Auteur/autrice : IoULeeM0n

  • Décision de la commission Souvarine au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

    Après avoir entendu plusieurs camarades de la délégation française et le camarade Boris Souvarine ;

    Après avoir examiné attentivement tous les matériaux concernant les actes d’indiscipline reprochés au camarade Souvarine ;

    La Commission constate à l’unanimité :

    §1. Que des actes d’indiscipline de la nature la plus grave ont été commis par Souvarine :

    a) Déclaration dans le Bulletin Communiste ;

    b) Lettre aux abonnés du Bulletin Communiste, contenant des attaques contre le Comité Directeur du Parti ;

    c) Publication en dehors et à l’insu des instances régulières du Parti de la brochure de Trotski, le Cours Nouveau, avec une préface dirigée contre le Parti et l’IC ;

    §2. Que ces actes démontrent l’existence, chez Souvarine, d’un état d’esprit petit-bourgeois mettant la susceptibilité personnelle au- dessus des intérêts du Parti ;

    §3. Que cette conduite venant d’un camarade particulièrement responsable a porté un grand désarroi au sein du PC français et a mis en danger l’existence même de la discipline du Parti ; Que les explications fournies par le camarade Souvarine n’ont en rien diminué la réalité et la gravité de ses actes d’indiscipline répétés au cours de plusieurs mois et qu’elles portaient l’empreinte du même état d’esprit petit-bourgeois qui a caractérisé toute son attitude au cours des incidents qui ont violemment agité le Parti.

    En conséquence, la Commission propose au CEIC :

    1) De donner satisfaction à la demande d’exclusion de Souvarine déposée par la délégation du PC français au 5e Congrès de l’IC ;

    2) De laisser à la Section française de l’IC le droit de proposer au 6e Congrès de l’IC la réadmission de Souvarine dans le Parti, s’il montre entre temps une conduite loyale vis-à-vis du Parti et de l’IC.

    La Commission a pu constater, au cours de ses travaux, que la discipline communiste dans le PC français est encore loin d’être observée complètement et absolument.

    Elle estime nécessaire une énergique intervention du CEIC élargi, sous la forme d’une lettre ouverte aux membres du Parti pour leur remettre en mémoire le sens véritable de la discipline et les inviter à la faire strictement respecter en s’opposant énergiquement à tout écart et toute politique personnelle, d’où qu’elle vienne.

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  • Résolution au cinquième congrès de l’Internationale Communiste sur les travaux de l’Institut Marx-Engels

    Le 5e Congrès de l’IC approuve la décision du 13e Congrès National du PC russe sur la nécessité d’éditer le plus tôt possible les œuvres complètes et la correspondance de Marx et d’Engels avec commentaire historique et critique.

    Seule cette édition sera un monument digne des fondateurs du communisme scientifique et fournira la base indispensable d’une étude approfondie de l’histoire, de la théorie et de la pratique du marxisme révolutionnaire.

    Le Congrès regarde aussi comme nécessaire qu’outre cette édition internationale des œuvres complètes, on prenne en considération une édition des œuvres choisies de Marx et d’Engels sous la direction de l’IC à l’usage du prolétariat des divers pays.

    Cette édition choisie doit comprendre, outre les écrits les plus importants de Marx et d’Engels ayant une signification internationale, tous les ouvrages traitant des questions particulièrement intéressantes pour le prolétariat du pays en question.

    Le Congrès invite tous les Partis appartenant à l’IC et tous leurs membres en particulier, à apporter le concours le plus large à l’Institut Marx-Engels du Comité Exécutif de l’Union Soviétiste pour le rassemblement de tous les matériaux se rapportant à la vie et à l’activité de Marx et d’Engels.

    Ce concours actif est absolument nécessaire pour arriver à exécuter une tâche aussi gigantesque que l’édition des Œuvres complètes et de la Correspondance de Marx et d’Engels et que la préparation de tous les matériaux nécessaires à une biographie scientifique en liaison avec l’histoire du socialisme et du mouvement ouvrier au 19e siècle.

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  • Résolution sur la Question Islandaise au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

    Le développement capitaliste a commencé en Islande au 20e siècle.

    Le commerce et les pêcheries, où est occupée la moitié de la population, sont, dès maintenant, exploités par le grand capital.

    L’incertitude de la pêche et la baisse des prix ont rendu extrêmement difficile la situation des pêcheurs. Une petite partie de la population est formée d’artisans. Le reste trouve sa nourriture dans l’agriculture. Environ 60c/o des cultivateurs sont indépendants.

    La coopération agricole est assez forte. Un Parti paysan, étroitement allié à la coopération et jouissant aussi d’une grosse influence, se trouve entre les mains des paysans riches et moyens.

    Le mouvement ouvrier a son appui principalement dans la partie du prolétariat occupée autour des pêcheries. Il y a seulement un Parti ouvrier, formé par l’adhésion collective des Syndicats. Les plus importants des Syndicats affiliés sont ceux des travailleurs de la mer, des ouvriers de la pêche et des ports, des ouvrières.

    Il y a en outre deux organisations politiques membres de ce Parti ouvrier, Parti social-démocrate et un PC, ou, comme il est dénommé dans le rapport du 5 e Congrès, «semi-communiste».

    Le Parti ouvrier a environ 4.000 membres. Son CC est composé de cinq social-démocrates et de quatre représentants de l’opposition sympathisant avec le communisme. Il publie un petit quotidien à Reykjavik et deux hebdomadaires, en province. Aux dernières élections, il a reçu le quart des voix, mais sur 42 sièges au Parlement, il n’en occupe qu’un.

    Pour conserver l’unité du Parti, il a été conclu un compromis par lequel la majorité et l’opposition s’engagent à ne pas s’attaquer publiquement. Le rédacteur du quotidien, appartenant à l’opposition, a dû quitter sa place, mais est employé à la propagande.

    Il existe un mouvement communiste des jeunesses, adhérant à l’ICJ. Les Jeunesses travaillent avec l’opposition et la soutiennent dans ses efforts pour conquérir le Parti.

    Pour créer un mouvement ouvrier véritablement révolutionnaire, il faut avant tout que l’opposition engage une campagne énergique contre les leaders réformistes, semi-bourgeois et social-démocrates, non point pour diviser les Syndicats, mais pour assurer une direction une et révolutionnaire à l’ensemble du mouvement ouvrier d’Islande et pour constituer un PC.

    L’organisation déjà existante de l’opposition doit s’établir sur une base strictement communiste et réclamer à l’intérieur du Parti ouvrier une entière liberté d’agitation, de propagande et de critique.

    Il doit être constitué des Cellules dans les principales entreprises.

    Dans les Syndicats et les coopératives, il doit être formé des fractions communistes sous le contrôle et la direction de l’opposition (l’opposition combattra toutes les tendances visant à la scission syndicale).

    L’opposition doit immédiatement inaugurer une étroite collaboration avec la Fédération Communiste de Scandinavie. Elle doit préconiser, au lieu du contact de la direction actuelle du Parti ouvrier avec les social-traîtres de l’étranger et leurs partis, le contact avec la Fédération Communiste de Scandinavie.

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  • Résolution sur la Question Norvégienne au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

    L’orientation anticommuniste de ses leaders actuels a empêché le Parti Ouvrier norvégien d’adhérer à l’IC.

    Le Congrès se rend compte qu’il y a dans ce Parti des éléments prolétariens sincèrement révolutionnaires qui veulent et doivent appartenir à l’IC.

    Il charge le CEIC de faire tout pour gagner ces éléments.

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  • Résolution sur la Question Suédoise au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

    §1. Les dissensions dans le PC suédois découlent principalement de ce que l’aile droite du CC a exécuté incomplètement ou contrecarré diverses décisions de l’IC, tandis que l’aile gauche, ainsi que les JC, y adhérait sans réserves et en toute conviction. Le dissentiment s’est exprimé entre autres à propos du centralisme dans l’Internationale.

    Après la résolution unanime du Congrès, qui transforme plus que jamais l’IC en un Parti mondial unifié, le Parti suédois doit non seulement adhérer sans réserves à ces résolutions, mais collaborer de toutes ses forces à leur exécution.

    §2. En plusieurs cas, les manifestations publiques du camarade Hoeglund et de l’organe central du PC suédois ont été de nature à entraver la campagne des communistes norvégiens contre les social-traîtres masqués comme Lian et Cie, ou celle des communistes danois dans la question militaire contre les social-traîtres déclarés Stauning et Cie.

    Le Congrès constate que le Parti suédois doit en toute occasion soutenir les Partis frères de Scandinavie contre leurs adversaires.

    §3. Dans ces derniers mois, le CC du Parti suédois a dépensé trop souvent son énergie dans des discussions d’intérêt secondaire (comme l’attribution de certains postes de rédacteurs et autres semblables), résultant seulement du désaccord politique fondamental.

    Il est inadmissible que le CC, contre l’opinion des principales fédérations, comme celle de la capitale, fasse appel uniquement à son droit formel.

    Tous les désaccords réellement importants entre la droite et la gauche devaient être prochainement réglés par le Congrès du Parti.

    Comme cependant, plusieurs fédérations, comptant des partisans des deux tendances, estiment que ce Congrès, fixé par la majorité du CC au 20 juillet sans l’assentiment du CEIC et destiné à s’occuper presque exclusivement de conflits intérieurs, pourrait entraver la prochaine campagne électorale des communistes, la convocation doit en être ajournée après les élections.

    La désignation des délégués doit être faite d’après des circonscriptions objectivement déterminées et sans aucune limitation des droits de telle ou telle fédération. Il faut également que tous les membres aient eu le temps de prendre position sur les décisions du 5e Congrès.

    §4. Le Congrès National aura à confirmer l’unité du Parti et à unir les deux ailes dans une collaboration loyale. Tout procédé consistant, sous prétexte d’obtenir un CC homogène, à exclure de la direction les membres d’une tendance, est absolument condamné par l’IC.

    Jusqu’au Congrès, le CC doit faire porter tous ses efforts sur la lutte contre la social-démocratie et la bourgeoisie.

    Toutes mesures disciplinaires ou démissions sont inadmissibles.

    Pour éviter toute aggravation de la situation intérieure et toute rupture du front unique des communistes dans la campagne électorale, il est souhaitable que le CC ne modifie pas les candidatures posées par les fédérations. Si, pour des raisons importantes, il estime un changement nécessaire, il ne doit le faire qu’avec l’assentiment du CEIC. Il va de soi que la fraction communiste au Riksdag est subordonnée en tout au CC.

