent d’êtres les meilleurs défenseurs des étudiants, et tentent d’utiliser le mouvement à leur profit.

    Les organisations universitaires et estudiantines ont eu l’initiative de l’action.

    Il appartient aux organisations ouvrières de réaliser leur unité de combat avec le mouvement étudiant, ainsi qu’avec le mouvement paysan.

    Les étudiants révolutionnaires n’ont jamais contesté le rôle dirigeant de la classe ouvrière pour conduire la révolution jusqu’au bout.

    Si les bonzes syndicaux de la C.G.T. refusent l’unité et tentent par tous les moyens de creuser un fossé de division entre ouvriers et étudiants pour soutenir concrètement le pouvoir des monopoles, ]es ouvriers ont le devoir de se révolter contre les cadres syndicaux qui trahissent leurs intérêts de classe et se conduisent en authentiques contre-révolutionnaires.

    Que partout se constituent des comités, des conseils ouvriers, à la base pour récuser la ligne traîtresse de la direction de la C.G.T. et imposer la ligne juste de la lutte de classe sur la base de l’idéologie révolutionnaire prolétarienne !

    Que partout, travailleurs, paysans, étudiants, élèvent sans cesse le niveau de leur vigilance révolutionnaire !
    Le combat sera encore Ions et difficile, mais il sera inéluctablement victorieux !

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  • Déclaration du 23 mai 1968

    Déclaration du Comité Central du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France

    Le conité central du Parti Communiste Marxiste- Léniniste de France condamne la mesure d’interdiction de séjour prise par le gouvernemeiit des monopoles à l’encontre de Daniel COHN-BENDIT, l’un des leaders du mouvement révolutionnaire des étudiants.

    Cette mesure de caractère xénophobe est dans la ligne suivie depuis toujours par les réactionnaires de tout acabit qui s’évertuent à voir la « main de l’étranger » partout on il y a une mise en cause de leur pouvoir oppressif et spoliateur.

    Le comité central du Parti Communiste Marxiste- Léniniste de France apprécie comme juste l’initiative courageuse de l’UNEF, du SNES- SUP et d’autres organisations universitaires et estudiantines d’appeler à manifester contre cette mesure devant le parlement bourgeois, citadelle de l’ordre capitaliste.

    Il rappelle qu’autrefois, le parti Communiste Français, lorsqu’il n’avait pas encore complètement dégénéré, ainsi que la C.G.T., appelaient régulièrement à de grandes manifestations aux abords de l’Assemblée Nationale lorsaue s’y trouvaient discutées des questions intéressant la classe ouvrière comme l’ avenir démocratique et socialiste du pays.

    Aussi, les marxistes- léninistes condamnent- ils aujourd’hui sévèrement le communiqué de trahison du bureau confédéral de la C. G. T. affirmant que la manifestation du 22 mai avait « un caractère provocateur ».

    Les dirigeants révisionnistes et néo- réformistes de la C.G.T. cent de plus en plus dans une ligne de collaboration de classe qui fait le jeu du pouvoir des monopoles.

    Au lieu de réserver tous leurs coups au gouvernement du directeur de banque Pompidou, ils les dirigent contre les organisations universitaires et estudiantines dont la juste lutte est à l’origine des grands mouvements actuellement en cours.

    De plus en plus, en s’efforçant de cantonner le mouvement revendicatif des travailleurs au domaine purement économique et social, en essayant de dresser les ouvriers contre les étudiants, ils jouent cyniquement le rôle de sauveteurs du pouvoir des monopoles, ils apparaissent ainsi avec éclat comme les agents de la bourgeoisie capitaliste infiltrés u sein du mouvement ouvrier.

    Mais les militants du parti Communiste marxiste-Léniniste de France qui sont encore dans les rangs de la C.G.T. ou au coeur même des masses laborieun ses, aussi bien qye d’autres travailleurs en nombre sans cesse croissant, récusent le bureau confédéral de la C.G.T., traitre à la classe ouvrière.

    Par sa collusion de fait avec le gouvernement, ce dernier a perdu le droit de pal 1er au nom de la classe ouvrière et du peuple travailleur.

    Vive l’union dans l’action des ouvriers, des étudiants et des paysans

    A bas la collaboration de classe ! Dénonçons la trahison des bonzes révisionnistes !

    Vive le pouvoir populaire et révolutionnaire !

    Paris, le 23 mai 1968 – 11 heures

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  • Première victoire révolutionnaire (1968)

    [L’Humanité Nouvelle, 22 mai 1968.]

    PREMIERE VICTOIRE REVOLUTIONNAIRE
    Une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine

    Le Gouvernement du Directeur de Banque POMPIDOU a dû capituler sur toute la ligne.

    Le juste combat révolutionnaire des Etudiants soutenus par leurs Professeurs ainsi que par les ouvriers et travailleurs les plus avancés a remporté une première grande victoire.

    Cette violence de classe, qui assure la sauvegarde des intérêts des monopoles, et qui venait d’être contestée avec force par des éléments aussi modérés que les représentants de plusieurs associations et ordres religieux, a été mise en échec par la violence révolutionnaire de la jeunesse.

    Rien n’a pu briser la combativité des manifestants : ni les carottes proposées par tes pollcltiens manœuvriers, mais trop sclérosés pour comprendre ce qu’il y a d’éminemment absolu, pur et sain chez les Jeunes, ni les gros bâtons lancés contre eux à toute volée.

    C’est avant tout par leur propre combat que les étudiants ont conquis victorieusement ces premières positions. C’est leur propre combat, et nullement la bonne volonté des vieux dirigeants révisionnistes et réformistes des syndicats, qui a entraîné la .puissante grève générale du 13 mai.

    Il suffisait de voir les mines de SEGUY ou DESCAMPS dans le défi’é pour comprendre qu’ils se sentaient complètement dépassés par les événements, débordés par leurs propres militants de base.

    Quant à Waldeck ROCHET et Georges MARCHAIS, ils se dissimulaient au milieu d’un groupe protecteur de leurs hommes de main, atterrés d’avoir à entendre le farouche réprobation des masses pour leurs coups de poignard dans le dos des premiers jours, suivis promptement d’une tentative de rétablissement aussi méprisable que vaine.

    Ainsi donc c’est la jeunesse et elle seule, comme une avant-garde enthousiaste, résolue et clairvoyante qui a assumé la mission révolutionnaire de poser avec éclat, au prix de son sang, devant tout le Pays, la question que toutes les palinodies et autres discours académiques des hommes du gouvernement ou des politiciens sclérosés ne peuvent éluder: dix ans après le coup de force qui a consacré la prise en main directe du pouvoir par les représentants des groupes monopolistes, le peuple de FRANCE exige le changement radical de ce régime d’exploitation forcenée, d’oppression violente, de ce régime fabriqué pour faire coûter toujours davantage la sueur et le sang des travailleurs, c’est-à-dire de l’Immense masse de la population, pour les intérêts de classe des grands patrons, des banquiers et des hobereaux.

    Les milieux gouvernementaux sont en pleine panique, les dirigeants réformistes et révisionnistes ne parviennent plus à jouer le.rôle historique qui leur revient. Comment défendre l’ordre – bourgeois o mis en cause par l’intelligence et le courage ?

    Comment réduire cette poignée o d’enragés -, ces o groupuscules o dont le flot est brusquement monté comme le cours d’un torrent qui se transforme en fleuve et dont bientôt la crue déborde largement ?

    Waldeck ROCHET n’est plus en mesure d’étouffer les voix des militants révolutionnaires. POMPIDOU invoque en la menaçant quelque prétendue – organisation Internationale de subversion disposant de considérables moyens financiers, hostile aux entretiens américano-vietnamiens de PARIS.

    Est-ce là quelque Incantation métaphysique ou la préparation d’une provocation destinée à tenter une diversion ?

    Ils feignent de ne pas comprendre ce qui se passe, mais en vérité ils sont atterrés devant la puissante vague révolutionnaire qui déferle.

    Rien n’est fini en effet, tout au contraire, les événements actuels ne sont qu’un commencement.

    La première grande victoire révolutionnaire des étudiants peut être – l’étincelle qui va mettre le feu à toute la plaine -.
    Comment en effet- les bonzes syndicalistes vont-ils retenir la combativité des masses laborieuses ?

    Comment vont-ils manœuvrer pour continuer a les tromper ?

    Les étudiants viennent de faire la démonstration que la vole de la victoire passe pa la fermeté, par le courage, par la violence révolutionnaire opposée résolument à la violence de l’Etat bourgeois.

    Les étudiants fournissent aux travailleurs l’exemple de l’occupation victorieuse des lieux où ils travaillent : en s’installant pour poursuivre leur grève dans les loceux universitaires, dans les facultés, è la Sorbonne comme à Nanterre, ils montrent aux ouvriers la vole è suivre pour vaincre !

    Et déjà, avant hier 14 mal, deux mille métallos ont débrayé à Nantes et Immédiatement occupé l’usine de Sud-Aviation.

    Ils ont enfermé leur patron dans son bureau, lui laissant un casse-croûte et un Ht de camp pour qu’il aie le temps de réfléchir…

    L’étincelle allumée par les étudiants et professeurs soutenus par les travailleurs d’avant-garde, ceux de notre Parti aux premiers rangs, va-t-elle embraser toute la plaine où se trouvent rassemblées les messes Immenses de la classe ouvrière, de la paysannerie pauvre, des petits commerçants et artisans et de toutes les classes et couches sociales qui sont victimes de ta politique capitaliste du pouvoir des monopoles? Le processus est engagé.

    Pour sa part, le Parti communiste marxiste-léniniste de France, qui est au service du peuple, ne ménagera aucun effort pour faire triompher la juste cause des travailleurs, qui sont la chair de la chair de la nation.

    Ses militants, éduqués par les grands principes Immortels du marxisme, du léninisme et par la pensée de Mao Tsé-toung, poursuivront leur patient travail de révolutionnaires, en s’efforçant, dans la période actuelle, d’aider à la consolidation de l’Indispensable unité de combat de tous les étudiants et professeurs d’une part, à l’Inéluctable alliance de combat entre eux et les plus larges masses laborieuses, sous la direction de la classe ouvrière d’autre part.

    Le peuple français rejette l’idéologie bourgeoise et son support, le régime du capitalisme monopoliste d’Etat.

    Le peuple français, généreux et riche de ses traditions révolutionnaires, s’apprête à tourner de nouvelles pages éclatantes de son Histoire.

    Vive le juste combat révolutionnaire des Etudiants !

    Vive l’unité de combat des Intellectuels et des travailleurs manuels !

    Que l’étincelle allumée par l’intelligence française mette le feu à l’Immense plaine de notre peuple !

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  • Communiqué du 20 mai 1968

    EN AVANT POUR UN POUVOIR POPULAIRE RÉVOLUTIONNAIRE

    Déjouons les manœuvres des politiciens au service de la bourgeoisie,

    Arrachons leur le pouvoir à la bas dans les entreprises, dans les universités.

    ORGANISONS NOUS A LA BASE ET DANS L’ACTION

     » Pour faire la révolution, il faut qu’il y ait un parti révolutionnaire.

    Sans un parti révolutionnaire, sans un parti’fondé sur la théorie révolutionnaire marxiste-léniniste et le style révolutionnaire marxiste-léniniste, il est impossible de conduire la classe ouvrière et les grandes masses populaires à la victoire dans leur lutte contre l’impérialisme et ses valets. »
    Mao Tsé toung

    Au troisième jour du grand mouvement révolutionnaire contre le pouvoir des monopoles, la grève paralyse toutes les industries, toutes les administrations et services publics, toute l’université.

    Malgré le refus des états-major syndicaux de lancer le mot d’ordre de grève générale illimitée, les travailleurs unis à la base et dans l’action, débordent largement tous ceux qui s’emploient à freiner le développement de la lutte.

    Malgré les consignes bureaucratiques et autoritaires de Georges Seguy, secrétaire général de la C.G.T., les Ouvriers pratiquent des formes nouvelles de lutte des classes plus dures et plus efficaces que celles déjà expérimentées en 1936 et en 1947 : par exemple, ils enferment dans leurs bureaux les directeurs et présidents-directeurs généraux.

    Au surplus, ils se refusent à limiter leurs objectifs de combat à des revendications seulement sociales, comme le voudraient Seguy et Descamps, et politisent spontanément le mouvement en posant comme exigence prioritaire le renversement du POUVOIR DES MONOPOLES.

    De tels faits attestent d’une très grande combativité des masses laborieuses.

    Les adhérents et militants de base de la C.G.T. comme du P. »C ».F. agissent souvent de façon positive contrairement aux directives qu’ils reçoivent de leurs plus hauts dirigeants et qu’ils désapprouvent en de nombreux cas.

    Face à cette situation dont ils n’ont pas eu l’initiative et qui les a débordés, les dirigeants révisionnistes et réformistes des « grandes centrales », C.G.T. entête, essayent de tenir avec habilité et souplesse leur rôle historique de défenseurs de la société capitaliste, infiltrés dans les rangs de la classe ouvrière.

    C’est pourquoi ils multiplient leurs efforts pour empêcher tout contact entre les ouvriers en grève et les étudiants qui ont allumé les premiers, et au prix de leur sang, l’étincelle de la révolte contre le régime qui’incarne le directeur de banque Pompidou.

    Ils tentent également d’isoler les grévistes les uns des autres.

    Dans ces entreprises, ils reçoivent l’appui actif et intéressé de tous les organes de la bourgeoisie affolée : grande presse, radio et télévision, qui reprennent hâtivement les calomnies et arguties du bureau politique du parti de Waldeck Rochet ou du bureau confédéral de Georges Séguy, et qui utilisent abondamment l’actif soutien apporté à De Gaulle tant par les ultra-révisionnistes de Roumanie que par la clique dirigeante de l’Union Soviétique.

    LES TROIS ASPECTS PRINCIPAUX DE LA SITUATION

    La situation ainsi créée se caractérise donc :

    l°- par la volonté révolutionnaire des travailleurs manuels et intellectuels auxquels vont se joindre les masses paysannes. L’ensemble de ces couches sociales représente l’immense majorité des forces productives de la nation, aspirant au socialisme.

    2°- par la résistance du pouvoir des monopoles, que manifestent les nombreuses réunions tenues par Pompidou et ses ministres avec De Gaulle revenu précipitamment de Roumanie en présence des plus hauts responsables des organes répressifs de l’état bourgeois; armée, police, gendarmerie et par l’alliance ouverte dans la rue des groupes activistes gaullistes et fascistes.

    3°- par les manœuvres des dirigeants révisionnistes et réformistes des syndicats, du faux parti communiste, et de la social-démocratie, tous ces politiciens sclérosés et corrompus annonçant à grand tapage qu’ils sont prêts à « assumer leurs responsabilités » et à « s’emparer du pouvoir » tout en s’efforçant de rassurer la bourgeoisie qu’ils entendent sauver et servir une fois de plus.

    UNITÉ A LA BASE ET DANS L’ACTION !

    Dans ces conditions, le comité central du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France, traduisant la volonté profonde des travailleurs de notre pays, lance un appel solennel pour que se réalise, à la base et dans l’action, la plus solide unité de combat révolutionnaire entre ouvriers, paysans et étudiants.

    Seule une telle unité, solidement implantée dans les usines, sur les chantiers, dans les administrations et services publics, dans les campagnes, dans les facultés, lycées et collèges, peut parvenir au renversement du pouvoir des monopoles, empêcher que la bourgeoisie ne recoure, pour préserver ses intérêts et privilèges de classe, au service des politiciens sociaux -démocrates et révisionnistes, stopper net enfin toute tentative de putch de caractère fasciste.

    COMMENT RÉALISER L’UNITÉ DU COMBAT RÉVOLUTIONNAIRE ?

    Cette unité est possible à la condition que les masses agissent conformément à la volonté des ouvriers les plus exploités, des paysans les plus pauvres, des étudiants les plus avancés.

    Pour permettre à cette volonté de s’exprimer et de se consolider, les masses en mouvement doivent constituer d’urgence et partout, des comités de base, conseils ouvriers, paysans ou étudiants, plaçant sous leur contrôle permanent tout dirigeant qu’elles désignent et qui reste susceptible d’être immédiatement remplacé s’il trahit.

    Au surplus, ces comités de base doivent établir immédiatement des liaisons entre eux pour coordonner leur combat.

    Si le pouvoir des monopoles est contraint à se démettre, la bourgeoisie essayera de le remplacer par des formes parlementaires qui ont déjà fait la preuve de leur nocivité.

    Mitterand, Mendès-France, Waldeck Rochet, et Georges Séguy lui offrent déjà leurs services dans ce but.

    Le pouvoir devra rester aux masses populaires dont la vigilance devra s’exercer avec intensité pour empêcher que ne soit usurpée leur victoire révolutionnaire.

    Il convient tout spécialement de déjouer les manœuvres de la social-démocratie qui sont appuyées en sous-main par l’impérialisme américain et de ce fait bénéficient des faveurs des centristes Lecanuet, Giscard d’Estaing et autres réactionnaires de tous poils.

    VIVE LE POUVOIR OUVRIER DANS LES USINES !

    VIVE LE POUVOIR DES PAYSANS PAUVRES A LA CAMPAGNE !

    VIVE LE POUVOIR DES ETUDIANTS RÉVOLUTIONNAIRES A L’UNIVERSITÉ !

    VIVE LE POUVOIR POPULAIRE ET RÉVOLUTIONNAIRE !

    Paris, le 20 Mai 1968 – 14 heures

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    Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe

  • Tract du 17 mai 1968

    VIVE L’OCCUPATION DES LIEUX DU TRAVAIL l
    VIVE LA GRÈVE ILLIMITÉE !

    TRAVAILLEURS ET ETUDIANTS,
    DÉJOUONS LES MANŒUVRES,

    ORGANISONS-NOUS A LA BASE ET DANS L’ACTION !

    Il n’y a pas de route droite dans le monde ; nous devons être prêts à suivre une ligne tortueuse, sans essayer d’obtenir les choses à peu de frais.

    Il ne faut pas s’imaginer qu’un beau matin tous les réactionnaires tomberont à genoux de leur propre mouvement.

    En un mot, l’avenir est radieux, mais notre chemin est tortueux.

    Nous avons encore devant nous beaucoup de difficultés qu’il ne faut pas négliger.

