La tragédie classique française face au calvinisme et aussi face au catholicisme

Le grand secret de l’origine de la tragédie en France, de son succès, vient donc de là : c’est un moyen de s’opposer au calvinisme. La tragédie française naît du terreau stoïcien ; c’est la tragédie de Sénèque qui est la grande source intellectuelle.

Or, Jean Calvin est directement en opposition avec le stoïcisme, dont il rejette tant le concept d’apathie que celui de destin. Il note, dans Des scandales :

« Je ne m’arrête pas beaucoup à remontrer le tort que nous font nos adversaires en nous imposant que nous sommes comme les philosophes stoïques du temps passé, qui assujettissaient la vie des hommes aux astres, ou bien imaginaient je ne sais quel labyrinthe de causes fatales, qu’ils appelaient. Nous laisserons telles rêveries aux païens, et la prédestination de Dieu n’a rien de commun avec cela. »

Pourtant, dans un commentaire de De Clementia de Sénèque, Jean Calvin dit de ce dernier :

« Sénèque est le premier après Cicéron, il est une colonne de la philosophie et de l’éloquence romaines. »

C’est que Jean Calvin est chrétien et que le stoïcisme a façonné toute une partie du christianisme. Cependant, Jean Calvin représente la bourgeoisie et la fatalité est inacceptable, contrairement à pour l’aristocratie et son ordre social se reproduisant tel quel.

Jean Calvin

Sénèque est tout à fait moral, mais il est replié sur lui-même, ce qui est inacceptable pour le concept de pratique exigé par la bourgeoisie. Jean Calvin dit par conséquent :

« Sans doute, ce témoignage de la conscience pour le philosophe a sa valeur, mais notre religion nous prescrit bien autre chose.

Deux choses sont nécessaires, dit saint Augustin dans La vie commune des clercs : la réputation et la conscience, la conscience pour toi, la réputation pour ton prochain.

Celui qui se fiant à sa conscience néglige sa réputation est cruel. »

Dans son ouvrage classique, l’Institution de la religion chrétienne, Jean Calvin attaque de la manière suivante le stoïcisme (le texte est en partie modernisée pour l’orthographe) :

« Ceux qui veulent rendre cette doctrine odieuse, calomnient que c’est la fantaisie des Stoïques, que toutes choses adviennent par nécessité.

Ce qui a été reproché aussi bien à saint Augustin. Quant à nous, combien que nous ne débattons pas volontiers pour les paroles, toutefois nous ne recevons pas ce vocable dont usaient les Stoïques, à savoir, Fatum [destinée] (…).

Nous ne songeons pas une nécessité la quelle soit contenue en nature par une conjonction perpétuelle de toutes choses, comme faisaient les Stoïques : mais nous constituons Dieu maître et modérateur de toutes choses, lequel nous disons dès le commencement avoir selon sa sagesse déterminé ce qu’il devait faire, et maintenant exécuté par sa puissance tout ce qu’il a délibéré.

Dont nous concluons que non-seulement le ciel et la terre, et toutes créatures insensibles sont gouvernées par sa providence, mais aussi les conseils et vouloirs des hommes : tellement qu’il les adresse au but qu’il a proposé.

Comment donc ? dira quelqu’un : ne se fait-il rien par cas fortuit ou d’aventure? Je réponds que cela a été très bien dit par Basilius le Grand, quand il a écrit que Fortune et Aventure sont mots de Païens : desquels la signification ne doit point entrer en un cœur fidèle.

Car si toute prospérité est bénédiction de Dieu, adversité, sa malédiction : il ne reste plus lieu à fortune en tout ce qui advient aux hommes. »

Jean Calvin prône l’action, mais dit que toute action a été voulue par Dieu en dernière instance. Il ne faut donc pas être passif, mais actif, tout en sachant que le sens de l’action n’est en fait que permis par Dieu, orchestré par Dieu, puisque Dieu est la force suprême.

Le calvinisme est donc une philosophie de l’engagement et non du refus de l’engagement ; le stoïcisme dit que le destin fait tout, le calvinisme dit que l’on doit agir, même si en dernier ressort c’est Dieu qui décide. C’est la philosophie du capitaliste qui agit mais ne sait pas si et comment son entreprise va réussir.

Dieu décide librement, car le marché décide librement, et non une « destinée ». Dans De la Providence de Dieu, Jean Calvin exige donc :

« Que les stoïques s’en aillent, avec leur nécessité forcée, et qu’ils soient séparés loin de nous, vu que nous tenons la volonté de Dieu comme reine et maîtresse qui gouverne tout par sa pure liberté. »

Jean Calvin veut une société bourgeoise, extrêmement organisée ; il ne veut pas d’individus se croyant tout permis car de toutes façons il y aurait un destin fixé pour toujours. Il veut un Dieu qui a tout prévu, mais avec des individus agissant du mieux qu’ils peuvent, en espérant que leur « destin » sera bon.

Jean Calvin

La monarchie absolue s’oppose au calvinisme, car elle n’a pas les mêmes intérêts, représentant la partie la plus haute de l’aristocratie, la faction royale. Elle ne peut pas maîtriser ce courant bourgeois, et elle n’est pas en mesure de faire un compromis, comme les princes allemands avec Martin Luther, car à l’opposé des pays allemands, la France est déjà sur la voie de l’unification.

La décentralisation calviniste n’est donc pas acceptable pour la monarchie absolue, de toutes manières étroitement liée au catholicisme jusque là. 

La catholicisme ultra tendant à vouloir conserver l’hégémonie, y compris en étant prêt à s’allier à l’Espagne, la faction royale doit trouver sa propre voie, et de toutes manières elle doit s’émanciper du catholicisme et de ses lubies féodales, ayant besoin de l’humanisme et de ses apports scientifiques, voire même des protestants largement employés dans l’appareil d’État.

Mais quelle idéologie faut-il ? Le stoïcisme semble ici idéal : il y a bien une destinée, c’est celle dessinée par la toute puissance de l’État, de la monarchie absolue.

C’est le sens de la tragédie telle qu’elle apparaît sur la scène historique dans la France du XVIe siècle, accompagnant la monarchie absolue dans son apogée au XVIIe siècle.

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Robert Garnier généralise l’approche de Sénèque: son rôle pour la tragédie classique française

On a donc, au départ, une confrontation entre une version protestante de la tragédie et une version stoïcienne. Ce qui allait l’emporter dépendant nécessairement de l’histoire de la France. Si le protestantisme l’emportait, la tragédie serait restée comme esprit de témoignage de l’adversité mais cela aurait été son seul contenu ; cela ne se serait guère maintenu, s’effaçant devant le prêche.

Comme ce ne fut pas le cas, la « tragédie humaniste » s’est maintenue, s’appuyant sur la monarchie absolue se renforçant. Puisqu’on ne peut pas puiser dans le protestantisme et qu’on ne veut pas vraiment puiser dans le catholicisme, alors il reste l’antiquité gréco-romaine, les Sophocle, Euripide et Sénèque.