    §5. Le précepte de la bolchévisation, adopté par le 5 e Congrès, oblige le Parti suédois à redoubler d’activité dans tous les domaines, et en particulier :

    a) À intensifier sa campagne contre la social-démocratie, non seulement dans la presse, au Parlement et dans les réunions publiques, mais aussi par de grandes manifestations et par des actions de masse prolongées, par des initiatives plus fréquentes que jamais dans les conflits actuellement en cours. Le front unique ne peut être appliqué convenablement qu’après cette mobilisation des masses.

    b) À conseiller aux communistes de prendre une part énergique et collective à tous les conflits ouvriers et à militer systématiquement dans les Syndicats pour grouper en un bloc solide les éléments d’opposition aux bonzes réformistes. c) À perfectionner son organisation, surtout par la constitution de Cellules d’entreprise, conformément aux indications du CEIC approuvées par le Congrès.

    d) À instituer une réelle camaraderie et une étroite collaboration avec les Jeunesses et à les soutenir dans leur action.

    e) À développer une propagande conséquente contre le pacifisme parmi ses membres et dans les masses, à chasser toutes les survivances d’idéologie petite-bourgeoise et toutes les déviations anticommunistes.

    f) À faire l’éducation systématique de ses membres sur les principes du léninisme.

    Pour l’exécution de ce programme, le C. E. détache un représentant qui travaillera d’accord avec le Parti suédois à la mise en pratique de la présente résolution et à la préparation du Congrès.

    En outre, le CC élaborera sans retard un programme d’action. Il sera régulièrement rendu compte au CEIC de toutes les mesures prises pour l’exécution de ce programme.

    À titre de commentaire de la présente résolution, il sera adressé une lettre ouverte du CEIC aux membres du Parti suédois.

    L’IC invite son Parti frère de Suède à grouper ses forces pour entreprendre, sur la base solide des résolutions du 5e Congrès, une campagne victorieuse contre les ennemis du prolétariat et à devenir bientôt lui-même un puissant PC de masse.

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  • Résolution sur la Question Polonaise au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

    Après avoir pris connaissance des matériaux et entendu les débats sur la situation dans le PC polonais, le Congrès constate :

    §1. Le CC du PC polonais, dirigé politiquement par le groupe Warsky, Kostchewa et Waletsky, malgré son révolutionnarisme verbal, s’est montré incapable d’appliquer la ligne de l’IC Sa politique, qui a abaissé la capacité combative du Parti, n’a été que l’expression des traditions et des routines opportunistes de ce groupe dirigeant, qui avait imposé sa ligne au Parti.

    §2. Profitant de leur situation exceptionnelle par rapport au Parti illégal et du fait qu’ils en étaient les seuls informateurs en matière de politique internationale, ces camarades ont induit le Parti en erreur au sujet de la ligne de tactique et d’organisation de l’IC, afin de le transformer en instrument des éléments de droite, en particulier de ceux du PC russe et du PC allemand. Ils lui ont notamment caché la situation effective dans le PC russe et leur partialité pour l’opposition, malgré l’immense portée qu’avaient ces questions pour le mouvement ouvrier.

    Tenant compte de la situation catastrophique qui s’est créée au sein du PC polonais et du rôle inadmissible joué par les dirigeants nommés plus haut, le Congrès estime nécessaire :

    a) De charger le CEIC d’adresser au PC polonais une lettre ouverte indiquant les fautes commises par le Parti et les voies à suivre pour assurer l’unité dans ses rangs ;

    b) De convoquer une Conférence extraordinaire du PC polonais pour redresser la ligne politique du Parti dans l’esprit des décisions de l’IC, résoudre les questions actuelles du Parti polonais et renouveler le CC ;

    c) À la place du Bureau politique et du Bureau d’organisation, de désigner au sein du CC un Bureau unique de cinq camarades qui sera chargé de convoquer la Conférence extraordinaire et de diriger le Parti jusqu’à cette convocation ;

    d) D’abolir le point des statuts du Parti qui donne aux membres du CC voix délibérative aux Conférences ;

    e) De charger le CEIC de désigner un représentant auprès du PC polonais ;

    f) De lever la décision du CC contre les quatre camarades qui ont signé les thèses discussionnelles.

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  • Résolution sur la Question Russe au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

    Par la Révolution victorieuse d’Octobre, le PC de Russie a été porté par la classe ouvrière au pouvoir, et s’est mis en devoir de constituer la société socialiste. Le fait que le PC russe avait une organisation ferme, des cadres formés dans la lutte contre l’opportunisme de la 2e Internationale et une tactique prolétarienne révolutionnaire élaborée sous la direction de Lénine, a joué le rôle décisif dans ces événements d’une signification mondiale.

    C’est pourquoi le PC russe a été le principal créateur de l’IC et reste un des facteurs principaux du mouvement communiste international. Ses succès et ses insuccès et, à plus forte raison, la formation dans son sein de fractions ou de groupements, ont une immense importance internationale.

    Le PC russe vise à créer une société socialiste dans un État (l’URSS) entouré de toutes parts d’États capitalistes, à une époque où les PC des autres pays entrent seulement dans la lutte pour le pouvoir.

    La nouvelle politique économique, qui est maintenant la base du travail économique du PC russe, détermine une croissance inévitable des éléments de socialisme, mais rend en même temps possible le développement des rapports bourgeois, et, par conséquent, des influences bourgeoises sur diverses portions du Parti.

    Afin de neutraliser ces influences bourgeoises et d’assurer la marche de L’URSS vers le communisme, il est absolument indispensable de conserver la cohésion et la fermeté du PC russe, de la tactique révolutionnaire définie sous la direction de Lénine.

    C’est pourquoi la situation intérieure du PC russe, son organisation, la cohésion de ses membres et la fermeté de sa ligne politique révolutionnaire, ont une importance toute particulière pour l’Internationale.

    La discussion intérieure du PC russe qui a eu lieu en automne 1923, et la formation d’une opposition à la majorité du Conseil Central, obligent le Congrès à étudier consciencieusement cette question, quoique le PC russe lui-même, à son 13e Congrès, ait condamné à l’unanimité l’opposition, comme un résultat de l’influence petite-bourgeoise, et soit sorti de la discussion en augmentant le nombre des ouvriers membres du Parti et la cohésion de ses organisations.

    Les représentants de l’opposition, malgré l’invitation qui leur a été faite d’exposer et de motiver leur point de vue devant le Congrès avec le consentement de la délégation russe, s’y sont refusés, pour un motif de pure forme.

    D’autre part, le Congrès n’a pas reçu la preuve que l’opposition ait reconnu ses erreurs et adopté le point de vue du 13e Congrès du PC russe. Une telle situation rend possible une reprise de la discussion au sein du PC russes et c’est pourquoi les décisions du 13e Congrès gardent leur actualité.

    Le Congrès constate que l’opposition russe a été soutenue par les groupes des autres Partis (polonais, allemand, français, etc.) qui exprimaient la déviation de droite (opportuniste), dans ces partis, de même que l’opposition dans le PC russe, et ont déjà été sévèrement réprouvés par le Congrès.

    Le Congrès, après avoir entendu un rapport spécial sur la situation de l’URSS et du PC russe et étudié en commission les documents s’y rapportant, décide :

    a) de confirmer la résolution de la 13e Conférence et du 13e Congrès du PC russe condamnant la plate-forme de l’opposition, comme entachée de déviations petites-bourgeoises et son activité comme menaçant l’unité du Parti, et partant, la dictature du prolétariat dans l’URSS ;

    b) d’annexer la résolution de la 13e Conférence et du 13e Congrès à la présente décision et de la publier comme résolution du Congrès de l’IC.

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  • Résolution sur le SOI au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

    La misère du prolétariat, quand elle ne conduit pas directement à des insurrections révolutionnaires, est exploitée par la classe capitaliste pour empirer la situation politique et économique des ouvriers.

    Le résultat est le même, que cette misère soit causée par des catastrophes naturelles (comme le tremblement de terre du Japon en 1923) ou par des crises économiques (comme en Autriche en 1921 ou en Allemagne en 1923).

    À l’époque de l’impérialisme, avec son industrie puissamment développée et ses armées de prolétaires, toute calamité atteint des millions d’ouvriers. Pour y remédier, les moyens d’un Syndicat ou même de la classe ouvrière d’un pays ne suffisent plus. Une aide efficace ne peut venir que de la mobilisation des forces économiques et financières des ouvriers du monde entier.

    Préparer cette mobilisation et l’exécuter, organiser les ouvriers de tous les pays, de tous les Partis et de tous les Syndicats dans une action générale d’assistance, tel est le but du Secours Ouvrier International (SOI).

    Le SOI est une organisation prolétarienne apolitique et sans parti, à laquelle appartiennent des travailleurs de toutes tendances politiques et syndicales, et qui apporte son soutien aux travailleurs nécessiteux, indépendamment de toute opinion et de toute organisation professionnelle.

    On l’a vu en 1921, lors de la famine des paysans russes, en 1923, après la catastrophe qui frappa les ouvriers et les paysans japonais, en 1923 et 1924, pour les travailleurs allemands.

    Les ouvriers de tous les pays et de toutes les tendances sont intéressés à son progrès et à son essor.

    Le Congrès de l’IC stigmatise devant la classe ouvrière du monde entier la tentative du Parti social-démocrate unifié d’Allemagne pour discréditer et ruiner le SOI, organisation de la véritable solidarité internationale du prolétariat, qui assiste fraternellement dans leur misère et dans, leurs grèves des millions d’ouvriers social- démocrates.

    Le Congrès constate avec satisfaction que, malgré cette tentative criminelle, l’initiative prise dans l’été de 1921 de constituer une vaste organisation groupant toutes les sociétés de secours ouvrier en une véritable Internationale a été couronnée de succès et embrasse un nombre toujours plus grand d’ouvriers, de groupes organisés et d’associations.

    Le Congrès adresse à toutes les organisations ouvrières qui ne sont pas encore affiliées au SOI un pressant appel pour qu’elles lui envoient leur adhésion unanime et il invite tous les Partis et organisations communistes à lui accorder tout leur soutien.

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  • Résolution sur le SRI au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

    Le 4e Congrès avait pris connaissance de la communication d’un groupe d’initiative de camarades russes sur la fondation du Secours Rouge International et il avait jugé cette entreprise nécessaire et digne d’être développée.

    Depuis, la contre-révolution internationale s’est accentuée, accompagnée de violences inouïes contre les ouvriers et les paysans.

    Les organisations prolétariennes, les Syndicats, la presse ouvrière, les clubs, les coopératives, etc., sont en butte aux persécutions continuelles du capital et de ses mercenaires, les bandes fascistes.