    En nous unissant avec le peuple tout entier dans un effort commun, nous pourrons certainement les surmonter tous et parvenir a la victoire »
    Mao Tsé-toung

    L’ETINCELLE A MIS LE FEU A LA PLAINE

    La première victoire révolutionnaire des étudiants a servi d’exemple aux ouvriers d’avant-garde.

    Elle ouvre des perspectives nouvelles aux luttes ouvrières,, Dans de nombreuses entreprises, les travailleurs débordent les bonzes syndicaux, se mettent en grève, occupent les lieux comme les étudiants occupent les facultés, notamment la Sorbonne.

    II existe même un certain nombre de cadres syndicalistes honnêtes qui refusent de s’incliner plus longtemps devant la ligne de collaboration de classe des directions confédérales et se placent résolument à la tête des masses pour engager la lutte de classe.

    A Nantes (Sud-Aviation), à Flins, à Boulogne-Billancourt (Renault), à Cléon, au Mans, etc… le combat est engagé. Ainsi l’alliance des intellectuels révolutionnaires et de la classe ouvrière, se réalise-t-elle dans l’action, contre le pouvoir des monopoles.

    La voie parlementaire et pacifique des dirigeants révisionnistes et réformistes est démasquée ; en effet, seules la lutte résolue à la base et la violence révolutionnaire prolétarienne peuvent être opposées à la violence contre révolutionnaire de la classe bourgeoise au pouvoir.

    LA LUTTE SERA LONGUE, DANGEREUSE, DIFFICILE, MAIS ELLE SERA VICTORIEUSE

    Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France, conscient de ses responsabilités, met en garde tous les grévistes, étudiants ou ouvriers, contre les manoeuvres du pouvoir des monopoles.

    Le discours menaçant du directeur de banque Pompidou, premier ministre, dans la nuit du 16 Mai, peut précéder une tentative de repression massive de caractère fasciste.

    D’autre part, les agissements des dirigeants révisionnistes du « P.C.F » et de la C.G.T. tendent à servir les intérêts de la bourgeoisie, à préserver l’ordre établi.

    Déjà, de nombreux bureaucrates révisionnistes déguisés en ouvriers se répandent parmi les grévistes, notamment à la Sorbonne pour y semer la division et saboter la volonté d’unité unanime qui existe à la base.

    Craignant par dessus tout le mouvement des masses et les seules formes de lutte oui ont donné des résultats : l’occupation des lieux du travail comme en 1936, ils tendent de faire pénétrer la ligne capitularde et démobilisatrice dans laquelle ils ont orienté et enfermé la classe ouvrière denuis des années.

    Le P.C.M.L.F. met également en garde les travailleurs et -les étudiants en lutte contre les agissements de la social-démocratie et du pouvoir des mo-nonoles oui tentent, activement aidés par les dirigeants révisionnistes du P.C.F. et de la C.G.T. de faire nourrir le mouvement en l’orientant dans des discussion stériles de type réformiste, sur des r>roblè »>es techniques et secondaires.

    SEULE L’UNITÉ A LA BASE ET DANS L’ACTION PEUT CONDUIRE A LA VICTOIRE COMMUNE DE TOUS LES TRAVAILLEURS INTELLECTUELS ET MANUELS.

    Travailleurs et étudiants, la seule unité véritable est celle qui se réalise dans la lutte.

    Ceux nui n’ont que le mot d’ordre de dispersion à la bouche, ceux oui se cachent pendant le combat dans la rue ou sur les barricades, ceux qui prennent ensuite le train en marche pour essayer de l’engager sur une voie de garage, ceux qui tentent de dresser les ouvriers contre les étudiants et calomnient mensongèrement les dirigeants révolutionnaires, tous ceux là ne sont que des diviseurs, des porte-paroles de la bourgeoisie, et seront balayés dans la lutte.

    N’oublions jamais la lutte de classe, jugeons sur les actes et non sur les paroles.

    – TRAVAILLEURS ET ETUDIANTS, REJOIGNEZ OU CONSTITUEZ LES COMITÉS D’ACTION
    DE LUTTE A LA BASE QU’IL FAUT CRÉER PARTOUT dans les quartiers, les entreprises, les facultés, etc..

    – CONTRE LE POUVOIR DES MONOPOLES,

    – CONTRE LE SYSTÈME CAPITALISTE DÉCADENT,

    – POUR UN CHANGEMENT RADICAL DU SYSTÈME ECONOMIQUE ET POLITIQUE,

    – POUR UN GOUVERNEMENT DU PEUPLE, AU SERVICE DES PEUPLES OUVRANT LA VOIE AU SOCIALISME.

    Les militants du P.C.M.L.F. luttent au coude à coude avec les travailleurs et les étudiants. Ils participent activement aux comités qui -existent ou se créent.

    – TRAVAILLEURS ET ETUDIANTS, REJOIGNEZ LE COMBAT DU PARTI COMMUNISTE
    MARXISTE-LÉNINISTE DE FRANCE, REJOIGNEZ SES RANGS.

    Vive l’unité combattante des travailleurs et des étudiants,
    ORGANISONS NOUS A LA BASE ET DANS L’ACTION, SOYONS VIGILANTS CONTRE TOUTES LES MANŒUVRES.

    Paris, le 17 mai 1968
    Le Comité Central du
    PARTI COMMUNISTE Marxiste-Léniniste de France

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    Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe

  • Tract du 11 mai 1968

    TRAVAILLEURS ET ETUDIANTS
    UNISSEZ-VOUS CONTRE LE POUVOIR DES MONOPOLES ET CONTRE LE FASCISME !

    VIVE LA JUSTE LUTTE DES ETUDIANTS !

    « Le monde est autant le vôtre que le nôtre, mais an fond, c’est à vous qu’il appartient. Vous les jeunes, vous êtes dynamiques, en plein épanouissement, comme le soleil à 8 ou 9 heures du matin; C’est en vous que réside l’espoir. » Mao Tsé-toung

    La lutte héroïque des étudiants qui se développe avec impétuosité force l’admiration du peuple français.

    Dans la nuit du 10 au 11 mai 1968 en particulier, les étudiants parisiens auxquels s’étaient joints de nombreux travailleurs, ont riposté avec courage et détermination à la violente répression des forces réactionnaires. Ils exigeaient la libération de leurs camarades emprisonnes.

    En attendant la réponse à ce sujet des autorités universitaires et du gouvernement, ils avaient décidé d’occuper le quartier des facultés.

    Mais pour faire face aux éventuels assauts de la police, ils avaient édifié plus de soixante barricades.

    Après avoir joué la farce de la négociation, le gouvernement a brusquement donné l’ordre de l’attaque générale à ses forces de répression.

    Celles-ci ont agi avec une rare violence, allant jusqu’à empêcher les ambulances d’évacuer les blessés, comme en ont témoigné de nombreux habitants du quartier, des professeurs et des médecins, elles ont utilisé des grenades offensives au chlore et à l’ammoniaque, ainsi que des engins fumigènes, elles se sont livrées à une chasse effrénée des manifestants, les matraquant même lorsqu’ils étaient déjà blessés, les arrachant des mains des secouristes et infirmières de la croix rouge, elles se sont également acharnées sur des passants et ont lancé des projectiles à l’intérieur d’appartement privés.

    Devant de tels faits la population a soutenu résolument les manifestants, les aidant en leur apportant nourriture et soins, jetant de l’eau par les fenêtres pour atténuer les effets des gaz, ouvrant les portes des appartements, des escaliers, ainsi que les accès aux toits.

    De la sorte des milliers de jeunes ont réussi à échapper à la sanglante répression décidée par le gouvernement au service des monopoles.

    En insinuant que des groupes spécialisés dans la guerre de guérilla avaient encadré les manifestants la radio et la télévision ont suggéré l’idée qu’il ne pouvait s’agir que d’éléments ‘ » pro-chinois « .

    De telles affirmations font partie de la campagne psychologique destinée à préparer l’opinion à la répression contre les seuls communistes authentiquement révolutionnaires, les marxistes-léninistes.

    Mais en vérité la jeunesse apprend à se battre par sa propre expérience et c’est dans de telles luttes, qu’elle découvre des formes nouvelles d’organisation.

    Lés Marxistes-léninistes regroupés dans le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France ont confiance dans la jeunesse et participent à toute ses actions révolutionnaires.

    La lutte des étudiants est fondamentalement juste, elle met en cause la société décadente de la bourgeoisie, c’est une lutte anti-monopoliste et antifasciste.

    L’ensemble des événements des jours derniers montrent avec éclat le caractère illusoire des théories sur la voie « pacifique » ou « parlementaire » prônées par les dirigeants révisionnistes du Parti  » Communiste  » Français.

    Le responsable exclusif de la situation est le gouvernement.

    Dix ans après le coup d’état du 13 mai 1958, travailleurs et étudiants vont manifester dans la rue leur volonté de lutte contre le pouvoir des monopoles, contre le fascisme. C’est la un symbole qui effraie le pouvoir des monopoles.

    Si les masses laborieuses de notre pays, classe ouvrière en tête, ne se dressaient pas immédiatement contre cette politique, les mesures de fascisa-tion en cours pourraient déboucher sur un régime fasciste qui instaurerait un règne de violence terroriste permanente et ne s’embarasserait même plus de sa propre légalité bourgeoise.

    La période actuelle est caractérisée par la crise montante du capitalisme sur les plans économique, politique, idéologique. Elle se caractérise par un grand bouillonnement des idées.

    Le désir de la révolution socialiste pénètre profondément la jeunesse ouvrière, paysanne et étudiante.

    Le pouvoir des monopoles est de plus en plus contesté.

    Dans son ensemble, la jeunesse rejette la sclérose des vieux partis politiques traditionnels et dirigés par des politiciens corrompus.

    Elle aspire également à réaliser le plus rapidement possible l’unité à la base, aussi le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France condamne-t-il tout sectarisme comme tout opportunisme qui tendrait à diviser les différents mouvements et groupes qui sont apparus dans l’action au travers de la crise actuelle.

    En effet, la multiplicité des tendances et des groupes qui coexistent ou s’affrontent idéologiquement au sein de la jeunesse comme de la classe ouvrière, ne contitue qu un phénomène temporaire, une preuve de vitalité à une étape historique donnée.

    Le marxisme-léninisme, science de la révolution, nous enseigne que rien de nouveau ne peut naître en dehors de la nécessaire bataille des idées. Il nous enseigne aussi que l’unité se réalisera et se consolidera a travers la lutte.

    Dans le cas présent des étudiants, le facteur décisif est constitué par le mouvement révolutionnaire des masses.

    C’est pourquoi, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France qui est au service du peuple soutient activement la jeunesse qui aspire à transformer notre société, rejetant le capitalisme pour instaurer le socialisme.

    Sans doute la situation n’est-elle pas encore venue à maturité, en raison en particulier de la trahison révisionniste qui paralyse encore une partie de la classe ouvrière, classe révolutionnaire dirigeante jusqu’au bout.

    Mais aujourd’hui la lutte des étudiants est une contribution éminente à l’ensemble de la lutte du peuple français pour la révolution, en ce sens qu’elle est de nature à impulser la conscience révolutionnaire de classe des travailleurs de notre pays.

    Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France soutient résolument les.revendications des étudiants :

    – Libération immédiate de tous les emprisonnés;

    – Retrait de toutes les forces de répression qui occupent les locaux universitaires ;

    – Réouverture immédiate de la Sorbonne.

    Il appelle tous les étudiants à s’unir à la base et dans l’action, comme ils l’ont déjà réalisé positivement depuis une semaine de durs combats.

    Il dénonce devant eux les tentatives qui sont déjà en cours et qui s’accentueront au cours des prochains jours pour dévier le contenu de leur lutte au profit des vieux partis aux mains des politiciens bourgeois ou de ceux qui les soutiennent.

    Il les appelle en conséquence à la plus attentive vigilance.

    La lutte héroïque des jeunes étudiants est digne des traditions révolutionnaires de notre peuple.
    Elle annonce les grandes luttes révolutionnaires de notre classe ouvrière à la tête des plus larges masses laborieuses de notre pays.

    Le peuple français saura à son tour balayer le régime capitaliste, même si son combat est difficile et prolongé.

    Paris, le 11 mai 196S.

    Le Comité Central du PCMLF

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    Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe

  • Tract du 6 mai 1968

    TRAVAILLEURS ET ÉTUDIANTS
    UNISSEZ – VOUS CONTRE LE POUVOIR DES MONOPOLES ET CONTRE LE FASCISME!

    VIVE LA JUSTE LUTTE DES ÉTUDIANTS !

    Le monde est autant le vôtre que le nôtre, mais au fond c’est à vous qu’il appartient Voua les jeunes, vous êtes dynamiques, en plein épanouissement comme le soleil à 8 ou 9 heures du matin. C’est en vous que réside l’espoir. MAO TSE-TOUNG

    Le système capitaliste mondial est entré dans une période de crise économique, politique et idéologique dont il ne se relèvera pas.

    La guerre victorieuse du peuple vietnamien ébranle jusque dans ses fondements l’impérialisme américain et stimule les luttes des peuples du monde entier.

    Un monde nouveau se lève à l’Orient. La République Populaire de Chine, sous la direction de Mao Tsé-tourtg,, Lénine de notre époque, indique le chemin à suivre pour tous les révolutionnaires.

    Les régimes monopolistes des U.S.A. et d’Europe occidentale sentent leur fin prochaine. Pour eux, la seule issue, c’est le recours aux méthodes terroristes de gouvernement, à la violence permanente contre la classe ouvrière et le peuple, c’est-à-dire au fascisme.

    La recrudescence de l’activité des groupuscules fascistes du type  » occident  » est un signe de cette décadence.

    Le journal fasciste « Minute » a ouvertement appelé au meurtre des étudiants, en les désignant sous les termes d’ » enragés rouges ».

    Il a été suivi en cela, par toute la presse et les moyens de propagande au service des monopoles.

    La direction du P.  » C. – F. est venue au secours du chœur des réactionnaires, en reprenant les mêmes arguments, en appelant à la répression contre les étudiants en lutte, en essayant de dresser la classe ouvrière contre eux.

    Leurs manœuvres ont lamentablement échoué devant le soutien actif d’un nombre toujours plus grand de travailleurs aux luttes et manifestations des étudiants.

    La faillite de la direction révisionniste du P.  » C.  » F. parmi les intellectuels révolutionnaires annonce sa faillite totale dans la classe ouvrière.

    La classe ouvrière, de plus en plus exploitée et opprimée, voit grandir sa colère et envisage de plus en plus l’action directe contre le capitalisme.

    L’accueil chaleureux que les travailleurs ont réservé aux marxistes-léninistes le 1er mai, de la République à la Bastille, le prouve assez.

    Nos justes mots d’ordre:

    o  » Unité à la base et dans l’action « ,

    o  » A bas les monopoles « ,

    o  » Vive la victorieuse guerre du peuple vietnamien « ,

    o les chants révolutionnaires de l’ » Internationale – et de la « Jeune Garde » ont été repris tout au long du
    parcours par des milliers de voix sans que les permanents révisionnistes aux ordres de Waldeck-Rochet puis
    sent nous empêcher de défiler avec tous les autres travailleurs, et obtenir leur soutien.

    Les intellectuels et les étudiants, en particulier les étudiants d’origine pauvre ouvrière et paysanne, ressentent particulièrement la crise qui déferle sur notre société décadente.

    ILS ONT RAISON DE SE RÉVOLTER !

    Le plan Fouchet, réforme ultra-réactionnaire de l’enseignement, au service exclusif des monopoles, les touche dans leurs intérêts les plus profonds puisqu’il vise à rejeter la majorité et en premier lieu ceux issus des classes laborieuses de l’Université, à les mettre à .la disposition des intérêts capitalistes les plus vils.

    TRAVAILLEURS ET ETUDIANTS, UNISSEZ-VOUS DANS LE MÊME COMBAT CONTRE LE POUVOIR DES MONOPOLES ET LA MONTÉE DU FASCISME !

    Les intérêts des étudiants progressistes rejoignent ceux des travailleurs. Il ne peut y avoir d’Université démocratique dans le cadre de la fausse démocratie de la bourgeoisie.

    Seul le socialisme permettra la réalisation d’un système nouveau d’enseignement qui réponde aux aspirations légitimes des intellectuels progressistes.

    Toutes les solutions réformistes propagées par la  » fausse gauche  » (Mitterrand et Cie) et par la direction du P.  » C.  » F. ne sont que poudre aux yeux visant à mieux préparer la soumission des intellectuels au système monopoliste d’Etat, en les berçant d’illusions pour qu’ils abandonnent la lutte.

    La lutte des étudiants après les grands combats ouvriers de ces dernières années annonce les grands bouleversements qui vont avoir lieu dans les pays capitalistes.
    Elle annonce les luttes révolutionnaires de la classe ouvrière et du peuple, luttes qui balaieront le système
    capitaliste.

    C’est pourquoi les étudiants révolutionnaires doivent résolument rejoindre le combat de la classe ouvrière et se placer sous sa direction politique.

    Les étudiants en lutte contre les monopoles ne pourront triompher qu’à cette condition C’est pourquoi les militants du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France participent au coude à coude aux manifestations des étudiants et se battent résolument à leurs côtés contre le pouvoir des monopoles.

    C’est pourquoi le P.C.M.LF. lutte résolument pour lier le combat des jeunes intellectuels a celui des travailleurs, pour expliquer aux travailleurs le sens profond de la lutte des étudiants, afin de briser l’isolement dans lequel la bourgeoisie et la direction révisionniste du P.  » C. – F. tente de les enfermer. Il compte également pour cela sur l’aide de tous les anti-monopolistes sincères.

    6 mai 1968 – Le Comité central du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France.

    – Travailleurs, étudiants, luttons tous ensemble, mobilisons-nous en permanence
    contre le pouvoir des monopoles, contre la montée du fascisme !

    – Peyrefitte et Fouchet à la porte !
    – Grimaud (préfet de police), Roche (recteur) démission !

    – Libérez les emprisonnés ! Levez les sanctions !

    – Travailleurs, étudiants révolutionnaires, rejoignez le P.C.M.L.F., le seul Parti communiste véritable.


    BULLETIN DE DEMANDE DE CONTACT

    – NOM, PRENOM

    – PROFESSION
    – ADRESSE
    – AGE

    à remettre à un militant du P.C.M.LF. ou à envoyer à – L’HUMANITÉ NOUVELLE -,
    40, boulevard MAGENTA, PARIS-11.