Sénèque est surtout utilisé. Au Moyen-Âge, il était pratiquement assimilé au christianisme. L’imprimerie fut développée en Italie en 1464, les œuvres complètes de Sénèque sont publiées à Naples dès 1475, ainsi qu’une partie de ses œuvres à Rome et Paris la même année. Des tragédies de Sénèque sont publiées à Paris dès 1484, puis en 1491 à Lyon, à Paris de nouveau en 1498, puis toutes les œuvres tragiques toujours à Paris en 1500, 1511, 1512, 1514, 1519.

Celui qui va former le plus haut niveau de « tragédie humaniste » va alors être Robert Garnier (1545-1590), pavant la voie à toute une école où l’on trouve Chanteloux, Pierre Matthieu, Adrien d’Amboise, Nicolas de Montreux, Jean de Beaubreuil, Jean Godard, Jean de Virey, Jean Behourt, Jacques Ouyn, Claude Billard.

Robert Garnier

Robert Garnier meurt au moment où Henri IV accède au trône, c’est-à-dire que Robert Garnier connaît la période où le protestantisme s’est développé et où les guerres des religions ont prédominé. Il va faire de la pseudo « tragédie humaniste » des commentateurs bourgeois une véritable arme au service de la monarchie absolue.

Issu de la bourgeoisie, il étudie le droit à Toulouse où il participe en 1564 et en 1566 aux Jeux floraux où il compose des chants célébrant le roi et la paix en France, recevant la violette et l’églantine, respectivement les second et premier prix.

Dès 1567, il est avocat général du Roi au Parlement de Paris et publie un Hymne de la monarchie. Il est naturellement proche de la Pléiade et lui-même s’installe au Mans où il a diverses responsabilités dans l’administration et la justice. En 1586, il est à Paris où en 1587 il est nommé membre du Grand Conseil du Royaume.

Naturellement, en tant qu’activiste culturel de la faction royale, ses tragédies s’inspirent alors de Rome et de la Grèce : on a Porcie en 1568 qui a comme thème le suicide de la veuve de Brutus, Cornélie en 1574 qui traite de la tristesse à la mort de Pompée, Marc Antoine en 1578 au sujet de la mort d’Antoine et Cléopâtre, ainsi que Hippolyte en 1573, La Troade en 1579, Antigone en 1580.

Il y a aussi une pièce d’inspiration biblique, Les Juives, au sujet de la cruauté de Nabuchodonosor. Dans tous les cas, la mort est omniprésente et inévitable, les figures d’État sont marquantes et Robert Garnier a clairement en tête les guerres de religion.

Dans la dédicace de la Troade à l’archevêque de Bourges, il explique que l’œuvre que « les exemples anciens nous devront dorénavant servir de consolation en nos particuliers et domestiques encombres ». Dans la dédicace de Marc Antoine à Monseigneur de Pibrac, il explique, regrettant l’époque de François Ier :

« Mais surtout, à qui mieux qu’à vous se doivent adresser les représentations tragiques des guerres civiles de Rome, qui avez en telle horreur nos dissensions domestiques et les malheureux troubles de ce Royaume, aujourd’hui dépouillé de son ancienne splendeur et de la révérable majesté de nos rois, profanée par tumultueuses rébellions ? »

Dans la dédicace de Cornélie à Monsieur de Rambouillet, Robert Garnier explique que :

« Quand la noblesse française, embrassant la vertu, comme vous faites Monseigneur, fera compte des choses vertueuses, il se trouvera toujours de gentils esprits parmi notre France (laquelle en est mère très fertile) qui l’honoreront de plusieurs beaux écrits dignes de l’antiquité.

Mais l’ignorante barbarie, qui par l’assiduité des guerres s’est de tout temps emparée de l’esprit des seigneurs, leur a fait dédaigner les lettres, et par ce mépris empêché l’heureuse naissance d’une infinité de beaux fruits (…).

Que si mes vers reçoivent cet heur [ce bonheur], par la France, d’être avec quelque estime recueillis, je laisserai les cris et les horreurs de mes tragédies (poème à mon regret trop propre aux malheurs de notre siècle) pour sonner plus tranquillement les héroïques faits de votre maison. »

Toute l’œuvre de Robert Garnier consiste en une remise au goût du jour de la philosophie stoïcienne en s’appuyant sur les tragédies de Sénèque. Il reprend la philosophie de Sénèque, son style, son approche.

Et surtout, il reprend sa réflexion sur le destin – c’est là la clef pour comprendre comment la faction royale a pu forger son idéologie en dehors du protestantisme et du catholicisme.

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La version stoïcienne de la tragédie classique française

La découverte protestante de la tragédie eut immédiatement une réponse de la part de la Pléiade, le groupe de poètes dont la figure tutélaire est Pierre de Ronsard et dont le choix fut de soutenir le régime.

La seconde tragédie écrite en français fut ainsi la Cléopâtre captive d’Étienne Jodelle (1532-1573), lui-même un farouche anti-protestant. Sa position, ainsi que celle de la Pléiade, était par contre davantage liée à la monarchie absolue qu’au catholicisme.

Étienne Jodelle

La Cléopâtre captive fut ainsi représentée en 1552 à l’hôtel de Reims puis en 1553 au Collège de Boncourt à Paris, aménagé en théâtre à l’antique devant le roi Henri II. Dans la foulée, Étienne Jodelle et les poètes de la Pléiade – que Pierre de Ronsard appelle encore la « brigade » – organisent une sorte de cérémonie païenne qu’ils appellent la « Pompe du bouc », sur un site antique à Arcueil appelé pour l’occasion Hercueil.

Vêtus de toges et de couronnes de lierres, les participants y déclamèrent des pseudo-chants religieux grecs (dithyrambes) et des pseudo-complaintes (les élégies), faisant monter sur un autel un bouc trouvé non loin qu’ils recouvrirent de diverses fleurs.

On comprend bien que la tragédie qu’on va retrouver ici est d’un esprit absolument opposé à la démarche protestante. Il s’agit ici, en quelque sorte, de faire de l’art pour l’art, en reprenant des modèles gréco-romains.

La Cléopâtre captive a ainsi un thème absolument laïc, puisqu’on retrouve la reine égyptienne (joué par le futur poète de la Pléiade Rémy Belleau), avec les chefs romains Antoine et Octave.

Étienne Jodelle a repris le thème à Plutarque, avec sa Vie d’Antoine ; dans l’esprit poétique lancé par le groupe de la brigade qui va être celui de la Pléiade, il utilise des alexandrins et des décasyllabes (respectivement douze et dix syllabes pour chaque vers), sauf pour les vers des chœurs, qui varient quant à eux.

On a une œuvre lyrique, très orchestrée avec cinq actes découpant les moments (points de vue initiaux, péripétie, retournement de situation à la fin), avec des chœurs dialoguant avec les personnages. Mais elle est bornée : on sait ce qui va se passer, on a une scène mais pas réellement de psychologie tourmentée, simplement de la souffrance.