    Les champions les plus actifs de la cause prolétarienne sont assassinés sans jugement ni instruction. Ils sont arrêtés par milliers sur, le moindre soupçon de sympathie pour le mouvement révolutionnaire ou le communisme. Le plus souvent, les détenus sont soumis à tous les mauvais traitements. La torture pendant l’instruction est devenue un phénomène journalier dans la plupart des États bourgeois démocratiques.

    Le régime des prisons est une oppression incessante, physique et morale, de l’individualité des détenus. La justice bourgeoise est devenue partout une parodie où ses propres principes les plus sacrés sont foulés aux pieds.

    Ce déchaînement de la contre-révolution contribue à dissiper les illusions démocratiques de la classe ouvrière et des paysans travailleurs, et à affermir la solidarité internationale des travailleurs. Ce progrès de la solidarité prolétarienne internationale trouve sa meilleure expression dans le rapide développement et le bon fonctionnement du SRI.

    Le SRI est une organisation neutre qui se propose le soutien matériel, moral et juridique des militants révolutionnaires emprisonnés, de leurs familles et de leurs enfants, ainsi que des familles des assassinés.

    Le SRI groupe un grand nombre d’ouvriers, de paysans et d’employés sans distinction de parti, tous ceux qui ont à souffrir de l’exploitation du capital, de l’oppression nationale, et qui luttent pour la victoire du Travail.

    Le SRI devient, à mesure qu’il se développe, un des instruments les plus importants du front unique, en organisant, par une application concrète de la solidarité internationale, des forces toujours nouvelles, susceptibles de prendre part directement à la lutte révolutionnaire du prolétariat.

    Il faut en outre faire ressortir son énorme importance politique comme organisation travaillant à l’arrière de l’armée prolétarienne, participant à toutes les luttes de la classe ouvrière, dans la retraite comme dans l’offensive. Le Secours Rouge International entoure les militants révolutionnaires d’une atmosphère de camaraderie et maintient ainsi leur courage et leur volonté de continuer la lutte.

    Le 5e Congrès de l’IC croit nécessaire le développement et la consolidation du SRI et communique à tous les Partis et organisations appartenant à l’IC la résolution suivante :

    §1. Les PC doivent soutenir dans tous les domaines le SRI, encourager la fondation d’organisations, de succursales et de Sections du SRI, obliger leurs membres à y participer activement et à leur verser régulièrement des cotisations.

    §2. Dans son agitation et sa propagande pour soutenir les militants révolutionnaires, la presse du Parti doit accorder une attention suffisante au Secours Rouge International.

    §3. Le 5e Congrès confirme la décision du CEIC faisant du 18 mars (anniversaire de la Commune de Paris) la Journée du Secours Rouge International et invite tous les PC et organisations adhérant à l’IC à tout faire pour que cette journée, ainsi que toutes les autres journées révolutionnaires, soit couronnée du succès. Dans toutes les campagnes du Parti, il faut mentionner le SRI.

    Examinant le travail accompli par le SRI, le Congrès constate avec une satisfaction particulière qu’il a donné des résultats particulièrement favorables dans l’Union Soviétiste.

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  • Résolution sur l’Éducation Corporelle de la Classe Ouvrière au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

    §1. Dans presque tous les pays, le sport et la culture physique attirent l’attention des masses. La bourgeoisie profite de ce phénomène dans un but de classe. Elle soutient par tous les moyens les associations sportives bourgeoises et étatistes.

    Beaucoup d’éléments ouvriers font encore partie des organisations sportives bourgeoises, qui ont un caractère de classe bien net. Ces associations ont les tâches suivantes : préparer la jeunesse pour l’armée bourgeoise, exciter le nationalisme et le chauvinisme par une éducation spéciale, former des cadres de combat contre le prolétariat.

    Le mouvement fasciste a su les employer en tant qu’organisations militaires dissimulées.

    §2. En opposition aux organisations bourgeoises et malgré l’hostilité de l’État, il s’est créé, dans beaucoup de pays, des sociétés sportives ouvrières. Elles groupent beaucoup d’ouvriers et de jeunes prolétaires.

    Ces organisations sont encore, en grande partie, aux mains des réformistes qui en abusent pour leurs buts propres sous le manteau de la neutralité du sport. Leurs éléments conscients se groupent autour de l’Internationale Rouge du Sport, fidèle aux principes de la lutte de classe révolutionnaire.

    §3. L’éducation physique du prolétariat est une des nécessités de la lutte révolutionnaire ; aussi, les PC, d’accord avec les JC et les Syndicats rouges, doivent-ils envisager sérieusement ces questions et les résoudre dans le sens révolutionnaire.

    Le 5 e Congrès de l’IC souligne la nécessité d’agir dans ce domaine et fixe les tâches suivantes aux PC :

    a) Dans les pays où il n’existe pas encore d’organisations ouvrières de sport et de culture physique, les PC en encourageront la création (formation dans les fédérations bourgeoises d’oppositions ouvrières ayant pour but la fondation d’organisations autonomes), ainsi que la démission des éléments ouvriers des organisations bourgeoises et leur adhésion aux sociétés ouvrières indépendantes ;

    b) Dans les pays où il existe déjà de pareilles associations, les PC doivent y former des fractions communistes, afin de les libérer de l’influence réformiste et de les conquérir à la lutte de classe ;

    c) Des fractions communistes seront également formées dans les associations de sport et de culture physique déjà existantes pour y consolider l’influence des éléments révolutionnaires ; ces fractions seront subordonnées au PC ;

    d) Grâce à l’activité des fractions communistes, ces associations seront entraînées vers la lutte de classe. On les utilisera pour combattre le fascisme et le militarisme bourgeois ;

    e) Les associations sportives ouvrières sont très importantes pour la lutte d’ensemble du prolétariat. Elles sont un excellent moyen pour éduquer, pour former la résistance et la discipline ; elles peuvent appuyer efficacement les formations de combat révolutionnaire ; aussi, les PC les utiliseront-ils à cet effet ;

    f) Les PC veilleront à ce que les associations rouges de sport et de culture physique englobent également les ouvriers agricoles et les petits paysans.

    §4. La lutte des éléments révolutionnaires contre la tactique réformiste de l’Internationale sportive ouvrière de Lucerne sera continuée ; les PC appuieront l’action de l’Internationale Sportive Rouge. Les tendances scissionnistes qui veulent la formation d’organisations strictement communistes sont à combattre.

    Il faudra lutter énergiquement contre la conception qui considère les associations de sport et de culture physique comme susceptibles de remplacer les organisations politiques.

    La presse communiste consacrera ses rubriques sportives surtout aux associations sportives ouvrières. Les communistes combattront pour la création et le maintien du sport et de la culture physique ouvrière unitaire tant au point de vue national qu’international.

    Le Congrès charge l’IC de suivre attentivement et d’encourager le développement du mouvement sportif international rouge.

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  • Résolution sur l’ICJ au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

    1. — L’ICJ depuis le 4 e Congrès Mondial

    §1. Conformément aux décisions du 4e Congrès de l’IC, le 3e Congrès de l’ICJ a concrétisé le mot d’ordre général «Aux masses» posé au 2e Congrès de l’ICJ. Il a défini les formes d’organisation, le contenu des méthodes et de l’activité d’une organisation de masses de la jeunesse ouvrière ; il a indiqué comme tâche principale le transfert de la base d’organisation dans les ateliers par la création de Cellules d’usines ; il a souligné la nécessité de donner un caractère plus politique aux JC en les faisant participer aux combats et aux problèmes de la classe ouvrière ; il a assigné comme objectif pratique immédiat aux JC la lutte contre le militarisme bourgeois, contre le danger de guerre et l’offensive du capital.

    §2. L’histoire des JC pendant la dernière période a montré la justesse et la nécessité de ces résolutions. Elles ont été entièrement vérifiées et ont permis aux JC de se transformer en une organisation de masses de la jeunesse ouvrière. L’ICJ a fait des pas de géant dans ce sens.

    Cela s’est manifesté par les progrès incessants, en qualité et en quantité, des JC les plus importantes. Ces progrès sont d’autant plus intéressants qu’on a pu constater dans le même temps un déclin des jeunesses «socialistes».

    Si les JC continuent à appliquer énergiquement les résolutions de leurs 2 e et 3 e Congrès Mondiaux conformément à la situation objective révolutionnaire, on verra que leur essor n’est pas fortuit ni passager, mais durable et fera d’elles un vaste mouvement des jeunes travailleurs en amenant la complète liquidation des Jeunesses suivant encore les drapeaux «sociaux» ou «socialistes».

    §3. Les résultats les plus importants ont été atteints dans les domaines suivants :

    a) L’activité politique des JC, leur participation aux combats de la classe ouvrière et des PC, ont cru considérablement. Leur ligne politique a toujours été bonne et juste. Elles se sont montrées, dans la plupart des cas, les meilleurs champions d’avant-garde de l’IC, surtout contre les tendances opportunistes surgies dans divers pays.

    b) Pour la réorganisation sur la base des Cellules d’entreprise, les JC n’ont pas seulement fait l’éducation idéo logique de leurs membres ; les plus importantes ont encore créé les conditions préliminaires nécessaires à leur réforme complète. Les JC et l’ICJ ont été les pionniers de cette réforme et par-là ont beaucoup aidé l’œuvre des PC et de l’IC et recueilli une expérience précieuse.

    c) L’IC félicite chaudement l’ICJ de son initiative et de son action héroïque dans la lutte contre la guerre et l’impérialisme et dans le travail au sein de l’armée bourgeoise.

    La propagande parmi les troupes d’occupation françaises en Allemagne, surtout dans la Ruhr, a été le premier travail international pratique et concret exécuté dans ce domaine. De même l’œuvre des JC françaises dans l’armée française marque un énorme progrès. L’IC des Jeunesses a fourni la preuve qu’un travail de ce genre, même dans les conditions les plus difficiles, est possible et efficace.

    d) L’ICJ a également obtenu de grands résultats quant à son développement en une organisation mondiale, fortement centralisée et soudée par une direction internationale.

    Outre la croissance des effectifs des plus importantes Jeunesses, l’IC constate l’approfondissement incessant de son influence sur la jeunesse ouvrière et la conjonction intime de plus en plus parfaite des Jeunesses des divers pays en une solide organisation mondiale.

    Les JC n’ont malheureusement trouvé qu’un appui insuffisant auprès des PC.

    Tandis que différents Partis (par exemple les Partis français et allemand) leur ont apporté un vigoureux concours, elles ont eu à surmonter une forte résistance de certains autres, ou plutôt de leurs organes dirigeants, avant de pouvoir remplir leur mission (par exemple en Pologne, où le Parti n’a rien fait pour encourager leur campagne antimilitariste ; en Suède, où les JC et l’ICJ ont été vivement combattues par la majorité du CC, parce qu’elles défendaient la ligne de l’IC ; en Tchécoslovaquie, où le Parti a longtemps entravé la création des Cellules d’usine ; dans les Balkans et ailleurs).