    Chaque semaine, lisez L’HUMANITÉ nouvelle – 1 F – Partout le jeudi en kiosque

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    Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe

  • Communiqué du 5 mai 1968

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

    Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France soutient la juste lutte des étudiants contre le pouvoir des monopoles et le fascisme.

    En effet, le pouvoir des monopoles par sa politique anti-populaire dans le seul but du profit capitaliste amis sur pied un plan, le plan Fouchet destiné à former des cadres technocratiques au service exclusif des monopoles, et qui aboutit à rejeter de l’enseignement supérieur une grande masse d’étudiants parmi lesquels en premier lieu ceux issus des classes laborieuses.

    Devant cette politique réactionnaire, les étudiants Ont raison de Se révolter.

    La bourgeoisie incapable de régler ce problème pacifiquement a recours aux méthodes terroristes et fait appel à la répression violente de la police.

    C’est là une des premières manifestations de la renaissance du fascisme de notre pays devant la crise montante du système capitaliste sur les plans économique, politique et idéologique.

    Cette crise qui déferle dans le monde capitaliste que ce soit aux U.S.A. ou en Europe, est le signe de la fin prochaine du système capitaliste.

    Devant la montée des forces révolutionnaires des peuples d’Asie, d’Afrique, d’Amérique Latine, et au sein même des bastions du capitalisme, la bourgeoisie décadente, pour tenter de garder son pouvoir ne peut avoir recours qu’à la violence et aux méthodes fascistes de gouvernement.

    La recrudescence de l’activité des groupuscules fascistes de type « Occident » est un signe de Cette décadence. Le journal fasciste MINUTE a ouvertement appelé au meurtre, des étudiants, en les désignant sous le terme « d’enragés ». Il a été suivi en cela par toute la presse et les moyens de propagande au service des monopoles.

    La direction du P. »C. »F. est venu au secours du chœur des réactionnaires, en reprenant les mêmes arguments, en appelant à la répression contre les étudiants en lutte en essayant de dresser la classe ouvrière contre eux.

    Le Parti Communiste Marxiste Léniniste de France qui représente les intérêts fondamentaux de la classe ouvrière et du peuple s’engage à lutter résolument, pour lier le combat des jeunes intellectuels a. celui des travailleurs par sa propagande, sa presse « L’HUMANITÉ NOUVELLE », et par l’action de ses militants. Il apportera aux étudiants son soutien militant et expliquera le sens profond de leur lutte aux travailleurs, lutte antifasciste et antimonopoliste, afin de briser l’isolement dans lequel la bourgeoisie et la direction révisionniste du P. »C ».F. tente de les enfermer.

    La faillite du P. »C ».F. parmi les intellectuels révolutionnaires annonce sa faillite totale dans la classe ouvrière. La lutte des étudiants annonce les grands bouleversements qui vont avoir lieu dans les pays capitalistes, elle annonce les luttes révolutionnaires de la classe ouvrière, luttes qui balaieront le régime capitaliste.

    Paris, le 5 Mai 1968

    Le secrétariat du
    PARTI COMMUNISTE MARXISTE-LÉNINISTE de FRANCE.

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  • Programme du PCMLF (1968)

    [L’Humanité Nouvelle, 5 mars 1968.]

    1.Le but du Parti Communiste Marxiste-Léniniste est de renverser le régime des monopoles par la Révolution.

    Comme le demandait Lénine dès 1889, « l’essence de notre programme consiste à organiser et à dirigier la lutte de classes du prolétariat, dont le but final est la conquête du pouvoir politique par le prolétariat et l’organisation d’une société socialiste ».

    Fidèles aussi au Manifeste Communiste publié en 1848 par Karl Marx et Friedrich Engels, nous proclamons nous aussi ouvertement que nos buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l’ordre social bourgeois qui domine actuellement dans notre pays.

    En conséquence, et conformément au préambule de ses statuts, adoptés à son premier Congrès, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France déclare que son objectif fondamental est le renversement par la révolution de l’État bourgeois, pouvoir des grands monopoles capitalistes, pouvoir qui exploite et opprime les classes laborieuses, et son remplacement par le pouvoir prolétarien, basé sur l’alliance des ouvriers et des paysans pauvres.

    Le Parti Communiste Marxiste-léniniste de France s’inspire également :

    – de l’expérience historique de la Commune de Paris en 1871 ;

    – de la voie universelle de la Révolution russe d’octobre 1917 sous la direction de Lénine et de Staline ;

    – de la prise du pouvoir en Albanie sous la direction du camarade Enver Hoxha en 1944 ;

    – de la prise du pouvoir en Chine sous la direction du camarade Mao Tsé-toung en 1949.

    Après la prise du pouvoir par le prolétariat, il faut prévenir tout retour au capitalisme dans la période d’édification de la société socialiste.

    Il faut briser dans l’œuf toute résistance des anciennes classes exploiteuses, stopper définitivement toutes les rna-nœuvres des monopoles expropriés, des capitalistes et des grands propriétaires fonciers. Pour cela il est indispensable d’instituer une dictature révolutionnaire du prolétariat.

    Ensuite, dans la période allant du socialisme au communisme, il sera aussi nécessaire de concentrer tous les pouvoirs entre les mains de l’État prolétarien, seul capable d’exercer fermement cette dictature sur les éléments bourgeois qui ne manqueront pas d’essayer de reprendre leurs privilèges, soit par la subversion, soit par l’usurpation du pouvoir en utilisant le révisionnisme.

    Dès la prise du pouvoir par le prolétariat, tout sera mis en œuvre pour remettre tous les moyens de production et d’échange, ainsi que la grosse propriété foncière, entre les mains du pouvoir prolétarien.

    2. Rendre confiance à la classe ouvrière en l’organisant.

    Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France s’assigne comme tâche immédiate de favoriser l’apparition des conditions objectives et subjectives de la prise du pouvoir par le prolétariat et. d’utiliser pour cela toutes les conditions favorables indispensables, sans lesquelles toute tentative de révolution pour renverser le pouvoir des monopoles en France ne serait qu’une aventure néfaste vouée à l’échec.

    C’est donc avec ces perspectives et en tenant compte de toutes les données du problème, se fondant pour cela sur l’analyse concrète de chaque situation selon la méthode marxiste-léniniste, que notre Parti avancera et développera sa lutte contre le pouvoir gaulliste des monopoles, contre l’impérialisme américain, gendarme international au service dès capitalistes, contre le révisionnisme moderne ayant à sa tête la clique dirigeante du Parti communiste d’U. R. S. S., et en France la direction renégate du parti dit  » communiste français « .

    La classe ouvrière est de plus en plus touchée par l’exploitation que les capitalistes et leur pouvoir d’État lui font subir dans tous les domaines.

    Les chômeurs sont de plus en plus nombreux, les travailleurs immigrés, délaissés aussi bien par les capitalistes qui les exploitent, que par les révisionnistes pour qui ils ne représentent pas une force électorale, vivent dans des conditions de misère affreuses.

    Le petit commerce et l’artisanat sont écrasés par les grosses firmes et par les impôts. Les paysans pauvres, victimes de la même politique monopoliste, se retrouvent endettés, puis chassés de leur terre.

    Toutes ces catégories sociales, victimes de la même politique d’exploitation honteuse, ont intérêt à la fin de cette exploitation, donc à la fin du régime du capitalisme monopoliste d’État.

    Toutes ont intérêt à son renversement et à son remplacement par le pouvoir socialiste. Aussi faut-il qu’elles prennent conscience et qu’elles s’unissent pour engager la lutte.

    Pour que se radicalise la lutte des catégories les Plus déshéritées de la classe ouvrière et de ses alliés, il est indispensable de faire comprendre la contradiction irréconciliable qui existe entre exploités et exploiteurs.

    Il faut donc faire comprendre la nécessité de la bataille  » classe contre classe « .

    Il faut montrer la possibilité de faire reculer l’ennemi de classe ; comme il faut également mettre en évidence le rôle paralysant et destructeur que jouent les dirigeants révisionnistes dans la lutte de classes.

    Notre Parti, ses organisations, ses militants devront bien expliquer à la classe ouvrière et à ses alliés, toutes ces données fondamentales.

    Sans cela, une prise de conscience claire ne se ferait pas ; sans cela, la bataille pour le socialisme ne serait pas mûre.

    Ils devront expliquer les caractères et les conditions de cette révolution socialiste que nous devons accomplir.

    Le rôle du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France est de rendre confiance au noyau dur de la classe ouvrière, aux ouvriers les plus conscients, les plus avancés, de les organiser, de les entraîner à la lutte, de faire prendre conscience à la classe ouvrière du rôle d’avant-garde, du rôle historique qu’elle doit jouer dans cette période de lutte pour la conquête du pouvoir.

    Cette tâche est d’une grande importance puisqu’elle vise à faire progressivement prendre conscience à tout le peuple, c’est-à-dire à l’ensemble des catégories et des couches sociales qui ont intérêt à la révolution, que o sa libération se fera uniquement dans la lutte sous la direction de la classe ouvrière et de son parti.

    L’organisation du parti au sein de la classe ouvrière implique les tâches pratiques immédiates suivantes :

    1° le développement des cellules d’entreprises ;

    2° la multiplication suivant les lieux, les circonstances ou la maturité du développement : de comités de base, de conseils ouvriers, de syndicats de lutte de classes arrachés à l’influence révisionniste, partout où il y a des travailleurs, partout où le salariat est en contact direct avec le patronat, avec l’exploitation de l’homme par l’homme, donc dans les grosses entreprises, sur les chantiers, dans les puits de mines, les petites usines et fabriques, sur les lignes et dépôts ferroviaires, dans les services publics, E. D. F. et G. D. F., etc.

    Ces comités, ces conseils, ces syndicats groupant diverses corporations auront la possibilité d’avoir
    des contacts entre eux, afin d’échanger des idées, des expériences ; le but stratégique étant l’existence en France d’une centrale syndicale révolutionnaire répondant aux aspirations des travailleurs et aux conditions objectives de la lutte.

    3° L’organisation de comités de chômeurs qui puissent mobiliser autour d’eux les travailleurs actifs, les petits commerçants et artisans et les plus larges couches populaires, en vue de manifester pour leur pain et leur travail.

    4° L’organisation de la solidarité en direction des travailleurs immigrés : comités où l’alphabétisation puisse s’effectuer, la défense des droits s’organiser, les revendications se formuler, le niveau idéologique et politique se développer, des cadres se former.

    5° Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France doit également montrer aux paysans pauvres qu’il est de leur intérêt de créer leur propre organisation et de se dissocier des paysans riches et des organisations que ceux-ci dirigent. Les paysans pauvres doivent s’unir dans une lutte commune avec la classe ouvrière, car c’est la seule solution concrète aux problèmes des ouvriers et des paysans.

    3. Unité à la base et dans l’action !

    Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France a pour tâche importante de réaliser d’abord l’unité de la classe ouvrière. L’unité prolétarienne, anti-monopoliste et anti-impérialiste se forgera à la base, contrairement à l’unité au sommet que recherchent les dirigeants révisionnistes.

    A l’unité au sommet avec les traîtres de la social-démocratie, il faut opposer le juste mot d’ordre :

    – Unité par l’action!
    – Unité pour l’action!
    – Unité dans l’action!

    Il y a unité quand les syndicats et le Parti révolu-olonnaires entraînent les masses à des actions payantes contre les exploiteurs !

    La lutte contre le révisionnisme et la fausse  » gauche « , Fédération de la Gauche Démocrate et socialiste (dont la social-démocratie est l’armature principale) etc. se gagnera dans l’action unie de toutes les classes sociales ayant intérêt à la révolution.

    Elle se gagnera par l’organisation de luttes ouvrières toujours menées avec le souci d’élever le niveau politique, la conscience de classe, et de développer la vigilance de la classe ouvrière.

    En régime capitaliste, en effet, les revendications déjà satisfaites peuvent être grignotées par la bourgeoisie.

    Aussi, pour toujours mieux servir le peuple et répondre toujours plus exactement aux aspirations des travailleurs, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France devra connaître chaque souhait, chaque réaction venant de la classe ouvrière ; c’est, pourquoi il se livrera en permanence à la pratique des enquêtes, comme celles que préconise le camarade Mao Tsé-toung.

    C’est ainsi que la centralisation des idées justes pourra s’effectuer et que l’agitation, l’organisation sur des bases politiques justes pourront être menées à bien.

    4. Arrachons la classe ouvrière à l’influence révisionniste !

    Mais il est évident que la lutte contre le pouvoir des monopoles français, la lutte contre l’impérialisme américain doit s’accompagner d’une lutte implacable contre leur complice le plus dangereux, le révisionnisme moderne, qui freine la combativité des travailleurs et qui prêche la coexistence pacifique avec l’ennemi n° 1 des peuples et de la paix, l’impérialisme américain.

    Sans une organisation solide de la classe ouvrière, et profitant du mécontentement des masses exploitées sous les coups de la crise montante du capitalisme le fascisme peut relever la tête en France, aidé en cela par la politique des dirigeants révisionnistes qui détournent les travailleurs de la lutte de classes.

    Comme autrefois la social-démocratie, le révisionnisme est actuellement l’idéologie dominante de la bourgeoisie au sein du Mouvement ouvrier, et notre rôle est de rendre à celui-ci son idéologie de classe : le marxisme-léninisme.

    Ce dernier est porté à son plus haut degré de développement par la pensée du camarade Mao Tsé-toung, I^énine de l’époque où l’impérialisme va à sa perte, à son effondrement total.

    C’est pourquoi une des tâches politiques du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France est de dénoncer le rôle démobilisateur du révisionnisme et de propager le marxisme, le léninisme et la pensée de Mao Tsé-toung.

    Inlassablement, à la lumière des faits et des expériences de tous les jours, il dénoncera par tous les moyens en son pouvoir l’électoralisme du P. C. F., ses compromissions honteuses avec la fausse  » gauche « , ses absurdités sur la prise du pouvoir par la voie parlementaire avec l’appui des contre-révolutionnaires de la S. F. I. O.

    Il dénoncera également toutes les illusions sur la transformation  » pacifique  » du capitalisme, théorie relevant du plus plat réformisme.

    Il dénoncera également avec la même fermeté l’orientation réformiste et révisionniste des organisations syndicales qui démobilisent et fatiguent la classe ouvrière par des actions sans lendemain et sans perspectives.

    Seules, des luttes prolongées, d’ensemble et de grande envergure, sont capables de porter des coups efficaces au pouvoir monopoliste et de donner confiance aux plus larges masses, de les préparer à des luttes d’une plus grande portée, dont l’enjeu ne sera pas moins que la prise du pouvoir par le prolétariat.

    Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France démasquera donc devant la classe ouvrière les grands pontifes syndicaux et leurs porte-parole dans les rangs ouvriers, responsables d’une démobilisation devenue une véritable trahison des intérêts ouvriers.

    Il dénoncera, démasquera tous ceux qui s’opposent à la lutte, s’en remettent aux seules possibilités de la conquête d’une majorité au parlement par la fausse  » gauche « .

    Il dénoncera tous les groupes, en particulier les divers groupuscules trotskystes qui entretiennent la confusion et dont le but essentiel est de détourner les travailleurs de la voie révolutionnaire marxiste-léniniste.

    Enfin, il s’associera à la lutte et aux initiatives du Parti Communiste Chinois, du Parti du Travail d’Albanie et d’autres Partis marxistes-léninistes dans le monde, pour s’opposer aux dirigeants révisionnistes du Parti communiste d’Union Soviétique, qui fait de la patrie de Lénine et de Staline le centre mondial du révisionnisme.

    Il dénoncera donc la collusion soviéto-américaine à l’O. N. U. contre les peuples arabes, contre les mouvements de libération nationale d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.

    Il dénoncera l’O. N. U., instrument de l’impérialisme américain, qui l’utilise conjointement avec l’U. R. S. S. pour la domination et le partage du monde en deux zones d’influence.

    Il dénoncera la collaboration soviéto-américaine de soutien aux régimes réactionnaires ou fascistes en Asie (Inde, Indonésie, Birmanie), en Afrique (Congo-Mobutu), en Amérique latine (Brésil, Colombie, Bolivie, Argentine), et même en Europe (Espagne, Portugal, Grèce).

    Il dénoncera également toutes les mesures qui tendent à la restauration du capitalisme en U. R. S. S. et dans d’autres pays du camp socialiste.

    Il s’opposera résolument à toutes les tentatives des dirigeants révisionnistes de diviser le Mouvement communiste mondial et contribuera au rassemblement de toutes les forces marxistes-léninistes du monde entier autour de la pensée de Mao Tsé-toung.

    Il soutiendra résolument la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne qui affole la bourgeoisie, l’impérialisme et le révisionnisme moderne, parce qu’elle permet à la Chine Populaire de rester rouge et de devenir le bastion du socialisme.

    5. Mobilisons-nous pour des revendications immédiates !

    Dans l’immédiat, contre le pouvoir gaulliste qui opprime et exploite les travailleurs, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France se propose d’engager la lutte pour les revendications suivantes :

    – La suppression immédiate de toute fragmenta tion du salaire (en gratifications, parties mobiles, primes de rendement, etc.).

    Le salaire doit correspondre uniquement à la qualification professionnelle- II faut donc un salaire fixe et garanti.

    – L’application du programme de la Résistance qui réclamait six catégories professionnelles seulement (manœuvre, OS i, OS 2, P i, P 2, P 3) ; donc suppression de tous coefficients et taux intermédiaires à ces catégories.

    – Les quarante heures hebdomadaires de travail et la journée de huit heures.

    – La garantie de l’emploi, qui nécessite une lutte sans compromis contre les licenciements, la constitution de comités de défense à la base, le rejet catégorique de toutes formes de chômage qu’il soit total ou partiel.

    – La suppression des zones de salaires et l’alignement des salaires de province sur ceux de la région parisienne.

    – L’application du principe  » A travail égal, salaire égal  » pour les jeunes, les femmes et les travailleurs immigrés.

    – Les travailleurs immigrés doivent également obtenir l’égalité des droits sociaux, syndicaux, politiques.

    – Défense et extension des droits de la Sécurité Sociale.

    – Extension à toutes les catégories de salaires des quatre semaines de congés payés.

    – Pour les petits paysans travaillant sur des exploitations familiales : suppression de l’impôt sur les bénéfices agricoles et suppression de la T. V. A.