On a ici une mise en valeur du stoïcisme, mais sans la dimension chrétienne comme dans la tragédie protestante de Théodore de Bèze et André de Rivaudeau. Pour cette raison, et avec une conception de l’humanisme largement incorrecte, les commentateurs bourgeois ont parlé de la formation d’une « tragédie humaniste ».

Il s’agit ici en fait d’une perspective correspondant à celle de la Renaissance, dans la mesure où l’on n’a pas un humanisme qui croit en l’être humain comme étant bon et rationnel, mais bien une perspective philosophique pessimiste, largement influencé par le christianisme.

Ce qui est à l’arrière-plan, c’est le stoïcisme de Sénèque (4 av. J.-C. à 65 ap. J.-C.), qui fut précepteur de Néron et écrivit des tragédies à portée philosophique, montrant des exemples affreux de vices et enthousiasmants de bonnes actions, c’est-à-dire d’actions vertueuses.

On est là pas tant dans la psychologie, malgré les tourments et les souffrances, que dans une philosophie du comportement propre à l’esprit romain ou chrétien. C’est ce qui rapproche la tragédie « protestante » de cette tragédie « humaniste ».

D’autres œuvres se situent dans la même perspective qu’Étienne Jodelle : en 1572, on a ainsi Saül le furieux de Jean de La Taille de Bondaroy (1533?-1616?), qui montre l’échec du premier roi israélite, qui va être remplacé par David. Voici comment l’auteur résume son approche (l’orthographe est en partie modernisée pour la compréhension) :

« La Tragédie donc est une espèce, et un genre de Poésie non vulgaire, mais autant élégant, beau et excellent qu’il est possible.

Son vrai sujet ne traite que de piteuses ruines des grands Seigneurs, que des inconstances de Fortune, que bannissements, guerres, pestes, famines, captivité, exécrables cruautés des Tyrans : et bref, que larmes et misères extrêmes, et non point de choses qui arrivent tous les jours naturellement et par raison commune, comme d’un qui mourrait de sa propre mort, d’un qui serait tué de son ennemi, ou d’un qui serait condamné à mourir par les lois, et pour ses démérites : car tout cela n’émouvrait pas aisément, et à peine m’arracherait il une larme de l’oeil, vue que la vraie et seule intention d’une Tragédie est d’émouvoir et de poindre merveilleusement les affections d’un chacun, car il faut que le sujet en soit si pitoyable et poignant de soi, qu’étant mêmes en bref et nument [de manière nue, simplement] dit, engendre en nous quelque passion : comme qui vous conterait d’un à qui l’on fit malheureusement manger ses propres fils, de sorte que le Père (sans le savoir) servit de sépulcre à ses enfants : et d’un autre, qui ne pouvant trouver un bourreau pour finir ses jours et ses maux, fut contraint de faire ce piteux office de sa propre main. »

En 1578, on a également César, de Jacques Grévin (1538-1570), où la femme de César fait un rêve prémonitoire et tente d’empêcher César d’aller au Sénat où Brutus l’assassinera effectivement. Le but est donner une leçon en utilisant l’émotion, et de montrer des comportements vertueux, en calquant ou reprenant les exemples sur les œuvres gréco-romaines ou la Bible.

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L’initiative protestante pour la tragédie classique française

La grande preuve du caractère indéniablement moderne, français de la tragédie classique française est que la première tragédie écrite et mise en scène l’a été par un protestant, Théodore de Bèze (1519-1605).

En raison des persécutions à l’encontre du calvinisme, Abraham sacrifiant fut jouée à Lausanne, en 1550. Théodore de Bèze était pas moins que le successeur de Jean Calvin, et il est significatif sur le plan de l’histoire de la formation nationale de la France qu’il a qualifié sa pièce de « tragédie française ».

Le paradoxe est qu’elle fut écrite suite à la demande de l’université de Lausanne, alors que lui-même était professeur de grec. La raison pour cela est que le calvinisme avait conquis la Suisse, et c’est depuis ce pays qu’il devait revenir en France. La tragédie a été utilisée afin de souligner la contradiction intérieure, psychologique, propre à la situation des protestants français.

Théodore de Bèze

Le premier vers de la tragédie est ainsi « Depuis que j’ay mon païs delaissé », Abraham expliquant dans une plainte à Dieu que ce dernier l’a fait tout quitter :

« Or donc sortir tu me fis de ces lieux.
Laisser mes biens, mes parens & leurs dieux,
Incontinent que j’eus ouy ta voix. »

Le choix du thème est significatif : Abraham doit sacrifier son fils, à la demande de Dieu : cela le tourmente. Cela le place face à un dilemme.

Il en va de même pour les protestants ayant abandonné leur pays, leur famille, leurs amis, pour se lancer dans une bataille au nom de Dieu. Le parallèle s’exprime culturellement par la tragédie. Naturellement, il faut obéir, mais les tourments restent.

On retrouve ici la dimension militante et extrêmement morale propre au calvinisme, qui réactive les références à l’Ancien Testament chrétien. On a même Sarah et Abraham chantant ensemble un cantique de louange à Dieu qui fait tout et décide de tout :

« Terre et mer il conduit,
La pluye & le beau temps,
L’automne & le printemps,
Et le jour & la nuict. »

Satan est également présent, comme toujours prêt à influencer la psychologie des gens, à intervenir pour amener les mauvais choix. On a là les composantes élémentaires de la tragédie à la française.

Pour réaliser cette tragédie, Théodore de Bèze s’est appuyé sur la tragédie Iphigénie d’Euripide, mais ce qui compte surtout c’est que le langage employé est très clair, l’auteur expliquant par ailleurs dans son Avis aux lecteurs qu’il s’est refusé à « user de termes ni de manières de parler trop éloignés du commun ».

La tragédie est clairement éducatrice ; elle est un moyen de prêcher. Le principe sera repris pour la troisième tragédie écrite en français, Aman, Tragédie sainte, tirée du VII. chapitre de la Sainte Bible, d’André de Rivaudeau (1540-1580), représentée en 1561 à Poitiers pour la première fois et publiée en 1566.

Le père d’André de Rivaudeau avait été valet de chambre d’Henri II et anobli, mais déjà lettré ; bien qu’il le reconnaissait comme une figure très importante, André de Rivaudeau était en concurrence avec Pierre de Ronsard, la principale figure reconnue alors par le régime et ardent partisan du catholicisme et d’une ligne anti-protestante.

A ce titre, il a apporté quelque chose en plus à l’initiative de Théodore de Bèze : les principes rigoureux dans la forme, en s’inspirant des principes d’Aristote et surtout d’Horace.