    Les décisions du 3e Congrès de l’IC sur l’indépendance des Jeunesses ne sont pas encore tout à fait appliquées.

    §4. Dans certains domaines, les Jeunesses n’ont pu développer leur activité qu’incomplètement. Ainsi la lutte contre l’offensive du capital, contre la paupérisation de la jeunesse ouvrière, le travail dans les Syndicats, sauf dans quelques pays, ont été trop faibles.

    Le travail d’éducation ne correspond pas encore aux tâches posées par le rajeunissement, par l’afflux de nombreux nouveaux membres et par les grandes luttes à soutenir. Le manque de l’appui des Partis y a contribué.

    Le travail pour conquérir la jeunesse des campagnes, qui doit emprunter des méthodes particulières, est encore insuffisant. La lutte contre les jeunesses fascistes, nouvellement créées, ainsi que contre les Jeunesses chrétiennes, ne put être menée comme il convient dans la période écoulée.

    2. — Tâches prochaines de l’ICJ

    §5. Le développement de l’ICJ, dans la dernière période, permet au 5e Congrès de constater que les décisions des 2e et 3e Congrès de l’ICJ et celles du 3e Congrès de l’IC sur les Jeunesses étaient absolument justes et ont été vérifiées par la pratique.

    L’ICJ et ses Sections doivent continuer leur travail dans le sens de ces décisions et entreprendre immédiatement leur transformation en organisations vraiment léninistes, points d’appui du bolchévisme. La bolchévisation des Jeunesses doit être la tâche centrale de l’ICJ, le point de départ de tous ses travaux.

    La bolchévisation de l’ICJ doit trouver surtout, et plus énergiquement que jusqu’ici, son expression dans la transformation des JC en organisations de masses de la jeunesse ouvrière. L’idée que l’organisation des jeunes communistes est l’unique organisation de classe qui dirige la jeunesse travailleuse, qui en défend les intérêts, doit prendre racine dans la jeunesse ouvrière.

    Les Jeunesses ont aussi la tâche importante d’éduquer leurs membres pour en faire de véritables jeunes léninistes. Elles doivent faire comprendre à chacun les principes et la tactique de Lénine et le mettre en état de les pratiquer. L’éducation léniniste doit s’exprimer par la participation active des Jeunesses aux luttes du PC et de la classe ouvrière, par l’union du travail pratique dans les masses et de la théorie.

    L’ICJ doit continuellement affermir dans ses Sections les principes de la centralisation, de la discipline internationale, de l’unité et de l’enracinement dans les masses, ainsi que l’idée que la classe ouvrière est le guide de tous les opprimés ; elle doit faire entrer les paysans pauvres et les Jeunesses opprimées des pays coloniaux dans le front de la classe ouvrière internationale.

    §6. Les JC doivent s’occuper principalement des questions que voici : intime participation à la vie du PC et aux luttes de la classe ouvrière (activité politique), réorganisation sur la base des Cellules d’usine, travail actif dans l’armée bourgeoise et lutte contre la menace de guerre, préparation pratique (surtout militaire) à la guerre civile, travail économique et syndical, travail parmi la jeunesse agricole, travail d’éducation.

    a) Activité politique. — Elle doit être renforcée là où elle n’a pas atteint un degré suffisant.

    Elle consiste à participer activement, en étroite liaison avec les PC et, sous leur direction, à toutes les luttes de la classe ouvrière, à mobiliser à cet effet la jeunesse ouvrière et à collaborer avec la même activité à la solution et à l’éclaircissement de toutes les questions des PC et de l’Internationale et, en général, à la vie du Parti. Ce n’est pas une tâche particulière à côté de toutes les autres : la politique pénètre toute l’activité, l’anime et l’oriente dans un sens léniniste.

    Elle constitue la base et la méthode de toutes les tâches de la Jeunesse Communiste. Les PC doivent tout faire pour développer les JC, renfort de la classe ouvrière et pépinière de nouveaux combattants politiquement qualifiés.

    b) Quant à la création des Cellules d’usine, les JC doivent continuer énergiquement le travail commencé. Elles doivent aborder maintenant immédiatement la réforme. Pour le prochain congrès mondial, réorganisation complète sur la base des Cellules d’usine !, voilà le mot d’ordre que tout jeune communiste doit tâcher de réaliser.

    c) Le travail dans l’armée et contre les nouvelles guerres doit être continué immédiatement et énergiquement.

    C’est une des tâches les plus urgentes découlant de la situation internationale et des perspectives de révolution. La transition de la simple propagande au travail concret, comme nous l’avons vu commencer dans les régions occupées de l’Allemagne et en France, doit s’étendre à l’échelle internationale.

    Il faut accorder une attention et une force spéciales à la réalisation du mot d’ordre de Lénine sur la création de Cellules dans les armées bourgeoises. Les JC doivent donner toutes leurs forces pour mobiliser la jeunesse ouvrière contre les nouvelles guerres impérialistes.

    Elles doivent opposer, au mot d’ordre hypocrite et trompeur des social-démocrates sur la grève générale contre la guerre, une propagande appuyée sur la façon dont éclatent les guerres et sur la nécessité de transformer la guerre impérialiste, une fois qu’elle a éclaté, en guerre civile au sein des Etats impérialistes, et de mener en conséquence un travail révolutionnaire dans les armées bourgeoises.

    d) La période de la lutte directe pour le pouvoir, qui est imminente dans plusieurs pays, oblige l’ICJ à examiner sérieusement les expériences faites en septembre en Bulgarie et en octobre en Allemagne ; elle doit, sous la direction du PC, faire dans les Sections intéressées un travail préparatoire d’après ces expériences.

    L’éducation militaire systématique des membres des JC sous la direction du PC est particulièrement nécessaire.

    e) La lutté économique syndicale doit être renforcée, ou bien sérieusement commencée. Les JC doivent passer à l’action dans la défense des intérêts matériels et culturels de la jeunesse ouvrière.

    Elles ont donc à augmenter considérablement leurs efforts dans les Syndicats réformistes pour les révolutionner. Elles continueront à former et à consolider leurs fractions au sein de tous les Syndicats et à lutter en principe contre toute séparation des adultes et des jeunes, surtout sous la forme de Sections des jeunesses dans les Syndicats.

    Elles peuvent le faire en prouvant par la pratique devant les syndicats et devant les ouvriers adultes que les JC sont là seule organisation de masse de la jeunesse ouvrière, que ce sont elles qui défendent les intérêts de la jeunesse laborieuse dans le cadre de la lutte de tout le prolétariat.

    C’est ce qu’elles feront aussi à l’égard des Syndicats Rouges, avec lesquels les JC collaborent le plus étroitement possible, car seuls ils sont prêts à défendre effectivement les intérêts de la jeunesse ouvrière.

    Les communistes au sein des Syndicats doivent travailler à ce que les JC soient reconnus dans les Syndicats et par les ouvriers adultes comme organisations représentant et défendant les intérêts économiques et autres de la jeunesse ouvrière.

    Les fractions communistes doivent veiller à ce qu’aux élections des différents Comités syndicaux des membres des JC soient présentés comme candidats et élus.

    f) Il est très important de gagner la jeunesse travailleuse des campagnes, qui dans la plupart des pays influera la victoire de la révolution prolétarienne. Ce travail est encore à commencer dans la plupart des pays.

    g) Plus les JC rallient au tour d’elle la jeunesse travailleuse, et plus elles doivent s’efforcer de poursuivre parmi les jeunes un travail d’éducation léniniste, systématique et communiste, étroitement lié aux luttes du PC et de la classe ouvrière. Autrement elles risquent de perdre le caractère communiste de leur lutte et leur activité.

    L’éducation à poursuivre dans la période prochaine doit être surtout politique. Elle doit rendre les jeunes communistes, capables de recueillir et de continuer l’héritage de Lénine en paroles et en actes.

    Il dépendra de l’appui accordé par l’IC et les PC que les JC soient capables d’accomplir cette tâche d’éducation léniniste. C’est une des tâches les plus urgentes de l’Internationale de rendre possible cet appui. Le travail antireligieux doit également trouver l’attestation nécessaire.

    §7. À côté des tâches sur lesquelles les JC peuvent concentrer leur travail, dans le temps prochain, elles ne doivent pas négliger leurs tâches en d’autres domaines.

    La lutte contre les adversaires, surtout contre les organisations fascistes, contre la jeunesse socialiste et contre les associations religieuses doit continuer à l’avenir le plus énergiquement, et les JC doivent se rendre compte le but de cette lutte ne pourra être que la liquidation, c’est-à-dire l’anéantissement de cette organisation.

    Il ne faut pas non plus oublier de préparer les JC contre les tentatives d’oppression de la part de la bourgeoisie et pour le temps d’illégalité.

    Le travail dans les colonies et les pays semi-coloniaux des États impérialistes, doit se poursuivre à l’avenir énergiquement avec comme but le soulèvement de la jeunesse travailleuse indigène et son entraînement dans l’ICJ.

    En même temps l’ICJ a la tâche de rallier aux directives de l’IC la jeunesse coloniale et semi-coloniale, des dominons et de l’Orient luttant pour sa libération nationale et de la conquérir pour la lutte émancipatrice de la classe ouvrière internationale.

    Une lutte régulière et intense contre les organisations sportives bourgeoises et pour la création d’associations sportives ouvrières est également nécessaire. Où il n’y a pas encore d’associations ouvrières de gymnastique et de sport, les JC doivent tâcher d’en fonder.

    Dans les associations sportives ouvrières existantes, elles ont à développer une vive propagande pour l’Internationale Rouge des Sports. §8. Il faut accorder une attention systématique et grande à la propagande parmi les jeunes ouvrières et paysannes, pour les gagner davantage que jusqu’ici à l’organisation des JC

    Il faut accorder une grande attention au travail parmi les enfants, dont les JC sous-estiment encore aujourd’hui souvent l’importance.

    Ce travail doit être accompli d’après les principes de l’éducation communiste, qui veut entraîner les enfants prolétariens dans la participation à la lutte de leur classe. Les groupes d’enfants communistes doivent être dirigés par les JC

    §9. Toutes ces tâches ne pourront être complètement accomplies par l’ICJ et par ses Sections que si les PC lui prêtent le concours nécessaire. L’appui de l’ICJ et de ses Sections sera dans l’avenir prochain une des tâches les plus urgentes de l’IC et des PC Les accomplir c’est gagner les grandes masses de la jeunesse travailleuse pour le communisme et faire entrer au PC de nouveaux cadres de léninistes fermes et conscients.