    – Réduction de toutes les taxes sur les produits agricoles (vin, viande, produits laitiers…), dans le but de pouvoir augmenter les prix à la production sans augmenter pour autant les prix à la consommation.

    6. Développons l’internationalisme prolétarien !

    Dans la lutte qu’il engage contre l’impérialisme ayant à sa tête l’impérialisme américain, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France n’oublie ‘as que l’impérialisme français continue à exploiter des peuples, directement par le colonialisme, ou indirectement par le néo-colonialisme.

    C’est pourquoi, fidèle à l’internationalisme prolétarien, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de lutte pour l’indépendance totale et inconditionnelle de tous les « départements  » et  » territoires  » d’Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Nouvelle-Calédonie, Côte des Somalies, etc.).

    Il dénonce le néo-colonialisme de l’impérialisme « ançais qui rend illusoire l’indépendance des pays its  » décolonisés « , tels que le Sénégal, la Côte-d’Ivoire, le Gabon, le Cameroun, le Dahomey, Madagascar, etc.

    Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France soutient sans équivoque la lutte des peuples opprimés par les agressions et subversions de l’impérialisme américain.

    Il apporte son soutien politique total au peuple vietnamien, qui mène une lutte victorieuse contre l’agression américaine.

    Cette lutte, en mettant en échec les forces armées américaines dans le Sud-Est asiatique, apporte une contribution inestimable à la défense de la paix mondiale constamment menacée par l’impérialisme américain, qui rêve de détruire par la guerre le camp socialiste resté fidèle à la révolution.

    Il soutient également la lutte des peuples arabes du Moyen-Orient dont l’indépendance est violée par  » l’État  » sioniste d’Israël, instrument docile de l’impérialisme américain.

    Il dénonce toutes les interventions et entreprises de subversion de l’impérialisme américain en Amérique latine, en Afrique, en Asie et aussi en Europe (Grèce, Espagne, Portugal…).

    I/impérialisme américain est l’ennemi mortel de tous les peuples, y compris du peuple français ; c’est pourquoi le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France préconise :

    1° la rupture de toutes les relations, diplomatiques, économiques et culturelles avec les U. S. A., et des mesures efficaces contre la colonisation économique américaine de la France ;

    2° le retrait de la France du Pacte Atlantique, du Marché Commun européen et de l’OTASE ;

    3° la reconnaissance par la France de la République Démocratique du Vietnam et du Front National de Libération, de la République Démocratique de Corée, de la République Démocratique Allemande, et l’aide concrète de la France à tous les pays en lutte contre l’impérialisme américain, pour leur indépendance et leur souveraineté.

    C’est en stimulant toutes les énergies, en suscitant l’esprit de lutte, en guidant le combat populaire avec rigueur et opiniâtreté que le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France fera honneur à ses responsabilités et réalisera sa mission : mobiliser les plus larges masses pour le renversement d’un régime haï et donner ainsi au peuple la possibilité de construire le socialisme dans notre pays.

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  • Les provocations policières et révisionnistes contre le 1er congrès du PCMLF (1968)

    [L’Humanité Nouvelle, janvier 1968]

    Notre Congrès ayant été retardé pour des raisons d’organisation, il était tout à fait prévisible, dans ces conditions, que le pouvoir aurait le temps de mettre au point des moyens de répression, mais le caractère privé du lieu du Congrès ne lui permettait pas, sans qu’il viole sa propre légalité, d’intervenir directement contre le Congrès lui-même.

    Dans ces conditions, il était à prévoir qu’il tenterait d’utiliser contre nous les révisionnistes, les laissant passer après leur avoir fait connaître les lieux, dans le but de se servir d’eux pour justifier ensuite l’intervention des forces de police au nom du  » maintien de l’ordre « .

    C’est là en effet maintenant un processus devenu classique depuis l’agression révisionniste du meeting de la Mutualité le 5 mai 1967 à Paris.

    C’est bien là en effet ce qui s’est passé, mais le pouvoir n’avait pas prévu notre fermeté et notre vigilance pour échapper à toute provocation, et, tout comme les révisionnistes, il n’a pas pu empêcher la création de notre Parti !

    Dès la veille du Congrès, dans la nuit, était mis en place un important service de policiers de contrôle qui barrait toutes les voies d’accès roulables au lieu du Congrès.

    Chaque voiture qui arrivait devait stopper, et, sous la menace de mitraillettes, chaque occupant devait remettre ses papiers. Un gendarme prenait tous les détails d’identité avec soin, y compris les noms et prénoms des pères et mères même décédés depuis longtemps !

    Aussitôt le service d’ordre et de sécurité du Congrès décidait d’organiser le passage des délégués par d’autres itinéraires, soit par des voies plus difficilement carrossables en voitures et encore non contrôlées, soit par des sentiers forestiers ou de campagne.

    Toute la nuit et une partie de la matinée, s’acheminèrent ainsi, échappant aux contrôles policiers, la plus large majorité des délégués.

    Le 30 décembre au matin, les forces de  » l’ordre  » s’étant rendu compte de leur échec, renforcèrent leur dispositif et multiplièrent leurs manœuvres d’intimidation en faisant sillonner les routes environnantes par des camions bâchés chargés de gardes républicains.

    Une voiture des  » renseignements généraux  » tenta de pénétrer dans la propriété privée en exigeant de rencontrer le camarade paysan propriétaire.

    Mais ses occupants en furent pour une tentative vaine.

    La séance de nuit dura jusqu’à 3 heures du matin, tandis que le service de sécurité fonctionnait normalement et assurait la protection des congressistes.

    C’est le 31 décembre que le commando de permanents révisionnistes tenta l’opération de provocation qui aurait pu justifier l’intervention des forces chargées du  » maintien de l’ordre « .

    Dans le début de l’après-midi, un camarade du service de sécurité en surveillance se trouva brusquement face avec deux hommes qui tentèrent de l’intimider en le menaçant de deux revolvers.

    Ce camarade, malgré les canons des deux revolvers braqués sur lui, se mit à courir et donna immédiatement l’alerte au Congrès.

    Aussitôt un groupe de six militants sortit pour donner la chasse à ces intrus que tout naturellement le jeune ouvrier qui les avait vus avait spontanément baptisés :  » Ce sont des fascistes » !

    Mais aussitôt commençaient à retentir de nombreux coups de feu qui semblaient provenir de plus loin.

    En effet, les deux permanents révisionnistes surpris s’étaient repliés précipitamment, se regroupant avec les autres membres de leur commando, et étaient tombés sur un autre poste de surveillance, deux cents mètres plus bas, en pleine forêt.

    Déjà les six camarades Partis à leur poursuite les rattrapaient.

    Sous la menace e leurs revolvers, les révisionnistes avaient contraints 3 militants à s’allonger par terre, mais ceux-ci, courageusement, n’avaient pas tardé à réagir et engagèrent la lutte inégale contre le commando.

    C’est alors que les nervis envoyés par Waldeck Rochet s’affolèrent.

    Pris de panique parce qu’ils ne sont courageux, et pas même, qu’à condition d’être très largement supérieurs en nombre, et lorsqu’ils ont au poing des armes dont sont démunis leurs adversaires, ils se mirent à tirer précipitamment sur nos militants mais frappèrent le plus souvent à côté des points de mire.

    On a pu décompter plus de dix coups de feu. L’un d’eux parvint cependant à loger une balle de calibre 11,43 dans le pied du camarade Christian Maillet, de la Région Marseille-Provence, qui avait réussi à se débarrasser de trois des agresseurs dans une dure lutte physique, en leur criant qu’ils n’auraient jamais raison de véritables communistes !

    Ce camarade a vingt-six ans de Parti !

    lye camarade Raymond Casas, parvenu sur les lieux, échappa à deux balles tirées contre lui presque à bout portant par une main tremblante.

    A l’adresse du jeune nervi qu’il avait en face de lui, il ne put s’empêcher de lui crier :  » Mais vous êtes devenus complètement fous!  » Son bon sens prolétarien ne pouvait en effet s’expliquer autrement pareille stupidité.

    Le camarade Jurquet, fils de notre secrétaire politique, de la Section de Marseille, fut contraint de suivre les agresseurs, sous la pression de revolvers collés contre son dos, mais bientôt, conservant tout son sang-froid, il profita d’un instant d’inattention de ses ravisseurs pour jeter à terre l’un d’eux, bousculer les deux autres avec lesquels il roula dans un fossé, puis réussit à s’échapper bien que couvert de coups, sous les coups de feu.

    Pendant ce temps la protection du lieu du Congrès était renforcée, mais cela ne plaisait pas à la police, qui fit bientôt intervenir deux gardes républicains précédés d’un énorme chien-loup auquel l’un d’eux commandait :  » Attaque ! Attaque! » et qui brandissaient aux poings leurs revolvers !

    Un camarade fut mordu légèrement, tandis que l’unanimité des congressistes regroupée devant le siège du Congrès entonnaient une ardente  » Internationale « .

    Alors, pouvoir et révisionnistes durent constater l’échec complet de leurs tentatives, le Congrès put continuer ses travaux dans une extraordinaire ambiance.

    On peut véritablement dire que notre Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France est né sous les balles des traîtres au communisme que sont devenus les khrouchtchéviens français.

    En fait, ce ne sont pas même les cinq ou huit nervis, qui sont venus là revolvers aux poings, tremblant de tous- leurs membres comme le froussard Pecout, qui sont les véritables responsables.

    Et c’est une première raison qui justifie la décision de -notre Comité central de n’intenter contre eux aucune poursuite, d’autant plus que la justice bourgeoise s’empresserait évidemment de reconnaître en eux ses propres serviteurs et les protégerait.

    Mais le peuple, la classe ouvrière, eux, constituent la véritable justice et c’est à eux que nous déférons ces petits provocateurs sans envergure.

    Ainsi un camarade encore membre du Parti s’est-il spontanément présenté au journal La Marseillaise pour protester contre de telles méthodes.

    L’ancien séminariste Georges Righetti, également secrétaire fédéral, a eu ce mot vraiment pittoresque dans sa bouche : « Tu ne les connais pas, toi, les pro-chinois ! Ils sont pires que le « diable » ! « 

    Voici le malheureux Righetti en proie aux affres de sa foi originelle! Puis il a ordonné l’expulsion des locaux de La Marseillaise de ce camarade de base indigné.

    Mais ce n’est pas tout : nous sommes déjà informés des réactions nombreuses de camarades de la base du P. C. F., qui se désolidarisent sans équivoque de telles pratiques et désavouent ceux qui les ont ordonnées.

    C’est notamment le cas de plusieurs ouvriers de la Transat, de médecins de la Mutuelle C. G. T., de militants syndicalistes, etc. La préméditation ne fait pas l’ombre d’un doute.

    C’est le Comité central lui-même qui a ordonné l’exécution de cette provocation.

    D’ailleurs, nous en étions informés depuis déjà plus d’une semaine.

    En effet, le directeur des ventes de La Marseillaise, le père du jeune voyou Maurice Pecout, avait apostrophé dans la rue un de nos camarades, en lui disant, la veille de Noël :  » Alors, c’est pas aujourd’hui, votre Congrès?…

    Nous savons que c’est à Marseille! Vous allez voir, tout est préparé, on va tout vous démolir et on va vous foutre en l’air! « 

    Mais ce qui est plus sérieux, ce sont les propos tenus par Georges Lazzarino, membre du Comité central en privé et aussi publiquement, le samedi 30 décembre aux Salons Saint-Louis à Marseille, au cours de l’apéritif fraternel (encore un!) organisé en l’honneur des  » cadres  » révisionnistes du département, avec force bouteilles de Champagne et autres vins fins.

    Pour nous en tenir au compte rendu publié par La Marseillaise dès le lendemain matin, voici ce que dit ce spécialiste des mensonges lancés contre les marxistes-léninistes :

     » Ceux-ci (les monopoles), conscients des résultats catastrophiques de leur politique économique et sociale, font s’agiter toute une série de groupuscules gauchistes, maoïstes, trotskystes.

    L’intérêt du mouvement de masse, dit-il avec force, nous commande une rigueur exemplaire à l’égard de ces groupuscules. « 

    La rigueur des revolvers, n’est-ce pas, Monsieur Lazzarino ? Vous voici pris sur le fait.

    En effet, deux, et certainement pour le moins trois, des hommes de main que vous avez lancés dans les bois de Puyricard, ne sont-ils pas justement des permanents de votre quotidien La Marseillaise ?

    Les ouvriers de l’imprimerie ne savent ils pas que ces gens-là bénéficient de toutes vos sollicitudes et qu’en définitive leurs fonctions de typographes, de titreur pour Lanzada, ne sont que des couvertures ?

    Nous n’en dirons pas plus publiquement pour aujourd’hui.

    C’est à la seule classe ouvrière, propre, saine, écœurée de tels procédés que nous en appelons, et à personne d’autre. Elle a su rejeter les méthodes des sabianistes, comme des doriotistes.

    Elle saura inéluctablement rejeter les mêmes méthodes reprises maintenant par les dirigeants révisionnistes, qui utilisent à cette fin des hommes sur lesquels ils peuvent faire pression, les  » permanents « .

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  • Créons le PC de France, Parti authentiquement marxiste-léniniste, Parti de l’époque de la pensée Mao Zedong (1968)

    [Rapport présenté au 1er congrès du PCMLF, publié dans l’Humanité Nouvelle du 8 et 15 février 1968.]

    Démasquons les faux marxistes-léninistes.

    C’est le 22 avril 1967 que notre Comité central a pris l’historique décision de convoquer ce IIe Congrès en fixant à son ordre du jour la naissance d’un Parti communiste marxiste-léniniste de l’époque de la pensée de Mao Tsé-toung.

    Il est bien évident que tous les camarades de notre organisme de direction nationale étaient conscients des difficultés que ne manquerait pas de soulever une telle perspective. Néanmoins ce fut à l’unanimité moins une voix que fut arrêtée cette décision.

    Le seul membre du Comité central qui refusa d’approuver l’intention de créer le nouveau Parti, lança par la suite une campagne fractionnelle active, en invoquant son droit à rejeter toute soumission servile pour se soustraire à toutes les obligations statutaires qu’il aurait dû respecter.

    Il mit en avant une quantité d’arguments de procédure pour dissimuler le fait qu’en réalité il avait mission de tout faire pour tenter d’empêcher la création du Parti marxiste-léniniste.

    En vérité, la décision de notre Comité central était tout simplement conforme à l’article 19 de nos Statuts, qui stipule expressément :

     » Le Congrès national est la plus haute instance du Mouvement. Il est convoqué par le Comité central… « 

    Mais revenons au fameux C. M. L- F- qui fit son apparition, comme par hasard, juste quinze jours après que nous ayons constitué la Fédération des cercles marxistes-léninistes.

    Nous avons déjà suffisamment expliqué qu’il s’agit d’un groupe de diversion et de confusion monté de toutes pièces par l’ennemi.

    Sa seule raison d’être est de tenter de désagréger les rangs des marxistes-léninistes français.

    Pour ce faire, il emploie les méthodes traditionnelles d’intoxication pratiquées par toutes les polices bourgeoises.

    Ainsi il appelle à voter de Gaulle en décembre 1965 et cette attitude qui n’engage personne puisqu’il n’a personne derrière lui, permet le lendemain aux dirigeants révisionnistes d’annoncer que les  » cercles prochinois (c’est-à-dire nos organisations) appellent à voter de Gaulle, alors même qu’une Conférence nationale tenue à Paris à notre initiative lance le mot d’ordre  » Ni de Gaulle, ni Mitterrand, il faut un candidat communiste !  » sous la signature de 100 militants communistes connus et estimés.

    De même aujourd’hui les dirigeants révisionnistes s’appuient activement sur toutes les proclamations et prétendues activités du C. M. L. F. pour affirmer sans scrupules que les groupes  » pro-chinois  » s’entre-déchirent et ne parviennent pas à réaliser leur unité, ce qui risque de tromper et décourager encore certains camarades sincères mal informés de la réalité des choses tout à fait contraire.

    Mais répétons-le nous ne parlerions pas de ce C. M. L. F., s’il n’avait bénéficié depuis quatre ans de l’actif soutien, sur tous les plans, d’un Parti étranger se prétendant « marxiste-léniniste », dirigé par un homme qui se démasque complètement à l’heure actuelle en lançant contre le Parti Communiste Chinois, contre la pensée du camarade Mao Tsé-toung et contre la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne tous les arguments calomniateurs et mensongers déjà utilisés par les impérialistes américains et les révisionnistes soviétiques.

    Vous comprendrez, camarades, qu’il ne nous appartient pas de désigner les premiers les tenants de cette entreprise provocatrice dont le but est de semer la confusion chez les marxistes-léninistes européens, de tenter, vainement d’ailleurs, de désagréger leurs rangs, mais vous voyez très bien de qui nous voulons parler, n’est-ce pas?

    Car vous savez aussi que depuis quatre ans, nous n’avons cessé de nous opposer aux tentatives grossières d’ingérence dans les
    affaires des marxistes-léninistes français développées par ce dirigeant qui se dissimulait dans les plis du drapeau rouge pour mieux pouvoir le déchirer.

    Nous devons à une juste vigilance de notre Bureau politique, il faut le dire, à sa prudence systématique, de n’être jamais tombé dans les provocations tendues par ce représentant de l’ennemi, qui était d’autant plus dangereux qu’il laissait croire frauduleusement qu’il était chargé de la mission spéciale de diriger la réorganisation des marxistes-léninistes européens par les Partis frères restés fidèles au marxisme-léninisme.

    Bien entendu, c’était là un énorme mensonge provocateur, car une telle attitude était totalement étrangère aux justes conceptions et pratiques de nos camarades chinois ou albanais qui refusent justement de façon absolue toute ingérence dans les affaires intérieures des marxistes-léninistes d’autres pays!

    Il n’est cependant pas douteux que le travail de ce prétendu dirigeant  » européen  » a causé certains dégâts à des organisations marxistes-léninistes.

    C’est pourquoi l’analyse sérieuse de son activité internationale nous paraît nécessaire pour en tirer les enseignements par la négative, qui prendront ensuite toute leur efficacité en empêchant que semblable aventure ne se reproduise.