André de Rivaudeau formule cela dans une sorte de préface à la pièce, intitulée Avant-parler d’André de Rivaudeau à Monsieur de La Noue Chavaigne de Bretagne. Voici comment il présente la question des machines :

« Un moindre vice est de ce qu’ils appellent les Machines, c’est-à-dire, des moyens extraordinaires et surnaturels pour délier le nœud de la Tragédie, un Dieu fabuleux en campagne, un chariot porté par Dragons en l’air, et mille autres grossières subtilités, sans lesquelles les poètes mal fournis d’inventions, ou d’art ou méprisant ce dernier, ne peuvent venir à bout de leur fusée, ni dépêtrer le nœud Gordien, sinon de la façon du grand Alexandre, à coups de bâton. »

De la même manière, André de Rivaudeau exige qu’il y ait une unité de temps ; l’unité de lieu n’est pas vraiment respectée dans sa pièce. Mais ce qui compte également et ce à quoi il faut apporter une très grande attention, c’est sa remarque selon laquelle il faut une « tragédie française ».

Ayant parlé de références pour bien étudier les principes élaborés pour la tragédie dans l’antiquité gréco-romaine, références auxquelles il renvoie, il ajoute la nécessité de connaître la période que vit le pays, son atmosphère, les caractéristiques de sa langue :

« Par quoi je les renvoie là cependant, fors [=excepté] en ce qui n’est si bien rapporté à l’état de notre temps, à l’humeur de notre nation, et à la propriété de notre langue : sans quoi le plus habile Grec de Chrétienté, ni le Philosophe même qui en a écrit, encore qu’ils entendissent notre langage, sauraient bien bâtir une Tragédie Française. »

Cela montre ici que la tragédie s’exprime très nettement dans le cadre de la polémique catholicisme/protestantisme, avec une opposition poésie/théâtre moralisateur, dans la mesure où les protestants vivent un déchirement, une tragédie.

Ainsi, le choix d’Aman se rapporte à un épisode biblique où un vizir du même nom cherche à exterminer la population juive minoritaire, Esther sauvant la situation. C’est une allusion à la situation des protestants en France, la reine de Navarre Jeanne d’Albret, protestante, faisant pratiquement figure d’Esther, l’œuvre lui étant même dédiée.

Culturellement, la dimension moraliste d’André de Rivaudeau profite de sa connaissance et de son appréciation des auteurs stoïciens, notamment Sénèque mais également Épictète, dont il fut le premier à traduire son œuvre compilée par un disciple et intitulée le Manuel. A ce Manuel, André de Rivaudeau ajoute même des « observations » chrétiennes.

On est là en effet dans la confluence du stoïcisme, qui enseigne l’acceptation du destin, à la patience protestante face aux événements. En fait, le christianisme a intégré dès le départ des éléments stoïciens (ainsi que, évidemment et surtout, des éléments platoniciens), mais là avec le calvinisme français la dimension stoïcienne est revigorée.

Voici ce que dit Mardochée dans Aman, Tragédie sainte, tirée du VII. chapitre de la Sainte Bible, dans une allusion ouverte à la situation des protestants français :

« Israël ne fut plus qu’une poignée d’hommes
Bannis de leur pays, le demeurant nous sommes
De ce nombre petit, qui, tous les jours mourons
Et pires que la mort, mille tourments souffrons,
Depuis que cet Amman gouverne la contrée
Et a vers nôtre Roi si favorite entrée.
Il me hait par sur tous, et dépite à grand tort
Par tous moyens qu’il peut me pourchasse la mort. 
Il m’a fait élever une croix vergogneuse
Pour contenter un peu son âme furieuse,
Jusqu’à ce qu’à loisir il impètre du Roi
Les têtes en un jour de mes frères et moi.
Mais Dieu dispose tout, une humble patience
Peut surmonter d’Aman la roide violence. »

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La tragédie classique française comme héritage

La France naît avec François Ier, se développe avec Henri IV, existe en tant que telle avec Louis XIV. Tel est le point de vue matérialiste dialectique sur la nation française, que les gens « de droite » s’imaginent née avec Clovis, que les gens « de gauche » croient fondée avec la révolution française.

La nation apparaît avec les tout débuts du capitalisme, lorsque se forme la base du marché national, les premières villes qui développent la culture. La langue se généralise sur un certain territoire ; une formation psychique commune se forme.

La France en tant que nation apparaît au XVIe siècle et au XVIIe siècle, elle a dans son élan atteint un très haut niveau culturel, permis par l’établissement de la monarchie absolue. C’est ce qui a été qualifié de période classique dans l’histoire française, et au sein de ce classicisme régnant alors dans la seconde moitié du XVIIe siècle, on a la tragédie considérée comme la forme la plus élevée.

La tragédie n’est nullement une simple présentation d’un fait frappant et horrible. Il est tout à fait exact que cela a pu être pensé ; on a ainsi Pierre Laudun d’Aigaliers (1575-1629) expliquant cela dans L’Art poétique françois, en 1597 :

« Plus les tragédies sont cruelles, plus elles sont excellentes. »

Néanmoins, la tragédie classique va totalement s’opposer à cela, comme elle va s’opposer à la tragi-comédie qui apparaît et se développe avant elle. La tragédie classique est une œuvre d’art qui montre et qui démontre, qui présente des faits et oriente par rapport à eux.

Il ne s’agit pas d’une forme, mais d’un contenu : il ne faut pas voir en la tragédie une situation terriblement difficile, un dilemme, mais justement ce qui est vécu, ressenti par un être humain dans cette situation.

En ce sens, Jean Racine est un des grands auteurs nationaux français, avec Molière et Honoré de Balzac ; tous trois expriment la plus haute approche de notre culture démocratique nationale, notre apport à la culture universelle : le portrait psychologique.

Ce qui fait de Phèdre un chef d’oeuvre, ce n’est pas tant la situation que l’expression de cette situation, par exemple lorsque Phèdre explique les deux aspects de ses sentiments et de ses impressions, de manière dialectique :

« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; 
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ; 
Je sentis tout mon corps et transir et brûler. »

Cela ne veut nullement dire qu’il existerait un « classicisme » car l’évolution de la réalité est en spirale et infinie : on progresse toujours. S’il s’agit d’un classicisme, c’est un classicisme liée à quelque chose de relatif, la nation française, qui va disparaître dans sa synthèse avec toutes les autres nations.

Le « classicisme » est en fait un grand moment culturel, avec une telle intensité que cela fait partie de l’héritage culturel national et démocratique. Cela correspond à une situation bien déterminée dans le développement de la civilisation.

La nature de ce moment est difficile à saisir, et pour autant incontournable pour comprendre l’histoire de notre pays.

La France n’a pas connu un calvinisme triomphant, aussi la bourgeoisie a-t-elle biaisée afin d’exprimer ses intérêts. Elle a procédé au sein même des institutions : par l’intermédiaire de René Descartes, de Molière, de Jean Racine, en s’appuyant principalement sur la monarchie absolue qui était une alliée tactique face à l’aristocratie.

La monarchie absolue a été le stade le plus haut de la féodalité, et était en partie en contradiction avec elle. L’émergence du mode de production capitaliste a été telle que la bourgeoisie a pu être présente, de manière relative, dans le régime politique lui-même, de par l’intérêt de la monarchie absolue au progrès scientifique, technique et culturel.

L’apparition de la tragédie classique et de Jean Racine s’explique par cela : il s’agit d’une affirmation protestante sans protestantisme, d’un calvinisme comme introspection mais sans la dimension sociale.