    En détail, ces tâches doivent consister à entraîner les JC et leurs membres à la participation, à l’activité politique du PC et aux luttes ouvrières et les aider à collaborer à la solution des problèmes du PC et de l’IC Partout où il y a des Cellules d’usines, des Sections, des Fédérations du Parti, et où il doit se créer ses organisations pour la JC, la JC doit soutenir, à son tour, activement la formation du Parti là où il n’y a pas encore d’organisations du Parti.

    Les Cellules du PC dans les usines et les fractions du PC dans les Syndicats doivent soutenir le plus énergiquement les JC dans leur lutte économique et dans l’accomplissement de leurs autres tâches. Il est surtout important et nécessaire de soutenir les JC et l’ICJ dans leur travail dans l’armée et contre les nouvelles guerres.

    L’accomplissement de ces travaux qui une des conditions les plus importantes de la victoire de la révolution prolétarienne ne pourra être garantie que par la participation dirigeante du PC La tâche la plus urgente de l’éducation léniniste des jeunes communistes dépend également de l’aide constante et énergique du PC.

    §10. Les JC doivent faire tout pour réaliser avec les PC une liaison de plus en plus étroite et ferme. Ils doivent soutenir le PC de toutes leurs forces, non seulement dans son activité quotidienne, mais aussi par une éducation systématique de leurs membres pour le PC et veiller à ce que leurs membres entrent au PC lorsqu’ils auront atteint l’âge nécessaire.

    Ainsi, les JC et l’ICJ rempliront leurs devoirs envers les PC et l’IC, et elles seront là même de répondre aux espérances de l’Internationale. Elles seront, dans l’avenir comme par le passé, les meilleurs défenseurs de la ligne et des décisions de l’IC.

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    de l’Internationale Communiste



  • Résolution au cinquième congrès de l’Internationale Communiste sur le travail du PC parmi les Femmes Laborieuses

    Introduction

    §1. La situation économique et politique mondiale ouvre au prolétariat international des perspectives de lutte de classe d’une ampleur, d’une durée et d’une acuité exceptionnelles. L’objectif de cette lutte est la conquête du pouvoir par le prolétariat et l’établissement de sa dictature. Dans cette lutte, le prolétariat doit concentrer toute son énergie, toute sa résistance, toute sa cohésion.

    Le gage de la victoire est dans le front unique par en bas, dans l’union des travailleurs de la ville et de la campagne.

    §2. Le front unique prolétarien et le développement de notre ligne de combat ne seront possibles que lorsque les masses des femmes laborieuses participeront activement à la lutte.

    Les contre-révolutionnaires ont compris la grande importance des femmes dans la lutte de classe. Les social-démocrates et les réformistes, de toutes nuances, les fascistes et tous les Partis bourgeois n’épargnent pas leurs efforts pour attirer à eux les femmes.

    Devant un tel fait, les PC doivent se donner comme objectif immédiat de détacher le plus grand nombre de femmes de l’influence contre-révolutionnaire et de les enrôler dans les rangs du communisme.

    §3. Dans les conditions actuelles, l’enrôlement de la femme orientale dans la lutte de classe internationale prend une signification particulière. Les peuples opprimés et exploités de l’Orient commencent à se soulever contre leurs oppresseurs, à lutter pour leur indépendance, à combattre toute espèce d’asservissement et d’exploitation.

    En même temps, les femmes de l’Orient s’éveillent de leur esclavage. Elles exigent l’égalité et la reconnaissance de leur dignité humaine. Leur participation à la lutte contre l’impérialisme apportera à la révolution mondiale le puissant appui d’énergies nouvelles.

    §4. C’est en conquérant le pouvoir et en le consolidant, en instaurant le régime soviétique que les travailleurs pourront remplir leur mission. Ils doivent réédifier toute la société selon les principes du communisme, aussi bien dans le domaine économique que dans le domaine idéologique.

    Mais dans aucun domaine de la vie sociale, rien ne pourra être fait sans la coopération des masses féminines. Dans les Républiques soviétistes, il est nécessaire d’intéresser les millions de femmes laborieuses à l’œuvre d’édification prolétarienne.

    §5. La situation mondiale impose à l’IC d’accorder une attention particulière au travail parmi les femmes laborieuses. Les PC ne doivent pas seulement arracher les femmes à l’idéologie bourgeoise, mais les faire participer activement aux combats du prolétariat révolutionnaire.

    L’expérience a montré que les femmes savent manifester un grand courage lorsqu’elles sont touchées par l’idée révolutionnaire. La lutte en Russie, en Bulgarie et en Allemagne en est une preuve.

    §6. Le 5e Congrès rappelle à toutes les Sections de l’Internationale les résolutions des précédents Congrès sur le travail politique parmi les femmes. Il confirme la pensée directrice de ces résolutions qui est d’éveiller, d’organiser et de préparer les masses féminines afin d’accélérer la révolution mondiale.

    Le Congrès soutient que le travail parmi les femmes n’est pas une tâche accessoire du PC, mais une de ses tâches les plus importantes. Il rappelle à tous les PC les paroles de Lénine :

    «La Révolution prolétarienne ne peut vaincre que si les millions de femmes laborieuses prennent part à la lutte».

    Nos tâches

    Notre travail en vue de gagner les femmes laborieuses de tous les pays se subdivise en :

    1) Travail parmi les femmes des pays capitalistes ;

    2) Des pays coloniaux et semi-coloniaux ;

    3) Des Républiques Soviétistes.

    Vu la nécessité de réorganiser les Partis sur la base des Cellules d’usine, le Congrès déclare que le centre de gravité de notre action parmi les femmes doit être fixé au lieu de travail.

    C’est ainsi qu’on arrivera à débarrasser les ouvrières de l’illusion qu’il est possible de remédier à leur situation misérable à l’aide de la démocratie, en restant dans le régime bourgeois.

    Tout en les éduquant politiquement, en éveillant leur conscience de classe, il faut préparer et organiser les ouvrières en vue de leur participation active à la lutte économique et politique du prolétariat.

    Les chômeuses doivent également être entraînées dans cette lutte.

    Le même travail d’éducation politique et d’enrôlement dans la lutte de classe doit être mené non seulement parmi les ouvrières de l’industrie, mais aussi parmi les domestiques et les ouvrières des campagnes. Il faut entreprendre immédiatement une action énergique parmi les paysannes laborieuses, en premier lieu dans les pays agraires.

    La base de notre action féminine dans les campagnes doit être recherchée parmi les ouvrières rurales, les paysannes pauvres, les veuves de guerre, les domestiques, etc. Cette action doit être en contact étroit avec le mouvement coopératif.

    Les PC doivent faire tout leur possible pour renforcer leur influence parmi les employées des administrations publiques, des postes, de l’enseignement.

    Il est très important de gagner les femmes d’ouvriers. Il est nécessaire de mener parmi elles une propagande qui doit être rattachée à notre action dans l’usine où travaille le mari.

    En outre, les femmes communistes doivent renforcer leur activité dans les Syndicats de locataires et autres organisations où l’on côtoie les masses prolétariennes petites-bourgeoises.

    Parlementarisme et action illégale

    La participation des femmes peut rendre plus féconde notre action parlementaire. Les femmes doivent présenter des revendications au Parlement, organiser les manifestations de protestation, soutenir les interventions de la fraction communiste.

    Il convient d’accorder une attention particulière à l’action dans les municipalités, où le danger de déviations opportunistes est beaucoup plus grand et où sont débattues des questions qui touchent directement les femmes.

    La situation actuelle rend indispensable de préparer les femmes communistes à l’action illégale en général, au travail de désagrégation de l’armée, à la lutte contre le fascisme, à la participation directe au combat.

    Les conditions historiques en Orient nous imposent certaines tâches particulières. Il faut placer au premier plan la lutte contre les préjugés religieux et moraux. Autrement, il ne peut être question d’une action communiste féconde parmi les femmes laborieuses de l’Orient.

    Dans l’US, la première tâche est de faire participer les femmes laborieuses à l’œuvre de consolidation du pouvoir soviétique, au relèvement de l’économie, à tous les domaines du travail économique et gouvernemental, ainsi qu’à l’éducation de la nouvelle génération.

    Organisation

    Le Congrès déclare résolument que le travail parmi les femmes doit être l’œuvre du Parti dans son ensemble. Ce travail doit être lié plus étroitement que par le passé avec l’activité générale. Dans tous leurs actes, dans toute leur campagne, nos Partis doivent étudier d’avance les mesures nécessaires pour mobiliser les femmes.

    Le travail féminin doit revêtir un caractère nettement politique. Les femmes communistes doivent être entraînées dans le travail politique général du Parti. La création d’organes spéciaux de travail parmi les femmes a pour but de coordonner ce travail et de donner à tout le Parti des directives sur ses tâches en ce domaine.

    Le 5e Congrès engage tous les PC à appliquer immédiatement les mesures suivantes :

    1) Au moment de la réorganisation du Parti sur la base des Cellules d’usine, désigner dans chaque Cellule un camarade, homme ou femme, particulièrement chargé du travail parmi les femmes. De même dans le travail syndical.

    Il faut en faire autant dans toutes les organisations : Labour Party, coopératives, Syndicats de locataires, Comités de parents, associations de victimes de la guerre, etc.

    2) Le CC de chaque Parti doit veiller à ce que les organes communistes publient régulièrement des pages, des suppléments et des rubriques féminines, et à ce qu’ils consacrent des articles à des questions touchant de près les femmes.

    Dans la mesure où c’est possible, il faut éditer un journal féminin. Il faut encourager la création de journaux pour les ouvrières.

    Tous les organes de préparation théorique et pratique des membres du Parti doivent accorder la place nécessaire à la préparation révolutionnaire des femmes.

    Les Comités centraux des Partis doivent éditer à leurs frais des documents de propagande parmi les femmes (brochures, tracts, affiches, etc.).

    3) Dans tous les organes dirigeants, depuis le Comité Local jusqu’au CC, un camarade doit être responsable du travail parmi les femmes.

    4) Il convient de former une commission spéciale pour aider ce camarade.

    Chaque CC doit avoir un Secrétariat Féminin. Au secrétariat féminin doit se trouver au moins un secrétaire appointé (homme ou femme).

    5) Pour les pays d’Orient, il doit exister, au sein du Secrétariat Féminin International, une Section orientale qui, au point de vue politique et organique, sera partie composante de la Section d’Orient.

    L’application de ces mesures est d’une importance particulière à l’heure actuelle, alors que les PC doivent entreprendre leur réorganisation sur la base des Cellules. Leur grande tâche est de transformer les femmes laborieuses, aujourd’hui esclaves dociles du capital, en combattantes conscientes de la lutte de classe.