    Pour ce qui nous concerne, qu’il nous suffise de mettre en garde l’ensemble de nos camarades et amis, sur le fait que le C. M. L. F., disposant d’un important fichier d’adresses établi avec l’appui des ennemis pour qui il travaille, s’emploie très activement à l’heure actuelle à envoyer dans toute la France des collections de l’hebdomadaire de ce dirigeant étranger anti-marxiste-léniniste qui contiennent de longs articles contre la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne contre la Pensée du Président Mao, et défend le dirigeant chinois qui bien que du Parti, s’était engagé dans la voix capitaliste, le Khrouchtchev chinois auteur du livre noir sur le perfectionnement individuel de soi.

    Aidons ceux qui aspirent à devenir des marxistes-léninistes conséquents.

    Nous faisons une différence complète entre cette officine de provocateurs et le groupe constitué à partir de démissions et d’exclusions de l’Union des Étudiants Communistes révisionnistes par un certain nombre de militants, avec lesquels nos contradictions ne sont pas, pour l’instant du moins, antagoniques, plus à l’aise pour regretter sincèrement qu’un nombre sinon important du moins appréciable de jeunes intellectuels d’avant-garde n’aient pu jusqu’ici trouver la voie lui permettant de sortir du bourbier intellectualiste où l’a fourvoyé à ses origines l’attitude fort préjudiciable des dirigeants révisionnistes du P. C. F. comme de l’Union des Étudiants Communistes.

    Au sujet de ces éléments, que nous ne tenons nullement pour des ennemis, nous rappellerons simplement ce que déclarait Lénine dans  » Un pas en avant, deux pas en arrière  » à propos des intellectuels bourgeois qui craignent la discipline et l’organisation prolétariennes :  » Nul n’osera nier que ce qui caractérise, d’une façon générale, lés intellectuels en tant que couche particulière dans les sociétés capitalistes contemporaines, c’est justement l’individualisme et l’inaptitude à la discipline et à l’organisation. « 

    Ajoutant un peu plus loin à l’adresse d’un de ses contradicteurs:
     » Dès l’instant que tu veux être membre du Parti, tu dois reconnaître aussi les rapports d’organisation, et pas seulement platoniquement… « 

    Vous comprenez qu’aujourd’hui nous parlons des jeunes et ardents militants de cette Union des jeunesses communistes qui aspire tant à être tenue pour marxiste-léniniste, bien que ses liens avec le prolétariat authentique de notre Pays nous paraissent encore bien minces, disons même pratiquement inexistants.

    Les constatations que nous avons faites au sujet de ces militants ne sont pas pour nous surprendre.

    Le Mouvement ouvrier révolutionnaire ne manque pas d’exemples précis où l’idéologie petite-bourgeoise prévalant parmi les étudiants est parvenue à les empêcher de se lier au prolétariat et les a condamnés à la stérilité la plus totale vis-à-vis de la Révolution, quand elle ne les a pas transformés en contre-révolutionnaires.

    Répétons-le, en 1904, au IIe Congrès du Parti social-démocrate de Russie, Lénine dut livrer une âpre lutte contre certains éléments opposés à sa ligne, publiée dans « l’Iskra « , pour l’unification organique, sur la base des principes marxistes.

    Ces contradicteurs anti-léninistes s’accrochaient aux conceptions groupuscu-laires des cercles, des clans, des fractions, des tendances.

    La plus grande confusion idéologique régnait parmi eux, l’opportunisme n’était pas leur moindre défaut. Lénine les fustigea à de nombreuses reprises en les désignant sous le vocable de  » professeurs et collégiens « , bien entendu ils s’opposaient au centralisme préconisé par lui.

    Nous n’affirmons pas que la comparaison entre eux et les étudiants français qui se veulent, en France, en 1967, marxistes-léninistes, mais restent groupés entre eux, est valable sur tous les points, mais en fournissant la référence léniniste à ces militants, nous espérons que les meilleurs d’entre eux pour le moins seront en mesure de réfléchir sérieusement aux problèmes que soulèvent leur comportement et leur isolement, s’ils aspirent sincèrement, ce que nous croyons, à devenir des marxistes-léninistes conséquents.

    En fait la critique fondamentale que nous faisons à l’U. J. C. m.-l., c’est de n’avoir pas rejeté de manière décisive toutes les erreurs révisionnistes de l’U. É. C., notamment dans le domaine des principes d’organisation.

    La création d’organisations non prolétariennes et non intégrées dans les couches prolétariennes autrement que par des rapports de sommet consacre une violation des principes de classe sur le plan de l’organisation.

    Une organisation exclusivement petite-bourgeoise, même si elle prétend se ranger sur des positions prolétariennes, reste une organisation petite-bourgeoise.

    Il n’est pas surprenant que l’U. É. C., création de ce genre décidée par les dirigeants révisionnistes du Parti Communiste Français, aie complètement dégénéré en tendances, groupes, fractions, coteries et se soit pratiquement désagrégée d’année en année. Il ne pouvait en être autrement.

    C’est la violation des principes de classe et d’organisation léninistes qui explique cette situation si préjudiciable aux authentiques éléments intellectuels et étudiants d’avant-garde qui avaient le sincère désir de se placer sur les Positions idéologiques, politiques et organisationnelles de la classe ouvrière.

    Mais pourquoi donc les militants de l’U. J. C. m.-l. ont-ils commis de nouveau la même erreur, lorsque tirant les conséquences de leur lutte interne au sein de cette U. E. C. révisionniste ils ont décidé d’en sortir ou s’en sont trouvés exclus par les procédés habituels des dirigeants révisionnistes?

    Nous avons eu des entretiens avec ces militants. Nous sommes convaincus que se trouvent dans leurs rangs d’excellents camarades, des hommes décidés et capables, dont la lutte conduite à la lumière du Marxisme-léninisme en France a un besoin certain.

    Mais nous n’avons pu les empêcher de rester repliés entre eux, sans qu’ils acceptent d’effectuer une sérieuse enquête à notre sujet comme nous les y convions en raison des ragots et stupidités qui circulaient dans leurs rangs.

    Il est certain qu’il y a eu beaucoup de pression de l’ennemi, sous des formes multiples, d’où ne doit pas être exclue une grande subtilité, pour empêcher que se réalise l’unification de cette jeunesse estudiantine et intellectuelle avec notre Mouvement.

    Nous n’avons pas poursuivi nos entretiens avec eux parce que nos positions respectives ne coïncidaient vraiment pas, en particulier sur la question capitale de l’opportunité, de la nécessité de créer le nouveau Parti maintenant.

    Mais nous ne désespérons nullement de rétablir des contacts corrects avec l’U. J. C. m.-l., encore que dans une lettre datée de ce trimestre leurs dirigeants nous aient une fois de plus opposés le refus de toute autocritique sur leur soutien à la candidature Mitterrand et quelques autres positions erronées dont ils continuent à se prévaloir.

    A leur base nous constatons une grande diversité d’opinions et d’éléments. Certains ont des pratiques qui relèvent directement des méthodes de la petite-bourgeoisie, comme ce qu’on appelle en milieu étudiant le  » maffiotage « , qui n’est autre qu’une vieille pratique sociale-démocrate dont les résultats sont toujours sans lendemain et tout à fait artificiels parce que superficiels.

    Une ligne de masse? Avec quel contenu de classe?

    Ils entendent développer une  » ligne de masse  » sur différentes questions, en particulier en ce qui concerne le soutien politique à apporter au peuple vietnamien, et, dans ce domaine ils ont remporté quelques succès.

    Mais, pour nous, quelle ligne de niasse peut donc exister si nous ne commençons d’abord par implanter une organisation, un Parti prolétarien, Parti de classe, seul capable de diriger des organisations de masse dans lesquelles les plus larges couches laborieuses viennent se regrouper autour et sous la direction de la classe ouvrière.

    En dehors d’une direction prolétarienne des masses, de quelle  » ligne de masse  » peut-il donc être question?

    Certes il est possible d’entraîner un certain nombre d’intellectuels sur la question du Vietnam, et cela n’est nullement négligeable.

    Mais si ces couches sont abandonnées entre elles, qu’adviendra-t-il sinon la prompte manifestation de leur instabilité et leur désorganisation au premier tournant, leur faiblesse à l’image de ce qu’ont obtenu les révisionnistes en transformant le Mouvement de la Paix en véritable coquille vide où résonnent seulement maintenant les doctes paroles des  » non-violents  » ou des sincères et pacifiques représentants de  » Pax christi « ?

    Attention au dogmatisme !

    Si nous nous arrêtons si sérieusement sur les positions de l’U.J.C. m.-l., c’est qu’elles nous offrent aussi l’occasion de préciser dialectiquement les nôtres.

    Ainsi en va-t-il encore de la conception du Parti, que ces militants voudraient  » de l’époque de la Révolution Culturelle  » alors que nous l’entendons quant à nous de l’époque de la Pensée de Mao Tsé-toung, ce qui ne comporte évidemment pas en France et en 1967 le même contenu immédiat.

    La grande Révolution Culturelle et Prolétarienne, qui comporte pour nous une quantité d’enseignements théoriques et pratiques, se développe, sous le contrôle de la dictature du prolétariat dans ce qu’elle représente de plus authentiquement populaire, c’est-à-dire sous le contrôle des masses, qui sont inspirées par la pensée du Président Mao.

    Ce fut le rôle essentiel des gardes rouges que d’aider, protéger et entraîner les masses dans leur révolte prolétarienne contre les bureaucrates infiltrés dans les rangs du Parti et de l’État, qui préparaient fiévreusement l’offensive du révisionnisme moderne sous la conduite de quelques hommes qui, bien que du Parti, jouaient effectivement le rôle de Khrouchtchev chinois.

    A travers cette gigantesque lutte contre le révisionnisme moderne, contre la ligne noire de l’idéologie bourgeoise, le Parti Communiste Chinois s’épure brillamment et devient le premier Parti communiste qui méritera authentiquement le qualificatif  » de l’époque de la Révolution Culturelle  » c’est-à-dire dont les militants, toujours placés sous le vigilant contrôle de la base et des masses prolétariennes, répondront à la juste conception d’un homme nouveau, d’un homme  » révolutionnarisé « , d’un homme véritablement communiste.

    Les conditions spécifiques nationales et historiques de la France sont totalement différentes de celles de la République Populaire de Chine à l’heure actuelle : peut-on sérieusement parler d’un  » Parti de l’époque de la Révolution Culturelle « , dans un Pays encore dominé par le système d’exploitation de l’homme par l’homme, par le capitalisme qui s’exerce à travers un gouvernement au service des monopoles, dans un Pays ou l’idéologie dominante reste, appuyée par tous les organes de l’État, l’idéologie bourgeoise ?

    Nous pensons que vouloir transposer sur le plan français la remarquable expérience en cours en Chine socialiste, c’est tout simplement faire preuve de dogmatisme ou d’intellectualisme.

    Cela ne-signifie nullement, faut-il encore préciser, que nous ne considérions comme indispensable pour nous de retenir, assimiler et appliquer dans nos propres rangs nombre d’enseignements fournis par la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne à commencer par exemple par la prise de conscience permanente qu’existé la lutte des classes non seulement dans les rangs de tout Parti communiste, mais aussi dans la tête de chaque homme, de chaque militant, et qu’il convient en conséquence de mener sans cesse l’indispensable lutte contre toutes les manifestations de l’idéologie bourgeoise.

    Mais nous mettons en garde tous nos camarades contre des interprétations dogmatiques de la Révolution Culturelle Prolétarienne, comme par exemple la prétention de quelques étudiants, qui ont quitté nos rangs, parce qu’on ne leur laissait pas la possibilité  » de se révolter contre le Comité central « , de développer, à notre étape actuelle, une activité fractionnelle intense, de lancer à tort et à travers des critiques sans fondement et souvent de caractère personnel.

    En vérité ces jeunes gens n’avaient rien compris à la Révolution Culturelle et n’avaient pas saisi qu’avant tout elle vise le révisionnisme moderne et n’institue nullement quelque principe nouveau qui établisse le droit, dans un Parti de type léniniste, de pratiquer la  » critique pour la critique « , un peu comme certains esthètes s’adonnent à l’art pour l’art, le droit de vider de son contenu de classe l’appel du président Mao à « oser parler, oser critiquer, oser se révolter et oser vaincre  » pour ne lui laisser que le vide d’une abstraction.

    Qu’est-ce que le centralisme démocratique ?

    Nous sommes pour le centralisme démocratique, fondement de tout Parti authentiquement communiste de type marxiste-léniniste. Nous sommes pour le centralisme démocratique tel qu’il fut et reste pratiqué de prestigieuse manière par le camarade Mao Tsé-toung.

    Le dirigeant du Parti Communiste et du peuple chinois nous enseigne à ce sujet :  » Au sein du peuple, la démocratie est corrélative au centralisme, la liberté à la discipline.

    Ce sont deux aspects contradictoires d’un tout unique; ils sont en contradiction, mais en même temps unis, et nous ne devons pas souligner unilatéralement l’un de ces aspects et nier l’autre.

    Au sein du peuple, on ne peut se passer de liberté, mais on ne peut se passer non plus de discipline ; on ne peut se passer de démocratie, mais on ne peut non plus se passer de centralisme.

    Cette unité de la démocratie et du centralisme, de la liberté, et de la discipline constitue notre centralisme démocratique. Sous un tel régime, le peuple jouit d’une démocratie et d’une liberté étendues, mais en même temps, il doit se tenir dans les limites de la discipline socialiste. « 

    Et le Président Mao dans différentes interventions a précisé ce qu’est la discipline :

     » II faut réaffirmer la discipline du Parti, à savoir : 1° soumission de l’individu à l’organisation ; 2° soumission de la minorité à la majorité; 3° soumission de l’échelon inférieur à l’échelon supérieur ; 4° soumission de l’ensemble du Parti au Comité central.

    Quiconque viole ces règles de discipline sape l’unité du Parti », expliquait-il dans  » Le rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale « , en octobre 1938, après avoir souligné dès 1928 que :

     » L’une des règles de discipline du Parti, c’est la soumission de la minorité à la majorité. La minorité qui voit son point de vue repoussé, doit se rallier à la décision prise par la majorité.

    En cas de nécessité, la question peut être posée de nouveau à la réunion suivante, mais aucune action allant à l’encontre de la décision n’est permise.  » ( » L’élimination des conceptions erronées dans le Parti « , décembre 1929).

    Des manifestations d’incompréhension du centralisme démocratique se sont produites dans nos rangs, cela n’est pas pour nous surprendre puisque nous étions encore dans une étape transitoire entre l’autonomisme de notre ancienne  » Fédération des cercles  » et le Parti centralisé que nous créons aujourd’hui.

    Cela provenait d’une prédominance au départ, dans nos rangs, de l’idéologie petite-bourgeoise, d’un contenu social encore très insuffisamment prolétarien. Ies choses ont complètement changé depuis lors.

    Sans doute des éléments sincères ont-ils adopté sur cette question une position erronée dans la mesure où ils n’ont pas su distinguer la juste soumission dont le Président Mao parle en la conditionnant par son indispensable complément qui est la possibilité de s’exprimer et développer complètement son point de vue minoritaire, dans le cadre de l’organisme auquel on est rattaché, et la soumission seryile.

    Nous devons en effet bannir de nos rangs la soumission servile.

    Celui d’entre nous qui accepterait n’importe quelle position idéologique, politique ou sur tout autre plan sans l’examiner lui-même, sans la comprendre lui-même, sans lui avoir appliqué son droit de critique, qui ne signifie pas forcément la critique de ce qui n’est pas critiquable en définitive, et réagirait donc de façon servile ne saurait être un authentique communiste.

    Justement nous touchons là du doigt un des plus graves défauts des révisionnistes : depuis des années et des années ils ont substitué, dans leur Parti, la soumission servile à la soumission consciente, à la démocratie prolétarienne.

    C’est ainsi qu’ils ont ordonné que les thèses marxistes-léninistes ne soient jamais étudiées ni discutées dans leurs cellules autrement qu’à partir des mensonges et des calomnies qu’ils diffusent eux-mêmes.

    Ce qui constitue au passage la preuve irréfutable de leur faiblesse et de leur inquiétude mortelle devant les arguments des marxistes-léninistes, à commencer par ceux des camarades chinois et albanais.

    S’ils s’étaient sentis assez forts pour contrecarrer la juste influence de ces thèses, ils n’auraient pas eu recours à cette soumission servile qu’ils exigent de leurs adhérents de base, tout en les confinant dans des actions de souscription ou fêtes-kermesses au lieu de leur apporter une solide formation idéologique.

    Les rapports entre les chefs et les militants de base.

    Et cette question du centralisme démocratique nous conduit tout naturellement à examiner quelle doit être la nature des rapports entre nos dirigeants, nos cadres, et nos militants à quelque niveau se trouvent-ils, nos militants de base en particulier.

    Sans les militants de base, les cadres ne seraient rien.

    Sans les militants de base les dirigeants n’auraient aucun pouvoir.

    C’est dire que les membres de notre Comité central, de notre direction nationale, doivent être avant tout des hommes et des femmes qui bénéficient de la confiance de la base, de toute notre base, c’est dire que le plus modeste de nos camarades doit pouvoir s’adresser à eux d’égal à égal, entre communistes qui sont, ensemble, des serviteurs du peuple, des serviteurs de la lutte des classes, des serviteurs de la Révolution.

    Il convient d’en revenir en ce domaine à la Juste conception des  » chefs  » du Mouvement ouvrier et révolutionnaire déjà exposée par I^énine, et complètement déformée et reniée par les Révisionnistes au nom de leur fameuse mystification sur le  » culte de la personnalité « .

    Dès 1900, Lénine pouvait affirmer :

     » Aucune classe dans l’histoire n’est parvenue à la domination sans avoir trouvé dans son sein des chefs politiques, des représentants d’avant-garde capables d’organiser le mouvement et de le diriger « .

    Vingt ans plus tard, il précisait :  » Les dirigeants du Parti sont des révolutionnaires reunissant le maximum d’autorité et d’expérience, devançant toujours l’initiative révolutionnaire des masses et capables d’apporter une solution juste et prompte aux questions politiques complexes. « 

    Et voici ce que déclarait sur le même sujet le 13 septembre 1963 le texte publié par le Comité central
    Parti Communiste Chinois  » Sur la question de Staline » :

     » Les marxistes-léninistes soutiennent que pour devenir un véritable état-major de combat du prolétariat, le parti révolutionnaire du prolétariat doit résoudre correctement les rapports entre les chefs, le Parti, les classes et les masses et s’organiser selon le principe du centralisme démocratique.