C’est cela qui a donné naissance à la caractéristique culturelle française la plus haute : le portrait psychologique.

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Décision de la commission Souvarine au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

Après avoir entendu plusieurs camarades de la délégation française et le camarade Boris Souvarine ;

Après avoir examiné attentivement tous les matériaux concernant les actes d’indiscipline reprochés au camarade Souvarine ;

La Commission constate à l’unanimité :

§1. Que des actes d’indiscipline de la nature la plus grave ont été commis par Souvarine :

a) Déclaration dans le Bulletin Communiste ;

b) Lettre aux abonnés du Bulletin Communiste, contenant des attaques contre le Comité Directeur du Parti ;

c) Publication en dehors et à l’insu des instances régulières du Parti de la brochure de Trotski, le Cours Nouveau, avec une préface dirigée contre le Parti et l’IC ;

§2. Que ces actes démontrent l’existence, chez Souvarine, d’un état d’esprit petit-bourgeois mettant la susceptibilité personnelle au- dessus des intérêts du Parti ;

§3. Que cette conduite venant d’un camarade particulièrement responsable a porté un grand désarroi au sein du PC français et a mis en danger l’existence même de la discipline du Parti ; Que les explications fournies par le camarade Souvarine n’ont en rien diminué la réalité et la gravité de ses actes d’indiscipline répétés au cours de plusieurs mois et qu’elles portaient l’empreinte du même état d’esprit petit-bourgeois qui a caractérisé toute son attitude au cours des incidents qui ont violemment agité le Parti.

En conséquence, la Commission propose au CEIC :

1) De donner satisfaction à la demande d’exclusion de Souvarine déposée par la délégation du PC français au 5e Congrès de l’IC ;

2) De laisser à la Section française de l’IC le droit de proposer au 6e Congrès de l’IC la réadmission de Souvarine dans le Parti, s’il montre entre temps une conduite loyale vis-à-vis du Parti et de l’IC.

La Commission a pu constater, au cours de ses travaux, que la discipline communiste dans le PC français est encore loin d’être observée complètement et absolument.

Elle estime nécessaire une énergique intervention du CEIC élargi, sous la forme d’une lettre ouverte aux membres du Parti pour leur remettre en mémoire le sens véritable de la discipline et les inviter à la faire strictement respecter en s’opposant énergiquement à tout écart et toute politique personnelle, d’où qu’elle vienne.

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de l’Internationale Communiste

Résolution au cinquième congrès de l’Internationale Communiste sur les travaux de l’Institut Marx-Engels

Le 5e Congrès de l’IC approuve la décision du 13e Congrès National du PC russe sur la nécessité d’éditer le plus tôt possible les œuvres complètes et la correspondance de Marx et d’Engels avec commentaire historique et critique.

Seule cette édition sera un monument digne des fondateurs du communisme scientifique et fournira la base indispensable d’une étude approfondie de l’histoire, de la théorie et de la pratique du marxisme révolutionnaire.

Le Congrès regarde aussi comme nécessaire qu’outre cette édition internationale des œuvres complètes, on prenne en considération une édition des œuvres choisies de Marx et d’Engels sous la direction de l’IC à l’usage du prolétariat des divers pays.

Cette édition choisie doit comprendre, outre les écrits les plus importants de Marx et d’Engels ayant une signification internationale, tous les ouvrages traitant des questions particulièrement intéressantes pour le prolétariat du pays en question.

Le Congrès invite tous les Partis appartenant à l’IC et tous leurs membres en particulier, à apporter le concours le plus large à l’Institut Marx-Engels du Comité Exécutif de l’Union Soviétiste pour le rassemblement de tous les matériaux se rapportant à la vie et à l’activité de Marx et d’Engels.

Ce concours actif est absolument nécessaire pour arriver à exécuter une tâche aussi gigantesque que l’édition des Œuvres complètes et de la Correspondance de Marx et d’Engels et que la préparation de tous les matériaux nécessaires à une biographie scientifique en liaison avec l’histoire du socialisme et du mouvement ouvrier au 19e siècle.

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Résolution sur la Question Islandaise au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

Le développement capitaliste a commencé en Islande au 20e siècle.

Le commerce et les pêcheries, où est occupée la moitié de la population, sont, dès maintenant, exploités par le grand capital.

L’incertitude de la pêche et la baisse des prix ont rendu extrêmement difficile la situation des pêcheurs. Une petite partie de la population est formée d’artisans. Le reste trouve sa nourriture dans l’agriculture. Environ 60c/o des cultivateurs sont indépendants.

La coopération agricole est assez forte. Un Parti paysan, étroitement allié à la coopération et jouissant aussi d’une grosse influence, se trouve entre les mains des paysans riches et moyens.

Le mouvement ouvrier a son appui principalement dans la partie du prolétariat occupée autour des pêcheries. Il y a seulement un Parti ouvrier, formé par l’adhésion collective des Syndicats. Les plus importants des Syndicats affiliés sont ceux des travailleurs de la mer, des ouvriers de la pêche et des ports, des ouvrières.

Il y a en outre deux organisations politiques membres de ce Parti ouvrier, Parti social-démocrate et un PC, ou, comme il est dénommé dans le rapport du 5 e Congrès, «semi-communiste».

Le Parti ouvrier a environ 4.000 membres. Son CC est composé de cinq social-démocrates et de quatre représentants de l’opposition sympathisant avec le communisme. Il publie un petit quotidien à Reykjavik et deux hebdomadaires, en province. Aux dernières élections, il a reçu le quart des voix, mais sur 42 sièges au Parlement, il n’en occupe qu’un.

Pour conserver l’unité du Parti, il a été conclu un compromis par lequel la majorité et l’opposition s’engagent à ne pas s’attaquer publiquement. Le rédacteur du quotidien, appartenant à l’opposition, a dû quitter sa place, mais est employé à la propagande.

Il existe un mouvement communiste des jeunesses, adhérant à l’ICJ. Les Jeunesses travaillent avec l’opposition et la soutiennent dans ses efforts pour conquérir le Parti.

Pour créer un mouvement ouvrier véritablement révolutionnaire, il faut avant tout que l’opposition engage une campagne énergique contre les leaders réformistes, semi-bourgeois et social-démocrates, non point pour diviser les Syndicats, mais pour assurer une direction une et révolutionnaire à l’ensemble du mouvement ouvrier d’Islande et pour constituer un PC.

L’organisation déjà existante de l’opposition doit s’établir sur une base strictement communiste et réclamer à l’intérieur du Parti ouvrier une entière liberté d’agitation, de propagande et de critique.

Il doit être constitué des Cellules dans les principales entreprises.

Dans les Syndicats et les coopératives, il doit être formé des fractions communistes sous le contrôle et la direction de l’opposition (l’opposition combattra toutes les tendances visant à la scission syndicale).