    Vu que la participation consciente des femmes laborieuses à la lutte est une nécessité absolue pour l’instauration de la dictature du prolétariat et l’édification de la société communiste, l’IC invite toutes ses Sections à faire leur devoir dans ce domaine.

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    de l’Internationale Communiste

  • Résolution sur le Rôle des Coopératives et des Coopérateurs Communistes au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

    Trois ans de travail coopératif communiste montrent que les résolutions du dernier Congrès sur le rôle et le caractère des coopératives et sur notre rôle et notre tactique étaient parfaitement justes. Le 5e Congrès confirme les décisions précédentes, les complète sur certains points et souligne particulièrement ce qui suit :

    §1. Le travail d’organisation, d’éducation et de propagande à l’intérieur des coopératives a, dans la période actuelle de la révolution prolétarienne, une importance plus grande que jamais.

    L’espoir d’avantages matériels attire dans les coopératives des ouvriers et des paysans qui ne sont pas encore conscients de la nécessité de participer à la lutte de classe des Partis politiques et des Syndicats. Dans ces conditions, les coopératives se présentent comme un facteur extrêmement utile de rassemblement de la classe prolétarienne.

    Des services particulièrement importants sont rendus par elles, en ce sens qu’elles rallient les femmes des prolétaires, qui n’appartiennent pas aux organisations syndicales puisqu’elles ne travaillent pas dans les entreprises.

    Agir parmi les masses arriérées des ouvriers et des paysans, et surtout parmi les femmes, est donc un des premiers devoirs des coopératives.

    §2. Dans les pays capitalistes, le paysan est indispensable à la victoire du prolétariat. Aussi les militants doivent-ils s’efforcer de faire ressortir la communauté des intérêts ouvriers et paysans.

    Une excellente occasion leur en est fournie par les relations qui s’établissent directement entre coopératives de consommation et Syndicats ouvriers d’une part et les coopératives paysannes de l’autre.

    De cette façon, les intermédiaires et les mercantis, qui divisent ville et campagne en dévalisant autant les paysans que les ouvriers, sont évincés. Ce travail exige l’application des méthodes recommandées par la résolution coopérative de la 1e Conférence Paysanne Internationale.

    Outre son utilité pour la lutte prolétarienne, cette alliance est le lien par lequel le prolétariat arrivé au pouvoir prend la direction générale de tout le mouvement coopératif. Cette direction est un des fondements économiques de l’État prolétarien.

    §3. Il est très important de faire participer au travail commun les éléments non hostiles au prolétariat des employés, des artisans, des intellectuels et autres petits-bourgeois.

    L’expérience montre que le travail en commun avec les éléments petits-bourgeois opportunistes au sein des coopératives peut nuire à la conscience de classe et renforcer les illusions réformistes. Aussi les communistes doivent-ils intensifier leur agitation et leur propagande de lutte de classe au sein’ du mouvement coopératif.

    §4. Pour réaliser la solidarité de classe des coopératives, il faut augmenter leur contact et leur travail commun avec les Syndicats.

    Particulièrement nécessaire est leur liaison avec les Syndicats rouges et, à l’échelle internationale, avec l’ISR. Cette union est d’autant plus utile qu’une coalition entre l’Internationale d’Amsterdam et l’Internationale coopérative est déjà effective.

    §5. En ce qui concerne le danger fasciste, les coopérateurs communistes doivent faire front unique avec les autres organisations ouvrières et mener les organisations paysannes contre le fascisme.

    De plus, il est nécessaire de créer des organes de défense et de préparation à la lutte armée pour rendre impossible une destruction des coopératives comme celle qui a eu lieu en Italie.

    Là où le fascisme possède le pouvoir et s’est emparé de la direction des coopératives, les coopérateurs communistes ne doivent pas quitter les rangs. Ils doivent continuer clandestinement leur activité et, quand les intérêts de la classe ouvrière l’exigent, agir ouvertement.

    §6. Maintenant que, dans un certain nombre de pays, des gouvernements ouvriers sont au pouvoir, le danger se manifeste d’une recrudescence provisoire des illusions réformistes.

    L’influence de ces illusions est particulièrement pernicieuse dans les coopératives, car elles contiennent des éléments retardataires et, de plus, la direction y appartient, la plupart du temps, aux opportunistes. Il s’ensuit que, dans les coopératives, il faut accorder une attention toute particulière à combattre le Macdonaldisme.

    §7. Le danger d’une nouvelle guerre, qui dépasserait en horreur tout ce que nous avons vu au cours de la guerre mondiale, est imminent. Toutes les dépenses en retomberaient sur les épaules des travailleurs ; c’est pourquoi les coopératives, comme les autres organisations ouvrières, doivent combattre énergiquement le militarisme croissant et l’éventualité de guerre.

    Dans cette lutte, qui doit être menée de concert avec les PC, les Syndicats révolutionnaires et le CPI, tous les moyens doivent être mis en action, qui ont été exposés par la délégation russe au Congrès de la Paix de décembre 1922, à La Haye.

    Les coopérateurs communistes doivent déployer une vive agitation dans tous les pays pour que l’Alliance Coopérative prenne l’initiative de la convocation d’un nouveau Congrès international avec participation de toutes les organisations ouvrières partageant le point de vue de la lutte de classe, afin d’élaborer des mesures énergiques contre la guerre.

    §8. En regard de la grosse signification que prennent les coopératives à la veille de la conquête du pouvoir, le Congrès Mondial de l’IC décide que :

    a) Tous les membres des PC doivent devenir coopérateurs ; ils sont tenus de former dans les coopératives des Cellules communistes et, avec les autres éléments prolétariens d’opposition, des fractions.

    Chaque action doit être au préalable étudiée par les Cellules et systématiquement réalisée par les communistes.

    b) Toutes les questions qui touchent le travail dans les coopératives doivent être examinées sans retard par les PC et les organes du Parti doivent leur offrir tout leur concours. Dans tous les conflits, soit politiques, soit économiques, les coopératives doivent être admises à participer.

    c) Chaque PC doit charger du travail coopératif des militants et militantes énergiques.

    d) La presse du Parti doit accorder aux questions coopératives une place importante. Les quotidiens doivent, quand cela est possible, tirer des suppléments coopératifs ; une littérature coopérative communiste doit être éditée et diffusée le plus largement possible.

    e) Les décisions des 3e et 4e Congrès sur les actions communes des Syndicats et des coopératives (voyez aussi les décisions du 2e Congrès de l’ISR en 1922) doivent dès maintenant être mises en pratique dans tous les pays.

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    de l’Internationale Communiste

  • Résolution sur le Conseil Paysan International au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

    §1. Le Congrès prend acte avec satisfaction de la 1e Conférence Paysanne Internationale tenue en octobre 1923 et de la fondation de l’Internationale Paysanne («Le Conseil Paysan International»).

    Il constate qu’entre les thèses adoptées par cette Conférence et les résolutions des 2e et 4e Congrès de l’IC sur la question paysanne, il n’y a aucune opposition. Il invite toutes les Sections de l’IC à soutenir le CPI et les organisations lui appartenant dans les différents pays dans leurs efforts pour organiser les travailleurs contre le régime actuel qui exploite et opprimé également les paysans et les ouvriers.

    Il exprime en même temps sa conviction que l’alliance entre les salariés et les paysans exploités possédant leurs propres instruments de travail, grâce à la crise agraire, aux charges militaristes, aux dangers de guerre menaçants, parties intégrantes de la crise générale du capitalisme, se resserrera rapidement et conduira bientôt, à travers de durs combats, au remplacement de la domination des grands propriétaires et de la bourgeoisie par le gouvernement des ouvriers et des paysans.

    §2. Le Congrès partage sans réserves l’opinion exprimée dans les thèses de la 1e Conférence Paysanne Internationale, que la classe paysanne est incapable, sans le concours et la direction de la classe ouvrière, de conquérir le pouvoir et d’affirmer son indépendance en face des grands propriétaires et de la bourgeoisie, mais que d’autre part que la classe ouvrière a besoin du concours des paysans travailleurs pour triompher de la bourgeoisie et s’emparer de l’État.

    §3. Les communistes doivent donc tous les mouvements de paysans travailleurs tendant à améliorer leur situation et à entraîner une lutte générale contre les classes dominantes. Il s’ensuivra bien souvent la constitution d’un bloc d’ouvriers et paysans pour une période de temps plus ou moins prolongée.

    §4. Les combats engagés par les paysans travailleurs ne peuvent être couronnés de succès que si ces dernières soustraient à l’influence de grands propriétaires et des riches cultivateurs ainsi que de leurs agents, prêtres, politiciens, fonctionnaires, etc…

    La plupart des organisations paysannes sont encore aujourd’hui moralement et matériellement dans la dépendance des agrariens et des paysans riches. Dans ces conditions, toute victoire est impossible.

    Les communistes doivent prendre part aux campagnes des grandes organisations de la classe paysanne ; ils doivent, si possible, entrer dans ces organisations et aider leurs membres pauvres à se libérer de la direction de leurs ennemis et à donner à ces organisations un véritable caractère de classe.

    §5. Il doit s’établir entre les organisations de la classe ouvrière et celles des paysans une étroite collaboration. Cette tâche incombe avant tout aux camarades travaillant dans les entreprises industrielles rurales ou dans les grandes exploitations agricoles.

    Les ouvriers industriels et agricoles doivent coordonner les efforts de la classe paysanne contre les grands propriétaires et la bourgeoisie et servir les intérêts des paysans pauvres en combattant par les voies révolutionnaires l’influence des paysans riches. Les PC s’occuperont tout particulièrement d’organiser les ouvriers agricoles.

    §6. Là où il existe des Partis paysans ou d’autres organisations politiques de la classe des paysans, les camarades doivent aider les paysans pauvres et à s’en emparer, à chasser de la direction les riches et les grands propriétaires, même si cela doit entraîner une scission, car les intérêts des paysans pauvres ne peuvent être que trahis par une organisation ayant à sa tête des riches et de gros propriétaires.

    §7. Là où les paysans pauvres s’opposent aux grands propriétaires pour obtenir une nouvelle répartition du sol à l’intérieur du régime bourgeois, les communistes, au lieu d’assister indifférents à ce mouvement, doivent au contraire l’encourager par tous les moyens (réunions, manifestations, actions parlementaires…).

    Ils doivent cependant souligner toujours qu’une réforme agraire bourgeoise ne saurait améliorer sérieusement le sort des travailleurs ; ils doivent préconiser l’expropriation sans indemnité de tous les grands domaines et leur distribution gratuite aux paysans pauvres et inciter par-là ces derniers au combat révolutionnaire.