    Un tel Parti doit avoir un noyau dirigeant relativement stable. Celui-ci doit être constitué par des chefs éprouvés, des chefs qui sachent unir la vérité universelle du Marxisme-Léninisme à la pratique concrète de la Révolution.

    C’est dans la lutte de classes et le mouvement révolutionnaire des masses que surgissent les chefs du parti prolétarien, ces chefs, qu’ils soient membres du Comité central ou d’un Comité local du Parti, sont d’une fidélité absolue envers les masses, ils sont la chair de la chair des masses, ils savent rassembler de façon correcte les idées des masses et en faire une application conséquente. De tels chefs sont les vrais représentants du prolétariat. Ils sont reconnus des masses. « 

    Solutionnons les contradictions au sein du peuple !

    Comment ayons-nous réglé les problèmes sans gravité extrême, il faut le souligner, auxquels nous avons été confrontés sur cette question du centralisme démocratique, sur celle, complémentaire, des rapports entre le Parti et les cadres?

    Le 12 février 1967, notre Bureau politique a mis au point une Résolution qui lui a permis de solutionner quelques contradictions au sein du peuple.

    En voici un extrait qui nous paraît d’une portée pratique efficace :

    « … Les membres du Comité central et de ses organismes exécutifs, Bureau politique et Secrétariat national, sont les élus du Congrès, c’est-à-dire de la totalité des adhérents du Mouvement.

    Ils ne sont donc ni les représentants d’une Cellule, ni ceux d’une Section, ni ceux d’une Région.

    Ils peuvent être membres des Comités de direction de ces organismes, mais partout où ils se trouvent, ils restent toujours investis de leur responsabilité nationale de membre du Comité central.

    Les membres du Comité central ne peuvent donc pas prendre des initiatives contraires aux décisions du Comité central.

    Ils peuvent participer aux discussions des autres organismes pour y faire entrer dans la vie les décisions du Comité central, mais si les décisions du Comité central sont mises en cause, ils ont seulement à en prendre acte pour transmettre les critiques de la base à l’organisme de direction nationale, mais ils ne doivent pas présenter un point de vue personnel sans que ce point de vue ait été discuté et approuvé par le Comité central lui-même.

    Les membres du Comité central ne peuvent pas sans violer le centralisme démocratique attaquer d’autres membres du Comité central en dehors des sessions régulières de la Direction nationale et devant des adhérents de base.

    Toutes attaques de même nature devant un groupe restreint de membres du Comité central constituent un travail fractionnel.

    Toutes ces dispositions relèvent directement du centralisme démocratique.

    Aussi elles impliquent la plus large démocratie à l’intérieur de l’organisme du Comité central lui-même.

    Elles ont pour objet d’empêcher la dégénérescence sociale-démocrate et révisionniste qui se traduirait aussitôt par l’apparition de tendances, de fractions et de clans.

    Mais elles n’excluent pas l’existence, sur certaines questions de minorités à l’intérieur du Comité central.

    Toutes ces dispositions applicables au Comité central le sont aussi respectivement à chaque échelon du Mouvement : Région, Section, Cellule… « 

    Ce texte avait été rendu nécessaire par l’affrontement qui s’était produit entre quelques camarades du Comité central, spontanément, devant des organismes de base, à Paris, sur une question que nous allons aborder dans un instant.

    Soulignons que sa portée vient d’être renforcée encore par un texte publié le 6 décembre dernier par notre Bureau politique sous le titre  » Corrigeons nos défauts « !

    L’objet essentiel de ce nouveau document, que vous connaissez tous pour l’avoir reçu récemment est de développer la lutte dans nos rangs contre deux défauts : l’espionnite et le ragôtage.

    Il fournit les moyens et méthodes concrètes pour corriger ces défauts, et souligne tout spécialement :

     » …II n’y a de vérité qu’à l’intérieur du Parti, dans le cadre du fonctionnement régulier de ses organismes collectifs.

    S’il y a des problèmes, des questions à poser, elles doivent l’être dans la Cellule, ou dans les Sections, Régions ou Comité central. Nulle part ailleurs. « 

    C’est là ce que le camarade Mao Tsé-toung appelle  » mettre la question sur le tapis « .
    Notre attitude à l’égard des travailleurs chrétiens.
    Mais abordons, puisque nous venons d’en parler, une question qui agita certaines de nos cellules ainsi que notre Comité Central, la question de notre attitude à l’égard des travailleurs chrétiens.

    Vous savez que nos adversaires et l’ennemi nous ont largement fait grief d’avoir exprimé à ce sujet des positions qui ne relèveraient pas de l’idéologie marxiste-léniniste. Le C. M. I,. F., et aussi le dirigeant prétendu marxiste-léniniste d’un parti étranger dont nous avons déjà parlé, en ont abondamment usé.

    Il convient donc de rendre publique la Résolution de notre Bureau politique en date du 12 février 1967, à ce sujet. La voici : elle a été entièrement rédigée par les camarades qui développaient des critiques, et elle a été ensuite adoptée à l’unanimité par notre Bureau politique et ratifiée par notre Comité Central :

    1° Dans notre pays, des fractions relativement importantes des masses laborieuses, ouvriers, paysans et petits employés, restent encore influencées, à divers degrés, par l’idéologie chrétienne.

    Sous ses diverses formes, la bourgeoisie française, qu’elle soit cléricale ou anticléricale, cherche à perpétuer dans son intérêt la division entre les travailleurs athées et chrétiens.
    Fidèle à la position léniniste, le Mouvement Communiste Français (marxiste-léniniste) refuse les manœuvres de la bourgeoisie dite  » de gauche  » qui, au nom d’un anticléricalisme sommaire, cherche à opposer les uns aux autres les travailleurs chrétiens.

    Les travailleurs et militants chrétiens ont un rôle important à jouer dans la lutte de classes et le combat anti-impérialiste. A l’unité d’action avec les travailleurs chrétiens, les révisionnistes préfèrent le compromis électoraliste avec la petite bourgeoisie laïque d’une part, et le  » dialogue au sommet  » de Garaudy avec les théologiens de l’Église d’autre part.

    En agissant ainsi, ils encouragent la division des travailleurs au grand bénéfice de la hiérarchie catholique, qu’ils enjolivent et déguisent en  » puissance pacifique « .

    Seule l’unité d’action dans la lutte peut permettre d’arracher les travailleurs encore influencés par l’idéologie réactionnaire du christianisme au contrôle de la hiérarchie catholique.

    Et la pratique de cette unité d’action est inséparable d’une dénonciation vigoureuse de la hiérarchie catholique, ainsi que de tous ceux qui, sous une figure gauchiste, cherchent en réalité à s’infiltrer dans les rangs progressistes, au seul profit de l’Église.

    Nous devons soigneusement distinguer entre les travailleurs et militants progressistes, et les agents déguisés de la hiérarchie catholique ou de la haute société protestante.

    Enfin l’adhésion de travailleurs et de militants progressistes qui rompent avec l’idéologie chrétienne, constitue une aide appréciable pour le Mouvement communiste, car ce sont des éléments neufs qui n’ont pas été marqués par la tradition du révisionnisme et du réformisme.

    Le Mouvement Communiste Français (marxiste-léniniste) tend une main fraternelle à tous les travailleurs, ouvriers, paysans et petits employés chrétiens.

    Quelle que soit leur conception du monde, ils ont leur place pleine et entière aux côtés des communistes sur le Front de la lutte de classes et du combat antiimpérialiste.

    2° Notre position sur cette question a déjà été clairement exprimée dans le Rapport politique présenté au Congrès de Lancry par le camarade Jurquet.

     » Ceci doit d’ailleurs nous permettre de préciser notre avis sur les alliances avec les travailleurs catholiques.

    Si nous condamnons résolument l’opportunisme d’un Garaudy qui l’a conduit jusqu’à la trahison idéologique, si nous condamnons résolument la visite de Gromyko au Pape, alors que celui-ci s’est publiquement affirmé comme un soutien actif de Johnson et de la politique impérialiste, que nous analysons avec sérieux le rôle réactionnaire de la hiérarchie catholique dans son ensemble, il n’en demeure pas moins que nous ne refusons nullement l’appui et l’union avec des travailleurs catholiques ; le tout est que nous ne nous placions pas sur des positions de collaboration de classes, mais toujours sur des positions de lutte de classes.

    Que nous importe la foi d’un travailleur s’il participe sans réserve au combat de la classe à laquelle il appartient ?

    Que nous importe la foi des- Frères Franciscains  » Frères du Monde  » à Bordeaux, dès l’instant où sur le plan mondial ils affirment sans ambiguïté leur préférence pour la voie d’émancipation humaine où Mao Tsé-toung a entraîné 650 millions de Chinois contre la voie de la perpétuation de la misère pour 400 millions d’Indiens qui restent opprimés par le joug capitaliste… « 

    Le camarade Gilbert Mury a, dans sa Conférence de Presse du n novembre, souligné à son tour l’importance que notre Mouvement attache à l’unité d’action ; à la base, avec les travailleurs et militants chrétiens.

    Le camarade Gilbert Mury a, en outre, dans ses textes et différents ouvrages, défendu, sur les problèmes théoriques de l’unité avec les travailleurs chrétiens, des positions personnelles qui ont déjà suscité dans nos rangs des discussions animées.

    Le Bureau politique souhaite que ces débats se poursuivent largement à tous les échelons de notre Mouvement afin d’approfondir, dans un cadre centraliste démocratique, nos positions sur ces questions.

    Les positions déjà exprimées par le camarade Gilbert Mury constituent dans ce débat un élément utile dans la discussion en cours.

    Nous pouvons ajouter aujourd’hui que depuis lors cette question n’a plus soulevé de débats passionnés témoignant de contradictions au sein du peuple qui ne seraient pas surmontables. Nos pourfendeurs en sont donc pour leurs frais, et ne sont pas parvenus à diviser nos rangs à partir d’un point particulier de tactique.

    Arracher tous les travailleurs à l’influence révisionniste.

    Mais il nous faut aborder maintenant la question capitale qui nous concerne, celle qui consiste à lier profondément, étroitement, notre Parti avec la classe ouvrière de notre pays.

    Sur le plan politique comme sur le plan syndical, que nous n’isolons jamais du premier car nous ne sombrons pas dans l’économisme, déjà dénoncé depuis si longtemps par les grands penseurs et praticiens du marxisme, économisme dans lequel les dirigeants révisionnistes tentent frénétiquement
    de rejeter chaque jour un peu plus le Mouvement ouvrier.

    Toute notre stratégie consiste à entraîner les masses derrière l’avant-garde de la classe ouvrière, dans la lutte de classes contre la bourgeoisie, contre le capitalisme, contre le pouvoir et l’État qui en sont aujourd’hui l’expression en France, c’est-à-dire contre le pouvoir et l’État des monopoles.

    Mais il apparaît que tactiquement le premier adversaire que nous rencontrons sur la voie du rassemblement des forces ouvrières et populaires, c’est le révisionnisme moderne, ce qui peut expliquer dans une certaine mesure que nous ayons consacré jusqu’ici la majeure partie de nos efforts à lutter d’abord contre lui.

    Nous sommes en vérité l’avant-garde la plus consciente en France de l’armée de plusieurs millions d’ouvriers, français et immigrés, en lutte contre l’exploitation qui consiste à éterniser l’esclavage capitaliste.

    Nos militants ouvriers, syndicalistes expérimentés pour la plupart, sont aux côtés des syndicats de Chine, d’Albanie et d’autres syndicats et organisations révolutionnaires du Monde, pour défendre la ligne anti-impérialiste et mener jusqu’au bout la lutte contre l’exploitation de l’homme par l’homme.

    Les révisionnistes khrouchtchéviens auxquels obéit servilement la clique française de Saillant, encouragée par ses mandats Léon Mauvais, Benoît Frachon, Georges Séguy et compagnie, agissent pour maintenir la lutte ouvrière mondiale dans les limites du régime capitaliste, pour en conserver intact le système.

    Comment pourrait-il en être autrement alors que les Brejnev et consort détruisent le Socialisme et restaurent le Capitalisme dans le glorieux pays des Soviets, de Lénine et de Staline.

    Comment ces traîtres pourraient-ils en même temps vouloir transformer le Capitalisme en Socialisme, ailleurs dans le monde?

    Leur logique est d’œuvrer pour rétablir le Capitalisme dans les pays socialistes, et pour le maintenir là où il est encore au pouvoir.

    C’est pourquoi ce courant idéologique hostile représente la cause fondamentale de la division irréconciliable de l’unité au sein de la F. S. M. [federation syndicale mondiale], c’est pourquoi la F. S. M. sombre de plus en plus dans le bourbier du pacifisme, du réformisme et de l’opportunisme, c’est pourquoi enfin les dirigeants de la F. S. M. sont devenus les plus grands scissionnistes de la classe ouvrière, les instruments et les laquais de la bourgeoisie et de l’impérialisme, pour saper de l’intérieur, l’unité et la lutte de la classe ouvrière.

    Ils sont de connivence avec les agents invétérés de la bourgeoisie, et même de l’impérialisme américain, recherchant l’unité au sommet avec les chefs internationaux et nationaux des syndicats jaunes.

    Ils agissent pour s’infiltrer dans les organismes d’État nationaux tels que le Conseil Économique, ou internationaux tels que le Bureau International du Travail, proposant des réformes de structures, la participation à la programmation économique des monopoles, en échange d’un arrêt des luttes pendant l’application des plans d’État, ou accords patronaux, les nationalisations, prétendant transformer ainsi progressivement, le pouvoir des monopoles en démocratie véritable, et le capitalisme en socialisme.

    Nous sommes pour le maintien des buts internationalistes du Mouvement ouvrier et syndical.

    Le principe fondamental reste la solidarité combative internationale entre les ouvriers, en combinant la lutte de classes contre la bourgeoisie avec la lutte de Libération nationale des peuples contre l’impérialisme, le colonialisme et le néo-colonialisme.

    C’est pourquoi nous rendrons à la classe ouvrière française le sens international à ses luttes, pour qu’elle participe au vaste front mondial anti-impérialiste réunissant les peuples de tous les pays, conduits par la classe ouvrière et les forces révolutionnaires.

    Nous condamnons la F. S. M. qui a été transformée en un appendice de la politique étrangère soviétique, politique de collaboration ouverte avec l’impérialisme américain pour le partage entre eux du monde en deux zones d’influences, politique de chantage nucléaire contre les peuples pour les amener à renoncer à la révolution, et pour paralyser les peuples en lutte.

    Nous condamnons les dirigeants de la F. S. M. qui n’ont plus rien de commun avec la classe ouvrière et qui font tout pour se rapprocher des chefs réactionnaires des syndicats dits « libres « , et des renégats de la clique de Tito, en vue de saborder la F. S. M. et de fabriquer une nouvelle internationale syndicale englobant les syndicats gangsters américains financés par la C. I. A.

    Ceci est l’explication de la lutte acharnée de ces renégats contre les syndicats chinois et albanais qui persistent dans la voie révolutionnaire.

    C’est pourquoi ils les ont privés de leur représentation légitime à la dernière session du Conseil Général à Sofia pour qu’ils ne dénoncent pas une nouvelle fois leur sinistre complot.

    Mais toute la vérité, la grande trahison des révisionnistes finira par éclater au grand jour, aux yeux des travailleurs.

    Par ce moyen, à la lumière de nos luttes pour les revendications politiques et économiques, nous isolerons les traîtres révisionnistes de la classe ouvrière, et nous mènerons les travailleurs à la victoire, même si comme nous l’enseigne le Président Mao, nous savons qu’  » il y a encore beaucoup d’obstacles et de difficultés sur le chemin de la révolution « .

    La lutte qui se poursuit au sein de la F. S. M. entre les deux lignes, entre les révisionnistes khrouchtché-viens et tous leurs semblables d’une part, et d’autre part, principalement nos camarades chinois et albanais, a son reflet comme dans un miroir au sein de la C. G. T.

    Nous y retrouvons la même ligne définie à Moscou via Prague, avec les mêmes conséquences en ce qui concerne l’exclusion de nos camarades marxistes-léninistes et de tous ceux qui se battent sur la ligne de la lutte des classes.
    Il faut nous attendre à ce que cette lutte se durcisse. Elle grandira avec la croissance de notre Parti, elle nourrira le Parti et nos forces.

    Le ridicule communiqué du C. C. N. de la semaine dernière, à notre sujet, en témoigne.

    L’exclusion de nos militants du sein de la C. G. T. est la preuve qu’ils mènent une juste lutte, qu’ils sont sur les positions prolétariennes internationales.

    Ce prolongement au sein de la C. G. T. de la scission organisée par les révisionnistes au sein de la F. S. M., porte nos camarades marxistes-léninistes à la tête de la lutte et les désigne aux travailleurs comme les véritables défenseurs de leurs intérêts économiques et politiques.

    Nos camarades ne peuvent pas être isolés même si, au début, la prise de conscience des masses est douloureuse et brutale, même si les masses se laissent prendre parfois un court moment aux calomnies et à l’écœurement.

    Si nos militants s’arment de courage, ripostent coup sur coup, restent liés à l’intérêt des travailleurs, s’ils servent sans désemparer le peuple ; la large masse qui les entoure à chaque fois se solidarise de mille manières avec eux.

    Avec nos militants, les travailleurs trouvent eux-mêmes la riposte appropriée, à savoir au plus haut degré actuel :

    – soit l’organisation d’un Comité de base en regroupant les travailleurs déjà syndiqués ou non ;

    – soit la création d’un nouveau syndicat révolutionnaire qui rompt radicalement avec les syndicats révisionnistes et réformistes.

    Au degré le plus bas, de toute manière un fort courant de sympathie des masses entoure nos camarades, courant de sympathie qui se développera au cours des prochaines luttes.

    Ces attaques contre nos militants sont une bonne chose, elles aident à la prise de conscience des niasses, obligent les membres serviles et autres de l’appareil révisionniste à prendre position, à choisir et à jeter bas le masque.

    Ceci est la preuve dans la pratique, de l’affolement de la direction de Séguy et sa clique qui ont peur de voir triompher au sein de la C. G. T., par le seul jeu démocratique, nos justes positions.

    En dernière analyse ils démontrent qu’ils se sont emparés de la direction, qu’ils ont usurpé le pouvoir, qu’ils s’y maintiennent par tous les moyens.