L’opposition doit immédiatement inaugurer une étroite collaboration avec la Fédération Communiste de Scandinavie. Elle doit préconiser, au lieu du contact de la direction actuelle du Parti ouvrier avec les social-traîtres de l’étranger et leurs partis, le contact avec la Fédération Communiste de Scandinavie.

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Résolution sur la Question Norvégienne au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

L’orientation anticommuniste de ses leaders actuels a empêché le Parti Ouvrier norvégien d’adhérer à l’IC.

Le Congrès se rend compte qu’il y a dans ce Parti des éléments prolétariens sincèrement révolutionnaires qui veulent et doivent appartenir à l’IC.

Il charge le CEIC de faire tout pour gagner ces éléments.

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Résolution sur la Question Suédoise au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

§1. Les dissensions dans le PC suédois découlent principalement de ce que l’aile droite du CC a exécuté incomplètement ou contrecarré diverses décisions de l’IC, tandis que l’aile gauche, ainsi que les JC, y adhérait sans réserves et en toute conviction. Le dissentiment s’est exprimé entre autres à propos du centralisme dans l’Internationale.

Après la résolution unanime du Congrès, qui transforme plus que jamais l’IC en un Parti mondial unifié, le Parti suédois doit non seulement adhérer sans réserves à ces résolutions, mais collaborer de toutes ses forces à leur exécution.

§2. En plusieurs cas, les manifestations publiques du camarade Hoeglund et de l’organe central du PC suédois ont été de nature à entraver la campagne des communistes norvégiens contre les social-traîtres masqués comme Lian et Cie, ou celle des communistes danois dans la question militaire contre les social-traîtres déclarés Stauning et Cie.

Le Congrès constate que le Parti suédois doit en toute occasion soutenir les Partis frères de Scandinavie contre leurs adversaires.

§3. Dans ces derniers mois, le CC du Parti suédois a dépensé trop souvent son énergie dans des discussions d’intérêt secondaire (comme l’attribution de certains postes de rédacteurs et autres semblables), résultant seulement du désaccord politique fondamental.

Il est inadmissible que le CC, contre l’opinion des principales fédérations, comme celle de la capitale, fasse appel uniquement à son droit formel.

Tous les désaccords réellement importants entre la droite et la gauche devaient être prochainement réglés par le Congrès du Parti.

Comme cependant, plusieurs fédérations, comptant des partisans des deux tendances, estiment que ce Congrès, fixé par la majorité du CC au 20 juillet sans l’assentiment du CEIC et destiné à s’occuper presque exclusivement de conflits intérieurs, pourrait entraver la prochaine campagne électorale des communistes, la convocation doit en être ajournée après les élections.

La désignation des délégués doit être faite d’après des circonscriptions objectivement déterminées et sans aucune limitation des droits de telle ou telle fédération. Il faut également que tous les membres aient eu le temps de prendre position sur les décisions du 5e Congrès.

§4. Le Congrès National aura à confirmer l’unité du Parti et à unir les deux ailes dans une collaboration loyale. Tout procédé consistant, sous prétexte d’obtenir un CC homogène, à exclure de la direction les membres d’une tendance, est absolument condamné par l’IC.

Jusqu’au Congrès, le CC doit faire porter tous ses efforts sur la lutte contre la social-démocratie et la bourgeoisie.

Toutes mesures disciplinaires ou démissions sont inadmissibles.

Pour éviter toute aggravation de la situation intérieure et toute rupture du front unique des communistes dans la campagne électorale, il est souhaitable que le CC ne modifie pas les candidatures posées par les fédérations. Si, pour des raisons importantes, il estime un changement nécessaire, il ne doit le faire qu’avec l’assentiment du CEIC. Il va de soi que la fraction communiste au Riksdag est subordonnée en tout au CC.

§5. Le précepte de la bolchévisation, adopté par le 5 e Congrès, oblige le Parti suédois à redoubler d’activité dans tous les domaines, et en particulier :

a) À intensifier sa campagne contre la social-démocratie, non seulement dans la presse, au Parlement et dans les réunions publiques, mais aussi par de grandes manifestations et par des actions de masse prolongées, par des initiatives plus fréquentes que jamais dans les conflits actuellement en cours. Le front unique ne peut être appliqué convenablement qu’après cette mobilisation des masses.

b) À conseiller aux communistes de prendre une part énergique et collective à tous les conflits ouvriers et à militer systématiquement dans les Syndicats pour grouper en un bloc solide les éléments d’opposition aux bonzes réformistes. c) À perfectionner son organisation, surtout par la constitution de Cellules d’entreprise, conformément aux indications du CEIC approuvées par le Congrès.

d) À instituer une réelle camaraderie et une étroite collaboration avec les Jeunesses et à les soutenir dans leur action.

e) À développer une propagande conséquente contre le pacifisme parmi ses membres et dans les masses, à chasser toutes les survivances d’idéologie petite-bourgeoise et toutes les déviations anticommunistes.

f) À faire l’éducation systématique de ses membres sur les principes du léninisme.

Pour l’exécution de ce programme, le C. E. détache un représentant qui travaillera d’accord avec le Parti suédois à la mise en pratique de la présente résolution et à la préparation du Congrès.

En outre, le CC élaborera sans retard un programme d’action. Il sera régulièrement rendu compte au CEIC de toutes les mesures prises pour l’exécution de ce programme.

À titre de commentaire de la présente résolution, il sera adressé une lettre ouverte du CEIC aux membres du Parti suédois.

L’IC invite son Parti frère de Suède à grouper ses forces pour entreprendre, sur la base solide des résolutions du 5e Congrès, une campagne victorieuse contre les ennemis du prolétariat et à devenir bientôt lui-même un puissant PC de masse.

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Résolution sur la Question Polonaise au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

Après avoir pris connaissance des matériaux et entendu les débats sur la situation dans le PC polonais, le Congrès constate :

§1. Le CC du PC polonais, dirigé politiquement par le groupe Warsky, Kostchewa et Waletsky, malgré son révolutionnarisme verbal, s’est montré incapable d’appliquer la ligne de l’IC Sa politique, qui a abaissé la capacité combative du Parti, n’a été que l’expression des traditions et des routines opportunistes de ce groupe dirigeant, qui avait imposé sa ligne au Parti.

§2. Profitant de leur situation exceptionnelle par rapport au Parti illégal et du fait qu’ils en étaient les seuls informateurs en matière de politique internationale, ces camarades ont induit le Parti en erreur au sujet de la ligne de tactique et d’organisation de l’IC, afin de le transformer en instrument des éléments de droite, en particulier de ceux du PC russe et du PC allemand. Ils lui ont notamment caché la situation effective dans le PC russe et leur partialité pour l’opposition, malgré l’immense portée qu’avaient ces questions pour le mouvement ouvrier.