    De même ils encourageront les campagnes des paysans travailleurs pour la diminution des impôts, des fermages et des hypothèques, mais en même temps ils réclameront leur suppression révolutionnaire pour les travailleurs. Les communistes souligneront toujours que la complète satisfaction des exigences de la classe paysanne ne sera possible qu’après la confiscation des grands domaines et des capitaux et l’instauration du pouvoir des Soviets.

    §8. Les PC doivent entretenir une liaison constante avec le CPI et les organisations qui lui sont affiliées. Les communistes doivent s’efforcer d’amener les organisations paysannes de leur pays à adhérer au CPI.

    Ils doivent coordonner campagnes du prolétariat et des paysans travailleurs ; ils doivent, par un soutien mutuel et quotidien dans les grèves et conflits agricoles, par la constitution d’un bloc ouvrier et paysan, affermir dans les deux grandes classes exploitées la conviction de leurs intérêts communs.

    Une fois le combat révolutionnaire engagé, il faut former des Soviets paysans agissant de concert avec les Soviets ouvriers des villes. Seule une action révolutionnaire commune peut affranchir les deux classes du joug de la bourgeoisie.

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    de l’Internationale Communiste



  • Le cinquième congrès de l’Internationale Communiste sur les Questions Nationales dans l’Europe Centrale et les Balkans

    La guerre impérialiste, où la bourgeoisie s’est efforcée d’entraîner les travailleurs par des mots d’ordre trompeurs sur la protection des petites nationalités et leur droit de disposer d’elles-mêmes, a conduit en réalité, par la victoire d’une des deux coalitions capitalistes, au renforcement des antagonismes nationaux et de l’oppression nationale dans l’Europe Centrale et dans les Balkans.

    Dictés par l’Entente victorieuse, les traités de Versailles, de Saint- Germain et ceux qui les ont suivis ont créé, pour la lutte contre la Révolution prolétarienne, de nouveaux petits États impérialistes : Pologne, Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Roumanie, Grèce, fondés sur l’annexion de territoires considérables peuplés d’autres nationalités et constituant des foyers d’oppression nationale et de réaction sociale.

    La question de l’oppression nationale est aujourd’hui à l’ordre du jour, même pour certaines grandes puissances qui, avant la guerre, étaient les acteurs, et sont devenues maintenant les victimes de la politique d’oppression. L’exemple le plus éclatant en est l’Allemagne.

    L’impérialisme de l’Entente ne s’est pas contenté d’annexer conformément aux «traités de paix» des territoires peuplés d’Allemands, il a prétendu démembrer l’Allemagne par une série d’annexions raffinées et masquées sous prétexte d’«autonomie nationale» (occupation des villes du Rhin), ou bien par des actes de brigandage non déguisés et dépassant tous les traités, comme l’occupation de la Ruhr.

    Ainsi, la question nationale a acquis, après la guerre mondiale, une importance nouvelle et est en ce moment une des questions politiques les plus essentielles de l’Europe Centrale et des Balkans.

    La lutte des peuples opprimés contre le joug national devient une lutte contre la domination de la bourgeoisie impérialiste sortie victorieuse de la guerre, de même que la consolidation des puissances impérialistes de création récente signifie la consolidation de l’impérialisme mondial.

    L’importance de cette lutte contre l’oppression nationale est encore accrue du fait que les nationalités opprimées par la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, la Roumanie et la Grèce sont composées en majeure partie de paysans et que leur lutte pour l’émancipation nationale est en même temps une lutte des masses paysannes contre les propriétaires fonciers et les capitalistes d’autres nationalités.

    En conséquence, les PC de l’Europe Centrale et des Balkans doivent soutenir de toutes leurs forces le mouvement national révolutionnaire des nationalités opprimées.

    Le «droit de chaque nation à disposer librement d’elle-même jusqu’à la séparation» doit, dans la période prérévolutionnaire actuelle, s’exprimer dans les États impérialistes nouvellement créés par le mot d’ordre : «Séparation nationale des peuples opprimés de Pologne, Roumanie, Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Grèce.

    Le Congrès constate, dans certains partis, l’existence d’une déviation qui consiste en ce que des camarades et des groupes basent leur attitude envers le mouvement national-révolutionnaire de leur pays sur les États créés par les traités de Saint-Germain et autres.

    Ces camarades et ces groupes, au lieu de s’attaquer à ces États basés sur l’oppression nationale et dirigés contre la révolution prolétarienne, demandent seulement leur réforme partielle et l’autonomie des populations qu’ils oppriment.

    Le Congrès condamne résolument cette déviation, de caractère social-démocrate, de même que la déviation national-bolchéviste, qui fait que des communistes, au lieu de soutenir le mouvement national- révolutionnaire lui-même, se mettent au service des classes possédantes et des Partis qui en ont la direction, ce qui revient à placer les travailleurs sous l’influence et l’hégémonie de la bourgeoisie chauvine.

    Le Congrès pose aux PC de l’Europe Centrale et des Balkans la tâche suivante : Tout en soutenant de toutes leurs forces le mouvement national-révolutionnaire des peuples opprimés contre le pouvoir de la bourgeoisie dominante, constituer, dans les organisations

    nationales révolutionnaires, des Cellules communistes, de façon à prendre la tête du mouvement national-révolutionnaire des peuples opprimés et de l’orienter dans une voie claire et bien définie, celle de la lutte révolutionnaire contre la domination de la bourgeoisie, en solidarité étroite avec tous les travailleurs luttant en commun, dans chaque pays, pour le pouvoir ouvrier et paysan.

    Seule, cette union des éléments communistes à l’intérieur des organisations nationales peut assurer aux classes laborieuses la prépondérance en face des éléments bourgeois, féodaux ou aventuriers qui, trop souvent, les exploitent dans leur intérêt de classe ou en font des instruments de l’impérialisme de tel ou tel gouvernement capitaliste.

    Le Congrès met tous les PC en demeure de mener une lutte énergique contre la haine nationale et le chauvinisme allumés par la bourgeoisie et les Partis social-traîtres, en expliquant aux travailleurs des peuples opprimés ou oppresseurs le caractère social de l’oppression nationale et de la lutte révolutionnaire nationale, et la dépendance où se trouve cette lutte de celle du prolétariat mondial pour l’émancipation sociale et nationale intégrale des travailleurs.

    Le Congrès condamne également la déviation particulariste et estime que l’exercice du droit des nations à disposer d’elles-mêmes, jusqu’à se séparer, n’a rien de commun avec le particularisme et n’est pas en contradiction avec le développement des forces de production.

    Le Congrès constate la signification contre-révolutionnaire de la politique colonialiste des classes dominantes des petits États impérialistes, qui conduit à une exacerbation extrême des antagonismes nationaux. Il oblige les PC de Pologne, de Roumanie, de Yougoslavie, de Tchécoslovaquie et de Grèce à mener une lutte énergique contre cette politique.

    Le Congrès approuve le mot d’ordre, lancé par les PC balkaniques, d’une Fédération des Républiques ouvrières et paysannes, indépendantes et égales, des Balkans.

    Constatant la croissance rapide de l’antisémitisme dans les États impérialistes nouvellement créés, surtout en Pologne, en Roumanie et en Hongrie, et la tendance des classes dominantes à s’en servir pour distraire l’attention des travailleurs des véritables coupables de leur misère et de la lutte révolutionnaire, le Congrès oblige tous les Partis à mener contre l’antisémitisme une lutte résolue et énergique en lançant les mots d’ordre : suppression des limitations de toutes sortes dont souffre la population juive, et pleine liberté pour elle de développement intellectuel.

    En ce qui concerne la question nationale dans les divers pays de l’Europe Centrale et des Balkans, le Congrès décide :

    1. — Macédoine et Thrace

    §1. Les questions de la Macédoine et de Thrace sont, depuis une dizaine d’années, la cause de conflits sanglants incessants entre la Turquie, la Bulgarie, la Grèce et la Yougoslavie, et un moyen de politique impérialiste dans les Balkans.

    La dernière guerre impérialiste de 1914-18 dans les Balkans, qui s’est terminée par la ruine économique, l’asservissement politique et le repartage de la Macédoine et de la Thrace entre la Yougoslavie, la Grèce et la Bulgarie, a encore envenimé la question nationale et approfondi les haines entre peuples.

    Le partage de la Macédoine entre la Yougoslavie, la Grèce et la Bulgarie a renforcé l’aspiration des Macédoniens, dans les divers tronçons de leur patrie démembrée, à s’unir et à constituer une Macédoine, une et indépendante.

    La même aspiration à une Thrace indépendante unit le peuple thrace, déchiré en trois parties par la Grèce, la Turquie et la Bulgarie.

    §2. Cette situation fait, des questions macédonienne et thrace, un nœud unique et essentiel, que la Fédération des Balkans communiste doit s’efforcer de dénouer dans le sens du développement de la révolution prolétarienne dans les Balkans.

    Le Congrès constate avec satisfaction que la 5 e Conférence de la Fédération Balkanique a donné une solution, dans l’ensemble juste, de cette question de première importance.

    §3. Le Congrès estime que les mots d’ordre formulés par la Fédération Balkanique : «Macédoine une et indépendante», «Thrace une et indépendante» sont parfaitement justes et vraiment révolutionnaires.

    Les mots d’ordre d’autonomie des diverses parties de la Macédoine et de la Thrace, dans les frontières d’un des États bourgeois artificiellement créés par le traité de Sèvres et autres, doivent être éliminés comme opportunistes et favorisant une entente entre les éléments aisés des populations macédonienne et thrace et les classes dominantes des Etats en question, pour l’oppression sociale et nationale des Macédoniens et des Thraces pauvres.

    §4. Le Congrès souligne, en même temps, que la lutte révolutionnaire des peuples macédonien et thrace pour leur émancipation nationale et sociale ne peut être efficace que lorsqu’elle sera menée de concert avec les ouvriers et paysans révolutionnaires de chaque pays balkanique.

    §5. Les des Balkans et la Fédération Balkanique doivent soutenir de toute leur énergie le mouvement national révolutionnaire des peuples opprimés de Macédoine et de Thrace pour la création de républiques indépendantes.

    §6. La Fédération Balkanique coordonne et dirige l’activité des PC des divers pays balkaniques en ce qui concerne la question nationale, et tout spécialement les questions de Macédoine et de Thrace.

    2. — Question Ukrainienne

    §1. La question ukrainienne est une des questions nationales les plus importantes en Europe Centrale. Sa solution touche les intérêts de la révolution prolétarienne en Pologne, en Roumanie et en Tchécoslovaquie, de même que dans tous les pays limitrophes.

    Le Congrès constate que les questions ukrainiennes de Pologne, de Roumanie et de Tchécoslovaquie ne forment qu’une question ukrainienne unique, qui exige une solution révolutionnaire commune.