    Ils défendent également leur place de bonze qu’ils sentent menacée de l’intérieur.

    Mais ces pratiques qui n’ont rien de commun avec toute la tradition du Mouvement syndical français, qui constituent un fait sans précédent dans l’histoire de notre classe ouvrière, rendent les bonzes révisionnistes et leurs laquais de service, de plus en plus méprisables aux yeux des travailleurs, et de plus en plus vulnérables.

    A chaque exclusion, qu’ils évitent en fait maintenant avec soin, car ils désireraient un départ de nos militants par l’écœurement, sur la pointe des pieds, sans tambour ni trompette, ils se démasquent de plus en plus, montrant leur vrai visage de traîtres, même lorsqu’ils se cachent derrière des manipulations et interprétations à leur guise des statuts de la C. G. T.

    Mais à chaque fois, ils donnent un nouveau coup de scie dans la branche pourrie qui les supporte.

    Leur chute se rapproche et sera brutale car en définitive, ce sont les travailleurs qui un jour prochain leur demanderont des comptes. Nous devons mettre un grand soin à étudier la combien précieuse expérience de nos camarades et particulièrement de ceux de la Paulstra à Châteaudun.

    Ils sont parvenus à une expérience de masse qu’il nous faut examiner, soumettre à la critique, enrichir et restituer aux masses.

    Il nous faut populariser ces expériences pour étude dans nos rangs et les populariser pour enseignement dans les masses, car nos camarades de la Paulstra n’ont fait que mettre en pratique, la solution, la riposte qui avait été envisagée théoriquement, et avant les faits, au sein de notre commission ouvrière.

    En effet, les manœuvres de scission des révisionnistes sont prévisibles, et c’est à nous à mettre au point dès maintenant, les instruments organiques de notre riposte qui deviendront les instruments de défense et d’attaque de la classe ouvrière.

    Il nous faut restituer aux masses cette glorieuse expérience à l’actif de nos camarades, de notre Mouvement, de notre Parti, car ce qui est nouveau et jeune, grandit et se développe dans la lutte.

    Au début, nous devons prévoir, en fonction de nos forces, c’est-à-dire de notre pénétration actuelle dans la classe ouvrière, de notre implantation, et de la liaison de nos militants avec les masses.

    Cela veut dire qu’il ne faut pas faire d’aventurisme, ni de dogmatisme dans l’application de tels mots d’ordre. Pour cela il ne faut pas laisser isolés nos camarades et les laisser se débattre seuls.

    Le Parti, la Cellule doivent jouer leur rôle auprès de nos camarades ouvriers et leur porter toute l’aide nécessaire.

    Aussi, la création de Comités de base ne pourra se faire que dans le combat antirévisionniste, en liaison étroite avec les luttes revendicatives et politiques, à travers la démystification des trahisons révisionnistes et réformistes.

    L’exemple en cours chez Rhodiaceta est fort intéressant à cet égard.

    Cela ne pourra donc se faire, et cela n’a rien de comparable avec la tactique des luttes révisionnistes, car c’est le processus inverse, que catégorie par catégorie, atelier par atelier, usine par usine, profession par profession, en regroupant progressivement les Comités de base, et en les coordonnant dans une action montante de plus en plus large, au fur et à mesure que l’action aura plus d’ampleur et de profondeur.

    En appliquant la méthode tactique préconisée par Mao Tsé-toung qui nous enseigne de savoir pratiquer  » bouchée par bouchée « .

    Lorsque cela sera possible, là où les syndicats révisionnistes et réformistes sont déjà démystifiés par les masses, là où il n’y a plus aucun syndicat, il sera nécessaire de créer directement un syndicat unique révolutionnaire, de défense des travailleurs et de lutte des classes, débarrassé des querelles de boutiques.

    Les Comités de base pourront ainsi se transformer en de tels syndicats.

    Ce sera le seul moyen de réaliser l’unité totale, si chère aux travailleurs, et de faire reculer jusqu’à la défaite finale, le patronat et l’État patron, en les engloutissant dans la même tempête révolutionnaire, avec leurs valets révisionnistes et sociaux-démocrates.

    Les révisionnistes doivent être démasqués sur toute la ligne

    Nous sommes en désaccord avec les grèves répétées et éparpillées, sans coordination, de vingt-quatre heures, avec les grèves catégorielles épuisantes. Nous sommes en désaccord avec les grèves tournantes par secteur public ou privé, corporation par corporation, usine par usine, atelier par atelier, catégorie par catégorie. Ceci serait yalable si cela consistait en une véritable mobilisation générale des travailleurs pour leurs revendications communes les plus urgentes.

    En fait il s’agit de démobilisation sur des revendications multiples, différentes, et d’actions sans lendemain, comme au 17 mai, dans des buts de jeux parlementaires ou électoraux.

    Une telle pratique, une multitude de programmes revendicatifs qui font la joie et la raison d’être des commissions d’arbitrages du statut Grégoire, Toutée ou « Tartempion », où les représentants syndicaux, souvent divisés entre eux au sommet, après une  » unité  » de façade, bataillent en fait pour la répartition de miettes qui sèment encore la division parce que souvent elles ne vont pas aux plus défavorisés.

    C’est pourquoi depuis vingt ans nous n’avons pas vu le règlement définitif de nos principales revendications :

    1° Les quarante heures, sans diminution de salaires.
    2° L’alignement des salaires de province sur la région parisienne par la suppression des abattements de zone.
    3° Un véritable salaire garanti.

    Alors que ces trois revendications essentielles concernant tous les travailleurs peuvent les mobiliser tous ensemble sur les mêmes mots d’ordre, nous allons tous à la bataille en ordre dispersé, en grèves épuisantes répétées de vingt-quatre heures. Depuis principalement 1958, les révisionnistes donnent comme perspective unique et solution miracle à leurs revendications, une victoire électorale de la classe ouvrière, basée sur l’alliance avec les pro-américains Mitterrand et Guy Mollet.

    Ceci laisse sous-entendre que ces gens ne sont plus les ennemis honnis de la classe ouvrière et que nous sommes en démocratie.

    C’est dire que de Gaulle, le pouvoir des monopoles, l’armée et la police à leur service, accepteraient de se laisser déposséder du pouvoir par les voies électorales, alors qu’ils l’ont pris par un coup d’État avec la complicité du même Guy Mollet.

    Cette fausse espérance démocratique, l’illusion du « programme commun » et de « la démocratie véritable » masquent la nature même du pouvoir et transforment en alliés, les pires ennemis de la classe ouvrière depuis 1947.

    Cela mène la classe ouvrière à de graves désillusions, à de graves échecs, car en définitive, comme en 1948 et en 1958, les Mitterrand, Guy Mollet et Jules Moch, se retrouvent toujours au moment décisif dans le camp de la réaction.

    C’est ce qui explique la démobilisation idéologique du prolétariat.

    Les grandes luttes sont trahies, bafouées, vouées à l’échec (grève des mineurs en mars 1963, en 1967 chez Dassault en prévision des élections législatives, à la Rhodiaceta, Saint-Nazaire, mines de fer de l’Est), d’une manière plus ou moins camouflée, au nom de l’union sans principe, sans tenir compte de l’avis des travailleurs en lutte, les obligeant à respecter le calme et la dignité dans les défilés, parfois sur le trottoir pour ne pas gêner la circulation selon les lois bourgeoises.

    Les accords se font avec les représentants capitalistes sans l’avis des travailleurs, comme F. O. sait si bien le faire, mieux: dans les mines de fer de l’Est, ce sont les responsables C.G.T. qui, au grand jour, ont trahi la grève, en ordonnant la reprise du travail en pleine lutte. Obéissant aux ordres capitalistes, ils allèrent se mettre à genoux auprès des autres organisations syndicales qui en furent surprises mais satisfaites.

    Toutes ces grandes luttes bannies par les dirigeants C. G. T. sont remplacées de temps en temps par les barouds d’honneur sans lendemain, annoncés à grand renfort de publicité, quinze à vingt jours avant le jour J, alors que le préavis est de cinq jours pour le secteur public et nationalisé. Ceci démontre l’inefficacité de telles actions et le désintéressement des travailleurs.

    Il suffit de les écouter pour en être convaincu, c’est la perte d’une journée de salaire sans aucun résultat positif, le 17 mai 1967 en est la preuve, n’a rien changé au vote des députés et aux intentions de la classe exploiteuse et de son gouvernement.

    Le programme d’action politico-syndicaliste des Frachon, Mauvais, Séguy, fut : 1° Soutien et appel à voter Mitterrand lors des élections présidentielles. 2° Soutien et appel à voter Fédération de la gauche et P. C. F.

    La journée du 17 mai fut faite uniquement pour soutenir les mêmes, et essayer d’influencer les élus grands bourgeois contre les futures décisions frappant la Sécurité sociale.

    Maintenant que les ordonnances sont établies, mises en application en octobre, ces messieurs se bornent à des constatations, démarches au C. N. P. F. et gouvernement, union sans principes comme d’habitude, avec C. F. D. T. et autres, mais sans rien de constructif en vue d’orienter la lutte du prolétariat, sauf des discussions secrètes avec le C. N. P. F. et le gouvernement, sur quoi !

    Au nom de qui! mandaté par qui! pas par les travailleurs surtout.

    Ainsi donc nous voyons que les plus persévérants de nos efforts doivent s’orienter vers ces questions capitales, que sont, d’une part, celle de l’unité véritable de la classe ouvrière et, d’autre part, celle de la tactique des luttes.
    C’est seulement si les réponses, que nous fournissons et fournirons aux problèmes que se posent eux-mêmes les travailleurs, leur apportent des perspectives claires et positives qu’ils reconnaîtront en nous leurs véritables représentants, l’expression de leur avant-garde la plus consciente et la plus sûre.

    Pro-chinois ou marxistes-léninistes.

    Sans doute aurions-nous encore d’importantes questions à traiter. Réfuter par exemple les stupidités de la bourgeoisie et des dirigeants révisionnistes qui lancent contre nous la vieille calomnie de  » parti au service de l’étranger « ,  » au service des Chinois  » cette fois-ci. On nous baptise volontiers  » pro-chinois « , ce qui certes ne nous gêne nullement.

    Mais il nous faudrait expliquer que nous sommes tout simplement des marxistes-léninistes, que nous entendons tout simplement appliquer aux conditions spécifiques de la France les enseignements universels du Marxisme-Léninisme enrichis par la pensée de Mao Tsé-toung.

    Parce que Marx et Engels étaient allemands, penserait-on à dire aujourd’hui, que le Marxisme était allemand, parce que Lénine et Staline étaient russes, penserait-on à dire aujourd’hui que le Léninisme était russe, alors parce que Mao Tsé-toung est chinois n’est-il pas plus stupide de nous qualifier de  » prochinois  » ?

    Des maquis en haut du Mont Ventoux ?

    Waldeck-Rochet, ce révisionniste encore plus falot que Kautsky ou Bernstein, se plaît à nous présenter comme désireux d’organiser  » des maquis en haut du Mont Ventoux « , l’expression est de lui!

    Quelle malhonnêteté pour un homme qui fait tout pour paraître sérieux aux yeux de la bourgeoisie.

    Il est vrai que pareil mensonge ne peut que le servir dans ce sens, puisqu’il sert la bourgeoisie.

    Nous savons, grâce aux enseignements de Marx, de Lénine, de Mao Tsé-toung que la lutte des classes est irréductible et ne parvient jamais à se solutionner que par la violence.

    Nous dénonçons la  » voie pacifique  » mise en avant par les révisionnistes comme une mystification destinée à tromper les travailleurs.

    Est-ce pour autant, tout en proclamant que le pouvoir est au bout du fusil, que nous sommes assez fous pour croire que la situation française est mûre, proche des grandes échéances révolutionnaires? Notre esquisse d’analyse de classes démontre justement que les méfaits du révisionnisme ont retardé le développement des conditions révolutionnaires dans notre pays.

    La France se situe au surplus dans la zone mondiale des  » villes » qui s’oppose à celle où se déchaînent aujourd’hui les tempêtes révolutionnaires mondiales.

    Nous savons très bien qu’il y a encore beaucoup à faire pour modifier les conditions spécifiques et historiques de la France avant de pouvoir effectivement opposer à la contre-violence révolutionnaire de la bourgeoisie celle du peuple, classe ouvrière en tête.

    Mais nous savons aussi que, dans cette direction, les révisionnistes font tout pour retarder cette échéance, tandis qu’il nous revient de créer un authentique Parti révolutionnaire prolétarien indispensable pour en accéder la venue.

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  • La lutte des ML pour se lier aux masses (1967)

    [Rencontre ouvrière marxiste-léniniste, publié dans l’Humanité nouvelle, n° 51, 27 avril 1967. Extraits.]

    La déclaration de notre Comité Central, en date du 29 janvier 67, souligne que la crise économique actuelle, à l’échelle de l’Europe capitaliste à laquelle notre économie nationale est enchaînée, va connaître un approfondissement considérable qui fera surgir des contradictions et des luttes de classes acharnées.

    Cette crise européenne est cependant inséparable de la crise générale du capitalisme mondial et en particulier de celle de l’impérialisme américain, ce qui rend la lutte du prolétariat français de plus en plus efficace et de plus en plus solidaire dans l’action concrète, des luttes des autres travailleurs et des peuples opprimés dans le monde.

    I. Le but stratégique.

    a) Le but stratégique des révisionnistes modernes en France dont l’expression politique est le P. C. F. révisionniste, est essentiellement d’améliorer, d’augmenter leur représentativité parlementaire selon les règles électorales du moment fixées et imposées par la bourgeoisie, et de tenter d’obtenir au prix de n’importe quelle concession, leur participation au gouvernement bourgeois en présentant celui-ci comme l’émanation de la  » démocratie véritable « .

    Autrement dit, le P. C. F. a renoncé à la prise du pouvoir par les travailleurs et à l’instauration de la dictature du prolétariat.

    La constitution de ce parti d’avant-garde devient d’autant plus nécessaire, indispensable et urgente, que s’accélèrent d’une part la dégénérescence des révisionnistes modernes, sans aucun espoir de redressement interne, et d’autre part l’aggravation de la crise mondiale de l’impérialisme, la crise du capitalisme et la radicalisation de la lutte des classes traduite par le plan de stabilisation du pouvoir des monopoles, la ruine des couches industrielles et agricoles intermédiaires, la mise en réserve progressive d’une armée de 6op ooo chômeurs, la concentration industrielle et agricole, facteur de misère.

    b) La tactique politique des Marxistes-Léninistes est de constituer un front uni anti-monopoliste, anticapitaliste et anti-impérialiste autour de la classe ouvrière alliée à la paysannerie dirigée par le parti communiste marxiste-léniniste qui saura maintenir son indépendance politique, idéologique et d’organisation.

    La C.G.T. elle-même est en proie à une dure lutte des classes de l’intérieur entre ceux influencés par les marxistes-léninistes et ceux influencés par les révisionnistes.

    C’est en effet par la C.G.T. que le P.C.F. révisionniste fait le plus passer dans les niasses travailleuses la théorie du révisionnisme, et la C.G.T. est appelée à devenir le terrain le plus dur de la confrontation et de la lutte entre révisionnistes et marxistes-léninistes.

    c) La tactique syndicale du P. C. F. au sein de la C. G. T. : Le P. C. F. révisionniste cherche à transformer la C. G. T. en sa force d’appoint électorale.

    Les luttes que nous avons menées depuis deux ans ont été organisées et orchestrées uniquement en fonction du calendrier des élections politiques, de façon à ne pas effaroucher la bourgeoisie, surtout la partie sur laquelle le P.C.F. a basé son alliance.

    Les luttes ont été modérées également à l’égard du pouvoir des monopoles, en raison du rapprochement des gaullistes avec les révisionnistes de Moscou, pour ménager le  » parti père  » et aussi par une peur bleue de la répression gouvernementale.

    Toutes les luttes syndicales engagées depuis trois ans principalement ont été molles en dépit de l’aggravation de la situation des travailleurs, de manière à gagner la confiance de la petite bourgeoisie alliée électorale du moment, comme si on avait peur de la ruiner.

    C’est ainsi qu’il n’y a pas de syndicat C. G. T. dans beaucoup d’entreprises dont les patrons sont des S. F. I. O., pleins d’influence, conseillers municipaux, maires, conseillers généraux, en même temps que conseillers prud’hommes patronaux, animateurs des chambres économiques, etc. […]

    Dans cette recherche de l’Unité à tout prix, il faut aussi classer la constitution de syndicats cadres C. G. T., d’une manière entièrement indépendante sur le plan organique. Ceci paraît-il pour établir un parallèle valable avec les syndicats de cadres bourgeois.

    C’est ainsi que chez les cheminots, les camarades C. G. T. cadres sont complètement coupés de la base.

    La collaboration de classe ouverte : Les comités d’entreprise deviennent de plus en plus des instruments de collaboration de classe, parfois en opposition avec les délégués du personnel.

    Les délégués au comité d’entreprise bénéficient d’avantages divers qui parfois peuvent les corrompre : temps de délégation utilisé par exemple pour des besoins personnels. Grâce aux activités sociales ils passent pour de petites personnalités et font jouer parfois le favoritisme.

    Dans certains cas les rapports entre patrons et délégués au sein du Comité d’entreprise; peuvent atteindre la familiarité.

    Ceci est également valable dans les Conseils de Prud’homme où le point de vue de classe est de plus en plus abandonné.

    Il en est de même avec les commissions paritaires de toutes sortes qui échappent au contrôle des masses, car seuls les bonzes syndicaux, spécialistes de ces questions y siègent.

    Les bonzes tendent à discuter puis à participer de plus en plus à l’élaboration des plans de production capitalistes et à réaliser des accords d’entreprise de longue durée avec en contrepartie la suppression de la lutte syndicale pendant la durée de ces accords.

    C’est la théorie de la pause sociale, de la paix sociale, en fait la collaboration capital-travail.

    Il n’y a plus de contrôle des masses sur l’appareil, et les congrès syndicaux sont préfabriqués. […]

    Maintenant c’est un véritable building qui est construit pour la Vie Ouvrière à l’image du nouveau siège du P. C. F.
    Tout cela coûte cher et l’État a bien compris l’usage qu’il pourrait tirer en subventionnant progressivement la C. G. T. ; l’intégration des syndicats passe par leur achat.