Tenant compte de la situation catastrophique qui s’est créée au sein du PC polonais et du rôle inadmissible joué par les dirigeants nommés plus haut, le Congrès estime nécessaire :

a) De charger le CEIC d’adresser au PC polonais une lettre ouverte indiquant les fautes commises par le Parti et les voies à suivre pour assurer l’unité dans ses rangs ;

b) De convoquer une Conférence extraordinaire du PC polonais pour redresser la ligne politique du Parti dans l’esprit des décisions de l’IC, résoudre les questions actuelles du Parti polonais et renouveler le CC ;

c) À la place du Bureau politique et du Bureau d’organisation, de désigner au sein du CC un Bureau unique de cinq camarades qui sera chargé de convoquer la Conférence extraordinaire et de diriger le Parti jusqu’à cette convocation ;

d) D’abolir le point des statuts du Parti qui donne aux membres du CC voix délibérative aux Conférences ;

e) De charger le CEIC de désigner un représentant auprès du PC polonais ;

f) De lever la décision du CC contre les quatre camarades qui ont signé les thèses discussionnelles.

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Résolution sur la Question Russe au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

Par la Révolution victorieuse d’Octobre, le PC de Russie a été porté par la classe ouvrière au pouvoir, et s’est mis en devoir de constituer la société socialiste. Le fait que le PC russe avait une organisation ferme, des cadres formés dans la lutte contre l’opportunisme de la 2e Internationale et une tactique prolétarienne révolutionnaire élaborée sous la direction de Lénine, a joué le rôle décisif dans ces événements d’une signification mondiale.

C’est pourquoi le PC russe a été le principal créateur de l’IC et reste un des facteurs principaux du mouvement communiste international. Ses succès et ses insuccès et, à plus forte raison, la formation dans son sein de fractions ou de groupements, ont une immense importance internationale.

Le PC russe vise à créer une société socialiste dans un État (l’URSS) entouré de toutes parts d’États capitalistes, à une époque où les PC des autres pays entrent seulement dans la lutte pour le pouvoir.

La nouvelle politique économique, qui est maintenant la base du travail économique du PC russe, détermine une croissance inévitable des éléments de socialisme, mais rend en même temps possible le développement des rapports bourgeois, et, par conséquent, des influences bourgeoises sur diverses portions du Parti.

Afin de neutraliser ces influences bourgeoises et d’assurer la marche de L’URSS vers le communisme, il est absolument indispensable de conserver la cohésion et la fermeté du PC russe, de la tactique révolutionnaire définie sous la direction de Lénine.

C’est pourquoi la situation intérieure du PC russe, son organisation, la cohésion de ses membres et la fermeté de sa ligne politique révolutionnaire, ont une importance toute particulière pour l’Internationale.

La discussion intérieure du PC russe qui a eu lieu en automne 1923, et la formation d’une opposition à la majorité du Conseil Central, obligent le Congrès à étudier consciencieusement cette question, quoique le PC russe lui-même, à son 13e Congrès, ait condamné à l’unanimité l’opposition, comme un résultat de l’influence petite-bourgeoise, et soit sorti de la discussion en augmentant le nombre des ouvriers membres du Parti et la cohésion de ses organisations.

Les représentants de l’opposition, malgré l’invitation qui leur a été faite d’exposer et de motiver leur point de vue devant le Congrès avec le consentement de la délégation russe, s’y sont refusés, pour un motif de pure forme.

D’autre part, le Congrès n’a pas reçu la preuve que l’opposition ait reconnu ses erreurs et adopté le point de vue du 13e Congrès du PC russe. Une telle situation rend possible une reprise de la discussion au sein du PC russes et c’est pourquoi les décisions du 13e Congrès gardent leur actualité.

Le Congrès constate que l’opposition russe a été soutenue par les groupes des autres Partis (polonais, allemand, français, etc.) qui exprimaient la déviation de droite (opportuniste), dans ces partis, de même que l’opposition dans le PC russe, et ont déjà été sévèrement réprouvés par le Congrès.

Le Congrès, après avoir entendu un rapport spécial sur la situation de l’URSS et du PC russe et étudié en commission les documents s’y rapportant, décide :

a) de confirmer la résolution de la 13e Conférence et du 13e Congrès du PC russe condamnant la plate-forme de l’opposition, comme entachée de déviations petites-bourgeoises et son activité comme menaçant l’unité du Parti, et partant, la dictature du prolétariat dans l’URSS ;

b) d’annexer la résolution de la 13e Conférence et du 13e Congrès à la présente décision et de la publier comme résolution du Congrès de l’IC.

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Résolution sur le SOI au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

La misère du prolétariat, quand elle ne conduit pas directement à des insurrections révolutionnaires, est exploitée par la classe capitaliste pour empirer la situation politique et économique des ouvriers.

Le résultat est le même, que cette misère soit causée par des catastrophes naturelles (comme le tremblement de terre du Japon en 1923) ou par des crises économiques (comme en Autriche en 1921 ou en Allemagne en 1923).

À l’époque de l’impérialisme, avec son industrie puissamment développée et ses armées de prolétaires, toute calamité atteint des millions d’ouvriers. Pour y remédier, les moyens d’un Syndicat ou même de la classe ouvrière d’un pays ne suffisent plus. Une aide efficace ne peut venir que de la mobilisation des forces économiques et financières des ouvriers du monde entier.

Préparer cette mobilisation et l’exécuter, organiser les ouvriers de tous les pays, de tous les Partis et de tous les Syndicats dans une action générale d’assistance, tel est le but du Secours Ouvrier International (SOI).

Le SOI est une organisation prolétarienne apolitique et sans parti, à laquelle appartiennent des travailleurs de toutes tendances politiques et syndicales, et qui apporte son soutien aux travailleurs nécessiteux, indépendamment de toute opinion et de toute organisation professionnelle.

On l’a vu en 1921, lors de la famine des paysans russes, en 1923, après la catastrophe qui frappa les ouvriers et les paysans japonais, en 1923 et 1924, pour les travailleurs allemands.

Les ouvriers de tous les pays et de toutes les tendances sont intéressés à son progrès et à son essor.

Le Congrès de l’IC stigmatise devant la classe ouvrière du monde entier la tentative du Parti social-démocrate unifié d’Allemagne pour discréditer et ruiner le SOI, organisation de la véritable solidarité internationale du prolétariat, qui assiste fraternellement dans leur misère et dans, leurs grèves des millions d’ouvriers social- démocrates.

Le Congrès constate avec satisfaction que, malgré cette tentative criminelle, l’initiative prise dans l’été de 1921 de constituer une vaste organisation groupant toutes les sociétés de secours ouvrier en une véritable Internationale a été couronnée de succès et embrasse un nombre toujours plus grand d’ouvriers, de groupes organisés et d’associations.

Le Congrès adresse à toutes les organisations ouvrières qui ne sont pas encore affiliées au SOI un pressant appel pour qu’elles lui envoient leur adhésion unanime et il invite tous les Partis et organisations communistes à lui accorder tout leur soutien.

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Résolution sur le SRI au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

Le 4e Congrès avait pris connaissance de la communication d’un groupe d’initiative de camarades russes sur la fondation du Secours Rouge International et il avait jugé cette entreprise nécessaire et digne d’être développée.

Depuis, la contre-révolution internationale s’est accentuée, accompagnée de violences inouïes contre les ouvriers et les paysans.

Les organisations prolétariennes, les Syndicats, la presse ouvrière, les clubs, les coopératives, etc., sont en butte aux persécutions continuelles du capital et de ses mercenaires, les bandes fascistes.

Les champions les plus actifs de la cause prolétarienne sont assassinés sans jugement ni instruction. Ils sont arrêtés par milliers sur, le moindre soupçon de sympathie pour le mouvement révolutionnaire ou le communisme. Le plus souvent, les détenus sont soumis à tous les mauvais traitements. La torture pendant l’instruction est devenue un phénomène journalier dans la plupart des États bourgeois démocratiques.

Le régime des prisons est une oppression incessante, physique et morale, de l’individualité des détenus. La justice bourgeoise est devenue partout une parodie où ses propres principes les plus sacrés sont foulés aux pieds.

Ce déchaînement de la contre-révolution contribue à dissiper les illusions démocratiques de la classe ouvrière et des paysans travailleurs, et à affermir la solidarité internationale des travailleurs. Ce progrès de la solidarité prolétarienne internationale trouve sa meilleure expression dans le rapide développement et le bon fonctionnement du SRI.

Le SRI est une organisation neutre qui se propose le soutien matériel, moral et juridique des militants révolutionnaires emprisonnés, de leurs familles et de leurs enfants, ainsi que des familles des assassinés.

Le SRI groupe un grand nombre d’ouvriers, de paysans et d’employés sans distinction de parti, tous ceux qui ont à souffrir de l’exploitation du capital, de l’oppression nationale, et qui luttent pour la victoire du Travail.

Le SRI devient, à mesure qu’il se développe, un des instruments les plus importants du front unique, en organisant, par une application concrète de la solidarité internationale, des forces toujours nouvelles, susceptibles de prendre part directement à la lutte révolutionnaire du prolétariat.

Il faut en outre faire ressortir son énorme importance politique comme organisation travaillant à l’arrière de l’armée prolétarienne, participant à toutes les luttes de la classe ouvrière, dans la retraite comme dans l’offensive. Le Secours Rouge International entoure les militants révolutionnaires d’une atmosphère de camaraderie et maintient ainsi leur courage et leur volonté de continuer la lutte.

Le 5e Congrès de l’IC croit nécessaire le développement et la consolidation du SRI et communique à tous les Partis et organisations appartenant à l’IC la résolution suivante :

§1. Les PC doivent soutenir dans tous les domaines le SRI, encourager la fondation d’organisations, de succursales et de Sections du SRI, obliger leurs membres à y participer activement et à leur verser régulièrement des cotisations.

§2. Dans son agitation et sa propagande pour soutenir les militants révolutionnaires, la presse du Parti doit accorder une attention suffisante au Secours Rouge International.

§3. Le 5e Congrès confirme la décision du CEIC faisant du 18 mars (anniversaire de la Commune de Paris) la Journée du Secours Rouge International et invite tous les PC et organisations adhérant à l’IC à tout faire pour que cette journée, ainsi que toutes les autres journées révolutionnaires, soit couronnée du succès. Dans toutes les campagnes du Parti, il faut mentionner le SRI.

Examinant le travail accompli par le SRI, le Congrès constate avec une satisfaction particulière qu’il a donné des résultats particulièrement favorables dans l’Union Soviétiste.

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Résolution sur l’Éducation Corporelle de la Classe Ouvrière au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

§1. Dans presque tous les pays, le sport et la culture physique attirent l’attention des masses. La bourgeoisie profite de ce phénomène dans un but de classe. Elle soutient par tous les moyens les associations sportives bourgeoises et étatistes.

Beaucoup d’éléments ouvriers font encore partie des organisations sportives bourgeoises, qui ont un caractère de classe bien net. Ces associations ont les tâches suivantes : préparer la jeunesse pour l’armée bourgeoise, exciter le nationalisme et le chauvinisme par une éducation spéciale, former des cadres de combat contre le prolétariat.

Le mouvement fasciste a su les employer en tant qu’organisations militaires dissimulées.

§2. En opposition aux organisations bourgeoises et malgré l’hostilité de l’État, il s’est créé, dans beaucoup de pays, des sociétés sportives ouvrières. Elles groupent beaucoup d’ouvriers et de jeunes prolétaires.

Ces organisations sont encore, en grande partie, aux mains des réformistes qui en abusent pour leurs buts propres sous le manteau de la neutralité du sport. Leurs éléments conscients se groupent autour de l’Internationale Rouge du Sport, fidèle aux principes de la lutte de classe révolutionnaire.

§3. L’éducation physique du prolétariat est une des nécessités de la lutte révolutionnaire ; aussi, les PC, d’accord avec les JC et les Syndicats rouges, doivent-ils envisager sérieusement ces questions et les résoudre dans le sens révolutionnaire.

Le 5 e Congrès de l’IC souligne la nécessité d’agir dans ce domaine et fixe les tâches suivantes aux PC :

a) Dans les pays où il n’existe pas encore d’organisations ouvrières de sport et de culture physique, les PC en encourageront la création (formation dans les fédérations bourgeoises d’oppositions ouvrières ayant pour but la fondation d’organisations autonomes), ainsi que la démission des éléments ouvriers des organisations bourgeoises et leur adhésion aux sociétés ouvrières indépendantes ;

b) Dans les pays où il existe déjà de pareilles associations, les PC doivent y former des fractions communistes, afin de les libérer de l’influence réformiste et de les conquérir à la lutte de classe ;

c) Des fractions communistes seront également formées dans les associations de sport et de culture physique déjà existantes pour y consolider l’influence des éléments révolutionnaires ; ces fractions seront subordonnées au PC ;

d) Grâce à l’activité des fractions communistes, ces associations seront entraînées vers la lutte de classe. On les utilisera pour combattre le fascisme et le militarisme bourgeois ;

e) Les associations sportives ouvrières sont très importantes pour la lutte d’ensemble du prolétariat. Elles sont un excellent moyen pour éduquer, pour former la résistance et la discipline ; elles peuvent appuyer efficacement les formations de combat révolutionnaire ; aussi, les PC les utiliseront-ils à cet effet ;

f) Les PC veilleront à ce que les associations rouges de sport et de culture physique englobent également les ouvriers agricoles et les petits paysans.

§4. La lutte des éléments révolutionnaires contre la tactique réformiste de l’Internationale sportive ouvrière de Lucerne sera continuée ; les PC appuieront l’action de l’Internationale Sportive Rouge. Les tendances scissionnistes qui veulent la formation d’organisations strictement communistes sont à combattre.

Il faudra lutter énergiquement contre la conception qui considère les associations de sport et de culture physique comme susceptibles de remplacer les organisations politiques.

La presse communiste consacrera ses rubriques sportives surtout aux associations sportives ouvrières. Les communistes combattront pour la création et le maintien du sport et de la culture physique ouvrière unitaire tant au point de vue national qu’international.

Le Congrès charge l’IC de suivre attentivement et d’encourager le développement du mouvement sportif international rouge.

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