    §2. La population ukrainienne, en majorité paysanne, des régions annexées par la Pologne, la Tchécoslovaquie et la Roumanie, subit un joug social extrêmement pénible, ce qui rattache intimement la lutte pour l’émancipation nationale à la lutte contre les propriétaires fonciers, les capitalistes et les fonctionnaires et fournit un terrain favorable à une alliance durable entre les paysans et le prolétariat de ces pays pour une lutte commune contre le joug social et national.

    §3. Le Congrès constate que les mots d’ordre d’autonomie pour la Ruthénie des Carpathes en Tchécoslovaquie, pour l’Ukraine occidentale (Galicie orientale, Volhynie, Podliachie, Poliesie de Volynie et Région de Scholm) en Pologne, ou pour la Bessarabie et la Bukovine en Roumanie, mènent à la formation d’une coalition entre les paysans aisés ukrainiens et les classes dirigeantes de Tchécoslovaquie, de Pologne et de Roumanie, consolident l’asservissement économique et national de la masse paysanne et doivent, pour cette raison, être abandonnés par les PC

    §4. Tout en soutenant le mot d’ordre, lancé par le PC, de lutte contre l’annexion de la Bessarabie par la Roumanie et le droit de la Bessarabie à disposer d’elle-même, le Congrès estime nécessaire que les PC de Pologne, de Tchécoslovaquie et de Roumanie réclament la réunion des terres ukrainiennes actuellement divisées de la Pologne, de Tchécoslovaquie et de Roumanie en une république soviétiste ouvrière et paysanne.

    Le Congrès constate que les PC de Pologne et de Roumanie travaillent à réaliser ce mot d’ordre.

    §5. Le Congrès souligne en même temps que la lutte révolutionnaire des paysans ukrainiens de Pologne, Tchécoslovaquie et Roumanie pour leur émancipation nationale ne peut être fructueuse qu’à cette condition, absolument indispensable, qu’ils bâtiront toute leur campagne et leur organisation sur une alliance étroite avec les ouvriers et les paysans de ces pays, militant sous la direction des PC contre le pouvoir du capital.

    §6. Le Congrès oblige les PC de Tchécoslovaquie, de Pologne et de Roumanie à favoriser la consolidation des Partis et organisations communistes de ces régions ukrainiennes. Il constate avec satisfaction les résultats obtenus dans ce domaine.

    §7. Approuvant les résolutions du 2 e Congrès du Parti de Pologne et de la 5 e Conférence du PC d’Ukraine occidentale (Galicie), tendant à créer des conditions favorables à la propagande et à l’organisation communiste en Ukraine occidentale, le Congrès estime également nécessaire, en vue de coordonner leur activité, d’établir un contact périodique d’une part entre les organisations communistes d’Ukraine occidentale, de Ruthénie des Carpathes et de Bukovine, d’autre part entre ces dernières et le PC (bolchévik) d’Ukraine, les PC de Pologne, de Roumanie et de Tchécoslovaquie, conservant la direction centralisée envers ces organisations.

    §8. Le Congrès recommande aux PC de Pologne, de Tchécoslovaquie et de Roumanie d’entreprendre des actions concertées sur les questions intéressant le mouvement national révolutionnaire en Ukraine, de publier des appels, organiser des congrès paysans communs, etc.

    3. — La Question Yougoslave

    §1. La Yougoslavie est un État à nationalités multiples. La bourgeoisie serbe, qui exerce l’hégémonie, représente une nation qui ne constitue que 39c/o de la population. Les autres peuples composant l’immense majorité de la population sont tous plus ou moins soumis à l’oppression nationale et à une politique de dénationalisation.

    §2. Les Serbes, les Croates, les Slovènes forment trois nations distinctes. La théorie d’une nation serbo-croate-slovène n’est que le masque de l’impérialisme serbe.

    §3. Le PC de Yougoslavie doit lutter résolument contre l’oppression nationale sous toutes ses formes, pour le droit des nations à librement disposer d’elles-mêmes, et soutenir les mouvements d’émancipation nationale, en s’efforçant sans cesse de les soustraire à l’influence de la bourgeoisie et de les lier à la lutte commune des travailleurs contre la bourgeoisie et le capitalisme.

    §4. La question nationale en Yougoslavie n’est pas une question constitutionnelle et c’est pourquoi on ne peut l’identifier à celle de la révision de la constitution de Vidowdan. C’est, premièrement’ la lutte de populations, opprimées nationalement, pour le droit à disposer librement d’elles-mêmes, et, deuxièmement, la lutte révolutionnaire des travailleurs dans toute la Yougoslavie.

    §5. La lutte contre l’asservissement national, pour le droit des nations à disposer d’elles-mêmes, jusques et y compris la séparation ; et pour le pouvoir ouvrier et paysan doit être liée à la lutte contre la bourgeoisie serbe, contre la monarchie et contre la sanction politique de la constitution de Vidowdan.

    §6. Quoique la question nationale ne puisse être résolue, par la révision de la constitution, le PC de Yougoslavie doit tout de même prendre une part active à la campagne de révision, afin de renverser le régime d’oppression de la bourgeoisie serbe et de conquérir le maximum de garanties, de droits politiques et de liberté pour les travailleurs des nationalités opprimées, en s’efforçant sans cesse de les unir dans la lutte pour la création d’un pouvoir ouvrier et paysan et en leur expliquant que, seul, il peut résoudre définitivement la question nationale.

    §7. Étant donné qu’il existe en Yougoslavie un mouvement de masse contre l’oppression nationale sous toutes ses formes, le problème national a une forme actuelle bien nette et intéressant directement les travailleurs.

    Le droit des nations à disposer d’elles-mêmes doit être formulé par le PC de Yougoslavie comme le droit, pour la Croatie, la Slovénie et la Macédoine, de se séparer de l’État yougoslave et de former des républiques indépendantes.

    §8. En ce qui concerne la population croate et slovène des territoires occupés par l’Italie, le PC italien devra mener sa propagande dans le sens des mots d’ordre indiqués plus haut, en liaison avec le Parti frère de Yougoslavie.

    4. — La Question Tchécoslovaque

    §1. Le régime des nationalités en Tchécoslovaquie rappelle beaucoup celui de Yougoslavie. Le Congrès constate qu’il n’y a pas une nation tchécoslovaque : l’État tchécoslovaque, outre la nationalité tchèque, comprend des Slovaques, des Allemands, des Hongrois, des Ukrainiens et des Polonais.

    §2. Le Congrès estime nécessaire que le PC de Tchécoslovaquie, en ce qui concerne ces minorités nationales, proclame et mette en pratique le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, jusques et y compris celui de se séparer ; le PC de Tchécoslovaquie, en particulier, devra soutenir la lutte des Slovaques pour leur indépendance, en cherchant toujours à soustraire ce mouvement à l’influence de la bourgeoisie nationaliste et à le rattacher à la lutte commune des travailleurs contre le capital. Le mot d’ordre de l’autonomie, formulé par les Partis bourgeois et nationalistes, tend à réduire en esclavage les travailleurs de toutes nationalités au profit de leur bourgeoisie nationale alliée à la bourgeoisie tchèque.

    §3. Le Congrès souligne que la libération nationale des minorités de Tchécoslovaquie ne sera obtenue que si les travailleurs de toutes nationalités mènent leur campagne en alliance intime avec celle des ouvriers et des paysans du pays tout entier, pour abattre le pouvoir du capital et instaurer la dictature du prolétariat. 5. — La Question Silésienne Le Congrès constate que le plébiscite de 1921, qui fut suivi du partage de la Haute-Silésie, n’a pas aboli l’antique haine nationale.

    En même temps que l’exploitation capitaliste, nous voyons grandir, dans les deux moitiés désunies de cette région, l’oppression nationale.

    La Haute-Silésie est un des centres industriels les plus importants de l’Europe Centrale : grâce à sa population, composée en majeure partie de prolétaires, elle fait le pont entre les révolutions de Pologne et d’Allemagne.

    La libération nationale des travailleurs allemands habitant la Pologne et des ouvriers polonais vivant en Allemagne ne sera obtenue qu’en supprimant le pouvoir du capital et en établissant la dictature du prolétariat.

    Le 5 e Congrès constate des succès importants du PC dans la partie allemande de la Haute-Silésie, où le PC allemand, grâce à sa politique révolutionnaire décisive, a pris la direction des batailles du prolétariat.

    Le Congrès attire spécialement l’attention des PC de Pologne et d’Allemagne sur la nécessité d’unir et d’intensifier leur activité en Haute-Silésie, afin de gagner à leur influence le prolétariat silésien, dans les deux États. Les deux Partis frères doivent lutter en commun contre l’oppression nationale sous toutes ses formes ; dans leur propagande, ils doivent tenir compte de la question des langues pour les travailleurs allemands et polonais.

    6. — La Question Blanc-Russienne

    §1. La question blanc-russienne, à côté de la question ukrainienne, est une des plus importantes de Pologne, au point de vue national ; elle sera résolue sur le même plan.

    §2. Le Congrès constate que le second congrès du PC polonais a bien compris l’importance de la question nationale et agraire en Russie Blanche. Il note le travail énergique du PC de Russie Blanche occidentale. Grâce à ces causes, le PC de Russie Blanche occidentale est presque le seul influent parmi les paysans de cette contrée.

    §3. Le Congrès approuve la revendication formulée par le PC polonais de l’union des territoires séparés de Russie Blanche en une république soviétiste ouvrière et paysanne de Blanche Russie.

    7. —La Question Lithuanienne

    Le Congrès estime nécessaire d’intensifier l’activité communiste parmi les travailleurs lithuaniens des régions de la Russie Blanche occidentale et de la Lithuanie orientale, annexées par la Pologne.

    Le PC de Pologne doit proclamer le droit de la population lithuanienne à disposer d’elle-même, jusque et y compris la séparation de l’État polonais.

    8. — La Question Hongroise

    Le Congrès estime qu’il est indispensable de renforcer l’activité communiste parmi les Hongrois des régions annexées par la Roumanie, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie ; les PC de ces pays doivent revendiquer pour eux le droit de disposer d’eux-mêmes, jusque et y compris leur séparation des États qui les ont annexés.

    9. — Les Questions de Transylvanie et de Dobroudja

    Le Congrès approuve les revendications du PC de Roumanie proposant de séparer la Transylvanie et la Dobroudja de l’État roumain pour en former des régions indépendantes.

    10. — La Question Albanaise

    En ce qui concerne l’Albanie, dont le partage et la conquête sont disputés entre l’Italie, la Yougoslavie et la Grèce, il faut appuyer intégralement la lutte de la population albanaise pour son indépendance.

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