    Il est bien évident que le patronat ne subventionnerait pas les écoles syndicales de la C. G. T. si l’on y apprenait encore la lutte des classes, si l’on y formait des cadres syndicaux ayant en vue la disparition du salariat.

    C’est pour la même raison que le patronat finance sous forme de publicité les journaux syndicaux. Les patrons se forgent ainsi un moyen de pression irremplaçable sous menace de suppression inopinée de ces subventions.

    A ce propos il faut retenir aussi que le syndicat C. G. T. a une activité surtout sur le plan vertical, c’est-à-dire corporatif, et là il reste encore quelque chose de vraiment organisé qui permet de mobiliser les travailleurs.

    Mais l’organisation horizontale, sur le plan des U. D. et U. L,. semble surtout administrative sans aucune possibilité réelle de mobiliser et d’entraîner les travailleurs à l’action.

    Il faut noter cependant que l’appareil syndical, surtout à la base, est composé de camarades très dévoués mais ils sont pris dans l’engrenage de la dégénérescence horizontale plus avancée dans les Unions départementales.

    Alors, ils travaillent consciencieusement en vase clos ne saisissant pas l’origine de leurs difficultés; développant leur mentalité corporatiste ce qui sert la tactique de division des luttes. I/esprit de camaraderie entre spécialistes, voire de copinerie, devient leur déformation.

    La tactique des luttes : II ne fait nul doute que la direction révisionniste craint qu’un mouvement de lutte parte du sein de la classe ouvrière, la déborde dans l’action et la balaye dans un courant irrésistible.

    C’est pourquoi elle s’acharne avec les autres directions syndicales, également menacées par l’unité à la base, à juguler la classe ouvrière. Et toute la tactique révisionniste tient à cela : la division des luttes.

    Ils recherchent simplement l’unité dans la catégorie et opposent les catégories entre elles, les corporations entre elles, le secteur public au secteur privé, la classe ouvrière à la paysannerie, une région à une autre : c’est la grève tournante géographique et dans le monde du travail.

    Elle est foncièrement impopulaire, car elle expose à la répression, et ne rapporte pas grand-chose, que des miettes.
    Cette division voulue trouve sa justification par la multiplication des revendications catégorielles.

    Ayant peur des épreuves de force, incapables de diriger de grandes masses dont ils ont tendance à sous-estimer la combativité, les révisionnistes ont capitulé devant les atteintes au droit de grève.

    Seuls les mineurs dépassant la volonté des bonzes ont mis en échec les ordres de réquisition.

    Chez les cheminots cela a été la capitulation pure et simple avec retrait du mot d’ordre de grève.

    Le préavis de 5 jours de grève a toujours été respecté alors qu’il suffisait de ne pas en tenir compte.

    Pourquoi? Il y a même pis, lors des derniers mouvements du 17 mai et du Ier février 67 la grève a été annoncée plusieurs semaines à l’avance.

    Ceci a permis au gouvernement et au patronat de pallier aux difficultés de la grève, la rendant nulle, s’organisant en conséquence, notamment par les lock-out. C’est pour cela que même ces mouvements généraux sont impopulaires parce qu’ils ne gênent en rien le patronat.

    Ces mouvements dits d’  » ampleur nationale  » ne .sont pas des grèves d’avertissement mais des fins en elles-mêmes, des soupapes de sûreté pour désarmer et défouler les masses.

    L’Unité : Ies Marxistes-Léninistes doivent définir leur position vis-à-vis de la C. G. T. dont en fait ils sont les héritiers des traditions de lutte et d’unité, comme ils sont les héritiers de la C. G. T. U.

    Dans le travail de démystification des autres syndicats nous devons associer les bonzes de la C. G. T. compte tenu que si ceux-ci ne vont pas plus loin dans la trahison c’est déjà à cause de la combativité des travailleurs et de leur vigilance parce que la lutte de classe est inévitable et aucun réformiste ou révisionniste ne peut l’empêcher.

    Mais à ces travailleurs il manque encore l’avant-garde réellement organisée et présente partout des Marxistes-léninistes qui leur fera réellement prendre conscience de cette trahison.

    La lutte interne au sein de la C. G. T. : Dans la lutte interne au sein de la C. G. T. nous devons en plus du travail de démystification demander la rotation des responsables syndicaux, réclamer le retour périodique des permanents au travail, la publication de leurs salaires et indemnités, le versement de leur part correspondante de salaires pendant les grèves, aux caisses de solidarité.

    Il faut dénoncer l’augmentation du nombre des permanents inversement proportionnelle à la baisse des effectifs et proportionnelle à l’augmentation des cotisations, demander la suppression des dépenses de prestige : siège luxueux de la V.O. [vie ouvrière] (véritable ministère avec pléthore de fonctionnaires), voitures de permanents à l’usage incontrôlable, etc., les tracts sur papier glacé, les brochures et plaquettes luxueuses.

    Il faut dénoncer aussi les réceptions mondaines d’où sont exclus les travailleurs, qui se multiplient à chaque prétexte et voient invités par la C. G. T. les sociaux-démocrates.

    Elles rapprochent la bourgeoisie avec les bonzes corrompus. Il faut lancer le mot d’ordre :  » plus de réceptions mondaines aux frais des travailleurs entre les bonzes et leurs invités sociaux-démocrates « .

    Faire en sorte que les permanents syndicaux soient de vieux travailleurs pleins d’expérience concrète des luttes, qui aient de la bouteille ouvrière et non nourris au biberon de l’appareil révisionniste qu’on retrouve permanents à 25 ans sans avoir connu véritablement eux-mêmes les conditions de l’exploitation dans une entreprise, ni jamais connu eux-mêmes les affres du licenciement et du chômage.

    Nous devons dénoncer les bonzes qui sont devenus en fait des dirigeants d’entreprise qui recherchent les flatteries des travailleurs et celles de la bourgeoisie.

    Ils sont prêts, en outre, au nom de la  » gestion démocratique des entreprises en régime capitaliste  » à nous vendre par contrat au patronat et au gouvernement bourgeois.

    Cette dénonciation de fausse unité et cette démystification interne des bonzes inamovibles doit s’accompagner parallèlement de la constitution progressive dans l’action, de comités d’unité à la base au cours de l’action, sur notre tactique des luttes et notre programme Marxiste-Léniniste qui exprime réellement les aspirations communes des plus larges couches de travailleurs sans distinction de corporations, de lieux géographiques, de catégories, de cadres ou d’exécution, d’hommes ou femmes, de jeunes ou de vieux.

    Il ne sera pas possible de faire aboutir des luttes générales dures sans avoir obtenu préalablement soit la régénérescence interne de la C. G. T. ce qui paraît bien improbable à court terme, soit la constitution générale de comités d’union à la base pour l’action.

    Chaque fois que cela sera possible, il faudra tenter de lier nos luttes à celles de la petite paysannerie et des petits producteurs : exemple, lorsque les paysans luttent contre les circuits économiques intermédiaires de distribution (choux-fleurs, pommes de terre, artichauts, primeurs, aviculture) ou le prix du poisson lorsqu’il est vendu par le pêcheur 0,30 F le kilo dans le port et 8 F aux Halles de Paris.

    Nous devons enfin lutter contre l’intégration des syndicats à l’État et contre la collaboration capital-travail dans les commissions paritaires, les comités d’entreprise, etc., le conseil économique.

    Il semble nécessaire de créer dès maintenant une commission syndicale permanente au sein du Mouvement Communiste Français Marxiste-Léniniste chargée de l’étude des questions syndicales.

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  • Dirigeants révisionnistes, vous voici engagés dans la même voie que Doriot ! (1967)

    [Éditorial de l’Humanité Nouvelle, 18 mai 1967, alors organe du Mouvement Communiste Français (Marxiste-Léniniste).]

    Dirigeants révisionnistes, vous voici engagés dans la même voie que Doriot !

    Ouvrez  » L’Etat et la Révolution « , relisez Lénine, apprenez comment on doit caractériser un Etat et si vous assimilez de manière juste la conception scientifique de l’Etat vous n’aurez plus aucune difficulté pour comprendre ce qui se passe actuellement dans le monde, dans les pays anciennement socialistes soumis à la baguette du révisionnisme moderne, dans les partis qui se prétendent encore  » communistes  » pour mieux tromper les peuples.

    C’est avant tout le contenu de classe, c’est la classe dont il sert les intérêts qui permet de caractériser un Etat.

    La dictature du prolétariat constitue l’instrument qu’emploie un Etat de contenu prolétarien au service de la classe ouvrière et des couches sociales exploitées avant la Révolution, notamment la paysannerie pauvre et le prolétariat agricole. Le Parti Communiste qui n’a pas dégénéré et prépare la révolution se caractérise de même par son contenu de classe prolétarien.

    Mais si le contenu de CLASSE tant d’un ETAT que d’un PARTI COMMUNISTE se modifie jusqu’à ne plus être celui du PROLETARIAT en redevenant celui de la BOURGEOISIE (grande, moyenne ou petite, peu importe), alors le caractère principal de cet Etat ou de ce Parti change complètement.

    La DICTATURE DU PROLÉTARIAT se transforme en DICTATURE DE LA BOURGEOISIE, le PARTI COMMUNISTE devient un PARTI DE LA BOURGEOISIE. Les titres anciens dont se parent encore longtemps cet Etat ou ce Parti ne servent plus qu’à tromper, à illusionner la classe ouvrière, le peuple, mais constituent des enseignes de faussaires.

    Le révisionnisme moderne a eu pour mission prioritaire d’assurer de tels changements.

    Le processus a été conforme aux principes de la dialectique en accentuant sans cesse une quantité d’actes assurant le retour au capitalisme, précipitant la collaboration avec la bourgeoisie, qui se sont soudain manifestés avec éclat par des faits historiques sur le plan qualitatif.

    Les 20ème et 22ème Congrès ont été le résultat de tels processus. L’incinération de Staline comme de ses oeuvres, les capitulations continues devant l’ennemi, les mesures de régression économique dans le domaine agricole, l’institution de l’intéressement matériel etc… ont constitué, les uns après les autres, autant d’éléments de cette accumulation.

    En Yougoslavie, en U.R.S.S., dans les Démocraties populaires, ce sont maintenant des dictatures violentes qui sont au service non plus du prolétariat mais de bourgeoisies bureaucratiques d’Etat.

    En ce qui concerne le P.C.F., le même phénomène est facile à observer.

    Quels sont les faits ? Les faits tendent tous à faire disparaître au profit des Partis de la bourgeoisie le Parti qui prétend encore défendre les intérêts de classe de la classe ouvrière.

    Aux élections présidentielles, le Parti  » communiste  » ne présente même pas un candidat au premier tour, il fait voter les travailleurs pour le vieux cheval de retour de la bourgeoisie, Mitterrand; aux élections législatives, la tactique est la même, appliquée au deuxième tour, annoncée dès le premier, le P.C.F .assure un important succès de ce qu’il intitule la  » gauche  » en faisant élire par la classe ouvrière ses pires ennemis, tels Guy Mollet, Georges Bonnet, Robert Lacoste, Maurice Faure etc… ; pour l’élection du président de l’Assemblée Nationale le P.C.F. démissionne encore, renonce à présenter son propre candidat et fait voter les élus de son groupe pour Gaston Defferre, maire de Marseille, associé depuis toujours avec la pire réaction ; et aujourd’hui c’est la motion de censure mise au point par la Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste et elle seule qui constitue le point d’appui du P.C.F. dans sa bataille parlementaire contre les  » pleins pouvoirs  » sollicités par l’autre clan de la bourgeoisie au pouvoir, tandis que les dirigeants de la C.G.T. rallient avec quelque retard l’initiative de grève générale de 24 heures prise par les hommes payés en dollars par la C.I.A., les dirigeants de F.O.

    Toute cette ligne politique répond on ne peut mieux aux décisions des congrès révisionnistes du Parti passé sous le contrôle du groupe de Waldeck-Rochet.

    Sa caractéristique essentielle est la recherche permanente et systématique de l’unité  » aux sommets « . Certes, si les militants de base, si les cellules qui n’ont plus de vie réelle, avaient été sérieusement consultés, on n’en serait pas là. C’est d’ailleurs bien pour cela qu’ils n’ont pas été consultés.

    Il y a plus grave: après avoir réalisé cette unité sans principe jadis condamnée sans équivoque par le mouvement communiste international, par Lénine, par Staline, par Dimitrov, par Maurice Thorez lui-même, ces messieurs parlent volontiers d’unité organique, ils cherchent les meilleurs artifices pour réunifier le Parti de Blum et celui de Cachin ! pour fondre en un seul Parti Social-Démocrate les deux Partis !

    Est-il étonnant dès lors, qu’ils fassent matraquer les militants restés fidèles aux enseignements et aux principes marxistes-léninistes ?

    Certes non – c’est là logique naturelle, dans la mesure où ils préfèrent serrer la main de Jules Moch et de ses complices spécialisés dans la répression anti-ouvrière et anticommuniste, mais les travailleurs n’ont pas la mémoire courte.

    Il leur suffit de se reporter quelques 36 à 38 ans en arrière pour découvrir ou se remémorer qu’un dirigeant. du Parti avait déjà voulu imposer cette ligne opportuniste et de trahison aux militants de la base, à la classe ouvrière française.

    La TRAHISON DE DORIOT commença en effet par la tentative d’imposer au Parti une ligne qui recherchait  » l’unité aux sommets  » avec les  » socialistes  » et qui envisageait l’unification organique avec eux. Il abandonnait de la sorte tout le contenu de classe prolétarien de la ligne communiste.

    A relire les documents de l’époque, même par delà les triturations et les maquillages dont ils ont pu être l’objet, depuis lors, on constate que la ligne doriotiste était exactement la même, au détail près, que la ligne actuelle. Une seule différence, de taille sans doute.

    A l’époque, la direction du Parti, énergiquement soutenue par l’Internationale et Staline, sut rapidement démasquer le traître infiltré dans ses rangs et prononça aussitôt son exclusion. Tandis qu’aujourd’hui c’est la direction elle-même qui a pris le relais de cette ligne doriotiste, la pousse à fond, l’applique à 100 p. 100 et fait ainsi sombrer le Parti  » communiste  » dans le bourbier de l’opportunisme au service de la bourgeoisie.

    Régis Bergeron, dans son dernier éditorial tout à fait remarquable, révélait qu’en 25 ans de vie militante il n’avait souvenir d’avoir vu déchaînement de violence fasciste comparable à celle des nervis qui ont attaqué notre meeting de la Mutualité qu’au moment de l’assaut contre le siège de notre Parti, en 1956, lors de la contre-révolution hongroise.

    C’est bien exact en effet et si je fus moi-même à l’époque sauvagement matraqué devant  » La Marseillaise « , à Marseille, par des voyous fascistes, venus à cinquante contre un, le premier jour de leur assaut, je dois aussi à la vérité de répéter que les hommes, entraînés au sifflet, venus l’autre soir à la mutualité, n’avait plus rien de différent avec les émeutiers de 1956.

    Car les dirigeants révisionnistes ont fait d’eux des DORIOTISTES !

    C’est-à-dire des hommes prêts à toutes les violences, sans aucune formation idéologique, ni la moindre connaissance politique, souvent recrutés dans ce que Marx appelait le lumpenprolétariat qui constitue une réserve toute prête pour le fascisme. Ainsi donc, dirigeants révisionnistes, vous voilà engagés dans la même voie que Doriot !

    Il est grand temps que les militants communistes honnêtes choisissent entre cette glissade vertigineuse vers un fascisme néo-Doriotiste et la juste ligne prolétarienne d’un authentique Parti Communiste fidèle aux traditions, aux enseignements, aux principes du passé.

    Pratiquer la  » lutte interne « , prétendre redresser la ligne de l’intérieur n’a plus aucune signification. La situation actuelle est la même qu’en 1912, lorsque Lénine organisa la rupture avec les traîtres Menchéviks, pour constituer un Parti distinct.

    A propos de cette époque, voici ce que dit Staline dans « L’Histoire du Parti Communiste Bolchevik de l’U.R.S.S.  » (page 154, édition de 1949) :  » …En restant dans un seul Parti avec les Mencheviks, les Bolcheviks assumaient d’une façon ou d’une autre la responsabilité morale de la conduite des Mencheviks. Or il était désormais impossible aux Bolcheviks de porter la responsabilité morale de la trahison déclarée des Mencheviks s’ils ne voulaient pas eux-mêmes être traîtres au Parti et à la classe ouvrière. L’unité avec les Mencheviks dans le cadre d’un seul Parti dégénérait de la sorte en trahison vis-à-vis de la classe ouvrière et de son Parti ! « 

    Aujourd’hui, il devient évident que ceux qui prétendent rester à l’intérieur du Parti Révisionniste ne peuvent, en définitive, que faire son triste jeu de trahison.

    Il faut donc tracer une ligne de démarcation nette et résolue entre révisionnisme moderne et marxisme-léninisme. Il faut rompre de façon décisive avec ceux dont les méthodes sont déjà celles des émules de Doriot, tout comme leur ligne reprend la sienne de 1929 jusqu’à son exclusion.

    Notre tâche est immense, de portée nationale et internationale, elle ne peut manquer d’influencer profondément l’histoire même de notre peuple. Mais elle est plus aisée, plus facile que ne le furent celles des grands révolutionnaires qui, les premiers, eurent à conduire leurs peuples jusqu’à la victoire.

    Parce que nous bénéficions de l’histoire du Mouvement Ouvrier, parce que nous avons connaissance de la Révolution d’octobre 1917 qui vengea l’échec de la Commune, parce que nous pouvons étudier la Révolution Chinoise ainsi que la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, parce que nous disposons de cette arme incomparable que constitue la pensée du camarade Mao Tsé-toung, le Lénine de notre époque.

    Alors, Camarades, révolutionnaires et anti-impérialistes, rejoignez par milliers nos rangs. Ensemble, nous allons créer, très bientôt, le parti de type nouveau, au service de la classe ouvrière et de tous les travailleurs de notre pays, étroitement solidaire avec les révolutionnaires du monde entier, le PARTI COMMUNISTE DE FRANCE MARXISTE- LÉNINISTE.

    A bas l’impérialisme sanglant !

    A bas le doriotisme auquel conduit le révisionnisme moderne !

    Vive le Socialisme !

    Jacques JURQUET, Secrétaire politique. 

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    Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe